Stöckli plaquette commémorative

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Affiche Stöckli de 1965 Plaquette commémorative

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75 ans Stöckli

Transcript of Stöckli plaquette commémorative

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4 La fascination du sport

6 Sir Arnold Lunn, père du ski de compétition

8 La propagation du « virus du ski »

12 De la vapeur produite par une cuve à lessive

18 Conjoncture favorable pour les spécialistes en brevets

22 Une décision judicieuse

26 Le prix de la reconnaissance

28 Des bases solides

36 Plateforme publicitaire internationale

40 Prophète dans son propre pays

42 Ambassadeur d’une région économique forte

44 Marquer l’histoire de son empreinte

48 Stöckli – «le Stradivarius du ski»

50 Quand le coeur des gourmets bat plus fort

54 Quand Stöckli fait rimer ski avec vélo

58 Du dépliant au catalogue de produits

62 Des skis pour têtes couronnées

64 Skis et vélos Stöckli – deux produits hors normes

68 «Mon contrat avec Stöckli est une aubaine»

70 Assurer des places de travail à long terme

72 Chronologie 75 ans Stöckli Swiss Sports AG

78 Impressum

SOMMAIRE

75 ANS

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Page 4: Stöckli plaquette commémorative

La météo est pleine de promesses :

neige fraîche et soleil radieux. Depuis

plusieurs jours déjà, les amateurs de

sports d’hiver se tortillent sur leur chai-

se de bureau ou à leur place de travail. Le

week-end arrive enfi n et des milliers de

Suisses se rendent dans leur station de

ski favorite. Ce mouvement migratoire

n’est pas uniquement un phénomène

propre à notre société axée sur les loi-

sirs. Il y a de ça 75 ans, le ski fascinait

déjà des millions de personnes dans le

monde entier, et mon père Josef Stöck-

li en faisait aussi partie. Chaussé de ses

premiers skis faits maison, il se lançait

de façon téméraire sur les pentes de Sö-

renberg et Heiligkreuz. La fascination

pour ce sport est à l’origine du succès de

notre entreprise familiale.

Beni Stöckli, président du conseil d’administration

de Stöckli Swiss Sports AG

La fascination du sport

Mon père nous a transmis des bases soli-

des. En compagnie de ma femme Rita et de

mon frère Walter, nous nous sommes engagés

avec détermination pour poursuivre l’oeuvre

de nos parents, Marianne et Josef Stöckli.

nous avons eu la possibilité de développer

de nouvelles idées qui ont joué un rôle dé-

cisif dans la croissance de Stöckli Swiss Sports

AG, aujourd’hui une chaîne de magasins de

sport forte qui peut s’appuyer sur sa propre

production de skis et de vélos. La fascination

du sport court aussi dans les veines de la troi-

sième génération Stöckli. Il y a tout juste trois

ans, j’ai eu l’honneur de remettre la direction

de la société à notre fi ls Beni Stöckli. Il s’est

parfaitement préparé pour relever ce défi et

je suis persuadé qu’il réussira, par ses idées et

sa vision des affaires, à marquer de nouvelles

pierres blanches l’histoire de notre entreprise.

Si nous pouvons lancer un regard fi er sur

les succès de ces 75 dernières années, nous

devons aussi être conscients que nous avons

travaillé dur pour cela. Lorsque je dis « nous »,

je pense à tout le personnel de Stöckli

Swiss Sports AG. Des collaboratrices et col-

laborateurs motivés et parfaitement formés

ont toujours été et sont encore la clé de notre

succès. Jour après jour, ils donnent vie au cre-

do proclamé par mon père :

« Je ne vends que ce dont

je suis convaincu ».

La fascination du sport est et restera not-

re véritable motivation.

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Beni Stöckli :

« Des collaboratrices et collaborateurs motivés

et parfaitement formés sont la clé de notre succès. »

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Qui est né et a grandi dans les mon-tagnes n’apprécie pas forcément leur beauté et les traite avec une certaine in-différence. Qui n’a jamais vu les mon-tagnes ne saura par contre pas ce qu’il a perdu. Un enfant qui partage sa jeunes-se entre Londres et les Alpes doit quant à lui compter avec des moments de dé-sespoir et de longs mois d’attente avant de se retrouver pour quelques courtes semaines au paradis.

Sir Arnold Lunn, Angleterre, père du ski de compétition

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Lorsque l’on parle aujourd’hui de

l’origine du ski de compétition, on se

réfère la plupart du temps à l’audace de

nos arrière-grands-pères et à l’époque

de Sir Arnold Lunn, lorsque celui-ci a

découvert les plaisirs du ski, il y a de ça

une centaine d’années. L’origine du ski

remonte cependant à une époque bien

plus lointaine. Des fragments de skis dé-

couverts dans des marécages et des tour-

bières de Scandinavie ainsi que certaines

traces écrites prouvent que des individus

se déplaçaient déjà avec des skis il y a

de ça plusieurs milliers d’années. Au mo-

yen d’études géologiques, des morceaux

de skis retrouvés dans des tourbières du

Nord ont pu être datés et leur âge fi xé à

environ 4’000 ans. Les dessins rupestres

découverts à Helleristinger, sur la côte

norvégienne, sont aussi révélateurs ; les

archéologues attribuent ceux-ci au début

de l’ère du néolithique. D’autres pein-

tures rupestres d’âge similaire et illust-

rant des skis ont aussi été mises à jour en

Russie. Ces informations ne permettent

toutefois pas de répondre à la questi-

on de savoir comment les premiers skis

sont apparus. Comme souvent, les scien-

tifi ques ont un avis partagé sur le sujet.

Le professeur Uuno Taavi Sirelius (1872

– 1929), chercheur en préhistoire fi nnois,

estime que les skis trouvent leur origine

plus au sud et étaient utilisés pour se dé-

placer dans les marais. Son collègue sué-

dois R.B Viklund pense quant à lui que

les skis se sont développés à partir des

bottes laponnes en peau, sous lesquelles

on aurait fi xé une planche en bois durant

l’hiver pour éviter de s’enfoncer dans la

neige.

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La propa-gation du « virus du ski »

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Avec un grand amour du détail, Willy Amrhein a réuni en 1904 de

nombreuses informations dans le livre de courses du ski-club Engelberg.

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« Les planches en bois fixées aux pieds glissaient à peine »

Un événement très différent a cependant

servi de moteur important à la percée décisive

du ski. Le 15 août 1888, accompagné de trois

norvégiens et de deux Lapons, l’explorateur

polaire et prix nobel de la Paix Fridtjof nan-

sen commence une traversée du Groenland

d’est en ouest, « chaussures à neige » aux

pieds. Lorsque nansen atteint son but le 3

octobre de la même année, le moyen de

transport utilisé par l’explorateur soulève une

vague d’enthousiasme auprès de la jeunesse

d’Europe centrale. La traversée du Groenland

par nansen marque le début de l’ère moder-

ne du ski. Enchanté par le livre « La première

traversée du Groenland », un certain Chris-

toph Iselin, de Glaris, fabrique durant l’hiver

1891 une paire de ces dénommées « chaussu-

res à neige » et effectue ses premiers essais

« seulement dans la nuit noire ou en

pleine tempête de neige »,

comme il l’avouera plus tard. Ces planches

en bois fi xées aux pieds glissaient à peine, ou

alors seulement dans des pentes très raides.

Christoph Iselin n’abandonne pas pour autant;

il rencontre en 1892 à Wintertour un norvé-

gien qui fait venir, pour lui et quelques cama-

rades, des skis Huitfeld depuis Christiania. Le

Scandinave se rend ensuite personnellement

à Glaris pour montrer comment utiliser de

telles planches. Les Glaronais sont restés en

admiration lorsque le norvégien s’est extrait

de la neige pour sauter un mur haut de 60

centimètres. Le ski-club Glaris, premier de

Suisse, a été fondé en 1893, suivi rapidement

par des ski-clubs à Berne et zurich. Le « virus

du ski » s’est dès lors propagé toujours plus

rapidement à travers tout le pays. Les norvé-

giens travaillant ou étudiant en Suisse ont été

les principaux responsables de la progression

de cette épidémie à ses débuts.

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Depuis l’adoption du ski par la Suisse,

presque toutes les traces laissées dans la

neige sont documentées.

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De la vapeur produite par une cuve à lessive

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De la vapeur produite par une cuve à lessive

Josef Stöckli a fabriqué ses premiers

skis avec des moyens rudimentaires.

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Fabrication maison

Josef Stöckli a toujours eu l’esprit inven-

tif. Pour économiser du poids, il a eu l’idée

de creuser la surface du ski et c’est ainsi qu’a

surgi la première véritable paire de skis

« Stöckli ». La qualité était certainement au

rendez-vous, car rapidement des amis et des

connaissances se sont intéressés à cette « fa-

brication maison ». L’on raconte qu’en 1935,

Josef Stöckli passait la plupart de son temps

dans la charpenterie familiale, où il exerçait

par ailleurs sa profession principale, et dans

la buanderie de sa maman, où il façonnait ses

planches au-dessus de la cuve à lessive. Le pre-

mier hiver déjà, le jeune constructeur de skis

vend une cinquantaine de paires fabriquées

durant ses heures libres. C’est ainsi qu’est née

la marque « Stöckli Ski », unique fabricant su-

isse ayant survécu jusqu’à ce jour.

Un « chien fou »

Josef Stöckli était un jeune homme sans

grande expérience et un peu inconscient.

Lorsqu’il se retrouvait sur ses skis, plus rien

ne pouvait l’arrêter. C’était un « chien fou »,

un véritable casse-cou. Il a déclaré lui-même

à propos de sa bande d’amis : « Nous skii-

ons comme des bandits ». Ils appréciaient en

particulier une pente raide au First, située à

Heiligkreuz dans l’Entlebuch. Les skieurs

« normaux » descendaient cette pente en

effectuant des virages, mais pas Josef Stöckli

et ses copains. Chacun essayait de surpasser

ses collègues et ces descentes téméraires ne

se terminaient pas toujours de la meilleure

manière. Une des photos favorites de Josef

Stöckli a été prise dans cette région : on y voit

le constructeur de skis en train de réaliser un

salto, skis aux pieds. À cette époque, le terme

« freestyle » ne faisait pas encore partie du

vocabulaire des skieurs.

Que faisaient les jeunes au début du

20e siècle lorsqu’ils souhaitaient skier,

mais que l’argent manquait pour s’offrir

une paire de skis, un bien par ailleurs

hors de prix à cette époque ? Exacte-

ment… ils fabriquaient eux-mêmes leurs

skis à partir de planches en bois, ce qui

est cependant plus simple à dire qu’à

faire. Les arbres ne grandissent en effet

pas forcément à la bonne taille et avec

la courbure correspondante, mais la né-

cessité est souvent à l’origine de bonnes

idées ! Le frêne par exemple se laisse

aisément courber si l’on a pris soin aupa-

ravant d’exposer les planches à un bon

bain de vapeur. Quoi de mieux pour cela

que de profiter de la vapeur produite par

une cuve à lessive ? C’est ainsi qu’au dé-

but des années 1930, Josef Stöckli a rem-

pli d’eau et fait chauffer la grande cuve à

lessive de sa maman, non pas pour laver

du linge sale, mais pour former et façon-

ner à la vapeur les planches en frêne pré-

cédemment sciées dans la charpenterie

familiale.

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Des planches en frêne pliées à

la vapeur au-dessus de la cuve à lessive

de maman : les skis de la marque « Fait

maison » sont prêts.

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À l’heure où Josef Stöckli effectuait ce salto à Heiligkreuz avec des

skis de 2,05 mètres, le terme « ski acrobatique » n’existait pas encore.

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De la vapeur pour une chaleur constante

Josef Stöckli ne vendait que ce qu’il avait

lui-même testé et qu’il connaissait. Il était son

propre essayeur, et surtout le meilleur. Cha-

cune de ses inventions était testée sous tou-

tes ses coutures. Ses idées innovatrices, voire

révolutionnaires, étaient déjà légendaires. Il

a par exemple construit en 1945 les premiers

skis encollés en hickory et en frêne. Une pres-

se à skis de cette période se trouve d’ailleurs

encore en état de marche actuellement et,

contrairement aux presses de l’époque chauf-

fées à l’électricité, celle-ci utilise de la vapeur.

La vapeur, un thème déjà abordé bien plus tôt

! « La vapeur », comme l’a découvert lui-mê-

me Josef Stöckli « répartit la chaleur de mani-

ère bien plus constante ». Il s’agissait encore

de trouver la bonne colle et la température la

mieux adaptée pour obtenir la meilleure qua-

lité d’encollage des skis.

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Du métal à la place du bois

Pour le fondateur de la marque, un ski ne

ressemblait pas à un autre ski. Chaque paire

était presque unique, même si entre-temps

les principaux revenus de la famille ne pro-

venaient plus de la charpenterie, mais bel

et bien de la production de skis. Un premier

événement décisif a eu lieu en 1957. L’esprit

toujours alerte, Josef Stöckli accompagnait de

près l’évolution de l’industrie du ski. Ce n’est

donc pas étonnant qu’il ait été le premier à

reprendre l’idée de Head ; la même année,

il commence à produire ses premiers skis en

métal. Les trois paires initiales ne répondaient

cependant pas encore à ses attentes, mais les

tests effectués au Claridenstock lui ont permis

de découvrir « ce qu’il fallait modifi er dans la

construction ». Le fait que la petite fabrique

de skis située aux portes de l’Entlebuch ait

été, aux côtés des marques Head et Attenho-

fer, la seule à commercialiser des skis en métal

à cette époque a fait la fi erté de Josef Stöckli

jusqu’à un âge avancé. En 1959, un an avant

que le Français Jean Vuarnet ne remporte son

titre olympique sur des skis en métal à Squaw

Valley (USA) et que ce type de modèle ne per-

ce véritablement sur le marché, Stöckli avait

déjà choisi cette construction pour l’entier de

sa production. Environ 1’100 paires de skis en

métal ont quitté l’atelier de Wolhusen à cette

époque.

