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Rencontres régionales

de l'éducation à l'environnement :

du 30 novembre au 2 décembre 2011

Le REEB organise, durant 3 jours, des Rencontres sur le thèmedes publics (petite enfance, élus, touristes, public citadin...).

Elles auront lieu au Centre régional d'initiation à la rivière deBelle-Isle-en-Terre, dans les Côtes d'Armor. Un forum pédago-

gique ouvert à tous, aura lieu le jeudi 1er décembre en find'après-midi.

Plus d'infos sur le site Internet du REEB (www.reeb.asso.fr) ouen appelant le secrétariat : 02 96 48 97 99.

Le REEB, Réseau d’éducation à l’environ nement en Bretagne est fondé surla mise en synergie des compétences et des expériences de toutes per-sonnes concernées par l’éducation à l’environnement.Structuré en association loi 1901 depuis plus de 10 ans, le REEB rassembleplus de 200 adhérents (associations, collectivités territoriales, centres d’ac-cueil, institutions, animateurs, enseignants, étudiants, parents…).

Pour en savoir plus sur l’éducation à l’environnement, avoir des contacts, approfondirses connaissances, avoir des exemples concrets... Une solution : abonnez-vous !

• PROBLÉMATIQUE 3-5

• Petite réflexion de jardinier 3

• Jardiner aujourd’hui 4

• De la biodiversité au jardin pédagogue 4

• Ingrédient pour un jardin pédagogique

partagé et pérenne 5

• TÉMOIGNAGES 6-14

• À l’écoute dans mon jardin refuge. 6

• Notre jardin au naturel 7

• Interviw de Martine Steunou 7

• Faites entrer les insectes 8

• Des abeilles dans mon jardin 9

• Les jardins partagés du Pays de Brest 10

• Les Yannicks aux champs 10

• Un jardin batanique pour raconter des histoires 11

• Quand les lycéens se décarcassent à jardiner… 11

• La Caravane Main Verte, un projet pour une éducation à l’environnement partagée 12

• Bienvenue dans mon jardin en Bretagne 12

• Comment parler du réchauffement climatique à travers un jardin pédagogique ? 13

• RESSOURCES 14-15

• Aller voir… 14

• La symobolique du jardin chez Jean-Jacques Rousseau 14

• Ressources, biblio et autres… 15

• Petit coin de la bidouille : 16À propos de sol ! 16

2 Polypode - N° 18

Sommaire

La revue Polypode est éditée par le Réseau d’éducation à l’environnement en Bretagne (REEB). Parution semestrielle - n° ISSN : 1638 - 3184. - Prix au numéro : 6 €- Comité de rédaction : Lætitia Félicité, Luc Guihard (Bretagne Vivante - SEPNB), Henri Labbe (DRJSCS Bretagne), Sylvia Laborie (Académie de Rennes, relais EDD,Documentaliste), Erwan Person (CPIE Vallée de l’Elorn) et Jérémie Evangelista - Coordination : Maryline Lair - Maquette : Bernadette Coléno - Crédit photos : Vert lejardin, Culture bio, Jacques Lintanff, Estelle Guyon, Martine Steunou, Solenne Le Du, Valérie Terrien, Stéphanie Didot, Ludovic Juignet, MCE, Henri Labbe, GuyQuémeneur - Couverture : Bernadette Coléno.

REEB - allée de Kernilien - 22200 Plouisy - Tél. : 02 96 48 97 99 - [email protected] www.reeb.asso.fr

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3N° 18 - Polypode

IntroductionPetite réflexion de jardinier

Toucher la terre, les feuillages, le bois dumanche de l'outil, la rosée du matin.

Ecouter le chant de la grive musicienne,du rouge-gorge, du grillon, le bourdon-nement des abeilles, le vent dans lesarbres, la pluie tant attendue.

Multiplier les gestes variés, s'appliquer etse concentrer à les rendre justes, effi-caces sans trop se fatiguer.

Se baisser pour cueillir les fraises, s'as-seoir un moment au bord de la mare, semettre à genou pour sarcler, s'allongerdans l'herbe, se mettre à l'ombre pourse reposer, faire la sieste.

Se retrouver avec les autres, les amis, lafamille, les voisins, partager sesrécoltes, offrir une salade, discuter dela pluie et du beau temps, donner unecourgette, une salade, prêter un outil,se rencontrer, échanger des tuyaux, destrucs de jardinier.

Goûter, manger, boire un coup, cuisiner,transformer nos récoltes en confitures,en ratatouille, en soupes, en jardinière,se régaler à l'avance de toutes les sur-prises culinaires à venir.

Patrick Sablon, animateur au CPIE Vallée de l'Élorn,

également membre de l'association Vert le Jardin

Le jardin, c'est l'espace de liberté quenous allons investir pour notre plaisir. Ilest chaque fois différent car chacun(e) ymet ce qu'il veut.

