Sport n°251 (juillet-août 2011)

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L’ESPRIT DU SPORT N°251 JUILLET - AOÛT 2011 M 251487-251 F 4,50 OFFERT L’ESPRIT DU SPORT OPEN DE FRANCE PLEINE LUMIÈRE SUR L’ALBATROS, LES GOLFEURS FRANÇAIS DÉFIENT LE GOTHA MONDIAL. N° 251 - JUILLET - AOÛT 2011 www.mag-sport.fr IMAGO / PANORAMIC JALABERT / VOECKLER ALLEZ LES BLEUS ! GRAF / AGASSI LA GRANDEUR DU KID MONSTRE SACRÉ TEDDY RINER CHEZ STUDIO HARCOURT

description

Au sommaire : spécial Golf Open de France (Rory McIlroy), Tour de France avec Laurent Jalabert et Thomas Voeckler, rencontre avec Steffi Graf et Andre Agassi, séance au Studio Harcourt avec le judoka Teddy Riner, Natation (Camille Muffat), Voile (Nicolas Lunven), Jeux Olympiues Londres 2012 (Julien Absalon porte-drapeau), Jean Reno, Zoe Saldaña

Transcript of Sport n°251 (juillet-août 2011)

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SAS au capital de 88 884 euros

RCS 502205990 RCS Nanterre. ISSN 17641756

Directeur de la publication : Guillaume Salabert

Éditeur : Patrick Gerbault

Rédacteur en chef : Rodolphe Denis

Rédacteur en chef adjoint : Vincent Davoli

Directrice artistique : Perrine Bonafos

Rédacteur graphiste : Franck Bon

Secrétaire de rédaction : Lesly Yafi

Ont collaboré à ce numéro : Laurence Amette, Pascale Athuil,

Julien Chaput, Jean-Christophe Lefèvre, Louca Hugo,

Étienne Pannetier, Myrtille Rambion.

Directrice commerciale : Emmanuelle Brame

Mail : [email protected] - Tél. : 01 77 68 12 88

Directrice de publicité : Laurence Damour

Mail : [email protected]

Tél. : 06 88 96 97 22 - 01 46 52 55 98

Responsable production : Stéphane Golinelli

Fabrication : Christophe Deremy, David Bréard, Mohand Kherachi

Agences photo : PanoramiC / Maxppp

Impression : Arvato Print Italy

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Tél. : 00 33 (0)1 46 03 53 13

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Diffusion Cibléo : Kamal Chabane

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Dépot légal : à parution

Toute reproduction même partielle est interdite sans l’autorisation de l’éditeur

(loi du 11 mars 1957)

Bleu de travail

É D I T O R I A L

Ne boudons pas notre plaisir. C’est un très beau cadeau que les Britan-

niques ont offert à la France, avec l’organisation de la Ryder Cup en 2018.

Après la pénible succession d’échecs (souvenez-vous : Paris 2008, puis

Paris 2012…), le pays va pouvoir à son tour profi ter de la manne fi nancière de deux

compétitions internationales majeures, coup sur coup. L’Euro de football en 2016

puis la Ryder Cup sont deux opportunités capitales à la fois pour notre économie et

pour nos champions. Le ministre de tutelle qui devra accompagner l’organisation, la

commercialisation et la répartition des bénéfi ces tiendra là une belle occasion de pe-

ser sur l’avenir du sport français, globalement, autant pour son développement que

pour son organisation et ses fi lières d’excellence. Reste à savoir si il ou elle décidera

d’imposer un bleu de travail aux dirigeants et décideurs pour mettre en œuvre, enfi n,

les réformes attendues depuis des lustres, déjà : en fi nir avec les « associations loi

1901 » qui gèrent des millions sans rendre de comptes, ou si peu, professionnaliser

le recrutement des fédérations et revoir leurs processus électoraux, élaborer enfi n un

statut du bénévole, restaurer la confi ance des entreprises qui ont renoncé au spon-

soring, etc. Les dossiers ne manquent pas, encore faut-il les ouvrir sérieusement.

Après tout, on parle là de quelques milliards d’euros. �RODOLPHE DENIS

Rédacteur en chef

Retrouvez sur l’iPhoneet l’iPad via l’application Sport

JUILLET 2011 3

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juillet - août 2011 N° 251

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sommaire6 Arrêt sur images

8 Humeurs10 Projecteur

14 Sport-Business 18 OPen de frAnce 18 rory McIlroy « Ilfautquej’avance » 22 Les français Génération2018

26 TOUr de frAnce 26 Laurent Jalabert « Ilsvonttenirleurrang » 32 Thomas Voeckler « Nepasavoirderegrets »

36 rencOnTre Steffi Graf / Andre Agassi LagrandeurduKid

42 GrOS PLAn Studio Harcourt Monstresacré

48 enTreTIen camille Muffat « Mûrepourcerôle »

52 décOUVerTe nicolas Lunven Lagagne !

56 OBJecTIf LOndreS Julien Absalon Porte-drapeau

58 LéGende Tubes de l’été Jourdegloire

66 VOyAGe Tradition finlandaise

70 PeOPLe Jean reno

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Arrêt sur imAges

grand(s) bleu(s)1 Les Américains devant, les autres derrière. Lors de la première étape de l’Audi MedCup, à Cascais (Por.), l’équipage de Quantum a frappé fort. 2 En attendant de se retrouver, peut-être, en finale à Wimbledon, Rafael Nadal et Roger Federer ont offert au public parisien un nouveau pas-de-deux intense, Porte d’Auteuil. Le roi Rafa n’a pas tremblé. 3 Audi s’impose dans la douleur et au courage lors des 24h du Mans, devant les Peugeot, passées près de l’exploit. 4 Double peine, pour les Canucks de Vancouver (en bleu), battus par les Bruins de Boston en finale de NHL (Ligue US de Hockey-sur-glace). Certains de leurs supporters, déçus, se sont en plus comportés comme des crétins. 5 Recalé par les recruteurs de la fédération parce que « trop lent », Marvin Martin a pris sa revanche dès que Laurent Blanc lui a donné sa chance. Comme quoi, les critères de sélection... n

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À Roland-Garros, on le sait, certains viennent plus pour se montrer ou être vus que pour le plaisir d’assister à un match de tennis. Pour ne pas mécontenter ce public particulier pour qui les places sont un peu plus chères que les autres – il est invité le plus souvent –, les organisateurs du tournoi ont décidé de recu-ler l’heure du début des demi-finales hommes de 13 à 14 heures, le vendredi après-midi. Vous comprenez, quand on déjeune dans les loges, impensable de passer à table à midi ! Même pour assister à un Nadal-Murray ou à un Federer-Djokovic. La Fédération, forte des statistiques des 10 dernières années, a es-timé que les matchs pourraient être joués dans le temps imparti, avant que la luminosité ne soit insuffisante. Et le déroulement des matchs ne lui a pas donné tort. À quelques minutes près. Car Federer a eu la bonne idée de battre Djo-kovic avant le cinquième set qui n’aurait pu se jouer que le lendemain. Comme cela se fait déjà à Bercy et comme cela sera sans doute le cas prochainement, la Fédération vendra des tickets pour des « nights cessions » à Roland-Garros. Rentabilité oblige d’accord. Mais faire passer le confort digestif avant le tennis nous semble un jeu dangereux... n

Enfin en vacances, les footballeurs peu-vent enfin se consacrer aux fondamen-taux de la vie. Famille, repos, loisirs, mé-ditation. Une fois de plus, le plus vif à s’élancer aura été Wayne Rooney. Brillant sur les pelouses, moderne, c’est un expansif qui se raconte volontiers sur Twitter, Wayne. Son souci du moment : une calvitie précoce qui s’installait et le perturbait, alors qu’il n’a que 25 ans et demi. Il raconte donc qu’il vient de su-bir une intervention, pour une injection de cheveux, photos et commentaires à l’appui. « Voilà ma tête, il faudra encore quelques mois pour que ça pousse. Ça

saigne encore un peu mais c’est nor-mal. » Comme le dit Teddy Riner un peu plus loin dans ces pages, les grands, les vrais, restent simples. Parce qu’en plus, l’avant-centre de Manchester pousse l’autodérision jusqu’à un « hair we go » du meilleur effet. Les commentaires ont été nombreux, y compris d’un de ses partenaires, Rio Ferdinand, qui le soup-çonne de vouloir faire de la pub pour une grande marque. C’est aussi ça, le génie anglais : joindre l’utile à la rigolade. Vous verrez, d’ici Noël, Wayne Rooney aura trouvé un super-shampoing pour poils délicats... Génial. n

Pause déjeuner par Vincent Davoli

Au poil ! par Rodolphe Denis

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projecteur

L’équipe gagnanten On connaissait la liste des 22 formations invitées sur le Tour de France, pas encore celle qui remporterait le classement général par équipe. C’est désormais chose faite puisque la Team Vittel sera, comme l’année dernière, au départ de la Grande Boucle. Et la victoire lui est promise puisqu’elle prendra le départ de chaque étape dans la caravane, assurée de terminer bien avant les coureurs. Managée par Vincent Barteau, ex-maillot jaune du Tour, cette équipe 100% fun sera composée de Marc Dumaillot, Jean Naymard, Alphonse Toudroi, Tony Fristyle et d’une femme : Aline Darrivet.

un dernier au revoir…n À l’occasion du Trophée des Légendes Perrier, Ilie Nastase a joué son dernier match à Roland-Garros. Le vainqueur des Internationaux de France en 1973 ne reprendra plus la raquette Porte d’Auteuil. Si la nostalgie de ses facéties vous gagne déjà, une dernière occasion de le voir jouer en France se présente. Le Roumain remplacera Björn Borg, blessé, lors du Classic Tennis Tour qui se disputera les 8 et 9 juillet à Saint-Tropez. Outre Nastase, John McEnroe, Mansour Barhami, Fabrice Santoro, Henri Leconte et Cédric Pioline seront aussi de la fête.

Les expertsPour enquêter sur la présumée altercation entre Lance Armstrong et Tyler Hamilton, le FBI a demandé à voir les images filmées par la caméra de surveillance du restaurant d’Aspen où ils se sont croisés. Pour mémoire, le septuple vainqueur du Tour aurait menacé son ancien coéquipier après ses révélations de pratique de dopage généralisé au sein de l’US Postal dont Armstrong était le leader.

une bague sinon rienMark Cuban ne veut jamais rien faire comme les autres. Pour célébrer le titre NBA de sa franchise, les Dallas Mavericks, le propriétaire texan a suggéré que ses joueurs reçoivent autre chose qu’une bague comme le veut la tradition. Mais de Dirk Nowitzki à Jason Terry en passant par Jason Kidd, tout le monde se déclare opposé à cette idée. La cLasseCesc Fabregas n’est pas très content des résultats d’Arsenal ces dernières années. L’Espagnol, gavé de titres avec sa sélection, est frustré. Et les appels du pied de Barcelone ne font rien pour arranger ses états d’âme. Mais le Catalan ne veut pas se laisser aller : « Après tout ce que j’ai fait en huit ans ici, je ne vais pas dire des choses qui pourraient tout gâcher. »

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au gaLopn Qu’on se le dise, à l’image du golf, l’équitation est une activité sportive en plein développement. La France compte dans ses rangs des champions de la trempe de Kevin Staut, capable de remporter une médaille aux prochains Jeux de Londres. Pour découvrir l’élite des cavaliers en culotte courte, rendez-vous à l’Open de France Generali du 2 au 10 juillet, pour des championnats de France de poney à Lamotte-Beuvron (41). Pour ceux qui veulent voir l’élite nationale, la cinquième édition de l’Été du Grand Parquet, qui réunira les meilleurs cavaliers nationaux, se tiendra du 1er au 3 juillet à Fontainebleau.

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Il y a quelques années, une bonne partie de mon temps libre était consacrée aux jeux vidéo. Basket, football, golf, etc., et passer de l’autre côté de la barrière pour devenir manager d’une équipe de basket avec un budget de 50 millions, ça, oui, c’était du pur plaisir. Je devenais fou, ma vie tournait autour de ce jeu. L’âge aidant, j’ai fi ni par abandonner ma casquette de manager pour prendre celle de jeune marié. Quelques années plus tard, ce jeu est devenu réalité. Après deux années passées à observer le fonction-nement de l’ASVEL aux côtés de Gilles Moretton et Antony Thiodet, j’ai émis le souhait d’effectuer le grand saut et de devenir un acteur majeur du club le plus titré de France (17 fois champion). Accepté par le conseil d’administration, me voilà Directeur Général des Opérations Basket, épaulé par Laurent Foirest, dernier joueur en activité de l’équipe vice-championne olympique à Sydney en 2000. Ma première décision a été de nommer Pierre Vin-cent entraîneur de la « Green Team ». Pierre a façonné mon basket. C’est en grande partie grâce à lui si j’ai connu cette réussite durant ma carrière. Il connait le basket sur le bout des doigts. C’est à mes yeux le meilleur entraîneur que j’ai eu l’occasion de côtoyer avec Gregg Popovich, mon coach à San Antonio. Notre plus beau souvenir remonte à 2000 et aux championnats d’Europe juniors, en Croatie, gagnés avec Boris (Diaw), Ronny (Turiaf) et Mike (Pietrus). Une expérience sportive et humaine incroyable. Je savais qu’un jour, nous fi nirions par nous retrou-ver. C’est fait. Et le challenge est de taille après deux saisons diffi ciles. Si les fondations sont saines, reste maintenant à construire l’équipe. Plus de 50 millions ! L’enveloppe est dix fois inférieure et on ne joue plus. Rendez-vous dans un an pour le résultat.

LA MAIN VERTE

* Meneur des San Antonio Spurs, des Bleus et Directeur Général des Opérations Basket de l’ASVEL.

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Evian-Thonon-Gaillard, le club savoyard, champion de National puis de Ligue 2 ces dernières années, va se frotter dans les prochains mois à Lille, Marseille, Lyon ou Paris en Ligue 1. Une réussite météorique qui doit profiter à tout un département.

en chiffres

millions de fansCristiano Ronaldo fait partie du cercle fermé des « Rois des réseaux ». Avec 25 millions de fans, le joueur Portugais est 6e du classement mondial (derrière Lady Gaga, Eminem, Justin Bieber et Katy Perry), très loin devant David Beckham, 16e. Ajoutez-y bientôt 3 millions de followers sur Twitter, Ronaldo est au top, sur les plateformes sociales.

milliards d’euros Les paris sur le football génèrent plus de 60 milliards d’euros par an, a résumé récemment Chris Eaton, responsable à la Fifa des questions de sécurité. Mais la part des paris illégaux pourrait être de moitié, précise-t-il... La FIFA a installé un groupe « anticorruption », qui collabore avec Interpol, doté d’un budget de 20 millions €. Un peu juste ?

milliard d’eurosLes 50 sportifs les mieux payés de la planète ont encaissé 1,4 milliard d’euros au total, en un an, entre mai 2010 et avril 2011. Le magazine Forbes a publié son classement (très prisé des médias) fin mai. Le classement reste dominé par le golfeur Tiger Woods et les basketeurs Kobe Bryant et Lebron James (52, 37 et 33 millions € par an). Aucun Français n’est dans ce Top 50, où le ticket d’entrée était pour cette période à 13.01 millions €. 11e, Lionel Messi, (23 ans, 22.35 millions €) est le plus jeune de ce classement.

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devenu grand« Je ne suis pas un footeux, ce sont mes enfants qui me poussent. Mais oui, bien sûr que j’ai suivi ce qui se passait cette saison, et avec beaucoup de joie ! » Marc Francina, député-maire d’Évian-les-bains, ne boude pas son plaisir, alors que sa ville s’installe comme une place-forte du sport, grâce à la montée en Ligue 1 du club savoyard. « Mais at-tention », précise-t-il, « même si les gens associent le club à la ville à cause de la marque, il faut bien préciser que ce n’est pas notre club. » Déjà hôte de l’un des plus grands tournois de golf féminin mondiaux, l’Evian Masters, la ville s’apprête à tirer de nouveaux bé-néfices du sport professionnel. Même si la marque Evian en est la cause, plus que la municipalité, surfer sur ce succès sera un plaisir. « Le train est là, prêt à partir, on ne va pas le laisser passer », renchérit Marc Francina.Le club a considérablement évolué, ces dernières années. À la fusion entre Croix-de-Savoie 74 et l’Olympique Tho-non-Chablais en juillet 2007 a succédé l’arrivée de ténors de l’économie et du football en 2009, alors que le club se structurait professionnellement. Dans le sillage de Franck

Riboud, PDG du groupe Danone, et l’arrivée de Patrick Tro-tignon comme PDG du club, des actionnaires prestigieux ont soutenu le projet : Zinedine Zidane, Bixente Lizarazu, Alain Boghossian ou Marc Veyrat, notamment. Et que dire de l’aspect sportif : le club a connu trois promotions en 4 saisons, sans crise de croissance. « Certains disent qu’on explosera comme Arles », reprend

M. le Maire. « Je ne crois pas du tout, vu l’ambiance et l’état d’esprit. En plus, ici, il y a un vrai patron derrière. C’est un gage de réussite. » Reste à compléter les objectifs du projet originel, en marge des travaux engagés pour adapter le stade d’Annecy aux normes de la L1, et accueillir de nou-veaux partenaires (mais pas Danone a an-noncé Franck Riboud), pour faire passer

le budget de 11 à 25 millions d’euros. Au départ, l’objectif affiché des nouveaux actionnaires était de doter la région d’une belle école de football, d’un centre de formation et d’une équipe professionnelle. Mais l’appétit vient en ga-gnant et le club savoyard s’organise pour bâtir un stade de 15 à 20 000 places, via un partenariat public-privé. n

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en chiffres

« La famille, les jeunes »

miLLion de téLéspectateursLe 109e Paris–Roubaix, remporté en avril dernier par Van Summeren (Bel.)avait réuni 1,9 million de personnes devant France 3, pour une part d’audience de 16,5%.

francsManager de l’équipe Europcar (Voeckler, Charteau, etc.), Jean-René Bernaudeau, ancien coéquipier de Bernard Hinault et 3 fois dans le Top 10 du Tour, a rappelé dernièrement que son premier salaire mensuel était de 3 000 francs (450€).

