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NOVEMBRE 2006/3 Recherche et innovation en Bretagne n° 237 Santé des seniors : la recherche avance Télémédecine : décrochez les nouveaux services ! L’imagerie médicale bretonne récompensée. 10 000 curieux au Village des sciences.

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R e c h e r c h e e t i n n o v a t i o n e n B r e t a g n e n°237

Santé des seniors:la rechercheavance

Télémédecine : décrochez les nouveaux services !

L’imagerie médicalebretonne récompensée.

10 000 curieux au Village des sciences.

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éditorial

Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - [email protected] - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 - Fax 02 23 40 66 41 ■ Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef : Nathalie Blanc. Rédaction : Christophe Blanchard, Sylvie Furois, Laëtitia Garlantézec, Nicolas Guillas. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard(biotechnologies-environnement), Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et communication), Daniel Boujard (génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie),Christian Willaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Marion Romain, tél. 02 23 40 66 40, [email protected]é : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, [email protected] ■ Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la Région Bretagne,des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt création graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n° 237 : 4 500 ex. Dépôt légal n° 650 ISSN 1623-7110

MICHEL CABARET,directeur de l’Espace des sciences

Un fidèle ambassadeur de l’Espace des sciences nous a quittésHommage à Yves Laurent

L ’Espace des sciences vient de perdre l’un de ses plus proches amis. Yves

Laurent nous a quittés brutalement à l’âgede 67 ans, le 28 septembre dernier, alorsqu’il s’apprêtait à lancer le programme desconférences et expositions de la rentrée àMorlaix. Originaire du Finistère, Yves Laurent était unchimiste passionné et un grand humaniste.Élève d’Hubert Curien, il était professeur au laboratoire Verres et céramiques àl’Université de Rennes 1, où il avait conçu un matériau extraordinaire : une “briquemagique”, composée de vase de la Rance et de verre pilé, perméable et légère,résistante au feu et dotée d’excellentesqualités d’isolation thermique. Ces travauxlui valurent l’obtention du prix Chaptal dechimie en 1997, un prix qui avait déjàcouronné les frères Lumière, Marie Curie etPierre-Gilles de Gennes.Yves s’était impliqué très tôt dans ladiffusion de la culture scientifique. On luidoit l’idée très originale de la crêperiescientifique, qu’il avait créée en 2002 à Saint-Pol-de-Léon. Il participait aussi trèsactivement à l’organisation des conférencesde l’Espace des sciences à Rennes et àMorlaix. C’est dans cette ville qu’il avait lancéun programme ambitieux : “Le pourquoi ducomment”, dans lequel il associait chaquemois une exposition à une conférencescientifique. Le succès était au rendez-vouset Yves en était très heureux. Il nous manqueaujourd’hui. En lui rendant hommage, noussouhaitons que l’activité qu’il menait avectant d’enthousiasme et de passion seprolonge. ■

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3237/NOVEMBRE 2006Toutes les archives de Sciences Ouest sur Internet en accès gratuit ➜ www.espace-sciences.org

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En bref....................................................................................................................... 4/5Actualité Imagerie médicale : deux chercheurs bretons récompensés .............. 6/7L’invité du moisIgor Nefedov vient à Rennes travailler sur les métamatériaux.................... 8DossierIl fait bon vieillir quand la recherche avance .................................................... 9Deux nouveautés au CHU de Rennes...................................................... 10/11La recherche bretonne sur la maladie d’Alzheimer .......................... 12/13Sociologie et usage de la télémédecine................................................ 14/15Maintien des personnes à domicile : les nouveaux services ........ 16/17Pour en savoir plus .................................................................................................. 17Comment ça marche ?La conception des médicaments ...................................................................... 18L’actualité de l’Espace des sciences ................................................................ 19Agenda .............................................................................................................. 20/21

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en bref...en bref...Cabasse a pris la grosse tête■ Leader français des enceintesacoustiques haut de gamme, la société

Cabasse a étérachetée par legroupe Canonfin septembred e r n i e r .I m p l a n t é edepuis 2003sur le Techno-pôle de Brest-Iroise, ellevient de mettreau point deshaut-parleursde dernière

génération, en collaboration avec deschercheurs de l’ENST Bretagne(1). Cettereprise ne provoque cependant pas degros changements organisationnels,car Cabasse travaillait déjà avec CanonBretagne, basé à Lifré (35), qui assuraitune partie de la logistique et de laproduction. Les 32 salariés restent surle site de Brest et Cabasse continuerade vendre des enceintes en Europe,sous son propre nom.Rens.➜ Yvon Kerneis,[email protected]

Rencontres entreprisesinvestisseurs■ Quarante investisseurssont venus à la rencontre desoixante dirigeants d’entre-prises innovantes du grandOuest, le 12 octobre dernier,

à l’hôtel de ville de Rennes. Les organi-sateurs : la Meito et Rennes Atalante(2)

ont constaté une plus forte mobilisationdes investisseurs (38 % d’inscrits enplus), dont la moitié ont fait le dépla-cement de Paris, ainsi qu’un taux derenouvellement jamais atteint du côtédes entrepreneurs : 70 % venaient pourla première fois à ces rencontres. Ilsse répartissaient pour 74 % dans lesecteur des technologies de l’informa-tion et de la communication et pour 9 %

dans le domaine des biotechnologies.Les 17 % restant présentaient des acti-vités variées.Rens.➜ Meito, tél. 02 99 84 85 00,Rennes Atalante, tél. 02 99 12 73 73.

Prix Isogone 2006■ Isogone, l’associationdes étudiants de l’Insfa(3),qui récompense chaque

année l’innovation agroalimentairebretonne, a remis ses prix le 18 octobredernier à Agrocampus Rennes.

Après une série de dégustationsréalisées par 160 professionnels etétudiants, ainsi qu’une quinzaine defamilles, les lauréats des quatre caté-gories ont été désignés : l’entrepriseAlgues et Mer pour son extrait d’alguequi permet de limiter naturellement laprise de poids (polyphénol Asco PP) aobtenu le prix “produit alimentaire inter-médiaire ingrédient” ; Paysan Breton et

son crumble aux légumes du soleil, leprix “produit” ; les entrées apéritives deGuyader, le prix emballage ; l’entrepriseJacques Menou et ses boîtes livrables depalets bretons a décroché la sélectiondu jury, qui récompense les sociétés demoins de cinquante salariés.Rens.➜ www.isogone.com

Olmix s’étend vers le Nord■ Déjà implantée sur sept sites deproductions dans le monde (France,Russie, Roumanie), la société morbihan-naise Olmix s’étend encore vers le Nord :elle vient de reprendre Smart Chemistry,une entreprise basée aux Pays-Bas, avecune usine en Allemagne, et renforceainsi son secteur de l’alimentationanimale. Introduite en bourse en mars2005, Olmix a réalisé une augmentationde capital de 6 millions d’euros en juin 2005, pour un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros. Elle dispose parailleurs d’un brevet mondial pour lesnanomatériaux argiles - algues déposéen septembre 2004, qui intéresse lesindustries de l’automobile, de la plas-turgie et de la cosmétique(4).Rens.➜ Philippe Le Ray, directeurgénéral délégué, [email protected]

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■ Du côté des entreprises

(1) Lire article du n° 234 de Sciences Ouest - juillet/août 2006. (2) En collaboration avec Oséo Anvar, la CCI de Rennes et la Banque Populaire de l’Ouest. (3) Insfa : Institut supérieur de formation agroalimentaire. (4) Voir Sciences Ouest n° 231 - avril 2006.

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■ Du côté des laboratoiresÉchanges entre laboratoires et entreprises■ Le 19 octobre dernier, à la faculté de médecine de l’UBO, trois unités de recherchebretonnes - le laboratoire de génétique moléculaire et épidémiologique (U613-UBO) ;le laboratoire de biotechnologies marines (UBS) et l’équipe de synthèse organique etsystèmes organisés (UMR 6226-ENSCR) - ont reçu des entreprises intéressées parleurs travaux et leurs compétences dans le domaine des biotechnologies. Il s’agissaitde la 3e édition du Cercle de l’innovation, organisé par Bretagne Valorisation et lesTechnopoles de Quimper-Cornouaille et de Brest-Iroise, pour favoriser les échangesentre entrepreneurs et chercheurs.Rens.➜ Claire Marzin, Bretagne Valorisation, [email protected]

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(5) Groupe PSA Peugeot Citroën. (6) UIMM : Union des industries et métiers de la métallurgie. (7) Lire dossier de Sciences Ouest n° 232 - mai 2006.

■ Les actus de Bretagne Environnement■ Coup de pouce de l’Europe pour le massif dunaire Gâvres-Quiberon■ Comment concilier biodiversité et agriculture ? ■ Le Parc marind’Iroise, c’est pour 2007 ! ■ S’inscrire à la Semaine du développementdurable de 2007 ■ Pesticides, la loi évolue ■ L’industrie bretonneréduit ses rejets dans l’eau ■ Eau potable : les Bretons, premiersconsommateurs français d’eau en bouteille ■ Eaux colorées : unphénomène non toxique, témoin de la pollution en mer➜ www.bretagne-environnement. org/quoideneuf/en_bref/

Vivre longtemps et rester jeune : scienceou charlatanisme ?■ À une époque où les termes “longévité” et “rajeunisse-ment” sonnent comme des mots magiques, enfin unouvrage qui permet de prendre un peu de recul sur cesquestions très (trop) médiatiques. Ce livre, écrit par unmédecin spécialiste d’histoire de la médecine, présentel’évolution des traitements et des régimes utilisés au cours

des siècles pour augmenter la longévité. Il dénonce en même temps lesméthodes douteuses qui remplissent les colonnes des médias et nourrissentdepuis longtemps déjà nos rêves d’immortalité. ➜ Jacques Frexinos, Privat,2006. Ce livre est disponible à la Bibliothèque de Rennes Métropole.

La durée de vie des prothèses en question■ L’accroissement de la durée de vie des prothèses orthopédiques de genouet de hanche a fait l’objet du projet Bioker, financé par le biais du programmeGrowth de la Commission européenne. L’introduction de céramiques tellesque l’alumine et la zircone avait déjà permis de réduire considérablement letaux d’usure, mais aucun de ces matériaux n’était encore optimal. Le projetBioker a permis de les améliorer : un matériau contenant de nombreusesnanoparticules de zircone distribuées uniformément parmi les grainsd’alumine a été mis au point, qui permettrait d’arriver à une durée de viepotentielle des prothèses de plus de 30 ans. Les méthodes et le savoir-fairedéveloppés devraient aussi permettre à ces interventions qui embellissent lavie d’occuper une part beaucoup plus grande encore du service médical.Rens.➜ Euro Info Centre, tél. 02 99 25 41 57,[email protected]

■ Du côté de l’Europe

■ Les échos de l’Ouest■ À lire Coup de cœur de la Bibliothèque de Rennes Métropole

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Inauguration■ La plate-forme de soudure laser del’Institut Maupertuis (campus de Ker

Lann, à Bruz), a été offi-ciellement inaugurée le23 octobre dernier enprésence de Jean-YvesLe Drian, Jean-LouisTourenne, Edmond

Hervé, Daniel-Henri Rivière et ThierryTroesch, respectivement présidents duConseil régional de Bretagne, du Conseilgénéral d’Ille-et-Vilaine, de RennesMétropole, de PCI(5) et de l’UIMM(6). L’Ins-titut Maupertuis est un centre techniquequi aide les PME/PMI innovantes dansle domaine de la productique et la plate-forme de soudure laser, opérationnelledepuis février 2006, permet de faire dudéveloppement expérimental dans uncontexte précis qui est celui de l’indus-

trie automobile. La soudure laserpermet de gagner du temps et d’utilisermoins de matière première, ce quidonne des voitures moins lourdes, quiconsomment moins de carburant(7).Rens.➜ Institut Maupertuis, tél. 02 99 05 84 56.

