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Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 1 2013 Schéma départemental de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017

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Schéma départemental de  l’Enfance,   de la Jeunesse et de la Famille

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Sommaire PREAMBULE ................................................................................................................................... 5

I. ELEMENTS DE CADRAGE ............................................................................................................. 7

II. LES ORIENTATIONS DU SCHEMA DEPARTEMENTAL DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE 2013-2017 ........... 27

ORIENTATION N°1 : DEFINIR UN CADRE ET DES PRINCIPES D’INTERVENTION COMMUNS ............................... 28

Fiche-Action 1. Doter  les  professionnels  de  cadres  de  référence  pour  l’intervention  auprès  des  enfants et des familles ............................................................................................................ 30

Action 1. Elaborer  un  projet  de  service  de  l’Aide  sociale  à  l’enfance ..................................................... 30

Action 2. Créer  un  référentiel  des  mesures  de  l’Aide  sociale  à  l’enfance ............................................... 31

Action 3. Elaborer des outils autour des informations préoccupantes .................................................. 31

Fiche-Action 2. Développer une culture commune aux professionnels concourant aux politiques  de  l’enfance  et  de  la  famille .................................................................................... 32

Action 1. Organiser des formations pluri-institutionnelles à destination des professionnels ................ 32

Action 2. Organiser  annuellement  un  temps  repéré  et  interinstitutionnel  d’échange  sur  les  pratiques 32

ORIENTATION N°2 : RENFORCER L’IMPLICATION DES FAMILLES DANS LES PRISES EN CHARGE ......................... 34

Fiche-Action 3. Mener une réflexion sur les postures professionnelles vis-à-vis des familles .. 36

Action 1. Organiser des groupes de réflexion ........................................................................................ 36

Action 2. Valoriser les compétences et mieux prendre en compte les spécificités culturelles dans l’accompagnement  des  familles ................................................................................................................... 36

Fiche-Action 4. Faciliter le maintien des liens enfants-parents ............................................... 38

Action 1. Améliorer le dispositif des visites en présence de tiers ........................................................... 38

Action 2. Créer des espaces dédiés au maintien des liens affectifs ....................................................... 38

ORIENTATION N°3 : DEVELOPPER L’ACCOMPAGNEMENT AUTOUR DE LA NAISSANCE, ET LES POLITIQUES DE

PREVENTION DANS LES DOMAINES DE L’ENFANCE ET DE LA PETITE ENFANCE ............................................... 39

Fiche-Action 5. Structurer et formaliser les partenariats existants en matière de prévention . 40

Action 1. Conventionner avec les partenaires de la PMI........................................................................ 40

Fiche-Action 6. Améliorer  la  mise  en  œuvre  des  missions  de  PMI .......................................... 41

Action 1. Recentrer  l’action  de  la  PMI ................................................................................................... 41

Action 2. Développer les animations à la vie affective et sexuelle à tout âge ....................................... 41

Action 3. Améliorer le repérage des femmes enceintes en situation de vulnérabilité ........................... 42

Action 4. Poursuivre la mise en place des consultations prénatales précoces ....................................... 42

Action 5. Poursuivre le maillage du territoire des services de PMI ........................................................ 42

Fiche-Action 7. Favoriser   le   développement   et   l’adaptation   du   dispositif   d’accueil   du   jeune  enfant 43

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Action 1. Favoriser le développement de structures alternatives (micro-crèches,  Maisons  d’assistants  maternels…) 43

ORIENTATION N°4 : AMELIORER LA QUALITE ET LA REACTIVITE DU DISPOSITIF DANS L’INTERET DES ENFANTS ET DES

FAMILLES ..................................................................................................................................... 44

Fiche-Action 8. Clarifier le fonctionnement du dispositif des informations préoccupantes ..... 46

Action 1. Adapter le protocole ............................................................................................................... 46

Action 2. Clarifier les circuits et procédures relatives aux informations préoccupantes, entre la CIP, le Parquet, le Juge des enfants et les professionnels ....................................................................................... 46

Action 3. Poursuivre la communication et la sensibilisation autour des informations préoccupantes .. 46

Fiche-Action 9. Faire évoluer le dispositif  d’accueil  d’urgence ............................................... 48

Action 1. Adapter  l’organisation  de  l’accueil  d’urgence ........................................................................ 48

Action 2. Mettre  en  place  l’accueil  de  72h  dans  le  Département .......................................................... 48

Action 3. Revisiter  le  protocole  d’accueil  d’urgence .............................................................................. 48

Fiche-Action 10. Moduler   le   dispositif   d’accueil   pour   répondre   aux   besoins   des   enfants,   des  jeunes et des familles ............................................................................................................. 50

Action 1. Améliorer  le  fonctionnement  du  dispositif  d’accueil .............................................................. 50

Action 2. Optimiser la répartition géographique  de  l’offre  d’accueil .................................................... 51

Action 3. Reconfigurer  l’offre  départementale  d’accueil  en  établissement ........................................... 51

Action 4. Améliorer  le  dispositif  d’accueil  familial ................................................................................. 51

Action 5. S’assurer  de  la  mise  en  place  et  de  la  bonne  appropriation  des  outils  de  la  loi  de  2002-2 dans l’ensemble  des  lieux  d’accueil  du  département ............................................................................................ 51

ORIENTATION N°5 : GARANTIR LA MISE EN PLACE D’UNE LOGIQUE DE PARCOURS, COHERENT, ET DE QUALITE ... 53

Fiche-Action 11. Garantir la cohérence et la continuité des parcours ..................................... 54

Action 1. Mettre  en  place  le  Projet  pour  l’Enfant  (PPE) ......................................................................... 54

Action 2. Assurer  la  traçabilité  du  parcours  de  l’enfant......................................................................... 54

Fiche-Action 12. Diversifier les réponses aux difficultés éducatives des parents ..................... 55

Action 1. Développer  les  modalités  d’aide  à  la  parentalité  en  prévention  dans  le  Département .......... 55

Action 2. Elargir  le  panel  de  solutions  d’accueil  à  travers  la  diversification  et  la  recherche  de  souplesse 56

ORIENTATION N°6 : PILOTER LE DISPOSITIF DE PROTECTION DE L’ENFANCE ................................................ 57

Fiche-Action 13. Impulser une culture du partenariat ............................................................ 58

Action 1. Structurer le partenariat au niveau institutionnel et local ..................................................... 58

Action 2. Renforcer   les  articulations   entre   les   champs  de   l’éducatif,   du   sanitaire   et   du  médico-social autour des situations individuelles ............................................................................................................... 58

Action 3. Clarifier les modalités de partage des informations à caractère secret entre les professionnels 59

Action 4. Elaborer  un  annuaire  des  acteurs  intervenant  dans  le  champ  de  l’enfance  famille ............... 59

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Fiche-Action 14. Améliorer   le   fonctionnement   de   l’Observatoire   départemental   de   la  protection  de  l’enfance ........................................................................................................... 60

Action 1. Informer  et  communiquer  sur  les  missions  et  le  fonctionnement  de  l’Observatoire,  en  interne  et auprès des partenaires ............................................................................................................................. 60

Action 2. Garantir  la  mise  en  place  effective  de  l’Observatoire ............................................................. 60

Action 3. Améliorer  les  modalités  de  recueil  des  données  afin  de  permettre  l’observation  des  besoins 60

Fiche-Action 15. Organiser le suivi du Schéma départemental enfance famille ....................... 61

Action 1. Mettre  en  place  un  dispositif  de  pilotage,  de  suivi  et  d’évaluation  du  Schéma ...................... 61

Action 2. Pérenniser  la  démarche  partenariale  impulsée  lors  de  l’élaboration  du  Schéma................... 61

III. RECAPITULATIF DES ACTIONS DU SCHEMA ................................................................................ 62

GLOSSAIRE ................................................................................................................................... 65

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Préambule

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I. Eléments de cadrage

A. Un contexte législatif renouvelé L’élaboration   du   Schéma   départemental   en   faveur   de   l’Enfance   et   de   la   Famille   s’inscrit   dans   un  contexte législatif renouvelé par trois lois qui modifient en profondeur les  conditions  d’exercice  des  politiques  en  faveur  de  l’Enfance  et  de  la  Famille, et appellent des évolutions des relations entre les acteurs de la politique de protection  de  l’enfance,  des  dispositifs  et  des  modalités  d’intervention  des  professionnels.

La  loi  du  2  janvier  2002  rénovant  l’action  sociale  et  médico-sociale

Cette   loi   concerne   l’ensemble   des   politiques   sociales   et  médico-sociales.   Elle   s’articule   autour   de deux axes principaux :

x L’affirmation  de  la  place  des  usagers  et  de  leurs familles dans les dispositifs ; x Le  renforcement  de  la  coopération  et  de  la  coordination  entre  les  acteurs  d’une  part,  et  du  

pilotage  des  dispositifs  d’autre  part.

L’affirmation  de la place des usagers et de leurs familles Elle passe par la définition des droits fondamentaux des personnes prises en charge. Le texte met fortement  l’accent  sur  les  outils  visant  à  concrétiser  ces  droits (projet  d’établissement  ou  de  service  et ses annexes :  livret  d’accueil,  règlement  intérieur,  charte  des  droits  et  libertés,  contrat  de  séjour,  conseil de la vie sociale).

Le  renforcement  de  la  coordination  entre  les  acteurs,  du  pilotage  et  de  l’évaluation  des  dispositifs Le schéma d'organisation sociale et médico-sociale, établi pour cinq ans, doit permettre la mise en cohérence  des  interventions  et  l’ajustement  des  dispositifs  aux  besoins. L’article  L.  312-4 du Code de l’action  sociale  et  des  familles  en  précise  les  objectifs. Ainsi, « Les schémas  d’organisation  sociale  et  médico-sociale  […]  :

x Apprécient   la   nature,   le   niveau   et   l’évolution   des   besoins   sociaux   et  médico-sociaux de la population ;

x Dressent  le  bilan  quantitatif  et  qualitatif  de  l’offre  sociale  et  médico-sociale existante ; x Déterminent  les  perspectives  et  les  objectifs  de  développement  de  l’offre  sociale  et  médico-

sociale et, notamment, ceux nécessitant des interventions sous forme de création, transformation  ou  suppression  d’établissements  et  services  […] ;

x Précisent le cadre de la coopération et de la coordination entre les établissements et services […] ;

x Définissent  les  critères  d’évaluation  des  actions  mises  en  œuvre  dans  le  cadre  des  schémas. »

La loi du 2 janvier 2002 comporte également des dispositions relatives au pilotage des établissements   et   services   (autorisations,   évaluations,   contrôle…).   L’évaluation   de   la   qualité   est  particulièrement  mise  en  exergue,  à  travers  des  obligations  d’évaluation  interne  et  externe.

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La loi du 27 juin 2005 relative aux assistants maternels et aux assistants familiaux

Les principaux objectifs de cette loi sont de : x De clarifier le statut des assistants familiaux et des assistants maternels et renforcer

l’attractivité  de  ces  métiers ; x D’améliorer   la   qualité   de   l’accueil,   la   professionnalisation   et   l’intégration   des   assistants  

familiaux  dans  des  équipes  de  l’Aide  sociale  à  l’enfance.  

Les principales dispositions Le texte définit le rôle et la fonction des assistants familiaux, et détermine les conditions d'octroi de l'agrément pour exercer la profession  d’assistant  familial. Des périodes de formation obligatoires sont définies (ainsi que les modalités de financement de ces formations). La formation est désormais organisée en deux temps :

x une formation de 240 heures pour les assistants familiaux en emploi x un stage préalable   à   l’accueil   d’enfants   (de   60   heures)   pour   les   assistants   familiaux  

nouvellement agréés et recrutés La loi précise enfin les droits des assistants familiaux en matière de rémunération, de temps de travail, de congés et de garanties en cas de licenciement.

La  loi  du  5  mars  2007  réformant  la  protection  de  l’enfance

La   loi  du  5  mars  2007   consacre   le  Département  comme  chef  de   file  de   la  protection  de   l’enfance.  Trois objectifs sont assignés par le texte :

x Le développement de la prévention x L’amélioration   du   repérage   et   du   traitement   des   informations   relatives   aux   situations   de  

danger x La  diversification  et  l’individualisation  des  modes  de  prise  en  charge  des  enfants  protégés

Le développement de la prévention La loi donne une définition de la « protection   de   l’enfance », qui désigne les interventions de prévention,   d’accompagnement   et   de   prise   en   charge   des   familles en difficultés éducatives, des jeunes majeurs en difficultés graves et des mineurs privés de la protection de leur famille. La  loi  introduit  également  dans  le  Code  de  l’action  sociale  et  des  familles  une  référence  nouvelle  aux  droits  et  à  l’intérêt  de  l’enfant. Par ailleurs, la loi dispose le développement de la prévention, par le renforcement de la place des services de Protection maternelle et infantile, renforcée dans le dispositif, avec un accent placé sur la prévention périnatale ; par la création   de   nouvelles   prestations   à   l’attention   des   parents   et   des  jeunes rencontrant des difficultés éducatives (Accompagnement en économie sociale et familiale (AESF),  Mesure   judiciaire  d’accompagnement  à   la  gestion  budgétaire  et  familiale  (MJAGBF),  accueil  de jour) ; l’affirmation   de   la   nécessité   de   réaliser   une   évaluation   pluridisciplinaire   des   situations  familiales avant toute prestation puis sur une base annuelle.

Le repérage et le traitement du danger ou risque de danger La  loi  instaure  de  nouvelles  catégories  d’analyse  en  supprimant  le  terme  « maltraitance » au profit du terme « danger » ; une distinction est opérée entre « l’information   préoccupante », avisant le Département du danger ou risque de danger, et le « signalement »  à  l’autorité  judiciaire. Enfin, la loi

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consacre   le   principe   de   subsidiarité   de   l’intervention   judiciaire et modifie les critères de recours à l’autorité  judiciaire1. Le Département est chargé de recueillir, traiter et évaluer toute information préoccupante concernant un  mineur  en  danger  ou  risquant  de   l’être. Toute information préoccupante doit être transmise au Président du Conseil général (y compris par la justice lorsque celle-ci est saisie directement). Une cellule est chargée de centraliser le recueil et le traitement des informations préoccupantes dans le cadre  d’un  protocole  partenarial.

L’accueil  et  la  prise  en charge Le   texte   s’inscrit   dans   une   logique   d’assouplissement   des   mesures   et   de   développement de la cohérence des parcours. Tout  d’abord,  un « projet  pour  l’enfant » élaboré  avec  les  parents,  l’ASE  et  les  services  d’intervention  ou  d’accueil,  est  institué. Le  texte  met  l’accent  sur  la  responsabilité confiée au Président du Conseil général, chargé de veiller à la continuité et la cohérence de la prise en charge :

x Il   coordonne   les   services   départementaux   et   ceux   chargés   de   l’exécution   des  mesures ; il veille au  suivi  et  à  la  continuité  des  interventions  au  titre  de  la  protection  de  l’enfance

x Le  service  ASE  doit  veiller  à  ce  que  les  liens  d’attachement  noués  par  l’enfant  avec  d’autres  personnes que ses parents, soient maintenus, voire développés, dans son intérêt supérieur

Par ailleurs, la loi encourage la diversification  et  l’individualisation  des  réponses, en définissant des formules   d’accueil   à   temps   partiel,   d’accueil   spécialisé,   d’accueil   d’urgence   dans   un   cadre  administratif (accueil de 72h).

B. La méthodologie  d’élaboration  du Schéma L’élaboration   du   Schéma   départemental   s’est   déroulée   en   trois   temps,   sur   une   période   d’un   an, entre mars 2012 et février 2013.

Phase I :  Diagnostic  du  dispositif  départemental  de   l’enfance,  de   la   jeunesse  et de la famille (de mi-mars à mi-septembre 2012)

L’objectif  de  cette  première  phase  était  de  faire  le  point  sur  le  dispositif,  les  acteurs  qui  concourent  à  la  mise  en  œuvre  des  politiques  Enfance  Famille,  et  les  besoins  des  bénéficiaires,  en  mettant  l’accent  sur les atouts, les marges de progrès et les axes prioritaires de développement du dispositif départemental. Pour ce faire, une méthodologie  d’enquête  fortement  participative a été déployée, qui reposait sur les  outils  de  recueil  de  l’information  suivants :

x Une analyse statistique et documentaire du dispositif (données quantitatives relatives au contexte et aux caractéristiques démographiques et socio-économiques du territoire, activité des services et établissements) ;

1 Le  Président  du  Conseil  général  avise  sans  délai  de  procureur  de  la  République  lorsqu’un  mineur  est  en  danger  et  qu’il  est  établi  qu’il  a  déjà   fait   l’objet  d’une  ou plusieurs mesures  administratives  qui  n’ont  pas  permis  de   remédier  à   la  situation,  qu’il  n’a  jamais  fait  l’objet  de  l’une  de  ces  mesures,  mais  que  celles-ci ne peuvent être mises en place en raison du refus des parents  d’accepter   la  proposition  d’intervention  du  service  de   l’ASE,  ou  de   l’impossibilité  dans   laquelle   ils  se  trouvent  de  collaborer  avec  ce  dernier  ou  lorsque  le  mineur  est  présumé  être  en  situation  de  danger  et  qu’il  est  impossible  d’évaluer  la  situation.

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x Des questionnaires adressés aux services et établissements  de  protection  de  l’enfance,  aux  professionnels du Conseil général et à ses partenaires, afin de recueillir les attentes des acteurs et les enjeux identifiés ;

x Des entretiens menés auprès de 32 acteurs, professionnels du Département et partenaires. Parmi les acteurs rencontrés figuraient :

o Les agents du Conseil général :  élus,  directions  participant  à  l’élaboration  et  à  la  mise  en  œuvre  de  la  politique  Enfance  Famille, chefs  de  service,  responsables  d’antennes ;

o Les partenaires institutionnels : DTPJJ,  Magistrature  des  mineurs,  Cour  d’appel,  ARS,  DJSCS, CAF… ;

o Les   associations   de   prévention   et   les   services   et   structures   d’accueil   intervenant  auprès des enfants et des familles.

x Des entretiens avec des usagers des centres de PMI du Département, des enfants bénéficiaires  d’AEMO  ou  accueillis  en  MECS    et  leurs  parents,  des  bénéficiaires  du  SAIDEF.  

L’ensemble   des   informations   recueillies   ont   été   croisées   dans   un   rapport   de   diagnostic   dont   les  principales conclusions ont été présentées aux acteurs réunis en plénière au mois de novembre 2012.

Phase II : Définition des orientations stratégiques (de septembre à décembre 2012)

Sur   la   base   des   principaux   axes   de     travail   identifiés   au   terme   de   l’élaboration   du   diagnostic,   les  acteurs du dispositif Enfance Famille ont été conviés à participer à des ateliers de concertation, visant à formuler les orientations politiques, les objectifs stratégiques et leurs déclinaisons opérationnelles, préfigurant ainsi le  plan  d’actions du futur Schéma. 4 ateliers ont réuni une vingtaine de professionnels, pour une durée de 2 demi-journées chacun, sur les thématiques suivantes :

x Développer  l’accompagnement  autour  de  la  naissance,  et  les  politiques  de  prévention  dans  les  domaines  de  l’enfance  et  de  la  petite  enfance

x Développer, reconfigurer   et   diversifier   l’offre   d’accueil   en   faveur   d’une   meilleure  cohérence  départementale  et  d’une  adaptation  des  réponses

x Favoriser  l’implication  des  familles  dans  les  prises  en  charge x Renforcer  la  gouvernance  du  dispositif  de  protection  de  l’enfance

Les   travaux  des  groupes  ont  ensuite   fait   l’objet  d’un  approfondissement  et  d’une  validation  par   le  Conseil général.

