Sapeur no 3

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SommairSommairee

ÉDITORIAL du Général BEZACIER commandant l’E.S.A.G. .............................................................. 3

ÉTUDES et PROSPECTIVE

Le déminage rapproché futur autour d’une coopération franco-allemande ........................................................................................................ LCL SCHMITT ................ 7

La politique d’équipement du génie ............................................................ LCL FOUILLAND .......... 11

La documentation : un combat vital pour le génie .......................... LCL PERRIER .................. 17

La compagnie de contre-minage de l’armée de terre .................. LCL GOURDIN ................ 21

DOSSIER : GÉNIE ET ZONE URBAINE

Le génie et le combat en zone urbaine ...................................................... GAL BEZACIER .............. 29

La B.S.P.P. : unité spécialisée dans la zone urbaine ........................ GAL DEBARNOT .......... 37

Aide au déploiement dans les villes ............................................................ GAL CHINOUILH .......... 43

Ouvrir la route .............................................................................................................. COL VERNOUX ............ 47

La composante combat du génie en zone urbaine .......................... COL DESTRIBATS ...... 49

Les officiers du génie, des experts indispensables ........................ LCL MARTIN .................... 53

Enjeux urbains : intégrer les fondamentaux permanents .......... M. PERNOT ...................... 57

FORMATION

Formation en infrastructure opérationnelle à la D.A. .................... LCL ISSAC ........................ 63

Le certificat technique par validation de l’expérience .................. LCL VERDIER .................. 67

La démarche qualité de l’E.S.A.G. ................................................................ CNE DELAPORTE .......... 71

La filière sécurité civile .......................................................................................... CNE PIARROU ................ 77

Le centre de simulation JANUS ...................................................................... CBA POTIN ...................... 81

L’ingénieur militaire en opérations extérieures .................................. LCL PERCHE .................... 83

STRUCTURES ET ÉQUIPEMENTS

Le nouveau visage du génie : point de situation à l’été 2003 .......... LCL MARTIGNY ............ 89

La modernisation des lots de groupe de combat ............................ LCL LEMIRE .................... 93

Le S.I.R. Génie .............................................................................................................. LCL BERIARD .................. 95

Le nouveau concept allemand de la « base interarméesdes forces » et son génie ...................................................................................... CBA BREHIER ................ 99

SAPEURSAPEURRevue d’études

du génie militaire françaispubliée par la Direction

des Études et de la Prospectivede l’École Supérieure

et d’Application du Génie106, rue Éblé - B.P. 4125

49041 ANGERS CEDEX 01

Directeur de la publicationGénéral Gérard BEZACIER

Rédacteur en chefColonel DESTRIBATS

Rédacteurs en chef adjointsCapitaine VENTURA

Lieutenant BOUCHETAspirant LLOUQUET

Impression : PIR ESAG

Dépôt légal à parutionISSN en cours

Mai 2003

N° 3

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ÉditorialÉditorial

Nous savons tous qu’une revue d’études ne se prépare pas sans délai

conséquent. Parfaitement convaincus que la zone urbaine pourrait

devenir un champ d’action préférentiel des armées au XXIe siècle,

nous avons naturellement, à l’automne dernier, retenu ce thème pour

ce numéro 3 de notre réflexion doctrinale.

L’actualité nous a, dans une certaine mesure, comblée ; après

Mogadiscio, Sarajevo, Mitrovica, Grozny, Jérusalem, Genine ou Gaza,

voilà que Bagdad et Bassorah allongent la liste de ce nouveau siècle.

Il n’y a là rien d’étonnant. En 2025, les hommes, pour plus de 85%

d’entre eux, vivront dans d’immenses villes et notamment dans les

zones les plus instables de la planète.

Pour nous sapeurs, il y a, dans ce fait, certes un clin d’œil de l’histoire

avec notre père fondateur le grand Maréchal de Vauban, mais surtout

un devoir d’excellence pour nos trois composantes, celle des ingé-

nieurs militaires, celle des techniciens de la sécurité et celle des pion-

niers dont les actions combinées sont et seront de plus en plus déter-

minantes aux côtés de nos camarades fantassins et cavaliers pour le

succès des armes de la France.

le général BEZACIERcommandant l'école supérieure

et d'application du génie

Général

Gérard

BEZACIER

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ÉtudesÉtudesetet

PrProspectiveospective

Le déminage rapproché futur autour d’une coopération

franco-allemande ............................................................................................................................................ LCL SCHMITT .................................... 7

La politique d’équipement du génie ...................................................................................... LCL FOUILLAND .............................. 11

La documentation : un combat vital pour le génie ................................................ LCL PERRIER ........................................ 17

La compagnie de contre-minage de l’armée de terre ........................................ LCL GOURDIN .................................... 21

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Le déminage rapproché vise àtraiter la menace mines dans dif-férents contextes opérationnels.Quatre types de situations ontété définis dans le concept decontre-minage français (illustra-tion 1).

• Le déminage ou dépollutionde zone ;

• L’ouverture d’itinéraires ;

• Le désengluement d’unitésprises sous un tir de minesdispersables ;

• Le brèchage, correspondantau franchissement d’un obs-tacle miné sous le feu de l’en-nemi.

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Lt-Colonel

Eric SCHMITT

Saint-cyrien de la promotionGrande Armée (1981-1983), leLCL SCHMITT a servi toutd’abord au 32 e RG à KEHL.

Commandant de 1989 à 1991 au3 e RG la compagnie chargée del’expérimentation tactique del’EBG, il a participé dans cecontexte à l’opération DAGUET.

Engagé ensuite dans le cyclede préparation au brevet tech-nique, il est ingénieur civil del’École Nationale des Ponts etChaussées (1995), et suit la sco-larité du CSEM (109 e promo-tion), puis du CID (4 e session).

Chef BOI au 3 e RG, puis succes-sivement chef de section et debureau emploi à l’état-major dela 3 e BM de LIMOGES, il effectuede 1997 à 2001 trois séjours enMACÉDOINE et au KOSOVO oùil tient les fonctions de chef G5Plans, chef du camp de réfugiésde STENKOVAC, et sous-chefopérations de la brigade multi-nationale Nord.

Il rejoint en septembre 2001 leBureau de Conception desSystèmes de Forces (BCSF) àl’EMAT, afin de prendre la fonc-tion « agencement de l’espaceterrestre », traitant de prospec-tive dans les domaines génie,géographie et NRBC.

Le déminage rapprochéfutur autour d’une coopé-ration franco-allemande :

MMSR/SYDERA

Both common staff concepts (French operational situations are

depicted on picture # 1), based on NST 225 A/C and national fitting

studies on close mine-clearing issued on the decision to conduct a

French German joint program called MMSR/SYDERA.

French worked on a mine-clearing concept (SYDERA) including both

decoying and detection (picture # 2).

German developed a detection demonstrator called MMSR.

This multi vehicle system will be able to deal with road opening and

area cleaning, combining detection and decoy depending on the ope-

rational required effects. For instance, road clearing needs to main-

tain the route in a good condition : priority will be given to detection,

in order not to trigger the mines ; area cleaning could use decoy, to

avoid any manipulation on mines.

Breaching will keep dedicated assets due to its complexity within a

full spectrum joint operation under fire.

After the signature of a technical MOU on December 2002, the next

step consists in the construction of a joint demonstrator. The defini-

tion of its components is processing. The demonstrator will include

all or part of the following vehicles :

• Detection vehicle (DEV) (picture # 3) ;

• Smart decoy vehicle (SDV) (picture # 4) ;

• Heavy decoy vehicle (HDV) (picture # 5) ;

• Verification vehicle (VEV) (picture # 6) ;

• C2 vehicle.

The aim for this demonstrator is, on the one hand, to integrate on the

same system all the different technologies, and on the other hand to

validate the concepts, as regard the technological performances.

Industry companies involved in this project are on the German side

RHEINMETALL LAND SYSTEM and on the French one THALES-MBDa.

The target is to test the demonstrator during joint and national cam-

paigns at the end of 2004. Then the development could begin on 2006

to delivery the first operational systems (SODERA) around 2010.

Similar R&D studies are on going in other allied nations, but only the

detection component has been carried out. The fit provided by

decoying assets and emphasized by French shows that new opera-

tional concepts are available. Maybe such elements will be integra-

ted in the foreign considerations in the future.

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Ces missions sont aujourd’huiremplies de façon plus ou moinssatisfaisante par des enginsdédiés (AMX30 B2 DT, SOUVIM,MADEZ) s’appuyant principale-ment sur des techniques méca-niques.

La nécessité de traiter demanière plus efficace ce genrede menace, associée aux pro-grès technologiques espérés àl’horizon considéré, ont conduitl’OTAN à confier en 1998 à laFrance la rédaction d’un objectifd’état-major (NST A/C 225)« relatif à la détection et la neu-tralisation (et/ou la destruction)des mines et des sous-muni-tions sur les lieux ».

Lors des réunions d’échangesmenées entre la DGA, l’EMAT etleurs homologues allemands(BwB, EMAT, RÜ 5) ont étédécrits les sujets qui pouvaientfaire l’objet d’une coopérationfranco-allemande. Il est ressortique chaque nation avait déjàconduit différentes études sur ledéminage rapproché.

Les Allemands avaient déve-loppé un démonstrateur dedétection appelé MMSR1.

Les Français avaient aussi tra-vaillé sur cet axe mais s’étaientde surcroît préoccupés desconcepts d’emploi d’un systèmede déminage incluant détectionet leurrage, dont un exemple est

présenté dans l’illustration 2.

Du côté des états-majors, lacomparaison du projet deconcept allemand, communiquéà l’état-major français en 2001,et du concept de contre-minagefrançais, tous deux fondés sur leNST 225 A/C, a permis deconstater que le besoin opéra-tionnel était identique, à l’excep-tion de quelques points mineursqui n’avaient aucune incidencesur les équipements à réaliser.Cette convergence a permisl’établissement d’une spécifica-tion technique du besoin com-mune aux deux nations.

Le SYstème de DEminageRApproché futur (SYDERA),comportant plusieurs plates-formes, associera donc détec-tion et leurrage, permettant,selon les situations, de privilé-gier l’une ou l’autre fonctionna-lité en fonction de l’effetattendu. Une simplification desconcepts est donnée au travers

des exemples suivants :

• Une mission d’ouvertured’itinéraire nécessite de nepas dégrader ce dernier : lapriorité sera donc donnée à ladétection afin que les minespuissent être neutraliséessans détonner.

• Une dépollution de zonepourra en revanche mettrel’accent sur le leurrage afinde limiter l’intervention surles mines.

Le « brèchage » est exclu duchamp d’application de SYDERAen raison de la complexité d’unetelle opération, conduite dansun environnement interarmescomplet, et nécessitant desconditions de protection et demobilité incompatibles avec lescritères requis pour les autresmissions.

La complémentarité des étudestechniques nationales et l’identi-fication d’un besoin opération-nel identique ont donc tout natu-rellement débouché sur la déci-sion de jumeler les efforts enconduisant un programme com-mun. Un arrangement techniquea donc été officiellement concluavec l’Allemagne en décembre2002 pour la réalisation d’undeuxième démonstrateur com-mun, appelé MMSR/SYDERA.

L’objectif de ce démonstrateurest double :

• Techniquement, il s’agit detester les différentes compo-santes du système, dévelop-pées indépendamment, afinde s’assurer de leur fonction-nement coopératif et des per-

1 - Les situations opérationnelles

2 - SYDERA : exemple de concept français

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formances obtenues aprèsintégration.

• Opérationnellement, la vali-dation ou l’aménagementdes concepts seront étroite-ment liés aux résultats tech-niques obtenus. Ainsi, ladétection de mines enfouiesreprésente encore aujour-d’hui un point dur technolo-gique et pourrait ne pasrépondre pleinement aux exi-gences (98 %) formulées parles états-majors.

La composition du démonstra-teur est en cours de définition. Ilpourrait comprendre tout oupartie des véhicules suivants :

• Véhicule de détection (DEV)téléopéré ;

• Véhicule léger de leurrage(SDV), furtif aux mines àpression et téléopéré ;

• Véhicule de leurrage mas-sique (HDV) ,

• Véhicule de vérification (VEV) ;

• Véhicule de commandementcomportant les éléments detéléopération.

Les industriels impliqués sont lasociété allemande RHEINMETALLLAND SYSTEM et le consortiumfrançais THALES-MBDa.

Entamé depuis bientôt deuxans, le processus de coopéra-tion franco-allemand sur le sys-tème de déminage rapprochéMMSR/SYDERA vise la livraisondu démonstrateur fin 2004. Àl’issue de campagnes d’essais

nationales et communes, ledéveloppement pour la sériedébuterait en 2006 pour despremières livraisons à l’horizon2010 du Système Opérationnelde DEminage RApproché(SODERA).

Si le démonstrateur et les« briques technologiques » sontcommuns, il faut cependantsouligner que la définition finaledes systèmes pourrait compor-ter des « options » nationales,sous formes de nombre de

modules diffé-rents par type,en fonction dela prépondé-rance que cha-que partie sou-haite voir (leur-rage pour laFrance, détec-tion pour l’Alle-magne) dansl ’équipementde ses forces.

Des t ravauxidentiques sontmenés par nos

alliés européens et outre-atlan-tique. Cependant, ceux-ci onttous mis l’accent sur la détec-tion. La complémentarité four-nie par le leurrage, mise enexergue par les études fran-çaises, ouvrent de nouvellesperspectives d’emploi qui pour-raient les conduire à réviser leurréflexion.

3 - Véhicule de détection (DEV)

4 - Véhicule léger de leurrage

6 - Véhicule de vérification

5 - Véhicule de leurrage massique

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Le bureau systèmes d’armes(BSA) de l’état-major de l’arméede terre a pour rôle d’assurer lamise à disposition des équipe-ments et de leur environnementau profit des forces terrestres,pour l’accomplissement de leursmissions, à court, moyen et longtermes.

À ce titre, le BSA est tout parti-culièrement chargé :

• de définir, pour chaque fonc-tion opérationnelle, les poli-tiques d’équipement et deproposer les plans d’équipe-ment associés aux parcs,

• de veiller à la cohérence tech-nico-opérationnelle entre lessystèmes d’armes d’unemême fonction opération-nelle ainsi qu’à celle desfonctions opérationnellesentre elles,

• d’assurer la planification, laprogrammation et le gouver-norat des crédits d’investis-sement du titre V, et garantirleur cohérence physico-financière.

Dans ce cadre général, la fonc-tion « agencement de l’espaceterrestre » suit une politiqued’équipement s’articulant selon

cinq axes représentatifs desdomaines majeurs que sont lecontre minage, le franchisse-ment, l’aide au déploiement, lacontre mobilité et les systèmesde combat. Le NBC fait l’objetd’un traitement propre et la géo-graphie est maintenant intégréeau sein de la fonction « rensei-gnement ». On distinguera, pardomaine (hors NBC), les actionsprévues à court et à moyentermes (2003-2008) de cellesenvisagées à long terme (2009-2020).

À court et à moyen termes

(2003-2008), l’objectif est d’ac-croître les capacités détenuespar la poursuite d’opérationsd’amélioration des matériels enservice (EFA, AMX 30 B2 DT,SOUVIM, EBG, MiHPD, …) etl’acquisition d’équipements dis-ponibles sur « étagère » ounécessitant de modestes déve-loppements tant en termes dedélais que de montants finan-ciers (SPRAT, kit de déminage,grues, …).

À long terme (2009-2020),

il s’agit de moderniser une par-tie des équipements majeurs etd’acquérir des moyens adaptésaux nouvel les condi t ions

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Lt-Colonel

Rémi

FOUILLAND

Saint-cyrien de la promotion« général Monclar » (1984-1987),le lieutenant-colonel FOUILLANDest, depuis l’été 2002, officier desynthèse de la fonction « agen-cement de l’espace terrestre »au bureau systèmes d’armes del’EMAT.

Il a auparavant servi au 11 e, 9 e et34 e régiment du génie commechef de section et commandantd’unité ainsi qu’à l’école supé-rieure et d’application des trans-missions en tant que directeurd’études du diplôme technique« électronique-informatique »(1999-2002).

Ingénieur de l’école supérieured’électricité (1997), il a suivi lascolarité de la 111 e promotiondu cours supérieur d’état-majoret de la 6 e promotion du collègeinterarmées de défense (1997-1999).

Il a servi en Bosnie-Herzégovinecomme assistant militaire dugénéral adjoint de la SFOR etREPFRANCE, de décembre 2000à juillet 2001.

La politiqued’équipement du génie

Defined by the General Staff / Weapon Systems, the equipment

policy of the 'battlefield exploitation function' is organised into five

axes representing the five major domains, namely counter-mining,

gap crossing, aid-to-deployment, counter-mobility and combat sys-

tems. The NBC domain is dealt with separately, and geography is

integrated within the 'intelligence' function.

In the short and medium terms (2003-2008), this equipment policy is

aimed at enhancing the already owned capabilities, through the

continuous upgrading of currently fielded equipment, and through

the procurement of 'off-the-shelves' equipment or equipment that

only need little development. In the long term (2009-2020), we will

have to modernise a number of major items of equipment and to pro-

cure assets which will be adapted to the new conditions of employ-

ment of the forces, such as the multi-effect weapon for combat in

urban areas. We will also have to field 'equipment systems' comple-

tely covering a given domain, such as the overall battlefield manage-

ment system.

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d’emploi des forces tels quel’arme multi-effets de combat enzone urbaine (ARMURE) ou lesystème de protection des élé-ments terrestres (SPECTRE). Ils’agit également de mettre enplace des « systèmes d’équipe-ments », couvrant l’ensembled’un domaine, comme le sys-tème global de gestion de l’es-pace terrestre (SYGOGNE), lesystème opérationnel de démi-nage rapproché (SODERA) ou lesystème de contre mobilité réac-tif (SYCOMORE).

Cette politique se veut cohé-rente avec les travaux du bureaude conception des systèmes deforce (BCSF) de l’EMAT, notam-ment la revue de fonction de2001, ainsi qu’avec les différentschantiers entrepris par le CDES.Elle tire également profit des tra-vaux pilotés par l’ESAG, dans lecadre du mandat d’étude relatifà « la place du génie parmi l’en-semble des fonctions mises enjeu dans l’engagement desforces terrestres à l’horizon2015 ». Enfin, elle s’inscrit, àcourt et à moyen termes, dans lecontexte de la loi de program-mation militaire 2003-2008.

CONTRE MINAGE

Consistant à contrer la menaceexercée par les mines et lesmunitions non explosées, afinde conserver ou de restituer auxforces leur liberté d’action, lecontre minage est essentiel pourla mobilité des unités.

À court terme (2003-2004),

les capacités détenues serontaccrues, essentiellement par desopérations d’amélioration deséquipements en service : amé-nagements sur le SOUVIM etle MADEZ, télé opération del’AMX 30 B2 DT, amélioration duDEMETER par la réalisation dusystème DEDALE pour le leur-rage et acquisition du DHPM 2Apour la détection.

À moyen terme (2005-2008),

l’objectif est de compléter ou derenouveler les capacités de neu-tralisation – destruction des

mines, par la mise en service denouveaux équipements nécessi-tant peu de développements :SOUVIM 2 disposant de capaci-tés d’ouverture d’itinéraire net-tement accrues par rapport auSOUVIM ; kit de déminage com-plétant l’action du MADEZ dansles endroits difficiles d’accès etdispositif de ramasse débris ;système de déminage pyrotech-nique des mines antichar (SDP-MAC), monté sur châssis EBG,fournissant une capacité dedéminage « mécanique » élé-mentaire aux RGBIA ; systèmede déminage pyrotechnique desmines antipersonnel (SDPMAP),capable d’ouvrir des chemine-ments d’approche ou de traver-sée pour les troupes à pied ;sonde mécanisée ; détecteurportable de nouvelle génération.

À long terme (2009-2020),

l’armée de terre devra disposerdes moyens lui permettant desatisfaire l’ensemble du spectredu contre minage (ouvertured’itinéraire, rétablissement dezone, désengluement, ouverturede brèche). A cette échéance,l’objectif principal sera de détec-ter la menace mines afin de per-mettre un engagement optimaldes moyens de contre minage.

Il est peu probable qu’un sys-tème unique soit en mesure decontrer cette menace de façonuniverselle. Il s’agira donc deréaliser un « système de sys-tèmes de contre minage », engardant à l’esprit les limitesd’emploi de chaque compo-sante.

Deux dispositifs sont envisagés :

le système opérationnel dedéminage rapproché (SODERA),capable de remplir les missionsd’ouverture d’itinéraire, dedépollution de zone et de fran-chissement d’obstacle miné,ainsi que le système de détec-tion lointaine (SYDELO), combi-nant vraisemblablement un por-teur évoluant dans la troisièmedimension et une station au solpour le traitement des données.

FRANCHISSEMENT

Le « dispositif franchissement »de l’armée de terre est conçupour assurer l’appui à la mobi-lité tactique en classe 70 et l’ap-pui aux mouvements opératifsd’une part et stratégiquesd’autre part en classe 100. Lepremier volet est actuellementcouvert par l’EFA et le PAA et,dans une moindre mesure, parle MLF, tandis que le second estassuré par le PFM et le pontBAILEY.

La combinaison de moyens surappuis fixes et de moyens flot-tants est justifiée par la naturedes coupures. En effet, outre lefait qu’au-delà de 25 m ces der-nières sont souvent humides,le moyen flottant s’imposed’abord par sa capacité à per-mettre le franchissement surdes largeurs importantes. Quantà l’appui au franchissement tac-tique, il ne se traduit pas unique-ment en terme d’aptitude à fairef r a n c h i r ; l ’ a p p u i d u c h a rLECLERC dépendant égalementde la mobilité tactique dumoyen de pontage.

À court et à moyen termes

(2003-2008), la politique d’équi-pement « franchissement » apour vocation de :

• fiabiliser les équipements endotation : diésélisation d’unepartie du parc PFM et amélio-rations prévues sur l’EFA,dont la durée de vie est pro-gressivement portée de 20 à30 ans,

• permettre le franchissementdes brèches sèches de lar-geur inférieure ou égale à

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Sonde mécanique

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25 m, par l’acquisition d’en-gins de classe 70 : acquisitiondu SPRAT, en remplacementdu PAA,

• donner aux forces lesmoyens de remplir leur mis-sion de soutien aux mouve-ments stratégiques en limi-tant au maximum les nou-velles acquisitions.

Sur le long terme (2009-2020),

les parcs existants seront« modernisés », dans l’attentede la réalisation de nouveauxmatériels. Le successeur del’EFA ne devrait entrer en ser-vice qu’à compter de 2025 etcelui du PFM vers 2020.

Concernant les capacités depontage opérative et logistique« sur appuis fixes », il seranécessaire, à l’horizon 2015, depallier le déficit en moyens depontage permettant de franchirdes brèches de 25-35 m, grâce àdes dispositifs sur appuis fixes àdéploiement rapide de classe96-100.

Par ailleurs, l’interopérabilité desmoyens de franchissement entreles pays européens devra êtreprivilégiée. A défaut de miseen commun des matériels, ilconviendra de s’orienter vers laréalisation d’équipements « d’in-terface » permettant, d’une part,la manutention des travures parles autres systèmes de pontagesur appuis fixes et, d’autre part,l’accolement de parties de pontde moyens de pontage flottantsdifférents. Une autre approchepourrait consister en un « par-tage » des capacités.

AIDE AU DÉPLOIEMENT

L’aide au déploiement consiste àparticiper, au profit des forces, àl’établissement des conditionsde vie adaptées à la durée desopérations, au climat et aux res-sources locales. Elle comprend,en particulier, les actions dedéminage, de dépollution, deprotection, de rétablissement etd’aménagement des infrastruc-tures opérationnelles.

Le volet « aide au déploiement »de la politique d’équipement netraite pas le déminage et ladépollution, qui font partie dudomaine « contre minage ».En terme d’équipements, ledomaine « aide au déploiement »s’articule autour de cinq thèmesprincipaux : l’énergie électrique,l’eau, les ateliers de campagned’aide au déploiement, les maté-riels de travaux publics et devoie ferrée, les moyens delevage et de manutention.Compte tenu de la diversité etde la complexité du domaine,seuls quelques éléments d’ordregénéral sont fournis dans cetarticle.

À court terme (2003-2004),

l’objectif est de finaliser lesplans d’équipements des opéra-tions initiées depuis dix ans,principalement dans le domainede l’énergie électrique (moyens« zones vie » et moyens pour« PC déployés »), ainsi que danscelui des ateliers de campagne(ACAD et SYACADO). Il s’agitégalement d’acquérir la nou-velle grue de l’armée de terredestinée aux formations dugénie, du train et du matériel.

À moyen terme (2005-2008),

les principes d’acquisition repo-seront sur :

• la réduction des délais deréalisation des équipements

en privilégiant notammentl’achat « sur étagère » ;

• la limitation de la durée de viedes matériels à 15 ans maxi-mum afin de faciliter la main-tenance ;

• le recours éventuel à l’exter-nalisation voire à la locationpour satisfaire des besoinsponctuels ou pour les « microparcs » qui ne sont pas indis-pensables sur très court pré-avis.

L’effort portera sur l’acquisitionde nouveaux moyens de traite-ment de l’eau, en tenant comptedes conclusions du volet « eau »de l’étude sur le soutien, la vie etla protection des unités proje-tées, menée par BCSF en 2003. Ils’agira également de préciser lapolitique et le plan d’équipe-ment des engins de travauxpublics, en distinguant le besoinlié au contrat opérationnel dubesoin outre mer et de celuipropre au socle, afin de trouverdes voies d’optimisation pourl’utilisation et le soutien dumatériel.

À long terme (2009-2020),

les équipements seront renou-velés ou redéfinis, en fonctiondes retours d’expérience opéra-tionnelle et d’études qui restentà conduire.

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Grue

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CONTRE MOBILITÉ

Le domaine de la contre mobi-lité recouvre aujourd’hui les sys-tèmes de mines antichar, lessystèmes de protection desdéploiements terrestres et dessystèmes d’armes qui ne fontpas appel aux mines (type NX7ou MFRD).

Traiter de contre mobilité néces-site d’anticiper un éventuel élar-gissement du protocoled’Ottawa à certains types demines antichar et de tenircompte de l’hypothèse d’uneinterprétation « extensive » duprotocole II de la convention deGenève de 1980, portant sur lesmines, pièges et autres disposi-tifs, relative à l’interdiction ou àla limitation d’emploi de cer-taines armes classiques qui peu-vent être considérées commeproduisant des effets trauma-tiques excessifs ou comme frap-pant sans discrimination.

Par ailleurs, L’EMAT a approuvéen 2001 un nouveau concept decontre mobilité fondé sur l’opti-misation des capacités exis-tantes par la « graduation deseffets » ainsi que sur le déve-loppement de deux aptitudes :la « réversibilité » et la « réacti-vité ».

La politique d’équipement s’ins-crit en cohérence avec l’en-semble de ces données.

À court et à moyen termes

(2003-2008), le but principal estde conduire les évolutionsnécessaires pour maintenir unecapacité de minage en confor-mité avec les contraintes inter-nationales. Ceci se traduit par :

• l’optimisation de l’emploi dessystèmes en service : valori-sation du disperseur demines et de la mine disper-sable, de l’enfouisseur demines, de la MiACAH F2 et duMODER ;

• la réalisation d’un systèmed’obstacle par munitionsenfouies télécommandablesHPD4, étape intermédiairevers le « minage virtuel ». Ce

dispositif, doté de nouvellesfonctions de programmationet d’une résistance accrueaux contre-mesures, permet-tra une meilleure adaptationdes obstacles minés à lamanœuvre, en autorisant lefranchissement d’un champde mines non actif, ou désac-tivé automatiquement aprèsune période préalablementdéfinie lors de l’élaborationde l’obstacle ou encoredésactivé sur ordre de télé-commande dans le cadred’une procédure d’urgence ;

• le développement et la réali-sation du système interactifmine char, compatible avecCENTAURE et permettant desimuler l’interaction mines /véhicules cibles, dans undouble souci de valorisationde l’action des sapeurs et desensibilisation des unitésinterarmes au danger desmines ;

• la redéfinition des besoins enterme de destruction, confor-mément aux nouvelles exi-gences de limitation deseffets collatéraux et/ou deréversibilité.

À long terme (2009-2020), l’ob-jectif est de disposer de nou-veaux systèmes qui aurontnotamment la particularité depermettre une réponse graduéepar rapport à la menace.

Ceci conduira en particulier à sedoter des dispositifs suivants :

• le système de protectiondes éléments terrestres(SPECTRE), destiné à assurerla protection des déploie-ments du niveau section, encohérence avec la législationsur l’interdiction d’emploi oula limitation de certainesarmes classiques (protocoleII de la convention de Genèvedu 10 octobre 1980). Il palliel’interdiction des mines anti-personnel, tout en anticipantles facteurs limitatifs que lamorale des sociétés dévelop-pées pourrait susciter dansles années à venir ;

• le système de contre mobilitéréactif (SYCOMORE), fondésur une combinaison de cap-teurs et d’effecteurs et conçupour assurer une efficacitécomparable à celle des obs-tacles antichars classiques,une liberté de manœuvrecomplète et sûre pour lesforces amies, sans pollutiondu terrain par des explosifs àl’issue du conflit.

SYSTÈMES DE COMBAT

La revue de fonction « agence-ment de l’espace terrestre » de2001 a mis en évidence la néces-sité d’adapter les structures descompagnies de combat du génieaux nouvelles dimensions ducombat de contact et notam-ment du combat en zoneurbaine.

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MODER

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A cet égard, outre la « ternarisa-tion » des unités prévue en2003-2004, c’est l’ensemble dusystème de combat futur qui aété redéfini au travers duconcept SYGOGNE (systèmeglobal de gestion de l’espaceterrestre), qui revêt la particula-rité d’intégrer plusieurs compo-santes, constituées chacuned’un ou plusieurs engins.

Plus précisément, SYGOGNEs’articulera autour de quatremodules :

• un module d’appui lourd,destiné à assurer les mis-sions d’appui direct au profitdes unités blindées, réalisé àpartir de l’EBG 2 et du SDP-MAC (Système de déminagepyrotechnique de mines anti-chars) qui offrira une capacitéimmédiate de déminage auniveau de l’unité élémen-taire ;

• un module d’appui au combaten zone urbaine, dédié à l’ap-pui au combat débarqué etaux actions de maîtrise de laviolence, comprenant unengin génie d’appui aucombat débarqué (EGACOD),successeur de la plupart desMPG, possédant les capacitésd’organisation du terrains p é c i f i q u e s à l a z o n eurbaine ;

• un module « accompagne-ment groupe », s’appuyantsur un véhicule de transportde groupe (VETRAG), assu-rant la fonction transport dupersonnel et doté de quel-ques fonctionnalités simplesrelatives à l’appui à la mobi-lité des unités débarquées età la contre mobilité,

• un module « aménagementprotection », composante decombat apte à agir en pre-mier échelon et destinée àfaciliter le déploiement, lesmouvements et la protectionpassive en fournissant deseffets « terrain ». Ce modulesera centré autour de deuxengins, garantissant, notam-ment en zone urbaine, ledéploiement rapide d’uneforce en lui offrant un niveaude protection et de confortminimal, dès l’arrivée sur lazone d’engagement. Il s’agit

de l’engin génie d’aménage-ment (EGAME) ou « bouteurrapide » et de l’engin génierapide de protection(EGRAP), plus léger et plussouple, successeur del’EMAD.

Ces modules seront complétéspar le sous système ARMURE(arme multi-effets de zone

urbaine), cohérent avec le sys-tème FELIN et capable de mettrehors de combat du personneldébarqué ou retranché, de neu-traliser des véhicules, disloquerdes obstacles type barricade oud’ouvrir des cheminements autravers de constructions.

À court et à moyen termes

(2003-2008), il s’agit d’acquérirles engins du module aménage-ment protection (en remplace-ment de quelques MPG, desEMAD et des bouteurs D5 et D6),d’acquérir les engins de démi-nage du module appui lourd(système SDPMAC : CARPETisraélien monté sur châssis EBG,dont il est question dans ledomaine « contre minage ») etd’assurer le développement del’EBG 2 ainsi que de l’EGACOD.

Par ailleurs, une opération devalorisation des lots desgroupes de combat sera lancéedès 2003.

À long terme (2009-2020), l’ob-jectif est de disposer des EBG 2et du VETRAG, successeur duVAB génie actuel. Il s’agira éga-lement d’acquérir l’EGACOD etde développer et réaliser le sys-tème ARMURE.

CONCLUSION

La politique d’équipement de lafonction « agencement de l’es-pace terrestre » est destinée àéclairer l’avenir et à assurer unecohérence sur le court, le moyenet le long termes. Elle n’endemeure pas moins un dossier« vivant », qu’il convient d’ac-tualiser régulièrement au regarddes diverses études en cours etdes arbitrages financiers. Il estdésormais indispensable dedécouvrir les systèmes, qui don-neront à la fonction « agence-ment de l’espace terrestre » lasupériorité opérationnelle à uncoût accessible.

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SDPMAC

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Les profonds bouleversementsopérés ces dernières annéesdans l’armée de terre pour don-ner à nos forces la capacité defaire face à la nouvelle donneinternationale, ont eu malheu-reusement aussi des consé-quences très négatives sur leniveau de préparation opéra-tionnelle des unités.

