Socialisme et mouvement ouvrier Diaporama n°2

Socialisme communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875

Thème n°2 : Idéologies et opinions en Europe de la fin du XIXe

siècle à nos jours.

III 1945-1990 Deux Etats deux socialismes dans un contexte de guerre froide 1) En RFA rappel cours de 1ère étude pages 106/107

Deux partis politiques en RFA

L’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (Christlich Demokratische Union Deutschlands, CDU) un parti politique allemand fondé en 1945. Il se réfère au courant démocrate chrétien européen, elle est la principale formation de la droite allemande.

Et bien sûr le SPD qui n’est pas

au pouvoir avant 1969.

Approfondissement qui dirige la RFA de 1945 à 1969?

Konrad Adenauer 1949 à 1963

Ludwig Erhard 1963 à 1966

Kurt Georg Kiesinger 1966 à 1969

Erich Ollenhauer pst du SPD de 1952 à 1963

Kurt Schumacher pst du SPD de 1946 à 1952

Les dirigeants du SPD donc dans l’opposition

Le congrès de Bad-Godesberg (1959) ou la rénovation du SPD

Source: www.hdg.de

Le programme du Congrès de Bad-Godesberg (13-15 novembre 1959) « Les socialistes préconisent une société dans laquelle chaque être humain puisse épanouir sa personnalité dans la liberté et collaborer de manière responsable, en tant qu’individu au service de la communauté, à la vie politique, économique et culturelle de l’humanité […]. La liberté, la justice et la solidarité qui est une obligation réciproque résultant d’un destin commun, constituent les valeurs fondamentales du vouloir socialiste. […] Le parti social-démocrate d’Allemagne est le parti de la liberté de l’esprit. […] Le parti social-démocrate vise à instaurer un ordre imprégné de ces valeurs fondamentales […]. La démocratie doit devenir la forme d’organisation étatique généralement admise parce qu’elle repose sur le respect de la dignité de l’homme. »

Extraits du programme de Bad-Godesberg, 1960.

Page106 doc1 Texte qui peut tomber au bac

Bad-Godesberg (1959)

Textes à étudier

Synthèse texte 1 page 106 congrès Bad Godesberg

• En 1959, au congrès de Bad Godesberg, le SPD renonce à toute référence marxiste (éthique chrétienne et humaniste). Il reconnaît l’économie de marché et se dit lié au peuple entier, non aux seuls travailleurs (= le parti du peuple). C’est donc par des réformes que le SPD propose d’améliorer le sort des ouvriers, et non par un processus révolutionnaire (= voie réformiste).

Approfondissement

• Le SPD subit des échecs répétés aux élections (1949, 1951, 1957) malgré sa forte implantation ouvrière et urbaine. Ces échecs, ainsi que le nombre d’adhérents qui diminue dans un contexte de Guerre froide, incitent les sociaux-démocrates à repenser leur stratégie et à définir les contours d’un socialisme démocratique.

• La rupture avec l’idéologie marxiste est officiellement enregistrée lors du Congrès de Bad-Godesberg en 1959. Le SPD ne réclame plus un changement radical de société et de régime mais la participation au pouvoir démocratique de la RFA. L’horizon n’est plus strictement marxiste et l’action s’enracine dans les valeurs de « l’éthique chrétienne, dans l’humanisme et la philosophie classique » sans entendre proclamer « des vérités dernières ».

• La rupture est donc nette. Les sociaux-démocrates abandonnent ainsi la socialisation et la planification stricte, optent pour le ralliement à l’économie sociale de marché (dans le cadre d’un État keynésien) et à l’intégration atlantique. Les combats sociaux-démocrates doivent défendre et accroître les libertés démocratiques, lutter contre les monopoles, le rôle de contrôle et d’orientation de l’État qui doit garantir plus de justice et une meilleure répartition du revenu national. Il s’agit de conquérir l’électorat des travailleurs catholiques qui ne pouvaient voter pour un parti aux positions marxistes.

• Il s’agit aussi de ne plus seulement s’adresser aux ouvriers alors que le nombre de cols bleus diminue au profit du nombre de cols blancs, qui se sentent souvent plus d’affinités avec les bourgeois qu’avec les ouvriers. Le « parti de la classe ouvrière » devient ainsi, plus largement, « le parti du peuple », en mesure de remporter les élections contre la puissante CDU.

Le SPD est dans l’opposition jusqu’en 1969

• Cela permet au SPD un retour au pouvoir après une longue période d’opposition.

