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INTRODUCTION
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1.1 Objectifs de ce guide
Ce guide a pour but d’aider les fournisseurs ontariens de l’industrie touristique à bien répondre aux besoins particuliers de la
clientèle francophone ou francophile.
Il s’adresse aussi bien aux fournisseurs
francophones qu’aux anglophones.
Le document est structuré de telle façon
que vous puissiez le consulter en entier,
ce qui recommandable, et aussi que
vous soyez en mesure d’en faire une
lecture plus rapide en consultant direc-
tement les différentes sections.
La section 1 présente brièvement ce
guide et offre un survol de son contenu,
en plus d’un mot de la directrice géné-
rale de Destination Nord.
La section 2 dresse un bilan de la
situation actuelle du tourisme, dans le
monde, au Canada et en Ontario. Elle
permet de dégager les tendances à plus
long terme qui émanent du contexte
actuel, ce qui rend plus efficace le
positionnement du tourisme franco-
phone en Ontario. Nous y verrons
entre autres quels secteurs sont particu-
lièrement en vogue depuis un certain
nombre d’années et comment tirer son
épingle du jeu si vous offrez ou vous
prévoyez offrir ces services.
La section 3 nous offre une description
du Circuit Champlain, de ses bénéfices
et des étapes à franchir au cours des
prochaines années. Nous y donnons
aussi quelques suggestions de thèmes à
développer.
La section 4 traite des relations entre les
différentes composantes de l’industrie
du tourisme. Les fournisseurs peuvent
choisir de vendre directement leurs
produits aux touristes, ou encore de
travailler de concert avec les grossistes et
les agences de voyage. Qui sont ces
partenaires éventuels et comment peut-
on maximiser nos chances de réussite en
travaillant avec eux? C’est à ces ques-
tions et à bien d’autres que répond la
section 4.
Dans la section 5, nous entamons la
partie du guide qui traite de la forma-
tion des travailleurs de l’industrie, qu’il
s’agisse des propriétaires ou des gérants
ou encore des employés qui seront
appelés à servir la clientèle. Cette
section porte donc sur des questions
d’ordre administratif, soit l’élaboration
du plan d’affaires et du plan de marke-
ting.
Dans le même ordre d’idées, la sixième
section traite du service à la clientèle en
général et d’un aspect particulier de
celui-ci, particulièrement important au
tourisme, l’utilisation du téléphone.
La section 7 présente ce que nous
jugeons être les 10 principes les plus
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importants à l’industrie du tourisme;
nous appelons ce palmarès les 10 com-
mandements de l’industrie touristique.
Peu importe ce que vous offrez comme
service, laissez-vous guider par cette
liste.
La section 8 porte sur les références
dans l’industrie, notamment en ce qui a
trait aux sources de financement dispo-
nibles. Vous trouverez aussi dans cette
section une liste de sites Internet qui
pourraient vous fournir de judicieux
conseils ou des informations complé-
mentaires.
Dans la section 9, nous présentons une
bibliographie sommaire, ainsi que des
documents annexés qui pourraient vous
être utiles. Vous trouverez aussi dans
cette section de l’information sur l’Asso-
ciation touristique régionale (ATR)
Destination Nord de l’Ontario. Elle
explique son rôle, ses réalisations et offre
une description de sa structure corpora-
tive. Vous y trouverez les coordonnées
qui vous permettront de joindre Desti-
nation Nord.
Veuillez noter que vous pouvez égale-
ment consulter la table des matières, un
glossaire ainsi qu’un index à la section
10.
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1.2 Mot de la Directrice générale de Destination Nord de l’Ontario
À bien des égards, l’Ontario n’a rien à
envier aux plus grandes destinations
touristiques du monde. La grande ville,
la nature, l’été et l’hiver, les grands
espaces : il y a vraiment de tout chez
nous.
Et il y a des francophones. Après le
Québec, les Franco-Ontariens consti-
tuent le deuxième plus important bassin
francophone au Canada! Rien de plus
naturel, donc, que de développer l’in-
dustrie touristique francophone de
l’Ontario.
Ajoutez à cela les célébrations qui
entourent le 400e anniversaire de la
présence française au Québec et en
Ontario. En 2008, Québec célébrera les
400 ans de sa fondation, puis en 2015,
on marquera de façon toute spéciale les
quatre siècles de l’arrivée de Samuel de
Champlain en Ontario.
Malgré ces circonstances particulière-
ment enviables, serons-nous prêts?
Disons d’entrée de jeu que l’Ontario
français part de loin. En fait, il n’a
jamais tenté d’attirer ici, de façon
concertée et systématique, des touristes
francophones. Nos attractions sont
éparpillées aux quatre coins du terri-
toire, souvent mal intégrées les unes aux
autres, tantôt mal identifiées et peu
conscientes de l’importance du français
dans les produits offerts. Pourtant, les
marchés existent et démontrent un
intérêt...
Par le simple fait qu’il choisisse de
voyager, le touriste est quelqu’un qui
aime l’aventure. Comment expliquer
autrement qu’il choisisse de partir de
chez lui, d’un environnement qu’il
connaît, pour partir à la découverte
ailleurs? Qui dit aventure dit décou-
verte. Quelle belle découverte pour un
Québécois ou un Français que celle de
ses petits cousins ontariens, sur la trace
d’un des plus grands bâtisseurs du
Canada français et de tout le continent
nord-américain!
Si nous voulons nous vendre et profiter
de cette occasion unique, il faut s’orga-
niser. Ça commence maintenant. 2008
et 2015, ça peut vous sembler bien loin,
mais avec l’immense travail que nous
avons à accomplir, il ne faut plus atten-
dre.
C’est pourquoi nous vous présentons ce
guide qui devrait aider les fournisseurs à
développer leurs produits pour la clien-
tèle francophone en Ontario. Nous
espérons qu’il vous sera utile.
La directrice générale,
Nicole Guertin
Nicole Guertin Directrice
générale
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LA SITUATION DU TOURISME
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2 2.1 Dans le monde
Le monde est petit et de plus en plus branché. On a abondam- ment parlé de mondialisation depuis quelques années et l’industrie
touristique peut choisir d’interpréter ce
mouvement irréversible de deux diffé-
rentes façons. On peut voir cette
mondialisation d’abord comme une
menace puisqu’elle intensifie la concur-
rence entre les destinations touristiques,
ou encore comme une occasion de
développer de nouveaux produits pour
satisfaire les besoins de clientèles poten-
tielles grandissantes. Peu importe votre
façon de percevoir la situation actuelle
du tourisme dans le monde, au Canada
ou en Ontario français, le présent guide
peut vous servir à développer les pro-
duits que vous avez à offrir aux touris-
tes.
Les dernières années n’ont pas été les
plus faciles pour l’industrie touristique
en général et pour celle du Canada et de
l’Ontario en particulier. Mais on sent
que la situation commence à changer
pour revenir à ce qu’elle était avant
2001 et même davantage.
Il ne faut pas se surprendre de cette
reprise du tourisme un peu partout dans
le monde et ici au Canada.1 L’Organisa-
tion mondiale du tourisme (OMT)
prévoit une hausse importante du
nombre de voyageurs et de déplace-
ments au cours des 15 prochaines
années. Si force est d’admettre que
l’évolution fut moins rapide en raison
du contexte très particulier des dernières
années, l’OMT estime que la situation
n’est pas pour autant alarmante puisque
l’évolution normale de l’industrie
touristique est ponctuée de périodes
creuses suivies de progrès rapides.
Les inquiétudes des dernières années
exprimées par les voyageurs sont, sem-
ble-t-il, sur le point de se dissiper. En
effet, 2003 fut, des 60 dernières années,
la plus sûre en ce qui a trait aux déplace-
ments aériens. Au dire de l’Organisa-
tion internationale de l’aviation civile
(OIAC), le nombre d’incidents mortels
a chuté l’an dernier à son plus bas
niveau depuis 1945, ce qui est surpre-
nant compte tenu du nombre de passa-
gers aériens qui ne cesse de croître. Les
voyages par avion seraient aujourd’hui
100 fois plus sécuritaires qu’en 1945,
année de la création de l’OIAC.2
Selon l’OMT, les arrivées de touristes
devraient passer de 703 millions en
2002 à 1,6 milliard en 2020, soit une
hausse de 128 p. 100. Si l’Europe sera
toujours la destination de choix et que
les plus fortes croissances seront celles
de l’Asie et du Proche-Orient, les
Amériques n’en connaîtront pas moins
une augmentation importante, crois-
sance que l’Organisation mondiale du
tourisme estime à 3,9 p. 100 par année
d’ici 2020.
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2.2 Tourisme canadien: des chiffres encourageants
Selon les données les plus récentes (2002),
le Canada se classait au neuvième rang des
destinations touristiques mondiales, avec
20,1 millions d’arrivées. Cependant, les
Canadiens dépensent plus pour le tou-
risme à l’étranger que ne récolte l’ensem-
ble de l’industrie touristique du pays.
