Séquence III- Regards sur La seconde guerre mondiale
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SÉQUENCE III- REGARDS SUR LA SECONDE GUERRE
MONDIALE
Croiser des regards d’artistes sur la seconde guerre
mondiale, entre hommages et dénonciation
Trois œuvres-Le musée juif de Berlin-Le monument contre le fascisme, de Jochen Gerz-Oradour, de Tardieu
Séance proposée par Gaëlle CABAU
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HISTOIRE DES ARTS
Le musée juif de Berlin
Domaine artistique : Art du visuel avec de l’architecture
Œuvre du XXème siècle
Le musée juif de Berlin: une œuvre d’art
engagée.
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I- PRÉSENTATION
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CARTE D’IDENTITÉDate de réalisationLe concours pour le musée juif de Berlin a été lancé en 1988. Parmi de nombreux architectes, Daniel Libeskind le remporte. Les travaux du musée se déroulent entre 1993 pour une livraison en 1999. Alors qu’il n’y a encore aucune collection, le musée est visité et obtient un vif succès. L’inauguration officielle du bâtiment aura lieu en 2011.
Dimension :L’édifice abrite 3000 m2 d’exposition.
Fonction : Musée retraçant 2000 ans de culture juive en Allemagne à travers des objets d’art, de culte et de la vie courante.
Lieu :Berlin, en Allemagne.
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ORGANISATION
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LE MUSÉE EST RÉPARTI EN DEUX ÉDIFICES
le Kollegienkaus, ancienne cour de justice Prusse, qui abrite les expositions temporaires, les vestiaires et autres lieux de restauration et de vente de souvenirs.
L’édifice de Daniel Libeskind : celui-ci comporte un sous sol ( où se situent les axes de la continuité, de l’exil et de l’holocauste), au rez-de-chaussée, et deux étages.
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POURQUOI CETTE ŒUVRE?
U
ne œuvre originale car cette œuvre architecturale ne
se contente pas d’abriter une exposition qui présente
la tragique histoire des juifs en Allemagne et en
Europe centrale, histoire qui aboutit à l’holocauste.
Libeskind a travaillé l’ensemble de son bâtiment de
manière à nous faire ressentir physiquement et
mentalement ce qu’a vécu ce peuple.
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UN TITRE
L
e projet s’intitule Between the lines. Cela évoque les portées des
partitions de musique. Pour le concepteur, le musée constitue le
3ème acte de l’opéra inachevé Moïse et Aaron, d’Arnold
Schoenberg, un acte de silence.
E
nfin ce sous-titre introduit la notion d’invisible : lire entre les
lignes. En effet, l’architecture de Libeskind n’est pas seulement
fait de béton, mais aussi des réactions provoquées chez le
spectateur.
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II- VISITE GUIDÉE DANS L’OEUVRE
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L’ECLAIR
L
e bâtiment s’organise en forme d’éclair, ce qui lui vaut le
surnom de Blitz de la part des Berlinois :
C
ette forme préserve les arbres existants du site.
C
ette ligne brisée est symbolique car elle évoque une étoile de
David éclatée.
L
e choix de l’éclair exprime la violence subie par le peuple juif.
Les fenêtres sont des meurtrissures, de véritables cicatrices que le musée arbore. Elles sont en quelque sorte la métaphore de la violence et des agressions subies par les juifs au cours de l’Histoire.
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L
’entrée du musée
s’effectue dans le
Kollegienhaus. L’architecte
nous fait comprendre que
l’histoire allemande et
l’histoire juive sont
entremêlées.
L’ENTREELa construction d'origine date de 1735, mais seuls les murs extérieurs résistèrent aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Le bâtiment est restauré en 1963 en tant que musée de la ville de Berlin.
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L
a circulation entre les deux
bâtiments se fait par un souterrain
auquel on accède par un escalier
noir. On descend alors dans un puits
de béton, qui transperce l’ancien
bâtiment, comme si on entrait dans
les profondeurs de la mémoire.
D’emblée Libeskind impose un
parcours sinueux, voire même
éreintant pour le visiteur. La lumière
artificielle met mal à l’aise.
L’ESCALIER DE L’ENTREE
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LES AXES
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Les axes de circulation se présentent successivement :• En descendant par le vide de l’entrée, on rejoint le sous-sol et l’Axe de la Continuité.•Celui-ci est coupé par l’Axe de l’Exil qui mène au jardin de l’Exil.•Et l’Axe de l’Holocauste, qui mène à la tour de l’Holocauste.Ces axes sont bas de plafond, éclairés artificiellement, en pente. La profondeur de l’axe est ainsi accentuée. Les parois des axes sont penchées, accentuant le malaise des visiteurs.