• 1969/1974 Willy Brandt devient le premier chancelier social-démocrate de RFA

• 1974/1982 Helmut Schmidt (p.110)

• lls mènent des réformes sociales importantes : protection sociale, avortement…

• Ils s’appuient sur des syndicats au zénith de leur puissance (en terme d’effectifs et d’influence)

« Notre économie restera solide grâce

à notre stabilité sociale »

Affiche de 1973 Texte 2 page 106

Willy Brandt ou le retour du SPD au pouvoir (1969)

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Vers un Etat plus démocratique « Nous voulons oser plus de démocratie. Nous allons rendre notre manière de travailler plus ouverte et donner des informations pour les besoins de la critique. Nous allons faire en sorte que chaque citoyen puisse contribuer à la réforme de l’Etat et de la société, non seulement en suivant les débats du Bundestag, mais encore grâce à des prises de contact avec les groupes représentatifs de notre peuple et grâce à une information complète sur la politique gouvernementale […]. Nous voulons une société qui offre plus de liberté et exige plus de responsabilité. »

Discours inaugural de Willy Brandt devant le Bundestag, 8 octobre 1969.

L’Ostpolitik : le changement par le rapprochement « Le gouvernement fédéral poursuivra la politique engagée en décembre 1966 par le chancelier Kiesinger et son gouvernement. Il propose une nouvelle fois au Conseil des ministres de la RDA des négociations au niveau gouvernemental sans discrimination de part et d’autre, qui devraient conduire à une coopération faisant l’objet d’un accord contractuel. »

Page 106

Helmut Schmidt 1974 1982 Texte page 107

Le Deutscher Gewerkschaftsbund (DGB - Confédération allemande des syndicats) doc 5 page 107

doc 5 page 107

Approfondissement les dirigeants

1949–1951 : Hans Böckler

1951–1952 : Christian Fette

1952–1956 : Walter Freitag

1956–1962 : Willi Richter

1962–1969 : Ludwig Rosenberg

1969–1982 : Heinz-Oskar Vetter

1982–1990 : Ernst Breit

1990–1994 : Heinz-Werner Meyer

1994–2002 : Dieter Schulte

2002-2014 : Michael Sommer

2014-actuel: Reiner Hoffmann (Porte-parole: Ursula Engelen-Kefer)

Synthèse étude pages 106 107

• Les syndicats (groupés dans le DGB p.110) défendent l’idée de cogestion (= partage du pouvoir de gestion et de décision au sein de l’entreprise. Les représentants des salariés participent avec les représentants des actionnaires aux conseils de surveillance des entreprises (voir p.110).

• En 1970, le DGB compte 1/3 des salariés allemands (6,7 M d’adhérents). Importantes réserves financières. Orientation réformiste.

• En 1976, une loi étend la cogestion à toutes les entreprises de plus de 2000 salariés.

• A partir de 1982, le SPD est à nouveau un parti d’opposition avec la victoire de la CDU.

• De 1982 à 98, c’est la CDU qui gouverne avec Helmut Kohl.

2) En RDA étude pages 100/101 + vidéo

Le Parti socialiste unifié d’Allemagne (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands, SED) est le parti politique dominant en RDA.

Les Soviétiques obligent en 1946 les membres du Parti social-démocrate (SPD) et du Parti communiste (KPD) en activité dans leur zone d'occupation à former un seul et unique parti marxiste-léniniste : le SED qui domine la RDA jusqu'à la chute du mur de Berlin en 1989.

Doc Fonder la RDA

Fonder la RDA

La fondation de la RDA (République démocratique allemande), à Berlin-Est, le 7 octobre 1949. "Que vive le front national de l'Allemagne démocratique".

Source: Wikimedia Commons Bundesarchiv

Extraits de la Constitution de la RDA (octobre 1949) Art. 9 : L’économie de la RDA trouve son fondement dans la propriété socialiste des moyens de production […]Art. 12 : Les richesses du sous-sol, les mines, les centrales énergétiques, les barrages et les eaux, les richesses naturelles du socle continental, les banques et les sociétés d’assurance, les fermes d’État, les moyens de communication, les chemins de fer, les moyens de transport de la navigation aérienne et maritime, les installations des postes et des télécommunications sont propriété du peuple.La propriété privée de ces biens est inadmissible.

Affiche RDA 1946

Affiche du SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands) ou Parti socialiste unifié d'Allemagne, "Ton parti", 1950. La poignée de mains symbolise l'union du SPD et du KPD en 1946.

Source: Wikimedia Commons Bundesarchiv

Unir le socialisme au communisme

Synthèse étude pages 100 et 101

Le mode de fonctionnement du parti et de l’Etat

s’aligne sur le modèle soviétique :

Régime marxiste (suppression du capitalisme).

Parti unique, une dictature.

