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Journée d’étude au Collège de France - 31 mars 2010 Sous la direction de Corinne Bonnet, Carlo Ossola, John Scheid Supplemento a Mythos Rivista di Storia delle Religioni 1 n. s. 2010 Supplemento a Mythos 1 n. s. 2010 Rome et ses religions : culte, morale, spiritualité 1 n. s. 2010 M Y T H O S SALVATORE SCIASCIA EDITORE SALVATORE SCIASCIA EDITORE SUPPLEMENTO Portrait de Franz Cumont (avec l’aimable autorisation de M. et M me Jean-François de Cumont) Sans doute, tant qu’il y aura des hommes et que la médecine ne pourra leur assurer le perpétuel renouvellement d’une vigueur juvénile, se préoccuperont-ils du grand mystère de l’au-delà. ISSN 1972-2516 Rome et ses religions : culte, morale, spiritualité En relisant Lux Perpetua de Franz Cumont 20,00

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Journe dtude au Collge de France - 31 mars 2010

Sous la direction de

Corinne Bonnet, Carlo Ossola, John Scheid

Supplemento a MythosRivista di Storia delle Religioni

1 n. s. 2010

Supplemento a Mythos 1 n. s. 2010

Rom

e et ses religions:

culte, m

orale, spiritualit

1n. s.2010

MYTHOS

SALVATORESCIASCIAE D I T O R E S A LV ATO R E S C I A S C I A E D I TO R E

SUPPLEMENTO

Portrait de Franz Cumont (avec laimable autorisation de M. et Mme Jean-Franois de Cumont)

Sans doute, tant quil y aura des hommes

et que la mdecine ne pourra leur assurer

le perptuel renouvellement dune vigueur juvnile,

se proccuperont-ils du grand mystre de lau-del.

ISSN 1972-2516

Rome et ses religions : culte, morale, spiritualitEn relisant Lux Perpetua de Franz Cumont

20,00

MYTHOS1Rivista di Storia delle Religioni

Supplemento a

DirezioneCorinne Bonnet [email protected] Cusumano [email protected]

Segretaria di redazioneDaniela Bonanno [email protected]

Comitato scientificoNicole Belayche (cole Pratique des Hautes tudes -

Section des sciences religieuses)David Bouvier (Universit de Lausanne)Antonino Buttitta (Universit di Palermo)Claude Calame (cole des Hautes tudes en Sciences

Sociales - Centre AnHiMA)Giorgio Camassa (Universit di Udine)Ileana Chirassi Colombo (Universit di Trieste)Riccardo Di Donato (Universit di Pisa)Franoise Frontisi-Ducroux (Collge de France -

Centre AnHiMA)Cornelia Isler-Kernyi (Universitt Zrich)Franois Lissarrague (cole des Hautes tudes en

Sciences Sociales - Centre AnHiMA)Vinciane Pirenne-Delforge (FNRS - Universit de Lige)Franois de Polignac (cole Pratique des Hautes tudes -

Section des sciences religieuses)Sergio Ribichini (CNR - Istituto di Studi sulle Civilt Italiche

e del Mediterraneo Antico)John Scheid (Collge de France - Centre AnHiMA)Giulia Sfameni Gasparro (Universit di Messina)Dirk Steuernagel (Universitt Frankfurt)Paolo Xella (CNR - Istituto di Studi sulle Civilt Italiche e del

Mediterraneo Antico - Universit di Pisa)

Comitato di redazioneDaniela Bonanno (Universit di Palermo)Corinne Bonnet (Universit de Toulouse - UTM)Marcello Carastro (cole des Hautes tudes en Sciences

Sociales - Centre AnHiMA)Maria Vittoria Cerutti (Universit Cattolica - Milano)Nicola Cusumano (Universit di Palermo)Ted Kaizer (Durham University)Gabriella Pironti (Universit di Napoli Federico II)Francesca Prescendi (Universit de Genve)

Prezzo del volume: Italia privati 20,00 enti 30,00 Estero privati 30,00 enti 40,00

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ISBN 978-88-8241-355-2

ISSN 1972-2516

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R iv i s ta d i S to r i a de l l e Re l i g i on i

Supplemento a

MYTHOS1

S A L V A T O R E S C I A S C I A E D I T O R E

numero 1 - 2010nuova serie

Rome et ses religions : culte, morale, spiritualit.En relisant Lux perpetua de Franz Cumont

Sous la direction deCorinne Bonnet, Carlo Ossola, John Scheid

Universit degli Studi di PalermoDIPARTIMENTO DI BENI CULTURALISezione di Storia Antica

