Scdpha Td 2010 Gillot Sabine

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AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D’autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact SCD Nancy 1 : [email protected] LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm

Transcript of Scdpha Td 2010 Gillot Sabine

  • AVERTISSEMENT

    Ce document est le fruit d'un long travail approuv par le jury de soutenance et mis disposition de l'ensemble de la communaut universitaire largie. Il est soumis la proprit intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de rfrencement lors de lutilisation de ce document. Dautre part, toute contrefaon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pnale. Contact SCD Nancy 1 : [email protected]

    LIENS Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm

  • ACADEMIE DE NANCY-METZ

    UNIVERSITE HENRI POINCARE NANCY 1

    FACULTE DE CHIRURGIE DENTAIRE

    Anne 2010 N 3207

    THESE

    pour le

    DIPLOME DETAT DE DOCTEUR

    EN

    CHIRURGIE DENTAIRE

    par

    Sabine GILLOT

    Ne le 7 septembre 1984 NANCY (54)

    LA PLACE DE LA POSTURE DANS LE DIAGNOSTIC

    ET LES DECISIONS THERAPEUTIQUES

    Prsente et soutenue publiquement le 19 mars 2010

    Examinateurs de la thse :

    Pr C. STRAZIELLE Professeur des Universits Prsidente

    Dr J. SCHOUVER Matre de Confrences des Universits Juge

    Dr J.M MARTRETTE Matre de Confrences des Universits Juge

    Dr F. SIMON Assistant Hospitalier Universitaire Juge

    Dr S. CHASSAGNE Praticien Hospitalier en Odontologie Invite

  • 2

  • 3

    Par dlibration en date du 11 dcembre 1972, la Facult de Chirurgie Dentaire a arrt que

    les opinions mises dans les dissertations qui lui seront prsentes

    doivent tre considres comme propres leurs auteurs et quelle nentend leur donner

    aucune approbation ni improbation.

  • 4

    REMERCIEMENTS

  • 5

    A notre Prsidente,

    Mademoiselle le Professeur C. STRAZIELLE

    Docteur en Chirurgie Dentaire

    Professeur des Universits

    Habilit diriger des Recherches par lUniversit Henri Poincar, Nancy-I

    Responsable de la sous-section : Sciences Anatomiques et Physiologiques,

    Occlusodontiques, Biomatriaux, Biophysique, Radiologie

    Nous vous sommes reconnaissants de lhonneur que vous nous faites

    en acceptant la prsidence de cette thse.

    Votre intrt et votre gentillesse ont t fort apprcis lors de notre

    passage Brabois Adultes.

    Veuillez accepter lexpression de notre sincre reconnaissance.

  • 6

    A notre juge,

    Monsieur le Docteur J. SCHOUVER

    Docteur en Chirurgie Dentaire

    Docteur en Sciences Odontologiques

    Matre de Confrences des Universits

    Responsable de la Sous-section : Prothses

    Vous avez eu la gentillesse de bien vouloir diriger cette thse.

    Cest avec intrt et plaisir que jai suivi votre enseignement,

    Toujours aimable, disponible et proche de vos tudiants,

    Soyez assur de notre reconnaissance et de notre profond respect.

  • 7

    A notre juge,

    Monsieur le Docteur J.M MARTRETTE

    Docteur en Chirurgie Dentaire

    Vice Doyen la pdagogie

    Docteur en Sciences Pharmacologiques

    Matre de Confrences des Universits

    Sous-section : Sciences biologiques (Biochimie, Immunologie, Histologie,

    Embryologie, Gntique, Anatomie pathologique, Bactriologique,

    Pharmacologique).

    Nous tenons vous remercier chaleureusement davoir accept de

    participer ce jury. Je tiens personnellement vous exprimer ma

    plus sincre gratitude pour tout ce que vous mavez apport lors de

    mon passage dans le service dentaire de Toul et de votre constante

    bonne humeur lors de vos vacations.

    Puissiez-vous trouver ici lexpression de nos sincres remerciements.

  • 8

    A notre juge,

    Monsieur le Docteur F. SIMON

    Docteur en Chirurgie Dentaire

    Assistant Hospitalier Universitaire

    Sous-section : Prothses

    Cest avec spontanit et plaisir que vous avez accept de

    siger parmi les membres du jury.

    Aussi mest-il agrable de vous tmoigner ici ma sincre

    gratitude.

  • 9

    A notre invite,

    Madame le Docteur C. CHASSAGNE

    Docteur en Chirurgie Dentaire

    Praticien Hospitalier en Odontologie

    Vous avez bien voulu apporter un regard avis sur ce travail. Nous

    vous remercions du grand intrt dont vous avez fait preuve et des

    conseils que vous nous avez apports.

    Veuillez trouver ici le tmoignage de notre profonde gratitude.

  • 10

    A MES PARENTS,

    Ayant pleine conscience de laide que vous mavez apporte tout au long de mes

    tudes, pour votre ternel soutien et comprhension, recevez la rcompense de ces

    annes damour et dencouragement. Que cette thse soit pour vous la gratification

    de vos nombreux sacrifices.

    Trouvez ici le tmoignage de mon affection et de mon immense reconnaissance.

    A ALEXANDRE, mon Amour

    A MON FRERE HERVE,

    Pour son soutien.

    A MON FRERE STEPHANE ET A MARIE-LAURE,

    Avec tous mes vux de bonheur.

    A MA TANTE ANNICK,

    Pour ces longues heures de relecture !

    A TOUTE MA FAMILLE,

    A TOUS MES AMIS

  • 11

    PLAN

  • 12

    INTRODUCTION p.21

    CHAPITRE I : LA POSTUROLOGIE p.23

    1 - Introduction p.24

    2 - Historique p.25

    3 - Vision globale de la posturologie p.26

    3.1 - Le Systme Postural dAplomb (SPA) p.27

    3.1.1 - Dfinition

    3.1.2 - Examen clinique et posturographie

    3.1.3 - Mode de fonctionnement du SPA

    3.1.3.1 - Le systme informatif sensoriel

    3.1.3.2 - Le systme central danalyse

    3.1.3.3 - Le systme effecteur musculaire

    3.1.4 - Les autres fonctions du SPA

    3.2 - Plus gnralement p.29

    3.3 - Quand penser un trouble du systme postural ? p.30

    3.4 - Qui soccupe du patient postural ? p.31

    3.5 - Comment traiter un patient postural ? p.31

    4 - Les chanes posturales p.32

    4.1 - Les chanes antro-postrieures p.32

    4.1.1 - La chane linguale ou antrieure

    4.1.2 - La chane faciale ou postrieure

    4.1.3 - La chane centrale ou pharyngo-prvertbrale

    4.2 - Les chanes latro-masticatrices p.38

    4.2.1 - Au niveau du crne

    4.2.2 - Au niveau du corps

    4.2.2.1 - La chane antro-latrale

    4.2.2.2 - La chane postro-latrale

    5 - La statique normale et pathologique p.42

    5.1 - La statique normale p.42

    5.1.1 - La statique normale de profil (plan sagittal)

    5.1.2 - La statique normale de face (plan frontal)

    5.1.3 - La statique dans le plan horizontal

    5.1.4 - Conclusion

  • 13

    5.2 - Plus de 90% de la population prsente un dsquilibre postural p.45

    5.2.1 - Le plan antro-postrieur

    5.2.2 - Les troubles statiques de face

    5.2.2.1 - La bascule des paules

    5.2.2.2 - La position du bassin dans lespace

    5.2.2.3 - Trois notions fondamentales doivent se dgager

    5.2.3 - Les troubles statiques du plan horizontal

    5.2.4 - Conclusion

    5.3 - Les diffrentes expressions de la maladie posturale p.51

    5.3.1 - Chez lenfant

    5.3.2 - Chez ladulte

    5.4 - Dfinition des tats de sant p.53

    5.4.1 - Ltat adaptatif

    5.4.2 - Ltat compensatif

    5.4.3 - Ltat compensatif ou pathologique

    5.5 - Les indications de la reprogrammation posturale globale p.58

    6 - Le concept postural p.59

    6.1 - Le systme central postural p.59

    6.2 - Le systme priphrique postural p.60

    6.2.1 - Loreille interne ou vestibule p.60

    6.2.2 - Le pied p.61

    6.2.3 - Lil p.62

    6.2.3.1 - Introduction

    6.2.3.2 - Notion doculogyrie

    6.2.4 - Place de lappareil manducateur dans le systme tonique postural p.65

    6.2.5 - Relation dents, yeux et posture p.65

    6.2.5.1 - Relation yeux-posture

    6.2.5.2 - Relation dents-yeux

    6.2.5.3 - Relation dents-posture

    6.2.5.4 - Conclusion

    6.3 - Le Syndrome de Dficience Postural (SDP) p.69

    6.4 - Schmas lsionnels p.72

    6.4.1 - Schma lsionnel occlusal

    6.4.2 - Schma lsionnel postural

    6.4.3 - Schma lsionnel mixte

  • 14

    CHAPITRE II : LES DETERMINANTS OCCLUSAUX DE LA POSTURE p.75

    1 - Introduction p.76

    2 - La relation cranio-mandibulaire p.78

    2.1 - Physiologie de lATM p.79

    2.2 - Etiopathologie du dysfonctionnement cranio-mandibulaire p.80

    2.2.1 - Le bruxisme

    2.2.2 - La thorie musculaire

    2.2.3 - La thorie accidentelle

    2.3 - Classification des dsordres musculaires et des pathologies intra-capsulaires

    2.3.1 - Les dsordres musculaires p.83

    2.3.1.1 - La douleur faciale myogne

    2.3.1.2 - La cphale de tension

    2.3.1.3 - Les zones gchettes

    2.3.2 - Les dplacements discaux p.84

    2.3.2.1 - Grade 1 et 2 : la luxation discale rductible

    2.3.2.2 - Grade 3 : la luxation discale irrductible

    2.3.2.3 - Grade 4 : larthrose

    2.4 - Aide au diagnostic des dysfonctionnements temporo-mandibulaires p.87

    2.4.1 - Ltude de la cinmatique mandibulaire p.87

    2.4.2 - Laxiographie p.92

    2.4.2.1 - Utilisation dun axiographe mcanique

    2.4.2.2 - Normalit des tracs axiographiques

    2.4.2.3 - Pathologies des tracs axiographiques

    2.4.2.3.1 - La luxation discale rductible

    2.4.2.3.2 - La luxation discale irrductible

    2.4.2.3.3 - Larthrose

    2.4.3 - Limagerie p.97

    2.4.3.1 - Les radiographies classiques

    2.4.3.2 - Le scanner

    2.4.3.3 - LImagerie par Rsonance Magntique (IRM)

