Sommaire - COLLEGE & LYCEE PUBLIC VINCENT...

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© Cned, Français 6e 56 Sommaire Séquence 2 Lire des contes de fées Séance 1 Découvrir le conte de fées (Le schéma narratif) Séance 2 Visages et fonctions de la métamorphose dans le conte : aide ou obstacle ? (quête ; épreuve ; adjuvants et opposants ; le merveilleux) Séance 3 Les temps du récit (1) : valeurs de l’imparfait et du passé simple Séance 4 Les temps du récit (2) : maîtriser la conjugaison de l’imparfait et du passé simple Séance 5 Le rôle du décor dans le conte merveilleux (valeur méliorative et valeur péjorative ; procédés de mise en valeur dans la description = champ lexical, comparaison, superlatif, répétition, hyperbole) Séance 6 Le vocabulaire du merveilleux : aux origines du conte (Étymologie ; dérivation ; sens propre et sens figuré ; suffixe, radical, préfixe) Séance 7 Le rôle majeur des adjectifs dans le conte : valeur narrative et accords orthographiques (Accord de l’adjectif en genre et en nombre) Séance 8 Je m’évalue

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Sommaire

Séquence 2Lire des contes de fées

Séance 1 Découvrir le conte de fées (Le schéma narratif)

Séance 2 Visages et fonctions de la métamorphose dans le conte : aide ou obstacle ? (quête ; épreuve ; adjuvants et opposants ; le merveilleux)

Séance 3 Les temps du récit (1) : valeurs de l’imparfait et du passé simple

Séance 4 Les temps du récit (2) : maîtriser la conjugaison de l’imparfait et du passé simple

Séance 5 Le rôle du décor dans le conte merveilleux (valeur méliorative et valeur péjorative ; procédés de mise en valeur dans la description = champ lexical, comparaison, superlatif, répétition, hyperbole)

Séance 6 Le vocabulaire du merveilleux : aux origines du conte (Étymologie ; dérivation ; sens propre et sens figuré ; suffixe, radical, préfixe)

Séance 7 Le rôle majeur des adjectifs dans le conte : valeur narrative et accords orthographiques (Accord de l’adjectif en genre et en nombre)

Séance 8 Je m’évalue

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Séquence 2séance 1 —

Séance 1Découvrir le conte de fées

Prends ton cahier de français. Sur une nouvelle page, écris en rouge : Séquence 2, et souligne-le ; en dessous, écris le titre de cette séquence : Lire des contes, et souligne-le. Puis écris en rouge le numéro et le titre de cette séance : Découvrir le conte de fées.

Dans cette séance, tu vas te plonger dans l’univers des contes de fées. L’année 1697 est vraiment l’année des fées ! Charles Perrault (« La Belle au bois dormant », « Cendrillon ») et Mme D’Aulnoy (« L’oiseau bleu », « La belle aux cheveux d’or ») publient chacun, au même moment, un recueil de contes qui connaîtront un immense succès. Ainsi est créé un genre : le conte de fées.

A Qu’est-ce qu’un conte de fées ?

Commençons par découvrir un des contes les plus célèbres, qui te permettra de comprendre quels sont les éléments traditionnels du conte de fées.

Charles Perrault a mis par écrit, au XVIIe siècle, des contes issus du folklore populaire, en leur ajoutant des « moralités ». En voici un, « Les Fées ». Lis-le entièrement, en t’aidant, si besoin, des notes de vocabulaire. Écoute-le en même temps à la piste 2 de ton CD.

Les FéesIl était une fois une veuve qui avait deux filles ; l’aînée lui ressemblait si fort

d’humeur1 et de visage, que, qui la voyait, voyait la mère. Elles étaient toutes deux si désagréables et si orgueilleuses, qu’on ne pouvait vivre avec elles. La cadette, qui était le vrai portrait de son père pour la douceur et l’honnêteté, était avec cela une des plus belles filles qu’on eût su voir. Comme on aime naturellement son semblable, cette mère était folle de sa fille aînée, et, en même temps avait une aversion2 effroyable pour la cadette. Elle la faisait manger à la cuisine et travailler sans cesse.

Il fallait, entre autres choses, que cette pauvre enfant allât, deux fois le jour, puiser de l’eau à une grande demi-lieue3 du logis, et qu’elle rapportât plein une grande cruche. Un jour qu’elle était à cette fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui lui pria de lui donner à boire.

« Oui-da4, ma bonne mère », dit cette belle fille ; et rinçant aussitôt sa cruche, elle puisa de l’eau au plus bel endroit de la fontaine et la lui présenta, soutenant toujours la cruche, afin qu’elle bût plus aisément. La bonne femme, ayant bu, lui dit :

« Vous êtes si belle, si bonne et si honnête, que je ne puis m’empêcher de vous faire un don (car c’était une fée qui avait pris la forme d’une pauvre femme de village, pour voir jusqu’où irait l’honnêteté de cette jeune fille). Je vous donne pour don, poursuivit la fée, qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou une fleur, ou une pierre précieuse. »

Lorsque cette belle fille arriva au logis, sa mère la gronda de revenir si tard de la fontaine.

« Je vous demande pardon, ma mère, dit cette pauvre fille, d’avoir tardé si longtemps » ; et, en disant ces mots, il lui sortit de la bouche deux roses, deux perles et deux gros diamants.

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Séquence 2 — séance 1

« Que vois-je là ! dit sa mère tout étonnée ; je crois qu’il lui sort de la bouche des perles et des diamants ; d’où vient cela, ma fille ? (Ce fut là la première fois qu’elle l’appela sa fille).

La pauvre enfant lui raconta naïvement tout ce qui lui était arrivé, non sans jeter une infinité de diamants.

« Vraiment, dit la mère, il faut que j’y envoie ma fille ; tenez, Fanchon, voyez ce qui sort de la bouche de votre sœur quand elle parle ; ne seriez-vous pas bien aise5 d’avoir le même don ? Vous n’avez qu’à aller puiser de l’eau à la fontaine, et, quand une pauvre femme vous demandera à boire, lui en donner bien honnêtement.

- Il me ferait beau voir6, répondit la brutale, aller à la fontaine !- Je veux que vous y alliez, reprit la mère, et tout à l’heure7. » Elle y alla, mais toujours en grondant. Elle prit le plus beau flacon d’argent qui fût

dans le logis. Elle ne fut pas plus tôt arrivée à la fontaine, qu’elle vit sortir du bois une dame magnifiquement vêtue, qui vint lui demander à boire : c’était la même fée qui avait apparu à sa sœur, mais qui avait pris l’air et les habits d’une princesse, pour voir jusqu’où irait la malhonnêteté de cette fille.

« Est-ce que je suis ici venue, lui dit cette brutale orgueilleuse, pour vous donner à boire ? Justement j’ai apporté un flacon d’argent tout exprès pour donner à boire à madame ! J’en suis d’avis, buvez à même8 si vous voulez.

- Vous n’êtes guère honnête, reprit la Fée, sans se mettre en colère ; eh bien ! puisque vous êtes si peu obligeante9, je vous donne pour don qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou un serpent, ou un crapaud. »

D’abord que10 sa mère l’aperçut, elle lui cria :« Hé bien, ma fille !- Hé bien, ma mère ! lui répondit la brutale, en jetant deux vipères et deux

crapauds.- Ô ciel ! s’écria la mère, que vois-je là ? C’est sa sœur qui est en cause, elle me

le paiera. » ; et aussitôt elle courut pour la battre. La pauvre enfant s’enfuit et alla se sauver dans la forêt prochaine11. Le fils du roi, qui revenait de la chasse, la rencontra et, la voyant si belle, lui demanda ce qu’elle faisait là toute seule et ce qu’elle avait à pleurer.

- Hélas ! Monsieur, c’est ma mère qui m’a chassée du logis. »Le fils du roi, qui vit sortir de sa bouche cinq ou six perles, et autant de diamants,

lui pria de lui dire d’où cela lui venait. Elle lui conta toute son aventure. Le fils du roi en devint amoureux, et, considérant qu’un tel don valait mieux que tout ce qu’on pouvait donner en mariage à un autre, l’emmena au palais du roi son père, où il l’épousa.

Pour sa sœur, elle se fit tant haïr, que sa propre mère la chassa de chez elle ; et la malheureuse, après avoir bien couru sans trouver personne qui voulût la recevoir, alla mourir au coin d’un bois.

MORALITÉLes diamants et les pistoles12

Peuvent beaucoup sur les esprits ;Cependant les douces parolesOnt encor13 plus de force, et sont d’un plus grand prix.

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Séquence 2séance 1 —

AUTRE MORALITÉL’honnêteté coûte des soins14,Et veut un peu de complaisance15

Mais tôt ou tard elle a sa récompense,Et souvent dans le temps qu’on y pense le moins16.

Charles Perrault, « Les Fées », dans Histoires ou contes du temps passé (1697)

Notes :1. d’humeur : de caractère2. aversion : horreur et dégoût3. une demi-lieue : deux kilomètres environ 4. oui-da : certainement5. ne seriez-vous pas bien aise : ne seriez-vous pas contente6. il me ferait beau voir : on n’est pas prêt de me voir7. tout à l’heure : tout de suite8. à même : à même la fontaine9. si peu obligeante : si peu aimable10. d’abord que : dès que11. prochaine : proche12. pistoles : monnaie ancienne13. encor : encore14. coûte des soins : demande des efforts15. et veut un peu de complaisance : nécessite d’être aimable16. dans le temps que : au moment où

1- La présentation des personnages.

a) Quelle est la première phrase du texte ? Surligne -la en bleu. Est-ce une formule traditionnelle pour un conte ?

b) Relis attentivement le premier paragraphe. - Quels sont les trois personnages évoqués ? - Quel est le temps verbal utilisé ?

c) Afin d’étudier les personnages, complète le tableau ci-dessous en : - relevant d’abord les mots du texte qui décrivent le caractère de chaque personnage,- trouvant ensuite le mot qui évoque le sentiment de la mère envers chacune des filles (à

la fin du paragraphe).

Une aide t’est proposée dans le tableau :

Personnages Traits de caractère Sentiment de la mère pour chacune de ses filles

La mère •……………………..............•………………………………•………………………………

X

L’aînée • « désagréable » (l.3)•……………………..............

• invivable (« on ne pouvait vivre avec elles », l. 3)

Folle adoration

(« cette mère était folle de sa fille aînée », l.5)

La cadette •……………………..............•…………………………..……

…………………………..……

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

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Séquence 2 — séance 1

La présentation des personnages que tu viens d’étudier au début de ce conte s’appelle la situation initiale. Elle précède en général le début de l’action.

2- L’action.

a) Dans le deuxième paragraphe, repère l’expression qui marque le début de l’action. Quel est le temps utilisé dans la suite d’actions ?

b) La rencontre entre la cadette et la femme.- Quelle est l’apparence du personnage que rencontre la jeune fille ? - Qui est-ce en réalité ? Comment le lecteur en est-il informé ?- Dans quel but le personnage s’est-il métamorphosé ?

c) Dans les paragraphes 3 et 4, relève les adjectifs qui caractérisent chacun des personnages : lequel qualifie à la fois l’une et l’autre ? Que penses-tu de ce rapprochement ?

Vérifie soigneusement tes réponses dans le corrigé.

3- Dons et métamorphoses.

a) Quel don la vieille femme fait-elle à la cadette ? Que veut-elle récompenser ?

b) Pourquoi la fille aînée se rend-elle à la fontaine ?

Coche la bonne réponse :

® pour rendre service à sa sœur.

® pour retrouver une amie avec qui elle a rendez-vous.

® parce que sa mère l’y envoie afin qu’elle obtienne le même don que sa sœur.

c) L’aînée rencontre-t-elle le même personnage que sa sœur ? Que lui arrive-t-il ?