Table des matires

John SCHEID & Corinne BONNETIntroduction VII

Walter GEERTSLe don de la bibliothque : une question de survie 1

Bruno ROCHETTERditer Lux perpetua : pour qui, pourquoi? 9

Sarah REYLes Religions orientales en mouvement. Les ratures de Franz Cumont 21

Michel TARDIEULa controverse de la Mithrasliturgie chez Cumont 33

Franoise VAN HAEPERENDes mdecins de lme . Les prtres des Religions orientales, selon Cumont 49

Annelies LANNOYLes masses vulgaires et les intelligences leves. Les agents de la vie religieuse dans Lux perpetua et leur interaction 63

Robin LANE FOXAstrology and Cognitive Dissonance 83

Danny PRAETLes liens entre philosophie et religion dans quelques Scripta Minora de Franz Cumont 97

Carlos LVYFranz Cumont et les penses de limmanence 111

Corinne BONNETLux perpetua : un testament spirituel ? 125

Index gnral 143

Bruno ROCHETTE*

Rditer Lux perpetua : pour qui, pourquoi?

Habent sua fata libelli1. Comme les hommes, les livres sont entre les mains du destin.Il est toutefois des ouvrages qui sont plus que dautres marqus du sceau de la .Tel est certainement le cas de Lux perpetua de Franz Cumont. crit durant les der-nires annes de la vie de son auteur, marques par les affres de la guerre et lestourments de la maladie, Lux perpetua aurait trs bien pu ne jamais paratre. Cumontcorrigeait les preuves lorsquil dut quitter Paris, le 4 aot 1947, pour un voyagedont il ne reviendrait pas. Il steignit une quinzaine de jours plus tard, dans la nuitdu 19 au 20 aot, prs de Bruxelles, g de soixante dix-neuf ans. On doit laconfiance quil avait place dans deux membres de son entourage parisien, la Mar-quise de Maill et Louis Canet, et au dvouement inlassable dont firent preuve cesdeux personnalits davoir fait sortir de presse le livre deux ans seulement aprs lamort de Cumont. Dautres circonstances, plus particulires encore, font de Lux per-petua un livre hors du commun. La correspondance des dernires annes de la viede Cumont en particulier les lettres adresses Jrme Carcopino tmoigne delinquitude, qui finit mme par se muer en angoisse, devant les difficults qui re-tardent lavancement de louvrage. Les forces lui manquent. Il presse son diteur.Nous le voyons, dans un dernier sursaut doptimisme, reprendre courage, puis per-dre finalement tout espoir de voir paratre luvre de ses ultimes efforts avant dequitter ce monde. Cest une vritable osmose qui sopre entre lauteur et son livre.Ces textes poignants sont les tmoins dune opinitret qui force ladmiration. Com-ment expliquer cet acharnement de Cumont terminer sa tche avant que la mortne lemporte ? On ne peut certainement pas invoquer la fiert quil aurait pu tirerde la sortie de presse dun best-seller. Cumont, que les portraits dcrivent comme unhomme empreint de modestie, ne recherchait pas les honneurs et, quand bienmme, il avait produit une telle quantit de travaux et des meilleurs quil navaitplus rien prouver personne. Lexplication est ailleurs. On peut penser au senti-ment de luvre acheve. Comme les btisseurs de cathdrales, Cumont voulaitsceller, au moyen dune pierre angulaire, ldifice scientifique quil avait pass sa

* Je remercie le Professeur Andr Motte, qui a bien voulu relire ce texte et me faire dessuggestions trs utiles.

1 Cumont fait usage de cette citation propos de la Consolation de Boce la fin de Lux perpetua(382 = Bibliotheca Cumontiana. Scripta Maiora II [BC], 439).

