Sécurité Incendie Dans Le Bati

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    La scuritincendie dansles btiments

    Ouvrage de rfrence pour la mise en

    application des exigences de scurit

    incendie Code national du btiment -

    Canada dans la conception des btiments

    La scuritincendie dansles btiments

    Ouvrage de rfrence pour la mise en

    application des exigences de scurit

    incendie Code national du btiment -

    Canada dans la conception des btiments

    Conseil Canadiancanadien Wooddu bois Council

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    La scurit

    incendie dansles btiments

    Ouvrage de rfrence pour la mise en

    application des exigences de scurit

    incendie Code national du btiment -

    Canada dans la conception des btiments

    Conseil Canadiancanadien Wooddu bois Council

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    1997 CopyrightConseil canadien du boisCanadian Wood CouncilOttawa (Ontario), Canada

    ISBN 0-921628- 51-X

    Imprim au Canada

    1.0M1297, 1.0M92

    Photographies :

    Beinhaker/Irwin Associates 226Byrne Architects 2Graham F. Crockart Architect 133CCB 5, 31, 43, 57, 78, 80, 130, 201, 215, 217, 229, 305, 313, 314, 320, 323, 326Dalla-Lana/Griffin Architects 192Ivan G. Dickinson Architect 73

    Fire in America 3, 9, 11Harold Funk Architect 294Gauthier, Guit, Daoust, Lestage, Achitectes 28, 32Griffiths, Rankin, Cook Architects 270Hemingway, Nelson Architects 266Henriquez Partners 70The Hulbert Group 50, 198IBI Group Architects 283CNRC 15Ottawa Citizen 63, 302Allan Rae Architect 144, 181F.J. Reinders & Associates 221Tolchinsky and Goodz Architects 61

    Lubor Trubka Architect 193

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    Le Conseil canadien du bois (CCB)

    est la fdration nationale desassociations du secteur des produitsforestiers. Il labore et diffuse desinformations techniques notam-ment sur les codes, les normes etla scurit incendie dans lesbtiments.

    La scurit incendie dans lesbtiments est lun des ouvrages*que publie le CCB lintentiondes concepteurs de btiments. Ilse veut un guide pour faciliterlapplication des exigences du Codenational du btiment Canada(CNBC) en matire de scuritincendie. Il contient des explica-tions sur le CNBCet devrait treutilis conjointement avec cedernier.

    La scurit incendie dans lesbtimentscomplte dautres publi-cations du CCB, notamment leManuel de calcul des charpentes enboiset le Manuel de la constructionen bois. Ces ouvrages constituentune collection doutils de rfrencepour les spcialistes de la conceptiondes btiments.

    Lindustrie canadienne du bois

    investit dimportantes ressourcesdans des programmes de recherchesur les incendies qui permettent demieux comprendre la tenue au feudes produits du bois. Ces recherchestmoignent de limportance que leCanada accorde une tendanceobserve partout dans le monde etqui prconise llaboration de codesdu btiment davantage axs sur la

    performance et de moins en moinssur les exigences prescriptives.

    Le conseil dadministration, lesmembres et le personnel du Conseilcanadien du bois croient que celivre vous sera trs utile pour con-cevoir des btiments construitsavec la ressource renouvelablepar excellence : le bois.

    Le prsident,Kelly McCloskey

    *Pour obtenir plus de renseignements sur lesoutils de conception labors par le Conseilcanadien du bois, composer sans frais le1-800-463-5091

    Avant-propos i

    Avant-propos

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    Daprs un rcent sondage,la majorit des prescripteursperoivent le bois comme tant leplus cologique des matriaux deconstruction, principalement pourles raisons suivantes :

    le bois est un matriaurenouvelable,

    sa production consomme trs

    peu dnergie intrinsque, sa fabrication produit trs peude polluants.

    Ces dernires annes, les considra-tions environnementales prennentde plus en plus dimportancelorsque vient le temps de recom-mander lutilisation de certainsmatriaux. En effet, alors que lesprescripteurs ont depuis toujours

    insist sur les aspects techniqueset conomiques des matriaux deconstruction, ils ont de plus enplus tendance prendre aussi encompte les effets que les matriauxsont susceptibles de produire surlenvironnement.

    Par ailleurs, les architectes,ingnieurs et concepteurs ontbesoin de donnes justes et prcises

    pour pouvoir valuer adquatementles risques environnementaux asso-cis aux matriaux de constructionquils choisissent.

    Pour ce faire, ils peuvent sappuyerentre autres sur les analyses effec-tues par le Groupe de recherchecanadien, lesquelles reposent surune mthode mondialement recon-nue appele lanalyse du cycle de

    vie (ACV). Le Groupe runit des

    chercheurs provenant des industriesdu bois, de lacier et du bton, ainsique des universitaires et des experts-conseils.

    Lanalyse du cycle de vie permetdvaluer lincidence environ-nementale directe et indirectedun produit, dun procd ou duneactivit. Elle consiste valuer laconsommation dnergie, la quan-tit de matriaux et les rejets danslenvironnement chaque tape ducycle de vie dun produit, savoir :

    lexploitation ou lextraction desressources,

    la fabrication, la construction, le service, llimination aprs utilisation.

    Le logiciel informatique AthenaMC

    est un produit de ce projet danalysedu cycle de vie. Il permet de faireune valuation comparative desincidences environnementales desconstructions.

    Grce ses nombreuses qualitsreconnues, le bois occupe djune place prpondrante comme

    matriau de construction enAmrique du Nord. Lanalyse ducycle de vie vient par surcrot con-firmer que ses qualits cologiquesen font un matriau dont le choixest judicieux du point de vue delenvironnement, comme entmoignent les informationsci-aprs.

    Construire avec le bois : un choix cologique iii

    Construire avec le bois :un choix cologique

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    EXPLOITATION ET EXTRACTION

    DES RESSOURCES

    Il est particulirement difficiledvaluer les effets de lexploitationdes ressources sur lenvironnementparce que les mthodes dexploita-tion et dextraction utilises sonttrs varies, tout comme les carac-tristiques cologiques des diffrentssites.

    Lanalyse a nanmois permis defaire les constatations suivantes :

    Le procd dexploitationcomporte trois dimensions, soitltendue, lintensit et la dure.

    Tous les modes dexploitationou dextraction prsententun risque important pourlenvironnement.

    Lextraction minire est plusintensive et a un effet plusdurable que lexploitationforestire.

    Lexploitation forestire est plustendue compte tenu de la super-ficie du territoire affect.

    De toutes les phases de lanalysedu cycle de vie, lexploitation oulextraction des ressources demeurela plus subjective. Par exemple,labattage des arbres pourra avoirune incidence considrablementdiffrente selon quon ait recoursaux meilleures ou aux pires pra-tiques dexploitation.

    De la mme faon, la distinctionentre les meilleures et les pirespratiques pour chaque industriepeut y tre plus grande que les

    carts entre ces industries. Bienque ces constatations ne nouspermettent pas de tirer de conclu-sions dfinitives, elles mettent en

    lumire le rle de chef de file

    quexerce le Canada en matiredamnagement forestier durable.

    FABRICATION

    ltape de la fabrication, lesmatires premires sont transfor-mes en produits utilisables. Cettetape est la plus facile quantifier,car elle relve entirement de

    lintervention humaine. Cestaussi cette tape que les qualitscologiques du bois sont le plusmises en valeur.

    En effet, la fabrication des produitsen bois consomme beaucoup moinsdnergie et pollue moins lair etleau que celle des produits en acierou en bton.

    Lutilisation du logiciel AthenaMC

    pour comparer lincidence environ-nementale de la production desmatriaux utiliss pour fabriquerun mur non porteur ossaturedacier et un mur ossature debois a permis de constater quela fabrication du mur dacier

    consomme trois fois plusdnergie,

    produit trois fois plus de gazcarbonique, utilise vingt-cinq fois plus deau, dtriore davantage la qualit de

    lair et de leau.Comme la fabrication dun muren bois demande moins dnergie,elle utilise moins de combustiblesfossiles. Or, il est reconnu queces combustibles ne sont pas

    renouvelables et contribuent aurchauffement de la plante, lamincissement de la couchedozone et la production despluies acides.

    iv La scurit incendie dans les btiments

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    CONSTRUCTION

    Ltape de la construction comprendla construction sur le chantier deslments dossature et le transportdes matriaux partir de lusine oudes fournisseurs.

    cette tape, les principauxeffets sur lenvironnement sontattribuables lnergie consommepour le transport et la construction,

    et aux dchets solides produitspendant la construction. En cequi concerne la consommation d-nergie, lanalyse nindique aucunediffrence importante entre lesdiffrents types de matriaux deconstruction.

    Par contre, lanalyse a dmontrque la fabrication du mur ossaturede bois produit un tier de plus de

    dchets solides sur le chantier quela fabrication du mur ossaturedacier. Il convient de noter que laquantit de dchets produits variebeaucoup selon le choix du systmede construction et le soin apport lutilisation des matriaux.

    En outre, la situation conomiqueactuelle a fait en sorte que lonenfouit de moins en moins lesrsidus de bois et quon tend lesrutiliser dautres fins.

    SERVICE

    Le service constitue ltape du cyclede vie o le matriau devient partieintgrante de lossature. cettetape, les matriaux dossature neproduisent aucun effet sur lenvi-

    ronnement car ils ne consommentni nergie ni ressources. Par contre,

    le choix des matriaux aura un

    effet important quant la quantitdnergie ncessaire pour chaufferou refroidir les btiments.

    Le bois tant un meilleur isolantthermique que lacier, les btimentsdont lossature est en bois consom-ment beaucoup moins dnergie dechauffage et de refroidissement queles btiments dont lossature esten acier pour la mme quantitdisolant. Le bulletin Performancethermique des systmes ossaturelgre publi par le Conseil canadiendu bois donne de plus amples infor-mations sur les proprits isolantesdes constructions ossature de boiset ossature dacier.

    LIMINATION APRS UTILISATION

    La dernire tape du cycle de vieest difficile valuer parce quellesurvient dans un avenir loign, la fin de la vie utile du produit.

    Grce linfrastructure dj enplace pour le recyclage de lacier,ce matriau est considr commetant plus facilement recyclableque le bois. Par contre, lindustriedu recyclage du bois au Canada

    est en pleine volution. Plusieursgrands centres possdent des usinesde recyclage qui transforment lesrsidus de bois en paillis pour le

    jardinage ou panneaux de copeauxcomprims.