LicenciésLors de l’assemblée générale de février dernier, la Fédération a communiqué le nombre de ses licenciés, en hausse de 3,5 % par rapport à l’année précédente : presque 110 000. Côté dirigeants en re-vanche, c’est l’inverse : la crise couve...

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Avec 3 000 invités en trois semaines sur la route du Tour et une visibilité incomparable, Skoda continue de travailler en profondeur sur son image. La Grande Boucle, par extension le cyclisme, est la voie du développement, pour la marque.

Pourquoi et quand Skoda a décidé de rejoindre le Tour de France ?Le partenariat est né d’une opportunité, puisque le Tour devait changer de fournisseur. Il y a eu une rencontre avec Jean-Marie Leblanc. De notre point de vue, cela faisait sens, vu notre positionnement « famille » et notre volonté de travailler en profondeur sur l’image de la marque. En plus, ce qu’on sait moins, c’est que Skoda fabrique des vélos depuis un siècle. Il y avait une vraie légitimité. Nous avons commencé en 2004.

Elle a été renforcée depuis…Oui, avec le Giro, la Vuelta et les championnats du monde. Nous sommes aujourd’hui partenaires de nombreuses et grandes épreuves sur route, de l’international au local. Plus récemment, nous arrivons sur le territoire du VTT, avec le Roc d’Azur et le Team Skoda GT Chamonix. L’idée est de créer un lien, avec la route et le VTT, avec la famille et les jeunes.

Combien vous coûte le Tour ?Un million d’euros, hors-contrats, dont les montants sont confidentiels (fournisseur officiel, Skoda sponsorise aussi le maillot blanc de meilleur jeune du Tour).

Les retours ont conforté ce choix ?Le rayonnement du Tour reste exceptionnel, la visibilité, avec les retransmissions TV, est très importante. Mais surtout, plusieurs équipes ont choisi de rouler avec nos véhicules. Du coup l’impact va au-delà. Il y a une transformation avec ce « test-produit » : nos voitures sont visibles et adoptées.

Pourtant, il y a encore du travail…Oui. Nous sommes la 3e marque du groupe Volkswagen, avec 800 000 véhicules vendus dans le monde et une belle progression, mais la perception n’est pas encore assez bonne, en France, sur la qualité de nos voitures. Nous sommes encore un peu en-deçà des objectifs en tout cas, à nos yeux. Le marché y est plus difficile... Mais nous maintenons notre volonté de communiquer sur Skoda uniquement. C’est un vrai challenge. Nous sommes confiants, vu le taux de renouvellement et les produits lancés récemment ou à venir. Le rapport qualité-prix qu’on propose est un modèle qui s’imposera. n

Businessgros plan cyclisme

itinérantsOrganisation (A.S.O.), officiels et diffuseur (France Télévisions), 5 000 personnes forment pendant trois semaines la caravane du Tour, avec près de 2 400 véhicules. Les Bretons, qui accueilleront la course pendant 3 jours y ont consacré un budget global d’environ 620 000 €.

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nos voitures sont visiBles et adoptées. »‘‘

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“ ”C’est vraiment diffiCile d’être Comparé à tiger Woods.

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open de france

« Il fautque j’avance »

rory McIlroy

Entre son cauchemar au Masters et son triomphe à l’US Open, Rory McIlroy, prodige nord-irlandais, est passé par toutes les émotions. L’attraction du prochain Open de France, rencontré quelques jours avant sa première victoire en Grand Chelem, commence déjà à marquer l’histoire du golf. L’étoffe d’un très grand.

parcours

RORY MCILROYNé le 4 mai 1989 (22 ans) à Holywood, (Irlande du Nord)

Classement mondial : 7e

(au 11 juin 2011)Classement européen : 9e (717 357 € de gains au 11 juin 2011)

Rory, est-ce que tu connais Richard Gasquet ?Pas personnellement, mais je sais que c’est un joueur de tennis français.

Tu sais pourquoi je te demande ça ?(Sourire gêné et poli) Pas vraiment, non.

Richard est un talent précoce du tennis. Il a fait la couverture d’un magazine à 9 ans avec pour titre : « Le champion que la France attend ? ». Tu as vécu un peu la même chose en Irlande du Nord ?Un petit peu. Les gens ont de grandes attentes quand on est jeune et qu’on a du talent. Mais je suis sûr que si tu demandais à Richard, comme tu me le demandes à moi, tu apprendrais que ses attentes personnelles, tout comme les miennes, sont très grandes également. Nous nous mettons la pression pour bien jouer et gagner des tournois. La plus grande pression que l’on subit est celle que nous nous imposons. Je ressens beaucoup d’attente des gens et de la presse, qui veulent me voir gagner des grands tournois et des Grand Chelem, mais j’ai moi-

même ces attentes, déjà. La seule chose que l’on puisse faire c’est se fixer des buts et tenter de les atteindre. Vous ne pouvez pas contrôler ce que les gens pensent.

Quel âge avais-tu la première fois qu’on a parlé de toi dans un journal ?J’avais deux ans, la première fois que j’ai eu droit à un papier dans la presse de mon pays. Puis, à 9 ans, j’ai gagné le championnat du monde des moins de 10 ans et rebelote. J’ai donc l’habitude, depuis mes plus jeunes années…

Qu’en pensais-tu alors ?Je n’y pensais pas vraiment. Je prenais juste du plaisir à jouer au golf. Je me contentais de ça, j’étais plutôt bon, meilleur que mes potes... Je ne pensais pas aux journaux, à la célébrité. J’étais juste content de bien jouer et d’être capable de battre des gens.

Qui te protégeait de cette pression naissante ?Mon père et ma mère ont fait du bon travail, de ce point de vue. Ils ne m’ont jamais mis de

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pression sur le golf, ils se sont juste contentés de me supporter à 100%.

Quel âge avais-tu quand tu as pensé devenir joueur professionnel ?Probablement vers 15-16 ans. J’ai su que le golf était ce que je voulais, j’ai donc décidé de faire le maximum pour devenir le meilleur joueur possible. Aujourd’hui, je suis sur le bon chemin.

« Tu peux avoir le plus beau swing du monde, s’il ne Te faiT pas gagner… »

Tu as toujours été complimenté, voire flatté, comment gérer ça quand on est si jeune ?C’est très agréable d’entendre des compliments sur son swing ou sur d’autres choses. Mais j’ai toujours cherché à ne pas me laisser envahir par tous ces compliments. Tu peux avoir le plus beau swing du monde, s’il ne te fait pas gagner

de tournoi, ça ne sert à rien. L’essentiel, c’est d’aller sur un parcours sans se soucier de ce qu’on dit de toi et de te concentrer sur la gagne.

Quand même ! Être comparé à Tiger Woods…Encore une fois, c’est un compliment, c’est agréable, mais je ne peux pas me laisser polluer. Tiger Woods a remporté 14 titres du Grand Chelem et je ne sais combien de tournois, sur le circuit. C’est vraiment difficile d’être comparé à un tel joueur. Je n’ai gagné que deux tournois pour l’instant. Mais si les gens pensent que je peux être aussi bon, ça me donne confiance. Donc je me dis que si je travaille assez, je peux peut-être atteindre son niveau un jour.

Tu peux rêver d’une carrière comme la sienne ?Je ne sais pas, ce sera dur. J’adorerais faire une carrière comme celle-là et gagner l

a moitié des titres qu’il a remportés. De toute façon, il faut croire en soi et se persuader que l’on va gagner beaucoup.

Étais-tu soulagé de voir ton compatriote Graeme McDowell remporter l’US Open 2010 ?J’étais surtout très content pour lui. Il a attiré beaucoup d’attention sur lui, l’an passé, ce qui a été très bon pour moi parce que j’ai eu l’impression qu’on m’oubliait un peu. C’était agréable. Mais tu sais, il y aura toujours beaucoup d’attente en Irlande du Nord… C’est aussi une bonne chose que les gens veuillent que tu marches bien.

Une bonne nouvelle, cette victoire, alors…Absolument. Sans manquer de respect à Graeme, si, il y a deux ans, on avait demandé aux gens lequel de nous deux serait le premier

“ ”un des meilleurs Tournois sur le circuiT européen.

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à gagner un Grand Chelem, ils auraient probablement répondu que ce serait moi. Il a vraiment réussi quelque chose de fantastique. De mon côté, je vais chercher à l’imiter et à en gagner un. Et d’autres, si je le peux.

« Mieux gérer la situation, la prochaine fois »

Parlons du Masters où tu étais en tête pendant trois jours et demi avant de craquer. Tu y penses toujours ?Pas vraiment. Je n’y pense plus trop, c’est désormais du passé. Ça a été dur à encaisser, pendant la semaine qui a suivi. Mais je vais bien, j’ai retrouvé mon jeu, il reste d’autres Majeurs avant la fin de la saison. J’ai bien joué pendant 63 trous, je ne vais pas me laisser aller pour 9 trous ratés !... Je ne peux plus rien y faire, il faut que j’avance. Si

je joue comme j’ai joué au début de ce Masters, je suis sûr que je gagnerai d’autres tournois.

Avec le recul as-tu compris tes erreurs ?Oui. J’ai été très tendu le dernier jour. Il fallait s’y attendre. C’était la première fois que je me retrouvais dans cette position, c’est difficile. Mais maintenant que j’ai eu cette expérience, je sais que je serai capable de mieux gérer la situation, la prochaine fois.

Et que feras-tu justement ?Je continuerai à attaquer le parcours. J’ai sans doute été trop attentiste et défensif, le dernier jour. J’ai trop cherché à conserver le leadership au lieu d’essayer d’augmenter mon avance. Il faudra que je garde cette mentalité sans me

soucier de ce que font les autres. C’est la chose la plus importante. Il faut aussi garder confiance en soi, en son swing et en son jeu. Continuer sur le même mode, en jouant de bons coups, des bons putts… Et le reste doit suivre.

« une belle période pour le golf européen »

Greg Norman t’a conseillé de ne pas lire la presse mais tu aimes ça. Alors ?J’ai dit que j’aimais ça parce que j’aime les

articles sur d’autres choses que le golf. Mais je ne lis rien qui soit écrit sur moi. De même que je ne regarde pas les chaînes de golf. C’était un très bon conseil de la part de Greg, qui m’a dit aussi qu’il avait fait ça pour lui-même.

La Ryder Cup aura lieu en France en 2018. Content de ce choix ?Très. La plupart des joueurs voulaient que ça ait lieu là-bas, parce que le parcours est fantastique et que nous sommes sûrs qu’ils feront du bon boulot. Ce sera sûrement une édition très spectaculaire, notamment sur les quatre derniers trous.

Pourquoi la Ryder Cup est-elle si spéciale ?C’est le plus beau tournoi du monde, tout simplement. En faire partie, qui plus est dans l’équipe gagnante (ndlr : Rory McIlroy l’a disputée et remportée pour la première fois en 2010), est une chose incroyable. J’espère que je ferai encore partie de l’équipe européenne. Nous ne jouons jamais par équipes, en golf, et faire partie d’un collectif, célébrer les victoires ensemble, c’est quelque chose d’unique.

C’est une vraie chance de l’avoir gagnée aussi jeune !Exactement. Cette expérience va m’aider. D’autres joueurs comme Martin Kaymer sont dans le même cas. Il y a beaucoup de jeunes européens qui ont participé et j’espère qu’on en remportera d’autres, dans les années à venir.

Cette nouvelle génération européenne peut-elle dominer le golf comme l’ont fait Ballesteros, Woosman, Faldo ou Langer ?J’espère. Je pense qu’avec Lee Westwood, Luke Donald, Martin Kaymer, Graeme McDowell et moi-même, on peut retrouver une période comme celle-là. C’est une belle période pour le golf européen, il faut espérer que ça continue.

Pour l’Open de France : impatient ?Oui, j’adore ce tournoi. Comme je le disais tout à l’heure, le parcours est fantastique (ndlr : « L’Albatros », à Saint-Quentin-en-Yvelines (78) sera aussi celui de la Ryder Cup en 2018). L’an passé, j’ai fini quatrième, très proche de la victoire, à un coup du play-off. C’est un des meilleurs tournois sur le circuit européen, je l’aime beaucoup. J’ai hâte d’y être. Ce sera mon dernier tournoi avant le British Open, un moment important pour moi. n

propos recueillis par Vincent daVoli

« FaIre partIe d’un collectIF,célébrer enseMble, c’est unique. »

Avec Padraig Harrington et Graeme McDowell, c’est l’Irlande unie qui participe à la victoire

européenne en Ryder Cup.

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UN POUR TOUS22 WWW.MAG-SPORT.FR

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LES FRANÇAIS � OPEN DE FRANCE

Le golf français, désigné hôte de la Ryder Cup 2018, et porté par des leaders installés et des jeunes prometteurs, est sans doute proche d’un « âge d’or ». Reste à saisir l’opportunité qui se présente… Par Rodolphe Denis

Pourvu qu’il en reste un ! Un, au moins, sélectionné dans l’équipe européenne appelée à affronter les États-Unis en 2018 sur l’Albatros de Saint-Quentin-

en-Yvelines (78). Cette première Ryder Cup orga-nisée par la France est devenue à la fois un objec-tif majeur pour les joueurs et un cap d’excellence pour le golf français dans son ensemble, qui va devoir profi ter de ces années pour confi rmer sa montée en puissance. Parcours, organisation, li-cenciés, champions, réservoir : ce sport est en France tout près de la maturité, voire d’une pé-riode glorieuse comme l’Espagne a pu la vivre il y a 35 ans dans le sillage du regretté Severiano Ballesteros. Des résultats fracassants, un cha-risme rare et une personnalité forte avaient alors défi nitivement installé le golf dans la culture du pays. Depuis, il produit de grands joueurs sans discontinuer.La France ne dispose pas à ce jour d’un champion de cette envergure mais de générations de joueurs qui pourraient bien arriver au même résultat « collectivement ». En effet, un peu sur le mode « mousquetaires », le clan français du golf professionnel fonc-tionne plutôt à la bienveillance, par bonheur. Les leaders – Jacquelin, Bourdy, Havret, Levet -, les confi rmés, plus ou moins en verve en ce moment – Cévaër, Gonnet, Lorenzo-Vera, Guer-

rier -, ou les jeunes loups – Wattel, Dubuisson, Kaleka, Lévy -, sans oublier les femmes, consti-tuent une élite porteuse et prometteuse. Surtout, alors que les pionniers ont souffert d’isolement et de manque d’expérience, les nouveaux arrivants sur les circuits professionnels peuvent profi ter de leurs aînés, de leur savoir et de leurs erreurs.

« ON ENTENDRA BEAUCOUP PARLER D’EUX »

« On va vers eux, moi et les autres, librement, pour une bouffe, une partie d’entraînement », ré-sume Grégory Havret, qui partage avec Raphaël Jacquelin et Grégory Bourdy à la fois l’ambition d’intégrer le groupe très fermé des 50 meilleurs

mondiaux et le goût d’aider les plus jeunes à se faire une place sur le Tour Européen. « On ne va pas tout le temps aller vers eux, cela dit, ils ont besoin d’air, aus-si, de faire à leur manière. Mais on répond toujours, évidem-ment, pour un conseil. On leur

donne les meilleures choses possibles pour que ça aille plus vite pour eux. Comme moi : Raphaël (Jacquelin), Thomas (Levet), ou Barry Lane m’ont pris sous leur aile il y a quelques années. Et les premières années sont décisives, c’est sûr. Je n’ai pas perdu ma carte sur le Tour grâce à ça. Un petit « plus » côté expérience, pour m’aider à faire

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Portée par les conseils des « anciens », Jacquelin, Bourdy, Havret et Levet, la nouvelle génération des golfeurs français symbolisée par Wattel et Dubuisson promet un avenir doré au golf tricolore.

