Saussurepose lesfondements dustructuralisme - unige.ch · professeur de linguistique à ... lorsque...

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VENDREDI 22 MAI 2009 TRIBUNE DE GENÈVE Idées de génie 24 Reconnu génial de son vivant 1857: naissance à Genève. 1878: mémoire «Système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes». Bio express Saussure pose les fondements du structuralisme SOPHIE DAVARIS «Les Saussures ont donné à Genève un grand savant à cha- que génération. Fondateur de la linguistique moderne, précur- seur du structuralisme, Ferdi- nand s’inscrit dans cette lignée prestigieuse.» L’historienne Fabienne Reboul-Scherrer, colla- boratrice au Département de linguistique de l’Université de Genève, aime replacer l’homme dans son histoire familiale. «On connaît Horace-Béné- dict, qui gravit le Mont-Blanc en 1787. Et son fils Nicolas- Théodore, le botaniste qui dé- couvrit la photosynthèse. On connaît aussi son petit-fils Henri, l’entomologiste qui des- sina les premières cartes du Mexique.» Des gènes favora- bles? Oui, mais pas seulement. «La famille cultive, dès le plus jeune âge, l’esprit scientifique chez les enfants», note Fabienne Reboul. Le talent vient ensuite. Un don pour les langues précoce Chez Ferdinand, le don pour les langues éclôt très tôt. «A 14 ans, au Collège, il a sa pre- mière inspiration sur un texte de grec ancien, raconte son pe- tit-neveu, Louis de Saussure, professeur de linguistique à Neuchâtel. En considérant une forme de pluriel, il découvre que certaines occurrences du son «a» ne peuvent s’expliquer que par l’existence d’un son ancien qui s’est transformé.» Cette illumination scientifi- que en précède une autre. Rapi- dement, l’idée de «système» lui vient. Une véritable rupture. «A l’époque, ce qui est à la mode en linguistique, rappelle Louis de Saussure, c’est la reconstruction de l’histoire des langues, la quête des racines de l’indo- européen. Les linguistes s’inté- ressent peu à ce qu’est une phrase, à ce que représente la grammaire.» Ferdinand de Saussure dé- passe ce point de vue historique pour envisager la langue comme un tout organisé. «La langue est un treillis de signes reliés les uns aux autres, re- prend Louis de Saussure. Cha- que élément tire son identité de l’emplacement qu’il occupe dans ce réseau de relations.» Le mot «chien» ne mord pas Autrement dit, avec Saus- sure, on cesse de considérer que le mot «chien» et l’idée qu’il recouvre existent indépendam- ment. Il n’y a pas de découpage préexistant du monde en concepts. C’est la langue qui créé le concept, le langage qui enfante la pensée. Les signes sont arbitraires, le produit d’une convention sociale. Voilà ainsi posées les bases du struc- turalisme, qui dérivera jusqu’au relativisme et l’idée que la forme de la langue est indépen- dante de la réalité du monde. Selon les deux spécialistes, cette postérité trahit le précurseur, «un homme d’une grande pru- dence scientifiqu». Ses pairs sont bluffés Contrairement à bien des gé- nies ignorés de leur temps, Fer- dinand de Saussure connaît la célébrité très jeune. Après des études à Genève puis à Leipzig, il se rend à Paris. «Ses pairs sont complètement bluffés, sou- rit Fabienne Reboul. A tel point que le grand linguiste parisien Michel Bréal lui cède sa confé- rence à la prestigieuse Ecole pratique des hautes études. Une situation extraordinaire à 23 ans!» Le Genevois donne des cours à des élèves plus âgés que lui, dont l’érudition et la maî- trise intellectuelle le rendent très heureux. «A 34 ans, il est une pointure, le plus grand lin- guiste de sa génération. Mais il a été un grand professeur autant qu’un grand savant. Il a peu écrit, car il a sacrifié une partie de son œuvre à son tra- vail d’enseignant.» Chose cu- rieuse en effet: il n’est pas l’auteur de son Cours de lin- guistique générale, rédigé après sa mort par deux de ses disci- ples. La prestigieuse carrière pari- sienne s’arrête subitement après dix ans. Sous l’insistance de sa famille dont il est le fils aîné, l’homme rentre à Genève et fonde une famille. On créé pour lui une chaire de linguisti- que. «Au final, conclut son des- cendant, Ferdinand de Saussure a fondé une nouvelle science. Elle ne se limite pas à la linguis- tique. Il s’agit d’une science plus large qui étudie les phéno- mènes humains et sociétaux ré- gis par des signes: la sémiolo- gie.» Ferdinand de Saussure était le plus grand linguiste de sa génération alors qu’il n’avait que 34 ans.. (BCG/CIG) Le cortex est l’avenir de la linguistique L’étude du langage peut permettre de comprendre certaines pathologies. Le linguiste d’aujourd’hui s’in- téresse, en plus du fonctionne- ment du langage, au fonctionne- ment du cerveau. Depuis que le linguiste Noam Chomsky a dé- fini la linguistique comme une