Résultat: les touristes canadiens dépensent
plus à l’étranger que les touristes étrangers
au Canada. Malgré cette donnée
déstabilisante, des données récentes
continuent de faire croire que l’industrie
du tourisme connaîtra bientôt de bonnes
années.
2.3 En Ontario
L’Ontario récolte une part importante
des entrées touristiques au pays. En
2003, plus de 6,7 millions de touristes
américains, soit 43 p. cent du total de
ces voyageurs à choisir le Canada, et
1 350 000 résidents des pays d’outre-
mer (31 p. cent du total au pays) ont
choisi l’Ontario comme destination au
Canada.
Parmi les régions urbaines les plus
fréquentées en 2003, Toronto arrivait
bonne première avec tout près de 3
millions de visites. La région de
St.Catharines-Niagara se classait qua-
trième et Ottawa-Gatineau septième3.
En 2002, le tourisme a contribué 21,8
milliards de dollars à l’économie de
l’Ontario, c’est-à-dire 4,6 p. cent du
Produit intérieur brut (PIB). Ce secteur
employait alors à lui seul 227 400
personnes.
Près d’un voyageur sur quatre en Onta-
rio est Canadien. En 2002, sur les 130
millions de visites-personnes qu’a reçues
l’Ontario, les résidents canadiens en
constituaient 78 p. cent. De ce groupe,
94 p. cent étaient des Ontariens.
2.4 Une porte ouverte sur l’Ontario français
Il existe peu de données spécifiques à
l’industrie touristique de l’Ontario
français. Force est d’admettre qu’on a
peu fait d’efforts pour mieux organiser
et vendre l’Ontario comme une destina-
tion pour les touristes de langue fran-
çaise, ce qui est dû au fait que les touris-
tes francophones ont démontré peu
d’intérêt à voyager en Ontario. Jusqu’à
date, les efforts de commercialisation en
français étaient destinés à attirer en
Ontario une clientèle francophone peu
préoccupée par le fait de voyager en
français. Les touristes francophones
visitaient l’Ontario pour ses attraits et
non pour son caractère francophone.
La reprise récente de l’activité touristi-
que et le contexte bien particulier qui se
dessine présentement pourraient avoir
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2 d’importantes retombées pour l’indus-
trie touristique francophone du Canada.
Depuis plus d’un an déjà, le Canada
s’est engagé dans une série de fêtes qui
marquent le 400e anniversaire de la
colonisation du nord du continent par
les Européens. En 2003 et 2004, les
provinces maritimes et en particulier
l’Acadie ont marqué de façon spéciale le
débarquement il y a 400 ans de l’expédi-
tion de Pierre Du Gua de Monts. En
2008, ce sera au tour de Québec de
célébrer l’arrivée de Samuel de Cham-
plain qui fonda la ville en 1608, puis la
vague déferlera sur l’Ontario français à
mesure que l’on marquera, après 2010
mais surtout à compter de 2015, le
400e anniversaire de l’exploration de
cette vaste région. Il s’agit d’une chance
unique de mettre en valeur l’Ontario
français et d’accueillir ici des milliers de
touristes - Ontariens, Québécois, d’autres
provinces canadiennes, de France ou
d’ailleurs - toujours à la recherche de
nouvelles destinations à découvrir! La
section 3 du guide est entièrement consa-
crée au Circuit Champlain.
Pour atteindre cet objectif, il faudra
cependant y investir des efforts considé-
rables: développer des produits, courti-
ser de nouveaux marchés à qui on
voudra faire connaître la région, prépa-
rer et mettre en œuvre un plan de
marketing et bien d’autres aspects
encore. Sur les radars des touristes
francophones du Canada et d’ailleurs,
l’Ontario commence à peine à apparaî-
tre. C’est pourquoi Destination Nord
de l’Ontario, dont la mission est de
développer et mettre en valeur le pro-
duit touristique francophone de l’Onta-
rio, a préparé le document que vous
avez entre les mains.
Pour tirer pleinement profit des occa-
sions uniques qui se présenteront à
l’industrie touristique de l’Ontario
français au cours des prochaines années,
il faudra se rassembler derrière ces
intérêts communs pour offrir aux
touristes la meilleure expérience qui
soit. Soyons honnêtes: si l’Ontario
français n’arrive pas à développer ce
potentiel touristique de la façon la plus
professionnelle qui soit pour ensuite se
présenter ainsi à des touristes de plus en
plus sollicités par d’autres régions du
monde, les efforts ne connaîtront
vraisemblablement qu’un succès mitigé.
L’occasion est unique, le projet embal-
lant, mais nous devons tous travailler
ensemble.
Au cours des dernières années, Destina-
tion Nord a pris un rôle de leader au
sein de l’industrie touristique en Onta-
rio. Instigateur de nombreuses initiati-
ves clé - en particulier le Circuit Cham-
plain qui constituera l’axe principal des
projets en préparation - et promoteur
infatigable du potentiel touristique de
cette région, c’est derrière Destination
Nord que s’alignent dès maintenant
bailleurs de fonds, voyagistes et promo-
teurs d’activités touristiques de tout
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genre afin de développer à son plein
potentiel le tourisme francophone en
Ontario. Cependant, malgré la volonté
et tous les efforts de Destination Nord,
le succès de ces démarches dépend
d’abord et avant tout de la qualité des
produits que pourra développer et offrir
l’Ontario aux marchés importants que
constituent les touristes francophones.
Si l’industrie touristique a ceci d’unique
qu’elle est la seule qui se goûte, qui se
voit, se touche et se sent, bref, qui fait
appel à tous les sens, elle est aussi tribu-
taire de la qualité de l’ensemble des
parties qui constituent l’expérience
touristique. Il importe donc de déve-
lopper des produits et des services de
qualité et en français.
C’est avec l’objectif précis d’offrir aux
fournisseurs de tout genre - qu’ils soient
propriétaires actuels ou potentiels de
restaurants, hôtels, chambres d’hôte,
auberges, organisateurs de festivals ou
autres - un guide de ressources simple
pouvant les aider à développer et par-
faire leurs produits pour présenter
l’Ontario français sous son plus beau
jour que Destination Nord a entrepris la
préparation du présent document.
2.5 Tendances de l’industrie
L’industrie du tourisme se renouvelle
constamment. Ce que recherchaient les
touristes il y a 10, 15 ou 20 ans n’est pas
nécessairement à la mode aujourd’hui.
Il est important de rester à l’affût de ces
tendances.
Le tableau 2.1 présente quelques uns
des changements aux tendances des
voyageurs au cours des dernières décen-
nies.
Nous avons déjà parlé de l’attrait des
centres urbains du Sud de l’Ontario
pour les touristes; chutes Niagara et
Tour CN attirent encore leur lot annuel
de pèlerins qui visitent ces monuments
qui auront toujours cette puissante force
d’attraction. Mais de plus en plus les
voyageurs jouissent d’un niveau d’édu-
cation et de revenus plus élevés. Ils
cherchent de plus en plus à s’éloigner
des sentiers battus et à vivre des expé-
riences différentes.
Tableau 2.1 Intérêts des voyageurs
Années 80 Années 90 % %
Aspect luxueux d’une destination 10 7 Bon divertissement de soirée 22 13 Expérience d’une culture différente 17 37 Sortir des sentiers battus 23 45 Culture/écologie/patrimoine 27 50 Beauté naturelle 60 73 Repas copieux 25 1 Dépenser de l’argent sans contrainte 81 19 Nouvelles perspectives 40 72 Comprendre la culture 48 88
Source: Travel and Leisure Magazine.
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2 Ainsi, des expressions telles tourisme
culturel, tourisme d’aventure, écotou-
risme, tourisme vinicole et culinaire
apparaissent de plus en plus dans le
langage de l’industrie touristique. Ce
sont, pourrait-on dire, des expressions à
la mode. Toutes ces tendances favori-
sent le tourisme francophone qui, aux
yeux des voyageurs, paraît comme étant
nouveau et différent. En tourisme au
cours des dernières années et probable-
ment pour plusieurs années à venir, ce
qui attire, c’est une expérience nouvelle,
rafraîchissante. Nous y reviendrons plus
loin dans cette section.
Comme nous le mentionnions au début
de cette section, le tourisme est une
industrie à forte croissance et les experts
prévoient que ce sera le cas au moins
jusqu’en 2020 et probablement davan-
tage par la suite. Cependant, l’Ontario
a déjà atteint ce qu’on pourrait appeler
sa phase de maturité en ce qui a trait au
développement de cette importante
industrie. C’est pourquoi il est crucial,
pour tous les intervenants en tourisme
en Ontario et pas seulement pour les
francophones, d’insuffler un peu de vie
dans la gamme de services et d’attrac-
tions présentement offerts. Un de ces
nouveaux produits devrait être le tou-
risme francophone.
