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Édito « Microbe » : bientôt un compliment ? Incroyable : notre corps abrite cent mille milliards de micro-organismes ! C’est plus que le nombre de toutes nos cellules. Qui sommes-nous réellement ? Des êtres humains ou des amas de microbes ? Patrice Debré, professeur d’immunolo- gie, préfère parler d’« homme microbio- tique ». Les scientifiques ayant étudié ces micro-organismes en ont découvert plus de 1 000 espèces et ont identifié plus de 3 millions de gènes différents. On parlait autrefois de flore intestinale ; aujourd’hui le microbiote est sur toutes les lèvres, mais pas que… Ces micro-organismes prolifèrent sur notre peau et dans notre tube digestif. C’est d’ailleurs dans nos intestins que vit la plus grande partie de ces micro-organismes. Nous y abritons entre 1,5 et 2 kg de microbes (l’équivalent du poids du cerveau !) dont la plupart sont soit inoffensifs, soit bénéfiques à notre santé. Prendre soin de ces petits lo- cataires que nous n’avons pas choisis est fondamental. De leur bien-être dépend l’équilibre de nos systèmes immunitaire, digestif, neurologique… En regard de cette découverte, le terme « microbe » cessera-t-il de désigner familièrement les chétifs, les « sans envergure » ? En attendant, je vous propose de découvrir dans notre dossier médical les plantes qui protègent les bonnes bactéries et em- pêchent la prolifération des pathogènes. L’entente avec vos petits partenaires n’en sera que meilleure ! Alessandra Moro Buronzo Le meilleur de l’information sur les plantes au service de votre santé ISSN 2296-9799 N° 39 AOÛT 2017 Sommaire Dossier médical Sauvez votre intestin : prenez soin du microbiote 1 Le jus du mois Le jus de l’été, rafraichissant et reminéralisant 7 Rencontre avec Éric Griesemann Les huiles essentielles applaudies à l’hopital 8 Dans l'air du temps Vous ne regarderez plus jamais les arbres de la même manière 10 Naturopathie Les 6 remèdes indispensables en gemmothérapie 12 Découvrez les plantes sauvages Le seul souci serait de ne pas en avoir 16 Le bon choix Desmodium, le grand protecteur du foie 18 Plantes du bout du monde Amazonie : force de la nature 20 Et aussi : des news, les livres (p 22), l’agenda (p 23) et le courrier des lecteurs (p 24) Sauvez votre intestin : prenez soin du microbiote Il y a peu, c'était la flore intestinale. Aujourd'hui, c'est le microbiote. Qu'est-ce qui a changé depuis ? C'est un organe à part entière, mais pas tout à fait comme les autres. Au lieu des cellules classiques, il est composé de microbes… 10 14 microbes environ, soit cent mille milliards ! Dès lors, une question s'impose : comment vivre en bon accord avec tous ces hôtes ? Très longtemps assimilé à de la simple tuyauterie digestive, l’intestin est devenu, en quelques années, l’organe cible d’un grand nombre de pathologies. Il a fallu attendre l’an 2000 pour que des chercheurs découvrent qu’il abritait des biofilms composés de bactéries et de champignons très bien organisés. Ces biofilms constituent une sorte de revêtement qui recouvre la muqueuse intestinale. C’est comme une citadelle pouvant favoriser, en fonction des combats, le développement de bactéries et de champignons plus ou moins nocifs. On y cherche actuellement une des causes potentielles au phénomène d’anti- biorésistance. Dans tous les cas, si l’on veut résoudre les pro- blèmes liés à l’intestin, il faut traiter ces biofilms. Pour cela, il est nécessaire de mieux comprendre le fonctionnement de notre microbiote.

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Édito« Microbe » :  bientôt un compliment ?

Incroyable : notre corps abrite cent mille milliards de micro-organismes ! C’est plus que le nombre de toutes nos cellules. Qui

sommes-nous réellement ? Des êtres humains ou des amas de microbes ? Patrice Debré, professeur d’immunolo-gie, préfère parler d’« homme microbio-tique ». Les scientifiques ayant étudié ces micro-organismes en ont découvert plus de 1 000 espèces et ont identifié plus de 3 millions de gènes différents. On parlait autrefois de flore intestinale ; aujourd’hui le microbiote est sur toutes les lèvres, mais pas que… Ces micro-organismes prolifèrent sur notre peau et dans notre tube digestif. C’est d’ailleurs dans nos intestins que vit la plus grande partie de ces micro-organismes. Nous y abritons entre 1,5 et 2 kg de microbes (l’équivalent du poids du cerveau !) dont la plupart sont soit inoffensifs, soit bénéfiques à notre santé. Prendre soin de ces petits lo-cataires que nous n’avons pas choisis est fondamental. De leur bien-être dépend l’équilibre de nos systèmes immunitaire, digestif, neurologique… En regard de cette découverte, le terme « microbe » cessera-t-il de désigner familièrement les chétifs, les « sans envergure » ? En attendant, je vous propose de découvrir dans notre dossier médical les plantes qui protègent les bonnes bactéries et em-pêchent la prolifération des pathogènes. L’entente avec vos petits partenaires n’en sera que meilleure !

Alessandra Moro Buronzo

Le meilleur de l’information sur les plantes au service de votre santé

ISSN 2296-9799 ■ N° 39 ■ AOÛT 2017

SommaireDossier médical Sauvez votre intestin : prenez soin du microbiote . . . . . . 1

Le jus du mois Le jus de l’été,

rafraichissant et reminéralisant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Rencontre avec Éric Griesemann

Les huiles essentielles applaudies à l’hopital . . . . . . . . . . 8

Dans l'air du temps Vous ne regarderez plus jamais

les arbres de la même manière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Naturopathie Les 6 remèdes indispensables

en gemmothérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Découvrez les plantes sauvages

Le seul souci serait de ne pas en avoir . . . . . . . . . . . . . . . 16

Le bon choix Desmodium, le grand protecteur du foie . . . . . . . . . . . . . 18

Plantes du bout du monde Amazonie : force de la nature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20

Et aussi : des news, les livres (p . 22), l’agenda (p . 23) et

le courrier des lecteurs (p . 24)

Sauvez votre intestin : prenez soin du microbioteIl y a peu, c'était la flore intestinale. Aujourd'hui, c'est le microbiote. Qu'est-ce qui a changé depuis ? C'est un organe à part entière, mais pas tout à fait comme les autres. Au lieu des cellules classiques, il est composé de microbes… 1014 microbes environ, soit cent mille milliards ! Dès lors, une question s'impose : comment vivre en bon accord avec tous ces hôtes ?

Très longtemps assimilé à de la simple tuyauterie digestive, l’intestin est devenu, en quelques années, l’organe cible d’un grand nombre de pathologies. Il a fallu attendre l’an 2000 pour que des chercheurs découvrent qu’il abritait des biofilms composés de bactéries et de champignons très bien organisés. Ces biofilms constituent une sorte de revêtement qui recouvre la muqueuse intestinale. C’est comme une citadelle pouvant favoriser, en fonction des combats, le développement de bactéries et de champignons plus ou moins nocifs. On y cherche actuellement une des causes potentielles au phénomène d’anti-biorésistance. Dans tous les cas, si l’on veut résoudre les pro-blèmes liés à l’intestin, il faut traiter ces biofilms. Pour cela, il est nécessaire de mieux comprendre le fonctionnement de notre microbiote.

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DOSSIER MÉDICAL2

Où se cachent nos invités ?Les êtres humains, comme les animaux et les végétaux, ont un microbiome, c’est-à-dire un environnement dans lequel vit l’ensemble des micro-organismes qui composent notre microbiote : bactéries, levures, champignons, virus…

La majorité de ces organismes a élu domicile dans notre côlon et plus largement dans le reste de notre intestin, mais nous possé-dons aussi :

▪ Un microbiote cutané. C’est la partie externe du microbiote humain, le dos étant l’une des régions du corps qui abrite le plus de bactéries !

▪ Un microbiote vaginal aussi appelé flore vaginale, qui permet de limiter les infections. Constitué en grande partie de germes appar-tenant au genre lactobacillus – une armée de défenses naturelles – cette flore produit de l’acidité pour maintenir un PH optimal, aux environs de 4.

L’intestin, QG de nos défensesNotre tube digestif contient envi-ron 150 fois plus de bactéries que d’habitants sur notre planète ! La connaissance grandissante de ce microbiote fait qu’il est considéré aujourd’hui comme un véritable organe. Avec plusieurs centaines de millions de neurones et autant de cellules gliales qui les envi-ronnent et les nourrissent, l’intes-tin est bien notre deuxième cerveau !

On parle de lui comme de notre deuxième cerveau. Mais pourquoi tant d’éloges ? À quoi sert cette biomasse qui nous habite ?

▪ Le microbiote participe à la fermentation des résidus alimen-taires non digérés dans l’intestin grêle, notamment les fibres.

▪ Il produit des acides gras à chaîne courte qui participent à la nutri-tion des tissus de la muqueuse.

▪ Il joue aussi le rôle de barrière. Il empêche la colonisation des bactéries nocives et stimule les cellules de défense de l’organisme, réduisant les réponses allergiques.

▪ Il influence ainsi le développe-ment du système immunitaire intestinal, favorisant les bonnes bactéries, dites commensales, qui colonisent l’organisme sans provoquer de maladies.

Ce microbiote propre à chacun est relativement stable au cours de la vie. Toutefois, certains facteurs peuvent altérer cet équilibre bactérien complexe : médicaments, antibiotiques, mauvaise alimenta-tion… et même excès d’hygiène.

Protéger sa flore vaginale

Fixée à la muqueuse vagi-nale, elle forme un biofilm qui protège contre l’agression de micro-organismes pathogènes. Pour la préserver, il faut éviter les douches vaginales à répé-tition.

De même, respectez bien les conseils d’utilisation des sper-micides ; le nonoxynol-9 par exemple est toxique pour les lactobacilles.

Attention, en cas de mycose, le PH est souvent trop bas, il faut alors alcaliniser le terrain ou utiliser un savon neutre comme Myleuca® ou Saforelle®.

Seeding et flore commensaleOn suppose que la flore in-testinale est transmise au nouveau-né au moment de l’accouchement par voie basse. Conscientes de l’importance de cette contamination naturelle, certaines sages-femmes pré-conisent d’imprégner manuelle-ment le nouveau-né de la flore vaginale de la mère (jusque dans sa bouche !) en cas de césa-rienne. Cette pratique appelée seeding ou « ensemencement vaginal » est remise en question par une étude parue dans Nature Medicine* qui conclut qu’il n’y a pas de différences significa-tives entre les bébés nés par césarienne et par voie basse. De nouvelles études devraient bientôt trancher.

* Partial restoration of the microbiota of cesarean-born infants via vaginal mi-crobial transfer : http://www.nature.com/nm/journal/v22/n3/full/nm.4039.htm

Lactobacillus

Les antibiotiques, ce n’est pas automatique !Les premières études concer-nant les effets des antibiotiques sur le microbiote intestinal étaient réalisées avec des doses très supérieures à celles réellement présentes dans le tube digestif. Depuis une dizaine d’années, les études sont plus précises et concluent que ces médicaments sont partiellement responsables de l’émergence des bactéries résistantes et de l’altération du microbiote commensal. Ne prenez jamais d’antibiotiques en automédica-tion, ils pourraient entraîner une diminution de la diversité de votre microbiote.

