Sauvetage secourisme du travail - repères à l'usage du médecin du travail - inrs 2012

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  • 1. 87 PRATIQUES ET MTIERS Sauvetage-secourisme du travail : repres l'usage du mdecin du travail AUTEURS : P. Hache, Institut national de recherche et de scurit, Paris R. Dulieu, EDF, Mission secourisme, Levallois-Perret D. Deluz, Service dpartemental d'incendie et de secours 77, Melun P. Cassan, Croix-Rouge franaise, Paris A. D'Escatha, CHU Poincar, Garches S. Goddet, SAMU92, Garches JUIN 2012 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 130 MOT CLS SST / Sauveteur secourisme du travail / secourisme / secours. TM 23 Un nouveau rfrentiel technique de formation au sauvetage-secourisme du travail est disponible depuis le 1er janvier 2012. Il intgre les dernires recommandations internationales en matire de gestes durgence. Le mdecin du travail est fortement impliqu dans l'activit des sauveteurs- secouristes du travail (SST). Dune part, il est associ leur formation (article R. 4624-3 du Code du travail). En fonction des risques spciques de l'entreprise, il apporte des complments ou des modications l'enseignement dcrit par le rfrentiel technique de formation. D'autre part, le mdecin du travail a galement pour rle de prvenir les risques lis cette activit de secours, que ce soit lors de la formation, lors de la ralisation de gestes d'urgence ou au dcours de la prise en charge de la victime. en rsum RISQUES LIS L'ACTIVIT DE SAUVETEUR-SECOURISTE DU TRAVAIL (SST) RISQUE INFECTIEUX > ACCIDENTS D'EXPOSITION AU SANG Les agents biologiques suscep- tibles d'tre transmis au cours de ce type d'accident sont les virus des hpatites B et C (VHB et VHC) et le virus de l'immunodcience humaine (VIH). En France, envi- ron 41 000 accidents d'exposition au sang (AES) ont eu lieu en 2004 chez le personnel de sant [1]. Les piqres et les coupures repr- sentent 80,6 % des causes d'AES. Elles sont principalement dues la manipulation d'aiguilles, d'instru- ments souills, de lames ou de col- lecteur pour les objets piquants ou tranchants, impliquant des tches que n'effectuent pas les SST. Les projections de sang reprsentent 16,7 % des cas d'AES [2]. Une seule sroconversion VIH a t rapporte chez un secouriste entre 1983 et 2005, sans savoir s'il s'agit d'un SST ou non [1]. Cette sroconversion est survenue dans les suites dune projection massive de sang sur le visage et dans les yeux du secouriste lors de la prise en charge dun patient sropositif. Un rinage rapide avait t effec- tu sur les lieux de laccident et un lavage plus complet plusieurs heures plus tard. Aussi, il convient d'informer le SST du risque encouru durant les premiers gestes, sans dramatiser. En effet, le cas de sroconversion dcrit ci-dessus est le seul connu pour le VIH en plus de 20 ans, tan- dis que la littrature ne rapporte pas, actuellement, de situation similaire pour le VHB ou le VHC chez les secouristes. D'autre part, ce sauveteur navait pas consult aprs son AES et navait donc pas pu bncier dune prophylaxie antirtrovirale (encadr 1). > RISQUE DE TRANSMISSION PAR VOIE SALIVAIRE OU RESPIRATOIRE De nombreux agents biologiques peuvent tre transmis de la vic- time au SST soit par voie arienne,

2. N 130 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL JUIN 201288 Sauvetage secourisme du travail Repres l'usage du mdecin du travail PRATIQUES ET MTIERS soit par contact avec les mu- queuses (bouche--bouche). Ces agents peuvent tre bactriens (bacille de Koch, mningocoque, agent de la coqueluche...) ou viraux (virus zona-varicelle, virus de la rougeole, virus de la grippe...) [3]. Le virus de l'hpatite B peut tre transmis par la salive si cette der- nire contient du sang. L'apprentissage de la ranimation cardio-pulmonaire se fait sur un mannequin utilis par plusieurs personnes au cours d'un mme stage. En l'absence de mesures spciques (peau de visage indi- viduelle, dispositif de protection des poumons articiels, proto- cole de nettoyage, exclusion des stagiaires ayant une infection ORL), des contaminations par des agents prsents dans les scr- tions oro-pharynges peuvent tre observes [4]. > PRVENTION DU RISQUE INFECTIEUX Le lavage des mains avant (sauf urgence) et aprs l'intervention est un geste essentiel. Le port de gants permet d'viter ou de limiter le contact avec le sang de la victime. Ils doivent tre faci- lement accessibles dans la trousse de secours ou dans le vtement de travail du salari (dans un embal- lage plastique). Toutefois, en cas d'urgence telle une hmorragie, le SST valuera le rapport bnce/ risque enler ses gants avant de raliser une compression. Compte tenu de la dure relative- ment courte de l'intervention du SST, des gants en vinyle peuvent tre utiliss [5]. La mthode pour les retirer sans se contaminer les mains est connatre, mais le lavage des mains aprs intervention reste la mesure de prvention primordiale. La transmission d'agents bio- logiques pendant le bouche-- bouche peut tre prvenue par l'utilisation d'crans faciaux, le recours un insufateur manuel ncessitant une formation com- plmentaire. Nanmoins, dans une rcente tude mene avec 60 se- couristes testant ces matriels sur des mannequins, il s'avre que le bouche--bouche est la technique dinsufation la plus performante pour la victime. En effet, elle per- met de rduire de manire signi- cative le temps d'arrt des com- pressions thoraciques ( no ow time ) par rapport aux crans et aux insufateurs et elle dlivre un volume d'air plus important que l'insufateur [6]. En revanche, l'in- trt du bouche--bouche peut tre discut lorsque les secours spcia- liss (sapeurs-pompiers et services mobiles d'urgence et de ranima- tion) peuvent tre prsents rapide- ment (cf paragraphe Arrt cardio-respiratoire ). Enn, la vaccination contre l'hpa- tite B est recommande chez les secouristes [7] et obligatoire chez les sapeurs-pompiers. STRESS ET TRAUMATISME PSYCHIQUE POST- INTERVENTION Lors dun vnement fort reten- tissement psychologique, il nest pas rare dentendre que les per- sonnes impliques dans cette si- tuation ont t prises en charge par une cellule psychologique . La prise en compte des squelles psychiques que peut laisser une intervention