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Du bébé à l’enfant Protéger les oreilles Attention aux otites contre les bruits agressifs 4 millions de Français entendent mal. Pourtant, la prévention, les traitements et les prothèses ont beaucoup évolué. PAR S. PENSA ET B. TRANSON CAPONE Quelles sont les nou- veautés dans le traite- ment de la surdité ? Outre les progrès très importants réalisés dans le domaine des prothè- ses auditives classiques, les dernières innova- tions concernent les im- plants cochléaires. Les résultats sont tels que les personnes implantées peuvent se passer de lec- ture labiale et même suivre une conversation au téléphone. Les sons perçus sont moins artifi- ciels, plus nuancés, avec la possibilité de per- cevoir la musicalité. Néanmoins, nombre de malentendants hésitent encore à se faire appareiller en raison du coût. Que faut-il en penser ? Le reste à charge pour le patient est effective- ment élevé, de l’ordre de 1 000 € par oreille. Toutefois, nous espérons obtenir de meilleurs taux de remboursement dans les années à ve- nir. Les études récentes montrent, en effet, que le maintien des capacités auditives permet de limiter le déclin cognitif et les risques de dé- pendance, qui coûtent beaucoup plus cher à la Sécurité sociale que l’appareillage. D’autres formes de surdité pourraient- elles bénéficier des implants cochléaires ? Nous réfléchissons à une extension des indi- cations, notamment en cas de surdité unila- térale avec acouphènes très invalidants ou en cas de surdité sévère. Mais, là également, le coût peut rester un frein. * 75012 Paris. Il est également président d’Agir pour l’audition. Le son devient bruit quand il est nocif pour le système auditif. Et l’on ne s’en rend pas toujours compte. Ce n’est pas parce que le son et l’amplificateur sont « bons » qu’il n’y a pas de risque auditif. de leur offrir des jouets trop bruyants. Il faut aussi inciter les ados à limiter le volume de leur MP3. Un bon repère : si vous entendez la musique de leur baladeur, leurs oreil- les sont en souffrance au- delà de 30 minutes d’écoute. Chez les grands ados et les adultes , il faut prendre l’ha- bitude de porter des bou- chons d’oreille en boîte de nuit ou lors des concerts de musique amplifiée. Dans la vie professionnelle, mettre systématiquement des pro- tections auditives si l’on tra- vaille dans un environne- ment bruyant. Elles sont obligatoires à partir de 85 dB. Enfin, il faut savoir qu’un traumatisme sonore aigu est une urgence ORL. Le médecin injectera, par voie intraveineuse, des corticoï- des et des vasodilatateurs, accompagnés d’inhalation d’oxygène (parfois sous pression en caisson hyper- bare), qui permettent de res- taurer les cellules ciliées de l’oreille interne. Depuis avril 2012, tous les nouveau-nés bénéficient du dépistage néonatal de la sur- dité, qui s’effectue en mater- nité. Celui-ci permet de dé- celer au plus tôt les surdités importantes qui entravent, notamment, le développe- ment du langage. « C’est un pas en avant, note le méde- cin ORL Mireille Tardy, membre des Journées natio- nales de l’audition. Cepen- dant, il ne diagnostique pas les surdités légères ni une partie des surdités moyennes. Ces dernières permettent d’entendre, mais pas de com- prendre correctement. » z Quels sont les risques ? « Toutes les surdités de l’en- fance ne sont pas présentes dès la naissance, poursuit- elle. Certaines peuvent se développer dans l’année qui suit, ou plus tard. Enfin, il ne faut pas négliger les surdités passagères, liées aux otites L’oreille ne dispose d’aucun moyen pour se protéger des sons trop