Santé Mag

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Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé Edité par Media Pub SantéAdresse: Lot Benboulaïd, Blida - AlgérieTél.: +213 (0) 550 95 46 53 +213 (0) 661 49 57 23 Site web: santemag-dz.com Email: [email protected]

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Pr. Rachid Malek: Le diabète et ses complications ....Journée de sensibilisation et d’information, à Alger....Ouhada Fayçal: Nous comptons 30.000 malades, dans la capitaleDr. H. Habitouche: Nous souhaitons créer des structures spécialisées....Dr. Samir Aouiche: Un dépistage, précoce pour réduire les risques de complications Pr. Alfred Penfornis: Vildagliptine a donné de bons résultats....Le diabète, bientôt traité par… chirurgieOMS: inquiétante augmentation de l’hypertension, du diabète et de l’obésitéPr. Slimane Khalfa: Le diabète pèse très lourd, sur la morbidité et la mortalité...La sensibilisation des diabétiques et la formation continue des médecins....Le poids du diabète augmente à l’échelle mondiale....Prise en charge des diabétiques: les années se suivent et se ressemblent....Diabète: des outils, pour une meilleure qualité de vieQuelques règles, pour éviter les blessures au piedConférence de presse sur le diabète, à Alger: des spécialistes pour en débattreEntre 2 à 5% des femmes enceintes concernées: attention au diabète gestationnel ! Statistiques: complications provoquées par le diabète

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Cancer et thrombose: rencontre nationale des experts a algerPr. Ismail Elalamy: Cancer et thrombose, une dualité naturelle, mais délétère Chafik Oussedik: LEO Pharma Algérie Une fondation au service du patientDr. Larbi Mariche: Il faut promouvoir l’allaitement maternel, dans notre pays Plus de 6000 médecins, formés en Algérie, exercent à l’étranger

Actualité

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Pr Salim Nafti: La BPCO est une maladie méconnue...Communiqué de presse (Etude Breathe)

Évènement

SOMMAIRE

Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé Edité par Media Pub SantéAdresse: Lot Benboulaïd, BlidaTél.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23 Site web: santemag-dz.comEmail: [email protected]

Directeur de la publication:ACHOURI Abdelkader

Directeur de la rédaction:ACHOURI MohamedEmail: [email protected]

Coordinatrice de la rédaction:FORTAS Nadjia

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Comité de rédaction:TANINA AitMAYA HarchaZAHAF Loubna NAHLIL DjaouidaSOLTANE HaniaBADREDINE Sawsen

Conception: BRIKH Kamel

Correction: GHARNAOUT Amar

Novembre 2012 N° 12

ISSN 2253-0061 Dépôt légal 188-2012

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Identification d'une délétion du gène du bovin FANCIUne avancée, dans le traitement postopératoire du glaucome

Recherches médicales

Dossier

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Pour un cœur solide, bougez et… cuisinez ! Des muscles «toujours jeunes»?

Santé & Bien être

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Cancer du sein: atelier professionnel à Alger les 16 et 17 novembre35% des femmes, atteintes du cancer de sein, ont moins de 40 ansBronzage artificiel et cancer de la peau: les moins de 25 ans, en première ligneUn cas de paludisme autochtone dépisté à GhardaïaChlamydiose: inciter les jeunes au dépistageTroubles de l’attention, hyperactivité: la piste du mercure et du plombArrêt cardiaque: mieux encadrer les gestes qui sauvent

Info

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ÉVÈNEMENT

4 Santé-MAG N°12 - Novembre 2012

La BPCO est une maladie méconnue,sous diagnostiquée et sous traitée

Santé mag: La broncho-pneumopa-thie chronique obstructive (ou BPCO) est une pathologie invalidante, se traduisant par l’obstruction, progres-sive, des bronches. Quels en sont les symptômes et quelle est sa gravité?

Pr. Nafti: La broncho-pneumopathie chronique obstructive est une maladie chronique et lentement progressive, caractérisée par une diminution, non complètement réversible, des débits aériens. Le diagnostic est fondé sur la spirométrie qui implique la mesure du volume expiratoire maximal par seconde (VEMS) et la capacité vitale lente (CVL). Il est fondé sur un rapport VEMS/CV inférieur à 70%. Les symp-tômes de la maladie sont à recher-cher surtout chez les sujets à risque, fumeur chronique (plus de 10 PA), âgé de plus de 40 ans. Les symptômes les plus révélateurs et qui permettent de déceler la maladie sont: une toux répé-titive ou intermittente souvent négligée par le malade; une expectoration, quel que soit le type, une dyspnée parfois méconnue, car le malade «s’adapte» à sa dyspnée persistante ou apparais-sant à l’effort ou lors des exacerbations d’une exacerbation.

En plus des éléments cités plus haut, on peut retrouver des signes généraux à type de fièvre, la toux est produc-tive avec expectoration muqueuse ou mucopurulente, plus ou moins abon-dante et aggravation de la dyspnée. Néanmoins, la maladie évolue dans le temps surtout si le sujet continue de fumer. Ceci est dû au déclin accéléré de son VEMS. C’est ainsi que la mala-die présente divers stades de sévérité corréléavec la valeur du VEMS. Il existe quatre stades qui passent de peu sé-vère à très sévère. La détermination du stade de la maladie est indispensable, car elle conditionne le traitement et le pronostic.

Qu’ en est-i l de sa prévalence?Quelles sont les personnes à risque, voire celles qui sont les plus à même de contracter cette maladie, mis à part les tabagiques? (chiffres, statistiques, sexes…). La prévalence estimée de la BPCO varie de 4 à 6% chez les hommes et de 1 à 3% chez les femmes. Ces chiffres ne sont pas exhaustifs vu qu’il est établi que la malade est sous-éva-luée car sous diagnostiquée. En Algé-rie, l’on estime que le nombre de sujets atteints de BPCO avoisine les 800.000

personnes. Bien sûr ces chiffres sont également en-deçà de la réalité vu que 44% de la population masculine de plus de 15 ans fume, ce qui représente l’équivalent d’ 1 homme sur 2. Il est à noter que le tabagisme féminin est de l’ordre de 9% soit une femme sur 10 de plus de 15 ans.Tous ces fumeurs sont donc des sujets potentiels à développer une BPCO. De plus, il y a ce qu’on appelle les effets délétères du tabac auxquels s’ajoutent ceux de la pollution atmosphérique. En effet, 80% des habitants de la capitale seront affectés de maladies respira-toires dans la décennie à venir.En substance, les sujets à risque sont d’abord les fumeurs, puis les sujets exposés à la pollution atmosphérique en milieu urbain, en raison de tous les polluants dégagés dans l’atmosphère par les unités industrielles (SO2) et la circulation automobile.Il faut souligner le rôle des infections respiratoires de l’enfance (rougeole, coqueluche, bronchiolites ou bron-chites ou pneumonies) qui surviennent avant l’âge de 2 ans et qui diminuent de manière significative le VEMS à l’âge adulte. Un déficit génétique, heu-reusement rare (mois de 1%), est aussi

Elle est invalidante, à l’origine de milliers de décès par an et affecte, d’abord, les tabagiques. Dans cet entretien, le Professeur Salim Nafti, Chef de service pneumologie à l’Hôpital Mustapha, Président de la SAAP, à l’origine de la création du premier Centre anti-tabac, Léon Bernard, revient en détails sur ce qu’est la broncho-pneumopathie chronique obstructive.

le Professeur Salim Nafti, Chef de service pneumologie à l’Hôpital Mustapha, Président de la SAAP à Santé Mag

Propos recueillis par Nahla Rif

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ÉVÈNEMENT

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incriminé dans la survenue de BPCO, il s’agit du déficit en alpha 1 antitrypsine.Enfin, l’hyperréactivité bronchique ou HRB est, aussi, reconnue comme étant un facteur de risque de la maladie.L’HRB est responsable d’une accéléra-tion du déclin annuel du VEMS.

En plus du traitement, il est, aussi, question de suivi. De quelle nature est-il?Comme pour toutes les maladies chroniques le traitement prescrit dans la BPCO est pratiquement à vie; d’où la nécessité d’un suivi pour éva-luer l’évolution de la maladie (aggra-vation, stabilisation,…) et la réponse au traitement. Il faut noter un élément capital dans la BPCO: Il ne s’agit pas uniquement d’une maladie respira-toire, mais «d’une maladie générale à point de départ respiratoire» (Ch. Prefaut). Aussi, le traitement vise, bien sûr, l’appareil respiratoire, mais aussi et surtout, les conséquences générales de la maladie. Le suivi a pour objectif de s’assurer de la bonne observance du traitement, d’éviter ou de réduire les erreurs de pres-criptions observées, surtout s’il y a une automédication (fréquente dans les maladies chroniques). Il faut, surtout, un programme d’éducation sanitaire pour procéder à un sevrage tabagique, indispensable lors de la BPCO. L’éviction, si possible, de toute pollution domestique ou profession-nelle, le traitement précoce de tout épisode d’infection bronchique, qui peut être responsable d’exacerba-tion et la prévention des infections virales (vaccin antigrippal) ou bacté-riennes (vaccin contre les pneumo-coques). Le malade est, également, suivi pour lui appliquer une kinésithé-rapie et des exercices ventilatoires, qui améliorent sensiblement la qualité de vie.Un programme de réentrai-nement à l’effort doit être instauré. Ce programme de réentrainement consiste à pratiquer une activité phy-sique quotidienne d’endu-rance adaptée au patient, quel que soit le stade de la maladie. En général, ces patients souffrent de dénu-trition, qui altère profon-dément la masse mus-culaire. Aussi, cette ré nutrition est un impératif thé-

rapeutique. Enfin, à un stade évolué de la maladie un apport d’oxygène devient indispensable. C’est une oxygénothéra-pie à long terme ou OLT qui augmente l’espérance de vie, et ce, de façon pro-portionnelle à la durée quotidienne de l’oxygénothérapie. La qualité de vie et les performances intellectuelles sont nettement améliorées chez les sujets BPCO mis sous OLT.

Que pouvez-vous, a priori, nous dire sur l’enquête épidémiologique de prévalence sur la BPCO, en Algérie? Quel est l’intérêt de sa réalisation, à l’échelle maghrébine?L’Algérie participe avec 10 pays (Egypte, Jordanie, Liban, Maroc, Pakistan, Syrie, Tunisie, Turquie, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite) à une étude multicentrique internationale sur la prévalence du tabagisme et de la BPCO.Cette enquête, menée en population générale, concerne tous les sujets

des 2 sexes de plus de 40 ans, dont la sélection se fait sur la base d’un questionnaire, dit de secreening, pour identifier les «sujets potentiels BPCO». Le questionnaire collecte des données démographiques et sur les symptômes respi-ratoires, ainsi que les habi-tudes tabagiques, surtout pour les sujets fumeurs à plus de 10 PA. Le diagnostic de BPCO repose sur un deu-

xième questionnaire pour les «sujets potentiels» qui pré-

cise les symptômes de la maladie et en particulier,

la dyspnée.

Une fois les sujets sélectionnés, ils sont invités à subir une spirométrie, pour mesurer leur degré d’obstruc-tion bronchique. Le trouble ventila-toire obstructif est l’élément clé du diagnostic de la BPCO.Sont rapportés ici, uniquement, les résultats préliminaires concernant l’Algérie. A la fin de la phase de scree-ning, 3714 personnes ont été contac-tés par un call center. Parmi ces 3714 personnes, 4,5% présentent des symptômes respiratoires chroniques à type de toux et d’expectoration plus ou moins associés à une dyspnée.Au deuxième questionnaire, le pour-centage de sujets «potentiels BPCO» est de 2,8%. Ces 2 phases qui ont été achevées en aout 2011, ont été immé-diatement suivies par la phase spiro-métrie (en cours).L’analyse de résultats de la phase spirométrique permettra d’avoir une idée précise sur la prévalence de la BPCO, en Algérie. Cette étude com-porte plusieurs objectifs secondaires, parmi lesquels l’analyse des habi-tudes tabagiques, qui seront publiés prochainement. L’intérêt d’une telle étude, à l’échelle du Maghreb et du Moyen Orient, permettra de comparer la prévalence de la BPCO retrouvée dans les pays en voie de développe-ment à celle des pays développés, où la prévalence de la BPCO est de 2,6%. Sur la base de ces résultats on pourra mener des actions pour mieux lutter contre le tabagisme et tous les fac-teurs de risque de la BPCO, car seule la prévention permettra de réduire les coûts, les handicaps et les décès, engendrés par cette terrible maladie.

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Quel le est la politique de l’état en ma-tière de prise en charge de cette ma-ladie, vu qu’il n’existe, à ce jour, que le Centre Anti-tabac Léon Bernard, à Alger? (le projet des 50 centres,…) Que préconisez-vous en tant que Pré-sident de la Société Algérienne de Pneumo-phtisiologie?Il n’y a, malheureusement, pas de pro-gramme national de prise en charge de la BPCO, en Algérie. Cette maladie est méconnue, sous diagnostiquée et sous traitée. Sur les 800.000 cas «iden-tifiées», en Algérie, il en meurt chaque année, plus de 10% lors des exacerba-tions de la maladie, soit une moyenne de 8000 cas par an !! On connait la cause principale de cette maladie, dont la prévalence ne cesse d’augmenter, en raison du tabagisme, en population générale. Si nous n’agissons pas rapi-dement, nous risquons, dans les 10 à 20 prochaines années, d’être débordés et nos professionnels de santé et nos structures deviendraient inadaptés à la prise en charge de la BPCO. Il faut souligner que c’est l’une de pathologie qui coûte le plus cher. Elle représen-tera, dans les dix prochaines années, un surcoût considérable pour la Caisse de sécurité sociale. Seule la prévention et l’éducation de la population géné-rale peut influer sur la prévalence de la maladie. La Société Algérienne de Pneumophtisiologie (SAPP) a tenté de pallier à ces insuffisances, en rédi-geant un «guide de pratique, à l’usage des praticiens», en 2004 et que nous venons de réviser et mettre en jour, en octobre 2011 et qui sera, bientôt, sur le site de la société. La SAPP a, donc, commencé par former et informer les professionnels de santé sur cette pathologie grave et invalidante en leur procurant les supports pour une meil-leure compréhension de la maladie.

Il faut, aussi, s’adresser à la popula-tion pour montrer les dangers du tabac (mais ceci, tout le monde le connaît, à l’heure actuelle !) et surtout qu’il existe des praticiens susceptibles de les ai-der à arrêter de fumer. Nous avons procédé à l’ouverture de la première consultation antitabac, en Algérie en mai 2003. Cette structure fonctionne toujours et nos résultats sont très encourageants! La SAPP a fait mieux: nous formons chaque année entre 50 à 60 praticiens, pour faire du sevrage tabagique. Le prochain module se déroulera à Alger à la mi-novembre avec …90 praticiens ! Nous avons, en 5 ans, formé plus de 300 médecins, venant de toutes les régions du pays, à la lutte antitabac. Mais, ceci n’aura pas de répercussion sanitaires, si on n’institualise pas la lutte antitabac, dans les activités de santé. Il faut ou-vrir ces centres et les faire fonction-ner. Le Ministère de la Santé est en train d’initier, avec l’aide de l’OMS, un programme d’ouverture de 50 centres à travers le pays ! Mais en ma qualité de Président de la SAPP j’interpelle les autorités pour «traquer» le fumeur et le sanctionner, je dis bien sanctionner ! La phase de sensibilisation est termi-née, il faut passer à une étape supé-rieure. Comment?

En multipliant par 2 le prix du paquet de cigarettes, en, interdisant la vente au détail des cigarettes sur les trot-toirs ! En infligeant une amende à tout fumeur pris en flagrant délit de fumer dans un lieu public et enfin en tra-quant les contrebandiers qui nous im-portent des cigarettes contrefaites, qui ne répondent à aucune norme admise.

Quel est, enfin, votre sentiment d’échec (?) – qu'ant aux résultats obtenus au niveau du DAT Léon Ber-nard? Quel est le taux de succès?La consultation d’aide au sevrage tabagique à l’Unité de Contrôle de la Tuberculose et des Maladies Respi-ratoires du CHU Mustapha fonctionne depuis plus de 8 ans.Nous recevons en moyenne, entre 300 et 400 fumeurs qui désirent arrêter.Nous obtenons un pourcentage d’arrêt définitif de l’ordre de 20%; soit une moyenne de 80 arrêts par an.Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’échec mais de résultats moyens. Pour mémoire, les meilleurs centres de sevrage dans les pays dévelop-pés ne dépassent pas le 30 à 35%, avec toute la logistique dont ils dis-posent. Les 80% qui ne réussissent par leur sevrage le doivent à plusieurs facteurs:

une motivation faible, une forte dépendance, des conditions socio-économiques difficiles (coûts élevé des substitutifs nicotiques, pas de soutien de la Caisse de sécurité sociale), à un environnement défavo-rable et à l’absence de sanc-tions contre les vendeurs, les trafiquants et les consomma-teurs de tabac. On peut agir, au moins, sur les 3 derniers points, sur lesquels repose toute politique, contre le taba-gisme, dans les pays dévelop-pés et qui sont inexistantes chez nous!

LES STADES DE L’ÉVOLUTION DE LA BPCO

1: peu sévère toux, expectoration, dyspnée (symptômes d’intensité variable).

toux, expectoration, dyspnée (symptômes d’intensité variable)

1: modérée Toux, expectoration et dyspnée (symptômes permanents).

VEMS/CV < 70%VEMS entre 30% et 50%

3: sévère Dyspnée de repos, avec exacerbations fréquentes diminuant la qualité de vie

VEMS/CV < 70%VEMS entre 30% et 50%

4: très sévère Invalidité respiratoire Pronostic vital

VEMS/CV < 30%

• La BPCO est une maladie méconnue, sous diagnostiquée et sous traitée.

• 800.000 cas identifiés en Algérie. 8000 décès par an soit plus de 10% lors des exacerbations de la maladie.

• C’est l’une des pathologies qui coute le plus cher. Elle représentera dans les dix prochaines années, un surcoût considérable pour la caisse de sécurité sociale.

• Les praticiens dénoncent l’inexistence de programme national de prise en charge de la BPCO en Algérie.

• Elaboration par La Société Algérienne de Pneumo-phtisiologie (SAPP) d’un «guide de pratique à l’usage des praticiens» en 2004, révisé et mis à jour en octobre 2011 bientôt disponible sur le site de la société.

• La SAPP forme chaque année entre 50 à 60 praticiens pour faire du sevrage tabagique.

• 300 médecins formés à la lutte anti-tabac à l’échelle nationale en 5 ans.

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Le 19 novembre 2012 à Alger; GlaxoS-mithKline (GSK) annonce les résultats de l'étude décisive BREATHE réalisée selon une approche en population générale, la première recherche régio-nale consacrée à la bronchopneumo-pathie chronique obstructive (BPCO) dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique (MOA). Selon l'étude, plus de 13 millions de personnes dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique souffrent d'une BPCO consé-cutive au tabagisme. Ce chiffre est une estimation prudente puisque d'autres facteurs de risque, tels que l’utilisa-tion du narguilé ou l'exposition à la combustion de biocombustibles, n'ont pas été pris en compte dans le calcul. L'estimation de la prévalence semble également n'être que la partie émer-gée de l'iceberg, puisque la proportion des sujets risquant de développer une BPCO s'élève à plus de 30 %, ce qui re-présente une possible «antichambre» de la maladie.

L'étude BREATHE a démontré que le taux de prévalence en Algérie s’élève à 3,7% dans la population âgée de 40 ans et plus. La prévalence globale dans les onze pays est de 3,6 %; ce pourcentage

est presque identique à la proportion de la population atteinte d'asthme ou d'insuffisance cardiaque chronique, et dix fois plus important que la propor-tion de la population souffrant d'épi-lepsie dans le même groupe d'âge. Jusqu'à présent, nous disposions de peu d'informations concernant la pré-valence de la BPCO dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique, et la vraie mesure du fardeau de la maladie dans ces régions était largement méconnue.

