Schéma interrégional d’aménagement et de développement du ...

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Schéma interrégional d’aménagement et de développement du Massif central Schéma interrégional d’aménagement et de développement du Massif central Version adoptée par le comité de massif du 9 décembre 2005 Dijon Clermont-Ferrand Limoges Lyon Toulouse Saint-Étienne Montpellier Avallon Moulins Aurillac Le Puy-en-Velay Guéret Cahors Rodez Millau Mende Roanne Tulle

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Schéma interrégional d’aménagement

et de développement du Massif central

Schéma interrégional d’aménagement

et de développement du Massif central

Version adoptée

par le comité de massif

du 9 décembre 2005

Dijon

Clermont-FerrandLimoges

Lyon

Toulouse

Saint-Étienne

Montpellier

Avallon

Moulins

Aurillac Le Puy-en-Velay

Guéret

Cahors

Rodez

Millau

Mende

Roanne

Tulle

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Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 20052

Le Massif central : le relief

Limite Massif central

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Sommaire

La singularité du Massif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5Le Massif central, un espace d’avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10Les axes du développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11

Axe 1 – L’ accueil de nouvelles populations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11

Les enjeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11Attirer des populations nationales et étrangères qualifiées Prendre en compte le vieillissement de la population comme facteur de développement

Les orientations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12Soutenir la construction de l’offre d’accueilSoutenir la promotion de l’offre d’accueil

Axe 2 – La création de richesses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14

Les enjeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14Accompagner la compétitivité des PME/PMI Soutenir les pôles d’excellence et les offres compétitives Développer une économie des agro-ressources liée à l’environnement et aux produits de qualité Appuyer la valorisation économique de la ressource bois Valoriser les offres touristiques comme levier économique

Les orientations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16Créer de la richesse économique à partir de l’identité territoriale Adapter et diversifier les productions agricoles et agroalimentairesSe positionner sur deux marchés en expansion pour le secteur bois Construire et mettre en marché le tourisme

Axe 3 – L’accessibilité du territoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

Les enjeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21Adopter une politique d’infrastructures à long termeAssurer une accessibilité équitable aux territoires et aux services d’intérêt général Favoriser l’émergence et la mise en œuvre des technologies innovantes de communication

Les orientations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22Mailler et interconnecter les infrastructuresDévelopper des infrastructures de communications électroniques

Les conditions de développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .241ère condition : la recherche/développement/transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .242ème condition : l’environnement et le cadre de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .263ème condition : les services . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .294ème condition : la structuration des réseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33

Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 2005 3

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Depuis 30 ans, le Massif central a bénéficié des aidesde l’État au titre de l’aménagement du territoire et depuis 15 ans desfonds structurels européens dans le cadre de stratégies sectorielles.Progressivement, les acteurs socioprofessionnels, les élus ont construitensemble des politiques originales, puis établi des règles de bonnegouvernance dans cet espace vaste comme l’Irlande ou le Portugal.Les membres du comité de massif ont décidé dès le 15 septembre2004 de produire un schéma stratégique de massif : projet de dévelop-pement territorial à long terme, fondé sur les prescriptions du dévelop-pement durable. Le préfet coordonnateur de massif a souhaité ques’engage parallèlement une réflexion au sein des services de l’État.

Le schéma interrégional de massif est un document d’orientations stra-tégiques, évolutif et transversal à l’horizon 2030, résultat d’une démar-che ordonnée et concertée :

• neuf groupes de réflexion présidés par un membre de la commissionpermanente ont réuni environ 150 participants : élus, socioprofession-nels, experts ;

• les services de l’État dans les cinq régions et les préfets des dépar-tements ont participé à la réflexion initiée par le préfet coordonnateur.

Ce schéma propose une vision prospective, partagée par les élus, lesacteurs socioprofessionnels et associatifs, l’État, pour faire du Massifcentral un modèle de développement durable axé sur les filières d’ex-cellence, la qualité des produits et la valorisation des espaces et desressources locales. Le Massif central peut devenir un espace attractif,attrayant, utile pour l’Europe en répondant à la demande croissantedes populations urbaines européennes pour de nouveaux lieux de viealliant qualité et modernité. Il affirme sa volonté de faire fructifier sesrichesses économiques : offres agricoles et agroalimentaires de qua-lité, valorisation de ses ressources naturelles comme le bois et l’eau,compétitivité et savoir-faire de ses PME/PMI et leaders mondiaux, nou-velles offres territoriales en matière de tourisme, loisirs, culture.

Face à une décroissance démographique et à un vieillissement supé-rieur à la moyenne nationale, le Massif central veut développer des stra-tégies originales fondées sur la valorisation des masses critiques obte-nues par un travail en réseau à l’interrégional : le critère «solidarité etvaleur ajoutée Massif central» a prévalu dans la préparation du schémade massif. Il apporte une valeur ajoutée aux politiques départementaleset régionales garantes de la pertinence de la proximité. L’entrée de nouveaux pays dans l’Union européenne place le Massifdans une situation nouvelle : il s’agit de passer d’une logique dezonage à une logique de projets au cœur du développement des terri-toires. Les acteurs du massif proposent pour l’après 2006, des straté-gies alliant cohésion sociale et compétitivité économique s’inscrivantdans les grandes orientations du Schéma de Développement del’Espace Communautaire (SDEC).En s’organisant, en promouvant les spécificités de leurs territoires, lesacteurs du Massif central ont l’ambition d’offrir aux populations françai-ses et européennes un espace moderne de projets ouvert sur le mondedans un environnement authentique et un cadre de vie préservé.

Le schéma de massif peut donner lieu à des déclinai-sons thématiques. (article 179 de la loi n° 2005-157 du 23 février 2005 relativeau développement des territoires ruraux)

La singularité du Massif central

Le nom de «Massif central» a une originesavante. En 1841, deux géologues, Dufresne et deBeaumont, publient la première carte géologique de laFrance. Ils reconnaissent le massif hercynien composé desVosges, du massif armoricain et du «massif central»1. Plustard, le mot entre dans le monde de l’école et s’ancre dansl’imaginaire collectif : «il est mémoire, transmise par la cartede géographie accrochée aux murs de l’école de la républi-que»2. Cette carte popularise l’appellation «Massif central»,devenue nom propre, reprise aujourd’hui dans les cartesmétéorologiques à la télévision et dans les magazinesinternationaux des compagnies aériennes.Après la Seconde guerre mondiale, la politique volontaristed’aménagement du territoire se transforme progressivementen une politique de développement local et territorial :

• 1964 : création de la SOMIVAL (société d’aménagementrégional) ;

• 1967 : lancement de la politique de rénovation rurale ;• 1975 : premier plan du Massif central ;• 1985 : loi «montagne» délimitant des massifs montagneux

dont celui du Massif central ;• 2005 : extension du Massif central au Morvan.

Le Massif central est à la fois un espace géomorphologique,une image météorologique, une entité interterritoriale où seconstruisent depuis trente ans des politiques publiques decompensation de handicaps mais aussi des politiquesinnovantes dont plusieurs bénéficient aujourd’hui à la Nation.

■ Un environnement diversifié et préservé

S’étendant sur 15 % du territoire national, leMassif central représente 42 % de la zone montagnefrançaise avec une altitude moyenne élevée et des hautsplateaux. Sur près de 85 000 km2, il offre une variété depaysages de vallées et de hautes terres, des espaces demontagne sèche et de prairie humide, un patrimoine excep-tionnel d’habitats naturels, d’espèces animales et végétales.Des lieux sont soit inscrits ou candidats à l’inscription aupatrimoine mondial de l’humanité (Unesco) comme «lesCausses et les Cévennes», conservatoire vivant des paysa-ges ruraux du sud de l’Europe, soit labellisés ou en cours delabellisation «grands sites» comme le Puy de Dôme, lesgorges du Tarn…Le Massif central dispose de parcs naturelsrégionaux et d’un parc national, vecteurs de nouvellesformes de développement économique dans un environne-ment préservé. L’environnement joue un rôle premier : lavariété des substrats géologiques, le caractère montagnardet la position de carrefour ont permis le développementd’une grande biodiversité ; elle s’appuie sur la présenced’espèces endémiques ou rares qui bénéficient de plansnationaux de restauration et pour lesquels le Massif a uneresponsabilité particulière.L’empreinte humaine est très lisible sur les milieux «naturels», preuve que ce territoire, partout vivant, dispose

Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 200541 In atlas et géographie de la France Guy Bouet et André Fel Flammarion 1983

2 In L’esprit des hautes terres Llibert Tarrago Editions Autrement 1996

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d’atouts utilisés depuis le néolithique pour l’agriculture etl’élevage. L’artisanat et l’industrie existent au moins depuisl’époque romaine : la céramique sigillée produite dans lesfours de la Graufresenque et de Lezoux était exportée au-delà des limites de l’Empire. Des villes nées de l’histoire poli-tique, économique, religieuse, ont eu un rayonnement euro-péen (ex. Le Puy, Conques, Vézelay…) dont témoigneaujourd’hui leur patrimoine culturel de renommée internationale.

■ Un peuplement de faible densité

Avec 3,7 millions d’habitants répartis dans 4073communes (11 % des communes françaises), le Massif centralest un espace à la fois peu densément peuplé (44 habitants aukm2) et caractérisé par un habitat permanent «le plus haut per-ché» de France. Depuis trente ans, le Massif subit une érosiondémographique due à un net déficit naturel. C’est à partir desannées soixante-dix que le nombre de décès a dépassé celuides naissances. Cette aggravation a été causée par la chutedes naissances, due à une baisse de la fécondité qui a marquéle Massif central comme l’ensemble du territoire métropolitain. Pourtant, depuis une dizaine d’années, les arrivées sont plusnombreuses que les départs. Mais le solde migratoirelégèrement positif cache de grandes disparités suivant les tran-ches d’âge :

• Une installation de jeunes retraités ;• Une arrivée de jeunes familles ;• Un déficit de jeunes actifs entre 18 et 29 ans.

Tous les ans 15 000 jeunes obtiennent un diplôme dans un éta-blissement d’enseignement supérieur du Massif central.L’embauche annuelle de jeunes diplômés par les entreprises aété estimée à 10 000 par an avec, pour au moins 40 % d’en-tre elles, des difficultés de recrutement. Les tendances démographiques actuelles du Massif central–faible fécondité, vieillissement prononcé de la population etmouvements migratoires accentuant le déficit des jeunes- nepermettront pas d’enrayer la diminution de la populationconstatée depuis vingt ans. D’ici 2030, le Massif central devraitperdre 270 000 habitants environ3. Cette perte sera due à l’ag-gravation du déficit naturel provoquée par la chute du nombrede naissances et sera sensible dans tous les départements. Lapopulation devrait diminuer dans tous les types d’espaces :ruraux et même urbains sauf si cette évolution y est compenséepar une forte attractivité. Au-delà de sa diminution, la populationdu Massif continuera de vieillir par la démographie des «papy-boomers», la baisse prévisible des jeunes et l’arrivée ou leretour de retraités sur ces territoires. Ainsi, le Massif central est confronté au renouvellement de sesforces vives. Si une politique d’envergure n’est pas menée, destensions risquent de se manifester sur le marché de l’emploi etsur l’activité économique. Les marges de manœuvre hors immi-gration sont faibles : encouragement au travail, emploi de tra-vailleurs âgés, activité féminine. Si l’on admet une baisse ten-dancielle des actifs agricoles et industriels, les tensions serontparticulièrement vives sur le secteur des services, déjà sousreprésenté dans le Massif central, et sur certains métiers criti-ques de cadres supérieurs.

■ Des entreprises industrielles et artisanales présentes sur tout le territoire

En dépit d’une image rurale, le Massif centraldispose d’une présence industrielle et artisanale diffuse surl’ensemble du territoire, de pôles de compétences, d’uneoffre d’enseignement supérieur et de recherche, de villesmoyennes dynamiques. Cette spécificité industrielle esthéritée de la première révolution industrielle (exploitation desminerais, aciéries, textiles…), des guerres ou des manufac-tures de l’époque moderne (arts du feu, verre, papier…). Cedéveloppement industriel et artisanal trouve l’essentiel deson origine dans la présence de ressources naturelles, maisaussi dans le dynamisme et le savoir-faire de ses habitants.De grandes entreprises comme Michelin, Ratier, Lapeyre,Legrand, SAGEM, sont originaires du Massif central. Ellesgénèrent un tissu local de sous-traitants, sont porteuses àl’échelle nationale et internationale d’une image d’excellenceéconomique et d’innovation technologique. Même dans lesrégions dont les métropoles sont en dehors du Massif, laprésence industrielle est forte : ainsi, c’est notamment dansl’arrière-pays que sont installées les usines en Languedoc-Roussillon.

Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 2005 53 source Atlas Massif central – INSEE 2002

Établissements actifs au 01/01/2004

Emplois au lieu de travail par secteur d’activité en 1999

territoire = Massif centralzone de comparaison = France métropolitaine

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En 2001, 23 500 entreprises industrielles employent près de300 000 salariés. Plus de 64 000 établissementsartisanaux représentent 206 000 actifs4. La part de l’emploiindustriel dans l’emploi total y est de 18 % plus élevée quel’ensemble des régions métropolitaines. Un emploi sur troisse compte dans l’industrie et notamment dans l’industriedes biens intermédiaires. Cette industrie répartie estfragilisée par les délocalisations et par les difficultés à trouverdes repreneurs ou des cadres. Par contre, le taux d’emploidans les services aux entreprises est inférieur à la moyennenationale et même inférieur à celui des autres massifs.Un tissu de petites entreprises ou de très petites entreprises,à la capacité de création importante, associée à la pérennitédes entreprises nouvelles, caractérise le paysage industriel.Cinq ans après leur création, 71 % des entreprises dans leMassif central sont toujours en activité contre 67 % enmoyenne nationale. Le Massif central est l’un des premiers territoires à avoirsuscité la création de Systèmes Productifs Localisés (SPL)dans des secteurs aussi différents que la filière bois, lamécanique ou le textile. Citons, à titre d’exemple le pôlemécatronique de Montluçon, le pôle plastique du bassinsigolènois, le pôle textile santé-hygiène de Saint-Étienne, lepôle céramique du Limousin, la Mecanic Vallée de Brive àRodez en passant par Figeac.

■ Un territoire propice à l’élevage

La vocation d’élevage du Massif est tradition-nelle. C’est la plus grande prairie naturelle de France. Plus de80 % des terres agricoles sont destinées aux métiers del’élevage. Plus de huit agriculteurs sur dix sont des éleveursd’herbivores. Les résultats du recensement agricole 2000confirment l’importance du troupeau bovin dans l’agricultureet la poursuite de l’accroissement du cheptel, notamment lesecteur allaitant (33 % du troupeau allaitant national). Dansces pays naisseurs, quatre principales races bovines :Salers, Aubrac, Limousin, Charolais, sont porteuses d’iden-tité territoriale et de qualité, mais sont peu créatrices surplace de valeur ajoutée. Le Massif central produit sur la mon-tagne sèche les 2/3 du lait de brebis français dont la moitiéest transformée en Roquefort et 40 % de la viande ovinenationale. L’agriculture emploie 8 % de la population totaledu Massif, alors que sa part atteignait 12 % en 1988. Dansl’ensemble, les exploitations s’agrandissent, l’achat dematériel vise la performance. En matière d’emplois, les industries agroalimentaires repré-sentent un peu plus du quart des industries du Massifcentral, soit environ 13 % des industries agro-alimentairesfrançaises. Toutefois, par rapport à la moyenne nationale, lesfilières produits carnés, industries laitières, produits végétauxet travail du grain sont sur-représentées tant en termed’effectifs que de chiffre d’affaire, avec un poids importantdes petites entreprises.

Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 200564 source APAMAC

Emplois par secteur d’activité en 1999

territoire = Massif centralzone de comparaison = France métropolitaine

Répartition des exploitations 3/4 en système herbivore

Réopartition de la SAU 85 % concernée par l’herbe

Répartition des UTA

UTA : Unité de travail annuelSAU : Surface agricole utile

Agriculture Industrie Construction Tertiaire

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Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 2005 7* Espace central, zone correspondant au zonage Massif central avec l’Indre et le Cher

■ Un impact fort de la forêt, mais une filière bois à dynamiser

Avec 36 % de taux de boisement (taux supé-rieur de 7 % à la moyenne nationale), les forêts occupentune part importante dans le paysage de l’Espace central*(2,7 millions d’hectares, 89 % de forêt privée avec unesurface moyenne de 2,96 ha). Majoritairement feuillues, ellesfont l’objet de nombreux enrésinements. L’arrivée au stadede récolte des peuplements résineux récemment introduitset surtout ceux du Douglas, constitue l’atout maître duMassif central en matière forestière. Le morcellement de lapropriété, l’isolement du massif, une certaine difficulté d’exploi-tation et de circulation constituent des contraintes sérieuses.La structure des emplois (36 600 avec la fabrication demeubles) sur ce territoire montre une forte spécialisationdans les secteurs de la sylviculture, de l’exploitation et desservices forestiers, du sciage et du rabotage du bois, dansla fabrication de charpente et de menuiserie ainsi que dansla fabrication de meubles. Cependant toutes ces activités,hormis la sylviculture, ont vu leur part dans l’emploi totaldiminuer entre 1990 et 1999.

■ Un territoire approprié pour le tourismede découverte et de nature

Les sites touristiques sont bien dispersés surl’ensemble du massif. En 2001, 26 sites avaient attiré plusde 100 000 visiteurs : châteaux, villages et sites decaractères, grottes, parcs à thèmes et parcs animaliers.Plusieurs festivals ont une notoriété nationale voire interna-tionale.Hors résidences secondaires, la capacité d’hébergementest de 568 000 personnes, soit 16 % de la populationrésidente (13 % en moyenne nationale). Le parc de résiden-ces secondaires est important : 14 % des logementspossèdent une vocation de loisir contre 10 % sur le reste duterritoire métropolitain.Les emplacements de camping (79 000 emplacements)représentent près de 40 % de cette capacité d’accueiltouristique. Le tourisme social y est également très présent.C’est dans les stations thermales et dans le sud du Massifcentral que la capacité d’accueil est la plus importante.Avec ses grands espaces et son patrimoine historique, leMassif central est attractif pour le tourisme de nature et dedécouverte. Du potentiel existe sur l’agritourisme, la remiseen forme thermale et les tourismes culturel et industriel.

■ Un maillage de villes et de bourgs toujours vivants

Population par commune ou agglomération en 1999

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Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 200585 Comité interministériel d’aménagement et de compétitivité des territoires

Le Massif central se distingue par un relatiféquilibre entre population rurale et population urbaine. Lemaillage urbain est constitué à la fois d’aires urbaines degrande, moyenne et petite taille et de bourgs ruraux. Deux tiers des villes et des bourgs sont en zone de monta-gne et les douze villes moyennes structurant cet espace àdominante rurale sont encore mal reliées entre elles, rendantmalaisée leur coopération. Trois agglomérations, Clermont-Ferrand, Saint-Étienne etLimoges animent chacune une aire urbaine de plus de 200 000 habitants. Elles concentrent les emplois métropoli-tains supérieurs : universités, grandes écoles, laboratoiresde recherche publique ou liés aux groupes privés.Aujourd’hui les grandes métropoles Lyon, Montpellier,Toulouse, Bordeaux (surtout demain avec l’achèvement del’A89) irradient de leur influence le Massif central en termesd’emplois, d’accès aux services, comme pôles universitaireset de recherche. Ces territoires moteurs peuvent avoir deseffets d’entraînement importants pour les territoires ruraux.L’ensemble des aires urbaines du Massif central regroupe 24 % du territoire, 62 % des habitants, alors qu’en France,l’espace à dominante urbaine regroupe 82 % de la population.Des aires d’emploi sont situées dans l’espace rural : 10 %contre 6 % en moyenne nationale. Les aires d’emploi del’espace rural ont ainsi une place prépondérante. 56 pôlesen milieu rural offrent plus de 1500 emplois et jouent un rôlesimilaire à celui des pôles urbains en matière d’attractivitécommerciale et de services. De nombreuses entreprisesartisanales de l’alimentation et de services sont installées enmilieu rural. En 1999, plus d’un résident sur quatre vivaitdans un espace à dominante rurale, hors aires d’emploi.Cette proportion est double de celle enregistrée au niveaunational et concerne plus du tiers des habitants des dépar-tements du sud du Massif central.Les pôles de services intermédiaires (environ 400) offrent unéventail diversifié de commerces non alimentaires et deservices courants dont le pouvoir attractif est relativementélevé. Ils correspondent aux communes les plus fréquentéespour des motifs non professionnels. L’essentiel des servicescourants est présent dans un maillage de 250 autrescommunes peuplées en moyenne de 1500 habitants.

■ Un territoire à la croisée de grandesinfrastructures

D’îlot contourné, le Massif central devientespace de liaison ouvert sur l’Europe. Le Massif central,grâce à l’achèvement du plan autoroutier initié en 1975, setrouve en 2006, dans un positionnement central favorable àson rayonnement national et dans le sud-ouest européen.Des efforts restent à faire pour ouvrir le territoire sur le Nord-Est, via la Bourgogne. Aucun des 30 projets du RéseauTrans-Européen des Transports (RTE-T) ne traverse leMassif. L’A89 et la Route Centre Europe Atlantique (RCEA) en coursde réaménagement à 2 X 2 voies, et la RN 88 Lyon-Toulouseopération nationale pilote développement durable (pourlaquelle un partenariat public-privé a été préconisé lors duCIACT5 du 14 octobre 2005) vont permettre des liaisonstransversales croisant les grandes liaisons nord-sud. Si de réels progrès ont été enregistrés, l’accessibilité à Pariset à l’Europe demeure encore problématique en certainspoints :

• quatre des douze départements français, ayant uneaccessibilité médiocre ou très médiocre à Paris (plus de 3 heures) y sont situés : Lot, Lozère, Ardèche et Allier,sans compter les départements pourvus d’une liaisonaérienne à Paris à des coûts aller-retour très élevés,

• cinq des huit aires urbaines durablement à l’écart desgrands réseaux sont dans le Massif central : Castres-Mazamet, Aurillac, Aubenas, Decazeville, Villefranche deRouergue.

Dans son rapport intitulé «l’exception territoriale, un atoutpour la France», le Sénat relève 14 aires urbaines de plus de 50 000 habitants ne disposant pas d’une dessertesuffisante. Six sont dans le Massif central : Roanne, Rodez,Castres-Mazamet, Moulins, le Puy en Velay et Aurillac. À part Saint-Étienne, aucune grande ville n’est reliée à Parispar TGV. Le réseau grandes lignes avec Paris n’a fait l’objetque d’une augmentation du nombre de dessertes quotidien-nes et d’une amélioration du niveau de confort mais pas degain de temps. Les liaisons transversales internes d’enver-gure nationale, en particulier Limoges-Lyon et Clermont-Ferrand-Bordeaux se sont dégradées. Le fret ferroviaire estpeu développé et des lignes ont été désaffectées : des lignesdesservant de grandes entreprises ont été récemmentfermées. La part du ferroviaire dans le trafic marchandisesest légèrement inférieure à la moyenne nationale.Les couvertures téléphonie mobile et haut débit sont incom-plètes en particulier aux marges des limites administrativesdépartementales et régionales. Les entreprises ne s’installe-ront, ne se développeront, voire ne resteront que dans deszones bien desservies par les Technologies d’Information etde Communication (TIC).

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Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 2005 9

Le Massif central, du fait de sa diversitéet de son positionnement géographique subit des ten-dances centrifuges avec des régions limitrophes pluspeuplées, plus créatrices de richesse économique. Ilcomprend une diversité de territoires avec des enjeuxdifférents car la logique de découpage administratif asouvent eu pour objectif ou pour effet de fragmenterles territoires identitaires. Le Massif central estmarqué par des identités culturelles fortes forgées parle relief et l’éloignement. Étant largement issu d’une politique de compensationdes handicaps de zone rurale, le Massif central pré-sente une image encore insuffisamment positive bienqu’il soit devenu en quelques dizaines d’années unterritoire qui s’organise, porteur de modernité, derichesse économique, de potentiel à exprimer.

Vu de l’extérieur, le Massif central présente troisspécificités majeures :

• c’est un espace rural de grande qualité patrimonialeavec une densité faible et une structuration dominéepar un semis de petites villes ;

• cette faible densité se conjugue avec une occupa-tion quasi totale du territoire et une accessibilitépartout possible, à la différence par exemple desespaces ruraux scandinaves ou méditerranéens ;

• c’est un espace rural sur lequel des entreprisesindustrielles et artisanales (certains grands groupesd’envergure internationale en sont originaires ou yont leur siège !) disséminées sur l’ensemble duterritoire, créent de la richesse économique etvalorisent des savoir-faire techniques.