    3 - Les plans docclusion P.100

    3.1 - Dfinition des plans de rfrence P.100

    3.2 - La symbolique des plans rfrentiels p.101

    3.2.1 - Le plan antro-postrieur

    3.2.2 - Le plan transversal

    3.2.3 - Le rle des canines

  • 15

    4 - La langue : fonction de dglutition, de ventilation, fonction posturale p.104

    4.1 - La langue, une notion de globalit et rappels anatomiques p.104

    4.2 - Les fonctions linguales p.105

    4.2.1 - La succion - dglutition

    4.2.2 - La respiration

    4.2.3 - La mastication

    4.2.4 - La phonation

    4.2.5 - La posture

    4.3 - Les dysfonctions linguales p.107

    5 - Le nerf trijumeau, un nerf postural p.108

    5.1 - Introduction

    5.2 - Le trijumeau et les dures-mres

    5.3 - Le nerf trijumeau est un nerf global

    6 - Le rle de locclusion dans lquilibre postural p.112

    6.1 - Matriel

    6.2 - Echantillon

    6.3 - Mthode

    6.4 - Rsultats

    CHAPITRE III : EXAMEN CLINIQUE POSTURAL ET DIAGNOSTIC p.114

    1 - Interrogatoire postural p.115

    2 - Lexamen de base du systme postural p.118

    2.1 - Examen flash p.118

    2.2 - Dans les trois directions de lespace

    2.2.1 - Examen dans le plan frontal

    2.2.1.1 - Sur le patient vu de face, on examine : p.119

    2.2.1.1.1 - Les axes verticaux

    2.2.1.1.2 - Les axes horizontaux

    2.2.1.1.2.1 - Les axes majeurs

    2.2.1.1.2.2 - Les axes mineurs

    2.2.1.1.3 - Au niveau de lextrmit cphalique 2.2.1.2 - Sur le patient de dos, on examine : p.121

    2.2.1.2.1 - Les axes verticaux

    2.2.1.2.1.1 - Test vertical de BARRE

    2.2.1.2.1.2 - Test des pouces de BASANI ou test des

    pouces montants

  • 16

    2.2.1.2.2 - Les axes horizontaux

    2.2.2 - Examen dans le plan sagittal (antro-postrieur ou de profil) p.127

    2.2.2.1 - Les axes verticaux

    2.2.2.2 - Le plan vertical postrieur

    2.2.2.3 - Modifications des courbures

    2.2.2.4 - Recherche dune rotation scapulaire anormale

    2.2.3 - Examen dans le plan horizontal (transversal) p.129

    2.2.4 - Ltude de la rotation cervicale p.129

    3 - Examens des diffrents capteurs p.131

    3.1 - Examen du capteur podal p.131

    3.1.1 - Examen du pied

    3.1.1.1 - Examen du pied en vue postrieure

    3.1.1.2 - Lexamen podoscopique

    3.1.1.3 - Lappui unipodal

    3.1.2 - Examen de la marche avant et arrire p.132

    3.1.3 - Examen des chaussures p.133

    3.1.4 - Les anomalies podales et leurs consquences posturales p.133

    3.1.4.1 - Le pied plat valgus

    3.1.4.2 - Le pied creux varus

    3.1.4.3 - Le pied creux valgus

    3.1.4.4 - Les pieds double composante

    3.2 - Examen du capteur dento-manducateur p.136

    3.2.1 - Symptomatologie du dsquilibre de lappareil manducateur p.136

    3.2.2 - Linspection cranio-faciale p.137

    3.2.3 - Examen intrabuccal p.138

    3.2.3.1 - Les paramtres occlusaux

    3.2.3.2 - La cintique mandibulaire

    3.2.3.3 - La cavit buccale

    3.2.3.4 - Laudition (naturelle ou au stthoscope double pavillon)

    3.2.3.5 - La palpation

    3.2.3.5.1 - La palpation des ATM

    3.2.3.5.2 - La palpation musculaire

    3.2.4 - Corrlation avec la posture p.144

    3.2.5 - Le bilan radiographique p.145

    3.2.5.1 - Les clichs standards

    3.2.5.1.1 - Lorthopantomogramme ou OPT

    3.2.5.1.2 - Les tomographies

    3.2.5.1.3 - Lincidence de WEINBERG

    3.2.5.2 - En cas de dysfonction cranio-mandibulaire

  • 17

    3.3 - Examen du capteur oculaire p.147

    3.3.1 - Symptomatologie du dsquilibre du capteur oculaire p.147

    3.3.2 - Inspection du patient p.148

    3.3.3 - Les diffrents tests p.149

    3.3.3.1 - Le test de motilit

    3.3.3.2 - Le test des reflexes cornens ou test dHIRSCHBERG

    3.3.3.3 - Le test de convergence

    3.3.3.4 - Le test de convergence reflexe

    3.3.3.5 - Le cover test

    3.3.3.6 - Le test de lil directeur

    3.3.3.7 - Le test de ROMBERG ou test des index 3.4 - Examen du capteur labyrinthique p.154

    3.4.1 - Symptomatologie de latteinte du systme labyrinthique p.155

    3.4.2 - Inspection p.156

    3.4.3 - Les tests posturaux p.156

    3.4.3.1 - Le test de BABINSKI ou de marche en toile

    3.4.3.2 - Test de FUKUDA ou test de pitinement

    3.4.3.3 - Test du reflexe nucal

    3.4.3.4 - Test de ROMBERG

    3.4.4 - Examen postural p.159

    3.5 - Les examens complmentaires p.159

    3.5.1 - Le podomtre lectronique

    3.5.2 - Examen stabilomtrique

    3.6 - Les obstacles p.162

    3.6.1 - Les vraies jambes courtes p.162

    3.6.2 - Les cicatrices pathologiques p.164

    3.6.2.1 - Physiopathologie

    3.6.2.1.1 - Le drglement postural

    3.6.2.1.2 - Le drglement bionergtique

    3.6.2.1.3 - Le drglement mtabolique

    3.6.2.1.4 - Action sur les corrections posturales

    3.6.2.2 - Linterrogatoire

    3.6.2.3 - Examen de la cicatrice 3.6.3 - Les polymtallismes et les microgalvanismes p.166

    3.6.3.1 - La gense des courants et des pathologies

    3.6.3.2 - Les diffrents courants

    3.6.3.3 - Les diffrentes pathologies susceptibles dtre influences ou

    provoques par les microcourants

  • 18

    3.6.3.4 - Inspection

    3.6.3.4.1 - Au niveau buccal

    3.6.3.4.2 - Au niveau priphrique

    3.6.3.5 - Examen

    3.6.3.5.1 - Examen somatique

    3.6.3.5.2 - Examen lectrique

    4 - Classification des pathologies posturales p.173

    4.1 - Quelques notions fondamentales p.173

    4.1.1 - Les ceintures

    4.1.2 - Lil

    4.1.3 - Protocole clinique

    4.2 - Pathologie descendante p.175

    4.3 - Trouble oculaire compens p.177

    4.4 - Pathologie ascendante p.178

    4.4.1 - Lil adaptatif postural

    4.4.2 - Lil primaire

    4.5 - Pathologie mixte p.182

    4.5.1 - Lil adaptatif postural

    4.5.2 - Lil primaire

    CHAPITRE IV : TRAITEMENT p.186

    1 - Correction du capteur oculaire p.187

    1.1 - Intervention de lophtalmologiste

    1.2 - Intervention de lorthoptiste

    1.3 - Participation du patient

    2 - Correction de lappareil manducateur p.194

    2.1 - Les soins dentaires p.194

    2.2 - Le traitement orthopdique, confection de lorthse p.194

    2.2.1 - Les diffrents types dorthses p.195

    2.2.2 - Gouttire maxillaire ou mandibulaire ? p.195

    2.2.3 - Les gouttires de reconditionnement neuro-musculaire p.197

    2.2.3.1 - Les gouttires de RAMFJORD et ASH p.197

    2.2.3.1 - Gouttire quilibrer en bouche

    2.2.3.2 - Ralisation dune gouttire quilibre sur articulateur

    et prte mettre en bouche

    2.2.3.2 - La gouttire volutive de ROZENCWEIG p.202

  • 19

    2.2.3.3 - Que faire quand le soulagement a t obtenu par une p.204

    gouttire de reconditionnement neuro-musculaire ?

    2.2.4 - Les orthses de repositionnement p.205

    2.2.4.1 - Dfinition p.205

    2.2.4.2 - Indications et contre-indications p.205

    2.2.4.3 - Principe dutilisation dune orthse de rduction p.206

    2.2.4.3.1 - Comment reprer la position thrapeutique ?

    2.2.4.3.2 - Comment enregistrer la position thrapeutique

    cliniquement ?

    2.2.4.4 - Confection et rglages p.209

    2.2.4.4.1 - Confection dune gouttire mandibulaire de

    rduction sur occluseur partir de la cire denregistrement de

    la position thrapeutique

    2.2.4.4.2 - Confection dune gouttire maxillaire de rduction

    sur occluseur partir de la cire diagnostic

    2.2.4.5 - Que faire aprs les orthses de rduction ? p.213

    2.2.5 - Les butes postrieures et les orthses de dcompression p.214

    2.2.5.1 - Dfinition p.214

    2.2.5.2 - Indications et contre-indications p.214

    2.2.5.3 - Modalits daction p.216

    2.2.5.4 - Les butes postrieures p.217

    2.2.5.5 - Les gouttires de dcompression p.219

    2.2.5.5.1 - Indications

    2.2.5.5.2 - Les gouttires de dcompressions rgles

    cliniquement

    2.2.5.5.3 - Que faire aprs une orthse de dcompression ?

    2.3 - En rsum p.221

    2.4 - Traitement complmentaire la gouttire p.229

    3 - Le traitement ostopathique p.223

    3.1 - Participation de lostopathie dans le traitement occlusal

    3.2 - Praticipation de lostopathie dans la rducation orthoptique

    4 - Correction du capteur podal p.225

    4.1 - Les bases du traitement p.225

    4.1.1 - Les bases cliniques

    4.1.2 - Les bases podologiques

  • 20

    4.2 - Les mthodes thrapeutiques p.226

    4.2.1 - Les semelles dites classiques

    4.2.2 - Les semelles dites propriceptives

    4.2.3 - Les semelles de reprogrammation posturale

    4.2.4 - Les semelles mixtes

    4.3 - Les indications p.229

    4.3.1 - Les pieds valgus

    4.3.2 - Les pieds plats

    4.3.3 - Les pieds varus

    4.3.4 - Les pieds double composante

    4.3.5 - Les pieds creux

    4.4 - Prcautions demploi p.232

    4.5 - Surveillance, volution, sevrage p.233

    4.5.1 - La surveillance

    4.5.2 - Lvolution

    4.5.3 - Le sevrage

    4.6 - Conclusion p.234

    5 - Corrections des obstacles p.235

    5.1 - Traitement des jambes courtes p.235

    5.1.1 - Chez lenfant

    5.1.2 - Chez ladulte

    5.2 - Traitement des cicatrices pathologiques p.237

    5.2.1 - Les mthodes douces

    5.2.2 - Le traitement au laser

    5.2.3 - Linfiltration

    5.3 - Traitement des polymtallismes et des microgalvanismes p.238

    5.3.1 - Lablation des masses mtalliques priphriques

    5.3.2 - Le problme des amalgames

    5.3.3 - La mise la terre ou test de dcharge

    5.3.4 - Les traitements complmentaires

    CONCLUSION p.241

    BIBLIOGRAPHIE p.244

  • 21

    INTRODUCTION

  • 22

    Lenvie de traiter ce sujet mest venue au cours de mes divers remplacements en

    coutant les plaintes de mes patients.

