SOMMAIRE - My Reader

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Avant-proposKarim MEZIANE et Béatrice COULLARÉ

Les apports scientif iques des monnaies gauloises trouvées hors contexte

Louis-Pol DELESTRÉE

Le monnayage d’or gaulois à la tête de Zeus Ammon

Dr François SIKNER

La typologie des statères en argentà l ’est de l ’Armorique

Louis-Pol DELESTRÉE et Samuel GOUET

Le trésor gaulois de Lessy-Scy (Moselle) : un dépôt méconnu de La Tène f inale,

découvert au mil ieu du XIXe siècleGil les HELMER

Les légendes monétaires gauloises :inventaire des données nouvelles

depuis la f in du siècle dernierLouis-Pol DELESTRÉE et Dominique HOLLARD

Les monnaies de l ’arverne Epomeduos et les Jumeaux divins celt iques

Daniel GRICOURT et Dominique HOLLARD

RENCONTRES NUMISMATIQUESDE LA

SOCIÉTÉ D’ÉTUDES NUMISMATIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES Membre du Conse i l In te rna t iona l de Numismat ique

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Avant-propos

Créés en 2017, les fascicules des Rencontres numismatiques, numéros Hors série des Cahiers numismatiques, ont pour vocation de traiter des dossiers thématiques ayant donné lieu à une journée d’études, ceci dans un format plus léger que la collection des Recherches et Travaux de la SÉNA. En 2016, fut de la sorte abordée la cité icaunaise d’Avallon, une exposition au musée de l’Avallonais étant l’occasion de communications centrées sur les collections monétaires de cet établissement ainsi que la numismatique locale et régionale.Le second fascicule que nous avons le plaisir de publier aujourd’hui n’est pas consacré à une région mais à une période protohistorique : le monnayage celtique du second âge du Fer. Ce champ d’étude constitue, depuis la création de la SÉNA, l’un des thèmes de prédilection de notre revue trimestrielle. De fait, si des articles concernant la numismatique gauloise figurent habituellement au sommaire de chaque numéro des Cahiers, la variété et la richesse propres à ce champ d’études sont telles qu’il apparaît aujourd’hui nécessaire de lui consacrer un numéro spécifique.Nous aurions dû présenter les contributions qui composent ce volume lors d’une journée dédiée à la numismatique gauloise tenue à la Monnaie de Paris, établissement historique et patrimonial avec lequel la SÉNA a noué, depuis 2019, un partenariat scientifique. Les conditions sanitaires dont souffre actuellement notre pays nous ont conduit à rendre virtuelle cette localisation. Toutefois, nous avons jugé nécessaire de ne pas retarder plus avant la publication des six études ici réunies. Ces dernières couvrent des sujets représentatifs des recherches sur les monnaies du second âge du Fer menées ces dernières décennies. Ainsi, l’apparition de séries inédites ou méconnues renouvelle notre vision d’un numéraire, ici en l’occurrence celui des Riedones armoricains. Ou bien, la reconstitution d’un dépôt ancien tel celui, médiomatrique, de Lessy qui ressuscite un document patrimonial important. De même, la synthèse d’un monnayage comme les statères et divisions à la tête de Zeus Ammon, permet de mieux envisager sa place dans le développement de la monnaie en Gaule. Une question cruciale est également abordée : l’apport intrinsèque et parfois conséquent de toute découverte de monnaie, même dépourvue d’un contexte archéologique. De son côté l’interaction de l’onomastique et de l’iconographie peut dévoiler un aspect significatif des conceptions religieuses et idéologiques des Celtes, comme c’est le cas pour les piécettes de l’Arverne Epomeduos. Enfin, l’un des enjeux de la monnaie gauloise concerne le vieux celtique continental, une langue toujours mieux comprise grâce aux découvertes de l’épigraphie monétaire, comme le montre un bilan synthétique des 25 dernières années.C’est précisément à ce sujet, délicat mais si essentiel par ses développements, que s’est consacrée une chercheuse aujourd’hui émérite à laquelle l’étude du numéraire gaulois doit beaucoup : Mme Brigitte Fischer. Celle-ci s’est en effet attachée durant des années à valider et mettre en forme, aux côtés du Dr Colbert de Beaulieu, ce corpus précieux que constitue le Volume IV – les légendes monétaires – du Recueil des Inscriptions Gauloises. Brigitte Fischer fut, par ailleurs, au-delà de son activité de chercheuse au CNRS et de ses diverses publications dans nos Cahiers (plus d’une vingtaine d’études portant sur des trésors, des séries monétaires et des sites archéologiques), une adhérente dévouée à notre Société. Non seulement elle nous a gratifié de conférences toujours très appréciées, mais elle a tenu un temps le secrétariat de la SÉNA avant d’en assurer la présidence au cours des années 1994-1996.C’est donc à la fois pour célébrer une carrière consacrée aux monnayages de l’Indépendance gauloise, mais aussi en témoignage cordial de reconnaissance pour les moments que cette amie de longue date de nos réunions et activités a partagés avec nos adhérents, que nous souhaitons lui dédier cet ensemble de textes portant sur des domaines auxquels elle a apporté sa contribution.