caractre particu- lier (mort violente, accident brutal, suicide) a dbut dans les annes 90 pour les sapeurs-pompiers et les policiers. Les attentats de 1995 ont fait apparatre une nouvelle cat- gorie de victimes :les impliqus . Ces individus taient indemnes physiquement mais prsentaient des tats de stupeur, dagitation ou de peur intense qui ncessitaient une prise en charge spcialise im- mdiate an de stopper lvolution de ces symptmes. Chez dautres impliqus ,les symptmes appa- raissaient quelques jours plus tard lorsquune prise en charge prven- tive navait pu tre effectue. Cest sous limpulsion du mdecin gnral L. Crocq que les Cellules durgence mdico-psychologique (CUMP) ont ainsi t cres (enca- dr 2). Tout comme les acteurs profes- sionnels du secours, le SST peut ncessiter une prise en charge psy- chologique aprs une intervention. > SITUATIONS STRESSANTES OU TRAUMATISANTES Chaque intervention gre par le SST est source de stress. En effet, ce dernier, face une victime ex- primant une souffrance (souvent physique) ou ayant perdu connais- sance, doit faire appel lensemble de ses connaissances pour raliser les gestes et les comportements adapts cette situation. Cette si- tuation urgente gnre chez le sau- veteur une charge motionnelle qui peut tre importante. Certaines interventions peuvent engendrer un traumatisme psy- chique. En effet, le traumatisme psychique provient de la rencontre avec le rel de la mort qui surprend >CONDUITE TENIR EN CAS D'AES Piqres et coupures ou projection sur la peau : - ne pas faire saigner, - nettoyer immdiatement l'eau et au savon puis rincer, - dsinfecter de prfrence avec de l'hypochlorite de sodium (eau de Javel 2,6 % de chlore actif dilu au 1/5e ou solution de Dakin) ; laisser agir 5 10 minutes. Projection sur muqueuse (il, bouche...) : - rincer abondamment l'eau ou avec du srum physiologique pendant au moins 5 10 minutes. Consulter un mdecin et dclarer l'accident du travail. ,Encadr 1 Source : Guide EFICATT 3. JUIN 2012 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 130 89 >CELLULES DURGENCE MDICO-PSYCHOLOGIQUE (CUMP) ,Encadr 2 Les CUMP ont t cres par Xavier Emmanuelli, secrtaire dtat laction humanitaire durgence, sur instruction du Prsident de la Rpublique Jacques Chirac, suite lattentat de la station RER Saint-Michel Paris, le 25 juillet 1995. Mises en place par le mdecin gnral Crocq, elles se sont dveloppes dans chaque dpartement de France. La CUMP est mobilisable 24 h sur 24 (7 jours sur 7) et rattache au Service daide mdicale urgente (SAMU) du dpartement. Elle se compose dau moins un psychiatre, dun psychologue et dune secrtaire, pouvant exercer mi-temps ou plein temps, selon le dpartement. La structure est complte de psychiatres, psychologues, inrmiers, volontaires, qui peuvent intervenir en quipe constitue. La saisine se fait auprs du SAMU et la rgulation est assure par le mdecin psychiatre rfrent qui dcidera de lintervention immdiate ou non, ainsi que de la constitution de lquipe.La CUMP a pour mission dassurer les premiers soins psychologiques en cas de catastrophe ou vnement fort retentissement psychologique : elle assure unepriseenchargepermettant deresituer les impliqus dans un temps prsent, de prvenir des symptmes pouvant apparatre dans les heures et jours venir, delesrassurersurlesressentisetmotions, de donner une liste de consultations de psychotraumatismeproximit,etenn,si ncessaire,de proposer une thrapeutique mdicamenteuse si ltat de l impliqu le ncessite(1) et (2) . 1. Circulaire DH/E04-DGS/SQ2 - n 97/383 du 28 mai 1997 relative la cration d'un rseau national de prise en charge de l'urgence mdico- psychologique en cas de catastrophe. 2.Circulaire DHOS/O 2/DGS/6 C n 2003-235 du 20 mai 2003 relative au renforcement du rseau national de l'urgence mdico-psychologique en cas de catastrophe. le sujet. () Limage traumatique p- ntre lappareil psychique et sy in- cruste, () peut faire effraction dans trois types de circonstances :rencon- trer sa propre mort, tre tmoin de la mort de lautre ou de la mort hor- rible comme les sauveteurs y sont parfois confronts [8].Ce peut tre le cas du SST qui fait face une mort sur le lieu de travail conscu- tive un accident ou un infarctus du myocarde par exemple. Dautres facteurs peuvent ampli- er certains symptmes ou bien intensier une raction de stress. La connaissance de la personne se- courueestlepremierdecesfacteurs. Lors de la prise en charge dune vic- time, le secouriste a gnralement tendance prendre du recul vis-- vis de cette personne, prenant en compte une pathologie, ou bien des symptmes dont il doit soccuper. Lorsque le secouriste connat la vic- time (collgue de travail, ami), ce recul est beaucoup plus complexe ; la prise en charge devient person- nalise, augmentant la charge motionnelle. Les consquences peuvent en tre un ralentissement des gestes,une difcult pour appli- quer certains automatismes appris lors des formations. Lge jeune de la victime est gale- ment un facteur pouvant intensi- er la raction de stress. Face un enfant, la charge motionnelle du secouriste est plus forte. En effet, la blessure grave ou le risque de mort dun enfant est un fait difcile- ment acceptable par ltre humain, sortant de la logique de la vie. De plus, une projection personnelle peut survenir , savoir que lenfant que le secouriste prend en charge lui rappelle ses propres enfants, des enfants de sa famille, de ses proches avec nalement une per- sonnalisation : ce nest plus un enfant dont il soccupe,mais son enfant. Ce type de prise en charge est rare en entreprise. Enn, lchec, rel ou non, de lin- tervention pour des raisons de connaissances ou de ressources matrielles insufsantes est le der- nier facteur qui peut inuencer la survenue de symptmes. > SYMPTMES Stress Dans la majorit des cas,laction du SST atteint son objectif et sa rac- tion est qualie de stress adapt [9] : attention focalise sur la situa- tion, mobilisation de lensemble des capacits mentales, action adapte la problmatique ren- contre. Dans dautres cas, parce que son environnement personnel est com- plexe et/ou parce que la situation rencontre a gnr une motion particulirement forte, le SST pr- sente des difcults dadaptation qui se traduisent par