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Projet REPSAHEL Amélioration de la résilience des populations sahéliennes aux mutations environnementales SAVOIR-FAIRE LOCAUX AU NIVEAU DES OBSERVATOIRES DU MALI Auteur Amadou Sidibé Contributeurs Gaoussou Dicko Amidou Goïta Juillet 2017

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Projet REPSAHEL Amélioration de la résilience des populations sahéliennes aux mutations environnementales

SAVOIR-FAIRE LOCAUX AU NIVEAU DES OBSERVATOIRES DU MALI

Auteur

Amadou Sidibé

Contributeurs

Gaoussou Dicko

Amidou Goïta

Juillet 2017

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Tables des matières

Résumé ................................................................................................................................................... 5 

I. INTRODUCTION ............................................................................................................................. 6 

II. RECHERCHE ET ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................ 8 

Savoir-faire mixte (agricole, élevage et de gestion des ressources naturelles) ...................... 8 

Savoir-faire conservation des sols/ Foresterie .................................................................. 10 

III. DESCRIPTION DE L’APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE ADOPTÉE. ............................ 11 

IV. ANALYSE DES RESULTATS DES ENQUETES .................................................................... 20 

V. SYNTHESE DES RESULTATS ................................................................................................... 35

VI. CONCLUSION ET PERSPECTIVE………………....………………… .................................. 43

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Liste des Tableaux

Tableau 1 : Inventaire et analyse des projets, programmes axés sur les savoir-faire locaux .............. 8 Tableau 2 : Domaines et savoir-faire dans l’observatoire de M’Pessoba ...................................... 21 Tableau 3: Domaines et savoir-faires dans l’observatoire de Sebecoro1 ...................................... 24 Tableau 4: Domaines et savoir-faires dans l’observatoire de Gouanan ......................................... 27 Tableau 5: Description synthétique des savoir-faire inventoriés dans les observatoires du Mali. .... 36 

Liste des Figures

Carte 1: Localisation des observatores au Mali ...................................................................... 8 Carte 2: Observatoire de M’Pessoba: ....................................................................................... 12 Carte 3: Observatoire de Yorobougoula commune rurale de Gouanan: ........................................ 14 Carte 4: Observatoire de Sébécoro 1: ....................................................................................... 16 Carte 5: Observatoire de Bourem ............................................................................................. 18 Carte 6: Observatoire de Tenenkou .......................................................................................... 19 

Liste des Photos

Photo 1 : Focus group hommes M’Pessoba .......................................................................................... 14 Photo 2 : Focus group femmes M’Pessoba ........................................................................................... 15 Photo 3: Focus group hommes Gouanan (Yorobougoula) .................................................................... 16 Photo 4: Focus group femmes Gouanan (Yorobougoula) ..................................................................... 17 Photo 5 : Focus group femmes Sebecoro 1 ........................................................................................... 18

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Sigles et Abréviations

ACN Aménagement en courbes de niveau AEDD Agence de l’Environnement et du Développement Durable AMEDD Association Malienne d’Eveil au Développement Durable ARAFD Association de Recherche Action Femmes et Développement BP Bonne Pratique CEP Champ Ecole Paysan CES Conservation des Eaux et du Sol CISV Communauté Engagement Service Volontariat CSLP Cadre stratégie nationale de lutte contre la pauvreté CMDT Compagnie Malienne de Développement des Textiles CPS Cellule de Planification et de Statistique CSCRP Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté CTFT Centre Technique Forestier Tropical CRS Catholic Relief Services CVC Chaîne de Valeur Céréales DNA Direction nationale de l'Agriculture DNEF Direction Nationale des Eaux et Forêts DNGR Direction Nationale du Génie Rural DNH Direction Nationale de l’hydraulique DNSI Direction Nationale de la Statistique et de l'Informatique DRS Défense et Restauration des Sols FAO Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture FEM Fonds pour l’Environnement Mondial FRAO Fondation Rurale de l’Afrique de l’Ouest GIPD Gestion intégrée de la Production et des Déprédateurs GDTE Gestion durable des Terres et des Eaux GRN Gestion des Ressources Naturelles ICRAF Conseil International pour la Recherche en Agroforesterie ICRISAT International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics IFDC Centre International pour la Fertilisation des sols et le développement des Engrais IER Institut d'Économie Rurale LOA Loi d’orientation agricole LINKS Local and Indigenous Knowledge Systems MEA Ministère de l'Environnement et de l'Assainissement MEADD Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement

Durable NEF Fondation Néerlandaise pour l’Environnement PANA Programme d’Action National d’Adaptation PAPAM Projet d’Accroissement de la Productivité Agricole PASAOP Programme d'Appui aux Services Agricoles et Organisations Paysannes PCAE Programme Communal d'Action Environnementale

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PCVBGE Projet de Conservation et de Valorisation de la Biodiversité du Gourma et des Eléphants PDRN Projet de Diffusion du Riz Nerica PIB Produit Intérieur Brut PNPE Politique Nationale de Protection de l'Environnement PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement OSS Observatoire du Sahara et du Sahel SIGDT Système d'Information Géographique sur la GDT RACE Recensement Administratif à Caractère Electoral REPSAHEL Résilience des Populations Sahéliennes RIPE Répertoire Informatisé des Projets Environnementaux RN Route Nationale RNA Régénération Naturelle Assistée RNSE Réseau National de Surveillance Environnementale SAA Association Sasakawa pour l'Afrique SNGIE Système National de Gestion de l'Information Environnementale UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature UNESCO Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture WAAPP Programme d’Accroissement de la Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest

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Résumé

Exposé aux changements environnementaux, le Sahel est l’une des régions les plus vulnérables

d’Afrique. Le projet REPSAHEL s’inscrit dans le cadre de la réduction de cette vulnérabilité de

la région du Sahel. Il vise à contribuer à l’amélioration des conditions d’existence des

populations au Sahel par une meilleure gestion des ressources naturelles et par le renforcement

de leur résilience aux mutations environnementales. La place reconnue des savoir-faire locaux

dans ce processus de résilience aux mutations environnementales justifie cette étude

d’inventaire de ces savoir-faire dans les observatoires OSS du Mali. L’étude est

essentiellement qualitative. Elle a consisté en des interviews et des discussions en ‘’focus

group’’ avec les personnes ressources dans les cinq observatoires du Mali. Deux grandes

typologies de savoir-faire se dégagent. Des savoir-faire agricoles et de gestion des ressources

naturelles qui sont presque retrouvés dans tous les observatoires. Ils sont le reflet des politiques

nationales et des actions prioritaires de développement des infrastructures de base et celui des

secteurs productifs. Ces politiques sont définies dans le cadre de la stratégie nationale de lutte

contre la pauvreté (CSLP) ainsi que dans la stratégie pour la croissance et le développement

durable (SCDD). Véhiculés par les services d’encadrement, les projets de développement et les

organisations non gouvernementales (ONGs), ces savoir-faire portent sur le développement des

productions agricoles, animales, forestières et halieutiques. Elles sont accompagnées par des

activités de soutien que sont les mesures de conservation des eaux et des sols ; défense et

restauration des sols (CES-DRS) en vue du maintien de la fertilité des sols, du développement

d’aménagements hydro-agricoles. Dans tous les observatoires ces savoir-faire locaux intègrent

la diversification des sources de revenu comme stratégie de réduction des risques. A côté de

ces savoir-faire que partagent les observatoires; on rencontre des savoir-faire spécifiques à

chaque observatoire. Ils résultent de l’interaction entre les spécificités agro écologiques et

celles liées à la composition ethnique des populations des observatoires. Ces savoir-faire sont

la réponse à des contraintes spécifiques aux observatoires (dégradation et pression sur les

ressources naturelles à M’Pessoba; conflits liés à la transhumance à Yorobougoula ou à

l’exploitation des ressources forestières utilisées dans la phytothérapie à Sebekoro1; gestion

des activités en fonction de la crue et de la décrue du fleuve à Tenenkou et à Bourem).

Général ou spécifique tous ces savoir-faire relèvent exclusivement de ceux qui peuvent être

articulés et expliqués. En conséquence, cette étude pourrait être complétée par d’autres plus

centrées sur l’observation dans la durée des savoir-faire tacites qui ne peuvent être articulés

mais détectés dans la pratique.

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I. INTRODUCTION

Mis en œuvre par l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), le projet REPSAHEL vise à

contribuer à l’amélioration des conditions d’existence des populations au Sahel par une

meilleure gestion des ressources naturelles et par le renforcement de leur résilience aux

mutations environnementales.

Exposé aux changements environnementaux, le Sahel est l’une des régions les plus vulnérables

en Afrique. Les grandes sécheresses des années 1970 début 1990 qui ont été des plus sévères

jamais enregistrées en sont une illustration. Elles ont causé la mort de milliers de personnes,

occasionné de nombreux déplacés et provoqué une famine généralisée (Padgham et al. 2015).

Les défis du développement de façon générale dans cette région Sahélienne et de résilience des

communautés et des systèmes en particulier sont dès lors analysés au prisme de ‘’l’urgence

environnementale’’ liée à ces changements environnementaux récurrents au Sahel (Batterbury

et Warren, 2001).

Cependant, les stratégies de résilience à ces mutations environnementales dans les régions du

Sahel constituent une source de débats sans cesse renouvelés. Deux courants d’idées s’opposent

à cet égard dans la littérature. Le premier courant penche vers des solutions qui passeraient par

le développement à travers les appuis en infrastructures et en technologies ainsi que des

interventions extérieures (Gouvernement du Mali, 2016). Les tenants de ce courant présument

que les changements environnementaux ont atteint un niveau de sévérité qui dépasserait les

capacités locales de résiliences. Le deuxième courant croit en la capacité de maintenir une vie

durable et prospère en exploitant les savoir-faire locaux (Sambo, 2014). Les adeptes de ce

deuxième courant estiment que les communautés locales n’ont pas souvent attendu la science

ou les intervenants extérieurs pour développer des capacités de résilience qui s’appuient sur les

savoir-faire locaux qu’elles ont toujours utilisé pour modeler leur environnement et l’adapter à

leur besoin.

En tout état de cause, la complexité du processus de résilience aux mutations

environnementales nécessite une approche holistique. Tout en reconnaissant le rôle du

développement dans la résilience du Sahel aux mutations environnementales, il convient de

reconnaître que les communautés ne sont pas des victimes résignées de ces changements. Elles

ont une histoire, et des savoir-faire locaux qui méritent d’être pris en compte dans l’analyse des

questions de résilience. Plusieurs auteurs conviennent que l’échec de nombreux de projets de

développement inspirés par des expertises extérieures s’explique par cette tendance à occulter

le contexte socio-économique, biophysique ainsi que les us et les coutumes qui constituent le

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fondement sur lequel la survie des communautés repose (Dozon, 1988). Ce contexte local dont

le rôle potentiel de terreau favorable ou hostile aux innovations apportées par les projets, plans

et décisions de développement mérite d’être renseigné.