Tes réponses aux questions précédentes te permettent de bien comprendre l’enchaînement du récit. L’action est déclenchée par ce qu’on appelle une perturbation. Les différents moments qui s’enchaînent ensuite sont les péripéties.

d) Relie par des flèches les objets ou animaux à ce qu’ils symbolisent, à ce qu’ils représentent. Un élément peut symboliser plusieurs choses.

la fleur •

la perle •

le diamant •

le crapaud •

le serpent •

• La beauté

• L’orgueil

• La féminité

• La laideur

• La perfection morale

• La lumière

• La pureté

• Le dégoût

• La sagesse

• Les ténèbres

Vérifie tes réponses dans le corrigé et corrige-les si nécessaire.

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Séquence 2séance 1 —

La suite d’actions (les péripéties) conduit peu à peu vers le dénouement, c’est-à-dire le moment où les problèmes se trouvent résolus, à la fin du conte (c’est la résolution puis la situation finale du conte).

4- La fin du conte.

a) Qui la cadette rencontre-t-elle à la fin de l’histoire ? Cela te surprend-il dans un conte de fées ?

b) Pour bien comprendre le rôle joué par la fée dans la vie de chacune des filles, récapitulons ce qui oppose les deux sœurs dans le conte. Pour cela, complète le tableau suivant :

Qualités ou défauts

Apparence de la fée lors de la rencontre

Comportement envers la fée

Don de la fée

Conséquences du don sur la vie de chaque jeune fille

Sentiments de la mère

cadette

aînée

c) As-tu bien compris les deux moralités ? Pour le savoir, trouve l’intrus parmi ces trois propositions.

® L’honnêteté a plus de valeur que l’argent.

® La bonté est toujours récompensée.

® Seul l’argent fait le bonheur.

Vérifie tes réponses sur « la fin du conte » dans le corrigé. Puis recopie et mémorise le Je retiens suivant. Écris en rouge les mots en gras. Relis plusieurs fois ce paragraphe pour bien le retenir.

Le conte merveilleux est organisé selon un schéma narratif qui comprend cinq étapes :

1- La situation initiale est le début du conte. Les personnages sont présentés, à l’imparfait.

2- L’élément de perturbation déclenche l’action principale (on l’appelle aussi l’élément déclencheur). Le temps utilisé est le passé simple.

3- Les péripéties sont les différents événements qui s’enchaînent dans le récit et font avancer l’action (au passé simple).

4- L’élément de résolution est la dernière action qui met fin aux épreuves et aux problèmes.

5- Le conte se termine sur une situation finale, heureuse ou malheureuse selon les personnages.

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Séquence 2 — séance 1

B Vocabulaire : être « honnête » au XVIIe siècle

1- a) Comment comprends-tu le mot « honnêteté » dans le conte « Les Fées » ? Coche les trois réponses possibles.

® fidélité ® bonté ® justice ® politesse ® intelligence ® valeur morale

b) Que signifie le mot « honnête » aujourd’hui ? Pour t’aider, lis la liste de mots ci-dessous et entoure cinq mots qui sont des synonymes de « honnête » (qui ont quasiment le même sens). Tu peux bien sûr t’aider du dictionnaire.

juste courageux discret loyal délicat influençable intègre respectueux émotif sincère

2- a) Trouve, dans le texte, le mot de sens contraire (l’antonyme) de « honnêteté ».

b) À quel personnage est-il associé ? Que lui reproche le narrateur ?

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

3- La formation des mots.

a) Relève dans le texte trois mots de la même famille, formés sur le radical « honnête ».

Coup de pouce : On repère facilement les mots d’une même famille : ils sont construits sur le même radical, (la même racine), auquel sont ajoutés des éléments, soit avant (les préfixes), soit après (les suffixes).

b) Décompose chacun des mots et complète le tableau suivant. Pour t’aider, certaines cases du tableau sont déjà remplies.

Mot du texte Préfixe + radical Radical + suffixeClasse grammaticale du

mot (adjectif, nom, verbe, adverbe etc.)

............................ X honnête……………. ............................……honnête….. .......................... ............................ ........................................................ X honnête……………. adverbe

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

Le tableau montre bien que le suffixe détermine la classe grammaticale du mot, tandis que le préfixe change le sens du radical (honnête/malhonnête sont deux mots de sens contraire). Tu reverras ces notions dans la séance 6 sur le vocabulaire des contes de fées.

le coin des curieux

Sais-tu que Charles Perrault (1628-1703) est le contemporain de La Fontaine et de Molière (il a vécu à la même époque qu’eux) ? Ils ont exercé leurs talents sous le règne de Louis XIV, le roi Soleil. Charles Perrault écrivait sur La Fontaine ces mots que l’on pourrait également lui appliquer :« Jamais personne n’a mieux mérité d’être regardé comme un original et comme le premier de son espèce. Non seulement il a inventé le genre de poésie où il s’est appliqué mais il l’a porté à sa dernière perfection ; de sorte qu’il est le premier, et pour l’avoir inventé, et pour y avoir excellé » (Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle)Les deux auteurs ont ce point commun d’avoir pris des histoires qui existaient mais sans grâce (fables, récits populaires), d’en avoir fait des petits chefs-d’œuvre et ainsi d’avoir inventé un nouveau genre !Deuxième point commun, essentiel, ils ont compris que pour instruire (par la morale), il faut divertir (par l’histoire) !

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Séance 2Visages et fonctions de la métamorphose dans le conte :

aide ou obstacle ?

Prends ton cahier de français. Change de page.Puis écris en rouge le numéro et le titre de cette séance 2.

Dans cette séance, tu vas comprendre le rôle attribué aux personnages d’un conte, selon qu’ils aident le héros ou s’opposent à lui. Tu vas aussi étudier l’intérêt narratif de la métamorphose (la façon dont elle fait avancer l’action).

A L’incipit : la mise en place du récit

Lisons le début de récit (l’incipit) de « Cendrillon » puis de « Blanche-Neige ». Sois tout particulièrement attentif/ve à la façon dont les héroïnes sont présentées.

CendrillonIl était une fois un gentilhomme1 qui épousa en secondes noces une femme, la

plus hautaine et la plus fière qu’on eût jamais vue. Elle avait deux filles de son humeur2, et qui lui ressemblaient en toutes choses. Le mari avait de son côté une jeune fille, mais d’une douceur et d’une bonté sans exemple ; elle tenait cela de sa mère, qui était la meilleure personne du monde. Les noces ne furent pas plus tôt faites, que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur; elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles3 occupations de la maison : c’était elle qui nettoyait la vaisselle et les montées4, qui frottait la chambre de madame, et celles de mesdemoiselles ses filles ; elle couchait tout au haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse, pendant que ses sœurs étaient dans des chambres parquetées, où elles avaient des lits des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu’à la tête. La pauvre fille souffrait tout avec patience, et n’osait s’en plaindre à son père qui l’aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement.

Lorsqu’elle avait fait son ouvrage5, elle s’allait mettre au coin de la cheminée, et s’asseoir dans les cendres, ce qui faisait qu’on l’appelait communément dans le logis Cucendron. La cadette, qui n’était pas si malhonnête que son aînée, l’appelait Cendrillon; cependant Cendrillon, avec ses méchants6 habits, ne laissait pas d’être7 cent fois plus belle que ses sœurs, quoique vêtues très magnifiquement.

Charles Perrault, « Cendrillon ou la petite pantoufle de verre », dans Histoires ou contes du temps passé, 1697

Notes :1. gentilhomme : homme de naissance noble2. de son humeur : ayant le même caractère qu’elle3. viles : basses, méprisables4. les montées : les escaliers5. lorsqu’elle avait fait son ouvrage : lorsqu’elle avait fini de travailler 6. méchants : de mauvaise qualité7. ne laissait pas d’être : continuait à être

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Blancheneige

Jakob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859) Grimm, « Blancheneige », Contes, 1812, traduction de Marthe Robert, © Gallimard

Maintenant que tu as lu attentivement ces deux textes, tu vas approfondir ta lecture en répondant aux questions suivantes.

1- Tes premières impressions. Souviens-toi de ta lecture des « Fées » de Charles Perrault, à la séance précédente.

a) Avec laquelle des deux héroïnes ci-dessus la cadette des « Fées » a-t-elle des points communs ? Trouve au moins trois ressemblances en t’appuyant sur les mots du texte choisis ci-dessus.

b) Relis le deuxième paragraphe du texte 1. Relève les deux mots associés qui renvoient, comme un clin d’œil au lecteur, au conte « Les Fées ».

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

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2- La famille.

a) As-tu bien compris la situation familiale de chaque jeune fille ? Pour le savoir, complète le tableau suivant en :

- cochant d’abord la bonne réponse parmi les choix proposés,- trouvant ensuite, dans les extraits 1 et 2, l’expression ou la phrase du texte qui justifie

ta réponse.

Compréhension de lecture Justification : citations relevées dans les textes 1 et 2® Cendrillon et Blancheneige ont perdu leur mère.

® Cendrillon et Blancheneige ont perdu leur père.

® Cendrillon a perdu son père et Blancheneige a perdu sa mère.

Texte 1 (« Cendrillon ») : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Texte 2 (« Blancheneige ») :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

® Cendrillon et Blancheneige ont été accueillies gentiment par leur belle-mère.

® Les belles-mères de Cendrillon et de Blancheneige sont des femmes jalouses.

® Les belles-mères de Cendrillon et de Blancheneige sont indifférentes.

Texte 1 (« Cendrillon ») : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Texte 2 (« Blancheneige ») :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Les belles-mères de Cendrillon et de Blancheneige sont les femmes :

® les plus intelligentes qu’on ait jamais vues.

® les plus fières qu’on ait jamais vues.

® les plus douces qu’on ait jamais vues.

Texte 1 (« Cendrillon ») : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Texte 2 (« Blancheneige ») :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

® Après son remariage, le père veille au bien-être de sa fille.

® Après son remariage, le père reste faible face à sa nouvelle épouse.

® Après son remariage, le père a un autre enfant.

Texte 1 (« Cendrillon ») : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Texte 2 (« Blancheneige ») :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

b) Complète la phrase suivante avec un des mots proposés :

similaire (semblable) différente opposée

Grâce à mes réponses, je peux dire que la situation familiale de Cendrillon et de Blancheneige est ………………………….

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

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3- Un prénom pour un destin.

a) Relis les passages évoquant l’origine du prénom de Cendrillon et de Blancheneige et mets-les entre crochets ([…]).

b) Quel est, selon toi, l’effet que cherche à produire le narrateur sur le lecteur ?

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

B La métamorphose

Voici le passage célèbre où les objets, les animaux et Cendrillon elle-même se trouvent métamorphosés pour aller au bal. Lis-le attentivement.

Enfin l’heureux jour arriva, on partit, et Cendrillon les suivit des yeux le plus longtemps qu’elle put ; lorsqu’elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa marraine qui la vit toute en pleurs, lui demanda ce qu’elle avait :

« Je voudrais bien... je voudrais bien ... » Elle pleurait si fort qu’elle ne put achever. Sa marraine, qui était fée, lui dit :

« Tu voudrais bien aller au bal, n’est-ce pas ? - Hélas oui, dit Cendrillon en soupirant. - Eh bien, seras-tu bonne fille ? dit sa marraine, je t’y ferai aller. » Elle la mena dans sa chambre, et lui dit :« Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille. »Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus belle qu’elle put trouver, et la porta à sa

marraine, ne pouvant deviner comment cette citrouille la pourrait faire aller au bal. Sa marraine la creusa, et n’ayant laissé que l’écorce, la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré.