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DOSSIER MÉDICAL3

Prenez soins de vos hôtes, sinon c’est la dysbiose

Les répercussions d’un déséqui-libre du microbiote sont nombreuses :

1. Les ballonnements

La plupart du temps, ils sont passagers et n’ont pas de consé-quences notables sur la santé. S’ils persistent, ils peuvent provoquer des douleurs abdominales, des troubles du transit, des nausées et des vomissements.

2. Les troubles intestinaux

Ces troubles peuvent toucher jusqu’à 30 % de la population. On distingue deux grands types de troubles :

▪ Les troubles fonctionnels

comme le SII (syndrome de

l’intestin irritable) sans lésions anatomiques visibles. Ces colopa-thies fonctionnelles concernent 15 % de la population mondiale1 et génèrent des douleurs abdomi-nales associées à des troubles de la défécation et du système nerveux autonome (altération du système immunitaire, mauvaise résistance aux maladies virales ou bactériennes…).

▪ Les MICI (maladies inflamma-

toires chroniques de l’intestin),

qui rassemblent la rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn. Elles engendrent une inflammation avec des lésions du système digestif. Les MICI évoluent par poussées suivies de rémissions de durée variable. Les signes cliniques sont douleurs abdominales, diarrhées chroniques accompagnées de sang, glaires, nausées, vomissements, fatigue,

1. Selon le World journal of gastroenterology, mars 2014.

perte de poids pouvant entraîner des carences… En France, 65 000 patients sont diagnostiqués chaque année.

Dans la rectocolite hémorragique les lésions sont localisées au niveau du côlon et du rectum, mais dans la maladie de Crohn, elles peuvent atteindre l’ensemble du tube digestif, de la bouche à l’anus ! Les causes semblent mal détermi-nées (facteurs génétiques, régime alimentaire, médicaments, per-méabilité intestinale…) mais ce qui est certain, c’est que la réponse immunitaire intestinale des malades est inadaptée.

3. L’hyperperméabilité intestinale

On parle d’hyperperméabilité intestinale quand l’intestin laisse passer trop de bactéries pathogènes.

En dehors de la dysbiose, ce phénomène peut résulter de l’antibiothérapie au long cours ou répétée, de la prise chronique d’anti-inflammatoires non stéroï-diens, de la consommation chro-nique d’alcool, de la chimiothéra-pie ou encore d’allergies et d’intolérances alimentaires telles que le gluten ou le lactose par exemple.

Il faut donc arrêter les médica-ments à l’origine des altérations, améliorer l’alimentation et pendre en charge la dysbiose de façon à favoriser la cicatrisation de la muqueuse.

Non traitée, l’hyperperméabilité intestinale peut conduire à l’appa-rition de maladies dites de civilisa-tion comme le diabète, l’obésité, le syndrome métabolique, l’asthme, les maladies auto-immunes, etc.

Attention à l’ennemi invisibleFléaux du monde moderne, le

stress et l’anxiété n’entraînent pas que des troubles psycholo-giques. Ils sont également liés à des troubles digestifs fonctionnels et aux MICI. En effet, les événements douloureux sont associés à l’exa-cerbation des symptômes lorsqu’ils sont perçus comme une menace. La plupart des malades rapportent une relation entre l’apparition des symptômes et la survenue d’un stress.

Chez l’homme, le stress stimule la motricité sigmoïdienne (une partie du côlon) et s’accompagne d’une accélération du transit. Le stress entraîne aussi une augmen-tation de la perméabilité intesti-nale, probablement à l’origine des poussées de MICI et de l’emballe-ment de la réponse immunitaire dans le cadre des maladies auto-immunes.

Comment améliorer notre immunité ?Avant toute chose, il est nécessaire de stimuler la flore avec des prébiotiques et des probiotiques.

Selon l’OMS (organisation mon-diale de la santé), un aliment dit probiotique « contient des

micro-organismes vivants qui, ingérés

en quantité suffisante, exercent des

effets bénéfiques sur la santé de

l’hôte ». Or il existe de nombreuses souches de ces micro-organismes dont les plus connues appar-tiennent au genre lactobacillus,

bifidobacterium et saccharomyces. Par exemple, les probiotiques sont

naturellement présents dans les yaourts, le lait

fermenté, le

kéfir, la chou-

croute crue et Kéfir

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DOSSIER MÉDICAL4

même les olives ! Ils peuvent aussi être rajoutés à d’autres aliments comme en témoignent le pain au

levain et la levure de bière.

Les prébiotiques sont des fibres alimentaires. On en trouve donc dans la plupart des végétaux à fibres et plus particulièrement ceux riches en fructanes (orge, asperges,

artichauts) et en amidons résis-tants (bananes, légumineuses,

riz, pommes de terre).

Ces sucres fermentescibles non dégradés lors de la digestion se retrouvent dans le côlon où ils servent d’engrais aux bactéries en développement. Certains prébio-tiques sont efficaces en prévention des pathologies gastro-intestinales.

Par exemple, on voit souvent apparaître des diarrhées qui appauvrissent le microbiote lors de l’administration d’antibiotiques. Prébiotiques et lactobacilles ont prouvé qu’ils diminuaient ce risque de diarrhées. Ils auraient aussi un effet protecteur dans le SII, mais il y a moins de preuves de leur efficacité dans les MICI.

Vous noterez que les prébiotiques n’ont qu’un effet transitoire. Malgré leur action bénéfique sur le transit, ils ne persistent pas dans le côlon. Dès qu’on arrête d’en consommer, l’effet cesse ; c’est pourquoi il faut les prendre quand les symptômes apparaissent, par cure d’un mois.

L’ensemble prébiotique + probio-tique est nommé symbiotique.

2. On en tire le colorant E100, généralement décrit « sans effet secondaire connu ». Bien que d’origine naturelle, la curcumine E100 peut contenir des résidus de solvants d’extraction.

Les prébiotiques et probiotiques naturels

Parmi les prébiotiques, il faut distinguer les fibres dures (ou insolubles) des fibres solubles. Les fibres dures contiennent de la cellulose ou de l'hémicellulose parfois irritantes. C’est le cas des crudités, indispensables mais pas toujours bien tolérées. Si c’est votre cas, essayez de les consom-mer cuites.

Plus douces, les fibres solubles

sont mieux tolérées. C’est le cas des gommes, pectines, alginates et mucilages présents en très petite quantité dans l’alimentation. Une supplémentation en gélules ou en poudre est envisageable. Dans tous les cas, on les consommera tou-jours avec beaucoup de liquide (eau ou tisane) afin qu’elles gon-flent. Elles amélioreront le transit mais peuvent provoquer des ballonnements, c’est pourquoi je vous recommande de les prendre avec une tisane d’anis étoilé (ou badiane) qui limitera les gaz.

Autres prébiotiques possibles : les plantes riches en inuline comme la bardane,

le pissenlit,

l’artichaut,

le salsifis,

l’oignon…

Depuis 2012, l’EFSA (European food safety authority) reconnaît également les propriétés bifido-gènes de l’avoine et recommande d’en consommer au moins 3 g par jour.

Du côté des probiotiques végétaux, les pollens contiennent 10 millions de ferments lactiques par gramme. Ils ont un effet antimicrobien, antifongique, antiallergique et

permettent la restauration de la flore lactique dans le côlon droit. Je recom-mande particuliè-

rement le pollen frais congelé

de ciste ladanifère. Selon l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), 3 lots de rats dont les intestins présentaient des lésions ont été soumis pendant 3 semaines à 3 régimes différents : alimentation classique, alimenta-tion classique + pollens frais congelés de ciste, et alimentation classique + pollens séchés. Seul le lot 2 a vu le nombre de lésions diminuer de 30 %.

Les plantes actives sur l’intestinIl existe de nombreuses plantes permettant de limiter l’inflamma-tion intestinale dont 3 plantes de la famille des Zingibéracées particu-lièrement intéressantes car ali-mentaires et médicinales à la fois.

▪ Le curcuma, Curcuma longa. On utilise le rhizome, grand habitué de la cuisine asiatique. Sa section franche va du

jaune à l’orange. Le curcuma contient de nombreux curcumi-noïdes dont 80 % de curcumine (un pigment orangé bien connu des industriels de l’agroalimen-taire2). La curcumine active les enzymes antioxydantes et permet de soigner les dyspepsies et autres maladies inflammatoires du côlon. Excellente pour la santé, il faut simplement l’éviter en cas d’obstruction biliaire et en même temps qu’un traitement sous anticoagulants.

Bardane

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DOSSIER MÉDICAL5

▪ Le gingembre, Zingiber officinale. À nouveau, on utilise le rhizome. Son nom vient du sanscrit « Shringavera » qui signifie

« en forme du bois de cerf ». Le rhizome est riche en amidon (60 %). Son huile essentielle contient de nombreux actifs et sa résine des principes piquants (gingérols) qui lui donnent son goût si particulier. Anti-inflammatoire, hypocholestérolé-miant, stomachique, digestif, antithrombotique et tonique, il augmente le flux salivaire et le péristaltisme intestinal. À la dose de 2 g, il est connu pour lutter contre les nausées (y compris de la femme enceinte) et les vomissements.

▪ La cardamome, Elletaria carda-

momum. De cette plante vivace célèbre en médecine ayurvé-dique, on utilise les fruits et les

graines pour traiter les troubles digestifs, l’halitose, etc. Elle aug-mente les sécrétions gastriques et biliaires, elle est antispasmodique, antiflatulence et réputée aphrodi-siaque. On conseille 1,5 g de poudre, 1 g de teinture ou 40 mg d’huile essentielle au maximum (soit 2 gouttes) par jour. Il convient de ne pas dépasser la dose car il y a risque de tachycardie et d’insomnies.

De nombreuses huiles essentiellesEfficaces sur la sphère intestinale, elles sont prescrites depuis long-temps par de nombreux praticiens. Elles ont l’avantage de stimuler l’immunité sans modifier la flore commensale.

3. À ne pas confondre avec l’huile essentielle extraite des feuilles, de composition et d’odeur proches du clou de girofle.

▪ Les cannelles (de Chine ou de Ceylan par exemple, Cinnamomum

cassia ou zelani-

cum). En phyto-thérapie comme

en cuisine, on utilise l’écorce qui produit une huile essentielle3 tonique et anti-infectieuse à très large spectre : antibactérienne, antivirale, antifongique, antifer-mentaire, à savoir une action positive sur la flore intestinale.

Très puissante, elle est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes, ainsi qu’aux enfants de moins de 12 ans. De manière générale, il vaut mieux demander conseil à un professionnel et l’utiliser toujours à faible dose (1 goutte 3 fois par jour dans un support, 1 cuillerée à soupe de miel par exemple, 8 jours maxi-mum) car elle est agressive pour la peau, les muqueuses et le foie.

