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PREFACE

A ssurer la sécurité alimentaire, fonction première de l’agriculture, ne se raisonne plus, de nos jours, qu’en termes quantitatifs. Les exigences qualitatives sur le plan

nutritionnel et de santé sont de plus en plus au cœur des préoccupations des consommateurs. Elles doivent, en conséquence, être prises en compte dans les politiques publiques.

Notre pays connaît une transition rapide de son économie, de ses modes de vie et de son alimentation. Elles induisent de profondes modifications quantitatives et qualitatives de la consommation alimentaire. L’analyse des données disponibles montre, selon les produits, le creusement ou la réduction d’importantes disparités au sein de la société ainsi que le maintien ou le recul de certaines spécificités marocaines.

Cette transition a des causes multiples qui sont explicitées dans le dossier de cette édition du SAM. Comme dans d’autres pays, elle génère de nouveaux problèmes. Aux maladies de carence, qui n’ont pas totalement disparu, se surajoutent, aujourd’hui, des problèmes croissants de surpoids, d’obésité et des maladies qui y sont liées (diabète, maladies cardiovasculaires, certains cancers), lesquels affectent toutes les couches de la société, y compris les plus démunies. Les coûts humains et économiques croissants qui en résultent sont très élevés et ils vont imposer de nouvelles réponses publiques.

La transition alimentaire est, également, à l’œuvre dans de nombreux autres pays et elle a déjà des conséquences profondes au niveau mondial. Par exemple, elle contribue avec d’autres facteurs à expliquer la hausse des prix mondiaux des céréales dont une part de plus en plus grande de la production est dédiée à l’alimentation animale. En Europe, première destination des exportations marocaines agroalimentaires, l’enjeu alimentaire est devenu essentiellement qualitatif.

Ces changements profonds aux niveaux national, européen et mondial, portent en eux de nouveaux défis et nous interpellent. Ils nous invitent à revisiter le concept de sécurité alimentaire, compris dans toute sa dimension systémique intègrant la production, la garantie d’accès, particulièrement pour les ménages nécessiteux, ainsi que la qualité nutritionnelle et sanitaire. Ils

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impliquent, aussi le renforcement des capacités d’adaptation de l’agriculture à l’évolution de la demande du marché national et aux exigences du marché international.

Plus spécifiquement, pour le marché national, la transition alimentaire va dans le sens d’une réaffirmation des vocations agricoles de notre pays. Il s’agit de réhabiliter la culture du blé dur, de l’orge et des légumineuses et de poursuivre, en même temps, la diversification de l’agriculture par le développement de l’oléiculture, de l’arboriculture fruitière et du maraîchage. Les avancées enregistrées dans le secteur de l’élevage sont à consolider en accordant d’avantage d’attention à l’élevage sur parcours. Ces efforts doivent être encadrés par un souci permanent de durabilité en préservant et en valorisant au mieux les ressources naturelles notamment l’eau.

Les exigences du marché international en termes de qualité, de traçabilité et bientôt de proximité, offrent plus d’opportunités pour notre pays qu’elles ne représentent de menaces. L’adaptation de l’offre de produits alimentaires au changement de la demande internationale passe par de profondes incitations dans l’aval du système agro-alimentaire (distribution, agro-industrie) qui doivent être transmises vers l’amont agricole et nécessitent des améliorations substantielles des infrastructures (abattoirs, entrepôts frigorifiques, terminaux portuaires, etc.) et des industries et services périphériques (agrofournitures, logistique, institutions financières, dispositif de formation, de recherche et de transferts des savoirs). C’est une stratégie globale de compétitivité qu’il faut mettre en œuvre.

Aziz AKHENOUCHMinistre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime

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SOMMAIREPRÉFACE 3 REPÈRES 11 I – LE CONTEXTE INTERNATIONAL 23

1- PERFORMANCES GLOBALES DE L’ÉCONOMIE MONDIALE 23

2- CONJONCTURE DES MARCHÉS INTERNATIONAUX DES PRODUITS AGRICOLES 26

2-1 Les Céréales 26 2-1-1 Blé 26 2-1-2 Les céréales secondaires 28

2-2 Le Sucre 33 2-3 Les produits oléagineux et dérivés 35 2-4 Les Agrumes 39 2-5 Lait et Produits Laitiers 41 3- ETAT DES NEGOCIATIONS AGRICOLES A L’OMC 43

I I – LE CONTEXTE NATIONAL 45 1- LES CONDITIONS CLIMATIQUES 45 1-1 Conditions pluviométriques 45 1-2 Evolution du couvert végétal 46 2- LA CONJONCTURE ÉCONOMIQUE 48 2-1 Evolution du PIB 48 2-2 Les Prix à la consommation 49 2-3 Le Commerce Extérieur 49 3- BUDGET PUBLIC ALLOUÉ AU SECTEUR AGRICOLE 50

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III– MESURES DE POLITIQUES AGRICOLE ET DE DEVELOPPEMENT RURAL 531- POLITIQUE COMMERCIALE 53 2- AIDES DIRECTES 53 3- GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET

AMENAGEMENT DE L’ESPACE AGRICOLE 56 3-1 Gestion des ressources en eau d’irrigation 56 3-1-1 Réserves d’eau dans les barrages au début de la campagne 56

3-1-2 Apports d’eau au niveau des barrages durant la campagne 58

3-1-3 Fourniture d’eau d’irrigation 59

3-1-4 Programme de cultures réalisé 61

3-2- L’économie de l’eau en irrigation 63 3-2-1 L’incitations par l’octroi de subventions et de primes

à l’investissement 63 3-2-2 La recherche-développement 64

3-3- Amenagement de l’espace agricole 68 3-3-1 L’agriculture irriguée 68 3-3-1-1 Extension de l’irrigation 68 3-3-1-2 Partenariat public privé 69 3-3-1-3 Réhabilitations des périmètres 69

3-3-2 L’agriculture pluviale (zones bour) 72 3-3-2-1 Les Périmètres de Mise en Valeur en Bour 72 3-3-2-2 Les projets de développement rural intégré 72

IV – EVOLUTION DE LA PRODUCTION AGRICOLE 77 1- PRODUCTION VEGETALE 771-1 Approvisionnement en facteurs de production 77 1.1.1 Semences et plants 77 1-1-1-1 Semences céréalières 77 1-1-1-2 Semences des légumineuses alimentaires 80 1-1-1-3 Semences fourragères 82 1-1-1-4 Semences de betterave à sucre 83 1-1-1-5 Semences de pomme de terre 84 1-1-1-6 Semences de tournesol 84 1-1-1-7 Plants 84

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1-1-2 Engrais 86 1-1-2-1 Approvisionnement et ventes 86 1-1-2-2 Prix 86

1-1-3 Produits phytosanitaires 87

1-1-4 Matériel agricole 88

1-2 Céréales 89 1-2-1 Céréales d’automne 89 1-2-1-1 Superficies semées 89 1-2-1-2 Productions 90 1-2-1-3 Rendements 90

1-2-2 Céréales de printemps 92 1-2-2-1 Maïs 92 1-2-2-2 Riz 92

1-2-3 Commercialisation des céréales 92 1-2-3-1 Disponibilités 92 1-2-3-2 Commerce intérieur 93 1-2-3-3 Importations 95

1-3 Légumineuses alimentaires 100 1-3-1 Superficies 100

1-3-2 Productions 100

1-3-3 Rendements 101

1-3-4 Commercialisation des légumineuses 102

1-4 Cultures sucrières 103 1-4-1 Betterave à sucre 103 1-4-1-1 Superficies 103 1-4-1-2 Production 104 1-4-2 Canne à sucre 105 1-4-2-1 Superficies 105 1-4-2-2 Production 106 1-4-3 Production de sucre 106

1-5 Les oléagineux 109 1-5-1 L’olivier 109

1-5-2 Le tournesol 110 1-5-2-1 Superficie 110 1-5-2-2 Production 111

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1-5-2-3 Production d’huile 112

1-6 Les cultures maraîchères 113 1-6-1. Cultures maraîchères de primeurs 114 1-6-1-1 Superficie 114 1-6-1-2 Production 115 1-6-1-3 Exportations 116

1-6-2 Cultures maraîchères de saison 118 1-6-2-1 Superficie 118 1-6-2-2 Production 119

1-6-3 Cultures maraîchères destinées à la transformation 120

1-7 Arboriculture fruitière 121 1-7-1 Agrumes 121 1-7-1-1 Superficie 121 1-7-1-2 Production 121 1-7-1-3 Exportations 122

1-7-2 Viticulture 124 1-7-2-1 Superficie 124 1-7-2-2 Production 126 1-7-2-3 Exportations 128

1-7-3 Rosacées fruitières 128 1-7-3-1 Superficie 128 1-7-3-2 Production 130 1-7-3-3 Commercialisation 131

1-7-4 Palmier dattier 132

1-7-5 Figuier 133

1-7-6 Grenadier 134

1-7-7 Bananier 134

1-7-8 Floriculture 135

2- PRODUCTION ANIMALE 137 2-1 Effectifs et structure du cheptel 137 2-2 Alimentation du bétail 137 2-2-1 Disponibilités alimentaires 137

2-2-2 Les mesures d’approvisionnement en aliments de bétail 139

2-2-3 Les prix des aliments de bétail 140

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2-3 Amélioration génétique 141 2-3-1 Elevage Bovin 141

2-3-2 Elevage ovin et caprin 144

2-3-3 Développement de l’apiculture 145

2-4 Santé animale 146 2-4-1 Défense et protection sanitaire du cheptel 146

2-4-2 Epidémiosurveillance et enquêtes épidémiologiques 147

2-5 Productions animales, consommation et prix 149 2-5-1 Viandes rouges 149

2-5-2 Lait et produits laitiers 149

2-5-3 Aviculture 150

2-6 Echanges commerciaux d’animaux vivants 151

V- CONTRIBUTION DE L’AGRICULTURE A L’ECONOMIE NATIONALE 153 1- L’AGRICULTURE ET LA FORMATION DU REVENU

NATIONAL 153 2- L’AGRICULTURE ET LES ÉCHANGES EXTÉRIEURS 155 2-1 Exportations 155 2-2 Importations 1583- REVENU AGRICOLE, EMPLOI , ET PAUVRETE

EN MILIEU RURAL 159

DOSSIER :LES NOUVEAUX DEFIS ALIMENTAIRES 161

PREAMBULE 1631. L’ÉVOLUTION DE LA DEMANDE ALIMENTAIRE

AU MAROC 1641.1 La très forte consommation de céréales, la prééminence

du blé tendre 1641.2 Les fruits, légumes et légumineuses 1671.3 Le sucre, les huiles et les corps gras 169

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1.4 Le lait et les produits laitiers 1701.5 Les œufs, les viandes et les poissons 1711.6 La ration nutritionnelle 1721.7 Quelques conclusions sur les évolutions alimentaires

constatées au Maroc 1732. LES CONSÉQUENCES DE LA TRANSITION

ALIMENTAIRE SUR LA SANTÉ 1763. POURQUOI CES CHANGEMENTS ALIMENTAIRES

ET LEURS CONSÉQUENCES SUR LA SANTÉ ? 1783.1 La transition démographique et l’évolution

des modes de vie 1783.2 Les dépenses de consommation 1793.3 La croissance de l’offre alimentaire industrielle 1803.4 Les nouveaux circuits de commerce et de distribution 1823.5 Les autres facteurs 1834. LES NOUVEAUX DÉFIS ALIMENTAIRES :

ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION PROSPECTIVE ET POLITIQUE 184

4.1 La problématique alimentaire au niveau mondial 1844.2 La problématique et la politique alimentaires au niveau

de l’UE 1864.3 La problématique alimentaire en Méditerranée 1894.4 Quelques éléments de réflexion pour revisiter le concept

de sécurité alimentaire au Maroc 192

CONCLUSION 194

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I- CONTRIBUTION DU SECTEUR AGRICOLE DANS L’ECONOMIE NATIONALE [Nouveau système comptable ayant comme base 1998]

• EVOLUTION DU PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (Prix Courants)

2002 2003 2004 2005 2006

PIB (millions DH) 446.044 476.987 500.081 522.649 575.271

• Taux de croissance (%) 4,5 6,9 4,8 4,5 10,1

PIB Agricole (millions DH) 65.457 73.933 73.672 62.650 80.475

• Agriculture 59.146 68.759 68.575 56.468 74.312

• Pêche 6.311 5.174 5.097 6.182 6.163

Taux de croissance du PIBA (%) 4,4 12,9 -0,4 -15 28,5

• Agriculture (%) 5,8 16,3 -0,3 -17,7 31,6

• Pêche (%) -6,5 -18 -1,5 21,3 -0,3

PIBA / PIB (%) 14,6 15,5 14,7 12 14

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• Evolution du taux de contribution du PIBA à la croissance du PIB (Prix Courants)

• Part de l’Alimentation dans le Commerce Extérieur

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• Valeur Ajoutée de la production agricole

II MOYENS ET CONDITIONS DE PRODUCTION

• Stratification simplifiée des exploitations agricoles (Recensement général de l’agriculture de 1996)

Catégorie d’exploitationNombre d’exploitations

dans la catégorie et % du total

SAU de la catégorie (ha)et son % de la SAU totale

Exploitations de plus de 20 hadont :• 20 à 50 ha• Superieur à 50 ha

59 000 (4,1%)

48 000 (3,4%) 11 000 (0,7%)

2 870 900 (32,9%)

1 526 300 (17,5%)1 344 600 (15,4%)

Exploitations de 3 à 20 ha 610 600 (42,7%) 4 786 300 (54,8%)Exploitations de moins de 3 ha 762 000 (53,3%) 1 075 000 (12,3%)Total 1 431 600 8 732 200

Exploitations sans SAU 64 700(4,3% du total général)

Total général 1 496 300 8 732 200

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• Evolution de la pluviométrie recueillie du 1er Septembre au 31 Mai

• Taux de satisfaction des besoins en eau d’irrigation des grands périmètres irrigués

I/D: Volume fourni à l’irrigation / Dotation nécessaire pour satisfaire 100% des besoinsA: Apports d’eau durant la campagne R: Réserves des barrages au 1er septembre de la campagne I: Volume d’eau fourni à l’irrigation

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• Stratification simplifiée des exploitations agricoles (Recensement général de l’agriculture de 1996)

Catégorie d’exploitationNombre d’exploitations

dans la catégorie et % du total

SAU de la catégorie (ha)et son % de la SAU totale

Exploitations de plus de 20 hadont :• 20 à 50 ha• Superieur à 50 ha

59 000 (4,1%)

48 000 (3,4%) 11 000 (0,7%)

2 870 900 (32,9%)

1 526 300 (17,5%)1 344 600 (15,4%)

Exploitations de 3 à 20 ha 610 600 (42,7%) 4 786 300 (54,8%)Exploitations de moins de 3 ha 762 000 (53,3%) 1 075 000 (12,3%)

Total 1 431 600 8 732 200

Exploitations sans SAU 64 700(4,3% du total général)

Total général 1 496 300 8 732 200

• Situation des superficies irriguées (par mode d’irrigation)

Type d’irrigationSuperficie (ha) par mode d’irrigation

Gravitaire Aspersion Localisée TotalGrande Hydraulique 533.887 113.808 34.905* 682.600

Petite et Moyenne Hydraulique 327.230 6.900 - 334.130Irrigation Privée 317.571 16.951 106.908 441.430

Total 1.178.688 137.659 141.813 1.458.160

Quotepart de la superficie totale 80,8% 9,4% 9,8%

(*) Initialement aménagés par l’Etat pour l’irrigation gravitaire et/ou l’aspersion et reconvertis par les agriculteurs à l’irrigation localisée

• Occupation du Sol durant la campagne 2005-2006Cultures Annuelles Superficies

(1000 ha)Arboriculture Superficies

(1000 ha)

Céréales d’Automne 5.289 Oliviers 600Céréales de printemps 250 Rosacées 201,4Légumineuses Alimentaires 373 (dont amandier) (143)Tournesol 29,1 Agrumes 81,55Maraîchage 269,5 Vigne 50,3Betterave à sucre 50,4 Figuier 44Canne à sucre (*) 16,5 Palmier dattier 48

Fourrage 455Grenadier 5Bananier 5,5

(*) Il s’agit de la superficie en place, la superficie récoltée est de 14.340 ha

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• Evolution de l’effectif du cheptel

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III- TAUX DE COUVERTURE DE LA DEMANDE EN PRODUITS ALIMENTAIRES DE BASE

• Production végétale

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• Production animaleLa

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I- LE CONTEXTE INTERNATIONAL

I-1 PERFORMANCES GLOBALES DE L’ECONOMIE MONDIALE

Pour la troisième année consécutive l’économie mondiale a enregistré en 2006 un taux de croissance vigoureux évalué à 5,4%, en nette augmentation par rapport à l’année précédente dont le taux de croissance est établi au niveau de 4,9%. Les pays émergents et en développement ont continué à enregistrer des performances fortes en 2006, en atteignant un taux de croissance de 7,9 % après 7,5% en 2005. Parmi les pays en développement, la croissance forte et soutenue de la Chine et de l’Inde a engendré une plus grande croissance endogène qui s’est manifestée, entre autres, par une augmentation continue de la demande pour les produits de base et les produits énergétiques ainsi qu’une hausse significative et soutenue de leurs prix.

Cependant, les études de perspectives des Nations Unies, estiment qu’en dépit de l’amélioration des conditions économiques internes et du raffermissement des liens intra-régionaux, la majeure partie des pays en développement demeure vulnérable aussi bien à tout ralentissement dans les économies dominantes qu’à la volatilité des marchés financiers internationaux et ceux des produits de base.

Selon le rapport du FMI, l’expansion aux Etats-Unis a fléchi en raison d’un ralentissement brutal du marché du logement, mais la baisse des cours du pétrole depuis août 2006 a soutenu les dépenses de consommation. Dans la zone euro, la croissance s’est accélérée pour atteindre son rythme le plus rapide depuis six ans, grâce au raffermissement de la demande intérieure. Au Japon, l’activité s’est redressée vers la fin de l’année, après un passage à vide au milieu de l’année.

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TAUX DE CROISSANCE ECONOMIQUE (%)

2005 (Révisés) 2006

- Mondial 4,9 5,4- Economies Avancées dont : • U.S.A • Japon • Zone Euro • NEIA (1)

2,5 3,1

3,2 3,31,9 2,21,4 2,64,7 5,3

- Pays Emergents et en Développement 7,5 7,9 n Pays en développement d’Asie dont : • Chine • Inde

9,2 9,4

10,4 10,79,2 9,2

n Afrique 5,6 5,5 n CEI 6,6 7,7 n Moyen Orient 5,4 5,7

(1) Nouvelles Economies Industrielles d’Asie Source : FMI (Perspectives de l’Economie Mondiale Avril 2007)

En Afrique, l’évolution de la croissance a été globalement positive, grâce essentiellement à la poursuite des progrès dans la consolidation de la stabilité macroéconomique. Au Maghreb, l’amélioration de la production agricole, ainsi que la reprise de la demande européenne ont permis une accélération de la croissance, notamment au Maroc, où elle est passée de 2,4% à 8% et en Tunisie, où elle a atteint 5,3% au lieu de 4% en 2005. En Algérie, elle est, en revanche, revenue de 5,3% à 2,7%, en raison de la réduction de la production d’hydrocarbures, suite à des travaux de maintenance.

Les bonnes performances de l’activité économique mondiale ont contribué à renforcer l’expansion du commerce mondial de marchandises qui s’est accru à un rythme rapide en 2006. Cette expansion est caractérisée par une augmentation importante et continue de la valeur des flux de commerce de pétrole et de produits de base non pétroliers, principalement due à des prix plus élevés de ces produits de base, mais aussi par un accroissement notable du volume des flux de commerce de biens d’équipement tiré par la reprise de l’investissement global. La croissance en volume des exportations mondiales est estimée à un peu moins de 10 % en 2006 contre 7,3 % en 2005.

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La valeur des exportations mondiales a cru de 16 pour cent. La croissance des exportations mondiales a représenté plus de deux fois celle du produit mondial, ce qui indique une plus grande accentuation du degré d’intégration économique mondiale.

Malgré la baisse significative ayant suivi le pic atteint en août, les cours moyens du pétrole ont été 20 pour cent plus élevés que la moyenne enregistrée en 2005. Les cours des métaux de base et des minéraux ont augmenté de façon plus importante. Seuls les cours d’un certain nombre de boissons et de produits alimentaires ont connu une certaine modération. Cependant, les cours des produits de base sont devenus plus volatiles en 2006.

EVOLUTION DE L’INDICE DES PRODUITS DE BASE

(janvier 2003= 100)

Source : Banque Mondiale

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I–2 CONJONCTURE DES MARCHES INTERNATIONAUX DES PRODUITS AGRICOLES

I–2–1 Les Céréales

I-2-1-1 Le Blé

Les estimations de la FAO concernant la production mondiale de l’année civile 2006 s’établissent à 592 millions de tonnes, soit près de 33 millions de tonnes (5,3 pour cent) de moins qu’en 2005 et au-dessous de la moyenne des cinq dernières années. En Europe, l’été chaud et sec a compromis les rendements dans plusieurs grands pays producteurs de l’Union européenne. En Australie, du fait de la grave sécheresse enregistrée dans la plupart du pays pendant la période de végétation; la récolte a atteint 44 pour cent de la moyenne des cinq dernières années. En Amérique du Sud, la vague de sécheresse qui a sévi en Argentine a réduit les perspectives de rendement du blé. Au Brésil, les difficultés financières des producteurs ont en grande partie contribué à la régression importante des semis, ce qui, conjugué au mauvais temps, a entraîné une baisse de 50 pour cent de la récolte en 2006.

Toutefois, la plupart du recul de la production mondiale de blé enregistré en 2006 s’explique par une diminution des récoltes dans certains grands pays producteurs de l’hémisphère Nord. Cela est particulièrement valable pour la Fédération de Russie, l’Ukraine et les États-Unis, où de mauvaises conditions météorologiques au début de la campagne ont affecté les superficies ensemencées et entravé le développement précoce des cultures.

Les volumes de blé produits en 2006 ont augmenté uniquement en Asie et en Afrique. En Asie, la production totale a progressé de près de 3 pour cent, en raison principalement des récoltes plus importantes en Chine, en Inde et au Kazakhstan. En Afrique du Nord, les conditions météorologiques pendant la campagne 2006 ont été nettement meilleures que l’année précédente et ont favorisé une forte reprise de la production.

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EVOLUTION DU BILAN MONDIAL DU MARCHE DU BLE(Millions de Tonnes)

(Source : FAO)

En dépit d’un recul de la production mondiale de blé en 2005, l’utilisation mondiale de blé en 2005/2006 a atteint 623,2 millions de tonnes, soit 4,4 millions de tonnes de plus que la campagne précédente. Elle reste légèrement au dessus de la tendance sur dix ans. Globalement, la hausse des cours mondiaux en 2005/2006 n’a pas agi sur la demande. La consommation alimentaire de blé est estimée à 442,4 millions de tonnes en 2005/2006, soit un pour cent de plus que pour la campagne précédente. Cette modeste augmentation était suffisante pour maintenir la consommation mondiale moyenne par habitant à un niveau stable, à savoir 69 kg environ.

Le commerce mondial de blé en 2005/2006 (juillet/juin) avoisine 110,1 millions de tonnes, contre 110,8 millions de tonnes la campagne précédente. Le recul de la production de blé en 2005, la croissance de la consommation intérieure dans de nombreux pays sont, pour l’essentiel, à l’origine de la fermeté de la demande sur le marché international en 2005/2006.

Ainsi, les cours internationaux du blé ont poursuivi leur tendance à la hausse pendant la plus grande partie de la campagne commerciale 2005/2006. La montée des prix s’est accélérée au début du quatrième trimestre 2006 avec la dégradation des perspectives de production de la campagne 2006/2007, en particulier dans plusieurs pays exportateurs de blé. En octobre 2006, les préoccupations quant aux récoltes de blé des principaux pays producteurs de l’hémisphère Sud (notamment de l’Australie durement

2004/2005 2005/2006 2006/2007 Prévisions

Production 632,0 624,5 591,8

Commerce 110,8 110,1 110,0

Utilisation Totale

-Alimentation

-Fourrage

-Autres utilisations

618,8 623,2 621,7

437,7 442,4 445,6

111,1 113,2 112,2

70,1 67,6 63,9

Stock de Clôture 175,5 174,7 147,0

Rapport Stocks Mondiaux/Utilisation (%) 28,2 28,1 23,2

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touchée par la sécheresse) ont encore raffermi les prix. En novembre 2006, les prix à l’exportation du blé dur américain étaient cotés à 219 dollars E.-U.en moyenne, soit plus de 52 dollars E.U. (31 pour cent) de plus que l’année précédente. L’évolution des prix du blé a été soutenue aussi par la hausse constante des cours du maïs et les achats importants des fonds spéculatifs. A la fin de novembre 2006, les prix du blé tendre ont atteint 191 dollars E.U la tonne, soit 73 dollars EU la tonne (62 pour cent) de plus qu’en 2005.

EVOLUTION DES PRIX DU BLE ( Livré f.o.b Golfe des Etats-Unis)

(Source des données : FAO)

1-2-1-2 Les céréales secondaires La production mondiale de céréales secondaires de l’année 2006

s’établit à 981 millions de tonnes, soit 2,1 pour cent de moins qu’en 2005 mais au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. La récolte mondiale de maïs de 2006 est estimée à 694 millions de tonnes, soit 2,2 pour cent de moins que le volume de l’année précédente. Le gros de cette baisse s’explique par les baisses de récoltes en Argentine, en Afrique du Sud et aux États-Unis.

S’agissant de l’orge, la production mondiale de 2006 est estimée à environ 139 millions de tonnes, volume pratiquement inchangé par rapport

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à 2005 et légèrement au-dessous de la moyenne sur cinq ans. Malgré la reprise de la production dans l’Union européenne, l’été chaud et sec a affecté les rendements dans plusieurs pays. Les récoltes abondantes enregistrées en Fédération de Russie et en Ukraine n’ont pas eu d’impacts sur la production mondiale à cause du recul de la production d’orge de 2006 au Canada et aux Etats-Unis.

EVOLUTION DU BILAN MONDIAL DU MARCHE DES CEREALES SECONDAIRES

(Millions de Tonnes)

(Source : FAO)

L’utilisation mondiale de céréales secondaires en 2005/2006 est établie à 998,7 millions de tonnes, soit une légère augmentation par rapport à 2004/2005. La contraction de l’utilisation fourragère, qui représente presque 60 pour cent de l’utilisation totale des céréales secondaires, est essentiellement responsable du ralentissement de la croissance de l’utilisation totale de céréales secondaires. L’utilisation fourragère mondiale est évaluée à 624,3 millions de tonnes en 2005/2006, représentant une diminution de 11 millions de tonnes par rapport au niveau estimatif de 2004/2005.

Le commerce mondial de céréales secondaires en 2005/2006 (juillet/juin) est évalué à 105 millions de tonnes, de même niveau que la campagne précédente. Le fort recul de la production de maïs constaté en 2006 aux États-Unis, alors que les demandes dans l’alimentation animale, dans le secteur industriel et pour l’exportation ne cessent d’augmenter, a entraîné un resserrement de l’offre intérieure et une flambée des prix. Le marché s’est caractérisé par une nette réduction des disponibilités exportables de maïs de

2004/2005 2005/2006 2006/2007Prévisions

Production 1035,2 1002,3 981,2Commerce 104,8 106,4 105,0Utilisation Totale - Alimentation - Fourrage - Autres utilisations

991,2 998,7 1017,4

175,6 178,8 183,2

635,4 624,3 622,0

180,2 195,6 212,2Stock de Clôture 193,0 189,0 151,2Rapport Stocks Mondiaux /Utilisation (%) 19,3 18,6 14,9

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plusieurs pays exportateurs. En novembre 2006, le prix à l’exportation du maïs américain (no.2, jaune) se chiffrait en moyenne à 164 dollars E.-U. la tonne, soit 70 % de plus qu’en 2005.

S’agissant des autres céréales secondaires, les prix sont aussi restés fermes pendant la campagne, bénéficiant en partie de la situation pour le maïs.

ENCADREDe 2000 à 2005, la production d’éthanol à base de maïs aux États-Unis s’est accrue de 150 pour cent, et l’on prévoit une nouvelle augmentation de 20 pour cent en 2006. Il existe actuellement une centaine d’usines d’éthanol en opération dans 20 États dans tout le pays et 42 usines supplémentaires sont en cours de construction, tandis que sept autres sont agrandies. Cette évolution commence à avoir des implications notables pour les quantités de maïs disponibles pour d’autres utilisations, notamment dans le secteur fourrager intérieur, mais aussi pour les exportations, sachant que les États-Unis sont le premier importateur mondial de cette céréale. Au début de la décennie, le volume de maïs utilisé dans la production d’éthanol aux États-Unis atteignait à peine 6 pour cent de la production intérieure, alors qu’en 2005, il s’élevait à 14 pour cent et selon le Département de l’agriculture des États-Unis, il va bientôt atteindre 20 pour cent (55 millions de tonnes environ), pourcentage proche de celui des exportations américaines prévues en 2006/2007.

(Source : FAO/ Perspectives de l’Alimentation-Décembre 2006)

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EVOLUTION DU PRIX DU MAÏS N°2 JAUNE (Livré Golfe des Etats-Unis)

(Source des données : FAO)

La production mondiale de riz de la campagne 2005/ 2006 est estimée à 421,9 millions de tonnes, en légère hausse par rapport à 2004/ 2005. Une série de calamités naturelles et phytosanitaires, sous forme de typhons, de sécheresse, d’inondations, de maladies et d’infestations d’insectes, ont gâté les perspectives concernant la récolte de riz de 2006. La sécheresse persistante qui a touché plusieurs pays d’Asie, notamment la Chine, et les inondations de mousson du mois d’Août 2006 dans le cas de l’Inde, ont été à l’origine de la faiblesse des récoltes. A l’exception de l’Afrique qui a enregistré une augmentation de 6% par rapport à 2005, la production de l’Amérique du Sud a accusé une contraction de 6,5 %, sous l’effet des mauvais résultats au Brésil, qui est le plus grand producteur de la région.

En 2006, l’utilisation mondiale de riz a enregistré une légère augmentation de la consommation de riz par habitant, qui est passée de 56,9 kg en 2004/2005 à 57,0 kg en 2005/2006. Toutefois, cette augmentation s’est concentrée pour l’essentiel dans les pays développés, où la demande par habitant marque une forte tendance en hausse depuis quelques années. En revanche, les disponibilités de riz par habitant sont restées généralement inchangées dans les pays en développement, soit environ 68,7 kg.

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EVOLUTION DU BILAN MONDIAL DU MARCHE DU RIZ

(Millions de Tonnes)

(Source : FAO)

Les échanges de riz dans le monde au cours de l’année 2006, ont reculé de l’ordre de 2,5 % pour s’établir à 28,6 millions de tonnes. Ce repli par rapport aux résultats exceptionnels de 2005 s’explique en partie par un affaiblissement général de la demande d’importation des pays d’Afrique, où de bonnes récoltes ont été enregistrées en 2005.

Le marché international du riz a été vigoureux durant l’année 2006. L’indice FAO des prix du riz, a gagné un point chaque mois, passant de 108 en juin 2006 à 111 en septembre et octobre puis 113 en novembre 2006. Cette fermeté des cours a dominé tous les segments du marché du riz en raison principalement de la contraction des disponibilités dans les pays exportateurs.

2004/2005 2005/2006 2006/2007Prévisions

Production 406,9 421,9 420,9

Commerce 29,8 28,6 28,9

Utilisation Totale Alimentation

413,8 416,4 420,6361,6 367,2 372,2

Stock de Clôture 99,2 105,3 104,7

Rapport Stocks Mondiaux/ Utilisation (%) 23,8 25,0 24,6

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EVOLUTION DU PRIX DU RIZ

Source des données : FAO

1-2-2 Le sucreLa production mondiale de sucre s’est établie à 149,1 millions

de tonnes en 2005/2006 soit seulement 2,7 % de plus que 2004/2005 attribués essentiellement à l’augmentation de la production des pays en développement, particulièrement l’Inde dont la production a cru de 46 pour cent de plus qu’en 2004/2005. La stagnation de la production au Brésil en raison principalement des conditions météorologiques défavorables, la baisse de la production au Mexique et aux Etats-Unis due aux ouragans Stan et Katrina et la baisse de la production de la Chine ont fait de l’année 2006 la troisième année déficitaire successive.

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La consommation mondiale de sucre en 2005/2006 est estimée à 149,9 millions de tonnes, en hausse de 1,9 pour cent par rapport à 2004/2005 (147,2 millions de tonnes), mais en recul toutefois par rapport au taux de croissance annuel de la consommation qui était, en moyenne, de 2,5 pour cent sur les dix dernières années. Ce résultat est en grande partie attribuable à l’augmentation des prix du sucre qui a suscité une contraction de la demande. Celle-ci reste toutefois soutenue par la poursuite de la croissance de la consommation dans les pays en développement, en particulier en Chine et en Inde où la poussée sensible de la demande est sous-tendue par d’excellentes performances économiques. Par contre, dans les pays développés, la consommation par habitant a régressé ces dix dernières années, traduisant la crainte de problèmes de santé liés à la consommation élevée de sucre. La consommation globale dans les pays en développement en 2005/2006 a marqué une hausse de 2,6 pour cent, contre 0,4 pour cent dans les pays développés.

PRODUCTION ET CONSOMMATION MONDIALE DU SUCRE

(En millions de tonnes, valeur du sucre brut)Production Consommation

2005/2006Estimation

2006/2007Prévision

2005/2006Estimation

2006/2007Prévision

Monde 149,1 155,5 149,9 152,1Pays en développement 106,1 116,4 102,4 104,3

• Amérique latine et Caraïbes 48,6 51,4 27,5 27,8• Afrique 5,3 5,6 9,4 9,5• Proche Orient 6,0 6,3 11,7 11,9• Extrême Orient 45,8 52,7 53,8 54,9• Océanie 0,4 0,4 0,1 0,1

Pays développés 43,0 39,1 47,5 47,9

• Europe dont : 27,4 23,0 29,5 29,6 - 25 pays de l’UE 21,4 16,5 17,8 17,8 - Pays européens de la CEI 5,3 5,8 9,4 9,4• Amérique du nord 6,8 7,7 10,5 10,5• Océanie 5,2 4,9 1,4 1,4• Autres 3,6 3,5 6,1 6,2

(Source : FAO)

Les cours internationaux du sucre ont baissé durant l’année 2006 par rapport aux niveaux élevés des 25 dernières années. La chute marquée

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des prix en 2006, est en particulier due à la perspective d’une production meilleure que prévue en 2006/2007, au recul des prix du pétrole et une moindre spéculation de la part des grands fonds commerciaux.

Le prix quotidien de l’Accord international sur le sucre (AIS) a atteint en moyenne 13,86 cents E.-U. la livre, pendant le troisième trimestre 2006, soit 18 pour cent de moins que pendant le premier trimestre, où il avait atteint en moyenne 16,98 cents E.-U. la livre. Cette tendance baissière s’est poursuivie en septembre et octobre 2006 avec des moyennes mensuelles de l’AIS égales, respectivement, à 12,08 cents E.-U. et 11,64 cents E.-U. la livre.

EVOLUTION DU PRIX DU SUCRE BRUT

Source : FIPA

1-2-3 Les produits oléagineux et dérivés Avec 400 millions de tonnes, la production mondiale de graines

oléagineuses de 2005/2006 a augmenté de 2,3 %, ce qui représente un ralentissement considérable de la croissance, comparée à la hausse enregistrée précédemment qui avait atteint plus de 12% entre 2003/04 et 2004/05. La hausse modeste de la production de soja, de 1,2%, est à l’origine de cette faible croissance. En effet, aux États-Unis, principal producteur mondial de soja, la production a même légèrement reculé en raison d’une contraction de la superficie récoltée par rapport à la campagne précédente. Elle a baissé également au Brésil, où les agriculteurs sont confrontés à des hausses considérables des coûts de production.

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PRODUCTION MONDIALE DES PRINCIPALES GRAINES OLEAGINEUSES

(Millions de Tonnes)

(Source : FAO)

La production mondiale d’huiles/de matières grasses a augmenté de 4,2% en 2005/2006. Cette augmentation a concerné principalement l’huile de tournesol et l’huile de palme. Les disponibilités mondiales d’huiles et de matières grasses (c’est-à-dire, stocks de clôture de 2004/2005 plus production de 2005/2006) ont progressé de 5,6% par rapport à la dernière campagne.

En ce qui concerne les farines/tourteaux, la production mondiale a augmenté de 2% pour cent pendant la campagne 2005/2006 (contre 14 pour cent en 2004/2005), reflétant essentiellement la progression relativement faible de la production mondiale de soja.

2004 / 05 2005/06Estimation

2006/07Prévisions

• Soja 216,1 218,7 224,3• Graines de coton 44,6 42,3 43,4• Graines de colza 45,9 48,8 46,5• Arachides (non décortiquées) 34,7 35,4 33,8• Graines de tournesol 25,4 30,0 29,6• Palmiste 8,9 9,5 9,6• Coprah 5,2 5,2 5,4• Autres 10,2 10,1 10,4

Total 391 400 403

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DISPONIBILITES, ECHANGES COMMERCIAUX ET UTILISATION A L’ECHELON MONDIAL DES PRODUITS

DERIVES DES OLEAGINEUX

(Millions de tonnes)

(Source : FAO)(1) comprend les huiles et les matières grasses d’origine végétale et animale (2) production + stocks d’ouverture (3) solde du bilan(4) Les données relatives aux échanges commerciaux renvoient à des exportations fondées sur une campagne de commercialisation commune octobre / septembre.

