Sapeur no 1

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SommairSommairee

ÉDITORIAL

du Général DUPRÉ commandant l’E.S.A.G. .................................................. 3

ENTRETIEN

Le Général RICHARD commandant la Brigade du Génie .................... 5

ÉTUDES et PROSPECTIVES

Le génie en 2015 .................................................................. COL de GOUTTES .. 11

Le combat du génie en zone urbaine .................... LCL POTTIER .............. 14

Vers une nouvelle contre-mobilité .......................... LCL PARMENTIER .. 17

Politique de contre-minage .......................................... COL ATTAS .................. 21

De l’aide au déploiement au soutienau stationnement .................................................................. GAL RICHARD .......... 26

DOSSIER : LE COMMANDEMENT DU GÉNIE EN OPÉRATIONS

Le commandement du génieen opérations extérieures .............................................. COL DEFRETIN ........ 31

Le BATGEN 3 en opération .......................................... COL DODANE ............ 35

L’expérience au KOSOVO du BATGENde la BMN.N - 4e mandat.................................................. COL RICHARD............ 38

Le soutien au stationnement ...................................... LCL FONTAN .............. 44

L’organisation du commandementd’une opération de secours (UIISC) ...................... CNE REININGER ...... 48

Commandement d’une opérationde secours à la B.S.P.P. .................................................... LCL BARRAT .............. 50

FORMATION

Cours d’application et C.F.C.U. .................................. LCL GONZALES ...... 57

Le C.T.1 T.P.I.A./V.F. .............................................................. LCL BAILLY .................. 61

Les pompiers des camps ........................................................ LCL FERRAT ................ 63

Le CT INFRA .......................................................................................... LCL FIQUET ................ 66

STRUCTURES et ÉQUIPEMENTS

L’évolution des compagnies de combat .............. COL DESTRIBATS .. 71

La numérisation de l’espace de Bataille (NEB) .... LCL BERIARD ............ 73

La démonstration du CARPET .................................... CNE JOYEUX ............ 76

SAPEURSAPEURRevue d’études

du génie militaire françaispubliée par la Direction

des Études et de la Prospectivede l’École Supérieure

et d’Application du Génie106, rue Éblé - B.P. 4125

49041 ANGERS CEDEX 01

Directeur de la publicationGénéral Jean-Pierre DUPRÉ

Rédacteur en chefColonel DESTRIBATS

Rédacteurs en chef adjointsCapitaine VENTURA

Sous-lieutenant BARREAU

Impression : PIR ESAG

Dépôt légal à parutionISSN en cours

Juin 2001

N° 1

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ÉditorialÉditorial

Notre époque se trouve en permanence confrontée à de tels change-ments qu'il devient extrêmement difficile pour qui n'est pas directe-ment au contact, d'en appréhender toute la teneur et toute la portée.La doctrine d'emploi du génie et les études qui en découlent n'échap-pent pas à ce phénomène.

Hier priorité de l'inspection du génie, elles incombent depuis l'été1999 à l'Ecole supérieure et d'application du génie à Angers qui s'estdotée pour accomplir cette mission exaltante d'une plate-forme deréflexion ouverte à tous ses partenaires (CREDAT, EMAT, DCG, STAT,brigade du génie, régiments du génie, établissements du génie …) : ladivision des études et de la prospective (DEP).

En 2 années, l'outil a atteint un niveau de performance reconnu.Je n'en veux pour preuve que l'immense succès remporté par lesjournées de réflexion des commandants du génie des pays de l'OTANet des pays européens associés (14 nations représentées) organiséesfin avril à Angers pour esquisser l'évolution du génie à l'horizon 2015.Cet événement au retentissement indéniable officialise en quelquesorte la position de l'école dans son rôle d'expert de l'arme et demaison mère.

Il manquait une revue pour rendre compte des idées foisonnantes quialimentent ce laboratoire de réflexion du génie. C'est chose faite avecce premier numéro de "SAPEUR".

Le singulier ne vous a pas échappé ! Il donne au mot une connotationgénérique qui devrait satisfaire les sapeurs de toutes les compo-santes. Les articles proposés illustrent d'ailleurs cette pluralité.

La forme de cette revue n'est pas figée, elle est très certainementappelée à évoluer ; par exemple nous envisageons d'ouvrir unerubrique "Libres réflexions" destinée à élargir le champ de réflexion.

SAPEUR est la revue de tous les sapeurs, aussi nous attendons vosréactions et vos suggestions.

le général Jean-Pierre DUPRÉcommandant l'école supérieure

et d'application du génie

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1 - Mon Général, vous comman-dez la brigade du géniedepuis le 1er août 1999.Pouvez-vous nous dire cequ’elle représente en termede volume ?

O u t r e s o n é t a t - m a j o r àStrasbourg, la brigade du génieest composée de cinq unitésformant corps : le 1er régimentdu génie de franchissement (etde déminage lourd) à IllkirchGraffenstaden, dans la commu-nauté urbaine de Strasbourg, le2e régiment du génie d’aide audéploiement à Metz, le 5e régi-ment du génie de travaux lourdsà Versailles, le 28e groupe géo-graphique à Joigny, en Bour-gogne, et le groupe de défensenucléaire biologique et chimi-que à Draguignan.

A u t o t a l , c e l a r e p r é s e n t equelque 4500 hommes ainsi que 1230 véhicules et enginsmajeurs.

2 - Quelles sont les missions dela brigade du génie ?

Les missions de la brigade dugénie s’inscrivent prioritaire-ment dans la fonction opération-nelle : « agencement de l’espaceterrestre » dont elle est l’acteurmajeur.

On peut définir l’« agencementde l’espace terrestre » commel’ensemble des actions quivisent à faire connaître, à appré-hender et à organiser l’espaceterrestre afin de faciliter l’enga-gement des forces.

Dans ce cadre, la brigade dugénie a pour mission d’appuyerune force opérationnelle ter-restre (FOT) engagée sur unthéâtre d’opérations en lui four-nissant :

• les moyens de commande-

ment adaptés, c’est-à-dire uncentre de mise en œuvre (CMO),des détachements légers demise en œuvre (DLMO), descentres de coordination ou desdétachements de liaison, formésà partir de l’état-major de labrigade et des PC desrégiments;

• l’appui génie spécialisé :

- pour le 1e r RG, il s’agitd ’ a s s u r e r l a l i b e r t é d emouvement des forces lors desfranchissements de coupuressèches (fossés) ou humides(rivières ou fleuves), ainsi quedans le franchissement de zonesminées (déminage par moyensmécaniques),

- le 2e RG a pour mission defaciliter le déploiement, l’instal-lation et la vie des forces sur unthéâtre en leur fournissant unappui adapté dans les domainesde l’énergie électrique, de l’ali-mentation en eau, de l’infra-structure opérationnelle (re-construction ou remise en étatde bâtiments destinés à l’im-plantation de centres de com-mandement ou de formationsimportantes) et de la protectiondes zones de déploiement (tra-vaux d’organisation du terrain).

Le 2e RG qui dispose decapacités 10 à 30 fois supé-rieures, selon les fonctions, àcelles des régiments du géniedes brigades interarmes (unesection d’aide au déploiementpar régiment), est engagé dèsque les travaux à entreprendreconcernent des éléments devolume important (PC de laforce opérationnelle terrestre,PC de division, bases, batail-lons) ou des engagements qui,s’inscrivant d’emblée dans ladurée, nécessitent des installa-tions plus vastes, complexes etcohérentes.

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EntrEntretienetienavec le Général RICHARDCommandant la Brigade du Génie

Général

RICHARD

Commandantla Brigadedu Génie

Le général de brigade AlainRICHARD commande la Brigadedu Génie et est gouverneurmilitaire de Strasbourg depuisaoût 1999.

Précédemment, il exerçait lesfonctions de sous-chef d’état-major " organisation-ressourceshumaines " de l’état-major del’armée de terre à Paris.

Saint-Cyrien, il est admis à l’en-seignement militaire supérieurscientifique et technique en1975 où il rejoint l’universitédes Sciences de Paris VI puisl’école des applications mili-taires de l’énergie atomique deCherbourg.

A l’issue, il est affecté au ser-vice de sécurité radiologiquede la direction des centres d’ex-périmentations nucléaires àMonthléry.

En 1979, il prend le commande-ment de la 59e compagnie dugénie de division d’infanterie demarine. En 1990, il commande le19e régiment du Génie àBesançon.

Le général de brigade AlainRICHARD est officier de laLégion d’honneur et chevalierde l’Ordre du Mérite.

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- Le 5e RG participe au main-tien de la liberté de mouvementsur un théâtre d’opération, enrétabl issant des i t inérairesroutiers ou des voies ferrées eten intervenant dans ce que l’onappelle l’infrastructure horizon-tale (routes, pistes pour aéro-nefs, plates-formes diverses, …)

• L’appui géographique néces-

saire : c’est la mission du 28e G.Géo. ; el le comprend deuxvolets :

- l’aide à la décision, quiregroupe toutes les missionspermettant d’apporter au chefinterarmes les informationsrelatives à la connaissance del’espace physique et du milieuhumain indispensables à la pla-nification et à la conduite desopérations,

- l’appui direct, qui regroupetoutes les missions d’appui aupositionnement, d’appui aum o u v e m e n t e t d ’ a i d e a udéploiement.

• Les moyens de défense NBC

adaptés aux menaces.

Le GDNBC prend en compte lesrisques NBC et les risques tech-nologiques auxquels peuventêtre confrontées les forces enopération ; ses missions sontarticulées selon le triptyque :

- prévenir, à partir des recon-naissances et des expertises desites,

- gérer les conséquences desévénements NBC,

- restaurer les capacités opé-rationnelles des forces.

Ainsi, avec ses cinq régiments,chacun de type unique dansl’armée de terre, la brigade dugénie est en mesure de prépareret de réaliser l’accueil et l’instal-lation d’une force projetée sursa zone de déploiement, ainsique de préparer et d’équiper leterrain afin d’y permettre lamanœuvre et l’engagement dela force.

To u t e s c e s c o m p o s a n t e srevêtent une importance parti-

culière, ce qui explique le trèsfort taux de sortie des unités dela brigade, d’autant quecertaines de leurs spécificitésimposent que les régimentss’auto-relèvent sur les théâtresd’opérations extérieures.

3 - Le 28e groupe géographiqueet le groupe de défensenucléaire, biologique etchimique relèvent de votrecommandement. Ces unitéssont-elles donc maintenantdes unités du génie ou ont-elles un statut particulier

Je vous répondrai : « ni l’un, nil’autre. » En réalité, comme vousle savez, la doctrine d’emploi denos forces sur le champ debataille ne repose plus, commedans le passé, sur « l’emploi desdifférentes armes ». Elle reposesur l’aptitude à maîtriser lesgrandes fonctions opération-nelles du champ de bataille.

Ce qui importe donc, c’est decombiner les capacités etl’action de toutes les unités,quelle que soit leur arme d’ap-partenance, afin de conférer à laforce la maîtrise de cesfonctions.

C’est tout à fait le cas de lafonction « agencement de l’es-pace terrestre » dont la brigadedu génie est l’acteur majeur(mais non unique).

La géographie et la défense NBCont leur histoire et leurs tradi-tions dans lesquelles ceux qui yservent aujourd’hui puisentleurs racines.

Qu’une arme ou une autre enrevendique la propriété meparaît une notion quin’est plus d’actualité (le28e G.Géo. est aujour-d’hui commandé par unofficier des troupes demarine et le GDNBC parun officier de l’armeblindée qui a remplacéun officier du matériel).

En revanche, nousdevons nous préparer à

combatt re ensemble et àc o m b i n e r n o s c a p a c i t é smutuelles.

Pour cela, il nous faut bien nousconnaître, apprendre à travaillerensemble et nous enrichirmutuellement de nos complé-mentarités.

C’est pourquoi, au-delà de lanotion d’arme ou de statut, jesouhaite que le génie sacheouvrir grand ses portes pouraccueillir le 28e G.Géo. et leGDNBC qui concourent, en per-manence, aux mêmes missionsque lui.

4 - Récemment, vous avez dirigél’exercice YPRES en liaisonavec l’UIISC 1. Cet exerciceavait pour objectif de traiterun accident d’origine nu-cléaire (dispersion de pro-duits contaminants). Celaveut-il dire que la brigade dugénie pourrait mettre sesmoyens à disposition, encomplément des moyens duministère de l’Intérieur, lorsd’une catastrophe enFrance ? N’est-ce pas unepremière pour le groupe dedéfense nucléaire, biologiqueet chimique ?

L’exercice YPRES a, en effet, étéun véritable révélateur. C’était lepremier contrôle opérationneldu GDNBC depuis sa création.

C’était aussi la première foisqu’avait lieu un exercicecommun avec la sécurité civile.

Y participaient également plu-sieurs médecins spécialistes,ainsi qu’une équipe NEDEX du2e RG.

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Exercice Ypres Pho

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Cet exercice, qui a même attirédes observateurs extérieurs auministère de la défense, a ététrès riche en enseignements.

Il a en particulier permis deposer clairement la question desavoir si l’armée de terre devaitse doter des moyens de traiter,en opération, ce qui est de laresponsabilité de la sécuritécivile en France.

Des risques de pollutions et decontamination par des produitsprovenant d’usines, d’hôpitaux,de centrales nucléaires, dedépôts non contrôlés etc., sontpermanents en OPEX ; ils ontdéjà fait, ponctuellement, l’objetd’interventions du groupe dedéfense NBC.

La réponse positive à cettequestion a été donnée ennovembre 2000 par le CEMATqui a décidé de créer, au sein duGDNBC, trois équipes de recon-naissance et d’évaluation (ERE).Elles seront opérationnelles dèsl’été 2002.

Des liens étroits seront établisavec la sécurité civile et jesouhaite même que progressi-vement, dans le déroulement deleur parcours professionnel, lespersonnels spécialisés serventalternativement dans les deuxtypes d’unité.

Quant à l’emploi des équipesERE du GDNBC en France, encomplément de ce l les duministère de l ’ Intérieur, i lrelèvera des décisions quiseront prises en fonction des cir-constances.

Mais on peut imaginerque, de même que l’ona fait appel aux unitésspécialisées du géniepour faire face auxeffets de la tempête oudes inondations, ilpourra être fait appelaux ERE du GDNBC,mais seulement encomplément de cellesdu ministère de l’inté-rieur si cela s’avèrenécessaire.

En tout cas, le GDNBC sera enmesure d’apporter son concourschaque fois qu’on luidemandera.

5eQuels sont les challenges quela brigade du génie a à releverpour les années à venir ?

Outre les challenges communs àtoutes les unités de l’armée deterre, notamment en terme deprofessionnalisation, je voistrois challenges majeurs pour labrigade :

- Parvenir à une parfaite

connaissance, par tous les

cadres, des documents de

doctrine d’emploi et de mise en

œuvre dont nous commençons

à disposer (concept d’emploi dugénie en opérations, conceptd’emploi de la géographie enopérations, mémento sur l’aideau déploiement, document surl’agencement de l’espace ter-restre).

C’est l’objectif que j’ai fixé enmatière d’instruction collectiveet d’instruction des cadres.Après une période de réorgani-sation profonde au cours delaquelle beaucoup de repèresont été perdus, il faut quechacun connaisse ces docu-ments de base et les mette enpratique.

- Revenir progressivement à

un équilibre entre les opérations

extérieures, l’instruction, la pré-

paration opérationnelle et les

permissions, après une périodeau cours de laquelle les unitésde la brigade ont connu un trèsfort rythme de projection.

Comme toutes les brigadesd’appuis spécialisés, la brigadedu génie regroupe des moyensuniques au sein de la forced’action terrestre.

C’est donc en permanencequ’elle doit appuyer les forcesprojetées. Cela implique qu’elles’auto-relève sur les diversthéâtres, et qu’elle n’engage passimultanément plus de 50 % deses moyens.

La solution que nous avonsretenue consiste à adapter lecycle à seize mois des brigadesinterarmes aux particularités dela brigade du génie.

Notre cycle est de deux fois huitmois : huit mois de préparationopérationnelle et d’alerte pour lamoitié de chaque régiment,suivis de huit mois de projectionet de disponibilité.

Nous ne parviendrons à l’équi-libre que progressivement, car ilfaut tenir compte des missionsdéjà programmées et du rythmede la professionnalisation.

Commencée il y a un an, cetteévolution s’achèvera dans lespremiers mois de l’année 2002.

- Améliorer constamment

nos capacités d’anticipation et

de montée en puissance en

temps de crise et être en

mesure de répondre avec

précision à la question : « Si la

projection d’une force devait se

déclencher maintenant, quel est

le volume de force dont nous

serions capables d’aider le

déploiement ? ».

La réponse repose à la fois surnotre organisation et sur notreconnaissance de nos capacités.

Déjà, l’état-major de la brigade aété réorganisé autour d’un« centre opérationnel de planifi-cation - projection », qui mepermet de disposer à chaqueinstant d’une vision globale descapacités engagées et descapacités résiduelles de labrigade.

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Chacun des régiments disposeégalement de sa propre cellulede synthèse.

Mais encore faut-il être capablede chiffrer précisément cettecapacité, ce qui n’est pastoujours chose facile pour lesapeur.

C’est pourquoi nous avonsdécomposé chaque régiment,chaque compagnie et chaquesection en cellules inspirées dudispositif Guépard.

Ces cellules constituent le pluspetit élément projetable, capa-ble d’accomplir un type demission donné.

Chaque cellule doit être parfaite-ment définie par ses structures,par ses personnels et leur quali-fication, par ses caractéristi-ques, par les moyens dont elle abesoin pour être projetée, parses besoins logistiques, etc.

Pour chacune, nous avonsentrepris de définir avec la plusgrande précision possible, ses« capacités » selon le type demission qui lui est confiée et les

conditions dans lesquelles elledoit l’exécuter.

Il restera également à détermi-ner à partir de quel niveau unecellule cesse d’être opération-nelle.

Tout cela représente un énormetravail pour l’état-major et lesrégiments.

Les travaux avancent bien et àl’été 2001, tout sera terminé etadapté aux cellules qui succéde-ront aux cellules de typeGuépard, après la refonte del’IM 10000.

La détermination des capacitésde la brigade deviendra alorsimmédiate.

Dès à présent, la programma-tion des activités régimentairesse décline par compagnie (oubatterie pour le 28e G.Géo), parsection, puis par cellule opéra-tionnelle.

Ainsi et pour résumer, lechallenge majeur de la brigadedu génie, c’est de se doter desmoyens d’appuyer en perma-

nence toute force projetée,quelle que soit la durée de l’opé-ration, de maintenir coûte quecoûte une phase de préparationopérationnelle permettant dereprendre l’instruction collectiveet l’entraînement entre deuxprojections, de connaître à toutmoment sa capacité réelle etprécise en matière d’aide audéploiement, et de pouvoir, encas de crise, proposer au CFAT laconstitution d’un module génie -géographie - DNBC, correspon-dant strictement aux besoins dela force projetée.

Par a i l leurs , l ’expér ienceacquise sur les théâtres d’opéra-tions, l’exploitation systémati-que des comptes-rendus de retourd’OPEX, ainsi qu’un travail encommun permanent avec l’état-major du commandement de laforce d’action terrestre, fontaujourd’hui de la brigade dugénie un pôle opérationnel dugénie, de la géographie et de ladéfense NBC, non seulementcapable de remplir ses missions,mais également capable d’ap-porter son expertise dans lesdivers travaux en cours au seinde l’armée de terre.

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ÉtudesÉtudesetet

PrProspectivesospectives

Le génie en 2015 .............................................................................................. COL de GOUTTES ...................................... 11

Le combat du génie en zone urbaine .................................... LCL POTTIER .................................................... 14

Vers une nouvelle contre-mobilité ............................................ LCL PARMENTIER ...................................... 17

Politique de contre-minage ................................................................ COL ATTAS .......................................................... 21

De l’aide au déploiement au soutien

au stationnement ............................................................................................ GAL RICHARD .................................................. 26

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Le génie, comme l’infanterie etl’arme blindée cavalerie, a reçumandat du chef d’État-major del'armée de terre, de mener uneétude prospective sur son rôleau sein des forces terrestres àl’horizon 2015.

Cette étude, dont les conclu-sions et propositions n’ont pasencore été validées, tire lesconséquences pour le génie dela transformation radicale desengagements et les traduit enterme d’évolution des capa-cités, des équipements et desstructures.

LE NOUVEAU PAYSAGE OPÉ-

RATIONNEL

Les conclusions présentées ici lesont de façon simplifiée, quipeut apparaître réductrice.

Le milieu dans lequel se dérou-leront les engagements desforces élargit le champ d’intérêtdu génie.

Il lui faut prendre en compte la

zone urbaine, qui transforme lesconditions de la mobilité et de laprotection.

Il lui faudra assurer des actionsde mobilité et de contre mobilitéverticales ou souterraines etassurer un appui au mouvementle long de réseaux dans lesquelsl’orientation restera un pointcapital.

Les industries à risques, trèssouvent localisées à proximitédes centres urbains, mettent en

lumière le besoin d’évaluationdu risque et de capacité d’inter-vention en cas d’accident.

Enfin, et surtout, les populations

qui se présentent comme desacteurs de l’engagement oucomme son environnement,parfois passant de l’un à l’autre,et qui demandent une adapta-tion des moyens d’action del’ensemble des forces terrestres.

Actuellement la question est desavoir si une foule peut parfoisêtre considérée comme unobstacle à l’action et donc être« traitée » directement par legénie reste posée.

La fonction agencement del’espace terrestre permet defusionner les domaines, jusqu’àprésent distincts, du génie (dansson champ d’action élargi), de lagéographie et du NBC.

Cette fusion, qui n’en est qu’àses débuts, donnera un poidslargement accru à la cellule 2Ddes PC.

Les nouveaux modes d’actiondes forces terrestres imposentde redéfinir les conditions departicipation de chacune desfonctions à la réussite de l’enga-gement.

Les actions de coercition

Hors des zones urbaines, cesactions utilisent les espaceslacunaires pour redonner à lamanœuvre tout son sens : saisiede l’initiative, surprise, concen-tration des effets.

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Le génie en 2015Alors que l'armée de terre engage la phase finale de sa refondation,

le champ doctrinal se voit confronté à un besoin de rénovation

colossal. Malgré un engagement résolu de la communauté doctri-

nale, la prise en compte de toutes les conséquences de la « nouvelle

donne » dans un corpus de doctrine parfaitement en phase prendra

encore du temps.

En parallèle à ce travail de l'immédiat, il est essentiel de mener simul-

tanément une réflexion à moyen terme sur les évolutions souhai-

tables, afin de fixer une direction générale.

COL de GOUTTES

Chargé demissionDEP - ESAG

Issu de la 105e promotion del'école supérieure de guerre, leColonel de GOUTTES a été chefde BOI au 13 e RG.

Après avoir commandé ladivision d'application pendant2 ans, il a reçu du général com-mandant l'ESAG la mission depiloter l'étude sur l'avenir dugénie à l'horizon 2015.

Il est beveté d'état major del'Institut Royal Supérieur deDéfense belge et a effectué2 séjours en ex-Yougoslavie,sous mandat ONU et OTAN.

Il prendra à l'été 2001 le com-mandement du 6e régiment dugénie.

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Le principe de foudroyance, quimarque cette manœuvre, remetsérieusement en question nonseulement les actions d’appui àla mobi l i té ou de contremobilité, mais leurs modalitésde mise en œuvre.

La réversibilité, l’action à tempszéro, l’aptitude à la dispersionavant l’action ne sont pas descaractéristiques du génie.

Les actions de maîtrise de laviolence

Elles imposent de développer denouvelles capacités permettantde ne pas être « désarmés » faceà des situations dont les degrésde violence imposent une actionsans justifier de recourir auxmoyens ou aux procédés ducombat de haute intensité.

La durée des projections devientune caractéristique permanentede l’action des forces terrestres.

Le déploiement prolongé desforces fait apparaître un besoind'amélioration des conditionsde vie des unités, leur permet-tant de conserver une capacitéopérationnelle optimale dans ladurée.Prolongeant l’aide au déploie-ment, le soutien au stationne-ment s’impose comme unecapacité essentielle du génie.

LES FONDAMENTAUX DU

GÉNIE

Dans ce nouveau contexte,lorsque l’on se projette au-delàdu futur proche, il est indispen-sable de se raccrocher à desprincipes fondamentaux quiévitent des dérives impor-tantes.

Trois critères définissent la partspéc i f ique du génie dansl ’ensemble des fonct ionsterrestres :

- l’organisation du terrain, à

terme, du milieu.

L’appui apporté par le sapeur setraduit par un façonnage duterrain. Il n’a pas vocation à agirdirectement sur les acteurs del’engagement.

- l’effet significatif.

Les moyens du génie sonttoujours comptés, par rapport àun besoin toujours tropimportant. L’action du génie doitêtre réservée à la productiond’effets opérationnels réelle-ment significatifs.

- la technique.

Le sapeur maîtrise de multiplestechniques qui font partie del’image de l’arme. À ce titre, il seprésente naturellement comme

celui qui peut recevoir denouvelles capacités intéressantles forces terrestres.

DE NOUVELLES CAPACITÉS

Les capacités futures du génien’ont pas vocation à se transfor-mer radicalement dans leurnature mais plutôt dans leursmodalités d’application.