Parmi les causes de cette dégra-dation figurait en 1999, termedes grandes mesures de larefondation, la documentationdont les carences notoires nui-saient grandement à la conduitede l’instruction et à l’entraîne-ment des forces.

Pour cette raison et du fait de la disparition des inspectionsd’armes, les directions desétudes et de la prospective(DEP), créées à cette période enremplacement des CETE, ont éténotamment chargées d’engagerun vaste chantier pour rétablir lesocle documentaire des diffé-rentes fonctions.

Dans le génie, l’action énergiqueconduite depuis maintenant3 ans pour recréer un référentielcommence à porter ses fruits.Cependant, ne nous y tromponspas, une nouvelle étape devraêtre franchie sans tarder pourpermettre à la documentation

Lt-Colonel

Alain PERRIER

Le l ieutenant-colonel AlainPERRIER est le chef du bureau« Règlements-Documentation »de la direction des études et dela prospective de l’ESAG depuis1999.

Issu de l’école militaire inter-armes (Promot ion généra lBROSSET 1973-1974), il estdiplômé de l’école d’état-majordepuis 1984.

Au cours de ces dernièresannées, il a successivementexercé les responsabilités sui-vantes :

- Officier supérieur génie de la15 e DI (1986-1988)

- Chef du bureau instruction du31 e RG (1988-1989)

- Chef de brigade (CPOS), puiscommandant de d iv is ion(DFR), à l’ESAG (1989-1995)

- Commandant en second du 13 e RG, à Trèves (1995-1999).

« La documentation :un combat vital pour le génie

dont la première manche est surle point d’être remportée, mais dontla seconde passera nécessairement

par une réflexion de fond »

The restoration of the documentary base of the Engineer, which star-

ted in 1999 with the creation of the Direction of Doctrine and Studies

(DEP), is on the way to succeed.

Indeed, having largely called up on the expertise of engineer units,

the office « field manuals – documentation » will have, by the end of

the year 2003, produced an amount of twenty handbooks for

Engineer units, two handbooks of implementation and four memo-

randa. It will have also proceeded to the revision of eight old field

manuals with Engineer connotation.

Since October 2002, the DEP has also developed the CD-ROM

« Everything about Engineer » containing all information relating to

the French Army Engineers.

At the end of 2002, this powerful tool was issued in the Engineer

units, the military staffs and schools. It is also accessible through the

ESAG web site INTRATERRE.

However, it seems that the « revolution » in the matter of documen-

tation or information isn’t arrived to its end. The need to provide

constantly reliable and easily accessible information, the need to

improve it very quickly in order to follow the pace operational and

structural changes nowadays, will impose a deep reflection about

documentation organisation and diffusion methods at the army

level.

By the end of 2003, an important step will be completed with the

creation of an Army Electronic Library in INTRANET.

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de répondre complètement auxexigences du XXIe siècle.

SITUATION DE DÉPART :

UN ÉTAT DES LIEUX

INQUIÉTANT !…

Nullement épargné par les nom-breux changements de structureoccasionnés par la refondation,obligé de revoir les modalités deson engagement face aux évolu-tions de la menace et contraintde s’adapter aux exigences de laprofessionnalisation, le génie asans nul doute ressenti d’unemanière toute particulière lamise à mal de ses repères tradi-tionnels.

En effet, ses régiments ne dispo-saient à cette période que d’unedocumentation squelettique,souvent provisoire et générale-ment obsolète alors qu’ilséprouvaient les plus grandesdifficultés pour instruire leurshommes et entraîner leurs uni-tés du fait du rythme très élevédes projections extérieures etintérieures, du partenariat avecl’école et des nombreuses solli-citations émanant des régionsterre.

À cela venait s’ajouter l’absencequasi totale de réflexion doctri-nale, puisque le concept d’em-ploi du génie en opérations(GEN 100) venait de paraître àl’été 1999.

L’ampleur de la tâche était consi-dérable car tout faisait défautdans un domaine de spécialitécaractérisé par la grande diver-

sité de ses unités (14 types diffé-rents de compagnie, 38 typesdifférents de section et 46 typesdifférents de groupe), par l’ex-trême variété de ses matériels etpar le très grand nombre desmissions à exécuter aussi bienen appui direct qu’en appuigénéral.

Cette situation était devenueintolérable car elle risquait d’oc-casionner des dérives dange-reuses dans l’acquisition dessavoir-faire et de déboucher surune perte importante de savoir.

LA MÉTHODE EMPLOYÉE :

UN TRAITEMENT DE CHOC

Dès sa création en 1999, la DEPengage immédiatement larédaction des manuels d’emploiet des mémentos tant réclaméspar les régiments.

Il faut aller vite bien sûr, mais ilfaut pourtant veiller à la néces-saire cohérence entre d’une partles documents produits etd’autre part les réflexions doctri-nales menées en parallèle, lesévolutions permanentes destructure des régiments et lesrenouvellements progressifs dematériel.

Des principes simples et de

bon sens

Le CDES ayant donné délégationau général commandant l’ESAGpour approuver les documentsde niveau 3 (doctrine d’arme), laDEP assure le pilotage et laconduite des études menées envue de leur rédaction.

A cet effet, elle constitue desgroupes de travail faisant large-ment appel à l’expertise desrégiments, mais aussi à celledes état-majors et des orga-nismes spécialisés.

Certains régiments possédantdes modules très spécialisés(exemplaires uniques) sontmême invités à prendre à leurcharge, de manière décentrali-sée mais sous contrôle du

bureau « règlements », la rédac-tion des manuels d’emploi cor-respondants.

Les GEN produits par les pointsd’impression dépendants duservice d’édition et de diffusionde l’armée de terre (SEDAT),sont diffusés pour l’instant selonle principe suivant :

• Cédérom pour les exem-plaires destinés aux chefs decorps/BOI des régiments etaux niveaux supérieurs ;

• Papier pour les exemplairesdestinés aux commandantsd’unités élémentaires, auxchefs de section et aux chefsde groupe.

En effet, qu’on le veuille ou non,le document papier demeurepour l’instant l’outil primordialdes régiments pour assurer laformation de leur personnel carles moyens qui leur permet-traient de s’en affranchir (bud-get, parc informatique adapté eten réseau, E. book dans les sec-tions, moyens de reprographieconséquents, …) ne sont pasencore réalisés.

Des objectifs ambitieux

Consciente de l’urgence dubesoin en documentation desrégiments pour l’instruction etl’entraînement de leurs unités etpour la préparation de leurs can-didats aux concours et exa-mens, l’ESAG se fixe commeobjectif de rédiger l’essentieldes GEN avant l’été 2003. Lafinalité des formations étantl’engagement opérationnel dansle cadre de la projection, il s’agitdonc de produire des manuelsd’emploi pour tous les modulesidentifiés dans l’instruction10 000.

La nécessité de refondre un cer-tain nombre de TTA anciens àconnotation génie, conséquencedu transfert de responsabilitésqui s’est opéré au profit del’école lors de la dissolution del’inspection du génie, devientune évidence car ceux-ci interfè-rent souvent avec des GENqu’ils contredisent parfois.

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Pour aller plus loin dans sadémarche de revalorisation àoutrance de la documentationmise à disposition des corps etdes état-majors, l’ESAG prend ladécision de concevoir un cédé-rom destiné à contenir toutes lesinformations utiles sur le génie.

UN BILAN INTERMÉDIAIRE

TRÈS ENCOURAGEANT QUI

NE DOIT POURTANT PAS

MASQUER CERTAINES DIF-

FICULTÉS

À la fin de l’année 2003, l’ESAGaura produit une vingtaine demanuels d’emploi, deuxmanuels de mise en œuvre(GEN 301/TTA 705 sur les explo-sifs ; GEN 420/TTA 751 sur lanavigation) et quatre mémentos.Elle aura par ailleurs procédé àune révision de huit TTA anciens(701, 704 bis, 714, 721, 725, 726,727, 728), débouchant tantôt sur

leur conservation, tantôt sur leursuppression et sur l’insertion deleur contenu dans une sectiondu GEN 150.

L’ESAG est enfin parvenue à réa-liser par ses propres moyens età faire diffuser en octobre 2002la V1 du cédérom « Tout sur le

génie », véritable mine d’infor-mations pour les sapeurs bienentendu, mais aussi pour tousceux ayant vocation à employerle génie ou à mener des étudesle concernant.

Pourtant, des difficultés subsis-tent qui, si l’on n’y prend pasgarde, risquent d’occasionnerde sérieux désagréments voirede créer des situations à risque.Il s’agit principalement :

• de la trop grande profusion ;

• de l’inadéquation du plan declassement de la documenta-tion dans l’armée de terre,proposé par le TTA 125 ;

• des rythmes très différents dediffusion et de mise àjour des GEN (et desTTA) résultant de ladichotomie actuelle(papier - cédérom),avec le risque de dis-poser à un instant« T » d’informationscontradictoires selonque l’on consulte undocument papier ouun cédérom.

S’ADAPTER À UN ENVIRON-

NEMENT DE COMMUNICA-

TION : UNE NÉCESSITÉ

ABSOLUE QUI PASSERA PAR

DE PROFONDS CHANGE-

MENTS

La solution aux maux évoquésplus haut devrait résider dansune simplification de la docu-mentation, dans une améliora-tion de sa hiérarchisation etdans une modernisation de sessupports.

Il semble bien que cette véri-table révolution soit déjà enga-gée puisque fin 2003 devrait voirl’émergence sur INTRANET de labibliothèque électronique del’armée de terre. Celle-ci per-mettra notamment aux régi-ments, sous réserve que desmoyens importants leur soientconsentis pour consulter etdupliquer les documents,d’avoir instantanément accès àdes informations en ligne,constamment tenues à jour parles DEP. Le cédérom « Tout sur

le génie » est d’ores et déjàdisponible sur le site ESAGd’INTRATERRE.

Concernant la simplification desa documentation, le géniedevra envisager à terme de limi-ter le nombre de ses GEN en cer-nant mieux leurs contours (GEN100 « Concept et doctrine d’em-ploi du génie » - GEN 200« Emploi des modules dugénie » - GEN 300 « Dictionnairedes techniques du génie » - …).

Les documents actuels pourrontconstituer des fascicules de cesGEN et être parfois inclus dansdes sections plus larges (Par

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exemple, le GEN 200 pourraitcomporter 6 sections : COMBAT,MINAGE, DÉMINAGE, FRANCHT,OT, AAD. L’actuel manuel d’em-ploi de la section équipement deplage deviendrait le fascicule 8de la section I de ce GEN).

Ce processus devra nécessaire-ment s’inscrire dans une démar-che globale « armée de terre »visant à redéfinir l’architectured’ensemble de la documenta-tion.

C’est bien au CDES ou à son suc-cesseur qu’il appartient d’enga-ger résolument et très rapide-ment cet effort.

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Le principe de modularité surlequel repose la constitution denos unités interarmes imposeau commandement de maîtriserles capacités des moyens spé-cialisés susceptibles d’être reçusen renforcement, afin d’optimi-ser les conditions de réussite dela mission dès la constitution dela force. Cette dernière doit enparticulier disposer de moyensgénie aptes à lui fournir unappui direct au combat ou unappui général par moyens spé-cialisés, le plus souvent mis à sadisposition par la brigade dugénie. Ces renforcements s’ins-crivent dans le cadre de la fonc-tion opérationnelle agencementde l’espace terrestre « appui à lamobilité ou à la contre-mobilité,aide au déploiement ».

La menace constituée, sur unthéâtre d’opérations, par la pré-sence de mines, munitions etsous-munitions non exploséesest bien connue et omnipré-sente. Elle justifie le recours sys-tématique, et dès la conceptionde l’opération, aux moyens adé-quats pour garantir la capacitédes éléments engagés à faireface à ce danger. Ces moyensassurent la liberté d’action ducommandant de la force inter-armes déployée et la sécurité dupersonnel et des moyens lorsdes stationnements ou des mou-vements imposés par la mis-sion.

A cet effet, tirant les enseigne-ments de ses engagements enopérations extérieures, en parti-culier celui du Golfe en 1991,l’armée de terre a, dès cettedate, décidé d’accroître sa capa-cité de déminage en dévelop-pant ses moyens propres dedéminage mécanique.

Pour répondre à ce besoin, legénie devait se doter :

• de moyens d’ouverture d’iti-néraires au profit des forcesde 1er ou 2e échelon ou adap-tés à une phase post-conflic-tuelle tout aussi risquée,

• de moyens de rétablissementde zones,

• de moyens de dégagementd’unités engluées,

• de moyens de brèchage,

et prendre en compte lesmoyens d’acquisition du rensei-gnement terrain indispensablesà la mise en œuvre la plus adap-tée de ces systèmes d’armes.

L’urgence du besoin a imposé àl’époque de s’équiper de maté-riels immédiatement dispo-nibles ne couvrant pas forcé-ment de manière satisfaisante latotalité des besoins mais per-mettant d’acquérir à tous lesniveaux (conception, mise enœuvre, exécution) l’expériencenécessaire à l’élaboration denos moyens futurs, dont ferapartie le système de déminagerapproché (SYDERA).

Lt-Colonel

Michel

GOURDIN

Le Lieutenant-colonel GOURDINest issu de la promotion« Lieutenant Bernard Delattre deTassigny » (1984-1985) del’Ecole Militaire Interarmes.

Il a servi aux 3 e et 32 e RG dansles fonctions de chef de section,d’officier adjoint et de comman-dant d’unité.

Sorti du CID en 1996 aprèsune scolarité de l’EMS2 auCours Supérieur des Systèmesd’Armes Terrestres (COSSAT), ilest aujourd’hui officier de pro-gramme des domaines franchis-sement et contre-minage à laSection Technique de l’Arméede Terre.

La compagnie de contre-minage de l’armée de terre

Today, the 6th countermining company of the 1st engineer regiment

regroups all the mechanical mine-clearance means available to the

French Army. It has now achieved the material stability and collective

training level required to be a party, not only to combined training

exercises, but also to projections on the various overseas theatres.

The operational fielding of its equipment is based on the assurance

to constitute deployable modules having resources that will guaran-

tee their operational capability with regard to the missions that were

assigned to them.

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6 e COMPAGNIE DE CONTRE-

MINAGE - LES STRUCTURES

Créée le 1e r juillet 1998, la6e compagnie de contre-minagedu 1e r régiment du génieregroupe à ce jour l’ensembledes moyens de déminage méca-nique dont dispose l’armée deterre. Elle a désormais acquis lastabilité matérielle et le niveaud’instruction collective requispour être partie prenante desexerc ices d ’ent ra înementinterarmes menés par les bri-gades. Le recours à ce type derenforcements dans le cadre deces exercices doit maintenant sesystématiser et se concrétiser enopérations.

La compagnie n’a pas vocation àêtre engagée de manière orga-nique mais doit être en mesure :

• d’infirmer ou confirmer lesreconnaissances préalables àl’engagement des moyensdont elle dispose sur le ou leschantiers envisagés (effortsur les reconnaissances etl’armement de détachementsde liaison spécialisés) ;

• d’organiser les chantiersdans les limites d’emploi desengins ;

• d’armer le soutien spécifiquepour ses systèmes d’armes.

La compagnie est organisée enmodules projetables type IM10000 autour de :

• 2 sections de déminage lourdéquipées du char démineursur châssis AMX 30 B2 ;

• 2 sections de déminage dezone armées du MADEZ ;

• 2 sections d’ouverture d’itiné-raire miné dotées du SOU-VIM.

L’emploi de ces moyens est res-pectivement détaillé dans lesmanuels spécifiques GEN 140,GEN 141 et GEN 142.

LA SECTION DE DÉMINAGE

LOURD

La guerre du Golfe a entraîné laréalisation en urgence au débutde l'année 1991 de cinq charsAMX 30 B démineurs, télécom-mandés et équipés de rouleauxde fabrication soviétique. En1993, devenus obsolètes, l'EMATa décidé de les remplacer endotant l'armée de terre d'unecapacité de déminage à base dechars AMX 30 B2 équipés d'unegamme plus large d'outils.En mars 2002, le CEMAT a pro-noncé la mise en service opéra-tionnel (MSO) de l’AMX 30 B2 DT.

Indissociable, la section dedéminage lourd possède sesmoyens propres de transport etde soutien (ELI spécifique inté-gré) et est composée principale-ment de trois groupes équipéschacun d’un AMX 30 B2 télé-

commandable équipé :

• de rouleaux et d’un généra-teur de champ magnétique,chargé d’assurer la détectiondes premières mines de lazone d’obstacles pour legroupe détection ;

• de charrues et de baliseursautomatiques, capables deréaliser des couloirs dans leszones de mines pour chacundes deux groupes de démi-nage.

Dans le cadre de l’appui à lamobilité des forces, elle est enmesure de participer à la mis-sion de brèchage d’un groupe-ment tactique interarmes en réa-lisant à une vitesse optimale de5 km/h, de jour comme de nuit,2 couloirs dans une zone d’obs-tacles réalisée par un ennemiinstallé en défensive. Elle ren-force dans ce cas l’élément dugénie intégré à l’échelon de rup-ture qui assure, après le passagedu char démineur, l'éliminationdes mines résiduelles visiblesdans les traces et sur les mer-lons latéraux.

Elle peut être également utiliséepour détecter ou réduire deszones minées ou, à certainesconditions, pour réaliser desouvertures d’itinéraires.

Ces derniers emplois rentrentdans le cadre des missions d’as-sistance « aider à la reconstruc-tion et à la vie de la cité » ou« participer à une aide humani-taire » décrites dans le manueld’emploi du GTIA à dominanteinfanterie (INF 223).

Evolutions attendues

Les travaux engagés concernentl’amélioration de la poussée etde la protection du char, l’aug-mentation de l’efficacité desrouleaux face aux mines AC àallumeurs ponctuels, le rempla-cement de DEMETER par le sys-tème DEDALE afin de leurrer lesmines à influence, la transfor-mation de la télécommande àvue par de la vidéo-téléopéra-tion jusqu’à 2 000 m, ainsi quel’intégration d’un module de

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Char AMX

Page 24: Sapeur no 3

localisation et de navigation deschars dans le VAB de téléopéra-tion. Toutes ces améliorations,dont certaines ont déjà débuté,seront effectives à partir de l’an-née 2005.

Outre le fait que la vidéo-télé-opération répondra à un besoinet apportera une nette améliora-tion en matière de sécurité, ils’agira également pour le Géniede valider la fonction de téléopé-ration d’un système composé deplusieurs mobiles évoluant surle terrain, comme ce sera le caspour SYDERA.

LA SECTION DE DÉMINAGE

DE ZONE

Suite à des essais menés en1992, il a été décidé d’acquériren 1994 le JFSU (Joint ServiceFlail Unit). Les systèmes ont étélivrés en 1995. En mars 2002, leCEMAT a prononcé la MSO duMADEZ.

La section de déminage de zoneest conçue pour participer à ladépollution rapide de surfacesimportantes, en 2e échelon ou enzone arrière. Elle dispose pource faire du matériel aérotrans-portable de déminage de zone(MADEZ), seul moyen méca-nique équipant l’armée de terrepour effectuer ces missions.

Après reconnaissance, sur unterrain plat et dégagé, touteunité, renforcée d’une sectionMADEZ, peut déminer enmoyenne 2 hectares par jour.Cette opération inclut le ramas-sage des débris ainsi que le mar-quage de la zone déminée.

Les 2 sections de la compagniesont articulées en 2 groupes de2 MADEZ. Le groupe constitue lacellule minimale projetable. Ildispose de moyens propres detransport et d’un élément desoutien spécifique.

La conduite d’un chantier dedéminage de zone nécessite :

• une reconnaissance tech-nique poussée permettant dedéterminer le type de mines,la profondeur de pose, lanature prédominante du ter-rain, l’itinéraire à emprunter,les zones peu propices àl’emploi ;

• la réalisation du déminage dezone proprement dit ;

• le ratissage de la zone traitéepar les MADEZ à l'issueduquel les parties encoreactives des mines sontdétruites ;

• le déminage manuel éventueldes zones inaccessibles auMADEZ (fossés, merlons …).

La section MADEZ peut égale-ment participer aux missions devérification de non-pollution etde réduction de zones suspectesdans le but :

• d’aider au déploiement de laforce (zone d’implantation detroupe, de bases logistiquesou de postes de commande-ment, …) ;

• de contribuer à la réhabilita-tion des infrastructures dethéâtre (aérodromes, aéro-ports, …) ;

• de participer à la réorganisa-tion de la vie quotidienne endéminant les zones représen-tant un grave danger.

Evolutions attendues

Des essais pour améliorer l’effi-cacité du fléau face aux minesantipersonnel vont être menésau cours du 1er semestre 2003.

L'expérience montre que leMADEZ n'est pas capable, enraison notamment de sonencombrement, de déminerdans toutes les configurationsde terrain.

Ainsi, par exemple, il éprouvede grandes difficultés à traiterun mouvement prononcé de ter-rain (fossé, talus, merlon, …) ouune zone proche d'un obstacle(maison, poteau, arbre, …). Il estdonc nécessaire de disposerd'un système capable de com-pléter l'action du MADEZ endéminant les mines antiperson-nel dans les zones où celui-ci nepeut agir efficacement. Ce sys-tème, composé de différentsoutils adaptés au terrain, estdénommé « kit de déminage »(KDEM).

L’utilisation du MADEZ en opé-rations extérieures a montré lanécessité de ramasser les débrisde mines laissés au sol aprèsson passage. Le « collecteur derésidus actifs de déminage »(CORADE) est donc égalementun engin complémentaire duMADEZ.

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MADEZ

Page 25: Sapeur no 3

A partir d’essais très satisfai-sants menés par la STAT sur unmatériel de type agricole ennovembre 1999, le développe-ment d’un moyen spécifique estapparu inévitable.

Il est prévu d’acquérir cinqKDEM et cinq CORADE pour ledébut de l’année 2005.

LA SECTION D’OUVERTURE

D’ITINÉRAIRE

Le besoin de disposer d'un sys-tème d'ouverture d'itinéraireminé a été exprimé en 1994, à lasuite des opérations en Somalie.La décision d'acquérir le MMDS(Mobile Mine Detection System)a été prise en juin 1995. Les sys-tèmes ont été livrés à la fin du1er trimestre 1997. En novembre2002, l’interdiction d’emploi duSOUVIM qui avait été prononcéeà titre préventif a été levée, cequi peut laisser envisager deprononcer la MSO au début del’année 2004.

La section d’ouverture d’itiné-raire miné est conçue pour sécu-riser un itinéraire faiblementpollué par des mines antichar ouantipersonnel, détectables et àpression. Elle est indissociableet peut assurer, sur de longuesdistances, l’ouverture rapided’itinéraires faiblement minés(minage de harcèlement) en2e échelon ou en zone arrièredes grandes unités (zone desflux logistiques).

Lorsqu’elle est engagée, la sec-tion d’ouverture d’itinéraireminé fait partie d’un détache-ment d’ouverture d’axes com-prenant :

• un élément interarmes d’unvolume défini en fonction duniveau de la menace (généra-lement de l’ordre de 2 à 3 sec-tions).

• un détachement génie d’ou-verture d’itinéraire en appuide l’élément interarmes com-posé de la section d’ouver-ture d’itinéraire miné et d’unélément de génie combat enmesure d’intervenir sur l’iti-néraire en cas de rencontred’obstacles particuliers : obs-tructions, abattis, destruc-tions, zones minées impor-tantes. Ce dernier élémentpeut être supprimé lors del’escorte de convois logis-tiques sur des axes reconnus.

L’action du SOUVIM est toute-fois fortement contrainte par leprofil de l’itinéraire et les carac-téristiques techniques desmodules qui la composent. Uneétude exhaustive préalable del’itinéraire à ouvrir est donc pri-mordiale.

La section d’ouverture d’itiné-raire miné est dotée d’un sys-tème SOUVIM comprenant :

• 1 Véhicule Détecteur de Mines(VDM) à cabine profilée etblindée, avec 2 panneauxdétecteurs de métaux et des

marqueurs de peinture ;

• 1 Véhicule Tracteur deRemorques (VTR) à cabineprofilée et blindée, avec2 panneaux détecteurs demétaux tractant 3 remorquesdéclencheuses de mines ;

Elle est employée sur des itiné-raires dont la densité supposéedu minage est très faible (del’ordre de 3 à 4 points minés parcentaine de kilomètres) et surlesquels les mines susceptiblesd’être rencontrées, détectablesou non, possèdent un allumeurà pression. La section est enmesure de traiter 100 à 150 kmd’axe par jour sur une largeur de3,05 m, à une vitesse de 20 km/h.Comme toutes les sections de lacompagnie de contre-minage, lasection d’ouverture d’itinéraireminé assure elle-même son sou-tien spécifique.

Evolutions attendues

L’expérimentation tactique de1998 et la campagne d’essaisface à des mines réelles de 2000ont très tôt mis en évidence lanécessité de procéder aux amé-liorations suivantes, qui sontregroupées sous l’appellationde SOUVIM 2 :

• élargir le spectre de lamenace traitée (mines AC àaction latérale, à influencemagnétique passive, à allu-m e u r à b a s c u l e o u d econtact) par détection ouleurrage (DEDALE, IR). Lesessais DGA/STAT relatifs àcette amélioration auront lieuen avril 2004.

• mettre en place un systèmede balisage (essais en avril2004) ;

• améliorer la mobilité tactiquedu système (essais au 2e tri-mestre 2003)

• améliorer la furtivité mas-sique des véhicules (essaisen avril 2004).

La STAT souhaite non seule-ment que les études menéesdans le cadre du SOUVIM 2

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aboutissent aux améliorationsattendues par la réalisation surla série en 2005, mais qu’ellesréflexions sur SYDERA dans lesfonctions du leurrage et de lafurtivité.

« Ne pas prévoir c’est déjà

gémir » (Léonard de Vinci)

Parallèlement aux travauxd’amélioration menés sur lesparcs actuels (SOUVIM, AMX 30B2 DT, MADEZ) et aux projetsd’acquisition de nouveaux maté-riels disponibles sur étagères(KDEM, CORADE), l’armée deterre a lancé en 1998 le projetfédérateur SYDERA.

SYDERA est un futur système decontre-minage capable de rem-plir les missions d’ouvertured’itinéraire, de dépollution de

zone, de franchissement d’obs-tacle miné et de désengluement.Prévu pour être livré aux forcesà l’horizon 2010, il traite toutesles mines AC (enfouies, poséesou dispersées), les mines AP etles munitions non explosées(UXO), avec un taux de réussiteproche de 95 %. Il a fait l’objetd’un NST (Nato Staff Target)approuvé par les pays de l’OTANet pour lequel la France étaitpays pilote.

Le 1er régiment du génie disposeavec la 6e compagnie de contre-minage de moyens de déminagemécanique en dotation uniquedans l’armée de terre (MADEZ,SOUVIM, AMX 30 démineurs).En cas d’engagement, il a voca-tion à donner tout ou partie deses moyens en renforcement auprofit d’unités interarmes (GTIA,

brigades, etc.). Les procéduresde travail dans ce contexte sontcomplexes et doivent être maî-trisées dès le temps de paix.C’est pourquoi il est primordialque l’emploi de ces systèmesd’armes fasse l’objet d’un enga-gement systématique dans lecadre d’exercices interarmes.

En outre, l’élaboration perti-nente des moyens futurs dedéminage ne peut s’affranchird’une mise en œuvre poussée,voire extrême, des moyens endotation sur des théâtres d’opé-rations extérieures, même souscouvert d’expérimentations. Cesactions contribueront de fait àgarantir le haut niveau d’entraî-nement et d’acquisition d’expé-rience indispensable à unearmée professionnelle.

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Génie et zoneGénie et zoneurbaineurbaine

Le génie et le combat en zone urbaine ...................................................................................................... GAL BEZACIER ............ 29

La B.S.P.P. : unité spécialisée dans la zone urbaine ................................................................................ GAL DEBARNOT ........ 37

Aide au déploiement dans les villes .............................................................................................................. GAL CHINOUILH ........ 43

Ouvrir la route .......................................................................................................................................................................... COL VERNOUX ............ 47

La composante combat du génie en zone urbaine .................................................................... COL DESTRIBATS ...... 49

Les officiers du génie, des experts indispensables .................................................................... LCL MARTIN .................... 53

Enjeux urbains : intégrer les fondamentaux permanents ................................................ M. PERNOT ...................... 57

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« Pour la défense de Stalingrad,ce qui nous a été absolumentnécessaire était de considérerque chaque maison où nousavions au moins un soldat deve-nait une forteresse contre l’en-nemi. Pour mener à bien cettemission, il a fallu que chaquesoldat dans une cave, sous unescalier soit capable de se battreseul, de tenir seul et d’accomplirles différentes tâches néces-saires de son propre chef. Dansle combat de rue, le soldat està l’occasion son propre général.Il a seulement besoin d’avoir labonne orientation et la confiancedes généraux ».

Maréchal Vasili I Chuikov" la bataille de Stalingrad "

INTRODUCTION

Depuis la guerre de Troie,Gergovie et Alésia, en passantpar la motte féodale, l’impor-tance des zones urbaines est unfondamental de l’histoire mili-taire. Pour le génie dont l’actiondébute avec le Maréchal deVAUBAN et la guerre de siège,prendre ou défendre une cité estune action traditionnelle. Troiscents ans après la disparition dumaréchal, par un hasard dontl’histoire nous réserve souventla surprise et l’ironie, la guerreen zone urbaine - au moins lesopérations militaires en zoneurbaine - redevient d’actualité.

Général

Gérard

BEZACIER

Diplômé de l’École nationale desPonts et chaussées (1985) etdiplômé de l’École supérieurede guerre (1986), il a exercé lesfonctions de responsable de laprospective technico-opération-nelle au Centre d’études tac-tiques de l’état-major de l’arméede terre (1991).

En 1992, il rejoint la délégationaux affaires stratégiques où ilest chargé d’études sur laconstruction européenne et lesrelations franco-allemandes.

En 1993 il prend le commande-ment du 13 e régiment du génie àTrèves (Allemagne) puis dubataillon du génie de Bosnie-Herzégovine qui participa audésenclavement de la ville deSarajevo (juin - novembre 1995)avant de rejoindre le Collègeinterarmées de défense à Parisoù il enseigne la géopolitique etla stratégie.

En 1996, i l es t audi teur àl’Institut des hautes études dedéfense nationales et stagiaireau Centre des hautes étudesmilitaires. Il commande ensuitele centre d’études et de prospec-tive de l’armée de terre.

Nommé général en 2000, ilprend les fonctions de sous-chefd’état-major, chef de la divi-sion soutien auprès du généralgouverneur militaire de Metz,commandant la région terreNord-est, commandant les for-ces françaises et l’élément civilstationné en Allemagne.

Il est depuis le 25 août 2001commandant de l’École supé-rieure et d’application du génie,délégué militaire départementalde Maine-et-Loire et comman-dant d ’armes de la p laced’Angers.

Le génie et le combat enzone urbaine

The heavy tendency which will group together on the horizon 2005 more

than 80 % of the world population in cities underlines the importance

which will take the military operations in urban zone.

For the engineer corps, the defence, the siege and the storming of a city

are a tradition more than tercentenary. It wrote, of an indelible way, its

most heroic feats of arms in the French and European landscape.

Today but even more tomorrow, the irony of the history seeks again the

three components of the engineer corps as major actors, sided with the

infantry and the cavalry, in the high intensity warfare and in the actions

of control of zone.

The soldier, the technician and the military engineer whom is the sapper

find to apply his art with intensity in the complexity of the urban envi-

ronment: construction and destruction, pollution of any orders, fires,

protection and obstacles, fights with short reach and presence of the

populations

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Toutes les époques depuis laplus haute antiquité ont consi-déré les villes comme descentres de gravité : lieu oùvivent les hommes, départ etarrivée des systèmes de trans-port (terre, air, mer), siège desgouvernements locaux et/oucentraux, sources d’énergie,centres bancaires et industriels,centres de recueil, de stockageet d’émission de l’information,nœuds de communication.

Toutes les études et simulationsstatistiques récentes prédisentqu’en 2025, près de 85 % de lapopulation mondiale résideradans les villes. C’est pourquoicette tendance lourde qu’estl’urbanisation croissante dumonde, ne peut que corres-pondre à une probabilité accruedes opérations militaires enzone urbaine. D’autant que cetteforte urbanisation caractériseprincipalement les régionsinstables du monde. D’ailleurs,la ville elle-même est une sourceimportante de conflits : émer-gences des idéologies radicales,cosmopolitisme et les frictionsethniques et religieuses qui l’ac-compagnent, crises sociales detous ordres ; le tout sous l’œildirect des médias dont l’impor-tance et la fragilité ne sont plusà souligner. Voilà autant de rai-sons qui déterminent l’impor-tance politique de ces zonesdans lesquelles toutes lesactions autres que la guerre ontvocation à être conduites :Beyrouth, Mogadiscio, Sarajevo,

Mitrovica et Pristina, Grozny,Kaboul, la liste récente estlongue et le démontre avecforce, sans parler de Belfast, deJérusalem, Génine, Gaza, aujour-d’hui Bagdad ou Bassorah.

Pour ce qui concerne la guerre,au sens classique du terme, sitant est qu’elle puisse encoreréellement se dérouler, qu’enest-il ?

Eu égard à l’immense capacitédes moyens de recueil et detransmission des informations,on peut facilement s’accordersur la proposition suivante : toutest observable, n’importe où etn’importe quand, avec une pré-cision quasi diabolique (à l’ex-ception fragile, encore, des pro-fondeurs marines ou terrestres).