En 2005/2006, l’utilisation mondiale d’huiles/matières grasses et de farines/tourteaux a augmenté respectivement de 5% et de 3%, soutenue par la hausse des revenus et la croissance démographique en Chine et dans d’autres pays de l’Asie du Sud-Est. La part de la Chine dans la consommation mondiale d’huiles et de matières grasses a dépassé 18%.

Il est prévu que la demande mondiale d’huiles et de matières grasses, tant à des fins alimentaires que non alimentaires, connaisse à l’avenir une forte expansion. L’utilisation à des fins énergétiques devrait continuer d’augmenter, sous l’effet des mesures d’incitation des gouvernements et d’autres mesures de soutien du secteur public, notamment dans l’Union européenne et aux États-Unis, tandis qu’elle débute dans divers autres pays,

2004/2005 2005/06Estimations

2006/07Prévisions

TOTAL GRAINES OLEAGINEUSES Production 391 400 403

HUILES ET MATIERES GRASSES (1)

Production 142 148 151 Disponibilités (2) 158 167 171 Utilisation (3) 138 145 150 Echanges commerciaux (4) 67 72 76 Ratio stock/utilisation (%) 14 14 13FARINES ET TOURTEAUX Production 99 101 102 Disponibilités (2) 109 113 117 Utilisation(3) 95 98 101 Echanges commerciaux (4) 53 55 58 Ratio stock/utilisation (%) 13 15 15

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notamment en Argentine, au Brésil, au Canada, en Indonésie, en Malaisie et aux Philippines. Les principales huiles concernées sont l’huile de soja et l’huile de colza et dans une moindre mesure l’huile de palme voire l’huile de coco.

Pendant l’année 2006, les prix des graines oléagineuses ont progressé par suite de prévisions faisant état d’une croissance seulement modeste de la production oléagineuse en 2006/2007, et de la hausse de la demande. A fin novembre 2006, les contrats à terme portant sur le soja livrables en mars étaient supérieurs à la valeur correspondante pour 2005 de 23 pour cent.

Pendant le troisième trimestre 2006, les indices des prix de la FAO pour les Huiles/ Matières grasses et les Farines/Tourteaux dépassaient, respectivement, de 10 et 30 pour cent les niveaux enregistrés l’année précédente à la même période. Cette hausse a été plus prononcée pour les prix des farines et des tourteaux qui ont été influencés par une forte augmentation des cours mondiaux du blé et des céréales fourragères.

EVOLUTION DE L’INDICE DES PRIX FAO DES PRODUITS OLEAGINEUX (1998-2000=100)

Source des données : FAO

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1-2-4 Les agrumes La saison 2005-2006 a été marquée par une légère baisse de la

production mondiale des agrumes par rapport à la saison précédente avec des différences de production entre les régions.

La production de l’hémisphère Nord a connu une légère baisse du tonnage qui est passé de 67.565.000 tonnes en 2004/2005 à 67.189.000 tonnes en 2005-2006. En effet, la production américaine a traversé une période particulièrement difficile après deux campagnes marquées par des cyclones qui ont favorisé la recrudescence des problèmes phytosanitaires dans les principaux Etats producteurs notamment la Floride. En Espagne l’effet de la gelée du début de l’année 2005 a affecté la production espagnole malgré l’augmentation des surfaces de production. Le tonnage produit a chuté de prés de 13%. En Chine la production des agrumes a diminué aussi à cause du froid et des typhons.

Dans l’hémisphère sud, la production agrumicole a connu également une légère baisse (27.228.000 tonnes en 2004/05 contre 26.953.000 tonnes en 2005/06) notamment au Brésil et en Afrique du sud à cause de la sécheresse et des difficultés économiques de ces dernières années qui ont entrainée une diminution des surfaces du verger.

Les exportations mondiales d’agrumes ont progressé modérément en 2005-06 par rapport à la saison précédente. Aux Etats-Unis, les exportations d’agrumes frais de la campagne 2005/06 sont restées à leur faible niveau enregistré en 2004/05, inférieur à la performance de la campagne 2003/04, à la suite de la mauvaise récolte californienne. En revanche les volumes exportés ont augmenté en Espagne, en Afrique du Sud, en Turquie et au Maroc.

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EVOLUTION DU MARCHE MONDIAL DES AGRUMES FRAIS

(Milliers de tonnes)1999/00-2001/02Moyenne

2002/03 2003/04(*)

2004/05(*)

2005/06Estimée

I- PRODUCTION (*)Total Mondial 94 370 94 084 100. 852 94.793 94142 Dont :

• Brésil 18 747 17 735 21 392 18 903 18238• Etats Unis 15 131 13 731 14 784 10 498 10451• Chine 10 769 12 466 13 884 15 228 14985• Espagne 5 592 5 944 6 232 6 181 5378• Mexique 6 010 6 080 6 583 6 910 6030

II- EXPORTATION(*)Total Mondial 9 776 10 815 11 289 10 980 11495 Dont :

• Espagne 3 074 3 313 3 564 3117 3238• Etats unis 1 051 1 117 1 136 919 930• Afrique du sud 842 1 043 1 049 1080 1213• Turquie 605 740 607 877 948• Maroc 473 484 438 490 543• Grèce 355 398 303 235 337

III- IMPORTATION (*) Total Mondial 9 167 10 049 10 453 10.636 Dont :

• Allemagne 1 087 1 168 1 198 1227• France 944 1 020 1 056 925• Royaume Uni 693 735 806 814• Pays-Bas 638 692 695 693• Japon 479 483 498 412• USA 354 439 450 503

(*) Chiffres révisés en fonction des derniers résultats publiés (Source : FAO : Statistiques agrumes 2006)

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Les prix de gros des agrumes frais ont connu, pour certaines variétés, une légère augmentation sur les marchés européens par rapport au niveau des prix de la saison 2004 notamment pour la clémentine. Les prix des oranges à usiner aux Etats-Unis et au Brésil ont connu une hausse tout au long de l’année 2005 et dans le premier semestre de 2006.

PRIX DE GROS DES AGRUMES DANS CERTAINS MARCHES D’IMPORTATION

(Moyenne annuelle)

2002/03 2003/04 2004/05 2005/06

France (Euro/kg) • Orange d’Espagne (Navel) • Clémentines du Maroc

Allemagne (Euro/kg) • Oranges d’Espagne (variétés diverses) • Clémentines d’Espagne

Etats-Unis (US cents/kg) • Navels de Californie

0,570,66

0,761,04

91,9

0,650,67

0,801,08

92,9

0,690,48

0,771,05

100,9

0,650,66

0,811,07

93,1

Source FAO : Statistiques agrumes 2006

1-2-5 Lait et produits laitiers La production mondiale de lait en 2006 a atteint prés de 657 millions

de tonnes, soit 2,2 % de plus qu’en 2005. La majeure partie de l’expansion de la production mondiale provient des pays en développement, notamment de la Chine où la production laitière a plus que doublé au cours des cinq dernières années avec des taux de croissance dépassant 20% et l’Inde, premier pays producteur mondial de lait, avec une production qui progresse de plus de 3 pour cent par an. La production des pays d’Amérique du Sud, enregistre une augmentation de 4 pour cent.

En revanche, dans les pays développés, la croissance est presque nulle en 2006 (0,4%). La production a fléchi en Australie et dans l’Union européenne, mais a progressé en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. Les pays développés continuent de perdre des parts du marché. La hausse des prix constatée ces trois dernières années a stimulé la croissance parmi les nouveaux producteurs et exportateurs laitiers à faible coût. En 2006, l’Asie a pris la place de l’Europe en tant que première région productrice de lait au monde et assure aujourd’hui 34 pour cent de la production mondiale. La croissance de la production, de l’ordre de 5% par an, a été suscitée par

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la forte poussée de la demande de lait et de produits laitiers dans la région, conséquence d’une vigoureuse croissance économique.

EVOLUTION DE LA PRODUCTION ET DU COMMERCE MONDIAL DU LAIT ET DES PRODUITS LAITIERS

(millions de tonnes, en équivalent lait)

Production Exportations Importations

2005 2006Estim.

2007Prévi. 2005 2006

Estim.2007Prévi. 2005 2006

Estim.2007Prévi.

Asie 214,9 226,2 238,1 21,3 21,7 21,8 3,5 3,6 3,6

Afrique 31,2 31,0 31,0 6,2 6,2 6,3 0,4 0,4 0,4

Amérique Centrale 15,9 16,0 16,3 4,5 4,5 4,5 0,3 0,3 0,3

Amérique du Sud 51,4 53,2 54,6 1,7 1,7 1,8 3,3 3,6 3,7

Amérique du Nord 88,2 90,6 90,9 3,0 3,0 2,9 5,0 4,7 4,6

Europe 215,9 214,5 215,4 5,3 4,9 4,9 16,8 16,3 16,2

Océanie 24,7 25,2 25,6 0,7 0,7 0,7 15,1 16,4 16,5

MONDE

- Pays en développement

- Pays développés

642,2 656,6 671,6 42,7 42,7 42,1 44,5 45,4 45,5

286,4 299,2 312,6 31,5 32,0 31,6 7,3 7,7 7,9

355,8 357,4 359,0 11,2 10,7 10,5 37,2 37,7 37,6

Source : FAONote: la méthode du contenu solide est utilisée pour calculer les équivalents en lait. Les facteurs multiplicateurs utilisés sont les suivants: 6,60 pour le beurre, 4,40 pour le fromage (lait de vache entier); 2 pour le fromage (lait de vache écrémé); 7,60 pour le lait en poudre.

En équivalent lait, le total des échanges de lait a faiblement progressé en 2006 par rapport à 2005. Le recul des exportations de l’Union européenne constitue l’un des principaux facteurs ayant eu un impact sur les cours des produits laitiers au niveau des marchés internationaux.

Les cours internationaux des principaux produits laitiers commercialisés ont baissé durant l’année 2006. L’indice FAO des cours internationaux des produits laitiers (1998-2000 = 100) est tombé à 132 en septembre 2006 après avoir atteint 148 en septembre 2005, son plus haut niveau depuis 15 ans. Cependant, devant la fermeté de la demande sur les produits laitiers, notamment dans les régions d’Asie caractérisées par une croissance rapide, et en certains endroits d’Afrique du Nord tel que l’Algérie, l’indice est remonté au mois d’octobre 2006 de 4 points pour

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s’établir à 136. Cette montée des cours s’est poursuivie avec une ampleur remarquable se traduisant par une progression rapide de l’indice FAO des cours internationaux des produits laitiers qui a gagné 46% entre novembre 2006 et avril 2007 pour atteindre une valeur record de 213. Les cours du lait écrémé en poudre et du lait entier en poudre ont augmenté de 56 et 61 pour cent respectivement depuis novembre 2006 à avril 2007. L’importance de la flambée des prix du lait en poudre est en grande partie attribuable à l’épuisement des stocks publics de l’Union européenne (UE).

EVOLUTION DU PRIX DU LAIT ET DU BEURRE

Source des données : FAO

I-3 ETAT DES NEGOCIATIONS AGRICOLES A L’OMCAprès des avancées très limitées lors de la Conférence de Hong Kong

(décembre 2005), les discussions multilatérales sur le commerce dans le cadre du Cycle de Doha ont été suspendues en juillet 2006 à la suite des différends entre les acteurs majeurs du commerce, spécialement dans le domaine de l’accès aux marchés agricoles et non agricoles ainsi que la perception générale selon laquelle les avantages économiques et commerciaux de tout accord ne dépasseraient pas les coûts politiques associés aux concessions additionnelles sur des sujets très sensibles sur le front politique interne.

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Même si au lendemain de la suspension des discussions, aucun accord sur les prochaines étapes du processus de négociations n’a été conclu, des efforts ont été consentis afin de parvenir à un consensus sur la reprise du Cycle de Doha. Ainsi, une phase d’échanges informels a marqué le second semestre 2006, qui s’est accélérée à la fin de l’année 2006. Après la réunion de Davos (fin janvier 2007), au cours de laquelle les ministres du commerce d’une trentaine d’Etats membres de l’OMC ont marqué leur volonté de voir aboutir le Cycle, les négociations ont été relancées début février 2007. Aucune échéance précise n’a cependant été fixée et les divergences persistent. Les pays émergents exportateurs de produits agricoles rassemblés dans le G20 ont fait des baisses des subventions agricoles américaines leur cheval de bataille. Tandis que les Etats-Unis continuent d’adopter une attitude très offensive visant à gagner beaucoup sur l’accès aux marchés intéressant ses exportateurs pour faire passer des concessions sur le soutien interne. Il en a résulté une proposition des Etats-Unis plus extrême en matière d’accès au marché que celle du G20 et une position très frileuse sur le soutien interne.

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II- LE CONTEXTE NATIONAL II-1 LES CONDITIONS CLIMATIQUES

II-1-1 Conditions pluviométriques Le régime pluviométrique ayant prévalu durant la campagne agricole

2005-06 s’est caractérisé, dans la plupart des régions agricoles, par des précipitations régulières et légèrement supérieures à la normale. Le cumul pluviométrique moyen national a atteint 375 mm contre 357 mm en année normale soit un excédent de +5%.

Les régions agricoles déficitaires sont le ‘Pré-rif et Rif’ avec -10,7%, le ‘Moyen Atlas’ et le ‘Haut Atlas’ avec respectivement -2,6% et -2,5%.

REPARTITION REGIONALE DES CUMULS PLUVIOMETRIQUES

Région agricole

Cumul pluviométriquedu 1er Sept. au 31 Mai

(mm)Déficit/Excédent (%)

Par rapport à la normale

2005-2006 Normale(*) 2005-2006 2004-2005

Prè-rif et rif 516 578 -10,7 -31,3Gharb-Zaer 551 538 +1 -42,6Saïs 581 528 +10 -44,8Chaouia-Doukkala 412 378 +9 -40,1Tadla-Tensift 355 321 +10,6 -33,8Oriental 235 236 - -24,3Moyen Atlas 960 986 -2,6 -46,1Haut Atlas 346 355 -2,5 -39,9Prè-Saharien 179 152 +17,8 -10,4Saharien 121 81,3 +48,8 -4,9Moyenne nationale 375 357 +5 -36,1

(*) Moyenne des 30 dernières années qui précèdent l’année considérée (Source : DMN)

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II-1-2 Evolution du couvert végétal Au démarrage de la campagne agricole 2005/2006, notamment à la

fin de la dernière décade d’octobre 2005, l’état de la végétation apparaissait dans une situation déficitaire généralisée à l’ensemble du territoire national. Seules les zones forestières du Rif et de certaines régions du Moyen Atlas se trouvaient dans un état moyen. La tendance déficitaire généralisée à l’échelle nationale observée à la fin du mois d’octobre n’a pas beaucoup évolué à la fin du mois de novembre 2005. On notait cependant, une extension spatiale de la végétation en ‘moyenne et bonne situation’ au niveau de l’extrême nord ouest du Royaume.

Grâce aux précipitations quasi généralisées qu’a connues le pays, la situation de la végétation s’est améliorée à la fin du mois de décembre 2005. Cette amélioration était très visible au niveau de la façade atlantique s’étendant entre les Abda et le Tangérois, dans la région du Saïs, au niveau des chaînes du moyen et Haut Atlas et dans quelques zones disparates de la région du Souss.

L’état de la végétation a continué son amélioration quasi générale sous l’effet de la bonne répartition spatio-temporelle des précipitations qui a concerné la majorité des régions agricoles. A la fin du mois de février 2006 les cartes de comparaison de l’état végétal par rapport à la même période de l’année 2005 et de l’année moyenne montrent que :

• Les régions de Doukkala, de la Chaouia, d’Essaouira, de Béni Mellal, certaines zones du Souss, le nord ouest et les côtes méditerranéennes de l’extrême nord est, présentent un meilleur état végétal que l’année précédente et l’année moyenne;

• Les régions de l’Oriental sont déficitaires par rapport à l’année moyenne.Durant le mois de mars 2006, l’amélioration de la situation de la

végétation s’est poursuivie grâce à la continuation de la bonne répartition spatiale et temporelle des précipitations. Ainsi, l’ensemble des régions à vocation céréalière présentait un taux qui dépassait 80% de végétation en bon état.

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CARTES D’INDICE DE VEGETATION

(Source : Centre Royal de Télédétection Spatiale)

Dernière décade Novembre 2005

Dernière décade Décembre 2005

Dernière décade Février 2006

Dernière décade Mars 2006

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II-2 LA CONJONCTURE ECONOMIQUE

II-2-1 Evolution du PIB Les performances économiques du Maroc se sont nettement améliorées

en 2006. Tirée par l’agriculture et l’accroissement de la demande intérieure, notamment dans le milieu rural qui a bénéficié d’une bonne campagne agricole, la croissance économique estimée dans le cadre du nouveau système de la comptabilité nationale ayant comme base l’année 1998, a atteint 8% à prix constants contre 2,4 % en 2005. Cette évolution est le fruit d’une expansion de 21% de la valeur ajoutée agricole et l’affermissement de l’activité dans les autres secteurs.

A prix courants le PIB a atteint près de 575,3 milliards de dirhams en 2006, en accroissement de 10,1% comparé à 4,5% en 2005. Le PIB agricole évalué à 80,5 milliards DH a progressé de 28,5% tandis que le PIB au titre des activités du secteur secondaire et des services, estimé globalement à 495 milliards DH s’est accru de 7,6%. Sur les cinq années de 2002 à 2006, le PIB nominal global s’est inscrit en hausse à un rythme annuel moyen de 6,16%.

EVOLUTION DU PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (Base 1998)(Prix Courants)

2002 2003 2004 2005 2006

PIB (millions DH) 446.044 476.987 500.081 522.649 575.271

• Taux de croissance (%) 4,5 6,9 4,8 4,5 10,1

PIB Agricole (millions DH) 65.457 73.933 73.672 62.650 80.475

• Agriculture 59.146 68.759 68.575 56.468 74.312

• Pêche 6.311 5.174 5.097 6.182 6.163

Taux de croissance du PIBA (%) 4,4 12,9 -0,4 -15 28,5

• Agriculture (%) 5,8 16,3 -0,3 -17,7 31,6

• Pêche (%) -6,5 -18 -1,5 21,3 -0,3

PIBA / PIB (%) 14,6 15,5 14,7 12 14

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II-2-2 Les Prix à la consommation

L’année 2006 a été marquée par des augmentations des prix à la consommation. En effet, l’augmentation de l’indice du coût de la vie s’est établie à 3,3% au lieu de 1% en 2005. Cette hausse est imputable à des facteurs liés à l’augmentation de la demande, au réajustement des prix internes des produits pétroliers et aux réaménagements fiscaux.

En effet, les dépenses de consommation des ménages ont marqué cette année une augmentation de 3,9% en termes réels, en liaison avec l’amélioration des revenus et le développement du crédit à la consommation. Par ailleurs, le réaménagement de la TVA au début de l’année 2006 s’est traduit par une hausse des prix d’un certain nombre de denrées alimentaires, (beurre, thé, riz, farines de riz, féculents, pâtes alimentaires) et l’application du système d’indexation des prix des carburants à la pompe sur le prix mondial du pétrole, s’est traduite par deux hausses des prix de ces produits, en février et septembre 2006, qui grèvent les coûts de l’énergie et du transport pour le secteur agricole.

EVOLUTION DE L’INDICE DU COÛT DE LA VIE (EN %)

Source des données : HCP

II-2-3 Le Commerce Extérieur Le taux de couverture des importations globales par les exportations

globales a atteint 54% en 2006, soit le même niveau que l’année précédente. Le déficit commercial est attribué principalement à l’augmentation des importations des produits finis, les demi-produits et les produits énergétiques.

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Les acquisitions de biens finis d’équipement, ont contribué pour près de 30% à l’augmentation des importations totales en 2006, en relation avec le développement des investissements.

Les importations de produits alimentaires ont, en revanche diminué. La part des produits alimentaires dans la valeur des importations totales n’a représenté que 7,3% en 2006, tandis que leur part dans la valeur des exportations totales s’est maintenu au niveau de 19,2%. Le taux de couverture de la balance commerciale des produits alimentaires est passé de 124% en 2005 à 142 % en 2006 grâce à l’accroissement de 10,7% de la valeur des produits alimentaires exportés.

EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR

2002 2003 2004 2005(*) 2006

Exportations globales (MDH) - part de l’alimentation(%)

Importations globales (MDH) - part de l’alimentation (%)

86.38921,0

130.40911,6

83.88720,8

136.0708,4

87 .89617,7

157.9218,6

99.265 19,6

184.379 8,5

111.68819,2

206.997 7,3

Balance commerciale des produits alimentaires (%) 119,9 152,8 114,5 124 142

Taux de couverture global de la balance commerciale (%) 66,2 61,6 55,7 53,8 54,0

(*) Chiffres révisés

II-3 BUDGET PUBLIC ALLOUE AU SECTEUR AGRICOLE

L’enveloppe budgétaire allouée au Département de l’Agriculture et du Développement rural au titre du budget général de la loi de finances 2006, s’élève à 1.583,9 millions de DH en crédits de paiement et 1.100 millions de DH en crédits d’engagement sur 2007 et ultérieur. Cette enveloppe budgétaire est du même niveau que celle allouée en 2005 pour les crédits de paiement. Elle n’a représenté que 7,3 % du budget général de l’Etat, bien que ce dernier ait augmenté, passant de 19.040 millions de DH en 2005 à 21.527 Millions de DH en 2006.

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EVOLUTION DES CREDITS D’INVESTISSEMENT ALLOUES AU DEPARTEMENT DE L’AGRICULTURE ET DU DEVELOPPEMENT

RURAL AU TITRE DU BUDGET GENERAL DE L’ETAT 2006

2003 2004 2005 2006

PROGRAMME CréditsMillions DH % Crédits

Millions DH % CréditsMillions DH % Crédits

Millions DH %

Grande Irrigation (GI) 1010,53 52 720,58 41,2 474,69 30 678,62 42,8

Petite et Moyenne hydraulique (PMH)

184,38 9,5 179,67 10,3 202,73 12,8 261,41 16,5

Développement des zones bour 165,55 8,5 175,19 10,0 184,912 11,7 125,73 8

S/Total AMENAGEMENT 1360,46 70 1075,44 61,5 862,332 54,4 1065,76 67,3

Soutien au développement agricole 343,54 17,7 390,91 22,4 413,123 26 235,87 15

Formation, Recherche, Vulgarisation

149,03 7,7 180,39 10,3 182,555 11,5 176,71 11

S/Total SOUTIEN 492,57 25,4 571,3 32,7 595,678 37,6 412,58 26

Ressources Humaines et logistiques

79,38 4,1 84,17 4,8 110,806 7 88,75 6

Système d’Information 10,14 0,5 17,79 1,0 15,071 1 16,81 1

S/Total MOYENS 89,52 4,6 101,96 5,8 125,877 8 105,56 7

Total budget d’investissement MADR (*)

1943,00 100 1748,70 100 1583,887 100 1583,9 100

Budget Général de l’Etat (MDH) 19546,7 19195,13 19040 21527Part du budget du MADR dans le budget général de l’Etat (%)

9,94 9,11 8,3 7,3

(*) Crédits de paiement ouverts par la loi de finances

Le budget d’investissement de l’agriculture représente 2,1% de la

valeur du PIB du secteur agricole en 2006. Ce ratio, qui est de l’ordre de 15% en Tunisie et 12% en Egypte, reste pour le Maroc inférieure à l’objectif de 10% fixé par le NEPAD.

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ENCADRE

Parts budgétaires de l’agriculture en % des dépenses de l’Etat

Budget de l’agriculture en % de la valeur ajouté agricole

Source : Sixième Séminaire Institutionnel du CGDA

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III- MESURES DE POLITIQUE AGRICOLE ET DE DEVELOPPEMENT RURAL

III-1 POLITIQUE COMMERCIALELes mesures relatives à la protection à la frontière ont porté

principalement sur : • Le changement de la tarification à la frontière pour le blé dur, en

adoptant une tarification différenciée pendant et en dehors de la période de récolte. Le taux de base est resté fixé à 170% durant la période allant du 1er juin au 31 juillet et de 95% du 1er Août au 31 juin au lieu d’un taux de base de 75% durant toute l’année.

• Le changement du système de protection des oléagineux en passant d’un système dégressif à celui à taux ad valorem.

• L’exonération des droits à l’importation de certains intrants d’élevage en vertu du décret portant modification des quotités des droits d’importation applicables à certains produits (manioc, sorgho, avoine et drêches de brasserie).

III-2 AIDES DIRECTESLes mesures prises au titre du Fonds de Développement Agricole au

cours de l’exercice 2006 ont porté sur :• Le relèvement du taux de subvention pour l’irrigation localisée de 40

à 60 % et des plafonds de 12.000 DH/ha à 22.000 DH/ha pour les projets ne prévoyant pas de bassin de stockage de l’eau d’irrigation, et de 23.000 DH/ha à 36.000 DH/ha pour les projets avec bassin de stockage d’eau d’irrigation.

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• Le relèvement à 90.000DH/tracteur du plafond de la subvention de 40% accordée pour l’acquisition des tracteurs. Auparavant, ce plafond était fixé à 40.000 DH/tracteur pour les individus et 70.000 DH/tracteur pour les coopératives.

• L’introduction de la subvention pour les moissonneuses batteuses avec un taux de subvention de 35 % et un plafond de 150.000 DH/moissonneuse batteuse.

• L’élargissement de la subvention pour le reste du matériel agricole avec un taux variant entre 35 % et 60 % et des plafonds allant de 10.000 DH à 150.000 DH/unité au lieu de 10 % et 60 % sans plafond.

• Introduction d’une subvention pour la betterave sucrière, de 700 DH/unité de 100.000 graines pour l’utilisation de la semence mono germe de la betterave à sucre.Les autres dispositions de l’année 2005 concernant la production

agricole ont été maintenues en 2006 à savoir :• La subvention pour la création de vergers, fixée à 80% du prix du plant,

est restée étendue aux espèces fruitières suivantes : figuier, caroubier, noyer, grenadier, cerisier et néflier.

• La prime à l’investissement agricole, reconduite pour une période de cinq années à compter du 8 juillet 2004, est restée en vigueur en 2006.Ainsi, durant l’année 2006, les aides de l’Etat accordées aux

agriculteurs sous forme de subventions et primes, dans le cadre du Fonds de Développement Agricole (FDA), ont atteint 528 millions de DH en hausse de 24% par rapport à 2005 (426,2 MDH) et de 69% par rapport au montant desservi en 2004 (311,78 MDH). Le montant des subventions octroyées aux agriculteurs, s’est élevé à 438 millions de DH contre 341 millions de DH en 2005. Celui des primes n’a augmenté que légèrement atteignant 89,8 MDH contre 84,5 MDH en 2005.

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SUBVENTIONS ET PRIMES ACCORDEES DANS LE CADRE DU FDA EN 2006

SUBVENTIONS OCTROYEES MONTANTS(Millions de DH) %

Aménagements hydro agricoles et améliorations foncières 139,3 31,8

Equipement des exploitations agricoles en matériel agricole 109,9 25

Utilisation des semences sélectionnées de céréales 69,9 16

Promotion des exportations agricoles (diversification et fret aérien) 51,5 11,7

Intensification de la production animale 40,7 9,3

Arboriculture fruitière 21,4 4,9

Analyses de laboratoires 3,0 0,7

Construction et équipement d’unité de conditionnement des fruits et légumes et d’unités de trituration des olives. 2,1 0,5

Construction et équipement d’unité de conservation des produits agricoles par le froid. 0,4 0,1

Stockage des semences sélectionnées de céréales 0 0

TOTAL (1) 438,20

PRIMES OCTROYEES MONTANTS(Millions de DH) %

Arboriculture fruitière (y compris le palmier dattier) 38,8 43,2

Tracteurs 28,3 31,5

Matériel d’élevage 9,0 10

Matériel d’irrigation pour l’économie de l’eau 8,6 9,6

Unités de conditionnement des fruits et légumes 3,5 3,9

Unités de trituration des olives 1,1 1,2

Unités de conservation des produits agricoles par le froid 0,5 0,6

TOTAL (2) 89,80TOTAL (1+2) 528

Le Fonds de Développement Agricole a contribué aussi, par un montant de 498,4 millions de DH, au financement des opérations suivantes :

• Le service de la dette des ORMVA et leurs programmes de lutte contre les effets de la sécheresse pour un montant 256,6 MDH

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• Le programme de garantie de la production céréalière contre les effets de la sécheresse (assurance agricole) à hauteur de 135,5 MDH

• L’opération de sauvegarde et de protection du cheptel (santé animale, amélioration des terrains de parcours,…) avec une subvention de 106,3 MDH

REPARTITION DE LA CONTRIBUTION TOTALE DU FDA 2006 (Millions DH et %)

III-3 GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET AMENAGEMENT DE L’ESPACE AGRICOLE

III-3-1 GESTION DES RESSOURCES EN EAU D’IRRIGATION

3-1 -1 Réserves d’eau dans les barrages au début de la campagne

Au 1er septembre 2005, correspondant à la date de démarrage de la campagne d’irrigation 2005-2006, le taux de remplissage des barrages à usage agricole représentait 43% de la capacité normale des retenues d’eau, contre 61,5% au début de la campagne précédente. Le volume d’eau disponible au titre de 2005-2006 n’excédait pas les 5,8 milliards de m3, marqué en outre par l’inégalité de sa répartition entre les différents bassins hydrauliques. Les bassins du Sebou et du Loukkos enregistraient à eux seuls un volume de 3,37 milliards de m3 correspondant à un taux de remplissage de 57,5%. Ce volume représente 58% du volume total stocké dans l’ensemble des barrages à usage agricole.

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SITUATION DES RESERVES D’EAU DANS LES BARRAGESA USAGE AGRICOLE (au 1er septembre 2005)

Barrages par Bassin hydraulique Volumes stockés (Millions m3)• Loukkos + Sebou 3372,7 - Oued El Makhazine 306 - Complexe Sebou 2967,5 - El Kansera 99,2• Moulouya + Nekkor 204,2 - Med V-Hassan II 188 - Med B. A. Al Khattabi 15,9• Oum Er Rbia 1527,4 - Bin El Ouidane 671,1 - Al Massira -Ahmed El Hansali 856,3• Tensift 268,1 - Hassan 1er-Sidi Driss 171,7 - Moulay Youssef 78,2 - Lalla Takerkoust 18,3• Souss Massa, Ziz et Drâa 446,1 - Aoulouz 17,7 - Med Mokhtar Soussi 18,7 - My Abdellah 56 - Abdelmoumen 47,7 - Youssef Ben Tachefine 122,1 - Mansour Eddahbi 152,2 - Hassan Addakhil 31,7• Ensemble des barrages 5818

Source : AGR/DDGI

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TAUX DE REMPLISSAGE DES BARRAGES À USAGE AGRICOLE (%)

3-1-2 Apports d’eau au niveau des barrages durant la campagne

Les apports d’eau enregistrés au niveau des barrages à usage agricole durant la campagne agricole 2005-2006 ont atteint 6,05 milliards de m3, en hausse de 65% par rapport à ceux de la campagne précédente (3,54 milliards m3). Ils restent cependant déficitaires de 45% par rapport au volume moyen des apports évalués à 11 milliards de m3.

Les déficits supérieurs à 50% ont concernés les barrages Mansour Eddahbi, Oued El Makhazines, Al Khattabi, Abdelmoumen et Aoulouz. En revanche, les déficits des barrages Al Massira-El Hansali, HassanII-Mohamed V et Bin El Ouidane se sont situés en dessous de 30%. Les autres barrages ont connu des écarts compris entre -30% et -50 %.

79,50%

70,00%

59,60%

54,60%

54,00%

52,10%

44,90%

43,80%

40,50%

38,40%

34,20%

34,10%

24,40%

23,70%

22,00%

16,40%

10,00%

43,00%

Oued El MakhazineComplexe Sebou

El KanseraMed V-Hassan II

Med B. A. Al Khattabi Bin El Ouidane

Al Massira -Ahmed El HansaliHassan 1er-Sidi Driss

Moulay YoussefLalla Takerkoust

AoulouzMed Mokhtar Soussi

My AbdellahAbdelmoumen

Youssef Ben TachfineMansour Eddahbi

Hassan AddakhilEnsemble des barrages

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APPORTS D’EAU ENREGISTRES DURANT LA CAMPAGNE AGRICOLE 2005-2006

Barrage

Apports d’eau 2005-06(Mm3)

Apports moyens(Mm3) Ecart (%)

Oued El Makhazine 335,0 834,6 -60

Complexe Sebou 2013,9 3947,9 -49

El Kansera 231,0 374,5 -38

Youssef B.Tachefine 90,7 139,2 -35

Bin El Ouidane 754 1075,4 -30

Med V -Hassan II 601,5 964,8 -28

Al Massira -Ahmed El Hansali 1324,1 2098,0 -27

M.B.Al Khattabi 6,4 49,6 -87

Lalla Takerkoust 100,4 184,9 -46

Moulay Youssef 157,5 292 -46

Hassan 1er-Sidi Driss 156,7 283,4 -45

Abdelmoumen 21,2 83,3 -75

Aoulouz 88,2 183,6 -52

Hassan Addakhil 86,6 150,2 -42

Manssour Eddahbi 87,8 435,1 -80

TOTAL 6055 11097 -45Source : AGR/DDGI

3-1-3 Fournitures d’eau d’irrigation Compte tenu de la situation des réserves d’eau au niveau des barrage

au démarrage de la campagne agricole 2005-2006, la dotation en eau d’irrigation allouée aux périmètres irrigués s’est limitée à 3,02 milliards de m3 soit 60% de la dotation normale contre 66% l’année précédente.

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FOURNITURES D’EAU REALISEES AU COURS DE LA CAMPAGNE 2005/2006

Périmètre BarrageDotation normale(Mm3)

(1)

Dotation allouée(Mm3)

(2)

Fourniture réalisée(Mm3)

(3)

Taux de réalisation

(*) (%)(4)=(3)/(2)

Loukkos OUED EL MAKHAZINE 220 220 140 64

N’fis L.TAKERKOUST 85 60 60 100

Béni Moussa/tassaout BIN EL OUIDANE 945 560 551 98

Béni Amir AHMED EL HANSALI 320 145 153 106

V. Ziz-P. Taffilalet HASSAN ADDAKHIL 140 36 36 100

Gharb-Moyen Sebou COMPLEXE SEBOU 900 900 489 54

Nekkor M. B. A. AL KHATTABI 12 6 1 13

Doukkala AL MASSIRA 850 366 366 100

Daraâ M.EDDAHBI 250 110 110 100

Tassaout Amont MOULAY YOUSSEF 260 135 120 89

Beht EL KANSERA 174 110 71 65

Haouz Central-Nfis HASSAN 1ER-SIDI DRISS 220 140 138 99

Massa -tassila Y.B.TACHFINE 85 85 80 94

Moulouya MOHAMED V HASSAN II 515 138 154 112

Issen ABDELMOUMENE 63 16 8 50

TOTAL 5039 3027 2477 82

(*) Par rapport à la dotation allouéeSource AGR/DDGI

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EVOLUTION DU TAUX DE SATISFACTION DES BESOINS EN EAU D’IRRIGATION DES GRANDS PERIMETRES

I/D: Volume fourni à l’irrigation / Dotation nécessaire pour satisfaire 100% des besoinsA : Apports d’eau durant la campagne R : Réserves des barrages au 1er septembre de la campagne I : Volume d’eau fourni à l’irrigation

3-1-4 Programme de cultures réalisé Compte tenu de la dotation en eau allouée en début de campagne,

fortement impactée par le faible taux de remplissage des barrages à usage agricole au 1er septembre 2005, la superficie programmée en cultures irriguées dans les grands périmètres, a été fixée à prés de 410.000 ha, contre un peu plus de 530.000 ha la campagne agricole précédente. Cependant, grâce aux bonnes conditions pluviométriques qui ont caractérisé la campagne agricole 2005-2006, la superficie globale réalisée a atteint 517.124 ha, soit une hausse de 26%. Cette hausse a concerné l’ensemble des cultures à l’exception des cultures industrielles. Comme c’est le cas durant les années pluvieuses, ce sont les céréales qui ont enregistré le plus fort taux d’augmentation avec une hausse de 102%, suivis des cultures fourragères avec +18% et les cultures maraîchères +10%. Par contre les cultures industrielles ont marqué une baisse de -24% notamment pour le cas de la betterave à sucre.

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REPARTITION DES SUPERFICIES REALISEES PAR TYPE DE CULTURE DANS LES GRANDS PERIMETRES IRRIGUES EN 2005/2006

Cultures Superficie prévue(ha)

Superficie réalisée(ha)

Taux de réalisation(%)

Céréales 104.098 210.515 202

Cult. industrielles

85.266 65.216 76

Cult. fourragères

66.457 78.59 118

Cult. maraîchères

18.577 20.357 110

Arboriculture 123.067 128.698 105

Divers 12.421 13.748 111

Total 409.886 517.124 126

ENCADRE

EVOLUTION DE LA PART DE LA CEREALICULTURE DANS LES SUPERFICIES CULTIVEES DANS LES

GRANDS PERIMETRES IRRIGUESSi l’arboriculture et les autres cultures irriguées (maraîchage, cultures industrielles et fourrages) connaissent une certaine stabilité relative dans leurs superficies programmées et réalisées, par contre, la part de la superficie de la céréaliculture dans les périmètres irrigués connaît une augmentation tant au niveau des prévisions, sous l’effet de la faiblesse récurrente des ressources en eau, qu’au niveau des réalisations sous les effets conjugués des bonnes conditions pluviométriques des années excédentaires, des faibles besoins en eau d’irrigation de complément en année déficitaire et de la compétitivité relative du blé dont le prix de cession par l’agriculteur est protégé par l’Etat.

Ainsi, la superficie de la céréaliculture dans les périmètres irrigués est passée d’une moyenne de 192.000 ha durant les trois campagnes agricoles 2000/01- 2002/03 à une moyenne de 212.000 ha durant les trois campagnes agricoles 2003/04-2005/06.

