80 Connaissance de la Chasse - N°474 - Octobre 2015

semi-automatique

FabarmL4SLe L4S vient rejoindre le XLR 5 dans la gammedes semi-automatiques Fabarm. Un petit peu moins cher que ce dernier, il en reprendpourtant la mécanique, la canonnerie et la fameuse épreuve à 1630 bars. La différencese fait surtout sur le plan esthétique, avec une arme plus moderne et un peu plus fine.

LE DERNIER-NÉDES SEMI-AUTOS CHASSE

1- Une fois le devant bois ôté, vous découvrez un bouchon rouge.

2- Pour installer le canon, il faut dévisser entièrement le bouchonrouge, placer le canon et son anneau, remettre en place editbouchon, puis le devant bois qu’il faut à son tour visser.

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tion, on trouve le nom du fusil en-cadré de motifs végétaux puis deuxcanards au vol qui rejoignent unenouvelle composition végétale. À gauche, deux faisans, cette fois,mais toujours en vol. La carcasse possède des formesdouces et un accès aisé et assezsimple aux différentes commandes.Le bouton de fermeture de la cu-lasse mobile est situé sur le côtégauche et en avant. Il est légèrementenchâssé dans un fraisage circu -laire. Ainsi vous ne pourrez pasl’actionner involontairement et sur-tout il est simple à retrouver « àl’aveugle », c’est-à-dire sans àchaque fois retourner le fusil pourvoir où l’on pose le doigt. Derrièrece bouton de fermeture, en avantdu bloc détente, se trouve le cut off.Cette commande permet, en actionde chasse, de retirer la cartouchechambrée et de la remplacer parune autre tout en bloquant les car-touches placées dans le tube maga-sin. Cela vous évitera, si vous vou-lez chambrer rapidement une balle,de retirer les trois cartouches ou depasser d’une cartouche à grenaillede plomb à un substitut quelconquesi vous traversez un petit marais.Le doigt d’armement de la culasseest bien dessiné. Il n’est pas trop

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La silhouette duL4S est réussie,le noyer blondet chaud et lacarcasse grise

font bonménage.

Côté gauche,des faisans

en vol ornent la carcasse,bordés derinceaux

de feuillesd’acanthe.

La montée à l’épaule

et la prise devisée sont

remarquables,simples et

rapides. Fabarmmarque ici des points.

Le L4S a été dévoilé enmars dernier lors del’IWA. C’est le dernier-né des semi-automatiques

de Fabarm. Un fusil élégant quivient rejoindre le XLR dans la gam-me du fabricant italien. Il se posi-tionne juste dans une gamme deprix légèrement inférieure à ce der-nier. Trois modèles composent pourle moment la famille L4S : l’InitialHunter, le Grey Hunter et le DeluxeHunter. C’est la version intermé-diaire, le Grey Hunter, que nousavons choisi de tester. À 1470 eu-ros, il risque fort d’être le plus ven-du de la gamme du fait de sa finitionet de son équipement intéressant,comme par exemple ses cinqchokes amovibles hyperboliques. Esthétiquement, ce fusil est élégant,la robe gris mat de sa carcasse con -traste harmonieusement avec lateinte chaude et claire des bois. De-puis quelques années, les fabricantsont fait d’importants efforts cosmé-tiques, sur les fusils et notammentsur les semi-autos. Fabarm faitd’ailleurs partie de ceux qui ont ini-tié ce mouvement, et ce L4Sn’échappe pas à la règle sans êtrepour autant ultramoderne ou révo-

lutionnaire. Il est simplement bienancré dans son époque, modernesans être futuriste. La carcasse est réalisée en alliage,de l’ergal vraisemblablement. Ellea été anodisée gris mat, sans doutepar une nouvelle technique de dépôtsous vide, que l’on appelle PVD.La carcasse est également gravée.Côté droit, sous la fenêtre d’éjec-