    Le recyclage constitue un retour ltape de la fabrication. mesureque le recyclage du bois prendra delampleur, les qualits cologiques

    du bois cette tape deviendrontencore plus videntes. De plus, le

    Construire avec le bois : un choix cologique v

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    bois qui ne peut tre recycl cause

    de labsence des installations nces-saires est enfoui dans la terre o ilse dgrade pour contribuer largnration des forts.

    CONCLUSION

    Bien que des analyses scientifiquesconfirment les nombreuses qualitscologiques des matriaux de cons-

    truction en bois, le public exprimeencore des rserves quant leurutilisation. Cette perceptionprovient en partie de la grandevisibilit accorde au dossier delexploitation des ressourcesforestires.

    Pour corriger cette situation,lindustrie forestire du Canadaamliore constamment ses tech-

    niques damnagement forestieret appuie fortement llaborationde normes de la CSA (Associationcanadienne de normalisation) enmatire de certification forestiredurable. En achetant des produits

    du bois certifis par la CSA, les

    consommateurs auront lassuranceque ces produits proviennent duneusine qui respecte des normesrigoureuses damnagement forestierdurable et de protection delenvironnement.

    Les renseignements qui prcdentpourront aider les prescripteurs faire des choix judicieux. Ces choixne sont pas toujours simples etvidents. Parfois, certains produitssont tout simplement mieux appro-pris certaines applications.

    Le fait de recommander un produitprovenant dune ressource renouve-lable dont la fabrication et lutili-sation consomment peu dnergieet qui, de surcrot est recyclable ourutilisable, contribue protgerlenvironnement et faciliter undveloppement durable.

    Le bois est un matriau exceptionnelqui runit tous ces avantages.

    vi La scurit incendie dans les btiments

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    Table des matires vii

    Table des matires

    11.1 Le Code national du btiment Canada 31.2 Les incendies qui ont contribu lvolution

    du Code 91.3 volution du CNBC 171.4 Le plan stratgique de la CCCBPI et les codes

    axs sur les objectifs 23Rsum du chapitre 26

    2.1 Informations gnrales 292.2 Systmes structuraux en bois 312.3 Le bois dans les btiments incombustibles 39

    Rsum du chapitre 48

    3.1 Informations gnrales 513.2 Lorganigramme des concepts de scurit

    incendie de la NFPA 533.3 Contrle de la propagation de lincendie 55

    3.4 Confinement de lincendie 613.5 Extinction de lincendie 653.6 Gestion des occupants 67

    Rsum du chapitre 68

    4.1 Informations gnrales 714.2 Classification des btiments 734.3 tablissement des exigences de construction 834.4 Protection laide de gicleurs 914.5 tages sous le niveau du sol 95

    Rsum du chapitre 96

    Tableaux des exigences 97 127

    5.1 Informations gnrales 1315.2 Sparations coupe-feu 1335.3 Degrs de rsistance au feu 1475.4 Autres faons de dterminer les degrs

    de rsistance au feu 1575.5 Degrs de rsistance au feu exigs

    par le CNBC 1755.6 Exigences de protection incendie pour les

    mezzanines et les atriums 1855.7 Coupe-feu 1895.8 Gicleurs 193

    Rsum du chapitre 195

    Rglementsconcernant laconstructionau Canada

    Le bois et laconstruction

    Le CNBC:Hypothseset objectifs

    Exigences deconstruction

    Protectionincendiestructurale

    2

    3

    4

    5

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    viii La scurit incendie dans les btiments

    66.1 Informations gnrales 1996.2 tablissement du niveau dinflammabilit 2016.3 Finis intrieurs 2076.4 Bois ignifug 2136.5 Toitures 217

    Rsum du chapitre 223

    7.1 Informations gnrales 2277.2 Objectifs et hypothses 2297.3 Distance limitative 2337.4 Exceptions aux exigences de sparation

    spatiale 2437.5 Protection contre laction du feu lintrieur

    dun btiment 2457.6 Exemples de calculs de sparations spatiales 251

    Rsum du chapitre 264

    8.1 Informations gnrales 2678.2 Nombre de personnes 2698.3 Systmes dalarme et de dtection incendie 2738.4 Moyens dvacuation 281

    8.5 Scurit lintrieur des aires de plancherdusages spcifiques 2938.6 Vides techniques 297

    Rsum du chapitre 299

    9.1 Informations gnrales 3039.2 Accs aux btiments 3059.3 Rseaux de protection incendie 311

    Rsum du chapitre 318

    10.1 Informations gnrales 32110.2 Scurit incendie dans les btiments de

    grande hauteur 323Rsum du chapitre 328

    Sources dinformation 331 335

    Index des tableaux et des figures 337 340Bibliographie 341 344Index 345 354Index des renvois au Code 355 358

    7

    8

    9

    10

    Indice depropagationde la flammedes matriaux

    Propagationdu feu entre

    btiments

    Scuritincendie lintrieurdes airesde plancher

    Moyens delutte contrelincendie

    Btimentsde grandehauteur

    Annexe

    Tout a t mis en uvre pour faire en sorte que les donnes et renseignements contenus dans le prsent document soient exacts et complets. Le Conseilcanadien du bois se dgage toutefois de toute responsabilit en ce qui a trait aux erreurs ou omissions qui auraient pu sy glisser de mme qu lgard desdessins ou plans techniques conus partir de ce document.

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    1Le Codenational

    du btimentdu Canada1.1 Le Code national du btiment du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

    Lorigine des Codes du btiment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

    Le CNBC daujourdhui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

    Division des recherches sur les btiments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6Les renvois au CNBC dans le prsent document . . . . . . . . . . . . . . . . 7

    La National Fire Protection Association . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

    1.2 Les incendies qui ont contribu lvolution du Code . . . . . . . . . 9

    Lincendie du Cocoanut Grove . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

    Le cinma Laurier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

    Incendies tragiques dhtels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

    Incendies dans les btiments de grande hauteur . . . . . . . . . . . . . . . 13

    Exprience acquise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

    1.3 volution du CNBC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

    Comits permanents de la CCCBPI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

    Centre canadien des codes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

    Cycles de modification du code et consultations publiques . . . . . . . . 19

    Rapport entre le CNBC et le CNPIC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

    1.4 Plan stratgique de la CCCBPI et

    codes axs sur les objectifs CCMC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23

    Rsum du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

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    Le Code national du btiment

    Canada (CNBC) est un ouvragereconnu, non seulement au Canadamais aussi ltranger, parce quiltablit, par consensus, un ensemblemodle dexigences visant assurerla sant et la scurit du publicdans les btiments.

    Tout en tant assez rcent, le CNBCsinspire, linstar dautres ouvragessemblables en usage dans le mondeindustrialis, de lexprience acquiselors de tragiques accidents survenusau cours des sicles. Il prend aussien compte les efforts des lgislateurspour neutraliser la menace constantedu feu.

    LORIGINE DES CODESDU BTIMENT

    Limposition de rglements pour laconstruction des btiments remonteloin dans le temps. En fait, les toutpremiers auraient t promulguspar Hammurabi, roi de Babylone,vers lan 1700 av. J.-C.

    Son dcret reposant sur le principe

    de la loi du talion oeil pour oeil,dent pour dent confiait la respon-sabilit de la qualit structuraledun btiment son constructeur,au point que ce dernier pouvaitmme tre excut si un btimentscroulait en provoquant la mortdu propritaire. En outre, les pre-mires lois romaines interdisaientla construction douvrages en bois

    de plusieurs tages trop rapprochsles uns des autres afin dempcherque lincendie ne se propage auxbtiments voisins.

    Au cours des sicles, le feu estdemeur le sinistre le plus frquentpour les habitats humains. Bienque les actes incendiaires provoquspar les guerres aient sans doutefait les plus grands ravages, les

    incendies attribuables aux acci-dents de cuisine et la dfectuositdes systmes dclairage et dechauffage constituent un risquepermanent et ont, par le pass,entran la destruction totale devilles et de villages.

    Les rglementscanadiens

    rgissant laconstructionpermettent laralisation degrandes struc-tures en bois.

    Le Code national du btiment du Canada 3

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

    1.1 Le Code national du btiment du Canada

    FIGURE 1.1

    Lincendiede Bostonen 1872, undes grandsincendiesurbains, afait ressortirlimportancedlaborerde nouveauxrglementsrelatifs auxincendies.

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    Cest pourquoi, lorigine, les

    rglements sur la construction ontpresque toujours servi dinstrumentde prvention contre le feu etprvoyaient des amendes visant dcourager la ngligence. Toutefois,le danger le plus grave demeurelincendie criminel. Aux 17e, 18eet 19e sicles, lincendie criminelconstituait un flau quil taitpresque impossible denrayer. Il

    devint alors de plus en plus videntque la construction et lemplace-ment des btiments devaient trepris en considration.

    Les conflagrations telles que legrand incendie de Londres de 1666,qui dtruisit plus de 13 000 bti-ments, ont men la rdactiondu London Building Act, qui estconsidr comme le premier code

    complet du btiment.Cette loi, rdige sous la directionde Sir Christopher Wren, tablis-sait quatre catgories de btimentset prescrivait o et comment cesbtiments devaient tre construits.Elle comportait entre autres troislments essentiels :

    interdiction des toits de chaumeet des chemines en bois,

    exigences spcifiques pour laconstruction des murs,

    limite impose pour la hauteurdes btiments.

    Le grand incendie de Londres agalement ouvert la voie lacration des compagnies dassurance-incendie qui joueront souvent parla suite un rle de catalyseur dans

    llaboration de normes de scuritincendie dans les btiments.

    Aux tats-Unis, les rglements

    sur la construction remontent au17e sicle. Boston, les lois promul-gues dfendaient la constructionde toits de chaume et de cheminesde bois et exigrent, aprs que deuxgrands incendies eurent dtruit degrands secteurs de la ville en 1631et en 1679, que les murs des bti-ments soient dornavant en briqueou en pierre. Au cours des 17e et 18e

    sicles, de nombreuses autresmunicipalits publirent, ellesaussi, des rglements similaires la suite de conflagrations.

    Bien que ces lois comportaient desexigences de construction de naturetechnique, la plupart des disposi-tions portaient sur les moyens delimiter la propagation du feu etsur la disponibilit des moyens de

    lutte contre lincendie. Ces typesdexigences forment lessencemme des codes de prvention desincendies en vigueur aujourdhui,notamment le Code national de

    prvention des incendies Canada(CNPI), dont il est par ailleursquestion dans ce chapitre.

    La publication de codes du btimentmodernes a commenc aux tats-

    Unis et au Canada laube du 20esicle, la suite dun certain nombredincendies majeurs.