1 000e greffe hépatique au CHU de Rennes■ Le professeur Boudjema et sonéquipe ont réalisé la 1 000e greffe defoie au CHU de Rennes. Un chiffresymbolique qui correspond à trente ansde transplantation hépatique à Pont-chaillou, fêtés le 7 octobre dernier, enprésence de Jean Daubigny, le préfet dela Région Bretagne. Rens.➜ Chantal Rousseau, tél. 02 99 28 95 78, www.chu-rennes.fr

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■ Du côté d’InternetDes prévisions côtières à 48 h■ Mis en ligne fin août à titre expérimental, le nouveausite Internet Previmer propose des prévisions sur l’étatde la mer d’Iroise pour les 48 heures à venir. Direction et intensité des courants,hauteur, fréquence et direction des vagues, niveaux de la mer et température de l’eau,ces données sont accessibles à tous : grand public, usagers professionnels(conchyliculteurs, pêcheurs, transport maritime, industrie offshore), gestionnaires del’océan côtier (collectivités et administrations), scientifiques, bureaux d’études enenvironnement. De l’échelle de la façade à celle de la baie, voire à des zones pluslocalisées, les prévisions sont générées par un modèle numérique intégrant desobservations in situ et issues de la télédétection. Previmer évolue pour proposer lemême service à toutes les façades maritimes françaises (Manche, Atlantique etMéditerranée) et s’enrichir de nouveaux paramètres biologiques. ➜ www.previmer.org

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Directeur du Laboratoire de traitementdu signal et de l’image - LTSI - de 1993à 2003, Jean-Louis Coatrieux vient derecevoir la plus haute distinctiondécernée par la société internationaleIEEE (Institute for Electrical andElectronics Engineering). L’occasionde revenir sur la carrière résolumentinternationale de ce chercheur issu del’Université de Rennes 1.

La carrière internationale de Jean-LouisCoatrieux commence dans les années

80. Le jeune chercheur en “électroniquemédicale”, une discipline alors en pleinessor, publie dans une revue américaine etrépond à un appel d’offres franco-russe.“Mon réseau est parti de là et puis après, les chosesse sont enchaînées.” Tout commence réelle-ment dix ans plus tôt. Diplôme d’ingénieurradioélectricien en poche, spécialisé en trai-tement du signal, Jean-Louis Coatrieuxsoutient une thèse en 1973, sur la mesuredes bruits dans les diélectriques de transfor-mateurs de bord de route. Mais le virus de lamédecine le contamine rapidement : avec

les contributions de Régine Brissot et PierreToulouse, professeurs à Rennes, il soutient,en 1983, une seconde thèse d’État en neuro-logie musculaire ! “Le traitement du signal estpartout, mais on ne le voit pas, explique-t-il.Dans le domaine des télécommunications, il seretrouve dans tout ce qui concerne les techniquesde compression de l’information. En médecine, letraitement du signal permet d’évaluer la gravitédes maladies neuromusculaires, de suivre l’effica-cité de la thérapie et aussi d’identifier différentespathologies.”

Le boum de l’imagerie

Quand c’est à son tour d’encadrer desétudiants au Laboratoire de traitement dusignal (LTS), son premier doctorant, BernardRouvrais (1979), travaille sur l’analyse dusignal électromyographique, c’est-à-diredélivré par les muscles lors d’une contrac-tion. “Des bruits et des signaux, il y en a partout !Si vous mettez, par exemple, un capteur sur votrebras, vous pouvez entendre le bruit de vos fibres qui se déplacent les unes par rapport aux autres !”À partir des années 80, avec l’évolution des

technologies d’imagerie, cette thématiquedevient un objet de recherche au labora-toire, qui est rebaptisé LTS - I. Jean-LouisCoatrieux se porte candidat à l’Inserm etdécroche un poste de chercheur en 1986 :“pour avoir plus de temps pour la recherche.” Dèslors, ses travaux s’inscrivent totalementdans le domaine médical. Scanner, IRM..., il suit de près toutes les innovations. Il travaille, par exemple, à l’amélioration de l’examen d’angiographie cardiaque(1)

(analyse des vaisseaux avec mouvement).Et puis arrivent la synthèse d’images et lespremiers travaux de modélisation. “En simu-lant la réalité, la modélisation permet de remonter àla compréhension des mécanismes à l’origine d’unproblème. Les travaux que nous avons menés auLTSI sur l’épilepsie, en collaboration avec PatrickChauvel et Fabrice Wendling, ont par exempleremis en question l’hypothèse d’un foyer uniquecomme cause de la maladie.”

“Osez au-delà de vos disciplines”

Dans le discours qu’il a prononcé à NewYork, le 1er septembre dernier, lors de laremise de sa distinction, son message étaitparticulièrement tourné vers les jeunes : “J’ai eu la chance de pouvoir me remettre en ques-tion en changeant plusieurs fois de sujets : n’hésitezpas à aller explorer au-delà des frontières de vosdisciplines.” Jean-Louis Coatrieux a osé lefaire, au risque de ne pas toujours êtrereconnu par son institution, mais la récom-pense qui honore aujourd’hui sa carrière estla plus haute de la société internationaleIEEE et c’est la première fois qu’elle estdécernée à un Français. ■ N.B.(1) Avec Christine Toumoulin et Mireille Garreau.

Contact ➜ Jean-Louis Coatrieux, tél. 02 23 23 62 20, [email protected]

➜Actualité

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Aux confluences du traitement du signal,de l’imagerie et de la recherche médicaleLes travaux d’un chercheur rennaisreconnu internationalement

Les grandes dates du LTSI1967 : Naissance de deux nouvelles disciplines à Grenoble : l’informatique et le traitementdu signal. Dans cette mouvance, se créent en Bretagne et à Rennes au même moment leCnet(1), le CCETT(2) et, à l’Université de Rennes 1, le LTS, ou Laboratoire de traitement dusignal, par Pierre-Yves Arques. “Le laboratoire a formé les premiers étudiants dans cette discipline”,souligne Jean-Louis Coatrieux. 1984-85 : Le LTS devient le LTSI. L’imagerie devient unediscipline de recherche au laboratoire. 1992-93 : Le laboratoire est reconnu officiellementpar l’Inserm. Jean-Louis Coatrieux en prend la direction. Il introduit plus de sujetsmédicaux. “Avant 93, nous travaillions surtout dans le domaine militaire avec Georges Vezzosi,Gérard Faucon sur la parole, pour l’élimination des bruits.” 2004 : Un nouveau directeur pour leLTSI. Jean-Louis Coatrieux passe la main à Lotfi Senhadji. 2006 : Le LTSI compte unecinquantaine de personnes, dont quatre chercheurs et trois ingénieurs Inserm. ■(1) Cnet : Centre national d’études des télécommunications. (2) CCETT : Centre commun d’études de télédiffusion et de télécommunication.

Distingué par la “IEEE CareerAchievement Award”, Jean-Louis Coatrieux pose entreAlejandro Frangi (à gauche), un Espagnol, lauréat de la“IEEE Early Career Award”(destinée à des chercheursde moins de 40 ans ayant déjàapporté des contributionsimportantes), et YT Zhang (à droite) de Hong Kong,lauréat de la “IEEE ServiceAward” (pour services rendusà la société, organisation deconférence, édition de revue),le 1er septembre dernier, à New York.

Visualisation 3D de la partie supérieure de l’abdomen(côtes, vertèbres, reins et vaisseaux abdominaux)

acquise par scanner. Le réseau porte du foie (en rouge) a été extrait par une technique de modélisation, en vue

d’interventions assistées par ordinateur.

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Christian Roux modéliseles structures osseusesBrest à la pointe de l’imagerie médicaleRéaliser la modélisation géométriquede formes biomédicales comme lesos, tels sont les derniers travaux pourlesquels Christian Roux, professeurau Laboratoire de traitement de l’in-formation médicale (Latim)(1), à Brest,a été récompensé. Il vient de se voirattribuer le Prix Inserm 2006 dans lacatégorie “recherche”.

Dans le parcours de vie de ChristianRoux, on trouve cette petite touche

d’exotisme qui préfigure déjà l’explorateurqu’il n’a finalement jamais cessé d’être :“Mon histoire avec la Bretagne a commencé àCaracas il y a une trentaine d’années.” Durantson service militaire effectué dans la coopé-ration au Venezuela, l’agrégé de physiqued’origine ardéchoise va en effet faire unesérie de rencontres décisives qui vont serépercuter directement sur sa carrièreprofessionnelle : “J’ai rencontré Jean-LouisCoatrieux (NDLR : voir texte ci-contre) ainsiqu’un groupe d’universitaires rennais qui se trou-vaient au Venezuela à l’époque pour démarrer desprogrammes de DEA «traitements du signal»adaptés pour former des professeurs d’université etd’IUT locaux.”

Passionné par l’imagerie médicale àlaquelle il avait d’ailleurs consacré une

thèse de doctorat portant sur le développe-ment de la technologie française des scan-ners, Christian Roux va alors s’envoler versl’exploration de nouvelles terres vierges ducôté de Brest : “Après mon service national, je mesuis retrouvé à la recherche de travail. Par le biaisde ces collègues rennais qui donnaient des cours àl’ENST Bretagne comme vacataires, j’ai été intro-duit comme enseignant-chercheur dans cette toutenouvelle école où on m’a confié la responsabilité decréer un laboratoire de recherche dans le traitementde l’image.”

Le terrain était vierge

Prenant rapidement contact avec lesmédecins du CHU de Brest, il va contribuerà mettre en place une structure originaledans laquelle médecins et ingénieurs vontœuvrer main dans la main. “Au départ, lesambitions étaient assez modestes, car il n’y avaitpas de culture de recherche, ni à la faculté demédecine(2) qui ne possédait pas de laboratoire vraiment reconnu, ni à l’ENST Bretagne qui était une structure naissante. Et comme le terrainétait vierge, le laboratoire a finalement été facile à créer.” Les premières investigations deChristian Roux et de son équipe en ophtal-mologie et en orthopédie ne vont pastarder à se complexifier : “Dans les années 80,nous nous sommes intéressés à l’étude de l’ana-tomie osseuse par le biais de l’image numérique en 2D. Il s’agissait d’analyser, de quantifier, demodéliser des structures remarquables des os desmembres inférieurs et supérieurs, ce qui nous a

amené des résultats intéressants en matière deconception d’implants centro-médullaires(3).”

Opération en numérique

Parmi les derniers outils développés parle Latim, la navigation numérique est entrain de révolutionner peu à peu la pratiquechirurgicale : “Les praticiens avec lesquels noustravaillons sont assistés par des ordinateurs qui les aident dans leurs interventions.” Comment ?Grâce à des informations récoltées par descapteurs disposés par exemple sur le tibiaet le péroné, ainsi que sur les instrumentschirurgicaux et grâce à un logiciel capablede définir leur position en temps réel.“L’ordinateur peut alors élaborer une image numérisée du genou à opérer, poursuit ChristianRoux. Mais il ne fait que guider le chirurgien, qui reste maître de ses gestes.” ■ C.B.

(1) Le Latim est une unité Inserm U65 du département Image et traitement de l’informationde l’ENST Bretagne. (2) La faculté de médecine de Brest a longtemps été un collègeuniversitaire dépendant de l’université de Rennes. (3) Ces implants sont des clous placéssur des tiges métalliques que l’on insère dans le canal médullaire pour consolidercertaines fractures.