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EVOLUTION DES SUPERFICIES PAR CULTURE DANS LES GRANDS PERIMETRES IRRIGUES

III-3-2 L’ECONOMIE DE L’EAU EN IRRIGATION 3-2-1 L’incitation par l’octroi de subventions et de primes à

l’investissementAu cours de l’année 2006, il a été procédé à la poursuite de la

réalisation du Programme National d’Economie de l’Eau en Irrigation à Moyen Terme (PNEEI-MT) qui porte sur l’aménagement par les agriculteurs d’une superficie de 114.000 ha d’irrigation localisée (dont 110.000 ha de reconversion des systèmes d’irrigation existants) et de 30.000 ha d’irrigation de complément moyennant des incitations financières accordées par l’Etat, notamment dans le cadre du système basé sur les dispositions des arrêtés n°1994-01 et n°1995-01 du 09 novembre 2001 fixant le taux de subvention

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accordée par l’Etat aux projets économes en eau (irrigation localisée ou de complément) à 30% ou 40% selon l’état des ressources en eau dans les différents bassins hydrauliques.

La superficie équipée en 2006 en techniques d’irrigation économes en eau est de 9.526 ha dont 9.245 ha d’irrigation localisée découlant principalement de la reconversion des techniques existantes (irrigation gravitaire et aspersion).

Ainsi, depuis le démarrage de ce programme en 2002, la superficie totale équipée en techniques d’irrigation économes en eau s’élève à 44.556 ha dont l’essentiel concerne l’irrigation localisée (43.835 ha). Les crédits alloués au programme, de 2002 à 2006, s’élèvent à 910 MDH à titre de subventions destinées aux agriculteurs réalisant des projets d’irrigation économes en eau. A fin 2006, la superficie cumulée équipée en techniques d’irrigation localisée s’élève à 141.810 ha.

Le rythme d’équipement moyen annuel en techniques d’irrigation localisée, qui est près de 8.800 ha, reste insuffisant eu égard aux impératifs d’économie et de valorisation d’eau dictés par les contextes hydraulique et économique du pays.

Dans ce contexte, l’Etat a décidé au cours de l’année 2006 de revoir son action dans ce domaine et d’opter pour une politique volontariste de développement de l’irrigation localisée. C’est ainsi qu’il a procédé au relèvement du taux de subvention à 60% du coût des aménagements et son application uniforme sur l’ensemble du territoire national (Arrêté interministériel n° 2379-06 du 12 octobre 2006). Il a en outre procédé à la révision des procédures d’octroi des subventions dans le sens de leur simplification, et a décidé de renforcer les services d’appui régionalisés dédiés à l’économie d’eau au profit des agriculteurs et des opérateurs intervenant dans l’installation des systèmes modernes d’irrigation (Instruction interministérielle n° 1-2006 du 18 janvier 2007).

Ces décisions s’inscrivent dans une nouvelle ambition d’équiper pendant les 15 prochaines années une superficie de 500.000 ha en irrigation localisée.

3-2-2 La recherche développementLe PNEEI-MT est accompagné par un effort de recherche-

développement visant la diffusion des techniques d’irrigation et la normalisation des performances du matériel d’irrigation. Il a porté sur :

- La poursuite du programme d’expérimentations sur les besoins en eau et le pilotage des irrigations de certaines cultures (Betterave à sucre,

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céréales, luzerne, maraîchage, agrumes) dans les stations expérimentales des Offices du Tadla, Doukkala, Souss-Massa et Ouarzazate ;

- Le suivi et installation des essais de démonstration chez les agriculteurs sur les techniques d’irrigation économes en eau (irrigation localisée) dans les zones d’action des DPA de Fès, Khemisset, Agadir et Kalâa des Sraghna ;

- L’appui technique aux privés, ORMVA et DPA en matière de techniques d’irrigation localisée, en vue de l’amélioration des techniques existantes (aspersion et gravitaire) ;

- La poursuite de la coopération en matière de valorisation de l’eau d’irrigation dans le cadre de la coopération technique avec les Facultés des Sciences.

- La poursuite des essais sur la détermination des performances des matériels d’irrigation et des conduites thermoplastiques au niveau du laboratoire d’hydraulique (100 tests), et les analyses des eaux et des sols (700 analyses) au profit des privés, des ORMVA et des DPA dans le cadre des essais de démonstration sur l’irrigation localisée ;

- La proposition à l’enquête publique d’une norme marocaine concernant l’équipement minimum d’irrigation localisée par le comité national de normalisation du matériel agricole et d’irrigation, dans le cadre du programme visant la promotion d’une démarche de normalisation marocaine.

ENCADRE

PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR DE L’EAU

L’année 2006 a été marquée par la préparation d’un Projet de Politique de Développement du secteur de l’eau (PPD) à financer par un prêt de la Banque Mondiale à concurrence de 100 Millions de $ E.U par an, pendant quatre années. Le PPD s’inscrit dans la continuité des opérations d’ajustement engagées avec l’Union Européenne (Facilité d’Ajustement Structurel du Secteur de l’Eau financé par un don de l’UE) et la Banque Africaine du Développement (Programme d’Ajustement Sectoriel financé par un prêt de la BAD).

Les réformes engagées visent l’amélioration des performances du secteur de l’eau pour soutenir la politique et les objectifs du Gouvernement en vue d’assurer une meilleure contribution du secteur

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de l’eau au développement durable du pays.

Quatre objectifs principaux ont été fixés au PPD :

- Améliorer la gouvernance et le pilotage sectoriels pour une meilleure coordination des stratégies et planifications, l’allocation optimale des ressources et la responsabilisation accrue des acteurs.

- Compléter et activer la réforme de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), en poursuivant le renforcement des Agences de Bassins et des mécanismes de la GIRE, tout en engageant des actions urgentes de protection et conservation de la ressource.

- Améliorer le service, assurer la durabilité des investissements et mieux valoriser l’eau dans les zones irriguées, y compris par la mise en œuvre de la réforme institutionnelle des ORMVA.

- Améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement et accroître le taux d’épuration, par l’optimisation des stratégies d’investissement et de financement et par une régulation qui stimule la performance et l’autofinancement des opérateurs.

Pour concrétiser ces objectifs, une matrice-programme d’actions a été préparée en concertation avec la Banque Mondiale. Les réformes stratégiques à engager, pour le secteur de l’agriculture irriguée concernent :

- Le renforcement de la promotion de l’économie d’eau en agriculture irriguée à partir de 2006 à travers l’augmentation du taux de subvention et la simplification des procédures d’octroi des aides de l’Etat, et à partir de 2008 à travers la mise en œuvre d’un plan d’économie d’eau agricole volontariste à ériger en priorité nationale.

- La contractualisation des relations Etat/ORMVA à travers l’établissement des contrats/plans entre l’Etat et les ORMVA pour assurer la durabilité des aménagements hydro-agricoles et améliorer la transparence dans l’affectation des ressources financières en rapport avec la nature des missions, ce qui permettra d’améliorer la visibilité à moyen terme pour ces établissements sur les plans des ressources financières et d’obligations de performances et de résultats;

- L’amélioration du recouvrement des redevances d’eau d’irrigation à travers (i) des mesures incitatives d’exonération des pénalités de retard et des arriérés correspondant au minimum de consommation en cas

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de régularisation échelonnée de tous les arriérés, action à engager à partir de 2007 ; et (ii) toutes les mesures permises par le cadre actuel pour le soutien d’un bon niveau de recouvrement des redevances d’eau et l’apurement des arriérés.

- L’amélioration de l’équilibre financier du service de l’eau et le renforcement de la maintenance des équipements d’irrigation à travers l’amélioration de la couverture du coût durable par les tarifs de l’eau et l’augmentation des crédits de maintenance dans le budget de fonctionnement des ORMVA à partir des recettes internes de ces ORMVA.

- La promotion du Partenariat Public-Privé dans les périmètres de grande hydraulique à travers l’engagement des études de structuration d’un périmètre pilote à partir de 2007 et le lancement d’un appel d’offres pour la gestion déléguée d’un périmètre pilote à partir de 2009.

Trois actions préalables conditionnant la présentation du PPD au Conseil d’Administration de la Banque Mondiale, ont été réalisées:

- La promulgation de l’arrêté interministériel n° 2379-06 du 12 octobre 2006 fixant les modalités d’aide de l’Etat en vue de l’aménagement des propriétés agricoles en systèmes d’irrigation localisée ou de complément. Cet arrêté a permis de relever le taux de subvention à 60% pour les projets d’irrigation économes en eau.

- La préparation et la mise dans le circuit d’approbation dès 2006 de l’instruction sur les modalités d’octroi des subventions, introduisant notamment le remplacement de l’autorisation de prélèvement d’eau par une déclaration pour les projets de reconversion des systèmes d’irrigation. Cette instruction a été promulguée le 18 janvier 2007 sous numéro 1-2006.

- La saisine du département des Finances pour donner son accord formel sur le principe d’augmenter les crédits de maintenance dans le budget de fonctionnement des ORMVA à hauteur d’au moins les recettes des augmentations des tarifs de l’eau.

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III-3-3 AMENAGEMENT DE L’ESPACE AGRICOLE

3-3-1 L’agriculture irriguée 3-3-1-1 Extension de l’irrigationEn 2006 la superficie totale aménagée pour l’irrigation a atteint

1.458.160 ha dont 1.016.730 ha aménagés par l’Etat sous forme de périmètres d’irrigation collectifs dans le cadre du code des investissements agricole (682.600 ha en grande hydraulique et 334.130 ha en petite et moyenne hydraulique) et 441.430 ha aménagés par le privé en dehors des périmètres précités .

SUPERFICIES EQUIPEES PAR TYPE D’IRRIGATION ET PAR MODE D’IRRIGATION

(En hectares)

Type d’irrigationSuperficie (ha) par mode d’irrigation

Gravitaire Aspersion Localisée TotalGrande Hydraulique 533.887 113.808 34.905* 682.600Petite et Moyenne Hydraulique 327.230 6.900 - 334.130Irrigation Privée 317.571 16.951 106.908 441.430Total 1.178.688 137.659 141.813 1.458.160

Quotepart de la superficie totale 80,8% 9,4% 9,8%(*) Initialement aménagés par l’Etat pour l’irrigation gravitaire et/ou l’aspersion et reconvertis par les agriculteurs à l’irrigation localisée

SITUATION ACTUELLE DES PERIMETRES DE GRANDE HYDRAULIQUE (Superficies en ha)

Périmètre Bassin versantPotentiel irrigable

(ha)

SuperficieEquipée

(ha)

Mode d’irrigationGravitaire

(ha)Aspersion

(ha)Localisée

(ha)Moulouya Moulouya 77.280 77.280 58.708 14.862 3.710Gharb Sebou 222500 113.350 92.763 18.658 1.929Doukkala Oum Rbiâa 133.600 104.600 67.976 35.693 931Haouz Tensift+Oum Rbiâa 189.920 142.620 135.852 0 6.768Tadla Oum Rbiâa 117.840 109.000 102.980 0 6.020Tafilalet Ziz 27.900 27.900 27.871 0 29Ouarzazate Drâa 37.650 37.650 37.613 0 37Souss-Massa Souss-Massa 39.900 39.900 4.440 23.479 11.981Loukkos Loukkos 33.570 30.300 5.684 21.116 3.500

Total 880.160 682.600 533.887 113.808 34.905(*) (*) Cette superficie est le résultat de la reconversion des systèmes existants à l’irrigation localisée

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L’aménagement hydro-agricole du projet ‘Sahla’ situé dans la province de Taounate ayant pour objectif l’irrigation par aspersion et par goutte à goutte d’une superficie de 3.240 ha s’est poursuivi en 2006 après le démarrage effectif des travaux sur le terrain en juillet 2005. Le coût du projet est estimé à 527 MDH, financé en partie par un don de l’Union Européenne d’un montant de 28,6 Millions d’Euros. La gestion, l’exploitation et l’entretien des aménagements seront pris en charge par sept Associations d’Usagers des Eaux Agricoles (AUEA), créées à cet effet. Une Fédération de ces associations sera constituée.Un plan global de formation a été mis en place pour accompagner le projet, notamment la formation et l’encadrement des AUEA et des agriculteurs.

3-3-1-2 Partenariat public-privé Au la fin de l’année 2006, toutes les conditionnalités de la mise en

œuvre de la convention de partenariat public privé concernant le projet d’El Guerdane (voir SAM 2005) ont été remplies notamment la souscription des agriculteurs bénéficiaires du projet. En effet, les contrats d’abonnement et le règlement des usagers de l’eau d’irrigation dans le cadre du projet ont été établis et validés par les partenaires (Société AMENSOUSS, MAPM et les Agriculteurs). La situation se présente comme suit :

• Superficie totale du projet : 10.000 ha • Demandes de souscription : 10.515 ha • Demandes acceptées ayant fait l’objet de paiement des droits de souscription : 8.129 ha • Demandes en cours d’étude par AMENSOUSS : 2.380 ha

Ainsi, le seuil de 80 % de souscription au projet, exigé par la convention de la gestion déléguée pour le démarrage des travaux est atteint. Les études d’exécution sont en cours de réalisation et l’opération d’expropriation des terrains en vue de la mise en place de l’adducteur est achevée.

3-3-1-3 Réhabilitation des périmètresa) Grande Irrigation : Projet de Réhabilitation de la Grande Irrigation (PRGI)

Le Projet de Réhabilitation de la Grande Irrigation (PRGI), qui a démarré en 2000 avec un coût total de 850 Millions de DH, s’inscrit dans la continuité des deux projets PAGI 1 et PAGI 2. Il a été conçu pour consolider les efforts d’amélioration des performances de ce secteur, à travers notamment la réhabilitation des équipements hydro-agricoles vétustes et obsolètes des grands périmètres d’irrigation et d’assurer la continuité du service de l’eau, ainsi que la maîtrise de ses charges récurrentes.

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Les réalisations physiques cumulées durant la période 2000-2006 ont porté sur la réhabilitation de 35 Km de canaux principaux et 132 ouvrages ; la remise en état des équipements hydromécaniques et électromécaniques de la quasi-totalité des stations de pompage des ORMVA ( 362 équipements de différentes natures) ; la réhabilitation de 920 km de réseaux d’irrigation (3.365 équipements hydromécaniques et ouvrages de génie civil) et de 16 km de réseaux d’assainissement ; et la fourniture et installation de 2.850 bornes d’irrigation couvrant une superficie de 42.200 ha.

Les crédits ouverts au titre de ces travaux pour la période 2000-2006 ont atteint 799 millions de DH (94% du montant total du coût du projet), dont 97% ont été engagés et 77% dépensés.

b) Petite et Moyenne Hydraulique(PMH)

n La réhabilitation intégrale en PMH• Projet de réhabilitation des périmètres de PMH dans les provinces du Nord :

Le projet porte sur la réhabilitation intégrale d’une superficie globale de 24.441 ha, au lieu de 23.850ha prévus initialement, répartis sur 10 provinces du Nord (Tétouan, Larache, Chefchaouen, Taounate, Al Hoceima, Taza, Taourirt, Nador, Oujda et Figuig). Son financement est assuré actuellement par le budget de l’Etat (financé initialement par l’AFD) pour une tranche de 9.433 ha et par la KFW pour une tranche de 15.008 ha. Les crédits alloués à ce programme s’élèvent à 342 MDH.

Les réalisations au titre de l’année 2006 ont concerné l’achèvement des travaux sur une superficie de 5.469 ha dans les provinces d’Oujda, Nador, Chefchaouen et Taourirt portant ainsi la superficie totale achevée depuis le démarrage du projet à 13.445 ha. Les travaux se sont poursuivis sur 10.996 ha dans les provinces de Taza, Nador, Tétouan et Taourirt.

• Projet de développement rural intégré centré sur la PMH (DRI-PMH) :

Ce projet a pour objectif la réhabilitation des réseaux d’irrigation d’une première tranche de 11.100 ha dans les provinces d’Azilal, Khénifra et Al Haouz, faisant partie d’un vaste programme devant concerner, à terme, une superficie de 62.700 ha dans les provinces des zones de montagne. Il constitue le premier projet de Développement Rural Intégré lancé en 2001 dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie de Développement Rural 2020. Il s’appuie sur l’approche d’intégration des composantes agricoles et socio-économiques et sur la démarche participative impliquant, à l’échelon local, l’ensemble des intervenants dans le développement rural. Les crédits alloués à ce projet s’élèvent à 203 MDH.

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L’année 2006 a enregistré l’achèvement des travaux d’aménagement hydro-agricole sur une superficie de 4.100 ha dans la Province d’Azilal ; leur poursuite dans les provinces de khénifra et Al Haouz respectivement sur une superficie de 1.100 ha et 1.000 ha, et leur démarrage sur une superficie de 2.300 ha à khénifra et 2.600 ha au Haouz.

Les infrastructures communautaires complémentaires (pistes rurales, alimentation en eau potable, infrastructures sanitaires et éducatives, électrification), financées à partir du Fonds de Développement Rural (FDR), sont en cours de réalisation dans les trois provinces concernées.

• Projet de développement rural intégré du Dades :

D’un coût global évalué à 188 MDH, la composante réhabilitation et développement de l’irrigation inscrite dans le cadre de ce projet porte sur la réhabilitation de 112 séguias et 38 khettaras dans la zone oasienne du Dades.

En termes de réalisations cumulées, la réhabilitation des 38 khettaras a été achevée en 2004, et à fin 2006 les travaux de réhabilitation de seguias sont achevés sur 136,5 km intéressant 5330 ha de PMH. Les travaux se sont poursuivis sur le linéaire restant intéressant 1169 ha.

n Programmes de sauvegarde des périmètres de PMH

Les travaux de sauvegarde et d’appui au maintien de l’irrigation dans les périmètres de PMH traditionnels vétustes ou sinistrés à la suite de crues saisonnières ou autres calamités naturelles, se sont poursuivis au titre du programme annuel de l’année 2006 comme suit :

• Poursuite des travaux d’aménagement hydro-agricole concernant le programme de la Moyenne Hydraulique, dans les 4 provinces de Boulemane, (périmètres Tissaf, El Orjane, Ksabi, et Tendit) ; d’El Hajeb ; d’Agadir (périmètre Aït Baha,) et d’Ifrane (périmètre Amghass).

• Poursuite des travaux du Programme spécial de réparation des dégâts enregistrés au niveau de la Province d’Al Hoceima à la suite du tremblement de terre de 2004 , principalement au niveau des périmètres de Neckor et Ghiss.

• Actions ponctuelles d’amélioration de l’irrigation : sur un programme inscrit au titre de l’exercice 2006 intéressant 196 périmètres répartis dans 26 provinces, les travaux ont été achevés dans 92 périmètres ayant bénéficié d’actions diverses (revêtement de séguias, construction d’ouvrages de dérivation, protection de séguias, aménagement de khettaras, captage de sources et ouvrages annexes …).

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3-3-2 L’agriculture pluviale (zones bour)

3-3-2-1 Les périmètres de mise en valeur en bour (PMVB)

L’exécution des 10 projets de PMVB situés dans les provinces de Guelmim, Taroudant, Sidi Kacem (3 projets), El Hajeb, Khénifra, Boulmane, Taza, et Fès, s’est poursuivie en 2006. Ces projets concernent une superficie globale de prés de 524.500 ha, et bénéficient à une population de l’ordre de 184.000 habitants.

3-3-2-2 Les projets de développement rural intégré (DRI)a) Programme de développement rural intégré de mise en valeur en bour (DRI-MVB)

Ce programme couvre 7 projets de développement rural intégré dans les provinces de Tata, Taroudant, Boulemane, Khémisset, Khouribga, Sidi Kacem et Errachidia, portant sur une superficie totale de 574.000 ha dont 63.300 ha de SAU. Il bénéficie à une population totale de 127.900 habitants. Sa réalisation s’est poursuivie en 2006 et a porté sur les activités suivantes :

• La conception du système de suivi- évaluation des projets DRI-MVB.• L’élaboration des plans et des conventions de partenariat pour la mise

en oeuvre des Programmes d’Investissements Communaux retenus • La sélection à l’issue de l’étude de diagnostic des deux communes

rurales Ferkla El Oulia et Melaab pour bénéficier des actions spécifiques du projet dans la province d’Errachidia.

• L’établissement de convention de partenariat avec 17 associations de développement local.

• La poursuite des études pour le renforcement de la recherche décentralisée avec les centres régionaux de l’INRA dont relèvent les zones d’action du projet

• La finalisation des études relatives à (i) l’élaboration de référentiels technico-économiques (ii) la gestion participative des parcours dans les provinces de Tata et Boulemane et (iii) les ressources en eaux souterraines dans la province de Khouribga.

b) Projet de développement des zones montagneuses de la province d’Al Haouz :

Ce projet intègre à la fois des composantes de développement agricole et rural. Il couvre une superficie de 240.000 ha au niveau de 17 communes rurales et bénéficie à une population de 112.000 habitants. Les principales réalisations durant l’année 2006 ont concerné:

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• Le renforcement des actions d’alphabétisation de la femme rurale à travers l’équipement de 7 classes supplémentaires portant les réalisations cumulées à 69 classes;

• Les travaux de PMH sur une superficie de 475 ha portant le total réalisé au titre du projet à 2.638 ha.

• Les travaux d’aménagement de 30 km de pistes (ouverture et stabilisation) sur un cumul aménagé de 65 km.

• La création d’un total cumulé de 57 points d’eau à fin 2006.• Les travaux sur 100ha de DRS fruitière (500 ha cumulés) et l’extension

des plantations arboricoles par la distribution de 7.600 plants, portant le total distribué à 155.600 plants.

c) Le Projet de développement rural intégré centré sur la gestion des ressources naturelles (DRI-GRN)

Le projet concerne 7 provinces du Nord (Al Hoceima, Chefchaouen, Nador, Oujda, Taounate, Taza et Tetouan). Il couvre une superficie de 1.350.000 ha et bénéficie à une population de 1.200.000 habitants. Son coût s’élève à 457 MDH. Il comprend 3 sous programmes :

• Sous-programme 1 «Protection et gestion des écosystèmes forestiers» (SP1) : les études de valorisation des produits forestiers ont été définitivement approuvées, et les contrats d’action pilote (CPD) de délimitation des forêts domaniales ont été conclus avec des cabinets de géomètres-experts.

• Sous-programme 2 «Aménagement des Bassins Versants» (SP2) : la poursuite à grande échelle de la programmation et de la réalisation des travaux d’aménagement anti-érosifs et des autres travaux d’infrastructures.

• Sous-programme 3 «Aménagement des plaines» (SP3) : les études des «Schémas Directeurs » ont été finalisées pour Nador et Oujda.

Les réalisations au titre du DRI-GRN sont résumées dans le tableau ci-après :

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SYNTHESE DES ACTIONS REALISEES DANS LE CADRE DU PROJET DRI-GRN

2006 Cumulé2002-2006

Nombre de PDC/CPD élaborés (*) 7 54

Aménagements antiérosifs et plantations fruitières (cuvettes, banquettes, murettes fruitières…) 4 079 ha 8 930 ha

Nombre de plants fruitiers distribués (oliviers, amandiers) 600.000 plants 1.000.000 plants

Valorisation des terres agricoles (défonçage, épierrage, Banquettes fruitières...) 920 ha 920 ha

Aménagement sylvo-pastoral et pastoral 180 ha 270 ha

Pistes 20 Km 29 km

PMH (aménagements des séguias) 1 200 ml 3 800 ml

Points d’eau (puits, citernes, sources…) 14 points 29 points

Création d’associations villageoises 20 33

Actions génératrices de revenus pour les femmes 7 actions 7 actions(*) PDC : Plan de Développement Concerté par Douar CPD : Contrat d’Action Pilote

ENCADRE

NOUVEAU PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL INTEGRE DANS LE MOYEN ATLAS ORIENTAL

L’année 2006 a connu la formulation du rapport d’évaluation du projet de développement rural dans le Moyen Atlas Oriental et la signature de l’accord de prêt y afférent avec le FIDA. Ce projet concerne 10 Communes Rurales de la province de Boulemane ; il couvre une superficie d’environ 528.000 ha et bénéficie à une population de 75.240 habitants. Son coût total est estimé à 306,1 MDH. Il est financé par un prêt du FIDA (47,1%), le Gouvernement Marocain (49,3 %) et les bénéficiaires (3,6 %).

Ce projet, dont la durée d’exécution est de huit ans, comprend outre le renforcement des capacités locales, trois composantes principales:

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a) Aménagement et infrastructures socio-économiques

• Petite et moyenne hydraulique : construction de 19 seuils de dérivation des eaux des oueds, l’aménagement de 3 sources, la réhabilitation d’une khettara et le revêtement de 106 km de séguias.

• Conservation des eaux et des sols : protection mécanique sur une superficie de 4 500 ha, correction mécanique de ravins et chaabats par environ 30.000 m3 de seuils, stabilisation des berges d’oueds par environ 20 000 m3 de gabions et installation à titre pilote d’un volume de 1500 m3 de citernes enterrées ou Metfiya améliorées.

• Infrastructures socio-économiques : réhabilitation de 114 km de pistes rurales et financement de systèmes d’AEP au niveau de 14 douars.

b) Intensification et diversification de la production agricole

• Appui au développement de la production végétale : intensification et diversification de la production agricole par le développement de l’arboriculture fruitière sur 6.000 ha.

• Amélioration sylvo-pastorale : réhabilitation des parcours par la mise en défens participative de 5.000 ha en zone de montagne et de 25.000 ha en milieu steppique, promotion des plantations fourragères sur 500 ha, plantation d’arbustes fourragers en intercalaire avec les céréales en sec sur 500 ha, réhabilitation des écosystèmes forestiers par l’amélioration sylvo-pastorale sur 500 ha, reboisement sur 690 ha et plantation de 30.000 plants énergétiques autour des habitations.

• Développement de l’élevage : réhabilitation, aménagement et création de 26 points d’eau, appui à la construction de 6 abris anti-neige, promotion de micro-activités d’élevage (apiculture, engraissement des ovins et élevage de caprins et ovins), amélioration de la conduite ovine et caprine dans le cadre d’une convention avec l’ANOC et renforcement de la santé animale

• Actions de recherche-développement et formation : étude de caractérisation des systèmes d’élevage, actions de démonstration en matière d’engraissement et de plantations fourragères et étude pour la cartographie, la caractérisation participative des parcours et le suivi des ressources pastorales.

• Actions de formation en techniques de conduite des élevages et d’ensemencement, de plantation et d’exploitation des plantations fourragères.

c) Appui aux services financiers de proximité et aux micro-entreprises

• L’appui aux services financiers de proximité par la diffusion du micro-crédit en milieu rural (appui à la mise en place d’une association de micro-crédit avec l’implantation de 8 points de service).

• La promotion de la micro-entreprise et des activités génératrices de revenus.

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IV-EVOLUTION DE LA PRODUCTION AGRICOLE

IV-1-PRODUCTION VEGETALE

1-1 Approvisionnement en facteurs de production

1-1-1 Semences et plants 1.1.1.1 Semences céréalièresa) Disponibilités en semences Les disponibilités de la campagne agricole 2005-2006 en semences

céréalières sont de 766.000 qx, en légère hausse de 5% par rapport à la campagne 2004-2005. Elles sont restées toutefois inferieures à celles de la campagne 2003-2004 (909.300qx). La faiblesse du stock de report, évaluée à 59.000 qx a réduit les disponibilités malgré la forte hausse de la production nationale qui a atteint 701.500 qx (dont 131.000 qx de bon à semer), représentant une hausse de 59% par rapport à la campagne précédente. Les quantités importées ont atteint 5500 qx de semences de catégorie base G4.

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EVOLUTION DES QUANTITES DISPONIBLES DE SEMENCES CEREALIERES

2003-2004 2004-2005 2005-2006 Variation (%)2005-06/2004-05

• Stock de report 351.000 284.400 59.000 -79• Production nationale 556.000 440.700 701.500 +59• Importation 2.300 3.220 5.500 +70 Total 909.300 728.320 766.000 +5

La répartition de ce disponible a été dominée par le blé tendre (83%) avec une diminution de la part du blé dur passant à 16% contre 28% en 2004-2005.

VENTILATION PAR ESPECE DES QUANTITES DISPONIBLESDE SEMENCES CEREALIERES

Espèce2004-2005 2005-2006

Quantité (quintaux) % Quantité

(quintaux) %

• Blé Dur 203.700 28 120.300 15,7• Blé Tendre 487.600 67 636.000 83• Orge 37.000 5 9.700 1,3Total 728.300 100 766.000 100

b) Prix des semencesLes prix des semences céréalières certifiées catégorie R2 ont continué

à bénéficier des subventions de l’Etat variant de 80 à 100 DH par quintal selon les espèces, ce qui a contribué à limiter les augmentations de prix par rapport à la campagne précédente à 4% et 5%, respectivement, pour le blé dur et le blé tendre et 10% pour l’orge. Cependant le niveau des prix est resté inférieur à celui des prix des campagnes 2003-2004 et 2002-2003. En effet, les prix des semences de la campagne 2005-2006 sont inférieurs à ceux de 2002-2003 de -11% et -14%, respectivement, pour le blé dur et le blé tendre et de -29% pour l’orge.

Le stockage des semences par les sociétés de commercialisation agréées par l’Etat, a continué de bénéficier en 2005-2006 de la prime mensuelle de cinq Dirhams par quintal stocké durant les neuf mois de la campagne.

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EVOLUTION DES PRIX DES SEMENCES CEREALIERES (DH/quintal)

Type de semence

2005

/06

2004

/05

2003

/04

2002

/03

2001

/02

2000

/01 Variation (%)

2005-06/2004-05

2004-05/2003-04

2003-04/2002-03

2005-06/2002-03

Blé Dur 370 355 385 435 415 400 +4 - 7,8 -7,2 -11

Blé Tendre 325 310 360 405 380 360 +5 -13,8 -5,2 -14,5

Orge 220 200 235 355 310 285 +10 -14,9 -24 -29

c) Ventes des semencesLa campagne agricole 2005-2006 a été caractérisée par une forte

demande sur les semences, en raison des faibles disponibilités en semences communes chez les agriculteurs à la suite de la faible production céréalière de la campagne précédente. Les ventes de semences réalisées ont atteint 743.000q, soit une augmentation de 13% par rapport à celles de la campagne 2004-2005 (655.453q). L’annonce des prix subventionnés au démarrage de la campagne agricole, a permis le déclenchement précoce des achats de semences par les agriculteurs, ce qui s’est traduit par une nette amélioration du niveau des ventes. Les quantités vendues se répartissent selon les espèces céréalières en 103.000q de blé dur (14%), 634.000q de blé tendre (85%) et 5700q d’orge (0,8%).

Après le record des ventes de semences, de 800.000q, enregistré en 2000-2001, le volume annuel des ventes de semences a connu une baisse entre 2001-2002 et 2002-2003 sous l’effet, d’une part, de la suppression de la subvention des prix en 2002-2003 et, d’autre part, de la disponibilité de la semence commune favorisée par la progression de la production céréalière d’automne ( voir graphique ci-après).

La réintroduction de la subvention des prix de semences céréalières sélectionnées, en 2003-2004, expliquerait l’accroissement des quantités vendues de semences sélectionnées entre 2003-2004 et 2005-2006. Cette dernière campagne a enregistré un tonnage vendu de 743.000q proche de celui de 2000-2001, mais qui reste encore très loin de l’objectif de 1,2 millions de quintaux fixé par le plan national semencier. Le taux de réalisation actuelle de cet objectif est de 62%.

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EVOLUTION DES VENTES DE SEMENCES ET DE LA PRODUCTION CEREALIERE D’AUTOMNE

1.1.1.2. Semences des légumineuses alimentaires a) Disponibilités et ventes de semences certifiéesLa Société Nationale de Commercialisation de Semences (SONACOS),

principale dépositaire des semences certifiées des légumineuses alimentaires, disposait au démarrage de la campagne agricole 2005-06 de 3600q de semences certifiées de lentille, de fève et de pois chiche, contre 4.200q en 2004-05 soit une baisse de 14 %. Cette baisse est expliquée par le faible niveau de production en raison de la sécheresse. En effet, les disponibilités sont dominées à 86% par le stock de report comme il ressort de la répartition ci-après :

• Stock de report : 3.100 qx • Production nationale : 460 qx • Importation : 50 qx (en semences de féve)Les ventes en semences de la campagne 2005-2006 ont porté sur

2.570q, soit 72 % du disponible. Ce volume des ventes constitue la plus forte valeur atteinte par la SONACOS durant les cinq dernières campagnes agricoles.

1999-01 2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-060

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000

100 000

Ventes de semences Production céréalière d'automne

Mil

lier

s de

qx

Milliers d

e qx

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

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Sam 2006

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EVOLUTION DES DISPONIBILITES ET DES VENTES DE SEMENCES DE LEGUMINEUSES

b) Prix des semences certifiéesPendant la campagne agricole 2005-2006, les prix des semences de

légumineuses alimentaires certifiées catégorie R2 sont restés au même niveau que les prix de la campagne précédente pour les lentilles et les pois chiches. Le prix de la fève a marqué une légère hausse de 10 DH par quintal. Par rapport au niveau élevé des prix de la campagne 2002-2003, les prix des semences des lentilles et des pois chiches ont baissé respectivement de -22% et -12%.

2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06

Qu

inta

ux

disponibilités Ventes de semences

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

4 000

4 500

5 000

5 500

6 000

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EVOLUTION DES PRIX DES SEMENCES CERTIFIEES DE LA CATEGORIE R2 DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES

(DH/quintal)

Type de semence

2005

/200

6

2004

/200

5

2003

/200

4

2002

/200

3 Variation (%)

2004-05/2003-04

2003-04/2002-03

2005-06/2002-03

Lentille 680 680 500 880 +36 -43 -22

Fève 525 515 510 510 +1 0 +3

Pois chiche 780 780 810 890 -4 -9 -12

1.1.1.3 Semences fourragèresa) Disponibilités et ventes de semences certifiéesEn 2005-2006, les disponibilités en semences certifiées fourragères

commercialisées principalement par la SONACOS ont atteint 16.000q, représentant une baisse de 10% par rapport aux disponibilités de la campagne précédente (17.700q). Cette baisse, attribuée essentiellement à la sécheresse qui a affecté la production nationale de semences, survient après la tendance haussière enregistrée durant les trois campagnes agricoles précédentes. Cependant, les quantités vendues sont restées en nette progression depuis 2002-2003. Elles ont atteint 12.000q en 2005-2006, soit une légère augmentation de 2,5% par rapport à la campagne précédente.

EVOLUTION DES DISPONIBILITES ET DES VENTES DE SEMENCES FOURRAGERES

(Quintaux)2005-06 2004-05 2003-04 2002-03

- Stock de report 5.700 8528 5.300 4.300

- Production et importation 10.300 9175 10.400 9.200

- Total disponible 16.000 17.703 15.700 13.500

- Quantités vendues 12.000 11.700 6.900 7.750

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b) prix des semences certifiées Les prix des semences fourragères certifiées, sont restés stables pour

la vesce et le triticale depuis la campagne 2002-2003. Pour l’avoine, le prix a connu une hausse de 7% comparé à celui de la campagne précédente, mais il demeure en dessous de son prix de 2002-2003 de 6,5%. Le prix de la féverole continue de s’inscrire à la baisse durant les quatre campagnes 2002 / 2006.

PRIX DES SEMENCES FOURRAGERES CERTIFIEES DE LA CATEGORIE R2

(DH/ quintal)

Type de semence

2005

/06

2004

/05

2003

/04

2002

/03

Variation (%)

2004-05/2003-04

2003-04/2002-03

2005-06/2002-03

Avoine 505 470 500 540 -6 -7 -6,5

Triticale 390 390 390 390 0 0 0

Vesce 535 535 540 540 -1 0 -1

Féverole 520 525 535 580 -2 -8 -10

1.1.1.4. Semences de betterave à sucreL’approvisionnement des grands périmètres irrigués en semences de

betterave à sucre est assuré par les importations opérées essentiellement par la Société Nationale de Commercialisation des Semences (SONACOS) et mises à la disposition des agriculteurs par le biais des sucreries qui en assurent la vente. Les quantités vendues en 2005-2006 ont atteint globalement 6300 quintaux de semences poly germes et 3514 unités de mono germes. Ces volumes vendus sont en baisse de 36% pour la poly germe et 19% pour la mono germe et constituent les plus faibles ventes constatées depuis 2001-2002.

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EVOLUTION DES VENTES DE SEMENCES DE BETTERAVE A SUCRE

2005-06 2004-05 2003-04 2002-03 2001-02

POLYGERME (Quintaux)

6.300 9.838 9.000 9.027 7.683

MONOGERME (Unités)

3.514 4.327 4.000 4.088 4.404

1.1.1.5. Semences de pomme de terre Les importations en semences de pomme de terre, pour la campagne

2005-2006 ont atteint 40.600 tonnes, sur des besoins globaux estimés à 150.000 tonnes légèrement en dessous des besoins de la campagne précédente (155.000T). La couverture est assurée à hauteur de 72 % par les semences communes produites localement.

Les prix de vente aux producteurs ont oscillé entre 6 DH/kg pour la variété Désirée et 6,7 DH/kg pour les autres variétés rouges telles que Kondor, Kuroda et Amorosa. Quant aux variétés blanches, les prix ont oscillé entre 5,4 DH/Kg et 6,3 DH/kg.

1.1.1.6. Semences de tournesolLes ventes des semences de tournesol ont concerné une quantité de

226 qx dont 200 qx par le privé (160q en variétés hybrides et 40q en variétés population Péredovick) et 26q par la SONACOS (1q en variétés hybrides et 25 q en variétés population Péredovick).

Le prix de vente aux agriculteurs a été de 25 à 30 DH/kg pour la variété population Péredovick et de 45 à 55 DH/kg pour les hybrides.