forts. « Elle n’a pas été conçue pour fonctionner dans l’environnement très bruyant qui nous entoure, explique le Dr Tardy. Dès que l’on franchit la barre des 80 décibels, elle souffre, et les cellules ciliées (au nombre de 15 000 environ à la nais- sance), qui assurent la trans- mission du son au cerveau, peuvent être abîmées ou en partie détruites. Or, ces cellu- les ne se renouvellent pas. » z Quels sont les risques ? « Le capital auditif perdu ne se récupère jamais, d’où l’ap- parition de presbyacousie ou d’acouphènes de plus en plus précoces. » Le seuil limite des 80/85 décibels correspond au bruit des voitures dans une rue tranquille (90 à 100 dB sur une rocade), à celui émis par les appareils électromé- nagers ou une tondeuse, par exemple. Un baladeur MP3 est souvent réglé à 95, voire 100 ou 115 dB (le maximum autorisé par la loi). C’est l’in- tensité du bruit, associé à la durée d’exposition, qui crée le risque pour l’oreille. z Que peut-on faire ? Il faut commencer par pro- téger les oreilles de nos en- fants, sans oublier les tout- petits. En train, en voiture… il n’est pas rare de voir ces derniers, un casque sur les oreilles, regarder un film ou écouter de la musique. Pour le Dr Jean-Michel Klein, ORL, « c’est de la folie ». Car l’enfant n’a pas de repère au- ditif et n’est pas à même de discerner si le son est trop fort pour lui. Il va s’habituer à écouter des bruits impor- tants, qui vont progressive- ment détruire les cellules de l’audition dans l’oreille in- terne et entraîner une dégra- dation auditive. Il faut com- prendre que le son, qui se mesure en décibels, est une pression. Les 85 décibels af- fichés par les fabricants n’ont pas les mêmes conséquences dans un conduit auditif de 1 cm 2 que dans une pièce de 50 m 2 . Donc, pas de casque audio pour les enfants, même si les fabricants disent res- pecter les normes. On évite également de mettre la télé en marche dans la pièce où ils jouent ou A pprendre, travailler, rester en contact avec les autres, ou tout simplement se détendre en écoutant de la musique : l’audition, avec la vue, est le sens qui nous renseigne le plus sur le monde extérieur. Les déficits auditifs ne sont pas toujours bien dépistés, y compris chez l’enfant. Et l’oreille est fragile. Elle peut vieillir prématurément si l’on ne la protège pas. Les études montrent qu’une audition défaillante isole et en- traîne anxiété et dépression. Autant de bonnes raisons pour la surveiller. mal résorbées : des sérosités restent présentes derrière le tympan, sans que cela soit douloureux. L’enfant ne se plaint donc pas. Pourtant, ces otites à tympan fermé, bien que transitoires le plus sou- vent, altèrent l’audition, donc les capacités d’appren- tissage et de compréhension, surtout lorsqu’elles sont per- sistantes. Des études récentes montrent que ce type d’otite concerne plus de 78 % des enfants en maternelle. » L’AVIS DU SP É CIALISTE « LES GRANDES AVANCÉES SONT LES IMPLANTS COCHLÉAIRES, DANS LES CAS DE SURDITÉ PROFONDE. » z Que peut-on faire ? Tout changement de com- portement doit alerter et être évoqué avec un médecin. « Un bébé qui réagit mal aux sons ou à la parole, un enfant qui devient colérique, irri- table et qui se concentre dif- ficilement en classe mérite, avant d’aller chez l’ortho- phoniste, d’être vu par un ORL pour réaliser un audio- gramme. Cela peut être le signe d’une mauvaise audi- tion », précise le Dr Tardy. concernetous Bien entendre, Chef du service ORL de l’hôpital Rothschild * Pr Bruno Frachet ça nous 100 101 santé ON EN PARLE santé GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO/THINKSTOCK