K. Meziane, Secrétaire de rédaction des Cahiers numismatiquesB. Coullaré, Secrétaire générale de la SÉNA

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Les apports scientifiques des monnaies gauloises trouvées hors contexte

Louis-Pol DELESTRÉE

Une très regrettable pétition de principe semble en faveur dans certains milieux de l’Archéologie politico-administrative : en bref, les objets archéologiques – donc les documents monétaires – trouvés hors contexte seraient dépourvus d’intérêt au moins sur le plan archéologique1. Un exemple récent de cette sottise vient d’être fourni, au plus haut niveau, par le triste sort réservé au trésor armoricain de Piolaine (Ille-et-Vilaine)2.

Notre projet est ici de faire valoir sous différents aspects, l’importance parfois considérable, au moins dans le vaste domaine de la numismatique gauloise, des données offertes par les monnaies dites « hors contexte » qui représentent l’essentiel, voire la dominante écrasante des effectifs dont dispose actuellement la communauté scientifique. Encore faut-il s’entendre sur la notion même de « contexte archéologique » qui recouvre une réalité bien différente de celle que lui prêtent à tort certains intervenants pour les besoins de leur cause.

I) Retour sur la notion de contexte archéologiqueNous avons tenté en son temps3 d’éclairer quelque peu la notion de trouvaille monétaire

en milieu archéologique. Il est bien évident que la meilleure position d’une monnaie gauloise se situe dans un contexte stratigraphique avéré, non perturbé et datable en fonction du matériel qui s’y trouve. Encore ne doit-il pas s’agir d’une monnaie isolée ou résiduelle : son intérêt typochronologique est étroitement lié à celui des autres monnaies qui l’accompagnent. Mais le plus souvent, les contextes archéologiques, variables selon leur nature, sont plus ou moins significatifs en regard des monnaies qui s’y rattachent de près ou de loin. Les archéologues différencient soigneusement comme nous l’avons précisé (supra note 3) les contextes qu’ils relèvent : les uns offrent des constats précis, comme les niveaux stratigraphiques intacts et en place, ainsi que certains milieux clos et datables, bien que sans relations stratigraphiques ; les autres, parfois homogènes mais hors stratigraphie et en milieux non clos, ne procurent au chercheur que des hypothèses plus ou moins précises et susceptibles d’évoluer en fonction des aléas de la fouille. Les contextes en milieu ouvert et remanié sont bien sûr les moins fiables ; les monnaies issues de niveaux de surface ou de remblais peuvent être significatives s’il est démontré qu’elles sont en rapport direct avec une structure bien déterminée dont la fréquentation a été limitée dans le temps.

Sur un plan général, les contextes « de situation » (supra note 3, p. 149-154) se rattachent à de très nombreux sites dont la durée d’occupation s’est étendue sur une longue période : fermes indigènes devenues villae à l’époque gallo-romaine, sanctuaires

1 À titre d’exemples, certains fonctionnaires relevant du Ministère de la Culture s’expriment ainsi : « un objet archéologique déplacé de son contexte est un témoin mort » (Y. Brun, Le journal de Saône-et-Loire, 23 mars 2019). « Pour l’archéologue, l’objet est intrinsèquement secondaire ; c’est sa position dans le sol… qui importe et lui donne un sens » (X. Delestre, rapport en ligne sur le pillage et le commerce des oboles de Marseille, 2019 p. 16 : DRAC de la Région PACA). 2 DELESTRÉE 2019. 3 DELESTRÉE 2016.

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successifs sur une même place, lieux de passage et de rassemblement, anciens gués, marchés antiques, habitats groupés, vici et agglomérations d’importance variable. Tous ces sites, connus ou non répertoriés, livrent en surface d’innombrables monnaies provenant de remblais et de terres rapportées qui doivent être considérées comme dépourvues de contextes archéologiques exploitables au même titre que les monnaies sans provenances précises. Aussi bien les sites de nature homogène et dont l’occupation est bien limitée dans le temps sont-ils exceptionnels.

Citons par exemple plusieurs camps militaires pré-augustéens dans la vallée de la Somme, dont les contextes géographiques, politiques et stratégiques sont bien datables en dehors de contextes archéologiques plus précis. Ces camps ont livré sur toute la surface de leur emprise des milliers de monnaies gauloises dont les faciès sont spécifiques et bien différents des faciès civils ou cultuels reconnus dans la région considérée (supra note 3).