▪ L’huile essentielle d’arbre à thé ou tea tree, Melaleuca

alternifolia. Originaire du Sud-est de l’Aus-tralie, l’arbre peut mesurer de 4 à

5 m. Son écorce se détache en lambeaux et ses feuilles très étroites comprennent des glandes à essence visibles à l’œil nu. Ses fleurs blanches, réunies en épis, sont caractérisées par de nombreuses étamines et son fruit est une baie. L’arbre a la particularité de posséder un excellent pouvoir de récupéra-tion. Grâce à un bon réseau raci-naire, il repousse facilement à partir de sa souche.

L’huile essentielle est produite à partir des feuilles avec un rendement de 1 à 2 %. Son arôme puissant rappelle à la fois le cyprès, la carda-mome et le camphre. C’est une incontournable dans la trousse à pharmacie : anti-infectieuse à large

spectre, antibactérienne, antivirale, antimycosique et antiparasitaire.

Déconseillée les 3 premiers mois de la grossesse et aux enfants de moins de 7 ans, on ne lui connaît aucune toxicité dans les conditions normales d’utilisation. Elle peut cependant devenir irritante en cas d’utilisation prolongée ou répéti-tive. Si possible, préférez l’huile d’origine australienne qui bénéficie d’une meilleure tolérance cutanée, à raison de 1 goutte 3 fois par jour dans du miel liquide (acacia par exemple), 10 jours par mois.

▪ L’huile essentielle de niaouli, Melaleuca quinque-

nervia, CT

cineole. L’huile essentielle est extraite à partir des feuilles. On

l’appelait autrefois Goménol car elle s’exportait du port de Gomen, en Nouvelle-Calédonie, avec l’appella-tion « gomen oil ». Sa composition révèle un taux de 1,8 cinéole et elle a l’avantage de ne pas être aussi desséchante que l’huile essentielle d’Eucalyptus globulus. En plus d’améliorer l’immunité, elle est antibactérienne, antivirale, antifon-gique et antiparasitaire. Au niveau de l’intestin, elle favorise la régéné-ration des tissus.

Elle s’utilise en cas d’infection à la dose de 1 goutte 3 fois par jour dans 1 cuillère à soupe de miel liquide, pendant 10 jours.

En conclusion, on ne répétera jamais assez combien il est essentiel de protéger son microbiote. En plus des solutions de phyto-aromathéra-pie, de nombreux oligo-éléments peuvent être conseillés, en particu-lier le zinc qui améliore l’immunité et facilite la cicatrisation des muqueuses. Essayez-le à raison de 1 ampoule 3 fois par semaine pendant 2 mois.

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DOSSIER MÉDICAL6

Danielle Roux-Sitruk Docteur en pharmacie

top microbiote partie utilisée

forme galénique indications posologie remarques

Curcuma Curcuma longa

Rhizome

Gélules de poudre ou d’ex-

trait sec dosé en curcumoïdes

Anti-inflammatoire puissant

cicatrisantimmunostimulant

1 gélule 3 fois par jour

Peut être utilisé régulièrement dans

l’alimentation

Gingembre Zingiber officinale

Rhizome Gelules de poudre

Antinauséeux, antioxydant

2 gélules 2 ou 3 fois

par jourAlimentation possible

Cardamome Elletaria cardamomum Fruits et

grainesGelules de

poudre titréesAction sur la flore

intestinale3 gélules par jour

Mieux en alimentaire ; ne pas dépasser

1,5 g par jour

Ciste ladanifère Cistus ladaniferus

Pollen Frais congelé Effet probiotique 1 gramme par jour

Traitement de 3 semaines

Cannelle de Chine Cinnamomum cassia

Écorce Poudre de plante ou HE

Anti-infectieux majeur, immunosti-mulant, rééquilibre

la flore

1 gélule 3 fois par jour ou 1 goutte d’HE 3 fois par jour

dans du miel 8 jours maximum

La poudre est moins efficace mais moins

agressive en auto médi-cation. En cas de prise d’HE demandez conseil

à un professionnel

Arbre à thé Melaleuca alternifolia

Feuilles HEAntiviral, antimyco-sique, immunosti-

mulant

1 goutte 3 fois par jour diluée dans du miel,

10 jours

Préférez l’origine australienne ;

régénère les flores déséquilibrées

NiaouliMelaleuca quinquenervia Sommités

fleuries HEAntibactérien,

antiviral, cicatrisant, immunostimulant

1 goutte 3 fois par jour diluée dans du miel,

10 jours

Appelée aussi goménol

Zinc

Oligo élément Ampoules

Immunostimulant, facilite la cicatrisa-

tion de la muqueuse intestinale

1 ampoule 3 fois

par semaine

Voie orale ou sublinguale ;

traitement au long cours,

au moins 2 mois

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LE JUS DU MOIS7

Le jus de l’été, rafraichissant et reminéralisantC’est un délice pour les yeux comme pour les papilles. Formidable pour le système immunitaire et cardiovasculaire, notre jus est une excellente source de vitamine C et de provitamine A. Vous en connaissez beaucoup, des jus qui préservent votre peau et reminéralisent votre organisme ?

Le point santéLa pastèqueRiche en eau, elle désaltère et favorise l’élimination d’acide urique. Elle stimule l’appétit et favorise la digestion. La pastèque est une importante source de lycopène. Des concentrations élevées de lycopène dans le sang ont été associées à une plus faible incidence de maladies cardiovascu-laires et de cancer de la prostate.

La pastèque est aussi l’un des aliments les plus riches en citrul-line, un acide aminé converti en arginine par l’organisme et qui a des effets bénéfiques sur la santé des vaisseaux sanguins. C’est aussi une bonne source de vitamine C.

La pêche blancheRéhydratante, la pêche est riche en vitamine C et provitamine A, ou carotène. Ses flavonoïdes amé-liorent l’assimilation de la vitamine C et augmentent la résistance des

capillaires sanguins, ce qui est utile en été lorsque la chaleur met le système circulatoire à rude épreuve. La provitamine A est un antioxydant cellulaire (proba-blement facteur de protection anticancer) indispensable au bon état de la peau. Le potassium, le magnésium, le phosphore et le fer qu’elle contient participent à la reminéralisation de l’organisme. Face à l’alimentation actuelle, souvent trop acide, elle libère des composés alcalins.

Le poivron rougeLe poivron rouge possède beaucoup de bêta-carotène et bêta-cryptoxanthine, des compo-sés précurseurs de vitamine A dans l’organisme. Il contient aussi du lycopène et près de neuf fois plus de pigments caroténoïdes que les poivrons verts ! Classé parmi les meilleures sources de vitamine C, il faut justement le choisir bien mûr pour en profiter au maxi-mum. Le poivron rouge en contiendrait environ deux fois plus que le poivron vert, qui n’a pas atteint sa pleine maturité. De plus, des extraits de poivron ont permis d’inhiber l’action de certains composés cancérigènes comme les nitrosamines.

La lavandeCalmante, la lavande aide à traiter l’agitation. Elle réduit les ballonnements et les troubles de la circulation.

Louis-Valéry Robert

2. Extrayez le jus à l’aide d’un extracteur à vitesse lente (max 40 tours/min)

3. Ajoutez l’hydrolat de lavande

1. Lavez et coupez les fruits et légumes en cubes en conservant la peau (excepté la pastèque)

4. Mélangez énergique-ment à l’aide d’un shaker

5. Servez frais

Ingrédients• ½ mini pastèque bio• 2 pêches blanches bio• 1 rectangle de 2 cm/1 cm de poivron rouge bio• 1 c. à c. d’hydrolat de lavande bio

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NOS EXPERTS ONT LA PAROLE

Les huiles essentielles applaudies à l’hopitalLes huiles essentielles gagnent petit à petit la confiance du corps médical. À La Rochelle, un pharmacien se bat pour un projet ambitieux : mettre en place l’aromathérapie en milieu hospitalier et en évaluer scientifiquement les résultats.

Son diplôme de pharmacien en poche, Éric Griesemann choisit de devenir praticien en centre hospitalier dans un service de cancérologie. Après plus de 15 ans d’exercice, il est victime en 2013 d’un problème de santé et dé-couvre la puissance de l’aromathé-rapie. Il donne alors une nouvelle orientation à sa vie professionnelle et coordonne aujourd’hui le projet aromathérapie au sein du groupe hospitalier La Rochelle-Ré-Aunis.

« Les premiers témoignages sont assez spectaculaires. Même les soignants sou-

lignent combien l’introduc-tion des huiles essentielles

leur a permis de rétablir une relation privilégiée

avec leurs patients. »

Comment les huiles essentielles vous ont-elles convaincu ?

Éric Griesemann : Il y a quelques années, j’ai pu expérimenter par moi-même leur efficacité à la suite d’une dépression qui m’a obligé à stopper mon activité profession-nelle. J’ai bénéficié pendant cette période d’un massage à base d’huiles essentielles, un mélange pour relier le corps et l’esprit composé notam-ment de lavande et de romarin. J’ai ressenti une sensation de bien-être profond et un véritable lâcher prise qui m’a permis d’évacuer tout ce que je gardais en moi depuis des années. Cela m’a ouvert l’esprit et je me suis reconnecté à des choses plus saines qui correspondent mieux à ma personnalité.

Et vous avez ainsi décidé de partager vos connaissances au sein même de l’hôpital, ce qui ne semblait pas forcément très évident…É. G. : J’ai dû énormément commu-niquer, mais j’ai été agréablement surpris par l’accueil des patients et par l’écoute du personnel soignant, notamment paramédical, qui témoigne au quotidien des bienfaits de l’aromathérapie dans l’établisse-ment d’une meilleure relation soignant-soigné.

4. C’est le nom donné à un groupe de structures du cerveau jouant un rôle très important dans le comportement et en particulier, dans diverses émotions comme l’agressivité, la peur, le plaisir ainsi que la formation de la mémoire.

Dans quels services avez-vous réussi à introduire les huiles essentielles ?

É. G. : Nous avons actuellement deux services pilotes : l’oncologie et la pneumologie. Nous avons aussi introduit les huiles essen-tielles dans les salles d’attente et certaines salles de soins. Notre projet comporte plusieurs axes comme la désodorisation des locaux et l’apaisement des ambiances de travail. Nous diffu-sons par exemple des essences de citron pour générer un certain dynamisme, d’orange douce pour apaiser les ambiances survoltées et également de pamplemousse, très appréciées quand les soignants ont des situations de soins déli-cates. Nous sommes très exigeants sur la qualité des huiles utilisées qui doivent être botaniquement et biochimiquement définies, pures, bio et si possible issues d’un circuit équitable, respectueux de l’environnement.

Quel sont les autres axes de travail ?

É. G. : Il y a notamment la gestion des émotions. On sait que les huiles essentielles agissent directe-ment sur le système limbique4 avec des effets sur les émotions pri-maires. Pour chacune des émo-tions que l’on a identifiées, nous proposons un panel de 3 huiles essentielles. C’est au patient de

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NOS EXPERTS ONT LA PAROLE

choisir le parfum qui lui convient le mieux. Ensuite on les diffuse dans la pièce ou grâce à des inhalateurs individuels, sous forme de petits sticks rechargeables que les patients peuvent emporter chez eux à la fin du séjour.

Quelles sont les émotions que vous traitez en priorité ?