Phase III : Elaboration du Schéma départemental (de janvier à février 2013)

La dernière phase a été consacrée à la rédaction du Schéma départemental  en  faveur  de  l’Enfance Famille,   ainsi   qu’à   l’élaboration   d’outils   de   suivi,   d’évaluation   et   de   communication autour du Schéma, garants de la pérennisation de la dynamique partenariale instaurée durant la démarche.

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C. Un contexte départemental sans   équivalent   à   l’échelle  française

Un  contexte  géographique  qui  entrave  l’organisation  des  services  publics

On ne saurait ébaucher un portrait  des  publics  des  politiques  guyanaises  en  faveur  de  l’Enfance  et  de  la Famille sans tenir compte du contexte géographique spécifique du Département. En effet, la Guyane est à la fois, avec une superficie de 83 534 km², le Département le plus vaste de France, mais aussi le moins peuplé et le moins dense. Ainsi, la population guyanaise était évaluée à 224 469 habitants en  2009  au  titre  du  Recensement  effectué  par   l’INSEE, avec une densité moyenne de 2,7 habitants au km². Toutefois, la prédominance de la forêt amazonienne (qui couvre 90% du territoire départemental) a influé sur les dynamiques de peuplement, et la population est concentrée sur la zone littorale, notamment autour de la Préfecture, Cayenne, et de Saint-Laurent-du-Maroni. Conséquences de cette configuration géographique, le développement des services publics est entravé par de nombreux facteurs :

x Malgré un effort de développement des infrastructures routières, 7 communes sur les 22 que compte le Département demeurent accessibles uniquement par avion, hélicoptère ou pirogue. S’y   ajoute   la   rareté   des  moyens   de   transports   collectifs,   qui   constituent   un   frein supplémentaire à la mobilité des habitants.

x Au  regard  de  la  faible  densité  du  territoire  et  de  l’accessibilité  limitée  de  certaines  zones,  le  maillage du territoire par les institutions revêt un coût conséquent.

o Celui-ci se trouve encore renforcé par les difficultés rencontrées en termes de recrutement des agents, du fait du faible niveau de qualification de la population active,  de  l’attractivité  limitée  des  zones  les  plus  isolées : les services connaissent des vacances de postes de longue durée et un turn-over important qui nuisent à la continuité  de  l’action publique.

x Pour   finir,   le  Département  ne  dispose  pas  d’infrastructures  de   communication  à  même  de  compenser les difficultés en matière de déploiement des services publics sur le territoire.

Les caractéristiques démographiques de la population guyanaise

Bien que très faiblement peuplé, le territoire guyanais a connu sur la période récente une croissance démographique rapide, à hauteur de +39,8% sur la période 1999-2008. En effet, le territoire se caractérise par un taux de natalité plus de deux fois plus élevée que la moyenne française. En conséquence, près de la moitié (47,5%) des Guyanais a moins de 21 ans. A  l’inverse,  les  plus  de  60  ans représentent seulement 3,9% de la population totale, contre 6,8%  à  l’échelle  de  la  France.  

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Cette   croissance   démographique   est   particulièrement   concentrée   sur   les   communes   de   l’Ouest  guyanais (Saint-Laurent-du-Maroni, Apatou, Papaïchton). Dans ces territoires, la proportion de jeunes de moins de 21 ans atteignait entre 50 et 60% en 2008. En 2008, on comptait en Guyane 32 772 enfants de moins de 6 ans, représentant 14,9% de la population départementale, soit   une   part   deux   fois   plus   importante   qu’à   l’échelle   de   la   France  (7,4%). Il est à noter que le Département connaît un nombre important de grossesses précoces (la proportion de naissances concernant une mère de moins de 15 ans est estimée à 1 sur 100 ; la proportion de naissances concernant une mère de moins de 18 ans à 10 sur 100). Cela interroge les modalités de sensibilisation des jeunes guyanais et les  actions  mises  en  œuvre  auprès  de  ces  jeunes  mères  en  matière  d’accompagnement  périnatal  et  de  soutien  à  la  parentalité.   Ces tendances démographiques laissent présager des besoins croissants en matière d’accompagnements  en  faveur  de  l’enfance  et de la famille. En effet, si les tendances actuelles se poursuivent, la Guyane pourrait être le plus peuplé des Départements antillo-guyanais   à   l’horizon  2030. Malgré un relatif vieillissement de sa population, le Département devrait toujours se caractériser  par   la   jeunesse  de  sa  population   (avec  une  moyenne  d’âge  autour  de  30  ans  en  2040,  contre  43  ans  à  l’échelle  de  la  France).

Source : Insee, RGP 1999 & 2008

de 7.0 à 8.0

de 5.0 à 7.0

de 3.0 à 5.0

de 0.0 à 3.0

de -1.0 à 0.0

Evolution annuelle moyenne de la population entre 1999 et 2008, par commune, en %

65561535

3858

84

834

1583136

3973

6458

35631

8697

1305

2709

25934

3151

2055

2044

8583

25629

18817

57643

Population en 2008

476

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Des indicateurs préoccupants en matière de santé publique dans un contexte de faible densité en termes de professionnels de santé Le Département se caractérise par : x Un  taux  de  mortalité  infantile  de  10,4  décès  d’enfants  de  moins  d’un  an  pour  1000  naissances en

2009.  Bien  qu’en  diminution  depuis  2006,  il  reste  2,5  fois  plus  élevé  que  celui  constaté  à  l’échelle  de la France ;

x Des  taux  d’hypotrophie  et  de  prématurité  en  2009  deux  fois  plus  élevés  que  ceux  constatés  en  2003  à  l’échelle  nationale ;

x Des femmes enceintes  connaissant  des  situations  de  très  grande  précarité  (d’après  une  étude  de  la  PMI,  80%  d’entre  elles  sont  sans  emploi,  7,5%  sont  mineures,  25%  sont  peu  ou  non  scolarisées)

Les caractéristiques socio-économiques de la population guyanaise

Les structures familiales sont caractérisées par une proportion de familles monoparentales à hauteur de 38,2%, soit près de 3 fois supérieure à celle observée en France. Par ailleurs, le nombre de familles monoparentales a connu une augmentation de 50% entre 1999 et 2008. La part de familles  monoparentales  dans  l’ensemble  des  familles  apparaît  particulièrement  élevée  à  Cayenne  et  dans les communes situées sur la frontière surinamaise. Cette  première  caractéristique  constitue  un  indicateur  de  risque  éducatif  qu’il  s’agit  d’appréhender  dans  le  cadre  de  l’élaboration  et  de  la  mise  en  œuvre  des  politiques  Enfance  Famille,  dans  le  sens  où la monoparentalité peut constituer un facteur de fragilisation et de paupérisation des familles. Elle   est   à  mettre   en   relation   avec   l’offre en matière de modes de garde du jeune enfant sur le territoire départemental.

De plus, la population départementale présente une proportion de familles nombreuses (3 enfants ou plus) à hauteur de 18,1% en 2008 (elle  était  de  2,4%  à  l’échelle  nationale  à  la  même  période).  Là encore,   les   communes   de   l’Ouest   et   du   Sud   du   Département   sont particulièrement touchées par cette problématique. Sur le plan des caractéristiques économiques, le chômage touche 30,1% des actifs âgés de 15 à 64 ans en 2008. Le taux de chômage est stable depuis 1999. Il atteint 75,8% à Apatou, et près de 50% à Regina et Iracoubo. Le chômage touche tout particulièrement les jeunes sans diplôme, à hauteur de 52%.

de 53,0 à 75,0

de 43,0 à 53,0

de 35,0 à 43,0

de 25,0 à 35,0

de 14,3 à 25,0

Source : Insee, RGP 2008

Part des familles monoparentales en 2008, par commune, en %

Familles monoparentalesen 2008

31638

150

12

53

4186

430

459

2485

414

78

109

1634

236

123

155

616

2265

1308

5903

12

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Schéma  départemental  de  l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 14

Cette situation défavorable de  l’emploi  est  à  mettre  en  lien  avec  le  faible niveau de qualification de la population, et avec un appareil productif local peu développé. Dans le Département, 52,3% de la population âgée de plus de 15 ans et non scolarisée ne dispose d’aucun  diplôme.  Elle dépasse 90% dans les communes peu peuplées de la frontière surinamaise. Comme en témoignent les difficultés de recrutement du Conseil général évoquées plus haut, il en découle un décalage entre les besoins des employeurs, et le niveau de qualification des actifs en recherche  d’emploi. Le taux de scolarisation des  enfants  varie  fortement  en  fonction  de  la  tranche  d’âge  et  du  territoire  considérés. Il  s’élève  à  64,5%  pour  les  enfants  de  2  à  5  ans,  contre  75%  à  l’échelle  nationale, avec des variations entre 30,8% à Saint-Elie, 41,3% à Grand-Santi, et 100% à Ouanary. Le taux de scolarisation des jeunes  enfants  impacte  là  aussi  l’accès  à  l’emploi  des  parents,  notamment  des  mères,  et  donc   les  ressources dont disposent les foyers. Pour les enfants en âge de fréquenter  l’école  primaire  ou  le  collège,  le  taux  de  scolarisation  s’élève  à  96,8%.  Toutefois,  là  encore,  des  freins  à  l’accès  à  la  scolarité  sont  identifiés,  notamment  à  Saint-Elie et Apatou (environ 80%). Enfin, 88% des jeunes de 15 à 17 ans sont scolarisés dans le Département contre 96% en France. Ce taux  s’abaisse  jusqu’à  50%  à Camopi. La sortie du collège, sanctionnée par le brevet des collèges, semble constituer un tournant dans le parcours scolaire des jeunes guyanais, notamment en lien avec les difficultés   d’accès   au   droit   à  l’état   civil.   Ces chiffres appellent par ailleurs des réponses en matière de lutte contre la déscolarisation. Seuls 35,2% des 18-24 ans poursuivent une scolarité au lycée ou dans le supérieur. Les jeunes majeurs scolarisés résident essentiellement dans les communes de Cayenne et environnantes, tandis que le taux de scolarisation des 18-24 ans est de seulement 4% dans les communes situées à la frontière brésilienne. En  lien  avec  l’ensemble  des  indicateurs  précédents,  la  Guyane  compte  trois quarts de foyers fiscaux non imposables. Le revenu net déclaré moyen par foyer est inférieur à 15 000€ (contre 23 242€  en  France), avec des fortes disparités d’une   commune   à   l’autre : il varie entre 3 113€   à   Camopi   et  26 837€  à Rémire-Montjoly. Par ailleurs, 25% des ménages (soit 35,5% des Guyanais et 45,5% des moins de 18 ans) présentaient un seuil inférieur au seuil de bas revenu (fixé à 5 952€   en   Guyane,   contre   10 560€   en   France  métropolitaine en 2006).

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Schéma  départemental  de  l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 15

Pour finir, le Département est confronté à la problématique du mal-logement : 87,5% des résidences principales   sont   raccordées  à   l’électricité  et  40,1%  disposent  de   l’eau  chaude.  Là encore, de fortes disparités sont constatées, avec   moins   de   40%   des   logements   raccordés   à   l’électricité   dans   les  communes  d’Apatou et Grand-Santi. Une   grande   majorité   des   usagers   qui   s’adressent   au   Service   social   départemental   (SSD) sont concernés par des problématiques de logement. Ces dernières constituent un frein en matière de développement  d’une  offre  d’accueil  individuel  de  la  petite  enfance  (chez  des  assistants  maternels)  et  en  protection  de  l’enfance  (chez  des  assistants  familiaux). Enfin, ces situations peuvent motiver des informations préoccupantes et/ou des placements en urgence.

Des besoins diversifiés qui appellent la structuration de démarches territoriales

Les 22 communes du Département sont organisées en quatre communautés de communes qui présentent une grande diversité en termes de besoins, et appellent la mise en place de démarches territoriales  permettant  d’élaborer des réponses spécifiques. La Communauté de communes du Centre Littoral (CCCL) organisée autour de Cayenne regroupe la moitié de la population départementale.   Ses   habitants   sont   caractérisés   par   une   moyenne   d’âge  supérieure  et  une  proportion  d’étrangers  moins  élevée  que  le  reste  du  Département.  Le  territoire  est  fortement   urbanisé,   et   constitue   un   bassin   de   vie   et   d’emploi cohérent ; près de la moitié des emplois  relèvent  du  secteur  public,  tandis  que   le  territoire  propose  peu  d’emplois  qualifiés dans le secteur privé. La Communauté des Savanes recouvre un territoire vaste et essentiellement rural polarisé sur le pôle urbain de Kourou. Elle compte près de 30 000 habitants, résidant majoritairement à Kourou et ses  environs.  Le  territoire  est  caractérisé  par  d’importantes  inégalités  socio-économiques, avec une population composée :

x Pour  partie  d’actifs  qualifiés  effectuant  un séjour temporaire sur le territoire ; x Pour  l’autre  partie  d’actifs  peu  qualifiés  et  souvent  sans  emploi,  en  grande  précarité  et  très  

dépendants des transferts sociaux.

65813113

73977675

117674682

5021

5634

9179

7977

4231

15291

17985

10401

7803

16528

17651

16409

26837

14112de 94,0 à 95,2

de 88,0 à 84,0

de 80,0 à 88,0

de 65,0 à 80,0

< 65,0

Source : Insee, RGP 2008

Part des foyers fiscauxnon imposés en 2008, par commune, en %

Données non publiées

Données non publiées

Revenu net déclaré par foyer fiscal en 2008, en €

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Schéma  départemental  de  l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 16

Cette intercommunalité apparait peu intégrée du point de vue des compétences transférée à la Communauté de communes. La  Communauté  de  communes  de  l’Est  Guyanais est un vaste territoire peu peuplé, mais qui connaît depuis quelques années une dynamique démographique très forte (nombre de naissance élevé et population très jeune). L’appareil  économique  local,  composé  à  70%  d’emplois  dans  le  secteur  public,  n’est  pas  en  mesure  de  fournir  des  débouchés  à la population active croissante. En conséquence, il s’agit  du  territoire  qui  présente  le  plus  fort  taux  de  précarité,  avec  80%  des  habitants vivant avec un bas revenu. Pour finir, la  Communauté  de  communes  de  l’Ouest  Guyanais recouvre un territoire immense, qui s’étend   jusqu’à   la   frontière   surinamaise.   La moitié de la population y a moins de 20 ans, et le territoire présente de nombreux enjeux en termes de développement des infrastructures scolaires (taux de scolarisation faible mais en progression sur la période récente). Les emplois reposent essentiellement   sur   le   secteur   public   et   l’industrie   aurifère.   L’accompagnement   social   se   trouve  complexifié par le nomadisme des populations de ce territoire.

Un   contexte   culturel   qui   pèse   sur   l’intervention   en   matière   de   politiques  Enfance Famille

Le travail social réalisé auprès des familles se heurte à  plusieurs  obstacles  qu’il  est  indispensable  de prendre  en  compte  dans  l’élaboration  et  la  mise  en  œuvre  des  politiques  Enfance  Famille :

x la multi-culturalité et le multilinguisme de la population,   qui   interroge   l’évaluation   et   la  compréhension des situations familiales, les modalités de suivi et d’accompagnement  et  leur  compréhension  par  les  familles.  Les  frontières  linguistiques  peuvent  parfois  amener  l’enfant  à   se   positionner   dans   un   rôle   d’interprète   des   échanges   entre   les   détenteurs   de   l’autorité parentale et le professionnel ;

x les problématiques  d’accès  aux  droits qui concernent aussi bien des enfants français dont les   parents   n’ont   pas   fait   valoir   les   droits   (naissances   non  déclarées) et des mineurs isolés étrangers. Ces problématiques soulèvent :

o des  conséquences  sur  l’établissement  de  l’état  civil  et  l’accès  aux  droits  des  enfants  et  de  leurs  parents  (statut  juridique  du  mineur,  exercice  de  l’autorité  parentale) ;

o des   conséquences   sur   l’accès   à   la   scolarité   (inscription   aux   examens)   et   à   la   santé  (absence de couverture sociale comme un frein à la continuité des suivis PMI, ouverture des droits rendue difficile dans le cadre des mesures de protection de l’enfance) ;

o des   conséquences   pour   les   enfants   confiés   à   l’ASE,   dont   l’absence   de   statut   n’est  révélée que tardivement et/ou pour lesquels les  démarches  ne  sont  effectuées  qu’à  la majorité.

En conclusion, le Département se caractérise par une demande sociale particulièrement importante en matière de politiques Enfance Famille et une situation socio-économique peu favorable, source de fragilités  qui  peuvent  venir  susciter  ou  aggraver  des  difficultés  d’ordre  éducatif.

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Schéma  départemental  de  l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 17

D. Les chiffres clés du dispositif départemental en faveur de l’enfance  et  de  la  famille

L’organisation  départementale  du  dispositif  de  prévention  et  de  protection  de  l’enfance

Dans le Département de Guyane, les politiques Enfance Famille sont portées par la Direction générale adjointe en charge de la Solidarité et de la Prévention (DGASP), et plus particulièrement par la Direction de  l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille (DEJF), qui réunit deux pôles :

x un  Pôle  Protection  de  l’enfance  composé : o un Service administratif ASE o un Service du recueil des informations préoccupantes (SRIP) o un Service Accueil familial et adoption

x un Pôle PMI, Petite Enfance, Prévention Santé, qui regroupe : o un  Service  Modes  d’accueil  de  la  petite  enfance,  auquel  sont  rattachées  les  Crèches  

départementales o un Service administratif PMI o une Cellule Education sanitaire et signalement

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Président du Conseil Général

Directeur Général des Services Départementaux

Cabinet

Directeur Général Adjoint de la Solidarité et de la Prévention (DGASP)

Directeur de l’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille

(DEJF)

Pharmacie Départementale

Service Social Départemental

Service de Coordination

Service Administratif ASE

Observatoire Départemental de la Protection de l’Enfance

Pôle PMI, Petite enfance, Prévention Santé

Pôle Protection de l’Enfance

Lien fonctionnel Lien hiérarchique

Coordinateur administratif

Service du recueil des informations

préoccupantes (SRIP)

Service Accueil familial adoption

Service Modes d’accueil de la

Petite Enfance

Service Administratif PMI

Centre de Planification et

d’éducation familiale

14 Centres PMI

Service Statistiques Epidémiologie

Conseillère Technique

Unité Territoriale de L’Ouest

Unité Territoriale du centre et de l’Est

Antenne de Cayenne

Antenne de l’île de Cayenne

Antenne des savanes

Antenne de la vallée du Maroni

Centre de santé périscolaire de l’île de

Cayenne

Cellule Education sanitaire,

Signalement

8 annexes

Crèches Départementales

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 19

Par ailleurs, la  mise  en  œuvre  des  politiques  est   territorialisée,  chacune  disposant  d’un  découpage  propre : le service de Protection maternelle et infantile est déployé sur la base de 14 centres de PMI et leurs 8 antennes,   ainsi   qu’un   Centre   de   Planification   et   d’éducation   familiale ; le service social départemental exerce ses missions à partir de 13 permanences sociales réparties sur le territoire départemental. Malgré un bon déploiement des centres de PMI et des permanences du SSD,  des  territoires  demeurent  découverts  (notamment  sur  l’Est  du  Département  et  particulièrement  dans les communes isolées). Enfin,   la  mise   des  missions   de   l’ASE   a   connu   récemment   une   réorganisation   et   s’appuie   sur   deux  Unités territoriales, elles-mêmes découpées en deux antennes, afin de favoriser une meilleure couverture du territoire départemental.

