Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire...

28
Crédits photos : en haut CRS GB/ UREN de Diamaguène, février 2013, séance de dépistage ; à gauche Child Fund/Mady Cissé. Les frontières et noms indiqués, ainsi que les désignations figurant dans ce document, n'impliquent pas la reconnaissance ou l'acceptation officielle par l'Équipe humanitaire de pays. Sénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays Conséquences de la crise .................3 Causes et facteurs sous-jacents .... 4 Portée de la crise et caractéristiques démographiques des populations touchées ............................................ 7 Conditions de vie des populations vivant dans les Régions touchées 14 Capacités d'intervention...................18 Capacités nationales et locales en matière d'intervention.................... 18 Accès humanitaire ...........................22 Planification des Évaluations ...........23 Annexe 1 ..........................................25 Annexe 2 ..........................................26 Annexe 3 ..........................................27 Annexe 4 ..........................................28 Registre d'évaluation : https://wca.humanitarianresponse.info BESOINS PRIORITAIRES 1. Besoin d’assistance alimentaire aux personnes en insécurité alimentaire Une personne sur cinq au Sénégal est en insécurité alimentaire. Une action d’urgence est donc requise, surtout, pour ceux qui ont déjà été identifiés en phase 3 (crise) et ceux qui sont à très haut risque de tomber dans la phase 3 lors de la période de soudure en 2014. 2. Besoin de renforcer la stratégie de prévention de la malnutrition et de la mortalité, et la prise en charge dans les zones qui ont les taux de malnutrition aiguë et mortalité les plus élevés. Les enfants et les femmes enceintes et allaitantes touchés par la malnutrition aiguë globale, ont besoin d’une assistance multidimensionnelle urgente pour prévenir la morbidité et les décès. 3. La population la plus démunie a besoin de sauvegarder et de renforcer ses moyens de subsistance et de consolider sa résilience à travers une approche multisectorielle (y inclus par le Système d’Alerte Précoce). La récurrence des crises et leur amplitude ont affaibli la capacité des ménages à résister aux chocs. Ainsi, la population, surtout la plus vulnérable, a besoin de soutien pour renforcer ses moyens de subsistance. 4. Besoin d’assistance en eau, assainissement et hygiène et en santé dans les services de prise en charge des cas de malnutrition et dans les zones touchées par les épidémies. Le faible accès aux services de base aggrave la situation des cas de malnutrition aiguë et favorise l’apparition et la propagation des épidémies, particulièrement le paludisme, le choléra, la rougeole et la méningite. 5. Besoin d’assistance en vivres, services de base et de protection pour les réfugiés et autres personnes vulnérables. Les réfugiés et d’autres groupes vulnérables vivent dans des conditions précaires, et nécessiteront une assistance humanitaire multidimensionnelle pour survenir à leur besoins, mais aussi pour sauvegarder leurs moyens de subsistance. 6. Besoins multisectoriels de préparation et d’assistance aux personnes affectées par les inondations. Des centaines de millier de personnes vivant en milieu urbain ainsi que rural sont touchées par les inondations chaque année. Beaucoup perdent leurs proches, leurs moyens de subsistance, récoltes, animaux et parfois leurs maisons. Elles vont besoins de prise en charge en amont des inondations par des activités et mesures préventives, ainsi que par des réponses adéquates à leurs besoins, en cas de nécessité.

Transcript of Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire...

Page 1: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Crédits photos : en haut – CRS GB/ UREN de Diamaguène, février 2013, séance de dépistage ; à gauche – Child Fund/Mady Cissé. Les frontières et noms indiqués, ainsi que les désignations figurant dans ce document, n'impliquent pas la reconnaissance ou l'acceptation officielle par l'Équipe humanitaire de pays.

Sénégal

Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays

Conséquences de la crise ................. 3

Causes et facteurs sous-jacents .... 4

Portée de la crise et caractéristiques démographiques des populations touchées ............................................ 7

Conditions de vie des populations vivant dans les Régions touchées 14

Capacités d'intervention ................... 18

Capacités nationales et locales en matière d'intervention .................... 18

Accès humanitaire ........................... 22

Planification des Évaluations ........... 23

Annexe 1 .......................................... 25

Annexe 2 .......................................... 26

Annexe 3 .......................................... 27

Annexe 4 .......................................... 28

Registre d'évaluation :

https://wca.humanitarianresponse.info

BESOINS PRIORITAIRES 1. Besoin d’assistance alimentaire aux personnes en insécurité alimentaire

Une personne sur cinq au Sénégal est en insécurité alimentaire. Une action d’urgence est donc requise, surtout, pour ceux qui ont déjà été identifiés en phase 3 (crise) et ceux qui sont à très haut risque de tomber dans la phase 3 lors de la période de soudure en 2014.

2. Besoin de renforcer la stratégie de prévention de la malnutrition et de la mortalité, et la prise en charge dans les zones qui ont les taux de malnutrition aiguë et mortalité les plus élevés.

Les enfants et les femmes enceintes et allaitantes touchés par la malnutrition aiguë globale, ont besoin d’une assistance multidimensionnelle urgente pour prévenir la morbidité et les décès.

3. La population la plus démunie a besoin de sauvegarder et de renforcer ses moyens de subsistance et de consolider sa résilience à travers une approche multisectorielle (y inclus par le Système d’Alerte Précoce).

La récurrence des crises et leur amplitude ont affaibli la capacité des ménages à résister aux chocs. Ainsi, la population, surtout la plus vulnérable, a besoin de soutien pour renforcer ses moyens de subsistance.

4. Besoin d’assistance en eau, assainissement et hygiène et en santé dans les services de prise en charge des cas de malnutrition et dans les zones touchées par les épidémies.

Le faible accès aux services de base aggrave la situation des cas de malnutrition aiguë et favorise l’apparition et la propagation des épidémies, particulièrement le paludisme, le choléra, la rougeole et la méningite.

5. Besoin d’assistance en vivres, services de base et de protection pour les réfugiés et autres personnes vulnérables.

Les réfugiés et d’autres groupes vulnérables vivent dans des conditions précaires, et nécessiteront une assistance humanitaire multidimensionnelle pour survenir à leur besoins, mais aussi pour sauvegarder leurs moyens de subsistance.

6. Besoins multisectoriels de préparation et d’assistance aux personnes affectées par les inondations.

Des centaines de millier de personnes vivant en milieu urbain ainsi que rural sont touchées par les inondations chaque année. Beaucoup perdent leurs proches, leurs moyens de subsistance, récoltes, animaux et parfois leurs maisons. Elles vont besoins de prise en charge en amont des inondations par des activités et mesures préventives, ainsi que par des réponses adéquates à leurs besoins, en cas de nécessité.

Page 2: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

2

Carte de référence

Page 3: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

3

CONSÉQUENCES DE LA CRISE

POINTS IMPORTANTS1

Le Sénégal continue d’être confronté à l’insécurité alimentaire et à une crise nutritionnelle touchant presque toutes les

régions, et ce en dépit des efforts du gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers. Plusieurs milliers de

personnes sont en insécurité alimentaire au Sénégal, et cela est dû aux problèmes structurels et conjoncturels, mais aussi

à cause de facteurs liés au changement climatique. Ainsi, il est estimé que près de 2.25 millions2 de personnes sont sous

une forme ou une autre d’insécurité alimentaire (soit 20% de la population totale); dont environ 480.0003 nécessitent une

aide alimentaire d’urgence. Le niveau de la malnutrition aiguë reste très élevé, avec plus de 340.000 cas d’enfants

souffrants de la malnutrition, dont près de 79.000 cas de forme sévère. Près de 120.000 agropasteurs auront besoin

d’assistance en intrant agricole et d’élevage, car la production céréalière de la campagne agricole de 2013/2014 est de

12% inférieure4 à celle de 2012/2013 et le bilan fourrager pour certaines zones montre un déficit. Les inondations

constituent l’un des fléaux les plus graves au Sénégal et une préoccupation majeure du Gouvernement au cours des trois

dernières décennies. Chaque année elles touchent environ 300.000 personnes et ce aussi bien dans les zones urbaines

que rurales ; elles affectent les biens publics comme les biens privés et requièrent une prédisposition des stocks d’urgence

en amont, mais aussi une réponse pendant et après les inondations. Compte tenu des éléments ci-mentionnés, de la

récurrence et de l’ampleur des chocs additionnés aux facteurs sous-jacents, les ménages les plus démunis sont les plus

vulnérables et ont de plus en plus du mal à faire face à ces crises.

Bref Aperçu

Les crises alimentaires et nutritionnelles dans la bande sahélienne, dont le Sénégal fait partie, sont de plus en plus fréquentes et de magnitude croissante (2005, 2008, 2010 et 2012) et ce malgré les efforts des gouvernements des pays de la Région, de leurs partenaires techniques et financiers pour y remédier.

Les conditions de vie et la situation des ménages les plus démunis qui survivent de travail peu productif, peu durable ou de l’aide extérieure, sont très fortement affectées par les chocs climatiques (tels que les inondations ou la sècheresse), à l’augmentation des prix des denrées alimentaires, à la forte dépendance vis-à-vis des marchés, des dons et de la baisse des rémittences (dû aux conflits en Lybie, Mali et l’insécurité au Nigéria).

Au Sénégal, l’Evaluation Préliminaire des Récoltes de la Campagne 2013/2014, indique que la production céréalière est en baisse de 12% par rapport à celle de l’année dernière et de 17% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. A cela s’ajoute l’augmentation des prix des denrées alimentaires, par exemple comparé à la moyenne des cinq dernières années, les prix pour le mil sont en hausse de 10,1% et le sorgo sont de 13,5% et le maïs de 3,4% et le riz importé de 12%. Ces chocs anéantis davantage la capacité de résilience de ménages les plus démunis au Sénégal, et contribuent largement à leur insécurité alimentaire.

1 Les chiffres dans le document ont été arrondis.

2 Les résultats de l’Enquête Nationale sur la Sécurité Alimentaire et la Nutrition de 2013, la Mission

Gouvernement/CILSS/PAM/FAO/FEWSNET de suivi de la campagne agricole 2013/2014 et le Cadre Harmonisé 3 Dont 350.000 en phase 3 (crise) en novembre 2013 [Cadre Harmonisé d’identification des zones à risque et des populations vulnérables

au sahel et en Afrique de l’Ouest (CH2), 08 novembre 2013, Sénégal et la réunion de PREGEC, Lomé, Togo, Novembre 2013]. Et près de 130.000 personnes qui basculeront en phase 3 pendant la période de soudure, estimation PAM, Novembre 2013. 4 Rapport d’Evaluation Préliminaire des Récoltes de la Campagne 2013/2014 et de la Sécurité Alimentaire, Senegal, octobre 2013,

Gouvernement du Sénégal par la Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricole (DAPSA/MAER), Secrétariat Exécutif du Conseil National de Sécurité Alimentaire (SECNSA), CILSS, FEWSNET, FAO et PAM.

Page 4: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

4

Causes et facteurs sous-jacents

Le Sénégal occupe la 154e place sur 186 au classement du PNUD pour l’Indice de Développement Humain

(IDH) de 20135. Le PIB par habitant est de 1,600 dollars en 2013 et le ratio de la population pauvre en fonction

du seuil de pauvreté national au Sénégal est du 46.7%.6 L’espérance de vie est à peine de 59,6 ans.

