sl'ame de banquise

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Auteurs : Les élèves de CM2 école Pierre Montet Villefranche

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Auteurs : Les élèves de CM2 école Pierre Montet Villefranche Je me revois enfant avec mes che- veux noirs brillants comme la peau des morses, mes lèvres rouges qui tranchaient avec ma peau blanche fragilisée par le froid et mes yeux transparents « couleur banquise » disait ma mère, perçants, mais sen- sibles chaque jour d’avantage à la Sl’âme de Banquise 1 - L’enfance.

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Auteurs : Les élèves de CM2école Pierre Montet

Villefranche

Sl’âme de Banquise

1 - L’enfance.

« Blanche comme la neige,Neige sur la banquise,Banquise au Pôle Nord,Pôle Nord, Pôle Nord…. Mon pays…. »Et me voilà encore à rêver de blanc .Dès que je suis sur une page blanche et vierge , prêt à créer un nouveau slam , je pars tout là-haut dans mon pays si cher à mon cœur.

Je me revois enfant avec mes che-veux noirs brillants comme la peau des morses, mes lèvres rouges qui tranchaient avec ma peau blanche fragilisée par le froid et mes yeux transparents « couleur banquise » disait ma mère, perçants, mais sen-sibles chaque jour d’avantage à la

lumière du soleil d’été.

Je m’habillais toujours de la même façon : un gros manteau et des pantalons en peau de caribou, des bottes doublées en fourrure, des moufles épaisses à l’odeur carac-téristique de l’encens que ma mère badigeonnait dessus pour les rendre étanches car j’avais toujours les mains dans la neige ou dans l’eau en jouant avec mon ours Ipo-no. C’était mon meilleur ami.

Selon la coutume inuit, à la nais-sance de chaque enfant, on offre un animal de compagnie. Moi, par chance, j’avais reçu un magnifique ours polaire. Tout doux, avec de longs poils blanc nacré, il avait de petits yeux noirs pétillants, mali-cieux, avec lesquels il me parlait !

Il était beaucoup plus grand que moi mais jamais il ne me faisait mal, bien au contraire .Il était très déli-cat quand il m’entourait avec ses longues pattes ou qu’il me léchait le visage aves son museau rose pâle glacé….Il était très intelligent. Nous étions inséparables. Je me disais souvent que seule la mort de l’un de nous deux pourrait nous séparer.

Nous vivions de grands et beaux moments de complicité dans cette immensité blanche. Le sol, recou-vert presque toute l’année de neige et de glace, laissait apparaître par endroit la mer qui changeait de cou-leur en permanence, surtout quand le ciel devenait bleu, vert, jaune ou rouge grâce aux aurores boréales, phénomène exceptionnel de mon pays ainsi que cette alternance de six mois de jour et six mois de nuit

qui d’ailleurs m’avaient bien abîmé ma vue. C’est à cause de ce pro-blème que ma vie a basculé...

2 - L’accident

Chaque hiver, ma tribu recherche un immense monticule de neige que nous appelons « l’Esprit des neiges » afin d’y passer les six mois d’hiver à l’abri de tous les dangers.Lorsque nous l’avons trouvé, les hommes, équipés d’outils fabriqués par eux-mêmes, creusent un tun-nel qui débouche sur une grande salle arrondie. Les parois de notre abri hivernal restent assez fines à l’entrée du tunnel pour s’épaissir de plus en plus afin de nous protéger un maximum du froid mordant de cette longue saison.

Grand Caribou, notre chef, s’installe alors avec sa famille dans le tunnel et le reste de la tribu s’organise. Les enfants sont regroupés au centre de la salle avec leurs animaux de com-pagnie. Nos mères nous encerclent faisant ainsi un bouclier de chaleur. Puis, afin de nous protéger d’avan-tage, nos pères forment un second cercle autour des femmes en se serrant les uns contre les autres comme nos amis les manchots. Nous ne risquons plus rien. Nous pouvons attendre que les 6 mois d’hiver s’écoulent sans crainte. Alors, Grand caribou distribue à chacun d’entre nous un champi-gnon hallucinogène ramassé dans la Toundra, appelé le « Dorcimoi » et nous nous endormons profondé-ment.