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Du bébé à l’enfant

Protéger les oreilles

Attention aux otites

contre les bruits agressifs

4 millions de Français entendent mal. Pourtant, la prévention, les traitements et les prothèses ont beaucoup évolué.PAR S. PENSA ET B. TRANSON CAPONE

Quelles sont les nou-veautés dans le traite-ment de la surdité ? Outre les progrès très importants réalisés dans le domaine des pro thè­ses auditives classi ques, les dernières innova­tions concernent les im­plants cochléaires. Les résultats sont tels que les personnes implantées peuvent se passer de lec­ture labiale et même suivre une conversation au téléphone. Les sons perçus sont moins artifi­ciels, plus nuancés, avec la possibilité de per­cevoir la musicalité.

Néanmoins, nombre de malentendants hésitent encore à se faire appareiller en raison du coût. Que faut-il en penser ? Le reste à charge pour le patient est effective­ment élevé, de l’ordre de 1 000 € par oreille. Toutefois, nous espérons obtenir de meilleurs taux de remboursement dans les années à ve­nir. Les études récentes montrent, en effet, que le maintien des capacités auditives permet de limiter le déclin cognitif et les risques de dé­

pendance, qui coûtent beaucoup plus cher à la Sécurité sociale que l’appareillage.

D’autres formes de surdité pourraient-elles bénéficier des implants cochléaires ? Nous réfléchissons à une extension des indi­cations, notamment en cas de surdité unila­térale avec acouphènes très invalidants ou en cas de surdité sévère. Mais, là également, le coût peut rester un frein.

* 75012 Paris. Il est également président d’Agir pour l’audition.

Le son devient bruit quand il est nocif pour le système auditif. Et l’on ne s’en rend pas toujours compte.

Ce n’est pas parce que le son et l’amplificateur sont « bons » qu’il n’y a pas de risque auditif.

de leur offrir des jouets trop bruyants. Il faut aussi inciter les ados à limiter le volume de leur MP3. Un bon repère : si vous entendez la musique de leur baladeur, leurs oreil­les sont en souffrance au­ delà de 30 minutes d’écoute. Chez les grands ados et les adultes , il faut prendre l’ha­bitude de porter des bou­chons d’oreille en boîte de nuit ou lors des concerts de musique amplifiée. Dans la vie professionnelle, mettre systéma tiquement des pro­

tections auditives si l’on tra­vaille dans un environne­ment bruyant. Elles sont obligatoires à partir de 85 dB.Enfin, il faut savoir qu’un traumatisme sonore aigu est une urgence ORL. Le médecin injectera, par voie intraveineuse, des corticoï­des et des vasodilatateurs, accompagnés d’inhalation d’oxygène (parfois sous pression en caisson hyper­bare), qui permettent de res­taurer les cellules ciliées de l’oreille interne.

Depuis avril 2012, tous les nouveau­nés bénéficient du dépistage néonatal de la sur­dité, qui s’effectue en mater­nité. Celui­ci permet de dé­celer au plus tôt les surdités importantes qui entravent, notamment, le développe­ment du langage. « C’est un pas en avant, note le méde­cin ORL Mireille Tardy, membre des Journées natio­nales de l’audition. Cepen­dant, il ne diagnosti que pas les surdités légères ni une

partie des surdités moyennes. Ces dernières permettent d’entendre, mais pas de com­prendre correctement. »

zz Quels sont les risques ?« Toutes les surdités de l’en­fance ne sont pas présentes dès la naissance, poursuit­elle. Certaines peuvent se développer dans l’année qui suit, ou plus tard. Enfin, il ne faut pas négliger les surdités passagères, liées aux otites

L’oreille ne dispose d’aucun moyen pour se protéger des sons trop forts. « Elle n’a pas été conçue pour fonctionner dans l’environnement très bruyant qui nous entoure, explique le Dr Tardy. Dès que l’on franchit la barre des 80 décibels, elle souffre, et les cellules ciliées (au nombre de 15 000 environ à la nais­sance), qui assurent la trans­mission du son au cerveau, peuvent être abîmées ou en partie détruites. Or, ces cellu­les ne se renouvellent pas. »

zz Quels sont les risques ?« Le capital auditif perdu ne se récupère jamais, d’où l’ap­parition de presbyacousie ou d’acouphènes de plus en plus précoces. » Le seuil limite des 80/85 décibels correspond au bruit des voitures dans une rue tranquille (90 à 100 dB sur une rocade), à celui émis par les appareils électromé­nagers ou une tondeuse, par exemple. Un baladeur MP3 est souvent réglé à 95, voire 100 ou 115 dB (le maximum autorisé par la loi). C’est l’in­tensité du bruit, associé à la durée d’exposition, qui crée le risque pour l’oreille.

