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GRATUIT Ne peut être vendu Journal du Mali www.journaldumali.com L’hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 2015 SOLIDARITÉ Alors que le mois de la solidarité a débuté, de nombreuses voix remettent en cause les actions menées au nom d’une valeur pourtant ancrée dans les traditions. À DOUBLE TRANCHANT ? EURO/CFA COUPER LE CORDON ? PROCESSUS DE PAIX NOUVELLE DONNE ? JEUNES FILLES ATTENTION DéSCOLARISATION ! DOSSIER ÉCONOMIE NUMÉRIQUE SPÉCIAL 8 PAGES « Un journal c’est la conscience d’une nation ». Albert Camus

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GRATUITNe peut être vendu

Journal du Maliwww.journaldumali.com

L’hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 2015

SOLIDARITÉ

Alors que le mois de la solidarité a débuté, de nombreuses voix remettent en cause les actions menées au nom d’une valeur pourtant ancrée dans les traditions.

À DOUBLE TRANCHANT ?

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« un journal c’est la conscience d’une nation ». Albert camus

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ÉDITOFatalité vs Fatalisme

La réaction des autorités ma-liennes après le drame sur-venu à la Mecque en dit long

sur un certain état d’esprit qui est aujourd’hui incrusté dans la société malienne. La mort a en effet un ca-ractère inéluctable, que personne, croyant ou non croyant, ne peut contester. C’est une fatalité. Toute-fois, sans vouloir nous lancer dans un débat philosophico-religieux, force est de constater que sous nos cieux, le fatalisme semble avoir pris le pas sur la fatalité, comme pour dédouaner toute responsabilité humaine. Un immeuble s’écroule en plein cœur de Bamako, faisant plusieurs morts du fait de l’incons-cience humaine, et on s’en remet à Dieu. Une bousculade meurtrière entraîne la perte de centaines de pèlerins, dont de nombreux Ma-liens, et là encore c’est la volonté divine qui est invoquée. Personne n’est responsable de rien, car pour beaucoup, c’est « Dieu qui décide de tout ». Tout échapperait à la volonté humaine, et le libre arbitre n’exis-terait plus. Pourtant, nul ne peut remettre en cause la responsabi-lité des autorités saoudiennes aux-quelles est confiée l’organisation du pèlerinage. Aucun mea culpa où demande de pardon n’est parve-nue aux nombreux pays touchés par ce drame, des frères en reli-gion. Ne doit-on pas, sans remettre en cause les bonnes relations di-plomatiques, leur demander des comptes, comme l’ont déjà fait le Maroc et l’Iran ? Certes, ce dernier pays agit en fonction d’une logique politique, fruit d’une longue rivalité. Mais ne pas le faire c’est considérer que l’Homme n’a de prise sur rien, ce qui ramené dans notre contexte national, celui d’un pays qui peine à sortir de la crise, revient à accep-ter le défaitisme et à abandonner le combat. Et cela nous serait fatal, à coup sûr.

MahaMadou [email protected]

ILS OnT DIT...

• « Quelqu’un qui connait la détermi-nation du peuple burkinabè ne peut pas rentrer dans de sales affaires comme celles-ci ». Mahamadou Djéri Maïga, vice-président du MNLA, le 2 octobre 2015.

• « C’était vraiment l’hécatombe. Mais, malgré tout, j’étais fier car la commu-nauté des pèlerins maliens et les Ma-liens d’Arabie Saoudite se sont mon-trés soulagés par le geste du président de la République qui m’a envoyé à leur chevet ». Thierno H. Diallo, ministre des Affaires religieuses et du culte, à son retour d’Arabie Saoudite.

RenDeZ-VOuS

Spectacle « Le show du samedi » de Mohamed Doronthié et son groupe au Centre Korè de Ségou.

10 octobre 2015 :1

Élection présidentielle en Guinée Co-nakry.

11 octobre 2015 :2

16 octobre 2015 :3Rebranding Africa Forum (2ème édi-tion) à Bruxelles sur le thème « In-vestir en Afrique, Entreprendre pour l’Afrique ».

22 au 24 octobre 2015 :4Festival historique du Manding à Siby, organisé par Tiken Jah Fakoly.

un jOuR, une DATe12 octobre 2012 : le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution pressant les pays ouest-africains de préciser leurs plans en vue d’une intervention militaire pour reconquérir le nord du Mali.

La Coordination des mouvements de l’Azawad a fait un nouveau pas dans le processus de paix en libérant seize mili-taires maliens contre 30 rebelles du côté gouvernemental. Un échange de bons procédés vu comme un effort réel vers la paix.

up

L’armée américaine qui a reconnu avoir causé la mort de 22 personnes dans le bombardement de l’hôpital de Médecins sans Frontières de Kunduz, en Afghanistan.D

OWn

francs CFA, c’est la prévision budgétaire 2016 de la mairie du District de Bamako, contre 24 milliards en 2015.

41 546 047 720

LA pHOTO De LA SeMAIne

Des proches des portés disparus de Mina au centre d’écoute et d’orientation. Quartier du Golfe, Bamako.

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Avec l’hospitalité et l’humanisme, la solidarité est l’une des valeurs cardinales qui ont fondé et fondent encore la société malienne. Au-jourd’hui, elle est pourtant de plus en plus décriée, ses fondements mêmes ébranlés. En ce mois d’oc-tobre qui lui est consacré, la ques-tion mérite d’être posée : la soli-darité à la malienne sert-elle les plus faibles ou est-elle devenue un alibi pour certains ?

Dans le dictionnaire de la langue française, le mot «solidarité» désigne le « sentiment qui

pousse les hommes à s’accorder une aide mutuelle ». Il s’applique à « l’atti-tude responsable consistant à aider les personnes qui en ont le plus be-soin ». Cette définition est universelle car elle représente bien l’image de ce concept dans les sociétés humaines. Il est donc question du principe que, tout comme les maillons d’une même chaine sont solidaires, les êtres hu-mains sont reliés entre eux et, parta-geant une communauté de destin, se doivent assistance. Autant dans les sociétés traditionnelles que dans notre monde moderne, cette valeur reste la mieux partagée. Il apparait cependant que le contenu mis dans cette notion de solidarité a bien changé de celle des auteurs de la charte de Kurukan Fuga, qui stipule en son article 2 que « si soli-darité nous voulons dans la parenté et le bon voisinage, il faut que nous nous soutenions et que nous nous considé-rions mutuellement ». De devoir moral dans la tradition malienne, la solidarité a pris une autre dimension avec la reli-gion. Dans l’islam, la solidarité signifie l’entraide entre les hommes dans leurs préoccupations ici-bas et même dans l’au-delà. Pour la religion chrétienne, c’est l’entraide sur le plan spirituel et socioéconomique qui s’explique par l’amour du prochain, l’amour divin et le partage. L’islam comme le chris-tianisme, ainsi que toutes les autres religions pratiquées au Mali, prônent donc l’entraide entre les hommes.Depuis presque trois décennies, l’État malien a mis en place des outils pour soutenir ses citoyens les plus vulné-rables, mais l’institutionnalisation des

actions de solidarité date de 2001 avec la création d’un ministère dédié. Ainsi, le ministère du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées a reçu pour mandat de mettre en œuvre la politique sociale du gouvernement à tra-vers des instruments comme le Fonds de solidarité nationale (FSN) et la Banque malienne de solidarité (BMS). Près de quinze années plus tard, après avoir plusieurs fois changé de dénomina-tions et dans un contexte marqué par une grave crise sociale, politique et militaire qui a renforcé la vulnérabilité de communautés entières, le département est aujourd’hui en charge de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Recons-truction du nord, et le ministre Hamadou Konaté, est le numéro 3 du gouverne-ment. « La crise au Mali, et particulière-ment dans les régions du nord, a fait naître d’énormes besoins qu’il est urgent de combler », explique Adama Noumpounon Diarra, directeur général du Fonds de soli-darité nationale, qui est, avec la Direction nationale du développement social, l’une des structures techniques en charge de la mise en œuvre de la politique nationale en la matière. Pour mettre en lumière les actions de solidarité et inciter les Maliens

à en accomplir au quotidien, le mois de la solidarité se tient chaque année. La 21ème édition, qui a débuté le 1er octobre et sera officiellement lancée le 12, est présidée par le président d’honneur de la Fédération malienne des personnes han-dicapées, M. Ismaïla Konaté. Elle a pour

thème « Solidarité, un facteur de réconciliation, de développement et de consolidation de la paix ».La solidarité est donc une valeur commune, recon-nue et recommandée et qui renforce le ciment social, en permettant de

soutenir les plus faibles, de répartir les richesses communes. Et pourtant, elle est en perte de vitesse, particulièrement en milieu urbain.

Solidarité, à double tranchant ?« 1 riche et 9 pauvres. Revenez plus tard et vous trouverez 10 pauvres ». Ce proverbe illustre bien l’opinion de ceux qui pour-fendent la «solidarité version moderne». « Il ne fait plus bon être généreux par les temps qui courent. Vous vous retrouvez avec toutes sortes de requêtes et vos res-sources ne profitent même plus à votre famille », explique B. Diarra, sociologue. « Cela pousse les gens à se renfermer et cela met à mal la structure sociale malienne qui

Dans toutes les cultures et sur tous les continents, l’entraide est une valeur reconnue et partagée.

« Dans nos familles vous trouverez une dizaine de gaillards assis à boire le thé et une seule personne qui trime pour nourrir toute la grande famille. »

SOLIDARITÉ, bIen cOMMun Ou pOIDS SOcIAL ?