Ceci motive cette étude commanditée par l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) dans le

cadre de Résilience des Populations Sahéliennes (REPSAHEL). REPSAHEL estime que les

outils et mécanismes de planification et d’aide à la décision au niveau des pays sahéliens restent

très peu pourvus en données et informations pertinentes, fiables et à jour leurs permettant de

jouer pleinement leur rôle et d’être à la hauteur des enjeux cruciaux de développement dans la

région.

Cependant, le Sahel n’est pas une entité homogène. Des disparités existent aussi bien à

l’intérieur des pays du Sahel qu’entre eux. A cet égard, répertorier les savoir-faire locaux dans

le Sahel revient ainsi à faire ce travail dans tous les pays du Sahel. Ce répertoire des savoir-

faire locaux dans les observatoires OSS du Mali s’inscrit dans ce cadre.

Comme tout concept celui des savoir-faire locaux est également en constante évolution. Les

épithètes ‘’traditionnel’’; ‘’indigène’’; ‘’autochtone’’ ou ‘’local écologique’’ ont souvent été

utilisés de façon interchangeable pour désigner les connaissances et les pratiques sur lesquelles

les communautés s’appuient pour disposer de leur environnement naturel (Rist et al. 2010).

Cependant les connotations négatives et les ambiguïtés qu’ont tendance à véhiculer certains de

ces épithètes (Roué, 2012) nous amènent à nous inscrire dans la conceptualisation fréquemment

reprise dans la littérature et donnée par le programme LINKS (Local and Indigenous

Knowledge Systems) de l’UNESCO lancé en 2002. Ce programme parle de « systèmes de

savoirs locaux et autochtones ». Ce système désigne le corpus de riches expériences et

connaissances élaborées par les sociétés humaines afin de guider les décisions concernant des

aspects essentiels de la vie quotidienne. Ce quotidien englobe: assurer l’autonomie alimentaire;

générer un revenu; maintenir la santé et le bien-être; s’orienter dans l’espace; interpréter le

temps et s’adapter aux changements environnementaux. Ainsi, nous reconnaissons le caractère

systémique de ces savoir-faire qui sont à la confluence du social, des aspects biophysiques et

des règles qui régissent les relations entre ces dimensions.

Dans cette logique des enquêtes se sont déroulées dans 5 observatoires du Mali (voir carte des

observatoires): M’Pessoba dans cercle de Koutiala, région de Sikasso; Yorobougoula

(commune Gouanan) dans le cercle de Yanfolila, région de Sikasso; Sebekoro1 dans le cercle

de Kolokani, région de Koulikoro; Tenenkou dans la région de Mopti et Bourem ville dans la

région de Gao.

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Carte 1: Localisation des observatoires au Mali

II. RECHERCHE ET ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE Le tableau ci-dessous donne un inventaire des domaines d’interventions des projets et

programmes axés sur le renforcement des savoir-faire locaux récences dans les documents des

structures techniques nationales (Direction Nationale de l’Agriculture, Direction Nationale de

la Conservation de la Nature, l’Agence Nationale de l’Environnement et du Développement

Durable etc.).

Tableau 1 : Inventaire et analyse des projets, programmes axés sur les savoir-faire locaux

Structures, Projets/Programmes Savoir-faire

Savoir-faire mixte (agricole, élevage et de gestion des ressources naturelles)

PAPAM (Projet d’Accroissement de la Productivité Agricole au Mali)

Production fourragère, restauration des parcours, Restauration du sol par la culture du niébé, RNA, diguettes, Zaï, etc.

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GIPD (Gestion intégrée de la Production et des Déprédateurs)

Semences améliorées de mil, Champs Ecole Paysans (CEP), Lutte contre les adventices et autres ennemis des cultures ; Pratiques d’adaptation au Changement climatique.

IFDC (Centre International pour la Fertilisation des sols et le développement des Engrais)

Démonstration et diffusion à grande échelle de la micro-dose ; Semences améliorées de mil.

WAAPP (Programme d’Accroissement de la Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest)

Diffusion à grande échelle des semences améliorées de mil, niébé.

CVC (Chaîne de Valeur Céréales) Diffusion semences améliorées, micro-dose etc.) CRS (Catholic Relief Services)/ICRISAT

Semences améliorées de mil (Toroniou) et niébé ; Champs Ecole Paysan (CEP), Lutte contre les adventices et autres ennemis des cultures.

World Vision Champs Ecole Paysan (CEP), Mise en défens, RNA, Restauration des espaces pastoraux.

PASAM (Projet d’Appui au Secteur Agricole au Mali)

Semences améliorées de mil, techniques de fertilisation ; Cordons pierreux, fascines, Zaï.

AMEDD (Association Malienne d’Eveil au Développement Durable)

Intensification des systèmes de production mil et sorgho, Variétés améliorées, Embouche, Aménagement en courbes de niveaux (ACN), Pesticides biologiques, exploitation forestière etc.

Projet maïs-niébé de l’IER/AGRA Amélioration de la productivité des systèmes de production à base de maïs à travers une gestion intégrée de la fertilité des sols

SAA (Association Sasakawa pour l'Afrique)

Augmentation de la productivité agricole à travers des techniques innovantes de production et de commercialisation et production de semences de maïs hybride.

Ex-PDRN (Projet de Diffusion du Riz Nerica) à travers la DRA

Diffusion des techniques vulgarisées et multiplication des semences améliorées

Save the children International

Production de maïs, piment, gingembre, de pois sucré et de patate douce, achat, stockage et commercialisation des productions, production de sorgho ‘’grin kan’’, maïs hybride.

Projet «Améliorer la capacité d’adaptation et la résilience face aux changements climatiques»

Transfert de technologies Agricoles et Forestières

Programme Eléphant vert

Tests de bios insecticides et de biofertilisants sur différentes (céréales et cultures maraichères)

Catholic Relief Service CRS Vulgarisation des intrants (semences hybrides de sorgho, Apron+, du DAP, la lutte contre le Striga, la fertilisation par micro dose

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MOBIOM/FENABE Agriculture biologique coton, des céréales

Savoir-faire conservation des sols/ Foresterie Sahel ECO RNA, zaï, reboisement, cordon pierreux/terre,

Conventions locales en GRN ARAFD (Association de Recherche Action Femmes et Développement)

CES-DRS, reboisement, digues les fascines, zaï, cordon pierreux, fixation des dunes

NEF (Fondation Néerlandaise pour l’Environnement)

CES-DRS, reboisement, digues les fascines, zaï, cordon pierreux, fixation des dunes

YAG-TU (Association pour l’épanouissement de la Femme)

RNA ; Mise en défens ; Renforcement des capacités.

L4G Restauration des espaces pastoraux ; Reboisement ; Renforcement de capacité.

ONG DJOLIBA-ENVIRONNEMENT

CES-DRS, reboisement, digues, fascines, zaï, cordon pierreux, fixation des dunes

CISV (Communauté Engagement Service Volontariat)

Reboisement, Restauration de pâturages, ouverture de pare-feu.

SMART-SCALING Banques fourragères, Haies vives, RNA, Arbres fruitiers champêtres, DRS/CES, Renforcement de capacité ; Protection et promotion des espèces en voie de disparition.

PAMPAD/ CARITAS, Protection des forêts, RNA, Conventions locales, DRS/CES, Renforcement de capacité.

PGDTE (Projet Gestion durable des terres et des eaux).

DRS/CES, Renforcement de capacité ; Plantation.

PDREGDE (Projet de Développement des Ressources en Eau et de Gestion Durable des Ecosystèmes)

CES-DRS, reboisement, diguettes, fascines, zaï, cordon pierreux, fixation des dunes.

US-SOS CANADA Restauration des espaces pastoraux ; Reboisement ; fascines, cordons pierreux.

PCVBGE (Projet de Conservation et de Valorisation de la Biodiversité du Gourma et des Eléphants)

DRS/CES, Biodiversité, défense des éléphants

Wild Foundation Biodiversité, défense des éléphants CMDT (Compagnie Malienne de Développement Textile)

Techniques de conservation des terres: Haies vives, Bandes enherbées, Lignes en tige, lignes en cailloux, Grattage à sec, Houage, Reboisement, Fascines, Barrières en cailloux.

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Les stratégies et actions d’adaptation aux mutations sont développées au niveau

national, et reflétées dans le Programme d’Action National d’Adaptation (PANA) aux

changements climatiques dans le PANA financé par le FEM/PNUD au Mali. Elles portent sur :

Agriculture : la vulgarisation des variétés améliorées des cultures céréalières (mil, sorgho, maïs

et riz) adaptées aux conditions agro climatiques

Elevage : le développement et la promotion des espèces fourragères

Gestion des ressources naturelles : la lutte contre la désertification ; l’utilisation des foyers

améliorés ; la gestion des feux de brousses.

Ces actions s’accompagnent par des mesures CES/DRS à des fins agricoles, forestières et

pastorales.

Les stratégies ou actions d’adaptation développées au niveau local (des Observatoires)

sont décrites dans les sections qui suivent.

III. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

La méthodologie utilisée dans le cadre de cette étude a été active et participative. Une équipe

pluridisciplinaire a été mobilisée pour l’étude. Après les réunions de cadrage, deux enquêteurs

ont séjourné dans les trois observatoires du Sud (M’Pessoba, Yorobougoula et Sebecoro1). Les

enquêtes dans les deux observatoires du Nord (Teninkou et Bourem) ont été conduites par des

personnes ressources identifiées sur place. La même démarche méthodologique a été adoptée

dans les cinq observatoires. Elle a consisté en la collecte des données essentiellement

qualitatives ainsi que la revue bibliographique. Les données dans les observatoires ont été

collectées á l’aide d’une triangulation de différentes méthodes. Les données issues des ‘’focus

group’’ discussions ont été recoupées avec celles collectées á l’aide d’interviews individuelles

et d’échanges informels avec des personnes ressources choisies selon un échantillonnage par

réseaux. Les entrevues avec ces personnes ressources ont permis d’approfondir les discussions

sur des thématiques qui ont émergées lors des ‘’focus group’’.

