Sophrologie auprès d’adolescents déficients intellectuels.

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BISIAUX Jeanne Novembre 2011 21, rue de l'hôpital militaire 59800 Lille [email protected] 06.60.05.91.72 Sophrologie, auprès d’adolescents déficients intellectuels. Rapport de stage, effectué à l'I.M.E "La Pépinière" rue Paul Doumer, 1 Allée André Glatigny 59120 Loos Formation à l'Institut de Sophrologie Humaniste de Lille 32, place Augustin Laurent - 59000 Lille http: / / www. ish-lille.com promotion 2009-2010/ 3

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BISIAUX Jeanne Novembre 2011

21, rue de l'hôpital militaire 59800 Lille [email protected] 06.60.05.91.72

Sophrologie, auprès d’adolescents déficients intellectuels. Rapport de stage, effectué à l'I.M.E "La Pépinière" rue Paul Doumer, 1 Allée André Glatigny 59120 Loos

Formation à l'Institut de Sophrologie Humaniste de Lille 32, place Augustin Laurent - 59000 Lille

http: / / www. ish-lille.com promotion 2009-2010/ 3

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SOMMAIRE I - Mon parcours en sophrologie..........................................................2 1 - Découverte..................................................................................2

2 - Conquête.....................................................................................2

3 - Transformation............................................................................3

II - Mise en place du stage.....................................................................4 1 - Recherche.....................................................................................4

2 - Premier contact avec l' I.M.E........................................................4

3 - Entretien avec la direction............................................................5

III - Rencontre avec le groupe...............................................................6 1 - Observations.................................................................................6

2 - Présentations................................................................................7

IV - Les séances.......................................................................................8 1 - Séance découverte pour le personnel de l 'I.M.E..........................8

2 - Première séance avec les adolescents..........................................9

3 - Objectifs......................................................................................11

4 - Protocole.....................................................................................12

V - Bilan des participants.......................................................................20 1 - Juliette..........................................................................................20

2 - Pauline.…......................................................................................20

3 - Jérôme..........................................................................................21

4 - Alexandre......................................................................................22

VI - Bilan Personnel...............................................................................23 1 – Enrichissement personnel et professionnel…………………………..….23

2 – L’adaptabilité................................................................................23

3 – Place de la sophrologie dans ces établissements spécialisé........24

4 – Perspectives futures................................................................…..24

Conclusion……………………………………………………………………………………..……25 Annexes………………………………………………………………………………………........26 1 – Convention de stage…………………………………………………………….….26 2 – Présentation de l’I.M.E…………………………………………………………….27

3 – Sophrologie auprès de personnes déficientes intellectuelles…..31

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I – Mon parcours en sophrologie

1 - Découverte Issue d'une filière professionnelle toute autre (les Arts Plastiques), j'ai découvert la sophrologie en cherchant à me réorienter vers un métier en lien avec l'accompagnement de la personne. Sans trop savoir en quoi cela consistait exactement, je me suis inscrite au week-end de découverte organisé par l’ISH de Lille (Institut de Sophrologie Humaniste), curieuse d'en savoir plus sur cette pratique. A la suite de celui-ci, je me suis rendue compte de la richesse que pouvait amener la sophrologie dans une vie, et j'ai donc décidé de m’inscrire à la formation professionnelle mise en place par l’ISH. Les premières séances de sophrologie ont été révélatrices pour moi. Je pensais ne pas être quelqu’un de nature stressée ou anxieuse, et pourtant je me suis rendue compte que tout mon corps était sans arrêt sous tensions... Des micros tensions que je ne percevais pas, mais que les séances ont révélées. Au fur et à mesure des sessions de formation, c'est tout mon être que j'ai fini par découvrir...

2 - Conquête Sans y prêter attention, j'ai commencé à mettre en place certaines choses dans ma vie: être plus à l'écoute de mes sensations, de ma respiration dans différents moments de la journée, éliminer les tensions inutiles s'installant régulièrement... Je me suis appropriée la sophrologie de la façon qui était la plus juste pour moi, sans aucune contrainte ni obligation. Tout cela est venu s'installer naturellement dans mon quotidien. J'ai commencé alors à m'occuper de moi, ce qui n'avait jamais été évident auparavant.

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3 - Transformation Une fois la sophrologie bien intégrée dans mon mode de vie, je me suis aperçue que ce n'était pas simplement mon rapport au corps qui avait changé, mais également ma façon d'appréhender le monde, les autres....Comme une nouvelle philosophie de vie, la mienne. Et là c'est un épanouissement personnel extraordinaire. Je suis juste avec moi-même, avec mon corps, mon esprit, mes valeurs, mais envies, et du coup je suis plus juste avec les autres. J'ai pris conscience que moi seule sais ce qui est bon pour moi, et j'ai pu alors me délester de beaucoup de choses anxiogènes et stressantes ne m'appartenant pas, et m'empêchant d'avancer dans ma propre direction.

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II - Mise en place du stage 1 - Recherche J'ai, dans mon entourage, plusieurs connaissances travaillant avec des personnes déficientes intellectuelles avec lesquelles j'échange beaucoup sur la sophrologie. Au cours de ces discussions, j'ai réalisé que la sophrologie serait une approche très intéressante pour ces personnes ayant un rapport au corps complexe, un schéma corporel confus, souvent submergés par leurs émotions et présentant pour la plus part des problèmes de concentration. J'ai donc décidé d'effectuer mon stage au sein d'une structure spécialisée accueillant des enfants déficients intellectuels de 3 à 20 ans: un I.M.E (Institut Médico-Educatif) J'ai alors contacté plusieurs établissements, la plus part ont été intéressé par ma démarche, à l'écoute de mon projet, mais dans l'incapacité de me faire effectuer un stage chez eux, souvent pour faute de temps me dit-on. Les emplois du temps des jeunes étant plus que bien remplis. Je commençais à douter de la possibilité de trouver une structure acceptant ma venue. Puis , grâce à une collègue de formation, j'ai eu le contact d'un éducateur spécialisé intéressé par la sophrologie et travaillant à l'I.M.E " La Pépinière" à Loos. Nous convenons alors ensemble d'une rencontre prochaine pour discuter plus sérieusement du projet, me faire découvrir l’I.M.E, les enfants, et me présenter à la directrice adjointe de l'établissement ainsi que la chef de service.

