Signalement des infections associées aux...

22
N° 25-26 | 17 juillet 2018 BEH 25-26 | 17 juillet 2018 | 519 Signalement des infections associées aux soins La reproduction (totale ou partielle) du BEH est soumise à l’accord préalable de Santé publique France. Conformément à l’article L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle, les courtes citations ne sont pas soumises à autorisation préalable, sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l’auteur et la source, et qu’elles ne portent pas atteinte à l’intégrité et à l’esprit de l’oeuvre. Les atteintes au droit d’auteur attaché au BEH sont passibles d’un contentieux devant la juridiction compétente. Retrouvez ce numéro ainsi que les archives du Bulletin épidémiologique hebdomadaire sur http://invs.santepubliquefrance.fr Directeur de la publication : François Bourdillon, directeur général de Santé publique France Rédactrice en chef : Judith Benrekassa, Santé publique France, [email protected] Rédactrice en chef adjointe : Jocelyne Rajnchapel-Messaï Secrétariat de rédaction : Marie-Martine Khamassi, Farida Mihoub Comité de rédaction : Juliette Bloch, Anses ; Isabelle Bonmarin, Santé publique France ; Sandrine Danet, HCAAM ; Cécile Durand / Damien Mouly, Santé publique France, Cire Occitanie ; Bertrand Gagnière, Santé publique France, Cire Bretagne ; Isabelle Grémy, ORS Île-de-France ; Romain Guignard, Santé publique France ; Françoise Hamers, Santé publique France ; Nathalie Jourdan-Da Silva, Santé publique France ; Valérie Olié, Santé publique France ; Sylvie Rey, Drees ; Hélène Therre, Santé publique France ; Sophie Vaux, Santé publique France ; Agnès Verrier, Santé publique France ; Isabelle Villena, CHU Reims. Santé publique France - Site Internet : http://www.santepubliquefrance.fr Prépresse : Jouve ISSN : 1953-8030 Signalement des infections associées aux soins // Notifications of nosocomial infections in France Coordination scientifique // Scientific coordination Mélanie Colomb-Cotinat & Anne Berger-Carbonne, Santé publique France, Saint-Maurice, France Et pour le Comité de rédaction du BEH : Nathalie Jourdan Da Silva & Sophie Vaux, Santé publique France, Saint-Maurice, France SOMMAIRE // Contents > PERSPECTIVE // Perspective Le portail de signalement des évènements sanitaires indésirables : enjeux et perspectives - Signalement-sante.gouv.fr // The portal for reporting adverse health events in France: Issues and perspectives - Signalement-sante.gouv.fr ......................................... p. 520 Jérôme Salomon Directeur général de la Santé, Paris, France ARTICLE // Article Bilan 2001-2017 des signalements externes d’infections nosocomiales. Part des signalements impliquant une bactérie multirésistante, hautement résistante-émergente ou un Clostridium difficile // 2001-2017 results of external notifications of nosocomial infections in France. Share of notifications involving a highly resistant, multi-resistant emergent bacterium or Clostridium difficile................................................ p. 522 Sylvie Maugat et coll. Santé publique France, Saint-Maurice, France ARTICLE // Article Épidémies d’infections respiratoires aiguës dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes des Pays de la Loire. Du signalement à la surveillance // Outbreaks of acute respiratory infections in nursing homes based in Pays de la Loire (France). From reporting to surveillance....................p. 530 Delphine Barataud et coll. Santé publique France, Cire Pays de la Loire, Nantes, France ARTICLE // Article Bactériémies à Bacillus cereus en réanimation néonatale à l’AP-HP en 2016 // Bacillus cereus bacteremia in neonatal resuscitation at AP-HP (France) in 2016....................p. 536 Sandra Fournier et coll. Équipe opérationnelle d’hygiène, Direction de l’organisation médicale et des relations avec les universités, Assistance publique-Hôpitaux de Paris, France

Transcript of Signalement des infections associées aux...

  • N 25-26 | 17juillet2018

    BEH 25-26 | 17juillet2018 | 519Signalement des infections associes aux soins

    La reproduction (totale ou partielle) du BEH est soumise laccord pralable de Sant publique France. Conformment larticle L. 122-5 du code de la proprit intellectuelle, les courtes citations ne sont pas soumises autorisation pralable, sous rserve que soient indiqus clairement le nom de lauteur et la source, et quelles ne portent pas atteinte lintgrit et lesprit de loeuvre. Les atteintes au droit dauteur attach au BEH sont passibles dun contentieux devant la juridiction comptente.

    Retrouvez ce numro ainsi que les archives du Bulletin pidmiologique hebdomadaire sur http://invs.santepubliquefrance.fr

    Directeur de la publication: Franois Bourdillon, directeur gnral de Sant publique FranceRdactrice en chef: Judith Benrekassa, Sant publique France, [email protected] en chef adjointe: Jocelyne Rajnchapel-MessaSecrtariat de rdaction: Marie-Martine Khamassi, Farida MihoubComit de rdaction: Juliette Bloch, Anses ; Isabelle Bonmarin, Sant publique France ; Sandrine Danet, HCAAM ; Ccile Durand / Damien Mouly, Sant publique France, Cire Occitanie ; Bertrand Gagnire, Sant publique France, Cire Bretagne ; Isabelle Grmy, ORS le-de-France ; Romain Guignard, Santpublique France ; Franoise Hamers, Sant publique France ; Nathalie Jourdan-Da Silva, Sant publique France ; Valrie Oli, Sant publique France ; Sylvie Rey, Drees ; Hlne Therre, Sant publique France ; SophieVaux, Sant publique France ; Agns Verrier, Santpublique France ; Isabelle Villena, CHU Reims.Sant publique France - Site Internet: http://www.santepubliquefrance.frPrpresse: JouveISSN: 1953-8030

    Signalement desinfections associes auxsoins// Notifications ofnosocomial infections inFrance

    Coordination scientifique // Scientific coordinationMlanieColomb-Cotinat & AnneBerger-Carbonne, Sant publique France, Saint-Maurice, FranceEt pour le Comit de rdaction du BEH: NathalieJourdanDaSilva & SophieVaux, Sant publique France, Saint-Maurice, France

    SOMMAIRE // Contents

    Signalement des infections associes aux soins

    >PERSPECTIVE // Perspective

    Leportail designalement desvnements sanitaires indsirables : enjeux etperspectives - Signalement-sante.gouv.fr// The portal for reporting adverse health events in France: Issues and perspectives - Signalement-sante.gouv.fr .........................................p. 520Jrme SalomonDirecteur gnral delaSant, Paris, France

    ARTICLE // Article

    Bilan 2001-2017 dessignalements externes dinfections nosocomiales. Part dessignalements impliquant unebactrie multirsistante, hautement rsistante-mergente ouunClostridium difficile// 2001-2017 results of external notifications of nosocomial infections in France. Share of notifications involving a highly resistant, multi-resistant emergent bacterium or Clostridium difficile ................................................p. 522Sylvie Maugat etcoll.Sant publique France, Saint-Maurice, France

    ARTICLE // Article

    pidmies dinfections respiratoires aigus danslestablissements dhbergement pourpersonnes ges dpendantes desPays delaLoire. Dusignalement lasurveillance// Outbreaks of acute respiratory infections in nursing homes based in Pays de la Loire (France). From reporting to surveillance ....................p. 530Delphine Barataud etcoll.Sant publique France, Cire Pays delaLoire, Nantes, France

    ARTICLE // Article

    Bactrimies Bacillus cereus enranimation nonatale lAP-HP en2016// Bacillus cereus bacteremia in neonatal resuscitation at AP-HP (France) in 2016 ....................p. 536Sandra Fournier etcoll.quipe oprationnelle dhygine, Direction delorganisation mdicale etdesrelations aveclesuniversits, Assistance publique-Hpitaux deParis, France

    http://invs.santepubliquefrance.frmailto:[email protected]://www.santepubliquefrance.frhttp://Signalement-sante.gouv.frhttp://Signalement-sante.gouv.fr

  • 520 | 17juillet2018 | BEH 25-26 Signalement des infections associes aux soins

    PERSPECTIVE // Perspective

    LEPORTAIL DESIGNALEMENT DESVNEMENTS SANITAIRES INDSIRABLES: ENJEUX ETPERSPECTIVES - Signalement-sante.gouv.fr// THE PORTALFORREPORTING ADVERSE HEALTH EVENTSINFRANCE: ISSUESANDPERSPECTIVES - Signalement-sante.gouv.fr

    JrmeSalomon

    Directeur gnral de la Sant, Paris, France

    Le systme de veille et de scurit sanitaire a t construit par strates successives, souvent en silo en raction des crises sectorises. Il en rsulte, enparticulier, une multiplicit et une htrognit des dispositifs de veille et de vigilance. La faible lisibilit densemble et le dfaut dergonomie des systmes de signalement ont constitu des freins la dclaration des vnements indsirables par les professionnels de sant. En outre, la culture du signa-lement et la conscience de son intrt pour la scurit sanitaire restent encore insuffisamment dveloppes enFrance.

    Face ces constats, le ministre charg de la Sant alanc une rforme des vigilances sanitaires. Enparti-culier, il a dcid de mettre en uvre un portail de signalement des vnements sanitaires indsirables (Signalement-sante.gouv.fr) afin de promouvoir et simplifier les dmarches de dclaration. Ce service numrique est oprationnel depuis mars2017.

    Prsentation duportail dessignalementssanitaires indsirables

    Le portail a t conu avec lappui de lAsip Sant (Agence franaise de la sant numrique) et en troite collaboration avec les dclarants potentiels (professionnels de sant et usagers) ainsi quavec les acteurs locaux et nationaux de la scurit sanitaire enFrance.

    Dans sa version actuelle, ce portail permet toute personne de dclarer tout vnement sanitaire indsi-rable li un produit ou une pratique. Il peut sagir dun produit de sant (mdicament, dispositif mdical), dun produit de la vie courante (cosmtique, compl-ment alimentaire, produit dentretien) ou encore dun produit psychoactif. Lvnement indsirable peut aussi survenir lors dun acte de soins ralis par un profes-sionnel de sant ( but diagnostique, thrapeutique ou prventif, ainsi que les actes mdicaux vise esth-tique). Depuis octobre2017, le portail permet aussi de dclarer tout incident de scurit des systmes dinfor-mation numrique desant.

    Afin de rpondre aux deux objectifs de promouvoir et de faciliter la dclaration, le portail:

    met disposition des contenus pdagogiques adapts au profil de linternaute. Le profes-sionnel de sant peut notamment prendre connaissance de ses obligations dclaratives, qui diffrent selon la nature de lvnement;

    permet de guider le dclarant dans sa dmarche de signalement. Le processus de dclaration est adapt, en fonction du type de dclarant et du type de signalement. Selon le cas, le portail propose en effet de:

    dclarer directement en ligne laide de ques-tions simples;

    dclarer en une seule fois des cas de multivi-gilances (exemple: un vnement indsirable impliquant un mdicament et un dispositif mdical);

    orienter le dclarant vers un des systmes de tldclaration existants;

    obtenir la marche suivre pour certains signalements spcifiques.

    Depuis janvier 2018, le professionnel de sant a la possibilit de sauthentifier laide de sa carte professionnelle et dobtenir ainsi un compte dclarant scuris. Grce ce compte, le professionnelpeut:

    grer son profil et accder des formulaires pr-remplis;

    disposer dun mode brouillon pour la saisie de ses dclarations en plusieurs fois avant envoi;

    accder lhistorique de ses dclarations.

    lissue de son signalement, qui est transmis auto-matiquement et de manire scurise la structure sanitaire comptente, le dclarant reoit une confir-mation de sa dclaration et les coordonnes de lentit rceptrice. Tous les renseignements fournis sont traits dans le respect de la confidentialit des donnes caractre personnel, du secret mdical etprofessionnel.