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3.1. Présentation des Sites visités :

Carte 2: Observatoire de M’Pessoba:

Le village de M’Pessoba est le chef-lieu de la commune rurale de M’Pessoba. Il est situé á 45

km au nord-ouest de la ville Koutiala. La commune rurale de M’Pessoba s'étend sur une

superficie de 896 Km2. Elle est limité au nord par la commune rurale de Karagouana Mallé, au

sud par la commune rurale de Fakolo, à l’est par les communes rurales de Fakolo, Zaniana et

Tao, et à l’ouest par la commune rurale de Kafo Faboli. Le village de M’Pessoba est traversé

par la RN6 qui rallie Bamako Ségou et Koutiala. La population est de 28041 habitants (RACE,

2001) et majoritairement composée de Minianka. On y trouve également des bambaras, bobo,

peulh, Sarakolé, des sonrais et bozos. La végétation est caractérisée par la savane arbustive et

de plaine. Il existe une forêt classé dans la localité. Le relief est peu accidenté et est constitué

de vallées et bas-fonds favorables à la culture de contre saison. La commune bénéficie d’une

bonne pluviométrie comprise entre les isohyètes 700 mm au Nord et 800 mm au Sud.

L’hydrographie est constituée de petits marigots temporaires qui coulent pendant une certaine

période de l'année.

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M’Pessoba fait partie du vieux bassin cotonnier du Mali. Il a été confronté à une surexploitation

des sols pour la culture du coton intensive. L’agriculture et l'élevage constituent la principale

activité de la population. L’agriculture et l'élevage sont intimement liées car pratiqués par les

mêmes acteurs et en même temps. L'artisanat et le petit commerce y sont également pratiqués

par une grande partie de la population.

Photo1 : Focus group Homme de M’Pessoba (Source : Enquêtes terrain)

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Photo2 : Focus group Femme de M’Pessoba (Source : Enquêtes terrain)

Carte 3: Observatoire de Yorobougoula commune rurale de Gouanan:

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La commune rurale de Gouanan est composée de 35 villages et hameaux et couvre une

superficie de 1616 Km2 avec une population de 24704 habitants (Direction Régionale de la

Statistique Sikasso 2009/2010). La population est majoritairement composée de peulh, on y

trouve également des bozo, somono et dogon. Yorobougoula est le chef-lieu de la commune

et est situé à 35 km de la ville de Yanfolila au sud.

La commune rurale Gouanan est limitée au nord par la commune rurale de Wassoulou Ballé; à

l’est et au nord est par les communes rurales de Djigiya, Koloni et Bolo Fouta; au sud par la

commune rurale de Koussan; au sud-est par la commune rurale de Mafélé et à l’ouest par la

commune de Gouandiaka. La commune n’est pas loin des frontières ivoirienne et guinéenne.

La saison pluvieuse dure environ 7 mois (Avril-Octobre) avec une moyenne annuelle de 1200

à 1300 mm de pluie.

La végétation est caractérisée par la savane arbustive composée surtout de combrétacées et

légumineuses. Le potentiel en ressources ligneuses, en surface pastorale et en produits

forestiers de valeur (cueillette et gibier) est très élevé. La faune est assez importante avec de

gros gibiers qui se font de plus en plus rares. L’hydrographie est constituée par deux cours

d’eau permanents le Ballé et le Baoulé; il existe aussi des cours d’eau temporaires le long des

dépressions et beaucoup de mares qui s’envasent d’année en année. L’agriculture, l'élevage,

l’orpaillage traditionnel et le petit commerce sont les principales activités socioéconomiques

de la commune.

Photo3 : Focus group Homme de Gouanan (Source : Enquêtes terrain)

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Photo4 : Focus group Femme de Gouanan (Source : Enquêtes terrain)

Carte 4: Observatoire de Sébécoro 1:

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La commune rurale de Sébécoro1 est composée de 31 villages et 17 hameaux et couvre une

superficie de 1069,75 Km2 avec une population de 17999 habitants. La population est

composée en majorité par les bambara, kakolo, peulh et maure. Le chef-lieu de la commune est

Toumanibougou qui est situé à l’ouest de Kolokani à 40 km.

La commune est limitée au nord par la commune rurale de Didiéni; au sud par la commune

rurale de Guihoro; à l’est par la commune de Kolokani; à l’ouest par la boucle du Baoulé et la

commune rurale de Madina.

La végétation est du type savane arbustive avec un riche potentiel en ressources ligneuses,

surface pastorale et en produits forestiers de valeur (bois d’œuvre, cueillette et gibiers). La

faune est pauvre mais la réserve voisine du Baoulé (Missira) renferme quelques ressources

fauniques tels que: biches, singes, lièvres, pintades etc. L’hydrographie est constituée par le

Baoulé qui est la limite ouest de la commune et des cours d’eau temporaires (kodian, koba 1,2

et 3). L’agriculture, l'élevage, l’artisanat et le petit commerce sont les principales activités de

la commune.

Photo5 : Focus group Femme de Sebecoro1 (Source : Enquêtes terrain)

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Carte 5: Observatoire de Bourem

La commune de Bourem a une superficie de 13000 km² avec une population de 35 019

habitants répartis entre 12 villages sédentaires et 9 fractions nomades. La population est

majoritairement composée de Songhaï sédentaires et de tamasheq nomades. Le chef-lieu de la

commune, Bourem est situé à 97 km de Gao. La commune de Bourem est limitée au nord par

la commune de Tarkint; au sud par la commune de N’Tillit (cercle de Gao); à l’est par la

commune de Taboye; à l’ouest par la commune de Temera.

Le climat est de type sahélo désertique avec des écarts de température (12°C – 45°C). La

pluviométrie est en moyenne de 150 mm par an. La végétation est la steppe rabougrie

clairsemée et constituée en majorité par des Acacias et de Balanites. Le tapis herbacé est

composé de Panicum et d'Andropogon, on y rencontre aussi la pastèque sauvage.

L’économique de la commune est essentiellement basée sur les activités agro-sylvo-pastorales.

L’hydrographie est constituée par le fleuve Niger et des mares.

Les activités économiques dominantes sont: l’agriculture (pratiquée surtout le long du fleuve

Niger et dans les mares), l’élevage (de type extensif est pratiqué par les populations sédentaires

et nomades) et la pêche (pratiquée de façon traditionnelle par les autochtones et de façon plus

organisée par les bozos).

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Carte 6: Observatoire de Tenenkou

La commune urbaine de Tenenkou est située à l'intérieur du delta central du défluent du fleuve

du Niger (Diaka). La population de la commune était estimée en 2009 à 11310 habitants. Le

chef lieu de la commune, Tenenkou est situé à une centaine de km à l’ouest de Mopti. Le cercle

de Tenenkou est limitrophe avec les cercles de Youwarou au Nord, Mopti à l’Est, le cercle de

Niono (région de Ségou) à l’ouest, Léré-Niafounké (région de Tombouctou) et la Mauritanie

au Nord-Ouest. Le cercle est situé entre le Fleuve Niger et plusieurs marres et lacs, qui font

que la zone est accessible par route seulement de mars à juillet et par voie fluviale d’août à

février. Les ethnies de la commune sont : les peuhls et les rimaïbés, les bozos, les bambaras,

les bellas et quelques minorités de Maures et Tamasheqs. La végétation est du type sahélien et

dominée par les arbustes épineux. La commune urbaine de Tenenkou est à vocation agro sylvo

pastorale. Les principales activités économiques sont: l’agriculture, l’élevage, la pêche, le

commerce et l’artisanat.

3.2. Catégories d’acteurs enquêtés 

Dans les cinq observatoires les échanges en focus group ont concernés le groupe des hommes,

des femmes et des personnes âgées. Le questionnaire pour les interviews individuels a été

adressé aux acteurs suivants: chef de village et/ou son représentant, le maire ou son adjoint, le

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représentant de la chambre d’agriculture, les agents de services techniques (CMDT, eaux et

forêt, agriculture), représentant du collectif des associations et organisations des femmes,

représentant des chasseurs, représentant des artisans et représentant des radiothérapeutes.

3.3. Enquêtes de terrain

Des enquêtes de terrain ont été menées dans les observatoires pour identifier et répertorier les

savoir faires locaux en matière d’agriculture, d'élevage, d’agroalimentaire, de foresterie, de

phytothérapie etc. L'enquête a commencé par la prise de contact avec les autorités communales

(maire) et locales (chef de village) pour expliquer le but de l'enquête, faciliter la mobilisation

sociale, la formation des focus et l’appropriation de la méthode par les acteurs à enquêter. Après

cette phase introductive avec les autorités communales et locales les focus group ont été mis

en place et tenus généralement à la mairie ou la place publique. Un questionnaire sur les savoir-

faire locaux a été administré auprès des acteurs en interview individuel et un guide d’entretien

en focus group dans les différents observatoires. Des rencontres individuelles et moins

formelles avec certaines personnes ressources ont permis d’approfondir les informations reçues

avec les ‘’focus group’’’.

3.4. Outils d’analyse des données et information collectées :

Les informations collectées ont été analysées à l’aune de l’interaction entre la société et la

réalité matérielle (biophysique et environnementale). Inspirée de la technography cette

perspective, considère les choix pour telle ou telle pratique dans une société pas comme une

préférence mais comme effet combiné de différents processus (Kees, Vellema, 2011). Ainsi

au-delà du contexte national, les savoir-faire ont été analysés dans leur contexte social et

environnemental pour expliquer les spécifiés dans les différents observatoires.

IV. ANALYSE DES RESULTATS DES ENQUETES

4.1. Présentation du contexte national et local

Partie intégrante du Sahel, le Mali couvre une superficie de 1 241 000 Km2. Il partage ses 7420

km de frontières avec, au nord l’Algérie, à l’est le Niger et le Burkina Faso, au sud la Côte

d’Ivoire et la Guinée et à l’ouest le Sénégal et la Mauritanie. Le relief est peu marqué avec des

collines et des buttes dispersées ne dépassant pas les 1000 mètres d’altitude. Le climat de type

intertropical continental est sous la dépendance étroite des facteurs comme les vents, les

précipitations et les températures. Une longue saison sèche alterne avec une saison des pluies

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allant de 2 mois au Nord à 5-6 mois au Sud. La pluviométrie caractérisée par son irrégularité

dans l’espace et dans le temps varie de moins de 100 mm au nord à environ 1200 mm au sud.

Il en résulte une subdivision bioclimatique en quatre grandes zones bioclimatiques dont les

zones saharienne et sahélienne représentent environ les 3/4. Il présente une large gamme de

milieux agro-écologiques, allant du climat aride saharien au nord au climat pré-guinéen au sud.

La population est estimée à 14,85 millions en 2012. Elle est essentiellement rurale avec un taux

de croissance annuel moyen d’environ 3,4% et une densité moyenne de 11 habitants au km2 (2

habitants au km2 dans le nord à 25 habitants par km2 dans les zones centrales et méridionales).

Le PIB a connu une nette amélioration entre 1999 et 2009 avec des valeurs respectives de 2,6

milliards USD et 9 milliards USD.