Les voyageurs qui s’intéressent aux
attractions francophones sont d’ailleurs
ceux qui pratiquent ce que certains
appellent le tourisme d’apprentissage.
De façon générale, ce touriste:
❏ gagne plus d’argent et dépense
plus durant ses vacances;
❏ a un séjour plus long;
❏ a une plus grande probabilité
d’utiliser les hôtels, motels et
gîtes;
❏ dépense plus pour le magasinage;
❏ a un niveau d’éducation plus
élevé;
❏ est plus âgé;
❏ inclut plus de femmes que d’hom-
mes;
❏ est plus préoccupé par l’appa-
rence, la santé et les effets nocifs
du soleil.
2.5.1 Tourisme culturel
2.5.1.1 Définition
Le tourisme culturel est fondé sur un
partenariat rentable entre les sites et
lieux de patrimoine et l’industrie touris-
tique. En général, il ne subit pas de
variations saisonnières, comme c’est le
cas par exemple pour les activités de
plein air. Concrètement, il s’agit de la
mise en valeur de lieux historiques et
patrimoniaux à des fins touristiques en
plus des partenariats avec le monde des
arts, le théâtre, la danse, les musées, les
festivals et le tourisme autochtone.
Contrairement au tourisme expérientiel
dont nous parlerons plus loin, le tou-
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risme culturel ne sous entend pas néces-
sairement une expérience touchée et
participative.
2.5.1.2 Culture, histoire et nature
Si les tendances en matière de voyages
fluctuent beaucoup, on a perçu un
glissement vers le tourisme culturel et
patrimonial, au fil des vingt dernières
années (voir tableau 2.1). Alors que
dans les années 1980, on misait sur la
liberté financière, la beauté des paysages,
le divertissement et les repas copieux, en
voyage, les touristes des années 1990
ont préféré les nouvelles expériences et
l’immersion culturelle.
Qu’importe la destination, votre visiteur
cherchera souvent à tout prix une dimen-
sion éducative. La culture et l’histoire
sont deux des secteurs les plus populaires
de l’industrie touristique, avec notamment
les festivals et les événements spéciaux,
mais aussi les produits du patrimoine et de
la culture locale.
Pour permettre à votre invité de bien
s’imprégner de la culture, l’authenticité
est de mise. Faites en sorte que la clien-
tèle baigne dans la culture de la collecti-
vité, présentez la culture telle quelle,
sans l’exagérer, faites valoir les coutumes
et les traditions. Il faut connaître
l’histoire, préserver l’authenticité de
l’expérience culturelle, assurer les servi-
ces d’interprétation de qualité. Il faut
savoir provoquer les rencontres.
2.5.2 Écotourisme
L’écotourisme est en pleine croissance.
Alors que l’industrie du tourisme a
souffert des événements du 11 septem-
bre 2001, l’écotourisme a poursuivi son
développement. C’est beaucoup dire
sur l’importance de ce secteur.
Au risque de se répéter, le tourisme est un
des secteurs économiques florissants de la
planète. Son impact est de 3,6 trillions de
dollars, pour 11 p. 100 de l’économie
mondiale. Puis, le plein air et l’écotou-
risme représentent 160 milliards de cette
tarte et croît à un rythme de 20 p. 100 par
année. Il est en constante expansion
depuis 1975, au Canada, à raison de 3 p.
100 par année. En bref, il s’agit du secteur
le plus prometteur d’une des plus grosses
industries. C’est pour cette raison que
nous nous y attardons ici plus longue-
ment.
De 1993 à 1999, les entreprises de
tourisme d’aventure au Canada ont
doublé, franchissant la barre des 1 330.
En 1999, les recettes du secteur du
tourisme d’aventure ont atteint 362
millions de dollars, avec des profits
bruts de 40 millions de dollars. La
hausse des recettes est de 119 p. 100.
(Statistique Canada, mai 2001)
Le secteur est surtout composé de
petites entreprises. « En 1999, écrit
Statistique Canada, les entreprises qui
réalisaient des recettes inférieures à 50
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000 $ constituaient 48 p. 100 du
secteur. » Le demi-million de dollars de
profit attend 7 p. 100 des entreprises.
84 p. 100 des entreprises du tourisme
d’aventure, en 1999, agissaient de façon
saisonnière. (Statistique Canada, mai
2001)
Les lieux sauvages sont relativement faciles
d’accès, dans le Nord de l’Ontario. Il y a
toujours un site paisible, spécial et naturel
à deux pas. C’est une force, et c’est ce qui
permet aux vacanciers comme aux locaux
de profiter facilement d’un après-midi de
tranquillité.
2.5.2.1 Les mille et une définitions
de l’écotourisme
Mais l’écotourisme, qu’est-ce que c’est,
exactement? Spontanément, on pense à
l’écologie. Il faut ajouter aussi une
dimension communautaire. L’écotou-
risme bénéficie à la communauté et à
l’environnement, vise un développe-
ment durable, c’est-à-dire qu’il n’affecte
pas l’environnement de façon négative.
Il ne faut donc pas confondre écotou-
risme et tourisme d’aventure, comme
pourraient l’être une aventure en VTT
ou en motoneige, par exemple.
L’écotourisme passe par le courage
civique, les partenariats et la communi-
cation. Il implique la préservation,
l’éducation et la minimisation de l’em-
preinte des activités. Il a une valeur
philosophique, culturelle ou spirituelle.
Il repose sur trois concepts : la promo-
tion et le financement de la conserva-
tion, le développement économique et
la protection d’un site. On le définit
comme du tourisme responsable, non
seulement au niveau environnemental,
mais aussi communautaire. Il garantit
des emplois. Ses impacts sont positifs,
culturellement et écologiquement.
2.5.2.2 Une clientèle diversifiée
L’écotouriste répond à plusieurs profils.
Il apprécie l’aventure douce ou extrême,
les défis physiques, le canot, le rafting
ou le vélo de montagne. Il peut se
consacrer à une activité précise ou
préférer la diversité. Il est parfois
assidu, parfois ne se lance qu’occasion-
nellement dans l’écotourisme. Il cherche
parfois des endroits de retraite rustiques,
parfois plus luxueux.
L’écotouriste cherche les activités physi-
ques, plus extrêmes chez les plus jeunes
et les hommes, plus douces ou plus
dispendieuses chez les plus âgés. Il passe
de 8 à 14 jours en voyage. Il veut un
accès à des lieux éducatifs et culturels. Il
veut avoir accès à des services d’interpré-
tation de qualité.
Un trait commun : les écotouristes sont
tous sensibles à l’environnement. Cer-
tains s’efforcent à appliquer des princi-
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pes de conservation et de revitalisation à
leur quotidien. D’autres sont plus
exigeants et refuseront de loger dans un
établissement où on n’utilise pas de
source d’énergie alternative.
Chose certaine, c’est que cette clientèle
est éduquée, mobile, tant féminine que
masculine, bien que les femmes se
fassent de plus en plus nombreuses. Ils
ont entre 25 et 54 ans.
La rémunération des écotouristes est en
général supérieure à la moyenne. Le
cinquième gagne plus de 75 000 $ par
année. Ils sont des professionnels, des
directeurs.
En 2001, ils étaient à 57 p. 100 Cana-
diens, au quart Américains. Ils recher-
chent une franche camaraderie.
Ils sont de plus en plus nombreux, en
particulier depuis le 11 septembre 2001.
2.5.2.3 Les écotouristes en famille et
accompagnés d’enfants
Les écotouristes sont souvent des cou-
ples, mais les familles n’échappent pas à
ce type d’activité. Plusieurs établisse-
ments ont dû se questionner sur l’ac-
cueil à réserver aux familles.
Certaines entreprises touristiques, pour
éviter d’attirer les familles, ont choisi de
ne pas présenter l’image d’enfants dans
leurs outils de marketing, ni de prévoir
des activités pour les enfants. Certains
ont laissé tomber les prix pour enfants.
Vous devrez faire des choix conscients et
assurez-vous que ces choix soient claire-
ment expliqués et affichés dans votre
matériel promotionnel.
2.5.2.4 L’emplacement
Un environnement naturel et des lieux
en retrait, voilà la clé d’un site
écotouristique. La clientèle recherche
des lacs, des rivières, des ruisseaux et
surtout, la vie sauvage.
Pour être compétitif, il faut garantir un
produit unique.
Quel parc canadien n’a pas son poste
d’observation du castor? Qui n’a pas un
sentier du castor?
Les activités doivent se démarquer, faire
de votre site une destination, une
attraction. Les écotouristes, comme les
touristes en général, recherchent les
défis et la stimulation aussi souvent que
possible. Il faut les surprendre.