    Les villes de Qubec (1866), Chicago(1871), Boston (1872), Saint John(1877), Hull-Ottawa (1900), Baltimore(1904), Toronto (1904) et San Francisco(1906) ont toutes t le thtre din-cendies majeurs qui dtruisirent leslogements des milliers de familles.

    Ces incendies menrent llabora-tion de rglements prescrivant :

    4 La scurit incendie dans les btiments

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    les distances entre les btiments, les limites de hauteur des

    btiments,

    lutilisation des matriauxcombustibles pour les btimentscomme, par ex., les parements.

    Il y eut galement de tragiquesincidents de btiments uniques,comme lincendie du thtreIroquois de Chicago en 1903, o602 personnes prirent, ainsi quecertains incendies dans des hpi-taux et des coles qui firent de

    nombreuses victimes.Partout au Canada et aux tats-Unis, les rglements municipauxse multiplirent. Mme si lesrglements de construction sont dejuridiction provinciale en vertu dela Constitution canadienne, avantles annes 1970 les provinces enconfiaient habituellement laresponsabilit aux municipalits.

    Au cours des annes 1930, il existaitprobablement autant de codes dubtiment au Canada quil y avait demunicipalits ayant un volume de

    construction suffisant pourjustifier une certaine forme derglementation. Tous ces codes

    variaient beaucoup tant sur leplan de la complexit que ducontenu technique.

    En raison du manque de donnestechniques ncessaires llabora-tion de mesures de protectioncontre les incendies, certainscodes exigeaient une protectionqui occasionnait des cots trslevs, tandis que dautres ne

    traitaient pas adquatement desrisques dincendie. Ce manqueduniformit contribua semerla confusion chez les concepteurs,les constructeurs et les fabricants.

    En 1918, J. Grove Smith tudia enprofondeur la situation canadiennedans son rapport Fire Waste inCanadaquil remit la Commissionde conservation. Il recommanda

    alors la rdaction de normes uni-formes rgissant la constructionde btiments et le contrle desincendies. Ce rapport soulignait auxautorits comptentes la ncessit

    FIGURE 1.2

    Code nationaldu btimentdu Canada en1995, en 1953 eten 1941

    Le Code national du btiment du Canada 5

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

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    dtablir de meilleurs contrles

    pour la construction de btiments.Il contribua la nomination deJ. Grove Smith au poste de premiercommissaire canadien auxincendies. Par la suite, le rapportservit de source dinspiration pourla rdaction du premier code dubtiment du Canada.

    LE CNBCDAUJOURDHUI

    A lorigine, la Loi nationale surlhabitation (LNH) fut cre envue de promouvoir la constructionde nouvelles maisons, la rparationet la rnovation des maisonsexistantes et lamlioration desconditions de vie.

    Lorsquelle fut dpose enChambre en 1930, les intervenants

    constatrent que pour faciliter samise en application il fallait desnormes de construction dhabita-tions uniformes partout au pays. Ildevint aussi vident que ladoptionde normes uniformes pourraitsappliquer avantageusement la construction dautres types debtiments.

    Cest alors que le ministre des

    Finances, alors responsable de laLNH, demanda laide du Conseilnational de recherches du Canada(CNRC) pour rdiger un ensemblede rglements modles qui pour-raient tre appliqus par toutes lesautorits comptentes au Canada.Cest ainsi quils publirent con-jointement, en 1941, la premiredition du Code national dubtiment du Canada (CNBC)

    .

    DIVISION DES RECHERCHES

    SUR LES BTIMENTS

    Aprs la publication du premier code,on a reconnu limportance des mises jour des codes du btiment pourquils sadaptent aux changementsconomiques et technologiques.De plus, la taille et la hauteur desbtiments continurent de crotregrce lvolution de ltude des

    charpentes et larrive sur lemarch de nouveaux matriaux etdinstallations de chauffage et deventilation plus perfectionn. Ceschangements occasionrent desquestions au sujet :

    de la propagation du feu lintrieur des btiments etentre les btiments,

    de la tenue de la charpente

    lors dun incendie, de la tenue de la charpente sousdes charges importantes, commepar exemple, lors dun sisme,

    du comportement des occupantsen situation durgence.

    Ces considrations, ajoutes auxpressions des autorits provincialescomptentes en matire dincendiequi souhaitaient voir davantage

    defforts consacrs la recherche,menrent la cration, en 1947, dela Division des recherches sur lebtiment (DRB), qui deviendra parla suite lInstitut de recherche enconstruction (IRC).

    La DRB fut galement chargedapporter un soutien technique etadministratif au Comit associdu Code national du btiment du

    Canada (CACNB), mis sur pied en1948 pour veiller llaborationdu CNBC. En 1991, le CACNB et le

    6 La scurit incendie dans les btiments

  • 7/24/2019 Scurit Incendie Dans Le Bati

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    Comit associ du Code national

    de prvention des incendies furentremplac par un comit unique, laCommission canadienne des codesdu btiment et de prvention desincendies (CCCBPI).

    La CCCBPI est un des nombreux

    comits quutilise le CNRC pourrunir les spcialistes du pays afinde mieux rsoudre les questionsdenvergure nationale.

    Le Code national du btiment du Canada 7

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

    LES RENVOIS AU CNBCDANS LE PRSENT DOCUMENT

    Le Code national du btiment Canadacomporte 9 parties dont

    seulement deux traitent de la scurit incendie dans les btiments :les parties 3 et 9.

    La partie 3 sapplique tous :

    les tablissements de runion, les tablissements de soins et de dtention tels que les hpitaux, les

    centres dhbergement et de dtention, les tablissements industriels risques trs levs, les autres btiments de plus de trois tages ou de 600 m2 de superficie.

    La partie 9 sapplique aux btiments de trois tages et moins ayant auplus 600 m2 de superficie, lexception des tablissements numrsci-dessus dj couverts par la partie 3.

    Le prsent document traite essentiellement de la partie 3 du CNBC,mais fait loccasion des renvois la partie 9.

    Les objectifs de scurit incendie fondamentaux du CNBCy sontexposs de mme que la raison dtre des exigences concernant :

    le compartimentage, lindice de propagation de la flamme,

    la dtection des incendies les moyens dvacuation, et les alarmes, les degrs de rsistance au feu, la sparation spatiale, les systmes dextinction des incendies, les moyens de lutte contre lincendie.

    Les renvois au Code sont indiqus comme suit ]3.2.2.26]. Les termessouligns indiquent quil sagit de termes officiels employs dans leCode et leur dfinition est entre guillemets.

    Le prsent document met laccent sur lutilisation du bois et desproduits du bois dans tous les types de btiments, y compris ceuxqui doivent tre de construction incombustible.

  • 7/24/2019 Scurit Incendie Dans Le Bati

    18/344

    Au dbut des annes 1970, la respon-

    sabilit de la mise en application desrglements relatifs aux btimentsfut dvolue aux gouvernementsprovinciaux. Le Comit consultatifprovincial, constitu des reprsen-tants des services gouvernementauxcomptents, fut mis sur pied pourfaire en sorte que les proccupationsdes provinces soient prises en comptedans llaboration du Code national

    du btiment du Canada.En 1990, ce comit fut remplac parle Comit provincial-territorial desnormes de construction (CPTNC).Compos de cadres suprieurs, cecomit assure un engagementencore plus important des provinces lendroit du code modle national.

    LA NATIONAL FIRE PROTECTION

    ASSOCIATION

    La premire dition du CNBCtait en grande partie de sourcecanadienne bien que sinspirantgalement de lexprience amri-caine. Par la suite, llaborationdu CNBCfut plus fortementinfluence par les incendies auxtats-Unis, surtout cause de laparticipation des responsables dela prvention incendie du Canadaaux activits de la National FireProtection Association (NFPA).

    Cet organisme, dont le sige social se

    trouve aux tats-Unis, joue un rlede premier plan dans llaborationde codes et de normes, par le biaisdenqutes, danalyses et de constatssur les incendies. Il publie aussi desnormes. La participation du Canadaaux activits de la NFPA remonte 1912, au moment de la crationdun comit canadien au sein de las-sociation. Par ailleurs, une rcente

    enqute mene conjointement parla NFPA et le CNRC relativement lincendie de limmeuble rsidentielForest Laneway Apartments North York, en Ontario, tmoigne delexcellente collaboration entre lesautorits comptentes amricaineset canadiennes. (Figure 1.6)

    8 La scurit incendie dans les btiments

  • 7/24/2019 Scurit Incendie Dans Le Bati

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    Aprs 1904, anne de lincendie de larue Bay Toronto, les amliorationsapportes la construction des bti-ments et au matriel de lutte contrelincendie semblrent avoir rduit lafrquence des conflagrations qui

    avaient dtruit les quartiers ducentre-ville. Les codes du btimenten vigueur au dbut du sicle recon-naissaient la ncessit de construiredes btiments lpreuve du feu et deprotger les baies.

    FIGURE 1.3

    Lincendie duCocoanut Grove Boston en

    1942 fit 492victimes. Cetincendie eutune influenceimportantequant ladoptionde nouveauxrglementsconcernantles issueset les finisintrieurs.

    Les incendies qui ont contribu lvolution du Code 9

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

    1.2 Les incendies qui ont contribu lvolution du Code

  • 7/24/2019 Scurit Incendie Dans Le Bati

    20/344

    Les amliorations subsquentes aux

    codes du btiment sinspirrent delexprience acquise par suite detragdies circonscrites. Les facteursen cause furent entre autres :

    une construction inapproprie, un manque de moyens

    dvacuation, des systmes dalarme

    inadquats ou inexistants.

    LINCENDIE DU COCOANUT GROVE

    Le clbre incendie de la bote denuit Cocoanut Grove de Boston,en 1942, contribua fortement sensibiliser le public.

    Le soir de lincendie, ltablisse-ment tait surpeupl. Prs de 1 000personnes se trouvaient alors dans

    le btiment dun tage alors que lesbars et les salons-bars ne pouvaientloger quenviron 600 personnesassises. De plus, le nombre declients au Melody Lounge situ ausous-sol dpassait aussi la limitepermise.

    Les murs et le plafond bas de cettablissement taient recouvertsdun tissu de coton et dcors de

    cocotiers artificiels inflammables.Vers 22 h, lincendie se dclara aumoment o un aide-serveurchangeait une ampoule proximitdun cocotier artificiel. Le feu sepropagea au-dessus de la tte desclients une vitesse fulgurante. Enquelques secondes, les flammesobstrurent la seule issue visible,un escalier situ larrire dusalon-bar.

