Samedi 10 décembre 2016 Orchestre National de...

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Orchestre National de Lyon – Samedi 10 décembre 2016

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Portrait John Adams – Samedi 10 et dimanche 11 décembre

John Adams est l’un des compositeurs les plus emblématiques de la scène musicale outre-Atlantique. Après des débuts placés sous le signe de l’avant-garde, il évolue en effet entre langage immédiatement compré-hensible et recherche de nouveaux modes d’expression. Le tout avec un art de la synthèse et de l’irrévérence qui rappelle les meilleurs cinéastes de Hollywood… Avec trois créations françaises et quelques pages rapidement devenues des classiques, ce week-end portrait présente toutes les facettes de cette personnalité à la fois populaire et visionnaire, qui soufflera l’an prochain ses soixante-dix bougies.

Formé d’abord au sein des fanfares locales aux sonorités exubérantes et aux rythmes puissants, John Adams commence sa carrière de compositeur au sein du courant répétitif américain. Il se distingue néanmoins de ses condisciples par un haut degré d’imagination dans l’écriture, un attache-ment aux traditions harmoniques occidentales ainsi que par le soin porté à la forme dramatique de ses pièces. Ces préoccupations sont manifestes dès Shaker Loops (1978), septuor fondateur qu’interprètent les Solistes de l’Orchestre National d’Île-de-France dimanche en matinée.

C’est dans les années 1980 que le goût d’Adams pour l’impertinence se fait véritablement jour, en même temps qu’il se réclame d’un langage plus purement américain – celui des Ives, Copland ou même Zappa –, cultivant une forme de postmodernisme au sein de la tradition savante contempo-raine. Nourrie de postromantisme, enrichie des rythmes des musiques traditionnelles et de l’énergie euphorisante du jazz et du rock, sa musique cherche à rassembler les influences multiples qui traversent la culture américaine. C’est particulièrement sensible dans son œuvre symphonique, que les concerts successifs de l’Orchestre National de Lyon et du London Symphony Orchestra viennent mettre en perspective de la grande tradition états-unienne de l’orchestre. Son Concerto pour saxophone (2013) célèbre les héros du sax jazz, les John Coltrane, Eric Dolphy ou Wayne Shorter. Scheherazade.2 (2015) est un concerto pour violon écrit suite à une visite à l’Institut du Monde Arabe de Paris : John Adams y reprend le thème des Mille et Une Nuits pour interroger la condition féminine.

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Un portrait de John Adams ne serait pas complet s’il n’évoquait le duo qu’il forme depuis 1987 avec Peter Sellars. Ensemble, ils adaptent la grande machine du lyrique à la culture américaine. En parallèle de leur production opératique couronnée de succès, les deux hommes s’attèlent depuis une quinzaine d’années à une autre forme lyrique : l’oratorio. À travers lui, c’est la religion dont ils s’emparent – cette religion qui constitue la colonne ver-tébrale de la société américaine. C’est dans cette veine-là que s’inscrit El Niño. Créé en 2000 au Théâtre du Châtelet, El Niño est un oratorio de Noël d’un genre nouveau : Adams et Sellars y donnent la parole à Marie, mère de Jésus, qui raconte la nuit de la Nativité telle qu’elle l’a vécue.

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SAMEDI 10 DÉCEMBRE 2016 – 18H

SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE

Igor StravinskiSymphonie en trois mouvements

John AdamsConcerto pour saxophone

ENTRACTE

Leonard BernsteinWest Side Story (Danses symphoniques)

Orchestre National de LyonJoshua Weilerstein, directionTim McAllister, saxophone

Concert enregistré par France Musique.

Coproduction Orchestre National de Lyon, Philharmonie de Paris.

FIN DU CONCERT VERS 19H45.

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Igor Stravinski (1882-1971)Symphonie en trois mouvements

I. =160

II. Andante = 76

Interlude. L’istesso tempo. = 76

III. Con moto. =108

Composition : 1942-1945.

Dédicace : à la New York Philharmonic Symphony Society.

Création : le 24 janvier 1946, à New York, par le New York Philharmonic Orchestra,

sous la direction du compositeur.

Publication : Associated Music Publishers, New York, 1946.

Effectif : piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 3 clarinettes, clarinette basse, 2 bassons, contrebasson –

4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba – timbales, grosse caisse – piano – harpe – cordes.

Durée : environ 22 minutes.