Souvent, la diversification des produits
offerts est une stratégie d’affaires et un
gage de rentabilité. Plusieurs y arrivent
en créant des partenariats avec d’autres
entreprises ou organismes, comme
Destination Nord ou même d’autres
membres de cette ATR. Il est possible
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2 de combiner plusieurs formes d’activités
existantes avec des activités
économétriques; d’offrir des journées
thématiques qui permettent de se
transporter dans une autre époque, de
connaître différents styles de vie.
Le tourisme d’aventure et l’écotourisme
englobent un grand nombre d’activités.
On peut penser à la randonnée, à la
montgolfière, au deltaplane, au cano-
tage, au kayak, au rafting, à la plongée,
aux excursions de traîneau à chien, à la
raquette, toutes des activités possibles et
même de plus en plus populaires (ou
visibles) partout en Ontario, et en
particulier dans le Nord de l’Ontario.
D’abord, en écotourisme, il faut s’assu-
rer d’offrir une gamme d’activités
extérieures et physiques. La facette
culturelle demeure néanmoins impor-
tante. L’expérience culturelle et éduca-
tive fait partie intégrante de ce tourisme.
Votre clientèle cherchera l’interaction
avec les habitants de la région et à
connaître leur mode de vie et leur
culture.
2.5.2.5 Les sentiers
On recense 131 millions de Nord-
Américains qui pratiquent le vélo, la
marche, le patin ou la course. Suppo-
sons qu’il y en a à peu près la même
proportion en Europe et chez nos autres
clientèles cibles.
Au Canada, 84 p. 100 de la population
marche quotidiennement, 44 p. 100 fait
de la bicyclette, 24 p. 100 jogge. Et ces
gens voyagent. Ils veulent fouler des
sentiers que des résidents ont construits
de leurs mains, à la sueur de leur front,
pour leur offrir le meilleur de chez-eux.
La clé au développement de sentiers est
la durabilité. On parle beaucoup de
préservation de l’environnement, assuré-
ment, mais celle-ci passe aussi par des
constructions sûres et nécessitant peu
d’entretien. Ne sous-estimez pas leur
utilisation, lorsque vous les dessinerez.
Prévoyez aussi réduire leur érosion, celle
causée par les utilisateurs bien sûr, mais
surtout par l’eau et le vent.
Il faut envisager l’entretien à long terme
et assurer un développement qui ne
causera pas de maux de tête. Le réseau
de sentiers de randonnée Voyageur, qui
s’étend de Thunder Bay à l’île
Manitoulin, suggère d’éviter de cons-
truire des pistes qui traverseront des
cours d’eau, pour éviter bien sûr de
construire et d’entretenir de coûteux
ponts.
L’entretien devient un tour de force,
surtout sans argent. Dans de tels cas, le
bas de laine ne doit pas que servir à la
marche! La communauté rentre encore
en ligne de compte, dans cette planifica-
tion. Vous pourrez compter sur des
groupes scolaires ou de jeunes pa-
trouilleurs. Ceux-ci peuvent aussi
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veiller à la création et à l’entretien des
panneaux.
Il faut aussi savoir offrir à la clientèle un
réseau qui saura les occuper. Les asso-
ciations estiment qu’il faut de 80 à 120
kilomètres pour satisfaire les cyclistes. À
travers ces pistes, ils chercheront le
paysage prenant, le lieu historique,
l’inspiration.
Prévoyez des pistes de toutes les difficul-
tés, pour accommoder les clientèles de
tous les âges et de tous les niveaux. Les
pistes sont un lieu d’activité de plus en
plus populaire. Avec le vieillissement de
la population, il est toutefois important
d’offrir des lieux faciles d’accès. L’ac-
cessibilité est une clé. Les baby-boo-
mers aiment que les sentiers soient
faciles d’accès. Il est bien de prévoir
qu’un tronçon permette les déplace-
ments faciles.
L’accessibilité à long terme peut être
assurée par des produits parfois plus
coûteux, mais dont la durabilité ne fait
aucun doute. Par exemple, les plasti-
ques recyclés se conserveront beaucoup
plus longtemps que des trottoirs en
cèdre.
2.5.2.6 L’observation
Toutes les activités d’observation de la
faune sont populaires, que ce soit
l’ornithologie ou l’observation de
mammifères plus imposants. Au Nou-
veau-Brunswick, plus des trois quarts
des visiteurs s’intéressent à la faune, et
surtout à la nature intacte. La nature
intacte abonde dans plusieurs régions de
l’Ontario.
Ces amants de l’observation cherchent
des pratiques déontologiques, respec-
tueuses de l’environnement, la possibi-
lité d’avoir accès à un interprète ou de
pouvoir faire une visite efficace de façon
autonome, ce qui peut aussi impliquer
la proximité de commodités comme le
logement, des abris, des toilettes et des
restaurants.
Le gouvernement du Nouveau-
Brunswick suggère à son secteur du
tourisme d’offrir des programmes
d’interprétation, d’aménager des sen-
tiers, et d’offrir des services ou des
opportunités reliées, comme la photo-
graphie.
2.5.2.7 Le canot et le kayak
Non seulement les voies navigables
sont-elles nombreuses, mais elles offrent
un fort potentiel en tourisme. Avec
l’interprétation naturelle ou historique,
on peut combiner des activités d’ap-
prentissage multiples, de la faune et la
flore aux techniques de survie, en
passant par les dîners sur la grève.
Ces activités répondent aux besoins des
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2 plus âgés, des jeunes et des familles, des
pêcheurs ou des flâneurs. On peut
accéder à ces oasis de paix, uniques et en
retrait. Il permet le canot-camping, le
camping sauvage, et d’offrir la location
d’équipement.
2.5.2.8 Les pourvoiries
On associe les pourvoiries aux activités
de chasse et de pêche. Toutefois, elles
peuvent offrir une gamme de services
beaucoup plus large. Ce sont d’excel-
lentes installations pour les réunions
d’affaires, les photographes ou pour les
retraites en milieu sauvage, rustiques
mais rappelons-le, de qualité.
Il faut offrir à la clientèle des sites
intacts, l’absence de distractions, diver-
ses activités et randonnées, des opportu-
nités d’observation et de photographie.
2.5.2.9 La pêche
La pêche intéresse près de 42 p. 100 des
visiteurs du Nouveau-Brunswick, peut-
on lire dans un document de 2003
commandé par le gouvernement provin-
cial. C’est considérable et, encore une
fois, on peut se demander comment
allier ce sport qui, bien qu’il soit près de
la nature, est parfois perçu comme peu
compatible avec des expéditions écologi-
ques. La pêche est une activité
écotouristique seulement si elle se
pratique sans l’utilisation d’un moteur.
Sinon, il faut parler de tourisme d’aven-
ture.
Accompagnés d’un guide, les pêcheurs
découvriront un nouvel aspect de leur
sport. Ils pourront aussi apprendre des
notions de cuisine en milieu sauvage.
Certains voyagistes offrent des forfaits
qui montrent à faire la bouillabaisse à
Marseille ou des pâtes en Italie; pour-
quoi ne pas montrer à vos clients com-
ment préparer le doré sur une île dans la
baie Georgienne.
Fait à noter, souvent, les canoteurs et la
kayakistes vont s’intéresser à la pêche.
Pourquoi ne pas offrir ces activités en
parallèle?
2.5.2.10 Conseils pratiques
2.5.2.10.1 Opter pour
l’apprentissage
Qu’importe le service que vous offrez en
tant que fournisseur, il faut assurer une
interprétation de qualité. Tous ceux et
celles qui ont un contact avec la clien-
tèle se doivent d’avoir un certain nom-
bre de connaissances sur l’environne-
ment. Votre clientèle est éduquée,
rappelez-vous.
Outre l’apprentissage écologique,
incluez une composante locale. Parlez
de la communauté, de la conservation
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régionale. Non seulement intéresserez-
vous vos invités, mais vous participerez
à l’effet boule de neige, impliquant
affaires responsables et stimulant la
coopération avec les autorités locales.
2.5.2.10.2 Réduire l’impact
L’écotourisme se veut le plus discret
possible. Il faut réduire au maximum
ses effets sur l’environnement. Cela
passe par l’éducation de la clientèle qui,
soit dit en passant, est tout de même
bien au courant des pratiques
environnementales.
En écotourisme, il faut savoir respecter,
comprendre l’environnement, se pas-
sionner, savoir interpréter, protéger et
mettre en place des cadres de protection
appuyés d’informations précises.
Il faut savoir aussi réduire au maximum
les traces que laissent le visiteur. Dans
les parcs américains, on utilise parfois
cette expression : « ne laissez que des
traces, ne prenez que des
photographies ». Il faut que votre
politique, votre philosophie soit bien
comprises et respectées de votre clientèle
afin d’assurer une gestion beaucoup plus
facile du territoire.
2.5.2.10.3 Le développement durable
en affaires
Certains entrepreneurs vous diront que
le développement durable n’est pas un
résultat, qu’il est plutôt un processus qui
doit vous porter au-delà des normes
établies et faire preuve d’avant-garde.