Comme ce qui est observableest aussi, désormais, vulnérableaux feux divers existants, le pro-blème stratégique et tactiquemilitaire majeur lié à la discré-tion, à la survivabilité et à la sur-prise, est posé.

Or, si tout est observable, ilexiste encore des milieux oùtout n’est pas facilement discer-nable et identifiable : ce sont,mis à part les secteurs monta-gneux, les zones urbaines.

Voilà pourquoi, au-delà de l’im-portance politique, économique,médiatique et humaine de laville, la guerre en zone urbainedeviendra de plus en plus unenécessité tactique et opérative.D’ailleurs, l’autre considérationsuivante, concernant l’asymé-trie (1) des conflits d’aujourd’huiet de demain, souligne pour lesadversa i res potent ie ls desarmées occidentales, l’intérêt del’usage de ces théâtres d’opéra-tions qui, par leur nature, onttendance à annuler les avan-tages techniques : diminutiondes capacités d’acquisition, decommunication, de feux, de sur-prise ; augmentation du risquedes pertes humaines, desrisques politiques et juridiquesconnexes à la présence despopulations, des coûts logis-tiques et humanitaires, etc …

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1) «David mis prestement la main dans son sac, y prit une pierre, la lança avec la fronde et frappa le Philistin au front.La pierre s’enfonça dans son front et il tomba la face contre terre» (La Bible, premier livre de Samuel, chapitre 17, verset 49)

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Compte-tenu des principauxparamètres qui caractérisent lazone urbaine et qui y« norment », influencent etfaçonnent le combat et lesautres modes d’action mili-taires, l’importance de l’appuigénie aux combattants de l’in-fanterie, acteurs essentiels deces confrontations, doit êtresoulignée notamment dans laperspective de la très largesynergie de ses trois compo-santes : combat, infrastructureet sécurité.

* *

Comme pour toute opérationmilitaire, quelle que soit laméthode de raisonnement, ilconvient de mettre en évidenceles conséquences des caracté-ristiques spécifiques des zonesdans laquelle elle se déroule.

Sans vouloir se livrer à une ana-lyse complète différenciant lessecteurs urbains (centre, ban-lieues de toutes natures, péri-phéries commerciales, etc …)quelques règles bien spéci-fiques s’imposent avec force.

D’abord, tiré de toutes les leçonsapprises des derniers conflits,des bata i l les h is tor iques(Stalingrad, Berlin, etc …), le faitimportant est que moins decinq pour cent des cibles sont àplus de 100 mètres des positionsamies et que 90 % d’entre ellesse situent à moins de 50 mètres.Cette seule constatation expli-que bien que le combat en zoneurbaine est de proximité ; lecombat de l’infanterie y est doncprédominant.

Compte tenu de la réalité desvilles qui sont par nature tridi-mensionnées, le combat s’ydéroulera en surface, au-dessusde la surface et en sous-terrain ;plus généralement en dehors etdans les bâtiments, parfois dansles rivières, canaux ou autresvoies d’eau.

Dans ce cadre, il faut aussi souli-gner que, plus qu’ailleurs, l’effetdes armes en ville est de deuxordres : les éclats et le souffle.

C’est bien de ces deux effetsqu’il conviendra de se protéger.

De même, dans ces zones, avanttoute attaque directe d’un adver-saire, s’imposera, le plus sou-vent, la nécessité de détruire lesdispositifs de protection et toutou partie de l’infrastructure quien tiendra lieu. Dans le mêmeordre d’idée, c’est bien dans lesvilles et les villages que les pos-sibilités d’obstacles, à partir detoutes sortes de matériaux,véhicules ou autres, sont lesplus nombreuses ; à cet égard,les traditionnelles barricadesparisiennes apparaissent sym-boliques.

Au-delà de la problématique desobstacles, une règle absoluedoit être prise en compte en per-manence pour la sécurité dessoldats et des opérations, cellequi consiste à considérer quetout est susceptible d’être piégéou/et miné : chaque piège peutêtre la cause de lourdes perteshumaines, de grands désordreset aussi de pertes de tempsimportantes. A côté ou/et encomplément des pièges et desmines, il conviendra par ailleursde ne pas oublier les quantitésde munitions et de sous-muni-tions délivrées par divers vec-teurs, qui ne seront pasdétruites.

La ville se révèle aussi comme le

meilleur champ des actions asy-métriques contre nos forces. Ladensité des constructions et laprésence incontournable despopulations offrent un paneltrès diversifié d’actions directeset indirectes, à l’ombre de lacontrainte majeure de la mino-ration des dommages collaté-raux et des pertes subies par lescivils. Cette présence de lapopulation, qui ne peut plus êtreévitée, impose des actions spé-cifiques destinées à assurer aumieux sa sécurité et sa surviedans des conditions accep-tables, sous peine de perdrepolitiquement et juridiquementce qui pourrait être gagné « mili-tairement ». Pensons toujours àl’image de la petite fille vietna-mienne, brûlée au napalm, cou-rant nue, sans but mais apeurée,sur une route et qui, bien plusque les divisions vietcongs, acausé la défaite de la puissantearmée américaine. Conservonsen mémoire les combats récentsdans Grozny où 150 000 réfugiéss’ajoutaient aux 450 000 habi-tants et où il y eut près de 50 000civils tués ou blessés.

Aux contraintes liées à la pré-sence des habitants s’ajouterontcelles liées à la nécessité de pré-server certaines infrastructures.D’abord celles qui participent etparticiperont au soutien généraldes troupes et des populationsmais aussi celles qui, par

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convention, seront protégéesou/et qui, en considération desus et coutumes locales, devrontpolitiquement l’être.

Il en est ainsi des infrastructuresliées aux communicationscomme les aéroports, ports,gares, carrefours et ponts auto-routiers de première impor-tance, des infrastructures utilescomme les réseaux (et sources)de distribution des fluides : eau,gaz, électricité ; de même cellesliées aux services sanitaires etmédicaux, ou bien encore cellesdévolues aux différents cultesreligieux.

Dans cet esprit, il conviendra dene pas oublier l’importance« majeure » des moyens et infra-structures de l’information tantpour conserver la possibilitéd’informer les populations pré-sentes et renforcer à leur égardla légitimité des actions mili-taires amies que pour informeret légitimer ces mêmes actionsvis-à-vis de l’opinion publiquemondiale ; sans écarter l’intérêtopérationnel sous tendu par laconduite d’opérations psycholo-giques pertinentes, vers l’en-nemi bien sûr, mais surtout versses possibles soutiens.

Directement liées à l’efficacitédes combats, des données phy-siques et géométriques liéesaux formes et aux matériaux desinfrastructures industrielles etdes constructions devront êtrereconnues et connues des com-mandants et des soldats. Au-delà des règles communes liéesà l’emploi des chars (tirées desenseignements des bataillespassées) et à la nécessité de leurprotection par l’infanterie, oubien de l’efficacité très diminuéede l’artillerie lourde liée aux tra-jectoires et aux « verticalesurbaines » comparée à l’intérêtde l’emploi des mortiers et deleur appui au combat de l’infan-terie, la connaissance de l’effetdes armes devra être bien maî-trisée. A cet égard, les arme-ments actuels devraient être tes-tés pour et dans les conditionsdu combat en zone urbaine, afinde disposer d’une véritable

banque de données permettantd’affiner les modes d’actionnécessaires selon la réalité deseffets obtenus, en fonction de lanature des constructions,comme des types de secteursurbains (ouverts, de grandeshauteurs, anciens, etc …).

Partout dans le monde, selon lesconditions climatiques, les villessont le théâtre privilégié de vio-lents incendies et des fuméesqui les accompagnent. C’est untruisme de dire que les actionsde guerre seront une sourceactive du déclenchement de cessinistres. Au-delà des effets surles populations civiles s’ajoute-ront les effets de cloisonnement,de masque et d’isolement qu’ilfaudra savoir contenir, anticiper,interdire, sans parler de l’obscu-rité, de la perte de visibilitédirecte et des pollutions parfoismortelles connexes.

La prévention et la maîtrise deces phénomènes apparaîtronttrès vite de première impor-tance.

Enfin et tout aussi dangereusesseront les nombreuses occa-sions de rencontrer des produitsindustriels, biologiques et chi-miques qui font désormais par-tie intégrante des zonesurbaines où ils sont stockés, trai-tés et transportés. Les sourcesactuelles sont multiples, depuisles moyens de transport - péniches, oléoducs, gazoducs,

wagons, camions - et les lieuxde stockage, les réservoirs, lesaérodromes, les centres com-merciaux et les magasins divers,les laboratoires, les usines élec-triques, les usines électro-niques, les centres médicaux,les hôpitaux, etc…

Cette analyse rapide de la zoneurbaine, zone privilégiée descombats futurs, souligne malgréson manque de précision etd’exhaustivité, combien l’appuides trois composantes du géniedevient essentiel pour la victoiremilitaire et politique.

* *

Sachant que pour mener à bienles combats il faut d’abordsavoir se situer, évoluer et, lecas échéant, utiliser un maxi-mum de ressources existantes,on notera d’emblée que les spé-cificités de la zone urbaniséesollicitent en permanence lesapeur et notamment le sapeurdes composantes infrastructureet sécurité ; le technicien et l’in-génieur militaire.

En effet, au-delà des faitsconstatés, inhérents à la struc-ture même des villes qui amoin-drissent voire annulent les capa-cités de localisation comme leGPS par exemple, qui modifienten permanence les données car-tographiques tant l’évolutiondes constructions, bâtiments,rues, avenues, ponts est perma-nente dans les villes du XXIIe

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siècle, l’expérience soulignecombien le besoin des connais-sances des infrastructures debase des zones urbaines estgrand. Il s’agira d’abord de laconnaissance des réseaux detransport, routes, voies ferrées,métros, ports, aérodromes ; durepérage et des informations surles caractéristiques techniquesdes réseaux des fluides (eaux,gaz, électricité, carburant …) ; durepérage et des informationstechniques concernant lesindustries, les sources de pro-duction d’énergie, les émetteurset relais de communication. Ilconviendra aussi de rassembler,synthétiser selon les différentesparties des villes et les types deconstruction, les natures d’urba-nisation – centre ville – secteurcommercial – boulevard et circu-laire périphérique – quartierrésidentiel – zone industrielle etquartier type « la Défense »(Paris) avec une forte densitéd’immeubles de grande hauteur- les informations majeures,celles déterminant les possibili-tés de manœuvre, de mobilitéou/et de contre-mobilité, cellesportant sur la dangerosité dessites en terme de pollutions« fugaces ou persistantes »,celles tenant aux différents com-portements des structures auxsouffles, aux feux et bien sûraux effets des différents typesd’armement et de munitions.

A cette tâche, ressortissantnotamment à l’ingénieur mili-

taire qu’est le sapeur, s’ajoutecelle encore bien plus complexequ’on pourrait nommer « de lacartographie résiduelle » dessecteurs urbains, théâtres descombats ou/et des bombarde-ments divers. Cette tâche qui nepourra être conduite que par lesexperts de la composante infra-structure (pour lesquels unelourde et spécifique formationdevra être dispensée) pourraêtre menée à partir des photo-graphies aériennes, satellitaires,des films obtenus par lesdrones, des reconnaissances insitu parfois et sera le résultatdes évaluations des sapeurs dela composante infrastructure(ingénieurs et architectes urba-nistes) et des sapeurs de la com-posante sécurité (de la BSPPcomme des UISC habitués à laconfrontation aux dommagesurbains dans le cadre normal del’exécution de leur mission dutemps de paix : catastrophesnaturelles ou/et industriellesvoire inondations, feux etséismes).

Dans le même ordre d’idée etpour l’utilisation intelligente etoptimale des ressources exis-tantes pour les opérations mili-taires (pour le combat, dans lecadre des limites définies par les conventions internationales)comme pour le soutien destroupes et des populations, unetâche importante ressortissantprincipalement aux sapeurs dugénie devra être assurée en

permanence. Elle visera larecherche, la réquisition et l’en-cadrement de tous les agentslocaux capables de collaborerdirectement pour le bon fonc-tionnement, le rétablissement etle maintien en état des sourcesde production d’énergie et desréseaux des différents fluides,voire de renseigner pour la loca-lisation des matériels d’obs-tacles, des matériaux néces-saires aux travaux de protectioncomme par exemple les lieuxd’extraction des sables, gra-viers, etc … Ces tâches serontcomplétées par les différentescoopérations, notamment cellesavec les sapeurs des unités desécurité civile (BSPP y compris)pour tout ce qui concerne lesactions de prévention et dedépollution, l’établissement desmesures de sécurité drastiquespour les soldats et pour la popu-lation, la prise en compte dansles différentes phases et sec-teurs de combat des contraintesdiverses liées aux risques« technologiques » ou autres.

A ce stade de la réflexion et del’étude des expériences récenteset anciennes, s’impose donc,dès le début de la préparationdes reconnaissances, l’impor-tance des interventions dugénie-infrastructure et sécurité,y compris pour la conceptiondes actions de combat elles-mêmes. Mais de plus, s’impo-sent aussi celles nécessaires à laconduite des combats-cloison-nement des feux, des pollutions,travaux lourds de protection etde sécurisation des sites straté-giques (PC, relais importants,télévision, etc …) sans oublier,dans le cadre des « civilsaffairs » et des actions psycholo-giques ou non, toutes les tâchesvisant le bon contrôle et la sau-vegarde des populations – éta-blissements de zones protégéespour les réfugiés, facilitation desapprovisionnements, etc …

* *

Concernant directement le com-bat, on notera qu’à l’appui dugénie-infrastructure et sécuritédéveloppé précédemment,

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s’ajoutera une action du génie,celle de sa composante combatqui ne peut pas, qui ne peut plusêtre considérée comme unappui mais comme une véritableaction de mêlée tant elle s’in-tègre, s’identifie et fait partiedes actions conduites par l’in-fanterie, le plus souvent.

En effet, si on analyse simple-ment l’opération « de base » enzone urbaine, celle qui consisteà requérir et utiliser l’infanteriepour l’attaque et la réductiondes bâtiments, on ne peutqu’être convaincu de la néces-sité du tandem infanterie/génie,dans des proportions variablesselon les circonstances. Celles-cipourront aller de l’équipe dugénie (2 sapeurs) intégrée dansune section d’infanterie à la sec-tion du génie par compagnied’infanterie, pour retrouver descombinaisons plus classiquesau niveau des bataillons et desbrigades.

Force est de constater que laprincipale mission de l’infante-rie sera la conquête desimmeubles. Cette conquêtecomprendra généralement lescinq phases suivantes : unappui-feu pour éliminer lesmenaces par tirs directs, uneaction de mobilité pour mettreen place des forces d’assaut,l’assaut et une tâche de réduc-tion (nettoyage) des résistanceséventuelles, l’ensemble suivi dela réorganisation de l’unité.

Si on analyse précisément cesdifférentes phases, il apparaîtd’emblée la nécessité des tâchesdu génie.

L’appui feu comprend la neutra-lisation et l’aveuglement destireurs ennemis protégés pardes matériaux et de l’infrastruc-ture qu’il faudra souventdétruire : nécessité de créer desbrèches autour et dans les struc-tures cibles.

Les actions de mobilité y com-pris au niveau infra section exi-geront souvent l’interventiond’équipes du génie pour ouvrir(dépolluer sommairement) lescheminements appropriés, créerles brèches – base d’assaut aumeilleur coût. Les actions d’as-saut peuvent en effet nécessiterla création d’accès comme destrous dans les toitures (onattaque mieux du haut vers lebas, depuis Newton !) pouraccéder par surprise dans lesdispositifs ennemis. Parfois cesactions nécessiteront une des-truction par explosifs ou par desarmes du type lance flamme quisont l’apanage des soldats dugénie. En tout état de cause cesactions devront comprendre,quasiment en simultané, destâches de déminage, de dépié-geage ; à tout le moins de repé-rage immédiat des partiescomme les fenêtres ou lesportes qui pourraient être pro-bablement piégées.

Enfin à l’issue de telles opéra-tions, il sera toujours nécessairede procéder à la sécurisationdes zones conquises pour per-mettre une utilisation ultérieure.

Par ailleurs, il est un milieu par-ticulier de la zone urbaine quipourrait être quasi-totalementréservé aux unités d’assaut dugénie, renforcées par deséquipes d’infanterie. Il s’agit ducombat sous la surface desvilles. Dans le cadre de ce com-bat, les réseaux d’eau, d’égout,etc … représentent un cas parti-culier : les plongeurs du géniepeuvent en effet apporter uneplus value certaine aux capaci-tés des forces terrestres impli-quées. Evoluant par nature dansun milieu hostile - froid, humideet trouble - les plongeurs pré-sentent toutes les aptitudespour être les véritables spécia-listes des réseaux sous terrains.Habitués à opérer de façon auto-nome en petits groupes, formésaux techniques de la reconnais-sance et aux savoir-faire spéci-fiques des sapeurs, leur actionpeut recouvrir des domainesmultiples :

• les reconnaissances s’éten-dant du domaine aérien audomaine souterrain, humideou non,

• l’évaluation des risques,

• l’appui à la mobilité par lacréation de cheminements, lebalisage d’itinéraires ensous-sol, le guidage d’unités,

• le déminage et la dépollutionen milieu aquatique,

• l’appui à la contre mobilitépar la condamnation d’issuesou la réalisation de destruc-tions,

• l’appui d’actions menées parles forces spéciales (actionsgénie ou appui spécifique enmilieu aquatique).

Il reste que l’on pressent bienque ce cadre d’engagementnécessite une adaptation desformations suivies (2) actuelle-ment par les plongeurs de l’ar-

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2) L’ESAG est le centre national de formation des plongeurs de l’armée de terre.

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mée de terre ainsi que la mise àhauteur des équipements : lesétudes sont actuellement encours.

Après cette vision presque« localisée » du combat en zoneurbaine, il convient de soulignerla spécificité globale de l’appuidu génie dans cet espace debataille qui requiert un emploiintensif de toutes ses capacités.Que ce soit en offensive ou endéfensive, le bon emploi dugénie pourra y être décisif.

Dans l’environnement généraldu combat offensif, il reviendratoujours au génie de diminuerles délais, de réduire les pointsde résistance protégés et desécuriser les zones utiles. Pourcela, tout en ayant en perma-nence le souci du maintien encondition des infrastructureslourdes et nécessaires aux opé-rations (aérodromes, ports,gares, etc …), l’organisation et lepositionnement des unités dugénie seront adaptés, selon lescas, en fonction de la variété destâches à remplir :

• la reconnaissance pour déter-miner les efforts et actionsnécessaires pour surpasserles défenses ennemies, élimi-ner les obstacles, identifierles bons cheminements (au-dessus du sol, au sol et endessous du sol) ;

• la réparation voire l’établisse-ment de pont (passerelle)pour les approches critiqueset la création d’effets de sur-prise ;

• l’ouverture d’obstacles à l’in-térieur et à l’extérieur deszones urbaines (l’action clas-sique de siège reste uneopportunité militaire à ne pasnégliger) ;

• la participation aux actionsdirectes d’assaut ;

• la réduction des points fortsennemis avec des équipe-ments particuliers ;

• la préparation de zones deposer d’hélicoptères ;

• les travaux de protection.

Dans l’esprit d’un combat plusdéfensif, ou dans les phasesdéfensives qui ne manquerontpas de caractériser des offen-sives d’ampleur significative,l’action de valorisation des tra-vaux du génie sera détermi-nante pour « le formatage » del’ennemi dans le temps et dansl’espace, pour des effets decanalisation, pour la préparationde zones de « destruction del’ennemi » etc … Là encore, lestâches dévolues aux combat-tants du génie seront variées ettrès souvent décisives :

• la réalisation des destruc-tions sélectives d’ouvrages etde bâtiments, de routes ;

• la construction d’obstaclesintégrés dans de véritablessystèmes complexes ; ceuxdestinés au formatage del’ennemi, à sa canalisation, àson ralentissement voire àson blocage. Mais aussi latotalité des obstacles inté-grés aux « combats de sec-teurs » visant l’ensemble descheminements verticaux au-dessus de la surface, commeles souterrains ;

• la mise en forme d’obstaclesde manœuvre destinés à l’ou-verture et à la fermeture desvoies de passage selon lesphases du combat avec sespositions tenues et laisséespar alternance ;

• les conseils et les avis tech-niques donnés à l’infanterie

et à la cavalerie pour l’utilisa-tion, la réalisation des pointsles plus fortifiables ; l’établis-sement d’aires de poser d’hé-licoptères sur les toitures lesplus adaptées (en terme derésistance des matériaux !) ;

• la préparation des positionsd’armes lourdes, chars, mis-siles et mortiers ;

• la conduite, le cas échéant,du combat d’infanterie.

* *

Si les opérations militaires enzone urbaine ne sont pas nou-velles, elles prennent et vontprendre dans les années pro-chaines une dimension particu-lière. Cette dimension provien-dra du fait absolument nouveaude l’influence des villes sur lanature, l’organisation et l’équi-pement des forces terrestres etpeut-être aériennes.

Le fait, désormais avéré et crois-sant, de l’extension des villes etdes populations des zones poli-tiquement les plus instables dela planète, connexe à la discré-tion technique qu’offrent ceszones particulières, ne peutqu’entraîner des modificationsprofondes dans la doctrined’emploi des forces et certaine-ment aussi dans les modes derèglement politique des conflits,tout au long du large panel desmodes opératoires militaires dumaintien de la paix aux inter-

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ventions de coercition. Desréflexions doivent être menéesnotamment sur la réalité desparamètres de la puissance mili-taire et sur la validité des parisdu « tout technologique » !

En tout état de cause, concer-nant plus prosaïquement nos

forces terrestres, il n’est pasinterdit de penser que les rôlesrelatifs de nos différentes fonc-tions opérationnelles devrontêtre sérieusement expérimen-tés, évalués et certainementrééquilibrés tout comme noséquipements et armements. Lafin des armées en campagne

n’est que le début, peut-être,d’une nouvelle page de l’histoiremilitaire, où le génie duMaréchal de VAUBAN trouvera,aux côtés de l’infanterie, unefois encore l’occasion de se dis-tinguer et de servir.

* **

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La création du bataillon desapeurs-pompiers de Paris, le 18 septembre 1811, parl’Empereur Napoléon I, a pourraison d’être majeure la défensede Paris contre le principal fléaude cette époque : le feu.

Accompagnant le développe-ment de la capitale et l’appari-tion de nouveaux risques, lebataillon devient régiment le 1er janvier 1867, puis brigade le1er mars 1967. Face à l’évolutiondu tissu social, l’éclosion denouvelles technologies et l’ac-

croissement de la population,les sapeurs-pompiers de Parissont confrontés maintenant àune forte concentration urbaineet une imbrication industrielle etinstitutionnelle propre non seu-lement à Paris, mais aussi auxdépartements de la petite cou-ronne.

La brigade de sapeurs-pompiersde Paris (BSPP) est une grandeunité originale, tant par sasubordination que par l’étendueet les caractéristiques de sonsecteur d ’ intervent ion qui

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Général

Jacques

DEBARNOT

Admis en 1967 à l’école spéciale militaire deSaint-Cyr, en qualité de saint-cyrien, il choisità la sortie l’arme du Génie.A l’issue du stage à l’école d’application duGénie à ANGERS, il est affecté au 17e régimentdu génie aéroporté à CASTELSARRASIN, où iloccupe un poste de chef de section de combat.En juin 1971, il rejoint le 1er régiment de hus-sards parachutistes à TARBES, où il sertcomme chef de section de combat. Il effectueune mission au TCHAD en tant qu’adjointlogistique du 6e régiment interarmes outre-mer.Il rejoint en juillet 1974 le 17e régiment dugénie parachutiste.En septembre 1974, il est admis au cours dudiplôme technique à l’école supérieure dugénie militaire à VERSAILLES. Le diplômetechnique lui est attribué le 1er avril 1976.Affecté à la direction des travaux du génie dePOITIERS, il exerce l’emploi d’officierd’études, puis celui de chef du bureau étudesau service technique.En octobre 1979, il prend le commandementde la 11e compagnie d’instruction, puis enjuillet 1980 celui de la compagnie de comman-dement et des services du 11e régiment dugénie à RASTATT (F.F.A.). En novembre 1981,il prend les fonctions d’adjoint au chef dubureau opérations-instruction.En septembre 1982, candidat au brevet tech-nique, il rejoint la direction de l’enseignementmilitaire supérieur scientifique et technique,en tant qu’élève à l’école nationale des pontset chaussées à PARIS.En septembre 1984, il est admis à la 98e pro-motion de l’école supérieure de guerre àPARIS. Le brevet technique d’études militairessupérieures lui est attribué en juin 1985.En février 1986, il occupe l’emploi de profes-seur spécialisé au sein de la cellule relationshumaines de l’école supérieure de guerre.Affecté en juin 1986 au 6e régiment du génie, ilprend les fonctions de chef du bureau emploi-instruction.Il rejoint en juillet 1988 les écoles de COETQUI-DAN, où il prend le commandement de la pro-motion de Saint-Cyriens 1988-1991.Il prend le commandement du 71e régiment dugénie à OISSEL en septembre 1991.En juillet 1993, il est affecté à la direction dupersonnel militaire de l’armée de terre àPARIS, où il est nommé chef du bureau génie.Le 1er septembre 1999, il rejoint la directioncentrale du génie à VERSAILLES pour y exer-cer les fonctions de directeur adjoint.Le 1er juillet 2001, il est affecté à la brigade desapeurs-pompiers de Paris et en prend le com-mandement.Le général de brigade DEBARNOT Jacques estofficier de la Légion d’Honneur et officier dansl’Ordre National du Mérite.

La B.S.P.P. : unité spécialiséedans la zone urbaine

The Paris fire Brigade is a unique military unit commanded by a

Brigadier although it is placed under the responsibility of a civil Fire

authority which is represented by the Paris Police and Fire

Commissioner. The size and the characteristics of its area of opera-

tion cover every type of risks likely to happen in France.

It contributes efficiently to the safety of more than 6 million inhabi-

tants of Paris and its 3 surrounding boroughs by taking an active part

in the civil defence of the country.

The Paris Fire Brigade is permanently adapting its operational readi-

ness and updating its intervention doctrine towards dealing with

ever-evolving diversified threats coming from domestic and techno-

logical risks not to mention terrorism.

Due to the distinctive characteristics of its area of responsibility, the

Brigade will attempt at its own level to foresee any danger which

could jeopardize the population in charge and to adapt its operatio-

nal solution to the new threat.

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concentre quasiment tous lestypes de risques rencontrés surl’hexagone. Elle concourt effica-cement à la défense de plus desix millions d’habitants, prenantune part active à la sécuritécivile du pays.

Face à l’évolution des menacesqui recouvrent désormais unlarge spectre, du risque domes-tique au risque technologiquesans omettre celui du terro-risme, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris n’a de cessed’adapter en permanence sacapacité opérationnelle et defaire évoluer ses concepts d’in-tervention.

EVOLUANT DANS UN MILIEU

URBAIN SPECIFIQUE…

Si l’organisation opérationnelletraditionnelle des secours enFrance est au niveau de l’éche-lon départemental, aux mainsd’un service départemental d’in-cendie et de secours, celle de labrigade est atypique puisqu’elleest interdépartementale.

Suite à la réorganisation de larégion parisienne effectuée enjuillet 1964 créant une collecti-vité territoriale à statut particu-lier, la ville de Paris, et sept nou-veaux départements, ceux de lapetite couronne (92 - 93 - 94) etde la grande couronne (77 - 78 -91 - 95), un décret du 22 février1968 confère à la brigade desapeurs-pompiers de Paris, sous

l’autorité du préfet de Police,une nouvelle zone d’action,Paris et les départements desHauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.Le préfet de police étant égale-ment le préfet de la zone dedéfense de Paris.

Un arrêté du minis t re del’Intérieur en date du 1er février1974 étend la zone de compé-tence de la Brigade aux deuxplates formes aéroportuaires deRoissy Charles de Gaulle etd’Orly bien qu’elles soientimplantées pour partie sur cer-tains départements de la grandecouronne.

Zone de compétence interdépar-tementale englobant 124 com-munes réparties sur quatredépartements, elle représenteplus de 750 km2 pour une popu-lation s’élevant à environ 6,5millions d’habitants, soit 10 %de la population française.

Ce secteur d’intervention pré-sente un bassin de risquesimportants ainsi qu’un réservoirde victimes potentielles impres-sionnant. Aux 6,5 millions d’ha-bitants doivent être ajoutés éga-lement près de 2 millions defranciliens qui transitent chaquejour par Paris et quelques25 millions de touristes par an.

La concentration de risques estunique en France et en Europe,due principalement à l’urbanisa-tion variée, qui évolue au fur et àmesure que l’on s’éloigne deParis, en devenant de moins enmoins dense. Un risque habita-tion diversifié, les institutions dela France mais aussi un puissantcentre économique sont inté-grés dans le schéma interdépar-temental d’analyse et de couver-ture du risque.

Tous les risques bâtimentairessont présents sur la zone de res-ponsabilités de la brigade, de

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l’immeuble de grande hauteuraux hôtels particuliers sansoublier les taudis squattés ou lesvillas cossues, de l’immeubleHaussmannien aux cités dortoirs.

La spéc i f ic i té du secteurBrigade, c’est aussi la concen-tration de très nombreuses insti-tutions. La Présidence de laRépublique, tous les ministères,l’Assemblée nationale, le Sénat,130 ambassades, 5 préfectureset 144 mairies.

Si le pôle culturel est souventmis en avant, il ne faut pasperdre de vue que Paris et lapetite couronne sont égalementun puissant centre économiquequi concentre 365 000 entre-prises, soit l’équivalent de 25 %de la richesse nationale.

Ce sont également 17 dépôtspétroliers et le plus grand mar-ché alimentaire d’Europe, leMarché d’intérêt national (M.I.N.)de Rungis, et le plus grandcentre de transit de transportroutier, Garonor.

Carrefour de nombreuses voiesde communication fluviale, rou-tière, autoroutière et aérienne,les déplacements à Paris génè-rent un flux de personnes nul partailleurs en France comparable.

973 000 banlieusards et 110 000

provinciaux, qui viennent cha-que jour travailler en régionparisienne, empruntent leréseau RATP ou SNCF. La garedu Nord est la première gared'Europe par son trafic de voya-geurs.

Le trafic aérien des trois aéro-ports parisiens place Paris à latroisième place aéroportuaire enEurope continentale, derrièreLondres et Francfort. Il totalise69 millions de passagers pour708 000 mouvements d’avionscommerciaux.

Mais Paris est aussi la ville quipossède la plus grande infra-structure souterraine du monde.

Ainsi, Paris et la petite couronneforment la première conurbationfrançaise. D’un département àl’autre, il est essentiel, pour encomprendre les réalités, deprendre en compte les élémentsqui ont présidé à leur façonnage,en particulier leurs caractéris-tiques historiques et urbaines.

Cette situation se traduit demanière complexe sur le plan del’aménagement du territoire.Les différents réseaux de com-munication sont en permanenceinterdépendants. La gestion dece vaste ensemble urbainrequiert des moyens considé-rables et une coordination par-

faite des administrations encharge de la sécurité de larégion parisienne.

LA BRIGADE PREND EN

COMPTE L’EVOLUTION DES

MENACES…

A l’instar des autres partenairesde la sécurité intérieure, la sécu-rité civile doit imaginer et sepréparer en permanence auxmenaces nouvelles susceptiblesde frapper le pays. En raison desparticularités de sa zone de res-ponsabilité, la brigade tente, elleaussi, de prévoir, à son niveau,toutes les formes de dangers quimenacent les populations dontelle a la charge et d’y adapter saréponse opérationnelle.

La couverture opérationnelleactuelle est basée sur lemaillage de 77 centres desecours. En règle générale, ilssont harmonieusement répartissur l'ensemble des quatredépartements et sont équipésde moyens légers, rapides etpolyvalents.

Les menaces auxquelles sontconfrontés les sapeurs-pom-piers de Paris sont de troisordres qu'il est possible de clas-ser en risques naturels, risquestechnologiques et risques mou-vants.

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Parmi les risques naturels, lasurvenue d’une crue centennalesusceptible de noyer sousquelques mètres d’eau unegrande partie de la Capitale estactuellement au cœur de laréflexion menée par le bureauopérations, en concertationétroite avec la zone de défense.

Une catastrophe similaire à cellede 1910 est à redouter et la BSPPse prépare, au même titre queles autres services de la préfec-ture de Police, à faire face auxconséquences d’une cruemajeure qui aurait de fortesrépercussions sur le moral desParisiens, mais aussi sur notrecouverture opérat ionnel le .Certains centres de secourspourraient, en effet, être directe-ment touchés par la montée deseaux.

La prise en compte des acci-dents thermiques qui caractéri-

sent malheureusement le risquetechnologique a été accéléréedepuis le tragique accident du14 septembre 2002 à Neuilly oùcinq sapeurs-pompiers de Parissont morts au feu.

L’utilisation de nouveaux maté-riaux de synthèse dans lesconstructions, ainsi que l’amé-lioration de l’isolation des bâti-ments, influent sur la manièredont les feux se comportentdans les milieux clos ou semi-c o n f i n é s . U n e m e i l l e u r econnaissance de ces phéno-mènes est prise en charge par lebureau études générales de labrigade et débouchera prochai-nement sur des évolutionsnotables, tant dans le domainedes matériels que dans celui duprocessus opérationnel.