    Premires donnes dutilisation aprs unan defonctionnement

    Les dclarants ont accueilli favorablement ce nouveau service, tant sur lergonomie de lapplication que sur la qualit des informations disponibles.

    Le portail savre tre fortement utilis par les usagers et constitue un rel lment de dmocratie sanitaire. Aprs un an de fonctionnement, il a permis de recueillir et de transmettre plus de 40 000 signalements. En volume, une grande majorit des signalements

    >JrmeSalomon

    Directeur gnral de la Sant, Paris, France

    http://Signalement-sante.gouv.frhttp://Signalement-sante.gouv.frhttp://Signalement-sante.gouv.fr

  • Signalement des infections associes aux soins BEH 25-26 | 17juillet2018 | 521

    des usagers a t constate lors de pics lis des vnements fortement mdiatiss (ex : la nouvelle formule duLvothyrox).

    La typologie des signalements diffre selon le profil du dclarant : la pharmacovigilance et la matrio-vigilance reprsentent respectivement 90% et 5% des signalements chez les usagers, alors que les profes-sionnels de sant utilisent le portail principalement pour signaler des cas de pharmacovigilance (40%), des vnements indsirables graves associs des soins (28%) et des cas de matriovigilance (14%).

    Un premier bilan visant valuer limpact du portail sur le signalement (qualit, typologie) et sur lorga-nisation des dispositifs en charge du traitement est en cours de ralisation. Cette valuation permettra didentifier des pistes damlioration, en particulier pour favoriser lutilisation du portail par les profes-sionnels de sant.

    Conclusion etperspectives

    En offrant un point daccs commun simple et ergo-nomique lensemble des dclarants pour les guider vers la dclaration adapte lvnement auquel ils se trouvent confronts, Signalement-sante.gouv.fr constitue une tape importante de simplification et de promotion du signalement sanitaire.

    terme, le ministre charg de la Sant souhaite en faire lunique plateforme de dclaration pour les professionnels de sant. Son primtre a ainsi vocation stendre progressivement pour couvrir

    lensemble du champ de la scurit sanitaire, ycompris la surveillance.

    Les professionnels de sant pourront prochaine-ment dclarer, via le portail, les infections associes aux soins, les pisodes de cas groups dinfections respiratoires et les gastro-entrites aigus. terme, lensemble des maladies dclaration obligatoire ysera intgr.

    En outre, toujours dans un but de faciliter le signale-ment et son traitement, les travaux pour simplifier les formulaires se poursuivront et de nouvelles fonction-nalits seront dveloppes. Lintgration du portail dans les logiciels mtiers des professionnels de sant et la cration dun espace dchanges entre le dcla-rant et les professionnels en charge du traitement sont notamment ltude.

    Enfin, dans le but de scuriser lensemble de la chane de traitement, linteroprabilit et linterconnexion du portail avec lensemble des systmes dinformation de la veille et scurit sanitaire seront progressive-ment mises en uvre.

    En conclusion, par son approche transversale et simplifie, le portail des signalements a vocation replacer le professionnel de sant au cur du dispositif de scurit sanitaire.

    Citer cet article

    SalomonJ.Le portail de signalement des vnements sani-taires indsirables : enjeux et perspectives. Bull Epidmiol Hebd. 2018;(25-26):520-1. http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/25-26/2018_25-26_1.html

    http://Signalement-sante.gouv.frhttp://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/25-26/2018_25-26_1.htmlhttp://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/25-26/2018_25-26_1.html

  • 522 | 17juillet2018 | BEH 25-26 Signalement des infections associes aux soins

    ARTICLE // Article

    BILAN 2001-2017 DESSIGNALEMENTS EXTERNESDINFECTIONS NOSOCOMIALES. PARTDESSIGNALEMENTS IMPLIQUANT UNEBACTRIE MULTIRSISTANTE, HAUTEMENT RSISTANTE-MERGENTE OUUNCLOSTRIDIUM DIFFICILE// 2001-2017 RESULTSOFEXTERNAL NOTIFICATIONSOFNOSOCOMIAL INFECTIONS INFRANCE. SHAREOFNOTIFICATIONS INVOLVING AHIGHLY RESISTANT, MULTI-RESISTANT EMERGENT BACTERIUM ORCLOSTRIDIUM DIFFICILE

    SylvieMaugat1 ([email protected]), ValriePontis1, MlanieColomb-Cotinat1, SophanSoing-Altrach1, MarionSubiros1, ClaudeBernet2, HervBlanchard3, LocSimon4, Anne-GalleVenier5, HlneSnchal6, YannSavitch1, SophieVaux1, AnneBerger-Carbonne1, BrunoCoignard1

    1 Sant publique France, Saint-Maurice, France2 Centre dappui pour la Prvention des infections associes aux soins (CPias) Auvergne-Rhne-Alpes, Lyon, France3 CPias le-de-France, Paris, France4 CPias Grand-Est, Nancy, France5 CPias Aquitaine, Bordeaux, France6 CPias Bretagne, Rennes, France

    Soumis le 30.11.2017 // Date of submission: 11.30.2017

    Rsum // Abstract

    Le signalement des infections nosocomiales (SIN) est un systme dalerte et de rponse prcoce, qui simpose tous les tablissements de sant (ES) depuis 2001. Il a contribu la dtection et au suivi de plusieurs mergences.

    Sont dcrits dans cet article les SIN reus de 2001 2017 : nombre, volution, type dES, caractristiques pidmiologiques, micro-organismes et sites infectieux en cause. Un focus a t fait sur les SIN impliquant i/une bactrie multirsistante (BMR): Staphylococcus aureus rsistant la mticilline (SARM), entrobactries rsistantes aux cphalosporines de 3egnration (EC3gR), majoritairement par production de btalactamase spectre tendu (EBLSE), Acinetobacter baumannii rsistant aux carbapnmes (ABRI) et Pseudomonas aeru-ginosa rsistant aux carbapnmes ou multirsistant (PARI), ii/ une bactrie hautement rsistante (BHRe) : entrobactries productrices de carbapnmases (EPC) et Enterococcus faecium rsistant aux glycopeptides (ERG) ou iii/ un Clostridium difficile (CD).

    Sur la priode dtude, 23012 SIN (100658patients) ont t reus. Les micro-organismes les plus frquem-ment retrouvs taient : entrobactries (31%, dont 8% EC3GR et 81% EPC), Enterococcus spp. (9%), Acinetobacter baumannii (6%) et Staphylococcus aureus (8%). Au total, 46,1% des SIN concernaient une BMR (13,3%), BHRe (25,0%), BMR et BHRe (0,7%) ou CD (7,1%). Leur part expliquait lessentiel de laugmen-tation du nombre de SIN, cette part passant de 2,5% en2001 66% en2016 et de 0% 54,3% pour les SIN concernant une BHRe.

    La forte augmentation des SIN BMR, BHRe ou C. difficile tmoigne de la sensibilisation des quipes dhygine hospitalire pour leur contrle. Ces efforts doivent tre poursuivis. Afin de distinguer les SIN lis lantibio-rsistance et proposer une description plus adapte de ces vnements, un outil ddi BHRe est disponible depuis septembre2017 au sein de lapplication e-SIN.

    InFrance, the notification of rare or severe nosocomial infections (NI) has been mandatory for all health care faci-lities (HCF) for 15years, as an early warning and response system for their prompt investigation and control; this system particularly contributed to the detection and follow-up of several emerging pathogens.

    We described NI notifications received from 2001to 2017: number, trends, HCF type, epidemiological charac-teristics, pathogens and infectious site involved. A focus was done on those involving i/ a multidrug- resistant (MDR) methicillin-resistant Staphylococcus aureus (MRSA), third-generation cephalosporin-resistant Enterobacteriaceae (3RCRE), carbapenem-resistant Acinetobacter baumannii (CRAB) and carbapenem or multi-drug-resistant Pseudomonas aeruginosa (CRPA), ii/an emerging bacteria glycopeptides-resistant Enterococcus faecium (GRE) ou carbapenem-resistant Enterobacteriaceae (CPE), or iii/a Clostridium difficile(CD).Over the study period, 23,012 notifications (for 100,658 infected or colonised patients) were reported. The most frequently reported microorganisms were: Enterobacteriaceae (31%; 8% were 3GCRE and 81% were CPE), Enteroccocus spp. (9%), A. baumannii (6%) or Staphylococcus aureus (8%). In all, 46.1% involved a MDR (13.3%) or an emerging bacterium (25.0% CPE/GRE) or a MDR and an emerging bacterium (0.7%) or CD (7.1%). These bacteria explained most of increase of SIN numbers. They were from 2.5% in 2001to 66% in 2016and from 0% to 54.3% for SIN involving CPE/GRE.

    >Sylvie Maugat etcoll.

    Sant publique France, Saint-Maurice, France

    mailto:[email protected]

  • Signalement des infections associes aux soins BEH 25-26 | 17juillet2018 | 523

    The strong increase of notifications of NIs due to MDR, GRE or C. difficile testifies to the awareness of the hospital hygiene teams for their control. Such efforts should be maintained. A specific tool for CPE and GRE has been implemented since September 2017in order to keep this early warning and response system generic and ensure its ability to detect other threats.

    Mots-cls: Signalement, Infection nosocomiale, Bactrie multirsistante, mergence// Keywords: Notification, Nosocomial infection, Multidrug-resistant bacteria, Emergence

    Introduction

    Le signalement externe des infections nosocomiales (SIN) est un dispositif rglementaire dalerte, mis en place enFrance en2001 1. Orient vers laction, il a pour objectif de dtecter les pisodes dinfections nosocomiales (IN) rares et/ou graves justifiant des mesures pour leur contrle lchelon local, rgional ou national. Il nexiste pas de liste limitative dinfec-tions devant motiver un SIN.La ncessit de signaler est laisse lapprciation de lquipe oprationnelle dhygine et du responsable SIN de ltablissement de sant (ES), mais oriente selon certains critres de raret ou de gravit dfinis rglementairement.

    Complmentaire des systmes de surveillance et de vigilance, le SIN repose sur lensemble des profes-sionnels de sant. Le SIN, valid par le responsable ddi dans ltablissement, est transmis pour valua-tion et, le cas chant, pour action, au moyen dune fiche standardise adresse lAgence rgionale de sant (ARS) et aux Centres dappui et de prvention des infections associes aux soins (CPias) (ancien-nement Centres de coordination de la lutte contre les IN (CClin) et antennes rgionales (ARlin)). Il est ensuite transmis par lARS Sant publique France. Depuis2012, ce circuit est dmatrialis via lapplica-tion web e-SIN (http://www.e-sin.fr/) dont laccs est rserv aux acteurs du dispositif.

    Plusieurs bilans ont dj t publis, dcrivant la nature de lensemble des SIN reus 2-4 ou ciblant un type dinfection 5-7. Le bilan prsent dans cet article dcrit les SIN reus par Sant publique France depuis la mise en place du dispositif en 2001 et analyse lvolution de la part des SIN impliquant une bactrie multirsistante (BMR), une bactrie hautement rsistante (BHRe) ou C. difficile (CD), afin dapprcier limpact des rglementations et recommandations de prise en charge (surveillance, dtection, signalement et prvention) des cas de colonisation ou dinfection lune de ces bactries, qui intgrent le SIN des cas 8-13.