1.1.1.7. PlantsDans le cadre du programme d’approvisionnement des agriculteurs

en plants fruitiers subventionnés à 80% conformément aux dispositions de l’arrêté conjoint n°2019.04 du 05 Novembre 2004, fixant les modalités de l’aide de l’Etat en vue de la création de vergers, les réalisations, au titre de la campagne 2005-2006, ont porté sur la distribution de 2,483 millions de plants fruitiers dont 1,766 millions de plants certifiés d’olivier, 500 mille plants certifiés d’amandier, 119 mille plants communs de figuier et 98 mille plants communs de grenadier. Le profil variétal des plants cédés aux agriculteurs se présente comme suit:

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REPARTITION VARIETALE DES PLANTS DISTRIBUES EN 2005-2006DANS LE CADRE DE LA PRIME A L’INVESTISSEMENT

(Unités)Olivier Amandier Figuier Grenadier

Picholine M. : 1.200.000

Ferragnès : 142.000

Ournakssi : 60.000

Sefri : 38.000

Haouzia : 293.000

Ferraduel : 142.000

Ghoddane : 34.000

Mersi : 35.000

Menara : 233.000

Marcona : 100.000

Chetoui : 25.000

Laaroussi : 25.000

Arbequine : 10.000

Fournat : 50.000

Picholine L. : 30.000

Tuono : 66.000

1.766.000 500.000 119.000 98.000

Les prix unitaires moyens sont de 12,22 DH/plant pour l’olivier ; 8,64 DH/plant pour l’amandier ; 11,70 DH/plant pour le Figuier et 11,76 DH/plant pour le Grenadier.

Pour satisfaire la demande en plants des petits agriculteurs situés dans des zones marginales, non éligibles à la prime à l’investissement, les DPA et ORMVA concernés ont distribué gratuitement, aux agriculteurs intéressés, prés de 200.000 plants d’olivier.

Dans les zones oasiennes, le programme de plantation, prévoyait la distribution gratuite de 80.000 vitro plants. Cependant les réalisations n’ont pu atteindre que 60.000 vitro plants distribués, en raison de l’indisponibilité de vitro plants répondant aux caractéristiques techniques exigées.

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1.1.2. Engrais 1.1.2.1 Approvisionnement et ventesLes ventes globales d’engrais, au titre de la campagne agricole 2005-

2006, ont porté sur 979.000 tonnes dont 499.000 tonnes d’engrais de fond et 480.000 tonnes d’engrais de couverture marquant une légère hausse de 2 % par rapport à la campagne précédente (960.000 T) et de 4,3 % par rapport à la moyenne des 5 dernières campagnes. L’examen de l’évolution des quantités vendues d’engrais depuis 2000-2001 révèle une relative stagnation des volumes vendus notamment durant les trois dernières campagnes. Les augmentations des prix cumulées qui ont touché les engrais azotés entre 2001-02 et 2005-2006, +39% et +27% respectivement pour l’urée et le sulfate d’ammoniaque, conjugués aux effets dissuasifs de la sécheresse pour l’agriculture pluviale notamment la céréaliculture, expliquent cette stagnation.

EVOLUTION DES VENTES D’ENGRAIS

1.1.2.2. Prix Après la hausse qu’ont connu les prix des engrais durant les campagnes

agricoles précédentes due à l’augmentation des prix des matières premières des engrais produits localement et l’augmentation des cours mondiaux des

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engrais importés, les prix en 2005-2006 sont restés quasiment au même niveau que ceux de la campagne dernière. Les variations n’ont pas excédé les 2% pour l’ASP et le Sulfate d’Ammoniaque. Le TSP et l’urée ont même connu une légère baisse de 1%.

EVOLUTION DES PRIX DES ENGRAIS(DH/quintal)

2001

/02

2002

/03

2003

/04

2004

/05

2005

/06 Variation (%)

2005-06/2004-05

2005-06 / 2001-02

14-28-14 228 233 247 257 259 <1 +13,6

ASP (19-38-0) 257 257 257 275 280 +2 +9

TSP (45%) 181 181 183 188 186 -1 +2,7

Urée (46%) 211 173 221 297 294 -1 +39

Sulf. Amm (21%) 130 120 131 154 157 +2 +27

1.1.3 Produits phytosanitaires

Le démarrage des cultures d’automne dans de très bonnes conditions, grâce aux pluies abondantes précoces et bien reparties, a encouragé les agriculteurs à procéder vers la fin du mois de novembre 2005, au désherbage précoce avec des produits agréés. Le désherbage des blés a pris un fort élan jusqu’au mois de février 2006 pour les agriculteurs habitués aux produits simples (type 2-4 D).

Les conditions d’humidité qui ont prévalu, favorables aux maladies fongiques, ont incité les céréaliculteurs à procéder aux traitements fongicides entre janvier et mai 2006. Le secteur phytosanitaire a répondu très rapidement à la demande et l’offre en produits de traitements était variée et surtout disponibles au niveau de tous les points de vente du pays.

L’estimation des surfaces traitées et des coûts de traitement s’est présentée comme suit :

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Traitement Surface traitée (ha)

Prix de revient(DH/ha)

• Herbicides anti-dicotylédones précoces 70.000 75

• Herbicides anti-dicotylédones « 2 substances actives » 250.000 50

• Herbicides anti-dicotylédones simples 500.000 40

• Herbicide anti graminées 60.000 500

• Fongicides simples 55.000 250

• Fongicides « haute gamme » 120.000 300

1.1.4 Matériel agricole Les ventes de matériel agricole de l’année 2006, ont été caractérisées

essentiellement par une importante vente de tracteurs avec un effectif de 2700 tracteurs vendus contre 1150 l’année précédente soit un accroissement de 134% .

VENTE DE MATERIEL AGRICOLE NEUF

2006 2005 Moyenne1999-2003

Tracteurs 2700 1150 1075

Moissonneuses batteuses - 11 24

Ramasseuses presses - 80 102

Cette augmentation de la vente de tracteurs est liée essentiellement à :- La bonne récolte céréalière de la campagne agricole 2005/2006; - La subvention qui atteint 40% du prix d’achat avec un plafond de

90.000 DH- La convention cadre établie entre l’Association Marocaine des

Importateurs de Matériel Agricole (AMIMA) et le Crédit Agricole,- L’organisation pour la deuxième fois consécutive à Meknès du Salon

International de l’Agriculture (SIAGRIM).

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Sam 2006

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1-2 Céréales

1.2.1 Céréales d’automne

1.2.1.1 Superficies semées

La superficie totale semée pour les trois principales céréales d’automne (blé tendre, blé dur et orge) a atteint 5,3 millions d’hectares, soit une hausse de près de 3% par rapport à la campagne précédente et de 5% par rapport à la moyenne de la période 2001-2005. Cette superficie se répartit par espèce comme suit :

• Blé dur : 1,1 million ha (20% de la superficie totale semée en céréales d’automne) soit une légère hausse de 1% par rapport à la campagne précédente et une hausse de 4% par rapport à la moyenne de la période précitée;

• Blé tendre : 2 millions ha (39% de la superficie totale semée en céréales d’automne) soit une hausse de 7% par rapport à la campagne précédente et de 11% par rapport à la moyenne de la période considérée;

• Orge : 2,2 millions ha (41% de la superficie totale semée en céréales d’automne) soit presque le même niveau que celui de la campagne précédente et de la moyenne de la période précitée.

Comparativement à la campagne précédente et à la moyenne des cinq dernières campagnes, les superficies semées ont connu un accroissement dans le bour favorable et intermédiaire et dans les zones sahariennes.

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SUPERFICIES CEREALIERES PAR ZONE AGRO-CLIMATIQUE(1.000 ha)

Zones agricoles

2005

-06

2004

-05

Moy

enne

20

01-2

005

Ecart (%) par rapport

2005-06/2004-05

2005-06/Moy. 2001-05

Favorable 1.717 1.596 1.562,7 +8 +10

Intermédiaire 950 902 846,2 +5 +12

Défavorable Sud 1.600 1.623 1.564,8 -1 +2

Défavorable Orientale 463 483 500,1 -4 -4

Montagne 365 367 373,5 - -2

Saharienne 195 176 175,2 +11 +11

Total 5.289 5.147 5.048,8 +3 +5

1.2.1.2 Productions Grâce aux conditions pluviométriques favorables ayant marqué la

campagne agricole 2005-2006, la production des céréales d’automne a atteint près de 89 millions de quintaux, soit une hausse de 114% par rapport à la production de la campagne précédente (41,4 millions de quintaux) et de 49% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes (59,4 millions de quintaux). Cette production se répartit par espèce comme suit :

• Blé dur : 21 millions quintaux (24% de la production totale en céréales d’automne), soit une hausse de 123% par rapport à la campagne précédente et de 65% par rapport à la moyenne de la période 2001-2005;

• Blé tendre : 42,3 millions quintaux (48% de la production totale en céréales d’automne), soit une hausse de 101% par rapport à la campagne précédente et de 56% par rapport à la moyenne de la période 2001-2005;

• Orge : 25,3 millions quintaux (28% de la production totale en céréales d’automne), soit une hausse de 130% par rapport à la campagne précédente et de 36% par rapport à la moyenne de la période 2001-2005.

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REPARTITION DE LA PRODUCTION CEREALIERE PARZONE AGRO-CLIMATIQUE

(En millions q)

Zones agricoles

2005

-06

2004

-05

Moy

enne

20

01-2

005 Variation (en %)

2005-06/2004-05

2005-06/Moyenne 2001-05

Favorable 43,2 21,2 25,6 104 69Intermédiaire 18,9 5,2 9,9 263 91Défavorable Sud 16,6 8,0 12,5 108 33Défavorable Orientale 4 3,6 5,5 11 27Montagne 4,8 2,1 4,6 129 4Saharienne 1,1 1,3 1,3 -15 -15Total 88,6 41,4 59,4 114 49

A l’exception de la zone Saharienne qui a enregistré une baisse de 15 % par rapport à la campagne précédente, toutes les zones agricoles ont bénéficié d’une production largement supérieure à celle de 2004-2005 et bien au dessus de la production moyenne des cinq campagnes agricoles 2001-2005.

1.2.1.3. RendementsAu terme de la récolte céréalière d’automne de la campagne agricole

2005-2006, le rendement moyen à l’hectare s’est établi à 16,7 q/ha, représentant plus que le double de celui enregistré lors de la campagne précédente (8,1 q/ha) et marquant une augmentation de 42% par rapport à la moyenne de la période 2001-2005. C’est au niveau du blé dur et de l’orge que les augmentations des rendements moyens ont été les plus élevées avec +120% pour le blé dur (19,6q/ha) et +127% pour l’orge (11,6q/ha).

RENDEMENTS MOYENS DES CEREALES D’AUTOMNE(En q/ha)

Espèces

2005

-200

6

2004

-200

5

Moy

enne

20

01-2

005

Variation (en %)

2005-06/2004-05 2005-06/Moy 2001-2005

Blé dur 19,6 8,9 13,3 120 47Blé tendre 20,8 11,0 14,7 89 41Orge 11,6 5,1 8,5 127 36Total 16,7 8,1 11,8 106 41

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1.2.2 Céréales de printemps1.2.2.1. Maïs Les superficies consacrées à la culture du maïs en 2005-2006 ont

été de 244.000 ha, légèrement en dessous de la surface de la campagne précédente (246.000 ha). Par rapport à la superficie moyenne de la période 2001-2005 estimée à 251.000 ha, la baisse a été de 3%.

La production de maïs est d’environ 3 millions de quintaux avec un rendement moyen estimé à 12,2 q/ha, marquant une hausse de 500% par rapport à la campagne précédente (501.000q avec 2q/ha) et de 130% par rapport à la moyenne de la période 2001-2005 (1,3 millions de quintaux).

1.2.2.2. RizLa riziculture en 2005-06 a porté sur une surface de 6.000 ha en

hausse de 9% par rapport à la moyenne de la période 2001-2005 (5.500 ha). La production nette de riz paddy est évaluée à prés de 450.000q, marquant une augmentation de 24 % par rapport à la production moyenne de la période 2001-2005 (364.000q). Le rendement moyen du riz est estimé à 75 q/ha.

1.2.3 Commercialisation des céréales1.2.3.1 DisponibilitésLes disponibilités en céréales principales, au titre de la campagne de

commercialisation 2006-2007, sont estimées provisoirement, hors variations des stocks, à près de 127 millions de quintaux, dont 92 millions de quintaux sont issus de la production nationale. Elles ont enregistré une progression de 46% par rapport à la campagne précédente, en raison principalement de la hausse de la production céréalière nationale de la campagne agricole 2005-2006.

DISPONIBILITES EN CEREALES (1000 Quintaux)

Céréale

Récolte 2006 Récolte 2005Campagne de commercialisation

2006-2007Campagne de commercialisation

2005-2006Production Importations Disponible Production Importations Disponible

Blé tendre 42 313 9 220 51 533 21 024 18 081 39 105Blé dur 20 955 7 653 28 608 9 407 6 064 15 471Orge 25 351 3 021 28 372 11 021 6 063 17 084Maïs 2 974 15 213 18 187 501 14 394 14 895Total 91 593 35 107 126 700 41 953 44 602 86 555

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93

1.2.3.2 Commerce intérieura) Collecte des céréales.Au 31 mai 2007, la commercialisation globale des céréales de la

récolte 2006 a porté sur 25,5 millions de quintaux, dont 99% en blé tendre. Le niveau de collecte au cours de cette campagne a été caractérisé par :

• Une hausse de 52% par rapport à la même période de la campagne de commercialisation 2005-2006 ;

• Une baisse du taux global de collecte qui est passé de 40% pour la récolte 2005 à 28% pour la récolte 2006.La baisse du taux de collecte est attribuée, essentiellement, au blé

tendre dont le taux s’est réduit de 78% à 60%.

COLLECTE DES CEREALES PRINCIPALES

Cér

éale

s

Commercialisation (en 1.000q) Taux de collecte (en %)

Récolte 2006 Récolte 2005 Récolte 2006 Récolte 2005 Blé tendre 25 292 16 505 59,8% 78,5%Blé dur 122 149 0,6% 1,6%Orge 47 32 0,2% 0,3%Maïs 12 19 0,4% 3,8%Total 25 473 16 705 27,8% 39,8%

Par type d’opérateur, les commerçants céréaliers ont réalisé 56% de la collecte des céréales principales ; les coopératives et les utilisateurs industriels ont contribué respectivement à hauteur de 14% et 30% dans la collecte nationale.

Au niveau de la répartition régionale, la région de Fès–Boulemane continue d’occuper la première place avec 32% de la collecte globale du blé tendre, suivie des régions du Grand Casablanca et Chaouia-Ourdigha, qui ont contribué respectivement à hauteur de 12% et 11% de la collecte totale.

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ENCADRE

REGIME DE COMMERCIALISATION

En vertu de la loi 12-94 relative à l’ONICL et l’organisation du marché des céréales et des légumineuses, le commerce des céréales et des légumineuses est libre, exception faite du blé tendre qui continue de bénéficier d’un régime spécifique. Pour la récolte 2006, ce dernier vise les principaux objectifs suivants :

- le soutien et la valorisation de la production nationale de blé tendre;

- la garantie d’une plus grande visibilité aux opérateurs ;

- la transparence dans la mobilisation des quantités nécessaires à la fabrication des farines subventionnées.

Ce régime est basé sur les mesures essentielles suivantes :

- le maintien du prix référentiel à la production de 250 DH/q pour un blé tendre de qualité standard rendu aux dépôts des organismes stockeurs situés dans les centres d’utilisation prédéfinis ;

- la généralisation de la prime de magasinage (2DH/q par quinzaine de stockage) à l’ensemble des quantités collectées jusqu’à fin septembre 2006, avec réduction uniforme, à partir du 1er octobre 2006, des quantités primables d’un dixième par quinzaine par référence à la quantité déclarée du 1er octobre 2006 au 16 février 2007 ;

- la prolongation de la période de collecte durant laquelle les quantités déclarées bénéficient de la prime de magasinage, à fin septembre.

- l’acquisition du blé tendre pour la fabrication des farines subventionnées par voie d’appels d’offres organisés par l’ONICL sur la base d’un Cahier de Prescriptions Spéciales (CPS), étant à préciser que le prix offert doit intégrer la prime de magasinage, les frais de transport ainsi que la marge d’intervention de l’organisme stockeur ;

- une protection adéquate à la frontière de la production nationale.

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b) Cours des céréales Le prix du maïs a enregistré une légère hausse de 5%, tandis que les

prix moyens des autres céréales ont marqué des baisses par rapport à ceux de la campagne précédente. Ces baisses sont de 4% pour le blé tendre, 1% pour le blé dur et 15% pour l’orge.

COURS MOYENS DES CEREALES AU NIVEAU DES SOUKS ET HALLES AUX GRAINS

En DH/qCampagne de commercialisation

Variation des Cours (%)2005-2006 2006-2007

Blé tendre 259 249 -4

Blé dur 295 291 -1

Orge 249 211 -15

Maïs 216 226 5

Durant la campagne de commercialisation 2006-2007 les cours du blé tendre ont oscillé entre 230 DH/q au mois de juin 2006 et 280 DH/q enregistré au mois de mai 2007. Ceux du blé dur, ont fluctué, en moyenne, autour de 291 DH/q, variant entre 263 DH/q en juin 2006 et 329 DH /q au mois d’avril 2007.

Les prix de l’orge oscillaient autour d’une moyenne de 211 DH/q, soit une baisse de 15% par rapport au prix moyen de la campagne précédente. Ces prix ont varié entre 164 DH/q en juin 2006 et 276 DH/q en Avril 2007.

Pour le cas du maïs, les prix ont fluctué dans une fourchette allant de 196 DH/q en juin 2006 à 260 DH/q en janvier 2007. La moyenne des prix s’est située à 226 DH/q,

1.2.3.3 Importations Les importations réalisées durant la campagne 2006-2007 s’élèvent à

37,1 millions de quintaux, soit une baisse de 18% par rapport à la campagne précédente. Cette baisse est attribuée essentiellement à l’orge et au blé tendre dont les volumes importés ont baissé respectivement de 43% et 45%.

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IMPORTATIONS DES CEREALES (En 1.000 quintaux)

Céréales2005-2006 2006-2007

Achats Réalisations Achats Réalisations

Blé tendre 16.740 18.081 10.010 9.846Blé dur 7.080 6.604 7.190 7.204Orge 7.250 6.609 3.920 3.767Maïs 14.990 14.295 16.550 16.259Total 46.070 45.589 37.660 37.076

Les réalisations dans le cadre de l’Accord avec l’Union Européenne ont concerné les céréales suivantes :

(1000q)

Produit Quantités prévues dans l’accord

Quantités retenues

Quantités réalisées

Blé tendre 4 000 3 775 3 810

Blé dur 50 50 50

Riz 2 1,80 1,78

En ce qui concerne les contingents tarifaires préférentiels des céréales accordées dans le cadre de l’Accord avec les USA, les réalisations ont porté sur les quantités suivantes :

(1000q)

Année ProduitQuantités

prévues dans l’accord

Quantités retenues

Quantités réalisées

2006Blé tendre 2.800 2.000 2000

Blé dur 2.500 6.950 6.651

2007Blé tendre 7.400 2.000 2.037

Blé dur 2.600 7.500 7.800

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ENCADRE

REGIME DES IMPORTATIONS DES CEREALESDurant la campagne 2006-2007, les importations des céréales ont été réalisées sous le système des tarifs ad valorem par tranche mis en place à partir du 1er juin 2003. Pour ce nouveau système, un taux de base est appliqué à la première tranche de valeur (1.000 DH/Tonne pour les blés et 800 DH/Tonne pour le maïs et l’orge). La deuxième tranche au delà de ce seuil, subit un taux additionnel de 2,5%.

Dans le cadre du Protocole n° 3 du 5 décembre 2003 de l’Accord d’Association conclu entre le Maroc et la Communauté Européenne, des contingents tarifaires préférentiels à l’importation des céréales et des légumineuses d’origine européenne ont été concédés par le Maroc. Ces contingents portent essentiellement sur :

a) Le calendrier d’importation a été fixé dans l’accord ;b) En fonction du niveau de la production nationale de blé tendre (1.060 mille tonnes au titre de la campagne 2005/06);c) Ce taux est appliqué à la 1ère tranche de valeur en douane (1 000 DH/T pour les blés, 800 DH/T pour l’orge et le sorgho et 3 000 DH/T pour le Riz semi blanchi et blanchi).d) L’accord prévoit une réduction tarifaire de 38% sur le tarif de 135%. Cette réduction est actualisée selon les révisions des tarifs. En cas de réduction/relèvement du droit commun, ce pourcentage est augmenté/diminué à concurrence de 0,275 par point de réduction/hausse. Toutefois, la réduction tarifaire ne peut être inférieure au plancher minimum de 38%. La réduction est calculée sur la base du tarif en vigueur de 30% appliqué depuis le 29 juin 2007.e) Il s’agit du taux préférentiel de 2,5 % et non d’une réduction tarifaire.

ProduitCalendrier

d’importation(a)

Contingent(Mille Tonnes)

Réductiontarifaire (%) (c)

Blé tendre Août – Mai 400 à 1.060 (b) 67 (d)Blé dur Décembre –Mars 5 25%Orge Décembre – Mars 100 20%Maïs 2 2,5% (e)Pois 0,35 25%Haricots 0,15 50%Autres légumineuses 3,6 20%Riz 0,2 100%Sorgho à grain 3 100%

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A l’exception du blé tendre pour lequel le volume du contingent annuel varie en fonction du niveau de la production nationale, les quantités à importer annuellement pour les autres céréales et légumineuses concernées sont fixes. Pour le blé tendre, ce volume est déterminé comme suit :

- si la production marocaine est inférieure ou égale à 21 MQx, le volume du contingent à importer est de 10,6 MT ;

- si le niveau de la production marocaine (P) est compris entre 21 et 30 MQx, le volume du contingent (Q) est déterminé selon la formule : Q = 2,59 – 0,73 * P

- si la production est supérieure ou égale à 30 MQx, le contingent est de 4 MQx.

La réduction tarifaire à appliquer au blé tendre dans le cadre du contingent préférentiel est actualisée à chaque révision du droit commun à l’importation. Elle est, toutefois, fixée à un minimum de 38%, convenue lors de la signature du Protocole d’Accord précité.

S’agissant des préférences tarifaires accordées par le Maroc aux USA dans le cadre de l’accord de libre échange (ALE), entré en vigueur depuis le 1er janvier 2006, elles se présentent comme suit :

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1.3 Légumineuses alimentaires

1.3.1 Superficies Les emblavements en légumineuses alimentaires au titre de la

campagne agricole 2005/2006 ont atteint 373.000 ha, soit un accroissement de 7% par rapport aux emblavements moyens de la période 2000-2004 et de 6% par rapport à la superficie consacrée aux légumineuses la campagne précédente. La fève, demeurant la culture la plus dominante avec 45% de la superficie totale, est celle qui a enregistré la plus forte hausse estimée à 16%. Les superficies réservées aux autres légumineuses sont restées quasiment au même niveau que les campagnes précédentes.

SUPERFICIE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES PAR ESPECE (En 1000 ha)

Espèce

2005

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2004

/05

20

03/0

4

2000

/200

4 Variation (en %)

2005-06/2004-05 2005-06/Moy 2000-2004

Fève 169 146 153 148 +16 +14

P.Pois 36 36 38 34 0 +6

Lentille 50 49 52 50 +2 0

P.Chiche 75 76 72 68 -1 +9

Autres 43 44 50 48 -2 -8

Total 373 351 365 348 +6 +7

1.3.2. ProductionsEn 2005-2006, la production totale des légumineuses alimentaires a

atteint 3,32 millions de quintaux représentant une augmentation de 123% par rapport à la campagne agricole 2004-2005 et 74% par rapport à la moyenne de la période 2000-2004. Par espèce, les hausses par rapport aux résultats de la campagne dernière ont oscillé entre 70% pour les pois chiches et 147 % pour la fève dont la production (1,8 millions de quintaux) a représenté plus que la moitié de la production totale des légumineuses alimentaires.

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PRODUCTION DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES PAR ESPECE(En 1000q)

Espèce20

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2004

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Variation (en %)

2005-06/2004-05

2005-06/Moy 2000-2004

Fève 1805 730 1093 832 +147 +117

P.Pois 243 143 259 178 +70 +37

Lentille 342 147 325 247 +132 +38

P.Chiche 663 323 419 366 +105 +81

Autres 269 145 316 281 +85 -4

Total 3322 1487 2412 1904 +123 +74

1.3.3. RendementsLes rendements des différentes espèces de légumineuses, obtenus

au titre de la campagne agricole 2005-2006 ont été les meilleures des trois dernières campagnes agricoles. Avec 10,7q/ha, le rendement de la fève en 2005-2006 représente quasiment le double du rendement moyen de la période 2000-2004 et un peu plus que le double du rendement de la campagne précédente. Les autres espèces ont vu également leurs rendements s’accroître par rapport à la moyenne de 2000-2004, dans une fourchette allant de +31 % pour les petits pois à +68% pour les pois chiches.

RENDEMENTS DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES PAR ESPECE (En q/ha)

ESPECE

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2004

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2000

-200

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Variation (en %)

2005-06/2004-05

2005-06/Moy 2000-2004

Fève 10,7 5,0 7,1 5,6 +114 +91

P.Pois 6,8 3,9 6,7 5,2 +74 +31

Lentille 6,8 3,0 6,2 4,9 +127 +39

P.Chiche 8,9 4,2 5,8 5,4 +112 +68

Autres 6,3 3,3 6,3 5,9 +91 +7

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1.3.4 Commercialisation des légumineuses La commercialisation des légumineuses alimentaires, au titre de la

campagne de commercialisation 2006-2007, s’élève à 73.000q. Elle se répartit entre 58.000q de fèves, 6.000q de pois chiches, 7.000q de lentilles et 2.000q d’haricots.

COMMERCIALISATION DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES(en 1.000 q)

Légumineuse 2006-2007 2005-2006 Structure 2006-2007

Fève 58 65 79%

Pois chiche 6 21 8%

Pois rond 0 0 1%

Lentilles 7 2 10%

Haricots 2 2 3%

Total 73 90 100%

Le prix moyen de la fève est comparable à celui de la campagne précédente. Il est resté en moyenne de l’ordre de 410 DH/q, en variant entre 355 DH/q en septembre 2006 et 484 DH/q en mai 2007.

Concernant les pois chiches, le prix moyen durant la campagne 2006-2007, a atteint 979 DH/q contre 899 DH/q la compagne précédente. Il a oscillé entre 750 DH/q en juillet 2006 et 1120 DH/q en janvier 2007.

Le prix moyen des lentilles a connu une baisse de 25% en 2006-2007 par rapport à la campagne précédente, soit 594 DH/q. Il a oscillé entre 505 DH/q en juillet 2006 et 700 DH/q en avril 2007.

Le prix moyen des haricots a augmenté en 2006-2007 en atteignant 1026DH/q. Il a varié entre 903 DH/q en juillet 2006 et 1160 DH/q en février 2007.

Le Maroc a importé environ 157.000 quintaux de légumineuses alimentaires, marquant une baisse de 47% par rapport à la campagne 2005-2006.

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IMPORTATIONS DES LEGUMINEUSES (Milliers de quintaux)

Légumineuses 2005-2006 2006-2007 Structure2005-2006 Variation

Lentilles 245 109 69% -56%

Haricots 37 30 19% -19%

Pois cassés 16 18 12% +12%

Total 298 157 100% -47%

1.4 Cultures sucrières1.4.1. Betterave à sucre

1.4.1.1 Superficies Les faibles ressources hydriques dans certaines régions et la réticence

grandissante des agriculteurs pour la pratique de la culture de la betterave à sucre, notamment dans le périmètre du Tadla, ont constitué des handicapes au niveau de la mise en place de la culture betteravière de la campagne agricole 2005-2006. Cette réticence a été liée principalement au gel des prix à la production depuis 1996 et le renchérissement des coûts des facteurs de production.

Sur un objectif de 69.400 ha à emblaver en betterave à sucre à l’échelle nationale, au titre de la campagne 2005-2006, le programme réalisé n’a pu atteindre que 50.400 ha soit 73% de la superficie prévue et une baisse de 29% par rapport à la campagne 2004-2005 (71.000 ha). A l’échelle des différents périmètres, les taux de réalisation du programme les plus faibles ont été observés au niveau du Tadla aves 39% et le Gharb qui n’a pas excédé les 66%. Le périmètre du loukkos a enregistré un taux de 89% et les taux les plus satisfaisants ont été relevés dans la Moulouya (102%) et les Doukkala (98%).

SUPERFICIE SEMEE EN BETTERAVE A SU CRE (en ha)

ORMVA 2005-2006 2004-2005 2003-2004 Moyenne 2001-2005

Gharb 11.607 18.366 14.636 16.730Loukkos 5.350 6.398 4.200 5.415Tadla 7.586 20.104 17.426 16.625Doukkala 21.451 21.704 19.586 19.946Moulouya 4.405 4.407 4.472 4.600Total 50.399 70.979 60.320 63.316

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La superficie récoltée a porté sur 49.292 ha, soit 97% de la superficie totale semée, et ce, suite à la perte de 1.108 ha situés dans les périmètres du Gharb et du Loukkos en raison des pluies excessives ayant causé des stagnations prolongées d’eau et dans le périmètre du Tadla (abandon de parcelles de betterave suite aux difficultés d’entretien de la culture). La superficie récoltée a marqué une baisse de 29% par rapport à la campagne 2004-2005 (69.205 ha) et de 20% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes (61.932 ha).

1.4.1.2. ProductionLa production totale de la betterave à sucre réalisée au titre de la

campagne 2005-2006 a atteint 2.551.611T, soit une baisse de 20% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes (3.199.050T) et de 22% par rapport à la production moyenne de la campagne écoulée (3.284.660T).

Au niveau régional, et comparativement à la campagne 2004-2005, la production en racines a enregistré des baisses importantes au niveau du Tadla (355.115T contre 948.332T) et le Gharb (441.340T contre 716.139T), une certaine stagnation dans les Doukkala (1,26 million de tonnes contre 1,24 Million de tonnes) et la Moulouya (228.724T contre 224.000T) et une nette amélioration au Loukkos (269.144T contre 158.108T) où le rendement a progressé de 28,4 T/ha à 50,45 T/ha.

Ainsi, au niveau du périmètre du Tadla, la faiblesse de la superficie semée suite à la réticence des agriculteurs s’est répercutée négativement sur le niveau de la production de betterave du périmètre qui a baissé de 63% par rapport à la campagne précédente.

Quant au périmètre du Gharb, la régression de la superficie réalisée sous différentes contraintes (retard des pluies, difficultés d’irrigation dans certains secteurs, …), combinée à l’effet négatif de l’excès des pluies sur le rendement, a entraîné une baisse importante de la production de betterave de 38% par rapport à la campagne précédente.

PRODUCTION USINEE DE BETTERAVE A SUCRE (En 1000 Tonnes)

ORMVA 2005-2006 2004-2005 2003-2004 Moyenne 2001-2005

Gharb 441 717 730 721Loukkos 269 158 211 201Doukkala 1.257 1.238 1.088 1.171Tadla 355 948 916 836Moulouya 229 224 244 270Total 2.552 3.285 3.189 3.199

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Le rendement moyen de la betterave a atteint au niveau national 51,8T/ha, soit une hausse notable de 9% par rapport à celui de la campagne précédente (47,5T/ha), tout en restant similaire au niveau moyen des cinq dernières campagnes (51,7T/ha).

A l’échelle régionale, le rendement moyen obtenu, comparé à la campagne précédente, a connu une forte amélioration dans le périmètre du Loukkos (50,4T/ha contre 28,4T/ha), une légère amélioration dans les périmètres du Tadla (50T/ha contre 47T/ha), des Doukkala (60T/ha contre 57T/ha) et de la Moulouya (52,6T/ha contre 51,3T/ha) et une certaine stabilité dans le périmètre du Ghrab (40T/ha contre 40,8T/ha).

D’une manière générale, l’amélioration des conditions climatiques, notamment l’importance des pluies et leur bonne distribution saisonnière, a eu un impact positif sur le rendement, à l’exception du périmètre du Gharb, où l’entretien de la culture a été perturbé par l’excès des pluies, ce qui a affecté la productivité de la culture.

Le taux moyen de polarisation en sucre enregistré à l’échelle nationale, au titre de la campagne 2005-2006, a été de 16,8%, marquant une légère baisse de 0,4 point par rapport à la campagne précédente et la moyenne des cinq dernières campagnes (17,2%).

Au niveau régional, le niveau moyen de la polarisation en sucre, comparé à celui de la campagne précédente, a connu une légère amélioration dans le Tadla (17,0% contre 16,8%), une stagnation dans le Gharb (17,7%) et la Moulouya (16,5%) une légère baisse dans le Loukkos (18,8% contre 19,3%) et une forte régression dans les Doukkala (16% contre 17,1%) due aux chaleurs de l’été vu que la récolte s’est prolongée jusqu’au 08 septembre 2006, en raison du retard d’exploitation de l’usine de Sidi Bennour à sa pleine capacité.

1.4.2. Canne à sucre1.4.2.1. Superficies

Les nouvelles plantations de la campagne 2005-2006 effectuées en automne 2005 et au printemps 2006 ont concerné un programme global de 4.200 ha (3.000 ha au Gharb et 1.200 ha au Loukkos). Les réalisations ont atteint 2.743 ha, soit un taux de réalisation de 65%, dont 2.274 ha dans le programme d’automne (1.649 ha au niveau du Gharb et 625 ha au niveau du Loukkos), auxquels se sont ajoutés des plantations de printemps, au niveau du Loukkos, réalisées par les agriculteurs sur une superficie de 469 ha. Ces réalisations ont enregistré une baisse de 32% par rapport à celles de la campagne précédente (4.021 ha) et une baisse de 19% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes (3.368 ha).

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La superficie de canne à sucre en place pour la campagne 2005-2006 s’est élevée à 16.500 ha, dont 11.395 ha au Gharb et 5.105 ha au Loukkos, enregistrant une légère baisse de 4% par rapport à la campagne précédente (17.200 ha), tout en demeurant similaire à la moyenne des cinq dernières campagnes (16.500 ha).

La superficie récoltée, constituée généralement des cannes de repousses de 12 mois et des cannes vierges de 16 à 18 mois, s’est élevée au cours de la campagne 2005-2006 à 14.340 ha, en hausse de 12% par rapport aux réalisations de la campagne écoulée (13.384 ha). Elle reste pratiquement du même niveau que la moyenne des cinq dernières campagnes (14.416 ha).

SUPERFICIE RECOLTEE EN CANNE A SUCRE (En hectares)

Périmètres 2005-2006 2004-2005 2003-2004 Moyenne 2001-2005

Gharb 10.050 9.217 9.244 10.332Loukkos 4.290 4.167 4.199 4.084Total 14.340 13.384 13.443 14.416

1.4.2.2. ProductionLa production de cannes à sucre en 2005-2006, estimée à 996.992

tonnes, a progressé de 27% par rapport à la production de la campagne agricole précédente (786.488T) qui avait souffert de l’impact négatif du gel sur les rendements.

PRODUCTION USINEE DE CANNE A SUCRE(En 1.000 tonnes)

Périmètres 2005-2006 2004-2005 2003-2004 Moyenne 2001-2005

Gharb 679 528 601 675 Loukkos 317 258 271 288Total 997 786 872 963

1.4.3. Production de sucreAu terme de la campagne sucrière 2005-2006, la production nationale

est estimée à près de 409.000T de sucre exprimé en raffiné régie, soit une baisse de 14% par rapport à celle de la campagne 2004-2005 (475.000T) et de 18% par rapport à la moyenne du quinquennat 2001-2005 (500.000T).

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Cette production est issue de la betterave à sucre à hauteur de 70%. La baisse sensible des superficies emblavées en betterave à sucre s’est répercutée sur la production de sucre. Le système d’incitation à la productivité instauré par les Sucreries (devenues privées à 100% depuis 2005) en faveur des producteurs, telles que les primes d’arrachage anticipé (accordées aux agriculteurs ayant livré la betterave avant début juin 2006) ou les primes pour l’arrachage tardif (accordées dans le périmètre des Doukkala aux agriculteurs ayant livré leurs productions de betterave entre le 15 août et le 8 septembre 2006) ne semblent pas produire encore leurs effets sur l’amélioration de la productivité.

Les besoins intérieurs de consommation en sucre en 2006, estimés à 1.107.000 T, ne sont couverts par la production nationale qu’à hauteur de 37%.

ENCADRE

LES DIFFICULTES DE LA PRODUCTION SUCRIERE 2006

Le secteur sucrier a été marqué en 2005 par la cession des participations de l’Etat dans les sociétés sucrières publiques (SUTA, SUNABEL, SURAC, SUCRAFOR) au groupe privé COSUMAR, devenu désormais le seul opérateur industriel sucrier au niveau national.

Considérant que la production de sucre au Maroc provient à plus de 70% de la betterave à sucre, la campagne sucrière 2005-2006 a été handicapée par la réticence très forte des producteurs de betteraves dans les périmètres traditionnellement connu pour leur vocation betteravière notamment les Doukkala et le Tadla. Cette attitude des agriculteurs est la conséquence, d’une part, du gel des prix à la production qui, depuis 1996 date de la libéralisation de la filière sucrière, n’ont pas subi d’augmentation et sont restés fixés, pour la betterave à sucre, à 325 DH la tonne pour une polarisation moyenne de 16,5%, et d’autre part, au renchérissement des coûts des facteurs de productions. A ces problèmes se sont ajoutés d’autres problèmes organisationnels concernant le transport des récoltes, la réception-agréage et autres aspects d’usinage de la betterave.