Il s’agira plus d’adapter lescapacités actuelles au nouveaucontexte qu’à en intégrer detotalement nouvelles.

Ce seront :

une capacité de renseignement

intégrant d'emblée tous lesaspects du domaine Agesterutiles pour l'opération qui s’en-gage : combat, infrastructure,géographie, sécurité.

Cette capacité est liée à la miseen place de cellules 2D aptes àtraiter l’information en tempsréel et à proposer au comman-dement opérationnel les choixintégrant la complexité dessituations.

une capaci té d ’appui à la

mobi l i té en zone urbaine,

incluant l’action sur les foules,qui peuvent à tout moment êtreutilisées comme obstacle aumouvement de la force.

une capacité de contre minage

modernisée, faisant appel à uneréelle capacité de détection per-mettant d’éviter les zonesminées ou de les traiter avecl'efficacité maximale.

une capacité de neutralisation

de foule, misant sur l’utilisationde moyens passifs (barrières,blocs métalliques) ou actifs(filets, produits glissants ouadhésifs).

une capacité d’intervention sur

les risques technologiques per-mettant une meilleure détectionmais aussi assurant la possibi-lité de décontamination demasse.

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STRUCTURE DU RÉGIMENT DE BRIGADE INTERARMES

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* module de commandement : PC régiment* module 2 D pour le PC brigade* modules de liaison

* modules zone urbaine * modules d’aide au déploiement* modules de reconnaissance * modules organisation du terrain* modules de commandement * modules franchissement

* modules spécialisés : plage, poser d’assaut, montagne

* 3 sections de combat* 1 section d’appui

UCL

APPUI

CBI

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une capacité de reconnaissance

et d’expertise infrastructure,permettant une prise en compteglobale de la problématique desactions d’infrastructure, que cesoit au profit des forces maisaussi dans le cadre des actionscivilo-militaires le plus en amontpossible.

LES ÉQUIPEMENTS

Parmi les nouveaux équipe-ments dont le génie devra sedoter pour « matérialiser » lescapacités, certains prennent unrelief particulier.

L’engin de combat futur dugénie (ECFG), appelé à rem-placer l’EBG et le MPG, devraintégrer les fonctionnalités lesplus intéressantes des deuxengins, en y ajoutant d’autrespermettant de répondre à l’en-gagement en zone urbaine.

Il pourrait se présenter commeun engin modulaire, disposantd’une gamme d’équipements,ou comme une famille d’engins.

L’engin de reconnaissance dugénie correspond à un besoin enconstante augmentation.

Il s’agirait d’un engin disposantd’une grande mobilité, moyen-nement blindé et pouvantemporter de multiples systèmesd’acquisition du renseignement,dont la détection de zonesminées.

Il pourrait aussi mettre en placedes capteurs abandonnés per-mettant la continuité de la sur-veillance dans la durée.

Les systèmes de détection demines et de zones minéesconstitueront la percée décisivepour le génie.

Ils permettront de choisir entrele contournement ou l’ouvertured’itinéraires en zones minées.

Les systèmes pourront êtreembarqués dans différentsvéhicules ou déportés (robots).

Les moyens d’appui au combaten zone urbaine se présenterontsoit sous forme d’équipementsmodulaires, adaptables àl’ECFG, ou de kits mis en œuvrepar les sections de combat (pro-tection des ouvertures, barragedes réseaux souterrains…).

Quelles quesoient lescaractéris-tiques spé-c i f i q u e sdes équipe-m e n t sm a j e u r s( E C F G ,engin dereconnais-sance…), ilsd o i v e n td ' e m b l é ei n t é g r e rdes carac-téristiques

transverses : l’aptitude au travailsous blindage, l'intégrationparfaite dans les systèmes inter-armes (mobilité, protection,communications). `

L’appui fourni par le géniene peut plus se démarquer desprocédés des unités de contact.

LES STRUCTURES

L’ é v o l u t i o n d e s structurestendra à mieux dissocier la poly-valence et la spécialisation.

Les régiments de brigade inter-armes se ron t p resque iden-tiques, articulés en 3 compa-gnies de combat identiques (3sections de combat et unesection d’appui) et une compa-gnie d’appui détenant desmodules spécialisés les plusadaptés aux engagements prévi-sibles des BIA.

La brigade du génie restera uneformation détenant en grandequantité les moyens ressortis-sant de l’appui général : eau,énergie, infrastructure opéra-tionnelle, appui aux mouve-ments opératifs.

Le renforcement de la brigadeen unités aptes à l’aide audéploiement de la force impo-sera, à enveloppe constante, deréorienter une partie des com-pagnies du 1er RG sur cesmissions, soit en double qualifi-cation soit en changeant denature.

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Aujourd’hui, le théâtre d'opéra-tions ne se limite plus auchamp de bataille traditionnel ;la ville, objectif stratégique,centre du pouvoir et de la com-munication, devient le pointcentral des affrontements, qu’ils’agisse d'opérations de coerci-tion ou d’actions de maîtrise dela violence.

Le combat en zone urbaine estune pré-occupation partagéeavec la plupart de nos alliés.

En France, le chefd’État-major del'armée de terrea demandé quecette mission soitr é a c t u a l i s é e ,compte tenu desévolutions ma-jeures tant dansles domaines poli-tique ou juridiqueque tecnologique.

Domaine complexe,la zone urbaine exige desunités entraînées à ce typed’engagement , avec desméthodes, des procédésrepensés a ins i que desmatériels nouveaux et adaptés.

Une description des caractéris-tiques principales de la zoneurbaine paraît nécessaire,avant d’examiner les missionsspécifiques que le génie estamené à y conduire.

Il sera alors possible d’évaluerl’effort que le génie doitconsentir pour atteindre unniveau d’excellence.

LA ZONE URBAINE : UN

MILIEU COMPLEXE

La zone urbaine est complexeet cloisonnée. Elle comprend :

- les approches, zone peu oupas construite ;

- la périphérie, constituée dezones industrielles et commer-ciales ainsi que de zonespavillonnaires reliées par unréseau dense d’axes de com-munication

- le centre ville, composé debâtiments marquant l’histoirede la cité et caractérisé par uncloisonnement important etune forte densité de popula-tion.

Les caractéristiques de la zoneurbanisée sont pour l’es-sentiel :

- un milieu physique disparate

où la récupération et la conser-vation du terrain sont essen-tielles.

Le cloisonnement réduit lamobilité et offre des champs detir ou d’observation limités,

Le combat en zoneurbaine

Le combat en zone urbaine n’est pas une mission nouvelle pour

l'armée de terre. Trois mille ans av. JC, des cités existaient déjà le

long des mers et elles étaient souvent source de conflit. Symbole du

pouvoir, de la puissance et de la richesse, elles étaient peu nom-

breuses et occupaient un rôle de comptoir de commerce, d’échange

de produits provenant de différentes régions. Devenant rapidement

un centre d’intérêt grandissant pour les populations, la ville a pris

une place essentielle dans la société.

LCL POTTIER

Chef de lacelluleDoctrine GénieDEP - ESAG

Le Lieutenant-colonel POTTIERest chef de la cellule doctrinegénie à la Direction des Étudeset de la Prospective à l’ESAG.

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aux trois niveaux :

- en surface (niveau de la rue),

- au-dessus du sol (immeu-bles, toitures),

- en sous-sol (réseaux divers,métro) ;

- des menaces et des risques

multiformes, combinant actionsde coercition et de maîtrise de laviolence ;

- un milieu humain dense et

diversifié : les acteurs peuventêtre tour à tour neutres, passifsou actifs, non violents ouviolents.

ANTICIPATION ET RYTHME

Plus que partout ailleurs, le ren-seignement occupe une placeprimordiale dans la réussite del’action.

La difficulté réside tant dans lerecueil de l’information quedans son actualisation et sonexploitation.

En zone urbaine, plusqu’ailleurs, il est indispensable,pour prendre l’ascendant surl’adversaire, de disposer d’unrenseignement précis etactualisé et d’avoir une capacitéde réaction et de changement deposture très rapide.

Enfin, il est difficile d’évaluerl’importance réelle des forcesadverses et de prévoir l’attitudede la population.

Toutes ces spécificités rendentce milieu particulièrementsensible et peuvent être généra-trices de pertes humaines et deconsommations élevées demunitions, ce qui oblige àmodifier les RAPFOR communé-ment admis.

Les exemples contemporains,B e y r o u t h , M o g a d i s c i o ,Sarajevo, Grozny, mettent enévidence les difficultés pourconquérir et contrôler une ville.À la lumière des enseignements

tirés de ces expériences, ilapparaît que l’engagement enzone urbaine doit s’appuyer surdes modes d’action spécifiquesrepensés et des armementsadaptés.

Pour la réussite des actions enzone urbaine, la simplicité desplans de l'opération doit êtrerecherchée.

Le rythme de combat doit êtresoutenu, de jour comme de nuit,pour ne donner aucun répit àl’adversaire et interdire touteaction coordonnée de sa part.Tout avantage tactique doitpouvoir être immédiatementexploité grâce à une réserved’intervention.Les actions seront menées le

plus souvent de façon plusdécentralisée que dans uncombat classique, et l’initiativeaux petits échelons sera plussollicitée.

L’APPORT DU GÉNIE

Le génie doit faire preuve d’uneforte anticipation par l’acquisi-tion d’un renseignement« milieu » précis :

- connaissance approfondiede l’adversaire, de ses équipe-ments d'aménagement duterrain et de rétablissement d'iti-néraire, les types de mines etd’explosifs utilisés ;

- qualité des points d’appui etde leur système de défense ;

- possibilité de préparer desobstacles à effet canalisant. Leplan d’obstacles doit être connujusqu’aux plus petits échelons ;

- identification des points clésméritant une valorisation ;

- connaissance des réseaux

de communications possiblesautres que la rue.

Il doit par ailleurs apporter sonexpertise dans le contrôle dumilieu notamment sur :

- la maîtrise des troisniveaux : souterrain, en surfaceet en hauteur (immeuble) ;

- la fouille systématique dechaque secteur, quartier parquartier.

LES PISTES D'AMÉLIORA-

TION POUR LE GÉNIE

Compte tenu de la complexitéde la zone urbaine le génie doitdisposer d’équipements perfor-mants pour travailler sur lestrois niveaux.

Au sol,

Les équipements actuels dugénie répondent aux besoins demobilité, de contre mobilité, deprotection - sauvegarde.

En revanche, peu d’équipe-ments actuels sont adaptés auxmissions de contrôle des foules.

Il pourrait être utile de doter legénie, chargé des missionsd’appui, de matériels comme :

- des canons ou lances à eauxmontés sur véhicule blindé (typeV.A.B.) ;

- des obstacles réversiblespour canal iser les foules(bastion wall, blocs en béton,filets…) ;

- des armes d ’appui nonlétales comme des disperseursd’irritants ou d’incapacitants ;

- des dispositifs présentant descapacités d’engluement, desproduits rendant la chausséeglissante ;

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Sous le sol

À la fois axes d’infiltration etterrain possible de l’expressionterroriste, les réseaux souter-rains doivent être parfaitementconnus et contrôlés.

Le génie, arme du terrain, doitprendre cette mission à soncompte.

Les plongeurs de l'armée deterre qui constituent déjà au seindes régiments des modules dereconnaissance réactifs et poly-valents devraient tous êtrequalifiés « intervention offen-sive » et pourraient se chargerde cette nouvelle mission (ce quia déjà été réalisé à Beyrouthcomme à Mitrovica).

Il est cependant nécessaire decompléter l’action humaine parune capacité de reconnaissanceaccrue (robots-caméras pour lesespaces inaccessibles), unecapacité d’exploitation du ren-seignement repensée (cartes tri-dimensionnelles), des systèmesde bal isage normés pourpermettre l’action ultérieure autravers de ces réseaux.

Au-dessus du sol

L'accessibilité aux étages et lamobilité à l'intérieur desimmeubles ne sont aujourd’huipas résolues.

Même si le 17e R.G.P. est doté delots de franchissement verticalet si l’explosif en feuille est

connu, le développement denouveaux moyens dans cesdeux domaines est unenécessité.

Des pistes doivent être ouvertespour la mise au point de :

- nacelles capables de porterune équipe ou un groupe d’in-fanterie à 10 m de hauteur, soitle 3e étage d’un immeuble ;

- caméras ou systèmes acous-tiques développés permettantl’observation d’une pièce avantintrusion ;

- micro charges capablesd’ouvrir une brèche dans unmur, une porte blindée.

Au-delà de ces équipementsindispensables, le génie doitdécouvrir (redécouvrir ?) denouveaux modes d’actions etsavoir-faire.

Il faut également qu’il apprenneà évoluer avec une autonomieimportante jusqu’au niveau dugroupe.

Ce n’est qu’au travers d’une ins-truction collective et d’un entraî-nement spécifiques, où le« drill » interarmes (infanterie -blindé - génie) retrouve toute savaleur, que le génie sauraapporter l’appui attendu.

Le centre de combat en zoneurbaine actuellement à l’étude,permettra au sapeur, n’endoutons pas, de se prépareravec la même rigueur que sescamarades des autres armes.

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Ce constat, dont la pérennitépeut être considérée commeassurée sur le très long terme,ne doit pas cacher les facteursd’évolution dont les consé-quences se font sentir directe-ment sur les engagements et,par là, sur les activités relevantde la « contre-mobilité ».

L’évolution de la contre-mobilitéest structurée par quatrefacteurs :

- la nature particulière du milieu.

- les conséquences des nou-velles menaces ou situationsopérationnelles.

- le poids de plus en plus lourdpris par des facteurs jusqu’alorsmarginaux dans les engage-ments.

- la conséquence des évolu-tions technologiques.

Ces facteurs permettent dedéfinir les repères qui vont

orienter le nouveau besoin opé-rationnel.

INFLUENCE DE LA COMPLE-

XITÉ DU MILIEU TERRESTRE

Par nature, la contre-mobilité estparticulièrement tributaire de lacomplexité du milieu terrestre.

Adaptation à la complexité du

terrain, notion de viscosité

La notion de viscosité traduit lefait que la nature des sols, lavégétation, le nivellement, lesnombreuses coupures et lesconstructions de l’hommeoffrent autant d’obstacles aumouvement des unités, posant àces dernières des problèmes demobilité et de navigation.

Ainsi, les axes de progressionsont autant de couloirs qu’il estsouvent aisé d’obstruer ou detenir avec des moyens trèsréduits.

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LCL PARMENTIER

Bureau deconceptiondes systèmes de forcesEMAT

Le Lieutenant-colonel PARMENTIERtravaille au bureau de conceptiondes systèmes de forces à l’EMATdepuis 1998.

A ce poste, il est en charge de lafonction « Agencement de l’espaceterrestre », mais aussi des projetsliés à la robotique et aux armes àénergie dirigée.

Il a précédemment servi au 34e régi-ment du génie à ÉPERNAY, en tantque chef du Bureau OpérationInstruction.

Au cours de cette affectation, il sertpendant 7 mois au SHAPE, à MONS,au sein de l’équipe de planificationSFOR.

Vers une nouvellecontre-mobilité

Quels que soient le théâtre et les caractéristiques de l’engagement, la

mobilité des acteurs (adversaires, populations, observateurs divers ou

médiatiques) reste une donnée de base de l’élaboration et de la conduite

de la manœuvre.

Il en découle que les actions de contre-mobilité restent nécessaires, ne

serait-ce que pour maîtriser, à défaut d’annihiler, la mobilité d’un acteur.

Page 19: Sapeur no 1

Adaptation à la complexité

des actions terrestres, notion

de friction

La notion de friction est induitepar la conjonction de trois diffi-cultés majeures que sont ledanger, l’effort et le hasard quisont inhérents au combatterrestre et qui en constituent lacomplexité.

L'hétérogénéité du milieu ter-restre induit la grande comple-xité des actions menées au solet en particulier dans le cadre dela contre-mobilité.

Les formes d’engagementsfuturs des forces terrestresseront toujours dominées par larecherche des conditions quileur permettront de réduire lephénomène de friction.

La solution idéale serait dedisposer des moyens technolo-giques permettant de vaincretout en réduisant le contact.

Cependant, aucun moyen àdominante technique ne dispo-sera, à l’horizon considéré, de lacapacité d’éradiquer à distancela totalité des moyens decombat d’un adversaire en leprivant de façon permanente dela capacité d’agir au sol.

Il y aura donc des situationsopérationnelles dans lesquellesnous n’aurons pas la possibilitéd’éluder un engagement au sol,sauf à renoncer à produire entemps opportun les effets voulus.

Le besoin opérationnel demeu-re, il faudra donc conserver unecapacité d’appui à la contre-mobilité qui s’exprimera le plussouvent dans un cadre espa-ce/temps limité pour reproduireun effet précis et décisif.

ÉVOLUTIONS DES MENA-

CES ET SITUATIONS NOU-

VELLES

De plus en plus, les confronta-tions opposent des systèmesd’arme différents.

Cela accroît d’autant les facteursde dissymétrie, voire d'asymé-trie.

La dissymétrie traduit un désé-quilibre marqué entre deuxantagonistes portant sur le

niveau des enjeux ou descapacités des moyens mais peuou pas sur la manière d’agir.L'asymétrie traduit une disparitétotale des buts de guerre, desmodes d’action et de la naturedes moyens.

Conflits dissymétriques

Dans le cadre d'opérations clas-siques de coercition, les forcesterrestres chercheront àappliquer le principe de fou-droyance, en concentrant rapi-dement leurs effets sur desfractions choisies des forcesadverses.

Il ne s’agit plus d’envisager desengagements définis a priori pardes séquences exclusives etsuccessives mais biend’imposer à l’adversaire untempo fixé par la vitesse decommandement et la capacité àreconfigurer rapidement lesmoyens.

Or, ce principe est, apparem-ment au moins, antinomiquede la notion de « délais néces-saires », caractéristique del’emploi des moyens de contre-mobilité.

Une telle approche met enévidence la notion de « contre-mobilité active », capable degénérer tout type d’obstacle entemps réel, sur la ligne descontacts ou dans la profondeur.

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Conflits asymétriques

Les armées occidentales sontassez bien préparées auxmenaces conventionnelles et àl’affrontement avec des forcesmilitarisées.

Elles le sont beaucoup moinsface à des factions ou desgroupes à tendance mafieuseutilisant des modes d’action dif-férents voire non militairescomme le terrorisme ou la cor-ruption et dont le terraind’action privilégié est la zoneurbaine.

Celle-ci, lieu de concentrationdes populations, devient l’es-pace privilégié de l’action desforces terrestres.

Parfois, des situations tactiquesdifficiles, souvent violentes,pourront s’y produire.

Il s’agira d’y apporter desréponses mesurées mais immé-diatement efficaces. Au-delà desmissions classiques de combat,la maîtrise des foules est, dès àprésent, à prendre en compte.

Dans ce cadre, les actions decontre-mobilité auront poureffets de canaliser les foules etde cloisonner les quartiers, debarrer des itinéraires.

Ainsi aux champs d’action« classiques » de la contre-mobilité, c’est-à-dire physiquesparmi lesquels on peut citer leszones urbaines, les infrastruc-tures, le milieu terrestre dans sadiversité, viennent s’ajouter lespopulations.

ADAPTATIONS AUX NOU-

VEAUX IMPÉRATIFS DE

L’ACTION DES FORCES TER-

RESTRES

Le poids de plus en plus lourdpris par des facteurs restés jus-qu’alors marginaux dans lesengagements, notamment lescontextes éthique, médiatiqueet psychologique, a des consé-quences directes sur les

activités relevant de la contre-mobilité.

Les impératifs de la morale col-lective, décrits dans « les enga-gements futurs des forces ter-restres», impl iquent deuxcontraintes incontournables.

- la maîtrise de la force,

- la limitation des dommagescollatéraux.

Maîtrise de la force

Les armées occidentalesdevront de plus en plus fairel’effort de développer desprocédés d’action, donc deséquipements permettant d'ac-quérir la supériorité opération-nelle dans un cadre devenu deplus en plus restrictif quant àl’usage de la force, sauf à courirle risque d’une perte de légiti-mité et de soutien des opinionspubliques.

Dès à présent l’usage de sousmunitions voire de minespropage une image fortementnégative.

Limitation des dommages

collatéraux

Les destructions d’infrastruc-tures, considérées commeessentielles à la vie et à larichesse des populations, serontde plus en plus perçues comme des dommages collaté-

raux inacceptables y comprispar notre propre opinionpublique.

Dans ce contexte, l’emploi demoyens de destruct ion, typecharges formées et explosifs,voire de mines antichar de pre-mière génération (ACPR, HPDF2, MIACAH F1) paraît de plusen plus difficile.

Aux effets de dest r u c t i o n d ela contre-mobilité actuelledevront s’ajouter voire de plusen plus souvent se substituerdes effets de neutralisationréversible.

ADAPTATIONS LIÉES AUX

ÉVOLUTIONS TECHNOLO-

GIQUES

Les évolutions technologiquesont des conséquences sur l’ar-chitecture future de la contre-mobilité.

Ces évolutions sont en partiesliées aux études amont et auxétudes et prospectives technico-opérationnelles en cours.

La révolution numérique offre lapossibilité de déconnecter phy-siquement les capteurs des sys-tèmes de destruction, leurconnexion étant rétablie par l'in-termédiaire des systèmes d’in-formation et de communication.Il est dès lors envisageable d'ac-quérir un objectif, de déterminer

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Page 21: Sapeur no 1

le système d’armes le plusapproprié aux effets à produire,d’en commander l’action, soitpar l’action directe entre lecapteur et le système decombat, soit par l'intermédiaired’un système de commande-ment.

Les capteurs ainsi positionnéssur le terrain seraient adaptésaux missions en fonction del’évolution de la situation opéra-tionnelle et des mouvements dela force projetée.

Ainsi, tel capteur initialementprévu pour « acquérir les objec-tifs » pour la« fonction frappedans la profon-deur », pourraitultérieurementassurer la détec-tion et l’alertedans le cadre ducontrôle de zoneou de la contre-mobilité.

L ’ é v o l u t i o ntechnique dansles moyensmodernes denavigation et del o c a l i s a t i o n ,introduit desvu lnérab i l i tésqu’il est pos-sible d’exploiter.

Les effets por-t a n t s u r l e sdéplacements,n o t a m m e n tceux perturbantles aides à lan a v i g a t i o n ,

paraissent présenter un grandintérêt opérationnel.

En effet, ils sont réversibles etcontrôlables, deux qualités per-tinentes pour les opérations demaîtrise de la force.

Les progrès de la biotechnologiepermettront à moyen terme, lamise au point de moyensphysico-chimiques de dégrada-tion des matériels et des infra-structures.

L’utilisation de produits de base,en particulier les bio polymères,qui pourraient suivant les cas,

constituer l’agent actif où unephase stabilisante permettra demettre en œuvre des chargesactives.Ces produits, déjà industrialisés,pour les secteurs alimentaires etde la cosmétologie sont nontoxiques et d’un usage courant.

CONSÉQUENCES

Traditionnellement, le domaine« contre-mobilité » traitait de laconstitution d’obstacles sur leterrain, soit en valorisant lemilieu naturel, soit en créant desobstacles artificiels avec desmoyens appropriés.

Il était presque totalement inclusdans la fonction opérationnelle« agencement de l ’espaceterrestre ».

L’ensemble des évolutions meten évidence le double constatsuivant :

* d’une part la pérennité dubesoin de contre-mobilité,

* d’autre part les formes proba-blement nouvelles des actionspouvant satisfaire ce besoin decontre-mobilité.

En effet les champs d’actionpossibles sont diversifiés etpeuvent être activés dans laquasi-totalité des cas, dans desopérations de force comme demaîtrise de la violence, voirehumanitaires.

Il est clair que, de plus en plus,la mise en œuvre de la fonction« contre-mobilité » ne se limitepas à la gestion d’obstacles surle terrain.

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Page 22: Sapeur no 1

La guerre du Golfe a révélé lecontreminage comme étant unedes plus graves lacunes dans ledomaine Mobilité - Contremobilité.

Ce constat est notammentformalisé dans le PP30. C’estpourquoi, de très nombreuxefforts (financier et études) ontété entrepris depuis le début desannées 90.

Le contreminage contribue àcontrer la menace exercée parles mines et les munitions nonexplosées, en conservant ou enrestituant aux forces leur libertéd’action et en s’opposant ouminimisant leurs effets sur leshommes et les matériels. Ceciest valable en tout lieu, toute cir-constance et à tout moment.

On distingue 4 missions fonda-mentales :

- l’ouverture d'itinéraires, dansl'idéal, à la vitesse normale deprogression d’un convoi. Cettemission prend une importancetoute particulière lors des opéra-tions de maintien de la paix.

- Le rétablissement de zone, quipermet, après dépollution duterrain, le déploiement, l’instal-lation, le stationnement et lemouvement des unités, ainsique la reprise de l'activité éco-nomique pour les populations.Dans ce cas, la fiabilité prime surla vitesse.

- Le désengluement, qui corres-

pond au dégagement d'unitésen mouvement prises sous untir de mines dispersables (ladépollution des pistes d’aviationn’est pas traitée dans le cadre dece document).

- L’ouverture de brèche dans

une zone minée organisée, assi-milable à un franchissement devive force. C’est le scénario cor-respondant à une opération deguerre sous la menace des feuxennemis, effectuée à un rythmeaccéléré.