Mais les principales menacesrestent principalement liées au

risque mouvant. Les risquesmouvants sont multiformes. Ilssont donc les plus difficiles àappréhender, depuis les grandsrassemblements humains lorsde manifestations, aux agita-tions dans les banlieux ou auxattentats. Celui du terrorisme estle plus prégnant.

Depuis les attentats tragiquesdes années 1986 et 1995, et afinde mieux comprendre lesmenaces et tirer parti des expé-riences étrangères, la brigadecoopère également avec les ser-vices de secours de nombreuxpays : Japon, Etats -Unis ,Royaume-Uni.

Par ailleurs, après avoir conclu,en 1998, un accord de jumelageavec la brigade de Pékin, enrépublique populaire de Chine,elle a développé un accordd’échange d’officiers avec la bri-gade de sapeurs-pompiers deBelfast, en Irlande du Nord, et aaccru ses relations avec lespompiers des grandes capitaleseuropéennes.

L’arme chimique, redoutéedepuis de nombreuses annéespar certains experts, a été utili-sée officiellement pour la pre-mière fois dans un milieu nonmilitaire à des fins terroristescontre la population dans lemétro de Tokyo. Une tellemenace ne devant pas être écar-tée sur la région parisienne, la

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brigade s’est efforcée de faireface à cette occurrence. A l'issuede la guerre du Golfe, en 1991,un premier dispositif à base dechaînes de décontaminationavait été mis en place dans lescentres de secours. Depuis, lesévènements japonais de mars1995 ont permis à la brigade,avec l’aide du secrétariat géné-ral de la défense nationale, d’or-ganiser un dispositif encore plusefficace, tout en l’intégrant dans leplan national Piratox.

Plus récemment, suite aux atten-tats terroristes du 11 septembre2001 sur le sol américain, Paris,et aussi les départements de lapetite couronne, ont été les vic-times d’une menace d’un nou-veau type, celle d’enveloppessusceptibles de contenir desagents biologiques, plus parti-culièrement celui de l’Anthrax.

Cette menace jamais matériali-sée auparavant avec un vecteurde ce type a nécessité uneréponse rapide, fiable, cohé-rente et rapide à mettre enplace.

Défini conjointement par le ser-vice de santé de la Brigade, lebureau opérations et les spécia-listes du risque NRBC, unconcept opérationnel a rapide-ment été mis en place pour faireface à l’émergence de cette nou-velle menace.

Dernièrement, la mise en placed’un dispositif opérationnel des-tiné à faire face à une maladieinfectieuse respiratoire gravevenue du sud-est de l'Asie, lesyndrome respiratoire aigusévère (SRAS), a démontré lacapacité de la Brigade à s’adap-ter rapidement et efficacement àune situation nouvelle, mou-vante et évolutive.

ET CHERCHE A ADAPTER EN

PERMANENCE SES MOYENS

OPERATIONNELS

Décrypter et analyser les nou-velles menaces ne peut suffire sides parades ou des ripostes effi-caces ne sont pas mises enplace pour lutter contre leurseffets néfastes. Adaptant en per-manence la qualité de saréponse opérationnelle, la bri-gade de sapeurs-pompiers deParis, soucieuse de la sécuritéde ses personnels, fait évolueraussi bien les concepts que lesmatériels.

Formation, sécurité du person-nel et processus opérationnelsont les trois volets majeurs desétudes intéressant l’activité opé-rationnelle.Dans le domaine de la forma-tion, la mise en fonction pro-chaine des « maisons du feu etde la manœuvre » au groupe-

ment d’instruction (GINS) vapermettre de poursuivre la priseen compte, lors de la formation,de la prévention des accidentsthermiques de type Backdraft ouFlash Over. Disposer de locauxqui permettront de reconstituer,en toute sécurité, tous les typesde feux domestiques dans ungrand nombre de configurations(feu de cave, feu de chambre…)consolidera la formation théo-rique dispensée aussi bien aucentre d’instruction des recruesqu’au centre de formation descadres.

Dès le mois d’octobre 2000,un concept global intitulé « lesapeur-pompier : un systèmed’attaque » a été développé. Il apour objectif de définir le cadred’emploi optimal pour le sapeur-pompier de Paris, dans un soucipermanent de sécurité. A cetitre, plusieurs études et essaisde matériels ont été lancés.Certains sont terminés etd'autres sont encore en coursactuellement.

Ainsi, la mise en service, de lanouvelle tenue d’interventiontextile est effective au sein du1er groupement d’incendie. Lesdeux autres groupements d’in-cendie seront équipés d’ici la finde l'année 2004. La nouvelletenue ne se résume pas auxseuls survêtements de protec-tion (haut et bas), elle comporte

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également une cagoule, de nou-veaux gants, un nouveau ceintu-ron d’incendie et de nouvellesbottes qui seront mises en ser-vice dans un futur proche.Cette refonte complète de notresystème de protection s’accom-pagnera d’essais physiolo-giques en collaboration avec unlaboratoire de la DélégationGénérale pour l’armement, aucentre d’études du Bouchetdans l’Essonne. Ils auront pourbut de définir les capacités opé-rationnelles des intervenantssous forme de temps maximumd’intervention, de temps derécupération, de période derelève et de matériels de réserverespiratoire à mettre en place.Ces essais seront validés en2004 lors d’exercices sur feuxréels dans les « maisons du feuet de la manœuvre » du GINS.

Le développement d’un nou-veau concept de conduite, dereconnaissance et d’extinctiond’un feu est également en cours.Cela se traduit notamment parune expérimentation techniquesur les détecteurs d’immobilité,un système de gestion desreconnaissances, un système detransmission radio et vidéoentre les explorateurs et lemilieu extérieur mais aussi parla création d’un officier de sécu-rité, notion déjà existante dansles pays anglo-saxons et repriseau niveau national.

Cette notion est également trèsbien connue dans le Génie, en

particulier lors des exercices defranchissement. Au cours del'année 2003 seront égalementconduits des essais de matérielsportant sur l’emploi de ventila-teurs haut débit dans le cadred’un concept opérationnel d’em-ploi de la ventilation en surpres-sion sur feu. D'autres sontencore prévus et destinés àl’amélioration des performancesde lances à incendie, voire àl’adoption d’une nouvelle lance-canon.

A terme, certains règlementsopérationnels comme le devoirdu porte-lance et la MarcheGénérale des Opérations (MGO)seront refondus pour garantir lameilleure sécurité des sapeurs-pompiers.

Mais l’adaptation permanentede la réponse opérationnelle nepeut se faire si le retour d’expé-rience n’a pas toute sa place ausein de notre réflexion. Formali-ser une véritable culture deretour d’expérience à la Brigadeest du ressort de son bureauétudes générales où un officieraura pour charge de collectertous les enseignements dans ledomaine opérationnel. Ils se tra-duiront par des notes d’informa-tion opérationnelle et par desétudes de cas présentés devantles cadres de la Brigade au coursde journées RETEX. I ls seconcrétiseront par des évolu-tions des réglementations opé-rationnelles et des matériels.C'est ainsi que l’incendie du

chantier de construction du tun-nel de l’A 86 survenu à RueilMalmaison en mars 2002 a étéanalysé. La mise en place d’unnouveau concept opérationnelde reconnaissances en milieusouterrain inaccessible à nosvéhicules de secours en seral’illustration.

CONCLUSION

Formation forte de près de 7500hommes et femmes, la brigadede sapeurs-pompiers de Parisest le fruit de l’évolution dubataillon et du régiment qui ontégalement dû faire preuve d’in-novation pour s’adapter auxmutations de la société et àl’évolution du paysage urbain.La sollicitation est intense avecplus de 426 000 interventions en2002, soit près de 1200 par jour.

En digne héritière, la Brigade nereste jamais immobile. Elle saitse remettre en question pourcoller aux réalités de la situationsocio-économique tout en main-tenant à un haut niveau lesavoir-faire des ses personnels.Mutation technique, évolutiondes concepts opérationnels,meilleure connaissance desrisques professionnels et dumilieu urbain, que de cheminparcouru depuis notre création.

Si en 1811, la lutte contre l’in-cendie était sa principale mis-sion, le spectre de ses interven-tions s’est largement ouvertpour couvrir maintenant lesrisques naturels, technolo-giques ou mouvants. Soldats dufeu, les sapeurs-pompiers deParis le sont toujours, mais ilssont également devenus desprofessionnels du risque quereprésente une ville moderne.

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Page 44: Sapeur no 3

Pour des raisons tactiques, unepartie des forces engagées dansune opération militaire peut êtreamenée à s’installer dans ladurée en zone urbaine. Cettesituation mérite une réflexionapprofondie en raison de sesparticularités.

De façon générale, l’aide audéploiement est une des mis-sions principales du génie endébut d’engagement. Il s’agit departiciper à l’installation de laforce sur le théâtre afin qu’ellepuisse y vivre et agir.

Le besoin d’infrastructure existepour le personnel, mais aussipour les véhicules et moyens decombat, ainsi que pour les équi-pements et stocks nécessaires àla logistique. L’insécurité, tou-jours réelle, impose desmesures de sauvegarde et de

protection. Enfin le succès del’opération dans la durée,demande des conditions de vieet de travail satisfaisantes.

Tout en donnant priorité auxcomposantes de la force d’inter-vention, cette mission d’aide audéploiement inclut parfois laprise en charge de prisonniers etun soutien apporté à la popula-tion locale et aux réfugiés.

INSTALLER DES TROUPES

EN ZONE URBAINE

La création et le rétablissement

d’infrastructures se heurtentaux problèmes de cloisonne-ment et d’exiguïté des espacesurbains, qui laissent rarementassez de place pour s’installer etde recul pour combattre. Ceciest d’autant plus pénalisant que

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Général

Jean-Loup

CHINOUILH

Le général de brigade Jean-Loup CHINOUILH commandela brigade du génie depuis août2001.

Entré à Saint-Cyr en 1969, ilsert comme chef de section au13 e régiment du génie etcommandant d'unité au 17 e régi-ment du génie parachutiste, oùil revient en 1988 au poste dechef du bureau opérations-ins-truction.

Il est chef de corps du 6 e régi-ment du génie de 1994 à 1997.

Aide au déploiementdans les villes

For tactical reasons, our forces may have to install themselves for a

long form stay in an urbanized terrain. As for the sappers, tackling

with such a mission means providing secured shelters for the troops

and the logistics assets and also answering the typical needs of such

forces in matter of protection.

Deploying troops in an urbanized terrain means coping with the par-

tition and narrowness of urban terrain, together with the intermin-

gling of civilian populations and warring factions. Committed units

must also have from the beginning a good knowledge of the sewage

and underground communication systems. In order to assess the

situation at its accurate level, French sappers will at first commit

their liaison and recce parties which will deliver as soon as possible

the first estimates. The first tasks of the engineer units will then

consist in providing the essential force protection at this step of the

deployment.

They will later on provide both the force and the population with

electrical power and water supply, if required.

It is a mission for the engineer workforce to repair or refurbish the

main distribution systems. The local sources will bring their contri-

bution as a matter of means and personnel and, if needed, reserve

personnel will be called in.

To perform this mission, the French army nowadays relies on 6 spe-

cialized companies of the 1st and 2nd Engineers Regiments.

At a full combat strength, they are able to deliver a daily power sup-

ply to 15 000 soldiers and to purify enough water for 50 000 people.

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les parties en présence (amis,ennemis, population plus oumoins neutre) sont souventimbriquées. De plus, une forteconcentration accroît la menaced’attentats meurtriers commecelui qui avait frappé l’im-meuble Drakkar, occupé par unecompagnie de parachutistesfrançais à Beyrouth, il y a vingtans.

Le facteur « 3e dimension » est,quant à lui, déterminant dans lesétudes d’implantation : les sous-sols et réseaux souterrainsoffrent des atouts comme abrismais peuvent présenter desrisques d’intrusion. En revan-che, la vulnérabilité des partiessupérieures des immeubleslimite généralement leur occu-pation, sauf pour l’observationet le tir.Les actions initiales du sapeurpour aménager les emprises enville commencent avec l’arrivéedes éléments de tête, en s’ap-puyant sur ses DLRG, spéciali-sés ou non :

• reconnaissance de la zone auplus tôt pour confirmer lesétudes sur dossier et participerde façon pertinente au choixdes implantations futures.

• inventaire des ressourceslocales ; vérification descapacités des réseaux (eau,électricité …) et récupérationde tous leurs plans.

• transmission des devis pourl’obtention rapide des finan-cements (matériaux…).

Les travaux sont ensuite lancéssans délai :

• déminage et dépollutionéventuels des accès et zonesà occuper dans la ville.

• mise en sûreté des emprisesface aux intrusions, par desobstacles passifs : Initialement,réseau de concertina ou debarbelés, puis mur ou merlond’enceinte avec éclairage.

• réparation et adaptation desinfrastructures des zones dePC et vie, (rétablissementfonctionnel aux normes mili-taires minimales, protectioncontre les intempéries, assai-nissement), en classant parpriorité d’urgence pour l’in-tervention les points d’appli-cation suivants : 1. sanitaires,2. centre opérationnel, 3. cui-sines, 4. locaux de logement.

• création de postes d’observa-tion et de tir sur les immeu-bles tenus. Le dégagementdes secteurs correspondants,par éboulement de maisonsou abattage d’arbres, relèveplutôt du génie de combatmais peut être pris en chargepar les unités d’aide audéploiement.

• protection des bâtimentscontre les tirs et menacesadverses par la mise en placede remparts au rez-de-chaus-sée (bastion-walls …), et deboucliers devant les portes etfenêtres (chicanes, plaquesde blindage, sacs à terreetc.) ; renforcement des toitset planchers par des étais.

• aménagement de parkings,aires de stockage, plots deposer d’hélicoptères, en com-plément des plates-formesexistantes. Transformationdes aires de végétation, vitedégradées, en surfaces stabi-lisées (plaques articulées oupierres concassées).

• participation à la réalisationde camps de réfugiés :rechercher en périphérie lesstades ou campus universi-taires bénéficiant déjà de clô-ture extérieure et d’installa-tions sanitaires. La responsa-bilité des camps incombe àl’UNHCR, en liaison avec lesautorités et entreprisesciviles locales. En cas debesoin, le génie peut appor-ter son concours en prenanten charge certaines tâchesspécifiques (accès, terrasse-ments …) ou encadrer desopérations de montage effec-tuées par main d’œuvrecivile.

L’appui d’éléments de la géogra-phie peut s’avérer utile en cesmatières (reconnaissances, ana-lyse et levers).

PERMETTRE DE VIVRE SUR

PLACE

La fourniture d’eau et d’électri-

cité, tant pour les besoins d’en-semble de la force que pour cer-tains besoins vitaux de la popu-lation, peut bénéficier desressources locales mais ne peutreposer sur elles seules. Eneffet, dans tous les pays encrise, faute d’entretien, lesréseaux collectifs urbains sonthors d’usage ou délabrés : pro-duction d’électricité défaillante,fuites aux adductions d’eau,ramassage des ordures inter-rompu, égouts bouchés etc.

Le rôle du génie consiste alors àles réactiver et les réparer oumettre en place des systèmesmilitaires de remplacement. Lesactions à entreprendre sont lessuivantes :

• prise en tutelle par des offi-ciers du génie de la directiondes services de production ettransport d’énergie (centraleélectrique alimentant la ville,réseau de lignes et transfor-mateurs), ainsi que de l’équi-pement urbain (engins de tra-vaux publics et de collectedes déchets, ateliers munici-paux). Pour cela, il convient

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de s’appuyer sur lepersonnel local de cesservices publics, dansla mesure où il nousest favorable. Dans lecas contraire, ces ser-vices peuvent êtreréquisitionnés ou leursmoyens mis en œuvrepar du personnel mili-taire, éventuellementréserviste.

• production d’électricité etd’eau potable ou sanitaire. Siles réseaux de distributionlocaux ne fonctionnent pasou manquent de fiabilité,l’électricité et l’eau sont four-nies par les moyens spéciali-sés du génie (groupes élec-trogènes de 80 et 400 KW,unités de traitement de l’eausur remorque ou en conte-neur). Pour l’alimentation eneau, un système mixte peutêtre envisagé : utilisation duréseau public afin de stockerl’eau dans de grands réser-voirs tampons et retraite-ment si nécessaire parmoyen militaire avant distri-bution dans les bâtiments parle réseau interne. Les sites decaptage et de stockage civilsdoivent alors être sous sur-veillance pour éviter leur des-truction ou leur infection paragent biologique ou chi-mique. La collaboration duservice de santé et/ou de ladéfense NBC/risques techno-logiques prend ici son impor-tance.

Pour des raisons humanitaires,la fourniture d’eau traitée à lapopulation locale et aux réfugiéspeut être envisagée temporaire-ment, si les moyens militairessont suffisants. De la mêmefaçon, la fourniture d’électricitépeut être assurée par le génie,pour quelques hôpitaux et lescuisines des camps de réfugiés.

Pour des raisons sanitairesenfin, tant que le service civil deramassage des déchets n’estpas rétabli, les monceaux d’or-dures périssables doivent êtredégagés hors de la ville et brû-lés. Toutes les unités du géniedotées de tracto-chargeurs etcamions bennes sont alorsmises à contribution pour cettetâche peu valorisante maiscependant indispensable, si l’onveut éviter les épidémies etfavoriser le redémarrage de l’ac-tivité économique.

Capacités du génie pour ce typede mission

A côté des sections d’aide audéploiement des régiments dugénie de brigade interarmes, la

brigade du génie comporte, ausein des 1er et 2e régiments dugénie, de 6 compagnies spéciali-sées dans l’aide au déploiement, àraison de 2 unités pour chacunedes composantes : infrastructureopérationnelle, énergie, eau. Ensituation opérationnelle pour unepériode donnée et avec leursdotations complètes, ces compa-gnies peuvent alimenter 15 000personnes en électricité et plus de50 000 en eau traitée.

CONCLUSION

Le génie militaire français pos-sède maintenant une bonneexpérience de l’aide au déploie-ment. En zone urbaine où il adéjà été engagé, son efficacitéprofitera, d’une part, d’un com-mandement unique des moyensdu génie déployés dans la ville,d’autre part, de la participationd’experts (brevetés et diplômésd’active, ou réservistes), pour laprise en charge des réseauxpublics.

Si la mission de la force tend àse pérenniser, des équipementsd’infrastructure servis par de lamain d’œuvre locale devrontremplacer dès que possible lesmoyens d’aide au déploiementpour que ceux-ci, du fait de laressource limitée, soient retiréset remis en condition en vued’un engagement ultérieur.

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OUVRIR LA ROUTE, UNE

MISSION BIEN CONNUE DES

SAPEURS.

Ouvrir la route dans une villedétruite par un bombardementaérien, par des tirs d’artillerie,par le génie adverse ou les effetsc o l l a t é r a u x d e s c o m b a t surbains, réclame des savoir fairecomplexes mais maîtrisés parnos unités de combat du Génie.

Toutefois, si des soldats ou descivils sont enfouis sous lesdécombres, il faudra faire appelà des sauveteurs spécialisés etau corps médical avant d’entre-prendre les travaux d’ouvertured’itinéraire.

Et si même les décombres neconstituent pas un obstacle à lamanœuvre interarmes, le sauve-tage des victimes devra être réa-lisé au plus tôt.

En sauvetage déblaiement, deuxfacteurs déterminent les chan-ces de survie des ensevelis : letemps qui limite les souffrances

et les conséquences des bles-sures mais également la minutiedes sauveteurs qui évite le « sur-accident ».

Déjà, lors des sauvetages clas-siques après un tremblement deterre ou une explosion d’im-meuble, ces deux facteurs, natu-rellement antinomiques, contrai-gnent l’action des équipes.

Les sapeurs des Uni tésd’Instruction et d‘Interventionde la Sécurité Civile, ont étéconfrontés de nombreuses fois àce type de catastrophes et ilsconnaissent bien ce dilemme.

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Colonel

François

VERNOUX

Chef de section et commandantde compagnie « Gillois » (3e, 2e

et 1er RG).

Adjoint au chef des servicestechniques de la Direction desTravaux de Paris

Professeur de mécanique dessols et des milieux continus àl’ESGM.

Chargé de mission « technolo-gies » à la Délégation desAffaires Stratégiques.

Chef de corps du BataillonFranco-Belge du Génie enBosnie - Herzegovine (KAKANJ).

Chef de corps du 71e RG.

Colonel pilotage à la RTSE.

Colonel adjoint et chef d’étatmajor de la Brigade du Génie.

Le Colonel François VERNOUXcommande les formations mili-taires de la Sécurité Civile.

Ouvrir la route

Despite the large spectrum of situations, to open the way, in every

sense of the word, is a mission which is well known by the engineers

troops.

If civilian or military persons are buried under rubble, it will be neces-

sary to intervene on them with specialized rescue and medical teams

before the dead line prescribed to open the route could be reached.

In this kind of operation, time and gravity of injury are the two deci-

sive factors.

Therefore, rescuers must operate with meticulous care.

The French civilian security units, after daily trainings, know how to

safeguard quickly the injured in those cases but during fierce street

fighting, the use of dogs or high tech equipment such as acoustic one

will be certainly difficult or impossible.

Moreover, modern towns provide lot of dangers like explosive or

toxic gas fumes as well as laboratory with radioactive sources. These

risks make life difficult for the rescue teams during the safeguarding

operations after earthquakes or urban fights ; « hazmat » teams,

combat engineers troops and civil engineers will obviously have to

help them to succeed in.

This branch of service more and more often need the capabilities of

all its components.

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Turquie - 1999

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Aller vite pour rechercher lesvictimes grâce aux équipescynophiles sans négliger lamoindre piste et sans « gâcher »le flair du chien ; aller vite pouratteindre la victime sans occa-sionner des blessures supplé-mentaires ; aller vite pour éva-cuer la victime sans occasionnerde lésions fatales ; aller viteavant une réplique…

Alors, de toute évidence, encombat urbain, la tâche seraencore plus difficile et délicate. Ilfaudra agir avec la même célé-rité tout en se protégeant contreles projectiles.

Il ne faudra pas espérer obtenir« le silence sur le chantier » pour

optimiser les systèmes acous-tiques de recherche des victimes.

Il faudra prendre en compte lesimpératifs de la manœuvre. Lecourage et la détermination dusauveteur, du médecin ou del’infirmier, atteindront rapide-ment les limites de l’humain.

De plus, nos villes modernesconcentrent tous les dangers :canalisations de gaz, réservoirsde carburants enterrés, réservesde produits industriels toxiques,laboratoires médicaux avecsources radioactives, pour neciter que les plus habituels. Lorsdes explosions, ces dangerspotentiels confinés deviendrontréels et diffus.

Non seulement les ensevelisseront exposés aux intoxica-tions, empoisonnements ou irra-diations, mais l’ensemble dupersonnel occupant le site ouvoulant le traverser devra seprotéger.

Il faudra donc, avant d’entre-prendre les sauvetages, réaliser« une restauration d’urgence »

pour circonscrire la source, aumieux stopper la fuite.

Les sauveteurs devront doncattendre l’action des équipesspécialisées dans les risquestechnologiques, car il n’est paspossible de s’équiper en protec-tion « NRBC » et s’infiltrer sousles décombres.

Le sauvetage déblaiement, unsavoir faire de l’extrême, récla-mant courage, détermination,haute technicité et dévouement,relève bien des actions de la SAPE.

Le combat urbain réclame quantà lui, l’action conjointe des troiscomposantes de notre arme.

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Turquie - 1999 - CynoDécontamination

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Si l’on exclut les zones périur-baines où le combat se rap-proche de celui en terrainouvert, caractérisé toutefois pardes champs d’observation plusréduits et une canalisation desmouvements accrue, le cœurdes villes est bien le secteur pri-vilégié du combat débarqué,articulé prioritairement autourdu binôme infanterie – génie.

Le blindé peut constituer unappui utile, à condition de nepas perdre de vue sa vulnérabi-lité plus grande en raison de sonengagement dans des comparti-ments de terrain accessibles auxarmes antichar de courte portée,une perte importante de samobilité et enfin la réduction desa capacité de feu et d’observa-tion en site et azimut. Cesaspects sont aussi réels dans lecadre de la coercition que de lamaîtrise de la violence, dans uncombat symétrique ou asymé-trique.

Partant de ce constat, laréflexion a réellement pris corpsà la fois dans « génie 2015 » etdans la revue de fonction« agencement de l’espace ter-restre », documents parus en2001, et s’est poursuivie depuisen continuant d’associer tousles acteurs de l’évolution dugénie.

Les voies ouvertes sont de deuxordres : pour le court terme,donner au génie les capacitésd’un participation significativeau combat débarqué sans pourautant délaisser le combatembarqué, pour le long terme,inventorier les missions propresau sapeur que l’infanterie n’aaucun intérêt à prendre à soncompte et en déduire les maté-riels spécifiques nécessaires.

LES ACTIONS A COURT

TERME

Dans le cadre des actions à courtterme, la mise sur un mode ter-naire des sections et compa-gnies a permis de gagnersoixante quatre groupes decombat, soit une augmenta-tion de 42 % rapportée aux152 groupes existant précédem-ment.

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Colonel

Jean-Michel

DESTRIBATS

Saint-Cyrien de la promotioncapitaine de Cathelineau (76-78),le colonel DESTRIBATS estdirecteur des études et de laprospective à l’ESAG depuis le1 er août 2000.

Commandant d’unité au 32e RG,chef de BOI au 34e RG puis au17eRGP, commandant en secondau 17 e RGP, il commande le 19 e RG de 1998 à 2000.

Le colonel DESTRIBATS estingénieur de l’École nationaledes ponts et chaussées etbreveté de l’enseignement mili-taire supérieur.

Directeur de plongée, il a été lechef du groupe des spécialistesd’aide au franchissement du11e RG au sein de la 5 e Divisionblindée de 1980 à 1983.

La composante combatdu génie

et la zone urbaine

In towns, engineers are and will be major actors. The reflections

conducted on the role of sappers show that a necessary adaptation is

to be done. On the short term, the structure and the equipment of

the small units (companies, platoons) has been re-thought in order to

provide the best support to the infantry units. The reconnaissance

teams must extend their knowledge in fields as ABC risks, 3D carto-

graphy, residual solidity of engineering works. On the long term, the

future equipment must be adapted to the fight in urban zones. The

definition of a specialized vehicle is going on. Research on robots and

drones able to help or replace man in missions of reconnaissance or

mobility and counter-mobility actions is another explored way. The

true challenge for engineers is to bring a real increase to the combat

of infantry and to preserve its own areas of competence.

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Mostar

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Cette mesure permet d’envisa-ger un détachement conséquentdes unités au plus bas échelonqui pourrait dans l’avenirs’étendre jusqu’au niveau del’escouade ou de l’engin isolé.

C’est le retour, pour les sectionsde combat, à une liberté demanœuvre perdue depuis delongues années.

En accompagnement de cetterestructuration, une réflexioncomplète menée à la fois en liai-son avec l’EMAT et la STAT maisaussi avec les officiers du coursdes futurs commandantsd’unité, a permis de redéfinirl’ensemble des lots de groupe,avec l’objectif d’abandonnerceux qui sont devenus obso-lètes, de moderniser les autres,enfin de se doter de lots nou-veaux soit pour répondre à desbesoins exprimés au travers desretours d’expérience soit pourrépondre aux nécessités desengagements modernes (cfarticle du LCL LEMIRE).

Parallèlement, des études sonten cours pour redessiner lescontours de l’action des déta-chements de liaison et de recon-naissance du génie qui doiventréunir toutes les compétencesnécessaires pour renseignercomplètement sur l’état de laville (plans 3D, solidité rési-duelle des ouvrages et bâti-ments, évaluation des risques,pollution par engins non explo-sés, contamination potentiellepar agents NBC…) et des plon-geurs de l’armée de terre quiverront le centre de gravité deleur action se déplacer du fran-chissement autonome vers lazone urbaine (connaissance desréseaux accessibles à l’homme).

Enfin, la participation de ladirection des études et de laprospective au groupe de travail« centre d’entraînement au com-bat en zone urbaine » devraitpermettre de définir une infra-structure, des structures et desscénarios conformes aux savoir-faire à développer pour lessapeurs.

LES PERSPECTIVES A PLUS

LONG TERME

A plus long terme, se pose laquestion de savoir quelle réelleplus-value peut apporter legénie dans le combat débarqué.

En effet, certains pourraientimaginer qu’il est peu de rôlesspécifiques, et que les fantas-sins pourraient eux-mêmesaccomplir une part des tâchesaujourd’hui dédiées au sapeur,particulièrement dans le combatde contact.

Les évolutions technologiques,récentes et à venir, mettent enlumière l’automatisation destâches et la miniaturisation desoutils.

De là, il est facile de conclureque le fantassin de demain,bardé de tous les accessoiresindispensables, pourrait se dis-penser d’appui.

C’est, semble-t-il, oublier troisaspects au moins qui méritentd’être pris en considération :

• la capacité d’emport de l’indi-vidu n’est pas illimitée,même si l’on peut admettreune réduction des volumesou des poids. Cet aspectrevêt un caractère tout parti-culier dans le combat en zoneurbaine exigeant sur le planphysique (courses, montéesd’escalier…) et où l’encom-

brement du combattantmérite d’être minimal. Dansle même ordre d’idée, il doitêtre débarrassé des actionsdemandant un équipementlourd utilisé de façon ponc-tuelle ;

• la mise en œuvre de chaqueaccessoire demande une for-mation et l’entretien de lacompétence, même si unesimplification des procéduresest envisageable. Alors quel’on a pris conscience des dif-ficultés de conduire une ins-truction et un entraînementde qualité, doit-on multiplierles savoir-faire individuels etcollectifs, au risque d’uneconnaissance approximativede chacun d’entre eux ?

• l’individu ne peut pas êtreconcentré sur p lus ieurstâches simultanément. Si lerôle du fantassin est le com-bat d’homme à homme, ildoit être dégagé des soucisannexes, mobilité, contre-mobilité, afin de préserver savigilance sur son objectifpropre.

Dans le combat dans l’infra-structure, le génie de demaindoit donc s’inscrire dans le cré-neau d’une intégration au plusbas niveau (escouade, binôme)capable d’apporter les solutionsen terme de mobilité, ouverturede passages horizontaux ou ver-ticaux, déminage et dépiégeage,

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en terme de contre-mobilité,obstructions, neutralisation depièces par arme à effets mul-tiples, en termes d’aide audéploiement et de durcissementd’infrastructures.

La maîtrise de ce combat mixtepasse nécessairement par ledéveloppement d’un entraîne-ment commun poussé conformeà une doctrine d’emploi com-mune, et par une compatibilitécomplète des équipements, par-ticulièrement dans les domainesde la protection, de la mobilité etdes transmissions.

Dans le combat hors infrastruc-ture, l’appui reste plus classiquemais avec quelques spécificitéspar rapport au terrain ouvert.

Les actions de maîtrise de la vio-lence seront prépondérantes etl’imbrication de combattantsplus ou moins identifiés et depopulations civiles permanente.

L’apport du génie doit se tra-duire par la capacité à proposerdes obstacles réversibles rapi-dement mis en œuvre, adaptés àla configuration de la zoneurbaine.

Ils doivent à la fois permettre decanaliser les foules mais ausside neutraliser les secteurs per-mettant les débordements non

souhaitables. Le génie doit aussiêtre en mesure d’apporter unappui lourd, autonome en éner-gie et suffisamment protégé.

Dans ce cadre, la réf lexionconduite sur un engin spécifiqueadapté à la zone urbaine est encours (cf article du LCLFOUILLAND).

Cet engin alliera des capacitésd’appui à la mobilité, lame depoussée, outillage déporté,nacelle d’accès aux étages, etdes capacités de contre-mobi-lité, lanceur à effets multiples.

La robotisation constitue égale-ment une voie de rechercheintéressante : les domaines d’ac-tion possibles couvrent autant lareconnaissance que certainesformes d’action.

L’utilité des robots se conçoitdès lors que ceux-ci peuventatteindre les zones inaccessiblesà l’homme (structurellement outemporairement) ou permettentd’économiser les vies humaines(actions à fort risque).

Les recherches en cours cou-vrent tant les drones (à voilurefixe ou tournante) que les robotsterrestres, limités aujourd’huidans leur mobilité verticale.

Cette technologie d’avenir inté-

resse à juste titre la plupart desfonctions opérationnelles et ilsera rapidement nécessaire dedéfinir les limites d’action desunes et des autres pour éviterune trop grande dispersion.

Dans cette perspective, il sem-blerait judicieux que l’ensembledes robots dédiés à la recon-naissance du terrain et ceux sus-ceptibles d’action d’appui à lamobilité soient mis sous lecontrôle des sapeurs, commeéléments complémentaires deleur savoir-faire traditionnel.

Dans la zone urbaine, lessapeurs de la composante com-bat ont un rôle majeur à jouer enétroite coopération avec leurscamarades de l’infanterie.

L’efficacité globale passe néan-moins par l’adaptation dessavoir-faire à ce contexte parti-culier et par un entraînementpartagé jusqu’aux plus petitséchelons.

Le génie doit par ailleurs veillerà préserver ses pôles de compé-tences, à la fois en se situant enpermanence dans la dynamiquede la plus-value à apporter aucombat interarmes, mais aussien ne laissant pas les contoursde sa spécificité s’estomper.