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C’EST NORMAL DE TRANSMETTRE

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mon chemin ensuite, jusqu’à aujourd’hui. Je sais que ça a été décisif. Et c’est précieux. C’est normal de transmettre. Et en plus j’aime bien. »Performante chez les jeunes ou les amateurs de-puis quelques années, avec des podiums ou des titres internationaux en nombre, fi lles ou garçons, la fi lière d’excellence mise en place par la fé-dération commence à porter de beaux fruits. Jusqu’à quel point ? Bientôt un crack ? « Romain Wattel, il est du club de Bussy (77), comme moi, je joue régulièrement avec lui », enchaîne Havret. « Je l’ai connu, il avait 12 ans. Les copains m’avaient parlé de lui. C’est un féru de travail, vraiment. Il swingue très bien et est assez talen-tueux. Il a un gros physique, aussi, parce qu’il le bosse. Vraiment c’est une perle. Victor Dubuis-son, lui je découvre. Comportement, caractère et vista, déjà, je lui vois aussi énormément de talents et du potentiel. Chacun dans leur domaine bien sûr - ils sont très différents -, mais aussi avec des points forts qui se retrouvent. Ils éclateront et on entendra beaucoup parler d’eux, je pense. »

« BIEN JOUER À LA MAISON... »

Reste à transformer l’essai, pour ces deux-là ou d’autres, que le public français pourrait découvrir à l’Open de France (de jeunes amateurs, aussi). Idéa-lement, une première étape réussie serait de briller lors de ce rendez-vous très prisé, y compris par les tout meilleurs mondiaux (Kaymer, McIlroy, Donald, Westwood, etc.). Pour une raison simple : ce tour-noi n’offre pas de prime à l’engagement, contraire-ment aux habitudes. Les primes de résultats sont du coup parmi les plus élevées du Tour, hors tour-nois du Grand Chelem. Or, les classements dépen-dent de ces gains, l’accès aux circuits principaux et aux plus grands tournois aussi…De plus, ces 18 trous sont un beau défi , pour tout

joueur. « C’est un parcours extraordinaire », reprend Havret. « Mais, comme Raphaël, je ne suis pas franchement à l’aise dessus. Il est assez dur parce qu’on paie les erreurs cash. Le score du vainqueur sera à peu près le même qu’ailleurs, mais ce sont d’autres diffi cultés. Nos jeux s’adaptent moins ici. Ceci étant, on n’est pas à l’abri, l’un ou l’autre, de s’imposer un jour... En tout cas c’est un objectif très

important, pour nous tous, ça nous tient à cœur de bien jouer à la maison. Ça fait partie de mes rêves de gagner l’Open de France. Peut-être pas autant qu’un Majeur ou une Ryder Cup, mais c’est un ob-jectif énorme, chaque année. » D’ici à l’automne 2018, le golf français n’est effecti-vement pas à l’abri d’un changement culturel radi-cal. Pour peu que l’un de nos joueurs… �

Créé en 1994 à l’initiative d’Antoine Riboud (fondateur de Danone), l’Evian Masters pourrait bien, dès ses 18 ans, obtenir le label « Grand Chelem » et être décalé au mois de septembre. Un changement de cap pas encore officiel mais qui cette fois semble tout proche. Déjà considéré officieusement comme le 5e tournoi majeur du calendrier féminin, grâce à sa dotation exceptionnelle, il a déjà tout d’un grand, de toute façon. À l’origine au calendrier de l’European Tour, ce tournoi très prisé par les meilleures mondiales a intégré en 2000 le circuit américain (LPGA Tour), l’élite planétaire, et, ces dernières années, sa dotation seulement égalée par l’US Open, il a définitivement pris une place à part dans la saison, en attendant son changement officiel de statut.

Sur le parcours centenaire d’Évian-les-bains (9 trous construits en 1904, il est complété en 1922), au bord du Lac Léman, l’Evian Masters a des atouts incomparables : les Alpes, des hôtels de luxe et des sponsors fidèles et généreux. Le palmarès en dit long sur son attractivité. La tenante du titre, Jiyai Chin (CdS) est actuellement 8e joueuse mondiale. Avant elle, entre autres, Ai Miyazato (Jap, n°28), Helen Alfredsson (Suè, 3 fois), Nathalie Gulbis (E-U, n°37), Karrie Webb (Aus, n°4), Paula Creamer (E-U, n°11), Annika Sorenstam (Suè, ex-n°1, 2 fois) ou encore Laura Davies (Ang, ex-n°1, 2 fois) ont soulevé le trophée.En l’absence de Karine Icher, sur le point d’accoucher, Gwladys Nocera, Virginie Lagoutte-Clément, Caroline Afonso ou Anne-Lise Caudal porteront les espoirs du public français.

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ÉVÉNEMENT

Témoin privilégié du cyclisme en général et du Tour en particulier, Laurent Jalabert est convaincu que les Français vont répondre à l’attente du public, en juillet. Toujours aussi enthousiaste à propos de l’épreuve, il s’inquiète de l’avenir de la discipline. Propos recueillis par Julien Chaput

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Il faut y être. y être brIllant.

la magIe du tour« Ce sera mon vingtième cette année. Tant que je ne pars pas en vacances en juillet, tout va bien. Je vis vraiment la course, j’ai souvent des frissons. Je n’ose pas imaginer le manque si je n’y étais pas. Il n’y a pas que le Tour, mais ça reste le point central, la référence, il faut y être. Y être brillant. Comme coureur, journaliste ou consultant… C’est un patrimoine ! Une histoire d’une centaine d’années… On a le devoir de le respecter. J’ai envie de le mettre en valeur et de le partager. C’est comme un feuilleton : jour après jour, une nouvelle histoire. Côté souvenirs, les deux plus marquants sont Armentières, pour la « gamelle » qui a marqué ma carrière. Je m’en souviens dans le moindre détail et je sais que ça a beaucoup marqué les esprits. Après, il y a le 14 juillet vers Mende, une échappée un peu folle et une belle victoire au bout. Deux extrêmes : la chute, l’ambulance et la victoire, l’épopée. Je rajouterais mon dernier Tour, aussi, et la communion avec le public, en 2002. Une montée de sympathie, une « Jaja mania ». La montée du col de La Colombière, le dernier kilomètre, c’était noir de monde et les gens criaient. Je n’étais pas pressé d’arriver… J’étais épuisé et j’ai profité de ce moment magique. » 

Le Tour 2011

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ÉVÉNEMENT � TOUR DE FRANCE

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MONTDESALOUETTESLes Herbiers

PARISChamps-Élysées

VENDÉEGrand Départ

ITALIE

mardi12 juillet

PASSAGE DU GOISLa Barre-de-Monts

LES ESSARTS

OLONNE-SUR-MER

LORIENTREDON

MÛRDE-BRETAGNE

CAPFRÉHEL

DINAN

LISIEUX

LE MANS

CHÂTEAUROUX

SUPER-BESSESANCY

AIGURANDE

ISSOIRE

SAINTFLOURAURILLAC

CARMAUX BLAYELES-MINES

LAVAUR

CUGNAUX

PAU

LUZ-ARDIDEN

LOURDES

LIMOUX

MONTPELLIER

SAINT-PAUL-TROIS-CHÂTEAUX

GAP

GRENOBLE

ALPE-D’HUEZ

CRÉTEIL

PLATEAU DE BEILLE

PINEROLO

GALIBIERSERRE-CHEVALIER

samedi 2 juillet

dimanche 3 juillet

lundi 4 juillet

mardi5 juillet

mercredi6 juillet

jeudi7 juillet

vendredi8 juillet

samedi 9 juillet

mercredi13 juillet

jeudi 14 juillet

dimanche17 juillet

mercredi20 juillet

jeudi21 juillet

mardi 19 juillet

vendredi 22 juillet

samedi 23 juillet

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vendredi15 juillet

samedi 16 juillet

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dimanche 10 juillet

SAINTGAUDENS

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Le PArCourS 2011

LégENDE / ThE KEy

Grand Départ / race start

Arrivée finale / race finish

Ville départ / Start town

Ville arrivée / Finish town

Journée de repos / rest day

Étape en ligne / Stage

C.l.m. individuel / Individual time-trial

C.l.m. par équipe / team time-trial

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LE PARCOURS« Il est bien découpé, un bon mélange de styles. Il n’y a pas de prologue mais un chrono par équipes le 2e jour, une étape plutôt esthétique, sans grande incidence sur le classement général mais qui donnera une idée sur les collectifs. Favorable aux puncheurs ensuite, avec deux étapes idéales pour des coureurs de classique, comme Vinokourov, Gilbert, puis dès les 5e et 6e jours le Massif Central, avec deux arrivées à Superbesse et Saint-Flour qui seront diffi ciles à contrôler. Les dix premiers jours, il y en aura pour tout le monde. Ensuite, les Pyrénées vont bien éclaircir le classement. Entre les Pyrénées et les Alpes, quatre jours de transition pour essayer de décrocher une victoire d’étape. L’arrivée au sommet du Galibier est le point fort de cette édition, juste avant l’Alpe d’Huez. Une étape courte donc dynamique, à trois jours de l’arrivée. Le dernier contre-la-montre n’est pas très long (42km), ça va obliger les grimpeurs à attaquer avant. Ce Tour sera indécis, il a été bien pensé... »

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LE SOMMET DU GALIBIER.

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ÉVÉNEMENT � TOUR DE FRANCE

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ANDYSCHLECK

JÉRÔMECOPPEL

ÉQUIPE : TEAM LEOPARD-TREKNÉ LE 10/06/1985 À LUXEMBOURG

ÉQUIPE : SAUR-SOJASUNNÉ LE 06/08/1986 À ANNEMASSE

Le cyclisme aujourd’hui

LES FAVORIS« Les principaux prétendants ont été plutôt discrets, hormis sur les classiques ardennaises. Les frères Schleck s’y sont un petit peu exprimés mais sans plus. Ils ont tout planifi é pour le Tour, leur objectif principal. Cadel Evans a fait un début de saison discret mais a gagné le Tour de Romandie. Il sera un bel outsider, comme Ivan Basso, qui a fait l’impasse sur le Giro. Vinokourov peut aussi créer la surprise. »

LES FRANÇAIS« Je les vois bien fi gurer, notamment la première semaine. Parmi les têtes d’affi che, Thomas Voeckler a fait un début de saison fracassant et est suffi samment intelligent pour s’en sortir. Il a déjà gagné deux étapes sur le Tour, je ne m’inquiète pas, il sera le porte-drapeau et saura saisir la moindre opportunité. Ça me plaît : il fait du vélo avec plaisir, c’est presque devenu un jeu. Reste à savoir s’il sera remis de son gros début de saison. J’attends beaucoup Jérôme Coppel (25 ans), il a les meilleurs atouts pour fi gurer au Général. Il a pris conscience qu’il pouvait accompagner les meilleurs, ce Tour sera une étape importante pour lui. Il peut être la bonne surprise. Fédrigo et Chavanel sont aussi des valeurs sûres... L’an dernier les Français ont remporté six étapes, une excellente performance. Il faudra de la réussite, mais on peut être optimiste : ils vont tenir leur rang. »

DÉBUT DE SAISON « On a vécu une belle campagne de classiques, avec beaucoup d’incertitudes, de surprises et des favoris malmenés ou battus. La victoire de Van Summeren sur Paris-Roubaix en est le parfait exemple. Ce genre de surprises me plaît, c’est ennuyeux quand le favori devient imbattable. C’était devenu le cas sur la fi n avec Philippe Gilbert, mais c’étaient des victoires avec un peu de malice et beaucoup de maîtrise. »

CONTADOR, LES AFFAIRES…« C’est une histoire pratiquement vieille d’un an, maintenant. Depuis le mois d’août nous sommes dessus. Ce qu’il faut surtout c’est qu’avant la course nous soyons fi xés sur son sort : ou il est au départ du Tour parce qu’il a le droit de courir et tout va bien ou il y a une incertitude et j’espère qu’il ne viendra pas. Si la décision ne tombe pas avant la course… Le Tour ne mérite pas ça. J’espère que Contador a des arguments et que la décision prise sera la bonne. Je suis inquiet pour l’avenir du cyclisme, qui peine de plus en plus à trouver des sponsors. Il est dans une situation précaire et tient grâce au mécénat. Il n’y a pas de droits télé, ni d’entrées payantes… Ce qui fait la popularité du vélo est un lourd handicap pour sa pérennité. C’est paradoxal : les cyclistes sont nettement mieux rémunérés

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“ CADEL EVANS, UN BEL OUTSIDER… ”

qu’à mon époque. Comme numéro 1 mondial, aujourd’hui, je gagnerais au moins trois fois plus ! Les équipes doivent s’offrir des noms, monter des budgets importants... Avoir un gros leader capable de gagner c’est compliqué et ça ne suffi t pas. En plus, il faut du monde autour. Une bonne équipe c’est entre 15 et 20 millions d’euros, dérisoire pour certains sports, mais compliqué pour le vélo. Je suis très inquiet car en France on n’y parvient pas. »

LES OREILLETTES« J’ai un avis partagé. Dans tous les sports, le manager a accès à ses joueurs et on veut retirer cela au cyclisme. Il y a du coaching en foot, en basket, en rugby, pourquoi l’interdire en cyclisme ? D’un autre côté, la spontanéité disparaît quelque peu... En tant que sélectionneur de l’Équipe de France, c’est une frustration : il n’y a pas d’oreillettes au Championnat du Monde. Tu vois des actions à mener, tu aimerais faire passer le message et tu dois gueuler sur le bord de la route quand tes coureurs passent à 50 km/heure... C’est un sport dans lequel on réadapte sa tactique selon les événements. Là, on s’en remet à l’improvisation. Mais les équipes ont un équilibre fi nancier à maintenir... En résumé, j’ai envie de voir ce que ça donne sans oreillettes, mais en même temps je me dis que ce n’est pas normal de les retirer. »

Double tenant du titre, Alberto Contador serait

l’un des favoris s’il prenait le départ de cette édition.

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« Jaja » consultant« Les coureurs ne sont plus de ma génération. Je ne les ai pas côtoyés dans le peloton. Ce sont les vedettes du moment, moi je suis un vieux (rires). Ils me connaissent, il y a une notion de respect, je peux être un repère, voire une référence, pour certains.  Il  y  a  toujours  un  échange  amical,  un respect mutuel, mais ça s’arrête là. Cette année, je vais commenter  loin de  la course, comme en 2005. J’étais frustré d’avoir quitté le peloton : être dans  les  échappés  c’est  sympa,  ça  permet  de vivre  le  Tour  de  l’intérieur.  Cet  aspect-là  va  me manquer.  Commenter  des  courses  en  étant  à l’arrivée,  je  le  fais  tout  le  reste  de  l’année...  Ce n’est pas une corvée,  je suis  juste un peu déçu par rapport à l’ambiance de la route. Je ne serai plus au départ, je ne pourrai plus discuter avec les coureurs,  je serai en avance sur  la course... Ce n’est pas  le même Tour. Cette nouvelle position me met plus en valeur, mais est-ce que c’est  là que les gens m’attendent ? Je ne sais pas. »

sélectionneur puis manager ?«  À  une  époque,  Alberto  Contador  m’avait demandé  de  l’accompagner,  il  avait  un  projet d’équipe, mais ça n’a pas abouti. Directeur sportif, ça ne m’aurait pas déplu. Aujourd’hui, je me dis : « heureusement que ça ne s’est pas fait ! » Ça aurait été un début fracassant... Sans être responsable, je me serais retrouvé avec un coureur suspendu. Mais c’est quelque chose que j’aimerais faire, pour un projet ambitieux. J’aimerais avoir  le sentiment que je peux aider une équipe à devenir l’une des toutes meilleures du monde, avoir les moyens de faire du bon  travail. Je prospecte,  j’observe et  je discute. Mon rôle de sélectionneur, c’est surtout d’échanger avec les coureurs, régulièrement, quand ils gagnent mais  aussi  et  surtout  quand  ils  traversent  une 

période difficile. Mes quatorze années de carrière doivent  servir  à  les  aider.  L’état  de  fraîcheur des garçons,  leur  motivation,  ça  compte  beaucoup aussi. Tout ça se fait au feeling. L’an dernier quand j’ai pris Ofredo, c’était une surprise et finalement il a été le meilleur au Mondial. J’aime beaucoup ce 

rôle, c’est pour ça aussi que je suis tenté par un rôle de manager au sein d’une équipe. Au mois de décembre,  je  suis allé  repérer  le parcours du prochain Championnat du monde. Je sais quel type de coureurs il faut que j’emmène là-bas. La grosse difficulté peut venir de la météo, le  25  septembre  au  Danemark...  Il  y  a  une grosse probabilité d’arrivée au sprint,  je serai 

donc  extrêmement  attentif  au  comportement des sprinters français. »

entrepreneur« Un nouveau défi : je lance une ligne de vêtements qui,  au  fil  des  collections,  retracera  par  petits 

clins  d’œil  l’histoire  de  ma  carrière.  Ce  seront des  vêtements  de  ville  pour  les  passionnés  de cyclisme. La marque s’appelle « Hors Catégorie », un terme qui pour moi évoque avant tout la haute montagne et  ses cols hors catégorie, mais pas seulement. Le but est aussi de lancer et installer une  nouvelle  marque,  comme  il  en  existe  dans d’autres disciplines. » n

« je serais tentépar un rôle de manager. »

Outre ses activités de consultant et son rôle de sélectionneur, « Jaja » se lance dans la mode et sort sa marque de vêtements.

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Leader de l’équipe Europcar, Thomas Voeckler a réussi le meilleur début de saison de sa carrière avec 8 victoires. L’Alsacien s’est ouvert l’apétit avant le Tour, qui débute en Vendée, berceau de son équipe.

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rien n’est jamais acquis.

