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mars 2015/n° 232/ 2 € www.sosve.org Brigitte, pilote d’une maison pleine de promesses VIRUS EBOLA : LE DRAME LES CONSÉQUENCES

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mars 2015/n° 232/ 2 €

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Brigitte, pilote d’une maison pleine de promesses

VIRUS EBOLA :LE DRAMELES CONSÉQUENCES

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2 VILLAGES DE JOIE/DÉCEMBRE 2014/N° 231/WWW.SOSVE.ORG

La première fois que j’ai dû laisser mes parents,j’étais un peu triste… Mes frères, mes sœurset moi, on a d’abord été séparés. Et puis on estvenus visiter le village de Marly. On a rencontréles éducateurs, le directeur et les autres enfants.Et quand on est arrivés pour s’installer, Jonathanet Gaëtan*, les plus grands, sont allés dans

une autre maison ; Alexis, Enzo, Kaylhia, Kelhycia* et moi, ons’est installés avec Sylvie, notre “tata SOS”. Au village, on s’est vite fait des copains. Ça fait 4 ans qu’on estici. Je me dispute beaucoup avec mes frères et sœurs, surtoutavec Kaylhia. Et Kelhycia, elle fait des caprices… mais on rigolebien tous. Parfois, on chante et on danse. En ce moment, onadore Andalouse… Kaylhia la connaît par cœur ! Ma chansonpréférée ? C’est “Papa” de La Fouine. Sur cet album, il chantemême avec Soprano.Notre papa, on le voit tous les deuxièmes samedis du mois.J’aime bien quand il vient au village. Mais c’est souvent tropcourt… à chaque fois qu’il part, j’ai l’impression de ne pas avoirpu lui parler des choses qui sont importantes pour moi. Jonathanet Alexis me disent d’aller jouer avec les petits. Mais moi aussi,j’ai des choses à lui dire. Je crois qu’ils ne comprennent pas…Jonathan, il m’a appris plein de choses. Il a fait des stages enmécanique et il a réparé des motos et même des bus ! C’est luiqui m’a donné envie d’être mécanicien quand je serai grand. Pour le moment, je n’aime pas trop l’école. Mais cette année,j’ai été élu par toute l’école au conseil municipal de Marly avecplusieurs enfants. Il est sympa le maire de Marly. Il m’a demandéde réfléchir à un suppléant. J’ai choisi Alexis, un de mes meilleursamis. On a aidé pour organiser le feu d’artifice du nouvel anmais on fait aussi des choses sérieuses. On donne des conseilssur la sécurité des enfants à l’école… Je suis content d’avoir étéchoisi. Ça veut dire que les autres m’aiment bien.

Chaque trimestre, un jeune d’un village SOS s’exprime

Il y a eu d’abord la flambée pernicieuse du virusqui a infecté à ce jour 21 000 personnes, et dansun cas sur cinq un enfant, avec un bilan de plusde 8 500 morts. Des chiffres effrayants avec dansleur sillage un lot de souffrances indicibles dontcelles des 16 000 enfants devenus orphelins d’aumoins un parent dans les trois pays les plus touchés.“C’est plus qu’une guerre civile, estime OlatungieWoode, directeur national de SOS Villages d’EnfantsSierra Leone. C’est un ennemi invisible et vous nesavez pas quand il frappera de nouveau”. D’autantque le virus se moque des frontières. Et de toutesles frontières, y compris celle de la mort, puisqu’ilreste même contagieux sur les défunts. C’est direl’ampleur du défi.

La famille, première victime d’Ebola Rapidement, plusieurs mesures ont été mises enplace, grâce au soutien de nombreuses ONG etassociations, pour enrayer la propagation duvirus : confinement des personnes, campagnesd’information et séances de sensibilisation surles précautions à prendre, distribution de kitsd’hygiène et de thermomètres, distribution dedenrées alimentaires pour contenir les déplacementsde population dans et hors des villages.“Les mères ont des difficultés à faire face parce queleur liberté de mouvement est restreinte”, observeDiane Oumou, directrice de SOS Villages d’EnfantsGuinée. De plus, “le lait, nourriture de vie, devientparadoxalement dangereux !, explique MichèleMariette, psychologue pour Action contre la Faimà Bomo, au Libéria. La soudaineté du sevrage peut

Publication trimestrielle éditée parSOS Villages d’Enfants6, cité Monthiers - 75 009 ParisTél. : 01 55 07 25 25

PRÉSIDENT : Pierre Pascal

VICE-PRÉSIDENTS : Jean-Pierre Rousselot, DanielBarroy, Marie-Claude Hamon.

