Service deS MaladieS infecTieuSeS danS la PoPulaTion Générale

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Bulletin d’information ▪ Volume 11 | Numéro 1 | Février 2011 WIV-ISP Santé publique et Surveillance Rue J. Wytsman 14 1050 Bruxelles | Belgique T +32 2 642 50 31 F +32 2 642 54 10 Table des matières P1 | Service des Maladies infectieuses dans la Population générale Sophie Quoilin P2 | Service Santé & Environnement An Van Nieuwenhuyse et Sébastien Fierens P3 | Service de Toxicologie Christiane Vleminckx SERVICE DES MALADIES INFECTIEUSES DANS LA POPULATION GÉNÉRALE Dès 1983, l’Institut scientifique de Santé Publi- que a développé des activités épidémiologi- ques spécifiques dans le domaine des maladies infectieuses par la mise en place d’un réseau de laboratoires vigies. Vu leur nombre, leur variété et leur particularité, les maladies infectieuses ont entraîné petit à petit une diversification des activités afin de répondre aux besoins liés aux modifications de l’arsenal thérapeutique et de la disponibilité des moyens préventifs, aux chan- gements du niveau de vie, des habitudes et des comportements … et à l’application exigeante du principe de précaution. A ce jour, le service regroupe les activités épi- démiologiques autour de toutes les maladies infectieuses à l’exception de celles liées aux institutions de soins. L’équipe, qui bénéficie d’un support administratif enthousiaste, se compose de scientifiques issus de divers horizons ayant à relever le défi d’allier prestations de service et recherche scientifique dans l’exécution de leurs objectifs. L’activité du service s’organise autour de plu- sieurs pôles comme les maladies infectieuses à prévention vaccinale, sexuellement transmissi- bles, respiratoires, invasives, émergentes, liées aux aliments ou aux vecteurs … RECHERCHE ÉPIDÉMIOLOGIQUE Pour chaque domaine d’activités, des outils de surveillance ont été mis en place afin de décrire et de suivre l’évolution épidémiologique de ces pathologies ainsi que de détecter d’éventuels changements qui nécessiteraient des interven- tions de santé publique : investigations épidé- miologiques et/ou adaptations des mesures préventives. Ces outils de surveillance (réseau sentinelle, registre …) permettent la récolte de données qui sont la base de la réflexion épidé- miologique. Ils reposent sur l’indispensable et indéfectible participation volontaire des parte- naires de la santé comme des microbiologis- tes, pédiatres ou autres spécialistes, médecins généralistes … Au-delà des outils de surveillance, des études épidémiologiques spécifiques peuvent être menées afin de rassembler l’information man- quante sur une problématique (ex. : étude de COMITÉ DE RÉDACTION Nathalie Bossuyt Geneviève Ducoffre Tadek Krzywania Dominique Van Beckhoven Herman Van Oyen ISSN 2032-2283 (imprimé) ISSN 2032-2275 (en ligne) séroprévalence des hépatites dans la population générale en Flandre) ou sur des éléments d’un problème de santé (ex. : sévérité des infections à Influenza). L’impact des maladies infectieuses sur la popu- lation est étudié (ex. : mortalité) de même que celui des mesures préventives (ex. : vaccination) ou de facteurs de risque tels que l’âge, la tem- pérature, la résistance aux antiviraux chez les patients HIV … L’évaluation des risques liés à ces problématiques de santé publique est égale- ment réalisée afin de contribuer à la formulation de recommandations en matière de prévention. L’ensemble de ces informations sont mises à la disposition des autorités de santé publique du pays afin de permettre une prise de décision scientifiquement documentée en vue de l’amé- lioration de l’état de santé de la population. ACTION ÉPIDÉMIOLOGIQUE Un autre aspect des activités du service porte sur l’action épidémiologique en cas de crise. Outre la coordination du « Risk Assessment Group » mis en place dans le cadre de l’application du nouveau Règlement Sanitaire International de l’Organisation Mondiale de la Santé, le service effectue des évaluations de risques sanitaires liés à un pathogène, les maladies infectieuses ne connaissant pas de frontières. En cas de ris- ques avérés, le service peut apporter un soutien méthodologique pour la réalisation d’enquêtes épidémiologiques pour estimer l’ampleur du pro- blème et/ou identifier des facteurs de risque et ce, afin de proposer des mesures préventives. De plus, les systèmes de surveillance peuvent être adaptés, permettant ainsi de rassembler l’in- formation nécessaire à la prise de décision en matière de mesures de contrôle. Les médecins épidémiologistes assurent égale- ment une garde 24h/24 disponible pour les auto- rités sanitaires du pays. Le service vise également l’excellence en déve- loppant des outils fiables qui permettent tant de récolter, de valider, d’analyser que de diffuser et de publier une information épidémiologique perti- nente, selon les besoins des utilisateurs.