Mieux ouvert sur le reste du monde, il constituedésormais un espace attractif pour valoriser sespoints forts, créer des richesses, attirer de nouvellespopulations et devenir un territoire fort et compétitifau sein de l’Europe élargie.

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En rompant définitivement avec une logiquede «rattrapage» ou de «compensation des handicaps», leMassif central, tout en reconnaissant ses contraintes demoyenne montagne, mais en mettant en avant sa singula-rité, a la capacité de développer, équilibrer, organiser, pouraffirmer sa compétitivité et son attractivité dans la France etdans l’Europe. Il a la volonté de construire un modèle dedéveloppement original ancré dans le développement dura-ble pour attirer de nouvelles populations françaises et étran-gères.

La reconquête démographique est l’orientation stratégiqueprioritaire pour les prochaines décennies. Pour l’atteindre,les acteurs du Massif central privilégient trois axes de déve-loppement :

• l’accueil de nouvelles populations,• la création de richesses ;• l’accessibilité du territoire.

Pour accroître sa compétitivité en Europe et dans le monde,devenir un territoire attrayant, la recherche et le développe-ment, l’environnement et le cadre de vie, le maintien et ledéploiement des services, la structuration des réseaux d’ac-teurs sont des conditions indispensables.

En s’engageant sur des orientations à long terme (horizon2030), les acteurs du massif témoignent de leur volontéd’avoir une vision prospective partagée de l’avenir de leurterritoire, construite sur les atouts de différenciation positive.

Sa particularité en Europe de «montagne habitée» permet depositionner le Massif central comme un espace de qualité etde modernité :

• pôles d’excellence à vocation européenne : céramique,mécanique, technologies du vivant, eau, viande ;

• organisation de nouvelles filières dans des secteurs à fortdéveloppement : tourisme, produits agricoles de qualité,bois ;

• prise en compte de sa position géographique en Europe etde liaison avec les territoires du sud de l’Europe.

La stratégie proposée est centrée sur la structuration desréseaux d’acteurs, la construction des offres, l’organisationdes filières, l’ingénierie, l’attention portée aux «marches» etaux «périphéries» du massif, la communication, la coordina-tion des politiques. C’est là que se situe la «valeur ajoutée» du massif : initiativesd’organisation, d’innovation, de coordination à encourager, àdisséminer sur des créneaux de réussite économique et demodernité dans une démarche partenariale.

Les futures contractualisations devront s’appuyer sur leschéma de massif : «les conventions interrégionales demassif traduisent les priorités …en faveur du développementéconomique…Elles prévoient les mesures mises en œuvre dans cet objec-tif par l’État, les régions et, le cas échéant, d’autres collecti-vités territoriales compte tenu des orientations des schémasde massif…» (article 179 loi n° 2005-157 du 23 février 2005 relative au développe-ment des territoires ruraux).

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Le Massif central, un espace d’avenir

Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 2005

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Axe 1 • l’accueil de nouvelles populations

Sur le Massif central, se combinent desphénomènes de dépopulation, séquelles de l’exode rural, etdes phénomènes de repeuplement résultant de migrationsde populations vers les campagnes. La déprise démographi-que et la fuite de matière grise impliquent un appauvrisse-ment du tissu des entreprises et des activités économiques.Le Massif central, plus que d’autres territoires, devra à la foissavoir «tirer parti» des conséquences du vieillissement de lapopulation et devenir une terre d’accueil pour des jeunes(actifs, étudiants, apprentis…).C’est un enjeu à la fois économique et culturel. La recon-quête démographique passe par une politique actived’immigration et par des politiques attractives de services,d’habitat et de patrimoine.

Les enjeux

■ Attirer des populations nationales et étrangères qualifiées

Des besoins de personnes qualifiées existentdans des secteurs touchés par les évolutions économiqueset démographiques : salariés, artisans, reprises d’entrepri-ses, professions libérales, métiers du bâtiment, de l’agro-ali-mentaire, commerce, secteur médico-social, aide à la

personne… Ces besoins, s’ils se transforment en offres deprojets professionnels et familiaux à destination de publicsciblés tant en France qu’à l’étranger, seront un levier puis-sant d’attractivité et de création de richesse économique.Pour les populations, notamment des pays nouvellemententrés dans l’Europe, avec des formations de bon niveauparticulièrement dans le domaine des activités de productionindustrielles et de services, une politique de promotion desatouts du Massif associée à des conditions d’installationfavorables peut les inciter à investir leurs compétences etleur esprit d’entreprise dans les villes et les campagnes duMassif central. Susciter et gérer des flux migratoires, à partirde besoins répertoriés ou prévus, impliquent d’agir à la foissur l’emploi, l’habitat, les services au bénéfice de «ceux etcelles qui arrivent» et de «ceux et celles qui restent».

■ Prendre en compte le vieillissement de la population comme facteur de développement

L’arrivée d’une population active de seniors6

sur le territoire est une chance pour les territoires car ilsapportent leurs expériences professionnelles, leurs savoir-faire et leurs relations. Leur parcours personnel et profes-sionnel n’est pas linéaire et il est probable, au moins pourune grande partie d’entre eux, qu’ils s’investiront au-delà del’âge de la retraite.Permettre à la population âgée de conserver un degrésuffisant de confort et d’indépendance de vie dans desconditions économiques acceptables pour la collectivité estun défi pour les sociétés occidentales. Ces évolutions génè-

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Les axes du développement

6 population âgée de plus de 50 ans

Pyramide des âges 1999

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rent de nouvelles niches d’emploi : les métiers de la santé,d’aide et de soins à domicile, des services à la personne, del’animation. Le vieillissement de la population active et l’aug-mentation du nombre de personnes âgées nécessitentd’avoir une vision prospective des besoins de formation dessalariés de l’industrie, des établissements médico-sociaux,des structures d’éducation et de promotion de la santé.Avec ce vieillissement graduel mais inéluctable, le Massifcentral préfigure la France et l’Europe de demain, et à cetitre, peut être un territoire d’expérimentation.

Depuis plusieurs années, des politiques d’accueil ontété conduites par certaines collectivités locales, par desparcs naturels et des acteurs socio-professionnels.L’expérience pionnière du Limousin, les démarchesprofessionnalisées et mutualisées de «Créer et vivredans le Massif central» ont bien été mises en valeur lorsdes rencontres nationales de l’accueil à Saint-Brieuc endécembre 2004. Le constat permet d'affirmer que c'estau niveau des territoires volontaires que se créent desdynamiques, des politiques d'accueil après un diagnos-tic territorial. Mais les limites de ces territoires isoléssont vites atteintes.Le Massif apportera une valeur ajoutée en mettant enavant à cette échelle inter territoriale la solidarité, lacomplémentarité, la mutualisation afin de favoriser et desoutenir la mise en œuvre de stratégies d'accueil et deconstruire l'offre de manière structurante. Il s’agit demobiliser, organiser et ouvrir les territoires ruraux pouroffrir des conditions d’activité, de réceptivité, d’habita-bilité à destination des populations françaises et étran-gères désireuses de construire un projet de vie dans leMassif central.

Les orientations

■ Soutenir la construction de l’offre d’accueil

La politique territoriale d’accueil doits’intéresser aux conditions d’activité, d’habitabilité, deréceptivité afin de répondre aux besoins des candidats àl’installation. Il faut faire évoluer les approches d’accompa-gnement vers une meilleure implication des habitants pourque l’arrivée de nouveaux arrivants, actifs et retraités soitfacteur de cohésion sociale. Dans l’agriculture, il faut sauvegarder l’acte de productionpour conserver et faire venir des actifs dans le Massif central, améliorer l’attractivité des métiers liés à l’agricultureet à l’agroalimentaire, améliorer les conditions de travail autravers des équipements et de l’organisation. Assurer le développement des entreprises et des nouvellesactivités économiques en milieu rural grâce à l’implantationde populations cibles (jeunes diplômés, créateurs et repre-neurs d’activités industrielles, artisanales, commerciales,libérales) nécéssite créativité et professionnalisme. La valeurajoutée du massif sera de faciliter l’aide à l’ingénierie localesur l’accueil d’emplois et d’activités en lien avec les besoinsdu territoire actuels ou prévisibles, notamment ceuxpermettant des emplois et des activités «agrirurales» maisaussi services, économie résidentielle, artisanat, commerce,économie sociale et solidaire… L’accessibilité croissante du territoire a induit de nouveauxcomportements : on habite ici et là, on vit ici et on travaillelà-bas… Les territoires du Massif central peuvent augmenterleur attractivité si les conditions de logement, notammentlocatif et les conditions d’installation et/ou de reprise d’acti-vité professionnelle sont améliorées. Deux pistes d’actionsinterrégionales sont à explorer :

• provision d’«un plus» pour les politiques locales de l’habi-tat qui tiennent compte de l’arrivée de nouvelles popula-tions et ouverture sur des pratiques innovantes, commepar exemple le logement temporaire, l’habitat locatif patri-monial, le logement des apprentis...

• action particulière facilitant l’accès au foncier ou favorisantla maîtrise du foncier pour l’activité professionnelle.

Pour donner envie à des familles, à des jeunes, à des retrai-tés, à des entrepreneurs de s’installer, il est nécessaire deproposer des services à la personne et aux entreprises debonne qualité. L’offre de services aux publics et aux entrepri-ses est à promouvoir en matière d’activités économiques deproximité, de services de santé, de cadre de vie, de sport,de culture. À l’échelon Massif central, des initiatives d’orga-nisation de services, de portail d’offres, d’innovation, sont àencourager, à disséminer, à faire connaître comme atouts duterritoire.

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Taux de variation de la population (1990-1999)

■ Soutenir la promotion de l’offred’accueil

La mise en place d’un portail de promotion del’offre d’accueil du Massif Central, permettrait la valorisationdes territoires et de leurs offres d’installation en évitant laconcurrence. Cette promotion devrait se faire au travers dedémarches «labellisées», de chartes garantissant une quali-fication de l’offre et un engagement des réseaux profession-nels et des territoires. L’économie d’échelle Massif centralpermettra un soutien aux actions de diffusion de l’offre et devalorisation des initiatives locales portées par des médiasspécialisés, à des démarches collectives de prospection, àla mise en place d’opérations collectives de mise en relationentre des candidats à l’installation et des territoires d’accueildu Massif central, à des actions ciblées d’immigration positive.Les candidats à l’installation ont besoin d’une phase de

maturation de leur projet. La mise en adéquation entre lesoffres des territoires et les attentes des porteurs de projet estparfois difficile. Il est important de soutenir la mise en placede dispositifs de 1er contact (écoute –analyse des besoins) etd’interface (orientation) entre candidats à l’installation etterritoires d’accueil, d’encourager les dispositifs de formation-action visant à qualifier et à accompagner lademande d’installation. Une attention particulière est aussi àporter aux projets atypiques ne trouvant pas de réponsesdans les procédures classiques d’accompagnement.

Dans une démarche professionnalisée etsurtout mutualisée, les acteurs du Massif central veulents’engager dans une véritable coordination despolitiques d’accueil de populations ciblées.

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Les enjeux

Étant aussi bien agricole, forestier qu’indus-triel, le Massif central doit s’appuyer sur deux piliers pourcontribuer à la création de nouvelles richesses favorisant lacroissance et l’emploi :

• maintenir et développer le tissu industriel et artisanal par la création et le renforcement des pôles d’excellenceregroupant les entreprises, les réseaux technologiquesconjuguant la recherche publique et privée, ainsi que lesétablissements d’enseignement et de recherche ;

• améliorer la compétitivité et la valeur ajoutée du secteuragricole et de l’industrie du bois en développant une éco-nomie des agro-ressources respectueuse de l’environne-ment, conformément aux orientations communautaires.