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« Deux planches conquièrent toute une

vallée » : un document établi à Engelberg

conte l’histoire du ski dans le village ab-

batial depuis le début des années 1900.

Dans les faits, les deux planches appe-

lées skis n’ont pas seulement conquis

une vallée, mais tout un pays. L’avancée

du ski, qui existait déjà depuis des cen-

taines d’années dans sa forme primiti-

ve, ne pouvait plus être arrêtée. À peine

les nouveaux engins de sport ont-ils fait

leur apparition en Europe centrale que

les gens du lieu ont ressenti le besoin

d’apporter des modifications à ce mo-

yen de locomotion trop primitif à leurs

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Conjoncture favorable pour les spécialistes en brevets

yeux. Ces planches devaient à tout prix

être améliorées et les chercheurs et au-

tres constructeurs se sont alors immédi-

atement mis au travail. Chacun espérait

révolutionner l’univers du ski avec son

invention. Les spécialistes en brevets ne

pouvaient pas se plaindre d’un manque

de travail et leurs étagères se rempliss-

aient petit à petit de nombreux plans et

autres dessins. De nouvelles idées étai-

ent brevetées et inscrites sans disconti-

nuer auprès des autorités. Une grande

partie de ces projets n’ont toutefois ja-

mais dépassé le stade de prototype au

fond d’un atelier.

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Profil en dents de scie sur les skis

Il existait cependant aus-

si des chercheurs ingénieux

qui vivaient en avance sur

leur temps, comme le cons-

tructeur de skis d’Engelberg

Louis Beerli. Le 1er novem-

bre 1946, il dépose un

brevet pour la fabrica-

tion d’un ski « avec des

chants en partie incur-

vés ». Personne ne par-

lait encore de carving à

l’époque mais dans les

faits, Louis Beerli dé-

posait à ce moment

un brevet décrivant

la géométrie des skis

de carving actuels. Josef Stöckli, fondateur

de l’actuelle société Stöckli Swiss Sports AG,

faisait aussi partie des constructeurs de skis

toujours prêts à développer de nouvelles

idées pour améliorer les skis et les compo-

sants les accompagnant, comme les fi xations,

les aides à la montée, etc. Depuis plusieurs dé-

cennies déjà, les skieurs espéraient trouver un

moyen plus effi cace que les peaux de phoque

fi xées à l’aide de sangles pour les aider à

remonter les pentes. Josef Stöckli a franchi

une étape déterminante dans ce domaine en

mettant au point des sortes de « couteaux »

qui empêchaient les peaux de glisser laté-

ralement lors des montées en traversée. Un

profi l métallique en forme de U était installé

dans la région de la fi xation. Selon le brevet

déposé le 15 février 1966, la pièce en métal

dentée avait pour but de faciliter la montée.

Avec cette invention,

Josef Stöckli a partagé le destin de nom-

breux collègues et contemporains également

dotés d’un esprit inventif : son idée ne l’a pas

rendu riche.

Un précurseur de l’industrie moderne du ski

Une autre invention de Josef Stöckli lui

aurait permis de gagner de l’argent plus fa-

cilement ; « aurait », car le projet n’a mal-

heureusement pas abouti : la demande de

brevet a été déposée, mais celle-ci n’a jamais

été acceptée. on parle ici de la forme « en

trapèze » des skis, qui s’est imposée dans la

branche et qui est aujourd’hui encore mise

en œuvre. Josef Stöckli testait lui-même ses

produits et leur fai-

sait subir toutes sortes

d’épreuves redoutables.

Il serait dépeint de nos

jours comme un « chien

fou » n’ayant peur de rien

ni de personne sur ses skis.

Lors d’une séance de tests,

il s’est rendu compte que les

chants présentant un angle

droit par rapport à la semel-

le freinaient les skis lorsque le

skieur se penchait plus forte-

ment. La solution fut vite trou-

vée : Josef Stöckli a commencé à

creuser les chants des skis en par-

tant de la semelle vers la surface,

ce qui dessinait une coupe en

forme de trapèze. Son invention a

refait surface bien plus tard, quand

les premiers skis de carving ont fait

leur apparition sur le marché. Ces

nouveaux skis permettent aux spor-

tifs d’adopter des positions extrêmement

penchées lorsqu’ils évoluent sur la piste. Sans

la construction en trapèze, cela ne serait tout

simplement pas possible. Que ce soit avec ou

sans brevet déposé, on peut affi rmer que Jo-

sef Stöckli a fortement infl uencé l’industrie

moderne du ski.

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Une décision judicieuse

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Page 23: Stöckli plaquette commémorative

« L’idée de vendre mes skis directement

aux consommateurs se faisait de plus en plus

pressante »,

déclara un jour le fondateur de

l’entreprise, et ce qui devait arriver arri-

va. Après une visite rendue à un commer-

ce de sport de la Zürichstrasse à Lucerne,

Josef Stöckli rentre à la maison d’assez

mauvaise humeur. Le jeune entrepreneur

se confi e alors à sa femme Marianne et

lui annonce que, dès cet instant, les skis

Stöckli seront distribués uniquement se-

lon le principe de la vente directe. Il en

avait par-dessus la tête des commerçants

et acceptait déjà par sa décision de deve-

nir le mouton noir de la branche.

De la qualité à prix abordable

Il fallait du courage pour suivre cette

voie. En 1967, Josef Stöckli n’imaginait sûre-

ment pas que ce qui aurait pu être une jour-

née noire serait en fait sa véritable planche

de salut. Les commerçants en articles de

sport ont commencé à maudire le fabricant

de ski de l’Entlebuch, mais en contrepartie,

le succès auprès de consommateurs allait

en grandissant. Le nombre d’adeptes de la

marque Stöckli augmentait hiver après hiver

et l’admiration pour le petit fabricant de skis

croissait sensiblement, à même titre que les

ventes. Une admiration restée cependant

discrète dans un premier temps, car la marque

était encore et toujours le mouton noir de la

branche – sans que Stöckli se fasse du souci

pour autant. Avec le système mis en place par

Josef Stöckli, la marge normalement dévolue

aux intermédiaires profi tait directement aux

clients et le fait de ne pas avoir à traiter avec

les revendeurs ne présentait que des avanta-

ges : il restait ainsi plus de temps pour la mise

au point de nouveaux modèles.

Josef Stöckli a commencé à produire

des skis à Wolhusen alors que de nom-

breuses fabriques de skis existaient en-

core en Suisse, une trentaine selon les

chiffres de l’époque. Authier, Schwende-

ner ou Attenhofer étaient des sociétés

relativement importantes dans le milieu

et le marché était fl orissant. Les citoyens

suisses avaient à nouveau plus de temps

à consacrer aux loisirs après la Deuxième

Guerre mondiale et le ski comptait de

plus en plus d’adhérents. Avec le boom

de la branche, la pression exercée sur les

marges par les concurrents augmentait

continuellement. La situation a commen-

cé à inquiéter de plus en plus sérieuse-

ment Josef Stöckli.

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Bäbu, alias Josef Stöckli, savait exactement comment faire fonctionner un ski

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Le jeune entrepreneur était de plus en

plus convaincu que le passage à la vente di-

recte était la seule décision judicieuse à ce

moment. Cette stratégie permettait de pro-

poser au public des skis performants et de

haute qualité à des prix plus qu’abordables.

Ce principe s’applique aujourd’hui encore et

les clients trouvent dans les rayons des ma-

gasins les modèles originaux utilisés par les

cracks de la Coupe du monde skiant pour la

marque. La structure de distribution vertica-

le et directe établie en 1967 est actuellement

encore un des secrets du succès de la société.

Si Josef Stöckli ne s’était pas fié à son instinct

ce jour-là, l’entreprise aurait très certaine-

ment suivi la destinée des marques comme

Attenhofer, Authier ou Schwendener, ses

concurrents de l’époque aujourd’hui dispa-

rus. Stöckli a pour sa part survécu et a su con-

quérir sa place au sein de l’exigeant marché

international du ski.

Jusqu’à peu de temps avant sa mort, au

printemps 2010, le fondateur de la société

accompagnait encore avec grand intérêt le

développement des nouveaux modèles. Les

employés de l’unité de production de Malters

regrettent tous la disparition de Josef Stöck-

li, qui se rendait régulièrement à l’usine le

vendredi matin au volant de sa voiture pour

partager avec eux le casse-croûte matinal et

pour parler ski en leur compagnie. « Il n’était

pas un théoricien, mais un véritable praticien

qui voulait tout connaître avec précision et

être informé des nouveautés dans le détail »,

se souvient Ruedi Arnet, directeur du dépar-

tement R & D chez Stöckli. À une certaine

époque, c’était encore lui qui souhaitait tout

apprendre de la part de Josef Stöckli. Ruedi

Arnet a appris le métier de constructeur de

skis en partant de zéro, il y a de ça environ 30

ans. Le fondateur de l’entreprise Josef Stöckli

était son maître d’apprentissage et c’est lui

qui a instruit Ruedi Arnet sur la manière de

construire un ski et d’obtenir la dynamique

souhaitée. « Bäbu, alias Josef Stöckli, savait

exactement comment faire fonctionner un

ski. Il n’a pas gardé ses connaissances pour

lui, mais les a au contraire retransmises à la

génération suivante avec une grande ouver-

ture d’esprit ».

Le système de vente directe a

permis à Stöckli de proposer à ses clients

des skis performants et de haute qualité

à des prix plus qu’abordables.

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Page 26: Stöckli plaquette commémorative

Le prix de la reconnaissance

Sur les traces de son père, Beni Stöck-

li avait un défi important à relever : les

autres commerces d’articles de sport con-

tinuaient de voir d’un mauvais œil son

entreprise, et son succès toujours gran-

dissant ne pouvait pas grand-chose con-

tre cela. La vente directe n’encourageait

en effet pas l’amélioration de l’image

auprès des concurrents, mais Beni Stöckli

ne serait pas Beni Stöckli s’il avait dévié

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de sa ligne de conduite. De leur côté, les

fournisseurs de fixations, de chaussures

et de vêtements de ski reconnaissaient

depuis longtemps l’importance de Stöck-

li, sans qui leur chiffre d’affaires aurait

été fortement réduit année après année.

Malgré cette situation, le fabricant de

skis de l’Entlebuch continuait de ne pas

être pris au sérieux dans la branche, et

certains en rigolaient même. Les cho-

ses n’ont pas non plus changé lorsque

Stöckli décide de faire son entrée dans

le ski de compétition en équipant Elmar

Reindl, un athlète de niveau régional re-

connu. Le succès fut au rendez-vous dès

la première saison pour Elmar Reindl, qui

prouvait ainsi que Stöckli était capable

de construire des skis performants et de

qualité.

Le fondateur de l’entreprise Josef Stöckli (au milieu) avec la

deuxième génération Stöckli formée par Walter (à gauche) et Beni (à droite).

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Page 27: Stöckli plaquette commémorative

Le prix de la reconnaissance

Les résultats obtenus par Elmar Reindl

avec ses skis Stöckli ont commencé à faire du

bruit dans le milieu, mais approcher de jeunes

espoirs du ski était encore une autre affaire.

Même si certains de ces sportifs se sont laissé

appâter, ils quittaient ensuite rapidement la

marque. Stöckli, qui ne faisait pas partie du

tout-puissant Swiss-Ski-Pool à l’époque, ne

pouvait en effet rien faire face à ses concur-

rents. À l’image du skieur de l’Entlebuch Lo-

renz Aregger qui a vécu la situation de près,

un jeune skieur qui atteignait les cadres de la

Fédération Suisse de Ski n’était plus en droit

de chausser des skis Stöckli. Le citoyen de Has-

le, qui survolait ses concurrents et s’imposait

sans discuter avec ses skis Stöckli, a motivé la

marque à s’engager en Coupe du monde, le

plus haut niveau du ski de compétition.

Bien que Stöckli ait déjà acquis une certai-

ne importance à cette époque, Lorenz Areg-

ger s’est vu obligé de changer de marque en

milieu de saison. Tout est allé de travers pour

lui dès cet événement qui a servi de signal

fort pour Beni Stöckli. Celui-ci ne voulait plus

jamais voir un jeune espoir faisant confiance

à ses skis souffrir comme Lorenz Aregger. Dès

cet instant, Stöckli a lutté durant plusieurs an-

nées et de toutes ses forces pour être accep-

té au sein du Swiss-Ski-Pool. Stöckli a obtenu

le statut de membre supporter au cours de

l’hiver 1991/92 et est devenu équipementier

officiel du Pool deux ans plus tard. Les athlè-

tes pouvaient enfin courir avec des skis Stöckli

en Coupe du monde et un nouveau chapitre

de l’histoire de la marque s’ouvrait à ce mo-

ment.