Achevée en 1945, la Symphonie en trois mouvements est l’une des œuvres qui demandèrent le plus de travail à Stravinski : presque quatre ans (alors qu’elle ne dure qu’une vingtaine de minutes). Elle réunit en fait des éléments de provenances diverses, telle une musique écrite en 1943 pour le film de Henry King tiré du best-seller de Franz Werfel Le Chant de Bernadette. Finalement inutilisée, celle-ci fut intégrée par Stravinski dans la Symphonie en trois mouvements : il s’agit de l’Andante, avec harpe solo. Quant au premier mouvement, il fut vraisemblablement pensé d’abord comme un concerto pour piano (ou du moins une œuvre symphonique avec partie de piano concertante), à la manière de Petrouchka, « Konzertstück » transformé en ballet. Le Con moto final, composé en 1945, se devait donc de résoudre ces disparités : au piano du premier mouvement et à la harpe du deuxième répond une texture orchestrale infléchie dans sa dernière partie par une réapparition des deux solistes précédents, secondés par un trombone solo.

Si la scène de l’apparition de la Vierge dans le film de Henry King est l’une des sources de l’inspiration du mouvement central, d’autres éléments cinéma-tographiques ont, selon Stravinski, influencé la partition : un documentaire sur la politique japonaise de la terre brûlée en Chine pour la première partie, des « films d’actualité et […] documentaires […] sur des soldats marchant au pas de l’oie » pour la dernière, la toute fin symbolisant « l’ascension des

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Alliés ». De telles assertions sont fort étonnantes pour qui connaît les idées de Stravinski sur une éventuelle signification de la musique. Après ces explications, il éprouve d’ailleurs le besoin de réaffirmer son credo : « En dépit de ce que je viens de dire, la Symphonie n’est pas programmatique. Les compositeurs combinent des notes. C’est tout. Ce n’est pas à eux de dire comment et sous quelle forme les choses du monde ont déteint sur leur musique. »

Appartenant à la période néoclassique du compositeur (qui couvre les années 1920-1950), la Symphonie n’est cependant pas sans rappeler les ballets de jeunesse. La bitonalité utilisée ici est ainsi une lointaine héritière de Petrouchka, bien que plusieurs œuvres, comme le Concerto pour deux pianos, y aient également eu recours dans l’intervalle. Mais c’est surtout au Sacre du printemps que l’on songe en écoutant cette pièce. Ceci n’a rien d’étonnant lorsque l’on sait que Stravinski s’était plongé dans une nouvelle orchestration du ballet en 1943. La Symphonie en porte la trace dans ses passages les plus puissants rythmiquement, tout particulièrement dans le premier mouvement (grands accords sur coups de timbale), ou les plus violents, comme dans le Con moto final. Finalement, bien que le compositeur prône la supériorité des lois classiques (apolliniennes) sur les « éléments dionysiaques » (Poétique musicale, 1945), c’est bien un flot tempétueux qui irrigue la majeure partie de cette partition, la première d’importance composée par Stravinski sur le sol américain.

Angèle Leroy

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John Adams (1947)Concerto pour saxophone

I. Animato – Moderato – Tranquillo, suave

II. Molto vivo (a hard driving pulse)

Composition : début 2013.

Création : le 22 août 2013, à l’Opéra de Sydney, par Timothy McAllister et le Sydney Symphony

Orchestra placés sous la direction du compositeur.

Publication : Boosey & Hawkes, 2013.

Effectif : saxophone solo – 2 flûtes, piccolo, 2 hautbois, cor en la, 2 clarinettes, clarinette basse,

2 bassons – 3 cors, 2 trompettes – piano, célesta – harpe – cordes.

Durée : environ 32 minutes.

J’ai composé mon Concerto pour saxophone au début de l’année 2013, après mon oratorio monumental de trois heures The Gospel According to the Other Mary. A priori, personne ne songerait à rapprocher deux créations aussi dissemblables. L’une parle de crucifixion, de résurrection des morts et des tribulations de femmes battues. L’autre est née de ma familiarité de toujours avec les grands saxophonistes de jazz, de l’époque du swing jusqu’à Coltrane, Eric Dolphy et Wayne Shorter. Il existe néanmoins des affinités entre les deux œuvres, notamment en ce qui concerne leur emploi des gammes modales et la façon dont celles-ci colorent l’atmosphère émo-tionnelle de la musique. Les deux ouvrages s’ouvrent par une série de gammes ascendantes, qui rebondissent avec énergie d’une harmonie modale à l’autre.