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Les attentats du 11 septembre2001 à New-york et l'utilisationcroissante de matériels deguerre par le grand banditismeont entraîné une hausse desconsultations du service tech-niques des bâtiments, fortifica-tions et travaux (STBFT) par desministères ou des organismesétatiques, voire des industriels,pour la réalisation d'études devulnérabilité sur des ouvragessensibles dont la destruction oul'endommagement pourraitmettre en danger, à des degrésdivers, la sécurité de l'Etat.

Devant cette tendance grandis-sante, il m'a semblé opportund'informer les militaires et civilsdu génie sur la compétence avé-rée des experts du Service dugénie en matière d'effets desarmes en zone urbaine.

Ains i , spéc ia l is te dans cedomaine, le lieutenant-colonelMARTIN, chef du bureau desinfrastructures protégées etopérationnelles du STBFT, amené une réflexion sur cethème et vous expose sa teneurau travers de cet article rédigépar ses soins.

Général de division Marcel KEIFLINDirecteur central du génie

Depuis VAUBAN, dans le craded'actions en zone urbaine, lesofficiers du génie ont eu à imagi-ner des modes d’attaque et dedéfense puis à les mettre enœuvre. Leur insigne de traditioncomposé de la citadelle deVauban, de la cuirasse et ducasque de sapeur (pot en tête)nous le rappelle encore.

Leur formation à Charleville ou àMetz les y préparait.

Aujourd’hui, les probabilitésd’actions en zone urbaine,quelles soient défensives ouoffensives sont toujours impor-tantes.

Pour ce qui concerne les actionsdéfensives, tout laisse à penserque des actions terroristes dontl’actualité n’est plus à démon-trer, pourraient être menées surdes centres urbains et plus parti-culièrement sur leurs pointsnévralgiques, ceux qui, àmoindre coût, auraient un effetmédiatique maximal.

Dans le cas où nous serionsamenés à conduire des actionsoffensives, l’utilisation d’armesclassiques, comme le bombar-dement massif par exemple,paraît exclu.

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Lt-Colonel

Patrick

MARTIN

Le lieutenant-colonel MARTINest chef du bureau des infra-structures protégées et opéra-tionnelles au STBFT.

Saint-Cyrien de la promotion deLinarès, après avoir choisil'arme du Génie, il est affectésuccessivement au 32 e RG, au5 e RG, à l'ESGM DT travaux, au10e RG, et à la DT de Paris.

En 1988, il intègre pour la pre-mière fois le STBFT pour contri-buer dans un premier temps auprogramme Hadès et rejoindredeux ans après le groupenucléaire de protection.

Il intègre en 1994 la DCG pourservir successivement au seinde la sous-direction travaux etde la sous-direction opérations.

En 2000, il regagne le STBFT enqualité de chef de section pro-tection effets des armes, puis dechef de bureau des infrastruc-tures protégées et opération-nelles.

Ses affectations successives,conjuguées à sa solide expé-rience terrain, notamment àSarajevo, Tirana ou Vucitrn, luiont permis de se spécialiserdans les domaines de la protec-tion contre les effets des armeset la vulnérabilité des infrastruc-tures face au terrorisme.

Les officiers du génie,des experts indispensablesdans le cadre de conflits

en zone urbaine

The massive destructions brought by war in urban areas as, for

example in Dresde in 14th of february 1945, would be unacceptable

nowadays. So to make inoperant of reduce the resistance of a city

one need to hit its structure at limited but vital targets. Water and

power facilities are examples of these privileg targets. As these ins-

tallations get more and more complex, it is necessary to have a high

technical qualification to produce a maximal effect with minimal

engaged means. It is now impossible to master combat and engineer

technics as it was possible in past centuries. By this way, the civil

engineers of the “Service du Génie” are the more likely to provide

experience about urban warfare because of their formation in engi-

neering and their combat training.

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En effet :

• à quoi servirait de détruire uneville qu’il faudrait par la suitereconstruire aux frais de lacommunauté internationale ?

• l’opinion mondiale ne risque-rait-elle pas de se retournercontre le responsable de cesdestructions ?

La recherche de l’effet maximalavec le minimum de dégâts col-latéraux apparaît comme le prin-cipe à retenir. Sur la base de ceprincipe, est née la mission de« targeting » : quel objectif, dansquel but et avec quellemunition ?

Concernant la ville, que ce soitpour la protéger ou pour l’agres-ser, il convient donc désormais,que le commandement disposed’experts capables de leconseiller sur la vulnérabilité etla sensibilité des ouvrages qui lacomposent. Or, à l’évidence,depuis Vauban, la ville connaîtune évolution exponentielle. Al’origine, simple regroupementanarchique d’habitats indivi-duels, puis juxtaposition d’im-meubles le long d’axes de circu-lation, elle est devenue aujour-d’hui une « machine » complexeavec ses réseaux d’énergie, detransport, d’informations, ses

dispositifs de secours, ses instal-lations de traitement des eaux …

Par ailleurs, elle n’est pas circons-crite à des limites territorialesadministratives ou culturelles :Paris commence dans l’Aube aulac du Der Chantecoq, avec un deses réservoirs d’eau …

La ville est donc devenue unemachine complexe, et extrême-ment sensible. Cette complexitéa fait naître des spécialités,comme celle d’architecte urba-niste par exemple. Que devien-drait une ville sans eau potable,sans énergie, dans laquelle ilserait impossible de se déplacerfaute de moyens de transport,ou dont les réseaux d’égoutscolmatés dissémineraient lesgermes pathogènes qu’ils sontsensés évacuer ?

De surcroît, toutes ces installa-tions techniques sont fragiles

• Il a suffi d’incendier unearmoire électrique au bordd’une voie ferrée pour arrêterle t ra f ic des TGV versBordeaux pendant deuxjours,

• La chaufferie de l’hôpital deSarajevo a failli être arrêtéeen plein hiver, faute du selindispensable au bon fonc-

tionnement des adoucisseursqui protégeaient les chau-dières contre une eau parti-culièrement calcaire,

• Des études récentes ont mon-tré que des ouvrages d’art,pourtant réputés indestruc-tibles, étaient à la portéed’équipes réduites parfaite-ment entraînées et rensei-gnées …

Le service du génie, conseiller« infrastructure » d’un comman-dement qui pourrait être amenéà exercer ses responsabilités enmilieu urbain, doit donc désor-mais exercer ses compétencesdans le cadre de la ville au senslarge. Il ne s’agit plus simple-ment de connaître les techniquesdu combat urbain en s’entraînantdans des villes construites pourl’instruction mais d’être enmesure également :

• d’identifier tous les pointsfaibles d’une ville dont ilpourrait être tiré parti dans lecadre d’une action offensive,

• de déterminer toutes les instal-lations à protéger en priorité.

Les officiers et sous-officiers duservice du génie sont aptes àeffectuer ce type de mission.Leur formation d’ingénieur ou

de technicien du bâtimentet des travaux publics lesprépare aux techniques dela ville, ne serait-ce quepour pouvoir concevoird e s v i l l e s m i l i t a i r e scomme les camps deCanjuers ou Coëtquidan oules camps 1000 hommes duKosovo ou encore pourinsérer nos installationsdans le tissu urbain civilenvironnant. Cette culturede bâtisseur, alliée à cellede sapeur, puisque la majo-rité des cadres militaires duservice a débuté sa carrièreen unité de combat, les des-tine à être des acteursincontournables.

Certaines techniques,comme la gestion de l’eauou la distribution d’éner-gie par exemple, nécessi-

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Complexité de la ville

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tent une formation poussée quene possèdent pas nécessaire-ment les personnels des direc-tions régionales et des établisse-ments du génie En revanche, leSTBFT dispose de spécialistesdans des domaines variéscomme l'eau, l’énergie, leseffets des armes, la tenue desstructures aux sollicitationsextrêmes, les systèmes dedétection etc…

Certains organismes civils etmilitaires connaissent ces pos-sibi l i tés. C’est ainsi que la mis-sion européenne d’étude pour lareconstruction de la SERBIEs’est entourée des conseils duBureau des Infrastructures Pro-tégées et Opéra-tionnelles duSTBFT pour étudier la recons-truction du pont de Novi Sad.

Malgré le caractère spectacu-laire des destructions, une ana-lyse fine a permis de relativiserles dégâts et de diminuer ainsitrès sensiblement le coût et ladurée de la remise en état. Uneétude similaire concernant le

pont Doumer d’Haiphong auVIETNAM est en cours.

Le service du génie participeégalement à des missions de

« targeting ». Il a ainsi contribuéà l’identification ou à la détermi-nation des capacités résiduellesd’installations sensibles civilesou militaires étrangères. Enfin,

devant la montée de lamenace de l’hyper-ter-rorisme, le service dugénie a été chargé deplusieurs études devulnérabilité sur dessites très sensibles etconfidentiels.

En conclusion, le ser-vice du génie est unpartenaire indispen-sable pour la prépara-tion du combat enzone urbaine et la défi-nition des mesures deprotection à pren-dredans le cadre notam-ment du terrorisme.Ses possibilités d’inter-vention, encore insuf-fisamment connues,demanderaient à êtrediffusées plus large-ment dans les milieuxcivils et militaires.

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Capacités résiduelles

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Dés l’Antiquité, l’impérativenécessité fut à la fois d’assurerla défense des villes contre touteagression extérieure et de main-tenir en permanence l’ordreinterne. Ceci supposait une maî-trise coordonnée de la luttecontre les facteurs de désagré-gation interne (l’ennemi de l’in-térieur), en particulier l’hygièned’où aqueducs, distribution del’eau la plus potable possible,latrines publiques et réseauxd’égouts bâtis avec grand soinselon des régIes et des normesde qualité.

Les ingénieurs romains quimirent au point le castrum-type

-du camp de campagne à la villenouvelle- assumèrent l’héritageurbain méditerranéen et en par-

ticulier grec (Hippodamos deMilet, Thalès…) d’où le plan enîlots orthogonaux.

Les Byzantins poursuivirent leureffort en tentant de se maintenirmalgré un Limes de plus en plussubmergé car conçu en systèmedéfensif fixe et rigide, ne per-mettant pas de réelles ma-nœuvres de contre-attaque.

Il fallut la maturation durant lesdix siècles du Moyen-Age occi-dental pour que les principesfondateurs dégagés pendantl’Antiquité soient de nouveauperçus et intégrés dans lesdémarches d’opérations mili-taires. Les créations d’ouvragesnouveaux en Terre Sainte et desréseaux de bastides lors des

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Monsieur

Jean-François

PERNOT

Maître de conférences/Histoirede la Civilisation Moderne auCollège de France à PARIS

Responsable du SéminaireBASTION « Génie, Fortifications,Patrimoine urbain » - C.E.H.D.(centre d’études d’histoire de ladéfense) - Ministère de laDéfense - Château de Vincennes

Enjeux urbains :percevoir et intégrer les

fondamentaux permanents

A town, amain strake both for its topographic/strategical or its eco-

nomical functions, has to be under control, specially its population,

its productions exchanges and its health and medical measures.

Since antiquity, city’s regular drawings are still allowing its supervi-

sion and urban battles.

Agglomerations have grown in network systems (bastides, lignes en

Flandres…) so that the defense’s means could answer against

roughly and short fights or long blockades in the countries.

These realities were analysed in the French School, specially in the

second treaty written by Antoine de Ville De la Charge des gouver-

neurs des places (1639) which was still in use untill the end of the

XIXth century.

The European experience (Rhodes, Malte, venitian occupations…)

has been synthesized by the creation ex nihilo of Neuf-Brisach.

Former Yugoslavia is still an actual exemple of the fondamental rules

of the Engineer Corps. Valorization of the site with military contruc-

tions or attack’s proceedings, control of itineraries roads and urban

organization.

There is no split between the camp organised by the roman Legion

and the pattern of 1 000 soldiers by the French STBFT.

Vauban’s method is still actual : analysis/adaptation of solutions in

attack an defense.

The " Génie " is always in works cutting a passage at the beginning of

operations and to protecting the site after the settled up of the peace.

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affrontements franco-anglais,permirent de retrouver peu àpeu les exigences rationnellespermettant d’envisager desrésultats avec une politiquecohérente et suivie. En France, ilfaut attendre Claude de Seysselet son Traité La Monarchie deFrance (1515) pour que le lienentre vie politique, enjeux dedéfense et conduite de la guerresoit clairement exposé et dis-cuté afin de proposer des lignesd’actions aux conséquencesévaluées.

Les Humanistes italiens duXVe Siècle en se réappropriantles grands textes de l’Antiquitéréaffirmèrent les enjeux desvilles (De re aedificandi deLeone Battista Alberti en 1450).Le premier qui conçut une « villeidéale » tant en défense qu’enorganisation fonctionnelle fut leFilarete avec son projet(Sforzinda) pour les ducs Sforzade Milan. Etoile à 8 pointes cor-respondant à une défenseconstituée par des tours d’ar-tillerie, des « torrioni » battant360° et couvrant les portes pla-cées au centre des angles ren-trants formés par l’intersectionde 2 courtines. Par ces portesentraient et sortaient routes etcanaux pour le transport despondéreux, mettant en relationl’extérieur, le plat pays produc-teur de ressources en vue desplaces de marché et le forumcentral où se concentraient lescentres de décisions civiques(politique, religieux, écono-miques…).

Les torrioni étaient reliés aucentre de la ville par des rues oùà mi-chemin se situaient lesplaces des paroisses, cadre descompagnies urbaines, commel’évoquent des tableaux néer-landais (La ronde de nuit).Chaque compagnie avait encharge un huitième selon lemodèle des Chevaliers Hospi-taliers de Rhodes à Malte. Lesdifférentes places étaient reliéesdirectement afin de faire circulerentre elles les produits et lescombattants par une rocade cir-culaire interne. Les défensesconstruites prenaient donc encompte chaque détail de la topo-graphie et chaque quartier étaitresponsable d’un secteur encoordination avec l’ensemble :La Canée, Corfou, Dubrovnik(adaptation à un site heurté enbord de mer) ou Palmanova(création vénitienne à 9 côtéscar fondée sur la structure ter-naire des 3 quartiers d’ori-gine)… Valletta et les différentescitadelles sont aussi des regrou-pements de magasins, de silos,de dépôts, manutentions, arse-naux assurant la logistique enpaix, la défense et la mise surpied d’unités de complément entemps de crise (Zeughaus deGratz…).

C’est ainsi qu’il faut replacer lanaissance de l’École françaiseavec les propositions de villesthéoriques d’Errard-de-Bar-le-Duc (La fortification réduite enart, 600). Y sont regroupéscomme dans les Traités suivantsde Jean Fabre, d’Antoine deVille, Biaise de Pagan, leursexpériences au combat danstoute l’Europe, les sièges quidevinrent de plus en plus ration-nels (Maastricht le modèle en1673) en réponse à l’adversaireottoman qui utilisait les compé-tences de renégats (cf. les 20 ansde la défense de Candie /Hiéraklion dont Vauban s’inspi-rera tout comme les Autrichiensaprès 1683). La défense et lesc o m b a t s p o u r d e s v i l l e sdemeurent un enjeu permanentet actuel. Pendant longtemps lesassauts avec prise de force,voire saccage, furent limités caril convenait de conserver pour le

vainqueur le potentiel écono-mique et symbolique de la villeainsi gagnée. La destructiondécidée et systématique fut rareafin de conserver son pouvoirde violence d’effroi (Montmélianen 1691, les 3 ravages décidés etaccomplis durant le règne deLouis XIV en Palatinat). Le com-bat maison par maison futexceptionnel. La France connutde tels drames lors des Guerresde religions. Antoine de Villeen fit écho, les troupes deNapoléon y furent confrontéesen particulier à Saragosse en1808-9 (cf. le colloque Haxo,Belfort 2001)

En cette vallée du Rhin, la placede Neuf-Brisach, créée parVauban après la perte de la rivedroite du fleuve, répond à cesobjectifs : présence pour contrô-ler un site de franchissementpossible, défense avec profon-deur par trois enceintes concen-triques (ce qui ne sera réaliséque sous l’Empire dans la placemodèle déjà citée, Palmanova).Les quartiers de maisons ouboutiques, puits, fosses d’ai-sance seront réalisés selon lesmodèles mis au point dans lescités vénitiennes pour le com-merce et de Valletta pour l’hy-giène. Les Directeurs du Génieauront toujours un regard actifsur les actions des Ediles et lesdevoirs de villes (Brouage,Besançon…). Ceci continuerajusqu’au déclassement progres-sif des places (La Rochelle aprèsl’entente cordiale, Paris après1918, Belfort après 1945…).

Les rapports seront parfois trèsconflictuels entre ingénieursmilitaires et municipalités maisces dernières apprécient la sécu-rité et les revenus procurés par

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Filarete

Neuf Brisach

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une garnison encasernée (Cf. lestravaux du Col. Dallemagne)d’où l’empressement de cons-tructions depuis le XVIIe Siècleafin de s’attacher un régiment etceci principalement dans lecadre du Système global de1872-1874 (Séré de Rivières).

Vauban porta toujours attentionaux bâtis afin d’imposer desrègles préventives anti-incendieet une bonne qualité de l’eau( c i t e r n e s p a r e x e m p l e àBriançon). L’implantation decorps de garde fonctionnels(Lille puis dans toutes les placesà la suite des recommandationsde Jean Fabre) où le piquet aurepos trouve abri et soupechaude en permanence, estindispensable afin de maintenird e s d é f e n s e u r s d a n s l ameilleure forme physique etdans un éveil effectif. Ce sont lesexpéditions externes déjà évo-quées, qui permirent aux rédac-teurs tant de Traités que denotes de service, les proposi-tions de fonctionnement d’uneplace forte, ce jusqu’à laSeconde Guerre mondiale (cf.De la charge de Gouverneur desplaces, A. de Ville, 1639 enusage jusqu’au XXe Siècle).Vauban en construisant la cita-delle de Lille concevait globale-ment tout le site d’un point derésistance devant tenir dans l’at-tente d’une Armée de secours(d’où le nom du front vers lacampagne) venant anéantir leblocus, ce qui l’entraîna à réali-ser le quartier nouveau royal (ouSt-André) avec des rues battuesen enfilade sous les tirs pos-sibles depuis les bastions dusymbole de la souveraineté duRoi, ultime résistance d’un sitestratégique et contrôle d’unepopulation frondeuse nouvelle-ment intégrée. Ainsi se com-prend la mise à niveau d’uneplace encore médiévale commeTournai avec l’ajout de dehors« à la moderne » face auxattaques pouvant venir du platpays et d’une citadelle, toujoursà 5 bastions depuis Turin 1567,couvrant surtout la ville !

Les actuelles missions en ex-Yougoslavie concernant adduc-

tions et ravitaillements d’eau,d’électricité, la construction depôles alimentaires, sanitaires,de dépôts de munitions dans lespays actuellement terrains d’in-terventions extérieures, ne sontque la continuation de ces fon-damentaux qui aux XVIIe-XIXe Siècles manifestèrent l’ex-cellence du savoir-faire français.Ce fut pour assurer la parfaitecirculation interne de moyensde défense que l’urbanisme eten particulier l’alignement desmaisons fut parfois retouchécomme à Besançon (quartier deChamars, de l’Intendance, deBattant) ou à Paris avec leChemin de fer de Petite ceintureinterne puis par le grand cerclede la Grande ceinture lorsquel’allongement des portéesimposa les 3 positions avancéesdes forts de la nouvelle défenseSéré de Rivières (1874-1918).

Le Génie doit toujours évaluerl’intérêt d’un pont, d’un passageà niveau, d’un réseau de distri-bution afin de pouvoir le rétabliren cas de rupture lors d’unconflit comme de pouvoir ledétruire préventivement lorsd’une retraite dans le cadre demesures de contre-mobilité(près de 80 destructions dans lecadre de la Ligne Chauvineaudevant Paris en juin 1940).

Avec l’urbanisation, fait majori-taire maintenant, s’impose laréalité : il n’y a plus de diffé-rence entre la valorisation d’unterrain d’opération par créationsd’axes programmés, de baseslogistiques comme de tous dis-positifs destinés à bloquer unezone. Dans le tissu des construc-tions, la situation est identique,il faut interdire ou progresseravec en plus la présence depopulations civiles prises enotage lors des affrontements. Deplus l’ambiguïté, le comporte-ment des différentes commu-nautés à l’intérieur des villes, lacomplexité des équipementsnécessitent le savoir-faire desSapeurs à commencer par lesPompiers tant ingénieurs quecombattants assurant pour eux-mêmes et l’environnement lesnormes de sécurité. Si pendant

longtemps la finalité des régIesd’engagement n’était que le suc-cès des armes quels qu’ensoient les moyens, l’Éthique dela Défense, issue des conflitspostérieurs à 1945 et depuis leLivre vert impose pour la crédi-bilité des mesures de retour/maintien de la Paix le respectdes principes d’efficacité dans lecadre du droit international ethumanitaire.

Il n’y a pas de rupture entre lelégionnaire romain et l’actuelsoldat dans le cadre de missioninternationale avec mandat offi-ciel. La paix suppose analyseraisonnée et complète d’unesituation incluant toute l’évalua-tion de l’impact de toute solu-tion proposée comme Vaubanlui-même décrivait les consé-quences des actes français auXVIIe Siècle (révocation de l’Éditde Nantes), formation des régi-ments ou des officiers oudéfense d’une place, constitutiond’une frontière reposant aveccohérence sur 4 lignes de villesconstituant le « pré carré ». Larationalité d’une décision coûtemoins en vies humaines tantmilitaires que civiles, en destruc-tions limitées afin de hâter leretour à une situation normaleselon notre devise : « Parfoisdétruire, souvent construire,toujours servir ».

Une ville est toujours le miroir etle centre d’un territoire, d’unr é s e a u o u m a i l l o n d ’ u nensemble plus vaste et que l’onne maîtrise qu’en intégranttoutes les composantes mêmeles plus complexes. L’espaceurbain et celui qui lui fait suitedevenant de plus en pluscontinu, nécessite une planifica-tion minutieuse des phases afinde ne pas avoir derrière soi unepopulation hostile. Les gouver-neurs romains, les générauxd’Empire, les responsables d’oc-cupations ont toujours étéconfrontés à ces réalités récur-rentes. Le Sapeur moderne,combattant et technicien, per-met de prendre en compte lescomposantes d’une zone. Nousne sommes plus lors de la prisede Constantine. Napoléon III a

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préféré la Paix négociée à seconfronter avec le camp retran-ché de Vérone (1859). Les villessont les « locaux » des tensionset des explosions. Contrôlersans « retour » difficile une villedemande une méthode qui allie

force et intelligence souplecomme devant un problèmeinformatique. La culture Géniedoit permettre d’être encore unefois à la tête des actions. Il yavait le terrain, il y a maintenantles groupes sociaux avec leurs

lieux et modes de vie : autresdéfis à relever dans les villespour rendre toujours réel notredémarche « à me suivre tupasses ».

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ForFormationmation

Formation en infrastructure opérationnelle à la D.A. ...................................... LCL ISSAC ............................................ 63

Le certificat technique par validation de l’expérience .................................... LCL VERDIER ...................................... 67

La démarche qualité de l’E.S.A.G. ............................................................................................ CNE DELAPORTE .......................... 71

La filière sécurité civile ............................................................................................................................ CNE PIARROU .................................. 77

Le centre de simulation JANUS .................................................................................................. CBA POTIN .......................................... 81

L’ingénieur militaire en opérations extérieures ...................................................... LCL PERCHE ........................................ 83

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LA ZONE URBAINE

Les zones urbaines concentrentles activités humaines, poli-tiques, économiques et cultu-relles. En première approche, laville apparaît comme un terri-toire connu. Il semble natureld’y vivre, de s’y déplacer, deprofiter de ses infrastructureset de ses facilités. Pourtant,nombre de questions simplessur ce milieu restent sansréponse pour la majorité. Eneffet, la perception d’un bâti-ment s’arrête souvent à saforme et à sa décoration. Peu depersonnes savent distinguer sastructure et faire la différence

entre une simple cloison et unmur porteur. De même, ce sontdes accidents comme l’explo-sion de l’usine AZF qui permet-tent au plus grand nombre deprendre conscience des risquestechnologiques liés à l’imbrica-tion d’industries avec les zonesrésidentielles.

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Lt-Colonel

Christophe

ISSAC

Le lieutenant-colonel ISSAC estchef du département formationopérationnelle à l’ESAG depuisseptembre 2001.

Saint-cyrien de la promotionLCL GAUCHER (83-86), il sertprincipalement dans la chaînedes forces, chef de section etadjoint en CGDI au 31e régimentdu génie, commandant d’unecompagnie de contre-mobilitédu 71e régiment du génie etchef de BOI du 13e régiment dugénie.

De formation scientifique, le LCL ISSAC est ingénieur civildes ponts et chaussées.

Il passe par l’ESGM pour lestage des techniques de base duservice en 92-93 puis sert uneannée à l’établissement dugénie de Limoges avant d’inté-grer l’EMS2.

Avant de prendre le commande-ment du DFO, il enseigne pen-dant une année la Résistancedes Matériaux au sein du Dépar-tement Enseignement Scienti-fique et Technique de l’ESAG.

Formation en infrastructureopérationnelle à la DA.

The issue of this article is to present the evolution of the engineer

officer training to meet the requirements of commitment in built-up

areas.

Built-up areas concentrate the political, economic and human activi-

ties. Consequently the urban terrain will increasingly become the

theatre of future engagements. Getting back to urban area warfare,

the land forces will be confronted with a complex and diversified

physical environment including town centers, suburbs, industrial

areas.

As operation VULCAIN clearly demonstrated in KOSOVO, with the

seizure and shutdown of an industrial complex, the commitment of

troops in such areas requires a specific training. Lessons learned

during this operation underline the engineer responsability for the

« terrain » analysis to the benefit of the whole forces.

This goal is now achieved as early as the junior officer course where,

since 2002, a new specific training has been developed. This training

prepares engineer officers for a variety of tasks which are related to

built-up environments. It gives junior engineer officers the skills and

the construction engineering knowledge necessary to advise other

arms and services in the following different fields :

- General organisation of built-up areas to identify key points of

movement and communication networks, of water and electric

power supply.

- Tactical mobility support, including mobility through walls and

floors of a structure.

- Survivability and defence from weapons effects and shell fire by

reinforcing infrastructures.

- Demolition by explosives using new methods in order to limit col-

lateral damages.

- Force deployment.

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Comme un conducteur apprendà lire une carte routière, lesapeur est formé aujourd’huipour mieux intervenir en zoneurbaine que le regroupement decentres vitaux désigne commeun milieu d’engagement privilé-gié pour tous les types deconflits.

IDENTIFICATION D’UN

BESOIN

Sur le plan physique, le milieuurbain est caractérisé par sadensité et son hétérogénéité. Letissu d’infrastructures, verticaleset horizontales, de surface ousouterraines, se compose sui-vant les trois dimensions et permet d’envisager un grandnombre d’actions d’agencementde l’espace. Un peu de recul faitapparaître la grande diversité del’urbanisation avec ses diffé-rentes zones : les approches, leszones périphériques, le centre-ville, les zones industrielles dontchacune présente ses proprescaractéristiques.

La volonté de s’engager en zoneurbaine oriente le développe-ment de capacités pour le génie.Ces capacités ne relèvent pas denouvelles missions mais d’uneadaptation au milieu portant surles équipements, les matérielset les savoir-faire.

Dans le même temps, le renfor-cement des connaissances desfuturs chefs génie sur cet envi-ronnement spécifique est néces-saire. C’est en effet vers lesapeur que le chef interarmes setournera, avant et pendant l’in-tervention, pour bénéficierd’une analyse complète du

milieu dont les conclusions sontattendues par les autres fonc-tions opérationnelles et aurontune incidence sur l’action entre-prise.

Une compétence sur le milieuurbain est donc à acquérir dès leniveau chef de section. Elledevra être complétée tout aulong de la carrière d’officier dugénie pour couvrir, au niveauofficier supérieur, toute l’éten-due du domaine AGESTER :génie combat, MINEX, NBC,INFRA.

UN EXEMPLE D’OPÉRATION

EN ZONE URBANISÉE

L’opération VULCAIN de saisieet de fermeture du complexei n d u s t r i e l d e Z V E C A N a uKOSOVO donne un exemple durôle de sapeurs engagés en zoneurbaine. Il est décrit sommaire-ment ici.

• La situation

La saisie de l’usine polluante deZVECAN, si besoin par la force,doit s’accompagner de sa fer-meture technique consistant àéteindre les hauts fourneaux, àsécuriser les zones de stockagede produits chimiques (acidesutilisés dans la production), àmettre hors tension le site sansendommager un réseau qui ali-mente l’ensemble de la zone. Laphase préparatoire demandel’étude complète du site indus-triel à partir de renseignementshumains (d’anciens ouvriers dusite), de renseignements photo-graphiques et de conseils d’ex-perts pour définir précisémentles différentes zones de l’usineet le processus de fermeturetechnique à adopter. Ce travailest confié aux sapeurs.

• Emploi des moyens :

L’étude du site permet de propo-ser l’emploi des moyens degénie combat et d’équipes spé-cialisées.

Les unités de combat du génieet les équipes EOD sont enga-gées en appui direct pour la sai-sie de l’usine sur des missionstraditionnelles : ouverture d’iti-néraires, réalisation de travauxde protection, intervention surengins explosifs improvisés.

L’engagement de moyens spé-cialisés dans le sillage des uni-tés de mêlée couvre la missionde fermeture technique du site :

• L’équipe NBC reçoit pour mis-sion d’analyser les émana-tions et de se prononcer surla viabilité à l’intérieur desbâtiments hauts fourneauxpuis de marquer les zonespolluées et de stockage desproduits chimiques.

• Les équipes mixtes, civiles etmilitaires, composées d’ex-perts industriels de l’UNMIKet d’électromécaniciens du2e régiment du génie, ontpour mission de couper lesdifférentes alimentations del’usine et de procéder parétapes à la fermeture de lachaîne de production dontl’extinction des hauts four-neaux.

L’opération VULCAIN, limitée àun site industriel, met enexergue le besoin de préparerles officiers du génie à l’enga-gement en zone urbaine.L’enseignement majeur de cetteopération est la nécessité dedonner aux sapeurs les connais-sances générales qui permet-tront à une force de préparer etde conduire son engagement enzone urbaine en sachant profiterde tout le potentiel offert par lesinfrastructures tout en maîtri-sant les risques du milieu.

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ACQUISITION DE COMPÉ-

TENCES

Les premières compétencessont apportées aux stagiaires dela division d’application. A cestade, la formation a pour butd’apprendre au lieutenant dugénie à tirer les conclusionsut i les à la force dans lesdomaines suivants :

• l’analyse générale de la zoneurbaine : la topographie

urbaine, lesr é s e a u xd ’ e a u e td’énergie,l ’ i d e n t i f i -cation desa c t i v i t é sindustrielles.

• le déplo iement en zoneurbaine, éventuel lementdans des bâtiments ayantsubi des dommages.

• les capacités et risques desréseaux souterrains.

• les mesures de protection etde durcissement de maisonset d’immeubles contre leseffets des armes.

• la mobilité au travers d’uneinfrastructure.

L’acquisition des connaissancesnécessaires à cette « expertise »s’effectue au cours d’un modulede formation à l’infrastructureopérationnelle, d’une trentained’heures, mis en place depuis2002. Il s’adresse à tous lesfuturs chefs de section de lacomposante combat, quelle quesoit leur origine, littéraire ouscientifique, et s’appuie non passur des connaissances acadé-miques mais sur les grands prin-cipes de technologie du bâti-ment, accessibles à tous.

Composé de deux parties princi-pales, le module « infrastructureopérationnelle » est centré surdes connaissances bâtimen-taires et ouvrages d’art . I lapporte dans un premier tempsles acquis théoriques sur lesmatériaux et les techniques deconstruction, du torchis aubéton armé, sur les structures,sur les descentes et les reportsde charges, sur les méthodesd’étaiement. Dans un deuxièmetemps, des visites de bâtimentset de friches industrielles don-nent aux stagiaires la possibilitéde mettre en œuvre leursconnaissances et d’appliquerune méthodologie de reconnais-sance et d’analyse des infra-structures sur des cas concrets.

Cette formation est complétée etvalorisée par des études d’auto-formation réalisées par groupesde stagiaires. Ces projets per-mettent d’élargir les connais-sances en impliquant les sta-giaires dans leur formation aucontact d’experts civils ou mili-taires.

Pour le cycle en cours, troissujets ayant trait à l’engagementen zone urbaine vont alimenterla réflexion des lieutenants :

• La mobilité au travers desstructures : détermination deméthodes de création d’ou-vertures dans les murs etplanchers suivant les maté-riaux de construction.

• La destruction temporiséed’une infrastructure : utilisa-tion contrôlée des explosifspermettant de garder, en pré-sence de la population, unecapacité de destruction à l’ex-plosif tout en réduisant leseffets collatéraux.

• La détermination des caracté-ristiques principales desréseaux urbains : architectureet vulnérabilités.

Restituées devant l’ensemble dela division d’application, cesétudes font l’objet de travauxécrits rédigés sous la forme demémentos directement exploi-tables par un chef de section enopération.

CONCLUSION

L’analyse du facteur milieu estde la responsabilité du sapeur.S’appuyant sur de solidesconnaissances acquises pen-dant la formation, elle permettraau futur chef de section du géniede conseiller son chef inter-armes, pour le déploiement, lasauvegarde et l’engagement dela force en zone urbaine.