Bref, dans l’immense majorité des cas, les monnaies découvertes en prospection et même en fouille4 sont dépourvues de contextes archéologiques stricto sensu et n’offrent, en dehors de leurs caractères propres, qu’un lieu de provenance souvent approximatif. Le phénomène a pris une telle ampleur que le concept de « mégacontexte » prend à présent le pas sur la notion traditionnelle de contexte archéologique. L’on entend par ce néologisme « le contexte qui interprète chaque site, chaque région, chaque principauté ou empire, comme un contexte en soi »5. Ainsi, au delà du concept étroit et souvent bien relatif de l’objet « en place », la monnaie peut acquérir une signification bien réelle.

Reste à évoquer le cas fort commun des monnaies gauloises, si souvent muettes, dont les provenances même approximatives sont inconnues et qui constituent la quasi totalité des plus grandes collections publiques et privées. Consultée depuis près de deux siècles, à présent en ligne, l’admirable collection du Cabinet des Monnaies et Médailles de la BnF a constitué au fil des ans les bases du classement auquel les spécialistes et chercheurs se réfèrent encore de nos jours, en croisant bien sûr ces données devenues conventionnelles avec celles qu’imposent les avancées régulières des connaissances. Et pourtant, 98 % des monnaies gauloises conservées à la BnF sont dépourvues de tout contexte et de provenances exploitables.

Dans la réalité, en raison des progrès considérables enregistrés depuis le milieu du XXe siècle en numismatique gauloise, la typologie et la datation des séries monétaires sont de mieux en mieux connues et inventoriées, de telle sorte que les classements des monnaies sans contexte et sans provenance s’en trouvent grandement facilités. En d’autres termes, il est de plus en plus aisé de réintroduire dans un ensemble typo-chronologique des monnaies dont l’environnement initial et la localisation exacte sont ignorés.

Ce sont à de telles monnaies que nous porterons ici notre attention, en précisant, sous différents aspects, les qualités intrinsèques qui peuvent s’attacher à la pièce elle-même et en illustrant, à l’aide d’exemples significatifs parmi bien d’autres les constats qui permettent d’enrichir la science et l’Histoire.

4 À titre d’exemple, l’ensemble cultuel important de Digeon (Somme) a livré 6991 monnaies gauloises connues en 1996, soit 1186 provenant des prospections de surface et 5805 issues de fouilles programmées, dont moins d’une vingtaine seulement proviennent d’un niveau stratigraphique datable mais pas vraiment clos (DELESTRÉE 1996). 5 DOYEN 2011.

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II) Les apports des monnaies hors contexte à la typologieIl est bien des cas où la monnaie gauloise trouvée hors contexte et sans provenance

précise peut présenter un grand intérêt typologique, même si elle appartient à une série monétaire connue et répertoriée. En effet, le module des pièces est le plus souvent inférieur au diamètre de l’empreinte des coins qui les ont frappées. Lorsqu’il s’agit d’une série représentée par un faible nombre d’exemplaires, une monnaie sans contexte ni provenance peut permettre de compléter telle ou telle composition des images de droit ou de revers.

Une monnaie armoricaine en procure un exemple récent6 : un statère en or allié, trouvé hors contexte en forêt de Pontallec (56) appartient à la série dite « à la fleur » (N.A. série 335, DT 2247). Devant le profil à gauche, deux motifs décrits comme « masses ovales » sont en fait deux poissons ou dauphins parallèles, figuration marine sur la signification de laquelle nous reviendrons (Fig. 1).

Évoquons aussi le cas où un type répertorié n’est connu que par un unicum dont l’origine reste à préciser. Tel était le cas pour un statère dit « à l’hippophore » conservé au musée du Mans7. Un statère de même type et sans doute issu du même couplage de coins, trouvé sans contexte et doté d’une provenance approximative (Fig. 2) est venu apporter d’utiles précisions tant d’ordre typologique que sur la localisation à l’ouest de l’Armorique de l’émission initiale.

Un cas analogue est offert par la drachme épigraphe DT 3368 « au taureau et à l’oiseau », unicum sans provenance conservé à la BnF (LT 6308), témoignant à lui seul d’une série spécifique (N.A. t. 3, série 1049) et dont l’attribution traditionnelle aux Carnutes n’était pas avérée (RIG 111). Au début des années 2000, une vingtaine de drachmes de même type (Fig. 3), toutes isolées, et hors contexte, ont été trouvées lors de prospections de surface sur la rive gauche de la haute vallée de l’Eure, en amont de Nogent-le-Roi (Eure-et-Loir). Ces drachmes liées entre elles par la charactéroscopie8 ont permis d’affiner la typologie de l’unicum précité et d’en localiser enfin l’émission au carrefour de plusieurs peuples – Parisii, Aulerques, Carnutes – en dépit de l’imprécision des provenances.

Un autre exemple est dû au statère « parisiaque » DT S 2420 A (Fig. 4) trouvé hors contexte et localisé « aux environs de Gaillon (Eure) » qui complète à maints égards l’unicum LT 7816 dépourvu de toute provenance et dont le type bien distinct des séries des Parisii ne pouvait être situé9.

