Securité Privée #21

68
DOSSIER Votre santé sous haute surveillance Sécurité Privée LE MAGAZINE D’INFORMATION DES ACTEURS DE LA PROFESSION SEPTEMBRE - NOVEMBRE 2012 # 21 www.securite-privee.org Votre santé sous haute surveillance COMPÉTITIVITÉ Entretien avec Michel Mathieu président de Securitas et président de la commission économique de l’USP INTEROPÉRABILITÉ DES SYSTÈMES DE VIDÉOPROTECTION Un long chemin à parcourir SPÉCIAL EXPOPROTECTION

description

Dossier central : votre santé sous haute surveillance

Transcript of Securité Privée #21

Page 1: Securité Privée #21

Dossier

Votre santé sous haute

surveillance

Sécurité PrivéeLe magazine D’information Des acteurs De La profession

septembre - novembre 2012 # 21

www.securite-privee.org

Votre santé sous haute

surveillance

compétitivité

Entretien avec Michel Mathieu président de Securitas et président de la commission économique de l’USP

interopérabiLité Des sYstÈmes De viDéoprotection

Un long chemin à parcourir

spéciaL expoprotection

Page 2: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 20122 Sécurité Privée

il y a 350 000 entreprises adhérentes chez nous qui ont 350 000 raisons de l’êtreVous êtes dirigeant. Nous vous apportons des solutions pour couvrir les besoins de votre entreprise et auditer votre situation personnelle.

AG2R LA MONDIALE propose des produits flexibles, évolutifs et personnalisables à chacune de ses 350 000 entreprises adhérentes. Quels que soient leur taille ou leur secteur, nous leur assurons la même expertise en matière d’assurance collective.Nous vous proposons de bénéficiez d’un audit complet de votre protection sociale en matière de prévoyance et en retraite. Autant de bonnes raisons de nous faire confiance. Pour plus d’informations, contactez Joël Bienassis - Direction des Accords Collectifs - Tél. : 01 76 60 85 32 - [email protected]

PRÉVOYANCESANTÉ

ÉPARGNE RETRAITE

ACTION SOCIALE

052012-10713•210x270.indd 1 15/05/12 16:01

Page 3: Securité Privée #21

3Sécurité Privée

éditorialéditorial

ans un discours prononcé à l’As-semblée nationale en mars 1998, Tony Blair déclarait « La gestion de l’éco-nomie n’est ni de gauche ni de droite, elle est bonne ou mauvaise. Ce qui compte, c’est que ça marche ». C’est dans ce sens que les organisations professionnelles

du secteur doivent aujourd’hui travailler, c’est pour cela que nous avons été élus : trouver, enfin, ce qui marche.

ce Dénominateur commun, c’est Le Défi De La compétitivitéDans une économie mondia-lisée, la France, qui a (trop) longtemps vécu à l’ombre de son modèle, y est brutalement confrontée, faute de l’avoir anticipé.Le rapport Gallois et les an-nonces du gouvernement s’ap-puient sur le constat inéluctable d’un changement d’époque. Ce changement de paradigme s’impose également à la sécu-rité privée.Il suscite des peurs, des craintes et parfois la nostalgie du monde d’hier.

Les entrepreneurs de la sécuri-té privée doivent relever ce défi de la compétitivité. Ce numéro de Sécurité Privée y fait écho.

une mutation nécessaireLe constat est connu et par-tagé : notre profession est dans une situation sans précédent. Comme le souligne Michel Mathieu, président de la com-mission économique de l’USP dans son analyse, la sécurité privée se trouve aujourd’hui à un tournant (lire en page 22). Pour renouer avec un environ-nement économique positif et pérenne, elle doit se réformer. Ce n’est pas un choix. C’est une obligation. Nos entreprises ont à repenser leur modèle écono-mique et aussi leur offre.

La réussite De cette mutation passe par L’unionTravailler ensemble. Bernard Frahi directeur de la sécurité de Sanofi (lire en page 30) sou-ligne la nécessité de mutualiser les moyens et les forces en pré-sence pour améliorer la per-formance des actions menées. L’engagement du laboratoire dans la lutte anti-contrefaçon illustre la pertinence de cette approche.C’est sur un chemin similaire que nos entreprises doivent s’engager. Elles le peuvent et

elles le doivent. L’USP a décidé de les accompagner avec la Commission économique ré-cemment créée (et qui va pro-duire des supports et des outils pratiques) et en se rapprochant des TPE et des PME, qui consti-tuent le vivier de notre écono-mie.

Travailler ensemble avec clients. Le concept de marge a disparu. Il faut réapprendre à construire des prix pour assurer la péren-nité de nos entreprises et ap-porter une valeur ajoutée, un service afin de sortir de la spi-rale infernale de prix toujours plus bas.

Travailler ensemble avec tous les acteurs de la sécurité pri-vée comme l’y encourage Gary Goldenberg, président du Forum Open IpVidéo qui « cita-tion » (lire en page 46)

Enfin, il s’agit de travailler en-semble avec les organisations professionnelles. La création d’une Alliance Nationale des Activités Privées de Sécurité va dans ce sens. Sa vocation sera de porter, dans le respect de la diversité de ses membres et des métiers, une parole commune. Car on le sait, un orchestre symphonique fait plus de bruit qu’un soliste.

DVers un pacte de compétitivité

pour la sécurité privée

par Claude tarlet, présiDent De L’usp, union Des

entreprises De sécurité privée et vice-présiDent De La coess,

conféDération européenne Des services De sécurité

Page 4: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 20124 Sécurité Privée

Professionnels de la SécuritéAssurances

www.verspieren.comContact : Philippe BRIN - 01 49 64 10 56 / www.securite.verspieren.com

Confiez vos assurances responsabilité civile professionnelle à des spécialistes !

è Installation d’alarmeè Contrôle d’accèsè Télésurveillanceè Vidéosurveillanceè Interventionè Surveillanceè Gardiennageè Sûreté aéroportuaireè Protection rapprochéeè Transport de fonds

Page 5: Securité Privée #21

5Sécurité Privée

SommaireSommaire

ISSN 1055 - 1606Dépôt légal à parution

Directeur De La pubLicationClaude Tarlet

Sécurité Privée “Le magazine de référencedes acteurs de la profession” est un titre appartenant à l’USP (Union des entreprises de Sécurité Privée) qui le fait éditer sous ce nom depuis 2007.

24, rue Firmin Gillot 75015 ParisTél. : 01 53 58 08 17 - Fax : 01 53 58 08 18E-mail : [email protected] Internet : www.securite-privee.org

comité De réDactionDominique Legrand, Nicolas Le Saux, Sandrine Legrand-Diez, Pierre-Antoine Mailfait, Annabelle Ripoll, Claude Tarlet

Sécurité Privée est édité par Fluide5 rue Saint Joseph 75002 ParisTél. : 01 78 09 68 82 - Fax : 01 72 10 00 71E-mail : [email protected] Internet : www.fluide-com.fr

[email protected]

Rédacteur en chef : Sandrine Legrand-DiezTél. : 01 78 09 68 82 - E-mail : [email protected]

Conception graphique : Fluide

Crédits photographiques :Bodyguard, Fotolia, Fluide.

Ont collaboré à ce numéro :Guirchaume Abitbol, Michel Eynaud, Marc Horwitz, Xavier Latour, Jean-Michel Laziou, Jean-Luc Lemarchand, Stéphanie Macedo, Pierre Moreau, Guy Piera, Annabelle Ripoll, Olivier Sévère, Claude Tarlet.

pubLicitéChef de publicité : Lionel Bennegent 01 78 09 68 85 - E-mail : [email protected]

abonnement et DiffusionLe magazine est vendu par abonnement.Pour toute demande d’achat au numéro,contactez : Annabelle Ripoll 01 78 09 68 83E-mail : [email protected]

impressionOtt imprimeursParc d'activités Les pins67319 Wasselonne cedexTéléphone : 03 88 59 11 27

éditorial

InstantanésEntreprisesFacts&figuresInnovationsRendez-vous

Si la sécurité m'était comptéeEntretien avec Michel Mathieu, président de Sécuritas et président de la commission économique de l'USP

DécryptageDétectives privés. Des agents très discrets

En couvertureVotre santé sous haute surveillance

Dura Lex, Sed LexLevée de doute. Les conditions d'appel des forces de police

Cahier spécial vidéoprotectionVidéoprotection urbaine. Nouveauté et prespective

FormationPuissance publique et formation. La photographie retouchée

CosmopolitisRegards étrangers

Lu pour vousSélection

3

6111621

22

26

29

40

45

60

63

66

DécrYptage« Détectives privés : des agents très discrets »

Dura Lex, seD LexLes conditions d’appel des forces de police

Professionnels de la SécuritéAssurances

www.verspieren.comContact : Philippe BRIN - 01 49 64 10 56 / www.securite.verspieren.com

Confiez vos assurances responsabilité civile professionnelle à des spécialistes !

è Installation d’alarmeè Contrôle d’accèsè Télésurveillanceè Vidéosurveillanceè Interventionè Surveillanceè Gardiennageè Sûreté aéroportuaireè Protection rapprochéeè Transport de fonds

Votre santé sous haute surveillanceVotre santé sous haute surveillance

Dossier

Page 6: Securité Privée #21

{ Juin / août 20126 Sécurité Privée

Entreprise

Diplômé de l'ESC Compiègne, Olivier Allender entame sa carrière comme responsable marketing de 3 Pagen Versand (groupe 3 Suisses Internatio-nal), avant de rejoindre le Club des Créateurs de Beauté, où il occupe différentes fonctions, jusqu’à directeur général USA, puis Japon. C'est en 2007 qu'il rejoint Cofidis France en qua-lité de directeur des clientèles, puis directeur commercial en charge du marketing et du dé-veloppement des partenariats.Dans un contexte de forte croissance, les missions d’Oli-vier Allender seront de fortifier le développement de Securi-tas Direct et de consolider sa position d’acteur majeur de la sécurité privée en France.

Joint venture

SERIS Group et ERYMA SAS s’associent pour offrir de nouvelles solutions de sécurité à leurs clientsSERIS Group et ERYMA SAS créent une offre innovante et exclusive sur le marché de la sécurité : les deux groupes annoncent lundi 24 septembre 2012 une cession de fonds de commerce de l’activité CAVI de SERIS Technology à ERYMA SAS, un accord de partenariat commercial et une prise de participation de SERIS Group au capital d’ERYMA SAS.

une mutuaLisation Des compétences pour Des soLutions et un service optimisésL’accord, incluant la cession à ERYMA SAS de la branche d’activité d’ingénierie, instal-lation et maintenance de sys-tèmes de sécurité électronique de SERIS Technology (CAVI),

Instantanés

Dirigeant

Securitas Direct annonce l’arrivée d’Olivier Allender au poste de directeur général France

permet l’émergence d’une so-lution intégrée des expertises des deux entreprises au béné-fice de leurs clients.La synergie entre le savoir-faire de SERIS Group, notamment en matière de prestations hu-maines, sécurité mobile, télé-surveillance, et les solutions techniques et technologiques déployées par ERYMA SAS permet d’offrir au marché de la sécurité professionnelle une expertise inédite et novatrice.Cette coopération répond à la dynamique et à la stratégie res-pective des deux entreprises. D’une part, elle permet à SERIS Group d’asseoir sa stratégie d’offre combinée au niveau na-tional, bénéficiant de façon im-médiate du réseau d’implanta-tions d’ERYMA SAS en matière

Plus de 140 villes nous font confiance...

Systèmes évolutifs et ouverts

Interfaçage IP avec un grand nombre de solutions : intrusion, contrôle d'accès, GTC, hypervision, DAI, VSI,...

Conception de systèmes d'enregistrement numérique et de supervision graphique

StockageVidéoprotection

EtudeDéveloppement

Supervision

Caméras HD

La solution d’enregistrement et d’affichage multimarques

développée en France

V isiMAXBy CASynergie

CA Synergie Développement - Espace Gavanière - Bât 8 - 38120 Saint-Egrève - Contact : [email protected]

http://www.casd.fr

de sécurité électronique.D’autre part, elle renforce la position d’intégrateur de solu-tions de sûreté d’ERYMA SAS et permet l’évolution de son parc clients.

un partenariat commerciaL conforté par une prise De participationL’accord conclu prévoit une prise de participation minori-taire de SERIS Group dans le capital d’ERYMA SAS, renfor-çant ainsi à long terme le par-tenariat commercial.Cette opération confirme la stratégie du groupe SFPI de positionner ERYMA SAS en tant qu’expert de solutions de sûreté.

aéroportuaire

ADP signe avec MorphoMorpho (groupe Safran) ren-force sa collaboration avec Aéroports de Paris (ADP) dans le cadre du programme Ins-pection Filtrage Unique entre le Terminal E et F en fournis-sant six sas supplémentaires PARAFE (Passage Automatisé Rapide aux Frontières Exté-rieures) qui seront installés à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle. Avec cette nouvelle commande, Aéroports de Paris disposera désormais de 33 sas PARAFE pour offrir un contrôle

aux frontières automatisé à ses passagers… Plus d’un million de passages ont été effectués depuis le lancement de PA-RAFE en 2009. Le système en enregistre actuellement plus de 80 000 chaque mois.

« Contrairement à d'autres pays, l'offre française en systèmes de contrôle d'accès est très fragmentée entre une centaine de fabricants dont le plus important est en dessous de la barre des 5 % de part de marché », Yves ackermann, Directeur seg-ments stratégiques, HiD.

Page 7: Securité Privée #21

7Sécurité Privée

Plus de 140 villes nous font confiance...

Systèmes évolutifs et ouverts

Interfaçage IP avec un grand nombre de solutions : intrusion, contrôle d'accès, GTC, hypervision, DAI, VSI,...

Conception de systèmes d'enregistrement numérique et de supervision graphique

StockageVidéoprotection

EtudeDéveloppement

Supervision

Caméras HD

La solution d’enregistrement et d’affichage multimarques

développée en France

V isiMAXBy CASynergie

CA Synergie Développement - Espace Gavanière - Bât 8 - 38120 Saint-Egrève - Contact : [email protected]

http://www.casd.fr

bio…

Wincor Nixdorf lance son automate de retrait équipé d’une solution de reconnaissance biométriqueL’automate Wincor Nixdorf CINEO permet à l’utilisateur de procéder à des retraits d’argent en posant simplement son doigt ou la paume de sa main sur le lecteur biométrique, sans avoir à insérer sa carte ban-caire ou composer son code secret.La solution, conforme au ca-hier des charges de la CNIL, est un gage de sécurité éle-vée pour tous les porteurs de

cartes. De plus, elle répond au souhait de 69% des Français de remplacer le code de leur carte bancaire par la lecture de leur empreinte digitale (son-dage IFOP « Les Français et les moyens de paiement électro-niques : une relation teintée de méfiance »).« Depuis plusieurs années Natural Security élabore des méthodes d’authentification universelles basées sur la sé-

curité et la simplicité. Grâce à ce partenariat avec Wincor Nixdorf, nous profitons de leur expertise du secteur bancaire afin de proposer des solutions d’authentification adaptées aux problématiques spéci-fiques de ce marché», explique André Delaforge, responsable Marketing de Natural Security. « Les Français plébiscitent l’in-novation à condition qu’elle soit un facteur de sécurité !

C’est pourquoi nous tenions à ce que l’automate de retrait de Wincor Nixdorf, équipé de la solution de reconnaissance biométrique soit présent sur le stand Natural Security », conclut Stéphane Le Goff, Ban-king Marketing Manager chez Wincor Nixdorf.

Page 8: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 20128 Sécurité Privée

Nouvelle identité de marque, nouveau positionnement, nou-velle offre de services, en cette rentrée 2012, Securitas Accueil fait peau neuve pour réaffirmer son expertise et son savoir-faire en accueil en entreprise.Spécialiste de l’accueil en entreprise depuis plus de 20 ans, Securitas Accueil se dote d’une nouvelle signature : « un accueil d’excellence s’ouvre à vous », portant ses valeurs d’excellence, de professionna-lisme et d’esprit de service, et la promesse de prestations de qualité.Securitas Accueil change éga-lement d’identité visuelle afin de se différencier des activités sécurité et sûreté du groupe Securitas France auquel elle appartient, et marquer ainsi sa spécialisation sur le marché de l’accueil en entreprise.Securitas Accueil revoit son approche commerciale en proposant à ses clients trois

Philippe Combey passe de Cossilys 21 à Eryma Télé-surveillance où il prend la tête de la direction commer-ciale.

image

Securitas Accueil prend un nouvel envol

nouvelles offres de services packagées en quatre gammes Chic, so Chic, ultra Chic et VIP Chic. Ainsi, Securitas Accueil propose des services d'accueil, de courrier, de logistique, d'as-sistance services généraux, et enfin de conciergerie d'entre-prise. Ce dernier service vient compléter l’offre existante et inclut des prestations telles que le baby-sitting, la livraison de fleurs ou encore le nettoyage de véhicules.

Do brasiL

La vidéosurveillance du métro de Rio de Janeiro sur de bons railsMetrôRio, le réseau métro de Rio de Janeiro, a fait appel à IndigoVision pour installer une solution intégrale de vidéosur-veillance sur IP, afin de protéger ses 700 000 voyageurs quoti-diens et d'assurer toute exten-sion future.Si IndigoVision a décroché ce contrat visant à remplacer le système de vidéosurveillance analogique vieillissant de Me-trôRio, c'est grâce à la qualité d'image supérieure des camé-

ras IndigoVision permettant une identification précise des individus sur les images enre-gistrées, ainsi qu'à la flexibilité de son système IP qui pourra être étendu à mesure du déve-loppement du réseau métro.

Thales a été retenu par la Mai-rie de Paris pour la fourniture et l’installation des systèmes de sûreté destinés aux infrastruc-tures de la ville et du dépar-tement de Paris. D’une durée d’un an, le contrat est renouve-lable 3 fois.La Mairie de Paris, dotée d’un important patrimoine immobi-lier, souhaite développer sapo-litique de prévention pour la sûreté des personnes et des biens. Le projet, destiné à assu-rer la sûreté des sites dont les administrations parisiennes ont la charge (écoles, biblio-thèques, espaces verts, centres sportifs, musées, sites admi-nistratifs, etc.) est géré par la direction de la Prévention et de la Protection (DPP) en asso-ciation avec d’autres directions de la Mairie de Paris et doit ré-pondre à des objectifs de : pro-tection des personnes et des biens sur le domaine de la Ville de Paris ; lutte contre les inci-vilités ; surveillance et protec-tion des bâtiments de la Com-mune et du Département de Paris ; réduction du sentiment d’insécurité, dans le cadre du contrat parisien de sécurité et en liaison avec la Préfecture de Police ; sécurisation d’événe-ments municipaux.

capitaLe

Thales fournit à la Mairie de Paris des systèmes de sûreté destinés aux sites municipaux et départementaux

Page 9: Securité Privée #21

9Sécurité Privée

Page 10: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201210 Sécurité Privée

EntrepriseInstantanésiDentite

Facilicom rebaptise sa filiale sécu-rité Trigion (ex Prened) pour mieux conquérir le marché françaisPrened, l'activité sécurité du groupe Faci l icom change d'identité et devient TrigionPour Christoph Langer, direc-teur général de Facilicom en France : « Cette nouvelle déno-mination marque une avancée significative dans notre volonté de déploiement sur le territoire français. Nous sommes persua-

dés que Trigion est le commen-cement d'une nouvelle dimen-sion pour notre groupe ! »Trigion, née en 2006 de la fu-sion des activités sécurité du groupe Facilicom et de Falk aux Pays-Bas est devenu depuis un acteur incontournable du paysage européen avec un chiffre d'affaire annuel de 350

millions d'euros.Ce changement d'identité ins-crit le groupe Facilicom dans une dynamique de dévelop-pement ambitieux visant à lui permettre de devenir un des leaders français dans les mé-tiers de la sécurité privée.

