Sauvegarde du Ksar de Ait Ben Haddou: Maroc - (mission...
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Diffusion restreinte P N U D / M O R / 9 0 / 0 0 3 Rapport technique MAROC
Appui au Centre de conservation et de réhabilitation des Kasbahs du Sud (CERKAS)
Sauvegarde du Ksar de Ait Ben Haddou
par Corinne Moyal-Nansot
N° de série : FMR/CLT/CH/91/217 (PNUD)
Organisation des Nations Unies Programme pour l'éducation, des Nations Unies la science et la culture pour le développement
Paris, 1991
M A R O C
SAUVEGARDE DU KSAR DE AIT BEN HADDOU
par Corinne Moyal-Nansot
Rapport établi à l'intention du Gouvernement du Royaume du Maroc par 1'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) agissant en qualité d'agent chargé de l'exécution du projet pour le compte du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)
Organisation des Nations Unies Programme pour l'éducation, la science des Nations Unies et la culture pour le développement
PNUD/MOR/90/003 Rapport technique(Moyal-Nansot) FMR/CLT/CH/91/217(PNUD) 17 juillet 1991
© Unesco 1991 Printed in France
SOMMAIRE
pa
RESUME (
- I - INTRODUCTION : OBJECTIFS ET DÉROULEMENT DE LA i MISSION
- II - ÉVALUATION DE L'ÉTAT D'AVANCEMENT 4 DU PROJET DEPUIS FIN 1989
11.1 Kashah de Taourirt - Phase I • Siège du Cerkas 4
11.1.1. Travaux 5
11.1.2. Consolidation du Centre 7
11.2 Kasbah de Taourirt - Phase II - Projet d'extension 11
11.3 Sauvegarde et réhabilitation du Ksar de Ait Ben 13
Haddou
11.4 Schéma directeur de réhabilitation des Kashahs du 15
Sud
11.5 Régionalisation du nroiet 16
11.6 Conclusion et recommandations 17
(i)
ANNEXE 1 ETUDE DU CAS DE ATT BEN HADDOÏJ : DÉTAILS D'ACTIVITÉS Relevés détaillés et travail d'équipe
Bilan de l'état de dégradation du village
Plan cadre d'aménagement et de réhabilitation -
Stratégies d'action
L'énergie solaire appliquée aux besoins du village
Specifications techniques - Méthodologie
19
19
31
34
38
45
46
A N N E X E 2 Plan de travail - Calendrier
Proposition d'organigramme
49
A N N E X E 3 Liste d'ouvrages pour la c o m m a n d e de
documentation.
60
(ii)
RESUME
Sauvegarder le patrimoine architectural que constituent les Kasbahs du Sud en
intégrant ces interventions à un processus de développement socio-
économique des régions concernées, tels étaient les objectifs du Ministère des
Affaires Culturelles, du P N U D et de l ' U N E S C O lors du lancement de la
deuxième phase du projet "Appui à la création du Centre de Conservation et
de Réhabilitation des Kasbahs du Sud ( C E R K A S ) Phase H " .
La présente mission a permis, dans un premier temps, de constater les
différentes étapes à franchir pour aider le C E R K A S à devenir pleinement
opérationnel soit :
- L'analyse détaillée du comportement du bâtiment de la Kasbah de Taourirt,
restauré lors de la phase I, avant toute nouvelle intervention.
- L'aménagement intérieur des locaux du C E R K A S pour les rendre à la fois
fonctionnels et représentatifs d'un bâtiment historique en terre rendu
utilisable à des fins professionnelles.
- U n e meilleure coordination du travail dans le Centre grâce à un
organigramme définissant les tâches de chacun et les besoins en personnel.
- La résolution des problèmes de mise en service et de maintenance du
matériel nécessaire au fonctionnement du C E R K A S .
- Le soutien à toute initiative visant à la promotion nationale et internationale
du CERKAS.
Dans un second temps, cette mission a permis de mettre en lumière les actions
à mener pour la réalisation des différents objectifs spécifiques à la deuxième
phase du projet :
(iii)
- Extension des locaux de la Kasbah de Taourirt :
. La Constitution d'une équipe de chantier composée d'artisans
spécialisés et responsables pour l'exécution des travaux en régie (et non
par une entreprise) pour permettre au C E R K A S de devenir le détenteur
de la connaissance en matière de restauration des architectures en terre.
- Restauration et réhabilitation du Ksar de Ait Ben Haddou :
. Exécution du relevé détaillé de l'ensemble du village, et en priorité de la
zone des 6 Kasbahs.
Mise en oeuvre d'infrastructures provisoires sans attendre la
coordination des intervenants potentiels.
. Mise au point d'une stratégie d'aménagement en vue d'une concertation
avec les ministères concernés.
. Etude des possibilités d'utilisation de l'énergie solaire pour
l'énergisation du village.
. Mise au point d'une méthodologie d'intervention et de spécifications
techniques pour la restauration du village qui s'appuie sur les multiples
expériences en cours dans d'autres pays du monde.
- Le schéma directeur de réhabilitation des Kasbahs du Sud :
. Constitution d'une équipe chargée de mener à bien cette tâche en
coopération avec les différents organismes chargés des études pour les
schémas directeurs d'aménagement régionaux et nationaux.
. Transfert, au C E R K A S , de l'inventaire déjà réalisé par le Ministère des
Affaires Culturelles pour 300 Kasbahs de la région de Ouarzazate.
- Régionalisation du projet :
. Perfectionnement dans l'organisation des stages d'étudiants.
. Exploitation par le C E R K A S , c o m m e tremplin à son propre
développement, de la position privilégiée du Maroc dans le domaine de
l'architecture en terre à l'échelle internationale, ce qui implique un suivi
des contacts avec les organismes concernés.
(iv)
A l'issue de cette mission, la décision a été prise par les différents partenaires
du projet, d'offrir au C E R K A S , si ce n'est l'autonomie financière et
administrative souhaitable pour son plein développement, du moins, une
certaine autonomie financière grâce à une gestion locale des sous-contrats.
Ceci demande l'organisation d'un système de régie dont les principaux points
ont été discutés lors des réunions tenues au bureau du P N U D à Rabat le 10 et
11 avril 1991.
Cependant, la réalisation des objectifs du projet ne sera rendue possible que
par une grande rigueur dans la coordination de tous les efforts tant au niveau
national que régional et local.
a
(v)
-1 -INTRODUCTION
OBJECTIFS ET DÉROULEMENT DE LA MISSION
1. U n an après la fin de la première phase du projet M O R / 8 7 / 0 1 6 "Appui à la
création du Centre de conservation et de réhabilitation des Kasbahs du
Sud" ( C E R K A S ) , qui visait à réhabiliter la Kasbah de Taourirt pour y
installer les locaux du C E R K A S , la présente mission, d'une durée de 2
mois et 1 semaine, s'inscrit dans la deuxième phase du projet qui vise à
rendre le C E R K A S pleinement opérationnel.
2 . Après une visite d'une semaine au P N U D à Rabat (du 17 au 24 décembre
1990) pour concertation et plusieurs rencontres et échanges à l ' U N E S C O
à Paris, la consultante est arrivée au Maroc, le 7 février 1991, avec pour
mission générale de coordonner le projet M O R / 9 0 / 0 0 3 , décrit ci-dessus,
et plus spécifiquement de mener à bien les tâches suivantes :
- Evaluer l'état d'avancement du projet depuis fin 1989 et faire un
rapport à ce sujet au P N U D .
- Participer à l'élaboration du Schéma directeur régional de réhabilitation
des Kasbahs du Sud et plus particulièrement à l'élaboration d'un plan
directeur d'aménagement et de réhabilitation du Ksar des Ait B e n
Haddou, sur la base des rapports et des échanges d'informations avec
les services nationaux et départementaux chargés de la planification.
- Participer à l'élaboration des relevés architecturaux des bâtisses non
encore relevés dans le cadre de l'établissement du plan détaillé de
restauration, d'aménagement et de revitalisation du village fortifié des
Ait Ben Haddou.
- Participer à des activités de formation dans le domaine de la
restauration des architectures de terre au profit du personnel technique
du Centre.
- 1 -
- Assister le Directeur et les techniciens du C E R K A S dans les activités
courantes telles que : poursuite des inventaires, établissement des
plans de réhabilitation, développement, organisation et classement des
fichiers et de la documentation.
- Participer à l'élaboration des spécifications et des cahiers des charges
pour les travaux de restauration du site de Ait Ben Haddou, dans
l'esprit de la Charte de Venise et des recommandations adoptées au
plan international, notamment par l'International Council O f
Monuments and Sites ( I C O M O S ) et par l'International Center for the
study of the preservation and restauration of cultural property
(ICCROM).
3. Après une semaine sur le terrain, à la demande de Monsieur Farouki,
directeur du C E R K A S , et en présence de Monsieur Bouchenaki de
l ' U N E S C O , il a été décidé de réduire les objectifs de cette mission au
seul projet de restauration et de réhabilitation du Ksar des Ait Ben
Haddou. O n trouvera en annexe 1 de ce rapport les résultats obtenus.
4 . Les difficultés de fonctionnement interne du C E R K A S , que la
consultante a pu observer pendant les premières semaines à Ouarzazate,
l'ont, d'autre part, poussé à formuler des recommandations, quant à l'état
d'avancement du projet et quant aux directions à prendre (Chapitre II), et
à élaborer, en cours de mission, un plan de travail détaillé. O n trouvera ce
plan de travail suivi d'un calendrier et d'un organigramme en Annexe 2
de ce rapport.
DEROULEMENT DE LA MISSION
5. Cette mission s'est déroulée c o m m e suit :
. U n e journée, le 7 février, à Paris au cours de laquelle une réunion de
travail a eu lieu dans le bureau de Monsieur Bouchenaki à l ' U N E S C O ,
pour la mise au point des grandes lignes de cette mission.
- 2 -
U n e journée, le 8 février, à Rabat au cours de laquelle des
recommandations ont été formulées par M a d a m e Zniber, chargée de
programme, et Monsieur Jaeger, représentant résident du P N U D au
Maroc, dans les bureaux du P N U D , concernant les objectifs de cette
mission et les personnes à rencontrer. Une visite à Monsieur Dkhissi,
Directeur national du projet, au bureau du Patrimoine du Ministère des
Affaires Culturelles, a permis de faire le point sur les documents à
consulter.
Sept semaines (du 9 février au 30 mars et du 27 au 29 mars) à
Ouarzazate, au cours desquelles un travail quotidien avec les
collaborateurs du C E R K A S , au centre et sur le site, ont permis
d'évaluer l'état d'avancement du projet et de faire progresser
sensiblement les études du Ksar des Ait Ben Haddou. D e nombreuses
réunions de synthèse avec les cadres du C E R K A S ont permis
d'élaborer un plan de travail détaillé et un calendrier pour les deux
années à venir.