    La mconnaissance du systme postural par bon nombre de praticiens (chirurgiens

    dentistes entre autres) et/ou le manque dinformation sur les relations existant entre les

    contacts dentaires, la posture et les yeux nuit la communication patient-praticien et

    entretient le doute et la suspicion. En effet, la mdecine stant spcialise, chacun des

    thrapeutes traite souvent son patient en fonction de sa formation spcifique. Celle-ci,

    quoique performante, a rarement envisag le traitement global de lindividu. Il nest alors

    pas rare que dans certaines formes cliniques de la pathologie dont souffre un patient, celui-

    ci devienne un vritable itinrant sadressant lun ou lautre praticien voire des

    rebouteux pour obtenir une rponse ses problmes de sant. Cet tat de fait porte un

    certain discrdit sur les professions mdicales pour lesquelles la confiance du malade

    smousse.

    La posturologie est une discipline mdicale qui analyse et dveloppe le concept de

    Systme Postural dAplomb (SPA), systme automatique qui rgule lquilibre orthostatique

    au court de la station debout et du mouvement.

    La posturologie est ne au XIXe sicle avec Charles BELL et sest dveloppe avec les

    travaux de GAGEY, BARON, CLAUZADE

    Le but de ce travail est de prsenter un aperu de la posture dans sa globalit en

    incluant les notions de pathologies ascendantes et descendantes, de chanes musculaires et

    des diffrents capteurs que sont les yeux, le vestibule, les pieds qui concurrent la

    rgulation de la posture dun individu ainsi que leur interdpendance, allant du diagnostic

    la prise en charge du patient postural.

    Le second objectif de cet ouvrage tant de montrer la ncessit de connatre le

    systme postural pour tout chirurgien-dentiste, tant donn que toute modification de

    locclusion dentaire aura obligatoirement des rpercussions sur celui-ci.

  • 23

    CHAPITRE I

    LA POSTUROLOGIE

  • 24

    1 - Introduction

    La posturologie est ltude de lorganisation gomtrique et biomcanique des

    diffrents segments de lindividu dans lespace et de ses processus de rgulation permettant

    la stabilisation dans un environnement au cours de la station debout et du mouvement.

    La posture constitue la capacit du corps contrler sa position dans lespace contre

    les forces du monde extrieur. Cest le rsultat dune orchestration intgre entre les

    systmes sensoriels et moteurs du corps.

    Ds la naissance (98), l'homme s'organise en luttant contre un phnomne physique

    incontournable, la pesanteur symbolise par un vecteur vertical, la gravit. Ds lors que

    l'enfant comme un symbole en devenir est parvenu se mettre debout, c'est partir de

    cette rfrence verticale gravitaire qu'il assurera sa stabilit et organisera son orientation

    dans l'espace. Dans le mme temps o l'enfant capte les informations sensorielles provenant

    des yeux, des muscles, de la peau, des pieds et de l'oreille interne, son cerveau labore une

    certaine reprsentation mentale du corps (schma corporel), une construction mentale de

    l'espace et produit une vritable connaissance des rapports entre son espace corporel et

    l'environnement.

    L'ensemble de ces donnes se confronte et se ractualise en temps rel en fonction

    des tches accomplir et du contexte spatio-temporel. C'est la cohrence entre les

    diffrentes informations provenant des organes sensoriels (yeux, muscles, peau, oreille

    interne) compares aux reprsentations mentales qui assure la stabilit de l'quilibre

    corporel et de l'environnement spatial. Toutes les oprations motrices d'ajustements

    posturaux ncessaires l'action ou aux changements de posture sont pour l'essentiel non

    conscientes car automatises selon des schmas moteurs prprogramms. Le cerveau ainsi

    dbarrass des contingences corporelles peut alors se consacrer aux tches cognitives les

    plus labores. Le systme qui gre l'essentiel de ces activits posturo-cintiques est appel

    systme postural.

    Si ce systme est atteint dans de frquentes pathologies neurologiques ou dans les

    affections qui touchent les organes sensoriels, ce sont les disciplines mdicales dont relvent

    ces pathologies qui les prennent en charge. Mais le systme postural peut prsenter des

    atteintes fonctionnelles lorsque les informations sensorielles sont discordantes. La

    cohrence de l'ensemble n'est plus assure et les troubles apparatront (mal de mer, mal des

    transports, douleurs, instabilit...) et le cerveau fera alors appel la dimension cognitive

    pour trouver une stratgie de compensation.

    La station debout est la posture de rfrence qui permet le choix de rfrentiels

    pertinents pour nous situer dans l'espace et nous orienter pour l'action.

  • 25

    La posturologie est le fruit de la mise en jeu d'un systme sensori-moteur

    multimodalitaire complexe. Cest une mthode dtude pluridisciplinaire de la posture

    incluant chaque capteur son praticien :

    - Le chirurgien-dentiste pour le systme manducateur ;

    - Lorthoptiste pour les capteurs oculaires ;

    - Le podologue pour les capteurs podaux ;

    - Le mdecin pour loreille interne (systme vestibulaire et labyrinthique) et les

    capteurs cutans ;

    - Lostopathe pour le systme osto-articulaire et le systme musculaire.

    Un capteur dfectueux perturbe le systme postural. Pour conserver son quilibre le

    corps sadapte. Il dclenche alors une stratgie pour rpondre la perturbation posturale. La

    posturologie est la discipline mdicale qui tudie les troubles fonctionnels du systme

    postural.

    L'objectif de la posturologie est la correction du systme sensoriel dans son

    ensemble. Les anomalies de ce systme dsinforment le systme nerveux central qui, ds

    lors, commande mal le systme musculaire effecteur. Le dysfonctionnement de ce dernier

    dstabilise la posture, dsquilibre le mouvement, fragilise le systme articulaire et gnre

    des polyalgies Georges WILLEM.

    2 - Historique (100, 101)

    Ds le dbut du XIXe sicle, Charles BELL posait le problme que tente de rsoudre la

    posturologie : Comment un homme maintient-il une posture debout ou incline contre le

    vent qui souffle sur lui ?. Il est vident quil possde une aptitude rajuster et corriger

    tout cart par rapport la verticale. Mais quel sens est-ce donc ?

    Ds le XIXe sicle, le rle de la plupart des capteurs qui concourent au maintien de la

    position rige, tait dj dcouvert :

    - Limportance des yeux tait mise en vidence par ROMBERG (1853) ;

    - La proprioception des paravertbraux par LONGET (1845) ;

    - Linfluence du vestibule (oreille interne) par FLOURENS (1829) ;

    - Le sens musculaire par SHERRINGTON ;

    - Les muscles oculomoteurs et la proprioception avec DE CYON (1911) ;

    - La sole plantaire avec MAGNUS.

  • 26

    La premire cole de posturographie a t fonde en 1890 Berlin par VIERORDT ;

    malheureusement il ne disposait pas des outils ncessaires pour observer ce phnomne

    fragile, subtil, quest la posture orthostatique. Lcole quil a fonde a d attendre plus de

    cent ans les appareils lectroniques qui enregistrent le phnomne sans le modifier :

    linformatique capable danalyser en dtail un signal bien difficile interprter lil nu.

    Cest BABINSKI (1899), observant les dfauts de coordination entre posture et mouvement

    chez les patients crbelleux, que lon doit les premires donnes sur les ajustements

    posturaux associs au mouvement volontaire. Depuis lors, il a t tabli, tant chez lhomme

    que chez lanimal, que le mouvement intentionnel est accompagn et suivi par des

    phnomnes posturaux.

    Plus prs de nous, le docteur Jean Bernard BARON, du Laboratoire de Posturographie

    lHpital Ste-Anne Paris, publiait une thse, en 1955, sur limportance des muscles

    oculomoteurs dans lattitude posturale (travaux confirms par DA CUNHA puis par ROLL et

    col. en 1991).

    Henry OTIS KENDAL dfinit la posture comme un tat composite de lensemble des

    positions des articulations du corps un moment donn.

    Lcole portugaise se distingua durant les annes 1980 et le docteur Martins DA

    CUNHA dcrivit le syndrome de dficience posturale avec lui et sous limpulsion du

    docteur DA SILVA la posturologie continue se dvelopper.

    La posturologie a acquis ses lettres de noblesse lorsque P.M GAGEY, disciple de

    BARON publia les normes stabilomtriques en 1985.

    Bien plus rcemment, le professeur J. PAILLARD introduit les concepts de corps situ

    et de corps identifi et les dfinit comme une approche psychophysiologique de la notion

    de schma corporel.

    Depuis, bien des chercheurs ont contribu asseoir le Systme Postural dAplomb

    (SPA), anciennement dnomm Systme Postural Fin (SPF) en tudiant et validant nombre

    de tests, venant enrichir la clinique posturale ncessaire tous les thrapeutes.

    3 - Vision globale de la posturologie (34, 35, 36, 52)

    La posturologie est une discipline mdicale qui analyse et dveloppe le concept de

    Systme Postural d'Aplomb (SPA), systme automatique qui rgule lquilibre orthostatique.

    La posturologie est une mthode d'valuation clinique des troubles fonctionnels de dfaut

    d'intgration sensoriel dans le contrle postural. Elle peut orienter vers des choix

    thrapeutiques pluridisciplinaires qui concernent les mdecins gnralistes, les

  • 27

    rhumatologues, les neurologues, les ostopathes, les dentistes, les ophtalmologistes, les

    kinsithrapeutes, les podologues, les O.R.L, les orthoptistes, les opticiens.

    3.1 - Le Systme Postural d'Aplomb (SPA)

    3.1.1 - Dfinition

    Le Systme Postural d'Aplomb est un sous systme des rgulations centrales et

    priphriques des activits posturo-cintiques qui entrent dans le cadre gnral du contrle

    moteur : rgulation du tonus musculaire pour les activits posturales et ensemble des

    systmes de contrle moteur pour l'quilibre et la coordination du geste du mouvement.

    A partir des informations neuro-sensorielles fournies par :

    - les oreilles internes (canaux semi-circulaires et appareils otolithiques) ;

    - les yeux (rtines priphriques et oculomotricit) ;

    - les soles plantaires (barorcepteurs) ;

    - les chanes musculaires et articulaires du rachis et des membres infrieurs

    (systme proprioceptif) ;

    le SPA labore la notion de verticalit, dpiste nos oscillations posturales et stabilise notre

    rfrence corporelle dans son environnement en fonction du contexte et de la tche

    accomplir : c'est la rgulation du tonus musculaire de posture.