Selon le professeur Salim Nafti, du Comité directeur de l'étude BREATHE, «L'étude BREATHE a, pour la première fois, quantifié le véritable fardeau que représente la BPCO, tant en ce qui concerne son coût pour la société que les effets de la maladie sur les patients et leur famille dans ces régions. Après la Journée mondiale de la BPCO, cette étude phare est pour nous tous un ap-pel à l'action pour améliorer la préven-tion, le diagnostic, la prise en charge et la qualité de vie d’environ 1.300.000 patients qui vivent avec cette affection chronique en Algérie».

La mortalité et l'invalidité dues à la BPCO devraient augmenter dans les

pays en voie de développement au cours des prochaines décennies, prin-cipalement en raison de l'accroisse-ment du taux de tabagisme, un facteur de risque connu de la maladie. Les conclusions de l'étude BREATHE ré-vèlent que le tabagisme reste un pro-blème de santé publique majeur et de plus en plus inquiétant dans la région, où les taux peuvent atteindre 30 %.

Un nombre important de conclusions ressortent de l'étude BREATHE et au-ront des retombées importantes sur la prise en charge et le traitement de la BPCO dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique dans les pro-chaines années. L'étude révèle que moins de 10 % des traitements utilisés sont conformes aux directives théra-peutiques actuelles (p. ex. GOLD2). De plus, le fardeau sanitaire et écono-mique lié au traitement de la maladie est énorme; la BPCO est responsable de 1 000 consultations, 190 visites aux urgences et 175 hospitalisations par heure au total, dans l'ensemble des onze pays où l'étude a été menée.

L'étude BREATHE a révélé que de nombreux patients sont mal informés

Une étude sans précédent démontre le véritable impact de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) dans les régions

du Moyen-Orient et de l'Afrique, dans lesquelles plus de 13 millions de personnes sont atteintes de cette maladie1

Moins d'un tiers d'entre elles sont diagnostiquées ou reçoivent un traitement adéquat

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

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sur la BPCO et son traitement, et que nous pouvons faire beaucoup pour améliorer la sensibilisation à la ma-ladie. Trente pour cent des patients ne connaissent pas avec certitude la cause sous-jacente de leur maladie, tandis que 50 % d'entre eux ne recon-naissent pas le tabagisme comme une cause possible. Plus préoccupant en-core, 65 % des patients auxquels on a diagnostiqué une BPCO continuent de fumer régulièrement.

Selon le Dr. Abderrahmane Ziani, di-recteur médical chez GSK: «L'étude BREATHE représente un pilier majeur pour la réalisation d’un engagement à long terme en matière d'amélioration des soins en pathologie respiratoire dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique. L'étude sera publiée dans la revue Respiratory Medicine avant la fin de l'année. Nous espérons que la connaissance des conclusions de cette étude contribuera à la santé publique par les renseignements apportés à travers les gouvernements et les ges-tionnaires des services de santé, et permettront finalement d'améliorer la vie des patients qui vivent avec cette maladie chronique invalidante».

À PROPOS DE L'ÉTUDE BREATHEL'étude BREATHE (une étude épidé-miologique transversale d'observa-tion de la bronchopneumopathie chro-nique obstructive dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique) a été menée dans onze pays dans les ré-gions du Moyen-Orient et de l'Afrique, auprès de plus 60 000 sujets, afin d'estimer la prévalence des symp-tômes de la BPCO au sein de la popu-lation générale.

Des sujets âgés de 40 ans et plus, vivant dans des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique ont été recrutés pour l'étude par le biais d'un processus de sélection utilisant des numéros de téléphone générés de manière aléa-toire. Les entretiens téléphoniques ultérieurs ont contribué à sélection-ner des personnes susceptibles d'être atteintes de BPCO et nous leur avons demandé de remplir un questionnaire plus détaillé afin d’évaluer les fac-teurs de risque, les antécédents de la maladie, les symptômes, les réper-cussions sur la vie quotidienne, la prise en charge de la maladie et ses conséquences financières.

Au total, nous avons généré 457 258 numéros de téléphone et avons pris contact avec 210 121 sujets, dont 83 447 étaient admissibles à l'étude; parmi eux, 62 086 patients ont accepté d'y participer. Le taux de réponse glo-bal était de 74,2 %, ce qui traduit la forte représentativité de la population ciblée.

À PROPOS DE LA BPCOBPCO est l'abréviation de broncho-pneumopathie chronique obstructive. Il s'agit d'un terme général que l'on

donne à un certain nombre d'affec-tions, y compris la bronchite chro-nique et l'emphysème. La BPCO pro-voque un rétrécissement des voies respiratoires dans les poumons, ce qui rend la circulation de l'air plus dif-ficile dans les poumons.

La BPCO se présente habituellement, en premier lieu, comme une toux qui devient progressivement plus per-sistante. Au fil du temps, les patients peuvent avoir l'impression d'être essoufflés, même s'ils se reposent. Les personnes atteintes de BPCO présentent aussi un risque plus élevé de développer des infections des voies respiratoires, ce qui peut aggraver leurs symptômes à court terme.

À PROPOS DE GLAXOSMITHKLINE GlaxoSmithKline (GSK), l'un des prin-cipaux acteurs de l'industrie pharma-ceutique et des soins de santé mon-diale s'appuyant sur la recherche, s'engage à améliorer la qualité de la vie pour que chaque être humain soit plus actif, se sente mieux et vive plus longtemps. Pour en savoir plus, veuil-lez visiter le site www.gsk.com.

Références1. Référence de l'étude BREATHE

2. Stratégie mondiale en matière de diagnostic, de traitement et de prévention de la BPCO (révision de 2011) http://www.goldcopd.org/guidelines-pocket-guide-to-copd-diagnosis.html

Intervention du Pr. Salim Nafti

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DOSSIER

12 Santé-MAG N°12 - Novembre 2012

Le diabète et ses complications a d’importantes retombées socio-économiques Malbouffe, sédentarité, surpoids et obésité progressent, dans notre pays et de par le monde, à un rythme tel que les experts parlent, aujourd’hui, d’épidémie. Parallèlement, on constate une hausse du diabète de type 2, ou diabète sucré. En Algérie, les chiffres, sur la prévalence du diabète, ne sont pas connus avec exactitude, puisse qu’on parle de 2,5 à 3 millions de personnes souffrant de cette maladie, qui demeure quatrième cause de mortalité, chez nous. Les experts, en la matière, estiment qu’un malade sur deux est un diabétique méconnu. L’incidence du diabète est, selon l’OMS, de l’ordre de 12%, parmi la population du Maghreb. Classée, désormais, comme pandémie mondiale, le diabète touche plus de 300 millions de personnes, dans le monde. Les estimations sont, pour le moins, pessimistes, puisqu’on annonce une multiplication par deux de ce chiffre, au cours des 25 prochaines années. Compte-tenu des complications sévères, en termes de santé (complications cardiovasculaires, cécité, amputation etc...) et de coûts, des organisations comme l'International Diabètes Fédération (IDF) ont appelé à intensifier les efforts, pour prévenir le développement de ce type de diabète. Dans cet entretien, accordé à Santé Mag, le Pr. Rachid Malek revient sur cette pathologie et insiste sur la prévention.

Santé mag: On assiste à une crois-sance, vertigineuse, du nombre de diabétiques, de par le monde et notre pays n’est pas épargné par cette ma-ladie, qualifiée, par les experts, de «catastrophe sanitaire». Quelle en est explication?

Pr. R. Malek: Concernant le diabète de type 2, les causes sont connues depuis longtemps et sont, surtout, liées au mode de vie qu’on appelle, commu-nément, l’hygiène de vie et l’obésité. Si on veut détailler ses causes, je dirais que cette épidémie du diabète est favorisée par les changements du mode vie, dont le manque d’acti-vité physique (sédentarité) et les mau-vaises habitudes alimentaires (ali-mentation riches en gras et sucres), qui conduisent, inévitablement, vers la prise de poids et l’obésité. Il existe des facteurs héréditaires, qui facilitent la survenue du diabète de type 2, si les parents au premier degré sont, déjà, diabétiques. Pour le diabète de type 1 et qui ne concerne que 10% des diabétiques, on assiste, également, à l’augmenta-tion de sa fréquence dans le monde et ceci est, peut-être, lié à des problèmes d’environnement.

Le diabète des deux types confondus (DT1) et DT2), atteint des sujets de plus en plus jeunes. A-t-on identifié les causes? Pour les diabétiques de type 2, c’est

vrai que, comparativement aux pays occidentaux, l’âge d’apparition du dia-bète, chez nos diabétiques de type 2, est plus précoce; en moyenne, vers 45-55 ans. Ceci est dû à la transition épidémiologique. Il existe, par ailleurs, le diabète de type 1, qui concerne, ac-tuellement, les enfants obèses, mais cette situation reste, quand même, rare, en Algérie.

La maladie est découverte, chez le malade, souvent, tardivement; c’est-à-dire, une fois que les complications se sont installées. Comment remé-dier à cela?Dans le dépistage de l’Est, sur près de 87 000 sujets, en 2006, les com-plications du diabète - parmi les 5,6% de diabétiques - étaient de l’ordre de 12%, pour la rétinopathie et 14%, pour l’insuffisance rénale chronique. Cela dénote le retard diagnostic et le dan-ger de cette maladie silencieuse, qui peut passer inaperçue pendant de lon-gues années. Pour y remédier, il faut informer la population sur les signes du diabète, pour un diagnostic rapide, renforcer la formation médicale connue et aussi, promouvoir le dépistage du diabète de type 2, chez les personnes à risque de développer le diabète; à savoir, ceux qui ont des parents diabétiques, les obèses, les hypertendus et les femmes ayant accouché de gros bébés de plus de 4 kg. J’insiste sur le fait que tout dépistage doit être gratuit.

Entretien réalisé par Tanina Ait

Pr. Rachid Malek *, Chef du service Médecine Interne, CHU Sétif, à Santé Mag

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Y a-t-il des solutions, afin de contrer cette maladie, dite «des temps ac-tuels»?Il existe 3 niveaux d’intervention. Dans la prévention primaire, il faut tout un programme national, qui doit affecter une sensibilisation de la population aux bonnes règles hygiéno-diététiques (manger bien, pratiquer une activité physique). Mais, pour cela, il faudrait tout un programme de développement, qui accompagnerait ces mesures et je fais allusion à l’urbanisme (disponibili-té de structures pour le sport, marche). Ce programme doit concerner toute la population et débuter dès l’enfance. Le second niveau concerne la préven-tion secondaire, dans lequel le dépis-tage précoce du diabète de type 2 avec, en conséquence, une prise en charge précoce et une réduction des compli-cations. Ce dépistage doit être destiné aux sujets à risque de développer le diabète.Le 3ème niveau et c’est le plus difficile, concerne la prise en charge du dia-bète et surtout, des lourdes complica-tions. Il doit assurer l’accès aux soins quel que soit le degré des complica-tions. Nous rencontrons, à ce niveau, quelques difficultés liées à l’absence, voire à la non disponibilité de certains examens complémentaires, pour les patients présentant des complications cardiovasculaires, rénales et ophtal-mologiques.

Existe-il, dans notre pays, une poli-tique de prévention, contre cette ma-ladie et ses complications? Je crois que tout le monde le souhaite. Il existe différents niveaux d’actions menées par toutes les instances sa-nitaires, à leur tête le ministère de la Santé. Des programmes sont en cours d’étude et beaucoup reste à faire. Ce sont des efforts qui méritent une grande réflexion avec des objectifs à court, moyen et long terme et l’impli-cation de tous les acteurs sur le dia-bète.

Dispose-t-on d’une bonne prise en charge, thérapeutique, de cette pa-thologie? Oui, si on parle de la couverture sociale des patients diabétiques et ceci n’est pas du tout négligeable et on peut dire, globalement, qu’il existe une amélio-ration nette de la prise en charge des patients diabétiques; comparative-ment à la décennie précédente. Non, si l’on considère la prise en charge au cas par cas et là, chaque patient vous indi-quera un problème particulier et ceci en fonction des praticiens, de la région et de la disponibilité des soins.

Y a-t-il une bonne organisation, quant à l’accès aux soins?J’organise, régulièrement, des réu-nions avec les patients diabétiques et ce, depuis 1995. Il ne se passe pas une seule réunion sans que les patients ne se plaignent de telle ou telle chose. Je pense qu’il y a un sérieux pro-blème d’organisation des soins. Si on ne prend que le pied diabétique, cela reste un cauchemar pour tous; car la perception n’est pas du tout la même, pour les patients et les professionnels de santé.

Peut-on évaluer les conséquences fi-nancières de cette pathologie? Le fardeau du diabète, sur le plan finan-cier, est immense et ce, dans le monde entier. L’Algérie ne fait pas exception. Je ne peux pas vous donner de précisions, sur ce point; mais, une chose est cer-taine: c’est que le diabète et ses com-plications a, sans aucun doute, d’impor-tantes retombées socio-économiques. C’est une très bonne question, car on oublie, souvent, le vécu diabétique et quel est le prix que payent les patients, par rapport au diabète et à son envi-ronnement (parents, amis, société). Je crois qu’il est temps de réfléchir à éva-luer les conséquences psychosociales et c’est, d’ailleurs, autour de ce thème que la journée mondiale du diabète sera axée

Journée de sensibilisation et d’information, à Alger,à l’attention des diabétiques

Une journée de sensibilisation et d’infor-mation sur le pied diabétique a été orga-nisée par l’Association des diabétiques de Bologhine, à l’attention des malades atteints de cette pathologie. C’est une rencontre, organisée en collaboration avec l’Etablissement public de la santé de proximité (EPSP) de Bab El Oued, àl’occasion de la Journée mondiale sur le diabète, célébrée chaque 14 novembre, a indiqué la présidente de l’Association, Noura Sollah-Marniche, précisant qu’il s’agit, notamment, de sensibiliser les malades, les informer et les éduquer, pour se prendre en charge. Elle a indiqué que le thème du pied diabétique a été retenu, pour cette 4e édition car, a-t-elle expliqué, c’est le "carrefour de toutes les complications" pour un sujet atteint de diabète. "C’est une maladie silencieuse, dans la mesure où plusieurs sujets ignorent qu’ils sont atteints de diabète; d’où, la nécessité de sensibiliser les malades", a souligné Mme Sollah-Marniche, ajou-tant que le diabète demeure la première cause de cécité et de l’amputation du pied et la deuxième cause de mortalité cardio-vasculaire. Cette journée a, également, vu l’organi-sation de plusieurs ateliers, animés par des spécialistes et se rapportant au pied diabétique, gonarthrose et diabète, les soins du pied, les complications cardio-vasculaires et les brûlures cutanées. Les intervenants ont mis l’accent, dans leurs exposés et communications, sur l’éduca-tion et la sensibilisation de la population, en incitant les gens à manger sain, pra-tiquer l’éducation physique et marcher le maximum possible. Les statistiques avancées font état de près de 1,5 million de la population algérienne atteinte de diabète, alors que sa prévalence, chez les personnes âgées de plus de 30 ans, est de 8%

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M.Ouhada Fayçal, président de l’Asso-ciation des diabétiques de la wilaya d’Alger, a annoncé les acquis et les perspectives de son association, créée en 1974. Cette dernière a pour but d’améliorer la prise en charge des malades, sensibiliser les patients, faire des dépistages périodiques, veiller à la bonne distribution du traitement du dia-bétique, tel que la fourniture de serin-gues, de l’insuline, des stylos à insuline, glucomètres et autres appareils.

Actuellement, elle compte 30.000 malades atteints de diabète, dans la wilaya d’Alger, dont 20% souffrent du diabète du type 1. Pour ce qui est de la distribution de médicament, pour les malades déten-teurs d’une carte d’assurance, elle se fait dans de bonnes conditions, précise-t-il. Par contre, le problème se pose chez les non –assurés, qui sont de 25%, d’où la nécessité de les prendre en charge. Ils bénéficient, certes, d’une carte de démunis, qui leur permet d’obtenir, seulement, des médicaments de première nécessité, précise-t-il». Cette association a, également, l’avan-tage de mettre à disposition des ma-lades, des programmes à suivre, pour une bonne hygiène de vie. "Notre as-sociation a des programmes comme, par exemple, chaque premier lundi du mois, nous organisons une journée de

sensibilisation et chaque semaine nous organisons des thérapies de groupe, appelées: Parlons tous ensemble", indique-t-il. "Ce programme prévoit, également, des séances de psychothé-rapie, tous les 15 ou 30 jours, animées par un psychologue. Cela permet aux malades de mieux connaître, com-prendre et accepter la maladie. Une caravane de dépistage de l’hyper-tension artérielle, qui sillonne le terri-toire national, est, aussi, à l’ordre du jour. L’année dernière nous avons fait 13 daïrate" dira-t-il. M. Ouhada a lancé un appel aux ci-toyens, afin d’effectuer des analyses de dépistage de cette pathologie, pour éviter ses complications et réduire ses risques. Il mettra en garde les parents contre les dangers de la consomma-tion, excessive, par les enfants, d’ali-ments malsains et la restauration rapide, souvent à l’origine du diabète

Avant le prologue de son discours, le Dr. Habitouche présentera ses remer-ciements à Samir Slimani des labora-toires Sanofi et au Pr. Morsi, pour leur contribution dans la prise en charge des malades de la Maison de diabète, par le don d’un appareil de mesure d’HbA1c. Par ailleurs, ce médecin souhaite que les malades, atteints de diabète, soient pris en charge dans des structures spé-cialisées. Il expliquera, dans ce sens, que cela est nécessaire, pour le bon suivi du malade. Etant donné que le dia-bète est une maladie multidisciplinaire, plusieurs spécialités sont concernées. Donc, un diabétique a besoin d’une consultation en diabétologie, ainsi que dans d’autres spécialités, liées à cette pathologie; à savoir: l’ophtalmologie, la cardiologie, la neurologie, la gastrologie, l’éducation sanitaire, la diététique, etc. Il

a ajouté, dans ce sens, que «ce modèle de structures permettra des soins de proximité, généralisés à travers toutes les wilayas, pour le bon suivi du malade et la prévention des complications, liées à cette pathologie». Et d’expliquer: «Imaginons que ce malade consulte un diabétologue et que ce dernier lui de-mande de faire d’autres examens. Cela évitera aux patients de se déplacer vers d’autres structures, du moment que tous les examens se feront sur place. Dans le cas où ces maisons, munies de toutes ces spécialités ne peuvent être mises en place en urgence, il faudrait, alors, faire en sorte que les structures de consultation de diabétologie soient rat-tachées à d’autres hôpitaux, ou centres de soins les plus proches, où le malade pourrait faire les examens, prescrits par son médecin traitant».

Le Dr. Habitouche mettra l’accent sur les complications, liées à cette patholo-gie et il dira: «La majorité de ces compli-cations peuvent être évitées, diminuées ou retardées, si le diabète est traité cor-rectement». Puis, il conclura ses pro-pos en rassurant que la prise en charge des patients s’est nettement améliorée; notamment, sur le plan des ressources humaines (plus de spécialités)

Nous comptons 30.000 malades, dans la capitale

Nous souhaitons créer des structures spécialisées, pour les malades

Ouhada Fayçal, président de l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger:

Dr. H. Habitouche, chef de service de la Maison du diabètique d’El-Hamma:

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Un dépistage, précoce, du diabète permet de réduire les risques de complications

Santé mag: Le diabète est devenu, ces dernières années, une véritable épidémie en Algérie. Pourquoi, selon vous?Dr. S. Aouiche: A vrai dire, le diabète n’est pas, seulement, une épidémie nationale, mais un véritable fléau mondial. Cette maladie est consi-dérée comme un problème de santé publique majeur, surtout pour ce qui est du diabète de type 2 (non insuli-no-dépendant). Cette forme de diabète ne cesse de prendre de l’ampleur, tout particulièrement, dans les pays en voie de développement. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette progression importante; à savoir, l’accroissement et le vieillissement de la population, mais, aussi, le mode de vie, qui s’occi-dentalise, de plus en plus, dans notre pays. On mange plus gras et plus sucré et l’on a tendance à se sédentariser. Résultat: le nombre de personnes, en surpoids ou obèses, s’accroît de ma-nière exponentielle et cette obésité fait le lit du diabète sucré.