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« ne pas avoir de regrets »

thomas voeckler

Sans ambition pour la victoire finale, Thomas Voeckler est l’un des favoris du public français. Avec ses deux victoires d’étape en 2009 et 2010, et le départ en Vendée, il sera encore plus attendu. Une pression qui ne l’atteint pas.

Tu as réalisé le meilleur début de saison de ta carrière, comment l’expliques-tu ?De différentes façons mais rien d’exceptionnel. L’année dernière, à la même période, j’avais déjà de bonnes jambes même si je n’avais rien gagné avant le championnat de France. Cette année, j’ai un peu plus d’expérience et de la réussite, il ne faut pas l’oublier. Quand on ne se prend pas trop la tête, ça marche mieux. Je ne me faisais pas un objectif de ce début d’année mais ça a bien commencé, avec plusieurs victoires, alors je me suis trouvé dans une bonne dynamique.

Le fait d’avoir continué avec Jean-René Bernaudeau dans l’équipe Europcar t’a aidé ?Si c’est le cas, ça l’était déjà aussi les autres années. Le départ de Pierrick Fédrigo m’a propulsé leader unique de l’équipe, mais ça ne m’a pas mis plus de pression que ça non plus. Je n’ai pas plus travaillé cet hiver. D’une manière inconsciente ça m’a peut-être donné plus confiance en moi mais je ne le ressens pas.

L’année dernière à la même époque, l’avenir

de l’équipe était très incertain. L’arrivée d’Europcar t’a rassuré ?Ce qui s’est passé l’année dernière, même si on en était tous conscient, a agi comme une piqûre de rappel : rien n’est jamais acquis. On avait gagné deux courses en championnats de France, deux étapes du Tour et d’autres courses, et malgré ces victoires, nous n’étions pas sûrs de retrouver un partenaire. Europcar nous a sauvés in-extremis. C’est aussi pour ça qu’on est vraiment content de ce bon début de saison. Ce sponsor s’est engagé auprès de nous et a besoin de retombées.

Tout ça va te mettre une pression particulière sur le Tour ?Oui et non. Depuis que j’ai porté le maillot jaune en 2004, je ressens beaucoup d’attente du public. Cette année sera encore particulière, avec deux paramètres en ligne de compte : nous sommes invités et nous prenons le départ à domicile. Nous devrons être dignes de ça. En 2009 et 2010, nous avons eu une réussite extraordinaire sur le Tour. Là, on ne peut pas

parcours

THOMAS VOECKLERNé le 22 juin 1979 à Schiltigheim (67)Équipe actuelle : TEAM EUROPCAR

Palmarès Tour de France :2 victoires d’étape2010 :  Pamiers - Bagnères- de-Luchon (15e étape)2009 : Le Cap d’Agde - Perpignan (5e)2004 : Maillot jaune pendant 10 jours

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avouer un objectif. Ce serait une ambition démesurée par rapport à ces deux dernières années. En ce qui me concerne, ce début de saison réussi ne peut être qu’une bonne chose au niveau du moral, pour être plus serein. Il y a moins de pression quand on a déjà bien marché. Mais si je ne marche pas bien sur le Tour, certains diront que j’ai raté mon année. En tout cas, je dois faire une croix sur ce début de saison.

Ce Tour promet, avec le départ en Vendée…C’est clair. On a connu ça en 2005, déjà, l’équipe était plus jeune. Nous avons 6 ans de plus d’existence commune avec

la Vendée. Et puis, nous sommes en deuxième division mondiale, avoir eu la confiance des organisateurs nous donne vraiment envie de bien faire. Mais les autres équipes s’y attendent. De toute façon, sur le Tour, personne n’a besoin d’être chez soi pour être motivé.

Sur vos routes d’entraînement, vous serez à l’attaque très tôt ?On verra. En 2005, j’avais pris une échappée et porté le maillot à pois. Cette année, il n’y a pas de chrono individuel, c’est bien pour moi parce que je n’aime pas ces efforts. Il faudra se montrer dès la première étape. Ce n’est pas un secret, on veut animer la course en Vendée…

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« Je cherche avant tout

mon plaisir. »

Vainqueur 4 jours plus tôt à Belleville, Thomas Voeckler remporte une deuxième étape lors de la dernière journée de Paris-Nice, en mars.

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« on n’est pas le roi du pétrole,quand on gagne. »

Dans l’intimité du bus de l’équipe, Thomas Voeckler est un leader apprécié.

L’idéal serait une échappé aux Herbiers. Mais il faut pouvoir le faire.

Ça ressemblerait à quoi un beau Tour pour toi cette année ?Ne pas avoir de regrets, simplement. Je commence à avoir de l’expérience. J’y suis arrivé dans des conditions très différentes, selon les années. Je me suis parfois mis la pression. Quand on a un objectif et qu’on n’y parvient pas dans les premiers jours, on commence à cogiter. La meilleure chose à faire, c’est de ne pas se prendre la tête, être sérieux et motivé, prendre la course au jour le jour sans se fixer de limites.

C’est possible d’être à la hauteur de vos performances en 2009 et 2010 ?Ce sera dur. Si on demandait aux autres équipes, elles signeraient pour deux victoires d’étape plus un maillot à pois comme nous en 2010. Sauf celles qui visent le général, et il n’y en a pas beaucoup. Avant 2009, on avait gagné 1 étape en 9 participations ! C’est dire si ces résultats ont été exceptionnels. Mais l’an dernier je me souviens avoir dit à Jean-René : « Ne crois pas qu’on va réussir comme en 2009 », et on a fait mieux, avec le maillot à pois. On verra. Ce n’est pas une obsession.

Et viser le maillot à pois grâce à de longs raids solitaires à la Jalabert, maintenant que tu as gagné en montagne ?J’ai plus de mal dans les cols longs des Alpes et des Pyrénées. Et c’est là qu’on marque le plus de points. Bien sûr, je disputerai les classements pour porter ce maillot que j’ai déjà eu deux fois mais le ramener à Paris, ça risque d’être difficile avant la fin de ma carrière (sourire). Je ne suis pas vraiment un grimpeur...

Depuis deux ans, tu es le chouchou des Français. Ça fait quoi ?Depuis 2004 et mon maillot jaune, j’ai un bon accueil du public. Mais c’est vrai que depuis deux ans, on est un cran au-dessus. Je ressens énormément d’attente, je ne vais pas m’en plaindre. Quand on est professionnel, on aime la reconnaissance. Celui qui dit le contraire est un cas à part ou un faux-cul. Parfois, il y a des côtés un peu moins rigolos, mais il y a quand même plus d’avantages que d’inconvénients.

Ça te met de la pression ?Pas trop. La seule fois où je m’en suis mis, où je me disais qu’il fallait que je montre que j’étais à la

hauteur, c’était en 2005, après mon maillot jaune de 2004. Depuis quelques années, je fais mon truc. Je ne cherche pas à « faire plaisir ». S’ils aiment bien, tant mieux, j’en suis très content. Mais je cherche avant tout mon plaisir.

Pourquoi tu ne ressens plus le besoin de prouver ?Les résultats 2009 et 2010 ont compté : gagner une étape sur le Tour en 2009, redevenir champion de France en 2010... Je ne gagnerai jamais le Tour et je l’accepte. J’ai envie de faire de belles choses mais il y a des choses inaccessibles. J’ai passé la mi-course, au niveau de ma carrière, je n’ai pas de comptes à rendre. À partir du moment où je fais le maximum, les résultats sont secondaires. Même avec du travail, il y a toujours une part de réussite. Il faut prendre du recul, rester léger. On n’est pas le roi du pétrole quand on gagne et il ne faut pas non plus devenir parano quand on perd.

Est-ce que tu doutes moins ?Ça dépend. L’année dernière, j’avais de bonnes jambes mais je n’ai rien gagné avant les championnats de France. Et puis finalement, j’ai réussi ma meilleure saison avec une étape du Tour et une victoire en Pro Tour au Québec. Cette année, le fait d’avoir gagné très vite m’a permis d’aller sur les autres courses avec plus de relâchement.

Dans combien de temps reverra-t-on un Français capable de gagner le Tour ?Je ne sais pas. J’espère qu’il y en a un dans le peloton. La génération qui arrive depuis quelques années a un potentiel plus important que la nôtre. À eux de l’exploiter au maximum. Mais je mentirais si je disais que je vois un coureur le gagner dans trois ou quatre ans. Il va peut-être se révéler, mais je ne le vois pas. n

ProPos recueillis Par vincent davoli

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la grandeur du kidsteffi graf / andre agassiDepuis leur retraite sportive, Andre Agassi et Steffi Graf donnent du temps et de l’énergie aux enfants de l’école construite par le kid de Las Vegas. Rencontre au cœur de leur seconde vie. À Las Vegas, Myrtille Rambion

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Et si Sin City, la ville du péché, était également celle de la rédemption ? En ce cas, la trajectoire de son kid le plus célèbre pourrait en être la pre-mière épiphanie. Au pays du rêve

américain, l’histoire plaît. Beaucoup. L’histoire, c’est celle d’Andre Agassi, gamin né à Las Vegas un jour d’avril 1970 pas vraiment par hasard, d’un père iranien mordu du jab dont les idoles ont pour noms Joe Frazier, Muhammad Ali ou Don King. L’histoire d’un kid parti de rien, et surtout de l’école en quatrième, pour conquérir le monde grâce à son revers à deux mains. Revenu quelque vingt ans plus tard à temps plein au bercail, as-sagi et apaisé, afin de se dédier corps et âme à une école pour enfants défavorisés. Pas n’im-porte laquelle : la sienne. « Je devais faire ça dans mon arrière-cour, c’était une évidence. J’ai grandi ici », énonce de sa voix posée le kid devenu grand. Oui, au pays du rêve américain, l’histoire plaît. Beaucoup. Précisément

parce qu’elle n’est pas qu’une histoire. Au volant de son taxi sur les grands boulevards de Vegas, Edward n’en démord pas. « Le travail qu’Andre accomplit dans cette école est incroyable », s’en-thousiasme-t-il sous ses cheveux blancs. « Les enfants viennent de toute la vallée pour aller dans cette école. » Avant de risquer un œil dans le rétroviseur. « Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais cette école, il l’a construite dans le bidonville. On vous l’a dit, ça ? »De fait. West Lake Mead Boulevard est une ar-tère sans cachet à quinze minutes des néons et des effluves d’alcool du Strip, le bandeau de bi-tume le plus célèbre du Nevada. Ici, au cœur de North Las Vegas, les tables de jeu du Bellagio et la réplique de la Tour Eiffel du Paris ne sont qu’un concept lointain. La pauvreté et les gangs, beau-coup moins. Le taux de foreclosures y est le plus élevé de Las Vegas, elle-même deuxième ville des États-Unis au palmarès de ces « expulsions post-récession. »

« Une personne gentille et doUce »

« Nous sommes le 50e État des États-Unis pour ce qui est du nombre d’enfants qui entrent à l’uni-versité », assène avec force Andre Agassi. « Et nous sommes 48e en termes de dépenses pour les pauvres. » C’est donc là, au numéro 1201, au milieu des carrosseries et des cabanes condam-nées, juste en face de la petite échoppe d’un bar-bier, que l’ancien champion a choisi de donner corps à sa vision. « Andre Agassi College Preparatory Academy », peut-on lire en lettres capitales sur le frontispice de ce bâtiment rutilant. L’autre mot qui se dé-tache et frappe immédiatement l’œil du visiteur : « Believe » (« Aie confiance »). La devise que l’on retrouve déclinée dans le moindre recoin de cette bâtisse aux allures de Musée d’Art Moderne

« Cette éCole,il l’a constrUite dans

le bidonville. »

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Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez imaginé cette école ? J’ai commencé à y penser fin 1997. J’étais dans mon Boys and Girls club (un club de tennis à destination des enfants défavorisés, ndlr), et je parlais à une personne là-bas de ce que nous pourrions faire de plus et il nous est apparu

L’Américain a le don de double-vie. Ancien champion, bienfaîteur, Andre Agassi fait de sa vie une mission.

au playground impeccable. Du jardin d’enfants au lycée, en dix ans d’existence, l’école a vu pas-ser quelque 650 élèves qui, quotidiennement, vont en cours, font du sport - mais pas de tennis - et de la musique. Passer et réussir. Car le credo de la maison est bien celui-ci : « Le but », explique Francisco Aguilar, le conseiller d’Andre Agassi qui fait visiter l’école comme sa deuxième maison, « c’est que tous les élèves soient bacheliers et aillent à l’univer-sité. » Ce qui pour le moment est le cas, puisque les promotions 2009 et 2010, les deux premières à avoir été en âge de se présenter à l’examen, ont été reçues dans leur intégralité. Mauriyani, elle, a 9 ans, des lunettes et les cheveux tirés en arrière. Et des rêves de prof de maths. D’Andre Agassi, elle savait « qu’il était joueur de tennis ». Mais, dit-elle, « je ne savais pas combien c’était une personne gentille et douce. » Mauriyani habite à deux pas de l’école, dans la même rue. Et elle n’a qu’une hâte : que sa petite sœur puisse elle aussi intégrer l’Aca-demy à la rentrée prochaine. Car elle a déjà compris que, même à Vegas, la chance de-vait souvent être provoquée. n

« Wimbledon,c’est l’histoire »

Andre AGAssi

de manière très claire qu’il fallait les occuper la journée. Parce qu’ils venaient là et avançaient d’un pas, ils repartaient à l’école et revenaient deux pas en arrière. Et quand j’ai commencé à songer à construire une école, j’ai vu un reportage de l’émission « 60 minutes » sur une « charity school ». J’ai eu le sentiment qu’ils

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réussissaient vraiment à changer la vie de ces enfants et je me suis donc fixé comme but de construire une école de ce type.

Les enfants qui viennent ici vous connaissent-ils comme le champion ou comme l’homme qui a bâti leur école ?Certains me connaissent en tant que joueur de tennis, mais je dirais que ce n’est pas le cas de la majorité d’entre eux. La plupart, ils me connaissent comme une personne qui construit des écoles ou, en tout cas… celle-ci ! (rires)

« Il ne faut pas oublIer andy Murray »

Avez-vous encore le temps de suivre ce qui se passe sur le circuit ?Oui, j’ai assez de temps pour ça. Et je trouve cette bagarre au sommet incroyable. Roger Federer à son summum était trop bon pour moi, Rafael Nadal était lui déjà très bon lorsque je l’ai affronté en 2005 et 2006, mais depuis il s’est encore amélioré. Et lorsqu’il joue contre Novak Djokovic en ce moment, quand ils sont tous les deux au top, c’est spectaculaire. Mais selon moi, quand on parle de la lutte pour la place de numéro un mondial, il ne faut pas oublier Andy Murray. Son jeu fait qu’il vaut bien plus que tout ce qu’il a accompli pour le moment.

Peut-être une victoire à Wimbledon, qui sait ? Justement, ce tournoi, comment le définiriez-vous ?Je ne suis pas sûr de pouvoir trouver les mots justes mais… C’est l’histoire, c’est unique, c’est immaculé, c’est comme si le temps ne l’atteignait pas. Et en même temps, si, le temps l’atteint, mais d’une certaine façon, ça ne change rien. Ils ont mis un toit sur le central, mais c’est un lieu qui possède toujours sa propre puissance. Il n’y a pas de sponsors sur les bâches, pas de logos autour du Centre Court, c’est brut, authentique. Et le gazon rend lui aussi ce tournoi unique. Bien souvent, on ne remet pas les pieds sur cette surface avant une année et le jeu y est différent. Tout ça mis bout à bout fait Wimbledon. Et puis il y a bien sûr toutes les sensations liées à la victoire qui sont si particulières là-bas.

Quel souvenir gardez-vous de ce jour de juin 1992 où vous avez remporté Wimbledon ?Malheureusement, après la balle de match, j’ai ressenti du soulagement. J’aimerais avoir éprouvé un sentiment d’accomplissement mais la vérité c’est que j’ai éprouvé du soulagement, parce que je me battais également contre moi-même. Par trois fois déjà j’avais failli remporter un titre du Grand Chelem, mais je n’y étais jamais arrivé et je commençais à me demander si j’en serais un jour capable. Et puis j’ai fini par gagner à Wimbledon, alors que c’était celui où personne ne m’attendait ! Alors, oui, je me suis senti soulagé. À un de ces points !…

Il y avait un autre enjeu : le fameux bal auquel prennent part les deux vainqueurs. Vous en espériez beaucoup, mais le bal a été annulé cette année-là !Oui c’est vrai (sourire). Et celle qui deviendrait ma femme (Steffi Graf, ndlr) avait elle aussi gagné. C’est vraiment dommage parce qu’on n’a pas eu la possibilité de danser ensemble. Elle ne savait pas qu’on se marierait un jour, mais moi j’avais un pressentiment (sourire)... n

En 1992, à Wimbledon, Andre Agassi

remporte le premier de ses huit trophées

en Grand Chelem.

“ ”Je trouve cette bagarre au soMMet Incroyable.

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« AmusAnt et intéressAnt »

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Retraite heureuse. Entourée d’enfants, Steffi Graf rayonne. Côté courts, selon elle, malgré les absences de Serena Williams, la meilleure, le tennis féminin reste attractif.