Le  budget  départemental  d’aide sociale

En 2010, les dépenses brutes obligatoires d’aide sociale s’élevaient à   134,4  millions   d’euros,   dont  près de 30  millions  d’euros   consacrés  à   l’Enfance  et   à   la   Famille. La  proportion  du  budget  d’aide sociale consacrée à  l’Enfance  et  à  la  Famille a augmenté entre 2007 et 2010, passant de 17,8% à 21% pour atteindre une part identique à  celle  constatée  à  l’échelle  nationale. Ceci  reflète  l’effort  consenti  par  le  Département  pour  accroître  le  montant  du  budget  consacré  à  l’Enfance  et  à  la  Famille,  qui  est  passé  de  22,3  à  28  millions  d’euros entre 2007 et 2010. Par   ailleurs,   les   dépenses   brutes   d’aide   sociale   s’élèvent   à   703€   par   habitant   en   2010, en augmentation de 3,5% depuis 2009, et sont les plus élevées de France.

Les dispositifs de prévention

La Protection maternelle et infantile présente un maillage territorial satisfaisant Au regard des caractéristiques du territoire (contraintes géographiques, situation préoccupante en termes de santé publique, faible densité en professionnels de santé), le service de PMI occupe une place essentielle dans le Département, et reste pour de nombreuses familles le seul interlocuteur en matière de soins de santé primaires. Pour   répondre   à   l’ampleur   des   besoins,   le service départemental de Protection maternelle et infantile  disposait  au  31  décembre  2010  d’une  équipe  composée  de  179 agents, dont 21 médecins, 12 sages-femmes, 12 puéricultrices et 28 infirmiers. Au-delà du CPEF, et des 14 centres de PMI et leurs 8 antennes évoqués plus haut, le service peut s’appuyer  sur  le  Centre  hospitalier  (CHAR)  qui  assure,  seul  ou  en  coopération  avec  les  services  de  PMI  présents sur le territoire, les missions médicales de cette dernière dans certaines communes.

17,80%19,90% 19,90%

21%22% 22,10% 21,60% 21%

2007 2008 2009 2010

Part des dépenses brutes obligatoires consacrées à l'enfance famille, en %

Guyane

France

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 20

Pour renforcer le maillage du territoire, des missions sont organisées pour intervenir dans les zones les  plus  isolées  (c’est  le  cas,  par  exemple,  des  missions  fluviales  de  vaccination des enfants de moins de 6 ans).

Des missions obligatoires qui apparaissent inégalement remplies Dans le champ de la protection   maternelle   et   de   l’accompagnement   périnatal, le Réseau périnatalité  réunit  depuis  2003  l’ensemble  des  acteurs  du  champ  médico-psycho-social et est animé par une coordinatrice. Ce  Réseau  a  notamment  pu  travailler  sur  l’amélioration  des  outils  nécessaires à  la  garantie  d’une  continuité  des  suivis sur la période périnatale. Parallèlement,  le  Département  s’est  doté  d’un  logiciel  qui  doit  faciliter  le  recueil  et  l’enregistrement  des certificats de santé des 9ème et 24ème mois. En revanche, l’activité   relative aux   suivis   de   grossesses,   érigés   en   priorité   à   l’échelle  départementale, semble demeurer insuffisante par rapport aux besoins du Département. Dans le Département, 31% des grossesses étaient suivies en tout ou en partie par la PMI en 2010, soit un taux très supérieur à la moyenne nationale. Toutefois, les indicateurs liés au suivi de la grossesse positionnent la Guyane en-deçà de la moyenne métropolitaine2 :

x Le nombre moyen de consultations est inférieur en Guyane : de 5,99, contre 8,9 en métropole ; de même  que   le  nombre  moyen  d’échographies   (2,86  échographies  contre  4,5  en métropole) ;

x La part de consultation tardive (après 3 mois) représente 31,08%, contre 4,9% en métropole ; x Le « mauvais suivi » de grossesse (en termes de nombre de consultations, de nombre

d’échographies…),  est  ainsi  estimé  à  38,36%  des  accouchées. x Par ailleurs, le nombre de visites à domicile (VAD) demeure faible dans le Département. Le

rapport  d’activité  de  la  PMI  de  2010  recense  ainsi  148  femmes  vues  sur  l’année  en  VAD  (les statistiques  n’étant  cependant  pas  disponibles  sur  l’ensemble  des  centres  de  PMI,  le  nombre  réel de VAD réalisées doit être plus élevée).

o Sur la base de ces chiffres et à titre indicatif, on compte ainsi 24 VAD pour 1000 naissances, contre 33‰ en métropole.

� Plusieurs facteurs peuvent être avancés pour expliquer ce faible nombre de VAD : la charge de travail des professionnels ; les vacances de postes ; la priorité donnée aux consultations.

x De la même manière, les séances de préparation à la naissance doivent être développées, tout comme les entretiens psycho-sociaux du 4ème mois

De la même manière, en ce qui concerne la protection infantile, la PMI a vocation à jouer un rôle de prévention et de dépistage. Entre 30 et 40% des enfants de 0-6 ans sont suivis par la PMI de Guyane (plus de 6 000 consultants ont été vus en 2010), soit une proportion supérieure à la moyenne métropolitaine (environ 15%). De larges campagnes de vaccination sont menées par le PMI sur la totalité du territoire (27 322 doses de vaccins injectées en 2010, au bénéfice de 44% des enfants du Département). En revanche, les bilans de santé des 3-4 ans ne sont à ce jour pas réalisés dans toutes les communes : ils concernent 95% des enfants scolarisés à Cayenne, les écoles des communes de Maripasoula/Papaichton, Grand Santi, Monfina, Apaguy, Saint-Laurent et Macouria sont aussi couvertes en partie. Les VAD de nourrissons sont peu nombreuses et la participation de la PMI à la

2 ORS Guyane, Etude Malinguy/ORSG, 2009

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 21

mise  en  œuvre  des  missions  de  protection  de  l’enfance  (évaluation  des  informations  préoccupantes  et suivi de santé des enfants confiés) doit être approfondie. En ce qui concerne les activités de planification et d’éducation  familiale,  le  Département  s’est  doté  en  2008  d’un  Centre  situé  à  Ronjon.  Ce centre est le seul à pouvoir réaliser des IVG médicamenteuse dans  le  Département  (390  réalisées  en  2010,  auxquelles  s’ajoutent  476  consultations  hors  IVG).   Par ailleurs, les médecins, sages-femmes et conseillères conjugales effectuent des consultations de planning familial au sein des centres de PMI : 5 915 consultations ont ainsi été organisées en 2008. Enfin, des actions collectives et individuelles de sensibilisation sont organisées auprès des collégiens et des lycéens sur les thématiques relatives à la santé et à la sexualité.

Une offre d’accueil  du  jeune  enfant à améliorer et à développer Le   service   Modes   d’accueil   de   la   Petite   Enfance   est chargé de garantir la qualité des modes d’accueil  collectif  et  individuel  du  jeune  enfant.   En  2010,  le  Département  comptait  1128  places  en  établissements  d’accueil  des  enfants  de  moins  de  6 ans, soit 34,4   places   pour   1   000   enfants   de   cette   tranche   d’âge (contre 57,4‰   en   France  métropolitaine).  Il  apparait  donc  peu  doté  en  structures  d’accueil  du  jeune  enfant,  le  développement  de   l’offre   constituant   un   enjeu   au   regard   des   problématiques   de   monoparentalité   et   d’accès   à  l’emploi  de  la  population.   Par ailleurs, pour un certain nombre   d’établissements   existants,   un   enjeu   d’amélioration   des  conditions  d’accueil  en  termes  d’hygiène  et  de  sécurité  demeure. Parallèlement, 161 assistants maternels étaient agréés en 2010, ce qui représentait 455 places d’accueil   individuel   à   la   journée   et 33   places   d’accueil   périscolaire. Afin de favoriser le développement  de  l’offre  d’accueil  individuel,  10  réunions  d’informations  ont  été  organisées dans le cadre  de  la  procédure  d’agrément à destination des candidats à Cayenne. 167 dossiers ont été évalués suite à leur instruction par une puéricultrice ou une infirmière de secteur,  par   la  Commission  d’agrément.  130  ont  fait   l’objet  d’un  avis  favorable,  qu’il  s’agisse  d’une  première  demande,  d’un  renouvellement  ou  d’une  extension  d’agrément).   Le Département organise par ailleurs les sessions de formation (formation initiale de 66 heures et formation   en   cours   d’emploi   de   60   heures)   des assistants maternels. Un travail est en cours préalablement  à  l’organisation  de  la  formation  continue des assistants maternels.

L’intervention  du  Service  social  départemental  (SSD) En 2010, le SSD comptait 45 agents, dont 30 assistants sociaux de secteur, répartis sur 34 secteurs géographiques et 12 permanences sociales. Ceux-ci jouent un rôle fondamental   d’écoute,  d’évaluation  et  d’accompagnement  dans  le  but  de  restaurer  l’autonomie  des  usagers.  Au regard des dispositions de la circulaire de 1966 concernant la couverture en assistants sociaux de polyvalence (un professionnel pour 3 500 à 5 000 habitants), la Guyane apparaît nettement sous-dotée, d’autant  plus dans un contexte de forte tension de la demande. Le   service  participe   à   la  mission  de  protection  de   l’enfance  à   travers   l’évaluation  des   informations  préoccupantes,   l’attribution  d’allocations  mensuelles  ou  de   secours  d’urgence,   la  gestion  du  Fonds  d’Aide  aux  Jeunes  (FAJ). S’il   s’agit   d’un   service bien identifié et inscrit dans le partenariat, le SSD rencontre plusieurs difficultés dans la réalisation des missions qui lui incombe : x Une certaine inadéquation des réponses aux besoins des usagers en lien avec :

o Des  délais  d’attribution  importants  de  certaines  aides  (de  4  à  6  mois)

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 22

o Un équipement ou réseau partenarial encore insuffisamment développé (centres maternels,  FJT,  …)  et  structuré (absence de  conventions  de  partenariat…)

o Des territoires mal ou non couverts (secteurs vacants, permanences sociales éloignées des secteurs géographiques desservis, personnel en nombre insuffisant –cf. supra…)  posant  la  question  de  l’équité  de  traitement des usagers sur le territoire

x Une hétérogénéité des pratiques professionnelles en   lien   avec   l’isolement   des   agents   et  l’absence  d’espaces  d’échanges  et  de  réflexion.  A  cet  égard,  un  travail  mené  depuis  2011  autour  du  SSD  est  de  nature  à  favoriser  l’harmonisation des pratiques et la formalisation de protocoles et   d’outils   (élaboration   d’une   grille   de   suivi   de   l’activité,   harmonisation   du   positionnement   du  SSD  dans  les  commissions  où  les  professionnels  le  représentent,…)

Les outils de la prévention et du soutien à la parentalité Dans  le  Département,  de  nombreux  acteurs  contribuent  à  la  mise  en  œuvre  d’accompagnements  de  prévention auprès des enfants, des adolescents et des familles. On peut notamment citer :

x L’Association  pour   la  Protection  et   l’Accompagnement  de   la  Mère  et   l’Enfant  en  Guyane  (APAMEG), créée en 2005 et subventionnée par le Conseil général, accompagne les mères en difficultés et leurs enfants afin de favoriser leur autonomie, leur socialisation et leur insertion.  L’association  intervient  à  Cayenne, Matoury et Remire-Montjoly,  via  l’organisation  d’actions   d’animation   et   de   socialisation,   d’informations   et   de   prévention   santé,  d’accompagnement  social  individualisé  et  d’aide  à  l’insertion  sociale  et  professionnelle.

x L’Arbre  fromager,  créé en 2003, constitue  un  lieu  d’écoute  à  destination  des  femmes  et  des  mères  dans  une  optique  de  valorisation  des  compétences  et  de  renforcement  de  l’autonomie  dans  une  approche  globale  (santé,  insertion  professionnelle,  parentalité,  hébergement…).  En  2011,  l’association a accueilli 523 femmes dans son centre de jour, ainsi que 4 familles dans un  centre  d’hébergement.

x L’AKATI’J   (Association   Kouroucienne   d’Aide   aux   Ti’Jeunes)   gère   quant   à   elle   deux   Points  d’Accueil  Ecoute  Jeunes  destinées aux adolescents et jeunes adultes âgés de 11 à 25 ans. Les PAEJ offrent une écoute, un accueil et une orientation, de manière gratuite et confidentielle, et peuvent également accueillir les parents souhaitant recevoir un appui.

x Le   Point   Info   Famille   de   l’UDAF   a   vocation   à   favoriser   l’accès de toutes les familles à l’information   et   à   simplifier   leurs   démarches   quotidiennes   en   leur   proposant   des   points  d’information  accessibles,  susceptibles  de  les  orienter  vers  les  structures  adéquates.

x Le  Département  dispose  également  d’une Maison des Adolescents, destinée au public des 12-21  ans  et  assurant  des  missions  d’accueil,  d’orientation,  d’accompagnement  parental  et  de soutien familial et individuel principalement. Le Réseau adolescents permet par ailleurs la convergence des partenaires ayant comme  dénominateur  commun  l’adolescence.

x Il doit également être noté que des actions de soutien à la parentalité sont subventionnées par le biais du REAAP, copiloté par la CAF et la DJSCS. Avec une enveloppe de 60 000 euros en  2011  pour  une  dizaine  d’associations concernées, le montant est toutefois en diminution.

x Les  communes  participent  à  la  mise  en  place  d’actions  de  prévention  au  niveau  local.  Ainsi, un projet de Ludobus,   intégrant   un   Lieu   d’Accueil   Parents-Enfants (LAPE), un RAM et une ludothèque, est actuellement porté par la Ville de Cayenne.

Les  interventions  de  l’Aide  sociale  à  l’enfance

En   novembre   2009,   le   service   de   l’Aide   sociale   à   l’enfance   pouvait   s’appuyer   sur   50   agents   pour  réaliser  ses  missions,  dont  21  postes  d’éducateurs  (3  étaient  vacants en mai 2012).

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Au regard de ces effectifs, minorés par les vacances de postes, on relève un nombre important de mesures  par  éducateur  (jusqu’à  78  suivis  de  placements  par  professionnel  de  l’antenne  de  Kourou  en  mai  2012).  Conjuguée  aux  zones  d’intervention étendues, cette charge de travail rend difficile pour les professionnels le suivi des enfants placés, ainsi que le travail éducatif auprès de leurs parents pour favoriser les retours de placement. La  mise  en  place  d’une  nouvelle  organisation  des  missions de  l’Aide  Sociale  à  l’enfance,  impulsée  en  2012,  doit  permettre  d’apporter  des  améliorations.

Le  dispositif  de  recueil,  de  traitement  et  d’évaluation  des  informations  préoccupantes Le  Département  s’est  doté  en  2008  d’une  Cellule des informations préoccupantes, appelée Service de Recueil des Informations préoccupantes (SRIP) composée de 6 personnes et chargée :

x De la centralisation/recueil, la qualification, le traitement et l’évaluation des IP. Elle peut s’appuyer  à  cet  égard  sur deux instances :

o La Commission de Première Evaluation : de composition pluridisciplinaire, elle est dédiée à une analyse de premier niveau de la situation et peut donner lieu à la transmission  de   l’information  au  parquet  ou  au  mandatement  du  SSD  pour   recueil d’informations  complémentaires ;

o La  Commission  d’Aide  à  la  Décision : il  s’agit  d’une  instance  de  préconisations  et  de  décision, qui vise à croiser les regards sur les situations familiales complexes en présence de représentants des services internes participant aux missions de protection  de  l’enfance,  de  partenaires  institutionnels  (PJJ  et  Education  nationale)  et  des acteurs ayant connaissance de la situation.

x Du conseil  et  retour  d’information  auprès  des  professionnels  signalants x De  jouer  un  rôle  d’interlocuteur privilégié du parquet

Un protocole interinstitutionnel, signé par le  Président  du  Conseil  général,  le  représentant  de  l’Etat,  les  partenaires  institutionnels  et  l’autorité  judiciaire, en accompagne le fonctionnement : il précise le champ de compétence respectif de chacun des partenaires, coordonne leurs interventions et décrit les procédures et le circuit des informations préoccupantes. Au total, la CIP a recueilli 1 176 informations préoccupantes en 2010 : 971 émanaient de professionnels extérieurs  aux   services  du  Conseil   général,   principalement  de   l’Education  nationale.  85%  ont  fait  l’objet  d’une  qualification  en  IP,  les  informations  restantes  ayant  été  classées  sans  suite.  

Les aides financières Les aides financières constituent un des outils du département pour venir en soutien des familles, jeunes  majeurs,  mineurs  émancipés  et  familles  enceintes  pour  financer  les  besoins  d’alimentation  et  

47%

25%

7%

7%

6%

6%

2%

Origine des information préoccupantes en 2010

Education nationale

Service départementaux (SSD, PMI)

Parquet, PJJ, commissariats

Hôpitaux

Services médico-sociaux

Numéro national (119)

Particuliers

Source : RA 2010 CIP

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d’hygiène   (bons   ou   allocations   mensuelles),   ou   encore   de   scolarité   et   d’hébergement   pour   des  enfants qui résident dans des villages éloignés des fleuves. Au 31 décembre 2007, 109   familles   et   47   jeunes   majeurs   bénéficiaient   d’aides   financières. Les familles bénéficiaires se caractérisent par une grande précarité, et   sont  majoritairement   d’origine  étrangère sans titre de séjour.

Les  Techniciennes  d’intervention  sociale  et  familiale  (TISF) Le caractère préventif, éducatif et réparateur des interventions de TISF en fait un outil essentiel d’observation  des  situations familiales au domicile. Une convention a été signée par le département en Janvier 2009 avec deux associations : l’Association  pour   la  protection  et   l’accompagnement  de   la  mère  et   l’enfant  en  Guyane  (APAMEG),  située à Cayenne, et Rayon de Soleil à Saint-Laurent. Cette convention, qui a pour objectif de fixer « la  nature  et  les  modalités  de  prise  en  charge  des  prestations  assurées  par  l’association  auprès  des  familles ; le financement de ces prestations par le Conseil général »3, doit permettre la mise en œuvre  effective  d’interventions  de  TISF  dans  le  département. Cependant, cette activité demeure pour le moment peu développée : 32 familles ont été bénéficiaires  d’une  intervention  de  TISF  en  2011  (720  heures  d’intervention).  

La prévention spécialisée Depuis   2008,   le   Département   peut   s’appuyer   sur   un   club   de   prévention   spécialisée   porté   par  l’Association  Kouroucienne  d’Aide  aux  Ti’Jeunes   (AKATi’J)  au  titre  d’une  convention  de  partenariat.  Ce   club   a   connu  un   essor   rapide,   et   est   doté   d’une  équipe   de  6 éducateurs de rue, répartis en 3 binômes sectorisés sur les quartiers de Kourou identifiés comme prioritaires). Le nombre de jeunes suivis est passé de 145 en 2009 à 243 en 2010. 67% sont des garçons, une proportion en augmentation sur la période. Les accompagnements sous forme de travail de rue, de suivis individuels et   d’actions   collectives  (projet photo, chantier éducatif, carnaval) en partenariat avec les acteurs locaux.

Les mesures éducatives à domicile Dans  le  Département,  les  mesures  d’AED  sont  exercées depuis 2003 directement par les services du Conseil général, mais restent à ce jour très peu mobilisées : seules 30 mesures étaient mises en œuvre  en  2012,   tandis  qu’une  centaine  étaient  en  attente,   toutes  sur   le   territoire  de   l’antenne  de  Cayenne et de l’Ile  de  Cayenne. En effet, la faible mobilisation des  AED  s’explique  par :

x Une insuffisance de moyens humains sur certains territoires, et une configuration géographique  qui  rend  chronophage  la  mise  en  œuvre  d’interventions  à  domicile ;

x Une dégradation des situations avant leur repérage et un travail perfectible de recueil de l’adhésion  des  parents,  qui  entraînent  une  orientation  directe  vers  le  circuit  judiciaire ;

x La  réticence  des  professionnels  à  préconiser  des  mesures  qui  ne  seront  pas  mises  en  œuvre,  faisant  courir  le  risque  d’une  dégradation  des  situations  familiales.  