DIRECTEUR GÉNÉRAL ET DIRECTEURDE LA PUBLICATION : Gilles Paillard

RÉDACTEUR EN CHEF : François-Xavier Deler

CONCEPTION, RÉDACTION ET MAQUETTE :Le Jas - 01 53 10 24 10 - www.lejas.com

PHOTOS : Le Jas, Phovoir, SOS Villages d’Enfants,Unicef, Katerina Ilievska, Senad Gubelic, DanielVan Moll.

IMPRESSION : Fabrègue

ABONNEMENT ANNUEL : 8 eurosPRIX AU NUMÉRO : 2 euros

COMMISSION PARITAIRE : 0117H81095ISSN : 0243.6949Dépôt légal à la parution/ Cette revue est accompagnéed’un encart d’appel à dons (enveloppe, lettre et bulletinsd’abonnement/don).

Mathéo

Imprimésur papier mat 90 g PEFC

VIRUSEBOLA

*Kelhycia, 5 ans ; Enzo, 8 ans ; Kaylhia, 9 ans ; Alexis, 13 ans et demi ; Mathéo, 11 ans et demi ; Jonathan, 15ans ; Gaëtan, 18 ans.

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entraîner des troubles alimentaires chez l’enfantet donc du sommeil. C’est pourquoi il faut accom-pagner la mise en quarantaine en soutenant larelation mère-enfant au moment du sevragebrutal et trouver d’autres moyens de communiquer,les chants et les jeux par exemple. Quand il y amise en quarantaine, poursuit-elle, le mode rela-tionnel dans la famille bouge. La dimension pro-

tectrice des parents est mise à mal, elle génèreangoisse et culpabilité. À l’inquiétude pour lemalade en centre de traitement s’ajoute la peurd’être porteur du virus et de le transmettre”.Georges Kordahi, directeur de SOS Villages d’EnfantsLibéria, confirme : “Étreindre, se toucher, sedonner une accolade, allaiter, sont autant d’ha-bitudes quotidiennes à proscrire lorsque la dimen-

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LE DRAMELES CONSÉQUENCESIl y a un an, lorsque l’épidémie Ebola se déclare en Afrique de l’ouest, un ventd’effroi planétaire se lève face à une situation que l’on croyait réservée aux filmscatastrophe. Or, la fiction rattrape bien la réalité avec des milliers de victimes,des mouvements massifs de population et des mesures de protection aux frontièrescomme le monde n’en a jamais connus. Aujourd’hui, les médias en parlent moinscar l’épidémie est contenue, voire régresse. Pourtant, les conséquences psychologiques,économiques et sociales sont immenses pour les survivants, en particulier pourles enfants. État des lieux.

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sion mortifère entre dans la relation. Il n’y a pasde relations intimes et cela pèse fortement sur lemoral en fin de journée”. Et les enfants, souventdans l’incompréhension, sont les premiers à ensouffrir. C’est pourquoi, à Guéckédou, en Guinée, uneéquipe de Médecins sans Frontières (MSF) apporteaussi un soutien psychosocial dans la réponse àl’épidémie, en particulier en cas de décès. “Pourfaire ce travail, on ne doit jamais perdre de vue lerespect et la dignité du patient”, explique Reine,une bénévole. Des hygiénistes formés et protégésse chargent de la toilette et mettent le corps dansun linceul. La tête est découverte et des fleurs sontplacées autour du défunt. L’équipe du soutien psy-chosocial de MSF prend une photo pour la famille.Au cœur de cette détresse terrible, les survivantssont souvent stigmatisés, la peur et le doute s’ins-tallent. Les rumeurs et les malentendus circulentbeaucoup plus vite que les équipes de promotionde la santé. “C’est pourquoi nous poursuivonsl’accompagnement plus de deux semaines aprèsla quarantaine et plus longtemps dans les famillesen deuil”, explique Michèle Mariette. “Mais noussavons bien, que dans ce climat de confusion mor-tifère, les traumatismes psychologiques, notammentchez les enfants, seront immenses et durables”,souligne Isabelle, une autre bénévole.