Quelles sont les complications du dia-bète? Les complications du diabète peuvent être dévastatrices et lourdes pour la santé. Le diabète peut endommager le cœur, les vaisseaux sanguins, les yeux, les reins et les nerfs… Il faut savoir que le risque, général, de décès, chez les diabétiques, est, au minimum, deux fois plus important que chez leurs pairs, qui n’ont pas de diabète. En fait, cette

maladie et ses complications ont des répercussions économiques impor-tantes sur les personnes, les familles, les systèmes de santé et les pays. Il est bon de rappeler quelques chiffres, qui illustrent la gravité de ce fléau. Ainsi, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 356 mil-lions de personnes sont diabétiques, dans le monde. En 2004, le diabète a tué, environ, 3,4 million de personnes. D’autre part, plus de 80% des décès, par diabète, se produisent dans des pays à revenu faible, ou intermédiaire. Le phénomène va en s’aggravant. D’où la nécessité de mettre en place un pro-gramme, urgent, de lutte et de préven-tion de ce fléau.

Quelles sont les mesures de lutte et de prévention du diabète? Dans un premier temps, il est capital d’agir contre le diabète, par des me-sures simples, qui consistent à modi-fier le mode de vie; c’est-à-dire, en adoptant une alimentation saine et en pratiquant une activité physique. Ces mesures sont très efficaces, pour pré-venir, ou retarder le diabète de type 2. Ainsi, pour prévenir ce type de diabète et ses complications, les gens doivent parvenir à un poids corporel normal et le maintenir. Il suffit de respecter quelques règles d’hygiène, comme faire de l’exercice physique. Il est très

bénéfique d’en faire régulièrement, au moins 30 minutes, par jour. Toutefois, une activité physique plus intense est nécessaire, pour perdre du poids. Dans la prévention du diabète comme dans son traitement, l’alimentation oc-cupe un rôle essentiel. Il est, donc, for-tement recommandé d’avoir un régime alimentaire sain, composé de trois à cinq fruits et légumes, par jour et de réduire l’apport en sucre et en graisses saturées. Le tabac est, également, à bannir, car la cigarette augmente le risque de maladie cardio-vasculaire. Je tiens, par ailleurs, à insister sur le rôle du dépistage précoce de cette ma-ladie, notamment, chez la population à risque, afin de minimiser le risque de complications chroniques et, de ce fait, réduire ses répercussions sur le plan social et économique.

Prendre soin de ses pieds est primor-dial, quand on est diabétique, pour éviter l’amputation; mais, cet aspect est, souvent, négligé... Qu’en pensez-vous?Absolument. La problématique du pied diabétique est, d’ailleurs, un véritable drame social et individuel. 15% des diabétiques présentent, au moins, un ulcère du pied, au cours de leur vie et le diabète est responsable de 8 ampu-tations, non traumatiques, sur 10. C’est énorme.

Dr. Samir Aouiche, diabétologue au CHU Mustapha, affirme:

Entretien réalisé par Fortas Nadjia

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Vildagliptine a donné de bons résultats, en monothérapie comme en bithérapie

Santé mag: Vous avez parlé de la nouvelle thérapie, qui est le Vilda-gliptine. A-t-elle été, déjà, expéri-mentée et quels en sont les résul-tats?

Pr. A Penfornis: Ce médicament est, déjà, commercialisé dans plusieurs pays. Il est de plus en plus utilisé, en deuxième intention, dans le diabète de type 2. Cette molécule améliore la sé-crétion d’insuline, diminue la sécrétion du glucagon et contribue à améliorer la glycémie des patients, qui souffrent d’un diabète du type 2. "Cet antidia-bétique est commercialisé depuis 5 ans, en Europe et a donné de bons résultats, en monothérapie comme en bithérapie",

Que pensez-vous de cette nouvelle thérapeutique?Ce médicament ne va pas révolution-ner la prise en charge des diabétiques, à moins que, par un grand miracle, dans les études qui sont en cours et sur plusieurs années, on découvre que, par d’autres mécanismes, le trai-tement va réduire la morbidité, ou les complications, liées aux maladies car-diovasculaires. Sinon, pour l’équilibre du diabète, il ne faut pas attendre, non plus, monts et merveilles de ce médi-cament, qui a une efficacité, certes, mais reste, quand même, assez mo-dérée. Il a l’avantage, en effet, d’être

très bien toléré; ce qui est, déjà, une performance. Il ne provoque pas d’hy-poglycémie et de prise de poids. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le meilleur traitement du diabète reste la diététique et l’activité physique. On a énormément diminué notre facteur activité physique, ces dernières an-nées. En outre, on mange à n’importe quel heure, dans les fast food (, pizza, sodas, hamburgers, aliments qui sont trop gras, trop sucrés, trop salés…. On prend, donc, inévitablement, du poids. On devient obese et là, c’est une épi-démie de diabète, inéluctable.A votre avis, faut-il interdire la vente de ces boissons sucrées, ces pizzas et casse-croûtes trop salés, trop gras?Mais, comment allez vous interdire cela. Vous allez avoir tout le lobby agroalimentaire sur le dos. Vous sou-levez un problème d’ordre politique, qui nous dépasse, tous. Actuellement, on est, quand même, dans une société, au niveau mondial, qui est dirigée plus par l’économie que par le politique. Il faudrait, aussi, interdire la fabrication des cigarettes, pour limiter les mala-dies liées à ce poison; mais, peut-on vraiment le faire et qui va le faire?

Quel est votre dernier mot….En Algérie, probablement 1 patient sur 2, c'est-à-dire 50% des diabétiques, ignorent leur maladie. Je dirais, donc, à tous ceux qui ont des malades atteints de diabète, dans leur entou-rage, ou qui ont trop de poids ou sont hypertendus, trop de graisse dans le sang, ainsi que toutes les mamans, qui ont eu des gros bébés de plus de 4 kilos, ou qui ont fait un diabète pen-dant la grossesse, de consulter un médecin, pour faire un dépistage de la maladie, au moins une fois, par an. Le diabète est une maladie sournoise. On peut l’avoir pendant des années, sans le savoir. Ne pas se soigner expose le patient à des complications graves

Pr. Alfred Penfornis, diabétologue au CHU de Besançon (France),

Dans un travail que j’avais présenté au congrès maghrébin de diabétolo-gie, concernant, notamment, la prise en charge de cette complication, dans le service de diabétologie au CHU Mustapha, les résultats se sont révé-lés effrayants: plus de 24 000 plaies diabétiques ont été recensées en 6 ans; soit, une fréquence moyenne de 15,10% avec, malheureusement, un taux d’amputation qui dépasse les 65%. Parmi les facteurs de risque, le mau-vais chaussage était retrouvé chez un quart des patients. Ce qui laisse pen-ser que nos diabétiques se chaussent mal; soit par manque d’éducation, quant au choix d’une chaussure de bonne qualité, ou à cause du coût et de la non-disponibilité de chaussures adéquates, dans certaines villes du pays. Les lésions du pied doivent être prises en compte très sérieusement, chez une personne diabétique, car elles peuvent entraîner une amputation. D’où, l’importance de prendre soin de ses pieds et d’avoir une hygiène irréprochable et des chaussures confortables. Malheureusement, cet aspect est, trop souvent, négligé par le patient. J’estime qu’il y a un vrai problème d’éducation thérapeutique du patient diabétique (insuffisante, voire inexis-tante) de même qu’un manque de prise en charge multidisciplinaire. Je déplore ainsi fortement l’absence de podologues en Algérie. D’ailleurs, il me paraît très urgent, aujourd’hui, de créer cette discipline, qui permettra d’agir en amont, avant même l’apparition des troubles tro-phiques des pieds, chez les diabé-tiques et réduire, de façon très sen-sible, le risque d’amputation

à Santé Mag

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En France et dans la plupart des pays où elle s’est développée, la chirurgie bariatrique n’est indiquée que pour la prise en change des cas d’obésité sévère. Ces interventions permettent, en effet, d’obtenir une perte pondérale durable. Mais, depuis plusieurs an-nées, maintenant, différentes équipes ont observé que cette voie chirurgicale permettait, aussi, d’obtenir une réduc-tion des comorbidités de l’obésité; c’est-à-dire, des maladies qui lui sont associées. Et ce serait particulière-ment vrai du diabète de type 2. L’Académie nationale de médecine et l’Académie nationale de chirurgie ré-clament, néanmoins, que des études plus approfondies soient menées, avant d’élargir les indications de cette chirurgie. La pose d’un anneau gas-trique, le gastric by-pass (GBP) ou encore la dérivation bilio-intestinale sont, toutes, des techniques de chirur-gie bariatrique. Elles ont pour objec-tif commun l’obtention d’une perte pondérale durable, chez les patients atteints d’obésité sévère, ou morbide. Selon les exigences de la Haute Auto-rité de Santé (HAS), les candidats à cette forme de chirurgie doivent, donc, présenter un indice de masse corpo-relle (IMC) supérieur à 35. Les béné-fices de ces interventions, toutefois, ne se limitent pas à la perte de poids. «La chirurgie bariatrique induit d’indé-niables bénéfices sur le métabolisme glucidique, indépendamment de la perte pondérale. Chez de nombreux patients, une apparente rémission du diabète est même observée», souli-gnait déjà François Pattou du Service de Chirurgie générale et endocrinienne au CHRU de Lille, dans l’édition de jan-vier-février 2011 de la revue Médecine Clinique endocrinologie & diabète.

FAUT-IL OPÉRER DES DIABÉTIQUES MOINS GROS? «La possibilité de traiter plus précoce-ment les troubles métaboliques (dus au diabète de type 2) en élargissant les indications chirurgicales aux patients moins gros s’est, progressivement, dégagée», indique le Pr. Claude Jaffiol,

membre de l’Académie nationale de médecine. «Pourtant, on ne peut, bien sûr, pas opérer les 3 millions de dia-bétiques de type 2, en France. D’autant que ces opérations sont irréversibles, et qu’elles modifient, de façon impor-tante, les structures du tube digestif». Par ailleurs, ajoute le Pr. Jaffiol, «ces interventions ne sont pas dénuées de complications péri et post opératoires.

En outre, de nombreuses incertitudes demeurent, concernant les méca-nismes en jeu, dans l’amélioration rapide de l’équilibre glycémique». Par conséquent, «cette approche inno-vante ne pourra, réellement, tenir ses promesses que si elle est suffisam-ment validée et mieux évaluée, dans le temps», estiment les Académies natio-nales de médecine et de chirurgie

bientôt traité par… chirurgie

Le plan national de lutte contre le dia-bète sera axé, pour l’année 2013, sur la multiplication des cliniques mobiles, qui sillonneront tout le territoire national, pour le dépistage de nouveaux cas de diabète, a indiqué, à Alger, le secrétaire général du ministère de la Santé, Abdel-lah Kheladi Bouchenak. "La clinique médicale mobile, lancée en novembre 2011, a donné de bons résultats, dans les wilayas d’Oran, El Oued et Blida.

Cette initiative sera renouvelée, pour 2013, dans l’ensemble du territoire national, avec une multiplication des cliniques mobiles et l’amélioration des programmes de gestion", a précisé M. Bouchenak, lors de la célébration de la journée nationale du diabète. Ce projet développé, conjointement, par le minis-tère de la Santé et les laboratoires Novo Nordisk, permettra de limiter la pro-gression de cette maladie chronique, "en informant les citoyens sur ses dan-gers et en prodiguant les bons compor-tements", a-t-il expliqué. Le PDG de Novo Nordisk en Algé-rie, Jean Paul Digy, a, pour sa part, mis l’accent sur le rôle préventif de ces cliniques. "Leurs actions seront, dans un premier temps, centrées sur la détection des facteurs à risque:

Plan national de lutte contre le diabète:multiplication des cliniques mobiles, en 2013

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Dans un rapport intitulé Statis-tiques sanitaires mondiales 2012, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’alarme de la hausse, in-quiétante, des maladies non trans-missibles, comme le diabète et l’hypertension artérielle. Le docu-ment révèle qu’un adulte, sur trois, dans le monde, est atteint d’hyper-tension artérielle, une affection responsable de près de la moitié des décès, par accident vasculaire cérébral et cardiopathie, rappelle-t-on. Un adulte, sur dix, souffre de diabète; une maladie dangereuse pour le cœur et les vaisseaux. Selon le Dr. Margaret Chan, Di-recteur général de l’agence onu-sienne, «ce rapport est une nouvelle preuve de l’augmentation, spectacu-laire, des affections, qui déclenchent des cardiopathies et d’autres mala-dies chroniques; en particulier, dans les pays à revenu faible, ou intermé-diaire». «Dans certains pays africains, jusqu’à la moitié de la population

adulte souffre d’hypertension», a-t-elle ajouté. Pour la première fois, le rapport annuel de statistiques sani-taires de l’OMS comporte des infor-mations, en provenance de 194 pays, concernant le pourcentage d’hommes et de femmes atteints d’hypertension et d’hyperglycémie. Dans les pays à revenu élevé, la gé-néralisation du diagnostic et du trai-tement, au moyen de médicaments peu coûteux, a permis de réduire, sensiblement, la tension artérielle moyenne de la population – ce qui a contribué à réduire la mortalité, par maladie cardiaque. A préciser, toutefois, qu’en Afrique, plus de 40% (et jusqu’à 50%) des adultes de nombreux pays seraient hypertendus. La plupart de ces per-sonnes ne sont pas diagnostiquées, alors qu’un grand nombre pourrait être traité au moyen de médicaments peu coûteux; ce qui réduirait, sensi-blement, le risque de décès et d’inca-pacités dus aux cardiopathies et aux accidents vasculaires cérébraux. Il est à noter, aussi, que pour la pre-mière fois figurent, dans les Statis-

tiques sanitaires mondiales 2012, des données sur les personnes atteintes d’hyperglycémie (taux de sucre élevé, dans le sang). La pré-valence, moyenne, de cette affec-tion, dans le monde, se situe aux alentours de 10%. Non traité, le diabète peut entraîner des mala-dies cardio-vasculaires, la cécité ou une insuffisance rénale. Autre problème, de plus en plus courant, l’obésité. Dans toutes les régions du monde, l’obésité a dou-blé, entre 1980 et 2008, a déclaré le Dr. Ties Boerma, directeur du Dé-partement statistiques sanitaires et systèmes d’information, à l’OMS. «Aujourd’hui, un demi-milliard de personnes, soit 12% de la popu-lation mondiale, sont considérées comme obèses». Les taux d’obé-sité les plus élevés ont été relevés dans la Région OMS des Amériques (26% de la population adulte) et les plus faibles, dans la Région de l’Asie du Sud-Est (3%). Partout, les

femmes sont plus exposées à l’obé-sité que les hommes, et donc, égale-ment, plus exposées au risque de dia-bète, de maladies cardio-vasculaires et de certains cancers. Par ailleurs, souligne le rapport, les maladies non transmissibles sont, actuellement, responsables de près des deux tiers de la mortalité mon-diale. Il est bon de noter que l’Assemblée mondiale de la santé prévue à Genève, en Suisse, du 21 au 26 mai 2012 pas-sera en revue les progrès accomplis depuis cette réunion et conviendra des prochaines étapes. Des travaux sont, actuellement, en cours pour élaborer un cadre mondial de suivi et un ensemble de cibles volontaires pour la lutte contre ces maladies. En Algérie, le diabète et l’hyperten-sion sont en nette augmentation. 10% de la population est diabétique, dont plus de 850 000 écoliers, selon une enquête menée, en 2011, par l’Asso-ciation nationale de protection de l’en-fance et environ, 35% des Algériens sont hypertendus

Selon les dernières statistiques de l’OMS: inquiétante augmentation de l’hypertension, du diabète et de l’obésité

par Fortas Nadjia

mauvaise alimentation, sédentarité, hérédité...", a-t-il dit. Dans une se-conde phase, le personnel soignant se chargera de faire des bilans complets, pour les patients, afin de prévenir les complications, liées à cette pandémie. Ces cliniques ambulantes seront, pro-chainement, dotées d’une officine, pour l’administration d’antidiabétiques, aux personnes diagnostiquées positives, ou aux malades munis de leurs cartes Chifa, a annoncé le secrétaire général du ministère de la Santé. Le plan d’action de lutte contre le dia-bète prévoit, également, pour le début de l’année prochaine un "baromètre d’évaluation" de la qualité de prise en charge des diabétiques, dans les centres de soin. Le ministère de la Santé, en collaboration avec les labora-toires Novo Nordisk, suivront 30 centres de soins, après avoir défini des "indica-teurs de performances". Les établisse-ments "peu performants" bénéficieront de formations et de stages pratiques, pour leurs personnels, afin de combler leurs lacunes

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Santé mag: Pouvez-vous, Professeur, nous expliquer ce que sont les deux types de diabète; à savoir, le diabète du type 1 et le diabète du type 2? Pr. S. Khalfa: La définition du diabète est très simple. Dans le sang, nous avons du sucre qu’on appelle le glu-cose, qui circule. Le rôle de ce sucre est d’apporter l’énergie, pour le fonction-nement de tous nos organes. Ce taux, à jeun, est entre 0, 70 g à 1 g 10, par litre de sang. Le diabétique n’a pas ces chiffres. Il a un taux de sucre beaucoup plus élevé; c'est-à-dire, au-delà d’1 g 26, par litre de sang.

Il y a combien de types de diabète?En fait, il y a une cinquantaine de varié-tés de diabète, mais les deux, les plus fréquents, sont le DT1 et le DT2. Le diabète du type 1 demeure le moins fré-quent. C’est, à peu près, 10% des dia-bètes et touche le nourrisson, l’enfant, l’adolescent et l’adulte avant 30 ans. Ce type de diabète est dû à la destruction des cellules qui fabriquent l’insuline, par le système immunitaire de l’individu et les causes de ce dérèglement ne sont pas très connues. Conséquence, le pan-créas ne fabrique plus d’insuline et le seul traitement, qui reste, est d’appor-ter de l’insuline, sous forme d’injection, pour compenser le déficit du pancréas. Par ailleurs, il y a le diabète du type 2, le plus fréquent et qui représente les 90% des diabètes; il touche l’adulte, à partir de 30 ans. Les causes exactes ne

sont pas très connues, non plus, mais on sait qu’il y a le facteur héréditaire et les facteurs liés à l’environnement; à savoir, la mauvaise hygiène alimentaire, l’obésité et le manque d’activité phy-sique. Lorsque l’enfant a été élevé avec ces deux facteurs cités, il risque de dé-velopper une obésité à l’âge adulte, qui peut induire cette maladie; cependant, pas systématiquement.

Quelles sont les mesures préventives, pour éviter le DT2?Les mesures préventives sont claires, si on veut éviter le DT2. Dès l’enfance, il faut corriger la mauvaise hygiène alimentaire et l’absence d’activité physique. La deuxième conséquence, lorsque le diabète est déclaré, il faut, immédiatement, prendre comme me-sure thérapeutique: faire maigrir le malade, car le diabète et l’obésité ne vont pas ensemble; donc, on corrige les erreurs alimentaires, c'est-à-dire, mo-difier son mode de vie. Cela demeure, néanmoins, le volet le plus difficile du traitement. Pourquoi? Parce qu’une personne de 60 ans, habituée à manger, d’une certaine façon, il n’est pas aisé, à cet âge-là, de lui faire changer ces habitudes alimentaires.