De par sa diversité en zones bioclimatiques et agro écologiques, le Mali présente une

importante richesse de ressources naturelles tant sur le plan des ressources en eau, des

ressources fauniques et floristiques, que des ressources minières et énergétiques.

Les activités socioéconomiques et l'instinct de survie dans ces zones bioclimatiques et agro

écologiques ont amené les populations à développer des savoir-faire locaux que cette étude se

propose de faire ressortir dans les sections suivantes.

ꞏ Inventaire et classification des savoir-faire locaux au niveau des observatoires

Les tableaux ci-dessous récapitulent les savoir-faire que les enquêtes ont fait ressortir dans les

différents observatoires:

4.1.1. Observatoire de M’Pessoba

Tableau 2 : Domaines et savoir-faire dans l’observatoire de M’Pessoba

Activité Savoir-faire

Agriculture et gestion des ressources

naturelles

Cordon pierreux

Micro-Barrage

Aménagement des champs à partir des

courbes de niveaux

Diguettes antiérosives

Bandes enherbées

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ZaÏ

Cultures sur billons

Fascines

Production fumure organiques à partir des

feuilles mortes sauvages collectées

Compostage en tas enrichi au PNT

(Phosphate Naturelle de Tilemsi)

Micro-dose

Haie-vive/brise-vent

Agroforesterie

Culture de fourrage (arachide, niébé)

Défrichement amélioré

Utilisation de variétés hâtives

Elevage/Pastoralisme Banque fourragères

Embouche

Feu précoce

M’Pessoba fait partie du vieux bassin cotonnier que constitue le cercle de Koutiala. La

production de coton est encadrée par la compagnie malienne de développement des textiles

depuis les années 70 (CMDT). Cette production s’est accompagnée d’une dégradation de

l’environnement et des ressources naturelles. L’émulation créée par l’augmentation des

revenus issus de la production de coton combinée à l’accroissement de la population et à

l'émiettement des grandes familles ont exacerbé la concurrence pour les ressources naturelles

dans cette zone. Les savoir-faire à M’Pessoba ainsi que leur évolution reflètent cette réalité de

pression croissante sur les ressources naturelles. Ces savoir-faire subissent l'influence de la

longue présence de la CMDT dans la zone et des pratiques qu’elle a introduite. D’un côté, ces

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savoir-faire sont orientés vers la réduction de l’effet des facteurs de dégradation des ressources

naturelles en générale et d’érosion des sols (eau, vents et mauvaises pratiques agricoles) en

particulier (voir tableau). De l’autre côté, le savoir-faire local de M’Pessoba est orienté vers la

diversification des sources de revenus des producteurs afin de minimiser les risques liés aux

activités traditionnelles du monde rural.

Ils font ressortir ce souci constant de gestion de recherche de solution à la dégradation de

l’environnement. Ainsi, à M’Pessoba, les savoir-faire en matière d’agriculture sont

difficilement dissociables des pratiques de gestions des ressources naturelles qui sont

systématiquement énumérées par les producteurs quand la question leur est posée. Ce savoir-

faire consiste à continuer à produire, à améliorer la fertilité des sols à diversifier les revenus et

à survivre dans un contexte de dégradation des ressources limitées dans la zone. Selon les

producteurs, les cultures sur billons, par exemple, permettent l’exploitation de sols légers et

peu profonds susceptibles d’être facilement imbibés d’eau. Les billons permettent ainsi d'éviter

la pourriture des semis et des racines des cultures. Les zaïs permettent de récupérer des sols

dégradés par l’application localisée de la fumure organique. Le défrichement amélioré consiste

à épargner les espèces fourragères, médicinales et de cueillettes et à les préserver. Ces espèces

utiles sont gardées dans le champ dans des proportions de densité qui ne sont pas préjudiciables

pour les cultures. Dans la même lignée, l’agroforesterie est non seulement un moyen de

diversification des revenus mais une stratégie d’adaptation aux aléas du climat. La pratique

conjointe de l'agriculture et de l'élevage répond également à ce souci de diversification des

sources de revenus et de réduction des risques liés à la dépendance d’une seule activité socio-

économique. Les variétés hâtives permettent de s’adapter aux irrégularités et à l’insuffisance

de la pluviométrie. Ces savoir-faire locaux loin d’être statique continuent de s’adapter aux

contraintes du temps. Il est ainsi ressorti que la collecte des feuilles mortes sauvages dans les

brousses pour des fins de production de composte est une nouvelles pratique dans la zone. Les

résidus de récolte jadis utilisés pour le compostage sont actuellement utilisés pour la

supplémentation alimentaire des animaux. Ce savoir-faire est également reflété dans le

privilège accordé aux animaux d’embouche destinés à la vente ainsi qu’aux bœufs de labour

pour la supplémentation alimentaire. Il s’agit de maintenir leur embonpoint pour augmenter

leur valeur marchande pour les premiers et leur force de traction pour les deuxièmes. Selon les

enquêtes maintenir l'embonpoint des bœufs de labour est particulièrement important pour

pouvoir profiter des premières pluies et de ne pas être amené à attendre que les bœufs retrouvent

leur force de traction avant de commencer les travaux. Ce qui occasionne des retards sur le

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calendrier agricole. Les producteurs sont donc conscients qu’il faut profiter de la moindre

quantité de pluie reçue pour minimiser les risques.

4.1.2. Observatoire de Sébékoro 1

Tableau 3: Domaines et savoir-faire dans l’observatoire de Sebecoro 1

Activité Savoir-faire

Agriculture Rotation des cultures

Entretien des cultures

Rôle de l’exode dans la disponibilité de la

main d’œuvre familiale

Reconnaissance de la mauvaise répartition

des pluies

Labour en billon et perpendiculaire à la

pente

Production de fumures organiques

Parc amélioré

Compostage

Epandage des engrais

Estimation des doses de fumures organiques

Techniques de défrichement

Utilisation des herbicides

Techniques de production maraîchère

Embouche

Techniques de traits

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Semis précoce avant les premières pluies et

sans labour

Cordons pierreux

Utilisation de variétés hâtives

Pratiques pastorales Identification des couloirs de passages des

animaux et des aires de pâturage

Interdiction de la divagation des animaux

pendant l’hivernage

Banques fourragères

Embouche

Feu précoce

Cultures fourragères

Pêche Connaissance de l’utilité des outils de pêche

traditionnelle dans la préservation des

espèces de poisson.

Connaissance des méfaits des outils de

pêche moderne.

Phytothérapie Connaissance des techniques collecte des

parties utiles (écorce, racines, feuilles) des

plantes sur la survie des espèces.

Ressources forestières - Mise en place des zones de défens ;

- Existence de convention communale pour

la protection de la forêt ;

- Interdiction de collecter les fruits (karité,

néré etc.) avant l’autorisation des autorités

locales (chef de village) ;

- Connaissance des périodes propices de la

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collecte des produits de cueillette

- Plantation des arbres indigènes (baobab

surtout)

Situé dans l’emprise de la forêt du Baoulé, l’observatoire de Sébékoro1 demeure pourvu en

ressources naturelles. Selon nos enquêtes les terres, les ressources pastorales et les mares

restent disponibles dans cet observatoire. L’irrégularité et l’insuffisance des pluies constituent

la contrainte principale évoquée par les producteurs. Le savoir-faire dans la zone reflète ces

réalités biophysiques et agro climatiques. Il fait ressortir les activités classiques de DRS-CES

(défense et restauration des sols- conservation des eaux de surface) que l’observatoire partage

avec d’autres zones du pays. Il intègre également des savoir-faire en matière de production de

fumure organique et des techniques culturales. La rotation des cultures, le labour en billon

perpendiculairement à la pente et les entretiens des cultures occupent une place choix dans ce

savoir-faire local. En réponse à la contrainte majeure de l’irrégularité et de l’insuffisance des

pluies, une pratique appelée n’paki s’est rapidement développée. Elle consiste à semer avant

les premières pluies et sans labour. Selon les producteurs l’objectif est de gagner du temps en

bénéficiant de toutes les pluies de la saison mais aussi d'anticiper sur l’irrégularité et

l’insuffisance de la pluviométrie. Les populations confirment que cette pratique suppose une

connaissance de la période probable de l’arrivée des premières pluies pour éviter les pertes des

semences. L’apparition de certains insectes, l’arrivée de certains oiseaux migrateurs (cigognes)

et l’apparition de certaines variétés de plantes selon eux sont des indicateurs de l’arrivée

probable des pluies. Cependant, ce savoir-faire intègre aussi le caractère probabiliste des

prévisions des périodes de pluies. Les communautés estiment, en effet, qu’en cas de mauvaises

prévisions, les pourcentages de germination restent faibles. Selon les enquêtes le n’paki n’est

donc pratiqué que lorsque le producteur est sûr d’avoir des réserves de semences suffisantes

pour pouvoir ressemer le champ. Les producteurs qui pratiquent le n’paki tiennent compte de

cela dans les prévisions de semences pendant la récolte. Les épis de céréales, qui présentent

les meilleures caractéristiques, sont gardés comme semence.

A ces savoir-faire agricoles s’ajoutent ceux liés à l’exploitation des mares existantes. Ainsi les

producteurs reconnaissent les méfaits des outils modernes de pêche ainsi que l’utilité des outils

traditionnels. Ils estiment que les outils traditionnels permettent la reproduction et la

préservation des espèces de poissons pendant que les outils modernes produisent l’effet

contraire. Ils expliquent ceci par la taille réduite des mailles des filets de pêches.

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L’exploitation des racines, des écorces et des feuilles des plantes dans la phytothérapie est assez

développée dans la zone. La disponibilité des ressources forestière fait de la zone une

destination privilégiée des exploitants étrangers qui viennent collecter les parties utiles de ces

espèces médicinales pour les commercialiser dans les grandes villes. Conscientes des menaces

que représente cette exploitation anarchique des ressources forestières, les communautés

locales ont pris des mesures comme la mise en défens, les conventions locales, l’interdiction

de la collecte des fruits de karités et de néré avant l’autorisation des autorités coutumières

(chefs de villages). Ces mesures s’appuient sur la connaissance des périodes propices pour la

collecte des produits ainsi que la connaissance des techniques de récoltes qui permettent de

préserver les espèces. Elles s’accompagnent également par la plantation d’espèces utiles parmi

lesquelles le baobab occupe une place de choix. L’importance de cette espèce est liée au fait

que les feuilles et les poudres sont utilisées comme ingrédients dans la cuisine locale.