Le bouton de fermeture est logédans un fraisage circu laire et

simple à retrouver « à l’aveugle ».©

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grand afin de ne pas s’accrocher in-utilement partout et pas trop petitnon plus pour que l’on s’en saisissefacilement. Globalement, sa ma-nœuvre est bonne.La détente de ce fusil est grise, nonstriée et logée dans une sous-gardeen matériaux composites. Le pontetest légèrement ovalisé. Il aurait puêtre un petit peu plus grand pour leschasses par températures négativesoù des gants sont les bienvenus. En arrière du pontet, derrière laqueue de détente en fait, se trouvela sécurité du fusil. Il s’agit d’unpoussoir perpendiculaire au pontetqui, grâce à une bande rouge, attestede la position « feu » ou non. Si cepositionnement ne me con vient tou-jours pas, il est adopté par tous lesfabricants de semi-autos ou presqueet il faudra s’en contenter.Le haut de la carcasse du L4S pos-sède des fraisages à queue d’arondestandard de 10 mm. Quatre griffesqui permettront aux sauvaginiersnotamment, mais également à ceuxqui chassent aussi le grand gibierau fusil, d’installer assez aisémentune lunette de gabion, de battue oumême un point rouge. Pour simpli-fier un peu plus encore cette instal-lation, la marque propose même unmontage spécifique sous la formed’un rail Weaver. Ainsi, quelle quesoit l’optique que vous souhaitezutiliser, vous pourrez la fixer trèsen avant ou très en arrière. Là oùvous le désirez.

Gestion automatiquedes gaz

Côté réarmement, ce fusil fonc -tionne par emprunt de gaz. Mais lesgaz récupérés dans le dernier tiersdu canon ne sont plus « dosés » parune petite valve, comme c’est sou-vent le cas sur ce type de méca-nique. Ici, c’est un piston avec uninsert flexible qui va gérer la forceet la vitesse du réarmement en fonc-tion de la cartouche utilisée et sur-tout de sa charge. En se comprimantplus ou moins, l’insert – ou joint –va freiner plus ou moins fort le pis-ton. Les gaz sont donc gérés de façon mécanique, automatique.Voilà pourquoi ce fusil ne disposepas d’un curseur à déplacer ou à

inverser lorsque vous décidez de tirer des charges lourdes ou légères.Vous pourrez passer d’une car-touche semi-magnum à une 30 gpar exemple sans intervention sur l’arme. Ce piston avec insert flexible pos-sède un autre intérêt, il offre uncycle de réarmement très rapide.Fabarm annonce même que cettemécanique qui équipe aussi le XLRest la plus rapide du marché. La firme italienne a chronométré le tir

de 5 cartouches dans un XLR jus-tement : la cinquième munition aété tirée 0,31 s après la première.En France où les cinq coups sontinterdits, il nous est impossible demener un tel test. Nous ne deman-dons qu’à croire les résultats obte-nus. Sachez simplement que la mé-canique du Fabarm est très rapide,comme nous le constaterons parnous-mêmes lors de nos essais. Le ressort de rappel du réarmementest situé à la base du tube magasin.

Canons :barre à Tribore

Comme la plupart des canons Fa-barm et comme depuis de nom-breuses années, ce fusil est de typeTribore, c’est-à-dire que son canonpossède trois diamètres d’alésageconsécutifs. À la sortie de lachambre, on trouve un très longcône de raccordement qui va limiterau maximum la montée en pressionde la cartouche mais va surtout évi-ter de détériorer les plombs par unrétreint trop prononcé. Ce cône de

La relime de la carcasse est arrondieet douce, très moderne.

1- La sécuritéest logée enarrière du

pontet, pas leplus sécurisant.

2- La carcasseest fraisée et permet le montage

d’une optiqueau gabion.

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LES QUATRE VERSIONS

Trois L4S différents

Ce nouveau semi-automatique a été immédiatement décliné entrois versions différentes. Le GreyHunter, qui est le modèleintermédiaire et celui de notreessai, mais aussi l’Initial Hunter et le Deluxe Hunter qui sontrespectivement les modèles de

base et haut de gamme de lasérie. Ces trois fusils sontproposés en calibre 12/76 mm.L’initial Hunter coûte 1070 euros. Ilest décliné en trois longueurs de canons : 66, 71 et 76 cm. Il possède 3 chokes Inner HP de82 mm, le cylindrique, le Médiumet l’Xtreme (0,9). La finition de lacarcasse est anodisée noire. Lesbois assez simples sont toutefois

poncés à l’huile. L’arme est livréedans un coffret carton. Le DeluxeHunter coûte 1830 euros. Il estlivré dans une valise intégralecomme la Grey Hunter. Cinqchokes sont fournis avec l’arme,des Inner Hp. Une quatrièmelongueur de canon est proposéepuisqu’il est disponible aussi en61 cm. Les bois sont tirés d’un jolibloc de noyer et finis à l’huile.