Sur ce fond, certaines causes et facteurs sous-jacents de la crise alimentaire et nutritionnelle au Sénégal – cités ci-dessus – resteront les mêmes pour les trois années à venir.

7 Ils nécessiteront un changement structurel

multidisciplinaire impliquant l’intervention des acteurs de développement et soutendue une mobilisation importante des ressources. D’autres nécessiteront un changement dans certaines pratiques traditionnelles (surtout celles qui relèvent du domaine sociodémographique comme la polygamie, mariages précoces

8, faible

autonomie des femmes, naissances rapprochées ou précoces, certaines croyances traditionnelles, etc.).

Les membres de l’EHP ont identifiés quatre causes et facteurs sous-jacents de l’actuelle crise alimentaire et nutritionnelle au Sénégal :

1. Conditions climatiques :

L’effet majeur du changement climatique au Sénégal est d’une part, lié à la sécheresse persistante des années 1970 et 1980 et d’autre part, à une forte variabilité des précipitations à l'échelle saisonnière, interannuelle et multi-décennale qui est aussi l'un des principaux contributeurs à l'insécurité alimentaire dans les principales régions agricoles du pays

9.

Depuis plus d’une décennie un renversement du régime des précipitations (qui sont devenues plus abondantes, plus fréquentes et plus intenses) a été noté. En 2013, par exemple, l’hivernage a été caractérisé par une situation pluviométrique déficitaire généralisée par rapport à l’année dernière sur l’ensemble des postes de juin à août. Ce déficit a été compensé par une bonne reprise des pluies entre la deuxième décade d’août et la mi-septembre. Ces tendances montrent que le régime des précipitations est très erratique au Sénégal, et dans le Sahel en général.

La situation hydrologique s’est caractérisée par une crue lente, jusqu’en fin août, sur l’ensemble des cours d’eau (Bassin du Fleuve Sénégal, Bassin de la Falémé, Bassin du Fleuve Gambie, Bassin du Fleuve Casamance) du fait des faibles précipitations enregistrées. Le retour des pluies en septembre 2013 a occasionné un débordement du Fleuve Gambie. Qui a causé l’inondation de nombreuses parcelles dans la commune de Kédougou et dans l’arrondissement de Missirah (Tambacounda)

10. EN outre, en 2013 plus de

12.00011 hectares de terrains agricoles ont été endommagés par les inondations.

L’état du pâturage a été globalement satisfaisant dans presque tout le pays. Cependant, l’installation tardive des pluies combinée au déficit pluviométrique et à la longue pause enregistrée en zone sylvo-pastorale du nord Sénégal ont entraîné un retard de croissance des pâturages et un déficit de biomasse.

La situation sanitaire de l’élevage est surtout marquée par un regain, vers Linguère et Dahra, de la Dermatose Nodulaire Contagieuse des Bovins (DNCB) en dépit des efforts notés dans la prophylaxie sanitaire. Ce phénomène risque de se propager avec le retour imminent dans la zone de la transhumance du cheptel domestique et du cheptel ruminant du bassin arachidier. D’autres maladies ont été signalées dans les différentes régions, telles que la Fièvre de la Vallée du Rift (région Saint-Louis), la Fièvre aphteuse, la Peste Equine, l’Entérostomie, les Parasitoses, la Pasteurellose, la Maladie de Newcastle, le botulisme, les charbons bactéridiens et symptomatique, la peste des petits ruminants, la peste porcine africaine, et la variole.

Le suivi des feux de brousse12 de la présente campagne s’est déroulé du 1er

octobre 2012 au 31 mai 2013 par satellite. 762.921 hectares de flore ont été ravagés par les flammes parmi lesquels 65% sont considérés

5 Human Development Report 2013, UNDP.

6 Le taux de pauvreté national est le pourcentage de la population qui vit sous le seuil de pauvreté national. Les estimations nationales sont

fondées sur des estimations pondérées en fonction de la population tirées des enquêtes sur les ménages ; Banque Mondiale 2011. 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire s’étend de 2014 à 2016.

8Mariage précoce (EDS 2010-2011 : % Femmes 15-19 ans ayant commencé leur vie procréative : 20-30% à Sédhiou, Kaffrine, Matam,

Kaolack ; 30-40% à Kédougou, et Tambacounda ; >40% Kolda). 9http://www.irinnews.org/report/98775/west-africa-flood-round-up

10 Rapport d’Evaluation Préliminaire des Récoltes de la Campagne 2013/2014 et de la Sécurité Alimentaire, Senegal, octobre 2013,

Gouvernement du Sénégal par la Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricole (DAPSA/MAER), Secrétariat Exécutif du Conseil National de Sécurité Alimentaire (SECNSA), CILSS, FEWSNET, FAO et PAM. 11

Selon le rapport de la mission de suivi de la campagne agricole 2013-2014 et d’évaluation sur l’impact des inondations. 12

Direction des Eaux et Foret.

Page 5: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

5

comme des feux de brousse13. Les superficies brulées à l’échelle nationale ont légèrement augmenté de 6,65%. Les superficies gagnées par les feux de brousse ont également connu une hausse de 33,5%.

2. Causes socioéconomiques et culturelles :

L’Enquête Nationale sur la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle de juin 2013 (ENSAN)14

démontre que les ménages les plus affectés par l’insécurité alimentaire et la crise nutritionnelle sont ceux qui vivent dans des conditions sociodémographiques et économiques très défavorables.

15 Ce sont des ménages dont les membres

pratiquent des activités peu productives ou peu durables (agriculture vivrière, chasse / cueillette, travail journalier, artisanat/petit métiers, etc.) qui sont souvent surendettés ou sont habitués à une assistance extérieure (aide, dons, etc.) et appartenant aux quintiles des pauvres (32%) et plus pauvres (50%) selon le niveau de bien-être. Par ailleurs, en ce qui concerne la malnutrition aiguë, au-delà de phénomène de l’insécurité alimentaire, les principaux facteurs sous-jacents, sont l’analphabétisme de la mère, le faible planning familial et l’incapacité financière pour accéder aux services sanitaires, mauvaises pratiques d’hygiène, mauvaise pratiques d’allaitement et la non diversification de l’alimentation.

Les réfugiés dont la majorité se trouvent dans les départements de Saint Louis, Podor et Dagana sont un autre groupe à risque d’insécurité alimentaire. Comme la population locale, ils sont confrontés à des conditions socioéconomiques défavorables. La plupart s’adonnent à l’élevage ou à l’agriculture. N’ayant souvent pas de terres, ils doivent louer les champs auprès des autochtones qu’ils rémunèrent avec une partie de la récolte. A l’image des populations hôtes, les petits métiers ne suffisent pas à couvrir leurs besoins de base. En milieu urbain, les réfugiés sont confrontés aux difficultés d’accès à un emploi rémunéré. Les efforts pour la mise en œuvre des activités génératrices de revenus tardent à produire les fruits attendus entraînant une dépendance des refugiés aux programmes d’assistance sociale.

Les personnes déplacées internes (PDI)16

se trouvent quant à elles dans les trois Régions du sud,17

notamment Ziguinchor, Sédhiou et Kolda (Casamance) et vivent dans les zones urbaines ou péri-urbaines avec les familles d’accueil ou avec la population hôte dans une précarité exacerbée18. Elles sont estimées être entre 20.000 et 40.000 personnes.

19 Les PDI travaillent dans les petits métiers peu stables et à très faibles revenus

qui ne couvrent pas leurs besoins. Certains déplacés retournent dans leurs lieux d’origines soit pour s’y installer soit de manière temporaire pour des raisons saisonnières (cultiver), d’autres s’installent dans une tierce région.

3. Causes socio-politiques (Casamance) :

Un conflit armé de faible intensité dure depuis 1982 dans la région de Casamance (comprenant Ziguinchor, Sédhiou et Kolda) opposant le Gouvernement du Sénégal au Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC). La dimension régionale du conflit Casamançais reste minimale probablement dû à l’enclavement de la région entre la Gambie et la Guinée-Bissau. Malgré plusieurs accords de paix signés au courant des dernières décades, les hostilités n’ont jamais arrêté, entrainant plusieurs morts et des déplacements de populations, et rendant plusieurs hectares de terres arables inutilisables à cause de la présence de mines. Début novembre 2013, des négociations entre le Gouvernement du Sénégal et le MFDC, ont repris sous l’égide de la Communauté Sant’Egidio. La rencontre a abouti à la rédaction d'un agenda conjoint pour les négociations à venir.20

13

Selon la définition des feux de brousse retenue par la Direction des Eaux et Forêt. 14

Menée par le Secrétariat Exécutif du Conseil National à la Sécurité Alimentaire (SE/CNSA) avec l’appui des services techniques de l’Etat et de certains de ses partenaires techniques et financiers (FAO, PAM, OMS, UNICEF). 15

L’indice national de la pauvreté et du 46.7% (Banque Mondiale 2011). 16

Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), December 2012, http://www.internal-displacement.org/8025708F004CE90B/%28httpCountries%29/934E69452D825EE5802570A7004B70B1?opendocument&count=10000. Il est difficile de connaitre les localités exactes dans lesquelles se trouvent les PDI, surtout qu’ils vivent souvent dans les familles d’accueil au milieu urbain. 17

Diabir et Baraf (IRIN, 4 September 2009). 18

Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), December 2012, http://www.internal-displacement.org/8025708F004CE90B/%28httpCountries%29/934E69452D825EE5802570A7004B70B1?opendocument&count=10000. Il est difficile de connaitre les localités exactes dans lesquelles se trouvent les PDI, surtout qu’ils vivent souvent dans les familles d’accueil au milieu urbain. 19

US Department of State, 11 Mars 2010 sur la base des sources gouvernementaux fait référence à 10,000 personnes déplacées. Le CICR en 2010 a estimé le nombre des déplacées a 40,000 (CICR, 4 Mars 2010). Rapport IDMC, 18 juin 2010. 20

RFI, 10 Novembre 2013, http://www.rfi.fr/afrique/20131110-casamance-rome-groupe-rebelles-mfdc-le-gouvernement-senegalais-reprennent-langue

Page 6: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

6

4. Difficultés d’accès aux services sociaux de base :

La faiblesse des services de santé et de l’eau, l’hygiène et l’assainissement accentuent les prévalences des cas de diarrhée, les infections respiratoires aigue, le paludisme, la rougeole, l’anémie, etc. et aggravent les conditions de santé des enfants qui souffrent de malnutrition aiguë. La faiblesse de l’accès aux services de santé est liée à la difficulté d’accès aux soins (distance, inaccessibilité physique ou financière) au manque de médicaments, aux structures mêmes des soins et aux ruptures de stocks des vaccins dans les centres de santé. De surcroit, du fait de certaines pratiques traditionnelles, la population a souvent recours, d’abord, aux praticiens traditionnels ce qui retarde la prise en charge médicale des enfants malades21.

Sur le plan sanitaire, les conditions d’assainissement sont en général déplorables, en particulier dans la banlieue des grandes villes, mais aussi au niveau rural. Seulement 34,3% des ménages au niveau rural ont accès à l’assainissement comparé au 63,1% au niveau urbain.22 A cela s’ajoute de mauvaises pratiques d’hygiène, la précarité et les constructions anarchiques qui manquent souvent de systèmes de drainage et de réseaux d’assainissement. L’accès à l’eau et assainissement reste aussi très difficile pour les plus démunis (coût élevé des services). Pendant la saison hivernale, les bassins versants contribuent à la pollution de la nappe phréatique.