É. G. : On a identifié 4 ou 5 émotions primaires. Pour la colère, nous avons sélectionné la marjolaine, la maniguette fine et le néroli. Pour les situations de peur, de stress et d’anxiété, la lavande vraie, la camomille noble et la bergamote. Pour la tristesse

et le découragement, le Kunzea ambigua, la verveine citronnée et la racine d’angélique. Pour la recherche de bien-être et de sérénité, le citron, le sapin baumier et la linaloé. Enfin, même si nous ne sommes pas à proprement parler dans le domaine des émo-tions, il nous a semblé important d’agir sur toutes les problématiques liées au sommeil, comme l’endor-missement, les réveils précoces ou les cauchemars. Notre choix s’est porté sur l’orange douce pour les troubles mineurs du sommeil ; si cela ne suffit pas nous utilisons la mandarine verte et pour les cas d’insomnies rebelles le petit grain mandarinier. Ce dernier est très efficace, il contient de l’anthranilate de méthyle, un puissant composant sédatif qui permet de lâcher prise quand les personnes ruminent.

Comment arrivez-vous à mésurer l'état émotionnel de vos patients ?

É. G. : Nous avons créé un outil simple que l’on a appelé « l’émotimètre ». Le patient auto-évalue le niveau de ses émotions. On lui propose alors le panel d’huiles correspondant. Comme il est primordial que chacun soit acteur de sa prise en charge, c’est toujours le patient qui choisit l’huile qu’il respirera. Cet émoti-mètre nous permet également de mesurer après le soin la progression de son état émotionnel.

Existe-t-il d'autres formes d'applications ?

É. G. : Nous avons mis en place depuis le début de l’année une activité de toucher-massage pour gérer les grandes situations de stress et d’anxiété. Les 4 huiles qu’on utilise sont la lavande fine, le géranium rosat, le petit grain bigaradier et l’ylang-ylang. Je précise que ce n’est pas une synergie, mais une dilution à 5 % d’une seule de ces huiles dans de l’huile végétale de jojoba. Là encore, c’est le patient qui choisit.

On imagine que votre projet continue d'évoluer. Quelle est la prochaine étape ?

É. G. : Nous avons comme projet de traiter ce que l’on appelle les soins de support, par exemple les soins de bouche ou les soins cutanés. C’est un projet trans-disciplinaire qui permet aux différents services de retravailler ensemble.

Comment faites-vous pour valider scientifiquement votre travail ?

É. G. : Nous allons bientôt mettre en place une évalua-tion chiffrée de notre travail, car les premiers témoi-gnages sont assez spectaculaires. Même les soignants soulignent combien l’introduction des huiles essen-tielles leur a permis de rétablir une relation privilé-giée avec leurs patients, jusqu’à débloquer parfois des situations qui semblaient insolubles.

Vous êtes satisfait de l’utilisation des huiles essentielles, mais vous tenez à mettre les patients en garde sur leur utilisation en automédication…

É. G. : Oui, en tant que professionnels de santé, nous avons un rôle à jouer dans l’éducation des patients à la bonne utilisation de ces substances. Elles sont certes naturelles, mais aussi très puissantes et peuvent devenir dangereuses quand elles sont mal utilisées.

Propos recueillis par Alessandra Moro Buronzo

Les hôpitaux se mettent au parfumCertains hôpitaux français se sont lancés dans l’aventure de l’aromathérapie, notamment grâce à la Fondation Gattefossé (www.gattefosse.com/fr/fondation) qui récompense chaque année une équipe hospitalière pour son approche scientifique et clinique de l’utilisation des huiles essentielles. En 2016, le Centre hospitalier de Valenciennes a reçu le prix annuel de la Fondation pour son ap-proche innovante du soin par les huiles essentielles, initiée par le Dr Géraldine Gommez-Mazaingue. En 2015, ce prix avait été décerné aux Hôpitaux civils de Colmar, et en 2014 à l’hôpital St-Nicolas d’Angers.

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DANS L'AIR DU TEMPS10

Vous ne regarderez plus jamais les arbres de la même manièreOn croyait avoir tout compris sur les arbres. On pensait ces géants majestueux immobiles, pratiquement insensibles, avec pour seul but de nous fournir de l’oxygène. Les récentes découvertes sur la vie des arbres vont dans un tout autre sens. C’est l’heure de revoir notre copie !

5. La vie secrète des arbres, Peter Wohlleben, Éditions Les Arènes, 2017.

Un enfant casse une branche pour s’amuser… Un couple d’amoureux entaille un tronc pour y laisser une trace de leur idylle… Qui pour crier au scandale comme on le ferait en cas de cruauté envers les animaux ? Les végétaux méritent-ils moins d’attention que nos amies les bêtes ? J’entends déjà certains élever la voix : « Ils sont certes vivants, mais ils ne ressentent rien, n’ont aucune vie sociale. » C’est faux ! En tout cas, ce n’est pas du tout l’avis de Peter Wohlleben, ce forestier allemand, auteur du bestseller La vie secrète

des arbres. Après plus de vingt ans passés à observer les arbres, il nous propose la découverte d’un monde extraordinaire.

Tout commence sous terreLes récentes découvertes ont prouvé que les arbres savent reconnaître leurs racines tout comme celles des autres arbres. Le fait est d’une importance capitale. À travers un vaste réseau de racines, les arbres peuvent s’entraider et fournir des sucres à ceux qui en ont besoin. Au sein d’une même espèce, les plus jeunes, ceux qui n’ont pas encore la possibilité d’avoir accès à suffisamment de lumière, reçoivent en souterrain de la nourriture de leurs aînés. Les arbres en bonne santé arrivent même à donner des nutriments à ceux qui ont été abattus et dont seul un bout de tronc survit.

Équipées à leur pointe de dispositifs capables de prendre des décisions, les racines seraient une sorte de cerveau de la plante.5.

Des associations étonnantesLes racines ne font pas tout. Sous terre, la vie sociale est bien plus riche qu’on ne peut le soupçonner. Une seule poignée de cet univers contient plus d’orga-nismes vivants que d’êtres humains sur Terre. Oribates, collemboles, polychètes… ils sont légion. La plupart sont invisibles à l’œil nu. Invisibles, mais indispensables à l’écosystème de la forêt !

« Quand les racines rencontrent des substances toxiques, des pierres infranchissables ou des milieux trop humides, elles analysent

la situation puis transmettent les changements nécessaires aux zones qui assurent

la croissance ».5

Collemboles PolychètesOribates

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DANS L'AIR DU TEMPS11

L’orchidée, témoin du réchauffement climatiqueEn pratiquant un inventaire sur une ancienne décharge publique, des étu-diants en master d’éthologie et éco-logie de l’université de Saint-Étienne ont eu la surprise de découvrir une espèce rare d’orchidée ne poussant jusqu’ici que dans le sud de la France. Serapias vomeracea est en effet très exigeante en chaleur et en soleil, mais craint le gel. Jusqu’à présent cette plante n’avait jamais été recensée si loin au nord, ce qui rend compte de la réalité du réchauffement climatique.

Smart’Flore, une appli pour botanistes en herbeInstallée sur votre smartphone, cette application vous permet de découvrir la flore environnante. Une section « sentiers botaniques » vous permet de suivre des parcours établis par le réseau Tela Botanica, dont certains sont dotés de panneaux explicatifs bien réels. Les plus aguerris peuvent même créer leurs propres sentiers botaniques.

Curcumine : encore plus efficace sur la peau !Depuis quelques années, la curcumine tient le haut du pavé parmi les anti-inflammatoires naturels. Ce constituant du curcuma bénéficie aujourd’hui de quelques dizaines d’études attestant de son utilité. Son seul défaut : il est mal absorbé par notre sys-tème digestif. Mais une étude a démontré une effi-cacité bien supérieure pour la guérison des brûlures* lorsqu’il est appliqué en gel sur la peau. Sous cette forme, la pénétration et l’absorption de la curcumine seraient facilitées. Son mode d’action est d’inhiber l’enzyme phosphorylase kinase, une substance libé-rée en cas de blessure qui provoque notamment les rougeurs et le gonflement. Dans cette expérience qui a impliqué trois patients atteints de brûlures, l’application du gel de curcumine a permis de réduire la sévérité des blessures, de diminuer la douleur et d’améliorer nettement la cicatrisation.Pour des photos des cas traités, voir ici : http://biodiscovery.pensoft.net/article/11207/ele-ment/8/29811/

* Heng M. Phosphorylase Kinase Inhibition Therapy in Burns and Scalds. 2017 DOI : 10.3897/biodiscovery.20.e11207.

NEWS

Certains vivent en parfaite symbiose. Prenez les champignons. Ils entretiennent une relation privilé-giée avec les arbres. Ils peuvent parfois vivre plusieurs centaines d’années au pied de leur arbre. Ils y pro-duisent des hormones végétales qui vont réguler la croissance cellulaire de l’arbre. En même temps, ils effectuent un filtrage des métaux lourds nocifs pour les racines et garantissent, avec leurs filaments souterrains, la transmission de l’information sur la qualité du sol, la présence des insectes ou d’autres dangers.

Saviez-vous que, sur plusieurs centaines d’années, un seul champignon peut s’étendre sur des kilomètres carrés à la ronde ? Des forêts entières peuvent littéra-lement communiquer de cette manière. C’est l’Inter-net champêtre par fibre optique naturelle !

Tous ensemble !Ce pourrait être le slogan des arbres. Dans leur écosystème, chaque individu a un rôle à jouer et chacun se porte garant de la sécurité de l’espèce. Autre manière de s’entraider, les plus forts n’hésitent pas orienter leurs branches de façon à faire de la place aux

plus faibles. Cela donne parfois lieu à d’imperceptibles combats, car les arbres n’hésitent pas à « chasser » ceux des autres espèces.

Alors certes, les arbres n’ont pas les organes des sens dont nous disposons. Ils n’entendent pas, ne parlent pas, ne voient pas, ne sentent pas tel que nous l’enten-dons. Cependant, cela ne les empêche pas de commu-niquer olfactivement, visuellement et électriquement. À leur manière, ils se comprennent. Et bien mieux que nous ne les comprenons…

Des chercheurs australiens ont même enregistré une fréquence de 220 hertz au niveau de leurs racines. Plus étonnant encore : d’autres racines « enten-draient » ce bruit souterrain qui se dirige vers elles.

Malgré ces nouvelles découvertes, les arbres nous réservent certainement d’autres énigmes. En atten-dant de mieux les connaître, apprenons à les traiter avec tout le respect que l’on doit à un être vivant. Et surtout, continuons à nous émerveiller face à ces géants silencieux.

Alessandra Moro Buronzo

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NATUROPATHIE12

Les 6 remèdes indispensables en gemmothérapie

6. Cassis, bouleau, châtaignier, églantier, peuplier, frêne, pommier et tilleul était les huit bourgeons recommandés par sainte Hildegarde dans son « Livre des subtilités des créatures divines ».

Les minuscules bourgeons d’arbres et d’arbustes renferment tout le potentiel thérapeutique des feuilles, fleurs et fruits en devenir. La gemmothérapie emploie ce tout-en-un végétal pour notre santé. Petit tour d’horizon de cette thérapie efficace et sans danger.