10 Bruno Rochette, Rditer Lux perpetua : pour qui, pourquoi?

vie difier. Lux perpetua le ramenait ses premiers travaux sur Alexandre dAbo-notichos, qui fut le sujet de son mmoire de doctorat Gand (1887), sur PhilondAlexandrie, dont il dita le De aeternitate mundi Berlin (1891), et sur Plotin, dontles hautes penses navaient cess de le fasciner. La boucle tait boucle, le parcours,entam sur les traces de lempereur Julien, tait achev, lOrient rejoignait lOcci-dent2. Mais cette raison me parat encore insuffisante pour rendre compltementcompte de la ralit. Cumont na-t-il pas voulu nous laisser une sorte de testamentscientifique, intellectuel et peut-tre mme spirituel ? Cest le sentiment quontprouv maint de ses contemporains qui avaient suivi son prodigieux parcoursscientifique aprs quil eut quitt la Belgique suite l affaire de Gand 3, ville oil fut professeur de 1892 1910. En 1948, alors que Lux perpetua ntait pas encorepubli, Claire Praux pressentait une telle intention en parlant du dernier messagedune pense qui sest porte avec une affinit toujours plus comprhensive versles aspirations les plus inquites des hommes, vers le domaine confus o la certitudea des fondements irrationnels. 4 Ds les premires pages de Lux perpetua, qui traitedun sujet profondment enracin dans le cur mme des hommes, on peroit eneffet, sinon une identification, du moins une proximit de lauteur avec le sujetquil traite. Cumont a rassembl les dernires forces que lui laissait la maladie pourproposer une synthse des ides sur lau-del durant lEmpire romain, mais aussipour laisser un tmoignage authentique de son parcours intrieur. Les indices tra-hissant pareille intention ne manquent pas, commencer par le titre mme de lou-vrage, auquel il tenait particulirement. La formule Lux perpetua est propose seule,dans sa concision et le mystre qui lentoure, mais aussi dans sa profondeur un peunigmatique5. Un sous-titre plus vocateur, semblable ceux dont sont dots sestravaux antrieurs, et sans doute lev trop vite le voile et et, sinon empch, dumoins retard un questionnement intrieur que Cumont veut susciter demblechez son lecteur. Lux perpetua De ces deux mots emprunts loffice des morts,crit William Lameere dans son mouvant adieu intitul Sur la tombe de Franz Cu-mont, il voulut composer le titre de son dernier livre. Il mditait sur ces vagues demysticisme et de rationalisme qui tour tour semparent de la conscience humaineet la soulvent au fil de son histoire, et maintenant, pensait-il, nous tions les t-moins dune phase de recrudescence du mysticisme, en raison de cette lassitude, sicaractristique de notre temps, lgard de ce rationalisme originaire du XVIIIe sicleet devenu incapable de retremper la vigueur des mes en proie au dcouragementet la misre. 6

Fascinante tant sur le plan humain quintellectuel, la figure de Cumont, qui a tou-jours cultiv la discrtion, est aujourdhui mieux connue grce aux colloques que son

2 Sur la continuit de Franz Cumont , BAYET 1971, 214-223.3 Sur cet pisode, BONNET 1997, 12-13.4 PRAUX 1948, 246.5 Requiem aeternam dona eis, Domine : et lux perpetua luceat eis. Sur cette formule, SCARPAT 2003.6 LAMEERE 1948, 154.

uvre a suscits7. La publication, par les soins de Corinne Bonnet et des ses collgues8,de labondante correspondance que le savant a laisse, a aussi permis de mieux com-prendre sa formation, son environnement scientifique et ses mthodes de travail. Nousen savons assez sur lui pour tre certains quil aurait apprci la mise en perspectiveque proposent les introductions historiographiques dont sont dotes les rditions deses ouvrages dans la Bibliotheca Cumontiana. Il est donc inutile que jentame ici un plai-doyer Pro domo. Il ne serait pas davantage utile de dresser une sorte de bilan dautosa-tisfaction devant luvre ralise qui nous enfermerait dans les limites triques denotre propre ego. Les mrites des diteurs ne sont finalement pas trs grands en regardde luvre elle-mme et de ceux de nos devanciers. Je prfre donc prendre un peude recul par rapport au travail accompli et poser deux questions qui, pour banalesquelles puissent paratre, nen sont pas moins fondamentales : pourquoi et pour quirditer Lux perpetua, soixante ans aprs sa publication. Pour le comprendre, il me fautrapidement voquer le contenu de louvrage et les thses dfendues par son auteur.

*

Le problme de lorientalisation de la religion de lEmpire conduisit assez ttCumont sinterroger sur les croyances des Romains touchant lau-del et sur lerle jou par lOrient dans la gense et le dveloppement de cette grande nouveautque fut limmortalit cleste. Selon lui, au dbut de lEmpire, la religion romainetraditionnelle a laiss la place aux ides philosophiques, influences par lOrient etle pythagorisme. Infod au modle trs en vogue son poque de la dialectiquehglienne, qui servait aussi de toile de fond louvrage pionnier de Georg Wissowa,Religion und Kultus der Rmer (1902 ; 1912), Cumont soutenait que les religionsorientales , concept quil avait forg lors de confrences donnes au Collge deFrance en 1905, avaient t lorigine de lanantissement de lantique religion ro-maine. Ces courants religieux venus de lOrient avaient ouvert de la sorte la voie lavnement de la nouveaut, lorsque celle-ci se prsenterait. Ce fut le christianisme,qui a pu ainsi tre accueilli par des esprits prpars. Dans ce schma de pense h-glien, les religions orientales sont un peu comparables des chafaudages qui, unefois superposs, finissent par plier pour laisser la place lunique vrit. Elles sontune sorte de propdeutique au christianisme. Plusieurs points communs rendaienten effet sduisant le rapprochement avec les cultes orientaux9, que Cumont consi-dre globalement comme des religions de salut : une commune origine orientale,le mystre qui entoure leurs rites, linitiation qui rend les membres distincts du restede la population et, last but not least, la promesse dun salut individuel. Selon Cu-mont, la gnralisation de leschatologie cleste affecte tous les mystres10 : la