Ensuite elle alla regarder dans sa souricière1, où elle trouva six souris toutes en vie; elle dit à Cendrillon de lever un peu la trappe de la souricière, et à chaque souris qui sortait, elle lui donnait un coup de baguette, et la souris était aussitôt changée en un beau cheval ; ce qui fit un bel attelage de six chevaux, d’un beau gris de souris pommelé2. Comme elle était en peine de quoi3 elle ferait un cocher :

« Je vais voir, dit Cendrillon, s’il n’y a point quelque rat dans la ratière4, nous en ferons un cocher.

- Tu as raison, dit sa marraine, va voir. » Cendrillon lui apporta la ratière, où il y avait trois gros rats. La fée en prit un

d’entre les trois, à cause de sa maîtresse barbe5, et l’ayant touché, il fut changé en un gros cocher, qui avait une des plus belles moustaches qu’on ait jamais vues.

Ensuite elle lui dit : « Va dans le jardin, tu y trouveras six lézards derrière l’arrosoir, apporte-les-

moi. » Elle ne les eut pas plus tôt apportés que la marraine les changea en six laquais6,

qui montèrent aussitôt derrière le carrosse avec leurs habits chamarrés7, et qui s’y tenaient attachés, comme s’ils n’eussent fait autre chose toute leur vie. La fée dit alors à Cendrillon :

« Hé bien, voilà de quoi aller au bal, n’es-tu pas bien aise ?- Oui, mais est-ce que j’irai comme cela avec mes vilains habits ? »

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Sa marraine ne fit que la toucher avec sa baguette, et en même temps ses habits furent changés en des habits de drap d’or et d’argent tout chamarrés de pierreries ; elle lui donna ensuite une paire de pantoufles de verre, les plus jolies du monde. Quand elle fut ainsi parée, elle monta en carrosse; mais sa marraine lui recommanda sur toutes choses de ne pas passer minuit, l’avertissant que si elle demeurait au bal un moment davantage, son carrosse redeviendrait citrouille, ses chevaux des souris, ses laquais des lézards, et que ses vieux habits reprendraient leur première forme. Elle promit à sa marraine qu’elle ne manquerait pas de sortir du bal avant minuit.

Charles Perrault, « Cendrillon », dans Histoires ou contes du temps passé, 1697

Notes :1. souricière : piège à souris2. pommelé : couvert de taches rondes grises ou blanches3. Comme elle était en peine de quoi : comme elle ne savait pas4. ratière : piège à rats5. sa maîtresse barbe : ses très belles moustaches6. un laquais : un valet7. chamarrés : ornés et colorés de manière éclatante

Afin de comparer les circonstances, les motivations et la description des transformations des personnages, lis maintenant l’extrait de « Blancheneige », dans lequel la Reine, jalouse de la beauté de la jeune fille, cherche par tous les moyens à la supprimer. Écoute la lecture de cet extrait à la piste 3 de ton CD.

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Jakob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859) Grimm, « Blancheneige », Contes, 1812, traduction de Marthe Robert, © Gallimard

Au fur et à mesure de ta lecture, tu as compris combien l’histoire, et donc le destin des personnages, bascule précisément au moment de la métamorphose (de la transformation d’un objet ou d’une personne en quelque chose d’autre).

Mais quelle est la différence majeure entre l’histoire de Cendrillon et celle de Blanche-Neige ? Découvrons-le ensemble…

1- Des transformations opposées.

a) En quoi Cendrillon se transforme-t-elle (suite de l’extrait 1) ? En quoi la reine se transforme-t-elle (suite de l’extrait 2) ?

b) La transformation de Cendrillon est-elle racontée avec détails ? Et celle de la reine ? Justifie ta réponse en t’appuyant sur le texte.

c) À ton avis, dans chaque texte, à quoi sert la métamorphose (quelle est sa fonction ?) à ce moment précis du récit ?

d) Quel objet propre aux contes de fées aide la marraine à métamorphoser Cendrillon ? Et dans Blancheneige, quel objet ne cesse de nuire à la jeune fille ?

Vérifie tes réponses dans le corrigé et corrige-les si nécessaire.

2- Adjuvants et opposants.

Lis le Je retiens suivant, recopie-le et mémorise-le. Puis réponds aux questions qui suivent.

Séquence 2 — séance 2

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Quête, adjuvants et opposants

Dans un récit, le héros souffrant d’un manque entreprend une quête et affronte une série d’épreuves. Les objets ou personnages qui aident le héros à aller au bout de sa quête sont les adjuvants, ceux qui constituent des obstacles sont les opposants.

je retiens

Trouve pour chaque conte au moins deux adjuvants et deux opposants aux héroïnes.

Coup de pouce : l’adjuvant et l’opposant peuvent être un objet, une personne ou même un trait de caractère !

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

3- La valeur narrative de la métamorphose.

La métamorphose constitue un moment fort du récit car elle le fait avancer voire basculer. Elle a donc une valeur narrative. Elle a également un autre intérêt, narratif lui aussi : le plus souvent elle révèle le cœur des personnages, elle en est le reflet.

a) Les expressions ci-dessous, qui marquent les étapes des métamorphoses, ont été mélangées.

prit la forme une des plus belles moustaches à l’aide de tours magiques les plus jolies du monde leurs habits chamarrés chambre secrète et solitairese déguisa en paysanne se farda le visage changée en un beau cheval un beau carrosse tout doré habits de drap d’or et d’argent empoisonné

Ë Replace chacune d’elles dans le tableau suivant, selon qu’elle évoque la transformation de Cendrillon ou de la reine de Blancheneige.

Ë Tu t’aideras pour cela des champs lexicaux que tu auras identifiés.Coup de pouce : un champ lexical est un ensemble de mots ayant le même thème.ex. : « collège, professeur, élève, cahier, leçon, classe » sont des mots qui appartiennent au champ lexical de l’école.

La transformation des objets, des animaux et de la jeune fille

dans Cendrillon

La transformation de la reine dans Blancheneige

Expressions du texte ……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...

……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...……………………………………...

Champs lexicaux dominants

……………………………………...……………………………………...……………………………………...

……………………………………...……………………………………...……………………………………...

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

Séquence 2séance 2 —

— © Cned, Français 6e70

b) Cendrillon est-elle transformée en autre chose que ce qu’elle est au fond d’elle-même ? Et la reine ?

c) Souviens-toi une fois encore du texte « Les Fées » : en quoi la fée s’était-elle successivement transformée ? Quels rapprochements peux-tu faire avec nos deux extraits ?

Vérifie tes réponses dans le corrigé. La dernière question était plus difficile, ne t’inquiète pas si tu as eu du mal à trouver. Corrige bien tes réponses.

4- Vocabulaire : étymologie et formation des mots.

Souviens-toi, lors de la première séquence, tu as appris l’importance de l’étymologie, de l’étude de l’origine d’un mot, pour comprendre les mots et les orthographier correctement. En voici une nouvelle illustration !

Le mot métamorphose est d’origine grecque ; il est composé du préfixe méta- (le changement) et du radical morphè (la forme). Le mot transformation, d’origine latine, a le même sens :

a) Décompose le mot de façon à faire apparaître le préfixe, le radical et le suffixe.

b) Quel est le sens de chaque élément ?

c) Parmi nos deux extraits, dans lequel peut-on parler de « métamorphose », et dans lequel peut-on parler de « transformation » ? Sur quels éléments t’appuies-tu pour répondre ?

Vérifie tes réponses dans le corrigé et corrige-les si nécessaire.

Maintenant, lis et recopie le Je retiens suivant. Apprends-le avec soin.

Le merveilleuxLe merveilleux désigne l’intervention de personnages (humains ou animaux) ou d’objets surnaturels, extraordinaires, dans le cours d’une histoire.

• Certains objets ont une puissance magique : baguette, anneaux, bottes, clés, miroir…• Certains personnages sont dotés de pouvoirs hors du commun : ogres (leur nom vient

du démon des enfers Orcus), sorcières, jeteurs de sorts, fées...• Certains événements racontés ne se produisent jamais dans la réalité : métamorphoses,

chat qui parle…

je retiens

D Expression écrite

Lis attentivement l’extrait ci-dessous, qui est le début d’un conte des frères Grimm. Tu vas trouver l’atmosphère très différente des contes que tu as déjà étudiés ! Celui-ci est en effet un conte réaliste, c’est-à-dire qui présente des personnages, un décor, une action que l’on pourrait trouver dans la réalité.

Séquence 2 — séance 2

© Cned, Français 6e — 71

Jakob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859) Grimm, « Le grand-père et le petit-fils », dans les Contes d’enfants et du foyer, 1812, adaptés par Marie-Hélène Robinot-Bichet, d’après la traduction de Max Buchon (1859),

© Paris, Hachette, 2003

Sujet : Écris la suite du texte en faisant basculer le conte dans le merveilleux.

Conseils d’écriture :

Ton récit fera dix à vingt lignes.

Relis bien ta leçon sur le merveilleux ! Cela te donnera des idées.

Le titre du conte peut également t’aider à imaginer ta suite.

La vie du vieillard doit basculer à ce moment de ton récit : tu peux commencer ton brouillon par « soudain » ou « tout à coup ».

Tu peux, par exemple, inclure une métamorphose.

Utilise les consignes d’écriture du tableau ci-dessous :

Je vérifie que … Fait À fairej’ai écrit au moins une dizaine de lignes.j’ai bien respecté le sujet de rédaction (une suite de texte).j’ai inclus des éléments merveilleux dans mon récit.j’ai bien écrit mon récit au passé.j’ai respecté la ponctuation et mis majuscules après le point.mes phrases sont courtes et bien ponctuées.j’ai utilisé un dictionnaire pour soigner l’orthographe.

Lis attentivement la fiche-méthode « Je travaille au brouillon » qui se trouve à la fin du cours : le brouillon te permet de travailler pas à pas et cela est indispensable pour t’aider à écrire un texte correctement construit et correctement orthographié ! Puis recopie ton texte corrigé, sur ton cahier.

Enfin, regarde dans le corrigé ce qu’il était possible d’imaginer.

Séquence 2séance 2 —

— © Cned, Français 6e72

Séance 3Les temps du récit (1) :

valeurs de l’imparfait et du passé-simple

Prends ton cahier de français. Sur une nouvelle page, écris en rouge le numéro et le titre de cette séance 3.

Cette séance a pour objectif de t’aider à comprendre comment fonctionnent les temps du récit au passé, en lien souvent avec le schéma narratif, à tel ou tel moment de l’histoire.

Reprenons le texte de Cendrillon que tu as déjà étudié. Relis-le attentivement, puis réponds aux questions posées.

Cendrillon Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme,

la plus hautaine et la plus fière qu’on eût jamais vue. Elle avait deux filles de son humeur, et qui lui ressemblaient en toutes choses. Le mari avait de son côté une jeune fille, mais d’une douceur et d’une bonté sans exemple ; elle tenait cela de sa mère, qui était la meilleure personne du monde. Les noces ne furent pas plus tôt faites, que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur ; elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles occupations de la maison : c’était elle qui nettoyait la vaisselle et les montées, qui frottait la chambre de madame, et celles de mesdemoiselles ses filles ; elle couchait tout au haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse, pendant que ses sœurs étaient dans des chambres parquetées, où elles avaient des lits des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu’à la tête. La pauvre fille souffrait tout avec patience, et n’osait s’en plaindre à son père qui l’aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement. […]

Il arriva que le fils du roi donna un bal, et qu’il en pria1 toutes les personnes de qualité.

Charles Perrault, « Cendrillon ou la petite pantoufle de verre », dans Histoires ou contes du temps passé, 1697

Note1. « il en pria » : il invita

A La mise en place du récit

1- Souligne en rouge les verbes conjugués des lignes 1 à 5, depuis « Il était une fois » jusqu’à « du monde ».

2- Observe bien la terminaison des verbes : quel est leur point commun ?Tu ne tiendras pas compte des verbes « épousa » (l.1) et « eût jamais vue » (l.2).