La gemmothérapie, c’est quoi ?Pourquoi la gemmothérapie tient-elle une place à part dans les soins par les plantes ? Parce qu’elle utilise exclusivement les parties les plus sensibles et les plus concentrées des arbres et des arbustes : bourgeons, jeunes pousses ou radicelles.

Pour comparer, on pourrait dire que la phytothérapie et l’aromathérapie, « c’est du lourd », avec des principes actifs hautement dosés, tandis que la « gemmo » agit tout en subtilité.

Ces jeunes excroissances végétales, également nommées « tissus embryonnaires » sont de véritables concentrés d’énergie. En début d’éclosion, elles contiennent tout le

potentiel végétal de l’arbre : branches, écorce, feuilles, fleurs et fruits.

Pour extraire leurs vertus, on recourt au principe de macération, généralement dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine. Le produit obtenu offre des indications très diverses, depuis les troubles nerveux jusqu’aux douleurs articu-laires en passant par les déficiences immunitaires, la fatigue ou les problèmes inflammatoires.

Aux origines de la gemmoDepuis des millénaires, l’homme consomme des bourgeons et des jeunes pousses pour se nourrir. Quant à leur usage thérapeutique, on n’en trouve guère de trace jusqu’à sainte Hildegarde6.

La gemmothérapie telle qu’on la connaît aujourd’hui est née dans les années 1950 grâce au Dr Pol Henry. Ce médecin homéopathe eut l’intuition que la grande puissance d’action des bourgeons n’était pas suffisamment exploitée. Avec son ami biologiste Jean-Claude Leunis, il évalua leur impact sur la biologie sanguine et commença à répertorier des indications. Il nomma cette méthode phytembryothérapie.

Plus tard, le Dr Max Tétau, homéo-pathe, phytothérapeute et acupunc-teur, continua les recherches avec son ami le Dr Scimeca et développa l’aspect clinique. C’est là que le terme gemmothérapie vit le jour, « gemmo » signifiant bourgeons.

Est-ce que ça marche ?L’efficacité de la gemmothérapie a fait l’objet de controverses, les détracteurs argumentant que la teneur en principes actifs des macérats est insuffisante pour agir. Cependant l’évaluation de son efficacité ne repose pas sur les mêmes bases que la phyto ou l’aromathérapie. Pour ces dernières, c’est l’analyse des constituants et la recherche des substances actives qui prévaut grâce aux analyses bio-chimiques. L’efficacité clinique est souvent évaluée en second temps.

Les partisans de la gemmothérapie se sont davantage attachés à l’obser-vation clinique et la biologie san-guine. Pour mieux comprendre, prenons l’image d’un marteau et d’un clou. L’approche phyto/aroma observe d’abord le marteau et ce dont il est constitué. L’approche gemmo vérifie si le clou est bien enfoncé, c’est-à-dire ce qui s’améliore ou non chez le patient.

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En effet, l’action des bourgeons ne semble pas reposer sur les seuls principes physicochimiques recon-nus par la science. On peut compter sur une action plus subtile que nos appareils de mesure peinent encore à évaluer. L’embryon végétal apporte d’abord une information énergétique, expression de l’indivi-dualité du végétal dont il provient. Par exemple, si l’écorce du chêne est utilisée en phytothérapie pour tonifier et calmer l’inflammation de l’intestin, son bourgeon intervient en qualité de fortifiant général pour nous transmettre la robustesse bien connue de l’arbre.

En résumé, la gemmothérapie agit plus globalement, aussi bien sur le plan physique qu’énergétique et psycho-émotionnel.

Quand choisir les bourgeons ?Retenez que la gemmothérapie agit en douceur et en profondeur. Elle ne contient pas de molécules toxiques comme la phyto ou l’aromathérapie et vise davantage une fonction ou un organe plutôt qu’un symptôme. Mais si la cause est éliminée, le symptôme disparaîtra. Cette théra-

peutique est donc reine pour tous les troubles chroniques.

Les macérats se consomment généralement sur des cures longues pour un effet durable et profond. En comparaison, l’usage des huiles essentielles est mieux adapté pour les cures courtes où les résultats sont attendus rapidement.

Un des atouts de la gemmo est d’être adaptée à la plupart d’entre nous, même aux personnes sensibles comme les enfants ou les femmes enceintes. La principale précaution tient dans la teneur en alcool qui varie selon le choix du produit.

NATUROPATHIE13

Les remèdes incontournablesCassis, le petit costaud

Le macérat de bourgeon de cassis (Ribes

nigrum) est la star de la gemmothérapie ! C’est un peu la « cortisone naturelle » qui permet d’enrayer les allergies et inflammations diverses.

Excellent revitalisant général, il est couram-ment prescrit en cas de fatigue grâce à son effet stimulant des glandes surrénales. Utile en association, il potentialise la plupart des autres remèdes.

En cas de : ▪ Fatigue ▪ Immunité affaiblie ▪ Inflammations et douleurs chroniques de

tout ordre (rhumatismes, prostatite, tendinite, etc.) ▪ Allergies cutanées ou respiratoires ▪ En cas de traitement aux corticoïdes pour

palier l’épuisement des surrénales.

Figuier, le maître du psychosomatique

Le macérat de bourgeon de figuier (Ficus

carica) apaise la plupart des troubles nerveux. Il agit en amont de nombreux problèmes liés au stress, par exemple lorsque les contrariétés s’impriment et perturbent l’estomac ou le transit.

En cas de : ▪ Acidité gastrique excessive ▪ Colites ▪ Douleurs ou spasmes liés au stress ▪ Hyperactivité, anxiété ▪ Manque ou excès d’appétit ▪ Compulsion alimentaire ▪ Difficulté d’endormissement ▪ Allergie au soleil ▪ Dépression*

Romarin, le gardien du foie

Le macérat de jeunes pousses de romarin (Rosmarinus officinalis) est le plus indiqué pour soutenir et stimuler la fonction hépatobiliaire. Protecteur du foie dont il régénère les cellules, il stimule également le système nerveux et la sphère psychique. Son effet antioxydant est précieux notam-ment grâce à la stimulation du glutathion qui lutte contre les radicaux libres.

En cas de : ▪ Cholestérol ▪ Prévention des calculs biliaires ▪ Fatigue nerveuse ▪ Troubles de la mémoire ▪ Surcharge pondérale ▪ Nausées de début de grossesse ▪ Terrain allergique

*en complément d’autres traitements

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Tilleul, le tranquillisant

NATUROPATHIE14

Forme concentrée ou diluée ?Généralement, deux formulations sont proposées en pharmacie et en magasin bio ou spécialisé pour des cures de trois semaines à deux mois en moyenne*. ▪ Le macérat en première dilution dit 1D ou MG 1D

(macérat glycériné en première dilution) de la pharma-copée française. On l’obtient par macération du végétal dans un mélange d’alcool et de glycérine. Une fois filtré, le macérat-mère obtenu est dilué 10 fois dans un mélange eau/alcool/glycérine. Certains auteurs dénigrent cette forme galénique car les végétaux sont broyés avant macération, ce qui altère l’action « éner-gétique » du remède. De plus, l’eau n’est pas intégrée dès la première étape de macération comme le

recommandait Pol Henri, ce qui peut entraver une extraction correcte des principes actifs. La posologie habituelle est de 20 à 50 gouttes 3 fois par jour ou 100 gouttes en une prise. ▪ La forme dite concentrée, également nommée

macérat-mère. L’extraction se fait par macération, directement à partir du mélange eau/alcool/glycérine. Après filtration, le macérat est employé tel quel. Certains laboratoires pratiquent également la méthode du broyage. D’autres avancent l’intérêt d’une macéra-tion avec les bourgeons entiers. La posologie habi-tuelle est de 3 à 5 gouttes 3 fois par jour ou 15 gouttes en une prise.

* La durée varie bien sûr selon le prescripteur et les besoins de chacun.

Comme en phytothérapie, on apprécie les qualités sédatives du macérat de bourgeon de tilleul (Tilia tomentosa). À noter, à la manière d’une tisane qu’on infuserait trop longtemps, un surdosage peut entraîner des effets excitants. Le tilleul est aussi un draineur général qui agit au niveau hépatorénal.

En cas de : ▪ Insomnie

(à cause d’une activité mentale excessive) ▪ Anxiété, angoisse ▪ Troubles obsessionnels ▪ Palpitations cardiaques d’origine

nerveuse ▪ Goutte, excès d’acide urique ou d’urée

Genévrier, le grand nettoyeur

Le macérat de jeunes pousses de genévrier (Juniperus communis) est le remède d’excel-lence pour un drainage en profondeur. Il assainit remarquablement le sang, le foie et les reins. Il faut penser à lui dans tous les cas d’intoxications ou de cristallisations douloureuses comme lors de rhumatismes.

En cas de : ▪ Lithiase rénale ▪ Surcharges métaboliques (urée, cholestérol) ▪ Hyperglycémie ▪ Arthrite ▪ Maladies auto-immunes

comme la polyarthrite ▪ Intoxication médicamenteuse ▪ Chimiothérapie ▪ Hépatite chronique, cirrhose

Airelle, l’amie de la femme et de l’intestin

Le macérat de jeunes pousses d’airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea) est doté d’une rare vertu, celle de réguler tant le transit lent que le transit rapide. Il fortifie la flore intestinale, facilite la fixation du calcium et restaure la perméabilité de l’intestin. On lui reconnaît aussi un effet hormonal, notamment sur la production d’œstrogènes.

En cas de : ▪ Colite spasmodique ▪ Diarrhée post-antibiotique ▪ Constipation chronique ▪ Bouffées de chaleur ▪ Fibromes utérins ▪ Ostéoporose

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L’automédication est possible avec la gemmothérapie, même s’il est toujours préférable de consulter un professionnel pour un conseil adapté à votre terrain.

Précautions et contre-indications

Pour les enfants et les femmes enceintes, préférez toujours les macérats concentrés qui contiennent moins d’alcool. On peut utiliser de l’eau tiède pour faire évaporer l’alcool. Laisser reposer une minute avant de boire. Par précaution, on évitera chez la femme enceinte les cures longues, au delà de 3 semaines.

Sans l’avis favorable d’un théra-peute, les macérats ayant une action sur les hormones féminines (airelle et framboisier notamment) sont déconseillés en cas d’antécédents de cancer hormonodépendant.

NATUROPATHIE15

Vous souffrez de… Remèdes indiqués

Fatigue Cassis, églantier, romarin, chêne

Troubles gastriques Figuier, noyer, vigne

Stress, anxiété Tilleul, figuier

Constipation rebelle Romarin, airelle

Transit trop rapide Noyer, airelle, figuier

Problèmes hépatiques en cas de traitement médicamenteux Genévrier, romarin

Allergies Cassis, romarin, charme

Inflammation intestinale Tilleul, noyer

Palpitations cardiaques d’origine nerveuse Aubépine, tilleul

Cystite chronique Airelle, genévrier

Troubles de la croissance chez l’enfant Sapin

Troubles de la ménopause Airelle, framboisier

Sénescence Séquoia, chêne, ginkgo

Tout savoir sur les bourgeons qui soignent

▪ Gemmothérapie, les bourgeons au

service de la santé. Guide pratique et

familial. De Stéphane Boistard. Éditions De Terran, 2016.