7 MOTTE 1999, 507.8 Cf. BONNET 1997, 2005 et BONGARD-LEVINE - BONNET - LITVINENKO - MARCONE 2007.9 LEASE 1980, 1307-1308.10 Pour une prsentation nuance des doctrines sur lau-del prsentes dans les mystres, VEYNE

2005, 531-534.

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12 Bruno Rochette, Rditer Lux perpetua : pour qui, pourquoi?

Grande Mre se transforme en Reine Cleste et son pardre Attis devient une divi-nit solaire, la divinit gyptienne Sarapis-Osiris, chtonienne elle aussi, devient undieu cleste, dans le culte dIsis, le myste descend dans lHads pour remonter auciel aprs stre purifi en passant travers les lments11. Seul Mithra offre une r-sistance ce schma. Le mithriacisme possdait-il une eschatologie bien fixe ? Lesspcialistes en doutent12. Les sept grades initiatiques mithriaques, du corax au pater,dcouverts lors des fouilles de Santa Prisca sur lAventin, pourraient le laisser sup-poser13. Ils sont rangs en forme dchelle et mis chacun sous le patronage dundieu plantaire. Il est tentant de rapprocher ce climax du symbolon mithriaque dcritpar Celse dans l (Orig. Contre Celse VI 22)1, qui symbolise le passagede lme travers les corps clestes. Cumont voyait en effet dans cette chelle for-me de sept mtaux diffrents, surmonte dun huitime degr, lemblme de las-cension de lme travers les sphres des plantes jusqu celle des toiles fixes,chacun de ces mtaux tant mis en rapport avec un des astres errants 15. Si les mi-thriastes grco-romains croyaient en limmortalit cleste, le salut mithriaque natoutefois rien de commun avec la sotriologie platonicienne ou no-platonicienne.Il sagit plutt dun salut bio-cosmique , selon une expression de Mircea Eliade,reprise par J. Bayet : non pas un salut individuel, mais un salut collectif qui lie lemithriaste au monde et son crateur16.

Comme dautres historiens de la religion romaine de son temps, Cumont inscritlapparition et le dveloppement de la croyance en limmortalit de lme dans uneperspective volutionniste qui, aprs une succession dapproximations, conduit versun point culminant, le mysticisme intellectuel de Plotin. Si, lpoque de Cicron, le nombre dentre eux qui restaient fermement convaincus dune survieconsciente de lme, tait aussi restreint que le devint, au crpuscule du paganisme,celui des sceptiques inclinant admettre que cette me prissait au moment dudcs17, un changement intervint au cours du IIe et surtout au IIIe sicle, sous leffetde la diffusion de la philosophie stocienne et du passage des conceptions platoni-ciennes dans le monde romain18. Certains penseurs changrent dide au cours deleur vie. Tel fut Cicron qui, dagnostique quil tait, commena, la fin de sa vie, croire en limmortalit de lme19. Dautres nont pas de position tranche, commeSnque, dont lclectisme est une caractristique bien connue20. Les contacts duzoroastrisme iranien avec la pense religieuse babylonienne, dabord, la diffusion

11 Apul. Met. XI 23. Voir Lux perpetua, 265 (BC, 312).12 TURCAN 1993, 109-114.13 BECK 1988, 1-2.14 TURCAN 1975, 47 et 50 et BECK 1988, 73-85.15 Lux perpetua, 282 (BC, 330). Voir FLAMENT 1982, 230.16 TURCAN 1982, 181.17 Lux perpetua, 2 (BC, 33).18 Lux perpetua, 109-123 (BC, 145-160).19 Lux perpetua, 161-165 (BC, 200-205).20 Lux perpetua, 164-170 (BC, 204-210).