Le public américain connaît le saxophone presque exclusivement par son emploi dans les musiques jazz, soul et pop. Les apparitions de cet instrument dans le répertoire classique sont rares, les plus célèbres se résumant à une poignée de solos dans des œuvres de Ravel (le Boléro et l’orchestration qu’il a faite des Tableaux d’une exposition de Moussorgski), Prokofiev (la suite orchestrale Lieutenant Kijé et Roméo et Juliette), Milhaud (La Création du monde) et bien sûr le solo du Jet Song dans West Side Story de Leonard Bernstein, probablement l’un des thèmes de cinq notes les plus immédiatement reconnaissables dans tout le répertoire. Au-delà, le saxophone semble être un instrument que les compositeurs classiques emploient au mieux de façon occasionnelle, le plus souvent dans le seul but de produire

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un effet. Il est difficile de croire qu’après une naissance dans des circonstances aussi rigides – conçu au milieu du XIXe siècle principalement pour les fanfares militaires en France et en Belgique, et pensé comme une extension de la famille des cuivres −, cet instrument deviendrait LE vecteur d’évolution de la musique populaire (jazz, rock, blues et funk) au XXe siècle. Son intégration dans l’univers de la musique classique s’est toutefois faite lentement et non sans résistances.

Ayant grandi en écoutant du saxophone quasiment tous les jours – mon père avait joué de l’alto dans des groupes de swing des années 1930 et notre collection familiale de disques était riche en albums des grands maîtres du jazz –, je n’ai jamais considéré le saxophone comme un instrument étranger. Mon opéra Nixon in China de 1987 se reconnaît presque immédiatement à son quatuor de saxophones, qui donne à l’orchestration un timbre si particulier. Après Nixon, j’ai continué avec Fearful Symmetries, qui emploie aussi un quatuor de saxophones dans un rôle encore plus saillant. En 2010, j’ai composé City Noir, une symphonie aux accents jazz comprenant une partie soliste redoutablement difficile au saxophone alto, une figure inspirée du style sauvage et nerveux de grands artistes bebop et postbop tels que Charlie Parker, Lennie Tristano et Eric Dolphy. Trouver un saxophoniste soliste capable de jouer dans ce style tout en étant suffisamment aguerri pour tenir sa place au milieu d’un orchestre symphonique moderne était mission quasi impossible. Mais j’ai eu la chance de rencontrer Tim McAllister, maître incontesté du saxophone classique, artiste à la formation classique rigoureuse et en même temps connaisseur de la tradition du jazz.

Lorsqu’au cours d’un dîner, Tim a mentionné le fait qu’au lycée il avait été cham-pion de cascades à vélo, j’ai su que je devais composer un concerto pour ce musicien audacieux qui aimait prendre des risques. Sa personnalité musicale exceptionnelle avait été l’ingrédient essentiel des concerts et des enregistre-ments de City Noir, et j’ai senti qu’avec cette pièce, je n’étais qu’au début de mes découvertes de ses capacités.

Un compositeur qui écrit un concerto pour violon ou pour piano a accès à un immense panel de modèles du passé pouvant servir de référence, de source d’inspiration ou même d’exemples édifiants. Or il y a peu de concertos valables pour saxophone, et ceux qui existent ne me parlaient pas spéciale-ment. Je connaissais néanmoins de nombreux grands enregistrements de

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jazz qui pouvaient étayer ma réflexion de compositeur, parmi lesquels Focus, un album de Stan Getz daté de 1961 pour saxophone ténor et orchestre de harpe et cordes arrangé par Eddie Sauter. Malgré son côté clairement « studio », cet album utilise une écriture pour les cordes qui évoque Stravinski, Bartók et Ravel. Un autre album, Charlie Parker and Strings, de 1950, bien que de forme plus conventionnelle, m’a néanmoins aidé à imaginer un scénario dans lequel le saxophone alto pourrait flotter et jaillir au-dessus de l’orchestre. Un autre album que je connaissais depuis mon adolescence, New Bottle Old Wine, avec Cannonball Adderley et le plus grand des arrangeurs de jazz, Gil Evans, m’a accompagné pendant toute l’écriture de ce nouveau concerto comme un modèle vers lequel je pouvais tendre.

On enseigne habituellement aux saxophonistes classiques un style « français » de production du son avec un vibrato rapide à l’opposé du style plus libre et brut d’un interprète de jazz. Inutile de dire que ma préférence va à ce dernier style « jazz », et au cours des discussions que nous avons eues lors de la création de la pièce, je suis retourné mille fois à l’idée d’un son « américain » pour servir de modèle à Tim. Une telle adaptation n’est pas une mince affaire pour un virtuose formé à un style de jeu entièrement différent. C’est comme demander à un chanteur spécialiste des cantates de Bach de chanter du Billie Holiday.