Il convient d’évoquer à présent l’afflux de monnaies sans contexte ni provenance précise et considérées par d’aucuns comme « inédites » pour des raisons parfois peu scientifiques. Si le mot « inédit » est utilisé au sens figuré de « nouveau » ou « original » – et pour tout dire exceptionnel –, de sérieuses nuances doivent être apportées à une telle acception. En effet, la plupart des monnaies gauloises réputées « inédites » se rattachent en fait à un ensemble dont l’étude typologique mène à l’élaboration de séries distinctes qui comportent des « classes », elles-mêmes subdivisées en « variétés » dont les caractéristiques ne sont aucunement limitatives10. Il advient souvent que des 6 DELESTRÉE-KERNEUR 2019, p. 7-9, pl. p. 9, Fig. 23. 7 DELESTRÉE-GOUET 2019, p. 31-38, Fig. 1. 8 DELESTRÉE 2012 et 2013. 9 DELESTRÉE-TACHE 2018b, Fig. 20. Sur la doctrine concernant les monnaies parisiaques voir COLBERT de BEAULIEU 1970. 10 Ce système devenu traditionnel est celui élaboré naguère par Colbert de Beaulieu : il doit être utilisé de nos jours avec de sérieuses réserves et adapté plus précisément aux situations variées et

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monnaies non répertoriées qui semblent rebelles à tout classement usuel, puissent être rattachées par certains détails ou motifs caractéristiques à des séries monétaires en fait bien connues et localisées. Il est évident que depuis plusieurs décennies, un nombre important de monnaies trouvées hors contexte, considérées comme originales au premier abord, sont venues compléter et enrichir les classements typologiques de séries déjà connues et localisées.

C’est ainsi que, par son droit, l’hémistatère dit « de Drocourt »11, bien que montrant au revers une composition purement armoricaine « à l’androcéphale » (Fig. 5), peut à présent s’ajouter aux « classes » décrites et répertoriées de la série « au fleuron » (N.A. t. 2, série 405, pl. XVII) localisée chez les peuples de la Basse Seine.

Cela dit, il est bien certain que les types monétaires originaux au plein sens du terme et inédits lors de leur découverte hors contexte viennent à l’étude et enrichissent notablement nos connaissances. Il est impossible d’en présenter ici l’inventaire exhaustif, mais certaines monnaies parfois uniques et qui ont été étudiées et publiées seront citées plus loin, en dehors du strict cadre de la typologie.

III) Les monnaies épigraphes hors contexteL’épigraphie monétaire constitue désormais un pôle d’intérêt majeur de la

numismatique gauloise. Les monnaies gauloises ont cessé d’être à peu près muettes au cours de la 2e moitié du IIe s. av. J.-C., et sont devenues de plus en plus loquaces jusqu’à la fin du Ier siècle, en particulier sur les petites espèces.

En 1998, le Recueil des Inscriptions Gauloises (RIG) vol. 4, « Les légendes monétaires » œuvre conjointe de Colbert de Beaulieu et de B. Fischer, constituait l’inventaire raisonné de plus de 320 légendes – complètes ou partielles – connues à cette époque. Depuis lors, le corpus des légendes monétaires gauloises s’est enrichi de plus de 60 rubriques comprenant des légendes nouvelles et des compléments à celles déjà connues, auxquelles s’ajoutent de nombreuses rectifications de légendes antérieures12. Les progrès très importants marqués par les philologues spécialistes des langues celtiques et en particulier de la langue gauloise13 si mal connue naguère, ont pour une part été rendus possibles par l’étude des légendes monétaires. Dans une proportion accrue, ces légendes peuvent désormais être traduites et procurent aux spécialistes un éclairage nouveau des titres, noms propres, pseudonymes descriptifs et qualifiants, et toponymes auxquels se réfèrent désormais chercheurs et historiens.

Ces monnaies épigraphes, souvent bien datables, peuvent bien sûr enrichir le contexte stratigraphique dont elles seraient issues. Mais les légendes dont elles sont pourvues leur confèrent un intérêt spécifique et indépendant de leur position dans un contexte incertain ou inexistant. Ajoutons que l’indication d’une provenance précise n’est pas indispensable pour situer la monnaie chez tel ou tel peuple, en présence d’un ethnique et/ou du nom d’un chef historique. Prenons l’exemple précis du petit bronze « au buste de face » DT 2489 (RIG 153, cet exemplaire). Ce type était connu (BnF 7145 et 7146) et n’offrait au droit que la légende ΕΓΘΑ et un fragment de légende ]VIO. Un nouvel exemplaire fut découvert hors contexte et montre au droit les deux

parfois complexes qui viennent à l’étude (CHARNOTET-HOLLARD 2016). 11 DELESTRÉE-TACHE 2018a, p. 15-20, Fig. 7. 12 DELESTRÉE-MEZIANE 2016. 13 LAMBERT 1994 ; DELAMARRE 2001 ; DELAMARRE 2007.