    Les flammes atteignirent rapide-ment le plancher du rez-de-chausse,traversrent le plafond et envahirentchacune des pices une vitesse telle

    que les gens neurent pas le temps

    de ragir. La plupart tentrent defuir par une porte tournante qui secoina sous la pression.

    Plusieurs autres portes quiauraient pu tre utilises pourlvacuation se trouvaient alorsverrouilles ou camoufles. Aufur et mesure que le btimentse remplissait de fume, les gensfurent asphyxis par les gaz nocifs;plusieurs prirent leur table.Lincendie fit 492 victimes.

    Les causes de cette tragdie sonttrs videntes :

    ltablissement tait surpeupl, les dcorations taient

    extrmement combustibles, les issues taient peu nombreuses,

    mal claires, non identifies,

    verrouilles ou bloques, les portes des issues ne souvraient

    pas dans le bon sens.

    Une tragdie attribuable descauses semblables eut lieu auKentucky en 1977. Lincendie duBeverly Hills Supper Club causa lamort de 164 personnes, ce qui en fitla pire catastrophe dans les annalesdes incendies aux tats-Unis depuislvnement du Cocoanut Grove.

    LE CINMA LAURIER

    Un autre grand incendie survenu Montral le 9 janvier 1927 fit moinsde victimes que celui du CocoanutGrove. Toutefois, toutes les victimessauf une avaient moins de 16 ans.

    Au moment o lincendie sedclara, le cinma Laurier taitrempli craquer. La caserne despompiers se trouvait juste delautre ct de la rue de sorte que

    10 La scurit incendie dans les btiments

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    21/344

    lorsque lalarme retentit, les

    pompiers purent intervenirsur-le-champ. leur arrive, ilsdcouvrirent avec horreur unamoncellement de corps dans undes escaliers troits du balcon.

    Lescalier abrupt, situ entre deuxmurs, tait plus troit la base.Un des enfants avait visiblementtrbuch et fait tomber les autresenfants qui se prcipitaient sasuite vers la sortie. Pour fuir la

    fume, les enfants se rurent vers

    le bas de lescalier de sorte quelamoncellement grossit au pointdobstruer compltement le passage.

    Soixante-dix huit (78) enfantsprirent; 52 par asphyxie, 25 parcrasement et 1 des suites de sesbrlures. Dans les 40 annes quisuivirent, les enfants de la provincede Qubec se virent interdire laccsaux cinmas.

    FIGURE 1.4

    Lors d unincendie aurez-de-chaussede lhtel de22 tages con-sidr commetant incom-bustible , lesgaz chaudsfurent conduits

    par le systmede ventilationjusquaux tagessuprieurs,forant ainsilvacuation.

    Les incendies qui ont contribu lvolution du Code 11

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

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    22/344

    INCENDIES TRAGIQUES DHTELS

    En 1946, trois grands incendiesdhtels aux tats-Unis firent denombreuses victimes :

    lhtel LaSalle de Chicago, lhtel Canfield de Dubuque, lhtel Winecoff dAtlanta.

    Ces incendies firent ressortir lesproblmes que posent les btiments

    de grande hauteur et le comporte-ment imprvisible des gens ensituation dextrme urgence.

    Lhtel LaSalle tait considrcomme tant lpreuve du feu.La charpente de cet difice de 22tages tait faite dacier protg etde bton arm, ses murs extrieurstaient en brique et ses cloisonsintrieures taient faites de tuiles

    creuses de 3 pouces dpaisseurrecouvertes de pltre. Il comptaitaussi trois cages descalier incom-bustibles, qui ne donnaient cepen-dant pas directement sur lextrieurau niveau du rez-de-chausse.

    Cest en juin 1946 que les faiblesses

    de ldifice devinrent videnteslorsquun incendie se dclara dansle salon-bar du rez-de-chausse.La ventilation du salon fut alorsrefoule directement dans la cagedascenseur, acheminant rapide-ment les gaz chauds aux tagessuprieurs. Le foyer et la mezzaninetaient dcors de lambris de noyeret donnaient directement sur une

    cage descalier menant aux tagessuprieurs. De plus, les portes deschambres taient surmontesdimpostes dont plusieurs taientouvertes au moment de lincendie.

    La raction des occupants constituelun des aspects troublants de cettetragdie. En effet, plusieurs seturent en sautant des fentres ou enessayant de schapper au moyen de

    draps nous. Des ractions similairesse sont manifestes lors dincendiesultrieurs, dont celui de lhtelTaeyonkak Soul en Core du Sud,en 1971.

    FIGURE 1.5

    Le chalumeaudun soudeurmit le feu

    lisolant com-bustible dansle sous-sol delimmeuble CIL Montral, en1962.

    12 La scurit incendie dans les btiments

    1 1 1 2

    3

    6

    BanqueFoyer

    Boutiques5

    4

    Ramps

    7 8Stationnement

    StationnementStationnement

    Stationnement

    Entreposage

    Restaurants

    Nord Sud

    lvation partielleschmatique. Les endroitstouchs par lincendiesont indiqus en fonc.

    1. Ascenseurs2. Puits technique Est3. Ascenseur de Trust Co.4. Salle de mcanique

    lorigine de lincendie5. Escalier mcanique6. Escalier7. Ascenseur de service8. Escalier de service

    La fume produite par la combustion de lisolant combustible des canalisations et des conduitsdans un puits technique entrana lvacuation force des 3 000 occupants de cet immeuble de36 tages. Lincendie fut confin au puits technique et ne dpassa pas le quatrime tage.

    Source : NFPA Quarterly - Octobre 1963

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    Dans le cas des htels Canfield et

    Winecoff, labsence de comparti-mentage contribua acclrer lapropagation de la fume, de lachaleur et des flammes dans lescages descaliers ouvertes et travers les impostes ouvertes deschambres. Une autre cause impor-tante est imputable au retardimportant alerter les occupants.

    lhtel Winecoff, o 122 personnesprirent, il ny avait aucun systmedalarme automatique. Lincendieaurait fait rage pendant au moinsune demi-heure avant que le servicedes incendies ne soit alert.

    Dautres incendies dhtels plusrcents se sont aussi solds parle dcs dun certain nombredoccupants, notamment :

    le MGM Grand Hotel LasVegas en 1980 (84 morts), lhtel Dupont Plaza San Juan,

    Puerto Rico en 1986 (96 morts).

    Dans les deux cas, les incendies sesont dclars aux tages infrieurs,dans ou proximit des casinos. Lesrapports denqute ont rvl quelinsuffisance de gicleurs et desouvertures de plancher non pro-

    tges avaient contribu la propa-gation des flammes et de la fumevers les tages suprieurs.

    INCENDIES DANS LES BTIMENTSDE GRANDE HAUTEUR

    Vers la fin des annes 1960 et audbut des annes 1970, les btimentsde grande hauteur devinrent la

    principale source de proccupation.Bien qutant habituellementincombustibles, ces constructions

    prsentaient certaines lacunes de

    conception, principalement auniveau des puits verticaux destins loger les services tels que lesascenseurs, les escaliers, les tuyau-teries, les conduits de ventilationet les cbles lectriques.

    Ces puits sont soumis l effetchemine . Ainsi, par temps froid,le chauffage du btiment aspirelair aux niveaux infrieurs dubtiment et le refoule aux niveauxsuprieurs. Le mouvement ascen-dant naturel de lair chaud estcaus par la diffrence de pressionrsultant des carts de tempratureaux extrmits suprieure etinfrieure du btiment.

    De plus, les btiments de grandehauteur abritent un plus grandnombre de personnes qui doiventfranchir un trs long parcoursdvacuation. Des tudes effectuespar le CNRC et le U.S. NationalBureau of Standards (maintenantle National Institute of Standardsand Technology) dmontrent quelvacuation des btiments degrande hauteur peut prendrejusqu deux heures.

    Lincendie de ldifice CIL Montral en dcembre 1962 illustrebien les risques de catastropheinhrents aux btiments de grandehauteur.

    Dans la matine, vers 10 h, dessoudeurs travaillant sur des con-duits de ventilation dans une airede service du deuxime sous-solmirent accidentellement le feu

    des canalisations combustiblesou au revtement des conduits.Lincendie mineur se propagearapidement en montant cause

    Les incendies qui ont contribu lvolution du Code 13

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

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    de leffet chemine du puits tech-

    nique, et la fume commena se propager dans lensemble deldifice au fur et mesure quele feu consumait lisolant et lesrevtements combustibles situsdans le puit.

    Le systme dalarme, qui staitfait entendre dans tout le btiment un moment donn, sest avrinsuffisant. Lvacuation futretarde parce que les chefs dtagese trouvant loin de la source delincendie essayaient dvaluer lasituation.

    Les employs furent finalementavertis de quitter le btiment.Lvacuation quasi simultanede tous les tages provoqua len-gorgement des escaliers qui seremplirent rapidement de fume.En plus, lvacuation se fit dans lanoirceur, car il ny avait pas d-clairage de secours. Heureusement,il ny eut aucune victime.

    Dautres incendies dans des bti-ments de grande hauteur firent lamanchette et se terminrent defaon plus tragique.

    Lincendie du restaurant Dales

    Penthouse Montgomery enAlabama fit 25 victimes. Bien quecet difice nait eu que 10 tages, leschelles des pompiers ne purentatteindre les clients du restaurantsitu au dernier tage.

    Un autre incendie au Rault Center la Nouvelle-Orlans en Louisiannefit six victimes. Cinq clientes dusalon de beaut du 15e tage se

    trouvrent emprisonnes, tandisquun homme fut asphyxi par lafume dans un ascenseur. L encore,

    lincendie se dclara sur un tage se

    trouvant hors de la porte deschelles des pompiers.

    Lincendie de la tour dhabitationForest Laneway North York enOntario fit son tour six victimesdont le dcs serait attribuable leffet chemine. En effet, lincendiese dclara et fut circonscrit aucinquime tage, pourtant toutesles victimes furent dcouvertesau-dessus du 20e tage. (Figure 1.6)Les btiments de grande hauteurrestent controverss mme de nosjours. Une question reste toujoursdactualit : Qui penserait con-struire un btiment de plus de500 pieds de longueur, abritantplusieurs milliers de personnes etdont les issues se trouveraient une seule extrmit ? .

    Le CNBCcite dimportants travauxdavant-garde effectus par lInstitutde recherche en construction (IRC)ayant permis dlaborer des exigencesdtailles concernant lvacuation dela fume. Bien quil soit admis queces mesures de contrle de la fumesoient parfois difficiles appliquer,ces travaux de recherche ont permisde mieux comprendre les mcanismesde propagation de la fume dans lesbtiments de grande hauteur.