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À quoi ressemblent vos journées aujourd’hui ?Elles sont rythmées par nos deux enfants de 9 et 7 ans, et par Andre. Il y a l’école, la vie après l’école, les devoirs, les activités diverses et variées, et entre-temps, nous travaillons et nous arrangeons pour que tout ça fonctionne. « Jazzy » joue un peu au tennis… tous les 36 du mois (sourire) et Jaden joue au baseball. Ils explorent différents sports, ils essaient, voient s’ils aiment ou pas, et passent à autre chose.

Faites-vous du sport avec vos enfants ?La plupart du temps, je les regarde faire, mais quand ils rentrent de l’école, on saute sur nos vélos, on prend le ballon de basket, le trampoline… et ils veulent bien entendu que j’en fasse avec eux, alors dans ces cas-là, je saute sur le trampoline (rires) ! C’est tellement bon de partager ça avec eux.

« Il y a de belles hIstoIres »

Et le tennis, avec qui y jouez-vous ? Des sparrings ? Andre ?Ça dépend. La semaine dernière par exemple, j’ai tapé la balle avec une jeune fille du programme Adidas parce que Darren Cahill, le dernier coach d’Andre qui vit aussi à Las Vegas, m’a appelée en me disant, “j’ai cette fille de 13 ans, elle n’est pas mal du tout“. C’est comme ça aussi que j’ai joué avec Andrea Petkovic, en mars. Il m’a dit “tu ne voudrais pas venir, dis ?”.

Si mon corps est d’accord, je fonce sur le court (sourire).

Y a-t-il une joueuse qui vous a particulièrement impressionnée ces dernières années ?Il y en a plusieurs et pour des raisons différentes. Regardez Kim Clijsters qui a eu un enfant et a pris du temps loin du tennis, puis a décidé de revenir et a gagné des titres du Grand Chelem. C’est très impressionnant. Regardez aussi une fille comme Francesca Schiavone à Roland-Garros… Il y a de belles histoires. C’est plutôt ouvert en ce moment dans le tennis féminin, et c’est amusant et intéressant de voir ce qui va se passer.

Il n’y a plus de domination…Serena dominerait si elle n’avait pas de problèmes de santé. Mais elle a tellement de soucis qu’elle joue pendant peu, domine, puis prend une pause… Clairement, sans ça, elle dominerait.

Si je vous dis « Wimbledon »…J’adore Londres ! J’adore la musique, j’allais toujours voir des concerts là-bas.

Pendant le tournoi ?Oh oui ! Quel genre de concerts ? Oh, mon Dieu… Je suis une super-fan de musique, alors… J’ai l’impression d’avoir vu tout le monde ! J’ai vu Santana, Prince, Gnarls Barkley plus récemment, les Rolling Stones, Guns and Roses…

Ce tournoi a une atmosphère particulière parce que les joueurs préfèrent rester dans une maison ou un appartement à Wimbledon Village…J’adore ! Être dans un appartement ou une maison pendant un tournoi, c’est très différent de l’hôtel. On a sa propre organisation, sa cuisine, on se sent davantage comme chez soi. Et puis à Wimbledon, il y a tous ces petits restaurants qui font des plats à emporter, vous rencontrez aussi les autres joueurs, un peu plus qu’ailleurs je pense, on se rend visite, on sort ensemble, ce qui au tennis n’arrive pas souvent. Et puis, pour moi, il n’y a rien de meilleur que de jouer sur ces courts en gazon. Vous mettez un pied dessus et… ils sont si beaux, spécialement la première semaine ! C’est une très belle tradition et moi, j’aime les traditions. Des quatre tournois majeurs, Londres est probablement celui qui me renvoie le plus de choses. n

« si mon corps est d’accord, je fonce sur le court. »

À Wimbledon, Steffi Graf était dans son jardin. L’Allemande s’est imposée 7 fois sur le gazon londonien.

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MonstreteDDY rIner CHeZ stuDIo HarCourt

saCréLe colosse le plus admirable et le plus titré du sport français a accepté l’invitation de , pour une séance de pose au Studio Harcourt. Sympathique, généreux et complice, Teddy Riner a bluffé son monde. L’occasion de découvrir un quadruple champion du monde conforme à son image : intense. Par Etienne Pannetier

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Qu’il s’agisse d’anonymes ou de stars, l’esthétique Harcourt est incomparable. Studio Harcourt, 10 rue Jean Goujon, 75008 Paris. Tel : 01.42.56.67.67www.studio-harcourt.eu

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GROS PLAN � TEDDY RINER CHEZ STUDIO HARCOURT

Le généreux regard de Carole Bouquet, en guise d’accueil, fait chaud au cœur. Et dans le même temps, il nous installe un peu plus encore là où nous sommes : un sanctuaire de la photographie.

Laetitia Casta, Francis Huster, Vanessa Paradis prolongent la haie d’honneur murale. Plus loin, Romy Schneider, François Berléand, Alain Delon et Jeanne Moreau. Partout, des géants. Parquet massif et ancien, tapis et rideaux épais en velours rouge, plafonds Grand Empire et jazz en fond sonore discret fi nissent de nous transporter chez Harcourt, maison de prestige depuis 1934. Où sont venus nombre de mythes et d’inconnus, se soumettre au jeu des lumières qui révèlent.Le quadruple champion du monde de judo, double champion d’Europe (en deux participa-tions), médaillé de bronze aux Jeux de Pékin, 22 ans, présente ses excuses, en faisant son entrée par la cour de l’immeuble. Un peu en retard : pas facile d’atteindre le cœur de Paris en fi n d’après-midi. « On est sur un cycle de trois semaines à fond, aussi, à l’entraînement », explique Teddy Riner. « Après, on calme un peu, une semaine, et ensuite on repart, jusqu’au Mondiaux de Ber-cy, en août. C’est très coquet, ici », s’amuse-t-il, imposant naturellement une ambiance légère et souriante, après avoir salué tout le monde. Hors-norme à tous points de vue, le géant an-tillais dégage une force incroyable en même temps qu’une sympathie toute simple.Le sac de sport est sur l’épaule (plutôt une double épaule, en fait), le kimono à l’intérieur.

Il sent que sa masse impose, fascine ; il s’en amuse. « 2,03 m, 135-136 kilos, en ce moment », répond-il. « Mais pour Paris, je serai à 128 kilos, on va monter en puissance… » C’est dit avec un appétit dans le regard qui promet du bon temps, fi n août à Bercy. Ces Mondiaux « à domicile » puis les Jeux, l’an prochain à Londres, ce sont les deux rendez-vous qui le poussent. Au-delà, s’il se projette, c’est « dans un autre sport. Peut-être. » C’est dit comme ça, presque une plaisanterie, installé dans le fauteuil face à la glace, cette fois en Kimono. « Le basket ? » « Non, je ne pourrais plus maintenant. » « Le rugby ? » Un sourire de

plus… et il est de retour au présent : « C’est déjà fi ni ? », glisse-t-il tout sourire à la maquilleuse, en fi lant vers le plateau. « Merci. »Une dizaine de projecteurs, les câbles élec-triques, un écran gris derrière, une estrade et lui dessus, très attentif. Une impression de déjà-vu, ce plateau-photo, dans nombre d’émissions spé-cialisées, à ceci près que le monstre sacré, juché sur le bloc de bois, en impose un peu plus que d’habitude. À l’aise, mais appliqué, le double-mètre. Premiers réglages, au bout de quelques minutes premiers clichés. Il a compris les règles, les jeux de lumière qui s’installent sur lui au fi l des ajustements. « Pique derrière, ferme ici… Encore. Là ! » Le photographe travaille comme avec un mannequin, Teddy se laisse faire et se prend au jeu. Il cherche. Il s’amuse, aussi : « J’essaie de penser à certains adversaires, pour me durcir. » « C’est ça », approuve bientôt le photographe. Il se fi ge, l’œil noir, garde la pose. Pensif, inspiré, lointain, agressif : entre deux sourires, deux ba-vardages, il s’exécute et se fi ge. À volonté.

DE L’ADMIRATION ET DU BONHEUR PLEIN LES YEUX

Le silence, la lumière rouge au-dessus des portes battantes, l’obscurité de la grande salle et son centre d’attentions ont imposé une atmosphère. Le judoka est en place et semble se projeter de l’autre côté de l’appareil, visualiser l’image pro-duite. « Avance celui-là, oui. L’autre aussi, le contre. Baisse-le, ferme un peu, oui. » Nouveaux essais, nouveaux réglages, il s’étire en attendant

qu’on s’occupe de lui à nouveau. « J’adore la photo : j’ai 5 appareils chez moi ! Mais bon : je n’en fais jamais. C’est comme ça. C’est dom-mage, il y a de bons souvenirs, aussi. L’idéal, ce serait de partir en vacances avec un pro !... »Après le style raffi né et feutré du premier pho-tographe, les longs cheveux noirs et la fermeté sud-américaine de sa consœur recentrent l’ac-teur principal. « Là, tu es juste après le combat, une victoire, tu comprends ce que je veux ? », commence-t-elle avec une pointe d’accent. « Tu connais bien, ça, la victoire ? » Sourires, glace brisée, la 2e séance débute. À nouveau, Teddy

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« JE SERAI À 128 KILOS.ON VA MONTER EN PUISSANCE… »

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Riner s’est pris au jeu et Andrea Hernandez Vega a apprécié : « Je suis surprise par sa disci-pline. Il ne bouge pas ! Quand on fait du judo, de toute façon… Mais quand même ! À deux, on lui a beaucoup demandé, c’est long. Mais c’est res-té agréable. En plus c’est très intéressant : il dégage de la force, de la douceur… et c’est facile de connecter avec lui. »Ce que révèle surtout ce long exercice de pa-tience est en effet la nature généreuse, ouverte et accessible de ce surdoué, capable de remporter 4 de ses 5 combats en moins de 2 minutes lors des derniers championnats d’Europe, déjà dans l’histoire de son sport à 22 ans, mais qui ne se cache pas. « C’est par éducation, je pense, beau-coup », relativise-t-il, « un peu par nature, aussi, sûrement... Je n’aime pas me prendre la tête. Et puis, le sport est une vraie école de la vie. On l’en-tend beaucoup, ça, mais c’est surtout une vérité. Sérieux ! La communauté, le respect, l’effort… Et tu prends des leçons, tu te plantes, tu repars, tu t’accroches, tu bosses, etc. Voilà. C’est tout. » Pas de mérite, en résumé, à l’entendre.

Juste devant lui, plutôt vers ses pieds, un petit gar-çon, en kimono tout repassé, n’a pas laissé passer sa chance de venir saluer son idole. Un nouveau jeu s’installe et le judoka est vite complice. « Teddy, on souhaitait te présenter quelqu’un. N’aie pas peur : il n’est pas méchant... » « Ah oui ?! Je vais me méfier, quand même. Il a l’air un peu féroce. » Le petit, torse gonflé, grand sourire et talons bien collés pour le salut, a de l’admiration et du bon-heur plein les yeux, en serrant la main du gentil co-losse. Parce que proportionnellement, croyez-le, à ce moment, on fait bel et bien dans le colossal.

« J’ai pris ça comme un Jeu »

Après deux heures de séance, sur le siège, tran-quille ; léger démaquillage et la discussion se prolonge. « La grosse tête ? Y’a pas de quoi, franchement. Je garde les pieds sur terre. La fa-mille compte beaucoup pour ça. Et franchement, ces dernières années, j’ai rencontré beaucoup de gens... Des artistes, des grands patrons, des chanteurs, des champions, des gens que j’ad-

mirais, aussi. Et bien, en fait, les grands : ils sont simples. Alors moi… Sérieux ! » Teddy Riner pré-fère rester dans le plaisir simple, qu’on se le dise, récolter avec délice les fruits de son travail, du courage déployé à exploiter un talent et une na-ture incroyables. D’ailleurs, c’est sur ce registre qu’il retrouve ses 20 ans, après s’être montré sage un moment, et alors que la maquilleuse termine. Un large sourire illumine à nouveau son visage. « J’étais avec Sébastien Loeb. Bon, j’aime les sports mécaniques, déjà, et puis les sportifs on est un peu comme ça, on tient pas en place, on aime bien les défis, l’adrénaline, alors on décide de se faire une petite spéciale, tous les deux, avec sa voiture. Et bien non ! Impos-sible de monter : t’imagines ! Je rentrais pas dans le siège ! On a proposé de l’enlever, pour que je monte dans la voiture, mais ils ont refusé », se marre-t-il, imaginant apparemment une solution, pour la pro-chaine occasion… « L’assurance, peut-être ? Je ne sais pas. » Une dernière pirouette, un grand rire, un coup d’œil encore sur les murs – « Ah ! Belmondo, Delon, oui, en plus… Y’a eu du beau monde, là, oui ! » -, et il repart. Cette fois en « civil ». (Le t-shirt XXXL est à deux doigts d’exploser mais résiste. Peu probable qu’on lui demande ses papiers ou qu’on lui arrache son sac de sport…) « J’ai apprécié tout ça », résume-t-il, « c’était même sympa, j’ai essayé de faire le modèle. J’ai bien ob-servé leur travail aussi. Ils sont vraiment sur des dé-tails, avec la lumière, c’est étonnant. Chaque métier a ses trucs, comme ça. J’ai pris ça comme un jeu. J’ai hâte de voir les photos. » Après la cour carrée et ses pavés d’époque, la lourde double-porte pour sortir de l’hôtel particulier, retrouver la rue avec lui donne l’impression de se promener avec un mar-tien, un chef d’état ou un de ces footballeurs…inoubliables.Ceux qu’il croise, soit ils le reconnaissent, soit ils sont marqués à vie. « Ça ne te dérange pas, une photo, s’il te plaît ? », demande finalement un cos-taud un peu plus loin, en tendant son portable à son compère. Un cube, ce type. « J’ai tiré contre David (Douillet), tu sais. C’était il y a longtemps… Je suis content que ça marche pour lui et ceux du judo qui ont bien réussi derrière. Merci Teddy, c’est bien que tu restes comme ça, tu sais. T’as pas pris le melon, toi ! » Teddy Riner se marre, enlève son bras énorme des épaules du gars et le salue, avec un franc « merci ». Direction la voiture, le dîner et du repos. Tout simplement. n

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Pendant les deux heures de séance, Teddy Riner s’est prêté au jeu de la pose avec patience.

”la grosse tête? Y’a pas de quoi, franchement.

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Juillet 2011En application de l’article-27 de la loi n°78-17 du 06/01/1978, les informations qui vous sont demandées sont nécessaires au traitement de votre abonnement.Vous bénéfi ciez d’un droit d’accès et de rectifi cation des données qui vous concernent auprès de Cap Horn Éditions.

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« MÛRE POUR CE RÔLE »CAMILLE MUFFAT

ENTRETIEN

Reine des championnats de France, Camille Muffat sera la seule représentante française en nage libre aux Mondiaux. À 21 ans elle se présentera à Shanghaï (24-31 juillet) en patronne de l’équipe de France féminine. Un statut qu’elle assume bien volontiers.

Ce Grand Chelem, titres sur 100, 200, 400 et 800 m nage libre, a dû être énorme pour toi…Pas tant que ça en fait. Ça peut paraître impressionnant mais j’ai toujours été assez complète, que ce soit dans la diversité des nages ou dans les distances. J’ai des qualités de sprint et d’endurance. Je ne peux pas tout travailler à l’entraînement, où je me prépare plutôt pour le 200 m, mais j’arrive à me débrouiller sur les autres distances. Ce Grand Chelem je l’ai réussi parce que le niveau français n’est pas aussi élevé que le niveau international. Le but était de montrer que je suis complète et

pas seulement une nageuse de 200 m et de 400 m. Je voulais prouver quelque chose aux gens mais moi, je n’avais pas d’inquiétude, même si sur une compétition, tout peut arriver.

Pas d’euphorie donc après ces résultats ?Non, je m’y attendais. Ce n’était pas quelque chose de surhumain.

De quoi as-tu été la plus fi ère ?Du 100 m. Parce que c’est une distance que je ne travaille pas du tout. Mon entraînement n’est pas basé sur la vitesse et pourtant, j’ai fait

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« MÛRE POUR CE RÔLE »un temps très intéressant. À l’époque, c’était la troisième meilleure performance mondiale de l’année. Pour une course que je ne travaille pas et dans laquelle j’utilise plutôt une nage de 200 m avec des respirations à deux temps, c’est bien… Mon retour (ndlr : le deuxième 50 m) est le meilleur de tous les temps en combinaison textile. En travaillant un peu plus la vitesse, je pense pouvoir battre mon record.

Tu avais toujours été plus performante en petit bassin. Qu’est-ce qui a changé ? Le titre mondial à Dubaï sur 200 m fi n 2010

Ancienne spécialiste du 4 nages, Camille Muffat se concentre désormais uniquement sur

les épreuves de nage libre. Un choix judicieux puisqu’elle s’est imposée

sur presque toutes les distances aux championnats de France.

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t’a-t-il apporté un surplus de confi ance ?Je ne sais pas si c’est Dubaï ou avant. En début de saison, mon entraîneur m’a demandé de choisir entre le 4 nages et le crawl. Je pense que c’est plutôt ça le déclic. Avoir choisi une voie et me lancer à fond dedans.