4.1.3. Observatoire de Yorobougoula (Gouanan)

Tableau 4: Domaines et savoir-faire dans l’observatoire de Gouanan

Activité Savoir-faire

Agriculture Plan d’occupation et d’affectation des terres

Haies-vives et brises vent

Parc agro foresterie

Cordon piérreux

Micro-barrage

Aménagement des champs à partir des

courbes de niveaux

Diguettes anti-érosives

Bands enherbées

Zaï

Cultures sur billon

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Cultures fourragères (arachide et niébé)

Utilisation de variétés hâtives

Pratiques pastorales Banques fourragères

Embouche

Feu précoce

Cultures fourragères (arachide niébé)

Foresterie Pare feu

Mise en défens

Organisation sociale Convention communautaire pour la

protection de la forêt

Interdiction de collecter les fruits (karité,

néré etc.) avant l’autorisation des autorités

locales (chef de village)

Existence de forêt communautaire

(aménagement de pare feu autour de la forêt).

Apiculture Utilisation des ruches améliorées avec des

combinaisons et fumoir sans tuer les abeilles.

Faune Interdiction de la chasse

Comme l’observatoire de M’Pessoba, celui de Yorobougoula est une zone de production de

coton. Ceci explique les similitudes en matière de mesures DRS-CES qui sont pour la plupart

introduite par le service d’encadrement de la Compagnie Malienne de Développement des

Textiles (CMDT). Cet observatoire diffère cependant de celui de M’Pessoba par l’abondance

de la pluviométrie et la richesse de son potentiel en ressources naturelles ligneuses et herbacée.

Cette abondance des ressources naturelles fait de la zone une destination pour les éleveurs

transhumants venant des zones sahéliennes. Ainsi, les savoir-faire locaux intègrent des réflexes

de gestion des conflits qui surviennent de la cohabitation avec ces transhumants allochtones

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qui entrent en collision avec les activités agricoles et d’élevage des autochtones. Pour limiter

ces conflits, une place importante est accordée à la définition collective de la vocation des

zones. Ces vocations sont reconnues dans un plan d’occupation et d’affectation des terres. Les

communautés font ainsi la distinction entre les zones de pâturage, les zones de production

agricoles et les zones de chasse. Ces différentes zones sont protégées par des pare-feu pour

empêcher la propagation des feux de brousses. Des mises en défens permettent de protéger les

forêts. L’interdiction temporaire de la chasse pendant les périodes de reproduction des animaux

sauvages permet de réglementer cette activité et de la concilier avec des soucis de préservation

de la faune. Ceci est sous-tendu par la connaissance que les communautés ont sur les périodes

propices à la reproduction de la faune.

L’abondance de la pluviométrie et la durée de la saison pluvieuse (avril à octobre) font de cet

observatoire une zone de production de maïs qui est la céréale qui domine dans les habitudes

alimentaires. Ces conditions agro climatiques permettent également la diversification des

sources de revenus de producteurs. Les pluies d’avril sont mises à profit pour produire des

variétés hâtives d’arachide qui sont commercialisées à Bamako et dans d’autres grandes villes

du Mali et de la sous-région. Ceci permet selon les producteurs de bien passer la période de

soudure et de bien préparer le reste de la campagne. L’intégration agriculture-élevage rentre

également dans cette logique de diversification des sources de revenus. Les animaux sont

laissés en divagation pendant la saison sèche. Ils s’alimentent à partir des résidus de récoltes

laissés délibérément dans les champs. Le séjour des animaux dans les champs permet aux

producteurs de bénéficier de la fumure organique. Seules les cultures fourragères (arachides

et niébé) sont stockées pour la supplémentation alimentaire des animaux. A cause de la

divagation des animaux, les espaces maraîchers sont protégés par des sisals appelés ‘’bagani’’.

Les feuilles de ces sisals sont utilisées pour extraire de la fibre. Cette fibre est utilisée, par les

vieux essentiellement, dans la fabrication de corde. L’apiculture est très développée dans cet

observatoire; elle est pratiquée avec les ruches améliorées, des combinaisons et des fumoirs.

La technique permet une collecte facile sans tuer les abeilles et sans risque de piqûre par les

abeilles pour le producteur. Le miel collecte est pressé, filtré et conditionné pour être vendu.

4.1.4. Observatoire de Tenenkou

Cet observatoire est situé dans le delta intérieur du fleuve Niger. Il fait partie de la zone inondée

de la région de Mopti. A l’instar des autres observatoires l'agriculture, l’élevage et la pêche y

sont les principales activités. Dans cet observatoire cependant ces activités sont tributaires de

la hauteur de la lame d’eau, du temps de submersion et de la nature des sols. Ainsi, les savoir-

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faire locaux dans la zone se mesurent à l’aune de la gestion de ressources naturelles (eaux,

pâturages, et terres agricoles) et de leur utilisation pour les activités socio-économiques dans

ces conditions particulière de crue et de décrue du fleuve. Ils intègrent également les contraintes

liées aux méfaits de la sécheresse et de la dégradation des conditions de vie. Le contrôle des

ressources en eau a traditionnellement constitué un enjeu majeur et une dimension importante

du savoir-faire local dans cette zone. Selon les communautés ce contrôle des ressources en eau

est assuré par les maîtres des eaux ‘Jitu’ dont les autorités sont reconnues par les pêcheurs. Les

pêches collectives et individuelles sont organisées dans les différentes mares, et affluents du

fleuve sous l'égide de ces autorités coutumières. Elles assurent l’arbitrage des droits d’usage et

déterminent le règlement de l’installation des barrages de pêche et de l’utilisation des

instruments de pêche selon les saisons et les sites. Ils reconduisent annuellement par des

sacrifices rituels appropriés le pacte initial avec les génies, fixe les conditions générales de la

pratique halieutique (dates des mises en défens et des grandes pêches collectives, interdiction

de certaines pêches en certains lieux, rejet des alevins dans l’eau...) (ORSTOM/KARTHALA,

1994)

Les pâturages sont gérés par les maîtres des pâturages ‘’Jowro’’ et les terres agricoles sont

gérées par le maître des terres ‘’Bassama’’. Ces autorités coutumières sont responsables de la

protection, et de l’accès à ces ressources dans le delta. Zone d’élevage par excellence, le delta

dispose de pâturages naturelles appelés bourgou qui attirent également des éleveurs étrangers.

Ces éleveurs étrangers payent au Jowro pour leur accès aux bourgoutières. Avec l’appui des

partenaires extérieurs (ONGs et projets de développement), la production du bourgou

(Echinochloa stagnima) par les producteurs est devenue une pratique dans la zone.

Le bourgou est coupé, séché au soleil et stocké pour servir de foins pendant la saison sèche. Il

consitue une alternative aux feuilles d’arbres et pâturages sec que l’on rencontre dans les autres

observatoires. Il facilite ainsi l’embouche des petits ruminants dans cet observatoire de

Tenenkou.

La pêche est également développée dans cet observatoire. A cet égard, les producteurs estiment

que les nombreuses conventions locales permettent de gérer et de préserver le potentiel

halieutique de la zone. Ces conventions locales ainsi que les autorités coutumières chargées de

la gestion des différentes ressources sont des outils auxquels les producteurs ont recours en

premier lieu pour la gestion des conflits.

Pour pallier la dégradation des ressources, notamment la pénurie de bois de chauffe et de

service les communautés reconnaissent l'importance de la plantation d’espèces à croissance

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rapide comme l’Eucalyptus. Introduite par les projets de développement la plantation

d’eucalyptus s’est taillé une place de choix dans les pratiques forestières de la zone.

Les bouses de vaches sont collectées, séchées et stockées afin de servir de combustible pour la

cuisine. Cette pratique est spécifique à l’observatoire de Tenenkou.

4.1.5. Observatoire de Bourem

Situé sur la boucle du fleuve Niger dans la zone sahélo-saharienne l’observatoire de Bourem

connaît un climat de type aride avec une pluviométrie faible. L'agriculture pluviale y est

aléatoire. Les savoir-faire locaux sont la résultante de cette situation agro-climatique. La vie

socioéconomique de la population est organisée le long du fleuve Niger. Ils constituent la

principale source d’eau pour les populations, l’agriculture, le maraîchage, et pour abreuvement

des animaux. Tous les 12 villages sédentaires de la commune sont situés le long du fleuve. Les

9 fractions nomades gravitent autour de ces villages. La connaissance locale de cet

environnement leur permet de se déplacer vers les gîtes favorables en fonction des saisons. Les

activités pastorales sont développées autour des mares semi-pérennes qui existent dans la zone.

La production de céréales et le maraîchage sont essentiellement pratiqués dans la vallée du

fleuve au rythme de la crue et de la décrue. Le riz flottant qui croît avec la lame d’eau est

reconnu comme la principale culture céréalière adaptée à la crue. Le maraîchage et le sorgho

de décrue sont pratiqués pendant la décrue avec l’humidité qui reste après le retrait de l’eau.

La pêche, le commerce et l’artisanat sont les principales activités de diversification dans

l'observatoire de Bourem. L'artisanat est essentiellement pratiqué par les femmes. Le savoir-

faire artisanal de celles-ci s’est développé autour de la confection de nattes, d'éventails à partir

des feuilles de palmiers dattiers l’une des ressources disponibles dans la zone. La forge s’est

développée autour de la fabrique de couteaux, de sabres et des selles de monture des chameaux

et des chevaux.

Avec l’appui des ONGs et des agences de développements des savoir-faire se sont également

développés dans le domaine de la lutte contre l’ensablement qui constitue la menace majeure

pour le fleuve, les terres agricoles, les espaces pastoraux et la vie socio-économique de

l’observatoire dans ensemble. Les foresteries communautaires et les foresteries en régie

rentrent dans ce cadre. Les foresteries communautaires consistent en la réalisation de brises

vents et de haies vives pour la protection des terres de culture. Les foresteries en régie

consistent en la réalisation de plantation de bosquets pour la production de bois d'énergie et de

bois de service. L’utilisation des bouses d’animaux comme source d'énergie en remplacement

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du bois de chauffe est un savoir-faire qui s’inscrit également dans le cadre de la préservation

des ressources forestières.