Laurent Rouyer rejoint le constructeur TIL TECHNOLO-GIES, spécialiste français du contrôle d’accès et de la sécu-rité sans faille, en tant que Res-ponsable Produits.Il aura pour mission de ren-forcer la politique d’investis-sements en recherches - déve-loppements et innovations de l’entreprise. Il prendra donc en charge la veille technologique, l’élaboration des spécifications techniques et fonctionnelles des évolutions produits et la coordination des développe-ments.Fort de son expérience de près de 20 ans dans le métier, il a déjà occupé des fonctions semblables chez GUNNEBO, puis, depuis 2005, au sein du groupe VINCI chez EVOLYNX - CEGELEC SECURE.TIL TECHNOLOGIES démontre ainsi sa volonté de conforter sa position et affirme son ambi-tion de devenir le leader fran-çais de la sécurité sans faille et durable en poursuivant ses recrutements pour des postes de haut niveau.C’est également pour renfor-cer ses talents que l’entreprise vient de recruter un Respon-sable Qualité en la personne de Jean-Pierre Hannebert, qui a quitté la société ST MICROE-LECTRONICS, où il avait occu-pé ce poste pendant 6 ans.

mouvement

Laurent Rouyer rejoint TIL TECHNOLOGIES

sécurité Des Données

Un coffre-fort électronique où vous voulez, quand vous voulezéchanger en toute sécu-rité, avec un mode de ran-gement pratique et simple d’accès ; créer un ou plu-sieurs espaces de travail en invitant des personnes à s’y rattacher ; bénéficier d’un parapheur électronique ; envoyer de multiples fichiers volumineux avec un simple lien si votre destinataire n'est pas inscrit… Autant de service proposé par Exca-bia, un nouveau venu sur le marché émergent du réseau social d’entreprise (R.S.E). L’entreprise s’adresse à 3 types d’utilisateurs : les pro-fessions réglementées (avo-cats, syndics de copropriété, notaire, experts, courtiers, métiers de la sécurité, etc.), les TPE/PME et les particu-liers.La prestation est complétée par un éventail de services : une messagerie, un mur pro-fessionnel permettant de gé-rer des transactions en ligne

et le partage de son contenu numérique et un accès au coffre-fort électronique® de CDC Arkhinéo qui garan-tit la pérennité et l’intégrité

des données confiées en archivage. Excabia a choisi CDCArkinéo (filiale à 100% de la CDC) comme tiers de confiance.

https://www.excabia.com

Page 11: Securité Privée #21

11Sécurité Privée

Facts & figuresInstantanés

Rapporteur pour avis du bud-get sécurité à l’Assemblée nationale, le député (PS) Jean-Pierre Blazy se réjouit du rééquilibrage entre vidéosur-veillance et prévention dans le fonds interministériel de prévention de la délinquance pour 2013, qu'il évalue à 56,5 millions d'euros.La circulaire sur les orienta-tions de la politique de pré-vention de la délinquance et d'emploi des crédits du Fonds interministériel de prévention de la délinquance en 2013 a été adressée aux préfets le 31 octobre 2012.

financement

« Le FIPD 2013 marque une rupture » selon Jean-Pierre Blazy, rappor-teur à l’Assem-blée nationale

sénat

Le président David Assouline rend public l'état des premiers travaux effectués par sa commission sur la législation antiterroriste

Vous êtes fasciné par la criminologie et les théories sur le crime ? Vous cherchez à mieux comprendre quels sont les grands phénomènes criminels et comment les combattre ? Ce guide vous permettra d’entrer dans les profondeurs du monde du crime, et de pénétrer les recoins de l’esprit criminel tout en vous familiarisant avec les moyens d’enquête des défenseurs de la loi. Vous apprendrez les véritables moti-vations et conséquences du crime, comment la société réagit face à cette menace, et, surtout, les moyens de limiter son expansion. Un livre coécrit par Alain Bauer et Christophe Soullez.

Lecture

La criminologie pour les nuls

David Assouline, président de la commission sénatoriale pour le contrôle de l’applica-tion des lois, vient de rendre public l’état des travaux sur l’actuelle législation antiterro-riste engagés par sa commis-sion suite à « l’affaire Merah ».

Ce travail a consisté à évaluer le cadre législatif de la lutte antiterroriste et son efficacité, pour aider à la réflexion sur la pertinence de son éventuelle évolution au moment où le précédent gouvernement vou-lait légiférer dans l'urgence.

Le document diffusé peut être consulté sur le site du Sénat à l’adresse suivante : http://www.senat.fr/rap/application-des-lois-terrorisme-10-2012/applicat ion-des- lois - ter ro-risme-10-2012.html

Page 12: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201212 Sécurité Privée

Facts & figuresInstantanésDéciDeurs

Mireille Ballestrazzi, première femme à la tête d’Interpol

Pour la première fois, l’organisation interna-tionale de coopération policière Interpol sera présidée par une femme, la Française Mireille Ballestrazzi. Elle est l’une des rares femmes ayant accédé à de hautes responsabilités dans la police.

La 81ème session de l’Assem-blée générale d’INTERPOL qui s’est déroulée à Rome du 5 au 8 novembre s’est achevée sur l’élection par les délégués de Mireille Ballestrazzi, directeur central adjoint de la Police

judiciaire française, à la prési-dence de l’Organisation.Mireille Ballestrazzi a déclaré qu’elle ressentait un sentiment de fierté et une grande joie après avoir été élue Présidente d’INTERPOL, et qu’elle aurait à

cœur de servir l’ensemble des 190 pays membres de l’Organi-sation « dans un indéfectible es-prit d’entraide et de solidarité ».« J’adhère pleinement au rôle fondamental qu’INTERPOL doit jouer en matière de coo-pération policière mondiale. En édifiant le Complexe mondial pour l’innovation à Singapour et en menant d’autres initiatives récentes, INTERPOL s’est placé à l’avant-garde de l’innovation, position que je continuerai à soutenir sans réserve. Cette direction ouvrira à n’en pas douter des perspectives radica-lement nouvelles pour l’Organi-sation et ses pays membres du monde entier, à l’heure où nous affrontons ensemble les défis d’aujourd’hui et de demain », a-t-elle ajouté.Le président de l’Organisation dirige le Comité exécutif et est élu par l’Assemblée générale pour un mandat de quatre ans.Le secrétaire général d’INTER-POL, Ronald K. Noble, a salué la nomination de la présidente Ballestrazzi, dans laquelle il voit un exemple supplémen-taire de l’évolution de l’Orga-nisation, qui témoigne du rôle

actif joué aussi bien par les hommes que par les femmes au sein de la communauté in-ternationale des services char-gés de l’application de la loi.« Il est essentiel que les ins-tances dirigeantes d’INTERPOL, la première organisation de po-lice au monde, offrent ce qu’il y a de mieux en matière de police et d’expertise à ses 190 pays membres, en vue de répondre à leurs besoins », a déclaré Ro-nald K. Noble.« La nomination de Mireille Ballestrazzi à la présidence d’INTERPOL intervient à un moment où les pays s’adaptent aux réalités d’une crimina-lité organisée transnationale en pleine mutation au 21ème siècle », a-t-il poursuivi.« Elle apporte à sa fonction une précieuse expérience de la coo-pération policière transfronta-lière, ainsi que des qualités de dirigeante avérées, et je me ré-jouis à la perspective de travail-ler en étroite collaboration avec elle pour qu’INTERPOL conti-nue à proposer des solutions novatrices afin de répondre aux besoins de nos pays membres », a ajouté le chef d’INTERPOL.

DipLome

Première formation continue nationale des métiers de la sécurité privéeJeudi 8 novembre 2012, a été délivrée par l’INHESJ la pre-mière formation continue des professionnels en exercice des métiers de sécurité privée, dans le cadre des nouvelles disposi-tions légales.Le CNAPS mis en place en jan-vier 2012 et le code de déonto-logie publié en juillet 2012 par

décret ministériel sont les pre-mières étapes à une meilleure régulation et à un contrôle des métiers de sécurité privée.En effet, l’amélioration de l’image de ces professionnels ainsi que le souhait unanime d’une véritable professionnali-sation de ces métiers ne pou-vaient être envisagées qu’en

renforçant leurs compétences et en mettant à disposition des formations adaptées. Suite à la convention de partenariat signée le 4 septembre 2012 entre l’INHESJ et l’ESARP sur proposition de l’USP et du SNARP, c’est tout naturellement que le premier module de for-mation continue envisagé fut

sur le code de déontologie. Il apparaît d’ailleurs que le code officiellement opposable aux juges, se montre d’avantage un outil de protection pour les intérêts commerciaux de la profession, qu’une contrainte.Le retour positif des stagiaires suite à cette formation per-met d’envisager à l’INHESJ et à l’ESARP d’autres formations continues qui anticipe le cadre de la réforme de la Loi de 83 qui les rendra obligatoire.

Page 13: Securité Privée #21

13Sécurité Privée

Une délégation de maires de grandes villes* conduite par Michel Destot, président

de l’Association des Maires de Grandes Villes de France, député-maire de Grenoble,

a été reçue par Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, ce mardi 25 septembre 2012 à Paris. A cette occasion, le ministre a confirmé aux élus le passage de 15 à 60 Zones de Sécurité Prioritaire (ZSP) en 2013. Ce dispositif devrait concerner, au total, 120 à 130 territoires en 2014. Les sites retenus l’année prochaine devraient, selon le ministre, être annoncés à la mi-novembre. Au sujet des moyens déployés, le ministre a confir-mé le renfort de 500 policiers et gendarmes sur les 15 ZSP actuellement créées et pilotées par les préfets et les procureurs.

Manuel Valls s’est voulu rassu-rant quant aux inquiétudes des élus craignant, au nom d’une concentration des efforts, une politique de sécurité à deux vitesses. « Il n’est pas question de déshabiller certains terri-toires pour en habiller d’autres » a-t-il prévenu. Il a par ailleurs tenu à préciser que les autres dispositifs en vigueur comme les Groupements locaux de traitement de la délinquance ou les Conseils locaux de sé-curité et de prévention de la délinquance avaient vocation à s’articuler avec les ZSP

association Des maires De granDes viLLes De france

Manuel Valls confirme aux maires de grandes villes de France la création supplémentaire de 50 Zones de Sécurité Prioritaire en 2013

Page 14: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201214 Sécurité Privée

Facts & figuresInstantanés

Pref. Police : une application au service des parisiens

une DémarcHe innovanteNous avons rencontré Alice Garrigues de la Sous-Direction des Systèmes d’Information et de Communication de la PP, qui nous a expliqué les fonde-ments et les buts de cette appli-cation Pref. Police, qui utilise les développements récents des technologies mobiles d’au-jourd’hui pour assurer des ser-vices de nouvelle génération. Les fonctionnaires de la PPP ont raisonné en se mettant à la place des usagers.

s’appuYer sur Les potentiaLi-tés Des smartpHonesLes technologies mobiles, fonc-tionnant dans l’immédiateté, répondent à des besoins spéci-fiques et permettent d’assurer des services différents de ceux d’un site Internet. En particu-lier, Pref. Police permet d'ex-ploiter les fonctionnalités de géolocalisation, afin de signi-fier à l'usager les sites utiles les plus proches, commissariats ou hôtels de police, en listant les

services qu’ils peuvent rendre, différents d’un site à l’autre. L’usager peut être téléguidé vers le site le plus proche. S’il ne retrouve pas sa voiture, il pourra vérifier si elle a été dé-placée (en cas d’évènement) ou enlevée par la fourrière, auquel cas il sera guidé vers la fourrière concernée, à pied, en transports en commun grâce à un partenariat avec la RATP, ou en taxi, avec des indications sur les stations de taxi à proximité.

Un des objectifs de départ était une volonté de faciliter l’accès des usagers à l’infor-mation via l’utilisation de leur smartphone, et de leur per-mettre de traiter à distance un maximum de demandes. La rubrique « Effectuer mes dé-marches » permet de préparer les déplacements des usagers à la Préfecture afin que ceux-ci se passent toujours dans des conditions optimales, avec le minimum d’attente et avec des dossiers complets.

une appLication évoLutiveSur le plan de la réalisation, il a été décidé de mettre en place une application évo-lutive, qui offrira dans le futur de nouveaux services. Ainsi, il est envisagé de per-mettre le suivi de l’avancée d’un dossier, ce qui nécessite d’interfacer le service avec l’informatique centrale de la PP, et de faciliter des prises de RV afin de limiter les files d’attente. Dès 2013 les pari-siens pourront demander la surveillance de leur domicile sur la plateforme MonService-Public.fr (Opération Tranquil-lité Vacances), et pourraient à terme recevoir des messages de confirmation que tout va

Près de 50.000 utilisateurs ont déjà téléchargé l’application Pref. Police pour smartphones en un peu plus d’un an. Cette application s’inscrit dans une démarche volontaire de la Préfecture de Police de Paris – PP, en tant qu’administra-tion, de chercher des solutions visant à l’amé-lioration de la qualité de sa relation avec les usagers. Disponible pour iPhone/iPad, Android et Windows phone, avec des fonctionnalités identiques sur toutes les plateformes, il s’agit d’une application d’une remarquable qualité, tant pour son contenu et ses fonctionnalités que pour sa réalisation. Pref. Police vient de recevoir le Trophée de la Sécurité Privée dans la catégorie Meilleure Démarche Sociétale et Citoyenne, ainsi que le prix IntériEurêka de l’innovation du Ministère de l’Intérieur.

bien – ou moins bien – lors du passage des rondes.

Pref. Police a une note moyenne de 4,5/5 sur l’App Store. Le principal regret exprimé est le fait que cette application soit limitée à Paris. Il s’agit d’une très belle réali-sation et d’une réussite totale pour la PP, dont l’investisse-ment en interne et auprès d’un prestataire extérieur français a été totalement justifié. Il faut faire connaître cette applica-tion auprès des parisiens, et en continuer le développement. Sans doute pourrait-elle ser-vir de modèle pour d’autres préfectures.

Page 15: Securité Privée #21

15Sécurité Privée

Page 16: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201216 Sécurité Privée

Chez TIL Technologies, la nou-velle version 3.0 du logiciel de supervision Micro Sesame repré-sente une évolution majeure par l’ampleur des nouvelles intégra-tions, avec les dernières solu-tions TIL comme les automates Pulse en PoE et les nouvelles applications des lecteurs porta-

tifs Mobilis, et également avec l’enregistreur vidéo X-Protect de Milestone, les nouveaux lec-teurs biométriques de Morpho et les solutions de détection périmétrique Maxiris III, Solaris et G-Fence de Sorhea. Parmi les nouvelles fonctionnalités figurent une nouvelle gestion des opérateurs avec création de

InnovationsInstantanés

Au sommaire ce trimestre, en avant-première les nouveautés les plus intéressantes présentées à

Expoprotection du 4 au 7 décembre.

Nouveautés en sécuritépar MiChel eynaud, JournaListe spéciaLisé

En contrôle d’accès : intégrations et webprofils et compatibilité LDAP, un nouveau monitoring interactif avec un fil de l’eau débrayable et cliquable, et une nouvelle interface d’exploitation des his-toriques avec filtres avancés et recherches enregistrables, ainsi qu’un générateur de rapports graphiques.

Ingersoll Rand propose une nouvelle gamme Evayo de contrôle d’accès off line et on line, qui a été développée en re-pensant totalement l’interface homme-machine. Celle-ci, par une nouvelle appréhension de l’approche sécuritaire, vise à li-bérer l’utilisateur final de toute contrainte tout en accroissant

la sécurité des bâtiments. La gamme comprend le lecteur de contrôle d’accès IF-800, le terminal de contrôle d’accès et gestion du temps IF-5735 et la béquille électronique PegaSys Office, caractérisés par un design attrayant et compatibles avec les instal-lations existantes. Leur fonc-tionnement est intuitif, et leur niveau de sécurité élevé avec l’utilisation de cartes sans contact.

Cette rubrique présente les nouveautés du tri-mestre en sécurité, en complément de l'article sur les nouveautés du trimestre en vidéo en page xx

tiL tecHnoLogies - micro sesame

ingersoLL ranD - gamme evaYo noir

Robot guardingEOS Innovation présente en avant-première son robot mobile de surveillance E-Vigilante, conçu à desti-nation principalement des entrepôts et des sites indus-triels. Autonome, le robot réa-lise des rondes définies ou aléatoires à l’intérieur d’un périmètre assigné, de façon à réduire les risques par une détection pré-ventive accrue. Il permet égale-ment d’optimi-ser les levées de doute si besoin. Sur détection

d’un incident, l’agent de sur-veillance est alerté en temps réel et peut prendre la main à distance sur le robot pour le diriger et identifier l’ano-malie afin d’agir en consé-quence.

Page 17: Securité Privée #21

17Sécurité Privée

utc - LeneL - goentrY 3.0Chez Dinec, la nouvelle Console Graphique Couleur Tactile permet d’afficher

Dinec - consoLe grapHique couLeur tactiLe

certaines informations des sys-tèmes d’optimisation d’énergie, d’éclairage, et d’automatismes d’un bâtiment, et peut intégrer l’identification des personnes pour le contrôle d’accès et la gestion des temps. Elle peut ainsi jouer un rôle de tour de contrôle pour la gestion des immeubles en affichant l’en-semble de leurs paramètres. Un utilisateur visualise en entrée ou en sortie les informations de gestion qui le concernent, en ayant la faculté de pouvoir modifier celles-ci dans les li-mites de ses autorisations.

UTC présente dans sa gamme Lenel une nouvelle solution

GoEntry de contrôle d’accès basée sur le web, puissante et facile d’utilisation, et complè-tement intégrée aux enregis-treurs vidéo et caméras tru-Vision. Il est ainsi possible de construire des solutions com-plètes pour des installations comprenant jusqu’à 64 portes et 10.000 badges, qui pourront être intégrées à OnGuard suivant la croissance des besoins. L’interface est dis-ponible en fran-çais, ainsi qu’une application pour iPad.

Page 18: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201218 Sécurité Privée

InnovationsInstantanés

Détection d’intrusion : produits actifs

Hymatom innove encore avec son nouveau système Pluribeam de vidéo détection active d’in-trusion. L’appareil, monté sur une colonne, émet des flashes infrarouges, réfléchis par des rétro-réflecteurs disposés dans le champ de vision de la caméra, générant des points d’éblouisse-ment clignotants dans l’image. Pluribeam constitue ainsi un volume de faisceaux infrarouges. Sur passage d’un intrus, un ou plusieurs faisceaux sont coupés, le clignotement correspondant à

chaque rétro-réflecteur masqué disparaissant et générant une alarme. Ce système actif dispose d’une sensibilité constante, et est insensible à plusieurs facteurs pouvant être la cause de fausses alarmes en vidéo détection clas-sique.

Bandit fait sur le salon des dé-monstrations de son nouveau modèle 240 SC de générateur de brouillard opacifiant dans une enceinte de grand volume, permettant d’avoir une bonne

impression de l’efficacité des éjections. Le modèle 240 SC innove par son électronique déportée, permettant un gain de temps à la pose. L’appareil dispose d’un support incorporé avec détection de dérèglement et de sabotage, ceux-ci pouvant déclencher une éjection. Aucun entretien préventif n’est requis, le générateur disposant d’un auto-contrôle permanent, et le niveau de liquide dans la cartouche est visible en temps réel.

ESI, le leader européen des solutions logicielles pour les centres de télésur-veillance, présente son offre de cyber guarding qui per-met d’assister les services de gardiennage humain et d’optimiser leur efficacité et leur compétitivité. De la même façon que l’ana-lyse intelligente d’image a permis de confier plus de caméras aux opérateurs sans diminuer leur nombre, le cyber guarding permet aujourd’hui aux agents de surveiller plus et plus efficacement, en réponse à l’accroissement des besoins. L’offre de cyber guarding ESI repose sur des produits permettant la ges-tion vidéo d’une centaine de protocoles, l’optimisa-tion et l’automatisation des contrôles vidéo, la gestion interactive de plans, le pilo-tage de robots, la détection de fausses alarmes et l’ana-lyse comportementale.

Cyber guarding

Matooma, spécialiste reconnu du Machine to Machine – M2M – ou Internet des objets, présente M2M Manager, une nouvelle solution globale d’exploitation des cartes SIM utilisées de plus en plus souvent aujourd’hui dans les centrales de détection d’intrusion pour l’envoi des alarmes aux centres de télésur-veillance, ainsi que pour la trans-mission des séquences vidéo. Plus flexibles et simples d’emploi

que les connexions via ADSL, les communications cellulaires permettent aux alarmes rési-dentielles, professionnelles et de chantiers, aux systèmes de PTI, et également à certains systèmes de vidéosurveillance, de transmettre données, SMS/MMS, voix et vidéo. Matooma aide les utilisateurs à choisir les cartes M2M les mieux adaptées à leur usage et correc-tement paramétrées pour leurs équipements, ainsi qu’à mettre

Le M2M facilité en service leurs solutions. M2M Manager leur permet de gérer via Internet leurs cartes et boîtiers indépendamment du fabricant et des opérateurs de télécoms, de gérer les abonnements, les dépas-sements éventuels et les factu-rations. L’offre est simple, sous forme d’abonnement avec une tarification fixe et mensuelle, et comprend un service de support client ainsi qu’une application mobile de gestion à distance.