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Au terme de notre sortie arrosée, les bois sont bien ternes.

Connaissance de la Chasse - N°466 - Février 2015

agréablement la relime du fu-sil. Le quadrillage a sans nuldoute été produit au laser. Ilremplit parfaitement son rôlesans être non plus trop agres-sif comme cela arrive parfoissur certains semi-autos. Ledevant long, qui reprend lemême quadrillage avec lemême type de filets, offriraune très bonne prise, mêmeaux plus grands d’entre nous.Il monte assez haut sur le ca-non, ce qui limitera aussi lescontacts entre le bout desdoigts et un tube trop chaud.La crosse est fournie avecdeux grenadières amovibles,qui se détachent en pressantle bouton situé en leur centre.C’est le même principe quecelui qui équipe depuis tou-jours ou presque les carabinesSauer. C’est pratique et rapideet cela ravira tous les gabion-

neurs qui marchent beaucoupet sont toujours très chargéslorsqu’ils prennent posses-sion de leur installation. Unefois en place, on détache lesgrenadières et le fusil devientplus facilement manœu-vrable.

Direction lemarais normandTrois cales de crosse, que l’onintercale entre cette dernièreet la carcasse, permettent dejouer sur l’avantage. Ellessont bien sûr tout autant des-tinées aux gauchers qu’auxdroitiers, puisqu’il suffit deles retourner pour passer enmode gaucher. Pour tester ce fusil, nousl’avons emmené au marais, àla chasse des bécassines une

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raccordement est d’autantmoins prononcé que le canonest ensuite suralésé. Son âmeest en effet de 18,7 mm (ca-libre 12). Du moins jusqu’auxtrente derniers centimètres.En effet, un nouveau cône deraccordement, très très longcette fois puisqu’il mesure20,5 cm, va progressivementfaire passer l’alésage de 18,7à 18,4 mm. Ensuite arrive latroisième et dernière partiede ce canon très particulier :une zone cylindrique, de18,4 mm de diamètre, sur 5centimètres. Puis se trouve lechoke amovible, qui lui aussine possède pas un profil ha-bituel. Tout d’abord il est trèslong, 82 mm, ensuite il pos-sède une forme hyperbolique.Les chokes longs offrent enrègle générale de meilleursrendements balistiques queles chokes courts, mais sur-tout avec cette forme hyper-bolique, il est possible de tirerde la bille d’acier hautes per-formances avec un chokagesupérieur au demi-choke, cequi est d’ordinaire impos-sible. Ici, tous les chokes li-vrés avec le fusil – il y en a

cinq – peuvent tirer de la billed’acier haute performances.Ainsi vous pourrez chasserau marais avec le full choke– en l’occurrence un 0,9 –avec vos cartouches hautesperformances et gagner enportée comme en groupe-ment. Le canon est surmontéd’une bande de visée ventiléede 6 mm de large.Dernier point pour être toutà fait complet avec la canon-nerie de ce fusil, elle a étéspécialement éprouvée à1630 bars, à la demande ex-presse de Fabarm qui entendainsi attester de la résistancede ses canons aux pressionsles plus élevées.

Attention à lafinition des boisLa crosse est assez élégante.Elle est tirée d’un joli bloc denoyer veiné comme il le faut.Elle est bien sûr de type pis-tolet avec un busc droit. Lequadrillage est élégant et bien réalisé. Il est traversé pardeux filets qui se croisent etprennent naissance sur la carcasse et prolongent ainsi

Les filets du quadrillagese poursuiventavec élégancesur la carcasse.

Cinq chokes hyperboliques de 82 mm sont livrés avec l’arme.

Les grenadières, amoviblespar simple pression sur unbouton, seront appréciées

des gabionneurs.

