SEM AINE S EM IN au 7 mars CNP LES MAUX DU...

22
Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – www.studiocine.com SEMAINE 4 du 22 au 28 mars 2017 Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35 www.studiocine.com Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. SEMAINE 1 du 1 er au 7 mars 2017 Le film imprévu : www.studiocine.com Le film imprévu : www.studiocine.com LANCEURS D’ALERTE : COUPABLES OU HÉROS de James Spione SAGE FEMME de Martin Provost 20TH CENTURY WOMEN de Mike Mills LION, PERDU PARMI UN MILLIARD D’HABITANTS de Garth Davis SILENCE de Martin Scorsese CERTAINES FEMMES de Kelly Reichardt TRAMONTANE de Vatche Boulghourjian PERSONAL AFFAIRS de Maha Haj LES OUBLIÉS de Martin Zandvliet 14h00 14h00 19h45 14h00 17h00 21h45 14h15 19h30 jeu-lun-mar 14h15 mer-ven-sam dim-lun 19h30 mardi 19h45 14h15 19h15 21h30 CNP jeudi 19h45 1h17’ 1h56’ 1h58’ 2h 2h40’ 1h47’ 1h45’ 1h28 1h41’ LOVING de Jeff Nichols 17h15 19h30 2h03’ mer 17h30 jeu 10h00 jeu 17h00 ven 14h30 ven 17h00 sam 10h00 sam 17h30 dim 17h30 LIBERAMI de Federica Di Giacomo ROUGE COMME LE CIEL de Cristiano Bortaone LA FILLE À LA VALISE de Valério Zurlini LES ÉQUILIBRISTES de Ivano de Matteo en présence du réalisateur et de la scénariste HOMMAGE A FRANCO PIAVOLI DOMENICA SERA EVASI IL PIANETA AZZURRO LA VIE POSSIBLE AVANT PREMIÈRE de Ivano de Matteo rencontre avec le réalisateur BANAT-LE VOYAGE de Adriano Valerio LES SOUVENIRS DU FLEUVE de Gianluca et Massimiliano De Serio + CM EMIGRANTI de Paolo Piavoli 1h30’ LE SECRET DE LA CHAMBRE NOIRE de Kiyoshi Kurosawa 21h30 2h10’ 1h30’ 2h 1h55’ 1h55’ 12’’ 1h30’ 1h40’ 1h20’ 1h35’ 11’ Débat avec Maryse Artiguelong de la LDH et de l’Observatoire des libertés et du numérique Les lanceurs d’alerte : comment les protéger ? AVANT-PREMIÈRE Rencontre avec le réalisateur mer-sam-dim 16h00 mer-sam-dim 17h45 21h45 mer-sam-dim 14h15 mer-sam-dim 16h15 17h45 21h30 17h15 21h15 17h00 19h30 21h45 PANIQUE TOUS COURTS de Stéphane Aubier et Vincent Patar L’EMPEREUR de Luc Jacquet DANS LA FORÊT de Gilles Marchand NOCES de Stephan Streker 45’ 1h25’ 1h43’ 1h35’ LES DERNIERS PARISIENS de Hamé Bourokba et Ekoué Labitey 1h45 CHEZ NOUS de Lucas Belvaux 1h58’ 14h15 19h45 mer-sam-dim 16h00 YOUR NAME de Makoto Shinkai LA FLÛTE ET LE GRELOT de divers réalisateurs L’AUTRE CÔTÉ DE L’ESPOIR de Aki Kaurismaki JOURS DE FRANCE de Jérome Reybaud GRAVE de Julia Ducournau 1h46’ V0 & VF 42’ 1h38’ 2h21 1h38’ Interdit –16 ans À DEUX C’EST MIEUX Programme de courts métrages 38’ 21h15 17h30 19h30 17h30 21h45 mer-sam-dim 16h00 21h30 VF mer-sam-dim 14h15 VO 17h15 mer-sam-dim 16h30 voir page 6 À suivre. LES MAUX DU TRAVAIL de Michel Szempruch LES BERCEAUX CHANSON D’ARMOR LOST CITY OF Z de James Gray PARIS PIEDS NUS de Dominique Abel et Fiona Gordon LA CONFESSION de Nicolas Boukhrief FANTASTIC BIRTHDAY de Rosemary Myers FIORE de Claudio Giovannessi 14h15 mer-sam-dim 16h00 17h30 14h30 mer-sam-dim 16h00 19h45 14h00 17h00 19h45 14h15 19h15 lundi 19h30 14h15 19h15 CNP jeudi 20h00 1h50’ À suivre. Que reste-il de la médecine du travail ? 58’ 2h20’ 1h23’ 1h56’ 1h20’ 11’ Débats avec Dominique Huez, médecin du travail retraité C I N É M A T H È Q U E Cycle du muet au parlant Jean Epstein 50’ Soirée présentée par Joel Daire, directeur délégué du patrimoine à la Cinémathèque Française et auteur. À suivre. À suivre. À suivre. SAGE FEMME de Martin Provost 14h00 17h00 19h15 21h30 1h56’ À suivre. Cour(t)s devant

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Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – www.studiocine.com

SEMAINE 4 du 22 au 28 mars 2017

Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35www.studiocine.com Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

SEMAINE 1 du 1er au 7 mars 2017

Le film imprévu : www.studiocine.comLe film imprévu : www.studiocine.comLe film imprévu : www.studiocine.com

LANCEURS D’ALERTE : COUPABLES OU HÉROSde James Spione

SAGE FEMMEde Martin Provost

20TH CENTURY WOMENde Mike Mills

LION, PERDU PARMIUN MILLIARD D’HABITANTS

de Garth Davis

SILENCEde Martin Scorsese

CERTAINES FEMMESde Kelly Reichardt

TRAMONTANEde Vatche Boulghourjian

PERSONAL AFFAIRSde Maha Haj

LES OUBLIÉSde Martin Zandvliet

14h00

14h0019h45

14h0017h0021h45

14h1519h30

jeu-lun-mar14h15mer-ven-samdim-lun19h30

mardi19h45

14h1519h1521h30

CNPjeudi19h45

1h17’

1h56’

1h58’

2h

2h40’

1h47’

1h45’

1h28

1h41’

LOVINGde Jeff Nichols

17h1519h30

2h03’

mer 17h30jeu 10h00jeu 17h00ven 14h30

ven 17h00

sam 10h00sam 17h30dim 17h30

LIBERAMIde Federica Di Giacomo ROUGE COMME LE CIELde Cristiano Bortaone

LA FILLE À LA VALISEde Valério Zurlini

LES ÉQUILIBRISTESde Ivano de Matteo

en présence du réalisateur et de la scénaristeHOMMAGE A FRANCO PIAVOLIDOMENICA SERA

EVASIIL PIANETA AZZURROLA VIE POSSIBLE AVANT PREMIÈRE

de Ivano de Matteo rencontre avec le réalisateurBANAT-LE VOYAGE

de Adriano Valerio LES SOUVENIRS DU FLEUVE

de Gianluca et Massimiliano De Serio+ CM EMIGRANTI de Paolo Piavoli

1h30’

LE SECRET DELA CHAMBRE NOIREde Kiyoshi Kurosawa

21h30

2h10’

1h30’

2h

1h55’

1h55’12’’1h30’1h40’

1h20’1h35’

11’

Débat avec Maryse Artiguelong de la LDH et de l’Observatoire des libertés et du numérique

Les lanceurs d’alerte : comment les protéger ?

AVANT-PREMIÈRE

Rencontre avec le réalisateur

mer-sam-dim16h00mer-sam-dim17h45

21h45

mer-sam-dim14h15mer-sam-dim16h15

17h4521h30

17h1521h15

17h0019h3021h45

PANIQUETOUS COURTS

de Stéphane Aubier et Vincent Patar

L’EMPEREURde Luc Jacquet

DANS LA FORÊTde Gilles Marchand

NOCESde Stephan Streker

45’

1h25’

1h43’

1h35’

LES DERNIERSPARISIENS

de Hamé Bourokba et Ekoué Labitey

1h45

CHEZ NOUSde Lucas Belvaux

1h58’

14h1519h45mer-sam-dim16h00

YOUR NAMEde Makoto Shinkai

LA FLÛTE ETLE GRELOTde divers réalisateurs

L’AUTRE CÔTÉDE L’ESPOIR

de Aki Kaurismaki

JOURS DE FRANCE de Jérome Reybaud

GRAVEde Julia Ducournau

1h46’ V0 & VF

42’

1h38’

2h21

1h38’ Interdit –16 ans

À DEUXC’EST MIEUX

Programme de courts métrages

38’

21h15

17h3019h30

17h3021h45

mer-sam-dim16h00

21h30

VFmer-sam-dim14h15VO

17h15

mer-sam-dim16h30

voir page 6

À suivre.

LES MAUX DU TRAVAILde Michel Szempruch

LES BERCEAUXCHANSON D’ARMOR

LOST CITY OF Zde James Gray

PARIS PIEDS NUSde Dominique Abel et Fiona Gordon

LA CONFESSIONde Nicolas Boukhrief

FANTASTICBIRTHDAYde Rosemary Myers

FIOREde Claudio Giovannessi

14h15mer-sam-dim16h0017h30

14h30mer-sam-dim16h0019h45

14h0017h0019h45

14h1519h15

lundi19h30

14h1519h15

CNPjeudi20h00

1h50’

À suivre.

Que reste-il de la médecine du travail ?

58’

2h20’

1h23’

1h56’

1h20’

11’

Débats avec Dominique Huez, médecin du travail retraitéC I N É M A T H È Q U E

Cycle du muet au parlant Jean Epstein

50’Soirée présentée par Joel Daire, directeur déléguédu patrimoine à la Cinémathèque Française et auteur.

À suivre.

À suivre.

À suivre.

SAGE FEMMEde Martin Provost

14h0017h0019h1521h30

1h56’

À suivre.

Cour(t)sdevant

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Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35www.studiocine.comCinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – www.studiocine.com

Tous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire)

SEMAINE 2 du 8 au 14 mars 2017 SEMAINE 3 du 15 au 21 mars 2017

Le film imprévu : www.studiocine.com Le film imprévu : www.studiocine.com

L’ACTION DES SANS TERRELES NOSTALGIQUES DE LA DICTATURE AU BRÉSIL

LA CONFESSIONde Nicolas Boukhrief

LOST CITY OF Zde James Gray

PARIS PIEDS NUSde Dominique Abel et Fiona Gordon

JOURS DE FRANCE de Jérome Reybaud

GRAVEde Julia Ducournau

14h0019h15

14h0017h1519h45

14h30SAUF samedi17h0021h30

14h1519h45

CNPjeudi20h00

CHEZ NOUSde Lucas Belvaux

19h15

L’AUTRE CÔTÉDE L’ESPOIR

de Aki Kaurismaki

JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSEQUI MARCHE SUR LA QUEUE DU TIGRE

19h3021h45lundi

1h50’

40’

1h56’

2h20’

1h23’

1h38’

2h21’

1h38’ Interdit –16 ans

1h58’

Démocratie en péril au Brésil et luttes paysannes

C I N É M A T H È Q U EAkira Kurosawa

LUCAS, UN ENFANT, QUATRE PARENTSde Eva Maschke,

L’EAU À LA BOUCHEde Jacques Doniol Valcroze

20TH CENTURY WOMENde Mike Mills

LA CONFESSIONde Nicolas Boukhrief

LION, PERDU PARMIUN MILLIARD D’HABITANTS

de Garth Davis

PARIS PIEDS NUSde Dominique Abel et Fiona Gordon

LE SECRET DELA CHAMBRE NOIRE

de Kiyoski Kurosawa

CITOYEN D’HONNEUR

de Gaston Duprat & Mariano Cohn

PROPAGANDAdu Collectif Mafi

14h3019h15

14h1519h15

14h3017h0019h1521h30

14h15mer-sam-dim16h0017h4519h45

ven-samdim-mar19h30

lundi19h30

14h0019h15

mardi18h30

CNPjeudi20h00

53’

1h23’

1h58’

1h56’

2h

1h23’

2h10’

1h58’

60’ + court métrage 5’

VICTORIAde Justine Triet

mercredi19h30

1h36’

mer-samdimanche17h45

17h3021h45

mer-samdimanche16h30

samedi14h15

mercredidimanche16h00

samedi14h15

17h0021h30

19h15

mercredidimanche14h30

21h30

UN SAC DE BILLESde Christian Duguay

L’Afrique dans tous ses étatsSéance proposée dans le cadre

du Printemps des poètes

PANIQUETOUS COURTS

de Stéphane Aubier et Vincent Patar

À DEUXC’EST MIEUX

Programme de courts métrages

TOUS EN SCÈNEde Garth Jennings

GOSSES DE TOKYOde Yasujirô Ozu

CINÉ CONCERT mis en musique par Christian Paboeuf

ZOOLOGIEde Ivan I. Tverdovsky

LE SECRET DELA CHAMBRE NOIRE

de Kiyoshi Kurosawa

LION, PERDU PARMIUN MILLIARD D’HABITANTS

de Garth Davis

1h50’

46’

45’

38’

1h48’

1h40’

1h26’

2h10’

2h

CITOYEN D’HONNEUR

de Gaston Duprat & Mariano Cohn

1h58’

17h45

17h0021h45

mer-sam-dim16h15

14h0021h30

mer-sam-dim16h15

mer-sam-dim16h00

17h1521h30

19h45

mer-sam-dim14h15

17h1521h45

21h30

TOUS EN SCÈNEde Garth Jennings

L’EMPEREURde Luc Jacquet

À DEUXC’EST MIEUX

Programme de courts métrages

PANIQUETOUS COURTS

de Stéphane Aubier et Vincent Patar

UN SAC DE BILLESde Christian Duguay

LES OUBLIÉSde Martin Zandvliet

CHEZ NOUSde Lucas Belvaux

TRAMONTANEde Vatche Boulghourjian

PERSONAL AFFAIRSde Maha Haj

1h48’

1h25’

38’

45’

1h50’

1h41’

1h58’

1h45’

1h28’

CERTAINES FEMMESde Kelly Reichardt

1h47’

LOVINGde Jeff Nichols

2h03’

C I N É M A T H È Q U E

Parentalité : contourner l’impossible ?

Débat avec Iréne Théry, sociologue etThomas Linard, ex-porte parole d l’Inter LGBT

Vendredi, rencontre avec les réalisateurs après la séance de 19h45

Soirée CHRU/Studio dans le cadre de la Journée de la Femme

Rencontre avec des professionnels de la santé

Soirée SCF/Bibliothèque Studio

13’

Débat avec Jean-Luc Pelletier, Cidicley DosSantos et Kelaine Azevedo

1hSoirée présentée par Guy Schwitthal

Conte et film, danse et pot.