Et la confi ance s’est installée…Oui, je ne m’attendais pas forcément à devenir championne du monde à Dubaï. Les meilleures étaient là, plus ou moins en forme, mais là. La victoire a été une belle surprise et une grande satisfaction. Une fois qu’on a été la

meilleure, ça aide à ne pas lâcher à l’entraînement quand on est fatiguée. Pour réussir, ce qui compte, c’est le nombre d’heures passées à s’entraîner, dans la piscine ou en salle de musculation.

Tu es devenue la patronne de la natation française…Depuis quelques années, on nous répète qu’en équipe de France, les garçons marchent super bien alors que nous… On a eu envie de se bouger et c’est ce qui se passe. En ce qui me concerne, j’ai engrangé pas mal

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entretien n camille muffat

de confiance et les derniers championnats de France ont représenté une forme de consécration. Il n’y a pas eu photo. Quand on me dit que je suis devenue la patronne, je ne dis pas non. Je le vis bien, ça me fait plaisir. Je suis assez mûre pour ce rôle. C’est pour ça que je m’entraîne : être la meilleure, mais pas seulement en France !

« laure manaudou a tellement élevé le niveau... »

Pourquoi en France les filles sont-elles moins performantes que les garçons ?Il y a pas mal de raison. Laure Manaudou a tellement élevé le niveau que ça a été difficile d’exister après elle. Surtout que, quand les autres nageuses réussissaient des performances intéressantes, ce n’était jamais à la hauteur de ce qu’elle faisait donc on ne s’y intéressait pas. Il y a aussi le fait que pas mal de filles ont arrêté après les Jeux de Pékin, notamment Malia Metella. Ce n’est pas forcément facile de se mettre à la hauteur de têtes d’affiches comme Alain

chez les garçons. Mais avec le temps ça va un peu mieux.

Feras-tu des impasses à Shanghaï comme tu l’avais annoncé ?Si je faisais toutes les disciplines pour lesquelles je suis qualifiée, j’enchaînerais quatorze courses dans la semaine ! C’est impossible si l’on veut tout réussir. Le 800 m est la course pour laquelle je suis le moins entraînée mais où le podium pourrait être le plus accessible. Mais c’est celle que j’aime le moins. Surtout, c’est en fin de semaine donc je vais l’enlever. Je ferai les relais parce que je n’ai pas le choix et qu’on a quelque chose à jouer sur le 4x200 m, le 200 m aussi. Pour le 100 m et le 400 m je ne sais pas trop encore. On verra en fonction de la fin de la préparation.

Être la seule Française qualifiée en nage libre, ça rajoute une pression ?Non. D’un côté c’est bien parce que ça montre que j’étais la meilleure ; d’un autre c’est dommage que les filles n’aient pas très bien marché. J’avais pris l’habitude de retrouver

Parcours

Camille muffatNée le 28/10/1989 à Nice (Alpes-Maritimes)

Spécialités : 100 m, 200 m, 400 m nage libre

Palmarès : Championne du Monde Petit bassin 200 m nage libre, 2010, DubaïChampionne d’Europe Petit bassin 200 m 4 nages, 2007, Debrecen (HON)

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ENTRETIEN � CAMILLE MUFFAT

Coralie (Balmy) ou Ophélie (Cyril-Etienne). Je vais être un peu seule en chambre d’appel... Ce sera moins marrant mais bon, c’est un sport individuel, j’ai l’habitude de gérer ça.

Sur quelle course estimes-tu avoir le plus de chance de faire une médaille aux Mondiaux ?Le 200 m. C’est sur cette course que j’ai gagné mon titre à Dubaï. Mais là-bas, je n’avais pas fait le 400 m. Le podium était accessible. Mais plus ça va, plus j’ai de mal à progresser sur cette distance. Même si ce sont des courses assez proches, je ne sais pas si je peux travailler aussi bien l’une que l’autre. Je vise surtout le 200 m, je ne sais même pas si je ferai le 400 m.

« SI JE SUIS MENACÉE, TANT MIEUX »

À Nice, tu as toujours été entraînée par Fabrice Pellerin. La clé de ta réussite ?C’est un atout indéniable. Tous les deux, nous avons traversé beaucoup de choses. Je suis arrivée dans son groupe à 13 ans, il avait peu d’expérience du haut niveau, on a évolué et grandi ensemble. Je suis très contente d’être dans ce club depuis toute petite, avec le même entraîneur. C’est rare à ce niveau de pouvoir rester toujours dans la même structure. C’est un plus.

Comment défi nis-tu votre relation ?Avec les années, ça évolue... Fabrice est quelqu’un de très juste. Il sait nous remettre dans le droit chemin ou nous féliciter quand il le faut. Comme nous, il est exigeant mais c’est une obligation dans notre sport.

Tu bénéfi cies également d’une émulation avec l’éclosion de Yannick Agnel…C’est vrai que maintenant, le niveau du club est assez intéressant. En plus, on évolue tous les deux sur les mêmes courses. Ça fait plaisir à tout le monde parce que ça stimule les autres. Avoir d’autres personnes qui souffrent autant que nous dans le bassin, ça rend les choses plus faciles.

Le voir prendre la lumière l’an passé à Budapest, ça t’a motivée encore plus ?J’étais contente pour lui. Moi, j’étais déçue de mes championnats. Le voir réussir m’a peut-être aidée à bien reprendre la saison suivante.

Un mot sur Laure Manaudou. Peut-elle revenir à son niveau ?Au tout début, je me suis dit que non, ça me paraissait bizarre. Mais elle se ré-entraîne à Auburn et à Marseille. Je l’ai vue à Strasbourg. Elle s’est bien affi née, a retrouvé son profi l de nageuse. Après, il faut voir en compétition mais avec les capacités qu’elle avait, je pense qu’il y a moyen de faire quelque chose de bien. Je crois qu’elle va viser le dos parce qu’elle ne peut plus s’entraîner comme elle le faisait pour faire du 400 m. Je pense que si elle se remet, il y a moyen qu’elle se qualifi e pour les Jeux.

Tu te sens menacée par ce retour ?Non, pas du tout. J’attends de voir. Mais si je suis menacée, tant mieux, ça fera de la concurrence… �

PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT DAVOLI

Camille Muffat avait l’habitude d’évoluer dans les bassins avec Coralie Balmy sur les grands

championnats. Cette fois, sa complice antiboise ne participera qu’au relais 4x200 m.

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PARCOURS

NICOLAS LUNVENNé le 28/11/1982 à Vannes

Palmarès :Transat Bénodet – Martinique 2011 (1er, déclassé)Solo Figaro 2011 (1er)Championnat de France de Course au Large 2010 (9e)Cap Istanbul 2010 (5e)Transat Concarneau – Saint-Barth 2010 (6e)Solo Les Sables 2010 (1er)Tour de France à la voile 2010 (1er au classement étudiant)Solitaire du Figaro 2009 (1er)

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Avec cette faculté à être devant, il n’y en a pas plus de dix aujourd’hui en France. Dix, dont Nicolas Lunven donc, tout juste 29 ans. Un parcours de gagneur, la passion du large et de l’excellence. Portrait. Par Jean-Christophe Lefèvre

DÉCOUVERTE

LA NICOLASLUNVEN

GAGNE !

«A près ma victoire sur la So-litaire du Figaro en 2009 et celle de la Solo Figaro en 2011, je me devais de gagner

cette année, sur cette transat. Je suis arrivé en tête, sur la transat Bénodet-Martinique », souligne Nicolas Lunven. Même s’il sera rétrogradé, (pour avoir embarqué une bouteille Thermos en plus des 25l d’eau autorisés...), il aura franchi le pre-mier la ligne d’arrivée, 2’45’’ devant le second à 8,93 nœuds de moyenne, après une traversée de l’Atlantique très exigeante. « J’ai fait une course de maître, malgré ma saison 2010 en demi-teinte et pourtant bien remplie ! », ajoute t-il. Le jeune morbihannais est entré peu à peu dans le cercle fermé des grands marins français en solitaire. Constance, volonté et sérieux l’y ont conduit.« Pour moi aujourd’hui, la principale dif-fi culté est d’enchaîner des épreuves très différentes. De la Transat qui se déroule sur quinze jours - trois semaines, à la Solo du Figaro où on a plusieurs épreuves par jour, il faut faire preuve d’adaptation. » Entre autres. Lunven est encore un jeune navigateur mais son sang-froid est connu et affi rmé depuis longtemps. Sa vic-toire sur la Solitaire du Figaro 2009 à Dieppe,

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découverte n nicolas lunven

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acquise de haute lutte dans le petit temps du plan d’eau de la Seine-Maritime, devant les Fred Duthil, Yann Eliès et autre Michel Desjoyaux, le démontre. Besogneux au sens noble du terme, il apprend vite, le « Petit Prince », comme certains le baptisent déjà, à l’image de toute une généra-tion de régatiers nés dans le monde des... hautes technologies.

tête bien faiteNicolas Lunven en a gardé une passion pour le design et la mise au point des voiles de ba-

teaux. « Je travaille avec un ami, Maxime Paul, qui dessine mes voiles. Il faut cogiter sur le des-sin, essayer, valider les formes. C’est au-delà du design, une sorte de philosophie, pour moi, car je m’implique beaucoup. » C’est peu dire qu’à ses yeux l’apprentissage est permanent. Il est ambitieux, aussi. « Je suis dans une réflexion de développement et de remise en cause de mon savoir. Ça me permet d’avancer. » Homme pressé ? En tout cas même hors-compétition, il court après le temps. « J’ai toujours beaucoup de travail : préparer les bateaux, les voiles et la stratégie des courses à venir. » Une manière aussi de conjuguer différentes fa-cettes de sa passion, de nourrir une personna-lité hors du commun. En attendant l’hiver 2011-2012, l’agenda est « chargé et il faut que je sois en forme ! » Après la Generali Solo, la Solitaire du Figaro, le Tour de Bretagne et le Tour de France à la voile qui vont s’enchaîner, Nicolas aura enfin du temps pour s’occuper de ses futures voiles, de ses futurs défis, aussi. Et enchaîner ces diffé-rentes épreuves où il passe de la navigation soli-taire à l’équipage. Il y tient. « Quand je suis à 100 % sur mon poste, la navigation, cela me permet de partager mon expérience avec mes co-équi-piers et de me perfectionner ». Nicolas Lunven dégage quelque chose. Quand vous lui dites qu’il a une tête bien faite, il répond modestement, comme s’il n’y était pour rien : « dès mes trois ans, j’étais à bord du bateau de mon père, Bruno. » Il en tirerait son sens inné de la course au large mais aussi côtière et au contact ; une large panoplie d’expériences et de savoir-faire qu’une dizaine seulement de marins de l’Hexagone partage. Sûr, ce jeune skipper aux yeux bleus, attachant et posé, va marquer les an-nées qui viennent. n

« une sortede philosophie, je m’implique beaucoup. »

Après une Transat Bénodet-Martinique réussie, Nicolas Lunven est engagé dans la Generali Solo.

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Ed Baird, vainqueur de la Coupe de l’America 2007 et barreur de Quantum.

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Reparti pour cinq étapes en cinq mois, dans quatre pays, le circuit de la MedCup affiche toujours de belles ambitions et son goût pour le spectacle sportif. Par Etienne Pannetier

Le spectacLe continue

a vec 2 types de monocoques sur l’eau (52 et 40), 13 bateaux au total, lors de quatre rendez-vous méditerranéens et un en Atlantique, l’organisateur de

ce mini-championnat de régates joue la carte du spectaculaire et de la compétitivité. Presque « monotypé », très prisé des spécialistes de la voile sportive en équipage, le rendez-vous Med-Cup doit apprendre désormais à exister sans être « l’antichambre de l’America’s Cup ». Un coup dur pour cette épreuve lancée en 2006 et rejointe par son sponsor titre, Audi, en 2007, et qui com-mençait à bien s’installer, au niveau mondial. Mais les marins, espère-t-on, les courants, les vents et la passion permettront peut-être de continuer à séduire public et partenaires sans ce label.

trois hommes à la merLa course reine, America’s Cup, a en effet choisi la voie des multicoques, elle, pour sa prochaine édition. Les Kiwis, aussi. Logique. Dominateurs lors des 2 éditions précédentes du circuit, le Team New Zealand est parti voguer sous d’autres cieux, d’autres voiles. C’est dire si la succession est ouverte... Les Américains de Quantum ont

d’ailleurs vite « marqué le territoire », et avec force, dès la première étape, au Portugal (Cascais), do-minant 5 des 9 manches disputées. En attendant Cagliari (19-24 juillet), Cartagène (23-28 août) et Barcelone (12-17 septembre), et avant Marseille (mi-juin), la Audi MedCup s’était relancée par bon vent et régates intenses, en attendant qu’Alle-mands, Italiens, Suédois, Russes ou Espagnols montent en puissance.Les différences de vitesse entre les bateaux présents étant minimes, c’est la navigation qui reste la qualité majeure d’un équipage, pour grappiller quelques mètres, quelques secondes, une meilleure position à la bouée… Quantum a su profiter de son avantage d’ex-périence et limiter les erreurs au bon moment. À ce jeu au contraire, les Franco-allemands de All4One avaient mal commencé, eux. Parmi les 6 bateaux neufs (sur 8), ils ont péché par erreurs et soucis de réglages. Trois hommes à la mer chez les Russes, un spinnaker chaluté pour les Italiens, un génois endommagé côté franco-ger-maniques, un winch bloqué chez les Suédois… les courses n’ont par bonheur pas manqué de sel. Une bonne nouvelle. n

sébastien col :« Plus agressif »

En attendant de disputer la Transat Jacques Vabre avec François Gabart, le barreur de All4One est confiant.« avec le départ des anglais et des néo-Zélandais, la flotte est plus condensée, nivelée, aussi. nous pouvons faire quelque chose : l’équipe a peu évolué, nous avons partagé 130 jours de navigation l’an passé. ça va être plus agressif, puisqu’il y a moins de bateaux : chaque place vaut plus cher. Le positionnement, dans ce cas, compte plus que la simple exploitation du vent. Il y avait souvent deux pelotons l’an passé. Là, il n’y en aura qu’un, c’est un risque à gérer, il faut s’adapter. »

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À Londres, Julien Absalon tentera de conquérir un troisième titre olympique consécutif.Une prouesse digne de celui qui pourrait bien être le porte-drapeau de la délégation tricolore.

Par Vincent Davoli

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I maginez un double champion olympique en titre, quadruple champion du monde, quintuple vainqueur de la Coupe du monde, qui vous balance au milieu de la conversation : « Je peux progresser dans plusieurs domaines : la tactique de course, qui entre de

plus en plus en compte dans notre sport, la puissance et l’explosivité pour faire face aux nouveaux circuits. Et le sprint, parce qu’on arrive de plus en plus dans cette configuration - c’est un exercice dans lequel je suis vraiment mauvais. » Ça, c’est toute la mentalité de Julien Absalon. Le Vosgien est un compétiteur-né. Cet hiver, aux Étoiles du Sport, le champion de VTT était systématiquement en tête dans les différentes épreuves, toujours à fond. « C’est quelque chose qui me caractérise depuis le plus jeune âge. J’ai l’esprit de compétition. Je veux toujours être devant, gagner. C’est un état d’esprit que j’ai dans le sport, pas du tout dans les jeux ou dans d’autres choses. Par contre, au guidon d’un vélo, au volant d’une voiture ou quand il s’agit de courir et de faire un effort, j’essaie toujours de me donner à fond et de gagner. »Ainsi vit Julien Absalon. Médaille d’or à Athènes en 2004, à Pékin en 2008, le natif de Remiront (88) tentera le défi ultime, celui qu’aucun sportif Français n’a réussi jusque là : remporter un troisième titre consécutif en trois Jeux olympiques. « Quand tu gagnes une fois, tu veux le refaire », sourit-il. « Et tu repars de zéro.

On est à nouveau à égalité et il faut être le meilleur pour gagner. C’est plus difficile la deuxième fois parce qu’on a plus de pression et que les adversaires sont motivés pour te prendre ta place. » À Athènes, sa médaille d’or était une surprise, à Pékin, une confirmation : « Ce sont deux victoires différentes. Il n’y en a pas une plus belle que l’autre. Pour la première, je n’étais pas le favori, ça a été un peu une révélation. Pour la deuxième, je me présente dans la peau du favori avec plus d’expérience mais

aussi de pression. C’est la confirmation. L’émotion a été très intense, la première fois, à cause de la surprise. La deuxième, j’avais la sensation d’avoir accompli quelque chose de grand et la satisfaction du devoir bien fait. » Moins dominateur depuis 2008, il sera moins sous pression à Londres. « Je serai parmi les favoris et non le favori comme

en 2008. Je vais laisser de la pression aux autres et ne pas être le seul avec une pancarte dans le dos. C’est plus un avantage qu’un inconvénient. » Le danger viendra peut-être d’ailleurs. Julien figure déjà dans la short-list des candidats pour être le porte-drapeau de la délégation tricolore. Un honneur qui avait échu à Tony Estanguet en 2008 avec le peu de réussite que l’on sait. Une pression, un danger qu’il anticiperait de toute façon : « Si je dois l’être, je ne resterai pas à Londres en attendant ma course. Je sortirai du contexte olympique. » Tout est déjà planifié jusqu’à la médaille… Reste l’imprévu. n

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Julien AbsAlon né le 16/08/1980 à Remiremont (88)

spécialité : VTT, Cross country

Palmarès : Champion olympique (2004, 2008), Champion du monde (2004, 2005, 2006, 2007), vainqueur de la Coupe du monde (2003, 2006, 2007,2008, 2009), Champion d’Europe (2006), Champion de France (2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010).