un stress d- pass. Celui-ci peut prsenter diff- rentes formes : - sidration empchant le sujet de percevoir,valuer,analyser la situa- tion ; - agitation dsordonne lanant le sujet dans une course dpourvue de sens, accompagne dune logor- rhe incohrente ; - fuite panique qui, suite une im- pulsion motrice, fait partir le sujet droit devant lui ; - action automatique dans laquelle le sujet effectue des gestes mcani- quement, mais dans un tat de d- tachement psychique. Ainsi, le SST peut avoir pratiqu des gestes ad- quats, mais verbaliser une impres- sion de dtachement, voire ne plus se souvenir de ce quil a pu faire. Traumatisme psychique Les symptmes du traumatisme psychique [10] napparaissent quaprs un certain temps de latence allant, en gnral, de 48 heures 10 jours. Outre des symptmes anxieux et/ou dpres- 4. N 130 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL JUIN 201290 Sauvetage secourisme du travail Repres l'usage du mdecin du travail PRATIQUES ET MTIERS sifs plus ou moins marqus,le sujet prsente des reviviscences trauma- tiques. Ces dernires reproduisent lexprience traumatique inaugu- rale tant le jour que la nuit. Elles peuvent se manifester sous formes dhallucinations visuelles ou audi- tives, voire olfactives, gustatives et kinesthsiques [11]. > RLE DU MDECIN DU TRAVAIL Post-intervention immdiat Actions communes An danalyser la situation, le contexte de lintervention est utile connatre (lment dclenchant [accident, malaise], notion de situation violente et/ou de dcs, nombre de victimes) ainsi que des lments concernant le SST : droul de lintervention, son res- senti, ses facteurs personnels de fragilit (difcults profession- nelles ou personnelles, enfants en bas ge, deuil) Dans les premiers instants suivant la n de lintervention, il est pri- mordial de remettre le SST dans la dimensionprsenteetrelle.Ceder- nier doit pouvoir mettre un terme temporel son intervention. Il est important de revenir avec lui sur ce qui sest pass, le droul de son intervention, et envisager la suite pour quil puisse se projeter dans un avenir proche et ne pas rester g au moment de son intervention. Les paroles utilises doivent tre rassurantes, mais ne pas tre intru- sives : il faut respecter son souhait ventuel de ne pas parler imm- diatement. En effet, lcoutant a parfois tendance vouloir combler des silences qui peuvent lui paratre angoissants, le SST souhaitant sim- plement une prsence ct de lui. Un geste rconfortant (une main sur lpaule, par exemple) peut tre envisag, mais avec douceur et en apprciant si ce geste est accept par la personne. Plusieurs lments doivent tre va- lus:leSSTa-t-ilpumettreenuvre toutessesconnaissances,disposait-il des ressources matrielles nces- saires lexcution de ses tches ? En cas de sentiment dimpuissance ou de crainte dun geste mal effectu, il faut viter de stigmatiser linterven- tion du SST dans un premier temps, an quil puisse se concentrer sur laprs. Une fois les motions va- cues,le retour dexprience permet- tra de revenir avec lui sur ce qui sest pass, an damliorer si besoin les procdures ou la prise en charge des personnes. Actions spciques Situation intense et/ou violente Silasituationvcueesttrsintense, violente (dcs brutal,suicide,mort violente, dcs de plusieurs vic- times), avec une relle implication du SST, le mdecin du travail peut contacter la Cellule durgence m- dico-psychologique (CUMP) de son dpartement via le SAMU (Service daide mdicale urgente), an de prodiguer aux SST une premire prise en charge psychologique. An de dpister lapparition ven- tuelleduntraumatismepsychique, un debrieng peut tre organis dans les 48 heures 5 jours suivant les faits. Ny assistent que les per- sonnes ayant vcu la mme situa- tion, au mme instant. Dans cet espace de parole spcialis, le SST peut reconstituer le droulement de lvnement, en tablissant un lien entre ses actions, ses penses et ses motions, lui permettant de mettre un terme la situation. Le debrieng psychologique doit tre ralis par un professionnel (psychiatre, psychologue clinicien) form ce type de mthode. En dehors de la CUMP, il peut tre fait appel lInstitut national daide aux victimes et de mdiation (INA- VEM) qui possde une antenne dans chaque dpartement et peut proposer un soutien psychologique spcialis dans ce domaine. Un suivi J + 1 semaine et J + 3 se- maines est galement effectuer, ventuellement par le mdecin du travail. Stress dpass En cas de stress dpass, la pre- mire action du mdecin du tra- vail, ou de tout autre personnel de soins, est de remettre le secouriste dans la ralit quil aura quitt au moment de lvnement dclen- cheur.Pour cela,il cone au SST une tche, la plus simple possible, an que le SST puisse reprendre pied dans lici et maintenant . Autre situation En dehors des situations intenses ou violentes, lorsque le secouriste semble choqu ou prsente des signes dangoisse, une prise en charge mdico-psychologique adap- te est organiser, ventuellement en milieu hospitalier (service assu- rant les urgences psychiatriques). En amont de lintervention SST Le mdecin du travail peut agir deux niveaux :formation des SST et appartenance un rseau de soin psychologique. Au cours de la formation des SST, le mdecin du travail peut voquer les notions de stress (adapt et dpas- s) et de traumatisme psychique. Lobjectif de cette information est de prvenir un risque ou bien des com- portements qui pourraient tre mal interprtsparleSSTaumomento il y sera confront. La connaissance de ces symptmes rend le SST plus vigilant et plus prompt consulter en cas de besoin. Lappartenance un rseau de soin psychologique permet une prise en charge coordonne du SST (de- brieng). Elle permet galement de prparer son retour au sein de lentreprise en cas de psychotrau- matisme. Ce rseau peut se faire en lien avec la CUMP ou lINAVEM. La 5. JUIN 2012 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 130 91 mthodologie dintervention sera formalise et incluse dans le docu- ment relatif lorganisation des secours dans lentreprise. SITUATIONS D'URGENCE Les recommandations internatio- nales ont modi quelques aspects de la ranimation cardio-pulmo- naire. Par ailleurs, le rfrentiel technique de formation du SST dcrit des conduites tenir