Pour répondre à ces besoins, ilest nécessaire de pouvoircombiner des moyens dedétection, de localisation,d’identification, des moyens deleurrage ainsi que des moyensde neutralisation et de destruc-tion, et des moyens demarquage et de balisage.

Le présent article dresse un étatdes équipements en dotation ouen cours d’acquisition, puisprésente les objectifs à atteindrepour le court, le moyen et lelong terme.

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COL ATTAS

Bureausystème d’armesde l’EMAT

Le Colonel ATTAS est officiersynthèse fonction « agencement del’espace terrestre » au sein dubureau système d’armes de l’EMAT.

Il est diplômé de l’école des minesde Nancy.

Politiquede contre-minage

La politique d’équipement des moyens de contreminage, pour la

période 2001 - 2020, s’articule selon trois périodes : court terme

(2001-2002), moyen terme (2003-2008) et long terme (2009-2020).

Elle s’inscrit dans la continuité des nouvelles réflexions initiées

depuis le début des années 90, conformément au plan d’action de

première référence et en cohérence avec la revue de la fonction

« agencement de l’espace terrestre » présentée en 2000.

Elle ne traite pas des aspects « renseignement », ni « EOD ». La partie

renseignement est réduite au seul aspect « détection des mines et

des champs de mines ».

Page 23: Sapeur no 1

ÉQUIPEMENTS EN DOTA-

TION AU SEIN DE L'ARMÉE

DE TERRE.

Moyens de déminage méca-

nique.

Depuis la guerre du Golfe, lesforces françaises se sont dotéesen urgence d’un certain nombrede matériels de déminagemécanique, regroupés sous levocable « parcs de précaution ».

Quatre types de matérielsdotent nos forces.

Trois sont regroupés au sein durégiment de franchissement del'armée de terre, le 1er RG (AMX30 B2 DT, MADEZ, SOUVIM).

Le quatrième (bouteur D9 DT)est en place au régiment detravaux lourds de l'armée deterre (5e RG).

AMX 30 B2 DT

Consécutivement à la guerre duGolfe, en 1991, l'armée de terrea acquis 5 chars AMX 30 Bdémineurs télécommandes (DT)équipés de rouleaux sovié-tiques.

Ces matériels devenus obso-lètes, l’EMAT a décidé de sedoter d’une nouvelle capacité àbase de chars AMX 30 B2équipés d’une gamme plus larged’outils de déminage.

L'armée de terre compte aujour-d’hui 10 chars démineurs.

Les dix chars sont aujourd’huitous équipés du système deduplication de signature magné-tique (pour le leurrage des

mines à influence passive) et ilssont prédisposés à recevoir soitdeux charrues de chenilleRAMTA, soit des rouleauxURDAN, tous deux de fabrica-tion israélienne.

Tracteur D9 DT

En 1993, l’EMAT a décidé ded i s p o s e r d e m o y e n s d edéminage complémentaires desmodules AMX 30 B2 DT.

La réalisation de modules dedéminage lourd, à partir debouteurs Caterpillar D9, a étéentreprise.

Le char AMX 30 B2 DT et letracteur niveleur D9 DT ont tousdeux vocation à créer desbrèches à travers des obstaclesminés, le D9 DT étant destiné àintervenir en appui des AMX 30B2 DT.

L'armée de terre dispose de septtracteurs niveleurs D9 DT télé-commandés et dotés de cabinessurprotégées.

Équipés chacun du système deduplication de signature magné-tique (DEMETER), ils peuventaussi recevoir soit des charruestoute largeur permettant deréaliser un couloir de 4.50 m (4 charrues au total), soit desrouleaux (3 au total).

SOUVIM

Les opérations de Somalie, audébut des années 90, ont faitapparaître un besoin urgent encapacité d’ouverture des itiné-raires.

Après avoir évalué le systèmeMMDS Sud Africain en 1994,l'armée de terre a décidé en1995 l’achat de 5 systèmesrebaptisés SOUVIM.

Le SOUVIM (Système d’Ou-verture d’Itinéraire Miné) estdestiné au déminage, sur les itinéraires, des mines antichar àpression simple et à chargeexplosive concentrée.

MADEZ

En 1992, pour répondre à unbesoin de déminage de zone,l’EMAT a prescrit l’acquisitionde 2 matériels du type J.S.F.U.(Joint Service Fail Unit) de lasociété britannique Aardwarkpour mener des essais.

Suite aux résultats, huit exem-plaires ont été achetés auRoyaume-Uni.

Le MADEZ (Matériel Aérotrans-portable de Déminage de Zone)traite, par désintégration desstructures, toutes les mines et« objets » non exposés.

Moyens de déminage porta-

bles

Outre les matériels de déminagemécanique, existent des équipe-ments portables.

On compte au sein de l'arméede terre principalement troistypes de moyens : la sonde ama-gnétique, le détecteur électro-magnétique portable de mine(DHPM), qui ne traite que lesmines métalliques, et les char-ges de destruction (explosifs,charges formées ITS 121).

Un nouveau détecteur de minesmétalliques devrait être livréaux forces courant 2001.

POLITIQUE D’ÉQUIPEMENT.

À court terme (2001-2002), ils’agit d'accroître les capacitésdétenues, essentiellement grâceau lancement d'opérationsd'améliorations des équipe-ments en service au sein desforces.

À moyen terme (2003-2008),l’objectif est, d’une part, decompléter les capacités précé-dentes par la mise en service denouveaux équipements, dispo-nibles sur « étagère » ou néces-sitant de modestes développe-ments tant en terme de délais

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Page 24: Sapeur no 1

que de montants financiers,d’autre part, de développer ledéminage mécanique au sein del’ensemble des unités du génie.

À long terme (2009-2020), aprèsla mise en service des dernièresversions des équipements pré-cédemment acquis, l'armée deterre devra disposer desmoyens lui permettant de satis-faire l’ensemble du spectre ducontreminage en faisant efforttout particulièrement sur ladétection des mines et desobstacles minés.

La vidéo-télé-opération et larobotisation tiendront une placeprépondérante.

Court terme (2001-2002).

D’ici fin 2002, les différents pro-grammes d'améliorations déci-dés devront être lancés.

Brèchage.

Les modules AMX 30 B2 DTdoivent être revalorisés. Il s’agitd’équiper 10 chars d’une surpro-tection active ainsi que d’unsystème de tension de chenille àrecul contrôlé (STRC) et de doterles modules d’un nouveausystème de vidéo-télé-opéra-tion.

Par ailleurs, les chars AMX 30 B2DT bénéficient déjà de deuxopérations en cours de réalisa-tion, l’une dédiée à leur remoto-risation, l’autre visant à élargir

les charrues de chenille endotation, pour permettre lepassage du char Leclerc ensécurité.

Les premières sections dedéminage équipées de la vidéo-télé-opération devraient entreren service en 2006-2007.

Ouverture d'itinéraire.

Afin de permettre aux sectionsSOUVIM de traiter une menaceplus large (mines à actionlatérale, mines à allumeur àinfluence et mines à allumeur àbascule ou de contact), unprogramme d'améliorations aété initié en 2000.

L’objet du marché en coursconsiste à la livraison d’unprototype fin 2002.

En fonction des résultats del’évaluation de ce prototype,l’EMAT confirmera le rétrofit detout ou partie des 5 systèmes(SOUVIM 2) et décidera éven-tuellement d’une nouvelleopération d'améliorations descapacités de façon à prendre encompte la nouvelle « menacemines ».

Les premiers SOUVIM 2 devraientêtre en service dans les forces àpartir de 2005-2006.

Rétablissement de zone.

L’emploi du MADEZ nécessite lamise en œuvre d’un équipementcomplémentaire afin d’éliminerdu terrain les débris, issus desexplosions des mines et des dif-férentes munitions et sous-munitions, consécutifs ou non àl’action préalable du MADEZ.

Il s’agit donc de lancer l’acquisi-tion d’un système assurant leramassage, le tamisage et l’éva-cuation de ces débris.

Détection portable.

Afin de pallier le déficit capaci-taire lié aux performances dudétecteur portable DHPM 1A enservice, l’EMAT a décidé en 2000

la réalisation de 100 nouveauxdétecteurs portables.

Les matériels seront disponiblesdans les forces fin 2001.

Moyen terme (2003-2008).

En raison des capacitésreconnues, mais limitées, desmatériels détenus, l'armée deterre pourrait décider d'acquérirde nouveaux équipements.

Il s’agit, pour l’essentiel, d’éva-luer des produits disponibles« sur étagère » ou en dotationdans les autres armées.

Néanmoins, en raison du degréd’avancement de cer ta insprojets qui ne sont qu’à l’état de« démonstrateur », certains dé-veloppements s'avèreront né-cessaires.

Conjointement à ces nouvellesacquisitions, il conviendra dereconsidérer les plans d’équipe-ment, dans la perspective de laconstitution d’une capacité dedéminage « mécanique » au seindes RGBIA.

Brèchage.

Mines antipersonnel : face à laprésence supposée, détectée oudécelée de MiAP et de sous-munitions de même nature, lestroupes à pied se trouvent dansl'impossibilité de détermineravec précision le début de lazone polluée et de réaliser enurgence un cheminement pourla traverser en toute sécurité.

Le sondage systématique estactuellement la seule méthodesûre et efficace, mais elle esttrès lente et très risquée.

Le système de déminage pyro-technique des MiAP et des sous-munitions est capable dedélimiter le contour des zonespolluées et d’ouvrir des chemi-nements d’approche ou detraversée.

En 2002, plusieurs systèmes dis-ponibles « sur étagère » serontévalués en vu de l’acquisition,

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en 2003, d’un « lot de précau-tion ».

Mines antichar : les capacités,détenues par les modules dedéminage lourd (AMX 30 B2 DTet bouteur D9 DT), nécessitentd’être complétées par unsystème, apte à ouvrir enurgence et sans préavis uncouloir à travers des obstaclesminés ponctuels ou linéaires.

À ces fins, un système israélienbaptisé CARPET est en coursd’évaluation depuis 2 ans. Enfonction des conclusions, unsystème complet pourrait êtreacquis dès 2002 pour conduireune expérimentation tactique.

Dépollution de zone.

Afin de permettre la dépollutionde zones difficilement acces-sibles par le MADEZ et/ou peusûres pour une interventionhumaine, l'armée de terreenvisage de se doter d’unensemble d’outils adaptables àdes engins de travaux publicsou à l’EMAD.Cet ensemble est baptisé « KITDE DÉMINAGE ».L’objectif est de notifier dans unpremier temps un marchéd’étude/définition d’une duréed’environ un an, puis dans unsecond temps de lancer la réali-sation de ce kit dès 2003.

Détection.

Détection portable : au risque dedevoir recourir systématique-ment au sondage manuel, lanécessité de pouvoir détecterles mines ou les munitions nonexplosées, ne faisant pas appelà des composants métalliques,impose de disposer d’un nouveléquipement.

À ces fins, l’EMAT a rédigédébut 2001 un OEM (objectifd’État-major) pour un détecteurde mines portable capable dedétecter tous les types de minesantichar et antipersonnel ainsique les munitions non explo-sées posées, enfouies oucachées sous d’autres matériaux.

L’objectif est de doter lesunités de combat dugénie et les équipesNEDEX à partir de 2006.Détection mécanique :afin d'accroître la protec-tion des personnelsdédiés aux missions dedétection manuelle,l’EMAT a approuvé en2001 une FCME pour unsystème de sondagemécanique du terrain.

La cible comprend environ 100systèmes répartis au sein desrégiments du génie. La mise enservice est prévu à partir de2004.

Leurrage de destruction.

Dans le cadre de l’ouverture enforce de brèches dans leschamps de mines et le dégage-ment d'unités « engluées » dansun champ de mines disper-sables, l’EMAT a approuvé enavril 2000 une FCMR d’unsystème démineur par duplica-tion à leurrage électromagné-tique.

La cible, qui comprend 50 sys-tèmes, concerne, dans un pre-mier temps, les matériels dédiésaux missions de « breaching »(AMX 30 B2 DT et bouteurs D9DT), puis dans un second temps,les EBG des compagniesblindées à raison d’un systèmepar section. L’ensemble des EBGdevra cependant être pré-équipé.

Enfin, il sera étudié l'intégrationde DEDALE sur le DCL, cesmatériels devant être prédispo-sés à recevoir DEDALE en com-plément de la lame de déminagePEARSON.

La livraison des premiers maté-riels de série est prévue en 2004.

Long terme (2009-2020).

A cette échéance, l’objectifprincipal sera de détecter lamenace mines afin de permettreun engagement optimum des

moyens de contre-minage. Ondistingue deux systèmes : leSYstème de DEminageRApproché (SYDERA) et leSYstème de DEtection LOintaine(SYDELO).

Par ailleurs, sur le long terme, lesnouvelles capacités des sys-tèmes terrestres en dotationimposeront inévitablement unenouvelle organisation des unités.Par exemple, les unités blindéespourraient être chargées du bréchage. Les autres unités decombat auraient la responsabi-lité de l’ouverture d’itinéraire etdu déminage de zone dans lecadre de l’aide au déploiementd’urgence. Le régiment spécia-lisé de la brigade du génie gar-derait le déminage de zone, horsdéploiement d’urgence, et ilpourrait assurer le recueil et latransmission en temps réel desinformations relatives aux zonesminées, grâce à la mise enœuvre d’un système de détec-tion depuis la troisième dimen-sion.

SYDERA - SODERA

Parallèlement aux travauxd’amélioration menés sur lesparcs de précaution et aux

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projets d’acquisition de nou-veaux matériels, l’état-major del’armée de terre a lancé un nou-veau programme de détection,leurrage, destruction et/ou neu-tralisation des mines terrestres.

Baptisé SYDERA, puis SODERA,ce programme correspond àdeux entités distinctes et suc-cessives dans le temps.

Dans un premier temps, SYDERAest un projet fédérateur composéde nombreuses études amont,de plusieurs développementsexploratoires et du développe-ment d’un logiciel. Dans unsecond temps, SODERA repré-sente le futur système opéra-tionnel de déminage rapproché.Par système, il convient de comprendre ensemble demoyens (voire de porteurs) per-mettant de traiter les aspectsdétection, leurrage, destructionet/ou neutralisation des mines etengins non explosés.

Le projet fédérateur SYDERA avocation à fédérer toutes lesétudes pour donner naissance ausystème opérationnel SYDERA. Ila pour enjeu de préparer la prisede décision par l’EMAT à l’hori-zon 2004-2005 et il a pour finalitéd’étudier et de valider au traversde démonstrateurs les technolo-gies les plus aptes à équiper cesystème.

Il comprend, notamment, sixPEAs dédiés principalement aucontre-minage (détection, sol desurface, neutralisation des minesterrestres, radar ultra largebande, leurrage, spectrométrielaser pour la détection de com-posés volatils des explosifs), undéveloppement exploratoire surla détection baptisé SALA-MANDRE, une étude systèmegr‚ce à la réalisation d’un logiciel«architecture véhicule» (COR-TEGE).

Le système opérationnel dedéminage rapproché SODERA,pour lequel la décision de lancerun développement n’intervien-dra qu’en 2004-2005, est unsystème de contre minage

capable de remplir les mis-sions « d’ouverture d’itinéraire »,« de dépollution de zone » et « de franchissement d’obstacleminé ». Prévu pour être livré auxforces à l’horizon 2010-2015, iltraite toutes les mines connuesà cette échéance (AC, AP, UXO),avec un taux de réussite prochede 95 %. Il est constituéd’un ou de plusieursporteurs.

SYDELO

La détection lointainereprésente un enjeuessentiel pour l’engage-ment des forces et condi-tionne en grande partiel’optimisation de l’emploides moyens de contre-minage.

De nombreux travaux ont étéconduits sur ce sujet au sein del’OTAN. En parallèle, depuis1990, la France a réalisé desessais dans ce domaine et adéveloppé plusieurs systèmesembarqués sur hélicoptèrePUMA. Le système initial,baptisé CHLIO, a subi quelquesaméliorations et se composeaujourd’hui de trois caméras,l’une travaillant dans l’infra-rouge thermique 8-12 micronset les deux autres dans le procheinfrarouge. Actuellement, uneexpertise est en cours auprès del’ONERA, afin d’identifieret de confirmer les voiesde progrès possibles.

L’objectif est la mise enservice opérationnel d’unsystème monté sur héli-coptère à l’horizon 2010-2011 et/ou d’un systèmecombinant un drone etune station sol sur lapériode 2010-2015. Seulela partie détection estinstallée sur le drone, l’en-semble des données sonttraitées à partir d’une station ausol.

S’agissant de ce secondsystème, les résultats de l’exper-tise de l’ONERA devront

permettre de l’inscrire soit, dansla famille du système modulairede drones tactiques multi-charges multimissions (MCMM)pour lequel l’EMAT a rédigé uneFCME, soit, dans la catégoriedes drones TCP, dont une éva-luation pilotée par le CDES estprévue en 2001-2002.

ÉTRANGER

Dans le cadre d’accords d’é-changes internationaux (AEI),ou par le biais de relations bi etmultinationales, la France suitavec intérêt les programmesdéveloppés par les autresnations.

À moyen terme, la Francepourrait chercher à acquérircertains matériels développés.Sur le long terme, l’effort portesur la recherche de coopéra-tions.

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Dans un premier temps, afin debien appréhender les nuancesentre les missions d’aide audéploiement et de soutien austationnement, il convient derevenir aux définitions.

Les missions d’aide au déploie-

ment relèvent de l’appui directet de l’appui général1. Dans lepremier cas, il s’agit « d’aide audéploiement d’urgence » visantà assurer le déploiement et l’ins-tallation rapide des premiersélé-ments dans des conditionsd’environnement difficiles.

L’extension de cette installationnécessitant des moyens plusimportants, les missions« d’aide au déploiement » relè-veront de l’appui général afin demener des actions de protec-tion, dépollution, déminage,décontamination NBC, réta-

blissement ou aménagementd’infrastructure opérationnelle,approvisionnement en eau eténergie…

Les missions de soutien au sta-

tionnement relèvent du soutiendes forces projetées2.

Elles comprennent l’ensembledes opérations qui consistent àrendre une zone déjà conquiseou affectée, au minimum, apteau stationnement et à la circula-tion des unités, au mieux, apte àla vie quotidienne de la forcedans de bonnes conditionsd'hygiène et de sécurité

L’analyse de ces définitionsmontre que si l’aide au déploie-ment et le soutien au stationne-ment doivent se succéder dansle temps, il existe égalementune forte interdépendance entreces actions complémentaires.

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GAL RICHARD

Commandantla Brigadedu Génie

Le général de brigade AlainRICHARD commande la Brigadedu Génie et est gouverneurmilitaire de Strasbourg depuisaoût 1999.

Précédemment, il exerçait lesfonctions de sous-chef d’état-major " organisation-ressourceshumaines " de l’état-major del’armée de terre à Paris.

Saint-Cyrien, il est admis à l’en-seignement militaire supérieurscientifique et technique en1975 où il rejoint l’universitédes Sciences de Paris VI puisl’école des applications mili-taires de l’énergie atomique deCherbourg.

A l’issue, il est affecté au ser-vice de sécurité radiologiquede la direction des centres d’ex-périmentations nucléaires àMonthléry.

En 1979, il prend le commande-ment de la 59e compagnie dugénie de division d’infanterie demarine. En 1990, il commande le19e régiment du Génie àBesançon.

Le général de brigade AlainRICHARD est officier de laLégion d’honneur et chevalierde l’Ordre du Mérite.

De l’aide au déploiementau soutien au stationnement

Les récentes projections ont fait intervenir nos forces sur des terrains

hostiles ou mal préparés à les recevoir, faisant apparaître deux

missions importantes qui trouvent leur place dans la fonction opéra-

tionnelle « agencement de l’espace terrestre » : l’aide au déploiement

(mission d’appui donc de combat) et le soutien au stationnement

(mission de soutien).

Différentes dans leurs composantes, successives dans le temps, elles

n’en sont pas moins interdépendantes et doivent s’ordonner autours

de certains principes d’action ou d’organisation du commandement.P

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Au cours d’un engagement, lorsdu déploiement initial de laforce, les missions du génierelèvent de « l’aide au déploie-ment » puisqu’il s’agit de réa-liser des aménagements som-maires, nécessaires à l’installa-tion des forces appuyées et toutparticulièrement de leurs PC.

Ces missions sont conduites parles unités du génie de la force.

Si cette action doit s’inscriredans la durée et conduire parexemple à la création et à l’en-tretien de camps 1000 hommesde type ISOPEX, implantés « endur » et possédant des équipe-ments tels que station d’épura-tion, unité de traitement d’eau,centrale électrique de plusieursmégawatts, etc., les missions dugénie relèvent alors du « soutienau stationnement ».

Elles sont conduites par la com-posante infrastructure qui peutsoit opérer par sous-traitance,soit faire appel à de la maind’œuvre militaire, spécialisée outoutes armes.

Bien que l’état initial et l’étatfinal soient ainsi clairementidentifiés, il existe néanmoinsde fortes interactions entrel’aide au déploiement et lesoutien au stationnement.

À titre d’exemple, le recense-ment des ressources locales enmatériaux, bien que relevant du stationnement, doit êtreentrepris au plus tôt, doncdurant la phase de déploiement.Inversement, le redéploiementd’un dispositif ou la prise encompte de renforcements peuts’effectuer pendant la phase destationnement.

Cette interdépendance peut êtreà l’origine de deux difficultésmajeures : la répartition desmoyens (humains et matériels)entre les missions d’aide audéploiement et les missions desoutien au stationnement d’unepart, et l’organisation du com-mandement d’autre part.L’écueil de la répartition des

moyens peut être évité par unebonne concertation entre les dif-férents intervenants.

Elle permet de préserver, à lafois, les capacités des unitésrelevant de l’aide au déploie-ment et la réalisation desmissions de soutien au station-nement.

En effet, lors d’une projection deforces d’un volume limité, laForce d’Action Terrestre se doitde conserver ou de reconstituerrapidement une capacité de pro-jection en vue d’autres engage-ments.

Or nos moyens d’aide audéploiement étant l imités,(faiblesse mise en évidence parles différents retours d'expé-riences) il est indispensabled’envisager leur relève progres-sive dès que débute la phase desoutien au stationnement.

Cette relève concerne nonseulement les matériels maisaussi les personnels. En effet,les ressources qualifiées enmatière d’aide au déploiementse trouvent dans les sectionsd’aide au déploiement (SAD)des régiments du génie debrigade interarmes (BIA), ainsiqu’au sein des régiments de labrigade du génie.

Les compétences détenues sontvariées, fortement spécialisées,et spécifiques de la mission.

À titre d’illustration, un spécia-liste en installation de lignes etde réseaux, indispensable pourla fourniture d’énergie lors de laphase d’aide au déploiement, nepeut pas remplacer un spécia-liste de la maintenance desgroupes Électrogènes d’infra-structure, indispensable pour lafourniture d’énergie électriquelors de la phase de soutien austationnement.

Il faut donc relever les person-nels afin de reconstituer unecapacité de projection d'unitésd’aide au déploiement, et sous-traiter ou faire assurer par despersonnels adaptés les missionsde soutien au stationnement.

La complémentarité des diver-ses composantes du génie nepeut s’exercer dans de bonnesconditions que si un dialogueétroit est amorcé dès le début dela projection, voire pendant laphase de préparation, et si lesstructures de commandementpermettent un tel dialogue.

Pour gagner du temps, accroîtrel'efficacité et diminuer les coûtsultérieurs, il est souhaitable queles actions d’aide au déploie-ment s’inscrivent d'emblée,dans la logique des chantiersqui seront réalisés lors de laphase de soutien au stationne-ment.

Ce dialogue et cette concerta-tion faciliteront également larelève des unités d’aide audéploiement en ouvrant la voie,chaque fois que possible, audéveloppement de « l’externali-sation ».

L'expérience des théâtres exté-rieurs a montré que les travauxinitiaux de soutien au stationne-ment pouvaient très bien êtreexécutés par des unités de laforce, selon la procédure du« détachement3 » auprès ducommandement du soutien.

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La mise en place d’un comman-dant du génie c la i rementidentifié doit permettre de coor-donner les actions d’appui de laforce et de soutien au stationne-ment des unités, en proposantles arbitrages nécessaires enfonction de la situation.

Ensuite, à mesure qu’avance lamontée en puissance du soutienau stationnement, il importe derelever progressivement tousles moyens d’aide au déploie-ment qui peuvent être rem-placés par de la sous-traitanceou par des unités non spéciali-sées, afin de reconstituer enMétropole une capacité d’aideau déploiement projetable surun autre théâtre.

D e s m o d a l i t é sd’emploi e t demise en œuvre,des mesures decoordination, etparfois des arbi-trages seront tou-jours nécessaires,mais la volontéde rempl i r lamission doit s’af-franchir des oppo-sitions souventartificielles entreles hommes.

Ainsi, chacun doitêtre convaincu qu’il n’existequ’un génie pour la force, qu’ilcomprend diverses compo-

santes qui sont toutes complé-mentaires et faites pour tra-vailler ensemble au succès de lamission de la force.