3- À ton avis, l’histoire est racontée : ® comme si elle se déroulait sous nos yeux, en ce moment présent.® comme si elle s’était déjà passée.® comme si elle allait arriver dans un avenir proche.

Séquence 2 — séance 3

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© Cned, Français 6e — 73

4- À quel moment du schéma narratif le premier paragraphe correspond-il ? Relève, entre guillemets, une expression pour justifier ta réponse.

5- Quelles informations nous sont données ? Sur qui ? Réponds en rédigeant des phrases complètes.

6- Dirais-tu que le premier paragraphe met en place : ® une action ? ® un dialogue ? ® une description ?

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

B L’avancée de l’action

1- À l’aide de quelle expression le récit bascule-t-il ?

2- Entoure les verbes du deuxième paragraphe.

Que remarques-tu par rapport aux terminaisons des verbes du premier paragraphe ?

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

C Récapitulons

1- Relis tout l’extrait du conte, puis recopie dans trois colonnes différentes les verbes :- qui décrivent le décor ou les personnages,- qui rapportent les actions principales, qui n’ont lieu qu’une fois, à un moment délimité

dans le temps,- qui rapportent des actions non délimitées dans le temps ou qui se répètent.

Verbes qui décrivent le décor ou les personnages

Verbes qui rapportent des actions non délimitées dans le temps ou qui se répètent

Verbes qui rapportent les actions principales (moment

délimité dans le temps)......................................................................................

...........................................

.................................................................................................................................

...........................................

.................................................................................................................................

...........................................

.................................................................................................................................

...........................................

.............................................................................................................................

...........................................

.................................................................................................................................

.........................................

.........................................Vérifie tes réponses dans le corrigé.

2- À quel temps les verbes placés dans les deux premières colonnes sont-ils conjugués ? Et dans la troisième colonne ?

3- Grâce à tes réponses aux questions précédentes, tu peux maintenant compléter la phrase suivante :

La première étape du schéma narratif est la .......................... ………………......., qui présente les ...................................................... Le temps utilisé est souvent l’................ Puis l’action se déclenche par un élément ................................. Dans notre extrait, le récit bascule avec l’expression « ..................................... ». Dans les phrases qui suivent, je remarque que le temps utilisé est le .................. ......................, qui permet d’évoquer des actions qui se ...........................

Vérifie tes réponses dans le corrigé. Puis recopie le Je retiens suivant et apprends-le sur ce cours.

Séquence 2séance 3 —

— © Cned, Français 6e74

L’imparfait et le passé simple dans un récit au passéDans un récit au passé, l’imparfait et le passé simple sont les deux temps complémentaires les plus utilisés.

• Le passé simple est utilisé pour évoquer les actions de premier plan, c’est-à-dire les actions principales du récit, qui font progresser l’histoire et qui peuvent se succéder. ex. : Il arriva que le fils du roi donna un bal, et qu’il en pria toutes les personnes de qualité.Il sert également à exprimer des faits qui se sont déroulés à un moment précis, délimité dans le temps et qui sont achevés.ex. : Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme (…)

• L’imparfait permet de présenter tout l’arrière-plan de l’histoire, c’est-à-dire les circonstances et le décor dans lesquels se déroule l’histoire. Il est donc utilisé pour : - les descriptions des personnages, des lieux ou des objets.ex. : Elle avait deux filles de son humeur, et qui lui ressemblaient en toutes choses.- les actions répétées ou habituelles.ex. c’était elle qui nettoyait la vaisselle.- les actions non délimitées dans le temps, qui ne sont pas achevées.ex : elle couchait tout au haut de la maison. - les actions secondaires qui servent de cadre aux actions principales.ex. : elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables.

je retiens

D Entraîne-toi

1- J’identifie les temps du récit.

Lis attentivement l’extrait de conte suivant.

Au bout de cent ans, le fils du roi qui régnait alors, et qui était d’une autre famille que la princesse endormie, étant allé à la chasse de ce côté-là, demanda ce que c’était que ces tours qu’il voyait au-dessus d’un grand bois fort épais ; chacun lui répondit selon qu’il en avait ouï parler1. (...) La plus commune opinion était qu’un ogre y demeurait, et que là il emportait tous les enfants qu’il pouvait attraper, pour les pouvoir manger à son aise, et sans qu’on le pût suivre, ayant seul le pouvoir de se faire un passage au travers du bois. Le prince ne savait qu’en croire, lorsqu’un vieux paysan prit la parole, et lui dit : « Mon prince, il y a plus de cinquante ans que j’ai ouï dire à mon père qu’il y avait dans ce château une princesse, la plus belle du monde ; qu’elle y devait dormir cent ans, et qu’elle serait réveillée par le fils d’un roi, à qui elle était réservée. » Le jeune prince, à ce discours, se sentit tout de feu ; il crut sans balancer2 qu’il mettrait fin à une si belle aventure ; et poussé par l’amour et par la gloire, il résolut de voir sur-le-champ ce qui en était.

Charles Perrault, « La Belle au bois dormant », dans Histoires ou contes du temps passé (1697)

Notes :1. selon qu’il en avait ouï parler : selon ce qu’il avait entendu dire2. sans balancer : sans hésiter

Pour chaque verbe en gras, complète le tableau ci-dessous, en indiquant le temps utilisé et en expliquant son emploi.

Séquence 2 — séance 3

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© Cned, Français 6e — 75

Verbes Temps ValeurExemple : le fils du roi qui régnait (l. 1)

imparfait action non délimitée dans le temps

……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........……………………………........... ……………………………........... ……………………………...........

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

2- Imparfait ou passé simple ?

Choisis la forme conjuguée qui convient pour compléter le texte ci-dessous.

Attention, la forme « était » figure trois fois !

était partit jeta s’ennuyait faisaittomba vivait illuminait disparut étaitavait s’assit voyait était suivit

Dans des temps très anciens, alors qu’il pouvait encore être utile de faire des vœux, .............. un roi dont toutes les filles étaient belles. La plus jeune ........... si belle que le soleil, qui en a cependant tant vu, s’étonnait chaque fois qu’il ................... son visage. Non loin du château du roi, il y .............. une grande et sombre forêt et, dans la forêt, sous un vieux tilleul, une fontaine. Un jour qu’il .............. très chaud, la royale enfant ........... dans le bois, et .............. au bord de la source fraîche. Et comme elle ................, elle prit sa balle en or, la ............ en l’air et la rattrapa ; c’ ............ son jeu favori. Il arriva que la balle d’or, au lieu de revenir dans sa main, ............ sur le sol et roula tout droit dans l’eau. La princesse la ............. des yeux, mais la balle........... : la fontaine était si profonde qu’on n’en ..................... pas le fond. La jeune fille se mit à pleurer, à pleurer de plus en plus fort ; elle ............... inconsolable.

D’après « La Fille du Roi et la Grenouille », des frères Grimm, dans Contes de l’enfance et du foyer, 1812, adaptés par Marie-Hélène Robinot-Bichet,

d’après la traduction de Max Buchon (1859)© Paris, Hachette 2003

Vérifie ton travail dans le corrigé.

Séquence 2séance 3 —

— © Cned, Français 6e76

Séance 4Les temps du récit (2) :

maîtriser la conjugaison de l’imparfait et du passé simple

Prends ton cahier de français. Sur une nouvelle page, écris en rouge le numéro et le titre de cette séance 4.Cette séance est le prolongement de la séance précédente, où tu as appris la valeur des temps du récit. Tu t’es entraîné/e à identifier et à justifier l’emploi de l’imparfait et du passé simple dans un récit. Maintenant, tu as un nouvel objectif : tu dois savoir choisir et conjuguer correctement les verbes à l’imparfait, ainsi que le passé simple des verbes du premier groupe !

A Je fais le point sur mes connaissances

Lis attentivement cet extrait de « Hänsel et Gretel », des frères Grimm.

Jakob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859) Grimm, « Hänsel et Gretel », dans les Contes d’enfants et du foyer, 1812, adaptés par Marie-Hélène Robinot-Bichet, d’après la traduction de Max Buchon (1859),

Paris © Hachette, 2003

Séquence 2 — séance 4

© Cned, Français 6e — 77

Observe bien les verbes encadrés et classe-les dans le tableau suivant, selon leur temps et leur valeur. Tu t’aideras des exemples proposés.

imparfait passé simpledescription actions répétées

ou habituellesactions non

délimitées dans le temps

action principale à ce moment du

récit

série d’actions successives

Ex : il se leva, mit son petit habit

Ex : les petites pierres (…) reluisaient

Vérifie tes réponses dans le corrigé.Tu sais désormais distinguer l’imparfait et le passé simple selon leurs emplois ; saurais-tu bien les conjuguer ? Nous allons nous entraîner, mais avant cela, quelques révisions s’imposent !Lis et mémorise le Je retiens suivant.

Conjugaisons de l’imparfait et du passé simple (verbes du 1er groupe seulement pour le passé simple)

• L’imparfait est caractérisé par ses terminaisons communes aux trois groupes de verbes : -ais / -ais / -ait / -ions / -iez / -aient.Attention aux terminaisons en -ions et -iez, qui sont présentes quel que soit le radical, comme par exemple « nous criions », « vous étudiiez ».

• Le passé simple des verbes du premier groupe (infinitif en –er) se conjugue à l’aide de la voyelle support a.

Ë Attention à la terminaison de la 3e personne du pluriel : -èrent.Ë Voici le modèle de conjugaison des verbes du premier groupe : tu dois le connaître

absolument pour pouvoir maîtriser l’écrit. Je chantai Tu chantas Elle chanta Nous chantâmes Vous chantâtes Elles chantèrentË Attention, pour les verbes du 1er groupe, à la première personne du singulier, la

différence entre l’imparfait et le passé simple ne se fait que par le –s final. Ë Les particularités orthographiques des auxiliaires. être : je fus, tu fus, il fut, nous fûmes, vous fûtes, ils furent avoir : j’eus, tu eus, il eut, nous eûmes, vous eûtes, ils eurentË Pour ne pas tomber dans le piège, réécris la phrase à la 3e personne : grâce aux

terminaisons distinctes, tu sauras de quel temps il s’agit ! ex : Comme j’étais en vacances, je décidai de préparer un gâteau Comme il était en vacances, il décida de préparer un gâteau

je retiens

À toi maintenant d’appliquer tes leçons et les conseils !

Séquence 2séance 4 —

— © Cned, Français 6e78

B Je m’entraîne

1- Complète d’abord le tableau suivant en conjuguant les verbes à l’imparfait et au passé simple. Tu peux t’aider d’un livre de conjugaison si besoin !

imparfait Passé simpleverbes je nous ils je nous ils

songerêtrecommenceravoirprierbalayergagner

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

2- Entoure dans les phrases suivantes les verbes conjugués à l’imparfait.

- Nous essayions toutes sortes de chapeaux.- Vous remerciez vos parents.- Je dévorai tout le gâteau.- Vous riiez aux éclats.- Nous étudions votre proposition.- Je la trouvais jolie.- Vous criez trop fort.- Nous gagnions à tous les coups.- J’allai faire mes courses.- Vous soigniez les animaux.

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

3- Vérifie que tu connais le temps des verbes conjugués suivants, en indiquant pour chaque verbe en gras son infinitif et en justifiant sa terminaison.

Il était une fois une reine qui accoucha d’un fils, si laid et si mal fait, qu’on douta longtemps s’il avait forme humaine. […] J’oubliais de dire qu’il vint au monde avec une petite houppe de cheveux sur la tête, ce qui fit qu’on le nomma Riquet à la houppe, car Riquet était le nom de la famille.