HYmatom - pLuribeam

matooma - matoocarD

banDit- 240 sc

Page 19: Securité Privée #21

19Sécurité Privée

Page 20: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201220 Sécurité Privée

Page 21: Securité Privée #21

21Sécurité Privée

Rendez-vousInstantanés

Expoprotection 2012 sera l’unique événement en France qui rassemble les meilleurs spécialistes internationaux, les équipements et solutions les plus innovants, qui associe des conférences et des espaces de rencontre, au sein de deux uni-vers complémentaires, dédiés à la Prévention et à la Gestion des Risques :

L’Espace Santé – Environne-ment (Pavillon 7.2) : préven-tion et protection contre les risques professionnels et envi-ronnementaux, santé et bien-être au travail.L’Espace Sécurité – Sûreté (Pa-villon 7.3) : prévention et pro-tection contre la Malveillance et le Feu, sécurité des hommes, des biens et des informations.

Chaque Espace proposera son propre programme de confé-rences, d’ateliers exposants et d’animations.

=> Retrouvez l’USP dans le Pavillon 7.3, Stand n°K 5-a. Et aussi deux conférences à ne pas manquer !- Mercredi 5 décembre de 11h20 à 12h (pavillon 7.3 - Salle 2)De l’élaboration à la mise en œuvre d’un nouveau business modèle pour le secteur de la sécurité privée. Pourquoi une telle démarche est-elle néces-saire aujourd’hui ? Quelles implications et conséquences positives pour la profession ?

Quelles implications et rôle des clients dans la mise en place de ce modèle ? Interve-nant : Michel Mathieu- Jeudi 6 décembre, de 10h30 à 11h10 (pavillon 7.3 - Salle 1)Vers une fédération des acteurs de la sécurité privée. Il existe en France un grand nombre d’organisations représentatives des métiers de la sécurité et donc une offre segmentée. Il est temps d’initier un rappro-chement pour se conformer au marché. Pourquoi, avec qui et quand créer une fédération ? Intervenant : Claude Tarlet.

Pour en savoir plus : www.expoprotection.com

4-7 Décembre 2012

Expoprotection, le salon de la prévention et de la gestion des risquesparis, porte De versaiLLes

12-14 Décembre 2012

Conférence Efus. "Sécurité, démocratie et villes : le futur de la prévention"auberviLLiers et saint-Denis, staDe De france

Le Stade de France sera le lieu central de la conférence inter-nationale « Sécurité, Démocra-tie et Villes : Le futur de la pré-vention », organisée par l’Efus en partenariat avec les villes d’Aubervilliers et de Saint-De-

nis, du 12 au 14 décembre 2012. Le Stade de France accueil-lera notamment les sessions d’ouverture et de clôture. Cette conférence interdisciplinaire sera dédiée à l’échange de pratiques, d’expériences et de savoirs sur la prévention de la criminalité en Europe et dans le monde. Le FFSU organisera l'atelier "Addictions et Dro-gues" et contribuera aux dif-férents ateliers thématiques et séances plénières.

Cette conférence sera l’occa-sion d’imaginer ce que sera le futur de la vidéosurveillance.

En effet, un atelier intitulé «Technologies de sécurité et de prévention» nous permet-tra de nous pencher sur cette question.

La vidéosurveillance repré-sente actuellement près de deux-tiers des investissements en matière de prévention. Comme avec tout outil, se pose la question de son efficacité et de son efficience. Mais elle soulève aussi des questions éthiques : quelles menaces pour la vie privée et comment protéger les libertés ?

28-30 mai 2013

Préventica, santé au travail et sécurité des entre-prisesLiLLe granD paLais

Le Congrès/Salon natio-nal Préventica dédié à la santé au travail et la sécurité des entreprises pose ses valises pour la 3ème fois à Lille en mai et pour la 4ème fois à Lyon en septembre 2013.

Page 22: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201222 Sécurité Privée

ConjonctureSi la sécurité m'était comptée

« D'une manière ou d'une autre, il faudra construire un nouveau modèle économique »

compétitivité

Sécurité Privée. La compétitivi-té est au cœur du débat écono-mique non seulement national mais aussi européen. Comment la sécurité privée aborde-t-elle ce nouvel enjeu ?Michel Mathieu. La sécurité pri-vée est à l'image de l'ensemble du secteur économique : en profond changement et ne sachant pas toujours com-ment réagir et se comporter dans un monde nouveau. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. D'une part la sécurité privée a vécu globale-ment 40 ans de croissance. Les réponses aux questions que nous nous posions en période de croissance ne sont pas celles d'aujourd'hui. D'autre

part, la culture économique dans notre pays est générale-ment faible. Dans notre métier, il n'y a jamais eu de réflexion structurée, théorique ou aca-démique menée sur ce terrain.Enfin, ce n'est pas un sujet porteur car dans l'imaginaire, économie veut dire argent, veut dire entreprise, veut dire patron. En résumé, des sujets profondément refusés, rejetés, voire vilipendés. Pourtant, il devient urgent de réfléchir au modèle économique de ce métier qui a complètement implosé (cf analyse de la commission économique de l'USP du cas Néo en juin 2012 consultable sur le site www.usp-securite.org).

Ce contexte particulier a incité l'USP à se doter d’une com-mission économique. Nous tra-vaillons aujourd'hui sur deux thèmes principaux : quel était le business model et pourquoi a-t-il implosé ? (Nous en avons aujourd'hui une bonne idée). Ensuite, comment imaginer le modèle de demain ? Nous commençons à nous atteler à cette question. Notre objectif est de l'aborder sous un angle théorique ET pratique.

En parallèle, nous percevons qu'il y a pour quelques acteurs une prise de conscience de l'urgence, c'est un bon point de départ pour avancer. Pour beaucoup, en particulier dans

les PME, il y a surtout de l'in-quiétude ou de la peur face à une situation d'une grande complexité. Cette peur est au-jourd'hui très paralysante. Ce sont eux qu'il faut aider.

Le secteur est-il en capacité de construire une stratégie de com-pétitivité ?MM. Aujourd'hui non. Toutes les mécaniques en place sont destructrices de valeur. Seuls 30% des entreprises du secteur atteignent l'équilibre économique. Cela prouve par l'absurde que le prix de vente est fortement sous évalué. Par-rallèlement l'offre proposée au marché est d'une valeur ajoutée faible, voire nulle. Les

De pacte en redressement productif, la compétitivité est au cœur des enjeux nationaux, au centre des enjeux économiques pour les entreprises et occupe le devant de la scène médiatique. Comment la sécurité privée aborde-t-elle ce nouveau challenge ? Analyse et prospective avec Michel Mathieu, président de Securitas France et président de la Commission économique de l’USP.

Page 23: Securité Privée #21

23Sécurité Privée

« D'une manière ou d'une autre, il faudra construire un nouveau modèle économique »

entreprises de sécurité ne dis-posent plus d’aucun moyen pour investir, innover et repartir de l'avant.

La question est plutôt : et de-main ? D'une manière ou d'une autre, il faudra être en capa-cité de construire un nouveau modèle. L'USP doit aider à la réflexion et à la mise en œuvre de projets et d'idées dans ce domaine comme il a su le faire et continue à le faire dans le domaine social ou structurant comme le CNAPS ou la révision de la loi de 83.L'USP et la commission écono-mique doivent bien sûr avoir un rôle moteur pour pousser au renouveau mais le rôle décisif appartient aux entreprises, à leurs propriétaires et à leurs dirigeants.

À l’aune de votre fonction, que préconisez-vous pour améliorer la compétitivité des entreprises de sécurité françaises ?MM. En priorité absolue et à court terme, nous avons besoin de stabilité réglementaire, mé-tier, fiscale et sociale. Messieurs les politiques et fonctionnaires, s'il vous plait, arrêtez de travail-ler et d'être créatif ! Mettez votre énergie à nous aider à faire fonctionner ce qui existe, à faire appliquer ce qui doit l'être. C'est peut être moins valorisant dans l'instant, mais cela serait beau-coup plus utile à la collectivité.

Ensuite, les 20 premières en-treprises doivent se réveiller brutalement. Le cabinet Secafi Alpha que l'on ne peut pas soupçonner d'être un porte voix du monde patronal, a

produit une analyse compa-rative 2009 / 2011 de l'évolu-tion des rentabilités des 20 premières entreprises. Seules 3 d’entre elles seraient encore bénéficiaires ! Il faudra bien à un moment donné qu'il y ait une réaction par rapport à cet effondrement. Une entreprise doit gagner de l'argent pour ré-munérer ses investisseurs, pour se développer et partager avec ses salariés.

Enfin, nous améliorerons la compétitivité de nos entre-prises si nous savons et si nous avons le courage à très court terme de vendre le prix juste de nos prestations. Ensuite, il faut rapidement que nous retrouvions le chemin de créa-tion de valeur pour nos clients. En effet, ils subissent une pres-sion économique forte, nous devons leur permettre de faire

évoluer leur solution de sécu-rité. L'intégration surveillance humaine/technologie est très en retard en France et repré-sente un gigantesque terrain d'optimisation tant budgétaire

que sécuritaire. Le challenge d'aujourd'hui est de passer de la course au moins cher à la compétition pour plus d'innovation.

La baisse des charges est-elle le seul levier pour améliorer cette compétitivité ?MM. Il faut rappeler que notre métier est déjà largement spon-sorisé. Issu du passage aux 35 heures, un système complexe et mouvant d'allègement de charges existe déjà pour les sa-laires de 1 à 1,6 SMIC. Ces allè-gements sont aujourd'hui très supérieurs au résultat même de nos entreprises. Ceci n'a pas de sens car plus personne n'a la moindre idée des coûts réels pour l'entreprise, pour le sala-rié, pour le client et pour la col-lectivité. Ces systèmes sont de grandes erreurs historiques. Et maintenant qu'ils sont intégrés

au modèle économique, il est impossible de les remettre en cause ; cela provoquerait une augmentation immédiate des prix de 15 à 20% à l'opposé de toute idée de compétitivité pour nos clients.

Le débat sur la compétiti-vité concerne avant tous nos clients qui se battent sur les marchés mondiaux. Nous, en-treprises de service, sommes une composante de leurs coûts. Nous ne sommes pas délocalisables et nos charges sont déjà allégées. Dans l'inté-rêt national, ce sont nos clients industriels qu'il faut d'abord aider. La baisse des charges ne semble pas être dans l'agenda du gouvernement. C'est regret-table. C'était probablement le moyen le plus efficace et rapide pour redonner de la compétitivité aux entreprises qui se battent sur les marchés mondiaux.

Pour nous, le crédit impôt recherche n'est pas un levier d'une grande aide. Concer-nant le crédit d'impôt évoqué dans le pacte de compétitivité, concrètement c'est encore un grand flou : pour notre métier où 70% des entreprises ne gagnent pas d'argent, donc ne paient pas d'impôt, que veut dire crédit d'impôt ? Si c'est un apport d'argent frais qui allège la trésorerie de

Nous devons participer à l'effort de compétitivité par la valeur ajoutée de ses offres et solutions

Page 24: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201224 Sécurité Privée

ConjonctureSi la sécurité m'était comptée

nos PME, ce sera un bon moyen pour elles d'investir pour l'innovation. Néanmoins, la simple stabilité de l'envi-ronnement législatif ou régle-mentaire constituerait un gain de temps nous permettant de concentrer nos efforts sur l'offre et l'innovation pour nos clients, et donc recréer de la compétitivité.

En contrepoint, la commission économique de l’USP travaille à la refonte du business model existant. Pourquoi une telle démarche est-elle nécessaire ?MM. En fait, nous ne travaillons pas à la refonte du business model en tant que tel. Ce sont les entreprises qui en ont la maîtrise. Notre rôle est de les accompagner ; de proposer les clés de lecture pour permettre de simplifier la complexité, de partager cette compréhension et faire émerger de nouvelles idées. C'est ainsi que nous re-donnerons à notre profession du dynamisme et de l'ambi-tion. Nous pourrons alors ima-giner un futur bien différent de la situation dans laquelle nous nous enfonçons depuis 3 ans.

Quels sont les changements fondamentaux qu’il convient d’opérer ?MM. Les objectifs que nous sui-vons au sein de la commission économique sont de plusieurs ordres : il s’agit tout d’abord de redonner un sens à la notion de marge. Une entreprise doit

gagner de l'argent. Avoir comme seul objectif de survivre ou d'être juste à l'équilibre ne peut pas

être une ambition. Nous devons d'abord redonner de l'espoir et de l'énergie entrepreneuriale. Cela passe par le dialogue et le partage de l'analyse de la situa-tion. Nous avons déjà travaillé sur le bilan, nous présenterons les résultats d'un exercice de prospective début 2013.

Ensuite, nous souhaitons redonner de la compétence de gestion. Notre collectivité est plus faible que d'autres dans sa compréhension des enjeux de gestion, des leviers qui font la performance, et de la construction de son prix. Nous devons apporter les ou-tils pour nous renforcer dans le domaine. C'est notre prio-rité pour le 1er semestre 2013 au travers de publications, de fiches techniques et d'un tour de France où nous diffuserons le résultat de nos premiers travaux dont le thème est : les 20 clés de gestion d'une entre-prise de sécurité.Enfin, il appartient aux entre-prises qui le souhaitent, indivi-duellement ou collectivement, d'accepter que le modèle des

Le challenge d'aujourd'hui est de passer de la course au moins cher à la compétition pour plus d'innovation.

40 dernières années est mort, d'en faire le deuil et d'imagi-ner de nouveaux schémas : ils se trouvent dans l'organisa-tion interne, dans des spécia-lisations, dans la compétence sûreté/sécurité, dans l'offre technique, dans l'intégration surveillance humaine/tech-nologie, dans l'identification de nouveaux besoins,… Nous pouvons aider à l'USP au développement de la culture économique mais l'offre et le commerce sont du ressort des entreprises.

Quelle contribution attendez-vous de la part des clients pour mettre en place ce nouveau business model ?MM. C'est à nos entreprises de proposer à leurs clients des offres nouvelles. Je ne pense pas qu'il faille attendre le se-cours de l'état ou du marché. Chacun doit jouer sa partition et ce n'est déjà pas simple. Le marché est aujourd'hui exclusivement piloté par la demande : « vous mettez un agent de sécurité à tel endroit de telle heure à telle heure, quel est votre taux horaire ? » Nous devons faire un effort considérable pour faire évo-luer le marché vers l'offre et répondre à nos clients : « nous avons une solution différente à vous proposer qui optimise la partie humaine, qui intègre plus de technologie et qui stabilise votre budget » .

Page 25: Securité Privée #21

25Sécurité Privée

Page 26: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201226 Sécurité Privée

DécryptageDécryptage

« L’agent de recherches privées (ARP), plus communément appelé détective privé, fait par-tie de ces métiers méconnus bien qu’essentiels pour le bon fonctionnement de la société moderne.Le cœur même de ce métier consiste en l’apport de la preuve dans une procédure ju-diciaire donnée. La mission doit être validée par un mandat écrit et réalisée dans la légitimité, la légalité et sans usage de moyens disproportionnés ou illégaux.Trop souvent assimilé à l’univers des romans noirs ou ramené à des histoires de comédies de boulevard, l’investigation est une profession à part entière qui nécessite une formation adaptée et des compétences réelles. Malheureusement, elle

n’intéresse guère certains jour-nalistes assoiffés de sensation-nel qui n’hésitent pas, pour faire un scoop, à bafouer les libertés fondamentales comme la pré-somption d’innocence et la vie privée. C’est un métier difficile qui exige des qualités bien particu-lières de patience, d’organisa-tion, de persévérance, de savoir-faire et surtout d’observation. Elle est l’une des rares profes-sions dans la sécurité exigeant un agrément de qualification professionnelle pour les diri-geants et les salariés. De sur-croît, la loi de 1983 qui définit ses conditions d’exercice et l’encadre juridiquement, prévoit un agrément d’Etat délivré par le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) qui

Détectives privés

Des agents très discretsQui n’a pas rêvé un jour d’embrasser la car-rière mythique de détective privé ? Les filatures, planques et enquêtes en tout genre évoquent, dans notre imaginaire, l’action, le risque et le renseigne-ment au service de la personne privée. Ces femmes et ces hommes aux activités nimbées de mystère fascinent et sont souvent la figure centrale de nom-breux films, séries TV et de la littérature policière.Mais il ne s’agit pas ici de cinéma, ni de littérature, mais bien de la vraie vie. Dans son livre titré « Détectives privés : des agents très discrets », Jean-Emmanuel Derny lève le voile sur les arcanes de ce passionnant métier qui est aussi le sien. Morceaux choisis…

est immédiatement retiré en cas de faute prouvée. »« Dernier recours pour la per-sonne ou l’entreprise en dé-tresse, ce métier, construit sur une relation de confiance réci-proque dans le strict respect du secret professionnel, n’a pas d’obligation de résultats mais de moyens pour une action contractuelle qui se doit d’être légitime, légale et loyale. Pouvant apporter la preuve per-mettant de défendre des inté-rêts de droit privé, voire pénal devant la justice, il se retrouve souvent détenteur de secrets partagés avec les avocats et d’informations sensibles avec des services de l’Etat.Pourtant, même si la licence professionnelle européenne ouvre la voie vers un statut

d’auxiliaire de justice, cet agent travaillant au service des entre-prises et des professions juri-diques n’est pas protégé des dérives judiciaires ou policières comme le sont les huissiers, les avocats et les médecins. Compte tenu des outils et des moyens existants, l’ARP a très peu de moyens légaux pour travailler. S’appuyant sur les lois, décrets et jurisprudences qu’il doit connaître parfaitement, il doit fournir des preuves libres pour prouver des faits juri-diques, éclairer les lumières du juge ou permettre une ordon-nance sur requête ou une som-mation interpellative. »

« Nous vivons l’émergence d’un nouveau système structuré dans l’illégalité grandissante

Page 27: Securité Privée #21

27Sécurité Privée

d’un quotidien dans lequel les sociétés grises triomphent en s’appuyant sur une corruption qui se généralise. Force est de constater que les PME sont démunies face à la montée de cette criminalité en tous genres et plus particulière-ment à ces incivilités répétitives qui n’intéressent personne mais les ruinent. »L’auteur recommande aux ARP de s’occuper de cette petite délinquance et, constatant l’absence de protection légale, préconise avec réalisme la re-cherche de solutions justifiant une activité privée d’auxiliaires de justice inexistante dans les lois actuelles.

