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Editorial Quand l’objectif de l’Islam est détourné à d’autres fins !!! A l’écoute des Saints Le Djihad dans l’Islam par Cheikh Mahi Aliou CISSE Contributions Baye Niass, le vivificateur de la Sunna La Fayda se souvient de... Oustaz Ibrahim Mahmoud DIOP Magazine d’Informations Islamiques de la DETBN/UGB N°4 - ISSN 2230-066x _ Parution : Mai 2015 Prix : 1.000 FCFA La Dahira Ansaroudine des Etudiants Talibés de Baye Niass de l’Université de Saint-Louis présente S ’instruire et instruire ! P 5, 6 P 15, 16 P 7, 8, 9 Zoom sur l’affaire Charlie Hebdo vue par Cheikh Mahi Cissé Entretien avec Baye Tou- ti NIASS Message de Cheikh Ibrahim NIASS aux Etudiants...

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EditorialQuand l’objectif de l’Islam

est détourné à d’autres fins !!!

A l’écoute des SaintsLe Djihad dans l’Islam

par Cheikh Mahi Aliou CISSE

ContributionsBaye Niass, le vivificateur de la Sunna

La Fayda se souvient de...Oustaz Ibrahim Mahmoud DIOP

Magazine d’Informations Islamiques de la DETBN/UGB N°4 - ISSN 2230-066x _ Parution : Mai 2015 Prix : 1.000 FCFA

La Dahira Ansaroudine des Etudiants Talibés de Baye Niass de l’Université de Saint-Louis présente

S’instruire et instruire !

P 5, 6 P 15, 16P 7, 8, 9

Zoom sur l’affaire Charlie Hebdo vue par Cheikh Mahi Cissé

Entretien avec Baye Tou-ti NIASS

Message de Cheikh Ibrahim NIASS aux Etudiants...

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

Salam à tous et à toutes !

C’est avec un plaisir partagé que nous nous retrouvons grâce à ce 4e numéro du Journal

Al Ihsaan de la Dahira Ansaroudine des Etudiants Ta-libés de Baye Niass de l’Université de Saint-Louis. Permettez- moi de rendre grâce à Allah (SWT) qui nous a donné la force et la santé pour pouvoir ap-porter notre modeste contribution par l’entremise de cette tribune.Actualité oblige, nous voulons vous parler des récents exactions commises au nom de notre chère religion qu’est l’Islam ; en effet, nous avons constaté que la tendance aujourd’hui pour bon nombre de musul-mans est d’éliminer son prochain au nom de la re-ligion islamique. Au Nigéria, Boko Haram constitue le principal danger et continue de hanter le sommeil des Nigérians, pays à fort pourcentage musulmans. En plus de tuer les gens à l’emporte pièce, ces pseu-dos-islamistes ont enlevé 200 lycéennes qui ne sont toujours pas retrouvées ; et ils expliquent tout cela par la volonté de respecter les préceptes de la religion. Récemment, il y a eu les événements de Charlie Heb-do où 12 français ont été tués pour avoir caricaturé le Prophète Mouhamed. Tuer ces personnes était-ce la meilleure manière si on sait que l’Islam est une reli-gion de paix et de tolérance ? Dieu nous a-t-il deman-dé de tuer son prochain si celui-ci commet une faute ?En Asie, en Europe et même en Amérique, nous as-sistons à la montée en puissance de l’Organisation de l’Etat Islamique, une branche spécialisée dans les attentats. Récemment ils ont publié des vidéos où ils exécutaient des otages, en croyant tenir cela de la meilleure des religions. Ainsi, nous assistons à une véritable crise des valeurs car les musulmans du monde sont persécutés et ne vivent pas en parfaite harmonie avec leurs concitoyens. De nos jours la psy-chose a gagné tout le monde car les attentats sont de-venus monnaie courante dans tous les pays du monde.

Au vu de tout cela, l’on se demande quel doit être le rôle des chefs religieux, des Imams et Oulémas du monde pour combattre ce mauvais procès fait à l’Is-lam. Devons nous laisser l’Occident jeter l’opprobre sur notre religion ? Quels moyens devons-nous uti-liser pour combattre ces récalcitrants qui n’honorent pas Mouhamad et tous les hommes de Dieu ? L’heure est à l’unisson, car main dans la main, les musul-mans peuvent récupérer la place de leadership dans le monde. Nous appelons tout un chacun à œuvrer dans le sens de présenter l’Islam comme une religion de paix et surtout de tolérance.Voilà, chers amis condisciples ce que j’ai voulu parta-ger avec vous à l’occasion de ce 4e numéro. Un jour-nal où l’actualité y occupe une place de choix et qui a choisi d’aller revisiter l’histoire de Baye Touty Niass ! Longue vie auréolée de succès épatants à notre Kha-lif Cheikh Ahmed Tidiane Ibrahim Niass !!Bonne lecture à tous et à l’année prochaine!

Abdoulaye DiopDirecteur de publication du journal Al Ihsaan

Directeur de publication : Abdoulaye DIOP

Rédacteur en chef : Mamadou GASSAMA

Secrétaire administratif : Latyr DIÈYE

Secrétaire à la rédaction : Papa Alioune GUEYE

Comptable : Aliou BA

Direction des Ressources Humaines : Moussa KANTÉ

Conception graphique : Mamadou KANE ([email protected])

Courriel : [email protected]

Siege social : Université Gaston Berger de St-Louis/SN

EditorialQuand l’objectif de l’Islam est détourné à d’autres fins !!!

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

Au Nom d’Allah, le clément, le miséricordieux,

Gloire soit rendue à Allah, le Premier, le Der-

nier, l’Apparent et le Caché.

Que le Salut et la Paix soient sur notre pleine Lune,

l’Elu de Dieu, la meilleure des créatures, Mouham-

mad ibn Abdallah.

Qu’Allah soit satisfait du petit-fils d’Ali et de Fati-

ma Bintou Rassoul, le pôle caché, l’héritier des se-

crets du prophète, notre maître Aboul Abass, Ahmad

ibn Mouhammad At-tidjaani.

Que la paix et la grâce d’Allah soient sur le déten-

teur de la faydhatou Tidjaani, l’héritier des secrets

du prophète (PSL) et ceux de Cheikh Ahmad At-ti-

djaani ; le serviteur et adorateur sans égal de TAHA,

le vivificateur de la tradition du prophète. Je veux

nommer Abal issakh Mawlana Cheikh Al Islam El

Hadj Ibrahim fils d’El Hadj Abdallah NIASS.

En effet, comme vous le savez tous, la dahira est un

cadre familial et spirituel où se regroupent des étu-

diants qui viennent d’horizons différents mais qui

partagent une même croyance et un idéal qu’est la

Faydha de Cheikh Ibrahim Niass.Ainsi je vous in-

cite à vous entraider, à être solidaires les uns envers

les autres. La vie au Campus n’est qu’éphémère, et

les conditions rudimentaires ; mais en joignant nos

forces, tout devient plus facile pour chacun d’entre

nous. Aussi, que la rectitude soit notre cheval de

bataille dans tout ce que nous entreprenons,choisis-

sons bien nos fréquentations et adoptons les recom-

mandations que Baye avait fait à ses fils alors qu’ils

partaient à l’étranger pour étudier : il s’agit d’évi-

ter toute atteinte à notre honneur par des actes de

bassesse, et les vices qui conduisent à la débauche.