Deux jours (du 25 au 27 mars) à Agadir au cours desquels des
rencontres ont eu lieu avec M a d a m e Isabelle Bellec du Cabinet Pinseau
et Messieurs Mouna , Directeur et membre de l'Association Ait Aïssa
pour la sauvegarde du Ksar des Ait Ben Haddou.
Douze jours, du 1 au 12 avril, à Rabat au cours desquels plusieurs
réunions ont eu lieu au bureau du P N U D , en présence de M a d a m e
Zniber et Monsieur Jaeger pour analyser les résultats obtenus au cours
de cette mission et tenter de trouver des solutions aux problèmes
rencontrés pour l'avancement du projet. Une rencontre avec Monsieur
Benaïssa, Ministre des Affaires Culturelles, en présence de Monsieur
Touri, Directeur du Patrimoine, a permis de rendre compte des
solutions envisagées.
- 3 -
- II -
ÉVALUATION
DE L'ÉTAT D'AVANCEMENT DU PROJET
DEPUIS FIN 1989
III K A S B A H D E TAOIJRIRT • PHASE T • STEGE D U
CERKAS
6. La Kasbah de Taourirt a été restaurée pendant la première phase du
projet, pour pouvoir abriter les locaux du Centre de restauration des
Kasbahs du Sud ( C E R K A S ) .
7 . Cette restauration, une des premières interventions de ce type dans la
région, visait plusieurs objectifs :
Le premier : prouver qu'une construction en terre, de plusieurs étages,
pouvait être restaurée ou reconstruite à moindre frais.
le second : montrer qu'une architecture traditionnelle pouvait être
rendue fonctionnelle pour un usage au X X è m e siècle.
le troisième démontrer le charme de ces architectures, maintenant en
voie de disparition, pour justifier l'intérêt que nous leur
portons... et la vocation m ê m e de ce Centre, créé pour la
mise en valeur des architectures traditionnelles du Sud
Marocain.
- 4 -
II.1.1 Les travaux de restauration de la Kashah de Taourirt -
Phase I . . c o m m e terrain d'expérimentation :
8. Après un an d'usage quotidien, un premier bilan peut être fait pour les
travaux de restauration de la phase I de la Kasbah de Taourirt, locaux
actuels du C E R K A S .
9 . Il faut préciser que ces travaux constituent en soi une expérience pilote
pour la restauration et la réhabilitation d'un bâtiment en terre de plusieurs
étages.
10. L'analyse détaillée de son comportement au fil des ans est une
composante essentielle des activités du Centre pour la capitalisation d'un
savoir basé sur l'expérience. La prise en compte de ce savoir pour les
opérations futures du Centre est plus qu'une nécessité, une obligation.
11. Il est regrettable de constater qu'il n'existe aucun plan, croquis ou détail
technique décrivant les travaux exécutés lors de cette première phase.
12. Heureusement, la présence au Centre, de l'architecte d'opération qui a
suivi bénévolement les travaux de la phase I, et la possibilité de consulter
l'entreprise qui a exécuté ces travaux aideront l'équipe du C E R K A S à
reconstituer les "faits".
13. Plusieurs faiblesses peuvent déjà être constatées et doivent faire l'objet
d'une analyse détaillée :
. Décollement du m u r extérieur nord (entrée principale) sur toute sa
hauteur (3 niveaux 1/2). Il avait été prévu, lors d'une mission de
consultant, de construire un contrefort mais cela n'a pas été exécuté
pour des raisons esthétiques semble-t-il. C e décollement n'est pas
alarmant, mais il exige que l'on place un témoin pour vérifier s'il
s'accentue ou s'il s'est stabilisé.
. L e revêtement d'étanchéité des toitures se détache à de nombreux
endroits créant des "pièges" pour l'eau de pluie qui a tendance à
stagner (risques d'infiltration).
- 5 -
. Plusieurs toitures ont déjà été refaites parce qu'une trop grande quantité
de terre avait été accumulée au-dessus du plancher (fléchissement des
poutres).
. Des remontées d'humidité importantes sont apparentes à la base des
murs du rez-de-chaussée. La reprise en sous oeuvre sur une partie
seulement de l'épaisseur du mur est une cause certaine, y en a-t-il
d'autres ?
. D e gros dégâts sont apparus, pendant le séjour de la consultante, sous
les toilettes de l'étage. U n e partie de l'angle du bâtiment s'est
désagrégée ; elle était gorgée d'eau. Cette eau apparait deux étages plus
bas à la base du mur . U n diagnostic des causes est urgent pour éviter
des dégâts plus importants (en cas de fuite d'une canalisation).
. D'autres dégâts importants peuvent compromettre la stabilité du
bâtiment. U n e poutre défectueuse a été remplacée, il y a quelques
mois, dans l'entrée du bureau du Directeur. Les travaux n'ayant pas été
achevés, l'eau s'écoule à flots, lors de chaque pluie, à l'intérieur de la
pièce. Qu'advient-il de l'eau que l'on n'a pas épongée à temps ?
. L'enduit de fabrication industrielle (MIS) vient d'être jugé par
l'entreprise qui le fabrique, impropre à adhérer à un support en terre.
Cette nouvelle, récente, confirme les réticences exprimées dans le
rapport final M O R / 8 7 / 0 1 6 " F M R / C L T / C H / 9 0 / 2 3 5 ( P N U D ) " quant à
l'usage important qui a été fait de cet enduit dans la phase I des travaux.
. Cette liste des faiblesses apparentes de la construction n'est pas un
diagnostic, puisque cela n'était pas l'objet de cette mission. Elle entre
simplement dans le cadre de "l'évaluation de l'état d'avancement du
projet".
14. Elle tente surtout de mettre en lumière la nécessité, avant d'aller plus loin
et d'entamer d'autres travaux, de se poser les questions essentielles du
bien fondé de certains choix techniques. La construction en terre, de par
le m o n d e , est en constante évolution et il est absolument nécessaire, si
l'on ne veut pas reproduire des erreurs déjà commises, de comparer
l'expérience de cette première phase de travaux avec les innombrables
expériences qui sont en cours dans d'autres pays du monde .
- 6 -
C'est une raison parmi d'autres de ne pas négliger la communication,
l'information et la constitution d'une banque de données.
15. D'autre part, une mission d'expertise pourrait être organisée pour mettre
au point un cahier de spécifications techniques, pour les travaux futurs,
tenant compte de tous ces paramètres.
II .1.2 Consolidation du Centre :
16. Le charme de la Kasbah de Taourirt est indéniable et l'image qu'elle offre
de l'extérieur est en parfait accord avec la vocation du C E R K A S . O n
commence à perdre de vue le lien entre ce lieu et sa vocation lorsque l'on
recherche, à l'intérieur, un lieu de travail, un bureau d'études
opérationnel. Plusieurs raisons à cela :
n Habitabilité des locaux :
17. Aucun agencement, autre qu'un mobilier d'administration, n'a été prévu
pour habiller ces espaces de rangements, plans de travail, bibliothèque,
panneaux d'affichage...
- La multiplicité et la dispersion des pièces empêchent le travail d'équipe.
- L'éclairage existant est totalement insuffisant.
- L a plupart des pièces ne sont pas chauffées (Ouarzazate est en altitude
et le froid sévit pendant quatre mois l'hiver).
- Les lignes téléphoniques dans les bureaux n'ont pas été branchées.
18. Pour remédier à ces manques, plusieurs actions sont à envisager :
. Concevoir l'aménagement intérieur de la Kasbah Taourirt Phase I avec
éventuellement un remodelage de ses espaces pour améliorer les
conditions de travail (revoir les propositions formulées dans le rapport
P N U D - U N E S C O de M . Stevens 1988 - p. 10 à 17).(n° de série :
F M R / C C / C H / 8 8 / 2 4 9 )
. Prévoir la fabrication in situ de certains agencements (dans le cadre de
l'atelier menuiserie prévu pour répondre aux besoins du Centre).
- 7 -
. Prévoir un choix de mobilier supplémentaire adapté aux fonctions du
Centre.
. Prévoir un éclairage de qualité pour un usage professionnel.
. Mettre en route le circuit téléphonique avec l'addition de deux lignes
dont une internationale avec fax.
19. Il faut noter qu'il n'a pas été question, dans les dernières missions
relatives au projet, de critères définissant l'esprit dans lequel ce lieu
devait être aménagé, meublé, habité et animé, pour répondre à sa
vocation. Il m e semble nécessaire, dans un proche avenir, de définir ces
critères en accord avec tous les intervenants, avant que les erreurs ne
deviennent trop lourdes à réparer.
2) Personne] :
20. L'équipe actuelle du C E R K A S est composée de :
1 Directeur
. 1 Architecte d'opération (expert national)
. 2 Architectes dont 1 coopérant japonais
1 Urbaniste (service civil)
. 3 Adjoints techniques
. 2 Secrétaires et une animatrice-documentaliste
. 1 Secrétaire informaticienne
. 1 Chauffeur + personnel d'entretien et degardiennage.
2 1 . Exception faite du Directeur et de l'architecte d'opération dont les termes
de référence ont été définis dans le document de projet, les fonctions et
activités de chacun n'on pas encore été définies avec précision. Il résulte
de cet état, une grande difficulté dans l'organisation du travail et la
coordination malgré le dynamisme et la motivation de chacun.
22. D e ce fait, certaines activités importantes sont laissées à l'abandon. A
titre d'exemple :
. pas de procès-verbal de réunion, ce qui ne facilite pas l'organisation
du travail, ni de compte rendu de mission;
- 8 -
. la recherche de documentation n'a pas encore été abordée ;
. l'étude du schéma directeur est reportée à l'année 1992.
23 . Pour tenter de résoudre ces problèmes de coordination, l'équipe du
C E R K A S a élaboré un programme de travail (à daté du 7 janvier 1991) et
un certain nombre de fiches définissant le type d'activités du Centre.
24. Le personnel du Centre sera bientôt renforcé grâce au recrutement par le
Ministère des Affaires Culturelles de :
1 Administrateur-adjoint
. 1 Sociologue
. 1 Documentaliste.
25 . Il semble important que, simultanément lors de l'agrandissement de
l'équipe, il soit prévu une meilleure définition des tâches de chacun pour
permettre l'avancement du projet sur "plusieurs fronts" ainsi que le
recrutement coordonné d'experts nationaux et internationaux.
3) Formation ;
26. U n e des suites logiques du précédent chapitre est la difficulté de prévoir
l'inscription à des stages (pourtant prévue au budget) ou la venue de
consultants chargés de formation, tant que ne sont pas définis avec
précision les domaines d'études et responsabilités de chacun.