2 - Premier contact avec l'I.M.E Le rendez-vous pris, j'arrive alors à l'I.M.E, où je suis présentée à la direction, puis ensuite aux jeunes envisagés pour constituer le groupe de sophrologie. Je rencontre alors quatre jeunes, mais très rapidement je me rends compte de la difficulté pour moi de travailler avec deux d'entre eux, trop lourdement handicapés pour envisager de la sophrologie.

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Il m'a donc parut nécessaire de redéfinir plus précisément la sophrologie et le déroulé d'une séance auprès du personnel. Nous avons alors rencontré par la suite, d'autres jeunes pour qui la sophrologie pourrait être bénéfique. Il ne me reste alors plus qu'à attendre le rendez-vous fixé par la directrice adjointe pour lui présenter mon projet et signer la convention de stage.

3 - Entretien avec la direction Je me rends dans le bureau de la directrice adjointe qui m’attend, accompagnée de la chef de service. Toutes deux me font part des débats au sein du personnel médical, suscités par ma venue en tant que sophrologue dans l'établissement. Visiblement, certaines personnes n'approuvent pas la présence de sophrologie dans l'I.M.E, la définissant comme « de la manipulation corporelle dangereuse pour ces adolescents ». Un recadrage sur ce qu'est la sophrologie a donc était encore une fois nécessaire, ainsi que sur ma position de stagiaire, encadrée par mes formateurs. Il m'a paru intéressant alors de leur proposer la mise en place d'une séance pour le personnel de l'I.M.E désirant découvrir la sophrologie et s'en faire une idée plus concrète. Ce qui rassura la directrice. La convention de stage fut signée ce jour-là et nous avons établis que les séances se feraient le lundi matin, de 10h45 à 11h45, avec la présence d'un éducateur en cas de soucis avec les adolescents.

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III - Rencontre avec le groupe 1 - Observations Je passe, par la suite, une journée au sein de l'I.M.E, en accord avec la direction, pour faire connaissance avec les quatre adolescents et les observer au travers de leurs activités pour mieux me rendre compte de ce qu'est la déficience intellectuelle mais également pour prendre connaissance de leurs différents handicaps associés, et pouvoir établir un protocole qui soit juste pour eux. Le groupe est constitué de : Juliette : Jeune fille de 17 ans, aveugle et déficiente intellectuelle moyenne, portant une coquille pour la bonne tenue de son dos. Pauline : Jeune fille de 17 ans, quadriplégique (paralysie des quatre membres due à des lésions nerveuses centrales ou périphériques) et déficiente intellectuelle moyenne. Alexandre : Jeune homme de 18 ans, déficient intellectuel moyen. Jérôme : Jeune homme de 20 ans, aveugle et déficient intellectuel moyen. Journée très importante pour moi car elle me permet de fixer les objectifs de départ et d'adapter mes séances ainsi que mon terpnos logos à leurs handicaps. Effectivement, je prends conscience que Juliette a des difficultés à se repérer dans l'espace et que cela l'angoisse beaucoup. Pauline peut bouger ses bras, ses mains et sa tête, par contre il y a souvent des mouvements qu'elle ne contrôle pas. Je réalise alors que l'adaptabilité va prendre une place très importante tout au long de mon stage. Ce qui est d'autant plus intéressant pour la sophrologue en devenir que je suis.

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2 - Présentations Au cours de cette journée, je me suis présentée individuellement à chacun des quatre adolescents. Je leur ai expliqué ce qu'est la sophrologie, la présentant comme un moyen de répondre à certaines de leurs difficultés, de mieux vivre avec, et faire des expériences de bien être, puis je leur ai proposé de participer aux onze séances que j'allais mettre en place, toujours en leur indiquant qu'ils pouvaient se rétracter après la première séance. J'ai voulu les responsabiliser tout de suite quant à leur pratique en expliquant bien qu'ils avaient le libre choix d'accepter de venir en sophrologie ou non, que c'était une décision qui leurs appartenait, et que personne ne porterait de jugement là-dessus. J'ai trouvé cela important à mettre en place dès le début car c'est pour eux difficile de faire un choix et je voulais les rendre autonomes par rapport à cela. Leur montrer aussi que la sophrologie s'est avant tout s'écouter soi-même, sans jugement et avec une très grande liberté. Ce sont de jeunes adultes avec toutes les modifications qui vont avec, et un besoin d'affirmation de soi et de son identité. De nombreuses questions sont alors survenues sur l'organisation des séances, sur le contenu d'une séance, comment elle se déroule etc...Mais tout cela avec un enthousiasme général. Ils ont tous les quatre accepté sans hésitation de faire partie du groupe, assez curieux de découvrir la sophrologie. Quelques jours plus tard, je les ai réuni dans une salle de l'I.M.E pour se voir tous ensemble avant la première séance. Cela a permis de ne pas les mettre dans une situation anxiogène. En effet, les personnes déficientes intellectuelles sont très vite inquiètes lorsqu'il y a une part d'inconnu pour eux. La sophrologie, malgré toutes les explications données, reste quelque chose qu'ils n'ont jamais fait, j'ai donc trouvé judicieux pour leur confort que tous les paramètres autour de la séance soient bien établis : les autres participants, la salle (que l'on a choisi ensemble), l'heure... J'ai vu ce jour-là l'alliance s'installer très rapidement. Les jeunes se connaissaient déjà et s'appréciaient, et leur façon d'être avec moi m'a montré qu'ils se sentaient en confiance et en sécurité.