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Bulletin d’information ▪ Volume 11 | Numéro 1 | Février 2011

WIV-ISP Santé publique et SurveillanceRue J. Wytsman 14 1050 Bruxelles | BelgiqueT +32 2 642 50 31F +32 2 642 54 10

Table des matières

P1 | Service des Maladies infectieuses dans la Population générale Sophie Quoilin

P2 | Service Santé & EnvironnementAn Van Nieuwenhuyse et Sébastien Fierens

P3 | Service de ToxicologieChristiane Vleminckx

Service deS MaladieS infecTieuSeS danS la PoPulaTion Générale

Dès 1983, l’Institut scientifique de Santé Publi-que a développé des activités épidémiologi-ques spécifiques dans le domaine des maladies infectieuses par la mise en place d’un réseau de laboratoires vigies. Vu leur nombre, leur variété et leur particularité, les maladies infectieuses ont entraîné petit à petit une diversification des activités afin de répondre aux besoins liés aux modifications de l’arsenal thérapeutique et de la disponibilité des moyens préventifs, aux chan-gements du niveau de vie, des habitudes et des comportements … et à l’application exigeante du principe de précaution. A ce jour, le service regroupe les activités épi-démiologiques autour de toutes les maladies infectieuses à l’exception de celles liées aux institutions de soins. L’équipe, qui bénéficie d’un support administratif enthousiaste, se compose de scientifiques issus de divers horizons ayant à relever le défi d’allier prestations de service et recherche scientifique dans l’exécution de leurs objectifs.L’activité du service s’organise autour de plu-sieurs pôles comme les maladies infectieuses à prévention vaccinale, sexuellement transmissi-bles, respiratoires, invasives, émergentes, liées aux aliments ou aux vecteurs …

recherche éPidéMioloGiquePour chaque domaine d’activités, des outils de surveillance ont été mis en place afin de décrire et de suivre l’évolution épidémiologique de ces pathologies ainsi que de détecter d’éventuels changements qui nécessiteraient des interven-tions de santé publique : investigations épidé-miologiques et/ou adaptations des mesures préventives. Ces outils de surveillance (réseau sentinelle, registre …) permettent la récolte de données qui sont la base de la réflexion épidé-miologique. Ils reposent sur l’indispensable et indéfectible participation volontaire des parte-naires de la santé comme des microbiologis-tes, pédiatres ou autres spécialistes, médecins généralistes …Au-delà des outils de surveillance, des études épidémiologiques spécifiques peuvent être menées afin de rassembler l’information man-quante sur une problématique (ex. : étude de

coMiTé de rédacTion

Nathalie BossuytGeneviève Ducoffre

Tadek KrzywaniaDominique Van Beckhoven

Herman Van Oyen

ISSN 2032-2283 (imprimé)ISSN 2032-2275 (en ligne)

séroprévalence des hépatites dans la population générale en Flandre) ou sur des éléments d’un problème de santé (ex. : sévérité des infections à Influenza).L’impact des maladies infectieuses sur la popu-lation est étudié (ex. : mortalité) de même que celui des mesures préventives (ex. : vaccination) ou de facteurs de risque tels que l’âge, la tem-pérature, la résistance aux antiviraux chez les patients HIV … L’évaluation des risques liés à ces problématiques de santé publique est égale-ment réalisée afin de contribuer à la formulation de recommandations en matière de prévention.L’ensemble de ces informations sont mises à la disposition des autorités de santé publique du pays afin de permettre une prise de décision scientifiquement documentée en vue de l’amé-lioration de l’état de santé de la population.