« Les détectives privés ou agents de recherches privées sont, par définition, méconnus du grand public. Leur image est parfois ancrée dans le fantasme col-lectif d’une profession connue sous l’angle télévisuel d’autre-fois, décrits à mi-chemin entre les policiers qu’ils auraient pu être et les bandits qu’ils pour-suivent. En France, l’esprit latin fait résonner le mot détective privé comme une activité à la limite de la légalité, voire mal-saine. En fait, il n’en est rien ! A l’inverse, la profession peut devenir un réel outil d’aide à la démocratie. Le détective privé intervient à chaque fois que le citoyen, la PME, ou encore la grande entreprise a besoin d’apporter la preuve légale pour défendre des intérêts de droit privé devant un juge ; il est alors bien souvent, le dernier recours de justice. Ce n’est pas l’image d’Epinal du « gros méchant qui veut jouer à Zorro ». Le « petit » a aussi le droit de défendre ses intérêts. »

« En matière de droit civil, le rôle de la police n’est pas d’interve-nir pour défendre des intérêts

d’affaires privées (familiales, commerciales, industrielles, etc.). Le citoyen pourrait alors lui reprocher de dépenser l’ar-gent du contribuable. En droit pénal, pour des délits mineurs, policiers et gendarmes répondent souvent qu’ils n’ont ni le temps, ni les moyens pour agir. Qui d’autre alors, que l’agent de recherches privées, peut défendre légitimement ces inté-rêts privés ? Il n’est pas question ici d’une justice pour les riches et d’une autre pour les pauvres, comme le prétendent certains poli-tiques ou journalistes. Cela n’a rien à voir. L’argument serait aussi ridicule que de confondre la mission d’un fonctionnaire de l’enseignement et le soutien scolaire privé.C’est pour ces raisons que la pro-fession souhaite être reconnue plus positivement et obtenir de réels moyens utiles au bon fonc-tionnement de ses activités »

« La profession ne se limite plus aux affaires familiales qu'elle traitait dans les années 1970. Elle détient aujourd'hui, des informations touchant directe-ment aux droits de la défense de tout citoyen ou toute entre-prise, notamment dans le cadre d'un « secret partagé » avec les avocats. La profession peut avoir accès à des informations sensibles qui pourraient porter atteinte aux intérêts fondamen-taux de l’Union. L’administration pense que l’ensemble de la profession ne représente rien en termes de poids économique ou de nombre de salariés, face à l’ensemble des métiers de la sécurité privée. Cela est vrai, en revanche, cette profession du renseignement privé pèse très lourd en termes de connais-sance de secrets privés d’entre-prises et de particuliers. »

« Les pays européens sou-tiennent la profession mais il règne une grande disparité concernant les prérogatives des enquêteurs privés, selon les Etats membres.En France, la loi a pris en compte cette profession en 2003, en l’intégrant avec les métiers de la sécurité privée. Certains confrères et syndicats contestent cela aujourd’hui, mais pourquoi n’ont-ils pas agi à l’époque ? Pourquoi ce combat ridicule d’arrière-garde ? Il est donc très populaire en France de se plaindre au lieu d’agir, et avec un train de retard ?Les dernières mois ont été très riches en événements majeurs pour la profession, comme la création du CNAPS, la mise en place d’un code de déontolo-gie opposable aux juges, l’audit de la formation par l’inspection générale de l’administration, un nouveau code NAF spécifique, le projet de remanier la loi de 1983, le maintien de reconnaître cette profession comme libé-rale, et la publication de nom-breux textes légaux d’un enca-drement plus précis. Il est temps d’harmoniser et d’autoriser, de façon contrôlée, certains accès administratifs aux profession-nels du renseignement privé dans le cadre de leurs enquêtes. Si les élus de l’Union ne sou-haitent pas voir se multiplier des « affaires » impliquant leurs administrations avec des « bar-bouzes », ils ont tout intérêt à mieux reconnaître, défendre et protéger les ARP agréés. Ils devront alors rédiger des textes de loi pour les aider dans leurs missions de droit civil, voire pénal, en les recon-naissant davantage et en leur donnant un accès contrôlé et réglementé, à des informations administratives, au-delà de celles du simple citoyen. On peut alors se poser la

{Jean-Emmanuel DernyJean-Emmanuel Derny est agent de recherches privées, président du Syndicat national des agents de recherches privées (SNARP-France détec-tives) et membre de la World Association of Detectives (WAD). Il est diplômé de l’Institut d’études et de recherche pour la sécurité des entre-prises (IERSE) et a été auditeur de l’Institut des hautes études de la Défense nationale (IHEDN) et de l’Institut national des hautes études de Sécurité et de la Justice (INHESJ). Il est également membre du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) où il repré-sente la profession des ARP auprès du minis-tère de l’Intérieur.

question : quel est l’avenir d’une démocratie sans renseignement privé ?De plus, la profession elle-même, s’est prise en charge dans son organisation et a globalement réussi à se réunir autour d’exigences communes telles que la création d’une branche professionnelle, d’une convention collective encadrée par une organisation nommée Commission paritaire nationale pour l’emploi des agents de recherches privées. »

Page 28: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201228 Sécurité Privée

Page 29: Securité Privée #21

Votre santé sous haute

surveillance

Votre santé sous haute

surveillance

Dossier réaLisé par sandrine legrand-diez, réDacteur en cHef

Comment les hôpitaux et les cliniques assurent-ils la sécurité des

patients ? Quelles solutions l’industrie pharmaceutique privilégie-t-elle pour

protéger ses données sensibles ? Enquête au cœur d’un système

sous haute surveillance.

Page 30: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201230 Sécurité Privée

L’entretienEn couverture

Le granD entretien

« Nous souhaitons que la contrefaçon de médicaments soit érigée en incrimination spécifique et que la répression soit beaucoup plus sévère qu’aujourd’hui »

Sécurité Privée. Quelle organisa-tion avez-vous mise en place pour lutter contre la contrefaçon ? Bernard Frahi. L’efficacité de notre action s’appuie sur une très bonne coordination in-terne. La contrefaçon de médi-caments est un enjeu de santé publique ; et pour appréhender le problème de la contrefaçon comme il se doit au sein d’un groupe, pour assurer la qualité des produits aux patients, c’est la mobilisation de toutes les forces internes qui est néces-saire. Veille scientifique, pré-vention technologique, soutien aux enquêtes judiciaires, … la mobilisation des équipes de Sanofi est totale dès lors qu’il s’agit de s’engager dans la lutte anti-contrefaçon. C’est le pre-mier aspect.Le second aspect est le rôle pionnier Sanofi. Une action tour-née vers les directions générales des groupes pharmaceutiques, vers les organisations nationales et internationales, vers les poli-

tiques, vers les administrations. Sanofi a récemment conclu un partenariat avec Interpol afin de mener la lutte anti-contrefa-çon à l’échelle internationale ; certes, la poursuite de criminels ne relève pas de notre compé-tence… mais nous mettons tout en œuvre pour apporter une aide efficace aux services de police. Nous collaborons égale-ment avec l’organisation mon-diale des douanes (OMD).Autre interlocuteur important de notre démarche : le politique. Parce que ce qu’il est primor-dial de veiller à la mise en place de législations efficaces dans tous les pays et enfin sortir de la « simple » propriété indus-trielle qui est jusqu’à présent applicable en cas de contre-façon de médicaments dans de trop nombreux pays. Nous souhaitons que la contrefaçon de médicaments soit érigée en incrimination spécifique et que la répression soit beaucoup plus sévère qu’aujourd’hui.

La contrefaçon de médicaments est un crime. Un crime qui rapporte chaque année plus de

75 milliards d’euros aux trafiquants. Et encore, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Cette

activité génère des profits supérieurs à ceux du trafic illicite de stupéfiants… mais elle est

exposée à des sanctions souvent très limitées. Une manne pour les organisations mafieuses. La contrefaçon de médicaments est devenue

un défi sécuritaire planétaire.En face, la lutte s’organise. En première ligne, le laboratoire Sanofi a élaboré et déploie une

stratégie fondée sur trois éléments majeurs : une coopération active avec les états, les

organisations internationales, les forces de police, etc. ; un laboratoire d’analyse doté

d’une équipe d’experts et de technologies de pointe ; un système de protection innovant.

Entretien avec Bernard Frahi, vice-président, directeur de la sûreté et de la sécurité

économique et patrimoniale, de Sanofi et pilote du dispositif.

propos recueiLLis par sanDrine LegranD-Diez

Page 31: Securité Privée #21

31Sécurité Privée

{Bernard FrahiVice-Président, directeur de la sûreté et de la sécurité écono-mique et patrimoniale, de Sanofi, Bernard Frahi a pris ses fonctions en mai 2010. Pour Sanofi, groupe mondial, leader de la santé, regroupant plus de 110 000 collaborateurs répartis dans plus de 100 pays, il dirige la sûreté des affaires, la lutte contre la contrefaçon et la coordination interne, la lutte contre la cybercri-minalité, l’intelligence économique et stratégique.

Né en 1958 à Marseille, Bernard Frahi est titulaire d’une maîtrise en droit privé et du diplôme de l’Institut de Sciences Pénales et de Criminologie de l’Université d’Aix-en-Provence.Titulaire du CAPA (Certificat d’Apti-tude à la Profession d’Avocat), il exerce comme avocat au Barreau de Marseille de 1980 à 1982.En 1982, il est admis au concours de commissaire de police et in-tègre l’école Nationale Supérieure de Police de St Cyr au Mons d’Or. Nommé Commissaire, il dirige le GRB de Nice, puis rejoint la Direc-tion Centrale de la Police Judiciaire pour collaborer à l’Office Central successivement pour la répression du banditisme puis le trafic illicite de stupéfiants.En 1991, Commissaire Divisionnaire, Bernard Frahi entame une carrière Onusienne de près de 19 ans, déta-ché auprès de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime. Tout au long de sa carrière, il participe ou conduit différentes missions de l’ONU dans des pays au sortir de crise ou post-conflit, comme au Liban, en Bosnie Herzé-govine et en Irak. Directeur régional pour l'Asie du sud-ouest entre 1998-2002, il contribue notamment en 2011 à l'élimination exceptionnelle des cultures illicites d'opium en Afghanistan.

Page 32: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201232 Sécurité Privée

L’entretienEn couverture

C’est en cela que Sanofi, en tant que leader mondial de la santé centré sur les besoins des patients, soutient la convention internationale Medicrime (lire en encadré), élaborée par le Conseil de l’Europe ; pour la pre-mière fois, cet instrument « cri-minalise » la contrefaçon mais aussi la fabrication et la distribu-tion de produits médicaux mis sur le marché sans autorisation ou en violation des normes de sécurité.

L’organisation régionale de Sanofi lui permet d’intervenir auprès des pays et des autorités

qui sont compétentes que ce soit en Chine, au Brésil, en Rus-sie et voire même dans certains pays d’Afrique.

De quelles armes disposez-vous ?BF. En 2008, Sanofi a créé son propre un laboratoire, le Labo-ratoire Central d’Analyse des Contrefaçons (LCAC). Unique au monde, il centralise les cas de suspicions de contrefaçon pour tous les produits Sanofi. Lorsque la contrefaçon est avé-rée, nos services constituent un dossier qui est ensuite transmis au service judiciaire compé-

tent pour que l’enquête puisse aboutir. De cette manière, un certain nombre de saisies ont pu être réalisées par les services de police et des laboratoires clandestins démantelés grâce au soutien de nos équipes sur le terrain.En amont, Sanofi soutient acti-vement la mise en place d’un système international commun de codification et de vérifica-tion des médicaments. Depuis le 1er janvier 2011, tous les pro-duits Sanofi commercialisés en France sont équipés du système d’identification Data Matrix (lire en encadré).

Enfin, je dirais que l’un de nos principaux atouts, c’est notre équipe. Une équipe exclusive-ment consacrée à la lutte anti-contrefaçon. Elle travaille en coopération avec un réseau d’experts dans différentes ré-gions du monde qui permettent, à travers les différents circuits d’informations, d’aller le plus loin possible dans le recueil de preuves et la constitution de dossiers qui seront ensuite sou-mis aux autorités compétentes.

Quel est le profil des personnes qui composent cette équipe ?BF. L’équipe est essentiellement constituée de professionnels accomplis, anciens policiers ou douaniers. Un autre élément im-portant est leur maîtrise des pra-tiques de police judiciaire (procé-dures, enquête, etc.). Notre équipe possède également de solides connaissances dans le domaine de la cybercriminalité ; ces experts assurent la veille sur Internet à la

Data matrix

Une traçabilité renforcéeDepuis le 1er janvier 2011, conformément à la législation en vigueur, tous les produits Sanofi commercialisés en France sont identifiés à l’aide d’un « Data Matrix, », un code barre à deux dimensions imprimé sur chaque boite de médicament et contenant des informations de traçabilité : code produit (code CIP), numéro de lot et date de péremption. La lecture systé-matique du Data Matrix au point de dispensation (phar-macie) améliore la traçabilité des médicaments délivrés à l’officine ou à l’hôpital en permettant une détection automatique des produits périmés et en facilitant les rappels de lots.Sanofi soutient activement le projet européen de l’EFPIA (Fédération Européenne des Industries et Associations Pharmaceutiques) ayant pour but la mise en place d’un système harmonisé de codification et de vérification des médicaments en Europe, basé sur l’usage du code Data Matrix et la sérialisation de masse associée à un contrôle systématique aux points de dispensation. Après les résultats positifs du test pilote initié en 2009 en Suède par l’EFPIA et auquel Sanofi a activement participé, l’objectif est que tous les états euro-péens adoptent ce système (notamment dans le cadre de la directive européenne sur la lutte contre les médicaments falsifiés).

Page 33: Securité Privée #21

33Sécurité Privée

recherche de produits contrefaits.Selon l’OMS, près de 50 % des ventes de médicaments effec-tuées sur des sites internet illégaux sont des contrefaçons. Sanofi a donc intensifié ses ac-tions en direction de ce média et mené plusieurs opérations (baptisées PANGEA, lire en en-cadré) en coopération avec les pouvoirs publics.

Quels sont les plus grands producteurs de médicaments contrefaits ? BF. Les principaux producteurs de médicaments contrefaits émanent de Chine, d’Inde, du Pakistan, de la fédération de Rus-sie. Des laboratoires clandestins ont également été découverts au Mexique et en Colombie. Les produits issus de la Chine et de l’Inde sont essentiellement des-tinés au continent africain et au continent européen, ou pour être vendus sur Internet.Quels que soient leurs modes de distribution, force est de constater que les réseaux de production de médicaments contrefaits se multiplient. Cela s’explique par le fait que les revenus générés par ce marché sont aujourd’hui plus importants que ceux géné-rés par le trafic de stupéfiants. Les groupes criminels, les mafias ou les cartels en arrivent donc à diversifier leur activité ! Nous en avons eu la preuve récemment lors du démantèlement de labo-ratoires clandestins au Mexique et en Colombie. L’enquête a permis de faire le lien entre les cartels et la contrefaçon de ces médicaments destinés au mar-ché sud-américain.

Vous évoquez les saisies et le démantèlement, quelle est votre plus grande prise ?BF. Parmi nos résultats les plus probants, je mentionnerais le démantèlement d’un réseau à Saint-Pétersbourg en mai 2010. Une douzaine de laboratoires qui fonctionnaient depuis deux ans et qui produisaient des médicaments contrefaits de différents groupes pharmaceu-

pangea

Lutter contre les réseaux de vente illicite de médicaments sur InternetL’opération PANGEA IV qui a eu lieu du 20 au 27 septembre 2011 a fait appel aux services de po-lice, des douanes et aux agences de réglementation des produits de santé de 81 pays, avec le concours de plusieurs labora-toires pharmaceutiques, dont Sa-nofi. Pendant une semaine, cette opération a intensifié les me-sures de contrôle, pour donner lieu à la saisie de 2,4 millions de médicaments potentiellement dangereux, d’une valeur estimée à 4,7 millions €. Près de 13 500 sites internet ont été démantelés et 55 personnes ont été arrêtées.Avant PANGEA IV, une opération similaire avait été réalisée, en octobre 2010. PANGEA III, qui a bénéficié du concours actif de Sanofi, a été coordonnée par Interpol et l’OMS, impliquant

plus de 40 pays. Elle a permis d’identifier 125 sites illégaux de mise en ligne de médicaments contrefaits.Le but de cette action d’enver-gure mondiale, qui met aussi à contribution les fournisseurs d’accès à internet, les services postaux et les intermédiaires financiers, est de sensibiliser les internautes aux dangers liés à l’achat de médicaments en ligne.Selon l’OMS, près de 50 % des ventes de médicaments effec-tuées sur des sites internet illé-gaux sont des contrefaçons.Les opérations PANGEA sont la preuve que la coopération entre les pouvoirs publics et les entre-prises privées sont un gage d’effi-cacité pour l’identification et le démantèlement des réseaux.

tiques ont été démantelés grâce à un remarquable travail d’en-quête. Des produits contrefaits avaient été saisis au Tajikistan et au Kazakhstan. Notre équipe moscovite a suivi cette piste en coopération avec les services de police. L’enquête a permis de révéler que, en deux ans, ce réseau avait écoulé pour l’équi-valent de 45 millions de dollars de produits. Une quinzaine de

personnes ont été arrêtées, trois gros trafiquants ont été présen-tés à la justice ; ils s’en sont sortis avec 1900 dollars d’amende ! La faiblesse de ces sanctions constitue presque un encoura-gement. Sur le plan juridique, Sanofi se bat pour rechercher des sanctions pénales plutôt que des indemnisations.

En 2010, la conférence du Conseil de l’Europe sur les produits médicaux contrefaits a ouvert la voie à une convention historique. Baptisée MEDICRIME, elle constitue, pour la première fois, un instrument juri-dique contraignant dans le domaine du droit pénal en criminalisant la contrefaçon mais aussi la fabrication et la distribution de produits médicaux mis sur le mar-ché sans autorisation ou en violation des normes de sécurité. Pour en savoir plus : http://www.coe.int/t/dghl/standardsetting/medicrime/default_fr.asp

meDicrime

Une conven-tion pour des sanctions pro-portionnelles au crime

Page 34: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201234 Sécurité Privée

FocusFocus

interview

« Le principal enjeu pour les hôpitaux d’aujourd’hui est d’allier la sécurité incendie, la sûreté malveillance et les pratiques de soins »

Nouveau système de vidéosurveillance, équipe d’agents de sécurité interne, révision de l’approche sécuritaire globale, le centre hospitalier de Sens souhaite tout mettre en œuvre pour protéger son personnel tout en assurant le meilleur niveau de soin aux malades. Une équation parfois complexe qui a nécessité la mise en place d’un nouveau programme de formation et de maintenance. Explications avec Bertrand Bonnellier, responsable sécurité du Centre hospitalier de Sens.

Page 35: Securité Privée #21

35Sécurité Privée

Sécurité Privée. Que représente « la question sécuritaire » pour votre établissement ?Bertrand Bonnellier. Depuis la fin 2010, incité par la com-mission de sécurité, le centre hospitalier développe une part importante dans la lutte contre les risques d’incendie et de panique au sein du centre hos-pitalier. Un schéma directeur incendie est en cours de réali-sation afin de mettre en sécurité le bâtiment principal. La Direc-tion de l’hôpital a mis en place une équipe sécurité dédiée à la sécurité mais également des agents hospitaliers formés à la sécurité ayant d’autres fonc-tions. Un nouveau programme de maintenance et de forma-

tion allant directement sur le terrain complète le dispositif. Afin d’éviter les erreurs du pas-sé, chaque nouveau projet neuf ou restructuration est soumis au responsable sécurité pour avis.Les règles définies par le sché-ma directeur incendie seront imposées aux futurs architectes ou intervenant dans le cadre des projets, et non pas l’inverse.

Les hôpitaux sont des lieux particulièrement sensibles en matière de sécurité (passages incessants, multiplicité des per-sonnels et des visiteurs, espaces ouverts, …). Quels sont les princi-paux enjeux en matière de sécu-rité ?Le principal enjeu pour les hô-

pitaux d’aujourd’hui est d’allier la sécurité incendie, la sûreté malveillance et les pratiques de soins. Dans bien des cas, les besoins de chaque activité sont différents et s’opposent. Il y a donc lieu de trouver un com-promis acceptable et réglemen-taire pour prendre en compte les impératifs de chacun.Un centre hospitalier reste un lieu ouvert pour tous, mais comme tout employeur, la sécu-rité de son personnel et de ses patients doit être assurée sans gêner le cœur de notre métier qui est l’accès aux soins pour tous dans un environnement sécurisé.

Selon votre expérience, quels

sont les principaux risques aux-quels les hôpitaux d’aujourd’hui sont soumis ?Plusieurs études ont démontré les risques liés dans les hôpi-taux et le centre hospitalier de Sens n’échappe pas à cette règle. Le service des Urgences est particulièrement touché par les risques liés au compor-tement humain. C’est pourquoi ce service va être totalement repensé dans le cadre d’une extension afin d’assurer une meilleure sécurité à la fois pour le personnel mais également pour les patients se présentant dans ce service.Globalement, nous n’enregis-trons pas d’événement majeur qui mettrait en péril la vie de

Page 36: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201236 Sécurité Privée

FocusFocus

nos patients ou de notre person-nel. Les cas les plus fréquents sont les incivilités et les vols. Des actions sont menées et l’hô-pital se rapproche des acteurs locaux comme la police ou les services de prévention incendie pour une action commune.

Surveillance humaine, vidéopro-tection, etc. Quels moyens utili-sez-vous pour assurer la sécurité de votre établissement ?Consciente du retard dans ce domaine, la Direction du centre hospitalier rattrape progressi-vement ce retard. La mise en

place d’une équipe de sécurité permet d’intervenir en cas de conflit et d’effectuer des rondes de prévention. Un nouveau système de vidéoprotection hybride (analogique et numé-rique) mieux pensé remplace l’ancien système devenu obso-lète. Un système de contrôle d’accès va voir le jour très pro-chainement pour un meilleur contrôle avec la plus faible contrainte possible pour les usa-gers. Des formations sont égale-ment initiées pour la gestion de la violence pour le personnel de soins. L’objectif est d’assurer

une meilleure prise en compte de la sûreté en additionnant toutes les mesures. Leurs mises en place sont trop récentes pour établir des statistiques per-mettant de mesurer l’efficacité. Leur effet ne pourra être mesuré qu’à la fin de l’année 2013.