diff- rentes suivant la situation dans laquelle se trouve la victime (cas de l'arrt cardio-respiratoire et des brlures). Les justications et syn- thse des connaissances dvelop- pes ici permettent de prciser les techniques secouristes employer. ARRT CARDIO-RESPIRATOIRE > PROFONDEUR ET FRQUENCE DES COMPRESSIONS THORACIQUES EXTERNES Adulte Paradis et al. [12] ont dmontr, ds 1990,queletauxdepatientsprsen- tant une reprise dactivit cardiaque spontane (RACS) tait plus impor- tant dans le groupe chez qui la pres- sion de perfusion coronaire tait la plus leve. Aussi, tous les tmoins dune victime en arrt cardiaque, secouristes ou non, doivent raliser des compressions thoraciques. La profondeur de lenfoncement de la cage thoracique est un critre de qualit de ces compressions. En 2005, la profondeur de la com- pression thoracique recommande tait de 4 5 cm. En 2006, Edelson et al. [13] montraient lexistence dune corrlation entre profondeur du massage thoracique et RACS aprs choc lectrique. Cette RACS tait de 88 % pour un enfonce- ment de 39 50 mm et de 100 % au-del de 50 mm. La mme anne, Kramer-Johansen et al. [14] indi- quaient que le taux de patients ad- mis lhpital aprs une RACS tait plus lev dans le groupe o la pro- fondeur de la pression thoracique tait suprieure 42 mm. Enn, en 2008, Babbs et al. [15] conrmaient que, pour les chocs lectriques administrs plus de 5 min aprs la survenue de larrt cardiaque, la probabilit de RACS tait proche de 25 % lorsque la profondeur de la compression thoracique tait sup- rieure 5 cm alors quelle tait inf- rieure 10 % lors dune profondeur infrieure 5 cm. Dslors,lesrecommandations2010 de lEuropean Resuscitation Council [16] (ERC) prconisent des com- pressions thoraciques dau moins 5 cm de profondeur chez ladulte mais, en labsence dvidence pour une limite suprieure, il est pres- crit de ne pas excder une profon- deur de pression de 6 cm. Il nest pas fait rfrence au diamtre du thorax chez ladulte. Le rythme de 100 120 compressions par minute est recommand. Pour permettre le relchement total du thorax et minimiser les interruptions des compressions thoraciques, les sau- veteurs forms doivent galement raliser des insufations un ratio compression-ventilation de 30/2. Enfant et nourrisson Dans le domaine de la pdiatrie, la frquence du massage cardiaque est identique celle de ladulte (100 120 par minute). En revanche, la profondeur des compressions tho- raciques doit correspondre un tiers de lpaisseur du thorax de lenfant ou du nourrisson. > LE PLAN DUR EST-IL INDISPENSABLE ? Dans les rfrentiels 2005 et pr- cdents de lERC, il tait soulign que la victime devait reposer sur un plan dur pour que les compres- sions thoraciques soient efcaces. Si la victime tait allonge sur un lit, elle devait tre imprati- vement dpose terre avant de commencer les manuvres de ranimation. Les recommandations mises en 2010 sont beaucoup moins for- melles, tant pour le grand public que pour les professionnels de sant.En effet,an de ne pas retar- der la mise en uvre de la rani- mation cardiopulmonaire (RCP), il est recommand de dbuter celle- ci, mme dans un lit, en particulier si le dplacement de la victime est prilleux (personne lourde, sauveteur g). De nombreuses tudes de cas ont montr des RCP efcaces alors que la victime est alite (en particulier en milieu hospitalier). Des dispositifs de feedback (profon- dimtres - acclromtres) peuvent tre utiliss lors des compressions thoraciques an den amliorer la qualit de la RCP. Nanmoins, en labsence de plan dur, la variation de la rigidit du support sur lequel repose la victime peut surestimer la profondeur des compressions thoraciques. > RCP SANS BOUCHE--BOUCHE : QUELS ARGUMENTS ? Depuis 2005, les recommandations internationales signalent que les compressions thoraciques seules peuvent tre effectues : si le sauveteur nest pas capable ou pas assez conant pour pra- tiquer la respiration articielle (bouche--bouche), en cas de RCP enseigne ou assis- te par tlphone. Une mise au point publie par Sayre et al. en 2008 [17], ainsi que plusieurs tudes [18 24],montrent que le taux de survie des victimes est plus important lorsque le pre- 6. N 130 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL JUIN 201292 Sauvetage secourisme du travail Repres l'usage du mdecin du travail PRATIQUES ET MTIERS mier tmoin de larrt cardiaque effectue uniquement des compres- sions thoraciques. Bien que cer- taines de ces tudes ne possdent pas de valeur signicative for- melle sur le plan statistique, elles plaident nanmoins pour la proc- dure hands only . La non-ralisation du bouche-- bouche, lorsque la RCP dbute ra- pidement aprs larrt cardiaque, se justie par labsence de dette en oxygne dans lorganisme de la victime. Les compressions iso- les doivent tre suivies de la mise en place prcoce dun dbrilla- teur automatique, en raison de la prsence frquente, chez ladulte, dune brillation ventriculaire cette phase de larrt cardiaque. Par ailleurs, les recommandations internationales mises en 2010 conrment que le sauveteur peut ne pas effectuer dinsufation en cas de rpulsion, de vomissements de la victime, ou sil pense ne pas tre efcace. Il pratique alors les compressions thoraciques seules et fait alerter. La rpartition des sauveteurs secouristes du travail au sein des entreprises leur permet dinterve- nir trs rapidement auprs dune victime. Le mdecin du travail peut donc tenir compte des l- ments prcdemment cits et de la proximit,ou non,dun centre de secours (exemples : sapeurs-pom- piers, centre hospitalier avec ser- vice mobile durgence et de rani- mation) pour prfrer une RCP sans ou avec bouche--bouche. > DFIBRILLATEUR ENTIREMENT AUTOMATIQUE : Y A-T-IL UN RISQUE POUR LES SAUVETEURS ? Alors que les recommandations antrieures mettaient en exergue les mesures de scurit (ncessit de sloigner du patient, vigilance par rapport aux appareils lec- triques et de transmission, milieu humide ou mtallique), leur intrt est bien moins soulign actuelle- ment. En effet, aucun accident grave na t recens chez les sauveteurs ayant utilis un dbrillateur en- tirement automatique (DEA). La crainte,aujourdhuisansobjet,dun risque dlectrisation ou dlectro- cution avec un DEA provient sans doute des