des doctrines des mages travers le monde smitique et le Proche-Orient hellnis-tique, ensuite, acheminrent vers lOccident de nouvelles ides, chaque fois trans-formes, remodeles et rorientes. De proche en proche, la croyance enlimmortalit de lme commena se diffuser sous la forme dun symbolisme as-censionnel, phnomne complexe, appel par les savants allemands Himmelsreise,Himmelfahrt ou Aufstieg der Seele, dont lorigine, situe en Iran par Cumont, la suitede lHimmelsreise der Seele de W. Bousset (1910)21, est bien difficile dterminer.Ainsi sexplique le plan mme du livre : une trajectoire continue, sans rupture, quiconduit du bas vers le haut, une monte depuis les entrailles de la terre vers lessphres clestes, comme si le lecteur accompagnait lme dans son ascension versle firmament du ciel quelle atteindra dans le dernier chapitre, consacr aux spcu-lations mystiques de Plotin.

On a maintes fois object que ces ides sur le destin de lme aprs la mort sontcelles des coles philosophiques, cest--dire dun cercle restreint de personnes, noncelles de lhomme du commun, quelles ne touchaient gure voire pas du tout.Ds les Religions orientales, il est vrai, Cumont a eu tendance, comme la soulignA.D. Nock22, mettre en avant et, probablement aussi, survaluer le rle des liteset des philosophes, en privilgiant la spiritualit des penseurs et les ides de la cul-ture suprieure au dtriment des traditions populaires. Cumont considrait que leculte de Mithra stait rpandu par le haut, via les lites politiques, alors que lechristianisme stait infiltr par la base. Mais que lon ne sy trompe pas. Dans Luxperpetua, il attnue quelque peu linfluence de la littrature sur les reprsentationsde lau-del de la grande masse. Sur ltendue immense de lEmpire romain ,crit-il23, la foi hrditaire de bien des populations avait t peine effleure parla religion ou la philosophie grecque. Et ailleurs24 : Mais jamais les esprits simplesne se convertiront un credo aussi abstrait, et ils continueront attendre de lexis-tence doutre-tombe des jouissances plus matrielles. Sans doute les masses vul-gaires ont-elles eu, toutes les poques, une religion trs diffrente de celle que seforment les intelligences leves, mais le fait caractristique dans le paganisme ro-main est que certains mystres persistaient faire esprer leurs initis les plaisirsles plus grossiers Cumont fait la distinction entre le scepticisme quun Lucien etses lecteurs avertis pouvaient avoir face aux croyances en lau-del et la foi de lamasse sans instruction, qui y restait attache25. Il crit : Cette antique conception

21 Sur la thse de Bousset et son influence sur les savants postrieurs, CULIANU 1982, 278-279 etCULIANU 1983, 18-23.

22 NOCK 1972, 606-641.23 Lux perpetua, 76 (BC, 110).24 Lux perpetua, 302 (BC, 353).25 Sur cette distinction voir la contribution dA. LANNOY dans ce volume. Sur les croyances

populaires en limmortalit, FESTUGIRE 1932, 143-160. Dans les Epigrammata graeca de Kaibel,Festugire (144) relve 71 textes sur 737 o lide dimmortalit est prsente. Dans Lgypte desastrologues, Cumont sexprime ainsi : si on parcourt la srie des pitaphes que nous a transmiseslpoque alexandrine, on sera frapp du petit nombre de celles qui font une allusion une survivancedes proches que lon a perdus. (CUMONT 1937, 204).

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14 Bruno Rochette, Rditer Lux perpetua : pour qui, pourquoi?

ne fut jamais abolie, et si lon considre lensemble du monde romain ettoutes les classes de la socit, on se convaincra que la majorit des hommes y restaitattache 26. Cest que la rupture entre les plus anciens modes de pense, qui se re-prsentent la vie du mort dans la tombe et dans les Enfers souterrains, et la nou-veaut quest limmortalit cleste nest quapparente. Deux voies parallles vontacheminer ces ides nouvelles. Dune part, la pense populaire distinguait dj lecorps mortel et un souffle subtil rpandu dans les airs qui permettait dexpliquerdes phnomnes comme les apparitions de fantmes. Dautre part, les philosophes Acadmiciens, Pripatticiens, Stociens, picuriens exeraient leur critique face ces ides populaires. Cest ainsi que les Enfers vont se dplacer des entrailles de laterre vers les astres du ciel et que les supplices infernaux, transforms en allgories,se chargeront dune dimension thique.