Contact ➜ Christian Roux, tél. 02 29 00 13 62,[email protected]

Le Latim en bref1977 : Création de l’École nationalesupérieure des télécommunications deBretagne à Brest.Début des années 80 : Début des travauxde recherche.1983-84 : Étude de l’anatomie osseuse parle biais de l’image numérique en 2D. Miseen place de protocoles d’imagerie.2000-2006 : Réflexions sur une meilleureconnaissance du complexe ostéo-articulaire. Premières recherches sur lachirurgie naviguée et sur la chirurgiemicrorobotisée.Le Latim est composé d’une cinquantained’enseignants-chercheurs répartis entrel’ENSTB et le CHU de Brest. 25 doctorantset postdoctorants, un chercheur Inserm, uningénieur de recherche, deux techniciens etun praticien complètent l’équipe. ■

Jean-Louis Coatrieux et Christian RouxDeux amis reconnusRécompensés tous les deux à quelquesjours d’intervalle, pour des travaux dans lemême domaine de recherche, celui del’imagerie médicale, le Rennais Jean-LouisCoatrieux et le Brestois Christian Roux se connaissent depuis de nombreusesannées. “Nous avons fait notre service militaireau même endroit, au Venezuela.” Mais ce n’estpas tout. Outre le fait qu’ils continuent à se côtoyer pour leurs travaux respectifs auLTSI et au Latim, ils coorganisent tous lesdeux ans l’école d’été de l’IEEE, la plusgrande société savante dans le domaine de l’électronique et des technologies del’information, dans le cadre idyllique de l’îlede Berder, (Morbihan)(1). Pendant huit jours,la Bretagne accueille ainsi les spécialistesmondiaux de l’imagerie médicale. ■ N.B.(1) Lire dans Sciences Ouest n° 213 - septembre 2004.

Les tiges, poséesici sur un modèletibia-péroné tenupar Christian Roux,sont muniesd’une minicaméraet de capteursqui permettentde définir laposition des osen temps réel,pendantl’opération.

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➜L’invité du mois

8 237/NOVEMBRE 2006

Il est en France pour quatre mois,comme professeur invité par le CNRS.Le chercheur russe Igor Nefedov a éludomicile à l’IETR(1), dans l’équipeAntennes et hyperfréquences, pourtravailler sur les métamatériaux auxcôtés d’Anne-Claude Tarot.

Certains invités restent un mois. “C’est lapremière fois que je faisais la demande et elle

a été acceptée par le CNRS pourquatre mois”, se réjouitAnne-Claude Tarot, maîtrede conférences dansl’équipe Antennes ethyperfréquences del’IETR, qui accueillel’invité : le profes-seur Igor Nefedovest diplômé ensciences physiques

et mathématiques, chercheur à l’universitéde Saratov (Russie) et ses travaux sur lesmétamatériaux sont reconnus internationa-lement. Il vient de passer un an en Finlande,où il a notamment travaillé pour Nokia.“Pour la douceur du climat européen !, plaisante-t-il. Plus sérieusement, travailler à l’étranger estfinancièrement nécessaire pour les chercheursrusses. Et même si ces déplacements sont très inté-

ressants d’un point de vue scientifique, le plusdifficile c’est de laisser sa famille.”

C’est pour plancher sur la mise aupoint de nouvelles antennes et

comparer les comportementsdes métamatériaux (voir ci-dessous) avec des matériauxnaturels, comme lesferrites, sur lesquels il atravaillé pendant vingt ans,que le chercheur russe està l’IETR. “En un mois il a déjà

apporté des résultats !, explique Anne-ClaudeTarot en examinant un graphique que leprofesseur Nefedov vient de lui mettre sousles yeux. Avant de nous lancer dans la fabricationd’un prototype d’antenne, nous faisons énormé-ment de simulations, à partir de logiciels commer-ciaux. Les temps de calcul sont parfois très longs.Igor Nefedov utilise ses propres programmes. Il écritlui-même toutes ses équations et c’est très efficace.”

“Il y a d’un côté les personnes qui travaillent surles ferrites et de l’autre, celles qui travaillent sur lesmétamatériaux, explique le chercheur russe. Il faudrait combiner les deux approches ! Je penseque c’est une erreur de laisser tomber les matériauxnaturels.”

Peut-être qu’après son passage, les cher-cheurs de l’IETR créeront l’antenne de leursrêves... sans ces matériaux du futur ! ■ N.B.

Contact ➜ Anne-Claude Tarot, tél. 02 23 23 67 09 , [email protected]

Ils ont fait la une des journaux scien-tifiques au printemps dernier(2) : lesmétamatériaux ont la capacité deréfracter la lumière de telle façon,qu’ils peuvent devenir invisibles !Mais leurs propriétés particulièressur la propagation des ondes intéres-sent également les chercheurs quitravaillent sur les antennes, commeceux de l’IETR(1).

Les métamatériaux n’existent pas dans la nature. Il faut les fabriquer. Ils sont

constitués de matériaux composites orga-nisés en structures périodiques (voirphoto). Et s’ils suscitent tant de débats,c’est que certaines de leurs propriétésphysiques (indice de réfraction, permittivité)révolutionnent complètement les lois deSnell-Descartes définissant le trajet de lalumière à l’interface de deux milieux (voirschéma). Le premier a les avoir défiées estle chercheur russe Victor Veselago. En 1967,il applique la théorie en se basant sur unindice de réfraction négatif (ce qui n’existenormalement pas) et en conclut que, dansce cas, le trajet de la lumière est inversé parrapport à ce qui se passe habituellement.

La conséquence la plus spectaculaire de cerésultat est que les objets peuvent devenirinvisibles !

Or, depuis 2000, on quitte la théorie :grâce aux progrès de la microélectronique,un scientifique anglais réussit à fabriquerun matériau à indice de réfraction négatif.“Et tout le monde s’est infiltré dans la brèche : lesmétamatériaux suscitent un grand engouement,

explique Anne-Claude Tarot. À l’IETR, leurspropriétés nous intéressent, car elles peuventpermettre de miniaturiser les antennes. Nous avonsdéjà réalisé quelques prototypes, mais pour lemoment les métamatériaux restent très complexes àfabriquer et les premiers résultats que l’on a obtenusne sont pas totalement satisfaisants.” Bien que lescalculs théoriques les aient fait naître, leurexistence réelle et leurs applications sontencore loin d’être courantes. Nos quêtesd’invisibilité ou d’antennes miniatures nesont pas encore assouvies. ■ N.B.

(1) IETR : Institut d’électronique et de télécommunication de Rennes. (2) Le physicien anglaisSir John Pendry a publié une étude sur les métamatériaux dans l’édition en ligne de larevue Science en mai 2006.

Pour tout savoir sur les métamatériaux (site en anglais)➜ www.metamorphose-eu.org

Igor Nefedov, professeur invité à RennesLe chercheur russe porte un regardcritique sur les métamatériaux

Anne-Claude Tarotet Igor Nefedov.

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La loi chambouléeLa loi de réfraction classique de Snell-Descartesdétermine le trajet d’un rayon lumineux à travers deuxmilieux différents, dont les indices de réfraction sontpositifs (à gauche). Le résultat de l’application de cettemême loi appliquée à un indice de réfraction négatif estprésenté à droite. C’est le cas des métamatériaux.

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Des filtres sélectifsLes métamatériaux sont composés d’un empilementpériodique de structures diélectriques : des anneaux encuivre non fermés et des tiges. Le tout forme unenvironnement électrique particulier, qui provoque ladéviation des ondes lumineuses.

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Les métamatériaux défient les lois de la physique

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La Bretagne compte plus de trois millions d’habitants, dont plus d’un sur cinq ont plusde 60 ans. Et ces personnes âgées n’intéressent pas seulement le monde de lapublicité ! La recherche, plutôt active dans notre région, est aux petits soins pour elles.

À l’hôpitalCertains patients qui souffrent de la maladie de Parkinson sont désormais soignés au

CHU de Rennes... grâce à une petite électrode plantée au milieu du cerveau ! Pour lesinsuffisants cardiaques, une autre équipe à l’hôpital, associée à un laboratoire del’Université de Rennes 1 et avec des partenaires privés, invente une nouvelle prothèsecardiaque intelligente. De leur côté, des biologistes rennais s’intéressent à la structure desprotéines... et les mécanismes qu’ils découvrent pourraient servir, un jour, à comprendrela maladie d’Alzheimer. Pour stopper la progression de cette maladie, un laboratoire àRoscoff a pêché une idée ailleurs : dans des molécules extraites d’éponges de mer !

À la maisonÀ Brest, les sciences humaines s’intéressent aussi au troisième âge. Et à Vannes, la

sociologie joue un rôle dans une expérience d’hospitalisation à domicile, déjàtechnologiquement au point : car il ne suffit pas de communiquer à distance, entre patientet médecin, il faut s’approprier la technique - ou la détourner ! Dans l’idéal, être en bonnesanté quand on vieillit, cela veut dire rester chez soi. France Télécom et les conseilsgénéraux des Côtes-d’Armor et d’Ille-et-Vilaine l’ont bien compris. Ils expérimentent desservices pour faciliter le maintien à domicile. Enfin, parmi les enteprises nées de larecherche, Aphycare, à Lannion, continue d’innover avec son bracelet, bourré de capteursélectroniques, qui alerte les secours en cas de chute. Avec ces idées nouvelles et ledynamisme des chercheurs, il fait bon vieillir en Bretagne ! ■ N.G.N

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Il fait bon vieillirquand la recherche avance

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Dossier

Pour lutter contre la maladie deParkinson, l’un des moyens consiste àplanter des électrodes dans lecerveau. Le CHU de Rennes réalise ces opérations depuis quelquessemaines. En explorant des zones peuconnues du cerveau, ce traitement faitaussi avancer la recherche.

C ’est l’une des images de la vieillesse. Lesmains qui tremblent et les mouvements

lents. La maladie de Parkinson ne concernepourtant pas que les personnes âgées.“Dans 75 % des cas, les malades ont 55 ans, plus ou moins onze ans”, précise Marc Vérin,neurologue au CHU de Rennes. En France,150000 patients souffrent de cette maladie.Les médicaments sont efficaces “mais leurdurée d’action est courte et, d’une minute à l’autre,les symptômes peuvent réapparaître, explique leprofesseur. Une hypersensibilité au médicamentpeut se développer, qui engendre des mouvementsanormaux.”

Depuis le mois de septembre, le CHU deRennes développe une nouvelle technique(1)

pour traiter cette maladie et d’autres patho-logies du mouvement, liées au dysfonc-tionnement d’un réseau de neurones. “Lastimulation cérébrale profonde consiste à poser desélectrodes dans certaines régions du cerveau. Cerééquilibrage électrique est très ciblé, contrairementaux médicaments qui «arrosent» tout le cerveau.”Tout se joue au cœur du cerveau, sous lecortex, où se trouvent les “noyaux griscentraux”. Ces regroupements de réseauxde neurones servent, par exemple, àprogrammer nos mouvements automati-ques, nos gestes habituels, tandis que lecortex fait face aux situations nouvelles(2). Si l’on parle en marchant, le cortex gère laparole et les noyaux gris centraux, la marcheà pied ! C’est pour cela que le Parkinsonien

a des mouvements ralentis. “Il doit penser à cequ’il fait et ne peut plus faire deux choses en mêmetemps”, résume Marc Vérin.

7 cm sous le cuir chevelu

Avant de poser la miniélectrode de stimu-lation électrique, il faut d’abord localiser lazone... au demi-millimètre près ! Le noyausous-thalamique, l’un des noyaux griscentraux, mesure 10 mm de long. La cibleest localisée par la “stéréotaxie”, une tech-nique high-tech de repérage radiologique àl’aide d’un dispositif à l’extérieur du crâne.L’os est percé puis il faut plonger, lente-ment, à 7 cm sous la surface. Le patient est conscient, il ne sent rien car le cerveauest insensible. “Pendant que l’électrode descend,on écoute les neurones et on les stimule à hautefréquence, explique Marc Vérin. On contrôlealors les signes cliniques de la maladie qui dispa-raissent, en direct.” Par exemple, si une maintremble en permanence, dès que l’électrodeémet son courant électrique au bon endroit,elle ne bouge plus ! “On vérifie avec le patientqu’il n’y a pas d’effets secondaires. Par exemple,une vision double, une sensation de chaleur ou unehypertension. Car cela signifie que l’électrode n’estpas bien placée.” Après cette stimulation detrois quarts d’heure, l’électrode enregis-treuse est remontée, pour laisser place à la définitive, à la précision parfaite. Unbouchon en silicone en haut du crâne, unconnecteur sous le cuir chevelu, un fil relié àune pile et le tour est joué... après 12 heuresd’opération !

Cette prouesse va désormais se réaliser,chaque semaine, au CHU de Rennes. Lepremier patient atteint de la maladie deParkinson, âgé de 61 ans, a été opéré le 26 septembre. Il présentait de nombreuxsymptômes, tremblements, raideur, lenteurdes mouvements.