branche de la psychologie cogni- tive, étudier le langage c’est se donner les moyens de décrire la faculté de langage. On postule, au Département de linguistique de l’Université de Genève dirigé par Jacques Moeschler, que le seul modèle de description des codes qui for- ment le langage ne permet pas d’embrasser tout ce qu’il se passe lorsque la communication langa- gière est en action. «La plupart des mots ont plusieurs significa- tions et ils prennent des sens différents selon le contexte, rap- pelle le directeur. Le modèle du code ne suffit pas à comprendre ces variations. Il est enrichi par autre chose.» Cette autre chose est activée par les capacités infé- rentielles des sujets parlants, qui ne sont pas spécifiques au lan- gage. Par ailleurs, la vision carto- graphique simple du cerveau est remise en cause par des données assez spectaculaires, qui mon- trent que dans le traitement des mots liées aux fonctions de mo- tricité (comme pied, jambe, main), les zones du cortex-mo- teur, en plus des zones spécifi- ques au traitement du langage sont également activées. «Le domaine est expérimen- tal, précise Jacques Moeschler. Mais nous pensons que les déve- loppements les plus spectaculai- res se feront dans le domaine des connaissances sur le langage. Imaginons ce que seraient des interfaces avec l’ordinateur avec la langue comme moyen de com- munication. Pensons aux impli- cations de nos connaissances en neurosciences cognitives sur le fonctionnement du langage pour intervenir dans le domaine des troubles langagiers, qu’ils soient liés à des lésions, à des patholo- gies liées à des accidents de naissance ou à des incidents gé- nétiques (autisme). D. Haeberli Des savants dans la cité Du 18 mai au 18 octobre, l’expo- sition Savants citoyens propose une autre façon de (re)découvrir Genève. En une vingtaine de postes répartis entre la Vieille- Ville, le quartier de Plainpalais, le quai Wilson et la place des Nations, ce parcours citadin réa- lisé dans le cadre du 450e anni- versaire de l’Université, met en lumière l’apport d’une vingtaine de scientifiques à l’évolution et au développement de la cité. En flânant sur les quais, on pourra ainsi croiser les figures de Jean Piaget, de William Rap- pard, promoteur de la Genève internationale ou du physicien Charles-Eugène Guye grand spé- cialiste de la relativité. En Vieille-Ville, on retrouvera Calvin, Jean-Robert Chouet ou Edouard Claparède, le fondateur de la pédagogie genevoise. Produit d’une collaboration avec la Ville de Genève, un plan de l’exposition, indiquant les postes à visiter est disponible auprès de Genève Tourisme, de l’Arcade d’information munici- pale, de l’Université de Genève, des musées et de s bibliothèques municipales. A pied ou à vélo, plusieurs visites thématiques sont par ailleurs proposées au public du- rant l’été, toujours en collabora- tion avec la Ville de Genève. Vincent Monnet Pour en savoir plus: www.unige.ch/450/expositions/sa- vantscitoyens.html, www.samedi- duvelo.ch, www.dimancheapied.ch Jacques Moeschler dirige le Département de linguistique de l’Université de Genève. (DR) A l’occasion du 450 e anniversaire de l’Université de Genève, la «Tribune de Genève» et l’alma mater présentent la genèse de 20 idées nées dans la région et qui ont changé le monde. /20 16 1881: enseignant à l’Ecole pratique des hautes études. 1891: création de la chaire de linguistique à Genève. 1913: mort à Vufflens. Son «Cours» paraît en 1916. SD 1955 1916 1957 1959 DE LA RUPTURE À AUJOURD'HUI Infographie: I. Caudullo. Photo: P. Frautschi, AFP . Textes: D. Haeberli. Source: Chomsky.info, Wikipedia. Noam Chomsky met à mal les théories comportementalistes à travers la critique du livre «Verbial Behavior». En prônant un retour à René Descartes et à la tradition de Port-Royal, il considère le langage comme une faculté innée. Les fondements de la psychologie cognitive sont posés. S'intéresser au langage, c'est désormais se pencher sur ce qu'il se passe dans le cerveau. Noam Chomsky rejoint le Massachusetts Institute of Technology (MIT) grâce à l'appui de Roman Jakobson, linguiste russe, auteur d'un schéma qui décrit les six fonctions du langage dont l'influence va être déterminante pour la linguistique du XXe siècle. Noam Chomsky commence au MIT des travaux qui vont avoir une influence majeure. Publication posthume du «Cours de linguistique générale» de Ferdinand de Saussure, rédigé par deux de ses disciples. Claude Lévi-Strauss publie «Tristes tropiques», application dans l'anthropologie de la pensée structuraliste née de l'influence de Saussure. Roland Barthes relit la société contemporaine française à travers son livre «Mythologies». La sémiologie française est gagnée par le structuralisme. Noam Chomsky Roland Barthes Vendredi prochain: Toepffer et la BD.