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n’est pas habituée à fonctionner ainsi ». Hali Cissoko, banquier, remet en cause la solidarité qui favorise «la fainéantise de ceux qui en bénéficient». «Dans nos familles aujourd’hui, vous trouverez une dizaine de gros gaillards assis à boire le thé et une seule personne qui trime pour nourrir toute la grande famille », poursuit-il. « On n’apprend pas aux gens à pê-cher, on ne les aide pas, en leur donnant tout ce dont ils ont besoin », explique A. Doucouré, économiste, pour qui « c’est plutôt la satisfaction personnelle de celui qui donne, puisque son don ne change pas durablement la vie d’autrui ». La solidarité « bling bling » se généralise, « avec les caméras présentes à chaque fois que l’on offre un sac de riz », ajoute M. Cissoko. « Cette histoire de solida-rité, désintéressée appartient au passé. Maintenant, celui qui donne ne cherche qu’à satisfaire son égo », appuie A. Dou-couré.« Le fond culturel comme religieux est là, mais avec les vicissitudes du monde actuel et la prédominance de l’individua-lisme et du privé en ce sens que chacun veut avoir ses biens à lui, ces valeurs se sont amenuisées progressivement », assure notre sociologue. Il donne pour-tant comme exemple des communautés où l’entraide est toujours érigée en règle. Chez les Dogons, la solidarité s’exerce à l’échelle territoriale, qui implique l’obli-gation de secours et d’entraide entre les familles, les quartiers et même les villages. Chez les Senoufo, « personne ne va demander un service les bras bal-lants. Un petit sac de mil, de riz, deux poulets, les accompagnent toujours à titre de contribution. Dans le milieu sarakolé, quand le jeune débarque à Bamako, il est automatiquement pris en charge et reçoit un pécule pour travailler. Dès les premières rentrées, le jeune doit contribuer en famille, avec un montant si minime soit-il», explique-t-il. Ce sont des formes de solidarité qu’il convient de documenter et de partager dans notre société d’aujourd’hui.La solidarité, obligation ou valeur par-tagée que l’on peut choisir de pratiquer ou non ? Chacun a certainement son opinion, mais tous sont d’accord pour affirmer qu’elle est un couteau à double tranchant…

Célia D’ALMEIDA

1994 :Création de l’Agence pour le déve-loppement social.

2001 :Création du ministère du Dévelop-pement social, de la Solidarité et des Personnes âgées.

12 octobre 2015 :Date prévue pour le lancement officiel de la 21ème édition du Mois de la Solidarité.

REPÈRES

Dans toutes les cultures et sur tous les continents, l’entraide est une valeur reconnue et partagée.

SOLIDARITÉ, bIen cOMMun Ou pOIDS SOcIAL ? 3 QueSTIOnS À

A.D : Le Fonds de solidarité nationale (FSN) est un établissement public ad-ministratif qui a pour mission de col-lecter des fonds auprès des citoyens maliens, de la coopération bilatérale et multilatérale et de la diaspora, à des fins d’investissement dans les programmes et projets de réduction de la pauvreté. Il a été créé en 2001 sur les cendres de l’Agence pour le développement social, fondée en 1994 pour résorber les effets de la dévaluation du franc CFA. Le Fonds est géré par un conseil d’administra-tion, dont les 14 membres sont en majorité issus de la société civile.

A.D : Nous intervenons sur toute la gamme sociale : personnes âgées, handicapés, enfance en difficulté, femmes, et nous nous adressons essentiellement aux communautés, dans les zones en retard de dévelop-pement ou difficilement accessibles. Parmi les centaines de réalisations, on peut citer la construction de plus de 200 écoles et même de lycées, ou encore l’obtention auprès de la coo-pération japonaise d’1,2 milliard de francs CFA, que nous avons investis dans la construction et l’équipement de centres de santé, de maternités et d’infirmeries, de Kidal à Kayes.

A.D : La solidarité doit, bien entendu, s’étendre sur toute l’année. Mais les pouvoirs publics ont fait le choix d’y consacrer un mois pour attirer davan-tage l’attention, mobiliser les citoyens autour de la question, et les pousser à mettre en œuvre tous les jours cette valeur sociétale malienne.

1 JDM-L’hebdo : Pouvez-nous nous présenter votre struc-

ture ?

2 Quelles sont les cibles des actions du FSN ?

3 Un mois de la solidarité au Mali, n’est-ce pas du folklore ?

Directeur général du Fonds de solidarité nationale (FSN)

AdAmA DiArrA

“ La misère n’est pas une fatalité, elle vient de notre incapacité à penser le partage “.

Abbé Pierre

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Le DÉbAT

La solidarité est-elle un bienfait pour la société malienne ?cOnTRe

pOuR ORneLLA TcHAnQuÉ

CoorDINATrICE DE CoP IN My CITy MALIAu Mali, la solidarité est devenue un de-voir pour la population à tel point que certaines personnes ne font plus d’ef-forts et ne vivent qu’aux dépends des autres. Trop de solidarité ralentit le dé-

veloppement d’un pays. C’est le cas du Mali où le poids du « social » engendre généralement un certain manque de rigueur dans nos administrations. La solidarité est certes nécessaire dans les circonstances de la vie, mais nous ne devons pas en faire de trop. Il est important de se fixer des limites.

ProPos reCueillis Par Moussa MaGassa

SÉkOu TAngARA

JoUrNALISTE à AFrICABLE TVPenser que la solidarité est un poids, c’est ramener le concept dans une considération exclusivement financière. La solidarité ne saurait se résumer à la contribution aux dépenses du parent, de l’ami ou du collaborateur. Sa dimen-

sion immatérielle soulage bien des cœurs tant dans les moments de réjouissance que de consternation. Grâce à ses bienfaits, un père est traditionnellement déchargé par ses proches de l’organisation du baptême de son enfant. Chez nous « le moi est haïssable», la communauté prime sur l’individu. Les nombreuses marques de soutien et de compassion dont font actuellement l’objet les victimes du drame de Mina est une preuve de la solidarité.

MOIS De LA SOLIDARITÉ : De beLLeS InITIATIVeS

Habituellement célébrée en oc-tobre, la solidarité fait l’objet, au Mali, d’un mois entier de prise de

conscience des besoins des plus dému-nis. Ainsi, fondations, associations et structures étatiques qui œuvrent dans le social et l’humanitaire rivalisent d’ima-gination et ont l’habitude de médiatiser leurs dons à la télévision ou à la radio. Ismaïla Konaté, est le parrain de ce mois 2015. La fondation qui porte son nom a été créée en avril 2010 et s’attache à participer aux côtés des personnes, organismes et institutions de bonne volonté à la sauvegarde de la dignité humaine en s’investissant pour la sco-larisation des enfants handicapés. Elle a également initié des formations à l’en-droit des handicapés visuels qui feront l’objet d’un rapport durant ce mois de la solidarité. « Nous formons, en par-tenariat avec le FAFPA, une quinzaine de handicapés visuels à l’informatique et une vingtaine d’autres handicapés à la coiffure, essentiellement de jeunes femmes », précise Hawa Konaté, direc-

trice de la fondation. Du côté de la fon-dation Klédu, on a pas prévu d’activités dans l’immédiat, mais Aïcha Coulibaly, la directrice, souligne tout le travail fait autour de l’humanitaire et des enfants orphelins, pour lesquels elle a sollicité le Secours islamique afin d’assurer leur prise en charge et la collecte de 11 mil-lions de francs CFA de dons pour deux pouponnières à Bamako.

Quant à l’association Open Mali, que di-rige Louis Cheick Sissoko, le lancement d’une campagne de scolarisation de près de 3 000 enfants en situation difficile est

Des denrées alimentaires sont adressées aux plus nécessiteux.

Ce mois dédié à la solidarité qui dé-bute chaque année en octobre, est l’occasion pour de nombreuses as-sociations et fondations d’exprimer encore plus leur esprit d’entraide envers les plus déshérités.

au programme : « Elle concerne égale-ment des enfants drépanocytaires, des enfants de militaires tombés au front, mais aussi des jeunes déplacés, grâce à l’appui de bailleurs privés et publics », résume Louis Cheick qui appelle ceux de sa génération, à plus d’engagement citoyen pour ce mois de la solidarité, jugé trop cérémonial. Membre actif de la société civile, le directeur d’Open Mali a choisi de médiatiser les actions de son association via les réseaux sociaux et la presse publique.

MaMe diarra dioP

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pROceSSuS De pAIx : nOuVeLLe DOnne ?

Après avoir annoncé leur retour au sein du Comi-té de suivi de l’accord

(CSA) le 29 septembre, les res-ponsables de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et les membres de la Plateforme ont publié un autre communiqué, conjoint cette fois, et qui allait à contresens du communiqué précédent. Raison invoquée, « l’intrusion de nouveaux acteurs dans le processus de mise en œuvre de l’accord », et qui les motive à suspendre leur participation aux travaux des sous comi-tés thématiques, jusqu’à ce que le CSA, en accord avec la médiation internationale, clarifie la situation concernant ces nouveaux acteurs ». Signé d’Ambéry Ag Rhissa, connu pour être un membre influent du MNLA et d’Ibrahim Diallo, ce communiqué dénote d’une volonté de certains mouve-ments de gagner du temps. Tout se joue en effet autour de la localité stratégique d’Anefis, où des éléments armés, d’un côté comme de l’autre, font évaluer le rapport de force, au grand dam des popula-tions, que doivent sécuriser les forces de la MINUSMA. Si une

Le 15 octobre 2015, est prévue une rencontre entre le ministre de l’Ad-

ministration territoriale et les partis politiques pour fixer une nouvelle date pour les élections communales et ré-gionales, ou évoquer la mise en place de délégations spé-ciales. Dans la classe politique, des inquiétudes demeurent,

délégation ministérielle s’est récemment rendue à Anefis pour tenter de relancer le pro-cessus, les efforts déployés par Bamako restent freinés par une minorité de mouvements réfractaires à la paix. Côté pla-teforme, on fait preuve de plus de bonne volonté surtout après l’entrée au sein gouvernement de l’un de leurs représentants, en la personne de Samba Dial-lo, chargé du portefeuille de l’Aménagement du territoire et de la Population. L’absence d’anciens rebelles pourrait même gripper le processus à nouveau.