Un retour en arrière socio-économiqueinquiétant pour l’avenir des enfantsD’autant qu’à ces conséquences psychologiquess’ajoutent les conséquences économiques etsociales d’Ebola. Dans des pays où l’on vivait déjàmajoritairement en-dessous du seuil de pauvreté(1,25 dollar par jour et par personne), l’économiea chuté de 43 % en Guinée, 84 % au Libéria et52 % en Sierra Leone.Le virus a accru le chômage et le surendettementdes ménages. Beaucoup d’entreprises ont ferméet la nourriture est devenue incroyablement chère.Tout le monde se bat pour un revenu et un retourau travail, alors même que les déplacements restentune source de risque. Quant aux blessés ou conva-lescents, ils se débrouillent seuls. “Si les chiffresdu chômage restent ce qu’ils sont, nous pouvons

nous attendre à des troubles”, explique GeorgesKordahi. “Sans compter que l’on peut craindrequ’une partie significative du personnel desservices publics, paralysés eux aussi par ce chaos,quitte son poste pour trouver un autre moyende subsistance”, analyse de son côté, Adam Huebner,coordinateur santé pour Handicap International.Sur le plan éducatif, les conséquences à craindresont aussi importantes. Après plusieurs mois defermeture, les écoles ont ré-ouvert leurs portes :le 19 janvier en Guinée et début février au Libéria;celles de Sierra Leone devraient suivre. Maisl’affluence n’est pas au rendez-vous et le taux descolarisation pourrait connaître un infléchissement:nombre de familles ont pris l’habitude de se faireaider au quotidien par leurs enfants et montrentdes réticences à les renvoyer à l’école.“Ce sont des années de travail sur l’éducation, quirisquent d’être ruinées”, témoigne Isabelle de MSF. Un retour en arrière redouté également sur leplan de la prévention sanitaire car les populationsse rendent moins dans les hôpitaux par crainted’être contaminées. “Du coup, poursuit la bénévole,la plupart des nouveau-nés ne sont plus vaccinés

Première identification duvirus en 1976 au Zaïre,actuelle République démo-cratique du Congo, près ducours d’eau Ebola qui luidonne son nom.

1976-2012 : cas en Répu -blique démocratique duCongo, au Soudan, auGabon et en Ouganda.

Des chauves-souris frugi-vores sont probablementles hôtes naturels du virusEbola.

La transmission à l’hommese fait après contact étroitavec du sang, des sécrétions,des organes ou des liquidesbiologiques d’animauxinfectés (singes, antilopesdes bois ou porcs-épics).

Symptômes : hémorragiesinternes et externes, sai-gnement des muqueuses,vomissements et diarrhées.

Trois principaux pays infec-tés en 2014 : Guinée, Libériaet Sierra Leone.

L’OMS annonce la fin del’épidémie au Mali le 18janvier dernier.

Aucun vaccin n’est homo-logué contre Ebola maisdeux candidats sont encours d’évaluation.

Les sujets atteints restentcontagieux tant que le virusest présent dans leur sangou dans leurs liquides bio-logiques (sperme et laitmaternel compris).

REPÈRESREPÈRES

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– ce qui ouvre une brèche pour des maladiestelles que la tuberculose ou la rougeole”. En outre,du côté des professionnels de santé, certainesressources commencent à manquer. “C’est notreplus grand défi, indique Quendi Appleton, infir-mière et administrateur du centre médical SOSà Monrovia, au Libéria. Notre personnel infirmierest très mal équipé et approvisionné. Il a besoinde plus de médicaments pour lutter contre lepaludisme, la fièvre typhoïde, la diarrhée et lesinfections parasitaires qui touchent les enfants”. Consciente de toutes ces difficultés, l’Organisationmondiale de la santé (OMS) a créé un groupeconsultatif sur l’action à mener contre la maladieà virus Ebola. Les membres de l’organisationaffirment vouloir unir leurs forces pour renforcerles systèmes de santé des pays touchés en s’appuyantsur des plans spécifiques adaptés à chacun despays. Une intention que chacun espère bientôtsuivie d’effets. Et déjà un echo bienvenu au cridu cœur d’Adam Huebner de HandicapInternational : “Si Ebola pouvait servir de déclicpour renforcer les systèmes de santé des paystouchés !”. ■