“Il revit”

“Il revit”, mentionne Marc Vérin. Cepremier résultat est le fruit d’une approchemultidisciplinaire, réunissant des radiolo-gues, des neurochirurgiens, des neurophy-siologues, des neurologues, mais aussineuropsychologues et... psychiatres. Cettetechnique, routinière pour traiter les symp-tômes de Parkinson, est en effet expérimen-tale pour la psychiatrie, notamment pour lestroubles obsessionnels du comportement.

“Nous sommes entre la thérapeutique et larecherche. Car nous allons dans des zones ducerveau peu connues où, quand on traite, onexplore.” Cette activité s’inscrit dans le cadredu Pôle des neurosciences cliniques deRennes, dans la toute nouvelle unité derecherche universitaire(3), créée le 3 octobre,pour mieux connaître les fameux noyauxgris centraux. Elle réunit d’ores et déjà 25 chercheurs en neurosciences. ■ N.G.

(1) Née en 1987 à Grenoble, la stimulation cérébrale profonde s’est développée dans unevingtaine de centres hospitaliers, dont Nantes, avec lequel Rennes collabore. (2) Les noyauxgris jouent aussi un rôle dans les fonctions supérieures du langage, pour la mémoire, laplanification de l’action, les désirs. (3) URU Comportement et noyaux gris centraux.

Contact ➜ Marc Vérin, tél. 02 99 28 42 93, [email protected]

L’actualité au CHUDes stimulations cérébrales profondes effectuées au CHU de RennesUne petite électrode contre la maladiede Parkinson

Marc Vérin

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Le projet Adapter, une coopérationentre deux laboratoires de Rennes etStrasbourg et trois entreprises, vientde démarrer. Son objectif : inventerdes prothèses cardiaques intelli-gentes. Conçues dans le nouveauCIT(1), elles seront implantées au CHUde Rennes.

“L ’insuffisance cardiaque est l’une des patho-logies majeures du début du XXIe siècle !

Car la population vieillit. Mais aussi en raison de la réduction de la mortalité de l’infarctus dumyocarde : les patients peuvent alors développerune insuffisance cardiaque.” ChristopheLeclercq est professeur au département desmaladies cardio-vasculaires du CHU deRennes, et spécialiste des prothèses cardia-ques implantables. “Pour traiter l’insuffisancecardiaque, il y a d’abord les mesures hygiéno-diététiques et les médicaments. Quand ils sontdépassés, un stimulateur ou un défibrillateur peut être implanté, pour resynchroniser le cœur”,explique le cardiologue.

La prothèse est un boîtier relié à troissondes, qui stimulent les deux ventricules etl’une des oreillettes du cœur. Pour améliorer

ce traitement électrique,il faut stimuler lescavités cardiaques aumoment optimal. Maisaujourd’hui, les délaisde stimulation, entrel’oreillette et les ventri-cules, sont fixes... mêmesi la maladie du patient

évolue, s’il court et que sa fréquencecardiaque augmente. “L’un des objectifs du

projet Adapter(2) consiste à créer une prothèse, dontles délais de stimulation varient en fonction demesures faites par de nouveaux capteurs”,résume Guy Carrault, professeur auLaboratoire traitement du signal et del’image (LTSI), à l’Université de Rennes1, etcodirecteur du Centre d’innovation techno-logique en cardiologie.

Modélisation du système cardio-vasculaire

Les capteurs, réalisés par l’un des parte-naires industriels du projet, Ela Médical,sont installés sur la prothèse. Ils mesurentdifférents paramètres liés à l’activité ducœur. “Nous devons tester et valider ces capteurs”,précise Guy Carrault. Ce sont eux quirendent la prothèse intelligente. Mais il nesuffit pas de connaître l’activité du cœurpour ajuster les délais de stimulation élec-

trique, en temps réel. Il faut aussi avoir unemodélisation du système cardio-vasculaire,c’est ce qu’apporte le LTSI.

“Notre modèle est bien avancé, précise GuyCarrault. C’est une représentation mathématiquedu cœur et des vaisseaux, mais aussi du systèmenerveux autonome, qui régule le système électriqueet le réseau sanguin. En associant ce modèle infor-matique à celui de la prothèse, que réaliseSystems’ VIP(3), nous cherchons à optimiser lesvaleurs des délais de stimulation électrique pourmettre au point la prothèse, par simulation.”Les algorithmes, ou traitements informa-tiques d’Al Sémi, le troisième partenaire,sont également intégrés.

Il faut ensuite adapter le modèle auxmesures réelles. C’est pour cela quecertains patients, depuis le mois dernier,sont dotés de prothèses, aux délais destimulation toujours fixes, mais équipéesde capteurs. Elles ne réagissent pas encoreen direct, mais récoltent des informations.“Nous n’en sommes pas encore à l’implantationd’une nouvelle génération de prothèse intelligente !,avertit Christophe Leclercq. Le recueil dedonnées durera plusieurs années.” Ce projet detrois ans, labellisé Eurêka, a démarré il y atrois mois. ■ N.G.(1) Inauguré en février dernier, le Centre d’innovation technologique en cardiologie est uneplate-forme conjointe de l’Université de Rennes 1 et du CHU Pontchaillou. (2) Un autreobjectif consiste à reconstruire l’électrocardiogramme du patient à partir del’électrogramme, c’est-à-dire des mesures locales prises par les sondes électriques liéesà la prothèse. (3) La jeune société strasbourgeoise innovante Systems’ VIP, l’un des troispartenaires industriels du projet, développe des prototypes virtuels.

Contacts ➜ Guy Carrault, tél. 02 23 23 67 67,[email protected]➜ Christophe Leclercq, tél. 02 99 28 25 25,[email protected]

Au centre d’innovation technologique du CHU et de l’Université de Rennes 1Inventer des prothèses cardiaquesintelligentes

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Exemple de signaux enregistrés par la nouvelleprothèse cardiaque lors d’un exercice codifié.

Ils aideront à l’optimisation desdélais de stimulation entre

l’oreillette et les ventricules.

Exemple de reconstructiond’un signalélectrocardiographique.En haut, électrocardiogrammerecueilli par des électrodestraditionnelles, utilisé par les médecins. Au milieu, signal enregistrépar la nouvelle prothèse. En bas, électrocardiogrammereconstruit à partir du signalenregistré par la nouvelleprothèse.

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La maladie d’Alzheimer est liée à uneanomalie de repliement des protéines.Des chercheurs rennais en biologiestructurale tentent de démêler ceproblème. Basés sur l’observation aumicroscope et la modélisation parordinateur, leurs travaux devraient, à terme, servir à la recherche cliniquepour l’élaboration de traitementsciblés.

A lzheimer, Huntington, Parkinson, sclé-rose en plaques, insuffisance cardiaque,

pathologies à prion, mais aussi diabète detype II et d’autres maladies encore parta-gent un point commun : ce sont desamyloïdoses, c’est-à-dire des affectionsdégénératives liées à des anomalies derepliement de protéines. “Mal repliées, lesprotéines ne sont pas fonctionnelles. Elles s’assem-blent alors en agrégats plus ou moins ordonnés,

que l’on retrouve dans lestissus, dans ou entre lescellules, selon la nature dela protéine, expliqueChristian Delamarche,enseignant-chercheurdans l’équipe Structureet dynamique desmacromolécules à

l’Université de Rennes1. Parfois, cela provoquedes maladies. Dans le cas d’Alzheimer, parexemple, les agrégats se forment dans le cerveau.Ce sont des plaques séniles, impliquées dans ladégénérescence cérébrale.”

Descente à l’échelle de la molécule

Ce phénomène est connu depuis denombreuses années. Mais aujourd’hui,grâce aux nouvelles technologies quipermettent d’observer ce qui se passe à l’échelle de la cellule et des molécules, les chercheurs tentent de comprendre

pourquoi les protéines se replient de façonanormale. “Cela fait bien longtemps que je n’ai pas mis de blouse ! Voici mon outil de travail”,annonce fièrement le biologiste enmontrant son ordinateur. Comme dans toutlaboratoire de biologie structurale, ici, leschercheurs manipulent des cellules, qu’ilspréparent pour les observer au microscopeélectronique ou en vidéomicroscopie, maisils ne peuvent plus se passer d’ordinateurspour la modélisation ! Depuis trois ans qu’iltravaille sur les agrégats responsables de lamaladie d’Alzheimer (les fibres amyloïdes),Christian Delamarche a développé uneméthode originale qui consiste à rechercherdes éléments d’information sur le replie-ment de la protéine directement à partir dela séquence d’acides aminés(1).

“Grâce à la bio-informatique, on peut comparerun grand nombre de séquences les unes avec lesautres. Toutes les protéines de la famille des fibresamyloïdes n’ont pas les mêmes fonctions, mais ellesont un point commun : un problème de repliement.Nous recherchons donc les zones communes en

espérant qu’elles soient impliquées dans le replie-ment. Par exemple, nous avons déjà trouvé unmotif commun à trois familles.” Une base dedonnées a été créée pour classer et inter-roger toutes ces informations. Ceci a été letravail de Sandrine Pawlicki, étudiante enthèse, dont les travaux sont en cours depublication.

Recherche in silico

Mais la bio-informatique ne fait pas tout.Après, il faut tester les hypothèses in vitro,c’est-à-dire vérifier que le motif en questiondonne bien la capacité à former des agré-gats. C’est ce que testera bientôt unétudiant du Venezuela, attendu début 2007dans le laboratoire rennais, pour effectuerces expériences sur des peptides desynthèse.

La compréhension des mécanismesimpliqués dans le repliement des protéinespermettrait de mettre au point des traite-ments ciblés des maladies. “Même si audépart, nos travaux ne sont pas guidés par les pathologies - ils sont très fondamentaux -, nous sommes bien conscients que nous pouvonsapporter des éléments de compréhension précieuxpour nos collègues de la recherche clinique.” ■ N.B.

(1) Une protéine est formée d’un enchaînement d’acides aminés (structure primaire), quidétermine un premier stade de repliement (structure secondaire), puis un second stade derepliement (structure tertiaire). (2) L’équipe Structure et dynamique des macromolécules estdirigée par Denis Chrétien. Elle fait partie de l’UMR 6026 Interactions cellulaires etmoléculaires, CNRS/Université de Rennes 1, dirigée par Daniel Boujard.

Contact ➜ Christian Delamarche, tél. 02 23 23 68 46,[email protected]

Trois modèles de protéinesPour étudier les interactions entre les molécules, l’équipe Structure et dynamique desmacromolécules(2) a besoin de modèles biologiques. Elle a choisi trois types de protéines.Les tubulines sont impliquées dans la division cellulaire. Elles participent à la constructiondu fuseau mitotique, qui permet la séparation des chromosomes lors de la divisioncellulaire. Les chaperones moléculaires jouent un rôle dans la fabrication d’autres protéines :elles reforment celles qui ont des problèmes de repliement. Les protéines amyloïdes ont lacapacité à former des assemblages fibrillaires lorsqu’elles sont mal repliées. ■

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Dossier

La recherche fondamen

Schéma possible de l’assemblage des peptidesselon des donnéesde la littérature(PNAS, 2002, 99,9196-9201).

Assemblage d’un peptide de synthèseissu de la protéine Tau observé

par cryomicroscopie électronique(grossissement 20 000 fois).

Christian Delamarche

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Les chercheurs s’immiscent dans le repliement des protéinesRecherche de la cause de la maladied’Alzheimer

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Depuis plusieurs années, LaurentMeijer et son équipe du laboratoire deRoscoff explorent la pharmacopéemarine, à la recherche de nouvellesmolécules susceptibles de luttercontre les cancers(1). Aujourd’hui, c’est à Alzheimer que le scientifiquefinistérien s’attaque en testant desprotéines kinases capables de stopperla progression de la maladie.