accidents survenus dans le pass, lorsque les dbrillateurs utiliss taient manuels et connec- ts au courant alternatif. Lutilisation dun DEA en milieu humide ou mtallique (patient sur plancher en mtal) expose bien plus une perte defcacit du choc lectrique qu un vritable risque pour le sauveteur. Dailleurs, an de rduire au maximum le no ow time li labsence de compres- sions thoraciques lors de larrt car- diaque,il est recommand de pour- suivre la RCP tant que lappareil ne stipule pas larrt de celle-ci,en par- ticulier lors de la monte en charge de lappareil. Les progrs tech- niques pourraient, dans un avenir proche, permettre de maintenir la ralisation des compressions tho- raciques durant la dlivrance du choc lectrique. La seule protection individuelle requise pour lopra- teur serait alors le port de gants usage unique. Nanmoins, cette pratique nest pas encore possible ce jour. BRLURES > GNRALITS Les brlures correspondent une destruction plus ou moins impor- tante de la peau et des tissus sous- cutans, suite une exposition un agent physique ou chimique. Lincidence des brlures par agents physiques est de 300/100 000 habi- tants par an en France ; 11 984 pa- tients ont t hospitaliss en 2009 selon lInVS [25]. Trente et un pour cent (31 %) des patients sont des en- fants de moins de 4 ans. Vingt pour cent des brlures surviennent dans un contexte professionnel. Parmi les agents physiques lori- gine dune brlure,on distingue :la chaleur (origine la plus frquente), llectricit et les rayonnements io- nisants (brlure dapparition retar- de). Lorigine lectrique entrane des brlures sur le trajet du cou- rant, quil ne faut pas sous-estimer [26, 27]. Les agents chimiques peuvent pro- voquer des lsions profondes en fonction du produit en cause. > VALUATION DE LA GRAVIT Lvaluation de la gravit de la br- lure va reposer sur les lments suivants : sa profondeur, sa super- cie, sa localisation, lagent cau- sal, les antcdents du patient, les lsions associes. Profondeur La profondeur de la brlure est value en observant laspect cu- tan. On distingue ainsi plusieurs niveaux datteinte (gure 1). Atteinte supercielle ou 1er degr : il sagit de latteinte de lpiderme (couche corne).Lexemple typique correspond au coup de soleil . La gurison se fait ad integrum sans squelle. Atteinte intermdiaire ou 2e degr : il sagit dune atteinte du derme. Le 2e degr superciel respecte la membrane basale ; des phlyctnes apparaissent, la brlure est rouge, chaude et douloureuse. Le 2e degr profond ne respecte pas la mem- brane basale qui est dtruite ; les phlyctnes sont dtruites ; laspect de la peau est souvent plus blanc ; les poils sont toujours prsents. Atteinte profonde ou 3e degr : la peau est blanche, nacre, carton- ne. Les terminaisons nerveuses sont atteintes. La gurison est im- 7. JUIN 2012 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 130 93 possible sans une prise en charge spcique. Dautres niveaux sont dcrits, jusqu latteinte osseuse et la car- bonisation des tissus cutans et sous-cutans. Supercie La supercie de la brlure est ex- prime en pourcentage de surface corporelle brle. Elle peut tre es- time de plusieurs faons. La paume de la main du patient correspond 1 % de sa surface corporelle. Elle nest utilisable que pour des petites surfaces ; La rgle des 9 de Wallace [28], utilise chez ladulte, prcise que la tte correspond 9 % de la surface corporelle totale, au mme titre que le membre suprieur, la face antrieure ou postrieure du tho- rax ou de labdomen, la face ant- rieure ou postrieure dun membre infrieur (gure 2) ; Chez lenfant,lvaluation de la sur- face brle, en fonction de lge, se fait laide de la table de Lund et Browder. En se basant uniquement sur son tendue,unebrlureestconsidre grave par le corps mdical lorsque sa surface est suprieure 10 % de la surface corporelle chez ladulte et chez lenfant et 5 % chez le nour- risson. Pour le secouriste, la brlure est dite grave lorsque la surface brle correspondant aux phlyc- tnes est suprieure celle de la paume de la victime. Le caractre circulaire de la brlure doit tre toujours recherch, an danticiper sur un ventuel syn- drome de loge. Localisation Une brlure est grave si elle atteint le visage et le cou, les voies respi- ratoires (risque vital), les mains (risque fonctionnel) ou le prine (risque infectieux). Lsions associes Les brlures lies des incendies ou des explosions sont souvent des brlures graves. En cas dincen- die, le risque surajout est d lin- halation des fumes, dont la prin- cipale consquence est lhypoxie lie au monoxyde de carbone ou une intoxication cyanhydrique. En cas dexplosion, les lsions lies au blast sont dautant plus svres quelles surviennent dans des en- droits clos. Lexistence dun traumatisme asso- ci par chute de grande hauteur ou accident de la voie publique, par exemple, est galement un facteur aggravant. ge et antcdents Lge du patient et ses antcdents doivent aussi tre pris en compte. Lge infrieur 3 ans ou suprieur 60 ans est un facteur de gravit, de mme que des pathologies pr- existantes comme le diabte, lin- sufsance cardiaque, respiratoire ou rnale et limmunodpression. > PRONOSTIC Le pronostic de la brlure est corr- l sa profondeur et sa supercie.Il est frquent de prendre en compte deux surfaces : lune reprsente > NIVEAUX DE PROFONDEUR DES BRLURES,Figure 1 ,Figure 2 > RGLE DEWALLACE [28] Couche corne Couche vivante Glande sbace Follicule pileux Glande sudoripare 1er degr 3e degr superficiel 2e degr superficiel 3e degr profond 2e degr profond PIDERME DERME HYPODERME 18 % 9 % 9 % 9 % 1 % 18 % 18 % 18 % 1 tte = 9 % 1 membre suprieur = 9 % 1 tronc antrieur = 18 % 1 tronc postrieur = 18 % 1 membre infrieur = 18 % les organes gnito-externes = 1 % RGLE DES 9 DE WALLACE 8. N 130 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL JUIN 201294 Sauvetage secourisme du travail Repres l'usage du mdecin du travail PRATIQUES ET MTIERS par les brlures supercielles, in- termdiaires et profondes, lautre tant reprsente uniquement par les brlures intermdiaires et pro- fondes. En effet, une brlure super- cielle peut comporter des critres de gravit. Le pronostic peut tre estim laide de la formule suivante per- mettant le calcul de lUBS (Unit de