Nouvel acteFace aux blocages, l’échange de prisonniers, qui a eu lieu entre le gouvernement et la CMA la semaine dernière, vise à instaurer un nouveau climat de confiance. Bamako a en effet relâché une trentaine de rebelles, et la CMA, seize mili-taires maliens. Cet épisode fait croire à une avancée : «on peut penser que l’échange

après le report officiel annoncé le 21 septembre. Qui pour gé-rer les affaires des communes avant la tenue des élections ? Le mandat des maires actuels, prorogé à plusieurs reprises, prendra fin dans quelques semaines, d’où cette question, au cœur d’une réunion entre le ministre de l’Administration territoriale, la CENI, la Délé-

Alors que le processus de paix inter-malien s’enlisait après l’occupation d’Anefis par la CMA, un échange de prisonniers entre gouver-nement malien et groupes rebelles pourrait décrisper la situation.

gation générale aux élections (DGE) et les partis politiques, tenue le 2 octobre. Certains ont d’emblée rejeté la mise en place des délégations spé-ciales, qui selon eux, va coû-ter cher à l’État malien. «Ces délégations spéciales seront source de corruption généra-lisée dans l’organisation des élections », martelait un cadre

du parti PARENA, membre de l’opposition. En atten-dant le 15 octobre, la révi-sion de la loi électorale dans le sens d’une énième pro-longation des mandats et le possible recours aux délé-gations spéciales ne man-quera pas de faire débat.

M.F

Communales : prolongation des mandats ou délégations spéciales ?

en bRef

DES BELgES PoUr BArkHANE ?

de prisonniers constitue une preuve de bonne foi, puisqu’on ne peut gagner la paix en gardant les prisonniers. Mais les groupes armés sont comme les membres d’une famille avec des intérêts diver-gents…», résume ce cadre de l’administration, originaire de Gao. En attendant, on an-nonce une nouvelle rencontre entre groupes rebelles en fin de semaine, pour discuter du plan de cantonnement, avec des propositions de sites à la clé. « Un processus dans le-quel chaque mouvement aura à cœur de placer ses hommes, et parmi lesquels figurent des trafiquants, combattants, dé-serteurs, braqueurs, bandits armés, etc », poursuit notre interlocuteur.

Malgré tout, les groupes si-gnataires de l’Accord de paix sembleraient être revenus à de meilleures intentions. Faut-il leur faire confiance ?

MaMe diarra dioP

La Plateforme et la CMA, unies pour tenir loin les autres groupes armés.

Des échanges seraient en court concernant un déploiement belge au Niger en 2016, dans le cadre de l’opération française Barkhane. Une compagnie de combat belge d’environ 200 mili-taires devrait prendre le relais d’une compagnie française. La Belgique est présente dans l’EUTM à travers un contingent de 80 à 90 militaires. Sauf prolongation décidée par le gouvernement Michel, la participation de ce pays à l’EUTM se termi-nera fin décembre 2015.

rECrUTEMENT à koULoUBA Le docteur Youssouf Trao-ré, 57 ans, est nommé di-recteur de cabinet du Pré-sident de la République, en remplacement de Toumani Djimé Diallo, nommé am-bassadeur du Mali à Berlin. Proche du président IBK, Youssouf Traoré, jusque-là médecin au CHU français de Créteil, avait fait partie de l’équipe d’experts en charge du projet présiden-tiel pendant la campagne de 2013. Il aura la charge de remettre sur pied le cabinet, qui a pâtit d’un turnover élevé. Il est en effet le 4ème directeur de cabinet depuis le début du mandat.

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Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 201510 11Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 2015

Président fondateur du Collectif action et vérité (CAV), à 41 ans, Assane Si-dibé, concilie avec aisance, politique et business. Por-trait d’un jeune ambitieux.

Diplômé de la presti-gieuse Académie ré-gionale des sciences

et technologies de la mer de Côte d’Ivoire, rien ne prédes-tinait Assane Sidibé à la poli-tique. Titulaire du titre d’offi-cier long-courrier en 1996, il décide, en rentrant au Mali, de créer une brigade fluviale qui permettra d’assurer le trafic

sur le fleuve Niger. Malheu-reusement, ce projet est vite rangé aux oubliettes, faute de financement. En 2003, Assane Sidibé, lance plutôt « Digiprint » la première imprimerie grand format du Mali, puis Matrix en 2008, première régie d’affi-chage publicitaire privée.

Des affaires à la politique…Ce n’est qu’après le coup d’État du 22 mars 2012, qu’Assane Sidibé et ses amis décident de se lancer en poli-tique en créant le Collectif ac-tion et vérité (CAV), qui cible la jeunesse malienne : « ce col-lectif cherche à créer un déclic dans la tête des jeunes, qui sont les piliers du développe-ment ». Conscient du discrédit de la classe politique, Assane Sidibé a pour modèle politique Modibo Keïta, qu’il considère comme l’un des plus grands visionnaires de son temps. Or, « les politiques d’aujourd’hui, ne visent que leur propre inté-

rêt, au détriment du peuple malien », regrette ce novice.En Commune IV, fief du CAV, Sidibé et ses camarades ont commencé par poser des actes civiques avec la réa-lisation de tronçons nivelés et le curage des caniveaux: «Depuis 2012, le Collectif a fait gratter 500 routes et réa-lisé 15 forages à Bamako », s’enorgueillit-il, en ajoutant que la politique ne peut se li-miter au seul calcul, mais être lié au développement. Pour gagner en crédibilité, Assane Sidibé se porte ensuite can-didat aux législatives de 2013 en Commune IV, sur la liste du CAV, en faisant alliance avec 28 partis politiques, et n’arrive que 4ème. « Nous ne menons pas une politique ali-mentaire, mais une politique de nécessité », se défend As-sane, qui souhaite gagner des conseillers communaux lors des prochaines échéances. Raison pour laquelle le CAV a

présenté plusieurs listes aux élections communales dont le report récent, déçoit le pré-sident du Collectif. « En aucun cas le Mali ne devait repous-ser cette échéance. Le nord Mali ne doit prendre en otage le reste du pays, alors que le sud a continué à vivre sans le nord durant la crise. » Des propos durs, qui n’épargnent pas le MNLA : « lorsqu’on ins-trumentalise la jeunesse à des fins politiques, on hypothèque l’avenir d’un pays », lâche ce père de sept enfants, qui réa-lise aussi de belles actions de solidarité et a aidé à former 1000 jeunes à l’installation de la TNT, ou télévision numé-rique terrestre, un projet porté par son aîné Ismaïla Sidibé, patron du groupe Africable. Dans la famille Sidibé, l’entre-prenariat est une constante. Et le jeune Assane, auquel la po-litique devrait servir de trem-plin, ne déroge pas à la règle.

M.F

AssANe SiDibé :Du business à la politique

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Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 201512 13Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 2015

fRAnc cfA-euRO : fAuT-IL cOupeR Le cORDOn ?Alors que vient de prendre fin à Paris, la réunion an-nuelle des ministres des Finances, les gouverneurs des banques centrales et les présidents des institu-tions régionales de la Zone franc, la question du désar-rimage du franc CFA à l’eu-ro est au cœur de tous les débats.

Le franc de la Com-munauté Financière d’Afrique, ou franc CFA,

est officiellement né en 1945, quand la France a ratifié les accords de Bretton Woods. Cette monnaie, qui signifiait alors « franc des colonies françaises d’Afrique », est au-jourd’hui commune à 14 pays d’Afrique centrale (CEMAC) et de l’Ouest (UEMOA). Selon les économistes, sa stabilité et sa crédibilité a permis de maîtri-ser l’inflation, qui s’est établie en moyenne à 2% par an sur la période 2004-2014. Pourtant, la question d’abolir la parité entre le franc CFA et l’euro est de plus en plus posée. Les avis divergent sur le sujet et les considérations politiques le disputent aux questions économiques.

« Pour avoir sa propre mon-naie, un État doit être stable», explique Amadou Sangaré, économiste et expert comp-table. « L’insécurité physique génère l’insécurité écono-mique. L’arrimage du franc CFA nous permet de garder une certaine sécurité, quelque soit ce qui se passe dans nos pays. Les pays africains sont confrontés à des difficultés aussi bien politiques qu’éco-nomiques et une monnaie non-arrimée risque de chuter brusquement », explique M. Sangaré. «L’autre élément, c’est la prise en compte du fonctionnement des écono-

mies. Les pays qui ont une économie tournée vers les exploitations comme la Côte d’Ivoire pour le cacao et dans une moindre mesure le Mali pour le coton, ont intérêt à une dévaluation qui leur permet d’exporter à meilleur coût. Sortir de l’euro, cela devrait aussi aider l’industrie», pour-suit-il. Et de poser la question de l’absence de fluctuation entre les pays, puisque les économies ne sont pas au même niveau.

Pas du tout du même avis, l’économiste togolais Kako Nubukpo, s’exprimait début octobre sur le sujet. Rappe-lant que la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et celle des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dispo-saient en 2005 de plus de 3 600 milliards de francs CFA de réserves auprès du Tré-sor français, il estime que la monnaie doit être au service de la croissance et du déve-loppement africains, au lieu de dormir dans des coffres. « Il est quasiment impossible pour nos pays de rattraper les économies émergentes si le franc CFA reste arrimé à l’eu-ro», déclarait-il. Pour lui, il est

tout à fait possible de quitter cette parité. « Nous pouvons au moins procéder par étapes, en redéfinissant les objectifs des deux banques centrales et leur capacité à financer la croissance économique, puis en évaluant la qualité de leur gestion monétaire ». Qu’est-ce qui empêche d’ouvrir ce débat?, s’interroge l’ancien ministre togolais de la pros-pective, qui conclu qu’« on ne peut pas revendiquer notre indépendance et attendre que l’ancien colonisateur nous donne l’autorisation d’agir ».