Ne plus jamais voir souffrir un jeune talent

27

Page 28: Stöckli plaquette commémorative

L’entreprise Stöckli, sise à Wolhus-

en (LU), a été construite sur des bases

solides par son fondateur Josef Stöckli

et ses descendants se chargent d’en as-

surer la continuité. Beni Stöckli, fils de

Josef, a tout d’abord repris les parts de

son frère Walter, suivies par celles de leur

père. Un changement de stratégie a eu

lieu à ce moment. Seulement présents

dans l’arrière-boutique en petites quan-

tités, des articles comme les chaussures,

les fixations ou les bâtons de ski ont fait

partie intégrante de l’assortiment dès

cet instant. La stratégie de vente directe

pour les skis de la marque a par contre

été conservée par Beni Stöckli, nouveau

directeur général et président du conseil

d’administration dès 1982. Il franchit sans

hésiter le pas de simple fabricant de skis

à celui de marchand d’articles de sport et

de distributeur complet dans le secteur

de l’outdoor. « En effet », déclare l’actuel

président du conseil d’administration de

Stöckli Swiss Sports AG,

« nous ne pouvons pas vivre uniquement

de la production de skis. Une telle situation

nous aurait obligés à fermer boutique depuis

longtemps ».

Beni Stöckli s’en tient alors à une

stratégie bien définie et ciblée pour élar-

gir et solidifier les bases de son entrepri-

se. Parmi les mesures engagées, on peut

citer le développement du département

confection. Depuis le début des années

80, les personnes qui franchissent le pas-

de-porte d’un magasin Stöckli peuvent

acquérir tout ce dont elles ont besoin

pour leurs activités sportives en plein

air. Pour atteindre cet objectif, le souti-

en de sa femme Rita n’a pas été de trop

pour Beni Stöckli. C’est en effet elle qui a

mis en place tout le département confec-

tion et qui en a fait ce qu’il est devenu

aujourd’hui.

Des bases solides

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Page 29: Stöckli plaquette commémorative

Le siège de Stöckli Swiss Sports AG

est situé à Wolhusen depuis la fondation

de l’entreprise en 1935.

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Page 30: Stöckli plaquette commémorative

75

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Révolution dans la confection sportive

Au début de cette phase, la branche des

vêtements de sport venait de subir des chan-

gements importants.

« Goretex a révolutionné

la mode sportive »,

assure Rita Stöckli. Lorsqu’elle repense à

ses débuts, elle ne peut s’empêcher de sou-

rire. Seuls un modèle de pantalon de ski de

la marque Ted Stone et une veste de ski grif-

fée Brunex étaient disponibles en rayon. Ces

produits se vendaient cependant comme des

petits pains. Les vestes de ski de l’époque étai-

ent lourdes et surtout très volumineuses. Les

pièces prétendument

« résistantes à l’eau »

absorbaient une telle quantité d’eau que,

selon Rita Stöckli,

« leur poids augmentait encore sensib-

lement. Les vêtements de sport de l’époque

n’étaient ni imperméables ni coupe-vent, et

encore moins respirants. De nos jours, ce sont

ces trois éléments qui font la qualité des pi-

èces fonctionnelles ».

Si par le passé l’on portait un pull épais

sous une veste de ski doublée, on utilise

aujourd’hui diverses couches de vêtements

fonctionnelles pour se maintenir au chaud. La

mode, le design et le flair pour les nouveau-

tés ont toujours fait partie de l’univers de Rita

Stöckli :

« Je vis la mode et j’apprécie les relations

humaines ».

Rita sait établir rapidement de bons

contacts avec les clients et perçoit immédia-

tement ce qui leur plaira. Le conseil à la cli-

entèle est prioritaire, comme l’apprennent les

collaborateurs de Stöckli dès le premier jour.

« Les clients doivent quitter notre ma-

gasin avec un bon sentiment »

est le credo de Rita Stöckli.

30

Page 31: Stöckli plaquette commémorative

Une propre ligne de vêtements

Cela fait longtemps que Stöckli n’est plus

seulement actif en hiver et l’immense assorti-

ment incluant le vélo, le trekking, la marche,

la course à pied et l’Inline répond à toutes les

attentes. Parallèlement, Stöckli a progressive-

ment mis en place une propre ligne de vête-

ments dans le domaine du ski, du trekking, de

la course à pied et du vélo, qui porte claire-

ment la griffe de Rita Stöckli.

« De l’idée de départ au produit fini en

passant par la production, nous pilotons

nous-mêmes toutes les étapes. Cela est indis-

pensable »,

assure Rita Stöckli,

« car nous nous devons d’être meilleurs

que nos concurrents. En outre, le rapport

prix-performance doit aussi être au rendez-

vous ».

Stöckli est devenu entre-temps la chaîne

de magasins de sport offrant le plus grand

choix de vêtements de ski en Suisse. Une

réforme était donc nécessaire et Skifabrik

Stöckli AG est devenu Stöckli Swiss Sports AG.

Un nouveau logo apparaît en octobre 2007 et

le nom Stöckli est désormais accompagné de

l’appellation « outdoor sports » dans le do-

maine de la communication.

31

Page 32: Stöckli plaquette commémorative

32

Page 33: Stöckli plaquette commémorative

Stöckli, un fournisseur complet

Stöckli occupe aujourd’hui une place

prédominante sur le marché suisse du sport.

L’expansion extra-muros s’est aussi faite sans

accrocs, à l’image du passage de fabricant de

skis au statut de marchand de sport complet.

Après l’ouverture en 1981 de la première

succursale à Sörenberg, le mouvement s’est

poursuivi dès 1987 pour atteindre aujourd’hui

un nombre de 14 succursales. Avec la centrale

de Wolhusen, celles-ci font actuellement de

Stöckli la plus grande entreprise suisse parmi

les commerces de sport indépendants.

Sous la direction de Beni Stöckli senior,

le pas entre le statut de simple fabricant de skis

à celui de marchand d’articles de sport et de

distributeur complet dans le domaine de

l’outdoor est franchi avec succès.

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Page 34: Stöckli plaquette commémorative

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2

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5

8

9

CD

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Des propres points de vente au service de la croissance

Aujourd’hui comme par le passé, le cli-ent est au cen-tre de notre attention,

déclare Beni Stöckli à propos de la philo-

sophie de l’entreprise. Celui-ci a entre-temps

remis la direction de la société à son fils Beni

Stöckli junior, qui représente la troisième gé-

nération aux commandes de l’entreprise. Le

petit-fils du fondateur a repris le poste de di-

recteur général au 1er avril 2008. Beni Stöckli

senior reste quant à lui lié aux affaires en tant

que président du conseil d’administration de

la société.

La proximité des clients est vécue au quo-

tidien par Stöckli dans les 14 points de vente

de la marque mis en place au fil des années

et auprès des 35 magasins partenaires. Beni

Stöckli senior a pu s’appuyer sur les bases

solides léguées par son père pour stimuler

la croissance de la société. Alors que le chif-

fre d’affaires atteignait environ 3 millions

de francs en 1982, il s’élève aujourd’hui à 60

millions de francs. L’entreprise familiale em-

ploie actuellement 240 collaborateurs fixes

dans ses 14 points de vente. Le maintien de la

production de skis de qualité, la consolidation

du département Bike avec sa propre ligne de

vélos et le renforcement des activités dans le

domaine des sports outdoor font partie des

objectifs de la troisième génération Stöckli.

34

Page 35: Stöckli plaquette commémorative

34

6

7

8

AB

C

succursales

1 3627 HEIMBERG

Stockhornstrasse 11

2 3063 ITTIGEn / BERnE

Ey 5A

3 8302 KLoTEn

Balsberg•Balz-Zimmermann-Strasse7

4 5702 nIEDERLEnz

Lenzburgerstrasse 2

5 1806 ST-LéGIER S/VEVEy

z.I. Rio Gredon 11

6 8820 WäDEnSWIL

Florhofstrasse 13 (i de alte Fabrik)

7 9501 WIL/SG

Sirnacherstrasse 1

8 6110 WoLHUSEn

Kommetsrüti 7

9 4528 zUCHWIL

Ausserfeldweg1•GewerbezentrumN5

centre De location & De service

A EnGELBERG

Residenz an der Aa

(vis-à-vis grosser Parkplatz Titlisbahnen)

B HoCH-yBRIG

Talstation•Bergstation

C MELCHSEE-FRUTT

Stöckalp

D SöREnBERG

Rothorncenter

partenaire

35

Page 36: Stöckli plaquette commémorative

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Urs Kälin a fait partie du team de

compétition Stöckli durant de longues années.

36

Page 37: Stöckli plaquette commémorative

La bombe a été lancée au milieu de

l’été : Stöckli, récemment admis comme

équipementier officiel au sein du Swiss-

Ski-Pool, annonce l’arrivée d’Urs Kälin

dans ses rangs. L’athlète schwyzois était

encore tout auréolé de sa médaille de

bronze glanée aux Jeux olympiques de Lil-

lehammer, breloque remportée sur les skis

d’une grande marque mondiale à laquelle

il faisait confiance depuis longtemps. Le

transfert d’Urs Kälin chez Stöckli s’est fait

de manière réfléchie et en calculant parfai-

tement les risques des deux côtés. « Dans le

mille ou coup dans l’eau », titrait à l’époque

le journal de boulevard zurichois « Blick ».

La frontière entre coup de maître et cata-

strophe semblait ténue pour les profanes,

au contraire des acteurs principaux. Beni

Stöckli était absolument convaincu que

son entreprise pouvait fournir du matériel

performant à son nouveau porte-drapeau,

et Urs Kälin s’est très rapidement senti à

l’aise sur ses nouveaux skis.

Plateforme publicitaire inter-nationale

« Je veux prouver qu’en Suisse aussi, on est

capable de construire des skis qui gagnent »,

déclarait Urs Kälin avec confiance,

avant de rajouter :

« Je ne suis en tout cas pas en position

de hors-jeu ».

De son côté, Beni Stöckli assurait

de manière franche et ouverte qu’il ne

s’inquiétait pas de savoir

« quelles conséquences auraient des résul-

tats négatifs pour notre entreprise, car nous

sommes persuadés que tout va fonctionner ».

37

Page 38: Stöckli plaquette commémorative

ce que Beni Stöckli avait prédit aux journalistes

à la conférence de presse tenue deux ans plus

tôt à Wolhusen, lors de l’engagement d’Urs Kä-

lin : « … nous sommes persuadés que tout va

fonctionner ». Le responsable du ski auprès du

« Blick » à l’époque supposait pour sa part que

le chef d’entreprise Beni Stöckli ne faisait que

satisfaire un rêve d’enfant en se lançant dans

la Coupe du monde. Les résultats ont prouvé

le contraire et même si le patron de la marque

suisse reconnaît qu’il n’avait pas évalué les dé-

penses de la manière la plus rigoureuse qui soit,

il suivait une stratégie claire avec cette décision.

championnats suisses à Flumserberg, offrant du

coup son premier titre officiel à Stöckli. Après

cette couronne de champion suisse, Stöckli n’a

pas dû attendre très longtemps pour fêter la

première victoire internationale. Le 6 janvier

1996 à Flachau (Autriche), Urs Kälin survole la

concurrence sur ses skis suisses. Pour la premi-

ère fois de l’histoire, un athlète chaussé de skis

Stöckli grimpait sur la plus haute marche du po-

dium en Coupe du monde. Le meilleur restait

cependant encore à venir : le même hiver, les

championnats du monde étaient programmés

à la Sierra nevada. Fort de sa meilleure saison

en Coupe du monde jusqu’à ce jour, le pilote de

la marque s’est rendu dans la station de sports

d’hiver andalouse avec « l’envie de tout don-

ner ». Le reste de l’histoire est connu : seul le

fantasque Italien Alberto Tomba fut plus rapide

que Kälin et ses skis Stöckli ce jour-là. Champi-

on suisse, victoire en Coupe du monde et vice

champion du monde : une ascension fulguran-

te pour la marque de Wolhusen. Rappelons ici

L’entrée de Stöckli en Coupe du monde fut

un immense succès. Lors de la première course

au plus haut niveau déjà, un slalom géant dis-

puté à Tignes, Urs Kälin terminait à la cinquième

place. Pour l’équipe récemment arrivée en Cou-

pe du monde, ce classement représentait bien

plus qu’une place sur le podium pour n’importe

quelle marque déjà établie. À ce moment, Urs

Kälin prouvait que l’on était bel et bien capa-

ble de construire des skis rapides en Suisse ! La

voie du succès était alors ouverte : lors des sept

slaloms géants de Coupe du monde disputé au

cours de cette première saison, Urs Kälin et ses

skis Stöckli n’ont jamais terminé plus loin que le

13e rang. Le 25 mars 1995 est une date à mar-

quer d’une pierre blanche dans l’histoire de la

marque : Urs Kälin remporte le slalom géant des

Moments historiques à Flumserberg,

Flachau et Sierra Nevada

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Page 39: Stöckli plaquette commémorative

Paul Accola a fait partie du team de

compétition Stöckli durant de longues années.

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Page 40: Stöckli plaquette commémorative

Les bannières et autres drapeaux d’un

pays sont plus que de simples marques

dans le paysage. Ils symbolisent la nati-

on et son peuple et revêtent un aspect

émotionnel, du moins chez les person-

nes pour qui la patrie est une valeur

importante. Les couleurs d’un drapeau,

sa symbolique et ses motifs permettent

des associations d’idées conscientes ou

spontanées qui agissent avec force sur

l’identité nationale. Le symbole natio-

nal de la croix blanche sur fond rouge

est aujourd’hui plus fort que jamais et

Monsieur et Madame Helvétie exhibent

à nouveau leur bannière avec fierté. Ils

sont conscients que le label suisse revêt

encore et toujours une grande valeur.