brlure standard) : UBS = % de sur- face totale brle + 3 x % surface brle au 3e degr. Plus lUBS est leve, plus le risque vital est en jeu : infrieure 50, laccident est considr comme bnin ; de 50 150, il est class comme grave et trs grave si lUBS dpasse 150. Le pronostic peut aussi tre estim par la rgle de Baux correspondant au calcul suivant : % de surface totale brle + ge du patient. La mortalit est denviron 50 % pour tout rsultat suprieur 95. Ces scores pronostiques sont peu utiles en milieu de travail, ils re- lvent essentiellement de la prise en charge spcialise et inuent sur le droulement de la ranima- tion des brls graves. > PRISE EN CHARGE INITIALE EN SERVICE DE SANT AU TRAVAIL La prise en charge initiale dune brlure dorigine thermique se base sur lvaluation de la gravit, le refroidissement rapide et la prise en charge de la douleur [29]. La base du traitement par refroi- dissement est un lavage prolong leau (comme pour les produits chimiques). Ce refroidissement est poursuivre jusqu lavis mdical qui peut tre pris auprs du Service daide mdicale urgente (SAMU) Centre 15. On fera attention la temprature de leau qui doit tre tide an dviter un refroidisse- ment notamment en cas de bles- sures et en cas de brlures tendues (risque dhypothermie). Lorsque la brlure thermique est prise en charge au-del de la 30e minute, il ny a pas dindication au refroidisse- ment. Il est prfrable de la laisser lair ou de raliser une protection ne touchant pas la zone brle. La prise en charge de la douleur doit tre la plus prcoce possible. Leffet antalgique du refroidissement doit tre complt par des antalgiques adapts au niveau de la douleur. En cas de signes de gravit, il faut procder la pose dune voie vei- neuse en peau saine avec un rem- plissage vasculaire par Ringer Lactate, ou dfaut par srum phy- siologique, la dose de 30 ml/kg lors de la premire heure.Une demande de secours mdicalis est effec- tuer auprs du mdecin rgulateur du SAMU. A contrario, des soins locaux peuvent tre organiss en ambula- toire ou dans un service durgences hospitalires. Dans tous les cas, le personnel de sant peut prendre conseil auprs du SAMU. Certains discutent lintrt des gels deau (exemple : Watergel) en milieu de travail. Nanmoins, leur cot et leur bnce par rapport un refroidissement leau (mmes indications) font que, sauf cas parti- culiers o leau nest pas disponible, ils ne sont pas recommands [30]. > CAS PARTICULIER DES BRLURES CHIMIQUES Les brlures chimiques sont rares et sont plus souvent oculaires que cutanes. Ce type de brlure est grave car laspect initial est fausse- ment rassurant. La nature du produit chimique, sa quantit, sa concentration ainsi que sa dure de contact avec la peau sont des facteurs de gravit spciques et importants valuer. Dautres lments sont recher- cher : lsions dinhalation, surface brle, profondeur (bilan iden- tique celui dune brlure ther- mique). La prise en charge dune brlure chimique dbute systmatique- ment par une dcontamination an dviter le suraccident. Des prcautions doivent tre prises par le sauveteur pour viter le contact avec les vtements imbibs. La dcontamination se fait leau tempre aprs avoir retir les v- tements ; sa dure est dtermine par un avis mdical. En fonction du type de produit, des antidotes spciques peuvent tre proposs (exemple : gluconate de calcium dans le cadre de lacide uorhydrique). On notera la place discute de la Diphotrine, produit commer- cial hypertonique, qui peut tre un agent de dcontamination chimique intressant pour les brlures cutanes comme ocu- laires. Nanmoins, il nexiste pas de consensus sur le sujet et cela doit tre rvalu dans lensemble des procdures durgence avec le rseau local entre lentreprise et le SAMU correspondant. HMORRAGIES Labsence de contrle des hmorra- gies, aboutissant un tat de choc, est la principale cause de dcs dans les 24 premires heures chez les victimes de traumatisme [30]. Face une hmorragie externe, le SST comprime immdiatement la plaie avec sa main. Sil doit se lib- rer (alerte des secours ou prise en charge dune autre victime), le SST utilisera un pansement compressif. En cas dinefcacit de ce dernier,la compression manuelle sera reprise sans enlever le pansement. La prvention de lhypothermie de la victime est indispensable [31]. Lutilisation dun garrot aux membres suprieurs ou infrieurs est restreinte. Il est indiqu lorsque 9. JUIN 2012 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 130 95 la compression ne permet pas de matriser une hmorragie poten- tiellement mortelle ou quelle ne peut tre ralise : prise en charge de plusieurs victimes, conditions de guerre [32]. Les indications et la mise en place du garrot ne font pas partie de la formation du SST. La dcision de linclure dans la trousse de secours doit tenir compte, entre autres, de lisolement du (ou des) salari (s) par rapport aux secours spciali- ss (sapeurs-pompiers et services mobiles d'urgence et de ranima- tion). Si cette solution est retenue, une formation spcique du SST lusage du garrot doit tre assure. SITUATIONS PARTICULIRES TRAVAIL LA CHALEUR La chaleur est considre comme une des nuisances les plus impor- tantespardenombreuxsalaristra- vaillant en extrieur. Plusieurs d- cs en milieu professionnel ont t dnombrs pendant les priodes de canicule de 2003 et 2006. Le secteur du btiment et des travaux publics tait le plus touch [33]. An de maintenir une temprature centrale constante (37 C), l'homme fait appel des mcanismes de thermorgulation et des mca- nismes comportementaux (hydra- tation, vtements lgers, travail l'ombre...). Lorsque ces mcanismes sontdpasss,certainesmanifesta- tions ou pathologies apparaissent. > MANIFESTATIONS DE L'HYPERTHERMIE La dshydratation est due au ds- quilibre entre les pertes lies la sudation et les apports hydriques insufsants, notamment chez les personnes ges ou en cas d'effort physique prolong. Les crampes de chaleur sont dues une double perte, eau et sels min- raux. Elles atteignent les muscles desbrasetdesjambesetsobservent surtout aprs un travail physique lourd et prolong. La syncope de chaleur est sans doute la manifestation la plus fr- quente. Elle est due une diminu- tion brutale de la pression art- rielle. La perte de