1) Concept d’emploi du génie en opération

2) Mémento des actions d’aide au déploiement

3) Une unité est détachée pour une mission donnée, auprès d’une unité spécifiée et pour une durée limitée au maximum à l’accom-plissement de la mission

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Approvisionnement en eau

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Le commandementLe commandementdu géniedu génie

en opérationsen opérations

Le commandement du génie

en opérations extérieures .................................................................... COL DEFRETIN .............................................. 31

Le BATGEN 3 en opération ................................................................ COL DODANE .................................................. 35

L’expérience au KOSOVO du BATGEN

de la BMN.N............................................................................................................ COL RICHARD .................................................. 38

Le soutien au stationnement .......................................................... LCL FONTAN .................................................... 44

L’organisation du commandement

d’une opération de secours (UIISC) ........................................ CNE REININGER ............................................ 48

Commandement d’une opération

de secours à la B.S.P.P. ............................................................................ LCL BARRAT ...................................................... 50

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Le document qui suit est unextrait de la doctrine, en coursd’approbation, relative à l’em-ploi des formations relevant dela fonction « Agencement del’Espace terrestre ».

Élaborée dans le cadre d’ungroupe de travail regroupanttoutes les parties concernées,c’est un compromis qui a lemérite de proposer une solu-tion.

Comme tout compromis, il nepermet pas de satisfaire totale-ment les parties concernées,mais il pose le problème et enmême temps il représente unebase commune de réflexion.

COMMANDEMENT - COOR-

DINATION DU GÉNIE EN

OPEX

Niveaux de responsabilité

Les responsabilités dans ledomaine du génie se situent à2 niveaux, bien distincts :

un niveau d’EMPLOI, qui :

• définit quels sont les effets àobtenir,

• rédige les ordres « AU » génie ;

un niveau de MISE EN ŒUVRE,qui :

• définit comment et par quelsmoyens les effets recherchésseront obtenus,

• rédige les ordres « DU ».

L’EMPLOI est fixé par le chefinterarmes qui dispose de lacellule 2D pour transcrire enordre ses décisions

La MISE EN ŒUVRE est assuréepar le chef génie - commandant,pour le niveau considéré, desunités génie conservées auxordres :

Le respect de la séparation entrel’emploi et la mise en œuvre estsouhaitable. En effet, du fait desa lourdeur (ordres pour la pré-paration et l 'exécution desmissions, suivi des missionset coordination étroite des

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COL DEFRETIN

Le Colonel Jacques DEFRETINest chef du bureau «agencementde l’espace terrestre» (B8) duCREDAT depuis le 1er juillet 1999.

Il a commandé le 13e Régimentdu Génie à TREVES (FFSA) de1997 à 1999.

Précédemment, il a été chef duBureau Opérations Instructionau 3e Régiment du Génie àCHARLEVILLE-MÉZIÈRES et chefdu bureau opération duBataillon du Génie de la DivisionSalamandre en Bosnie de mai àseptembre 1996.

Le commandementdu génie en opérations

extérieures

Dans le cadre d’un engagement multinational, les forces françaises

sont organisées selon une double chaîne :

Une chaîne des forces combattantes,

Une chaîne du « soutien national ».

Actuellement le Génie est unique 1. Or, ces deux chaînes ont besoin

de moyens génie (personnel et matériels), tantôt à des moments dif-

férents, tantôt simultanément.

L’existence de ces deux chaînes parallèles, sans structure hiérar-

chique commune, ne permet pas de résoudre les difficultés qui sur-

gissent lorsqu’elles ont besoin, toutes les deux, au même moment,

des mêmes moyens du génie.

NB : 3 schémas sont joints à ce document :

La chaîne commandement du génie combat en opération

La procédure à suivre pour une demande de moyens génie de la forcepar la chaîne soutien national

La procédure à suivre pour une demande de moyens à la chaîne soutiennational par le génie de la force.

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moyens, suivi des stocks et despotentiels, recueil et synthèsedu renseignement génie…) il estpréférable que la mise en œuvredu génie ne soit pas confiée àdes personnels traitant aussi del’emploi du génie, qui nécessiterecul et réflexion.

Cependant, la séparation del’emploi et de la mise en œuvreest un principe d’organisation etnon une règle stricte et intan-gible.

Elle pourrait même, si le com-mandement le décidait (parexemple pour se calquer sur uneorganisation de type « OTAN »)ne pas être respectée.

On ne peut donc pas exclure apriori l’existence dans certainsP C d ’ u n e c e l l u l e g é n i e(« fusion » de la cellule 2D/Génieet du PC du chef génie) traitant àla fois de l’emploi et de la miseen œuvre.

Organisation du commande-

ment

Tout échelon de commande-ment, qu’il soit interarmées outerrestre, national ou multinatio-nal, qu’il relève de la chaîne de

manœuvre ou de la chaîne logis-tique, peut se voir affecter deséléments du génie :

• soit dès la constitution de laforce,

• soit par détachements tempo-raires d'éléments.

• Quel que soit cet échelon decommandement, les élémentsgénie concernées comportent :

• le commandant du génie del’échelon considéré,

• son poste de commandement,

• ses formations ou unités 2.

Que ce soit dans une opérationnationale, au sein de l’alliance,ou au sein d’une organisationinternationale, le chef génied’un échelon considéré est legarant de l'unité d’action dugénie. Il assume en consé-quence les responsabilitéssuivantes :

• il conseille son commandantinterarmes sur l’emploi dugénie,

• il fournit au PC appuyé, avecl’anticipation suffisante, toutesles informations et élémentsd'appréciation nécessaires à laprise en compte du génie dès

la conception,

• il commande les formations du génie conservées à sonéchelon,

• il suit, pour l’ensemble des for-mations du génie de la zone, lasituation des moyens spéci-fiques en dotation limitée et lasituation des ressources enmatériels et matériaux relevantde la logistique génie.

Généralement co-localisé avecle PC « appuyé », son poste decommandement peut être :

• soit un CMO (centre de mise enœuvre) si les unités géniesubordonnées comportent aumoins deux bataillons ; sacomposition est variable, carelle dépend des moyens misen œuvre et du niveau de com-mandement auquel ce CMO sesitue.

• soit un PCB (PC bataillon) si legénie de l’échelon considéréne comporte pas plus d’unbataillon (le commandant dubataillon est simultanémentcommandant du génie) ;

• soit un PC de compagnie si legénie de l’échelon considérése limite à une unité élémen-taire.

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• soit un bureau études dans lecadre du soutien au stationne-ment des unités nationales(chaîne logistique).

Les unités du génie subordon-nées comportent des unitésattribuées à l’échelon de com-mandement considéré soit dèsla construction de la force, soitpour mener une manœuvre par-ticulière (renforcements).

COORDINATION

L’optimisation de l’appui génieet l’utilisation efficace de toutesles ressources disponiblesdemandent une coordinationminutieuse des activités et desunités des diverses compo-santes du génie de la force àquelque échelon que ce soit.

Cette coordination est essen-tielle en matière d’emploi et demise en œuvre.

Emploi

La coordination de l’emploi del’ensemble du génie de la forceest assurée au sein de la chaînede commandement par la cellule2D/GÉNIE de chaque niveau

considéré, qui élabore son ordre« AU » en fonction de celuiqu’elle reçoit de l ’échelonsupérieur.

La cellule 2D/GÉNIE est le pointd'arrivée final et obligatoire detoutes les demandes et rensei-gnements concernant ledomaine génie.

Toutefois, afin de garantir lacohérence entre l’emploi et lamise en œuvre, le chef géniedétache de son PC de mise enœuvre des éléments de liaisonet de commandement (DLC)auprès de la cellule 2D de laforce appuyée.

Dans le cadre d’une opérationmultinationale conduite par laFrance, la coordination est pri-mordiale :

• entre le génie de la force auxordres du COMTHEATRE et legénie de la chaîne soutiennat ional subordonné àl’ADCONFRANCE. ;

• avec le génie de la nation hôteou des entités présentes sur lethéâtre.

En cas de difficultés de coordi-nation, il peut être intéressant

de réunir un comité de pilotage 3

où sont représentées les diffé-rentes parties prenantes. Selonqu’il s’agisse d’un problème dethéâtre ou de soutien national,la responsabilité du pilotageincombera respect ivementa u C O M T H E A T R E o u àl ’ADCONFRANCE.

Mise en œuvre

En matière de mise en œuvretous les chefs génie d’une forcesont reliés par une chaînetechnique génie renforçant lacoord inat ion des ac t ionsmenées.

La coordination entre le géniede la force et le génie du soutiennational se fait entre l’adjointlogistique de l’ADCONFRANCE4et le G4/B4 de l’État-major de laforce qui traite ensuite avec lacellule 2D de cet État-major.

Dans la zone de responsabilitéd’une force donnée, cette coor-dination de la mise en œuvre dugénie concerne l’ensemble desformations du génie de la forcequelles que soient leur subordi-nation hiérarchique et leurnationalité.

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Cette coordination est indispen-sable pour :

• certaines actions relevant del’appui direct (préparation d’uncoup d'arrêt au niveau del’ensemble de la force parexemple).

• la totalité des actions d’appuigénéral telles que :

- l’aide au déploiement dessystèmes de commandement,

- le rétablissement et lemaintien des communicationset plates-formes de transit,

- la participation au soutiendes forces (travaux d’infra-structure, fourniture d’eau etd’énergie électrique),

- la participation aux actionscivilo - militaires.

Afin d’optimiser la mise enœuvre des moyens du Génie, ilest souhaitable que de fré-quentes réunions de concerta-tions soient organisées entre leGénie de la force, la celluleG3/2D de l’EM et le SLC de lachaîne soutien national.

Enfin, dans un cadre multinatio-nal, des détachements de liaisontechniques (DLT) seront mis enplace et/ou échangés pourgarantir l’interopérabilité entreunités du génie alliées d’unemême composante.

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1 GEN 100 : « Concept d’emploi du génie en opérations »

2 cf. GEN 100 : « Concept d’emploi du Génie en opérations extérieures »

3 A l’exemple des « steering committees » qui existent dans l’OTAN et qui sont mis sur pied pour traiter des problèmes de coordina-tion du théâtre. La tenue de telles réunions amènera les différentes parties prenantes à s’exprimer autour d’une même table.

4 Suite aux travaux en cours sur l’évolution de l’EM/ADCONFRANCE, cette coordination pourra être assurée ultérieurement parl’adjoint infrastructure de l’ADCONFRANCE

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Mis en place durant une périodede forte tension au début février,le BATGEN a joué un rôleessentiel et central en particulierdans le retour vers la vienormale qui a caractérisé leprintemps 2000.

Les facteurs clés de succès ontété d’une part l’adaptation del’emploi du Génie à unesituation très particulière (pasd’ennemi déclaré mais desrisques d’incidents importantsavec la population) et d’autrepart le maintien de tous lesmoyens du génie (travaux etcombat) sous l'autorité d’unmême chef de corps lui assurantla possibilité de marquer uneffort.

Il convient de rappeler l’am-biance locale qui régnait lors dela mise en place du nouveaumandat en janvier - février 2000.

Un attentat perpétré c o n t r eu n b u s d e l’UNHCR aexacerbé les tensions endé-miques entre les communautéset provoqué une nou-vellevague de violence.

Dans ce contexte, la difficultérésidait dans le contrôle desréactions de la population apeu-rée et encore traumatisée dansune région où l’administrationcivile et les services publ icslocaux n’étaient plus organisés.

La gestion de la si-tuation com-mandait de faire face sans délaià des attitudes et des comporte-ments imprévisibles ni dans letemps ni dans l’espace.

Dans ce contexte la réactivité aété primordiale en dehors detout formalisme, planificationlourde ou recherche de réfé-rence à un concept d’emploi.

L'opération d’envergure IBAR2000 visant à afficher la détermi-nation de la KFOR, mit un termeà la flambée de violence etpermit d’aborder une phasedélicate de retour à la normale,émaillée néanmoins d’incidentsdans la zone de MITROVICA.

Pendant la période de troubleurbain, un élément de comman-dement Gén ie s ’ ins ta l l e àl’EM/Brigade au plus près ducentre opérationnel de façon àsuivre la situation « en direct ».

Les sections de combat mécani-sées furent employées en appuide l’infanterie et de la gendar-merie dans des missions decontrôle de foule.

Il s’agissait essentiellementd'aménagement du terrain pourdégager des vues, canaliser les

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COL DODANE

Chef de sectionBOE à l’EMAT

Le colonel DODANE sert succes-sivement au 17e RGP, à l’EcoleSpéciale Militaire de St Cyr et au32e RG (KEHL) où il commandeune compagnie de combatblindée.

Il suit les scolarités de L’Ecoledes Mines de NANCY et del’Ecole Supérieure de Guerre(104e promotion).

Affecté à l’Etat Major de Arméede Terre au Bureau Planificationdes Ressources Humaines en1992, il est ensuite muté au31e RG (régiment de travauxlourds).

En 1998, il en reçoit le comman-dement et conduit sa transfor-mation en régiment mécaniséde la 3e brigade. En 2000,au KOSOVO ("3e mandat), ilcommande le BATGEN et assureles fonctions de commandant dugénie de la Brigade Multi-nationale Nord.

Confronté aux événements duprintemps 2000 à MITROVICA, legénie jouera un rôle de premierplan dans les actions militairesurbaines (fouilles, contrôle defoule, protection des troupes) etplus particulièrement dans leretour à la vie normale de lapopulation..

Le colonel DODANE est actuelle-ment affecté à l’EMAT en qualitéde chef de section au bureauorganisation effectifs (BOE)

Le BATGEN 3 en opérationsComposé de cinq unités élémentaires : une CCL, une compagnie de

combat avec une section blindée sur EBG, une compagnie d’appui,

une compagnie de travaux lourds et une compagnie d’aide au

déploiement, le BATGEN3 assurait également l’administration, le

soutien et/ou l'hébergement de l’escadron français d’éclairage et

d’investigation du bataillon des Émirats Arabes Unis, un escadron de

gendarmerie mobile et une compagnie du génie de l’Air.

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manifestants, interdire desaccès, matérialiser des limites etprotéger les militaires. Selonqu’il s’agit de la gendarmerie oude l’infanterie, l’effet recherchépar la pose d’obstacles estdifférent.

La première souhai te desobstacles réversibles et transpa-rents (barbelés) qui fixent unelimite claire pour les manifes-tants et permettent une Éven-tuelle charge.

La seconde préfère des obsta-cles défensifs assurant une pro-tection (flex-mac). Une sectiond’EBG1 dont l’effet dissuasif estcertain, a toujours été tenue enalerte à proximité des lieux d’in-cident en mesure d’intervenirpour effectuer des travaux(démolition de barricades obs-truction d'itinéraire ou manœu-vre de force par exemple) enambiance d'insécurité avancée(tir ou caillassage).

Les sections développèrent unautre savoir-faire avec l’infante-rie : l’appui aux fouilles en siteurbain.

En accompagnement des sec-tions d’infanterie, il fallait s’assu-rer de l’absence de pollution etdes piégeages, puis enrichir lafouille par l’emploi des détec-teurs de mines (recherched’armes).

Une mission de ce type a étéréalisée en interallié au profit dubataillon danois.

Ces actions Génie s’inscriventdans un cadre tactique. Lapériode de retour vers la vienormale fut jalonnée d’actionsplus techniques dont la finalitéfut de modifier le comportementde la population dans le sens del’apaisement.

Dans cet esprit, un site de fran-chissement sur IBAR a étéinsta l lé en p le ine v i l le deMITROVICA pour per-mettre àdes familles de regagner leur

domicile d’où ellesavaient été chassées etd’y vivre en pouvants’approvisionner sanstraverser des zonesoccupées par la commu-nauté adverse.

Dans un premier temps laliaison entre les rives futétablie immédiatementavec un PAA (celluleimmergée) puis une pas-serelle de circonstancefut construite avec lesmatériaux localement

disponibles (tôles cintrées,poteaux téléphoniques…).

Dans le même temps, un grouped’aide au déploiement a réparéles portes des appartements des familles victimes d’expul-sion, leur permettant de bénéfi-cier de conditions minimales desécurité.

Ces opérations ont conditionnéle relogement rapide desvictimes de mesures arbitraireset par-là même l’affi-chage de la volontéde la Brigade de nepas céder auxpressions violentesd’une communauté.

La construction decette passerelle restapendant plusieurssemaines au coursde débats locauxpassionnés et attisala curiosité de lapresse internatio-nale.

Les sapeurs s'activèrent éga-lement sur des chantiers àcaractère utilitaire réalisés enpartenariat avec le KPC (KosovoProtection Corp), comparable àdes formations de la protectioncivile mais issu en quasi-totalitéde l’UCK (armée de libération duKosovo, albanaise).

Le but était avant tout d’accom-pagner la mutation de cette ins-titution en l’impliquant dans destâches civiles sans froisser lasusceptibilité de ces ex-combat-tants.

C’est sur le nettoyage de la villeet la restauration du cycle d’éva-cuation des déchets ménagersque l’effort fut porté.

Cette entreprise ayant un succèscertain, elle fut poursuivie etcouronnée par une opération degrande envergure mettant enœuvre tous les bataillons de labrigade (français et étrangers),les ACM et l’action psycholo-gique et sollicitant la participa-tion de tous les habitants de laville (Nord et sud).

Au-delà de l’aspect sanitaire etrebutant à plus d’un titre, cettesérie d'opérations touchant l’en-semble de la population urbaineeut un impact déterminant etstimulant dans le retour à laconfiance et à la vie normale. LeBATGEN était bien la formationla plus adaptée à ce type dedémarche.

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1) Les EBG, très souvent critiqués, se sont révélés comme des outils indispensables durant le 3e mandat.Les 3 EBG ont parcouru plus de 1000 km chacun en moyenne.

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D’autres actions furent enga-gées dans le but d’abaisser leniveau de tension. Les enclavesserbes en territoire majoritaire-ment albanais au sud de la BMNont un caractère symboliquedans l’affichage du maintien dela multiethnicité.

Des incidents interethniquesauraient eu des répercussionsnéfastes et un départ deshabitants aurait démontré uneincapacité relative de la KFORà faire respecter la résolution1244 de l’ONU.

Ainsi la situation dans lesenclaves était-elle suivie de prèspar la communauté serbe deMITROVICA Nord.

Suite à un regain d'inquiétudedes habitants de l’enclave deSLATINA rapporté au comman-dant de la Brigade, il fut décidéd’y faire stationner une sectiondu génie dont la mission a étéde rétablir la sérénité à unniveau acceptable, ce qui fut faitgrâce aux multiples servicesrendus aux familles : en particu-lier l’alimentation du courantélectrique fut rétablie par lesélectriciens de la compagnied’aide au déploiement aprèsune interruption de plusieursmois. La fontaine fut restaurée,la piste d'accès rénovée…

Ces actions furent naturellementdes éléments de dialogue entrele commandement de la Brigadeet la communauté serbe, sansoublier les administrateurs civilsde l’ONU (UNMIK) qui, trèssatisfaits des résultats, auraientsouhaité généraliser cette expé-rience.

Dans un autre secteur, unsite de franchissement futaménagé en collaborationavec le bataillon des Émi-rats Arabes Unis pour per-mettre la communicationentre deux villages serbesenclavés sans avoir à pas-ser dans des villages alba-nais où les provocationsétaient probables.

Outre la coopération valo-risante avec les sapeursémiriens, cette mesure eutpour effet en l’occurrencede réduire les risquesincidents, eux-mêmes facteursdéclenchants de manifestationsà hauts risques dans la ville deMITROVICA.

Une dernière entreprise d’am-pleur put être menée à biengrâce aux compétences duBATGEN dans le domaine destravaux routiers. Une piste demontagne reliant ZVECAN àZUBIN POTOK a été tracée puisréalisée par les 3e et 4e mandat.

Ce projet, provoqué par l’admi-nistrateur régional UNMIK deMITROVICA, fortement souhaitépar la population locale, a tenuune large place dans les relationsCommandement - Administra-tion - Population.

Outre qu’elle faciliterale ramassage scolaireen zone montagneuse,cette route permet letrafic routier entre Z.B.(frontière serbe) etMITROVICA Nord sansavoir à passer en zonealbanaise.

Cette série d’exemplesillustre la vocation duBATGEN à être à la

fois une formation de combat enmaîtrise de la violence et unremarquable outil de gestion decrise en particulier dans la phasede sortie de crise.

Dans ce contexte, où chaqueaction a son importance et sasensibilité, le génie a un rôlecentral, moteur et autonomesouvent déconnecté de l’actiondes bataillons de mêlée.

Les relations avec le comman-dant de Brigade ont été directeset bien souvent les ordres ontété donnés par oral.

Une telle conduite des opéra-tions n’est possible que si lechef de corps du BATGENdispose - en tant que de besoin -de la totalité des moyens et descompétences affectés dans sonbataillon.

La dualité moyens de combat -au profit de la brigade - moyenstravaux placés sous la tutelle del’ADCONFRANCE permet decouvrir tout le panel desactivités du sapeur et autorisedes renforcements mutuels etréciproques bénéfiques.

Un manque de souplesse dansce domaine pourrait conduire àdes décisions très pénalisantespour les sapeurs et leur unité.Une gestion intelligente etconcertée des efforts et des res-sources permet au contraire devaloriser notre fonction en« collant » au plus près et auplus vite à l’effet majeur du chefinterarmes.

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Subordonné au général com-mandant la Brigade multinatio-nale Nord (BMN.N), le chef decorps du BATGEN occupe lesfonctions de commandant dugénie (COMGENIE), et donc de« chief Engineer », de la BMN.N.Conseiller génie du généralcommandant la brigade (COM-BRIGADE), i l n'est pas enmesure d'assumer totalementles prérogatives de sa fonctionpour des raisons liées à lastructure du commandement dugénie français sur le théâtre.

Après une présentation trèssommaire du bataillon et de sesactivités opérationnelles pen-dant l’été 2000, cet article fait lepoint des problèmes posés parle commandement du géniefrançais au KOSOVO et proposedeux évolutions possibles deson organisation.

LE BATGEN DE LA BMN.N,

DE JUIN À SEPTEMBRE 2000

Le bataillon : une commu-

nauté d’hommes et de

femmes de grande qualité

Poursuivant l’œuvre de leursprédécesseurs, les officiers,sous-officiers, caporaux-chefs,caporaux, sapeurs et légion-naires du 4e mandat du BATGENont toujours fait preuve de réac-tivité, de disponibilité et de pro-fessionnalisme dans l’accom-plissement de leurs missions,participant ainsi avec succès aurétablissement de la paix auKOSOVO.

Dans le cadre de l’appui desforces ou des actions menées auprofit de la population locale,mais également dans celui de laréalisation du schéma directeurd’infrastructure de théâtre, ilsont œuvré sans relâche, avecabnégation et compétence, danschacun de leurs domaines despécialité que sont le combat dugénie, le déminage et la dépollu-tion, l’organisation du terrain, lefranchissement, l’infrastructureopérationnelle, la fournitured’énergie électrique, la produc-tion d’eau, la réalisation deroutes et de plates-formes, lamaintenance des matériels, lesoutien des personnels, la carto-graphie, et la défense NBC.

La diversité de leurs unités d’ap-partenance et leurs multiplessavoir-faire ont permis deformer un outil d’une remar-quable qualité et d’une grandepolyvalence.

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COL RICHARD

Né le 20 septembre 1955 àArbois (Jura), le colonel MichelRICHARD est marié et père detrois enfants.

Saint-cyrien de la promotionCapitaine Guilleminot (75-77),diplômé ingénieur de l’écolesupérieure du génie militaire(ESGM 84) et de l’école nationaledes Ponts et Chaussées (ENPC90), il est titulaire du diplômetechnique (DT 84) et du brevet del’enseignement militaire supé-rieur (BEMS 91).

Après avoir partagé son tempsd’officier subalterne entre le 3e RG (chef de section, adjoint etCDU) et la Direction des travauxdu génie de Versailles où iloccupe la fonction de rédacteurpuis de chef du bureau d’étude, ilaccède en 1988 au 2e degré del’enseignement militaire supé-rieur. A l’issue de sa formation àl’école supérieure de guerre, ilrejoint le 19e RG dont il est lecommandant en second de 1992 à 1994. D’avril à septembre1993, il acquiert une premièreexpérience en opération exté-rieure en participant au 3e man-dat du BATINF 1 en Croatie (àGracac puis à Glina) en qualitéde commandant en troisième dubataillon.

Professeur de mécanique desfluides à l’ESGM de 1994 à 1995,puis à l’ESAG de 1995 à 1996, ouil est également commandant dela division « CT 51 », il est ensuitemuté à l’état-major de l’armée deterre (EMAT) où il assure les fonc-tions de rédacteur au bureau sta-tionnement infrastructure avantde prendre en 1998 le comman-dement du 2e RG.

Depuis le 3 octobre 2000, date deson retour du Kosovo, le colonelRICHARD occupe la fonction dedirecteur général adjoint de laformation à l’ESAG.

L’expérience au KOSOVOdu BATGEN de la BMN.N

4e mandat - juin à septembre 2000

Commander le Bataillon du génie (BATGEN) au KOSOVO reste une

expérience enviée de bien des chefs de corps ; avoir la chance et

l'honneur de le faire, c'est aussi avoir la satisfaction de commander

une unité dont la renommée n'est plus à faire.