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LE JARDIN DE L’EXIL
Par l’axe de l’Exil, on accède au jardin de l’exil. Après la découverte de la lumière extérieure du jardin de l’Exil, s’offre devant le visiteur un véritable labyrinthe de piliers. Ils sont très élancés et très rapprochés. Pour accentuer cette désorientation, le sol et les piliers sont inclinés. Cela traduit la perte de repère qui accompagne l’Exil. Il s’agit alors de s’accoutumer à de nouvelles terres. Le visiteur expérimente l’aspect physique du changement de repère.Le jardin de l’Exil est encaissé et l’on ne perçoit pas le monde extérieur.
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D
éfinition du terme
Holocauste
LA TOUR DE L’HOLOCAUSTE
La tour de l’Holocauste n’est reliée au musée juif que par l’axe souterrain de l’Holocauste. C’est un puits de béton plongé dans le noir, symbolisant la mort.En franchissant une porte lourde sur pivot, le visiteur bascule dans l’obscurité et la froideur du béton. Il s’y trouve sans repère. Puis, le rai de lumière au sommet de la tour, et les sons de la ville qui parviennent timidement aux oreilles des visiteurs, les tirent de la torpeur dans laquelle on les avait plongés.
http://www.youtube.com/watch?v=qXEMbzhycPM&feature=related
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LES VIDES
Le musée contient des puits de béton sur toute
la hauteur de l’édifice, les vides. Ils ponctuent
la visite. Six de ces vides constituent l’Axe du
Vide. Ces vides, munis de balcons incarnent
l’absence d’une partie du peuple juif.
U
n rythme s’installe entre les vides et les
espaces de visites.
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L
e vide de la mémoire se trouve à une
extrémité de l’Axe du Vide. C’est au
rez-de-chaussée que l’on peut y
accéder. Au fur et à mesure que l’on
se rapproche du vide de la mémoire,
on distingue un fracas métallique.
A
u sol se trouve une multitude de
visages métalliques rouillés. Les pas
des visiteurs font s’entrechoquer les
têtes de métal. L’écho amplifie ces
sons et ces visages semblent crier.
LE VIDE DE LA MÉMOIRE
http://www.youtube.com/watch?v=A9WNLqEI_Sc&feature=related
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E
lles se ressemblent. De
même que les couloirs que
l’on emprunte et que les
vides situés sur l’axe du
vide, que l’on rencontre
successivement se
ressemble. Cela engendre la
confusion des espaces que
l’on parcourt.
LES SALLES D’EXPOSITION
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L’ESCALIER PRINCIPAL
Lorsqu’on découvre l’escalier principal, on passe de l’espace comprimé des axes à un espace sur toute la hauteur du bâtiment. Il donne une impression d’infini. Cette sensation est appuyée par la lumière naturelle que l’on retrouve après la descente dans le sous-sol et qui inonde cet espace. D’autre part, cette remontée vers la lumière paraît difficile. Cette expérience de remontée vers la lumière incarne l’avancée perpétuelle de la culture juive.
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POUR COMPLÉTER LA VISITE
Visite de 14 minutes dans le musée: http://www.youtube.com/watch?v=srz-k90dk68&feature=player_embedded
Suite de la visite en 12 minutes: http://www.youtube.com/watch?v=aqIiSBL4wwo&feature=player_embedded
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III- QUELLE SIGNIFICATION?
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UNE ŒUVRE D’ART
L
e musée juif possède un côté très sculptural de
part sa forme. Il est une œuvre d’art à part
entière, dans le sens où le bâtiment lui-même
provoque des émotions chez le visiteur et
produit du sens.
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L’ARCHITECTURE COMME EXPÉRIENCE
L
’architecture de Libeskind impose une suite d’expériences aux visiteurs dont les
ressentis sont physiques :
a
vec la privation d’un sens (la vue) dans la tour de l’holocauste
l
e déséquilibre dans le jardin de l’exil
l
’étouffement dans les axes souterrains du musée
l
a réduction du corps du visiteur à l’idée d’infime dans le Vide de la Mémoire.
L
’architecte nous prive de nos repères et nous donne la sensation d’être pris au
piège de l’édifice.
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UNE ŒUVRE SYMBOLIQUE QUI ÉVOQUE L’HISTOIRE COLLECTIVE
L
’idée de violence se trouve dans les formes employées : omniprésence de
lignes brisées et d’intersections de droites.
L
es conditions dans lesquelles le visiteur est plongé, provoque son
malaise : des plafonds bas, des parois non verticales, la lumière
artificielle.
L
’architecture impose un parcours difficile pour suggérer les douleurs
endurées par le peuple juif. De cette manière, les émotions produites par
l’architecture touchent plus le public que tous les mots ou photographies
qui peuvent lui être exposés.
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IV- FAIRE LE LIEN AVEC D’AUTRES OEUVRES
L
e monument contre le fascisme, en
travaillant autour de l’étymologie du mot
monument (moneo, ce qui reste).
U
n survivant de Varsovie, de Schoenberg, en
travaillant autour de l’idée de témoignage.