Des molécules marines pour contrerAlzheimer : depuis quelques années,

l’idée fait son chemin à la Station biologiquede Roscoff, où l’équipe de Laurent Meijer(2)

planche sur le sujet. Il faut dire que l’océanregorge de molécules encore méconnuesdont les applications thérapeutiques pour-raient ouvrir des perspectives immenses auniveau du traitement de nombreuses mala-dies : “La plupart des médicaments actuellementutilisés sont issus de molécules naturelles d’origineterrestre comme les plantes ou les microorganismes,commente Laurent Meijer. Le milieu marin,quant à lui, commence tout juste à être exploré.”

La solution chez les éponges de mer

Après avoir travaillé sur le traitement des cancers, l’équipe roscovite s’intéresseaujourd’hui de très près à certaines molé-cules extraites d’éponges de mer et autresinvertébrés marins, qui pourraient avoir un rôle crucial à jouer dans la guérison demaladies dégénératives : “La maladied’Alzheimer provoque d’importantes lésions auniveau du cerveau, rappelle Laurent Meijer,causées par une accumulation anormale de deuxprotéines : la bêta-amyloïde et la protéine Tau.

Comme l’accumulation de ces protéines estcontrôlée par d’autres protéines appelées kinases(3),nous avons axé nos travaux sur la recherche d’inhi-biteurs susceptibles de bloquer ces dernières.”

La barrière du cerveau

Le laboratoire procède actuellement àdes tests sur un modèle de souris qui exprime une protéine kinase CDK5 anor-malement active. Cette dernière provoqueune neurodégénérescence qui entraîne unediminution des capacités d’apprentissage

de la souris. “Nous testons différents produits quenous injectons à la souris pour essayer de bloquerCDK5.”

Si l’espoir engendré par ces travaux estgrand, Laurent Meijer et son équipe n’en-tendent pourtant pas en surévaluer lesrésultats : “La principale difficulté reste que lesproduits que nous élaborons ne passent pas facile-ment du sang à l’intérieur des cellules du cerveau.Il existe en effet une barrière hémato-encéphaliqueentre le cerveau et le reste du corps dont il nous fautencore trouver la clé.”

En attendant ses applications thérapeuti-ques d’inhibiteurs de kinases d’originemarine lui ont valu d’être récompensé lorsdu concours national d’aide à la créationd’entreprises innovantes 2006, dans la caté-gorie “émergences”. Cette consécrationdevrait permettre au chercheur de créerprochainement une société qui pourraitintégrer le Pôle de compétitivité Mer. De nouvelles perspectives à ses travaux...,résolument tournés vers le large ! ■ C.B.

(1) Laurent Meijer vient d’être récompensé par le prix Raymond Rosen de cancérologie 2006de la Fondation pour la recherche médicale. (2) L’équipe ACDC : “Amyloïds/Cell DivisionCycle”. (3) Les protéines kinases sont impliquées dans la transmission des signaux vers lacellule, et à l’intérieur de celle-ci, notamment pour l’initiation et le contrôle du cyclecellulaire.

Contact ➜ Laurent Meijer, tél. 02 98 29 23 39, [email protected]

Des inhibiteurs venus de la merDe nouveaux espoirs pour traiter la maladie d’Alzheimer

Pour mener à bien leurs recherches, Laurent Meijer(derrière chemise bleue) et sa jeune équipe -moyenne d’âge 33 ans - sont tournés vers la mer.

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Reconstitution en 3D de laprotéine kinaseavec son inhibiteur- dans la cavité en haut à gauche.Les partiesrouge et bleurenseignent surl’électropositivité,c’est-à-dire sur la capacitéd’interaction des atomes.

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La technologie apporte des solutionsnouvelles pour maintenir les individuslimités dans leur mobilité, comme lespersonnes âgées, en contact avec lemonde. Mais elles doivent bénéficierd’un accompagnement adapté. C’est ce qu’ont mis en évidence deschercheurs brestois de l’Atelier derecherche sociologique (Ars) de l’UBO,après plusieurs investigations auprèsde la population en situation dehandicap, âgée ou plus jeune.

En France, les représentations souventnégatives de la vieillesse et l’association

des nouvelles technologies à la jeunesseconduisent à ignorer les usages de la popu-lation âgée en matière de Tic. Les progrèstechniques n’en restent pas moins desmoyens efficaces pour lutter contre l’isole-ment, à condition toutefois qu’ils fassentl’objet d’un accompagnement adapté.

“En tant que sociologues, il est intéressant dedéconstruire les conceptions technologiques venantdes sciences de l’ingénieur qui, lorsqu’il conçoit desoutils, les pense de manière globale et généraliste,souligne Simone Pennec, directrice de l’Ars.Cela contribue à l’apparition d’objets admirablessur le plan technique mais qui deviennent de véri-tables «ruines technologiques» par défaut d’usage,y compris après leur acquisition.”

DVD attrape-poussières

Pour éviter que les caméscopes et autreslecteurs DVD, offerts ou acquis par nosaînés, ne deviennent de simples attrape-poussières, il faut que les utilisateursdonnent du sens aux outils dont onvoudrait qu’ils se servent. Une récenteenquête menée par l’équipe de Simone

Pennec, en collaboration avec l’ENST-B(1)

sur la téléassistance a été très parlante à cesujet(2) : “Les informaticiens de l’ENST-B qui ontfait appel à nos services étaient partis de l’idéequ’en permettant à une personne âgée d’être reliéeen permanence à son médecin, son pharmacien ouà sa famille, on pourrait apporter une solution effi-cace aux risques en matière de santé et de désocia-lisation de certains de ces individus, expliqueHélène Trellu, doctorante à l’Ars. Or, en inter-rogeant les personnes et en observant les usages,les non-usages et les détournements d’usagesqu’elles en faisaient, nous avons constaté qu’ellesétaient assez réticentes aux formes de technologiesqui stigmatisent leur handicap et qu’elles considè-rent trop sécuritaires. Leurs priorités s’affichentclairement pour toutes les fonctions relationnelles.Du coup, nous sommes passés de la notion de télé-assistance à celle de télérelation.”

Françoise Le Borgne-Uguen, sociologue àl’Ars, souligne que les technologies sontsources d’autonomie et d’indépendance, siles acquisitions sont adaptées et si elles

font l’objet d’un apprentissage par le biaisd’un proche ou d’un réseau de bénévoles,par exemple, les clubs d’informatique desoffices de retraités.

De nouvelles interactionsdans la famille

De son côté, Sylvie Pronost, doctorante àl’Ars, explore les potentialités d’utilisationde ces technologies relationnelles par les maisons de retraite, montrant qu’ellespermettent aussi de mobiliser la mémoiredes individus et de soutenir leur participa-tion à la vie collective. Elle étudie égale-ment les usages possibles des technologiesdans les interactions entre les membres dela famille et les professionnels dans le casde malades chroniques, jeunes ou plusâgés. “L’utilisation d’outils techniques peut en effetintroduire de nouvelles médiations dans la famille”,souligne Simone Pennec. Une nouvelleforme de socialisation familiale danslaquelle un gendre aiderait sa belle-mère àse servir d’une “webcam”, voilà au moinsune raison légitime de croire aux bienfaitsde la technologie ! ■ C.B.

(1) ENST-B : École nationale supérieure de télécommunications de Bretagne. (2) ProjetT@PA : voir Sciences Ouest n° 218 - février 2005. (3) L’Adapt : l’Association pour l’insertionsociale et professionnelle. www.ladapt.net

Référence bibliographique ➜ Technologies urbaines,vieillissements et handicaps, sous la direction de Simone Pennec et Françoise Le Borgne-Uguen,novembre 2005.

Contacts ➜ [email protected][email protected]

Des projets en coursPlusieurs études sur les usages des nouvelles technologies et sur leur potentield’accompagnement et de soutien relationnel envers plusieurs populations sontactuellement en cours, notamment au niveau européen. Les sociologues de l’Ars sontassociés aux chercheurs de l’ENST-B dans le cadre de plusieurs partenariats : “Téléassistance et télérelation à l’usage d’enfants souffrant d’infirmité motrice cérébrale” estsoutenu par l’Adapt(3) et le Fonds de soutien citoyen de SFR. Le projet “Companymage”, mené dans le cadre du pôle de compétitivité Images et réseaux,comprend un volet “aide par l’image aux personnes dépendantes en maison de retraite -maintenance assistée par l’image”. Il associe de nombreux partenaires, dont certains sontinternationaux. ■

14 237/NOVEMBRE 2006

Dossier

Usages et télémédecineLa sociologie garde l’œil sur les usagesLes nouvelles technologies détournées par les seniors

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De gauche à droite, Sylvie Pronost, Hélène Trellu, Simone Pennec et Françoise Le Borgne-Uguen de l’Atelier de recherche sociologique de Brest.

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15237/NOVEMBRE 2006

L’hospitalisation à domicile, quiconcerne notamment les personnesâgées, innove. Dans les zones ruralesautour de Vannes, l’expérimentationtechnologique a fait ses preuves. Pourpasser en phase opérationnelle, leschercheurs en sciences humaines ontpris le relais.

“I l y a beaucoup de projets mort-nés en télémédecine ! Après l’expérimentation

technologique, il ne se passe plus grand-chose en général.” Anne-Briac Bili, doctorante ensociologie au Lares (Rennes), participe auprojet Altermed Usages. Avec deuxconsœurs en sciences humaines, maîtresde conférences en économie à l’ENST(Brest) et en psycho-ergonomie au Lestic(Lorient), elle commence une enquête d’unmois sur la télésanté. Cela complètera le premier volet du projet, AltermedTechnologies, débuté en 2004 à Vannes.“Avec des partenaires industriels(1) et en réunissantplusieurs technologies, nous avons montré quenous pouvions apporter des services de télésantéinnovants, explique Pierre Traineau, le direc-teur du Catel(2), qui coordonne le projet. Avec lehaut débit, nous répondons à la demande de conti-nuité de soins, notamment dans les zones isolées.”

Visiophonie

L’utilisation de la visioconférence a éténotamment testée avec l’hôpital de Belle-Île. Pour l’hospitalisation à domicile, qui ne concerne pas seulement les personnesâgées(3), des visioconférences ont étéétablies entre les patients et la clinique

Océane, à Vannes. Pour le secteur sanitairede Vannes, cette clinique prend en chargeles patients qui sont chez eux. “Les discus-sions ont montré qu’il y a deux besoins prioritairespour l’hospitalisation à domicile, note PierreTraineau. D’une part, permettre l’accès à distanceaux données du patient, par les professionnels audomicile. D’autre part, développer la visiophonieentre le domicile du patient et la clinique.”

Le bien-fondé de la technologie

La réunion des acteurs, la démonstrationtechnique et les premiers retours ayantporté leurs fruits, il reste maintenant auxprofessionnels à “s’approprier les outils et àdemander les adaptations nécessaires”, selonPierre Traineau. Ce souci de l’utilisateurfinal a conduit le Catel à contacter troislaboratoires en sciences humaines.“L’analyse sociologique, ergonomique et écono-mique commence début décembre, expliqueAnne-Briac Bili. Nous allons d’abord mener desentretiens, chez les patients, avant la mise en placedes équipements.” Cet équipement au domi-cile du patient, en zone rurale, consiste enun système de visiophonie pour entrer encontact avec le service d’hospitalisation àdomicile. Et les infirmières, chez le patient,peuvent demander une téléexpertise à unmédecin. “Pendant ces visites, nous voulons

savoir combien de fois l’infirmière vient, quels typesd’informations sont échangés, à quelle fréquence, àquel moment de la journée et combien cela coûte.”

En montrant quel est l’intérêt de cesinnovations pour le patient et pour lemédecin, ces études devraient valider lebien-fondé de la technologie. “Nous voulonsdémontrer que la pratique des innovations en télésanté permet une prise en charge du patient de façon pérenne et reproductible”, explique Anne-Briac Bili. Que faut-il pour qu’unprojet de télémédecine marche ? Il fautidentifier les “effets de levier”. Cette étudefait partie de la thèse(4) de sociologie sur latélémédecine qu’Anne-Briac Bili soutiendraen octobre 2007. “En plus des entretiens, j’effectue un travail bibliographique en piochantdans les sociologies des usages, de la santé et desinnovations technologiques. Car il y a peu dechoses sur la télémédecine !” Ce qui ne justifieque davantage cet apport des scienceshumaines dans le projet Altermed Usages,qui devrait s’achever mi-2007. ■ N.G.