Par sa remarquable polyvalence, le BATGEN est un outil performant

capable d'accomplir la quasi-totalité des missions pouvant être

confiées au génie, qu'elles soient d'appui direct ou d'appui général.

Composition du BATGEN

4° mandat

2° RG 28 %

13° RG 24 %

5° RG 20 %

2° REG 15 %

1° RG 6 %

28° GG 4 %

Autres 3 %

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Les activités du bataillon

pendant l’été 2000

Dans le cadre des missionsd'appui direct, il faut citer lesactions les plus marquantescomme la participation systéma-tique aux opérations de fouillemenées par l’infanterie, lesnombreuses vérifications denon pollution, également lesnombreuses opérations de pro-tection ou d’aide au déploie-ment d’urgence effectuées auprofit des bataillons d’infanterieet enfin la participation à l’opé-ration VULCAIN.

Dans le cadre des missionsd'appui général, il faut distin-guer :

- les opérations au profit de lapopulation comme l’améliora-tion de la piste ZUBIN POTOK -ZVECAN en coopération avec lebataillon danois, la réalisationde multiples travaux au profitdes actions civilo-militaires(ACM) dont la mise en place demiradors dans les enclaves encoopération avec le bataillonémirien, la réhabilitation de pas-serelles et de ponceaux, la miseen place de gros passages busésà TURICEVAC, la construction dupont de PESTOVO en coopéra-tion avec la compagnie suissede la brigade sud, les opérationsdans les enclaves, notamment àSLATINA et à BANJA, ainsi quedes actions de sensibilisation audanger des mines,

- les opérations liées à l’ins-tallation des unités françaisessur le théâtre, comme ledéminage systématique del’emprise de SVINJARE EST, etd’une manière générale, toutesles actions d’aide au déploie-ment des éléments ; à ce titre, il

faut souligner le remarquabletravail effectué (cf. photos) sur lecamp de NOVO SELO, lieu destationnement du BATGENdepuis l’été 1999 et qui depuiscet hiver accueille également lebataillon logistique (BATLOG),unité faisant partie du soutiennational France.

L’ORGANISATION DU COM-

MANDEMENT DU GÉNIE

FRANÇAIS AU KOSOVO

L'expérience du 4e mandat duBATGEN de la BMN.N auKOSOVO montre que, s’il estpossible pour le génie de fairepreuve d’unité et d’efficacité enopération, cela est dû essentiel-lement à l’intelligence, à lavolonté et à la persévérance desdifférents acteurs qu’ils soientdu bataillon ou de l’état-majorde la brigade multinationale ouencore qu’il relève du soutiennational France.

Après un rappel du principed’unicité de l’action du génie enopération extérieure et une pré-sentation rapide de l’organisa-tion retenue à l’été 2000, il estproposé un nouveau fonctionne-ment de la chaîne de comman-dement génie pour notammentassurer une meilleure crédibilitéde l’arme auprès du commande-ment interarmes ou interar-mées.

Rappel du principe d’organi-

sation du génie en opération

Dans son paragraphe relatif àl’organisation du commande-ment du génie, le conceptd’emploi du génie (GEN 100)rappelle le principe d’unicité del’action du génie et indique quele commandant du génie del’échelon considéré en est legarant. Conseiller de son chefinterarmes sur l’emploi dugénie, le COMGENIE :

- fournit au PC appuyé, avecl’anticipation suffisante, toutesles informations et élémentsnécessaires à la prise en comptedu génie dès la conception,

- commande les formationsdu génie conservées à sonéchelon,

- coordonne les actions del’ensemble des formations dugénie situées dans la zone deresponsabilité de l’échelon decommandement considéré,

- organise la recherche desrenseignements intéressant legénie, les traite et les diffusesous forme de données exploi-tables,

- suit, pour l’ensemble desformations du génie de la zone,la situation des moyens spéci-fiques en dotation limitée et lasituation des ressources enmatériels et matériaux relevantde la logistique génie.

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De ce principe découle la consti-tution d’un génie en opération,ensemble unique, indissociableet cohérent, provenant de struc-tures « paix » correspondant auxcomposantes combat, infra-structure et sécurité.

L’organisation du génie fran-

çais sur le théâtre (été 2000)

En qualité de COMGENIE de laBrigade multinationale Nord,le colonel commandant leBATGEN est le conseiller géniedu COMBRIGADE ; il est aussi le« chief Engineer de la MNB.N »et est à ce titre l’interlocuteurprivilégié du chief Engineer de laKFOR.

Dans les faits, il n’exerce qu’unepartie de ses responsabilités deCOMGENIE telles qu'elles ontété énumérées précédemmentet, pour expliquer cela, quatreraisons peuvent être évoquées :

1) le commandement de lacomposante infrastructure quiintervient sous la responsabilitéde l’ADCONFRANCE, autoritéchargée de la conduite du sou-tien des éléments français im-plantés sur le théâtre, échappetotalement au COMGENIE de labrigade sous commandementmultinational. Cette fonction estassurée par le coordinateurnational d’infrastructure dethéâtre (CNIT) qui est notam-ment responsable de la réalisa-tion du schéma directeur decette infrastructure. Conseillergénie de l’ADCONFRANCE, leCNIT est en fait le chef des diffé-rents services locaux construc-teurs (SLC) et commande, sansen avoir vraiment les moyens,les éléments du génie placéspour emploi et pour mise enœuvre dans la chaîne de soutienlogistique,

2) la COGA1, initialementpartie intégrante du bataillon dugénie, a été placée sous OPCONde l’ADCONFRANCE ; sonemploi échappe donc totale-ment au COMGENIE. Il en estnormalement de même pourdeux de ces unités élémentaires(la CMAD2 et la CTL3), qui ont été« détachées pour emploi »auprès de l’ADCONFRANCE,mais en mesure, sur ordre de labrigade, de reprendre leurmission majeure en fonction del’évolution de la situation opéra-tionnelle. En fait ces deux com-pagnies ont été conservées auxordres du BATGEN, maisemployées prioritairement auprofit du schéma directeur d’in-frastructure,

3) l’emploi du génie ainsi quela coordination des formationsdu génie de la brigade estréalisée à l’état-major de labrigade par la cellule G3/2D quidans les faits n'est pas subor-donnée au COMGENIE,

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(1) COGA : compagnie opérationnelle du génie de l’air, armée par le 25e RGA(2) CMAD : compagnie modulaire d’aide au déploiement, armée essentiellement par le 2e RG(3) CTL : compagnie de travaux lourds, armée par le 5e RG

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4) enfin, dans l’organisationactuelle du commandementmultinational, la coordinationdes moyens génie n'est pas oupeu assurée, car le commandantdu bataillon du génie françaisn’a, en fait, pas autorité sur lesmoyens du génie des autresnat ions appartenant à labrigade, ces moyens, lorsqu’ilsexistent, sont limités en nombreet souvent entièrement dédiés àl’aide au déploiement ou àl’appui au stationnement deleurs propres unités (domainenational de responsabilité).

Ces diverses constatationsdémontrent une séparation defait entre la composante combataux ordres du COMGENIE ausein de la chaîne opérationnellemultinationale et la composanteinfrastructure aux ordres duCNIT au sein de la chaînenationale du soutien, ce qui esten totale contradiction avec lesprescriptions du GEN 100.D’autres part, les moyens dugénie combat sont répartis pouremploi entre les deux chaînes

de commandement, l’une multi-nationale dépendant du CFAT,l’autre nationale dépendant duCFLT. Compte tenu de lastructure des unités élémen-taires du bataillon et desmoyens dont elles disposent,leurs missions prouvent auquotidien qu’il y a un besoinpermanent de complémentaritéentre ces moyens. L’efficacité dugénie repose sur une coordina-tion poussée et approfondie desactions pour répondre à ladiversité des demandes.

L’optimisation des moyens, lacohérence de l’emploi et la défi-nition des priorités dépendentd’une synthèse opérée au plushaut niveau. C’est pourquoi ilsemble important de doter legénie d’un chef placé à titrepermanent dans l’environne-ment direct du commandant debrigade. Cela permettra auc o l o n e l c o m m a n d a n t l eBATGEN de se recentrer sur sespréoccupations de chef de corpset de responsable de la mise enœuvre de ses moyens génie,

voire d’assurer le commande-ment d’un centre de mise enœuvre génie, dans l’hypothèsed’éventuels renforcements.

Deux évolutions possibles

A ce stade de la réflexion, deuxlogiques s’affrontent et permet-tent de dégager deux évolutionspossib les de la s t ructureactuelle :

1) La poursuite de la logiquede partage des moyens, entre laforce multinationale et lesoutien national France, consa-crerait des moyens géniedistincts à chacun des comman-dements considérés. Dans cettehypothèse qui suggère unerichesse en personnel et enéquipements (ce qui n'est pasréellement le cas actuellement),il suffirait de scinder le bataillonactuel en deux unités à vocationdifférente :

- la première à vocationmultinationale, aux ordres duCOMBRIGADE, regrouperait lesdeux unités élémentaires du

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génie de BIA de l’actuel bataillon(CCM et CAM4), auxquelles ilfaudrait ajouter une unité mixtetravaux et aide au déploiement,spécialisée notamment dans lesmissions à caractère humani-taire et dont le volume reste àdéfinir,

- la seconde, à vocationnationale et subordonnée àl’ADCONFRANCE, qui englobe-rait la CMAD, la CTL ainsi que laCOGA, pourrait d’ailleurs êtrerenforcée d’un état-major et/ouintégrée au sein du BATLOG,selon les effectifs en présence.

La fonction de COMGENIE et deChief Engineer de la Brigademultinationale Nord serait alorsassurée au niveau de la brigadepar un colonel TCT, conseil-ler génie du COMBRIGADE,adjoint de ce dernier et co-localisé avec son état-major ;celle de conseiller génie del’ADCONFRANCE resterait auCNIT qui assurerait ainsi la

fonction de COMGENIE dethéâtre pour les moyens génieattribués au soutien nationalFrance.

Cette solution qui présentel’avantage d’asseoir la fonctiongénie auprès de chacune deschaînes de commandementprésente cependant les inconvé-nients suivants :

- elle entérine la scissiondu génie sur le territoire enadmettant qu’il puisse y avoir legénie des uns et celui desautres. Elle permet l’existencede deux COMGENIE, maissuggère la mise en place dedeux centres de mise en œuvre :elle impose de fait une augmen-tation du volume des forma-tions, notamment celles qui sontspécialisées dans l’aide audéploiement,

- le génie est une armed'appui dont les unités et lesmoyens sont comptés, notam-

ment ceux de la brigade dugénie. Ces unités font partie dela composante combat dontelles assurent la cohérence,notamment dans le cadre desmissions d'appui général (aideau déploiement initial et actionscivilo-militaires). Réserver unepartie d’entre elles à desmissions de soutien ne pourraitque disperser la ressource etnuire à l’efficacité du génie,

- l’unicité du génie seraittotalement remise en cause : nonseulement le fossé se creuseraitentre la composante infrastruc-ture et la composante combat,mais même cette dernière se ver-rait divisée avec la perte d’unegrande partie de ses spécialistestravaux, ainsi que de la plupartde ses spécialistes électro-mécas, traitement de l’eau etinfrastructure opérationnelle,

2) Conséquence d’une touteautre logique ayant pour but depréserver le principe d’unicité

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(4) CCM : compagnie de combat mécanisée, armée, pour le 4e mandat, par le 13e RGCAM : compagnie d'appui à la mobilité, armée, pour le 4e mandat, par le 2e REG

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d’action du génie sur le territoiresous la responsabilité d’unCOMGENIE unique, sous doublesubordination, la seconde évo-lution consisterait à regrouperles moyens génie dans un seulcentre de mise en œuvreconstitué par un BATGEN élargiintégrant la COGA et tout autrerenforcement génie.

Indépendante des relationsentre personnes, et en parfaitaccord avec les directives duGEN 100, elle présenteraitl’avantage de la clarté pour leCOMBRIGADE et pourl’ADCONFRANCE qui auraitalors un interlocuteur commun,apte à coordonner les actionsdes divers services ayant trait à

l’action du génie de la brigade(G3/2D, G9 et G4/infra) et res-ponsable de la réalisation duschéma directeur d’infrastruc-ture. En conséquence, une délé-gation de l’ADCONFRANCEdétachée auprès du COMGENIEpourrait aider ce dernier dans satâche dévolue au soutien. Lamise en œuvre du génie se réaliserait, sous la responsabi-lité du colonel commandant leBATGEN, dans le cadre d’unedirective globale, connue detous les échelons subordonnés,évitant ainsi d’éventuellessources de conflit internes.

De ces réflexions qui n’engagentque l’auteur du présent article, ilressort l’intérêt d’appliquer avec

plus de rigueur le conceptd’emploi de nos unités et deveiller à une plus grandecohérence de notre dispositifgénie en opération extérieure.Par sa vision globale desbesoins et des effets à obtenir,un COMGENIE unique à la têted’un génie unique sera le garantde l’efficacité de l’action génieévitant ainsi les risques de dis-persion. Cela s’avère indispen-sable dans une armée modernepour laquelle les ressourcessont comptées et le budgetcontraint.

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ÉVOLUTION DE LA DOCTRINE

Parallèlement à l’action del'armée de terre en BosnieHerzégovine et au déploiementde la force d’extraction enERYM 1, les trois composantesdu génie se réunissent à l’ESAG,en mars 1999, pour élaborer leconcept d’emploi du génie enopérations 2.

Il y est précisé que la missiond’appui général regroupe lesactions qui permettent auxforces projetées de se déplacer,de s’installer et de durer.

Parmi celles-ci, l’aide audéploiement de la force estdéfini comme suit : « il s’agit departiciper à l’établissement desconditions de vie adaptées à ladurée des opérations, au climatet aux ressources locales ».

Il y est également prévu que« dans la zone de responsabilitéd’une force donnée, la coordina-tion de la mise en œuvre dugénie concerne l’ensemble desformations du génie de la force,quelle que soit leur subordina-tion hiérarchique… cette coordi-nation est indispensable pour…(entre autres) … la totalité dessections d’appui général… dontla participation à l’appui ausoutien des forces (travaux d’in-frastructure, fourniture d’eau etd’énergie électrique) ».

Le soutien au stationnement n’yest pas mentionné ; au CFLT, onne parle alors que de rétablisse-ment de zone.

Jusqu’alors, et principalementen Bosnie, l’infrastructure n’aété traitée que de manière

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LCL Bernard

FONTAN

Chef du bureauemploi à laDCG

Après les scolarités à Saint-CyrCoëtquidan (81-83) et à Angers(EAG), il choisit la BSPP où iltient différentes fonctions, dechef de garde d’incendie à com-mandant de compagnie, de 1984à 1992.

Il est ensuite affecté à l’ESGMpuis à l’établissement du géniede Paris, avant de suivre lascolarité de l’EMS2 :

- Ingénieur civil de l’écolenationale des Ponts etChaussées (promo 96) ;

- CSEM (110e promotion) ;CID (5e promotion).

Depuis 1998, il occupe à ladirection centrale du génie, leposte de chef du bureau emploi.

Le soutienau stationnement

Aujourd’hui, le génie est l’un des acteurs de la fonction opération-

nelle « agencement de l’espace terrestre » (AGESTER) qui recouvre

les missions d’appui direct et les missions d’appui général. Parmi ces

dernières, celle du soutien au stationnement est le prolongement de

l’aide au déploiement mais dans une autre chaîne que celle des

forces. Cette notion récente a déjà connu quelques évolutions et

l’exemple du Kosovo montre combien elle n’est pas figée.

NOVO SELO - PC du BATGEN- Déc. 1999

1 Ex-république yougoslave de Macédoine2 GEN 100, approuvé le 28 juin 1999.

Page 46: Sapeur no 1

empirique, se traduisant par destravaux ponctuels, jusqu’à lamise en place des premierséléments du service localconstructeur (SLC), début 98.

La perception nette que lefacteur durée dans la résolutiondes crises est crucial n'apparaîtà l’EMA qu’en 1999. Il estpourtant évident que depuis quela France intervient, deséléments résiduels restent surplace.

Avec un format plus réduit, c’estla capacité de projection qui estalors menacée.

La doctr ine AGESTER (àparaître) doit nécessairementprendre en compte l’émergencedes problèmes liés à l’installa-tion d’une force dans la durée(Bosnie ; Macédoine en 1999,puis Kosovo), ainsi que les diffi-cultés de coordination entre dif-férents éléments du génie surun théâtre.

Le soutien au stationnementdevient ainsi une mission à partentière parmi les missionsd’appui général : « il s’agit derendre et conserver une zone,déjà conquise ou affectée, apteau stationnement et à la circula-tion des unités nationales dansdes conditions acceptablesd'hygiène et de sécurité. Cettemission se poursuit jusqu’à larestitution aux autorités localesou nationales des sites et em-prises occupés par les forces ».

Lors de la phase « aide audéploiement », les travaux sontréalisés essentiellement avec lesmoyens humains et matériels dela composante génie combat, etpilotés par la cellule G3/2D del’État-major de la force.

Lors de cette phase, les expertsde la composante infrastructurepeuvent apporter leur aidetechnique pour la partie infra-structure et la passation desmarchés qui sont signés par leDIRCOM (marchés de matériauxpar exemple).

En outre, ils doivents’assurer que les tra-vaux réalisés peuventpermettent de passer àla phase suivante éven-tuelle, celle du « sou-tien au stationne-ment ».

En effet, dès lors que ladécision d’installationet de stationnement estprise, les travaux doi-vent être réalisés en serapprochant des contraintesmétropolitaines : techniques(acte de construire, entretien…)et réglementaires (garanties,vérifications, respect de codes etrèglements…).

Cette phase « soutien au station-nement » est conduite par lacomposante infrastructure.

Elle assiste le commandement,réalise les études, prépare lesmodalités techniques et admi-nistratives d'exécution destravaux, passe les contrats et lesmarchés avec les entreprisesciviles, et assure la conduite, lasurveillance et la réception destravaux qui sont réalisés par cesentreprises ou par main d’œu-vre militaire (MOM).

Le service du génie, contribu-teur essentiel à ces missions, estintégré au soutien national.

SOUTIEN NATIONAL ET SOU-

TIEN AU STATIONNEMENT

Pour une opération extérieure,le CEMA désigne une autoritéqui reçoit, du REPFRANCE, ladélégation de l'exécution dusoutien administratif et logis-tique des unités françaises.

Cette autorité, nommée ADCON-FRANCE, est chargée d’assurerle contrôle administratif (ADCON)des éléments français sur lethéâtre.

Ainsi, sur un théâtre, outre lesunités engagées au sein de laforce, la France met en place deséléments nationaux qui ne font

pas partie de la force multinatio-nale.

Parmi ceux-là, les éléments dusoutien national constituent lastructure logistique nationale deniveau théâtre 3.

L’ADCONFRANCE dispose d’unPC dont l ’articulation et levolume sont fonction desmissions à remplir. Son État-major comporte des adjoints etdes experts pour les domainesmajeurs.

Dès lors que la décision de sta-tionnement de la force a étéprise, l’ADCONFRANCE se voitadjoindre un officier supérieur,coordonnateur de l’infrastruc-ture de théâtre (CNIT), quiélabore le schéma directeurd’infrastructure (mission d’as-sistance au commandement) etétablit les fiches de programmedes opérations majeures.

Il coordonne les moyens géniefrançais de théâtre qui sont :

- affectés au soutien national- détachés pour emploi exclu-

sif au soutien national (soit pourune durée déterminée, soit pourune mission donnée).

L’adjoint infra est le conseillertechnique de l’adjoint logistiqueet le représentant de la maîtrised’ouvrage sur un théâtre. Ilreçoit de la DCG, sous couvertdu commandement, les direc-tives techniques et administra-tives pour :

- l’application des réglemen-tations et normes techniques,

- la mise en place des crédits

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Déploiement NOVO SELO - Déc. 2000

3 Réf. : IM 2000/DEF/EMA/EMP.1 du 28 juin 1999 « doctrine interarmées du commandement en opérations »

Page 47: Sapeur no 1

et leur consommation,- le suivi et la gestion des

infrastructures.

Si le poste de CNIT ne se justifieque pendant la phase d’installa-tion, pendant laquelle coexistentdes éléments du génie françaisdans les forces et dans lesoutien, l’adjoint infra seraprésent pendant toute la phasede stationnement, jusqu’auretrait de la force.

Il est le chef des différentescellules du SLC qui se voientconfier les missions de maîtrised’œuvre.

Le Kosovo est un terrain d'expé-rimentation où la prime incom-préhension de la séparationentre les deux chaînes (force etsoutien national) 4 a manqué defaire prendre quelques orienta-tions hétérodoxes. La doctrine adû évoluer, se faire plus expliciteet clarifier l’organisation ducommandement au sein dugénie en opérations.

L’EXEMPLE DU KOSOVO

Sur ce théâtre, il n’existe pas en1999, d’entreprise capable deréaliser les travaux indispen-sables au stationnement desforces, qui plus est dans lerespect des règles de sécurité (le

contrôle général des armées aréaffirmé qu’elles devaient êtrecelles appliquées sur le territoirenational), comme il n’y a pasnon plus de main d’œuvrequalifiée.

En l’absence de moyens dédiésau soutien au stationnement, ilapparaît incontournable d’utili-ser les capacités en personnel etmatériels des régiments degénie des forces ou du génie del’air (présents pour l’aide audéploiement ou projetés ulté-rieurement).

Par ailleurs, le soutien nationalétant par définition interarmées,l'intégration du génie de l’airdans la chaîne ADCONFRANCEest tout à fait concevable.

Aujourd’hui,l ' a v a n c é edans la réali-sat ion desc a m p s ,n o t a m m e n tNOVO SELOet SVINJARE,est le résultatd’un schémadirecteur d’in-f rastructureappliqué trèstôt , à part i r d e l ’ é t u d eISOPEX 5 duSTBFT 6.

Néanmoins, comme aucunmatériel n’était prépositionné,l'armée de terre a été dans l’obli-gation de consentir un effortfinancier sans précédant lorsd’une opération extérieure etdans des délais très courts : 200MF (hors bungalows) en 2000,près de 140 prévus en 2001(investissements réalisés audétriment des programmesplanifiés en métropole).

Ainsi, grâce aux décisionsprises, le contraste est saisissantentre l’infrastructure de station-n e m e n t d e s o p é r a t i o n sSalamandre et Trident.

Cela est dû notamment à l’incer-titude sur l’avenir de la premièreopération et ses déploiementssuccessifs (FORPRONU, IFOR,SFOR…) jusqu’à une décision ducommandement de stationner.

La mise en œuvre de la CPO 7

s’inscrit dans une logique fortede stationnement et de durée,avec la livraison programméeen 2001 des premiers ensemblesECOPEX 8 (boutiques - restaura-tion rapide - loisirs) et autresinstallations de sport auKOSOVO, ainsi que la climatisa-tion quasi-généralisée des infra-structures sur les théâtres balka-niques.

L'hygiène et la sécurité desconditions de travail sont

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4 De même qu’en métropole, les chaînes CFAT et CFLT ne datent que de l’été 98.5 Conception générale et réalisation de l’infrastructure d’un camp pour une force de 1000 hommes engagée en OPEX6 Service technique des bâtiments, fortifications et travaux.7 Condition du personnel en opérations8 Économats en OPEX

Camp de Svinjare - Déc. 2000

Page 48: Sapeur no 1

également devenues des voletsessentiels de l’environnementde l’action des forces.

L’absence de su iv i e t decontrôles (installations élec-triques, sécurité incendie…) setraduit par quelques situationsanormales, parfois à fort risque,et la responsabilité du comman-dement peut alors être engagéesans que le caractère opération-nel de l'opération puisse vérita-blement justifier certains man-quements.

Les missions d’audit réaliséespar la DCG et par la DCMATdoivent déboucher prochaine-ment sur un schéma directeurHSPCTE (hygiène, sécurité, pré-vention, condition de travail etenvironnement).

La gest ion des camps etemprises est l’ultime étape(exception faite du retrait destroupes). Si la DCG met en placeet gère les crédits d’entretien dupropriétaire (en 2000 : 6,4 MFpour Salamandre et 14,4 MFpour Trident) et les créditslocatifs (10 MF pour Salamandreet 12,3 MF pour Trident en 2000),le soutien au stationnementdevrait évoluer vers l’externali-sation et le service du génie,avec ses spécialistes pourrait enassurer seulement la gestion.

En « vitesse de croisière », et

tant que cette phase perdure(c’est-à-dire jusqu’au retrait dela force et à la restitution desemprises, après travaux deremise en État), ce soutien nedoit mobiliser qu’un effectifrestreint.

L’externalisation du soutien del'opération TRIDENT est ainsiamorcée cette année, selon troisor ientat ions majeures quiconcernent la prise en compteprogressive de l’entretien descamps 1000 H, la CPO (écono-mats), et la protection de l’envi-ronnement (traitement des dé-chets).

Au fur et à mesure de l'avancéedans la phase de soutien au sta-tionnement, dès lors que lesbases et autres emprisesdisposent de moyens d’infra-structure (pompage et traite-m e n t d el’eau, cen-t r a l e s d ep r o d u c -tion d'élec-tricité, sta-tion de trai-tement deseffluents),il faut « li-bérer » lesm o y e n sd’aide aud é p l o i e -ment (uni-tés de trai-

tement de l’eau, groupesÉlectrogènes, engins…)pour se préparer à unenouvelle projection.