14h15mer-sam-dim16h0021h4514h00mer-sam-dim16h0017h3019h30

Cour(t)sdevant

Cour(t)sdevant

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ISSN

029

9 - 0

342

CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURSN°354 • Mars 2017

FESTIVAL internationalde CINÉMA ASIATIQUE de Tours

page 6

VIVA IL CINEMApage 5

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Présence graphique contribue à la préservation de l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.

S O M M A I R EMars 2017 - n° 354

LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €.ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Dominique Plumecocq, Éric Rambeau,

Roselyne Savard, Marcelle Schotte, André Weill,avec la participation de Lucie Jurvilier, Françoise Chapoton et de la commission Jeune Public.DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet.

ÉQUIPE DE RÉALISATION : Éric Besnier, Roselyne Guérineau – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37)

Édito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

CNP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Viva il cinema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Festival de cinéma asiatique de Tours . . . . . . . . . . . . . . 6

Soirée CHRU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Soirée Sans canal fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

LES FILMS DE A à Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

En bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Bande annonce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

À propos deNeruda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

À propos deLe Divan de Staline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Courts lettragesNocturnal Animals . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Rencontre avecÉmilie Deleuze . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

Rencontre avecStéphanie Pillonka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Rencontre avecKuji Fukada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

À propos dePaterson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

InterférencesFais de beaux rêves, Quelques minutes après minuit . . . . 30

Gros planCorniche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Jeune Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

FILM DU MOIS : Tramontane

GRILLE PROGRAMME . . . . . . . . . . . . . . . . pages centrales

Site : www.studiocine.compage Facebook : cinémas STUDIO

Les STUDIO sont membresde ces associations professionnelles :

EUROPAREGROUPEMENTDES SALLES POURLA PROMOTIONDU CINÉMA EUROPÉEN

AFCAEASSOCIATIONFRANÇAISEDES CINÉMASD’ART ET ESSAI

ACORASSOCIATIONDES CINÉMAS DE L’OUESTPOUR LA RECHERCHE

(Membre co-fondateur)

GNCRGROUPEMENTNATIONALDES CINÉMASDE RECHERCHE

ACCASSOCIATIONDES CINÉMAS DU CENTRE(Membre co-fondateur)

Prix de l’APF 1998

Cafétéria des Studiogérée par l'association AIR (chantier d'insertion),

accueille les abonnés des Studiotous les jours de 16h00 à 21h45

sur présentation des cartes abonné et cafétéria.

Tél : 02 47 20 85 77

Pour permettre au public une plus grandefréquentation de ses collections (les plus richesde région Centre), la bibliothèque propose denouveaux horaires.

Horaires d’ouverture :lundi : de 16h00 à 19h45

mercredi : de 15h00 à 19h45jeudi : de 16h00 à 19h45

vendredi : de 16h00 à 19h45samedi : de 16h00 à 19h45

FERMETURE PENDANT LES VACANCES SCOLAIRES

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3Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –

éditorialéditorial

Nous fêterons, avec tous nos parte-naires, notre majorité : 18 ans déjà

que le festival existe !

Naruse ou le cinéaste des femmesNous rendrons hommage au grandcinéaste japonais Mikio Naruse longtempsinconnu des cinéphiles. Il faudra attendre2001 en France pour qu’une rétrospectivelui soit consacrée et qu’il rejoigne les troisgrands : Mizoguchi, Ozu et Kurosawa. Cecinéaste à « l’invincible style invisible »,selon la formule d’Edward Yang, est le pluspessimiste des trois.Quatre de ces films seront projetés donttrois inédits ; on connaît si peu de filmssur les 89 tournés que l’avenir nousréserve encore de belles découvertes.Quatre réalisations à la gloire de femmesinoubliables ! Ces femmes étouffées dans un Japonmachiste et oppressant sont en « exil inté-rieur » et en cela elles rejoignent tous lesexilés de la terre.

L’exilDes exilés birmans d’Adieu Mandalay auxexilés vietnamiens de Quyen, Farewell…en passant par les Tibétains de Café royalqui ne trouvent du travail – ironie de lachose – que dans les restaurants chinois,les hommes vivent de moins en moins surleur territoire d’origine. La mondialisationdes corps est en marche.

Les incontournablesLe festival restera fidèle àses premières amours,bien entendu le cinémad’auteur mais aussi lecinéma de genre : polaravec Maroon , film catas-trophe avec Le Tunnel…et proposera, comme les autres années,des avant-premières, des inédits et denombreuses rencontres avec des invités.Parmi ceux-ci : Kim Séong – Hun, TuyetPham, Tenzin Dasel, Subarna Thapa,Kazumi Wakayama, Lam Lê et d’autresencore .

Et toujours le même rituel, lors de la céré-monie de clôture le mardi 28 mars, deuxprix seront remis : le Prix du jury (La Toilede lumière, œuvre de Guy Romer) et lePrix du public.

Expositions :

Aux Studio :Impressions, exposition de KazumiWakayama.Le cinéma japonais (bibliothèque).

À l’Espace Parfum Culture :Carnet de voyage au Népal de MurielAstier-Lameignère.

Bon festival !L. J.

L'abonnement en ligne est possible sur le site des Studio : www.studiocine.com pour ceux qui ont déjà une carte à code-barres.

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LES CARNETS DU STUDIO – n° 354 – Mars 2017 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n° 0219 K 84305

www.studiocine.com

TramontaneLiban – 2016 – 1h45, de Vatche Boulghourjian, avec Barakat Jabbour, Julia Kassar, Michel Adabashi...

Dans un village libanais, Rabih, unjeune chanteur et musicien fait par-

tie d’une formation qui doit partir en tour-née en Europe. Mais, en tentant d’obte-nir un passeport, il découvre qu’on lui acaché depuis toujours (ce qu’il n’auraitsans doute jamais dû apprendre) que sacarte d’identité est fausse. Mais qui est-il ? D’où vient-il ? Dans sa recherche, ilva se heurter à des mensonges et uneamnésie collective étrange...Vatche Boulghourjian met en scène laquête identitaire d’un personnage qui estaussi celle du Liban tout entier. Avec, encreux, trente ans de l’histoire récente dece pays affecté par la guerre civile et quine veut pas se confronter à son passé.« Aucun compte-rendu officiel de la guerren’existe à ce jour au Liban. Chaque com-munauté, livrée à elle-même, raconte etenseigne sa propre version de la guerre,perpétuant ainsi les vieilles rancœurs ausein des nouvelles générations. De touteévidence, la guerre n’est pas finie, elle ajuste pris une autre forme, » dit-il.

Pour cette quête, le choix de la musiques’avère particulièrement judicieux, car ildonne non seulement de superbesmoments de concert mais aussi, commel’indique Cynthia Zaven, compositrice etsuperviseur musicale du film, « Elle estun des vecteurs qui peut recréer des liensdans des régions déchirées. Le Liban a ététotalement fracturé par les conflits et, cequi peut encore nous rassembler, est lepartage de cet héritage commun. »Présenté à la Semaine internationale dela critique du Festival de Cannes 2016,Tramontane est une belle métaphoresans pesanteur qui s’incarne dans lecorps et la voix de Barakat Jabbour, véri-table musicien aveugle, très touchantdans le rôle de Rabih. Le film est le fruitde l’amour profond du réalisateur pour lepeuple et la culture de son pays et il réus-sit à mêler réflexion historique et émotionesthétique sans oublier de distraire. Pourun premier long métrage c’est déjà beau-coup. JF

FILM

DU MOIS

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JEUNE PUBLIC

Suivons le voyage initiatique d’un jeune manchot vers l’océan, partipour assurer la survie des siens en Terre antarctique.Après La Marche de l’Empereur, nous retrouvons les manchots dansun décor glaciaire toujours aussi somptueux.

France – 2017 – 1h25, documentaire de Luc Jacquet.

Tout public à partir de 7 ans

Tout public à partir de 9 ans

France – 2017 – 1h50, de Christian Duguay, avec Dorian Le Clech, Batyste Fleurial, Patrick Bruel, Elsa Zylberstein...

Pour sauver ses enfants de la déportation et de la mort, Roman,un coiffeur juif, les oblige à quitter seuls Paris pour se sauver enzone libre. Débute alors une longue errance…

Belgique – 2017 – 45 mn, quatre courts métrages d’animation de Vincent Patar et Stéphane Aubier.

Tout public à partir de 6 ans

LE QUART D’HEURE DU CONTEUR Mercredi 8 au début de la séance de 16h15 Gaël Prioleau,conteur tourangeau, marquera la Journée internationale de lafemme en vous racontant une histoire…

Indien et Cowboy sont sur le départ pour une magnifiquecroisière sur un paquebot de luxe mais ils se sont emmêlésles pinceaux. Ils ont complètement oublié qu’aujourd’hui…c’est la rentrée des classes ! Adieu les îles exotiques…

VFUSA – 2017 – 1h48, de Garth Jennings, avec les voixde Patrick Bruel, Jenifer Bartoli, Elodie Martelet…

Buster Moon, koala ambi-tieux, tente de sauver sonthéâtre. Il décide alors delancer un concours met-tant en scène des animauxqui doivent chanter sur des titres ultra connus.

tousenscène

À partir de 6 ans

JEUNE PUBLIC

À partir de 3 ans

Divers pays – 2016 – 38 mn, courts métrages d’animation de plusieurs réalisateurs.

Que ce soient les taupes, les moutons, les singes ou les oiseaux…tous préfèrent avoir un ami pour partager jeux, peines, expé-riences diverses... Ce thème est décliné tout en douceur pour les jeunes spectateurs.

L’AFRIQUE AU CINÉMA DANS TOUS SES ÉTATSLE QUART D’HEURE DU CONTEUR Gaël Prioleau jouera pour vous les griots africains.

PROGRAMME DE SIX COURTS MÉTRAGES D’ANIMATIONDurée : 46’

Tout public à partir de 6 ansDANSE ET CHANTS AFRICAINSAvec José Kandot, puis pot… exotique !

voir page 6

sansparoles

VF

À partir de 4 ans

VF Tout public à partir de 10 ans

VO Tout public à partir de 11 ans

VO

www.studiocine.com

Cour(t)sdevant

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5Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 20174

Le CNP, la LDH 37 et la SEPANT proposent :LES LANCEURS D’ALERTE :COMMENT LES PROTÉGER ?

Le lanceur d’alerte, notamment dans le cadre desa relation de travail, révèle des informationsconcernant des faits menaçants pour l’intérêtgénéral et les porte à la connaissance d’instancesofficielles ou de médias.Il est la cible de menaces, d’emprisonnement, carle silence est souvent la norme. Alors, commentles protéger ? Il existe des avancées dans certainspays au niveau législatif, mais elles restent fra-giles et non abouties.

Film : Lanceurs d’alerte : coupables ou héros ?de J. Spione (2014 – Estonie – 1h17) suivi d’undébat avec M. Artiguelong responsable de laCommission libertés et technologies de l’informa-tion à la LDH et co-animatrice de l’Observatoiredes libertés et du numérique.

Le Centre LGBT de Touraine et le CNP proposent :PARENTALITÉ :

CONTOURNER L’IMPOSSIBLE ? Malgré de profonds désirs de fonder une famille,il existe de nombreuses situations où devenir uncouple parental par une filiation biologique estimpossible : couples homosexuels, couples hété-rosexuels infertiles, personnes célibataires… Del’adoption à la GPA, des moyens permettent d’ac-céder à la parentalité qui demeurent controver-sés et médiatisés. Selon les situations, commentréaliser son désir de faire famille ? Comment cesnouveaux modes de filiation contribuent-ils àquestionner la notion de parentalité ?

Film : Lucas, un enfant, quatre parents de E.Maschke (2014 – Allemagne – 53’) suivi d’undébat avec Irène Théry, sociologue spécialiste dela famille, et Thomas Linard, ex-porte-parole del’Inter-LGBT, délégué aux questions de famille.

jeudi 2 mars - 19h45

jeudi 9 mars - 20h00

Frères des Hommes, Convergence services publics37, le CID-MAHT et le CNP proposent :

DÉMOCRATIE EN PÉRIL AU BRÉSILET LUTTES PAYSANNES

Les Paysans Sans Terre se mobilisent pour fairerespecter leurs droits. Ils ne luttent pas seule-ment pour obtenir de la terre, mais aussi pourune réforme agraire juste. A travers des docu-mentaires réalisés par FDH, nous découvrironsce pour quoi les paysans luttent (soutenir l’agroé-cologie, bouleverser les codes sociaux, …)Face à ces luttes, des nostalgiques réclament leretour à une dictature militaire.

Films : L’Action des Sans Terre (2016 – France- 40’) et Les Nostalgiques de la dictature auBrésil (2016 – France – 13’)Débat avec J-L Pelletier, membre de Frères desHommes, intervenant au Brésil, C. Dos Santos, jour-naliste brésilien et K. Azevedo, professeur de portugais.Durant la semaine, des spécialités brésiliennesseront proposées à la cafétéria.

Sortir du Nucléaire 37, l’ACRO, le Collectif 37Notre santé en danger, Convergence servicespublics 37, la LDH et le CNP proposent :

QUE RESTE-T-ILDE LA MÉDECINE DU TRAVAIL ?

En 1944, le CNR adopte un programme commundestiné à instaurer un ordre social plus juste.Une de ses mesures aboutira à la création de laMédecine du travail en octobre 1946. 60 ansaprès, le capitalisme continue à laminer cettemédecine qui vise à identifier les pathologies liéesau travail et à prévenir les risques profession-nels. Au prétexte de la « moderniser », la loi-tra-vail en réduit le champ, dans un contexte depressions patronales. Elle est pourtant au coeurdes conditions de travail aujourd’hui.

Film : Les Maux du travail de M. Szempruch(2015 – France – 58’) suivi d’un débat avec Domi-nique Huez, médecin du travail retraité.

À venir : jeudi 30 marsLES MURS DE SÉPARATION : POUR QUOI FAIRE ?

jeudi 23 mars - 20h00

jeudi 16 mars - 20h00

Aux Studio :Mercredi 1er mars – 17h30Libera mi

2016 – 1h30’, de Federica Di Giacomo

L’univers étrange du père Cataldo, exorciseur qui, à 77 ans,soigne une foule de patients pensant être possédés par le mal.

Jeudi 2 mars – 17hLa Fille à la valise

1961 – 2h – de Valerio Zurlini, avec Claudia Cardinale, Jacques Perrin…

Un film intimiste autant qu’une critique de l’Italie des années 60qui nous compte les désillusions de la jeune Aïda, chanteuse deprovince abandonnée après bien des promesses par un don Juanbourgeois. Un classique à (re)découvrir !