Fidle une mthodologie quil avait faite sienne ds ses premiers travaux surMithra et qui le conduit des textes aux monuments, dans un mouvement constantdaller-retour, Cumont utilise le symbolisme funraire, magistralement tudi dansson livre de 1942. Les rsultats consigns dans cet imposant ouvrage devaient lui per-mettre de refondre les confrences des tats-Unis de 1922, publies sous le titre AfterLife in Roman Paganism. Les reprsentations sur les tombes et les sarcophages tmoi-gnent galement de la croyance en une survie de lme. Mais ces rapprochementsont eux aussi leurs limites27. Je prends un seul exemple. La lettre de Pline le Jeuneadresse Aefulanus Marcellinus pour la mort de la fille de C. Minicius Fundanus(V, 16) a t rapproche par Cumont28 de la tombe de la jeune fille retrouve Rome29, qui porte son sommet laigle dploy de lapothose. Mais dduire de laprsence dun signe dapothose sur un monumentum spulcral une croyance en uneascension stellaire de la dfunte nest pas sans danger. Pline nen dit rien. Les histo-riens de la religion lont maintes fois soulign : la perspective de Cumont, qui met aupremier plan les spculations philosophiques ou mystiques, risque de masquer, voirede banaliser, le rituel lui-mme. La faon la plus rpandue chez les Romains de se re-prsenter lau-del tait limage du non-tre et de la survie dans la mmoire des vi-vants30. Il est certain toutefois que le paganisme a subi une volution durant lpoqueromaine. Du scepticisme dominant lpoque hellnistique, on passe progressivement une foi en une existence future, qui se traduit par des spculations plus nombreusessur le sort de lme aprs la mort, mme si limmortalit de lme na probablementpas eu un caractre aussi dterminant pour les Romains que le pensait Cumont.

Cumont traite de la diffusion des ides sur lau-del qui entrrent en oppositionavec lagnosticisme : les mystres et les religions orientales, dont jai dj parl, le

26 Lux perpetua, 75 (BC, 110).27 Les scnes mythologiques qui ornent les sarcophages grco-romains symbolisent en ralit les

sentiments que pouvaient susciter la mort ou la vie du dfunt, non des esprances en un au-del.28 Lux perpetua, 324 (BC, 377).29 CIL VI 16331.30 SCHEID 1984.

pythagorisme, dont on lui a reproch davoir exagr limportance31, et lastrologie,importe de Babylone et dgypte. Les proccupations astrologiques nous valent lebeau chapitre sur lastrologie et les morts prmaturs quil prsenta pour la pre-mire fois comme confrence lcole Normale Suprieure de la rue dUlm. FranzCumont rserva en effet la primeur de plusieurs parties de Lux perpetua au publicparisien. En mars 1943, il donna au Collge de France, dans le cadre de la FondationMichonis, des confrences sur Lvolution de lide dimmortalit dans le monde romain.Les thories astrologiques venues dOrient auraient t achemines vers lOccidentpar lintermdiaire de ceux quil avait appels, avec Joseph Bidez, les mages hel-lniss et, plus particulirement, par deux philosophes dApame en Syrie, Posi-donios et Numnius. Le premier aurait combin les thories astrales de lOrient avecle pythagorisme, le platonisme et le stocisme en une synthse originale qui auraiteu une influence sur des personnalits comme Cicron ou Snque. Le second au-rait t le chanon manquant entre les Oracles chaldaques et les Noplatoniciens.Selon Cumont, le mithriacisme offrait plus encore : il proposait la purification de lafaute, une promesse dune vie meilleure et une certaine forme dimmortalit. Lanature solaire de Mithra recommandait cette doctrine la protection des empereurs.Ainsi simposa la notion dun empereur par la grce de Mithra . Selon Cumont,le triomphe des religions orientales fut aussi le triomphe de la religion astrale. Ilconsidre ladhsion dAuguste et Tibre lastrologie comme un signe des tempsnouveaux. Lempereur tait destin par les toiles dtenir le pouvoir et devenaitlimage du soleil sur terre : le Sol aeternus et inuictus. Si le soleil est le grand horlogerdu monde, le mens Mundi, comme dit Cicron dans le Somnium Scipionis (4), lacontemplation du ciel devient une source dexaltation mystique, comme en t-moigne lattitude des soldats syriens de Vespasien qui, lors de la bataille de Bdriac,en 69, salurent le lever du soleil dun grand cri32.