Ibrahima Sory Makanera, ju-riste, assure quant à lui que « l’appartenance à une zone monétaire ne remet pas en cause la souveraineté d’un État, et que le choix de l’an-crage nominal du franc CFA à l’euro peut être remis en cause à tout moment ». Iront-ils jusque là, et en ont-ils les moyens ? La question reste pour l’instant posée.

Célia d’alMeida

en bRef

Le gouvernement a dé-cidé de supprimer les exonérations sur les ma-tériaux de construction importés au Mali. C’est Cyril Achcar, président de l’Organisation patro-nale des industriels (OPI), qui a donné l’information lors d’une conférence de presse le 5 octobre au siège de l’organisme. L’OPI a ainsi affirmé sa satisfaction et son sou-tien à cette mesure qui va dans le sens de la relance de l’industrialisation du pays. Pour lui, cette me-sure va permettre plus d’investissements et créer des emplois pour les jeunes. « Le phéno-mène des exonérations frauduleuses avait crée une situation de concur-rence déloyale au détri-ment des acteurs formels et des investissements de l’économie réelle », soutient Achcar.

Le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sa-hel (CILSS), avec l’appui financier de la Banque mondiale, a lancé le 6 octobre le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS). Il a pour objectif de mettre en œuvre une série d’actions afin d’accroître de 30% le produit brut de l’élevage dans les 6 pays membres d’ici 2020. Deux millions de pasteurs et agropas-teurs devraient bénéficier des retombées de ce pro-jet.

FIN DES ExoNérA-TIoNS SUr LES MATé-rIAUx DE CoNSTrUC-TIoN

248 MILLIoNS DE DoL-LArS PoUr LE PASTo-rALISME

S’affranchir de l’euro, utopie ou projet viable ?

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Derrière la boulangerie, sise à l’ACI 2000, une véritable fourmilière.

Des apprentis s’activent, pé-trissent la pâte, puis la façon-neuse et la diviseuse inter-viennent et hop, on enfourne le pain. C’est en 2003, que Bakary Doucouré est envoyé en France pour se former à l’École de boulangerie de Paris. Auparavant, la struc-ture familiale Société Amara Doucouré et fils (SOADF) faisait dans l’importation de farine, et travaillait avec les Grands moulins de Paris. « Il n’y avait pas, à Bamako, de boulangerie digne de ce nom qui fasse du pain de qualité,

comme on en trouve ailleurs», se souvient Bakary, qui passa alors un an en Europe pour se former. Il obtint un certifi-cat d’aptitude professionnelle (CAP) et devint maître-artisan. Suivront de nombreux stages en France, en Italie et ailleurs.De retour au bercail en 2006 avec des projets plein la tête, Bakary et les siens ouvrent l’École de boulangerie de la SOADF, puis lancent « l’Arti-san boulanger » en 2011, qui devient rapidement un centre de formation. Les débuts sont difficiles : il faut trans-mettre le savoir-faire aux apprentis, comment utiliser le bon levain… Le bouche-à-oreille, lui, fonctionne petit à petit et la boulangerie produit aujourd’hui entre 600 et 800 pains quotidiennement, des pains spéciaux, à l’ail, aux olives, du pain complet, des viennoiseries et des glaces ar-tisanales qui s’écoulent dans

les différents points de vente de Bamako. Les hôtels Azalaï ou Radisson sont parmi les clients de renom que l’Artisan boulanger a su fidéliser par la qualité et la variété de ses produits. Avec six employés permanents et de nom-breux apprentis-stagiaires, la baguette est vendue à 150 francs CFA et le croissant au beurre à 300 francs CFA.À 42 ans, Bakary Doucou-

ré, qui participe à de nom-breuses compétitions, vient de remporter le 2ème prix de la Coupe d’Afrique de la boulangerie au Maroc. Son rêve : multiplier les points de vente et former davantage de jeunes à la boulangerie. Un métier difficile, concède-t-il, mais largement pourvoyeur d’emplois.

MaMe diarra dioP

L’Artisan boulanger, la baguette comme vous n’en aviez jamais mangé… Tout a commencé par une entreprise familiale. En moins de cinq ans, l’Artisan boulanger a su s’imposer comme l’un des meilleurs maîtres-boulangers de ba-mako.

fRAnc cfA-euRO : fAuT-IL cOupeR Le cORDOn ?

Du bon pain croustillant, pour des clients de plus en plus nombreux.

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La journée mondiale de la jeune fille sera célébrée le 11 octobre. Au Mali, le constat est celui d’une ré-gression de leur scolarisa-tion.

jOuRnÉe MOnDIALe De LA jeune fILLe : ScOLARISATIOn en bAISSe

L’engagement historique pris par les dirigeants du monde en 2000 de

«n’épargner aucun effort pour délivrer hommes, femmes et enfants de la misère » s’est traduit par un cadre stimulant, celui des huit Objectifs du millénaire pour le développe-ment (OMD), et dont le terme vient d’être discuté lors de la 70ème Assemblée annuelle des Nations unies à New York. Pour ces OMD devenus Ob-jectifs pour le développement durable (ODD), l’égalité des sexes, semble s’être amélio-rée, avec l’élimination de la disparité dans l’enseignement primaire, secondaire et supé-rieur. En Asie du Sud, en 1990, seulement 74 filles allaient à l’école primaire, pour 100 gar-çons. Aujourd’hui, 103 filles sont scolarisées pour 100 gar-çons, précise le rapport sur la situation mondiale des filles de l’ONG Plan Mali.

Disparités entre régionsCependant, le Mali, qui célé-brera ce 11 octobre la Jour-née internationale de la jeune

fille avec ce thème crucial « Maintien les filles à l’école : un moyen de lutte contre le ma-riage précoce », présente des chiffres à la baisse. Dans le document de suivi des indica-teurs de l’enseignement fon-damental d’avril 2015, le taux brut de scolarisation est passé de 81,5% en 2011 à 70,1% en 2014, avec une baisse pour les filles de 74% à 64% pour la même période. Ces chiffres révèlent une régression pour de nombreuses jeunes filles qui ne terminent pas leur sco-larité. Dans le fondamental, le constat est presque le même, et Tièkoro Coulibaly, chargé de communication de l’ONG Plan Mali, en explique les raisons : « elles sont liées aux disparités entre régions, le nord ayant été affecté par la crise sécuritaire ». L’absence de l’administra-

InfO DIASpORA

Oumou Coulibaly, Fatoumata Sidibé, Khalifa Koné, Assanatou Doucouré, etc. Nombreux sont les Maliens de la diaspora qui se distinguent et font briller l’image du pays à l’extérieur. C’est pour récompenser ces lauréats 2015 du « Malian Leadership Initiative », que Sékou Gaous-sou Cissé, ambassadeur du Mali en Belgique et auprès de l’Union européenne, parrainera le 10 octobre à Bruxelles, une cérémonie de remise de prix. Le « Malian Leadership Initiative» récompense ainsi tous ceux qui contribuent à redorer le blason du Mali après les évène-ments de 2012. Cadre d’échanges entre opérateurs économiques publics et privés du Mali et d’Europe, la cérémonie va permettre aux lauréats de présenter leurs projets. Ariane Bosquet, artiste peintre, qui a effectué une résidence de création à Bamako en juillet 2008, y participera avec une exposition « Aux portes du Mali »… Tout un programme.

MaMe diarra dioP

tion dans plusieurs localités de ces régions, et notamment dans celle de Kidal, ainsi que la présence de nombreux déplacés internes et réfugiés à l’étranger sont des facteurs qui ont pesé sur les chiffres.Alors que l’année 2015 sym-bolise le 20ème anniversaire de la conférence historique des femmes à Beijing, les freins à l’épanouissement des jeunes Maliennes restent bien présents. « Le retrait des filles de l’école pour le mariage, les pesanteurs socio-culturelles et religieuses sont autant de facteurs qui continuent de miner les efforts menés au niveau national et internatio-nal », déplore ce responsable d’une ONG locale. La bataille de l’émancipation est loin d’être gagnée.

Moussa MaGassa

BrUxELLES CéLèBrE LES LAUréATS DU « MALIAN LEADErSHIP INITIATIVE »

en bRef

Cette année, le Mali connait une recrudes-cence du paludisme dans le nord comme dans le sud, en partie dû à la forte pluviométrie. Selon le point effectué le 6 octobre par le département de la santé, du 1er janvier au 30 septembre 2015, 1 497 915 cas présumés dont 690 590 ont été décla-rés positifs. Souleymane Sacko, point focal du mi-nistère pour le paludisme, signale 9 cas de décès, dont 5 à Tombouctou et 4 à Gao, la région de Ki-dal ayant été épargnée. Selon OCHA, l’agence des Nations Unies pour la coordination humani-taire, un total de 8 cas de méningite, dont deux 2 décès, ont été enregistrés dans le district sanitaire de Goundam (région de Tombouctou) depuis août 2015.

Le gouvernement a mis en place à la Maison du hadj une structure de prise en charge psycho-logique pour les pèlerins traumatisés par le drame survenu le 24 septembre dernier à Mina, en Arabie Saoudite. De leur côté, les familles de ceux qui ne sont pas rentrés, et dont on ne connait toujours pas le sort, se mettent également au travail. Une Cellule d’écoute et d’orientation (CDO) s’est installée dans des locaux à Baco Djicoroni Golfe, où elle centralise les infor-mations concernant les quelques 270 pèlerins «portés disparus».

CDo : 76 11 64 19

rECrUDESCENCE DU PALUDISME

MINA : LA MoBILISA-TIoN CoNTINUE PoUr LES VICTIMES

La condition des filles peine à s’améliorer, tant au Mali qu’ailleurs en Afrique...