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légendes complètes ΕΓΘΑ - LIXOVIO et au revers la légende MAGVPE[NNOS]14 (Fig. 6). La légende en caractères grecs devait être une dénomination monétaire se rapportant au peuple des Lexovii ; mais la légende du revers, inédite en 1984 et lue MAGV-PENNOS = « tête jeune », se référait au monétaire bien connu dont le nom se retrouve sous la forme altérée MAVPENNOS sur d’autres espèces en bronze, associé au titre d’Arcantodan et en symbiose avec le nom et le titre de CISIAMBOS-CATTOS, vergobret des Lexoviens.

La légende ainsi complétée montrait donc que le bronze précité DT 2489 avait été émis au nom du magistrat qui fut en fonction avec le vergobret15 lexovien, pour prendre ensemble l’initiative d’émettre à l’extrême fin du Ier s. av. J.-C. le premier monnayage civique du peuple concerné.

Dans la même optique, les rectifications des légendes connues mais incomplètes et parfois mal lues présentent un grand intérêt et indépendant de tout contexte archéologique : c’est ainsi qu’un bronze portant également au droit la légende ΕCΘΑ offrait au revers une légende incomplète lue ]NVMA[ (RIG 154) alors qu’il s’agissait en réalité du mot RATVMAG(OS) = Rouen dont la lecture complète, comme l’a montré l’exemplaire publié en 199816 et repris dans le Nouvel Atlas (N.A.) sous la référence DT 655, a permis de situer l’émission chez un peuple de la Basse Seine, sans doute véliocasse.

Les exemples abondent, de monnaies épigraphes hors contexte qui viennent compléter et modifier profondément des lectures que l’on croyait acquises, procurant ainsi aux spécialistes de nombreuses données nouvelles et précieuses dans tous les domaines de l’Histoire et de la numismatique des peuples de la Gaule.

Par ailleurs, la part très importante des légendes inconnues lors de la publication du RIG doit être soulignée. En 2016 (supra note 12) la proportion des légendes totalement inédites s’élevait à 30 en regard d’un total de 48 rubriques incluant les légendes rectifiées ou complétées et les combinaisons nouvelles de légendes connues. Ces légendes nouvelles reflètent souvent des noms propres et des pseudonymes traduisibles se rapportant à des notables civils ou militaires connus seulement par la numismatique et dont le pouvoir émetteur n’a fait que s’affirmer depuis plusieurs décennies17. Parmi des exemples récents, citons l’unique quinaire désormais connu de CATVATI-SEDENI trouvé hors contexte et dont la provenance est approximative dans la zone littorale de la Baie d’Authie (Pas-de-Calais)18 (Fig. 7).

L’un des apports remarquables des monnaies épigraphes est la mise en évidence d’émissions monétaires locales réalisées pour le compte d’aristocrates, notables ou petits chefs civils ou militaires sans rapport apparent avec une quelconque autorité civique.

C’est ainsi que l’on peut parler d’ensembles nominaux (supra note 17, p. 18-22) dont la distribution, située parfois aux confins de plusieurs peuples, ne correspond nullement à l’emprise d’un peuple spécifique.

14 DELESTRÉE 1984 et 2018. 15 DELESTRÉE 2018, p. 368-381. 16 DELESTRÉE 1998 p. 16, Fig. 2. 17 DELESTRÉE 2017a.18 DELESTRÉE 2017a, p. 25-28.

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IV) Les outils monétairesÉvoquons à présent non plus les monnaies elles-mêmes, mais les outils destinés à

les produire. Considérés naguère comme rarissimes, les objets monétaires gaulois connus à la fin

du XXe s. se limitaient pour la Gaule à huit coins en bronze, à l’exclusion d’autres outils pouvant participer à la fabrication des monnaies. Les progrès considérables enregistrés en ce domaine, au cours des dernières décennies, nous ont incité à présenter en 201719 l’inventaire raisonné des outils monétaires – coins, poinçons, disques, moule à potins – venus à l’étude et publiés à cette époque, et à proposer les conclusions que pouvaient inspirer nombre de constats déjà fort significatifs. Le matériel en présence consistait alors en 37 coins monétaires, 14 poinçons monétaires, plus de 20 disques monétaires, le précieux moule à potins en bronze de Romenay (Saône-et-Loire) et plusieurs enclumes avec coins enchâssés. Depuis 2017, de nouveaux outils monétaires ont été publiés ou sont en cours de publication, portant à plus de 42 exemplaires le nombre des coins et à plus de 20 exemplaires celui des poinçons.