Au bout de sept ou huit ans, la reine d’un royaume voisin accoucha de deux filles. La première qui vint au monde était plus belle que le jour : la reine en fut si aise, qu’on appréhenda que la trop grande joie qu’elle en avait ne lui fit mal. La même fée qui avait assisté à la naissance du petit Riquet à la houppe était présente, et pour modérer la joie de la reine, elle lui déclara que cette petite princesse n’aurait point d’esprit, et qu’elle serait aussi stupide qu’elle était belle. Cela mortifia1 beaucoup la reine ; mais elle eut quelques moments après un bien plus grand chagrin, car la seconde fille dont elle accoucha se trouva extrêmement laide.

1. mortifia beaucoup : causa un grand chagrin.

Charles Perrault, « Riquet à la houppe », Contes, 1697.

Séquence 2 — séance 4

© Cned, Français 6e — 79

Commence par relever les verbes en gras dans la colonne de gauche puis complète les deux colonnes suivantes.

Verbe conjugué Infinitif Justification de la terminaisonEx : « Il était une fois » Verbe « être » ait : terminaison de l’imparfait

à la 3e personne du singulier………………………….......… ………………………….......… ………………………….......…

………………………….......…………………………….......… ………………………….......… ………………………….......…

………………………….......…………………………….......… ………………………….......… ………………………….......…

………………………….......…………………………….......… ………………………….......… ………………………….......…

………………………….......…………………………….......… ………………………….......… ………………………….......…

………………………….......…………………………….......… ………………………….......… ………………………….......…

………………………….......…………………………….......… ………………………….......… ………………………….......…

………………………….......…………………………….......… ………………………….......… ………………………….......…

………………………….......…………………………….......… ………………………….......… ………………………….......…

………………………….......…

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

4- Voici un extrait de Blancheneige dont les verbes entre parenthèses sont à l’infinitif. Écris les verbes en choisissant le temps du passé et la terminaison qui conviennent.

Un jour, c’(être) ……………… au beau milieu de l’hiver et les flocons de neige (tomber) ………………. du ciel comme du duvet, une reine était assise auprès d’une fenêtre encadrée d’ébène noir, et (coudre) …………….. Et tandis qu’elle (coudre) ……………. ainsi et (regarder) …………..…. neiger, elle (se piquer) ........................... le doigt avec son aiguille et trois gouttes desang (tomber) .................................. dans la neige. Et le rouge (être) ................................ si joli à voir sur la neige blanche qu’elle se dit :« Oh puissé-je avoir* une enfant aussi blanche que la neige, aussi rouge que le sang et aussi noire que le bois de ce cadre ! » Peu après, elle (avoir) ................ une petite fille qui (être) ................................ aussi blanche que laneige, aussi rouge que le sang et aussi noire de cheveux que l’ébène, et que pour cette raison on (appeler) …………………. Blancheneige. Et quand l’enfant fut née, la mère (mourir) …………………..

D’après « Blanche Neige », des frères Grimm, in Contes traduction de Marthe Robert © Gallimard

* « Oh puissé-je avoir une enfant… » : Ah, si seulement je pouvais avoir une enfant…

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

Séquence 2séance 4 —

— © Cned, Français 6e80

5- Pour les champions !

Plus difficile maintenant, il faut choisir le bon verbe, le bon temps, et la bonne conjugaison !

Attention, le verbe « avoir » est utilisé plusieurs fois !

passer dégoûtermener commenceravoir rendrerenvoyer êtrelaisser demander

Il ............ une fois un homme qui ............. de belles maisons à la ville et à la campagne, de la vaisselle d’or et d’argent, des meubles en broderie1, et des carrosses tout dorés ; mais par malheur cet homme .............. la barbe bleue : cela le .................. si laid et si terrible, qu’il n’était ni femme ni fille qui ne s’enfuît de devant lui.

Une de ses voisines, dame de qualité2, .............. deux filles parfaitement belles. Il lui en .................... une en mariage, et lui .................... le choix de celle qu’elle voudrait lui donner. Elles n’en voulaient point toutes deux, et se le ..........................l’une à l’autre, ne pouvant se résoudre à prendre un homme qui eût la barbe bleue. Ce qui les .................... encore, c’est qu’il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu’on ne savait ce que ces femmes étaient devenues. La Barbe bleue, pour faire connaissance, les ................. avec leur mère, et trois ou quatre de leurs meilleures amies, et quelques jeunes gens du voisinage, à une de ses maisons de campagne, où on demeura huit jours entiers. Ce n’était que promenades, que parties de chasse et de pêche, que danses et festins, que collations : on ne dormait point, et on .............. toute la nuit à se faire des malices les uns aux autres; enfin tout alla si bien, que la cadette ......................... à trouver que le maître du logis n’avait plus la barbe si bleue, et que c’était un fort honnête homme.

1. des meubles en broderie : garnitures brodées, de chaises ou de lit 2. de qualité : de noble naissance

« La Barbe bleue », Charles Perrault, dans Contes, 1697.

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

Séquence 2 — séance 4

© Cned, Français 6e — 81

Séance 5Le rôle du décor dans le conte merveilleux

Prends une nouvelle page. Note le titre de la séquence en rouge. Saute deux lignes, puis note en rouge le titre de la séance 5.Dans cette séance, tu vas comprendre l’importance des lieux dans un récit, non seulement parce qu’ils constituent un décor, un cadre à l’action, mais aussi parce qu’ils créent une atmosphère particulière qui va servir l’histoire et influencer les sentiments du lecteur.

A Pour commencer, jouons un peu !

1- Quel est le lieu le plus fréquent des contes de fées, celui où le héros s’engouffre à ses risques et périls, mais dont le plus souvent il sort grandi ?

Pour le savoir, à toi de résoudre cette charade : 1- je suis la sixième note de la gamme 2- je suis l’antonyme (le contraire) de « vrai » 3- je suis la ligne qui sépare les cheveux

Tu as trouvé ? Bravo ! Vérifie ta réponse dans le corrigé.Maintenant, c’est un autre lieu que nous allons découvrir ensemble, un lieu qui a une double valeur ; c’est à la fois un lieu de l’enchantement et un lieu inquiétant. Vois-tu où je t’emmène ? Au fond de la mer !

2- Reconnais-tu le titre du conte le plus célèbre du Danemark, qui est aussi celui d’une statue érigée1 à Copenhague (la capitale danoise) en hommage à l’héroïne du conte ? Ce conte a été écrit par Hans Christian ANDERSEN…

_A P _ _ _ T _ S _ _ _ N _1. érigée : construite

B La petite sirène

Voici le début du conte d’Andersen.

Lis le texte attentivement.

Séquence 2séance 5 —

— © Cned, Français 6e82

Andersen, « La petite sirène », in La petite fille et les allumettes et autres contes, traduction de D. Soldi, E. Grégoire et L. Moland © Étonnants Classiques, GF Flammarion.

1. Bluets : bleuets, fleurs bleues (vieilli).2. Ambre jaune : résine fossilisée, dure et transparente.3. Diaphane : pâle (du grec diaphanés, « transparent »).

1- Une sirène exceptionnelle.

La petite princesse est mise en valeur dans le texte grâce à différents procédés. Voyons lesquels…

a) Les habitants des mers.

• Complète les phrases suivantes en relevant entre guillemets les expressions du texte.

Dans les deux premiers paragraphes, des lignes 1 à 11, est décrit …………………………………………….………… ………………………………………..

Dans le 2e paragraphe, à partir de la ligne 11, est décrit le château du « …………………………………………………. ».

Dans le 3e paragraphe nous sont présentés d’abord le « ……………………….. » puis sa « …………………………… », puis les six « ………………………………… », toutes « …………………………………………………………………… ».

À la fin du paragraphe est évoquée « ……………………………………………….. » et « …………………………………… », celle que le lecteur attend, la petite sirène.

• Observe bien l’ordre d’apparition des personnages : que remarques-tu concernant la petite Sirène ?

• Quel est le procédé utilisé ? Quel est l’effet produit ?

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

b) Les qualités de la petite sirène.

• Dans le 3e paragraphe, quelle opposition de champs lexicaux permet de souligner la fraîcheur de la sirène ?

Entoure la bonne proposition et justifie ensuite ta réponse en citant entre guillemets le texte.

Ce qui souligne la fraîcheur de la petite sirène est l’opposition entre : ® l’intelligence et la naïveté / ® la vieillesse et la jeunesse / ® le courage et la lâcheté

Séquence 2 — séance 5

© Cned, Français 6e — 83

Voici les citations qui le prouvent : « ........................................................................................................................................................................................................ »

• Surligne en rose, dans le dernier paragraphe du texte, la phrase qui caractérise le mieux la sirène :

- Que remarques-tu dans la construction de cette phrase ?

- Quel effet le narrateur cherche-t-il à produire sur le lecteur ?

• Relis bien maintenant la description de l’océan (1er paragraphe) et la description de la sirène (3e paragraphe) : note au moins trois points communs entre les deux évocations. Que cherche à mettre en valeur le narrateur ?

Tes réponses aux questions te permettent de comprendre quelques procédés littéraires pour présenter une vision méliorative d’un personnage, ici la petite sirène.

Vérifie tes réponses dans le corrigé, puis recopie et mémorise le Je retiens ci-dessous.

Valeur méliorative, valeur péjorative

Une description est méliorative (= qui améliore) quand elle présente le personnage ou l’objet de façon positive, avantageuse. Inversement, elle est péjorative quand elle le présente en le dévalorisant, sous un jour négatif.

je retiens

2- Une sirène dans la tourmente.

[La petite sirène, pour ses quinze ans, est autorisée à nager jusqu’à la surface pour contempler le monde extérieur. Elle aperçoit un navire avec un prince de son âge. Mais une tempête survient et le navire chavire. La petite sirène sauve le prince inconscient tombé à l’eau et le ramène au rivage. Hélas elle est contrainte de s’éclipser avant qu’ils puissent faire connaissance. Profondément amoureuse du Prince, la petite sirène devra, pour le conquérir, passer un pacte maudit avec la sorcière des Mers : prendre définitivement forme humaine pour séduire le prince et gagner une âme éternelle, mais cela en échange de sa sublime voix. Si elle échoue, elle deviendra écume. Voici le moment qui précède le pacte, le moment où elle se rend chez la sorcière des Mers.]

Séquence 2séance 5 —

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— © Cned, Français 6e84

Andersen, « La petite sirène », in La petite fille et les allumettes et autres contes, traduction de D. Soldi, E. Grégoire et L. Moland © Étonnants Classiques, GF Flammarion.

a) Repère le passage qui révèle l’amour fou de la sirène pour le prince. Souligne en bleu le mot répété plusieurs fois. Quel est, selon toi, l’intérêt de cette répétition ?

b) Relis attentivement ce passage.

• Face au royaume de la sorcière, quel sentiment dominant anime la petite sirène ? Coche la bonne réponse :

® la colère ® la peur ® la joie ® la honte

Ë Relève entre guillemets au moins trois phrases qui justifient ta réponse.

• Quelles sont les deux forces qui aident la jeune fille à ne pas renoncer ? Justifie ta réponse en citant, entre guillemets, au moins trois phrases du texte.

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

C Deux univers

Tu as observé la correspondance entre la beauté de la petite sirène et celle du monde dans lequel elle évolue. Quel peut donc être le rôle du décor par rapport au personnage qu’il abrite ? Découvre-le en comparant deux univers, celui de la petite sirène et celui de la sorcière des mers.

1- L’eau et les fonds marins.

Voici des expressions, issues des deux extraits, qui décrivent les fonds marins :

• « hideux ventres jaunâtres »

• « forêt étrange »

Séquence 2 — séance 5

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© Cned, Français 6e — 85

• « l’eau est bleue comme les feuilles des bluets » • « pas une fleur ni un brin d’herbe n’y poussait »• « pure comme le verre le plus transparent » • « bras longs et gluants (…) s’enlaçaient »• « n’allez pas croire que ce fond se compose seulement de sable blanc »• « tourbillons mugissants »• « il y croît des plantes et des arbres bizarres » • « fond de sable gris et nu »

a) Place d’abord, dans le tableau suivant, les expressions ci-dessus selon qu’elles décrivent l’univers de la sirène ou celui de la sorcière.

b) Dans un second temps, indique, dans la colonne en-dessous, sur quel aspect du décor le narrateur insiste, en t’aidant des propositions suivantes :

• sensation visuelle (la couleur)• sensation tactile (le toucher)• impression de chaleur ou de fraîcheur• impression de vide ou de vie• impression de pureté ou de saleté

NB : Les impressions peuvent se combiner.

c) Précise, entre guillemets, sur quel(s) mots tu t’es appuyé/e pour répondre.