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VENDREDI 22 MAI 2009TRIBUNE DE GENÈVEIdéesde génie24

Reconnu génial de son vivant

❚ 1857: naissance à Genève.

❚ 1878: mémoire «Systèmeprimitif des voyelles dans leslangues indo-européennes».

Bio express

Saussure poseles fondementsdu structuralisme

SOPHIE DAVARIS

«Les Saussures ont donné àGenève un grand savant à cha-que génération. Fondateur de lalinguistique moderne, précur-seur du structuralisme, Ferdi-nand s’inscrit dans cette lignéeprestigieuse.» L’historienneFabienne Reboul-Scherrer, colla-boratrice au Département delinguistique de l’Université deGenève, aime replacer l’hommedans son histoire familiale.

«On connaît Horace-Béné-dict, qui gravit le Mont-Blancen 1787. Et son fils Nicolas-Théodore, le botaniste qui dé-couvrit la photosynthèse. Onconnaît aussi son petit-filsHenri, l’entomologiste qui des-sina les premières cartes duMexique.» Des gènes favora-bles? Oui, mais pas seulement.«La famille cultive, dès le plusjeune âge, l’esprit scientifiquechez les enfants», noteFabienne Reboul. Le talentvient ensuite.

Un don pour les languesprécoce

Chez Ferdinand, le don pourles langues éclôt très tôt. «A14 ans, au Collège, il a sa pre-mière inspiration sur un textede grec ancien, raconte son pe-tit-neveu, Louis de Saussure,professeur de linguistique àNeuchâtel. En considérant uneforme de pluriel, il découvre

que certaines occurrences duson «a» ne peuvent s’expliquerque par l’existence d’un sonancien qui s’est transformé.»

Cette illumination scientifi-que en précède une autre. Rapi-dement, l’idée de «système» luivient. Une véritable rupture. «Al’époque, ce qui est à la mode enlinguistique, rappelle Louis deSaussure, c’est la reconstructionde l’histoire des langues, laquête des racines de l’indo-européen. Les linguistes s’inté-ressent peu à ce qu’est unephrase, à ce que représente lagrammaire.»