Pour les raisons que nous avons exposées (supra note 19), l’apport scientifique et historique de ce matériel est à présent inestimable et pourtant, tous les objets ont été trouvés hors contexte et ne sont pourvus au mieux que de provenances approximatives (commune, département ou région) à l’exception de dépôts groupés d’outillage monétaire sans contexte archéologique exploitable (supra note 19, p. 208-209), mais dont les lieux de trouvaille sont assez précis. Ainsi, l’effectif des objets monétaires, déjà significatif, ne cesse de s’accroître et de conforter, à notre sens, les enseignements réunis en 2017 : une vision nouvelle de la nature et du fonctionnement des chaînes monétaires gauloises s’impose progressivement sous divers aspects pour le moins inattendus, dont les monnayages antiques, républicain à Rome et civique en Grèce, n’offrent pas d’équivalents. Nous avons eu l’occasion de nous exprimer en ces domaines sur les considérables avancées de nos connaissances20 que nous reflétons ici à grands traits. a) Il n’est pas indifférent de constater que depuis le XIXe s., les fouilles pratiquées sur les sites gaulois n’ont jamais révélé l’existence d’un atelier monétaire civique, stable, durable et surtout polyvalent dont les vestiges éventuels ne pourraient échapper à l’archéologue. En revanche, quelques ateliers isolés limités dans la durée et dans leur production ont été signalés : mais jamais ces ateliers n’ont livré un seul outil monétaire spécifique ayant pu servir sur place. Les dépôts groupés avaient été rassemblés dans des « caches » en dehors de toute structure identifiable21. Hormis dans ces dépôts, les outils monétaires ont été découverts isolément, sans contexte archéologique significatif et fort loin des territoires où l’on aurait dû les trouver. C’est ainsi que l’hypothèse d’ateliers mobiles a pris corps et tend à se vérifier en présence de nouveaux constats. b) Ces ateliers mobiles semblent ne pas avoir été polyvalents, et dans une ambiance de pluralité d’ateliers sur un même territoire, ne disposaient sans doute pas tous de maîtres graveurs compétents pour concevoir et obtenir les coins monétaires initiaux. C’est pourquoi les outils intermédiaires tels que les poinçons et les disques monétaires

19 DELESTRÉE 2017b. 20 DELESTRÉE 2017a, 2017b et 2020 ; DELESTRÉE-BUATHIER 2007 ; FEUGÈRE 2011 ; HOLLARD 2014. 21 Les dépôts d’outils monétaires bien connus sont ceux de Comiac, de Valempoulières, et du Massif des Bauges (supra note 20) ; citons aussi, en Allemagne du sud, les dépôts de Niederaltheim et Kleinsorheim.

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semblent bien avoir été utilisés chez tous les peuples de la Gaule pour reproduire des coins premiers réalisés par des ateliers spécialisés. Ces outils intermédiaires participaient à la chaîne monétaire, comme cela fut constaté par la présence d’un poinçon monétaire parmi d’autres outils (supra note 20, D. Hollard, Valempoulières). c) À propos des pouvoirs émetteurs, (supra note 17) nous avions exprimé notre scepticisme sur l’existence d’émissions civiques en Gaule jusqu’à la période augustéenne. L’étude du matériel monétaire recoupe les constats déjà effectués dans d’autres domaines tels que l’étude des coins et l’épigraphie. La dispersion des objets monétaires sur le territoire et la composition des dépôts groupés (supra note 21) vont dans le sens de la mobilité des ateliers et de la nature composite de leur production qui peut concerner parfois des peuples distincts. Tel fut le cas pour l’important dépôt des disques monétaires du Massif des Bauges qui servaient à façonner des coins monétaires destinés à des émissions bien connues tant chez les Allobroges que chez les peuples éduens ou péri éduens. Des échanges de coins ont pu intervenir entre ateliers mobiles, comme le montre l’hémistatère précité de Drocourt (Fig. 5) dont le droit est bien de style régional, mais dont le revers n’est qu’une transposition d’un revers classique chez les peuples armoricains. Ainsi pourraient s’expliquer bien des homotypies proches ou lointaines. d) Des données récentes ont permis de constater que la structure et les compositions des coins monétaires pouvaient varier en fonction de la destination des émissions frappées pourtant au nom d’un même personnage. Un coin de droit épigraphe et trouvé hors contexte porte le nom de l’aristocrate éduen et chef de guerre Dumnorix (ANORBOS - DVBNO) et offre une composition soignée pourvue de nombreux motifs décoratifs22 (Fig. 8). Or, parmi les monnaies issues de coins à empreintes multiples (C.E.M.), C. Lopez signale plusieurs quinaires de même type23 dont les compositions sont simplifiées et stylisées en regard de celle reflétée par le coin individuel. Cet auteur conclut, à notre sens à juste titre, que les monnaies issues des C.E.M. étaient destinées essentiellement aux milices gauloises et auxiliaires de l’armée romaine à l’époque tardive. e) L’arsenal des outils monétaires gaulois, tous trouvés hors contexte, permet en outre d’avoir un aperçu plausible du volume des séries frappées dans un même atelier. Faute de données significatives, ce problème n’avait jamais été sérieusement abordé. En bref, à l’exception de J.-B. Colbert de Beaulieu, les auteurs ont avancé, sur la production par coin monétaire, des chiffres faramineux24 dans l’ignorance d’un matériel monétaire gaulois qui leur était inconnu. Or, il est à présent bien établi qu’à la différence des coins mobiles et dormants d’Allemagne du sud, qui étaient en fer, les coins gaulois étaient en bronze et que leur faible structure, dans la quasi totalité des cas, leur conférait une indéniable fragilité (supra note 19, p. 207-208).