Un matin, quelques gouttes d’eau

tombent sur le front de notre chef endormi dans son tunnel. En effet, les parois étant plus minces que dans notre salle, le soleil du prin-temps les réchauffe plus vite et elles commencent à fondre en premier. Grand Caribou est alors le premier averti qu’il est grand temps de se réveiller. Il se lève et commence la Danse du Printemps en chantant à tue-tête : « Le printemps est de retour, il est temps de se lever. Pré-parez vos affaires et partons à la re-cherche de nourriture. Nous devons retrouver nos forces et remercier ainsi l’Esprit de la Lumière qui est revenu nous chercher ». Petit à petit, nous nous réveillons. Nos pères sortent les premiers et vérifient que la belle lumière du printemps est arrivée. Pendant ce temps, nos mères frictionnent délicatement nos yeux avec de la

poudre de lichen : nous retrouvons alors la vue et pouvons sortir sans nous cogner aux parois.

Cette année là, je ne vois pas la lumière du printemps. Mes yeux ne fonctionnent pas, je ne peux suivre ma tribu et courir sous ce soleil éblouissant. Je décide de retourner dans la salle et de me frictionner à nouveau avec le lichen. En ressor-tant, guidé par Ipono qui a bien senti mon inquiétude, je ne vois toujours rien et surtout je n’entends plus de bruit : je suis seul et personne ne m’a attendu.

Je crie, j’appelle au secours. Seul le silence me répond. Ipono pose sa truffe sous ma main comme à son habitude afin de me rassurer. Que faire ?Il me semble entendre au loin des

bruits. Je décide alors de partir dans cette direction avec mon ours qui me servira de guide.

Nous avançons péniblement sur cette banquise, toujours à l’affût du moindre danger. Sans mes yeux pour me diriger, je suis terrorisé. Cependant, petit à petit, je prends de l’assurance et suis mon ours, ma main collée sur son museau. Il change de direction quand la neige lui paraît trop fine, s’arrête quand je suis fatigué, m’aide à contour-ner les obstacles tels que des trous d’eau. D’ailleurs en m’approchant de l’un d’eux, j’entends des bruits inconnus.

Je me penche et... Mais bien sûr ce sont les poissons qui s’affolent de notre présence. Comment ai-je pu les entendre ? Aurai-je un don

? Je tends alors mes oreilles et je m’aperçois que je peux mettre un nom sur des centaines de sons : un craquement, un souffle de vent, des bruissements sous mes pieds….Je décide alors que mes oreilles de-viendront mes yeux qui me dirige-ront vers ma tribu. Je reprends es-poir, explique à Ipono qu’il n’a plus de crainte à avoir : nous rejoindrons notre famille dans peu de temps car nous allons pouvoir accélérer notre marche.

3 - Le pays des caribous

Le temps passe, la fatigue s’installe et mon moral faiblit. Je me sens de plus en plus seul, perdu dans ce grand désert. Une seule envie, ins-tallée dans ma tête, me fait avancer : retrouver mes parents.

Installé sur mon ours afin de récu-pérer un peu, je réfléchis à toutes ces années où nous sortions heu-reux de notre hibernation afin d’aller chercher notre nourriture. Je me souviens alors que tous les printemps, nous partions chasser au Pays des caribous.

L’Esprit du Soleil qui me chauffe le visage me dit alors que le Sud est devant moi et que je dois suivre cette direction. Je me lève et re-prends mon voyage, ressentant les rayons du soleil sur mon corps qui guident ma marche.

Un long voyage m’attend vers la Toundra.Hum !!! La toundra, lieu de délices pour les caribous qui y trouvent de délicieux lichens tout juste sortis de terre mais qui doivent faire attention

aux loups blancs de l’arctique prêts à les attaquer pour les dévorer….

J’ai faim, je ne peux plus avancer. Ipono fait ce qu’il peut pour m’aider mais je sens que lui aussi s’épuise.