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L’économie numérique, terme uti-lisé depuis le début des années 2010, regroupe les Technologies de l’information et de la communi-cation (TiC), ainsi que l’ensemble des techniques utilisées dans le traitement et la transmission des informations telles que par exemple les télécommunications, l’internet et les services et conte-nus en ligne, les réseaux informa-tiques et services informatiques, l’audiovisuel et les logiciels, ou encore les jeux vidéos.

Au Mali, le secteur est marqué par un dynamisme certain, mais essentiellement porté par les

télécoms, qui ont connu un dévelop-pement fulgurant depuis les années 2000. Premier acte : l’arrivée en 2002 de l’opérateur Orange Mali, initialement Ikatel, une filiale de l’opérateur histo-rique sénégalais Sonatel, lui-même détenu par le groupe français Orange. Quant à Sotelma-Malitel, qui le talonne avec 47% de parts de marché, elle a également contribué à l’essor du sec-teur depuis sa privatisation en 2009 au profit de Maroc Télécom, pour 180 mil-liards de francs CFA. Boom des télécomsAvec un taux de pénétration du mobile de plus de 100%, les deux opérateurs cumulent environ 23 millions d’abon-nés, ou plutôt de puces en circulation. En effet, de nombreux clients possèdent deux, voire trois puces, qui sont comp-tabilisées dans les statistiques des opérateurs, alors que beaucoup d’entre elles sont inactives. L’initiative gouver-nementale visant à identifier tous les abonnés d’ici début 2016 permettra, en plus des aspects sécuritaires, de faire baisser le nombre de puces en circu-lation, ce qui donnera mécaniquement une photographie plus réelle du mar-ché malien de la téléphonie. Le chiffre d’affaires cumulé des télécoms a atteint 500 milliards de francs CFA en 2014, ce qui le classe parmi les plus gros contri-buteurs de l’économie nationale, repré-sentant environ 7% du PIB malien. En croissance ininterrompue depuis plus

d’une décennie, le secteur a su dévelop-per de nouveaux relais de croissance après l’essoufflement de « la voix, un créneau sa-turé et dont la rentabilité a fortement chuté pour cause de concurrence acharnée entre les deux opérateurs », estime un analyste. Le secteur est désormais tiré par la «data», notamment les services 3G, avec déjà 1,6 million de clients fin 2014, mais surtout par le mobile banking, qui connaît un boom ful-gurant. Leader du secteur, Orange Money, créé en 2010, revendique plus d’1 milliard de francs CFA transférés chaque jour au Mali, et a vu l’arrivée de nombreux services concur-rents, Mobicash (Malitel), Wari, et Lemonway. Cha-cun développe des trésors d’imagination pour séduire la clientèle, et tous ont implanté un réseau de proximité constitué de kiosques installés aux carre-fours de la capitale et des grandes villes, avec des milliers d’emplois à la clef. Un écosystème faibleLe sous-secteur des télécoms ressemble quelque peu à l’arbre qui cache la forêt, car il n’a pas permis le développement de tout un écosystème de PME numériques. Cela dit, certains grandissent à l’ombre des opérateurs, par exemple les centres d’appels Call Me, filiale du groupe sénéga-lais Chaka, et Team Call Center. Ce dernier, propriété de Mamadou Sidibé, le patron

des patrons, a récemment inauguré son ex-tension, doublant ainsi ses capacités pour mieux répondre aux besoins d’Orange, son principal client.Dans le domaine des infrastructures ré-seaux, peu d’entreprises maliennes ont profité du boom des télécoms, et rares sont celles qui se sont vu confier des pres-tations à forte valeur ajoutée, se contentant souvent de sous-traiter des petits travaux dans le cadre du déploiement des réseaux.

Même constat au niveau des logiciels et des conte-nus, qui pâtissent de la fai-blesse de la ressource hu-maine. « La plupart de nos ingénieurs et développeurs se retrouvent chez les opé-

rateurs et dans l’administration », confirme un cadre de l’Autorité de régulation des té-lécommunications, TIC et postes (AMRTP), ce qui ne permet pas l’éclosion de PME in-novantes. On peut ajouter aux contraintes du marché malien, la faible pénétration de l’Internet, avec seulement 0,79% des foyers connectés, et les faibles débits pro-posés par les opérateurs, dont se plaignent régulièrement les consommateurs, notam-ment à travers l’initiative Mali 100 Mégas, qui a organisé une campagne de dénon-ciation sur les réseaux sociaux. Tout cela ne favorise pas l’éclosion du commerce électronique, dont l’usage est très peu ré-pandu (voir page 21).

En quelques années, la connectivité des Maliens a fait un bond considérable.

L’intégration des TIC dans les pratiques de l’admi-nistration malienne est encore balbutiante.

ÉcOnOMIe nuMÉRIQue : TÉLÉcOMS, L’ARbRe QuI cAcHe LA fORêT

DossierNumérique

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E-gouvernement : encore des effortsDu côté de l’État, l’intégration des TIC dans les pratiques de l’administration malienne est encore balbutiante, comme l’atteste le dernier classement des Nations unies pour le e-gouvernement (2013), publié tous les deux ans, où le Mali occupe la 181ème place sur 193 pays classés, avec un score de 0,16 sur 1. Pour la même année, le score moyen de l’Afrique est de 0,26, et de 0,47 à l’échelle mondiale, avec un classement dominé par la Corée du Sud, (1er), l’Australie (2ème), Singa-pour (3ème), la France (4ème) et les Pays-Bas (5ème). Les premiers pays africains, Afrique du Sud et Maurice, se classent respectivement 75ème et 76ème.Ces résultats sont le fait du manque de volon-tarisme de l’État malien. Et pourtant, la création de la Mission de l’informatique et des nouvelles technologies de l’informa-tion (MINTI) en 2000, qui deviendra trois ans plus tard l’Agence des technologies de l’information et de la communication (AGETIC), annonçait un bon départ. Mais après l’adoption en 2005 de la politique nationale des TIC, aucun acte de grande ampleur n’a été posé. Ce n’est qu’en 2015 que l’adoption de la stratégie Mali Numérique 2020 est venue annoncer les grandes ambitions du gouvernement. Basée sur six piliers, la vision sous-ten-due est de positionner le Mali comme l’un des hubs technologiques en Afrique de l’Ouest, en faisant du numérique «un vec-teur du développement humain durable, une source de productivité et de valeur ajoutée pour les autres secteurs écono-miques et pour l’administration publique, à l’horizon 2020». Mais la base de cette stratégie, qui tarde à être appliquée, re-pose sur la mise en place de structures de gouvernance pérennes pilotées au plus haut niveau, et d’allocations budgé-taires conséquences, notamment pour faciliter l’accès aux réseaux et services. Par exemple, ce sont plus de 4 500 km de fibre optique qui doivent être installés d’ici 2015, venant s’ajouter au 6 500 km déjà implantés par l’État et les opérateurs télécoms. Pour ce faire, le fonds d’accès universel, logé à l’AMRTP, est doté de près de 15 milliards de francs CFA, mais n’a, depuis sa création, pas été utilisé au profit du secteur, faute d’existence d’un outil opérationnel.

Moussa Traoré

2000 : Mise en place de la Mis-sion de l’informatique et des nou-velles technologies de l’information (MINTI).2002 : Arrivée d’Ikatel, devenue Orange Mali.2003 : Création de l’AGETIC2005 : Adoption de la politique nationale des TIC.2009 : Privatisation de Sotelma au profit de Maroc Télécom.2011 : Le Comité de régulation des télécoms devient l’AMRTP.2013 : Attribution d’une 3ème licence globale à Planor. 2015 : Adoption de la stratégie Mali Numérique 2020.

Clients mobiles : 23 505 559Abonnés Internet fixe : 69 118Clés Internet mobile : 195 404Clients Internet mobile 3g :1 620 337Coût moyen de la minute d’appel :108 francs CFAFibre optique installée : 6 500 km

REPÈRES

QUELQUES CHIFFRES

En quelques années, la connectivité des Maliens a fait un bond considérable.

ÉcOnOMIe nuMÉRIQue : TÉLÉcOMS, L’ARbRe QuI cAcHe LA fORêT

DossierNumérique

3 QueSTIOnS À

H.S.C : L’AGETIC est un service public avec un statut d’établisse-ment public à caractère scientifique et technologique. Elle a été créée en 2005 pour moderniser l’admi-nistration malienne, et a en charge la maintenance des infrastructures, l’interconnexion de l’administration et le déploiement des solutions infor-matiques pour les services de l’État. En 10 ans, elle a accompli beaucoup de progrès mais connait aussi des difficultés, surtout depuis la crise de 2012. Elle fait essentiellement face à un manque de ressources et d’ac-compagnement des partenaires.

H.S.C : Le chantier le plus récent, c’est la pose de la fibre optique qui permet d’interconnecter l’ensemble de l’administration. Il y a également un centre de données, où sont hé-bergées les données d’une partie de l’administration. Des outils destinés à son usage ont également été déve-loppés.

H.S.C : La fibre est un support pour la transmission de données, avec de nombreuses applications possibles. Le projet de Système d’information géographique va permettre de savoir en temps réel ce qui se passe sur le sol malien. Il s’agira s’atteindre pro-gressivement la mise en place du concept de « Smart City ». Les ser-vices de sécurité, les hôpitaux, les collectivités sont parties prenantes de cet ambitieux projet que nous espérons pouvoir mener à bien dans un avenir très proche.

1 JDM-L’hebdo : Quel est le rôle de l’AgETIC ?

2 Quelles sont les réalisations majeures de l’AgETIC ?

3 Pouvez-vous détailler ce projet de système d’infor-

mation ?