La base de connaissancesapportées aux lieutenants de laDA est reprise pour les futurscommandants d’unité. Aprèsl’acquisition d’un tronc communde connaissances bâtimentaires,la formation dispensée dans cedomaine au CFCU est différen-ciée pour tenir compte de la spé-cificité des interventions liée autype d’unité commandée : decombat, de sécurité civile ou desapeurs-pompiers de Paris.

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Conséquence directe de la loi demodernisation sociale ratifiéeau cours de l’année 2001, l’ac-quisition du CT1 par validationde l’expérience préalable, a étévoulue par le chef d’état-majorde l’armée de terre et devraitvoir sa mise en place définitive àpartir du deuxième semestre2003.

L’ESPRIT

Pour qui ?

Le CT1 par validation de l’expé-rience (CT1/VE) est destiné auxmilitaires du rang EVAT exclusi-vement, titulaires du CTE, desti-nés à tenir des emplois deniveau 13 (chef d’équipe, adjointau chef de groupe…) et orientés

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Lt-Colonel

Michel

VERDIER

Saint-Cyrien de la promotion« Lieutenant DARTHENAY »(1974-1976), le lieutenant-colo-nel VERDIER sert au 71e RG de1977 à 1980, successivementcomme chef de section de géniede brigade et officier adjoint encompagnie d’appui.

De 1980 à 1983, il est chef desection Gillois puis chef de sec-tion EOR à l’EAG avant deprendre le commandement de lacompagnie de combat motori-sée et de travaux routiersau10e RG de 1983 à 1985.

Affecté à nouveau à l’EAG, il estchef de brigade à la DA en1985-1986 puis instructeur génie à laformation tactique de 1986 à1989.

Après quatre années à la DCGen qualité de chef de la sectionorganisation Arme, il rejoint le1er RG à STRASBOURG où ilassure les fonctions de chef duBOI de 1993 à 1995 puis de com-mandant en second en 1995-1996

Professeur de groupe à l’EEM àCOMPIEGNE de 1996 à 2000, ilest affecté à l’ESAG en 2000 etassure aujourd’hui le rôle depilote du domaine « combat etGénie ».

Le lieutenant-colonel VERDIERest diplômé d’état-major, QL2 etUNSOC.

Le certificat techniquepar validation

de l’expérience CT1/VE

In compliance with the law of 2001 about social modernization, the

French Army have had to modify the present organisation of the

technical certificate of the first level. Up to now, soldiers that reached

the rank of Chief-Corporal, had the opportunity to get this certificate,

allowing them to get some financial and social advantages, sitting

for an exam more or less the same as the one designed for young

NCOs.

On one hand it was a real obstacle for a lot of good guys that were

unable to succeed in that kind of exam, somewhat intellectual, depri-

ving the Army of many excellent professionals able to hold technical

responsibilities

And, on the other hand, the happy few that succeeded where placed

very close to the status of NCOs that many of them did not unders-

tand why they were not considered like NCOs.

That is why the « Etat-major de l’armée de terre » (EMAT) decided to

rebuilt this technical certificate taking account of the need of finan-

cial and social advantages and the need of a clear status and career

hopes for soldiers supposed to prolong over eleven years duty.

Roughly speaking, a soldier will no more get the new certificate by

an exam but he will be followed during a certain lap of time (3 years),

inside his Regiment, by a « guarantor », chosen among NCOs of his

unit, being in charge of certifying the real acquisition of know-how

corresponding to the desired certificate of the first level. At the end

of the period the soldier will be presented to a regimental committee

that will advise the « Chef de Corps » whether or not to deliver the

certificate to the candidate or simply to refer him to the next session,

six months later. Now clearly the CCH that has been graduated with

the CT1/VE will get better wages, the possibility of enlistments up to

22 years duty, but will never be considered as an NCO, that to say

that he cannot be appointed for a position that requires an NCO,

even if he is supposed to have the same technical qualification.

With this organisation, the regiment will be entirely responsible for

the appointment of its « long-life soldiers », relying essentially on

professional criteria and no more on their ability to write intelligent

answers on a sheet of paper.

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vers un parcours allant au delàde 11 ans de service voire jus-qu’à 22 ans de service pour cer-tains d’entre eux. L’attributionde ce CT1/VE permettant auxintéressés d’obtenir l’échelle 4de solde.

Pourquoi ?

Ce CT1, qui doit bénéficier auxmilitaires du rang, se démarquetrès nettement de l’actuel CT1des MdR, appelé à disparaître.

Alors que l’ancienne formuleconsistait à faire passer à cer-tains militaires du rang le mêmeexamen que les sous-officiers, lenouveau système s’appuie nonplus sur la réussite à desépreuves notées, mais sur l’ac-quisition (vérifiée) de savoir-faire au cours d’une périodedonnée. Ainsi, il n’est plus ques-tion pour les militaires du rangde préparer un examen souventdifficile et de nature assez théo-rique mais ce CT1/VE repose surla reconnaissance des acquis del’expérience. Les compétencesacquises sont capitalisées et cer-tifiées dans un « passeport pro-fessionnel ». Un jury régimen-taire émet un avis sur l’attribu-tion du CT1, le chef de corpsdécidant de l’attribution, en der-nier ressort. De cette manière, laporte du CT1 est plus largementouverte et prend mieux encompte l’expérience profession-nelle.

LA LETTRE

Où ?

La validation de l’expérienceprofessionnelle des EVAT et l’at-tribution du CT1/VE se font dansl’unité d’affectation et relèventde la responsabilité du chef decorps.

Quand ?

Tout militaire du rang suscep-tible, du fait de sa manière deservir et de ses compétencesprofessionnelles, de se voir pro-poser de prolonger son par-cours professionnel au delà de11 ans de service, peut entrerdans le cursus de validation deson expérience en vue de l’ob-tention du CT1.

Pour ce faire il lui faut être titu-laire du BMPE et avoir entre 3 et6 ans de service.

Dès lors qu’il est inscrit en cur-sus de validation de l’expé-rience, par décision du corps, lemilitaire du rang sera suivi pen-dant une période donnée (3 anspour le domaine combat et tech-niques du génie), dans l’exercicede son métier, qu’il soit au quar-tier ou en opération. A l’issue decette période et en fonction dunombre de savoir-faire validéset de la manière de servir de l’in-téressé, le chef de corps décide,ou non d’accorder le CT1, cette

décision intervenant au plustard en fin de 9e année de ser-vice.

Comment ?

Le MdR suit préférentiellementle cursus (CP – CTE – CT1) dudomaine et de la nature defilière dans laquelle il s’etengagé. La mutation et laréorientation ne doivent avoirlieu qu’au titre de la satisfactiondes besoins en compétences del’unité ou de la fidélisation del’intéressé.

Au cours de sa 4e année deservice, à l’issue des travauxd’orientation, le MdR EVATretenu comme candidat auCT1/VE, se voit désigner un« garant » qui est l’un de sescadres de contact (chef de sec-tion ou SOA éventuellementchef de groupe), voire un cadredu régiment spécialement dési-gné pour ses compétences etqui sera chargé de le suivre et decertifier ses savoir-faire profes-sionnels.

L’appréciation et l’enregistre-ment des acquis professionnels,dans le cadre de l’exercice dumétier ou lors de l’approfondis-sement de l’expérience en corpsde troupe, sont effectués sur le« passeport professionnel » surle quel sont décrits tous lessavoir-faire et savoir être que lecandidat doit maîtriser dans lecadre de son CT1, ainsi que lamanière de les valider.

A l’aide de ce document, le« garant » va, avec le MdR, effec-tuer un contrôle initial des com-pétences maîtrisées et sa margede progrès. Ensuite, tout au longde la période de validation, le« garant » consignera sur le« passeport profession-nel »l’acquisition des compétencessuivant les différents modespossibles : validation de l’expé-rience (VE), travail personnel(TP), approfondissement de l’ex-périence (AE). Ainsi il sera pos-sible, à l’issue de la période devalidation lors du bilan profes-sionnel final, de faire un point desituation fidèle de la maîtrise par

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le candidat des savoir-fairerequis pour l’attribution du CT1.

Le « passeport professionnel »est tenu à jour conjointementpar le « garant » et par le candi-dat au CT1. Il est certifié par lecommandant d’unité. Une copieélectronique est effectuée par lebureau de gestion des res-sources humaines du corps quiest mise à jour régulièrementpar le « garant » et constitue l’ar-chive du « passeport profession-nel » qui sera présentée à laréunion du jury, après qu’on yait reportées toutes les observa-tions et signatures correspon-dant à l’original détenu par lecandidat. Le candidat, le « garant »,le commandant d’unité et lechef du BGRH du corps en para-phant ce document attestent laréalité des renseignements qui yfigurent.

Pour le domaine GEN, il existe5 types de « passeport profes-sionnel » correspondant à cha-cune des natures de filières dudomaine.

Par Qui ?

Deux fois par an, les candidatsarrivant à l’issue de la périodede validation de l’expérience(VE) sont présentés à un juryrégimentaire, dont le rôle estd’éclairer la décision du chef decorps et lui apporter les élé-ments complémentaires d’ap-préciation et de l’aider à biensituer les MdR candidats les unspar rapport aux autres. Ce juryrégimentaire est compétentpour tous les candidats ducorps, quel que soit leur

domaine ou pôle d’apparte-nance.

Ce jury est composé demembres de droit :

• chef de corps ;

• commandant en second ;

• les commandants d’unité desintéressés.

De membres désignés :

• les chefs de service ;

• le ou les experts du corps oudes spécialités présentées (1) ;

• le rapporteur (chef du BGRH).

Le jury (2) se prononce essentiel-lement sur la valeur techniquedu candidat mais prend aussiconnaissance des feuilles denotes et des résultats aux testsCOVAPI de l’intéressé pourconnaître la manière de servirde l’intéressé et ses motivations.

L’avis du jury régimentaire peutêtre :

• favorable, s’il estime que leMdR mérite de se voir attri-buer le CT1 ;

• défavorable, s’il estime que leMdR ne mérite pas de se voirattribuer le CT1 ;

• d’ajournement s’il estime quele MdR, bien que méritant dese voir attribuer le CT1, n’enremplit pas toutes les condi-tions.

La décision finale appartient auchef de corps qui arrête définiti-vement la liste des attribution deCT1/VE. Cette liste est inscrite endécision du corps.

LA FORMATION COMPLÉ-

MENTAIRE (FC)

Lorsque le CT1/VE leur a été attri-bué par décision du corps, lesMdR doivent suivre une forma-tion complémentaire en écoled’arme, destinée à compléter, àaffermir et à approfondir leursconnaissances militaires géné-rales, leur sens du commande-ment d’une équipe ainsi queleurs connaissances en matièrede sécurité. La durée de cette FCest variable suivant les naturesde filières ; pour l’ensemble dudomaine GEN, elles ne dépasse-ront pas 3 semaines.

MESURES TRANSITOIRES

Ces mesures seront mises enœuvre à compter du mois dejanvier 2003.

La dernière session du CAT2 setiendra en 2003, session de rat-trapage comprise. La premièreattribution de CT1/VE intervien-dra en 2004, avec une mise enapplication du principe de vali-dation de l’expérience au 1erjanvier 2003. Pour ce millésime,l’ensemble des savoir-faireacquis depuis l’attribution duCTE sera pris en compte. Lespremières formations complé-mentaires débuteront égale-ment en 2004.

Tous les militaires du rang quiauraient échoué au concours duCAT2 en 2003, sont autorisés àse présenter deux fois auCT1/VE.

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1) Le corps fait appel à la RT s’il ne dispose pas en son sein du ou des experts de spécialités recherchés.

2) Le rôle et les attributions des différents membres du jury sont décrits avec précision dans la «circulaire ministé-rielle relative à la mise en œuvre du certificat technique du premier degré des engagés volontaires de l’armée deterre» (à paraître sous timbre du CoFAT).

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Depuis le mois d’octobre 2002,l’ESAG s’est engagée dans unedémarche de mise en place d’unsystème de la qualité avec lavolonté de le faire certifier àterme aux normes ISO 9001 ver-sion 2000.

A l’instar de tous les organismesde formation, qu’ils soientpublics ou privés, et selon lesméthodes et technologies nova-trices, divergentes et/ou diffé-rentes qui les caractérisent,l’exigence de la qualité de la for-mation est devenue le véritablechallenge de toute école.

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Capitaine

Patrice

DELAPORTE

Officier issu des rangs de l’écolemilitaire interarmes en 1994, lecapitaine Patrice DELAPORTEest officier traitant à la cellulequalité de l’ESAG depuis le 1er

mars 2003.

Chef de section et officieradjoint au 4e régiment du génieà LA VALBONNE, il a commandéune compagnie d’intervention àl’UIISC n° 5 de CORTÉ.

Formateur puis officier adjointà la Division des sous-Officiersde l’ESAG, il a assuré le posted’officier traitant au sein de lacellule d’études-évaluations dela Direction Générale de laFormation.

La démarche qualitéde l’E.S.A.G.

et sa procédure d’évaluation

The quality training courses requirement became currently like all

the training organizations (public or private) the real challenge for

any school.

In this new battle, the privileged tool of questioning put up itself to

be the inevitable and a previous element before any improvement.

The assessment process introduced at the Engineer School is joined

CoFAT’s piloting procedure.

Indeed, this methodology put on two kinds of assessments : one

internal and one external valuation. Their objectives keeping :

• to report on carried on and realized training actions,

• to improve the training actions on the teaching skills, organization

and method levels,

• to evolve the program’s contents.

The take in charge of such a process identify four stages in the proce-

dure which are allowing collation, data and estimation processing

set up the valuation unit. This had developed a special valuation

directory structure within the general training management with

several documents :

• Assessment report from the trainees

• Assessment report and opinion from the trainers

• Synthesis assessment report from the specific training department

• Plenary assessment session

• Writing of working reports

In parallel, and as part of this process, on the Army level, CoFAT

developed an application software which is calling EPEE (i. e

Education and Environment Process Estimate). This software is

meant to do automated assessment. Its aim is to alert for the ineffi-

ciency or potential gaps from the training line.

Currently the Engineer school is resolutely committed in its trainings

optimisation. She has decided on the development of a quality

management system seeking the ISO (1) certification for its training

structure.

Finally prelude to a single piloting system, the setting up of specific

procedures collecting all the training actors (engineer field pilots -

employers i.e battalions – trainers and trainees) will express the

effectiveness of the training suitability research for a post within the

Engineer Corps.

ISO : International Standards Organization

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Les organismes mi l i ta i resn’échappent donc pas à cetterègle. Si bien que dans cettenouvelle bataille, l’outil privilé-gié du questionnement d’éva-luation s’affiche comme l’élé-ment incontournable et préa-lable à toutes entreprisesd’amélioration de leurs actionsde formation.

L’amélioration permanente desformations dispensées au seinde l’ESAG constitue la raisond’être du processus d’évaluationde l’école. Dès lors, il apparaîttout à fait normal que la métho-dologie mise en œuvre resteelle-même évolutive afin demaintenir son efficacité et sapertinence dans le dispositif misen place.

LA PROCÉDURE EN PLACE

Inscrit dans la démarche de pilo-tage du CoFAT, le processus misen place au sein de l’ESAG cor-respond en tous points auxdirectives fixées concernantl’évaluation de la formation enmettant en place un recueil d’ap-préciations auprès de tous lesacteurs de la formation (forma-teurs, stagiaires et employeurs« régiments et unités »).

• Il met en œuvre une évalua-tion dite « interne » réaliséeau sein de l’école auprès desstagiaires et des formateurs,

• Il met en œuvre une évalua-tion dite « externe » réaliséeauprès des anciens stagiaires6 mois après leurs qualifica-tions obtenues et des corps

de troupe c’est à dire lesemployeurs.

La méthodologie appliquéedans le processus d’évaluationinterne de la formation fait étatde 2 types d’évaluation, une dite« lourde » (stages longs), l’autredite « allégée » (stages courts).L’ensemble de cette méthodeest décrit dans un mémentorelatif à la conduite des évalua-tions de la formation.

Il est à noter qu’avant l’éditionde ce mémento (avril 2002),l’évaluation de la formation étaitdéjà effective au sein de l’écoleet faisait état du recueil desinformations relatives à l’envi-ronnement des stagiaires, laconduite de leur enseignement

et leurs satisfac-tions, tout commecelui des forma-teurs.

Celle-ci avait pourbut de faire remon-ter l’information enprovenance desstagiaires pourmesurer l’impactde l’instruction dis-pensée afin d’ap-porter les correc-tifs, si cela étaitnécessaire.

DESCRIPTIF DE LA PROCÉDURE

Les objectifs de ces évaluationssont triples et ont pour but de :

• rendre compte des actionsmenées etréalisées,

• amé l io re rles actionsde forma-tion sur lesplans del’organisa-tion, de laméthode etde la péda-gogie,

• faire évoluerles contenusdes program-mes.

La démarche, décrite ci-après,identifie quatre étapes prépon-dérantes devant permettre lecollationnement et le traitementdes informations et apprécia-tions.

Le tout a pour vocation confor-mément à la démarche de pilo-tage du CoFAT de maintenirl’adéquation formation emploi(c’est à dire pour l’ESAG derépondre aux exigences des for-mations du génie en leur don-nant pleinement satisfaction).

A titre d’exemple, le recueil desinformations via les évaluationss’intègre d’ailleurs parfaitementdans le « toilettage » des pro-grammes afin d’éviter les redon-dances dans les différentes pha-ses d’une formation de cursus.Si les enseignements concer-nant l’environnement sontexploités immédiatement enliaison avec la direction géné-rale du soutien et conduisent àdes aménagements, ceuxconcernant les contenus de pro-grammes le sont avec plus deprécautions car plusieurs éva-luations sont nécessaires afind’éviter les écueils des effets demode (dus à une tranche depopulation, de période voire deformateurs…).

La méthode explicitée dans lemémento guide décrit, à partirdes synthèses des réflexionsdes stagiaires et des formateurs,une exploitation immédiate oudifférée permettant de menerles études appropriées.

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Mise en œuvre depuis la fin del’année scolaire 2002, cetteméthodologie a permis une évo-lution notable des contenus deformation de la division d’appli-cation, du cours des futurs com-mandants d’unité et des forma-tions de spécialité du 1er et 2e

niveau combat du génie dessous-officiers (par exemple, lerenforcement des capacités demanagement de la ressourcehumaine et l’allongement desphases d’adaptation de la for-mation différenciée pour la DA –ou encore le renforcement descapacités de travail en interna-tional pour le CFCU).

La prise en compte de cettedémarche s’est donc concrétiséepar la création de la celluleétudes - évaluations, le 1er août2002, au sein de l’état-major dela DGF (2). Celle-ci s’est pleine-ment intégrée à l’arborescencede l’évaluation au sein del’école, confortant par la mêmele suivi des évaluations et desétudes qu’elles initient au seinde l’école.

La procédure décrite s’élaboredonc au travers de plusieursdocuments :

� fiches synthèses au niveau dela brigade de stagiaires ; res-ponsable président de bri-gade.

� fiche et avis des formateurs ;responsable chef de brigade.

� fiche de synthèse du chef dedivision ou de département(reprenant s’il y a lieu plu-sieurs brigades).

� séance d’évaluation plénière ;présence des stagiaires, for-mateurs, de la cellule évalua-tion et du directeur de la for-mation ou son adjoint.

� rédaction de fiches de travailet de correspondances ausein de la DGF ou vers le chefde corps etle pilote ded o m a i n e ;cellule éva-luations.

La procédured ’ é v a l u a t i o nexterne met-tant en œuvreuniquement lespoints � et �(synthèses eté t u d e s d e squestionnairesécrits envoyésaux anciensstagiaires et à

leurs employeursau sein des corps).

PROGRESSION

En parallèle à cep r o c e s s u s ,le CoFAT dans lecadre de l’évalua-tion globale de laqualité de la for-mation dispenséedans l’armée deterre a développéune applicationi n f o r m a t i q u e

(EPEE (3)) destinée à exploiter eteffectuer des synthèses automa-tisées des évaluations.

Cette application, dont l’étuderemonte à la fin de l’année 2000,a été déployée au sein de l’écoleen mars 2002.Son but est de faire remonter lesinsuffisances et les lacuneséventuelles de la chaîne de for-

mation en fonction des ODF (4) etselon leurs types de formationsdispensées.

Les informations transmisesannuellement seront regrou-pées selon les grand types d’ac-tions de formation (CFCU, DA,BSTAT, BSAT, …)

L’application informatique per-met, à partir de la saisie de diffé-rents types de questionnement

donnés (recueil de l’informa-tion) auprès d’une population,d’effectuer une agrégation desdonnées en synthèses avec unemise en forme automatique etl’adjonction d’un commentaire àces données.

De manière fonctionnelle, leCoFAT laisse à l’école la respon-sabilité d’organiser les syn-thèses d’évaluations à partir deson propre dispositif d’évalua-tion pour lui founir les taux desatisfaction relatif à laformation :

• au comportement militaire(composante A)

• à la mission opérationnelle(composante B)

• physique et sportive (compo-sante C)

• administrative et technique(composante E)

2) Direction Générale de la Formation

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L’applicatif développé est à cejour mis en place au sein del’ESAG pour toutes les forma-tions de cursus et d’adapation ets’intègre en complément du pro-cessus précédemment évoqué.

De même, à l’instar des évalua-tions externes réalisées auprèsdes corps de troupe, le recueild’informations à partir de ques-tionnaires écrits, actuellementréalisé au sein des formations duservice du génie, devrait per-mettre la prise en compte denouvelles pistes d’améliorationde la formation au sein du DES (5).

ADAPTATION

L’adaptation à l’emploi est l’en-jeu de ces évaluations et il s’agitbien de répondre aux exigencesdes employeurs.

A ce titre, l’application EPEEest destinée principalement àmesurer les taux de satisfac-tion des « employeurs » etdes « formés ».

Conçue pour permettre la saisiedirecte des données via INTRA-

TERRE (6), son utilisation déve-loppée au cours du 1er semestre2003 devrait permettre l’adéqua-tion même de l’outil informa-tique offert avec la méthodolo-gie propre de l’ESAG afin degarantir le maximum d’attrait etde pertinence en s impl i f iantles tâches administratives.

Défini comme « la

vérité des prix »par la démarche depilotage du CoFAT,la mesure de satis-faction directementauprès du « client »a tout naturelle-ment conduit àdévelopper unaudit au sein desformations dugénie (UIISC n° 1,

13e RG, 17e RGP et 2e RG) afin decompléter et affiner les informa-tions recueillies par les ques-tionnaires d’enquête mais sur-tout de susciter le dialogue envue de déterminer une défini-tion claire des attentes et desbesoins.

L’audit adjoint au processusd’évaluation devra permettre :

• la rédaction d’un rapportd’évaluation externe visant àdéfinir les axes d’effort de laformation à l’ESAG,

• le développement de l’inter-activité entre les corps et

l’école,

• la confirmation des axesd’études menées lors desévaluations internes.

SYSTEME DE MANAGE-

MENT DE LA QUALITE

Finalement, puisque la raisond’être de l’école du génie est dedispenser une formation de qua-lité sans cesse améliorée etadaptée, cette dernière imposeque le processus d’évaluationqui l’accompagne soit régi parles mêmes règles d’évolution,d’adaptation et d’amélioration.

Pour ce faire, résolument enga-gée dans l’optimisation de sesformations et à la manière desgrands organismes industriels,commerciaux ou de services,l’ESAG s’est orientée vers ledéveloppement d’un système demanagement de la qualité enrecherchant la certification ISO9001-version 2000 de son appa-reil de formation.

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3) EPEE : Evaluation des Processus d’enseignement et de leur Environnement

4) ODF : Organisme De Formation

5) DES : département de l’Enseignement Scientifique

6) http//epee-esag.cofat.terre.def

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Ainsi, au prélude d’un pilotageunique de ses spécialités, lamise en place d’un outil basé surl’identification et la mise enplace de procédures mettant enœuvre tous les acteurs de la for-mation (pilote de spécialités,employeurs, formateurs et sta-giaires) ne pourra que traduirel’efficacité de la recherche del’adéquation de la formation àl’emploi au sein du génie.

La pertinence de cet outil demesure, d’analyse et d’amélio-ration de la qualité de la forma-tion, impose que 3 axes d’éva-luation soient menés.

Evaluation

• du stagiaire et de sa formation

• du formateur et de l’ensei-gnement qu’il dispense

• de l’employeur sur l’adéqua-tion des compétences desformés aux exigences de leurmétier.

Dans cette optique, l’évaluationtrouve sa plénitude en tant qu’ins-trument privilégié de mesures desatisfaction ou de contrôles. Saplace au sein de l’état-major del’ESAG, indépendante de la DGFconforte l’impartialité qui luiincombe en garantissant l’effi-cience d’un tel système.

QUELQUES PISTES…

La poursuite annuellement desaudits de la formation pourprendre l’avis de toutes les uni-tés et formations et leur pleineintégration au futur dispositif.

L’extension du recueil d’infor-mations et d’évaluations auxunités inter-armes, inter-arméeset autres formations interminis-térielles abonnées à une forma-tion du génie (notamment parexemple, celles concernant lesfilières TOI (7) et maintenance del’infrastructure).

7) TOI : Techniques d’Opérations d’Infrastructure

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POURQUOI ? POUR QUI ?

Accompagnant la professionna-lisation, la création d’un par-cours professionnel de la filièresécurité civile, sur le point d’êtreconcrétisé, permettra aux mi-litaires du rang et aux sous-off ic iers qui le désirent , desuivre un déroulement de car-rière complet et valorisant danscette composante tournée versune assistance aux populationssinistrées à la suite de catas-trophes d’origines naturelles,accidentelles ou terroristes.

La décision de cette création defilière s’est imposée à tous.

De nombreux jeunes souhaitantservir dans les formations mili-taires de la sécurité civile se ren-seignaient régulièrement sur leparcours professionnel proposé.

Prêts à effectuer une carrière, ilsne trouvaient pas dans l’organi-sation ancienne une réponse àleur aspiration.

Le problème se posait d’uneautre manière aux jeunes sous-officiers rejoignant les UIISC,qui en complément de leur for-mation d’origine devaient,suivre une seconde formationau détriment de la capacité opé-rationnelle de la sécurité civile.

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Capitaine

Alain

PIARROU,

Officier de l’arme du génie, issudu rang, occupe aujourd’hui leposte de chargé de la formationà l’état major des Formisc.

Entré en service en avril 1976pour effectuer son service natio-nal, au 17e régiment du génieparachutiste de Montauban, Ilsert ensuite dans cette unité entant qu’EVAT, puis après êtrepassé par l’école nationale dessous-officiers de Saint-maixent,comme sous-officier.

En 1988, il rejoint le pôle sécu-rité. Muté à l’Unité d’instructionet d’intervention de la sécuritécivile n° 7 de Brignoles, puis àl’UIISC4 de Rochefort (unité dis-soute aujourd’hui), il suit unedeuxième formation orientéevers les missions de la sécuritécivile.

Pendant huit ans il acquiert dansce milieu une solide expérienceen tant que chef de section puispendant un an en tant qu’officierlogistique.

Après, un retour dans le géniearme, au sein du 6e régiment dugénie, il est muté en août 2002, àl’état-major du commandementdes formation militaires àAsnière/seine.

La filière sécurité civile

A career in civil protection.

With the advent of professionalization of the army, a new policy

opportunity arises for enlisted personals and NC0s to launch a career

in civil protection.

Integrated into military units, they will learn a full profession, choo-

sing a field in natural or technological disaster.

The access to this new branch will have a twofold effect : it will faci-litate direct NCO recruitment, thereby no longer detracting fromregular army recruitment efforts.

Moreover human resource management should be easy due to inter-

est among young people in this branch and, despite the relatively

small force, career opportunities are possible. Future reconversion

represents no problem either towards the private sector or within in

the army branch (NRBC, Service Militaire Adapté, civil-military co-

operation for example).

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En effet, les règles incontour-nables fixées par décrets impo-sent 4 à 5 mois de stages selonla spécialité pour tenir en inter-vention un poste de chef degroupe et 2 mois supplémen-taires pour un de chef de sec-tion.

Pendant ce temps, ils ne pou-vaient donc pas tenir d’emploiopérationnel. De plus, la prépa-ration du CM2 et du CT2 de leurfilière d’origine leur restaitimposée.

La réussite devenait très aléa-toire.

Déstabilisés, certains subis-saient alors, un retard dans leurdéroulement de carrière.

Cette création de filière étaitaussi devenue urgente pour per-mettre le recrutement semi-direct au sein de la sécuritécivile.

Paradoxalement, au momentmême où l’armée de terremanque de sous-officiers, levivier de candidats potentielspermettrait de satisfaire unegrande partie des besoins, éco-nomisant de façon non négli-geable le poids des formations.

COMMENT ?

Pour répondre à la diversité desmissions et les domaines d’in-terventions lors des catas-trophes, la filière offre deux spé-cialisations possibles.

Ainsi, lors de leur orientation eten fonction de leurs aptitudes,les militaires du rang et les sous-officiers pourront opter pour unparcours tourné vers les« risques naturels » ou les« risques technologiques ».

Les intéressés devront satisfaireà des stages référencés dans lemilieu sapeurs-pompiers, quinécessitent d’être préparés avecsérieux et dont l’acquisition nese fait pas sans difficulté.

Ces stages, pour leur majorité,sont identifiés par des niveauxnumérotés de un à cinq. Ils auto-risent à intervenir dans un cadrejuridique lors des différentesopérations de secours.

Les niveaux 1 sont du niveau del’équipier, le 2 du chef d’équipeet du chef de groupe, le 3 duchef de section, les autresniveaux étant réservés auxmajors et officiers.

Les parcours « risques natu-rels » et « risques technolo-giques » nécessitent l’acquisi-tion de stages répartis pardomaines : feux de forêts (FDF),sauvetage déblaiement (SDE),secourisme (AFPS-CFAPSE-MNPS), traitement EAU (EAU),risques chimiques (RCH) etrisques radiologiques (RAD) … Mais la filière est unique. Untronc commun est dispensé àl’ensemble du personnel et desU.V. sanctionnent le parcoursprofessionnel. Des formationsd’adaptation permettent de pas-ser d’une spécialité à l’autre. Laformation directe à l’emploi aété naturellement recherchée.

ET AU DELÀ ?

Comme explicitée supra, cettefilière présente l’avantage consi-dérable de réduire des forma-tions coûteuses financièrementet en temps.

Même si la masse critique n’estpas encore atteinte, cette filièreest d’ores et déjà viable et lagestion du personnel optimisée.

Deux raisons majeures permet-tent une telle affirmation.

La première relève de l’intégra-tion dans le corps des sapeurs-

pompiers professionnels ou dela reconversion. En effet, unedes deux missions des UIISCdésignée par le premier « I »reste l’instruction.

Nombre de VDAT et d’EVATsont pompiers volontaires. Unebonne partie aspire à intégrer lecorps des professionnels où lesplaces sont rares, ce qui induitune sélection difficile.

Les meilleurs des EVAT peuventainsi, soit intégrer en semi-direct le corps des sous-officiersde l’armée de terre, soit parconcours le corps des sapeurspompiers professionnels.

Pour la reconversion des MDR etdes sous-officiers, les métiers dela sécurité offrent de nom-breuses opportunités. Pour ceuxqui désireront faire une carrièrelongue, il leur sera offert despostes de responsabilités dansl’encadrement des UIISC, dansles états-majors de zones (enmétropole ou outre mer) et auCOGIC (centre opérationnel degestion interministérielle descrises). Il leur sera aussi pos-sible de servir au sein d’autresformations où leur spécialité estr e c h e r c h é e ( A C M , S M A ,écoles….).

Il n’y a donc pas de problème defin de carrière pour ceux quiprendront cette f i l ière. Laseconde relève des liens étroitsavec le domaine NBC.

Même si les conditions d’emploides équipes « risques technolo-giques » des UIISC et celles desdétachements NRBC des arméesdiffèrent, l’environnement est lemême et les savoir-faire sonttrès proches, voire souventcommuns.

Un partenariat dans la formationdu personnel est en cours definalisation. Des passerellesseront institutionnalisées. Celafera l’objet d’un prochain article.

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La sauvegarde des personnes etdes biens est l’une des missionsrégaliennes de l’Etat ; dans cedomaine la France se singula-rise par la diversité et la complé-mentarité de ses acteurs.

Véritable quintessence des fac-teurs individuels de motivation,la passion quasi sacerdotale dupersonnel, qu’il soit volontaireou professionnel dans unecaserne provinciale ou bien mili-taire dans une unité d’élite, a« traditionnellement » permisde faire face aux nécessairesévolutions de la gestion de laressource humaine.

Confrontées à la réforme déci-dée par le chef de l’Etat, les uni-tés militaires en général et cellesde la sécurité civile en particu-lier o n t m e n é d e s é t u d e sinternes, tout en assurant lesmissions de toute nature faceaux récents aléas d’origine natu-relle ou technologique dont ladensité et la dangerosité ont étéremarquables dans l’évolutionséculaire des risques.

Au plan humain, les unités mili-taires de la sécurité civile sed e v a i e n t d e r é a g i r p o u rrépondre au double challengede la répartition de la ressourcedans leur organisation mais sur-tout de la gestion de la forma-tion dépendante non seulementdes contraintes réglementairesmais aussi de la nécessité deproposer des parcours profes-sionnels complets et attractifs.

Initiée par le général inspecteurde la fonction appui au cours dupremier semestre 2002, laréflexion s’est transformée enmandat d’étude pour le pilote dedomaine de la direction desétudes et de la prospective(DEP) angevine sous l’impulsiondu général commandant l’ESAGlors du comité de pilotage dupôle de compétence « sécurité »le 15 octobre 2002.