Comment l’UNICEF intervient-elle face à Ebola?Avec le gouvernement, nous avons créé des struc-tures temporaires pendant la période d’incubationde 21 jours. Il faut ensuite veiller à la réintégration.Les réticences des familles et des communautés,les rumeurs et la peur représentent des freinsmajeurs que les campagnes de sensibilisationcommencent à lever. Pour véhiculer la bonneinformation, nous avons formé des milliers demessagers en qui la population a confiance :imams, curés, médecins, infirmières, vaccinateurs,corps enseignant, survivants du virus. Nous avonsmis en place des protocoles dans les centres desanté, en particulier dans les salles d’accouchement- où de nombreux fluides circulent - et de vaccination,où il y a contact direct avec les seringues. Ceciimplique la gestion de toute la chaîne logistique.

L’OMS a annoncé la fin de l’épidémie au Maliet elle enregistre un recul dans les trois prin-cipaux pays touchés. La réouverture des écoless’opère graduellement : comment appréciez-vous la situation ?C’est évidemment une bonne nouvelle mais lecombat ne sera gagné que quand nous obtien-drons zéro cas dans toute la zone. Nous craignonsun relâchement de la vigilance. Nous mettonsdes kits de lavage des mains à l’entrée des écoles,nous distribuons des thermomètres digitaux.Mais l’absentéisme risque de s’accroître.

Quels dommages collatéraux observez-vous ?L’ampleur des dégâts est encore difficile à mesurer.Au moment des pics du virus, la population a pré-féré ne pas fréquenter les centres de santé euxaussi infectés. Des femmes ont accouché chezelles : elles et leurs bébés sont décédés. Fauted’avoir été vaccinés, des enfants sont morts detétanos ou de rougeole. La fermeture des écolesa poussé les familles au travail des enfants. Jepense que nous ne voyons que le sommet del’iceberg.

LAURENT DUVILLIERporte-parole de l’UNICEFpour la région Afrique del’ouest et du centre

INTERVIEW

Plus de 21 000 personnes infectéeset plus de 8 500morts.

1 cas sur 5 est unenfant.

Environ 16 000enfants orphelinsd’au moins un parentdans les trois paysles plus touchés.

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EN CHIFFRES

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LES RÉPONSES DE SOS VILLAGES D’ENFANTS AUSSI

LES BESOINS DES ENFANTS ÉVOLUENT

epuis la création de SOS Villages d’Enfants,à l’après-guerre, les problématiques fami-liales ont bien évidemment beaucoup

évolué. Ainsi aujourd’hui, en France, l’associationn’accueille presque plus d’orphelins, mais desenfants en souffrance dans leur structure familialepour de multiples raisons, allant des carences édu-catives ou affectives graves à la maltraitance. Parceque chaque situation familiale est singulière, etles besoins des enfants divers et complexes, la loidu 5 mars 2007 qui a réformé profondément laprotection de l’enfance dans notre pays, préconisede diversifier autant que possible les modes d’ac-compagnement des enfants protégés par les servicessociaux et leurs partenaires associatifs. C’est ce àquoi s’attache SOS Villages d’Enfants, tout enveillant à préserver le socle de ses valeurs associativesqui est de permettre aux frères et soeurs placés degrandir ensemble, en favorisant un lien d’attachementavec leur mère SOS, dans un environnement oùils se sentent chez eux.

Le Safi : pour protéger les enfants dans l’urgenceC’est ainsi que SOS Villages d’Enfants développedésormais des Services d’accueil familial immédiat(Safi) pour répondre à la nécessité d’accueillir desenfants en urgence lorsqu’une situation de crisefamiliale ne permet aucune attente. Le premier a

été créé en 2011 à Persan, puis deux autres ont vule jour en 2014 à Digne-les-Bains et Calais. Leurmission : accueillir provisoirement frères et soeursensemble malgré la soudaineté de la séparationdu foyer familial, pour ne pas leur imposer undeuxième traumatisme ; observer et évaluer leursituation sur une période de deux ou trois mois ;proposer l’orientation la mieux adaptée à leursbesoins. Comme l’explique Frédérique Mauvy,aide familiale en Safi : “Le Safi n’est pas simplementun accueil d’urgence, où les enfants passent encoup de vent dans l’attente d’un devenir. C’estsouvent la première porte ouverte pour apprendreà se reconstruire”.