17h30Mercredi 1er mars – 17h30

Rouge comme le ciel1h30 - de Cristiano Bortone

Séance scolaire, OUVERTE À TOUS

Vendredi 3 mars – 14h30Les Équilibristes

2013 – 1h53, de Ivano De Matteo

Après sa séparation d’avec Elena, Giulio se désocialise peu à peuet sa vie bascule dans la pauvreté. Un très beau film inédit enFrance du réalisateur de Nos enfants.

en présence du réalisateur et de la scénariste

Vendredi 3 mars – 17hHommage à Franco PiavoliIl pianeta azzuro

1982 – 1h30’

Un poème visuel novateur et original sur la nature, le temps et l’homme

qui nous offre à voir une année (ou une journée) sur la planète Terre…

+ 2 courts métrages :

Domenica sera (1962 – 11’)Evasi (1964 – 12’)

Samedi 4 mars – 10hLa Vie possible 2015 – 1h40, de Ivano De Matteo

Anna, victime des violences de son mari, fuit Rome avec sonfils. Tous les deux essaieront de réinventer une vie possible…

en présence du réalisateur

Samedi 4 mars – 17h30Banat - Le voyage

2015 – 1h52, d’Adriano Valerio

Au moment où il quitte Bari pour aller travailler en Roumanie,Ivan fait la connaissance de Clara. Leur amour naissant sera misà rude épreuve en terre étrangère.

Dimanche 5 mars – 17h30Les Souvenirs du fleuve

2015 – 1h36, documentaire de Gianluca et Massimiliano De Serio

Les derniers jours du Platz à Turin, un des plus grands bidonvillesd’Europe, avant son démantèlement et une nouvelle vie pour plus d’unmillier de personnes, entre déchirement, drames et espoir.

Emigranticourt métrage de Paolo Piavoni (11’)

L’arrivée en gare de Milan d’émigrés calabrais, étrangers dansleur propre pays.

Quand le cinéma italien s’invite à Tours, c’est le meilleur d’un art transalpinparticulièrement riche qui nous est offert : films inédits, avant-premières,hommages, rencontres, débats, fictionset documentaires, premiers films de jeunes talents…Et des réalisateurs, acteurs et critiques pour nous faire partager leur passion.

Plus d’information sur le site https://www.viva-il-cinema.com ou les flyers disponibles aux Studio.

SOIRÉE BIBLIOTHÈQUE DES STUDIO – SOIRÉE SANS CANAL FIXEMardi 14 mars, 18h30 (entrée libre)

• Le Pédaloguede Alain & Wastie Comte (Fr) – 5’

Un des films de la série.

•� PropagandaCollectif Mafi (Chili) – 2014 (60’)

Filmé par une quinzaine réalisateurs réunisdans le collectif Mafi, Propaganda porte un

regard distancié et implacable sur la campagneélectorale de l’automne 2013 qui a vu la réélec-tion de Michelle Bachelet. En contrepoint au videdes discours politiques qui s’enchaînent commeun disque rayé, les cinéastes filment le plusimportant mouvement social survenu au Chilidepuis les vingt-cinq dernières années.

Viva il cinemadu 1er au 5 mars 2017 – 4e édition

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– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 20176 7Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –

Samedi 18 mars - 14h15 - Ciné-madifférence

Ciné concert

Sans paroles - Mis en musique par C. Paboeuf. Un employé s’installe dans la banlieue de Tokyo afind’habiter près de son patron. Ses garçons, Keiji et Ryochi,victimes de brimades par les gosses du quartier, fontl’école buissonnière. Face à l’incompréhension desadultes ils entament une grève de la faim en signe deprotestation .

Du 15 au 21 mars : tous les jours 17h00 + 21h30Du 22 au 28 mars : tous les jours ; 21h30

VF : Dimanche 26 mars – 11hVF : mercredi, samedi & dimanche : 14h15

VO : tous les jours : 17h15

VO - Tout public à partir de 11 ansVF - à partir de 10 ans

Mitsuha, lycéenne, vit à la montagne dans une familletraditionnelle mais rêve de vivre à Tokyo. Taki, lycéen,vit à Tokyo et rêve d’une vie au calme à la montagne. Uneétrange relation naît entre eux quand ils se retrouventdans le corps de l’autre. Un film fantastique envoûtant,d’une grande beauté visuelle qui interroge le lien entrepassé et présent, garçons et filles, dans le Japon contem-porain.

Mercredi 22, samedi 25, dimanche 26 - 16h

Courts métrages des studios d’animation de Shanghai.(Voir programme Jeune Public).

Gosses de TokyoJapon - 1932 - 1h40, de Y. Ozu avec T. Saito, T. Aoki,

H. Sugawara, T. Kozo, M. Yoshikawa.

Le Secret de la chambre noire

Your NameJapon - 2016 - 1h46 - film d’animation de M. Shinkai.

La Flûte et le grelotChine - 2011 - 42’

Funérailles - InéditNépal - 2008 - 20’ de S. Thapa avec S. Maske, A. Baral, C. Dev Limbu...

Personne ne peut porter le corps d’un vieillard mortparce qu’il n’y a plus de jeunes et que c’est interdit auxfemmes et aux intouchables.

Rencontre avec Subarna Thapa

Cinéma d’animation chinois :

Un pigeon pakistanais franchit la frontière et passe enInde. Il est arrêté et soupçonné d’être un espion.

Mercredi 22 mars – 19h30 Ouverture du Festival

Le bonheur d’un couple, qui attend un enfant, est brisélorsque le mari est renversé par une voiture. La jeunefemme, privée de pension, doit faire face, tandis que lechauffeur, pris de remords, tente de lui présenter sesexcuses et de la soutenir… Le dernier film de Naruse,peut-être son chef-d’œuvre.

Jeudi 23 mars – 17h30

Kanitha, plus encline à la musique et la danse qu’au tra-vail, vit à Phnom Penh entre une mère qui veut la marieret un père en train de mourir. Sa vie se déroule commeles 12 pistes d’un magnéto où le passé est rembobinésous forme de souvenirs enfantins.L’univers aquatique quasi amniotique de ce film estaudacieux et fascinant.

Jeudi 23 mars – 19h30

Roshni, la femme de Saurabh Sharma, professeur à

Perfect Conjugal Bliss de Su Zhong 5’26

The Animal Year de Su Zhong 7’

Monkey de Jie Shen 5’04

Yo-yo de Zhihui Yao 4’4

Infiltrator - InéditInde/Turquie - 2016 - 16’54, de G. Singh avec V. Rajwant Singh, H. Aulakh...

Nuages épars - Inédit - Avant premièreJapon - 1967/ 2017 - 1h48, de M. Naruse avec M. Hama, Y. Tsukasa, M. Kusabue

Turn Left, Turn Right - Inédit - CompétitionCambodge - 2016 - 1h08, de D. Seok avec K. Tith, T. Pov, V. Bo, S. Dy…

Maroon - Inédit - CompétitionInde - 2016 - 1h34, de Pulkit avec M. Kaul, S. Sachdeva, Devyani, S. Vyas ...

l’université, a disparu. Il ne dort plus, malgré les cachetsqu’il ingère en quantité, et ne sort plus de chez lui, rongéd’angoisse. La brillante mise en scène de ce huis-closintense apporte toute sa densité à ce thriller psycholo-gique teinté de fantastique.Rencontre avec Hélène Kessous et Némésis Srour

de Contre-courants

Vendredi 24 mars – 17h30

Chang-Soo et Yunhwa, deux jeunes mariés, sont envoyage de noce à Paris. Il part acheter des cigarettes et,à son retour, la jeune femme a disparu. Une longue quêtecommence à travers la France pour la retrouver. Cette« évaporation d’une femme » est le 10e long métrage deJéon Soo-Il, un habitué du festival.

Vendredi 24 mars – 19h30

Lee Jung-Soo est en route pour l’anniversaire de sa fille quandle tunnel qu’il traverse s’effondre. Il se retrouve coincé sous lamontagne tandis qu’à la surface l’équipe des secouristes s’af-faire sous l’œil des journalistes avides de scoops.Ce 3e film du réalisateur de Hard Day, à l’image du cinémacoréen, mélange les genres sur fond de critique sociale.

Rencontre avec le réalisateur

Samedi 25 mars – 16hSamedi 25mars – 16h 15

Animation : Danses d’Asie par Marie-Aude Ravet

Samedi 25 mars – 17h30

Trompée par un mari qui la méprise, jalousée par sabelle-sœur, Kikuko passe sa vie à se dévouer aux autres.Dans sa maison, les parois coulissantes ressemblent auxbarreaux d’une prison. Ce film intimiste et pudique auximages superbes et à la direction d’acteurs impeccableest un très beau tableau de la condition féminine auJapon au milieu du XXe siècle.

Samedi 25 mars - 19h30

Ryota, écrivain aux débuts littéraires assez prometteurs,

Un homme coréen - Inédit - CompétitionCorée du sud - France - 2015 - 1h26, de Jéon Soo-Il,avec Jo Jae-Hyeon, Mi Kwan-Lock, Paeng Jin-In…

Tunnel - Avant-première – CompétitionCorée du sud - 2016 - 2h07, de Kim seung- Hun,avec Ha Jeong-Woo, Bae Donna, Oh Dal-Soo…

Le Grondement de la montagneJapon - 1954 - 1h36, de Mikio Naruse, avec Setsuko Hara, Sô Yamamura…

Après la tempête - Avant-première - CompétitionJapon - 2016 - 1h57, de Hirokazu Koré-Eda,

avec Hiroshi Abe, Kirin Kiki, Riri Furanki, Yoko Maki…

n’écrit plus rien et végète dans un sordide travail dedétective privé. Tandis que toute la ville attend l’arrivéedu typhon, il dépense le peu d’argent gagné entre courseshippiques et jeux de loterie. Il ne peut même plus payerla pension alimentaire pour son fils dont il aimerait pour-tant regagner l’estime. Comme d’habitude chez Koré-Edales familles sont disloquées et les enfants écartelés maisla douceur et la tendresse du cinéaste sont cette foischargées d’amertume.

Dimanche 26 mars – 11h

« Un jour, je perds ma carte d’identité. En faisant lesdémarches pour la renouveler, je découvre un pan d’his-toire ignoré de ma famille … Soudain, je prendsconscience du lien existant entre moi, ma nationalité etl’histoire de la colonisation française. »Ce film retrace une quête identitaire à travers l’histoired’une famille liée à celle de la France coloniale.

Rencontre avec Tuyet Pham.

Dimanche 26 mars – 16hAnimation : WADAIKO (tambours japonais ) par St

Cyr-Japon

Dimanche 26 mars – 17h30

La route de Mandalay chère à Kipling charrie son flotd’êtres à la recherche d’une vie meilleure. Lian-Quing,jeune femme en quête de travail et Guo son compagnond’infortune sont du voyage. Les êtres et les billets debanque transitent de la Birmanie à la Thaïlande pourarriver jusqu’à Bangkok. La maîtrise technique du filmest au service d’un sujet fort.

Dimanche 26 mars – 19h30

Keiko, veuve et tenancière d’un bar à hôtesses dans lequartier chaud de Ginza, à Tokyo, est épuisée, seshôtesses se morfondent et les dettes pleuvent. À traversle sort de son héroïne, le cinéaste s’intéresse à la condi-tion féminine dans le Japon d’après-guerre, dominé parun ordre patriarcal étouffant. La mise en scène deNaruse frappe par sa grande douceur, portant avecfinesse cette histoire qui est un magnifique portrait de

La Prunelle de mes yeux - InéditFrance/Vietnam - 2016 - 1h07, documentaire de Tuyet Pham.

Adieu Mandalay - Avant-première - CompétitionBirmanie - 2016 - 1h48, de Midi Z, avec Ko Chen-Tung, Wu Ke-Xi…

Quand une femme monte l’escalier - InéditJapon - 1960/2016 - 1h51, de Mikio Naruse, avec Masayuki Mori, HidekoTakamine, Chieko Nakakita, Sadako Sawamura, Chikako Hosokawa…

Programme complet disponible aux Studio

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– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 20178 9Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –

Pour fêter le Printemps des poètes, laissez-vousemporter dans un voyage poétique vers l’Afrique,avec de surprenantes passerelles entre contesinédits, musique et danse bien sûr… et une sélec-tion de six courts métrages pour faire rêver petitset grands. Une délicieuse surprise clôturera cepériple africain !

Voir pages Jeune Public

Dorothea décide de faire appel à deux amies pourl’aider à élever son fils Jamie... Ce sont les années70, les familles se transforment et Dorothea sesent vieillir trop vite... Les relations entre cesfemmes, Jamie et un ami qui donne un sérieuxcoup de main pour l’entretien de la maison sontle fruit heureux de ce que chacun(e) a à apporterdans cette maison où tout semble possible. Aprèstout, le féminisme de Dorothea n’est pas dogma-tique mais est le fruit de tout ce qu’elle est : une

20th century womenUSA – 2016 – 2h10, de Mike Mills,

avec Annette Bening, Greta Gerwig, Elle Fanning, Billy Crudup...

L’Afrique au cinéma dans tous ses étatsProgramme de courts métrages

femme déterminée mais ouverte, chaleureuse et àl’écoute.Le résultat est un film (en grande partie autobio-graphique, tout comme l’était le précédent film deMike Mills, Beginners, dans lequel il racontaitcomment son père avait révélé son homosexualitéà 70 ans passés) fluide, heureux et porté par desacteurs que toute la critique décrit comme aumeilleur de leur forme (avec une mention spécialepour l’immense Annette Bening, dont ce serait lemeilleur rôle, ce qui n’est pas peu dire!)

Voir pages Jeune Public

Alors que Wikhström, la cinquantaine, décide dechanger de vie en quittant sa femme alcoolique etson travail de représentant de commerce pourouvrir un restaurant, Khaled,un jeune réfugiésyrien, échoue à Helsinki par erreur. Bien que sa

À deux c’est mieux

L’Autre côté de l’espoirFinlande – 2017 – 1h38 de Aki Kaurismaki,avec Sakari Kuosmanen, Sherwan Haji…

A

Les films de A à ZAVANT LES FILMS, DANS LES SALLES, AU MOIS DE MARS :

Silences de Guillaume de Chassy (Studio 1-2-4-5-6) et Almot Wala Almazola de Naissam Jalal (Studio 3-7).Musiques sélectionnées par Éric Pétry de RFL 101.

Sur le site des Studio (cliquer sur : PLUS D’INFOS, pour entrer dans la fiche film),vous trouverez des présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle.

Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partir des informations disponibles au moment où nous imprimons.

Séance Ciné-ma différence : Gosses de Tokyo - samedi 18 mars - 14h15 (voir page 6)

femme défendant sa fragile indépendance.