Comment la sécurité est-elle as-surée : externalisation ? Agents de sécurité internes ?Lors du choix pour la création de l’équipe de sécurité, une étude a été réalisée pour com-parer les deux possibilités. De cette étude, il a été fait le choix

Bertrand Bonnellier a débuté dans le monde la sécurité en 1990 à l’âge de 18 ans au plus bas de l’échelle en tant qu’agent de surveillance pour un parking situé à La Défense. Au fil des ans, il a gravi les échelons dans de mul-tiples types de bâtiments, principalement dans des Immeuble de Grande Hauteur (IGH) situés sur la Défense. En 2001, Ber-trand Bonnellier obtient son 1er poste en tant que responsable sécurité dans un IGH. Après plus de 20 ans dans ce type d’immeuble il s’oriente vers les centres hospita-liers. En 2011, pour des raisons professionnelles et personnelles il quitte la région parisienne pour s’établir en Bourgogne et devient directeur sécurité du centre hospitalier de Sens.

Page 37: Securité Privée #21

37Sécurité Privée

de prendre une équipe interne à l’hôpital. Plusieurs raisons ont poussé à prendre cette option. Une équipe interne se sent mieux intégrée et donc plus impliquée. Nous avons égale-ment une plus grande flexibilité vis-à-vis de leur fonction. Cela nous permet de reprendre des contrats de maintenance liés à la sécurité pour le compte de ce service tel que les extinc-teurs, les RIA, etc.

Qu’attendez-vous aujourd’hui des entreprises de sécurité privée ?Issu moi-même d’entreprise de sécurité privée, je connais bien les difficultés que ren-contrent ces sociétés. Comme

toute entreprise, la qualité de l’encadrement joue un rôle primordial sur la qualité de ses intervenants. Malheureuse-ment, dans bien des cas, pour pouvoir rester compétitif sur un marché très concurrentiel, l’encadrement est soit de mau-vaise qualité soit sous dimen-sionné. La qualité du personnel s’en ressent car il se retrouve souvent seul sur le terrain. Les entreprises de sécurité doivent continuer à faire la chasse aux entreprises qui cassent les prix afin d’assurer une meilleure qualité de service. L’encadre-ment doit être mieux formé sur le métier dont il a la charge pour effacer la mauvaise image

qui colle à ce métier. Il y a en France des entreprises sérieuses capables d’assurer un bon ser-vice, faut-il encore que l’ache-teur choisisse le mieux disant plutôt que le moins disant.

Avez-vous identifié de nouvelles tendances, de nouveaux moyens émergents en matière de sécu-rité ? Quels sont-ils ? Quels sont ceux auxquels vous croyez ?Actuellement les moyens techniques en matière de sécurité et de sûreté évoluent régulièrement. Ces évolutions permettent de mettre en place plus facilement des moyens techniques tels que la vidéopro-tection avec les réseaux IP ou

les contrôles d’accès avec un minimum de câblage ce qui li-mite les coûts d’installation. Les nouvelles tendances technolo-giques récemment sorties sont trop complexes pour être mises en place sur un établissement tel que le nôtre.

Page 38: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201238 Sécurité Privée

Avis d'expertAvis d'expert

sécurité HospitaLiÈre

« La spécificité du marché français dans ce domaine est liée à la place des collectivités locales et territoriales dans la gestion des budgets »

Sécurité Privée. En quoi le mar-ché des centres hospitaliers, des équipements de soins constitue-t-il un marché particulier dans le domaine de la sécurité ?Maeyke Gielen. La particularité de ce marché est liée au fait que les centres hospitaliers et de soins gèrent de l´humain et relèvent de la santé publique. Ils reçoivent des personnes malades et leurs accompagnateurs pendant plus ou moins longtemps et doivent donc gérer des flux de personnes importants. Ces personnes, fragili-sées pour de multiples raisons, veulent se sentir en sécurité à l´hôpital, ce qui impose une attention toute particulière pour la protection contre des agres-sions éventuelles, par exemple. Ensuite, il est primordial que les équipements soient toujours en état de fonctionnement. Une interruption de fonctionnement des équipements de soin consti-tue un risque important pour la santé des malades. Les centres hospitaliers et de soins ont éga-lement l'obligation de garantir la confidentialité des données per-sonnelles qu'ils collectent. Là en-core, une attention particulière

est portée à la protection de ces données; Finalement, les stocks de médicaments demandent une protection particulière.

Quelles sont les spécificités du marché français dans ce domaine ?MG. La spécificité du marché français dans ce domaine est probablement liée à la place des collectivités locales et terri-toriales dans la gestion des bud-gets et les projets de construction et de rénovation. D´autres pays en Europe ont poussé la libérali-sation vers des centres privés et la décentralisation des processus de prise de décision vers les éta-blissements de soins bien éloi-gnés de la France. Les exigences de qualité sont donc élevées et les processus de prise de déci-sion régulés et contraignants.

À l’aune de votre expertise, quelles sont les principales attentes des clients hôpitaux en matière de sécurité aujourd’hui ?MG. Les attentes tournent autour de 3 grands axes: 1. Budgets limités associés à des besoins en sécurité importants imposent une rationalisation des coûts. En général, les centres hospitaliers veulent limiter le coût du maté-riel et de la surveillance par des agents, donc des ressources hu-maines ; 2. Les risques de sécurité informatique liés à la gestion des données personnelles sont gérés de mieux en mieux, ce qui motive de plus en plus les centres hospi-taliers de vouloir passer en IP. Ils cherchent donc des solutions de sécurité hybrides, qui permettent d’évoluer, à leur rythme, vers l'IP ; 3. Pouvoir surveiller tous les espaces et les personnes y circu-lant, avec un minimum de mobi-

lisation de personnel et donc un besoin de systèmes intégrés avec des capacités de supervision et une grande facilité d'utilisation.

Quelles sont les principales ten-dances/innovations émergentes dans ce secteur en matière de sécurité (solutions, produits…) ? Quelles sont selon vous celles qui vont « marcher » ?MG. La tendance principale est le passage vers l'IP qui est iné-vitable vue la place de l'inter-net dans la vie de tous les jours et des entreprises, l'évolution des possibilités de protection des données informatiques et l'explosion des services et outils de gestion sur le net (Saas). Pour cela, les centres hospitaliers font de plus en plus appel à des solu-tions de contrôles des accès afin que seules les personnes habili-tées puissent se rendre dans des lieux spécifiques de l’établisse-ment tels que la pharmacie (lieu stratégique en cas de problème de santé d’un patient suite à l’ab-sorption / injection d’une dose de médicament ayant causé un problème) ou les salles de ges-tion des dossiers des malades qui sont confidentiels). Ainsi, l’hôpital peut apporter la preuve des personnes qui se sont ren-dues en ces points sensibles en cas de problèmes. Renforcés par

une solution d’enregistrement vidéo, les systèmes d’enregis-trement vidéo peuvent enre-gistrer automatiquement toute activité lorsque qu’un personne entre ou tente d’entrer dans un lieu sécurisé, facilitant ainsi la recherche automatique d’évène-ments associés.

Quelles sont les ambitions d’Ho-neywell sur le marché français de la sécurité des établissements de soin ?MG. L'ambition d'Honeywell est d'être un fournisseur de solutions de sécurité intégrées, gérables par IP et à la pointe des évolutions. Honeywell a déjà à son actif, plusieurs centres hospi-taliers en France, parmi eux cer-tains CHU comptant plusieurs centaines de portes à sécuriser. Ces centres hospitaliers nous ont fait confiance d’une part pour la continuité de service qu’offrent nos solutions de contrôle d’accès Pro-Watch® ou WIN-PAK™ mais aussi pour le niveau d’intégration de nos solutions qui permettent aux responsables de sécurité d’avoir la traçabilité vidéo des évènements liés à toute intrusion ou accès à une zone et seule-ment en quelques clics alors que les systèmes installés sont d’une très haute technologie.

entretien avec maeYke gieLen, responsabLe marketing france, HoneYweLL securitY group

À propos d’HoneywellHoneywell (www.honeywell.com) est un groupe industriel diversifié classé au Fortune 100, leader dans les systèmes de haute technologie. Le groupe offre à ses clients dans le monde entier des produits et ser-vices pour l’aéronautique, des systèmes de contrôle pour le bâtiment, les habitations et l’industrie, des turbocompresseurs ainsi que des matériaux de haute performance. Le siège du groupe est basé à Mor-ristown, dans le New-Jersey, aux états-Unis.

Page 39: Securité Privée #21

39Sécurité Privée

Page 40: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201240 Sécurité Privée

Dura Lex, Sed Lex

La procédure dite de levée de doutes constitue l’un des (trop) rares exemples de coopération

entre les forces publiques de sécurité et les sociétés de

sécurité privée. Prévue à l’article 16-1 de la loi

n°83-629 du 12 juillet 1983 et aujourd’hui codifiée à l’article L 613-6 du code de la sécurité

intérieure, la procédure de levée de doutes offre aux entreprises de sécurité privée de disposer

d’un numéro de téléphone spécifique leur permettant de joindre de manière prioritaire

les forces de police ou de gendarmerie en vue d’une

intervention à la suite du déclenchement d’une alarme.

par Pierre Moreau, avocat à La cour, cHargé D'enseignement

à L'université paris-Descartes

Dura Lex, Sed Lex

Du bon usage De La Levée De Doutes

Les conditions d’appel des forces de police

Page 41: Securité Privée #21

41Sécurité Privée

Afin d’éviter des appels intem-pestifs, lé législateur de 1983 a prévu la possibilité pour l’auto-rité administrative d’infliger une sanction pécuniaire d’un montant maximum de 450 € par appel injustifié.Deux jugements récents du tribunal administratif de Strasbourg (publiés à l’Actualité Juridique Droit Administratif) apportent d’inté-ressantes précisions quant aux modalités de mise en œuvre des sanctions que le préfet peut infliger à des sociétés de sécurité privée en cas d’appels

injustifiés aux forces de l’ordre.

Les vérifications préaLabLes incombant à La société privée De sécuritéLa levée de doutes ne fait pas l’objet d’une définition textuelle précise. L’article 6 du décret du 17 avril 2012 se borne en effet à indiquer que la levée de doute doit découler d’un ensemble de vérifications … de la matérialité et de la concordance des indices laissant présumer la commission d’un crime ou d’un délit flagrant dans les locaux surveillés.Il n’existe donc pas de doctrine d’emploi de la levée de doutes. Les deux jugements rendus par le tribunal administratif de Strasbourg du 16 mai 2012 four-nissent de précieuses indications. Si le juge administratif n’exige pas que l’appel aux forces de l’ordre soit nécessairement pré-cédée de l’envoi d’un agent dans les locaux surveillés, la saisine doit intervenir après l’exploita-tion d’informations suffisam-ment précises sur l’événement à l’origine de l’alarme.

La collecte d’indices concor-dants laissant à penser qu’un crime ou un délit flagrant est en train de se commettre être réalisée par le témoignage d’un voisin ou d’un témoin direct. De même, ce recueil d’informations peut provenir d’images trans-mises par des caméras présentes sur place.

A l’inverse, l’appel aux forces de l’ordre ne pourra être justifié par le déclenchement d’une alarme et l’impossibilité de joindre le propriétaire des lieux ou le béné-ficiaire de la surveillance à dis-tance.

inutiLe ne rime pas avec intempestifL’appel injustifié justifiant une sanction pécuniaire s’entend

donc d’un appel aux forces de l’ordre sans vérification préa-lable sérieuse de l’entreprise de sécurité. Cela étant, l’inuti-lité d’un appel ne signifie pas nécessairement qu’il ait été injustifié. En effet, l’inutilité est constatée a postériori après que les forces de police se sont déplacées. Or, il est possible que l’appel de la société de sécurité ait été justifié au mo-ment où il a été passé, et qu’il apparaisse finalement qu’il ne s’agisse que d’une fausse alerte. L’un des jugements du tribunal administratif de Strasbourg en

Ce qu’il faut faireConsidérant qu’en ce qui concerne l’intervention du 16 février 2010, il résulte de l’instruction que, pour lever le doute dans le cadre du déclen-chement d’une alarme intru-sion survenu le 16 février 2010 0 15h25, la société Euro pro-tection surveillance, recueillant des documents photogra-phiques émanant des lieux par détection de mouvement a également tenté à de multiples reprises de joindre téléphoni-quement l’abonné ou des tiers de confiance ; qu’elle a ensuite sollicité l’envoi d’un agent de sécurité sur place ; que ce dernier, n’a pu après quelques minutes de démarches réali-sées sur place en compagnie du voisin de l’abonné aux fins d’obtenir des précisions sur la situation, écarter l’hypothèse de la commission d’un crime ou d’un délit flagrant dans les locaux surveillés, que dans ces conditions et alors même que l’intervention des forces de l’ordre sollicitée à 16H02, s’est finalement révélée inutile, la société requérante est fondée à soutenir que le préfet a inexac-

fournit l’illustration. (Voir enca-dré°

De manière plus classique, les jugements rappellent l’édiction de la sanction doit être précé-dée d’une procédure contradic-toire permettant à la société de surveillance de faire valoir ses observations. Le non respect de cette formalité substantielle permettra l’annulation du titre exécutoire émis pour recouvrer la somme mise à la charge de la société de télésurveillance même si l’appel aux forces de l’ordre était injustifié.

tement qualifiée d’injustifiée l’appel aux forces de l’ordre en ce qui concerne l’intervention du 16 février 2010 … »TA Strasbourg, 16 mai 2012 req n°1103943

Ce qu’il ne faut pas faire Considérant ….que pour lever le doute dans le cadre des trois déclenchements d’alarme survenus les 24 août 2009, 17 octobre 2009 et 17 novembre 2009, la société Euro Protec-tion Surveillance s’est bornée, d’une part, à procéder à des rappels téléphoniques des numéros fournis par l’abonné, sans jamais obtenir d’interlo-cuteur, et d’autre part, à mis-sionner un agent de sécurité sur place, qu’elle a ensuite immédiatement saisi les forces de l’ordre sans attendre le compte-rendu de ce dernier….que la société Euro Protection Surveillance n’est pas fondée à soutenir que le préfet a fait une inexacte application des dispositions de l’article 16 TA Strasbourg, 16 mai 2012 req n°1006142

Page 42: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201242 Sécurité Privée

Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex

sécurité incenDie et sécurité privée

Rien de nouveau sous le soleil

Question de M. Jean-Pierre De-cool. Député du Nord – Groupe de l'Union pour un Mouvement populaireM. Jean-Pierre Decool attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur l'encadre-ment juridique des activités de sécurité incendie dans notre pays. Actuellement, à la demande des services du ministère, les préfectures re-fusent de soumettre les agents titulaires d'un SSIAP à la loi n° 83-629 du 12 juillet 1983. Or cette exclusion conduit à une absence de contrôle de la moralité des agents concer-nés alors que rien dans cette loi ne semble la justifier. Au contraire, à l'occasion de la

discussion du projet de loi pour la sécurité intérieure, la commission des lois du Sénat (rapport n° 36 2002-2003) incluait explicitement la prévention des incendies dans le champ des activités de surveillance et de gardien-nage. Ne pas inclure les agents incendie dans le périmètre de la loi n° 83-629 du 12 juillet 1983 reviendrait d'ailleurs à dispenser d'enquête de mora-lité des personnels ayant le contrôle des accès d'installa-tions critiques pour les inté-rêts de la Nation, ce qui n'était clairement pas le souhait du législateur. Il lui demande dès lors quelles mesures il compte prendre pour clarifier au plus

vite les pratiques préfectorales et faire respecter la loi.

Publication au JO : Assemblée nationale du 24 juillet 2012

Réponse du ministère de l'IntérieurDes divergences d'interpré-tation ont existé quant au champ d'application de la loi n° 83-629 du 12 juillet 1983 réglementant les activités pri-vées de sécurité, désormais codifiée au livre VI du code de la sécurité intérieure. Une cir-culaire du 24 novembre 1986 avait intégré la sécurité incen-die dans le périmètre régi par cette loi. Toutefois, la sécurité incendie étant régie par des

textes spécifiques, il n'est pas exigé d'autorisation pour les entreprises, d'agrément des dirigeants et de cartes pro-fessionnelles pour les agents de sécurité incendie. Dès lors, lorsqu'une personne morale ou physique n'exerce que des activités de sécurité incendie, elle n'a pas à solliciter ces différentes autorisations. En revanche, celles-ci sont re-quises dès que cette personne exerce les activités de sécurité privée mentionnées à l'article L. 611-1 du CSI : surveillance humaine ou par des systèmes électroniques de sécurité, gar-diennage, transports de fonds ou de valeurs, protection phy-sique des personnes. Par ail-leurs, si l'article L. 612-2 du CSI prévoit que « l'exercice d'une activité mentionnée au 1° et 2° de l'article 1er est exclu-sif de toute autre prestation non liée à la sécurité ou au transport de fonds, de bijoux ou de métaux précieux. », le législateur a admis, ainsi que cela ressort des débats parle-mentaires de 1983, la possi-bilité pour ces entreprises de réaliser des activités complé-mentaires liées à l'exécution de leur prestation. L'exercice de ces activités connexes a été reconnu par la juris-prudence, notamment une décision du Conseil d'Etat n° 275412 du 24 novembre 2006 ou, plus récemment, une or-donnance du juge des référés du tribunal administratif de Melun du 18 mars 2011 selon laquelle « si les dispositions

Page 43: Securité Privée #21

43Sécurité Privée

de l'article 2 de la loi du 12 juillet 1983 interdisent aux entreprises de surveillance et de gardiennage l'exercice de prestations sans lien avec les activités de surveillance et de gardiennage ou de transports de fonds, elles n'excluent pas la réalisation d'activités com-plémentaires liées à la sécu-rité ; qu'à cet égard, les presta-tions de sécurité incendie, qui visent également à assurer la sécurité des biens et des per-sonnes dans les immeubles, ne sont pas incompatibles avec l'exercice d'une activité de surveillance et de gardien-nage dès lors que ces presta-tions de sécurité incendie sont

accomplies dans le respect des lois et règlements qui les régissent ». Dans ce contexte, des doutes sont apparus quant à la reconnaissance du di-plôme « service de sécurité in-cendie et d'assistance aux per-sonnes » (SSIAP) par les deux réglementations. Ce diplôme est requis pour l'exercice des activités de sécurité incendie, en application de l'arrêté du 2 mai 2005 relatif aux missions, à l'emploi et à la qualifica-tion du personnel permanent des services de sécurité des établissements recevant du public et des immeubles de grande hauteur. En revanche, il ne constitue pas un titre re-

connu pour justifier de l'apti-tude professionnelle requise en vue de l'obtention de la carte professionnelle exigée des agents de sécurité privée en application de l'article L. 612-20 du CSI. Afin de lever toute ambiguïté, la circulaire du 3 juin 2011 a été adressée aux préfets pour rappeler, d'une part, que l'exercice ex-clusif des activités de sécurité incendie n'est pas soumis à une procédure administrative d'agrément ou d'autorisation préalable et, d'autre part, que la seule présentation d'un diplôme « SSIAP » pour exer-cer des activités privées de sécurité ne saurait satisfaire à

l'exigence d'aptitude profes-sionnelle définie par le livre VI du CSI. En revanche, cette qua-lification « SSIAP » ne saurait interdire l'accès aux métiers de la sécurité privée, qui est apprécié au regard des seules règles relatives à ces activités.

Publication au JO : Assemblée nationale du 9 octobre 2012.

Page 44: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201244 Sécurité Privée

Page 45: Securité Privée #21

45Sécurité Privée

Vidéoprotection

Nouveautés

caHier spéciaL

Innovations

Page 46: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201246 Sécurité Privée

La sécurité est un concept évolutif dans le temps et l'espaceLa mise en place de standard dans le domaine de la vidéoprotection est imminente. L’occasion pour Sécurité Privée de dresser un panorama de ce segment particulier avec un homme de l’art, Garry Goldenberg, président du Forum Open IPVidéo.

VidéoprotectionCahier spécial

Les technologies et systèmes appliqués à la vidéoprotection sont multiples. Et force est de constater qu’à ce jour, il n’existe aucun standard. Comment ex-pliquez-vous cette situation ?La vidéosurveillance en réseau (vidéo sur IP) est une techno-logie récente, puisque l'appari-tion des premières caméras IP remonte à moins de 15 ans. Le marché de la vidéoprotection en réseau est donc encore jeune, même s'il se développe à un rythme accéléré. Plus de la moitié des nouveaux déploiements utilise en effet cette technologie.