Alors que le concerto n’est pas censé être jazzy en tant que tel, ses influences jazz restent sous-jacentes. J’utilise constamment l’agilité caractéristique de l’instrument ainsi que son pouvoir d’attraction lyrique si proche de la voix humaine. La forme du concerto semblera familière à ceux qui connaissent mes pièces orchestrales puisqu’on la trouve dans mon Concerto pour violon, dans City Noir et dans mon concerto pour piano Century Rolls. La pièce commence par une longue première partie combinant un mouvement rapide et un mouvement lent et lyrique. Suit une deuxième partie plus courte, une sorte de rondo funk avec une pulsation rapide et entraînante.

Le concerto dure en gros trente-deux minutes, donnant la parole de façon inhabituellement développée à un instrument qui cherche encore sa juste place dans le répertoire symphonique.

John Adams, juillet 2013

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Leonard Bernstein (1918-1990)West Side Story (Danses symphoniques)

I. Prologue. Allegro moderato

II. Somewhere. Adagio

III. Scherzo. Vivace leggiero

IV. Mambo. Presto

V. Cha-cha “Maria”. Andantino con grazia

VI. Meeting Scene. Meno mosso

VII. “Cool” Fugue. Allegretto

VIII. Rumble. Molto allegro

IX. Finale. Adagio

Composition : d’après la comédie musicale West Side Story (1957).

Création : le 13 février 1961, au Carnegie Hall, New York, sous la direction de Lukas Foss.

Durée : environ 22 minutes.

Aussi populaires qu’aujourd’hui les Chairman Dances de John Adams, les danses symphoniques de Leonard Bernstein ont elles aussi été créées sous la baguette de Lukas Foss, au Carnegie Hall de New York, le 13 février 1961. Bernstein les a extraites de West Side Story (1957), une comédie musicale paraphrasant l’idylle de Roméo et Juliette (livret d’Arthur Laurents, chansons de Stephen Sondheim). Le formidable succès de cette partition a sans conteste contribué à la renommée de Leonard Bernstein, un pianiste et chef d’orchestre qui, lorsqu’il se penche sur la scène du théâtre, n’a pas son pareil pour évoquer la frénésie des immenses cités américaines, de On the Town (1944) à The Madwoman of Central Park West (1979), en passant par Wonderful Town (1953), West Side Story (1957) et 1600 Pennsylvanian Avenue (1976). Jamais peut-être, avant West Side Story, un compositeur américain n’avait osé combiner rythmes jazz et écriture symphonique avec une telle habilité – même si l’esprit du jazz avait déjà suggéré à Aaron Copland quelques années plus tôt Music for the Theater (1925) et Symphonic Ode (1928/29). La partition de West Side Story a connu depuis plusieurs transcriptions, notamment pour deux pianos et percussions (par Charlie Harmon) ou pour petit orchestre (par Ian Polster) ou encore pour fanfare, ainsi que des adaptations pour le jazz et même le rock – Alice Cooper a repris avec esprit dans son disque School’s Out (1972) un fragment de West Side Story.

La suite, destinée au concert, enchaîne successivement huit danses qui accompagnent les huit scènes suivantes de la comédie : le Prologue évoque l’âpre rivalité opposant deux bandes de jeunes, les Jets et les Sharks ; Somewhere est une rêverie en chanson exaltant un monde où l’amour et l’amitié pourraient avoir leur place ; le Scherzo dépeint les garçons et les filles des quartiers pauvres s’échappant de la ville pour trouver l’espace et le soleil ; le Mambo crève la bulle du rêve puisque les bandes sont à nouveau dans la salle de gymnastique du lycée pour rivaliser dans un concours de danse ; le Cha-cha (« Maria ») est le souvenir de la première rencontre des deux amoureux, Tony et Maria ; la Fugue « Cool » dépeint les Jets agités à l’idée d’une lutte avec les Sharks et essayant de se contrôler momentanément ; le Rumble est la rixe qui entraîne la mort des deux chefs de bande, dont l’un est le frère de Maria, tué par Tony, tué par vengeance, porté au cours d’une procession par les membres des deux bandes touchés par la douleur de Maria, ainsi que par ce rêve d’un ailleurs paisible (Somewhere).