Le nombre de diabétiques, des deux types confondus, est-il connu, en Algérie?Alors, pour le nombre, j’insiste, quand même, sur un point, à la veille de la journée mondiale du diabète. En effet, lorsqu’on lit la presse, certains jour-naux avancent des chiffres qui font peur, car ils parlent de 3 à 4 millions de dia-bétiques. En France, par exemple, où la population est le double de celle qui est en Algérie et beaucoup plus vieille, de surcroit, que la nôtre, il y a 2 millions et demi. Donc, nous, forcément, avec 36 millions d’habitants, on en a moins. Les derniers chiffres, avancés par la Fédé-ration Nationale du diabète (FND), font part d’1 million et demi, grosso modo, de diabétiques et tous diabètes confon-dus. Il faut savoir que le diabète de type 1 ne dépasse pas 50 à 60 mille. En France il y a 150 mille.

Quels sont les traitements actuels du diabète?C’est une question qui est très vaste. Pour le diabète du type 1, c’est l’in-suline, qui demeure le traitement de base; évidemment, accompagnée d’une l’alimentation saine et d’une activité physique; mais ces deux pa-ramètres sont moins importants que l’insuline. Le problème, avec l’insu-line, c’est le fait que le malade doit se piquer 4 à 5 fois, par jour, en plus d’in-terdictions, sur le plan alimentaire et lorsque l’enfant voit ses camarades manger ce qui leur plaît, c’est très difficile. Pour le diabète du type 2, le traite-ment est moins contraignant, mais demeure complexe. Concernant son régime alimentaire, on ne pose pas beaucoup d’interdits, mais le malade doit se dépenser: marcher, bouger, tout en prenant ses médicaments, comme il lui est indiqué. Il y a un autre problème, cependant, car, au bout de quelques années, la maladie peut s’aggraver, quel que soit le trai-tement administré. Nous sommes, alors, amenés d’ajouter d’autres mo-lécules, comme l’insuline, pour équi-librer sa glycémie.

Peut-on envisager, à l’avenir, un trai-tement curatif, à l’instar de la greffe de cellules pancréatiques? Il n’y a pas de traitement curatif pour le diabète. Ca n’existe pas. La greffe pancréatique, on la réserve à des cas particuliers, pour les enfants du dia-bète du type 1, lorsqu’il présente une série de complications. Pourquoi les enfants? Parce que l’avenir est devant eux et ils ont une espérance de vie. Un diabète qui n’est pas compliqué, pourquoi voulez-vous qu’on pratique une greffe pancréatique? Cette pra-tique n’est pas si simple et faudrait-il, encore, trouver des donneurs d’or-ganes compatibles; ce qui n’est pas évident. Il y a, aussi, la transplanta-tion des cellules; mais, là aussi, il faut trouver des laboratoires, qui mettent, à la disposition des chirurgiens, ces cellules.

Le diabète pèse très lourd, sur la morbidité et la mortalité de la population

Pr. Slimane Khalfa, à Santé Mag

Entretien réalisé par Tanina Ait

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Concernant les traitements pour les diabé-tiques, sont-ils disponibles?Les traitements des diabétiques et l’insu-line, je dirais que ce sont les seuls ou il n y a jamais eu de pénurie.

Lors de votre présentation, vous avez parlé des diabétiques méconnus, faut-il faire des dépistages et qui est chargé de les faire, pour remédier à ce problème? Le dépistage, c’est quoi? C’est d’aller cher-cher une maladie, chez une personne qui ne se plaint de rien. Le dépistage, qui doit le faire? Bien sûr, c’est le médecin généraliste. Lorsqu’on se présente, en consultation, pour un quelconque mal, le médecin interroge son patient et dans le doute, il demande de faire des examens. Malheureusement, chez nous, plus de la moitié des diabétiques on les découvre une fois que les complications, liées à cette pathologie, sont déjà installées.

Quels sont les complications, liées à cette pathologie? Il y a deux types de complications, à savoir: les complications dues au mauvais fonction-nement des grosses artères sanguines, le cœur, les membres inférieurs, le cerveau, qui peuvent survenir à n’importe quel mo-ment de l’évolution du diabète et des compli-cations spécifiques au diabète, qui touchent les yeux, les reins et les nerfs et dans l’ordre, les yeux et les nerfs, d’abord, après 5 ans d’évolution, puis les reins, en général, après 10 à 15 ans.

Avez-vous un message à transmettre? Je crois que le message est simple. Les jour-nalistes sont les représentants des medias et ils ont un rôle très important à jouer, dans la transmission de l’information. Notre réunion d’aujourd’hui a pour thème «LE DIABÈTE» pour deux raisons: parce que, d’abord, le 14 novembre marque la journée mondiale du diabète et la deuxième raison, qui est, à mon avis, la plus importante est que le diabète, dans notre pays, comme par-tout dans le monde, est un véritable fléau de santé publique, qui pèse, très lourd, sur la morbidité et la mortalité de la population et évidemment, aussi, sur le budget sanitaire du pays. Donc, l’objectif de notre rencontre d’aujourd’hui est de donner les informa-tions, de source digne de foi et de sources autorisées, afin que les journalistes puissent rapporter cela fidèlement lorsqu’ils sont amenés à écrire des articles sur le diabète et on compte sur eux, pour transmettre le message au peuple algérien, pour qu’il soit au courant et bien sensibilisé à ce problème; parce que, encore une fois, il n’y a pas une personne qui n’a pas, dans son entourage, quelqu’un qui est atteint de cette maladie

La sensibilisation des diabétiques et la formation continue des médecins, préconiséesL’éducation thérapeutique et la sensibilisation des malades, at-teints de diabète, ainsi que la for-mation, continue, des médecins ont été préconisées, à Alger, par des spécialistes et des experts, à l’occasion d’un workshop, organisé à l’attention de la presse nationale. Le professeur Slimane Khalfa, ancien président de la Société algérienne de diabétologie, a in-sisté, dans son exposé, présenté lors de ce workshop, initié par le laboratoire Sanofi Aventis Algérie, sur "l’amélioration" de la prise en charge de la formation des méde-cins généralistes et spécialistes en leur offrant, aussi, "davantage de moyens thérapeutiques". Il a, éga-lement, mis l’accent sur l’éducation et la sensibilisation de la popula-tion en incitant les gens à "manger sain et à bouger plus", c’est-à-dire pratiquer l’éducation physique et marcher le maximum possible. Selon le Pr. Khalfa, près de 1,5 mil-lion de la population algérienne est atteinte de diabète, cette maladie incurable étant la deuxième cause de la mortalité, en Algérie et la 5ème dans le monde, a-t-il dit. La prévalence, moyenne, du diabète, en Algérie, chez la population âgée de plus de 30 ans, est de 8%, a-t-il ajouté, faisant observer que les complications de cette maladie entraînent la cécité, l’amputation du pied et l’insuffisance rénale. Partant de ce constat, le Pr. Khalfa a appelé à dispenser une forma-tion continue aux médecins géné-ralistes, qui sont les premiers à diagnostiquer le diabète, souli-gnant, en outre, la "nécessité" de réduire les complications de cette "maladie silencieuse", qui ne se manifeste pas avec des symptômes apparents. Pour ce qui est de la prise en charge du diabète, en Algérie, le Pr. Khalfa a relevé que le taux de cou-verture est de 98%, dans la mesure où un sujet, atteint de cette mala-die, consulte son médecin trois fois, par an. Evoquant le Plan na-tional de prévention et de contrôle du diabète, le Pr. Khalfa s’est féli-cité de l’existence de 35 Maisons

du diabète, à travers le territoire national, lesquelles assurent des consultations et l’établissement des bilans, en dépit de leur manque de moyens humains et matériels, a-t-il dit. S’agissant de la formation, il a indi-qué que quelque 600 spécialistes en diabétologie ont été formés, depuis les années 1970; soit, une vingtaine de spécialistes, par an. A ce propos, les responsables de Sanofi Aventis Algérie ont indiqué qu’en 2011-2012, 350 médecins généralistes des secteurs étatique et privé et des régions éloignées ont bénéficié d’une formation, pour améliorer leurs connaissances. Des cours intensifs sont, égale-ment, dispensés dans les Mai-sons du diabète aux infirmiers, mais, aussi, aux patients. Des pro-grammes de proximité ont été ini-tiés par ce laboratoire, notamment le programme "Daib’all" (sensibili-sation) qui a touché 1 700 médecins et 1 600 patients de 11 wilayas. Le même laboratoire prévoit, en 2013, un programme de formation de formateurs, encadrés par des experts internationaux, et devant toucher un millier de médecins gé-néralistes et spécialistes, en plus des infirmiers et des éducateurs, précise-t-on, encore. Un autre programme, intitulé "DiabEduc", sera lancé à l’endroit des enfants, pour les inciter à man-ger sain et se prémunir du diabète de type 1 (il touche les moins de 30 ans) et des conséquences de cette maladie. En outre, un call-center a été ouvert par ce laboratoire et fonctionne, de dimanche à jeudi, de 9h à 19h. Les appels sont pris en charge par des opératrices, formées à cet effet et peuvent être appelées au numéro vert 3034, accessible à partir d’un téléphone fixe ou mobile, a-t-on ajouté. Par ailleurs, le laboratoire organise des portes ouvertes sur le diabète, au terrain du golf de Dely-Ibrahim (13-18h), à l’occasion de la Journée mondiale du diabète. Des activités scientifique, physique, ludique et sportive sont au programme

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Ses causes en sont complexes, mais sont, en grande partie, dues aux aug-mentations rapides, enregistrées dans la fréquence du surpoids, de l’obésité et de la sédentarité. Même, si tout porte à croire qu’une grande proportion des cas de diabète et de ses complications pourrait être prévenue par un régime alimentaire sain, de l’exercice physique régulier, le maintien d’un poids corporel normal et l’arrêt du tabac, ces conseils sont loin d’être, largement, appliqués. Une action coordonnée est nécessaire, à l’échelle des politiques internatio-nales et nationales, afin de réduire l’ex-position aux facteurs de risque connus du diabète et d’améliorer l’accès aux soins et la qualité de ces derniers.Plus de 346 millions de personnes sont diabétiques, dans le monde. On est en présence d’une épidémie mondiale émergente de diabète, imputable aux augmentations rapides enregistrées dans la fréquence du surpoids, de l’obé-sité et de la sédentarité. Le diabète pourrait devenir la 7ème prin-cipale cause de décès dans le monde, d’ici 2030. D’après les projections, le nombre total de décès, par diabète, devrait augmenter de plus de 50%, au cours des 10 prochaines années.

Il existe deux formes principales de diabète: Le diabète de type 1 est carac-térisé par une absence de production d’insuline et le diabète de type 2 résulte de la mauvaise utilisation de l’insuline, par l’organisme. Le diabète gestationnel constitue un troisième type de diabète: Celui-ci est caractérisé par une hyperglycémie, c’est-à-dire une élévation de la concen-tration de sucre dans le sang, apparue ou détectée, pour la première fois, pen-dant la grossesse. Le diabète de type 2 est beaucoup plus répandu que le diabète de type 1. Le diabète de type 2 représente près de 90% des diabètes, dans le monde. Les rapports faisant état d’un diabète de type 2, chez les enfants – autrefois rares – sont de plus en plus nombreux. Dans certains pays, ce diabète repré-sente près de la moitié des nouveaux cas diagnostiqués, chez l’enfant et l’adolescent. Une maladie cardio-vasculaire est à l’origine de 50 à 80% des décès, chez les diabétiques. Le diabète est devenu l’une des principales causes de maladie et de décès prématurés dans la plupart des pays, principalement du fait du risque accru de maladie cardiovasculaire.

Selon les estimations statistiques, le diabète a tué 3,4 millions de personnes, en 2005. 80% des décès, dus au dia-bète, se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Dans les pays développés, la plupart des diabétiques ont dépassé l’âge de la retraite, tandis que dans les pays en développement, les personnes les plus fréquemment touchées ont entre 35 et 64 ans. Le diabète est une des principales causes de cécité, d’amputation et d’in-suffisance rénale. La méconnaissance du diabète, com-binée à l’accès insuffisant aux services de santé et aux médicaments essen-tiels, peut entraîner des complications aboutissant à la cécité, à l’amputation et à l’insuffisance rénale.

IL EST POSSIBLE DE PRÉVENIR LE DIABÈTE DE TYPE 2: Trente minutes d’activité physique, modérée à intense, presque tous les jours, ainsi qu’une alimentation saine, contribuent à réduire, drastiquement, le risque de développer un diabète de type 2.En revanche, le diabète de type 1 ne peut être évité

Le poids du diabète augmente à l’échelle mondiale, en particulier dans les pays en développement

ATLAS DU DIABÈTE

AMÉRIQUE CENTRALE ET DU SUD

AFRIQUE

Les soins de santé liés au diabète ont été plus onéreux dans cette région que dans n’importe quelle autre

Dans cette région, 1 adulte sur 10 est atteint de diabète

• 1 adulte sur 3 atteint de diabète habite dans cette région

• Parmi les 10 pays au monde avec la plus forte prévalence du diabète, 6 sont des îles du Pacifique

PACIFIQUE OCCIDENTAL

Seulement 5% des dépenses mondiales de santé pour le diabète ont été effectuées dans cette région

Dans cette région, 1 adulte sur 11 est atteint de diabète

Dans les 20 prochaines années, le nombre de personnes atteintes de diabète dans cette région va presque doubler

Cette région connaît le taux de mortalité lié au diabète le plus élevé au monde

1 cas sur 5 de diabète non diagnostiqué se trouve dans cette région

1 décès sur 4 imputable au diabète a eu lieu dans cette région

AMÉRIQUE DU NORD ET CARAÏBES

38 M

• 1 dollar sur 3 utilisé pour traiter et gérer le diabète a été dépensé dans cette région

• Dans cette région, 21,2 millions de personnes sont atteintes de diabète sans le savoir

EUROPE

MONDE371 M

personnes atteintes de diabète

15 M26 M

9,2%

PRÉVALENCE

45,5%NON DIAGNOSTIQUÉ

4,3%

PRÉVALENCE

81,2%NON DIAGNOSTIQUÉ

6,7%

PRÉVALENCE38,6%NON DIAGNOSTIQUÉ

8,7%

PRÉVALENCE

51,1%NON DIAGNOSTIQUÉ

• Dans cette région, 1 adulte sur 9 est atteint de diabète

• Dans cette région, plus de la moitié des personnes atteintes de diabète ne sont pas diagnostiquées

AFRIQUE DU NORD

10,5%

PRÉVALENCE

29,2%NON DIAGNOSTIQUÉ

55 M

8,0%

PRÉVALENCE

57,9%NON DIAGNOSTIQUÉ132 M

8,3%

PRÉVALENCE

50%NON DIAGNOSTIQUÉ

*tous les chiffres sont présentés comme des taux comparatifs

10,9%

PRÉVALENCE52,9%NON DIAGNOSTIQUÉ34 M

70 M

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La prévention et la sensibilisation, pierre angulaire, qui apporte un apaisement à la prévalence, en nette croissance, restent quasi inactives. Alors qu’à ce sujet, le staff médical est sans appel. Outre cet aspect, l’éducation sanitaire et aussi hygiénique sont les étapes primordiales, en amont d’une prise en charge efficiente.

A cela s’ajoute le dépistage précoce, préconisé, notamment, aux personnes vulnérables, dont le facteur héréditaire est confirmé. L’expérience de l’année dernière, à Constantine, à la maison du diabète de Boumerzoug, aura don-né satisfaction à la population et aux organisateurs, qui comptent la perpé-tuer. A travers un geste, les citoyens de tous âges pouvaient se faire mesurer, chacun, sa glycémie, pour attaquer la maladie, à temps. Pour cette année, le programme n’est pas, encore, arrêté. «Mais on compte l’amorcer…», entend-on de la Direc-tion de la santé. Comment prendre en charge plus de 16 000 diabétiques, recensés dans cette région, avec, en sus, une catégorie affectant de moins en moins les jeunes? L’année dernière et à chaque ren-dez-vous dédié à «la célébration», les spécialistes alertent, quant à la pro-gression inquiétante de cette patholo-gie, aux conséquences irréversibles; laquelle se manifeste par une atteinte aux organes nobles (yeux, cœur et reins). Pour justifier l’incidence, la corporation médicale accuse: «La plu-part des patients ne respectent pas le régime, qui leur est imposé par leur médecin traitant. C’est un facteur de lourde suite, qui se répercute sur l’état de santé du malade». C’est un fait ! Du moins, si le régime alimentaire de-meure le maître mot, pour maintenir un sucre équilibré, certains malades décrient, souvent, le manque de réac-tifs, nécessaires à l’élaboration des analyses quotidiennes; sans omettre la pénurie de quelques molécules. «Suivre son régime est devenu un au-tomatisme, pour chaque sujet, puisque l’on remercie des associations, qui versent dans le domaine, en apportant

des connaissances, minutieuses, aux adhérents», soutient un malade. A ce chapitre précis, le directeur de la santé de Constantine estime que la coordi-nation, dans ce genre de maladie, est plus que nécessaire. Questionné sur son apport, au profit des associations, il dira: «On veut bien coordonner nos actions avec les diverses ligues qui existent et activent et ce, à travers un programme annuel, du moment que l’objectif est unique: apporter un soutien aux malades. Néanmoins, ce n’est pas le cas, actuellement. Un manque, flagrant, de collaboration se fait sentir». Sur un autre angle – il ne fallait pas cumuler autant de nouveaux cas, sans les soigner – avec le concours de l’Etat, des maisons, dites du diabète, ont vu le jour, à Constantine. «En plus des espaces de Belle-Vue et Boumerzoug, qui se chargent de la prise en charge des diabétiques, pendant le jour – soit plus de 100 malades/jour –, les poly-cliniques sont, également, obligées de consulter cette catégorie». Cependant, dans les maisons du diabète, l’atten-tion est beaucoup plus focalisée sur «ce mal», avec un plateau technique approprié, en présence de médecins spécialistes, dont les endocrinologues, chirurgiens-dentistes et surtout, des

infirmiers, spécialistes dans le soin du pied diabétique. Pour ce qui est des cas graves, c’est le CHU Ben Badis qui prend le relais, avec des hospitalisations. Encore fau-dra-t-il croiser les doigts, pour les malades mal diagnostiqués, ou sous-médicalisés, dès les premiers symp-tômes; car, il est rare qu’un cas infecté s’en sort sans amputation, suite à une complication. Preuve en est, l’Algérie compte, an-nuellement, près de 13 000 amputa-tions, moyennant plus de 900 000 DA, pour chaque opération. «En plus de ces cas alarmants, c’est un véritable problème de santé publique. La maladie coûte cher aux caisses de l’Etat», atteste une source hospita-lière. Ainsi, le diabète n’est pas isolé et requiert autant de soins et de préven-tion, pour éviter le bloc opératoire. Une simple distraction, ou une mauvaise prise en charge initiale pourraient le compliquer. C’est pourquoi, unanimes, les spé-cialistes se jettent dans la bataille de la prévention. Seul garant, pour un diabète plus ou moins équilibré, en attendant la pérennité du dépistage précoce, la disponibilité, sans inter-ruption, des médicaments… Bref une véritable stratégie «anti-glucose»

Les années se suivent et se ressemblent, en matière de prise en charge des diabétiques, en Algérie.