Un appel à projet a été diffusé par le Conseil général en 2012 pour  externaliser  la  mise  en  œuvre  de  100  mesures  d’AED  sur  l’ensemble  du  territoire  départemental.   Parallèlement, un nombre important d’AEMO   est   exercé   par   une   association   prestataire,   Fourka, implantée à Montjoly et Saint-Laurent-du-Maroni. Celle-ci est habilitée pour exercer 350 mesures, ce qui   ne   suffit   pas   à   répondre   à   l’ampleur   des   besoins ; en conséquence, il faut compter un délai

3 Extrait de la Convention  relative  à  l’utilisation  des  Services  d’aide  à  domicile  par  le  département  de  la  Guyane  dans  le  cadre  des  dispositions  relatives  à  l’Aide  Sociale  à  l’Enfance, Janvier 2009

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d’attente  moyen  de  3  mois  entre  la  décision  judiciaire  et  la  première  rencontre  avec  la  famille et au 31   décembre   2011,   le   nombre   de   mesures   sur   liste   d’attente   s’élevait   à   56 pour   l’antenne   de Cayenne et  de  l’Ile  de  Cayenne. La part des mesures  éducatives  dans   l’ensemble  des  mesures  apparait faible par rapport à celle constatée  à  l’échelle  nationale  (38%  des  mesures  sont  exercées  à  domicile,  contre  57%  en  France).

Le  dispositif  d’accueil En mai 2012, on comptait 636  enfants  placés  à   l’Aide  sociale  à   l’enfance. Ce nombre a connu une forte progression en 3 ans (+33% depuis 2009). La Guyane présente cependant une proportion d’enfants   confiés   parmi   les   moins   de   21   ans   inférieure   à   celle   observée   à   l’échelle   nationale (respectivement 0,64% et 0,8%). Cela ne reflète toutefois pas un niveau de besoin moindre, mais des capacités   d’accueil   limitées   renforcées   par   l’impossibilité   de   recourir   à   une   offre   située   hors  Département. Par  ailleurs,   l’isolement  de  certaines  communes et les barrières culturelles (peur des représailles,  honte…)  constituent un frein au placement de certains enfants pour lesquels un besoin est identifié. Ainsi,  59%  des  placements  sont  réalisés  sur  l’antenne de Cayenne et  de  l’Ile  de  Cayenne, et 13% sur celle de Saint-Laurent.

Le  dispositif  d’accueil  d’urgence Il  s’appuie  sur  un  protocole  pluri-partenarial  d’accueil  d’urgence,  signé  en  juin  2010  pour  une  durée  de 5 ans entre le Conseil général, le TGI de Cayenne, les 2 centres hospitaliers, la DDSP, le groupe départemental de gendarmerie et le secteur associatif habilité. Le protocole définit le fonctionnement  du  dispositif  d’accueil  d’urgence  dans  le  département,  il  identifie  des  places  dédiées  à  l’accueil  d’urgence  dans  les  établissements  et  chez  les  assistants familiaux du Département. Une astreinte des cadres a aussi été mise en place. Toutefois,  le  dispositif  d’accueil  d’urgence  présente  des  marges  de  progrès relatives :

x Au caractère opérant du protocole ; x A  l’effectivité  de  l’astreinte  des  cadres ; x Au   positionnement   du   SAU   comme   réelle   structure   d’accueil   d’urgence   (au   regard   de   sa  

capacité à répondre aux sollicitations des partenaires, et de la durée des accueils).

Le  dispositif  d’accueil  en  établissement  ou  en  familles  d’accueil Les placements se répartissent   entre   l’accueil   chez   des   assistants   familiaux   du   Département   ou  rattachés à des associations habilitées (460 enfants, soit 72%, contre 52% en France métropolitaine), et   au   sein   d’établissements   (176   enfants).   Les   placements   en   familles   d’accueil ont connu une augmentation de 43% en deux ans, ce qui se traduit par une forte sur-occupation des places chez les assistants familiaux salariés du Conseil général (447 enfants accueillis pour 266 places). Le placement familial départemental (Avril 2012) Antenne concernée Cayenne Kourou Saint-Laurent Total départemental Nombre  d’assistantes  familiales 78 31 20 129

Nombre de places agréées 164 62 40 266

Nombre   d’enfants   confiés   en   famille  d’accueil

241 106 100 447

Le placement familial associatif (2011) Nombre de places Association ROZO 20 Ciel de Case 14 JCLT 30

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Total 64

Récemment constitué, le Service de gestion des assistants maternels et des assistants familiaux (SGAMAF)   a   vocation   à   structurer   et   optimiser   la   gestion   du   dispositif   départemental   d’accueil  familial. En   ce   qui   concerne   l’offre   de   placement   en   établissements   de   protection   de   l’enfance,   le  Département compte :

x Un  service  d’accueil  d’urgence  de  17  places (SAU) x 3  structures  réalisant  de  l’accueil  en  internat  (81 places) x 3 structures réalisant de  l’accueil  de  jeunes  majeurs  en  appartements : ROZO ; Ciel de Case ;

JCLT – représentant  plus  d’1/3  des  places  en  structures  d’accueil En 2011, ces établissements accueillaient à 57% des garçons. L’accueil  en  établissement  (2012) Âges concernés Nombre de places CAE Courbaril Mineurs et JM 12/21 ans 30 Association ROZO JM 18/21 ans 10 Ciel de Case Mineurs 13/21 ans 30

JM 17 JCLT Mineurs 4/21 ans 21

JM 12 SAU 0/13 ans (garçons) ;

0/21 ans (filles) 17

Total 137

Par ailleurs, depuis 2010, le département de Guyane a diversifié son offre de placement, à travers la  mise  en  place  du  Service  d’Accompagnement  Intensif  à  Domicile  de  l’Enfance  et  de  sa  Famille,  habilité pour 30 mesures, permettant à un binôme de professionnels   d’intervenir   trois   fois   par  semaine au domicile des familles.

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II. Les orientations du Schéma départemental  de   l’Enfance  et  de la Famille 2013-2017

Le  Schéma  départemental  en  faveur  de   l’enfance  et  de   la  famille  de  Guyane  pour   la  période  2013-2017 repose sur 6 grandes orientations politiques.

Orientation 1 : Définir un cadre et des principes  d’intervention  communs Orientation 2 : Renforcer  l’implication  des  familles  dans  les  prises  en  charge Orientation 3 : Développer   l’accompagnement   autour   de la naissance, et les politiques  de  prévention  dans  les  domaines  de  l’enfance  et  de  la  petite  enfance Orientation 4 : Améliorer   la  qualité  et   la   réactivité  du  dispositif  dans   l’intérêt  des enfants et des familles Orientation 5 : Garantir la mise en place d’une  logique  de  parcours,  cohérent,  et de qualité Orientation 6 : Piloter  le  dispositif  de  protection  de  l’enfance

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Orientation n°1 :   Définir   un   cadre   et   des   principes   d’intervention  communs La  mise  en  œuvre  des  missions   relatives  aux  politiques  en   faveur  de   l’Enfance  et  de   la  Famille  est  entravée en Guyane par des difficultés de recrutement des professionnels, notamment sur les postes situés dans les zones les plus isolées et les moins attractives, et un fort turn-over des agents. S’y  ajoutent  des  marges  d’amélioration  en  termes  de  clarification  des  rôles  et  des  responsabilités  de chacun, en interne au Conseil général (service social départemental, protection maternelle et infantile  et  aide  sociale  à  l’enfance)  comme  relativement  à  ses  partenaires  dans  la  mise  en  œuvre  des  accompagnements et des prises en charge. En conséquence, la continuité  de  la  mise  en  œuvre  des  missions  du  Conseil  général  en  matière  de  politiques Enfance Famille,   et   notamment   de   protection   de   l’enfance,   n’apparait   pas   toujours assurée. A  titre  d’exemple,  le  fonctionnement  du  dispositif  de  repérage  des  situations  de  danger  et  de risque de danger apparaît insuffisamment approprié, notamment en ce qui concerne le rôle de centralisation des informations préoccupantes dévolu au Conseil général et les critères de recours des  professionnels  à  l’autorité  judiciaire. Par ailleurs, le relatif isolement des professionnels au regard de la vastitude du territoire guyanais vient complexifier la mise en place de dispositifs de soutien de ces nouveaux professionnels et engendre  une  hétérogénéité  des  pratiques  professionnelles  qui  ne  permet  pas  de  garantir  l’équité  de  traitement des usagers en tout point du territoire. Pour finir, le turn-over  constitue  d’autant  plus  un  obstacle  à  la  mise  en  œuvre de réponses adaptées aux situations familiales que la population guyanaise se caractérise par une grande richesse culturelle avec laquelle les professionnels doivent compter dans leurs interventions (barrière linguistique, systèmes familiaux et de croyances…), mais face auxquelles ils disposent rarement des clés de lecture pertinentes. Les fiches-actions  découlant  de  cette  orientation  s’attachent  donc à  doter  les  professionnels  d’outils  à même de :

x accompagner l’appropriation   d’une   culture   commune   à   l’ensemble   des   intervenants sur le champ des politiques Enfance Famille ;

x favoriser le développement de pratiques harmonisées reposant sur une interprétation départementale du cadre législatif  de  la  protection  de  l’enfance ;

x sécuriser les professionnels du Conseil général dans l’exercice  de  leurs  missions  au  quotidien. L’ensemble  de   ces   nouveaux  outils   devra   permettre   de  positionner   encore  davantage   le   Conseil  général en pilotage de  la  politique  de  protection  de  l’enfance vis-à-vis  de  l’ensemble  des  acteurs  qui  concourent  à  sa  mise  en  œuvre. Si   l’élaboration   d’un   Schéma   départemental   a   permis   d’impulser   une   dynamique   partenariale et d’affirmer  des  priorités  d’action, celles-ci devront être consolidées par la réalisation et la diffusion d’outils   permettant   de   poser   un   cadre   de   référence   précis   et   partagé   pour   la  mise   en  œuvre   des  missions  de  protection  de   l’enfance,  et  de   faire  évoluer   les  pratiques  dans   le   sens  d’une  meilleure  adéquation aux besoins des enfants et des familles,   au  cadre   légal,  et  d’une  articulation   renforcée  des interventions. A ce titre, les fiches-actions issues de cette orientation visent à proposer aux professionnels des espaces   d’échanges   pluridisciplinaires   et   pluri-institutionnels, qui seront des cadres propices au

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renforcement  de  l’interconnaissance  des  professionnels,  à  l’identification  de  principes  d’intervention  communs  et  à  l’élaboration  de  pratiques  partagées.   Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en deux fiches-actions transversales :

x Fiche-action 1 :  Doter   les  professionnels  de   cadres  de   référence  pour   l’intervention  auprès  des enfants et des familles

x Fiche-action 2 : Développer une culture commune aux professionnels concourant aux politiques  de  l’enfance  et  de  la  famille

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 30

Fiche-Action 1. Doter les professionnels de cadres de référence  pour  l’intervention  auprès des enfants et des

familles Eléments de diagnostic Priorité Le Département se caractérise par un fort turn-over des professionnels concourant à la mission de protection de   l’enfance ;   il   existe   dès   lors   un   enjeu   d’affirmation   et   de  diffusion   d’un   cadre   de   référence   partagé   par   l’ensemble   des   intervenants, afin de favoriser le développement de pratiques harmonisées et durables. Par ailleurs, il reste à redéfinir le fonctionnement   du   jeu   d’acteurs   dans   le   champ   de  l’enfance  famille  autour du Conseil général chef  de  file  de  la  protection  de  l’enfance.   Des marges de progrès sont identifiées en termes de maîtrise, par les professionnels qui concourent au dispositif de repérage, des notions de danger ou de risque de danger, ainsi que des critères de transmission de signalements au Parquet, trop souvent sollicité directement. Enfin, les difficultés rencontrées dans le cadre de la conduite des évaluations des situations familiales   suite   à   la   réception   d’une   IP   plaident   en   faveur   de   l’outillage   des  professionnels qui réalisent ces évaluations, au sein du Conseil général comme des institutions partenaires disposant de travailleurs sociaux.

1

Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Action 1 : Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’enfance) Action 2 : Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’enfance) Action 3 : Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’enfance,  SRIP)

Professionnels du Conseil général (PMI, SSD) Ensemble des partenaires concourant à  la  protection  de  l’enfance  

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Doter les professionnels de cadres référentiels partagés ; Harmoniser les pratiques à   l’échelle   du  territoire et dans le temps pour en garantir la continuité ; Définir la place de chacun et les responsabilités respectives ; Accompagner  l’évolution  des  postures  professionnelles Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Elaborer  un  projet  de  service  de  l’Aide  sociale  à  l’enfance x Déterminer le contenu du projet de service

o Charte éthique, valeurs partagées o Outils  à  l’appui  des  professionnels  (instances  de  travail,  guides,  référentiels…) o Règlements relatifs aux actes de la vie quotidienne (scolarité, soins médicaux, loisirs)

x Elaborer le projet de service o En interne dans un premier temps, en associant les professionnels de terrain o En  recueillant  l’avis  des  partenaires  et  des  opérateurs

x Accompagner  la  diffusion,  l’appropriation  et  la  mise  en  œuvre  du  projet  de  service o Diffuser le projet de service en interne o Communiquer et présenter le projet de service à tous les nouveaux arrivants au sein du

Conseil général o Décliner les éléments du projet de service impliquant les partenaires et opérateurs au sein de

conventions x Prévoir  des  modalités  de  remontée  d’information  pour  évaluer  et  actualiser  le  projet  de  service

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 31

Action 2. Créer  un  référentiel  des  mesures  de  l’Aide  sociale  à  l’enfance x Déterminer le contenu des référentiels

o Objectif de la mesure et contenu o Modalités de préparation de la mesure (modalités   d’association   des   parents   notamment,

préparation du placement) o Définition de la place et des rôles de chacun o Modalités  d’articulation entre les mesures, en interne et avec les partenaires (formalisation

de temps de synthèse…) o Modalités de réorientations / motifs

x Elaborer les référentiels (association des professionnels) o Associer les professionnels à leur élaboration

x Accompagner  la  diffusion,  l’appropriation  et  la  mise  en  œuvre    des  référentiels x Evaluer et actualiser les référentiels

Action 3. Elaborer des outils autour des informations préoccupantes

x Formaliser les outils o Créer un Guide des informations préoccupantes et des signalements o Créer  un  référentiel  d’évaluation  des  IP

x Déterminer le contenu des outils o Guide : rappel du cadre légal, définition des notions de danger et de risque de danger, trame

de  recueil  de  l’IP… o Référentiel   d’évaluation :   modalités   d’évaluation,   informations   à   recueillir,   critères  

d’évaluation,  trame  de  rapport… x Elaborer les outils

o Associer les professionnels à leur élaboration x Accompagner  la  diffusion,  l’appropriation  et  la  mise  en  œuvre    des  outils

o Appui sur le site internet du Conseil général (mise en ligne) x Evaluer et actualiser les outils

Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié aux ressources humaines : Temps  de  réunion  pour  l’élaboration  concertée  des  outils  et  leur  rédaction ;   temps  de   formation/accompagnement  des  nouveaux  arrivants  pour   l’appropriation  de  ces documents Coût de reprographie (impression et diffusion des outils) Indicateurs d’évaluation x Actions 1, 2 et 3 :

o Nombre  de  professionnels  associés  à   l’élaboration  de  ces  documents   (en   interne  et  au   sein  des institutions et associations partenaires)

o Existence du projet de service, des référentiels de mesures ASE et des outils autour des IP o Appropriation  par  l’ensemble  des  professionnels  destinataires o Amélioration  de  l’articulation  des  mesures  ASE

x Action 3 : o Existence   d’une   définition   partagée   et   opérante   du   danger,   du   risque,   de   l’Information  

préoccupante et du signalement o Evolution de la part de sois-transmis   en   provenance   du   Parquet   dans   l’ensemble   des   IP  

recueillies par le SRIP (objectif : diminution) o Evolution de la qualité des évaluations d’IP o Satisfaction des magistrats vis-à-vis  des  rapports  d’évaluation  des  situations familiales

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 32

Fiche-Action 2. Développer une culture commune aux professionnels  concourant  aux  politiques  de  l’enfance  et  

de la famille Eléments de diagnostic Priorité Les professionnels mettant  en  œuvre  les  politiques  Enfance  Famille expriment le besoin de  disposer  d’espaces  de  réflexion  et  d’échanges  sur  leurs  pratiques.   L’isolement   géographique   du   territoire   guyanais   est   source   de   difficultés   pour  l’organisation   des   obligations   de   formation   continue   des   professionnels   des   secteurs social et médico-social. Il existe des mutualisations possibles pour organiser ces formations. Il  apparaît  nécessaire  de  renforcer  l’interconnaissance  des  professionnels  œuvrant  dans  le  champ  de  l’Enfance  Famille.