Univers de la petite sirène Univers de la sorcièreExpressions du texte • ......................................

..........................................• ................................................................................• ................................................................................• ................................................................................

• ................................................................................• ................................................................................• ................................................................................• ................................................................................• ................................................................................• ................................................................................

Aspect du décor (d’après les propositions) justifié par les mots entre guillemets

• Impression de ………………. avec les adjectifs « ………………. » et « …………………….. »• Sensation visuelle avec les mots : « ……………………. » et « …………………………….. »• Impression de ……………….avec les expressions : « ……………………. » et « …………………………….. »• Impression de ………………. avec les mots « ……………………. » et « …………………….. »

• Sensation tactile………………. avec les mots « ……………………. » et « …………………….. »• Sensation visuelle ………………. avec les mots : « ……………………. » et « …………………………….. »• Impression de ……………….avec les phrases : « ……………………. » et « …………………………….. »• Impression de ………………. avec les mots « ……………………. » et « …………………….. »

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

Séquence 2séance 5 —

— © Cned, Français 6e86

2- Des décors en mouvement.

a) Attention aux vents et aux courants !

- Souligne en bleu les mots qui correspondent à un « mouvement doux et harmonieux ».

- Souligne en rouge les mots qui correspondent à un « mouvement violent et angoissant ».

b) Bien sûr, tu as reconnu à quel personnage féminin correspond chacun des décors ! Complète les phrases ci-dessous en trouvant dans le texte une comparaison qui illustre le type de mouvement associé à chaque personnage :

Coup de pouce : on repère facilement une comparaison, parce qu’elle est introduite par un mot- outil du type « comme », « tel », « sembler », « avoir l’air »…

• Le mouvement doux et harmonieux renvoie à l’univers de la :

.................................................................................................................................

La comparaison qui illustre bien ce type de mouvement est : « ...................................

................................................................................................................................»

Ë Cet univers pourrait faire penser au P _ R _ _ I _

Séquence 2 — séance 5

© Cned, Français 6e — 87

• Le mouvement violent et angoissant renvoie, lui, à l’univers de la :

…………………..……….……………………………………….……, comme en témoigne la

comparaison : « ……………………………………………………………..

…………………………………………………………………………………………… »

Ë Cet univers pourrait faire penser à l’E _ F _ _

• Les deux décors, comme les personnages qu’ils abritent, sont donc :

® parallèles ® opposés ® similaires

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

Puis recopie et mémorise le Je retiens suivant. Écris en rouge les mots en gras ; ne recopie pas les

exemples.

Relis plusieurs fois ce paragraphe pour bien le retenir.

Les procédés de mise en valeur dans la descriptionDans un texte, plusieurs procédés peuvent être utilisés pour créer un effet mélioratif ou péjoratif et impressionner le lecteur :

- l’emploi d’un champ lexical particulièrement avantageux ou dévalorisant. Ex. : la beauté, la nature, l’émerveillement / la laideur, le dégoût, la violence...

- la création de comparaisons : l’adjectif ou le verbe est complété à l’aide des mots- outils « comme », « tel », « avoir l’air », « sembler ».

Ex. : les yeux bleus comme l’océan profond la peau fine et transparente tel un pétale de rose L’eau y bruissait comme une roue de moulin

- l’emploi du superlatif, du type « la plus ... (de toutes) », « le plus ... (du monde) » Ex. : le plus pur cristal, l’ambre le plus transparent la plus jeune était la plus belle de toutes

- la répétition de plusieurs de ces procédés crée un effet d’insistance voire d’exagération : c’est le principe de l’hyperbole, qui consiste à amplifier la réalité pour frapper l’imagination. L’hyperbole utilise également beaucoup les adverbes d’intensité (si, tant, infiniment...) et le vocabulaire de la démesure, de l’excès (des « centaines », « des milliers », « de tout l’univers », répétition du mot « tout/tous/toutes » ...)Ex. : Elle est si profonde qu’on ne peut y jeter l’ancre et qu’il faudrait mettre l’une sur l’autre bien des tours d’église pour que la dernière émerge à la surface. Elle aimait infiniment les petites princesses. Ils avaient l’air de serpents aux centaines de têtes sorties de terre. Celui vers lequel vont toutes mes pensées et dans la main de qui je mettrais tout le bonheur de ma vie. J’oserais tout pour les gagner, lui et une âme immortelle.

je retiens

Séquence 2séance 5 —

— © Cned, Français 6e88

D Écriture

Sujet : Imagine que la petite sirène rencontre la sorcière et lui explique qu’il faut qu’elle ait une forme humaine, en lui exposant son amour pour le prince.

Commence ainsi : « Je t’en prie, Sorcière, donne-moi une forme humaine, car… »

Tu intègreras à ton travail d’écriture un superlatif et une description hyperbolique du prince et / ou de son royaume.

Choisis-les maintenant pour pouvoir les intégrer par la suite :

- Le superlatif : ………………………………………………………………….

- Mots à utiliser pour la description hyperbolique : ………………………….

…………………………………………………………………………………………………

Fais un brouillon et vérifie que tu as respecté les consignes à l’aide du tableau ci-dessous.

Je vérifie que … Fait À fairej’ai écrit au moins une dizaine de lignesj’ai bien respecté le sujet de rédaction j’ai inclus une description hyperbolique du prince dans mon récitj’ai bien utilisé un superlatifj’ai respecté la ponctuation : majuscules après le pointmes phrases sont courtes et bien ponctuéesj’ai utilisé un dictionnaire pour soigner l’orthographe

Puis recopie ton travail au propre. Enfin, regarde dans le corrigé ce qu’il était possible d’imaginer.

Séquence 2 — séance 5

© Cned, Français 6e — 89

Séance 6Le vocabulaire du merveilleux : aux origines du conte

Prends ton cahier de français. Sur une nouvelle page, écris en rouge le numéro et le titre de cette

séance 6.

Dans cette séance, tu vas entrer dans le monde extraordinaire de l’évolution des mots. Tu vas

t’apercevoir que des mots que tu connais, qui te paraissent ne rien avoir en commun, ont une même

origine. Savoir cela permet de redonner de la vigueur, de l’intensité, du sens aux mots.

Ce n’est pas un hasard si les contes merveilleux ont connu un tel succès à travers le monde. Ils font

appel à des sentiments, des peurs, des espoirs dont chacun, enfant ou adulte, peut se sentir proche.

C’est aussi que le destin des personnages repose sur le merveilleux, la magie, des puissances qui

nous dépassent et nous fascinent. Ce point commun guidera notre étude de vocabulaire.

Es-tu prêt/e à plonger dans l’aventure des mots ?

A 1re épreuve : identifier les radicaux communs

1- Lis attentivement la série de mots en gras ci-dessous.

charme tirer au sort fée miracleadmirer fable miroir s’en sortirsortilège merveille magicienne sorcière(rois) mages farfadet enchantement fabuleuxmirobolant fatalité de telle sorte que incantation

2- Souligne les lettres ou les syllabes communes. Quels sont, selon toi, les mots qui pourraient avoir la même racine ? Entoure -les au crayon à papier.

3- Maintenant, place les mots qui semblent aller « ensemble » dans les différentes colonnes du tableau ci-dessous.

charme admirer tirer au sort (rois) mages fable………………....… ………………....… ………………....… …………….......… …………….......…………………....… ………………....… ………………....… …………….......… …………….......…………………....… ………………....… ………………....… …………….......… …………….......…………………....… ………………....… ………………....… …………….......… …………….......…

4- Cherche dans un dictionnaire le sens des mots qui te sont inconnus et recopie-le.

Vérifie tes réponses dans le corrigé, qui te donnera également l’étymologie de chaque famille de

mots.

Séquence 2séance 6 —

— © Cned, Français 6e90

B 2e épreuve : comprendre le sens des mots grâce à leur étymologie, avant de

vérifier dans le dictionnaire

Observe bien le tableau suivant, qui te montre l’évolution d’une racine de mots.

Tu constates :

- que les familles des mots « charme » et « (en)chanter » ont une racine commune, latine :

canere (chanter).

- que le verbe radical s’est ensuite divisé en deux branches, comme dans un arbre

généalogique, pour former deux familles de mots parallèles.

- que pour chaque famille, une valeur forte du mot a conservé le sens historique et une

valeur affaiblie montre que le mot a perduré mais avec un sens moins fort.

Maintenant, c’est à toi de jouer : à toi de compléter le tableau ci-dessus, soit en définissant

les expressions liées au mot « charme », soit en complétant les phrases à trous ! Aide-toi d’un

dictionnaire si besoin.

Séquence 2 — séance 6

© Cned, Français 6e — 91

CHARME ENCHANTER

valeur forte puissance magique

« être sous le charme » : ................................................................................................« se porter comme un charme » : ................................................................................................« le charme est rompu » :................................................................................................« charmeur de serpents » :................................................................................................« Carmen » : Nom d’une héroïne sensuelle et capricieuse, fatale à l’homme qui l’aime. Elle a donné son nom à une nouvelle (récit court) de Prosper M_ _ i _ _ _ et à un opéra célèbre de Georges B_ Z _ _

Soumettre à un charme irrésistible, envoûter

Le royaume ........................... des fées

Merlin l’......................

valeur affaiblie

attrait, qualité qui a le pouvoir de plaire, de séduire

Les charmes d’une femme : ......................................................................................Faire du charme : ................................................................................................Prince charmant : ................................................................................................

Remplir d’un vif plaisir

Formule de politesse

Revenu de ses illusions

Ce spectacle m’a ................................ !

Bonjour, .................... de faire votre connaissance

Il est revenu de son stage professionnel déçu et

dés .....................

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

C 3e épreuve : à tes flèches !

Te souviens-tu de Blanche Neige et de la reine qui interrogeait son miroir pour savoir qui était la plus belle ? Le merveilleux du conte reposait justement sur ce surprenant miroir qui parlait. Eh bien, les mots « merveilleux » et « miroir » ont la même racine !... et cette racine mirari signifiait ... « s’étonner ». Étonnant, non, comme les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit !

Séquence 2séance 6 —

— © Cned, Français 6e92

Voici toute la famille des mots issus de la même racine mirari.

Relie le mot à la définition qui lui convient.

Attention à bien relier un verbe avec un verbe, un nom avec un nom, etc.

miraculé • • faire rêver par de belles promesses

à merveille • • s’étonner

mirage • •fait ne s’expliquant pas par des causes naturelles et attribué à une intervention divine

miraculeusement • • d’une manière heureuse, comme par miracle

merveille • • guéri par un miracle

miroir • • faire briller (un avantage promis)

miracle • •illusion d’optique, faux reflet évoquant les effets du soleil dans le désert (et au sens figuré, « illusion trompeuse »)

conter monts et merveilles • • qui est merveilleux mais trop beau pour

être vrai

admirable • • chose qui remplit d’admiration (en histoire des arts, elles sont sept)

émerveillement • • étonnement, surprise, admiration

miraculeux • • parfaitement

se mirer • • prodigieux, surnaturel

mirifique (synonyme : mirobolant) • • surface réfléchissant la lumière et

l’image des choses

s’émerveiller • • observer son reflet

faire miroiter quelque chose • • étonnant, remarquable

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

D 4e épreuve : un peu de culture générale

1- Complète la liste des sept merveilles du monde, en t’aidant si besoin d’un site internet, dont les illustrations te permettront de comprendre ce qu’est une merveille sous l’Antiquité. Quelques cases sont déjà remplies pour t’aider !