■ Accompagner la compétitivité des PME/PMI

Les PME/PMI, héritières d’une longue traditionindustrieuse et au potentiel d’emplois important, sontconfrontées à un devoir d’innovation mais aussi et surtout decréativité, à la mise sur le marché de nouveaux produitsavant les concurrents. Elles doivent être accompagnéespour consolider leurs positions et accéder à des démarchesfédératrices leur permettant l’innovation, la veille économi-que, la formation, la performance industrielle. Pour devenir plus compétitives, ces entreprises doiventévoluer vers des sous-systèmes complets, à plus fortevaleur ajoutée et répondant à des cahiers des charges pluscomplexes. Le tissu industriel est composé de pôlesdynamiques spécialisés ou organisés autour de donneursd’ordres de haut niveau. Sous l’impulsion de ces derniers, etavec le concours des centres de recherche et de développe-ment, des pôles de compétitivité ont été reconnus à l’échelledu massif : ViaMeca et pôle viande. Le modèle industriel etartisanal développé dans l’espace rural préservé mais reliéaux grandes métropoles économiques par des réseaux réelset virtuels devient attractif car bénéficiant de savoir-fairereconnus, souples et réactifs aux évolutions du marché. Renforcer le soutien au transfert de technologie vers dessecteurs emblématiques (viande, produits laitiers, bois,mécanique, eau) et soutenir l’implantation d’une activitééconomique dans des secteurs d’activité en forte croissancesont stratégiques pour les PME et les TPE.L’acquisition et le développement des connaissances passepar un système de formation professionnelle performant etmaillé sachant proposer et anticiper pour offrir des compé-tences humaines répondant aux besoins des entreprises,mais aussi par l’accès aux laboratoires de recherche.Il s’agit de promouvoir un climat économique favorisant laproduction, la diffusion et l’utilisation de ces nouvellesconnaissances par les entreprises.

■ Soutenir les pôles d’excellence industrielle et les offres compétitives

Le Massif central doit valoriser ses capacités àinscrire son développement dans une économie compéti-tive, créatrice de richesse et d’emploi, à se positionner surdes pôles d’excellence. Ces pôles d’excellence peuventrendre fertiles les territoires ruraux lorsqu’ils intègrent despetites et très petites entreprises, lorsqu’ils permettent uneliaison entre zones riches et zones en devenir incertain. Latradition de culture ouvrière et de savoir-faire industriels alliéeà une présence de grands donneurs d’ordres, de pôles derecherche confèrent une valeur ajoutée dans les secteurs dela mécanique, du luxe, de l’agro-alimentaire, mais aussi dansdes secteurs plus «nouveaux» à prospecter pour le Massifcentral comme par exemple le secteur de la logistique et destransports. La mise en place d’une stratégie interrégionalede l’industrie mécanique, la mise à disposition d’informa-tions ciblées dans un réseau d’intelligence économique sontnécessaires. En renforçant leurs liens avec les régionslimitrophes plus peuplées, les entreprises industrielles duMassif pourront plus facilement accéder à des marchéseuropéens, être reconnues mondialement sur certainscréneaux de recherche. Il faut concevoir des démarchespartagées de projets, notamment en direction des entrepri-ses artisanales pour lesquelles l’avènement d’une culture deprojet et d’expérimentation est déterminant. Soutenir la prisede risque, renforcer la coopération entre les entreprises,aider la création de grappes d’excellence favorisera l’emploiet le développement local. Dans le domaine de la recherchepublique, il faut à la fois renforcer la mise en réseau desressources humaines et matérielles de Limoges, Clermont-Ferrand, Saint-Étienne et favoriser les collaborations avec lesunités «hors massif».

■ Développer une économie des agro-ressources liée à l’environnementet aux produits de qualité

Dans les quinze prochaines années, la politi-que agricole commune va entraîner une reconfiguration del’agriculture et de l’agroalimentaire du Massif central. Laconcurrence fortement exacerbée sur les marchés deconsommation, les attentes des consommateurs en matièrede sécurité alimentaire mais aussi de santé pour l’alimenta-tion, comme la prise en compte à tous les niveaux de lachaîne de production, de la transformation et de la distribu-tion, des pratiques respectueuses de l’environnementconduisent également à adapter les systèmes de productionet les débouchés de l’agriculture. Le maintien de débouchésagricoles rémunérateurs et d’outils de transformationperformants est un enjeu essentiel pour le Massif centraldont la seule possibilité stratégique passe par les démarchesde haute qualité en se rattachant notamment au label «mon-tagne»7. Il conviendra également de mettre en œuvre desmoyens pour développer la compétitivité et la dynamique de

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Axe 2 • La création de richesses

7 décret n° 2000-1231 du 15 décembre 2000 relatif à l’utilisation du terme «montagne»

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Part des emplois dans l’industrie

l’industrie agroalimentaire qui pourra dans certains casfavoriser les productions locales et leur valorisation sur dessegments de marché mettant commercialement en avantdes cultures, des paysages et des processus de fabrication. Les «hautes terres» du Massif ont en commun une identitéforgée par leurs activités agricoles et forestières, historique-ment accompagnées d’artisanat, de commerce, de serviceet de PME/TPE, voire d’industrie au travers de projetsconcertés. Leur avenir dépend de l’organisation d’unegestion durable des espaces agricoles et forestiers préser-vant ces richesses naturelles d’intérêt majeur, de la créationdes conditions de développement de nouvelles entreprisessachant tirer parti des potentialités et surmonter les contraintesinhérentes à leur localisation.

■ Appuyer la valorisation économique de la ressource bois

Il s’agira de convaincre que la forêt, pour rem-plir pleinement ses fonctions économique, sociale et envi-ronnementale, doit être gérée. Pour redevenir accueillanteset vivantes, et pour qu’elles reprennent leur place dans lespaysages, les forêts doivent faire l’objet d’une récolte crois-sante. Les volumes et la qualité de cette ressource devraientpermettre d’approvisionner une filière de première etdeuxième transformation tout en recherchant une meilleurevalorisation des sous produits. Le défi sera de trouver place,grâce en particulier à la modernisation des entreprises, àl’innovation et au partenariat, dans des marchés très

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concurrentiels du niveau international, comme celui de laconstruction particulièrement adapté à l’offre en bois dedouglas. Le potentiel de développement ne pourra s’expri-mer que si les produits qui en sont issus, accèdent auxdébouchés actuels ou à venir en satisfaisant les exigencesdes clients, les contraintes de la concurrence, les prix et lesnormes d’un marché devenu mondial. Pour accéder à cettecompétitivité, la seule voie possible sera celle de la modernitéet de l’innovation, avec comme préalable, la valorisation desdéchets de scierie et des résidus d’éclaircie en développant lebois énergie.

■ Valoriser les offres touristiques comme levier économique

Le tourisme est reconnu comme un axemajeur de développement économique. Pour le Massifcentral, il s’agit de toucher des clientèles nouvelles, particu-lièrement celles de l’Europe du nord en développant desdémarches originales combinant la valorisation du patri-moine naturel et bâti, avec un accueil et des services detransport de qualité associés dans une prestation compéti-tive et labellisée : Qualité France, tourisme et handicap... Enmilieu rural notamment, le tourisme peut avoir desretombées positives de préservation des atouts naturels etculturels et de développement économique local. L’offre desterritoires à promouvoir touristiquement doit être originale,singulière, et dans les réseaux européens, très présente. Lesacteurs touristiques du Massif central regroupés en réseauxdoivent donner une nouvelle dynamique à leurs différentesdémarches. Le tourisme social, à condition de le repenser etde requalifier son offre, peut être à la fois facteur d’inclusionsociale pour les habitants de la France et facteur d’attracti-vité pour des touristes étrangers à pouvoir d’achat moinsélevé que les clientèles du nord de l’Europe.

Dans une économie mondialisée, la lisibi-lité économique d’un territoire s’inscrit dans sa capacitéà être repérée par des signes d’excellence et denotoriété. Pour développer et soutenir les pôles d’excel-lence, pour dynamiser les PME/PMI, les démarches decoopération interrégionales ouvertes sur les grandesmétropoles en bordure du massif seront encouragéespour faire bénéficier le tissu économique de leurpotentiel recherche-développement et de leur rayonne-ment international.Les acteurs du massif veulent valoriser leurs atoutséconomiques au sein d’un territoire préservé et agréableà vivre. Le patrimoine est un gisement à exploiter pourcréer de la richesse en produisant des biens et desservices différenciés. Le Massif central dispose d’atoutspour proposer des produits touristiques de qualité àdestination de clientèles françaises et étrangères. Lessecteurs plus «traditionnels» du massif comme l’agricul-ture dominée par l’élevage et l’agroalimentaire, le boissont aussi facteurs de développement économique etde modernité dans une économie plus respectueuse del’environnement.

Les orientations

■ Créer de la richesse économique à partir de l’identité territoriale

Les valeurs économiques traditionnelles, lespatrimoines biologiques spécifiques, les savoir-faire raressont liés au territoire, non délocalisables. Ils sont porteurs decréativité, d’emplois, de développement économique.

Appuyer le développement des filières exceptionnellesLe Massif central est connu pour ses métiers rares tels ladentelle, la porcelaine et l’émail, la passementerie, la tapis-serie… autant de métiers d’artisanat d’art liés à l’économiedu luxe et de la rareté. Bien au-delà d’une approche folklori-que et muséale, il s’agit de promouvoir une expressioncontemporaine débouchant sur des produits haut degamme, en quantité limitée, à destination d’une clientèleexigeante et solvable. La visibilité et le développement deces niches passent par des actions de qualification et delabellisation reconnues au niveau national et par des aides à lareprise/transmission des entreprises artisanales concernées.

Appuyer les filières basées sur les productions localesLe Massif central est une mosaïque de territoires possédantdes variétés locales (ex. lentille du Puy, griottes de Létoing…),des races rustiques, des productions alimentaires (ex.tripoux, pommes du Limousin, filières viticoles…) dont lesfilières, en émergence ou en renaissance sont à encourager.Ces productions de grande qualité et à haute valeur ajoutéejustifient, par leurs caractéristiques durables et patrimoniales,des efforts de mise en réseau propres à développer partageset synergies (ex. terroirs viticoles du Massif central…)

Promouvoir les produits de terroir identitairesL’évolution de la politique agricole, les changements descomportements des consommateurs induisent une réorien-tation vers des produits de terroirs sous label de qualité oucertifiés. Le Massif central a des atouts de différenciationpositive (produits de montagne, recettes gastronomiques deterroir, productions de petits fruits et de légumes haut degamme…) à défendre et à valoriser auprès des clientèlesfrançaises et européennes. Cela peut être l’occasion de faire«vivre» des traditions culinaires et des arts de la table telsque la coutellerie de Thiers et de Laguiole ou la porcelaine deLimoges et de les faire connaître à travers des événementsfestifs.

Encourager les démarches territoriales de valorisationet de promotion du patrimoineDes territoires ont engagé des démarches de valorisation dupatrimoine et du paysage, les Pays d’Art et d’Histoire, ou dutravail de la matière, les Pôles d’Economie du Patrimoine.Basées sur des éléments identitaires non délocalisables ousur des savoir-faire issus du compagnonnage, elles permet-tent une appropriation du patrimoine par les habitants et undéveloppement économique local. Elles sont également unfacteur d’inclusion sociale et de qualification professionnelle.

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Les systèmes de production agricole pour les exploitations professionnelles

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■ Adapter et diversifier les productionsagricoles et agroalimentaires

Mettant en valeur la moitié du territoire, l’agri-culture et les industries agroalimentaires doivent rester unecomposante majeure du développement économique ruraldu Massif central et de son aménagement. Outre l’améliora-tion de la compétitivité des systèmes en place, le dévelop-pement de productions sous signe de qualité et d’activitéspermettant d’augmenter la valeur ajoutée, de rendre plusattractif le métier d’agriculteur, de renforcer les filières localesde transformation est à encourager.

Se recentrer vers des productions offrant les meilleuresgaranties de performance économique et d’économiedurable L’économie agricole est basée essentiellement sur lavalorisation de l’herbe (80 % de la surface cultivée). Avecl’ouverture accrue du marché européen aux pays tiers, uneréduction sensible du nombre d’exploitations est à craindre.Pour la limiter, l’adaptation des structures de production, labaisse des coûts et l’amélioration des conditions de travail,des process et la compétitivité des systèmes seront recher-chés. Pour cela, des efforts de recherche et de partenariat(recherche/formation/production) seront développés y com-pris par la mise en place de systèmes d’organisation plussécurisés.Le développement d’une approche filière du producteur auconsommateur en passant par le transformateur et le distri-buteur s’impose. L’agriculteur devra s’impliquer dans lesfilières par le biais de structures pour mieux maîtriser lesproduits et leurs spécificités jusqu’au consommateur. Cecinécessite une participation accrue des adhérents dans leursorganisations de production pour une meilleure maîtrise desfilières.