La difficulté actuelle auKosovo réside dans le faitque nous sommes dansune phase transi toire(l’installation) entre dé-ploiement et stationne-ment.

Les travaux requièrentune main d’œuvre impor-tante et ne permettentpas de désengager lessections du génie ; lesinstallations techniquesne sont pas toutes raccor-dées pour permettre lereconditionnement des

matériels d’aide au déploie-ment.

Chacune des composantesc o m b a t e t i n f r a s t r u c t u r econsacre encore des efforts etdes ef fect i fs conséquents ,conscientes qu’ils ne pourrontpas être maintenus indéfini-ment.

Convaincus de leur action com-plémentaire dans le seul but defournir à la force les moyensmatériels de sa mission, les troiscomposantes du génie œuvrentpour se dégager au plus vite desthéâtres où e l les opèrent ,sachant que leur départ corres-pondra au retour à une viequasi-normale pour la popula-tion.

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PÉTROVEC - Station dépuration- Déc. 1999

Page 49: Sapeur no 1

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ORGANISATION GÉNÉRALE

SUR LE TERRITOIRE FRANÇAIS

Le directeur des opérations

de secours (DOS)

Le Préfet est le directeur desopérations de secours.

D’une manière générale, ledirecteur des opérations desecours est au centre du disposi-tif. À ce titre, il est responsablede l’exploitation des informa-tions, et des décisions d’engage-ment des moyens. Pour lagestion de la crise, il peut mettreen place le dispositif suivant :

un PC fixe en préfecture, sousl'autorité d’un membre du corpspréfectoral, dont le rôle principalest de définir la stratégie de lagestion de crise :

• exploitation et analyse de l’in-formation,

• définition des moyens à courtet moyen terme,

• demandes de ren-for ts à l ’échelonsupérieur,

• répartition et ache-m i n e m e n t d e smoyens affectés,

• soutien logistiquede l'opération,

• organisation de laremontée de l’infor-mation (autorités,élus, familles…).

un PC opérationnel,

au plus près du sitetouché, dirigé par unsous-préfet et où setrouve le comman-dant des opérationsde secours (COS).Son action vise àdéfinir la tactique dela gestion de crise :

• analyse des éléments constitu-tifs du sinistre et de leurévolution,

• détermination des actions àentreprendre et des moyensnécessaires,

• information du PC fixe,

• mise en œuvre des moyenslocaux et des renforts accordéspar le PC fixe.

Les formations militaires de

la sécurité civile (FORMISC)

Engagées sur demande d’unpréfet e t après accord duDirecteur de la défense et de lasécurité civiles (DDSC), lesFORMISC interviennent enrenfort des moyens territoriaux.

Elles reçoivent leurs ordresd’engagement du commande-ment des formations militairesd e l a s é c u r i t é c i v i l e(ComForMiSC) qui participe à

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CNE REININGER

Le capitaine REININGER estaffecté au Bureau OpérationInstruction/Cellule Études Géné-rales à l’État-Major du Comman-dement des Formations Mili-taires de la Sécurité Civile.

Le capi ta ine REININGER acommandé une compagnie au6e Régiment du Génie.

L’organisation du commandementd’une opération de secours

(U.I.S.C.)

Page 50: Sapeur no 1

a conception du plan de renfor-cement des secours.

Ces détachements sont ensuiteà disposition du préfet deman-deur.

ORGANISATION GÉNÉRALE

À L’ÉTRANGER

Engagés sur demande d’un paysétranger et après accord duministère des Affaires Étran-gères, le détachement en inter-vention à l’étranger reçoit sesordres de l’ambassade deFrance et du ministère del'Intérieur (via la DDSC).

La mise en œuvre incombe auchef de détachement , quiparticipe à la définition desactions à entreprendre (enfonction de ses capacités d’in-tervention) et des moyensnécessaires à leurs conduites.

Son action au sein du dispositif

général (secours locaux, déta-chements étrangers, ONG…) estcoordonnée par les autoritéslocales en charge de la gestionde crise.

Il établit les bilans et synthèsespour l’ambassade de France etle ministère de l'Intérieur.

Il adresse au besoin les deman-des de moyens ou de recomplè-tement aux autorités locales, àl ’ambassade de France ouéventuellement à la DDSC.

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Organisation du commandement d’une opération de secours(à l’étranger)

Ministèredes AffairesÉtrangères

Ministèrede l’Intérieur

Directionde la Défense

et de la SécuritéCivile

Celluled’urgence

Ambassadede France

Autoritéslocales

Secoursinternationaux

O.N.G.

Secourslocaux

Liaisons de coordination

Liaisons emploi

Liaisons de coordination

COGIC : Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises

Organisation du commandement d’une opération de secours(territoire national)

MINISTÈRES

ComFor

Ministèrede l’Intérieur

Directionde la Défense

et de la SécuritéCivile

Préfet

P.C.F.P.C.O.

DétachementFORMISC

Secourslocaux

Forces del’ordre

ServicestechniquesLiaisons de coordination

Liaisons emploi

Liaisons de coordination

COGIC : Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises

DétachementFORMISC

Page 51: Sapeur no 1

En conséquence l'originalité ducommandement à la BSPP, lorsd’une opération de secours,réside dans le fait qu’il reposesur deux piliers : d’une part lePréfet de Police, autorité repré-sentative de l’État qui agitcomme Directeur des Opéra-tions de Secours préparant lesmesures de sauvegarde, coor-donnant et s’assurant de la miseen œuvre des moyens desecours publics et privés, et,d’autre part, le général com-mandant la brigade, qui agitcomme Commandant desOpérations de Secours mettanten œuvre l ’ensemble desmoyens de secours sur leterrain.

Cette structure de commande-ment très spécifique se metdonc en place lors des interven-tions particulières ou majeures,avec des moyens de liaison quipermettent d’assurer la péren-nité du système.

LA STRUCTURE DE COM-

MANDEMENT

La montée en puissance de cettestructure doit être conforme aurèglement de l'unité, en respec-tant des critères opérationnelsqui entraînent bien sûr l’infor-mation de l'autorité de tutelle.Trois niveaux peuvent être dis-tingués, qui sont :

- le respect d’un schéma pro-pre au traitement classique d’unfeu d’immeubles, d'entrepôts oud’entreprises ;

- la m i s e e n œ u v r e d econcepts opérationnels spéci-fiques pour résoudre la problé-matique d’interventions particu-lières comme, par exemple, unfeu d’industrie du type hydro-carbure ;

- le respect, enfin, des direc-tives propres à un plan dit« d’urgence », défini dans uneloi, comme le plan rouge inter-

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LCL BARRAT

Officier adjointdu BureauOpérationsde la BSPP

Le Lieutenant-colonel BARAT estné le 21 avril 1957.

Issu de l’École Militaire Inter-armes, il rejoint la Brigade deSapeurs-Pompiers de Paris le1e r juil let 1984 après deuxannées passées en corps detroupe.

Sa première affectation est de6 années, durant lesquelles ilcommande une compagnie d’in-cendie.

Après un passage de 5 ans àl’École d’Application du Géniecomme instructeur, il est affectécomme officier adjoint du B.O.I.du Commandement des Forma-tions Militaires de la SécuritéCivile (COMFORMISC).

En 1997, il rejoint à nouveau laBSPP, comme officier adjoint duBureau Opérations de cetteunité, bureau qu’il commandedepuis 1999.

Le lieutenant-colonel BARAT aeffectué des missions à l’étran-ger, comme chef de sectionsauvetage-déblaiement lors dutremblement de terre qui afrappé Mexico en 1985, officieropérations d’un détachement dela sécurité civile lors d’un cyclo-ne qui a touché la Nouvelle-Calédonie en 1996, chef d’undétachement d’assistance tech-nique en Turquie en 1997, et aréalisé deux audits de sécuritécivile dans des capitales afri-caines, CONAKRY en Guinée etMALABO en Guinée Équatoriale.

Commandementd’une opération de secours

à la BSPP

Grande unité militaire, la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, de

par l’article 2 du décret du 28 novembre 2000 qui fixe ses missions et

son organisation, « est placée pour emploi sous l'autorité du Préfet

de Police [qui] agit dans le cadre de ses attributions en matière de

secours et de défense contre l’incendie ».

Page 52: Sapeur no 1

départemental mis en œuvrepour traiter de nombreusesvictimes.

L’ORGANISATION SUR LE

TERRAIN

Si l’organisation des moyenssur le terrain se réalise selon unrèglement opérationnel, celle ducommandement suit une gra-dation qui correspond à l’impor-tance et à la gravité de l’inter-vention à traiter.

Prenons par exemple le feu degaleries techniques survenu àParis, quai François Mauriac,dans le 13e arrondissement, levendredi 6 octobre 2000.

Les secours sont appelés à 18 h30 ce jour-là pour un feu. Lesous-officier qui commandait lepremier détachement, envoyénormalement pour feu etcomposé de deux enginspompes et d’une échelle, s’esttrouvé confronté à d’impor-tantes volutes de fumées noiresqui sortaient de plusieurs grillesde ventilation devant les mar-ches en bois de la BibliothèqueNationale de France (BNF).

Après diverses reconnaissances,il s'aperçoit qu’un immeubled’habitation tout proche est àson tour menacé par les fuméesnoires qui envahissent la zone.L’évacuation des habitants s’im-

posant, il demande un renfort enmoyens dénommé « renforthabitation ».

Dès cet instant la responsabilitéde l’intervention, et donc lecommandement des moyensprésents sur place, reviennent àson officier de permanence,compétant sur l’ensemble de lacompagnie qui défend lesecteur.

Ce jour-là, le capitaine comman-dant de compagnie a pris lecommandement des opérationsde secours. Les reconnaissancesont permis de déterminer que lefeu intéressait des galeries tech-niques sous trottoirs occupées,

entre autres, par des câblesd’alimentation électrique hautetension.

Sur place se trouvent donc deséquipes d’EDF qui interviennenten liaison avec les services desecours et conseillent le com-mandement. Les fumées serévèlent âcres et toxiques etcompliquent singulièrement lesreconnaissances.

Devant l’importance du sinistreet les difficultés rencontrées,l’officier supérieur de garde du2e groupement d’incendie,auquel appartient la compagnieconcernée, prend le commande-ment des opérations de secoursvers 20 h 00 à partir de sonvéhicule poste de commande-ment déployé face au sinistre.

À 21 h 00, il dispose de tous lesplans de galeries techniques etde la présence des divers repré-sentants des services publicsconcernés (EDF-GDF, servicesdes égouts, services des eaux,éclairage public, etc.).

I l demande également le« renfort commandement »constitué de 4 officiers, dont lesofficiers de garde « technique »et « prévention », et d’un enginpompe dénommé fourgon.

En effet, l’aide au commande-ment et à la prise de décision,inhérente à l’importance du

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sinistre, nécessite parfoisl’appui d’officiers occupant desfonctions particulières enrapport avec leur emploi ou leurspécialité au sein de l’État-majorde la brigade.

Ces fonctions permettent :

- d’organiser la chaîne de com-mandement et les reconnais-sances sur les lieux du sinistre(garde prévention) ;

- de structurer le soutien logis-tique (garde technique).

Les reconnaissances permettentd’établir qu’il s’agit en fait d’unfeu de câbles électriques de20 000 volts au sein d’une gale-rie technique de 9 mètres deprofondeur rassemblant diver-ses trémies (eaux usées etpluviales, chauffage urbain), letout sur une longueur d’environ1000 mètres. Il est alors décidéde tenter l’extinction de ce feuen noyant par de la mousse l’en-semble de la galerie, soit20 000 m3.

Le colonel de garde, qui repré-sente le général et qui estcompétant sur l’ensemble dusecteur de la brigade, prendalors le commandement desopérations de secours à 1 h 00du matin, le samedi 7 octobre2000.

Sont également présents sur leslieux le Général, le Préfet dePolice, Directeur des Opérationsde Secours, et d’autres person-nalités dont le maire de l’arron-dissement.

Le véhicule poste de comman-dement brigade est activé.Celui-ci permet de mettre enplace des cellules d’aide à ladécision (cellule réflexion ou« manœuvre future », cellulelogistique, cellule point desituation aux autorités, cellulepresse), dissociées de la cellulecommandement proprementdite activée par le véhicule postede commandement du groupe-ment d’incendie.

Les moyens destinés à l’extinc-tion à base de mousse sont mis

en place durant la nuit. L’attaqueproprement dite débute à 3 h 30.

Plusieurs points d’attaque sontmis en œuvre pour encadrer lesinistre et stopper sa propaga-tion « rampante » tout au longde la galerie.

Devant l’ampleur du sinistre, lesdifférents services publicsconcernés par une interventionen sous-sol de ce type prennentdes mesures particulières : lacirculation des trains de la gared ’ A u s t e r l i t z e t d u m é t r o« Météor » est stoppée ; EDF,France-télécom et l’éclairagepublic coupent leur réseaurespectif à quelque 8000 foyerset autres abonnés.

L’intervention se poursuit toutela matinée du samedi, les opéra-tions actives se terminant finale-ment ce jour-là à 15 h 00.

LES LIAISONS POUR

ASSURER LA CONTINUITÉ

DU COMMANDEMENT

Pour permettre à cette structurede fonctionner et de renseigneren temps réel le commande-ment, des liaisons adaptées sontmises en place sachant que toutchef d’engin ou autorité sedéplaçant sur le terrain est dotéd’un poste radio portable.

Ainsi, le réseau radio choisi parla brigade permet de constituerà la demande, avec un matérielidentique, des réseaux de ren-seignements, de secours ettactiques ayant les objectifssuivants :

- les 8 réseaux de renseigne-ments, à savoir 2 par groupe-ment d’incendie et 2 pour l’État-major, ont pour but d’assurer lesliaisons sur le terrain et vers lesstations fixes des États-majors ;

- les réseaux tactiques permet-tent quant à eux d’établir desliaisons courtes entre les diffé-rents postes sur le terrain aucours d’une intervention sansinterférer sur les réseaux de ren-seignements ;

- enfin, les réseaux de secoursoffrent la possibilité de pour-suivre les liaisons directes entrele lieu de l’intervention et lecentre de secours lorsque lesinfrastructures sont horsservice.

Une procédure d’emploi strictedes moyens radio permet demaintenir sur intervention unediscipline de communicationindispensable à son bon dérou-lement et complète ce domainepurement technique. (A titre desimple exemple, le schémasimplifié du réseau radio quis’est mis en place lors de l’inter-vention du quai de la gare vousest présenté page suivante).

Le soutien technique est assuréen permanence, tant en ce quiconcerne les postes fixes au seindes centres de secours et desÉtats-majors que sur le terrain,par le service télécommunica-tions-informatique, qui disposed’un véhicule de garde dédié àla maintenance technique.

En conclusion, la chaîne de com-mandement de la BSPP enmatière d'opérations est unestructure évolutive dans sondéploiement sur le terrainpendant une intervention, maiségalement dans le temps entirant les conclusions et lesenseignements des sinistresmajeurs qui ont été traités.

Le principe de la hiérarchisationdes informations opération-nelles est permanent en ayant àl’esprit le souci de la synthèse àfournir au Commandant desOpérations de Secours pour sesprises de décisions.

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Légende :

- Ax : canal de renseignement du groupement concerné ;- A7 : canal de renseignement de l’État-major brigade ;- A8 : canal de renseignement de la coordination médicale ;- TU 1 : canal tactique 1 du groupement concerné ;- TU 2 : canal tactique 2 du groupement concerné ;- CPCU : Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain ;- CCOT : Centre de Coordination des Opérations et Transmissions- SAMU : Service d’Aide Médicale Urgente- PC : Poste de Commandement (brigade ou groupement)

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ForFormationmation

Cours d’application et CFCU .............................................................. LCL GONZALES .............................................. 57

Fusion des CT1 ETP et RRA ................................................................ LCL BAILLY .......................................................... 61

Les pompiers des camps ........................................................................ LCL FERRAT ........................................................ 63

Le CT INFRA ............................................................................................................ LCL MONNIN .................................................... 66

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Ainsi, le cours d’application etde formation d’arme (CAFA)pour les lieutenants et le coursdes futurs commandants d'unitéélémentaire (CFCU) pour lescapi ta ines sont tous deuxconstruits autour de la prépara-tion des stagiaires à l'exécutiondes missions opérationnelles deleur niveau qui, exprimées sousforme de « savoir-faire géné-raux » (SFG), successi fs etcomplémentaires, constituent latrame du programme.

Le SFG correspond à une actionopérationnelle concrète quiparticipe à la réalisation d’unobjectif de formation.

Il fait l’objet d’une séquenced’instruction indissociable aucours de laquelle sont acquis lessavoir, savoir-être ou savoir-

faire nécessaires à la réalisationde l’action enseignée.

Chaque SFG se décompose en« savoir-faire élémentaires » (SFE),qui correspondent eux-mêmes àun ensemble cohérent deconnaissances, généralemente n s e i g n é e s a u c o u r s d eplusieurs séances d’instruction.

Le rôle des écoles d’applicationétant de livrer aux forces descadres opérat ionnels dansl’emploi pour lequel ils ont étéf o r m é s , l e s s a v o i r- f a i r egénéraux enseignés à l’ESAGs’inscrivent dans l’apprentis-sage des missions types dudomaine combat du génie.

Ils font partie des connaissancesminimales que doivent maîtriserles futurs chefs de section ou

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LCL (TA)

GONZALES

Chef du départe-ment formationopérationnellede l’École supé-rieure et d’appli-cation du génie

Ancien élève du Prytanéenational militaire de La Flèche,le LCL(TA) GONZALES intègre lapromotion Général Rollet (1978-1980) de l’Ecole Spéciale Mili-taire de Saint-Cyr.

A l’issue de sa formation initiale,il sert au 31e régiment du géniede Castelsarrasin et, en 1984,avec la création de la 6e Divisionlégère blindée, il est l’un despremiers officiers du génie àrejoindre les rangs de la Légionétrangère.

Affecté d’abord comme chef desection au 4e régiment étrangerde Castelnaudary, il rejoint en1985 le 6e régiment étranger degénie, au sein duquel ilcommande la 2e compagnie decombat de 1986 à 1988.

Après deux ans comme officierrédacteur au bureau emploi dela Division du Rhin et 62e DMTde Strasbourg, il est admis àsuivre la scolarité de l’EMS2 en1990. Ingénieur civil des Minesde Nancy, ancien élève de la106e promotion de l’Ecole supé-rieure de guerre et de la 1re

promotion du Collège interar-mées de défense, il rejoint en1994 l’Etat-major de l’armée deterre, où il sert au bureau Etudesen qualité d’officier chargé desétudes amont.

Après un séjour d’un an aubureau opérations (J3) de l’Etat-major suprême des forcesalliées en Europe (SHAPE) deMons en Belgique, il est affectéen 1998 à l’Ecole supérieure etd’application du génie d’Angersà la tête du Départementformation opérationnelle.

LA FORMATIONDES OFFICIERS

L’organisation de l’instruction à l’École supérieure et d’application du

génie (ESAG) repose sur une conception finalisée de l’enseignement,

consistant à construire des programmes progressifs et ordonnés de

telle façon qu’ils constituent des ensembles cohérents et jamais

dissociés du but fixé. Elle s’oppose à un enseignement par domaines

ou par matières qui se traduit par des programmes disparates

laissant au stagiaire le soin de faire la synthèse de l’instruction

dispensée et la relation avec la finalité du stage. Pour ce qui concerne

la formation des officiers du génie, une logique d’acquisition de com-

pétences s’est aujourd’hui clairement substituée à celle d’accumula-

tion de connaissances.

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futurs commandants d'unité enfin de formation, car ils permet-tent l’acquisition des réflexesélémentaires que doit possédertout officier du génie.Ces réflexes sont d’autant plusnécessaires qu’ils sont les seulsà garantir une cohérence deculture opérationnelle d’armecapable de pallier la grandediversité du métier du sapeurexprimée autant au travers deses missions que de ses struc-tures et de ses équipements.

Pour cette même raison, ils nesont pas suffisants et sont obli-gatoirement complétés par desphases d’adaptation, répondantaux impératifs de formationpropres à chaque emploi.

P lacés au se in d ’un mêmedépartement, le départementformation opérationnelle (DFO),les deux cours de formationd’officiers de l’ESAG offrent defait des similitudes concep-tuelles importantes.

Ils visent le même objectif : ils’agit de préparer les jeuneslieutenants au commandementd’une section du génie en opéra-tions et les jeunes capitaines aucommandement d’une compa-gnie du génie en opérations.

Les énoncés des savoir-faire

sont identiques. Ils sont extraitsdu GEN 100 « Concept d’emploidu génie en opérations »,édition juin 1999. Chaque savoir-faire général fait l’objet d’undossier de séquence contenanten particulier le détail de tousles savoir-faire élémentaires àenseigner. Ceci permet, outreune indispensable unité d’actionentre les formateurs, d’assurerla continuité et la cohérenceentre l’École et les corps detroupe.

Ils sont articulés en deux

phases : l’une de FORMATION

D’ARME, dispensée sous la formed’un tronc commun à l’en-semble des officiers stagiaires,destiné à fonder (ou consoliderpour les capitaines) la cultureopérationnelle de l’arme ; l’autre

de FORMATION D’ADAPTATION,

conduite en vue de préparer aumieux l’officier dans son emploifutur, en tenant compte de laspécificité du régiment danslequel il se prépare à servir.

Les phases de formation d’arme

des deux cours sont composées

de modules autonomes, corres-pondant chacun à l’acquisitiond’un SFG. L’ensemble dessavoir, savoir-faire et savoir-êtreà acquérir est présenté en débutde chaque module, ce quipermet aux stagiaires detoujours situer l’enseignementreçu par rapport à l’objectifpartiel dédié à l’action deformation.

Le processus pédagogique rete-

nu pour conduire la formation

des officiers est unique.

Il comporte 4 temps successifs :acquisition des connaissances

(travail personnel, cours théo-riques), exercice (s) d’apprentis-

sage (effectué en salle, en centretactique ou sur le terrain, permetd'acquérir les savoir-faire tech-niques élémentaires), exercice

(s) d’application (assisté parordinateur ou réalisé sur leterrain, permet d’appliquer dessavoir faire techniques et jouerdes modes d’action dans uncadre tactique, généralementavec les moyens des régimentspartenaires), évaluation (effec-tuée sur le terrain, sous formede cas concrets ou tests, a pour

but de vérifier le niveau desconnaissances tactiques acquispar l'élève et évaluer sa capacitéde chef « génie » au combat).

La volonté de « déscolariser » la

formation dispensée aux offi-ciers s’est traduite en organisa-tion par la disparition des struc-tures habituelles de division(division d’application et divi-sion de perfectionnement desofficiers) et de brigades, ce quiconduit notamment à confieraux lieutenants et capitaines delarges responsabilités dans ledéroulement de leur propreformation.

Cette démarche favorise singu-lièrement l’épanouissement descapacités d’analyse et desynthèse, d’imagination, d'ob-jectivité des officiers stagiairesainsi que leur goût de l’initiative.

La formation au savoir-être du

chef, essentielle et prioritaire,

est un souci constant durant les

cours de formation d’officiers.

Elle met un accent marqué surles relations humaines et l’art deformer des hommes. Elle faitnotamment l’objet de l’actionpermanente des cadres decontact, les « officiers d’enca-drement », qui vise à forger chezles stagiaires un style de com-mandement, combinaisond'exemplarité du chef, derespect mutuel dans lesrelations hiérarchiques, d’équi-

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libre stable entre fermeté et sol-licitude dans l'autorité.

LA FORMATION D’ARME des lieute-nants et capitaines du génie estglobale et couvre tous lesdomaines d’action du comman-dement. Sa finalité est unique : ils’agit de former des CHEFSMILITAIRES qui doivent :

- exercer de véritables res-

ponsabilités de manager, quirecouvrent le recueil et lagestion des informations, lepilotage des activités, la gestiondes ressources humaines, l’ac-complissement des tâchesadministratives et techniques,l'efficacité personnelle, en parti-culier dans le domaine de lagestion du temps et desrelations humaines,

- préparer l’engagement opé-

rationnel d’une section/compa-

gnie de combat, c’est-à-dire enmaîtriser l’environnement, enmettre en œuvre les moyensorganiques, raisonner un pro-blème simple d’emploi duniveau considéré,

- conduire l'exécution de mis-

sions opérationnelles, en appuidirect, au sens du conceptd’emploi du génie en opéra-tions, dans le cadre des troismissions d’appui à la mobilité,d’appui à la contre-mobilité etd’aide au déploiement d’ur-gence.

LA FORMATION D’ADAPTATION deslieutenants (13 semaines sur 42)et des capitaines (4 semainessur 12) du génie se déclineactuellement en plusieursmétiers différenciés :

- pour les futurs chefs de sec-tions : combat, travaux, sapeur-pompier, sécu-rité civile/filièrerisques technologiques, sécuritécivile/filière risques naturels,

- pour les futurs comman-dants d'unité : combat, com-mandement et logistique,sapeur pompier, sécurité civile.

Par-dessus tout, la formationdispensée aux officiers déve-loppe un sens élevé du compor-

tement militaire, en public et enprivé, fondé sur l’ouverture à lasociété civile, le discernement etle sens de la mesure.