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24 Santé-MAG N°12 - Novembre 2012

La prise en charge des 340.000 diabétiques, non assurés, est "primordiale"

Diabète: des outils, pour une meilleure qualité de viePrès de 3 millions d’Algériens, souffrent de diabète. «Parmi eux, 25% sont traités par insuline», explique le M. Ouhada Faycal, président de l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger. Pour les aider à gérer leur maladie, ils dis-posent, aujourd’hui, d’outils toujours plus pratiques et efficaces, qui leur permettent de surveiller, eux-mêmes, leur glycémie. Ces patients, en effet, doivent, en perma-nence, veiller à la régularité de leur gly-cémie. A raison de une à quatre mesures, par jour. «Nous leur apprenons à opérer, eux-mêmes, cette surveillance. Ils dis-posent d’outils, pour évaluer leur glycémie et ensuite, ajuster la posologie de l’insu-line, en fonction des valeurs de glycémie obtenues. Les patients ont, aujourd’hui, à disposition, du matériel de plus en plus performant, qui leur permet de gérer leur maladie, au quotidien: un lecteur de gly-cémie, des bandelettes, un stylo-injecteur et un carnet d’auto-surveillance». Grâce à l’éducation thérapeutique, les diabétiques peuvent, désormais, prendre en main leur maladie. «Nous leur proposons des cycles de formation. Ils sont, vraiment, acteurs de leur traitement et connaissent, ainsi, de mieux en mieux, leur maladie», explique M. Ouhada.

APPRENDRE À GÉRER SON DIABÈTE Toutefois selon une étude réalisée en France, plus de 6 malades, sur 10, pensent avoir fait une erreur, à un moment donné, dans le calcul de leur dose d’insuline. Et de manière générale, la gestion quotidienne du diabète est problématique. C’est pour-quoi, comme le souligne M. Ouhada, «l’ar-rivée de nouveaux outils, plus performants et plus faciles à utiliser, a permis de faci-liter la gestion de la maladie, par les pa-tients, qui ont moins de préjugés, car leur qualité de vie a été, nettement, améliorée. Aujourd’hui, cela a évolué. C’est beaucoup plus simple, notamment, pour l’auto-sur-veillance glycémique»

Étape 1: Lavez vos pieds avec de l’eau tiède et au savon de Marseille, tous les jours. Ne prolongez pas les bains de vos pieds. Séchez bien, surtout entre les orteils, pour que des mycoses n’apparaissent pas et n’engendrent une surinfection. Mettez une crème hydratante, pour éviter la sécheresse de la peau, qui engendre des fissures, à l’origine des infections.

Étape 2: Limez, plutôt que de couper vos ongles, pour éviter de vous blesser. Poncez les durillons et les cors à la pierre-ponce. Vérifiez l’absence de talons fendillés. Ne marchez pas les pieds nus. Mettez des chaussures confortables. Assurez-vous que, régulièrement, vos pieds ne présentent pas de plaie, de durillons, de mycose.

Étape 3: Faites un contrôle, au moindre doute, pour éviter les gangrènes, ou l’amputation. Consultez, régulièrement, votre podologue, pour prévenir et limiter tous les risques de lésions du pied.

Étape 4: Désinfectez, immédiatement, si vous constatez une plaie sur vos pieds. Évitez de faire appuyer votre pied. Consultez d’urgence votre médecin. Effectuez un prélèvement bactériologique, pour connaître le germe en cause et le traitement antibiothérapie adéquat

Les participants à un colloque national sur le diabète, organisé à M’sila, ont relevé le caractère "primordial" de la prise en charge des 340.000 diabé-tiques non assurés, répertoriés en Algérie. Au cours de cette rencontre, organisée à l’initiative de l’Agence dedéveloppement social (ADS), les participants ont précisé que la prise en charge de ces patients, sur un ensemble de 1,44 million de diabétiques, ’’doit s’opérer par la mobilisation des dispositifs des services de l’action sociale’’ et par ’’la relance des activités des cellules de proximité créées, pour porter, avec l’appui des associations, assistance aux malades, dont les personnes diabétiques’’. La représentante de la direction de l’Action sociale de la wilaya deM’sila, Nadjah Sellam Rassouli, a indiqué que sur les 11.510 diabétiques, recensés dans cette wilaya, 1.521 ne bénéficient pas d’une couverture sociale et éprouvent des difficultés à se procurer les médicaments, nécessaires à leur traitement. Elle a ajouté qu’une telle situation a imposé la revitalisation des cellules de proximité, permettant de prendre en charge les personnes atteintes de diabète dans cette wilaya. Cinquante (50) lecteurs de glycémie ont été offerts, à cette occasion, par l’Agence de développement social, à des personnes atteintes de diabète

Quelques règles, pour éviter les blessures au pied

Vous aurez tort de négliger une lésion sur vos pieds en tant que diabétique. En effet, une petite blessure peut aboutir à des conséquences graves, comme une amputation. Ainsi, une plaie constitue, pour vous, une obligation d’urgence exigeant l’auscultation, rapide, d’un médecin. Mais, comment éviter les blessures aux pieds, chez une personne diabétique?

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25Santé-MAGN°12 - Novembre 2012

Le Pr. Morsi Arab, représentant la Fédération internatio-nale du diabète, pour la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord, Ouhada Faycal, président de l’Association des dia-bétiques de la wilaya d’Alger, le Dr. H. Habitouche, chef de service de la Maison du diabète d’El-Hamma, Slimane Sa-mir, des laboratoires Sanofi et Karim Messous, diététicien et membre actif de l’Association des diabétiques, ont animé une conférence sur le diabète, cette maladie des temps mo-dernes, qui prend de plus en plus d’ampleur, dans le monde. Lors de son allocution d‘ouverture, le Pr. Morsi Arab a évo-qué l‘épidémiologie de ce fléau du siècle, qui est de 6,6%, dans le monde et 9%, dans la région du MENA. Il qualifiera ces chiffres "d‘effrayants" et annoncera une augmentation, considérable, à l‘horizon 2013, avec 51 millions de per-sonnes atteintes.

Le spécialiste indi-quera, également, que, pour l‘Algérie, l‘inci-dence du diabète est de 7,5% de la popula-tion, précisant, ainsi, dans son discours, que l‘une des causes de l‘augmentation du diabète est liée à notre mode de vie. Il mettra en exergue le déséqui-libre alimentaire, à sa-voir la consommation importante de pâtis-series, sucreries et la prolifération des fast-

foods… "Les gens mangent mal, trop de sucre, trop de sel et de gras, ajoutés à cela la sédentarité, le manque d‘activité physique, la consommation de tabac; tout cela a fait que le diabète connaisse des proportions alarmantes, chez nous", souligne-t-il. Afin de faire face à ce fléau, le spécialiste plaide pour la prévention, en s‘appuyant sur deux sortes: la primaire et la secondaire. La prévention primaire consiste en un travail de sensibilisation, en mettant en garde, les sujets concernés, sur la maladie. Il faut dire que le diabète est une maladie sournoise et c‘est, souvent, à l‘occasion d‘un bilan sanguin de routine, que l‘on découvre son existence. Le professeur conseillera d‘adopter une bonne hygiène de vie, d‘avoir une alimentation équilibrée et saine, de pratiquer une activité physique et de bannir la consommation du tabac. Le second volet est axé sur la prévention des complications, liées au diabète. Elle repose, entre autres, sur le dépistage; particulièrement, en cas d‘antécédence de la pathologie, étant donné que le diabète peut être d‘origine héréditaire. A cet égard, l‘OMS et la Fédération internationale du diabète ont mis en place un projet, afin que tous les diabétiques, où qu‘ils vivent, aient accès à des soins de qualité. Ce dispositif consiste, également, à prévenir les complications du dia-bète: infarctus, troubles de la vision, cécité, accident vascu-laire, neuropathies, amputations, maladies rénales…

Conférence de presse sur le diabète, à Alger: des spécialistes pour en débattre

Diabète: réunion des expertsLe diabète est une condition chronique, qui survient lorsque le corps ne parvient plus à produire, suffisam-ment, d'insuline, ou à utiliser celle-ci de manière effi-cace. L'insuline est une hormone produite par le pan-créas, qui permet aux aliments de pénétrer dans les cellules de l'organisme, où ils sont transformés, pour fournir l'énergie requise par les muscles et les tissus, pour fonctionner. Le diabète de type 2 est la forme de diabète la plus courante. On distingue plusieurs facteurs de risque de diabète: l'obésité, une mauvaise alimentation, l'inactivité phy-sique, le vieillissement, les antécédents familiaux de diabète et une mauvaise alimentation, durant la gros-sesse, affectant le fœtus. En Algérie, le diabète représente la 4ème cause de mortalité. Classée comme pandémie mondiale, le dia-bète touche plus de 300 millions de personnes, dans le monde. Ce chiffre devrait augmenter jusqu’à 500 mil-lions, en moins de 20 ans, si aucune mesure n’est prise, pour endiguer les causes de la maladie. L’incidence du diabète est, selon l’OMS, de l’ordre de 12%, parmi la population du Maghreb. Les chiffres sur la prévalence du diabète, en Algérie, sont approximatifs: il y aurait entre 2,5 à 3,5 millions de personnes souffrant de cette maladie. Novartis, actuellement 3ème leader mondial, dans l’industrie pharmaceutique, atteindra, certainement, la place n°1, grâce à un portefeuille de produits promet-teurs. Novartis, laboratoire Suisse, résolument tourné vers la recherche et le développement de molécules innovantes, compte mettre, très prochainement, à la disposition des médecins et des patients algériens, une nouvelle molécule, permettant la prise en charge du diabète de type 2, nommée Vildagliptine. Le travail continu et fructueux de l’équipe médicale Novartis Algérie s’est concrétisé, aujourd’hui, par la tenue d’un Advisory Board (réunion d’experts), qui a re-groupé les endocrinologues et les internistes. En effet, un panel d’experts algériens et français se sont réunis, pour discuter de tous les aspects du diabète de type 2; du diagnostic jusqu’aux moyens thérapeutiques, ac-tuellement mis à leur disposition. Cette rencontre, qui est fidèle à l’esprit du laboratoire «soigner et prendre soin» est le fruit du travail étroit, avec les experts et les sociétés savantes

Pr. Morsi Arab

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ENTRETIEN

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DOSSIER

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Le diabète est la principale complication de la grossesse. Au cours de la grossesse, le placenta produit des hormones, qui s’opposent à l’action de l’insuline. L’insuline est l’hormone qui contrôle le taux de sucre dans le sang. Lorsque le pancréas (organe qui produit l’insuline) de la mère n’arrive pas à augmenter sa production, au cours de la grossesse, le taux de sucre augmente, dans le sang maternel. On parle, alors, de diabète gestationnel.

Cette forme de diabète se développe durant la grossesse, vers la fin du 2ème et au 3ème trimestre. Elle se mani-feste par une augmentation du taux de sucre, dans le sang, qui survient, uni-quement, lors de la grossesse. En Algérie, le diabète gestationnel concerne entre 2 à 5 % des femmes enceintes et il peut avoir des consé-quences néfastes, pour la mère et le bébé. Une pathologie fréquente, qui n’est pas anodine, même si, dans 90% des cas, le diabète de grossesse dis-paraît, après l’accouchement. Il faut savoir, aussi, que ce type de diabète

apparaît, surtout, chez les femmes en-ceintes présentant une hérédité fami-liale de diabète; celles âgées de plus de 35 ans, ou présentant une impor-tante surcharge pondérale, ou encore, de l’hypertension artérielle; ou celles ayant un gros bébé. Tout comme les diabètes de type 2 ou de type 1, le diabète gestationnel peut se manifester par une soif intense, des envies d’uriner récurrentes, de grosses fatigues, des fringales ou en-core, une sensation de malaise géné-ral. Dans ce cas, les futures mamans doivent, impérativement, consulter. Toutefois, il se peut, aussi, que le dia-bète gestationnel reste silencieux, du-rant la grossesse; d’où, l’importance du dépistage systématique. Dans le cas où le diabète gestationnel est confirmé, une auto-surveillance glycémique s’impose. En général, elle est recommandée 4 à 6 fois par jour, au moins une fois à jeun et 2h après les repas. Ainsi, les objectifs à atteindre sont moins de 0,95 g/l à jeun, et moins d’1,20 g/l, deux heures après le début des repas.

De même, une alimentation saine et équilibrée (qui privilégie les sucres lents et limite les sucres rapides) et une bonne hygiène de vie (repos, som-meil et activité physique) sont préco-nisées. Si les glycémies demeurent trop élevées, des injections d’insuline seront nécessaires (les antidiabétiques oraux ne sont pas recommandés). Cette pathologie est à prendre au sé-rieux, alertent les diabétologues. «Le diabète de la mère non traité favorise, aussi, certaines malformations chez l’enfant et un gros poids de naissance, nécessitant une césarienne (au-delà de 4,5kg)», indique-t-on. Par ailleurs, «le bébé risque, également, à la naissance, de souffrir d’hypoglycémie; ce qui peut provoquer des lésions neurologiques et plus fréquemment, une jaunisse et de détresse respiratoire (causée par l’im-maturité de ses poumons, un retard lié au diabète)», prévient-on. Le diabète gestationnel nécessite une prise en charge multidisciplinaire, avant et pendant l’accouchement; d’où, le rôle primordial des maisons du dia-bétique

Entre 2 à 5% des femmes enceintes concernées, en Algérie: attention au diabète gestationnel !

par Fortas Nadjia

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DOSSIER

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1 million de morts, dans le monde, par infarctus du myocarde: 10 à 15 % des infarctus surviennent chez les diabé-tiques. Les troubles de la vision: 2% des dia-bétiques sont aveugles; 10% ont une baisse de l’acuité visuelle. Le diabète est la 1ère cause de rétinopathie. 75 % des diabétiques meurent des com-plications de l’athérosclérose: Angine de poitrine et infarctus du myocarde, artériopathie des membres inférieurs, accidents vasculaires cérébraux. 500.000 personnes sont atteintes de complications rénales. 1ère cause d’in-suffisance rénale: 10% des personnes dialysées, atteintes d’une maladie ré-nale sévère, sont diabétiques. L’amputation: 5 à 10% des diabétiques sont ou seront amputés de l’orteil, du pied ou de la jambe. 1 million de per-sonnes amputées dans le monde. Le diabète est la 1ère cause d’amputation.

PRÉVENTION DES COMPLICATIONS DU DIABÈTE: Il existe des solutions pour préve-nir les complications du diabète: des règles de vigilance et d’attention à soi, qui permettent d’éviter leur appari-tion ou de freiner leur développement. Des recommandations spécifiques et des règles générales, qui permettent d’agir, efficacement, contre elles. Les complications évoluent dans le temps, souvent silencieusement.

Mais, rien n’est inéluctable, en la ma-tière. A l’avancée des complications, on peut opposer l’accumulation des petits gestes qui protègent. C’est donc, aussi, une attention régulière, qui est nécessaire. Car chaque action, chaque mesure, chaque bon réflexe, dans la vie de tous les jours, compte. Il n’y a pas de petite victoire, sur les complications… L’itinéraire le plus sûr, pour ne pas se diriger vers des ennuis de santé, passe par: manger selon ses besoins et à heure régulière, équilibrer ses menus avec des aliments variés, commencer la journée par un vrai petit déjeuner, équilibrer ses repas au cours de la journée, sans en sauter un, etc. En chemin, aucun aliment n’est nocif, ni interdit. Le danger vient des excès, qu’ils soient excès de trop ou bien excès de pas assez. A chacun de trouver son équilibre alimentaire, en fonction de son mode de vie, de sa dépense phy-sique et de ses goûts. L’ACTIVITÉ PHYSIQUE CONTRE LES COMPLICATIONS: La pratique d’une activité physique, quotidienne, permet de maintenir le diabète de type 2 à prudente distance.

Elle conduit à améliorer les perfor-mances de l’insuline, à faire travailler l’appareil cardiovasculaire, à réduire la tension artérielle et le taux de lipides, etc. Un exercice quotidien, même mo-dique, est, déjà, une excellente préven-tion. 30 minutes de marche rapide, par jour, procurent un bon équilibre entre dépenses énergétiques et apports ca-loriques. Il suffit de se remuer un mini-mum et c’est parti pour la forme !

LE RÔLE DE L’AUTO-SURVEILLANCE, DANS LA LUTTE CONTRE LES COMPLI-CATIONS: Dans le cas du diabète, maladie évolu-tive, sensible à de nombreux facteurs (temps, environnement extérieur et intérieur du corps humain, âge et profil du patient, etc.), tout est affaire d’équi-libre et de dosage. Pour éviter les hypoglycémies et les hyperglycémies, ou toute forme de complications du diabète, le médecin a besoin de votre implication et des don-nées que vous lui fournirez. L’auto-sur-veillance peut jouer un rôle détermi-nant, dans la prescription et le succès du traitement

C’est, d’ailleurs, pour mettre fin à cette situation insoutenable, que des mesures ont été prises, par le Premier ministre, mettant le ministre de la Santé dans l’obligation d’agir et de rendre des comptes. D’autant plus que le nombre de malades chroniques est en augmen-tation, comme c’est le cas des personnes atteintes de diabète. Selon le professeur Boudiba, chef du service diabétologie, à l’hôpital Mustapha Bacha, entre 7 et 10 % de la population en sont touchés. Les habitudes alimen-taires acquises par les personnes actives qui, non seulement, mangent sur le pouce, mais ingurgitent, sans remords, les matières grasses, contenues dans la nourriture proposée, dans les fast-foods et en rajoutent même, en assaisonnant

leur plat ou leur sandwich. La sédentarité est, elle aussi, un facteur à risque, tout comme l’obésité, qui abou-tit à un certain nombre de maladies, dont le diabète. Le danger est plus grand et les risques de complications plus impor-tants pour tous ceux qui ignorent leur maladie et ne se font pas diagnostiquer à temps, ne sachant rien des symp-tômes annonciateurs de cette patholo-gie. Comme pour nombre de maladies chroniques, il n’existe pas de programme national de lutte contre le diabète, alors que la prise en charge laisse à désirer. La Fédération des associations de dia-bétiques déplorent, d’ailleurs, le fait que les maisons des diabétiques aient fermé leurs portes, faute de moyens et de spé-cialistes. Ils réclament, également, que

des médecins soient formés dans cette spécialité, afin que les malades soient, convenablement, pris en charge. Cette même fédération indique que 30 % des diabétiques ne bénéficient pas de la sécurité sociale; ce qui constitue, pour eux, un handicap en matière d’acquisi-tion des médicaments, quand ces der-niers sont disponibles. Les lacunes ne s’arrêtent pas là, mal-heureusement. Parmi elles, l’absence de podologue, dans notre pays, cette spé-cialité n’étant pas enseignée et de sur-croît, la profession n’ayant été reconnue, par le ministère de la Santé, qu’en 2007. Il revient, donc, au malade de prendre soin de ses pieds, pour éviter l’amputa-tion, qui est, malheureusement, le sort réservé à de nombreux diabétiques

Statistiques Complications provoquées par le diabète

30 % d’entre eux ne bénéficient pas de la Sécurité sociale; entre 7 et 10 % de la population, touchés par le diabète

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BIEN-ÊTRE & SANTÉ

N°12 - Novembre 2012

Pour un cœur solide, bougez et… cuisinez !

Des muscles «toujours jeunes»?

Un cône creux d’à peine 300 grammes, capable de propulser, à chaque mi-nute, 7 litres de sang, dans nos veines et nos artères? C’est le cœur, bien sûr. Une mécanique ultra sophisti-quée, qui effectue, en permanence, un travail de titan. Et comme chacun de nos muscles, moins il est actif, plus il s’use.