4) Equipement et Matériel :
27 . A la date du 8 février 1991, aucun des équipements de bureau livrés à la
première phase du projet n'était en état de marche, le centre ne disposait
d'aucun véhicule, et aucun budget, m ê m e minime, n'était disponible
pour subvenir aux besoins matériels courants.
28 . Ces conditions qui nuisent considérablement à l'avancement du projet,
ont été améliorées à ce jour, et on peut avancer que :
- l'appareil photocopieur avec réduction et agrandissement, et le lecteur
de microfiches ont été mis en état de marche ;
- 9 -
- le micro ordinateur nécessite un logiciel de traitement de texte et un
stabilisateur pour pouvoir être utilisé ;
- le véhicule du Centre (Land Rover) est disponible et en état de marche
- un budget de fonctionnement pour l'année 1991 sera attribué au
Centre à partir du mois d'avril, pour les besoins en matériel courant.
29. Une liste des équipements non consomptibles nécessaires pour l'année
1991 a été élaborée par l'équipe du C E R K A S . Cette liste est en cours de
finalisation et doit être transmise à l ' U N E S C O pour la commande des
équipements.
30. Le problème de la mise en service et la maintenance de ces équipements
est à considérer avec une grande attention. L'isolement de Ouarzazate par
rapport aux grands centres de services est un paramètre qu'il ne faut pas
négliger.
3 1 . Par ailleurs, il n'a pas été établi de liste de matériel courant, nécessaire au
bon fonctionnement du C E R K A S pour l'année 1991. Il semble pourtant
important de ne pas négliger les "petits" outils au profit des "grands", et
de constituer, dès que possible, au sein du C E R K A S , un magasin de
fournitures à la mesure de ses besoins.
5 Actions de sensibilisation :
32 . Pour consolider le Centre en aidant à sa reconnaissance nationale et
internationale, l'équipe du C E R K A S a conçu un dépliant, un calendrier et
un sigle. Malheureusement, le dépliant et le calendrier, achevés depuis
près de 3 mois, n'ont pas encore été édités. Il est urgent de soutenir ce
type d'action.
33. U n e campagne d'information pourra être engagée sur cette base auprès
de tous les organismes susceptibles d'aider le C E R K A S à sortir de son
isolement. Dans le m ê m e esprit, il serait souhaitable, si on désire
atteindre rapidement un public de professionnels, de concevoir une
plaquette en couleur décrivant la vocation du Centre et ses actions futures
(du type de celle éditée par l ' E R A C - T E N S I F T ) et de favoriser par tous
les moyens l'information et la communication.
- îo -
II.2 KASBAH DE TAOIIRTRT - PHASE TT - P R O T E T
D'EXTENSION
34. U n e partie importante de la Kasbah a été mise à la disposition du
C E R K A S par la Municipalité, et bénéficie d'un statut d'occupation stable
et permanent depuis le 20 juin 1990.
35. Il est prévu d'étendre les locaux du Centre aux parties Sud et Ouest de la
Kasbah, parties très ruinées, le long des murs d'enceinte.
36. L'agrandissement du Centre peut paraître prématuré si l'on considère la
quantité de pièces actuellement disponibles dans le centre et non encore
utilisées. Mais il fait partie des priorités du C E R K A S pour plusieurs
raisons :
- Permettre à de nouvelles activités d'avoir lieu pour un fonctionnement
optimum du C E R K A S .
- Constituer un terrain de formation pour la construction en terre à
proximité du Centre.
- Empêcher la disparition d'un patrimoine déjà très endommagé.
37. Des relevés ont été effectués par l'équipe du centre sur toutes les parties à
restaurer ainsi qu'un métré des travaux à exécuter.
38. U n programme architectural a été élaboré qui propose l'aménagement de
deux zones :
- La zone d'extension ouest (sur 4 niveaux en dénivelée) gravitant
autour d'un Ryad (jardin) :
. des ateliers artisanaux (menuiserie, ferronnerie)
un musée
. des logements pour étudiants et visiteurs.
- il -
- La zone d'extension sud (sur 3 niveaux) partie très endommagée :
. salle polyvalente
. laboratoire d'analyse des terres
ateliers de recherche et de formation
. administration.
39. U n cahier des charges adapté à la construction en terre a été élaboré par
l'architecte d'opération en prévision de l'exécution des travaux par une
entreprise (sous contrat, prévu dans le document du projet). L'appel
d'offres allait être lancé le 15 avril 1991.
Pour des raisons de cohérence avec les recommandations contenues dans
le rapport final du projet M O R / 8 7 / 0 1 6 la décision a été prise, le 10 avril
1991, en accord avec tous les intervenants, de permettre au Centre de
gérer lui-même ces travaux grâce à une équipe de spécialistes constituée
et encadrée par lui.
Le cahier des charges sera modifié en fonction de ces nouvelles données.
40 . Avant d'entamer les travaux, il reste donc à accomplir les étapes
suivantes :
- organisation de la gestion financière du projet ;
- recrutement d'une équipe de spécialistes artisans de qualité (recherche
dans la région ou les régions avoisinantes) ;
- finalisation du projet de reconstruction (façades extérieures à
reconstituer).
- 12 -
II.3 SAUVEGARDE ET RÉHABILITATION D U KSAR D E
AIT REN H A D D O U
II.3.1 Préservation du site
4 1 . Le classement du site de Ait Ben Haddou au niveau national doit être
entrepris incessamment après remise du dossier aux autorités concernées.
42. Des mesures ont déjà été prises par les autorités locales pour empêcher la
vente des maisons et les constructions nouvelles sur le site de l'ancien
village.
43. Les premiers travaux de consolidation ont été entrepris par le Directeur
du C E R K A S pendant l'année 1990, à savoir :
- drainage des eaux de ruissellement hors du périmètre à haut risque ;
- nettoyage du site de ses éboulis accumulés lors des pluies torrentielles
de l'hiver 1989.
- restauration de la mosquée et de l'école coranique (opérations en
cours).
44. Malgré le peu de moyens, des relevés des maisons du village ont été
poursuivis pour aboutir à un plan d'ensemble provisoire (relevés
succincts des rez-de-chaussée).
45. Le Directeur du C E R K A S attend d'être déchargé des questions
administratives et de gestion du Centre pour entamer une recherche des
documents graphiques et photographiques concernant le site de Ait Ben
Haddou. Seules quelques photos provenant du service de l'inventaire du
Ministère des Affaires Culturelles servent actuellement de base aux
études.
46. La nécessité de fonder les études sur un bon relevé cartographique qui
avait été soulevée lors de la réunion de la commission du plan cadre du
27 mars 1990, reste d'actualité. Une photo aérienne vient d'être acquise
par le C E R K A S , le 15 avril dernier, et va permettre la restitution à
l'échelle de l'ensemble du village.
- 13 -
II.3.2 A m é n a g e m e n t et réhabilitation
47. Deux réunions de la commission du plan cadre de réhabilitation du Ksar
des Ait Ben Haddou ont eu lieu le 22 et le 29 mars 1990. Leur compte
rendu fait partie du rapport de mission de Monsieur Michon, du 5 mars
au 2 avril 19901.
48 . Exceptées ces deux réunions, aucune autre étape n'a été franchie à ce jour
pour la réhabilitation du Ksar de Ait Ben Haddou. Le brusque décès de
l'un des membres du comité de suivi, Monsieur Hicham Christian, et les
changements de postes survenus depuis ont contribué à freiner toute
initiative dans ce domaine.
49. L a conséquence de ce retard est l'impatience exprimée par les populations
locales et toutes les personnes et organismes qui attendent de voir se
concrétiser le projet de réhabilitation de Ait Ben Haddou pour pouvoir
croire à l'existence opérationnelle du C E R K A S .
50. Par ailleurs, le temps aidant, les bruits qui courent sur le projet de
réhabilitation de Ait Ben Haddou, annoncent des chiffres extraordinaires
sur la participation des Nations Unies (comprendre le P N U D ) à ce projet.
Les rares habitants de l'ancien village attendent que les "dollars" arrivent
et ne font plus aucun effort pour restaurer les maisons.
51. Les prix de vente ont tellement montés qu'une Kasbah aux 3/4 ruinée
vaut le prix d'une villa de grand luxe à Marrackech. L'inquiétude règne
quant à une éventuelle réquisition de l'état...
52. Il est urgent d'établir le dialogue avec les habitants mais peu d'éléments
rassurants sont à notre disposition pour répondre à ces inquiétudes :
- la participation minime du P N U D au projet de réhabilitation (95
Millions de Dirhams)
- la participation non encore définie du Ministère des Affaires
Culturelles ?
- ou la participation presque inexistante des autres Ministères ?
C e rapport n'a pas fait l'objet d'une publication.
- 14 -
53. U n diagnostic rapide permet déjà d'avancer que au moins deux des six
Kasbahs principales du village devront être reconstruites en totalité et si
l'on attend quelques années de plus, plus aucune construction ne sera en
état d'être restaurée. D e plus, l'organisation actuelle (voir organigramme
en annexe 2 pour les besoins en personnel) du C E R K A S ne permet pas
encore l'inventaire détaillé de l'ensemble du village, pourtant seule chose
à faire si l'on ne veut pas laisser disparaître des informations précieuses
qui nous permettraient de les reconstruire le cas échéant.
II.4 S C H É M A DIRECTEUR DE RÉHABILITATION DES
KASBAHS DU SUD
54. Aucune action n'a été entreprise par le C E R K A S depuis fin 1989 pour
l'élaboration du schéma directeur des Kasbahs du Sud.
55. Pourtant, des dossiers de demandes de particuliers pour la restauration de
construction en terre ont été confiés au C E R K A S et attendent d'être
étudiés.
56. Le Shéma Directeur d'Aménagement Régional ( S D A R ) , pour les régions
du Sud, actuellement en cours d'élaboration, est totalement favorable à la
préservation du patrimoine architectural du Sud marocain et à son
utilisation dans le développement touristique de la région. Les
responsables espèrent trouver dans le C E R K A S un interlocuteur qualifié
pour l'élaboration d'un programme c o m m u n de réutilisation des Kasbahs
du Sud dans le développement de la région.
57. Le Shéma National d'Aménagement du Territoire (SNAT), qui est dans
sa phase préparatoire au sein du Ministère de l'Intérieur, et qui bénéficie
du soutien du P N U D , prévoit l'organisation informatique des données
pour permettre à chaque intervenant de connaître les enjeux de toutes ses
décisions... ce qui facilitera grandement l'intégration du schéma directeur
des Kasbahs du Sud dans la politique nationale de développement.
- is -
58. La restauration d'une Kasbah Alaouite dans la région d'Errachida, région
qui détient les plus beaux Ksour du Sud marocain, est prévue au
programme du C E R K A S pour l'année 1991 et s'inscrit dans le cadre des
interventions ponctuelles urgentes, recommandées par le document de
projet.