    3.1.2 - Examen clinique et posturographique

    Pour l'exploration des troubles d'origine fonctionnelle du Systme Postural d'Aplomb,

    les cliniciens posturologues disposent actuellement d'une plateforme de posturographie

    normalise (enregistrement de la projection du centre de gravit l'intrieur du polygone de

    sustentation) et d'un ensemble de tests cliniques aux mthodologies rigoureuses, qui ont t

    mis au point par l'Association Franaise de Posturologie.

    3.1.3 - Mode de fonctionnement du Systme Postural d'Aplomb

    Schmatiquement, le systme postural chez tous les tres vivants comprend :

    - un systme informatif sensoriel qui est l'entre du systme ;

    - un systme central d'analyse, d'intgration et de contrle postural ;

    - un systme effecteur musculaire de sortie.

    Chez l'homme, l'objectif est de maintenir le centre de gravit dans les limites du polygone de

    sustentation afin de conserver un quilibre toujours prcaire.

  • 28

    3.1.3.1 - Le systme informatif sensoriel

    Le systme informatif s'organise avec les capteurs sensoriels que sont l'il, le

    vestibule et les barorcepteurs de la vote plantaire, auxquels il faut ajouter la

    proprioception support du sens musculaire ou du mouvement.

    3.1.3.2 - Le systme central danalyse

    Il comprend les voies ascendantes de la sensibilit, les centres intgrateurs de ces

    informations, les zones corticales de mmorisation des schmas moteurs et posturaux, les

    voies descendantes des commandes extrapyramidales et pyramidales vers les muscles

    toniques posturaux et les muscles phasiques. La finalit du contrle central de la posture

    est :

    - d'assurer l'quilibre (rflexes posturaux, contrle des oscillations : plus les

    oscillations augmentent plus le sentiment d'instabilit s'installe) ;

    - de procurer une base plus ou moins stabilise l'action ;

    - et dlaborer des reprsentations spatiales pour nous situer dans notre

    environnement.

    3.1.3.3 - Le systme effecteur musculaire

    Il est constitu par les muscles composante tonique ncessaires au maintien de la

    position debout, ou de toute autre attitude posturale. Le contrle cortical du tonus assure

    l'ajustement permanent de celui-ci partir des raffrences sensorielles des oscillations et

    sur les informations du programme moteur d'ajustement tel qu'il vient d'tre tabli par le

    cortex.

    Les diffrents travaux raliss depuis plus dune centaine dannes nous amnent

    considrer le systme postural comme un tout structur entres multiples ayant

    plusieurs fonctions complmentaires :

    - Lutter contre la gravit et maintenir une station rige ;

    - Sopposer aux forces dans lespace temps structur qui nous entoure ;

    - Nous quilibrer dans le mouvement, le guider et le renforcer.

    Pour raliser cet exploit neurophysiologique, lorganisme utilise diffrentes sources :

    - Les extrocepteurs, qui nous situent par rapport notre environnement (tact,

    vision, audition) ;

  • 29

    - Les propriocepteurs, situent les diffrentes parties de notre corps par rapport

    lensemble, dans une position donne (schma postural et corporel) ;

    - Les centres suprieurs, intgrent les slecteurs de stratgies, les processus

    cognitifs (PAILLARD) et traitent les donnes issues des deux sources prcdentes.

    Chaque information d'une entre sensorielle est ambigu prise isolment et a besoin

    des autres sens pour que l'information soit pertinente.

    3.1.4 - Les autres fonctions du Systme Postural d'Aplomb

    En plus du maintien de la verticalit, le systme postural assure le redressement en

    cas de dsquilibre ; gre l'quilibre dans le mouvement ; s'oppose et rtablit l'quilibre en

    cas de forces externes de dstabilisation.

    Le systme postural lors des phases statiques ajuste la posture en contrlant les mini

    oscillations du corps, prpare les muscles l'action. Lors des phases dynamiques il util ise les

    schmas prprogramms, assiste les mouvements fins, anticipe et guide les mouvements.

    En statique les informations provenant du capteur podal sont prpondrantes.

    En dynamique la contrainte supplmentaire impose au systme est que notre

    environnement doit tre toujours peru de faon stable et orient dans l'espace. Ce sont les

    informations provenant du vestibule, de l'il et de la colonne cervicale qui sont

    prpondrantes.

    3.2 - Plus gnralement

    Les intuitions de RADEMAKER et les premires tudes de BIRREN ont t confirmes

    par des travaux stabilomtriques rcents, en particulier ceux de FITZPATRICK & McCLOSKEY.

    Ces expriences montrent que linformation canaliculaire nest pas utilise pour le contrle

    de lquilibre statique, et ces rsultats exprimentaux sont en accord avec les donnes

    thoriques : normalement les acclrations des oscillations du corps de lhomme debout et

    en apparence immobile, sont infrieures au seuil de perception des canaux semi-circulaires.

    MERGNER a dmontr la suprmatie des capteurs plantaires et oculaires sur loreille interne

    dans la dtermination des rotations passives du corps.

    Sans information d'au moins un de ces capteurs primaires le sujet ne peut tenir

    debout. Deux de ces entres dominent : le pied et lil ; ce sont la fois des extrocepteurs

    (exocapteurs) et des propriocepteurs (endocapteurs).

    Si, sur le plan fonctionnel, loreille interne, fortement enchsse dans le massif ptreux, se

    drgle peu, il nen est pas de mme pour le pied et lil. Un lger dfaut de convergence

  • 30

    oculaire, ou une asymtrie podale, peut provoquer un dsquilibre des chanes musculaires

    posturales. Diverses pathologies articulaires apparatront, elles ne seront pas la cause mais

    la consquence du dsquilibre. Ce trouble statique provoquera des sollicitations anormales

    sur tout le systme locomoteur.

    Le capteur proprioceptif est ncessaire pour que les capteurs primaires connaissent

    leur position respective dans l'espace. Il s'organise partir des informations proprioceptives

    provenant des muscles oculaires externes, des muscles du rachis (colonne cervicale et

    lombaire surtout), des muscles des membres infrieurs (pied, jambe surtout), des muscles

    de l'appareil manducateur (l'quilibre de la mandibule dpend de la position de la tte, de la

    tonicit des muscles masticateurs influence par l'occlusion dentaire) de l'hmicorps droit et

    gauche. Ces informations seront intgres et connectes au niveau du systme nerveux

    central dans les noyaux vestibulaires (centre intgrateur et quilibrateur du systme) et le

    cervelet (contrle modrateur des noyaux vestibulaires) ; et adresseront en retour les

    rponses motrices adaptes ces mmes rcepteurs afin de maintenir le centre de gravit

    du corps le plus prs possible de sa position idale. Le capteur proprioceptif permet aux

    capteurs extroceptifs de l'espace corporel de se situer entre eux et de fonder notre schma

    corporel et postural.

    La peau est aussi un lment du systme postural et certaines cicatrices peuvent

    provoquer sur le systme des informations aberrantes (rotation du bassin et des vertbres

    lombaires, par exemple).

    Parfois les premires douleurs ont pu dbuter ou se renforcer dans les suites dune

    intervention chirurgicale.

    La posturologie permet donc de corriger le facteur mcanique de diffrentes

    affections du systme locomoteur et vertbral, de mieux comprendre les diverses

    pathologies et dapporter une correction tiologique en lieu et place des habituels

    traitements symptomatiques dont on connait le cot, la iatrognicit et les possibilits de

    rcidives dans le temps.

    3.3 - Quand penser un trouble fonctionnel du systme postural ?

    Des informations sensorielles errones provenant des yeux, des dents, des pieds, des

    muscles de la colonne vertbrale sont les causes les plus frquentes d'atteinte du systme

    postural et retentiront sur les diffrentes fonctions assumes par le systme.

  • 31

    1 - Le systme postural contrle notre quilibre durant nos actes moteurs : en cas de

    dysfonction le patient peut prsenter des pseudo-vertiges, de l'instabilit, l'impression de

    dvier dans sa marche.

    2 - Le systme postural gre la posture debout : en cas de dysfonction le patient prsentera

    un dsquilibre statique avec son cortge de douleurs musculo-articulaires mcaniques

    tages sur l'axe corporel, des cphales, de la fatigue. La caractristique de ces douleurs est

    leur rcurrence.

    3 - Le systme postural participe notre reprsentation et orientation de l'espace : les

    troubles seront alors de l'agoraphobie, des troubles de l'orientation, de la maladresse et des

    symptmes plus cognitifs pouvant relever de la dyslexie, dyscalculie ou dysorthographie.

    A ce tableau clinique s'ajoute l'valuation chiffre des performances du systme sur la plate-

    forme de stabilomtrie clinique dont certains paramtres seront anormaux.

    3.4 - Qui soccupe du patient postural ?

    La profession de posturologue n'existe pas en terme de profession rglemente.

    Le praticien posturologue est spcialiste dans une autre activit mdicale ou paramdicale :

    ophtalmologiste, podologue, O.R.L, kinsithrapeute, ostopathe, neurologue, orthoptiste,

    rhumatologue, mdecin gnraliste et chirurgien-dentiste.

    La Posturologie n'est pas une discipline thrapeutique au sens strict, dans le sens o

    elle n'a pas dvelopp de technologie thrapeutique particulire, mais a oblig les autres

    disciplines mdicales affiner leur pratique pour le patient postural.

    3.5 - Comment traiter un patient postural?

    La prise en charge du patient postural est le plus souvent pluridisciplinaire et le

    posturologue qui s'adresse le patient postural va prendre en charge celui-ci si les troubles

    qu'il prsente sont de sa comptence de spcialiste et dirigera le patient un ou d'autres

    spcialistes pour complter la stratgie thrapeutique dans les autres cas.

    Classiquement le traitement du patient postural ncessite une harmonisation du

    systme musculo-articulaire (ostopathe, kinsithrapeute), souvent la confection d'une

    orthse plantaire (podologue), de rducation orthoptique (orthoptiste) ou le port de

    prismes optiques (ophtalmologiste), parfois de l'intervention d'un occlusodontiste (dentiste

  • 32

    spcialis en occlusodontie), ou de rducation vestibulaire (kinsithrapeute), et se

    complte par des conseils ergonomiques sur les postures idales tant au travail qu'

    domicile.

    La dure du traitement postural parfois appel reprogrammation posturale est trs

    variable : trs rapide pour des dysfonctions sensorielles mineures (verres correcteurs mal

    centrs, mauvaise occlusion aprs soins dentaires) ; de quelques mois pour des dysfonctions

    chroniques et minimum 1an 2 ans en cas de dyslexie.

    4 - Les chanes posturales (19, 20, 21)

    Les chanes posturales ont t dcrites et tudies par G. STRUYF-DENYS dans leur

    organisation et dans leur aspect morphopsychologique. Elles ont t labores la suite des

    travaux de PIRET et BEZIERS. Leur intrt majeur est dtre didactique et de relier les

    lments crniens lorganisation musculaire propose par PIRET et BEZIERS.