*

Jai signal quelques objections quont suscites les positions de Cumont queje viens rapidement de rsumer. Il y en a dautres, et il ne faut pas sen tonner. Lepropre des grandes uvres scientifiques nest pas dapporter, sur des sujets com-plexes, des certitudes sur tous les points, mais de susciter la rflexion et de faireprogresser les connaissances. Cumont lui-mme aimait rpter que la science necherche pas des solutions dfinitives et remettait volontiers en cause certaines deses thses renonant parfois des opinions considres comme acquises. Le mritedes travaux de Cumont est davoir port lattention du spcialiste de la religion ro-maine en dehors de la pense romaine elle-mme et davoir contribu isoler lefait religieux des phnomnes politiques et conomiques au milieu desquels il sedveloppe33. Cumont, qui affectionne les zones mixtes, les territoires contests, et

31 MARROU 1944, 83-84.32 Tac. Hist. III 25.33 Sur le changement de limage de la religion romaine lpoque impriale opr par Cumont,

MOMIGLIANO 1988, 144-149.

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16 Bruno Rochette, Rditer Lux perpetua : pour qui, pourquoi?

les poques de diaspora , o bouillonnent, dans une confuse fermentation, desides venues de divers horizons, voulait montrer que ltat romain avait t orien-talis non pas superficiellement, mais en profondeur, travers des ides nouvellesvenues de lOrient. Il tenait beaucoup la thse de W. Bousset sur lorigine ira-nienne de lascension de lme dans le ciel qui monte vers les toiles et se purifie la moiti du voyage, sous leffet des vents, dans une sorte de purgatoire ante litte-ram.

Ce qui assure Lux perpetua une prennit, cest quil sagit dun ouvrage-source , que lon peut comparer dautres crits rdits rcemment. On pensebien sr la Psyche dErwin Rohde, dont lambition tait de retracer lhistoire de lacroyance en limmortalit de lme chez les Grecs, des origines jusquaux conqutesdAlexandre le Grand, et dont Lux perpetua se prsente comme la suite chronolo-gique. Selon les principes mthodologiques adopts par la Bibliotheca Cumontiana,Andr Motte et moi avons renonc mettre jour les sources primaires et, surtout,la bibliographie secondaire. et t un travail au-del de nos forces et, de toutefaon, peu utile sil ne saccompagne pas dune discussion critique. et t surtoutdnaturer le texte et la pense de Cumont. Le but nest pas de procurer un Cumontrevu et corrig cela naurait aucun sens, mais un Cumont en lui-mme .Les ides quil dfend, nous ne le cachons pas, nemportent pas toutes ladhsion, la lumire de recherches plus rcentes et plus approfondies sur tel ou tel point.Certaines sont mme discutables, sur dautres encore le dbat reste ouvert, avec despartisans et des adversaires. Mais laissons de ct nos scrupules de spcialistes etconsidrons le livre comme un tout. uvre vivante et vivifiante, Lux perpetua estun modle de travail unissant des comptences philologiques et une immense cul-ture historique, philosophique et littraire. ce titre, il est un jalon dans la longuechane du savoir, un livre fascinant qui appartient lhistoire de la discipline. Il re-cle un enseignement mthodologique majeur : la ncessit de travailler dans le d-tail des sources en tenant compte de tous les tmoins du pass. Anim dunesincrit scientifique profonde, Cumont veut que chaque lecteur puisse analyser lessources et les critiquer. Cest la leon quil avait retenue de ses matres allemandslorsquil les frquenta, ds 1888 il avait vingt ans, lpoque des grands chantiersde lAltertumswissenschaft. Il connut Mommsen, Usener, Diels, Hirschfeld, Wilamo-witz, mais aussi Boll, Wissowa et Roscher34. Ny et-il que ce prcepte retirer delouvrage quil vaudrait la peine de ne pas le laisser sempoussirer dans les rservesdes bibliothques universitaires. Mais il y a bien plus.

Lux perpetua nintressera pas les seuls spcialistes du domaine, pour qui il restetoujours la seule synthse sur les conceptions de lau-del la fin de lAntiquit.Un public plus large pourra dcouvrir dans cet ouvrage quantit daspects intres-sants et difiants, dont je ne puis voquer ici que les principaux. Jen retiendraitrois. Dabord, Lux perpetua reste avant tout un tmoin de son poque. Jai voqu