    EXPRIENCE ACQUISE

    Entre les annes 1950 et le dbutdes annes 1970, de nombreuxincendies tragiques mettant encause des hpitaux, des coles etdes centres dhbergement ont fait

    prendre conscience du dangerpotentiel que prsentent ce genredtablissements. Les hpitaux ont

    14 La scurit incendie dans les btiments

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    t et restent encore particulire-

    ment vulnrables en raison desdifficults que pose lvacuation desmalades. En outre, dans plusieurscas, les btiments dataient deplusieurs annes et comportaientdes puits verticaux, des cages

    descaliers et des corridors non

    ferms. En plus, ils navaient nigicleurs ni systmes automatiquesde dtection et dalarme.

    Lexprience acquise au fil des ans apermis damliorer les codes du

    FIGURE 1.6

    Des incendiesrcentscontinuentde rappelerles risquesdincendieinhrents auxbtimentsde grandehauteur.

    Les incendies qui ont contribu lvolution du Code 15

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

  • 7/24/2019 Scurit Incendie Dans Le Bati

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    btiment. Au Canada comme aux

    tats-Unis, les rglements furentmodifis et tendus afin de prvenirla rcurrence de telles tragdies.Ces modifications comprennententre autres :

    lutilisation obligatoire dematriaux incombustibles pourcertains types de btiments,

    limposition de limites dinflam-mabilit des matriaux,

    la mise en application duconcept du compartimentage,

    ltablissement dexigences

    pour les systmes dalarme etles systmes de dtection desincendies,

    lamlioration des moyensdvacuation.

    Un grand nombre de vieux bti-ments transgressaient plusieurs desprincipes de scurit incendie quifont maintenant partie intgrantedu CNBC. Ces principes sont

    expliqus en dtail au chapitre 3.

    16 La scurit incendie dans les btiments

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    Autrefois prpar linterne, le

    processus dlaboration du Codenational du btiment Canada(CNBC) et de ses documents con-nexes est devenu trs accessible cesdernires annes et permet denombreux secteurs du domaine dela construction de sexprimer.

    Pour la rdaction de ldition de1995 du Code, lex-Comit associdu Code national du btiment et leComit associ du Code national deprvention des incendies ont tfusionns, en 1991, crant ainsi la

    Commission canadienne des codes

    du btiment et de prvention desincendies (CCCBPI).

    La Commission se compose de 30 35 citoyens experts en construction.Elle donne des conseils en matirede politiques de nombreux comitspermanents qui tudient les aspectstechniques des parties du CNBC.Elle reoit aussi des directives surles questions touchant le CNBCdes autorits provinciales et territo-riales par lentremise du Comitprovincial-territorial des normesde construction (CPTNC).

    TABLEAU 1.1

    Comitpermanentde protectionincendie dela CCCBPI

    volution du CNBC 17

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

    1.3 volution du CNBC

    Intrt Nombre minimum Provenancedfendu de membres des membres

    Organisme

    Hauts fonctionnaires 3 Organismes de rglementation provinciaux,

    btiment territoriaux et municipauxHauts fonctionnaires 2 Personnel des prvts des incendies ouincendie des commissaires aux incendies, services

    dincendie municipaux (chefs ou officierschargs de la prvention)

    Agences fdrales char- 1 Agences fdralesges de lapplication desrglements du btimentTotal 6

    IndustriePropritaires de 1 Propritaires de btiments ou promoteurs

    btiments ou comptents en matire de technique etpromoteurs de cotsDirecteurs de construction 1 Directeurs de construction ou entrepreneursou entrepreneurs en construction possdant des connaissancesen construction des matriaux et des mthodes de constructionManufacturiers, fabricants 4 Intrt particulier lendroit des matriauxou leurs associationsTotal 6

    GnralArchitectes 2 Au moins un du secteur privIngnieurs 2 Au moins un du secteur privRecherche et essais 2 Agences dessai et dinspection, y compris

    laboratoires provinciaux et municipauxTotal 6Total gnral 18

    Source : Lignes de conduite de la CCCBPI 1992.

  • 7/24/2019 Scurit Incendie Dans Le Bati

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    Grce aux efforts de la CCCBPI

    et de lIRC le Code national dubtiment Canadaconstitue lefondement de la plupart des rgle-ments provinciaux et municipauxrgissant le btiment au Canada. LeCNBCa dmontr la validit de ladmarche par consensus qui prside son laboration et son volution.

    Le CNBCnest pas un documentfdral produit par le Conseilnational de recherches du Canada(CNRC). Par contre le CNRC en estlditeur et il en dtient les droitsdauteur. Le CNBCest un codemodle national et son contenuest de la seule responsabilit dela CCCBPI.

    COMITS PERMANENTSDE LA CCCBPI

    De 1990 1995, il y avait neufcomits permanents actifs. Lacomposition de ces comits estdfinie daprs une grille deslection conue par un comitdes candidatures de la CCCBPI.

    Chaque grille vise faciliter lerecrutement dexperts provenantde tous les grands secteurs de

    lindustrie de la construction. Lecomit des candidatures sefforcede faire en sorte que les membreschoisis soient reprsentatifs desdiffrentes rgions du pays afinque le CNBCsoit vraiment undocument denvergure nationale(voir tableau 1.1).

    Les membres des comits perma-nents sont nomms sur la base de

    leurs connaissances et de leurintrt professionnel et non pas titre de reprsentants dune indus-trie, dune association ou dun

    groupe dintrt en particulier, ce

    qui permet dassurer lobjectivitet la neutralit des discussions. Enoutre, ils ne sont pas rmunrs;seuls leurs frais de dplacementleur sont rembourss.

    Il arrive frquemment que lescomits permanents mettent surpied des groupes de travail pourles aider valuer des questionsqui exigent des connaissancesspcialises. Trs souvent, desmodifications sont apportes auCode par suite des recommanda-tions contenues dans les rapportsde ces groupes de travail.

    Ainsi, lorsquest venu le temps demettre le CNBC jour en prvisionde la rdaction de ldition 1995,un groupe de travail form pourtudier lutilisation des systmesde gicleurs automatiques a proposdes changements importants quiont t apports dans le CNBCde 1995.

    Plus de 250 personnes ont collabor la prparation du CNBCde 1995,ce qui reprsente des cots person-nels valus plus de 6 millions dedollars. Les personnes qui croientavoir les connaissances vouluespour apporter une contributionquelconque sont invites commu-niquer avec le secrtaire de laCommission (voir le rpertoire desadresses en annexe).

    CENTRE CANADIEN DES CODES

    Lefficacit des comits du Codedpend de lapport de ses membres

    et galement du soutien techniqueet logistique quils reoivent. Laprincipale responsabilit du Centrecanadien des codes (anciennement

    18 La scurit incendie dans les btiments

  • 7/24/2019 Scurit Incendie Dans Le Bati

    29/344

    la section des Codes de lIRC) est de

    fournir ce soutien. Le Centre veille ce que les comits reoivent toutesles informations ncessaires pourpermettre la prise de dcisionsclaires. Il coordonne la contribu-tion des sections de recherche delIRC telles que le Laboratoirede lacoustique et le Laboratoirenational de lincendie, et celle desautres sources dexpertise. Les

    comits sen remettent galementau personnel technique du Centrepour lexcution des tchessuivantes :

    lexamen des rsultats desenqutes publiques,

    la rdaction des rvisionsproposes au Code,

    la rdaction des nouvellesexigences du Code,

    lexamen des commentaires dupublic propos des modificationsproposes.

    Ce partage des responsabilitspermet une utilisation judicieusedu temps de la Commission etassure aussi luniformit dans lardaction collective des bauchesdes documents. Toutefois, laCommission reste entirement

    responsable du contenu techniquedu Code.

    Le Centre des codes assure les ser-vices de secrtariat de la Commission.Il rdige les ordres du jour et lesprocs-verbaux et soccupe galementde la rvision, de la traduction et delimpression des documents.

    CYCLES DE MODIFICATION DU

    CODE ET CONSULTATIONSPUBLIQUES

    Le CNBCet ses documents connexes,notamment le Code national de

    prvention des incendies Canadaet le Code canadien de la plomberie,sont publis tous les cinq ans. Aucours de cet intervalle, le publiccanadien a de multiples occasions de

    participer au processus de rvision.La correspondance est le meilleurmoyen de communiquer avec lescomits. Quiconque prouve desdifficults mettre en applicationles exigences du CNBCpeut eninformer par crit le secrtaire dela CCCBPI.

    Il est important dexpliquerclairement la nature du problme

    et de proposer des modificationsdtailles de faon que le personnelet les comits puissent les valueradquatement. moins quil nesagisse dune question relativementsimple laquelle le personnel peutdonner suite, les lettres sont achemi-nes au comit appropri, et lecorrespondant est ensuite informdes dcisions prises par ce comit.

    Le public est galement invit assister aux runions commeobservateur ou participant, condition toutefois de respecterles procdures tablies. Les observa-teurs ne peuvent pas prendre part une discussion. Par contre, lesparticipants peuvent prsenterun expos et rpondre aux questionsdu comit. Le ou la prsident-e se

    rserve le droit dinviter les partici-pants selon la pertinence du sujet ltude.

    volution du CNBC 19

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

  • 7/24/2019 Scurit Incendie Dans Le Bati

    30/344

    Le moyen de consultation du public

    le plus gnral est le processusdexamen public. Les modificationsproposes au Code sont publies aumoins deux fois au cours du cyclequinquennal de rvision, et lepublic est alors invit prsenterses commentaires. Ce processus estprimordial en ce quil permet laparticipation de toutes les person-nes qui ont des changements

    proposer et contribue tendrelexpertise des comits.

    Pendant chaque cycle, les comitsreoivent et tudient une multitudede commentaires. Une modificationpropose peut tre approuve tellequelle, tre remanie et reprsenteau public pour commentaires ouencore tre rejete. Les personnesqui soumettent des commentaires

    sont informes des dcisions descomits.

    RAPPORT ENTRE LE CNBCET LE CNPIC

    Le Code national du btiment Canada(CNBC) et le Codenational de prvention desincendies Canada (CNPIC) ontt labors dans une optique decomplmentarit. Le rapport entreles deux documents devient plusvident lorsquon compare leursobjectifs respectifs.

    Le CNBCtablit des normesminimales concernant la santet la scurit des occupants desnouveaux btiments. Il vise aussila modification des btiments exis-

    tants, y compris les changementsdusage des btiments.