Syndicat unique = le FDGB. 99% de syndiqués

en RDA. Fonction de prestataire social.

Suppression du droit de grève en 1961 (année

du mur….).

Suite

Organisations de jeunesse communistes.

L’économie est collectivisée, étatisée.

Embrigader la jeunesse

Défilé de Jugendliche en armes lors du 1er mai 1953 à Leipzig

sous le portrait de Staline.

Source: Wikimedia Commons Deutsche Fotothek

Freie Deutsche Jugend (FDJ) ou Mouvement Jeunesse libre allemande lors d'une

démonstration sportive à Berlin (10 juin 1984). On peut lire "Notre amour, notre fidélité et

notre action à notre patrie socialiste, à la RDA".

Source: Wikimedia Commons Bundesarchiv

Walter ULBRICHT

(1893-1973)

leader du SED de 1950 à 1971

Erich HONECKER

(1912-1994)

leader du SED de 1971 à 1989

Manuel Magnard

Syndicalement, le FDGB : Freier Deutscher Gewerkschaftsbund (Confédération des Syndicats libres d’Allemagne) est le syndicat des salariés de la RDA. Il est fondé officiellement lors d’un premier congrès (février 1946), le FDGB revendique plusieurs millions de membres (1,8 million pour la seule métallurgie).

• Un contrôle de type totalitaire s’exerce sur la population et la société est loin d’être égalitaire.

• La STASI joue à plein son rôle de police politique.

• Des tentatives de résistances dans les années 1950 de la part des ouvriers mais une répression impitoyable s’abat sur eux.

Juin 1953 émeutes à Berlin

Film La vie des autres écrit et réalisé par Florian Henckel

Von Donnersmarck et récompensé de nombreuses fois

Acteur Ulrich Mühe

La surveillance de tous les instants s’abat sur les intellectuels, leur

isolement et l’autocensure qu’ils s’imposent, gênent la diffusion de

leurs messages. Incontestablement, c’est hors du système, en

Occident que l’influence des dissidents se fait vraiment sentir.

Film La vie des autres écrit et réalisé par Florian Henckel Von Donnersmarck et

récompensé de nombreuses fois Acteur Ulrich Mühe

Film novembre 2014

synthèse

Diapositive empruntée

Synthèse rédigée

• Des années marquées par la disparition du communisme en RFA et de la social-démocratie en RDA et RDA vont incarner les 2 grandes tendances du socialisme qui s’opposent depuis la fin du XIXème siècle.

• En RDA c’est l’expérience de la voie communiste révolutionnaire

• En RFA, les socialistes font le choix définitif de la voie réformiste et abandonne toute référence au marxisme. Une voie poursuivie dans l’Allemagne réunifiée.

Rappels RDA : octobre 1989 : Honecker est contraint à la démission

9 Novembre 89 : ouverture du mur de Berlin bientôt démantelé

•Mars 90 : élections libres en RDA débâcle du PC et large victoire de l'Union

Chrétienne

•Juillet 90 : Union monétaire entre RFA et RDA et entrée dans l’OTAN

3 Octobre 90 : réunification RDA RFA

Rappels indispensables à connaître absolument

• Rappels RDA : octobre 1989 : Honecker

est contraint à la démission

• 9 Novembre 89 : ouverture du mur de

Berlin bientôt démantelé

• Mars 90 : élections libres en RDA

débâcle du PC et large victoire de l'Union

Chrétienne

• Juillet 90 : Union monétaire entre RFA et

RDA et entrée dans l’OTAN

• 3 Octobre 90 : réunification RDA RFA

Ebranler le régime totalitaire de la RDA

Manifestation libérale du 4 novembre 1989 sur l'Alexanderplatz à Berlin. On peut lire: "Une presse libre pour des hommes libres", "liberté".

Source: Wikimedia Commons Bundesarchiv

IV Après la réunification, le déclin du mouvement

ouvrier allemand étude pages 108/109

1) Un SPD qui doit d’adapter aux évolutions de la

société et qui est souvent dans l’opposition

- Effacement progressif des communistes et taux de

syndicalisation en baisse.

- SPD et syndicats doivent s’adapter aux évolutions de la

société de plus en plus libérale et mondialisée.

-1998: le SPD retrouve le pouvoir avec la stratégie du «

Neue Mitte » le nouveau centre de Gerhardt Schröder.

Coalition SPD-Verts (1998-2005).

A partir de 2000, le Chancelier social-démocrate Gerhard

Schröder est à la tête d’une coalition regroupant les

socialistes et les Verts, il lance une nouvelle stratégie,

celle du "nouveau centre" (Neue Mitte). Non seulement

la sociale démocratie allemande a accepté l’économie

de marché, mais la politique économique de

G.Schröder est ouvertement libérale.