(1) Notamment Motorola, France Télécom et Altitude Telecom. (2) Catel : Club des acteurs detélémédecine. (3) Mais également les patients souffrant de maladies chroniques, commele diabète, ou ayant subi une opération. (4) Cette thèse sur la télémédecine a reçu uneallocation régionale pour 2004-2007, car elle répondait à trois priorités régionales :innovation technique et informatique, santé et territoire.

Contacts ➜ Pierre Traineau, tél. 02 97 68 14 03,[email protected]➜ Anne-Briac Bili, tél. 06 74 23 72 02,[email protected]

À Vannes, les sciences humaines redéfinissentl’innovation technologiqueHospitalisation à domicile :quand l’usage guide la technique

“Les services de télésantépeuvent être innovants”,explique Pierre Traineau.

Une séance de visiophonie entre le domicile du patient et la clinique,sous le regard attentif de la sociologueAnne-Briac Bili.

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Dossier

De nouveaux services

Les télécommunications peuventjouer un nouveau rôle pour faciliter lemaintien à domicile des personnesâgées. France Télécom, en partenariatavec les conseils généraux d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor, et deuxcentres de téléassistance pourpersonnes âgées, testent des techno-logies... pour rester au chaud chez soi.

Quarante personnes âgées d’au moins75 ans et résidant dans les Côtes-

d’Armor et l’Ille-et-Vilaine expérimentent,jusqu’en mars 2007, des services d’aide aumaintien à domicile. Certaines viventseules, ont une mobilité réduite ou sont en fauteuil roulant. France Télécom mènecette opération avec les deux conseils généraux. “La France est le pays d’Europe où les personnes âgées veulent le plus possiblerester chez elles”, soulignait Bruno Janet,conseiller spécial du président de FranceTélécom, le 22 septembre, jour du lance-ment, à Rennes. Pourquoi mener ici cetteopération, qui s’appuie sur le haut débit ?“Parce que la Bretagne, avec 450 000 abonnés au haut débit, est la région qui connaît le plus fort taux de croissance d’abonnés.”

L’idée consiste à remplacer la simpletéléalarme en installant, chez le particulier,plusieurs outils de télécommunication.“C’est une offre globale de services pour l’aide aumaintien à domicile, résume Sylvie Roblot,chef de projet au laboratoire Dios(1), àFrance Télécom R&D, à Lannion. Nous utili-sons notamment un visiophone, la livebox(2), unetéléalarme manuelle et une centrale d’alarme, quifonctionne avec des capteurs.” Ces capteursrecueillent une foule d’informations : détec-tion de la fumée, de fuite de gaz ou d’eau,température ambiante, ouverture desportes, mouvements dans une pièce. Ilssont gérés à partir d’un site Web sécurisé.En le consultant, on sait par exemple si lapersonne, chez elle, s’alimente ou pas, oureste alitée. On sait aussi quelle alarme aété déclenchée, à quelle heure et qui estintervenu.

Aucune donnée médicale

“Ce site Web permet aux proches, ou à uncentre local de coordination en gérontologie, desavoir si un événement «anormal» se produit,explique Sylvie Roblot. Cela complète les visitesrégulières des aides à domicile.” Elles restentindispensables, car aucune donnée médi-cale n’est échangée. Les capteurs sontchoisis par la personne concernée et sesproches - inutile d’installer un détecteur de mouvement quand on est valide ! Etcertains d’entre eux, comme le détecteur de

fumée ou de gaz, créent des alertes auto-matiques vers le centre de téléassistance.En plus des capteurs, un médaillon permetde déclencher une alarme, en cas de chuteou de malaise : “Nous avons développé unservice de chaînage d’appels, pour contacter auto-matiquement jusqu’à quatre personnes les unesaprès les autres. Si les trois premières ne répondentpas, l’appel est transmis vers le centre de téléassis-tance.” Ces professionnels des services auxpersonnes âgées, partenaires de l’expéri-mentation, sont Présence verte dans lesCôtes-d’Armor et Custos en Ille-et-Vilaine.

L’aide à domicile dispose aussi d’uncahier de liaison original. On écrit à l’aided’un stylo équipé d’une caméra sur desfeuilles spéciales : l’information est trans-mise, via des technologies sans fil à lamaison, vers le site Web ! La visiophonieest aussi expérimentée pour des appels“de convivialité” avec le centre de téléassis-tance. Les relations humaines sont en effetfondamentales : cette expérimentation, qui se base sur l’étude des besoins despersonnes âgées, conduite avec des profes-sionnels de la gérontologie et des acteurssociaux, ne l’a pas oublié. ■ N.G.

(1) Dios : Domestic Integrated Open Services. Ce laboratoire est spécialisé dans lesservices résidentiels. (2) Connecté à la ligne téléphonique et à un ordinateur, cet outil sertà brancher les abonnés France Télécom au haut débit.

Contact ➜ Sylvie Roblot, tél. 02 96 05 94 41,[email protected]

L’expérimentation a commencé dans les Côtes-d’Armor et l’Ille-et-VilaineMaintien à domicile : des technologies à l’écoute

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Sylvie Roblot présente le cahier de liaison et le stylo qui permettent de transmettre lesinformations directement vers le site Web.

La simple téléalarme est remplacée parplusieurs outils de télécommunication.

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Donner l’alerte quand une personneâgée tombe : c’est vital. La sociétéAphycare, à Lannion, développe sonbracelet détecteur de chute, bourré decapteurs électroniques. Les applica-tions pourraient se diversifier.

“Le bracelet a déjà permis de trouver rapide-ment des personnes qui étaient tombées.

C’est important, car si une personne âgée restelongtemps au sol, les séquelles peuvent êtregraves.” Thomas Guezou est le responsablecommercial d’Aphycare, à Lannion. Depuisseptembre 2005(1), cette société innovante,née d’un laboratoire de l’Enssat(2), commer-cialise un bracelet pas comme les autres.Quand son porteur chute au sol, le braceletémet un signal radio vers un transmetteur,sous la forme d’une boîte posée à moins de 200 m, par exemple au salon. Par uneligne téléphonique, ce transmetteur alerteun centre de téléassistance. Ce dispositifest intéressant pour certaines personnesâgées, par exemple les patients qui souf-frent d’Alzheimer.

Une dizaine de maisons de retraite, dont les trois quarts en Bretagne, propo-sent à leurs résidents ce bracelet, baptisé“Séréo’Z”. Et une centaine de particuliersl’ont adopté. En 2007, avec l’appui commer-cial du distributeur APS Master, Aphycareespère équiper 20 nouvelles institutions et 500 particuliers. Le secret de ce bijoucontemporain ? “Notre savoir-faire en électro-nique, protégé par cinq brevets internationaux, la

densité très élevée de capteurs dans le bracelet et laminiaturisation du système. Et surtout l’interfacecapteurs-individu, car toutes les informations sonttransmises par la membrane, sous le bracelet.”

Paramètres vitaux

De l’autre côté de la membrane, aucontact de la peau, des capteurs détectenten effet non seulement les chocs violents,donc les chutes, mais mesurent des para-mètres vitaux, comme le pouls et la tempé-rature cutanée. D’autres capteurs vérifientsi le bracelet est bien porté, si la pile n’estpas faible, si le bracelet est dans la zone decouverture radio. “À partir de janvier 2007, letransmetteur pourra être relié à des capteursincendie, inondation ou gaz. Une alerte caniculesera aussi intégrée, pour répondre à une fortedemande des téléassisteurs.” D’autres alertes,par exemple pour rappeler qu’il est l’heurede prendre les médicaments, sont aussiprévues. La recherche des sept ingénieurset techniciens de la société se poursuit,pour améliorer les capteurs, les associer,utiliser de nouvelles technologies pourtransmettre l’information. Et adapter cebracelet à d’autres personnes “comme lespersonnes handicapées ou les travailleurs isolés.” ■

N.G.

(1) La société a été créée en 2001. Depuis 2003, le groupe Delta Dore produit etindustrialise le bracelet, dont le nom commercial est Séréo’Z. (2) L’École nationalesupérieure des sciences appliquées et de technologies, à Lannion.

Contact ➜ Thomas Guezou, tél. 02 96 48 41 39,[email protected]

Les capteurs d’Aphycare alertentquand la personne âgée chute Sous la membrane dubracelet, les capteurs veillent

Pour en savoir plusTélésanté : rendez-vous

le 7 janvier■ La 7e édition dela Journée inter-régionale de laTélésanté, orga-nisée par le Catel(lire page 15), aura

lieu le jeudi 25 janvier 2007. Elle sedéroulera en visioconférences dansplusieurs villes de France, dont Rennespour la Bretagne. Ce colloque est uncongrès de spécialistes, un lieu derencontres et d’échanges pour tous lesacteurs de la télésanté, mais égale-ment un salon d’exposition et dedémonstration. Le titre de cette éditionest “Télésanté aujourd’hui : les plusgrands succès en régions”.Rens.➜ www.portailtelesante.org

Ateliers rencontres “Tic et Santé”■ Le handicap sera le thème duprochain atelier “Tic et santé”, organisépar le Critt Santé Bretagne, la Meito etla Sem régionale des Pays de la Loire.Il aura lieu en janvier 2007 à Rennes.Rens.➜ Jocelyne Golven, tél. 02 23 23 45 81,[email protected], www.critt-sante.fr

Alzheimer : une exposition à la Cité des sciences

■ Jusqu’au 11 février2007, la Cité dessciences à Parisprésente l’exposition“Alzheimer : vivreavec ?”. Réalisée parla rédaction de

Science Actualité, à la Cité, elle dressel’état des lieux d’une maladie quitouche 600 000 Français. Les concep-teurs ont enquêté “auprès de nombreuxspécialistes, dont on retrouve les interviewsdans l’exposition, à côté d’un choix de filmstémoignant de la complexité des recherches etde la diversité des expériences mises en placepour soigner et accueillir ces malades.”L’exposition se décline également surle site de la Cité des sciences. À noter,dans ce dossier en ligne très complet,le quiz aux 20 questions.Rens.➜ www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/evenemen/alzheimer/

Un conseil de lecture :le crépuscule de la raison■ Le psychiatre Jean Maisondieupropose ici une réflexion très humainesur les malades privés de raison. Uneapproche à la fois nouvelle et très inté-ressante de la maladie d’Alzheimer.➜ Jean Maisondieu, Bayard, 2001.Ce livre est disponible à la Bibliothèque deRennes Métropole (Les Champs Libres).

Le mois prochain : Biodiversité et paysage 17237/NOVEMBRE 2006

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Thomas Guezouporte le braceletbourré de capteursmis au pointpar Aphycare.

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➜Comment ça marche ?

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La conception des médicamentsLes substances actives sonttraquées avec des méthodeshaut débit

Gélule ou comprimé, blanc ou rouge,un médicament est composé de diffé-rents constituants dont la “substanceactive”, qui possède l’effet thérapeu-tique. Entre la caractérisation de cettemolécule et la mise au point d’unnouveau médicament, il peut s’écoulerune dizaine d’années, parfois plus !Mais de nouvelles méthodes sont sanscesse développées pour gagner dutemps et de l’argent.

Aujourd’hui, pour mettre au point unmédicament, la technique de référence

est le criblage à haut débit. Il consiste àrepérer, parmi des milliers de moléculesréférencées dans une chimiothèque, cellequi est la plus apte à répondre au problèmetraité. Les chimiothèques comprennentune base de données rassemblant les infor-mations relatives aux molécules qu’ellescontiennent - molécules naturelles ousynthétisées en laboratoire -, ainsi que deséchantillons directement utilisables sur desplates-formes de criblage. Totalement robo-tisées, celles-ci permettent de tester l’effetd’une molécule sur une cible biologiquedonnée, généralement une protéine, aurythme de... une molécule par seconde ! Cesont ainsi des milliers et des milliers demolécules différentes qui peuvent êtreanalysées chaque jour, contre environ 2000par an en procédant manuellement.