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EVOLUTION DE LA PRODUCTION SUCRIERE

C’est ainsi que la campagne d’usinage de la betterave à sucre dans les Doukkala a été marquée par la mise en service de la nouvelle capacité de traitement de l’usine de Sidi Bennour, suite à l’extension de celle-ci et la fermeture de l’unité de Zemamra dans le cadre d’un projet d’investissement lancé par la COSUMAR d’un montant de l’ordre de 800 millions DH. Cette extension a relevé la capacité de la sucrerie de 6.500 à 15.000T/J, soit une capacité annuelle de 1,35 million de tonne de betterave. Cependant, cette sucrerie s’est heurtée à des difficultés techniques, tant au niveau de l’opération de transport des récoltes que du traitement industriel, ce qui s’est traduit par la limitation du tonnage journalier traité à 10.000T/J contre 15.000T/J prévue. Cette situation s’est compliquée par des arrêts techniques nécessités par les mises au point des machines.

Par conséquent la campagne d’usinage a connu un allongement excessif qui s’est prolongé jusqu’au 08 septembre 2006, avec tout l’impact négatif sur les rendements de la récolte et la chute de la qualité technologique de la betterave notamment la richesse en sucre qui n’a pas excédé les 16%.

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Si cette situation a amené la COSUMAR à indemniser une partie des agriculteurs pour l’arrachage tardif du 15 août au 8 septembre 2006, et une autre partie des agriculteurs pour la perte totale de leurs productions, il n’en reste pas moins qu’elle a affecté négativement la production de sucre 2006.

Par ailleurs, vu la faiblesse de la production betteravière 2006 dans le périmètre du Tadla, il a été procédé à la fermeture de la sucrerie de Béni Mellal et la limitation du traitement au niveau des deux unités de Ouled Ayad et de Souk Sebt. De même au niveau du périmètre du Gharb, le groupe SUNABEL a procédé à la fermeture définitive de la sucrerie de betterave de Sidi Slimane, suite à la vétusté des équipements de cette sucrerie ainsi qu’aux problèmes fréquents que connaît la betterave à sucre dans la zone de cette sucrerie (pénurie d’eau dans le barrage El Kensera, propagation de la maladie de la pourriture molle, …). La fermeture de cette usine a engendré des perturbations dans l’opération de transport des productions betteravières, réorientées vers les deux unités de Belkssiri et de Sidi Allal Tazi.

Un plan de mise à niveau de la filière sucrière a été initié en 2006 par le Département de l’Agriculture et le groupe COSUMAR.

1.5 Oléagineux

1.5.1. OlivierLa superficie oléicole durant la campagne 2005-2006 a atteint environ

600.000 ha, contre 590.000 ha la campagne précédente, soit une extension de 10.000 ha réalisée en grande partie grâce aux distributions gratuites des plants d’olivier en zones marginales, aux programmes de développement de l’arboriculture au niveau des PMVB et dans les provinces du Nord et aux primes à l’investissement accordées.

La production d’olives au cours de la campagne 2005-2006 se situe autour de 750.000T, soit une hausse de 50 % par rapport à la campagne précédente (500.000T) et 26 % par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes (594.000T). Cette amélioration de la production s’explique surtout par l’effet positif de l’alternance (année plus).

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REALISATIONS DU SECTEUR OLEICOLE

2005-2006 2004-2005 2003-2004 Moyenne 2001-2005

Superficie (ha) 600.000 590 000 580 000 570.000Productions (Tonnes) :- Olives totales 750.000 500 000 1 000 000 594.000- Conserves d’olive 90.000 80 000 120 000 90.000- Huile d’olive 75.000 50 000 100 000 58.000

La production d’olives de table en 2006, est restée identique à la moyenne de la période 2001-2005 (90.000T), bien quelle ait marqué une amélioration de 13 % par rapport à la campagne précédente (80.000T).

Les exportations d’olives de table en 2005-2006 se sont situées autour de 61.900T enregistrant, ainsi, des hausses de 5 % et de 6 % respectivement par rapport à la campagne 2004-2005 (58.700T) et à la moyenne de la période 2001-2005 (58.300T).

La production d’huile d’olive a atteint 75.000T, soit un accroissement de 50 % par rapport à la campagne précédente (50.000T) et une augmentation de 29 % comparativement à la production moyenne des cinq dernières campagnes (58.000T).

Les exportations d’huile d’olive, relativement limitées au début de la décennie actuelle, ont connu une tendance à la hausse au cours des trois dernières années pour atteindre 26.300T en 2003-2004, 11.500T en 2004-2005 et 33.200T au cours de la campane 2005-2006. Cette évolution est la conséquence de l’amélioration de la production nationale conjuguée à la forte demande sur le marché international par suite de la contre performance de la production espagnole.

1.5.2. Tournesol

1.5.2.1. SuperficieLes conditions pluviométriques ont été favorables à l’installation

massive des cultures d’automne au détriment de celles de printemps, tel que le tournesol.

Ainsi, les superficies cultivées en tournesol au titre de la campagne 2005-2006 s’élèvent à 29.100 ha. Elles sont en baisse de 45 % et 56 % respectivement par rapport à la campagne précédente (53.300 ha) et à la moyenne de la période 2001-2005 (65.900 ha). La baisse de superficie a concerné l’ensemble des régions qui cultivent habituellement le tournesol, dans des proportions comprises entre -30% pour le Gharb et -80% pour la région de Taounate. La région de sidi Kacem n’a pas cultivé de tournesol.

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REPARTITION REGIONALE DES SUPERFICIES DE TOURNESOL (Hectares)

2005

/06

(1)

2004

/05

(2)

2003

/04

Moy

enne

2001

-05

(3)

Variation (%)

(1) / (2) (1) / (3)

Gharb 18.000 25.800 34.050 25.800 -30 -30 Loukkos 2.850 6.970 7.130 8.500 -59 -66 Meknes 5.200 12.780 13.960 11.850 -59 -56Sidi Kacem - 1.500 3.000 2.300 -100 -100

Taounate 120 600 700 560 -80 -78 Khemisset 1.059 3.270 3.430 2.800 -68 -62 Autres 1.870 2.400 1.600 14.100 -22 -86Total 29.100 53.320 63.870 65.900 -45 -56

1.5.2.2. ProductionLa production de tournesol collectée par la COMAPRA et livrée à la

trituration, au titre de la campagne 2005-2006, est estimée à 8.300 tonnes. Cette production est en baisse de 54% par rapport à la campagne 2004-2005 (18.200T) et de 73% par rapport à la moyenne de la période 2001-2005 (30.400T). La baisse de la production est attribuée essentiellement à la forte réduction des superficies cultivées en tournesol dans l’ensemble des régions. Le rendement, calculé sur la base de la production estimée, est de l’ordre de 11 q/ha.

La production d’huile issue de la production locale de tournesol est de l’ordre de 3.300T contre 7.300T en 2004-2005 et 12.200 T pendant la période 2001-2005.

REPARTITION REGIONALE DE LA PRODUCTION COLLECTEE DE TOURNESOL

(En Tonnes)

ORMVA 2005/06(1)

2004/05(2) 2003/04

Moyenne 2001-2005

(3)

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3) Gharb 4.500 11.700 18.600 19.100 -61 -76 Loukkos 650 1.900 2.300 2.900 -66 -77 Meknes 2.700 3.200 10.500 5.700 -16 -53 Autres 450 1.400 3.400 2.700 -68 -83Total 8.300 18.200 34.800 30.400 -54 -73

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ENCADRELe soutien apporté par l’Etat aux producteurs de tournesol est basé sur le prix de la graine sur le marché de Rotterdam au mois de juin de chaque année. Sa valeur moyenne est de 1780,49 DH/T. Il représente en moyenne 44,51% du prix d’achat de la graine, payé aux producteurs, qui est fixé à 4,00 DH/Kg depuis l’année 2000.

Son évolution ainsi que sa variation par rapport au prix d’achat de la graine et du prix de cession aux triturateurs sont représentés dans le graphique suivant :

EVOLUTION DU SOUTIEN DE L’ETAT AUX PRODUCTEURS DE TOURNESOL

1.5.2.3. Production d’huileLa production globale d’huile d’olive et de tournesol est de 78.000T.

Cette production s’inscrit en hausse de 37 % par rapport à la campagne 2004-2005 (57.300T) et de 8 % par rapport à la moyenne de la période 2001-2005 (72.000T). Elle couvre à peine 19 % des besoins globaux du pays en huiles alimentaires estimés à 410.000T.

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EVOLUTION DE LA PRODUCTION D’OLIVES ET DE GRAINES DE TOURNESOL

EVOLUTION DE LA PRODUCTION D’HUILE ET DU TAUX DE

COUVERTURE DES BESOINS(En Tonnes)

1.6 Cultures maraîchèresEn 2005-2006 les cultures maraîchères ont concerné une superficie de

269.500 ha toutes espèces confondues. Cette superficie est en hausse de 5% par rapport à celle de la campagne précédente (258.000 ha) et de 6% par rapport à la superficie moyenne réservée aux cultures maraîchères durant la période 2001-2005 (255.000 ha).

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La production globale des cultures maraîchères s’est élevée en 2005-2006 à 7,25 millions de tonnes dépassant de 15,6% la production de la campagne précédente (6,27 millions de tonnes) et en augmentation de 21,5 % par rapport à la production moyenne de la période 2001-2005 (5,97 millions de tonnes).

Cette augmentation de la production est due aux extensions réalisées des superficies maraîchères et aux conditions climatiques favorables ayant sévi pendant les périodes de mise en place de la plupart des cultures.

Bien que la production maraîchère soit caractérisée par la grande diversité des espèces qu’elle concerne, 47% de la production globale de la campagne 2005-2006 sont dominés par la pomme de terre avec 1.553.000T (21%), la tomate avec 1.028.000T (14 %) et l’oignon avec 857.000T (12 %).

1.6.1 Cultures maraîchères de primeurs 1.6.1.1 SuperficieAu cours de la campagne 2005-2006 les cultures maraîchères de

primeurs ont occupé une superficie de 29.500 ha, en augmentation de 3,5 % par rapport à la campagne précédente (28 500 ha) et de 15,6 % par rapport à la moyenne de la période 2001-2005 (25.900 ha).

SUPERFICIES DE PRIMEURES (Hectares)

2005

/06

(1)

2004

/05

(2)

2003

/04 Moyenne

2001-2005(3)

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3)

Tomate 6.030 6.100 5.900 5.660 -1 +6,5

Pomme de terre 6.100 7.100 7.500 7.800 -14 -21,8

Légumes et fruits divers 17.370 15.300 14.100 12.500 +13,5 +39

Total 29.500 28.500 27.500 25.900 +3,5 +13,9

La culture de tomate a porté sur une superficie globale de 6.030 ha accusant une légère régression de 1% comparativement à la campagne précédente (6.100 ha). Cette régression n’a concerné que la tomate de plein champ (1.600 ha contre 2.200 ha en 2004-2005). En revanche, la tomate

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sous serre a enregistré une hausse de 11 % en atteignant 4.370 ha contre 3.920 ha en 2004-2005. Cette extension a intéressé principalement la zone de Souss Massa et dans une moindre mesure les zones de Dakhla (100 ha) et Moulouya (60 ha).

La superficie réservée à la pomme de terre de primeurs a poursuivi sa tendance baissière en 2005-2006 avec 6.100 ha contre 7.100 ha la campagne précédente, et ce, en raison essentiellement des difficultés commerciales qu’a connues la pomme de terre marocaine à l’exportation, notamment le manque de diversification des marchés et des variétés, conjugués à la concurrence de plus en plus accrue de la pomme de terre d’autres origines notamment l’Egypte, Chypre et Malte.

Les superficies consacrées aux légumes et fruits divers ont poursuivi leur tendance à la hausse. Elles ont atteint 17.400 ha au cours de cette campagne, marquant ainsi, une progression de 14 % par rapport à la campagne précédente (15.300 ha) et une augmentation de 39% comparativement à la superficie moyenne de légumes et fruits divers de la période 2001-2005 (12.500 ha). La plupart des espèces ont contribué à cette extension en superficie mais l’haricot vert, le fraisier, le melon et le poivron restent les principales cultures.

1.6.1.2 ProductionAvec une production de 1,445 millions de tonnes, la production globale

des primeurs a enregistré en 2005-2006 une hausse de 11% par rapport à la production de la campagne 2004-2005 (1,297 millions de tonnes) et un accroissement de 24 % par rapport à la production moyenne de la période 2001-2005 (1,156 millions de tonnes).

PRODUCTION DE PRIMEURS (Tonnes)

2005/06(1)

2004/05 (2)

2003/04 Moyenne2001-05

(3)

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3)

Tomate 696.400 627.000 660.000 566.700 +11 +22,9

Pomme de terre 133.000 130.000 155.000 142.600 +2,3 -6,7

Fruits et légumes divers 615.600 540.000 538.000 458.000 +14 +34,4

Total 1.445.000 1.297.000 1.353.000 1.156.300 +11,5 +25

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La production de tomate, qui demeure la première culture de primeur, a atteint 696.000 T durant la campagne agricole 2005-2006. La tomate sous serre a constitué 90% de la production. Ainsi, la production globale de tomate s’est inscrite en hausse de 11,5 % par rapport à celle de la campagne précédente et de 25% par rapport à la production moyenne du quinquennat 2001-2005.

Concernant la pomme de terre, la production a enregistré une légère augmentation de 2,3 % par rapport à la campagne précédente (133.000 T contre 130.000 T en 2004/05) et une régression de 6,7% par rapport à la moyenne du quinquennat 2001-2005. Les rendements moyens ont également connu une légère hausse pour atteindre 21,8 T/ha contre 18,3 T/ha la campagne précédente.

La tendance à l’amélioration de la production des légumes et fruits divers, s’est également confirmée au cours de la campagne 2005/2006. Elle s’inscrit en hausse de 14% par rapport à la campagne dernière et de 34% par rapport à la moyenne du quinquennat 2001-2005. Le fraisier, le melon et la pastèque restent prépondérants dans la production des fruits et le haricot vert, le poivron, la courgette et le concombre au niveau des légumes. Ces espèces constituent plus de 80% de la production des légumes et fruits divers.

1.6.1.3 Exportations

Les exportations de primeurs ont atteint, en 2005-2006, 574.500T. Elles ont connu une nette amélioration enregistrant des hausses respectives de 7% et 34% par rapport à celles de la campagne précédente (538.600T) et à la moyenne du quinquennat 2001-2005 (429.200T). Ces exportations ont ainsi atteint un nouveau record dépassant celui enregistré la campagne dernière. Cette amélioration a concerné essentiellement les légumes et fruits divers (le poivron, la courgette, le melon et l’haricot vert).

a) Les exportations de tomate

Avec 238.500 T le tonnage de tomate exporté au cours de la campagne 2005-2006 s’est situé légèrement au dessus de celui de la campagne dernière (237.000 T) et en hausse de 15% par rapport à la moyenne de la période 2001-2005. Les tomates destinées à l’exportation proviennent désormais presque exclusivement des cultures sous serres et sont originaires à raison de 99% de la région du Souss Massa.

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Par destination, les pays de l’Union Européenne demeurent le principal débouché avec 91% des exportations. La France est le principal marché qui absorbe 86% du volume total des exportations destinées à l’Union Européenne. Le contingent préférentiel de l’Accord d’Association avec l’Union Européenne est passé à 223.000T au cours de la campagne 2005-2006. Il a été utilisé à hauteur de 96% soit 214.690T exportés. La Suisse et la Russie restent les principales destinations hors UE, avec respectivement 10.900T et 8.700T.

b) Les exportations de pomme de terre

Les exportations de pomme de terre ont atteint en 2005-2006 32.500T. Elles ont maintenu leur tendance à la baisse en accusant des reculs de 28% et 27% respectivement par rapport à la campagne précédente et par rapport à la moyenne des réalisations du quinquennat 2001-2005. Ces exportations sont destinées, comme à l’accoutumée, à l’Union Européenne avec un tonnage de 31.300T représentant 96% du tonnage global. La France reste le principal marché (65%), suivi par les Pays Bas (24%), et l’Espagne (6%). Le taux d’utilisation du contingent accordé par l’UE au Maroc (127.000T) a été de prés de 25%.

La variété Nicola représente 98% des exportations globales de pomme de terre, les 2% restants sont représentées par d’autres variétés notamment Inova, Isabel et Lady Christal.

c) Les exportations de légumes et fruits divers

Les légumes et les fruits divers, connaissent un essor important au niveau de leurs exportations, qui se maintiennent à la hausse. Les volumes exportés ont progressé de 256.000T en 2004-2005 à 303.500T au titre de la campagne agricole 2005-2006 soit 18% d’augmentation. Comparée à la moyenne des cinq campagnes 2001-2005 (177.700T) l’accroissement est de 70% traduisant ainsi le potentiel et les atouts dont dispose le Maroc pour ces espèces et les efforts continus déployés pour leur exploitation. Les exportations en haricot vert, qui se maintient à la 2ème place comme légume exporté après la tomate, ont continué leur tendance à la hausse pour atteindre au cours de la campagne 2005-2006 prés de 102.000T soit un accroissement de 21% par rapport à la campagne dernière (84.000T). Les autres principaux légumes et fruits divers exportés sont la courgette (40.700T), le melon (45.700T), la fraise (22.700T) et le poivron-piment (46.500T).

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EXPORTATIONS DE PRIMEURS PAR ESPECE (Tonnes)

Espèce 2005-2006(1)

2004-2005(2)

Moyenne 2001-2005

(3)

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3)

Tomate 238.500 237.000 207.000 <1 +15Pomme de Terre 32.500 45.000 44.500 -27,8 -27

Légumes et Fruits divers 303.500 256.000 177.700 +18,5 +70

Total 574.500 538.000 429.200 +7 +34

1.6.2 Cultures maraîchères de saison 1.6.2.1 SuperficieLes superficies réservées aux cultures maraîchères de saison au cours

de la campagne 2005-2006 se sont élevées à 234.000 ha, soit une hausse d’un peu plus de 5% par rapport à la campagne précédente et à la moyenne de la période 2001-2005 (222.200 ha). Sur le plan de la répartition par espèce, hormis la pomme de terre dont la superficie a baissé légèrement de l’ordre de 2%, toutes les espèces ont vu leurs superficies progresser dans une fourchette allant de +2,5% pour la culture d’oignon, à +18 % pour les cultures de melons et pastèques qui sont, avec la pomme de terre, les cultures les plus dominantes.

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SUPERFICIES DES CULTURES MARAICHERES DE SAISON

(Hectare)

Espèce2005-2006

(1)2004-2005

(2)2003-2004

Moyenne2001-2005

(3)

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3)Pomme de Terre

54.000 55.000 54 000 53 500 -1,8 +1

Oignon 29.200 28.500 31.600 29 700 +2,5 +1,6

Tomate 10.700 10.300 10.700 9 400 +3,9 +13,8Carottes-Navets

17.200 16.200 18.000 16 900 +6,1 +1,7

Légumineuses en vert

34.000 32.000 35.000 30 300 +6,2 +12,2

Melon-Pastèque

45.300 38.300 42.000 36 200 +18,2 +25

Autres Légumes

43.600 41.700 50.700 46 200 +4,5 -5,6

Total 234.000 222.000 242.000 222.200 +5,4 +5,3

1.6.2.2 Production Après la chute de production qui avait marqué la production

maraîchère de saison de la campagne 2004-05, à la suite des températures exceptionnellement basses et la vague de gelée ayant sévi vers la fin de janvier 2005, la production maraîchère de saison pour la campagne 2005/2006 a retrouvé sa vigueur en atteignant un tonnage global de l’ordre de 5,52 millions de tonnes, soit une hausse de 18,3 % par rapport à la production de la campagne précédente (4,66 millions T) et une hausse de prés de 21% par rapport à la production moyenne de la période 2001-2005 (4,56 millions T).

L’accroissement de la production enregistré en 2005-2006 est du, d’une part, aux conditions climatiques favorables ayant marqué les périodes de mise en place de la plupart des cultures aussi bien d’hiver (comme l’oignon et les légumineuses en vert) que celles de printemps tels que le melon, les pastèques et la tomate et, d’autre part, à l’amélioration des techniques de production comme la généralisation des hybrides notamment pour les melons-pastèques et les carottes-navets conjuguée avec la pratique de l’irrigation goutte à goutte et le paillage plastique dans certaines zones de production pour les cultures de pomme de terre et les melons-pastèques.

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PRODUCTION DES CULTURES MARAICHERES DE SAISON (Tonnes)

Espèce 2005/06-1

2004/05-2 2003/04

Moyenne2001-2005

-3

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3)

Pomme de terre 1.420.000 1.348.000 1.325.000 1.233.200 +5,3 +15Oignon 857.300 716.000 879.000 692.300 +19,7 +23,8Tomate 332.000 319.000 305.000 273.300 +4 +21,4Carottes-Navets 422.400 373.000 416.000 385.300 +13,2 +9,6Légumineuses en vert 272.000 174.000 345.000 231.800 +56 +17,3

Melon-Pastèque 1.295.000 967.000 1.250.000 953.900 +34 +35,7Autres Légumes 921.300 768.700 825.000 796.000 +20 +15,7Total 5.520.000 4.665.000 5.345.000 4 566 000 +18,3 +21

Les productions de toutes les espèces ont enregistré des augmentations par rapport à la campagne précédente et par rapport à la moyenne des cinq campagnes 2001-2005, particulièrement les légumes verts (+56%) et les melons pastèques (+34%).

1.6.3 Cultures maraîchères destinées à la transformation La superficie occupée par les cultures maraîchères destinées à l’agro-

industrie est de l’ordre de 6.000 ha accusant ainsi des baisses respectives de 25% et 17% par rapport à la campagne dernière (8.000 ha) et à la moyenne de la période 2001-2005 (7.200 ha).

La production globale issue de ces cultures s’élève à 248.000 T contre 310.000 T la campagne dernière et 238.000 T comme moyenne du quinquennat 2001-2005.

REALISATION DES CULTURES MARAICHERES DESTINEESA L’AGRO INDUSTRIE

Culture2005-2006 2004-2005 Moyenne 2001-2005

Superficie(ha)

Production(Tonne)

Superficie(ha)

Production(Tonne)

Superficie(ha)

Production(Tonne)

Tomate 4.570 218.600 5.640 260.000 4.870 219.000

Niora 1.400 29.000 2.105 48.100 1.660 2.800

Cornichon 80 500 255 1.900 250 14.850

Autres - - - - 420 1.350Total 6.050 248.100 8.000 310.000 7.200 238.000

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1.7 Arboriculture Fruitière

1.7.1 Agrumes1.7.1.1 SuperficieSelon les résultats du recensement général des agrumes mené en

2006 la superficie du verger agrumicole national est estimée à 81.549 ha exploités par 12.820 agrumiculteurs. Elle a augmenté de 12,2% par rapport au recensement de 1991 et se répartit selon les régions comme suit : 40,5% au niveau du Souss-Massa, 19,8% au Gharb, 16,8% dans la Moulouya, 14,1% dans le Tadla, 7,3% au Haouz et 1,6%. au Loukkos.

Prés de 47 variétés d’agrumes ont été recensées. Le groupe des oranges occupe 41.729 ha (51,2%) suivi des petits fruits avec 34 141 ha (41,9%) puis les citrons avec 2.828 ha (3,5%). Le reste, constitué de vergers présentant des mélanges de plusieurs variétés, représente 2.850 ha (3,5%).

Le groupe des oranges est dominé par la Valencia Maroc Late qui représente 51,5% de la superficie totale des oranges au niveau national, suivie par les Navels avec 38,4% et les Sanguines avec 6,2%.

Le groupe des petits fruits est constitué principalement de la clémentine « commune » (27,6%), la clémentine Cadoux (22,2%), la Nour (16,6%), la variété Nuless (10%) et la clémentine Sidi Aïssa (8,9%). Le reste soit 14,7% est constitué de diverses variétés de petits fruits notamment la variété Afourer (Nadorrcott) qui occupe 722 ha.

1.7.1.2 Production La production nationale d’agrumes de la campagne 2005/2006 s’est

élevée à 1.265.000 T, ce qui représente une baisse de 4% par rapport à la production de la campagne précédente (1.320.000 T) et une hausse de plus de 2% par rapport à la production annuelle moyenne des cinq campagnes 2001-2005 (1.236.000 T). La diminution de la production globale est attribuée à la baisse de la production de la région du Souss Massa, qui a chuté de 15% par rapport à la campagne précédente, sachant que cette region souffre d’une pénurie d’eau en raison de la sécheresse structurelle qui la caractérise. L’impact de la forte baisse de la région du Souss Massa a été relativement atténué par la progression de la production des régions de la Moulouya et du centre qui ont enregistré respectivement une hausse de 10% et de 7%.

Par catégorie d’agrume, la baisse de production, par rapport à 2004-2005, a été de 5% pour les oranges et de 3% pour les petits fruits. Selon les variétés, la baisse est estimée à 14% au niveau de la production de la variété Nour, 5% pour la Maroc-Late, 9% pour la Navel et 2% pour les variétés de demi-saison.

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PRODUCTION D’AGRUMES PAR VARIETE (Tonnes)

Variété 2005/06

(1)2004/05

(2)

Moyenne2001-2005

(3)

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3)

Maroc-Late 440.000 463.000 397.000 430.900 -5 +2,1Clémentine 334.000 331.000 300.000 319.930 +1 +4,4Navel 227.000 249.000 220.000 229.900 -9 -1,2Sanguines 61.000 55.000 45.000 52.360 +10,9 +16,5Salustiana 45.000 54.000 38.000 44.600 -16,6 +1Ortanique 18.000 16.000 20.000 19.920 +12,5 -9,6Nour 72.000 83.700 54.000 68.830 -14 +4,6Autres 68.000 69.000 64.000 63.600 -1,4 +6,9Totale 1.265.000 1.320.000 1.138.000 1.230.000 -4,1 +2,8

EVOLUTION DE LA SUPERFICIE ET DE LA PRODUCTION NATIONALE DES AGRUMES

1.7.1.3 ExportationsLe tonnage d’agrumes exporté au terme de la campagne 2005/06, a

atteint près de 543.000T, représentant un accroissement de prés de 11% comparativement au volume exporté en 2004-2005, et 14% de plus que

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la moyenne des volumes exportés durant la période 2001-2005. Depuis la campagne 2000-2001 les exportations totales d’agrumes s’inscrivent dans une tendance haussière en étroite corrélation avec la tendance de la progression annuelle de la production nationale comme l’illustre le graphique ci après. La chute de la production d’agrume en 2003-2004 a nettement impacté le tonnage exporté au titre de cette campagne. Cela traduit dans une certaine mesure, l’effet de la compétitivité du marché intérieur de plus en plus demandeur de fruits et légumes de qualité grâce notamment au relatif développement des circuits de distribution.

EVOLUTION DE LA PRODUCTION ET DES EXPORTATIONS D’AGRUMES

a) Exportations par variété

Les exportations du groupe de variétés à petits fruits n’ont progressé que de 4% en passant de 253.000 T en 2004/05 à 263.000 T en 2005/06 contre une progression de 27% entre 2003-04 et 2004-05. Ce sont les variétés Afourer (+65%), Ortanique (+27%) et Clémentine (+12%) qui ont contribué à l’augmentation du volume exporté en 2005-06.

En revanche le groupe des Oranges a enregistré une hausse de ses exportations d’environ 18% comparativement à la campagne précédente. Les variations des exportations par variété sont de +38% pour la Maroc-late, +19% pour les sanguines et une baisse d’environ 35% au niveau des

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exportations de la Navel à cause de la baisse de sa production et aux prix du marché intérieur relativement compétitifs.

EXPORTATIONS D’AGRUMES PAR VARIETE (Tonne)

Variété 2005 2006(1)

2004/2005(2) 2003/2004

Moyenne2001-2005

(3)

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3)

Clémentine 190.000 170.100 142.800 165.960 +11,7 +14,5

Maroc-Late 187.000 135.700 178.300 152.740 +37,8 +22,4

Nour 48.000 63.300 36.700 47.100 -24,1 +1,9

Navel 23.000 35.700 13.500 28.000 -35,5 -17,8

Sanguines 38.500 32.200 22.800 30.790 +19,6 +25

Salustiana 29.500 29.500 24.000 28.400 0 +3,9

Ortanique 11.000 8.400 8.800 9.430 +31 +16,6

Afourer 10.000 6.000 7.400 7.480 +66 +33,7

Autres 6.000 9.100 3.700 6.540 -34 -8,2

Total 543.000 490.000 438.000 476.440 +10,8 +14

b) Exportations par destination 47% des exportations marocaines d’agrumes frais de la campagne 2005-

2006, ont été destinées à l’Union Européenne mais le niveau d’utilisation des contingents accordés au Maroc par l’UE n’a atteint que 38% pour les oranges et 59% pour les clémentines. Les principaux pays destinataires sont la Hollande avec 43% du tonnage destiné à l’UE, l’Angleterre avec 20%, la France avec 19% et la Lituanie avec 7%.

Les deux principaux importateurs d’agrumes marocains, après l’UE, sont la Russie qui a absorbé 235.000T soit 44% du total et le Canada avec 38.000T soit 7%.

7.2.1 Viticulture1.7.2.1 SuperficieLa culture de la vigne n’a pas connu d’extension importante de

superficie durant la campagne 2005-2006 hormis une centaine d’hectares de plus qu’en 2004-2005 pour le raisin de table, portant la superficie de cette culture à 39.500 ha. Le raisin de cuve n’a pas enregistré d’extension

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de superficie, laquelle est restée figée à 10.800 ha depuis 2003-2004. Ainsi, la superficie globale du vignoble est estimée à 50.300 ha.

SUPERFICIE DU VIGNOBLE(Hectare)

Variété 2005-06(1)

2004-05(2) 2003-04

Moyenne2000-2004(3)

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3)

Raisin de table 39.500 39.400 38.900 39.200 +0,25 +0,8

Raisin de cuve 10.800 10.800 10.800 10.600 0 +1,9

Total 50.300 50.200 49.700 49.800 +0,2 +1

La répartition régionale du vignoble national est restée quasiment inchangée. Les Doukkala, le Haouz, la zone de Benslimane, les régions d’Essaouira, Khémisset et Moulouya continuent d’abriter, ensemble, environ 70% de la superficie totale de raisin de table dont les principales variétés sont : Doukkali, Muscat d’Italie, Valency, Abbou et Muscat d’Alexandrie.

REPARTITION REGIONALE DU VIGNOBLE DE TABLE

La superficie de la culture de la vigne de cuve est située à 94%,

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dans les régions d’El Hajeb, Khémisset, Meknès, Gharb, Benslimane et Moulouya. Les principales variétés sont : Cinsault, Carignan, Alicante Bou-chet et Grenache qui continuent de représenter prés de 72% de la superficie du vignoble de cuve, dont seuls 20% de la superficie est occupée par les cépages améliorateurs notamment le Cabernet, le Syrah, le Merlot rouge et le Mourvèdre.

REPARTITION REGIONALE DU VIGNOBLE DE CUVE

1.7.2.2 ProductionAvec un volume de 356.000 tonnes, la production globale de raisins

de la campagne agricole 2005-2006 s’est accrue de 6,5 % par rapport à celle de la campagne précédente et de 16% rapport à la moyenne du quinquennat 2001-2005 (305.300T).

Ce sont les raisins de table qui ont contribué le plus dans ce résultat, avec une production évaluée à 261.000 T marquant, ainsi, une augmentation de 13% par rapport à 2004-2005. Par contre la production de raisins de cuve, avec un tonnage de 95.000T, a chuté de prés de 8% par rapport à la dernière campagne.

La hausse enregistrée au niveau de la production, notamment pour les raisins de table, est expliquée par les conditions climatiques favorables, le bon déroulement des différents stades de la culture, l’adoption de nouvelles technologies par un nombre croissant de producteurs (irrigation localisée, hormones de croissance, …) et la bonne maîtrise de l’itinéraire technique de la culture (fertilisation, traitements phytosanitaires, taille, désherbage

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etc…).Les rendements moyens réalisés ont atteint 6,9 T/ha pour la vigne de table et 9,3 T/ha pour la vigne de cuve, contre respectivement 5,9 T/ha et 9,5T/ha la campagne dernière.

PRODUCTION DE RAISINS (Tonne)

Espèce 2005/06(1)

2004/05(2)

2003/04 Moyenne2001-2005

(3)

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3)

Raisins de table 261.000 231.400 190.200 222.980 +13 +17

Raisins de cuve 95.000 103.000 90.200 82.300 -7,8 +15

Total 356.000 334.400 280.400 305.280 +6,5 +16

EVOLUTION DE LA PRODUCTION DE RAISINS (En tonnes)

La production de vins réalisée est estimée à près de 419.500 hl en 2005-2006. Ce niveau de production, a connu une hausse de l’ordre de 12%

par rapport à la campagne précédente (375.600hl) et de 25% par rapport à la moyenne du quinquennat 2001-2005 (334.500 hl).

1.7.2.3 ExportationsLes exportations de vins ont atteint 7900T en 2005-2006. Elles ont

2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06

Raisins de table Raisins de cuve Production totale de raisins

0

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

350 000

400 000

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connu une hausse de 23% par rapport à la campagne précédente (6.400 T) et de 10% par rapport à la moyenne du quinquennat 2001-2005 (7.200 T).

1.7.3 Rosacées fruitières

1.7.3.1 SuperficieAvec 201.000 ha la superficie globale des rosacées a légèrement

baissé durant la campagne 2005-2006 de 400 ha par rapport à la superficie globale enregistrée en 2004-2005. Cette faible baisse est liée à la réduction relativement importante de la superficie des rosacées fruitières à pépins et à noyau, notamment le poirier qui a vu sa surface diminuer de 6,8%, et le pommier dont la surface a régressé de 2,6%. La baisse de la superficie de cette catégorie de rosacée a commencé à se faire sentir depuis 2003-2004 à la suite du dépérissement occasionné par des déficits hydriques répétitifs conjugué aux arrachages des vielles plantations qui n’ont été que partiellement renouvelées. Il en est de même des superficies du cerisier et du néflier qui ont régressé respectivement de -36% et -15% entre 2004-05 et 2005-06. En revanche la superficie de l’amandier a augmenté de 1.450 ha.

L’amandier demeure très dominant dans la catégorie des rosacées fruitières, avec 143.000 ha en 2005-2006, soit 71% de la superficie globale. Cette situation est consolidée par l’adaptation de cette culture aux zones bour et zones de montagne où elle connaît un développement important grâce à l’incitation par les programmes de distribution de plants subventionnés à 80 %.

SUPERFICIE DES ROSACEES (Hectare)

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Espèce 2005/06(1)

2004/05(2) 2003/04

Moyenne2001-2005

(3)

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3)Pommier 25.000 25.670 26.100 25.700 -2,6 -2,7Poirier 3.700 3.970 4.170 4.000 -6,8 -7,5Cognassier 3.400 3.400 3.200 3.200 0 +6S/total Rosacées à pépins 32.100 33.040 33.470 32.900 -2,8 -2,4

Abricotier 11.800 12.060 12.490 12.300 -2,1 -4Pêchier et Nectarinier 4.700 4.500 4.400 4.400 +4,4 +7Prunier 8.000 7.990 7.500 7.500 - +6,6Cerisier 1.400 2.190 1.270 1.400 -36 0Néflier 400 470 390 400 -14,9 0Amandier 143.000 141.550 134.500 137.600 +1 +4S/total Rosacées à pépins 169.300 168.760 160.550 163.600 +0.3 +3,5

Total rosacées 201.400 201.800 194.020 196.500 +0,2 +2,5

EVOLUTION DE LA SUPERFICIE DES ROSACEES FRUITIERES (HORS AMANDIER)

EVOLUTION DE LA SUPERFICIE DES ROSACEES (Rosacées fruitières + Amandier)

2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06

56000

56500

57000

57500

58000

58500

59000

59500

60000

60500

Hectares

Hectares

Rosacée fruitières à pepins

Rosacées fruitières à noyau

Superficie totale Rosacées fruitières (hors amandier)

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

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1.7.3.2 ProductionLa production des rosacées fruitières de la campagne 2005-2006 est

estimée à 752.000T soit une hausse de 19 % par rapport à la campagne précédente et de 14,5 % par rapport à la production moyenne des cinq campagnes 2001-2005. Hormis les poires et les cerises qui ont marqué une régression de -15,6% et -38,7%, toutes les autres espèces ont vu leurs productions croître dans des proportions allant de +6,3% pour les coings à +33% pour les prunes. La production des pommes, malgré la baisse des superficies plantées, a enregistré une hausse estimée à + 21% par rapport à la campagne précédente.

Les rendements moyens enregistrés au titre de cette campagne oscillent entre 14T/ha pour les rosacées à pépins et 11T/ha pour les rosacées à noyaux (non compris l’amandier).

La production d’amandes est restée au même niveau que la campagne 2004-2005 soit 17.000T et les rendements moyens en amandes décortiquées sont de l’ordre de 1,2q/ha

PRODUCTION DES ROSACEES

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(Tonne)

Espèce 2005/06(1)

2004/05(2)

2003/04 Moyenne2001-2005

(3)

Variation (%)

(1)/(2) (1)/(3)

Pommes 374.000 308.500 393.200 344.000 +21 +8,7

Poires 35.000 41.500 45.000 41.000 -15,6 -14,6

Coings 32.000 30.100 39.700 31.000 +6,3 +3,2S/total Rosacées à pépins 441.000 380.100 477.900 416.000 +16 +6

Abricots 129.000 103.600 85.000 100 +24,5 +29Pêches -Nectarines 72.000 54.700 54.400 58 +31,6 +24Prunes 80.000 60.000 47.700 57 +33,3 +40Cerises 6.000 9.800 5.400 5 -38,7 +20Nèfles 7.000 5.900 7.200 6 +18,6 +16Amandes 17.000 17.000 10.000 15 0 +13S/total Rosacées à pépins 311.000 251.000 209.700 241 +24 +29

Total Rosacées 752.000 631.100 687.600 657.000 +19 +14,5

1.7.3.3 CommercialisationLe marché local est la principale destination de la production des

rosacées fruitières. Les exportations du Maroc dans ce domaine pour l’année 2006 ont concerné principalement la pêche, les abricots et les conserves de fruits. Les importations continuent de porter essentiellement sur les pommes et les poires.