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LÉGENDE

JOUR DE GLOIRE

ÉQUIPE DE FRANCEDE BASKET

Tubes de l’été

Ça vaut de l’or

À l’image de ces chansons qui ont rythmé nos vacances, certains sportifs sont sortis de l’anonymat pour s’offrir une part de gloire intense... mais éphémère.

Première revue d’effectif non-exhaustive de ces « tubes de l’été ». Par Louca Hugo

ÉQUIPE DE FRANCEDE BASKETÉQUIPE DE FRANCE

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MARTIN VERKERK

La comète de Hollande

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Jean Van de Velde a failli devenir le premier golfeur français vain-queur en Grand Chelem depuis 92 ans lors du British Open, en 1999. Avec une seule victoire sur le circuit européen (en 1993 à Rome) et un passage par les qualifi cations pour disputer le majeur britannique, le Montois ne se présentait pourtant pas avec le pedigree d’un futur lauréat. Le quatrième jour, au départ du 18e trou, il est toutefois leader de ce British avec trois coups d’avance sur son dauphin. Même un double bogey (+2) ne l’empêcherait pas de s’imposer. Impérial jusque-là, le Français bafouille son golf. Une incroyable série de ratés va le mener sur le fairway du… 17, puis dans la rivière et enfi n dans un bun-ker. Grâce à un putt de 2 mètres, il s’offre un sur-sis : un play-off, qu’il termine 2e. « J’ai vécu un cauchemar » confi era-t-il. Une fi n de parcours que certains commentateurs qualifi ent encore aujourd’hui de « plus grande tragédie du golf ».

Jean Van de Velde I Eau, rage et désespoir

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JEAN VAN DE VELDEEau, rage et désespoir

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En 2000, pour les Jeux de Sydney, les États-Unis envoient leur troisième « Dream Team » au tournoi de basket. Autant dire, après les démonstrations de Barcelone et Atlanta, que les autres nations visent la médaille d’argent. Quatrième de son Euro l’année précédente, l’équipe de France se présente dans l’inconnu. Elle possède dans ses rangs des joueurs de grande classe comme Antoine Rigaudeau, mais se prive de son seul joueur NBA : Tariq Abdul-Wa-had, en confl it avec le sélectionneur Jean-Pierre de Vincenzi. Quatrième de sa poule, la France dis-pute le quart de fi nale contre l’équipe surprise de ces Jeux : le Canada. Vainqueurs des coéquipiers de Steve Nash puis des Australiens à domicile, les Bleus sont en fi nale face aux États-Unis. Ils s’incline-ront 85-75, mais cet argent vaut de l’or.

La France de Zidane, le Portugal de Cristiano Ronaldo, l’Angleterre de Beckham, les Pays-Bas de Van Nistelrooy, l’Allemagne de Ballack voire la République Tchèque de Nedved : pour l’Euro 2004 au Portugal, les favoris ne manquent pas. À la surprise générale, ce sont pourtant les Grecs d’Angelos Charisteas, sous la rigoureuse houlette de l’Allemand Otto Rehhagel, qui enlèvent le tour-noi grâce à la discipline de fer d’un groupe pour-tant assez limité sur le plan technique.

L’équipe de France de basket I Ça vaut de l’or

L’équipe de Grèce de foot I Les Dieux sont Grecs

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L’équipe de France de basket

L’équipe de Grèce de foot “ ”FACE À LA DREAM TEAM, LES AUTRES NATIONS VISENT L’ARGENT.

Auteur de 3 buts dans la compétition, Angelos Charisteas inscrit le but de la victoire en finale contre le Portugal.

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Initialement prévue le dimanche 8 février 1998, deuxième jour des Jeux olympiques de Nagano, la descente est fi na-lement disputée le vendredi 13 février, après moult reports en raison des conditions météorologiques désastreuses sur la station nippone. Pendant cinq jours, les meilleurs skieurs de la planète doivent ronger leur frein et patienter avant de dévaler les 3789 mètres de la piste « Happo One » de Hakuba. À ce petit jeu, l’expérience du Français Jean-Luc Crétier, 31 ans, (quatrième participation aux Jeux pour le skieur d’Albertville) est un atout considérable. Calme et lucide, il parcourt la première partie du tracé avec retenue et légèreté pour signer le temps référence au bas de la piste. Tous les meilleurs, dont Hermann Maier, sont encore attendus. L’Autrichien, qui domine le circuit blanc de la tête et des épaules, est le grand favori de l’épreuve. Mais, parti comme un boulet de canon, il commet une grosse erreur technique et subit l’une des chutes les plus spectaculaires jamais vues aux Jeux olympiques. Alors qu’on avait peur pour sa vie, « Herminator » se relève, indemne. Il rempor-tera deux médailles d’or, en Super-G et en Géant quelques jours plus tard. Mais en descente, le jour de gloire était pour le Français qui remporte, ce vendredi 13, la seule grande victoire de sa carrière.

Jean -Luc Crétier I Vendredi 13Jean -Luc Crétier

L’EXPÉRIENCE DE CRÉTIER

EST UN ATOUT CONSIDÉRABLE.

Un service canon et un enthousiasme débordant ont emmené Martin Verkerk

en finale de Roland-Garros en 2003.

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Initialement prévue le dimanche 8 février 1998, deuxième jour des Jeux olympiques de Nagano, la descente est fi na-lement disputée le vendredi 13 février, après moult reports en raison des conditions météorologiques désastreuses sur la station nippone. Pendant cinq jours, les meilleurs skieurs de la planète doivent ronger leur frein et patienter avant de dévaler les 3789 mètres de la piste « de Hakuba. À ce petit jeu, l’expérience du Français Jean-Luc Crétier, 31 ans, (quatrième participation aux Jeux pour le skieur d’Albertville) est un atout considérable. Calme et lucide, il parcourt la première partie du tracé avec retenue

Grâce à une première partie de course parfaitement maîtrisée,

Jean-Luc Crétier devient champion olympique.

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Depuis 1997 et la victoire de Gustavo Kuerten, le public de Roland-Garros a pris l’habitude de voir une météo-rite aller loin dans le tournoi. En 2003, la progression dans le tableau de Martin Verkerk n’étonne donc per-sonne. Certes, le Néerlandais n’est que 46e mondial, mais pour accéder à la deuxième semaine, il n’a réalisé aucun coup d’éclat. Même sa vic-toire en huitièmes de fi nale sur l’Alle-mand Rainer Schuettler, 11e mondial

mais pas vraiment spécialiste de la surface, n’a pas engendré de trem-blement de terre, Porte d’Auteuil. D’autant qu’on promet au grand « dadais » d’1,96 m un quart d’enfer contre Carlos Moya, n°4 mondial et ancien vainqueur des Internationaux de France. Pourtant, grâce à sa re-doutable première balle (27 aces dans le match), Verkerk crée une énorme sensation en sortant l’Es-pagnol en cinq manches. Un exploit immédiatement suivi d’un autre, avec la victoire en trois sets face à Guillermo Coria (ARG), n°7 mondial. Verkerk est en fi nale ! Las, dépassé par le lift de Juan-Carlos Ferrero, le natif de Leiderdorp s’incline en trois manches. Il n’atteindra plus jamais la deuxième semaine d’un Grand Che-lem, se contentant de deux victoires dans des tournois mineurs.

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nature

Besoin de fraîcheur ? S’immerger dans l’eau vive avec un air boat promet du plaisir et un vrai défi pour les réflexes et l’habileté. Loin des clichés de touristes secoués en rafting, il se pratique en solo, sous la tutelle d’un moniteur. Par Pascale Athuil

Au cœur de la plaine du Mont-Blanc, quelques passionnés d’eau vive retrouvent Benjamin, le moniteur diplômé d’état d’air-boat sur la base de Session Raft, au dessus

de Sallanches. Équipés de chaussons, d’une combinaison, d’un casque et d’un gilet de sauve-tage, nous roulons vers l’Arve, une rivière de classe 2, pour débuter. Nous y mouillons nos canorafts. En classe 2, le début est facile.L’air boat ou canoraft, est une embarcation gonflable, non rigide, contrairement au kayak. On s’as-soie à l’intérieur, sans la jupe du kayak, en glissant ses jambes sous deux sangles facultatives. L’intérêt est que l’on navigue seul et que l’on progresse rapidement, en autonomie, idéal avant de s’essayer au kayak.Les passages rapides surprennent un peu mais rompent le rythme des plats. Le plus difficile est de tenir son cap, les vagues peuvent submerger l’air boat ou changer la direction

du bateau. Apprivoiser ces remous est le premier apprentissage.Dès la fin avril et la fonte des neiges, canoraft, rafting et kayak-raft sont praticables, le plaisir se prolonge jusqu’à la fin de l’été. Dans les Py-rénées, ces sports se pratiquent en plus basse altitude, de fin mars à fin juin puis en septembre-

octobre. Autre pratique à découvrir avec encadrement : l’hydro-speed, une coque maintenue par les bras, soutenant le haut du corps, qui per-met de s’immerger totalement dans l’eau avec palmes et casque. Ou-vertes à tous, ces activités sollicitent beaucoup les bras, les dorsaux, les

pectoraux et les abdominaux.

Les pLus beaux sites Les gorges profondes et les paysages boisés tout autour du Giffre sur Samoëns et Sixte Fer à Cheval sont magnifiques. La Dora Bal-tea en Italie est à voir, si on aime les gros « bouillons » bordés de roches. n

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apprivoiser Les remous.

Où se renseigner ?Chamonix – Sallanches :www.sessionraft.frSamoëns et Sixte Fer à Cheval : www.ecolorado-rafting.comThonon Les Bains :www.happytime.com Argelès Gazost :www.rafting-ecolorado.com

Hébergements :www.hotellesglaciers.com;www.aiglons.com; www.savoie-mont-blanc.com;www.chamonix.com; www.samoens.comwww.argeles.com

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« on progresse rapidement, en autonomie. »

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TradiTion finlandaiseCap au nord, tandis que l’été s’installe chez nous, pour découvrir une nature généreuse et préservée. En Finlande, le sport est une passion vécue avec intensité. Par Laurence Amette

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TradiTion finlandaiseCap au nord, tandis que l’été s’installe chez nous, pour découvrir une nature généreuse et préservée. En Finlande, le sport est une passion vécue avec intensité. Par Laurence Amette

Un labyrinthe bleu de lacs, d’îles et d’îlots, parsemés de forêts.

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VOYAGE � FINLANDE

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Jyväskylä. Une petite ville fi nlandaise in-connue du public français. D’ailleurs son nom est imprononçable pour nous ! Essayez quand même : il faut dire « Yu-vas-ku-la ». C’est là que tous les ans se déroule fin juillet le très attendu rallye de Finlande, comptant pour le championnat du monde. C’est surtout la véri-table capitale sportive du pays.130 000 habitants, 2 champions du monde de rallye et 3 champions olympiques. Qui dit mieux ? Les pilotes Tommi Mäkinen et Juha Kankkunen et les sauteurs à ski Matti Nykänen et Jani Soininen sont nés à Jyväskylä, le spé-cialiste du combiné nordique Samppa Lajunen y a grandi, et tous y ont toujours un pied-à-terre.Vu d’avion, on comprend pourquoi la population ici est aussi sportive tant la communion avec la nature est évidente. Le paysage n’est qu’un laby-rinthe bleu de lacs, d’îles et d’îlots, parsemés de forêts. Quelques agglomérations de taille modeste et leurs petites maisons en bois semblent d’ailleurs perdues au milieu. Ce décor a valu à la Finlande le surnom de « pays des mille lacs ». À l’étranger. Car des lacs, ici, on en a dénombré 187 888 ! La fi erté de la septième ville du pays, située à 270 km au nord de la capitale Helsinki, c’est l’ac-cueil depuis 61 ans du rallye de Finlande. La ville

« LA VILLE TRIPLESA POPULATION,

POUR LE RALLYE. »

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Pendant le rallye, la ville de Jyväskylä triple sa population.

Proche d’un centre de bien-être, le golf de Peurunka est l’un des plus jolis du pays.

triple alors sa population. Avec la passion des Finlandais pour les sports mécaniques et des billets allant de 10 euros pour le Shakedown à 60 euros pour les 3 jours, l’événement fait le plein et attire aussi 600 journalistes. Il est même possible de se prendre un instant pour Mikko Hirvonen et de prendre le volant de sa Ford Fo-cus sur l’une des spéciales de la course dans le simulateur de rallye de la société RRteam à Laukaa. Sensations garanties !L’autre attrait sportif de Jyväskylä c’est la station de ski de Laajavuori. Ses 60 hectares viennent d’être rachetés par la société Laajis Oy qui ne manque pas de projets pour lui redonner un petit coup de jeune : snowpark, piste de luge, nouvelles re-montées mécaniques pour les enfants, cave de glace, complexe hôtelier puis, pour l’été 2012 des courts de tennis, des cottages et le dé-veloppement des sports nautiques. « Ici, faute de montagne il n’y a pas de ski alpin » précise Tiia Suutari l’une des trois associés, « mais on peut faire du ski de fond d’octobre à début avril, du ski acro-batique, du snowboard et du saut à ski. » Le sport est inscrit dans les gênes des Finlandais.

En partenariat avec

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voyage n finlande

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Le Docteur Hanna Vehmas, du département des sciences et des sports de l’université de Jyväs-kylä (la seule du pays à proposer une formation équivalent STAPS), avance plusieurs explica-tions : « Ici, le sport est un phénomène social, il fait partie de nos traditions et est lié à l’activité de bénévolat très forte. Et puis, la nature appartient à tout le monde et la loi oblige les responsables locaux à offrir des installations sportives. »

Un saUna poUr 150Un environnement parfait pour la société Firstbeat Technologies Oy, basée à Jyväskylä. Son petit boî-tier, distribué en France par la société Puls@care, mesure la fréquence cardiaque et le stress de tout utilisateur, et plus particulièrement des sportifs. Les courbes obtenues permettent ainsi d’évaluer l’en-traînement et d’optimiser la récupération.Au royaume du bien-être et de l’équilibre naturel, traces de l’héritage luthérien, les touristes amateurs d’activités de plein air été comme hiver trouveront également leur bonheur au golf de Peurunka, le plus joli du pays, au centre Wellness Peurunka et à la ferme de Varjola. À moins qu’ils ne préfèrent

s’initier au sport national, le pesäpallo. Késako ? Variante locale du baseball, il fut sport de démons-tration lors des Jeux olympiques d’été de 1952 à Helsinki. Le jeu a été inventé en 1912 par le pro-fesseur Pihkala, séduit par le baseball lors d’un voyage aux États-Unis. Contrairement à son cou-sin américain, la balle est lancée verticalement, ce qui rend le jeu beaucoup plus technique, rapide et surtout stratégique. Le gabarit des joueurs est moins impressionnant et les matches moins longs. Lancé à une époque où la Finlande sortait d’une domination suédoise, puis russe, le pesäpallo est vite apparu comme une discipline identitaire et compte aujourd’hui 60 000 prati-quants, dont 4 000 au haut-niveau. Et ce sont les filles de Jyväskylä du club de Kirittäret qui sont les championnes en titre !Enfin, forcément, après l’effort, un passage au sauna s’impose, une autre spécificité finlandaise. Avant, les femmes y accouchaient et les vivants y purifiaient leurs morts. Aujourd’hui, dans la région de Jyväskylä se trouve le plus grand sauna au monde : le Laukaan Tupaswilla, qui peut accueillir 150 personnes en même temps ! n

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“ ”skier d’octobre à débUt avril.

Où se renseignerAmbassade Section Consulaire -Visas et Passeports2 r Fabert 75007 PARISwww.visitfinland.com

COmment y allerVols Paris-Helsinki, puis Helsinki- Jyväskylä, avec Finnair, la compagnie aérienne finlandaisewww.finnair.com

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“L’HOMME M’INTÉRESSE, PLUS QUE LES RÉSULTATS.

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JEANPEOPLE

Côté sport : croyant ? Pratiquant ? Les deux ? Le vélo, d’appartement ou dehors, c’est ce qui me va le mieux. C’est un effort que j’aime bien. Je regarde le foot, un peu, mais je ne suis pas un fanatique, les sports mécaniques... J’aime beaucoup le curling. C’est con, hein ? C’est un sport assez incroyable. Tu peux le pratiquer âgé, c’est un geste étrange, ça commence dans le silence pour fi nir dans le chaos, par des cris. Un truc assez fou. Ma femme et moi on adore ça. On a essayé, on s’est un peu tordu les jambes de partout. Le sport est très important. D’abord pour la santé, ensuite pour la tête, ensuite pour être avec quelqu’un, ensuite, ensuite, ensuite, il y en a beaucoup. Pratiquer ensemble, apprendre à connaître l’autre... Je suis content que mon gamin joue au basket, dans une équipe. On est obligé de vivre avec les autres et le sport nous aide à ça.