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IV - Les séances 1 - La séance découverte pour le personnel de l'I.M.E Nous avions convenu que cette séance aurait lieu un vendredi après-midi, à 16h30, avant que tous ne partent en week-end. J'ai pu choisir la salle dans laquelle je souhaitais réunir tout le monde, ce qui fût très agréable pour moi et sécurisant. Douze places étaient disponibles, et douze personnes ont fait le choix de participer à cette séance de découverte. Impressionnée au début, je me suis très vite mise dans cette position de sophrologue face à un groupe, et c'est devenu très agréable pour moi. J'ai pris beaucoup de plaisir à faire cette séance. Je n'ai eu que des retours positifs : une personne s'est rendue compte de toutes les tensions qu'elle avait dans le corps, une autre s'est endormie, et globalement tout le monde aurait bien aimé avoir également une séance par semaine. Ce qui, je pense, aurait fait du bien à un grand nombre d'entre eux que j'ai trouvé très tendus… J'ai pu me rendre compte encore une fois qu'il y avait une vraie méconnaissance de la sophrologie. Ils ne savaient pas très bien à quoi s'attendre, mais en tout cas certainement pas à être debout ou assis. Je suis sortie de cette expérience avec une seule envie, que le stage commence ! La séance : - Ancrage debout, repérage dans la pièce, conscience de la posture, de L’ancrage, avec le contact des pieds sur le sol. - Conscience de la respiration avec les mains sur le ventre, amplification de la respiration et sensations. - Libération des tensions inutiles globale x3, accueil des sensations, écoute de la respiration. - Assis, nouvel ancrage, points d'appuis, sensations, contact avec la respiration. - Lecture du corps détaillée sur les sensations et sur la détente. - Image agréable, positive, en amenant le plus de détails possibles en utilisant les sens. - Présence immédiate sur les sensations liées à l'image. - Pause de totalisation. - Reprise

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2 - Première séance avec les adolescents Avant cette séance je n'avais pas encore écris le protocole des 11 séances à venir, je manquais encore d'éléments pour cela. J'ai donc préféré attendre cette première expérience pour être toujours au plus juste face à leurs possibilités et leurs difficultés. Séance : - assis, conscience de l'environnement à l'aide de tous les sens conscience de la posture, des points de contacts. - conscience de la respiration, mains posées sur le ventre, métaphore d'un ballon qui gonfle et se dégonfle. - lecture du corps détaillée en utilisant le toucher pour ceux qui le peuvent. - Libération des tensions inutiles globale x3. - Image d'un endroit agréable, plaisir, détente. - Présence immédiate sur les sensations. - Pause de totalisation. - Reprise Bien évidemment j'ai adapté mon terpnos logos pour que je sois comprise de tous, mais aussi pour que tout le monde s'y retrouve dans la séance. Je répétais donc de façons différentes tout ce que j'énonçais, avec un langage à la fois courant et simplifié, pour que personne ne se sentent en décalé à cause d’un discours complexe ou infantilisant. Lorsque les exercices le demandaient, il était nécessaire que je m'adresse plus particulièrement aux uns et aux autres en fonction de leurs handicaps. Par exemple, pour la lecture du corps avec Pauline qui est quadriplégique, il était important de lui faire prendre conscience de toutes les parties de son corps, mais sans obligation d'avoir des sensations à chaque endroit pour ne pas la mettre en difficulté. Idem pour la libération des tensions inutiles, mon terpnos logos était adressé à tous, mais toujours accessible pour elle. "Vous allez contracter, serrer toutes les parties du corps que vous pouvez : le visage, les épaules, les bras, les mains, le ventre, peut être les fesses, les jambes pour certains...chacun avec ses possibilités...etc... » Avec Jérôme et Juliette, étant aveugles, il a fallu m'adapter par rapport à l'image agréable. En effet, j'ai utilisé le terme d' "image" quelques fois à cette séance, mais par la suite plus du tout. "L'image" faisant référence au visuel, je parlais plutôt d' "endroit", en utilisant les 5 sens pour que chacun puisse retrouver son lieu agréable et toutes les sensations qui s'y rapportent.

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C'était une séance très enrichissante pour moi, car j'ai dû m'adapter en permanence en fonction de leurs handicaps, et adapter également beaucoup mon terpnos logos en essayant d'être juste avec tout le monde. Ça n'a pas été évident car j'ai eu du coup beaucoup de choses à gérer en même temps, mais j'ai vraiment pu, à partir de ce moment-là, commencer à voir la direction qu'aller prendre mon intervention en sophrologie... Les retours des participants : Ils se sont tous exprimés, Pauline la première : "J'ai bien aimé le souffle, je me suis détendue, c'était bien. C'est tendu dans mes mains". Le "souffle" est son appellation de la libération des tensions inutiles. Jérôme : "Je suis bien détendu" Alexandre: "C'était bien" Juliette : " C'était bien" Mes observations : Juliette est bien rentrée dans la séance, très à l'écoute, mais n'a pas vraiment fait les exercices. Alexandre a gardé les yeux ouverts, et était assez agité, il a eu beaucoup de difficultés à lâcher prise. Il n'a pas vraiment fait les exercices. Pauline était agité également, elle n'arrive pas à fermer les yeux, comme à contrôler ses mouvements, mais elle était très à l'écoute et a fait les exercices. Jérôme était bien dans la séance, très attentif, et a fait les exercices.