Maintenir un outil de transformation agroalimentaireperformant répondant aux attentes de la sociétéLes actions de maintien et de développement de l’industrieagroalimentaire seront privilégiées. La promotion au niveauinterrégional des industries agroalimentaire du Massifcentral, en relation avec la production agricole et en s’ap-puyant sur des organismes régionaux porteurs de marquecollective doit contribuer au développement économiquedes industries agroalimentaires. L’incitation à l’innovation doit se faire à travers la mise enplace d’actions collectives de sensibilisation, de formation etde promotion, en relation avec la recherche et les centres detransferts de technologies existants sur le territoire.L’exploitation de l’image Massif central doit permettre defaciliter le développement de l’alimentation-santé. Il faut également valoriser la caractéristique «PME» auprèsdes consommateurs et inciter à la mise en place de la traça-bilité des produits alimentaires fabriqués dans le Massifcentral avec l’objectif de mieux rassurer les consommateurs.

Encourager le développement de productions et d’activités permettant d’augmenter la valeur ajoutée,de rendre plus attractif le métier d’agriculteur, et de renforcer les filières locales de transformationPour la production porcine, on s’attachera à travailler surl’acceptabilité des systèmes de production en intégrant lescontraintes environnementales de façon à répondre aux

besoins des transformateurs, l’essentiel des salaisons duMassif central étant fabriqué à partir de porcs importés.Une demande insatisfaite sur le marché des ovins conjuguéeà des conditions optimales de production sur le Massifcentral incite à la mise en œuvre d’un programme dedéveloppement de la production. Pour la filière bovine, ilconviendra de développer l’engraissement «sur place». Ledéveloppement de l’agriculture biologique doit être liénotamment à une meilleure organisation de la filière.L’agriculture peut contribuer à développer des activités deservice en lien avec l’artisanat, le tourisme et le commercepour améliorer l’attractivité du Massif central et la valeurajoutée sur l’exploitation.

■ Se positionner sur deux marchés enexpansion pour le secteur bois

Face aux pénuries d’énergies fossiles, à la dimi-nution des activités économiques en milieu rural, aux excèsd’émission de carbone et aux attentes environnementales etsociétales vis-à-vis de la forêt, le massif forestier du Massif cen-tral, vaste, jeune avec une biomasse disponible possède desatouts importants pour répondre à ces opportunités. Il apparaîtindispensable d’engager et de coordonner une politiquemoderne de valorisation du secteur bois dans une démarcheconcrète de développement durable. Le bois dans la construc-tion et le bois énergie, deux marchés en expansion, sont à lahauteur de l’ambition légitime du Massif central, concomitam-ment à l’émergence d’une véritable culture forêt bois. Une charte «bois construction environnement», au niveau duMassif, sera conçue avec les régions, en liaison avec les orga-nisations professionnelles et les services publics associés. Lescollectivités représentées au comité de massif s’engagerontdans la démarche volontaire d’application de la loi sur «l’air etl’utilisation rationnelle de l’énergie8», qui prévoit une quantitéminimale de bois dans la construction, pour tous les bâtimentsdont elles sont maîtres d’ouvrage. L’impulsion portera surtoutsur l’offre, d’ores et déjà déficitaire, par un soutien aux entrepri-ses, aux maîtres d’œuvre et aux divers professionnels associéset sera complétée par un soutien de la demande, notammentpar des aides et des conseils apportés aux maîtres d’ouvrage. Le bois énergie : un volume considérable de bois est déjà uti-lisé à des fins énergétiques. Près de 4 Mm3 sont brûlés sousforme de bûches, autoconsommés ou mobilisés par les circuitséconomiques non mesurés, et s’ajoutent aux volumes déclarésde bois de feu (310 000 m3), aux sous produits des industrieset aux produits de collecte des déchets.Un programme cohérent et ambitieux sera construit avec lesprofessionnels et les collectivités locales pour les différentstypes d’usages : particuliers, réseaux de chaleur, valorisationénergétique des déchets en usine, chaufferies industrielles ouurbaines, co-génération, afin d’accroître cette consommationet de développer cette filière notamment dans les circuits decollecte et de distribution.

Les deux projets prioritaires ci-dessus ouvriront des débou-chés nouveaux pour les bois du Massif central. Mais pour réus-sir, l’offre devra être mise à disposition et la problématique dutransport résolue (fret ferroviaire, mise en cohérence des itiné-raires routiers départementaux).

8 loi n°96-1236 du 30 décembre 1996

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Superficie en bois et forêts

■ Construire et mettre en marché le tourisme

L’activité touristique est une activité économi-que en plein essor et la demande sociale est en permanenteévolution. Le tourisme est caractérisé par une diversité d’ac-teurs et une imbrication particulière entre secteur public etsecteur privé. Comment faire du Massif central un territoiretouristique organisé en cohérence avec le développementdurable et ayant le souci de s’adapter à l’évolution desdemandes de la clientèle ?

Favoriser le positionnement du Massif centralsur les marchésIdentifier les marchés sur lesquels le Massif central peutopportunément se positionner est indispensable. La stratégie

élaborée devra intégrer les dispositifs d’accompagnementdes acteurs pour la mise en œuvre d’une démarche effi-ciente, concertée et partenariale. Plusieurs types de clientèlepeuvent être visés, offrant ainsi aux touristes potentiels demultiples «portes d’entrée» sur le Massif : clientèles du nordde l’Europe, à fort pouvoir d’achat, pouvant être séduites parles territoires à forte valeur d’identité et d’authenticité ; clien-tèles de proximité, en construisant des produits touristiquesde qualité de type courts séjours ; jeunes, permettant degénérer une représentation dynamique du territoire ;personnes à mobilité réduite, trop souvent délaissées desopérateurs touristiques. La requalification de l’habitat, desvillages de vacances, l’amélioration de la qualité des servicessont indispensables pour répondre aux attentes de la popu-lation nord européenne notamment.

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Encourager l’organisation de l’offre sur la base de filières/territoiresLe Massif central est un territoire géographique, mosaïqued’acteurs institutionnels, sur lequel des opérateurs peuvents’organiser en filière pour faire fructifier une offre de produitstouristiques. Fondés sur des liens géographiques, culturels,historiques, les parcs naturels et les territoires identitairesinterrégionaux constituent des destinations touristiquessomptueuses, comme par exemple l’Aubrac ou la vallée duLot. L’ancrage territorial du tourisme entraîne une nécessitéparticulière de coordination entre acteurs de filières etacteurs territoriaux. Les filières retenues sont : nature active,gastronomie, savoir-faire, bien-être et remise en forme.Développer pour les acteurs opérationnels de terrain, undispositif d’appui car les prestataires conduisent des actionstraditionnelles de promotion alors qu’il faudrait une mise enmarché commune des produits «tourisme Massif central», àl’instar de Tourmassif.

Favoriser le développement économique à l’annéeLes prestations sur le territoire font appel à des compétencesspécifiques (ex : moniteur de ski) pendant une saison : com-ment créer du développement économique à l’année :«métiers passerelle», pluri-activité ; tourisme et / ou loisir.Comment «offrir» aux habitants de ces territoires des possi-bilités d’activité sportive de pleine nature, comment les fairebénéficier d’équipements sportifs et de personnels qualifiés.Par ailleurs se pose la question de la formation aux métiersdu sport, qui ne paraît plus être en adéquation avec lesattentes des touristes. Réformer les cursus existants, ens’appuyant fortement sur les besoins des opérateurs touris-tiques, serait nécessaire à l’échelon national.

Se démarquer, être différentD’autres régions d’Europe disposent de potentialités similairesà celles du Massif central. Il faut exporter le produit – l’image«Massif central», en ayant soin de bien mettre en valeur lesspécificités, en ayant en permanence le souci de se compa-rer, de connaître les atouts et les faiblesses des destinationsconcurrentes. D’abord se connaître, puis mutualiser, et sipossible fédérer des réseaux similaires aux nôtres dansd’autres régions de l’espace européen pourrait faciliterl’adaptabilité des professionnels du tourisme aux évolutionsdes marchés et des goûts des clientèles.

Conduire des opérations de prospection raisonnéeLes opérations de prospection doivent viser les investisseursmais également les exploitants. Elles doivent être conduitesdans une démarche partenariale à l’échelle du Massif central :mutualisation des moyens, optimisation des réseaux,meilleure lisibilité pour les prospects potentiels. Elles serontfondées sur le respect des principes du développementdurable, le partenariat public/privé, sur des projets répon-dant à des cahiers des charges définis préalablement per-mettant de prendre en compte les priorités des partenaireslocaux.

Ces propositions ne se substituent pas aux compétencesdes régions mais offrent un choix complémentaire possibledont l’efficience repose sur un effort de mise en cohérencedes politiques régionales au moins pour les thèmes présen-tant une valeur ajoutée par un traitement à l’échelle interré-gionale.

Par l’appui aux réseaux professionnels, par l’aide à la construction d’offres compétitives, les acteurs du Massif veulent être des incitateurs et des promoteursd’un développement économique à l’échelle européenne.

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L’amélioration de l’accessibilité, le développe-ment de la mobilité, des technologies de l’information et dela communication ouvrent de nouvelles perspectives. Onassiste à une dissociation des bassins d’habitat et des bas-sins d’emploi, à une dissociation des bassins de productionet des bassins de consommation. Les entreprises et lesménages ont besoin d’infrastructures de transport efficaces,flexibles, sûres.

Les enjeux

■ Adopter une politique d’infrastructuresà long terme

Le CIADT9 du 18 décembre 2003 a pris desdécisions concernant le Massif central :

• pour la route, achèvement de la RCEA10, la RN 88, l’A 89,l’A 77 ; mise à 2 X 2 voies RN 147-149, 102, 145, projetde liaison A 20-Figeac à définir ; A 45, contournementouest de Lyon . Ces infrastructures présentent un intérêtstratégique car elles permettent de relier les villes dumassif aux grands réseaux, d’irriguer leurs arrière-pays.

• pour le fer, amélioration des axes Paris-Clermont-Ferrand,Paris-Limoges-Toulouse, amélioration Clermont-Ferrand-Lyon via Saint-Germain des Fossés et Roanne, projet deLGV11 Poitiers Limoges à l’étude, grand itinéraire fretNantes Lyon.

Les mesures nationales concernant la couverture numériquedu territoire devraient répondre aux attentes des territoires.

Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 2005 219 Comité Interministeriel d’aménagement et de développement du territoire10 Route Centre Europe Atlantique11 Ligne à grande vitesse

Axe 3 • L’accessibilité du territoire

janvier 1975 janvier 1990

janvier 1995 janvier 2000

Évolution de l’accessibilité à une entrée d’autorouteselon le temps de parcours : ❑ de 0 à 1 heure ■ à plus d’une heure

Source : CETE Lyon. Ministère de l’Equipement

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■ Assurer une accessibilité équitable aux territoires et aux services d’intérêtgénéral

Les distances à parcourir pour accéder auxservices dans l’espace rural restent importantes malgrél’amélioration du réseau routier. L’arrivée de nouvelles popu-lations peut favoriser le développement de nouveauxservices, d’équipements de proximité en générant desbesoins solvables. «Garantir l’accessibilité dans la campagne» pour les popula-tions résidentes afin d’offrir aux jeunes et aux familles unmode de vie de qualité mais aussi «garantir l’accessibilité àla campagne», c’est-à-dire offrir aux habitants et aux popu-lations exogènes des possibilités de se rendre en France eten Europe par la route, le fer, l’air dans des conditions detemps et de confort comparables à celles des autresrégions. Le transport à la demande adapté aux situationslocales et les dispositifs innovants alternatifs à la voiture par-ticulière sont à développer ainsi que les lieux d’échangesintermodaux tout comme les systèmes de billettique intégrésà l’échelle du Massif entre les différents réseaux.

■ Favoriser l’émergence et la mise en œuvre des technologies innovantesde communication

Le développement des autoroutes de l’infor-mation est devenu une condition indispensable pour le main-tien et la création d’entreprises. Si les besoins en matière detéléphonie mobile sont en passe d’être réglés, il reste à per-mettre l’accès au haut débit et au très haut débit aux entre-prises du Massif dans les mêmes conditions tarifaires et dedisponibilité qu’en zone urbaine. La faible densité est synonyme de nature, de calme, desvaleurs appréciées pour les vacances et aussi pour uneinstallation définitive si des possibilités d’activités économi-ques existent. Des nouvelles formes d’organisation du travailliées aux technologies innovantes de communication etd’éducation (TICE), à l’accès aux savoirs sont à encourageret reposent sur la couverture numérique du territoire. Les technologies innovantes de communication contribuentaussi à l’attractivité résidentielle et sont synonymes d’une viemoderne.