Franck Mallet

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John Adams Compositeur, chef d’orchestre et penseur extrêmement inventif, John Adams occupe une place unique dans l’univers musical américain. Ses œuvres, opératiques ou symphoniques, se distinguent au sein du répertoire classique contemporain par leur profondeur d’expression, leur sonorité éclatante et l’humanisme de leurs thèmes. S’étalant sur plus de trente ans de créativité, ses compositions sont entrées au répertoire et comptent parmi les pièces classiques contemporaines les plus jouées, comme Harmonielehre, Shaker Loops, la Chamber Symphony, la Doctor Atomic Symphony, Short Ride in a Fast Machine et son Concerto pour violon. Ses œuvres scéniques ont toutes été créées en collaboration avec le metteur en scène Peter Sellars : Nixon in China (1987), The Death of Klinghoffer (1991), El Niño (2000), Doctor Atomic (2005), A Flowering Tree (2006) et l’oratorio de la Passion The Gospel According to the Other Mary (2012). Son nouvel opéra, Girls of the Golden West, avec pour cadre la ruée vers l’or en Cali-fornie dans les années 1850, sera créé à l’Opéra de San Francisco à l’automne 2017.La saison 2016-2017 est celle des célébra-tions de son soixante-dixième anniversaire. Dans le monde entier, l’événement est ponctué de temps forts comme plusieurs projets de résidence − avec les Berliner Philharmoniker et l’Orchestre National de Lyon – et une programmation spéciale-ment centrée sur son œuvre – pour le Saint Louis Symphony, le New York Philharmonic, le Los Angeles Philharmonic, le San Francisco

Symphony, l’Opéra de Houston, le Barbican de Londres, la Philharmonie de Paris et les Zaterdag Matinee du Concertgebouw d’Amsterdam. Récompensé par le Gra-wemeyer Award en 1993 pour son Concerto pour violon, John Adams a également reçu le prix Pulitzer de musique pour l’écriture de On the Transmigration of Souls, commande du New York Phil-harmonic à l’occasion du premier anniver-saire du 11-Septembre. Le compositeur est docteur honoraire de nombreuses universités − Harvard, Yale, Northwes-tern University, Cambridge, University of London – et de la Juilliard School. Cet écrivain provocateur est l’auteur d’une autobiographie à succès intitulée Hallelujah Junction et collabore avec le New York Times Book Review. En tant que chef, John Adams se produit avec les plus grands orchestres du monde dans des programmes associant ses propres œuvres à un large répertoire allant de Beethoven et Mozart à Ives, Carter, Zappa, Glass et Ellington. Au cours de ces dernières saisons, il a eu l’occasion de diriger les Berliner Philharmoniker, l’Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam, le London Symphony Orchestra, les Wiener Symphoniker, le Los Angeles Philharmonic ainsi que les orchestres de Seattle, Cincinnati, Atlanta et Toronto. Adams est actuellement le premier à occuper le poste de Creative Chair du Los Angeles Philharmonic. Parmi ses dernières œuvres enregistrées, citons Scheherazade.2 avec Leila Josefowicz et le Saint Louis Symphony (Nonesuch Records), The Gospel According

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to the Other Mary avec le Los Angeles Philharmonic (Deutsche Grammophon), City Noir et le Concerto pour saxophone avec le Saint Louis Symphony, un album couronné par les Grammy Awards réu-nissant Harmonielehre et Short Ride in a Fast Machine ainsi que le premier enregistrement d’Absolute Jest et de Grand Pianola Music, tous deux avec le San Francisco Symphony. On rappellera également la parution d’un DVD de Nixon in China dans la production du Metro-politan Opera sous la direction du compositeur (Nonesuch).earbox.com

Tim McAllisterSoliste de premier plan, Timothy McAllister est membre du célèbre PRISM Quartet. Cet ardent défenseur du répertoire contemporain participe dans le monde entier à plus de quarante enregistre-ments et à plus de deux cents créations de compositeurs confirmés ou de la jeune génération. Sa brillante interprétation de City Noir de John Adams, filmée dans le cadre du concert inaugural de Gustavo Dudamel au poste de directeur musical du Los Angeles Philharmonic, lance sa carrière internationale en 2009. Il se voit ensuite confier la première mondiale du Concerto pour saxophone de John Adams en août 2013, avec le Sydney Symphony Orchestra et sous la direction du composi-teur, à l’Opéra de Sidney. De nombreux engagements suivent, notamment avec le Baltimore Symphony Orchestra, le Saint Louis Symphony, le Milwaukee Symphony