▪ La phytembryothérapie, des Drs Franck Ledoux et Gérard Guéniot. Éditions Amyris, 2012. Livre très complet et pointu, davantage destiné aux professionnels.

▪ Rajeunir nos tissus avec les bour-

geons : guide pratique de gemmothéra-

pie familiale, des Drs Max Téteau et Daniel Scimeca. Éditions Trédaniel, 2011.

Quelques bonnes adresses ▪ Herbalgem : présent dans

de nombreux points de vente. Macérats concentrés, bourgeons macérés frais et entiers, issus de l’agriculture biologique.

▪ Equi-nutri : disponible sur différentes boutiques en ligne ou en magasins spécialisés. Macérats concentrés et dynamisés, bour-geons macérés frais et entiers dans le respect des principes d’extrac-tion décrits par Pol Henri et celui de la « charte des cueilleurs » qui protège les arbres et l’environne-ment. www.equi-nutri.be

▪ La Royale : sur prescription d’un thérapeute ou au 00 800 29 06 82 76 ou sur www.la-royale.com

Macérats concentrés, bourgeons macérés frais et entiers.

▪ Le Gattilier : fabrication artisa-nale à base de sirop d’agave et non de glycérine. Macérats concentrés, bourgeons macérés frais et entiers. Produits labélisés (Demeter, Nature & Progrès ou bio). www.legattilier.com

▪ L’âme des simples : fabrication artisanale à base de sirop d’agave et non de glycérine. [email protected] ou 04 75 21 87 78. Macérats concentrés, bourgeons macérés frais et entiers.

Nicolas Wirth Naturopathe

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DÉCOUVREZ LES PLANTES SAUVAGES16

Le seul souci serait de ne pas en avoirNe le cherchez pas sur les chemins mais dans les jardins où il est cultivé depuis le XIIe siècle. On disait autrefois que ses vertus étaient « aussi brillantes que la couleur de ses capitules floraux ». Voilà poétiquement résumée la longue ordonnance des bienfaits du souci des jardins, Calendula officinalis. Que ce soit dans le domaine cutané, gynécologique ou vasculaire, ce petit soleil mériterait le prix d’excellence pour ses talents de guérisseur.

Du soleil au jardinSolsequia : « qui suit le soleil ». Le souci des jardins aime tant la chaleur que ses fleurs suivent tout le jour la courbe de l’astre adoré. Il présente de grandes fleurs radiées, d’un bel orangé, brillant et lumineux. Les fleurs s’épanouissent tout l’été, voire toute l’année si l’hiver est doux, c’est dire sa vitalité ! Inépuisable, le souci produit sans cesse de nouveaux boutons floraux.

Si vous êtes attentif, vous découvrirez à sa base une rosette de feuilles lancéolées d’où s’élance la tige florale. La texture est légèrement succulente, comme gonflée, humide ; l’ensemble fait penser à l’arnica (Arnica montana), raison pour laquelle ce dernier est parfois surnommé le souci des Alpes. Maintenant, pressez légèrement la fleur entre vos doigts, vous sentez ? C’est collant ; rien d’étonnant, la plante regorge d’huiles essentielles et de matières résineuses.

Originaire des montagnes de l’Atlas, la plante a gardé le goût des sols pauvres, secs et caillouteux. Quant à son cousin, le souci sauvage (Calendula arvensis), il est surtout répandu dans les champs et les vignes méditerranéennes.

À fleur de peauLa souplesse de la peau, il s’y connaît. Le souci est capable de maintenir un bon taux d’hydratation même en cas de brûlures ou de sècheresse. Sa richesse en mucilages fait de lui un anti-inflammatoire incon-tournable pour toutes les irritations cutanées.

Agression, piqûre, blessure, inflammation… Même en cas d’infection, la fleur répare et protège l’épiderme grâce à ses puissantes propriétés antibactériennes doublées d’un fort pouvoir antalgique. La composi-tion aromatique de cette grande spécialiste de la peau

Nom

Souci des jardins (Calendula officinalis) Famille des Astéracées

Autres noms

Souci officinal, fleur de tous les mois

Substances actives

Saponosides triterpéniques (faradiol, caroté-noïdes), acide salicylique, flavonoïdes, huile essentielle (sesquiterpènes), mucilages, colorants (bêta-carotènes)

Forme et couleur des fleurs

Grand capitule de fleurs radiées, jaune orangé. À la périphérie, les fleurs ligulées sont brillantes.

Forme des feuilles

Alternes et lancéolées, légèrement collantes

Taille

Herbacée d’environ 40 cm de hauteur

Saison

Floraison étalée de juin à octobre

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DÉCOUVREZ LES PLANTES SAUVAGES17

est à l’origine de son action antiseptique bien utile dès qu’une plaie suppure. Très active sur le renouvel-lement cellulaire, elle aide à cicatriser en un temps record.

En toute intimitéAu XIXe siècle, Calendula officinalis était la plante référente pour traiter les cancers de l’utérus. Bien connu en gynécologie, le souci permet de vasculariser les muqueuses utérines (règles trop abondantes, endométriose) et vaginales lors d’inflammations, de mycoses ou de sècheresse intime. Pour ces dernières indications, il est conseillé de procéder à un lavement vaginal. Faites infuser à couvert cinq fleurs séchées durant dix minutes dans 200 ml d’eau frémissante, filtrez et laissez tiédir. À l’aide d’une poire à lavement (disponible en pharmacie), introduisez le liquide à l’intérieur du vagin et restez allongée vingt minutes, le temps que les muqueuses s’imprègnent de la prépa-ration. À renouveler deux fois par jour jusqu’à dispa-rition du problème.

Deux recettes polyvalentesLa teinture-mère de calendula est très simple à réaliser à la maison. On peut l’emporter absolument partout pour les petites urgences du quotidien. Inflammation des gencives, parodontose ou extrac-tion de dent… Précieuse pour tous les soins dentaires, vous en ferez des gargarismes à raison de 25 gouttes dans ½ verre d’eau tiède.

Un peu de teinture sur une compresse humectée d’eau soulage instantanément une brûlure. Vous vous blessez, appliquez la teinture pure sur une compresse afin de nettoyer la plaie. Renouvelez l’opération et laissez agir le temps que les saignements s’arrêtent. La cicatrisation sera rapide, sans risque d’infection. Vous pourrez par la suite utiliser une crème de Calendula pour soutenir le processus de cicatrisation. Pour soigner les blessures des enfants, procédez de la même façon mais diluez 1 cuillerée à café de teinture dans 1,5 cuillerée d’eau bouillie.

Vous préférez une crème à tout faire ? Cette prépara-tion n’est pas plus compliquée à réaliser.

Claire Bonnet Ethnobotaniste

1. Disposez 6 fleurs fraîches dans un bocal de verre après les avoir légèrement écrasées au pilon et recouvrez-les de 250 ml d’huile d’olive.

2. Pour que l’eau des fleurs s’évapore, exposez la préparation à la lumière au bord d’une fenêtre durant trois semaines en bouchant l’ouverture à l’aide d’une gaze fixée par un élastique.

3. Filtrez, mesurez la quantité obtenue et calculez 10 % de cire d’abeille.

4. Faites chauffer le macérât et la cire au bain-marie. Dès que celle-ci est fondue, retirez du feu, attendez que la température redescende aux environs de 39 °C** et ajoutez 6 % d’huile essentielle de géranium rosat (Pelargonium graveolens).

5. Remuez bien et mettez en pot, c’est prêt !

**Testez avec votre petit doigt, vous ne devez pas sentir une grande différence entre la température corporelle et celle de la préparation.

Recette de la crème au calendula

1. Disposez 4 ou 5 fleurs fraîches dans un bocal en verre avec un tout petit peu d’alcool à 90 °C* non modifié (disponible en pharmacie) pour éviter l’oxydation.

2. À l’aide d’un pilon, écra-sez-les légèrement pour casser la structure de la plante et libérer les principes actifs.

3. Versez le reste d’alcool (125 ml au total) au-dessus du niveau des fleurs, bouchez le bocal et laissez la macération se faire à l’ombre durant trois semaines.

4. Prenez soin de remuer l’ensemble avec une cuillère une fois par semaine. Ce délai terminé, la préparation sera filtrée et mise dans un flacon teinté.

*Pendant l’opération, l’eau des fleurs fraîches va se diffuser dans l’alcool et vous obtiendrez une préparation avoisinant les 75 °C.

Recette de la teinture-mère de calendula

Une habituée des « soins bébé »Le souci des jardins est une plante phare dans les gammes de soins des grands laboratoires destinées aux nourrissons. Idéal pour régénérer en douceur les peaux sensibles des tout-petits, il permet de traiter les dermatoses, croûtes de lait et autres irritations.

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LE BON CHOIX18

Desmodium, le grand protecteur du foieDepuis des millénaires, les tradipraticiens africains utilisent le desmodium pour traiter l’asthme et les troubles hépatiques dont la jaunisse. Aujourd’hui, le monde entier peut en profiter, à condition de bien l’employer…

7. Magielse J and all. Antihepatotoxic activity of a quantified Desmodium adscendens decoction and D-pinitol against chemically-induced liver damage in rats. J Ethnopharmacol. 2013 Mar 7 ;146(1):250-6. doi: 10.1016/j.jep.2012.12.039. Epub 2013 Jan 3.

D’Afrique en OccidentCameroun, 1960. Un couple de médecins français, les Drs Pierre et Anne-Marie Tubéry, entendent parler d’étonnantes guérisons. Une simple plante locale prescrite par des guérisseurs semble capable de soigner des cas d’hépatite sévère.

L’infirmier camerounais du dispensaire où ils se trouvent aide les Drs Tubéry à connaître les indica-tions et l’usage traditionnel de cette plante mysté-rieuse : le desmodium. Il n’en faut pas plus pour que la plante franchisse les frontières.

Le point sur ses vertusExpérimentalement, les Drs Tubéry ont pu constater ses bienfaits sur 34 patients souffrant d’hépatite virale sévère. La plante diminue rapidement les taux de transaminases, indicateurs d’une destruction des cellules du foie, et de bilirubine, pigment hépatique à l’origine de la jaunisse, ainsi que les nausées. Une étude sérieuse menée sur des rats a confirmé ces puissantes propriétés hépatoprotectrices7.

Des effets antispasmodiques et antiallergiques ont aussi été démontrés lors d’études sur des cochons de Guinée, d’où son indication en cas d’asthme et d’allergies diverses.

Par la suite, c’est surtout l’expérience clinique et les retours des patients qui ont fini de consacrer le desmodium. En effet, malgré une réputation grandis-sante, aucune étude clinique n’a été menée sur l’homme pour démontrer les effets du desmodium.

Ses indications majeures :

▪ En soutien d’hépatites, virales ou médicamenteuses

▪ Protection hépatique en cas de chimiothérapie

▪ Jaunisse

▪ Asthme

▪ Allergies diverses

Nom latin

Desmodium adscendens

Noms populaires

Ekinomine, Klokpoé, Oun-Mé-pouan, TahéFamille

Fabacées (légumineuses)Partie utilisée

partie aérienne (feuille et tige)Constituants actifs

alcaloïdes indoliques, saponosides triterpéniques, polyphénols, anthocyanes.