La politique d’infrastructures de transport est impor-tante pour les résidents, et constitue le support d’unepolitique touristique de massif. Si le Massif centralprésente un maillage industriel important, la nouvelledonne économique internationale impose une optimisa-tion de tous les facteurs de production ; l’accessibilitépar ses dimensions en temps de transports, qualité desdessertes, et échanges d’information par le très hautdébit en sont des éléments fondamentaux. La valorisa-tion des richesses spécifiques que sont le bois etl’agriculture ne pourra pas se faire sans l’améliorationdes conditions de transport.

Les orientations

■ Mailler et interconnecterles infrastructures

Les villes doivent être reliées aux grandesmétropoles par route, air, fer dans des conditions similairesà celles d’autres régions. Le développement économiquepasse par un drainage de tout le territoire avec des villesmoyennes bien reliées entre elles et aux grandes infrastruc-tures. Le schéma routier national adopté en décembre 2003offre des opportunités de modernisation des axes routiersdu massif à articuler avec les problématiques de congestiondes grands corridors saturés, notamment vallée du Rhône etarc languedocien. Les réseaux locaux sont à compléter et àadapter aux besoins spécifiques. L’organisation du transportdu bois notamment est à construire à l’échelle interrégionale.L’ouverture sur l’Europe nécessite une vision intégrant lesgrands corridors de transport européens en y associant lesdimensions maritimes (ex : ports de Sète et de La Rochelle).Le Massif central doit servir de «liant» entre les territoires voi-sins, dont le sud-ouest européen.La politique de développement du réseau ferroviaire doit seraisonner au niveau «Europe» et à très long terme : relierLimoges et Clermont-Ferrand aux grandes métropoles soitpar l’aménagement des lignes existantes, soit par des lignesà grande vitesse, en maximum deux heures ; développer lesrelations transversales (Atlantique – Limoges - Clermont-Ferrand – Lyon…), promouvoir les réseaux interrégionaux,appuyer le projet de l’association ALTRO qui propose uneliaison Lisbonne – Kiev en passant par le Massif central,maintenir et entretenir les lignes existantes (Clermont-Ferrand – Béziers par exemple). La politique de développe-ment des infrastructures de transport ferroviaires demandeconcertation, recherche/développement, investissementstechniques et financiers lourds. Elle ne peut s’envisager qu’àtrès long terme et à l’échelle intérrégionale.Seuls les aéroports de Clermont-Ferrand, Limoges et Saint-Étienne ont un trafic passager supérieur à 100 000passagers par an. La desserte aérienne est très dépendantedes opérateurs qui décident de leur politique de réseau. Ladensité des aéroports et des aérodromes est satisfaisanteen quantité et en qualité. Fort de cet atout, le maintien et ledéveloppement de l’aéroport de Clermont-Ferrand commehub12 national, le développement ciblé des autres aéroportsvers des pays européens, la mise en place de liaisons«rabattant» vers les principaux aéroports, le développementdes compagnies à bas prix sont des axes à privilégier.

Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 20052212 Hub : abréviation de "hub and spokes", signifie le "moyeu et les rayons".

Dans ce système, les villes désservies sont reliées par l'intermédiaired'un seul et même point, le "hub" vers lequel toutes les lignes

convergent, les "spokes".

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■ Développer des infrastructures de communications électroniques

Dans le cadre des projets et des réalisationsdes collectivités, il faut créer un outil support d’échangesd’expériences qui permette de traiter des niveaux stratégi-que (cohérence de réseaux publics et privés, maintien del’observatoire géoréférencé d’aménagement numériqueORTEL), technique (mutualisation de travaux de génie civil,interopérabilité des technologies, évolutivité) financier (coûtsde déploiement, mutualisation d’opérations) juridique (struc-tures de portage, propriété des équipements, règles deconcurrence…). Des travaux sur les interconnexions sont à développer dansune logique de maillage interne et externe au Massif central(par ex : mise au point d’une charte, disposer de référentielstechniques, annuaire de compétences), ceci afin de rendrechaque projet plus attractif à son échelle, optimiser lesdépenses publiques en mutualisations opérationnelles, offrirun ensemble cohérent et attractif aux opérateurs de réseauxet de services, en sécurisation de leurs réseaux et endesserte de clientèle pour des accès numériques compéti-tifs (technologies et tarifs) pour l’ensemble des territoires.Dans les zones isolées, il faut assurer la disponibilité desinfrastructures TIC là où le marché ne parvient pas à lesfournir à un coût raisonnable et en suffisance pour accueillirles services requis.

Longtemps soumis à l’exode rural, leMassif central connaît depuis plusieurs années unphénomène de repeuplement à encourager, en offrantdes conditions d’activité, de réceptivité, d’habitabilitéaux populations françaises et étrangères désireusesde construire un projet de vie dans nos territoires.Conforter les pôles d’excellence et les entreprises,développer les filières innovantes, renforcer l’offreterritoriale par la promotion de la qualité des produitset la valorisation de la ressource locale, signer la qua-lité «Massif central» dans la production, la transforma-tion, les services, le tourisme sont des objectifs mobi-lisateurs pour des hommes et des femmes entrepre-nants, ayant envie de s’investir dans un environne-ment préservé, accessible, ouvert sur le monde.

Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 2005 23

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Pour être attractif, ouvert sur le monde, perfor-mant, le Massif central doit favoriser son développementéconomique et social et ses spécificités.La recherche-développement-transfert, l’environnement et lecadre de vie, les services, la structuration des réseaux d’ac-teurs en sont les conditions indispensables.

1ère condition : la recherche/développement/transfert

La recherche, le transfert de technologie etl’innovation sont des facteurs déterminants pour la compéti-tivité des entreprises et le développement économique etsocial d’un territoire. Le Massif central a au moins troisatouts à valoriser :

• les caractéristiques de son territoire (eau, territoires rurauxsensibles, qualité des aliments, développement culturel) ;

• les sciences de la vie et de la santé (biotechnologies,cancéropôle) ;

• les technologies (mécanique, matériaux, optoélectronique).

La recherche doit travailler avec le secteur environnementdans un souci de durabilité, répondre aux besoins recherche-développement-transfert des entreprises et mieux s’intégrerdans les programmes européens.

■ Ancrer la recherche et le transfert dansle développement économique

Le Massif central est une terre industrielle àrenforcer et à développer dans ses ressources humaines parl’innovation, le transfert technologique et l’excellence. Ainsi,la filière mécanique comprend 15 000 étudiants et une struc-turation de l’enseignement, de la recherche/innovation, dutransfert semble tout à fait pertinente. De même, une démar-che concertée pour l’enseignement, la recherche-innovationdans le secteur bois est à lancer. Pour transférer les acquis de la recherche et de l’innovationauprès des entreprises, la proximité est essentielle. Desstructures de valorisation existent : elles sont nombreusesmais étanches, parfois superposées ou concurrentes. Uninventaire des structures débouchant sur un annuaire, unecartographie serait une étape indispensable d’état des lieuxà l’usage des décideurs socio-économiques, et pour une dif-fusion des informations auprès des entreprises du Massifcentral. Cet inventaire servirait de support à un diagnostic età des orientations stratégiques visant à redéployer les struc-tures de valorisation en réseau. Il s’agirait de trouver des sys-tèmes dans lesquels chacun s’évalue, accompagnel’échange, apporte une valeur ajoutée spécifique aux autres.

■ Poursuivre la mise en place des groupements d’intérêt scientifique

Les pôles scientifiques sont efficaces et recon-nus pour la recherche et le développement à l’échelle duMassif central. Quatre GIS* existent depuis plusieurs années :fromages AOC, viande et produits carnés, agriculture biolo-gique, territoires ruraux sensibles. Ces GIS associent deslaboratoires de recherche du massif ou hors massif et desacteurs politiques et socio-économiques impliqués afind’analyser les attentes des consommateurs et de la société,de promouvoir la valorisation et le transfert des connaissan-ces, de co-construire un programme de recherche. Ils favo-risent l’articulation de la recherche avec les enjeux du terrain.Un cinquième, le GIS eau a été créé début 2005 entre lesorganismes de recherche après plus de quatre années detravail et le «pôle acteurs», quant à lui, reste à structurer. Cepôle d’excellence doit s’affirmer afin d’améliorer la connais-sance pour la gestion durable de la ressource en eau.D’autres GIS pourraient se constituer sur des thématiquesprioritaires avec les «pôles acteurs» correspondants, enfonction des nécessités et de la volonté des acteurs.

■ Développer un axe recherche et développement sur les politiquesd’accueil

Il s’agit d’identifier, de comprendre lesmodalités d’action collective, d’élaborer des systèmesd’observation partagés, de fournir des outils d’aide à la déci-sion et à l’évaluation : continuer à observer les phénomènesmigratoires et les mobilités, les différents publics possiblesconcernés par l’accueil, réfléchir aux outils, partager cesconnaissances avec tous les acteurs. Par exemple, il seraitintéressant de disposer d’études sur les retraités, les étran-gers (âge, motivations, services demandés…) nouvellementinstallés sur le Massif. La mise en place des dispositifsd’évaluation des politiques d’accueil est à organiser.

Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 200524

Les conditions du développement

* Groupement d’Interêt Scientifique

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Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 2005 25

Typologie des sites d’enseignement supérieur universitaire en 2003-2004 > hors Ile-de-France

Source : Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

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Le développement économique du Massifcentral doit s’appuyer sur la qualité environnementale de sonterritoire, profitant d’une situation unique en Europe de mon-tagne habitée, accessible, peu dense, majoritairement inclusdans des parcs naturels. L’énergie hydraulique, le potentield’énergie de la biomasse sont à capitaliser dans la contribu-tion du Massif central aux énergies renouvelables. Dans latransformation des paysages ruraux, le patrimoine naturel,culturel, architectural est au cœur des projets et des politi-ques publiques de développement territorial. En renforçantles synergies entre la protection environnementale et lacroissance dans les projets, le Massif central développeral’emploi tout en confortant sa singularité et en préservant sesrichesses.

■ Développer une gestion globale et valorisée de l’eau

La capacité à mobiliser une eau de qualité et àorganiser sa répartition sera l’une des clés de la compétiti-vité future des nations et des régions. Le Massif centraldispose d’un formidable potentiel, pouvant alimenter demainune économie plus prospère et plus durable au sein d’unterritoire plus agréable à vivre. La Directive Cadre sur l’Eauimpose pour objectif d’atteindre le bon état des eaux et desmilieux aquatiques d’ici 2015 et de stopper la dégradationde la ressource. La notion de bon état correspond à larichesse et à l’équilibre des peuplements vivants des milieuxaquatiques, à la possibilité de répondre au large panel desusages de l’eau (alimentation en eau potable, intérêt floristi-que et faunistique, usages économiques, irrigation…). Les rivières sont des espaces à enjeux, notamment sur lestêtes de bassin versant (protection de la ressource en eau)mais aussi des espaces de projets (pêche, tourisme, écolo-gie, industrie…). L’échelle «massif» est pertinente sur leplan géographique et institutionnel pour offrir une véritablecapacité de programmation à moyen terme entre les diffé-rents acteurs publics, en organisant la solidarité aval-amontdes bassins versants et en ayant l’ambition de faire duMassif central un espace de qualité ISO 14001. Bien quel’approche en matière d’eau se fasse par bassin hydrogra-phique, des défis généraux pour le Massif central communsaux quatre hauts de bassins versants (Loire Bretagne, AdourGaronne, Seine Normandie, Rhône Méditerranée) peuventêtre identifiés : ressource en eau dans les secteurskarstiques, équilibre entre développement des énergiesrenouvelables et préservation des milieux, restauration etconservation des zones humides et du chevelu des hauts debassins, risque inondation et systèmes de ralentissementdynamique des crues, maintien de la qualité de l’eau.Assurer la couverture intégrale du Massif central par desstructures de gestion intégrée des territoires assurant sensi-bilisation, animation, concertation, gestion participative est lagarantie d’une meilleure administration collective du biencommun qu’est l’eau.