Qu’Allah nous guide sur le droit chemin.

Prions Dieu afin que cette année soit remplie de

bienfaits, qu’elle soit une année de réussite pour

chacun d’entre nous, qu’Allah nous protège et

nous ouvre les portes de la réussite et du bonheur.

Qu’Allah fasse de nous des fiertés et des piliers de

cette Faydha. Que nous soyons les solutions à tous

les problèmes que rencontrent le monde musulman

en général et ce pays en particulier. Chers frères et

sœurs par ces mots, je vous souhaite de passer une

très bonne année académique.

Merci à Tous!

Latyr DièyeMaster 1 Anglais

Président de la DETBN/UGB 2015

Mot du président de la DETBN/UGB

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

Cheikh Mahi CisséConnu pour sa verve et son franc parlé, Cheikh Mahi Cissé est revenu sur l’affaire Charlie Hebdo qui a défrayé la chronique dans le monde il y a de cela quelques mois. Zoom sur cette déclaration importante du petit-fils de Cheikh Ibrahim.

Le 10 Janvier 2015

Zoom sur...

Je ne trouve pas que la solution était de tuer des journalistes. Parce que la France est une République qui reconnait le droit à l’expres-sion. Donc, la réplique devait être verbale. Si l’on sait aussi que la mort de ces journalistes n’est nullement synonyme de la fin de « Charlie Hebdo » et que les au-teurs de l’attentat y risquent leur vie. En effet, il serait plus louable et plus bénéfique à l’Islam d’en-gager une bataille médiatique.Toutefois, il faut souligner que les Occidentaux-eux aussi- ont une grande part de responsabilité dans ces événements. Car ils disent agir au nom de la liberté d’expression en se permettant d’insulter ou de ternir l’image de L’Islam.Mais puisque le droit à l’expres-sion est reconnu, pourquoi les musulmans de France ne mettent pas en place un organe de presse à la hauteur de « Charlie Hebdo » pour rétablir la vérité par rapport aux caricatures. Car il est impos-sible de caricaturer le Prophète (SAW). Celui qui est représenté ne saurait être Mouhamad (SAW), si l’on se rappelle sa fameuse ré-ponse à l’endroit des gens de La Mecque qui se moquaient de lui en disant : « Nous détestons Mou-zamam et de sa religion nous nous détournons » et lui de répondre « Allah m’a préservé d’eux jusqu’à préserver mon nom, car ils se moquent de Mouzamam(le Blâ-mé) alors que je suis Mouhamad

(le Loué) ». Donc, l’évocation de son nom qui signifie « le Loué » s’oppose à toute caricature. Ainsi donc, la représentation du Pro-phète (SAW) comme un borgne est un faux débat car il avait deux beaux yeux que Cheikh Ibrahim Niass reconnait, dans un de ses poèmes, plus beaux que « ceux d’un buffle bien rassasié dans une forêt très dense ». Donc, l’image du borgne reflète celle des carica-turistes et de leur culture et non celle de Mouhamad (SAW).Il convient de souligner égale-ment que ces moqueries à l’en-droit du Prophète (SAW) ne datent pas d’aujourd’hui. Seule-ment nous sommes à l’époque d’Internet et des médias ; ce qui facilite leur propagation. Mais cela ne saurait en aucun cas por-ter atteinte à l’image du Prophète (SAW) : il contribue même à le faire connaitre davantage.Cependant, pour comprendre ces attitudes des Européens qui cor-respondent bien à leur connais-sance et à leur croyance, il faut revisiter leur Civilisation. Si l’on se réfère à l’ouvrage Divine co-médie publié au XIIIème siècle par l’Italien Dante, qui est même enseigné à l’Université Al Azhar du Caire en raison de sa qualité littéraire, on retrouve ces mêmes considérations erronées sur le Prophète (SAW). En effet, l’ou-vrage est composé de trois parties : l’Enfer, le Purgatoire et le Para

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

Zoom sur...dis. Ce faisant, dans la partie réser-vée à l’Enfer, Dante a représen-té le Prophète (SAW), Seydouna ‘Omar (RAA), Salahoudine Ayou-bi (RAA) comme des oppresseurs de leurs peuples ; ce qui est tout à fait faux.Tout de même, s’ils continuent à tenir de tels propos, les musul-mans français devraient répliquer par le verbe et par la plume comme l’enseigne le coran. Lorsque le Prophète (SAW) fut taxé de fou, Dieu n’a pas ordonné l’extermi-nation des fauteurs mais Il a répli-qué en disant « Votre compagnon (Muhammad) n’est nullement fou; (Sourate 81 : At-Takwir ; Verset 22) » ; lorsqu’ils ont dit que c’est un chanteur : « et que ce n’est pas la parole d’un poète ; mais vous ne croyez que très peu, (Sourate 69 : Al-Haqqah ; Verset 41) » ; c’est un charlatan « ni la parole d’un devin, mais vous vous rappelez bien peu. (Sourate 69 : Al-Haqqah ; Verset 42)».La France est un pays où les gens sont libres de s’exprimer, de se permettre de tout dire, même si cette liberté ne va jamais à l’en-contre de leurs institutions. Mais si les musulmans disposaient d’une force qui mettrait en garde contre ces vexations, on n’aurait pas assisté à ce scénario qui peut traduire l’image des musulmans et non celle des ennemis. Donc, il est temps que les musulmans se ressaisissent pour mieux connaitre l’Islam, s’unir davantage, s’entrai-der, pour mieux représenter l’Is-lam qui est un exemple pour toute l’humanité.Certains s’attaquent au Prophète(-SAW) par ignorance ; d’autres considèrent que l’attitude violente de certains musulmans relève de ses enseignements alors que le

Prophète (SAW) n’a jamais prôné la violence. Donc, la solution n’est pas de s’attaquer manu militari aux détracteurs du Prophète (SAW).Un américain m’a interpellé cette année aux Etats-Unis par rapport au regain de violence entre la po-lice et les Noirs, me demandant leur attitude vis-à-vis de cela. Je lui ai dit que vous ne pouvez rien faire face à cela si ce n’est de suivre les pas de Barack Obama. Si, c’est trop tard pour vous, pré-parez vos enfants à cela. Mais si vous vous attaquez aux policiers, vous serez à votre tour tués, sans avoir gain de cause ; et cela ne se-rait pas service rendu à l’Islam.Nous regrettons quand même ces évènements dans un monde qui de-vait se servir du Prophète (SAW) comme lumière et guide. Toute-fois, la liberté d’expression ne doit pas permettre de dire tout ce que l’on veut. Si, la liberté signifie faire tout ce que l’on veut, pour-quoi ne pas laisser les trafiquants de drogue faire leur travail libre-ment ? Les autorités françaises ne permettent jamais à quelqu’un de s’attaquer à la République et aux institutions. Pourquoi donc, elles permettent aux caricaturistes de « Charlie Hebdo » de s’attaquer à l’Islam et à son Prophète (SAW) ? C’est pour cette raison qu’un mu-sulman qui ne saurait faire le dis-cernement nécessaire ne peut que s’attaquer à ces caricaturistes pour venger son Prophète (SAW). Mais cela ne peut en aucun cas régler les problèmes de l’Islam qui ne seront résolus que lorsque les mu-sulmans se ressaisiront pour s’ins-truire, redoubler d’efforts, s’unir, s’entraider afin de montrer un bel exemple de l’Islam d’une manière pacifique.Quoi qu’on dise, force est de re-