4 - La dérive

Il continue cependant à rechercher de quoi nous restaurer car il sait que sans manger, nous ne pour-rons pas continuer bien longtemps. Il m’entraîne vers un trou d’eau, me force à m’asseoir en s’appuyant contre moi et attend.

J’écoute attentivement autour de moi et je reconnais le frôlement des poissons dans l’eau. Je fabrique alors une canne à pêche : je prends mon couteau fétiche que mon père

m’a fabriqué et je l’attache autour du fil de soie de mon collier sur le-quel j’ai ôté les morceaux de dents de phoque. Je le frotte avec mes moufles qui sentent si bon et je plonge le tout dans le trou.

Nous n’avons pas longtemps à attendre : les poissons mordent et nous pouvons enfin manger. Après s’être reposé un moment sous le soleil, nous reprenons notre marche quand soudain, j’entends un hor-rible craquement sourd.

Je comprends tout de suite le dan-ger : le morceau de banquise sous nos pieds vient de se détacher et nous partons à la dérive. Je m’af-fole, hurle, et m’écroule en larmes, ne sachant plus quoi faire. Ipono se rapproche de moi, me lèche le visage, mais rien n’y fait. Nous ne

pourrons jamais retrouver notre famille. Nous allons mourir seuls.

Puis je regarde mon ours adoré, le caresse tendrement, réfléchis et tout doucement je lui parle :-« Ipono , nous ne nous sommes jamais quittés . Tu sais com-bien je tiens à toi mais il va falloir aujourd’hui nous séparer. Tu sais nager, tu es fort, tu es brave. Quitte ce morceau de glace et retrouve la banquise. Suis le soleil et rejoins notre tribu. »

Ipono me fixe et il me semble en-tendre sa réponse : -« Je ne peux te laisser. Souviens toi de ce que dit la tribu quant tout semble désespéré : il n’y a qu’une façon d’échouer, c’est d’abandon-ner avant d’avoir réussi. Nous de-vons continuer à espérer. »

Il s’allonge alors sur le côté et je me blottis tout contre lui.Dans ce désert froid et glacé, notre amitié résiste et je me remets à espérer. De drôles de bruits arrivent alors jusqu’à nous.

5 Le brise glace

Je ne peux mettre un nom sur ces sons. Certains sont mélodieux, d’autres plus sourds. Ipono se lève et ne semble pas inquiet. Notre île flottante se met à bou-ger de plus en plus. La mer s’agite autour de nous, les bruits se rap-prochent. Je glisse alors dans l’eau froide. Je ne sais pas nager et je coule.Ipono vient à mon secours et je

m’accroche à ses poils désespé-rément. Il se met à nager de plus en plus fort, de plus en plus vite. Il m’entraîne. Je ne sais pas ce qu’il cherche à faire mais je lui fais confiance. Pourtant, nous ne contrôlons plus grand chose, emportés par ces immenses vagues qui nous sub-mergent. Nous percutons alors un bloc de glace. Ipono est déstabilisé et s’arrête de nager. Nous sommes emportés dans le fond. Dans un dernier effort, nous re-montons à la surface mais je n’ar-rive plus à m’accrocher, je lâche mon ami petit à petit. Soudain, je sens qu’une main ferme me tire hors de l’eau.

6 La rencontre

Je me débats, je suis terrorisé. Je veux retourner auprès de mon ami que je ne sens plus près de moi. Je crie : « Ipono, Ipono reviens ! Ne me quitte pas! Je suis tout seul et perdu…. ».J’attends désespérément une ré-ponse qui n’arrive pas. Je me recro-queville sur moi-même. Ma vie est finie, la mort vient de nous séparer, je ne peux continuer tout seul.

- « Calme-toi, ne t’inquiète pas, me chuchote une voix très douce dans ma langue d’origine.Je m’appelle Marianna et je suis moi aussi inuit. Je ne te veux pas de mal, bien au contraire. Tu es un petit garçon très courageux. Ton ours a disparu emporté par les vagues, mais toi tu es vivant.