    Le CNBCnest pas rtroactif,

    cest--dire quun btiment construitconformment ldition du CNBCen vigueur au moment de sa con-struction nest pas systmatiquementtenu de se conformer aux exigencesde ldition suivante du Code. Eneffet, ce btiment devra se con-former aux nouveaux rglementsuniquement sil devait subir unchangement dusage ou dautres

    modifications vises par le nouveauCNBCen vigueur.

    En 1993, le CNRC a publi desLignes directrices pour lapplica-tion aux btiments existants dela partie 3 du Code national dubtiment. Ce document expliquelintention des exigences du CNBCet les circonstances dans lesquelleselles sappliquent aux btiments

    existants.Un grand nombre des btimentscanadiens existants ont t construitsavant la mise en vigueur de codesmodernes du btiment. La rnovationde ces btiments prsente un dfide taille parce que la ncessit derespecter les exigences du Code peutentraner des cots trs levs.

    Pour que les rnovations puissentse faire un cot raisonnable,les autorits comptentes peuventparfois faire des compromis ourecommander des solutions derechange qui assureront un niveaude scurit quivalent. Ce processusincite les autorits valuerlesprit et lobjectif des exigencesdu Code, ce qui aura une incidencedirecte sur lvaluation des exi-

    gences pour les btiments neufs.

    20 La scurit incendie dans les btiments

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    31/344

    Pour leur part, les exigences du

    CNPICvisent assurer le respectdu niveau de scurit prvuinitialement par le CNBC. cet gard, il rglemente :

    la conduite des activits pou-vant tre la cause dincendies,

    lentretien du matriel descurit incendie et les moyensdvacuation,

    les limites applicables aucontenu du btiment, y comprislentreposage et la manutentionde matires dangereuses,

    llaboration de plans descurit incendie.

    Les rvisions importantes con-tenues dans ldition 1995 duCNPICportent sur les conditionsdentreposage intrieur et extrieur

    de divers produits et sur la protec-tion des procds de manutentiondes matires dangereuses.

    Le CNPIC a un effet rtroactif en cequi concerne les systmes dalarmeincendie, les colonnes montantes etles systmes de gicleurs automa-tiques. Ldition 1990 a t rvisede manire prciser que de telssystmes doivent tre installs

    dans tous les btiments, o exig eten conformit avec les exigences duCode national du btiment Canada.

    Lorsque cela est exig, cette mesure

    permet de sassurer que tous lesbtiments sont suffisamment pro-tgs contre les risques dincendie,au mme titre que les btimentsneufs, conformment au CNBC.Elle ne sapplique pas aux autresdispositifs de protection tels queles mesures de contrle de la fumeou les ascenseurs lusage des pom-piers. Le CNPICpermet galement

    de faire en sorte que les changementsdusage naccroissent pas le niveau derisque au-del des limites permisespar les systmes de protectionincendie dorigine.

    Le CNBCet le CNPICsont rdigsde manire minimiser les risquesde contradiction entre eux. Ils sontcomplmentaires : le CNPICprendla relve du CNBC compter de la

    mise en service du btiment. Deplus, il est possible daccrotre lascurit des vieilles constructionsqui ne sont pas conformes auxnormes de scurit incendie dau-jourdhui grce aux exigences duCNPIC.

    Il importe que les agents respon-sables des btiments et de la protec-tion incendie connaissent bien les

    deux codes. Cela leur permettra deprendre en compte tous les risquesdincendie connus et de veiller cequun niveau satisfaisant de scuritincendie soit atteint.

    volution du CNBC 21

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

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    Dans le CNBC, la Commission cana-dienne des codes du btiment et deprotection des incendies (CCCBPI)sloigne des exigences prescriptivesen faveur de ladoption de critresaxs sur les objectifs.

    Les exigences prescriptives prcisentexactement le type de matriaux etdensembles pouvant tre utilissselon les circonstances. Cela com-plique le choix de solutions derechange parce que les agentschargs de faire appliquer le Codeignorent la raison de ces exigences.

    Par contre, les exigences de perfor-mance fixent des objectifs devanttre respects pour atteindre unniveau de scurit donn. Cettemthode permet plus de souplesse

    parce que les autorits peuvent

    valuer la solution propose parle concepteur en fonction de cesobjectifs. Le CNBCde 1995 contientencore un grand nombres dexigencesprescriptives, mais la tendance iravers ladoption de critres axs surla performance.

    Le choix de la conception axe surles objectifs facilitera la venue sur lemarch de matriaux, de systmes etde procds nouveaux. Les personnescharges de lvaluation de solutionsproposes pourront les mesurer ensappuyant sur des exigences duCNBCdont lesprit sera clairementdfini. Cette valuation sera aussifacilite grce lapport du Centrecanadien de matriaux de construc-tion (CCMC). Le Centre relve delIRC et participe directement au

    processus dlaboration du CNBC.

    Plan stratgique de la CCCBPI et codes axs sur les objectifs 23

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

    1.4 Plan stratgique de la CCCBPIet codes axs sur les objectifs

    CCMC

    Le Centre canadien de matriaux de construction (CCMC), du CNRC Ottawa, offre un service dvaluation et de rpertoire nationalpour les produits nouveaux ou non homologus. Les fabricantspeuvent faire prouver leurs produits par un laboratoire dessaiaccrdit pour en assurer la conformit aux critres dune directive

    dvaluation particulire du CCMC, lorsquil existe une normepertinente, ou dun guide technique du CCMC, sil sagit de nou-veaux produits pour lesquels il nexiste pas de normes. Les produitsviss par un programme dhomologation reconnu par le Conseilcanadien des normes ne font pas lobjet dune valuation du CCMC.

    Le CCMC publie et diffuse des rpertoires et des valuationsdans des volumes distincts. Les rpertoires sont renouvels chaqueanne et rviss au moins tous les trois ans. Ces rvisions portentsur les programmes de contrle de la qualit en usine, les direc-tives de mise en uvre et dentretien, les garanties offertes, ainsi

    que sur lidentification et la tenue du produit. Toutefois, le CCMCne fait pas dinspections continues en usine ni de contrles dassu-rance de la qualit.

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    Pendant les deux dernires annes

    du cycle quinquennal de rvision duCode, la CCCBPI a mis certainesrserves propos de plusieursenjeux ayant une incidence surlavenir des codes modles auCanada, notamment :

    le commerce international et sesrpercussions sur les fabricants etles organismes de rglementation,

    la ncessit daccrotre la portedes codes pour y inclure diffrentsfacteurs dont les questionsenvironnementales et dautresquestions sociales, ainsi que lesconsidrations touchant la miseen service et le cycle de vie,

    ncessit de restreindre le codeaux questions fondamentalesde sant et de scurit et lasuffisance structurale,

    la complexit accrue des codes, lincidence des codes sur

    laugmentation des cotspour lindustrie et le public.

    En 1995, la CCCBPI a approuv unplan stratgique en vue de rpondreaux besoins des Canadiens enmatire de rglements rgissantles btiments et les incendies.

    Six buts principaux dcoulent duplan stratgique, savoir, en ordrede priorit :

    But 1.laborer des codesnationaux modles rpondantaux besoins de tous les utilisa-teurs des codes au Canada.

    But 2. Faire adopter sans modifi-cation, par toutes les autoritscomptentes au Canada, les codes

    nationaux modles les plusrcents. But 3. Parvenir une interpr-

    tation et une comprhensionuniformes des exigences descodes partout au Canada.

    But 4. Mettre au point un systme

    dlaboration des codes qui soit la fois volutif, objectif, et efficace.

    But 5. Consolider le rle de laCommission.

    But 6. tre, dans une grandemesure, financirement autonome.

    La Commission a tabli que pourlaider atteindre le premier but,un objectif important serait que tous les codes modles soient jour,faciles comprendre, justifiables,logiques, souples, et coordonns .Pour raliser cet objectif, elle a parailleurs convenu quune structurede codes axs sur les objectifs etrpondant aux besoins des utilisa-teurs serait mis en place pourlan 2001.

    Depuis le dbut de 1996, un groupe

    de travail responsable des code axssur les objectifs travaille llabora-tion dun plan qui permettra de con-vertir les codes modles nationauxdans un cadre ax sur les objectifs.

    Pour mener bien cette initiative,tous les comits permanents actuelsconcentrent dornavant leursactivits uniquement sur ltude desquestions susceptibles davoir des

    incidences considrables sur le planconomique ou scuritaire. Le caschant, des modifications au CNBCde 1995 pourront tre envisages.

    La nouvelle structure des comitspermanents labore par le groupe detravail est en place depuis lautomnede 1996. Le but poursuivi est deproduire pour 1998 un ensemble dedocuments de base qui sinspireront

    de lesprit des codes actuels (1995) etqui tabliront les grands objectifset sous-objectifs du Code. En 2001, laCommission prvoit que le code axsur les objectifs sera termin etprcisera les exigences fonctionnelles

    24 La scurit incendie dans les btiments

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    et les diverses solutions approuves

    qui comporteront des solutions pre-scriptives ou des solutions de perfor-mance, selon le cas (voir encadr).

    Les lecteurs qui dsirent plusdinformation sur les travaux de laCCCBPI concernant le code ax surles objectifs, peuvent obtenir lesdocuments ci-aprs du secrtariatde la Commission :

    BTIR LAVENIR : Plan stratgique

    de la Commission canadienne descodes du btiment et de prventiondes incendies 1995-2000

    Mesures possibles de mise en uvredu plan stratgique de la CCCBPI

    Les codes axs sur les objectifs : Unenouvelle approche pour le Canada

    Plan stratgique de la CCCBPI et codes axs sur les objectifs 25

    1

    Rglementsconcernan

    tlaconstructionauCanada

    Glossaire (partiel)

    Code ax sur les objectifs Code dont la structure est fonde sur unehirarchie dobjectifs et de sous-objectifs.

    Objectif nonc des rsultats que la conformit un code ou unepartie de celui-ci devrait permettre dobtenir.

    Sous-objectif Objectif appartenant un groupe dobjectifs dont laralisation permet ultimement datteindre un objectif dun niveauhirarchique plus lev.

    Exigence fonctionnelle Sous-objectif dtaill au plus haut niveaude la hirarchie pouvant supporter un objectif exprim en termesquantitatifs.

    Solution approuve nonc dun ou de plusieurs moyens jugscomme satisfaisant une exigence fonctionnelle ou un objectif deniveau plus lev. Une telle solution peut prendre la forme soit dune

    solution prescriptive soit dune solution de performance.Solution prescriptive nonc prcis des lments du btiment(matriaux, composants, ensembles, systmes ou quipements) pouvanttre utiliss, ou la mthode pour satisfaire une exigence fonctionnelle.