Directeur général adjoint de l’AgETIC

HAmed sAlif CAMArA

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Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 201520 21Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 2015

DossierFormation

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Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 201520 21Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 2015

DossierNumérique

e-cOMMeRce : pOuRQuOI çA RAMe

Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, rien de plus facile que de faire un

achat en ligne, à travers le site Jumia par exemple. Mais au Mali, à en croire Hamed Salif Camara, directeur général ad-joint de l’AGETIC, on préfère «faire ses achats en touchant le produit, et payer pour un bien virtuel n’est pas encore bien compris ». Le faible dé-veloppement des moyens de

opérateur ne possédant pas de concession de fréquences ni d’infras-

tructure de réseau, le MVNO contracte des accords avec

paiement électroniques est aussi un frein, mais ce ne sont pas les seuls blocages. La qualité de la connexion et son coût en décourage plus d’un. Madame Cissé Fatou Idrissa, responsable administrative de bisugu.com reconnaît, en outre, que les internautes maliens « fréquentent plutôt les réseaux sociaux ». Elle est pourtant optimiste, car «le nombre de visiteurs aug-mente, mais ce sont générale-ment des étrangers vivant au Mali ou des Maliens habitués à ce genre de transactions ». Cela dit, le potentiel existe. Un rapport de la CNUCED publié début 2015 classait la Sierra Leone et le Mali en tête de la zone UEMOA, par rap-port à l’indice du commerce électronique B2C qui mesure la capacité des pays à faciliter les achats électroniques des

les opérateurs détenteurs d’un réseau mobile. Il achète au-près de lui un forfait d’utilisa-tion en gros et revend, sous sa propre marque, des services de communications mobiles à ses abonnés de manière indé-pendante en fixant ses propres tarifs, souvent inférieurs à ceux de l’opérateur classique. Si «à ce jour, aucune licence n’a été attribuée pour offrir ce genre de services dans notre pays », selon Amadou Traoré, juriste à l’Agence malienne de régula-tion des télécommunications (AMRTP), l’arrivée d’un MVNO, pourrait enrichir l’offre de ser-

On les appelle MVNO (Mo-bile Virtual Network Ope-rator). Déjà bien implantés en Europe, les opérateurs de réseau mobile virtuel conquièrent petit à petit le paysage des télécommu-nications en Afrique. Mais quels sont les avantages de ce type de réseau et quel est leur avenir sur le mar-ché malien ?

L’achat de biens et services par internet se généra-lise dans le monde entier. Pourtant au Mali, cette pratique semble tarder à entrer dans les moeurs alors qu’elle se développe largement chez les voisins sous-régionnaux. Pourquoi le E-commerce n’a-t-il pas encore séduit les Maliens?

vices télécoms au Mali et bri-ser l’hermétisme d’un marché de plus de 15 millions d’abon-nés jusqu’ici partagé entre la Sotelma-Malitel et Orange Mali. Pourtant, des candidats sont déjà sur les rangs, no-tamment Lahidou Télécom, un projet conduit depuis plusieurs années par le Docteur Adama Traoré, mais qui n’a pas encore reçu l’aval des autorités, ou encore Lemonway, présent sur le secteur du mobile banking. « L’arrivée de MVNO serait une aubaine car elle serait syno-nyme d’une concurrence saine pour le bonheur des consom-

mateurs », nous confie monsieur Traoré. Reste cependant à savoir si leur apparition sur le marché du mobile malien, pénétré à plus de 100%, pourra réel-lement produire de la valeur ajoutée. « C’est là où devra intervenir l’AMRTP, qui aura en charge la vérification des prix de gros accordés aux MVNO », indique notre interlocuteur.

a.s

Les MVNO ont-ils un avenir au Mali ?

consommateurs. « Il faut que les commerçants eux-mêmes comprennent que c’est plus rentable pour eux de vendre en ligne que dans une bou-tique physique », assure Ha-med S. Camara. Reste éga-lement à encadrer ce secteur par des textes qui protègent les usagers et permettent à

l’État de fiscaliser ce qui, bien que virtuel, est bel et bien du commerce.

abou sidibé

Le E-commerce se généralise à travers le monde.

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Focus l’Événement Politique Économie Société Afrique & Monde Sports Culture & Détente

Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 201522 23Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 2015

DossierNumérique

Alors que la date butoir avait été fixée au 17 juin 2015, le passage à la Télévision numérique terrestre (TNT) tarde toujours pour de nom-breux pays africains, y compris le Mali.

pASSAge À LA TnT : un cHAnTIeR À LA TRAîne

La date butoir du 17 juin 2015 est bel et bien derrière nous. Pour-tant, le passage à la Télévision

numérique terrestre (TNT), décidé de-puis 2006 par les pays membres de l’Union internationale des télécommu-nications (UIT), est encore loin d’être effectif. Cette technologie permet, grâce à la conversion des images et sons analogiques en données numé-riques, d’obtenir une meilleure qua-lité d’image et de son, et la transmis-sion d’une quantité plus importante de données sur un même canal. Par effet induit, elle libère les fréquences des canaux analogiques, très recher-chés par les opérateurs télécoms, notamment pour déployer la 4G. Ce dividende numérique est une source potentielle de revenus importants pour les États. retard généraliséMalgré tout, la TNT peine à se déployer en Afrique subsaharienne, en dehors du Rwanda, de la Tanzanie et de Mau-rice, qui ont réussi le pari. Au Sénégal, le coût de la transition, estimé à 39 mil-liards de francs CFA, essentiellement lié à l’installation d’émetteurs numé-riques sur l’ensemble du territoire, est en cours, avec 8 régions sur les 14 déjà équipées, précise Mamadou Baal, an-cien directeur de la télévision nationale (RTS). Chez nos voisins ivoiriens, le premier signal émis en juin 2015 n’est qu’un début, puisqu’il faudra équiper 35 autres émetteurs pour couvrir la to-talité du territoire. Un nouveau délai a été fixé à juin 2016. Au Mali, même son de cloche. « Le principal problème, c’est le financement. Nous avons besoin de 44 milliards de francs CFA pour assurer le déploiement national de la TNT. Nous cherchons à mobili-ser les partenaires financiers et avons décidé de redémarrer le processus en 2016 », résume ce conseiller technique au ministère de l’Économie numérique,

de l’Information et la Communication. Le coût élevé s’explique par le fait que le territoire malien est vaste, ce qui néces-site le remplacement de nombreux émet-teurs. Pourtant, les travaux de numérisa-tion des émetteurs de Bamako ont été effectués par l’ORTM. La TNT est donc disponible dans la capitale. Reste à mo-biliser le financement et à choisir un ou des opérateurs pour les autres régions du pays. Pour l’instant, ce retard n’a pas de conséquences dans la mesure où les voisins du Mali n’ont pas encore effec-tué le basculement total. Dans le cas contraire, leurs émetteurs numériques brouilleraient les signaux des émetteurs analogiques maliens, entraînant des écrans noirs dans les foyers... opportunités à saisirUn autre casse-tête réside dans l’équi-pement des ménages en décodeurs, pour ceux qui ne pourront acquérir des téléviseurs numériques de dernier cri. Avec un coût oscillant de 15 000 à 35 000 francs CFA, ce créneau peut constituer une opportunité pour des entrepreneurs avisés, tels qu’Ismaïla Sidibé, patron de TNT SAT. Malgré le sursis, la stratégie du gouvernement n’est pas lisible, et aucun nouveau délai n’a été fixé. Il est pour-tant urgent pour les autorités de trouver les financements afin d’entamer les tra-vaux de numérisation. Cela ouvrirait la voie à l’arrivée de nouvelles chaînes de télévision gratuites pour les citoyens, et notamment des chaînes régionales qui peuvent s’inscrire dans la politique de régionalisation en cours.

MaMe diarra dioP

3 QueSTIOnS À

I.S : L’Union internationale des télécom-munications (UIT) et les États membres ont décidé en 2006 d’arrêter la diffusion de la télévision analogique pour pas-ser à la Télévision numérique terrestre (TNT). En tant que câblo-opérateurs depuis une vingtaine d’années, nous nous sommes simplement dit que l’avè-nement de la TNT et la possibilité de sa diffusion par satellite, nous permettrait de jouer un rôle dans le développement de cette nouvelle industrie.

I.S : Nous venons en complément de la diffusion terrestre (qui incombe aux États), en devenant un second créneau de diffusion de la TNT et de réception gratuite pour le public. Tout cela est possible grâce à notre téléport installé à Bamako, et dont le rôle technique est de diffuser la TNT par satellite sur toute l’Afrique au sud du Sahara. Il est opé-rationnel depuis le 17 juin 2015 et tous les tests techniques ont été concluants. Nous avons développé un récepteur double tuner, appelé Combo, qui reçoit simultanément les chaînes diffusées par satellite et les chaînes locales diffu-sées par voie terrestre.

I.S : Oui, et déjà commercialisé. Nous avons reçu de très bons retours de sa-tisfaction. À Bamako, où l’État malien a déjà déployé la TNT, on reçoit les 4 ou 5 chaînes locales existantes, en plus des 50 chaînes du bouquet TNT SAT, avec une qualité d’image et de son incompa-rable. Cela n’engage aucun frais pour l’État, ni pour le téléspectateur. Tout est gratuit dès qu’il acquiert le récepteur Combo TV Box.

1 JDM-L’hebdo : à quel besoin TNT SAT vient-il répondre sur

le marché ?

2 Techniquement, comment ça marche ?

3 Le Combo est-il déjà dispo-nible ?

Directeur général de TNT SATismAïlA SiDibé

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DossierVacances

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DossierFormation

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DossierNumérique

START-upS À LA MALIenne, çA bOuge !

IncubATeuRS MALIenS : À QuAnD LeS pOuSSInS ?