connaitre que la France reste un pays où l’on autorise aux musul-mans d’avoir des mosquées, de prier, d’organiser des séances reli-gieuses etc. Cependant, le musul-man doit respecter le cours normal des choses : il est possible qu’un jour la France ait un président musulman. Mais le musulman ne doit pas chercher, en un clin d’œil, à corriger le cours normal des choses en s’inscrivant en faux avec la volonté divine. C’est ce que nous enseigne le coran car on y voit toujours les vexations à l’endroit du Prophète (SAW) et même celles qui sont adressées à Dieu. En effet, dans l’Islam, le jihad armé ne se fait pas de manière individuelle. Car cela relève du suicide et de l’homicide et ternit l’image de l’Islam.Mais encore une fois, celui qui est caricaturé n’est pas Mouhamad (SAW). Car ce nom signifie « le Loué » et il n’est loué que parce qu’il est parfait et louable de par sa bonté, de par son comportement etc. En effet, l’évocation de son nom signifie qu’on reconnait sa bonté, sa beauté et toutes ses qua-lités et cela s’oppose à toute cari-cature. Donc, il est impossible de le caricaturer ; s’ils représentent un borgne, ils ne font que traduire l’image de leur croyance aveu-glée mais le Prophète Mouhamad (SAW) avait de beaux yeux.

Traduit par Papa Alioune GUEYEProfesseur de Français

au Lycée de [email protected]

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

A la rencontre de...

Baye Touti NIASS

Al Ihsaan : Qui est Baye Touty et quel est son cursus ?

Baye Touty : Alhamdoulilah, je vous remercie d’abord pour le choix porté sur moi si on sait qu’il y’a une centaine d’érudits à Médina Baye. Cela témoigne de la considération que vous avez à mon égard. Je m’appelle Cheikh Ibrahim Mahmoud Niass plus connu sous le nom de Baye Touty. Comme tout enfant à Médina Baye j’ai fréquenté l’école coranique avant d’entrer à l’école fran-çaise. Permettez-moi de vous dire que j’étais un enfant trop turbulent. J’ai eu mon CFEE à Gapakh. Mes parents, voyant que j’étais turbulent m’ont amené là-bas. Aussi, je vous raconte une anecdote car étant tout petit, ma mère nous amenait mon frère et moi chez Baye Niass pour y recueillir des prières mais je refusais toujours de tendre mes bras envers lui, ce qui, selon ma mère est du fait de l’école française. J’ai fait de la mécanique pour pouvoir subvenir aux besoins de ma mère car j’ai perdu mon père à l’âge de 2 ans. C’est surtout Nazirou Niass qui s’est don-né corps et âme pour que je puisse percer à l’école. C’est ainsi que, une fois en classe de CM1, j’ai fait l’examen de

CFEE comme candidat libre et je l’ai réussi. Cela a coïn-cidé avec un évènement important car on avait offert à Baye Niass 10 bourses d’étude pour l’Egypte et 24 pour le Maroc. Mais à ma grande surprise, je n’en ai pas reçu, ce qui m’a fait énormément mal et m’a poussé à économiser pour pouvoir sortir du pays une fois que j’aurai atteint la somme de 25 000f. C’est Cheikh Awa Diagne qui m’a of-fert un billet pour que je parte au Nigéria et de là j’ai migré vers l’Egypte où j’ai eu tous les problèmes du monde car je suis resté une semaine sans avoir un endroit où loger. Une fois en Egypte, je suis passé par des concours pour pouvoir entrer dans une école, ce que j’ai réussi avec brio pour passer en classe de Seconde. Cependant, beaucoup de personnes doutaient de mon niveau mais je travaillais de 8h du matin à 8h du soir. J’ai décroché mon Bac haut la main malgré une année scolaire très difficile car j’ai raté beaucoup de cours. C’est avant d’entamer ma 4ème année à l’Université que j’ai arrêté mes études car j’avais des problèmes financiers ici au Sénégal où j’étais venu

passer mes vacances. J’ai officié à l’école de Nazirou

Niass à Kaolack pendant 5ans en lui demandant surtout

de ne pas me verser un salaire histoire de lui rendre la

Juste avant de s’envoler pou Fara-fégné, Baye Touty Niass s’est prê-té à nos questions pour les besoins de ce quatrième numéro du journal Al Ihsaan. Nous recevant chez lui à Medina Baye en ce Vendredi en-soleillé, l’excellent conférencier a passé en revue ses relations avec Baye, avec les étudiants non sans faire un petit clin d’œil à l’actualité du pays dominé par l’envoi de sol-dats sénégalais au Yémen.

EN T RET I EN

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

A la rencontre de... monnaie de la pièce ; d’ailleurs j’ai même pris la place de ma femme maladive. J’ai beaucoup contribué au dévelop-pement de cette école avec des sorties pédagogiques dans des tribunaux ou encore à Gorée et le tout bénévolement. Après cela je participais à des joutes oratoires. Ce qui a poussé le fils de Baye, El Hadj Abdoulaye qui m’a exhorté à me pencher sur les livres ; 2 semaines après, j’animais ma première conférence en Italie devant Ousseynou Niass et surtout le Khalif de Cheikh Ibrahim (Elhadj Abdoulaye Niass).

Al Ihsaan : Justement, quelle est votre rela-tion avec Baye Niass et sa famille ?

Baye Touty : Moi je ne connais que Medina Baye, les rares fois où je suis sorti d’ici, c’est pour les besoins de mes voyages. Je suis né ici et mon père et Baye Niass sont de même père et de même mère. Ayant vu que Baye avait quelque chose de spécial, mon père a fait acte d’allégeance auprès de lui bien qu’il fut son ainé de 6 ans ; c’est depuis l’école coranique où il l’appelait « Serigne bi ». C’est Baye qui baptisait tous les fils de mon père ; j’ai eu la chance, à ma naissance de me faire baptiser par lui et surtout il m’a donné son nom. Mais il y’a un antécédent à tout cette his-toire : ma mère a eu 10 enfants qui sont tous morts, c’est mon frère qui est le onzième et moi le douzième c’est pour cela que ma mère m’appelait toujours « mon douzième ».

Baye de son coté m’appelait « Serigne bi » et mon grand frère « Elhadj ». Donc ma relation avec Baye a débuté avec mon père ; récemment, nous avons sorti une lettre mémo-rable écrite par mon père à Baye où il lui donnait des re-commandations pour sa famille et lui demander de prendre soin de celle-ci. Ce que Baye a rempli de fort belle manière car outre moi, il s’est bien occupé de mon grand frère Mor Asta qu’il a envoyé en internat et l’a nommé comme se-crétaire particulier d’Elhadj Abdoulaye. J’ai grandi sous la houlette de Baye même si, du fait de mon jeune âge, je n’ai pas beaucoup profité de ses enseignements. Il nous offrait des moutons à chaque fête de Tabaski après la disparition de mon père.

Al Ihsaan : quelle lecture faites vous sur la situation actuelle du monde avec Boko Ha-ram, l’Etat Islamique ou encore la guerre au Yémen ?