À cet égard la format ionmilitaire générale est considéréecomme un élément particulière-ment important de la formationdes lieutenants et capitaines dugénie.

Elle a pour but de conforter leursqualités humaines comme l’apti-tude à la communication et àl’animation d’un groupe autourd’un projet commun.

Très attentive à cet aspect de laformation humaine, l’ESAGfavorise le développement de lapersonnalité en encourageant laprise de responsabilités à l'inté-rieur de l’École, tant dans lecadre du service intérieur (per-manences, journées APD…) quedans des instances de dialogue,de concertation et de travail enéquipe (clubs sportifs et artis-tiques, club officiers, déléguésde promotion, activités de cohé-sion, Sainte Barbe, Conventiondu génie, Musée du génie…).

Enfin, en vue de favoriser lecontexte général d’action del'armée professionnelle dans uncadre interalliés et, au-delà, lamise en œuvre des grandes soli-darités du monde moderne, lescours de formation des lieute-nants et capitaines consacrent

un effort tout particulier à l’ou-verture des jeunes officiers dugénie sur l’espace international.

En part icul ier, la formationd’adaptation des futurs chefs desection de combat comporte unséjour de dix jours au seind'unités du génie allié.

S’inscrivant dans un cadre deformation opérationnelle, ceséjour vise à accroître l’interopé-rabilité entre les sapeurs desprincipales nations membres del’OTAN, tout en participant à laformation du jeune officier aucomportement en milieu inter-national.

Trois modules de formation ontété retenus :

au 22 (UK) Engineer Régiment

de Tidworth (Grande Bretagne) :module « appui à la mobilité »,franchissement discontinu(famille de ponts BR90) -construction d’un pont Mabey etJohnson (pour 8 officiers),

à l’Euro NATO Engineer Training

Centre (ENTEC), situé au sein de

la Pionierschule de Münich

(Allemagne) : module « inter-opérabilité », en particulier pourl’emploi et la mise en œuvre desmines et explosifs (pour 25officiers) ; depuis 1990, ENTECporte un effort particulier sur lesactions d’aide au déploiement etd’engagement d’une force mul-

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tinationale agissant dans lecadre de missions de rétablisse-ment de la paix et d’actionshumanitaires,

au sein de la 130 (US) Engineer

Brigade à Hanau (Allemagne) :participation en camp à unexercice d’« entraînement » deniveau bataillon (pour 12officiers), i.e. 565 (US) Engineerbattalion (9 officiers, 3 parcompagnie) et 94 (US) Engineerbattalion (3 officiers).

S’appuyant sur les directives dugénéral CEMAT, relatives aucomportement à adopter par lesmilitaires français lorsqu’ilsaccomplissent leur service àproximité ou en compagnied’étrangers, ce séjour permet enoutre au jeune lieutenant dugénie de :

- augmenter sa maîtrise de lalangue anglaise, avec acquisi-tion du vocabulaire techniquegénie,

- favoriser son ouverture auxcultures et comportements denos alliés, ainsi qu’à leurshabitudes militaires,

- développer son réflexe durespect des conventions signéespar la France, en particulierConvention d’Ottawa sur l’inter-diction des mines antipersonnel,

- lui faire prendre conscienced e s o n r ô l e p a r t i c u l i e rd’« ambassadeur » de la France.

À L’AVENIR, compte tenu ducontexte de rationalisation desmoyens et des coûts deformation, il pourrait êtreenvisagé de rentabiliser l’annéede formation initiale de spécia-lité dispensée aux lieutenants.

Dans ces conditions, il s’agiraitvraisemblablement de s’inscriredans le cadre actuel de lacarrière de l’officier, quidistingue très clairement unepremière partie de chef desection et commandant decompagnie puis une deuxièmepartie d’officier d’État-major ouofficier expert comportant untemps de commandement dechef de corps.

L’objectif de formation desjeunes officiers, aujourd’huiconsacrée au seul niveau dechef de section, pourraitalors être optimisé en leciblant sur l’ensemble deleur première partie decarrière.

Il s’agirait donc de« préparer les jeunes lieu-tenants au commande-ment d’une compagnie decombat après une expé-rience professionnelle dechef de section ».

L’atteinte d’un tel objectif néces-siterait en réalité un renforce-ment à la marge des connais-

sances actuellement délivréesaux lieutenants, en augmentanten particulier :

- dans le cadre de la formationmilitaire générale, l’acquisitiondes outils de « management »,

- dans le cadre de la formationopérationnelle, la méthode deraisonnement et d’évaluationpour la décision opérationnelle,et la mise en œuvre de la logis-tique.

Dans cette perspective, le coursdes futurs commandants d'unitépourrait être typiquementrecentré sur la préparation dutemps de commandement enpropre, sous une forme à la foistrès réduite et mieux différen-ciée. Le gain horaire dégagépourrait par conséquent êtremis à profit pour palliercertaines carences constatéesdans la formation opération-nelle :

- des futurs chefs de BOI, quin’existe pas à l’heure actuellemalgré une forte attente desofficiers désignés pour assumercette fonction,

- voire des futurs chefs de corps,en particulier dans le cadreaujourd’hui banalisé de la pro-jection d’une brigade françaisecomposée de plusieurs groupe-ments tactiques interarmes.

L’École supérieure et d’applica-tion du génie, maison mère del’arme, assumera alors danstoute sa plénitude son rôle decreuset unique de formation deses officiers.

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Au-delà de l'homogénéisationqu’elle induit, cette fusion despécialités en une seule filièreprocurera aux sous-officiers quila suivront une polyvalencenettement accrue, leur permet-tant d’exercer indifféremmenttoute la gamme des fonctionsinhérentes à l’emploi de chef degroupe travaux sur un chantierde travaux publics.

Par ailleurs, un différentielnotoire de niveau avait étéconstaté - dans l’emploi et dansl’accès à la formation de spécia-lité de deuxième degré (FS2) -entre les personnels titulaires ducertificat technique du premierdegré (CT1) « ETP », dont laformation était essentiellementcentrée sur l’emploi et la miseen œuvre d’engins de travauxpublics, et ceux qui avaient suivila formation du CT1 « RRA »,dont le contenu recouvrait la

quasi totalité des savoir-fairetechniques nécessaires à laconduite des travaux (topogra-phie, laboratoire des sols etmatériaux, engins de travauxpublics, production et mise enœuvre de produits noirs etbétons, etc.).

Or, l'unicité de la FS2 (TPIA-VF),embrassant la totalité dessavoir-faire des deux filières(ETP et RRA) tendait inéluctable-ment à placer les candidats« ETP » potentiellement ensituation d’échec.

Cette rationalisation globale dela filière « TPIA » a donc permis,non seulement, d’en unifier lescursus de formation des sous-officiers, mais également de leuroffrir, dès le premier niveau, lesmêmes perspectives de réussitepour la formation de spécialitédu second degré.

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LCL BAILLY

Chef des moyens opérationnels(BOI) du 25e RGA

Le génie de l’air (directioncentrale de l’infrastructure del’air / sous-direction du génie del’air - DCIA/SDGA) est respon-sable de la réalisation de lamajorité des formations de spé-cialité (FS) des natures defilières «bureau d’étude travauxpublics (BETP)» et «travauxpublics infrastructure air - voiesferrées (TPIA-VF)» dispenséesau sein de la 5e compagnie opé-rationnelle du génie de l’air (5eCOGA) du 25e Régiment duGénie de l’Air (25e RGA).

Chef des moyens opérationnels(BOI) du 25e RGA depuis août2000, le LCL BAILLY Christian,BEMS/T ponts et chaussées, est,à ce titre, chargé de la mise enoeuvre et du suivi des actions deformation internes (FSE tracto-chargeur, tracteur-niveleur, nive-leuse, pelle hydraulique, etc.) ourelevant du CAF et dispenséesdans le génie de l’air (FSE topo-dessin, laboratoire des sols,béton, produits noirs et compac-teur, FS1 et 2 TPIA-VF, reco.terrains sommaires).

FUSION DES CT1 ETPET RRA

Dans le cadre de l'homogénéisation et de la simplification des filières

de formation de l'armée de terre, le comité de pilotage du domaine

« combat et techniques du génie » a proposé, en avril 2000, de

fusionner les deux formations de spécialité du premier degré (FS1)

« engins de travaux publics (ETP) » et « revêtement routes et aéro-

dromes (RRA) » en une seule formation « travaux publics infrastruc-

ture air, voies ferrées (TPIA-VF) ». Après étude de faisabilité par les

différentes parties chargées du pilotage de cette nouvelle filière

(ESAG, brigade du génie, SDGA, 5e RG et 25e RGA), ce projet de

fusion s’est finalement avéré tout à fait réalisable et a été entériné en

septembre 2000.

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Les objectifs de cette nouvelleformation, sanctionnée par l’at-tribution du CT1 « TPIA », ontété élaborés à partir des pro-grammes des CT1 « ETP » et« RRA », adaptés en consé-quence, sans augmentation dela durée globale de formation -maintenue à 13 semaines.

La plupart des savoir-faire debase ont été conservés, au prixd’une réduction du volumehoraire consacré à leur acquisi-tion et aux travaux d’apprentis-sage pratiques.

La formation commune (tronccommun), d’une durée de onzesemaines, recouvre cinqobjectifs spécifiques :

- Acquérir les connaissancesélémenta i res en t ravauxpubl ics ;

- Être en mesure d’organiserun chantier élémentaire detravaux publics ;

- Acquérir les connaissancestechniques nécessaires à l’exer-cice de la fonction de chef degroupe terrassement ;

- Connaître les généralitéssur les produits noirs ;

- Savoir étudier et réaliser unchantier élémentaire de travauxpublics.

La formation spécifique « revê-tement routier et aérodrome »,d’une durée de deux semaines,est centrée sur deux objectifs :

- Acquérir les connaissances

techniques nécessaires à l’exer-cice de la fonction de chef degroupe revêtement produitsnoirs ;

- Acquérir les connaissancestechniques nécessaires à l’exer-cice de la fonction de chef degroupe revêtement bétons.

RAPPELER OBJECTIFS PRIN-

CIPAUX VF

La formation spécifique « voiesferrées » complémentaire de lafilière « bureau d’étude travauxpublics (BETP) », axée sur laconception et le pilotage deprojet, la nouvelle filière « TPIA-VF », ainsi refondue, regroupedonc maintenant la totalité destechniques et savoir-faire néces-saires à la conduite et à l'exécu-tion des chantiers de travauxpublics et offre un cursus deformation de spécialité cohé-rent, homogène et continu entreles premier et deuxièmeniveaux.

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L’absence de cursus spécifiqueau métier de pompier est àl’origine de nombreux départs.

I l conviendra i t donc auminimum de créer un CT1Engagé Volontaire de l'Arméede Terre à dominante sécurité,de manière à fidéliser cettepopulation.

Cette question est étudiéedepuis le comité de pilotage dupôle sécurité de l’automne 2000par un groupe de travailassociant le pilote du pôle, lesreprésentants des principauxcamps, l’EMAT/Bureau Planifi-cation Ressources Humaines, laDirection du Personnel Militairede l'Armée de Terre, le Com-mandement de la Formation del'Armée de Terre, la SectionTechnique de l'Armée de Terre,la Brigade de Sapeurs Pompiersde Paris, le Commandement desFormations Militaires de laSécurité Civile…

Outre l’objectif immédiat d’ap-porter une indispensable répon-se au personnel en terme decursus, cette étude pourra àmoyen terme contribuer à met-tre en place un dispositif per-mettant de satisfaire aux be-soins de protection contre l’in-c e n d i e d e s t r o u p e s e nopérations extérieures.

Enfin elle pourra constituer leprélude à une réflexion plusvaste sur la sécurité dans les

armées, dont la caractéristiqueactuelle est de présenter unediversité de statuts, de qualifica-tions, de parcours profession-nels peut être excessive.

Les travaux ont consisté dans unpremier temps à analyser lesmissions des différents détache-ments, d’en cerner les diffé-rences, d’en comprendre lesraisons.

Il s’est agit ensuite de recher-cher quelles actions de for-mation recouvraient l’éventaildes compétences recherchées,puis, une fois ces actions deformation identifiées, de recen-ser celles qui existent dans l’ins-titution et/ou hors institution.

Les prochaines étapes consiste-ront à déterminer qui pourraitc o n d u i r e c e s a c t i o n s d eformation ainsi qu’à élaborer lesprogrammes déta i l lés desFormations de Spécialité Élé-mentaires (FSE) et Formationsde Spécialité du premier niveau(FS1).

À ce stade de l’étude, le groupede travail a cerné trois grandesorientations possibles qui ontfait l’objet d’un rapport intermé-diaire.

La première option consisteraità créer une nature de filièrepompier des camps au sein d’undomaine sécurité.

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LCL FERRAT

Chef du bureau

pilotage de

domaine

DEP/ESAG

Le Lieutenant-colonel FERRAT aassuré les fonctions de com-mandant en second du 34e RGde 1993 à 1995.

Affecté à l’ESAG, il commandela division de perfectionnementdes officiers de 1995 à 1998.

Il devient alors chargé demission ; avec pour mandat lamise en place de la simulationdans les actions de formation del’école.

Il est chef du bureau pilotage dedomaine au sein de la DEPdepuis septembre 2000.

LES POMPIERSDES CAMPS

Les camps possèdent des équipes de lutte contre l’incendie. Leur

taille varie selon les camps, leurs missions également. Le taux de

« civilianisation » de cette population est lui aussi très divers. Ce

personnel appartient aux différentes armes. Selon les cas, il peut être

fantassin, cavalier, artilleur… Il est actuellement réorienté à partir du

niveau relatif 12 vers des Certificats Techniques 1 (CT1) de domaines

de spécialités ne correspondant ni à son attente, ni à sa pratique quo-

tidienne. Il peut aussi, le cas échéant, être bloqué dans son avance-

ment et ne pas renouveler son contrat. Ceux qui ont un potentiel

sous-officier tentent un Brevet Supérieur de l'Armée de Terre (BSAT)

avec plus ou moins de réussite.

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Il s’agirait là d’un cursuspresque complet, incluant unCT1 EVAT (niveau relatif 13),avec la possibilité d'accéder aucorps des sous-officiers pour lesrangs et les semi-directs.

Le faible nombre de postes àpourvoir ainsi que les perspec-tives de carrière sembleraientdevoir exclure le recrutementdirect (École Nationale desSous-Officiers d’Active -ENSOA).

La formation serait faite dans lesrégiments et dans le secteur civilpour les militaires du rang souscontrat.

Les BSAT et les BrevetsSupérieurs de Technicien del'Armée de Terre (BSTAT) pour-raient être délivrés soit par laBrigade de Sapeurs Pompiers deParis, soit par l'armée de l’air,sur la base de leurs formationsrespectives, adaptées auxbesoins des pompiers de camps.

Les officiers chefs d'Élémentsproviendraient de toutes lesarmes, avec si possible uneexpérience sécurité civile.

Afin d’augmenter la ressource etsous réserve d’un ajustementdes formations, le passage entreles natures de filières « risquesnaturels » de la sécurité civile etce projet de filière seraitpossible.

La deuxième option consisteraità créer une nature de filièrepompier des camps au sein dupôle sécurité.

Il s’agirait là d’un cursus limitéau CT1 EVAT inclus, sans possi-bilité d'accès au corps des sous-officiers. Les candidats poten-tiels seraient réorientés vers unBSAT d’un autre domaine.

Les sous-officiers seraient duniveau BSTAT et proviendraientdes UIISC, avec une formationd’adaptation feux urbains com-plémentaire.

Ce dispositif est calqué sur celui

mis en œuvre par le COMFOR-MISC pour son personnel. Cettenature de filière pompier descamps pourrait être placée sousla responsabilité du COMFOR-MISC.

La troisième option consisteraità rattacher les pompiers descamps au domaine aéromobi-lité.

Il s’agirait là de confier lasécurité des camps au domaineaéromobilité, qui possède unefilière « sécurité incendiesauvetage » complète, pour lesniveaux exécution et mise enœuvre.

La formation des militaires durang sous contrat est décentrali-sée en régiment.La formation des sous-officiersde recrutement direct et semi-direct est assurée par l'Arméede l’air, à l’École des techniciensde la sécurité de l'armée de l’airà CAZEAUX.

Les officiers chefs de détache-ments proviendraient de toutesles armes, avec si possible uneexpérience sécurité civile.

À ce stade de l’étude, sanspréjuger des réponses que lecommandement apportera aurapport intermédiaire, lasolution deux semble être laplus intéressante.

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En effet, elle serait la plus sim-ple et la plus rapide à mettre enœuvre. Même si telle qu’elle estformulée ici, elle ne prend pasen compte l’ensemble des caté-gories de personnel, elle n’inter-dit pas de le faire ultérieure-ment.

La mise en place d’une naturede f i l ière « pompiers descamps » est également suscep-tible d’apporter une solutiondans le domaine de la protectioncontre l’incendie pour les opéra-tions extérieures.

En effet, jusqu’ici, cette questionne trouve de réponse que par

des demandes exprimées parl’EMA pour obtenir un appui dela BSPP ou du BMPM, unitéssubordonnées respectivementau préfet de police de Paris et aumaire de Marseille.

Disposer de personnel apparte-

nant et subordonné à l'armée deterre, rendrait les arméesautonomes en la matière, touten offrant la possibilité auxpompiers des camps de partici-per aux opérations extérieures.

Une fois un parcours profes-sionnel établi, avec l’éventaildes actions de formation corres-pondantes, la capacité protec-tion contre l’incendie de nostroupes en OPEX garantie, uneréflexion plus large sur la com-posante sécurité de l'armée deterre, voire des armées pourraitsuivre.

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Dès lors, et s’agissant pour l’es-sentiel de postes d’officiers dupôle T.O.I., la Direction Centraledu Génie (pilote du pôle)conf i rme la nécess i té deconserver un cursus de forma-tion du niveau certificat tech-nique afin de pourvoir à cenouveau besoin.

La refonte de ce cursus prend,bien évidemment, en compte lerattachement de la cellule decommandement du serviceinfrastructure des formations àl’établissement local du génie,de même que les missions demaîtrise d’œuvre qui pourraientaussi lui être confiées.

De fait, la nouvelle scolaritéenvisagée devrait être mise enplace dès la rentrée 2001 àl’E.S.A.G.

Le nouveau cursus proposé etles nouveaux objectifs deformation ont reçu l’aval ducomité de pilotage.

La préparation à cette scolaritéa été revue et allégée ; le fluxannuel des candidats est estiméà 15 officiers.

L’évolution de ce cursus induitnécessairement une modifica-tion de la circulaire et de l’ins-truction de référence relative aucertificat technique, se doit parailleurs de conserver l’homolo-gation de niveau III et decontinuer à offrir aux officiersCT la possibilité de présenter lediplôme de spécialité (D.S.).

COMPARAISON ENTRE L’AN-

CIEN ET LE NOUVEAU CUR-

SUS DE FORMATION DES

CERTICATS TECHNIQUES.

La préparation des candidats, envue de leur admission à cettescolarité (dont la durée restefixée à 39 semaines) se soldepar la suppression du cours parcorrespondance et du stage pré-paratoire d’un mois au profitd’une préparation personnelle àpartir d’un dossier guide fournipar l’E.S.A.G. suivie d’un testd’évaluation (au mois de mai del’année d’admission) compre-nant trois épreuves : mathéma-tiques, physique et rédaction.

Le schéma comparatif présentéci-après précise le déroulementcomplet du cursus.

L’OBJECTIF est de former desofficiers dans les domainesadministratifs et techniques dubâtiment et du génie civil afin dediriger le service infrastruc-ture d’une formation.

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LCL FIQUET

Chef de cours « enveloppeconduited’opérationsarchitectureconstruction »à l’ESAG

Évolution de la formationdu Certificat Technique

« Infrastructure »L’État Major de l’Armée de Terre a décidé de mettre en place, dans le

cadre des mesures de consolidation du projet 2002, un dispositif de

soutien de proximité « infrastructure ».

La mise en œuvre de ce nouveau dispositif est assurée par un comité

de pilotage dont les travaux ont débuté en janvier 2001.

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Pour l’essentiel il s’agit :

- de conseiller le chef de corpsen matière d’infrastructure,

- de conduire des actions demaintien en condition des instal-lations immobilières,

- de préparer la programma-tion pluriannuelle des travauxd’entretien et le budget infra-structure de la formation,

- d’assurer la direction destravaux engagés par le servicedu génie de rattachement,

- de participer aux réunionsrelatives à l’infrastructure desorganismes abonnés,

- de suivre les ouvrages sujetsà des mesures particulières deprotection ou d’environnement.

LA FORMATION, d’une duréede 39 semaines, débute enseptembre pour se termineren juillet de l’annéesuivante. Elle se dé-compose en six modu-les de durées variables.

Module n° 1 : Ensei-gnement dirigé, d’unedurée de 4 semaines,permettant aux sta-giaires d'acquérir lescompléments de mathé-matiques et de phy-sique indispensables àl’étude des matières« académiques », lesprincipes de rédactionde documents tech-niques écrits, de pré-sentation de dossiers

par mise en œuvre d’outilsinformatique.

Module n° 2 : Connaissance dumilieu, de l’acte de construire,des métiers de la maîtrised’ouvrage et de la maîtrised’œuvre.

Module n° 3 : Cours de droit,domaine, finances, marchésauxquels s’ajoutent le suiviadministratif lié à l'exécutiondes travaux, la nécessité demaîtriser les contraintes quipèsent sur le foncier, la sécuritéet la protection de la santé surles chantiers.

Module n° 4 : Cours, travauxpratiques, projets de synthèsessur les technologies du bâtimenten vue de pouvoir pré-dimen-sionner un ouvrage courant, derédiger un diagnostic et/ou undescriptif technique relatif à des

travaux d’entretien et d'appré-hender les plus fréquentespathologies du bâti.

Module n° 5 : Gestion et conser-vation du patrimoine au niveaude la programmation des opéra-tions de la conduite des travauxde maintien en condition et de lasurveillance du domaine mili-taire.

Module n° 6 : Adaptation àl’emploi par une bonne connais-sance du fonctionnement de lafonction infrastructure, desrelations du service avec les for-mations, des responsabilités dechacun et de la gestion descrédits du titre III.

ANNÉE A-1 ANNÉE A ANNÉE A + 1

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SCHÉMA GÉNÉRAL DE CE CYCLE DE FORMATION

ANNÉE A ANNÉE A + 1

Septembre Novembre .......................................... .Mai ........................................... Juillet

GestionConservationdu patrimoine

6 semaines

AdministrationRéglementation

Finances7 semaines

ConnaissanceDu milieu.

Technologiesdu bâtiment14 semaines.

Enseignementdirigé

4 semaines

Adaptationau premier emploi

7 semaines

dont1 en établissement

du génie.

Février septembre..................mars septembre..........................................juillet

Désignation Cours par correspondance SCOLARITÉ CT.

par DPMAT et évaluation.

Février juin septembre....................................juillet

désignation évaluation SCOLARITÉ CT

par DPMAT

NOUVEAU CURSUS

ANCIEN CURSUS

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StrStructuructuresesetet

ÉquipementsÉquipements

L’évolution des compagnies de combat ............................ COL DESTRIBATS ...................................... 71

La numérisation espace Bataille (NEB) ................................ LCL BERIARD .................................................... 73

La démonstration du CARPET ........................................................ CNE JOYEUX .................................................. 76

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Historiquement, cette structurene correspond pas à une finalitéopérationnelle mais au souci derépartition des engins du géniedans le cadre de la réduction duformat de l'armée de terre.

À l'expérience, il s'avère quecette articulation présentemoins d’avantages que d'incon-vénients parmi lesquels :

- faiblesse du volume de per-sonnel débarqué (5 à 6 sapeursmineurs) qui réduit la capacitéde remplir les missions dévo-lues à la section de combat ;

- ratio emploi/entretien diffi-cilement admissible pour lesrégiments à 24 engins blindés ;

- difficultés d’instruction ausein de sections profondémenthétérogènes ;

- ratio chefs de groupe (14)chefs d’engin (24) vécu de façoninconfortable par la populationdes sergents ;

- coût de formation élevé desE.B.Gistes.

À ce constat, s’ajoutent deuxréflexions supplémentaires.

Tout d ’abord, les br igadesblindées et les brigades mécani-sées présentent des structuresassez similaires et il y a peu deraisons, en terme d’emploi, queles unités destinées à lesappuyer soient de pied diffèrent.

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COL DESTRIBATS

Directeur desÉtudes et de laProspective àl’E.S.A.G.

Sorti du CID en 1995, après unescolarité partagée entre l’écolenationale des Ponts et chaus-sées et le cours supérieur d’état-major, le Colonel DESTRIBATS aassuré la fonction de chef de BOIau 34e RG et au 17e RGP puiscelle de commandant en seconddans ce même régiment.

Il a commandé le 19e Régimentdu Génie d’Afrique de 1998 à2000.

Il est aujourd’hui directeur desétudes et de la prospective àl’E.S.A.G.

Vers une modification du D.U.O.des compagnies de combat desrégiments du génie des brigades

blindées et mécaniséesLes compagnies de combat blindées du génie sont au nombre de six :

deux dans chacun des régiments de brigade blindée (13e et 19e R.G.),

une par régiment de brigade mécanisée (3e et 31e R.G.).