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Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Action 1 : Conseil général (DGASP) ; partenaires institutionnels  (PJJ,  ARS…) Action 2 : Conseil général (Observatoire départemental  de  la  protection  de  l’enfance)

UNAFORIS IRDTS CNFPT Professionnels du Conseil général Associations intervenant sur les politiques enfance famille

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Travailler   l’évolution   des postures professionnelles ; Garantir une base commune des pratiques d’intervention  dans  l’accompagnement  des  enfants  et  des  familles ;  Favoriser  l’interconnaissance  des  professionnels Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Organiser des formations pluri-institutionnelles à destination des professionnels

x Recenser les besoins en formation o Besoins pré-identifiés : cours de langues ; intervention dans un contexte multiculturel ;

formation à la parentalité pour les professionnels de PMI ; évaluation  des  IP  … x Inciter les acteurs associatifs à cotiser aux Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA) x Mutualiser les formations interinstitutionnelles

o Identifier  l’offre  alternative  à  celle  du  CNFPT,  portée  par  des  acteurs  tels  que  Guyane  Promo  Santé,   le  réseau  périnat’,  AD973,   l’UDAF  et  communiquer  sur   les  actions  mises  en  place  par  ces acteurs

x Articuler les réflexions du Schéma Enfance Famille avec celles du Schéma régional des formations sanitaires et sociales

Action 2. Organiser   annuellement   un   temps   repéré   et   interinstitutionnel   d’échange  

sur les pratiques x Identifier un thème en lien avec les réflexions portées par les acteurs concourant à la

protection  de  l’enfance x Préparer  les  échanges  en  s’appuyant  sur  des  réflexions  théoriques  portées  à  l’échelle  nationale  

en lien avec cette thématique x Elaborer et diffuser un compte-rendu des échanges Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié à la formation des professionnels

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 33

Coût lié aux ressources humaines :  temps  nécessaire  à  l’organisation,  à  l’animation  et  à  la  restitution  d’un  événement  annuel Indicateurs  d’évaluation x Action 1 :

o Nombre de formations interinstitutionnelles organisées chaque année o Nombre   de   professionnels   ayant   participé   à   ces   formations   /   nombre   d’institutions   et  

d’associations  impliquées o Satisfaction des professionnels ayant participé à ces formations

x Action 2 : o Organisation  annuelle  d’un  temps  d’échange  autour  de  la  protection  de  l’enfance o Nombre de participants o Diffusion  d’un  compte-rendu des échanges o Satisfaction  des  participants  à  ce  temps  annuel  d’échange

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 34

Orientation n°2 :  Renforcer  l’implication  des  familles  dans  les  prises  en charge Le dispositif guyanais de protection  de  l’enfance  se  caractérise  par  un  fort taux de judiciarisation des mesures,   qui   concerne   autant   les   mesures   exercées   au   domicile   parental   (une   trentaine   d’AED  exercées contre 354 AEMO au 31 décembre 2011) que les mesures de placement (moins de 15% de placements sont contractualisés avec les familles). Cette situation ne semble pas permettre de répondre aux orientations de la loi du 5 mars 2007 réformant   la   protection   de   l’enfance,   qui   pose   le   principe   de   la   subsidiarité   de   l’intervention  judiciaire,   et   définit   l’adhésion   des   parents   comme   principal   critère   de   distinction   des   champs  d’intervention  de  l’autorité  administrative et judiciaire. Cette disposition vient traduire dans le cadre légal spécifique de la protection de   l’enfance  l’obligation   d’associer   les   familles,   au   cœur   de   l’action   sociale   et   médico-sociale depuis son inscription dans la loi du 2 janvier 2002-2  rénovant  l’action  sociale  et  médico-sociale. Il   s’agit   d’impliquer   les   familles   (parents,   mineur   en   fonction de son âge et de sa maturité, environnement   élargi),   à   l’identification   des   difficultés   éducatives   mais   aussi   des   compétences  propres  et  des  ressources  mobilisables  en  amont  d’une  intervention  éducative,  à  l’élaboration  d’un  accompagnement et de ses objectifs,  à  la  mise  en  œuvre  et  à  l’évaluation  de  cette  mesure.   En Guyane, il   apparaitrait   utile   d’impulser   à   l’échelle   départementale   une démarche de réflexion autour  de  la  notion  d’adhésion  des  familles,  des  pratiques  en  matière  de  recueil  de  cette  adhésion et d’implication   des   usagers,   afin   d’accompagner   les   professionnels   dans   la   mise   en   œuvre   de   ces  orientations légales qui impliquent des évolutions de pratiques importantes. Par ailleurs, les spécificités du contexte départemental ont pu contribuer à rendre complexe le travail avec les familles au quotidien :

x La taille du territoire et le caractère chronophage des déplacements en lien avec les distances, a des conséquences sur la fréquence des rencontres avec les familles (en préparation ou dans le courant   d’une   mesure)   et   sur   l’établissement   d’une   relation   de  confiance  entre  l’éducateur  et  les  parents (éloignement entre le domicile parental et le lieu de placement) ;

x Le turn-over des professionnels peut favoriser les ruptures dans les accompagnements et rendre plus difficile l’établissement  d’une  relation  de  confiance  entre   les  professionnels  et  les familles ;

x La charge de travail des professionnels s’inscrit   en   contradiction   avec   le   temps   long  nécessaire  à  l’aboutissement d’une  démarche  de  négociation  et  de contractualisation avec la famille ;

x Le cadre départemental insuffisamment affirmé peut inciter les professionnels à recourir au cadre le plus sécurisant, à savoir le cadre judiciaire (et renvoie aux enjeux liés à la clarification des rôles et des responsabilités de chacun dans la référence des mesures, à l’absence   de   référentiels   ou   de   guides   des   pratiques,   ou   encore   à   l’isolement   des  professionnels dans leur pratique au quotidien).

Pour  favoriser  l’implication  des  familles, il importe dans un premier temps de porter une démarche de réflexion collective sur les modalités de travail renouvelées auprès des familles : quelle posture adopter  pour   faciliter  un  échange   fondé   sur   l’égalité  des  parties,   et  non   sur   le  positionnement de l’éducateur   comme   expert ? Quels outils déployer, dans le contexte guyanais, pour favoriser le recueil   de   l’adhésion   des   familles ? Quelle   place   respective   de   l’assistant   social de secteur, du

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 35

professionnel   de   l’ASE,   du   cadre ?   Comment   évaluer   l’adhésion des familles ? Quels indicateurs traduisent cette adhésion ?   En   cas   d’impossibilité   à   recueillir   l’adhésion   des   parents   à   la  mesure,  comment traduire les démarches réalisées et leur résultat dans le rapport de signalement à destination  de  l’autorité judiciaire ? In fine,   l’évolution  des  postures  des  professionnels  dans   le   sens  d’une  plus   grande   implication  des  familles doit permettre de renforcer   l’efficacité   des   mesures : en effet, dès lors que la famille a participé  à  l’identification  de  ses  difficultés  et  à  l’élaboration  des  réponses  adaptées,  dès  lors  qu’elle  a  été  associée  à  la  déclinaison  des  objectifs  et  s’est  engagée,  comme  l’ensemble  des  intervenants,  à  participer  à  l’atteinte  de  ces  objectifs,  on peut penser que la famille sera pleinement partie prenante à  la  mise  en  œuvre  de  la  mesure.   Toujours  en  lien  direct  avec  la  place  des  familles  dans  la  mise  en  œuvre  des  mesures,  il  apparaît  que  les parents sont peu investis dans les mesures de placement. Là encore, cela peut être lié à la structure   de   l’offre   de   placement   départementale   (concentration   des   établissements   sur   les  communes de Cayenne et Kourou) et à la sur-occupation   du   dispositif   d’accueil   familial,   qui   ne  permettent pas de garantir la proximité entre le domicile parental et le lieu de  placement  de  l’enfant.  Au regard des obstacles à la mobilité des parents, il apparaît difficile de travailler avec les parents sur les  causes  à  l’origine  du  placement  et  de  maintenir  des  liens  entre  les  enfants  et  leurs  parents  ce  qui  se traduit par des placements de longue durée et peu de retours des enfants dans leur famille naturelle.  Dans  le  cadre  de  la  mise  en  œuvre  du  Schéma  départemental,  il  convient  donc  d’apporter  des réponses qui permettront de faciliter le maintien des liens enfants-parents et de favoriser les retours de placement. Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en deux fiches-actions :

x Fiche-action 3 : Mener une réflexion sur les postures professionnelles vis-à-vis des familles x Fiche-action 4 : Faciliter le maintien des liens enfants-parents

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 36

Fiche-Action 3. Mener une réflexion sur les postures professionnelles vis-à-vis des familles

Eléments de diagnostic Priorité Le   dispositif   guyanais   de   protection   de   l’enfance   se   caractérise   par   une   très   forte  proportion de mesures judiciaires, ce qui interroge les pratiques en matière d’information,   d’association   et   d’implication   des   parents   dans   l’identification   des  difficultés  familiales,  l’élaboration  et  la  mise  en  œuvre  des  réponses.   La population guyanaise se caractérise par une grande  diversité  culturelle  qu’il  convient  de   prendre   en   compte   dans   les  modalités   d’association   et   d’implication   des   familles   à  l’élaboration   et   à   la   mise   en   œuvre   des   mesures.   Le   turn-over des professionnels constitue un frein à la connaissance des spécificités culturelles des différents groupes qui composent la population guyanaise.

3

Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’Enfance)

Professionnels du Conseil général (PMI, SSD) Ensemble des partenaires, institutionnels et associatifs, concourant à la protection de l’enfance

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Favoriser   l’application   du   cadre   légal   relatif   à   la   subsidiarité   de   l’intervention   judiciaire   ;  Accompagner les professionnels dans une réflexion et une évolution de leurs pratiques ; Favoriser le recueil   de   l’adhésion   et   l’implication   des   parents   dans   l’élaboration   et   la   mise   en   œuvre   de   la  mesure ; Améliorer la compréhension des situations familiales  et   l’efficacité  des  accompagnements  auprès des familles Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Organiser des groupes de réflexion x Mettre en place des groupes de travail, associant  l’ensemble  des  professionnels  concourant  à  

la   protection   de   l’enfance   (groupes   partenariaux, représentatifs des territoires d’intervention…)

x Elaborer au sein des groupes de travail des outils o Guide   de   bonnes   pratiques   adapté   aux   spécificités   locales   en   matière   d’association   des  

parents  et  de  recherche  de   l’adhésion  (valorisation  des  compétences, écoute et information des  parents,  sens  de  la  mesure…)

o Référentiel interinstitutionnel des compétences parentales (cadre et critères communs d’évaluation)

Action 2. Valoriser les compétences et mieux prendre en compte les spécificités

culturelles dans l’accompagnement  des  familles x Elaborer un guide de médiation culturelle

o Contenu : présentation des principaux éléments nécessaires à la compréhension des systèmes familiaux et de croyances dans les différents groupes culturels résidant en Guyane

o Elaboration en lien avec un ethnologue x Doter  les  services  d’action  sociale  et  médico-sociale de médiateurs culturels

Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié aux ressources humaines : temps de réunion (Groupes de travail) et de rédaction des outils en découlant ; rémunération des médiateurs culturels Coût lié à la mobilisation d’un  ethnologue  associé  à  l’élaboration  du guide de médiation culturelle

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 37

Indicateurs  d’évaluation x Action 1 :

o Nombre de réunions du groupe de travail organisées o Existence  des  outils   (guide  de  bonnes  pratiques  en  matière  d’association  des  parents   et  de  

recherche  de  l’adhésion,  référentiel  des  compétences  parentales) o Appropriation du guide par les professionnels o Evolution du taux de contractualisation des mesures à domicile et des placements (objectif :

hausse) o Evolution de la durée moyenne des mesures ASE (objectif : baisse)

x Action 2 : o Existence du guide de médiation culturelle o Appropriation du guide par les professionnels

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 38

Fiche-Action 4. Faciliter le maintien des liens enfants-parents

Eléments de diagnostic Priorité Le  dispositif  de  protection  de  l’enfance  se  caractérise  par  un fort taux de judiciarisation des mesures. L’étendue   du   territoire  et   la   répartition   géographique   des   lieux   de   placement   rendent  difficile le maintien des liens entre les enfants placés et leurs parents et obèrent les possibilités de retour en famille.

2

Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’Enfance)

Autorité judiciaire Etablissements habilités   à   la  mise   en  œuvre   de  mesures ASE Organismes de formation

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Respecter les droits des détenteurs  de  l’autorité  parentale  ;  Favoriser les retours de placement Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Améliorer le dispositif des visites en présence de tiers x Former les professionnels à la réalisation des visites médiatisées x Valoriser leur double dimension de contrôle et de soutien à la parentalité en inscrivant les

visites dans le cadre du travail réalisé auprès des parents

Action 2. Créer des espaces dédiés au maintien des liens affectifs x Développer les espaces rencontres enfants-parents

Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié à la formation des professionnels Coût  lié  à  l’investissement : Acquisition et aménagement  d’espaces  rencontres  enfants-parents Coût lié à la rémunération des professionnels intervenant dans ces structures Indicateurs  d’évaluation x Action 1

o Nombre de sessions de formation organisées ; nombre de professionnels ayant bénéficié de ces formations

o Evaluation, par les magistrats, les chefs de service, les professionnels et les usagers, du dispositif de visites en présence de tiers

x Action 2 o Nombre  d’espaces  rencontres  parents-enfants créés ; fréquentation

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 39

Orientation n°3   :   Développer   l’accompagnement autour de la naissance, et les politiques de prévention dans les domaines de l’enfance  et  de  la  petite  enfance   Avec une couverture territoriale satisfaisante, le service de la PMI joue un rôle prépondérant pour favoriser  l’accès  aux  soins  primaires de la population. Cela est renforcé par la faiblesse de la densité médicale du Département, la PMI étant dans certains territoires le seul acteur de santé avec les centres délocalisés de prévention et de soins du CHAR. A cet égard, la PMI bénéficie d’une bonne connaissance de ses missions par la population, ainsi que d’une  reconnaissance  de  la  qualité  des  réponses. En revanche, il semble que l’allocation  des  ressources  de PMI n’ait pas  évolué  pour  s’adapter  à  la  nouvelle répartition des besoins (à elle seule, la commune de Saint-Laurent-du-Maroni concentrait en 2009 près de 30% des naissances du Département). Par ailleurs, les professionnels de la PMI connaissent des difficultés dans la réalisation des missions qui leur incombent. A la barrière culturelle  et  linguistique  s’ajoute  ainsi  une  augmentation  de  la  part  des   publics   les   plus   en   difficulté   (caractérisé   par   un   cumul   de   problématiques   d’accès   aux   soins,  isolement   géographique,   situation   irrégulière…)   parmi   les   publics   suivis.   Par ailleurs, si une part importante des femmes enceintes sont vues dans le cadre des consultations de PMI, on note un « mauvais suivi » des grossesses, estimé à 39% des accouchées (en termes de nombre de consultations,  de  nombre  d’échographies…).  Plusieurs facteurs peuvent être avancés : des problèmes d’assiduité   de   certaines  mères   ;   le   caractère   non   utilisable   de   certains   avis   de   grossesse   (adresse  imprécise,  inexistante,  mobilité  des  publics)  ;  de  nombreuses  mères  qui  ne  consultent  qu’à  la  2ème  ou 3ème naissance (après un suivi post-natal du premier enfant). Certaines  missions  obligatoires  de  la  PMI  ne  sont,  en  conséquence,  qu’imparfaitement  honorées.   En ce qui concerne l’offre   d’accueil   du   jeune   enfant, les   enjeux   rencontrés   sont   de   l’ordre   de  l’adéquation du nombre de places aux besoins, mais aussi du renforcement de la qualité de cette offre.  D’une  part,   il apparaît que l’offre  d’accueil  collectif est encore essentiellement portée par le Conseil général qui a développé une politique volontariste dans ce domaine. En revanche, les communes ne se sont que peu saisies de ce volet de leurs compétences. En  conséquence,  l’offre  est  essentiellement   répartie   sur   les   communes   les   plus   peuplées,   et   le   taux   d’équipement   du  Département est inférieur à celui constaté à  l’échelle  nationale,  rapporté  à  la  population  des  enfants  de moins de 6 ans. Plusieurs établissements ne sont ainsi pas à jour en matière de contrôle des Commissions communales de sécurité, dont les rapports ne sont pas systématiquement transmis au Département.   A   cet   égard,   il   peut   être   noté   qu’un   travail   autour   d’un   guide   d’information   à  destination des porteurs de projets a été réalisé en 2010, portant sur le cadre réglementaire et les procédures  en  termes  de  contrôle  et  d’agrément  des  établissements  d’accueil  du  jeune  enfant. En termes d’offre  d’accueil   individuel, les  obstacles  à   l’agrément  des  assistants  maternels   résident  notamment dans les conditions de logement de la population, qui ne sont bien souvent pas en adéquation avec les conditions de sécurité  nécessaires  à  l’accueil  d’enfants  de  moins  de  6  ans. Cela constitue  un  obstacle  au  développement  de  cette  offre  d’accueil  de  proximité.   Par ailleurs, l’action en prévention et en soutien à la parentalité sur le Département se situe essentiellement dans les communes les plus peuplées, et des territoires demeurent entièrement découverts.   Au   regard   de   l’ampleur   des   besoins   et   de   la   prépondérance   des   interventions   sur   le  registre   de   la   protection,   il   importe   de   s’appuyer   sur   la   dynamique   impulsée   par   l’élaboration du

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 40

Schéma départemental (élaboration   d’un   diagnostic   des   besoins   et   des   réponses   relatifs   aux  politiques Enfance Famille sur le Département, concertation des acteurs) pour décliner localement une démarche de mise en synergie des compétences et des ressources des acteurs et leur inscription dans des stratégies territoriales de prévention. Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en trois fiches-actions :

x Fiche-action 5 : Structurer et formaliser les partenariats existants en matière de prévention x Fiche-action 6 : Améliorer  la  mise  en  œuvre  des  missions  de  PMI   x Fiche-action 7 : Favoriser   le  développement  et   l’adaptation  du  dispositif  d’accueil  du   jeune  

enfant

Fiche-Action 5. Structurer et formaliser les partenariats existants en matière de prévention

Eléments de diagnostic Priorité Les partenariats reposent essentiellement sur les habitudes de travail des professionnels de  terrain  et  sont  tributaires  des  changements  de  personnels  de  part  et  d’autre.   Il existe par ailleurs un enjeu d’affirmation,   par   le   Conseil   général   chef   de   file   de   la  protection  de  l’enfance,  des  champs  de  compétences  et  des  responsabilités  de  chacun,  pour favoriser la complémentarité des interventions.

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Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle PMI, Petite enfance, Prévention Santé)

DJSCS, CUCS Centre hospitalier ARS, réseau périnatal

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Créer  des  espaces  d’échange entre les professionnels ; Favoriser la complémentarité des évaluations de besoins et des interventions Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Conventionner avec les partenaires de la PMI x Élaborer une convention  entre  la  PMI  et  l’hôpital x Elaborer une convention entre la PMI et les Ateliers Santé Ville

o Organiser   des   rencontres   visant   l’élaboration   d’un   diagnostic   commun   des   besoins   en  prévention de la population sur les quartiers

x Elaborer  une  convention  pour  accompagner  la  mise  en  place  et  garantir  l’évolution  du  RIGI o Établir une convention entre le réseau  périnat’,  l’ARS  et  le  Conseil  général o Inclure  la  dimension  de  l’évolution  de  l’outil  (suivi  de  nouveaux  indicateurs)

Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié aux ressources humaines :  temps  de  réunion  nécessaire  à  l’élaboration  et  à la signature des conventions ; portage auprès des équipes locales Indicateurs  d’évaluation x Elaboration et respect des conventions par les signataires x Harmonisation  des  pratiques  en  matière  de  partenariat  sur  l’ensemble  du  territoire

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 41

Fiche-Action 6. Améliorer la mise en  œuvre  des  missions  de PMI

Eléments de diagnostic Priorité La population départementale se caractérise par des besoins sociaux importants (natalité élevée, taux de fécondité, part des enfants de moins de 6 ans dans la population…), accrus par des indicateurs préoccupants en matière de santé publique (taux  de  mortalité   infantile,  d’hypotrophie  et  de  prématurité  élevés,  proportion  élevée  de grossesses précoces, femmes enceintes très précarisées) et une densité faible des professionnels de santé. La PMI joue donc un rôle primordial pour de nombreuses familles, pour lesquelles elle reste le seul interlocuteur en termes de prévention et de soins de santé primaires. On constate une forte polarisation des besoins sociaux sur la frontière avec le Suriname.