Baye Touty : Vous savez, les musulmans doivent com-prendre qu’on ne décrète pas l’Etat Islamique ; c’st une culture qui doit être accompagnée de bonnes habitudes telles que le Prophète le recommandait. Si une telle attitude était adoptée, on se retrouverait aujourd’hui avec 90 pour cent de musulmans dans le monde. Cependant, du fait des querelles internes, et de nos mauvais comportements on semble retourner en arrière. Cependant, il faut savoir que ces guerres de position ont commencé à la fin du 4e et 5e Califat. En effet, il faut savoir que dès son accession au 3e Califat, Seydina Ousmane qui était trop sensible et près de ses proches leur avait confié des taches de haute respon-sabilité. Si certains s’acquittaient convenablement de leur travail, d’autres par contre, faisaient du n’importe quoi. Ce qui a réveillé des contestations chez les musulmans qui de-mandèrent à Ousmane de révoquer ces brebis galeuses, ce que ce dernier a refusé et il en a fait les frais car il a été tué. Le problème de l’Irak est du fait qu’ils ont versé le sang d’un petit-fils du Prophète. Seydina Aline qui a succédé à Ousmane a vécu toutes sortes de pression et a même

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

A la rencontre de...mené des guerres. La violence a toujours trouvé sa place dans la religion musulmane, les guerres y ont longtemps fait légion. Aussi, il faut noter le caractère sournois des grandes puissances qui ne cessent de piller les ressources des pays disposant de matières premières. Ils ont fait naitre la notion de terrorisme pour le mettre sur le dos des musulmans. Plusieurs chefs d’Etat musulmans en ont fait les frais comme Khadafy ou encore Saddam Hussein. Ceux qui se ré-clament de Boko Haram ne connaissent rien des pré-ceptes de l’Islam, ils ne peuvent même pas faire leurs ablutions ni rectifier les erreurs commises durant la prière. Ils font tout pour jeter l’oppobre sur les musul-mans. Pour freiner cela, il faut convoquer les écrits de Baye ; en fait dans son œuvre Jawahirou Rassahil, il avait adressé une lettre aux Moukhadams vivant au Nigéria lors de la guerre de Biafra en leur disant ceci : « Stopper cette guerre est la meilleure solution car la guerre n’est pas bonne ; utilisez toutes vos armes afin d’y mettre un terme et la meilleure de celles-ci est surtout les prières ». Il a en fait de même lors de la guerre entre Israël et Egypte quand Gamal Abdel Nasser a voulu démissionner de la présidence pour rejoindre l’armée. Il s’adressa au Président égyptien en ces termes : « Tu as perdu une bataille mais pas la guerre ; ne retires aucuns de tes généraux, fais leur confiance et je te jure que l’Egypte sortira vainqueur de cette guerre ». Et vous avez vu que c’est l’Egypte qui a remporté cette guerre grâce à Anouar El Sadate. Pour mettre fin à ces problèmes, il faut revisiter les valeurs de l’Islam et contribuer au retour en force des musulmans dans le monde. En ce qui concerne l’envoi des soldats au Yémen, ce n’est pas un pro-blème selon moi, mais il faut savoir que les soldats sénégalais ont toujours été envoyés dans le monde. Le Président a signé un pacte qu’il faut respecter, il faut juste prier pour que nos soldats nous reviennent indemnes. Tous ceux qui disent que nos soldats ne doivent pas y aller sont de mauvaise foi, ce sont des politiciens insensés et qui veulent critiquer la gestion du Président Macky Sall. C’est mon point de vue.

Al Ihsaan : Vos relations avec les étudiants, surtout avec ceux de l’Université de Saint-Louis ?

Baye Touty : Les étudiants constituent l’avenir du pays, c’est eux qui, dans un futur proche dirigeront le pays ; ainsi, j’ai pitié d’eux quand je vois le fardeau qu’il porte et ce qui les attend ; je les envie car je sais qu’ils ont les moyens de faire avancer le pays s’ils le veulent ; je veux faire partie de leur vie en leur apportant mon expérience pour avoir été à l’Univer-sité. Dieu a fait que j’entretiens des relations étroites avec tous les étudiants mais particulièrement ceux qui sont des Talibés de Baye. Ce qui explique cela, c’est parce que j’ai longtemps animé leur conférence comme au Lycée Lamine Gueye, Limamou Laye, Lycée de Gandiaye, Linguère…Donc c’est une rela-tion qui date du Lycée et qui aboutit à l’Université. D’ailleurs j’ai même passé une nuit à l’UGB et même à l’UCAD en me conformant à leurs conditions de vie. Je leur conseille juste d’éviter les grèves, de se concentrer sur leurs études et percer dans les études. Le nom donné à l’Université Elhadj Ibrahima Niass de Kaolack par Macky Sall montre qu’il a de la consi-dération pour les étudiants Talibés de Baye. Je vous exhorte et vous félicite pour ce journal car l’Islam a besoin des gens comme vous.

Al Ihsaan : Le mot de la fin ?

Baye Touty : Je vous conseille de retourner aux enseignements de Cheikh Ibrahim car comme il le disait : « L’avenir de toute nation est entre les mains des jeunes, mais pas n’importe quel jeune ; mais des jeunes disciplinés et imbus de bonnes valeurs ». N’ayez pas de complexe face à quelqu’un, respectez votre prochain comme le faisait votre marabout. Wassalam !

Interview réalisée par Mouhamed Diankha

et Amadou Gueye

Traduite par Abdoulaye Diop

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AL IHSAAN n°4 - Mai 201510

La Fayda se souvient de...

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Depuis sa naissance en 1932 jusqu’à sa disparition en 2014, Seydi Oustaz Barham Diop fut une image de Cheikh Ibrahim qu’il avait donné en cadeau au monde islamique et à la jeunesse toute entière. Et parler de cette imminente personne, revient à parler de son parcours exceptionnel.

Le père de Seydi Oustaz étant une des rares per-sonnes que Cheikh ibrahim avait personnellement initié (tarbiya), il vouait à ce dernier un amour hors du commun. C’est pourquoi lorsque Oustaz Barham vit le jour, il laissa Baye lui donner son nom. Oustaz fut alors confié à son homonyme et Cheikh, Mawlana Abou ishaqa Cheikh IIbrahim Niass alors qu’il était âgé que de 6 ans. Ce dernier le prit et fera de lui plus tard son miracle à bien des égards. A cette période, il débuta l’apprentissage du coran sous le contrôle de Cheikh Ibrahim dans le majliss de Rabbaniy. A l’âge de 14 ans il mémorisa la totalité du Saint Coran et reçût deux ans plus tard son diplôme attestant sa mai-trise du coran des mains de Baye Niass. Il s’enga-gea dès lors dans la quête des sciences relatives à la langue arabe et à l’islam. Avec Baye Amadou Thiam, il apprit la grammaire. Mais à chaque fois qu’il fi-nissait un livre il demandait à ce dernier lequel est le suivant. Et baye Amadou Thiam de lui dire ce n’est pas à moi de désigner ton programme. Il lui écrit alors une note que oustaz devait donner à Cheikh ibrahim

qui qui s’occupait jalousement de son programme d’étude. Dans la note, Baye Amadou Thiam rendait compte à Baye Niass du niveau d’éducation de Ba-rham et demandait autorisation pour commence un autre ouvrage. Quand il entra dans ses 18 ans, Baye Niass fait de lui son secrétaire particulier. Désormais, Oustaz Barham Diop ne sera que l’élève d’un seul maitre : Cheikh Ibrahim. Il l’accompagna dans ses nombreux périples et fut bien impliqué dans les af-faires du secrétariat particulier.C’est à cette tâche de secrétaire particulier qu’il sera voué toute sa jeunesse ou plutôt toute sa vie. Ce qui est étonnant dans l’histoire de Seydi Oustaz Barham Diop est qu’il n’a jamais été à l’école, arabe soit elle ou française. La seule école qu’il a connue après les « madjaaliss » cités dessus reste Cheikh Ibrahima. Il lui apprit tout au moment où il envoyait ses propres enfants et d’autres au Maghreb (à l’Université El Azhar du Caire notamment). Si l’on évalue la di-mension de l’homme dans sa vaste connaissance de l’islam et de ses problématiques, dans son immense culture, sa large ouverture à l’international, son ni-veau intellectuel qui fait l’unanimité en Afrique et dans le monde arabe, on ne peut dire qu’une chose : n’est-ce pas un miracle patent de Cheikh Ibrahim ?

