Sept Dormants d'Éphèse 1

Sept Dormants d'ÉphèseLes Sept Dormants d'Éphèse est une légende qui semble a priori commune aux chrétiens et aux musulmanspuisqu'elle met en scène des jeunes gens dormant dans une caverne pendant une très longue durée. Une Souratecoranique raconte et décrit leur périple.

La légende

L'empereur Dèce ordonnant l'emmurement des Sept Dormants. D'après unmanuscrit du XIVe siècle.

Pour les chrétiens

Vers l'an 500, Jacques de Saroug, évêque deBatnæ en Syrie, fait l'éloge des Dormantsd'Éphèse, dans une des deux cent trentehomélies qu'il a composées en syriaque[1].Le récit est repris en latin par Grégoire deTours (De gloria martyr., l. I, c. XCV), PaulDiacre (l. t, c. III), Nicéphore (Cal. 1. XIV,c. XLV) et reprise par Jacques de Voraginedans la Légende dorée. L'histoire se dérouleau temps de la persécution de l'empereurDèce (règne de 249 à 251) contre leschrétiens. Sept officiers du palais,originaires de la ville d'Éphèse, sont ainsiaccusés : il s'agit de Maximien, Malchus,Marcien, Denys, Jean, Sérapion etConstantin. Alors que l'empereur est en voyage, ils distribuent leurs biens aux pauvres et se réfugient dans lamontagne voisine.

L'empereur, à son retour, fait rechercher les sept chrétiens. Ceux-ci, prenant leur repas du soir, tombentmystérieusement endormis : c'est dans cet état qu'ils sont découverts. Dèce les fait alors emmurer dans leur cachette.Et c'est en 418, qu'un maçon ouvre par hasard la grotte où sont enfermés les Sept Dormants. Ceux-ci se réveillent,inconscients de leur long sommeil. Aussitôt, l'empereur Théodose II accourt, et voit dans le miracle une preuvecontre ceux qui nient la résurrection des morts.

Pour les musulmansDans l’islam, le récit de la 18e sourate du Coran La Caverne évoque le récit de Jeunes Dormants, et diffère, surcertains points, de la légende chrétienne. Le lieu de la caverne où s'enferment les dormants n'est pas spécifié. Selonles dires rapportés dans le Coran leur nombre est discuté et va de trois à sept, auxquels s'ajoute toujours un chien. LeCoran condamne les spéculations à ce sujet. Ils sont demeurés dans une caverne en compagnie de leur chien durant309 ans lunaires, ce qui correspond à 300 ans solaires[2]. Ils décident d'y demeurer car la société oppressive etcorrompue selon la foi pure au Dieu unique leur refuse le droit à la libre pensée et à la libre pratique religieuse. Ils nese doutent pas cependant que le temps qui s'écoule en dehors est si long. Toutefois il se peut qu'on trouve danscertains pays des endroits où sont vénérés les « Sept » saints, une étude historique serait nécessaire pour remonter àla source des légendes, chaque contrée concurrençant l'autre par ses saints locaux. Les sept saints de Regraga, auMaroc, retiennent particulièrement l'attention. Pour concilier la foi pure en un Dieu unique, l'exigence de pauvreté etla référence à Jésus, les Ébionites constituent une alternative sérieuse à la légende chrétienne à une époquebouleversée par les schismes.

Sept Dormants d'Éphèse 2

Célébrations

En AllemagneEn Allemagne, les Sept Dormants d'Éphèse sont fêtés lors du Siebenschläfertag (de) le 27 juin.

Pèlerinage chrétien

Intérieur de la grotte dite des Sept Dormants àÉphèse en Turquie.

En 1878, François-Marie Luzel et Ernest Renan publient tous les deux,dans le même numéro de la revue Mélusine, deux articles décrivant,pour le premier, la chapelle des Sept-Saints[3] dans la commune duVieux-Marché (Côtes-d'Armor), le second la légende desSept-Dormants[4].

En 1954, Louis Massignon crée un pèlerinage commun réunissantchrétiens et musulmans. Il se déroule en Bretagne au Vieux-Marchédans les Côtes-d'Armor, qui abrite la Chapelle des Sept-Saints (qui sontprécisément les Sept Dormants). L'origine du pardon des Sept Saintsremonterait au IIIe siècle. Le culte serait parvenu au Vieux Marché parl'intermédiaire de moines et de missionnaires grecs quiaccompagnaient les commerçants d'Orient sur la route de l'étain [5]. Estlié à ce pèlerinage un ancien chant breton (Gwerz)[6], traduit parGeneviève Massignon, dont il reste 18 strophes dans le cantique de laprocession[7],[8].