- Où suis-je ? Je n’y vois rien et je ne comprends pas ce qui m’arrive.

- Tu es à bord d’un brise-glace. Moi et mon mari Jaccomo sommes venus dans ce magnifique pays afin d’y enregistrer les sons produits par cette étendue de glace. Mon mari est musicien et crée des slams. Il est toujours à la recherche de nou-veautés. - Des slams ?- Oui, c’est une nouvelle forme de musique : on organise des bruits, des mots, des rythmes. Nous sommes connus mondialement.

- Que vais-je faire ? Je suis désor-mais seul sans ma famille, sans mon ami…- Que t’est-il arrivé ?- A la sortie de « l’Esprit des neiges », je me suis rendu compte que je n’y

voyais rien. Je suis retourné dans la grande salle afin de me friction-ner à nouveau mes yeux et quand j’en suis ressorti, ma tribu avait disparu. Je ne voyais toujours rien mais j’ai décidé avec mon ours de suivre le chemin que mes parents empruntent chaque année pour se rendre aux pays des caribous.

- Comment te dirigeais-tu ?- Grâce à Ipono et aux différents bruits que j’arrive à entendre, qui me permettent d’éviter les dangers et de trouver de quoi me nourrir.- Comment faisais-tu pour entendre ces bruits ?- Je ne sais pas, avant je pouvais voir, donc je ne faisais pas attention. Maintenant, mes oreilles sont deve-nues vitales. Mais que vais-je faire maintenant ?

- Ecoute, ici, pour le moment, il n’y a plus rien à faire. Si tu le veux bien, nous t’emmenons avec nous en Europe où tu pourras te faire opérer afin de récupérer ta vue. Je connais bien ton problème et je sais que l’on peut en guérir. Puis nous verrons ensuite.- Je ne veux pas partir, je veux res-ter ici avec mon ours.

- Sois raisonnable. Tu as tout perdu, que peut faire un petit garçon tout seul ici ? »Je me mets à pleurer. Marianna me prend dans ses bras et me chante doucement une berceuse de notre pays. Je l’écoute, me blottis contre elle et m’endors.

7 - Ma nouvelle passion

Je me réveille. Je ne sais pas où je suis, j’appelle Ipono et….Tout me revient à l’esprit. Je me mets à pleurer. Marianna vient me consoler et m’emmène dans le studio d’en-registrement de son mari. Quelle surprise ! Je reconnais les bruits de mon pays : le cri d’un phoque, le craquement de la banquise, le frôlement des poissons. Je suis presque heureux.

Jaccomo me regarde tendrement, me tend la boîte contenant tous ces bruitages et me promet qu’il n’utili-sera pas ces sons pour sa nouvelle création. Il les mettra de côtés, et me les donnera plus tard. Je pourrai en faire ce que je voudrai. Le voyage continue, je m’habitue peu à peu à la présence de ces deux nouveaux

amis mais je suis toujours inquiet quant à mon avenir.

Après un mois de voyage, nous voilà en France. L’opération réussie, je découvre un monde inconnu : des immeubles qui montent au ciel, des sols recouverts de bitume noir où des milliers de voitures circulent bruyamment, des gens pressés qui ne se parlent pas, un monde multicolore. Jaccomo et sa femme m’aident à vivre dans ce nouvel uni-vers.

Je commence à m’y habituer mais je préfère rester dans la jolie mai-son blanche et spacieuse de mes amis : j’observe, j’écoute, je rêve. Je vais de plus en plus souvent me réfugier dans le studio de Jaccomo où j’apprends à faire du slam. Mon oreille exceptionnelle me permet de

faire de rapides progrès.

Jaccomo est fier de moi. Il est comme un père : il m’emmène de partout, me fait participer à ses ré-pétitions, me demande mon avis sur ses choix… J’ai une nouvelle famille mais tout au fond de mon cœur, je n’ai pas oublié d’où je viens. Vais-je les revoir ? Pourrais-je un jour re-tourner là-bas ? Et mon ours Ipono a-t-il rejoint la famille ?