Lundi 27 mars – 17h30

Gangjae est chef d’entreprise, marié et père d’une ado-lescente. Il a réussi dans sa carrière et sa vie semble sanshistoires. Son passe-temps : la photographie. Un jourdans son objectif il capture un modèle, la jolie Siyeon. C’est à ce moment que «tout commence», ou bien était-ce avant ? Tout le talent du réalisateur, et le charme dufilm, tiennent à ce tourbillon temporel entre passé et pré-sent.

Lundi 27 mars – 19h30

Quyen et son mari, sont des migrants vietnamiens enEurope de l’Est. En 1989 suite à la crise économique quitouche le bloc soviétique ils veulent entrer en Allemagne.Quyen se trouve kidnappée, séparée de son mari et for-cée à devenir la maîtresse du chef des passeurs. Le récit émouvant du parcours d’une immigrée vietna-mienne et de tous ces migrants illégaux dans l’Allemagneréunifiée après la chute du mur.

Rencontre avec le réalisateur (sous réserve)et le cinéaste Lam Lê.

Mardi 28 mars - 9h15En partenariat avec Format’ciné (ex Collège au Cinéma37)

Séance réservée aux scolaires.

(Voir fiche sur le dépliant)

Mardi 28 mars 17h30

À New Delhi, nous suivons un groupe d’amis tibétains àla veille du passage controversé de la torche olympiqueen 2008.

Quyen–Farewell, Berlin WallInédit - Compétition

Vietnam - 2015 - 1h38, de Nguyen Han Quang Binh,avec Vu Ngoc Anh, Tran Bao Son, Gary Danels…

Le Garçon et la bêteJapon - 2015 - 1h58, film d’animation de Mamoru Hosoda.

Seeds - InéditTibet / Inde - 2009 - 29’, de Tenzin Dasel,

avec Tenzin Dhargye, Sonam Norbu, Tenzin Khyenrab...

A Break Alone - Inédit - CompétitionCorée - 2015 - 1h35, de Cho Jae-hyun, avec Park Hyuk-kwon, Yoon Joo…

Dazel, une jeune femme suisse d’origine tibétaine, arriveà Paris pour réaliser son rêve : tourner un film. Au RoyalCafé, elle rencontre des membres de la communautétibétaine de Paris mais ils ne veulent pas jouer dans lefilm.Un regard neuf sur ces immigrés qui passent inaperçus,que l’on connaît très peu et dont on ne parle jamais.

Rencontre avec Tenzin Dasel

Mardi 28 mars – 19h30 Clôture du Festival – Remise des Prix

Ayant perdu son mari et son enfant, Rika Yamanaka estplacée comme domestique au sein de la célèbre maisonde geishas Tsutayako au cœur de Tokyo. Sa venueapporte un peu de sérénité dans cette institution au bordde la faillite. Adapté d’un roman de Aya Koda, cette chro-nique douce-amère d’une maison traditionnelle de gei-shas est soutenue par l’interprétation sans faille de mer-veilleuses actrices japonaises.

Rencontre avec Pascal-Alex Vincent

En partenariat avec la Cinémathèque de ToursLundi 20 mars – 19h30

Kyoto, 1933. Alors qu’un régime militaire est instauréau Japon, le professeur d’université Yagihara est démisde ses fonctions car jugé trop démocrate par ses pairs.Il est soutenu par un petit groupe d’étudiants . Cet inéditest l’un des rares films ouvertement politiques de Kuro-sawa.

Lundi 20 mars - 21h45

Au XIIe siècle, alors que les guerres de clans font rage,le prince Yoshitsune est pourchassé par son frère aîné.Il prend alors la fuite, aidé par six fidèles déguisés enmoines. La sortie du film sera bloquée pendant plusieursannées par les Américains qui occupent le Japon.

Soirée présentée par Guy Schwitthal

Au gré du courant - Inédit - Avant premièreJapon - 1956 / 2017 - 1h57 - de M. Naruse, avec M. Okada, H. Sugimura, S. Kurishima

Je ne regrette rien de ma jeunesseJapon - 1946 - Noir et blanc - 1h50, de A. Kurosawa,

avec S. Hara, S. Fujita, D. Ôkôchi…

Qui marche sur la queue du tigre…Japon - 1945 - Noir et blanc - 1h, de A. Kurosawa,

avec D. Ôkôchi, S. Fujita, K. Enomoto…

Royal café - InéditFrance/Tibet - 2016 - 40’, de Tenzin Dasel et Rémi Caritey,

avec Pema Shitsetsang, Kyilay Namdol, Tashi Gyalpo, Tsetan Tashi…

Célébrer la journée des Femmes,quoi de plus normal pour le CHRU de Tours dont 65%des effectifs sont féminins ; et ce dans tous lesdomaines.Elles sont infirmières, techniciennes, médecins, jardi-nières, chirurgiens, chercheuses, directrices, logisti-ciennes…Elles mènent leurs vies personnelles et professionnellesde front, et le 8 mars est l’occasion pour le CHU de leurrendre hommage.Des intervenantes au parcours divers et riche seront

présentes à l’issue de la projection pour échanger autourde l’accomplissement professionnel et personnel.

VictoriaFrance – 2016- 1h36, de Justine Triet, avec V. Efira, V. Lacoste, M. Poupaud...

Avocate, Victoria se débat comme elle peut entreenfants et dossiers difficiles... Une vision souriante dece qu’est la réalité des femmes ; habituées à gérer defront leurs jobs, leurs amours, leurs enfants, leursami(e)s,… Tout à la fois et à toute vitesse. C’est parfoiscompliqué mais finalement, elles y arrivent.

CHRU de Tours – Mardi 8 mars, 19h30

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11Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 201710

demande d’asile ait été rejetée il décide de rester.Un soir, Wikhström le trouve dans la cour de sonrestaurant et décide de l’aider…Après son escapade française dans le très beau LeHavre (11), on attendait le nouveau film du réali-sateur finlandais. Le voici revenu dans sa ville pré-férée, Helsinki, et, à la vue de la bande annonce,on a la sensation de retrouver son monde si par-ticulier qu’on avait tant aimé dans Leningrad cow-boys (89), J’ai engagé un tueur (90), Au loin s’envont les nuages (96), L’Homme sans passé (02) ouLes Lumières du faubourg (06).

Sources : dossier de presse

Quatre femmes font face aux circonstances et auxchallenges de leurs vies respectives dans unepetite ville du Montana, chacune s’efforçant à samanière de s’accomplir. Certaines femmes suit lesvies simples d’une modeste avocate, une épousebafouée et une éleveuse de chevaux isolée. Ce filmsans prétention porte avec délicatesse et sugges-tion un regard sur ces femmes oubliées. Ilentraîne en douceur le spectateur dans descontrées reculées de l’Oncle Sam. Un voyagepresque hypnotisant. Un quatuor admirable pourun drame éclatant. A découvrir !

Sources : dossier de presse. lebleudumiroir

Infirmière libérale, entre Lens et Lille, Paulines’occupe seule de ses deux enfants et de sonancien métallurgiste de père, un modèle de géné-rosité et de dévouement. Sensible à sa popularitéles dirigeants d’un parti extrémiste lui proposentd’être candidate aux élections municipales...Sans l’avoir vu, les dirigeants du FN se sont insur-gés contre un film qui interférerait dans la cam-pagne présidentielle. Certes, on reconnaît dans laville de Hénard, une transposition de Hénin-Beau-mont et dans Agnès Dorgelle, patronne du BlocPatriotique, la figure de Marine Le Pen mais le réa-lisateur belge a voulu faire un film engagé pas par-tisan. « J’ai essayé de décrire une situation, un

Certaines femmesUSA – 2016 – 1h47, de Kelly Reichardt, avec Kristen Stewart,

Michelle Williams, Laura Dern, Lily Gladstone...

Chez nousFrance – 2017 – 1h55, de Lucas Belvaux,

avec Emilie Dequenne, André Dussolier, Catherine Jacob...

parti, une nébuleuse, de décortiquer son discours,de comprendre son impact, son efficacité, sonpouvoir de séduction. De montrer la désagrégationprogressive du surmoi qu’il provoque, libérant uneparole jusqu’ici indicible. D’exposer la confusionqu’il entretient, les peurs qu’il suscite, celles qu’ilinstrumentalise. »Filmographie : Pour rire (96) – Un couple épatant-Cavale-Après la vie (03) – La Raison du plus faible (06)– Rapt (09) -38 témoins (12) – Pas son genre (14)

Sources : dossier de presse – lemonde.fr

L’argentin Daniel Mantovani est nommé lauréatdu Nobel de littérature alors qu’il vit en Europedepuis plus de trente ans. Il a pour habitude derefuser toute sollicitation. Contre toute attente, ildécide de se rendre dans sa ville natale, invité àen devenir citoyen d’honneur. Mais tous les habi-tants de Salas sont devenus, à leur insu, les hérosde ses romans. Est-ce une bonne idée de s’yrendre ? Le retour du prodige local provoque destensions. Comme l’écrivain fait fi du protocole,s’ensuivent de nombreuses scènes grotesques,moments d’éclats de rire pour le spectateur. Unecomédie époustouflante !

Sources : dossier de presse.

En 1952, Béatrice Beck obtenait le prix Goncourtavec son roman Léon Morin Prêtre. Après le filmde Melville en 1961, Nicolas Boukhrief nous enpropose une deuxième adaptation dans un styletrès personnel. Nous sommes au printemps 1945dans une petite ville française sous le joug de l’oc-cupation. Une jeune militante communiste etathée dont le mari est retenu prisonnier en Alle-magne, défie le nouveau prêtre de la paroisse surle terrain de la religion. Peu à peu, elle perd piedface à un homme aussi séduisant que malin…Romain Duris et Marine Vatch sont bouleversantsdans cette Confession d’une intensité profonde.

Sources : dossier de presse

La ConfessionFrance – 2017 – 1h56, de Nicolas Boukhrief,

avec Romain Duris, Marine Vatch, Anne Le Ny…

Citoyen d’honneurArgentine – 2016 – 1h58, de Mariano Cohn et Gaston Duprat,

avec Oscar Martinez, Dady Brieva, Andrea Frigerio…

Tom et Benjamin, son grand-frère, partent retrou-ver leur père, en Suède, pour l’été. Ce dernier lesemmène séjourner dans une cabane au bord d’unlac. L’endroit est isolé de tout et plus les jours pas-sent moins le père parle de retour...On retrouve dans ce troisième long métrage deGilles Marchand, tout ce qui faisait le prix et laséduisante étrangeté de ses deux précédents, Quia tué Bambi ? et L’Autre monde. Ce film sur lespeurs enfantines mêle habilement réalisme etquasi fantastique dans le décor grandiose d’uneforêt à la fois féerique et angoissante. Plongésdans cette atmosphère inquiétante très réussie,on pense au livre de David Vann, Sukkwan Island,mais aussi, côté films, à La Nuit du chasseur deCharles Laughton ou à L’Esprit de la ruche de Vic-tor Erice, avec même un petit côté Shining deStanley Kubrick.Dans la forêt bénéficie, de plus, d’une magnifiquephotographie signée par la grande Jeanne Lapoirie(Huit femmes, Michael Kohlhaas, Un château enItalie). JF

Nas a grandi à Pigalle, où il revient dès sa sortiede prison. Là-bas, l’attendent ses amis et songrand frère, Arezki, patron du bar Le Prestige, d’oùNas a l’intention de se refaire un départ dans lavie... au cœur d’un Pigalle en pleine mutation...Dernier projet des membres du collectif LaRumeur, Les Derniers Parisiens s’annonce commeun film ambitieux qui entend montrer par le biaisde la fiction comment Pigalle s’est transformé, esten train de changer de mains, la traditionnellevoyoucratie du monde de la nuit perdant peu àpeu du terrain face à d’autres puissances, tout enétant victime de bouleversements économiquesque personne, sur place, n’a su anticiper ni mêmeaccompagner... Le tout sur fond de néons, destrip-bars et de trafics divers. Voici donc un objetétrange, qui s’annonce comme au carrefour dupolitique, du policier et du film d’atmosphère...

Sources : dossier de presse.

Les Derniers ParisiensFrance – 2016 – 1h45 de Hamé Bourokba, Ekoué Labitey,

avec Reda Kateb, Mélanie Laurent, Slimane Dazi...

Dans la forêtFrance – 2016 – 1h43, de Gilles Marchand,

avec Jérémie Elkaïm, Fredrik Carlsson, Théo Van de Voorde...

Voir pages Jeune Public

Alors que la plupart des enfants ont hâte de gran-dir, Greta, jeune fille repliée sur elle-même, neveut pas avoir 15 ans, et ne peut s’ouvrir de sespeurs qu’à son seul ami, Elliott. Alors, quand sesparents lui annoncent qu’ils veulent fêter sonanniversaire en organisant une fête mémorable,la panique l’étreint. Le soir de l’événement, ellebascule dans un univers parallèle effrayant,absurde et érotique, dans lequel elle va devoir faireface à ses angoisses : épreuve nécessaire pourparvenir à ce nouvel âge ?Ce premier film ancré dans les années 70 « s’an-nonce comme un rêve de cinéma à la Wes Ander-son » (cf. Première.fr) : une référence plus queréjouissante !

Sources : dossier de presse

Le père de Daphne, 17 ans, joué par le toujoursexcellent Valerio Mastandrea, sort à peine de pri-son que sa fille y rentre. Sous sa frêle apparencecette jeune fille un peu paumée agresse les usa-gers du métro en les menaçant d’un couteau pourleur voler leur smartphone. Inévitablement arrê-tée, la voilà donc incarcérée dans une prison mixtepour mineurs. Là se noue avec Josh, 18 ans, uneidylle clandestine, unique lueur dans un universglauque aux sombres perspectives.Sans jamais tomber dans le spectaculaire faciledes scènes de violence ou d’hystérie, le filmdéroule plutôt une chronique pudique, à la foisromantique et mélancolique, sur fond d’universcarcéral cafardeux. Les deux jeunes acteurs sontextrêmement crédibles, avec une véritable révéla-tion : la jeune Daphne Scoccia.

Sources : dossier de presse.

FioreItalie – 2017 – 1h50, de Claudio Giovannesi,

avec Daphne Scoccia, Aniello Arena, Valerio Mastandrea…

Fantastic BirthdayAustralie – 2016 – 1h20, de Rosemary Myers,

avec Bethany Withmore, Harrison Feldman, Eamon Farren…

L’Empereur

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Film proposé au jeune public,les parents restant juges.