Une étroite collaboration entreles grands services concernés etla pro activité du commande-ment des formations militairesde la sécurité civile (COMFOR-MISC) ont permis la mise surpied d’un parcours profession-nel de sous-officier incluant lesdeux niveaux de formation quipourrait être effectif en sep-tembre 2003. Si ce dernier estvalidé par les autorités detutelle, il devrait marquer untournant majeur pour le person-nel des formations militaires dela sécurité civile (FORMISC).

L’analyse des facteurs histo-riques structurants a permis dedéfinir des critères objectifs dechoix permettant d’aboutir à unparcours professionnel originaladapté aux besoins et résolu-ment orienté vers la logique demétiers développée par notreinstitution.

Tout d’abord, le projet s’est ins-crit naturellement dans la conti-nuité et la stricte suffisance quidoit prévaloir depuis le recrute-ment jusqu’à la reconversion touten conservant une progressivitépermettant l’épanouissementpersonnel à chacun des niveauxrencontrés par le personnel.

Ensuite, la modularité procèdede la méthode d’obtention desniveaux statutaires (CT1 desmilitaires du rang, BSAT etBSTAT). Ces derniers sont obte-nus par une succession de quali-fications appartenant à la com-posante B, judicieusement com-plétées par les connaissancesimpératives en matière de com-mandement, d’anglais opéra-tionnel, de connaissances dumilieu et des procédures spéci-fiques sans oublier la conditionphysique garante de l’équilibredu cadre en situation de « stress ».

Capitaine

Denis

LOPEZ

Le capitaine LOPEZ a 35 ans.Il est marié et père de deuxenfants.

Après des études de scienceséconomiques à l’université deMontpellier, le capitaine LOPEZs’engage à l’ENSOA au titre dela branche de spécialité 04 com-bat du génie en 1986.

De 1987 à 1990, il est chef degroupe en compagnie de com-bat au 4e régiment du génie à LaValbonne puis suit la scolarité àl’EMIA dans la filière économiegestion de 1990 à 1992.

Promu lieutenant en 1992, ilassure successivement les fonc-tions de chef de garde d’incen-die et officier adjoint en compa-gnie d’incendie de la BSPP de1993 à 1997.

De 1997 à 2001, il est officieradjoint puis commandant d’unitéde l’unité élémentaire spécialiséedétachée auprès du centre spa-tial guyanais à Kourou.

Affecté en 2001 à l’ESAG audépartement formation opéra-tionnelle de l’ESAG, il rejoint ladirection des études et de laprospective l’année suivantecomme officier rédacteur chargédu pilotage du pôle sécurité.

Le capitaine LOPEZ est titulairedu diplôme d’état-major.

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AVIS DU CAPITAINE LOPEZ

PILOTE DU PÔLE DE COMPÉTENCE « SÉCURITÉ »

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Enfin, la souplesse est obtenuepar la recherche permanente dudécloisonnement à tous lesniveaux. Ceci implique d’utiliserles concepts de tronc communet de formation d’adaptationtout en conservant des épreuvesoptionnelles pour les sous-matières risques naturels etrisques technologiques au seindes parcours. A terme, cecidevrait permettre une gestionaisée du personnel, des réorien-tations internes et à l’instar desdispositions actuelles l’intégra-tion de cadres expérimentésprovenant d’autres spécialités.

Cette approche doit permettre laformation d’experts qualifiés,adaptables pouvant exploitertoutes les potentialités offertesen matière d’avancement ausein de notre institution etcapables de s’adapter en retouraux besoins croissants de nosarmées dans les nombreusessituations et affectations où l’ap-préhension et la gestion desrisques devient une contraintedu moins importante sinon léga-lement incontournable.

Le parcours prévu s’attache àconserver les plus-values de la

polyvalence du sapeur tout en y intégrant les qualificationsnécessaires et suffisantes à lalégitimité de l’action s’inscrivantdans un environnement opéra-tionnel militaire ou civil.

Il pourrait autoriser dans un ave-nir proche des synergies signifi-catives et directes avec la filière« pompiers des forces terres-tres », les pompiers du domaine« aéromobilité » et le domaine« NBC » avec lesquels desrecherches sont déjà en cours.

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Développée initialement parl’armée américaine, la simula-tion tactique a vu le jour grâceaux performances sans cesseaméliorées des ordinateurs. Audébut des années 90, les alliésen ont profité. Les Etats-Unis ontainsi fait cadeau à la France deslogiciels JANUS et BBS (BrigadeBattle Simulation). Cela s’est tra-duit par la création à Mailly duCEPC (centre d’entraînementdes postes de commandement)en 1994 et la diffusion deJANUS dans les écoles d’armeen commençant par l’E.A.I dès1993.

L’E.S.A.G rejoint le club des utili-sateurs de JANUS en 1997 avecla création d’une cellule infor-matique de commandement ausein de la D.G.F chargée depréparer l’arrivée du logiciel.JANUS est installé au centre tac-tique courant 1998 et est opéra-tionnel fin 1999, tandis que d’im-portants travaux de remise enétat de l’infrastructure et desréseaux sont effectués au centretactique jusqu’en 2000. A lamême date, le B.F.A.O (bureauformation assistée par ordina-teur) prend sa physionomie

actuelle et repasse aux ordresdu D.F.O (département de la for-mation opérationnel).

UNE STRUCTURE LEGERE

ET MODULABLE

Le B.F.A.O se compose d’uneéquipe de commandement et detrois sections spécialisées. Lechef de bureau est égalementchef du centre JANUS et pointde contact s imulat ion del’E.S.A.G pour le C.O.F.A.T. Lasection simulation est comman-dée par un officier, administra-teur JANUS, assisté de deuxopérateurs permanents JANUS.La section systèmes informa-tiques de commandement estdirigée par un officier adminis-trateur S.I.R (système d’informa-tion régimentaire), assisté dedeux sous-officiers. La section

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Chef de

bataillon

Philippe

POTIN

Le chef de bataillon POTIN, chefdu Bureau Formation Assistéepar Ordinateur (BFAO) del’ESAG est breveté technique del’enseignement militaire supé-rieur (BTEMS) et ingénieur desPonts et Chaussées.

Après Saint Cyr, il rejoint l’armedu génie en 1989 et sert succes-sivement au 9e RG et au 6e RG.

En 1997, il participe à la créationde la cellule informatique decommandement de l’ESAG, àlaquelle succédera le BFAO(bureau formation assistée parordinateur).

Ayant réussi le brevet tech-nique, il suit la scolarité del’école des Ponts et Chausséespuis ce l le l ’ Inst i tut RoyalSupér ieur de Défense deBruxelles dont il sort brevetéd’état major.

Affecté depuis juillet 2002 àl’ESAG, il y a pris le commande-ment du BFAO.

Le centre de simulationJANUS de l’E.S.A.G. :

développements

Created in 1997 to prepare the arrival of JANUS software the « cellule

informatique de commandement » is operational in 2000 after the

tactical center retrofit. This bureau is responsible for using JANUS,

but also the SIR « système d’information régimentaire » and some

other software like GEOCONCEPT. The new BFAO « bureau de forma-

tion par ordinateur » is the point of contact for all the simulation

tools. JANUS is a wargame of American origin. It enables the simula-

tion of realistic tactical actions and movements from platoon to bri-

gade level in a combined environment. It’s very well adapted to high

intensity conflicts. At the ESAG, the French engineer corps school,

captains from the advanced course and lieutenants from the basic

course use this software. But it’s open now to the engineer regi-

ments, at company level and soon, in 2004, at regimental level. In

parallel, the SIR is under development. Nowadays, the captains’

course alone is involved. By 2004 or 2005, SIR should be integrated

into JANUS exercises for an always more realistic training for engi-

neer regiments.

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enseignement assisté par ordi-nateur (EAO) se compose dedeux personnels sous-officiers.

Le B.F.A.O occupe les bureauxautour du centre tactique. Il nese contente pas d’armer JANUSet le S.I.R, mais est aussi chargé,entre autres, des cours informa-tique, transmission et de la ges-tion de la cartographie del’E.S.A.G. Cela est une autre his-toire et ne sera évoqué ici que lasimulation, c’est à dire JANUSet les logiciels associés commeGEOCONCEPT.

Pour un exercice JANUS, il fauten moyenne, une douzained’opérateurs. Le personnel duB.F.A.O, bien qu’ayant la qualifi-cation d’opérateur JANUS, n’ysuffit pas. On fait alors appel àdes personnels autres venant del’école, ayant la qualification dechef de section de génie com-bat, qui renforcent ponctuelle-ment l’équipe permanente.Depuis peu, le B.F.A.O formeégalement des réservistes à cetemploi.

JANUS, UN LOGICIEL PER-

FORMANT INDISPENSABLE

A LA FORMATION.

JANUS est un jeu de guerre per-mettant, dans un environne-ment réaliste, de figurer lesmouvements et les actionsd’unités des armes de mêlée,d’appui et de soutien. Les délaisde déplacement et de mise enœuvre sont pris en compte,comme les résultats des tirs oudes destructions. Ce logiciel estparticulièrement adapté au com-bat haute intensité. Il met enœuvre un ennemi non stéréo-typé piloté par un opérateur enfonction des objectifs du direc-teur d’exercice.

Les exercices sont joués auniveau du capitaine comman-dant d’unité ou du chef de sec-tion, intégré au sein d’un grou-pement ou sous-groupementinterarmes. Ainsi pour un exer-cice du C.F.C.U, le capitainejoueur utilise ses moyens nor-

maux de commandement : carteet radios. La simulation n’estmise en œuvre qu’au niveau del’animation : directeur d’exer-cices, unités interarmes et sec-tions du génie, où l’animateurtravaille en binôme avec un opé-rateur JANUS avec lequel iléchange ordres et compte-rendus. Seul le directeur del’exercice à une vision globalede la situation. L’opérateur nevoit que ce que ses « pions »peuvent observer en fonction dela configuration du terrain et desmoyens dont ils disposent.

JANUS permet un apprentis-sage flexible de la manœuvre dugénie. En simulation il est tou-jours possible de recommenceret de corriger les erreurs. Sur leterrain c’est plus délicat. Aprèsune telle expérience de mise ensituation, le stagiaire seradavantage à l’aise en camp demanœuvre ou en opération.

En complément de JANUS, ilexiste un logiciel, GEOCON-CEPT, facilitant les reconnais-sances. Il permet d’intégrer surun même support numériquecartes, photos aériennes ousatellitaires, photos panora-miques de sites, informationsgraphiques ou écrites.

UNE CLIENTÈLE DIVERSIFIÉE.

JANUS est essentiellement uti-lisé par la DA et le CFCU pourl’apprentissage des missionsd’appui à la mobilité et à lacontre mobilité. Avant les exer-cices à Sissonne ou à Mailly laDA effectue 3 exercices JANUS.

Chaque CFCU en joue égale-ment 3, plus spécialement desti-nés à la composante combat.Sur un an 9 exercices sont effec-tués au profit de la DFO en liai-son avec ses instructeurs génieet interarmes (infanterie, cavale-rie, artillerie). Depuis 2002, lecentre JANUS s’est ouvert versl’extérieur en travaillant au pro-fit des régiments du génie. Le6e RG a expérimenté avec succèsce nouveau type d’entraînement

pour les équipes de commande-ment des compagnies (4 exer-cices en 2002). Le 31e RG a suivien avril 2003 (2 exercices plani-fiés). Le centre JANUS estouvert, sur demande, à toutesles unités du génie désirant s’yentraîner.

C’est aussi une manière pour lecentre de se roder avant de pas-ser à l’étape suivante : l’accueildes PC des régiments à compterde 2004.

UN AVENIR PROMETTEUR.

En juillet 2002, le C.F.A.T et leC.O.F.A.T ont signé un protocoled’accord, mettant à la disposi-tion des régiments les centresJANUS des écoles. Pour prépa-rer la montée en puissancenécessaire à la tenue d’exercicesdu niveau régiment, les écolesdoivent être alignées à 20consoles JANUS (1) et recevoir uncomplément en personnelsissus de la réserve. Ainsi àl’E.S.A.G 51 postes d’E.S.R ontété créés pour armer le centre àl’occasion des exercices. Ilsconcerneront les régiments dugénie et quelques régimentsd’infanterie de la 9e BLBIMA.

Cette charge supplémentaires’accompagnera de la montéeen puissance du S.I.R. aujour-d’hui seul le C.F.C.U reçoit uneformation dans ce domaine.Bientôt avec l’arrivée du S.I.Rdans les unités (en 2003, le13e RG en sera doté), il faudraenvisager l’intégration du S.I.Ret de JANUS pour rendre lesexercices toujours plus réalistes.C’est le défi que doit relever leB.F.A.O dans les prochainesannées, pour satisfaire lesbesoins de l’école et des régi-ments.

1) il faut un minimum de 10 consoles pour un exercice de compagnie et 17 pour un exercice régimentaire.

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Depuis quatre ans, différentesétudes doctrinales soulignentl’interdépendance qu’il existeentre les actions relevant del’aide au déploiement, du sou-tien au stationnement voire desaffaires civilo-militaires.

L’infrastructure se trouvant aucentre de ces différentesactions, il n’est pas surprenantque les rapports des cellules« retour d’expérience » souli-gnent la nécessité pour l’arméede terre, de disposer d’officierspossédant de solides connais-sances dans le domaine de l’in-frastructure en opérations.

La situation actuelle ne répon-dant pas de façon optimale à cebesoin, l’ESAG développe uneformation de haut niveau per-mettant de disposer d’officiersmaîtrisant les spécificités de l’in-frastructure en opération. Cetteformation est dispensée aucours de la scolarité du mastère« travaux et opérations d’infra-structure ».

** *

Lors d’un engagement opéra-tionnel, l’armée de terre se doitde disposer d’officiers compé-tents dans le domaine de l’infra-structure. Ce besoin se confirme

dès la phase de conception et deplanification de l’opération, neserait-ce que pour aider à ladécision du commandementlors de la détermination d’unsite de déploiement puis de sta-tionnement. Par la suite, il s’agitpar exemple, d’appuyer les élé-ments de reconnaissance génielors de missions relevant del’appui à la mobilité (expertisesur la viabilité des axes etouvrages d’art) avant d’apporterune expertise dans le domainedu bâtiment (solidité des ouvra-ges existants, approvisionne-ment en eau ou énergie, assai-nissement, dispositifs de protec-tion des unités déployées…).

A ces considérations tech-niques, il convient d’ajouter uneexpertise dans le domaine admi-nistratif et juridique (passationde marchés, baux…) qui fait par-fois défaut ainsi que la conduite

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Lt-Colonel

Ludovic

PERCHE

Le LCL PERCHE est Saint-cyrien(85-88), breveté de l’enseigne-ment militaire supérieur et ingé-nieur de l’école supérieured’électricité.

Ayant commandé une unité élé-mentaire au 71e RG, il a égale-ment servi au STBFT et tenu leposte de chef du bureau prépa-ration opérationnelle en état-major de brigade.

Il est actuellement chef de coursau département de l’enseigne-ment scientifique de l’ESAG.

L’ingénieur militaireen opération extérieure

On operations, the support and the survivability of the force as well

as the CIMIC organisation have a common challenge : « infrastruc-

ture ». Moreover, it appears that in low intensity conflict, infrastruc-

ture is one of the main concerns. That is why it is important to have

officers who have a strong knowledge in this field and who are able

to solve quite every technical or contractual problems that could

confront an engineer on operations.

To provide these skills, engineer officers attend a specialised course

at the French Engineer School (ESAG) which is developing a master’s

degree in infrastructure. This degree is one of the highest level of

academic studies. It is centred on classical infrastructure but a high

proportion of its teaching deals with damaged infrastructure as

bridges, buildings, electrical or water supply systems…

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Pont de Mitrovica

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d’actions au profit de la popula-tion civile (identification des res-sources, secours aux popula-tions, aide à la relance de la vieéconomique…). Enfin il ne fautpas négliger la phase de retraitet de restitution des sites de sta-tionnement à la Nation hôte.

A ce jour, il existe bien des offi-ciers ou sous-officiers possé-dant de nombreuses compé-tences dans le domaine de l’in-frastructure mais peu sontcapables de traiter l’ensembledes besoins décrits plus haut.Par conséquent, lorsque sur unthéâtre d’opérations il n’existepas de personnel compétentpour faire face à une difficultéparticulière concernant ledomaine de l’infrastructure, soitune mission d’expertise prove-nant de métropole est mandatée(moyennant une perte dedélais), soit cette difficulté esttraitée de façon très approxima-tive. Il faut alors en assumer leséventuelles conséquences hu-maines ou matérielles.

Cela n’est pas satisfaisant etbien qu’à terme, une difficultérelevant de l’infrastructure soittoujours réglée, il est indéniableque la situation actuelle mérited’être améliorée.

** *

En vue de répondre à ce besoinen personnels qualifiés dans ledomaine de l’infrastructure enopération, l’ESAG a mis sur piedet poursuit le développementd’une formation réalisant lasynthèse des compétences énu-mérées supra. Celle-ci estdispensée au sein du mastère« travaux et opérations d’infra-structure ».

Le mastère « travaux et opéra-tions d’infrastructure » est uneformation nouvelle, ouverte àdes stagiaires disposant d’untitre d’ingénieur. Ce niveau

pourrait paraître élevé mais ons’aperçoit qu’il est parfaitementciblé si l’on veut que les sta-giaires puissent correctementcomprendre, apprendre et appli-quer la somme et la diversitédes connaissances qu’il fautposséder (conception de sys-tèmes, esprit de synthèse, com-pétence technique…).

Le cœur de son enseignementest une formation classique,centrée sur les parties tech-niques et administratives d’opé-rations d’infrastructure enmétropole.

Toutefois un important module« infrastructure en opération »est enseigné afin de traiter desspécificités de l’infrastructure enOPEX.

Le but de cet enseignement estde disposer d’officiers polyva-lents, sachant traiter un trèsgrand nombre de difficultésinhérentes au domaine de l’in-frastructure en opération tellesque l’évaluation d’infrastruc-tures endommagées, les procé-dures multinationales, les passa-tions de marchés à l’étranger…

Au cas où les moyens néces-

saires à leur mission seraientlimités sur un théâtre, ils doiventêtre en mesure de relever in situles différentes données utilesd’un problème (technique ouadministratif) afin de les com-muniquer rapidement à desexperts en métropole.

Ces derniers peuvent alors s’ap-puyer sur leurs bureauxd’études pour apporter unesolution au problème qui leurest posé sans être obligés demonter une mission d’expertisesur le théâtre. Cela a pour consé-quence de gagner des délais et

surtout accroître la crédibilitédes sapeurs en opération.

Après huit mois de formation,les premiers enseignements surla scolarité du mastère com-mencent à être tirés et quelquesaménagements du programmesont prévus pour la rentrée pro-chaine, notamment le renforce-ment du module infrastructureen opération.

C’est ainsi que des travaux sonten cours pour y incorporer descompétences toujours plus opé-rationnelles dans les domainesde l’appui direct (1), la protection

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1) Il s’agit par exemple d’apporter une véritable plus value aux reconnaissances des DLRG en les renforçant, lorsquecela est nécessaire, d’officiers ingénieurs disposant d’outils mathématiques et/ou informatiques dédiés, sachantdéterminer les classes résiduelles d’ouvrages d’art, évaluer la stabilité d’infrastructure endommagée, expliciter lesmoyens de renforcer le niveau de protection des différents abris…

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de la force, l’aide à la décisionlors des phases de conceptionou l’expertise des réseaux (2).

Par ailleurs, l’ESAG cherchanttoujours à parfaire son instruc-tion en liaison avec ses pilotesde domaine, la division étude etprospective de l’ESAG envisagedéjà de mener des travaux enliaison avec le CDES afin dedévelopper de nouveaux pôlesde compétence que devraient

maîtriser les militaires ingé-nieurs sortant de la scolarité dumastère.

** *

La formation complémentaired’officiers possédant un hautniveau d’études, spécialistes del’infrastructure en opération ausens le plus large du terme esten cours ; les premiers résultatssont déjà prometteurs.

L’expérience de l’ESAG dans ledomaine de la formation et savolonté de s’inscrire dans unedémarche de progrès à longterme l’amènent à poursuivre ledéveloppement de son mastère« travaux et opérations d’infra-structure », ce qui permettra àl’armée de terre de disposerrapidement des officiers polyva-lents qui lui font défaut : les mili-taires ingénieurs du génie.

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2) Le développement d’une formation sur les réseaux électriques haute tension d’une Nation hôte est en projet enpartenariat avec EDF, tout comme une étude sur les grands réseaux d’adduction ou d’évacuation d’eau.

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StrStructuructureseset équipementset équipements

Le nouveau visage du génie : point de situation à l’été 2003 ................ LCL MARTIGNY .............................. 89

La modernisation des lots de groupe de combat .................................................. LCL LEMIRE ........................................ 93

Le S.I.R. Génie .................................................................................................................................................... LCL BERIARD .................................... 95

Le nouveau concept allemand de la « base interarmées

des forces » et son génie ...................................................................................................................... CBA BREHIER .................................... 99

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En juin 2001 et juin 2002 parais-saient dans la revue SAPEURplusieurs articles décrivant lesévolutions possibles des struc-tures des régiments du génie.Les études ont depuis abouti et

le CEMAT a pris des décisions :les premières, relatives aux régi-ments de la brigade du génie,sont entrées en application àl’été 2002 ; les secondes quiconcernent les régiments des

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Lt-Colonel

Serge

MARTIGNY

Le lieutenant-colonel SergeMARTIGNY est chef du bureaudoctrine de la direction desétudes et de la prospective del’ESAG depuis l’été 2002.

Saint-Cyrien de la promotionGrande Armée (1981-1983), ilsert cinq ans au 71e RG puiscommande une compagnie decombat au 11e RG.

A l’issue de son temps de com-mandement et après une forma-tion à l’ESGM de Versailles, ilsert ensuite à l’EG de Limoges.

Admis à l’EMSST, il est ingé-nieur diplômé de l’École natio-nale des ponts et chaussées en1995.

Breveté de l’enseignement mili-taire supérieur après avoir suiviles cours du CSEM (109e promo-tion) et du CID (4e promotion), iloccupe le poste de chef du BOIdu 19e RG de 1997 à 1999 et sertégalement comme assistantmilitaire du général comman-dant la DMNSE en Bosnie-Herzégovine.

Il est ensuite affecté jusqu’en2002 à l’État-major interarméesde planification opérationnellede Creil, où il est l’officier demarque des planifications etengagements multinationauxdans les Balkans, ainsi que pourcertains exercices interarméesfrançais et OTAN.

Le nouveau visagedu génie : point

de situation à l’été 2003

The lessons learned from the recent commitments in most theatres

have shown our relative weaknesses when talking about deploy-

ment support to our own forces, in terms of water and energy supply

and operational infrastructure building. Moreover, the few existing

units of the Engineer Brigade are over employed, leading to manpo-

wer problems. On the other hand, the growing tendency of mechani-

zation of our combat engineer regiments has led to less and less sap-

pers for dismounted tasks and generate a heavy maintenance load.

Facing also the future and probable commitments in built-up areas

and the new structure of the mechanized infantry regiments, the cur-

rent organization of our brigade engineer regiments has became

inadequate.

The Army Chief of Staff decided therefore to implement a new orga-

nization for the engineer regiments. This restructuring has began last

summer and will be achieved by summer 2004. What are the general

principles :

At the Engineer Brigade level (3 general support engineer regiments),

a new organization has been implemented in 2002. Two regiments

are now dedicated to force deployment general support (one regi-

ment before), and encompass two water supply companies, two

energy supply companies and two operational infrastructure buil-

ding companies. The former capabilities (river-crossing and counter-

mining) still exist, but are reduced to two companies. The structure

of the third regiment of the brigade (road and railways works)

remains unchanged.

The most significant change will occur in the brigade engineer regi-

ments and will be implemented next summer. The eight regiments

will thereafter have the same structure, organized around one com-

mand and combat service support Coy, one combat support Coy and

three identical combat engineer Coys. Each combat company will

comprise one support platoon and three engineer platoons, with

each three engineer squads (two squads before). The support provi-

ded to the brigade (either heavy, intermediate or light brigade) will

be characterized by the assets of the support platoons at engineer

Coy level and these of the support Coy at the engineer regiment

level. The amount of heavy assets (CEV, AVLB) will be also reduced.

This restructuring will generate 64 more engineer squads, bringing

the amount of dismounted sappers squads to 27 per brigade engi-

neer regiment (from 14 to 24 today). It will also lead to a more

understandable and unique engineer structure at brigade level. The

employment of these new companies is now to be written, learned

and trained …

SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

Page 91: Sapeur no 3

brigades interarmes serontmises en œuvre à partir de l’été2003 « ternarisation ».Le visage de la composantecombat du génie est donc entrain de changer et, si le bienfondé de ces réorganisations estgénéralement admis au sein del’arme, il faut maintenant expéri-menter les nouvelles structures,valider leurs capacités et codi-fier leur emploi. A ce travailinterne, il faut ensuite ajouter untravail pédagogique pour etavec les uni tés interarmesappuyées, pour utiliser de façonoptimale le nouvel appui génieainsi défini.

LES RAISONS DU CHANGE-

MENT : UN BREF RAPPEL

Rappelons brièvement les prin-cipales raisons qui ont motivéces restructurations, ainsi queles contraintes auxquelles ellesont été soumises.

Pour ce qui concerne les régi-ments de la brigade du génie,les études et le retour d’expé-rience OPEX avaient montrédepuis plusieurs années l’insuf-fisance des effectifs et desmoyens d’aide au déploiementdont disposait l’armée de terrepour ses opérations, quel quesoit le mode opératoire, coerci-tion de forces ou maîtrise de laviolence. Pour certaines catégo-ries de personnel, cela se tradui-sait également par un rythmedes projections OPEX tropélevé.

La réorganisation des régimentsde la brigade du génie visaitdonc à doubler ses capacitésd’aide au déploiement. Lacontrainte des effectifs a parallè-lement imposé de réduire cer-taines capacités comme le fran-chissement logistique (PFM),d’en répartir certaines comme lepontage fixe ou la sauvegarde-protection, et enfin de centrali-ser la production d’eau (trans-fert des UMTE des régiments degénie des brigades interarmes).

Les raisons qui ont conduit à la« ternarisation » des régiments

des brigades interarmes(RGBIA) sont plus nombreuses.En tout premier lieu, il fallaitbien reconnaître la faiblesse del’effectif en sapeurs débarqués(84 sapeurs à terre seulementdans un RGBB, 120 dans unRGBLB). Outre un effet terrainparfois peu significatif, cette fai-blesse structurelle était, pourcertains régiments, associée àune mécanisation très impor-tante, induisant un ratio entraî-nement/entretien des matérielspeu satisfaisant. Enfin, cettesituation s’accommodait maldes nombreuses missions deprojections intérieures (et main-tenant des missions communesde l’armée de terre ou MICAT),qui nécessitaient de ré-articuleren permanence les unités pourles adapter aux structures PRO-TERRE.

Le génie est par ailleurs souventconsidéré comme une armecompliquée. La diversité desstructures des régiments ne faci-litait pas non plus leur lisibilitéet leur compréhension de la partde l’interarmes. Pour pouvoirfonctionner efficacement, lamodularité – base de la généra-tion d’une force pour une opéra-tion – doit s’appuyer sur desbriques simples à identifier. La« ternarisation » visait aussi cetobjectif.

Mais c’est peut-être le cadre desengagements futurs qui justifiaitle plus cette réorganisation. Laprobabilité croissante des enga-gements en zone urbanisée etl’appui au combat débarquéd’une infanterie qui vient dese « quaternariser » rendaientnécessaire de modifier les struc-tures, afin de disposer d’un plusgrand nombre de groupes decombat pour appuyer au plusprès des unités de plus en plusdispersées et autonomes.

Toutes ces modifications vontbien évidemment se faire à enve-loppe constante, et la « ternarisa-tion » créera ainsi 64 groupesde combat supplémentaires surl’ensemble des RGBIA. Paral-lèlement, trois régiments per-dront leur quatrième compagnie

de combat et certains parcs dematériels seront réduits (EBG,PAA et EFA).

LES NOUVELLES STRUC-

TURES : MISE EN APPLICA-

TION

Les régiments de la brigade du

génie

Outre le 28e Groupe géogra-phique et le GDNBC (dont lesévolutions futures ne seront pastraitées dans cet article), troisrégiments du génie composentla brigade d’appui spécialiséegénie. Ils ont débuté leurrestructuration à l’été dernier ;l e s d e r n i e r s m o u v e m e n t ss’achèveront avec le DUO 2003.Leur situation est rappelée ci-après.

Le 1er RG dispose dorénavantd’une seule compagnie à 400 m

de PFM et une section MATS(contre deux compagnies à 300m auparavant), d’une compa-

gnie de contre-minage à six sec-tions (inchangée), d’une compa-

gnie infrastructure opération-

nelle à trois sections (partransformation de la compagniede ponts fixes), et d’une compa-

gnie électricité à quatre sections(par transformation d’une com-pagnie PFM).

Pour le 2e RG, une seconde com-

pagnie eau (à deux sections) aété créée par transformation dela compagnie sauvegarde-pro-tection et par le regroupementdes UMTE des RGBIA. Le choixdu regroupement de la spécia-lité eau au 2e RG s’est fait auregard du petit nombre deMATEM en service et descontraintes d’entraînement. Lesautres compagnies restentinchangées (infrastructure opé-

rationnelle et électricité).

Le 5e RG a vu la création de troissections d’appui spécialisées ausein des trois compagnies de

travaux lourds ; l’harmonisationdes structures de ces unités sepoursuivra à l’été 2003. La com-

pagnie VF reste inchangée.

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Les capacités eau, infrastructureopérationnelle et électricité de labrigade du génie ont donc étéainsi doublées. Permettant demieux répondre aux sollicita-tions en terme de moyens, cesaménagements permettent éga-lement de mieux s’adapter aurythme de projection de la bri-gade (cycle à seize mois).

LES RÉGIMENTS DU GÉNIE

DES BRIGADES INTER-

ARMES

Les restructurations des RGBIAdébuteront à l’été 2003 (effort) etdevraient s’achever avec le DUO2004. La structure retenue estternaire, différenciée seulementsuivant l’appartenance du régi-ment à une brigade dite lourde(BB ou BM) ou légère (BLB ouBI). Il n’y aura dorénavant quedeux variantes de la compagnie

de combat du génie (CCG – voirfigure 1), elle-même articuléeautour de trois sections de com-bat du génie à trois groupes

chacune, plus une section d’ap-

pui lourde ou standard suivantle régiment. Le RGBIA « terna-risé » comportera trois DLRGrenforcés, trois compagnies decombat identiques et une com-pagnie d’appui (voir figure 2),dont l’organisation et l’équipe-ment en matériel seront adaptésà la brigade appuyée. La spécifi-cité de chaque régiment seraainsi préservée.

Ainsi à l’été 2003, les 13e RG(2e BB), 19e RG (7e BB), 3e RG(1e BM), 31e RG (3e BM), 17e RGP

(11e BP) et 2e REG (27e BIM) s’ali-gneront sur ces nouvelles struc-tures. Pour le 17e RGP, cela setraduira par la dissolution d’uneunité élémentaire et d’un DLRG ;les 6e RG (9e BLBMa) et 1e REG(6e BLB) perdront un DLRG cha-cun. A l’été 2004, le 6e RG et le1er REG s’aligneront à leur touret perdront alors une unité élé-mentaire. Résultant de la dimi-nution de certains parcs, desmesures d’ajustement et d’har-monisation dans la fonctionmaintenance seront également

mises en œuvre.

A l’été 2004, cette transforma-tion portera la capacité de l’en-semble des RGBIA à 216groupes de combat du géniecontre 152 aujourd’hui. ChaqueRGBIA disposera alors de27 groupes de combat contre14 à 24 aujourd’hui.

Pour ce qui touche aux équipe-ments majeurs, l’essentiel desmouvements se fera à l’été2003. Le parc EBG sera réduit dedix-huit engins qui constituerontune réserve de maintenancecentralisée. Vingt PAA serontretirés du service courant etdéclassés. Les UMTE des RGBIAsont en cours de regroupementau 2e RG. Chaque RG de brigadelourde sera entre autres équipéde douze EBG (dont trois desti-nés à accueillir le futur systèmede déminage pyrotechnique demines antichar), de quatorzeMPG et de quatre PAA. Les RGde brigade légère resterontéquipés de vingt-six ou vingt-sept MPG et de moyens spéci-fiques.

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Figure 1 : structure des compagnies de combat du génie

Figure 2 : organisation des RGBIA

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La répartition des EFA a quant àelle fait l’objet d’une étude spé-cifique tenant compte des capa-cités des écoles de ponts, dubinômage des brigades et duprochain transfert du 13e RG auValdahon. Ainsi les 19e RG,3e RG, 31e RG et 6e RG conserve-ront chacun leur section à sixEFA, tandis que le 13e RG et le1er REG perdront la leur. Les RGdes brigades légères conserve-ront leur matériel MLF au seind’une section organique.

Le problème particulier del’équipement en VAB génie desnouveaux groupes de combatfait l’objet d’une étude par leCDES. Dans ce cadre et afin dedoter ces groupes de leur véhi-cule de transport, la possibilitéd’équiper les chefs de section duPVP (petit véhicule protégé) seraévaluée.