acTion éPidéMioloGiqueUn autre aspect des activités du service porte sur l’action épidémiologique en cas de crise. Outre la coordination du « Risk Assessment Group » mis en place dans le cadre de l’application du nouveau Règlement Sanitaire International de l’Organisation Mondiale de la Santé, le service effectue des évaluations de risques sanitaires liés à un pathogène, les maladies infectieuses ne connaissant pas de frontières. En cas de ris-ques avérés, le service peut apporter un soutien méthodologique pour la réalisation d’enquêtes épidémiologiques pour estimer l’ampleur du pro-blème et/ou identifier des facteurs de risque et ce, afin de proposer des mesures préventives. De plus, les systèmes de surveillance peuvent être adaptés, permettant ainsi de rassembler l’in-formation nécessaire à la prise de décision en matière de mesures de contrôle. Les médecins épidémiologistes assurent égale-ment une garde 24h/24 disponible pour les auto-rités sanitaires du pays.

Le service vise également l’excellence en déve-loppant des outils fiables qui permettent tant de récolter, de valider, d’analyser que de diffuser et de publier une information épidémiologique perti-nente, selon les besoins des utilisateurs.

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Service SanTé & environneMenT

Le service Santé & Environnement a pour objectif d’évaluer les conséquences des modifications de l’environnement sur la santé de la population. Le service évalue dès lors les risques toxicologi-ques et sanitaires liés à l’état de l’environnement. Le service compte actuellement 6 collaborateurs. Il rend des avis et recommandations aux autorités sur des dossiers spécifiques de pollution environnementale, il développe des protocoles et réalise des études épidémiologiques pour obtenir de nouvelles données sanitaires et il apporte un soutien à la communication concernant les risques envers la population et les professionnels de la santé.

Le service est actif à différents niveaux : niveau international, niveau national, et niveau des entités fédérées.

niveau inTernaTionalLe service participe à plusieurs programmes de l’OMS-Europe. Son travail d’expertise scientifique pour l’OMS-Europe concerne en particulier le Protocole LRTAP (Long-Range Transboundary Air Pollution) et le projet CEHAPIS (Climate, Environment, and Health Action Plans and Information System). Le service est éga-lement responsable de la transmission de données concernant des indicateurs dans le cadre du ENHIS (European Environment & Health Information System) et du CEHAPE (Children’s Environ-ment & Health Action Plan for Europe).

niveau naTionalLe service est entre autres actif dans le Plan National d’Action Environnement et Santé (NEHAP). Ce plan a été rédigé par la Bel-gique en réponse à la deuxième conférence ministérielle environ-

nement-santé de l’OMS-Europe à Helsinki (1994) lors de laquelle les états membres se sont engagés à rédiger chacun leur NEHAP. Le NEHAP belge a été élaboré et adopté par la Conférence Inter-ministérielle Mixte Environnement–Santé (CIMES), responsable également de son exécution. Le service a été chargé, de 2008 à 2010, du pilotage du groupe de travail du NEHAP sur les indi-cateurs Environnement-Santé et, de 2009 à 2010, du pilotage du groupe de travail chaleur-ozone/pics de pollution.Le service fournit d’autre part son expertise scientifique pour le SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Envi-ronnement, par exemple en traitant les questions parlementaires ou en participant aux Comités de Coordination. Le service four-nit également une expertise épidémiologique auprès de l’AFCN (Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire) et du CSS (Conseil Supérieur de la Santé).Le service est aussi impliqué dans des projets de la Politique Scientifique Fédérale (Belspo), tels que le projet AGORA sur les indicateurs de santé et les changements climatiques, en collabo-ration avec le CERVA.

enTiTéS fédéréeSLe service constitue le pôle scientifique d’expertise en santé envi-ronnementale de la Communauté française. Dans cette optique, l’activité du service vise principalement à l’évaluation des risques toxicologiques et sanitaires liés à l’état de l’environnement. Pour ce faire, le service répond à des demandes provenant de la Com-munauté française et concernant des cas spécifiques de pollution ou de suspicion de pollution. Le service réalise une évaluation des risques sanitaires en intégrant toutes les informations disponibles. Il fournit des recommandations et peut proposer des investiga-

PerSPecTive euroPéenne

L’ensemble des activités se déroulent dans une perspective euro-péenne, notamment par une collaboration étroite avec l’European Centre for Disease Prevention and Control. Le service remplit les obligations internationales en termes de transmission de données pour la Belgique.