Comme si quand Baye Niass nous disait :

« Je suis passé dessus les océans houleux, les conti-nents voire les montagnes (par tous les moyens de communication), j’aspire à satisfaire le Créateur en soutenant sa religion et je fais paraitre ainsi un exemple pour la nouvelle génération (Diwane Sey-roul Qalbi) »,

il l’insinuait tellement que l’impact de son enseigne-ment sur l’islam et la jeunesse porterait à croire qu’il est cet exemple exclusivement sorti de l’ «Universi-té » Cheikh Ibrahima Niass. Université dont il est justement sorti Docteur. Lors de leur valeureux voyage en Chine, Cheikh Ibrahima lui dit « Barham j’ai rêvé cette nuit de donner des Doctorats aux étu-diants de mon école et tu étais le premier

Oustaz Ibrahim Mahmoud DIOP, le miracle de Cheikh Ibrahim Niass

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

La Fayda se souvient de...parmi les diplômés. Seydi Oustaz dit ne se souvenir de ce rêve que quand Baye l’envoya au Ghana, sur demande du président Kwame Nkrumah, pour qu’il dirige le département arabe d’une faculté. Alors que se faisait la présentation du corps professoral, tous les universitaires présents se faisaient appeler Docteur. Son tour arrivé et en tant que chef du département, il est présenté comme étant Docteur Diop. C’est à ce moment précis que Seydi Oustaz Barham se souvien-dra du rêve de Baye qui devint réalité. Quelqu’un qui n’est jamais assis sur un banc d’école appelé à diriger un département de faculté ! N’est-ce pas un miracle de Cheikh Ibrahim ?Ainsi je me permets de rappeler une anecdote que Seydi Oustaz aimait bien raconter pour ce qu’elle est un argument pour la perfection de l’éducation qu’il a reçue de Cheikh Ibrahim. Un vendredi, il devait prier d a n s la grande mosquée de la Mecque.

Pendant que l’Imam faisait son discours sur la chair

(minbar), Oustaz Barham versa de

chaudes larmes. D’aucuns croi-raient qu’il est tombé en transe devant le beau discours de l’Imam. Par la suite il a expliqué ce qui l’a fait pleurer ce jour : j’ai pensé à Cheikh Ibrahim

qui a éduqué un jeune

(Oustaz Barham en l’occurence) qui, aujourdh’ui si l’Imam ne pouvait plus continuer son discours, peut monter sur la chair et prononcer à l’improviste un dis-cours plus joli et plus éloquent que celui de cet Imam. N’est-ce pas un miracle de Cheikh Ibrahim ?Le 24 juin 2014, le professeur accomplit sa mission et retourna auprès de son Seigneur. Depuis lors, la umma islamique, la communauté tidiane mais surtout les adeptes de la Faydha tidianiya sentent un vide irremplaçable dans leur cœur et leur quotidien. La triste nouvelle avait démystifié le courage de plus un. C’était une perte énorme. Ses étudiants de l’UGB et de l’UCAD ne peuvent jusqu’à présent sécher leurs larmes…Je ne parlerai pas de souvenir parce qu’on ne l’a ja-mais oublié et on ne l’oubliera jamais. Nous prions Allah d’agréer toutes ses œuvres et de le rétribuer, et de le remplacer auprès de sa famille.Cependant je me permettrai de lancer un appel à l’en-droit de nous autres étudiants et intellectuels de la « hadra » à qui il prêtait une attention particulière. Il est notoire que Oustaz Barham, notre professeur, a laissé derrière lui un héritage scientifique intarissable. Les cours magistraux qu’il a donnés partout dans le monde, ses œuvres audiovisuelles, ses rapports scien-tifiques issus des colloques auxquels il participait, de-vront servir, par leur vulgarisation, à confirmer que le Pr Ibrahim Mahmoud Diop était un miracle de Baye Niass. A mon sens, rassembler tous ses documents par le biais de la transcription ou tout autre moyen et les publier dans un seul ouvrage, serait pour Oustaz le plus grand et plus plaisant hommage qu’on pourrait lui rendre.Pour la petite histoire, l’un des plus grands ouvrages de la Linguistique publié post mortem, qui est la ré-férence dans ce domaine, est constitué de cours ma-gistraux d’un professeur. L’auteur de cet ouvrage est le linguiste suisse Ferdinand De Sauussure. Après sa mort, ses élèves ont décidé de regrouper leurs notes de cours et de publier trois ans plus tard un ouvrage qui ne cesse de dénouer des problématiques dans bien des domaines : Cours de linguistique générale. C’était en 1916. Aujourd’hui, avec les moyens que nous avons à notre disposition devrions nous lais-saient comme telle, cette immense œuvre que nous a laissé notre Professeur ?

Gassama M.

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AL IHSAAN n°4 - Mai 201512

A l’écoute des Saints

Le djihad est un principe très im portant de l’Islam ; mais pas à la

manière qu’il est conçu par les enne-mis de la Religion. L’on se demande dès lors les fondements du djihad dans l’Islam ? Le Prophète (SAW) est resté treize(13) ans à la Mecque sans avoir l’autorisation de se défendre. - Donc, la première cause du djihad est de se défendre : « Combattez les associateurs sans exception, comme ils vous combattent sans exception. (Sourate 9 :At-Tawbah; Verset 36) ».- La deuxième consiste à réparer une injustice. Pourtant, tous les pays dits civilisés s’inscrivent dans cette dyna-mique de riposte et de défense contre tout trouble - fut-il interne - sans être accusés de terroristes : « Et combat-tez-les jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus d’association, et que la religion soit entièrement à Allah. (Sourate 8 : Al-Anfal ; Verset 39) ».- La troisième consiste à défendre les lieux de culte : « Si Allah ne re-poussait pas les gens les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom d’Allah est beaucoup invoqué. (Sourate 22 : Al-Hajj ; Verset 40) » ; pas seulement musulmans car dans ce verset les mosquées sont évoquées en dernier lieu après les églises, les synagogues… Et ce principe est il-lustré par Aboubacar Siddikh (RAA) en donnant des consignes de guerre à une expédition. Il leur a dit en subs-tance : ne tuez pas d’enfant, ne tuez pas de femme, ne coupez pas d’arbre, ne tuez pas de bête que pour vous en nourrir, ne tuez pas les prêtres restés dans leurs lieux de culte. Tous ceux-là sont épargnés par le djihad islamique.- La quatrième consiste à défendre les opprimés : « Et qu’avez vous à ne pas combattre dans le sentier d’Allah, et pour la cause des faibles : hommes, femmes et enfants qui disent : “Sei-gneur ! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes, et assigne-nous de Ta part un allié, et assigne-nous de Ta part un secou-