Comme chaque fois qu'un nouveau marché fait son ap-parition, les acteurs tentent de s'approprier une clientèle à laquelle ils proposent des solutions innovantes issues de leurs services de recherche et développement. Les solutions proposées sont propriétaires, chacun utilisant ses propres algorithmes pour parvenir au résultat final (compression de l'image, protocoles de trans-missions interne, méthodes de stockage, etc...). Cette situa-tion est traditionnelle dans le domaine des hautes techno-logies. Nous l'avons connue à

la naissance de la télévision couleur, des magnétoscopes, des équipements réseaux et té-lécoms ; et elle permet de faire évoluer le marché rapidement.

Pensez-vous qu’elle soit inéluc-table ?Dans une deuxième phase, on voit le marché s'organiser. Les industriels se concertent pour faire converger tout ou

partie de leurs technologies, la concurrence et la diversité permettant au marché de se développer. Les utilisateurs deviennent matures, et veulent bénéficier d'une plus grande liberté de choix. Ils veulent également pouvoir intégrer dans les systèmes en place des solutions bénéficiant de fonc-tionnalités qui pourraient être absentes chez leur fournisseur

propos recueiLLis par sanDrine LegranD-Diez

L'harmonisation des process permet de réaliser des économies d'échelles, résultant en une baisse des coûts.

Page 47: Securité Privée #21

47Sécurité Privée

initial, sans remettre en cause leurs investissements. Par ail-leurs, l'harmonisation des pro-cess permet de réaliser des économies d'échelles, résul-tant en une baisse des coûts.

Que faudrait-il faire pour mettre en place des standard ?Il convient tout d'abord de faire la distinction entre une norme et un standard.Une norme est un document approuvé par un organisme reconnu tel que l'AFNOR ou l'ISO, qui fournit des règles, des lignes directrices ou des ca-ractéristiques garantissant un fonctionnement optimal dans un contexte donné. La création d'une norme est une opération de longue haleine, incompa-tible avec les contraintes éco-nomiques de mise sur le mar-ché. Lorsqu'une norme paraît, il est généralement donné aux fournisseurs un délai de grâce important pour mise en conformité de leurs solutions.Un standard est un référentiel publié par une entité privée autre qu'un organisme de nor-malisation ou non approuvé par un tel organisme. Il résulte généralement de l'initiative d'un ou plusieurs industriels majeurs qui tentent d'imposer leurs technologies proprié-taires au marché comme s'il s'agissait d'une norme. Cette démarche a pour avantage d'accélérer le processus d'har-monisation, et il en résulte sou-vent l'apparition d'un nombre restreint de standards concur-rents qui remplacent progres-sivement la multitude de solu-tions propriétaires.Si les standards en question répondent effectivement aux besoins du marché, on pourra voir les organismes de nor-malisation les intégrer dans la ou les normes en cours d'élaboration.

Sous quels délais cela vous pa-rait-il réalisable ?La démarche que je viens d'évoquer est en cours. Deux standards à l'initiative de deux groupements d'industriels dif-férents sont actuellement en développement aux états-Unis, l'Onvif et le PSIA. Chacun d'eux compte un nombre important d'entreprises adhérentes, et des équipements conformes à ces standards ont déjà été mis sur le marché. Ceci étant, l'interopé-rabilité entre les équipements n'est pas garantie, car ces stan-dards évoluent rapidement, ce qui oblige les industriels à d'im-portants développements pour maintenir la mise en conformi-té de leurs solutions.En parallèle, l'AFNOR a éla-boré une norme NF EN 50132 en Juillet 2010 et créé en 2009 un groupe de travail chargé d'élaborer une norme intégrée à l'ISO sous le N° ISO 22311 ré-cemment publiée. Cette norme est amenée à intégrer à terme les travaux de l'Onvif et du PSIA.L'implémentation de ces normes et standards implique pour les industriels d'impor-tants développements, et il est probable qu'il faudra attendre encore quelques années avant de voir sur le marché des pro-duits totalement harmonisés.

La question de la coproduction homme/technologie est éga-lement d’actualité. À l’aune de votre expérience, comment voyez-vous cette approche ?N'oublions pas que la vidéo-protection n'est pas une fin en soi, mais un outil d'aide à la décision et à l'élucidation.

L'intervention humaine en amont, pour définir les besoins et les priorités, et en aval pour analyser et prendre les déci-sions qui s'imposent, est pri-mordiale. La technologie n'est qu'un outil permettant d'opti-miser ces différents processus. Avant tout déploiement d'un système de vidéoprotection, il sera donc de la première importance de définir les ob-jectifs à atteindre en fonction de la situation existante ou prévisionnelle, en faisant inter-venir les acteurs concernés (responsables sécurité, orga-nismes de protection privés ou publics, direction informatique, ressources humaines, etc...), un bureau d'étude qui formalisera les résultats de cette concerta-tion, et les industriels en charge de la fourniture et de la mise en œuvre.

En tant que président du Forum Open IPVideo, quelles sont les tendances que vous voyez émer-ger d’ici les prochaines années ?Comme je l'ai déjà indiqué, la technologie évolue extrême-ment rapidement, aussi bien en ce qui concerne les caméras que les systèmes périphériques (stockage, analyse, contrôle d'accès, etc...). En attendant la mise en conformité aux normes évoquées précédem-ment, il est indispensable que les industriels communiquent pour permettre la mise en place de passerelles permettant de garantir aux utilisateurs une liberté de choix, l'intégration de nouvelles fonctionnalités, l'évo-lution et la maintenabilité de leurs systèmes. C'est l'une des

tâches que nous nous sommes fixées, avec la mise en place d'un laboratoire permettant de tester la compatibilité et l'inte-ropérabilité des solutions qui nous sont soumises par nos membres.

Quid du devenir de la vidéopro-tection urbaine ? Est-ce toujours « un secteur à part » ?La vidéoprotection urbaine n'est qu'une des composantes de la sécurité en général. Elle est considérée comme un sec-teur à part du fait d'une règle-mentation extrêmement stricte en ce qui concerne sa mise en œuvre. Ceci étant, après quelques années d'évaluation, je pense qu'il y a aujourd'hui un consensus sur son effica-cité, à condition toutefois que son déploiement soit le fruit d'une réflexion globale. Il existe malheureusement encore trop d'exemples d'échecs consécu-tifs à la simple décision d'ins-taller des caméras sans avoir au préalable appréhendé la situa-tion dans son ensemble. J'ai le sentiment que la vidéoprotec-tion urbaine va continuer de se développer, et que de nouvelles applications pourront être mises en œuvre.

Comment envisagez-vous le devenir de ce segment ?La séparation stricte entre espace public et espace privé ne pourra demeurer indéfini-ment en l'état. Des passerelles devront être mises en place, aussi bien en ce qui concerne les équipements que les opéra-teurs qui les exploitent.

Deux standards à l'initiative de deux groupements d'industriels différents sont actuellement en développement aux états-Unis, l'Onvif et le PSIA.

La vidéoprotection n'est pas une fin en soi, mais un outil d'aide à la décision et à l'élucidation.

Page 48: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201248 Sécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

Par ailleurs, l'utilisation des systèmes de vidéoprotec-tion devra être étendue à des fins dépassant la simple protec-tion. Je pense à des fonctions de gestion (comptage, gestion et régulation de la circula-tion, péage automatique...), à de l'interactivité (possibilité d'adressage vocal automatique ou par un opérateur, reconnais-sance sonore, ...) qui permet-tront d'améliorer la qualité de vie globale, tout en abaissant considérablement les coûts de fonctionnement.

Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux élus afin d’opti-miser cette solution ?Je souhaiterais que les élus puissent avoir une vision glo-bale de leur ville, au lieu de "saucissonner" les besoins et les réponses à apporter. La mutualisation des moyens, l'utilisation du protocole de convergence IP, permettent au-jourd'hui des réalisations glo-bales, multitechnologies, adres-sant des problématiques qui

vont bien au-delà de la simple vidéoprotection. Je sais que les contraintes règlementaires vont parfois à l'encontre de ces possibilités, mais n'est-ce pas le rôle des élus de faire évoluer les choses ?

La vidéoprotection est égale-ment présente dans le secteur privé. En quoi se différencie-t-elle de la vidéoprotection urbaine ?Tout d'abord par la taille et l'étendue géographique des déploiements. Le secteur privé doit également faire face à des problématiques de sécurité dif-férentes, et les opérateurs sont soumis à des règlementations différentes, bien que tout aussi contraignantes. Ceci étant, les technologies utilisées sont les mêmes, ce qui justifie l'établis-sement des passerelles public/privé évoquées précédemment.

Pensez-vous que l’entreprise constitue une voie de dévelop-pement pérenne de la vidéopro-tection ?Tout à fait. L'entreprise (au sens large) sera la première bénéficiaire des développe-ments technologiques de la vidéoprotection, intégrée au système d'information global. L'interaction entre la vidéo, le contrôle d'accès, les automates

et les systèmes d'alerte ne pourra que participer aux ef-forts de prévention des risques, d'optimisation des process, et de protection des biens et des personnes.

Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux entreprises de surveillance humaine ? Aux bureaux d’étude et aux cabinets de conseil ?Comme je l'ai déjà évoqué, la vidéoprotection n'est pas une fin en soi. La technologie ne doit servir qu'à optimiser les process et les temps de réaction ou d'élucidation, et les choix technologiques doivent résul-ter d'une analyse préalable de la globalité de la situation.Lorsque la décision de mise en œuvre a été prise, les choix doivent tenir compte non seu-lement des fonctionnalités exis-tantes des solutions proposées, et de leur capacité à évoluer en nombre, en couverture, en fonctionnalités, dans un envi-ronnement multi-technologies. N'oublions pas que la sécurité est un concept évolutif dans le temps et l'espace.

Garry Goldenberg En 2009, Garry Goldenberg fonde le Forum Open-IPVi-deo pour promouvoir les systèmes de vidéoprotec-tion ouverts et interopé-rables, conditions indis-pensables à l'évolution du marché et à l'optimisation des investissements.Agé de 67 ans, Ingé-nieur en électronique et spécialiste en Commerce International dans le domaine des Hautes Technologies, Garry a assuré pendant 16 ans la Direction Commerciale et Marketing de la filiale française d'un construc-teur américain de mini ordinateurs de gestion. Il a ensuite créé en 1998 la filiale française d'Alvarion, leader en technologies de communications sans fil (WiFi, HiPerLan, WiMAX), qui s'est rapidement positionnée comme la référence sur les marchés francophones.Dès l'apparition de la vidéo sur IP, il a construit avec les différents acteurs de ce marché des partena-riats visant à optimiser le modèle économique en vidéoprotection urbaine. Depuis 2010, il intervient comme conseil en développement de mar-chés pour le compte de sociétés innovantes dans la transmissions sans fil et la videoprotection.

À propos du Forum Open IPVidéoLe Forum Open-IPVideo est une association professionnelle créée pour assurer la promotion d'un environnement de vidéogestion ouvert, permettant aux opérateurs concernés (collectivités territo-riales ou entreprises) de faire à tout moment les meilleurs choix technico-économiques, quel que soit le constructeur ou l'éditeur.Cette ouverture est facilitée par l'utilisation du protocole de convergence IP et l'adhésion à des standards tels que ceux définis par l'AFNOR, l'Onvif ou la PSIAlliance.

MembresLe Forum Open-IPVideo® compte parmi ses membres des constructeurs d'équipements, des éditeurs de logiciels, des opérateurs de télécommunications, des bureaux d'étude et des professionnels de la vidéoprotection, constituant l'écosystème.

La vidéoprotection urbaine n'est qu'une des composantes de la sécurité en général.

Page 49: Securité Privée #21

49Sécurité Privée

Page 50: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201250 Sécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

A Cassis, dans les Bouches-du-Rhône, la politique sûreté-sécurité de la Ville

s’inscrit dans le cadre d’un Contrat Local de Sécurité (CLS).

Dès 2005, la commune a envisagé la mise en œuvre d’un programme global s’articulant notamment autour d’équi-

pements collectifs centralisés.Afin de l’aider dans sa réalisation, la ville de Cassis a alors confié une mis-

sion d’assistance à maître d’ouvrage à un cabinet spécialisé.

La mission d’assistance s’est déroulée en deux phases. D’une part, la collecte des don-nées et l’audit de l’existant ; d’autre part, l’élaboration d’un schéma directeur de sécurité urbaine. L’audit a fait appa-raître plusieurs niveaux d’insé-curité, comme la circulation et le stationnement ; la délin-quance et les incivilités, notam-ment en centre-ville avec des délits qui portent atteinte aux personnes ; et les vols, dégra-dations, effractions, incendie… Suite à cet audit, une liste de mesures à mettre en œuvre s’est imposée très clairement. Elle s’articulait autour de six axes principaux : rationaliser et développer la zone piétonne avec ses moyens de gestion techniques et humains ; établir

un nouveau plan de circu-lation et de stationnement ; renforcer l’éclairage ; réorga-niser les fonctions de la Police Municipale ; mettre en œuvre une politique de sûreté pour les bâtiments communaux ; et mettre en œuvre un système de vidéosurveillance urbaine.

en réponse à une forte DemanDe Des aDministrés« L’installation de la vidéo-protection a été définie par les études précédentes et les besoins ont également été iden-tifiés par les différents acteurs qui contribuent à la sécurité sur le plan communal » , ex-plique Hervé Bru, directeur des Services Techniques et Moyens Généraux de la ville de Cassis. « Mais elle répond aussi à la

par eveLYne guitarD, viDéosurveiLLance infos

étuDe De cas

Cassis, quand la vidéoprotection s’impose après un audit

Page 51: Securité Privée #21

51Sécurité Privée

forte demande des adminis-trés. Dès 2006, une entreprise spécialisée a réalisé un essai afin de conforter la municipa-lité sur la pertinence d’un tel dispositif, de délimiter le péri-mètre concerné et de repérer les espaces stratégique. » Cet essai ayant été concluant, en 2007, la nouvelle municipalité conduite par Danielle Milon a lancé dès 2008 les procédures nécessaires à la mise en place d’un système global de sûreté urbaine composé comme suit : la fourniture et l’implantation de 33 caméras de type dôme dans les lieux définis par l’au-dit et conformément aux essais réalisés, et la création d’un ré-seau radio basé sur les points suivants : Villa Mauresque, Police Municipale avec un équipement de 8 écrans, d’un poste opérateur et d’un poste de relecture.

ampLifier Les effets De La Lutte contre La DéLinquanceLe projet a été réalisé en deux tranches. La première, fin 2008, et début 2009 a permis d’ins-tallation de 33 caméras. La se-conde, fin 2011 et début 2012, a vu l’extension du dispositif avec l’ajout de 24 caméras. Le réseau de vidéoprotection de la commune utilise deux tech-nologies. Une grande partie des caméras sont des dômes mobiles IP (résolution HD 720p, préposition, masquage dynamique). Le reste du parc est constitué de caméras fixes IP à lecture de plaques (asso-ciation avec des projecteurs infrarouges, analyse en temps réel des flux vidéo pour re-censer les plaques d’immatri-culation, enregistrement des informations en local, trans-fert des informations sur les serveurs de la Gendarmerie Nationale pour une gestion des informations en temps réel). « Il s’agissait de mettre en œuvre un dispositif de vidéo-protection destiné à amplifier les effets de la lutte en faveur de

la prévention de la délinquance. Ce dispositif a donc été étudié pour couvrir la surveillance des points de passages obligés de la commune, tout en protégeant la population cassidaine », pré-cise David Morandeau, chef de service à la Police Municipale. « Trois fonctions sont principa-lement assurées : la prévention (dissuasion et anticipation), le flagrant délit et la recherche des auteurs. »

un taux D’éLuciDation en progressionEn 2011, chaque mois en moyenne, le système vidéo a permis aux instances judi-ciaires de résoudre 11 affaires et de déclencher 179 interven-tions tous services confondus (Police Municipale, ASVP et services extérieurs). Et pendant

la saison estivale, ce chiffre a été porté respectivement à 15 affaires judiciaires et 193 interventions par mois. « Nous avons choisi de mettre en place le logiciel VisiMax de la société CASD car cette société repré-sente une part importante de marché dans la vidéoprotection urbaine avec plus de 200 villes, mais aussi parce qu’il s’agit d’une entreprise française avec ses propres développeurs per-mettant une adaptation du logi-ciel pour répondre au mieux à nos attentes et à celles de nos clients » , annonce le directeur des Services Techniques et Moyens Généraux de la ville de Cassis. « De plus, lors de la première installation fin 2008, c’était le début de la vidéopro-tection par radio. Nous avons donc travaillé avec CSAD pour

obtenir un rendu transparent à la visualisation ainsi que l’enregistrement des flux vidéo en comparaison avec des flux filaires. »

La réorganisation Du service De La poLice municipaLeLa mise en place du dispositif a nécessité une réorganisa-tion du service de la Police Municipale qui a permis d’af-fecter six agents fonctionnant en 3 huit, 7 jours sur 7. Côté budget, le montant global de la première phase du dispo-sitif de vidéoprotection s’est élevé à 500 000 € tandis que celui de la deuxième phase a atteint 600 000 €. « Le fonction-nement du service représente une dépense annuelle de 270 000 €, ajoute Hervé Bru. La ville de Cassis a bénéficié de

Page 52: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201252 Sécurité Privée

l’aide du FIDEP et de la réserve parlementaire du dépu-té de la circonscription à hau-teur de 220 000 €. » Le PCSU est équipé d’un système de vidéo-protection performant qui per-met de protéger la majorité des grands axes de l’aggloméra-tion, ainsi que les points névral-giques de la commune. « Que ce soit pour coordonner des interventions en temps réel ou a posteriori pour des enquêtes judiciaires, le PCSU dispose de 47 caméras de vidéoprotection auxquelles il faut rajouter 10 ca-méras à lecture de plaque. Les 14 dernières caméras, installées et opérationnelles, permettent

de couvrir 14 secteurs supplé-mentaires » , annonce David Morandeau. « 10 caméras à lecture de plaques d’immatricu-lation permettent de visualiser toutes les plaques des véhicules qui entrent et sortent de la com-mune sur tous les axes routiers en vue d’exploitation pour les éventuelles enquêtes judiciaires. Enfin, 7 caméras fixes supplé-mentaires permettent d’assurer la sécurité des installations du poste de police. »

Le pcsu fonctionne 24 H/24 et 7 J/7Ces caméras sont vision-nées sur un mur de 13 écrans

VidéoprotectionCahier spécial

Une politique globale de prévention Depuis leur création, la Cellule de tranquillité urbaine et le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) accompagnent le dis-positif de sécurité urbaine et sont des éléments de schéma directeur municipal relatif à la sécurité.

Des écHanges D’informations entre Les responsabLes pubLics et privésLe CLSPD favorise les échanges d’information entre les res-ponsables publics et privés et permet la définition d’objectifs communs. Il est consulté sur les actions devant être mise en œuvre dans le cadre de la poli-tique de la Ville dont il assure le suivi et l’évaluation. Un coordi-nateur est désigné pour piloter les politiques et les outils liés à la gestion des risques naturels et urbains ; animer les instances opérationnelles et suivre les actions avec la collaboration d’un agent administratif ; et élaborer et suivre les conven-tions partenariales (notam-ment la convention de coor-dination Police Municipale/Gendarmerie Nationale).

auxquels il faut rajouter 2 grands écrans sur lesquels les opérateurs peuvent visionner jusqu’à 18 caméras simultané-ment. Installé dans les locaux de la Police Municipale fin 2008, le PCSU fonctionne 24 h/24 et 7 j/7 avec trois opéra-teurs de vidéoprotection par jour. Tout le personnel a été formé à l’utilisation du système, ainsi qu’à l’environnement juridique. Il a à sa disposition un poste de supervision avec 2 écrans qui lui permettent d’avoir une vision simplifiée du réseau avec une gestion des plans, ainsi qu’un écran de chasse pour prendre la main sur l’ensemble des caméras. « Pour la visualisation des diffé-rentes caméras, le mur d’images est composé de 2 écrans de 46 pouces. Chacun des écrans peut afficher entre 1 à 9 images » , précise le directeur des Services Techniques et Moyens Généraux de la Ville. « Ces deux écrans sont associés à 12 écrans de 19 pouces pour la vi-sualisation d’une seule caméra, soit un mur d’images de 30 flux simultanément. L’ensemble de ces équipements fonctionne sur un réseau IP gigabit. Le PCSU est également équipé de deux serveurs de stockage avec une capacité d’enregistrement de 15 jours sur les 47 caméras et d’un serveur d’analyse et de stockage pour les dix caméras à lecture de plaque disposées aux différentes entrées et sorties de ville. »

vers une extension Du sYs-tÈme Début 2013Une extension du système de vidéoprotection est en cours. Elle sera effectuée sur la base du diagnostic 2007, sur les nou-veaux besoins et sur le retour d’expérience du fonctionne-ment de celui-ci depuis fin 2008. « Elle devrait avoir lieu

début 2013 » , précise Hervé Bru. « Le montant financier doit encore être affiné, mais il s’élè-vera probablement à quelques dizaines de milliers d’euros. »

Source : © Vidéosurveillance Infos/Evelyne Guitard.