4.2. Lien avec l’analyse du contexte national

Pays à vocation agro-sylvo-pastorale, environ 75% de la population malienne vit en milieu

rural. L’agriculture contribue pour environ 50% au Produit National Brut. L’économie

malienne est donc fortement tributaire des performances du secteur agricole. Ce secteur est de

plus en plus sensible aux variations climatiques. Depuis quelques années on observe une

descente des isohyètes Nord vers le Sud. La performance des activités agro - sylvo - pastoraux

menées dans un contexte de pressions sur l’environnement sont ainsi tributaires de ces

phénomènes de changements climatiques. Cet ensemble de facteurs est reconnu définir le pool

de l’économie nationale. Une attention particulière y est donc accordée dans les instruments de

politique nationale. Ainsi, dans le cadre du programme d’adaptation nationale aux effets des

changements climatiques (PANA) des actions prioritaires ont été définies en lien avec la

stratégie nationale de lutte contre la pauvreté CSLP et de la stratégie pour la croissance et le

développement durable. Ces actions prioritaires s’articulent autour du développement des

infrastructures de base et celui des secteurs productifs. Les éléments constitutifs de ces actions

prioritaires sont définis dans la loi d’orientation agricole (LOA). Ils portent sur des objectifs de

sécurité alimentaire, de restauration et de maintien de la fertilité des sols, de développement

d’aménagements hydro-agricoles, de développement des productions agricoles, animales,

forestières et halieutiques ainsi que de développement des fonctions d’appui (recherche, appui-

conseil, formation, communication, financement et crédit agricole, promotion des groupes

défavorisés).

Ces actions sont donc relayées par les services techniques dotés de mission de service public

ainsi que par les ONGs et projet de développement qui s’engagent aux côtés des services

étatiques à contribuer à l’atteinte de ces objectifs. Ainsi certaines similitudes en matière de

mesure DRS-CES de pratique agricole de production de fumure organique ressortent dans tous

les observatoires. Ces similitudes sont plus visibles dans les observatoires situées dans la zone

CMDT (M’Pessoba et Yorobougoula). Les causes de différences entre savoir-faire dans les

observatoires relèvent des spécificités agro écologiques en lien avec la composition ethnique

des populations de chaque observatoire.

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4.3. Description du lien entre les savoir-faire inventoriés et les populations

Les savoir-faire font ressortir des spécificités par observatoire qui pourraient s'expliquer d’un

côté par les conditions agro écologiques mais de l’autre par les caractéristiques de la population

de l’observatoire.

Dans l’observatoire de M’Pessoba, les miniankas constituent l’ethnie dominante de la

population. Ils sont connus pour être principalement des agriculteurs. Les savoir-faire

inventoriés dans cet observatoire portent donc essentiellement sur ceux relatifs aux activités

agricoles. Les savoir-faire dans le domaine de la gestion des ressources naturelles et de

l’élevage vont dans le sens d’un appui aux activités agricoles. Ils sont également influencés par

la présence de la culture attelée et les pratiques introduites par la CMDT. La dégradation des

ressources naturelles et la pression qu’elles subissent du fait de la croissance de la population

et de la fragmentation des grandes familles sont également des déterminants pour certains

savoir-faire de cet observatoire. Ainsi l’élevage pratiqué par ces agriculteurs concerne

essentiellement les bœufs de labour. Ce qui rend possible les banques de fourrage par exemple.

Dans l'observatoire de Yorobougoula, la population est dominée par des peulhs sédentarisés.

Ils ne parlent plus la langue peulh mais possèdent des effectifs importants d’animaux. Ici les

populations combinent l’agriculture et l’élevage. Ceci pourrait expliquer pourquoi la

divagation des animaux est tolérée et perçue comme un moyen d’approvisionnement des

champs en fumure organique. Deux grandes fratries dominent la zone (les Diallo et les Diakité).

Le cousinage à plaisanterie entre les deux fratries et les liens de parenté lointaine à l'intérieur

des fratries pourraient expliquer la tolérance de cette pratique dont les plans de délimitation des

zones pastorales, agricole et de foresterie pourraient être une mesure d’accompagnement.

La population de l’observatoire de Sebekoro1 est dominée par des Bambaras. Comme les

Miniankas de M’Pessoba, l’agriculture est également leur activité principale. La zone est

encore connue pour être dépositaire de pouvoir mystiques et de savoir-faire en matière de

phytothérapie. Ceci pourrait expliquer l'importance accordée aux techniques de collectes des

parties utiles des plantes ainsi que le respect des mises en défens pour la préservation de la

forêt.

L'observatoire de Tenenkou se caractérise par une population composite à dominance peulhs.

La langue peulh sert de ciment entre les groupes ethniques exerçants différentes activités socio-

économiques. Dans cet observatoire les activités socio-économiques ont un visage ethnique.

Les peulhs sont majoritairement des pastoralistes, les bozos et somono des pêcheurs et les

bambaras des agriculteurs. Le caractère particulier de zone inondée, la dépendance entre les

acteurs dont les activités sont liées aux mêmes ressources agricoles et pastorales ainsi qu’aux

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mouvements de crue et de décrue du fleuve donnent un cachet particulier aux savoir-faire dans

cet observatoire. Ces savoir-faire reposent sur les traditions ancestrales de gestions des

ressources naturelles et vont dans le sens de la recherche d’un équilibre entre toutes ces activités

interdépendantes. Ainsi, toutes les activités (agriculture, élevage et pêche) sont développées

dans cet observatoire.

L'observatoire de Bourem se caractérise par une population sédentaire à dominance songhaï.

Leur activité principale est l'agriculture et la pêche le long du fleuve où ils habitent. Des

fractions nomades à dominances Touaregs gravitent avec les animaux autour de ces sédentaires

entre les différentes mares et zones de pâturage. Les savoir-faire autour de ces activités

semblent évoluer dans une complémentarité intelligente. Ils sont complétés par les savoir-faire

que les femmes ont développés autour des ressources du milieu comme les fabrique de natte et

d'éventail.

A ceci s’ajoutent des savoir-faire dans le domaine agroalimentaire qui sont spécifiques à

chaque observatoire et qui sont liés aux habitudes alimentaires elles-mêmes tributaires de la

disponibilité de tel ou tel produit.

4.4. Effets sur l’amélioration de la résilience

Le concept de résilience qui trouve ses origines dans l’écologie, est défini comme la capacité

d’un système à continuer à fonctionner après avoir été exposé à un stress (Miller et al. 2010).

Une autre perspective de la résilience est donnée par Holling (1973) comme étant la

‘’persistance des relations à l’intérieur d’un système ainsi que la mesure de la capacité de ces

systèmes à absorber les changements tout en restant tenace’’. Les deux perspectives se

rejoignent sur le fait que la résilience est la capacité d'un système à absorber les perturbations

tout en préservant ses fonctions essentielles, sa structure, son identité et ses réactions (Walker

et al. 2004; Résilience Alliance 2009). En dépit de ces clartés apportées par la conceptualisation

de la résilience, elle reste un phénomène complexe et difficile à mesurer. Les effets des savoir-

faire sur l’amélioration de la résilience ne pourraient être analysés qu’en termes de contribution

dans un contexte holistique. Ainsi, dans les 5 observatoires les savoir-faire locaux restent le

premier recours des populations. Malgré l’existence des services techniques, des pratiques

agricoles introduites, du droit positif ; l’exploitation des ressources naturelles et la gestion des

conflits ainsi que les premières réactions aux changements reposent en grande partie sur les

savoir-faire locaux. Ces savoir-faire dans tous les observatoires sont la résultante de la

combinaison de la connaissance du milieu agro écologique et des spécificités de la population

des observatoires. Des savoir-faire peuvent subir l’influence du monde extérieur (religion, droit

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positif, services techniques etc.); ou être dépassés par l’ampleur des changements mais ils

restent le point d’entrée autour duquel la résilience des communautés se construit.

4.5. Contraintes et difficultés

Les contraintes et les difficultés liées aux études des savoir-faire locaux résident dans le temps

imparti pour ces études et le caractère dynamique des savoir-faire locaux. Pendant que certains

savoir-faire sont tacites et difficile à articuler, d’autres subissent l’influence des pratiques

importées leur originalité. Des fiches d’enquête conçues pour des soucis d’harmonisation ne

font pas nécessairement ressortir tous les savoir-faire malgré les soucis d’exhaustivité qui

animent les contractants. Détecter ces savoir-faire tacites demande une observation prolongée

des pratiques dans les observatoires.

V. SYNTHESE DES RESULTATS

A l’issue de cette étude sur les savoir-faire locaux dans les observatoires OSS du Mali, les

constats suivants s’imposent:

Les savoir-faire dans les 5 observatoires sont la résultante d’interaction entre l'environnement

biophysique et l'environnement socioéconomique de chaque observatoire. Ils naissent dans des

contextes historiques spécifiques et évoluent en fonction des contraintes et des perceptions de

menaces. Général ou spécifiques, ils permettent aux communautés d’utiliser leur

environnement pour satisfaire leur besoin de survie. Ainsi, les savoir-faire à M’Pessoba

confronté à un problème de dégradation de l’environnement sont plus portés vers la gestion de

ressources naturelles afin de maintenir la production agricole à un niveau optimal. M’Pessoba

partage avec l'observatoire de Yorobougoula l’appartenance à la zone cotonnière. C’est ainsi

que les mêmes pratiques de gestion des ressources naturelles se retrouvent dans les deux

observatoires. Cependant le potentiel des ressources naturelles à Yoroboulgoula reste

important. Ceci favorise le développement de certaines activités comme l'apiculture. Cette

disponibilité des ressources constitue une attraction pour les transhumants allochtones. Ceci

rend la zone vulnérable aux conflits. A cet effet, le savoir-faire dans cet observatoire intègre

des dimensions de gestion des conflits entre les différents acteurs autochtones et allochtones

impliqués dans les activités agricoles et d’élevage.

Le potentiel de ressources naturelles reste également important dans l’observatoire de

Sebekoro1. Cet observatoire est exposé au phénomène d’exploitation des ressources forestières

par des exploitants extérieurs pour des fins de phytothérapie développée également par les

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autochtones de la zone. Les savoir-faire mettent un accent particulier sur cette menace afin d’en

limiter les dégâts.

Les mêmes réflexes de survie et de réponse aux menaces sont ressortis dans les observatoires

de Tenenkou et de Bourem. A Tenenkou, les activités socioéconomiques sont régies par la crue

et la décrue du fleuve. Il reste la ressource autour de laquelle gravitent toutes les activités. Dans

les savoir-faire de cette zone dominent les pratiques qui permettent une cohabitation moins

conflictuelle de toutes les activités. A Bourem le fleuve occupe également une place importante

dans la pratique des activités socioéconomiques. Cependant la division de la population entre

ethnies sédentaires et nomades donne lieu à des savoir-faire qui tendent à suivre cette ligne

ethnique. L’agriculture et la pêche pour les sédentaires et le pastoralisme pour les nomades. Ils

se retrouvent cependant autour des savoir-faire en matière de lutte contre l’ensablement qui est

une menace pour toutes les activités dans la zone.

Tableau 5: Description synthétique des savoir-faire inventoriés dans les observatoires du Mali.