Séquence 2 — séance 6

© Cned, Français 6e — 93

Nom de la Merveille du monde

Époque de construction

Pays où elle se trouvait/e

Dans quel but elle a été construite

-2550Mésopotamie (actuel Irak)

La statue de ZeusIl est dédié à la déesse Diane ou Artémis (sœur d’Apollon, fils de Zeus ou de Jupiter chez les Romains)

- 352Rhodes (Grèce)

Construit sur l’Ile de Pharos, à l’entrée du port d’Alexandrie, il fut d’une grande utilité pour les marins jusqu’à sa destruction et rendit célèbre la ville fondée par Alexandre le Grand.

2- Laquelle est la seule à être encore visible aujourd’hui ? Entoure -la.

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

E 5e épreuve : il était une fois un mot…

1- Suis les aventures du mot « sors » (qui a donné « le sort ») et complète les phrases en t’aidant du contexte, d’un dictionnaire ou d’internet.

® Il était une fois une petite tablette de bois, appelée sors. Les prophéties1 étaient portées sur ces tablettes parmi lesquelles un enfant effectuait le tirage, après les avoir mêlées. Ainsi, la destinée de chacun était tirée au ..................... Depuis, le « sort » désigne une puissance extérieure à l’homme, son d _ _ _ _ _, mais aussi une manière de décider quelque chose par le hasard (tirer au sort : décider par le h_ _ _ _ _). Une expression est même devenue très célèbre : « le sort en est jeté », qui signifie « la décision est prise irrévocablement ». C’est la traduction de alea jacta est, phrase prononcée par le général en chef romain J……………C............................. lorsqu’il prit la décision de franchir en armes le fleuve Rubicon, malgré la défense N du Sénat.

Mais attention ! « le sort en est jeté » ne signifie pas du tout « jeter un sort » ! Le mot « sort » s’est divisé en deux branches : au premier sens que nous venons de voir, « ce qui est décidé par une puissance supérieure », s’est ajouté, depuis le Moyen Âge, un autre sens de sort : « effet magique, le plus souvent néfaste (négatif), lié à une personne ou une chose et qui résulte de certaines opérations de sorcellerie ». C’est le « sort » des contes de fées ! Ainsi, « jeter un sort à quelqu’un » signifie « l’ens _ _ _ _ _ _ _ ». Aujourd’hui, le mot s’est affaibli et « faire un sort à quelque chose », c’est « en finir avec elle d’une manière radicale », comme par exemple « faire un sort à la bûche de Noël », qui signifie ....................................................................................................................... !

Nouveau virage dans l’évolution du mot « sort » ! À partir du sens de « sort fixé à chacun », d’où « condition », « rang de chacun dans la société », le mot a aussi signifié « manière », « comportement propre à une espèce de gens », puis « manière de faire quelque chose ». Tu le vois, le mot a aussi donné les expressions « de telle sorte que » et « de la sorte » (de cette manière). Aurais-tu pensé à faire le rapprochement ?

Séquence 2séance 6 —

— © Cned, Français 6e94

Enfin, ultime rebondissement dans la saga du mot « sort ». À partir du sens « être désigné, choisi par le sort », « être épargné », le mot a tout simplement donné le verbe ... sortir !Pense à ce qu’on dit à la loterie : c’est tel numéro qui est sorti ! %h Pense à quelqu’un qui a échappé à un accident, à la mort : il s’en est _ _ _ _ _ !Cela a évolué vers l’idée d’un mouvement du dedans vers le dehors, de quelque chose qui

apparaît au dehors (les premières dents de lait qui sortent !)... et tous les sens actuels du verbe sortir.

Et puisque tu vas étudier bientôt la mythologie, voici une expression qui devrait te faire sourire : « se croire sorti de la cuisse de Jupiter » signifie « se croire ................................ aux autres », choisi sans doute par un être supérieur, comme le veut l’étymologie du mot « sort » !

Document réalisé par Estelle Ferrux pour le Cned,d’après le Dictionnaire historique de la langue française,

dirigé par Alain Rey, éditions Le Robert.

1. Prophétie (ou oracle) : Sous l’Antiquité, réponse d’une divinité au fidèle qui la consultait ; aujourd’hui prédiction d’un événement.

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

2- À toi de jouer ! Retrouve dans ce pêle-mêle tous les mots dérivés de « sort ».

Précise, entre parenthèses, s’il s’agit du sens étymologique ou du sens actuel du mot.

femme laide et méchante : une _ _ _ _ _ _ _ _ (....................................)soumettre à l’action d’un maléfice : _ _ sor _ _ _ _ _ (....................)ensemble des pratiques du sorcier : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ (........................)« ce n’est pas bien difficile (à deviner, à faire...) » : ce n’est pas _ _ _ _ _ _ _ (......................)fascinant, envoûtant : _ _ _ _ _ _ _ _ ant (............................)maléfice de sorcier : _ _ _ _ _L _ G _ (..................................)fatalité qui s’acharne sur quelqu’un : le ............................ sort (.........................)

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

F 6e épreuve : les fées d’hier à aujourd’hui

Tu l’as vu, la « fatalité » est synonyme de « mauvais sort ». Une fois encore, ce n’est pas un hasard si les fées et les sorciers cohabitent dans les contes !

Le conte est l’histoire d’une destinée, du sort réservé à un héros. Or, ce qui est décidé par le destin, c’est le fatum (destinée, énonciation divine). La déesse des destinées est justement Fata, mot qui a évolué en « fée », cet être imaginaire, de forme féminine auquel on attribue le pouvoir d’influer sur la destinée des humains.

Fée, fatalité (force naturelle ou surnaturelle par laquelle tout ce qui arrive est déterminé d’avance), farfadet (petit lutin), féérique, et même fable (petit récit moralisant qui met en scène des animaux fabuleux), tous ces mots sont rattachés à une même racine, fari, qui signifie « parler ».

Les expressions suivantes ont un sens figuré, fondé sur ce que peut représenter le mot « fée ».

Séquence 2 — séance 6

© Cned, Français 6e — 95

Expressions Sens figuré Contes merveilleuxAvoir des doigts de fée : ……………………………….

……………………………….Vivre un conte de fées : ……………………………….

……………………………….Être une fée du logis : ……………………………….

……………………………….Les fées se sont penchées sur son berceau :

……………………………….

……………………………….

……………………………….

1- Quel est leur sens aujourd’hui ? Complète la deuxième colonne du tableau ci-dessus pour répondre.

2- Précise éventuellement dans la troisième colonne du tableau à quels contes merveilleux ces expressions te font penser.

Vérifie tes réponses dans le corrigé. Puis recopie le Je retiens suivant et apprends-le sur ce cours. Tu n’es pas obligé/e de recopier les exemples.

Étymologie, dérivation, sens propre et sens figuré

• La langue française trouve son origine dans d’autres langues, comme le latin ou le grec. L’étymologie, la science qui recherche cette origine, aide à comprendre le sens et l’orthographe des mots.

• Les mots d’une même famille se construisent sur le même radical, la même racine, qui indique une idée commune.

La dérivation désigne l’ajout d’éléments au radical, soit avant (ce sont les préfixes), soit après (ce sont les suffixes).

ex : sort Ë sorcier, sorcellerie, ensorceler

• Le sens propre est le sens que le mot possède à son origine, c’est le premier donné par le dictionnaire. Le sens figuré est le sens second du mot, un sens imagé, qui a évolué tout en conservant un lien avec le sens propre

ex : une sorcière Ë sens premier : femme qui pratique la sorcellerie

Ë sens second : vieille femme laide et méchante

ex : fée Ë sens premier : être imaginaire, de forme féminine auquel on attribue le pouvoir d’influer sur la destinée des humains.

Ë sens second : une « fée du logis » : une experte du ménage

je retiens

Séquence 2séance 6 —

— © Cned, Français 6e96

Séance 7Le rôle majeur des adjectifs dans le conte :

valeur narrative et accords orthographiques

Prends ton cahier de français. Sur une nouvelle page, écris en rouge le numéro et le titre de cette séance 7.

Dans cette séance, tu vas retrouver Andersen, l’auteur de « La petite sirène », qui va t’emmener cette fois-ci à la campagne. Cette jolie balade nous servira d’échauffement pour arriver à la maîtrise d’une notion grammaticale très importante : l’accord de l’adjectif qualificatif.

Souviens-toi, nous avons déjà abordé la présentation de personnages à l’aide d’adjectifs qualificatifs, dans de nombreux extraits. Que ce soit pour évoquer la beauté d’une princesse ou la merveille d’un décor, la malhonnêteté d’un personnage ou l’aspect effrayant d’une forêt profonde, les adjectifs sont nécessaires pour créer une émotion chez le lecteur.

A L’importance des adjectifs dans le texte

Lis attentivement le texte suivant.

Andersen, « Le vilain petit canard », in La petite fille et les allumettes et autres contes, traduction de D. Soldi, E. Grégoire et L. Moland © Étonnants Classiques, GF Flammarion.

1. L’égyptien n’est pas une langue ; en Égypte, pays où les cigognes vont l’hiver, on parle arabe.2. Bardane : plante dont les fruits, en forme de petites graines et pourvus de minuscules crochets, s’accrochent très facilement aux vêtements et au pelage des animaux.

Séquence 2 — séance 7

© Cned, Français 6e — 97

1- À ton avis, à quel moment du récit sommes-nous ? Sur quels indices t’es-tu appuyé/e pour répondre (cites-en au moins deux) ?

Coup de pouce : tu peux par exemple observer le temps verbal dominant, la place du personnage par rapport au décor...

2- Quels sont les trois champs lexicaux dominants ? Complète le tableau suivant, en relevant les adjectifs correspondant aux indices répartis dans les cases.

Attention ! Il faut que les douze adjectifs soient placés !

Champ lexical de la _ _ _ L _ _ _

Champ lexical de la H _ _ _ _ _ _R

Champ lexical de l’isolement

Des épis d’un jaune magnifique

ses longues jambes un vieux domaine

……...……………………… ……………………………… …………………………….……………………………… lacs profonds

……………………………….grandes feuilles……………………………….………………………………..

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

3- Le narrateur ne s’est pas contenté de placer ses adjectifs à côté des noms qu’ils complètent. Afin de créer des effets sur le lecteur, il joue avec eux, avec leur sens, avec leurs places dans la phrase ou dans le texte.

Saurais-tu repérer tous ces jeux de l’auteur avec ses adjectifs ?

À toi de trouver :

- une répétition : .............................................................................................................

.....................................................................................................................................

- une opposition (un jeu sur les contraires) :

.....................................................................................................................................

- un adverbe d’intensité :

.....................................................................................................................................

Ë Souviens-toi de notre séance précédente sur Andersen! La présence dans un même texte de répétitions, d’adverbes d’intensité, comparaisons, crée une mise en valeur extrême, un effet d’insistance : c’est le principe de l’.............................. .

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

4- Dans notre extrait, les adjectifs contribuent-ils à présenter une vision méliorative ou péjorative de la campagne ? Justifie ta réponse.

5- a) Quelle phrase du texte pourrait résumer la description du décor, développée par les adjectifs ? Parmi ces trois propositions, coche la bonne réponse : ® « une cane avait établi son nid » ® « Que la campagne était belle ! » ® « autour des champs (…) s’étendaient de grandes forêts »

Séquence 2séance 7 —

— © Cned, Français 6e98

b) Dans le texte, cette phrase possède deux caractéristiques qui montrent son importance pour le narrateur : lesquelles ?