ECHANGES EXTERIEURS DES ROSACEES (Tonne)

Espèce Importations Exportations2006 2005 2004 2006 2005 2004

Pommes 4.000 6.233 6.376 1 3 -Poires 460 542 547 - - -Pêches 69 166 213 2.900 3.187 2.325Prunes 54 68 73 7 85 18Abricots 35 59 40 367 400 301Cerises 11 6 3 1,8 11 1Pruneaux 510 60 193 35 16 16Abricots Secs ou En Conserve 254 195 190 4.338 17.835 17.216

1.7.4 Palmier Dattier

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La palmeraie marocaine compte environ 4,8 millions de palmiers dattiers dont près de 45% sont productifs et s’étale sur une superficie de l’ordre de 48.000 ha. Ce patrimoine est réparti sur plus de 90 palmeraies, principalement localisées au niveau du Draâ (1,9 Millions sur 12 Palmeraies), du Ziz (1,367 Millions formant 26 Palmeraies) et de Tata (0,88 Millions dispersés sur 11 Palmeraies). Cet ensemble représente près de 90% de l’effectif total des palmiers dattiers.

La composition variétale du patrimoine phoenicicole est caractérisée par l’existence d’une multitude de variétés dont une forte proportion est constituée pour près de 50% de Khalts (variétés non identifiées). Parmi les variétés les plus intéressantes commercialement il y a le Mejhoul, Boufeggous, Bouskri et Jihel.

La production nationale de dattes au titre de la campagne 2005-2006 a atteint près de 55.000T, dénotant une baisse de près de 14 % par rapport à la campagne précédente (64.000T) et une amélioration d’environ 4,5 % par rapport à la moyenne de la période 2000-2004 (52.600T). Le phénomène de l’alternance et les conditions de sécheresse ayant marqué les principales régions à vocation phoenicicole, ont affecté la production.

La répartition de cette production par qualité de dattes montre que les dattes de qualités ‘bonne’ à ‘supérieure’ représentent environ 25% du tonnage produit, contre 33% la campagne dernière, alors que les dattes de qualités intermédiaire et médiocre portent respectivement sur 40% et 35% contre 38% et 29% en 2004-2005.

REPARTITION REGIONALE DE LA PRODUCTION DE DATTES

REGIONS SUP. (ha)

PRODUCTION (T) VARIATION (%)

2005/06 (1)

2004/05(2)

2003/04 Moyenne2000-2004

(3)(1)/(2) (1)/(3)

OUARZAZATE 19.000 24.000 30.000 45.000 30.320 -20 -21 ERRACHIDIA 13.832 20.000 24.200 15.700 14.450 -17 +38 TATA 9.290 5.500 4.860 3.500 3.630 +13 +51 FIGUIG 2.045 1.920 1.560 1.700 1.660 +23 +15 AUTRES 3.655 3.580 3.380 3.300 2.540 +6 +41 TOTAL 47.822 55.000 64.000 69.200 52.600 +14 +4,5

La commercialisation des dattes par les producteurs reste encore très

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peu structurée et dominée par la vente sur pied aux négociants des villes de Casablanca, Marrakech, Fes et Meknes.

La faiblesse des récoltes et l’accroissement de la demande pendant les périodes de forte consommation (Ramadan et les fêtes religieuses) sont à l’origine de l’accroissement des importations effectuées durant la dernière décennie. Les importations ont atteint prés de 30.000T en 2006 contre 37.500T en 2005.

1.7.5 FiguierLa culture du figuier n’a pas enregistré une évolution notable sur le

plan des extensions des superficies. En 2005-2006 la superficie totale du figuier est restée quasiment la même qu’en 2004-2005 soit 44.000 ha, portant essentiellement sur des plantations traditionnelles localisées principalement dans les massifs montagneux rifains et prérifains (Taounate, Ouezzane, Chefchaouen, Taza et Al Hoceima) et les plateaux de Saiss ( Fès et Sefrou). La faible disponibilité des plants de variétés de figues fraîches, sèches ou destinées à la transformation est à l’origine de cette situation.

Les principales variétés de figuier cultivées au niveau national peuvent être classées selon le rendement en trois catégories :

nLes variétés productives notamment El mssari, El ghouddan , El hamri, El baghiet, El harchi qui sont des variétés bifères . Les rendements varient entre 45 et 50 kg/arbre.

nLes variétés à production moyenne telles que El aâssal et Ounk hmam. Elles sont bifères et leurs rendements varient entre 30 et 40 kg/arbre.

nLes variétés à production faible telles que El ferzaoui, Hafer lebghal, Kharraza et kohila sont unifères et produisent moins de 30 kg/arbre.

La production de figues fraîches au titre de la campagne 2005-2006 est estimée à 87.000T, contre 83.000T la campagne précédente, soit une hausse de prés de 5% attribuée essentiellement aux bonnes conditions pluviométriques qui ont prévalu dans les zones de montagnes.

La production de figues sèches, souffre de la prédominance des qualités de figues à faible aptitude au séchage et de l’adoption, prédominante, de techniques de séchage traditionnelles sources de mauvaise conservation et de pertes de production. Ainsi, au titre de la campagne 2005-2006, la production de figues sèches n’a pas excédé 14.000T en baisse par rapport à la campagne précédente de prés de 7%. Le Maroc importe ente 100 et 150T

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de figues sèches par an.

1.7.6 GrenadierLa superficie des plantations de grenadier est estimée, en 2005-2006, à

5.000 ha. Elle a augmenté de prés de 6% par rapport à 2004-2005 (4620ha). Environ 60% de la superficie est située au niveau des terres jalonnant les cours d’eaux des régions de Tadla - Beni- Mellal, Haouz, Chichaoua, Settat et Nador.

Le profil variétal de la culture de Grenadier est composé de deux groupes:

nLes grenades de couleur rouges et jaunes: Sefri, Kharazi, Laaroussi… nLes grenades acides à pépins durs qui sont destinées à la

transformation

La période de production se situe entre les mois d’octobre et novembre. La qualité des fruits est tributaire des variétés et des conditions du milieu notamment au niveau des zones à forte humidité où il y a risque de maladie causant la pourriture du fruit (la plus fréquente, chez cette espèce, est le noircissement de l’intérieur du fruit).

Avec un tonnage estimé à 56.000T, la production en grenades a baissé en 2005-2006 par rapport à la campagne 2004-2005 de 2.000T. Le rendement moyen est estimé à 11,2T/ha contre 13T/ha en 2004-2005. Les rendements sont variables d’une localité à l’autre et dépendent essentiellement des ressources hydriques mobilisées au profit de cette culture, compte tenu de sa localisation dans des zones vulnérables à la sécheresse. 1.7.7. Bananier

La culture du bananier sous serre a occupé, au titre de la campagne 2005-2006, une superficie de l’ordre de 5.500 ha, enregistrant une extension de 4% par rapport à la campagne précédente et 15% par rapport à la moyenne de la période 2001-2005. Cet accroissement de la superficie a été enregistré dans les principales régions de production de bananes : Gharb (+13%) et Souss Massa (+2%). Par contre, la région d’El Jadida a accusé une réduction de superficie de 11%.

REPARTITION REGIONALE DES SUPERFICIES

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ET DES PRODUCTIONS DE BANANES

RégionsSuperficie (ha) Production (Tonne)

2005/06 2004/05 2003/04 Moyenne2001/05 2005/06 2004/05 2003/04 Moyenne

2001/05

Souss Massa 3.781 3.690 3.500 3.174 136.400 130.000 123.000 109.000Gharb 1.430 1.270 1.2300 1.134 54.400 47.000 49.000 43.000El Jadida 250.000 280 310 328 10.500 11.000 12.000 13.000Rabat-Salé 71 70 150 156 1.500 1.500 5.000 5.000Autres 6 10 10 29 200 500 400 1.000Total 5.538 5.320 5.200 4.821 203.000 190.000 189.400 171.000

La production de bananes a atteint 203.000T soit une hausse de 7% par rapport à la campagne 2004-2005 et une hausse de 19% par rapport à la moyenne de la période de 2001-2005. L’augmentation de la production est liée à l’accroissement de superficie et aux conditions climatiques favorables ayant sévi pendant cette campagne.

Les prix de vente de la banane au niveau du marché intérieur n’ont pas enregistré d’augmentations appréciables. Les prix moyens de gros ont varié dans une fourchette allant de 5,50 à 7 DH/Kg contre 6,30 / 7,80 DH le Kg l’année dernière. Les prix au détail ont varié entre 7 et 10 DH/Kg soit le même niveau de prix que la campagne 2004-2005.

Les importations de bananes en 2006 ont été de l’ordre de 5.200T pour une valeur de 19 Millions de DH à un prix moyen de 3,64 DH/Kg enregistrant un accroissement de 5,4 % par rapport au tonnage de 2005 (4.930T). Les bananes importées sont originaires principalement de la Côte d’Ivoire (45%) et de l’Equateur (41%).

1.7.8. FloricultureLes cultures florales ont connu une régression au niveau de leur

superficie, durant la campagne 2005-2006, en s’établissant à 167 ha, soit 7% de diminution par rapport à la campagne précédente (181 ha), et pratiquement du même niveau que la moyenne 2001-2005. La régression des superficies florales en 2005-2006 a concerné particulièrement les régions de Sous Massa (56%) et le Haouz (12%).

Les 2/3 de la superficie globale, soit 120 ha sont sous abri serres, ce

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qui marque une baisse de 9% par rapport à 2004-2005 et de 10% par rapport à la moyenne 2001-2005. Ces superficies sous serres sont constituées essentiellement par les roses (60%) et les œillets (30%).

Les cultures florales en plein champ ont occupé 46 ha, sans changement significatif par rapport à la campagne 2004-2005 mais en progression de 27% par rapport à la moyenne 2001-2005. Le strelitzia et la rose sont les deux principales espèces florales conduites en plein champ (63%).

SUPERFICIES ET PRODUCTION DE FLEURS COUPEES

ESPECESSuperficie en ha Production

en millions de tiges

2005/06 2004/05 Moyenne2001-2005 2005/06 2004/05 Moyenne

2001-2005Sous Serre 120,15 132,10 133,86 79,18 78,00 86,08 Roses 72,15 85 78,6 39,43 41,45 34,65 Oeillet 36 37 50 36 33,3 49,7 Autres 12 10 5,2 3,75 3,25 1,73Plein champ 46,98 48,85 36,91 4,27 4,57 5.43 Roses 8,50 11 10,3 1,15 1,41 2,04 Oeillet 0,20 - 0,1 0,02 0,02 0 Glaïeul 0,35 - 0,6 0,04 0,03 0,13 Strelitzia 21,00 21 14,3 0,93 0,94 1,13 Autres 16,93 17 11,5 2,14 2,17 2,13T O T A L 167,13 181 170,7 83,45 82,57 91,51

Les roses et les œillets demeurent les principales composantes de la production totale de fleurs coupées. Celle-ci a atteint 83,4 millions de tiges en 2005-2006, soit l’équivalent d’un poids de 2.780T, sans changement significatif par rapport à la campagne précédente, mais en régression de 9% par rapport à la moyenne de la production 2001-2005 qui est estimée à 91,5 Millions de tiges (3.050T).

Les exportations de fleurs coupées à fin octobre 2006 ont totalisé 872T pour une valeur de 24,91 Millions de DH contre 947T et une valeur de 32,76 Millions de DH en 2005. Exprimées en tiges, les exportations sont de l’ordre de 26,16 millions de tiges, ce qui représente 32% de la production globale de fleurs coupées. Ces exportations ont été destinées au marché de l’UE (94%) et principalement la France (91%).Les exportations sur l’Union Européenne ne représentent que 27% du contingent de 3.000T/an accordé par l’Union Européenne pour les fleurs coupées standard.

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Sam 2006

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IV-2- PRODUCTION ANIMALE

2-1 Effectifs et structure du cheptel Les effectifs du cheptel national recensés par l’enquête élevage mars-

avril 2006 s’élèvent respectivement pour les bovins, ovins et caprins à 2.755 ; 17.260 et 5.355 milliers de têtes. Comparés à ceux de la campagne précédente, ces effectifs sont en augmentation de 1,2% pour les bovins, de 2,3% pour les ovins et de 0,4% pour les caprins. Par rapport à la moyenne des cinq dernières années, les effectifs des bovins et des caprins ont connu une hausse de 2% et de 3% pour les ovins.

L’effectif des femelles reproductrices bovines, au nombre de 1.496.900 têtes a enregistré une progression de 2% par rapport à la campagne précédente.

2-2 Alimentation du bétail

2-2.1 Disponibilités alimentaires L’alimentation du cheptel est constituée essentiellement par les

apports des sous-produits de cultures et jachères, des parcours naturels et sous forêts, des grains de céréales, des cultures fourragères et des sous-produits de l’agro-industrie.

L’analyse de l’évolution du bilan fourrager durant les dix dernières années fait apparaître globalement une évolution positive des disponibilités alimentaires. Ainsi, les disponibilités fourragères, ont augmenté de 60% pour les fourrages cultivés, 35% pour les sous-produits de l’agro-industrie, 70% pour les grains et 40% pour les sous-produits des cultures.

Selon les conditions climatiques et les résultats de la récolte céréalière, le bilan fourrager ainsi que la contribution de chaque ressource alimentaire dans la couverture des besoins du cheptel peuvent varier dans des proportions considérables d’une année à l’autre. Ainsi, en année favorable le disponible est en moyenne de 14 milliards d’unités fourragères (UF) alors qu’en année défavorable ce disponible n’est que de 10 milliards d’U.F. L’estimation des disponibilités fourragères pour la campagne agricole 2005-2006 est de l’ordre de 14,7 milliards d’UF, répartis comme suit :

• Les sous-produits des cultures, constitués essentiellement des sous-produits de la céréaliculture (pailles et chaumes), ont assuré un apport fourrager de l’ordre de 4,75 milliards d’UF, soit près de 32% de l’ensemble des ressources disponibles dans le pays.

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• Les parcours ont contribué par un apport de 3,60 milliards d’UF, soit 24% des disponibilités fourragères.

• La contribution des grains de céréales dans le bilan fourrager était de 3,46 milliards d’UF, ce qui représente 23% du disponible fourrager. La consommation des céréales concerne particulièrement l’orge et le maïs, qui constituent 90% des céréales consommées par les animaux.

• Les cultures fourragères ont assuré un apport de 1,50 milliards d’UF, soit seulement 10% du bilan fourrager. En irrigué, la production fourragère est dominée par la luzerne, le bersim et le maïs fourrager. Alors qu’en zone bour, les espèces fourragères dominantes sont l’orge fourragère et l’avoine.

• Les sous-produits de l’agro-industrie, ont fourni 1,41 milliards d’UF, ce qui représente environ 10% des besoins du cheptel. Le son, la pulpe de betterave et les tourteaux constituent les sous-produits les plus importants de cette catégorie d’aliment.

ENCADRE

PROJETS DE MISE EN VALEUR DES TERRAINS DE PARCOURS

(REALISATIONS DE L’ANNEE 2006)

1. Programme de réhabilitation des parcours

Le programme de réhabilitation des parcours a été consacré, en 2006, à la plantation d’arbustes fourragers sur une superficie de 2175 ha dans les provinces de Tan Tan, Guelmim, Assa Zag,Taza, Tiznit et Tata et à la poursuite des activités du centre de production des semences pastorales de Khmis M’Touh avec la production de semences pastorales sur 57 ha, et la multiplication des écotypes sur 8 ha .

2. Projet de développement des parcours et de l’élevage dans l’Oriental phase II

Les principales réalisations ont porté sur :

- L’élaboration de deux plans de développement coopératif (PDC) - Le renforcement des capacités des coopératives pastorales par la

formation et l’appui technique.- L’achèvement des travaux d’aménagement pastoral sur 2.150 ha- La réalisation d’études épidémiologiques et la poursuite des

programmes de prophylaxie de la brucellose

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Sam 2006

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3. Projet de développement rural de Taourirt – Tafoughalt (PDRTT)

Les réalisations au titre de 2006 ont concerné :

- Le lancement des travaux de plantation d’arbustes fourragers sur 460 ha et l’amélioration des terrains en jachère sur 380 ha.

- Le dépressage de 970 ha de chêne vert, la plantation de 150 ha en forêt et la réhabilitation de 6 km de piste.

- La création de 4 points d’eau.- L’aménagement de 200 ha de PMH- La distribution de 31.000 plants fruitiers. - La réalisation de programmes de prophylaxie pour 570 000 têtes de

petits ruminants. - La promotion des activités féminines en milieu rural à travers le

lancement des travaux de construction de 3 centres féminins et l’acquisition de 40 fours et 25 plaques solaires.

- La promotion de l’emploi des jeunes ruraux par l’organisation de sessions de formation.

2-2-2 Les mesures d’approvisionnement en aliments de bétail

a) Opération de prise en charge des frais de transport de l’orgeLa campagne agricole 2005-2006 a été caractérisée par des conditions

climatiques favorables dans la majeure partie du pays, qui se sont traduites par une amélioration substantielle des conditions d’alimentation du cheptel.

Cependant, certaines zones telles que le plateau de l’Oriental et le Sud Est de l’Atlas, ont connu un déficit hydrique qui a affecté les ressources pastorales. Ce déficit a engendré dans ces zones une augmentation des prix des aliments du bétail notamment ceux de l’orge locale qui constitue la base de l’alimentation du cheptel ruminant.

Afin de remédier à cette situation, il a été décidé d’entreprendre une opération de prise en charge des frais de transport d’une quantité de 300.000q d’orge au profit de ces provinces. A fin décembre 2006, le taux de réalisation de cette opération était de 10%.

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b) Aides aux éleveurs sinistrés par les intempéries.Vu l’importance des dégâts enregistrés dans certaines provinces suite

aux intempéries, le Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes, a réalisé une opération de distribution gratuite d’orge pour venir en aide aux éleveurs sinistrés des provinces d’Errachidia, Figuig, Khénifra, Boulemane et Marakech.

La quantité totale distribuée à cet effet, a porté sur 20.000q d’orge, répartie comme suit :nErrachidia : 5000qnFiguig : 3000qnKhénifra : 5000qnBoulemane : 5000qnMarrakech : 2000q

c) Transport de l’eau pour l’abreuvement du cheptel. La problématique d’approvisionnement du cheptel en eau reste

cruciale dans l’ensemble des provinces de la zone sud en raison du déficit hydrique structurel qu’elle connaît.

En vue de subvenir aux besoins d’abreuvement du cheptel dans cette zone, il a été décidé de renforcer le parc de camions citernes existant, par l’acquisition de 23 camions citernes dans le cadre du programme de sauvegarde du cheptel de l’année 2006. La mise à la disposition de ces camions au profit des communes concernées a été faite dans le cadre d’une convention qui a défini les modalités de leur gestion, notamment la prise en charge des frais de fonctionnement par les communes et les conseils provinciaux.

2-2-3 Les prix des aliments de bétailLes prix des aliments du bétail ont enregistré une baisse par rapport

à l’année précédente (Cf. tableau ci-après). Hormis le prix du foin de vesce avoine qui a marqué une hausse de 33% par rapport à l’année dernière, les prix des autres aliments ont connu des baisses allant de – 4% pour la paille à -20% pour le son importé. Toutefois le prix du foin de luzerne s’est situé à 2% au dessus du niveau de son prix de 2005

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Aliments Prix moyen en DH/Kg

2006 2005 Variation (%)Paille 1,22 1,28 -4%Foin de luzerne 2,18 2,14 +2%Foin de vesce avoine 2,73 2,05 +33%Orge importée 2,01 2,11 -5%Orge locale 2,17 2,46 -12%PSB 2,15 2,27 -5%Son local 2,09 2,3 -9%Son importé 1,80 2,25 -20%

ENCADRE

INDUSTRIE DES ALIMENTS COMPOSESLe secteur des aliments composés compte actuellement plus d’une trentaine d’unités industrielles ayant une capacité totale de l’ordre de 4,5 millions de tonnes, dont 60% est concentrée entre Casablanca et Rabat. A cette concentration géographique s’ajoute celle de la capacité de production. En effet, quatre unités représentent à elles seules une production de 2 millions de tonnes, soit plus de 45% de la capacité totale. La quasi-totalité (95%) de la production annuelle de ces usines est destinée à l’alimentation de la volaille.

2.3 Amélioration génétique

2-3-1 Elevage bovin

a) La poursuite de l’opération d’identification généralisée des bovins Commencée en Mai 2003 l’opération d’identification du cheptel bovin

a pour objectif d’identifier la totalité du cheptel bovin à l’horizon 2012. Le respect de cette échéance impose un rythme moyen annuel d’identification de 300.000 têtes par an. Au 31 décembre 2006, l’effectif identifié est d’environ 453.740 têtes contre 281.353 têtes l’année précédente.

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b) L’amélioration des bovins de races locales dans les régions bours :L’année 2006 a connu le lancement du programme de développement

de la race bovine Oulmès Zaer dans le cadre d’une convention de partenariat entre la DPA de Khemisset et l’Association des Eleveurs de Bovins de la race Blonde Oulmès-Zaer. Le montant de la contribution de l’Etat s’élève à 600.000 DH. Il a été procédé également à l’organisation de la 13ème édition du concours de la race. Ainsi, 65 éleveurs ont participé à cette édition avec 110 têtes bovines, ayant bénéficié de primes d’un montant de 50.000 DH.

c) L’insémination artificielle :Les principales réalisations en 2006, ont porté sur la poursuite de

l’équipement des centres régionaux d’insémination artificielle (Casablanca et Kenitra) et l’appui à la mise en application de l’insémination artificielle chez les éleveurs. Les réalisations on atteint 290.734 inséminations, soit une progression de 15 % par rapport à l’année précédente. Après la relative stagnation qu’a connue le nombre annuel d’inséminations artificielles enregistré durant la période 1999-2001, cette action s’est inscrite dans une tendance croissante depuis 2002 grâce notamment aux incitations financières prévues dans le cadre du Fonds de Développement Agricole.

Il convient de signaler que l’application de l’insémination artificielle chez les éleveurs est conduite en partenariat avec les associations professionnelles des éleveurs, qui contribuent aux frais d’application de cette technique chez les bénéficiaires.

EVOLUTION DES RÉALISATIONS DE L’INSÉMINATION ARTIFICIELLE

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d) Le contrôle laitier et la production des reproducteurs :Le programme de multiplication de génisses a porté sur l’encadrement

de 380 unités pépinières bovines par l’opération de contrôle laitier qui a concerné 4.876 vaches soit un recul de 29 % par rapport à l’année 2005.

La régression de cette activité se poursuit depuis 2001 notamment dans certaines régions comme Taza, Tetouan, Sidi Kacem, Ifrane et khouribga. La baisse dans les moyens logistiques nécessaires à l’encadrement des élevages pépiniéristes est la cause principale. Pour remédier à cette situation il a été procédé en septembre 2006, au transfert de la gestion du contrôle laitier aux associations et coopératives des éleveurs. Les modalités de ce transfert ont été définies dans un cahier des charges.

EVOLUTION DU BILAN DU CONTRÔLE LAITIER

e) Importation de reproducteurs de races pures :Avec la reprise, en 2005, de l’activité d’importation du bétail

reproducteur de races pures, qui avait été suspendue entre 2001 et 2004, on enregistre une progression notable dans les effectifs importés. Ils ont atteint, pour l’année 2006, 10.090 génisses reproductrices soit une augmentation de 12% par rapport à l’année dernière. L’Allemagne la France, et la Hollande demeurent les principales origines avec, respectivement, 65 %, 34 % et 1% de quotepart dans l’effectif importé en 2006.

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EVOLUTION DES IMPORTATIONS DE GENISSES DE RACES PURES

2-3-2 L’élevage ovin et caprina) Elevage ovin Les réalisations ont porté sur la poursuite du programme d’amélioration

génétique des ovins de races locales dans leur « zone d’origine » notamment l’encadrement de 4.060 éleveurs adhérents exploitant 520.042 femelles, dont 1.362 sélectionneurs professionnels exploitant plus de 246.564 brebis inscrites dans les livres généalogiques. Le contrôle des performances et l’indexation sont réalisés, annuellement, dans 200 élevages avec 24.548 agneaux pesés et indexés.

Les éleveurs sélectionneurs ont produit, en 2006, un total de 30.223 antenais et antenaises sélectionnés dont 3.255 béliers et 26.968 antenaises. Cette production représente un recul de 7% au niveau global et une régression de 34 % au niveau du nombre de béliers sélectionnés comparativement aux résultats de 2005.

Les éleveurs intégrés dans ce programme sont organisés dans 54 groupements. Ils bénéficient de la formation dans les domaines relatifs aux techniques de conduite des élevages, tel que l’alimentation, l’amélioration génétique et la santé animale.

Ces programmes sont menés en partenariat avec les organisations professionnelles spécialisées notamment l’Association Nationale Ovine et Caprine (ANOC).

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EVOLUTION DU CHEPTEL OVIN SÉLECTIONNÉ

b) Elevage caprinLe programme en matière d’élevage caprin de 2006, a concerné

l’encadrement de 527 éleveurs, propriétaires de 26.000 têtes, et organisés en 10 groupements situés dans les provinces du Nord (Tanger, Tétouan, Chefchaouen...) et 8 coopératives dans la province de khénifra.

En outre, l’année 2006 a vu l’organisation de la 8ème foire régionale caprine à Chefchaouen où 84 éleveurs provenant des provinces de Larache, Tanger, Tétouan et Chefchaouen ont bénéficié de primes d’un montant de 200.000 DH.

2-3-3 Développement de l’apiculture Outre sa contribution à la production alimentaire, le développement

de l’apiculture répond aussi à l’objectif visant l’amélioration du revenu de la population rurale dans les zones défavorisées. Ainsi, le programme de l’année 2006 a porté sur la distribution de 350 ruches modernes peuplées et accompagnées du matériel technique d’exploitation au profit des apiculteurs organisés en 8 coopératives. Ont bénéficié de cette opération les petits éleveurs des zones bours des provinces de Khouribga, Tiznit, Sidi Kacem, Essaouira, El Hoceima, Rabat-Salé et Khemisset.

En 2006, la production de miel a atteint 3500 tonnes dont 2500 tonnes dans le secteur industriel, 1000 tonnes dans le secteur traditionnel soit une augmentation de 17% par rapport à 2005, ainsi que 300 tonnes de cire. Le nombre d’apiculteurs est d’environ 35.000 dont 26.000 traditionnels et 9.000 apiculteurs modernes. Le nombre de ruches est de 385.000 dont 300.000 traditionnelles et 85.000 ruches modernes.

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EVOLUTION DE LA PRODUCTION DU MIEL ET DE LA LA CIRE(EN TONNE)

2-4 Santé animale

2-4-1 Défense et protection sanitaire du cheptel La lutte collective contre les maladies animales réputées légalement

contagieuses s’est poursuivie durant l’année 2006 sous forme de campagnes de vaccinations ou de traitements, selon le contexte épidémiologique de chaque maladie. Les programmes de lutte ont été conduits soit d’une manière généralisée à l’échelle nationale (vaccination contre la fièvre aphteuse bovine, vaccination contre la clavelée ovine, vaccination contre la rage canine) ou régionalisées (vaccination des ovins contre la blue tongue dans les zones à risque, vaccination contre la variole cameline dans les provinces du sud, vaccination contre le charbon bactéridien dans les zones reconnues charbonneuses, traitement des parasitoses externes et internes, vaccination contre les entérotoxémies dans les zones enclavées et les provinces du sud). Elles ont permis d’assurer une couverture satisfaisante du cheptel.

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BILAN DES REALISATIONS 2006 EN MATIERE DE PROTECTION SANITAIRE DU CHEPTEL

Campagne Espèces Zone d’actionEffectifs vaccinés,traités ou

tuberculinés

Vaccination contre la fièvre aphteuse Bovins Tout le territoire 2.393.932

Vaccination contre la clavelée ovine Ovins Tout le territoire 15 447 038

Vaccination contre la rage canine

Chiens à propriétaires Tout le territoire 283.290

Vaccination contre la Blue tongue Ovins Zones à risque 7.834.519

Vaccination contre le charbon bactéridien Ruminants Zones

charbonneuses 388.236

Vaccination contre la variole cameline Camelins Provinces du Sud 6500

Traitement contre les parasitoses externes Toutes espèces

Provinces du Sud et zones enclavées

3.016.419

Vaccination contre les entérotoxémies

Ruminants

3.284.000

Traitement contre les parasitoses internes 3.401.673

Vaccination contre la typhose aviaire

Poules pondeuses

Elevages de poules pondeuses

1.705.000

Vaccination contre l’influenza aviaire

Oiseaux Tout le territoire 106.000

Dépistage de la tuberculose (tuberculination)

Bovins Région de Souss Massa

25.661

2-4-2 Epidémiosurveillance et enquêtes épidémiologiques Le programme de surveillance épidémiologique des maladies

animales et d’enquêtes séro-épidémiologiques, mené en 2006, a porté sur la prospection et la détection précoce des maladies suivantes.

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•Bluetongue :La Bluetongue a été confirmée le 16 octobre 2006, respectivement au

niveau des provinces de Taourirt (CR Oued Za) et Jerada (CR Guenfouda). La situation épidémiologique globale a fait état de 2.028 cas déclarés dans 500 foyers répartis au niveau de 19 provinces. Le taux de morbidité est de 2,57 % et le taux moyen de mortalité est de 0,75 %.

•Clavelée ovine:La situation épidémiologique a fait état de 57 foyers (592 cas)

enregistrés au niveau de 12 provinces. Le taux de morbidité est de 8,70 % et le taux moyen de mortalité est de 2,84 %. Le système d’épidémiosurveillance de la maladie a été poursuivi en 2006 avec 230.251 ovins prospectés en moyenne par mois (soit un taux moyen de 1,4 % du cheptel ovin) au niveau des principaux points de concentration des ovins (souks, exploitations, abattoirs, lieux de rassemblements à l’occasion des campagnes collectives de vaccination et/ou de traitement, cabinets vétérinaires).

•Rage animale :326 cas de rage animale (toutes espèces confondues) ont été déclarés

durant l’année 2006 dans 44 provinces (Agadir Ida Outanane, Al Haouz, Al Hoceima, Assa Zag, Azilal, Béni Mellal, Berkane, Boulemane, Casablanca, Chefchaouen, Chichaoua, Chtouka Ait Baha, El Hajeb, El Jadida, El Kelaa, Errachidia, Essaouira, Fès, Figuig, Guelmim, Ifrane, Jerrada, Kenitra, Khémisset, Khénifra, Khouribga, Marrakech, Meknes, Moulay Yacoub, Nador, Nouaceur Ouarzazate, Oujda Angad, Rabat, Safi, Sefrou, Settat, Sidi Kacem, Tan Tan, Tanger Asilah, Taounate, Taourirt, Taza et Tetouan.)

•Tuberculose bovine :La surveillance de la maladie est effectuée au niveau des abattoirs,

elle a permis de déceler 9.843 nouveaux cas tuberculeux lors de l’inspection sanitaire et hygiénique.

•Brucellose bovine :Cinq foyers portant sur 28 cas de brucellose ovine, ont été déclarés

dans les provinces d’Inezegane Ait Melloul, Nouacer, Sefrou et Settat.

•Fièvre charbonneuse :

Le charbon bactéridien s’est déclaré dans 2 foyers, avec 6 cas, au niveau des provinces de Tan Tan et El Kelaa des Sraghnas.

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•Variole camelineTrois foyers (4 cas) ont été signalés par la province de Chichaoua.

•Maladie épizootique hémorragique (EHD)Au mois de juillet 2006, le Maroc a connu l’apparition d’une nouvelle

pathologie bovine dans certaines provinces. Les investigations de laboratoire effectuées sur les bovins malades ont permis de mettre en évidence la présence du génome viral de la maladie épizootique hémorragique du cerf (EHD). Le dernier foyer a été signalé le 29 octobre 2006.

•Fièvre aphteuse :Depuis le mois d’avril 1999, aucun foyer de fièvre aphteuse n’a été

déclaré au Maroc. La surveillance clinique de la Fièvre aphteuse a été poursuivie en 2006 sur l’ensemble du territoire national pour l’ensemble des espèces sensibles (bovins, petits ruminants et camelins). Les résultats de ces prospections n’ont fait état d’aucune anomalie sanitaire attribuable à la fièvre aphteuse.

2-5 Productions animales, consommation et prix

2-5-1 Viandes rougesL’estimation de la production de viandes rouges est demeurée

inchangée soit 400.000 tonnes en 2006. La consommation annuelle de viandes rouges par tête d’habitant est de l’ordre de 10 kg .

Le prix moyen de la viande s’est situé en 2006 à 60,41 DH/kg carcasse pour les bovins et 54,6 DH/kg carcasse pour les ovins, soit des hausses respectives de 12 % et 6% en moyenne par rapport à l’année précédente.

2-5-2 Lait et produits laitiers La production laitière, évaluée à 1,57 milliards de litres en 2006, a

enregistré un accroissement d’environ 14 % par rapport à 2005 et de 24% par rapport à la moyenne des cinq dernières années (2001-2005). Cette hausse de la production compense à peine l’accroissement de la consommation, ce qui maintient le taux de couverture de la demande en lait et produits laitiers (lait frais, UHT et stérilisé) au niveau de 88% atteint l’année précédente. Le reste des besoins est couvert par les importations, notamment de poudre de lait (11.950 tonnes) destinée essentiellement à la fabrication des dérivés.

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La production de lait de l’année 2006, a été collectée par plus de 1000 centres de collecte de lait, à destination des unités de transformation laitières qui ont produit, outre les produits dérivés, 560 millions de litres de lait pasteurisé et 95 millions de litres de lait UHT ou stérilisé. La quantité totale de lait usiné en 2006 a atteint 1,1 milliard de litres soit 70% de la production.

La consommation annuelle du lait est évaluée à 50 litres par habitant en 2006. Celle du beurre s’est élevée à environ 1,5 kg par habitant. Le taux de couverture des besoins en beurre est de l’ordre de 40%.

Le prix d’achat du lait à l’éleveur et le prix de vente du lait conditionné aux consommateurs sont restés inchangés :

•3,38 DH/litre en période de basse lactation et 2,97 DH/litre en période de haute lactation pour le producteur

•3,00 DH/1/2 litre pasteurisé à la consommation. Certaines usines de transformation de lait ont accordé, en période de

basse lactation, des prix allant jusqu’à 4 DH par litre produit à la ferme.Les importations de produits laitiers au titre de l’année 2006, ont

atteint 12.000 tonnes de lait en poudre, 36.650 tonnes de beurre, 10.112 tonnes de crème, protéine et lactosérum et 1.000 tonnes de lait UHT et lait concentré. Elles sont marquées par un accroissement de 19% par rapport aux importations de beurre effectuées en 2005 et une diminution de 17% au niveau des importations de la poudre de lait, grâce notamment à la hausse de la production nationale de lait.

2-5-3 AvicultureLa production de viande de volaille a reculé de 4,6 % en 2006.

Elle s’est établie à 370.000 tonnes contre 388.000 tonnes en 2005. Près de 86% de la production est assurée par le secteur industriel vu que le secteur traditionnel connaît une stagnation de sa production autour de 50.000 tonnes.

Cette régression de la production industrielle est imputée à l’impact négatif de l’apparition de la maladie de la grippe aviaire dans certains pays qui s’est traduit par une diminution des mises en place de poussins par les éleveurs suite à la baisse de la demande sur les produits avicoles. Ainsi, la production de poussins d’un jour est estimée en 2006 à 277 millions d’unités, soit une baisse de 5% par rapport à 2005, dont 268 millions de type chair et 9 millions de type ponte.

Concernant la production de dinde, les importations de dindonneaux d’un jour non reproducteurs se sont élevées à 2,7 millions d’unités et la production est estimée en 2006 à 2,26 millions de dindonneaux.

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En 2006, le prix du poulet a poursuivi sa baisse en se situant en moyenne à 10,9 DH le kilogramme au poids vif; soit une baisse de 13% par rapport à celui enregistré en 2005 et de 27% par rapport au prix moyen de 2004.

La production d’œufs de consommation est estimée à 2,8 milliards d’unités en 2006, soit 91 unités par habitant, 2 milliards de ces œufs sont fournis par l’élevage industriel et 0,8 milliards par l’élevage traditionnel. Le prix moyen des œufs a légèrement augmenté de 1,8 % pour se situer à 0,56 DH l’unité.

La production annuelle des aliments composés pour l’aviculture est évaluée à 1,6 millions de tonnes; soit une régression de 11 % par rapport à 2005.

2-6 Echanges commerciaux d’animaux vivantsLes échanges commerciaux en matière d’animaux vivants sont axés

au niveau des importations principalement sur les bovins reproducteurs de race pure et la volaille de reproduction. Au niveau des exportations, seuls les équidés sont échangés avec l’extérieur avec un excédent en faveur du Maroc. Ces échanges sont effectués dans le cadre d’accords sanitaires bilatéraux avec les pays tiers concernés.

SITUATION DES ECHANGES D’ANIMAUX VIVANTS DURANT L’ANNEE 2006

Espèces Importations Exportations Provenance/ destination

Equides

345 France, Belgique, Allemagne, USA, Espagne, Hollande, Pologne, Italie, Portugal.

514 France, Espagne, Sultanat Oman, Portugal, Belgique, Tunisie, Emirates Arabes-Unis, Russie

Semences equines 141 doses France- Grande Bretagne, Belgique

Bovins reproducteurs de race pure 9436 bovins France, Allemagne, Hollande

Caprins reproducteurs de race pure

126 caprins de race alpine

France

Volailles

- Poussins reproducteurs chair

- Poussins reproducteurs ponte

- Dindonneaux d’un jour

- Reproducteurs dinde

2.105.720

132.346

2.737.436

27.527

France-Espagne

France-Grande Bretagne-Allemagne-Hollane

France-Belgique-Espagne

Grande Bretagne- France

Autres especes Animaux de cirque Espagne

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V- CONTRIBUTION DE L’AGRICULTURE A L’ECONOMIE NATIONALE

V-1 L’AGRICULTURE ET LA FORMATION DU REVENU NATIONAL

Dans le cadre du nouveau système de la comptabilité nationale, ayant comme base l’année 1998, le Revenu National Brut (RNB) disponible s’est établi, en Prix Courants, à 622,67 milliards de Dirhams en 2006, et le Produit Intérieur Brut Agricole (PIBA) est estimé à 80,47 milliards de DH. La contribution du PIBA dans la formation du RNB a représenté 12,9% en 2006, contre 11 % l’année précédente (62,6 milliards DH). Cette amélioration de la part du PIBA dans la formation du Revenu National Disponible est due aux bons résultats de la campagne agricole 2005-2006. En effet, le Produit Intérieur Brut propre à l’activité agricole a progressé, en prix courants, de +31,6% entre 2005 (56,46 milliards DH) et 2006 (74,31 milliards DH). Par contre, la composante «Pêche » du PIBA a vu son Produit reculer de -0,3%.