L’espace de transition des jeunes : étape inter-médiaire entre le village d’enfants et la vie d’adulte Pour les jeunes placés à l’Aide sociale à l’enfance, lechoc est souvent brutal quand, arrivés à l’âge adulte(18 ans ou au plus tard 21 ans selon les conditionsdu contrat jeune majeur), ils doivent quitter le lieudans lequel ils ont été accueillis. Séparation, solitude,angoisse sont souvent le lot de ces jeunes. Dans unesociété où le passage à l’âge adulte est largementsoutenu par la famille, il est donc légitime de s’in-terroger sur les conditions de sortie du dispositifde protection de l’enfance et la préparation àl’insertion sociale et professionnelle. C’est pourquoi

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SOS Villages d’Enfants s’emploie à développer dessolutions pour anticiper et accompagner les jeunesdans le passage à la vie d’adulte : ce sont les “espacesde transition”. Ce dispositif s’intègre parfaitementdans le parcours du jeune qui, arrivé à l’adolescence,peut parfois ressentir le besoin de prendre de ladistance par rapport à son environnement au villaged’enfants SOS. L’“espace de transition” offre cettepossibilité tout en assurant la continuité de l’accom-pagnement et en préservant les liens avec sa mèreSOS et ses frères et sœurs. Le jeune est progressivementpréparé à la vie en autonomie dans un appartementqu’il partage avec d’autres jeunes. Les professionnelsl’aident au quotidien sur des choses très concrètescomme la gestion de son budget, les démarchesadministratives, ou même tout simplement gérerson quotidien (repas, ménage…). Ils l’accompagnentaussi dans l’élaboration et la réalisation de son projetprofessionnel. L’espace de transition du villaged'enfants de Jarville (en Meurthe-et-Moselle) accueilledepuis plusieurs années des jeunes de 18 à 21 anset témoigne de l’intérêt de ce dispositif avec desjeunes mieux préparés et plus confiants dans l’avenir. Un second espace de transition, destiné à des jeunesde 16 à 18 ans, ouvre en mars 2015 à Marseille.

La Maison des familles : pour entretenir le lienPour maintenir les liens parents-enfants durantle placement, SOS Villages d’Enfants développedepuis plusieurs années des projets de “Maisondes familles”. Il s’agit de créer un espace d’accueilparents-enfants, véritablement axé sur le soutienà la parentalité. Il est dédié à toutes les visites desparents, médiatisées ou libres, dès lors que le jugedes enfants les a autorisées. Il est organisé demanière à permettre, quand c’est possible, un vraitemps de partage durant lequel le lien parents-enfants peut être travaillé, avec l’équipe pluridis-ciplinaire (directeur, psychologue, éducateur,...).La première Maison des familles a ouvert au moisde janvier au sein du village d’enfants SOS deChâteaudun et peut accueillir les mercredis etsamedis 24 enfants et leurs parents. D’autres Maisonsdes familles ouvriront courant 2015 et 2016 dansles villages d’enfants SOS de Digne-les-bains etMarseille.■

SOS VILLAGES D’ENFANTSSALUÉE POUR SA GESTION

a loi l’impose et c’est tant mieux* : toute associationsociale ou médico-sociale est tenue de se soumettreà une évaluation régulière de ses activités et de laqualité des prestations qu’elle délivre. Plus précisément,

elle doit procéder à une évaluation interne tous les cinq anset se soumettre à une évaluation externe tous les sept anssuivant l’habilitation ou le renouvellement d’habilitationqu’elle a reçue des pouvoirs publics. SOS Villages d’Enfants, soucieuse de la qualité de ses prestations,a procédé à deux évaluations internes en 2007 et 2012 alorsqu’une seule était imposée pour cette période. Et en 2014,l’association a procédé à l’évaluation externe des quatorzeétablissements qu’elle gère en France. Le cabinet en chargede cette mission a souligné l’excellence des résultats del’évaluation. Parmi les points forts, il souligne notamment lesoin attaché par l’ association à la personnalisation del’accompagnement des enfants qui lui sont confiés et à leurparticipation dans les questions qui les concernent. Un satisfecit qui vient s’ajouter à celui délivré récemment parle magazine Challenges**, présentant SOS Villages d’Enfantscomme “l’une des ONG dont la gestion semble la plus stricte”,avec 88,5% de ses finances dédiées à sa mission.

*Loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale,in Journal Officiel du 3 janvier 2002 page 124. ** “Comment les 20 principales ONG gèrent leurs dons”, étude publiée dansChallenges, décembre 2014. ONG : Organisation non gouvernementale.

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JEUNES MAJEURS :L’APPRÉHENSION DES18 ANSAlors que la plupartdes jeunes se réjouis-sent d’atteindre l’âge dela majorité, pour lesjeunes placés en pro-tection de l’enfance,c’est le plus souventune source d’angoisse,car c’est l’âge qui signela fin de leur prise encharge. Un passage àl’âge adulte trop brutalselon eux, qui génèresentiment de solitudeet d’isolement. Etmême quand une aide“Jeune majeur” leur estproposée, elle estréduite à une aide

financière sans réelaccompagnement,alors qu’ils en ontencore souvent besoin.Tels sont quelques-unsdes constats de la der-nière étude de l’Obser -va toire national de l’en-fance en danger sur“L’accom pa gne mentvers l’autonomie desjeunes majeurs”.Infos : www.oned.gouv.fr

DROITS DE L’ENFANT :L’INDISPENSABLE FORMATIONLa nécessité de mieuxfaire connaître lesdroits de l’enfant s’ap-plique aussi aux pro-fessionnels de la pro-tection de l’enfance

qui, malgré leur souci a priori de faire aumieux leur travail,interviennent sansvraiment connaître lesdroits de l’enfant. SOSVillages d’Enfants,convaincue qu’il s’agitd’un enjeu importanta donc conçu, en par-tenariat avec leConseil de l’Europe et le réseau Eurochild,un projet de forma-tion destiné aux pro-fessionnels euro-péens. Celui-ci a reçuen juillet dernierl’aval de la Com -mission européenne.Le 3 février, c’était autour du Défenseurdes droits d’apporter

officiellement sonsoutien au projet àl’occasion du premiercomité de pilotagenational rassemblantles partenaires, qui vamettre en œuvre demanière effective laformation. 800 pro-fessionnels de la pro-tection de l’enfanceseront donc bientôtformés à une appro -che de leur mission àpartir des droits del’enfant. Infos : www.sosve.org

STEPHANE VISEUX :UN DÉFI DE PLUS ENFAVEUR DES ENFANTSStéphane Viseux estun homme de défis,

sportif au grand coeur.Depuis 2011, il soutientSOS Villages d’Enfantsen réalisant des défissportifs dont les fondscollectés sont reversésà l’association. Il en amême tiré un ouvrageintitulé “Au tour desenfants”(ed.BookEllis).Entre les 6 et 8 juinprochain, il tentera ledéfi de relier à vélo lesvillages d’enfants SOSde Calais et deMarseille, distants de1200 kilomètres, enmoins de 63 heures.Un record datant de1896, jadis effectuépar Théodore Joyeux,précurseur du Tourde France.

EN BREF…

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L’ÉCHEC SCOLAIRE N’EST PAS UNE FATALITÉ

AVEC “PYGMALION”

5 ANS APRÈS LE SÉISME

UN VILLAGE OUVRE EN HAÏTI

e début d’année nous l’a rappelé :le monde est capable du pire commedu meilleur. Ce furent d’abord des

actes innommables d’individus pris dansune spirale de la haine que notre sociétén’a pas su éviter. Ce fut ensuite la mobilisationde la population, non pas seulement pourdéfendre la liberté d’expression mais aussipour marquer sa quête d’une société plusfraternelle. Les défis d’avenir qui se posentà notre jeunesse ne sont donc pas des plusfaciles, a fortiori dans un monde où lesrepères économiques, écologiques, sociaux,familiaux… évoluent rapidement.