Le tourisme peut porter le préfixe éco
lorsque la gestion prévoit le recyclage et
l’utilisation de produits qui génèrent
peu de déchets naturels et le moins
chimiques que possible.
Les politiques d’achat en disent long sur
des opérations qui visent la durabilité.
Adopter une culture de conscience par
rapport aux achats peut être une prati-
que difficile, mais lorsqu’on l’étudie
morceau par morceau, on s’y retrouve
plus facilement.
Évaluez sur une base écologique la
gestion, l’utilisation de l’eau et de
l’énergie, la gestion des déchets et des
matériaux dangereux, le recyclage et le
compostage, le combustible, les politi-
ques d’achat, l’implication communau-
taire et celle des fournisseurs.
❏ Au niveau du transport : utilisez-
vous des bateaux à moteur ou des
bateaux électriques? Préférez-vous des
carburants bio? Utilisez-vous des
navettes fonctionnant à l’électricité?
Prévoyez-vous une circulation lourde ou
limitée? Assurez-vous un entretien qui
favorise la conservation?
❏ L’énergie : vos équipements
d’éclairage, de réfrigération sont-ils
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2 énergétiquement efficaces? Utilisez-
vous des sources alternatives, solaire ou
éolienne?
❏ L’eau : prévoyez-vous l’économie
de l’eau avec des pommes de douche
prévues à cet effet?
❏ L’administration : réutilisez-vous
le papier? Votre matériel de bureau est-
il fait de matières recyclées? Contrôlez-
vous l’éclairage? Faites-vous vérifier
tous vos produits? Vos savons et agents
de nettoyages sont-ils bien non toxi-
ques? Vos emballages sont-ils réduits au
maximum, évitant l’emballage indivi-
duel? Compostez-vous?
❏ Les employés : sont-ils verts?
Ont-ils la même conscience
environnementale que la clientèle, du
moins y sont-ils sensibles? La commu-
nauté privilégie-t-elle des pratiques
environnementales comme l’énergie
alternative, la conservation de l’eau, le
compostage, le recyclage?
2.5.3 Tourisme expérientiel
2.5.3.1 Définition
Le tourisme expérientiel vise avant tout
l’authenticité, dans le sens d’une expé-
rience d’apprentissage à laquelle on
participe activement et directement.
L’accent est placé sur la participation.
Certains exemples sont l’aventure,
l’agriculture, l’anthropologie, l’archéolo-
gie, les arts, la culture, la cuisine, l’édu-
cation, la foresterie, le jardinage, les
langues, les activités aquatiques, les
activités minières, la nature, les sciences,
les expériences spirituelles, les sports,
l’œnologie et la faune.
Ce sont des expériences de voyage qui
élargissent les horizons et qui enrichis-
sent l’esprit.
L’Alliance canadienne pour le tourisme
d’apprentissage (LETA) est devenue, en
2004, la Canadian Experience Travel
Network (CETN). Cet organisme sans
but lucratif travaille avec ses membres et
des partenaires afin de commercialiser le
tourisme expérientiel canadien
(www.cetn.com).
2.5.3.2 L’expérience avant la
destination
L’industrie doit composer avec les
possibilités de certaines tendances
touristiques et les enjeux des change-
ments démographiques. De plus en
plus avertis, les voyageurs commencent
à s’intéresser davantage aux expériences
qu’aux destinations.
Le tourisme glisse vers « l’économie
fondée sur les expériences » où entrent
en ligne de compte les services person-
nalisés et les vacances adaptées aux sens
de l’aventure des visiteurs. Cette ten-
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dance s’ajoute à l’intérêt croissant
suscité par l’environnement, la santé et
la forme physique. Il y a augmentation
plus marquée des voyages individuels et
des marchés à créneau; pour leur part,
les voyages collectifs stagnent ou accu-
sent une baisse.
Les touristes cherchent à apprendre et à
vivre des expériences uniques : appren-
tissage, défi, croissance personnelle, c’est
ce qui les branche.
2.5.3.3 Un produit unique, une
expérience unique
Procurez une véritable expérience à vos
clients. Ils veulent apprendre, de
l’interaction, des activités physiques et
du divertissement. Employez une
approche thématique, avec vos menus,
les interprétations, et l’intégration de la
culture locale. Servez des aliments
régionaux de première qualité. Incluez
des surprises additionnelles à valeur
ajoutée.
Votre produit doit valoir le détour, être
original, unique. Le service doit les
enchanter. L’offre doit dépasser les
attentes et s’adapter aux tendances
touristiques. Les attractions centrales
doivent aussi fournir une bonne variété
d’expériences en périphérie.
2.5.3.4 Le dépaysement...en passant
par les affinités
Le touriste veut se retrouver dans les lieux
qu’il visite. C’est pourquoi l’Ontario, et en
particulier l’Ontario français, peut être
une destination-clé au niveau national ou
de l’Amérique du Nord. Les francopho-
nes de partout au monde retrouvent, en
Ontario, un peu de chez eux.
Mais cette francophonie offre cette
expérience unique avec cette culture qui
détonne du reste de l’Amérique du
Nord.
Paradoxalement, les touristes voyagent
pour sortir de l’ordinaire, pour connaî-
tre de nouvelles expériences. Mais ils
aiment bien aussi retrouver dans les
lieux qu’ils visitent des liens qui les
unissent à ces lieux; l’usage du français,
par exemple. Leurs attentes sont indivi-
duelles, donc très variables. Il faut donc
s’assurer que tout le monde y trouvera
son parti.
2.6 Tendances des marchés
2.6.1 Groupes
2.6.1.1 Agrément
La tendance des dernières années a
semblé refroidir quelque peu le marché
des voyages organisés en groupe. La
faveur est davantage aux voyages en
famille ou individuels. Quoi qu’il en
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2 soit, les voyages en groupe constituent
un important segment de l’industrie et
ont l’avantage d’apporter de nombreux
touristes dans la région en établissant
quelques contacts clés.
En tant que fournisseur, pour tirer
profit des voyages de groupes, vous
devriez être membre d’une association
touristique comme Destination Nord de
l’Ontario. Destination Nord de l’Onta-
rio travaille pour favoriser le tourisme
francophone en Ontario, mais plus
particulièrement pour ses membres afin
que leurs produits fassent partie des
forfaits qu’achètent les voyageurs qui
préfèrent se déplacer en groupe.
Afin de profiter de ce segment de
l’industrie et d’apprendre comment tirer
votre épingle du jeu, joignez-vous à une
association touristique. Aussi est-ce
important que vous appreniez comment
opèrent les tour-opérateurs réceptifs, les
tour-opérateurs et les agences de voyage.
Sachez comment faire affaire avec ces
différents paliers de l’industrie qui
peuvent vous rapporter gros. Consultez
attentivement la section 4, «Développe-
ment de produits».
2.6.1.2 Les voyages d’affaires et les
congrès
La CCT mise beaucoup sur le marché
outre-mer, pour les voyages d’affaires.
Elle a établi qu’en 2000, il s’est effectué
un total de 352 000 voyages d’affaires
au Canada à partir de l’Europe. Ces
voyages génèrent des dépenses moyen-
nes de 1 308 dollars par voyage.
Les Français ont effectué 57 000 voya-
ges au Canada, à un peu plus d’un
millier de dollars par voyages. Si la
moyenne des dépenses est inférieure, les
chiffres totaux sont toutefois en crois-
sance forte : il est question de 6 p. 100
par année. La CCT vise particulière-
ment le marché français dans ce secteur.
La langue vient ainsi jeter des ponts et
permet à l’Ontario français de tirer son
épingle du jeu dans un secteur très
compétitif, et international.
Afin de stimuler encore plus ce secteur,
la CCT a mis sur pied un programme
des Réunions, congrès et voyages de
motivation (RCVM).
Le programme RCVM cible les déci-
deurs, grâce à une approche intégrée
composée de deux principales stratégies:
établir des relations et faire de la publi-
cité. La CCT s’est engagée à accroître la
notoriété du Canada en tant que desti-
nation quatre-saisons de choix pour les
réunions, congrès et voyages de motiva-
tion auprès des associations et des
entreprises américaines.
La CCT parraine des événements dans
diverses régions, comme Showcase
Canada. Elle permet aussi des voyages
d’information et des visites de sites dans
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le cadre du Programme Visitons le
Canada. Elle participe aux salons
commerciaux.
Après la crise du SRAS, en 2003, le
ministère du Tourisme de l’Ontario a
aussi mis en place certains incitatifs
pour favoriser la reprise des activités de
voyages professionnels dans la province.
La CCT a de nombreux outils à la
disposition des promoteurs de certains
sites, mais les marchés à cibler pour
attirer les voyageurs d’affaires sont les
planificateurs de ces voyages, les entre-
prises qui offrent des voyages de motiva-
tion et les associations sportives.