    Ces chanes sont en fait musculo-aponvrotiques et ligamentaires. Elles sont au

    nombre de 5 et naissent dans le crne. Devenues extra-crniennes, elles sexpriment par des

    muscles. Elles se structurent et sorganisent en fonction de lapprentissage neuronal de

    lensemble de lappareil locomoteur et de la rsistance la gravit.

    Leur rle principal est antigravitationnel et dynamique pour la vie de relation.

    La dnomination de ces diffrentes chanes a t reprise par ATMAN, termes

    conservs car plus adapts au concept crnien.

    4.1 - Les chanes antro-postrieures

    Ces 3 chanes situent lhomme dans le sens antro-postrieur. Elles maintiennent

    lattitude rige verticale.

    Elles sont statiques, verticales et correspondent en psychologie au vouloir

    sincarner. On peut les qualifier de staturales.

    4.1.1 - La chane linguale ou antrieure

    *) Au niveau du crne :

    Son origine se situe au niveau de lpiphyse, puis cette chane suit le sinus droit,

    traverse la protubrance occipitale interne clate dans lcaille occipitale, passe par la caisse

    du tympan o elle densifie le marteau et se prolonge dans la mandibule.

  • 33

    *) Au niveau du tronc :

    Puis la chane linguale sexprime au niveau du corps par les muscles suivants :

    - Le mylo-hyodien

    - Les muscles antrieurs du cou

    - Les muscles sous clavier, scalne antrieur, triangulaire du sternum

    - Fibres du grand pectoral, les intercostaux moyens

    - Les portions infrieures et moyennes des grands droits de labdomen

    - Tous les muscles du prine

    *) Au niveau des membres suprieurs :

    - Le grand pectoral

    - Le deltode antrieur

    - Le brachial antrieur

    - Le court supinateur

    - Le flchisseur profond des doigts

    - Le court et le long abducteur du pouce

    *) Au niveau des membres infrieurs :

    - Le pyramidal de labdomen

    - Les adducteurs

    - Le droit interne

    - Les jumeaux internes

    - Ladducteur du gros orteil

    Fig 1 : La chane linguale. CLAUZADE (21)

    *) Rle :

    Elle sorganise dans la position ftale, pendant la vie intra-utrine, sous laction de

    lhmisphre droit. Elle est donc dimprgnation analogique avec une sensorialit

    cnesthsique, vague diffuse, faite dimpression viscrale.

    Elle est du domaine de linconscient. Le retour cette chane sopre pendant le

    sommeil o nous retrouvons cette scurit intra-utro. Elle est lie la fonction de succion-

    dglutition, fonction antro-postrieure.

    Comme elle se termine au niveau du pouce et du gros orteil, elle organise la premire

    boucle main-bouche.

    Le recul de la langue favorise la flexion crnienne, son avance lextension.

  • 34

    4.1.2 - La chane faciale ou postrieure :

    *) Au niveau du crne :

    Son point de dpart est situ lintersection de la faux du cerveau et de la tente du

    cervelet. Par son expression sur la tente du cervelet jusquaux apophyses clinodes elle

    rejoint la faux du cerveau, puis sort au niveau du nasion et clate dans les muscles de la face

    (expressions du visage).

    Les muscles de la face sont accrochs laponvrose picrnienne, celle-ci entoure la

    vote crnienne puis rejoint en arrire les muscles occipitaux. La chane faciale se prolonge

    dans le corps par la chane postro-mdiane.

    *) Au niveau du tronc :

    - Les muscles occipitaux

    - Grand complexus

    - Long dorsal

    - Les pi-pineux

    - Les muscles para-vertbraux cervicaux et

    lombaires

    - La portion vertbrale du grand dorsal

    - Le trapze infrieur

    *) Au niveau des membres suprieurs :

    - Les muscles petits ronds

    - Les sus-pineux

    - Les deltodes postrieurs

    - Les longues portions du biceps

    - Lexpansion aponvrotique du triceps vers

    lpitrochle

    - Les flchisseurs communs des doigts

    - Les carrs et les ronds pronateurs

    Fig 2 : La chane faciale. CLAUZADE (21)

  • 35

    *) Au niveau des membres infrieurs et du bassin :

    - Laponvrose lombaire

    - Les ligaments grands et petits sacro-sciatiques

    - Les muscles grands fessiers

    - Les muscles demi tendineux et demi membraneux

    - Les solaires

    - Les flchisseurs communs des orteils

    *) Rle :

    Elle sorganise aprs la naissance sous laction de lhmisphre gauche. Elle est lie

    la parole et est donc dimprgnation analytique avec une sensorialit discriminative. Elle est

    du domaine du vcu, du conscient et est en relation avec tous les organes des sens mais en

    particulier la vue.

    Elle se termine au niveau de lauriculaire et du cinquime orteil.

    Cest aussi la chane du redressement en relation avec la prsence des reins et des mdullo-

    surrnales.

    La chane faciale quilibre la chane linguale par un systme de balance antro-

    postrieure.

    4.1.3 La chane centrale ou pharyngo-prvertbrale

    *) Au niveau du crne :

    Cest un prolongement dure-mrien dont le point de dpart est le post sphnode. La

    tente du cervelet se divise et donne le triangle clinodien. La chane pharyngo-prvertbrale

    descend par la face externe de la loge pituitaire de lhypophyse et la paroi interne du sinus

    caverneux pour densifier les ptrygodes : chaque ptrygode est un prolongement dure-

    mrien qui sexpanse dans les muscles du pharynx. Globalement les fibres myofaciales font

    le tour du pharynx, se croisent en arrire et repartent vers lavant. Le croisement de ces

    fibres se fait en avant des vertbres cervicales.

  • 36

    *) Au niveau du tronc :

    - Les muscles pr-vertbraux et le ligament vertbral commun antrieur

    - Les muscles petits et grands droits antrieurs

    - Les longs du cou

    - Les transverses pineux

    - Les psoas

    - Les muscles intercostaux, le diaphragme, le transverse de labdomen

    *) Au niveau des membres suprieurs :

    - Les muscles petits pectoraux, coraco-brachiaux,

    court portion du biceps

    - Les vastes internes des triceps brachiaux, les

    expansions aponvrotiques

    - Les muscles picondyliens, les extenseurs

    communs des doigts

    *) Au niveau des membres infrieurs :

    - Les muscles iliaques

    - Les muscles vastes internes

    - Le muscle droit antrieur

    - Les muscles extenseurs communs des orteils

    - Les muscles pdieux

    Fig 3 : La chane centrale. CLAUZADE (21)

    *) Rle :

    Cest la chane pulsionnelle du dsir et des rythmes fondamentaux gyncologiques,

    respiratoires et crniens.

    Elle est lie la respiration et la parole, la digestion et lalimentation, la

    reproduction et la vitalit de chacun.

    Elle se termine au niveau du majeur et du troisime orteil. Elle est toujours en

    dysfonction chez le bruxomane.

  • 37

    Ces trois chanes permettent lindividu de squilibrer dans le sens antro-

    postrieur.

    Un mouvement de balance a lieu autour de la chane centrale rythmique qui intresse :

    - La chane linguale pendant le mouvement de flexion crnienne

    - La chane postrieure pendant le mouvement dextension crnienne

    Ceci dans une comprhension ostopathique dynamique du mouvement.

    Fig 4a et b : Les 3 chanes ensemble. CLAUZADE (21)

  • 38

    4.2 - Les chanes latro-masticatrices

    Deux autres chanes dynamiques, tonico-phasiques organisent lindividu dans la vie

    de relation, c'est--dire dans le plan transversal. Il sagit de la chane antro-latrale et de la

    chane postro-latrale. Elles sont appeles chanes masticatrices car elles se structurent lors

    de cette fonction.

    Elles sont spirales et croises au niveau de C7 et D12. Elles appartiennent au

    concept du vouloir se situer. On peut les qualifier de relationnelles.

    Fig 5 : Les 2 chanes ensemble. CLAUZADE (21)

    4.2.1 - Au niveau du crne

    Ce sont des chanes spirales dont le point de dpart se situe autour de lpiphyse.

    (La chane antro-latrale ne de la partie antrieure des temporaux alors que la chane

    postro-latrale ne de la partie postrieure des temporaux).

    Elles suivent la tente du cervelet, la caisse du tympan, densifient les pyramides

    ptreuses du rocher, sortent par les apophyses zygomatiques, remontent les branches du

    zygoma et les piliers externes des frontaux, reviennent en arrire par les lignes courbes

    temporales suprieures et redescendent par les apophyses mastodes.

  • 39

    Pour passer au niveau du corps, les chanes masticatrices se croisent et deviennent

    contro-latrales au temporal considr.

    4.2.2 - Au niveau du corps

    4.2.2.1 - La chane antro-latrale

    *) Pour le tronc :

    - Les muscles sous scapulaires

    - Le muscle grand dorsal

    - Les muscles grand oblique et petit oblique opposs

    - Le muscle sterno-clido-mastodien

    *) Pour les membres suprieurs :

    - Une partie du grand pectoral

    - Les biceps brachiaux

    - Les longs supinateurs

    - Les 1er et 2e radiaux

    - Les petits et grands palmaires

    - Les muscles de lminence du thnar

    *) Pour les membres infrieurs :

    - Les tenseurs du Fascia- Lata

    - Les moyens fessiers

    - Les jambiers antrieurs et postrieurs

    - Les muscles plantaires profonds

    - Les inter-osseux plantaires

    Fig 6 : La chane antro-latrale. CLAUZADE (21)

    *) Rle :

    Cest la chane du retour sur soi, de lintroversion. Elle participe la fermeture de la

    bouche et coordonne le son. Elle se termine au niveau de lannulaire et du quatrime orteil.

  • 40

    4.2.2.2 - La chane postro-latrale

    *) Pour le tronc :

    - Les muscles grands dentets

    - Les grands obliques associs aux petits obliques controlatraux

    - La base de laponvrose lombo-sacre

    *) Pour les membres suprieurs :

    - Le muscle trapze moyen

    - Le muscle rhombode

    - Le deltode moyen

    - Le muscle vaste externe

    - Le muscle ancon cubital antrieur

    - Ladducteur du 5e doigt

    *) Pour les membres infrieurs :

    - Les muscles grands fessiers

    - Les muscles ischio-jambiers

    - Les vastes externes

    - Les proniers

    - Les jumeaux externes

    - Les muscles plantaires grles

    - Les adducteurs du 5e et 1er orteil

    Fig 7 : La chane postero-larrale. CLAUZADE (21)

    *) Rle

    Cest la chane de la relation sociale, de louverture sur les autres, de lextraversion.

    Elle se termine au niveau de lindex et du deuxime orteil.

  • 41

    La posture est le reflet de la structuration et de lintgration de ces diffrentes chanes.

    Fig 8a et b : Lhomme debout avec les 5 chanes posturales. CLAUZADE (21)

  • 42

    5 - La statique normale et pathologique

    5.1 - La statique normale (8, 101)

    5.1.1 - La statique normale de profil (plan sagittal)

    Fig 9 : Posture normale de profil. BRICOT (8)

    Laxe vertical du corps passe par :

    - Le vertex

    - Lapophyse odontode de C2

    - Le corps vertbral de la 3e vertbre lombaire

    - Et se projette au sol au centre du quadrilatre de sustentation, gale distance

    des deux pieds

    Les plans scapulaire et fessier sont aligns.