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Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle PMI, Petite enfance, Prévention Santé) Action 3 : Conseil général (DEJF : Pôle PMI, Petite enfance, Prévention Santé ; Pôle Protection de l’Enfance, SRIP)

Rectorat Réseau  périnat’ Secteur libéral

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus x Action 1 : Optimiser  l’intervention  de  la  PMI  au regard des obligations légales et  de  l’ampleur  des  besoins  de  la  population guyanaise. Responsabiliser les partenaires sur leur champ de compétence pour améliorer la complémentarité des interventions. x Action 2 :

Diminuer la part des grossesses de mères mineures ; Prévenir les violences intrafamiliales ; Favoriser l’identification,  par  les  enfants  et  les  jeunes,  de  ressources  internes  à  l’école  et  externes. x Actions 3 et 4 :

Réaliser   l’évaluation  du  risque   lié  à   la  grossesse  et  à   la  parentalité  pour   favoriser   la  mise  en  place  d’actions  de  prévention. x Action 5 :

Poursuivre le renforcement de la proximité des services de PMI au regard des projections de croissance démographique. Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Recentrer  l’action  de  la  PMI   x Renforcer  l’accompagnement  à  domicile  des  mères  et  des  bébés  (Prado)  

o Pour   les  assurées  sociales  :   favoriser   l’installation  de  sages-femmes libérales sur le territoire guyanais  et  s’appuyer  sur   le  secteur   libéral  pour  réaliser  ces  accompagnements  à  domicile   ;  organiser  un  recours  à  l’hospitalisation  à  domicile

o Recentrer   l’intervention   de   la   PMI   sur   l’intervention   au   domicile   des   familles   les   plus démunies

Action 2. Développer les animations à la vie affective et sexuelle à tout âge

x Constituer  un  partenariat  avec  le  Rectorat  pour  mutualiser  les  moyens  en  termes  d’animations  à la vie affective et sexuelle o Élaborer une convention entre le Conseil général et le Rectorat o Sensibiliser les   professionnels   de   l’Education nationale (infirmières scolaires, AS scolaires,

professeurs)  à  l’animation  à  la  vie  affective  et  sexuelle o Organiser des interventions dans chaque classe, à minima une fois par an, du CP à la

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 42

Terminale o Mener des actions de  sensibilisation  et  d’information  auprès des parents o Accompagner la formation de ces partenaires (relais) (cf. formation de 2 jours prévue par

l’EN)

Action 3. Améliorer le repérage des femmes enceintes en situation de vulnérabilité x Identifier des relais locaux pour repérer les femmes enceintes en situation de vulnérabilité et

mener une action de sensibilisation auprès de ces acteurs o Appui sur les Chefs coutumiers

x Organiser un circuit de repérage des femmes enceintes vulnérables basé sur la CIP x Mettre en place une action de communication grand public pour sensibiliser les futurs parents

à la nécessité de déclarer sa grossesse o Appui sur les médias (ex : Guyane 1ère)

Action 4. Poursuivre la mise en place des consultations prénatales précoces

x Poursuivre la formation des professionnels sur  l’entretien  du  4ème mois x Organiser   un   échange   sur   les   pratiques   en  matière   d’entretiens   prénataux   précoces   dans   le  

cadre  du  réseau  périnat’

Action 5. Poursuivre le maillage du territoire des services de PMI x Développer  l’offre  de planification

o Doter chaque centre de PMI de compétences en matière de planification par la formation de conseillères conjugales

x Développer   les   centres  de  proximité  pour   répartir   la   charge  de   travail   et   les  délais  d’attente  dans les centres de Cayenne

Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié à la formation des professionnels Coût lié aux ressources humaines : réalisation des missions de PMI non réalisées actuellement ou en lien avec un repérage accru des publics cibles ; participation  à  des   temps  d’échange ; pourvoi des nouveaux espaces de consultations ; interventions dans les écoles Coût   lié   à   l’investissement : acquisition et aménagement de locaux pour accueillir des centres de proximité Indicateurs  d’évaluation x Action 2 :

o Nombre de sessions de sensibilisation à  l’animation  à  la  vie  affective  et  sexuelle,  et  nombre  de  professionnels concernés

o Nombre   d’actions   d’animation à la vie affective et sexuelle organisées sur le territoire départemental

o Proportion des élèves du département  qui  ont  bénéficié  de  ces  actions  d’animation  (objectif : 100% chaque année)

o Evolution du nombre de grossesses précoces (objectif : baisse) x Action 3 :

o Date de réception des déclarations de grossesse (objectif : précocité accrue des déclarations) o Réactivité du circuit de repérage, efficacité des circuits de communication reposant sur la CIP o Nombre de déclarations de grossesses supplémentaires reçues par le Conseil général /

Nombre de personnes ciblées par les actions de communication x Action 4 :

o Nombre de   bénéficiaires   d’entretiens   prénataux   précoces ;   proportion   sur   l’ensemble   des  

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 43

déclarations de grossesse o Nombre de sessions de formation ; proportion des professionnels ayant bénéficié de la

formation (objectif : 100%) o Nombre  de  sessions  d’échange  de  pratiques ; satisfaction des professionnels vis-à-vis de ces

sessions  d’échange x Action 5 :

o Adéquation entre la répartition territoriale des besoins et celle des équipements et des effectifs de PMI (capacité à anticiper les évolutions démographiques)

Fiche-Action 7. Favoriser le développement et l’adaptation  du  dispositif  d’accueil  du  jeune  enfant

Eléments de diagnostic Priorité L’offre  d’accueil  du   jeune  enfant  ne  suffit  pas  à  répondre  aux  besoins  de   la  population  guyanaise, caractérisée par une démographie dynamique (taux de natalité élevé et jeunesse de la population). Elle est essentiellement polarisée sur la zone littorale. Le Conseil général a investi de manière volontariste dans le développement de cette offre  d’accueil,  mais les communes du département tardent à se saisir de cet enjeu.

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Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (Pôle PMI, Petite enfance, Prévention Santé : service Modes  d’accueil  de  la  petite  enfance) CAF Communes

Structures  d’accueil  du jeune enfant Assistants maternels

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Favoriser   la   socialisation  des   enfants   et   l’accès  à   l’emploi  des  parents ;   Favoriser   l’adéquation  des  réponses (individuel / collectif ; types de structures) aux besoins locaux Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Favoriser le développement de structures alternatives (micro-crèches, Maisons  d’assistants  maternels…)

x Communiquer sur : o la   diversité   des   modes   d’accueil   du   jeune   enfant et notamment sur les microstructures

prévues par le nouveau cadre réglementaire relatif à la prise en charge de la petite enfance o les  avantages  attendus  du  développement  de  l’offre  d’accueil  du  jeune  enfant

Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût de communication Coût  lié  à  l’investissement : Participation au financement des nouvelles microstructures Indicateurs  d’évaluation x Nombre de places créées x Diversification  des  modes  d’accueil  du  jeune  enfant  existants  sur  le  territoire  départemental x Evolution du taux de couverture des besoins (à l’échelle  départementale  et  communale)

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 44

Orientation n°4 : Améliorer la qualité et la réactivité du dispositif dans  l’intérêt  des  enfants  et  des  familles La   réactivité   du   dispositif   de   protection   de   l’enfance   constitue   un   facteur   essentiel   de   son   bon  fonctionnement, notamment :

x Dans  le  cadre  du  recueil,  du  traitement  et  de  l’évaluation  des  informations  préoccupantes ; x Dans  l’organisation  du  dispositif  d’accueil  d’urgence ; x De  manière  plus   transversale  à   l’ensemble  du  dispositif  de  protection  de   l’enfance,  dans   la  

capacité  d’activer  des  réponses  adaptées aux besoins des familles à un moment donné. Concernant le dispositif de repérage des situations de danger ou de risque de danger, il apparaît qu’un travail reste à mener autour du repérage des enfants et du fonctionnement du dispositif des IP dans le Département. Le   protocole,   le   circuit   de   l’IP,   mais   également   les   notions   de   danger   et   de   risque   de   danger  apparaissent tout d’abord  insuffisamment  appropriés par les partenaires extérieurs. Ainsi, certains acteurs ne  semblent  pas  s’être  suffisamment approprié non seulement le circuit, mais aussi la notion d’information   préoccupante et effectuent des transmissions directes au Parquet, ou envoient au Conseil  général  des  informations  sans  fondement  ou  qui  n’appellent  pas  une  intervention  au  titre  de  la  protection  de  l’enfance.   Ce  constat  semble  plaider  pour  la  poursuite  des  actions  d’information  /  formation  à  destination  des  professionnels des institutions partenaires du Conseil général et des professionnels sociaux et médico-sociaux. Par ailleurs, des marges de progrès ont été identifiées dans le fonctionnement de la Cellule des informations préoccupantes :

x Des   retours   d’information   insuffisants,   qui   entraînent   des   transmissions   d’informations  redondantes,  reflet  de  l’inquiétude  des  professionnels  à  l’origine  de  l’information ;

x Les liens entre le SRIP et le Parquet apparaissent insuffisamment structurés malgré la mise en place récente  d’une  fiche-navette ;

x La présence des membres permanents des Commissions de le SRIP n’est   pas   assurée  régulièrement du fait de la charge de travail de chacun, ce qui nuit à leur bon fonctionnement et à la réactivité du traitement des informations reçues par le Département.

Le fonctionnement du dispositif   d’accueil   d’urgence a connu des évolutions récentes suite au rapport  élaboré  en  2007  par  l’IGAS :

x Un protocole  pluri  partenarial  d’accueil  d’urgence a été mis en place, signé en le 3 juin 2010, pour une durée de 5 ans, avec les acteurs suivants : le Conseil général, le TGI de Cayenne, les 2 centres hospitaliers, la DDSP, le groupe départemental de gendarmerie et le secteur associatif habilité.

o Ce protocole a permis de définir le fonctionnement du dispositif  d’accueil  d’urgence  dans   le   département.   Il   a   ainsi   vocation   à   s’appuyer   sur   l’ensemble   des   structures  départementales,   par   l’identification   de   places   d’accueil   d’urgence   dans   les  établissements et chez les assistants familiaux du département.

o Le  protocole  prévoyait  également  la  réunion  d’une  commission  d’évaluation  tous  les  6  mois,   avec  un  bilan  du   fonctionnement  du  dispositif   d’accueil   d’urgence  au  bout  d’une  année,  et  une  révision  du  dispositif  au  bout  de  2  ans  de  fonctionnement.

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 45

x Une permanence téléphonique a été mise en place – astreinte des cadres du Conseil général – permettant  au  Conseil  général  d’être  joint  à  tout  moment,  conformément  aux  dispositions  légales.

x Un centre  d’accueil  d’urgence  ouvert  24H/24H a été ouvert en septembre 2007, le SAU géré par  l’association  JCLT,  qui  compte  17  places.

Cependant,  plusieurs  difficultés  demeurent  et  nécessitent  d’être  travaillées  dans  le  cadre  du  schéma,  pour  aboutir  à  la  consolidation  du  dispositif  d’accueil  d’urgence.

x La mise  en  œuvre  du  protocole  n’apparait  pas  effective et  nécessite  d’être  retravaillée avec ses signataires, afin de permettre : la clarification des rôles de chacun dans le dispositif d’urgence  (rôle  des  différentes  structures  ;  des  familles  d’accueil  ;  rôle  du  service  de  l’ASE) ; la clarification des articulations entre le Conseil général et le Parquet. Par ailleurs, aucune évaluation  du  dispositif  n’a  été  réalisée,  contrairement  à  ce  qui  été  prévu  dans  le  protocole.

x Le  SAU  semble  aujourd’hui  jouer  davantage  le  rôle  d’une  structure d’accueil  classique qu’un  réel   foyer   d’urgence.   Ainsi,   l’établissement   indique   ne   pas   toujours   avoir   pu   accueillir   les  mineurs qui lui étaient adressés ;  par  ailleurs,   la   réorientation  s’effectue  dans  un  délai   très  majoritairement supérieur à 3 mois (la durée de séjour des jeunes au sein du SAU se rapprochant du délai moyen de séjour en MECS).

x Si   le   dispositif   d’urgence   avait   souhaité   s’appuyer   sur   l’ensemble   des   structures   du  département, avec la   tenue   à   jour   par   l’ASE   d’un   tableau   des   places   disponibles, ce fonctionnement nécessite   d’être   retravaillé.   Ainsi,   certains établissements ne font plus aujourd’hui  partie  de  ce  dispositif  d’urgence,  et  le  département  s’est  vu  refuser  l’accueil  de  jeunes  dans  des  structures,  faisant  reposer  ces  situations  d’urgence sur  les  familles  d’accueil,  plus isolées et pouvant être mises en difficultés par ces accueils en urgence.

Dans ce cadre, la réflexion sur la création  d’un  foyer  départemental  de  l’enfance doit être posée, qui soit en capacité de jouer de façon effective le   rôle   d’un   accueil   d’urgence   (accueil,   observation,  réorientation dans les 3 mois). La grande majorité des professionnels interrogés a ainsi souhaité qu’un  tel  établissement  soit  créé  dans  le  département. Pour  finir,  le  dispositif  d’accueil  présente  des marges  d’amélioration  dans  le  sens  d’une  réactivité  et  d’une  qualité  perfectible.  Sur  le  volet  de  l’offre  d’accueil  en  établissements,  elle  est  polarisée  sur  les  communes de Cayenne et de Kourou et sur une offre classique à destination des adolescents. Des enjeux de renforcement du Département dans son rôle de pilotage de cette offre (régulation des   places   disponibles,   contrôle   et   accompagnement   des   établissements   à   l’évolution   de   leurs  réponses et de la qualité des prises en charge, harmonisation des procédures et des retours d’information  au  Conseil  général…).   En   ce   qui   concerne   l’offre   d’accueil   chez   des   assistants   familiaux,   elle   se   caractérise   par   une   sur-occupation des places disponibles et par un soutien professionnel insuffisant des assistants familiaux dans   l’exercice   de   leurs  missions,   qui   ne   permet   pas   de   garantir   la   qualité   et la sécurisation des accueils. Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en deux fiches-actions :

x Fiche-action 8 : Clarifier le fonctionnement du dispositif des informations préoccupantes x Fiche-action 9 : Faire  évoluer  le  dispositif  d’accueil  d’urgence x Fiche-action 10 : Moduler  le  dispositif  d’accueil  pour  répondre  aux  besoins  des  enfants,  des  

jeunes et des familles

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 46

Fiche-Action 8. Clarifier le fonctionnement du dispositif des informations préoccupantes

Eléments de diagnostic Priorité La  Cellule  des  Informations  Préoccupantes  (CIP)  s’appuie  depuis  sa  création  en  2009  sur  un  protocole   interinstitutionnel  qui  nécessite  d’être  actualisé  et  dont   le  périmètre  des  signataires pourrait être élargi pour améliorer le fonctionnement du dispositif de repérage des situations de danger ou de risque de danger. A   titre   d’exemple,   les   notions   de   danger   ou   de   risque   de   danger,   les   critères   de  transmission   d’un   signalement   au   Parquet, sont inégalement maîtrisés par les professionnels concourant au repérage, notamment au sein des institutions partenaires.

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Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’Enfance, SRIP)

Parquet Juges des enfants Education nationale Ensemble des acteurs concourant au signalement des enfants en situation de danger ou de risque de danger

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Clarifier la place de chacun ; Améliorer le fonctionnement du dispositif de repérage Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Adapter le protocole x Poursuivre  le  travail  engagé  autour  de  l’évolution  du  contenu  du  protocole

o Notamment : � Rôle de chacun des partenaires par rapport à une information préoccupante

(notamment  :  rôle  des  services  sociaux  des  différentes  institutions  dans  l’évaluation) � Composition des Commissions � Définition le périmètre des informations préoccupantes

x Elargir le champ des signataires

Action 2. Clarifier les circuits et procédures relatives aux informations préoccupantes, entre la CIP, le Parquet, le Juge des enfants et les professionnels

Action 3. Poursuivre la communication et la sensibilisation autour des informations

préoccupantes x Mener de façon régulière  des  actions  de  communication  et  d’information sur le dispositif des

informations préoccupantes auprès des professionnels et du public o Plus particulièrement, sensibiliser les nouveaux arrivants o Mener une sensibilisation plus large auprès de la population (réactiver   l’information   sur   le  

119 : affiches, spots…) Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié aux ressources humaines :  temps  nécessaire  à  l’adaptation  et  à  la  signature  du  protocole Coût lié à la formation et à la communication Indicateurs  d’évaluation x Action 1 :

o Adaptation effective du protocole o Evolution du nombre de signataires du protocole (objectif : hausse)

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 47

o Appropriation  et  respect  du  protocole  par  l’ensemble  des  signataires x Actions 1, 2 et 3 :

o Proportion  de   signalements  directs   au  Parquet  dans   l’ensemble  des   signalements (objectif : limitation  aux  situations  qui  relèvent  de  l’article 434-1 du Code pénal)

o Evolution de la part de sois-transmis   en   provenance   du   Parquet   dans   l’ensemble   des   IP  recueillies par le SRIP (objectif : diminution)

o Proportion   d’informations préoccupantes classées sans suite par le SRIP (15% en 2010 – objectif : baisse)

o Proportion  des  IP  dont  l’auteur  a  reçu  un  accusé  de  réception  (objectif : 100%) o Amélioration de la réactivité du dispositif de repérage :  délai  entre   la  réception  de   l’IP  et   la

clôture de son traitement/prise de décision (objectif : baisse) ; délai entre la décision suite à l’évaluation  de  l’IP  et  la  mise  en  œuvre  de  la  mesure  ASE

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 48

Fiche-Action 9. Faire  évoluer  le  dispositif  d’accueil  d’urgence

Eléments de diagnostic Priorité Le   Département   s’est   doté   d’une   structure   d’accueil   d’urgence   qui   s’est   rapidement  trouvée  embolisée  du  fait  d’une  difficulté  à  orienter  les   jeunes  accueillis  vers  une  prise  en charge adaptée. Par  ailleurs,  il  n’existe  pas  à  ce  jour  de  foyer  départemental  d’urgence.

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Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle protection de l’enfance)

Autorité judiciaire PJJ Etablissements habilités

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Clarifier  la  définition  de  l’urgence x Action 1 :

Renforcer la fluidité du dispositif ;  Favoriser  la  mise  en  œuvre  d’une  réponse  de  proximité  et  adaptée  aux situations de crise des familles (y compris en rendant possibles les retours des enfants dans leur environnement après la crise) x Action 2 :

Favoriser  la  réalisation  d’accueils  d’urgence  dans  un  cadre  administratif x Action 3 :

Travailler ensemble sur la façon dont on   traite   l’accueil  d’urgence   ;  Bien repréciser les missions et obligations de chacun Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Adapter  l’organisation  de l’accueil  d’urgence x Organiser un dispositif d’accueil d’urgence réparti  sur   l’ensemble  du   territoire (par exemple :

places réservées au sein de structures existantes), ayant pour mission l’accueil   d’urgence  (accueil, observation, orientation) des enfants et des jeunes de 0 à 18 ans

Action 2. Mettre en place  l’accueil  de  72h  dans  le  Département

Action 3. Spécialiser  des  assistants  familiaux  sur  l’accueil  d’urgence

Action 4. Revisiter  le  protocole  d’accueil  d’urgence

x Évaluer le protocole o Objectifs du protocole : doit permettre de définir les responsabilités de chacun, les missions

des  différents  acteurs,  la  procédure  d’accueil  d’urgence x Procéder à sa révision si nécessaire x Garantir la mise en place effective du  protocole  par  l’ensemble  des  acteurs

o Organisation  de  réunions  régulières  entre  acteurs  pour  s’articuler  dans  le  cadre  de  l’urgence  (pilotage : Conseil général)

x Evaluer de façon régulière le protocole Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût  lié  à  l’investissement :  création  d’une  nouvelle  structure Coût lié aux ressources humaines : temps nécessaire à l’adaptation,  au  pilotage  et  à  l’évaluation  du  protocole  d’accueil  d’urgence Indicateurs  d’évaluation x Action 1 :

Page 49: Schéma départemental del’Enfance,...Schémadépartementaldel’Enfance, de la Jeunesse et de la Famille 2013-2017 Page 10 x Des questionnaires adressés aux services et établissementsdeprotection

Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 49

o Taux  d’équipement  local  en  places  d’accueil  d’urgence  (objectif : équité territoriale) o Durée moyenne des placements en accueil  d’urgence  (objectif : baisse)

x Action 2 : o Taux de contractualisation des placements en urgence (objectif : hausse)

x Action 3 : o Appropriation et respect du protocole par les signataires o Effectivité  du  pilotage  du  protocole  d’accueil  d’urgence  par  le  Conseil  général o Nombre   de   réunions   d’échange   autour   de   l’accueil   d’urgence ; existence et diffusion de

comptes-rendus ;  effets  sur  l’amélioration  du  dispositif   o Effectivité des évaluations du protocole

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 50

Fiche-Action 10. Moduler  le  dispositif  d’accueil  pour  répondre aux besoins des enfants, des jeunes et des

familles Eléments de diagnostic Priorité Le dispositif  d’accueil  est fortement polarisé sur Cayenne et Kourou, ce qui entraîne un éloignement   entre   le   lieu   d’accueil   de   l’enfant   et   le   domicile   des   parents,   et   nuit   au  maintien des liens affectifs. L’offre d’accueil  en  établissement est par ailleurs centrée sur l’accueil  des  adolescents. On note une   grande   disparité   des   procédures   d’admission   au   sein   des   structures  habilitées, ainsi que des  refus  d’admission  dont  les  causes  sont  rarement  exprimées, et conduisant à un   report   sur   un   dispositif   d’accueil   familial   saturé (181 enfants en surnombre   par   rapport   au   nombre   d’agréments). Les assistants familiaux sont encore insuffisamment   accompagnés   au   quotidien   dans   l’accueil   des   enfants   et   des   jeunes, malgré une professionnalisation en cours en accord avec le cadre légal (loi du 27 juin 2005). Par ailleurs, le dispositif ne propose pas suffisamment de réponses aux besoins des publics spécifiques (mineurs présentant des troubles de la conduite et du comportement,  mères  isolées,  jeunes  majeurs  vulnérables…).  