2.6.2 Individuel («FIT»)
Bon nombre de ce qu’on pourrait
appeler les «nouveaux» voyageurs sont
des voyageurs individuels. Ils ne suivent
pas les foules, préférant plutôt contrôler
l’essentiel de leur voyage. Ils ne font pas
partie d’un programme de groupe,
achètent directement, normalement
pour un voyage local ou domestique.
La plupart font leurs achats au moyen
de canaux de distribution directs nor-
maux, comme Internet qui a ouvert à
ces voyageurs de nouvelles possibilités
quant à la planification et à l’achat de
voyages. Ils sont également influencés
par d’autres médias, comme la publicité
imprimée, la radio, la télévision ainsi
que les brochures.
2.6.2.1 Une part importante du
marché: les femmes
Lors de la conférence Éco-Nord 2002,
la commentatrice Marybeth Brown a
insisté sur l’importance du marché
touristique au féminin. Selon Mme
Brown, les femmes prennent 70 p. 100
des décisions relatives au voyage. Dans
le marché d’aventure organisé, elles sont
65 p. 100 de la clientèle. Leurs séjours
sont plus longs, elles sont souvent en
groupe d’amies. Elles sont aussi souvent
d’âge mûr. Il faut alors prendre en
considération, selon la commentatrice,
leurs désirs, de remplir leurs attentes en
matières de sécurité.
2.6.3 Familles
2.6.3.1 La clientèle familiale et
retraitée
Les touristes ont en général un niveau
d’éducation et de revenu plus élevé. Il
s’agit souvent des familles, moins nom-
breuses qu’auparavant, mais à double
revenu, jouissant d’une bonne qualité de
vie dans un horaire moins flexible. Plus
souvent, même, on parle d’escapades
que de voyages.
Il faut aussi compter sur la clientèle
retraitée, en bonne santé. Ils vivent de
plus en plus vieux, et sont toujours en
meilleure santé. Au fil de leur vie, les
baby-boomers ont visité la planète.
Enfants, ils ont été jouer dans les bois.
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Maintenant, ils poursuivent leur explo-
ration dans leur propre cour. Ils sont
prêts à payer le prix d’une expérience de
qualité. C’est ce qu’ils cherchent : une
expérience naturelle, de qualité, pour
brosser un portrait général.
2.6.3.2 Les familles et les enfants
Les touristes, et en particuliers ceux qui
pratiquent l’écotourisme, sont souvent
des couples, mais les familles n’échap-
pent pas à ce type d’activité. Plusieurs
établissements ont dû se questionner sur
l’accueil à réserver aux familles.
Certaines entreprises touristiques, pour
éviter d’attirer les familles, ont choisi de
ne pas présenter l’image d’enfants dans
leurs outils de marketing, ni de prévoir
des activités pour les enfants. Certains
ont laissé tomber les prix pour enfants.
Ce sera à vous de décider, mais encore
faut-il que ce soit un choix conscient.
2.7 Caractéristiques et préférences des clientèles cibles
Pour connaître du succès comme four-
nisseur, il faut savoir à qui on veut offrir
des services. Il est de la plus grande
importance d’en savoir autant que
possible au sujet de la clientèle ciblée
par nos services.
2.7.1 Les visiteurs d’origine française
Pour les touristes français, on peut
identifier quelques valeurs communes
qui les différencient d’autres touristes et
qui doivent nous intéresser. Voici les
principales observations à retenir à leur
égard:
❏ les touristes long-courriers fran-
çais récents sont généralement âgés de
25 à 54 ans, la moyenne d’âge étant de
45 ans;
❏ la plupart des touristes long-
courriers français sont mariés ou vivent
en couple (56 p. 100);
❏ les Français voyagent surtout pour
fins de divertissement ou de vacances
(62 p. 100), mais une forte proportion
(27 p. 100) voyagent pour visiter des
amis ou des parents;
❏ environ 36 p. 100 ont un diplôme
d’études supérieures, ce qui est élevé
lorsqu’on compare ce taux aux autres
marchés européens étudiés;
❏ un pourcentage très élevé des
répondants (56 p. 100) vivaient à Paris
ou dans le Bassin parisien;
❏ les Français aiment l’eau et la
montagne et y sont fidèles;
❏ les vacances doivent procurer aux
Français du repos et un dépaysement
(découverte de nouveaux lieux, convi-
vialité, ambiance familiale et amicale);
❏ les voyagent qu’effectuent les
touristes français s’étalent sur toute
l’année, avec une petite prépondérance
aux mois d’août (12 p. 100) et avril (11
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p. 100), ainsi qu’un ralentissement
marqué au mois de novembre (4 p.
100);
❏ en moyenne, le nombre de nuits
passées à l’étranger est de 20 par voyage
d’agrément long-courrier. Au Canada,
ces voyages sont un peu plus courts,
c’est-à-dire d’une durée de deux semai-
nes à 18 jours en moyenne;
❏ les voyageurs français se déplacent
souvent en plus petits groupes que les
touristes allemands ou britanniques;
❏ les touristes français habitent
surtout chez des parents ou des amis ou
encore dans des hôtels à prix moyens;
❏ les touristes français aiment
beaucoup les chambres pour touristes et
les gîtes du passant;
❏ ces voyageurs se déplacent d’une
ville à l’autre en utilisant l’autobus (45
p. 100) et l’avion (28 p. 100). Ils vont
parfois aussi emprunter la voiture d’un
ami (26 p. 100) ou encore louer une
voiture (25 p. 100);
❏ comparativement à d’autres
marchés européens, les dépenses par
personne sont relativement modestes.
Ceci est probablement dû au fait que les
Français voyagent moins longtemps et
qu’ils ont davantage tendance à visiter la
famille, ce qui occasionne moins de
dépenses;
❏ les dépenses quotidiennes par
personne étaient, en 1997, de 69$ par
personne, ce qui est inférieur à ce que
dépensent les touristes britanniques
(79$) et largement moindre que les
125$ par jour dépensés par les voya-
geurs allemands;
❏ les Français sont un peu résistants
à la technologie, il faut donc leur offrir
des outils appropriés dans leur langue
par le truchement des agences de
voyage, d’où l’importance d’une associa-
tion qui pourrait agir en votre nom;
❏ les Français préfèrent des sites
touristiques assez accessibles: aménage-
ment de pistes cyclables avec système de
location de voiture, voitures électriques,
stationnements adéquats à proximité du
site, etc.;
❏ les Français ont une faible préfé-
rence pour les forfaits. Ils préfèrent
plutôt planifier leurs vacances;
❏ les Français, les Belges et les
Suisses sont très sensibles aux dimen-
sions suivantes: la francophonie, l’hospi-
talité, le dépaysement, les grands espaces
verts, le souci de l’environnement, la
modernité nord-américaine;
❏ de 20 p. 100 à 50 p. 100 des
touriste long-courriers français ont
participé à diverses activités spécialisées
au cours de leur plus récent voyage.
Parmi ces activités, notons surtout les
visites de panoramas exceptionnels, les
visites de lieux historiques, les visites de
parcs nationaux ou régionaux et de
forêts, ainsi que les visites-excursions
guidées de courte durée;
❏ les Français sont également attirés
par certaines activités à créneau, mais en
moins grands nombres que les activités
qui présentent un attrait culturel géné-
ral. Parmi ces activités, on retrouve les
foires et festivals locaux, la rencontre de
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2 personnes appartenant à des groupes
indigènes et autochtones uniques, des
excursions à bicyclette, de la motoneige,
d’autres sports d’hiver, des descentes de
rapides en canot pneumatique et la
fréquentation de terrains de camping ou
de caravaning;
❏ en 1997, seulement 36 p. 100 des
Français qui avaient effectué un voyage
récemment au Canada ou qui considé-
raient sérieusement voyager au Canada
avaient une connaissance suffisante de
l’anglais au niveau de la conversation.
Au niveau de la lecture en anglais, ce
taux augmentait légèrement à 45 p.
100. On voit donc l’importance de
former un personnel bilingue et de
produire toute la documentation desti-
née aux touristes en français!
❏ les Français et les Belges sont
friands des vacances actives: le contact
avec les populations locales est très
important. Cependant, ils ne considè-
rent pas le Canada comme une destina-
tion idéale pour ce genre d’expérience.
Le Canada doit donc faire valoir son
identité culturelle unique; il faudra
donc que les associations touristiques
élaborent des campagnes de sensibilisa-
tion et de commercialisation qui pique-
ront la curiosité des voyageurs sur ces
aspects spécifiques du Canada.
❏ sur les produits axés sur la nature,
la perception qu’ont les Français au sujet
du Canada pourrait s’améliorer, en
mettant surtout l’accent sur la sécurité
et la propreté.