Ferdinand de Saussure dé-passe ce point de vue historiquepour envisager la languecomme un tout organisé. «La

langue est un treillis de signesreliés les uns aux autres, re-prend Louis de Saussure. Cha-que élément tire son identité del’emplacement qu’il occupedans ce réseau de relations.»

Le mot «chien» ne mord pas

Autrement dit, avec Saus-sure, on cesse de considérer quele mot «chien» et l’idée qu’ilrecouvre existent indépendam-ment. Il n’y a pas de découpagepréexistant du monde enconcepts. C’est la langue quicréé le concept, le langage quienfante la pensée. Les signessont arbitraires, le produitd’une convention sociale. Voilàainsi posées les bases du struc-turalisme, qui dérivera jusqu’aurelativisme et l’idée que la

forme de la langue est indépen-dante de la réalité du monde.Selon les deux spécialistes, cettepostérité trahit le précurseur,«un homme d’une grande pru-dence scientifiqu».

Ses pairs sont bluffés

Contrairement à bien des gé-nies ignorés de leur temps, Fer-dinand de Saussure connaît lacélébrité très jeune. Après desétudes à Genève puis à Leipzig,il se rend à Paris. «Ses pairssont complètement bluffés, sou-rit Fabienne Reboul. A tel pointque le grand linguiste parisienMichel Bréal lui cède sa confé-rence à la prestigieuse Ecolepratique des hautes études. Unesituation extraordinaire à23 ans!» Le Genevois donne descours à des élèves plus âgés quelui, dont l’érudition et la maî-trise intellectuelle le rendenttrès heureux. «A 34 ans, il estune pointure, le plus grand lin-guiste de sa génération. Mais ila été un grand professeurautant qu’un grand savant. Il apeu écrit, car il a sacrifié unepartie de son œuvre à son tra-vail d’enseignant.» Chose cu-rieuse en effet: il n’est pasl’auteur de son Cours de lin-guistique générale, rédigé aprèssa mort par deux de ses disci-ples.

La prestigieuse carrière pari-sienne s’arrête subitementaprès dix ans. Sous l’insistancede sa famille dont il est le filsaîné, l’homme rentre à Genèveet fonde une famille. On créépour lui une chaire de linguisti-que. «Au final, conclut son des-cendant, Ferdinand de Saussurea fondé une nouvelle science.Elle ne se limite pas à la linguis-

tique. Il s’agit d’une scienceplus large qui étudie les phéno-mènes humains et sociétaux ré-gis par des signes: la sémiolo-gie.»

Ferdinand de Saussure était le plus grand linguiste de sa génération alors qu’il n’avait que 34 ans..(BCG/CIG)

Le cortex est l’avenir de la linguistiqueL’étude du langage peutpermettre de comprendrecertaines pathologies.

Le linguiste d’aujourd’hui s’in-téresse, en plus du fonctionne-ment du langage, au fonctionne-ment du cerveau. Depuis que lelinguiste Noam Chomsky a dé-fini la linguistique comme unebranche de la psychologie cogni-tive, étudier le langage c’est sedonner les moyens de décrire lafaculté de langage.

On postule, au Départementde linguistique de l’Université deGenève dirigé par JacquesMoeschler, que le seul modèle dedescription des codes qui for-ment le langage ne permet pasd’embrasser tout ce qu’il se passe

lorsque la communication langa-gière est en action. «La plupartdes mots ont plusieurs significa-tions et ils prennent des sensdifférents selon le contexte, rap-pelle le directeur. Le modèle ducode ne suffit pas à comprendreces variations. Il est enrichi parautre chose.» Cette autre choseest activée par les capacités infé-rentielles des sujets parlants, quine sont pas spécifiques au lan-gage. Par ailleurs, la vision carto-graphique simple du cerveau estremise en cause par des donnéesassez spectaculaires, qui mon-trent que dans le traitement desmots liées aux fonctions de mo-tricité (comme pied, jambe,main), les zones du cortex-mo-teur, en plus des zones spécifi-

ques au traitement du langagesont également activées.