reur”. (Sourate 4 : An-Nisa ; Verset 75)». ‘Abdoullahi Ibn ‘Abaas soutient que ce verset est révélé à leur endroit (lui et sa mère). Toutes ces conditions s’opposent diamétralement aux dé-finitions que les médias donnent au-jourd’hui du djihad dans l’Islam. Le djihad cherche donc à défendre l’Islam, son authenticité, à défendre les opprimés, à réparer une injustice, à préserver la paix : « Et s’ils in-clinent à la paix, incline vers celle-ci (toi aussi)… (Sourate 8 : Al-Anfal ; Verset 61) ». Malgré l’importance du djihad, l’Islam ne cesse d’appe-ler à la paix. Le Prophète (SAW) a dit : « Ô gens! Ne souhaitez pas la rencontre de l’ennemi et demandez plutôt à Dieu de vous préserver. Mais si vous le rencontrez, soyez patients et sachez que le Paradis se trouve à l’ombre des sabres. » (Boukhari et Mouslim). Toutefois, tous les pays qui se réclament de Civilisation, de Droits de l’homme, de Démocratie ont des soldats bien préparés à la guerre. Donc, la présence d’une armée n’est pas synonyme de terrorisme. C’est ce que soutient Cheikh Ibrahim Niass lorsqu’il dit : Malgré ma faiblesse, ma vieillesse, je reste courageux. Pour soutenir une religion qui ne prône pas la guerre. Car le Prophète Alhachimy (SAW) n’a jamais combattu volontairement. Si ce n’est pour se défendre des enne-mis et réparer une injustice Aussi, Allah (SW) dit-il : « Les croyants combattent dans le sentier d’Allah, et ceux qui ne croient pas combattent dans le sentier du Ta-gut. (Sourate 4 : An-Nisa ; Verset 76) ». Le djihad ne peut être dans le sentier d’Allah (SW) que lorsqu’il recoupe les enseignements du Pro-phète (SAW). Combattre pour piller les biens d’autrui, la démonstration de force contre des innocents etc. ne saurait être une guerre sainte, mais une guerre menée dans le sentier du Diable. Prenant en compte tous ces para-mètres, il convient de retenir que le djihad dans l’Islam ne saurait être une

affaire individuelle ou d’une minorité mais doit obéir à des conditions bien définies. Cependant, ceux qui se ré-clament de l’Islam et s’adonnent à de telles pratiques ne reflètent que leur propre image et non celle de l’Islam. Cela ne doit pas être un prétexte pour chercher à ternir l’image de l’Islam tout en sachant qu’elle est une reli-gion de paix. Il est dit dans le coran : « Et s’ils inclinent à la paix, incline vers celle-ci (toi aussi)… (Sourate 8 : Al-Anfal ; Verset 61) ».L’Islam appelle le musulman à vivre avec les autres dans la paix : « Il se peut qu’Allah établisse de l’amitié entre vous et ceux d’entre eux dont vous avez été les ennemis (Sourate 60 : Al-Mumtahanah ; Verset 7) ». ; « Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables (Sourate 60 : Al-Mumtahanah ; Verset 8)». Par ailleurs, le djihad dans l’Islam n’est pas toujours armé. Il est possible de faire le djihad par son avoir, par son savoir et même contre ses propres passions. Car dans le coran l’exhor-tation au djihad: « N’obéis donc pas aux infidèles ; et avec ceci (le Co-ran), lutte contre eux vigoureuse-ment. (Sourate 25 : Al-Furqane ; Verset 52)» précède la révélation du verset autorisant le Prophète (SAW) à se défendre. Enfin, tout pays attaqué est tenu à se défendre. Mais tout individu, tout musulman qui, au nom du djihad, s’attaque à des innocents est sujet au suicide et à l’homicide et ternit égale-ment l’image de l’Islam. Par contre, le musulman doit servir l’humanité, lutter contre ses passions, instruire et éduquer ses enfants et les autres si possible, au lieu de s’adonner à ces pratiques qui, jusqu’à présent n’ont rien servi à l’Islam.

Traduit par Papa Alioune [email protected]

Le Djihad dans l’Islam par Cheikh Mouhamadoul Mahi Aliou Cissé

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

Contributions

Louange à Allah seigneur des mondes. Que le salut et la

paix soit sur le meilleur des pro-phètes Seydina Mouhamad (PSL), sur sa famille, sur ses compagnons et sur tous ceux qui suivirent et suivront leurs traces jusqu’au jour du jugement dernier.

Chers lecteurs, en cette quatrième parution du journal « AL IHSAAN » de la Dahira Ansaroudine des Etudiants Talibés de Baye NIASS de l’Université Gaston BERGER de Saint-Louis (DETBN/UGB), il est important de nous rappe-ler cette figure grâce à qui nous sommes tous réunis et essayons toujours de servir la communauté de la faydah, je veux bien nommer Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima NIASS (Radiyal Lahou Talla). Baye NIASS comme on l’appelle affectueusement est le sauveur, le défenseur incontestable de l’Is-lam et de la Tarîqa Tidiani. Aus-si, finit-il par instauré la lumière en lieu place de l’obscurité et ce, jusque dans les coins les plus re-culés du monde. Cependant, vous conviendrez avec moi que ce n’est pas un hasard s’il a réussi à mar-quer, de par ses empreintes, l’Is-lam aussi bien au niveau national qu’international. En effet, c’est grâce à la SUNNA du prophète qu’il a, toute sa vie durant, vivifié qu’il est parvenu à écrire son his-toire dans le temps. Cheikh Ibra-him montrait sans réserve aucune, qu’il n’y avait autre référence que le prophète Mouhamad (PSL) et tout ce qu’il faisait il le copiait du prophète (PSL). C’est pourquoi il disait dans l’un de ses poèmes : «

Quand la meilleur créature (PSL) marche, je le suis ; et s’il s’arrête un jour, je m’arrête ; quelle longue marche ». En effet, on peut com-prendre cette vision du Cheikh sur ces propos de Cheikh Ahmad Tidiani (RA) : « Si vous enten-drez un jour que quelque chose provient de moi ; posez la sur la balance du Charia et pesez la. Si elle est conforme à la Charia ser-vez-vous en. Par contre s’il est en contradiction avec la Charia alors sachez qu’elle n’est pas de moi ». C’est pourquoi Cheikh Ibrahim n’a ménagé aucun effort pour la quête du sa-voir plus précisément des khadisses relatives à la sunna du prophète (PSL) qui étaient en voie de dis-parition due au fait que certains savants mal inten-tionnés interprétaient tout en leur faveur pour des rai-sons crypto-personnelles. C’est ainsi qu’il disait : « Aujourd’hui ça me désole de voir la SUNNA du pro-phète disparaitre ». Egale-ment, quand il pratiqua le « Khabdou » dans la prière, certains Oulémas le criti-quèrent et Baye répondit en leurs lançant un défi en ces termes : « Quiconque peut me prouver à travers un khadisse qu’il soit authen-tique ou pas que le pro-phète a une fois priait sans le khabdou n’a qu’à me le prouvé pour que je lui re-mets toute ma richesse et moi ma richesse et moi ma

richesse c’est les livres ».