    Chez ladulte la flche lombaire doit tre de 4 6 centimtres (3 travers de doigts) ; la flche

    cervicale doit tre de 6 8 centimtres (4 travers de doigts).

  • 43

    5.1.2 - La statique normale de face (plan frontal)

    Fig 10 : Plan frontal, sujet normal. BRICOT (8)

    Diffrentes lignes doivent tre horizontales :

    - La ligne bipupillaire

    - La ligne bitragale

    - La ligne bimamelonnaire

    - La ceinture scapulaire

    - La ceinture pelvienne

    Certains posturologues considrent une lgre bascule des ceintures comme

    normale et physiologique ; ceci est discutable dans la mesure o la correction du systme

    postural permet souvent une correction complte des bascules.

    Il est vrai que notre latralit et notre ducation normodextrique nous poussent au

    dsquilibre mais ceci ne peut tre considr comme normal. Il est flagrant de constater que

    les rares sujets parfaitement quilibrs ne souffrent jamais du dos.

  • 44

    5.1.3 - La statique normale dans le plan horizontal

    Fig 11 : Plan horizontal, sujet normal. BRICOT (8)

    Il ny a ni avance, ni recul dune fesse ou dune paule par rapport lautre.

    5.1.4 - Conclusion

    Ainsi peut tre dfinie la statique normale ; seulement moins de 10% de la

    population semble correspondre ces critres, ces sujets nont quasiment jamais de

    douleur.

    POSTURE NORMALE

    =

    ABSENCE DE CONTRAINTE, RAPPORTS HARMONIEUX

    =

    PAS DE DOULEURS

  • 45

    Fig 12 : Posture normale. BRICOT (8)

    En cas de posture quilibre :

    - Langle sacr est de 32 ;

    - Le disque L3/L4 est strictement horizontal ;

    - La vertbre L3 est la plus antrieure ;

    - La lordose lombaire est harmonieuse, les articulations vertbrales postrieures

    ont des rapports harmonieux ; il nexiste aucune contrainte anormale.

    5.2 - Plus de 90% de la population prsente un dsquilibre postural (8, 101)

    Ce dsquilibre studie dans les 3 plans de lespace :

    - Le plan antro-postrieur

    - Le plan frontal

    - Le plan horizontal

  • 46

    5.2.1 - Le plan antro-postrieur

    Fig 13 : Dsquilibre tonique postural. BRICOT (8)

    Quatre paramtres principaux sont tudier :

    1) Le plan scapulaire

    2) Le plan fessier

    3) La flche cervicale

    4) La flche lombaire

    Sur le schma, seule loccurrence A est normale. Il existe quatre troubles statiques

    principaux :

    - B, plan scapulaire et fessier aligns avec augmentation des flches

    - C, plan scapulaire postrieur

    - D, plan scapulaire antrieur

    - E, plan scapulaire et fessier aligns, avec diminution des flches

    Deux autres paramtres sont intressants analyser :

    - La verticale abaisse du tragus qui ne doit pas passer plus de deux travers de

    doigts en avant de la mallole externe ;

    - La distance occiput-plan postrieur qui doit tre infrieure deux travers de

    doigts.

  • 47

    Ces troubles statiques dans le sens antro-postrieur sont troitement lis aux

    dformations de larrire-pied et au droulement du pas. Les consquences sont des

    contraintes qui apparaissent diffrents niveaux.

    Lorsque les plans scapulaire et fessier sont aligns :

    - Laugmentation des courbures (B) est lapanage des pieds valgus (tourn vers

    lextrieur) ;

    - La diminution des courbures (E) est celui des pieds varus (tourn lintrieur) ;

    Le plan scapulaire postrieur (C) est le reflet des pieds plats ;

    Le dos plat, plan scapulaire antrieur (D) est celui des pieds double composante.

    Si les anomalies podales sont les principaux facteurs de dcompensation dans le sens

    antro-postrieur, ce ne sont pas les seuls. Dautres capteurs comme lappareil manducateur

    (appareil stomatognatique largi la dglutition et la ventilation) ou la peau, peuvent

    moduler la position de la tte et du buste.

    5.2.2 - Troubles statiques de face

    Cest au niveau des ceintures que lon notera le plus facilement les perturbations posturales.

    5.2.2.1 - La bascule des paules

    En labsence dune grille de rfrence, cette bascule studie plus facilement au

    niveau des poignets (stylodes radiales).

    5.2.2.2 - La position du bassin dans lespace

    Seule ltude en mdio-iliaque donnera avec certitude la position du bassin dans

    lespace. En effet, il nest pas rare de constater une discordance entre les paramtres

    classiques antrieurs et postrieurs, elle est le reflet dune torsion hlicodale du bassin sur

    son grand axe.

    5.2.2.3 - Trois notions fondamentales doivent se dgager

    1 - Le dsquilibre de la ceinture scapulaire est li la latralit (Fig 14) :

    - Gnralement chez le droitier lpaule gauche est la plus haute ;

    - Chez le gaucher, cest linverse ;

    - Les exceptions correspondent des troubles de la latralit.

  • 48

    Fig 14a et b : Dsquilibre de la ceinture scapulaire li la latralit. BRICOT (8)

  • 49

    2 - Lorsque les paules et le bassin basculent dans le mme sens :

    - Le capteur initialement perturb est oculaire ;

    - Une cause podale initiale, provoque pour sa part un dsquilibre du bassin (en

    mdio-iliaque) inverse de celui des paules.

    3 - Il existe toujours un dficit neuro-musculaire et micro-circulatoire dans le membre

    suprieur de lpaule la plus basse (gnralement celle de la latralit).

    5.2.3 - Les troubles statiques du plan horizontal

    Cest ltude des rotations des paules et du bassin ; on parle alors (Fig 15):

    - Dilium antrieur ou postrieur ;

    - Et de scapulum antrieur ou postrieur.

    Les contraintes sont alors en rotation et/ou en torsion. La rotation de la ceinture scapulaire

    est fortement influence par la latralit.

    Fig 15 : Plan horizontal. BRICOT (8)

  • 50

    En ce qui concerne les rotations du bassin elles peuvent se faire dans le mme sens

    que celle des paules ou en sens inverse (Fig 16).

    Fig 16 : Troubles statiques en rotation des ceintures scapulaire et pelvienne ;

    ils saccompagnent de blocages vertbraux tags. BRICOT (8)

    5.2.4 - Conclusion

    Ainsi sont dfinis les troubles statiques dans les trois directions de lespace. La

    plupart du temps associes, ces perturbations ralisent un trouble statique plus ou moins

    complexe, responsable des hypercontraintes articulaires postrieures et des

    hypersollicitations musculaires et ligamentaires.

    La statique nest pas rgie par des muscles isols, mais par un ensemble de muscles,

    les chanes musculaires posturales; toute dysfonction ou dysharmonie de ces chanes

    proprioceptives aboutira un trouble du tonus de posture.

    TROUBLES STATIQUES

    =

    CONTRAINTES

  • 51

    5.3 - Les diffrentes expressions de la maladie posturale (102)

    Pour fonctionner normalement les articulations vertbrales postrieures ont besoin

    de paramtres rigoureux :

    - Un angle sacr 32

    - Un disque L3-L4 strictement horizontal

    - Des tensions musculaires quilibres

    - Des courbures harmonieuses

    Une posture quilibre, des chanes harmonieuses, des articulations sans contrainte

    seront le gage dune mobilit normale et dune intgrit anatomo-physiologique. Labsence

    de douleur sera le lot des patients correspondants ce schma fonctionnel.

    Ds quil existe un dsquilibre tonique postural, ces conditions ne sont plus

    respectes et des contraintes apparaissent. Elles peuvent sexercer par compression,

    distraction, torsion, cisaillement, impaction et sexercer diffrents niveaux : articulaire,

    capsulaire, musculaire, tendineux

    En cas de dsquilibre tonique postural les contraintes anormales provoques par

    lasymtrie des chanes posturales seront gnratrices de diffrentes pathologies, aussi bien

    articulaires que ligamentaires ou musculaires. Il a t donn ces diffrents phnomnes le

    nom de pathologies de contraintes. Elles pourront suivant leur importance, leurs origines,

    le terrain ou les sollicitations, sexprimer diffremment travers des tableaux cliniques

    varis. Elles sont les diffrentes expressions cliniques de la maladie posturale.

    5.3.1 - Chez lenfant

    - Hypo ou hyperactivit

    - Dyslexie

    - Troubles cognitifs

    - Dysgraphie

    - On retrouve des symptmes de ladulte, mais plus lenfant est jeune moins ceux-ci

    sont marqus.

    5.3.2 - Chez ladulte

    - Symptmes ophtalmologiques

    o Diplopie monoculaire

    o Asthnopie non amliore par verres

    o Changement de verres frquents

  • 52

    o Spasmes accommodatifs ou problmes avec progressifs

    o Troubles de motilits oculaires douloureux avec exophorie de prs

    o Insuffisance de convergence symptomatique

    - Symptmes ORL :

    o Vertiges

    o Dsquilibres

    o Bourdonnements doreille

    o Surdit de perception

    - Symptmes cardio-vasculaires :

    o Algies vasculaires de la face

    o Vasodilatation et vasoconstriction : phnomne de Raynaud.

    o Vaso-moteur : tachycardie, arythmie, variation importante de la tension artrielle,

    troubles respiratoires (crises d'asthme,...)

    - Symptmes neuro-vagaux :

    o Cphales (type asthnopie mais galement le matin avant tout effort visuel)

    o Fatigue inexplique avec troubles du sommeil

    o Hypo ou hyperactivit

    o Anxit, dpression

    o Troubles dattention, de comprhension ou de mmorisation

    o Difficults dapprentissage

    o Nauses, vomissements

    - Symptmes musculo-tendineux/rachidiens :

    o Torticolis-Cervicalgies, dorsalgies, lombalgies, sciatalgies, hernies discales

    o Douleurs erratiques (algies douloureuses de lpaule) ou triade dHartman

    (Nuque, tempe, orbite supro-interne)

    o Nvralgies cervico-brachiales, scapulalgies, cruralgies

    - Les dformations de la colonne :

    o Cyphose

    o Scoliose

    o Hyper lordose

    o etc...

    - Les pathologies sportives :

    o Crampes, courbatures

    o Tendinites

    o Incidents rptition

  • 53

    - Certaines pathologies orthopdiques :

    o Dfauts d'axe, pieds qui tournent.

    - Symptmes proprioceptifs :

    o Morsures de joues ou de la langue

    o Patient qui se cogne contre les objets

    o Patient malhabile avec mains ou pieds, do problmes de ralisation manuelle

    (verse cot par exemple), de chutes frquentes

    o Problme de latralisation droite/gauche

    o Problme de conduite automobile (problme de reprsentation dans lespace du

    vhicule pendant la mise au garage ou en crneau).