La structure de ces compagnies est d’ailleurs hétérogène puisque les

compagnies de brigade blindée comportent quatre sections blindées

à trois engins blindés du génie et les compagnies de brigade

mécanisée trois sections blindées sur la même articulation et une

section mécanisée.

Pho

to E

SA

G

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Ensuite, chacun sait la difficultépour nos camarades des autresarmes de bien comprendre legénie et ses capacités : rationali-ser nos structures et par consé-quent notre emploi, ne peutavoir dans ce domaine que desrépercussions bénéfiques.

Il m’est donc apparu utile deproposer une alternative, mûriependant plus de deux ans, quiconsisterait à :

- harmoniser la structure descompagnies des R.G.B.B. etR . G . B . M . s u r u n r a t i oE.B.G./M.P.G. plus conforme aubesoin opérationnel, et au delà,rapprocher cette structure decelle des compagnies mécani-sées dont l’articulation a fait sespreuves de longue date ;

- rendre au combat débarquéla place qu’il a encore aujour-d’hui, et qu’il aura encore

demain avec ledéveloppementdes actions enzone urbaine.

Après avoir saisiles chefs de corpsdes quatre rég-iments concer-nés, la proposi-tion a été exami-née, discutée etaméliorée avec lacollaboration effi-cace du C.R.E.D.A.T.(Centre de la Recherche et de laDoctrine de l'Armée de Terre) etl’E.M.A.T. La structure retenuequi devrait s’appliquer dès 2002,s’articule pour les quatrerégiments concernés en troiscompagnies blindées identiquesà trois sections sur V.A.B. et unesection d’appui mixte à quatreE.B.G. et quatre M.P.G.

Elle permettra, pratiquementsous enveloppe, à la fois de

retrouver des sections decombat mobiles aptes aucombat débarqué, de combinerau sein de la section appui lebinôme E.B.G.-M.P.G. pour unebonne complémentarité, d’aug-menter la capacité sousblindage des R.G.B.M. etdiminuer celle des R.G.B.B.,pour atteindre, souhaitons-le,l’équilibre nécessaire pour lesannées à venir.

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Depuis quelques années, laFrance a lancé le développe-ment des systèmes de comman-dement numérisés afin defaciliter les échanges entre lesdifférents niveaux de comman-dement et de permettre l’inter-opérabilité avec nos alliés engardant en objectif à court termeun exercice interallié du volumed’une brigade numérisée en2006.

LE NOUVEAU CONTEXTE DE

RÉALISATION DES SYS-

TÈMES DE COMMUNICA-

TION TACTIQUES

La dynamique des marchéscivils du domaine des communi-cations, l’imposition de fait deses normes, la rapidité de l’ob-solescence des équipements, levolume qu’ils représentent enmatière d’investissement, derecherche et de développement,font qu’un contexte nouveaus’est instauré : le marché civilimpose sa logique.

L’adaptation des technologiesciviles à l’environnement mili-taire spécifique (menace, do-maine d’emploi) doit être systé-matiquement recherchée.

Ceci milite pour une politiquequi vise à limiter le développe-ment de programmes spéci-fiques « à long terme » au profitd’acquisitions de produits surétagère.

Par exemple, les perfectionne-ments des radiocommunica-tions mobiles commerciales nesont pas sans conséquences surles postes radio militaires multi-bandes.

LE CONCEPT DE NUMÉRISATION

Il y a quelques années, lesprincipes sur lesquels reposaitla procédure étaient basés sur latransmission de messages quechaque niveau de commande-ment devait composer, envoyerpuis exploiter manuellement entranscrivant le contenu desmessages sur une carte.

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LCL BERIARD

Chef de laCellule« Étudestechnico-opé-rationnelles »DEP-ESAG

LCL BERIARD Jean-François néle 29 mars 1949 à Angoulême(16). Marié, 3 enfants.

Promotion « Capitaine DANJOU »(71-73) de l'ESM.

TC de capitaine effectué au3e RG de Charleville-Mézièrescomme « Commandant decompagnie Blindée ».

82- 85 : Officier renseignement àl'Etat-Major de la 6e DB.

Diplomé d'état-major à Compiè-gne en 1984.

Chef du Bureau Personnel au9e RG en 1986.

Commandant le Bataillon d'en-gins fluviaux du Rhin à KEHL en1989.

Chef de BOI du 32e RG de Kehl(89-91).

Commandant le cours des capi-taines de l'Ecole d'applicationdu génie en 1991.

Commandant la Division desSous-officiers de l'EAG en 1992-1993.

TC d'officier supérieur au CentreMobilisateur de Thorée-les-Pinsde 1994 à 1996.

Officier traitant au CETEG(Centre d'études tactiques etd'expérimentation du génie)depuis 1996, plus particulière-ment chargé du minage, dudéminage, des Systèmes decommandement et des Stanaggénie.

Stage Minex état-major en 1998.Séjour de 6 mois au CROMAC àZagreb.

Numérisation Espace BatailleLa numérisation de l’espace de bataille (NEB) doit permettre de doter

les chefs, les États-majors et les combattants d’un outil commun

d’information dont la finalité consiste à donner, en temps réel, à l’en-

semble des pions, la même vision de la situation et ainsi les aider à

accélérer les prises de décision. La NEB passe donc automatique-

ment par l’introduction de l’informatique et l’utilisation des techno-

logies civiles adéquates pour optimiser l’emploi des forces terrestres.

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Page 75: Sapeur no 1

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L’introduction des technologiesmodernes va désormais per-mettre de se donner les moyensde maîtriser ces flux d’informa-tions et de contrôler des situa-tions complexes.

Désormais, les données trans-mises iront, au fur et à mesurede leur arrivée, actualiser unesituation de référence.

La connaissance en temps quasiréel de l’espace de bataille, del’État des forces en présence, deleur évolution, de leur environ-nement va désormais être lemoyen, pour le chef, d’obtenir lasupériorité pour conduire samanœuvre.

Le chef militaire pourra alorsexprimer sa clairvoyance etaffirmer sa détermination.

Le concept de numérisation del’espace de bataille met enévidence un concept de maîtrisede l’information qui devra êtreatteint en partie grâce à la réali-sation d’un ensemble d’outilspermettant de diffuser et struc-turer l’ensemble des informa-tions nécessaires aux différentsacteurs de l’espace de bataille.

LES SYSTÈMES FRANÇAIS

L'armée de terre s’est lancéedans l’équipement de tous seséchelons de forces et le concepttechnologique retenu pourconstruire cette numérisationest dit « horizontal ».

Il s’attache à assurer, en priorité,la cohérence des niveaux hiérar-

chiques, c’est-à-dire que lapriorité est donnée à lacohérence des fonctions opéra-tionnelles au sein d’un niveauhiérarchique donné, par opposi-tion à l’approche verticale tellequ’elle existe dans l’artilleriesol-sol avec le système Atlas oupour l’artillerie sol-air avec lefutur système Martha.

Cette appro-che permet derester en cohérence avec la cu-lture françai-se du commande-ment qui confère au chef sur leterrain une capacité d’initiative.

Deux opéra-teurs sont char-gés de dévelop-per ces systè-mes : Thomsonpour le SICF(Système d’in-

formation et de Commande-ment des Forces) pour Schéma

général des liaisons de com-

mandement le niveau emploi/conception des grandes unitéset Matra pour le SIR (Systèmed’InformationRégimentaire)pour le niveaumise en œuvredes Régimentso u G r o u p e -ments.

Ces opérateurs permettent auxdeux niveaux de communiquergrâce à un protocole d’accordappelé MELISSA.

En fin de chaîne, chaque armedéveloppe un SIT (Systèmed’Information Terminal) destinéà équiper les sections ou

pelotons, les modules ougroupes spécialises chargés del'exécution et de la mise enœuvre.

Cet échelon est capital car ilreprésente le premier degréd’alimentation en informationsde la chaîne des SIC. (Systèmed’Information et de Comman-dement).

L’APPORT DES SIC

Les systèmes d’information etde commandement permettentde bénéficier des performanceset des services du multimédiapour suivre et conduire lamanœuvre.

Centré sur un terminal d’ordina-teur, le nouvel officier d’État-major va disposer sur son écrande tout un jeu de cartes géogra-phiques de différentes échellesde la zone d'opération.

Chaque poste de travail fournitdes services d’échanges, de trai-tement, de présentation, destockage et de protection desinformations.

Il possède, en plus, desfonctions de bureautique et demessagerie. Les ordres clas-siques lui sont traduits sur sonécran par des ordres graphiquesindiquant les positions amies etennemies et les actions à mener.

La communication des systèmesentre eux (par exemple SICF-SIR) se fait soit par l'intermé-diaire du RITA (Réseau intégréde Transmissions Automatique)soit par les PR4G (Postes Radiode 4e génération) et une messa-gerie commune qui permet lavisualisation graphique desactions des subordonnés.

UN CHANGEMENT DANS

L’ORGANISATION DU COM-

MANDEMENT

Grâce à la numérisation, desquantités très volumineusesd’informations vont remonterdu théâtre d'opération vers lescentres opérationnels.

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Un PC de grande unité c’estquelque 120 consoles et 250 per-sonnes qui vont se relayer parbordée - permanence du com-mandement oblige - pour suivreen temps réel les évolutions duthéâtre d'opérations.

Pour gérer, traiter, trier etmaîtriser ces vagues déferlantesd’informations, des spécialistess’organisent et synthétisent lesinformations afin de faciliter ladécision du chef.

Demain il sera fait appel à denouvelles spécialités pourpouvoir gérer la visioconfé-rence, la cartographie numé-rique, la transmission d’imagessatell ite ou la gestion desréseaux intranet et internet.

L’AVENIR

L'armée de terre va mettre surpied une brigade numériséeexpérimentale qui doit servir delaboratoire d’essai.

On devra alors identifier lesimpacts de la numérisation surl’organisation, les procédures,les modes d’action, le style decommandement….

Véritable évolution culturellequ’il convient d’anticiper pourdécouvrir quels pourraient êtreles gains réels en efficacité parrapport à des unités non numé-

risées et essayerd’en tirer les consé-quences en termede préparation opé-rationnelle et dedoctrine d’emploi.

L'armée de terredoit réaliser, dansle même temps,l ’ interopérabil i téavec les alliés. Leniveau le plus findoit permettre deprendre sous contrôle opéra-tionnel un bataillon d’une autrenation équipé de ses propresSIC.

L’avenir ce sont aussi denouvelles technologies suscep-tibles de remplacer les tradition-nelles cartes comme par exem-ple de grands écrans à fonction-nement tactile.

CONCLUSION

La numérisation représente uneffort très important.

Elle fait appel à des technologies

civiles existantes qui présententun double avantage : l’amortis-sement budgétaire du fait degrandes séries et la facilitéd’emploi liée à l’utilisation quo-tidienne de la bureautique.

Cependant, jamais ces systèmesne se subsisteront à l’homme,au militaire, au stratège, aucommandeur.

Ils joueront un rôle primordialcar ils permettront d’analyser etd’évaluer très rapidement lesobjectifs ennemis et d’élaborerdes ordres, de les mettre enforme et de les diffuser extrême-ment vite.

C’est grâce aux capacitésélevées de travail de cessystèmes - fusion automatiquedes informations et aide à la pla-nification des manœuvres - quela différence se fera par uneréactivité plus rapide de nossystèmes de forces.

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Page 77: Sapeur no 1

Dans l’éventail des moyens dedéminage mécaniques dispo-nibles sur le marché, très peupermettent de traiter les zonespolluées à distance.

À l'exception des États-Unisavec leur système « MICLIC » etles Britanniques avec leur« PYTHON », fort peu de nationssont parvenues à mettre aupoint des matériels pyrotech-niques réellement fiables.

Israël est la seule à avoir adoptéun système pyrotechniqueoriginal d’ouverture de brèchesdans un champ de mines appelé« CARPET » ; la France, commed’autres nations européenness'intéresse à ce produit et mèneactuellement des essais pourdéterminer l'opportunité d’unéventuel achat.

Après avoir présenté le système« CARPET » puis la nature desessais actuellement menés parla DGA, cet article expliqueral’usage qui pourrait en être faitdans le cadre de la doctrine du« bréchage »

PRÉSENTATION DU SYS-

TÈME « CARPET ».

Le système « CARPET » estproduit par la société« RAFAEL » et est opérationnelau sein de l’IDF (Israel DefenseForce) depuis plusieurs années.

Il fonctionne sur le principe du« fuel air explosive » (FAE)également connu sous le nomde « bombe à essence » ; lamunition, d’une longueur de1,7 m, d’un diamètre de 260 mmet d’une masse de 45 kgc o n t e n a n t 2 0 k g d e FA E

vaporise, à l’impact, l’essencequ’elle contient puis une mise àfeu retardée provoque une déto-nation de haute pression qui estsensé détruire les minessoumises à cet effet de souffle.

Selon le fabr icant , cet temunition initie les mines depremière génération et neutra-lise les mines de deuxièmegénération.

Le système est monté sur lechâssis des engins du génie« PUMA » mais est égalementadaptable sur d’autres véhiculesblindés de l’IDF tels que le« C E N T U R I O N » o u l e« M E R K AVA » .

De forme parallélépipédique, lelanceur installé à l'arrière duvéhicule, contient vingt rampes.

En mode automatique, lesystème propulse les roquettessuccessivement entre 170 mè-tres et 95 mètres, chaqueroquette explosant 5 mètresplus près du véhicule lanceurque la précédente.

Un mode semi automatiquepermet de ne lancer qu’unn o m b r e p r o g r a m m é d eroquettes, dans le cas d’uno b s t a c l e d e d i m e n s i o n sréduites.

Une mise en œuvre entièrementmanuelle est également pro-grammable ; de plus, il estpossible de doubler les coups, sinécessaire, en cas de présencede mines plus sophistiquéestelles que la HPD.

La phase de rechargement dulanceur est estimée à 30 minutespar un équipage entraîné.

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CNE JOYEUX

Études

technico

opération-

nelles

DEP - ESAG

Officier du génie depuis 1992,le Capitaine JOYEUX a servi au3e Régiment du Génie de Char-leville-Mézières dans les fonc-tions de chef de section decombat, d’officier adjoint et decommandant d’unité de la2e compagnie de combat blindée.

Il a eu l’occasion de servir enopération extérieure en Répu-blique Centrafricaine en 1993, àSarajevo au sein du BATGEN dela DMN-SE de IFOR en 1996 et àMOSTAR à l’état-major de laDMN-SE de SFOR en 1999.

Affecté à l’ESAG en 1999, iloccupe aujourd’hui la fonctiond’officier traitant au bureauÉtudes technico-Opérationnellesde la Direction des Études et dela Prospective.

La démonstration du CarpetEn 1991, peu avant l’offensive contre les forces irakiennes et sous la

pression des événements, la France s’est équipée, tardivement, de

matériels de déminage mécanique. Parmi ceux-ci, aucun moyen de

déminage à distance n’a été acquis. Les unités du génie traitent donc

toujours les obstacles minés à la main ou grâce à des moyens méca-

niques rustiques depuis les engins eux-mêmes ou parfois en les télé-

commandant.

Page 78: Sapeur no 1

Chaque explosion permet dedéminer une largeur de10 mètres.

Des munitions d'entraînementréutilisables disposant desmêmes capacités balistiquesque la munition réelle sont dis-ponibles.

Le système présente l’avantagede la sécurité car la munition estinsensible aux impacts (balles,éclats du champ de bataille…),de plus et contrairement àd’autres systèmes pyrotech-niques tels que le « MICLIC », lamunition ne renferme que 200grammes d’explosifs, elle nepeut donc pas provoquer dedétonation par sympathie.

Un autre avantage du matérielest la matérialisation de lasurface déminée par les consé-quences du brûlage et de l’effetde souffle sur le sol ; elle estvisible de jour comme de nuit.

NATURE DES EXPÉRIMEN-

TATIONS EN COURS.

Les essais qui ont étérécemment menés visaient àévaluer la valeur de la munitionsur différentes configurations demines, les possibilités d'intégra-tion du lanceur sur les véhiculesactuellement en service et lafacilité de chargement dulanceur.

Les équipes de la DGA et de laSTAT ont d’abord mené desessais statiques sur des

roquettes positionnées dans dif-férentes configurations deterrains et d’inclinaisons et surdes mines enfouies et ensurface.

Les premiers résultats semblentindiquer de bons résultats surmines dispersées et affleurantesmais faibles ou nuls sur minesenterrées ; en effet, unepression moyenne de 100 bars àl’épicentre de chaque explosionpermettrait de mettre partielle-ment en doute la validité dusystème sur certaines minesdont l’allumeur ou le plateau depression ont une sensibilité plusélevée.

Lors des essais dynamiques, àdistance normale de tir, et enraison de l’absence de conver-gence des tubes dans le lanceur,la zone déminée ne se présentaitpas de manière rectiligne maismarquait un léger zigzag ; lesétudes détermineront si cette

caractéristique estgênante ou accep-table.

Pour ce qui concernele couloir, notredoctrine impliquequ’il soit balisé ; cebalisage ne pourrase faire que par despersonnels débar-qués ou grâce à unengin de déminageéquipé de son propresystème de bali-sage ; le montage,encombrant, du lan-ceur de roquettes

« CARPET » sur la plage arrièrede l’AMX 30 B2 DT n’est pascompatible avec le système debalisage « PATHFINDER ».

Pour ce qui concerne la possibi-lité d’adaptation du système surles châssis d’engins blindésfrançais, le poids important dulanceur, 2,5 tonnes, fait craindredes difficultés d’adaptation surl’AMX 30 B2 DT sans évolutionde la suspension.

Selon le fabricant, le montagedu système sur des châssisblindés plus légers peut se faire

soit par l’adaptation du véhicule,soit par l’adoption d’une versionplus légère du lanceur semontant à l'intérieur (VCI parexemple).

Les études actuellement menéespar le GIAT pour adapter lelanceur à l’AMX 30 B2 DTs’orientent vers trois solutionstechniques :

- Un montage similaire àcelui du « PUMA », sur la plagearrière du char, pourrait poserdes problèmes de suspension.De plus, en raison de contraintestechniques de répartition desmasses, le montage rend impos-sible l’utilisation conjointe decharrues de déminage ; l’adap-tation du système sur l’AMX 30B2 DT irait donc à l’encontre dela polyvalence actuelle rou-leaux/charrue de l’engin.

- Un montage en lieu etplace de la tourelle impliqueraitde grosses modifications et uneincertitude quant aux possibili-tés de chargement du lanceurdans cette configuration.

- Un montage sur uneremorque qui n’existe pas pourl’instant aurait l’avantageprincipal de ne pas induire delourde modification des enginsdéjà en service.

L’aspect ergonomique de l'expé-rimentation consiste à évaluer lafacilité de rechargement dulanceur.

Dans la mesure où celui-ci sesitue à l'extérieur du véhicule,un emploi de l’engin en atmo-sphère contaminée se révéleraitproblématique.

Les conditions de rechargementse révèlent assez pénibles ; eneffet, l’approvisionnement dulanceur avec vingt munitions de45 Kg en 30 minutes par unéquipage de trois semble un peuoptimiste ; de plus, cetteopération ne peut s’effectuerque débarqué donc largementen arrière de la zone d’engage-ment.

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Page 79: Sapeur no 1

UTILISATION POSSIBLE DE

« CARPET » DANS LES OPÉ-

RATIONS DE « BRÉCHAGE ».

Le système « CARPET » n’estactuellement en service quedans les rangs de l'armée israé-lienne.

Il représente une pièce maî-tresse dans l’organisation desopérations de « breaching » ; àce titre il constitue un bonexemple de ce quoi la Francepourrait s’inspirer pour enrichirson propre concept de« bréchage ».

Les opérations de « bréchage »israéliennes sont menées surdes obstacles complexes à basede champs de mines et defossés AC tels que les Syriensont pu en mettre en place sur leplateau du GOLAN. Elles impli-quent une gamme variée dematériels du génie telle que lesvéhicules « PUMA » équipés derouleaux ou charrues et éven-tuellement de lanceurs« CARPET », le bouteur surblin-dés D9L ainsi que différentstypes de ponts automoteurs ounon.

Chronologiquement, la séquen-ce de « bréchage » se déroulecomme suit :

* Appuyés par des tirs d’artille-rie de saturation et d’aveugle-ment ainsi que de tirs directsdes chars, les « MERKAVA »,équipés de rouleaux type« URDAN », espacés d’une cin-

quantaine de mètres chacunprogressent en vue de détecterla première ligne de mines. Al’explosion de la première mine,soit le char continue sa progres-sion et franchit le champ demines pour se mettre à l’abri destirs directs au plus près du fosséAC abrité par le merlon de cedernier, soit il recule pours’abriter derrière un mouvementde terrain.

* Un PUMA Équipé du système« CARPET » se présente immé-diatement à une soixantaine demètres du début de champ demines détecté ; sans préparationparticulière le « CARPET »déclenche sa séquence de tir.

* À la fin du tir, un char« MERKAVA » à rouleaux passedans le couloir ouvert et vient semettre à l’abri du merlon dufossé ; le « PUMA » Équipé du« CARPET » peut égalementpasser dans le couloir pour encompléter le traitement grâce àses rouleaux ou ses charrues.

* Lors du fran-chissement du« PUMA » lessapeurs em-barqués mar-quent à la mainles limites laté-rales de la brè-che en lançantdes piquets d’en-viron 50 cm delong lestés à labase et équi-pés à leurs

sommets de rubans blancs.

* À l’issue, un autre « PUMA »remorquant un pont« MESHAM » monté sur skis(classe 70, 12 m de long) seprésente devant le fossé. Ilfranchit le pont en marchearrière puis le pousse sansmanutention particulière au-dessus du fossé ; celui-cibascule au-dessus du fossé enprenant appui sur une jambearticulée.

* Un D9 blindé franchit à sontour le couloir puis le pont pouraller combler le merlon et ledeuxième fossé AC dans la pro-fondeur ; il peut être remplacépar un char poseur de pont detype AVLB qui permettra le fran-chissement de ce deuxièmefossé.

* Un deuxième D9 vient ensuitecombler le premier fossé. Cescomblements sont nécessaireset réalisés en urgence afin delimiter le danger dû à la lenteurdu franchissement des pontsdans le cadre de la poursuite del’offensive par les unités decombat IA.

* Enfin, un véhicule du génie,Équipé d’un fanion visible deloin et mettant en œuvre desfumigènes de la même couleur,se met en place à l'entrée ducouloir pour indiquer à l’inter-armes la zone de franchisse-ment.

Chaque couloir est signalé parune couleur différente ; enfonction du plan de franchisse-ment, les unités emprunteront lecouloir qui leur est désigné.

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Page 80: Sapeur no 1

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De nuit le balisage est complétépar des systèmes CYALUMES demême couleur.

Comme le démontre bien leconcept de « breaching »israélien, aucun système dedéminage n’est fiable à 100 %, si

b ien qu’unemploi com-plémenta i redes différentstypes de ma-tériels permetde se rappro-cher du mini-mum requisdans le cadredes opérationsmilitaires.

Les premiersrésultats obtenus jusqu’à pré-sent semblent démontrer unbon rendement de ce systèmesur les mines en surface.

Outre une utilisation avéréedans le cadre des opérations de« bréchage », il pourrait donc

représenter une solut ionpatente à des problèmesnouveaux, tels que le désen-gluement, que nos unités nesont pas en mesure de gérer demanière efficace par manque dematériel adapté.

Sans préjuger de l’adoption dec e m a t é r i e l p a r l ' a r m é efrançaise, force est de recon-naître que sans être parfait« CARPET » pourrait enrichir etfaciliter certaines opérations dedéminage de même que consti-tuer une ébauche de solution àdes missions que nous nesavons pas encore remplir demanière pleinement satisfai-sante.

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DerDernièrnière minutee minuteRéunion annuelle des commandants du génie

des pays de l’OTAN et des pays européens associésLes 25 et 26 avril derniers, l’ESAG organisait la réunion des commandants

du génie des pays de l’OTAN. Quatorze nations étaient représentées, la

plupart par le commandant de leur école du génie.

Le thème central des deux journéesportait sur les perspectives del’arme à moyen terme.

La réflexion menée par le géniefrançais est partiellement

rejointe par les autres nations etl’appui à la mobilité (détection,

leurrage) constitue un souci d’ave-nir globalement partagé.

En revanche, les préoccupations manifestées dansles domaines de l’intervention en zone urbaine et du devenir de la contre-mobilité classique ne semblent pas au cœur des pensées actuelles chez nos partenaires.

Une vingtaine d’industriels s’étaient joints à la manifestation,à la fois au travers d’exposés portant sur les développe-ments actuels et futurs et par des démonstrationsstatiques et dynamiques.

Haute technologie, mobilité, rusticité, dualité oumodularité sont autant d’approches qui montrentque la voie (ni la voix, du reste) n’est pas unique et

qui suscitent bien des interrogations.

Au bilan, il reste deux excellentesjournées de réflexion, des liensconfirmés avec nos partenairesotaniens et une dynamiqueengagée des échanges entre lesécoles du génie puisque plusieurspays se sont montrés intéressés parl’organisation en 2002 de cette confé-rence initiée l’an passé par le généralKEPPLER, commandant l’école du génie

de Munich.

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