Santé Publique et Capital...
Transcript of Santé Publique et Capital...
Santé Publique et Capital Immatériel
Jean-Pierre Chauffour
Banque mondiale
Ecole Nationale de Santé Publique et OMS
8 décembre 2014
Discours du Trône 2014
« Nous invitons le CESE, en collaboration avec BAM et les institutions nationales concernées, et en coordination avec les institutions internationales spécialisées, à entreprendre une étude permettant de mesurer la valeur globale du Maroc entre 1999 et fin 2013 »
« l’objet de l’étude ne sera pas seulement de faire ressortir la valeur du capital immatériel du pays, mais également et surtout de souligner la nécessité de retenir le capital comme critère fondamental dans l’élaboration des politiques publiques, et ce, afin que tous les marocains puissent bénéficier des richesses de leur pays »
Calculer la Richesse Globale
Richesse totale Somme actualisée de la consommation future (comme le suggère la théorie économique)
Capital fixe Valeur actuelle des machines et équipements, des bâtiments et des infrastructures
Capital naturel Valeur des minéraux, de l'énergie, des forêts, et des terres agricoles. Calculée comme la somme actualisée des rentes futures de ces ressources
Actifs financiers étrangers nets
Solde des comptes courants cumulatif
Capital immatériel Calculé comme la différence entre la richesse totale et la somme du capital naturel, le capital fixe, et les actifs financiers étrangers nets. Il comprend implicitement le capital humain, le capital institutionnel, le capital social
Richesse comparée du Maroc (Richesse totale par habitant en 2005 en US$)
-10000
0
10000
20000
30000
40000
50000
60000
70000
80000
90000
100000
Lower middleincome
Morocco Upper middleincome
Intangible Capital
Natural Capital
Produced capital
Net Foreign Assets
Richesse comparée du Maroc (Richesse totale par habitant en 2005 en US$)
-10 000
0
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
Morocco Egypt Algeria Jordan Tunisia
Intangible Capital
Natural Capital
Produced capital
Net Foreign Assets
Décomposition du capital immatériel Le capital immatériel par habitant en 2010 en US dollars
0
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
Maroc Tunisie
Capital institutionel
Capital humain
Le calcul de l'épargne « véritable » En % du PIB, 2012
Maroc Revenu moyen-
inferieur
Epargne brute 26.3 28.1
Dépréciation 11.0 7.7 Education (mais pas encore santé) 5.2 3.1
Epuisement des minéraux 2.9 1.1
Epuisement de l’énergie 0.0 3.6
Epuisement net des forets 0.0 0.7
Dommage de CO2 0.5 0.9
Epargne véritable 17.0 17.2
Epargne « véritable » au Maroc en % du PIB
0
5
10
15
20
25
30
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
Egypte
Maroc
Tunisie
Richesse immatérielle et modèle de développement : le cas de l’Eurasie
• Agir en aval: se préoccuper des secteurs de production, du profil des exportations, de la nature des emplois
• Agir en amont : se préoccuper des actifs du pays et de leur diversification, et notamment des actifs immatériels
Extensions dans le cas du Maroc
• Aux ressources halieutiques
• Aux ressources en eau
• Aux énergies renouvelables (solaire, éolien)
• Au capital des pauvres (économie informelle)
• A la décomposition du capital immatériel
– Capital humain (éducation et santé)
– Capital institutionnel
– Capital social
Capital humain et immatérialité
• Education et compétences
– Talents et capacités intrinsèques
– Acquisition des savoirs et connaissances
– Apprentissages, qualifications et savoir-faire
• Santé, espérance de vie et plus généralement bien-être personnel, économique et sociale
Santé et capital humain
• Plus grande efficacité productive du capital humain (vigueur, force, vigilance, etc)
• Plus grande espérance de vie (« amortissement » du capital humain)
• Plus grande capacité d’apprentissage et capacité créatrice (« rendement » du capital)
• Plus grande capacité d’affronter le stress et le changement (« adaptabilité » du capital)
Capital institutionnel et immatérialité
• Les libertés, notamment les libertés économiques – La concurrence libre et non-faussée
– L’ouverture aux échanges internationaux
• Les droits individuels et responsabilité
• La justice et le respect de la règle de droit
• Le droit à la propriété et l’économie de marché
• La séparation et l’équilibre des pouvoirs
• La bonne gouvernance et reddition des comptes
• La transparence et le droit à l’information
Capital social et immatérialité
• Respect des minorités et diversité d’opinions
• Egalité des chances et non-discrimination
• Confiance en soi et pensée critique
• Dépersonnalisation des échanges
• Règles abstraites de bonne conduite
• Consensus, bien commun, et services publics
• Mérite individuel, estime de soi et respect mutuel
Implications de politique économique
• Tandis que le Maroc a un niveau relativement élevé de richesse immatérielle totale, la valeur de son capital humain est faible. Cela suggère trois domaines potentiels de réformes: • Accroître l'efficacité et l'efficience des dépenses publiques
d'éducation, notamment à travers une meilleure/autre gouvernance de l’école
• Augmenter les dépenses de santé, faciliter l’accès, améliorer la gouvernance et renforcer l’efficacité du système
• Mettre en œuvre des réformes axées sur la croissance économique afin d’augmenter le retour sur investissement de l'éducation et de la santé
Politique de la santé : axes de réformes
• Renforcer la santé publique de base (santé de l’enfant et de la mère, prévention, etc.)
• Améliorer l'accès équitable à des services de santé de qualité
• Atteindre une couverture santé universelle
• Améliorer la gouvernance du système de santé
• Renforcer la gestion des personnels de santé
• Renforcer la gestion des systèmes d’information
• Promouvoir une approche holistique de la santé
Implications de politique économique
• Alors que le Maroc a un niveau relativement élevé de richesse immatérielle, il doit éviter de tomber dans le «piège du revenu intermédiaire». Éviter ce piège requière: • l’accélération des réformes institutionnelles et
structurelles pour faciliter le développement du secteur privé et accélérer la croissance, la modernisation et la diversification de l'économie.
• Pour cela, besoin de renforcer la gouvernance économique, la poursuite de l’ouverture de l’économie, l’amélioration du climat des affaires et de la concurrence, la participation économique des femmes et des jeunes.