Une étude révèle que les produits et les

services « Swiss made » jouissent d’une

excellente réputation et sont considérés

comme fiables et de qualité, à l’intérieur

de nos frontières comme à l’étranger.

Une plus-value économique importante

est aussi accordée au label helvétique et

il n’est donc pas étonnant que toujours

plus d’entreprises nationales mettent à

profit ce bonus. Le thème « swissness » et

« Swiss made » est aussi d’actualité chez

Stöckli.

75

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LI Pour l’exportation en particulier,

le label Swiss made est un argument

important. Les Suisses ont par contre

besoin d’être convaincus dans la pratique.

40

Page 41: Stöckli plaquette commémorative

« Swissness » en été également

Les hauts standards de qualité auxquels ré-

pondent et continueront de répondre les pro-

duits Stöckli parlent en faveur de la marque.

Pour une commercialisation à l’étranger, une

image positive du pays d’origine à elle seule

n’est de loin pas suffisante. Si le concept de

« swissness » en tant que facteur de différen-

ciation revêt un certain poids, le produit cor-

respondant doit aussi être perçu comme étant

de qualité et typiquement suisse. Stöckli n’a

jamais renié ses origines, ce qui a permis de

créer une bonne image sur le marché interna-

tional. Le chocolat ou les montres ont depuis

toujours fait honneur aux compétences éle-

vées propres à la Suisse. Stöckli a réussi à se

faire un nom sur les marchés au cours de ces

dernières décennies en s’appuyant sur son sa-

voir-faire et son esprit innovant, tenant ainsi

la comparaison avec la concurrence internati-

onale. Ce que l’entreprise Stöckli a réussi avec

ces skis, elle souhaite aussi le réaliser avec son

deuxième plus important pilier commercial, à

savoir le secteur du vélo.

« Autant que possible, nos VTT sont

conçus et équipés dans l’esprit ‘swissness’,

et les exigences sont ici aussi haut placées ».

Comme pour les skis, les collections de vé-

los doivent présenter une qualité irréprocha-

ble. L’investissement dans ce secteur permet

en outre à Stöckli de créer des postes de tra-

vail supplémentaires, une conséquence égale-

ment fort bienvenue.

« Nous sommes une entreprise famili-

ale suisse qui affiche clairement son esprit

‘swissness’ »,

déclare Beni Stöckli en pointant fière-

ment du doigt la croix suisse qui forme le logo

de la marque.

« Dans le secteur de l’exportation en par-

ticulier, le label ‘Swiss made’ est un argument

important ».

Les Suisses ont besoin d’être convaincus

on entend souvent le proverbe « nul n’est

prophète en son pays », et Stöckli pourrait

même écrire un livre à ce sujet. Pour de nom-

breux Helvètes, le néologisme et nouveau

concept de « swissness » n’était de loin pas

une motivation suffisante pour acheter des

skis suisses. Stöckli a dû passer par l’étranger

pour se faire mieux accepter, un chemin tout

sauf facile. Beni Stöckli est aujourd’hui con-

vaincu que

« cet effort en valait la peine. Nous de-

vions tout d’abord prouver que nos produits

sont bons et nous imposer sur le marché in-

ternational ».

Les résultats en Coupe du monde ont été

déterminants dans ce processus et Stöckli a

su utiliser cette plateforme internationale de

manière intelligente.

« Le grand saut en Coupe du monde était

très important d’un point de vue publicitaire »,

déclare Beni Stöckli à ce propos ;

le seul fabricant suisse de skis a ap-

pris à se faire respecter auprès des grandes

marques. La reconnaissance à l’étranger est

allée crescendo, ce qui a grandement favori-

sé l’exportation des skis Stöckli. Comme be-

aucoup de pionniers suisses avant lui, Beni

Stöckli s’est rendu compte que, pour être pro-

phète dans son propre pays, il faut se faire re-

connaître à l’étranger dans un premier temps.

« Le fait de nous être engagés en Cou-

pe du monde et de pouvoir nous maintenir

ainsi à la pointe du développement était

peut-être encore plus important. Nous avons

l’avantage de pouvoir nous adapter très rapi-

dement aux nouvelles tendances. Le savoir-

faire acquis en Coupe du monde profite di-

rectement aux consommateurs, qui trouvent

dans les rayons de nos points de ventes des

produits absolument identiques à ceux utili-

sés en compétition ».

Les résultats obtenus lors de nombreux

tests de skis internationaux prouvent que la

marque Stöckli est aujourd’hui parfaitement

établie. Plus personne ne s’étonne de voir

Stöckli figurer en tête de ces tests avec ses

produits. Aujourd’hui, Beni Stöckli sait

« qu’avec le label ‘Swiss made’ à lui seul,

la survie n’aurait pas été possible. C’est la

qualité de nos produits qui assure notre pér-

ennité ». D’autres marques, comme les anci-

ens concurrents Attenhofer, Schwendener ou

Authier, produisaient aussi des skis « made in

Switzerland »,

mais ceci ne leur a pas suffi pour survivre.

Est-il possible que le concept de « swissness »,

né vers la fin des années 1990 dans le cœur

de nombreux Suisses et Suissesses, soit arrivé

trop tard pour certains, ou d’autres facteurs

sont-ils aussi à considérer ?

Prophète dans son propre pays

41

Page 42: Stöckli plaquette commémorative

Ambassadeur d’une région économique forte

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Max Pfister, conseiller d’État du canton de Lucerne :

42

Page 43: Stöckli plaquette commémorative

Ambassadeur d’une région économique forte

Personne n’imaginait, il y a de ça 20

ans seulement, que Stöckli Swiss Sports

AG ferait aujourd’hui partie des entre-

prises phares du canton de Lucerne. Les

marques suisses de skis étaient à la peine.

Les tentatives de sauvetage au moyen de

rachats d’entreprises ont toutes fait long

feu. Diverses fabriques ont dû fermer

leurs portes et le nombre de marques suis-

ses de skis a fondu comme neige au soleil.

Une seule société a résisté à cette spirale

infernale : Stöckli à Wolhusen. La vente di-

recte, ce système de distribution original

et si souvent décrié par la concurrence, a

permis de surmonter la crise générale qui

a touché l’industrie suisse du ski à cette

époque. Stöckli fut ainsi la seule marque à

survivre dans un pays doté autrefois d’une

production de skis importante et faisant la

fierté de beaucoup.

Un rôle de formateur et de four-nisseur d’emplois

L’image exemplaire affichée par Stöck-

li Swiss Sports AG réjouit particulièrement

Max Pfister, conseiller d’état et directeur de

l’économie du canton de Lucerne :

« Stöckli apporte une contribution impor-

tante à notre économie, aussi bien comme

fournisseur d’emplois que comme formateur

dans différents secteurs professionnels ».

Pour Max Pfister, le fait

« qu’une société suisse puisse représenter

la nation sur le marché international du ski »

est d’importance capitale pour la Suisse,

pays de tourisme et de sports d’hiver par excel-

lence. Le directeur de l’économie lucernois fran-

chit encore une étape en hissant l’entreprise fa-

miliale de Wolhusen au rang d’ambassadeur de

la région économique de Lucerne.

« Avec le titre olympique remporté par

Mike Schmid, la marque a prouvé qu’elle fait

partie des principaux producteurs de skis au

niveau mondial. La famille Stöckli, les collabo-

rateurs de l’entreprise et tout le canton de Lu-

cerne peuvent en être fiers ».

Des solutions sur mesure

Ces dernières années, le canton de Lucerne

s’est développé pour devenir un pôle écono-

mique attractif en Suisse.

« Les efforts déployés pour offrir des con-

ditions favorables au développement des ent-

reprises portent leurs fruits »,

assure le directeur de l’économie Max Pfis-

ter. Les besoins propres à chaque société sont

pris en compte de manière individualisée. La

transparence affichée par cette région écono-

mique permet au canton de Lucerne de réagir

rapidement et avec souplesse. Des solutions

« sur mesure » sont proposées aux sociétés. Les

dirigeants de Stöckli ont pu en faire l’expérience

encore récemment, lors des discussions en vue

de l’agrandissement de l’usine et des entrepôts

à Wolhusen.

Des modèles haut de gamme frap-pés de la croix suisse

Max Pfister est persuadé que Stöckli pour-

suivra encore longtemps sur la voie du succès.

L’optimisme du ministre de l’économie lucernois

fait en grande partie référence à l’engagement

important démontré par la famille dirigeante

et par ses collaborateurs,

« qui s’investissent avec beaucoup de cœur

au sein de l’entreprise ».

Le fait que les adeptes de sports d’hiver

puissent dévaler fièrement les pistes avec des

produits Stöckli aux pieds est un autre facteur

déterminant pour Max Pfister.

« Pouvoir chausser un modèle haut de

gamme fabriqué dans notre canton et frappé

de la croix suisse et entrevoir le regard envieux

du voisin de télésiège est un sentiment incom-

parable »,

avoue sans ambages M. Pfister, adepte in-

vétéré de la marque Stöckli.

43

Page 44: Stöckli plaquette commémorative

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Page 45: Stöckli plaquette commémorative

Organiser la succession opération-

nelle et financière au sein d‘une société

est un sérieux défi pour un entrepreneur

de nos jours. Ce processus est une des

tâches les plus importantes, et aussi une

des plus difficiles, de la planification à

long terme. Beni Stöckli senior peut lan-

cer un regard satisfait sur la transmissi-

on des pouvoirs au sein de l’entreprise.

Lors qu’il a remis, il y a de ça trois ans,

la direction des opérations de Stöckli

Swiss Sports AG à son fils Beni junior,

cela ne s’est heureusement pas fait dans

la douleur. C’était en effet le résultat de

longues années de préparation et d’une

planification minutieuse. Beni Stöckli

est bien conscient que le passage de té-

moin à son fils est une chance formida-

ble. De nos jours, seul un tiers environ

de toutes les entreprises familiales su-

isses trouvent un successeur au sein de

leur giron. Selon des études récentes,

cette situation pourrait avoir des réper-

cussions néfastes sur le marché du tra-

vail en Suisse. Environ 45‘000 à 60‘000

processus de succession au sein de PME

sont prévus ces cinq prochaines années

dans le pays, ce qui représente entre

trois et quatre pour cent des entreprises

de ce secteur. Toujours selon ces études,

environ 73‘000 places de travail seront

perdues ces cinq prochaines années en

raison de transmissions ayant échouées

ou n‘ayant pas trouvé de solution. La

situation est heureusement différente

chez Stöckli : le passage de témoin à la

troisième génération a été réalisé avec

précaution et des emplois supplémen-

taires ont même été créés.

Marquer l’histoire de son empreinte

Trois générations Stöckli qui ont profondément marqué l’histoire

de l’entreprise familiale. De gauche à droite : Beni Stöckli junior,

le fondateur de la société Josef Stöckli et Beni Stöckli senior.

45

Page 46: Stöckli plaquette commémorative

Nous sommes avant tout des entrepreneurs

En repassant la direction des affaires

à son fils, Beni Stöckli senior participait,

en tant qu’acteur principal, à son deuxi-

ème changement de génération au sein

de la maison Stöckli.

A-t-il été plus facile de reprendre les affai-

res de l’entreprise des mains de votre père ?

Beni Stöckli senior : Si cela a été plus

facile pour moi, c’est aujourd’hui encore dif-

ficile à dire. C’était une tout autre époque et

une comparaison n‘est pas vraiment possible.

Beni Stöckli junior : De mon côté, je suis

persuadé que cela a été plus aisé pour moi.

Contrairement à mon père, j’ai eu la possibi-

lité de bien me préparer pour mes nouvelles

tâches. Mon père a dû se débrouiller seul dès

son premier jour de travail à la tête de la so-

ciété. J’ai par contre pu profiter d’une bonne

formation et me préparer ainsi à mes obliga-

tions futures. J’ai en outre été l’assistant de

mon père durant un certain temps, ce qui m’a

permis de prendre connaissance du travail à

réaliser.

Estimez-vous que la pression qui a pesé

sur vos épaules était plus forte ?

Beni Stöckli senior : Je ne vois aucune

différence. Elle était forte à mon époque et

elle n’est certainement pas moindre pour

mon fils.

Beni Stöckli junior : La pression est cer-

tainement un peu plus forte lorsqu’on est

propriétaire de l’entreprise. nous nous con-

sidérons en premier lieu comme des entre-

preneurs. Cela signifie que nos réflexions et

notre conduite sont établies à long terme. La

responsabilité envers nos 240 collaborateurs

est particulièrement importante pour nous.

Savoir répondre aux attentes

Des études démontrent que seule

un tiers des PME familiales sont encore

reprises par un descendant direct, ten-

dance à la baisse. Cette situation est rela-

tivement surprenante si l‘on sait qu’une

transmission des pouvoirs « à l’interne »

est presque toujours plus simple qu’une

solution externe. Un passage de témoin

au sein de la famille ne se fait cependant

pas toujours sans frictions. Souvent, la

génération qui se retire exige sensible-

ment plus d’un descendant direct que

d’un successeur externe.

Avez-vous pensé à ne pas reprendre les

affaires ?