SÉCURITÉ DES BIENSET DES PERSONNES

120 CONFÉRENCES • 380 EXPOSANTS

• industrie • btp • tertiaire • public • santé

Exposer Devenir partenaire Visiter

Sécu Priv 210x270 Li-Ly 12 Bis_26-11-12 26/11/12 15:13 Page1

Page 53: Securité Privée #21

53Sécurité Privée

SÉCURITÉ DES BIENSET DES PERSONNES

120 CONFÉRENCES • 380 EXPOSANTS

• industrie • btp • tertiaire • public • santé

Exposer Devenir partenaire Visiter

Sécu Priv 210x270 Li-Ly 12 Bis_26-11-12 26/11/12 15:13 Page1

Page 54: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201254 Sécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

interopérabiLité Des sYstÈmes De viDéoprotection

Un long chemin à parcourir

La vidéoprotection est l’un des thèmes majeurs du salon Expoprotection (Salon de la prévention et de la gestion des risques qui se tiendra du 4 au 7 dé-cembre 2012 à Paris Porte de Versailles) à travers des conférences spécifiques, une offre de produits, de solutions et de services et grâce à la participation de partenaires experts.Un cycle de plus de 10 conférences consacrées à la sûreté et à la sécu-rité, dont deux liées à la vidéoprotection, seront cette année proposées sur le salon. La première propose d’aborder : « La vidéosurveillance au cœur des stratégies de préven-tion et de sûreté. Quelques précautions techniques fondamentales à prendre en considération » ; une conférence orchestrée par le Forum Open IP Vidéo. La seconde a pour thème : « Architectes et sécurité : la nécessité de prendre en compte la sécurité dans la conception des bâtiments à usage professionnel » ; elle est proposée par ASIS.

La viDéoprotection au service De La sécurité pubLiqueLes enjeux de l’interopérabi-lité varient considérablement selon le point de vue des diffé-rentes parties prenantes. Côté forces publiques, l’interopéra-bilité devrait s’appuyer sur une base technologique permettant de connecter deux produits de marque différente et d’échan-ger données et métadonnées

afin de les exploiter facilement et de retrouver délinquants, cri-minels ou terroristes. En réalité, Dominique Legrand, président de l’Association nationale de la vidéoprotection (AN2V) affirme que, en cas d’acci-dent ou d’attentat, les forces publiques ne pourraient récu-pérer que de longues heures d’enregistrement provenant de toutes les caméras de marques

Le passage de l’analogique au numérique a créé des formats propriétaires de données et de métadonnées. Cette évolution a engendré un manque de connectivité entre les systèmes de vidéoprotection : formats de données propriétaires incompatibles entre eux, incessantes mises à jour logicielles, obsolescence accélérée des équipements… Il en résulte un réel manque d’interopérabilité, ce qui gêne le travail des forces de l’ordre durant leurs enquêtes. Pour aider la sécurité publique au quotidien, des alliances industrielles ont commencé à y remettre de l’ordre, mais le progrès reste très sommaire…

diverses. Le seul moyen de gagner en interopérabilité est d’utiliser des visionneuses et codecs spécifiques présents uniquement sur ordinateur, ce qui ralentit considérablement le travail des enquêteurs. En réponse à ce problème, le fabri-cant MobotixAG tente depuis 1999 de connecter deux camé-ras de marque différente et d’échanger données et méta-

Page 55: Securité Privée #21

55Sécurité Privée

données afin de les exploiter facilement. Les constructeurs, eux aussi, préparent les normes internationales IEC 62676-1 et 2 dont l’objectif, fixé à 2013, est de remplacer un équipe-ment de vidéoprotection par un autre qui présente à peu près les mêmes fonctions. Cela permettra ainsi de faciliter le travail d’enquête des forces de l’ordre et de la justice. De plus, depuis 2007, un arrêté impose que les vidéos collectées par l’état puissent être exploitées par les enquêteurs.

Le probLÈme De La Diversité Des formatsBien évidemment, les services de vidéoprotection s’orga-

nisent pour gérer l’hétérogé-néité des systèmes. Notam-ment en mettant à jour tous les logiciels et drivers de périphé-riques nécessaires. Cependant, l’encodage de l’horodatage de telle caméra sera dans l’image. Tandis qu’avec la géné-ration suivante de système de vidéoprotection, cet encodage pourra se retrouver dans les métadonnées, dont les formats sont, à leur tour, susceptibles de subir des modifications à l’occasion d’une mise à jour du logiciel…Ce qui pénalise considérable-ment la relecture, le traitement et l’analyse non seulement des images mais de plus en plus des métadonnées. Pour

le moment, en réponse au pro-blème d’interopérabilité en vidéoprotection, des listes de compatibilités entre une ca-méra et un logiciel et un NVR ont été créées. En revanche, les listes de compatibilités ne concernent pas la connexion des caméras entre elles ou des logiciels entre eux…ce qui illustre un vrai manque de maturité du système.

Des aLLiances inDustrieLLes pour pLus D’efficacitéAxis, Sony et d’autres indus-triels, ont voulu rationaliser le secteur, dès 2008, en lançant l’initiative Open Network Video Interface Forum (Onvif). La-quelle réunit 350 constructeurs

et éditeurs de logiciels. Avant le développement de l’Onvif, tous les acteurs du marché devaient prendre le Software Develop-ment Kit (SDK) d’un construc-teur pour exploiter les données de la caméra. Désormais, deux produits différents peuvent gé-rer le réseau.Le but de ces alliances est de garantir une reconnaissance de matériel sur le réseau, de réglage de la caméra (PTZ : balayage, élévation, zoom), du codage audio et vidéo de la caméra, de télémétrie (pilotage de la caméra à distance)…

Source : www.info.expoprotection.com

Page 56: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201256 Sécurité Privée

ZTE, le géant chinois des télécoms et des réseaux, dispose d’une gamme complète de vidéosurveillance via sa division ZNV. Celle-ci vient de présen-ter à Deauville de nouveaux dômes PTZ HD avec infrarouge équipés d’une régulation intelli-gente d’éclairage, les modèles MP-R181W et MP-R202W. Ils s’adaptent aussi bien aux condi-tions d’éclairage sombres que claires, en faisant varier l’inten-sité de leurs deux grosses diodes IR de dernière génération. Leur portée et leur angle d’éclairage sont synchrones avec le zoom optique de prise de vue. Ils sont également munis d’une diode IR de longue portée pour éclairer jusqu’à 100 m. Ainsi, les objets proches ne sont pas surexposés, et ceux lointains sont suffisam-ment éclairés. Un essuie-glace

En acquisition : performances et compacité

Au sommaire ce trimestre, les nouveautés les plus intéressantes présentées aux Assises de la Sécurité à Deauville les 18 et 19 octobre derniers, ainsi que sur le salon Expoprotection du 4 au 7 décembre, en avant-première.

par MiChel eynaud, JournaListe spéciaLisé

VidéoprotectionCahier spécial

assure une propreté constante des verres de protection, afin de conserver une parfaite efficacité à l’ensemble. Pour le reste, il s’agit de dômes HD et Full HD bien spécifiés dans l’air du temps, avec zooms 18x et 20x adaptés à la HD, et une plage de tempé-

rature de fonctionne-ment de -40°C à +60°C.

Argos Technologies, so-ciété française qui célèbre actuellement ses 10 ans d’innovation, vient de sortir

à Deauville une très intéressante caméra IP intelligente ARG-C540-IRCIP-I, développée sur une base HIK et fabriquée en collabora-tion avec cette société. Argos a in-tégré un module incorporant un DSP Texas Instruments, conçu pour embarquer ses algorithmes d’ana-lyse vidéo. C e t t e caméra IP em-b a r q u e

Cette rubrique présente les nouveautés du tri-mestre en vidéo, en complément de l'article sur les

nouveautés du trimestre en sécurité en page

Nouveautés en vidéo

un serveur web qui donne accès à l’IHM de paramétrage des algorithmes, et incorpore des sorties relais pour l’activation de l’alarme en local et un port pour cartes SD de jusqu’à 32 Go pour le stockage de vidéo et de séquences d’alarmes. Son fonc-tionnement est autonome, et elle peut être intégrée par le réseau dans un ensemble plus com-plexe, notamment pour les solu-tions de réalité augmentée au service de la vidéosurveillance de la société. Un dôme intelligent devrait être disponible fin 2012.

Canon continue d’élargir sa gamme avec 4 nouveaux mo-dèles de caméras, dont en par-ticulier deux dômes fixes intel-ligents VB-H610D et VB-H610VE

(version anti-vandale) présentés à Deauville, équipés de la nou-velle fonctionnalité R-PTZ de réglage à distance du position-nement de l’objectif et du grossis-sement du zoom. Sans permettre un fonctionnement mobile ra-pide à même de suivre un objet en déplacement, cette fonction-nalité facilite et accélère grande-ment l’installation du dôme en effectuant ces réglages depuis le poste de surveillance, et permet également de repositionner faci-lement la caméra suivant l’évo-lution des besoins. Ces dômes Full HD tirent le maximum de leur champ visuel ultra large de 112°, et disposent d’algorithmes d’analyse intelligente et d’une fonctionnalité SSC de contrôle intelligent des ombres. Ils sont compatibles Onvif V2.2 Profil S.

zte_mp-r202w

argos arg-c540-ircip-i

canon vb-H610D

Page 57: Securité Privée #21

57Sécurité Privée

Nouveautés en vidéoTEB innove en inté-grant dans son système Digipryn de nouveaux algorithmes de traitement tridimensionnel d’image 3D Analytics, présentés à Expoprotection. Ceux-ci s’affranchissent des varia-tions de lumière, telles que les ombres, les reflets et les éblouissements. Ces algorithmes apportent à Digipryn une grande qualité de traitement des informations pour les applications de contrôle de l’unicité de présence, comme par exemple dans un sas bancaire, de protection périmétrique des œuvres d’art dans les musées, et permettent une bien meilleure fiabi-lité dans le comptage de personnes, en distinguant mieux des silhouettes proches.

Traitements 3D

Samsung présente à Expopro-tection sa nouvelle gamme LiteNet de caméras IP écono-miques, en HD 720p et 1,3 Mp ou Full HD et 3 Mp, conçues pour être des alternatives com-pétitives aux caméras analo-giques pour les applications où un grand nombre de caméras HD sont nécessaires. Le plus récent modèle est le nouveau dôme compact et plat SND-5010 en 1,3 Mégapixels et HD 720p. Il peut fournir plusieurs flux en H.264 et Mjpeg, dont un flux destiné aux smartphones avec l’application Samsung iPOLiS. Destiné aux endroits où l’es-pace est réduit, il devra parfois être installé à portée de main, et dispose d’une fonctionnalité de détection des changements de scène abusifs, comme suite à un spray de peinture.

Chez CCF, les nouvelles caméras Sony de la gamme Ipela Engine EX, présentées à Deauville, sont

caractérisées par une large plage dynamique View-DR de 90 dB en Full HD et 130 dB en HD, de bonnes perfor-

mances en faibles luminosités et une capture d’images à haute vitesse en 60 ips, aussi bien en HD qu’en Full HD, pour une reproduction fluide des images en mouvement. Leur architec-ture Depa Advanced comprend des fonctions de détection in-telligente des visages.

Video Engineering a présenté à Deauville les nouvelles camé-ras Super LoLux HD de JVC, met-tant l’accent sur les modèles Full HD VN-H257 et VN-H157. Ces caméras et dômes sont équipés

de DSP et de capteurs CMOS à hautes performances, pour une reproduction plus fidèle des couleurs, même en basses lumières. Leur sensibi-lité est au niveau des caméras

JVC basées sur des capteurs CCD. Elles utilisent également des algorithmes d’amélioration

samsung_snD-5010

acaL bfi - LiteYe aquiLa ccti320

sonY_snc-vb600_vb630

teb 3D anaLYtics

de la qua-lité d’image et d’analyse intelli-gente, ainsi que le standard de compression intelligente H.264 High Profile qui réduit la taille des flux de jusqu’à 30% par rap-port au H.264 de base.

Parmi ses nombreuses nouveau-tés, Axis a en particulier montré à Deauville ses nouvelles camé-ras discrètes de la gamme P12. Constituées de deux parties, un capteur HD à objectif pinhole et une unité de traitement dépor-tée jusqu’à 8 m, ces caméras peuvent être installées dans des conditions de limitation dras-tique d’espace ou de dissimula-tion, tout en étant alimentées en PoE. Le modèle P1214-E est certi-fié IP66 pour installation en exté-rieur. Ces caméras fournissent des flux HD 720p en pleine vitesse en H.264, et supportent l’enregistrement sur carte mi-croSD/microSDHC ou sur NAS.

Acal BFI présente à Expoprotec-tion une nouvelle caméra ther-mique miniature Liteye Aquila CCTI320, qui intègre un micro-bolomètre DRS en ombrelle breveté, résistant aux rayons du soleil, et fournit des images en 320x240 quelles que soient les conditions environ-nementales. La compacité, la dis-crétion, la robus-tesse et la faible consommation de ce modèle ouvrent de nouvelles perspec-tives aux applications des camé-ras thermiques.

Jvc vn-H257

Page 58: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201258 Sécurité Privée

VidéoprotectionCahier spécial

Pour l’enregistrement : disponibilité et adaptabilitéPivot3, le spécialiste des solu-tions de stockage vidéo à haute disponibilité, dévoile à Expoprotection la nouvelle version R2 de sa gamme vSTAC Watch de serveurs de stockage SAN iSCSI avec virtualisation via VMware vSphere. Caractéri-sée par de plus hautes perfor-mances grâce à plus de puis-sance processeur et plus de RAM, cette nouvelle version est basée sur vSTAC OS v6, l’OS de Pivot3 qui permet la création de Cluster SAN à haute dispo-nibilité, et inclut de nouvelles fonctionnalités ainsi que des outils de maintenance plus poussés. Pivot3 est compatible avec les principales solutions de gestion vidéo (VMS) du marché, et également avec de nombreuses applications en analyse vidéo intelligente, en contrôle d'accès et en hyper-vision, devenant ainsi une plate-forme unifiée de sécurité multi-métiers. La disponibilité de ces applications est alors garantie par la protection Failover qui bascule instanta-nément sur un serveur de se-cours dans l’éventualité d’une déficience matérielle. A noter que Pivot3 annonce pour 2013 une nouvelle solution

de Console Virtuelle de Sécu-rité, permettant de virtualiser les postes de travail destinés à la visualisation des flux de vidéosurveillance en direct, avec sécurisation intégrale et accès en mobilité.

Chez CASD, le nouveau Mini NVR VisiMAX présenté à Deau-ville permet de construire des systèmes ouverts et évolutifs : compatible avec des camé-ras IP de 27 marques, il en re-prend les flux vidéo jusqu’en 3 Mégapixels, en Mpeg4 et H.264, et audio. Chaque Mini NVR VisiMAX accepte jusqu’à 4 caméras pour une capa-cité de stockage de 1 To, et un nombre illimité d’unités peuvent être chaînées pour la prise en charge de centaines de caméras à l’intérieur de grands systèmes. Le logiciel Vi-siMAX Supervision peut gérer des systèmes réunissant aussi bien des Mini NVR VisiMAX que des DVRs, en mono- ou

multi-site, facilitant ainsi une migra-tion vers IP ou la mise à niveau d’un système

existant. Ces NVRs compacts, de la taille

d’un livre, gèrent le contrôle PTZ des caméras mobiles, la fonction sensor des caméras,

et aussi bien l’unicast que le multicast. Ils s’installent facile-ment grâce à des outils de re-cherche de caméras et d’aide à la configuration, et sont com-patibles avec le module V1 de ESI pour la télésurveillance

professionnelle, tout en étant consultables à distance via leur serveur web. Enfin, les Mini NVR VisiMAX permettent à leurs uti-lisateurs d’être conformes aux contraintes légales, ce qui est attesté par leur agrément CNPP.

Samsung présente à Expo-protection son nouveau NVR modulaire SRN-1000, dont la capacité de stockage déjà im-portante peut être chaînée à l’infini. Ainsi le dimensionne-ment de la capacité d’enregis-trement est grandement sim-plifié pour les installateurs et les concepteurs de solutions. Chaque SRN-1000 peut embar-quer jusqu’à 24 To de stockage pour jusqu’à 64 flux, avec une

bande passante de 100 Mbps, et dispose d’une capacité sup-plémentaire de 24 To sur deux systèmes de stockage externes reliés en e-Sata. Un nombre illimité de SRN-1000 peuvent fonctionner ensemble en harmonie pour fournir une solution homogène d'enregis-trement vidéo vue comme un seul serveur depuis un poste de contrôle. A noter que ces NVRs supportent également les caméras compatibles Onvif de Axis, Panasonic et Sony.

Chez RJ45 Technologies le nouvel enregistreur hybride March Networks 6432 est pré-senté à Expoprotection. Il supporte aussi bien jusqu’à 16 caméras analogiques, cap-turées en H.264 ou Mjpeg, que jusqu’à 32 caméras IP en HD ou Mégapixel, permettant ain-si des migrations douces vers l’IP, préservant les investisse-ments passés en caméras ana-logiques et pouvant prendre en charge les nouveaux et futurs investissements en IP. Ce

pivot3 vstac watcH

casD mini nvr visimax

marcH networks 6432

samsung_srn-1000

Page 59: Securité Privée #21

59Sécurité Privée

Chez Fluidmesh, Fluidity est une nouvelle fonctionnalité de la gamme de solutions radio mesh Mito, présentée à Expoprotection, qui permet de s’affranchir des solutions cellulaires ou satelli-taires pour construire son propre réseau de communication haut débit pour tout véhicule routier, ferroviaire ou naval. Jusqu’à 100 Mbps sont disponibles pour la transmission de données avec une faible latence, vers et à par-tir de véhicules en mouvement jusqu’à une vitesse de 250 km/h. En particulier, la vidéo peut être transmise en temps réel.

panasonic wJ-nv200

modèle dispose d’une capa-cité pouvant atteindre 8 To, de 2 ports Ethernet Gigabit pour une réception parfaite des flux, et de la fonctionnalité de Shadow Archiving de redon-dance de l’enregistrement sur les caméras.

Panasonic présente à Expo-protection son NVR WJ-NV200 de la gamme i-Pro SmartHD, fLuiDmesH - fLuiDitY

pourvu d’un module d’analyse intelligente qui stocke en mé-moire des visages détectés par les caméras i-PRO SmartHD, et les compare avec des fichiers pour identifier des personnes désirées ou indésirables. Une fonction permet de compter les individus passant devant une caméra et d’en estimer l’âge et le sexe.

Transmissions

Page 60: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201260 Sécurité Privée

FormationFormation

Les années 2000 ont constitué la première phase d’une appro-priation renforcée par la puis-sance publique des enjeux de la formation dans la sécurité privée. Les évolutions législatives et ré-glementaires initiées en 2005 ont très utilement permis de mettre l’accent sur la professionnalisa-tion du secteur. Depuis, les exi-gences attachées à la délivrance de la carte professionnelle et à la reconnaissance de la qualité de dirigeant constituent un puis-sant levier pour une crédibilité accrue des métiers concernés.

cLarifier Les parcours et Les obJectifsLes acteurs de la sécurité pri-vée ne s’y sont pas trompés en appelant souvent de leurs vœux ces évolutions et en les accompagnant.L’image d’entreprises employant trop souvent une main d’œuvre insuffisamment qualifiée com-mence à s’estomper. Néanmoins,

si beaucoup a été fait, beaucoup reste encore à faire. De substan-tielles modifications en matière de formation initiale et conti-nue s’imposent afin de clarifier les parcours et les objectifs. A cette fin, les professionnels de la sécurité privée sont invités à relever le défi proposé par l’Etat de mettre de l’ordre dans un domaine confus.L’exigence de passer à une seconde phase de la profession-nalisation et de la moralisation des métiers de la sécurité pri-vée implique de travailler sur l’environnement de la formation elle-même.

Le rôLe incitatif De L’etatL’état vient d’adresser trois si-gnaux forts de sa volonté d’aller dans cette direction. D’abord et à la demande du délégué interministériel à la sécurité pri-vée, trois inspections générales (Administration, Education nationale et Affaires sociales)

Dans ces colonnes, en 2009, avait été présentée une « photographie en clair-obscur » de la formation en matière de

sécurité privée. Dans les mois qui ont suivi, les choses avaient prudemment

évolué. Cette situation semble révolue et le rythme est appelé à s’accélérer.