59. Il est regrettable que dans ce m ê m e contexte, aucune action ne soit menée
pour la préservation d'une des plus prestigieuses Kasbahs de la région de
Ouarzazate, la Kasbah de Telouet, pourtant en réel danger de survie. Les
milliers de visiteurs qu'elle reçoit chaque année se plaignent de la voir se
dégrader sans que personne n'intervienne.
60. E n prévision des études qui doivent être entamées pour l'établissement du
schéma directeur, dès que le personnel sera en place, il serait urgent de
transférer au C E R K A S une copie de l'inventaire des 300 Kasbahs réalisé
par le service de l'inventaire du Ministère des Affaires Culturelles qui se
trouvet actuellement à Rabat (Projet M O R / 7 4 / 0 0 5 -1974/1977).
61. La nécessité de mettre en chantier ce schéma directeur a été soulevée par
Monsieur Bouchenaki de l ' U N E S C O pendant sa visite à Ouarzazate,
"pour associer, de façon structurelle, les activités du Centre au processus
de développement socio-économique de la Province de Ouarzazate".
62. La m ê m e urgence a été exprimée par Monsieur Jaeger, représentant
résident du P N U D , lors des réunions tenues à Rabat. Il a, par ailleurs,
souligné la nécessité de recruter une équipe de spécialistes au sein du
C E R K A S pour mener à bien cette étude.
II.5 RÉGIONALISATION DU PROTET
63. Le premier pas du C E R K A S vers une ouverture nationale a été l'accueil,
pendant l'été 1990, de plusieurs étudiants de l'école nationale
d'architecture de Rabat. Les stagiaires ont été logés dans le Centre avec
les quelques moyens disponibles et rémunérés d'une petite prime. Ils ont
pu participer aux études en cours, c'est-à-dire les relevés et enquêtes sur
le terrain.
- 16 -
64. L'été prochain accueillera onze nouveaux stagiaires, et il sera nécessaire,
d'ici là, d'améliorer la structure, l'organisation et les moyens du Centre
(documentation) pour que ces stages deviennent des stages de formation
aptes à motiver les étudiants pour l'étude et le développement des
architectures de terre.
65. La participation de Monsieur Zagrouj, architecte d'opération et de
Monsieur Dkhissi, Directeur National du projet, de Monsieur Michon qui
a été Consultant U N E S C O pour le projet C E R K A S et de l'auteur, à la
sixième conférence sur la restauration des architectures de terre qui s'est
tenue à Las Cruces N M ( U S A ) en octobre 1990, a été un pas important
vers l'ouverture internationale du C E R K A S .
66. L'entrée récente du Maroc dans le comité d ' I C O M O S (International
Council for Monuments & Sites) est une nouvelle très stimulante pour
l'avenir du C E R K A S .
67. L'attrait qu'offre l'architecture en terre du Sud Marocain à l'échelle
internationale est maintenant reconnu. Il reste au C E R K A S à savoir
utiliser cet avantage c o m m e un tremplin à son propre développement
avant de devenir un centre de référence et de confrontation d'expérience
pour tous les organismes spécialisés de par le Monde .
II.6 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
68. Si l'on considère le projet dans son ensemble, une action sur plusieurs
fronts devient indispensable à la réalisation des objectifs. Pour mener à
bien cette opération, il faut une organisation sans faille, c'est-à-dire
répondre en priorité à un besoin de coordination, et malgré l'urgence,
développer un savoir faire, grâce à la formation et à l'information, avant
de s'engager trop loin dans les travaux de restauration.
69. Pour que le C E R K A S puisse assumer les tâches dont il est responsable,
il lui faut une structure souple, dotée d'une gestion très stricte des
besoins et du budget et d'un organigramme apte à coordonner l'ensemble
de ces tâches.
- 17 -
70. D e nombreux éléments font défaut à la mise en application d'une telle
structure. Deux d'entre eux sont essentiels :
l'autonomie financière et administrative du Centre ;
le recrutement de cadres capables de veiller à l'organisation et à la
gestion du projet.
71. Ces problèmes ont été abordés lors des nombreuses réunions tenues à
Rabat en présence de M a d a m e Zniber, chargée de programme au P N U D
et Monsieur Jaeger, Représentant Résident du P N U D au Maroc. U n
espoir de solution, utilisant les données actuelles du projet, a été
esquissé par Monsieur Jaeger en présence de tous les intervenants.
- 18 -
- ANNEXE 1 -ÉTUDE DU CAS DE AIT BEN HADDOU
- DÉTAILS D'ACTIVITÉS -
RELEVÉS PÉTATLLÉS ET TRAVAIL PTOUIPE
1ère semaine. La première étape a été le repérage et l'inventaire des
relevés existants avec les adjoints techniques ayant participé à ces
relevés.
Il a été déjà mentionné (chapitre 1-3) que ces premiers plans relevés
avaient surtout servi à établir un plan d'ensemble provisoire du village,
ils n'étaient donc pas conçus pour servir de référence historique.
Monsieur Massaki, architecte coopérant et la consultante ont pu
constater, après une vérification sur le terrain, de grandes discordances
dans ces relevés, ce qui les a amené à prendre la décision de les refaire
totalement sur la base d'un relevé topographique réalisé pour la partie
Sud du village.
U n ordre de priorité a été défini ainsi qu'un planning pour les six
semaines suivantes pour l'équipe constituée de l'architecte (Monsieur
Massaki) et des trois adjoints techniques (Noufissa, Hamid et Lehcen)
avec la participation active de la consultante.
2 è m e . 3 è m e et 4 è m e semaine. Malgré de nombreuses difficultés
logistiques dues principalement aux problèmes d'organisation du
C E R K A S , soulevées au chapitre II, l'équipe a pu se rendre
quotidiennement à Ait Ben haddou et exécuter les relevés des principales
Kasbahs du village, puis procéder aux vérifications et "mises au propre"
dans l'atelier de dessin du C E R K A S (voir exemples pages suivantes).
- 19 -
5 è m e semaine. Les résultats obtenus pour ces premiers relevés nous
ont permis de définir une série de principes nous permettant d'organiser
la suite des opérations. Monsieur Massaki, avec l'accord du Directeur du
Cerkas, devient responsable des relevés architecturaux de Ait Ben
Haddou .
U n e ébauche de travail d'équipe très fructueuse a été expérimentée et
pourra se développer si les moyens nécessaires (aménagement des
locaux et matériels sont mis en oeuvre.
Recommandat ions . Bien que ces relevés soient en bonne voie, il est
urgent de coordonner l'exécution des relevés des plans des habitations
avec la participation de topographes (experts nationaux) pour le contour
des maisons et le repérage des niveaux, celle des spécialistes en
photogrammétrie (experts internationaux) pour les façades et celle de
l'architecte d'opération aidé du consultant architecture en terre pour
l'analyse des problèmes structurels de chaque habitation à restaurer.
La photo aérienne restituant le plan de l'ensemble du village qui est un
élément indispensable à la réalisation de ce travail vient d'être acquise par
le C E R K A S . les différentes tâches citées plus haut peuvent, maintenant,
être menées de front et aboutir, en peu de temps (trois mois environ -
voir calendrier) à l'inventaire minutieux du Ksar des Ait Ben Haddou
(environ une soixantaine d'habitations).
- 20 -
RELEVES EN COURS DE LA KASBAHS N° 5
Plan de Rez-de-Chaussée Echelle 1/100
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Plan du 1er étage Echelle 1/100
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Plan de Terrasse Echelle 1/100
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BILAN D E L'ÉTAT DE DÉGRADATION DU VILLAGE
Zone des Kashahs principales (Voir plan p. 33)
- Maisons Jamal Eddine 5 - 8 et 12
- Maisons Ait ou Guerram 3 - 7 et 13
Les maisons 12 et 13 sont à reconstruire en totalité. L'état de ruine
avancée ne permet pas d'envisager la préservation en tant que structure
des parties encore debout.
Les maisons 7 et 8 nécessitent une étude détaillée des problèmes
structurels pour déterminer quels seront les travaux à exécuter. Structure
peu fiable, état de dégradation avancée.
Les maisons 3 et 5 sont en état d'être restaurées. Structure fiable et état
de dégradation moyen.
Les autres maisons du village
Les 3/4 d'entre elles sont en état de ruine avancée, mais leur
reconstruction pose moins de problèmes étant donné le peu de hauteur
des bâtiments (1 à 2 niveaux en général).
Dans l'immédiat, l'entretien des ruelles et la protection contre les eaux de
ruissellement permettra de maintenir ces ruines le temps de restaurer les
six Kasbahs principales.
E n résumé, trois types de travaux sont à envisager simultanément :
. la reconstruction totale ;
. la reconstruction partielle avec renforcement de la structure ;
la restauration.
L a priorité numéro 1 est de relever avec minutie (plans et
photogrammétrie) les deux Kasbahs les plus ruinées (12 et 13) afin
d'éviter de perdre les dernières informations sur ces constructions puis
de rechercher les documents photographiques anciens nous permettant
de les reconstituer.
- 31 -
L a priorité numéro 2 est d'analyser puis de renforcer la structure des
deux Kasbahs en partie ruinées (7 et 8) pour éviter que les désordres ne
s'accentuent et relever avec minutie les parties qui risquent de disparaître
(tours du dernier étage en général).
L a priorité numéro 3 est de continuer à canaliser les eaux de
ruissellement dans l'ensemble du village afin de limiter l'érosion et de
relever les parties de construction en danger présentant un intérêt
architectural particulier (formes d'arcs, escaliers voûtés...)
Après avoir paré au plus pressé, les études et travaux pourront être
menés simultanément selon le calendrier de travail proposé en Annexe 2 .
- 32 -
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CADRE PLAN D ' A M É N A G E M E N T ET DE RÉHABILITATION
• STRATÉGIES D'ACTION •
1) Infrastructures - Résultat des enquêtes menées aunrès des délégations de chaque Ministère et des autorités locales
Accès au Ksar :
Les commissions techniques qui se sont tenues en mars/avril 1990
avaient retenues l'accès en amont, pour la traversée de l'Oued, par le
passage le plus court (voir plan p. 42) et la construction d'un pont plutôt
qu'une passerelle (voir proposition de Monsieur Michon - rapport de
mission du 5 mars au 2 avril 19901).
Actuellement, le seul projet prévu par le service des ouvrages d'art du
Ministère des Travaux Publics est la construction d'un pont à Tamdakht
(8 k m s en amont) non encore programmée, avec éventuellement
l'aménagement d'un chemin d'accès reliant ce pont à Ait Ben Haddou
par la rive gauche de l'Oued.
Mais le problème de la liaison des deux parties du village séparées par
l'Oued ne sera pas résolu pour autant.