Ce contexte nous incite à continuer le travail entrepris, à évaluer notre action et à dégager des défis à relever : 1. Intégrer de nouvelles technologies de l’information pour amé-

liorer la disponibilité de l’information en termes de temps et de qualité ;

2. Répondre aux besoins d’informations pour les différents

niveaux du système de santé et en particulier, les soignants de première ligne ;

3. Améliorer la centralisation des données et leur interprétation dans une approche plus globale des problèmes de santé, en diversifiant nos partenariats et autres collaborations ;

4. Maintenir le service aux entités communautaires et fédérales tout en s’inscrivant dans un contexte de risques émergents liés à l’évolution sociétale ;

5. Porter une attention/un intérêt scientifique aux innovations/découvertes afin de proposer leur intégration dans les activités de recherche et d’action épidémiologique.

Sophie Quoilin

Figure 1: Organigramme

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tions épidémiologiques supplémentaires si de nouvelles données sanitaires sont nécessaires.

Le service peut également fournir des données liées aux diffé-rents domaines de recherche dans lesquels il s’est orienté. Ces domaines sont :• La surveillance sanitaire, en particulier à travers le biomonito-

ring humain visant à quantifier certains polluants dans l’orga-nisme (sang, urine …). Le service a par exemple réalisé un bio-monitoring des métaux lourds au sein de la population résidant au voisinage de deux industries des métaux non ferreux à Ath (Epi-Scoop 2010, n°2) ;

• Les cancers liés à l’environnement, en particulier le dévelop-pement d’une approche méthodologique de l’investigation des agrégats ou « clusters » de cancers. Le service travaille aussi au développement d’une approche structurelle visant, à plus long terme, l’investigation des liens entre cancers et environ-nement à l’échelle de petites entités (de l’ordre du secteur sta-tistique) ;

• La pollution de l’air et son impact sur la mortalité, la morbidité et l’espérance de vie.

An VAn nieuwenhuySe et SébAStien FierenS

Le but du service de toxicologie est d’évaluer l’impact de subs-tances chimiques sur la santé et la sécurité de l’homme.• Evaluer les dangers et les risques liés aux substances chimi-

ques et aux radiations non ionisantes;• Fournir une information et des avis au SPF Santé publique,

Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement (DG4 et DG5), à l’AFSCA, au Conseil Supérieur de la Santé (CSS), aux autorités belges pour leurs prises de décision;

• Fournir de l’information au public, à l’industrie, aux universités … ;

• Représenter notre pays au niveau international au sein des organes décisionnels en termes de sécurité chimique ;

• Sur base de notre expertise, participer à des groupes de tra-vail scientifiques nationaux et internationaux dans le domaine de la toxicologie et de l’évaluation des risques pour la santé humaine ;

• Développer des méthodes de tests en toxicologie/génotoxico-logie in vitro et en biomonitoring pour les substances chimi-ques, les radiations non ionisantes, les nanoparticules et les « novel foods » ;

• Participer au développement de guides techniques (ou docu-ments d’orientation) sur l’évaluation des risques pour la santé humaine et sur la communication des dangers (Risk Assess-ment for Human Health and Hazard Communication).