    Mthodes

    Tous les SIN reus par Sant publique France de2001 jusquau 12septembre2017, date de la bascule de lapplication e-SIN vers une nouvelle version proposant une fiche spcifique pour la saisie des SIN impliquant une BHRe, ont t analyss. Sur cette priode, la saisie des SIN tait effectue selon les critres dfinis par la Circulaire DHOS/E2/DGS/SD5C n 2004-21 du 22 janvier2004 14. Un SIN peut concerner un ou plusieurs cas dinfection et/ou colonisation.

    Les analyses ont port sur le nombre de patients concerns la date du SIN, lanne du SIN, le type dES ayant signal, les sites anatomiques, services et micro-organismes concerns. Les SIN de cas groups taient dfinis par le SIN dau moins 2cas la date du SIN.Les SIN impliquant une bactrie multirsistante (BMR) taient ceux impliquant Staphylococcus aureus rsistant la mticilline (SARM), des entrobactries rsistantes aux cpha-losporines de 3e gnration (EC3gR) qui sont en majorit des entrobactries productrices de bta-lactamase spectre tendu (EBLSE), Acinetobacter baumannii rsistant aux carbapnmes (ABRI) ou Pseudomonas aeruginosa rsistant aux carbap-nmes ou multirsistant (PARI). Les SIN impliquant une bactrie hautement rsistante mergente (BHRe) taient ceux concernant Enterococcus faecium rsistant aux glycopeptides (ERG) ou une ent-robactrie productrice de carbapnmase (EPC). Lvolution de la part des SIN impliquant une BMR, une BHRe ou un CD a t teste par rgression de Poisson ajuste sur le type dtablissement et la rgion. Les analyses statistiques taient effectues sous Stata12.

    Rsultats

    Entre le 26 juillet 2001 et le 12 septembre 2017, 23 012SIN ont t reus, dont 11732depuis 2012 via lapplication e-SIN (51%). Le nombre de SIN a augment rgulirement depuis 2001 (figure 1). Lensemble des SIN concernaient 100658patients infects ou coloniss la date du SIN. Le nombre dES ayant signal a rgulirement augment, passant de 73 en2001 (246en2002, premire anne complte) 743 en 2011. Il a chut 554 en 2012 la mise en place de la tldclaration via e-SIN. Aprs simplification des procdures de connexion loutil web, le nombre dES signalant a de nouveau augment (619 ES en 2013, 666 en 2016 et 620 au12septembre2017). Au 31dcembre2017, 91% des ES franais taient en capacit de signaler, lobjectif du Programme national dactions de prven-tion des infections associes aux soins (Propias) 15 paru en juin2015 tant datteindre 100%. Depuis2012, 1462ES (41%delensemble des ES franais) ont fait au moins un SIN via e-SIN: 456ES (13%) ont fait un seul SIN et 80ES (2%) aumoins unSIN chaqueanne.

    Le premier site anatomique rapport tait le tractus digestif (impliqu dans 39% des SIN : infections digestives 22% et colonisations 17%), ce en raison de la frquence des colonisations et infections digestives BHRe et infections CD signales. Venaient ensuite les infections et colonisations pulmonaires (20%) et les infections urinaires (12%).

    http://www.e-sin.fr/

  • 524 | 17juillet2018 | BEH 25-26 Signalement des infections associes aux soins

    Les bactrimies reprsentaient 12% (2 603 SIN) des sites ; les bactrimies sur cathter concer-naient 0,8% (183SIN) des sites.

    Les principaux micro-organismes rapports taient des bacilles Gram ngatif (figure2) entrobactries dans 30,9% des SIN (dont 8% EC3GR et 81% EPC) et bacilles Gram non entrobactrie dans 17,3% et des cocci Gram positif dans 24,7% desSIN, avec en tte les staphylocoques (8,3%) et entrocoques (9,4%). Les virus taient impliqus dans 9,5% des SIN, avec en tte la grippe (3,1%). Au total, 10605 (46,1%) SIN impliquaient une BMR, BHRe ou CD, concernant 20910patients: 3065 SIN (13,3%; 7759patients) avec une BMR, 5 764 SIN (25,0%; 8996patients) avec une BHRe, 156 SIN (0,7%; 181 patients) avec la fois une BMR et une BHRe, et 1625 SIN (7,1%; 3974patients) impliquant un CD, dont 2impliquaient galement une BMR et 6 une BHRe. Ces SIN, en constante augmen-tation, reprsentaient 2,5% des SIN en2001 et 5,5% en2002, environ 20% de2003 2005 et entre 34% et 47% de 2006 2012; ilsdpassaient les 50% aprs 2012 (figure1). Ajuste sur le type dtablissement et la rgion, la part des SIN nimpliquant pas une BMR, BHRe ou CD diminuait de faon significative mais modeste: -5,7% par an sur lensemble de la priode dtude et lgrement plus marque depuis 2012 (-6,7% par an).

    Les SIN impliquant une BHRe ont fortement augment depuis 2012 (figure 1) et sont respon-sables de la majorit de laugmentation des SIN

    impliquant une BMR, BHRe ou CD: correspondant moins de 5% des SIN jusquen 2006, ils reprsen-taient environ10% des SIN de 2007 2011, avecun pic 17,9% en 2008 en lien avec les pidmies dERG 16,17. noter, le maintien autour de 8% des SIN impliquant un ERG depuis le pic pidmique de 2008. En constante augmentation aprs2011, les SIN avec BHRe correspondaient 23,2% des SIN en2012 et 50,1% des SIN effectus sur les 9premiers mois de2017, en lien avec les pidmies dEPC 18,19, avec un pic 64,7% en2016. Les diffrents types dEPC sont dcrits dans les bilans produits par Sant publique France 18,20.

    Les 3 223 SIN impliquant une BMR reprsen-taient 14,0% de lensemble des SIN sur la priode dtude, dont 0,7% impliquait une BMR et une BHRe. Ilstaient prsents tout au long de la priode dtude avec un pic en 2011. La rpartition des bactries impliques dans ces SIN est dtaille dans la figure3. Les EC3gR taient les plus nombreuses et reprsentaient 31,7% de ces 3223 SIN, avec 9% pour E. coli, 12% pour K. pneumoniae, 8% pour Enterobacter spp. et 3% pour les autres espces dentrobactries.

    Le nombre de SIN, de patients concerns, la part de SIN de cas groups et le nombre de cas mdian de ces SIN sont dtaills dans le tableau pour les SIN impli-quant une BMR ou un CD. Concernant leur volution, les SIN impliquant un ABRI taient enaugmentation

    Figure1

    Nombre designalements paranne selon leurtype (BHRe, BMR, C. difficile ouautres types), France, 2001-2017* (N=23012)

    * Du 1er janvier au 12 septembre 2017.NB : Les SIN impliquant la fois une BMR et une BHRe ont t classs en SIN BHRe.SIN : signalement dinfection nosocomiale.

    SIN BMR Autres SINSIN Clostridium difficileSIN BHRe

    0

    500

    1000

    1500

    2000

    2500

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    2015

    2016

    2017

    *

    Nom

    bre

    de s

    igna

    lem

    ents

    (N)

    Anne

    e-SIN

  • Signalement des infections associes aux soins BEH 25-26 | 17juillet2018 | 525

    progressive depuis 2009 7. Ilsreprsentaient 11% des SIN au pic de lpidmie en2011. En augmentation progressive de 2001 2009, lesSIN impliquant une EC3gR ont connu un pic 10,5% en2010 et 13,5% en2011. Depuis 2012, ilstaient en forte diminution, notamment par rapport auxbilans desSIN 2001-2005 2 et 2007-2009 4. LesSIN impliquant un SARM repr-sentaient 10,1% des SIN en2003 puis ont progres-sivement diminu. Depuis 2012, ils reprsentaient 12% des SIN. Les SIN impliquant un PARI taient peu nombreux et plutt stables. Responsables dune pidmie dbute en 2005-2006, les SIN impliquant un CD reprsentaient 18,8% des SIN en 2006 et 20,9% en2007 puis ont progressivement diminu; restant autour de 7% de 2010 2014, ilsreprsentent entre4 et 2% des SIN depuis.

    Discussion

    Ce bilan des SIN reus Sant publique France depuis juillet 2001 montre quils sont en augmen-tation rgulire, exception faite dun dcrochage en 2012 quon peut attribuer au dploiement de loutil web e-SIN en lieu et place de loutil papier. Cette augmentation est en lien avec la diffusion debactries mergentes qui a entrain la production de nombreuses recommandations et textes rgle-mentaires lesconcernant: ds 2005 pour les ERG 8, en 2006 pour les CD 9, en 2010 pour les EPC 11 et en2011 pour les patients rapatris porteurs deBMR importes 13.

    Parmi les mergences bactriennes ayant conduit cette augmentation des SIN, la plus rcente est celle des EPC, apparues en France en 2004 et qui ont diffus partir de 2010-2011 19. Cettemergence a t mondiale 21 et a conduit le Haut Conseil de la sant publique diffuser en2013 des recommandations pour la prvention de la transmission croise des BHRe 12. Ces recommandations synthtisent les prcdentes, prconisant de mettre en place: unetriple sectorisa-tion autour des cas, un personnel ddi et un dpis-tage des patients contacts. Lesactions menes dans ce cadre ont eu un impact positif: malgr laugmenta-tion manifeste du nombre de SIN EPC, la proportion de souches de K. pneumoniae issues dinfections invasives, rsistantes aux carbapnmes, rapportes par la France dans le rseau EARS-Net reste limite (

  • 526 | 17juillet2018 | BEH 25-26 Signalement des infections associes aux soins

    de cas secondaires parmi lensemble des cas dEPC recenss tait autour de 20% (21%en2015 et 19% en2016). Il est noter que ces indicateurs Propias sont calculs grce une surveillance spcifique des EPC, qui inclut notamment les donnes du CNR rsistance aux anti biotiques, en complment desdonnes recueillies viae-SIN.

    De manire simultane, les SIN impliquant une EC3gR ont brusquement diminu partir de 2012, alors que les donnes de surveillance rapportent une augmentation de lincidence des infections EC3G 23. Cette baisse des SIN pourrait sexpli-quer par une priorisation des efforts vers le contrle des BHRe. Mais dans un contexte aujourdhui endmique, avec une incidence de 0,67 infections EBLSE pour 1 000 journes dhospitalisation

    en2015 23, suprieure celle des infections SARM depuis 2010, etune proportion leve de K.pneu-moniae rsistantes aux C3G (29% en2016) 22 peu dinfections EC3gR rpondent encore aux critres de gravit ou de raret justifiant un SIN, ce qui peut aussi expliquer la diminution des signalements impliquant uneEC3gR.

    Trois autres mergences ont aussi conduit aux augmentations de SIN observes avant celle desEPC.

    Les E. faecium rsistant aux glycopeptides, ont t responsables dpidmies dans les ES franais depuis2004 16. Ces pidmies ont fait lobjet ds2005 de mesures strictes de contrle 8,12. La France a ainsi maintenu une proportion de souches rsis-tantes la vancomycine chez E.faecium un faible

    Tableau

    Part etcaractristiques dessignalementsdinfection nosocomiale (SIN) impliquant unebactrie multirsistante ouClostridium difficile selon lesbactries concernes. France, 2001-2017*

    SIN SIN de cas groups

    SIN Patients Principaux services impacts SIN Patients

    Bactrie1 n %2 n Part3 Mdiane [min-max]

    ABRI 1010 4,4% 2226 Ranimation(50%), mdecine (25%), chirurgie (17%) 69,2% 3 [2-66]

    EC3gR 992 4,3% 3346 Chirurgie (36%), mdecine (26%), ranimation (14%) 67,4% 5 [2-138]

    SARM 671 2,9% 1382 Chirurgie (35%), mdecine (26%), ranimation (14%), de soins de suite et de long sjour (11%) 19,0% 4 [2-52]

    PARI 501 2,2% 931 Ranimation (36%), mdecine (31%), chirurgie (17%) 77,8% 3 [2-59]

    C. difficile 1625 7,1% 3974 Mdecine (48%), soins de suite (23%), ranimation (10%) 55,5% 3 [2-66]

    *Du 1erjanvier au 12septembre2017.1 ABRI : Acinetobacter baumannii rsistant aux carbapnmes. EC3gR : Entrobactrie rsistante aux cphalosporines de 3e gnration. SARM : Staphylococcus aureus rsistant la mticilline. PARI: Pseudomonas aeruginosa rsistant aux carbapnmes ou multirsistant.2 Pourcentage de lensemble des signalements reus sur la priode (n=23012).3 Pourcentage du nombre de signalements reus pour la bactrie concerne sur la priode.