    5.4 - Dfinition des tats de sant (22) (Fig 17)

    Il est prfrable denvisager dun point de vue pistmologique une approche

    systmique de la pathologie et non plus symptomatique.

    Le symptme nest quun signe du dysfonctionnement dun systme. Cest le signal

    dalerte qui indique que le systme ne fonctionne pas correctement.

    Par exemple, une dysfonction cranio-mandibulaire peut entraner un cortge de symptmes

    qui iront de la cphale aux douleurs podales en passant par des acouphnes, des

    cervicalgies ou des dorsalgies.

    Un systme vivant fonctionne comme une entit. Si ce systme peut tre

    dcompens en sous-systmes, ceux-ci nen constituent pas moins des rouages qui doivent

    contribuer une optimisation de fonctionnement de ce systme.

    La complexit du systme humain nous oblige le considrer comme une bote

    noire, avec entres et sorties, la rponse une information tant individuelle et alatoire.

    Fig 17 : Les diffrents tats de sant. CLAUZADE (22)

  • 54

    La chiropractie et lostopathie ont apport une notion de cause primaire ou

    secondaire ; en posturologie on parle de lsion montante ou descendante.

    Le dysfonctionnement ou la maladie dun organe est le fruit dune inter-raction

    entre cet individu et son environnement ou son entourage.

    5.4.1 - Ltat adaptatif

    Cest ltat idal de sant de lespce. Il sagit dun tat idal de bonne sant, issu

    dune acquisition phylogntique et ontogntique.

    Ladaptation dun systme rside dans les possibilits biologiques de tolrances quil

    pourra prsenter devant des modifications des paramtres extrieurs et intrieurs.

    Lintensit, la dure, la rapidit de cette composante sopposeront son intgration.

    Comment dfinir un tat de sant dun systme ? Par labsence de symptmes. Cest

    vrai que labsence de symptmes, de douleurs en particulier, peut tre la marque dun

    systme quilibr, en bonne sant. Mais, caractriser un tat par des critres ou des

    comportements quil na pas, semble pour le moins insatisfaisant. Il peut avoir la potentialit

    pour les dclencher, mais ne pas les exprimer dans les conditions prsentes.

    On parle dtat idal ; il doit donc prexister une notion de beaut, dharmonie et de

    symtrie.

    5.4.2 - Ltat compensatif

    Cest ltat idal de sant de lindividu.

    La conception, la vie intra-utro, la naissance, les chocs traumatiques, les chocs

    motionnels amnent les systmes vivants modifier leur formation ou modifier leur

    fonctionnement et trouver des solutions intelligentes des dficits passagers ou

    permanents.

    Le systme fonctionne sans symptme, ni douleur et atteste dune bonne sant. Cest

    ltat de bonne sant dun individu. Il peut tre issu aussi dune slection naturelle volutive

    dindividus soumis de nouvelles conditions environnementales.

    Ltre humain est soumis deux lois :

    - La loi gravitationnelle ;

    - Le plan de dveloppement ontogntique.

  • 55

    Deux lois dorganisation pourront lui tre ajoutes (Fig 18):

    - Toute dysmorphose sagittale crnienne trouvera une compensation posturale

    verticale dans le corps ;

    - Toute dysfonction posturale verticale dans le corps trouvera une compensation

    sagittale dans le crne.

    Fig 18 : Lois dorganisation posturale. CLAUZADE (22)

    Sur le plan crnien, un asynchronisme de dveloppement maxillo-mandibulaire li

    des modifications de la fonction mandibulaire, conduira un dcalage des bases osseuses.

    Deux biotypes en dcoulent :

    - un biotype prognathe dit de classe III

    (plans fessier et scapulaire aligns avec

    augmentation des flches lombaire et

    cervicale) ;

    - et un biotype de type II, dit

    rtrognathe (plan scapulaire

    antrieur).

    Il sagit de biotype de compensation avec des

    rapports occlusaux dentaires particuliers et une

    attitude posturale spcifique.

    Fig 19 : Systmes compenss, attitudes posturales en

    fonction de la relation cranio-mandibulaire (BRICOT).

    CLAUZADE (22)

  • 56

    En effet, la verticalit nest obtenue chez ces individus quau prix dune modification

    de leur attitude posturale en fonction des rgles dorganisations posturales cites plus haut.

    Le systme est seulement dans un tat dquilibre plus instable, plus dpensier en

    nergie avec le monde extrieur. Cest le lot de la majorit dentre nous puisque les

    individus de classe I pure ne reprsentent que 36% des individus dans le continent

    europen.

    Lexamen strict de locclusion permet daffirmer quel type de systme nous avons

    affaire. A noter que la malocclusion est une condition ncessaire une pathologie, mais elle

    nest pas suffisante.

    Locclusion reprsente le mode de fonctionnement dun systme, il est lexpression

    dun systme. Ce qui conditionne la pathologie est ltat du systme, c'est--dire sa capacit

    intgrer un nouveau flux pathogne.

    5.4.3 - Etat dcompensatif ou pathologique (Fig 20)

    Le systme asymptomatique compensatif aura tendance lutter pendant toute la vie

    contre une force pathogne continuelle qui est la gravit et qui amne une contrainte

    verticale de compression. On peut dire que la gravit soppose la verticalisation de

    lhomme.

    La perte des dents, les ruptures darcades, les remplacements iatrognes des dents

    constitueront tout un ensemble de causes susceptibles dentraner ce systme vers la

    dcompensation.

    Nous avons voqu dans ces pathologies de classe II et III uniquement les plans

    sagittaux et verticaux, cependant une pathologie sexerce en trois dimensions.

    Le plan transversal est le grand oubli du plan de dveloppement. Or il nexiste chez

    lhomme aucune possibilit de compensation transversale. Une pathologie gauche voluera

    ncessairement vers la droite et vice versa. Il ny a pas de systme tampon.

    Ainsi une dysfonction temporo-mandibulaire droite ou gauche voluera dans le

    temps vers un mode bilatral, de la mme faon une latrognathie ou latromandibulie

    entranera une asymtrie posturale pathologique ou dcompensatrice.

    Nous sommes en prsence de systmes dcompensatifs ou pathognes par nature

    quil faut traiter obligatoirement.

    Cest pour cette raison que lon traitera en priorit les pathologies transversales et

    cela le plus tt possible.

  • 57

    Dans notre monde dentaire, une extraction dune molaire, un bridge mal intgr, des

    stress affectifs ou sociaux pourront servir dlments dclenchants car ils allient un lment

    transversal un lment sagittal dj en dcompensation.

    Ainsi, pour un mme patient prsentant une rtrognathie de classe II2 on peut avoir

    deux tableaux cliniques totalement diffrents :

    - Une classe II2 compense chez un individu qui prsente une vie affective, sociale,

    familiale enrichissante et quilibre ;

    - Une classe II2 dcompense et pathologique chez un individu en plein divorce,

    conflit avec les enfants, contrle fiscal ou chmage.

    Cet exemple tmoigne que la pathologie doit tre considre dans cette globalit et

    historicit afin de comprendre son apparition et de pouvoir la traiter.

    De la mme manire, la thrapeutique peut tre envisage sous deux angles

    diffrents :

    - Un angle compensatif o le traitement consiste replacer le systme en situation

    compensatrice par lutilisation de mdicaments, alimentation, psychologue,

    ostopathe, gouttire occlusale.

    - Un angle adaptatif o le traitement consiste modifier le systme pour le replacer

    en situation adaptatrice, c'est--dire, revenir un biotype adaptatif de classe I,

    cest le but ultime et aussi prtentieux de lorthoposturodontie.

    Fig 20 : Systme dcompensatif. CLAUZADE (22)

  • 58

    5.5 - Les indications de la reprogrammation posturale globale (8)

    Le systme tonique postural est dune importance capitale et intervient dans bon

    nombre de pathologies chroniques traites souvent de faon symptomatique.

    Nous nen citerons que quelques unes pour comprendre limportance de son tude.

    1) Les douleurs rachidiennes :

    - Cervicales

    - Dorsales

    - Lombaires

    - Sacres

    2) Les douleurs composantes rachidiennes :

    - Nvralgies cervico-brachiales

    - Scapulalgies

    - Sciatalgies

    - Crualgies

    3) Les douleurs composantes statiques :

    - Hanche

    - Genou

    - Pieds

    - Hernies discales

    - Hyperpression externe des rotules

    4) Les dformations de la colonne :

    - Cyphose

    - Scoliose

    - Hyperlordose

    - Etc

    5) Les pathologies sportives :

    - Crampes

    - Courbatures

    - Tendinites

    6) Et bien dautres encore par laction sur les diffrents capteurs du systme :

    - Cphales

    - Vertiges

    - Fatigues

    - Troubles statiques de lenfant

    - Retard scolaire,

  • 59

    7) Dans les pathologies neurologiques : sur la spasticit, les raideurs ou les

    contractures : par action sur les schmas pr-moteurs et lamlioration quune

    reprogrammation posturale apporte ces symptmes.

    - Infirmes Moteurs Crbral

    - Parkinson

    - Sclrose En Plaque

    - Squelles daccidents vasculaires crbraux

    - Squelles post chirurgicales

    6 - Le concept postural

    6.1 - Le systme central postural (22)

    Lunit centrale est forme par le systme cranio-sacr-mandibulaire. Il organise un

    lien squelettique entre le crne, la colonne vertbrale et la mandibule, par les vertbres, les

    os crniens et les sutures.

    Il organise un lien neurologique entre le cerveau, la moelle pinire et les nerfs

    crniens. Les ostopathes parlent du systme cranio-sacr comme un systme dure-mrien,

    liquidien en rfrence au liquide cphalo-rachidien qui vient baigner et informer le tissu

    crbral.

    Le systme cranio-sacr-mandibulaire reprsente le systme central postural, dans

    tout ce quil a dintroceptif. Ce systme nous permet dintgrer lhomme dans son

    ontogense, dans son dveloppement et dans ses fonctions.

    Le systme central postural est un systme auto-organis, constitu de deux sous

    systmes, le cranio-sacr et le mandibulaire qui squilibreront, se compenseront

    mutuellement ou non. Le chirurgien dentiste a pour rle de veiller la bonne marche,

    lquilibre de ce systme et il est aid en cela par lostopathe. Les perturbations

    lectromagntiques ou cicatrices pourront alors tre facilement incluses dans lapproche

    tiologique ou diagnostique.

    Lorsque ce systme sera en dysfonction, il prsentera un schma lsionnel

    caractristique qualifi docclusal. La caractristique principale de ce schma lsionnel est

    que sa symptomatologie est matinale ou de fin de nuit. Lanamnse du patient sera alors

    dterminante.

  • 60

    6.2 - Le systme postural priphrique

    Il est reprsent par les capteurs principaux de la posture ; c'est--dire loreille

    interne, lil et le pied.

    La finalit de ces modulateurs est de transmettre une rfrence de verticalit au

    cerveau.