Le temps passe. Je suis devenu un adolescent passionné par le slam. Je crée de plus en plus, seul, sans Jaccomo. Un jour, il s’approche de moi et me dit :- « Tékoa, te souviens-tu de ma promesse ? J’avais mis de côtés les enregistrements des bruits de ton pays. Je te les donne, fais-en un slam si tu veux… » Je le remer-

cie, emporte cette précieuse boîte à sons et me mets à travailler dure-ment pendant des mois.

Je manipule sans fin ces bruits jusqu’au jour où je peux fièrement faire écouter à mon père adoptif le slam que j’ai créé et nommé : « Le Sl’Âme de banquise ». Jaccomo après l’avoir écouté atten-tivement est très ému. Il me propose alors de l’intégrer dans sa prochaine tournée mon-diale et décide de m’emmener avec lui faire ce tour du monde en chan-tant.

8 - Le retour

Après plusieurs concerts où nous rencontrons un véritable succès, nous nous dirigeons vers les pays

nordiques. A travers le hublot de l’avion, je redécouvre ému, ces im-mensités blanches. Sans un mot, Marianna se dirige vers le pilote et quelques instants plus tard, je sens l’avion descendre progressivement et atterrir sur un immense terrain recouvert de neige.

Je sors et ressens avec un bonheur immense ce froid glacial sur mes joues.Enfin je repose mes pieds sur cette banquise chérie. J’entends tous les Esprits de mon pays m’accueillir et me parler tout doucement à mes oreilles :« Bienvenue chez toi, Tekoa. Nous t’attendions. Regarde, écoute au-tour de toi et cherche au fond de ton cœur la meilleure manière de nous rejoindre. » L’esprit des neiges, l’Esprit du soleil ….

Je décide de retourner à l’endroit où j’ai vu pour la dernière fois la construction de « L’Esprit des neiges ». Cet immense désert de glace ressemble à une scène de spectacle. Je m’assois et écoute le silence. Le soir tombe mais je n’ai pas envie de bouger. Des éclats de couleur envahissent alors le ciel. Il passe par toutes les nuances de rose : rose pâle, rose fuchsia, rose tyrien, rose bonbon, rose orangé, rouge.

Je me souviens alors que ces cou-leurs spécifiques annoncent la fin des six mois d’été. Ma tribu va donc bientôt revenir construire leur « Esprit des neiges ». Je serai là pour les accueillir. Après avoir présenté mon projet à mes amis, nous déci-dons ensemble de rester sur ce lieu

et nous nous installons.

Quelques jours plus tard, je perçois au loin des bruits de pas glissants, des frappés de pics à glace, des cris, des rires,…Les voilà enfin. Je me prépare avec l’aide de Jaccomo à les recevoir. Je chanterai, accom-pagné par mes amis, les morceaux composés en leur mémoire. Puis tout doucement, en fermant les yeux, j’entame mon slam :

Sl’âme de Banquise….

Je voudrai m’en aller très loinLoin pour voir les pingouins glisserGlisser sur la neige froide et blancheBlanche comme le pelage doux des ours.Des ours qui pêchent et qui

s’amusentS’amusent à plonger et nager.Nager dans l’eau bleue et glacée,Glacée comme un iceberg flottantTant tassé autour de l’iglooIgloo fait de neige et d’amourAmour qui éclaircit le cielCiel nuageux qui devient noirNoire comme la nuit qui dure 6 moisMoi, Je veux aller au Pôle Nord,Normal notre histoire s’passe là-hautOh ! Le pays de mon cœurCœur qui bat si fortFort comme mon ours IponoIpono… Mon plus beau cadeau.

Un vieil ours blanc vient alors se placer près de moi et pose délica-tement son museau sous la paume de ma main gauche. Je reconnais ce geste. J’ouvre les yeux, rempli de bonheur. Il est là, tout près de moi,

accompagné de deux personnes qui me chuchotent au creux de mon oreille : « enfin ! »