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Pilote(s) de l’action   Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’enfance) Action 4 : Conseil général (DEJF : Pôle Protection de   l’enfance,   Service   Accueil familial et adoption)

Professionnels du Conseil général (PMI, SSD) Etablissements habilités Familles  d’accueil

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus x Action 1 :

Renforcer   le   pilotage   du   dispositif   ;   clarifier   la   place   de   chacun   ;   fluidifier   le   dispositif   d’accueil   et  garantir  l’inscription  dans  une  logique  de  parcours  ;  harmoniser les pratiques x Action 2 :

Pallier   les   carences   de   l’offre   sur   l’Ouest   et   l’Est   du   territoire   Guyanais   ;   assurer   une   équité   de  traitement  pour  les  usagers  ;  penser  le  schéma  sur  l’ensemble  du  territoire  départemental x Action 3 :

Repenser et diversifier le   système   d’hébergement   du   département   pour   permettre   une   meilleure  optimisation des places existantes ; créer des réponses innovantes, souples et adaptées aux besoins des publics, notamment spécifiques x Action 4 :

Eviter la mise en échec des familles  d’accueil  ;  garantir  la  qualité  de  l’accueil  réalisé Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Améliorer  le  fonctionnement  du  dispositif  d’accueil x Formaliser  la  procédure  d’admission  dans  le  dispositif  d’accueil

o Élaborer un protocole  d’admission  à  l’ASE   � Contenu : rappel des rôles de chacun (en interne (ASE, SSD, PMI), des

établissements, services) ; modalités   d’organisation des synthèses d’admission  etc.

o Uniformiser  les  dossiers  d’admission  entre  établissements o Mettre en place une fiche de retour de demande   d’admission   (retour   réalisé   par  

l’établissement  au  Conseil  général,  indiquant  les  motifs  de  refus  d’admission  du  jeune)

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 51

x Mettre un place un référentiel des mesures  d’accueil  (cf. Fiche-Action 1)

Action 2. Optimiser  la  répartition  géographique  de  l’offre  d’accueil x Développer  l’offre  en  priorité  sur  les  zones  dépourvues  du  département

Action 3. Reconfigurer  l’offre  départementale  d’accueil  en  établissement  

x En amont, mener une étude sur la typologie du public accueilli dans le cadre des placements o Pilotage  de  l’étude  :  Conseil général o Modalités : suivi de cohorte o Appui sur les études déjà menées dans le Département

x À  terme,  reconfigurer  la  typologie  de  l’offre  en  établissement   o Mener une réflexion sur l’évolution  de  la  tranche  d’âge  des  publics  accueillis :

� jeunes majeurs et  modalités  d’accompagnement  vers  l’autonomie � enfants de 3 à 13 ans � accueil des fratries

o Mener une réflexion sur le  développement  de  modalités  d’accueil  souple  et  séquentiel

Action 4. Améliorer  le  dispositif  d’accueil  familial   x Renforcer  le  soutien  et  l’accompagnement  des  familles  d’accueil

o Travailler  l’exercice  de  la  référence : clarifier le rôle des référents ASE vis-à-vis des assistants familiaux, et des enfants ; intensifier le suivi réalisé

o Proposer des actions de formation continue aux assistants familiaux o Créer  des  espaces  d’échange  des  pratiques entre assistants familiaux o Mettre   en   place   un   temps   de   suivi   et   d’accompagnement   spécifique   après   le   recrutement  

d’une  famille  d’accueil   o Intégrer  les  familles  d’accueil  dans  les  équipes  pluridisciplinaires

x Diversifier  l’offre  en  accueil  familial o Réfléchir   à   la   spécialisation   des   assistants   familiaux   (dans   un   type   d’accueil,   une   tranche  

d’âge…)

Action 5. S’assurer  de  la  mise  en  place  et  de  la  bonne  appropriation  des  outils  de  la  loi de 2002-2  dans  l’ensemble  des  lieux  d’accueil  du  département  

x S’assurer   de   la   mise   en   œuvre   des   outils   (livret   d’accueil,   charte   des   droits   et   des   libertés,  contrat  d’accueil,  règlement  de  fonctionnement,  projet  d’établissement  ou  de  service,  conseil  de  la vie sociale, évaluation interne et externe), de leur évaluation et actualisation régulière, ainsi que de leur appropriation par les professionnels et les usagers

x Passer  des  Contrats  d’objectifs  et  de  moyens  avec  les  structures d’accueil  du  département Moyens nécessaires à la réalisation de  l’action   Coût lié aux ressources humaines :   temps  nécessaire  à   l’élaboration  des  outils   (formalisation  de   la  procédure  d’accueil), au contrôle de la conformité des ESSMS à la loi de 2002-2 Coût  lié  à  l’investissement :  redéploiement  de  l’offre  d’accueil Indicateurs  d’évaluation x Action 1 :

o Existence  d’une  procédure  d’admission  commune ; appropriation et respect de la procédure o Proportion  des  refus  d’admission  motivés o Impact  sur  la  recherche  de  places  d’accueil  (objectif : régulation des places facilitée, délais de

placement  ou  de  réorientation  suite  à  un  accueil  d’urgence  raccourcis) x Action 2 :

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 52

o Taux  d’équipement  local  en  places  d’accueil  en  établissements  (objectif : équité territoriale) x Action 3 :

o Réalisation  d’une  étude  sur  l’adéquation  de  l’offre  actuelle  d’accueil aux besoins des enfants accueillis

o Impacts  de  cette  étude  (ajustements  de  l’offre) o Taux  d’occupation  de  l’offre  ainsi  reconfigurée

x Action 4 : o Nombre  de  séances  d’échange  des  pratiques  à  destination  des  assistants   familiaux,  nombre

de participants o Ressenti,  par  les  chefs  de  service,   les  référents  ASE  et  les  assistants  familiaux,  de  l’évolution  

de la place de ces derniers au sein des équipes ASE o Proportion  des  assistants  familiaux  ayant  défini  un  projet  d’accueil  spécifique

x Action 5 : o Conformité des établissements et services aux obligations de la loi de 2002-2 o Diffusion  des  projets  d’établissements  et  de  services  et  maîtrise  par   les  professionnels  de   la  

protection  de  l’enfance o Diffusion des outils de la loi de 2002-2 et compréhension par les usagers o Degré  d’atteinte  des  objectifs  fixés  dans  le  cadre  des  COM

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 53

Orientation n°5   :   Garantir   la   mise   en   place   d’une   logique   de  parcours, cohérent, et de qualité La  loi  du  5  mars  2007  réformant  la  protection  de  l’enfance  confie  au  Président  du Conseil général le rôle de garant de la continuité et de la cohérence des parcours des enfants bénéficiaires de mesures de  protection  de  l’enfance. Pour   favoriser   l’individualisation   de   ces   parcours   au   plus   près   des   profils   et   des   besoins   des  bénéficiaires, plusieurs outils peuvent être déployés dans le département. Ainsi, la loi rend possible la diversification des réponses déployées, en favorisant leur expérimentation ; elle identifie également des nouvelles prestations dont les Départements sont tenus   de   se   doter   (AESF,   accueil   modulable,   accueil   de   jour,…).   Il   s’agit   de   dépasser   l’opposition  classique   entre   intervention   à   domicile   et   placement,   et   d’assouplir   les   transitions   entre   les  différentes modalités de réponses. Or, dans le Département de Guyane,  certaines  réponses  sont  peu  ou  pas  mises  en  œuvre à  l’heure  actuelle. En ce qui concerne les interventions de techniciennes   de   l’intervention   sociale   et   familiale, par exemple, elles sont très peu mobilisées dans le Département. Les mesures  d’accompagnement en économie sociale et familiale n’ont  pas  été  mises  en  œuvre  dans  le  Département,  alors  même  que  le  contexte socio-économique   précaire   plaide   en   faveur   d’une   attention   particulière   portée   à  l’accompagnement  des  parents  dans  la  priorisation  des  postes de dépenses en faveur de la réponse aux besoins de leur(s) enfant(s). Par ailleurs, si le club de prévention joue un rôle essentiel de repérage   et   d’accompagnement   des   jeunes   en   difficulté,   une   réflexion   reste   à   mener   sur  l’adéquation  de  la  couverture du territoire aux besoins. De   nouvelles   offres   d’accueil   peuvent   également   être   pensées,   afin   de   répondre   au   mieux   aux  besoins des familles. Ainsi, il  n’existe  pas  de  centre  maternel dans le département pour accueillir les femmes enceintes et les mères isolées   d’enfants   de  moins   de   trois   ans,  malgré   la   prégnance   des  indicateurs de fragilité des femmes enceintes et le nombre important de grossesses de mineures. La diversification  des  modalités  d’accueil  doit  être  poursuivie  en  faveur  de  davantage  de  souplesse. Par ailleurs, un travail d’articulation  plus  approfondie entre les interventions doit être engagé : en amont du retour des enfants dans leur familles ;   entre   la   mesure   d’AEMO   et   le   placement  notamment   (cf.   infra).   Un   travail   doit   s’engager   sur   ce   champ entre les associations habilitées (SAEMO  et  MECS)  et  le  Conseil  général.  L’outil  Projet  pour  l’Enfant,  qui  n’est  pas  encore  mis  en  place  dans le département, devra ainsi permettre de garantir la cohérence du parcours. Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en deux fiches-actions :

x Fiche-action 11 : Garantir la cohérence et la continuité des parcours x Fiche-action 12 : Diversifier les réponses aux difficultés éducatives des parents

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 54

Fiche-Action 11. Garantir la cohérence et la continuité des parcours

Eléments de diagnostic Priorité Le  Conseil  général  doit  incarner  son  rôle  de  pilote  à  l’échelle  des  situations  individuelles : la loi confère au Président du Conseil général le rôle de garant de la continuité et de la cohérence des parcours et  crée  à  cet  effet  le  Projet  pour  l’enfant,  démarche-outil visant à favoriser la mise en cohérence des interventions auprès des enfants et des familles, en s’appuyant  sur  les  attentes  de  ces  dernières.

2

Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (DEJF : Pôle Protection de l’Enfance)

Professionnels du Conseil général (PMI, SSD) Autorités judiciaires Ensemble des acteurs intervenant dans la mise en  œuvre  des  mesures  ASE

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Garantir la mise en  place  d’un  parcours  cohérent  et  global  pour  l’enfant  ;  favoriser  l’implication  de  la  famille  dans  la  mise  en  œuvre  des  mesures Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Mettre  en  place  le  Projet  pour  l’Enfant  (PPE) x Définir  la  démarche  d’élaboration  et  la  trame  du  PPE  

o Contenu de la trame : � Attentes de chacune des parties vis-à-vis de la mesure � Objectifs concertés de la mesure � Engagement de chacune des parties pour atteindre les objectifs � Échéance  (date  d’évaluation  de la mesure)

x Déterminer les modalités de pilotage et les acteurs associés (en premier lieu la famille élargie) x Définir  la  temporalité  et  les  modalités  d’évaluation

Action 2. Assurer  la  traçabilité  du  parcours  de  l’enfant

x Mener un travail sur le suivi administratif des dossiers, pour garantir la traçabilité des accompagnements et des intervenants  ayant  gravité  autour  de  l’enfant

x Mettre  en  place  une  politique  d’archivage x Informer   davantage   les   jeunes   sur   la   possibilité   d’aller   consulter   leur   dossier   administratif   à  

leur majorité Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié aux ressources humaines :  temps  nécessaire  à  l’élaboration  d’une  trame  et  d’une  procédure  d’élaboration  du  PPE ; temps  nécessaire  à  l’élaboration  et  à  l’évaluation  des  PPE Indicateurs  d’évaluation x Action 1 :

o Existence  d’une  trame  de  PPE ;  diffusion  et  appropriation  par   l’ensemble  des  professionnels  concourant  à  la  protection  de  l’enfance  

o Caractère opérant (faisabilité, temps nécessaire, clarté de la définition des rôles de chacun, respect   des   échéances   d’évaluation   et   de   renouvellement)   de   la   procédure   définie   pour  l’élaboration  des  PPE

o Proportion des enfants bénéficiant de mesures ASE pour lesquels un PPE a été établi o Taux de contractualisation des mesures ASE (objectif : hausse)

x Action 2 :

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o Caractère complet des dossiers o Nombre de jeunes qui consultent leur dossier

Fiche-Action 12. Diversifier les réponses aux difficultés éducatives des parents

Eléments de diagnostic Priorité Le  dispositif  de  prévention  et  de  protection  de   l’enfance  est   fortement  polarisé  sur   les  mesures de placement, elles-mêmes majoritairement exercées dans un cadre judiciaire. L’accent   doit   être   mis   sur   la   prévention   de   l’occurrence   et   de   la   dégradation   des difficultés éducatives. Plusieurs  modalités  d’intervention  prévues  dans  le  cadre  de  la  loi  du  5  mars  2007  n’ont  pas encore été mises en place dans le Département.

1

Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (DEJF (PMI et ASE) ; Service social départemental) CAF

UDAF Rectorat Communes du Département Acteurs   locaux   œuvrant   en   prévention   auprès  des enfants et des familles Associations   habilitées   à   la   mise   en   œuvre   de  mesures ASE

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Développer  le  panel  de  modalités  d’accompagnement  et  de  prise  en  charge  pour  répondre  au  mieux  aux besoins des familles ; Favoriser une intervention précoce pour prévenir la dégradation des difficultés éducatives Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Développer les   modalités   d’aide   à   la   parentalité   en   prévention   dans   le  Département

x Evaluer les besoins (répartition, volume) en termes de : o Actions collectives o Espaces mobilisables par les parents pour exprimer leurs difficultés éducatives (Maison des

parents, lieux d’accueil  enfant-parent,  groupes  de  parole…) o Actions éducatives à domicile

x Créer  des  postes  d’éducateurs  de  prévention x Développer les interventions de Techniciens  de  l’intervention  sociale  et  familiale  (TISF)

o Lever les freins au développement des interventions de TISF � Mettre en place une convention avec la CAF pour favoriser un accompagnement précoce

des jeunes parents � Repenser les procédures pour favoriser la réactivité des interventions de TISF

o Accroitre le volume des interventions de TISF x Créer les  mesures  d’accompagnement  budgétaire  (AESF  et  AGBF) x Communiquer auprès des parents sur les ressources de proximité mobilisables en appui à la

parentalité x Développer la prévention spécialisée dans le Département

o Identifier des territoires prioritaires pour  l’intervention  d’équipes  de  prévention  spécialisée  et  lancer un appel à projets

o Solliciter un co-financement auprès des communes concernées

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 56

Action 2. Elargir   le   panel   de   solutions   d’accueil   à   travers   la   diversification   et   la  recherche de souplesse

x Poursuivre et structurer  la  dynamique  de  diversification  de  l’accueil o Etendre  le  SAIDEF  à  l’ensemble  du  territoire  départemental o Formaliser  l’accueil  séquentiel    et  mener  une  réflexion  sur  les  modalités  de  financement

x Penser  de  nouvelles  offres  d’accueil o Travailler   l’accueil des fratries à partir de la réflexion autour de la création de villages

d’enfants o Développer les possibilités « d’accueils  ponctuels »

� S’appuyer  sur  des  familles  relais o Mener une réflexion sur le travail mené entre acteurs (autorité judiciaire, établissements,

ASE) dans le cadre des situations de crise � Développer le travail entre les partenaires autour de ses situations � Développer  des  petites  structures  (lieux  de  vie  et  d’accueil  par  exemple)  pour  des  séjours  

de ruptures � Former les professionnels pour leur permettre de répondre aux situations de crise

o Accompagner les jeunes déscolarisés ou présentant des difficultés scolaires � Développer les conventions avec le secteur économique � Réfléchir à la création de l’accueil  de  jour  dans le département

o Développer des réponses en faveur des jeunes filles mères à travers la création  d’un  centre  maternel

Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié aux ressources humaines :  analyse  des  besoins  (appui  sur  l’Observatoire)  et  élaboration  des  modalités  de  réponses  (dimensionnement,  répartition  géographique…) Coût de fonctionnement et d’investissement : développement de nouvelles réponses (effectifs et locaux) ; création de nouvelles structures Indicateurs  d’évaluation x Action 1 :

o Nombre  d’actions  collectives  mises  en  œuvre  et  nombre  de  bénéficiaires o Nombre  d’AED  exercées  par  le  Conseil  général  et  par  les  prestataires,  nombre  de  mesures  en  

attente et  délai  d’attente o Nombre  d’AESF  et  d’AGBF  mises  en  œuvre o Délai  de  mise  en  œuvre  des  interventions  de  TISF (objectif : baisse) ; nombre de bénéficiaires

d’interventions  de  TISF  (objectif : hausse) o Nombre de quartiers couverts par des clubs de prévention spécialisée ; part représentée par

les subventions municipales dans le financement des clubs de prévention o Nombre de mesures administratives sollicitées directement par les parents

x Action 2 : o Nombre  de  places  créées  ou  redéployées  sur  des  modalités  d’accompagnement  innovantes o Nombre de places en centre maternel o Evolution des durées moyennes de placement o Taux d’équipement  local  en  places  en  établissements  (objectif : équité territoriale)

x Actions 1 et 2 : o Part  et  nombre  de  mesures  de  placements  sur  l’ensemble  des  mesures  (objectif : diminution) o Taux de contractualisation des mesures ASE (objectif : augmentation) o Age moyen des enfants au moment de la première mesure ASE (objectif : baisse) o Durée  moyenne  des  parcours  à  l’ASE  (objectif : baisse) o Amélioration  de  l’adéquation  des  réponses  aux  besoins  des  familles o Taux  d’occupation  des  établissements  et  services  nouvellement créés

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 57

Orientation n°6 :  Piloter  le  dispositif  de  protection  de  l’enfance La   loi   du   5   mars   2007   de   protection   de   l’enfance positionne   la   notion   de   parcours   au   cœur   de  l’accompagnement  qui  doit  être  réalisé  auprès  des  enfants  et  des  familles. Afin de garantir cette cohérence et cette continuité, apparaissent comme des prérequis : • La structuration des partenariats au niveau départemental ; • La création   d’un   observatoire   départemental,   permettant   de   disposer   d’une   évaluation  

régulière du dispositif  de  prévention  et  de  protection  de  l’enfance,  et  ainsi  d’être  en  mesure  de  le  faire évoluer au plus près des besoins des enfants et des familles.

En  effet,   la  politique  de  prévention  et  de  protection  de  l’enfance  engage,  par  nature,  de  nombreux  professionnels  et  suppose  une  pluridisciplinarité  de   l’action.  Un  des  enjeux  pour   le  Conseil  général,  en  tant  que  chef  de  file  de   la  protection  de   l’enfance,  consiste  à  mobiliser au mieux les différents partenaires, pour définir une réponse concertée et cohérente à chaque situation. Si de nombreux acteurs interviennent à ce jour dans le département auprès des enfants et des familles, des marges de progrès peuvent être identifiées : x Le partenariat institutionnel apparait insuffisamment structuré et formalisé, et demeure

dépendant des relations interpersonnelles qui auront été tissées entre tel ou tel acteur. Dans ce cadre,   la  mise  en  place  de  conventions,  de  réseaux  ou  d’instances  constituent  autant  de   leviers  permettant de renforcer le partenariat dans le département ;

x La Guyane apparaît marquée par un développement   insuffisant   d’outils   d’animation  de   la   vie  sociale sur les territoires. Le maillage local reste donc à ce jour à développer et ne semble pas permettre  la  mise  en  place  d’une  réelle  action sociale de proximité et de stratégies partenariales de territoires en  faveur  d’une  action  de  prévention  précoce  auprès  des  familles.