zz Que peut-on faire ?Il faut commencer par pro­téger les oreilles de nos en­fants, sans oublier les tout­petits. En train, en voiture…il n’est pas rare de voir ces derniers, un casque sur les oreilles, regarder un film ou écouter de la musique. Pour le Dr Jean­Michel Klein, ORL, « c’est de la folie ». Car l’enfant n’a pas de repère au­ditif et n’est pas à même de discerner si le son est trop

fort pour lui. Il va s’habituer à écouter des bruits impor­tants, qui vont progressive­ment détruire les cellules de l’audition dans l’oreille in­terne et entraîner une dégra­dation auditive. Il faut com­prendre que le son, qui se mesure en décibels, est une pression. Les 85 décibels af­fichés par les fabricants n’ont pas les mêmes conséquences dans un conduit auditif de 1 cm2 que dans une pièce de 50 m2. Donc, pas de casque audio pour les enfants, même si les fabricants disent res­pecter les normes. On évite également de mettre la télé en marche dans la pièce où ils jouent ou

A pprendre, travailler, rester en contact avec les autres, ou tout simplement se détendre en écoutant de la musique :

l’audition, avec la vue, est le sens qui nous renseigne le plus sur le monde extérieur. Les déficits auditifs ne sont pas toujours bien dépistés, y compris chez l’enfant. Et l’oreille est fragile. Elle peut vieillir prématurément si l’on ne la protège pas. Les études montrent qu’une audition défaillante isole et en­traîne anxiété et dépression. Autant de bonnes raisons pour la surveiller.

mal résorbées : des sérosités restent présentes derrière le tympan, sans que cela soit douloureux. L’enfant ne se plaint donc pas. Pourtant, ces otites à tympan fermé, bien que transitoires le plus sou­vent, altèrent l’audition, donc les capacités d’appren­tissage et de compréhension, surtout lorsqu’elles sont per­sistantes. Des études récentes montrent que ce type d’otite concerne plus de 78 % des enfants en maternelle. »

L’AVIS DU SPÉCIALISTE« LES GRANDES AVANCÉES SONT LES IMPLANTS COCHLÉAIRES, DANS LES CAS DE SURDITÉ PROFONDE. »

zz Que peut-on faire ?Tout changement de com­portement doit alerter et être évoqué avec un médecin. « Un bébé qui réagit mal aux sons ou à la parole, un enfant qui devient colérique, irri­table et qui se concentre dif­ficilement en classe mérite, avant d’aller chez l’ortho­phoniste, d’être vu par un ORL pour réaliser un audio­gramme. Cela peut être le signe d’une mauvaise audi­tion », précise le Dr Tardy.

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La perception d’un bruit fan­tôme dans les oreilles, type bruissement, sifflement ou bourdonnement, survient fréquemment après un trau­matisme sonore ou baromé­trique, ou bien un choc émo­tionnel. L’acouphène peut également être lié à une pa­thologie du système auditif, à un accident (fracture du ro­cher), à un problème d’hy­pertension, de malocclusion dentaire… « Ces bruits sont souvent associés à une sur­dité parfois même minime et non ressentie, qui ne fait qu’aggraver la gêne », note le Dr Laurence Renaud­Picard, ORL au CHU de Besançon, spécialiste des acouphènes.

zz Quels sont les risques ?La dimension psychologique joue également un rôle clé. « Plus l’acouphène est perçu comme menaçant, plus la personne reste en alerte, ce qui augmente l’intensité de la gêne », poursuit le docteur.

Acouphènes Il existe

« Notre rôle consiste aussi à rassurer le patient, car ces bruits sont bénins dans 95 % des cas. En revanche, une période de stress, de fatigue, d’anxiété majore générale­ment leur perception. D’où l’importance d’une prise en charge globale : un bilan au­ditif et clinique, avec les ex­plications d’un ORL, une prise en charge audioprothé­tique si besoin, et éventuel­lement une psychothérapie ou de la sophrologie pour at­ténuer la charge émotion­nelle et les idées négatives. »

zz Que peut-on faire ?Contrairement à ce que l’on dit souvent (et à ce que dé­clarent bon nombre de mé­decins non spécialistes), il existe des moyens pour les faire régresser. On peut pro­poser des prothèses auditi­ves qui restaurent l’audition tout en masquant les acou­phènes, grâce à des généra­teurs de bruit réglés très bas qui « détournent » le cerveau