    Figure3

    Bactries encause dansles10065signalements impliquant unebactrie multirsistante (BMR), unebactrie hautement rsistante (BHRe) ouunClostridium difficile. France, 2001-2017*

    Autres micro-organismes

    2,7%

    Dtail des bactries en cause dans les 3 065 SINimpliquant une bactrie multirsistante

    Clostridium difficile15,3%

    Entrobactriesrsistantes auxcarbapnmes

    44,3%

    E faeciumrsistants auxglycopeptides

    17,2%

    Bactriesmultirsistantes

    31,2%

    * Du 1er janvier au 12 septembre 2017 ; plusieurs bactries peuvent tre renseignes pour un SIN.SARM : Staphylococcus aureus rsistant la mticilline.

    SARM21,0%

    GISA2,9%

    GRSA0,2%

    E coli C3gR9,3%

    K pneumoniaeC3gR

    11,6%

    Enterobacterspp. C3gR

    7,7%

    P aeruginosaCarbaR13,9%

    P aeruginosaMultiR1,6%

    A baumanniiCarba R31,3%

    Autres entrobactriesC3gR3,0%

  • Signalement des infections associes aux soins BEH 25-26 | 17juillet2018 | 527

    niveau (40% Chypre et en Irlande) 22. Ceci satisfait le second objectif BHRe du Popias 15. Nanmoins, il convient que les quipes opration-nelles dhygine restent vigilantes car le nombre de SIN ERG a t plus lev dbut2015 par rapport 2014 17 bien que stable depuis. Enoutre, la part dpisodes avec des cas secondaires (15% en2015 et 21% en2016) et laproportion de cas secondaires parmi le nombre total de cas dERG signals (44%ces deux annes) sont leves 24. noter ici que seules les donnes disponibles via e-SIN au moment du SIN sont ici prises en compte, pouvant sous-estimer cesindicateurs.

    En mars2006, une souche particulire de C. diffi-cile 027a t responsable de plusieurs cas groups dans des ES franais, notamment dans leNord-Pas-de-Calais. Par la suite, les travaux du CNR Bactries anarobies et botulisme ont montr limplication dautres clones dans lpidmie dinfection CD en France, en particulier le clone pidmique de toxinotypeV, PCR-ribotype 078/126 25. Pourcontrler cette mergence, les ES ont t sensibiliss au diagnostic, linvestigation et la prvention des infections CD au travers des recommandations prconisant des prcautions contact complmen-taires (avec gants et protection de la tenue systma-tique), une hygine des mains adapte (aveclavage puis friction hydro- alcoolique aprs chaque soin) et une maitrise de lenvironnement adapte (avecunestratgie sporicide) 9,10.

    Les ABRI ont t responsables dpidmies dans les ES franais, principalement dans des services de ranimation, ds 2003 mais plus particulire-ment sur la priode 2010-2013. Un bilan ralis en mai2011rapportait 3,3% de SIN reus Sant publique France depuis 2001impliquant un ABRI 7. L encore, le contrle de cette mergence a nces-sit des efforts importants : respect des prcau-tions complmentaires contact, mise en place de protocoles de dpistage systmatique des patients porteurs et de signalisation de ces patients lors-quilssont transfrs. Quelques rares pisodes ont conduit la fermeture du service concern, avec un impact important sur loffre de soins, notamment un pisode dans un service pour brls. Bien que les ABRI naient pas t considrs comme des BHRe, certaines pidmies non maitrises ont nces-sit la mise en place des mesures recommandes pour la prvention des BHRe 12 comme le prvoit ce document, prcisant que la stratgie de contrle des BHRe pouvait sappliquer des pidmies non matrises de BMR.

    Les PARI ont t peu responsables dpidmies dans les ES franais. Ils taient impliqus au total dans 2,2% des SIN sur la priode dtude. Leur prise en charge dpend essentiellement de lpidmiologie locale ou rgionale.

    Tous les ES franais ne sont probablement pas encore au mme niveau en termes de contrle des pidmies BMR ou bactries mergentes 26. Lesretours dexprience tels que mis en uvre par

    lerseau CClin-Arlin (aujourdhui CPias) (1) et par Sant publique France travers la lettre du signalement (2) puis, depuis janvier 2016, dans la rubrique ddie du bulletin des CPias (3) paraissent particulirement utiles pour accrotre encore la sensibilisation des ES.

    Lvolution de la part des SIN BMR, BHRe ou C.difficile est une estimation indirecte de limpact des diffrentes rglementations et recomman-dations pour le signalement et le contrle de ces bactries au cours de la priode dtude. La publica-tion de ces recommandations cibles pourrait tre lorigine dune sous-dclaration des autres infec-tions nosocomiales justifiant galement dun SIN. Cependant, ladiminution de ces autres SIN reste modre (-5,7%par an), suggrant le maintien de la vigilance des quipes oprationnelles dhygine sur lensemble des critres pouvant motiver un SIN. Unepartie de cette diminution pourrait, en outre, tre attribuable une meilleure connaissance et prise en compte de certains risques identifis depuis2001 et pour lesquels une information a t diffuse via les retours dexprience au fil des annes, tels que le risque aspergillaire, le risque li au partage de flacons multidoses en anesthsie soulignant limportance de laccompagnement effectu par les acteurs du rseau CPias. Des tudes spcifiques restent ncessaires pour le confirmer.

    Conclusion

    Ce bilan 2001-2017 permet dabord de souligner ladhsion au SIN acquise au fil des annes par les professionnels des ES.Des actions de forma-tion et dinformation sur les modalits de SIN ou les SIN, qui favorisent un partage dexprience et la culture degestion des risques, sont poursuivre pour ancrer cette adhsion dans la dure. Ce bilan montre aussi la flexibilit et lutilit dun tel dispo-sitif, qui a su sadapter lactualit des risques infec-tieux dans les ES, a permis didentifier prcocement des mergences et a contribu leur matrise enFrance. Loutil dalerte prcoce quest le signale-ment des infections associes aux soins a dmontr la plus-value des structures dappui rgionales (CPias) ainsi que des acteurs nationaux (CNR et Sant publique France) pour orienter ou complter les investigations et les mesures de gestion mises en uvre par les ES face aux vnements signals. Enfin, le signalement des IAS en ES a contribu, comme les rseaux de surveillance Raisin, orienter les politiques deprvention.

    Face au nombre croissant de SIN impliquant une BHRe, qui place la France en situation pr- pidmique avec une diffusion rgionale 27, un outil spcifique pour le signalement de ces pisodes est disponible depuis septembre 2017 (volutions de lapplication e-SIN). Cet outil ddi simplifie la saisie des informations

    (1) http://www.cpias.fr/ES/gestiondesrisques/rex.html(2) http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Signalement-et-alertes/Signalement-externe-des-infections-nosocomiales(3) http://www.cpias.fr/bulletin/bulletin.html

    http://www.cpias.fr/ES/gestiondesrisques/rex.htmlhttp://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Signalement-et-alertes/Signalement-externe-des-infections-nosocomialeshttp://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Signalement-et-alertes/Signalement-externe-des-infections-nosocomialeshttp://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Signalement-et-alertes/Signalement-externe-des-infections-nosocomialeshttp://www.cpias.fr/bulletin/bulletin.html

  • 528 | 17juillet2018 | BEH 25-26 Signalement des infections associes aux soins

    surces pisodes et sensibilise les ES aux mesures de gestion des patients porteurs de BHRe et la prven-tion de la transmission croise travers des questions spcifiques ce type de micro-organismes. Cette modalit de signalement permet de rpondre aux objectifs BHRe du Propias pour les EPC et les ERG. Il prserve la fonction dalerte du signalement face des pisodes mergents ou pidmiques nouveau.

    Llargissement du signalement des infections asso-cies aux soins aux tablissements mdico-sociaux et de la ville, tel quact dans le dcret n2017-129 du 3fvrier 2017 28 relatif la prvention des infections associes aux soins, permettra dans les prochaines annes davoir une vision plus globale des infections associes aux soins et de la rsistance aux anti-biotiques, afin dorienter les politiques de prvention mettre en place dans ces secteurs de soins.

    Remerciements

    lensemble des professionnels des tablissements de sant qui contribuent au signalement externe des infections nosoco-miales, aux professionnels du rseau CClin-Arlin (aujourdhui CPias) et des Agences rgionales de sant intervenant en rponse ces signalements, et aux anciens membres de lunit Infections associes aux soins et rsistance aux anti-biotiques en charge du signalement (Sophie Alleaume, Sandrine Barquins-Guichard, Kathleen Chami, AgnsLepoutre, Isabelle Poujol, Jean-Michel Thiolet) ayant contribu lanima-tion nationale et au dveloppement de ce dispositif depuis 2001.

    Rfrences

    [1] Code de la Sant Publique. France. Article R1413-68 et suivants. Article R1413-68. Modifi par Dcret n2017-885 du 9 mai 2017 art.4. https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode Article.do;jsessionid=0805E59D9CF62D706DEC110588295995.tplg fr23s_2?idArticle=LEGIARTI000034687007&cidTexte=LE GITEXT000006072665&categorieLien=id&dateTexte=

    [2] Coignard B, Poujol I, Carbonne A, Bernet C, Senechal H, DumartinC, etal. Le signalement des infections nosocomiales, France, 2001-2005. Bull Epidmiol Hebd. 2006;(51-52):406-10. http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=4356

    [3] Thiolet JM, Poujol I, Bernet C, Carbonne A, Dumartin C, Raclot I, etal. Signalements externes des infections nosoco-miales, France, 2006. Bull Epidmiol Hebd. 2008;(30-31):265-8. http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=3438

    [4] Poujol I, Thiolet JM, Bernet C, Carbonne A, Dumartin C, Senechal H, et al. Signalements externes des infections nosocomiales, France, 2007-2009. Bull Epidmiol Hebd. 2010;(38-39):393-7. http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl= notice_display&id=564

    [5] Nicolay N, Thiolet JM, Talon D, Poujol I, Bernet C, CarbonneA, etal. Signalement des infections nosocomiales Pseudomonas aeruginosa, France, aot2001-juin2006. Bull Epidmiol Hebd. 2008;(30-31):261-4. http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=3442

    [6] PoujolI, ThioletJM, CoignardB.Signalements dinfection nosocomiale suggrant des transmissions dagents infec-tieux de soignant patient, France, 2001-2007. Bull Epidmiol Hebd. 2009;(18-19):179-82. http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=1388

    [7] Vaux S, Nguyen E, Alleaume S, Blanckaert K, Galas M, Poujol I, et al. Signalement des infections nosocomiales Acinetobacter baumannii rsistant limipnme, France, aot 2001-mai 2011. Bull Epidmiol Hebd. 2012;(31-32): 355-60. http://opac.invs.sante.fr/ index.php?lvl=notice_display&id=10879