Orchestra, l’Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo, le Cabrillo Festival Orchestra, le BBC Symphony Orchestra, l’Orchestre Symphonique de Bilkent, le Royal Liverpool Philharmonic et le New World Symphony. Dans le cadre des festivités internationales marquant lesoixante-dixième anniversaire de John Adams en 2017, Timothy McAllister donne son Concerto pour saxophone avec le Houston Symphony Orchestra, l’Orchestre de la Radio des Pays-Bas (Concertgebouw d’Amsterdam), l’Orchestre National de Lyon et l’Indianapolis Symphony, et inter-prète d’autres de ses compositions, dont City Noir avec le Los Angeles Philharmonic, le San Diego Symphony et les Berliner Philharmoniker. À ce jour, Tim McAllister a collaboré avec plus d’une quarantaine d’orchestres et ensembles d’instruments à vent de haut niveau dans quatorze pays ; il s’est produit en soliste aux BBC Proms– honneur qu’il partage avec un seul autre saxophoniste en cent vingt ans d’histoire du festival londonien. Il a enregistré pour de nombreux labels. Il remporte le Grammy Award en 2015 avec le Saint Louis Sym-phony et David Robertson pour sa parti-cipation en soliste à City Noir de John Adams. Pédagogue respecté, il est régu-lièrement invité à enseigner dans les meil-leurs conservatoires et les plus grands festivals du monde. En septembre 2014, il est nommé professeur de saxophone de la School of Music, Theatre and Dance de l’université du Michigan.

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Joshua WeilersteinAvec un répertoire allant de Carlo Gesualdo à Christopher Rouse, Joshua Weilerstein est prédestiné à élargir et à dynamiser l’expérience du concert en ouvrant le monde du classique à un nouveau public et en créant un dialogue mutuel entre ce dernier et les musiciens. En 2014-2015, il fait ses débuts avec le Mahler Chamber Orchestra (dans un programme incluant Brahms, Pärt, Bartók et Ligeti), le Deuts-ches Sinfonieorchester Berlin, le Dallas Symphony, le Detroit Symphony, le Los Angeles Chamber Orchestra, le National Arts Center Orchestra, le NHK Symphony et l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Il dirige pour la première fois au Barbican de Londres, réinvité par le BBC Symphony Orchestra, dans un programme réunissant le Concerto pour orchestre de Lutosławski ainsi que la création britan-nique de Prospero’s Rooms de Christopher Rouse. Réinvité par le Danish National Symphony Orchestra, l’Oslo Philharmonic ou bien encore le Vancouver Symphony, il emmène également l’Orchestre Phil-harmonique du Luxembourg en tournée en Allemagne. Il est sollicité par le London Philharmonic Orchestra, le Philharmonia Orchestra, la Deutsche Kammerphil-harmonie Bremen, la NDR Hannover et le Lahti Symphony Orchestra, sans oublier les réinvitations à venir du Danish Symphony Orchestra, du Royal Liverpool Philharmonic et de l’Oslo Philharmonic Orchestra. Né dans une famille de musi-ciens, Joshua Weilerstein remporte le premier prix ainsi que le prix du public de

la Malko Competition for Young Conduc-tors de Copenhague, ce qui lui offre de lancer sa carrière. Il devient chef assistant du New York Philharmonic auprès d’Alan Gilbert, un mandat de trois ans terminé en 2014. Son expérience lui a depuis démontré l’importance de forger un lien naturel et immédiat autant avec l’orchestre qu’avec son public. Il croit fortement en l’universalité et l’immédiateté des grands maîtres du passé, de même qu’il apprécie l’innovation mais aussi l’accessibilité des compositeurs d’aujourd’hui. Il s’efforce d’inscrire au moins une pièce d’un créateur vivant dans les concerts qu’il dirige. Cons-cient de l’importance de la médiation musicale, Joshua Weilerstein se plaît à s’adresser au public depuis la scène ou lors de rencontres avant ou après les concerts. Il s’est beaucoup impliqué dans les concerts pour jeune public pendant ses années à New York. Il a aussi été premier violon solo du Discovery Ensemble, un orchestre de chambre de Boston présentant la mu-sique classique aux écoles de la ville. Il a enfin été étroitement associé à l’Orquesta Sinfónica Simón Bolívar (un dérivé du célèbre programme El Sistema au Venezuela) en tant que premier violoniste invité étranger de l’ensemble puis en tant que chef en 2010 et 2012. Joshua Weilerstein est accessible sur les réseaux sociaux pour discuter du futur de la musique classique, de la pro-grammation ou encore de l’expérience du concert.