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– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 201712 13Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –

Voir pages Jeune public et page 6

En première année d’école vétérinaire, Justine,une étudiante végétarienne, va subir un bizutageviolent et développer un appétit aussi soudain quevorace pour la viande fraîche et… humaine.Atteinte de pulsions cannibales, Justine est à lafois effrayante et attendrissante. La réalisatrices’amuse à mélanger les émotions et les genrescomme la comédie, le drame et l’horreur, ce quifait de son œuvre un film inclassable et inédit.Grave ne laisse pas indifférent pour plusieurs rai-sons ; entre autre, le bizutage y est montré dansses actes humiliants et ce n’est pas tous les joursqu’il est question de cannibalisme à l’écran. Pource film très sanglant, on peut conseiller aux végé-tariens et âmes sensibles de s’abstenir, et auxamateurs de sensations fortes de venir découvrirle film déjà récompensé par 10 prix internatio-naux. MS

Un matin, Pierre s’en va, laissant Paul derrièrelui. Pendant quatre jours, il va traverser laFrance sans destination précise en utilisantune application de son téléphone pour faire desrencontres. Mais Paul a recours à la mêmeapplication pour le suivre...D’une maîtrise formelle assez soufflante, lesrencontres de Pierre donnent lieu à desmoments inattendus, surprenants, qui évitent,malgré leur succession, l’impression de redite.Même la longueur du film, qui pourrait enrefroidir certains, passe comme une lettre à laposte. D’une bouleversante chanteuse pourmaison de retraite, à une libraire étrange ;d’une inquiétante dame au caddie en passantpar un représentant de commerce solitaire, lespersonnages croisés sont profondément émou-vants. Mélancolique, Jours de France sur-prend, étonne en permanence et sait dénicher

Jours de FranceFrance – 2016 – 2h21, de Jérôme Reybaud,avec Pascal Cervo,

Arthur Igual, Fabienne Babe, Nathalie Richard...

GraveFrance/Belgique – 2016 – 1h38, de Julia Ducournau,

avec Garance Marillier, Ella Rumpf, Rabah Naït Oufella…

La Flûte et le grelot de la beauté là où ne l’attend pas forcément.Ce premier long métrage est une superbedécouverte. JF

Lion retrace l’incroyable destin de Saroo. À 5ans, il se retrouve seul dans un train traversantl’Inde, train qui va l’emmener malgré lui à desmilliers de kilomètres de sa famille. Après desmois d’errance, la vie dans un orphelinat,l’adoption par un couple d’Australiens, il décideà l’âge de 25 ans de retrouver sa famille enInde. Mais, peut-on imaginer retrouver safamille dans un pays peuplé d’un milliard d’ha-bitants ?Le premier long métrage de Garth Davis est undrame existentiel inspiré d’une histoire vraie.Adapté du récit de Saroo Brierley A long wayhome, il s’annonce bouleversant, émouvant,sans jamais se complaire dans le mélodrame.Lion est nommé à quatre reprises aux GoldenGlobes dans les catégories Meilleur film,Meilleure musique originale et Meilleur secondrôle pour Dev Patel et Nicole Kidman. Film à nepas manquer !

Sources : dossier de presse.

David Grann raconte dans un best-seller paruen 2009 l’histoire vraie de Percy Fawcett,célèbre explorateur anglais disparu en Amazo-nie avec son fils en 1925. James Gray tire dece roman un film qui n’est pas sans rappelerpar certains côtés Aguirre, la colère de Dieu deW. Herzog et qui raconte le cheminement de cecolonel envoyé par la Royal GeographicalSociety en Amazonie, où il découvre les tracesd’une très ancienne cité perdue.Six années de préparation furent nécessairesavant « un tournage très compliqué dans lajungle » (dixit le cinéaste), auquel successive-ment Brad Pitt et Benedict Cumberbatch ontdû renoncer. Après, entre autres, Little Odessa,The Yards, La Nuit nous appartient et The

Lost City of ZUSA – 2017 – 2h20, de James Gray,

avec Charlie Hunnam, Sienna Miller, Robert Pattinson…

Lion, perdu parmi un milliard d’habitantsUSA/Australie/Grande Bretagne – 2016 – 2h10, de Garth Davis,

avec Dev Patel, Rooney Mara, Nicole Kidman…

Immigrant, James Gray change de registredans ce film unanimement salué par la critiqueaméricaine.

Sources : dossier de presse

En Virginie, dans les années 50, un hommeblanc tombe amoureux d’une femme noire et lademande en mariage ! Cet acte puni par la loivaut à nos deux amoureux de se retrouver faceà de nombreux tracas judiciaires pouvant lesmener en prison.Avec Loving, J. Nichols (Take shelter, Mud...)part d’un fait divers authentique pour retracerune dizaine d’années du combat de ce couplequi se serait bien passé de voir sa situation per-sonnelle remonter jusqu’à la cour suprême desÉtats-Unis. Ici, il semble s’être refusé à la facilité et aupathos. Préférant laisser les événements« vivre » sous nos yeux, il les laisse arriver àl’écran de manière subreptice et privilégie l’am-biance à la démonstration méthodique et, cefaisant, gagne bien mieux le spectateur à sonpropos.

Sources : bfi.org, nytimes.com,

Zahira est une jeune fille belgo-pakistanaise de18 ans, gaie et proche de sa famille, et plusencore de son grand frère Amir. Mais, alorsqu’elle est confrontée à un choix crucial, sesparents projettent de la marier avec un hommepakistanais. Déchirée entre ses deux cultures,entre l’amour de ses proches et son désird’émancipation, Zahira espère le soutiend’Amir.Après Michael Blanco (2004) et Le Monde nousappartient (2013), S. Streker nous livre Noces,une histoire dramatique inspirée d’un faitdivers. Respectueux de ses personnages, il aréuni une belle distribution d’acteurs.D’ailleurs, Noces a été primé aux Festivals dufilm francophone d’Angoulême (Meilleur actriceet Meilleur acteur) et de Bastia. RS

NocesBelgique/Luxembourg/Pakistan/France – 2016 – 1h35, de Stephan Streker,

avec Lina El Arabi, Sébastien Houbani, Babak Karimi, Olivier Gourmet

LovingUSA – 2016 – 2h03, de Jeff Nichols,avec Ruth Negga,

Joel Edgerton, Will Dalton, Michael Shannon...

1945, au Danemark. C’est la fin de la SecondeGuerre Mondiale et plusieurs soldats alle-mands sont capturés par l’armée danoise. Àpeine sortis de l’adolescence, ces jeunes prison-niers vont être expédiés en première ligne avecpour mission de désamorcer les mines enfouiesle long de la côte. Pour eux, la guerre n’est pasterminée. Avec Les Oubliés, récompensé de plusieurs prixet nominé aux Oscars, le réalisateur danoisaborde un épisode tragique de l’Histoire, sou-vent méconnu des Danois eux-mêmes, voirecensuré. Il évoque « un film qui parle de ven-geance et de pardon. C’est l’histoire d’unebande de garçons contraints de se racheter aunom de toute une nation ».

Source : dossier de presse

Voir pages Jeune Public

Bibliothécaire au Canada, Fiona reçoit unelettre de sa vieille tante Martha, 88 ans, déses-pérée parce qu’on veut la mettre en maison deretraite. Sac au dos à l’épaule, l’éternelle gaf-feuse débarque à Paris et fait la connaissancede Dom, un SDF qui se met à la suivre partout.Agacée, Fiona a néanmoins besoin de son aidecar tante Martha a disparu…En trois films, l’Iceberg (05), Rumba (08), la Fée(11), le duo belgo-canadien a développé unhumour clownesque irrésistible. Ils reviennentavec un film basé sur des souvenirs de leurarrivée à Paris dans les années 80, avec l’enviede résister à l’air du temps, de faire « un filmsimple, personnel, joyeux ». Avec la présencede Pierre Richard et de la lumineuse Emma-nuelle Riva « vive et sensuelle comme un chat ».

Sources : dossier de presse.

Panique tous courts

Paris pieds nusBelgique/Canada – 2017 – 1h23 de et avec Fiona Gordon

et Dominique Abel….

Les OubliésAllemagne/Danemark – 2015 – 1h41, de Martin Zandvliet,avec Roland Møller, Mikkel Boe Folsgaard, Louis Hofmann…

Vendredi 10 mars rencontre avec les réalisateurs Fiona Gordon et Dominique Abel,

après la projection de 19h45

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15Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 201714

De part et d’autre de la frontière israélo-pales-tinienne, les membres d’une famille vaquent àleurs occupations respectives : le couple desvieux parents à Nazareth, leur fils Tarek, éter-nel célibataire, à Ramallah, leur fille prête àaccoucher alors que le mari garagiste obtientun rôle au cinéma, sans compter le fils aîné,Hisham, installé en Suède…Moments de plaisir et désaccords, rêves etdésillusions… Le premier film de la réalisatriceisraélienne Maha Haj – présenté en sélectionofficielle Un Certain regard à Cannes – dresseà travers différentes saynètes, non sanshumour, la vie d’une famille arabe partagéeentre désirs de partir et de rester…

Sources : dossier de presse, lemonde.fr.

Claire est sage-femme. À un moment difficilede sa carrière (la maternité dans laquelle elletravaille risque de fermer), Béatrice, une femmehaute en couleurs qui était la maîtresse de sondéfunt père revient mettre la pagaille...Nouveau film de Martin Provost (Séraphine,Violette), Sage femme propose une distributionhaut de gamme, Catherine Frot, CatherineDeneuve, Olivier Gourmet, Mylène Demongeot.Quand on sait la propension du réalisateur àécrire et à filmer des rôles de femmes très forts,cela promet beaucoup. Et cela sera aussi l’oc-casion de retrouver Quentin Dolmaire, la révé-lation de Trois souvenirs de ma jeunesse d’Ar-naud Desplechin.

Sources : Dossier de press

Sage femmeFrance – 2017 – 1h56, de Martin Provost, avec Catherine Frot, Catherine

Deneuve, Olivier Gourmet, Mylène Demongeot, Quentin Dolmaire...

Mardi 7 mars : avant-première et rencontreavec Martin Prosvost, le réalisateur,

après la projection de 19h45

Personal AffairsIsraël – 1h28, de Maha Haj,avec Hanan Hillo, Amer Hlehel,

Mahmoud Shawahdeh, Ziad Bakri…

Le Secret de la chambre noireFrance/Japon – 2016 – 2h10, de Kiyoshi Kurozawa, avec TaharRahim, Constance Rousseau, Olivier Gourmet, Mathieu Amalric…

Ancien photographe de mode, Stéphane vitavec sa fille Marie dans sa propriété de ban-lieue. Chaque jour, elle doit poser devant sonobjectif comme modèle, pour de longuesséances qui deviennent de plus en plus éprou-vantes. Un nouvel assistant, Jean, surgit aumilieu de ce duo. Novice dans le métier, ilpénètre dans cet univers obscur et dangereux.Il prend conscience qu’il va devoir sauver Mariede ce lien toxique…C’est toujours un grand moment de cinéma dedécouvrir le dernier film du réalisateur de Versl’autre rive (2015), de Shokuzai (2012), deTokyo Sonata (2008) et de Cure (1997). Làencore, une atmosphère d’étrangeté devraitbien nous surprendre…

Source : dossier de presse

XVIIe siècle, deux prêtres partent au Japon enquête de leur mentor, le père Ferreira, disparualors qu’il tentait de répandre les enseigne-ments du catholicisme. Après un dangereuxvoyage, outre l’illégalité du christianisme auJapon, ils découvrent aussi que les fidèles ysont martyrisés. Les deux hommes, en menantleur recherche clandestinement, serontconfrontés dans leur foi à bien des épreuves…Le réalisateur de Taxi Driver (1976) et de Gangsof New York (2002), en adaptant le chef d’œuvreéponyme de Shusaku Endô paru en 1966,aborde ses obsessions : la foi, le doute, lepéché, la rédemption, la grâce. Déjà primé pourson scénario, Silence devrait être un grand évé-nement de cinéma !Sources : dossier de presse, tempsreel.nouvelobs.com.

Voir pages Jeune Public

Film du mois, vois au dos du carnet.

Tous en scène

Tramontane

SilenceUSA/Italie/Japon/Mexique – 2016 – 2h40, de Martin Scorsese, avecAndrew Garfield, Liam Neeson, Adam Driver, Tadanobu Asano…

Programme détaillé dans le dépliant disponible à l'accueil et sur www.cinematheque.tours.fr

Voir pages Jeune Public et page 6

Natasha a 55 ans et mène une vie monotonede célibataire résignée auprès de sa mèrepieuse et conformiste. Son travail dans un zoone lui procure que moqueries et humiliations

ZoologieRussie/Allemagne/France – 2017 – 1h27, de Ivan Tverdovsky, avec Natalya Pavlenkova, Dmitri Groshev, Irina Chipizhenko…

Your Name

Un sac de billes de la part de ses collègues. Son existence sansavenir va cependant tout à coup, et pour la pre-mière fois, être bouleversée par l’apparitiond’une queue au bas de son dos.Au carrefour du drame, du fantastique et de lafable, Zoologie se développe en deux partiesdistinctes, pour ne pas dire opposées par leurcontenu et, corrélativement, leurs partis-prisesthétiques. Le film met en scène la lutte d’uneanonyme qui décide de se redéfinir en tant quefemme et que personne, il traduit le nécessairesursaut de l’individualité contre la standardi-sation des êtres et du monde.

Sources : dossier de presse.

Viva il cinemaJournées du film italien

Du 1er au 5 mars 2017 - Voir page 5.Lundi 13 mars – 19h30

Lundi 20 marsFestival de cinéma asiatique

une soirée, deux films

L’Eau à la bouchede Jacques Doniol-Valcroze (1960), France Noir et blanc 1h23’,

avec Bernadette Lafont, Françoise Brion, Michel Galabru

19h30, Je ne regrette rien de ma jeunessede Akira Kurosawa (1946) Japon Noir et blanc 1h50’

Soirée présentée par Guy Schwitthal

Lundi 27 mars – 19h30Cycle du muet au parlantCarte blanche à la Cinémathèque française.

Copies restaurées par la Cinémathèque française.Soirée présentée par Joël Daire, directeur déléguédu patrimoine à la Cinémathèque française, auteurde Jean Epstein, une vie pour le cinéma. Une séancede dédicaces sera organisée au cours de la soirée.

Les Berceauxde Jean Epstein (1932), France Noir et blanc 11’

Chanson d’armorde Jean Epstein (1934), France Noir et blanc 50’

21h45, Qui marche sur la queue du tigrede Akira Kurosawa (1945) - Japon Noir et blanc 1h

PROCHAINEMENT :

S

T

UY

Z

studiocine.c

om

• La Consolation de Cyril Mennegun• Après la tempête de Hirokazu Koreeda• Lettres de la guerre de Ivo M. Ferreira• Cessez le feu de Emmanuel Courcol• Pris de court de Emmanuelle Cuau

• 11 minutes de Jerzy Skolimowski• Le Chemin de Jeanne Labrune• Lola pater de Nadir Mokneche• Sayonara de Koji Fukada• Félicité de Alain Gomis

Les fiches signées correspondentà des films vus par les rédacteurs.