    [8] Ministre de la sant CTINLS.Avis du comit technique des infections nosocomiales et des infections lies aux soins relatif la matrise de la diffusion des entrocoques rsistants aux glycopeptides dans les tablissements de sant franais adopt le 6octobre2005. http://social-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2005/05-10/a0100025.htm

    [9] Ministre de la sant et des solidarits Circulaire DHOS/E2/DGS/5C n 2006-382 du 4 septembre 2006 relative aux recommandations de matrise de la diffusion des infections Clostridium difficile dans les tablissements de sant. http://social-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2006/06-09/a0090020.htm

    [10] Haut Conseil de la sant publique. Avis relatif la matrise de la diffusion des infections Clostridium difficile dans les tablissements de sant franais. Paris: HCSP. 2008. 11 p. http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspa20080620_Cdifficile.pdf

    [11] Ministre du Travail de lEmploi et de la Sant. Circulaire DGS/RI/DGOS/PF n 2010-413 du 6dcembre2010 relative la mise en uvre de mesure de contrles des cas imports dentrobactries productrices de carbapnmases (EPC). http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2010/12/cir_32240.pdf

    [12] Haut Conseil de la sant publique. Prvention de la trans-mission croise des Bactries Hautement Rsistantes aux antibiotiques mergentes (BHRe). Paris: HCSP, 2013. 79 p. https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine? clefr=372

    [13] Haut Conseil de la sant publique. Matrise de la diffusion des BMR importes enFrance par des patients rapatris ou ayant des antcdents dhospitalisation ltranger. Paris: HCSP, 2011. https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapports domaine?clefr=201

    [14] Ministre de la Sant de la Famille et des Solidarits. Circulaire DHOS/E2/DGS/SD5C n2004-21 du 22janvier2004 relative au signalement des infections nosocomiales et linformation des patients dans les tablissements de sant. http://www.cpias.fr/nosobase/Reglementation/2004/Circu laire/220104.pdf

    [15] Ministre des Affaires sociales, de la Sant et des Droits des femmes. Instruction NDGOS/PF2/DGS/RI1/DGCS/2015/ 202 du 15juin2015relative au programme national dactions de prvention des infections associes aux soins (Propias)2015. http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/2015_202to.pdf

    [16] LeclercqR, CoignardB.Les entrocoques rsistants aux glycopeptides : situation en France en 2005. Bull Epidmiol Hebd. 2006;(13):85-7. http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl= notice_display&id=5194

    [17] Subiros M, Bervas C, Venier AG, Colomb Cotinat M, SoingAltrachS, PontisV, etal. Entrocoques rsistants aux glycopeptides dans les tablissements de sant enFrance : donnes pidmiologiques du signalement des infections nosocomiales, juillet 2001-juin 2015. Bull Epidmiol Hebd. 2016;(24-25):419-27. http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl= notice_display&id=12995

    [18] PontisV, SavitchY, Soing-AltrachS, ColombCotinatM, Blanchard H, Simon L, et al. Surveillance des entrobac-tries productrices de carbapnmases (EPC) en France, Bilan 2004-2016. 37e Runion interdisciplinaire de chimo-thrapie anti- infectieuse (RICAI) 2017; P-058. http://www.ricai.fr/archives-2017

    [19] Vaux S, Carbonne A, Thiolet JM, Jarlier V, Coignard B; RAISIN and Expert Laboratories Groups. Emergence of carbapenemase-producing Enterobacteriaceae in France, 2004 to 2011 . Euro Surveill. 2011;16(22):pii=19880.

    [20] Pontis V, Savitch Y, Dortet L, Nass T, Bernet C, BlanchardH, etal. pisodes impliquant des entrobactries productrices de carbapnmases (EPC) enFrance, de 2004 2015. Bilan pidmiologique national au 31dcembre2015.

    https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=0805E59D9CF62D706DEC110588295995.tplgfr23s_2?idArticle=LEGIARTI000034687007&cidTexte=LEGITEXT000006072665&categorieLien=id&dateTexte=https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=0805E59D9CF62D706DEC110588295995.tplgfr23s_2?idArticle=LEGIARTI000034687007&cidTexte=LEGITEXT000006072665&categorieLien=id&dateTexte=https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=0805E59D9CF62D706DEC110588295995.tplgfr23s_2?idArticle=LEGIARTI000034687007&cidTexte=LEGITEXT000006072665&categorieLien=id&dateTexte=https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=0805E59D9CF62D706DEC110588295995.tplgfr23s_2?idArticle=LEGIARTI000034687007&cidTexte=LEGITEXT000006072665&categorieLien=id&dateTexte=http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=4356 http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=3438http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=564http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=564http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=3442http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=3442http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=1388http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=1388http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=10879http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=10879http://social-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2005/05-10/a0100025.htmhttp://social-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2005/05-10/a0100025.htmhttp://social-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2006/06-09/a0090020.htmhttp://social-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2006/06-09/a0090020.htmhttp://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspa20080620_Cdifficile.pdfhttp://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspa20080620_Cdifficile.pdfhttp://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2010/12/cir_32240.pdfhttps://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=372https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=372https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=201https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=201http://www.cpias.fr/nosobase/Reglementation/2004/Circulaire/220104.pdfhttp://www.cpias.fr/nosobase/Reglementation/2004/Circulaire/220104.pdfhttp://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/2015_202to.pdfhttp://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=5194http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=5194http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=12995http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=12995http://www.ricai.fr/archives-2017http://www.ricai.fr/archives-2017

  • Signalement des infections associes aux soins BEH 25-26 | 17juillet2018 | 529

    Saint-Maurice: Sant publique France, 2015. 34 p. http://invs .santepub l iquef rance.f r/Doss ie rs-themat iques /Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Surveillance-des-infections-associees-aux-soins-IAS/Enterobacteries-productrices-de-carbapenemases-EPC/Episodes-impliquant-des-EPC-en-France.-Situation-epide miologique-du-31-decembre-2015

    [21] NordmannP, CuzonG, NaasT.The real threat of Klebsiella pneumoniae carbapenemase-producing bacteria. Lancet Infect Dis. 2009;9(4):228-36.

    [22] ECDC. Antimicrobial resistance surveillance in Europe 2016. Annual report of the European antimicrobial resistance surveillance network (Ears-Net). 2017. https://ecdc.europa.eu/en/publications-data/antimicrobial-resistance-surveillance- europe-2016

    [23] ArnaudI, JarlierV, groupe de travail BMR-Raisin. Surveil-lance des bactries multirsistantes dans les tablisse-ments de sant en France. Rsultats 2015. Saint-Maurice: Sant publique France. Rseau BMR-Raisin: 2017. 113 p. http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-infectieuses/2017/Surveil lance-des-bacteries-multiresistantes-dans-les-etablisse ments-de-sante-en-France

    [24] PontisV, ColombCotinatM, Soing-AltrachS, BlanchardH, SimonL, BernetC, etal. Signalement des infections nosoco-miales Enterococcus faecium rsistants aux glycopep-tides, France, 2015-2016. 37e Runion inter disciplinaire de

    chimo thrapie anti-infectieuse (RICAI) 2017; P-055. http://www.ricai.fr/archives-2017

    [25] Eckert C, Coignard B, Hebert M, Tarnaud C, Tessier C, LemireA, etal. Clinical and microbiological features of Clos-tridium difficile infections in France: The ICD-RAISIN 2009 national survey. Med Mal Infect. 2013;43(2):67-74.

    [26] LepelletierD, LucetJC, AstagneauP, CoignardB, VauxS, Rabaud C, et al. Control of emerging extensively drug- resistant organisms (eXDRO) inFrance: A survey among infec-tion preventionists from 286 healthcare facilities. Eur J Clin Microbiol Infect Dis. 2015;34(8):1615-20.

    [27] Albiger B, Glasner C, Struelens MJ, Grundmann H, Monnet DL. Carbapenemase-producing Enterobacteriaceae in Europe: Assessment by national experts from 38countries, May 2015. Euro Surveill. 2015;20(45):pii=30062.

    [28] Ministre des Affaires sociales et de la Sant. Dcret n2017-129 du 3fvrier2017relatif la prvention des infec-tions associes aux soins. https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/2/3/AFSP1629493D/jo/texte

    Citer cet article

    Maugat S, Pontis V, Colomb-Cotinat M, Soing-Altrach S, Subiros M, Bernet C, et al. Bilan 2001-2017 des signale-ments externes dinfections nosocomiales. Part des signa-lements impliquant une bactrie multirsistante, hautement rsistante-mergente ou un Clostridium difficile. Bull Epidmiol Hebd. 2018;(25-26):522-9. http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/25-26/2018_25-26_2.html

    http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Surveillance-des-infections-associees-aux-soins-IAS/Enterobacteries-productrices-de-carbapenemases-EPC/Episodes-impliquant-des-EPC-en-France.-Situation-epidemiologique-du-31-decembre-2015http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Surveillance-des-infections-associees-aux-soins-IAS/Enterobacteries-productrices-de-carbapenemases-EPC/Episodes-impliquant-des-EPC-en-France.-Situation-epidemiologique-du-31-decembre-2015http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Surveillance-des-infections-associees-aux-soins-IAS/Enterobacteries-productrices-de-carbapenemases-EPC/Episodes-impliquant-des-EPC-en-France.-Situation-epidemiologique-du-31-decembre-2015http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Surveillance-des-infections-associees-aux-soins-IAS/Enterobacteries-productrices-de-carbapenemases-EPC/Episodes-impliquant-des-EPC-en-France.-Situation-epidemiologique-du-31-decembre-2015http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Surveillance-des-infections-associees-aux-soins-IAS/Enterobacteries-productrices-de-carbapenemases-EPC/Episodes-impliquant-des-EPC-en-France.-Situation-epidemiologique-du-31-decembre-2015http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Surveillance-des-infections-associees-aux-soins-IAS/Enterobacteries-productrices-de-carbapenemases-EPC/Episodes-impliquant-des-EPC-en-France.-Situation-epidemiologique-du-31-decembre-2015http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux-soins/Surveillance-des-infections-associees-aux-soins-IAS/Enterobacteries-productrices-de-carbapenemases-EPC/Episodes-impliquant-des-EPC-en-France.-Situation-epidemiologique-du-31-decembre-2015https://ecdc.europa.eu/en/publications-data/antimicrobial-resistance-surveillance-europe-2016https://ecdc.europa.eu/en/publications-data/antimicrobial-resistance-surveillance-europe-2016https://ecdc.europa.eu/en/publications-data/antimicrobial-resistance-surveillance-europe-2016http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-infectieuses/2017/Surveillance-des-bacteries-multiresistantes-dans-les-etablissements-de-sante-en-Francehttp://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-infectieuses/2017/Surveillance-des-bacteries-multiresistantes-dans-les-etablissements-de-sante-en-Francehttp://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-infectieuses/2017/Surveillance-des-bacteries-multiresistantes-dans-les-etablissements-de-sante-en-Francehttp://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-infectieuses/2017/Surveillance-des-bacteries-multiresistantes-dans-les-etablissements-de-sante-en-Francehttp://www.ricai.fr/archives-2017http://www.ricai.fr/archives-2017https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/2/3/AFSP1629493D/jo/textehttps://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/2/3/AFSP1629493D/jo/textehttp://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/25-26/2018_25-26_2.htmlhttp://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2018/25-26/2018_25-26_2.html

  • 530 | 17juillet2018 | BEH 25-26 Signalement des infections associes aux soins

    ARTICLE // Article

    PIDMIESDINFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUS DANSLESTABLISSEMENTS DHBERGEMENT POURPERSONNES GES DPENDANTES DESPAYS DELALOIRE. DUSIGNALEMENT LASURVEILLANCE// OUTBREAKS OFACUTE RESPIRATORY INFECTIONS INNURSING HOMES BASED INPAYS DELALOIRE (FRANCE). FROM REPORTINGTOSURVEILLANCE

    DelphineBarataud1 ([email protected]), GabrielBirgand2, BatriceLeTourneau3, BenotLibeau4, ClineCoroller-Bec5, BrunoHubert1

    1 Sant publique France, Cellule dintervention en rgion (Cire) Pays de la Loire, Nantes, France2 Centre dappui pour la prvention des infections associes aux soins (CPias) Pays de la Loire, Nantes, France3 Agence rgionale de sant des Pays de la Loire, Nantes, France4 Structure locale dappui et dexpertise (SLAE) Colines, Saint-Nazaire, France5 SLAE Lutin 72, Le Mans, France

    Soumis le 13.11.2017 // Date of submission: 11.13.2017

    Rsum // Abstract

    Introduction Un dispositif de surveillance et de signalement des pidmies dinfections respiratoires aigus (IRA) a t propos en2010 lensemble des tablissements dhbergement pour personnes ges (Ehpad) des Pays de la Loire afin dy amliorer la prise en charge des pidmies dIRA. Lobjectif de cet article est de prsenter lorganisation rgionale du dispositif de surveillance ainsi quune valuation de limpact de sa mise en uvre et de limpact des virus circulants, sur lincidence et les critres de svrit (ltalit et taux dhospitalisation).