Concernant l’éducation, des observations de terrain des partenaires techniques ont montré qu’en milieu rural la plupart des enfants scolarisés vont à l’école sans prendre le repas du matin. Ce qui a un impact négatif sur leur capacité à suivre les enseignements à certaines heures de classe. La capacité des ménages à assurer trois repas par jour à leurs membres, et particulièrement, aux enfants est limitée; ainsi, les cantines scolaires contribuent à accroître les résultats scolaires de ces derniers, à motiver les parents pour la scolarisation de leurs enfants, à assurer un apport calorique minimale aux enfants, et donc à les maintenir à l’école.

Tableau 1 : chronologie des principaux événements

Événements jan. fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sep. Oct. Nov. Déc.

Saison des pluies

Saison de paludisme

Période de soudure

Saison culture (Mil, Niébé, Pastèque, Bissap)

Culture Arachide, Sorgho et Riz

Culture maïs

Vente de bétail/volaille

Cueillette de pain de singe

Cueillette de jujubier

Extraction de sel

Maraîchage

Transhumance

Commerce

Artisanat

Eco-Tourisme

Pêche

Migration saisonnière

Migration internationale

Année scolaire

Emploi journalier local

Source Communiqué Cadre harmonise du Sénégal Novembre 2013 et l’Expertise des Partenaires.

21

Rapport de la mission a Matam, UNICEF 2013. 22

Document de Politique Economique et Sociale (DPES) 2011-2015.

Page 7: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

7

Portée de la crise et caractéristiques démographiques des populations touchées

Les Personnes en insécurité alimentaire23

Les résultats issus du Cadre Harmonisé25

de novembre 2013, révèlent qu’au plan national environ de 350.000 personnes (3,1%) de la population sont en phase 3 (crise) et environ 1.9 million de personnes (16,9%) de la population sont en phase 2 (sous pression). Ainsi, au total il y a environ 2.25 million de personnes en insécurité alimentaire sous toutes ses formes. Les ménages vivant en milieu rural, sont les plus affectés. Les 350.000 personnes en insécurité alimentaire sévère ont besoin de l’assistance alimentaire d’urgence.

Parmi ces populations 12.000 ménages agropasteurs vulnérables (soit 120.000 personnes) ont besoin d’une assistance prioritaire d’urgence avant juin 2014. Cet appui d’urgence portera essentiellement sur la mise à disposition d’intrants agricoles et d’élevage

26. Ces

ménages agropasteurs, sur la base des critères de ciblage consensuels, seront identifiés dans les départements (Bambey, Kédougou, Saraya, Kolda, Medina Yoro Foula, Linguère, Matam, Ranérou, Podor, Sédhiou, Bounkiling, Foundiougne, Koumpentoum, Ziguinchor, Bignona, Koungheul, Vélingara, Oussouye)

27,

considérés comme étant des zones à risque d’insécurité alimentaire sévère. Parallèlement à cette action d’assistance prioritaire d’urgence, un programme de renforcement de leurs moyens d’existence et de consolidation de leur résilience sera aussi développé.

Au Sénégal les activités agricoles et pastorales sont largement dépendantes des aléas climatiques (déficits pluviométriques ou inondations récurrents) qui ont des impacts négatifs sur les systèmes de productions et la productivité agricole. La campagne agricole 2013/2014 était caractérisée par une installation tardive de l’hivernage au sud, centre et nord du pays, combinée à des pauses pluviométriques plus ou moins longues durant les mois de juin et juillet et suivi en août et septembre des cas d’inondation dans certaines parties du pays. A l’issue de la campagne agricole, les niveaux de productions agricoles attendus sont contrastés suivant les différents départements. Ainsi, et globalement parlant, la production céréalière est en baisse de 12% par rapport à celle de l’année dernière et de 17% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.

Tenant compte de cette forte variabilité des précipitations à l'échelle saisonnière, interannuelle et multi-décennale, combinée aux inondations et sécheresses récurrentes, à la pauvreté des terres agricoles, à l’insuffisance des semences de qualité, et aux retards liés à la mise en place et la distribution des intrants agricoles, la mission Gouvernement/CILSS/FAO/PAM/FEWSNET/ONG a identifié des zones à risque d’insécurité alimentaire dans 25 départements sur 45 touchant environ 130.000 personnes dont la couverture des besoins céréaliers est faible (en moyenne 5 mois). Par ailleurs, la situation zoo-sanitaire risque de se dégrader. Fort de ces constats, si des mesures pour une assistance adéquate, ne sont pas envisagées il est fort probable que les régions en phase 2 (sous pression) et celles en phase 3 (crise) risqueront de basculer dans les phases supérieures respectives.

Cette éventualité pourrait entrainer une augmentation de l’effectif des ménages agropasteurs vulnérables de 5% en 2015. Les ménages les plus pauvres en insécurité alimentaire sévère en 2014 ne pourront pas se rétablir et il faudra continuer à leur apporter de l’assistance ainsi qu’augmenter les activités de renforcement de

23

Pour plus d’information sur l’insécurité alimentaire au Sénégal, voir : L’Enquête Nationale sur la Sécurité Alimentaire et la Nutrition ENSAN de Juin 2013, mené par le Secrétariat Exécutif du Conseil National à la Sécurité Alimentaire (SE/CNSA) avec l’appui des services techniques de l’Etat et de certains de ses partenaires techniques et financiers (FAO, PAM, OMS, UNICEF) ; et l’Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition (AGVSAN 2010) du PAM. 24

Il faut souligner qu’il est difficile de faire une comparaison entre les chiffres avancées car due à la différence de la méthodologie pratiquée, la différence dans la couverture géographique, et les périodes de mise en œuvre de ces évaluations sont aussi différentes. 25

Ainsi que le Communiqué issue de la réunion du PREGEC à Lomé, Togo. 26

Comme semences vivrières, maraichères, engrais chimiques, aliment bétail, vaccins, complément minéral vitaminé, aliments concentrés, trousses vétérinaires. 27

Enquête Nationale sur la Sécurité Alimentaire et la Nutrition, ENSAN 2013.

Figure 1 : 350.0000 de personnes24

en phase 3 (crise)

112% de plus depuis juin 2013

0,1 0,2

0.4

Jan-13 Jun-13 Nov-13

Page 8: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

8

la résilience. Quel que soit le cas, l'évaluation des besoins se fera chaque année pour réévaluer la situation avec le gouvernement, et ses partenaires et les ajustements seront faits en conséquence.

Figure 2 : projections démographiques des personnes vivant dans les zones en phase2 et 3, novembre 2013

Population Totale

13.5 Millions

Estimation de la population dans les zones de Phase 2 et 3 CH

6.9i Millions

Estimation de la population nécessitant d’une forme ou d’une autre d’assistance humanitaire (voir chiffre éclatées ci-après)

2.6 Millions

Source : Agence Nationale des Statistiques, et diverses missions d’évaluations28

i. Ce chiffre inclus toute personne vivante dans les zones de phase 2 (sous pression) et 3 (crise) selon le Cadre Harmonisé.

Les enfants et les femmes enceintes et allaitantes souffrant de la malnutrition aigue

Environ 79.000 enfants (à peu près 50% de garçons et 50% de filles) souffrant de la malnutrition aiguë sévère et 261.000 enfants souffrant de malnutrition aiguë modérée ont besoin de prise en charge urgente pour prévenir la morbidité et mortalité dans les 14 départements qui ont dépassé le seuil de crise nutritionnelle

29. 28.000

femmes enceintes et allaitantes malnutries où a carence seront prises en charge par le PAM.30

Selon l’enquête ENSAN 2013, dans l’ensemble du pays la moyenne nationale de la malnutrition aiguë globale (MAG) des enfants de 6-59 mois reste précaire avec une prévalence de 9.1% en juin 2013 (contre 8.8% en Juin 2012), elle dépasse le seuil d’urgence dans quatre départements (Matam 21%, Kanel 18%, Podor 17% et Ranérou 16%). Cinq départements additionnels dépassent le seuil critique (2%) de la malnutrition aigüe sévère (MAS) : Bakel 2.7%, Goudiry 2% Médina Yoro Foula 2.2%, Bounkiling 4.6% et Mbour 2.3% (voir tableau en Annexe 1).

Les facteurs de morbidité comme les diarrhées et les infections respiratoire aigue (IRA), voir tableau en Annexe 2 accentuent le niveau de MAS dans cinq départements (Salémata, Saraya, Vélingara, Kébémer et Ziguinchor).

Un appui d’urgence sera requis dans quatorze départements en situation critique. Les régions de Matam et de Saint Louis ressortent en haute priorité avec des taux élevés de MAG, MAS et facteurs aggravants. La situation dans le reste du pays est à surveiller, avec douze départements additionnels ayant atteint le seuil d’alerte avec une situation sérieuse (>10%-<15%) et 25 départements en situation précaire avec des taux de malnutrition aigüe globale compris entre 5 et 10%.

28

ENSAN 2013, Cadre Harmonisé Novembre 2013, Rapport de IDMC sur les personnes déplacées en internes, UNHCR sur les réfugiés, etc. 29

Les besoins prioritaires de ce groupe seront le dépistage et prise en charge de la MAS et de la MAM dans toutes les zones affectées, le renforcement des capacités des prestataires et relais communautaires pour la prise en charge de la malnutrition aiguë (PECMA) et pour une meilleure couverture, en approvisionnement en intrants (ATPE, laits thérapeutiques, farines enrichies, suppléments et déparasitant, médicaments essentiels pour le traitement systématique, et autres), a cela s’ajoute des pratiques de changement du comportement de la population sur les pratiques nutritionnelles et d’hygiène, provision des kits WASH pour les populations atteints par la MAG et renforcement des acteurs gouvernementaux pour la gestion de la MAG. 30

Ce chiffre comprends les femmes enceintes et allaitantes qui seront prise en charge par le PAM. Il ne représente pas le nombre total des femmes enceintes et allaitantes malnutris.

Page 9: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

9

Cependant il y a deux régions ne sont pas considérées officiellement en crise mais qui requièrent l’attention des acteurs humanitaires au Sénégal. Ces deux régions nécessiteront un appui spécial dans la stratégie à venir.

A Diourbel, les données de routine collectées au niveau des services de santé montrent que la région a taux de MAG de 9,4%, toutefois, elle a dépassé la cible des cas de MAS pour 2013 de plus de 200% ; avec des demande en intrants nutritionnelles trois fois plus élevés comparé a toute autre région. Ce qui rend difficile le calcul précis de la prévalence de la MAG dans la région, est probablement dû au fait que la population de Diourbel est sous-estimée à cause d’une forte immigration. D’autres conditions particulières se trouvent à Diourbel, sont notamment liées à la pauvreté, la promiscuité, le manque d’hygiène et la tendance à se tourner d’abord vers la médicine traditionnelle, qui explique l’incidence importante de MAS.