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17Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 201716

Ici…` CREDO

Pour Xavier Giannoli, l’après Marguerite vas’élaborer autour de L’Apparition et plus exactement

de la rencontre d’un journaliste, interprété par Vincent Lin-don, avec une jeune fille, Anna (Galatéa Bellugi, déjà aperçue

dans Réparer les vivants), affirmant avoir vu la Vierge. La réputationde rigueur dudit journaliste va lui valoir d’être sollicité par le Vatican,

pour faire partie du comité chargé d’enquêter sur la véracité de l’apparition :l’expérience qui va quelque peu bouleverser les certitudes de cet homme prag-

matique.

` DES ÉTOILES DANS LES YEUXS’en fout la mort, J’ai pas sommeil, Beau Travail, ou Trouble Every Day peuvent en attes-

ter, Claire Denis n’a pas froid aux yeux ! Des lunettes noires, son prochain film ne devraitpas déroger à la règle, d’autant qu’elle va créer un couple de cinéma inédit et pas immédia-

tement évident : Gérard Depardieu et Juliette Binoche ! Par leur intermédiaire, elle va mettreen images Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes. Xavier Beauvois participeraégalement à ce projet pour le moins original.

et ailleurs…` TOUJOURS DES PROMESSESIl y a dix ans, à la fin des Promesses de l’ombre, David Cronenberg laissait Kirill-Vincent Cassel,fils veule du parrain de la mafia russe londonienne, persuadé qu’il était le nouveau maître desvori v’zakone, alors que celui qui était le plus à même de tenir ce rôle n’était autre que Nikolai– interprété par le charismatique Viggo Mortensen – un agent d’Interpol dissimulé sous l’appa-rence d’un homme de main particulièrement efficace. Il semblerait (le projet a été plusieurs foisannoncé, puis annulé) que nous devrions savoir prochainement, avec Body Cross, ce que cesdeux-là sont devenus. D. Cronenberg, quant à lui, ne sera pas forcément de la partie.

` FLY ME TO THE MOONAlors que l’effervescence et les prix n’en finissent pas d’auréoler son pétillant La La Land,Damien Chazelle s’est déjà attelé à un nouveau projet : une biographie de Neil Arm-strong (1930-2012), le premier homme à avoir foulé le sol lunaire ! Ce First Man aurapour interprète son héros fou de jazz de La La Land, Ryan Gosling et concernera

la période 1961/1969, année du mythique « C’est un petit pas pour un/l’homme, un bond de géant pour l’humanité ».

` L’AMOUR TOUJOURSAvec Zoe, Drake Doremus (Like Crazy) se propose de trouver

le moyen technologique d’améliorer les relations amou-reuses entre les humains. Léa Seydoux et Ewan

McGregor seront les cobayes de ce vasteprogramme expérimental. IG

L’Europe et ses anciennes colonies ont unehistoire sans cesse renouvelée.

Si la forme des relations économiques semodernise, le fonds (mainmise sur lesrichesses naturelles) reste identique.En quête d’une indépendance économique(années 1980), les pays africains (hors Afriquedu Sud) ont vu leurs tentatives de développe-ment fracassées par les exigences successivesdu FMI. Puis d’autres phénomènes ontémergé.

D’une part l’accaparement des terres, par desinvestisseurs étrangers, ruine progressivementla paysannerie familiale. Elle produit sur cessols 60 à 70 % des besoins alimentaires debase. Ces terres achetées sont dévolues à desmonocultures de rente : multinationales cul-tivant pour l’export en payant le moins d’im-pôts possible dans le pays d’origine.

D’autre part, les Accords de partenariat éco-nomiques (APE), accords bilatéraux entre paysAfricains et Europe devraient être ratifiés le 2février 2017, soumettant à concurrence leséconomies de pays parmi les plus pauvres dumonde (extrêmement dissemblables entreelles : PIB/habitant 276 $ au Burundi, 5 692 $

en Afrique du Sud) avec celle de l’Europe,plus riche, où l’agriculture est subventionnée.Concurrence doublement déloyale.

De plus, ces accords entraîneraient undémantèlement des droits de douanes.Ce qui induit un manque à gagner de recettesfiscales de 1 330 millions de Francs CFA pourle seul Cameroun. Soit environ un quart deleur budget, au détriment des investissementpublics : hôpitaux, écoles, infrastructures…

Enfin ces APE font fi des accords déjà exis-tants à l’intérieur du continent africain.

• Que ce soit les Communautés économiquesrégionales (CER) à l’initiative des États eux-mêmes : 15 pays ont fondé la CEDEAO (Com-munauté économique des états de l’Afriquede l’ouest) et fêtent en 2016 les 16 ans de cetraité d’union économique et monétaire com-mune.Les APE détourneraient les marchandises deséchanges inter-africains vers un marchéEuropéen moins rémunérateur.

• Ou bien la ZLEC (Zone de libre échangecontinentale) initiée en 1991 par certainschefs d’États de l’UA (Union africaine), confor-tée par le FMI et accélérée en 2012, vouluecomme un grand marché commun africain àl’horizon 2023.

Ces accords sont aussi considérés commeune folie suicidaire par la Coalition (Collectifd’opposition à tous traités en dehors del’Afrique), au service des multinationales, cequi rappelle l’opposition aux traités Tafta etCeta en Europe elle-même.

Peuples solidaires

Bande annonce

NOUS EN REPARLERONS PROCHAINEMENT…

Une suite libéraleà la colonisation des pays Africains

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19Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 201718

« Je viens d’un pays qui est défini par lespoètes, déclare Pablo Larrain. Sans Pablo Ner-tuda, mais aussi bien d’autres, Gabriela Mis-tral et Vicente Huidobro, Pablo de Rokha,Jorge Teillier ou Nicanor Parra, je ne sais plusqui nous sommes. » Alors, bien entendu, il saitque s’attaquer/s’attacher à la personne dugrand Neruda, Prix Nobel de littérature en1971, décédé en 1973 peu après le saccage desa maison par les sbires de Pinochet, il seconfronte à un intouchable symbole. Dont ilrefuse de faire le biopic. Comme avec sa pré-cédente trilogie (Tony Manero, histoire d’unserial killer sosie de Travolta dans le Chili dePinochet – Santiago post portem, le quotidiend’un employé de la morgue de Santiago pen-dant les 1ers jours du coup d’état quands’amoncelaient les cadavres dont celui de Sal-vador Allende (No, la victoire du non à Pino-chet essentiellement grâce à une bonne cam-pagne de marketing), il traite l’histoire de sonpays par la bande, presque par inadvertance.Dans Neruda, il raconte l’histoire, véridique,de la fuite du poète alors sénateur commu-niste, de 1947 à 49, poursuivi par les policiersdu président dont il avait été le porte-paroleet qui avait trahi ses promesses une fois élu.Notamment en poursuivant les syndicalisteset en ouvrant les premiers camps de concen-tration dirigés par un militaire nommé…Augusto Pinochet. L’idée géniale, c’est d’avoir

fait raconter cette cavale par le policier chargéde l’arrêter, l’étrange Oscar Peluchonneau. Lapoursuite devient rapidement un rocambo-lesque jeu du chat et de la souris entre le poèteen train d’écrire, clandestinement, son grandœuvre, le Chant général et le policier, dont lavoix off, envoûtante, prend des accents deplus en plus poétiques, de plus en plus néru-diens. Au-delà du mythe, Larrain trace le por-trait d’un homme pétri de contradictions, fan-tasque, sensuel mais fidèle à l’amour de sacompagne, aimant l’alcool et les jeunesfemmes, mais aussi courageux à la limite del’inconscience et toujours proche du peuplebien qu’il ait le train de vie d’un bourgeois.Une militante, un peu soûle, le prend à parti :quand celui-ci, précisément, aura gagné com-ment vivront-ils ? Comme elle qui a toujourstorché le cul des riches ou comme lui ? Aprèsavoir hésité, Neruda répond qu’ils vivrontcomme lui mais le spectateur sait que l’his-toire lui donnera tort (le pressent-il en hési-tant ?) : « Quand je fais un film sur Neruda, jesais ce qui s’est passé depuis. Je ne peux pasignorer ces informations parce que sinon lefilm devient un acte de déni… Quoi que jeraconte, c’est toujours une fabrication à partirdu présent. » D’étape en étape, le poète a semédes miettes derrière lui, des livres policiers(dont il était féru), que le policier découvre etlit. Jusqu’à l’épilogue, inoubliable, dans lapureté irréelle des cols enneigés de la Terre defeu : Oscar Peluchonneau comprend qu’il nepourra jamais rattraper l’écrivain parce qu’iln’est peut-être, finalement, qu’un personnagede papier, de fiction, le personnage un peucaricatural en imper et borsalino, inventé parcelui-là même qu’il devait arrêter. DP

Tu me plais quand tu te tais car tu es comme absente,Et tu m’entends de loin, et ma voix point ne te touche.On dirait que tes yeux se sont envoléset on dirait qu’un baiser t’aurait scellé la bouche.

(traduction Couchon-Rinderknercht)

Gros planLe Divan de Staline

démesure de ses incarnations.

Dans Le Divan de Staline cette magien’opère plus. On ne voit pas Staline, on voitDepardieu jouant Staline. Ce n’est pas l’in-adéquation du physique de l’acteur au per-sonnage qui gêne, ni sa curieuse mous-tache de Français moyen, ce ne sont là quebroutilles. De même on ne pourra pas incri-miner la paresse ou la froideur dans saprestation, bien au contraire : il ne ménageni regards noirs, ni sourcils froncés, ni ges-tuelle expressive ; il susurre et soudainrugit, fait patte de velours avant de bruta-lement exploser. Mais il manque l’essentiel,un essentiel impalpable, indéfinissable,sans lequel le jeu n’est que pure perfor-mance. Depardieu démontre sa capacitéintacte à évoluer dans différents registres,mais on ne voit pas Staline, on ne croit pasau personnage, on ne voit qu’un acteurspectaculaire mais froid.

Serait-ce qu’il ne croit plus à ce qu’il fait ?qu’il est lassé du métier ? qu’il a accepté lerôle par simple amitié pour Fanny Ardant ?Cela ne signifie nullement en tout cas qu’ilest devenu soudain un mauvais comédien !Simplement, d’acteur génial qu’il fut le voilàdevenu bon acteur. Pour d’autres « bonacteur » serait un compliment, dans son casc’est un peu triste.

Monsieur Depardieu, s’il vous plaît, dansvos prochains films essayez d’oublier quevous êtes Gérard Depardieu ! AW

Le Divan de Staline est un film dont on adu mal à bien cerner le propos et les

objectifs, tant il semble hésiter tout du longentre une grande diversité de points de vue :historique, dramatique, psychologique,politique, symbolique, esthétique…Mathilde Seigner apporte au récit toute lafinesse de son jeu et Paul Hamy beaucoupde fraîcheur et de spontanéité, ils imposentavec talent l’évidence de leur vulnérabilitéface à l’ogre Staline-Depardieu. Ou plutôt,devrions-nous dire, face à l’ogre Depardieu-Staline...

Quand André Dussolier interprétait le« petit père des peuples » dans Une exécu-tion ordinaire de Marc Dugain (2010) onvoyait Staline, et ce n’est pas une questionde ressemblance physique ou demaquillage. Simplement le comédien incar-nait véritablement le personnage, bien loinde son image de séducteur subtil et drôle,de gentleman élégant et raffiné auquel lesmetteurs en scène nous avaient habitués.

Gérard Depardieu représente la conceptionexactement inverse du jeu dramatique, nonplus celle qui fait s’effacer, oublier mêmel’acteur derrière le rôle, mais celle aucontraire dans laquelle la personnalité ducomédien phagocyte le personnage et lerecrée à son image. Dans ce registre Depar-dieu a très souvent fait merveille, imposantsa présence, la puissance de son corps, legrain particulier de sa voix, l’énergie qui sedégageait de son immobilité même, la

À propos deNeruda

Me gustas cuando callas porque estás como ausente,y me oyes desde lejos, y mi voz no te toca.Parece que los ojos se te hubieran voladoy parece que un beso te cerrara la boca.

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– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 201720 21Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –

Image de papier glacé : une villa luxueuseet froide, une femme au look hypermaîtrisé.Image glaçante : la violence, la vengeancesuggérée jusqu’à l’écœurement. L’œil intérieur se fissure. La réalité et lafiction s’entrecroisent dans une cons-truction parfaitement orchestrée. Difficilede s’extraire de ce cauchemar ! MS

L’ensemble du film fonctionne à mer-veille et avec un incroyable brio : les troisniveaux se superposent et/ou se mêlentadmirablement bien et tout me séduit, indé-pendamment du registre adopté pour cha-cun des niveaux d’histoire... Et puis, dansles dernières minutes, petite déception :impression que T. Ford n’a pas su se démê-ler et sortir de ses histoires et que, du coup,il bâcle un peu sa fin… me laissant sur mafaim… ER

Incroyable film qui nous en offredeux pour le prix d’un : un thriller violent

dans un Texas brutal et aride et une réalitébien ordonnée qui perd pied dans l’universsomptueux sur papier glacé des hauteursde Los Angeles. Vengeance et angoisse, cul-pabilité et remords, peur et regrets… Lepassage d’un monde à l’autre opéré par laforce de l’écriture sur le lecteur est aussienvoûtant que déstabilisant. SB

Des femmes nues dansent lascive-ment en regardant le spectateur droit dansles yeux avec, pour seul attribut, des épau-lettes dorées, des chapeaux de call girl debas étages, un spectacle somme toute assezbanal… si ces femmes n’étaient pas obèses,faisant mouvoir au rythme de la musiqued’hallucinantes masses adipeuses. Et laséquence dure suffisamment longtempspour que la surprise se métamorphose enmalaise, puis que le malaise se change peuà peu en fascination. Une entrée en matièretroublante pour un film qui ne l’est pasmoins. DP

chitecte, des tenues de créateurs ou de lamèche de Susan, on reste totalement à l’ex-térieur de son histoire et de ses émotions.C’est uniquement la partie ayant trait àl’agression, et porteuse de mort, qui finitpar apporter du souffle au film ; parti prisintéressant, certes, mais dont le film pâtit,au bout du compte, car on a le sentimentd’une juxtaposition de deux films distincts,sans lien entre eux : l’un qui nousconfronte à nos terreurs, l’autre qui nenous renvoie qu’à de l’ennui. Dommage ! IG

Images de papier glacé, constructionalambiquée, c’est chic et choc et ça peutagacer. Pourtant, la démonstration de forcetourne à l’avantage du réalisateur. Sédui-sant et vénéneux, Nocturnal Animals pos-sède un réel pouvoir de fascination. JF

La chevelure rousse est impeccable-ment lissée. Image choc : un œil extérieur embrasse ungénérique sur fond de créatures obèses aucorps ondulant.