    Mthodes Une dmarche globale a t propose aux Ehpad, complte par la mise disposition doutils de surveillance et de gestion. Afin de mesurer lvolution de la gestion des pisodes, les donnes de la saison 2011-2012 et celles de la dernire saison de surveillance (2016-2017) ont t compares. Pour comparer limpact des virus circulants, quatre saisons hivernales contrastes ont t choisies (grippe B dominant vsA(H3N2)).

    Rsultats Une amlioration de la mise en uvre des mesures de contrle par les Ehpad a t observe au fil du temps, ainsi quune mise en place plus prcoce des mesures barrires. La couverture vaccinale contre la grippe tait bonne chez les rsidents et insuffisante chez les membres du personnel. Les indicateurs de svrit des pisodes taient plus levs lors des pidmies virus grippal A(H3N2).

    Discussion La surveillance a permis de confirmer limpact majeur du virus grippal A(H3N2) dans ces Ehpad. Ce dispositif a t dterminant p our structurer limplication des partenaires et assister les Ehpad dans la gestion de ces pidmies. Le dispositif, initialement conu comme un systme de signalement pour aider les Ehpad en difficult, a volu vers un objectif de surveillance, intgr dans les outils de surveillance des pid-mies degrippe un niveau rgional.

    Aims A monitoring and reporting system for outbreaks of acute respiratory infections (ARI) was set up in 2010 to all nursing homes (Ehpad) in Pays de la Loire in order to improve the management of ARI outbreaks. The aim here is therefore to present the regional organization of the surveillance system as well as an evaluation of the impact of the implementation of this surveillance system and the impact of circulating viruses on the incidence and the criteria of severity (the case-fatality rate and hospitalization rate).

    Methods A global approach was proposed to the Ehpad, supplemented by the provision of monitoring and management tools. In order to measure the evolution of episode management indicators, data from the season 2011/2012 and the last monitoring season (2016/2017) were compared. To compare the impact of circulating viruses, four contrasting winter seasons were selected hosen (influenza B dominant versus A (H3N2)).

    Results An improvement in the implementation of control measures by the Ehpad has been observed over time, as well as an earlier implementation of the barrier precautions. Immunization coverage for influenza was good among residents, but inadequate among staff members. Severity indicators were higher during A(H3N2) virus outbreaks.

    Discussion Surveillance has confirmed the major impact of the influenza A (H3N2) virus in these Ehpad. This system was important to structure partners involvement and thus help the Ehpad in the management of these outbreaks. The system initially designed as a reporting system to help the Ehpad that had problems. It evolved towards a surveillance system, integrated in the surveillance tools of influenza epidemics at a regional level.

    Mots-cls: Infections respiratoires aigus, Personne ge, tablissement dhbergement pour personnes ges dpendantes, Surveillance pidmiologique, Signalement// Keywords: Acute respiratory infection, Elderly, Nursing home, Epidemiological surveillance, Notification

    >Delphine Barataud etcoll.

    Sant publique France, Cire Pays de la Loire, Nantes, France

    mailto:[email protected]

  • Signalement des infections associes aux soins BEH 25-26 | 17juillet2018 | 531

    Introduction

    Les pidmies dinfections respiratoires aigus (IRA) survenant dans les tablissements dhbergement pour personnes ges dpendantes (Ehpad) sont favorises par le terrain fragile des rsidents et par le risque accru de transmission en collectivit. Ellesont un impact important sur la sant des rsidents et entranent des perturbations dans lorganisation dessoins 1.

    En 2012, des recommandations nationales sur la conduite tenir devant des cas groups dIRA dans les collectivits de personnes ges ont t mises par le Haut Conseil de la sant publique (HCSP) 2 et diffuses la mme anne dans une instruction de la Direction gnrale de la sant (DGS) 3, couples des recommandations concernant les gastro-entrites aigus (GEA).

    Lobjectif de cet article est de prsenter lorgani-sation du dispositif de gestion des foyers de cas groups dIRA en rgion Pays de la Loire. Lvolution despratiques de gestion ainsi que limpact sur linci-dence et les critres de svrit, variant selon les sous-types de virus grippaux circulants, ont t valus par lvolution des principaux indicateurs recueillis par lasurveillance.

    Dispositif designalement etdaccompagnement

    Dans les Pays de la Loire, un dispositif de surveillance des IRA en Ehpad, coordonn par la Cellule rgionale dintervention en rgion de Sant publiqueFrance, a t mis en place en dcembre2010, en lien avec lAgence rgionale de sant (ARS) et le Centre dappui la prvention des infections associes aux soins (CPias), ex-Antenne rgionale de lutte contre les infections nosocomiales (Arlin).

    Les objectifs du dispositif propos aux Ehpad taient de permettre:

    la dtection prcoce des cas groups survenant dans ltablissement;

    la mise en place rapide des mesures de contrle adquates;

    une amlioration de la gestion des pisodes;

    une meilleure description des pisodes dIRA survenant dans ces tablissements (frquence, caractristiques, svrit, mesures de contrle).

    Pour rpondre ces objectifs, une dmarche accompagne doutils a t propose aux Ehpad 4:

    organisation dune phase de prparation par les Ehpad, avant la saison hivernale : rvi-sion des procdures internes, prvention primaire (vaccination), achat de tests rapides dorientation diagnostique de la grippe, outils deformation;

    mise en place dune surveillance permanente interne de tous les cas dIRA afin de permettre une identification prcoce des cas groups. Le diagnostic dIRA peut tre difficile chez

    lapersonne ge, toux et fivre tant souvent absentes. Un cas dIRA est dfini par la survenue de signes suggestifs dIRA associs au moins un signe fonctionnel ou physique respiratoire et un signe gnral dinfection 2,3;

    mise en place rapide des mesures barrires ds le premier cas dIRA;

    signalement lARS de cas groups dIRA partir de critres ainsi dfinis : survenue dau moins 5 cas dIRA dans un dlai de 4 jours parmi les personnes rsidentes de ltablisse-ment. LARS peut proposer lEhpad une aide pour la gestion de lpisode en fonction de lva-luation du signalement reu;

    la fin de lpisode, les donnes du bilan de clture doivent tre transmises par lEhpad avec la courbe pidmique des cas observs au cours de lpisode.

    En complment, une information des Ehpad et des acteurs rgionaux sur les rsultats de la surveillance tait assure par une rtro-information hebdomadaire en priode hivernale, complte par des analyses rgulires tout au long de lanne et un bilan plus dtaill en fin de saison 5.

    Le rle de chacun des acteurs du dispositif et le circuit du signalement sont dcrits dans la figure1.

    Mesures daccompagnement (information, formation, soutien)

    Depuis les annes 1990, une stratgie commune, marque par une volont de mutualisation de lexpertise en risque infectieux dans les tablissements sanitaires, a t institue en Pays de la Loire. Elle a t formalise par la cration dun rseau de neuf structures locales dappui et dexpertise (SLAE). Lesressources cumu-les de ces structures reprsentent deux temps plein (ETP) de mdecins/ pharmacien hyginiste et 6,5 ETP dinfirmiers et cadres hyginistes. Ces spcialistes sont en poste dans des centres hospitaliers supports de la rgion. Ilsallouent une partie de leur temps la prvention des infections associes aux soins dans les tablissements mdico-sociaux de leur terri-toire. Lefinancement de cette organisation provient duFonds dintervention rgional. Les missions, indica-teurs dactivit et rgles de financement sont inscrits dans le contrat pluriannuel dobjectifs et de moyen sign entre lARS et le CPias. Le Cpias est ensuite charg de rpartir ce financement dans les structures locales par conventionnement avec les centres hospi-taliers supports.

    Depuis 2014, ces relais territoriaux du CPias ont des missions sinscrivant dans un primtre sanitaire et mdico-social:

    animation du rseau et conseil;

    assistance technique en cas dvnement infectieux inhabituel;

    accompagnement pour lamlioration de la lutte contre les infections associes auxsoins

  • 532 | 17juillet2018 | BEH 25-26 Signalement des infections associes aux soins

    (valuation et analyse du risque infectieux dans le cadre du Document danalyse du risque infectieux);

    renforcement des comptences par linterm-diaire de formations et de communication.

    Ce rseau propose un service tlphonique ouvert tous, ainsi que des relations contractuelles aux tablissements mdico-sociaux souhaitant uneexpertise plus pousse.

    Des formations sur les IRA/GEA, pilotes par lArlin/CPias, sont organises chaque anne avant le dbut de la priode pidmique. Durant ces forma-tions, les donnes pidmiologiques de lanne prcdente sont prsentes ainsi que les anticipations pour lanne venir et un rappel sur les mthodes de prvention, de diagnostic et de traitement. titre dexemple en 2015, 13 sessions de formations ont t organises, totalisant 329participants provenant de192 tablissements mdico-sociaux.

    Population etmthodes

    En 2017, la rgion Pays de la Loire comptabilisait 585Ehpad (conventionns avec lARS et les Conseils dpartementaux) correspondant une capacit ins-talle totale de 46984rsidents.

    La dfinition des indicateurs et les mthodes de calcul ont t dtailles dans un prcdent rapport 6. Comme pour les autres rgions, les informations provenant du signalement ont t saisies dans une base de donnes nationale, VoozEhpad. Ces informations portaient sur les caractristiques de ltablissement, le nombre de rsidents et de membres du personnel impacts par lpisode, les mesures de contrle mises en place et les recherches tio logiques effectues.

    Les caractristiques pidmiologiques des pisodes (taux dincidence, taux dattaque, taux dhospitalisa-tion, ltalit) ont t calcules partir des donnes des pisodes considrs comme clturs (compor-tant un bilan final).

    Choix despriodes decomparaison

    Pour dcrire lvolution des indicateurs de gestion des pisodes par les Ehpad, ont t choisies les saisons 2011-2012 et 2016-2017 (dernire anne disponible), toutes deux caractrises par la circula-tion dun virus grippal A(H3N2) dominant.

    Pour comparer limpact des virus circulants, ont t choisis deux couples de saisons hivernales contras-tes, caractrises par la circulation de deux virus grippaux diffrents, avec un virus de type B dominant en2010-2011 et 2015-2016 et un virus de sous-type A(H3N2) en 2014-2015 et 2016-2017. Ces quatre saisons taient comparables en termes de qualit dela surveillance.

    Enfin, deux enqutes dvaluation post- surveillance ralises en2012 et 2015auprs des Ehpad (avec respectivement 295 et 267 Ehpad participants), ont permis de mesurer la perception des tablissements sur lvolution de leurs pratiques 5,6.