Ils ont tous été très calme, même dans l'agitation pour certains, et à l'écoute de ma voix. La compréhension est bonne, par contre ils ont eu des difficultés pour trouver une image agréable. Effectivement, en parlant avec l'éducateur (présent pendant la séance), j'ai compris qu'il était compliqué pour eux de faire des choix, du coup aller chercher un endroit agréable n'était pas évident pour eux. La prochaine fois, je leur ferai trouver cet endroit avant la séance.

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3 - Objectifs Suite à cette séance, j'ai pu fixer une direction de travail à suivre : a- Travailler sur le schéma corporel. Celui-ci est complexe chez ces jeunes de par leurs handicaps, mais également parce qu’ils sont en pleine adolescence et que de ce fait le corps change alors qu'ils ne sont pas forcément prêts à cela. Et ces modifications sont d'autant plus compliquées à intégrer car dans le cas des jeunes déficients intellectuels le corps ne subit pas de retard par rapport au mental. Le but étant de leur faire prendre conscience des limites et du relief de leur corps pour l'habiter plus pleinement. Découvrir ou redécouvrir certaines sensations, certaines parties du corps. Prendre conscience de son corps dans sa globalité même si certaines parties n'ont pas de sensations. b- Travailler sur la gestion des émotions. Réussir à les contrôler et à mieux vivre avec lorsqu'elles sont dérangeantes. Le stress et l'anxiété étant très présents chez ces adolescents, il m'a paru nécessaire de leur donner des outils pour leur permettre de mieux gérer ces états, mais également de pouvoir trouver en eux les ressources afin de vivre plus sereinement. Effectivement, les personnes déficientes intellectuelles se sentent très vite en insécurité, de par la conscience de leur différence, le fait de ne pas être toujours compris lorsqu'ils s'expriment, mais également tout ce qui est inconnu pour eux. Ils restent, en général, dans un quotidien qu'ils connaissent par cœur pour ne pas être confronter à la nouveauté et à la non maîtrise des choses, mais si cela arrive, il peut en découler du coup un débordement d'émotions qu'ils ont du mal à canaliser. c-Travailler sur la confiance en soi. En plus de la connaissance de son corps, il s'agit également de prendre confiance en soi, en ses mouvements et en ses propres possibilités. Leurs différences, même si elles sont parfois occultées ou niées, les jeunes en ont conscience, et ont tendance à se

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dévaloriser face à d'autres personnes sans handicaps. Il me paraissait alors très important qu'ils retrouvent une bonne estime et image d'eux même et qu'ils prennent conscience que "différence" n'est pas synonyme d' "infériorité". De plus, l’adolescence est une période charnière entre l'enfance et l'âge adulte où la confiance en soi peut être mise à rude épreuve, moment de questionnement sur soi et sur son devenir. d- Travailler la relaxation. Enfin, il était important pour moi de leur permettre d'apporter un relâchement du corps, celui-ci étant très souvent douloureux pour la plus part de ces quatre jeunes ayant des handicaps physiques associés. Leur permettre d'avoir des outils pour se soulager lorsqu'il devient trop inconfortable, mais aussi faire des expériences de bien-être me paraissait indispensable.

4 - Protocole a - Le dialogue pré-sophronique Avant chaque séance nous faisions un petit point sur l'humeur et l'état du moment. Au départ j'ai senti qu'ils étaient un peu intrigués par ce processus, mais ils y ont très vite pris goût. À tel point que je n'avais, par la suite, même plus besoin d'ouvrir ce moment de partage pour qu’ils me racontent spontanément ce qu'il se passait pour eux, et tout cela en y prenant beaucoup de plaisir. Ce moment a pris une grande importance pour eux car ça leur permettait déjà d'évacuer un peu de stress avant même de commencer la séance. Ils me disaient être un peu stresser par telle ou telle chose qui devait se passer dans la semaine ou dans la journée : devoir faire un concert devant les familles et les jeunes de l'établissement, devoir prendre le bus, attendre son bilan scolaire....autant de choses diverses, des disputes ou bagarres avec d'autres jeunes....

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C'était très agréable de sentir la liberté avec laquelle ils s'exprimaient, et ce de plus en plus au fil des séances, sans se sentir ni gêné, ni forcé ou jugé. Ils me faisaient part aussi de ce qu'ils avaient utilisé comme outils appris en sophrologie pendant la semaine, et dans quelles circonstances… Pauline me dira : « Quand quelqu’un m'énerve, je souffle ! Et maman m'a énervé ce weekend end alors j'ai soufflé ! Elle m'a dit "pourquoi tu fais ça, parce que je t'énerve? " et j'ai dit : ben oui! » Jérôme : « Je devais prendre le bus tout seul jeudi, alors j'étais angoissé, et du coup j'ai serré très fort mon corps et j'ai tout lâché....et ben quand j'ai pris le bus j'avais plus très peur ! » Alexandre : « J'arrivais pas à dormir hier, alors j'ai pensé à toi et j'ai gonflé mon ventre comme un ballon et après je me souviens plus....je devais dormir.

b - L'information pré-sophronique Après ce moment d'échanges, venait l'explication de la séance du jour, des exercices. Moment important pour eux car, comme je l'explique plus tôt, ils ont besoin de ne pas être surpris pour se sentir en sécurité et pouvoir lâcher prise. Nous faisions donc ensemble les exercices pour qu'ils soient bien intégrés et compris, puis je les faisais travailler avant sur certaines techniques spécifiques comme l'endroit agréable et l'objet de concentration car je me suis rendue compte à la première séance que cela avait été difficile pour eux de trouver un lieu. Et c'est seulement un fois que tout était bien clair pour eux que nous pouvions démarrer la séance. Toutes fois, au fil du temps, lorsqu'ils ont commencé à vraiment bien rentrer en état sophroliminal je restais secrète sur certaines parties des séances (choses simples et compréhensible facilement pour eux bien sûre), et cela s'est très bien déroulé.