UNE NÉCESSAIRE RÉFLE-

XION SUR L’EMPLOI DE CES

NOUVELLES UNITÉS

Au-delà des mesures d’organi-sation précédemment citées quiseront mises en œuvre par laDPMAT, il est important mainte-nant de prendre en compte cesnouvelles structures et de réflé-chir aux nouvelles possibilitésd’emploi.

Il s’agira d’abord de quantifierles capacités brutes des nou-velles CCG à 9 groupes ; cettetâche sera aisée. Il s’agiraensuite et surtout de balayerl’ensemble des missions dugénie et de vérifier les tâchesgénie que nous connaissonspour se poser des questions enterme d’articulation des unités,d’organisation du commande-ment, de renforcements etd’adéquation des moyens auxmissions. Il sera aussi néces-

saire d’imaginer de nouveauxmodes opératoires rendus pos-sibles par la présence d’un troi-sième groupe de combat au seinde la section du génie.

Par exemple en terme de partici-pation au combat de contact,l’appui au plus près des sectionsd’infanterie quaternaires pour-rait se traduire par le détache-ment d’un groupe de combat dugénie au sein de cette section.Les tâches qui pourraient lui êtreconfiées (appui à la progression,saisie de points-clés) nécessite-ront des moyens nouveaux. Legroupe de combat du géniepourrait aussi être séparé endeux escouades, quid alors desmoyens de commandement ?

Dans le domaine de l’appui à lamobilité et dans le cas particu-lier du franchissement de cou-pure humide, l’organisationhabituelle s’accommodait d’ungroupe de combat sur chaquerive, voire dans certain cas d’ununique groupe. Cette organisa-tion est maintenant à revoir : lasection de combat à troisgroupes pourrait-elle se voirconfier plusieurs points de fran-chissement ? Ou faudrait-il réor-ganiser la CCG pour une telleopération ?

En matière de contre-mobilité etdans le cadre de la réalisationd’un plan d’obstacles, une sec-tion de combat du génie sevoyait généralement attribuerun unique itinéraire demanœuvre sur lequel elle réali-sait « traditionnellement » deuxobstacles de manœuvre. Faut-ilmaintenant porter la norme àtrois obstacles de manœuvresur un itinéraire ou au contraireimaginer confier plusieurs itiné-raires de manœuvre à unemême section ?

Dans le domaine de l’aide au

déploiement d’urgence, le trans-fert des UMTE au 2e RG aura desconséquences sur la fournitured’eau aux unités de premierséchelons déployées sommaire-ment. La perte de savoir-fairen’est pas à craindre, mais il fautaussi étudier les conditions dedétachement de groupes UMTE.

Ces quelques exemples mon-trent bien l’étendue du champ àexplorer et une étude sera pro-chainement lancée dans ce senspar la DEP de l’ESAG pour défi-nir l’emploi et le commande-ment de ces unités. Le but serade refondre totalement lesmanuels d’emploi de la compa-gnie et de la section de combatdu génie (GEN 110 et 120). LesRG, dont certains possèdent dessavoir-faire spécifiques, serontbien évidemment associés àcette étude. D’autres réflexionssur le plan des équipementsfuturs viendront ensuite (EGA-COD – engin génie d’aide aucombat débarqué notamment).

Ce travail de réflexion et de pro-duction documentaire devraêtre doublé d’un travail de fondde la part des RGBIA pour infor-mer les régiments appuyés etles habituer au nouveau visagedu génie. Ne nous y tromponspas, à l’heure où l’infanterie étu-die comment faire remplir desmissions génie par ses sections(franchissements verticaux, cir-culations horizontales, mise enœuvre de charges spéciales), cetravail de sensibilisation est pri-mordial. Les exercices AURIGE(prise en compte des nouvellesstructures dans les ordres debataille d’exercice) ou les pas-sages au CENTAC et bientôt auCENZUB (centre d’entraînementau combat en zone urbanisée),tout comme la prise en comptedes MICAT, constitueront d’ex-cellents moyens ou occasions.

SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

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Étroitement liée à l'action et auxdispositifs terrestres, la compo-sante « combat » du génie inter-vient principalement au profitdes forces pour participer aucombat de mêlée, pour organi-ser, installer et entretenir dans ladurée leur zone de déploiementet pour participer aux actionscivilo-militaires.

Les récentes projections inté-rieures ou extérieures ont mon-tré le manque d'adéquation deséquipements mis en œuvre parles groupes de combat et lanature actuelle des engagementsen zone urbaine notamment. Parailleurs, la ternarisation des uni-tés du génie accentue encore leslacunes constatées.

Il est donc apparu indispensablede procéder, non seulement àune modernisation des lots degroupe et des sections de com-bat dont la constitution répon-dait aux besoins de l'engage-ment Centre-Europe, mais aussid'en définir et développer denouveaux, mieux adaptés auxconditions d'engagements ac-tuelles (OPEX et OPINT).

LES ETUDES

Cette modernisation des lots aété entreprise dans un souciconstant de procurer aux

groupes de combat les moyensleurs permettant :

• d'appuyer les actions de sous-groupements interarmesengagés dans des opérationsde combat en zone urbaine ;

• de disposer d'une réellecapacité d'intervention enmilieu urbain grâce à la misee n p l a c e d e m a t é r i e l smodernes, performants etadaptés ;

• de disposer d'une capacitéminimale d'intervention auprofit de populations sinis-trées.

Ces travaux sont menés defaçon pragmatique en faisantremonter très largement lesbesoins des formations par lebiais du retour d'expérience.C'est ainsi que les capitaines enstage au centre de formationdes commandants d'unité(CFCU) ont été mis à contribu-tion afin de cerner précisémentles besoins des sections ; cetteétude a été finalisée par le capi-taine RODRIGO (ESAG/DEP).

Tout d'abord, il est apparu indis-pensable de revoir la composi-tion de nombreux lots existants.Sans être exhaustifs, lesexemples suivants donnentquelques idées sur la nature desévolutions :

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Lt-Colonel

Didier

LEMIRE

Origine – Diplôme

Saint Cyrien – BEMS/T

Affectations successives

1991-1995 : Scolarité EMS 2

1995-1997 : Chef de BOI au71e Régiment du génie

1997-2001 : Officier traitant auBureau Logistique de l’EMAT

Depuis 2001 : Coordinateur tech-nique et officier de programmeau groupement mobilité de laSection technique de l’armée deterre.

La modernisation des lotsde groupe de combat

The STAT/MOB undertook to modernize the equipments of the engi-

neer combat groups. The purpose of this operation is to put in cohe-

rence the means with the current nature of our engagements which

lead us to intervene within the framework of missions more varied

mutch than formerly.

Work results, on the one hand, re-examining the composition of

many batches in equipment and, on the other hand, in creating new

batches to carry out new missions (asistance with the populations,

control of crowd, etc.). The new needs will be validated by the EMAT

in the current for this summer. The objective is to set up the new

batches en 2004 – beginning 2005 within the framework of a market

to be passed by the DCMAT.

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SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

• le lot d'apparaux pour ma-nœuvre de force sera complétépar des tripodes de levaged'une capacité de 750 kg ;

• le lot d'outils pour groupe decombat disposera en plusd'un ensemble lance ther-mique portable, d'un perfora-teur sans fil et d'autres outilsélectriques. S'y ajouterontégalement des moyens dedébroussaillage ;

• etc.

Ensuite, les nouvelles missionsgénèrent de nouveaux besoinsque les moyens actuels ne peu-vent satisfaire. De nouveaux lotsont donc été définis pour confé-rer aux groupes les capacitésd'intervention dans le cadre del'aide aux populations (inonda-tion, etc.) ou pour d'autresactions comme le contrôle defoule par exemple.

Succinctement, ces nouveauxlots donnent des capacités :

• de fourniture d'énergie élec-trique à partir d'un groupeélectrogène de 3,5 kW ;

• d'éclairage de chantier ;

• de débroussaillage ;

• de marquage de zone ;

• d'investigation verticale ;

• d'évacuation d'eau ;

• de traitement d'objetssuspects ;

• etc.

Enfin, un état des lieux a montréque les dotations des forma-tions dans ce domaine étaienttrès disparates ce qui nécessited'harmoniser entre chaque for-mation les moyens mis à la dis-position des groupes de combat.

Le nombre de lots à mettre enplace dépasse largement lescapacités d'emport du groupeou de la section de combat. Ilsera donc indispensable d'opti-miser l'équipement de chaquegroupe de combat en prévisionde ses missions. Ceci nécessi-tera de grandes capacitésd'adaptation pour les groupesde combat et d'anticipation pourles sections, les compagniesvoire les niveaux supérieurs.

Afin de conférer aux groupes decombat leur pleine efficacité,seuls des matériels de qualitéprofessionnelle entreront dansla composition des lots. De plus,pour des besoins de soutien, laplus grande cohérence serarecherchée entre les outils deslots de groupe et ceux entrantdans la composition, d'une part,des ateliers de campagne d'aideau déploiement (ACAD) qui

équiperont les compagnies IOdes RGBIA et, d'autre part, dessystèmes d'atelier de campagned'aide au déploiement opéra-tionnel (SyACADO) qui équipe-ront les 1er et 2e RG à l'horizon2004 - 2005.

Par ailleurs, dans cette périodede consolidation de la profes-sionnalisation, il est apparuimportant de mettre en placedes équipements individuelsspécifiques au profit dessapeurs de combat afin d'amé-liorer leur efficacité. Ces der-niers seront donc équipés d'unetrousse individuelle contenant,entre autre, un outil multifonc-tions de type « GERBER », ce quileur conférera la capacité d'exé-cuter immédiatement des actestechniques simples.

L'ECHEANCIER

Cette opération en cours consti-tue l'une des priorités de l'EMATqui a mis en place les finance-ments nécessaires. Cependant,toute nouvelle opération néces-site des délais imposés par l'ap-plication du code des marchéspublics. C'est ainsi que lorsqueles besoins auront été validéspar l'EMAT cet été, la DCMATdevra passer des marchés quine pourront se concrétiser aumieux, qu'au début de l'année2005.

En attendant l'arrivée des nou-veaux lots, la DCMAT s'atta-chera à répartir et compléter leslots existants conformémentaux besoins qui auront étéexprimés.

SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

Tripode

Lance thermique

Syacado

Hook

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SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

Lt-Colonel

Jean-François

BERIARD

Le Lieutenant-colonel Jean-François BERIARD est le chefdu Bureau Etudes Technico-Opérationnelles à la Directiondes Etudes et de la Prospectivede l’ESAG depuis 1999.

Il a commandé le CM 115 deThorée les Pins en 1996.

Précédemment il a été comman-dant d’UEL au 3e RG, chef de BOIdu 32e RG puis commandant dedivision à l’ESAG (Capitaines etsous-officiers).

LE SIR GENIEThe SIR program is made up of a specific part dedicated to the « engineer » functiona-

lities that allows the engineer commander to propose the employment of its forma-

tion and to his subordinates to follow the implementation of all engineers means. The

SIR system is based on products and materials on the shelves, with a minimal adapta-

tion bound to constraints of environment of the battle field. The « engineer » SIR is the

result of a functional analysis whose objective was to study the flow and the content

of exchanges in accordance with engineer missions defined in the GEN 100. This finds

expression in the creation of an operational document titled « engineer dual-purpose

plan » that covers information, structured in 3 particular plans of which each regroups

the major missions to do in a war time. No engineer functionality has been integrated

into the SIR version 1 because of the choice to be interoperable within NATO forces in

the framework of engineer Information Exchange Requirements (IER) and especially

with stanag 2430 (AENGRP-2 (A) Land forces combat engineer messages).

These principles and procedures enable now French engineers to carry out their role in

combined arms operations.

The « engineer » SIR software allows, for example, the engineer commander to disse-

minate information relating to task reconnaissance or execution, to disseminate infor-

mation relating to existing friendly and enemy obstacles and future friendly obstacles,

to order preliminary and/or reserved demolitions, to disseminate information relating

to all general engineer support, to disseminate information relating to mobility, coun-

ter-mobility, …..

Every battalion commanding post will be equipped with a couple of 2 Shelters. Each is

fitted with 2 SIR workstations, 3 PR4G radio stations. It will be able to provide 4 links

upwards and 2 downwards in data transmission and in radiotelegraphy. Every ele-

mentary unit commander will to have at one's disposal one SIR VAB.

The 2.1 version of the software, including engineer functionalities, has been delivered

to schools during the year 2002. Meanwhile an experimental brigade is testing it on

the field in order to improve it.

The SIR program is composed of a specific part dedicated to the « ENGINEER » func-

tionalities that allows the engineer commander to propose the employment of its for-

mation for the manœuvre and to his subordinates to follow the implementation of all

engineers means. The SIR system includes some specific versions especially for infan-

try, armoured weapon, ENGINEER, information, support…). The « ENGINEER » SIR is

the result of a functional analysis whose objective was to study the flow of exchanges

and the content of information to exchange in accordance with the engineer missions

which are defined in the GEN 100.

The basic operational document is titled « engineer dual-purpose pla » and covers all

the informations, structured in 3 particular plans. The number 1 of this software didn't

integrate any engineer functionalities because of the creation of stanag 2430 (engineer

NATO digitalized process).

The « ENGINEER » SIR is built around a simple function : within the « engineer dual-

purpose plan » you can create a special tracing with a thumbnail allowing to draw obs-

tacles. These obstacles are automatically geo-referred and calculated by comparison

with a memento.

This graphic interface allows to automatically set up messages such as a recce order,

an operational order or specific report.

Every battalion commanding post will be equipped with a couple of 2 Shelters. Each is

fitted with 2 workstations, 3 PR4G stations piloted by a communication service centre.

It will be able to provide 4 links upwards and 2 downwards in data transmission and in

phonie (radio of fight). Every elementary unit commander will have at one's disposal a

SIR VAB equipped with 1 workstation and 2 PR4G stations. The 2.1 version of the soft-

ware has been delivered in schools during the 2002 year. An experimental brigade tes-

ted it on the field. The SIR is part of the concept of digitalized of the battle space. The

« ENGINEER » SIR is a link that contributes by its performances to optimize the

employment of engineers units and to make easier the implementation of its means.

SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

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SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

Successeur du SIRGEX (1), le pro-gramme SIR génie (Systèmed’Information Régimentaire) per-mettra d’une part au conseillergénie de proposer un emploi opti-mal de ses unités et d’autre partaux commandants de formationsengagées sur le terrain de suivrela mise en œuvre de leursmoyens.

Le programme SIR est destiné àl'exercice du commandement durégiment et des unités subordon-nées engagés dans un contexteinterarmes au sein d'une grandeunité ou d'un groupement deforces. Il s'intègre dans le cadredu système d'information de com-mandement de l'armée de terrefrançaise.

Le SIR permet le traitementrationnel de l'information et savalorisation, la réduction desdélais de transfert de l'informa-tion, l'allègement des tâches deroutine, la préparation de mis-sions, de mise en œuvre de sys-tèmes d'armes et l'élaboration desynthèses tactiques et logistiques.

Le système SIR fait largementappel aux produits et matériels ducommerce, avec une adaptationminimale liée aux contraintesd'environnement du champ debataille. Il comporte notammentdes versions spécifiques par arme(infanterie, arme blindée, ALAT,GENIE, renseignement, sou-tien…).

Le SIR « GENIE » est le résultatd’une analyse fonctionnelle dontl’objectif a été d’étudier, quels quesoient les niveaux et types d’uni-tés, quelles que soient les posi-tions opérationnelles (conservéaux ordres, détaché), et quelleque soit la phase de la manœuvre(conception- élaboration d’ordres– conduite), l’ensemble des fluxd’échanges et leur contenu.

ARCHITECTURE GENERALE

Les missions du génie définiesdans le GEN 100, « conceptd’emploi du génie », comportentdeux volets :

• l'appui direct (participationau combat de contact, appuià la mobilité, appui à lacontre mobilité, et aide audéploiement d'urgence).

• l'appui général (aide audéploiement, appui auxdéplacements, rétablisse-ment de zone)

Au sein du SIR « Génie », cela setraduit par la création d’un docu-ment opérationnel intitulé « plan

mixte génie » (voir encadré) quiregroupe les informations liéesà la mission générale du génie,structuré en 3 plans particuliersdont chacun regroupe les mis-sions majeures à effectuer dansun cadre espace-temps.

Ce document permet :

• d’élaborer le plan des recon-naissances terrain,

• de définir les travaux à exécu-ter,

• de concevoir une hypothèsede planification de ces tra-vaux,

• d’arrêter l'emploi des moyensgénie.

Il peut ensuite servir à :

• rédiger l’ordre DU génie,

• suivre l’état d’avancementdes travaux,

• gérer les incidents éventuelset les conséquences sur laplanification retenue.

UN TEMPS D’AVANCE

Contrairement à ce qui avait étéinitialement envisagé, la version1 du SIR n’a intégré aucunefonctionnalité génie, car le choixa été fait de privilégier l’incorpo-ration du contenu du stanag2430 gérant l’ensemble de lamessagerie génie de l’OTAN. Eneffet, ce stanag tout à fait essen-tiel en matière d’interopérabi-lité, a dû faire l’objet d’une ana-lyse détaillée pour adapter soncontenu aux besoins spécifiquesdu génie français. C’est ainsique les 52 messages initiaux ontpermis de constituer l’ossaturedes messages génie échangésentre nos différents systèmesd’information (numérotés de 1 à16) et décrits ci-dessous.

Cette opportunité a permis deplacer d’emblée l’outil génie duSIR au cœur des besoins recen-sés dans le cadre de la numéri-sation de l’espace de bataille.

LE MEMENTO GENIE : UNE

AIDE A LA DECISION

Le mémento génie est un docu-ment de référence qui décrit,pour chaque obstacle et/ououvrage, les moyens et lesdélais nécessaires pour réaliserun travail/tâche génie. Dans lecadre de l’exécution de missionsnécessitant la réalisation d’obs-

(1) SIRGEX : Système d’Information Régimentaire du Génie Expérimental

PLAN MIXTE GÉNIE

Plan particulier d’appui à la mobilité

Plan particulier d’appui à la contre-mobilité

Plan particulier d’appui à la l’aide au déploiement

SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

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tacles, on peut obtenir demanière automatique, au pro-rata de la géométrie de l’obs-tacle (linéaire ou surfacique), lesconditions de sa réalisation.

Cette opération se poursuit pourl’ensemble du plan d’obstacleset débouche sur un tableau desynthèse (le TESM : Tableaud’Emploi et de Suivi desMoyens), qui permet de faire lebilan du souhaitable par rapportau possible.

D’AUTRES FONCTIONNALITES

A partir de cette interface gra-phique le logiciel sert en plus àcomposer automatiquement lesmessages d’ordre de reconnais-sance, à de pré renseigner leschamps de l’ordre du génie, àcréer des tâches, à planifier destravaux au travers d’hypothèsesde planification, à suivre l’étatd’avancement de chaque obs-tacle/ouvrage, à faire descomptes rendus d’incidents etsurtout à tenir à jour la situationterrain de l’unité appuyée.

ORGANISATION MATERIELLE

SUR LE TERRAIN

Chaque PC régimentaire du

génie sera doté de 2 ensembles

PC composés chacun de 2 ATM

15 (abri technique mobile). Il dis-

posera de 2 stations de travail

SIR, de 3 postes PR4G pilotés

par un serveur de communica-

tion. Il pourra assurer 4 liaisons

vers le haut et 2 vers le bas en

TD (transmission de données) et

en phonie (radio de combat).

Chaque commandant d’unité

élémentaire sera équipé d’un

VAB SIR ou d’un ATM (UCL).

CONCLUSION

La version 2.1 du logiciel a étélivrée dans les écoles à l’au-tomne 2002. Dans le mêmetemps, elle a fait l’objet d’unevalidation opérationnelle lorsd’un exercice à Mourmelon aucours duquel la 2e brigade blin-dée et une unité du 13e RG ontexpérimenté l’ensemble du sys-tème (logiciel, véhicules,moyens de communication). Lesenseignements tirés de cet exer-cice doivent permettre d’amélio-rer le produit.

Le SIR n’en est qu’à ses débuts.

Sa composante génie est un

maillon qui concourt, par ses

performances, à optimiser l’em-

ploi du génie et la mise en

œuvre de ses moyens.

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SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

LE PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

Arrêtons nous un instant sur le mécanisme de fonctionnement dulogiciel.

La réception d’un OPO (2) de l’échelon supérieur et/ou d’unFRAGO (3) génère automatiquement un Plan mixte génie.

Ce plan mixte se traduit concrètement en IHM (interface hommemachine) par un calque spécifique.

Pour illustrer ce propos, admettons que nous ayons une missionde contre mobilité à remplir.

Cette mission fixée par le supérieur (brigade par exemple), estreprise par l’officier traitant du niveau PC régimentaire qui appellele calque correspondant au plan particulier de contre mobilité.

Il délimite alors sur son fond de carte une aire géographique quicorrespond à la zone dans laquelle cette mission devra être réali-sée.

Celle-ci pourra elle-même être découpée en plusieurs zones etaffectée chacune à une unité élémentaire.

Pour ce faire, il dispose sur ce calque d’une palette d’icônes repré-sentant tous les symboles des obstacles de contre mobilité(champs de mines, fossé antichar, abattis, ….).

Il lui suffit alors de choisir une icône, de dessiner sur la carte lecontour du ou des obstacles voulus. Leur fiche descriptive se rem-plit automatiquement en reportant notamment les coordonnées.

Cette opération sert à définir la trame de l’ordre de reconnais-sance qui sera donné à chaque unité élémentaire.

(2) OPO : Operation order : ordre d’opérations(3) FRAGO : Fragmentation order : ordre de conduite

SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

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SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

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La Bundeswehr subit uneréforme depuis 2000, la plusimportante depuis sa création, etqui court jusqu’en 2005. Cetteréforme voulue par le gouverne-ment se place dans un cadre derationalisation en vue d’amélio-rer son fonctionnement et degagner en rentabilité.

Elle se caractérise essentielle-ment par 3 axes qui sont, outreune réduction des effectifs desforces armées (de 340.000 à282.000 personnes) tout enpérennisant le service militaire,l’externalisation de certainescharges, une nouvelle politiquede développement des matérielsmilitaires et surtout une volontéd’interarmisation du soutien.

La volonté d’interarmisation dusoutien se traduit dans les faitspar la création en octobre 2000d’une nouvelle entité compa-rable aux armées allemandes deterre, de mer et de l’air : laStreitkräftebasis (SKB ou baseinterarmées des forces).

Après avoir vu ce que représentela SKB et ses missions, nousnous arrêterons plus longue-ment sur sa composante génie.

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SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

Chef de

bataillon

Xavier

BREHIER

Issu de l’EMIA, promotion LTNBernard Delattre de Tassigny(1984-85), le CBA BREHIER sertsuccessivement au 3e régimentdu génie de CHARLEVILLEMEZIERES, au 13e régiment dugénie de TREVES où il prend lecommandement de la 5e compa-gnie de combat et d’appui de1992 à 95, puis à l’école supé-rieure et d’application du génie.

Affecté en 2000 comme officierde liaison terre à laPionierschule de MUNICH, sonaccréditation couvre aussiENTEC (Euro Nato TrainingEngineer Center ou centre d’in-ter-opérabilité du génie del’OTAN en Europe) et l’ABCSeS(école de défense NBC) de SON-THOFEN en ALLEMAGNE.

Le nouveau concept allemandde la Streitkräftebasis ou

« base interarmées des forces »et son génie

The reform of the Bundeswehr is ongoing since 2000 with a theoreti-

cal completion by 2005. One of the goals of the governments force

rationalisation plan was to strengthen the joint support, while main-

taining the conscript system.

Thus the SKB was created as an entity equivalent to the Army, the

Navy or the Air Force, even if they do not have their own uniform,

own formation system or own personnel management system. The

strength of the SKB were taken from the Army (70 %), the Air Force

(22 %) and the Navy (8 %) building a force of roughly 50,500 soldiers

and 20,000 civilians under the command of Vice Admiral HEISE. Their

joint missions are either on home territory or abroad. It includes joint

operations planing, joint logistic support, joint coordination for intel-

ligence, electronic warfare, command support, military police, NBC

defence, CIMIC, infrastructure, training and education. All the territo-

rial staffs do not belong to the Army any more but to the SKB, which

could manage some 80,000 reservists, as compared to the 70,000

reserve soldiers of the Army.

The German Engineers are also facing this reform. The branch now

has Engineers of the Army and Engineers of the SKB, who serve in

staffs or units such as the 3 newly created “Spezialpionierbatallion”

which are in 2 SKBs’ Logistic Regiments. These battalions have

Camp Construction and Maintenance Companies dedicated to build

and support field camps of 1.800 soldiers, and pipe-line companies

dedicated to support the NATO pipe-line or to deploy abroad.

SKB or Army, the Engineers still have the same school and the same

combat development wing, but the future of this unity is not assured.

In any case, Engineers are more and more needed for force projections.

SSSS AAAA PPPP EEEE UUUU RRRR

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La SKB répond à une volonté derecentrer les armées sur leursmissions tout en économisantdes effectifs, en éliminant lesredondances de personnel etd’installations dédiés auxmêmes types de missions essen-tiellement de soutien, de forma-tion, de commandements inter-armées et territoriaux.

Tant en paix sur le territoirenational qu’en opération exté-rieure, son champ d’actions’étend - pour tout ou partie - dela planification à la conduite desopérations interarmées, au sou-tien logistique interarmées desunités, à la coordination de l’en-semble des missions interar-mées dans les domaines du ren-seignement, de la guerreélectronique, de l’aide au com-mandement, de la police mili-taire, de la défense NBC, de l’in-formation opérationnelle, dusoutien militaire géographique,de la coopération civilo-militaire,des infrastructures, du soutien àl’instruction, et de la formation.

La SKB a aussi repris à soncompte la responsabilité territo-riale en Allemagne avec lescommandements territoriauxdes 4 Wehrbrereichskommando(ou régions terre) sur les 7 WBKexistant avant la réforme, ainsique leurs unités activées et uni-tés de réserve rattachées.

Avec quelques 50.500 militaireset 20.000 civils, le vice-amirald’escadre HEISE, Inspekteur(assimilable à chef d’état-major)de la SKB est bien à la tête d’uneéquivalente quatrième armée,aux côtés du service de santé, sil’on considère ses missions, seseffectifs et sa position dans l’or-ganigramme de la Bundeswehr.

La SKB ne reste cependantqu’une entité car elle ne possèdepas en propre d’uniforme, nid’organismes de formation oude gestion du personnel.

Les effectifs de la SKB sontrépartis entre 70 % venant del’Armée de Terre, 22 % del’Armée de l’Air et 8 % de laMarine. En cas de mobilisation,la SKB gère 80.000 postes de

réservistes, devançant l’arméede terre qui n’en compte plusque 70.000 pour sa montée enpuissance.

La SKB comprend 2 commande-ments principaux avec :

• le Streitkräfteunterstützungs-kommando (commandementdes troupes de la SKB) gérantenviron 42.000 militaires et13.000 civils

• le Streitkräfteamt (office desforces) chargé de la compo-sante organisationnelle, ins-truction et spécialisée avecenviron 51.00 militaires et2.000 civils.

La SKB a aussi en charge certainsorganismes et commandementsinterarmées comme le nouvelEinsatzführungskommando (centreopérationnel des forces armées)qui relève pour emploi directe-ment du ministre de la défensemais qui est géré par la SKB,l’école d’état-major et de la policemilitaire, les deux universités de laBundeswehr ou les états-majorsterritoriaux des WBK.

La variété et l’importance desdomaines d’action relevant de laSKB énumérés ci-dessus confir-ment son rôle majeur au sein dela Bundeswehr à égalité desautres armées tant sur le terri-toire fédéral qu’en OPEX puisquequelques 27.500 militaires sontclassés comme Reaktionkräfte(forces de réaction disponiblespour les OPEX), ce qui confortele rôle de cette entité commeforce projetable.

Les missions générales du géniedu Heer (armée de terre alle-mande) sont l’appui génie directet l’appui génie général avec les3 missions générales qui restentdans l’ordre l’appui à la mobilité,l’aide au déploiement puis lacontre-mobilité.

Nouvellement créé à partir dugénie de l’armée de terre, legénie du SKB a pour missionl’appui opérationnel des forcesde la Bundeswehr ; cet appui sedécline en construction et exploi-tation de camps de campagne,construction et exploitation depipe-lines, organisation de ré-seau pipe-line, autres missionsterritoriales (avec par exemples :le réseau pipe-line de l’OTAN enALLEMAGNE).

La réforme voit donc pour legénie allemand à l’instar desautres armes, certes une réduc-tion de ses effectifs (de 15.500 à 10.000 sapeurs), mais une augmentation de ses sapeurs« projetables » (de 5.500 car-rières-contrats à 6.500 carrières-contrats-VSL). Trois axes ma-jeurs ont orienté la réforme deses structures :

• En appui général, création dela Pionierbrigade 100 (brigadedu génie n° 100) en substitu-tion des 7 brigades du génieexistant auparavant. Cettenouvelle brigade est à 2bataillons types génie combatet 2 bataillons types appuis.

• L’appui génie direct des bri-gades IA a été renforcé avecla création de bataillons dugénie blindé en substitutiondes compagnies blindées dugénie de brigade.

• Enfin, mais définitivement endehors des structures de l’ar-mée de terre, trois« Spezialpionierbataillon »(SpezPiBtl ou bataillons spé-ciaux du génie) ont été créésau sein de la SKB.

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Le génie allemand est doncmaintenant partagé entre l’ar-mée de terre et le SKB. Au seinde cette entité, le génie, outretous les postes individuels d’in-frastructure ou d’état-major, pos-sèdera 3 SpezPiBtl inclus dans 2des 3 régiments logistiques desWBK. La séparation pose desproblèmes d’unicité de l’arme etimplique de facto le glissementd’une part de ses missions eteffectifs vers la fonction logis-tique, puisque ces bataillonssont structurellement inclus ausein de régiments logistiques.Cette confrontation génie – logis-tique/arme du matériel existed’ailleurs déjà pour les spéciali-tés de déminage/dépollution/neutralisation d’engins explosifs

L’ensemble de ces trois batail-lons représente 2440 soldatsdont 2120 sapeurs originaires del’AdT allemande, le reste appar-tenant à la Luftwaffe (armée del’air) lui donnant une capacitépropre d’installation d’infrastruc-ture en conteneurs, mais nond’aide au déploiement, faute demoyens d’organisation du ter-rain, par exemple, qui restentspécifiques génie du Heer.

Un de ces SpezPiBtl sera unique-ment composé de quatre compa-gnies de camps alors que lesdeux autres mixeront trois com-pagnies de camp et deux depipe-lines. Une « compagnie decamp » est « taillée » pourconstruire et entretenir un campde 1800 hommes.

Le concept allemand de campprend en compte les fonctionslogement, santé, alimentation,énergie, foyer / ordinaire, laverie,bureaux et containeurs spécialiséstypes armurerie ou cabines detéléphones. La Bundeswehr dis-pose actuellement de conteneurspour installer environ 4500 sol-dats, les orientations futures étantde 7500 soldats en 2004, puis une« équivalent division » soit 16500soldats pour l’horizon 2011…

Les missions des unités de pipe-lines sont le soutien à l’approvi-sionnement en carburant au tra-vers de :

a) construction jusqu’à un totalde 17.5 KM de pipe-line encampagne - en utilisant lesstocks de la Bundeswehr -,

b) entretien et intervention surles installations d’approvion-nement de carburant en opé-ration,

c) interventions sur le réseaupipe-line de l’OTAN en ALLE-MAGNE.

Chaque commandement de VBK(Verteidigungsbezirkskommandoou district de défense) au seindes régions militaires (WBK) aune cellule génie et un groupegénie qui prennent en compteles missions territoriales dutemps de paix, comme de criseet du temps de guerre (liaisonavec les organismes civils, lesmissions NEDEX, traitement des

dommages dus aux forces,répertoire et entretien des pointsde passages, suivi du pipe-lineOTAN en Allemagne, participa-tion à la protection de l’environ-nement, etc.).Quelques sapeurs font évidem-ment partie du bataillon CIMICde la Bundeswehr qui n’est pasune unité génie, mais interar-mées et qui appartient au SKB.Enfin, en cas de menacemajeure, les régions militairesmettraient sur pied, à l’instar del’armée de terre, des bataillonsde réserve dont du génie, laréforme du concept de mobilisa-tion étant toujours en cours.

L’école du génie allemand,implantée à MUNICH, reste pourl’instant le centre de formation etd’études et prospectives uniquede l’arme. La formation de tousles sapeurs cadres et spécialistesfaisant partie du Heer ou du SKBest donc du ressort de laPionierschule, laquelle appar-tient toujours à l’armée de terreallemande. Sa DEP travaille auprofit des deux composantes,préparant l’avenir de l’armeorienté actuellement fortementvers les forces moyennes de pro-jection.

SKB ou Heer, l’unicité de l’armereste une volonté même si cetavenir n’est pas assuré. Le géné-ral KULACK, commandant laPionierschule et « inspecteur dugénie » définit le génie commeforce multiplicatrice en engage-ment au profit d’autres armes ouarmées. Tout à la fois selon ladéfinition allemande « soldat,aide, pionnier et spécialiste », lesapeur allemand qu’il soit de l’ar-mée de terre ou de la nouvellebase interarmées des forces, ser-vant des matériels adaptés et enconstante évolution, devient deplus en plus incontournable etdéterminant au sein de forcesprojetées.

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