Domaine d’activité Savoir-faire Description technique Observatoire

Agriculture Défrichement

amélioré

Le défrichement amélioré consiste à

épargner un certain nombre

d’espèces protégées ou présentant

un intérêt pour les producteurs

(karité, néré, baobab) pendant la

défriche. Les autres arbres sont

nettoyés du champ.

Mpessoba,

Yorobougoula,

Sebecoro 1

Cordon

pierreux

Mesure de lutte antiérosive qui

consiste à construire des lignes de

pierres suivant les courbes de

niveau et après décapage de 10 à 15

cm du sol. Les petites pierres sont

utilisées pour renforcer les grosses.

Mpessoba,

Yorobougoula,

Sebecoro 1

Micro-barrage Ouvrage de retenue d’eau

favorisant la recharge de la nappe

phréatique, la régénération du

couvert végétale ainsi que le

Mpessoba,

Yorobougoula,

Sebecoro 1

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développement de la microfaune et

de la microflore

Aménagement

des champs à

partir des

courbes de

niveau

(Dougoukolo

non kelè)

Les courbes de niveau sont

déterminées et marquées de façon

permanente par des ados de niveau.

Ces ados sont maintenus par la

plantation d’espèces ligneuses ou

herbacées. Les billons et les

pratiques culturales sont faits

suivant les courbes de niveau.

L’intervalle entre deux billons sert

de réservoir d’eau qui favorise

l’infiltration de l’eau vers les

couches profondes.

Mpessoba,

Yorobougoula,

Sebecoro 1

Bande

enherbées

Couvert végétal (Andropogon

gayanus, Andropogon ascinodis,

Cymbopogon ascinodis, Vetiveria

zizanioïdes) multifonctionnel d’au

moins cinq mètres de large disposé

perpendiculairement à la pente. Les

bandes sont équidistantes de 50 à

100 m suivant la taille de la parcelle.

Elles sont composées d’une flore

adaptée aux caractéristiques

spatiales de la parcelle, à son

environnement ainsi qu’aux

exigences de l’exploitant.

Mpessoba,

Yorobougoula

ZaÏ Technique paysanne de lutte contre

la dégradation des sols qui consiste

aux opérations suivantes:

-creuser des trous de semis ;

-disposer la terre excavée en arc de

cercle à l’aval du trou de manière à

Mpessoba

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capter les eaux des pluies au

bénéfice des graines semées ;

- Poser 2 poignées de fumure

organique dans chaque trou.

M’’Paki ou

Semis précoce

avant les

premières

pluies et sans

labour.

Cette pratique consiste à semer

avant les pluies et sans labour pour

pouvoir bénéficier des premières

pluies de la saison. Elle s’appuie sur

la capacité des producteurs à

pressentir la période de tombée des

premières pluies ainsi que la

connaissance quantités de semence

le cas échéant.

Sebecoro 1

Culture sur

billons

Les résidus de récoltes sont

conservés sur la surface du sol. Ils

sont piétinés par les animaux qui y

campent pendant la saison sèche.

Les billons sont confectionnés

perpendiculairement à la pente du

champ avec ce mélange de résidus

et bouses d’animaux.

Mpessoba,

Sebecoro 1

Rotation des

cultures

Succession des cultures sur les

parcelles afin de permettre à

certaines cultures de bénéficier des

arrière-effets des autres et d’éviter

l’épuisement des sols.

Sebecoro 1

Production

fumure

organiques à

partir des

feuilles

mortes

Cette pratique consiste à utiliser les

feuilles mortes collectées dans la

brousse dans le compostage. Ces

feuilles mortes sont substituées aux

résidus de récolte utilisés dans

l’alimentation des animaux.

M’Pessoba

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sauvages

collectées

Production

fourrage

(arachide,

niébé)

Activité destinée à la

supplémentation alimentaire

essentiellement pour les animaux

d’embouche et de labour.

M’Pessoba

Compostage

en tas enrichi

au PNT

(Phosphate

Naturelle de

Tilemsi)

Ce compostage consiste à

superposer des couches de pailles

découpées, des couches de résidus

et de fumier bien décomposé

(activateur), une couche de PNT et

une couche de cendre de bois.

Alterner à hauteur de 1 m ce

mélange est bien arrosé et recouvert

par un film de plastique noir pour la

décomposition. Il est retourné et

arrosé tous les 10 jours jusqu’à

décomposition complète.

M’Pessoba

Utilisation de

variétés

hâtives

Les variétés hâtives permettent de

faire face aux risques liés à

l’irrégularité des pluies et des

incertitudes de fin de campagne.

Micro-dose

(Jëmi en

Bambara)

La technique consiste à apporter à la

plante une petite quantité d’engrais

(organique ou minéral). Elle permet

de réduire les doses d’engrais à

l’hectare en appliquant l’engrais au

pied de la culture.

M’Pessoba,

Sebecoro 1

Agroforesterie et

Gestion des

ressources

naturelles et

biodiversité

Haie vive et

brise vent

Plantations linéaires d’espèces

ligneuses ou herbacée

perpendiculairement à la direction

des vents, elles permettent de

protéger les cultures, les habitations

M’Pessoba,

Yorobougoula,

Sebecoro 1

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ou autres infrastructures (routes,

points d’eau, écoles, etc.). Ils

peuvent être en forme de clôture, ou

bandes espacées suivant une

équidistance fonction de l’espèce et

de l’intensité des vents.

Diguettes

antiérosives

Ouvrage antiérosive et

d’infiltration, les diguettes sont

réalisées dans les bas-fonds suivant

les courbes de niveau. Elles sont

construites généralement par

couches successives et rendues

imperméables par un mélange de

terre, de pierres libres ou mixtes.

M’Pessoba,

Yorobogoula

Sebecoro 1

Fascines

Mesure de lutte antiérosive

consistant à installer des obstacles

permettant de diminuer la vitesse

d’écoulement de l’eau. Les fascines

permettent d’éviter le ravinement

dans le champ mais aussi

l’accumulation des débris au

potentiel fertilisant.

M’Pessoba

Feux précoces Egalement appelés feux

d’aménagement, ils sont mis entre

octobre à fin janvier, avant le

dessèchement complet de la

végétation, pour renouveler les

pâturages ou pour protéger les parcs

nationaux ou les réserves de forêt et

de faune. La mise à feu est pratiquée

sous la supervision des comités

Yorobougoula

Sebecoro 1

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villageois, des chefs traditionnels et

des gestionnaires des aires

protégées. Les feux sont mis au

moment où l’humidité de l’air et la

vitesse du vent ne permettent pas

une propagation rapide.

Pare-feu Les espaces et les ressources du

terroir sont entourés par une

ceinture bien nettoyée pour

empêcher la propagation des feux.

Yorobougoula,

Sebecoro 1

Apiculture Diversification des revenus par

l’utilisation des ruches et

accessoires améliorées.

Yorobougoula

Elevage Banque

fourragère

Stockage de fourrage pour

l’alimentation des animaux en

période de pénurie d’aliments pour

le bétail.

M’Pessoba

Embouche

Consiste à acheter à bas prix des

animaux amaigris à les engraisser

pour les vendre plus cher.

M’Pessoba

Production de

bourgou

Teninkoun

Organisation

sociale

Mise en

défens

Initiative communautaire pour

contrôler l’accès aux ressources et

leur utilisation dans certaines zones

spécifiquement identifiées. Elle

permet la préservation des

ressources contre la dégradation et

les menaces.

Yorobougoula,

Mpessoba,

Sebecoro 1

Convention

locale

Les conventions locales permettent

aux communautés de se fixer des

règles, et d’encadrer les droits et les

M’Pessoba,

Yorobougoula,

Sebecoro 1

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devoirs par rapport à la gestion des

ressources naturelles.

Autorités

traditionnelles

(Jitu; Jowro

Bassama)

Ces autorités coutumières sont

responsables de la protection, et de

l’accès aux ressources naturelles

(eaux, pâturage et terres agricoles)

dans le delta central.

Teninkoun

Plan

d’occupation

et

d’affectation

des sols

Ce plan détermine la vocation des

espaces (terres agricoles, espaces

pastoraux, gites, couloir de passage

des animaux) avec pour but

d’assurer une cohabitation

pacifique et une meilleure gestion

des ressources naturelles

communautaires.

Yorobougoula

Phytothérapie Traitement

des maladies

adultes et

enfants

Utilisation de différentes espèces

dans le traitement des maladies

mais aussi pour permettre la

croissance et le développement

psychomoteur de l’enfant.

Connaissance des techniques de

collecte des parties utiles (écorce,

racines, feuilles) des plantes sur la

survie des espèces.

Sebecor 1,

Yorobougoula,

M’Pessoba

Artisanat Confection

d’éventails, de

nattes

Les femmes utilisent la feuille de

palmier dattier pour confection ces

utilitaires vendus pour diversifier

les sources de revenu.

Bourem

VI. CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Cette étude nous a permis d’inventorier les savoir-faire dans les observatoires OSS du Mali.

Les savoir-faire ici inventoriés portent sur ceux qui peuvent être articulés et expliqués. Nous

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pensons cependant que certains savoir-faire sont tacites et difficiles à articuler ou à expliquer.

Ils ne peuvent être révélés que sur une longue période d’observation appuyée par des

questions sur les observations faites par le chercheur sur les pratiques qui en sont les

supports. Des études plus orientées vers ces types d’observations qui demandent plus de

temps de séjour pourraient compléter cette étude pour donner un inventaire plus exhaustif

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Références

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Changement climatique dans la région de l’Extrême Nord du Cameroun. SSccciiieeennnccceee eeettt

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Annexes

GUIDE D’ENQUETE Identifier et capitaliser les savoir-faire locaux en matière d’agriculture, d’agro-alimentaire, de phytothérapie, prévision climatique et utilisation de la faune, etc.

I. INFORMATIONS GENERALES

NO questionnaire Date de l’enquête Région de………………………………… Nom de l’enquêteur……………………….. Cercle de………………………….. Commune de…………………………….. Village de………………………………… Observatoire de : Cible : Domaine d’intervention : Adresse : Statut Juridique :

Sexe : masculin féminin

Age : ans

Ethnie : ………….. ………….. ..……… autres

Avez-vous fréquenté l’école ?

Oui Non

Si oui, niveau 1 aire

moyen

2 aire Supérieur

II. DEFINITION DE L’ACTIVITE

Dans quels secteurs d’activité intervenez-vous ?

culture sous pluie maraichage élevage agro-alimentaire

Chasse Commerce Artisanat Autres

Depuis quand pratiquez-vous cette activité ?

Moins de 5 ans

5 ans

10 ans

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Plus de 10 ans

Qu’est-ce qui vous a motivé à le(es) faire ?

…………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………

………………………………

Quelles sont les difficultés rencontrées dans ce(es) secteurs ?