Beni Stöckli junior : oui, cela m’est

passé par la tête à un certain moment. nous

ne savions en fin de compte pas, en tant que

père et fils, comment nous allions nous enten-

dre au sein de la même entreprise. Je me suis

donc aussi consacré à des études d’ingénieur

informatique durant ma formation. Cela me

laissait une porte de sortie si l‘entente n‘avait

pas été possible avec mon père. Je me suis ce-

pendant rapidement rendu compte que nous

pouvions travailler en parfaite harmonie en

plus de nous compléter l’un l’autre.

Beni Stöckli senior : Je suis très heureux

que Beni ait accepté de relever cet immense

défi. À l’époque, je ne m’étais pas posé la

question de savoir si j‘allais m‘engager ou

non. Reprendre l’entreprise familiale faisait

partie de mes objectifs et j’ai assumé très tôt

la destinée de la société Stöckli.

En tant que descendant direct de la fa-

mille, devez-vous vous engager plus intensé-

ment qu‘une tierce personne qui occuperait

le poste de directeur général ?

Beni Stöckli junior : Je pense que oui,

car mon père attend plus de moi, ce qui est

parfaitement légitime. D’un autre côté, il ré-

pond aussi toujours présent lorsque j’ai be-

soin d’un conseil de sa part. Ce qui importe

est qu’il peut exprimer son opinion de mani-

ère très ciblée et que notre vision stratégique

soit identique.

Profiter de l’expérience des anciens

L’aspect émotionnel d’un processus

de transmission est trop souvent sous-

estimé. De nombreux entrepreneurs

considèrent surtout le côté rationnel du

passage, mais ont parfois de la peine à

se défaire émotionnellement de leur œu-

vre d‘une vie. Ne pas pouvoir exprimer

son esprit d’entreprise n‘est pas imagi-

nable pour beaucoup. Avec la passation

de pouvoir, l‘opinion et l‘expérience de

la personne sont parfois déconsidérées.

Des études montrent que lors de trans-

missions au sein de la famille en particu-

lier, le successeur est évalué en se basant

75

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46

Page 47: Stöckli plaquette commémorative

sur les résultats obtenus par son prédé-

cesseur. Dans ce processus, il est impor-

tant que le successeur ne se contente pas

uniquement de suivre les traces de son

prédécesseur, mais qu’il marque aussi

l’histoire de son empreinte personnelle.

Beni Stöckli, quel bilan tirez-vous trois

ans après la passation de pouvoirs ?

Beni Stöckli junior : Le processus de

transmission s’est passé sans difficulté. nos

opinions divergent bien entendu de temps en

temps, mais nous discutons de nos différences

et nous les aplanissons. J’apprécie particuli-

èrement les conseils de mon père. Son expéri-

ence et son intuition sont de grande valeur

pour moi.

Beni Stöckli senior : Tout est allé très

vite lorsque j’ai repris la société des mains de

mon père. J’ai par contre pu me préparer pour

la transmission des affaires à mon fils. Le fait

qu’il soit en charge de la direction des opéra-

tions au sein de l’entreprise ne me pose aucun

problème. La croissance vécue durant 40 ans,

du simple fabricant de skis à une société com-

merciale internationale, m’a coûté pas mal

de force et d‘énergie. J’apprécie aujourd’hui

de pouvoir vivre un peu en retrait. Je n‘ai ce-

pendant pas le temps de m’ennuyer, même si

je ne participe plus directement aux affaires

quotidiennes. En tant que président du con-

seil d‘administration, je suis toujours étroite-

ment lié à la société Stöckli Swiss Sports AG.

47

Page 48: Stöckli plaquette commémorative

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Fabriqué un ski de course parfait

est comme construire un violon

de maître pour un soliste.

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Page 49: Stöckli plaquette commémorative

Que le célèbre fabricant de violons

italien Antonio Giacomo Stradivari et

Stöckli, le seul producteur suisse de skis

encore actif, peuvent-ils bien avoir en

commun ? À peu près rien à première

vue. On trouve d’une part un luthier du

18e siècle ayant élaboré de géniaux in-

struments de musique se vendant aux

enchères pour des sommes atteignant

les millions de francs. De leur côté, les

amateurs de ski qualifient eux aussi de

géniaux les skis fabriqués par Stöckli

dans son usine de Malters. Cela ne suf-

fit cependant pas encore pour établir

un parallèle direct entre Stradivarius et

Stöckli. Le lien apparaît lorsque, après

un test de skis, un journaliste sportif ita-

lien compare sans détour les skis de la

maison Stöckli aux violons de Stradiva-

rius dans une publication sur papier gla-

cé. Les skis Stöckli, écrit le journaliste,

sont les « Stradivarius du ski ». Quelques

années plus tard, un journaliste suisse

franchit encore une étape en affirmant

que « construire un ski de course parfait peut

se comparer à la fabrication d’un violon de

maître pour un soliste ».

Sans bois, rien ne va

Des études ont démontré que, pour fa-

briquer ses instruments, Antonio Giacomo

Stradivari utilisait une qualité de bois deve-

nu introuvable de nos jours. Cela explique

pourquoi, même à l’aide de technologies

high-tech, il est actuellement impossible de

fabriquer des instruments de même sonorité.

Le bois joue aussi un rôle prépondérant dans

la construction de skis. Un noyau en bois est

aujourd’hui encore une des clés pour obte-

nir un bon ski. Les qualités de ce matériau,

en tant que matière dynamique entrant dans

la construction d’un ski, ont souvent été imi-

tées mais jamais égalées. En association avec

d’autres éléments, un noyau en bois fait en-

core actuellement presque toujours partie in-

tégrante des skis de compétition. « Le bois »,

déclare le directeur R & D de Stöckli Ruedi

Arnet, « est un produit high-tech naturel. Les

matières synthétiques n’atteignent jamais

son élasticité, sa précision, son dynamisme et

sa flexibilité ».

Les véritables vertus d’un ski

À l’image d’un luthier qui recherche tou-

jours le meilleur bois pour ses instruments,

le constructeur de skis choisit avec autant

de minutie les noyaux en bois pour ses pro-

duits. Plus de cent facteurs devant cohabiter

harmonieusement sont aussi bien considérés

lors de la fabrication d’un violon que de cel-

le d’un ski. Dans un cas comme dans l’autre,

les processus de production sont particulière-

ment complexes. Chaque élément, aussi pe-

tit ou discret soit-il, doit répondre aux plus

hauts critères de qualité. L’interaction entre

ces différents paramètres détermine en fin de

compte si un instrument saura répondre aux

exigences du soliste. L’excellence d’un violon

se mesure à la qualité du son produit. La qua-

lité d’un ski de compétition se mesure quant

à elle aux performances dont celui-ci est ca-

pable. Les véritables vertus du « matériel »

ne peuvent cependant être mises pleinement

en valeur qu’avec le concours d’un soliste, ou

d’un skieur le cas échéant, doté de capacités

bien au-dessus de la moyenne.

Stöckli – « le Stradivarius du ski »

49

Page 50: Stöckli plaquette commémorative

Bctem veros euisi

eugait luptat. Ut wissit la

consecte dunt.

Quand le célèbre cuisinier et natif de

Kriens Armin Amrein prend place derriè-

re les fourneaux de son hôtel Walserhof

à Klosters, il est probable qu’il se met-

te à préparer un repas pour les princes

d’Angleterre. Le prince Charles et ses fils

passent traditionnellement et volontiers

leurs vacances de ski à l’hôtel Walserhof ;

la tradition veut aussi que chez Armin

Amrein, seuls des ingrédients de première

fraîcheur entrent dans les plats gastrono-

miques confectionnés par ses soins. 17

points Gault-Millau et une étoile Michelin

distinguent l’art du chef Amrein, qui fait

ainsi partie de l’élite des cuisiniers helvè-

tes. En hiver, durant ses heures de loisir, il

dévale volontiers les pistes de ski en com-

pagnie de sa femme Corina, skis Stöckli

aux pieds :

« Comme en cuisine, je ne fais confiance

qu’à des produits de qualité pour le ski »,

affirme l’ancien présentateur

d’émissions culinaires, son célèbre sourire

aux lèvres.

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Pour le grand chef Armin Amrein,

seuls les meilleurs produits entrent dans

la composition d’un menu gastronomique.

Comme dans sa cuisine, il ne fait confiance

qu’à des produits de qualité sur la neige.

50

Page 51: Stöckli plaquette commémorative

Quand le coeur des gourmets bat plus

fort

51

Page 52: Stöckli plaquette commémorative

Les ingrédients font la différence

La comparaison entre la cuisine gastrono-

mique et la construction de skis plait à Ruedi

Arnet, directeur du département R & D de

Stöckli et membre du conseil d’administration

de la société. « Comme en cuisine, les ingré-

dients sont aussi déterminants dans la const-

ruction d’un ski. Un grand chef fait ses achats

directement chez le producteur et il en va de

même dans l’industrie du ski. Nous sommes

en permanence à la recherche des meilleurs

matériaux pour nos skis ». Ce que le cuisinier

Armin Amrein présente dans l’assiette de ses

hôtes peut être qualifié d’« harmonieux »

ou de « merveille culinaire » par les critiques

gastronomiques. Et dans le domaine du ski ? Ici

aussi, les différents éléments doivent être com-

binés harmonieusement. Les concepteurs par-

lent alors d’un ski qui « fonctionne ». À l’image

du cuisinier qui utilise des ingrédients différents

pour du poisson ou une viande rouge, un mo-

dèle Laser se distingue d’un modèle Cross par

ses ingrédients, c’est-à-dire par les matériaux

mis en oeuvre et par la façon de les apprêter.

« De fait », déclare Ruedi Arnet, « seuls les

meilleurs matériaux sont suffisamment bons

pour nos skis ».

Notes maximales lors des tests de skis

Fabriquer des skis n’est pas un travail à

la chaîne. Comme la cuisine gastronomique

d’Armin Amrein, la construction d’un ski Stöckli

exige beaucoup de savoir-faire manuel. C’est en

effet le soin apporté aux détails qui fait un bon

ski. « Si le cuisinier sale trop son plat, celui-ci

n’est pas agréable. Si l’on n’utilise pas la bon-

ne colle ou que l’on en met trop, le ski perd

une partie des caractéristiques recherchées »,

dit Ruedi Arnet en établissant un parallèle avec

le travail du chef. Pour que le plat réjouisse les

papilles gustatives ou, en terme de ski, pour

que le résultat réponde à toutes les attentes,

Stöckli travaille depuis des années avec divers

partenaires scientifiques comme les ingénieurs

de l’Institut Fédéral pour l’étude de la neige et

des Avalanches de Davos ou de l’EPF de zurich.

Ensemble, ils recherchent des solutions pour

augmenter les performances et le plaisir sur la

neige. Un proverbe allemand dit que trop de

cuisiniers réunis font tourner la soupe. Qu’en

est-il dans la fabrication de skis ? Pour Ruedi Ar-

net, il est important de trouver le bon mélange :

tous les acteurs doivent travailler main dans la

main sur le même puzzle, jusqu’à la livraison

du produit fini. En cuisine également une per-

sonne s’occupe de la viande pendant qu’une

autre apprête les accompagnements. Un climat

harmonieux doit régner pour pouvoir satisfaire

les gourmets. En fin de compte, c’est l’hôte qui

évalue le résultat du travail exécuté en cuisine.

Chez Stöckli également, ce sont les clients qui

déterminent, par leurs achats et souvent de

manière inconsciente, quelles seront les ten-

dances suivies par l’industrie du ski. Les points

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À l’image du célèbre chef de

cuisine, le directeur R & D de Stöckli

Ruedi Arnet est toujours à la recherche

des meilleurs matériaux pour les skis.

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Page 53: Stöckli plaquette commémorative

Gault-Millau ou les étoiles Michelin sont au cui-

sinier ce que les résultats des divers tests sont

au fabricant de skis. Depuis plusieurs années

déjà, les nouveaux modèles Stöckli obtiennent

de nombreuses notes maximales lors de tests

internationaux. « Nous prouvons de cette

manière que, en tant que fabricant suisse de

skis, nous sommes non seulement capables

de nous battre au plus haut niveau, mais que

nous pouvons aussi gagner », déclare non

sans une certaine fi erté Ruedi Arnet.

La otivation du fa icant de sk is

La recherche du meilleur, du ski parfait est

la plus grande motivation du concepteur de

skis Stöckli. « L’avenir est une course en avant

constante », dit Ruedi Arnet avec conviction.

Les skis de carving ont donné une nouvelle

impulsion au ski en général et lui ont redon-

né ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, le car-

ving est universellement considéré comme la

plus grande révolution du ski depuis de nom-

breuses décennies. De nouvelles modes sont

arrivées pour contester sa suprématie sur la

neige, mais leur succès n’a été que passager.

« L’important », selon le directeur R & D de la

marque, « n’est pas de courir après chaque

nouvelle mode, mais de rester fi dèle à sa

ligne ». Et comme Armin Amrein qui, saison

après saison, met au point de nouvelles re-

cettes gastronomiques pour son restaurant

aux 17 points Gault-Millau, Stöckli travaille

déjà au développement des skis du futur.

Ruedi Arnet est convaincu : « L’avenir ap-

partient aux skis polyvalents dotés d’un

large spectre d’utilisation, couvrant

aussi bien la piste que le freeride ».