C’est pourquoi les artisans monétaires gaulois avaient mis au point, grâce aux outils intermédiaires, une technique originale leur permettant de renouveler les coins initiaux sans avoir à faire regraver de nouveaux coins identiques. Il s’ensuit que l’effectif d’une série monétaire montrant un indice charactéroscopique élevé n’était pas forcément considérable dans la mesure où la longévité des coins utilisés, premiers et surtout

22 DELESTRÉE-TAITTINGER 2019. 23 LOPEZ 2020, p. 101-118 et Fig. 33-37 (ANORBOS-DVBNO, p. 115).24 AUBIN et alii 2009-2010 ; sur l’estimation moyenne de l’émission (p. 57-58), les auteurs proposaient un choix entre un maximum d’au moins 40 000 unités par coin et un minimum de 5 000.

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secondaires, était faible ou médiocre. Nous avons déjà proposé plusieurs exemples d’un tel fait monétaire (supra note 20) notamment à propos des drachmes « au taureau » de la Haute vallée de l’Eure (supra note 8).

V) Apports des monnaies hors contexte à la mythologie celtique et à la religion gauloise

À défaut de sources écrites et de représentations iconographiques adéquates en nombre suffisant, le vaste domaine de la mythologie et de la religion gauloise était resté fort opaque en dépit des envolées lyriques de quelques celtomanes au cours du XXe s.

Sur des bases objectives et scientifiques, plusieurs spécialistes obtiennent des résultats remarquables en exploitant de façon systématique les images et compositions offertes par les monnaies gauloises dont les provenances précises et les contextes sont dès lors secondaires voire indifférents. Il est hors de question d’esquisser ici un essai de synthèse des données disponibles, des méthodes d’analyse et des conclusions qu’autorisent à présent les constats. Nous nous bornerons à citer ici quelques exemples significatifs et récents, parmi bien d’autres.

Plusieurs quarts de statère tous trouvés isolément, dont les provenances dans l’Eure et « aux environs de Bonnières-sur-Seine (Yvelines) » sont imprécises, se rattachaient à la série bien connue des hémistatères et quarts aulerques « au sanglier » (N.A. t. II, série 402, pl. XVI). Le revers montrait au-dessus du cheval un poisson (sans doute salmonidé) dont l’image est exceptionnelle en numismatique gauloise. La présence du saumon prend, en regard de la mythologie celtique et sous ses divers aspects, une signification particulière que D. Hollard a vivement éclairée25.

Tout aussi exceptionnelle est la représentation de cervidés réalisée en Gaule : le cerf bondissant d’un bronze des Ambiani, et le cerf bramant dont un exemplaire fut trouvé sur l’oppidum de Château-Porcien (Ardennes) et plusieurs autres isolés, sans contexte, dans les pays sénones. L’occasion fut ainsi donnée à l’un de nous (D. Hollard) de mieux situer le dieu Cernunnos « le divin Cornu » dans la théologie gauloise et de placer l’image des cervidés parmi les scènes cosmiques que reflètent les monnaies gauloises et dont la signification devient accessible26.

Citons aussi un remarquable hémistatère trouvé « aux environs de Formerie (Oise) ». Au droit, une effigie portant moustache peut évoquer Grannos, épiclèse d’Apollon ou de Mars ; au revers, l’on est en présence d’une création jusqu’ici inconnue, indigène et spécifique, révélant un fort potentiel symbolique lié à la conception gauloise du cycle cosmique, dont D. Hollard propose une explication saisissante27 (Fig. 9).

Revenons à présent sur le statère armoricain déjà cité, dont les motifs à gauche de l’effigie sont en fait deux dauphins parallèles (Fig. 1) évoquant une figuration marine des « jumeaux divins » hérités des Dioscures celtiques28.

Citons enfin une remarquable étude sur la déesse Épona – épiclèse probable de Matrona – divine mère des Celtes, qu’inspira aux auteurs l’étude approfondie d’un petit bronze inédit découvert hors contexte sur le site cultuel de Digeon (Somme) : l’extrême rareté des images d’Épona sur le monnayage gaulois a mis en relief l’importance du document numismatique venu au jour29. 25 HOLLARD-DELESTRÉE 2009. 26 HOLLARD et alii, 2002, p. 7-32 et bibliographie p. 17-21. 27 DELESTRÉE-HOLLARD 2018. 28 GRICOURT-HOLLARD 2015. 29 GRICOURT-HOLLARD 2013.