2.7.2 Les visiteurs d’origine
québécoise
Bien qu’une majorité de touristes
québécois choisissent de séjourner dans
leur province lorsqu’ils prennent des
vacances de trois jours ou plus, environ
43 p. 100 quittent leur province pour
leurs vacances.
Pour les vacances d’hiver 2002-2003, 46
p. 100 des Québécois ont voyagé au
moins une fois pendant la saison froide.
Selon le réseau de la veille touristique,
ceux qui voyagent le plus souvent sont
les résidents de la région métropolitaine
de Québec (53 p. 100), les 35-44 ans
(54 p. 100), les couples sans enfant (54
p. 100), les ménages dont le revenu
annuel est supérieur à 60 000$ (59 p.
100) et les professionnels (60 p. 100).
Durant la saison estivale, 49 p. 100 de
tous les Québécois voyagent, et 55 p.
100 de ce nombre ont voyagé plus
d’une fois.
Pour les touristes québécois, ce sont les
activités suivantes qui s’avèrent les plus
populaires:
❏ plein air et aventure (27 p. 100)
❏ visites d’attractions touristiques
(16 p. 100)
❏ vélo, pistes cyclables (12 p. 100)
❏ musées, sites historiques (11 p.
100)
❏ baignade (9 p. 100)
❏ spectacles culturels (8 p. 100)
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❏ sites naturels, parcs (7 p. 100)
❏ fêtes, festivals (7 p. 100)
❏ pêche (6 p. 100)
❏ ski alpin, planche à neige (4 p.
100)
❏ golf (4 p. 100)
❏ croisière, croisière-excursion (3 p.
100)
❏ nautisme (2 p. 100)
❏ chasse (2 p. 100)
❏ casino (2 p. 100)
❏ motoneige (2 p. 100)
En général, le touriste québécois:
❏ aime les attraits touristiques
historiques (culture/authentique);
❏ aime les attraits agricoles;
❏ aime les endroits moins fréquen-
tés (différents/exotiques);
❏ aime les séjours de plein air :
chasse, pêche, observation
faunique, l’aventure dans la
nature (écotourisme);
❏ est très près de ses souches, donc
les voyages de famille sont très
appréciés;
❏ a un intérêt pour les forfaits
thématiques (22 p. 100);
❏ aime se sentir comme un invité,
être dorloté;
❏ préfère être servi en français.
Notons aussi que les Québécois qui ont
accès à Internet, que ce soit à la maison
ou au travail, ont beaucoup plus ten-
dance à prendre des vacances. En effet,
78 p. 100 des gens ayant un accès à
Internet ont pris des vacances, selon une
enquête datant de 2004. De tous les
ménages n’ayant pas pris de vacances,
près de la moitié (48 p. 100) n’avaient
pas accès au réseau Internet.
Pour les fournisseurs ontariens, il est
particulièrement intéressant de noter
qu’Internet sert davantage à planifier et
acheter des voyages lors d’un séjour à
l’extérieur de la province. C’est surtout
le secteur de l’hébergement qui profite
de cette tendance. Ça ne surprendra
personne que ce sont les 18-34 ans qui
utilisent davantage Internet dans la
planification de leurs voyages, à 38 p.
100. Sachez que 40 p. 100 de tous ceux
qui se tournent vers Internet pour
obtenir des informations additionnelles
sur leurs destinations («lookers») devien-
nent éventuellement des acheteurs en
ligne («bookers»).4
_____________
1 Organisation mondiale du tourisme, «Long- term Prospects: Tourism 2020 Vision» in Facts and Figures, [en ligne] http://www.world- tourism.org/market_research/facts/ market_trends.htm (consulté le 29 juin 2004).
2 «World Travel in 2003 was safest on record», The Globe and Mail, le 28 septembre 2004.
3 Commission canadienne du tourisme, «Faits et chiffres sur le tourisme canadien 2003».
4 Réseau de veille en tourisme, «Comportement de vacances dess Québécois», http:// www.veilletourisme.ca (consulté le 26 février 2005).
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LE CIRCUIT CHAMPLAIN
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C’est en 1615 que Champlain, arrivé pour la première fois au Canada en 1603, débute son exploration de ce qui s’appelle alors
la Huronie. Ayant promis aux Hurons
à Québec qu’il irait les aider à battre
leurs ennemis jurés, les Iroquois, Cham-
plain, blessé au combat, se voit con-
traint d’hiverner dans la région qu’il
passera ensuite des années à explorer.
Ces découvertes repoussèrent les frontiè-
res de la Nouvelle-France et marquèrent
le début de vagues successives d’exploi-
tation de ses ressources - fourrures, bois,
minerai - puis de colonisation. Avant
de s’angliciser, Detroit, Mackinaw
Island, French River, Thunder Bay,
Green Bay et quoi encore furent déve-
loppés par les Français et portaient des
noms que l’on aurait peine à reconnaître
aujourd’hui. C’est en gros sur ce cir-
cuit, que l’on voit à la carte 1, que se
rattacheront les principaux efforts de
développement et de mise en marché du
tourisme en Ontario français.
3.1 Qui est à l’origine du Circuit Champlain?
Le Circuit Champlain est une création
de Destination Nord, la seule associa-
tion touristique régionale (ATR) vouée
au développement et à la mise en valeur
du produit touristique francophone
dans le Nord de l’Ontario. La firme
québécoise Moore Communication a
également joué un rôle de premier plan
dans l’élaboration de ce circuit unique.
Le Circuit Champlain sera, au cours de
la prochaine décennie, la pierre angu-
laire du développement touristique de
l’Ontario français, donc sur une échelle
provinciale avec une présence nationale
et internationale. Ce sera donc une
pièce importante de la structure et du
cadre dont doit à tout prix se doter
l’industrie touristique franco-ontarienne
si elle souhaite vraiment tirer profit de la
vague favorable présentement en cours.
3.2 Description du Circuit Champlain
Pour maximiser le potentiel touristique
de la région, le Circuit Champlain se
rattache naturellement à la ville de
Montréal, point d’attache de nombreux
touristes qui profitent déjà des attraits
touristiques bien développés de la
province de Québec.
Il a des attraits à offrir à des clientèles
diversifiées :
clientèle étudiante
❏ histoire
❏ sciences naturelles
❏ écologie
❏ nature-aventure
❏ musées
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Carte 1 Le Circuit Champlain
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3 clientèle nature-aventure
❏ kayak de mer
❏ plongée sous-marine
❏ canotage en milieu sauvage
❏ randonnées en montagne
clientèle aînée
❏ Niagara
❏ site historique de Sainte-Marie-
au-pays-des-Hurons
❏ Spectacle à grand déploiement
Le Circuit Champlain partira donc de
Montréal et de sa charmante vieille ville.
Ici, on passera par le Marché
Bonsecours, reconnu comme l’un des
plus beaux édifices patrimoniaux au
Canada et on dégustera les produits du
terroir mis en vedette dans les menus du
Cabaret du Roy.
On se dirigera ensuite vers la Vallée du
bas de l’Outaouais pour y visiter la
ferme Mariposa, offrant une cuisine
gastronomique à saveur régionale et des
sentiers pédestres. Puis direction
Casselman, où plus de 300 comédiens
chanteront «L’écho d’un peuple», un
spectacle à grand déploiement qui
raconte l’histoire des francophones
d’Amérique du Nord et en particulier
celle des Franco-Ontariens.
Puis en route vers Ottawa, la capitale
nationale et important centre d’affaires.
La région offre une multitude de grands
musées et d’attractions qui plairont à
tous, dont le Musée canadien des civili-
sations. On partira ensuite vers le nord,
vers Pembroke et ses fresques et jusqu’à
Mattawa où l’on pourra visiter le studio
de Clermont Duval, un artiste franco-
ontarien qui peint des œuvre représen-
tant la nature canadienne et la vie des
premières nations.
Le Parc provincial Samuel de Cham-
plain, où se situe le Centre écologique
du Canada, est un lieu sans pareil pour
observer la faune tout en en apprenant
davantage sur l’histoire des voyageurs et
des premiers explorateurs.
Le Circuit vous permettra ensuite de
visiter la ville de North Bay, située sur
les berges du lac Nipissing, lac que
sillonne l’impressionnant navire Chief
Commanda. Votre passage à North Bay
vous permettra aussi de visiter le musée
des jumelles Dionne, ces quintuplées
nées en 1934 et dont l’histoire est
connue au Canada et ailleurs au monde.
Cette ville de 53 000 habitants est aussi
le site d’un ancien poste de traite trans-
formé en siège social d’une association
qui commercialise aujourd’hui les
fourrures récoltées dans le Nord de
l’Ontario.
Passant par Sturgeon Falls et son musée
Sturgeon River House, on se rendra
jusqu’à Sudbury, le plus important
centre urbain du Nord-Est de l’Ontario
avec ses 165 000 habitants. Surnom-
mée la «ville du nickel» en raison des ses
riches gisements minéraux de toutes
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sortes, elle abrite une importante popu-
lation de langue française. On profitera
de cet arrêt pour visiter le Centre
franco-ontarien de folklore qui préserve
le patrimoine oral de l’Ontario français.