Nocturnal Animals filme une femmequi lit un roman qui devient lui-même unfilm, lequel transpose métaphoriquementen retour les échecs professionnels et sen-timentaux de la lectrice. Beaucoup de vir-tuosité jamais gratuite dans cette mise enabyme, dans la multiplication parfoisdéroutante des jeux de miroirs aux refletsdiscordants, et ce dès le générique : laideurprovocatrice et raffinement esthétique, réa-lité et fiction, passé et présent, luxe etmisère, faiblesse et violence… Le double jeude Jake Gyllenhaal (Edward/Tony) accen-tue le trouble. Impressionnant. AW

Avec ce deuxième film, Tom Fordconfirme sa très grande maîtrise formelle.Mais, si dans A Single Man, il laissaitsourdre l’émotion avec subtilité, et donnaità voir une œuvre extrêmement cohérentedans le fond et dans la forme, dans Noctur-nal Animals, il ne réussit pas cet équilibre :en effet, si rien ne vient déstabiliser l’ordon-nance millimétrée et glacée de la villa d’ar-

Les rédacteurs ont vu :Nocturnal Animals

de Tom Ford

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– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 201722 23Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –

Rencontre avecÉmilie Deleuse

beaucoup au montage. J’ai un lien assezfort avec elle et j’en suis ravie. Ne chan-tant pas, Léna Magnien a eu deux moisde répétition de chant. Sur le tournage,la réalisatrice voulait avant tout saisir lesmoments de travail entre elle et les gar-çons du groupe. « C’était très compliquépour l’ingénieur du son ». C’est plutôt lemonteur son qui a donc travaillé pour lapartie chant : « Il a repris quelques foissyllabe par syllabe, note par note pourconserver cet équilibre fragile et agréableà entendre ». Autour de Léna Magnien, un choix fabu-leux d’artistes. Alex Lutz : « Il est assezdoué ce garçon ! Je lui voue une admira-tion sans borne. Il vient du One manshow. Dans Catherine et Liliane [Le PetitJournal], c’est une manière de jouer oùl’on est toujours dans le summum.Comme j’avais un peu peur de ça, on abeaucoup répété. Il m’a fait penser àJames Mason à un acteur anglais aveccette énergie très calme ». Pour la mèred’Aurore, incarnée par Patricia Mazuy,« je cherchais quelqu’un qui serait dansla même seconde un personnage quipourrait être fou, drôle et violent. Elle estnon seulement cash, mais aussi brute ettrès droite dans sa tête… J’avais toutesmes chances que la caméra rende ça ».Pour l’anecdote, la délicieuse CatherineHiegel, en grand-mère plutôt drôle, aconfié à la réalisatrice : « Au cinéma, jefais toujours des salopes, je suis contentede faire une fille bien ! ». Enfin, dans lerôle du père, Philippe Duquesne,« génial ! ». Une scène a, en effet, retenul’attention lors de l’annulation dumariage. Un jeu de regards entre Aurore

et son père témoigne de la solidarité fami-liale. « Aurore passe son temps à aimerles gens et à dire qu’elle les déteste. Il mefallait ce moment-là ; ça ne pouvait paspasser par le dialogue. […] Même si lesadultes étaient bienveillants, ce n’est pasfacile de tourner avec un enfant.Duquesne est foncièrement bienveillantet quand il a vu cette scène, il a travailléavec elle. Il a fait de la direction d’ac-teurs… » « ce film, quelque part, s’inscrit dans unfilm de genre, le teenmovie. Tout le travaildu cinéaste, une fois le cadre posé, estd’en sortir ! Comment se dégager de cemouvement et comment je vais en sortirtout en restant dedans ? C’est ça quim’intéresse dans le cinéma. C’est lecinéma américain des années 70 des pre-miers films de Scorsese, Peckinpah… Ilsfont des films de genre et en même temps,ils en sortent pour faire du cinéma d’au-teur. Dans Apportez-moi la tête d’AlfredoGarcia, Peckinpah ne cesse de décons-truire l’histoire et ça devient une poésieincroyable. Moi, c’est ce qui me touche leplus au cinéma et j’y vois une liberté infi-nie ! ». RS

Un échange passionnant a suivi la pro-jection. D’abord sur le projet cinéma-

tographique qui a débuté grâce à deuxproducteurs et un distributeur du film,suite à une lecture… « La fille de l’und’eux a lu le livre de Marie Desplechin ».Tellement surpris de la voir lire que celaa déclenché le désir de faire le film et decontacter Emilie Deleuze. L’œuvre de M.Desplechin sur Aurore, « ce sont 3 tomes,600 pages et il fallait en faire 80 pages !C’est un journal intime, une forme dechronique. Je ne voulais pas que ça dureplus d’1h30. En gros, les personnagessont les mêmes ». Émilie Deleuze rendhommage à l’écrivaine : « Marie est assezexceptionnelle, elle a fait un premier jet.Je l’ai repris avec un scénariste. Elle m’afait confiance, très consciente que l’écri-ture scénaristique, ce n’est pas le mêmetravail ».

Une scène d’anthologie est évoquée,lorsque tournent autour d’Aurore – enplein désarroi en classe – une ronde deprofs soliloquant. « C’est très gentil. C’estun souvenir d’enfant. C’était tellementabstrait que tout se mélangeait. Jeconfondais tous les cours. J’ai eu l’idéede rendre compte de ça, de sentir telle-ment l’abstraction de l’anglais ou desmaths que ça en devenait un murmure ».La réalisatrice a eu la chance, dit-elle,« d’avoir un prof de français qui m’a aidéeun peu comme le personnage d’Alex Lutzavec Aurore. Je faisais le clown et elle avu mon cirque. C’était la première foisque l’école m’a regardée dans les yeux !C’est une question de posture ». La distribution repose d’abord sur lajeune héroïne incarnée par LénaMagnien. Pas moins de 800 adolescentesrencontrées pour trouver « cette perlepeste ! Elle est dans la vie à l’opposé deson personnage, Aurore. Le point com-mun est leur intelligence […] Léna venait

Vendredi 16 décembre, les Studio accueillaientÉmilie Deleuze, venue présenter en avant-premièreson cinquième film, Jamais contente.La réalisatrice remercie les spectateurs :« Très contente que vous soyez là… Merci d’être là ! »

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25Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 201724

Fleur de tonnerre : après avoir lu d’unetraite le roman éponyme de Jean

Teulé la réalisatrice, bouleversée par lacondition de cette femme en marge et aty-pique, a éprouvé l’envie de raconter sonhistoire. Elle insiste sur la démence d’Hé-lène Jagot et se fait aider par un psy-chiatre et un juge pour tenter d’être auplus près de la vérité afin de comprendrele cheminement d’une des plus grandesserial killer de tous les temps.

Un fait est confirmé : à cette époque enBretagne, le poids des traditions, le cli-mat de peur engendré par l’image de lamort omniprésente ajouté au manqued’amour d’Hélène de la part de sa mère,expliquent aisément qu’elle ait pu êtreprofondément perturbée.

pas linéaire mais se manifeste parséquences de démence inattendues.Jonathan Zaccaï ensuite très ému pen-dant le tournage. Il faut ajouter Benjamin Biolay dans unrôle romanesque ; la réalisatrice évoquela musicalité de sa voix porteuse d’unegrande tristesse, sa vulnérabilité et sadouceur.Sans oublier Miossec en contremploi,Jean-Claude Drouot dans un rôle plusvieux que son âge et Catherine Mouchetqui excelle dans la maltraitance ouatée,pas démonstrative.« Les acteurs, il faut beaucoup les aimer,les respecter. J’ai fait l’expérience de ladouceur et de l’amour pour les diriger. Aufur et à mesure ils gagnaient en confianceet donnaient plus ».Belle conclusion… S.B

ou accessoire est d’époque, les costumesen lin vieilli. A cela s’ajoute une recherchede matière pour créer un effet pictural,donner un grain particulier à une imagenumérique souvent trop propre, tropnette, trop belle.Comme la succession des meurtres com-mis aurait été fastidieuse, il a fallu sacri-fier un grand nombre d’entre eux. La réa-lisatrice a fait le choix de nous les livrerpar morceaux, sous forme de puzzle,entrecoupés des entretiens avec le juge.En se dévoilant ainsi Hélène Jagotdevient de plus en plus humaine jusqu’àfinir par demander pardon : un signe derédemption ? Au fur et à mesure de la narration, le jugeévolue également. Engoncé au débutdans sa fonction, il semble comprendrepeu à peu, s’ouvre et témoigne de l’empa-thie.Ces deux personnages sont portés pardes acteurs qui ont impressionné la réa-lisatrice. Deborah François, d’abord, quiréussit à passer de la jeune femme pleined’innocence à la vieille dame abimée parla vie sans aucun artifice – ni masque, nirenfort de silicone. Seuls, l’attitude, lagestuelle, le corps expriment cette évolu-tion. Le tout en cinq semaine de tournageseulement mais grâce à un travail consi-dérable en amont pour endosser un rôled’autant plus compliqué que la folie n’est

De la vérité historique on sait peu dechoses ; à nous de la reconstituer. On ales attendus du procès, scrupuleusementrelevés, qui font état de 70 morts parempoisonnement. Mais Hélène Jagots’exprimait en breton, le tribunal en fran-çais, et nous ne savons que ce qu’elle abien voulu dire. Défendue par un avocatqui a plaidé la folie elle a été parmi lespremières femmes guillotinées après larévolution. Alors que Jean Teulé a jouéavec sa verve et son humour noir, Sté-phanie Pillonca-Kervern a fait le choix del’empathie et dit ne pas être convaincuepar la monstruosité de la tueuse.Pour retracer son itinéraire, c’est la Bre-tagne authentique d’il y a 150 ans qui estreconstituée par un décorateur pas-sionné : pas de superflu, le moindre outil

Rencontre avecStéphanie Pillonca

L’enthousiasme et le plaisir deStéphanie Pillonca-Kervern, la jeuneréalisatrice de Fleur de tonnerre,étaient visiblement sincères quandelle s’est adressée aux spectateursd’une salle bien remplie :

« Merci de donner la parole aux petitsqui font leur premier film, humblefinancièrement…Ça a du sens pour moi d’être ici… loindu satisfecit parisien ».

Stéphanie Pillonca aux Stud

io©Nicole Joulin

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– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 201726 27Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 2017 –

Cette visite de Koji Fukada n’est pas sapremière venue en Touraine puisqu’il

a déjà tourné en 2005 un court-métrage àla Grenadière de Saint-Cyr. Harmoniumquant à lui a été tourné au Japon et post-produit en France.

Construit en deux parties séparées par huitannées et de registre foncièrement différent,le film passe brutalement d’une chroniquefamiliale pleine de finesse à un drame beau-coup plus sombre et ambigu. Kôji Fukadaréfute cependant l’hypothèse d’un specta-teur que son film soit l’évocation d’unkarma auquel les protagonistes ne pour-raient échapper. Il montre au contraire lavie comme une suite d’accidents, d’événe-ments imprévisibles. Croire que les mal-heurs sont des punitions est une faiblesse

de l’être humain : les victimes de Fuku-shima sont innocentes !

Les membres de la famille japonaise telleque la montre Fukada sont seuls, irrémé-diablement seuls, des êtres mutiques qui nefont que coexister sans chaleur ni compli-cité, sans le moindre espoir matériel ou spi-rituel : la foi protestante d’Akié (la mère) nelui apportera aucun réconfort et s’étioleracomplètement dans le malheur. Mais, plusqu’un simple tableau de la société japo-naise, nous avons là, selon Fukada, unevision universelle de la solitude des êtres. Ilfaut dire que le titre original du film n’estpas Harmonium mais Au bord du gouffre,titre beaucoup plus pertinent en ce qu’ilreprésente non seulement la situation réelledes personnages abandonnés à eux-mêmes

face aux épreuves, mais aussi celle desspectateurs face à cette vision des tréfondsvertigineux de l’âme humaine.

En réponse à la remarque d’une spectatrice,Kôji Fukada reconnaît bien volontiers lesambiguïtés du scénario — dont il est, soitdit en passant, l’auteur. Bien plus, il lesrevendique : un film ne doit pas à ses yeuxtout montrer, tout expliquer, c’est au publicd’interpréter, de choisir le ou les sens à don-ner au récit, aux images. En préambule àla projection il avait d’ailleurs précisé d’em-blée son espoir qu’il y ait à la fin autantd’opinions différentes que de spectateurs.Cette conception est aussi une réactioncontre les pseudo-vérités assénées par unepropagande d’État qui a beaucoup sévi auJapon jusqu’à récemment, un appel à unelibération, une individualisation desesprits.

L’intérêt du film réside ainsi autant dans cequ’il cache que dans ce qu’il montre et demultiples questions restent sans réponse :de quel crime Toshio (le père) a-t-il été com-plice ? Pourquoi n’a-t-il pas été arrêté, à l’in-verse de Yasaka, qui vient le voir et s’instal-ler chez lui au bout de dix ans ? PourquoiYasaka agresse-t-il Hotaru, la fille uniquede Toshio et Akié, la laissant lourdementhandicapée ? Après sa fuite Toshio et Akiéretrouvent-ils Yasaka ? Qui meurt et qui

survit dans l’ultime scène ? Tous ces non-dits ont probablement quelque chose detypiquement japonais : on multiplie lescourbettes mais on ne parle pas, on ne s’ex-cuse pas, on n’avoue jamais. La tensiondramatique qui découle de l’absence d’ex-plications confine au fantastique, impres-sion renforcée par la représentation éton-nante de ces rues toujours vides, sansvoitures, sans passants, comme si le monden’existait pas ou plus autour des protago-nistes.