Le service réalise 2 types d’activités: Expertise d’un côté et Recherche et Développement de l’autre.

exPerTiSeLa mise sur le marché belge de pesticides (Plant Protection Products, PPP) et de biocides est sujette à autorisation (obliga-tion légale). Dans ce contexte, les experts du service travaillent en collaboration avec la DG4 et la DG5 du SPF tant au niveau national (Comité d’Agréation des Pesticides à usage agricole et Comité d’avis des Biocides) qu’européen (Peer Review Pro-gramme of active substance of PPP, EFSA Scientific Panel on PPP and their residues). L’enregistrement des PPP est réalisé

selon la Dir 91/414/EEC et l’AR du 28 février 1994 (et à partir de juin 2011 selon la Règlementation EC 1107/2009). L’autorisation des biocides est réalisée selon la Dir 98/8/EC et l’AR du 22 mai 2003. Nos experts ont la charge d’évaluer la partie toxicologi-que des dossiers soumis par l’industrie pour évaluer le risque pour la santé humaine, de proposer des doses de référence (dose journalière acceptable, dose aiguë de référence, niveau d’exposition acceptable pour l’opérateur), de classifier et d’éti-queter les substances actives et les préparations, et d’évaluer l’exposition et les risques pour les opérateurs, travailleurs, spec-tateurs et résidents. Ces évaluations prennent en compte les développements scientifiques récents au niveau international dans le domaine de l’évaluation des risques, du mode d’action des effets toxiques, des modèles d’exposition, des méthodes de tests … En fonction de la caractérisation du risque, les experts doivent assurer que seuls les pesticides ou les biocides (incluant les adjuvants) ne présentant pas un risque pour la santé publi-que sont autorisés à être mis sur le marché et l’étiquetage doit garantir l’usage sécurisé des produits tant par les professionnels que par la population générale.

REACH est la nouvelle Règlementation de la Commission euro-péenne pour l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation et la restriction des substances chimiques (EC N° 1907/2006). Le but de REACH est d’assurer la protection de la santé humaine et de l’environnement grâce à une identification meilleure et plus rapide des propriétés intrinsèques des substances chimiques. Le système d’autorisation prévoit aussi la substitution progres-sive des substances les plus dangereuses, lorsque des alter-natives acceptables ont été identifiées. En Belgique, le SPF est l’autorité compétente pour REACH. Les experts du service fournissent un support scientifique au SPF pour l’évaluation des substances, pour les dossiers d’autorisation, pour la révision des annexes techniques, pour les propositions de classification et d’étiquetage … Notre service aide à la rédaction de recommandations pour un nouveau Règlement sur la classification, l’étiquetage et l’embal-

Service de ToxicoloGie

Figure 2: Organigramme

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lage appelé Règlement CLP et fournit un support scientifique pour le « helpdesk » national CLP (EC N° 1272/2008). Le CLP est basé sur le « Globally Harmonised System » des Nations Unies (GHS). Le WIV-ISP dirige la délégation belge dans les sous-comités d’experts sur le GHS et participe à la révision du GHS. De plus, nous coordonnons au niveau belge le programme de l’OCDE sur le développement de lignes directrices pour la réalisation de tests sur les substances chimiques et travaillons en collaboration avec la DG5 sur le programme des méthodes de tests au niveau EU (Règlement EC 440/2008) dans le contexte de REACH.

Le rôle des scientifiques du service est aussi de fournir de l’infor-mation et un avis sur la toxicité de substances chimiques, conta-minants alimentaires, nanomatériaux, « novel foods » et radia-tions non ionisantes pour le SPF, l’AFSCA, le CSS, le comité international sur la protection des radiations non ionisantes (ICNIRP), le WIV-ISP, les autorités belges … Dans ce contexte, ils participent aux différents comités nationaux : aux groupes de travail du CSS agents chimiques, radiations non ionisantes, fer-tilité, développement ainsi qu’aux groupes de travail dépendant du comité scientifique de l’AFSCA.

recherche eT déveloPPeMenTLe laboratoire de toxicologie réalise des études de toxicité et de génotoxicité in vitro sur les thèmes suivants :• Tests de produits naturels, e. a. extraits de plantes médicina-

les traditionnelles ;• Tests de nouveaux médicaments potentiels contre la tubercu-

lose ;• Recherche sur les effets de fréquences extrêmement faibles

de champs magnétiques sur les maladies neurologiques, e. a. la maladie d’Alzheimer ;

• Evaluation de la sécurité des nanomatériaux manufacturés par la caractérisation de leur potentiel génotoxique;

• Recherche sur les « novel foods » (à commencer).