Rappel des principaux conseils, pour le préserver. Et pour protéger les ar-tères coronaires, qui le nourrissent. Bougez régulièrement. La recette pour un cœur solide, fi-nalement, est assez simple: pas de tabac ni d’alcool, pratiquer, régu-lièrement, une activité physique et avoir une alimentation «santé»! Cardiologue dans le département de la Haute-Vienne, le Dr. Patrick Dary insiste, en premier lieu, sur les ver-tus du sport. «L’activité physique tonifie la masse osseuse, la masse musculaire et consolide le système cardio-circulatoire. A condition, bien-sûr, qu’elle soit pratiquée de façon régulière, tout au long de l’année».Marcher, nager, courir ou pédaler… toutes ces activités ont un effet béné-fique sur le cœur. Elles contribuent à ralentir la fréquence cardiaque et à diminuer la pression artérielle. «Pri-vilégiez les exercices d’endurance, comme la marche ou la course; envi-ron, 30 minutes chaque jour», pour-suit le Dr. Dary. «La cadence doit, également, être régulière, surtout si vous êtes peu entraîné».Cuisinez… Veillez, également, au contenu de votre assiette. Comment? «Tout bonnement en cuisinant vous-

même», recommande le Dr. Dary. C’est, en effet, un excellent moyen de prendre en charge votre santé et celle de vos proches. Et si vous pei-nez à vous y retrouver, parmi la pro-fusion de messages nutritionnels, voici quelques conseils:Indispensables: les fruits et lé-gumes. Riches en vitamines et en antioxydants, fruits et légumes sont, en quelque sorte, les ‘antirouille’ de notre assiette. «Privilégiez les pro-duits de saison; ceux qui sont issus du jardin ou d’une production locale», explique le Dr. Dary.Variez les protéines. Viandes, pois-sons, lentilles, pois cassés… Les pro-téines contribuent à renforcer nos dé-fenses immunitaires. Elles exercent, également, un rôle bénéfique sur la production de neurotransmetteurs (dopamine, noradrénaline et séro-tonine), qui interviennent sur la mé-moire, la concentration et… le moral ! Choisissez bien vos graisses… Deux à trois cuillerées à soupe, par jour, d’un mélange d’huiles de colza et d’olive, ou de colza et de noix, font, parfai-tement, l’affaire. «Et surtout, ne les faites pas frire», recommande le Dr. Dary. «Elles perdent, alors, leurs ver-tus santé»

Avec l’âge, nos muscles perdent de leur superbe, au point que notre tonus et mobilité s’en trouvent, parfois, affectés. Dans la revue Nature, des scientifiques racontent comment ils sont parvenus à enrayer cette fonte musculaire… chez la souris. Auraient-ils découvert la clé de la jeunesse éternelle de nos muscles?C’est une équipe internationale, diri-gée par le Dr. Albert Basson, du King’s College, à Londres, qui vient de publier ce travail original. Les auteurs ont concentré leur attention sur les cellules souches musculaires, qui jouent un rôle déterminant dans la capacité des muscles à se régénérer. Tout muscle, en effet, abrite un réservoir de cellules souches, dites «dormantes». Elles sont là, disponibles, sans fonction perma-nente, mais prêtes à se mobiliser, pour réparer un dommage, qui surviendrait au niveau musculaire,lors de la pra-tique d’une activité physique, ou à la suite d’un traumatisme.

DE VIEUX MUSCLES QUI REDE-VIENNENT JEUNES?A partir d’un travail réalisé sur la sou-ris, les auteurs ont découvertque le nombre de ces cellules dormantes – on dit, également, qu’il s’agit des cellules quiescentes - diminue avec le temps. Leur stock, par ailleurs, s’épuiserait, sous l’influence négative d’une protéi-neappelée FGF2. Et pour cause… Non seulement cette protéine est de plus en

plus présente, au fur et à mesure que nous avançons en âge, mais, en plus, elle «appellerait», en permanence, les cellules dormantes à se diviser et à réparer le muscle. Y compris lorsque celui-ci n’en a pas besoin. Jones et ses collaborateurs, ensuite, ont inhibé l’ac-tion de FGF2 sur des muscles «âgés». Et grâce à cela, ils sont parvenus à reconstituer des stocks de cellules souches prêtes à l’emploi ! Il s’agit, encore, d’un travail préliminaire, mais «notre résultat est très excitant», ex-plique le Dr. Basson. «C’est la première fois que nous révélons le processus (qui gouverne) la fonte musculaire. Cela nous ouvre la possibilité de pouvoir, un jour, développer des molécules suscep-tibles de redonner un coup de jeune à des muscles vieillis». Si le chemin semble encore long, les auteurs sou-lignent, tout de même, que la prochaine étape de leur recherche concernera de vrais muscles, bien humains..

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RECHERCHES MÉDICALES

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Des chercheurs de l'Université de Liège ont identifié une délétion du gène du bovin FANCI

La fertilité est l'un des caractères les plus importants, en race bovine laitière. En effet, elle est en déclin constant, depuis ces vingt dernières années. L'équipe de l'unité du GIGA-Génétique a utilisé les technologies, dites de "der-

nière génération", incluant du génoty-page haut-débit et du séquençage gé-nome entier, pour localiser et identifier la mutation, responsable du syndrome Brachyspina, maladie congénitale létale rare, touchant la race Holstein Frisonne. Cette mutation récessive est une délétion de 3.3kb dans le gène FANCI, un des 13 gènes impliqué dans l'Anémie de Fanconi, maladie humaine bien connue. Etonnamment, malgré l'incidence, très faible, de cette mala-die (moins d'un cas sur 100.000), la fré-quence des porteurs, en race Holstein, est de 7,4%. L'équipe de recherche a démontré que cette apparente contra-diction s'explique par la mortalité embryonnaire d'une large proportion des veaux homozygotes mutés, se tra-duisant par une réduction, significative, de la fertilité dans les croisements por-teur-porteur.Suite à cette découverte, l'hypothèse émise est que d'autres mutations,

potentiellement délétères, ayant un effet insidieux, devaient ségréguer dans chaque population bovine et avoir un impact, global, sur la fertili-té, largement sous-estimé. Sur cette base, un nouveau projet de recherche a été mis en place (projet de thèse de doctorat de Wanbo Li). Il repose sur (i) le séquençage d'exomes de taureaux d'élite, (ii) l'identification de muta-tions hétérozygotes, potentiellement délétères, par recherche bioinfor-matique et (iii) le génotypage, à large échelle, des races bovines corres-pondantes, pour valider ces muta-tions. En effet, si, à l'état homozygote, la mutation génotypée est létale, au cours du développement, cela se manifestera par une absence, totale, d'individus homozygotes mutés dans les individus nés vivants. L'impact, sur la fertilité des mutations validées, pourra, ensuite, être, classiquement, estimé

Une avancée, dans le traitement postopératoire du glaucome

Le glaucome est une maladie dégéné-rative du nerf optique, qui entraîne une perte, progressive, de la vision com-mençant, tout d'abord, en périphérie et progressant, graduellement, vers le centre. Il apparaît lorsque le nerf op-tique est soumis à une pression, au sein du globe oculaire. Il affecte, environ, 3% de la population à Singapour et environ, 30% d'entre eux exigent une chirurgie. Cependant, le taux de réussite de cette intervention, chez les patients Asia-tiques, est considérablement inférieur

à celui enregistré chez les Caucasiens. Les Asiatiques sont très sujets au déve-loppement de cicatrices. Près d'un tiers des patients opérés exige, au cours des six premiers mois, une nouvelle inter-vention, afin de maintenir une pression oculaire normale.Des scientifiques du Singapore Eye Re-search Institute (SERI) [1] et de Nanyang Technological University (NTU) [2] ont mis au point une nouvelle méthode, pour réduire la formation de ces cica-trices post-chirurgicales. Le principe de

ce traitement, élaboré par le Professeur Venkatraman SUBBU, Président par In-térim de la School of Materials Science and Engineering (MSE / NTU) [3], ré-side dans sa forme galénique. Un gel d'acide hyaluronique diffuse la formule active 5-Fluorouracil (5-FU) sur plu-sieurs jours, contrairement à quelques heures. De ce fait, moins d'injections sont nécessaires, réduisant, ainsi, de façon significative, le risque d'infection et d'effets secondaires.Au sein du Singapore National Eye Centre (SNEC) [4], un test clinique a été réalisé sur 49 patients qui ont reçu, de façon aléatoire, l'ancienne ou la nou-velle formule. L'ensemble des patients a été suivi pendant 3 mois. Les résultats ont mis en évidence que le nombre d'in-jections supplémentaires nécessaires a baissé de 40%, chez les personnes ayant reçu le nouveau traitement.L'équipe de la MSE oriente, mainte-nant, ses recherches vers l'utilisation de nano-capsules, qui permettraient un meilleur contrôle de la diffusion de la molécule active, qui pourrait, ainsi, atteindre plusieurs semaines

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Cancer du sein: atelier professionnel à Alger les 16 et 17 novembre

35% des femmes, atteintes du cancer de sein, ont moins de 40 ans

Un atelier sur la sénologie avancée ou métastatique du cancer du sein sera organisé, les 16 et 17 Novembre prochain, à Alger, en collaboration avec l’Université mobile de mastolo-gie (Mastology association of northern and southern Mediterranean, (MANOS-MED). L’atelier sera consacré, essen-tiellement, à l’étude de l’épidémiologie du cancer du sein, chez la femme et même chez l’homme, à son stade avan-cé, dans les différents pays du bassin méditerranéen. "Nous organisons cette rencontre, dans le but d’informer et former les dif-férents acteurs et spécialistes de cette maladie, à travers les pays méditerra-néens, membres de la MANOSMED", a indiqué le Pr. Mustapha Boubrit à l’APS, organisateur de l’événement, avec le Pr. Kamel Bouzid, chef de service du centre Pierre et Marie Curie.

Le Pr. Boubrit est chef du service imagerie médicale à l’hôpital de Béni Messous (Alger). Plusieurs présen-tations seront données, lors de cet atelier, qui s’étalera sur deux jours, autour des thèmes: "épidémiologie et résultats du traitement du cancer du sein", "pathologie et imagerie du can-cer du sein avancé", "les effets indé-sirables dans le traitement du cancer

du sein" et "traitement de la maladie, le rôle de l’imagerie". Cet atelier professionnel, organi-sé, annuellement, dans un pays du bassin méditerranéen, autour d’un thème spécifique, est destiné aux chirurgiens, aux radiologues, aux on-cologues et aux épidémiologistes des pays de cette région.Il se veut un lieu de concertation pluridisciplinaire ou s’exprime, "le mieux", la nécessaire mise en com-mun des connaissances et des com-pétences. Quelque 7.500 cas de cancer du sein sont enregistrés, chaque an-née, en Algérie, avec, environ, 2.500 décès. Cette maladie est diagnosti-quée à un stade tardif, avec un taux de survie bas, qui touche les deux sexes, avec une nette prédominance féminine

Le président de la société algérienne d’oncologie, le Pr. Kamal Bouzid, a af-firmé que 35% des femmes, atteintes du cancer du sein, en Algérie, avaient moins de 40 ans.Le Pr. Bouzid a indiqué, dans une dé-claration, en marge d’une rencontre méditerranéenne, sur le cancer du sein, qui se tient à Alger, au pro-fit des médecins résidents, que les femmes, atteintes de cette maladie, se présentent, pour le traitement, "à un stade avancé de la maladie (90%); ce qui complique leur prise en charge et réduit les chances de guérison". Il a souligné, dans ce contexte, que la prise en charge d’un cas, atteint du cancer du sein, à un stade avancé, coû-terait, au trésor public, 5millions de dinars, contre 300.000 dinars, au pre-mier stade de la maladie. Le Pr. Bouzid a appelé, à cet effet, à l’intensification des campagnes de sensibilisation, sur ce type de cancer, soulignant l’impor-tance de la prévention et du dépistage précoce. Il a annoncé, à ce propos, le lancement d’une campagne de dépis-tage précoce, de masse, du cancer du sein sera lancée à la fin du mois de

novembre, dans la wilaya de Biskra. Le centre anticancéreux Pierre et Marie Curie (CPMC) a formé, à cet effet, une équipe médicale, pour mener cette opération, qui concernera près de 49.000 femmes, âgées de 40 et plus. Le Dr. Stéphane Zervoudis, chirurgien, gynécologue-sénologue et président de l’université Méditerranéenne de mastologie a, pour sa part, appelé à pratiquer l’examen radiologique, pour le dépistage du cancer du sein (mam-mographie), dès l’âge de 35 ans et une

IRM (imagerie par résonance magné-tique), pour les personnes présentant des facteurs à risques. Une prise en charge précoce des cas diagnostiqués permet un taux de convalescence de près de 90% de cette maladie, a-t-il affirmé, soulignant que le monde en-registrait une augmentation du taux de prévalence du cancer du sein, du-rant les dernières années, liés à des facteurs environnementaux, outre le stress, l’obésité, la sédentarité...et autres facteurs exogènes

Pr. K. Bouzid - un des organisateur

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Au grand dam des «marchands de soleil», nombre d’études ont, déjà, démontré la responsabilité, essen-tielle, du bronzage artificiel, dans la survenue de cancers de la peau. Et particulièrement, dans l’apparition des mélanomes. La dernière livraison du British Medi-cal Journal (BMJ), pour sa part, nous apporte les résultats d’une méta-ana-lyse, américaine, qui met en avant leur implication, directe, dans l’apparition de carcinomes. Le risque est consi-déré d’autant plus important qu’il y a eu exposition au rayonnement solaire – naturel ou artificiel – avant l’âge de 25 ans. Selon des chercheurs de l’Uni-versité de Californie, à San Francisco, «le bronzage artificiel cause, chaque année, aux Etats-Unis, plus de 17000 carcinomes», une forme de cancer de la peau, liée à l’exposition aux UV. Et donc, par définition, évitable. Les équipes du Pr. Linos Eleni ont ana-lysé les résultats de 12 études portant sur 9 328 cas de carcinome. Ainsi, le fait d’utiliser un banc de bronzage a-t-il été associé à un risque plus élevé de carcinome spinocellulaire (+ 67%)

ou basocellulaire (+ 29%). Ces deux formes de carcinomes, posent un vé-ritable problème de santé publique, dans la mesure où elles représentent 90% des cancers de la peau.

AVANT 25 ANS…Les auteurs ont, également, noté qu’une exposition avant 25 ans, aug-mente, significativement, les risques de carcinome. «Le début de vie appa-

raîtrait, alors, comme une période critique, quant à l’exposition aux ul-tra-violets» suggèrent-ils. Rappelons qu’en mai dernier, les rédacteurs du Bulletin épidémiologique hebdoma-daire (BEH) avaient révélé qu’au cours des 30prochaines années, «entre 566 et 2 288 décès sont attendus, si les expositions des Français aux cabines UV ne changent pas. Soit, entre18 et 77 morts, par an»

Un cas positif de paludisme autoch-tone a été dépisté, par les praticiens de l’hôpital Tirichine de Ghardaïa, chez un jeune patient, résident de la localité d’El Atteuf (Ghardaïa), a-t-on appris auprès de la direction de la Santé de la wilaya. Le jeune impaludé, âgé de 17 ans, n’ayant jamais séjourné à l’étran-ger, a été admis au sein de l’hôpital de Ghardaïa, suite à une auscultation due à une forte fièvre et suit, actuellement, un traitement thérapeutique appro-prié, a précisé la même source. Ce cas a été rapidement diagnostiqué, suite à la mise en place, par les responsables de la Santé, d’un dispositif de vigilance contre l’apparition des symptômes de cette maladie tropicale, dans la région Ghardaïa, a-t-on ajouté. Une enquête épidémiologique a été diligentée, pour déterminer, avec exactitude, la classification de ce cas de paludisme et l’origine de cette infection, a indiqué le directeur de la Santé de la wilaya. Une opération de dépistage passif de recherche de cas

de paludisme ou de porteurs de para-sites a été lancée depuis l’apparition du 1er cas, à travers l’ensemble des établissements publics et privés de santé. L’ensemble des praticiens ont été instruits de rester vigilants devant les cas de forte fièvre inexpliquée, in-dique-t-on. Une trentaine de cas de paludisme, au total, ont été décelés, depuis le début de cette année, dans la wilaya de Ghar-

daïa et la plupart se sont avérés impor-tés, révèle un bilan de la direction de la Santé. De nombreuses rencontres de formation et de sensibilisation ont été organisées, en 2011 et 2012, au profit des praticiens de la wilaya de Ghar-daïa, sur l’importance d’un diagnostic précoce du paludisme, pour la prise en charge du malade et l’élimination des foyers générateurs de vecteurs de transmission, signale-t-on

Un cas de paludisme autochtone dépisté à Ghardaïa

Bronzage artificiel et cancer de la peau:les moins de 25 ans, en première ligne

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Chlamydiose: inciter les jeunes au dépistage

Provoquée par la bactérie chlamydia trachomatis, la chlamydiose est la plus fréquente des infections sexuellement transmissibles (IST), chez les jeunes et selon l’INPES, «la principale cause de stérilité tubaire, dans les pays industrialisés». Autre motif d’inquiétude: elle est, le plus souvent, asymptoma-tique. Trois bonnes raisons, pour le ministère en charge de la Santé, de lancer une première campagne web, de sensibilisation. Coordonnée par l’INPES, celle-ci interpelle: «Connaissez-vous chlamydia? Nous pouvons tous (en) être por-teurs, sans le savoir».Objectif: inciter les jeunes à se faire dépister. Cette IST en effet, touche, principalement, les jeunes de 18 à 24 ans. Selon l’Insti-tut national de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES), «3,6% des femmes et 2,4% des hommes, de cette tranche d’âge, sont infectés». Cette première campagne se tourne, donc, vers ce public. Elle repose sur une information concernant le mode de transmission, le caractère silencieux des symptômes, les com-plications à long terme de la chlamydiose et naturellement, les moyens de protection… autant de thème abordés sur:http://www.info-ist.fr. AUSSI BIEN LES FEMMES QUE LES HOMMES La bactérie est transmise, à l’occasion de rapports sexuels non protégés. Si l’infection peut se manifester par des brûlures, de la fièvre ou des douleurs, dans le bas-ventre, elle reste, la plupart du temps, asymptomatique. Selon l’INPES, «64% des femmes et 68% des hommes ayant eu un dépistage positif, en 2009, n’avaient identifié aucun signe visible». Et d’ajouter, «cette absence de symptôme entraîne une découverte, souvent tardive, de l’infec-tion, qui peut dormir pendant des mois, voire des années, avant de se compliquer, dans certains cas, en douleurs chroniques, gros-sesse extra-utérine et stérilité tubaire…»

PRÉVENTION ET DÉTECTION Outre le préservatif, qui reste l’unique moyen de prévention des IST, le dépistage représente la seule solution efficace, pour dé-tecter et prendre en charge l’infection à chlamydia. «Il est d’au-tant plus important que (celle-ci) se soigne facilement» insiste l’INPES. Par un prélèvement local, urinaire ou vaginal, le test per-met de vérifier la présence, ou l’absence, de chlamydia trachoma-tis, dans l’organisme. A la moindre question, n’hésitez pas à interroger votre médecin

Une exposition prénatale au mercure, ou encore une exposition postnatale au plomb, multiplieraient les risques, pour un enfant, de développer un trouble du déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDAH). Cette découverte, à mettre au crédit de chercheurs cana-diens, confirme les effets délétères de ces deux mé-taux lourds sur le développement de l’enfant. Grâce à des analyses du sang ombilical, les chercheurs du Centre de recherche du CHU de Québec et de l’Uni-versité Laval (Canada), ont mesuré l’exposition pré-natale au mercure de la population inuit du Nunavik, une région située dans le Nord du Québec et autre-fois, appelée le Nouveau Québec. Pourquoi ces po-pulations précisément? Parce qu’elles sont particu-lièrement exposées au mercure, du fait de leur forte consommation de chair provenant de mammifères marins. Résultat, les enfants, dont le sang de cor-don présentait les concentrations les plus élevées en mercure, ont vu leur risque de TDAH multiplié par trois, en comparaison des autres.Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), «l’exposition au méthyl-mercure, in utero, peut résulter de la consommation, par la mère, de pois-sons ou de crustacés». C’est pourquoi, en France, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimen-tation de l’Environnement et du Travail (ANSES), recommande aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 30 mois «d’éviter de consommer les poissons les plus contaminés: requins, lamproies, espadons, marlins…».Les auteurs de ce travail ont également démontré que les enfants de 11ans, ex-posés à de très faibles niveaux de plomb, sont 4 à 5 fois plus exposés au risque de présenter des diffi-cultés d’attention, de type hyperactivité. Là encore, l’alimentation est en cause. Le métal s’insinue, en effet, dans la chair des animaux, par l’intermédiaire des munitions, utilisées pour la chasse. Pour les auteurs, «ces résultats renforcent les preuves des effets négatifs d’une exposition postnatale au plomb qui serait nettement inférieure au niveau, actuel-lement, considéré comme "sans danger", par les autorités de santé publique»

Troubles de l’attention, hyperactivité: la piste du mercure et du plomb

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ÉVÈNEMENT

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Chaque année, en Europe, 400 000 per-sonnes sont victimes d’une mort subite, en milieu non-hospitalier. Leur taux de survie ne dépasse pas10%, un chiffre très inférieur aux résultats observés dans des pays comme les Etats-Unis, où la prise en charge de ces cas fait l’objet de procédures clairement codifiées. Confronté à ce constat alarmant, le Parlement européen a mis en place une stratégie, pour «renforcer la diffusion des gestes qui sauvent». Le point sur ses propositions, alors que la Journée mondiale du cœur est célébrée ce 29 septembre. Soutenu au niveau natio-nal, par la Fédération de cardiologie, le SAMU-Urgences de France et la Croix-Rouge française, le Parlement européen souhaite, donc, «informer et impliquer davantage» le grand public. L’institution européenne propose, ainsi, la mise en place d’une semaine européenne de sensibilisation à l’arrêt cardiaque. Elle plaide, également, pour une stratégie européenne commune. Celle-ci serait, notamment, appuyée sur: l’adoption de programmes communs d’implantation de défibrillateurs automatiques, dans les lieux publics et de formation, des non-professionnels, à leur utilisation; une harmonisation législative, destinée à faciliter la pratique de la réanimation cardio-pulmonaire et de la défibrilla-tion, par des «non-médicaux».