Protection des herpes :
Proposition de l'Office Régional de mise en valeur agricole ( O R M V A )
du recalibrage de l'Oued par la mise en place de deux murs en gabions
longeant de part et d'autre les berges de l'Oued au niveau du Ksar (ce
qui permettra l'usage des terres ainsi protégées pour l'agriculture). Ces
travaux sont programmés par l ' O R M V A pour les années à venir.
Protection contre les éhoulements et eaux de ruissellement :
Seules des recommandations qui ont été formulées devront être
exécutées par le Centre.
- Placer des témoins pour suivre l'évolution des fissures ;
- Construire une plate-forme pour adoucir la pente et limiter l'érosion ;
1 C e rapport n'a pas fait l'objet d'une publication.
- 34 -
- Reboiser le versant de la butte ;
- Faire basculer les blocs supérieurs instables ;
- Arrêter toute action de l 'homme ;
- Construire un m u r garde-corps au-delà de la fissure décelée au
sommet de la butte ;
- Exécuter un caniveau au sommet de la butte pour drainer les eaux de
ruissellement et limiter les infiltrations ;
- Terminer les travaux de canalisation des eaux déjà entamées par le
Centre.
E a u potable :
Le service hydraulique du Ministère des Travaux Publics a déjà percé un
forage sur le site. U n e nappe d'eau douce a été trouvée à 150 mètres de
profondeur avec une forte pression qui lui permet de remonter près de la
surface.
L e service technique prévoit de construire un puits à l'endroit du forage
(dans les deux mois) et de mesurer le débit avant de pouvoir juger de
l'usage que l'on pourra faire de ce forage pour l'alimentation en eau
potable du village.
Par ailleurs, il existe déjà, sur la rive droite, une adduction d'eau
provenant d'un puits de Tadoula. Cette eau est légèrement salée (2g/litre
environ).
Les habitants vont chercher l'eau douce à une source dans la montagne à
quelque heures de marche du village. Mais cette source n'a pas un débit
suffisant pour alimenter le village en eau potable.
Installations solaires nour le p o m p a g e de l'eau :
Depuis plusieurs années, la province de Ouarzazate s'occupe d'équiper
des villages en pompes solaires pour l'eau potable. E n 1986, un
premier inventaire des villages pouvant recevoir des installations
solaires (80 points) a été fait et actuellement, 19 sont équipés.
- 35 -
Les financements proviennent généralement des collectivités locales ou
de l'Etat. Le débit de ce type d'installation étant assez faible (1 à 3
litre/seconde) il est nécessaire de prévoir le stockage de l'eau pour
obtenir un volume suffisant (château d'eau enterré par exemple). Ait
ben Haddou ne figure pas encore sur la liste des villages prioritaires.
Electricité :
L'Office national de l'électricité, service régional, déconseille la liaison
avec la ligne de haute tension qui passe près du village, qui serait bien
trop coûteuse.
D'autre part, le Programme National d'Electrification ( P N E R ) prévoit
l'électrification du secteur d'Amerzgane ( C o m m u n e de Ait B e n
Haddou) pour l'année 1991. Mais, Ait Ben Haddou n'est pas encore
prévu dans la première tranche du projet.
Selon les recommandations formulées par Monsieur Jaeger,
représentant résident du P N U D , lors de sa visite à Ouarzazate, le 2 avril
dernier, un projet pilote d'électrification solaire doit être envisagé à Ait
Ben Haddou (voir chapitre suivant III.4 pour les propositions).
E a u x usées, assainissement :
Il n'a pas encore été formulé de recommandations dans ce domaine par
les services concernés. Deux options sont envisageables :
- Les latrines sèches, système très utilisé dans des situations
équivalentes,
- la fosse septique avec décantation qui a l'avantage de procurer un
confort supérieur mais qui implique un usage d'eau très important
(incompatible avec le pompage solaire) et risque de polluer la nappe
de l'Oued.
U n e étude doit être faite pour permettre de choisir le système le plus
approprié.
- 36 -
Téléphone :
Ligne à prévoir depuis le bureau de poste situé sur l'autre rive. C e
bureau est relié à la poste de Ouarzazate, il ne bénéficie pas encore d'un
ligne directe.
Télévision :
Prévoir une antenne collective pour éviter les problèmes esthétiques liés
à l'usage d'antennes individuelles.
Constat et propositions :
O n peut constater que les travaux d'infrastructures sont pour la plupart
loin de voir le jour. Chacun de ces domaines exigent des études
exécutées par des spécialistes et , s'ils ne sont pas financés par les
Ministères concernés, il faudra chercher des sources de financement
pour l'exécution des travaux. Il semble réaliste, si on considère
l'urgence imposée par l'état de dégradation du village, de trouver des
solutions alternatives aux problèmes d'infrastructure.
Exemples de travaux d'infrastructure provisoires, que l'on pourrait
mettre en oeuvre en attendant les études pour les infrastructures
définitives :
- Utilisation des énormes blocs instables sur la butte (qu'il faut faire
basculer de toutes façons (voir recommandations p.34) pour
construire un pont provisoire ;
- Usage temporaire proposé par le Caïd d'Amerzgane, du générateur
électrique du "nouveau village" pour alimenter le Ksar en électricité ;
- Remise en état du circuit qui servait à alimenter en eau la fontaine du
village (pompage de l'eau du puits) ;
- Mise en place de latrines sèches ;
- Exécution par le Centre des travaux recommandés pour la protection
des éboulements et eaux de ruissellement.
U n e deuxième étape permettra de réaliser les études (peut-être à sous
traiter) et de prévoir le financement des travaux (apports budgétaires de
chaque Ministère et autres sources nationales et internationales) pour les
infrastructures définitives.
- 37 -
Stratégies d ' a m é n a g e m e n t et de réhabilitation du Ksar - Z o n e
des 6 Kashahs principales -
Il est important de rappeler que le Ksar est divisé en propriétés privées
et qu'on ne peut, pour l'instant, qu'émettre des hypothèses quant à
l'achat des constructions pour leur restauration ou au financement pas
les propriétaires eux-mêmes.
U n e chose est certaine : les propriétaires des 6 Kasbahs principales
n'ont absolument pas les moyens d'aider à la restauration de ces
constructions. Par ailleurs, ils sont seulement deux familles (Aitou
Gueram et Jamal Eddine) à posséder les six Kasbahs principales, soit
trois Kasbahs chacune.
U n e enquête menée auprès des propriétaires eux-mêmes (aidée d'un
sociologue) et auprès des membres de l'association Ait Aïssa pour la
sauvegarde du Ksar des Ait Ben Haddou, permet d'avancer les deux
hypothèses suivantes (sous réserve de vérification par un juriste). O n
verra, dans les schémas proposés au paragraphe 3 les conséquences de
ces choix sur les options d'aménagement du Ksar :
- 1ère hypothèse. L'état ou les différents Ministères concernés
rachètent ou réquisitionnent (?) l'ensemble des six Kasbahs (avec
leurs annexes) et les restaurent pour un usage public (voir ci-après
les fonctions proposées)
- 2 è m e hypothèse. Le C E R K A S instaure un principe d'échange
avec les propriétaires, c'est-à-dire que pour le don de deux Kasbahs
en ruine (4 en tout) on en restaure une (la plus récente) pour leur
propre usage avec les équipements inhérents à leur réhabilitation
(eau, électricité, etc..)
Cette dernière hypothèse permettant peut-être (à vérifier) de réduire
les problèmes liés à la multiplicité des héritiers en cas de rachat des
Kasbahs.
- 38 -
Liste des fonctions proposées pour l'usage nnhlic des six
Kashahs (ou 4 dans l'hypothèse n°2) :
1) Ministère des Affaires Culturelles : Annexe du C E R K A S (Bureau
d'études), salle de projection des films tournés dans des Ksours,
exposition des photos de ces films, photothèque, musée
2) Ministère des Affaires Culturelles : ateliers d'artistes (peintres,
sculpteurs)
3) Ministère du Tourisme : accueil, animation
4) Ministère de l'artisanat : coopératives, ateliers de métiers liés à
l'architecture et en voie de disparition (menuiserie traditionnelle de
la région par exemple)
5) Association Ait Aïssa : siège de l'Association (garants de l'histoire
du lieu, responsable du site) Centre communautaire.
6) Investisseur privé ou public : chambres d'hôte, auberge.
Le reste de l'"ancien" village (environ 50 habitations) sera équipé des
services nécessaires à son bon fonctionnement, par les Ministères
concernés, à savoir :
Ministère des Habous : Mosquée, éducation religieuse, h a m m a m ,
latrines
Ministère de l'éducation nationale : école primaire
Ministère de la jeunesse et des sports : terrain de football, animation
Ministère de la santé publique : dispensaire
Ces fonctions seront étroitement liées avec les services existants
dans le "nouveau" village et serviront l'ensemble des deux villages
"l'ancien" et le "nouveau", pour participer à leur fusion.
- 39 -
E n résumé :
Le village abriterait deux types de fonctions :
- les fonctions dites publiques qui tournent autour du tourisme culturel
dans les constructions les plus spectaculaires (les Kasbahs) ;
- les fonctions dites d'usage c o m m u n qui tournent autour de l'habitat
pour le reste du village.
Le tout peut former une unité cohérente, le tourisme culturel donnant aux
habitants du village de l'emploi et toutes sortes de revenus sans être aussi
polluant qu'un tourisme de masse.
U n e troisième hypothèse reste à envisager, mais elle ne sera pas développée
dans le chapitre suivant car, dans l'état actuel des possibilités de financement,
elle n'est pas réaliste :
- 3 è m e hypothèse. L'état ou les collectivités locales financent la
restauration et la réhabilitation des six Kasbahs avec l'assistance
technique du C E R K A S , pour les restituer en partie à leurs
propriétaires et, pour une autre partie, les utiliser à des fonctions
communautaires (siège de l'Association, Centre communautaire,
Centre d'armature rurale, Coopérative d'énergie...)
Cette hypothèse permet d'exclure de l'ancien village les fonctions
publiques à usage touristique et culturel "polluantes" pour préserver
l'authenticité du village. M ê m e si cela semble a priori contradictoire,
c'est la solution préférentielle conseillée par la consultante tourisme,
M a d a m e Baud-Bovy, lors de sa mission en décembre 1989.
Mais, outre l'impossibilité actuelle des collectivités ou tout autre
partenaire, de financer ce projet "à fonds perdus", cette hypothèse
exige au préalable l'assurance que les habitants viendront s'installer
dans l'ancien village sans l'attrait du tourisme et de l'emploi.
- 40 -
Schémas d 'aménagement - Zone des six Kashahs prineinales -
Ils sont reproduits dans les planches I et H .
Conditions préalables à La réalisation Û& £££ plans
d'aménagement ;
Elles sont les suivantes :
- Mise en place des infrastructures ""provisoires" dans les meilleurs
délais ;
- Accord de tous les partenaires concernés pour déblocage des budgets
(Culture, Tourisme, Artisanat, Association...)