La molécule potentiellement active ainsirepérée constitue une “tête de série”(1). Maison est encore loin du médicament. L’étapequi suit vise à optimiser cette tête de sérieen molécule active innovante : on modifiesa structure chimique et on teste ces modi-fications sur son interaction avec le siteactif de la protéine cible. Ces essais sontréalisés par ordinateur ; ils évitent de faireces tests en laboratoire. Quand le complexemolécule active - protéine paraît virtuelle-ment satisfaisant, il est réellement synthé-tisé et observé finement par diffraction auxrayons X.

Des tests virtuels

Cet aller-retour entre les mondes virtuelet réel a lieu jusqu’à l’obtention d’unestructure chimique optimisant la propriététhérapeutique recherchée. Le saquinavir,molécule active d’un médicament utilisé enassociation avec d’autres dans le traitementdu Sida, ou encore le zanamivir et l’oselta-mivir, deux antigrippaux, ont été mis aupoint selon cette méthode.

Une fois optimisée, la molécule candidatedoit ensuite prouver son efficacité sur lessystèmes biologiques, puis sur les animauxavant d’être testée chez l’Homme. Lors decette étape, le rapport efficacité/dose, latoxicité éventuelle, les effets secondairessont étudiés. Enfin, la composition du médicament (molécule active, additifs,

enrobage...) et le choix de sa formulation(gélule, comprimé, suppositoire...) nécessi-tent eux aussi plusieurs études.

La phase ultime est l’obtention del’Autorisation de mise sur le marché (AMM),obligatoire pour la commercialisation detoute substance élaborée par un laboratoirepharmaceutique. Elle est délivrée parl’Agence française de sécurité sanitaire desproduits de santé, ou par l’Agence euro-péenne pour l’évaluation des médicaments.Des tests en laboratoire aux essais clini-ques, le dossier est évalué par des expertsselon des critères scientifiques de qualité,sécurité et efficacité, le rapport bénéfice/risques devant également être favorable.

Les nouvelles voies

Entre la conception d’un nouveau médi-cament et son AMM, il s’écoule une dizained’années, parfois plus. Quant au coût, ils’élève à des centaines de millions d’euros,atteignant parfois plus du milliard. La création de chimiothèques virtuelles et lecriblage virtuel, rendus possible par l’aug-mentation du nombre de protéines destructure connue et l’accroissement despuissances de calcul, mais aussi le criblagesur des systèmes cellulaires(2), dans lesquelsles protéines sont “en situation réelle”, sontquelques-unes des voies nouvelles visant àréduire les dépenses et le temps exigés parla conception de nouveaux médicaments. ■

Sylvie Furois, CNRS et Centre de vulgarisation de la connaissance, Université Paris-Sud 11,

www.cvc.u-psud.fr

(1) Une molécule “tête de série” est encore appelée “touche”, de l’anglais “hit”. (2) La première plate-forme académique française de criblage haut débit, dédiée à l’étudedes systèmes cellulaires date du début 2002. Elle se situe au CEA Grenoble.

“Le médicament, parlons-en !”Du 16 au 21 octobre dernier, Les entreprises du médicament -Leem- ont organiséune semaine d’informations et de débats autour du médicament. Desreprésentants de l’industrie pharmaceutique, de l’Ordre national des pharmacienset d’associations de patients étaient présents à Rennes le 19 pour répondre auxquestions des étudiants et du grand public. Retrouvez le programme national surle site : le-medicament-parlons-en.com ■ Rens.➜ www.leem.org

Sur la plate-forme de criblage haut débit, le robot de criblage recherche des molécules ayant un effetsur une cible, généralement une protéine.

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Espace des sciences

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Le temps, on s’en sert tous les jours :montre, horloge, calendrier... Mais

qu’est-ce qu’une montre ? Saviez-vousqu’elle a de la carrure, porte des lunetteset possède des rubis ? Grâce àl’exposition “L’heure du temps”, vousdécouvrirez tous les rouages de cet objet,mais aussi les difficultés à créer un

calendrier synchrone avec le mouvement des astres : pourquoirajoute-t-on un 29 février tous les quatre ans ? Pourquoi sainteThérèse d’Avila, religieuse espagnole, a rendu l’âme dans lanuit du 4 au 15 octobre 1582 ? Oui, vous avez bien lu : la nuitdu 4 au 15 !

L’animation “Au rythme du ciel” commence par le vieil adage“le temps est né avec le ciel” et par la légende indienne de lapetite tortue qui créa les astres. La médiatrice scientifiqueexplique comment, en levant les yeux, nos aïeux ont mesuré le temps et présente le célescope, appareil d’un mètre dediamètre, qui permet de visualiser la course du Soleil dans leciel aux différents moments de l’année. Vous saurez pourquoi,depuis la Seconde Guerre mondiale, nous avons deux heuresd’avance sur le Soleil durant l’été. La projection de l’émissionC’est pas sorcier consacrée au temps complète la visite.

L’exposition “L’heure du temps” n’est visible que jusqu’au 25 novembre. Dans la salle Eurêka, située en bas du cône del’Espace des sciences. ■

Rens.➜ Retrouvez les informations pratiques sur les animations et toutel’actualité de l’Espace des sciences sur notre site Web.

www.espace-sciences.org19237/NOVEMBRE 2006

Remettez vos pendulesà l’heure !

Les mardis de l’Espace des sciences■ Le 21 novembre/La diversité microbienne dans lessites hydrothermaux. Par Anne Godfroy.■ Le 28 novembre/VIH et Sida. Par Cédric Arvieux etMichel Samson.■ Le 5 décembre/Virus en émergence. Par ChristianMichelet et Véronique Jestin.

Rens.➜ Aux Champs Libres, salle Hubert-Curien, à 20 h 30. Entrée libre.

Conférences

ActualitésDeux nouveaux livresLa collection de livres publiés par l’Espace des sciences auxéditions Apogée vient de s’enrichir de deux nouveaux titres.

■ Le ciel au fil des saisonsLe ciel la nuit, au fil des mois, des saisons ; le ciel théâtre de phénomènes récurrents,comme les étoiles filantes ou les comètes, ousiège des activités humaines, avec les avions et les satellites, tous les visages du ciel sont

décrits par Odile Guérin, animatrice au planétarium àl’Espace des sciences, et agrémentés de schémas très clairs.

■ Les gorillesÉcrit par Annie Gautier-Hion, spécialisterennaise des singes africains, cet ouvrage faitsuite à l’exposition “Gorilles” réalisée parl’Espace des sciences et présentée à Rennes en2005. On y retrouve des photos magnifiques dugrand singe avec sa famille. ■

Rens.➜ Ces ouvrages sont en vente à la boutique des Champs Libres.

Fête et Festival des sciences :grand succès !

Le Village des sciences, place Hoche à Rennes, a attiré 10 000 visiteurs, du 13 au 15 octobre. Dans une ambiancesympathique, plus de 200 scientifiques ont capté l’attentionavec trente animations. Une nouvelle réussite pour le 15e anniversaire de la Fête de la science ! Par ailleurs, les cinqconférences de chercheurs données dans le cadre du Festivaldes sciences ont attiré 1 800 personnes. Un millier devisiteurs a également découvert les expériences étonnantesréalisées en direct par des scientifiques de l’agglomérationde Rennes dans les trois salles de l’Espace des sciences : lepremier Festival des sciences est un succès. ■Rens.➜ Espace des sciences, tél. 02 23 40 66 40.

L’exposition “L’heure dutemps” s’est enrichie dedeux nouvelles bornes,

dont l’une sur laradiosynchronisation :

Êtes-vous à l’heure exacte ?

Exposition

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Le nouveau préfet de la Région Bretagne,

Jean Daubigny, auVillage des sciences.

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agendaagenda

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(1) Le réseau Noé regroupe plusieurs organismes bretons qui encouragent la participation des entreprises et des chercheurs aux projets européens. (2) Gulf Stream : courant océanique doux de l’Atlantique Nord.

■ Colloques

■ Conférences

Du 14 au 28 novembre/Préparez vos projets européens■ Brest et Rennes - Plusieurs journées d’information sont organisées àl’occasion du lancement du 7e Programme cadre de recherche etdéveloppement technologique (PCRDT), qui couvre la période 2007-

2013. Mises en œuvre par le réseau Noé(1), ces manifestations se déroulerontsimultanément sur plusieurs sites en Bretagne (visioconférences). Des ateliersthématiques sur les sciences et technologies de l’information (le 15/11), l’environnement(le 21/11), et les sciences humaines et sociales (le 28/11) sont également prévus.Rens.➜ Coralie Bajas, [email protected], Nicolas Bellego, tél. 02 23 23 36 00, [email protected],http://eurosfaire.prd.fr (programme détaillé et inscription gratuite).

15 décembre/L’Insa fête ses 40 ans■ Rennes - Conférence de Mathias Fink, de l’Académie des sciences, sur “pluridisciplinarité et développement”, tables rondes sur

“développement durable et aménagement urbain” ou sur “science et littérature”,conférence du journaliste Jean-François Kahn..., telles sont quelques-unes desprogrammations proposées à l’occasion des 40 ans le l’Institut national des sciencesappliquées de Rennes.Rens.➜ Monique Ollivier, tél. 02 23 23 85 55, [email protected]

Du 25 au 26 novembre/Festival du livre en Bretagne

■ Guérande (44) -Pour sa 3e édition, leFestival du livre deBretagne est dédiécette année à unthème scientifique :le Gulf Stream(2).

Présidé par Jean Malaurie, explorateurspécialiste des régions arctiques, ilattend 120 auteurs. Au programme :café littéraire, tables rondes, confé-rences, expositions, animations pourpetits et grands. Les 25 (10 h à 19 h) et 26 (10 h à 18 h), au centre culturelAthanor.Rens.➜ www.festivaldulivreenbretagne.com

Festival du filmdocumentaire■ À l’occasion du festival du film docu-mentaire, la Bibliothèque de Rennes

Métropole (LesChamps Libres)propose une sériede projections(1h15 maximum) :● L’homme qui

plantait des arbres, 16 novembre à17 h 30 ● Superplantes, l’indestructibleGingko, 21 novembre à 16 h ● De l’arbre à l’ouvrage, 24 novembre à 16 h ● Superplantes, des graines d’éternité,28 novembre à 16 h.Rens.➜ Bibliothèque de RennesMétropole, [email protected]

Adria■ 6 et 7 décembre, Rennes/Ergonomie et sécurité en

poste de travail en IAA ■ 6 et 7 décembre, Paris/La nutrition dansl’entreprise : audit, formulation et communication ■ 14 décembre,Rennes/Maîtrise des résultats métrologiquesRens.➜ Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 49, www.adria.tm.fr

■ 7 et 8 décembre, Vannes/Forum “Ingrédients santé - bien-être”■ 12 et 13 décembre, Vannes/Échantillonnage : problématiques etméthodes ■ 12, 13 et 14 décembre, Rennes/Procédés séparatifsindustrielsRens.➜ Service formation, tél. 02 97 47 97 35, [email protected],www.archimex.com

Cedre■ 5 et 6 décembre/Formation des collectivités à lagestion de crise

Rens.➜ Cedre, tél. 02 98 33 10 10, www.cedre.fr

■ Formations

21 novembre/Troublesde la marche, Parkinson : quels traitements ?■ Rennes - Cette conférence des mardissanté du CHU sera donnée par lesprofesseurs Chalès et Vérin (voir dossier, page 11). À 18 h, amphithéâtreBretagne, centre des congrès, hôpitalPontchaillou.Rens.➜ www.chu-rennes.fr

30 novembre/Droit d’auteur dansla société de l’information

■ Rennes - “Droit d’au-teur dans la société del’information : quellessont les récentes évolu-

tions et leur impact sur l’économienumérique ?”, tel sera le thème de cette Matinale de Rennes Atalante. Lesintervenants aborderont notammentl’objectif de la loi Dadvsi sur le droitd’auteur, les conséquences de la légali-sation des mesures techniques deprotection sur les logiciels libres, lesréseaux de diffusion peer-to-peer, l’inter-opérabilité, la copie privée... De 8 h 15 à10 h 15, sur le campus de Ker Lann.Rens.➜ Rennes Atalante, tél. 02 99 12 73 73, www.rennes-atalante.fr

5 décembre/Histoired’hommes et de mammifères

marins■ Brest - “DuLéviathan inquié-tant aux animauxfascinants : histoire

d’hommes et de mammifères marins”,par Sami Hassani, responsable duservice des mammifères marins etoiseaux de mer d’Océanopolis.Rens.➜ Océanopolis,www.oceanopolis.com

5 décembre/Pollen et allergies■ Nantes -Par AntoineM a g n a n ,p r é s i d e n tdu Conseilscientifiquede la SaicMarseille etClaude Figu-reau, direc-teur du jardin botanique de Nantes. À 20 h 30 dans l’amphithéâtre dumuséum de Nantes. Entrée libre.Rens.➜ Muséum d’histoire naturellede Nantes, tél. 02 40 99 26 20,www.museum.nantes.fr

13 décembre/L’âge des poissons

■ Brest - Pourquoi et comment estimerl’âge des poissons : le merlu. Tel est lethème de la conférence proposée parl’Ifremer. Elle sera animée par la biolo-giste Hélène de Pontual. À 15 h 30,dans le bâtiment Bougainville del’Ifremer, pointe du Diable, à Brest.Rens.➜ Ifremer, Service communication, tél. 02 98 22 40 07.