    Solution de performance nonc de la performance que doit prsenterun lment du btiment (matriau, composant, ensemble, systme ouquipement) ou une mthode pour satisfaire une exigence fonctionnelle.Une solution de performance prcise quel est laspect de la performancede llment qui est tabli, quelles sont les mthodes utilises pourmesurer la performance et quels sont les critres utiliss pour valuerle succs ou lchec.Source : Les codes axs sur les objectifs ; Une nouvelle approche pour le Canada, CNRC,Institut de recherche en construction, Ottawa, fvrier 1996

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    26 La scurit incendie dans les btiments

    Rsum du chapitreLe Code national du btiment du Canadaest un code du btimentmodle dont la rputation nest plus faire. Ses origines sont pro-fondment ancres dans lhistoire et la culture canadiennes ettraduisent la ncessit de loger la population croissante en toutescurit et un cot abordable.

    Des vnements historiques ont contribu faonner bon nombredes exigences du CNBCtouchant la sant et la scurit.

    Partout dans la monde, la tendance favorise llaboration de codesdont les exigences sont axes sur la performance. Le CNBCdevraitdevenir un code ax sur les objectifs dici lan 2001. Cette approchefavorisera la mise en uvre de diffrentes mthodes de conceptionet de construction dans la mesure o elles respecteront les objectifsclairement dfinis. Le code continuera de dfinir des solutionsprescriptives qui sharmoniseront avec ces objectifs.

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    2

    Le bois et laconstruction2.1 Informations gnrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

    2.2 Systmes structuraux en bois. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

    Construction ossature de bois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

    Construction en gros bois duvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

    2.3 Le bois dans les btiments incombustibles . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

    Fourrure de bois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

    Coupe-feu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

    Toits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

    Chssis et cadres de fentres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

    Parements et bordures davant-toit combustibles . . . . . . . . . . . . . . . 43

    Menuiseries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

    lments de plancher . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

    Cloisons en bois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

    Escaliers et espaces de rangement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

    Finis bois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

    Rsum du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

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    Le bois est lun des plus anciens

    matriaux de construction. Outresa grande disponibilit, il possdedautres qualits fondamentales :

    il est une ressource renouvelable, il est trs rsistant en traction

    comme en compression (plusrsistant que lacier poids gal),

    il se travaille aisment laidedoutils simples,

    il est extrmement polyvalent, il procure une chaleur et une

    apparence incomparables.

    Le bois possde une autre propritintrinsque : il brle.

    Certaines des conflagrations surve-nues au sicle dernier ont incit leslgislateurs limiter lutilisationdes constructions ossature de bois

    et favoriser les constructions incom-bustibles en brique ou en pierre.Toutefois, comme J. Grove Smith lementionnait en 1918 dans son rapportFire Waste in Canadaprsent laCommission of Conservation :

    Les btiments types dits lpreuve du feu , dont lesplanchers, le toit et les murssont peine incombustibles nepeuvent contrler une conflagra-tion plus efficacement quunbtiment de brique ordinairepourvu dun bon toit. La confla-gration se dplace latralementde sorte que le btiment soi-disant lpreuve du feu agit ni plusni moins comme une caisse quimaintient le combustible en placepour lui permettre de brler

    plus librement. Le contenu dun

    btiment constitue habituellement

    lessentiel de la perte matrielle,et lexprience dmontre quaucunbtiment ne rsiste la chaleurdgage par la combustion dunegrande quantit de marchandise.

    Les premiers rglements sur laconstruction visaient protgerles biens matriels pour des raisonsstrictement conomiques. Lespropritaires dsiraient protgerleur investissement contre le feuprovenant des proprits voisines.Cette proccupation devint plusimprieuse au fur et mesureque les btiments gagnaient enhauteur. La pense de voir undifice de la taille de lEmpireState Building seffondrer sur lesbtiments avoisinants avait effec-tivement de quoi provoquer des

    inquitudes.Au dbut, les rglements sintres-saient dabord et avant tout latenue structurale au feu. Par lasuite, ils firent de la scurit desoccupants et des pompiers unobjectif primordial.

    Mme les matriaux qui nali-mentent pas le feu ne peuventgarantir la scurit dun btiment.Lacier, par exemple, perd rapide-ment de sa rsistance sous leffetde la chaleur et sa limite lastiquediminue de faon sensible au furet mesure que sa tempratureslve, mettant ainsi en dangerla stabilit de la structure (voirfigure 2.1). Un systme traditionnelde poutres treillis en acier cdeaprs 10 minutes dans des conditions

    normales dessai dexposition au feu,

    Les structuresen bois peuventtre ralises

    avec une grandediversit decomposants

    Informations gnrales 29

    2

    Lebois

    etlaconstruction

    2.1 Informations gnrales

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    tandis quun plancher fait de solivesen bois peut rsister jusqu 15 min-utes.

    Mme le bton arm nest pas lpreuve du feu. Bien que des char-pentes de bton arm ne se soientpas souvent effondres, le btonclate sous leffet de la chaleurexposant ainsi larmature et affai-blissant les lments structuraux.

    Par consquent, il ny a pas de bti-ments absolument lpreuve dufeu. Les incendies se dclarent dansnimporte quel type de structure.Par contre, leur gravit dpend dela capacit de la construction :

    de confiner lincendie, den limiter les effets sur la

    charpente,

    de contrler la propagation dela fume et des gaz.

    Dans une certaine mesure, nim-porte quel type de constructionpeut tre conu de faon limiterles effets du feu pour donner auxoccupants le temps dvacuer lebtiment et aux pompiers celuidatteindre sans danger le sigede lincendie.

    La scurit des occupants dpendgalement dautres facteurs, notam-

    ment des moyens de dtection etdvacuation et de la disponibilitde systmes automatiques de luttecontre lincendie, comme lesgicleurs automatiques. Ces conceptsforment la base du CNBCet sonttraits plus en dtail au chapitre 3.

    Le prsent chapitre traite des typesde charpentes en bois les plusfrquemment utiliss au Canada

    et de lutilisation du bois dans lesbtiments incombustibles.

    FIGURE 2.1

    Lacier subitune perte dersistance chaud

    30 La scurit incendie dans les btiments

    1,0

    0,8

    0,6

    0,4

    0,2

    200 400 600

    Temprature en C

    Ratiod

    epertedlasticitoumodule

    dlastic

    itdelacierentreTCet20C

    800 1000

    Coefficient deperte dlasticit

    Moduledlasticit

    Source : Fire Engineering Design Guide,University of Canterbury, Nouvelle-Zlande, 1994

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    Les systmes structuraux en bois

    se divisent en deux catgories : lesconstructions ossature de bois et lesconstructions en gros bois duvre.

    Ces deux types de construction sonttrs diffrents sous le rapport :

    des dimensions des lments debois,

    des mthodes de montage, des exigences de combinaison

    dautres matriaux permettantdassurer les conditions de scu-rit incendie.

    Le type de construction autoris,que ce soit ossature de bois, engros bois duvre ou incombustible,dpend de la taille et de lusage dubtiment. Le chapitre 4 explique le

    classement des btiments en fonc-

    tion de lusage, de la hauteur et delaire.

    CONSTRUCTION OSSATUREDE BOIS

    La plupart des maisons au Canadasont ossature de bois. Ce type deconstruction utilise des lmentsde bois de 38 mm dpaisseur en

    profondeurs de 89 286 mm et espacements maximum de 600 mmentre axes.

    La construction ossature de boisest habituellement rgie par lapartie 9 du CNBC, Maisons et petitsbtiments. Cependant, elle estautorise aussi dans les btiments

    FIGURE 2.2

    Construction ossaturede bois

    Systmes structuraux en bois 31

    2

    Lebois

    etlaconstruction

    2.2 Systmes structuraux en bois

  • 7/24/2019 Scurit Incendie Dans Le Bati

    41/344

    pour lesquels une construction com-

    bustible est permise en vertu de lapartie 3 du Code.

    Dans le dernier cas, les tableaux deportes de la partie 9 du CNBCnepeuvent tre utiliss, parce que lapartie 3 stipule que les calculsdoivent se faire en conformit desexigences de la partie 4, Rgles decalcul. Or la partie 4 prcise que lesouvrages en bois doivent respecterla norme CSA O86.1 de lAssociationcanadienne de normalisation,Rgles de calcul aux tats limitesdes charpentes en bois. Le manuelde calcul des charpentes en boisduConseil canadien du bois contient cet gard des mthodes et destableaux de calcul.

    Les tableaux de portes de la partie 9

    sont calculs partir de critres quireposent sur lexprience de plusieursannes.

    [A-9.23.4.2.]2)] Dans ldition 1990du CNBC, des limites de vibrationont t ajoutes aux limites de rsis-tance et de flche tablies dans lestableaux de portes. Le contrle desvibrations est bas sur lensemble

    formant plancher et tient comptedu support de revtement et delencollage. Il a t tabli pourprvenir leffet de ressort. Leslimites de vibration doivent trerespectes pour tous les planchersdes btiments rgis par la partie 9du CNBC.

    FIGURE 2.3Constructionen gros boisduvre

    32 La scurit incendie dans les btiments

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    42/344

    Dans ldition de 1995 du CNBC,dautres tableaux ont t ajouts oulargis pour sappliquer une plusgrande diversit de construction.

    Bien que la charpente dun btimentmoderne ossature de bois puissetre totalement en bois, des finis deprotection tels que les plaques depltre peuvent, sil y a lieu, treposes contre lossature pouraccrotre sa rsistance au feu.

    Le degr de rsistance au feudsigne le temps quun ensembleoppose au passage de la chaleur etde la flamme (voir le chapitre 5).Grce lutilisation de mthodeset de matriaux de constructionappropris, il est possible de raliser, prix abordable, des constructions ossature de bois capables de rsister

    aux effets du feu pendant unepriode allant jusqu deux heures.Lexprience a montr que ce typede systme de construction est fiableet scuritaire.

    Des murs et des planchers ossa-ture de bois ont t mis lessai etrpertoris suivant divers degrsde rsistance au feu allant de45 minutes 2 heures.

    CONSTRUCTION EN GROS BOISDUVRE

    Les pices de bois de forte sectionoffrent une meilleure rsistance

    intrinsque au feu. Le bois brlelentement raison denviron 0,6 mm la minute. La couche carbonisequi se forme la surface protge etisole le bois sain sous-jacent. Lapartie non brle dune pice de boisde forte section conserve 85 90 %de sa rsistance.