Gerhard Schröder (2005). Adhérant au SPD depuis 1963, il devient Président fédéral du parti social-démocrate (1999-2004) et Chancelier d'Allemagne (1998-2005).

On peut lire "Le SPD fait confiance à l'Allemagne"

Source: Wikipédia Commons André Zahn

Le SPD de Gerhard Schröder au pouvoir de 1998 à 2005

Manifestation contre le SPD en 2004

Gerhard Schröder

vidéo

Approfondissement

• Confronté aux effets de la mondialisation sur

l’économie, il entame des réformes

d’inspiration libérale (libéralisation des

conditions de travail ; réduction de la protection

sociale ; modération des salaires … = lois

HARTZ de 2003-2005). Cela correspond à une

remise en cause partielle de l’Etat-providence.

C’est un tournant important après celui de 1959.

• Ce sont les conséquences de ce positionnement

plus « centriste ».

Lâché par une partie de son électorat social-

démocrate, G.Schröder perd les élections de 2005

au profit d’Angela Merkel (CDU, droite

conservatrice).

Aujourd’hui Sigmar Gabriel,

en 2012

Pst du SPD.

- 2005: la Grande coalition (SPD / CDU).

- En 2007, les derniers communistes

allemands forment un nouveau parti die Linke

(« la Gauche »). dirigé par Oskar Lafontaine

qui dénonce le capitalisme libéral, la

financiarisation de l’économie et la

précarisation des travailleurs allemands.

Oskar Lafontaine

« Le nouveau parti "La Gauche" (Die Linke) réalise une percée impressionnante :

avec plus de 12% des voix, il réalise un excellent score au niveau fédéral, qui

devrait lui permettre d’obtenir près de 80 sièges sur les 600 que compte le

Parlement allemand.

Codirigé par l’ancien chef de file des sociaux-démocrates Oskar Lafontaine, le

parti rassemble une alliance parfois hétéroclite de communistes de l’ex-RDA, de

militants associatifs ou syndicaux, et de transfuges du SPD. Situé "à la gauche de

la gauche", Die Linke a fait campagne sur des revendications sociales fortes :

salaire horaire minimum de dix euros, baisse d’impôts pour les revenus les plus

faibles, création d’un impôt pour les grosses fortunes et nationalisation des

banques.

Le parti siège dans 11 des 16 Länder et bénéficie de la désaffection des électeurs

traditionnels du SPD. Chez les chômeurs qui votaient traditionnellement pour les

sociaux démocrates, le Linke est devenu leur premier parti…. »

Le Monde, 27 septembre 2009.

Article du quotidien Le Monde

Un nouveau parti die Linke « la Gauche »

Katja Kipping et Bernd Riexinger

2) Un syndicalisme en déclin

L’Allemagne connaît, comme d’autres Etats européens,

une crise de la représentation syndicale. Les années

2000 marquent la fin des syndicats uniques et puissants et

l’éclatement du syndicalisme en revendications

catégorielles.

Le nombre de syndiqués poursuit sa chute, passant de

12 millions en 1991 à 7 millions au début des années

2000. Cette baisse est particulièrement sensible dans le

secteur des services. Elle s’explique par le nouveau

contexte issu de la mondialisation et de l’ouverture des

économies.

Conclusion synthèse

https://myhistoiregeo.wordpress.com/2013/04/14/histoire-tale-esl-reviser-socialisme-communisme-et-syndicalisme-depuis-1875/

Conclusion

• Le cas allemand est très représentatif de l’impact des grandes crises et des grands défis qui

se sont succédés, depuis 1875, dans l’évolution du mouvement ouvrier européen :

• - Le ralliement de la quasi-totalité des socialistes et des syndicats à l’idée d’Union sacrée

lors de la Première GM a contribué à renforcer les liens entre le monde ouvrier et l’idée de

nation (aux dépens du pacifisme et de l’internationalisme).

• - La Révolution russe, la défaite et la crise économique des années trente ont contribué au

développement d’un contexte révolutionnaire qui a accentué les déchirements au sein du

monde ouvrier, en particulier entre socialistes réformistes et socialistes révolutionnaires.

• - La guerre froide a consacré la division de l’Allemagne et de l’Europe, comme elle a

consacré la division entre socialistes et communistes.

• - Enfin, le contexte actuel de mondialisation libérale a contraint les partis socialistes et les

syndicats, comme en Allemagne, à s’adapter à une société en évolution constante (montée

de l’individualisme, recul des principes de solidarité, développement des classes moyennes,

préoccupations environnementales…).