Si l’évolution de la scène entre-preneuriale malienne est encore timide, de nouvelles structures se créent, tandis qu’émergent de plus en plus de talents techniques et de développeurs qui répondent aux standards internationaux et aux problématiques locales dans un en-vironnement complexe.

évaluer, mieux appréhender les be-soins, difficultés et autres complexi-tés de l’aventure entrepreneuriale, les incubateurs sont une phase test avant de se jeter dans le grand bain. Peu nombreux au Mali, quelques structures existent néanmoins et couvent leurs œufs avec soin.

Jeune entreprise à fort potentiel de croissance, qui fait généralement l’objet de levée de fonds, ou entre-

prise en construction qui n’est pas en-core lancée sur le marché commercial, la start-up est en phase plus ou moins longue de développement d’un produit, de test d’une idée, de validation d’une technologie ou d’un modèle écono-mique. Au Mali, le nombre de start-ups va crescendo, faisant fi de leur particu-larité. Celle de jeunes structures dont le risque d’échec est supérieur aux entre-prises traditionnelles du fait de leurs petites tailles et du manque de visibilité.Développeurs, blogueurs, prestataires de services financiers, ou geeks, ils for-ment la base de l’environnement start-up malien. Avec son programme de solutions innovantes axé sur le domaine de l’agroalimentaire, Agrinafrica, fon-dée par Gossi Coulibaly, existe déjà au Sénégal et est en phase d’installation

Contrairement à la Côte d’Ivoire et au Sénégal, porteurs de Jokko-labs premier incubateur franco-

phone, et où foisonnent de telles initia-tives, le Mali n’en compte que quatre. C’est un Malien du nom de Kalilou Dama qui est l’ambassadeur général depuis août dernier avec résidence au Mali, de la National Business Incubation Associa-tion (NBIA). L’objectif de cette structure basée aux États-Unis est de soutenir la mise en place et le développement de

au Mali. Sa particularité repose sur l’uti-lisation des TIC et l’appui d’un réseau d’experts reconnus. Autre démarche ori-ginale, Lenali est une application mobile «optimisée» sur tous types de smart-phones. Ce «Viber malien» a été conçu par Mamadou Gouro Sidibé, docteur en informatique réseau et multimédia, avec la caractéristique d’en faire un système de connexion sociale mais aussi de relai d’information en tenant compte des spé-cificités locales (débit faible notamment). « Notre vision est que les TIC peuvent nous permettre de rattraper le retard ac-cusé » explique le concepteur. Lenali est en phase de test et sa sortie est immi-nente.Ainsi, même si elles sont peu nom-breuses, des start-ups innovantes appor-tant de vraies solutions au besoin local, tout en restant scalable à l’international réussissent à sortir la tête de l’eau. C’est le cas de Voolinks, une agence de com-munication web qui existe depuis février 2013 et répond au faible développement du web dans notre pays. « Voolinks est une solution pour les d’entreprises ins-tallées au Mali qui vont chercher ailleurs des compétences qui existent pourtant au pays », assure Gabriel A. Traoré, direc-teur associé. Avec un portefeuille clients qui va grandissant, composé d’ONG, d’institutions et de PME, Voolinks a en

l’incubation à travers le monde. À la tête du Business Incubation Space (BIS) de Bamako et du Programme d’entrepre-neuriat médical rural Life savers, Kalilou Dama a réussi, grâce à l’apport de l’État malien, à former 350 jeunes en 2 ans. Son programme décennal a pour objec-tif la mise en place de 20 incubateurs.Lancé le 4 juin dernier, le Centre révé-lateur et accélérateur de talents d’entre-prises (CREATEAM) est le fruit d’un par-tenariat entre Orange Mali et plus d’une dizaine de sociétés nationales et inter-nationales de droit malien, avec l’ambi-tion de loger de jeunes entrepreneurs qui ont des projets porteurs dans les TIC, l’énergie renouvelable, le dévelop-pement durable et l’environnement. Plus ancienne, l’Association jeunesse action au Mali (AJA) existe depuis une vingtaine d’années et vient de signer un protocole

charge le conseil de la Fédération ma-lienne de basketball et part aujourd’hui à la conquête de structures bancaires avec une dizaine d’employés directs et 6 externes, âgés de 23 à 30 ans, pour la plupart fraîchement sortis de l’univer-sité et dont elle n’hésite pas à renforcer les capacités afin d’être concurrentielle. Lemonway, quant à elle, avec un capital de 352 millions de francs CFA, évolue dans le domaine du paiement mobile et du transfert d’argent moins coûteux de-puis octobre 2014. Fondée par Ibrahima Kanté, Lemonway repose sur le marke-ting de réseau et participe à la création d’emplois au Mali en commercialisant sa licence de distribution à des tarifs abor-dables, faisant émerger ainsi des micro entrepreneurs aux commandes de leur activité. Au Mali, les start-ups font donc évoluer techniques, compétences et ex-périences entrepreneuriales, même si les défis restent de taille : manque d’espace dédié à l’innovation, peu d’incubateurs pour aider les entreprises à décoller, et surtout absence de financement et d’ac-compagnement de l’État. Des dispositifs publics incitatifs devraient pourtant voir le jour pour booster le secteur. En atten-dant, certaines start-ups choisissent le financement participatif ou « Crowdfun-ding » sur le net.

abou sidibé

d’accord avec la Banque malienne de solidarité (BMS) pour la constitution d’un fonds de crédit dédié aux jeunes entre-preneurs dans les métiers agricoles ou artisanaux. Enfin, Impact hub Bamako, dernier né avec ses 4 mois d’existence et dirigé par Mohamed Keïta, accom-pagne déjà près de 10 jeunes entrepre-neurs. On attend donc la naissance des poussins…

a.s

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Ce sont maintenant les élections qui focalisent l’attention nationale et internationale après la tentative

de coup d’État du 16 septembre qui a ar-rêté le processus, pourtant presque à sa phase finale puisqu’elles étaient initiale-ment fixées au 11 octobre. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a reçu le président de la Transition Mi-chel Kafando, le lundi 5 octobre dernier, a réaffirmé son soutien aux efforts des autorités burkinabè et a appelé à l’organi-sation d’élections (présidentielles, légis-

latives) paisibles et crédibles qui permet-tront le retour à l’ordre constitutionnel. Le même jour, les présidents français Fran-çois Hollande et ghanéen John Dramani Mahama, en visite à Paris, ont appelé conjointement à des « élections rapides ». Si elles sont, à ce jour, reportées à une date indéterminée, il semble que les élec-tions présidentielles restent la priorité de tous, particulièrement au Burkina Faso où l’on devra trancher l’épineuse question de la participation de l’ancien parti pré-sidentiel, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et autres « pro-Com-paoré ». Leur exclusion du scrutin a d’ail-leurs servi de prétexte aux putchistes du RSP. Le président Kafando a promis une concertation sur ce point auquel s’op-pose farouchement une bonne partie de la société civile.

b.S

burkina Faso, quid des élections ?

Pierre Piccinin da Prata est polito-logue et historien belge. Ex-otage en Syrie entre 2012 et 2013, il est l’auteur d’ouvrages et d’articles sur ce pays, et également le rédacteur en chef du magazine Courrier du Maghreb et de l’Orient. Sur la Syrie, il se montre inquiet.

Au burkina Faso, l’orage est passé. Après le désarmement du régiment de sécurité présidentielle (rSP), au-teur du coup d’état sous la direction de Gilbert Diendéré, l’heure est à la réorganisation. Particulièrement à celle des élections.

SyRIe : « nOuVeAu VIeTnAM Ou AfgHAnISTAn » ?

Journal du Mali l’Hebdo : Quelles sont les chances de la coalition de venir à bout de l’état islamique

en Syrie ?

Pierre P.P : Concernant la coalition inter-nationale voulue par la Russie, bien évi-demment, c’est la seule chose à faire si l’on veut essayer de combattre l’État islamique (EI). La coalition internationale menée par les États-Unis a exclu la Rus-sie. C’était stupide, car la Russie est une puissance régionale très impliquée en Syrie et qui pourra mieux que d’autres combattre l’EI sur le terrain où il se trouve. Évidemment, Moscou soutient Bashar al-Assad. La Syrie est un allié important de la Russie depuis 40 ans. D’ailleurs, le seul port militaire russe en Méditerranée est en Syrie, c’est la base de Tartous.

Quel est l’objectif final de la russie ?La Russie de Poutine essaie de rester cette puissance régionale, voire de rede-

venir une puissance mondiale comme au temps de l’URSS. Ayant perdu toute son influence en Europe centrale durant les années 1980 et 1990, avec l’OTAN au-jourd’hui à ses frontières, il est bien clair que Poutine dit désormais « stop ! » On le voit bien en Ukraine.

La solution russe est-elle la bonne, selon vous ?Si on implique la Russie, on implique aus-si le régime syrien. La France de Hollande y est catégoriquement opposée, ce qui est aussi un non-sens, car combattre l’EI en Syrie et en Irak ne peut se faire sans le concours des armées syriennes et ira-kiennes, et de leur gouvernement. Wash-

ington compte un peu sur l’Iran, c’est pourquoi les relations s’améliorent avec Téhéran. Mais ce ne sera pas suffisant.Par contre, si on opte pour la solution russe, ce qui signifie le maintien de la dic-tature en Syrie, il est peut-être possible de faire reculer l’EI ou du moins de le contenir à ses frontières actuelles. Mais il faut bien comprendre, d’une part que l’EI n’est pas un élément étranger à l’Irak et à la Syrie, et d’autre part que la résistance à l’attaque occidentalo-russo-iranienne et chiite sera certainement acharnée. Il faut donc se préparer à une guerre de longue haleine et, probablement, à un nouveau Vietnam ou un nouvel Afghanistan...