de la perception du son para­site. Ces générateurs de bruit peuvent être proposés seuls lorsqu’il n’y a pas de perte auditive associée.Les acouphènes aigus (suite à un traumatisme sonore, à une otite, ou à une surdité brusque) doivent être traités rapidement par corticoïdes, vasodilatateurs ou anxioly­tiques. Pour les acouphènes chroniques, les traitements médicamenteux n’ont pas prouvé une efficacité réelle. Plusieurs essais cliniques sont en cours, testant des mo­lécules à administrer par voie générale ou locale. Pour plus d’informations, consultez le site France­acouphenes.org.

SeniorsLes nouvellesprothèsesdes traitementsActifs, dyna mi ques, les se­niors veulent profiter de la vie le plus longtemps pos­sible. Mais avec l’âge, les sons sont moins bien perçus et suivre une conversation peut devenir difficile, sur­tout en cas de bruit ambiant. Or, s’avouer malentendant reste encore un tabou.

zz Quels sont les risques ?On sait qu’une perte légère, environ 25 dB, favorise un vieillissement co gnitif de l’ordre de 7 ans*. Il s’écoule aussi en moyenne 7 ans entre le moment où la personne se rend compte qu’elle en­tend moins bien et le début de la prise en charge. Durant cette période, les neurones de l’audition s’atrophient. Il est donc recommandé de consulter un spécialiste dès que l’on a un doute. La dé­cision d’appareiller ou d’at­tendre encore sera prise par le médecin selon la gravité de la perte auditive.

zz Que peut-on faire ?Les prothèses auditives sont encore jugées coûteuses ou trop peu efficaces. Pourtant, elles ne cessent d’évoluer. Ainsi, une nouvelle généra­tion de puce électronique sort tous les 18 mois. Les réglages sont de plus en plus fins grâce à des micropro­cesseurs plus rapides dans leur analyse de l’environne­ment sonore ; ils s’adaptent au contexte de vie de la per­sonne et intègrent des ré­ducteurs de bruits ambiants (brouhaha, etc.) et de sons

impulsionnels (type choc de couverts ou d’assiettes). Le Dr Tardy nuance, cepen­dant : « La technologie ne fait pas tout. L’appareillage est un processus de réédu­cation, car le cerveau doit reprendre l’habitude de bien entendre. Le patient doit être motivé et totale­ment partie prenante. » Cela peut prendre quelques se­maines à plusieurs mois. A éviter absolument, selon l’Académie de médecine : les assistants d’écoute ou as­sistants auditifs préréglés. Vendus sans ordonnance, ils sont chers et permettent un nombre de réglages très limi­tés (deux à trois, au plus).* Etude 2011 de la John Hopkins School of Medecine.

Pour les 6 millions de personnes concernées, ce n’est pas une hallucination !

Les appareils auditifs en pratiqueL’appareil auditif est prescrit par le médecin ORL. Son coût moyen est de 1 500 à 1 600 € par oreille (prothèse + rendez-vous de réglage + maintenance). Le remboursement Sécurité sociale + mutuelle équivaut à environ un tiers du prix par oreille.Pour un meilleur résultat, il est conseillé d’appareiller les deux oreilles. L’appareillage est réalisé

par l’audioprothésiste. Il nécessite au moins trois rendez-vous succes-sifs pour faire un bilan, choisir la prothèse le plus adaptée et effec-tuer les réglages, en fonction des besoins et conditions de vie de l’usager. Celle-ci fonctionne avec des piles d’une durée de vie de deux semaines en moyenne.La durée de vie d’une prothèse est de 5 ans environ.

La presby- acousie en chiffresCette perte auditive progressive liée à l’âge touche 1 personne sur 4 après 60 ans et 1 sur 2 après 70 ans. Elle se traduit par une mauvaise perception des sons aigus (8 kHz, puis entre 4 et 8 kHz) ainsi que des chucho­tements. Un vérita­ble handicap, lorsque l’on sait que 60 % de la conversation re­posent sur les 5 % de sons les plus aigus.

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