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CONTRIBUTION DU PIBA ET DES AUTRES BRANCHES D’ACTIVITE DANS LE REVENU NATIONAL BRUT DISPONIBLE (PRIX COURANTS)

(Nouveau système comptable ayant comme base 1998)(En millions de Dirhams)

2002 2003 2004 2005 2006Produit Intérieur Brut (PIB) 446.044 476.987 500.081 522.649 575.271Revenus Nets reçus de l’Extérieur (RNE) 26.013 29.473 34.571 42.081 47.402

Revenu National Brut disponible (RNB) 472.057 506.460 534.652 564.730 622.673

- Activités primaires Dont :

• Agriculture • Pêche- Activités secondaires (1)- Activités tertiaires (2)

65.457 73.933 73.672 62.650 80.475

59.146 68.759 68.575 56.468 74.3126.311 5.174 5.097 6.182 6.193

108.188 119.418 125.040 136.349 142.538222.878 234.176 250.632 270.706 290.175

Activités primaires / RNB en % 13,8 14,6 13,7 11 12,9Activités secondaires/RNB en % 22,9 23,5 23,3 24,1 22,9Activités tertiaires/RNB en% 47,2 46,2 46,8 47,9 46,6Revenus nets reçus de l’extérieur/RNB en % 5,5 5,8 6,4 7,4 7,6

(1) Industrie extractive, Industrie (hors raffinage du pétrole), Raffinage du pétrole et autres produits d’énergie, Électricité et eau, Bâtiment et travaux publics.(2) Commerce, Hôtels et restaurants, Transports, Postes et télécommunications, Autres services (Activités financières et assurances, Services rendus aux entreprises et services personnels, Education, santé et action sociale, Branche fictive), Administration publique générale et sécurité sociale.

Source des valeurs en millions DH: Rapport Bank Al Maghrib exercice 2006

Sur les cinq années allant de 2002 à 2006, le taux moyen de contribution du PIBA dans la formation du Revenu National Brut est de 13,2%. L’année 2003 ayant enregistré la plus haute contribution avec un taux de 14,6%. Sur la même période, la part des activités secondaires dans la formation du RNB reste stationnaire autour d’une moyenne de 23,3% (22,9% en 2006 contre 24,1% en 2005). De même, la part des activités tertiaires fluctue autour de 47%. En contrepartie, le taux de contribution des Revenus Nets reçus de l’Extérieur, s’inscrit dans une tendance croissante depuis 2002 en passant de 5,5% à 7,6% en 2006. A partir de 2004, il commence à représenter plus que la moitié de celui du PIBA.

La contribution du PIBA (prix courants) dans le Taux de Croissance du PIB en 2006, est évaluée à +3,4% contre -2,2% en 2005. La part du Produit Intérieur Brut Non Agricole (PIBNA) dans le Taux de Croissance

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2006 est restée du même niveau que celle de l’année précédente soit 6,7%. La dépendance du PIB de la variabilité du PIBA reste encore prédominante (voir graphique et tableau ci-après).

CONTRIBUTION DU PIBA ET DU PIBNA DANS LE TAUX DE CROISSANCE DU PIB (PRIX COURANTS)

(Nouveau système comptable ayant comme base 1998)

V-2 L’AGRICULTURE ET LES ECHANGES EXTERIEURS

V-2-1 ExportationsLa part des exportations agricoles du Maroc dans les exportations

agricoles mondiales oscille autour de 0,3% depuis 1990. Elle a représenté en 2006 prés de 0,28%. Les exportations agricoles du Maroc pour l’année 2006, évaluées à 2.629 millions de $ US, ont progressé sur la période 2000-2006 de l’ordre de 50% et leur part dans les exportations totales de marchandises a représenté 20,7% en 2006 contre 23,5% en 2000. Pour d’autres pays à économie similaire à celle du Maroc, le taux d’accroissement de la valeur des exportations sur la même période est de 126% pour la Turquie et 80% pour le chili, pays dont la valeur des exportations agricoles est très supérieure à celle du Maroc (Cf. tableau ci-après). Il atteint 270% pour la Jordanie et 167% pour la Tunisie, pays pour lesquels la valeur des exportations agricoles est inférieure à celle du Maroc.

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EVOLUTION DE LA PART DES EXPORTATIONS AGRICOLES DU MAROC DANS LES EXPORTATIONS AGRICOLES MONDIALES

Source des données ayant servies pour le calcul : OMC (Statistiques du commerce international 2006)

EVOLUTION DES EXPORTATIONS DE PRODUITS AGRICOLES DU MAROC ET DE CERTAINES ECONOMIES COMPARABLES

A L’ECONOMIE MAROCAINE (1990-2006)

Valeur en Millions de dollars U.S.A

Part dans les Exportations totales de marchandises du pays

(%) 1990 2000 2004 2005 2006 2000 2006Monde 414723 552345 786020 850746 944531 8,8 8

Maroc 1228 1746 2054 2575 2629 23,5 20,7

Chili 2779 6399 9124 10098 11492 33,3 19,8

Turquie 3300 3828 6304 8093 8666 13,8 10,1

Côte d’Ivoire 2374 2308 3571 3368 3508 59,4 41,7

Pakistan 1081 1234 1570 2155 2210 13,7 13,1

Tunisie 418 548 1137 1155 1467 9,4 12,7

Jordanie 111 190 568 654 704 10 13,6Source : OMC (Statistiques du commerce international 2006)

1990 2000 2004 2005 2006

0,00%

0,05%

0,10%

0,15%

0,20%

0,25%

0,30%

0,35%

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ENCADREIl reste encore des efforts à accomplir au niveau de la compétitivité des exportations agricoles du Maroc. La compétitivité dépend de nombreux facteurs, notamment la qualité des infrastructures de transports. Selon l’étude « La Logistique du Commerce et la Compétitivité du Maroc » menée par le Ministère de l’Equipement et du Transport en 2006 conjointement avec la Banque Mondiale, « Le prix et la mauvaise qualité du transport interne ajoutés au prix de la traversée Tanger-Algésiras rendent difficilement compétitifs les exportations de produits frais en provenance de la région d’Agadir par exemple. Le coût de transport Agadir-Espagne est si important qu’il correspond environ au coût de la distance Istanbul-France. Dans ces conditions, le marché potentiel du Maroc, dans ce domaine, est considérablement réduit. » Cette étude rapporte aussi que : « Les coûts logistiques totaux du Maroc s’élèvent à environ 20% du PIB. Or, ce ratio est supérieur à celui des pays de l’Union Européenne y compris ceux qui l’ont rejoint en 2004 (dont le ratio se situe entre 10 et 16%). De grands pays émergents comme le Mexique, le Brésil et la Chine ont, quant à eux, des coûts logistiques de l’ordre de 15 à 17% du PIB. Le Maroc possède ainsi un potentiel de gain de plusieurs points de PIB qui proviendrait d’une logistique plus performante ». Cette préoccupation est d’autant plus justifiée que la part des exportations agricoles dans les exportations totales de marchandises du Maroc, reste encore importante. Elle est estimée en 2006, à 20,7% pour le Maroc contre 10,1% pour la Turquie, 12,7% pour la Tunisie et 13,6% pour la Jordanie.

EVOLUTION DE LA VALEUR DES EXPORTATIONS AGRICOLES DE CERTAINS PAYS A ECONOMIE COMPARABLE AU MAROC

Source des données ayant servies pour le calcul : OMC (Statistiques du commerce international 2006)

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V-2-2 ImportationsLa part des importations agricoles du Maroc dans ses importations

totales de marchandises s’inscrit dans une tendance baissière sur la période 2000-2006. Cette part est passée de 16,8 % en 2000 à 14,1 % en 2004 pour finalement chuter à 12% en 2006. Cette tendance se traduit également au niveau de la courbe de l’évolution de la valeur des importions agricoles du Maroc (voir graphique ci-après) qui marque une relative stabilisation de la valeur des importations agricoles entre 2005 et 2006.

Toutefois ce ratio reste élevé par rapport à celui de la Turquie qui est de seulement 5,4% en 2006, et ce, malgré la forte croissance qu’enregistre la valeur annuelle de ses importations agricoles (voir graphique ci-après). Le chili est également dans une situation similaire à celle de la Turquie avec 6,9% de part des importations agricoles dans les importations totales, tout en enregistrant une progression importante dans ses importations agricoles sur la période 2000-2006. Ceci traduit, entre autres, l’effet de l’expansion des importations des autres secteurs de l’économie autres que l’agriculture notamment les biens d’équipement.

EVOLUTION DE LA VALEUR DES IMPORTATIONS AGRICOLES DE CERTAINS PAYS A ECONOMIE COMPARABLE AU MAROC

Source des données ayant servies pour le calcul : OMC (Statistiques du commerce international 2006)

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V-3 REVENU AGRICOLE ET EMPLOI, EN MILIEU RURAL

Le rapport du Haut Commissariat au Plan sur l’activité, l’emploi et le chômage en 2006, estime la population totale du Maroc à près de 30.509 mille personnes, et le nombre d’actifs à 11.275 mille personnes (+1,2% par rapport à 2005), dont 5.671 milles ruraux (+0,2 % par rapport à 2005). Ainsi, le taux brut d’activité à l’échelle national est estimé à 37,0% et le taux brut d’activité en milieu rural est évalué à 42,2%. Si l’on ne considère que la population âgée de 15 ans et plus, le Taux d’activité de cette catégorie, en milieu rural, atteigne 60,5%. Le bas niveau de la qualification de la population active (approché par le diplôme le plus élevé obtenu) constitue une caractéristique prépondérante dans la mesure où, en 2006, prés de 66,5% de la population active à l’échelle nationale n’a aucun diplôme. Ce taux atteint 86,8% en milieu rural contre 46,0% en milieu urbain.

L’emploi, mesuré par la population active occupée, s’élève en 2006, à prés de 10.212 mille personnes dont 5.472 mille personnes en milieu rural. Près de la moitié (49,4%) des personnes actives occupées à l’échelle nationale sont âgées de moins de 35 ans. Cette proportion est encore plus importante dans les campagnes où elle atteint 53,8%, contre 44,3% dans les villes.

Le taux d’emploi des adultes, mesuré par la part (en pourcentage) des actifs occupés adultes parmi la population totale âgée de 15 ans et plus, s’élève à 46,3%. Ce taux est de 37,8% en zones urbaines et de 58,2% en zones rurales. Le taux d’emploi rural, est plus élevé que celui enregistré en milieu urbain en raison, d’une part, de l’importance relative de la participation féminine à l’activité économique, et d’autre part, de la prédominance du phénomène de l’auto-emploi et de l’emploi» non rémunéré» dans la campagne.

En milieu rural, le statut des aides familiales représentent 47,0% de la population active occupée rurale, suivi par le statut des indépendants qui représente 27,7% et le salariat qui représente 22,1% de l’emploi rural. Cependant, le statut professionnel de « l’aide familiale » demeure le statut le plus fréquent chez les femmes rurales (avec 83,2% de l’emploi féminin contre 5,5% seulement pour les citadines).

Par secteur d’activité, ‘l’agriculture, forêt et pêche’ absorbe une part importante des actifs occupés notamment en milieu rural. En effet, ce secteur emploie 43,3% des actifs occupés au niveau national, et absorbe en zones rurales 77,8% du total de l’emploi rural, contre seulement 5,3% de l’emploi urbain. Le secteur des «services» vient en deuxième place, avec 36,3% de l’emploi total. Cette proportion atteint seulement 12,0% dans

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les campagnes contre 63,1%, dans les villes. Quant au secteur industriel, sa contribution dans l’emploi total atteint à peine 12,3%. L’économie nationale étant à vocation agricole, ce pourcentage assez modéré s’explique aussi par le faible poids qu’occupe ce secteur dans les campagnes (4,3% contre 21,2% en milieu urbain). Le secteur du «bâtiment et travaux publics» (BTP), n’emploie de son côté que 8,0% de la population active occupée (10,3% dans les villes et 5,9% dans les campagnes).

Sur le plan de la contribution à la création nette d’emplois en 2006 par les secteurs d’activité économique, le secteur des « Services», a contribué à hauteur de 77,9 % des postes d’emplois créés, suivi par le «BTP» et «l’Industrie», avec respectivement 36,2% et 7,4%. Par contre les secteurs de «l’Agriculture, forêt et pêche» et la branche «Commerce» ont connu, quant à eux, des pertes d’emploi estimées respectivement à -16,6% et à -4,8% des emplois créés en 2006.

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DOSSIER LES NOUVEAUX DEFIS

ALIMENTAIRES1

••••DOSSIER

1 Ce dossier s’appuie notamment sur l’étude réalisée pour le Conseil Général du Développement Agricole par Mme Sabah Benjelloun (« Situation alimentaire et nutritionnelle au Maroc: éléments pour une politique alimentaire », Nov 2007), sur l’étude prospective « Agriculture 2030 : quels avenirs pour le Maroc ? » réalisée par le Conseil et par le Haut Commissariat au Plan ainsi que sur des analyses internationales du CIHEAM, du Plan Bleu, de la FAO et de l’IFPRI.

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Préambule

Le présent dossier est consacré à l’alimentation. Il s’attache, par une analyse des différentes données disponibles, à rendre compte de la transition alimentaire en cours dans le pays, et de ses causes et conséquences possibles. Il donne par ailleurs des informations sur les grandes évolutions constatées aux niveaux mondial, européen et méditerranéen et en montre l’importance pour le pays. Il peut ainsi mettre en lumière et en débat les nouveaux défis alimentaires à relever par le Maroc et leurs conséquences possibles pour l’agriculture nationale.

La première partie porte sur les principaux changements alimentaires en cours dans le pays. Pourquoi peut-on parler d’une véritable « transition alimentaire » ? Quelles sont les grandes tendances observées sur les céréales, les fruits et légumes, le sucre et les huiles, le lait, la viande, les œufs et le poisson ? Quelles différences observées entre ville et campagne, entre les plus pauvres et les plus riches ? En quoi les écarts s’accroissent ou se réduisent t’ils ? Et comment le Maroc se positionne t’il par rapport à d’autres pays ? Le pays perd t’il ou conserve t’il ses spécificités ?

La suite du dossier s’attache aux conséquences puis aux causes de la transition. Quelles sont les conséquences des évolutions alimentaires sur la santé ? Quels sont les niveaux de surpoids et d’obésité et quels sont leurs impacts possibles ? Mais comment peut-on expliquer de tels changements aussi rapides et aussi profonds ? Quelles sont les évolutions dans les modes de vie, dans la production industrielle et dans la distribution qui contribuent notamment à les expliquer ?

La dernière partie porte sur les évolutions mondiales et régionales. Quels sont les grands changements observés ? Quelles sont les évolutions de politiques qui en résultent en Europe ? Pourquoi s’intéresse t’on dans le monde à la diète méditerranéenne ? Et pourquoi ces changements globaux et régionaux sont-ils importants pour le pays et pour les ménages marocains? Quels pourraient en être les conséquences ? Quels risques et quelles opportunités ?

••••DOSSIER

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Quels sont par conséquent les nouveaux défis alimentaires qui vont devoir être relevés par le Maroc et quel contenu donner aujourd’hui au concept de « sécurité alimentaire » ? En quoi cette question d’une importance majeure pour le pays, pour les familles et pour l’avenir de l’agriculture nationale, pourrait-elle justifier des actions collectives résolues ? Quelles pistes d’action envisager pour une transition plus réussie au Maroc ? Et pourquoi ce sujet pourrait-il justifier une coopération régionale ambitieuse entre les pays des deux rives de la Méditerranée ?

1. L’évolution de la demande alimentaire au Maroc

L’évolution de la demande alimentaire peut être estimée à partir des :

nenquêtes auprès des ménages réalisées par la Direction de la Statistique (en 1970/71, 1984/85 et 2000/2001) qui ne prennent en compte, sur le plan quantitatif, que la seule consommation à domicile,

nestimations pour chaque produit du « disponible à la consommation humaine » (DCH), c’est-à-dire l’addition, pour un produit donné, de la production, de l’importation et de la variation de stock à laquelle on soustrait l’exportation, l’alimentation du bétail, les semences, la transformation industrielle et les pertes. Le tableau ci-dessous indique les évolutions constatées du DCH par groupes d’aliments depuis 1966.

Les chiffres de consommation résultant du DCH et des enquêtes ménages peuvent différer notablement. Des analyses fines produit par produit sont nécessaires pour mettre en exergue les changements significatifs.

1.1 La très forte consommation de céréales, la prééminencedu blé tendre

Les céréales constituent la base de l’alimentation. Leur consommation au Maroc demeure très forte, en particulier chez les classes les plus aisées. Cette évolution est contraire à celle constatée dans d’autres pays où la consommation de céréales a diminué avec l’augmentation du revenu. Le disponible a augmenté. L’examen des enquêtes nationales auprès des ménages montre au contraire une baisse globale limitée qui résulte d’une diminution de la consommation à la campagne (199 kg contre 242 en 1984), la consommation en ville ayant au contraire augmenté (175 kg/personne/

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habitant en 2001 contre 169 en 1984). Les enquêtes montrent aussi une consommation des céréales plus forte chez les 20% les plus riches (234 kg/personne/an en équivalent grains) que chez les 20 % les plus pauvres (138 kg).

Plusieurs experts considèrent que ces spécificités marocaines peuvent s’expliquer par l’importance du tajine dans la cuisine, le pain servant de fourchette. La consommation de viande (et donc de tajines en sauce) augmentant avec le revenu, celle de pain augmente également.

On peut aussi relever :

nune forte chute de l’autoconsommation (9% en 2001 contre 39% en 1970) y compris en milieu rural (18% en 2001 contre 51% en 1970). De nombreux agriculteurs pauvres, producteurs de blé dur, le vendent pour acheter de la « farine nationale de blé tendre » subventionnée, moins chère sur le marché,

nle recul de l’orge avec une part dans le DCH céréalier passée de 31% en 1966-68 à 16% en 2001-03, au bénéfice des blés,

nla progression du blé tendre aux dépens du blé dur (avec cependant un léger regain récent chez les consommateurs urbains), ce qui n’est pas sans conséquences (voir encadré),

La consommation de céréales : vers un retour du blé dur après un long recul ?

La part du blé tendre dans la consommation totale de céréales a triplé en 30 ans pour atteindre 61% en 2001. Dans le même temps, la part du blé dur diminuait de moitié passant de 40% du total à 17 puis 20% (source Direction de la statistique, ENCDM 1970/71, 1984/85, 2000/2001).

Ce changement radical est contrasté entre ville et campagne. En ville, la part du blé tendre est passée de 45 % en 1970 à 71% en 1984 avant de s’établir à 61% en 2001. Celle du blé dur a d’abord fortement diminué pour passer de 47 % en 1970 à 14% en 1984 avant de remonter à 23% en 2001. A la campagne, la part du blé tendre a quadruplé pour passer de 13% en 1970 à 61% en 2001, celle du blé dur passant dans le même temps de 37% à 17%.

••••DOSSIER

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PART DES BLÉ DUR ET BLÉ TENDRE DANS LA CONSOMMATION

La subvention de l’Etat à la farine nationale de blé tendre (par la caisse de compensation) a contribué à amplifier la substitution du blé tendre au blé dur et à l’orge.

Cette substitution est problématique car le blé tendre est moins bien adapté que le blé dur et l’orge aux conditions climatiques du pays et notamment aux sécheresses devenues structurelles depuis deux décennies, ce qui a contribué à renforcer l’irrégularité de la production agricole et la volatilité de la croissance. En outre, la valeur nutritive du blé dur est supérieure à celle du blé tendre car le blé dur a une teneur plus riche en protéines (13,68 g par 100 g de partie combustible contre 10,69 mg), en lipides (2,47 par 100 g contre 1,54), en magnésium (144 mg contre 90 mg), en phosphore (508 contre 402 mg) et en vitamines (B6, niacine). La substitution du blé dur par le blé tendre n’a donc pas été favorable sur un plan nutritionnel.

Le regain récent chez les consommateurs urbains du blé dur représente une évolution intéressante.nla consommation par les populations pauvres de « farine nationale de

blé tendre » (qui montre l’importance du système de compensation pour leur pouvoir d’achat et la lutte contre la pauvreté), de céréales non transformées et de farines d’autres céréales,

nla consommation par les plus riches de beaucoup de pain, de farine de luxe, de farine de blé dur et d’autres produits à base de céréales (ex : viennoiseries). Leur consommation de « farine nationale de blé tendre » subventionnée par cette catégorie n’est cependant pas négligeable.

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LA CONSOMMATION DE CÉRÉALES CHEZ LES 20% LES PLUS PAUVRES ET LES PLUS RICHES

Produits

Consommationdes 20% lesplus pauvres(kg/hab/an)

Consommationdes 20% lesplus riches

(kg/hab/an)

Céréales non transformées,(dont blé dur en grain)

20 (7,3)

30 (17)

Pain acheté 2,9 29« Farine nationale de blé tendre » 58 33Farine de luxe 13 48Farine de blé dur 7,1 37Farine d’autres céréales 8,8 1,5Semoule 5,4 11Couscous 1,5 4,9Pâtes alimentaires 2,0 6,6Autres produits 0,5 7,0Total 120 207

Source : Direction de la Statistique, ENCDM 2000/2001

1.2 Les fruits, légumes et légumineuses

Les légumesLe disponible en légumes a presque triplé en 40 ans (110 kg en 2001

contre 44 en 1966). Cependant, l’augmentation de consommation rapportée par les enquêtes ménages est moins forte (120 kg consommés en 2001 contre 84 kg en 1970). La forte disparité urbain/rural tend à se réduire : le rapport de consommation en faveur des urbains est en effet passé de 1,8 en 1970 à 1,3 en 2001. Par contre, les disparités riches/pauvres se sont creusées : les 20% les plus riches consommaient 2,7 fois plus que les 20% les plus pauvres en 2001, contre un rapport de seulement 2 entre les deux déciles extrêmes en 1984.

Au niveau de la répartition entre produits, on doit relever :nla forte croissance de la consommation de tomates chez les ruraux

(22,1 kg soit un accroissement de 86% entre 1970 et 2001) qui se rapproche ainsi de celle des urbains (29 kg). Cette croissance pourrait indiquer l’introduction des salades dans les repas à la campagne.

••••DOSSIER

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nL’augmentation de la consommation de pommes de terre, spectaculaire en milieu rural. Cette évolution résulte probablement de l’introduction des pommes de terre frites dans l’alimentation, ce que semble corroborer la croissance de la consommation d’huiles pour friture.

CONSOMMATION DE LA POMME DE TERRE PAR MILIEU DE RÉSIDENCE (1970, 2001)

Source : Direction de la Statistique, ENCDM 1970/71, 1984/85, 2000/01

Les fruitsL’évolution est beaucoup plus contrastée pour les fruits. Si le disponible

est passé de 33 kg en 1966 à 59 kg en 2001, soit une croissance de 77%, les enquêtes ménages montrent une forte diminution en milieu rural (30 kg consommés en 2001 contre 45,8 en 1970) et une consommation en milieu urbain qui reste à peu près stable (46 kg en 2001).

Cette forte baisse de consommation à la campagne vient de la réduction de moitié de la consommation de fruits frais à pépins (passée de 32 à 16 kg) par les ruraux. Cette chute est probablement due à l’augmentation des prix : les agriculteurs confrontés à la pauvreté ont réduit leur autoconsommation pour vendre leur production. Les disparités par classes de dépense se sont fortement accrues : les 10% les plus riches consomment 10 fois plus de fruits que les pauvres en 2001 contre 5 fois plus en 1984.

Les légumineusesLa croissance du disponible en légumineuses a été limitée, ce que

confirment les enquêtes puisque la consommation est passée de 5 à 5,6 kg de 1970 à 2001 et les disparités urbain/rural et riches/pauvres sont peu significatives.

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1.3 Le sucre, les huiles et les corps gras

Le sucreSi le disponible en sucre a un peu augmenté depuis 1966, les enquêtes

ménages montrent au contraire une diminution de la consommation avec 24,1 kg en 2001 contre 29,7 en 1970. Ce serait un progrès au plan nutritionnel, la surconsommation de sucre étant néfaste pour la santé.

Cependant, cette consommation est sous-estimée : elle ne prend pas en compte la consommation hors domicile (dans les cafés, restaurants, pâtisseries et mahlabas) forte et croissante, pas plus que la consommation de sucre contenue dans les biscuits, boissons sucrées et confiseries, importante notamment chez les enfants. Or celle-ci est en forte croissance comme il est montré plus loin par les indicateurs relatifs au commerce et à la production industrielle.

La consommation mesurée à domicile est 2 fois plus forte chez les 10% d’urbains les plus riches que chez les 10 % les plus pauvres. La subvention de l’Etat par la caisse de compensation, déjà contestable par ses effets sur la santé, profite ainsi surtout aux plus riches.

Les huilesLe disponible en huiles a doublé depuis 1966 pour atteindre environ

14 kg en 1987 (13 kg en 2001). Les enquêtes ménages révèlent une forte augmentation de la consommation d’huiles de graines (12,2 kg en 2001 contre 5,3 en 1970) et au contraire une chute de la consommation d’huile d’olive (3,1 kg en 2001 contre 5 en 1970). La baisse de la consommation de l’huile d’olive vient de la campagne (3,6 kg consommés en 2001 contre 6,3 en 1970), la consommation en ville ayant au contraire légèrement augmenté sur la période (2,8 kg en 2001 contre 2,3 en 1970) après avoir commencé à baisser dans les années 70 (1,9 kg en 1984).

Les huiles de graines consommées au Maroc sont à 80% importées sous forme d’huiles brutes de soja. Le changement alimentaire a donc conduit à une forte augmentation des importations. Ce changement en faveur des huiles de graines au détriment du produit national, pourtant plus favorable à la santé, a été pendant longtemps encouragé par les politiques de subventions alimentaires qui ont maintenu artificiellement un prix de vente au consommateur d’environ 8,4 DH alors que le prix de revient était de 13 à 14 DH.

Le beurreSi le disponible en beurre a légèrement augmenté (1,71 kg en 2001

contre 1,35 en 1966), les enquêtes ménages montrent pourtant une baisse de

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consommation (1,8 kg en 2001 contre 2,5 en 1970). Le prix élevé du beurre en est probablement une raison, surtout chez les ruraux. Ces derniers, plus pauvres, en consomment deux fois moins que les urbains. Ce prix élevé contribue aussi à expliquer la nouvelle consommation de margarine (0,71 kg/personne/an) révélée par l’enquête de 2001.

1.4 Le lait et les produits laitiers Le disponible à la consommation de lait a fortement augmenté grâce

au développement de la production nationale. Le lait frais représente encore 70,5 % du total consommé, révélant un taux de pénétration faible des produits dérivés (fromage, autres laits) dans les ménages marocains. Si le niveau moyen de consommation (38 kg contre 28 en 1970) peut être jugé encore insuffisant, même en ville où il est plus élevé, la croissance de la demande reste forte et pourrait progresser suite à l’instauration de l’horaire continu et aux nombreuses campagnes de publicité agressives menées par les industriels.

Cette évolution globale cache des disparités urbain/rural devenues considérables. Les enquêtes révèlent en effet une forte croissance de la consommation de lait et produits laitiers en ville (53,1 kg en 2001 contre 30,5 en 1970) et au contraire une forte chute à la campagne (18 kg en 2001 contre 27,3 en 1970). L’écart entre ville et campagne, insignifiant il y a trente ans, est aujourd’hui de 1 à 3. Il est même probablement supérieur car les chiffres ne prennent pas en compte la consommation des urbains hors domicile (dans les cafés et mahlabas).

CONSOMMATION DE LAIT ET DE PRODUITS LAITIERS EN 2001 (KG/PERSONNE/AN)

Lait frais non traité

Lait pasteurisé

Autres laits Petit lait Fromage Total

Urbain 5,35 30,45 9,31 3,18 4,78 53,07Rural 11,24 2,1 1,9 2,83 0,28 18,35National 7,94 17,94 6,05 3,02 2,8 37,75

Source : Direction de la Statistique, ENCDM 2000/2001

La chute de la consommation de lait à la campagne a suivi l’installation des centres de collecte. Celle-ci a en effet conduit les éleveurs à vendre l’ensemble de leur production, n’en laissant ni pour la consommation en lait frais ni pour la transformation en produits dérivés traditionnels. Ainsi le petit lait a vu sa consommation s’effondrer en milieu rural pour passer de 18

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litres (en équivalent lait frais) en 1970 à moins de 3 litres en 2001. Plusieurs études confirment que l’alimentation de la population rurale a été affectée négativement par l’acheminement du lait vers les unités industrielles. Cette situation est aggravée par le fait que le lait pasteurisé n’est guère distribué en milieu rural en raison de sa périssabilité et du manque d’infrastructures (routes, électricité). Ceci explique les différences de consommation observées en 2001 : à peine 2 litres de lait pasteurisé par personne à la campagne contre 30 litres en ville.

1.5 Les œufs, les viandes et les poissons

Les œufs La consommation d’œufs, stimulée par le développement du secteur

avicole industriel, a beaucoup progressé mais plus en ville, où elle est passée de 36 unités en 1970 à 90 en 2001, qu’à la campagne. La consommation des ruraux après avoir progressé a en effet baissé de 41 unités en 1984 à 34 en 2001. Cette chute est un autre indicateur de la pauvreté rurale.

Les viandesSi le disponible en viandes rouges a augmenté (20 kg en 2003 contre

12,5 il y’a 40 ans), la consommation relevée par les enquêtes indique au contraire un recul à la ville comme à la campagne, la consommation annuelle moyenne stagnant à 10,5 kg depuis 1984 contre 15,5 en 1970. Cette baisse peut s’expliquer par la hausse du prix et par l’augmentation de l’offre en viandes blanches beaucoup moins chères. La consommation de viandes blanches a explosé pour passer de 2,3 kg en 1970 à 7,2 kg en moyenne en 2001.

La disparité ville/campagne demeure forte : 12,2 kg de viandes rouges et 9,2 de viandes blanches en 2001 à la ville contre respectivement 8,5 et 4,6 à la campagne.

Les poissonsLa consommation de poissons, en forte croissance (+ 94 % de 1970

à 2001) demeure encore inférieure à 10 kg par personne et par an. Elle est deux fois plus forte en ville (12 kg) qu’à la campagne (6 kg). Les montagnards ont encore des attitudes négatives pour ces produits pourtant hautement nutritifs. La mauvaise qualité des poissons acheminés aux souks ruraux dans des camions non réfrigérés en est une raison.

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1.6 La ration nutritionnelleL’apport calorique total est passé en moyenne de 2466 kcal/personne/

jour en 1970 à 3001 kcal en 2001. Les ruraux qui consommaient plus de calories que les urbains en 1970 (2600 kcal contre 2202) sont maintenant dépassés (2963 contre 3031).

Le taux de couverture du besoin énergétique inférieur à 1 en 1970 (0,94) est devenu en 2001 très supérieur (1,23). La part croissante des lipides dans l’apport énergétique (16% en 1970, 24% en 2001) confirme la transition alimentaire et nutritionnelle rapide du Maroc.

Cependant, les disparités en fonction des revenus sont grandes puisque un individu du quantile le plus élevé (moyenne des 20% les plus riches) consomme 4359 kcal par jour contre 1942 kcal pour celui du quantile le plus bas, soit 2,3 fois plus. De même, la part des produits animaux est de 12% pour le premier quantile contre à peine 4% pour le dernier.

STRUCTURE DE LA RATION CALORIQUE PAR CLASSES DE DÉPENSE

CL1 CL2 CL3 CL4 CL5 ENS

1942

19 2122 25

29

24

70

6866

63

59

6411

11

12

12

12

122471

2892

3342

4359

3001

Protéines

Glucides

Lipides

Les chiffres en haut des histogrammes représentent l’apport calorique en kilocalories.Les chiffres à l’int érieur des barres repr é sentent le pourcentage de calories fourni par chaque macronutriment.

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ORIGINE DES CALORIES PAR CLASSE DE DÉPENSE EN 2000/01

1.7 Quelques conclusions sur les évolutions alimentaires constatées au Maroc

Le problème des donnéesL’analyse des données issues des bilans alimentaires (DCH) et

des enquêtes ménages montre des écarts de chiffres qui peuvent être considérables. Pour cerner la situation alimentaire, il faut prendre en compte les 2 types de données et tenir compte des différences de comportements des consommateurs selon les groupes de produits. Les données issues des enquêtes ménages sont bien représentatives de la consommation réelle pour les produits peu consommés hors domicile et dont l’autoconsommation est importante (ex des céréales et des fruits et légumes). Par contre, elles sous estiment les consommations réelles de produits très consommés hors domicile comme le sucre. Inversement les bilans alimentaires conduisent à surestimer certaines consommations. C’est le cas notamment des céréales dont la part dans la ration alimentaire en calories en 2001 est estimée par cette méthode à 64% alors que celle calculée à partir des enquêtes ménages n’est que de 53%.

Seules des enquêtes ménages plus approfondies (prenant en compte les consommations hors domicile) permettraient de produire des données plus fiables.

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La transition à l’œuvre Malgré ces difficultés, les chiffres disponibles sont révélateurs de la

transition alimentaire à l’œuvre dans le pays. Cette transition est marquée notamment par :nla progression du taux de couverture du besoin énergétique passé

de 0,94 à 1,23 ainsi que de la part des lipides, signes de la transition alimentaire et nutritionnelle,

nle maintien d’une consommation très importante de céréales avec un recul de l’orge et du blé dur au bénéfice du blé tendre, céréale pourtant moins adaptée aux conditions agro-écologiques du pays et moins nutritive que le blé dur,

nla bonne progression des légumes mais le recul inquiétant de la consommation de fruits,

nla progression des huiles et corps gras au profit des huiles de graines importées et au détriment de l’huile d’olive,

nla progression, surtout en ville, du lait, des produits laitiers, des œufs et viandes blanches et des légumes, permise notamment par la diversification de l’agriculture nationale,

nune consommation de poissons qui progresse mais qui reste faible pour un grand pays de pêche,

nun certain recul des spécificités alimentaires marocaines avec l’effondrement de la consommation de petit lait à la campagne et le recul de l’huile d’olive, du blé dur et de l’orge mais le retour de l’huile d’olive en ville et la forte consommation de pain qui se maintient.

Des disparités urbain/rural et riches/pauvres profondes et qui s’accroissent

La disparité urbain/rural s’est accrue aux dépens des ruraux pour les produits laitiers, les œufs, les viandes blanches et les fruits. Cette disparité croissante peut s’expliquer par la pauvreté rurale, par la baisse de l’autoconsommation et par le manque d’infrastructures en milieu rural qui rend l’accès difficile à certains produits alimentaires notamment périssables.

Les disparités riches/pauvres se sont gravement accentuées entre 1985 et 2001 pour tous les produits. Les écarts entre les deux quintiles extrêmes ont plus que doublé pour plusieurs produits. Les 20% les plus riches consomment de 1,7 fois plus (céréales) à 10,4 fois plus (produits laitiers) que les 20% les plus pauvres.

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DISPARITÉ DES NIVEAUX DE CONSOMMATION ALIMENTAIRE (RAPPORT ENTRE 1ER ET DERNIER QUANTILE)

Source : Direction de la Statistique, ENCDM 1984/85, 2000/01

Une comparaison internationaleEnfin, il est intéressant de comparer la situation du pays à la moyenne

des pays développés et des pays en voie de développement.

ORIGINE DES CALORIES AU MAROC, DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS ET DANS LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT

Source : Bilans de disponibilités alimentaires (FAOSTAT, 2007)

Le tableau et la figure montrent notamment :nun apport calorique total qui se situe à mi chemin entre ces deux

grands groupes de pays,

Moyenne 2001-2003Maroc PD PVD Maroc PD PVD

Kcal/tête/jour %Céréales 1898 1020 1391 61,92 30,72 52,35Sucre 338 427 194 11,03 12,86 7,30Huiles et graisses 304 565 267 9,92 17,02 10,05Produits animaux 219 732 318 7,15 22,05 11,97Légumineuses 64 27 64 2,09 0,81 2,41Légumes, fruits et tubercules 226 307 295 7,37 9,25 11,10

Autres 16 242 128 0,52 7,29 4,82Total 3065 3320 2657 100,00 100,00 100,00

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nla part très élevée de céréales dans l’apport en calories : 62% au Maroc contre 31% pour les pays développés et 52% pour les pays en voie de développement, signe d’une spécificité marocaine forte, et la faiblesse de la part relative de produits animaux (7% contre 22 et 12%),

nla faible part du groupe « fruits, légumes, racines et tubercules » avec seulement 7% contre 11% dans les pays développés et 9% dans les pays en voie de développement, ce qui est paradoxal pour un pays d’agriculture méditerranéenne,

nla consommation excessive de sucre (11%) qui, bien supérieure à celle moyenne des pays en développement (7%), est proche de celle des pays développés (13%).