■ Préserver et valoriser le patrimoinecomme facteur d’attractivité

Aujourd’hui, les experts en aménagementdonnent une définition large du patrimoine rural : «ensembledes éléments matériels ou immatériels qui témoignent desrelations particulières qu’une communauté humaine ainstaurées au cours de l’histoire avec un territoire»13. Ils’ajoute au patrimoine culturel, industriel, naturel. Le petitpatrimoine rural, encore très présent dans le Massif central,participe à la qualité des paysages, des sites et permet demieux appréhender la construction du territoire.Le patrimoine prend valeur de témoignage, d’identité pouvantapporter une valeur ajoutée aux produits du terroir (ex :Roquefort, Quezac). Il convient d’avoir l’ambition de tirer lemeilleur parti du potentiel que représente ce patrimoine enl’intégrant dans les projets de développement touristique etd’identité locale pour les habitants. L’habitat patrimonial, s’ilest restauré selon les règles des métiers traditionnels etremis sur le marché, peut favoriser l’installation d’actifs àniveau de vie élevé.Les politiques d’aménagement culturel sont largement régio-nalisées, entraînant des démarches isolées et disperséesdans les territoires identitaires interrégionaux tels quel’Aubrac ou le Mézenc. La mise en valeur de ces territoiresdépassant les limites administratives serait tout à fait perti-nente car elle répond pleinement à l’engouement croissantdes populations locales et des clientèles touristiques. Des actions de préservation du patrimoine naturel associantgestionnaires, agriculteurs, usagers sont à favoriser, parexemple en créant des sites ouverts et aménagés pourl’accueil du public.

■ «Cultiver» le paysageLes populations sont de plus en plus à la

recherche d’un cadre de vie préservé : «une nouvelle relationà une nature apprivoisée, sécurisée, rendue accessible àdivers degrés14». Cette relation se manifeste pendant lesvacances avec l’envie d’un contact avec la nature, accom-pagné, mais aussi dans l’environnement quotidien d’unmonde moderne devenu essentiellement urbain. Les paysa-ges du Massif central sont porteurs d’attractivité pour desséjours touristiques ou pour une installation pérenne s’ilsdonnent l’image d’une campagne paisible, ouverte sur deshorizons dégagés, mais aussi habitée et active. Dans certai-nes contrées, la forêt, trop présente, ferme les paysages etocculte les perspectives.Cette demande est à appréhender en affirmant aussi que les«espaces vierges» sont caractéristiques de l’identité monta-gnarde et peuvent générer des activités spécifiques telles letourisme de nature, la recherche scientifique, et qu’ils peu-vent jouer un rôle dans l’éducation environnementale.L’agriculture doit contribuer à la préservation de l’environne-ment et en tirer un avantage concurrentiel. Cet objectif peutse traduire par la mise en œuvre d’un dispositif innovant per-mettant la qualification environnementale de territoires.

Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 20052613 Guide valorisation du patrimoine rural.

Ministère de l’Agriculture - Juillet 200114 carnet de route de la montagne AFIT déc.2000

2ème condition : l’environnement et le cadre de vie

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Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 2005 27

Les parcs naturels dans le Massif central

Source IPAMAC

Le risque majeur pour les paysages du Massif central estcelui de la banalisation. La qualité des grands paysages peutaussi être remise en cause par des équipements majeurs. À l’inverse, une infrastructure bien intégrée (ex. l’A75) peutouvrir des perspectives visuelles inégalées. Riche de res-sources environnementales, le Massif central se doit deconforter leur protection en donnant une valeur et une«rémunération» pour le maintien des aménités, en promou-vant des politiques ambitieuses de développement durable.

■ Développer une culture environnementale sur les secteurs forêtbois et agriculture

Pour intégrer la forêt dans les dynamiquesterritoriales de développement durable, il est nécessaire delancer une action forte de motivation en faveur d’une gestionconcertée. Elle visera les propriétaires forestiers et lesscieurs dont un nombre trop important n’a pas encoreconscience des enjeux, les citoyens afin de les convaincrede l’intérêt commun d’une plus large utilisation du matériaubois construction et bois énergie, les élus enfin, afin qu’ilsprennent conscience du potentiel du secteur en termes éco-nomique, social et environnemental lié à une bonne gestion

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Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 20052815 titre du livre de Laurent Marty, édition freeway, 1998

des massifs, mais aussi de leur responsabilité dans l’aména-gement du territoire. Ce programme de mobilisation sera àconduire sur plusieurs années. Un programme opérationneld’interventions en faveur de l’environnement est à construire :gestion de la biodiversité, multifonctionnalité des espaces,corridors biologiques…

La gestion de l’espace doit se concevoir en complémenta-rité, voire en synergie entre les filières forêt bois et agricul-ture. En s’associant, en se coordonnant, elles assurerontleur développement économique, condition nécessaire dumaintien d’une population active, fondement du tissu socialen milieu rural. Elles doivent répondre ensemble à desproblématiques communes– gestion de l’espace, multifonc-tionnalité- mais également aux freins à leur développement :desserte, isolement…

■ Être fier de son identité culturelle et en faire un critère de modernité

Le Massif central a une richesse et unediversité culturelles, possède des savoir-faire, des identitésterritoriales à faire émerger ou à faire renaître dans uneexpression contemporaine porteuse de reconnaissancedans l’espace européen et dans la francophonie.

Pérenniser les sources culturelles de nos territoiresLa collecte des sources patrimoniales, des savoir-fairetraditionnels est à poursuivre, portée par une démarcherigoureuse et scientifique dans laquelle les conservatoires,les écomusées, les sociétés savantes ont toute leur placeainsi que le monde universitaire et industriel. Il s’agitd’engranger du savoir, du savoir-faire, des traditions pour lesfaire connaître dans des réseaux européens et ainsi offrir auxjeunes créateurs, des matériaux de base dans lesquels ilspourront faire fructifier leur imagination et leurs talents.

Encourager la création artistique identitairecontemporaineL’expression figée des cultures traditionnelles est synonymede repli identitaire, de frilosité intellectuelle. Par contre, laréappropriation, la transmutation des acquis traditionnels parles artistes génèrent de nouvelles formes de création artisti-que, comme par exemple en art contemporain, en musiquetraditionnelle. Des régions comme la Bretagne, la Corse, ontsu donner une image moderne et dynamique de leurstraditions en créant des événements culturels festifs derenommée nationale et européenne. Le Massif central a desatouts dans ce domaine à développer en lien avec desterritoires identitaires similaires en Europe et dans le reste dumonde, notamment l’espace francophone. Ces événementspermettent le développement d’un sentiment d’apparte-nance et de confrontation avec d’autres pays, d’autrescultures. Ils sont facteurs d’ouverture vers le monde.

Promouvoir la singularité du massif, porteuse de modernité et de distinctionLes valeurs singulières du Massif central en termes degéographie, d’histoire et d’identités territoriales peuvent êtrevécues et diffusées comme des signes distinctifs, porteursde fierté pour une appartenance à un espace qui a suassumer et valoriser un patrimoine artisanal, culturel, «biolo-gique» (les races rustiques…). Ces valeurs sont un vecteurde différenciation positive si elles sont portées par desacteurs décidés à les inscrire dans la modernité.La singularité «Massif central» sera d’autant mieux diffuséequ’elle sera basée sur une capacité à construire des réseauxd’expériences, d’informations, reliée à d’autres régionsd’Europe, d’autres cultures, portée par des femmes et deshommes qui expriment leur volonté «d’être ici et du monde,le Massif central, un espace pour entreprendre»15.

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Dans un contexte de mondialisation et deconcurrence des territoires, le rayonnement dans l’Europe,en raisonnant à l’échelle internationale, est à favoriser. Pour donner envie de s’installer sur le Massif, il faut propo-ser des services de bonne qualité aux personnes et auxentreprises. L’accès aux services publics et plus générale-ment aux services aux publics, selon des modalités prenanten compte les nouveaux modes de comportement desusagers et les évolutions de notre société, doit demeurer unepréoccupation du Massif central. Dans un monde gouvernépar la mobilité, les services aux usagers des transports sontindispensables pour les particuliers et les entreprises.

■ Ouvrir le territoire et les esprits par l’accès à la culture

La culture crée du lien social, est mobilisatricede différenciation positive. Créatrice d’emplois dans lessecteurs des métiers culturels et artistiques, la culture peutaussi générer du développement économique local. Le Mas-sif s’inscrit dans une démarche de création contemporaine,ouverte à l’international. Aider les artistes à diffuser leursproductions à un niveau international pourrait avoir desrépercussions positives en terme d’image. Le Massif central

doit accroître ses efforts dans l’accueil d’artistes étrangerspour permettre aux habitants de découvrir de nouvellescultures et de faire connaître le territoire à ces artistes.

Faciliter l’accès à la formation artistique et la professionnalisation des intervenants culturelsPour assurer un accès équitable aux formations artistiquesde qualité, notamment dans la musique, le chant ou les artsgraphiques, il faut développer par exemple des écoles enréseau innervant le milieu rural, proposant à des coûts rai-sonnables pour les collectivités publiques, une initiationmusicale, des formations initiales diplômantes et des activi-tés de pratique artistique amateur. La professionnalisation des intervenants culturels et desintermittents du spectacle doit permettre d’augmenter l’offreculturelle sur le territoire et donc de leur assurer une activitépermanente.

Organiser les réseaux de diffusionDes efforts de programmation, de diffusion des spectaclesvivants, d’expositions d’art contemporain ont déjà étéréalisés dans chaque région du massif, à destination deshabitants des villes et des bourgs ruraux. Les réseaux dediffusion culturelle gagneraient en économie d’échelle, enqualité de prestations, s’ils étaient mutualisés et organisés à

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3ème condition : les services

Accessibilité aux services de santé

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Accessibilité aux lycées, collèges et écoles primaires

l’échelle interrégionale, y compris en s’appuyant sur lesgrandes métropoles sises en bordure du massif. La valeurajoutée «massif» serait d’offrir aux zones situées en périphé-rie des départements ou des régions une équité d’accès parl’aide à la diffusion réalisée par les structures culturelles agis-sant dans ces espaces.

Favoriser l’accès au cinéma pour les populations ruralesLe cinéma reste un lieu de création de lien social et de convi-vialité. La rénovation des équipements est à poursuivre enintégrant l’arrivée du cinéma numérique et ses surcoûts.Dans tout le réseau des salles, notamment les plus petites,des actions de formation, de regroupement, de créationd’événements sont à promouvoir. Le tissu rural desservi parles circuits itinérants est le maillon le plus fragile mais enmême temps le plus porteur de convivialité et de culturepour les populations : conditions de projection, profession-nalisme, équilibre économique sont des défis à relever.

Financer des équipements culturels structurantsSoutenir la construction et la rénovation d’équipementsstructurants permettrait d’améliorer l’accès et l’offre cultu-relle sur les territoires. Ces équipements doivent pouvoir êtreréalisés à différentes échelles et être complémentaires. Ilspermettront d’améliorer la diffusion de la culture, la promo-tion des artistes, l’initiation et la formation.

■ Maintenir et accueillir la population par les services et l’habitat

Si les publics jeunes ont vocation à être mobiles,ce qui compte c’est que les flux d’installation soient supé-rieurs aux flux de départ. Le renforcement de l’offre d’accueilet de l’attractivité pour des jeunes actifs est un enjeu fort del’avenir du tissu économique du Massif central comme celuide la qualité des services à la population et aux entreprises.Les services aux entreprises doivent être de premier choix,facilement disponibles, d’accès facile et répondant auxbesoins des PME. Il faut veiller à offrir des conditions attracti-ves pour les entreprises et leur personnel hautement qualifié.Le mouvement vers les campagnes isolées peut exister àcondition qu’une politique d’accueil cohérente soit mise enplace, notamment le maintien de l’artisanat, des services etdes commerces dans les bourgs-centres, l’offre d’habitat,de loisirs sportifs et culturels, l’accompagnement desnouveaux arrivants. En milieu rural, le marché locatif repré-sente 27 % du patrimoine immobilier contre 40 % en milieuurbain alors que des bâtiments, de bonne facture, sontparfois laissés à l’abandon ou fermés et que des ménagesrenoncent à s’installer faute de logement. L’agriculture peutcontribuer à développer des activités de service en lien avecl’artisanat et le commerce permettant ainsi le maintien deterritoires vivants.L’aménagement éducatif du territoire et l’offre de formationdoivent être pensés comme facteur d’attractivité et commeappui au développement local : formation qualifiante,

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Accessibilité générale des habitants aux services et à l’emploi

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prometteuse d’emplois dans des secteurs technologiques àhaute valeur ajoutée, formation professionnelle en lien avecle tissu industriel, apprentissage, formation aux métiersculturels, adaptation de l’enseignement à des publics étran-gers. L’offre de formation doit être adéquate, attractive,accessible et de haute qualité.Outre le maintien des services par des démarches innovan-tes, il s’agit de favoriser les conditions de développement denouvelles activités complémentaires aux activités tradition-nelles ou totalement nouvelles, au profit des PME/PMI.