L’éducation est donc aujourd’hui plus quejamais un facteur clé de l’épanouissementdes adultes de demain. Depuis toujours,SOS Villages d’Enfants est consciente del’importance d’innover pour répondre auxévolutions des besoins des jeunes qui luisont confiés. C’est pourquoi, grâce au soutiende multiples acteurs dont vous faites partie,nous avons lancé le programme “Pygmalion”qui place la réussite scolaire de ces enfantsau cœur de notre projet associatif, en impli-quant dans cette ambition tous les acteursprésents dans leur univers : association,école, parents. Car pour les enfants placés,comme pour les autres, c’est main dans lamain que nous construirons un monde meil-leur pour demain.

e constat n’est guère surprenant : les enfantsplacés connaissent des parcours scolairessouvent plus chaotiques que les autres

enfants. Les redoublements en primaire ne sontpas rares, tout comme les retards scolaires per-sistants au collège, qui aboutissent souvent à desorientations en cycle professionnel court. Encause, les traumatismes de la “vie d’avant”, maisaussi les difficultés psychologiques liées à la situa-tion de placement qui se traduisent fréquemmentpar un mécanisme d’intériorisation de l’échec.Pour autant, chez SOS Villages d’Enfants, on

considère que l’échec scolaire des enfants placés n’est pas une fatalité. L’associationfait même de la réussite scolaire de tous les jeunes qui lui sont confiés un enga-gement fort de son projet associatif. Pour concrétiser cette ambition collective et accompagner progressivementle changement qu’elle implique, un programme se déploie dans les villagesd’enfants SOS jusqu’en 2016. Baptisé “Pygmalion”, ce programme contientune vingtaine d’actions concrètes concernant 5 acteurs-clé de la réussitescolaire: l’association, les équipes, l’institution scolaire, l’enfant, ses parents.Le recrutement dans chaque village d’enfants d’un éducateur scolaire constituela première action-phare du programme. Ce professionnel a pour missionprincipale de coordonner l’ensemble des actions touchant à la scolarité et defaciliter le lien avec les écoles. Les nouveaux postes créés sont financés grâceà l’entreprise Duracell et aux donateurs de SOS Villages d’Enfants. Le programmeest notamment axé sur une meilleure prise en compte des facteurs personnelsdans l’accompagnement scolaire des enfants afin d’atténuer l’impact de certainesdifficultés sur la scolarité, et de mettre en lumière le potentiel de chaque enfant.L’élaboration d’un projet personnalisé d’accompagnement scolaire en constituel’action centrale.En savoir plus sur les actions concrètes de “Pygmalion” : www.sosve.org/nos-actions/projets-2014.html

Personne n’a oublié le terrible séisme quiavait ravagé Haïti le 12 janvier 2010, faisant200 000 morts et laissant derrière lui denombreux orphelins. Presque 5 ans jour pour jour après cettetragédie, SOS Villages d’Enfants a inauguréun nouveau village dans l’île ainsi qu’uneécole SOS. Situé à Les Cayes, le village compte14 maisons familiales pour un accueil, à terme, de 140 enfants. L’une des maisonsest financée par SOS Villages d’Enfants France, grâce à la contribution de sesdonateurs et parrains au programme d’urgence qui avait alors été lancé.

GILLES PAILLARDDirecteur général de SOS Villages d’Enfants

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BRIGITTEPILOTE D’UNE MAISON PLEINE DE PROMESSES

Étudiante en comptabilité et en droit, Brigitte,titulaire du BAFA (Brevet d’aptitude aux fonctionsd’animateur) travaille d’abord en colonies etcamps d’adolescents. Puis, la mairie des Lilas(Seine-Saint-Denis) l’emploie comme agent ter-ritorial au service Enfance. C’est là qu’elle lit uneoffre d’emploi de SOS Villages d’Enfants et envoieune première candidature. Trop jeune pourdevenir mère SOS – elle a 27 ans – il lui faudraattendre deux ans. Qu’importe ! Sa motivationnourrit sa patience et, deux ans plus tard, ellepasse un entretien avec un psychologue et effectuedes stages pratiques. Elle souhaite s’établir en bordde mer. Deux opportunités se présentent : Marseilleou Calais. L’accueil reçu dans le Nord l’emporte etelle s’y installe en 1989 pour ne plus le quitter.