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c - Le dialogue post-sophronique Après la séance nous faisions également un temps de partage pour que chacun puisse s'exprimer, s'il le souhaitait, sur son vécu de la séance. C'est comme cela que les jeunes intégraient ce qu'il se passait pour eux, les échanges faisaient écho chez certains, et ce sans aucun jugement ni aucune interprétation. J'ai pu, grâce à ces moments, préparer les séances d'après. Au départ les jeunes ne parlaient pas beaucoup, très scolaire ils attendaient que je leur demande s'ils avaient envie de partager quelque chose avec le groupe pour s'exprimer...mais ça a très vite changé... Leurs partages d'expériences étaient très riches et très francs, souvent très brefs, donnés à leur façon, avec des phrases et des mots simples chargés de sens, et de plus en plus poussés par la suite. Mais le plus spectaculaire pour moi était d'observer leur langage non verbal. Effectivement, Alexandre et Juliette étaient souvent très agités, se balançant sur leurs chaises, gigotant dans tous les sens avant les séances. Puis au fur et à mesure que l'on avançait dans la sophronisation, ils se posaient sur leurs appuis, les mouvements diminuaient, jusqu'à parfois une immobilité complète. Du coup, après les séances, ils étaient généralement beaucoup plus calmes, corps et visages détendus, respiration basse...mais une fois qu'ils prenaient la parole cela faisait souvent revenir l'agitation, mais elle était tout de même apaisée. d - Les 11 séances Bien évidemment, les séances écrites au départ se sont transformées pendant le stage suite aux différents vécus des jeunes lors des séances, pour être au plus près de leurs besoins.

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Séance 1 découverte du corps et de la respiration

assis ancrage conscience de la respiration en posant les mains métaphore du ballon lecture du corps détaillée par le toucher LTI globale x3 Image agréable présence immédiate sur les sensations pause de totalisation reprise

Séance 2 Conscience de son corps et de ses sensations

debout ancrage conscience de la respiration LTI globale x3 assis lecture du corps activations : -stricmus x3 -mouvement de la tête -pompage des épaules (dos décollé du dossier) souhait pour la journée pause de totalisation reprise

Séance 3 Conscience de son corps et détente

allongé ancrage respiration consciente (mains) lecture du corps LTI globale x3 Activation vitale protection liminale sur le mot "calme " pause de totalisation reprise

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Séance 4 Conscience du schéma corporel

allongé ancrage respiration en vague lecture du corps par le toucher LTI globale x3 soufflet abdominal x3 contour du corps avec de la chaleur ou du vent... visualisation de la journée pause de totalisation reprise

Séance 5 schéma corporel et détente

allongé ancrage respiration consciente (ballon) lecture du corps par le toucher LTI globale x3 yoga nidra présence immédiate sur les sensations pause de totalisation reprise

Séance 6

La respiration

debout ancrage LTI globale x3 respiration en vague assis lecture du corps activations: - tête x3 - bouche (hippopotame x3 et stricmus x3, puis à la suite x3) mettre une douce sensation de chaleur à la respiration (parcours de celle-ci) souhait pour la journée pause de totalisation reprise

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Séance 7 Présence à soi et détente (en l'absence de Pauline)

assis ancrage respiration consciente lecture du corps par le toucher debout LTI x3 activations : - les hémicorps (stable) x3 - le soufflet thoracique x3 - la rotation axiale x3 Assis présence immédiate sur les sensations pause de totalisation reprise

Séance 8 conscience du corps et détente

assis ancrage respiration contrôlée (inspi - retention - expi - retention - inspi - retention...) lecture du corps rapide debout LTI x3 activations : - tête x3 - stricmus x3 assis image agréable avec les sens pause de totalisation reprise

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Séance 9 Les sens

debout ancrage LTI x3 respiration le plus bas possible avec mains sur le bas ventre assis lecture du corps activations: - des yeux (en respi libre, sensations dans le mouvement, pour ceux qui peuvent, entrouvrir les yeux puis les fermer) - du nez (odeurs, air qui circule, expérience en bouchant une narine puis l'autre...) - des oreilles (mouvement, sons, expérience avec les mains en coquille...) - la bouche (langue, salive...un bonbon...) - les mains (le toucher de la peau, des vêtements...) objet de concentration capacité de confiance pause de totalisation reprise

Séance 10 La confiance en soi

debout ancrage respiration en vague LTI globale x3 assis lecture du corps Tech. Spé "je suis plus que..." protection liminale sur le mot confiance pause de totalisation reprise

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Séance 11: Se dire au revoir de façon ludique

Debout ancrage respiration consciente (ballon) LTI x3 assis lecture du corps (forme volume sensations) travail sur le son (laisser sortir de soi un son, puis s'amuser à le transformer, le rythmer....laisser sortir les rires qui arrivent...) pause de totalisation sur cette séance et sur toutes les autres se dire mentalement au revoir en pensant à chaque personne qui constitue le groupe reprise

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V – Bilan des participants

1 – Juliette Juliette ne s’est pas beaucoup exprimée durant les temps de partages. Lors du bilan, elle prononcera simplement ces mots : « C’était trop trop bien ! Ça va mieux, j’utilise à souffler » Pour ma part, j’ai pu constater un réel changement au fil des semaines chez Juliette. Effectivement, elle est arrivée très craintive, extrêmement crispée, exprimant plus souvent de la peur et de l’angoisse que de la gaîté ; et puis elle s’est transformée au fur et à mesure, devenant plus enthousiaste, avec un corps moins noué, et avec beaucoup plus de faciliter à lâcher prise durant les séances. Ses phénodescriptions ont toujours été brèves, mais de plus en plus chargées émotionnellement (plus souriante, avec de temps en temps de vrais explosions de joie absolument pas canalisées).