    6.2.1 - Loreille interne ou vestibule (21, 22)

    Le vestibule ou oreille interne est form du labyrinthe postrieur et du labyrinthe

    antrieur.

    Le labyrinthe antrieur, reprsent par la cochle est un tl-rcepteur qui renseigne

    sur la direction et la distance des objets sonores.

    Le labyrinthe postrieur joue un rle important dans lquilibration de lindividu et

    dans son apprciation du mouvement par ses deux constituants :

    - les canaux semi-circulaires qui traduisent lacclration angulaire du mouvement ;

    - le systme otolithique utrico-sacculaire qui renseigne le cerveau sur linclinaison

    de la tte par rapport la verticale et sur lacclration linaire des mouvements.

    La combinaison des deux formations assure la perception de toutes les acclrations

    possibles.

    SR WIENER-VACHER a constat que labsence dinformations vestibulaires

    otolithiques semble retarder lacquisition du contrle postural axial. Labsence

    dinformations canalaires perturbe la stabilisation de la tte et du regard dans des conditions

    dynamiques (mouvements rapides de la tte, marche, course) ce qui engendre des troubles

    de lquilibre avec des chutes rptition.

    Linformation dcart du corps par rapport la verticale est absolument ncessaire

    la restauration de lquilibre.

    Les dysfonctionnements de lappareil vestibulaire vont entraner plusieurs sries de

    troubles :

    - par la voie vestibulo-oculomotrice, une attraction conjugue des yeux vers le cot

    lsionnel avec saccades de rappel qui dfinissent un nystagmus de sens oppos (le

    nystagmus tant un train doscillations involontaires des globes oculaires) ;

    - par la voie vestibulo-spinale une bascule du corps homo-latrale la lsion ;

  • 61

    - par la voie vestibulo-vgtative des perturbations digestives type de nauses,

    des ruptures dquilibre entre les systmes sympathique et parasympathique et

    des vertiges ;

    - Par la voie vestibulo-corticale des illusions de mouvement.

    Une rorganisation neurologique, appele compensation vestibulaire, pourra

    stablir et aider au rtablissement de lquilibre. Son efficacit repose essentiellement sur

    lapprentissage de nouveaux rflexes condition que la lsion priphrique ne soit pas

    volutive.

    Ainsi le vestibule est un capteur postural sur lequel nous ne pouvons pas grand-chose

    et avec lequel il faudra cohabiter. De toute faon, les patients prsentant un syndrome

    vestibulaire avec chutes, pertes de lquilibre, nauses ne viendront pas consulter un

    chirurgien dentiste mais auront t pris en charge par les ORL.

    Dans le cas dune compensation vestibulaire, linterrogatoire la rvlera

    ventuellement.

    Il faut souligner que de nombreux patients souffrant de vertiges importants,

    dinstabilits, de dmarches pseudo-brieuses qui pourraient faire penser des

    dysfonctionnements vestibulaires ont t parfaitement guris par des thrapies occlusales.

    Ces patients avaient prsent des examens vestibulomtriques cintiques et caloriques

    ngatifs.

    6.2.2 - Le pied (21,22, 87)

    Les pieds reprsentent linterface entre le systme postural et lenvironnement. Ils

    dlimitent le triangle de sustentation sur lequel squilibre le pendule invers que forme

    lhomme debout vertical. Les pieds sont le point fixe par rapport au sol.

    Le capteur podal est considr avec lil comme un capteur du systme tonique

    postural. Il est pourvu dun ensemble proprioceptif performant et fonctionnant comme lil,

    avec des organes sensoriels extroceptifs qui informent le cerveau de la position des pieds

    et de la masse corporelle par rapport au sol ; et avec des rcepteurs proprioceptifs

    transmettant des informations de position, de mouvements articulaires et de tensions au

    niveau des pieds, ce qui permet lajustement postural orient.

    Le pied est le tampon terminal du systme tonique postural, il est le trait dunion

    entre le dsquilibre et le sol ; cest ladaptation (ou la compensation) ultime permettant la

    dambulation et lquilibre au sol malgr un dsquilibre postural. Le pied est donc soit

    causatif, soit adaptatif, soit les deux. En pratique courante le pied causatif pur est

  • 62

    extrmement rare, car il est alors bien compens par le systme postural et de plus,

    lexprience montre quune seule cause de dsquilibre sexprime rarement cliniquement.

    BRICOT distingue ainsi sur le plan postural 4 types de dsquilibre de pieds (8) :

    - Le type causatif qui est responsable du dsquilibre postural ;

    - Le type adaptatif qui compense un dsquilibre venu du haut qui pourra tre

    rversible ou fix ;

    - Le type mixte qui associe un facteur causatif et un facteur adaptatif ;

    - Le type pied double composante qui se rvle pathologique dans la dynamique

    et qui studiera lors de la marche avant et arrire du patient.

    Le dentiste nest pas un podologue et la pose des semelles nest pas de sa

    comptence. Il ne peut donc sen tenir quau stade diagnostique et surtout comme le pied

    est adaptatif, valuer linfluence cranio-mandibulaire dans cette compensation et la

    supprimer.

    La posture est un acte crbral, les influences descendantes sont donc primaires et

    prioritaires. Lappui podal nest que ractif.

    Lindividu de classe II reoit ainsi une information rtrusive qui le ferait tomber en

    arrire, pour viter cela il adopte une posture de compensation antrieure ractive. Le test

    de ROMBERG le dmontre bien.

    Il semble plus logique de travailler sur le capteur podal, qui est le dernier systme

    tampon, une fois dbarrass des perturbations mandibulaires et mme oculaires.

    Lvaluation de linfluence podale sur le dficit postural se fera alors par la

    suppression ou non de lentre podale dans les diffrents tests posturaux. Le test des pouces

    montants excut debout et assis sans contact avec le sol rpondent ce dsir.

    De toute manire, si aprs correction occlusale un dficit postural subsiste, avec une

    symptomatologie vesprale le patient sera alors rfr un podologue.

    6.2.3 - Lil

    6.2.3.1 - Introduction (21, 22)

    Lil est considr comme un des capteurs princeps de la posture. Il prsente deux

    lments perceptifs : la rtine et loculomotricit.

  • 63

    - La rtine comprend la vision centrale et la vision priphrique. La vision centrale

    est sollicite dans les mouvements droite-gauche ; tandis que la vision

    priphrique stabilise la posture pour les mouvements antro-postrieurs : elle

    est le point de dpart des rflexes posturaux.

    - Loculomotricit stabilise la posture avec laide du vestibule et des muscles nucaux

    et fonctionne en synergie avec la rtine dans la stabilisation du regard.

    Le message de lentre visuelle ne peut tre interprt et utilis qu certaines

    conditions :

    - Il faut que le message soit corrl et compar aux informations vestibulaires,

    nucales et plantaires, levant lambigut du message rtinien. En effet lil ne

    peut pas dire si le glissement rtinien est occasionn par le mouvement de la tte,

    de lil ou de la masse corporelle.

    - Il faut que lenvironnement visuel soit proche ; la distance par apport la cible ne

    doit pas dpasser 5 mtres environ.

    Lil est la fois un endocapteur et un exocapteur. La vision priphrique sous la

    dpendance des cellules btonnets fait de lil un exocapteur.

    Des dfauts de correction, de centrage des verres li la fabrication des lunettes ou

    des montures trop faibles ou dformes pourront tre la base dinstabilits posturales.

    Le chirurgien dentiste peut sil est dj familiaris avec la posturologie, faire 2 ou 3

    tests posturaux comparatifs avec et sans lunettes.

    Loculomotricit et la sphre oculo-cphalogyre font de lil un endocapteur. Cette

    sphre oculo-cphalogyre comprend les muscles de lil, les muscles du triangle de TILLAUX

    (muscles sous occipitaux) et les muscles cervicaux sinsrant sur la ceinture scapulaire,

    permet de garder le regard horizontal et dorienter les canaux semi-circulaires de loreille

    interne. Par leur dysfonctionnement, les endocapteurs entraneront des troubles de

    convergence oculaire et des htrophories (troubles du paralllisme des axes visuels).

    Des asynchronismes des muscles oculomoteurs et des perturbations du rflexe

    oculo-cphalogyre ou plutt vestibulo-oculo-cphalogyre apparaissent et induisent des

    dsquilibres posturaux.

    6.2.3.2 - Notion de cphalogyrie (Fig 21)

    Quand un individu entend un son inattendu, il tourne machinalement la tte dans sa

    direction. Les oreilles peroivent le bruit, les yeux pivotent dans leurs orbites, le cou prend le

    relais, la tte suit la direction du son puis les paules et le corps si cela est ncessaire pour

  • 64

    que la vision soit efficace. Cest le rflexe vestibulo-oculo-cphalogyre. Ce mouvement

    conjugu des yeux, du cou et de la tte existe galement dans le rflexe oculo-cphalogyre

    qui consiste, par exemple suivre des yeux un individu qui marche dans la rue. (3, 11)

    Ce rflexe permettant un synchronisme il-tte-cou, est li lactivit coordonne

    de plusieurs nerfs crniens qui va sexercer (22) :

    - A partir des canaux semi-circulaires du vestibule par lintermdiaire du nerf

    vestibulo-cochlaire (VIIIe paire) sur les muscles oculomoteurs et sur tout le tonus

    des muscles squelettiques par la voie vestibulo-spinale.

    - Sur les muscles oculomoteurs par :

    o Les nerfs moteurs oculaires communs (IIIe paire) pour les muscles droits

    infrieurs, droits suprieurs, droits mdians et obliques infrieurs ;

    o Les nerfs trochlaires (IVe paire) pour les muscles obliques suprieurs ;

    o Les nerfs oculaires externes (VIe paire) pour les muscles droits latraux.

    Ces nerfs sont issus du noyau oculomoteur sous la dpendance du colliculus

    suprieur.

    - Sur les muscles postrieurs du cou ou muscles verniers, sur les muscles axiaux

    paravertbraux innervs par le faisceau rticulo-spinal.

    - Sur les muscles sterno-clido-mastodiens et trapzes par le nerf spinal (XIe paire)

    issu du noyau spinal.

    Lensemble est rgul par la formation rticulaire qui est sous la dpendance du thalamus et

    du cortex. (29)

    Fig 21 : Rflexe oculo-cphalogyre. DUPAS (29)

    CS : colliculus suprieur ; FR : formation rticulaire ; FRS : faisceau rticulo-spinal ; NOcm : noyau

    oculomoteur ; NSp : noyau spinal ; Th : thalamus

  • 65

    Par exemple, si lon suit du regard un individu qui se dplace de gauche droite, les

    muscles oculomoteurs droits externes droits et droits internes gauches se contractent.

    Simultanment, les muscles sous occipitaux droits, les trapzes et sterno-clido-mastodiens

    gauches se contractent pour permettre la rotation de la tte vers la droite. Cette harmonie

    fonctionnelle est rgule par la formation rticulaire, elle-mme sous la dpendance du

    thalamus et du cortex.

    6.2.4 - Place de lappareil man