    Un lment structural de fortesection peut donc brler pendant

    un bon moment avant que sa sec-tion transversale ne soit rduite aupoint o elle ne peut plus supportersa charge de calcul nominale.

    TABLEAU 2.1

    Dimensionsminimales deslments debois dans lesconstructionsen gros boisduvre

    Systmes structuraux en bois 33

    2

    Lebois

    etlaconstruction

    Sciage Lamell-coll Rond

    Ensemble lment (larg. x prof.) (larg. x prof.) (diamtre)support structural mm x mm mm x mm mm

    Toits seulement Poteaux 140 x 191 130 x 190 180

    Arches appuyes 089 x 140 080 x 152 sur le dessus demurs ou de cules

    Poutres, poutres- 089 x 140 080 x 152 matresses et fermes

    Arches appuys au 140 x 140 130 x 152

    niveau ou prs duniveau du plancher

    Planchers Poteaux 191 x 191 175 x 190 200planchers Poutres, 140 x 241 130 x 228 plus toits poutres-matresses, ou ou

    fermes et arches 191 x 191 175 x 190

    Source : Code national du btiment Canada, 1995.

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    43/344

    La construction en gros bois duvrese dfinit dans le CNBCcommetant un type de constructioncombustible dans laquelle on

    assure un certain degr de scuritincendie en spcifiant les dimensionsminimales des lments structurauxainsi que lpaisseur et la composi-tion des planchers et des toits debois, et en supprimant les vides deconstruction des planchers et destoits .

    Les lments en bois de sciagemassifs et en bois lamell-coll

    se conforment cette dfinition condition de respecter les dimen-sions minimales indiques autableau 2.1.

    Ils doivent alors tre calculs demanire supporter les chargesprvues, et leurs dimensionsdoivent tre conformes la norme

    CSA O141 Bois dbit de rsineux.

    La figure 2.4 illustre diverstypes dassemblages, tandis queles figures 2.5 et 2.6 prsententdiffrents dtails dexcution.

    [3.1.4.6.]1)] Pour satisfaire auxexigences concernant le gros boisduvre, les lments de bois doiventtre assembls en masses compactes

    et avoir des surfaces planes et lissesafin dviter les sections minces etles saillies prononces, ce qui permetde minimiser les surfaces exposesau feu.

    34 La scurit incendie dans les btiments

    Dtail APoteau

    superpos

    Dtail D

    Ancrage demaonneriestandard

    Dtail BPoutre assise

    contre unepoutre-matresse

    Dtail Cpoutre-matresse

    Dtail IJoint de fermeprotg

    Dtail EAssemblagestandardpoutre-poteaux

    Dtail FPoteau continu

    Dtail GPoutres aboutescontre un poteau

    Dtail H

    Ancrage pilastrede maonnerie

    Note:Voir la figure 2.5 pour les dtails (A) (H) et la figure 2.6 pour le dtail (I).

    FIGURE 2.4

    Assemblagespour laconstructionen gros boisduvre

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    FIGURE 2.5

    Dtailsdassemblage

    Systmes structuraux en bois 35

    2

    Lebois

    etlaconstruction

    Dtail A

    Assemblage typede poteauxsuperposs

    Dtail CPoutre sur poutre-matresse

    Dtail FAssemblage type un poteau continu

    Dtail B

    Poutre sur trier mtallique

    Dtail EAssemblage standardpoutre-poteau

    Dtail DAncrage standard un mur de maonnerie

    Dtail GAssemblage poutre-poteaulorsque la poutre chevauchele poteau

    Dtail HAncrage poutre-pilastrede maonnerie

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    FIGURE 2.6

    Dtail IJoint de fermecompose

    FIGURE 2.7

    Platelages deplancher

    36 La scurit incendie dans les btiments

    Variante A Variante B

    Calage

    Membrure diagonale

    Plaque de jonction

    Membrure diagonale

    Plancher d'au moins19 mm rainureet languette

    Madrier d'au moins64 mm rainureet languette

    Madriers rainure et languette

    Madriers d'au moins

    64 mm fausse languette

    Contreplaqu ou panneaude copeaux orients d'aumoins12.5 mm rainureet languette

    Fausse languette

    Plancher rainure etlanguette d'au moins19 mm

    89 mm x 38 mm au moins

    Madriers sur rive clous

    Madriers fausse languette

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    46/344

    [3.1.4.6.]4)] De mme, lorsque lesarches, les fermes, les poutres etles poutres-matresses de toit sontcomposes de plusieurs pices, leslments dassemblage doiventavoir au moins 64 mm dpaisseuret tre protgs par gicleurs. Silsne le sont pas, ils doivent treassembls en une masse compacteou leurs vides doivent tre fermspar une pice de bois bien jointive

    dau moins 38 mm dpaisseurfixe la sous-face des lments(figure 2.6).

    [3.1.4.5.] Le CNBCprescrit lesdimensions minimales des lmentsdune construction en gros boisduvre, et certaines de ses exi-gences visent aussi viter queles avantages de ce type de cons-

    truction ne soient pas annulspar un montage mdiocre. Uneconstruction en gros bois duvrequi respecte ces exigences du CNBCpossde alors un degr de rsistanceau feu quivalent 45 minutespour une construction combustible(chapitre 5).

    Dans les btiments protgs pargicleurs considrs comme tantdes constructions combustiblesautorises, le toit ou ses lmentsporteurs ne sont pas assujettis undegr de rsistance au feu. Dans cescirconstances, un toit en gros boisduvre et ses lments porteursnauraient pas non plus se con-former aux exigences du CNBCconcernant les dimensionsminimales.

    Dans lutilisation de gros boisdoeuvre dans une constructionincombustible, laquelle estautorise avec ou sans systme de

    gicleurs, les dimensions minimales

    prescrites pour les lments de boisdoivent, par contre, tre rigoureuse-ment respectes. (Voir les dtails auchapitre 4.)

    [D-2.11] Une construction en grosbois duvre peut avoir un degrde rsistance au feu dune heure.Lannexe D du CNBCprsente unemthode de calcul du degr de rsis-

    tance au feu des poutres et poteauxlamells-colls. Il fournit aussi unedescription des platelages de boisauxquels il est possible dassignerun degr de rsistance au feu duneheure. Le chapitre 5 explique cettemthode de calcul.

    [3.1.4.6.]8)] Pour se conformeraux exigences concernant les con-

    structions en gros bois duvre, lespoteaux en bois doivent tre en uneseule pice ou en pices juxtaposesdans tout le btiment. Les poteauxpermis peuvent tre notamment :

    en bois de sciage massif, en lments lamells-colls, en poteau de conicit uniforme.

    Les poteaux suprieurs doivent

    tre aligns axs sur les poteauxinfrieurs et tre adquatementancrs la poutre ou la poutre-matresse au moyen dquerresmtalliques ou dautres types deconnecteurs convenant la cons-truction en gros bois duvre(voir Dtail A de la figure 2.5).

    [3.1.4.6.]11)] Les poutres et les

    poutres-matresses en gros boisduvre raccordes des poteauxcontinus doivent tre ajustesavec prcision et leurs extrmitsjointives doivent tre raccordes

    Systmes structuraux en bois 37

    2

    Lebois

    etlaconstruction

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    de manire assurer lintgrit

    structurale de lassemblage. Lespoutres intermdiaires raccordesaux poutres-matresses doiventgalement tre ajustes avecprcision.

    [3.1.4.6.]10)] Les poutres et lespoutres-matresses en gros boisduvre reposant sur des murs demaonnerie doivent tre appuyes

    sur des plaques dappui murales,des embrvements ou des triers demanire que leffondrement de lapoutre-matresse ou de la poutrelors dun incendie nentrane pasleffondrement du mur. Cela estparticulirement important dansle cas des murs coupe-feu.

    [3.1.4.6.]5)]&]6)] Les planchers engros bois duvre sont habituelle-

    ment construits en madriers.Lorsquils sont poss plat, ilsdoivent tre rainure et languetteou fausse languette. Les madriers fausse languette sont maintenusen place par des bandes de bois(fausses languettes) insres dansles rainures pratiques dans lesrives opposes des madriers jointifsde manire procurer un joint

    continu.Les madriers poss sur la rivedoivent tre clous ensemble. Lesmadriers doivent tre poss demanire que les joints mi-portese trouvent dcals les uns parrapport aux autres; lalignement dejoints nest autoris quaux pointsdappui, comme sur une poutre,par exemple.

    Les madriers doivent alors tre

    recouverts de planches de bois de19 mm rainure et languetteposes en diagonale ou de contre-plaqu ou de panneaux de copeauxorients (OSB) de 12,5 mm dpais-seur liant phnolique. Un jeu de15 mm avec les murs doit tre prvupour tenir compte de la dilatationet lespace ainsi form doit treobtur en partie haute ou basse par

    un coupe-feu en bois de sciage ou encontreplaqu. La figure 2.7 donnedes exemples typiques de platelagede plancher en gros bois duvre.

    [3.1.4.6.]7)] Les plantelages de toiten gros bois duvre peuvent treen madriers scis dau moins 38 mmdpaisseur assembls de la mmefaon que les planchers, ou en con-treplaqu liant phnolique dau

    moins 28 mm dpaisseur, avecassemblage rainure et languette.Le contreplaqu de 28 mm est nonseulement plus conomique, maisencore les rsultats des essais nor-maliss de tenue au feu ont dmon-tr quil tait tout aussi rsistantque les platelages traditionnels.

    En ce qui concerne les couverturesde toit et les vides de construction,

    la construction en gros bois duvreest assujettie aux mmes exigencesque les autres types de construction.

    38 La scurit incendie dans les btiments

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    Le CNBCexige que certains bti-

    ments soient de constructionincombustible (voir chapitre 4).

    Lexpression construction incom-bustible se dfinit comme tant un type de construction danslaquelle un certain degr de scuritincendie est assur grce lutilisa-tion de matriaux incombustiblespour les lments structuraux etautres composants .

    Ce type de construction requiertessentiellement lutilisation dematriaux incombustibles pour lacharpente et certains ensembles.

    Incombustible se dit dun matriauqui rpond aux exigences de la normeCAN4-S114-M, Dtermination delincombustibilit des matriauxde construction .

    Lexpression construction incom-bustible est en fait une fausseappellation, car elle nexclue pasmais limite plutt lutilisationde matriaux combustibles. Unecertaine quantit de matriauxcombustibles peuvent en effet treutiliss parce quil nest ni pratiqueni conomique de con