Sudbury a beaucoup à offrir aux voya-
geurs qui auront un plaisir fou à décou-
vrir Terre Dynamique et son expérience
multimédia qui nous transporte jus-
qu’au cœur de la planète, en plus des
galeries souterraines véritables. Ils
pourront aussi visiter Science Nord, sur
un site enchanteur, pour y poursuivre
leur découverte de la nature et de la
science ou encore y visionner un film
sur l’écran géant IMAX. Au beau
milieu de la ville, les touristes se déten-
dront en embarquant sur le bateau
mouche Cortina, puis en dégustant un
somptueux repas au restaurant
Landings, au Centre des sciences.
Prochain arrêt: Killarney Mountain
Lodge, sur les rives de la baie
Georgienne. Là, on pratiquera tantôt la
voile, le canot, le kayak de mer ou on
fera une randonnée pédestre pour
admirer les paysages de rêve donnant
sur une mer d’eau douce à même une
forêt centenaire.
Puis ce sera en route vers la magie de
l’Île Manitoulin, la plus grande île au
monde entourée d’eau douce, avec ses
paysages pittoresques et sa riche culture
amérindienne. Le retour à la terre
ferme se fait à bord du traversier Chi
Cheemaun, qui vous débarquera à
Tobermory, une charmante petite ville
située dans la péninsule de Bruce qui
sépare le lac Huron et la baie
Georgienne. D’ici on peut facilement
explorer en s’inscrivant à des excursions
en bateau ou de plongée sous-marine
pour découvrir les épaves de la région.
Transportez-vous ensuite jusqu’à
Collingwood et Blue Mountain, une des
destinations quatre saisons les plus
convoitées en Ontario. Profitez de la
somptueuse cuisine de la «Pottery
Dining Room» dans une atmosphère
chaleureuse. Non loin, les 14 kilomè-
tres de plage de Wasaga Beach vous
invitent à vous détendre au soleil et à
plonger dans les eaux chaudes de la baie
Georgienne.
Passant par Midland, son sanctuaire des
martyrs canadiens décédés il y a 350
ans, le village reconstitué de Sainte-
Marie-au-pays-des-Hurons, le Circuit
Champlain vous transportera ensuite
jusqu’à la baie de Penetanguishene à
partir duquel vous profiterez du Havre
de la découverte et des présentations qui
vous initient à ce qu’était la vie dans
cette base navale militaire au XIXe
siècle.
On verra ensuite par une des sept
merveilles du monde, les chutes Nia-
gara, depuis longtemps un des sites
touristiques les plus visités au monde;
vous pourrez les observer de plus près à
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bord du Maid of the Mist. Une fois
dans la région, il ne faudrait surtout pas
manquer une excursion vers les vigno-
bles qui font le renom de Niagara on
the Lake, avec leurs célèbres vins de
glace.
La ville de Toronto est le prochain arrêt,
avec sa Tour du CN haute de 553,33
mètres (oui, plus d’un demi kilomètre!).
Profitez du panorama au haut de la tour
- que l’on atteint en 58 secondes par
ascenseur - en dégustant la fine cuisine
du restaurant 360°. Rendez-vous dans
l’un des quartiers les plus «in» de la plus
grande ville au pays, celui de la Distille-
rie avec ses galeries d’art et ses innom-
brables édifices historiques.
Reprenez la route vers le Nord et la
région de Muskoka, site de villégiature
par excellence. Là vous profiterez de
magnifiques sentiers pédestres parmi les
majestueux pins blancs ou encore de
tournées en bateau à vapeur sur les
innombrables plans d’eau. Le plus
célèbre et le plus vieux parc en Ontario,
le Parc Algonquin, présente 29 points
d’accès aux canoteurs, propose 17
sentiers pédestres offrant l’interpréta-
tion, deux musées et un site d’accueil
avec plusieurs expositions, un restaurant
et une librairie.
Ainsi, les touristes étrangers arrivant à
Montréal pourront quitter en passant
par Toronto, ce qui constitue un chan-
gement intéressant lorsqu’on compare
ce circuit à la traditionnelle route
Montréal-Kingston-Toronto.
Le Circuit Champlain, un trajet long de
1500 kilomètres et qui attirera des
clientèles diverses par la richesse de son
histoire, sa nature à la fois sauvage et
accueillante, ses alléchants produits du
terroir et ses attraits uniques.
3.3 Partenaires impliqués
Autour de ce circuit se greffe présente-
ment un consortium de gens intéressés à
en faire le développement et la promo-
tion. L’Alliance Champlain, sous l’égide
de Destination Nord, a déjà commencé
à rassembler des forces de différents
secteurs d’activités afin de rapidement
mettre sur pied les composantes de cette
nouvelle attraction touristique. Ce
groupe a tenu une première rencontre
en 2004 et il devient de plus en plus
évident que de nombreuses forces dans
le secteur du tourisme vont se joindre
au Circuit Champlain.
Autour de ce Circuit s’est constitué une
Alliance, un rassemblement de partenai-
res voué au développement de ce nou-
veau produit touristique pour l’Ontario.
Les partenaires francophones
❏ le Consortium des organismes
francophones de l’Ontario
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Les partenaires autochtones
❏ l’Association autochtone du Nord
de l’Ontario
Les partenaires anglophones
❏ les entrepreneurs touristiques
❏ Parcs Ontario
3.4 Autres régions ne faisant pas partie du Circuit Champlain
Le Nord de l’Ontario est un vaste
territoire que dessert l’association
touristique Destination Nord depuis
maintenant quelques années. Si le
Circuit Champlain constituera l’axe
principal de développement de la
prochaine décennie, il ne faut pas y voir
un abandon de la part de Destination
Nord des régions que n’aurait pas
visitées le fondateur de la Nouvelle-
France il y a quatre siècles. Au con-
traire, il s’agit d’une occasion unique
d’ouvrir toute grande la porte sur
l’ensemble de l’Ontario français en
profitant de cet anniversaire. Choisis-
sons plutôt de voir le Circuit Cham-
plain comme la carte de visite qui
incitera les touristes à suivre les pas de
l’explorateur et à parcourir à leur tour
l’ensemble du territoire ontarien, in-
cluant bien sûr le Nord de l’Ontario, tel
qu’on le voit sur la carte 2.
Le Nord de l’Ontario présente des
attraits dont seraient jaloux nombre de
régions déjà plus choyées en ce qui a
trait à l’achalandage touristique. Ses
grands espaces, bien sûr, mais aussi ses
forêts et ses milliers de lacs et de rivières
- dont le Lac Supérieur, la plus grande
étendue d’eau douce du monde - que
l’on retrouve souvent ici dans un état
sauvage, presque aussi sauvage qu’à
l’arrivée des premiers explorateurs
européens... Le Nord de l’Ontario, c’est
aussi une histoire vivante, bien vivante
même, avec des millénaires d’activité
autochtone et des siècles de présence
française et anglaise. Aujourd’hui, plus
de 159 000 francophones bilingues
d’origine québécoise ont fait du Nord
de l’Ontario leur chez soi et ajoutent
aux quelques 830 000 anglophones un
cachet tout à fait particulier, voire
unique.
Mais avouons le: des défis de taille vien-
nent toutefois compliquer la tâche de
quiconque voudrait favoriser le tourisme
dans le Nord de l’Ontario; l’immensité de
son territoire d’abord, qui rend les con-
tacts entre entreprises et entrepreneurs et
les déplacements des visiteurs plus diffici-
les, mais aussi le niveau de développement
relativement faible des infrastructures
touristiques, surtout lorsque l’on compare
la région aux marchés ciblés par Destina-
tion Nord.
Malgré tout ce potentiel, malgré la
conjoncture favorable et même si le
momentum semble déjà donner au
Circuit Champlain des débuts de
résultats intéressants, il ne faudrait
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ION
3 surtout pas tomber dans les nombreux
pièges qui pourraient ralentir cette
progression. Pour que tout fonctionne,
il faut que le secteur touristique puisse
continuer de se donner une direction
commune et rassembler les forces, les
idées, l’énergie, les ressources financières
pour que ce beau projet puisse donner
tous les fruits qu’on attend de lui.
Le journaliste de renom Yves Ouellet a
effectué au cours de l’été 2004 une
tournée du Circuit, afin d’en évaluer les
forces et les faiblesses. Au terme de sa
visite, il a déposé un long rapport dans
lequel il exprime quelques recomman-
dations qui pourraient améliorer ce qu’a
à offrir cette nouvelle destination.
Parmi les recommandations d’Yves
Ouellet, retenons surtout les impres-
sions suivantes:
«Le Nord-Ontario possède avec le
Circuit Champlain un atout extraordi-
naire pour développer un