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Orchestre National de LyonFort de cent quatre musiciens permanents ayant le privilège de travailler et répéter dans la salle de concert (2 100 places) qui lui est dédiée, l’Orchestre National de Lyon, l’un des plus anciens de France (1905), est actuellement dirigé par le chef américain Leonard Slatkin, par ailleurs titulaire de l’Orchestre Symphonique de Detroit (Michigan). Apprécié pour la qualité très française de ses cordes, qui en fait l’un des interprètes reconnus du répertoire français (Ravel, Debussy, Berlioz…) mais aussi des grandes formes symphoniques du XIXe, il explore également le répertoire du XXe siècle et passe régulièrement commande à des compositeurs d’aujourd’hui. Pionnier en ce domaine, il s’illustre avec brio dans des ciné-concerts ambitieux (Le Seigneur des anneaux, Matrix, Pixar) ou accompagne des œuvres majeures du cinéma muet (Chaplin, Fritz Lang, Murnau,…). Au-delà des très nombreux concerts qu’il donne à l’Auditorium, l’Orchestre National de Lyon se produit dans les plus grandes salles et capitales européennes. Premier orchestre symphonique à s’être produit en Chine, il a donné en 2016 une série de concerts au Japon, notamment trois pro-grammes à Tokyo. En 2017, il effectuera une tournée américaine et se produira notamment dans la salle new-yorkaise mythique de Carnegie Hall. L’Auditorium de Lyon, impressionnant monolythe de béton et d’acier inauguré en 1975, d’un confort exceptionnel, accueille de très nombreuses phalanges internationales et les plus grands solistes de la scène musicale. Les nombreux partenariats qu’il a su nouer

avec des manifestations tel le Festival Lumière, Ambronay ou Jazz à Vienne, ont permis d’ouvrir largement la salle à tous les genres musicaux et tous les publics. Chaque année, ce sont près de 250 000 specta-teurs qu’il accueille dans ses murs.

Établissement de la Ville de Lyon, l’Orchestre National de Lyon est subventionné par le ministère de la Culture et de la Commu-nication et par la Région Rhône-Alpes.

Violons IJennifer Gilbert (violon solo supersoliste)Giovanni Radivo (violon solo supersoliste)Jacques-Yves Rousseau (premier violon solo)Jaha Lee (second violon solo)Audrey BesseYves ChalamonAmélie ChaussadePascal ChiariConstantin CorfuAndréane DétienneAnnabel FauriteSandrine HaffnerYaël LalandeLudovic LantnerPhilip LumbusAnne RouchRoman Zgorzalek

Violons IIFlorent Souvignet-Kowalski (premier chef d’attaque)Catherine Menneson (premier chef d’attaque)

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Tamiko Kaboyashi (second chef d’attaque)Bernard BoulfroyCatalina EscobarEliad FloreaVéronique GourmanelKaé KitamakiDiego MattheyMaïwenn MererLéonie DelauneSébastien PlaysHaruyo TsurusakiBenjamin Zékri

AltosCorinne Contardo (alto solo)Jean-Pascal Oswald (alto solo)Fabrice Lamarre (alto co-soliste)Catherine BernoldVincent Dedreuil-MonetMarie GaudinVincent HugonValérie JacquartSeugeun LeeJean-Baptiste MagnonCarole MilletLise NiqueuxManuelle Renaud

VioloncellesNicolas Hartmann (violoncelle solo)Édouard Sapey-Triomphe (violoncelle solo)Philippe Silvestre de Sacy (violoncelle co-soliste)Mathieu ChastagnolPierre CordierDominique DenniStephen Eliason

Vincent FalqueJérôme PortanierJean-Étienne TempoNN

ContrebassesBotond Kostyák (contrebasse solo)Vladimir Octavian Toma (contrebasse solo)Pauline Depassio (contrebasse co-soliste)Daniel BillonGérard FreyEva JanssensVincent MennesonBenoist NicolasNN

FlûtesJocelyn Aubrun (flûte solo)Emmanuelle Réville (flûte solo)Harmonie Maltère (deuxième flûte)Benoît Le Touzé (piccolo)

ClarinettesRobert Bianciotto (clarinette solo)François Sauzeau (clarinette solo)Thierry Mussotte (petite clarinette)Nans Moreau (clarinette basse)