- Accord légal avec les propriétaires (souvent multiples et dispersés)
Hypothèse préalable : Le C E R K A S a les moyens de prendre en
charge les projets et la direction des travaux de restauration (voir
chapitre II - Consolidation du Centre - et recommandations).
- 41 -
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L ' É N E R G I E SOLAIRE ET AUTRES ÉNERGIES
R E N O U V E L A B L E S APPLIQUÉES AUX BESOINS DU
VILLAGE :
U n e expérience, unique en son genre, a été réalisée en Inde par l'Office
du développement énergétique pour "l'énergisation" d'un village de 130
familles en exploitant les sources d'énergie locales1. La similitude des
conditions de ce village avec le cas du Ksar de Ait Ben Haddou permet
de penser qu'une telle expérience serait non seulement envisageable
mais tout à fait rentable. Cette expérience a eu un succès total auprès
des populations en donnant lieu à une série d'initiative, ce qui a
grandement contribué au développement économique du village.
L e principe de dénart :
L a création d'un "centre intégré d'énergie rurale". Il répond à la
nécessité de passer de la dépendance énergétique à l'autonomie
énergétique et, par dessus tout, des sources d'énergie non
renouvelables à des sources d'énergie renouvelables. Le principal souci
de ce Centre étant de satisfaire tous les besoins énergétiques du village
et d'associer la communauté à toutes les phases de l'exécution du
projet.
Les dispositifs techniques utilisés par le Centre de Kandia (Inde) sont
principalement des installations produisant du biogaz à partir de résidus
animaux et agricoles locaux et des systèmes thermiques solaires. Ils
répondent aux besoins suivants : cuisine, éclairage, eau potable
(pompage et traitement), services de santé (eau chaude, stockage des
vaccins...), éducation/vulgarisation et loisirs (télévision, radio...),
irrigation.
D'autres dispositifs peuvent être envisagés pour le cas particulier de Ait
B e n H a d d o u :
- Dispositifs photovoltaïques solaires : pompage de l'eau, électricité
- Chauffe eau solaire : systèmes domestiques
Voir Impact : Sciences et Sociétés n° 148 - p. 419 . 428 -
- 45 -
- Production d'eau douce par distillation solaire : distillateurs portatifs
ou distillateurs solaires à phases multiples
- Cuisinières solaires : pour usage collectif
- Rechauffeurs d'air, séchoirs, générateurs de vapeur solaire.
Le secret de la réussite d'un tel projet est la création, au sein du village,
d'une coopérative d'énergie qui administre le centre en assurant
notamment le fonctionnement et l'entretien des équipements. Tous les
membres de la coopérative participant aux dépenses de fonctionnement.
Le seul souci provoqué par l'usage massif d'énergie solaire à Ait Ben
Haddou réside dans la surface de panneaux nécessaires et les problèmes
esthétiques liés à cet usage. Il est pratiquement impossible de "cacher"
un panneau solaire, sa vocation étant d'être le plus exposé possible aux
rayons du soleil, donc visible. Par contre, on peut très bien imaginer
que l'installation principale des dispositifs photovoltaïques serait
implantée à l'écart du village (derrière la butte par exemple).
U n exemple de ce type d'installation a été réalisé à H a m m a m Biadha, en
Tunisie, un village de 150 familles. U n e soixantaine de modules
groupés sur 4 rangées produisent l'électricité du village soit 28 000
K W . Le 1/3 de cette installation suffirait à alimenter le Ksar de Ait Ben
Haddou .
A l'occasion de sa visite à Ouarzazate, le 2 avril 1991, Monsieur Jaeger
a présenté à la délégation du Ministère de l'énergie, un projet de création
d'une cellule d'études pour l'énergie solaire intégrée au C E R K A S .
Si ce projet se réalise, l'étude approfondie de "l'énergisation" de Ait
B e n H a d d o u pourra se faire simultanément avec le projet
d'aménagement et de réhabilitation, et aura ainsi l'avantage d'être
totalement intégrée aux besoins des populations, aux ressources locales
et aux prévisions d'aménagement.
SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES ET MÉTHODOLOGIE :
Bien qu'une grande variété de nouveaux matériaux aient été introduits
dans la restauration des architectures en terre, les résultats, aujourd'hui,
- 46 -
indiquent que la plupart des matériaux modernes réagissent mal avec les
matériaux traditionnels1.
D e nombreuses recommandations, à l'issue des conférences
internationales sur le sujet, spécifient l'usage préférentiel de matériaux
traditionnels pour la restauration des monuments historiques en terre2.
E n règle générale, la combinaison de plusieurs systèmes de construction
fondamentalement différents et de plusieurs matériaux incompatibles est
la cause principale de désordres dans un bâtiment en terre3.
Ces données nous amènent à proposer, pour le projet de restauration de
Ait B e n Haddou , un usage évolutif des matériaux et techniques
traditionnels, à savoir :
- Retrouver les spécialistes (Maallems) encore en vie dans chaque
secteur de la construction en terre, qui maîtrisent ces techniques à
leur stade le plus avancé, et leur donner la responsabilité de chaque
secteur :
. Maçonnerie : pisé, décors de brique, arcs et voûtes.
. Plafonds : tatawi, bois peint, plâtre
. Menuiserie : portes, cadres et linteaux sculptés, fenêtres,
moucharabieh
. Toitures : dess, étanchéité, acrotères
. etc..
- Eviter, par tous les moyens , l'appauvrissement des techniques et
matériaux. Connaître, pour cela, tous les "secrets" de la construction
en terre dans la région ou les régions environnantes4. La restauration
de Ait Ben Haddou doit être le sommet de l'art Berbère dans la
qualité de son exécution.
Comptes rendus des conférences internationales. Voir liste Annexe III C o m p t e rendu de la 6ème conférence internationale sur la conservation des architectures en terre -Las Cruces U S A 1990 - p. 153 à 158. Idem - p. 53 à 56. Voir " U n projet d'habitat économique à Marrackech", Juillet 83 par la soussignée, contenant des fiches techniques sur les principes constructifs traditionnels de la région de Marrackech.
- 47 -
- N'utiliser des matériaux modernes qu'en cas d'extrême nécessité et
seulement si leur compatibilité a déjà été éprouvée et si la solution au
problème n'existe pas dans l'usage des matériaux et techniques
traditionnels.
- N e pas hésiter, dans ce cas, à aller chercher, plutôt dans d'autres
traditions de l'architecture en terre, des solutions "compatibles" pour
améliorer les techniques existantes1.
U n e des conséquences de cette approche sera la sauvegarde et le
développement de ce savoir faire en voie de disparition (par le biais de
la formation sur le terrain) dont l'un des premiers bénéficiaires sera le
village lui-même et ses vingt maçons et manoeuvres qui pourront
perpétuer les traditions tout en assurant l'entretien des constructions. C e
dernier point est reconnu c o m m e étant de très grande importance pour la
sauvegarde du patrimoine en terre2.
Par ailleurs, le problème de la réhabilitation de Ait Ben H a d d o u ,
puisqu'il implique parfois un changement de fonction, nécessite une
attention très particulière. E n effet, pour favoriser l'habitabilité d'un lieu
à notre époque pour des fonctions très différentes de ce pour quoi il a
été conçu, de nombreux compromis sont à faire entre le respect
scrupuleux de l'histoire, nécessaire à la préservation du patrimoine et
l'addition ou la modification de certains éléments d'architecture
indispensables à l'usage futur de ces constructions.
C'est pourquoi, une méthodologie pour la restauration de Ait ben
Haddou devra prendre en compte toutes les données du problème, à la
fois historiques, typologiques, architecturales, techniques et
structurelles, et les traiter c o m m e un ensemble indissociable : une
modification architecturale pouvant résoudre un problème structurel tout
en favorisant l'habitabilité d'un lieu, ou, à contrario, une modification
typologique pouvant entraîner des désordres parfois imprévisibles de la
structure si elle ne respecte pas les données historiques3.
U n exemple d'améliorations techniques qui ont fait leurs preuves dans d'autres traditions est l'usage "d'échelles" en bois pour le chaînage des planchers (Pérou) ou le renforcement d'angle en bois ou encore l'usage de jus de cactus (figuiers de Barbarie) pour la stabilisation de la terre, dont les effets ont été mesurés et testés par les plus grands spécialistes. Voir Paul M a c Henry Adobe and R a m m e d Earth Buildings - University of Arizona - Press. 1984. Conférences tenues à Yazd - Iran en 1972 et 1976.
voir compte rendu de la 6 è m e conférence internationale - Méthodologies, p. 182 à 187 - p. 153 à 158 et p. 159 à 165.
- 48 -
- ANNEXE 2 -PLAN DE TRAVAIL
- O U A R Z A Z A T E L E 12/03/91-
OB.IECTIF 1 Evaluer l'état d'avancement du projet denuis fin
E n fonction des différents objectifs fixés par le document de projet, évaluer
les étapes franchies depuis fin 1989 pour la consolidation du C E R K A S , la
sauvegarde et la réhabilitation du Ksar des Ait Ben Haddou, l'établissement
d 'un schéma directeur de réhabilitation des Kasbahs du Sud et la
régionalisation du projet.
Sans préjuger des résultats qui pourront être observés dans le cadre de
l'objectif 1, il est possible de détailler dès à présent les objectifs suivants en
vue de l'établissement d'un calendrier de travail.
OBJECTIF 2
Participer à l'élaboration du schéma directeur régional de réhabilitation des
Kasbahs du Sud et plus particulièrement à l'élaboration d'un plan directeur
d'aménagement et de réhabilitation du Ksar des Ait Ben Haddou, sur la base
des rapports et échanges d'informations avec les services nationaux et
départementaux chargés de la planification.
2 . 1 Ces deux activités, apparemment distinctes, ne peuvent être menées
séparément car c'est l'étude des orientations nationales et régionales et
la mise en place d'une stratégie globale d 'aménagement et de
réhabilitation qui va nous permettre de définir les options pour le village
de Ait Ben Haddou.
2 . 2 D e m ê m e , c'est l'étude du cas précis du village de Ait Ben Haddou qui
va nous permettre de définir des options d'aménagement et de
réhabilitation pour l'ensemble des Kasbahs du Sud.
- 49 -
2.3 L'étude du village de Ait Ben Haddou pourra procéder c o m m e suit :
2 . 3 . 1 Analyse des rapports / enquêtes / mémoires et thèses concernant le village de Ait Ben H a d d o u , études ethnographiques, historiques, sociologiques, démographiques, géographiques et climatologiques.
2 . 3 . 2 . Inventaire de tous les documents existants. Analyse du site et étude des documents graphiques (relevés, plans) et photographiques existants.
2 . 3 . 3 . Etude des schémas directeurs nationaux et régionaux et des orientations prises par chaque secteur : culture, tourisme, artisanat, éducation, habitat, équipements et agriculture. Consultation des partis concernés.