Quel sport auriez-vous aimé pratiquer à haut-niveau ?… Je ne sais pas. C’est le chemin qui te mène au haut-niveau qui est important. Si je ne l’ai pas fait, c’est parce que je ne vibrais pas assez, donc je ne peux pas dire. Je suis admiratif du mec qui monte le Tourmalet, et de cette capacité physique, ça, j’aurais aimé. Mais vraiment, pour moi c’est le chemin qui l’a mené là qui compte, plus que le résultat.

Un résultat dont vous êtes fi er. Au volley, au lycée, j’ai gagné quelques trucs. Je me suis démoli les chevilles, aussi, c’est pour ça que je marche d’une manière un peu bizarre.

Un sport que vous ne pratiquerez jamais ? La boxe ! Parce que je sais ce que fait le cerveau quand tu prends le coup… Comme un blanc d’œuf à l’intérieur d’un œuf… Quand tu dis ça tu as tout dit. Mais je suis très admiratif des gars qui, parce qu’ils ont faim, vont se foutre des coups sur la gueule… Tous les sports de combat, pour moi, c’est jamais.

Dernière suée ? Prochaine ? La semaine dernière, sur le vélo ; la suivante mercredi prochain.

Votre dopage favori ? Pour devenir fou, alors trois Pastis !

Ça suffi t. Ça va au moins doper la parole, pas trop la performance... Après, c’est important de dire que c’est interdit, qu’il ne faut pas se foutre la gueule en l’air, se bousiller les tendons ou le reste. Pour le Grand Bleu, je suis allé pousser un peu de fonte et j’ai vu des mecs se faire du mal. Parce que tu te fragilises. Des machins pour grossir, des machins pour maigrir… Non, pour s’amuser, - on ne peut pas être que des saints -, trois pastis, c’est bien. On devient le type le plus intéressant de l’endroit…

Le sport, c’est mieux au stade ou à la télé ? Au stade, c’est beaucoup mieux ! Bon, certains sports, c’est bien à la télé. Une fois, dans le sud, je suis allé voir une course cycliste. Ils allaient passer et puis… il étaient passés… Pfuiitt… Quelques secondes ! Là, évidemment, je préfère la télé, mais si tu peux aller au stade, vas-y. Je me suis vraiment éclaté, comme un malade, sur le tournage de Wasabi. On est allé voir du Sumo. Heureux comme tout : tu peux manger et boire ! On a beaucoup mangé et beaucoup bu.

Un sportif en activité que vous admirez ? J’aime beaucoup Thierry Henry. Une carrière étonnante, il a fait de grandes choses et c’est un copain, donc… Il y en a plein. Zidane aussi, Schumacher... Décoiffant. Des gens extra-ordinaires.

Pour vous réincarner, quel corps choisiriez-vous ? Je ne suis pas allé voir, je n’ai pas dormi avec eux… Mais vu de l’extérieur, Thierry Henry a l’air d’avoir un corps tout à fait acceptable. On vérifi era auprès de sa femme.

Réaction d’après-match préférée ? Je ne suis pas un fou-furieux, plutôt conscient que les choses sont éphémères, donc peu dans l’exaltation immédiate… Quand j’étais gamin, oui, je suivais Borg et McEnroe, quand il lui disait « t’es tout petit ». Et à la limite ça m’intéressait beaucoup plus que les coups gagnants. C’est l’homme qui m’intéresse, plus que le sport ou les résultats, en fait. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR RODOLPHE DENIS

Parrain du bateau franco-allemand de l’Audi MedCup, l’acteur s’est prêté au jeu de notre questionnaire. Avec la classe qu’on lui connaît.

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BOUILLON DE CULTURE

SUR UNE PLAGE ABANDONNÉE

Sur la plage, autour de la piscine ou dans le jardin, profi tez de votre temps libre pour retrouver les plus belles légendes du sport.

LES PLUS GRANDS CHAMPIONS DU TOUR DE FRANCEComme elles l’avaient déjà fait pour le golf ou la Formule 1, les éditions Fetjaine présentent un ouvrage à la forme originale sur les plus grands champions du Tour de France. Sur le grand plateau, vous apprendrez tout ce qu’il y a à savoir sur les héros du passé comme Bernard Hinault ou Eddy Merckx, mais aussi sur les stars de la Grande Boucle à venir comme Fabian Cancellara, Mark Cavendish ou les frères Schleck. Les plus grands champions du Tour de France, Fetjaine, 19,90 €

LA FABULEUSE HISTOIRE DU TOUR DE FRANCETout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Tour de France sans jamais oser le demander. La Bible de l’épreuve, rééditée et mise à jour. Thierry Cazeneuve, ancien journaliste au Dauphiné Libéré, a pris le relais de la plume de Pierre Chany. Les deux auteurs, véritables historiens de la Grande Boucle, racontent avec précision et lyrisme les exploits et les drames vécus par les héros de cette course mythique. La fabuleuse histoire du Tour de France, Éditions de la Martinière, 29,90 €

PORTRAITS MYTHIQUES DU CYCLISMEÀ la veille du départ du Tour de France, révisez vos classiques. Tous les champions de la Petite Reine, auteurs d’exploits sur la Grande Boucle ou sur Paris-Roubaix, ont une place dans ce livre qui fait aussi la part belle à l’illustration. Des immanquables Poulidor, Koblet et Bahamontes aux hors-pair Coppi, Bobet ou Anquetil, tous les grands noms qui ont fait la légende du sport cycliste figurent dans cet ouvrage. Une femme, une seule, intègre ce Panthéon, l’éternelle Jeannie Longo. Portraits mythiques du cyclisme, Tana éditions, 15 €

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PÉTANQUE, LA PASSION DU JEUChaque été, la pétanque lance les apéritifs. Pour tout savoir sur l’activité sportive estivale la plus répandue, un ouvrage très complet dans lequel vous apprendrez précisément les règles, l’histoire du jeu et les astuces pour ne pas se retrouver Fanny ! Vous y découvrirez également comment sont confectionnées les boules mais aussi à quel point ce jeu est devenu tendance grâce, notamment, aux stars qui le pratiquent à Saint-Tropez et ailleurs. Pétanque, La passion du jeu, Desinge & Hugo & Cie, 18,50 €

LE PETIT LIVRE À OFFRIR À UN AMATEUR DE SPORT« Parce que tourner des pages aussi, c’est un beau geste », wdit la baseline du livre. Des anecdotes, des citations, des histoires plus ou moins sérieuses, ce petit ouvrage de 128 pages vous transporte avec légèreté dans l’univers du sport. Le petit livre à offrir à un amateur de sport, Tana éditions, 14,90 €

TROIS BALLES DANS LA PEAUL’une des plus belles plumes du journalisme sportif de l’hexagone se raconte. À 85 ans, Denis Lalanne, passionné de rugby, de tennis et de golf, publie son autobiographie. L’ancien journaliste y relate son enfance sous l’Occupation, les raisons qui l’ont amené à se passionner pour ces trois balles et rend un vibrant hommage aux héros sportifs qui ne l’ont jamais quitté. Trois balles dans la peau, Éditions de la Martinière, 17 €

L’ÉPOPÉE DE LA MEILLEURE ÉQUIPE DU MONDEChampionne olympique, double championne du monde et championne d’Europe en titre, l’équipe de France est tout simplement la meilleure de l’histoire du handball. Éric Clert retrace le parcours de ce groupe hors norme en débutant par l’aventure des Barjots, qui, en remportant une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Barcelone (1992), ont lancé la plus incroyable des histoires du sport français. L’épopée de la meilleure équipe du monde, Éditions Jacob Duvernet, 18,50 €

LES PLUS GRANDS DUELS DU SPORTAprès l’ouvrage unique que nous vous présentions en avril (Sport n°248), place au coffret, avec quatre livres pour autant de disciplines : la Formule 1, le cyclisme, le football et le rugby. On y retrouve donc les plus belles rivalités de l’histoire du sport, de Prost-Senna à Anquetil-Poulidor en passant par Barcelone-Real Madrid ou France-Angleterre. Indispensable dans toute bibliothèque sportive qui se respecte. Les plus grands duels du sport, Tana éditions, 35 €

LES PARIS SPORTIFS EN LIGNEDifficile d’affirmer avec conviction que vous deviendrez millionnaire après la lecture de ce livre tant demeure la glorieuse incertitude du sport. Mais grâce aux explications éclairées de Quentin Toulemonde, polytechnicien, ancien In-Play Trader pour un bookmaker londonien, vous aurez quelques éclairages qui vous permettront de rendre wvos vacances enrichissantes. Les paris sportifs en ligne, @mphora, 24,90 €

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PETITE BRISEPour résister sans frissonner à la petite brise du soir, l’écharpe en modal aux différents coloris dégradés. Alain Figaret, 89 €,n° lecteur : 01.40.06.94.90

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À l’affiche de « Colombiana », dont la sortie est prévue le 29 juillet, Zoe Saldaña incarne une femme en quête de vengeance.

Une tueuse au charme irrésistible.

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Le monde l’a découverte en bleu, amoureuse, mystérieuse et majestueuse sous les traits de Neytiri, princesse du clan des Omaticayas, dans « Avatar ». Ce n’est pourtant

pas sous la direction de James Cameron que Zoe Saldaña, de son vrai nom Zoe Yadira Zaldaña Nazario, a fait ses débuts au cinéma. Avant de tourner avec le réalisateur de « Terminator », cette actrice américaine née d’un père dominicain

et d’une mère portoricaine, avait déjà eu l’honneur d’être fi lmée par les plus grands comme Steven Spielberg dans « Le Terminal ». Sa carrière avait débuté timidement après une formation dans l’une des meilleures écoles artistiques de République Dominicaine où elle était partie s’installer, à 9 ans, avec sa sœur et sa mère, suite à la mort de son père. Elle

prendra cet été un nouveau virage avec la sortie de la dernière

production de Luc Besson « Colombiana », dans laquelle elle incarne une femme avide de vengeance. On l’avait connue aimante dans Avatar, on la retrouve très énervée et menaçante, un fl ingue à la main, dans ce nouveau long-métrage. Et le résultat est le même. Incroyablement séduisant... �

ZOE YADIRA ZALDAÑA NAZARIO(ZOË SALDAÑA)

Née le 19 juin 1978 à New Jersey (États-Unis)

Filmographie :- Colombiana - Takers- The Losers - Panique aux funérailles- Avatar - Star Trek - Angles d’attaque - Blackout - Le Terminal - Pirates des Caraïbes : la Malédiction du Black Pearl - Danse ta vie.

« DÉJÀ FILMÉE par les plus grands. »

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L’agenda de

FootCoupe du monde féminineDu 26 juin au 17 juilletUn an après le traumatisme sud-africain, l’équipe de France féminine tentera de relever le niveau lors de la Coupe du monde en Allemagne. La tâche s’annonce difficile pour les Bleues qui sont tombées dans le groupe des Allemandes, doubles championnes du monde en titre. n

Et aussi… Amical – Le 10 août : France-Chili à Montpellier. Ligue 1 – Les 6, 13, 20 et 27 août. Ligue des champions – Les 17 et 24 août : tour préliminaire. Coupe de la Ligue - Les 30 et 31 août : 1/16 de finale. Coupe du monde (U20) – Du 29 juillet au 20 août (COL).

RugbyFrance-IrlandeLe 13 aoûtQuelques semaines avant la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, l’équipe de France se produira une dernière fois devant son public, face à l’Irlande, au stade Chaban-Delmas à Bordeaux. Il s’agira là de la première et avant-dernière rencontre de préparation des Bleus qui rejoueront contre l’Irlande une semaine plus tard à Dublin. n

Et aussi… Tri-Nations – Du 23 juillet au 27 août entre Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande. Test Matchs – Le 6 août : Angleterre-Pays de Galles ; le 13 : Pays de Galles-Angleterre ; Le 27 : Irlande-Angleterre. Top 14 – Les 26 et 27 août : 1ère journée.

tEnnisAllemagne-FranceDu 8 au 10 juilletC’est sur terre battue que les Allemands ont décidé de recevoir les Français à Stuttgart pour ce quart de finale de Coupe Davis, revanche du premier tour de 2010. Emmenés par Monfils et Tsonga, les Bleus s’étaient qualifiés facilement à Toulon (4-1). Même à l’extérieur, les hommes de Guy Forget restent favoris. n

Et aussi… Grand Chelem – Du 29 août au 11 septembre : US Open. ATP – Du 8 au 14 août : Montréal (CAN). WTA – Du 8 au 14 août : Toronto (CAN). ATP/WTA – Du 15 au 21 août : Cincinnati.

golFBritish OpenDu 14 au 17 juilletTroisième et avant-dernière levée du Grand Chelem, la 151e édition du British Open se déroule cette année sur les greens de Sandwich (ANG). L’an passé, sur le mythique Saint-Andrews (ÉCO), Louis Oosthuizen (AfS) avait créé la sensation en remportant son premier Majeur alors qu’il ne passait le cut que pour la 2e fois en Grand Chelem. n

Et aussi… Grand Chelem – Du 11 au 14 août : US PGA à Atlanta (Géorgie). PGA – Du 4 au 7 août : Bridgestone Invitational. LPGA – Du 7 au 10 juillet : US Open. Du 21 au 24 juillet : Évian Masters. Du 28 au 31 juillet : British Open.

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Mécanique4 Grand Prix de F110, 24 et 31 juillet et 28 aoûtL’été sera très actif sur les circuits de Formule 1 et particulièrement au mois de juillet où les pilotes se retrouveront en Grande-Bretagne (le 10), en Allemagne (le 24) et en Hongrie (le 31). Après un mois sans course, ils reprendront en Belgique (le 28 août). De quoi se faire une idée précise du nom du futur champion du monde... n

et aussi… WRC – Du 29 au 31 juillet : Rallye de Finlande ; du 19 au 21 août : Rallye d’Allemagne. MotoGP – Les 3, 17 et 24 juillet : GP d’Italie, GP d’Allemagne et GP des États-Unis (Laguna Seca) ; les 14 et 28 août : GP de République Tchèque et GP d’Indianapolis (États-Unis).

athlétisMeChampionnatsdu monde Du 27 août au 4 septembreUn an après les succès des championnats d’Europe à Barcelone, l’équipe de France va se frotter au niveau supérieur à l’occasion des Mondiaux de Daegu (Corée du Sud). À cet étage là, Christophe Lemaitre, triple-médaillé d’or européen, devrait avoir beaucoup plus de mal à contester la suprématie du roi du sprint mondial : Usain Bolt. n

et aussi… Diamond League – Le 8 juillet : Paris ; le 10 juillet : Birmingham (ANG) ; le 22 juillet : Monaco ; le 29 juillet : Stockholm (SUE) ; les et 6 août : Londres (ANG).

VOileSolitaire du FigaroDu 31 juillet au 24 aoûtLa 42e édition de la Solitaire du Figaro s’élancera le 31 juillet de Perros-Guirec sans Armel Le Cléac’h, tenant du titre. Il restera malgré tout des grands noms de la course au large comme Nicolas Lunven qui figurera parmi les skippers qui parcourront 1 695 miles dans le format traditionnel de quatre étapes. n

et aussi… Audi MedCup – Du 19 au 24 juillet : Cagliari (Italie) ; du 23 au 28 août : Cartagena (Espagne). Giraglia Rolex Cup – Du 3 au 9 juillet : Sao Paulo (Brésil) ; du 14 au 19 août : Plymouth (Angleterre). Panerai Classic – Du 16 au 23 juillet : Cowes (Grande-Bretagne).

éVéneMentChampionnat d’Europe d’escrimeDu 15 au 22 juilletMoins d’un an après des Mondiaux réussis au Grand Palais de Paris, les Français repartent à la conquête de l’Europe à Sheffield (ANG). Lauréate des sept derniers titres majeurs (Jeux olympiques et Mondiaux), l’équipe de France masculine d’épée cherchera la seule médaille d’or dont elle n’est pas détentrice (dernier titre en 2008). n

et aussi… Natation – Du 16 au 31 juillet : championnats du monde à Shanghai (Chine). Judo – Du 23 au 28 août : championnats du monde à Paris.

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HEURE DE GLOIRE

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LAURA FLESSEL DEVIENT LA PREMIÈRE CHAMPIONNE OLYMPIQUE D’ÉPÉE.

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L’épée féminine fait sa première apparition au programme olympique. L’équipe de France s’y présente en force avec deux grandes chances de médailles représentées par Valé-rie Barlois, 2e mondiale, et Laura Flessel, 3e. Les deux Françaises atteignent la fi nale, la France est assurée d’un titre. Reste à savoir qui, de Valérie ou Laura, se parera d’or. Bien que plus jeune et moins expérimentée la Guadeloupéenne s’impose. Spécialiste de la

touche au pied, Laura Flessel hérite d’un sur-nom qui la suivra toute sa carrière : la guêpe. Le 24 juillet, elle réussit le doublé en rempor-tant l’épreuve par équipes avec ses compa-triotes Valérie Barlois et Sophie Moresse-Pi-chot. Laura Flessel franchit un premier palier qui la mène vers l’un des plus beaux palmarès du sport français. 15 ans et une grossesse plus tard, la guêpe fi gure toujours parmi les reines de l’épée internationale. �

Doublé historique

Pique la guêpe

PANO

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