Les plantes médicinales traditionnelles ont été utilisées depuis toujours pour soigner tout type de maladies. La plupart d’entre elles ont prouvé être efficaces mais celles qui sont utilisées dans les pays en voie de développement, en particulier, n’ont jamais été testées pour leurs effets néfastes potentiels comme sont les médecines modernes. De ce fait, des effets potentiellement nocifs ne peuvent être exclus. De plus, il y a une recherche conti-nue pour de nouveaux traitements, e. a. contre le cancer, et il est possible que de telles plantes médicinales, ou leurs principes actifs, puissent être la source de molécules intéressantes pour le développement de nouveaux médicaments. Dans cette opti-que, nous réalisons des études sur leur potentialité d’induire des dommages génétiques dans des cellules (effet néfaste), ainsi que sur leur potentiel antigénotoxique (bénéfique). Il en est de même pour de nouveaux médicaments potentiellement anti-TB. Les molécules qui sont intéressantes à ces points de vue seront

par la suite étudiées de façon plus approfondie et ne pourront être utilisées qu’après qu’on ait prouvé qu’elles sont dépourvues d’effet toxique ou génotoxique.

Notre recherche sur les champs magnétiques ELF (Extremely Low Frequency) est réalisée en collaboration avec le BBEMG (Belgian BioElectroMagnetic Group; http://www.bbemg.ulg.ac.be/). Quelques rapports ont fait le lien entre tant l’exposi-tion professionnelle que résidentielle aux champs magnétiques ELF et un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer. A l’heure actuelle, ces études ne sont pas concluantes et des recherches complémentaires sont nécessaires. Notre objectif est de réaliser des investigations biologiques préliminaires pour obtenir des données pour tester l’association possible entre l’ex-position aux champs magnétiques ELF et cette maladie. Pour cela, les dommages génétiques sur le cerveau ou les cellules nerveuses seront étudiés après exposition in vitro (et in vivo) aux champs magnétiques ELF, mais des comparaisons avec d’autres types de cellules doivent être faites également.

Les nanoparticules et les matériaux nanostructurés ont été lar-gement développés au cours de la dernière décennie et sont utilisés dans un nombre croissant d’applications et d’industries. L’émergence de matériaux avec des propriétés nouvelles, par-fois similaires aux particules atmosphériques ultrafines, accen-tue la question de leur sécurité et en particulier l’adéquation d’outils d’évaluation et de prévention du risque de ces nouveaux matériaux. Depuis fin 2006, nous développons un programme qui participe à l’évaluation de la robustesse des méthodes de test in vitro (viabilité des cellules, stress oxydatif et génotoxi-cité) pour l’évaluation des dangers des nanomatériaux. Si la caractérisation approfondie du matériel est cruciale pour l’éva-luation des dangers, la question des interactions des particules avec les différents systèmes test utilisés en toxicologie in vitro est aussi d’une grande importance. Il est donc capital d’établir des méthodes robustes pour évaluer les effets des nanoparti-cules sur les systèmes vivants. Nous participons à l’European Joint Action coordonnée par l’Executive Agency for Health and Consumers. Le but de cette action est d’établir une méthode robuste pour évaluer la génotoxicité potentielle des nanomaté-riaux et pour générer des données sur l’effet génotoxique de cer-tains matériaux de référence. Ce travail sera complémentaire au programme patronné par l’OCDE pour tester les nanomatériaux manufacturés (http://www.nanogenotox.eu).

Pour ces projets (y compris les « novel foods » qui va commen-cer bientôt), nous utilisons différentes méthodes validées ainsi que de nouvelles méthodes parmi lesquelles le test de Ames (bactérien), les tests VITOTOX®, le test du micronoyau/cytome et le test Comet. La toxicité in vitro est essentiellement étudiée avec le test « Neutral Red Uptake ».

ChriStiAne VleminCkx

Figure 3: Organigramme

4 |e.r.: Johan PeeTerS | direcTeur Général | rue J. WyTSMan 14 | 1050 BruxelleS