LA FORMATION AUX GESTES QUI SAUVENT, UN ACTE CITOYENDans une démarche, peut-être plus inattendue, le Parlement se préoc-cupe, aussi, du versant législatif de la question. Il entend, ainsi, «protéger les personnes (qui n’appartiennent pas au) corps médical, volontaires, pour dis-penser les premiers secours, en leur conférant une immunité contre toute poursuite judiciaire». La Croix-Rouge en effet, indique que «les suites pénales (auxquelles ils seraient exposés, en cas de problème) inquiètent les témoins d’un accident cardiaque». Au point, bien souvent, qu’ils hésitent à pratiquer les

gestes de premier secours…Ces consi-dérations sont régies par l’article 122-7 du Code pénal. Celui-ci stipule: «n’est pas pénalement responsable la per-sonne qui, face à un danger actuel ou imminent qui la menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la per-sonne ou du bien». Ce texte pourrait paraître rassurant… s’il n’était, pour le moins, nuancé à la ligne suivante, qui stipule que cette immunité est acquise «sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace». C’est ainsi que le fait de réa-liser un massage cardiaque sur une vic-time, sans que cela ne soit nécessaire, par exemple, pourrait être considéré comme «disproportionné». Le «sau-veteur», alors, encourt des poursuites pénales. Toutes ces propositions ont un

même but: faciliter la réalisation des gestes de premiers secours. La Fédéra-tion française de Cardiologie indique, en effet, que «sans prise en charge dans les 3 à 4 minutes, (suivant un accident cardiaque), moins de 5% des personnes, faisant un arrêt cardiaque, y survivent. Ce chiffre atteint plus de 50%, dans les pays où la population est formée». Et la Fédération de rappeler que «quelques heures suffisent, pour apprendre à sau-ver des vies».Rappelons qu’en France, il existe différentes formations, pour apprendre les gestes qui sauvent et se voir délivrer une attestation de forma-tion à la prévention et aux secours ci-viques de niveau 1 (PSC1). Renseignez-vous auprès de la Protection civile (sur Paris, uniquement), de la Croix-Rouge française, des Sapeurs-pompiers, ou de la Fédération française de Cardiologie

Arrêt cardiaque: mieux encadrer les gestes qui sauvent

INFO

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ACTUALITÉ

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Le lien entre cancer et thrombose est aussi ancien qu'avéré. La maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) constitue un facteur majeur de mauvais pronostic, chez les patients atteints de cancer et plus grave encore, repré-sente la deuxième cause de morta-lité au cours du cancer. C'est ce qu’a rappelé le Pr. Ismaïl Elalamy, chef du service d'hématologie biologique de l'Hôpital Tenon à Paris, en marge de la rencontre des experts organisée par le laboratoire LEO Algérie, à l’hôtel Hilton d’Alger.Regroupant des spécialistes en onco-logie, médecine interne, réanimation, cardiologie, chirurgie et pneumologie, cette réunion d’experts, qui a été mo-dérée par le Pr. Elalamy, a permis de je-ter les jalons, pour l’amélioration de la prise en charge de la thrombose, chez les patients atteints de cancer. Ainsi, ce comité d’experts, dont les travaux sont parrainés par LEO Pharma Algé-rie, s’est donné pour tâche de réfléchir à la formalisation des bonnes pratiques dans la prévention et la prise en charge de cette «dualité infernale».«La science ne vaut que si elle est pra-tiquée», rappelait le modérateur, qui a axé son intervention sur la formation du médecin, qui doit avoir une vision élar-gie pour pouvoir prendre en charge le patient, dans sa globalité. La formation continue, la participation régulière aux EPU sont, plus que jamais, nécessaires, au vu de la progression continuelle des connaissances, dans le domaine de la médecine et de la science. La prise en charge de la thrombose, chez les pa-tients atteints de cancer, s’appuie sur ces nouvelles connaissances et permet une approche personnalisée, par la stratification du risque, qui s’adapte à l’évolution de la maladie

Cancer et thrombose:rencontre nationale des experts a alger

Cancer et thrombose, une dualité naturelle, mais délétère

Pr. Ismail Elalamy, Chef du service d'hématologiebiologique de l'Hôpital Tenon à Paris

L'existence d'un cancer, le fait de subir une chirurgie (comme la chirurgie orthopédique, qui est particulièrement thrombogène), ou l'immobilisation, par un plâtre «sans appui», constituent des circonstances précipitantes et des contextes pourvoyeurs de thrombose. C’est la raison pour laquelle la prise en charge des patients doit passer, avant toute chose, par la prise de conscience de ces dimensions. Le praticien pourra, alors, opposer, à cette menace potentielle, une stratégie adaptée.

Santé mag: Quel est le lien entre can-cer et thrombose? Est-il établi depuis longtemps?

Pr. I. Elalamy: La notion du lien entre la thrombose et le cancer est ancienne. Dès la moitié du 19ème siècle, un bril-lant sémiologue français, Armand Trousseau, a été le premier à relater à ses élèves que la survenue de throm-boses veineuses, récidivantes ou bila-térales signaient la nature néoplasique chez un patient se plaignant d'épigas-tralgies et que, dans ce cas, la lésion gastrique traduisait la présence d'un cancer. Ironie du sort, Armand Trous-seau devait décéder, deux ans après cette communication, d'un cancer de l'estomac, alors qu'il avait, lui-même, présenté des phlébites à répétition. Il a donc, ainsi confirmé et validé, lui-même, sa constatation de médecin: c'était un homme d'expérience !La thrombose contribue au dévelop-pement du cancer et le cancer profite de la thrombose, pour progresser. Le risque vasculaire, associé au cancer, est tout aussi sournois et une embolie pulmonaire peut survenir brutalement, avec des conséquences dramatiques: on parle de la «mort silencieuse».

Un traitement antithrombotique peut, ainsi, permettre d'éviter au patient la survenue d'une embolie pulmonaire, qui est mortelle une fois sur deux. Je ne dis pas que donner un traitement anti-thrombotique permet de traiter le cancer, mais cela pourrait, d'une part, limiter la prolifération de la tu-meur, et d'autre part, favoriser l'im-pact du traitement anti-cancéreux.

Quelle est la prévalence de la throm-bose, chez le patient cancéreux?La thrombose est intimement asso-ciée au développement tumoral: le cancer profite de la thrombose pour grossir, croître et se disséminer.C'est pourquoi, on estime que 20% des patients atteints de cancer (tous cancers confondus) développent une thrombose. Ce risque thrombotique varie selon le type de tumeur et son stade évolutif. Chez le patient atteint de cancer, le risque de récidive throm-botique est, aussi, trois à quatre fois supérieur, par rapport à un patient sain. En cas de chirurgie, le sujet atteint de cancer a trois à quatre fois plus de risque de faire une throm-bose post-opératoire qu’en l’absence de cancer.

Entretien réalisé par Tanina Ait

à Santé Mag

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ACTUALITÉ

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Chafik OussedikDirecteur Général LEO Pharma Algérie, à Santé Mag

Estimez-vous que les praticiens prennent, suffisamment, en consi-dération le risque thrombotique chez un patient atteint de cancer?Malheureusement, en dépit de l'amélioration de nos connaissances sur ce lien entre le cancer et la thrombose, la prise de conscience dans le monde médical est parti-culièrement limitée. Les études révèlent que moins de la moitié des patients médicaux à risque de thrombose reçoivent une prophy-laxie. Ainsi, malgré les recomman-dations internationales et les avis concordants d'experts, près de 70% des patients atteints de cancer et hospitalisés ne reçoivent pas de trai-tement préventif anti-thrombotique.

Certains cancers sont-ils plus thrombogènes que d'autres?Le risque thrombotique est asso-cié au type histologique et au degré d'évolutivité du cancer. On sait que les tumeurs dites solides (pou-mon, pancréas, colon, estomac, les adénocarcinomes en général) sont les plus thrombogènes. La chirur-gie, la radiothérapie, la chimio-thérapie, et l'hormonothérapie favorisent, aussi, le développement d'une thrombose. C'est pour cette raison qu'il existe des recomman-dations internationales, pour les patients atteints de cancer, traités, en ambulatoire, par chimiothérapie. Les patients bénéficiant de cette combinaison thérapeutique doivent, alors recevoir, systématiquement, une prévention anti-thrombotique adaptée, pour limiter ce risque.

Quels sont les traitements préconi-sés?Les recommandations interna-tionales présentent les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) comme l’outil thérapeutique de première ligne pour la prévention et le traitement anti-thrombotique, chez le patient atteint de cancer. Il faut prévenir la thrombose chez ces malades, aussi longtemps que le risque persiste, tout en adaptant ce «bouclier» à l'agression qu'il y a en face. C’est pour cette raison que les HBPM sont recommandées, en ren-forçant cette protection, particuliè-rement chez les patients atteints de cancer. Les HBPM pourraient, ainsi, influencer l'évolution, voire le pro-nostic, de certains cancers

LEO Pharma AlgérieUne fondation au service du patient

Pouvez-vous nous présenter LEO Pharma?LEO est peut-être le plus ancien labo-ratoire du monde, puisque l’officine, qui lui a donné le jour, a été créée en 1620, au cœur de Copenhague. . Les apothicaires danois avaient choisi le cygne ou le lion.La Kjobenhavns Loveapothek (La pharmacie du Lion de Copenhague) fut la première autorisée au Dane-mark. Elle a fonctionné sans discon-tinuité jusqu’au XXème siècle pour donner naissance, en 1908, aux labo-ratoires LEO, devenus, par la suite, "LEO Pharma".Le Groupe LEO Pharma, emploie ac-tuellement, plus de 4500 personnes à travers ses filiales, dans 61 pays. Aujourd’hui, près de 150 pays commer-cialisent les produits LEO, y compris les Etats-Unis et le Japon.

Vous confirmez bien que LEO Pharma est une fondation ?Absolument, LEO pharma est restée une société familiale, jusqu’en 1983, année où son propriétaire a créé la fon-dation LEO et lui a fait don d’une partie du capital, avant de le lui transmettre, intégralement, trois ans plus tard.

Devenu fondation, le Groupe peut plei-nement exprimer sa vocation pour la recherche médicale et ce d’autant mieux que n’ayant aucun actionnaire, tous les profits réalisés restent dans l’entreprise, pour consolider son indé-pendance et pour financer ses pro-grammes de recherche.La Fondation LEO consacre, aussi, un budget important à aider des projets de recherche des étudiants en cours de spécialisation, des œuvres huma-nitaires et décerne différents prix, comme par exemple le prix Charles Grupper, qui récompense, chaque année, de jeunes chercheurs ayant publié, en langue française, dans le domaine de la dermatologie.

A quand remonte la présence de LEO Pharma, en Algérie?Pertinente question !! La réponse est, d’ailleurs, de circonstance puisque la filiale Algérie a fêté, ce mois, sa pré-sence depuis 10 années, en Algérie, en tant qu’entité légale de droit Algé-rien (SARL). Ceci m’amène à souligner que la pénétration de LEO Pharma, en Algérie, remonte à bien au-delà de 2002, puisque la 1ère commande, vers l’Algérie, a été réalisée en 1963.

Quelles sont les spécialités dans les-quelles active Leo Pharma?Dans le monde et en Algérie, Leo Pharma intervient dans 2 pôles théra-peutiques, en l’occurrence: La derma-tologie (Psoriasis, Infections cutanées) et la Thrombose veineuse.Depuis plusieurs années, LEO Phar-ma, a mis au point des produits à la fois plus efficaces et mieux tolé-rés, dont le chef de file demeure une association fixe unique, composée de Calcipotriol et de Betaméthasone. A noter que ce produit innovant est mis à la disposition des profession-nels de la santé en Algérie, depuis 2008, dans le domaine de l'hemostase et de la coagulation.

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C’est ainsi que, dès 1940, LEO Pharma créait sa propre héparine, après en avoir réussi l’extraction et la produc-tion. C’est l’un des rares fabricants à contrôler la totalité du processus de fabrication des héparines, depuis le recueil de la matière première, jusqu'à la production d'une gamme complète de produits finis.Depuis 1999, LEO Pharma commercia-lise, en Algérie, après son lancement en Europe, en 1991, une Héparine de Bas Poids Moléculaire (HBPM): la Tin-zaparine® obtenue par clivage enzy-matique, selon un processus qui la différencie des autres HBPM commer-cialisées à ce jour.

Comment se situe, aujourd’hui, LEO Pharma, dans le marché Algérien?Sans rentrer dans le détail des fran-chises dans lesquelles nous activons et qui contribuent, dans leurs segments, à apporter une réponse efficiente et de qualité aux besoins du patient Algérien, et se rapportant aux récentes données IMS en Algérie, LEO Pharma Algérie est classé au 38ème rang dans un marché qui comporte, dans l’absolu, 255 opé-rateurs pharmaceutiques toutes spé-cialités confondues, nous enregistrons une croissance de 50% dans un marché qui évolue de 20% en valeur et que l’on estime autour de 2,5 Milliards d’Euros.Il serait, aussi, intéressant de souligner que de par la similitude des marchés et des besoins du patient, LEO Pharma Algérie s’inscrit dans une région que l’on nomme LAMEA (Latine America Middle East Africa), l’Algérie est clas-sée en 3ème position après l’Arabie Saoudite et l’Egypte devant le Brésil et le Mexique.

Avez-vous des projets de fabrication, en Algérie?Afin, d’une part, répondre aux attentes des autorités de santé, en Algérie et des pouvoirs publics, dans le cadre de la fabrication locale et d’autre part formaliser la mission à laquelle est assignée tout employé de LEO Pharma dans le monde, et qui consiste à amé-liorer la qualité de vie des patients, nous avons décidé de donner forme à un projet de fabrication locale de formes topiques, avec un partenaire Algérien. Les premières boites ont été mises à la disposition du patient Algé-rien au mois de mai 2012. A cet effet, notre volonté de marquer encore plus notre présence, en Algérie, est à l’ordre du jour, et pour preuve, nous réfléchis-

sons, activement, à la mise en place de nouveaux projets ambitieux.Il s’avère, à notre sens, impératif et légitime de contribuer, localement, à mettre à la disposition du patient Algérien des produits de qualité, et ce, grâce à l’expertise de LEO dans certaines aires thérapeutiques et aux transferts technologiques consentis par notre groupe.

Avez-vous des programmes de sensi-bilisation dédiés au patient Algérien?De par le statut de fondation de LEO Pharma, nous cristallisons toutes nos actions pour et autour du patient. Dans ce sillage, en dermatologie, grâce à la collaboration de différentes sociétés savantes et l’implication active d’ex-perts, nous avons accompagné en Al-gérie des groupes de travail (Groupe de Réflexion Maghrébin sur le Psoriasis) qui œuvrent à un meilleur diagnostic et à une prise en charge du psoriasis par l’omnipraticien.Un programme de formation continue a été mis en place, dans différentes régions du pays, afin de permettre auxpatients, grâce à un meilleur dépistage, d’avoir un accès plus facile à tout l’ar-senal thérapeutique disponible, ainsi qu’à l’amélioration de leur qualité de vie.Récemment, fort de certaines recom-mandations internationales (SOR, SFMV, Afssaps), qui traitent de la prise en charge de la thrombose veineuse, chez le patient atteint de cancer, dont le risque est multiplié par 4, LEO Phar-ma apporte son soutien à un groupe pluridisciplinaire, afin de porter une réflexion sur les meilleurs alternatives thérapeutiques, dans ce contexte, tout en tenant compte de l’évolution des connaissances sur la thrombose vei-neuse et son impact-pronostic;les disparités constatées dans la pra-tique clinique;

la modification des pratiques et l’ab-sence de référentiels nationaux.

Pour terminer, quels seraient selon vous, les mots clés qui peuvent fidèle-ment, définir LEO Pharma Algérie?Si je devais en choisir quelques-uns, mon choix se porterait sur les 5 mots suivants:

Fondation: Cette configuration confère à LEO Pharma un statut d’indépendance garantissant, mathématiquement, un capital continuellement investi dans la recherche et le développement.

Patient: C’est notre raison d’être… Notre souci est de veiller constamment à son bien être !

Qualité: Un mot qui résume aussi bien la qualité des relations humaines, qui jalonnent le quotidien de l’employé, chez LEO Pharma, que celle de nos produits. Ce mot résume, aussi, toutes nos techniques d’organisation et de fonctionnement, qui nous font tendre, aujourd’hui, chez LEO Pharma, vers un pôle d’excellence.

Valeurs: C’est le cadre qui unit, inéluc-tablement tous les employés de LEO Pharma. Nous les exprimons quelle que soit la conjoncture dans laquelle nous nous situons. Elles conditionnent nos interactions, en interne et balisent nos relations, en externe, avec nos clients.

Investissements: C’est notre projet de fabrication locale qui prend forme et notre volonté à investir dans l’homme, en développant des compétences lo-cales et accompagner les sociétés sa-vantes et associations de patients, dans leurs développements

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Maladie Thrombo-Embolique Veineuse (MTEV*)

* Population de plus de 7 millions d’américains hospitalisés dans des services hospitaliers de soins aigus.(1) American College of Chest Physicians Evidence-Based Clinical Practice Guidelines (8th edition). Prevention of venous thromboembolism. CHEST 2008;133(6):380S-454S

Parce que la vie est unique

complication post-opératoire médicale (1)

2e

2e 3e

cause de prolongation de l’hospitalisation (1)

cause d’excès de mortalité et de dépenses (1)

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Très tôt, on s’est rendu compte que le lait maternel n’a pas d’équivalent nutritif. On sait que les enfants, nourris au sein, sont plus résistants aux infections (gastro-entérites, otites, diarrhées, infections respiratoires…. L’allaitement maternel joue, également, un rôle dans la protection contre le diabète, l’obésité, etc…).

Au plan psychologique, il a été, également, démontré que le sein renforce le lien affectif mère-enfant et que la carence, à ce niveau, a un effet négatif plus lourd, sur le développement de l’enfant qu’une carence alimentaire. Enfin, l'allaitement diminuerait le risque de développer un cancer du sein, chez la femme.