«Le domaine est expérimen-tal, précise Jacques Moeschler.Mais nous pensons que les déve-loppements les plus spectaculai-res se feront dans le domaine desconnaissances sur le langage.Imaginons ce que seraient desinterfaces avec l’ordinateur avecla langue comme moyen de com-munication. Pensons aux impli-cations de nos connaissances enneurosciences cognitives sur lefonctionnement du langage pourintervenir dans le domaine destroubles langagiers, qu’ils soientliés à des lésions, à des patholo-gies liées à des accidents denaissance ou à des incidents gé-nétiques (autisme). D. Haeberli

Des savants dans la citéDu 18 mai au 18 octobre, l’expo-sition Savants citoyens proposeune autre façon de (re)découvrirGenève. En une vingtaine depostes répartis entre la Vieille-Ville, le quartier de Plainpalais,le quai Wilson et la place desNations, ce parcours citadin réa-lisé dans le cadre du 450e anni-versaire de l’Université, met enlumière l’apport d’une vingtainede scientifiques à l’évolution etau développement de la cité.

En flânant sur les quais, onpourra ainsi croiser les figuresde Jean Piaget, de William Rap-pard, promoteur de la Genèveinternationale ou du physicienCharles-Eugène Guye grand spé-cialiste de la relativité. EnVieille-Ville, on retrouveraCalvin, Jean-Robert Chouet ou

Edouard Claparède, le fondateurde la pédagogie genevoise.

Produit d’une collaborationavec la Ville de Genève, un plande l’exposition, indiquant lespostes à visiter est disponibleauprès de Genève Tourisme, del’Arcade d’information munici-pale, de l’Université de Genève,des musées et de s bibliothèquesmunicipales.

A pied ou à vélo, plusieursvisites thématiques sont parailleurs proposées au public du-rant l’été, toujours en collabora-tion avec la Ville de Genève.

Vincent Monnet

❚ Pour en savoir plus:www.unige.ch/450/expositions/sa-vantscitoyens.html, www.samedi-duvelo.ch, www.dimancheapied.ch

Jacques Moeschler dirige leDépartement de linguistiquede l’Université de Genève. (DR)

A l’occasion du 450e anniversaire de l’Université de Genève, la «Tribune de Genève» et l’alma mater présentent la genèse de 20 idées nées dans la région et qui ont changé le monde. /2016

❚ 1881: enseignant à l’Ecolepratique des hautes études.❚ 1891: création de la chaire delinguistique à Genève.❚ 1913: mort à Vufflens. Son«Cours» paraît en 1916. SD

19551916 1957 1959

DE LA RUPTURE À AUJOURD'HUI

Infographie: I. Caudullo.Photo: P. Frautschi, AFP .Textes: D. Haeberli. Source: Chomsky.info, Wikipedia.

Noam Chomsky met à mal les théories comportementalistes à travers la critique du livre «Verbial Behavior». En prônant un retour à René Descartes et à la tradition de Port-Royal, il considère le langage comme une faculté innée. Les fondements de la psychologie cognitive sont posés. S'intéresser au langage, c'est désormais se pencher sur ce qu'il se passe dans le cerveau.

Noam Chomsky rejoint le Massachusetts Institute of Technology (MIT) grâce à l'appui de Roman Jakobson, linguiste russe, auteur d'un schéma qui décrit les six fonctions du langage dont l'influence va être déterminante pour la linguistique du XXe siècle. Noam Chomsky commence au MIT des travaux qui vont avoir une influence majeure.

Publication posthume du «Cours de linguistique générale»de Ferdinand de Saussure, rédigé par deux de ses disciples.

Claude Lévi-Strauss publie «Tristes tropiques», application dans l'anthropologie de la pensée structuraliste née de l'influence de Saussure.

Roland Barthes relit la société contemporaine française à travers son livre «Mythologies». La sémiologie française est gagnée par le structuralisme.

Noam Chomsky

Roland Barthes

❚ Vendredi prochain:Toepffer et la BD.