Rece eRecette pour les époques froides de l’année par Armin Amrein, grand chef décoré de 17 points Gault-Millau et d’une étoile Michelin........................................................................................Petit gâteau à la pomme

1 pomme, découper en rondelles et retirer le cœurPâte de raifort

Pâte tempura (magasin asiatique)Sucre à la cannelleSucre en poudreEnduire les rondelles de pomme avec la pâte de raifort.Mélanger la pâte tempura selon le mode d’emploi et la maintenir au frais.Passer les rondelles de pomme dans la pâte tem-pura et frire jusqu’au brunissement, les rouler dans le sucre à la cannelle puis les arroser de sucre en poudre........................................................................................Glace au vinaig alsamique de pomme

250 gr lait¼ gousse de vanille (pulpe)100 gr jaune d’oeuf100 gr sucre3 gr émulsifi ant pour glace250 gr crème30 gr vinaigre balsamique de pomme

Faire bouillir le lait avec la vanille, laisser reposer un instant. Mélanger le jaune d’œuf, le sucre et l’émulsifi ant pour glace puis verser le lait à la vanille et cuire jusqu’à la nappe. Passer, rajouter la crème et le vinaigre balsamique de pomme, laisser refroidir, congeler et pacosser........................................................................................Pré de pomme au raifo

200 gr purée de pommes vertes (Boiron)80 gr vin blanc40 gr sucre une pointe de pâte de raifort

Cuire tout les ingrédients ensemble et laisser refroidir.

.......................................................................................Espuma de chocoa anc160 gr lait une pointe de gingembre160 gr chocolat blanc200 gr crème év. un peu de zeste de citron vertFaire bouillir le lait avec le gingembre, laisser repo-

ser un instant. Retirer le gingembre puis incorporer au chocolat blanc, rajouter la crème et passer le tout dans un siphon ISI. (1 cartouche).......................................................................................Garnitu s

Chips de pommeFeuilles de mentheVermicelles chinois fritsCoulis de framboise

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Page 54: Stöckli plaquette commémorative

Quand Stöckli fait rimer ski avec vélo

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Le département Bike de Stöckli

est un pilier important de l’entreprise.

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Page 55: Stöckli plaquette commémorative

« Urs Huber remporte

l’Eiger-Bike-Challenge »

« Le team Stöckli termine

la Transalp au 5e rang final »

« Urs Huber tient sa revanche

des championnats d’Europe

de marathon VTT à la Dolomiti

SuPerbike »

« Succès pour Konny Looser

et Anita Steiner »

« Des stars de la Coupe

du monde au marathon

VTT Stöckli du Napf »

C’est avec de tels titres que le Stöckli-Bike-Team fait régulièrement parler de lui.

Les athlètes Stöckli ne sont pas seulement rapides sur des skis en hiver, mais font

aussi partie de l’élite mondiale dans la discipline du VTT. En comparaison au ski,

l’histoire du VTT au sein de la société Stöckli est relativement récente. La collection

lancée avec trois modèles de VTT il y a de ça 14 ans s’est développée pour atteindre

aujourd’hui 26 modèles. En faisant un parallèle avec les skis, on peut affirmer que

Stöckli ne laisse rien au hasard dans le domaine du bike également ; la différence

est faite ici aussi en accordant la priorité à la qualité, un des signes distinctifs de

Stöckli. Peu importe que l’on ait à faire à un vélo entrée de gamme ou à une machine

de course performante, tous les composants d’un modèle présentent un niveau de

qualité identique.

55

Page 56: Stöckli plaquette commémorative

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Beni Stöckli junior:

« Nous souhaitons être aussi forts dans le vélo

que dans le ski. »

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Page 57: Stöckli plaquette commémorative

Le plus suisse possible

La collection de vélos Stöckli est re-

marquable. La conception des vélos se fait

intra-muros au sein du département R & D,

l’expérience acquise en compétition jouant un

rôle prépondérant dans ce domaine. Les pro-

totypes sont soumis à des tests intensifs par

les personnes responsables. Jour après jour,

le team de compétition soumet les cadres et

les composants à des épreuves impitoyables

afin d’évaluer leur solidité. Les informations

réunies sont ensuite traitées et intégrées dans

le processus de développement pour offrir un

degré d’innovation élevé et garantir de bons

résultats sur le marché, comme le fait déjà

Stöckli dans la production de skis. Au moment

d’acquérir un vélo Stöckli, le client peut être

certain que celui-ci est « le plus suisse possib-

le ». Tous les composants sont sélectionnés et

testés par les ingénieurs de Stöckli, qui éta-

blissent autant que possible des partenariats

avec des fabricants suisses.

Renforcer le pilier « été »

Le fait que Stöckli investisse intensé-

ment dans son département Bike aux côtés

du secteur Ski est basé sur un fondement

logique. Beni Stöckli explique : « Avec cette

nouvelle stratégie, nous assurons nos arriè-

res en cas de mauvais hiver également ». En

raison du changement climatique, le nombre

d’hivers pauvres en neige risque d’augmenter.

Stöckli appuie donc plus fort sur les pédales

depuis un certain temps. « D’ici cinq à dix

ans », dit le directeur général Beni Stöckli,

« nous souhaitons être aussi forts dans le vélo

que dans le ski ». L’hiver génère encore 70

pour cent du chiffre d’affaires actuellement,

mais le glissement en direction de l’été se fait

clairement ressentir. « Le public prend consci-

ence que nous ne commercialisons pas uni-

quement des produits de pointe pour l’hiver,

mais également pour l’été. Nos efforts sont

progressivement récompensés ». Ces affirma-

tions sont également étayées par les chiffres :

l’année des « 75 ans de Stöckli », l’entreprise

a enregistré une progression en % de deux

chiffres dans ses ventes estivales. À l’image

d’un Urs Kälin qui a fait connaître le produit

« Ski » lors de ses débuts avec Stöckli en Coupe

du monde, Urs Huber, champion incontesté

de marathon VTT, représente parfaitement la

marque Stöckli sur le marché du vélo. Et com-

me tout le monde le sait, un produit qui ré-

pond aux attentes d’un compétiteur comme

Urs Huber ne peut qu’apporter des avantages

à la grande masse d’adeptes de cyclisme.

Un vélo n’est pas forcément un simple vélo

Le VTT est une invention typiquement

américaine, cela va de soi. Vers 1973, Gary

Fisher et sa clique d’« allumés » ont commen-

cé à transformer des vélos afin de les rendre

suffisamment robustes pour évoluer dans le

terrain. Gary fut aussi le premier à monter un

système de changement de vitesse moderne

sur un vieux modèle, ainsi qu’un serrage rapi-

de pour le réglage de la selle. Le VTT a gagné

progressivement ses lettres de noblesse dans

les années 80. Le boom fut tel en Europe que

les chiffres de vente de VTT dépassèrent rapi-

dement ceux des autres types de vélo. Le VTT

a boosté le marché du vélo, en déclin à cette

époque, de la même forme que le carving a

relancé l’industrie du ski. Les cadres ont su-

ivi un processus d’évolution constant et des

matériaux innovants ont permis de rigidifier

et d’alléger les vélos. Actuellement, outre

les cadres construits au moyen de tubes en

acier fin, divers types de matériaux comme

l’aluminium, le titane ou le carbone compo-

sent la plupart des modèles vendus. Les élé-

ments de l’équipement ne sont pas en reste

non plus. De nos jours, un VTT n’est plus for-

cément un simple VTT. Bien que l’on retrouve

certains points communs sur ces machines,

chaque modèle se distingue fortement de son

voisin en accord avec le domaine d’utilisation

recherché. Un modèle de cross-country ou de

randonnée ne dispose pas du tout des mêmes

caractéristiques qu’un VTT destiné à dévaler

les parcours de descente.

57

Page 58: Stöckli plaquette commémorative

1987/1988

1989/1990

1976/1977

1978/1979

Dans le studio du photographe de re-

nom Simon Bolzern, basé à Kriens (Suisse

centrale), les affaires vont bon train en

prévision de la prochaine saison. Dehors,

le soleil brille et le thermomètre grimpe

à des températures respectables. Dans

le studio, les modèles ne profi tent que

de quelques courtes pauses dans une at-

mosphère qui rappelle l’hiver. Les scènes

sont enregistrées et enchaînées sans

répit les unes après les autres. Quel bon-

net et quel modèle de ski se combinent

avec quelle tenue ? Tout a été parfaite-

ment planifi é lors de la préparation des

séances. On essuie en vitesse quelques

gouttes de sueur sur le front d’un modè-

le, on s’assure que le maquillage n’a pas

coulé chez un autre et on passe déjà à

la séquence suivante. En seulement trois

jours, toutes les photos du nouveau ca-

talogue hiver sont en boîte grâce la con-

centration totale de tous les acteurs.

Du dépliant au catalogue de produits7

5 A

NS

ST

ÖC

KL

I

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Page 59: Stöckli plaquette commémorative

1986/1987

1989/1990

1991/1992

1992/1993

1993/1994

1980/1981

1981/1982

1984/1985

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Page 60: Stöckli plaquette commémorative

1996/1997

1997/1998

1999/2000

2003/2004

2007/2008

100 pages de nouveautés

Avant le véritable début de la saison

d’hiver, les nouveaux catalogues de produits

doivent encore être livrés au siège de Stöckli à

Wolhusen ainsi que dans les propres points de

vente de la société. Photos, textes, graphisme,

impression : une coordination parfaite est exi-

gée. Fort de ses 100 pages, le nouveau cata-

logue permet d’éveiller la curiosité des clients

et de lancer la saison d’hiver à venir. Stöckli

outdoor Sports y présente le plus grand choix

de chaussures, de casques et de vêtements de

ski de Suisse, ainsi que de nombreuses nou-

veautés issues d’une centaine de marques re-

connues. Les responsables pour la production

des catalogues Stöckli ne peuvent cependant

pas s’offrir beaucoup de repos. À peine le ca-

talogue hiver est-il terminé que les travaux

pour le prochain catalogue été commencent.

Dépliant, prospectus, catalogue

Chez Stöckli, une attention particulière

est portée sur la présentation des propres

produits de la marque. Le dépliant initial, im-

primé sur quatre à six pages, a évolué durant

ces 40 dernières années pour déboucher sur

le catalogue actuel. À la fi n des années 1970,

les skis alpins et les skis de fond de la marque

ainsi que divers accessoires comme bâtons de

ski, gants en cuir ou housses à ski frappées du

logo Stöckli était présentés dans un prospec-

tus imprimé sur seize pages. Avec le passage

du statut de simple fabricant de skis à celui de

revendeur spécialisé, le nombre de pages des

prospectus a augmenté année après année.

Le dépliant des débuts s’est imposé comme

un instrument publicitaire incontournable,

pour devenir ensuite le catalogue de produits

raffi né publié à l’heure actuelle.

75

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Page 61: Stöckli plaquette commémorative

1999/2000

2000/2001

2001/20022005/2006

2006/2007

2007/2008

2009/2010

2010/2011

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Page 62: Stöckli plaquette commémorative

75

-Ja

hr

e S

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Page 63: Stöckli plaquette commémorative

Il était une fois… Les contes narrant les aventures

de rois et de princes commencent en général par cette formule. Dans quelques années, l’on pourra peut-être aussi raconter les histoires de Stöckli en commençant par « Il était une fois… ». Le moment présent revêt cependant plus d’importance et l’histoire actuelle, bien réelle, n’a rien d’un conte de fées. C’est une his-toire dans laquelle les rois jouent un rôle important. Juan Carlos, Thomas Sutter, DJ Bobo, Donghua Li, Bruno Kernen ou Mike Schmid – tous sont des têtes couronnées, à leur mani-ère. Juan Carlos, roi d’Espagne, est ainsi une tête couronnée dotée d’un château et de tout ce qui accompa-gne son statut. La Suisse n’a quant à elle pas de monarchie, et encore moins de roi, et pourtant… Thomas Sutter est aussi roi depuis 1995, an-née où il a conquis le titre de roi de la lutte suisse. Une année plus tard seulement, c’est Donghua Li, citoy-en lucernois, qui remporte les lauri-ers olympiques en gymnastique ar-tistique. Depuis, Donghua Li est le roi incontesté des gymnastes helvé-tiques. DJ Bobo, star internationale de la musique qui vit aussi dans le canton de Lucerne, a conquis de-puis longtemps le statut de roi de la pop. Il y a aussi Bruno Kernen qui, en obtenant un titre de champion du monde en 1997, est devenu roi

Des skis pour têtes couronnées

de la descente et du ski ce jour-là. Sans oublier le plus jeune d’entre eux, Mike Schmid, vainqueur olym-pique en skicross. Toutes ces têtes couronnées ont un point commun : elles sillonnent les pistes chaussées de skis Stöckli.

Les compliments d’un roi

Que ce soit durant le réglage des fixations

de ski ou lors du contrôle final à l’achat d’un

vélo, les clients de Stöckli sont gentiment invi-

tés par le personnel à prendre un café ou une

boisson. Au bar du magasin de Wolhusen, les

curieux découvriront diverses photos de cé-

lébrités montrant fièrement leurs skis Stöck-

li. Une image frappée d’une couronne do-

rée attire plus particulièrement l’attention :

c‘est la photo montrant Juan Carlos, roi

d’Espagne, posant aux côtés de son profes-

seur de ski, une paire de skis Stöckli rouges

à la main. Par un message écrit de sa propre

main, le roi Juan Carlos remercie personnelle-

ment Beni Stöckli pour les « wonderful skis ».