Dakar, bien qu’ayant une faible incidence selon les enquêtes nutritionnelles, il a un nombre important en chiffres absolu mais n’a pas reçu d’appui direct, ce qui se traduit par une difficulté d’accès aux centres de prise en charge de la MAS dans le capitale.

Les estimations des MAS dans ce tableau pour 2014 sont basées sur les résultats de l’enquête ENSAN 2013, multipliée par le facteur d’incidence de 1.5 pour MAM, 2.6 pour le fardeau de MAS et 1.6 pour la cible de MAS).31

Tableau 2 : Estimation des cas de MAS et MAM par région à partir de l’ENSAN 2013

Estimation sur la base d’un taux d'incidence de 2.6 pour les MAS et 1.5 pour les MAM

Modérées Sévère Total

DAKAR 34.748 12.321 47.068

DIOURBEL 33.142 4.622 37.764

FATICK 15.754 2.549 18.303

KAFFRINE 13.706 3.655 17.361

KAOLACK 12.847 4.082 16.929

KEDOUGOU 2.650 1.117 3.767

KOLDA 12.888 6.587 19.475

LOUGA 18.324 4.479 22.803

MATAM 23.731 9.082 32.812

SAINT LOUIS 25.842 8.532 34.374

SEDHIOU 11.059 3.566 14.625

TAMBACOUNDA 18.502 4.670 23.172

THIES 30.772 10.049 40.821

ZIGUINCHOR 7.371 3.577 10.948

TOTAL 261.336 78.888 340.222

Compte tenu de barrières au dépistage des MAS (notamment, les grèves du personnel, l’accessibilité limitée aux centres de santé, la non gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans, etc.) la couverture de MAS est estimée à 62% du nombre total des cas de MAS, ce qui représente un effectif de 50.325 enfants MAS à prendre en charge en 2014 (tableau 3 ci-après).

31

http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/UNICEF%20Senegal%20Monthly%20SitRep%20-%20October%202013.pdf

Page 10: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

10

En gros, la tendance préconise une dégradation de la situation nutritionnelle comme le démontre les résultats des enquêtes nutritionnelles de 2011, 2012 et 2013. En effet, de 5 régions ayant enregistré une MAG supérieure à 10% en 2012 on est passé à 6 régions. En outre les niveaux de prévalence de la MAG sont beaucoup plus élevés en 2013 qu’en 2012 (voir Annexe 3). On peut s’attendre à un besoin continu sur les trois ans à venir, avec une augmentation progressive du nombre d’enfants affectés par la MAS et la MAM pris en charge. Le coût de la hausse du nombre d’enfants pris en charge va se rajouter à celui nécessaire pour élargir la couverture des cas actuels et va par conséquent requérir un engagement plus important de la part de tous les acteurs.

Les personnes affectées par les inondations

Les inondations au Sénégal sont récurrentes et affectent, en moyenne par an et depuis cinq ans, entre 150.000 et 300.000 personnes,32 dont 69.000 femmes en âge de procréer (avec 5.550 naissances estimées). Elles touchent aussi bien les zones urbaines que rurales. En 30 ans (1980 à 2009 inclus), elles ont affecté plus de 900.000 personnes, tué 45 personnes et causé des dégâts estimés à plus de US$142 millions33. Dans les zones périurbaines de Dakar, les inondations sont devenues une réalité omniprésente qui affecte directement les populations pauvres. En 2013 des centaines d’écoles ont été affectées à Dakar, Fatick, Ziguinchor, Kaffrine, Kaolack, Thiès, Saint Louis, Kolda ; de surcroit, une vingtaine d’écoles occupées par les populations sinistrées jusqu’en fin octobre 2013 ont eu du retard dans la rentrée scolaire.

En 2013, il est estimé entre 100.000 et 150.00034 le nombre de personnes affectées par les inondations. Les familles ont perdu des proches, leurs biens, culture et animaux. Certaines familles sinistrées ont été obligées de s’abriter dans des écoles, des établissements publics, chez les proches ou dans des familles d’accueil en attendant le retrait des eaux de leurs habitations ou le déménagement dans un meilleur endroit (surtout pour ceux qui ont perdu leurs habitat). La majorité des personnes affectées vit dans des conditions de promiscuité et une forte précarité qui exposent les membres les plus vulnérables aux risques d’abus.

Tenant compte de la récurrence de ce phénomène et de son ampleur, il est estimé que 300.000 personnes (détaillé sur la base d’une évaluation d’identification des personnes sinistrées et de leurs besoins) auront besoin d’assistance d’urgence

35 en 2014. Des activités préventives devront aussi être mises en place par les

partenaires techniques et financiers (par exemple prédisposition des stocks de kits d’hygiène, de vivres, de non vivres, de messages d’hygiène, de kits de santé reproductive, etc.).

36

Les refugiés

Le Sénégal abrite 2.333 demandeurs d’asile et 14.237 réfugiés (dont 13.702 réfugiés mauritaniens37

), essentiellement établis dans la zone de la vallée du fleuve. En l’absence de camps établis, les réfugiés vivent dans les communautés d’accueil. Ces réfugiés font face aux mêmes difficultés que la population locale concernant l’accès aux services sociaux de base et aux mêmes difficultés socio-économiques. Les efforts pour la mise en œuvre des activités génératrices de revenus tardent à produire les fruits attendus entraînant une dépendance des refugiés aux programmes d’assistance sociale. Certains d’entre eux ont émis le souhait de retourner/d’être rapatriés en Mauritanie. A cet effet, les échanges sont en cours avec le pays d’origine afin de d’organiser ce retour sur une base individuelle, le rapatriement volontaire organisé ayant pris fin en 2012.

32

Plan de Contingence Sénégal, aout 2013. 33

Rapport d’évaluations des besoins post catastrophe, Inondations Urbaines à Dakar 2009, GFDRR. 34

Rapport de la Mission d’Evaluation des Zones Inondes au Senegal, OCHA, September 2013. Sur la base des informations recueillit par les volontaires de Croix Rouge Sénégalaise et la Direction de la Protection Civile. 35

Cela comprend la sensibilisation sur les maladies liées à l’eau (cholera, paludisme, maladies diarrhéiques, etc.), la distribution de kits hygiènes, désinfection et désinsectisation des sites de recasement (écoles) et quartiers affectés, le contrôle de la qualité de l’eau et traitement dans les zones affectées, de l’eau potable aux personnes affectées, des vivres et non vivres, des intrants agricoles et animaliers et fourniture scolaire. 36

Cela comprends des activités en deux phases pour répondre à des immédiats et celle pour répondre à des besoins dans les délais de 6 à 8 mois, comme la poursuite des ateliers de renforcement de capacités des prestataires SR/VBG dans les régions traditionnellement affectées par les inondations. Mise en place de cellule SR humanitaire régionale. Pré-positionnement des kits d’hygiène, de kits d’accouchements hygiéniques individuels et cliniques complets, kits de gestion des complications liés à l’accouchement, kits césariennes. Supervision et coordination de la mise en œuvre des activités de DMU. 37

Les refugies Mauritaniens sont au Sénégal depuis près de deux décades.

Page 11: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

11

Les Personnes Déplacées Internes

Le nombre de Personnes Déplacées Internes (PDI) au Sénégal est estimé entre 20.000 et 40.000 personnes38. Elles résident principalement dans les trois régions du sud (Ziguinchor, Sédhiou et Kolda) dans les zones urbaines ou péri-urbaines dans une grande précarité chez les proches ou avec la population hôte

39. Le retour

des PDI est conditionné par la situation sécuritaire liée à l’accalmie du conflit entre les Forces Armées Sénégalaise et le Mouvement des Forces Démocratique pour la Casamance (MFDC) ainsi que le déminage des localités contaminées par les mines anti-personnel (depuis 1997). Certaines personnes prennent le risque de retourner dans leurs villages d’origine pour travailler les terres. Par ailleurs, l’absence de services de base dans les villages d’origine, empêche la population d’y retourner même si le processus de déminage est effectué.

L’absence d’information sur ces personnes nécessite une évaluation approfondie de leur état, régions d’installation actuelle, leurs besoins et autres. Eu égard à leur présence dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, il est supposé qu’elles ont été prises en compte dans les évaluations ENSAN 2013 et le Cadre Harmonisé du novembre 2013, et pourront ainsi bénéficier d’assistance d’urgence en matière de vivre, programmes de nutrition et intrants agricoles.

Le déplacement dû à l’insécurité alimentaire

Il est difficile de dire s’il y a eu un déplacement dû à la crise alimentaire et nutritionnelle, néanmoins des rapports qualitatifs (comme l’Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition, Gouvernement de Sénégal, PAM, FAO, AGVSAN 2010) indiquent qu’il y a un exode rural vers les grandes villes pour trouver du travail ou de meilleures conditions de vie. D’autres familles optent d’envoyer leurs enfants dans des familles d’accueil, chez des parents (oncles, tantes, grandes sœurs, etc.) ou chez les marabouts.

Les personnes affectées par la Violences Basée sur le Genre

Au Sénégal, l’Indice des Inégalités du Genre (IDG) qui traduit les déséquilibres de genre était de 0.540 en 2012 a l’échelle de 0 (quand les femmes et les hommes sont a égalité)

40. Ces statistiques impliquent plusieurs défis

pour la promotion de l’égalité des genres, de l’autonomisation des femmes et du respect des droits des femmes, qui par conséquence, influencent fortement leur résilience et capacité de faire face aux chocs.

Le taux de l’excision, n’a connu qu’une faible baisse; il est passé de 28% en 2005 à 26% en 2010 chez les femmes âgées de 15 à 49 ans mais cette moyenne nationale cache des disparités énormes entre les régions, certaines d’entre elles frôlant les 100% (Kédougou 92%, Matam 87%, Sédhiou 86%, Tambacounda 85%, Dakar 20%41). Une étude réalisée en 2011 dans huit régions du Sénégal révèle que le nombre de cas de violences a doublé les cinq dernières années précédant 2011. Cette étude révèle par ailleurs que les viols occupent la première place avec 50% des cas, les violences sexuelles toutes catégories confondues représentant 60% des cas rapportés dans les structures de santé. Certaines violences et le viol exposent les femmes et les filles aux IST/VIH/Sida, à la déscolarisation, aux grossesses précoces et non désirées et aux avortements.

Les statistiques rapportées par les associations intervenant dans le domaine des violences basées sur le genre ont enregistré dans six régions du Sénégal en 2009 (Dakar, Saint Louis, Kaolack, Tambacounda, Diourbel, Ziguinchor) 423 cas de violences, soit 1,3 cas enregistré par jour

42.

Par ailleurs, la pauvreté, l’insécurité économique et la polygamie, les grossesses rapprochées affectent négativement les filles, en les exposant aux mariages et grossesses précoces, placement dans des familles d’accueil ou familles élargies dans les grandes villes pour y travailler en tant que domestique. Les garçons sont envoyés dans les écoles non formelles ou chez les marabouts, ou sont souvent obligés de prendre de petits boulots ou de faire paître le bétail.