2 – Pauline Pauline était toujours la première à prendre la parole pendant le temps de partage après les séances. Lors du bilan, elle dira : « Je suis moins stressée. Je ressens bien la respiration et je l’utilise beaucoup, surtout quand je suis énervée. » Pauline a effectivement fait la découverte de sa respiration, et de toutes les sensations de celle-ci. Elle a vraiment appréhendé différement son corps, et cela lui a permis de prendre conscience qu’elle a énormément de sensations même si elle est quadriplégique.

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Au départ, elle parlait beaucoup pendant les séances, mais progressivement cela s’est nettement atténué. Elle avait besoin d’exprimer ses réussites et ses difficultés : « je sens pas », « j’arrive pas », « oui je sens »…comme si elle me demandait de valider ce qu’il se passait pour elle. J’ai le sentiment que la sophrologie a été bénéfique pour Pauline surtout pour la confiance en soi. Comme si elle avait pris conscience qu’elle avait le droit de ne pas avoir de sensations à certains endroits, de ne pas faire certains exercices comme les autres, et que cela n’a aucune espèce d’importance, qu’elle est ce qu’elle est et que cela ne fait pas d’elle quelqu’un d’inférieur aux autres.

3 – Jérôme Jérôme s’est toujours exprimé avec beaucoup de facilité, son bilan a été : « Ça m’a apporté que du bien. Je suis moins stressé. Prendre le bus je suis moins stressé. Et des fois ça m’arrive d’utiliser la sophrologie quand j’arrive pas à m’endormir. » Jérôme est un garçon qui s’angoisse très rapidement pour beaucoup de choses. Il a de mieux en mieux réussi à gérer son stress au fil des semaines. Je pense qu’il a vraiment fait la découverte de son corps, il a toujours vécu fortement ses sensations durant les séances. Je l’ai senti de plus en plus à l’aise avec son corps, surtout dans ses mouvements, dans l’espace. Et sa bonne humeur après chaque séance n’a fait que s’accentuer.

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4 – Alexandre Son bilan : « Content de venir pour me détendre et pour la respiration. Je stress moins depuis que je fais de la sophro. » Au départ, Alexandre était un garçon très timide, et très renfermé sur lui-même, un peu dans son monde. Un jour il est arrivé en séance très stressé, très agité, je sentais bien que ça n’allait pas très bien, et il est ressorti de la séance tout sourire, comme jamais, dans un état de béatitude, et son feedback a été : « C’était bien, il fait beau, y a du soleil ! » J’ai senti qu’à partir de ce moment-là quelque chose s’était passé pour lui. Il est devenu beaucoup plus présent, devenant un peu le « fanfaron » du groupe, se jouant de moi, racontant des blagues, rigolant, c’était très agréable pour tout le monde. Il a gardé les yeux ouverts pendant un certain nombre de séance, gesticulant beaucoup, et puis il est parvenu à fermer les yeux et même à s’endormir.

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VI – Bilan personnel

1 – Enrichissement personnel et professionnel J’ai pris énormément de plaisir à faire la rencontre de ce public et de ces jeunes, d’une part, mais aussi celle du personnel avec qui j’ai pu échanger durant ce stage. J’ai trouvé les adolescents d’une justesse et d’une intelligence incroyable dans leur propos. En effet ils s’expriment toujours de façon simple, avec parfois des phrases un peu biscornues et farfelues, mais jamais vides de sens, toujours remplies de leurs émotions présentes, sans fioriture. C’était très agréable d’avoir des échanges comme cela, simples, pures, et sans artifices. Cela remet les choses en place face à la société actuelle. Les contacts que j’ai pu avoir avec les différents professionnels de l’établissement étaient extrêmement intéressants. Cela a pu me permettre d’être la plus juste possible avec les jeunes pendant les séances et d’adopter la bonne attitude avec eux. J’ai eu la chance d’avoir autour de moi des personnes avec lesquelles j’ai pu discuter de mon intervention dans l’IME, en tant que sophrologue, après chaque séance et à la fin de mon stage. Ce qui m’a permis d’avoir des retours sur mon travail plus que constructifs.

2 – Adaptabilité Durant ce stage, je me suis vraiment confrontée à l’obligation, en tant que sophrologue, de pouvoir s’adapter en permanence.

S’adapter et adapter la sophrologie à ces adolescents déficients intellectuels ayant des handicaps physiques associés.

S’adapter face à une personne en fauteuil roulant, à d’autres étant aveugles, et adapter du coup les exercices à tous sans jamais les mettre en difficulté.

Adapter le terpnos logos pour qu’il soit compréhensible, toujours dans le même souci d’être au plus juste et d’être bienveillante avec l’ensemble du groupe.

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S’adapter également aux contraintes techniques : changements de salle à la dernière minute, interruption de la séance par d’autres jeunes de l’établissement, réadapter la séance préparée au moment venu si cela est nécessaire pour le confort des uns et des autres.