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LE BON CHOIX19

Précautions et contre-indicationsLe desmodium semble dépourvu de toxicité et peut être pris sur de longues périodes. Rarement, il provoque des nausées et des diarrhées. En l’absence d’études, on le déconseille aux femmes enceintes et allaitantes.

Mode d’emploi et fournisseurs de confiance

La décoctionLa plante en vrac est disponible en pharmacie, en herboristerie ou sur Internet. Mettez 8 à 10 g de plante par litre d’eau et faites bouillir à feux doux 1 à 2 minutes. Buvez 3 à 4 tasses par jour.

Gélules de poudreDe 500 à 1 500 mg par jour à répartir sur les 3 repas. En pharmacie, herboristerie ou sur Internet.

Sous forme de complément alimentaire :

▪ Laboratoire CRP phyto (fondé par le Dr Pierre Tubéry) : Desmopar en extrait fluide 10 ml 2 fois par jour ou Desmopar Fort, 1 gélule (extrait de desmo-dium) 3 fois par jour. www.crp-phyto.com

▪ Laboratoire Phytoquant : Quantasmodium. Extrait aqueux très concentré. 15 à 30 gttes 3 fois par jour. www.phytoquant.net

▪ Laboratoire Thérascience : Phytomance Desmodium : extrait glycériné. 1 à 3 c. à c. par jour. www.therascience.com

▪ Laboratoire Phytoprevent : EPS (Extraits de Plantes Standardisés) de desmodium. Concentration non définie mais bonne formulation. Disponible en pharmacie.

La rédaction

Le poivre rose plus malin que les antibiotiquesÀ l’origine de lésions cutanées, la bactérie résistante Staphy-lococcus aureus sait déjouer les attaques bactéricides de l’anti-biothérapie. Aux États-Unis, elle est responsable de 80 000 infec-tions et 11 000 morts par an*. La résistance aux antibiotiques fait des ravages !

Sur cette souche résistante à la méthicilline, une équipe de scientifiques** a découvert une action très intéressante de Schinus terebinthifolia, cette petite baie utilisée en cuisine, plus connue sous le nom de poivre rose ou faux-poivrier. Un extrait riche en flavonoïdes a été testé sur des rats infec-tés. Plutôt que de tuer les bactéries, la baie va bloquer la synthèse d’un gène qu’elles produisent et qui leur sert à… communiquer. Privées de communication, les cellules bacté-riennes sont aussi privées de leur action collective, méca-nisme bien connu des scientifiques sous le nom de quorum quenching. La bactérie devient alors incapable de produire les toxines destinées à endommager les tissus environ-nants. Le système immunitaire peut ensuite soigner plus fa-cilement la plaie infectée. Cette étude s’est basée sur l’usage du faux-poivrier pratiqué par les guérisseurs d’Amazonie qui l’utilisent en baume pour traiter des infections de la peau.

* https://www.cdc.gov/drugresistance/pdf/ar-threats-2013-508.pdf** A Muhs et al. Virulence Inhibitors From Brazilian Peppertree Block Quo-rum Sensing and Abate Dermonecrosis in Skin Infection Models. Sci Rep 7, 42275. 2017 Feb 10. doi:10.1038/srep42275.

Huit études confirment l’effet hypotenseur de la grenadeUne méta-analyse*** a synthétisé les résultats d’études sur les effets du jus de grenade sur la pression artérielle. Parmi les 986 études dénichées dans la littérature scientifique, seulement huit ont été retenues car répondant aux critères les plus sérieux. Cette méta-ana-lyse relate donc des résultats observés sur 587 personnes dont 252 étaient dans un groupe témoin (placebo), publiés entre 2004 et 2014. La durée du traitement variait de 2 semaines à 18 mois sur des personnes souffrant de troubles cardiovasculaires et quelques sujets sains. La pression artérielle systolique a diminué de manière significative mais la pression diastolique a diminué seule-ment chez les patients qui ont consommé la grenade plus de 12 semaines. La dose active semble se situer autour des 240 ml quotidiens et en consommer davantage ne donnerait pas de meilleurs résultats. La conclusion de cette grande synthèse est que la consommation de jus de grenade est bel et bien efficace pour abaisser la tension artérielle, ce qui semblerait dû à sa grande richesse en flavonoïdes.

*** Sahebkar A, Ferri C, Giorgini P, Bo S, Nachtigal P, Grassi D. Effects of pomegranate juice on blood pressure: a syste-matic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Pharmacol Res. January 2017;115:149-161.

NEWS

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Le point de départ vers le village de Sarayacu se trouve sur le Rio Bobonaza. Avant d’embarquer, nous devons mar-cher plusieurs heures à travers la forêt. C’est ma première rencontre avec la jungle amazonienne et je suis en extase. Même si ce n’en sont que les abords, la variété de la végétation est ahurissante et des arbres au tronc démesuré me font savoir que la forêt, ici, n’a pas encore été exploitée. J’ai du mal à identifier les composants de ce fouillis végétal, mais Eriberto, mon guide, se charge de faire mon éducation en me montrant pour commencer quelques fruits comestibles. Voici l’anona de la selva, qui ressemble effectivement à une petite anone – elle est sucrée, très bonne. Il y a aussi deux guavas sauvages, l’une plate et courte, l’autre cylindrique et allongée. Leur pulpe est cotonneuse, parfumée, sucrée. Ou encore le chanomingo, un fruit jaune acidulé, au goût de fraise, qu’il faut consommer quand il est un peu blet.

Trois jours de périplesTrois jours plus tard, après avoir franchi de nombreux rapides où tanguait forte-ment la pirogue et glissé sur l’eau entre les rives bordées d’arbres immenses, nous abordons à Sarayacu. Le lendemain matin, à l’aube, Eriberto vient me cher-cher pour m’emmener dans la forêt. Il évolue dans les bois avec une aisance absolue : cet enfant de la selva est vrai-ment chez lui. Il me présente tout d’abord l’uña de gato (Uncaria tomentosa), une célèbre plante médicinale amazo-nienne, dont j’avais vu un vieil homme vendre une pommade dans les rues de Puyo. Le nom de cette liane de la même famille que le café, les Rubiacées, signifie « griffe de chat », car elle porte le long de sa tige volubile des épines recourbées qui

la rendent recon-naissable au premier coup d’œil. La plante est utilisée par les Indiens d’Amazo-nie pour soigner les plaies. En Europe et en

Amérique du Nord, c’est devenu un important complément alimentaire censé stimuler le système immunitaire. Elle passe également pour anti-inflammatoire et se voit prescrite contre l’arthrite et les rhumatismes.

« C’est la vie en Amazonie »Mon guide me montre ensuite le palmier chontaduro (Bactris gasipaes) dont le gros fruit rouge et farineux se consomme bouilli. Cet aliment précieux sert à préparer la chicha, nourriture de base des peuples de la forêt. Pour cela, les fruits sont mâchés par les femmes, puis mis à fermenter pour donner une boisson épaisse, acidulée et nutritive. Riche en amidon et en provitamine A, la chonta renferme environ 5 % de protéines. Contrairement au fruit, la chicha se conserve plusieurs jours dans la chaleur de la forêt et se transporte facilement sous forme d’une pâte à laquelle on rajoute de l’eau pour la boire. On la sert

traditionnelle-ment dans des demi-calebasses, fournies par un petit arbre (Crescentia

cujete) aux fleurs jaunes et violacées qui sentent le

PLANTES DU BOUT DU MONDE20

Amazonie : force de la natureC’est probablement depuis l’Équateur qu’il est le plus facile de partir explorer les profondeurs de la forêt amazonienne. Depuis les Andes tempérées, une piste incroyable me conduit en quelques heures vers la moiteur de la jungle qui abrite une incroyable diversité de plantes aux mille vertus. Les Indiens, qui les connaissent parfaitement, acceptent parfois de partager leurs connaissances.

Uña de gato

Le fruit du chontaduro dans la

préparation de la chicha.

Eriberto, mon guide, si petit dans

l’immense forêt amazonienne !

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PLANTES DU BOUT DU MONDE21

fromage et dont les gros fruits poussent à même le tronc. La chicha se confectionne également avec le tubercule de la yuca (le manioc – Manihot esculenta) et les grosses bananes (Musa sapientum) que l’on cultive à côté des cases. On en fait environ deux fois par semaine. Comme l’affirme Eriberto : « C’est la vie en Amazonie, sans chicha on ne peut pas vivre ».

Le chontaduro pousse naturellement dans la forêt, mais on le cultive aussi. Les indigènes entaillent le fruit cru à la machette et sortent les graines du fruit sans les regarder, dans leur dos, grattent soigneusement le noyau pour en retirer la pulpe, ce qui permet, paraît-il, d’avoir un arbre sans épines et une meilleure production.

Un monde végétal infiniParmi les autres palmiers de la forêt, le chilli, ou tagua en espagnol (Phytelephas macro-

carpa) possède des fruits très durs au grain extrêmement fin, que l’on peut sculpter. Cet « ivoire végétal » est apprécié en Occident depuis la fin du XIXe siècle pour fabriquer des boutons et de

menus objets décoratifs8. Il a beaucoup fait parler de lui quand le commerce des défenses d’éléphant a été interdit. Peut-être le salut des pachydermes africains, massacrés pour des raisons futiles, viendra-t-il de cet arbre sud-américain… Accessoirement, la fibre du tronc sert à faire des balais, les larges feuilles couvrent les huttes et le bourgeon terminal se consomme comme « cœur de palmier » : ici, tout sert à quelque chose !

Confronté à l’infinie variété du monde végétal équa-torial, j’éprouve de la difficulté à retenir le nom de toutes les plantes que je découvre. Beaucoup se ressemblent tant que je serais bien en peine de les distinguer. Prendre des notes n’est pas suffisant. Il est

8. En 1913, l’Équateur et la Colombie en exportaient 42 000 tonnes ! Mais son usage déclina avec l’invention du plastique.

important de créer une relation avec la plante. Ce peut être une sensation olfactive, un toucher satiné ou désagréablement rugueux, un goût spécial, une circonstance particulière, une anecdote, des propriétés médicinales particulières, voire l’étymolo-gie d’un nom. Tout est bon qui peut laisser en soi une impression durable.

L’air est chaud et humide. Le moindre mouvement me fait transpirer, Mes vêtements trempés de sueur me collent à la peau et je me demande sincèrement combien de temps je pourrais vivre sous un tel climat. Heureusement, de retour au village, Eriberto me conduit à une source dont l’eau fraîche et limpide s’écoule abondamment dans un canal où s’ébattent des enfants. Je me déshabille en un tournemain et m’al-longe avec délices dans l’élément bienfaisant. Je me sens revivre. Ici, tout est donné à l’homme !

François Couplan Ethnobotaniste

La forêt amazonienneS’étendant, à l’origine, du pied des Andes jusqu’à l’Atlantique, la forêt amazonienne renferme davan-tage d’espèces végétales que toute autre région du monde. Les peuples qui l’habitent savent utiliser des centaines d’espèces différentes pour se nourrir et se soigner, pour fabriquer des cordes et des vêtements, pour préparer des peintures et confectionner des ornements… Ils y trouvent tout ce dont peut avoir besoin un être humain.Depuis des millénaires, les hommes y vivent en har-monie avec une nature puissante et pourtant fragile : une fois coupée pour cultiver ou élever du bétail, défrichée pour le bois ou l’exploitation pétrolifère, la forêt ne repousse plus, car les sols dépourvus de la biomasse accumulée et sans cesse recyclée se révèlent très pauvres. La situation des peuples pre-miers et de la végétation exceptionnelle de l’Amazo-nie est aujourd’hui extrêmement précaire.