Quel compliment pour une marque de skis su-

isse ! Le roi d’Espagne a certainement raison

de faire confiance à la qualité suisse, comme

le champion olympique Mike Schmid vient de

le confirmer. Le citoyen de l’oberland bernois

chaussait aussi des « wonderful skis » lors de

sa victoire historique en skicross !

63

Page 64: Stöckli plaquette commémorative

Jeux olympiques d’hiver de Vancou-

ver 2010 : le skieur suisse Mike Schmid

se concentre au départ de la finale du

skicross. Cette nouvelle discipline, qui

exige de nombreuses qualités de la part

des athlètes, fait pour la première fois

partie du programme olympique officiel.

Comme en boardercross, les concurrents

franchissent sauts, vagues et virages re-

levés le long du parcours. Quatre skieurs

s’affrontent lors de chaque manche et se

qualifient selon le système du K.O. Dans

quelques instants, ce sera tout ou rien

pour l’athlète suisse. Tout autre résul-

tat qu’une victoire serait une déception

pour le citoyen de l’Oberland bernois,

grand favori de la course. Toute une na-

tion s’enflamme devant la télévision à

une heure de grande écoute. Le départ

est parfait : Mike Schmid se retrouve im-

médiatement en tête et ne cèdera plus

sa place jusqu’à l’arrivée. La joie est im-

mense pour le nouveau champion olym-

pique qui brandit ses skis en direction

des caméras de télévision. La publicité

est fantastique pour Stöckli, son équipe-

mentier basé à Wolhusen, qui fête à ce

moment le premier titre olympique de

son histoire.

Skis et vélos Stöckli – deux produits hors normes

75

AN

S S

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Page 65: Stöckli plaquette commémorative

Skis et vélos Stöckli – deux produits hors normes

La qualité avant la quantité –

les skis et les vélos Stöckli resteront des

produits exclusifs à l’avenir également.

65

Page 66: Stöckli plaquette commémorative

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Stöckli domine le skicross aux

Jeux olympiques de Vancouver avec

Mike Schmid (à gauche) en or et

Audun Grønvold en bronze.

Comme pour ses skis, Stöckli

ne met en œuvre que les meilleurs

composants sur ses vélos.66

Page 67: Stöckli plaquette commémorative

Des skis originaux pour les clients

Les skis brandis par le champion olym-

pique Mike Schmid devant des millions de té-

léspectateurs sont uniques, il n’en existe à ce

moment précis qu’un seul exemplaire. Ils ont

été mis au point et construits exclusivement

pour cette compétition. Mike Schmid s’est

décidé pour ce modèle après d’innombrables

tests, chaque paire disposant de ses caracté-

ristiques propres. Les skis Stöckli ont quelque

chose de particulier. Bien que la marque pro-

duise entre temps 50’000 paires de skis par

an, elle se distingue de ses concurrentes par

une fabrication laissant une place importante

au travail fait à la main et à l’amour du dé-

tail. Les clients sont les premiers à profi ter des

innovations apportées sur les skis du champi-

on Mike Schmid. Dans les points de vente, le

public peut maintenant trouver les modèles

originaux utilisés par les pilotes Stöckli lors

de grands événements comme les Jeux olym-

piques d’hiver.

Un caractère exclusif plein d’avenir

À l’image du département Ski, Stöckli

applique la même politique dans son secteur

Bike. Lancée en 1996, la collection s’est établie

sur le marché avec une rapidité étonnante. La

victoire aux championnats d’Europe longue

distance en 2002 a été le premier grand suc-

cès remporté en course. L’expérience acquise

en sport de compétition est directement mise

à profi t lors de la conception de nouveaux

modèles. Bien que la marque Stöckli soit

aujourd’hui présente dans toute la Suisse, ses

différents produits sont vendus de manière

exclusive. En accord avec cette stratégie, un

réseau composé de 35 magasins de sport suis-

ses triés sur le volet a vu le jour. Le principe de

« la qualité avant la quantité » s’applique ici

aussi ; Stöckli a ainsi l’assurance qu’à l’heure

d’acquérir des skis ou un vélo, les clients se-

ront aussi bien conseillés auprès des magasins

partenaires que dans ses propres points de

vente. Les skis et les vélos Stöckli resteront des

produits exclusifs à l’avenir également. Beni

Stöckli junior est catégorique à ce sujet :

« Si nous abandonnions notre principe de

distribution pour nos produits phares, ce se-

rait le début de la fi n pour notre entreprise ».

67

Page 68: Stöckli plaquette commémorative

Mike Schmid, champion olympique :

Mon contrat avec Stöckli est une aubaine7

5 A

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I

Médaille de bronze pour Audun Grøn-

vold (NOR) en skicross, deux médailles

d’argent pour Tina Maze (SLO) en Super-G

et slalom géant et médaille d’or pour

Ashleigh McIvor (CAN) et Mike Schmid

(SUI) en skicross lors des Jeux olympiques

d’hiver 2010 à Vancouver. La moisson est

incroyable pour Stöckli, unique fabricant

suisse de skis. Le vainqueur olympique

suisse Mike Schmid parle de l’évènement

qui a changé sa vie, et aussi de « fusées

sous les pieds ».

Mike Schmid, quel était votre sentiment

au départ de la fi nale de skicross des Jeux

olympiques de Vancouver ?

Mike Schmid : J’étais si nerveux que je

ne me rendais même plus compte de ce qui

se passait autour de moi. La physiothérapeu-

te et mon serviceman m’ont raconté plus tard

qu’ils ne m’avaient jamais vu dans un tel état.

C’était un moment très spécial et il est certain

que l’on est totalement concentré dans une

situation de ce genre. Toute l’attention se

porte sur la manche à venir, l’environnement

et les alentours sont comme effacés, ils

n’existent plus.

68

Page 69: Stöckli plaquette commémorative

À ce moment, quelle est l’importance de

savoir que l’on dispose du meilleur matériel

possible ?

Mike Schmid : C’est plus que la moitié

du chemin à parcourir. Cela permet de se sen-

tir en confi ance et fournit aussi la force et le

calme nécessaires pour se concentrer unique-

ment sur le départ. Et lorsque l’on sait qu’on

luttait déjà en tête lors des manches chrono-

métrées, la motivation et l’assurance sont en-

core décuplées.

Qui décide en fi n de compte quelle paire

de skis sera utilisée pour la course ?

Mike Schmid : Je fais entièrement et

aveuglément confi ance à mon serviceman

dans ce domaine. Quand il me tend une paire

de skis, je sais qu’ils sont rapides et je n’ai pas

besoin de me poser des questions à ce sujet.

Vous êtes très rapide au départ et vous

distancez généralement vos adversaires à ce

moment. Vous vous entraînez spécialement

pour cela ?

Mike Schmid : Il faut beaucoup de puis-

sance pour s’extraire du box de départ et cela

demande un entraînement spécifi que. Celui-

ci commence par des unités de force et des

séances sur la neige en été déjà. En été 2009,

nous avions à Saas-Fee une rampe de départ

installée devant la maison et nous pouvions

entraîner les départs même sans neige, sur un

tapis.

Vu de l’extérieur, vous donnez

l’impression de ne jamais perdre votre calme.

Comment se fait-il que vous vous transfor-

miez en bête de course sur la piste ?

Avec votre succès à Vancouver, le skicross

s’est d’un coup fait connaître auprès des per-

sonnes ne suivant pas le ski de près. Mike

Schmid est-il le Winkelried du skicross ?

Mike Schmid : S’il s’agit de divulguer

notre sport et d’éveiller l’intérêt d’une plus

grande partie de la jeunesse, alors oui, je

veux bien être le Winkelried du skicross, qui

est une discipline fascinante.

Depuis Vancouver, ou peut-être déjà

avant, le monde entier sait que Stöckli fab-

rique les meilleurs skis de skicross. Pour vous

personnellement, cela est-il plutôt un avan-

tage ou un inconvénient ?

Mike Schmid : Signer un contrat avec

Stöckli, il y a de ça quatre ans, fut une aubai-

ne pour moi. Les skis fonctionnent parfaite-

ment depuis le début et la concurrence sait

que nous disposons de skis performants. Il est

certain qu’un plus grand nombre d’athlètes

s’intéressera maintenant à un contrat avec

Stöckli, mais tout le monde sait que la concur-

rence est stimulante.

Cela signifi e-t-il aussi que le défi pour

conserver la place de premier pilote chez

Stöckli sera encore plus grand ?

Mike Schmid : En tant que champion

olympique, je suis maintenant la cible de tous

les chasseurs et continuer à m’imposer est un

défi que je relève avec le plus grand plaisir.

Mike Schmid : Je ne peux pas nier que

dans le privé, je suis une personne plutôt ré-

servée. Je m’extériorise par contre complè-

tement sur la piste. En skicross, il faut faire

montre d’une certaine agressivité sur le par-

cours.

Cela est-il aussi dû au fait qu’en skicross,

il faut se battre bec et ongles pour gagner ?

Mike Schmid : oui, il faut se battre

et cela me plait particulièrement. La lutte

d’homme à homme a quelque chose de fasci-

nant et baisser pavillon à ce moment n’est pas

vraiment dans mon caractère.

De quelle manière votre vie a-t-elle chan-

gé après le titre olympique ?

Mike Schmid : J’ai bien entendu vécu

quelques moments différents, mais je ne pen-

se pas que ma vie ait beaucoup changé. on

me reconnaît certainement plus dans la rue

aujourd’hui qu’avant mon titre olympique.

J’ai aussi dû répondre présent à un plus grand

nombre de rendez-vous publicitaires et pho-

tographiques pour mes sponsors. C’est quel-

que chose d’un peu inhabituel pour moi, mais

c’est volontiers que j’assume ces obligations

supplémentaires.

La victoire olympique vous a-t-elle ou-

vert les portes de sponsors supplémentaires ?

Mike Schmid : Pour l’un ou l’autre des

sponsors, mon image est devenue un peu

plus intéressante après les Jeux olympiques.

J’aimerais cependant dire que pour moi, ce

qui compte vraiment est que tous les spon-

sors qui me faisaient confi ance avant les jeux

continueront de me soutenir à l’avenir.

69

Page 70: Stöckli plaquette commémorative

Beni Stöckli, que vous vient-il spontané-

ment à l’esprit en pensant à ces 75 années

d’histoire de la marque ?

Beni Stöckli : De la reconnaissance en

premier lieu. La production de skis de mon

grand-père est à l’origine de tout ce mouve-

ment. Durant ces 40 dernières années, mon

père et ma mère ont transformé une simple

fabrique de skis en une entreprise de portée

internationale. Aussi bien mon grand-père

que mon père ont établi des lignes straté-

giques claires qui ont permis à Stöckli de

survivre comme unique fabrique de skis en

Suisse. Il y a de ça trois ans, j’ai eu la chance

de reprendre les rênes d’une entreprise saine

à tous points de vue. Je peux actuellement

compter sur des produits de haute qualité et

surtout sur des collaborateurs très motivés et

en harmonie avec les principes de notre so-

ciété.

Quels sont vos objectifs pour ces prochai-

nes années ?

Beni Stöckli : En raison de l’aspect his-

torique de l’entreprise, Stöckli est encore

fortement dépendant de l’hiver. La tâche de

la troisième génération Stöckli est de réduire

cette dépendance et c’est la raison pour la-

quelle nos efforts vont en direction des sports

estivaux.

Cela ne risque-t-il pas d’affaiblir le com-

merce hivernal, pilier de la société ?

Beni Stöckli : Absolument pas. L’été

doit être renforcé sans pour autant affaiblir

l’hiver. nous n’avons de loin pas épuisé le

potentiel des activités hivernales, et cela aus-

si bien à l’intérieur de nos frontières qu’à

l’étranger. notre objectif est d’offrir des bases

plus étendues à la société à moyen et à long

terme. nous pourrons de cette forme assurer

les places de travail à long terme, y compris

en cas de mauvais hivers.

Est-ce cela qui a motivé le changement de

nom de « Stöckli Swiss Ski » en « Stöckli Out-

door Sports » il y a de ça trois ans ?

Beni Stöckli : Cette mesure en est une

parmi d’autres. Avec ce repositionnement de

la marque, nous voulons montrer que nous

offrons des produits pour toute l’année. De

plus, nous avons réalisé un effort particulier

dans le domaine du vélo. nous souhaitons

que lorsque nos clients parlent de Stöckli, ils

pensent à une marque de sport outdoor avec

un accent mis sur le ski et le vélo.

Modifier la perception des clients ne sera

pas forcément chose aisée ?

Beni Stöckli : Je suis parfaitement con-

scient de cela et ce processus demandera de la

patience. nous avons heureusement suffisam-

ment de temps à disposition pour atteindre

notre objectif. Cela est seulement possible

parce que nous sommes une société familiale.

Dans une entreprise où la priorité est donnée

aux gains des actionnaires, il ne serait pas

possible d’atteindre ce but. Je le répète ici :

notre objectif premier est de créer des places

de travail et de les maintenir à long terme.

Assurer des places de travail à long terme7

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Beni Stöckli junior,

CEo Stöckli Swiss Sports AG

70

Page 71: Stöckli plaquette commémorative

Assurer des places de travail à long terme

Les collaborateurs motivés s’identifient pleinement

avec la philosophie de l’entreprise familiale et garantissent

ainsi son succès.