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Nous insisterons enfin sur la quasi absence des théonymes gaulois parmi les légendes monétaires inventoriées à la fin du siècle dernier (RIG 1998). Depuis lors, cette lacune a été sensiblement corrigée. L’on compte désormais plusieurs monnaies épigraphes de types distincts qui reflètent des noms propres ou des pseudonymes se référant au dieu Ésus sous différentes formes dialectales telles que ESV-CNOS, ESV-GNATOS, ESV-GENOS = « issu d’Ésus », « fils d’Ésus », ESOY-DA = « don d’Ésus », ou encore, sur une fraction d’obole, l’évocation d’Ésus dans un éventuel nom propre ESV-CO-VIROS = « fidèle à Ésus »30. L’on dispose également, depuis peu, d’un petit bronze dérivé du type DT 2433 frappé chez les Aulerques Éburovices, qui porte en toutes lettres la légende TOVTATIS, le dieu de la tribu (Fig. 10). Si l’on se réfère à la triade de Lucain (Pharsale, I, 444-446) seul le nom du dieu Taranis, dieu du tonnerre, fait encore défaut.

Bref, en ce domaine complexe et encore mystérieux à bien des égards de la mythologie celtique, l’apport des monnaies gauloises, en dehors de toute notion de contexte spécifique, est irremplaçable et procure aux spécialistes des avancées considérables et déterminantes depuis deux ou trois décennies.

ConclusionLes constats parlent d’eux-mêmes : dans d’innombrables cas, le fait qu’une monnaie

ou un objet ait été trouvé jadis, naguère ou de nos jours, fortuitement ou non, hors d’un contexte exploitable, est sans incidence sur l’intérêt spécifique qu’il peut présenter pour un spécialiste.

Les détracteurs des monnaies « hors contexte » commettent une confusion inexcusable entre certaines dispositions invasives dont ils sont souvent les auteurs et le simple discernement de tout ce qui peut concourir à l’enrichissement des connaissances historiques.

« C’est une très méchante manière de raisonner, que de rejeter ce que l’on ne peut comprendre » (Châteaubriand, 1802, Génie du Christianisme).

Il est manifestement évident que l’effectif des monnaies trouvées en place, a fortiori en stratigraphie31, ne permettrait pas d’élaborer, dans chacun des domaines que nous avons abordés, les conclusions solides et cohérentes auxquelles il est possible de parvenir à présent.

Il suffit pour s’en convaincre de relire les systèmes, hypothèses et supputations d’anciens auteurs qui n’avaient à leur disposition qu’un matériel insuffisant, bien qu’ils aient fait feu de tout bois en tenant compte de tout le matériel disponible trouvé avec ou sans contexte significatif, et bien souvent sans provenance.

En conclusion, l’étude et la publication des monnaies gauloises hors contexte se poursuivront sans désemparer, pour le plus grand bénéfice de nos connaissances. N’en déplaise à certains intervenants administratifs enfermés dans leurs a priori, l’archéologue et le numismate sont seuls compétents pour apprécier si et dans quelle mesure une monnaie peut présenter une valeur scientifique indépendamment des conditions de sa découverte et de toute autre considération. Dans son rapport précité (supra note 1) mis en ligne et préfacé par un fonctionnaire aulique du Ministère de la Culture, l’auteur X. Delestre croit devoir écrire qu’un objet n’a d’intérêt que s’il est associé à d’autres

30 Double légende se rapportant à Ésus, voir infra dans ce volume p.71, A 22. 31 Si tant est qu’elles soient publiées ou seulement étudiées, ce qui en France est loin d’être le cas.

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découvertes provenant des mêmes structures (?) et qu’il est donc privé de toute valeur intrinsèque. Son étude et sa publication ne seraient ainsi pas de mise car elles ne peuvent être prises en considération par les milieux scientifiques, et doivent être « recouvertes d’un voile gris ». C’est à notre sens d’un voile noir qu’il convient de recouvrir de telles inepties, très choquantes de la part d’un conservateur général (sic) du Patrimoine et qui vont à contre sens de l’indépendance intellectuelle du chercheur, de sa liberté d’étudier objectivement un objet, de le publier en fonction de l’intérêt qu’il présente sur le plan scientifique et d’en tirer toutes conclusions utiles au progrès des connaissances.

Il va de soi qu’un auteur qui se soumettrait à quelque « politiquement correct » de circonstance et ferait sciemment l’impasse sur les trouvailles hors contexte connues et publiées, verrait à bref délai son ouvrage rejeté comme lacunaire et non fiable pour cause de discrimination arbitraire des sources et de déni de réalité contraire à l’esprit scientifique.

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