Shihuango, plante condimentaire

avec le poisson et médicinale contre

les foulures et les morsures de serpent.

Les larges feuilles de l’alpanga

servent à cuire les aliments sur

les braises, à l’étouffée.

Heliconia, ces plantes ornementales

poussent ici à l’état sauvage.

Certaines lianes peuvent développer

des “troncs” de la taille de celui d’un

arbre…

Eriberto en train de décortiquer

le fuit de la tagua.

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LIVRES DU MOIS22

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Premiers secours avec les plantes sauvagesDe Corinne Bollinger – Éditions Artémis, 2017 – 96 pages – 9,90 euros

La meilleure pharmacie est dans la nature ! Ce guide vous propose de décou-vrir les 35 plantes sauvages les plus efficaces pour soulager les petites bles-sures du quotidien. Des pâquerettes contre les entorses et des fleurs de trèfle pour les piqûres d’insectes… Toutes les plantes proposées peuvent être utilisées directement, sans pommade ni teinture à préparer.

Larousse des plantes médicinalesD’Andrew Chevalier – Éditions Larousse, 2017 – 336 pages – 29,95 euros

Une véritable bible, rééditée depuis 1996 ! 550 fiches illustrées permettent d’aborder les constituants de la plante, les parties employées, ses propriétés, les recherches en cours, l’usage traditionnel ainsi que les préparations à faire soi-même. Un guide de référence pour le novice comme pour le praticien confirmé.

Cuisiner les herbes médicinalesDe Franck Schmitt – Éditions Ulmer, 2017 – 128 pages – 14,95 euros

Oui, les médicinales se cuisinent aussi ! Ce livre présente 38 plantes parmi les médicinales les plus intéressantes, avec leurs caractéristiques, leurs usages et, pour chacune d’elles, deux ou trois recettes de plat ou de douceur. Franck Schmitt est l’auteur de plusieurs ouvrages de cuisine et également photographe.

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AGENDA23

Plantes & Bien-Être a pour mission de vulgariser des informations dans le domaine de la santé et du bien-être. Les informations fournies dans ce magazine sont destinées à améliorer et non à remplacer la relation qui existe entre le lecteur du magazine et son médecin.L’usage des plantes à visée thérapeutique ne peut en aucun cas se substituer ou s’ajouter à un traitement médical en cours sans l’avis d’un médecin.Sauf précision, nos conseils ne s’adressent ni aux enfants, ni aux personnes fragilisées par une maladie en cours, ni aux femmes enceintes ou allaitantes.Privilégiez les plantes et les marques de qualité, de préférence bio ou garanties sans produits phytosanitaires avec une bonne traçabilité.Vérifiez toujours la plante par sa dénomination botanique, genre et espèce en latin. Exemple : camomille romaine désignée par Chamaemelum nobile.Pour réduire le problème de la falsifica-tion des plantes médicinales, évitez de les acheter à des sociétés n’ayant pas pignon sur rue.Fuyez systématiquement des prix trop faibles pratiqués par rapport au marché.Gardez toujours à l’esprit que des médicaments et les plantes peuvent interagir.Les conseils donnés ici par les auteurs ne remplacent pas une consultation chez un médecin ou un autre praticien de santé. Ils sont donnés d’après les éléments fournis par les lecteurs dans leur question. En cas d’éléments manquant (problèmes de santé non signalés, grossesse etc.), ils peuvent ne plus être valables.

Revue mensuelle - Numéro 39 -Août 2017Directeur de la publication : Vincent LaarmanRédactrice en chef : Alessandra Moro BuronzoÉditeur : Matthieu ConzalesRédacteurs : Nicolas WirthSanté Nature Innovation - SNI Éditions SAAdresse :

Am Bach 3, 6072 Sachseln – SuisseRegistre journalier N° 4835 du 16 octobre 2013CH-217-3553876-1Capital : 100 000 CHFAbonnements : Pour toute question concernant votre abonnement, contacter le +33 1 58 83 50 73 ou écrire à http://www.santenatureinnovation.com/contact/ ou adresser un courrier à Sercogest - 44, avenue de la Marne 59290 Wasquehal - FranceISSN 2296-9799 (print) / 2504-4877 (online)Achevé d’imprimer sur les presses de Corlet ImprimeurCPPAP 0918 N 08441

Pour mémoire, toutes les notions fondamentales abordées dans ce magazine sont expliquées en détail dans le dossier spécial La Phytothérapie,

tout savoir pour bien commencer. N’hésitez pas à vous y reporter.

Petit rappel :

HE = Huile Essentielle HV = Huile Végétale CH = Centésimale Hahnemannienne TM = Teinture Mère

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Estivale de la bio d’Olargues

Mardi 15 août 2017

à Olargues (34)

www.bio34.com

Cette XXIe édition accueillera 80 exposants : producteurs, artisans et associations du bio dans les domaines alimentaire, vestimen-taire, cosmétique, etc.

Stage d’aromathérapie familiale

Les 19 et 20 août 2017 à Apt (84)www.ipal-formation.com

Ce stage tout public a pour objectif d’aborder l’usage des huiles essentielles majeures en aromathérapie familiale. Biochimie, procédés d’extrac-tion, précautions d’emploi et voies d’administration seront passés en revue dans le but de les utiliser en toute sécurité.

Stage de teinture végétale

Du 21 au 24 août 2017

à Mérinchal (23)

www.syndicat-simples.org

L’herboriste Thierry Thevenin et la designer textile Sandrine Rozier vous proposent trois journées de stage de terrain pour apprendre à teindre la laine et la soie avec des couleurs naturelles végétales. Botanique, récolte, teinture, confection d’un herbier et d’un nuancier sont prévues.

Journée Bien-être au naturel

Dimanche 3 septembre 2017,

au parc de Montbrun-les-

Bains (26)

www.bienetreaunaturel.fr

Cette journée riche en événe-ments se déroule au cœur de la Drome et des Baronnies proven-çales. Au programme : randon-née, balade à vélo, gymnastique sensorielle, ateliers Qi gong et « respira’son », conférence sur l’alimentation, la faciathérapie ou le Feng shui… Des espaces détente et création sont égale-ment prévus.

Congrès international de santé naturelle

Les 30 septembre

et 1er octobre 2017,

Parc floral de Paris (XIIe

)

www.ipsn.eu

Le congrès IPSN continue sur sa lancée avec une programmation remarquable qui abordera « la santé naturelle… tout au long de la vie ! ». L’alimentation médi-terranéenne, le mode de vie Okinawa, la nutrithérapie, la phytothérapie, l’ostéopathie, le cancer ou encore l’arthrose figurent parmi les thèmes abordés par les plus grands spécialistes : le Pr Henri Joyeux, les Drs Jean-Paul Curtay, Michel De Lorgeril, Michel Odent, Olivier Soulier et Jean-Claude Lapraz. Nous y serons ! Et vous ?

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LIVRES DU MOIS24

LIVRES DU MOISCOURRIER DES LECTEURS

Vous pouvez aussi consulter ce numéro sur Internet grâce au lien suivant : https://sni.media/SuuZ

Dans votre prochain numéro ▪ Fibromyalgie, votre médecin a-t-il été

bien informé ? ▪ Choc : le traitement du cancer est souvent

contraire aux nouvelles connaissances de la recherche

▪ Nos secrets pour ne plus tomber malade en hiver

▪ Découvrez une plante dépurative pas comme les autres

Pour vos questions, écrivez-nous à :

Santé Nature Innovation à l'attention de Nicolas Wirth,

44, avenue de la Marne - 59290 Wasquehal, ou à

www.santenatureinnovation.com/contact/

Si vous souhaitez en savoir plus sur Les Rendez-vous de Plantes & Bien-Être

utilisez ce lien : http://bit.ly/RDV-PLANTES

Partez à la rencontre des plus grands connaisseurs

du monde des plantes !

Retrouvez Alessandra Moro Buronzo, la rédactrice en chef de votre mensuel Plantes & Bien-Être, dans une aventure

exclusive sur les plantes et leurs bienfaits.

Par son intermédiaire, rencontrez les plus grands spécialistes des plantes, apprenez à travers leur expérience et transmettez

ce précieux savoir à vos proches.

Parodontite et eau oxygénéeAuriez-vous des conseils efficaces pour traiter la parodon-tite ? Aujourd’hui plus de 50 % de la population est touchée et personne ne veut en parler ! Les dentistes utilisent du peroxyde d’hydrogène mais ce serait cancérigène. Qu’avez-vous à proposer pour éliminer ces bactéries anaérobies ?

Augustin B.

Le peroxyde d’hydrogène est ni plus ni moins que de l’eau oxygénée et n’a aucun effet cancérigène à ma connaissance. Il possède des vertus bactériostatiques, c’est-à-dire qu’il limite la croissance des bactéries. On peut renforcer son effet en l’associant à du bicarbonate de soude pour en faire une sorte de dentifrice aseptisant qui régulera en même temps le pH buccal et éliminera la plaque dentaire, nid à bactéries. Le bicarbonate peut s’utiliser avec un peu du dentifrice habituel à chaque brossage ou une fois par jour avec de l’eau oxygénée.

Le bain de bouche à l’huile ou « pulling », inspiré de la médecine ayurvédique, est intéressant également. Au réveil, il suffit de faire tourner en bouche une cuillerée d’huile de coco durant 5 à 10 minutes. Enfin, une étude* a montré que le gel d’Aloe vera avait des effets antisep-tiques équivalents à une solution à base de Chlorhexidine, un antiseptique de synthèse utilisé dans les bains de bouche classiques. On peut l’employer à raison d’une cuillerée à soupe 1 à 3 fois par jour en bain de bouche.

* Karim B, Bhaskar DJ, Agali C, et al. Effect of Aloe vera mouthwash on periodontal health: triple blind randomized control trial. Oral Health Dent Manag. 2014;13(1):14-19.

Côté vitamines, les parties aériennes de l’ortie sont principalement riches en vitamine C. Celle-ci est malheureusement détruite en grande partie par la chaleur. Pour la préserver, on peut la consommer en pesto. Le simple fait de la mixer éliminera les poils urticants. Dans ce cas, veillez bien à cueillir les parties aériennes éloignées de toute pollution et ayant été séchées par l’air ou le soleil pour éviter la présence de bactéries dangereuses.

Cela dit, le principal atout de l’ortie réside dans sa richesse en minéraux (fer, silicium, calcium et potassium) qui, eux, restent intact à la dessiccation. Une infusion, ou mieux, un peu de plante en poudre dans les plats, et c’est l’effet reminéralisant garanti !

Les vitamines de l’ortieJe bois régulièrement des tisanes d’ortie fraîche. Est-ce qu’en faisant sécher l’ortie les vitamines resteront aussi efficaces ?

Arlette R.