Silvan Aemmer, Malters, 4e année d‘apprentissage. Sept apprentis

constructeurs de skis sont actuellement en formation (1 à 2 par année)

71

Page 72: Stöckli plaquette commémorative

Chronologie 75 ans Stöckli Swiss Sports AGUne chronologie cite les étapes importantes de l’histoire et en 75 ans, de nombreux événements méritent d’être cités.

Nous vous invitons ici à découvrir une vue d’ensemble de l’histoire de Stöckli Swiss Sports AG.

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Stöckli : une histoire jalonnée de succès

et qui ne trouve pas d’égale en Suisse.

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Page 73: Stöckli plaquette commémorative

1935Josef Stöckli produit ses premiers skis en frê-

ne massif dans la charpenterie familiale. Des

amis et des connaissances lui commandent

environ 50 paires de skis. La production et la

vente sont des activités complémentaires et

de loisirs.

1945Production des premiers skis encollés en Hi-

ckory et en frêne, avec des carres en acier

vissées. Premières expériences avec des carres

supérieures en celluloïd collées.

1951Construction d’une maison comportant deux

appartements et un petit atelier, aujourd’hui

siège de la société à Wolhusen. Augmenta-

tion de la production avec l’engagement de

deux ouvriers.

1957Fabrication des premiers skis en métal.

1959Toute la production est axée sur les skis en

métal. Les skis entièrement en bois disparais-

sent de la collection Stöckli, déjà bien fournie

à cette époque.

Chronologie 75 ans Stöckli Swiss Sports AG

1965Fabrication des premiers skis compound et à

base de matériaux synthétiques.

Jusqu’en 1967Distribution via les commerces de sport, pas-

sage au système de vente directe.

1967Augmentation continue de l’offre dans le do-

maine des articles de sport (fixations de ski,

chaussures de ski, skis de fond et accessoires).

1978Beni Stöckli senior reprend des mains de son

père Josef la direction de l’entreprise.

1981ouverture de la 1re succursale Stöckli à Sören-

berg (LU).

1986Inauguration de la nouvelle unité de produc-

tion à Malters.

1987ouverture de la 2e succursale Stöckli à Heim-

berg/Thoune (BE).

73

Page 74: Stöckli plaquette commémorative

75

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1988ouverture de la 3e succursale Stöckli à Wä-

denswil (zH). L’entrée au sein du Swiss-Ski-

Pool est refusée pour la première fois, Stöckli

n’étant membre ni de l’association des four-

nisseurs ni de celle des magasins de sport, en

raison du système de vente directe.

1989ouverture de la 4e succursale Stöckli à Wil

(SG).

19902e refus à l’entrée de Stöckli au sein du Swiss-

Ski-Pool.

1991Stöckli devient membre du « Liechtenstei-

nischen Skipool ». Premiers pas officiels de

Stöckli en Coupe du monde avec le skieur du

Liechtenstein Marco Büchel.

19923e demande d’entrée au sein du Swiss-Ski-

Pool.

1993ouverture de la 5e succursale Stöckli à Vol-

ketswil (zH).

1994Entrée au sein du Swiss-Ski-Pool. Le vice cham-

pion olympique Urs Kälin et Marcel Sulliger

sont les premiers Suisses à skier sur Stöckli en

Coupe du monde.

1995ouverture de la 6e succursale Stöckli à zuchwil

(So). Modification du système de distribution.

Suite aux premiers succès en Coupe du mon-

de, la demande en skis Stöckli augmente sur

le marché international. En Suisse, Stöckli

commence à distribuer ses skis en exclusivité

auprès de magasins de sport sélectionnés. Ce

sont entre-temps 35 magasins de sport spé-

cialisés qui sont livrés. L’exportation explose.

Aujourd’hui, les produits Stöckli sont distri-

bués dans 31 pays.

Urs Kälin offre son premier titre national à

Stöckli lors du slalom géant des championnats

suisses disputé à Flumserberg.

1996L’hiver de tous les succès. Première victoire

d’Urs Kälin en Coupe du monde lors du slalom

géant de Flachau. Lors des championnats du

monde disputés à la Sierra nevada, seul Al-

berto Tomba est plus rapide qu’Urs Kälin en

slalom géant. Lancement de la propre collec-

tion de VTT Stöckli. Stöckli équipe le freerider

extrême Dominique Perret ; tournage de son

film « natural Born Skier ».

1997En compagnie de Jean Troillet, Dominique

Perret tente la première descente à ski de la

face nord du Mt Everest. Le sommet n’est pas

atteint en raison de conditions météorolo-

giques exécrables, mais la descente a lieu à

partir d’une altitude de 8’500 mètres, record

du monde !

1998ouverture de la 7e succursale Stöckli à St-Lé-

gier s/Vevey (VD).

Les trois athlètes du team Stöckli Urs Kälin,

Marco Büchel et Paul Accola se classent tous

parmi les neuf premiers au classement géné-

ral de la Coupe du monde de slalom géant.

Conception du premier ski de freeride Stöckli

« SToRMRIDER » en compagnie de Dominique

Perret. Avec ce modèle, le freerider établit un

nouveau record du monde de dénivelée en

descente (120’000 mètres) au Mount Alberta,

exploit réalisé en seulement 14 heures !

1999Première victoire de Stöckli en slalom de Cou-

pe du monde avec Didier Plaschy. Marco Bü-

chel devient vice champion du monde de sla-

lom géant à Vail. Agrandissement de l’unité

de production à Malters. Réalisation de «

Soul Pilot », troisième film tourné avec Domi-

nique Perret. Le freerider entre dans le team

« Sector no Limit », composé de 30 sportifs de

l’extrême du monde entier.

74

Page 75: Stöckli plaquette commémorative

2000ouverture du 1er centre de service & location

Stöckli à Melchsee-Frutt/Stöckalp.

Création du « Stöckli Bike Team » avec sept

athlètes et participation à l’« Elvia-Swiss-Cup

»/« Strom-Cup ».

2001ouverture du 2e centre de service & location

Stöckli à Hoch-ybrig.

2002Agrandissement de la surface de production à

Malters (+ 600 m2).

Andrea Huser remporte les championnats

d’Europe de VTT longue distance à Bad Gö-

isern (AUT).

2003Moisson de médailles avec 4 breloques rem-

portées à l’occasion des championnats suisses

de ski alpin disputés à Verbier. Le « Stöckli

Bike Team » devient un poids lourd sur longue

distance avec 9 athlètes au sein de l’équipe.

2004Transformation et rénovation de la centrale

de Wolhusen et ouverture de la succursale

Stöckli à Kloten sur 2’200 m². ouverture du

3e centre de service & location Stöckli à En-

gelberg.

2005Les inondations du siècle touchent aussi le

magasin de Wolhusen. Le rez-de-chaussée

doit être entièrement rénové.

Belle saison du « Stöckli Bike Team » avec ent-

re autres une victoire en Coupe du monde de

marathon.

2006Agrandissement de la succursale de zuchwil

et du centre de service & location de Hoch-

ybrig.

Ambrosi Hoffmann remporte la médaille de

bronze au Super-G des Jeux olympiques de

Turin et les athlètes du Bike-Team Stöckli-

Craft signent à nouveau d’excellents résultats

durant la saison. Urs Huber (U23) et Thomas

Stoll terminent au 1er rang du classement gé-

néral de l’« iXS swiss bike classic » dans leur

catégorie respective. Thomas zahnd rempor-

te le général de l’ « Euro Bike Extremes ».

2007Une réforme est nécessaire et Stöckli devient

« Stöckli Swiss Sports AG ». Un nouveau logo

(Stöckli outdoor Sports) et un nouveau slo-

gan (résolument différent) sont lancés le 1er

octobre 2007.

Stöckli remporte avec Andrej Jerman la pre-

mière descente de Coupe du Monde de son

histoire à Garmisch-Partenkirchen. En été, le

Bike-Team Stöckli-Craft brille à nouveau avec

des résultats de premier ordre. Titre de vice

championne suisse pour Renata Bucher en

cross country, victoire à la « Jur’Alp Cup » et à

la « Coupe fribourgeoise » pour Xavier Daff-

lon, première place au classement général de

l’« iXS swiss bike classic » et de l’« iXS Euro

Bike Extremes » pour Urs Huber. Thomas Stoll

étoffe encore le résultat en terminant 2e du

classement général de l’« iXS swiss bike classic ».

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Page 76: Stöckli plaquette commémorative

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2008Le 1er avril 2008, Beni Stöckli senior remet la

direction de la société à son fils Beni Stöck-

li junior. Stöckli outdoor Sports est ainsi en

mains de la troisième génération Stöckli.

L’ancien directeur général reste président du

conseil d’administration et occupe des fonc-

tions représentatives dans le domaine des ac-

tivités commerciales, de l’exportation et de la

compétition.

nombreux succès en Coupe du monde de ski

alpin avec Andrej Jerman (podium en descen-

te à Chamonix) et Fabienne Suter, vainqueur

de deux Super-G durant la saison. Les athlè-

tes Stöckli de skicross signent aussi plusieurs

podiums. Alois Mani et Richard Spalinger re-

joignent Mike Schmid au sein des cadres de

l’équipe nationale. Succès sur toute la ligne

également pour l’équipe Stöckli de carving FIS

qui remporte le titre de champion d’Europe.

René Stössel s’adjuge en outre le titre en ca-

tégorie individuelle et Ivan Eggenberger est

vice champion d’Europe.

La vague de succès continue en été égale-

ment. Diverses victoires et nombreux podi-

ums pour le Bike-Team Stöckli-Craft en mara-

thon, XTerra et triathlon. Le point fort de la

saison est la nouvelle victoire d’Urs Huber au

classement général de l’« iXS swiss bike classic »

et la troisième place de Thomas zahnd.

2009ouverture de la 8e succursale Stöckli à Ittigen

(BE), suivie du 5e centre de service & location

à Hoch-ybrig/Laucheren.

En Coupe du monde de ski alpin, Stöckli

s’adjuge le classement général par marque

en Super-G féminin grâce aux nombreux po-

diums et victoires de ses athlètes. L’équipe de

skicross remporte de nombreux podiums et

victoires en Coupe du monde, aux champion-

nats du monde et aux X-Games. Le classement

général de la FIS Carving Cup 2008/09 revient

au team Stöckli.

Le Bike-Team Stöckli-Craft signe à nouveau

une saison exceptionnelle. Urs Huber gagne

pour la troisième fois consécutive le classe-

ment général de l’« iXS swiss bike classic »

et Thomas zahnd termine troisième. Manu-

el Küng est champion d’Europe de triathlon

U23. Renata Bucher devient championne

d’Europe de Cross Triathlon ITU et s’adjuge

victoires et podiums au XTerra.

Bruno Kernen est promu ambassadeur de

Stöckli. Avec Dani Mahrer, ce sont deux anci-

ens champions et skieurs de Coupe du monde

qui se retrouvent dans le giron de Stöckli.

201075e anniversaire de Stöckli outdoor Sports.

Le fondateur de la société Josef Stöckli décè-

de le 19 février à l’âge de 94 ans.

Stöckli remporte cinq médailles aux Jeux

olympiques de Vancouver :

• MikeSchmid(SUI),orenskicross

• AshleighMcIvor(CAN),orenskicross

• TinaMaze(SLO),argentenSuper-G

• TinaMaze(SLO),argentenslalomgéant

• AudunGrønvold(NOR),bronzeenskicross

ouverture de la 9e succursale Stöckli à nieder-

lenz (AG). Les magasins de Wolhusen et Wä-

denswil sont transformés et agrandis.

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Page 77: Stöckli plaquette commémorative

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Page 78: Stöckli plaquette commémorative

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Édition

Stöckli Swiss Sports AG

Kommetsrüti 7

6110 Wolhusen

Téléphone 041 492 62 62

www.stoeckli.ch

Mise en page/graphisme

Werner Riedmann

Ridi-Woerkgroup, Klaus

Textes

Beat Christen

akomag Kommunikation &

Medienmanagement AG, Stans-Lucerne

Traduction française

Jacques Muheim

[email protected]

Photos

Simon Bolzern

Atelier für Werbefotografi e, Kriens

Archives

Stöckli Swiss Sports AG, Wolhusen

Impression

Swissprinters AG, zofi ngen

Direction du projet

Adrian Albrecht,

Stöckli Swiss Sports AG, Wolhusen

Liens d’amitié

Peu d’entreprises sont capab-

les d’écrire l’histoire, et Stöckli Swiss

Sports AG l’a fait durant ses déjà 75 ans

d’existence. Des amis et des collègues

de Josef Stöckli ont acquis chez lui leurs

premiers skis frappés du label « Faits

maison ». Depuis cette époque, d’autres

amis et proches accompagnent en per-

manence le travail de la famille Stöckli.

Les artisans de cette plaquette commé-

morative en font partie :

• Depuis deux décennies, Werner Ried-

mann est responsable pour le design et le gra-

phisme des skis Stöckli. Il sait prévoir les ten-

dances et est à l’origine du design toujours

reconnaissable des skis de la marque.

•Quandils’agitdedonnerjourauxnou-

veaux catalogues, Simon Bolzern s’affaire

sans relâche derrière son appareil de photos

et présente les produits sous leur meilleure

apparence.

•Journalistesportifayantcouvertdurant

de longues années les compétitions de ski,

Beat Christen a toujours participé de près à

l’histoire de la marque Stöckli.

Werner Riedmann, Simon Bolzern et Beat

Christen portent ensemble une responsabilité

importante dans la réalisation de cette pla-

quette commémorative « 75 ans de Stöckli ».

75 ANS

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75 ANS