connaissance est soudaine et brve. Elle survient l'arrt dun effort ou en cas de sta- tion immobile prolonge en pleine chaleur. Lpuisement la chaleur est attri- bu une dshydratation globale aprs un sjour prolong en am- biance chaude, avec dploiement defforts physiques intenses. Le sujet prsente une fatigue mar- que avec sudation abondante. Sa temprature reste le plus souvent infrieure 39 C. Le coup de chaleur est l'accident le plus grave. Llvation de la tem- prature centrale au-del de 40 C peut entraner une dfaillance irr- versible de lorganisme. Scheresse et chaleur cutane traduisent le d- passement du mcanisme principal de thermorgulation : la sudation. Le coup de chaleur dbutant peut se manifester par une sensation de malaise avec maux de tte, confu- sion. Le coup de chaleur constitu est responsable dune perte de connaissance brutale au cours du travail ou parfois aprs larrt de lactivit, avec des signes de dfail- lance cardio-vasculaire. Le dcs peut survenir prcocement, gn- ralement dans les 2 ou 3 premiers jours. Dans les cas non mortels, des squelles sont possibles : neurolo- giques,rnales,musculaires > PRISE EN CHARGE PAR LE SECOURISTE DU TRAVAIL La victime doit tre le plus rapide- ment possible extraite de lenvi- ronnement hostile et installe dans un local tempr et ventil ou, dfaut, lombre (cas dun chantier extrieur). Aprs avoir alert les secours mdicaliss et en l'absence de contre-indication de leur part, le secouriste procde : au refroidissement de la vic- time en la dshabillant et en la rafrachissant l'aide des moyens suivants : linges humides, pulv- risations deau frache sur tout le corps et notamment sur la tte ;des poches de froid peuvent tre appli- ques sur la tte et la racine des membres (plis de laine, aisselles, base du cou). Le refroidissement peut tre amlior en ventilant nergiquement lair autour de la victime. L'apparition de frissons chez la victime ne doit pas faire interrompre les manuvres de refroidissement ; la rhydratation de la vic- time en la faisant boire, si elle est consciente, de leau frache par pe- tites quantits ; la surveillance de la victime sans interruption jusqu larrive des secours. > PRVENTION Le SST peut participer la prven- tion des hyperthermies tant sur le plan collectif en signalant sa hirarchie des situations dange- reuses, que sur le plan individuel, en sensibilisant ses collgues aux mesures de scurit. Ces dernires se basent sur le respect des rgles hygino-dittiques, une hydra- tation rgulire, le port de la tenue vestimentaire prescrite et le respect des dures limites dexposition ta- blies par lentreprise et des temps de repos programms avec rhydrata- tion. BLESSURES PROVOQUES PAR LES ANIMAUX Ce type de blessure concerne es- sentiellement les salaris travail- lant en extrieur. Une centaine de 10. N 130 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL JUIN 201296 Sauvetage secourisme du travail Repres l'usage du mdecin du travail PRATIQUES ET MTIERS Sauvetage secourisme du travail Repres l'usage du mdecin du travail cas est dclare chaque anne par les intervenants (rseau ou clients) d'lectricit de France. > MORSURE DE CHIEN Les morsures de chien sont des plaies graves, qui ncessitent des soins immdiats de la part du SST. Outre le risque infectieux (rage, ttanos) des squelles fonction- nelles, esthtiques voire psycholo- giques sont redouter. La plaie est lave immdiatement et soigneusement leau et au savon pour enlever les scrtions salivaires du chien,puis rince abondamment leau claire et dsinfecte avec le produit contenu dans la trousse de secours. Un avis mdical est syst- matiquement demand, mme si la plaie est minime. Dans un second temps, le secou- riste recueille le nom du propri- taire et le statut vaccinal du chien. S'il s'agit d'un animal errant, la vic- time sera oriente vers une consul- tation antirabique. >BLESSURECAUSEPARUNEVIPRE Une vipre peut tre responsable d'une morsure, d'une piqre ou d'une envenimation. Lors d'une morsure, les mchoires de lanimal pincent la peau sans que les cro- chets nentrent en action. Il ny a donc pas dinoculation de venin. La piqre correspond la pntration des crochets dans la peau sans qu'il ny ait obligatoirement inocula- tion de venin. En effet, les glandes venin peuvent tre vides au mo- ment de la piqre. L'envenimation, quant elle, traduit l'inoculation de venin. Les accidents en rapport avec une morsure sont relativement rares et leurs risques sont largement surestims par le public. Il est donc important de ddramatiser cet ac- cident engendrant une forte rac- tion motionnelle. Le SST doit suspecter lenvenima- tion devant la trace des crochets, lexistence dun dme local, ferme, et de signes gnraux. Ces signes sont souvent trompeurs car ils peuvent tre attribus une raction anxieuse : malaise gnral avec nauses, vomissements, diar- rhe, angoisse. Le SST rassure la victime et lal- longe. Il prvient systmatique- ment les secours mdicaliss et aide la victime enlever tout ce qui pourrait tre source de garrot potentiel (bagues, bracelets). Aprs avoir nettoy et dsinfect la plaie, un bandage non serr (il faut pouvoir passer un doigt entre la peau et la bande) peut tre ra- lis en partant du haut du membre atteint et en descendant jusquau niveau de la morsure,sans la recou- vrir. Si possible, le membre atteint est immobilis pour soulager la douleur (charpe pour le membre suprieur, calage du membre inf- rieur). Le refroidissement de la zone de morsure, l'aide d'une poche de froid ou d'un sac rempli de glaons permet de lutter contre la douleur. Enn, le SST couvre la victime avec une couverture de survie et la sur- veille jusqu larrive des secours. La vipre est un animal relative- ment pacique qui prfre la fuite lattaque.Lagressivit de la vipre vis--vis de lhomme ne se mani- feste que lorsquelle se sent mena- ce. Des mesures simples peuvent rduire le risque de blessure : port de chaussures montantes et de pantalons longs ; bton de marche et dplacement bruyant ; contrle visuel de lendroit o lon pose ses mains ou ses pieds. > PIQRE D'HYMNOPTRE La piqre d'hymnoptre est res- ponsable d'une raction locale dou- loureuse avec rougeur et dme qui persistent 24 48 heures. La gravit rside dans la survenue possible dune raction