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

B Révisons l’accord de l’adjectif qualificatif

Maintenant que tu as compris l’importance des adjectifs dans un texte, il faut que tu saches les utiliser correctement, et notamment les accorder. Quelques révisions s’imposent…

1- Indique pour les adjectifs ci-dessous, extraits du texte, le nom avec lequel il s’accorde, son genre (masculin ou féminin) et son nombre (singulier ou pluriel).

Coup de pouce : pour trouver le nom avec lequel l’adjectif s’accorde, tu peux poser la question « qu’est-ce qui est ... ? » ou « qui est-ce qui est ... ? »

adjectifs qualificatifs noms avec lequel ils s’accordent

genre nombre

verteodorantslonguesgrandes (l.6)profondsvieuxlargesgrandes (l.9)petitssauvage

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

2- Reprends les mêmes adjectifs et fais les modifications en genre et en nombre avec les noms donnés dans la seconde colonne, comme dans l’exemple donné.

adjectifs qualificatifs noms avec lequel ils doivent s’accorder genre nombre

verts les champs masculin plurielles fleursun cou un lacune forêtune maisondes douvesdes arbresune filledes bois

Vérifie tes réponses dans corrigé, puis lis attentivement le Je retiens ci-dessous. Recopie-le avec soin sans réécrire les exemples. Puis apprends-le sur ce cours.

Séquence 2 — séance 7

© Cned, Français 6e — 99

L’accord de l’adjectif en genre et en nombre

• L’adjectif s’accorde en genre (féminin ou masculin) et en nombre (singulier et pluriel) avec le nom qu’il précise, quelle que soit sa place dans la phrase :

Ë proche du nom (adjectif épithète)

Ex : il y avait de grandes forêts.

Ë séparé du nom par un verbe d’état (adjectif attribut du sujet)

Ex : Les blés étaient jaunes.

Tu as certainement déjà abordé les notions d’adjectif « épithète » et « attribut » ; elles seront approfondies lors de séances spécifiques dans le courant de l’année.

• l’accord en genre

Ë La plupart du temps on ajoute un –e à l’adjectif qu’on veut mettre au féminin :

Ex : le champ vert / l’avoine verte

Ë Les adjectifs qui se terminent déjà par un –e ont la même forme au masculin et au féminin :

Ex : le pré jaune / la prairie jaune

Ë Certains adjectifs doublent la consonne finale au féminin :

Ex : un bel arbre / une belle forêt

Ë le féminin de certains adjectifs transforme la terminaison du masculin :

Ex : un vieux manoir / une vieille maison

• l’accord en nombre

Ë La plupart du temps on ajoute un –s à l’adjectif qu’on veut mettre au pluriel :

Ex : une grande feuille / des grandes feuilles

Ë Les adjectifs qui se terminent par un –s ou un –x au masculin singulier ne changent pas au masculin pluriel :

Ex : un vieux manoir / des vieux manoirs

Ë Les adjectifs en –eu, -au, -eau prennent un –x au pluriel (sauf bleu) :

Ex : un beau paysage/de beaux paysages

Ë Les adjectifs en –al font –aux au pluriel sauf banal, bancal, fatal, natal, naval :

Ex : un comportement normal/des comportements normaux

Ex : un choix fatal/des choix fatals

• Quand un adjectif qualifie un nom masculin et un nom féminin, il s’accorde au masculin pluriel :

Ex : la maison et le parc sont anciens.

je retiens

C Je m’entraîne

1- Mets au pluriel les groupes nominaux proposés, comme dans l’exemple proposé.

Tu peux t’aider si besoin d’un dictionnaire.Un animal réel Ë Des animaux réels.

Séquence 2séance 7 —

— © Cned, Français 6e100

Un pantalon bleu Ë ……………………………………………………………….Un beau cheval Ë ……………………………………………………………….Un cheveu roux Ë ……………………………………………………………….Un homme heureux Ë ……………………………………………………………….Un journal local Ë ……………………………………………………………….Un chapeau mou Ë ……………………………………………………………….Un sérieux problème Ë ……………………………………………………………….Un chien doux Ë ……………………………………………………………….Un garçon banal Ë ……………………………………………………………….

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

2- Réécris le texte suivant en remplaçant « le garçon » par « les trois sœurs ». Amuse-toi à leur donner un prénom puis fais toutes les modifications nécessaires !

Il était une fois un garçon nommé Edgar. Le petit garçon était le plus souvent coquet, doux et gentil mais depuis quelques temps, il était devenu naïf, inquiet et sec. Nul ne savait pourquoi ce bon gros garçon était malheureux.

Il était une fois trois sœurs nommées ……………………, …………………….. et ……………………….……………………… . Les trois ……………….…….… sœurs ..................................................................................................................................... ..................................................................................................................................... .....................................................................................................................................

Vérifie tes réponses dans le corrigé.

3- Replace les adjectifs suivants dans le texte, en t’aidant des accords.

nouvelles beau blonds beauxbrodée merveilleuses blanches bleuentassés hauts petit grande

Au palais de la Belle aux Cheveux d’Or, tout était admirable ; l’on y voyait les diamants …………………… comme des pierres ; les ……………… habits, le bonbon, l’argent ; c’étaient des choses ……………………. : et il pensait en lui-même que, si elle quittait tout cela pour venir chez le roi son maître, il faudrait qu’il ait bien de la chance. Il prit un habit de brocart, des plumes incarnates1 et ……………….. ; il se peigna, se poudra, se lava le visage, mit une riche écharpe toute ………………. à son cou, avec un ……………. panier, et dedans un …………. petit chien, qu’il avait acheté en passant à Bologne. Avenant était si bien fait, si aimable, il faisait toute chose avec tant de grâce, que, lorsqu’il se présenta à la porte du palais, tous les gardes lui firent une grande révérence ; et l’on courut dire à la Belle aux Cheveux d’Or qu’Avenant, ambassadeur du roi son plus proche voisin, demandait à la voir. [La princesse dit :] « Que l’on me donne ma ………………. robe de satin ………. brodée, et que l’on éparpille bien mes ……………….. cheveux ; que l’on me fasse des guirlandes de fleurs …………………. ; que l’on me donne mes souliers …………… et mon éventail. »

D’après La Belle aux cheveux d’or, Madame d’Aulnoy, 1697

Note :1. incarnates : d’un rouge très vif

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Séquence 2 — séance 7

© Cned, Français 6e — 101

4- Complète les phrases suivantes à l’aide des adjectifs de la liste. Attention, ces adjectifs sont proposés au masculin singulier. À toi de les accorder en genre et en nombre avec les noms auxquels ils se rapportent !

joli second grand petit (deux fois) beaupauvre laid (deux fois) humain stupide vilain

Il était une fois une reine qui accoucha d’un fils, si ………….. et si mal fait, qu’on douta longtemps s’il avait forme ……………………. . Une fée qui se trouva à sa naissance assura qu’il ne laisserait pas d’être aimable, parce qu’il aurait beaucoup d’esprit ; elle ajouta même qu’il pourrait, en vertu du don qu’elle venait de lui faire, donner autant d’esprit qu’il en aurait à celle qu’il aimerait le mieux. Tout cela consola un peu la ………..……. reine, qui était bien affligée d’avoir mis au monde un si …………..…… marmot. Il est vrai que cet enfant ne commença pas plus tôt à parler qu’il dit mille …………….. choses, et qu’il avait dans toutes ses actions je ne sais quoi de si spirituel, qu’on en était charmé. J’oubliais de dire qu’il vint au monde avec une ……………. houppe de cheveux sur la tête, ce qui fit qu’on le nomma Riquet à la houppe, car Riquet était le nom de la famille.

Au bout de sept ou huit ans la reine d’un royaume voisin accoucha de deux filles. La première qui vint au monde était plus ………….. que le jour : la reine en fut si aise, qu’on appréhenda que la trop ……………….. joie qu’elle en avait ne lui fit mal. La même fée qui avait assisté à la naissance du ……………… Riquet à la houppe était présente, et pour modérer la joie de la reine, elle lui déclara que cette petite princesse n’aurait point d’esprit, et qu’elle serait aussi ……………. qu’elle était belle. Cela mortifia beaucoup la reine ; mais elle eut quelques moments après un bien plus grand chagrin, car la ……………… fille dont elle accoucha se trouva extrêmement laide.

D’après « Riquet à la houppe », Charles Perrault, Contes, 1697

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Séquence 2séance 7 —

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Séance 8Je m’évalue

À la fin de chaque séquence, nous faisons ensemble le point sur ce que tu dois connaître et être capable de faire pour le devoir. Complète maintenant le tableau de synthèse ci-dessous. Retrouve notamment quand il le faut les exemples qui correspondent aux notions étudiées. Tu peux bien sûr utiliser ton cours ! N’oublie pas ensuite de corriger tes erreurs en consultant le corrigé car il est important que ce tableau ne comporte pas d’erreurs.

Je connais Je suis capable de• les étapes du « schéma narratif » d’un récit.

• identifier dans un texte l’étape du schéma narratif :Ë le début d’un conte correspond à la S _ _ U _ T _ _ _ I _ _ T _ A _ _ Ë le conte est le plus souvent introduit par la formule traditionnelle : « ……………………..….………………………………………………….. ».

• les « adjuvants » et les « opposants » dans le conte.

identifier les adjuvants et les opposants au héros du conte :Ë exemple : les principaux adjuvants de Blancheneige sont les ………………………………. parce qu’ils ……………………………………….…..Ë exemple : le principal opposant de Blancheneige est la …………….…………………… parce qu’elle …………………………………………..

• le sens et les enjeux de la « métamorphose » dans le conte.

• éclairer le sens et le rôle de la métamorphose dans un conte :Ë le synonyme du mot « métamorphose » est : « …………………………………………….. ».Ë dans le schéma narratif d’un conte, le rôle de la métamorphose est le plus souvent d’amener à la R _ S _ L _ _ _ O _ des problèmes, pour que le personnage arrive au bout de sa Q _ _ T _ .

• l’« étymologie » et la formation des mots par dérivation.

• décomposer un mot pour faire apparaître la racine (le radical), le préfixe et le suffixe :Ë exemple : le mot « ensorceler » est composé de trois éléments : le préfixe « ………… », le radical « ……………… » et le suffixe « ……….. ».

• le « merveilleux ». • définir le merveilleux et donner un exemple de ses manifestations :Ë le « merveilleux » désigne l’intervention de …………………………. (humains ou animaux) ou d’objets ………………………………. dans le cours d’une histoire.Ë exemple : l’apparition de la _ _ _, marraine de Cendrillon, qui la métamorphose en princesse d’un soir pour le bal

Séquence 2 — séance 8

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• la valeur des temps du récit. • justifier l’emploi de l’imparfait et du passé simple dans le récit :

Ë Au début d’un conte, dans la description du décor ou du personnage, on emploie ………………………………………………………….

Ë Au moment où l’action commence, avec l’élément perturbateur, on emploie ………………………………………………………….

• les conjugaisons de l’imparfait et du passé simple (verbes du 1er groupe).

• conjuguer correctement les verbes en choisissant le temps et la terminaison qui conviennent :

Entoure la bonne réponse :

Ë exemple : « elle regardait / regarda la neige, ce qui fit qu’elle se piquait / piqua le doigt avec son aiguille, et trois gouttes de sang tombaient / tombèrent dans la neige »

• la valeur « méliorative » ou « péjorative » d’une description.

• identifier un champ lexical et en comprendre les effets dans le texte :

Complète la phrase suivante puis entoure la bonne réponse :

Ë exemple : dans l’extrait « Au large dans la mer, l’eau est bleue comme les pétales du plus beau bleuet, et transparente comme le plus pur cristal », le champ lexical de …………………….. donne au décor une valeur méliorative / péjorative.

• l’accord de l’adjectif en genre et en nombre.

• modifier le genre et le nombre d’un groupe nominal en faisant les transformations nécessaires :

Ë exemple :

un vieux manoir Ë des …………………. maisons.

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