ProPos reCueillis Par boubaCar saNGaré

La nouvelle position russe a mis le Conseil de sécurité dans l’embarras.

une SeMAIne DAnS Le MOnDe

Depuis bientôt un mois, on assiste à une escalade de la violence en Cisjor-danie et à Jérusalem. Après la mort 2 Israéliens samedi à Jérusalem suivie de celle d’un jeune Palestinien en Cis-jordanie, est venue la guerre des mots entre les dirigeants. Face à Netanyahou qui a déclaré qu’il va « mener jusqu’à la mort une guerre contre le terrorisme palestinien », Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, s’insurge contre « les provocations des colons qui, avec la protection de la police, bloquent les rues en Cisjorda-nie, tandis que l’accès de la vieille ville de Jérusalem a été interdit le 4 octobre aux Palestiniens pendant deux jours». Pour nombre d’observateurs avertis, une troisième intifada est inévitable, avec Jérusalem comme épicentre. Ce qui risque d’embraser le Moyen-Orient.

PALESTINE-ISrAëL : NoUVELLE INTIFADA ?

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S p O n S O R I S É pA R

cARTOnS De LA SeMAIne

L’équipe de kati a été bat-tue lors de l’édition 2015 de la finale Vacances foot orga-nisée par Orange Mali ce sa-medi sur le terrain Mamadou Konaté (5-0). C’est l’unique rencontre de la compétition avec autant de buts marqués.

L’Union sportive du cercle de kita (USCk) évoluera pour la première fois de son histoire en première division après avoir validé son ticket face à l’ASKO lors de la der-nière journée du tournoi de montée (2-1).

fOOTbALL : cOMbIen gAgnenT nOS enTRAIneuRS ?

Des milliers de jeunes dans les centres de formation rêvent d’avoir l’agilité de l’international argentin,

Lionel Messi ou la puissance de Chris-tiano Ronaldo, leurs idoles. Bien que le talent de ces génies du football soit apprécié, une main indispensable contri-bue à faire d’eux de vrais professionnels, celle des entraineurs. Véritable homme de terrain, l’entraineur joue un rôle indis-pensable dans la formation et le suivi-ac-compagnement des joueurs, « c’est lui qui est au début et à la fin de tout », pré-cise un coach de deuxième division. Au Mali, il n’existe pas encore d’écoles pour la formation pratique des entraineurs, témoigne Fanyéri Diarra, sélectionneur national des moins de 20 ans, avant de préciser que l’Institut national de la jeu-nesse et du sport (INJS) n’est habilité qu’à former des enseignants sportifs.Par ailleurs, il existe un mystère autour du salaire mensuel d’un entraineur au

Mali. L’arrêté ministériel n°2015/1423 du 23 mai, qui régit le taux des primes al-louées aux sportifs de haut niveau et aux membres de leur encadrement technique ne traite pas directement des salaires. Yéli Sissoko, trésorier général du Djoliba AC, explique que le salaire est exclusi-vement individuel, « la majorité des en-traineurs au Mali n’ont pas de statut réel et se basent sur leurs expériences ». Il ajoute que chez les rouges, la fourchette de paiement se situe entre 250 000 et 1 000 000 de francs CFA, contrairement à Alain Giresse, le sélectionneur national, qui percevrait entre 13 et 19 millions de

À l’opposé de leurs confrères occidentaux, les coaches maliens ne roulent pas sur l’or.

Le salaire des entraineurs locaux fait l’objet de beaucoup de mystères. Personne ne semble vouloir se pro-noncer sur cette question, et même les textes en vigueur restent flous.

francs CFA par mois.Djibril Dramé, coach des Onze créateurs de Niaréla, taxe le ministère de laxisme. «Les entraineurs au Mali n’ont aucun sta-tut juridique et travaillent dans l’ombre. Un document de projet détaillant les droits et devoirs des entraineurs est tou-jours sur la table de la fédération depuis l’Assemblée générale de 2007, qui attend validation de la part de l’autorité compé-tente ». En attendant, nombreux sont les entraineurs qui se font exploiter par les responsables de clubs.

Moussa MaGassa

Le ministre des Sports, Housseini Amion Guindo semble enfin décidé à prendre en main la crise qui sévit au

sein de la Fédération malienne de football (Femafoot) depuis quelques mois déjà. Après plusieurs tentatives sans succès, parmi lesquelles figurent celle du Haut conseil islamique, « Poulo » a annoncé la semaine dernière qu’une ultime négo-ciation serait engagée pour accorder les violons entre les deux parties en conflit.

«Elle sera menée par le comité olympique et ne perdurera pas », a-t-il assuré. Selon nos sources, le ministre prévoit, en cas d’échec des négociations, de suspendre les deux ligues au niveau du district pour organiser une nouvelle élection. Fusti-geant en privé l’intervention de la FIFA, il compte bien reprendre les choses en main, afin d’éviter que le conflit sportif «ne se transforme en conflit social ».

M.M

Femafoot : la négociation de la dernière chance

Va-t-on vers la fin du bras de fer à la Fédération ?

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Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 201530 31Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 2015

Directeur de publication : Mahamadou CAMARA - Directrice déléguée : Aurélie DUPIN - rédactrice en chef : Mame Diarra DIOP - rédactrice en chef adjointe : Célia D’ALMEIDA - rédaction : Modibo FOFANA - Moussa MAGASSA - Boubacar SANGARÉ - Abou SIDIBÉ - Stagiaires : Anne-Marie KEITA - Photographie : Boub’s SIDIBÉ - Infographiste : Marc DEMBÉLÉ

JoUrNAL DU MALI L’HEBDo, édité par IMPACT MÉDIA PRESSE, imprimé à Bamako par Imprim ServicesHamdallaye ACI 2000 - Rue 457 - Porte 44 - Bamako - Tél : + 223 44 90 26 40 - www.journaldumali.com - [email protected]

feSTI’bAZIn, AcTe 2 !

En 2014, Aminata Bocoum et son équipe avaient réussi une première édition parrainée par la Première

dame du Mali et des invitées de marque comme l’ivoirienne Isabelle Anoh ou la sénégalaise Djouma Dieng Diakhaté. Cette année, Mariah Bocoum, Cheickh Fall, Barros Coulibaly, Fadi Maïga, Mai-mour, Mahoro Design, mais aussi des créateurs marocains tels que Karim Tassi, vont faire défiler avec ce tissu emblématique de la culture malienne qu’est le bazin. Aminata Bocoum, direc-trice de l’agence Ovation, estime que le bazin malien, véritable produit d’intégra-tion africaine, fait référence partout en Afrique, où l’on vous demande toujours: « où est mon bazin ? » Pour l’accompa-gner, Benson Diakité, président du fes-tival, une égérie, le mannequin Tiguida

Le Festival du bazin, 2ème édition, aura lieu du 15 au 17 octobre 2015. initiative de l’agence Ovation et sponsorisée par les établissement Gagny Lah, il met le Maroc à l’hon-neur cette année.

Sissoko, et de grands importateurs de bazin comme les Établissements Gagny Lah, pour habiller ces dames le temps d’une soirée inoubliable. Grande inno-vation du Festi’bazin 2015, deux prix viendront rappeler le parcours étonnant du styliste malien Chris Seydou, trop tôt disparu, et de Katoucha Niane, manne-quin guinéenne, qui défila autrefois pour les plus grands noms à Paris. Ils seront remis en marge du grand défilé de clôture au Centre international de conférence de Bamako, en présence de hautes person-nalités. Et pour coiffer le tout, le nigérien Alphadi, qu’on ne présente plus, dévoi-

lera une collection toute spéciale.Des conférences de réflexion et de sen-sibilisation seront également organisées, avec pour thème la fabrication et la tein-ture, dont les risques ne sont pas toujours maîtrisés par les teinturières maliennes. Les produits qu’elles utilisent peuvent, à terme, dégrader l’environnement mais aussi la santé. Malgré tout, le bazin reste ce tissu, fabriqué en Allemagne et en Au-triche et vendu aux Africains qui mieux que personne, savent son importance vestimentaire et culturelle.

MaMe diarra dioP

InfO peOpLeInnA modjA soRT « moTel BAmAko »

À 31 ans, inna modja, de son vrai nom inna Bocoum, revendique ses origines et mélange désor-mais rap en bambara et sonorités traditionnelles pour ce nouvel album. elle y appelle les femmes à se libérer des carcans religieux et sociétaux ou évoque la guerre au mali. « Pour mon troisième disque, j’ai eu envie de m’exprimer à 100 % en accord avec mes origines maliennes », déclare-t-elle. la protégée de salif Keïta, qui a commencé à donner de la voix à 15 ans dans le groupe rail Band de Bamako, sera en concert à travers le monde du 2 octobre 2015 jusqu’en mars 2016.

BIll cosBy, en pRIson ?le papa gâteau des années 90 risque de se retrouver derrière les barreaux pour une sombre affaire de viol. Bill cosby était déjà inquiété par des plaintes à répétition, accusé par plus d’une quarantaine de femmes d’agressions sexuelles et de viols, dont les faits tombent sous le coup de la prescription. mais c’est la plainte d’une jeune femme de 25 ans, chloe Goins, qui pourrait tout changer. elle raconte le calvaire vécu au sein de la Playboy mansion en 2008, une date qui permet à la justice de se saisir de l’affaire et de poursuivre la star du cosby show.

le clIp « dAGolo sTyle » dIsponIBle !« dagolo style » est le dernier son de l’artiste musicien et compositeur Nampé sadio, déjà dis-ponible en clip. dans cette chanson, le chanteur rend hommage à feu mahamadou lah, dit madou dagolo. un excellent clip, réalisé par 8.8 Prod, qui réussit à retranscrire le mouvement des dan-seurs vue de la terre comme du ciel. dagolo style est produit par maliba Productions et arrangé par serge du Bénin.

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Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 201530 31Journal du mali - l’Hebdo N° 26 du 8 au 14 octobre 2015

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