    Rsultats

    Indicateurs issus desdonnes desurveillance

    volution desmesures degestion etdesignalement despisodes parlesEhpad

    La comparaison des indicateurs de gestion entre deux priodes de surveillance espaces de 5ans, chacune avec une prdominance dun virus grippal A(H3N2), est prsente dans le tableau1.

    La couverture vaccinale contre la grippe dans les Ehpad, calcule pour des pisodes survenus en priode hivernale, tait stable et relativement leve chez les rsidents (>80%), mais restait constamment insuffisante chez les membres du personnel (22-23%).

    Une amlioration significative de ladquation des mesures de contrle mises en uvre dans les Ehpad a t observe au fil du temps et concer-nait le renforcement de lhygine des mains, leport

    Figure1

    Coordination rgionale despartenaires delasurveillance desIRA enEhpad enrgion Pays delaLoire (France)

    Formation, appui

    Agence rgionale de sant (ARS)

    Point focal rgional (PFR)Rception et saisie du signalement

    valuation pidmiologique,rtro-information

    Signalement

    tablissement dhbergementpour personnes gesdpendantes (Ehpad)

    Signalement, mesures de gestion

    Structures locales dappuiet dexpertise en hygine (SLAE)

    Centre dappui la prventiondes infections associes aux soins (CPias)

    valuation des mesures, expertise, soutien, formation

    Sant publique FranceCellule dintervention en rgion (Cire)

    Cellule de veille et dalerte (CVA)valuation du signalement, intervention

    ventuelle

    IRA : infections respiratoires aigus ; Ehpad : tablissement dhbergement pour personnes ges dpendantes.

  • Signalement des infections associes aux soins BEH 25-26 | 17juillet2018 | 533

    de masques et la limitation des dplacements des malades. La prcocit de la mise en place desmesures barrires a galement progress signi-ficativement au cours du temps.

    Lutilisation de courbes pidmiques pour identifier et suivre les pidmies sest fortement amliore, pour atteindre 91% des foyers signals par les Ehpad.

    La proportion de foyers dIRA ayant bnfici dune recherche tiologique na pas progress au fil des saisons et concernait moins dun quart des pisodes.

    La proportion dpisodes clturs tait galement leve, autour de 90% chaque saison. Une amliora-tion significative du nombre de courbes pidmiques exploitables a t observe au fil des saisons, et elle concernait plus de 90% des pisodes lors de la dernire saison 2016-2017.

    Caractristiques desfoyers dIRA signals

    La frquence des foyers pidmiques a vari de faon importante selon les saisons hivernales, avec un nombre plus lev de foyers lors des pidmies virus grippal A(H3N2) que lors des pidmies avec virus A(H1N1) ou B (figure2), except en2013-2014.

    En comparant de faon plus dtaille les deux dernires saisons, tous les indicateurs dincidence et de svrit (ltalit, taux dhospitalisation) taient plus levs lors des pidmies virus grippal A(H3N2), avec pour consquence des nombres totaux de rsidents malades, dhospitalisations et de dcs respectivement 3, 4 et 7fois plus importants pendant lpidmie virus A(H3N2) que pendant lpidmie virus B (tableau2).

    Parmi les 831foyers de cas groups dIRA signals entre septembre2012 et aot 2017, 283foyers (34%)

    sont survenus en dehors des priodes dpidmie de grippe (figure2), avec un pic en octobre.

    volution despratiques identifies parlesEhpad

    La perception par les Ehpad de lapport dun tel dispositif a t mesure dans deux enqutes dva-luation en2012 et 2015, pour les pratiques suivantes:

    respect des prcautions standard au quotidien (96% en2015 vs 90% en2012);

    meilleure gestion des pidmies (90% vs 84%);

    mise en place dune surveillance interne (90% vs 79%);

    organisation de formations en interne (72% vs59%).

    Conclusion perspectives

    Le dispositif de surveillance des IRA en Ehpad, mis en place depuis 2010 dans la rgion des Pays de la Loire, a permis de produire des connaissances indites concernant la survenue de ces pisodes infectieux dans les collectivits pour personnes ges. La surveillance a permis de confirmer limpact majeur du virus grippal A(H3N2) dans ces tablisse-ments 4,6. Pour la saison 2013-2014, le virus A(H3N2) a eu un faible impact chez les personnes ges en termes de risque pidmique dans les Ehpad et de mortalit. Il sagissait du mme variant que lanne prcdente, proche de la souche vaccinaleA (H3N2) Texas. Lobservation de foyers en dehors des priodes dpidmie de grippe suggre galement, dans une moindre mesure, un rle dautres virus tels que les rhinovirus (dbut dautomne) et leVRS (endcembre).

    Tableau1

    volution desindicateurs degestion despisodes dIRA etdessignalements danslesEhpad desPays delaLoire (France), saisons 2011-2012 et2016-2017

    Saison2011-2012

    Saison2016-2017 p

    Nombre dpisodes clos 147 221

    Gestion des pisodes dans les Ehpad

    Couverture vaccinale grippe chez les rsidents 81% 84% NS

    Couverture vaccinale grippe chez le personnel 22% 23% NS

    Renforcement de lhygine des mains 95% 99%

  • 534 | 17juillet2018 | BEH 25-26 Signalement des infections associes aux soins

    La mise en place du dispositif a t dterminante pour structurer limplication des partenaires concerns (Ehpad, structures dhygine, structures de veille sanitaire rgionales et nationales) et pour lappropria-tion des dmarches et outils par les Ehpad.

    Le dispositif avait t initialement conu comme un systme de signalement destin apporter un soutien aux Ehpad en difficult. Rapidement, le recueil de ces signalements sest transform en outil de surveillance, pour plusieurs raisons. Lappropriation des outils a permis une auto-nomisation des Ehpad dans la gestion des pidmies. Une bonne observance de la dmarche a permis dapprocher lexhaustivit des signalements, estime

    81% en 2012 dans la rgion 7. Les cas dclars dans la rgion reprsentaient 14% des signale-ments nationaux durant les deux derniresannes. Enfin,lanalyse des donnes a dmontr lintrt de ce recueil comme indicateur dimpact des pid-mies sur le systme de soin et de suivi de lvolu-tion des pratiques. Ilest difficile dvaluer limpact des mesures sur lincidence et la svrit en raison des variations importantes lies aux sous-types des virus grippaux circulants. Cette surveillance a t intgre dans lesoutils de surveillance des pid-mies de grippe unniveaurgional 8.

    Il reste cependant des marges damlioration pour la matrise de ces pidmies, avec une meilleure

    Tableau2

    Caractristiques desfoyers decas groupsdIRA enEhpad* pendant lapriode hivernale** pourlessaisons 2010-2011 et2015-2016 (circulation duvirus grippalB), 2014-2015 et2016-2017 (circulation duvirus grippalA(H3N2), Pays delaLoire (France)

    Indicateurs 2010-2011*** 2014-2015 2015-2016 2016-2017

    Virus grippal dominant A(H1N1) B A(H3N2) B Victoria A(H3N2)

    Nombre total de foyers de cas groups 51 196 82 203

    Nombre moyen de foyers pour 100 Ehpad 9 34 14 35

    Nombre total de rsidents malades 721 4044 1249 3938

    Taux dattaque moyen chez les rsidents 18% 25% 18% 24%

    Nombre total dhospitalisations 43 311 54 238

    Taux dhospitalisation moyen chez les rsidents 6% 7,7% 4% 6%

    Nombre total de dcs 13 120 18 117

    Ltalit moyenne chez les rsidents 1,8% 3% 1,4% 3%

    Taux dattaque moyen chez le personnel 3,6% 6% 2% 4%

    *pisodes clos de cas groups dIRA.**Priode hivernale entre le 1eroctobre et le 15avril.***Priode dbut dcembre (dbut de la surveillance) au 15avril.IRA: infections respiratoires aigus; Ehpad: tablissement dhbergement pour personnes ges dpendantes.

    Figure2

    Rpartition despisodes decasgroupsdIRA parsemaine desurvenue dupremier cas danslesEhpad, Pays delaLoire (France), 2010-2017

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    40

    4550 01 05 10 15 20 25 30 35 40 45 50 01 05 10 15 20 25 30 35 40 45 50 01 05 10 15 20 25 30 35 40 45 50 01 05 10 15 20 25 30 35 40 45 50 01 05 10 15 20 25 30 35 40 45 50 01 05 10 15 20 25 30 35 40 45 50 01 05 10 15 20 25 30 35

    2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

    Nom

    bre

    dp

    isod

    es

    Semaine de survenue du premier cas

    A(H1N1)pdm09B A(H3N2) A(H3N2) A(H3N2)

    A(H1N1)pdm09A(H3N2)B

    A(H3N2)A(H1N1)pdm09 B (Victoria)

    IRA : infections respiratoires aigus ; Ehpad : tablissement dhbergement pour personnes ges dpendantes.

    pisodes de cas groups dIRA pidmies de grippe

  • Signalement des infections associes aux soins BEH 25-26 | 17juillet2018 | 535

    couverture vaccinale du personnel et une plus large utilisation de tests performants pour le diagnostic degrippe, condition pralable la prescription danti-viraux en prophylaxie 9.

    Enfin, la nature rgionale de lanimation a conduit partager les expriences et les outils entre les diffrentes Cire de Sant publique France. Un groupe dchanges de pratiques professionnelles (Gepp) inter-Cire sur cette surveillance des IRA et GEA enEhpad a t organis entre 2013 et 2015afin de mutualiser les diffrentes expriences et les partages doutils entre les rgions 10.

    Remerciements

    lensemble des Ehpad de la rgion ; lARS des Pays de la Loire: Cellule de veille, dalerte et Point focal de rception de lalerte ; aux Structures locales dappui et dexpertise ; auxmembres du groupe de travail rgional sur la surveillance des IRA et GEA en Ehpad.

    Rfrences

    [1] Utsumi M, Makimoto K, Quroshi N, Ashida N. Types of infectious outbreaks and their impact in elderly care facilities: A review of the literature. Age Ageing. 2010;39(3):299-305.

    [2] Haut Conseil de la sant publique. Conduite tenir devant une ou plusieurs infections respiratoires aigus dans les collec-tivits de personnes ges. Paris: HCSP; 2012. 59p. https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=288

    [3] Ministre des Affaires sociales et de la Sant. Instruction N DGS/RI1/DGCS/2012/433 du 21 dcembre 2012 relative aux conduites tenir devant des infections respiratoires aigus ou des gastro-entrites aigus dans les collectivits de personnes ges. Paris: Ministre des Affaires sociales et de la Sant; 2012. http://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2013/13-01/ste_20130001_0100_0094.pdf

    [4] BarataudD, AuryK, LeclreB, HubertB.Cire Pays-de-la-Loire. Surveillance des pidmies dinfections respiratoires aigus et de gastro-entrites aigus dans les tablissements dhbergement pour personnes ges dpendantes de la rgion des Pays de la Loire. Rsultats de la surveillance au cours de lhiver 2010-2011. valuation du dispositif de surveillance. Saint-Maurice: Institut de veille sanitaire; 2012. 30 p. http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=10452

    [5] Surveillance des pidmies dIRA et de GEA dans les Ehpad des Pays de la Loire, bilan saison 2014-2015 et

    comparaison avec 2autres saisons de surveillance (2010-11 et 2012-13). Bilan de la 4e journe rgionale de veille sanitaire desPaysdelaLoire 17/11/2015 Nantes. Bulletin de veille sanitaire Pays de la Loire. 2016;(33). 15 p. http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Bulletin- de-veille-sanitaire/Tous-les-numeros/Pays-de-la-Loire/Bulletin- de-veille-sanitaire-Pays-de-la-Loire.-n-33-Juin-2016

    [6] Gaspard P, Mosnier A, Stoll-Keller F, Roth C, Larocca S, BertrandX. Influenza prevention in nursing homes: Great signi-ficance of seasonal variability and spatio-temporal pattern. Presse Med. 2015;44(10):e311-9.