Plusieurs signes démontrent que l’Etat est disposé à réformer sérieusement le cadre

des activités de formation.

par Xavier latour, Docteur en Droit, professeur à La facuLté De Droit De rouen. iL s’est spéciaLisé Dans L’anaLYse JuriDique

Des questions reLatives à La sécurité.

La photographie retouchéepuissance pubLique et formation

Page 61: Securité Privée #21

61Sécurité Privée

{ont rendu un rapport très riche sur la question centrale de la for-mation. Ensuite, l’Institut national sur les hautes études de la sécu-rité et de la justice et la DISP ont organisé, le 22 octobre dernier, une journée d’études consa-crée à cette thématique en ras-semblant les acteurs publics et privés. Enfin, le ministre de l’Inté-rieur a souligné l’importance qu’il accorde à ce sujet lors de son discours du 26 octobre 2012 devant les acteurs de la sécurité privée et les membres du CNAPS.La puissance publique et les professionnels de la sécurité pri-vée (employeurs et formateurs) entendent non seulement de consolider les réformes liées à la professionnalisation, mais aussi structurer l’offre de formation autours d’axes forts et promet-teurs. L’Etat affirme, de la sorte, son autorité sur des activités de formation intimement liées au développement des activités de sécurité privée. La participa-tion de la sécurité privée à la sécurité générale de la Nation impacte inévitablement la for-mation. Celle-ci se trouve asso-ciée à l’exercice d’une activité régalienne.A partir d’un constat nuancé, des propositions intéressantes sont formulées.

une offre encore peu LisibLe et peu attractiveLe constat est connu, le rapport des trois inspections a le mérite de le rappeler et de l’étayer. Globalement, la sécurité privée souffre de plusieurs handicaps. L’un des plus importants est l’absence, notamment, de conti-nuum de formation avec un nombre insuffisant de forma-tions supérieures, une absence de formations intermédiaires à bac+2. En outre, le niveau V (90% des salariés du secteur) suscite souvent un sentiment de sous-qualification des personnels. Ils sont malheureusement perçus comme étant là plus par défaut que par vocation.

Le niveau IV, avec le baccalau-réat professionnel, n’atteint pas forcément sa cible. Les jeunes ne rêvent apparemment pas de « faire carrière » dans la sécurité privée, mais sont attirés par les métiers plus valorisés, notamment, ceux de la sécurité publique.

De plus, et sans que cela soit forcément un inconvénient, l’offre de formation est hété-rogène. Tout en se partageant entre des structures publiques et privées, elle est plus gravement entre les mains d’opérateurs très inégaux parmi lesquels le pire côtoie le meilleur. Sans même évoquer la qualité et le coût des formations proposées, certaines d’entre elles ne respectent pas des règles minimales d’éthique et sont connues pour manipuler les examens ou abriter des indi-vidus qui ne pourraient pas ou plus avoir de carte profession-nelle pour des raisons tenant à leur moralité.Dans ces conditions, il est temps pour l’état de reprendre la main.

Le temps De La réformePlusieurs pistes essentielles ont été ouvertes. La plus importante est relative à l’encadrement plus strict de la formation. Elle serait, dès lors, soumise au Livre VI du Code de la sécurité intérieure au même titre que les entreprises et les professionnels de la sécurité privée. Cela conduirait la puis-sance publique à contrôler les

entreprises de formation et les formateurs, au moins pour ce qui concerne leur moralité et un minimum leur professionna-lisme. De nouvelles obligations de ce genre justifieraient des instruments de contrôle adaptés et, par voie de conséquence, de nouveaux moyens au sein ou en

dehors du CNAPS.Dans un même ordre d’idées, l’Etat paraît avoir compris l’obli-gation de mieux encadrer les conditions d’organisation des examens professionnels par des organismes privés. A juste titre, l’établissement de règles pré-cises relatives aux jurys s’impose pour en garantir l’impartialité et le sérieux. La participation de re-présentants de la puissance pu-blique (policiers et gendarmes par exemple) est une voie à explorer malgré les impératifs budgétaires. Le temps de la réforme pourrait, de plus, concerner quelques aspects ponctuels. A cet égard, la définition du dirigeant mérite sans doute d’être réexaminée, au même titre que celle de l’en-cadrement intermédiaire.Parallèlement, la réflexion por-tera inévitablement sur des questions fondamentales. Il ne peut pas y avoir consolidation de la formation sans une clari-fication des missions attribuées à la sécurité privée. Or, seul l’Etat est capable d’apporter des réponses claires. Cette étape est, par exemple, le préalable

indispensable à la construction d’un continuum de formation renforcé par la création éven-tuelle d’un BTS ou de diplômes de niveau supérieur. Elle condi-tionne, également, les progrès qui doivent être réalisés en ma-tière de formation continue.En outre, la puissance publique doit elle-même se mettre en ordre de marche en précisant la répartition des compétences au sein de ses propres services. Enfin, s’il est compréhensible que la puissance publique dis-pose du dernier mot en tant que législateur, elle ne peut pas procéder sans un minimum de concertation avec les premiers concernés par la formation, à savoir les entreprises qui, elles, ont la maîtrise de l’embauche et la vision de l’adéquation entre l’offre de formation et la demande.

une périoDe opportune pour réformer La formationEn définitive, la volonté de réforme affichée par l’Etat est une bonne nouvelle. Elle s’ins-crit d’ailleurs d’un contexte très favorable. Juridiquement, la re-fonte annoncée du cadre légis-latif de la sécurité privée lui of-frira la possibilité d’agir dans un calendrier raisonnable et avec l’instrument normatif appro-prié. Politiquement, elle est en mesure de compter sur le sou-tien des acteurs de la sécurité. Les administrations concernées (police, gendarmerie, éducation nationale…) ont affirmé leur volonté d’agir dans une logique de partenariat qui rejoint la dé-termination des acteurs privés. Ces derniers seront, quant à eux, en mesure de parler d’une voix plus forte car plus unie grâce à la nouvelle Alliance des activités privées de sécurité.Il ne reste plus qu’à espérer que tous mettront leurs actes en adéquation avec leurs bonnes résolutions. Pour partie, il en va de l’avenir de la sécurité privée en France.

Page 62: Securité Privée #21

en pratique

La location longue durée,financement durable des parcs automobiles

www.securite-privee.org

Sécurité PrivéeLe magazine D’information Des acteurs De La profession

DécrYptage

L'USP tire la sonnette d'alarme et propose un nouveau modèle économique

Juin - août 2012 # 20

spectacLes et manifestations sportives

Pas de relâche pour la sécurité !{* Derrière l’aphorisme et

l’impertinence, réside une réalité que tout lecteur a pu vérifier. Une réalité contre laquelle le magazine Sécurité Privée souhaite lutter afin de dispenser une information précise, claire et vérifiée. Sans parti pris et sans concession, Sécurité Privée se positionne comme un magazine professionnel destiné aux acteurs de la sécurité qu’ils soient clients ou prestataires, conseils ou conseillés, qu’ils exercent leur activité dans le secteur public ou le secteur privé.

Rien ne ressemble plus à une information qu’une autre information *

Sécurité Privéefait la différence !

www.securite-privee.org

Page 63: Securité Privée #21

63Sécurité Privée

{CosmopolitisCosmopolitis

en partenariat avec

économie

L’emploi italien touché par une augmentation des contrefaçons

Mauvaise nouvelle pour la santé de l’économie italienne, la contrefaçon continue sa progression dans la péninsule. Ce sont les conclusions pré-sentées au Sénat par le centre de recherches Censis qui a réalisé une étude sur le sujet à la demande du ministère du Développement économique. Selon les chiffres présentés, le marché de la contrefaçon poursuit sa hausse entamée en 2010 (+5,3%) pour atteindre

aujourd’hui une valeur estimée à 6,9 milliards d'euros.

Un rapport officiel évoque la destruction de 110 000 emploisDerrière ces chiffres se cache l’équivalent de 110 000 postes à temps plein dans l’économie italienne. Sans surprise, les sec-teurs les plus touchés sont ceux de la mode, de l’habillement et des accessoires (2,5 milliards d’euros), de l’informatique (1,8 milliards d’euros) et, plus largement, celui de l’alimenta-tion (1,1 milliard d’euro) où le “made in Italia” est de plus en plus détourné.

Perte sèche de 1,7 milliard d’euros en taxesLe poids de la contrefaçon représente un manque à ga-

gner pour le fisc d’1,7 milliard d’euros en taxes. En termes d’impôts directs et indirects, c’est un manque à gagner de 4,6 milliards d’euros. Le rapport souligne encore la capacité des faussaires à utiliser tous les canaux de distribution qu’ils soient traditionnels ou pas-sant par internet. Les auteurs déplorent également l’indiffé-rence globale des consomma-teurs face au problème.

L’analyse de GeosOutre les pertes d’emplois et les manques à gagner, la bonne santé de la contrefaçon montre aussi la vitalité des mafias qui alimentent ces réseaux. C’est le cas de nombreux pays, mais en Italie, la mafia a trouvé une nouvelle activité qu’elle a com-plètement restructurée.

informatique

La récupération des données en questionChaque jour, ce sont des milliers d’ordinateurs qui changent de main ou qui partent à la casse. Pourtant, la grande majorité de ces machines n’ont pas été net-toyées et contiennent encore des informations souvent pré-cieuses, d’autant plus pour ceux qui savent les exploiter.Alain Juillet, alors haut respon-sable français à l’intelligence économique (HRIE) ne s’y était pas trompé en faisant signer, en 2007, une “charte de bonnes pratiques relatives à la récupé-ration de données contenues dans les supports informatiques endommagés” aux principales

sociétés présentes sur ce marché.Cette charte prévoit notamment d’informer les clients des diffé-rents sous-traitants qui peuvent intervenir dans la récupération de données. Pourtant, certains prestataires étrangers qui n’ont toujours pas adopté cette charte sont aujourd’hui très pré-sents sur ce marché en France et en Europe. Au-delà des disques durs, l’apparition des « boxes » pour l’accès à internet pose également de nombreuses questions. Elles contiennent en effet des masses de données copiées dans les disques durs internes, et, force est de consta-

ter que les fournisseurs d’accès sont encore très discrets sur l’utilisation qu’ils font des don-nées recueillies après le rempla-cement de leur matériel.

L’analyse de GeosLa question de confiance pour le stockage, la sécurisation et le déplacement des données est centrale pour la survie des entreprises dont le patrimoine informationnel est essentielle-ment numérique. Une mauvaise gestion de ce patrimoine peut entraîner, pour elles, des dom-mages incalculables.

Cette nouvelle unité composée d’experts pluridisciplinaires et basée à Washington sera char-gée de la lutte contre la contre-façon de médicaments au vol de secrets commerciaux.

etats-unis

La propriété intel-lectuelle protégée par le FBI

Les sociétés semencières inves-tissent en moyenne 15 % de leur chiffre d’affaire dans la re-cherche et le développement. Dans ce secteur, les contrefa-çons apparaissent de plus en plus et dix cas ont été recensés en 2011 en Europe, concer-nant roses, hortensias, salades, oignons et tomates…

agricuLture

Quand la contrefaçon devient végétale

Un citoyen russe a été arrêté à l’aéroport de Bucarest en octobre dernier en possession de plans de la mine de Noua. Avec plusieurs présumés com-plices roumains, il est accusé d’espionnage.Certains d’entre eux sont des employés de la compagnie d’état IPROMIN. Une enquête officielle a été ouverte par les autorités.

roumanie

Incidents russo-roumains sur fond d’espionnage

Page 64: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201264 Sécurité Privée

CosmopolitisCosmopolitis

La proposition de loi «visant à sanctionner la violation du droit des affaires », déposée par le député UMP Bernard Carayon avait été adoptée en janvier 2012 en première lec-ture par l’Assemblée nationale, mais n’avait pas été soumise au Sénat, restant donc lettre morte. Le dossier devrait être remis à l’ordre du jour par la nouvelle majorité socialiste.C’est en tout cas l’intention du ministre de l’économie et des Finances, Pierre Moscovici et du délégué interministériel à l'intelligence économique, Oli-vier Buquen, avec le soutien de Matignon, qui voudraient relancer l’idée d’instituer un secret des affaires dans le droit français selon des modalités qui doivent encore être l’objet de nombreuses discussions d’experts.

secret Des affaires

Le gouvernement français reparle d’espionnage industriel

Le conseil régional de la ré-gion Ile-de-France a présenté son plan régional sur l’Intel-ligence économique afin de faire appliquer aux entreprises innovantes une clause de sécurité économique dès lors qu’elles bénéficient de fonds publics.Elles devront s’engager à suivre des procédures les protégeant contre l’espionnage industriel.

france

Clauses de sécu-rité économique pour les entre-prises aidées

à rio

Le Brésil termine sa préparation aux Jeux olympiques

Le Mondial à lui seul requiert 14 milliards d'investissements en infrastructures, qui seront en grande partie utilisées pour les JO. Les capacités d’accueil de la ville devraient doubler et l’on prévoit même de mobili-ser des paquebots dans la baie de la « Ville merveilleuse ». En plus de ces équipements spor-tifs et hôteliers, un centre de contrôle de la sécurité sera installé à Rio. Le grand défi qui se pose est, en effet, celui de l’accueil dans les meilleures conditions des sportifs, des délégations officielles et du public.Le volet sécuritaire y occupe une place importante. En juil-let dernier, huit personnes

sont mortes, tuées par balles dans divers endroits de la ville d'Osasco, dans l'état de Sao Paulo, après la victoire du club de Palmeiras qui venait de remporter la Coupe de football du Brésil. Un travail de fond a été engagé par le gouvernement pour rétablir l’ordre dans les favelas (cf. Alertes n°115) et particulière-ment celles de Rio. La favela de Rocinha vient ainsi de re-cevoir un nouveau contingent de 700 policiers d’une Unité de police pacificatrice (UPP).

L’analyse de GeosAvant ses rendez-vous spor-tifs, le Brésil pourra tester ses capacités sécuritaires avec les élections municipales qui vont mobiliser 3 000 militaires pour empêcher les irrégula-rités dans Rio début octobre, puis la visite du pape Benoît XVI à l’occasion des Journées mondiales de la Jeunesse de 2013 qui doivent accueillir de nombreux sud-américains.

Le volet sécuritaire a été l’une des priorités de ces derniers mois. Le Brésil vient de passer la vitesse supérieure pour la préparation de deux événements majeurs, la Coupe du monde de football de 2014 et les Jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro.

Page 65: Securité Privée #21

65Sécurité Privée

en partenariat avec

coLombie

Négociations importantes avec les FARCPour la première fois depuis 1999, le gouvernement colombien et les FARC vont reprendre le che-min des négociations. Leurs délégations sont attendues en octobre en Norvège, pays qui a accepté de servir d’hôte aux pourparlers et qui, via son ambas-sade à Cuba, a organisé depuis plusieurs mois les contacts entre les parties. Rodrigo Granda, l’un des cinq « diplomates » des FARC, a déclaré que la guérilla « avait la ferme intention de mettre fin à la guerre en Colombie ». Les FARC posent cependant un préalable périlleux, celui de la libération

de Simon Trinidad qui purge une peine de 60 ans de prison aux Etats-Unis. Une équation qui ne dépend pas des Colombiens et qui risque de ne pas être facile à résoudre. Les FARC entendent proposer à Oslo un cessez-le-feu bilatéral. De son côté, Nicolas Ro-driguez, le n°1 de l’Armée natio-nale de libération (ELN) s’était dit favorable, quelques semaines plus tôt, à la tenue de négociations avec Bogota, tout en maintenant ces actions en attendant des « ré-sultats ». Sans présumer de l’issue de ces négociations, le président Juan Manuel Santos va augmen-

ter de 20 000 hommes les effectifs de l’armée et de 5 000 ceux de la police militaire et maintenir la lutte contre les guérillas.

L’analyse de GeosLes FARC d’aujourd’hui ne sont pas celles de 1999. Le mouve-ment est considérablement affaibli et ses chefs historiques ne sont plus là. Cependant leur capacité de nuisance perdure, notamment contre le secteur de l’énergie indispensable à l’éco-nomie colombienne. Ainsi les deux parties ont intérêt à trouver, enfin, un terrain d’entente.

Chaque trimestre, Sécurité Privée ...

• DECRYPTE les principales tendances économiques et financières du secteur.• Invite des personnalités du secteur et des pouvoirs publics à livrer leurs analyses et leur point de vue en ENTRETIEN.• Explore et analyse les grandes problématiques du secteur dans son DOSSIER.• Propose une ANALYSE JURIDIQUE commentée par des experts reconnus.• Accompagne et aide à la prise de décision avec une rubrique EN PRATIQUE prag-matique et concrète.• Découvre et parcourt le monde à la recherche d’autres visions de la sécurité dans une rubrique COSMOPOLITIS.• Et bien d’autres rubriques à découvrir sans tarder ....

Entreprise : Prénom : Nom : Fonction : Adresse :

Code postal : Ville :Téléphone : E-mail :

Oui, je m’abonne au magazine Sécurité Privée pour un an (4 numéros) au tarif exceptionnel de 40 € TTC.

A remplir et à retourner sous enveloppe (accompagné de votre règlement par chèque à l’ordre de Fluide) à : Fluide, Service abonnement - 5 rue Saint Joseph - 75002 Paris

Sans parti pris et sans concession, Sécurité Privée se positionne comme un magazine professionnel destiné à l’ensemble des ac-teurs de la sécurité qu’ils soient clients ou prestataires, conseils ou conseillés, dirigeants ou cadres, qu’ils exercent leur activité dans le secteur public ou privé.

Sécurité Privée

Page 66: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201266 Sécurité Privée

Lu pour vous

conviant à d’irréversibles pro-fanations des êtres assujettis à des rêves indigents de bonheur, et victimes, à leur insu, de la

Lu pour vous25e prix goncourt Des LYcéens

La vérité sur l’affaire Harry QuebertJoëL Dicker, De faLLois eDs

À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection pré-sidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans

Dans un village corse perché loin de la côte, le bar local est en train de connaître une mutation profonde sous l’impulsion de ses nouveaux gérants. À la surprise géné-rale, ces deux enfants du pays ont tourné le dos à de pro-metteuses études de philo-sophie sur le continent pour, fidèles aux enseignements de Leibniz, transformer un modeste débit de boissons en “meilleur des mondes pos-sibles”. Mais c’est bientôt l’en-fer en personne qui s’invite au comptoir, réactivant des blessures très anciennes ou

la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois.Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattra-pé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son en-quête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de

«Il y a des affaires qui te pourrissent la vie..., elles restent en toi, plantées dans ton cœur comme un clou qu’un mauvais plaisant s’amuserait à manipuler...»Miné par ses excès et la maladie, le commandant Revel crache le sang et sa haine de l’hypocrisie. Bourru, taiseux et rogue, il enrage devant les affaires non résolues à la PJ de Versailles : morts suspectes, disparitions... Comment la vérité pourrait-elle sortir de la bouche d’un enfant autiste ? Son équipe respecte les mystères du «patron» et, au-delà de la simple «vérité due aux familles», la vérité complexe d’un grand flic dont le courage en impose à la mort, celle des autres comme la sienne !

prix Du quai Des orfÈvres 2013

Des clous dans le cœurDanieLLe tHiérY, faYarD

prix goncourt 2012

Le sermon sur la chute de RomeJérôme ferrari, actes suD

tragique propension de l’âme humaine à se corrompre.Entrant, par-delà les siècles, en résonance avec le sermon par lequel saint Augustin tenta, à Hippone, de consoler ses fidèles de la fragilité des royaumes terrestres, Jérôme Ferrari jette, au fil d’une écri-ture somptueuse d’exigence, une lumière impitoyable sur la malédiction qui condamne les hommes à voir s’effondrer les mondes qu’ils édifient et à accomplir, ici-bas, leur part d’échec en refondant sans trêve, sur le sang ou les larmes, leurs impossibles mythologies.

menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?Sous ses airs de thriller à l’amé-ricaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.Joël Dicker est né à Genève en 1985. La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est son deuxième ro-man. Il y dépeint une Amérique qu’il connaît bien pour y avoir beaucoup voyagé et longue-ment séjourné.

Spécial prix littéraires

Page 67: Securité Privée #21

67Sécurité Privée

Page 68: Securité Privée #21

{ septembre / novembre 201268 Sécurité Privée