BassonsOlivier Massot (basson solo)Louis-Hervé Maton (basson solo)François Apap (deuxième basson)Stéphane Cornard (contrebasson)

CorsJoffrey QuartierGuillaume Tétu (cor solo)

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Paul Tanguy (cor aigu)Yves Stocker (cor aigu)Jean-Olivier Beydon (cor grave)Stéphane Grosset (cor grave)Patrick Rouch (cor grave)

TrompettesSylvain Ketels (trompette solo)Christian Léger (trompette solo)Arnaud Geffray (deuxième trompette)Michel Haffner (deuxième trompette)

TrombonesFabien Lagarge (trombone solo)Charlie Maussion (trombone solo)Frédéric Boulan (deuxième trombone)Mathieu Douchet (trombone basse)

TubaGuillaume Dionnet (tuba solo)

Timbale et percussionsAdrien Pineau (timbalier solo)Stéphane Pelegri (deuxième timbalier)Thierry Huteau (premier percussion)Guillaume Itier (deuxième percussion)François-Xavier Plancqueel (deuxième percussion)

ClavierÉlisabeth Rigollet (clavier solo)

HarpeÉléonore Euler-Cabantous (harpe solo)

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Concert enregistré par France Musique

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DIFFÉRENTES PHASESÉCRITS, 1965-2016STEVE REICHÉdition établie par Paul Hillier,revue et augmentée par Stéphane Roth et Sabrina Valy,traduit de l’anglais par Christophe Jaquet, avec la collaboration de Claire Martinet

Icône d’une culture sonore globalisée, la musique de Steve Reich est dans toutes les oreilles. Plus que des œuvres musicales, le musicien compose des expériences sonores : par répétition, tuilage et déphasage, un simple motif immerge l’auditeur dans un « processus » d’écoute. Steve Reich interroge la perception du temps et du rythme sous toutes ses formes, et l’économie de moyens dissimule toujours une prouesse musicale : composer 1h30 de musique à partir d’un unique motif de huit notes (Drumming) ou créer une pièce avec quatre mains pour seuls instruments (Clapping Music).Différentes phases rassemble les écrits de Steve Reich depuis 1965, ainsi que les principaux entretiens qu’il a menés jusqu’à aujourd’hui.

Collection Écrits de compositeurs478 pages • 15 x 22 cm • 30 €

ISBN 979-10-94642-12-2 • Novembre 2016

La rue musicale est un « projet » qui dépasse le cadre de la simple collection d’ouvrages. Il s’inscrit dans l’ambition générale de la Cité de la musique-Philharmonie de Paris

d’accompagner une compréhension renouvelée des usages de la musique.

L E S É D I T I O N S D E L A P H I L H A R M O N I E

2 02 0

— LES MEMBRES DU CERCLE D’ENTREPRISES —PRIMA LA MUSICA

Intel Corporation, Rise Conseil, RenaultGecina, IMCD

Angeris, À Table, Batyom, Dron Location, Groupe Balas, Groupe Imestia, Linkbynet, UTB Et les réseaux partenaires : le Medef de Paris et le Medef de l’Est parisien

— LES MÉCÈNES DE L’ACQUISITION DE

« SAINTE CÉCILE JOUANT DU VIOLON »

DE W. P. CRABETH —Paris Aéroport

Angeris, Batyom, Groupe Balas, Groupe Imestia

— LE CERCLE DES GRANDS DONATEURS —Patricia Barbizet, Éric Coutts, Jean Bouquot,

Xavier Marin, Xavier Moreno et Marie-Joséphine de Bodinat-Moreno, Jay Nirsimloo,Raoul Salomon, Philippe Stroobant, François-Xavier Villemin

— LA FONDATION PHILHARMONIE DE PARIS —

— LES AMIS DE LA PHILHARMONIE DE PARIS —

LA CITÉ DE LA MUSIQUE - PHILHARMONIE DE PARIS REMERCIE

— SON GRAND MÉCÈNE —

— LES MÉCÈNES ET PARTENAIRES DE LA PROGRAMMATION

ET DES ACTIVITÉS ÉDUCATIVES —

Champagne Deutz, Fondation PSA Peugeot Citroën, Fondation KMPGFarrow & Ball, Fonds Handicap et Société, Demory, Agence nationale pour la Cohésion Sociale et l’Égalité des chances

Philippe Stroobant, les Amis de la Philharmonie de Paris, Cabinet Otto et Associés, AfricinvestLes 1095 donateurs de la campagne « Donnons pour Démos »