38

Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), Décembre 2012, http://www.internal-displacement.org/8025708F004CE90B/%28httpCountries%29/934E69452D825EE5802570A7004B70B1?opendocument&count=10000. 39

Il est difficile de connaitre les localités exactes dans lesquelles se trouvent les PDI, surtout qu’ils vivent souvent dans les familles d’accueil au milieu urbain. 40

L’Indice d’inégalités de genre (IIG) reflète les désavantages pour les femmes dans trois dimensions : santé génésique, autonomisation et marché du travail – pour autant de pays que la disponibilité de données fiables le permet. L’indice indique la perte de développement humain due aux inégalités entre les réalisations des femmes et des hommes dans ces dimensions. Il va de 0 (quand les femmes et les hommes sont à égalité) a 1 (quand les femmes sont moins bien traitées dans l’ensemble des dimensions mesurées. http://hdrstats.undp.org/fr/pays/profils/SEN.html 41

Pratique transfrontalière de l’excision, ONUFEMME, 2012. 42

Ils sont répartis de façon suivante : 84 cas de violences sexuelles, 121 cas de violences morales, 93 cas de violences conjugales, 62 cas de violences physiques et 103 cas de violences économiques.

Page 12: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

12

Figure 3 : Répartition des personnes nécessitant une aide humanitaire

2.6ii Millions représente le nombre estimatif des personnes ayant besoins une forme ou une autre

d’assistance humanitaire (au Novembre 2013)

Insécurité Alimentaire Besoins en Intrant Agricole et Animalier

Malnutrition Protection

2.25 millions de personnes sous

toutes ses formes

120.000 Agropasteurs

79.000

Fardeau d’enfants souffrant de la

malnutrition aiguë sévère

14.237

Réfugiés

1.9

millions personnes en Phase 2

(sous pressions)

261.000

Fardeau d’enfants souffrant de la malnutrition aiguë modérée

2.333 Demandeurs d’asile

350.000

personnes en Phase 3 (crise) 28.000

iii

Femmes enceintes et allaitantes MAM

20.000 à 40.000

iv

Déplacés internes Source: PAM, UNICEF, FAO, UNHCR, IDMC et le Plan de Contingence Interagence 2013.

ii. En Novembre 2013 : le 2.6 million inclus les 2.25 millions personnes en insécurité alimentaire en phase 2 (sous pression) et 3 (crise), les 2.333 demandeurs d’asile qui ont besoin d’être pris en charge par des programmes de protection, 79.000 de MAS, 261.000 MAM et les 28.000 FEA dans 16 département de prévalence de MAG supérieur de 10%. iii. Le nombre de femmes enceintes et allaitantes (FEA) correspond aux femmes identifiés dans les 16 Départements ou le MAG dépasse 10%. iv. Une évaluation des besoins des Personnes Déplacées Internes est requise pour établir leurs locations exactes, quels sont leurs besoins et combien sont retournées (si les retour ont eu lieu).

Tenant compte la baisse de production céréalière de 12% par rapport à celle de l’année dernière, et que la situation zoo-sanitaire risque aussi de se dégrader, environ 130.000 personnes auront une couverture faible des besoins céréaliers (environ 5 mois) et une augmentation des ménage agropasteurs vulnérables de 5% pourrait survenir. Par ailleurs, 300.000 sont aussi a risque des inondations en 2014 (compte tenu la récurrence de ce fléau).

Figure 4 : Estimations des personnes additionnelles ayant besoins d’assistance humanitaire en 201443

43

Des évaluations des besoins seront faites pour réévaluer la situation avec le gouvernement, et ses partenaires et les ajustements seront faits en conséquence. 44

Les calculs sont faits sur la base de planning figures de 300 000.

Insécurité Alimentaire Période de Soudure 2014

Inondations Femmes affectées par les inondations

44 Naissances attendus

130.000

Personnes 300.000

Personnes

69.000

Femmes

5.550

Par Femmes

Page 13: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

13

Tableau 4 : répartition par région des personnes nécessitant une aide humanitaire

** Le chiffre de 28.000 FEA MAM représente le nombre des Femmes Enceinte et Allaitantes identifiés dans 16 départements avec une prévalence de MAG supérieur à 10% Source : Cadre Harmonisé, UNICEF, PAM, UNHCR

45

Medina Yoro Fulla était enlevée de la liste de Phase 3, donc le chiffre représente une estimation pour la région de Kolda.

Région Insécurité Alimentaire Malnutrition Aigüe Modérée

Malnutrition Aigüe Sévère

Femmes enceintes et allaitantes

Refugiés Demandeurs d’asile

Phase 2 Phase 3 Fardeau Cible Fardeau Cible Fardeau**

Dakar 1.048 0 34.748 0 12.321 7.582 0 1.757 2.333

Diourbel 296.331 23.597 33.142 5084 4.622 4.622 3.264

Fatick 105.877 1.436 15.754 1891 2.549 1.568 1.265

Kaffrine 38.967 1.047 13.706 5408 3.655 2.249 2.779

Kaolack 30.821 6.331 12.847 0 4.082 2.512 0

Kédougou 34.309 15.841 2.650 1780 1.117 688 485

Kolda 165.095 45.50045

12.888 10725 6.587 4.054 2.193

Louga 186.125 25.360 18.324 4262 4.479 2.756 2.866

Matam 192.887 85.919 23.731 21530 9.082 5.589 0 992

Saint Louis 163.441 12.068 25.842 15983 8.532 5.250 2.858 9.532

Sédhiou 146.315 49.864 11.059 8153 3.566 2.195 1.590

Tambacounda 132.479 24.078 18.502 13.797 4.670 2.874 6.096 1.578

Thiès 138.685 0 30.772 0 10.049 6.184 0 378

Ziguinchor 268.439 53.307 7.371 8926 3.577 2.202 4.161

Total 1.900.818 350.000 261.336 97.538 78.888 50.325 27.558 14.237 2.333

Page 14: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

14

Conditions de vie des populations vivant dans les Régions touchées

Santé et Nutrition

Selon l’Indice de Développement Humain du PNUD 2013, la mortalité chez les enfants de moins de 5ans su Sénégal est estimée à 75 pour mille naissances vivantes. Elle présente des disparités régionales, avec une mortalité plus élevée dans les régions de Kédougou avec 92 décès pour mille, Kolda 82 pour mille et Sédhiou 76 pour mille.

Les données de couverture de prise en charge des cas de malnutrition comprenant la période entre janvier et septembre 2013 indiquent qu’il y avait plus de 250 décès46 d’enfants liés à la malnutrition aigüe sévère, ce qui représente 1.5% des décès enregistrés parmi les enfants malnutris aigues sévères pris en charge dans les centres de récupérations nutritionnels.

La présence des facteurs aggravants dans la malnutrition sont aussi mesurée dans les enquêtes nutritionnelles. Ainsi l’enquête ENSAN 2013 a trouvé une prévalence de diarrhées et d’infections respiratoires aiguës parmi les enfants de moins de 5 ans (tableau en Annexe 2). Ceci confirme des taux élevés capturés dans l’EDS-MICS 2010-2011. Il faut noter qu’il n’y a pas de standard pour déterminer le seuil critique de prévalence de ces maladies en lien avec la malnutrition, mais pour le Sénégal, une prévalence de plus de 50% est considérée comme un facteur aggravant pour qu’une zone a MAG 10-15% soit considérée en situation critique.

La couverture vaccinale pour les enfants de 12-23 mois au niveau national est à 82% (BM, 2012)47, néanmoins elle varie énormément d’une région à une autre. Dans deux Régions, et pour les enfants de 12 à 23 mois elle dépasse les 70% de couverture : Fatick (70%) et Ziguinchor (76%). Par contre les régions de Kédougou (40%) et Tambacounda (47%) sont les moins couvertes. Il apparaît aussi que dans la région de Matam 10% des enfants de 12-23 mois n’ont reçu aucun vaccin, 5.8% à Louga et 5.2% à Diourbel. La couverture vaccinale contre la rougeole est inférieure à 75% à Matam elle est à 69,6% et à Tambacounda 74,9%. La faible couverture par endroit, génère des complications auprès des enfants malnutris.

En ce qui concerne le paludisme et après 33 semaines de surveillance, les indicateurs du paludisme sont relativement faibles dans le nord du pays (Richard Toll, Podor, Matam et Linguère) ce qui confirme le recul du paludisme dans cette partie du pays avec un taux moyen de Suspects/Consultants de 3% pour un taux moyen de positivité des tests de 8%. Contrairement à ce qui est observé dans le Sud-Est du pays où les cas suspects représentent près de 35% des

46

En général, les enfants atteints de MAS sont beaucoup plus susceptibles de mourir des complications. 47

http://data.worldbank.org/indicator/SH.IMM.MEAS/countries/SN?display=graph.

Crédit photo : WFP

Page 15: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

15

consultations enregistrés au niveau des sites (Tomboronkoto et Bandafassi) avec un taux moyen de positivité de 60%. Au centre du pays et à Dakar le taux moyen de Suspects/Consultants est de 4% pour un taux moyen de positivité des Tests de 16% (Bulletin de Surveillance Sentinelle du Paludisme semaine du 12 au 18 août 2013).

En analysant les indicateurs ci-dessus et leur évolution, le profil du Sénégal reste encore celui d’un pays où beaucoup de défis sont à relever en matière de la santé des populations. Selon l’OMS, le pays est classé 151 sur 191 pour ce qui concerne la santé de sa population. La part réservée au secteur de la santé sur le budget national est estimée en 2011 à 6%48. Bien que l’on constate des améliorations en ce qui concerne l’espérance de vie, les taux de mortalité maternelle, néonatale et de morbidité restent élevés avec comme causes principales les maladies infectieuses et parasitaires endémiques.

Eau, Assainissement et Hygiène

L’accès aux sources améliorées de système d’eau et assainissement reste généralement médiocre; seulement 59% de la population rurale utilise des sources améliorées d’eau contre 93% au niveau urbain49. En plus, 17,3% des ménages en milieu rural doivent marcher plus de 30 minutes pour s’approvisionner en eau de boisson (EDS-MICS 2010-2011). 34,3% des ménages au niveau rural ont accès à l’assainissement, comparé au 63,1% au niveau urbain50 par conséquence 31,4% des ménages en milieu rural pratique la défécation à l’air libre (revue PEPAM 2013). A cela s’ajoute l’impact négatif des inondations, qui depuis au moins les dernières cinq années, a affecté lourdement les couches les plus défavorisées dont la majorité vit dans les zones rurales et périurbaines. En 2013 certains ménages ont perdu une grande partie de leurs biens pendant les inondations. En fonction de leurs moyens, certaines familles sont allées vivre chez des proches le temps de l’hivernage pendant que d’autres sont restées dans les maisons inondées ou bien ont été relogées dans des écoles.

Les zones affectées par les inondations sont faiblement dotées en réseaux collectifs d’assainissement et les systèmes d’assainissement autonomes ne sont généralement pas aux normes. Les structures sanitaires des zones périurbaines de Dakar, mais également dans le reste du pays (Kaffrine, Khounguel, Malèm Hoddar) ont été affectées par les inondations de 2013 avec comme conséquence les pertes de médicaments, insalubrité des structures affectées et enfin difficultés d’accès des malades aux structures de soins. Inutile de dire que la reprise de l’année scolaire a pris du retard dû à l’occupation des écoles par les familles sinistrées et la détérioration de l’environnement scolaire à travers le reflux des eaux des fosses septiques et des blocs sanitaires des écoles

Sécurité Alimentaire et Secteur Agricole

L’Enquête Nationale sur la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle de juin 2013 (ENSAN)51 démontre que les ménages les plus affectés par l’insécurité alimentaire et la crise nutritionnelle sont ceux qui vivent dans des conditions sociodémographique et économique très défavorables.