■ Développer des services aux usagersdes transports

Dans une société de la mobilité et de l’interac-tivité, les usagers des transports seront de plus en plusexigeants pour une communication sur les différentesgammes de transport avec une approche multimodale :capacités routières, ferrées, aériennes avec temps de trajets,réseaux routiers «gros porteurs», services…. Ex : dévelop-pement d’un site Internet à l’intention de tous les usagers(transporteurs, habitants, touristes). Les transporteurs et les entreprises ont besoin de servicesadaptés (aires gardées, capacités de nuitées, autoports) etde services logistiques (mise en valeur des nœuds autorou-tiers et ferroviaires). Les touristes ont besoin d’informationssur les paysages et les patrimoines traversés, sur les offresd’hébergement, les produits locaux. Il serait intéressant deproposer des accès numériques (connectivité Internet,bornes interactives, portails dédiés) aux usagers réguliers etaux touristes sur les aires d’autoroutes : patrimoine local,réservations facilitées, itinéraires, activités…et de valoriser lepatrimoine naturel et culturel en adaptant les moyens detransport (croisières ferroviaires…).

■ Construire un projet d’enseignementsupérieur Massif central

Organiser et promouvoir une offre globaleL’offre universitaire du Massif central doit se construire selonune approche duale, à l’image de la modernité : répondreaux besoins de proximité des habitants et des entreprises,être intégrée dans une constellation de réseaux nationaux etinternationaux.L’offre comprend les formations, les stages, l’accueil desétudiants et leurs conditions de vie (logement, transport,sport, culture…) depuis le post-bac jusqu’au troisième cycle,en lien avec les milieux socio-économiques. Une action destructuration coordonnée de l’offre est souhaitable afinqu’elle soit cohérente et complémentaire et qu’elle soit affi-chée à l’échelle du massif (dépliant, site Internet…). Cetteoffre organisée se construirait et s’actualiserait autour d’uneconférence annuelle des responsables d’Établissements dumassif à laquelle seraient associés les directeurs de Crous.Un volet «Massif central» pourrait être ainsi intégré en annexeaux contrats d’Établissements.Les périodes de stages des grandes écoles, parfois longues,si elles sont bien vécues par les élèves, sont porteusesd’image positive que les élèves relaient auprès de leur entou-rage, voire dans leurs projets d’installation professionnelle.

Proposer des filières porteuses de réussiteDans un contexte démographique difficile, le Massif centraldoit s’organiser pour proposer des offres de formationporteuses de réussite économique et de modernité,s’inscrire dans une politique de «niches» (exemples de la bioinformatique à Aurillac, l’emballage au Puy en Velay, le géniecivil à Egletons, le lycée hôtelier à Saint-Chély d’Apcher, lesarts du bois à Château-Chinon) débouchant sur des offresd’emploi pour des jeunes diplômés. Les antennes universi-taires ont été créées pour répondre à un besoin de démo-cratisation de l’enseignement supérieur. Elles sont aussifacteurs d’attractivité pour des villes moyennes. Ces anten-nes universitaires répondent à des besoins de services aupublic, de structuration de l’armature urbaine du Massif cen-tral. Elles doivent aussi être reliées au monde économiquelocal et à des grands pôles d’enseignement et de recherche.La valeur ajoutée à l’échelle du massif pourrait être d’élabo-rer et de promouvoir une charte de l’accueil «packagée», deconstruire une communication sur l’offre Massif central àdestination des étudiants étrangers, comme par exemple unsite Internet en anglais. La jeunesse sera d’autant plusattirée dans le Massif central que les formations dispenséesseront prometteuses d’emploi dans des secteurs technolo-giques à haute valeur ajoutée, à image de réussite économi-que et de modernité.

■ Renforcer le partenariat villes/campagnes

Clermont-Ferrand, Limoges, Saint-Étienne ontintérêt à affirmer leurs fonctions métropolitaines afin derenforcer leur rôle de locomotive et à créer des liens avec lesgrandes métropoles de rang international dont le rayonne-ment et l’impact peuvent être sources de richesses pour lesespaces plus ruraux : tourisme de proximité, économierésidentielle, vente directe de produits …Les autres villes etles bourgs ruraux sont des atouts pour le développementdes territoires ruraux en tant que lieux de production et deservices, en tant que cadre de vie sûr, préservé et attractifcomme source de «différenciation positive» par rapport àune banalisation des espaces périurbains. Le maillage grandes villes/villes moyennes/petitesvilles/bourgs ruraux proposant une gamme hiérarchisée deservices aux populations est à conforter en prenant appuiaussi sur les centres urbains du pourtour du massif, souvent«villes portes», «villes relais» des grandes métropoles . Dansun paysage de population disséminée et vieillissante, lespetites villes et les bourgs ruraux contribuent à garantir unniveau d’accès minimum aux services d’intérêt économiquegénéral. Ils peuvent devenir des pôles de développement ens’appuyant sur leurs atouts locaux et en utilisant les techno-logies innovantes de communication.

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La dynamique de développement du Massifrepose sur des réseaux inter-acteurs (universités, parcsnaturels à travers l’association IPAMAC,16 chambres consu-laires, villes…) qui ont appris à travailler ensemble. Le comitéde massif est un lieu de concertation «naturel» entre l’État,les collectivités, les acteurs économiques, la société civile.La mise en œuvre du schéma ne se fera que si des actionsinterterritoriales axées sur l’ingénierie et la matière grise sontconduites par des réseaux qualifiés, complémentaires,capables de construire des partenariats transnationaux pourdévelopper la production, la mise en marché et la compétiti-vité au bénéfice des hommes et des femmes vivant dans lesvilles et les campagnes du massif.Des initiatives d’organisation de services, d’innovations sontà encourager, à disséminer. Des portails de promotiond’offres Massif central sont à construire comme par exemplel’enseignement supérieur, l’accueil d’actifs, le tourisme. Letravail des réseaux à l’international est à appuyer. Danscertains domaines, comme le bois, l’eau, les énergies renou-velables, le tourisme… des politiques sont conduites àdifférents échelons territoriaux. Mais il est nécessaire defavoriser la coordination de leurs actions, de prévoir des lieux oudes structures d’échanges entre les différents responsables.L’élaboration de systèmes communs d’observation et decomparaison est souhaitable pour accompagner les déci-deurs. Dans le tourisme par exemple, une connaissance finedes clientèles, de ses attentes sont des données essentiel-les pour accompagner les prises de décision, pour favoriserune meilleure adéquation entre l’offre et la demande.Les acteurs de terrain ont besoin d’outils, de méthodes pourse qualifier, pour optimiser les partenariats entre réseaux.Par exemple, les professionnels de l’accueil, isolés sur leurterritoire, ont besoin d’un soutien d’ingénierie, de transfertsde méthodologie, de banques de données d’expériences.Les démarches de projets, le soutien financier des collectivi-tés territoriales, de l’État, de l’Europe impliquent que seconstruisent des méthodes partagées et mutualisées visantà mettre en place des outils de suivi en continu facilitantl’évaluation à 10 ans : une réelle évaluation «progrès» et nonévaluation «procès» au bénéfice des citoyens et en contre-partie des subventions accordées.Pour faire connaître la richesse, la modernité, les atoutssinguliers du massif, diffuser des images mobilisatrices pourattirer de nouveaux actifs et de nouvelles clientèles, unestratégie de communication est à mettre en œuvre, fondéesur les acteurs connus et reconnus du massif d’une part, legrand public d’autre part.

À ces deux cibles doivent correspondre deux outils différentsde communication basés sur deux axiomes identiques :

• une communication qui passe par l’appropriation desacteurs du massif de la qualité de leurs territoires «pourconvaincre, il faut soi-même, être convaincu».

• une communication qui respecte et valorise les richesseshumaines et l’identité des différents territoires «l’unité dansla diversité».

Afin de faire passer l’idée que le Massif central, un espacepour la création, est porté par des hommes et des femmesingénieux, inventifs, entreprenants.

Les conditions du développement sont auservice d’une cohésion sociale et culturelle autantqu’économique, au bénéfice des habitants de longuedate et des nouveaux arrivants pour qu’ensemble, ilsbâtissent un espace de projets associant fierté identi-taire, modernité au service du développement local etrelié à l’Europe et au monde.

Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 2005 3316 Inter Parcs du Massif Central

4ème condition : la structuration des réseaux

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Le schéma interrégional d’aménagement et dedéveloppement du Massif central est le document deréférence à long terme pour l’aménagement et le développe-ment d’un massif montagneux s’étendant sur six régions etvingt deux départements français. Il est construit sur lavolonté de s’engager sur des performances et la réussitedes politiques publiques au service d’hommes et de femmesentreprenants, résolument insérés dans l’économie de laconnaissance et sur une structuration des réseaux du massif centrés sur l’ingénierie, l’observation, l’évaluation etprêts à s’investir dans des partenariats transnationaux.Fort de sa particularité de montagne habitée, accessible etpréservée, le Massif central a l’ambition d’attirer sur samosaïque de territoires de nouvelles populations françaiseset étrangères. Pour cela, les acteurs se mobilisent sur unprojet de développement économique original conciliantcroissance et protection de l’environnement. Les trois axesde développement –accueil de nouvelles populations, créa-tion de richesses, accessibilité du territoire– et les quatreconditions de développement –recherche/développement/transfert, environnement et cadre de vie, services, structu-ration des réseaux– s’inscrivent dans les grandes orienta-tions du Schéma de Développement de l’EspaceCommunautaire (SDEC).

Qualité de vie, services aux entreprises et aux habitants,villes sûres et authentiques, patrimoine naturel et bâti, espa-ces de loisirs de nature et de culture proches des lieux devie, parcs naturels enviés, fierté identitaire et créationcontemporaine sont autant d’atouts à promouvoir en Franceet à l’étranger pour attirer des entreprises et du personnelhautement qualifié. Porteur d’ambitions ciblées sur des

atouts non délocalisables et sur des signes distinctifs, leschéma interrégional d’aménagement et de développementdu Massif central témoigne de la volonté des hommes et desfemmes d’être compétitifs et accueillants.Les massifs montagneux, organisés à l’échelle interrégionalefrançaise, leur confèrent une taille européenne. Espace deliaison ouvert sur l’Europe, le Massif central veut rayonner etdévelopper des partenariats avec le sud-ouest européen etd’autres régions européennes aux problématiques similaires.La disparition du zonage doit favoriser une approcheglobale, équilibrée et solidaire entre les territoires,s’appuyant en particulier sur une ingénierie de projets. Delongue date, le Massif central a été un lieu de créativité etd’expérimentation pour de nouvelles politiques devenuesnationales, voire européennes : 1 % paysage et développe-ment, Fonds Régional d’Aide au Conseil, primes à l’herbe…Ce «laboratoire d’expérimentation» basé sur la valorisationdes masses critiques obtenues par un travail à l’interrégionalfavorise le développement des réseaux à lisibilité internatio-nale, la coordination des outils d’intervention aux échellesappropriées et la cohésion entre les territoires, fondement duProjet européen.

En adoptant une vision positive et décomplexée, en relevantles défis, les acteurs du Massif souhaitent s’investir dans lesfutures contractualisations françaises et européennes :cohérence, analyse, évaluation, au bénéfice d’un modèlepilote de développement durable appliqué au Massif central,s’intègrent dans le Cadre de Référence Stratégique Nationalvisant à «soutenir la création de richesse tout en veillant àassurer l’égalité des chances entre les personnes et àpréserver le patrimoine naturel».

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Commissariat du Massif central - Shéma de Massif - Décembre 2005 35

Le Massif central et les massifs montagneux en Europe

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Le schéma de Massif, prévu par la loi sur le développement des territoires ruraux du 23 février 2005, est un documentd’orientations stratégiques, évolutif et transversal à l’horizon 2030, résultat d’une démarche ordonnée et concertée, initiée parle comité de massif en septembre 2004.Le schéma de Massif témoigne de l’ambition de construire un modèle de développement durable pour les prochainesdécennies. Fort de sa particularité de montagne habitée et préservée, le Massif central relèvera le défi de la reconquêtedémographique en privilégiant trois axes de développement : l’accueil de nouvelles populations, la création de richesses,l’accessibilité du territoire.Pour accroître sa compétitivité en Europe et dans le monde, être attrayant, quatre conditions de développement seront favo-risées : la recherche/développement/transfert, l’environnement et le cadre de vie, les services, la structuration des réseaux.Basé sur des valeurs d’identité culturelle et sur des atouts économiques, le schéma de Massif est au cœur des logiques deprojets devant se concrétiser dans les futures contractualisations françaises et européennes.

DIACT Massif central19 boulevard Berthelot

63400 Chamalières

Courriel : [email protected]

Massif central

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