Baye NIASS, le vivificateur de la SUNNA

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

Contributions Un défi que jusqu’ici personne n’a relevé. C’est ainsi qu’il avait l’ha-bitude de dire : « Je ne suis pas adepte du changement, je ne rem-place pas, je ne suis aucune autre voie que celle du prophète (PSL)». Toujours dans cette optique, un homme vint à lui et lui dis « Cheikh Abdoulaye NIASS ton père n’a ja-mais pratiqué le Khabdou pour-quoi toi tu le fais ? » Baye répliqua en disant « Attention ! C’est le nom de mon père et celui du prophète qui sont semblables mais ce n’est pas Abdoulaye ibn Mouhamad (son père) qui est mon messager mais plutôt Mouhamad ibn Abdo-ulaye (PSL) que Dieu a envoyé sur moi pour me guider ». Ces propos, sont une manière subtile et claire pour montrer que dans la religion, hormis le messager de Dieu, il ne prend exemple sur aucune autre créature fut-il son père biologique. Par conséquent, il apparait clair aux yeux de tout homme doté de bonne foi, que Cheikh Ibrahim a copié la SUNNA du prophète au pied de la lettre. De même, une autre SUNNA qu’il a vivifiée et qui n’existe qu’à Mé-dina Baye ou dans les mosquées affiliées, est la manière dont se déroule la prière du vendredi. En effet, parmi cette SUNNA relative à la prière du vendredi on note en premier lieu le zikr qui accom-pagne l’Imam avant et après la prière, et en second lieu les Sou-rates récités lors de cette prière suscitée (sourate numéro 62 « le

vendredi », numéro 87 « Le très haut » et numéro 88 « l’enveloppe »). C’est donc à Médina Barhama et chez les compagnons de Cheikh Ibrahim que cette tradition de la prière du vendredi est encore pra-tiquée. De plus, la manière dont se déroulent les prières des fêtes de Tabaski et de Korité à Médina Baye est inspirée de la SUNNA.

Chers lecteurs, sachez que parlez de Baye NIASS comme vivifi-cateur de la SUNNA du prophète (PSL) est tel qu’on ne saurait tout dire dans un dictionnaire. Donc que pourrai-je faire dans un article si ce n’est, exposé le peu que nous en savons. Toutefois, qu’il me soit permis de montrer que cet intérêt que Baye NIASS vouait à la SUN-NA du prophète (PSL) on le notait dans tous ces déplacements, actes, paroles voire même adhésions. En effet, vue son premier livre « Rou-houl Adab» publié à l’âge de 21 ans on peut dire même que son ad-hésion à la Tariqa trouve son expli-cation dans sa conformité avec le Coran mais aussi la SUNNA. C’est pourquoi il disait dans ce livre : « la Tariqa Tidiane est fon-dée sur les bases du Coran et de la SUNNA ».Vu le thème de la conférence édi-tion 2015 à savoir : « le prophète Mouhamad (psl) symbole de la mi-séricorde » ; je ne pourrais termi-ner cet article sans vous parlez de la miséricorde de Cheikh Ibrahim prouvant ainsi son héritage du Pro-

phète (PSL). En effet ; Baye était un homme compatissant aux maux des hommes et qui n’arrivait même pas à reconnaitre ses ennemis. Sur ce ; il disait : « Je ne reconnais pas mes ennemis et ce même après le changement des temps ».Il pour-suit en disant : « le regard que je réserve à l’être humain personne ne le regarde un être humain et le détesté ». C’est pourquoi il avait très tôt défini sa mission pour l’hu-manité en ces termes : « Ma mis-sion envers l’humanité c’est de la guider jusqu’à son seigneur. Vous ne verrez jamais dans les créatures et ce ; jusqu’à l’éternité quelqu’un plus compatissant que moi envers eux loin ou proche que ce soit ».En effet ; il a toute sa vie durant évi-té à l’humanité le malheur et a fait de tel sorte que cette dernière s’est toujours vue heureuse à ses cô-tés car il disait : « Je me préserve d’être la cause d’un malheur à l’endroit de toute créature ; sur-tout d’un humain ; à plus forte rai-son un musulman. Je ne souhaite à personne d’en être la cause ».

Chers lecteurs ! Je m’en arrête là faute de ne pouvoir tout dire. Et sachez que c’était un disciple qui cherchait à être utile à la commu-nauté de Cheikh Ibrahim, sur ce, je vous prie de bien vouloir excuser mes manquements. Wa SALAM !!!

Mamadou Aliou [email protected]

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

Ecrits de BayeMessage du Cheikh Ibrahim Niass (RTA) aux étudiants qui se rendaient au

Caire (Égypte) pour y poursuivre leurs études.

Louange à Dieu qui a recommandé aux croyants de se rappeler mutuellement. Dieu a dit dans le Coran : « Et

rappelle; car le rappel profite aux croyants » (Sourate 51 ; Verset 55).

Paix et salut soient sur le meilleur des créatures qui dit qu’en Islam il est question d’échange de vues et de

conseils.

Ceci dit, à l’occasion du départ des étudiants du Sénégal, je m’adresse, au nom de la mission scientifique, aux

étudiants qui se rendent au Caire, « asimat al ilm » (capitale du savoir islamique) : il leur est recommandé de

ne ménager aucun effort dans leur recherche du savoir et d’approfondissement de leurs connaissances tout en

s’accrochant aux sublimes principes de l’islam. Ceux-ci consistent à craindre Dieu aussi bien ouvertement que

dans votre for intérieur; ne manquez pas de L’observer en toute circonstance selon vos capacités et crampon-

nez vous au Coran de manière à ce que le Livre saint soit constamment sous vos yeux. Car Dieu Le Très Haut

nous a fait don de Sa grâce divine d’avoir la possibilité de rassembler dans notre cœur cette grande Constitu-

tion (le Coran) qui nous garantit le bonheur éternel. Ne l’échangez point contre quoi que ce soit : «Voulez vous

échanger le meilleur pour le moins bon ?» (Sourate 02; Verset 61).

En fait, j’avais débuté cette lettre en mettant l’accent sur la crainte de Dieu, parce qu’elle est la clé du savoir.

Ne vous laissez pas séduire par le matérialisme au détriment du spiritualisme. Si le matérialisme a ses propres

adeptes, le spiritualisme a également les siens. Evitez toute ressemblance avec les gens de cette époque, ceux

qui ont été submergés par le matérialisme : « Ceux qui se ressemblent s’assemblent. »

Si vous parvenez à être au service de la religion et à participer au développement du monde, alors ce sera

mieux, sinon consacrez vous au service de l’Islam. Approfondissez vos connaissances en matière de religion.

Devenez des soufis, maîtrisez bien tout ce que vous apprenez afin de retourner au pays, et que, parmi vous,

l’on puisse constater des avocats, prêcheurs, leaders, mufti, professeurs, écrivains, éducateurs, complets, com-

plémentaires.

Ne souillez jamais votre honneur par des bassesses notamment par des vices qui conduisent à l’enfer. Quel

mauvais sort! Donnez la préséance à l’islam puis au patriotisme car le patriotisme fait partie de la croyance. Ne

touchez jamais à la cigarette parce qu’elle est sale de par son nom, son corps et son aspect. De surcroît, elle

est détestée par les anges, ceci est si visible à l’œil nu qu’il n’a même pas besoin d’explication.