Ce sont des ménages qui appartenant aux quintiles des pauvres (32%) et plus pauvres (50%) selon le niveau de bien-être, et dont les membres pratiquent des activités peu productives ou peu qui sont souvent surendettés ou sont habitués à une assistance extérieure (aide, dons, etc.).

L’enquête ajoute que la prévalence de l’insécurité alimentaire est plus élevée comme suit: (i) dans les ménages dirigés par

48

http://www.who.int/countries/sen/en/ 49

Banque Mondiale, 2012, http://data.worldbank.org/indicator/SH.H2O.SAFE.RU.ZS/countries/SN?display=graph. 50

Document de Politique Economique et Sociale (DPES) 2011-2015. 51

Menée par le Secrétariat Exécutif du Conseil National à la Sécurité Alimentaire (SE/CNSA) avec l’appui des services techniques de l’Etat et de certains de ses partenaires techniques et financiers (FAO, PAM, OMS, UNICEF).

Page 16: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

16

les hommes (20% contre 14% chez les femmes), (ii) chez les chefs de ménages âgés de plus de 60 ans, (iii) chez les chefs de ménage n’ayant aucune éducation (28%). De même, la vulnérabilité des ménages enquêtés est accentuée par le poids des personnes potentiellement dépendantes (moins de 15 ans et plus de 60 ans).

Les facteurs qui aggravent la vulnérabilité des personnes ci-mentionnées continuent d’exister aujourd’hui comme suit (i) La culture: les inondations entraînant les pertes des cultures et le lessivage des sols; l’érosion des berges et ravinements dus aux eaux de ruissellement. La mauvaise pluviométrie (installation tardive des pluies, insuffisance de pluies au moment des semis, mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace); le manque d’intrants de bonne qualité ainsi que leur coût élevé; les feux de brousse qui détruisent le couvert végétal et réduisent les capacités de régénérescence des sols (pertes de fertilité); l’arrêt du financement des prêts agricoles (accès difficile au crédit agricole, manque d’organisation et de professionnalisme des acteurs); les prix élevés des produits de première nécessité

52. (ii) L’élevage: épizooties;

le vol du bétail; les feux de brousse qui détruisent le couvert végétal et réduisent les capacités de pâturage; conflit entre éleveurs et agriculteurs, etc. (iii) L’exode/migration; crise financière internationale; conflit et situation de crises politiques et sociales dans les pays voisins.

Globalement, la carte de l’insécurité alimentaire issue de l’enquête ENSAN 2013 suit les mêmes tendances observées en 2010 lors de l’Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition (AGVSAN 2010). Ainsi, elle place les trois régions administratives (Ziguinchor, Sédhiou et Kolda) en premier lieu sur les prévalences de l’insécurité alimentaire (respectivement 68%, 67% et 50% au niveau rural, et 66% pour Ziguinchor et 47% pour Sédhiou au niveau urbain). Les autres Régions qui dépassent le seuil des 40% sont Matam (48%) et Kédougou (45,6%). Enfin elle indique que les ménages vivant en milieu rural, sont les plus affectés, avec environ 6.5% personnes en insécurité alimentaire sévère et 18.5% personnes en insécurité alimentaire modérée. Il faut souligner que le rapport de la FAO, IFAD et PAM 2013 sur l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde en 2013 indique que 21,6% soit 2,8 millions de sénégalais sont sous-alimentés53.

D’après les résultats préliminaires de la Campagne agricole en cours, la production céréalière connaitra une baisse de 12% par rapport à la précédente et de 17% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Alors que la production arachidière est en hausse de 9% par rapport à la précédente et en baisse de 17% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. A l’issue des missions de suivi de la campagne agricole 2013/2014, il a été identifié plusieurs poches (cf. carte ci-dessous) qui ont enregistré une mauvaise production agricole par rapport à la moyenne des 5 dernières. Elles sont localisées dans les départements de Fatick, Foundiougne et Gossas (région de Fatick); départements de Kébémer, Linguère et Louga (région de Louga); département de Bambey et Mbacké (région de Diourbel); départements de Malem Hodar et Koungueul (région de Kaffrine); départements de Kanel, Matam et Ranérou, (région de Matam); départements de Dagana, Podor et Saint Louis (région de Saint Louis) département de Bakel (région de Tambacounda); département de Kolda (région de Kolda) département de Bignona, Oussouye et Ziguinchor (région de Ziguinchor); départements de Kédougou, Salémata et Saraya (région de Kédougou) et département de Thiès (région de Thiès).

La situation risque de se détériorer et une évaluation rapide conjointe est envisagée au courant du mois de décembre pour évaluer le niveau d’insécurité alimentaire dans les ménages vivant dans les zones affectées par le déficit de production.

52

A titre d’exemple en 2013, et comparé à la moyenne des cinq dernières années, les prix pour le mil sont en hausse de 10,1% et le sorgo sont de 13,5% et le maïs de 3,4% et le riz importé de 12%. 53

FAO, IFAD et WFP. 2013. L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde, 2013. Les multiples dimensions de la sécurité alimentaire. Rome, FAO

Page 17: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

17

Protection, documentation (Multisecteur réfugiés)

En plus de partager les conditions de vies ci-dessous citées, certains réfugiés, qui, pour des raisons multiples n’avaient pas pu avoir une carte d’identité lors de l’opération de 2012, font face à un besoin de documentation. Pour ce qui concerne les réfugiés mauritaniens, il faut également citer les problèmes liés à l’absence d’enregistrement des naissances et de délivrance d’actes de naissance ou de jugement supplétif. L’absence de ces documents réduit la capacité des réfugiés de pouvoir entreprendre plus librement certaines activités ou d’avoir accès à certains services ou à des emplois pour lesquels la présentation de documents administratifs est exigée. Cette situation maintient les réfugiés dans des activités à très faible revenus ou précaires et handicape les efforts tendant à renforcer leurs moyens de subsistance.

Page 18: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

18

6

5

2

2

1

1

0

0

ONGs

Agences UN

Autre

Gouvernement

Croix Rouge / Croissant Rouge

orr. Inter gouvernementale

Fondations et Organisations …

Non spécifié

CAPACITÉS D'INTERVENTION

POINTS IMPORTANTS

La population, les collectivités locales et le gouvernement central avec ses partenaires techniques et financières, tentent

par tous les moyens, de répondre aux crises [et / ou les chocs] récurrents. Néanmoins, ces moyens – souvent financiers –

ne sont pas suffisants, pour prévenir les catastrophes, améliorer les services de bases et renforcer la sécurité sociale. Les

organisations nationales et internationales soutiennent les efforts du gouvernement en matière de réponse humanitaire

mais il faut s’attaquer également aux problématiques structurelles et renforcer la résilience de la population par une

approche multidimensionnelle requérant un besoin financier important.

Capacités nationales et locales en matière d'intervention

Mécanismes d’adaptation de la population

En l’absence de systèmes de protection sociale et de solutions alternatives à la pauvreté exacerbée / extrême et avec la diminution de l’entraide entre les familles, la population la plus démunie à recours à divers mécanismes d’adaptation, qui sont souvent négatifs: comme les prêts, dépendance aux dons/aides extérieures, réduction de la quantité et la qualité des repas, achat des aliments de qualité moindre ou la consommation d’aliments moins préférés car moins chers, l’achat à crédit, l’emprunt de produits alimentaires ou l’entraide, la recherche d’activités alternatives et la réduction des dépenses de santé.

Les éleveurs ou agropasteurs, ont recours à la vente d’animaux, notamment des petits ruminants, la réduction des dépenses agricoles et la consommation des stocks destinés initialement aux semences.

Les femmes sont obligées de vendre (ou d’échanger) leurs bijoux et habits, ou les équipements électroménagers contre de la nourriture. Outre, les enfants qui sont envoyés pour travailler dans les familles d’accueil ou chez les parents. Ces mécanismes ne permettent pas aux ménages de s’en sortir et les engouffrent dans un cercle vicieux de vulnérabilité de plus en plus profond.

Capacité nationale à répondre à la crise et faire face aux facteurs sous-jacents

Le gouvernement a introduit plusieurs initiatives pour assurer une couverture des services de base ou l’inclusion sociale pour les personnes les plus démunies. A titre d’exemple, le gouvernement a établi la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans. Il s’agit d’une gratuité progressive qui commence par la gratuité du ticket de consultation, de vaccination et d’hospitalisation (à partir d’octobre 2013), suivi par la gratuité de la prise en charge, incluant les médicaments à partir de janvier 2014 qui devrait améliorer le dépistage des cas de malnutrition aiguë sévère (MAS) et la prise en charge des cas de malnutrition aiguë sévère (PECMAS), ainsi que la prise en charge des facteurs aggravants, comme les diarrhées et les infections respiratoire aiguë (IRA).

17 Organisations interviennent dans le pays

Organisations par type

7 12

Page 19: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

19

En Santé et Nutrition dans le souci de s’attaquer aux causes multifactorielles de la malnutrition, par décret n° 2001-770 du 5 octobre 2001, la Cellule de Lutte contre la Malnutrition (CLM)

54 a été créée sous l’autorité du

Premier Ministre avec l’objectif final de prévenir et gérer la malnutrition aiguë et modérée dans le pays. La CLM a mis en place le programme de renforcement de la nutrition (PRN) au niveau communautaire, géré localement par des ONG, qui s’occupe du dépistage et de la prise en charge de la malnutrition aiguë modérée et du référencement de la malnutrition aiguë sévère vers les structures de santé pour la prise en charge.

La Division de l’Alimentation et de la Nutrition (DAN) est la division du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) chargée d’organiser la réponse du Ministère à la crise nutritionnelle. Toutefois, le déficit en ressources humaines qualifiées limite son efficacité. Les interventions réalisées avec l’appui des partenaires portent sur le renforcement des capacités nationales dans la prévention et la prise en charge des cas de MAM et MAS simples ou compliqués. Les PTF ont appuyé la DAN et le Service National Informations Sanitaires au MSAS pour renforcer le système d’information, y compris la malnutrition, malgré les progrès importants, il y a des améliorations à faire. Egalement, dans le budget national existe une ligne budgétaire pour la nutrition, pour le moment insuffisant et seulement destinée aux activités préventives de nutrition communautaires. Une grande partie des activités curatives est pris en charge par les partenaires, qui assurent l’approvisionnement et acheminement pour les ATPE, laits thérapeutiques et autres.

Le MSAS, en coordination avec les partenaires techniques et financiers, organise des missions conjointes de terrain pour l’évaluation et le suivi de la crise nutritionnelle, des activités de formation des prestataires de soins pour la prise en charge de la MAS et la mise en place de la gratuité de la prise en charge des cas de MAS avec l’appui des partenaires, en particulier ACF, l’UNICEF, l’OMS et la Croix Rouge. Le PAM aussi appuie la CLM et le MSAS dans le traitement de la MAM, ainsi que la prévention a la malnutrition, et cherche à compléter l’assistance fournie par le gouvernement, en partenariat avec l’UNICEF, aux enfants affectés par la MAS en assurant un suivi nutritionnel aux enfants guéris.