2 . 3 . 4 . Concertation avec les populations locales sur la base d'une première proposition.
2 . 3 . 5 . Elaboration de 2 ou 3 schémas de fonctionnement du village.
2 . 3 . 6 . Elaboration d'un document promotionnel pour le village de Ait Ben H a d d o u incluant les options d'aménagement et de réhabilitation.
2 . 3 . 7 . Rencontre et échanges avec toutes les parties concernées y
compris les investisseurs nationaux ou étrangers.
2 . 3 . 8 . Finalisation du parti d'aménagement et de réhabilitation du
village en accord avec tous les intervenants.
2 . 4 Pour l'établissement du schéma directeur des Kasbahs du Sud, outre
l'étude des options de développement nationales et régionales (2.3.3) dans lesquels ce schéma directeur doit s'inscrire, nous devons établir au préalable un inventaire détaillé des Kasbahs du Sud (Objectif 5) (l'inventaire actuel doit être complété et achevé).
- so -
U n e fois ces étapes franchies :
2 . 4 . 1 . Etablir un ordre de priorité selon la valeur des architectures
répertoriées et l'état de dégradation qu'elles ont atteint.
2 . 4 . 2 . Etude des besoins des populations locales (enquêtes sur le
terrain) et définir des options d'aménagement.
2 . 4 . 3 . Consulter tous les intervenants sur la base de ce premier cadre
de travail et rechercher les sources d'assistance techniques et
financières dans tous les secteurs concernés (culture, tourisme,
artisanat, habitat, équipements, agriculture).
2 . 4 . 4 . Elaboration finale du schéma directeur en accord avec tous les
intervenants.
2 . 4 . 5 . A u cours de l'élaboration du schéma directeur, planifier
l'exécution de certains travaux d'urgence qui pourront être
exécutés ponctuellement par le centre dans la mesure de ses
moyens techniques et financiers.
OBJECTIF 3
Etablissement d'un plan détaillé de restauration, d'aménagement et de
revitalisation du village fortifié des Ait Ben Haddou.
3 . 1 Etablir (ou compléter) en priorité les relevés minutieux des bâtisses les
plus remarquables pour leur architecture (6 Kasbahs groupées au Sud
du village).
- Plans de niveau + terrasse.
- Coupes (4 min imum) .
- 4 élévations par pièce.
- 1 plan de plafond par pièce.
- Relevé détaillé des décors extérieurs et intérieurs.
- Façades extérieures et intérieures (patio) (photogrammétrie).
- Détails techniques et typologiques (formes d'arcs, escaliers,
contreforts, décor de brique crue, toute typologie d'ouvertures :
(portes et fenêtres).
- Photos de détails et générales avec commentaires et repérage.
- si -
3 . 2 Etablir un relevé topographique précis pour l'ensemble du village
comprenant le tracé des contours de bâtiments et espaces extérieurs
(places, rues, jardins et champs) et le repérage des niveaux de chaque
habitation.
3 . 3 Compléter les relevés architecturaux de toutes les habitations selon la
m ê m e méthode que précédemment (3.1) (une fois le relevé
topographique achevé) et selon une progression du sud-ouest vers le
nord-est (ordre dans lequel le village s'est développé).
3 . 4 Classer les constructions par type d'intervention nécessaire en se
servant de documents photographiques pour justifier ces choix :
- Reconstruction totale / partielle.
- Restauration
- Abandon / restructuration
Faire une analyse détaillée des problèmes structurels de chaque
construction. Etablir un diagnostic et, en fonction des résultats obtenus
à l'objectif 6, prescrire une thérapie.
3.5 Sans attendre que soit finalisé un plan d'action, établir l'ordre et le type
d'intervention pour chacun des secteurs suivants : alimentation en eau,
électricité, assainissement, drainage des eaux de pluie, mise en place
des infrastructures (pont, route, accès, parking) et des travaux annexes
(protection contre les éboulements, restructuration de l'Oued et des
terres cultivables). Après consultation des parties concernées.
3.6 Enfin, et une fois définies les fonctions des différentes constructions et
le fonctionnement du village (2.3.5.) :
3 . 6 . 1 . Reprendre les plans de chaque habitation et proposer un
aménagement et une restructuration adaptée à ses nouvelles
fonctions (les modifications inhérentes à cette restructuration,
ouverture de fenêtre au rez-de-chaussée par exemple, devront
être faites en accord avec la charte de Venise par des
spécialistes en architecture traditionnelle berbère) (objectif 6.3).
- 52 -
3 . 6 . 2 . Etablir de m ê m e un plan détaillé de restructuration pour
l'ensemble du village (ancien village et nouveau village) venant
compléter le schéma directeur d 'aménagement et de
réhabilitation (2.3.8).
3.7 A u cours de la réalisation de ces études, planifier l'exécution de certains
travaux d'urgence (après les études nécessaires à cette intervention).
3.8 O n peut aussi prévoir l'exécution des travaux pour chaque bâtiment
après l'étude correspondante (on évite ainsi les délais causés par la
durée de l'ensemble des études).
OBJECTIF 4
Participer à des activités de formation dans le domaine de l'architecture en
terre au profit du personnel technique du Centre.
4 . 1 Faire partager quotidiennement les méthodes de travail et les
connaissances appliquées au projet de la consultante en organisant le
travail de l'équipe technique du Centre.
4.2 Mettre à la disposition de l'équipe du C E R K A S tout document en
possession de la consultante ayant trait à l'architecture en terre et en
exposer le contenu si nécessaire.
4.3 Participer aux réunions hebdomadaires et selon les besoins, intervenir
ponctuellement sur un sujet ou participer à l'organisation du travail pour
la semaine suivante.
OBJECTIF 5
Assister le Directeur et les techniciens du C E R K A S dans les activités
courantes telles que : poursuite des inventaires, établissement des plans de
réhabilitation, développement, organisation et classement des fichiers de la
documentation.
- 53 -
5 . 1 Poursuite des inventaires :
5 . 1 . 1 Etablir un cadre de travail préliminaire prenant en compte
l'inventaire entrepris par le Ministère des Affaires Culturelles
(environ 300 Kasbahs) et le recensement des ressources
touristiques du Sud Marocain réalisé par le Ministère du
Tourisme (1978). C e dernier rapport (tome II) comprend un
inventaire site par site des régions de Ouarzazate, Errachidia et
Tafilalet (43 zones).
5 . 1 . 2 II suffit de le développer sur le terrain pour chaque Ksar et
Kasbah selon les critères suivants :
- Qualité architecturale / dossier photographique à l'appui.
- Etat de délabrement, type d'intervention nécessaire.
- Services existants (eau, électricité, téléphone).
- Possibilités d'accès.
- Statut foncier / n o m du propriétaire.
- Enquête ethnologique.
5 . 2 Documentation :
Faire une recherche bibliographique auprès de tous les organismes
susceptibles de posséder des ouvrages, thèses, recherches ou études
intéressant les objectifs du projet.
5 . 2 . 1 Nationalement :
Ministère de l'Habitat et de l'Intérieur, centre de
documentation, Ministère de la Culture, Division de
l'Inventaire, Ecole d'architecture, Institut des Sciences de
l'Archéologie et du Patrimoine, personnes ou organismes
privés (Bureaux d'études, bibliothèques, photographes...).
5 . 2 . 2 Internationalement :
.Caraterre et I C R O M (une bibliographie très détaillée est en
cours d'édition) I C O M O S et Guetty.
. Toutes personnes ou organismes spécialisés en architecture
de terre à travers le monde (représentés ou non à la dernière
conférence internationale).
Toutes revues spécialisées dans ce domaine.
- 54 -
. Faire un appel à toutes les universités pour copie de thèses
sur le sujet.
. Appel aux bibliothèques nationales des principaux pays
concernés.
OBJECTIF 6
Participer à l'élaboration des spécifications et des cahiers des charges pour les
travaux de restauration du site de Ait Ben Haddou dans l'esprit de la charte de
Venise et des recommandations adoptées au plan international notamment par
l'ICOMOS et par l'ICCROM.
6 . 1 Mise au point d'une étude des techniques et matériaux traditionnels les
plus performants et des améliorations de ces techniques ou matériaux
pour la région de Ouarzazate (étude équivalente réalisée à Marrackech
en 1983).
6.2 Définir les nécessités d'apports de techniques et de matériaux étrangers
pour des problèmes spécifiques ; étude des coûts et possibilités
d'exécution.
6 . 3 Mettre au point une stratégie de restauration spécifique à Ait Ben
Haddou tenant compte de l'expérience de Taourirt des points positifs,
c o m m e des points négatifs (en rapport avec l'objectif 3.4).
OBTECTTF 7
(A plus long terme) Etablir un cahier des charges, spécifications de la
construction et restauration en terre pour les régions Sud du Maroc.
7 . 1 Répertorier les matériaux et techniques traditionnels, région par région,
pour toutes les régions Sud (peut être fait en m ê m e temps que
l'inventaire) photos et croquis à l'appuis, en considérant chacune des
parties suivantes :
- Fondations, murs, planchers, étanchéité, écoulement des eaux,
enduits et revêtements de murs, revêtements de sols, décors, avec le
coût de la main-d'oeuvre, le temps d'exécution et le prix des
matériaux.
- 55 -
7.2 Faire un premier constat des procédés de restauration utilisés pour le
Centre à Taourirt (concernant les reprises sous-oeuvre) et en particulier
une étude des comportements entre matériaux nouveaux et matériaux
anciens.
7.3 Faire une synthèse entre les résultats positifs des expérimentations de
Taourirt, les solutions offertes par les techniques et matériaux
traditionnels étudiés précédemment (7.1) et les solutions proposées par
de nombreux pays du monde, techniques modernes ou traditionnelles, à
des problèmes structurels souvent équivalents ou à des problèmes de
protection contre les eaux de ruissellement, dans la mesure où ces
techniques peuvent être exécutées localement à moindre coût et
s'harmonisent avec la construction traditionnelle des régions
concernées.
Objectifs plus particulièrement sous la responsabilité de
l'architecte d'opération et du Directeur du CERKAS et devant
être pris en compte dans l'élaboration du calendrier de travail :
O B J E C T I F 8 Consolidation du Centre!.
8 . 1 Action de sensibilisation. Promotion nationale et internationale.
8.2 Projet d'aménagement des locaux. Agencementet mobilier.
8 . 3 Recrutement du personnel en fonction des nécessités définies par
l'organigramme.
8.4 C o m m a n d e et réception du matériel technique.
8.5 Recrutement coordonné des experts nationaux et internationaux.
8.6 Constitution d'une équipe de chantier performante.
8.7 Préparation d'un séminaire international sur les architectures de terre.
Voir programme de travail élaboré par les cadres du C E R K A S le 7 janvier 1991.