Le docteur Larbi Mariche pédiatre et auteur d’un ouvrage «Allaitement maternel», nous en parle, dans le but de donner des conseils, d’une part, à la plupart des futures et jeunes mères, non expérimentées et d’autre part, «apporter un plus aux efforts déployés, pour promouvoir l’allaitement maternel, dans notre pays».

Santé mag: Que pensez-vous de la po-litique du dépistage, précoce, du can-cer du sein? Dr. L. Mariche: Le sein se prépare à l’allaitement, dès les premiers mois de la grossesse; la sage- femme ou la gy-nécologue peuvent donner des conseils, sur la préparation des mamelons, pendant le dernier mois de grossesse (massage). A l’accouchement la production de pro-gestérone s’arrête et l’hormone de la lactation (la prolactine) commence à stimuler la glande mammaire.

Quand faut-il mettre bébé au sein, pour la première fois?La première tétée doit être donnée le plus tôt possible (dès les premières heures), après l’accouchement; cette première rencontre est importante, pour que la tétée soit «efficace» ou non, car elle va faciliter le démarrage de l’al-laitement.

Quel sera le menu type de l’alimenta-tion de la femme qui allaite?L’alimentation doit être équilibrée et variée; en particulier, riche en acide linoléique et alpha linoléique (poissons gras et huiles végétales), pour couvrir les besoins de la mère et son bébé, consommer 2 collations par jour, à base de laitages ou fromages. On fera remar-quer, qu’en temps normal, il y a lieu de boire, au moins, 1,5 litres d’eau par jour et en période d’allaitement, il faut prendre 2,5 litres, voire 3 litres; car une

partie de cette eau sert à l’élaboration du lait. Préférez les eaux minérales à l’eau du robinet, qui peut contenir trop de nitrates. Votre alimentation pendant l’allaitement est, donc, essentielle en quantité et en qualité, car elle sert à couvrir vos besoins nutritionnels plus importants et à produire 700 à 800 ml de lait, par jour, avec une dépense éner-gétique supplémentaire de 500 Kiloca-lories. Donc, mangez de façon riche, variée et équilibrée.

Qu’est-ce qui favorise la qualité et la quantité du lait?Beaucoup de substances, contenues dans la nourriture, passent dans le lait; les bonnes, mais aussi, les mauvaises; sans oublier le goût de vos aliments ha-bituels. Mangez à votre faim et répartis-sez votre alimentation sur 4 repas, voire 5, par jour.

Pendant combien de temps faut-il al-laiter son enfant?L’allaitement maternel doit être exclu-sif, jusqu’à l’âge de 6 mois. Dans notre religion musulmane et selon le verset coranique 233 sourate de la Génisse: «si elles veulent un allaitement complet. Les mères allaitent leurs enfants deux années révolues».

Combien de fois, par jour, bébé doit-il téter?C’est, surtout, l’enfant qui choisit son rythme; au début, donner le sein à la demande, pour stimuler la production.

Il faut promouvoir l’allaitement maternel, dans notre pays

﴾ Les mères allaiteront leurs enfants deux années entières, si elles veulent un allaitement

complet...﴿

Verset coranique. 233, sourate de la Génisse.

Entretien réalisé par Tanina Ait

Dr. Larbi Mariche*, à Santé Mag

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Les premiers jours, les tétées sont, en général, espacées de 2 ou 3 heures, jour et nuit (8 à 12 fois, par 24 heures). Il faut attendre quelques semaines, pour que bébé commence à faire ses nuits.

Quels sont les avantages de l’allaite-ment maternel?Le lait maternel est idéal pour répondre aux besoins de votre bébé. C’est un modèle d’équilibre. Il contient tous les éléments nutritionnels, néces-saires à son développement et évo-lue en même temps que ses besoins. Il faut souligner qu’allaiter bébé au sein, c’est créer un moment privilégié entre vous et votre enfant; une intimi-té qui favorisera son épanouissement affectif. Il a été démontré son rôle dans la prévention de certaines infections (ORL et respiratoires); de l’obésité, de l’allergie; du diabète insulinodépen-dant, etc… et à réduire le risque de cer-tains cancers (sein), chez la femme qui allaite.

Une femme qui allaite est-elle à l’abri d’une autre grossesse, sans prendre la contraception?Le risque de grossesse est élevé, sans contraception, après le retour des couches; d’où, la nécessité d’une contraception, dès le retour des couches. Votre médecin décidera de la méthode contraceptive adéquate.

En cas d’une gastro-entérite, peut-on continuer à allaiter? "Poursuivre l’allaitement est, alors, for-tement recommandé; notamment, en cas de gastro-entérite.

Peut-on prendre la pilule contracep-tive en allaitant?Toutes les méthodes contraceptives sont compatibles avec l’allaitement. Cependant, certaines pourraient provo-quer une baisse de la lactation, en par-ticulier les contraceptions hormonales contenant des œstrogènes; d’où, l’inté-rêt d’utiliser des contraceptifs conte-nant des faibles doses d’œstrogènes, ainsi que les progestatifs purs.

En cas de grippe, de rhume ou d’an-gine, faut-il arrêter l’allaitement?Une grippe; un rhume; une gastro-en-térite, ou même une maladie chronique, comme le diabète n’empêchent, nulle-ment, d’allaiter.

Y a-t-il de contre-indication à l’allaite-ment

Les contre-indications à la mise au sein et à l’allaitement maternel sont rares, voire exceptionnelles (maladie psychia-trique évolutive...).

Comment conserver le lait maternel?4 heures, maximum, à température am-biante (20 à 25°c); 48 heures, maximum, au réfrigérateur, à température infé-rieure ou égale à 4°c; 4 mois au congé-lateur, à température de moins 18°c. Le lait décongelé est à consommer dans les 24 heures et ne doit, jamais, être recongelé.

Quand on allaite, peut-on prendre des médicaments?Attention à l’automédication. Ne prenez pas de médicaments, sans demander conseil à votre médecin. Certains médi-caments sont formellement interdits, d’autres ne doivent pas être pris en continu; la plupart pouvant être nocifs, puisqu’ils passent dans le lait.

Une femme qui fume peut-elle allai-ter?Vous savez, bien sûr, qu’il est préférable de ne pas fumer et arrêter de fumer est toujours bénéfique à n’importe quel moment de la vie et surtout, pendant la grossesse et l’allaitement. Pour la san-té de votre enfant, comme pour la vôtre, oubliez la cigarette, car la nicotine passe dans le lait. Si vous fumez 10 à 20 cigarettes, par jour, votre lait contient 0,4 mg nicotine, par litre. Limitez, aussi, la consommation du thé et du café.

Faut-il donner à boire, en été, à un bébé nourri, exclusivement, au sein?Le lait est composé de 75% d’eau; donc, le nourrisson n’a pas besoin de liquides, en dehors du lait maternel, même s’il fait chaud.

Un dernier mot…Espérons que ces conseils auront per-mis de répondre aux questions de la plupart des futures et jeunes mères, non expérimentées et à apporter un plus aux efforts déployés, pour promou-voir l’allaitement maternel, dans notre pays

* Larbi Mariche, pédiatre et auteur de 4 ouvrages-références:- Asthme de l’enfant- Acné juvénile- Allaitement maternel- Fièvre et douleurs de l’enfant- Pas d’alternative au lait maternel.

Plus de 6000 médecins, formés en Algérie, exercent à l’étranger

Le nombre de médecins, formés en Algérie et qui sont partis à l’étranger, pour exercer le métier, est de plus de 6000, a indiqué, à Alger, le Pr. Moussa Achir, pédiatre à l’Hôpital Bir-Traria."Plus de 6000 médecins, ayant suivi leurs études en Algérie, ont quitté le pays, pour exercer le métier à l’étran-ger, notamment en France", a précisé le Pr. Achir, dans une intervention à la conférence, consacrée à la prise en charge de la santé du citoyen, dans la région du Maghreb. Alors que les établissements de santé, en Algérie, souffrent d’un manque d’encadrement, surtout des spécialistes et faute de prise en charge, plusieurs médecins préfèrent aller à l’étranger, a-t-il re-gretté. L’intervenant a mis l’accent sur la nécessité de trouver une solution à cette situation, par la prise en charge des préoccupations des médecins. «Nous ne pouvons pas demander à un médecin spécialiste d’aller travailler au Sud, si les conditions sociales ne lui sont pas favorables», a-t-il expliqué. Soulignant, par ailleurs, que l’Algérie est en retard en matière de technolo-gies nouvelles, le professeur Achir, qui est, aussi, chef de projet télémédecine-télédiagnostic, à l’Hôpital Bir-Traria, a plaidé pour la mise en place d’un sys-tème de télémédecine, dans toutes les structures hospitalières. Pour parer à ce manque d’encadrement, l’Algérie est appelée à développer les nouvelles technologies, dont la télémédecine, pour que les médecins puissent don-ner leurs avis médicaux à distance; une solution pratiquée dans les pays développés, qui est moins coûteuse et moins pénible pour le patient, a conclu Moussa Achir

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ACTUALITÉ

49Santé-MAGN°12 - Novembre 2012

WomenIn women, independent factors linked with SVR were genotype 2 (HCV 1 as reference, OR, 5.385; 95% CI 1.542–12.147, P < 0.0001), menopause at en-rolment (OR 0.285;95% CI 0.133–0.611, P = 0.001), cho-lesterol levels (OR 0.986; 95% CI 0.975–0.997, P = 0.013), platelets count (OR, 1.007; 95% CI 1.003–1.011, P = 0.001) and use of Peg-IFNa-2b (OR 3.177; 95%CI 1.542–6.545, P = 0.003) (Table 3b).The SVR rate in women with genotype 1 was significantly lower in meno-pausal compared with fertile women [31/110 (28.2%) vs 38/67 (56.7%); P < 0.0001] and was similar to that of men (83/234, 35.4%, P = 0.223). There was no significant difference in SVR

between menopausal and fertile wo-men with genotype 2, although there was a trend towards lower SVR rates in menopausal, 57.1% (40/70) vs fertile women 70.6% (24/34, P = 0.186).Factors independently associated with SVR in menopausal women were ge-notype 2 and 3 (HCV-1 as reference, HCV-2: OR 3.391; 95% CI 1.516–5.979, P = 0.001; HCV-3: OR 4.354; 95% CI 1.218–15.574, P = 0.024), platelets count (OR, 1.006; 95% CI 1.001–1.011, P = 0.025), severe stea- tosis (>30%)(OR 0.171; 95% CI 0.046–0.641, P = 0.009) and use of Peg-IFNa-2b (OR 2.659; 95% CI 1.396–5.064, P = 0.003) (Table 3c). In women of reproductive age, only baseline GGT levels (OR 0.942; 95% CI 0.899–0.987, P=0.012) independently predicted SVR (Table 3d).

When we recognized that menopau-sal women responded very differently to the two drugs compared with men, we investigated whether differences existed between the sub- group of menopausal women and a correspon-ding group of age-matched men. Des-pite weight being significantly lower in menopausal women (65.0 ± 10.8 kg) compared with age-matched men (76.6 ± 11.4 kg) (P < 0.0001), signifi- cantly more women had steatosis, both moderate [women 22 (11.5%), men 12 (6.2%); P = 0.010] and severe [women14 (7.3%), men 8 (4.1%); P = 0.038]; baseline cholesterol levels were also higher in menopausal wo-men (women 183 ± 34 mg%, men 168 ± 33 mg%; P = 0.006).

Safety evaluationSide effects leading to treatment dis-continuation occurred in 94 patients (12.6%), more often during the first 16 weeks of treatment. In both groups, the leading reasons for discontinuing therapy were adverse events (15%) or haematological abnormalities (2.5%) (Table 4). Percent dis- continuations as well as their causes were similar between Peg-IFNa-2a and Peg-IFNa-2b (28.9% vs 30.9% respectively, P = 0.552) (Table 4).Overall, 120 subjects (16.0%) requi-red ribavirin dose reduction (19.1% with peg-interferon alfa-2a and 14.9% with peg-interferon alfa-2b, P = 0.126). Ribavirin dose reduction marginally affected the likelihood of SVR in the whole cohort (SVR with full dose vs reduced dose: 70.4% ±60.8.7%, P = 0.056). Ribavirin dose reduction did not influence the SVR rate when pa-

tients were analysed according to the PEG IFN used (P = 0.273) and was not an on-treatment predictive factor of treatment failure (OR:1.577; 95%CI, 0.800–3.108; P = 0.188).

DISCUSSION

In this study of patients with CHC treated in a real-world clinical set-ting, we found that, when considering the entire cohort, traditional predic-tors of poor outcome (genotype 1/4, higher stage of disease, older age) were confirmed as inde- pendently associated with SVR failure. Howe-ver, when we analysed predictors of SVR separately in men and women, we found that PEG-IFN alfa2b-based therapy achieved a significantly higher SVR rate compared with the PEG-IFN alfa2a-based regimen in menopau-sal women. This does not appear to

depend on differences in the popula-tion studied. Although this was not a randomized study, the groups were well balanced for such factors as pre-sence of cirrhosis, staging, genotype and stigmata of metabolic syndrome (higher BMI, fasting glucose, choles-terol, GGT), which are predictors of antiviral therapy failure in CHC. Fur-thermore, the significant interaction effect between type of Peg-IFN used and sex was also confirmed after mat-ching by pro- pensity analysis.We have no definitive explanation for the interaction detected between type of Peg-IFN used and sex. Although our study was not designed to explain the difference in performance between PEG-IFN alfa2a and alfa2b in female patients with CHC, literature data sug-gest some hypotheses. The reason for better performance of Peg-IFNa-2b in women.

ETR (%) P SVR (%) PWhole cohort (746)PEG IFN 2a (360) 225 (65.2) 0.001 155 (44.9) 0.139PEG IFN 2b (386) 221 (55.1) 197 (49.1) Men (431)PEG IFN 2a (202) 132 (65.3) 0.005 99 (46.5) 0.489PEG IFN 2b (229) 119 (52.0) 116 (43.2)Woman (315)PEG IFN 2a (143) 93 (65.0) 0.297 56 (39.2) 0.007PEG IFN 2b (172) 102 (59.6) 93 (54.4) Women of reproductive age (124)PEG IFN 2a (65) 48 (73.4) 0.903 35 (53.8) 0.055PEG IFN 2b (59) 43 (72.9) 41 (70.7)Menopausal women (191)PEG IFN 2a (78) 45 (57.7) 0.455 21 (26.9) 0.008PEG IFN 2b (113) 59 (52.2) 52 (46.0)

Table 2 Efficacy of treatment according to pegylated interferon used in the whole cohort and in men and women (strati-fied by reproductive status)

Peginterferon-A_2B plus ribavirin is more effective than peginterferon-A_2A plus ribavirin in menopausal women with chronic hepatitis C

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ACTUALITÉ

50 Santé-MAG N°12 - Novembre 2012

Variables Univariate Analysis OR (95% CI) P value

Multivariate Analysis OR (95% CI) P value

(a) MenAge, years 0.985 (0.969–1.022) 0.079 0.988 (0.966–1.011) 0.301Body Mass Index, kg/m² 0.980 (0.918–1.046) 0.541HOMA score 1.002 (0.992–1.345) 0.681Cholesterol, mg/dL 1.001 (0.990–1.011) 0.892Triglycerides, mg/dL 1.000 (0.995–1.006) 0.873Iron lg/dL 0.992 (0.984–1.000) 0.041 0.994 (0.986–1.002) 0.145Alanine Aminotransferase, IU/L 0.998 (0.996–1.001) 0.149GGT, IU/L 0.985 (0.978–0.993) <0.0001 0.984 (0.974–0.993) <0.0001Platelets count x 103/mmc 1.001 (0.997–1.006) 0.559HCV-RNA* (<600–>600 x 103 IU/ML) 0.817 (0.552–1.208) 0.311HCV Genotype *

G 2 6.640 (4.095–11.654) <0.0001 8.090 (4.095–15.983) <0.0001G 3 2.209 (1.683–5.133) 0.026 2.177 (1.017–4.657) 0.045G 4 0.303 (0.081–1.131) 0.076 0.399 (0.098–1.635) 0.202Peg 2a vs Peg2b * 0.848 (0.495–1.455) 0.550

Histology at BiopsySteatosis >30% 1.002 (0.591–1.698) 0.995 0.799 (0.640–0.997) 0.047Grade of Inflammation 0.950 (0.856–1.053) 0.326Stage 0.804 (0.661–0.978) <0.0001Cirrhosis 0.309 (0.156–0.611) 0.033

Portal vein diameter mm 0.875 (0.740–0.991) 0.035 0.997 (0.843–1.179) 0.971 (b) All women (n = 315)Age, yearsMenopause 0.964 (0.944–0.985) 0.0010.373 (0.230–0.604) <0.0001 1.002 (0.964–1.042) 0.9010.285 (0.133– 0.611) 0.001Body Mass Index, kg/m² 0.966 (0.912–1.024) 0.246HOMA score 1.005 (0.988–1.035) 0.381Cholesterol, mg/dL 1.014 (1.002–1.26) 0.018 0.986 (0.975–0.997) 0.013Triglycerides, mg/dL 1.002 (0.993–1.010) 0.677Iron lg/dL 0.997 (0.990–1.004) 0.445Alanine Aminotransferase, IU/L 1.002 (0.999–1.005) 0.181GGT, IU/LPlatelets count x 103/mmcHCV-RNA* (<600–>600 x 103 IU/ML) 0.994 (0.986–1.002) 0.1541.008 (1.004–1.012) <0.00011.062 (0.675–1.672) 0.7951.007 (1.003–1.011) 0.001HCV Genotype *

G 2 2.594 (1.523–4.118) <0.0001 2.780 (1.609–4.804) <0.0001G 3 2.288 (0.742–7.056) 0.150 2.806 (0.762–6.716) 0.158G 4 0.416 (0.077–2.244) 0.308 0.285 (0.014–1.492) 0.104

Peg 2a vs Peg2b* 1.852 (1.180–2.908) 0.007 2.183 (1.306–3.648) 0.003Histology at Biopsy

Steatosis >30% 0.291 (0.112–0.758) 0.012 0.498 (0.141–1.758) 0.279Grade of Inflammation 0.949 (0.858–1049) 0.306Stage 0.839 (0.666–1.058) 0.137Cirrhosis 0.987 (0.269–3.615) 0.984

Portal vein diameter mm 0.890 (0.752–1.052) 0.173(c) Menopausal women (n = 191)Age, yearsBody mass index, kg/m² 1.001 (0.950–1.017) 0.1791.013 (0.945–1.086) 0.715HOMA score 1.005 (0.988–1.053) 0.743Cholesterol, mg/dL 1.020 (1.006–1.035) 0.007 1.019 (0.996–1.042) 0.109Triglycerides, mg/dL 1.006 (0.382–1.020) 0.284Iron lg/dL 0.997 (0.986–1.009) 0.645Alanine Aminotransferase, IU/L 1.003 (0.998–1.007) 0.251GGT, IU/L 1.001 (0.994–1.008) 0.757Platelets count x 103/mmc 1.006 (1.001–1.010) 0.020 1.006 (1.001–1.011) 0.025HCV-RNA* (<600–>600 x 103 IU/ML) 1.061 (0.586–2.923) 0.845HCV Genotype *

G 2 3.398 (1.810–6.378) <0.0001 3.391 (1.516–5.979) 0.001G 3 1.274 (0.222–7.314) 0.622 4.354 (1.218–15.574) 0.024G 4 0.000 (0.000) 0.223 (0.024–2.059) 0.186

Peg 2a vs Peg2b* 2.314 (1.242–4.311) 0.008 2.659 (1.396–5.064) 0.003

Table 3 Predictive factors for SVR in men (3a), in all women (3b), in menopausal women (3c) and in women of reproduc-tive age (3d) with CHC

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