…………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………

………………………………

Comment gérez-vous ces difficultés actuellement ?

…………………………………………………………………………………………………

…………

…………………………………………………………………………………………………

…………

Quelles solutions préconisez-vous le futur?

…………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………

……………………

III. . ORGANISATION DES ACTEURS

Êtes-vous regroupés en organisation ?

Si oui quelle est la forme juridique de votre organisation ?

GIE

Projet ;

ONG

Association

Groupement ou Coopérative

Autres

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Si non,

Pourquoi ?.....................................................................................................................................

....................................

…………………………………………………………………………………………………

…………

Objectifs de l’organisation?............................................................................................................................................ …………………………………………………………………………………………………...……….. ……………………………………………………………………………………………….…………… Y a-t-il des difficultés au sein de ces organisations ?

Oui

Non

Si oui,

Lesquelles ?..................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

.................................................................

Selon vous, quelles sont les causes de ces difficultés ?

…………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………….

IV. MAITRISE DE L’EXPLOITATAION DES RESSOURCES NATURELLES

Vos activités présentent-t-il une influence sur les autres secteurs de production ? Oui /Non

S’agit-il d’une influence positive ou négative ? Positive / Négative

Expliquer comment se manifeste cette influence ?

Comment influent vos activités agricoles, pastorales, artisanales, et de phytothérapie sur

l’environnement (écosystèmes) (milieu, faune et flore)?

Quels sont les avantages des écosystèmes pour les activités :

Pastorales/élevage : …………………………………………………………………………………………………………… Agricoles ……………………………………………………………………………………………………………

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Artisanales …………………………………………………………………………………………………………… De phytothérapie ……………………………………………………………………………………………………………. Quels sont les contraintes rencontrées dans l’exercice de vos activités : Pastorales :

Agricoles :

Artisanales :

De phytothérapie :

Dee gestion des ressources naturelles :

Depuis quand rencontrez-vous ces contraintes ?

Qu’est ce qui explique ces contraintes ?

Quelle est l’ampleur de l’exploitation des ressources naturelles menée dans cette zone ? Faible/

Modéré/ Important/ Très important

Quelles sont les principales ressources exploitées dans votre région par ordre d’importance ?

Ex : Bois/ ……/ jujube/ karité/ Néré………/ pain de singe/ gomme/ feuilles/ autres (à préciser)

Qui exploite en dehors des villages environnants ?

Quels sont les types de conflits rencontrés autour de l’exploitation de ces ressources?

Comment sont gérés ces conflits ?

Selon vous qu’est ce qui doit changer pour éviter les conflits ?

V. APPORT DE L’EXPLOITATION ET LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES SUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL

Les produits exploités génèrent-ils un revenu ? Oui / Non Si oui, lesquels?................................................................................................................................................................ Existe-t-il un groupement ou une association qui tire ses revenus de la GRN ? Oui / Non Si oui, Comment sont répartis les revenus entre les différents acteurs ? …………………………………...

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……………………………………………………………………………………………………….…… Comment appréciez-vous les revenus du groupement, comité ou association ? Faible/ Modéré/ Important/ Très important Qui les gère ?.................................................................................................................................................................... Comment sont gérées les recettes tirées de l’exploitation des RN ?........................................................................ ………………………………………………………………….......................................................................... A quoi servent les revenus issus du groupement, comité ou association ?............................................................ ……………………………………………………………………………………………………….…… Comment sont gérés les revenus de ceux qui ne sont pas membres des groupements ? Existe-t-il des infrastructures ou équipements financés avec les revenus tirés ? Oui/ Non Si oui, lesquels ?............................................................................................................................................................. Est-ce que le groupement, comité ou association a eu à financer dans la bonne gestion des ressources naturelles ? Oui / Non Si non, est-ce que les villageois l’on fait ? Oui /Non Est-ce qu’il(s) (elle) a eu à participer dans les activités de gestion des ressources naturelles ? Oui / Non Comment ? ……………………………………………………………………………………………………….…… Lesquelles ? ………………………………………………………………………………………...……... Les résultats ?.................................................................................................................................................................. Les problèmes rencontrés ?

………….………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………

……………………

Les solutions apportées ?

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VI. ANALYSE ECOLOGIQUE Etes-vous touchés par la dégradation des ressources naturelles ?

Oui

Non

Si oui, expliquer comment ?

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

............................................

Quel lien faites-vous entre l’activité que vous pratiquez et la régression des ressources

naturelles?

Responsable de la régression

Aucun lien

Selon vous quels moyens doit-on utiliser pour la lutte contre la dégradation des ressources

naturelles ?

……………………………………………..……………………………………………………

……………………………………………...…………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………

Contraintes/Difficultés rencontrées ?…………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………………….. Quelles sont les actions ou options entreprises ou envisagées pour venir à bout de ces contraintes/difficultés ?…………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………….……………………… Quelles sont les activités menées ou réflexions développées pour permettre la valorisation/diffusion à une grande échelle (régionale, nationale) ?……………………………………….…………………………….. ……………………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………..…..…………………….

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Quel est le degré d’adoption des bonnes pratiques par les populations ? …………………………..…………….……………………………………………….....……………………………………………………………………………………..…………………..….………………………………………………………………………………………………….......................................................................................................................................................................................................................................... Participez-vous à des organisations pour la gestion durable des ressources naturelles ?

Oui

Non

Si oui lesquelles ? ……………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………………… Quelles sont les problématiques abordées et les méthodes utilisées ? …………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………………………. Y a-t-il un changement de la situation ? Si oui lesquels ?

Oui

Non

amélioration progressive

pas de véritable chgement regression

Y a-t-il des difficultés au sein de ces organisations ?

Oui

Non

Si oui,

lesquelles ?...................................................................................................................................

.........

…………………………………………………………………………………………...……

Selon vous, est-ce que la bonne gestion des ressources naturelles peut améliorer les conditions de vie des populations ?

Oui

Comment ?…………………………………………………………………………………………...………………………………………………………………………………………………………………….

Non

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Pourquoi ?..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... NB : les questions fermées nous donnent des idées sur le niveau d’implication des populations dans la GRN.

VII. EXPERIENCE EN MATIERE D’EXPLOITATION DES RN :

Est-ce que vous avez été formé en techniques d’exploitation et de gestion des RN ? Oui / Non Si oui, lesquelles et par qui ? Service technique de GRN/ projet/ groupement ou association/ autres (à préciser)………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

VIII. ANALYSES DES PRATIQUES

Quels sont les changements apportés par vos pratiques ? Sur le plan économique :………………………………………………………………………...….……. ……………………………………………………………………………………………………………. Sur le plan environnemental : …………………………………………………………………………....... ……………………………………………………………………………………………………………. Sur le plan social :………………………………………………………………………………….……… ………………………………………………………………………………………………………..…... Sur le plan culturel.......................................................................................................................................................... ……………………………………………………………………………………………………………. Quels sont les acteurs déjà impliqués dans la mise en œuvre ?………………………………………….…. ……………………………………………………………………………………………………….…… Qui est censé être impliqué dans la mise en œuvre ? :…………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………..……...

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Y a-t-il des moyens mobilisés pour la mise en œuvre de vos activités? :…………………………………… ………………………………………………………………………………………………………..…... Quels sont les types et formes d’appui suscités pour la mise en œuvre de vos activités ?……………..…… …………………………………………………………………………………………….......…………... Quels sont les produits ou services générés par vos activités ? ……………………………………….……

IX. PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE L’ACTIVITE Quel est le niveau d’appréciation qualitative ou quantitative de vos activités ? ……………….…………… …………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………… Existe-t-il des types d’acquis induits à votre activité ? ……………………………………...………..…… …………………………………………………………………………………………………..………... Qui sont les principaux acteurs bénéficiaires (par catégorie sociale, genre, etc.) ?.....:………………………. ……………………………………………………………………………………………….….………... Existe-t-il des menaces sur la pratique ?…………………………………………………….....…..……….. …………………………………………………………………………………………………...……….. Quelles sont les prévisions de développement et de diversification à partir des acquis ? ………………………………………………………………………………………………….………... Quelles sont les contraintes relevées dans le développement de votre activité ? …………………..……… ………………………………………………………………………………………………………...….. Existe-t-il des solutions endogènes et exogènes entreprises ou envisagées ? ……………………………… ………………………………………………………………………………………………………...….

X. FORMES D’APPROPRIATION DE L’ACTIVITE

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Quels sont les avantages liés à la mise en œuvre de votre activité ? :………………....…………………

……………………………………………………………………………………………………………. Quelles sont les conditions socio-économiques, écologiques, environnementaux, culturels propices à la mise en œuvre ? :……………………………………………………………………………….…………. ………………………………………………………………………………………………………..…... Sentez-vous le besoin d’être renforcé pour une meilleure mise en œuvre de votre pratique ? oui/non Si oui dans quels domaines ?……………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………….. Quels sont les moyens indispensables à la mise en œuvre de votre activité ?....................................................... ……………………………………………………………………………………………………..……... Y-a-t-il des acteurs indispensables dans la mise en œuvre de vos activités : oui/non Si oui, lesquels ? …………………………………………………………………………………………………..………... Autres considérations : ………………………………………………………………………...…………. …………………………………………………………………………………………….….……….......

GUIDE FOCUS GROUP Identifier et capitaliser les savoir-faire locaux en matière d’agriculture, d’agro-alimentaire, de phytothérapie, prévision climatique et utilisation de la faune, etc.

‐ Historique du village (spécificités du village) ‐ Présentation des activités du village ‐ Les pratiques agricoles, pastorales, artisanales, de phytothérapie, de gestion des

ressources naturelles. ‐ Les changements intervenus dans ces pratiques et les raisons de ces changements ‐ Les points communs et les différences avec les autres villages pour ce qui concerne

les pratiques agricoles, pastorales, artisanales, de phytothérapie, de gestion des ressources naturelles.

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‐ Les raisons des différences ‐ Les perspectives.

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Filename: Annexe-4-Etude-SFL-MALI-REPSAHEL Directory: C:\Users\LD-Work\Dropbox\REPSAHEL-Rapport technique 2017 -

en cours - LD\[DRAFT-Annexes RSTsept 2017 Template: C:\Users\LD-

Work\AppData\Roaming\Microsoft\Templates\Normal.dotm Title: Subject: Author: Amadou Sidibe Keywords: Comments: Creation Date: 6/29/2017 10:20:00 AM Change Number: 45 Last Saved On: 12/13/2017 12:05:00 PM Last Saved By: [email protected] Total Editing Time: 730 Minutes Last Printed On: 12/13/2017 12:06:00 PM As of Last Complete Printing Number of Pages: 56 Number of Words: 13 891 (approx.) Number of Characters: 79 181 (approx.)