Plutôt que des vérités explicites et uni-voques, le film sème des indices métapho-riques qu’il incombe au spectateur dedéchiffrer : le jeu sur les couleurs, en par-ticulier le rouge et le blanc ; les obsession-nels lavages de mains d’Akié, telle une énig-matique Lady Macbeth, après l’agression deHotaru ; les motifs en écho, qu’ils soientmusicaux (morceau joué à l’harmonium audébut, au piano à la fin) ou visuels (la photod’Akié, Toshio, Hotaru et Yasaka couchésau bord de l’eau au début, image d’unefamille heureuse, puis son équivalentinversé, dramatique, à la fin)…

Cette rencontre avec un jeune metteur enscène dont on attend avec intérêt les pro-chaines réalisations fut aussi riche et inté-ressante que le film lui-même. AW

RencontreKôji Fukada

Une salle archi-comble attendaitavec curiosité ce dimanche 8 janvier2017 le nouveau et très beau film deKôji Fukada, Harmonium, à l’issueduquel le metteur en scène arépondu avec humour et précisionaux interrogations et remarques dupublic, resté très nombreux pourl’écouter.

Kôji Fuk

ada aux Stud

io©An

dré Weill

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29– Les CARNETS du STUDIO n°354 – Mars 201728

Que voilà un drôle de film ! Il ne s’ypasse rien, les personnages ne sont

ni des héros positifs ni d’horribles indivi-dus, juste des êtres superlativement ordi-naires. Elle femme au foyer soumise,charmante mais un peu neuneu, obsédéepar ses cupcakes, ses idées fixes enmatière de décoration et sa vocation sou-daine de future star du folk song. Luichauffeur de bus, méticuleusement rou-tinier, doux comme un poussin, jamaisénervé, jamais contrariant, toujours sou-cieux d’aider et de faire plaisir. Sa seulefolie est d’écrire des poèmes d’un pro-saïsme déconcertant qui font se pâmerLaura, son épouse, qui rêve déjà pour luid’une célébrité littéraire mondiale égale àla sienne dans le domaine de la musique.

Si l’on ajoute Marvin, horrible bouledogueun peu caractériel, nous avons là letableau assez cocasse d’une famille amé-ricaine typique vivotant entre un quoti-dien médiocre et des rêves de successstory dénués de crédibilité. Cette épopéede l’infime se déroule à Paterson, véri-table trou du cul du monde, anti-stéréo-type d’une Amérique matérialiste ettriomphante, ville décrépite à la laideurmesquine où règnent visiblement unennui compact, un vide existentiel verti-gineux. On y a certes vu naître deux célé-

brités, Lou Costello (du duo comiqueAbbott et Costello, célèbre dans lesannées 40) et le poète William CarlosWilliams, mais ce sont deux ombres dupassé qui, par contraste, accentuent l’in-signifiance du présent.

Une telle description semble être celled’un film ennuyeux à mourir mais c’esttout le contraire ! Ces deux heures devacuité infra-ordinaire passent commeune fumée. Pas de réalisme au sens d’unetranche de vie plus ou moins saignante,servie sans fioritures dans un souci devraisemblance, voire de vérité. Le rien yest sublimé et, si la platitude des poèmesde Paterson laisse perplexe, en revanchele film lui-même est un véritable poèmevisuel qui a la délicatesse et la grâced’une succession de haïkus, ces petitséclats d’éternité suspendus dans le courssubtil des choses :

Matin frisquetL’ombre

Sur le mur de briques

ou bien :

Ouverte Fermée

La petite boîte d’allumettes

dance secrète qui tisse des liens énigma-tiques entre les êtres et les choses : iden-tité de noms (le bus driver est interprétépar Adam Driver, il s’appelle Paterson ethabite Paterson), de forme (la boîte auxlettres et la boîte à casse-croûte) ; ren-contres improbables avec des inconnuseux-mêmes poètes ; multiplication descouples plus ou moins jumeaux de tousâges et couleurs de peau, sur un banc,dans la rue, au bar, dans le bus, aucinéma ; désir de Laura elle-même d’avoirdes jumeaux ? Il faut voir là évidemmentun signe, mais un signe de quoi ? D’unedichotomie entre apparence et réalité,surface et profondeur ? Signe que la gri-saille quotidienne n’est qu’une illusion,que le monde est en réalité plus tranché,en noir et blanc contrastés comme lescupcakes de Laura, ses rideaux, sesrobes, ses peintures murales, sa guitare,sans compter son goût pour les films en— justement — noir et blanc ?

Heureusement aucune de ces questionsn’a de réponse et on reste flottant, indé-cis, content d’avoir vu un film à nul autrepareil, qui réussit le miracle d’enchanterla banalité la plus morose. Que voilà undrôle de film certes, mais quel belexemple de ce qu’on appelle la magie ducinéma ! AW

ou encore :

ConcentréeElle peint le mur

Et sa joue

L’ensemble est totalement cohérent,structuré par des images dont la récur-rence n’est jamais pesante : le réveil ducouple filmé en plongée, les promenadesavec Marvin au bar, le gag de la boîte auxlettres, les plaintes du collègue de travail,les départs matinaux du bus, etc.Scènes répétitives mais jamais iden-tiques, micro-événements anodins,rituels apaisants. La manière dont JimJarmusch organise le rythme du film estun des éléments qui lui donnent soncharme unique.

Si Paterson et Laura sont des artistesminuscules, ils n’en constituent pasmoins un véritable couple de conte defées, dérisoire et attendrissant décalquede prince charmant et de princesse,vivant dans une bulle intemporelle unamour pur, naïf, pas moderne pour unsou. Insidieusement pourtant s’installepeu à peu comme un doute. Tout est-ildonc si simple, si limité à son apparencerose bonbon ? Comment comprendre cemotif de plus en plus présent du dédou-blement, de la gémellité, de la correspon-

À propos de Paterson (Jim JarMusch)

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Pour un jeune enfant, la disparition desa mère est sans doute l’un des pires

traumatismes possibles, le moment où lamort apparaît dans tout son absurdecruauté et toute son injustice. Deux filmsrécents abordaient cette insupportableperte en utilisant deux styles diamétrale-ment opposés : Fais de beaux rêves deMarco Bellochio avec les armes narrativesdu cinéma réaliste et Quelques minutesaprès minuit de Juan Antonio Bayonaavec celles, spectaculaires, du cinémafantastique. Le magnifique film de Bello-chio est un long flash-back car Massimo,le personnage principal, un journalistecélèbre d’une quarantaine d’années, estobligé de replonger dans un passé qu’ilsemble avoir tenu à distance pendant des

années lorsqu’il doit vendre l’apparte-ment où il a passé son enfance, après lamort de son père. Sa mère y est mortemystérieusement, il y a plus de trenteans. Après quelques scènes fusionnellesentre la mère et l’enfant (un twist endia-blé et des soirées passées collés l’un àl’autre, devant le petit écran, à regarderBelphégor, la série de Claude Barma),survient le jour où sa mère a disparuaprès, nuitamment, être venu lui dire defaire de beaux rêves. Que s’est-il passé ?Son père lui explique qu’elle est mortebrutalement d’une insuffisante car-diaque, mais, le jeune garçon refuse decroire les paroles lénifiantes de la familleet des prêtres, ces fades mensonges quiparlent de voyage dans le ciel et de para-dis. Dans une scène inoubliable, il refusede jouer le jeu des convenances. Lors dela mise en bière, il hurle son désespoir,appelle sa mère qu’il ne veut pas voir dis-paraître, lui dit de sortir du cercueil et deson silence, de ne pas l’abandonner, derevenir le chercher, le prendre avec elle…Le film de Bayona alterne les scènes quo-tidiennes d’un jeune britannique (etnotamment le train-train scolaire d’unsouffre-douleur martyrisé par trois de sescongénères) et les cauchemars qui peu-plent les nuits de Conor. Car la mère deConor est gravement malade, en fin devie, ce qu’il refuse de voir, d’accepter l’in-acceptable. Toutes les nuits, quelques

minutes après minuit, la même scèneéprouvante le terrifie : un tremblement deterre apocalyptique démantèle la petiteéglise et le cimetière du village, puzzle detombes aspirées par le vide, et Conor,tente en vain de retenir la main de samère, happée par le néant. Comme lepetit Massimo qui a passé un pacte avecBelphégor pour ne pas sombrer dans ladépression, Conor a un allié imaginaire,un être à la fois rassurant et intimidant,protecteur et terrifiant, un géant issu del’if centenaire qui fait face à leur maison.Ce super héros ligneux l’aide à combattreses peurs nocturnes en le nourrissantd’histoires, des récits qui prennent viesous la forme d’animation de tâchesd’encre, visuellement stupéfiante. Descontes ambigus qui laissent Conor inter-dit. Pour Massimo comme Conor, lespères sont des étrangers : une figured’autorité napoléonienne avec lequelMassimo n’a rien à partager, un père adolointain (il habite en Californie) qui n’arien à offrir à Conor que sa mauvaiseconscience de n’avoir su être ni l’amou-

reux, ni le père, qu’il avait rêvé d’être. Laréussite de ses deux films tient, bienentendu, à la maîtrise de la mise enscène, la façon brillante de naviguer tem-porellement, chez Bellochio, et le mélangepassionnant d’histoire intime et collec-tive, et la force visuelle du film de Bayona,le bouillonnement onirique qu’il con-voque… mais elle doit beaucoup à leursdeux jeunes interprètes, Nicolo Cabras etLewis Mac Dougall, qui ont su exprimerleur désespoir d’enfants abandonnésavec une violence bouleversante. Undésespoir qui restera toujours présent, savie durant, pour Massimo, avec cetteinterrogation toujours à vif : pourquoim’a-t-elle abandonné ? Jusqu’à la décou-verte tardive du suicide de sa mère qui nesupportait plus la maladie qui la ron-geait… Conor ne pourra lui aussi retrou-ver un certain équilibre qu’en découvrantle secret honteux qui le hante : le désir devoir sa mère, malade, disparaître enfin,pour pouvoir continuer à vivre, à gran-dir ; un désir fou, enfoui, ina-vouable… DP

InterférencesFais de beaux rêvesQuelques minutes

avant minuit

Page 22: SEM AINE S EM IN au 7 mars CNP LES MAUX DU …studiocine.com/tl_files/studio/pdf/carnets/saison-2016-2017/studio/... · Que reste-il de la médecine du travail ? 58 ... Nous fêterons,

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Ils sont tous et toutes jeunes et plutôtbien faits de leur personne. Et le soleilsemble briller également pour tous.

Mais, d’un côté, nous avons un groupedéjà constitué, des amis, des amies, quise connaissent de longue date, sont peuou prou originaires du même quartier ou,à tout le moins, du même milieu social,un milieu que l’on pourrait dire défavorisési l’on ne voulait pas tout simplement direpauvre...

Ils s’appellent Marco, Mehdi, Mélissa ouHamza.

Elle, tout aussi jeune et tout aussi bienfaite de sa personne, s’appelle Suzannemais vient d’un milieu que l’on pourraitdire favorisé, si l’on ne voulait pas direriche... Elle vit dans une maison que l’onsuppose grande et belle. On ne fait que lesupposer parce que le film ne nous y ferajamais pénétrer : ce n’est pas le lieu desenjeux qui vont se nouer ici1. Une seulefois, au tout début, on nous montreraSuzanne, sur sa terrasse, qui observe etphotographie les autres, le groupe, juste-ment. Elle est en surplomb, domine leslieux, avec vue imprenable sur la côted’Azur et la mer. Et ce rapide plan portetoute la symbolique qui traversera le récitpar la suite : dominer, regarder, être au-dessus du vide, tant physiquement que

socialement ou psychologiquement.2

Parce que justement, les autres, plus bas,eux, dominent les éléments ET leur peur :depuis les rochers, ils sautent ou plon-gent... de haut. De si haut même que,lorsque Suzanne tente maladroitementde les approcher, on comprendra très vitequ’au-delà de la différence sociale quisemble les séparer de manière irrémé-diable, cette audace, cette maîtrise de lapeur constitue une frontière essentielleentre eux et elle. Ils osent, elle non. Maiselle osera très vite autre chose : tenter lecontact avec ce groupe qui, d’emblée,entend la rejeter.

Le moment que le spectateur attend avecimpatience arrive très vite car il ne fautpas longtemps à Suzanne pour s’essayer,toute peur rentrée, à sauter dans le vide(l’inconnu pour elle...) à condition queMehdi, l’un des deux garçons les plusprésents du groupe lui tienne la main.Mais rien n’y fait, Suzanne n’ose pas...Jusqu’à ce que Marco, l’autre figure dugroupe, vienne lui tenir l’autre main. Pro-blème : elle a promis un baiser à Mehdi...que faire, à la sortie de l’eau, avec Marcoqui, lui aussi, lui a tenu la main, l’a aidéeà franchir le pas ? La réponse sembles’imposer d’elle-même : embrasser lesdeux garçons...

Et là, tout se passe bien plus en douceurqu’on aurait pu l’imaginer : Suzanne, auvu et au su du reste de la bande, va par-tager ses attentions entre les deux gar-çons, qui ne lui en tiendront pas rigueuret ne vont pas sembler entrer en rivalité.La situation déclenche même des com-mentaires amusés/amusants entre lesautres filles du groupe ; il y a celles quipensent que ça finira mal, que Suzannedevra choisir, et celles qui soutiennentque, au contraire, c’est si elle choisit queça finira mal...

La suite de l’histoire nous montrera que,effectivement, cela finira mal, mais pasdu tout pour des raisons de jalousies oude trahison ; cela finira mal parce queMarco est impliqué avec de grosméchants malfrats locaux et que Mehdiet lui-même se sacrifieront, ou voudrontse sacrifier l’un pour l’autre...

La fable peut sembler un peu simpliste :l’amour triomphant des classes sociales...Mais il ne faut pas oublier que c’estSuzanne qui est désireuse, que c’est elle,la fille, qui décide de ne pas se décider...

que c’est elle le pôle magnétique autourduquel gravitent les garçons... Une petitedose de féminisme en plus, ça ne fait pasde mal par les temps qui courent... Et unpeu de politique ne fera pas de mal nonplus ; une petite piqûre de rappel pournous donner à sentir la distance quisépare riches et pauvres sans discours,sans leçons, avec les seuls outils ducinéma : donner à voir et à entendre,rendre sensible ce qui pourrait n’êtrequ’un discours théorique. ER

1 Il peut tout de même être intéressant de remarquerqu’un lien est bien établi entre la sphère familialede Suzanne et la personne qu’elle est en train dedevenir à l’extérieur, lorsque sa mère sort de la mai-son pour lui demander de, justement, réintégrer lefoyer. Ce faisant, la mère devient vite objet demoqueries, déplacée qu’elle est (hors de son mondeet loin de ses codes) dans le monde et les codes dugroupe qui sont désormais devenus ceux deSuzanne.

2 La question du territoire mériterait un article à elleseule : il suffit de repenser à l’opposition entre l’am-biance mortifère du cercle de natation que fréquenteSuzanne, huppé, morne et silencieux, et les explo-sions sonores qui ponctuent le quotidien de la petitebande... Mais bien d’autres exemples pourraientêtre trouvés.

Gros planCorniche Kennedy