Un apprentissage réciproque“26 enfants sont passés dans la maison, dont lamoitié de très jeunes – 13 mois pour la benjamine– jusqu’à leur majorité. En moyenne, les fratriesarrivent à l’âge de 6-8 ans. Il en découle un affectifassez grand”, conte Brigitte.Avec les premiers, elle avait l’impression d’êtrecomme une maman. Puis elle est plus devenueune “tatie”. Au fur et à mesure, elle estime qu’elle“décale d’un cran”. “Je transmets les valeursd’éducation que j’ai moi-même reçues : “qui casseune ampoule la paie”. Le recul apporte une certainesérénité car il a fallu m’adapter à des situationstrès différentes”. Aux orphelins ont succédé desenfants battus, traumatisés, souffrant de lourdsmanques : “Certains vivaient avec leur familledans une seule pièce et avaient l’habitude demanger par terre… Mais je dirais que c’est récu-pérable à 70 %”. À la clé : l’acceptation des parents,des adultes sur la même longueur d’ondes, le rôlequotidien des éducateurs et des psychologues.

Certains enfants sont dans le déni total : il fautrevenir régulièrement sur leur histoire, réexpliquerle pourquoi de leur placement. Ainsi, en cas de conflit, Brigitte envoyait lespremiers enfants dans leur chambre. Ensuite,lorsque ceux de la deuxième fratrie ne bougeaientpas et se mettaient à hurler, elle répondait tran-quillement : “tant pis…” et vaquait à ses occupations.Son apprentissage lui a permis d’évoluer vers plusd’écoute et de dialogue, la faculté d’agir avec uncertain doigté en quelque sorte. “On apprendbeaucoup des enfants car ils nous donnent lanotice”, souligne-t-elle.

Des liens pour la vieSi la mère SOS a la responsabilité des enfantsplacés, les parents conservent leur autorité parentaleet ont des droits. Au quotidien, Brigitte doit doncdemander leur accord autant pour effectuer unesortie que faire épointer les cheveux des enfants.Les premiers accueillis sont devenus adultes etcertains ont fondé une famille. Ils reviennentaujourd’hui régulièrement dans leur maison.

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Forte de près de 30 ans d'engagement, la FondationEDF fait de la solidarité sa priorité. Elle agit danstrois domaines : l'inclusion sociale, l'autonomie,l'intervention humanitaire. Afin de favoriser l’accèsà la culture, la fondation soutient le programmed’éveil musical de SOS Villages d’Enfants dans 4villages pour l’année scolaire 2014-2015. Pour cefaire, elle mobilise toujours plus de salariés duGroupe EDF pour accompagner ces projets ainsique les acteurs de terrain porteurs de l'innovationsociale. http://fondation.edf.com

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“C’est moi qui les ai élevés, cela fait de sacréesrencontres, commente Brigitte. Nous fêtons lesanniversaires de ceux qui sont nés le même mois,pour ceux qui peuvent venir car certains habitentNantes ou Le Mans, ils ont leur travail et leurpropre famille”. Pour Noël, Brigitte s’organise endeux temps : ainsi, en 2014, elle a organisé unepremière “fournée” le 18 décembre et une secondele 26. Ces jeunes adultes éprouvent le besoinnaturel de garder le contact et de revenir dans lelieu de leur enfance, qui abrite leurs souvenirset leurs émotions. L’heure de la retraite n’a pas encore sonné pourBrigitte (55 ans). Elle parle de “la famille quis’agrandit à la vitesse grand V”, de sa propre fillequi a eu des “frères et sœurs plus âgés, puis descopains et copines de son âge et joue aujourd’huile rôle de grande sœur”. Elle pense déjà aux 50

ans du village deCalais en septembreprochain, qui mar-quera aussi ses 25 ansde parcours profes-sionnel. Elle évoqueaussi avec émotionla satisfaction queprocurent les enfants,qui ont pour la majo-rité trouvé leur placedans la société, et lafierté de ceux qui ontpoursuivi des étudesjusqu’à bac + 7. ■

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