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journée durant. Une journéeà porter et tirer avec ce fusilpar une météo très pluvieusenous a convaincus de plu-sieurs choses. L’assemblage de ce fusil estassez différent de celui desautres semi-autos du marché.Le bouchon de magasin restesolidaire du devant bois, maisce n’est pas lui qui arrime cedernier à la carcasse. En faitil y a deux bouchons. Pourassembler l’arme, il faut aupréalable entièrement dévis-ser un bouchon métalliquerouge cranté, logé sur le tubemagasin. On place ensuite lecanon dans la carcasse et l’an-neau de canon en bout de tubepuis on revisse le bouchonrouge. On positionne ensuiteseulement le devant bois quel’on fixe en serrant jusqu’auxclics sonores son bouchonresté solidaire. C’est un peuplus long qu’avec un semi-automatique classique, maisil est vrai que si vous possé-dez une housse longue vousn’aurez pas à réaliser cetteopération trop souvent. Lors de cette journée, la mé-téo très « arrosée » et les frot-tements sur une veste de chasse certes un peu rugueusemais pas plus que cela ontmis en évidence l’insuffisante

résistance du traitement desbois. Le soir venu, le boisétait mat et presque à nu ! Unvernis mat ou légèrement sa-tiné protégerait plus efficace-ment le joli noyer de la crosse. Voilà pour le point né-gatif. Pour le reste, reconnais-sons que globalement ce fusilest très agréable. Toutd’abord, son poids et sonéquilibre le rendent trèsagréable à porter et épauler.Il est même assez vif et, dufait d’une crosse bien dessi-née, il semble pointer immé-diatement la cible ; l’œil esten effet tout de suite au rasde la bande de visée, parfai-tement dans l’axe. Les départs sont égalementdignes d’éloges. Ni trop durs,ni trop légers, ils sont surtoutnets et agréables. Une seulefois au cours de cette journéeoù les bécassines furent assezdiscrètes et légères, il fut pos-sible de tirer les trois coups,à chaque fois la pression surla détente fut légère et le coupde doigt inexistant. La ca -dence de tir ultrarapide an-noncée par Fabarm est diffi-cile à vérifier mais les troiscoups sont expédiés très vite. Au marais toujours, le cut offa fonctionné sans problème,non pas pour changer de car-

touche, mais pour retirer cellechambrée et la placer ensuiteen travers de la culasse mo-bile lors des franchissementsde clôtures barbelées ou defossés.Le réarmement se fait ensuiteaisément sans qu’il soit besoinde claquer bruyamment la cu-lasse, au risque de faire dé-coller toutes les longs becsdes alentours. Au cours de cette journée nous avons uti-lisé plusieurs sortes de car-

touches de substitution, deshautes performances, pourlesquelles ce fusil est éprouvé,mais aussi des munitions stan-dard à bille d’acier ou decuivre recuit. Toutes ont fonc-tionné parfaitement et aucunenrayage ne fut à déplorer.Tout au long de la journée, fi-nalement, le L4S s’est fait ou-blier. C’est sans doute unebonne preuve de ses qualités.

texte Laurent Beduphotos Bruno Berbessou

FICHE TECHNIQUE

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Marque : FabarmModèle : L4S Grey HunterType d’arme : fusil semi-automatiqueMécanisme : emprunt de gazCarcasse : en alliage anodisé gris et ornée de canards etfaisans en volFraisage de carcasse : standard de 10 mmCapacité : 2 coups dans le magasin + 1 dans la chambreCrosse : pistolet, tirée d’un noyer de belle facture poncé à l’huileCanon : à âme Tribore, quatre longueurs au choix : 61, 66, 71ou 76 cmChoke : rétreints amovibles hyperboliques, 5 livrés avec l’armeÉpreuve : 1630 barsPoids :Prix : 1470 €Accessoire : livré avec une mallette de transport, une clé de chokes, trois cales de crosse et deux grenadièresdétachables

• Positionnement prix• Chokes longs hyperboliques• Fonctionnement doux et rapide

• Gravures élégantes• Équilibre, montée à l’épaule

• Pas de version à crosse synthétique • Pontet un peu étroit

• Traitement des bois un peu « léger »

À NOTRE AVIS

semi-automatique

Ce bouchon ne maintient en place que le devant bois, pas le canon.

Le dessous dudevant bois est« granité », laprise en mainest douce et sûre.

Une journée de chasse desbécassines au marais pourdécouvrir le semi-auto à emprunt de gaz.