Notes et références[1] Edward Gibbon, Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain,Robert

Laffont, 1983, vol.1, P.993.[2] Le Coran, Koran (Traduction de Kazimirski) 18 « La Caverne », XVIII (http:/ / fr. wikisource. org/ wiki/ Le) ; الكهف (ar) الكهف (http:/ / ar.

wikisource. org/ wiki/ سورة).[3] François-Marie Luzel, "La chapelle des Sept-Saints dans la commune du Vieux-Marché (Côtes-du-Nord)", revue Mélusine, 1878, consultable

http:/ / gallica. bnf. fr/ ark:/ 12148/ bpt6k57904847/ f112. image. r=Sept-Saints. langFR[4] Ernest Renan, "La légende des Sept-Dormants", revue Mélusine, 1878, consultable http:/ / gallica. bnf. fr/ ark:/ 12148/ bpt6k57904847/ f113.

image. r=Sept-Saints. langFR[5] (http:/ / www. eglise. catholique. fr/ actualites-et-evenements/ actualites/ 55e-pelerinage-islamo-chretien-a-vieux-marche. html). Le Lieu de

pèlerinage, Dolmen et Crypte[6] (http:/ / www. vieux-marche. net/ IMG/ pdf/ GUERZ-_20texte-2. pdf) Gwerz des Sept-Saints[7] Sources et détails (http:/ / www. vieux-marche. net/ spip. php?article12) et (http:/ / saintbrieuc-treguier. catholique. fr/

Les-Sept-Saints-Dormants)[8] (http:/ / www. hopala. asso. fr/ hopala17. html) Gérard Prémel

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Sources• Grégoire de Tours, De Gloria martyrorum (I, 1, c) ;• Jacques de Voragine, Légende dorée (§ 292-298).

Bibliographie• J. Bonnet, Artémis d'Éphèse et la légende des sept dormants, Paris, 1977.• F. Jourdan, La tradition des sept dormants, Paris, 1983.• David Sidersky, Les origines des légendes musulmanes dans le Coran et dans les vies des prophètes, Geuthner,

Paris, 1933.• (en) Alexander Kazhdan (dir.), The Oxford Dictionary of Byzantium, 3 vols., Oxford University Press, 1991

(ISBN 0195046528) vol. 3, 1883, s. v. Seven Sleepers.• GG. Prémel, Anniversaires (éditorial) ; 50 e anniversaire du pèlerinage islamo-chrétien des Sept Saints en Vieux

-Marché : G. Massignon, Le culte des Sept Saints dormants d’Éphèse (Genèse) ; ; L. Massignon, Le Coran(Exégèse) ; Les dix-huit versets de la 18 e sourate (Exégèse) D. Laurent, La «Gwerz des Sept Saints dormants »(exégèse / document) ; revue La Bretagne au monde Hopala ! n°17

•• E. Doubchak, "Les Compagnons de la Caverne",traduction et commentaire de la pièce de Tawfîq al Hakîm, "Ahlal Kahf", mémoire de Maîtrise d'Arabe, Lyon, 1984

Liens externes• Le récit de Voragine (http:/ / www. abbaye-saint-benoit. ch/ voragine/ tome02/ 102. htm)• François Jourdan, « Les sept dormants au seuil du XXIe siècle : un héritage d'avenir exigeant ? » (http:/ /

istr-marseille. cef. fr/ Pages/ CdD/ CdDs/ CdD18/ CdD-18. pdf), in Chemins de Dialogue, n° 18, pp. 73-88.• article « Sept Dormants » (http:/ / www. voltaire-integral. com/ Html/ 18/ dormants. htm) du Dictionnaire

philosophique de Voltaire• Les Sept Dormants d’Éphèse et les "Ahl al-Kahf" (http:/ / www. teheran. ir/ spip. php?article17)• Louis Massignon et le Sept Dormants (http:/ / www. moncelon. com/ bibliodormants. htm)• Pèlerinage du Vieux Marché pèlerinage Islamo Chrétien aux Sept Saints (http:/ / www. vieux-marche. net/ spip.

php?rubrique5)• Photographies (http:/ / catholique-valence. cef. fr/ Pelerinage-islamo-chretien-en. html)

Sources et contributeurs de l’article 4

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