allergique pouvant voluer vers une raction anaphylactique avec mise en jeu du pronostic vital. Il faut plus dune minute pour que le sac venin dune abeille se vide do lintrt de retirer trs rapide- ment le dard rest plant dans la peau. noter que, contrairement labeille, la gupe et le frelon ne laissent pas leur dard dans la peau. En cas de raction locale, le SST nettoie et dsinfecte la plaie, puis applique une poche de froid pour limiter ldme. Si la piqre a lieu sur lextrmit d'un membre sup- rieur, les bagues et bracelets seront retirs. L'alerte des secours mdicaliss est systmatique lorsque : la localisation de la piqre en- trane un risque d'obstruction des voies ariennes (dme buccal ou laryng), les piqres sont multiples, en rai- son de la raction toxique lie la quantit de venin injecte, la piqre est suivie d'une raction allergique avec malaise, prurit, ur- ticaire aigu gnralise, anxit, oppression thoracique [34]. Le SST assure les gestes adapts la situation (malaise, dyspne, voire arrt cardiaque) en attendant l'arri- ve des secours. An de prvenir les piqres d'hy- mnoptres, il convient d'tre vigi- lant lors d'une activit proximit d'une ruche ou de toute ouverture do schappe ce type dinsecte. Une prsence importante dhym- noptres peut ncessiter l'inter- vention de professionnels spcia- liss dans leur retrait. Dans le cas dabeilles, il peut s'agir d'un apicul- teur. Sur le plan individuel, l'usage des parfums et eaux de toilette est dconseill. En effet, ces produits attirent les insectes. En saison risque, il est conseill de porter des chaussures fermes et des vte- 11. JUIN 2012 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL N 130 97 ments manches longues. Enn, le port permanent dadr- naline en dispositif auto-injecteur est recommand chez les salaris ayant eu une raction allergique svre. Le sujet et ses collgues, dont le SST, doivent en connatre les indications et le mode d'emploi. TROUSSE DE SECOURS GNRALITS Le Code du travail prcise que les lieux de travail sont quips dun matriel de premier secours adapt la nature des risques et facilement accessible (article R. 4224-14). En re- vanche, il n'existe pas de liste type pour la composition de la trousse de secours. Lemployeur doit dnir le contenu de cette dernire aprs avoir sollicit lavis du mdecin du travail [35]. Il est conseill que le contenu de la trousse de secours tienne compte de la formation de la personne qui lutilisera (SST, inrmier, mde- cin). De plus, cette personne doit tre informe de son contenu et de toute nouvelle modication. Une procdure de contrle est d- nir an de remplacer les produits prims. EXEMPLE DE COMPOSITION D'UNE TROUSSE DE SECOURS La composition dcrite ci-dessous nest quun exemple de trousse pouvant tre mise disposition d'un SST. L'quipement d'un d- brillateur entirement automa- tique n'est pas abord ici. > PROTECTION DU SST An d'assurer la protection du SST vis--vis du risque biologique, la trousse peut se composer de : gants en vinyle non striles usage unique, gel hydroalcoolique (dosette ou acon), masque de protection pour le bouche--bouche. > MATRIEL DE SOINS La prise en charge d'une plaie peut se faire l'aide de : savon liquide (dosette ou acon), antiseptique. Les drivs chlors peuvent tre utiliss pour l'anti- sepsie de la peau lse et des mu- queuses. Ils ne possdent pas de contre-indication [36], sachets de 5 compresses striles (30 x 30 cm), pansements adhsifs sous em- ballage, rouleau de sparadrap hypoaller- gnique, pansements prforms pour doigts, lets tubulaires, bandes extensibles (3 m x 5 cm et 4 m x 10 cm), paire de ciseaux bouts ronds permettant de dcouper les pan- sements et les bandages, voire les vtements, poches plastiques rserves aux dchets d'activit de soins, champs non striles. Lors de la prise en charge d'une hmorragie, le SST peut utiliser une bandelastiqueavecdescompresses (prsentes dans la liste ci-dessus) ou un coussin hmostatique d'urgence. De plus, des morceaux de sucre peuventtreutilesencasdemalaise. Dautres lments peuvent com- plter la trousse de secours : une charpe triangulaire,une compresse de gel d'eau (20 x 20 cm), un nces- sairepourmembresectionn(sacset poches de froid),une pince charde mors plats et un tire-tique. Lusage de ce dernier ne doit pas tre rserv au SST. En effet, lextraction de la (ou des) tique(s) doit tre la plus prcoce possible an de rduire le risque de transmission de maladie. POUR EN SAVOIR + Sauveteur secouriste du travail et pompier dentreprise. Form pour intervenir en cas durgence ou dincendie et porter secours. INRS, 2012 (www.inrs.fr/accueil/demarche/ role/sauveteur-secouriste.html). Dispositif de formation en sauvetage secouriste du travail. Aide et liens utiles pour les SST, les formateurs ou organismes de formation SST. INRS, 2012 (www.inrs.fr/ accueil/header/actualites/dispositif-formation-sst.html). Kit pour les formateurs ou organismes de formation SST. Ressources pour la formation en sauvetage secouriste du travail. INRS, 2012 (www.inrs.fr/accueil/produits/ mediatheque/doc/outils.html?refINRS=outil36). POINTS RETENIR La projection de sang est le type d'accident d'exposition au sang le plus frquent chez le SST. La prise en charge d'un collgue ou d'un sujet jeune dans un tat grave peut tre source de stress ou de traumatisme psychique chez le sauveteur. Lors d'un arrt cardio-respiratoire, la frquence des compressions thoraciques est de 100 120 par minute quel que soit l'ge de la victime. Chez l'adulte, l'enfoncement de la cage thoracique doit tre de 5 6 cm ; chez l'enfant et le nourrisson, il correspond au 1/3 de l'paisseur du thorax. Vingt pour cent des brlures surviennent dans un contexte professionnel. Le risque de blessure par animaux ou insectes est valuer chez les salaris travaillant l'extrieur. BIBLIOGRAPHIE EN PAGE SUIVANTE 12. N 130 RFRENCES EN SANT AU TRAVAIL JUIN 201298 PRATIQUES ET MTIERS BIBLIOGRAPHIE 1 | LOT F - Surveillance des contaminations professionnelles par le VIH, le VHC et le VHB chez le personnel de sant. tudes et enqutes TF 158. Doc Md Trav. 2007 ; 109 : 51-60. 2 | Surveillance des accidents avec exposition au sang dans les tablissements de sant franais en 2008. 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