3 – Place de la sophrologie dans ces établissements spécialisés J’ai choisi ce stage sans connaître réellement le milieu, mais en ayant beaucoup échangé avec des personnes y travaillant. Je m’étais posé la question de la place de la sophrologie dans ces structures, j’ai donc voulu faire l’expérience pour répondre à mes interrogations. Maintenant je peux dire avec certitude que la sophrologie est plus qu’intéressante pour ce public. En effet, elle répond à plusieurs problématiques qu’ont la plus part de ces personnes : La non connaissance et l’oubli de son corps, des problèmes de concentration, des émotions très fortes et difficiles à canaliser pouvant, pour certaines, rapidement amener à de l’agressivité, et une dévalorisation d’eux-mêmes. Je pense cependant, ayant fait onze séances avec eux, qu’il serait certainement plus juste et intéressant d’en faire d’avantage. Effectivement, la compréhension et l’intégration des choses est plus lente pour eux, il me parait donc important d’en tenir compte et de prendre le temps nécessaire pour avoir plus de bénéfices sur le long terme.

4 – Perspectives futures Ce stage a ouvert une porte vers un domaine de spécialisation qui m’attire énormément. J’ai découvert non seulement un univers riche et plein d’avenir pour la sophrologie, mais également le plaisir du travail en équipe, et la complémentarité de la sophrologie avec les autres métiers de ce milieu. Mes perspectives sont dons de me frayer un chemin dans ces structures pour pouvoir faire découvrir la sophrologie à d’autres personnes déficientes intellectuelles désireuses de faire cette expérience, et pouvoir affiner mon travail de sophrologue auprès de ce public.

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Conclusion Ce stage a révélé la direction vers laquelle je souhaite m’engager en tant que sophrologue. Les retours du personnel de l’IME ont été très positifs, la chef de service me dira avoir pris conscience que la sophrologie n’est pas de la simple relaxation, mais bien plus, et que c’’est réellement un métier pour lequel il faut être formé. Les éducateurs ont vu, me disent-ils, les bénéfices de ces séances et trouvent les jeunes globalement plus joyeux et moins angoissés par certaines situations. Ils les ont vu parler entre eux de leurs vécus des séances, reprendre des exercices de respiration et de libération des tensions inutiles en dehors des séances. Depuis ce stage, finit au mois de juillet, j’ai donc écris un projet particulier intitulé : « Sophrologie, auprès de personnes déficientes intellectuelles » que j’ai donc envoyé à une dizaine d’établissements spécialisés du Nord, en espérant pouvoir m’y introduire.

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Annexe 1 : convention de stage

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Annexe 2 : présentation IME

L’IME La Pépinière

L’institut médico-éducatif La Pépinière accueille 88 enfants de 6 à 20 ans déficients

visuels multi handicapés en provenance du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme,

de l’Aisne et de l’Oise.

Date de création

L’institut médico-éducatif La Pépinière existe depuis le 21 juin 1974.

Agrément, contrôles et financements

L’IME La Pépinière est autorisé, au titre de l’annexe XXIV quinquies prévue au décret

n°88-423 du 22 avril 1988. L’établissement accueille en mixité 88 enfants déficients

visuels multi handicapés âgés de 6 à 20 ans en internat de semaine. Il comporte une

section de premier enseignement professionnel (SPFP) et un service de suite.

Les enfants accueillis sont traditionnellement domiciliés dans un des cinq départements

suivants : Nord, Pas-de-Calais, Somme, Aisne et Oise. Néanmoins, s’il n’y a pas de

structure adaptée dans le département de résidence de l’enfant, son orientation peut être

demandée à l’IME La Pépinière dans la mesure des places disponibles, de la possibilité

d’organiser un retour à domicile chaque semaine, et d’avoir l’assurance du

rapprochement rapide de l’un des responsables légaux en cas de problème, notamment

de santé de l’enfant.

Le financement de la structure est assuré par les caisses d’assurance maladie et par les

mutuelles.

L’organisme de contrôle de référence est l’Agence Régionale de Santé (ARS) du Nord-

Pas-de-Calais.

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Objectifs et missions

« Les jeunes déficients visuels avec handicaps associés constituent un groupe très

hétérogène, n’ayant en commun que l’existence d’un handicap visuel. L’association à

celui-ci, d’un ou plusieurs autres handicaps dans le domaine mental, intellectuel,

moteur, sensoriel, fait que les besoins et les possibilités individuels de ces jeunes gens

peuvent varier considérablement, rendant leur éducation d’autant plus difficile, et

nécessitant que les stratégies mises en œuvre puissent être elles-mêmes très souples et

diversifiées. Une ligne générale doit pourtant être dégagée dans la recherche de ces

stratégies, et c’est celle qui consiste à rechercher, non pas ce que le jeune ne peut pas

faire, mais s’appuyer prioritairement sur ce qu’il peut faire, immédiatement ou

potentiellement, afin de l’aider à acquérir un minimum de confiance en lui-même et

l’encourager à participer activement aux techniques éducatives susceptibles de

développer ses potentialités, ce qui doit être réalisé au maximum, dans tous les

domaines. »

Circulaire n°88-09 du 22 avril 1988 sur la modification des prises en charge

spécifiques des enfants ou adolescents déficients sensoriels par les établissements et

services de l’éducation spéciale.

L’établissement doit assurer pour les enfants et adolescents accueillis :

l’éveil et le développement de la relation, le développement des moyens sensoriels et psychomoteurs de compensation

des handicaps, la stimulation et le développement de la vision fonctionnelle, l’acquisition de techniques palliatives adaptées à chaque enfant : locomotion,

braille, AVJ, initiation aux matériels techniques nouveaux, l’enseignement et le soutien pour l’acquisition des connaissances, l’accompagnement de la famille et de l’entourage de l’enfant, des actions permettant de développer la personnalité et de faciliter l’insertion

sociale, une surveillance médicale et des soins appropriés concernant notamment l’état

visuel et ses conséquences sur le développement de l’enfant ou de l’adolescent ainsi que les déficiences associées,

un accompagnement trois ans après la sortie de l’IME dans le cadre du service de suite.