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

Ecrits de BayeConsommez ce qui est licite. Et si je vous ai interdit certaines choses que les autres ulémas ont autorisé ne le

faites pas à plus forte raison lorsque ces dernières sont textuellement interdites ou déconseillées par la charia.

La crainte en Dieu est d’obéir à Ses ordres et de ne pas transgresser Ses limites. Préservez-vous contre tout

contact avec les mauvais compagnons surtout les mauvaises. Imam Malick disait qu’il n’avait jamais fréquen-

té des débiles. C’est ainsi que je m’adresse à vous en ces termes : « Dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui

tu es ». Dieu a dit dans le Coran « Par le temps! L’homme est certes, en perdition, sauf ceux qui croient et ac-

complissent les bonnes œuvres, s’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement l’endurance

». (Sourate 103)

Je vous assure que je reste toujours pour vous un père affectueux et un soutien dans tous les domaines tant

sur le plan matériel que sur le plan moral aussi longtemps que vous vous rassemblerez en une seule et unique

force. Chacun d’entre vous doit être le soutien de son prochain. Celui qui se met à l’écart du groupe, sera isolé

de ma personne.

Sachez que j’avais demandé à Dieu que vous soyez tous des saints et Dieu a exaucé ma prière. Je vous ai don-

nés tous, dès votre naissance, le nom de ma source de bonheur, mon bien aimé et le bien aimé de Dieu: Mu-

hamed ben Abdullah; serviteur de Dieu et son envoyé. Que Dieu lui accorde Sa Prières et Son Salut. Nazirul

umma, Mahil kufr, Hadyl bachar, Aminul wahyi, Aqibur rusl, Al hassane, Al Maky, et Al mamun.

J’espère que vous ne choisirez que le chemin que je vous ai tracé : celui que mon père avait choisi pour moi.

Ne réservez pas votre savoir pour vous même mais faites en bénéficier à votre communauté, votre pays, enfin

au monde entier.

Je prie Dieu de prendre protection de votre religion, votre honnêteté et la finalité de vos œuvres.

Et je prie Dieu seul qu’Il vous guide vers le droit chemin.

El hadji Ibrahim ibn Al hadji Abdoulah NIASS à Médina Kaolack en 1963

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

Eloges d ’un aspirant à son bien AiméEcrits sur Baye

Ô Aba Iskhaqa, la grâce qu’ALLAH nous a accorde est ton souvenir, que deviendrions nous, sans ta venue sur terre, nos cœurs serions meurtris, nos vies sans valeur, le doute et le désarroi

nous anéantissantÔ Barham Tu seras toujours mon orientation, ma contemplation, ma joie de vivre, jusqu’à mon anéantissement en Toi et là l’amour que je te porte disparaitra car s’il n’y avait pas l’amour,

l’union persisteraitÔ Mawlana J’ai trouvé réconfort dans ton souvenir, à ma peine de Ton retour au Créateur, dans ta contemplation, dans ton exhortation, mais surtout dans ton suivi qui est la porte du salut pour

l’aspirant que je suis Ô Mon Bien Aimé regardes moi, ne te détournes pas du pécheur que je suis, ne me laisses pas Mawlana un seul instant sans la pensée de toi, sans un regard envers toi. Que cette vie m’est amère lorsque je ne te vois pas. Montres-toi à moi à tout instant et à tout lieu non comme j’aurais aimé

mais comme tu aurais vouluÔ Présent Divin que ni nos pères, nos mères, ne peuvent remplacer. Le jour où aucun d’entre nous ne pourra rien pour son prochain, Ibrahima clamera des éloges pour le prophète (PSL), qui

satisfait de lui, dira toi et tes disciples, entrez au paradisÔ Mon Bien Aimé enivres moi encore et encore sans me laisser de répit du moment que je me trouve à tes cotés, Tu es le AIN, le NOUNE de la connaissance , tu es le BA, le ALIF, le BA de

la contemplation Divine, mais seule une infime partie des Elites l’auront compris Ô BAYE fait de mon Amour envers Toi un Amour transcendant, sincère, sans cause, grandissant, éternel. Il m’est aujourd’hui inimaginable que Ton regard se détourne de moi, Ma poitrine n’est pas

assez forte pour supporter cela Ô MAJHOULOUL GHARIB, les Paroles sont des phrases, les phrases des ensembles de mots, les mots des lettres. Donc qui est tu ?, toi qui était, avant ton apparition en chair, des Lettres

auprès de ton Seigneur le très haut. Barham, regardes nous et ne te détournes point de nous

ALLAH a dit dans sa Très Sainte Parole « Dis : Si la mer était une encre (pour écrire) les paroles de mon Seigneur, certes la mer s’épuiserait avant que ne soient épuisées les paroles de mon Seigneur, quand même Nous lui apporterions son équivalent comme renfort. » (S18, V109)Paix et salut sur le prophète Mouhammad, ainsi que sur sa famille, ses compagnons les mieux guidés de la communauté, sur le Pole caché et sur l’héritier de ce dernier Aba iskhaqa

Mawlana Cheikh Ibrahima Niasse.

Seydina Ousmane Sylla Etudiant en DEA Sciences Economiques/UGB

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AL IHSAAN n°4 - Mai 2015

QUIZZ1. En quelle année est née la faydah tidjaniya ? merci de préciser la date et le lieu.……………………………………………………………………………………………………………………2. En quelle année est fondée la capitale de la Faydah Tidjaniya (Médina Baye) ?……………………………………………………………………………………………………………………3. Où et quand a eu lieu la première exégèse du Coran de Cheikh Ibrahim NIASS ?……………………………………………………………………………………………………………………4. En quelle année est décédé Mame Astou DIANKHA ? ou est-elle inhumée ?……………………………………………………………………………………………………………………5. Qui a fondé le village de kossi ? ……………………………………………………………………………………………………………………

QUI SUIS-JE ?1. J’ai effectué ma première prière de Vendredi à la mosquée de Médina Baye comme imam le ven-dredi 20 février 2015.……………………………………………………………………………………………………………………2. Un pionnier de la Faydah décédé le mardi 24 juin 2014.……………………………………………………………………………………………………………………3. Je suis fille de Cheikh Ibrahim NIASS premier écrivain en langue arabe du Sénégal.……………………………………………………………………………………………………………………4. Je suis l’actuel Président de la fédération Ansaroudine nationale.……………………………………………………………………………………………………………………5. Je suis l’actuel porte-parole de Médina Baye.……………………………………………………………………………………………………………………

RÉPONSES ÉDITION 2014QUIZZ1. Le jeudi2. a. Pâte dentifrice b. les cure-dents à base d’un arbre appelé « népp népp »3. camions ; camionnettes des voitures de luxe comme BUCK ; CX ; CHEVROLET ; CHRYSLER ; DS ; VERSAILLES…4. Pr Amar SAMB5. M. Mbaye THIAM dit Mbaye Khaye

QUI SUIS-JE ?1. Abdoulaye Hady NIASS dit Ass Diatou2. Cheikh Ibrahim Mahmoud DIOP dit Oustaz Barkhm3. Mor Abdou NDIAYE4. Elimane NIASS5. Seydi Aliou CISSE

Jardin des H’Anrifs

Par Mamadou Aliou [email protected]

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Poster offert par AL IHSAANMagazine d’informations islamiques de la DETBN/UGB

OUSTAZ PROFESSEUR IBRAHIM MAHMOUD DIOP dit BARHAM

(1932 - 2014)