■ Appels à projetsEnsemble pour gérer le territoire■ La Fondation de France soutient les initiatives de résolution de conflitsenvironnementaux en facilitant le dialogue entre les groupes locaux. Cet appel

à projet veut permettre à terme la gestion d’un espace sensible en privilégiant les projetsregroupant différents organismes. Les modalités de participation sont accessibles enligne et la date limite de dépôt des dossiers est fixée au 24 novembre 2006.Rens.➜ Délégation régionale Bretagne, tél. 02 99 38 24 22, www.fdf.org

Transplantation■ Le congrès Nantes - Actualités -Transplantation (Nat) est une réunion annuelle dedeux jours destinée aux spécialistes dans le domaine de l’immunologie fondamentaleappliquée à l’allo et à la xénotransplantation. L’édition 2007 de Nat sera consacrée aux“Marqueurs précoces de la survie du greffon” et les concepts les plus avancés serontdirectement présentés par des orateurs de réputation internationale. Ce congrès sedéroulera les 14 et 15 juin 2007 à la Cité des congrès de Nantes. Les participants sontinvités à soumettre des communications ou des posters avant le 1er avril 2007. Rens.➜ Valérie Châtellier, tél. 02 40 08 74 10, www.nat.nantes.inserm.fr/

■ Sorties

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■ ExpositionsJusqu’au 15 décembre/Des intrus dans la maison■ Rennes - Tabac, bruit, utilisationexcessive de produits toxiques, incivi-lités... autant de facteurs qui nuisent à

un environnementsain. Proposée parla CPAM d’Ille-et-Vilaine, cette expo-sition permet dedécouvrir les prin-cipales sourcesde pollution dans

l’habitat et l’environnement proche etde réfléchir à des solutions au traversde débats sur l’éducation, la santé, lacitoyenneté. À l’Espace santé, 8, rue deCoëtquen, Rennes.Rens.➜ Catherine Vincent, tél. 02 99 29 43 60.

Jusqu’au 7 janvier 2007/Les oiseauxd’Amérique■ Nantes - “Alain Thomas,parcours de rêve” Les

oiseaux d’Amérique. Les

oiseaux peints par Alain Thomas entre1993 et aujourd’hui constituent leprétexte à cette exposition dans laquelleles visiteurs pourront découvrir lesoiseaux naturalisés du muséum.Rens.➜ Muséum d’histoire naturellede Nantes, tél. 02 40 99 26 20,www.museum.nantes.fr

Jusqu’au 17 janvier 2007/Art et science : informatiqueet numérique au musée

■Laval - Faire ladifférence entreun original et unecopie, découvrirdes informationsinédites sur uneœuvre, voici dequoi sont capa-

bles les technologies informatiques etnumériques quand elles sont mises auservice de l’art. Cette exposition estproposée par le CCSTI de Laval, enpartenariat avec le Centre de rechercheet de restauration des musées deFrance (C2RMF), le technopôle de Laval

et le Centre lavallois de ressources tech-nologiques (Clarte).Rens.➜ Musée des sciences de Laval,tél. 02 43 49 47 81.

Jusqu’au 31 janvier 2007/L’arbre, la haie, les hommes■ Rennes - Des chênes émondés(ou “ragosses”) aux haies, en passant

par les différentesessences tradition-nelles du bassin de Rennes, leursqualités et leursusages, cet te exposition retrace

l’histoire du bocage haut-breton. Objetset pratiques anciennes associées y sontégalement présentés.Rens.➜ Écomusée du Pays de Rennes,tél. 02 99 51 38 15, www.ecomusee-rennes-metropole.fr

Jusqu’en mars 2007/Fabuleux monstres marins■ Brest - Océanopolis fait revivre lechant des sirènes à travers une expo-

sition mélan-geant le mytheet la sciencerépartie en troisthèmes sur troissites différents“le bestiairefabuleux” sousle chapiteau,“les baleinesgigantesques”

dans le forum, “les sirènes” dans lepavillon tempéré au niveau 1. Rens.➜ Océanopolis, tél. 02 98 34 40 40,www.oceanopolis.com

Jusqu’à fin 2007/Grand-père raconte-moi la pêche

■ Le Guilvinec(29) - La nouvelleexposition pro-posée par l’espacedécouverte de lapêche en mer,Haliotika, retrace50 ans d’aventurehumaine et l’évolu-tion du métier depêcheur (techni-

ques, commerce, avenir). Une évolutionretracée à travers des documents, desobjets et des vidéos.Rens.➜ Philippe Gredat, tél. 02 98 58 28 38,www.leguilvinec.com

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PROLONGATION

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Brittany has a population of more thanthree million people, 22.6% of whom areover 60 years old. And these older peopledo not only interest the world ofadvertising! The region has a very activeresearch sector and it is paying greatattention to our older citizens.Patients suffering from Parkinson’s diseaseare now cared for in the teaching hospital(CHU) in Rennes where a small electrode isimplanted in the centre of the brain! Forpeople with heart disease, another of thehospital’s teams has worked with alaboratory in the University of Rennes 1 andwith private partners to develop a newintelligent cardiac pacemaker. Meanwhile

biologists in Rennes are taking a close lookat the structure of proteins and arediscovering mechanisms which might, oneday, allow us to understand Alzheimer’s. Tostop this disease progressing, a laboratoryin Roscoff is studying an idea from a totallydifferent source - molecules extracted fromsea sponges!In Brest, human sciences are also taking aninterest in the elderly. And in Vannes,sociologists are playing a part in a “hospitalin the home” experiment that is alreadytechnologically ready. It is not sufficient toensure communication between patientand doctor in two different locations; thetechnique must be fully understood by

individuals or imported from another areaof use! In an ideal world, being in goodhealth as one gets older means staying put.France Télécom and the “county” councilsof Côtes-d’Armor and Ille-et-Vilaine haverealised this and they are testing servicesthat make it easier for people to remain intheir homes. Last but not least, among thecompanies set up as a result of research,Aphycare in Lannion is continuing toinnovate with a bracelet filled withelectronic sensors that alerts theemergency services if the wearer has a fall.With these ideas and the dynamic approachbeing taken by researchers, aging is noproblem in Brittany! ■

Jean-Louis Coatrieux from Rennes and Christian Roux from Brest each received an awardwithin a few days of each other, for work in the same area of research i.e. medical imaging.The pair have known each other for many years. After working as the Director of the signal processing and imaging laboratory (LTSI(1),Laboratoire de traitement du signal et de l’image) from 1993 to 2003, Jean-Louis Coatrieux hasrecently been awarded the highest distinction from the international IEEE (Institute forElectrical and Electronics Engineering). As an electrical engineer specialising in signalprocessing, he was attracted to medicine very early on in his career and, from the 1980sonwards, his work fitted totally into the medical field thanks to developments in imagingtechnologies. He kept a very close eye on innovations such as scanners and MRIs. Model-building simulates reality and now allows researchers to understand the mechanisms thatcause a problem. The work that he and his team have done on epilepsy, for example, calledinto question the previously-held belief that this illness had a single focus.Professor Christian Roux is the Director of the medical data processing laboratory (LATIM(2),Laboratoire de traitement de l’information médicale) in Brest and he has recently won the Inserm2006 prize in the “research” category. He holds a Ph.D in physics and is fascinated bymedical imaging. In fact, he presented a thesis on the development of French scannertechnology. A meeting with Jean-Louis Coatrieux and a group of academics from Rennestook him to ENST(3) Bretagne, then a recently-opened college. Christian Roux was given theresponsibility of setting up a research laboratory specialising in image processing. Today, heis developing digital navigation tools to aid surgeons during operations. ■

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These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers inFrench Embassies, in an effort to widen the availability of scientific and technical information and promote the researchcarried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis, with a copy of the corresponding issueof Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: [email protected]

Brittany Regional Councilis providing financial backingfor this service.

Research and innovation in Brittany

Abstracts for the international issue

November 2006 ■ N°237

(1) LTSI is a joint Inserm/University of Rennes 1 research unit.(2) Latim is an Inserm unit, U65 in the Imaging and Data Processing Department at ENST Bretagne.(3) ENST: École nationale supérieur de télécommunications de Bretagne (Telecommunications college).(4) The British physicist Sir John Pendry published a study on metamaterials in the online edition of the journal, Science, in May 2006.(5) IETR: Institut d’électronique et de télécommunications de Rennes (electronics and telecommunications institute).

FEATURE P.9/17

Aging - no problem in Brittany

SPOTLIGHT ON THIS MONTH’S GUEST P.8 Igor Nefedov, Guest Professor in RennesHe works on metamaterialsMetamaterials do not exist in nature; theyhave to be manufactured. They consist ofcomposite materials organised in periodicstructures and the reason they arouse suchcontroversy(4) is because some of theirphysical properties (refraction index,permittivity) completely revolutionise thelaws of physics that define the path of lightat the intersection of two media. As aconsequence, they can become invisible, intheory at least, but they can also be used inthe design of antennae.This is the job of Igor Nefedov, guestProfessor at the IETR(5) for four months. Heworks with Anne-Claude Tarot from theAntennae and Hyperfrequency team and hehas come to study the behaviour patternsof metamaterials and natural materialssuch as ferrites on which he worked fortwenty years, to develop new, increasinglysmall antennae. In just one month, hispersonal methods of computation andmodel-building for antenna prototypeshave already produced results! ■

SPOTLIGHT ON - THE NEWS P.6/7Jean-Louis Coatrieux and Christian Roux Two friends win awards

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■ Tarif normal : 2 ANS 54€ (au lieu de66 €*) soit 4 numéros gratuits / 1 AN30 € (au lieu de 33 €*) soit 1 numérogratuit ■ Tarif étudiant (joindre unjustificatif) : 2 ANS 27 € (au lieu de66 €*) soit 13 numéros gratuits / 1 AN15 € (au lieu de 33 €*) soit 6 numérosgratuits ■ Tarif étranger ou abonnementde soutien : 2 ANS 76 € / 1 AN 50 €

■ Tarif normal : 2 ANS 54€ (au lieu de66 €*) soit 4 numéros gratuits / 1 AN30 € (au lieu de 33 €*) soit 1 numérogratuit ■ Tarif étudiant (joindre unjustificatif) : 2 ANS 27 € (au lieu de66 €*) soit 13 numéros gratuits / 1 AN15 € (au lieu de 33 €*) soit 6 numérosgratuits ■ Tarif étranger ou abonnementde soutien : 2 ANS 76 € / 1 AN 50 €

L’infoscientifique et technique du grand Ouest

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