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Capacités d’accueil, modalité d’admission

L’admission est prononcée par décision d’orientation notifiée par la Commission des

Droits et de l’Autonomie (CDAPH) de la Maison Départementale des Personnes

Handicapées (MDPH) du département d’origine.

La capacité d’accueil est de 88 places en internat de semaine. Néanmoins, le régime de

l’internat de semaine, même s’il reste largement appliqué au regard de l’éloignement

géographique des enfants accueillis, ne constitue pas une obligation absolue pour être

accueilli dans l’établissement. Selon les besoins de l’enfant, sont aussi proposés des

régimes d’internat modulé, voire exceptionnellement de semi-internat.

Activités proposées

Selon les potentialités et les besoins de chaque enfant sont proposées, dans le cadre d’un

projet individualisé bâti en étroite collaboration avec les familles :

des activités pédagogiques o scolarisation à l’interne, en classe « hors les murs » dans les locaux de

l’École Régionale pour Déficients Visuels (ERDV) ou dans d’autres écoles locales,

o un programme d’éducation structurée adapté aux enfants déficients visuels autistes ou présentant des troubles envahissant du développement,

o un apprentissage du braille, o la pratique de l’informatique, o un travail didactique ou de répétition en salle d’activités, encadré par un

personnel éducatif, des activités éducatives, périscolaires et sportives,

o Activités de la Vie Journalière (AVJ), o un apprentissage des déplacements à l’interne comme à l’extérieur, o un atelier journal, une ludothèque (avec livres et jeux adaptés), o des activités sportives adaptées pour tous : manège équestre, torball,

gym fauteuil, cycles, marche, athlétisme, natation, sarbacane, boccia… o des activités musicales, chants, cirque, sorties éducatives, culturelles ou

de loisirs, o des travaux manuels, o une stimulation sensorielle, des activités de détente et de bien-être,

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des activités pré-professionnelles, o poterie, menuiserie, vannerie, chaiserie, horticulture, arts ménagers,

espaces verts (ces activités peuvent également être proposées dans le cadre pédagogique et éducatif),

o des stages en ESAT.

Personnel

Directrice : Edith Cusnieux.

Direction, encadrement : un directrice mise à disposition par l’Éducation nationale, une directrice-adjointe, une chef de service gestion comptabilité ;

Administration, gestion : 3 chefs de service éducatif, un chef de service paramédical, une secrétaire de direction, une secrétaire, un agent d’accueil, 2 agents administratifs, une économe, une comptable ;

Services généraux : un agent technique supérieur, 5 ouvriers professionnels, 9 maîtresses de maison, 7 surveillants de nuit, 3 agents ;

Socio-éducatif et enseignement : 30 éducateurs spécialisés, 31 aides médico-psychologiques, 3 moniteurs-éducateurs, 2 éducateurs techniques spécialisés, un moniteur d’atelier, une enseignante technique, un professeur de sports adaptés, une assistante sociale, une instructrice en locomotion, 3 enseignants spécialisés ;

Paramédical : un orthophoniste, 5 kinésithérapeutes, 2 infirmiers, une psychomotricienne, 2 psychologues, un orthoptiste, un ergothérapeute ;

Médical : un ophtalmologiste, un pédiatre, un médecin généraliste, un médecin de rééducation fonctionnelle, 3 médecins psychiatres.

Descriptif des locaux

L’IME bénéficie d’un environnement calme, agréable et épanouissant : quinze hectares

de verdure, un jardin des senteurs, des jeux extérieurs, une colline boisée, un manège

équestre adapté, un potager, un verger…

Le cadre d’internat est chaleureux : six petits pavillons d’hébergement de type familial,

tenus par des maîtresses de maison.

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Annexe 3 : Sophrologie, auprès de personnes déficientes intellectuelles

F o r m a t i o n à l ’ I n s t i t u t d e S o p h r o l o g i e H u m a n i s t e d e L i l l e 3 2 , p l a c e A u g u s t i n L a u r e n t - 5 9 0 0 0 L i l l e h t t p : / / w w w . i s h - l i l l e . c o m

Sophrologie auprès d’adolescents déficients intellectuels. Fascicule pédagogique d’approche de la sophrologie.

Juillet 2011

08 Fall

B I S I A U X J e a n n e S o p h r o l o g u e 0 6 . 6 0 . 0 5 . 9 1 . 7 2 b i s i a u x j e a n n e @ g m a i l . c o m

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SOMMAIRE

I - Origine et développement de la sophrologie ...................................... 2 1 – Etymologie .................................................................................... 2 2 - Histoire .......................................................................................... 2

II - Cadres et principes ..................................................................................... 3 1 - La sophrologie, une méthode à part entière. ................................ 3 2 - La sophrologie, trois principes fondamentaux. .............................. 3 3 - Les différentes étapes de la méthode. ........................................... 4

III - Les apports de la sophrologie ............................................................... 5 1 – La conscience de son corps et de ses sensations .......................... 5 2 - La confiance en soi ........................................................................ 5 3 – La gestion des émotions ............................................................... 6 4 – La concentration ........................................................................... 6 5 – L’action positive ............................................................................ 7 6 – Le bien-être .................................................................................. 7

IV – Applications ................................................................................................ 8

V - Schéma général d'une séance ................................................................. 9 1 - Dialogue "pré-sophronique" .......................................................... 9 2 - Contenu de la séance .................................................................... 9 3 - Dialogue "post-sophronique" ........................................................ 9

Conclusion ......................................................................................................... 10