ORIGINE DES CALORIES AU MAROC, DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS ET DANS LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT

Source : Bilans de disponibilités alimentaires (FAOSTAT, 2007)

2. Les conséquences de la transition alimentaire sur la santé

La persistance des problèmes de sous alimentationLes problèmes de sous alimentation restent encore importants au

Maroc même s’ils diminuent. Les carences en micronutriments sont en effet encore largement

répandues puisque les enquêtes de 1994 et 1996 montrent que l’anémie ferriprive affectait 45% des femmes enceintes et 34% des enfants de moins

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de 5 ans, que le goitre touchait 22% des enfants d’âge scolaire et que l’avitaminose A concernait 41% des enfants âgés de 6 mois à 6 ans.

Les quatre grandes enquêtes anthropométriques sur les enfants de moins de 5 ans réalisées par le Ministère de la Santé entre 1987 et 2003/2004 ont par ailleurs montré des retards de croissance, en baisse continue, mais qui demeurent encore élevés (18% en 2004 contre 28% en 1987), une croissance de l’émaciation (9% en 2004 contre 3% en 1987) et une insuffisance pondérale qui a baissé de moitié mais qui reste cependant non négligeable (10% en 2004 contre 20% en 1987) et qui n’a plus diminué depuis 1987.

La montée rapide des problèmes de surpoids et d’obésitéLe grand changement observé est la montée inquiétante des problèmes

dus à la suralimentation et à la sédentarité.Les mêmes enquêtes montrent en effet que 9,3 enfants sur 100 de

moins de 5 ans (10,3% en ville et 8,2% à la campagne) souffrent de surpoids. Ce surpoids affecte toutes les classes de dépenses. Si les 20% les plus riches sont les plus affectés (13,4% des enfants), les plus pauvres (8,6%) sont aussi touchés.

Si on ne dispose pas de données équivalentes pour les enfants d’âge scolaire et les adolescents, on dispose par contre, pour les adultes, des deux enquêtes réalisées par la Direction de la Statistique en 1984/85 et en 1998/99. Celles-ci révèlent la gravité du phénomène.

La mesure de l’indice de masse corporelle des personnes enquêtées (l’IMC est le rapport entre le poids d’une personne en kg et le carré de sa taille en m2) montre en effet une très grave progression du surpoids (IMC entre 25 et 30) et de l’obésité (IMC > 30) surtout chez les femmes et en ville puisque :n35,5% des marocains (45% des femmes et 25% des hommes)

souffrent de surpoids ou d’obésité en 1999 contre 25,5% en 1984,n10,3% des marocains (16% des femmes et 4,3% des hommes)

souffrent d’obésité en 1999 contre 4,1 % en 1984,n45% des femmes marocaines souffrent de surpoids ou obésité et

19,1% des femmes urbaines d’obésité (11,1% des femmes rurales). Ainsi :

nen 15 ans, le taux d’obésité a été multiplié par 2,5,nun adulte sur trois était en surpoids et un sur dix était obèse en 1999,nune femme marocaine sur deux souffre de surpoids ou d’obésité.

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Les données montrent aussi que le problème de surpoids et d’obésité n’est absolument pas cantonné aux riches. En effet, parmi les 20% les plus pauvres, 33,1% des femmes (39,5% des femmes urbaines) et 16,5% des hommes sont en surpoids. Une enquête du Ministère de la Santé de 2003/04 sur les mères d’enfants de 5 ans et moins, montre par ailleurs que la maigreur augmente avec le niveau d’éducation alors que le surpoids et l’obésité diminuent.

Le coût de la mauvaise alimentationL’enquête sur les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires

réalisée par le Ministère de la Santé en 2000 a rapporté des chiffres alarmants quant à leur incidence parmi la population de plus de 20 ans puisque :nl’hypertension artérielle affecte 37% des femmes et 30% des

hommesnle diabète affecte 9% des urbains et 4,4% des ruraux,nl’hypercholestérolémie atteint 29% de la population (37% des

urbains et 21% des ruraux),En outre, les estimations rapportées par l’OMS pour 2002 montrent

que les principales causes de mortalité au Maroc sont les maladies cardiovasculaires (40% des décès), les maladies contagieuses, maternelles et de déficience nutritionnelle (23%), les autres maladies chroniques (15%) et le cancer (7,8%).

Les problèmes de suralimentation, dont il est maintenant clairement reconnu la responsabilité (avec la baisse d’activité physique) dans le développement de l’obésité, de l’hypertension, de certains cancers, des diabètes et des maladies cardiovasculaires, deviennent donc de véritables enjeux de santé publique. Leur coût n’a pas encore été évalué au Maroc mais il est sûrement très élevé et en forte croissance si l’on se réfère aux études réalisées sur d’autres pays.

3. Pourquoi ces changements alimentaires et leurs conséquences sur la santé ?

Plusieurs facteurs contribuent à expliquer les changements alimentaires observés au Maroc.

3.1 La transition démographique et l’évolution des modes de vieLe Maroc est pays en pleine transition démographique. Le taux de

fécondité qui était de 7 en 1962 n’est plus que de 2,5 en 2004 (2,1 en ville et

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3,1 à la campagne). La croissance de la population et la baisse de la fécondité s’accompagnent d’une très forte urbanisation. Le taux d’urbanisation est passé de 29% en 1960 à 55,1% en 2004 et il devrait atteindre 65% en 2014. Du fait de l’exode rural, le taux d’accroissement démographique est beaucoup plus fort en ville (2,1%) qu’en milieu rural (0,6%).

L’urbanisation a notamment pour conséquences un changement sociétal (travail des femmes à l’extérieur des foyers) et l’accès à un marché alimentaire quasi permanent. Le comportement alimentaire en est profondément modifié : recul des préparations traditionnelles à la maison, achat d’aliments industriels, prise de repas hors domicile surtout dans la restauration rapide ; propension chez les ménages pauvres des villes à diminuer la consommation de fruits, légumes frais et légumineuses en faveur d’aliments sucrés, salés et gras ; passage d’une alimentation riche en fibres, sels minéraux et vitamines vers une alimentation riche en calories, acides gras et cholestérol. L’urbanisation a aussi pour conséquence des changements socio-culturels comme le recul de la stabilité des familles et de la cohésion sociale et la disparition du soutien social et communautaire (« effet Roseto »).

D’autres facteurs -diminution de la taille des ménages, horaire continu de travail- contribuent à accentuer ce changement du comportement alimentaire. L’essor rapide des diverses formes de restauration hors domicile (cafés, mahlabas, rôtisseries, pâtisseries et restaurants), y compris dans les quartiers les plus populaires, reflète d’ailleurs la demande de plus en plus importante de la population pour cette forme de consommation.

3.2 Les dépenses de consommationLes dépenses de consommation des marocains en termes constants

sont passées de 3812 DH en 1959 à 8280 DH en 2001. Cependant la disparité urbain/rural demeure très forte : les ruraux dépensaient en moyenne deux fois moins que les urbains en 1970 et c’est toujours le cas en 2001.

Le budget réservé à l’alimentation qui était de 70% en 1960 n’est plus que de 41% en 2001, signe d’un progrès important de développement. Cependant l’écart urbain/rural est très élevé, les ruraux consacrant plus de la moitié de leurs dépenses à l’alimentation contre 38% chez les urbains. L’écart riches/pauvres peut être aussi souligné : les 10% les moins aisés consacrent 55% de leurs dépenses à l’alimentation contre 31% chez les 10% les plus riches. Cette disparité sociale se répercute certainement sur les comportements alimentaires.

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BUDGET ALIMENTAIRE PAR MILIEU DE RÉSIDENCE (1960-2001)

Source : Direction de la Statistique, ENCDM 2000/01

3.3 La croissance de l’offre alimentaire industrielleLes dernières données disponibles sur la consommation datent

déjà quelque peu (2001) et elles ne permettent pas de rendre compte des changements profonds et rapides résultant de la croissance de la production de l’industrie alimentaire au Maroc. Or celle-ci est très rapide comme le montrent les données publiées du commerce, de l’industrie.

On note en particulier :nle développement spectaculaire de la production de charcuterie avec

une valeur totale passée de 21 millions DH en 1990 à 535 millions en 2004,

PRODUCTION INDUSTRIELLE DES VIANDES ET VOLAILLES

Source : Ministère du Commerce, de l’Industrie et de Mise à Niveau de l’Economie, 2006

19901991

19921993

19941995

19961997

19981999

20002001

20022003

2004

VIANDES DE BOUCHERIE VIANDES DE VOLAILLES CHARCUTERIE

0

100000

200000

300000

400000

500000

600000

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nle doublement depuis 1990 de la production des huiles de graines à partir essentiellement d’huile brute de soja importée,

PRODUCTION INDUSTRIELLE DES CORPS GRAS

Source : Ministère du Commerce, de l’Industrie et de Mise à Niveau de l’Economie, 2006

nle formidable essor de la production industrielle de produits sucrés : biscuiterie (croissance de presque 4 fois), glaces et sorbets (plus de 5 fois), chocolats et confiseries (presque 2 fois).

PRODUCTION INDUSTRIELLE DES PRODUITS SUCRÉS

Source : Ministère du Commerce, de l’Industrie et de Mise à Niveau de l’Economie, 2006

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Huile d'olive Huiles de graine Margarine

0

1000000

2000000

3000000

4000000

5000000

6000000

7000000

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net celui de la production de boissons dites rafraichissantes (boissons gazeuses, jus et sirops) dont la valeur a été multipliée par plus de 3,5 fois entre 1990 et 2004 avec une valeur de 2,2 milliards DH en 2004.

PRODUCTION INDUSTRIELLE DES BOISSONS RAFRAÎCHISSANTES

Source : Ministère du Commerce, de l’Industrie et de Mise à Niveau de l’Economie, 2006

Ainsi, il est permis de penser que la consommation de produits favorisant l’obésité connaît en réalité une augmentation bien plus importante que celle reflétée par les enquêtes du Haut Commissariat au Plan.

3.4 Les nouveaux circuits de commerce et de distributionLe Maroc connaît aussi une rapide croissance et mutation de son

commerce alimentaire.Les grandes surfaces sont passées de 32 unités avant 1998 à 70 en

2001, dont 33 sont des grandes surfaces alimentaires. La surface de vente cumulée sur cette période de 4 années est passée de 62 000 m² à 108 000 m². Or, plus de la moitié (54%) du chiffre d’affaire de ces surfaces provient de la vente des produits alimentaires. Les rythmes actuels de créations nouvelles sont vertigineux. C’est ainsi par exemple que Acima, créée au début de l’année 2002, avait ouvert 11 supermarchés début 2006 avec un rythme de croisière fixé à 6 grandes surfaces nouvelles par an, et que le plan de développement de Label Vie prévoit l’ouverture de 16 unités sur 5 ans.

Les circuits de distribution classique se sont aussi développés à un rythme soutenu. On compte par exemple 3777 mahlabas en 2006 contre 444 trente ans plus tôt et 221 nouvelles unités s’ouvrent chaque année depuis

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2000. Chaque année on compte aussi en plus (moyenne sur 2000-2006) : 245 nouveaux cafés, 86 boulangeries-pâtisseries, 274 restaurants (dont 125 de restauration simplifiée), 66 traiteurs, et 8,5 pâtisseries exclusives.

COMMERCES ALIMENTAIRES (1975-2006)

Source : Registre du Commerce de Casablanca, 2006

3.5 Les autres facteursD’autres facteurs contribuent à expliquer la transition alimentaire et

ses conséquences sur la santé. Outre le retard de développement rural et l’impact des politiques agricoles et des subventions à la consommation déjà signalés, on peut notamment souligner :nle comportement des ménages pendant le mois du Ramadan, la

majorité d’entre eux, y compris les plus pauvres, augmentant leur consommation en aliments sucrés et/ou gras.

nLa diminution de l’activité physique dont les causes sont très nombreuses : mécanisation des moyens de transports et des travaux agricoles, disparition de certaines activités, temps passé à regarder la télévision (77% des marocains équipés en 2001 contre 37% en 1984) ou à surfer sur internet, pratique insuffisante des sports notamment chez les femmes, inadéquation de l’aménagement urbain (absence de pistes cyclables,…) etc.

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3.6 ConclusionLa transition en cours au Maroc vers la « société de consommation »

est profonde et elle est la cause principale de la montée rapide des problèmes de surpoids et d’obésité constatés. Cette transition, bien connue des pays développés, y a engendré les mêmes problèmes avec des coûts induits lourds qui obligent ces pays à mettre en place de nouvelles politiques alimentaires.

Cependant les problèmes de la transition sont beaucoup plus préoccupants dans les pays en développement comme le Maroc car ces pays ne disposent pas des mêmes ressources budgétaires et parce que, comme l’ont montré plusieurs études, la transition y est beaucoup plus rapide et la société moins préparée. Les populations, encore peu instruites et en partie analphabètes, sont désarmées pour faire un choix de comportement alimentaire correct et raisonné. La publicité agressive, le crédit à la consommation, le développement rapide de nouveaux produits et commerces, …, tout se conjugue pour susciter l’envie du consommateur et ajouter à sa confusion.

4. Les nouveaux défis alimentaires : éléments de réflexion prospective et politique

Le débat sur les défis alimentaires à relever au Maroc doit aussi prendre en compte les dynamiques à l’œuvre aux niveaux international, européen et méditerranéen.

Ce débat est par nature complexe car ces dynamiques sont plurielles et les incertitudes, sur leurs évolutions et leurs impacts à long terme, élevées. La transition alimentaire observée dans le monde et en Europe a en effet des conséquences qui ne se limite nt pas à la croissance des problèmes de surpoids et d’obésité et de santé qui y sont liés. Elle interpelle le Maroc et l’oblige en fait à revisiter le contenu à donner au concept de la sécurité alimentaire et aux politiques agricoles et alimentaires.

4.1 La problématique alimentaire au niveau mondialLes analyses prospectives sur l’agriculture au niveau mondial, celles

de la FAO et de l’IFPRI notamment, convergent sur plusieurs points. La croissance de la demande alimentaire mondiale, encore forte, se réduira. Elle sera principalement le fait des pays en développement (PED) et se caractérisera par une augmentation relative de la consommation de produits animaux (transition alimentaire). La production dans les PED augmentera pour répondre à cette croissance mais insuffisamment. Ils deviendront de

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plus en plus tributaires des importations de céréales, de viande et de lait. Les importations de céréales pourraient plus que doubler en 20 ans. Les pays du Nord assureront l’approvisionnement, mais le Brésil et l’Argentine pourraient devenir des géants exportateurs auxquels pourraient s’ajouter la Russie et l’Ukraine.

Le débat sur l’agriculture et l’alimentation au 21ème siècle reste cependant entier. En effet, la capacité de la production de se maintenir au niveau de la consommation est de plus en plus questionnée.

Du côté de la demande, la transition alimentaire se traduit par un enrichissement excessif de la diète (consommation trop forte de viande, diète plus grasse et plus sucrée). Elle conduit ainsi à une forte croissance de la demande en produits agricoles, car il faut en moyenne 7 calories végétales pour produire une calorie animale. La croissance de la consommation de viande implique par conséquent une croissance beaucoup plus forte de la demande en produits végétaux (céréales, soja,…). Or, avec l’augmentation de l’urbanisation et des revenus, particulièrement forte et rapide notamment en Chine, la consommation mondiale de viande pourrait dépasser de loin les projections actuelles. De 1990 à 2006, donc en seulement 16 années, la consommation moyenne de viandes et de lait par personne dans ce pays a en effet augmenté de 67% chez les urbains (elle est passée de 30 à 50 kg) et de 85% chez les ruraux (elle est passée de 13 à 24 kg).

CONSOMMATION ALIMENTAIRE ANNUELLE DES MÉNAGES EN CHINE PAR HABITANT 1990, 2006

Urbain Rural

Groupes de Produits 1990(kg)

2006(kg)

2006/1990ratio

1990(kg)

2006(kg)

2006/1990ratio

Céréales 131 76 0,6 262 206 0,8Viande de porc, bœuf et mouton 22 24 1,1 11 17 1,5

Viande de volaille 3 8 2,4 1 4 2,8Lait 5 18 4,0 1 3 2,9Poissons et produits aquatiques 8 13 1,7 2 5 2,4

Fruits 41 60 1,5 6 19 3,2

Source : Bureau National des Statistiques de la Chine

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Parallèlement, on assiste à une montée rapide de la demande et de la production en agro-carburants dans plusieurs grands pays ou régions du monde (Etats-Unis, Brésil, UE).

Du côté de l’offre, les optimistes font remarquer que les rendements sont faibles et qu’il y a des réserves importantes de terres cultivables (Afrique sub-saharienne, Amérique du Sud) et de progrès techniques. Les pessimistes soulignent à contrario que le potentiel des biotechnologies et du génie génétique pour accroître la productivité de l’agriculture n’est pas complètement éclairci et reste sujet à controverse, que les études sur les bénéfices réels de la libéralisation commerciale multilatérale ont été souvent excessivement optimistes et que la très grave montée des stress environnementaux pourrait avoir des effets catastrophiques. En effet, on assiste depuis deux décennies à un accroissement structurel des problèmes de sécheresses (par exemple en Australie), de surexploitation et de pénurie d’eau (par exemple en Inde et en Méditerranée), de dégradation des sols et de pertes de terres agricoles de haute qualité par les infrastructures et l’étalement urbain (par exemple aux Etats-Unis et dans l’UE) et de perte de biodiversité et de résilience des agro-écosystèmes (la mortalité importante des abeilles dans plusieurs régions du monde est une cause d’inquiétude). En outre, le dernier rapport du GIEC sur le changement climatique souligne la gravité du phénomène, la part de responsabilité de l’agriculture et des systèmes alimentaires modernes dans le total d’émissions et alerte sur les risques avérés d’importantes baisses de rendements agricoles dans plusieurs grandes régions du monde d’ici 2030, notamment en Afrique. Ainsi la dégradation environnementale pourrait conduire à gravement mettre en danger l’offre alimentaire globale.

La montée récente des prix mondiaux des céréales et des hydrocarbures est révélatrice d’un changement du rapport international entre l’offre et la demande et des risques qui pourraient en résulter pour l’humanité si des corrections n’étaient pas apportées rapidement à nos modèles de développement. La plupart des experts estiment que la crise actuelle est structurelle. Ceci va obliger à revisiter les politiques agricoles, alimentaires et de commerce international, et notamment à donner une beaucoup plus grande attention à la correction des modes de consommation (y compris de transports) et de production non viables comme y ont invités les Sommets sur le développement durable de Rio (1992) et de Johannesburg(2002).

4.2 La problématique et la politique alimentaires au niveau de l’UE

L’évolution alimentaire et agricole de l’Europe est importante pour le Maroc pour au moins trois raisons :

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nL’UE est le premier partenaire commercial du Maroc et le pays doit tenir compte des évolutions en cours et des conséquences qu’elles peuvent avoir pour ses stratégies à l’export,

nLe Maroc est en négociation avec l‘UE pour un « statut avancé », statut qui pourrait conduire à une évolution de ses politiques agricoles et alimentaires,

nL’UE comprend en son sud, des pays et des régions d’agriculture et d’alimentation méditerranéenne dont l’évolution est riche d’enseignements possibles pour les pays de la rive sud.

L’alimentation ne représente plus que 12 à 25% du budget des ménages en Europe selon les pays. Cependant, la sûreté alimentaire représente des enjeux économiques considérables puisque le marché des produits alimentaires était proche de 830 milliards € en 2005.

Le débat alimentaire dans l’UE est depuis 2 décennies dominé par l’anxiété, non plus de la pénurie alimentaire, mais des nouveaux risques de l’alimentation sur la santé. Cette anxiété a moins porté sur les conséquences très graves de l’obésité que sur la peur de l’empoisonnement. Les alertes alimentaires qui ont défrayé la chronique dans les années 1990, notamment : l’encéphalopathie spongiforme bovine (la crise de la « vache folle »), la contamination d’aliments pour animaux par la dioxine et l’huile d’olive frelatée y ont conduit. Elles montrent l’importance possible des défaillances de marchés et redonnent un rôle de premier plan à la politique publique. La prise de conscience croissante des très graves impacts des pesticides sur la santé (notamment la baisse de fertilité masculine et les maladies professionnelles des agriculteurs), les interrogations qui demeurent sur les impacts possibles des OGM et les nouvelles crises sanitaires qui perturbent les marchés (fièvre aphteuse, influenza aviaire, fièvre catarrhale,…) s’y ajoutent et contribuent aussi à entamer la confiance des consommateurs.

Ceci a obligé l’UE et ses Etats membres à réagir. Le principe de précaution a par exemple été introduit dans la constitution en France, l’agriculture biologique est promue et des agences chargées d’évaluer les risques et de conseiller le décideur politique ont été créées, notamment l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en 2002. La principale décision opératoire a consisté à imposer des normes et réglementations de plus en plus strictes concernant la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux et à introduire le principe de traçabilité, c’est-à-dire la possibilité de suivre toute denrée depuis ses composants d’origine jusqu’à l’assiette du consommateur. En effet, la traçabilité donne de la transparence et permet en cas d’accident de localiser l’origine de la défaillance de qualité et donc d’intervenir efficacement. Les étiquettes des produits alimentaires doivent maintenant comprendre une information précise sur la composition,

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la traçabilité, la présence d’OGM et les déclarations d’effets bénéfiques pour la santé doivent être fondées scientifiquement pour pouvoir figurer.

Ces règles de portée générale s’appliquent à tous les produits alimentaires commercialisés dans l’UE, qu’il s’agisse de produits issus des Etats membres ou de produits importés. L’UE considère les normes sanitaires et phytosanitaires (SPS) « non négociables » pour les pays partenaires qui veulent exporter vers ce marché. Les coûts de mise à niveau peuvent être élevés. L’application de telles normes pourrait être difficile pour les pays en développement.

Mais les consommateurs européens ne veulent pas seulement une transparence et des aliments sûrs, ils veulent aussi, et de plus en plus, de la qualité, de la diversité et de l’authenticité. Ce souhait se voit renforcé par la prise de conscience du risque d’appauvrissement culturel qui pourrait résulter de la standardisation à laquelle la mondialisation et l’approche hygiéniste actuellement triomphantes pourraient conduire. Ceci a par la suite conduit l’UE à adopter en 1992 deux règlements importants (révisés en 2006) :

nle règlement 2081/92, relatif à la protection des appellations d’origine des produits agricoles et des denrées alimentaires qui traite des dénominations,

nle règlement 2082/92, relatif aux attestations de spécificités des produits agricoles et des denrées alimentaires qui protège les recettes traditionnelles. Une nouvelle politique alimentaire européenne, mettant l’accent sur

les spécialités locales et les terroirs, est ainsi mise en œuvre. Ces spécialités locales, qui s’appuient sur une réputation et des procédés techniques spécifiques et qui concernent des zones géographiques clairement délimitées, permettent de produire des valeurs ajoutées importantes. Cette plus value et les modes de production de ces produits, fondés souvent sur la sagesse de la tradition, peuvent permettre de garantir une gestion plus durable des ressources.

Une telle politique représente ainsi un vecteur de développement territorial et de promotion d’une agriculture durable. L’élargissement de la politique agricole commune (PAC) au développement rural (le « 2ème pilier de la PAC ») va en renforcer la portée économique, sociale et environnementale pour les territoires ruraux. Les pays méditerranéens de l’UE qui avaient moins bénéficié de l’ancienne PAC que les pays non méditerranéens devraient être les premiers bénéficiaires de cette évolution de politique.

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Si la dimension « qualitative » de la sécurité alimentaire a donc pris le devant en Europe ces deux dernières décennies, sa dimension « quantitative » pourrait bien retrouver de l’actualité compte tenu des changements en cours et des nouveaux défis posés au monde. La prise de conscience croissante que le monde de demain risque d’avoir faim conduit en effet à en réaffirmer l’importance. Ainsi par exemple, la France a mis en avant 4 principes fondamentaux pour la rénovation de la politique agricole commune : nassurer l’indépendance et la sécurité alimentaire de l’Europe pour

nourrir les européens de façon indépendante et saine,ncontribuer aux équilibres alimentaires mondiaux,npréserver les équilibres des territoires ruraux,nparticiper à la lutte contre le changement climatique et à l’amélioration

de l’environnement.

4.3 La problématique alimentaire en MéditerranéeLa Méditerranée est une zone de fracture Nord/Sud de la planète. Sa

problématique alimentaire est celle, d’un côté, des pays riches de l’UE dont les marchés sont saturés, et, de l’autre, des pays importateurs en développement des rives Sud et Est dont les marchés sont en pleine croissance et dont une partie des populations souffrent à la fois de sous nutrition et d’une transition alimentaire non maîtrisée. Si la prévalence de la sous-alimentation y est plus faible que dans d’autres régions en développement du monde, la région MENA (Moyen Orient Afrique du Nord) se caractérise par contre par une aggravation de la sous alimentation sur la période 1992-2004.

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PRÉVALENCE DE LA SOUS ALIMENTATION DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT (1992-2004) EN % DE LA POPULATION. CHIFFRES DES CERCLES EN MILLIONS DE PERSONNES

SOUS ALIMENTÉES EN 2004

Source : IFPRI, données FAO et Banque mondiale. EAP=Asie de l’Est et Pacifique ; LAC=Amérique latine et Caraïbes ; SA= Asie du sud ; SSA= Afrique sub-saharienne ; MENA= Moyen Orient et Afrique du Nord ; ECA= Europe orientale et Asie centrale

La Méditerranée, terre de diversité, de rencontre et de confrontation, est aussi une « écorégion » qui se distingue du reste du monde par sa géographie et son histoire, par son environnement et son patrimoine culturel, et aussi, et ceci résulte de cela, par son agriculture et son alimentation, reflet de la biodiversité et des possibilités agricoles de la région. La diète méditerranéenne se caractérise par une certaine frugalité et par la typicité et la diversité des produits, par une forte consommation de produits végétaux variés (céréales, légumineuses, légumes et fruits frais et secs) ; par la faible consommation relative de lait, de viande, notamment de viande bovine, et de graisses animales et huiles de graines mais par une large utilisation du lait fermenté, fromages frais et yaourts, de l’huile d’olive, de la viande caprine et ovine et du poisson, des herbes aromatiques, des épices, du citron et du vinaigre.. S’y ajoute la convivialité des repas structurés pris en famille et une adaptation aux conditions naturelles par le respect des saisons.

Cette diète méditerranéenne a été largement dénaturée au cours des années 1960-1980. Les pays et peuples méditerranéens ont voulu imiter d’autres modèles alimentaires et agricoles plus septentrionaux (nord-européens, américains) ce qui a conduit à introduire et développer des modes de consommation et de production moins durables. Ainsi, la transition alimentaire se caractérise aujourd’hui, dans de nombreux pays méditerranéens, par des coûts croissants de santé publique et par une insuffisante valorisation de la diversité et des spécificités régionales et locales.

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Cependant, l’alimentation dans les pays riverains se distingue encore nettement de celle des pays européens non méditerranéens. La part de calories animales dans la ration alimentaire (12% dans le Sud et l’Est méditerranéen, 25% dans l’Est Adriatique, 35% dans les pays méditerranéens de l’UE) est nettement plus faible que celle observée en 2000 en moyenne pour les pays de l’OCDE (45%). Ainsi la ration moyenne d’un consommateur des pays de l’OCDE (3365 kcal) s’élève à 12450 kcal en équivalent végétal alors que celle d’un méditerranéen du Sud (3210 kcal) ne représente que 5155 kcal en équivalent végétal et celle d’un méditerranéen de l’UE (3563 kcal) 9550 kcal. De ce fait, faudrait-il une fois et demie à deux fois plus de terres agricoles pour nourrir les méditerranéens si leur alimentation devait s’aligner sur la moyenne actuelle d’un consommateur des pays de l’OCDE.

En outre, un retournement de tendances est à l’œuvre. Au niveau mondial, la diète méditerranéenne est officiellement reconnue pour ses mérites. Sous l’impulsion du corps médical, les pays anglo-saxons et l’OMS ont multiplié les campagnes d’information pour promouvoir le modèle méditerranéen et ses produits spécifiques afin de limiter le coût social croissant des grandes endémies (certains cancers, maladies cardiovasculaires). Sous l’impulsion du gouvernement espagnol, l’UNESCO s’apprête à inscrire le régime méditerranéen comme patrimoine commun immatériel de l’humanité. Les produits alimentaires et la cuisine méditerranéenne, dans leur spécificité et leur diversité, suscitent donc un nouvel intérêt avec des répercussions sur l’alimentation et les politiques agricoles, par exemple la croissance rapide de la consommation d’huile d’olive dans des pays non méditerranéens et, pour ceux dont le climat le permet, de sa production.

Cette évolution met les pays méditerranéens en pointe dans le développement des produits d’appellation à haute valeur ajoutée. Les 5 pays méditerranéens de l’UE que sont l’Espagne, la France, l’Italie, la Grèce et le Portugal regroupent à eux seuls 80% du nombre total des AOP/IGP (Appellations d’Origine Protégée/Indications Géographiques Protégées) et STG (Spécialités Traditionnelles Garanties) de l’UE. L’Italie est aussi en pointe pour l’agriculture biologique. L’enjeu pour ces pays est considérable car c’est l’avenir de nombreux territoires ruraux qui se joue, une grande partie de l’agriculture méditerranéenne, sans valorisation territoriale, n’étant pas compétitive dans la mondialisation de par ses caractéristiques.

La reconnaissance de la typicité du territoire et du produit permet en effet à cette agriculture d’être valorisée et rémunérée en conséquence par la société. Les producteurs peuvent alors affecter une part de leur revenu à la gestion durable et au renouvellement des ressources naturelles et contribuer au développement territorial. Ainsi par exemple, l’AOC Roquefort joue aujourd’hui un rôle majeur pour le développement territorial par : i) son

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importance économique en termes d’exploitations agricoles et d’emplois industriels, ii) sa capacité à fixer l’activité sur une longue période à travers la protection juridique du produit, iii) les bénéfices induits par l’AOC sur le bassin de production, iv) la création d’un tissu productif spécifique faisant du bassin de Roquefort la référence technique mondiale en matière d’élevage ovin et v) le rôle joué par l’AOC dans les stratégies de valorisation territoriale mises en place par les élus et les professionnels du tourisme.

En prospective, l’enjeu pour la Méditerranée serait de faire bénéficier de cette dynamique les pays du Sud et de l’Est et d’affirmer une stratégie alimentaire et agricole partagée, faisant de la qualité et de la diversité de l’alimentation et des produits un axe majeur du développement méditerranéen dans la mondialisation. De protéger aussi ses produits et ses recettes au niveau international. Si l’idée de promotion de la diète méditerranéenne, de « labels méditerranéens », et de l’extension au sud et à l’Est de la Méditerranée des programmes LEADER de développement rural mis en œuvre dans le cadre de la politique agricole commune a été évoquée, elle reste cependant à mettre en œuvre. Ce pourrait être un des mérites d’une future « Union de la Méditerranée » que d’y procéder. L’enjeu va au-delà du seul devenir économique des pays méditerranéens et de la santé de leur population. Il s’agit aussi d’affirmer au niveau mondial la valeur d’un modèle de consommation, de production, de diversité et de coopération Nord/Sud adapté aux grands enjeux du siècle, notamment la prévention des problèmes de santé et de changement climatique.

4.4 Quelques éléments de réflexion pour revisiter le concept de sécurité alimentaire au Maroc

Le Maroc doit penser sa stratégie agricole et alimentaire en tenant compte des multiples défis qui résultent des changements observés aux niveaux mondiaux, européen, méditerranéen et national et des incertitudes qui y sont liées.

Ces changements invitent à revisiter le concept de la sécurité alimentaire qui doit être compris dans toute sa dimension systémique, à savoir la production, la garantie d’accès, l’accès des ménages nécessiteux et la qualité nutritionnelle et sanitaire.

Le coût croissant de la facture alimentaire qui résulte de la nouvelle donne internationale invite à donner plus d’importance à la production agricole nationale. L’enjeu doit être une production accrue mais « valorisée » pour permettre de réduire le coût de cette facture et de créer plus d’emplois et de richesse. L’objectif doit être aussi de contribuer à promouvoir une agriculture durable, garantissant une gestion responsable des ressources

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naturelles vitales et contribuant à une alimentation de santé. Une haute priorité devra être donnée à l’adaptation de l’agriculture au changement climatique et à la gestion durable des ressources naturelles, notamment l’eau et les sols qui nécessitent aujourd’hui d’être considérées comme des conditions premières de la sécurité alimentaire future du pays.

Ceci milite pour promouvoir des approches territorialisées valorisant la diversité et la qualité et les spécificités locales et pour une orientation de l’agriculture marocaine vers des produits à plus haute valeur ajoutée au service des marchés locaux, nationaux et internationaux, notamment européens, lesquels devront s’ouvrir davantage.

La sécurité alimentaire doit être aussi assurée pour les ménages nécessiteux avec pour objectif notamment de mettre un terme aux maladies de carences. Une question particulièrement importante est celle de l’évolution de la situation des micro, petites et moyennes exploitations agricoles dont la plupart sont confrontées au problème de la pauvreté rurale. L’analyse des données disponibles montre des disparités croissantes urbain/rural avec notamment une baisse préoccupante de la consommation de produits laitiers et de fruits à la campagne, au contraire des évolutions constatées en ville. La réforme envisagée de la caisse de compensation dont les aides actuelles bénéficient davantage aux ménages riches et urbains qu’aux ménages ruraux pauvres devra prêter une grande attention à cet aspect de la question. Un meilleur ciblage de l’aide s’imposera pour des raisons à la fois d’équité, de restauration d’un meilleur équilibre urbain/rural dans le pays et de maîtrise des dépenses publiques.

L’autre enjeu fondamental de sécurité alimentaire est celui de la maîtrise de la transition alimentaire et nutritionnelle pour anticiper et corriger les dérives actuelles (croissance rapide du surpoids et de l’obésité) dont les répercussions sur la santé et sur l’économie sont déjà certainement très lourdes. Cette correction nécessite une panoplie de mesures pouvant couvrir :

nl’encouragement à certaines productions agricoles favorables à la santé (production organique, fruits, légumes, huile d’olive, légumineuses, blé dur,…),

nla distribution qui pourrait être mise à contribution pour une alliance nationale de campagne de promotion des fruits et légumes (« 5 par jour »), et de promotion dans les restaurants de recettes marocaines à base de légumineuses (fèves, lentilles, haricots blancs,..) et produits locaux,

nla promotion, notamment dans la restauration collective, d’une alimentation de qualité équilibrée (version marocaine moderne de la diète méditerranéenne),

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nla politique d’aide à la consommation (caisse de compensation) et de développement humain qui devrait mieux prendre en compte les enjeux nutritionnels,

nla politique éducative qui devrait intégrer davantage les messages de nutrition dans tous les curriculums du système d’éducation et les recettes des plats traditionnels marocains et méditerranéens dans les programmes des écoles d’art culinaire,

nles medias qui devraient apporter leur contribution à la promotion du manger sain et s’attacher à limiter les publicités anti-nutrition,

nla législation qui devrait mieux protéger les enfants notamment en interdisant la vente et la publicité d’aliments favorisant l’obésité dans et autour des écoles,

nl’aménagement urbain pour promouvoir l’activité physique et sportive (parcs urbains, pistes cyclables, terrains de sports,…),

nla politique d’encouragement aux sports et aux arts de santé.

ConclusionLa transition alimentaire actuellement à l’œuvre au Maroc est rapide et

elle a des conséquences importantes sur la santé. La question de la « sécurité alimentaire », longtemps considérée sous le seul angle quantitatif, doit donc l’être aussi, et de plus en plus, sous l’angle qualitatif.

La transition observée au Maroc s’inscrit dans une transition mondiale avec des répercussions globales et locales de plus en plus lourdes. La question de la sécurité alimentaire mondiale revient avec force sur le devant de la scène, et elle devient aussi, de facto, une question d’importance majeure pour les pays et pour les familles. Les risques alimentaires mondiaux et le coût croissant de la facture alimentaire pour les pays importateurs et pour les ménages, notamment les plus démunis, vont imposer de redonner une nouvelle priorité aux objectifs de production agricole et de lutte contre la pauvreté.

Gérer la transition alimentaire du pays et satisfaire les besoins du marché national en tenant compte des enjeux de durabilité (environnement et santé) nécessitera des progrès importants de productivité agricole et la réaffirmation d’un modèle marocain de production et d’alimentation. Le Maroc, comme d’autres pays méditerranéens, a la chance de pouvoir fortement gagner en productivité dans des productions adaptées à ses conditions agro-écologiques et favorables à une alimentation de santé. Des progrès importants sont possibles dans la production de blé dur, d’orge, d’huile d’olive, de fruits et légumes, de légumineuses, de viande de parcours, etc.

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Le modèle alimentaire et les produits agricoles méditerranéens suscitent un intérêt croissant et des opportunités nouvelles de marché se font jour. Les nouvelles exigences internationales qui ressortent de la nouvelle donne alimentaire mondiale et européenne devraient être considérées par le pays plus comme une opportunité que comme une menace.

Pour réussir les transitions et prendre place avec succès dans la mondialisation, les pays des deux rives de la Méditerranée gagneraient à développer des coopérations régionales de type gagnant/gagnant. L’objectif devrait être de dépasser une négociation agricole euro-méditerranéenne qui est encore trop limitée à une dimension mercantile qui ne permettra pas de relever les défis communs posés à cette région du monde pour se diriger vers un véritable pacte euro-méditerranéen agricole, alimentaire et rural tenant compte des différences de situation, des atouts communs aux 2 rives et des défis régionaux et mondiaux (la sécurité alimentaire, la pauvreté rurale au Sud, la désertification, les risques de pénuries d’eau, le changement climatique) auxquels il conviendrait d’apporter des réponses coordonnées. Cette évolution du Partenariat pourrait être facilitée par une coopération méditerranéenne capable de construire et de porter une vision régionale de transition, commune et différenciée, de développer des projets concrets de co-développement et de promouvoir des labels, les produits de qualité et la diète méditerranéenne dans les pays riverains et au niveau européen et international.

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