- 56 -
Q P J E C T I F 9 Extension des locaux du Centre
9 . 1 Relevés détaillés de l'état existant.
9.2 Analyse, diagnostic et prescription d'une thérapie pour les problèmes
structurels du bâtiment.
9.3 Cahier des charges et spécifications techniques pour les travaux de
restauration
9 • 4 Projet de reconstruction et de réhabilitation et métré des travaux.
9.5 Début des travaux.
9.6 Utilisation du chantier c o m m e terrain de formation.
- 57 -
CALENDRIER DE TRAVAIL - A N N E E 1991/1992
OBJECTIFS
1
2
3
5
6
7
8
9
ACTIVITES
23.1 à 23.4
2 3 5 à 23.6
23.7 à 23.8
2.4.1 à 2.4.2
2 .43 à 2.4.4
2 .45 .
3.1.
32.
33.
3.4.
35.
3.6.1 à 3.6 2
3.7 à 3.8
5.1.1.
5.1.2.
52.1.
52 2.
6.1 & 62
63.
7.1.
12.
73.
8.1.
8.2.
83 - 8.4 & 85
8.6.
8.7.
9.1.
92.
93.
9.4.
95.
9.6.
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59
- ANNEXE 3 -LISTE D'OUVRAGES
OUVRAGES PORTANT SUR
L'ARCHITECTURE ET TRADITIONS
- Hassan Fathy - Construire avec le Peuple - Editions Sindbad
- J. Dethier - Architectures de terre - E d . Centre Georges
Pompidou - Paris - 1986 -
- André Ravereau - Le M z a b , une leçon d'architecture -
Editions Sindbad -
- André Ravereau - La Kasbah d'Alger - 1990 -
- J . L . Bourgeois - Spectacular Vernacular - The A d o b e
Tradition - Apeture Books - 1989 -
- K . Huet et T . Lamazou - Sous les toits de terre - Haut Atlas -
Ed. Publi-action - 1988 -
- K . Huet et T . Lamazou - U n hiver Berbère - Ed . Publi-action
- 1990 -
- Collection M i m a r , Architecture in Development - Revue
trimestrielle depuis 1980 - Toute la collection et abonnement.
- C . Jest, J.A. Stein "Dynamics of development and Tradition : The
architecture of Ladakh and Bhutan" in Himalaya Ecologie et Ethologie.
Ed. C . Jest, Paris C N R S 1972.
- Revue Architecture d'aujourd'hui - Iran - Fathy - fev. 1978 -
- Susan Denyer, African Traditional Architecture London : Heineman, 1978
- 60 -
- Grupo Cien - Agenda Especial - Arquitectura tradicional del Vallé Central
de Chile - 1980 - Editiones Lord Cochrane S .A. 1980 - Santiago de Chile.
- H . Fathy, lectures at dat al Islam, Geneva, A g a Khan Award for
Architecture, 1980, tape transcripts.
- Appropriate Technologies in the Conservation of Cultural property - Paris
UNESCO- 1981.
- Courrier de l ' U N E S C O - Islam - Août, Septembre 1981 -
- Courrier U N E S C O - Mars 1985 - Dethier J., a back to earth approach to
housing -
- Jean Dethier - D o w n to Earth - N e w York - Facts on file - Inc - 1983 -
- E . Galdieri - Le meraviglie dell'architettura in terra cruda - R o m a Bari -
1982-
- John M c Cann - Clay & Cob Buildings - Aylesbury Buck Shire
Publications Ltd - 1983 -
- J . M . Steele Jr, Hassan Fathy - London - Academy Editions - Monograph
Series - 1988 -
- D . Dillon - A mosque for Abiquiu - Progressive Architecture - 1983 -
- A . N . Durkee, Hassan Fathy in N e w Mexico, The Building of Architecture
- Graduate School of Fine Arts of the University of Pensylvania -1984 -
- S . A . Schleifer, Hassan Fathy's Abiquiu - A n Experimental Islamic
Education Center in Rural N e w Mexico - Ekistics 304 - Jan, Fev 1984 -
- R . Trebbi del T . - Arquitectura espontanea y vernácula en América Latina -
Teoría Forma - Editiones Universitarias de Valparaiso, Alfabeta
Impresiones - 1985 -
- J. Quimin, L . Jan, S. Hailang - Earth Sheltered Architecture in China -
Pékin - 1985 -
- 61 -
- J. Saias Serrano - Aspectos económicos de las consunciones con tierra -
Monografía n° 385-386 - Instituto Eduardo Torroja, Madrid Espagna -
1987 -
- Vernacular architecture n° 19 - Vernacular architecture group - London
1988 -
- Vinuales Graciela Maria - Restauración de Architectura de Tierra - Instituto
Argentino de Investigaciones de Historia de la Architectura del Urbanismo
- Universidad de Tucuman - Argentina -1989 -
- J. Bariola - Quincha Construction - Final Report to the International
Development Research Center of Canada - Departamento de Ingeneria -
Pontificia Universidad Católica del Peru -1990 -
- Anil Agarward - M u d M u d - The potential of earth based materials for
third world housing - Earth can, International Institute for Environment
and Development.
- Hon Jiyao, Cave Dwelling - Chinese construction engeneering.Press
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FILMS DOCUMENTAIRES
DISPONIBLES AU CENTRE GEORGES POMPIDOU
à PARIS
- U n m u r en brique de terre - Réalisateur W . Dostal.
- Construire dans le Haut Atlas - Réalisateur N . Mylius Senior.
- Il ne suffit pas que Dieu soit avec les pauvres (Hassan Fathy, André
Ravereau, El Minaoui) - Réalisateur Takis Candilis.
- Architectures de terre ou l'avenir d'une tradition millénaire - Auteur jean
Dethier.
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OUVRAGES TECHNIQUES
- P. Doat, A . Hays et Al - Construire en terre - Paris Editions -
Alternatives - 1979 -
- H . Houben et H . Guillaud - Traité de cosntruction en Terre,
Craterre - Marseille - Ed. Parenthèses - 1989 -
- Adobe Build in yourself - Paul Graham M e Henry -
University of Arizona Press
- Adobe and R a m m e d Earth Buildings by Paul Graham M c
henry, Jr Tucson University of Arizona Press - 1984 -
- A . Hays, S. Matuk, F. Vitoux - Craterre Techniques mixtes
de construction en terre - Plan construction - 1986 -
Rexcoop.
- Le patrimoine européen construit en terre et sa réhabilitation -
E N T P E - Vaulx en Velin - Comptes rendus - 1987 -
- Jeanne Marie Teutónico - A laboratory Manual for
Architectural Conservators - Rome - I C C R O M • 1988 -
- G . Chiari - Conservado de los monumentos arqueológicos en adobe -
Peru - U N E S C O RLA/047/72 - FMR/SHC/OPS/243 - U N D P - 1975 -
- James R. Clifton - Preservation of Historie Adobe Structures - A status
report - Washington D C , US department of Commerce (NBS technical
note 934) - 1977 -
- James R. Clifton, Paul W . Brown and Carl R. Robbins - Methods for
characterising Adobe Building Materials, N B S technical Note 977 -
Washington D C . U S D C National Bureau of Standards - 1978 -
- 64 -
- J. Vargas-Newmann - Investigaciones en Adobe - Publicación DI-81-01 -
Departamento de Ingeneria - Pontificia Universidad Católica del Peru -
1981 -
- J. Vargas-Newmann - Seismic Strength of Adobe masonry - Publicación
DI-84-01 - Departamento de Ingeneria - Pontificia Universidad Católica
del Peru - 1984-
- Garrison, J . W . and Ruffer, E .F . , Eds, Adobe Practical and Technical
Aspects of Adobe Conservation, Heritage fondation of Arizona - Prescott -
1983-
- Agnew, N . , Adobe preservation - A report on a 3 months research project
at the Guetty conservation Institute - 1987 -
- E . Heredia, J. Bariola, J. Vargas, P . K . , Mehta - Seismic strength of
Adobe masonry, R I L E M , International Union of Testing and Researche
laboratories for materials and structures - Vol 21 - Paris France -1988 -
- E . W . Smith, and G . S . Austin - Adobe - Pressed-Earth and Rammed-Earth
Industries in N e w Mexico - N e w Mexico Bureau of Mines and Mineral
Resources - Bull 127 - 1989 -
- J. Sramek, L . Losos, Study of conservation possibilities on m u d brick
structures at Abusir - Egypt - Research Report - State Institute for
Restauration Prague - 1990 -
- Revue Solar Earth Builder international - Las Cruces - N M U S A -
Abonnement.
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OUVRAGES ISSUS DE CONFERENCES
- Reprints of the contributions to the N e w York conference on conservation
of stone & wooden objects - 7.13 June 1970 - IIS/London/1970.
- Premier colloque international sur la conservation des monuments en
brique crue - Yazd Iran - COnseil international des monuments et des sites
et I C O M O S Iran - 25/30 nov. 1972 -
- Deuxième colloque international sur la conservation des monuments en
brique crue - Yazd Iran - COnseil international des monuments et des sites
et I C O M O S Iran - 6/9 mars 1976 -
- Third International Sumposium on M u d Brick (Adobe) preservation - 29
sept., 4 oct. 1980 - Ankara - I C R O M et I C O M O S - Ed. E . Madran
- International Workshop on Earthern Buildings - University of N e w
Mexico- 1981.
- Reports of the International committee on conservation of m u d bricks -
Lima - Oct. 1980 et Oct 1982 -
- International symposium and training workshop on the conservation of
adobe - Lima Cuzco - Peru - U N D P / U N E S C O / I C C R O M - 10, 22 sept.
1983 -
- International colloquium on earth construction technologies appropriate to
developing countries - Brussels - 1984 - C R A / U C L / L E U V E N / B e l g i u m -
1985-
- Middle East & Mediterranean Regional Conference on Earthern and L o w
Stength Masonry Buildings in Seismic Areas Conference Proceedings -
Ankara - August 31, September 6 1986 -
- Fifth International Meeting of Experts n the conservation of earthen
Architecture - R o m e I C C R O M - Oct. 22,23 1987 - Guirimand - Grenoble
France - 1988 -
- 66 -
Preprint of the proceedings of the international technical Conference on
structural conservation of stone masonry - Athens, Greece - Oct. Nov.
1989-
Craterre E A G I C R O M , final report of the First Pilot cause on
the Preservation of the earthern Architectural Heritage - A
methodological approach - Grenoble - R o m e - Craterre -
E A G / I C R O M - Dec. 1989.
Ne figurent pas sur cette liste les ouvrages concernant
l'architecture en terre au Maroc qui sont disponibles en
micro-fiches au Centre de documentation à Rabat et
répertoriés dans le fichier-index bibliographique du
patrimoine culturel - 3 volumes • Rabat - 1974 11977.
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