Par   ailleurs,   la   loi   du   5   mars   2007   confie   au   Conseil   général   le   rôle   de   pilote   et   d’animateur   de  l’Observatoire   départemental   de   la   protection   de   l’enfance.   La   mise   en   place   d’un   Observatoire  départemental  de   la  protection  de   l’enfance,   lieu  de  concertation  entre   les  différents  acteurs  de   la  politique   de   protection   de   l’enfance,   doit   ainsi   permettre   de   faciliter   l’identification  partagée des besoins   et   de   développer   une   culture   commune   d’observation,   afin   d’impulser   l’évolution   du  dispositif  dans  le  sens  d’une  meilleure  adaptation  des  interventions  aux  problématiques  rencontrées  par les familles, aussi bien en termes de prévention que de protection. Si  le  département  de  la  Guyane  a  créé  un  Observatoire  départemental,  il  n’apparait  pas  opérant  à  ce  jour,  et  nécessite  d’être  retravaillé  afin  de  constituer  un  véritable  outil  d’observation  des  besoins, d’évaluation des dispositifs existants, en partenariat avec les acteurs du département. Pour répondre à ces enjeux, cette orientation se décline en deux fiches-actions :

x Fiche-action 13 : Impulser une culture du partenariat x Fiche-action 14 : Améliorer   le   fonctionnement   de   l’Observatoire   départemental de la

protection  de  l’enfance x Fiche-action 15 : Organiser le suivi du Schéma départemental enfance famille

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 58

Fiche-Action 13. Impulser une culture du partenariat Eléments de diagnostic Priorité La complexification des profils des familles et la multiplication des intervenants qui en découle,   dans   un   contexte   budgétaire   contraint   pour   l’ensemble   des   institutions   et  associations   concourant   à   la   protection   de   l’enfance,   impliquent un renforcement des coordinations. C’est   plus   particulièrement   le   cas pour les enfants et les jeunes posant difficulté, les problématiques  qu’ils  rencontrent  se  situant  à  la  croisée  de  l’éducatif,  de  la  délinquance, du soin, ou encore du médico-social. Au  regard  de  son  rôle  de  chef  de  file  de  la  protection  de  l’enfance,  il revient au Conseil général   d’impulser   cette   dynamique   partenariale   à   l’échelle   du   dispositif   comme   des  situations individuelles.

2

Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (DGASP) CAF

ARS Education Nationale PJJ Sécurité sociale Hôpitaux ; secteurs de pédopsychiatrie Ensemble des partenaires (institutionnels et associatifs) concourant à la protection de l’enfance

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus x Action 1 :

Travailler   à   la   structuration   d’un   réseau   formalisé ; favoriser le décloisonnement entre les professionnels ; faire évoluer les cultures professionnelles x Action 2 :

Améliorer le maillage autour des enfants et des jeunes posant difficulté ; renforcer la complémentarité des interventions et favoriser l’élaboration  de  réponses conjointes x Action 3 : Faciliter les échanges autour des situations entre partenaires, et renforcer la continuité des parcours x Action 4 :

Favoriser la visibilité et la mobilisation des partenaires par les professionnels Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Structurer le partenariat au niveau institutionnel et local x Elaborer des conventions de partenariat entre acteurs institutionnels x Développer  les  espaces  d’échanges  entre  acteurs  au  niveau  institutionnel

o Réactiver les instances déjà existantes (notamment réunion annuelle de bilan de la protection de  l’enfance)

o Développer de nouvelles instances de coordination, notamment : une réunion trimestrielle (tous  les  2  ou  3  mois)  avec  la  Justice,  l’EN,  la  DEJF, la PJJ

x Formaliser la mise en place   d’instances   de   coordination   au   niveau   des   territoires   pour  développer les articulations entre acteurs

Action 2. Renforcer  les  articulations  entre  les  champs  de  l’éducatif,  du  sanitaire  et  du  

médico-social autour des situations individuelles x Mettre   en   place   une   Commission   spécifique   autour   des   situations   d’enfants   et   de   jeunes  

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 59

posant difficultés o Pilotage : Conseil général o Composition pluri institutionnelle : associations habilitées, justice, Conseil général, services de

pédopsychiatrie, Education nationale … o Organiser ces commissions sur  l’ensemble  du  département

x Mieux répondre aux situations complexes o Renforcer  l’appui  aux  professionnels  (structures  et  familles  d’accueil)  dans  la  prise  en  charge  

des enfants présentant des troubles psychiques � Pistes : mettre en place des équipes mobiles pluridisciplinaires ; développer

l’accompagnement et le soutien des professionnels par du personnel médical o Formaliser les coopérations entre le Conseil général, ARS, CHAR, MDPH o Décliner ces articulations au niveau des structures (entre MECS et ITEP/IME notamment)

Action 3. Clarifier les modalités de partage des informations à caractère secret entre

les professionnels x Informer et former sur le cadre posé par la loi du 5 mars 2007 x Etablir un protocole sur le partage des informations

Action 4. Elaborer   un   annuaire   des   acteurs   intervenant  dans   le   champ  de   l’enfance  

famille x Recenser les acteurs du département (institutionnels, libéraux, associatifs) x Elaborer un annuaire informatique, accessible via Internet x Insérer  des  liens  vers  d’autres  outils  (annuaire  du  réseau  périnat’  notamment) x Favoriser  la  diffusion  et  l’utilisation  de  cet  annuaire  auprès  des  professionnels  de  terrain x Organiser  l’actualisation  de  l’annuaire  à  échéances  régulières

Moyens nécessaires à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié aux ressources humaines :  temps  nécessaire  à  l’élaboration  des  conventions,  du  protocole  de   partage   de   l’information   à   caractère   secret   et   de   l’annuaire,   temps   de   réunions   inter-partenariales Coûts de reprographie Indicateurs  d’évaluation x Existence des conventions x Existence du protocole x Existence  de  l’annuaire x Diffusion et appropriation de ces outils x Evaluation  de  l’opérabilité  de  ces  outils  par les professionnels concernés x Fréquence  d’actualisation  de  l’annuaire x Nombre de réunions inter-partenariales  d’échange  /  de  coordination x Nombre de réunions de la Commission spécifique autour des enfants et des jeunes posant

difficulté ; nombre de situations évoquées ; pérennité des solutions trouvées

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 60

Fiche-Action 14. Améliorer le fonctionnement de l’Observatoire  départemental  de  la  protection  de  

l’enfance Eléments de diagnostic Priorité La loi affirme le rôle du Président du Conseil général, chef de file de la protection de l’enfance.  Dans  le  Département  de  Guyane,  le  Conseil  général  n’a  pas  encore  pleinement  investi son rôle. Le   Conseil   général   s’est   doté   d’un   Observatoire   départemental   de   la   protection   de  l’enfance   en   application   de   la   loi   du  5  mars  2007. Il doit participer au pilotage, par le Conseil général, du dispositif départemental  de  protection  de  l’enfance. Toutefois, celui-ci   n’est   pas   opérant,   en   ce   qu’il   ne   constitue   pas   un véritable outil d’observation  des  besoins  ou  d’évaluation  des  dispositifs  existants.  

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Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (DEJF : Observatoire départemental  de  la  protection  de  l’enfance)

Ensemble des acteurs concourant à la protection de  l’enfance

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Doter  le  Département  d’un  outil  d’observation  des  besoins  et  d’évaluation  des  dispositifs  existants ; Créer  un  espace  d’échange  et  de  réflexion  multi-partenarial Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Informer et communiquer sur les missions et le fonctionnement de l’Observatoire,  en  interne  et  auprès  des  partenaires

Action 2. Garantir  la  mise  en  place  effective  de  l’Observatoire

x Organiser des Comités de pilotage à minima de façon annuelle x Impliquer   les   partenaires   afin   de   conférer   à   l’Observatoire   une   mission   de   concertation   et  

d’impulsion  de  la  politique  départementale  de  protection de  l’enfance x Structurer  la  déclinaison  territoriale  de  l’Observatoire

Action 3. Améliorer les modalités de recueil des données afin de permettre

l’observation  des  besoins x Mettre en place et développer les outils de recueil de données et des outils statistiques au sein

du Conseil général (Perceval, autres outils informatiques) x Partager  les  démarches  d’observation  entre  partenaires

Moyens  nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié aux ressources humaines :  animation  de  l’Observatoire Coût  relatif  à  l’amélioration du Système  d’information :  élaboration  ou  adaptation  d’outils  de  recueil  des  données  relatives  aux  besoins  des  familles  et  à  l’activité  du  Conseil  général   Indicateurs  d’évaluation x Compréhension, par les partenaires, des missions de l’Observatoire x Nombre  de  partenaires  associés  à  l’Observatoire x Régularité   des   réunions   des   instances   de   l’Observatoire   (comité   de   pilotage,   déclinaisons  

territoriales  ou  thématiques…) x Nombre  d’indicateurs  recueillis, régularité du recueil et du traitement x Réalisation  de  travaux  d’observation  portant  sur  le  dispositif  de  protection  de  l’enfance ; prise en

compte  dans  l’élaboration  de  la  politique  départementale

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 61

Fiche-Action 15. Organiser le suivi du Schéma départemental enfance famille

Eléments de diagnostic Priorité La loi affirme le rôle du Président du Conseil général, chef de file de la protection de l’enfance.  Dans  le  Département  de  Guyane,  le  Conseil  général  n’a  pas  encore  pleinement  investi son rôle.

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Pilote(s)  de  l’action   Partenaires associés Conseil général (DEJF : Observatoire départemental  de  la  protection  de  l’enfance)

Ensemble des partenaires concourant à la protection  de  l’enfance

Objectifs poursuivis et bénéfices attendus Pérenniser   la  dynamique  partenariale   initiée  durant   l’élaboration  du  Schéma ; favoriser la mise en œuvre  du  Schéma  départemental  enfance  famille ; évaluer  l’effectivité,  l’efficacité,  la  cohérence  des  actions réalisées Modalités  de  mise  en  œuvre  

Action 1. Mettre   en   place   un   dispositif   de   pilotage,   de   suivi   et   d’évaluation   du  Schéma

x Identifier des instances partenariales de pilotage et de suivi du schéma x Identifier un coordinateur du pilotage du schéma x Créer  des  outils  de  suivi  (échéancier  /  indicateurs  d’évaluation) x Réaliser une évaluation du schéma in itinere et a posteriori

Action 2. Pérenniser   la   démarche   partenariale   impulsée   lors   de   l’élaboration   du  

Schéma x Mettre en place des groupes de travail thématiques pour poursuivre et approfondir la réflexion

entamée   dans   le   cadre   du   Schéma   (en   articulation   avec   les   travaux   de   l’Observatoire  départemental  de  la  protection  de  l’enfance)

x Communiquer  largement  sur  l’avancement  de  la  mise  en  œuvre  du  Schéma Moyens nécessaires  à  la  réalisation  de  l’action   Coût lié aux ressources humaines :   temps   nécessaire   à   l’organisation   de   la   coordination,   au  renseignement des indicateurs et aux réunions Coût de reprographie et de communication Indicateurs  d’évaluation x Effectivité du dispositif de pilotage du Schéma (instances partenariales de pilotage et de suivi,

coordinateur) ; nombre et régularité des réunions de ces instances ; diffusion de comptes-rendus x Effets  du  pilotage  en  termes  d’ajustement des actions réalisées ; degré d’atteinte  des  objectifs x Nombre  d’actions  réalisées  sur  la durée de validité du Schéma x Respect  de  l’échéancier  du  Schéma ; identification des causes de retard x Régularité  et  nombre  de  destinataires  des  actions  de  communication  autour  de  la  mise  en  œuvre  

du Schéma x Renseignement  régulier  de  l’ensemble  des  indicateurs  d’évaluation  des actions 1 à 15

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III. Récapitulatif des actions du Schéma

Orientation I : Définir un cadre et des principes  d’intervention  

communs

Fiche-Action 1 : Doter les professionnels de cadres   de   référence   pour   l’intervention   auprès  des enfants et des familles

Action 1 : Elaborer  un  projet  de  service  de  l’Aide  sociale  à  l’enfance Action 2 : Créer  un  référentiel  des  mesures  de  l’Aide  sociale  à  l’enfance Action 3 : Elaborer des outils autour des informations préoccupantes

Fiche-Action 2 : Développer une culture commune aux professionnels concourant aux politiques  de  l’enfance  et de la famille

Action 1 : Organiser des formations pluri-institutionnelles à destination des professionnels Action 2 : Organiser  annuellement  un  temps  repéré  et   interinstitutionnel  d’échange  sur les pratiques

Orientation II : Renforcer  l’implication  des familles dans les prises en

charge

Fiche-Action 3 : Mener une réflexion sur les postures professionnelles vis-à-vis des familles

Action 1 : Organiser des groupes de réflexion Action 2 : Valoriser les compétences et mieux prendre en compte les spécificités culturelles  dans  l’accompagnement  des  familles

Fiche-Action 4 : Faciliter le maintien des liens enfants-parents

Action 1 : Améliorer le dispositif des visites en présence de tiers

Action 2 : Créer des espaces dédiés au maintien des liens affectifs

Orientation III : Développer

l’accompagnement  autour  de  la naissance, et les politiques

de prévention dans les domaines  de  l’enfance  et  de  

la petite enfance

Fiche-Action 5 : Structurer et formaliser les partenariats existants en matière de prévention

Action 1 : Conventionner avec les partenaires de la PMI

Fiche-Action 6 : Améliorer  la  mise  en  œuvre  des  missions de PMI

Action 1 : Recentrer  l’action  de  la  PMI

Action 2 : Développer les animations à la vie affective et sexuelle à tout âge

Action 3 : Améliorer le repérage des femmes enceintes en situation de vulnérabilité

Action 4 : Poursuivre la mise en place des consultations prénatales précoces

Action 5 : Poursuivre le maillage du territoire des services de PMI

Fiche-Action 7 : Favoriser le développement et Action 1 : Favoriser le développement de structures alternatives (micro-crèches,

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 63

l’adaptation   du   dispositif   d’accueil   du   jeune  enfant

Maisons  d’assistants  maternels…)

Orientation IV : Améliorer la qualité et la

réactivité du dispositif dans l’intérêt  des  enfants  et  des  

familles

Fiche-Action 8 : Le fonctionnement du dispositif des informations préoccupantes

Action 1 : Adapter le protocole

Action 2 : Clarifier les circuits et procédures relatives aux informations préoccupantes, entre la CIP, le Parquet, le Juge des enfants et les professionnels Action 3 : Poursuivre la communication et la sensibilisation autour des informations préoccupantes

Fiche-Action 9 : Faire évoluer le dispositif d’accueil  d’urgence

Action 1 : Adapter  l’organisation  de  l’accueil  d’urgence

Action 2 : Mettre  en  place  l’accueil  de  72h  dans  le  Département

Action 3 : Revisiter  le  protocole  d’accueil  d’urgence

Fiche-Action 10 : Moduler   le  dispositif  d’accueil  pour répondre aux besoins des enfants, des jeunes et des familles

Action 1 : Améliorer  le  fonctionnement  du  dispositif  d’accueil

Action 2 : Optimiser  la  répartition  géographique  de  l’offre  d’accueil

Action 3 : Reconfigurer  l’offre  départementale  d’accueil  en  établissement

Action 4 : Améliorer  le  dispositif  d’accueil  familial

Action 5 : S’assurer  de  la  mise  en  place  et  de  la  bonne  appropriation  des  outils  de  la  loi de 2002-2  dans  l’ensemble  des  lieux  d’accueil  du  département

Orientation V : Garantir la mise en place d’une  logique  de  parcours,  

cohérent, et de qualité

Fiche-Action 11 : Garantir la cohérence et la continuité des parcours

Action 1 : Mettre  en  place  le  Projet  pour  l’Enfant  (PPE)

Action 2 : Assurer  la  traçabilité  du  parcours  de  l’enfant

Fiche-Action 12 : Diversifier les réponses aux difficultés éducatives des parents

Action 1 : Développer   les   modalités   d’aide   à   la   parentalité   en   prévention   dans   le  Département Action 2 : Elargir   le   panel   de   solutions   d’accueil   à   travers   la   diversification   et   la  recherche de souplesse

Orientation VI : Piloter le dispositif de

Fiche-Action 13 : Impulser une culture du partenariat

Action 1 : Structurer le partenariat au niveau institutionnel et local

Action 2 : Renforcer  les  articulations  entre  les  champs  de  l’éducatif,  du  sanitaire  et  du  médico-social autour des situations individuelles

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 64

protection  de  l’enfance Action 3 : Clarifier les modalités de partage des informations à caractère secret entre les professionnels Action 4 : Elaborer  un  annuaire  des  acteurs  intervenant  dans  le  champ  de  l’enfance  famille

Fiche-Action 14 : Améliorer le fonctionnement de   l’Observatoire   départemental   de   la  protection  de  l’enfance

Action 1 : Informer et communiquer sur les missions et le fonctionnement de l’Observatoire,  en  interne  et  auprès  des  partenaires Action 2 : Garantir  la  mise  en  place  effective  de  l’Observatoire

Action 3 : Améliorer les modalités de recueil des données afin de permettre l’observation  des  besoins

Fiche-Action 15 : Organiser le suivi du Schéma départemental enfance famille

Action 1 : Mettre  en  place  un  dispositif  de  pilotage,  de  suivi  et  d’évaluation  du  Schéma Action 2 : Pérenniser la démarche partenariale impulsée lors  de  l’élaboration  du  Schéma

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Schéma  départemental  de  l’Enfance  et  de  la  Famille  2013-2017 Page 65

Glossaire AED :  Action  Educative  d’Aide  à  Domicile AEMO : Action Educative en Milieu Ouvert AP : Accueil Provisoire APJM : Accueil Provisoire Jeune Majeur APAMEG : Association pour la protection et l’accompagnement  de  la  mère  et  l’enfant  en  Guyane ASE :  Aide  Sociale  à  l’Enfance CAD :  Commission  d’aide  à  la  décision CDPS : Centre délocalisé de prévention et de soins CHAR : Centre Hospitalier Andrée Rosemont CJM : Contrat Jeune Majeur CPE : Commission de première évaluation CPEF :  Centre  de  planification  et  d’éducation  familiale DEJF :  Direction  de  l’enfance,  de  la  jeunesse  et  de  la  famille DGASP : Direction générale adjointe de la Solidarité et de la Prévention IME : Institut Médico-éducatif INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques IP : Information Préoccupante ITEP : Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique JM : Jeune Majeur MDA : Maison des Adolescents MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapées MECS : Maison  d’Enfants  à  Caractère  Social PEAD : Placement éducatif à domicile PMI : Protection Maternelle et Infantile RA :  Rapport  d’activité REAAP :  Réseau  d’Ecoute,  d’Accueil  et  d’Accompagnement  à  la  Parentalité SGAMAF : Service de gestion des assistants maternels et des assistants familiaux SAGESSE :  Service  associatif  guyanais  pour  l’Education,  le  Soutien  et  la  Sauvegarde  de  l’Enfance   SAIDEF :  Service  d’accompagnement  intensif  à  domicile  de  l’enfant  et  de  sa  famille SAU :  Service  d’Accueil  d’Urgence SPF : Service de Placement Familial TISF :  Technicien  d’Intervention  Social  et  Familial UHJM :  Unité  d’hébergement  de  jeunes  majeures