    [7] ChironE, BarataudD, HubertB.Surveillance des pidmies dinfections respiratoires aigus et de gastro-entrites aigus dans les tablissements dhbergement pour personnes ges dpendantes des Pays de la Loire, 2010-2013. Saint-Maurice: Institut de veille sanitaire; 2014. 78p. http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=12196

    [8] Hubert B, Fortin N, Ollivier R, Barataud D, Rseaux de surveillance de la grippe dans les Pays de la Loire. La surveil-lance des pidmies de grippe un niveau rgional. Exemple de lpidmie de lhiver 2014-2015 dans les Pays de la Loire, France. Bull Epidmiol Hebd. 2015;(32-33):604-11. http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=12706

    [9] Prevention and control of outbreaks of seasonal influenza in long-term care facilities: A review of the evidence and best-practice guidance (January 2017). World Health Orga nization, 2017. 130 p. http://www.euro.who.int/en/health- topics/communicable-diseases/influenza/publications/2017/prevention-and-control-of-outbreaks-of-seasonal-influenza-in-long-term-care-facilities-a-review-of-the-evidence-and-best-practice-guidance-january-2017

    [10] Barataud D, Hubert B, Chiron E, Noury U, Tillaut H, WyndelsK, etal. Groupe dchange de pratiques profession-nelles (Gepp). Bilan de sa mise en application la surveillance des infections respiratoires aigus (IRA) et des gastro- entrites aigus (GEA) en tablissement dhbergement pour personnes ges dpendantes (Ehpad). Saint-Maurice: Sant publique France; 2017. 28 p. http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=13569

    Citer cet article

    BarataudD, BirgandG, Le TourneauB, LibeauB, Coroller-BecC, HubertB. pidmies dinfections respiratoires aigus dans les tablissements dhbergement pour personnes ges dpen-dantes des Pays de la Loire. Dusignalement la surveillance. Bull Epidmiol Hebd. 2018;(25-26):530-5. http://invs.sante publiquefrance.fr/beh/2018/25-26/2018_25-26_3.html

    https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=288https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=288http://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2013/13-01/ste_20130001_0100_0094.pdfhttp://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2013/13-01/ste_20130001_0100_0094.pdfhttp://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=10452http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=10452http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Bulletin-de-veille-sanitaire/Tous-les-numeros/Pays-de-la-Loire/Bulletin-de-veille-sanitaire-Pays-de-la-Loire.-n-33-Juin-2016http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Bulletin-de-veille-sanitaire/Tous-les-numeros/Pays-de-la-Loire/Bulletin-de-veille-sanitaire-Pays-de-la-Loire.-n-33-Juin-2016http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Bulletin-de-veille-sanitaire/Tous-les-numeros/Pays-de-la-Loire/Bulletin-de-veille-sanitaire-Pays-de-la-Loire.-n-33-Juin-2016http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Bulletin-de-veille-sanitaire/Tous-les-numeros/Pays-de-la-Loire/Bulletin-de-veille-sanitaire-Pays-de-la-Loire.-n-33-Juin-2016http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=12196http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=12196http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=12706http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=12706http://www.euro.who.int/en/health-topics/communicable-diseases/influenza/publications/2017/prevention-and-control-of-outbreaks-of-seasonal-influenza-in-long-term-care-facilities-a-review-of-the-evidence-and-best-practice-guidance-january-2017http://www.euro.who.int/en/health-topics/communicable-diseases/influenza/publications/2017/prevention-and-control-of-outbreaks-of-seasonal-influenza-in-long-term-care-facilities-a-review-of-the-evidence-and-best-practice-guidance-january-2017http://www.euro.who.int/en/health-topics/communicable-diseases/influenza/publications/2017/prevention-and-control-of-outbreaks-of-seasonal-influenza-in-long-term-care-facilities-a-review-of-the-evidence-and-best-practice-guidance-january-2017http://www.euro.who.int/en/health-topics/communicable-diseases/influenza/publications/2017/prevention-and-control-of-outbreaks-of-seasonal-influenza-in-long-term-care-facilities-a-review-of-the-evidence-and-best-practice-guidance-january-2017http://www.euro.who.int/en/health-topics/communicable-diseases/influenza/publications/2017/prevention-and-control-of-outbreaks-of-seasonal-influenza-in-long-term-care-facilities-a-review-of-the-evidence-and-best-practice-guidance-january-2017http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=13569http://opac.invs.sante.fr/index.php?lvl=notice_display&id=13569http://invs.sante publiquefrance.fr/beh/2018/25-26/2018_25-26_3.htmlhttp://invs.sante publiquefrance.fr/beh/2018/25-26/2018_25-26_3.html

  • 536 | 17juillet2018 | BEH 25-26 Signalement des infections associes aux soins

    ARTICLE // Article

    BACTRIMIES BACILLUS CEREUS ENRANIMATION NONATALE LAP-HP EN2016// BACILLUS CEREUS BACTEREMIA INNEONATAL RESUSCITATION ATAP-HP (FRANCE)IN2016

    SandraFournier1 ([email protected]), VroniqueFaraut-Derouin2, AnneCasetta3, PierreFrange4, CatherineDoit5, NicolasFortineau6, OlivierRomain2, JulianaPatkai3, Carole deChillaz4, VirginieRigourd4, 8, OlivierBaud5, NolwennLeSache6, HervBlanchard7, StphaneBonacorsi5, FlorenceDoucet-Populaire2, EmmanuelleBille4, JeanPhilippeBarnier4, XavierNassif4, ChristopheBatjat9, MichelGohar10, AgnsChamoin11, SabineHerbin11, AnneBerger-Carbonne12, ClairePoyart3, VincentJarlier1

    1 quipe oprationnelle dhygine, Direction de lorganisation mdicale et des relations avec les universits, Assistance publique-Hpitaux de Paris (AP-HP), France

    2 Hpital Antoine Bclre, AP-HP, Clamart, France3 Hpital Cochin, AP-HP, Paris, France4 Hpital Necker-Enfants malades, AP-HP, Paris, France5 Hpital Robert Debr, AP-HP, Paris, France6 Hpital Bictre, AP-HP, Le Kremlin-Bictre, France7 Centre dappui pour la prvention des infections associes aux soins dle-de-France (CPias), Paris, France8 Lactarium rgional dle-de-France, Paris, France9 Cellule dintervention biologique durgence, Institut Pasteur, Paris, France10 Institut Micalis, Inra, AgroParisTech, Universit Paris-Saclay, Jouy-en-Josas, France11 Universit Paris-Est, Anses, Laboratoire de scurit des aliments, Maisons-Alfort, France12 Sant Publique France, Saint-Maurice, France

    Soumis le 27.11.2017 // Date of submission: 11.27.2017

    Rsum // Abstract

    Introduction Neuf cas de bactrimie Bacillus cereus sont survenus dans cinq ranimations nonatales (RNN) de lAssistance publique-Hpitaux de Paris (AP-HP) entre aot et dcembre2016.

    Mthode Lenqute mene autour de ces cas a inclus une tude des dossiers pour rechercher une source commune, des prlvements de lenvironnement (surfaces, matriels, lots de lait pasteuris, nutrition paren-trale), une comparaison gntique des souches cliniques et environnementales, une enqute rtrospective auprs des laboratoires de microbiologie de lAP-HP pour estimer lincidence des bactrimies B.cereus enRNN, et enfin une valuation du circuit du lait, de la production ladministration.

    Rsultats Lenqute rtrospective a montr que lincidence des bactrimies B. cereus en RNN avait augment de 0,05 0,33 pour 100admissions entre 2014-2015 et 2016. Le seul point commun tous les cas tait davoir reu une mulsion lipidique dun mme fabricant, comme la majorit des nouveau-ns en RNN.Aucune source commune contamine par B.cereus na t identifie. B.cereus a t isol dans des lots de lait maternel pasteuris (deux lots consomms par deux des cas et dautres non dlivrs) et quelques prlvements denvi-ronnement. La comparaison des souches a montr une grande diversit gnotypique. Desamliorations ont t mises en place aprs valuation du circuit du lait.

    Conclusion Fin 2016, une recrudescence du nombre de cas de bactrimies B. cereus a t constate dans cinq ranimations nonatales de lAP-HP. Limplication dune contamination de lots de lait pasteuris na pas t prouve. Aucune source commune na pu tre identifie.

    Introduction Nine cases of Bacillus cereus bacteremia occurred in five neonatal resuscitation units (NRU) of the Assistance Publique-Hpitaux de Paris (AP-HP) between August and December 2016.

    Method The survey conducted around these cases included a study of the records to search for a common source, samples of the environment (surfaces, materials, batches of pasteurized milk, parenteral nutrition), agenetic comparison of clinical and environmental strains, a retrospective survey of AP-HP microbiology labo-ratories to estimate the incidence of B. cereus bacteremia in NRUs, and finally an evaluation of the milk circuit, from production to administration.

    Results The retrospective survey showed that the incidence of B. cereus bacteremia in NRUs increased from 0.05 to 0.33 per 100admissions between 2014-2015 and 2016. The only common point to all cases was to have received a lipid emulsion from the same manufacturer, as the majority of newborns in NRUs do. No common source contaminated by B. cereus was identified. B. cereus was isolated from lots of pasteu-rized breast milk (two lots consumed by 2cases and some not delivered), and some environmental samples. The comparison of the strains showed a great genotypic diversity. Improvements were implemented after evaluation of the milk circuit.

    >Sandra Fournier etcoll.

    quipe oprationnelle dhygine, Direction de lorganisation mdicale et des relations avec les universits, Assistance publique-Hpitaux de Paris, France

    mailto:[email protected]

  • Signalement des infections associes aux soins BEH 25-26 | 17juillet2018 | 537

    Conclusion At the end of 2016, an upsurge in the number of cases of B. cereus bacteremia was observed in five neonatal resuscitations units of AP-HP.The implication of a batch contamination of pasteurized milk has not been proven. No common source could be identified.

    Mots-cls: Infection nosocomiale, Bacillus cereus, Ranimation nonatale, Nouveau-ns// Keywords: Nosocomial infection, Bacillus cereus, Neonatal resuscitation, Newborn infants

    Introduction

    Bacillus cereus est un bacille Gram positif, prsent dans lenvironnement 1. Il est connu pour son rle dans les toxi-infections alimentaires et est aussi incrimin dans des cas dinfections systmiques graves chez les patients adultes immunodprims et les grands prmaturs 1. Les principaux tableaux cliniques rapports en nonatologie concernent des bactrimies, des pneumopathies et des infec-tions du systme nerveux central 2. Une contamina-tion partir de lenvironnement est le plus souvent retenue, notamment partir du linge ou du systme de ventilation 3-8. B. cereus est un contaminant connu du lait cru, dont les spores peuvent rsister la pasteurisation 9, et une contamination du lait a dj t suspecte dans des cas dinfections graves enranimation nonatale 10,11.

    Entre le 9 et le 30 aot 2016, deux cas de bact-rimie et un cas de colonisation B. cereus sont survenus chez trois nouveau-ns hospitaliss dans deux ranimations nonatales (RNN) de lAssistance publique-Hpitaux de Paris (AP-HP), dsignes par H1 et H2 dans larticle. Le 2septembre, le lactarium dle-de-France signalait une recrudescence saison-nire du nombre de lot