Autres activités menées dans ce même esprit : la mise en œuvre du paquet minimum WASH au niveau des CREN /UREN fonctionnels avec l’appui des partenaires et la distribution de kits d’hygiène aux couple mère/enfant MAS, accompagné d’une sensibilisation. Ainsi que la restauration et pérennisation des services d’eau et d’assainissement au sein des communautés affectées. La sensibilisation des populations affectées sur les bonnes pratiques d’hygiène et le renforcement de la couverture sanitaire des zones affectées et promotion de l’utilisation des services par la population.

En dépit des avancées notables en termes de décentralisation des services de santé et de couverture vaccinale, on constate toujours des insuffisances dans les secteurs sociaux et de l’hygiène qui contribuent à exposer les populations aux maladies et à les rendre plus vulnérables à la pauvreté. Malgré le progrès très important en matière de prise en charge de la malnutrition aiguë au Sénégal, il reste encore des barrières à la prise en charge du 100% du fardeau dans le pays. La capacité des acteurs (prestataires et communautaires), l’accessibilité limitée des centres de santé, la non gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans, les grèves du personnel, les croyances traditionnelles, sont parmi ces barrières qui ont fait qu’en 2013 le secteur cible 62% des cas. Pour 2014 la cible restera autour de ce pourcentage, dans l’espoir d’étendre les efforts dans les années à venir avec le levier des barrières ci mentionnées.

Pour la protection sociale et des filets sociaux, le Programme National de Bourses de Sécurité Familiale (PNBSF) vise à lutter contre la vulnérabilité et l’exclusion sociale des familles à travers une protection sociale intégrée, en vue de favoriser leur accès aux transferts sociaux et de renforcer, entre autres, leurs capacités éducatives, productives et techniques. Le volet pilote vient d’être lancé avec 50.000 ménages bénéficiaires pour 2013; à partir de 2014 une généralisation progressive pour attendre 250.000 personnes en 2017

55. Le

gouvernement a aussi adhéré à plusieurs initiatives liées au renforcement de la résilience et de nutrition, (SUN

56, AGIR Sahel, etc.) qui seront bientôt opérationnelles.

La Direction des Cantines Scolaires (DCAS) et l’Agence Nationale des Cases des Tous Petits (ANCTP), appuyées par le PAM, mettent en œuvre le programme d’assistance alimentaire aux enfants scolarisés dans les établissements préscolaires et primaires. En 2014, plus de 300,000 enfants dans des zones à forte insécurité alimentaire et/ou malnutrition auront besoin d’une assistance alimentaire à travers les cantines scolaires.

54

http://www.clm.sn/pdf/Decret_creation_CLM.pdf. 55

http://www.gouv.sn/La-bourse-de-securite-familiale.html 56

Scalling-Up Nutrition 2012-2015.

Page 20: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

20

En ce qui concerne la gestion des crises, surtout les inondations, et pour soulager les populations durement éprouvées et pour trouver une solution durable à ce fléau, le gouvernement a élaboré et met en œuvre avec l’appui des partenaires un programme décennal de lutte contre les inondations 2012–2022. Ce programme a trois composantes: aménagement du territoire, restructuration urbaine et relogement et gestion des eaux pluviales à travers le soutien financier et technique de la Banque Mondiale.

Par ailleurs, le gouvernement a mis en place des postes médicaux avancés dans les zones affectées par les inondations. Et avec le soutien du Service national de l’Hygiène, des dispositifs importants de pompage d’eaux stagnantes, des activités d’assainissement, de désinsectisation et destruction des gîtes larvaires, et la sensibilisation des populations à la prévention des maladies liées au péril fécal. Pendant les inondations de 2013, bien que le nombre exact des sinistrées en besoin d’assistance ne soit pas ressorti à travers les diverses missions d’évaluations, le gouvernement, le secteur privé, ainsi que les ONG et OCB ont participé à l’assistance aux personnes sinistrées. Et ce, par la distribution de vivres, kits d’hygiène (avec MILDA), kits de dignité et autres et le relogement des familles sinistrée dans des lieux plus adaptés.

Néanmoins, en attendant l’achèvement de ces programmes, une forte campagne de prévention doit être mise en place pour réduire l’impact des catastrophes naturelles (et humaines), pour éviter l’érosion de la résilience de la population et pour consolider les acquis développementaux.

La gestions de VBG : au niveau politique et institutionnel, plusieurs actions ont été initiées dans le sens de la lutte contre les violences basées sur le genre et le respect des droits humains. Au niveau politique: l’engagement à mettre en œuvre le programme d’actions de Beijing à travers l’élaboration et la mise en œuvre d’abord des Plans d’Action National pour la Femme (PANAF) puis de la Stratégie Nationale d’Egalité et d’Equité de genre (SNEEG); Création d’une direction pour l’équité et l’égalité de genre. Mise en place d’un observatoire sur la parité.

Les Agences impliquées dans le Programme Conjoint VBG mettront à profit leurs expériences et leurs expertises dans le domaine de l’institutionnalisation du genre, de l’approche basée sur les droits humains et de la lutte contre les VBG en mutualisant leurs efforts et leurs moyens en vue de réaliser les résultats prévus dans le cadre de ce programme. Les Procédures opérationnelles standard (POS) décrivent les procédures, rôles et responsabilités précis de chaque acteur impliqué dans la prévention et la réponse à la VBG

57

Capacités internationales en matière d'intervention

Actuellement, la structure de coordination humanitaire des partenaires techniques et financiers, est coordonnée par l’Equipe Humanitaire de Pays (EHP) sous la présidence de la Coordinateur Résidente avec le soutien d’OCHA. Elle est constituée des représentants des organisations du Système des Nations Unies, ONG, organisations internationales, Mouvements de Croix et Croissant Rouge et bailleurs de fonds. L’EHP a pour responsabilité de faciliter la définition et l’orientation de la réponse humanitaire en accord avec les principes humanitaires ainsi que la mobilisation des ressources (comme Appel d’Urgence et CERF).

Les activités de l’EHP reposent sur quatre Groupes Sectoriels principaux que sont Santé / Nutrition, Eau, Hygiène et Assainissement, Sécurité Alimentaire et Multisectoriels (Réfugiés). Il n’y a pas de Groupes liés à l’Education, Protection de l’Enfance ou les VBG, bien que pour l’analyse des besoins au Sénégal, des contributions ont été envoyées par les organisations pour l’éducation, la VBG et la protection de l’enfance. Les Groupes Sectoriels œuvrent étroitement avec les structures techniques du Gouvernement.

Secteur Leads et Co-Leads

Sécurité Alimentaire PAM – FAO – Catholic Relief Services

Santé / Nutrition OMS – ACF

Eau, Hygiène et Assainissement UNICEF – Caritas (ou Croix Rouge Sénégalaise)

57

Les POS ont été élaborés sous la co-facilitation de l’ONUFEMMES et UNICEF en collaboration avec: DIRFEL, ASBEF, MINISTÈRE DE FEMME, FAMILLE, DE L’ENFANCE (DF, DEEG, GINDDI), PAPDFF, DACG, ALPHADEV, ASDEPA SENGAL, Empire des Enfants, MINISTÈRE DE LA JUSTICE, MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DE L’ACTION SOCIALE, PREVENIR, AJS, CLVF,CEGID, MAISON ROSE , AFEMS, MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR, STOP TONTON SAI SAI, HCDH, UNFPA, UNHCR, OFADEC, SWAA/SENEGAL et Handicap International.

Page 21: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

21

Les organisations œuvrant au Sénégal, ont un profil de développement qui peut contribuer au renforcement des infrastructures et de la résilience de la population se basant sur les activités à moyen et long terme; certaines parmi elles, mettent en œuvrent des programmes d’urgence. Ces organisations détiennent des stocks de vivres et non vivres, qui peuvent couvrir les premiers besoins en cas d’urgence. Néanmoins, ces partenaires requièrent un financement stable et prévisible, afin de pouvoir appuyer le gouvernement.

Les activités de marquage, déminage et d’éducation aux risques des mines, sont mises en œuvre par Handicap International et le Gouvernement Sénégalais à travers le Centre National d’Action Antimines du Sénégal (CNAMS), le CICR et la compagnie privée Sud-Africaine.

Secteurs actifs Partenaires

Sécurité Alimentaire World Vision, UNICEF, ACF, Caritas, UNHCR, PAM, FAO, CRS, Croix Rouge

Sénégalaise, ONG ACRA, ADRA, les Ministères concernées

Eau, Hygiène et Assainissement

OMS, UNICEF, ACF, Child Fund, World Vision, World Vision, Caritas Sénégal,

Croix Rouge Française, CICR, les Ministères concernées, CRS, ACRA, EVE,

ADRA

Santé / Nutrition OMS, ACF, UNFPA, World Vision, Child Fund, UNICEF, PAM, ADRA, Croix

Rouge Française, les Ministères concernées

Multisectoriels (Réfugiés)

Protection de l’Enfance, Violences

Basées sur le Genre

UNICEF, ONUFEMME, FNUAP, UNHCR, HCDH, UNESCO

Education (au Sein de Ministère de l’Education et non pas au sien de l’EHP)

Ministère de l’Education, Action Aide, UNICEF, Plan International, UNESCO, PAM,

les Ministères concernées etc.

Enfin, le Service de Suivi Financier d’OCHA pour les financements humanitaires, fournit des données mises à jour et réelles du statut de financement par agence, secteur et par pays. Néanmoins, ce système est de loin parfait et nécessite une communication continue des contributions par les bailleurs, mais aussi par les organisations et les pays receveurs. Le but est de s’assurer qu’il y a un aperçu fiable du niveau de financements disponible pour couvrir les besoins humanitaires, mais aussi pour pouvoir identifier les écarts de financement afin de faire une mobilisation des ressources.

Page 22: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

22

ACCES HUMANITAIRE

POINTS IMPORTANTS

Toutes les régions du Sénégal sont accessibles à tout moment et toute personne en besoin d’assistance peut avoir accès à

l’aide, sauf quelques rares exceptions : notamment dans la région proche des zones sous le contrôle du MFDC ainsi que

les régions qui sont affectées par les mines anti-personnel. Il y a aussi des régions qui sont inaccessibles pendant la saison

hivernale.

D’une manière générale, toutes les régions du Sénégal sont accessibles à tout moment, et toute personne en besoin d’assistance peut accéder à l’aide. Il reste, néanmoins, certaines considérations à prendre lors des planifications.

(1) L’insécurité liée aux mines anti-personnel58 dans le sud de pays: selon les rapports du gouvernement en mai 2012, il y avait 36 localités suspectes, qui nécessitent un examen technique et probablement une décontamination. Les localités les plus affectées sont Djibanar, Niaguis et Nyassia (région de Ziguinchor). L’implantation des mines due au conflit opposant le gouvernement et le Mouvement des Forces Démocratique pour la Casamance (MFDC) a commencé en 1997 (le minage). Ces mines anti personnel empêchent la population d’accéder aux terrains agricoles ou aux habitations (surtout concernant pour la population déplacée interne).