34 Sur les rapports de Cumont avec les savants allemands, BONNET 2005.

au dbut de mon intervention le profond enracinement de cet ouvrage dans lesproccupations de son temps. On ne peut manquer dtre frapp par le contrasteentre langoisse lie aux circonstances tragiques contemporaines, voques avec lu-cidit dans lintroduction, et la profonde srnit qui se dgage du livre. Nest-cepas l finalement le message despoir que Cumont a voulu laisser ses lecteurs ?Chacun pourra en juger. Ensuite, Lux perpetua est plus quun ouvrage scientifique,cest une invitation la rflexion sur un sujet qui touche tout tre humain. Quiplus est, la force de la pense est servie par llgance du style, dont on apprcie lasobrit et la fluidit sans apprt. Franz Cumont est un grand prosateur de languefranaise et un crivain dans toute lacception du terme. En faisant le choix de traiterdes sujets sous forme douvrages de synthse quil destinait un large public cultiv,il sest pli aux exigences de cette vocation. Chez lui, lart de lcrivain et la pensedu savant ne font quun. Son style est au service dune pense originale et forte.Enfin, parmi les ouvrages de Cumont, Lux perpetua nest pas une uvre parmi dau-tres. Elle marque laboutissement dune vie entirement consacre la science etdune trajectoire scientifique dont le thme de Lux perpetua constitue lun des filsconducteurs majeurs. Les questions relatives la mort et lau-del se sont trouvestrs tt au cur des rflexions de Cumont : en 1909, il publiait dj une tude surLe mysticisme astral dans lAntiquit et, lanne suivante, un mmoire sur Les ides dupaganisme romain sur la vie future. Lux perpetua permet donc dapprhender la pensede Cumont dans sa phase la plus mre. Cest un travail rcapitulatif non seulementsur le parcours scientifique de lauteur, mais aussi sur ses mthodes. Sil nest pas lorigine, comme lest le volume intitul Les religions orientales dans le paganisme ro-main, de toute une collection de monographies, les tudes prliminaires aux religionsorientales dans lEmpire romain, publies par M.J. Vermaseren, Lux perpetua a suscitde nombreux prolongements scientifiques. La richesse de la matire traite et lesnombreuses ramifications ont engendr nombre de travaux quil serait vain de vou-loir numrer. On peut en percevoir limportance en consultant le fort volume issudu colloque de Rome La soteriologia dei culti orientali nellImpero Romano, qui eut lieu Rome en 197935, lanne mme du cinquantime anniversaire de la parution dela quatrime dition des Religions orientales. Dans la seconde partie de lintroductionhistoriographique, Andr Motte a dress un bilan trs complet des chos de Lux per-petua dans la production scientifique mettant en lumire linfluence considrablequa exerce et que continue dexercer cet ouvrage de rfrence sur le monde sa-vant.

Je voudrais conclure en voquant encore un autre message, plus diffus sansdoute, mais tout aussi important, que peut apporter ce livre au lecteur dau-jourdhui, quil soit spcialiste ou non. Lux perpetua est un ouvrage de grande ou-verture et de grande culture. Cumont remonte jusqu Platon et mme Homreet tend ses investigations vers lgypte, Babylone et la Perse. Il ne traite pas seule-ment des Romains, mais aussi de lAsie Mineure, de la Syrie, de la Gaule. Les limites

35 BIANCHI - VERMASEREN 1982.

Supplemento a MYTHOS 1, n.s. - 2010, 9-20 17

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chronologiques de louvrage dpassent elles aussi largement le cadre dj vaste delEmpire romain. une poque o le morcellement du savoir oblige se spcialisertoujours davantage et confine les chercheurs dans des domaines parfois trs res-treints, un ouvrage comme Lux perpetua peut faire prendre conscience de la ncessitde ne pas se replier sur soi. Lisolement est la mort de la science. Enfin, Lux perpetuapeut passer pour un modle de rfrence dans un monde qui risque de marginaliser,dans un aveuglement inconscient, les langues et les traditions classiques, mais aussidliminer les racines de la culture europenne nes de la rencontre fconde entrelOrient et lOccident. Si Lux perpetua peut inciter la rflexion, voire mme lamditation, Andr Motte et moi estimerons que nous navons pas perdu notretemps en en prsentant aujourdhui une rdition, qui doit lui assurer une nouvellevie. chacun dentre nous Franz Cumont peut encore donner une leon : cest cellede lunion indispensable entre la science et la sagesse personnelle. Mais, pourchaque lecteur, ceci repose sur les genoux des dieux ( ), selon la formule homrique. Je citais en commenant un vers du gram-mairien du IIe sicle Terentianus Maurus en faisant toutefois lconomie des pre-miers mots. Je le cite nouveau, pour terminer, en y ajoutant cette fois le premierhmistiche, mme sil nest pas de trs bonne latinit : pro captu lectoris habent suafata libelli36. Les livres traversent lespace et le temps et peuvent prtendre lim-mortalit, mais cest au lecteur quil revient de la leur assurer.

Bruno ROCHETTE

Universit de Lige

Dpartement des Sciences de lAntiquit

Place du 20-Aot, 7

B-4000 Lige

[email protected]

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