(2) Inaccessibilité temporelle/saisonnière due aux inondations: lors de la saison des pluies, certaines localités deviennent inaccessibles à cause des eaux, de l’effondrement des routes, etc. Ainsi, toute infrastructure des services de base – comme certains postes de santé écoles – devient inaccessible. A titre d’exemple, dans le département de Bakel (région de Tambacounda), il y a des postes de santé qui se vident de leur personnel soignant pendant la saison des pluies et les activités sont arrêtées pendant cette période.

59 Il est

donc impératif pour les bailleurs de fonds à prendre en compte cette contrainte, afin d’assurer la mise en place de la réponse humanitaire avant le début de la saison des pluies.

58

http://www.internal-displacement.org/8025708F004BE3B1/%28httpInfoFiles%29/9A0C63B752E940FCC125774600275651/$file/Senegal_Overview_June10.pdf 59

Croix Rouge Française, Novembre 2013 et PAM Décembre 2013.

Page 23: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

23

PLANIFICATION DES ÉVALUATIONS

POINTS IMPORTANTS

Certaines informations relatives à la situation des populations affectées par la ou les crises/catastrophes ne sont pas

encore disponibles. L’information concrète et détaillée sur le statut de financement global de la crise alimentaire et

nutritionnelle au Sénégal reste un défi : certaines aides apportées relèvent de financement souverain. A cela s’ajoute

d’autres problématiques qu’on peine à quantifier. Il s’agit entre autres l’impact de la crise du Mali, de la Lybie, de la Côte

d’Ivoire ou autre sur la situation des rémittences au Sénégal, ainsi que les activités de narcotrafics ou des trafics humains

sur la stabilité sociale et la sécurité alimentaire et économique des ménages.

Comme indiqué ci-dessus, certains facteurs exogènes et endogènes sont parfois très difficiles à lier à la crise alimentaire et nutritionnelle, mais aussi sont difficiles à quantifier. Il est aussi très difficile de quantifier l’impact de la crise alimentaire et nutritionnelle sur la composante sociodémographique de la population. Ce faisant, bien qu’il soit reconnu que les ménages affectés ont recours à des mécanismes d’adaptation négatifs comme le mariage précoce, le placement des enfants chez les marabouts et les familles d’accueils, l’abandon scolaire, le travail des enfants, etc. la quantification de ces conséquences secondaires n’est pas tout à fait documentée.

De même, il est difficile de dire s’il y a eu des déplacements dus à la crise alimentaire, bien que les rapports qualitatifs (comme AGVSAN 2010) indiquent qu’il y a eu un exode rural (des hommes ou des femmes) vers les grandes villes pour y trouver du travail ou de meilleures conditions de vie. D’autres familles optent d’envoyer leurs enfants dans des familles d’accueil, chez des parents (oncles, tantes, grandes sœurs, etc.) ou chez les marabouts. Il y a aussi un manque d’information sur l’impact de l’insécurité alimentaire et la malnutrition sur la scolarisation des enfants.

Une évaluation plus approfondie et détaillée sur les besoins des personnes déplacées, ainsi que les personnes affectées par les inondations est nécessaire pour pouvoir répondre leurs besoins, surtout en matière de protection, mais aussi pour assurer une prise en charge adaptée à leurs besoins.

L’information sur l’impact de l’insécurité alimentaire et la malnutrition sur la protection et l’éducation notamment des enfants n’est pas bien connue, à cause du manque d’études sur cette thématique. Aucune étude nationale n’est planifiée à ce sujet, ce qui représente une lacune a comblé.

Secteur(s) Nom/Type d’évaluation

Organisation de mise en œuvre

Dates planifiées

Zones géographiques et type de populations visées

Nutrition

Santé / Nutrition

Enquête SMART Nutrition

MSAS / UNICEF / CLM Juin 2014 National

Enquête SQUEAC Crois Rouge Française. Novembre 2014

Région de Diourbel

Wash Evaluations rapides de la situation dans les zones affectées par les inondations

MSAS/UNICEF/CRS Autres agences SNU concernées

Juillet-septembre 2014

National (Régions affectées)

Sécurité Alimentaire

Evaluation sécurité

alimentaire dans les

zones à risque

GOUVERNEMENT [CNSA], PAM/FAO

Décembre 2013 janvier 2014

ZAR

Suivi des marches

agricoles et sécurité

alimentaire

GOUVERNEMENT [CSA, CNSA], PAM/FAO

Permanent National

Profils HEA

Analyse causale de la

GOUVERNEMENT [CNSA, comite SAP, etc.], PAM, FAO, SAVE FAO/PAMGOUVERNEMENT

Février 2014

Janvier-Avril

Casamance Matam, Casamance

Page 24: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

24

persistance de la

malnutrition et

l’insécurité alimentaire

2014

Suivi de la campagne agricole 2014/2015

GOUVERNEMENT [CNSA, DAPSA, etc.], PAM/FAO/UNICEF

Aout - octobre 2014

National

Evaluation Sécurité Alimentaire

GOUVERNEMENT [CNSA, comite SAP, etc.], PAM/FAO/UNICEF

Octobre - novembre 2014

National

Cadre Harmonisé GOUVERNEMENT, PAM/FAO/UNICEF

Novembre 2014

National

Protection Analyse de la situation

des personnes

déplacées dans la

région de Casamance

A confirmé Casamance

Page 25: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

25

ANNEXE 1

Nombre d’enfants souffrant de MAS et MAG par Département

Le nombre (effectif) d'enfants dans la 2eme colonne représente la taille de l'échantillon d'enfants mesurés pour évaluer l’état nutritionnel. Ce n'est pas le nombre d'enfants MAS.

Départements Prevalence of Wasting (6-59 months old)

Nombre (n) Globale modérée Sévère

Matam 337 20.5% 16.0% 4.5%

Kanel 598 17.90% 15.70% 2.20%

Podor 305 16.7% 12.8% 3.9%

Ranérou 400 16.3% 12.3% 4.0%

Bakel 446 14.3% 11.7% 2.7%

Linguère 317 12.3% 11.7% 0.6%

Tambacounda 353 11.6% 11.3% 0.3%

Médina Yoro Foulah 633 11.5% 9.3% 2.2%

Bounkiling 303 11.4% 9.2% 4.6%

Dagana 253 11.1% 10.7% 0.4%

Goudiry 394 10.9% 8.9% 2.0%

Kaffrine 312 10.6% 9.9% 0.6%

Koungheul 376 10.4% 9.6% 0.8%

Gossas 232 10.3% 9.5% 0.9%

Bambey 412 10.2% 9.7% 0.5%

Saraya 283 10.2% 8.8% 1.4%

Malem-Hodar 392 9.9% 8.2% 1.8%

Diourbel 259 9.7% 9.3% 0.4%

Louga 287 9.60% 8.20% 1.40%

Goudomp 233 9.4% 9.0% 0.4%

Birkelane 328 9.1% 8.5% 0.6%

Salémata 188 8.5% 6.9% 1.6%

Kolda 271 8.5% 7.7% 0.7%

Foundiougne 239 8.40% 7.90% 0.40%

M'bour 216 8.3% 6.0% 2.3%

NioroduRip 392 8.2% 6.6% 1.5%

Sedhiou 354 8.2% 8.2% 0.0%

Vélingara 270 8.1% 6.7% 1.5%

Saint-Louis 161 8.1% 8.1% 0.0%

Mbacké 369 7.9% 7.6% 0.3%

Tivaouane 239 7.90% 7.50% 0.40%

Fatick 230 7.80% 7.40% 0.40%

Thiès 213 7.5% 6.6% 0.9%

Koumpentoum 321 7.5% 7.2% 0.3%

Guinguinéo 348 7.2% 7.2% 0.0%

Pikine 149 7.1% 6.7% 0.7%

Kébémer 210 7.1% 6.2% 1.0%

Bignona 265 6.8% 6.8% 0.0%

Kédougou 305 6.2% 6.2% 0.0%

Guediéwaye 116 6.0% 5.2% 0.9%

Ziguinchor 251 5.2% 3.6% 1.6%

Kaolack 302 4.6% 4.3% 0.3%

Oussouye 228 4.4% 4.4% 0.0%

Dakar 78 3.8% 2.6% 1.3%

Rufisque 134 3.0% 3.0% 0.0%

Page 26: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

26

ANNEXE 2

Prévalence de quelques facteurs aggravants de la malnutrition aiguë par région (ENSAN 2013)

Région DIARRHEE IRA

non oui non oui

Effective N % ligne Effectif Diarrhée Effectif N % ligne Effectif IRA

Dakar 363 68 170 32 225 42 307 58

Diourbel 839 75 284 25 481 43 638 57

Thiès 504 68 233 32 274 37 463 63

Fatick 670 90 74 10 578 77 170 23

Kaffrine 1,323 82 287 18 1,140 71 465 29

Kaolack 960 82 211 18 793 68 377 32

Kédougou 554 62 346 38 471 52 430 48

Tambacounda 1,206 72 466 28 895 54 771 46

Kolda 856 65 471 35 648 49 679 51

Sédhiou 757 77 232 23 691 70 297 30

Ziguinchor 675 78 185 22 486 57 374 43

Louga 741 84 146 16 614 69 271 31

Matam 1,145 79 304 21 1,000 69 447 31

Saint-Louis 558 70 243 30 419 52 382 48

Page 27: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

Sénégal APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES

27

ANNEXE 3

Tableau de comparaison de MAG 2011, 2012, 2013.

Régions

Global Acute

Malnutrition

(SMART 2011)

Global Acute

Malnutrition

(SMART 2012)

Global Acute

Malnutrition

(ENSAN 2013)

Dakar

6.1 5.3 ▼

Diourbel 10.3 7.9 9.4 ▲

Fatick

6.8 8.2 ▲

Kaffrine

11 10.5 ▼

Kaolack

9.3 7.1 ▼

Kédougou 6.7 8.6 9.2 ▲

Kolda 7.9 10.3 10.1 ▼

Louga 8.2 9.7 8.9 ▼

Matam 14.1 15.4 18.8 ▲

Saint-Louis 8 11.8 12.5 ▲

Sédhiou

8.9 10.2 ▲

Tambacounda 6.1 14 11.8 ▼

Thiès 7.9 7.2 8.2 ▲

Ziguinchor

6 6.4

National

8,8 9.1 ▲

Légende ACCEPTABLE PRECAIRE SERIEUSE CRITIQUE

<5% ≥5% et <10% ≥10% et <15% ≥15%

Page 28: Sénégal - OCHASénégal Novembre 2013 Élaboré par OCHA pour le compte de l'Équipe Humanitaire de Pays ... 7 Le cadre de planification pour l’Aperçu des Besoins Humanitaire

APERÇU DES BESOINS HUMANITAIRES Sénégal

28

ANNEXE 4

Tableau 4 : Liste des hôpitaux, Centres de Santé et Postes de Sante du Sénégal (Régions Médicales, juillet 2012).

Régions Hôpitaux Centre de santé Postes de santé

Dakar 12 21 164

Diourbel 3 5 86

Kaffrine 1 4 51

Fatick 1 7 89

Kaolack 1 4 90

Kédougou 1 3 28

Kolda 1 3 69

Louga 2 8 76

Matam 1 4 75

Saint-Louis 3 5 107

Sédhiou 1 4 43

Tambacounda 1 7 86

Thiès 5 9 152

Ziguinchor 2 5 99

Dispensaires Privés Catholiques 0 17 59

Totaux 35 106 1274