Si jardiner c'est...Semer, planter, sarcler, biner, arroser,récolter, arracher, repiquer, butter, bêcher,émietter, aérer, greliner, ratisser, diviser,couper, composter, enfouir, badigeonner,pailler, tondre, élaguer, tailler, praliner,bricoler, récupérer, aménager...

C'est aussi s'arrêter pour...Sentir l'odeur des fleurs, de la terre sècheou humide, du terreau, du compost, dela pluie, sentir la fraîcheur du petit matin,la chaleur bienfaisante du soleil.

Observer le ciel, les couleurs, la grainegermer, la croissance des plantes, le volstationnaire des syrphes, les ailes cha-toyantes des papillons, les oiseaux sur lamangeoire, la trace du mulot venu gri-gnoter quelques fruits, celle de l'escargotsur les feuilles de salade.

Jardiner c'est se donner letemps pour...Ralentir, suivre les rythmes naturels, lescycles, attendre, cultiver la patience, nepas brûler les étapes,

se connecter avec le vivant, s'en émer-veiller, l'accepter, l'accueillir, favoriserson exubérance.

Vivre avec les éléments : l'air et la terrequi nourrissent les plantes, le soleil quinous apporte son énergie, l'eau qui trans-porte les éléments nutritifs et irrigue lesorganismes vivants.

C'est se ressourcer, oublier les soucis,se concentrer sur l'essentiel, capter del'énergie.

C'est être satisfait de son travail, s'as-seoir pour contempler son jardin etprendre du plaisir. Se sentir vivant, libre etprésent au monde. Sans oublier le bon-heur de pisser au jardin ! ◆

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Problématique

4 Polypode - N° 18

De la biodiversité au jardin pédagogueQu'est-ce qu’un jardin pour vous ?

Un jardin est le lieu de l'expression dumeilleur des fruits, des fleurs, des légumes.C'est aussi le meilleur d'un art de vivre. Ets'ajoute une nouvelle mission : le jardin pro-tège la vie. Parce qu'elle est en fragilité, ladiversité est en péril ! Le jardin devient un lieude refuge pour une diversité chassée ailleurs.Des espèces, des graines élaborées parl'homme depuis des années, sont interditesde commerce. Ce sont des lois totalementiniques qu'il faut dénoncer. Pourtant, on peutencore les trouver dans des jardins qui s'ydédient. C'est un vrai patrimoine.

Les jardins des balcons, les toits et mursvégétalisés ne sont pas des jardins tradi-

tionnels mais rentrent dans la définition duJardin Planétaire. La planète est vue commejardin avec la capacité du monde vivant, enparticulier les chlorophylliens, à libérer del'oxygène… dont les humains profitent.

La véritable biodiversité n'est-elle pas dansle milieu naturel ?

La diversité, celle qui fait le nombre, est évi-demment dans le milieu naturel. On apprend,avec les êtres qui nous entourent, que dansun milieu semblant illisible, une friche, il y atous les auxiliaires du jardinage, les ani-maux petits et grands, qui vont aider àrésoudre des problèmes techniques dansl'espace que nous maîtrisons. L'espace quenous ne maîtrisons pas a autant d'impor-

tance que celui que nous maîtrisons. J'ap-pelle cela le Tiers-Paysage. Viennent s'yréfugier les auxiliaires du jardin et lesespèces chassées par les activités humaines.

Dans le respect de la diversité, il y a aussi lerespect du comportement ?

Oui, que fait-on de ces plantes qui ne veulentpas rester en place ? Mon idée a été de res-pecter leurs déplacements physiques. Cen'est pas parce qu'une plante change de lieuqu'elle change de statut. De là, la notion demauvaise herbe a disparu pour moi. C'estfaire le plus possible avec, et le moins pos-sible contre. J'ai nommé cette idée le “Jardinen mouvement”.

Jardiner aujoud’huiLe jardinier solidaire

Les jardins partagés sont apparus en Franceil y a 25 ans. Respectueux de l’environnementet ouvert à tous, ce sont des lieux de ren-contre à ciel ouvert. Les jardiniers gèrent et jar-dinent l’espace (mis à disposition par la col-lectivité, ou un propriétaire) de manière col-lective et concertée.

Le jardinier débutant

Il est celui qui un beau matin décide derejoindre la communauté des jardiniers afin detransformer son quotidien. Certains d’entreeux s’abonnent aux « 4 saisons du jardinage »

Céline Le Bihan, chargée de projets à Vert le jardin

Depuis quelques années, le chiffre d'affaire desjardineries explose. Certains avancent commeexplication au phénomène, les 35 heures !Pendant nos RTT, on filerait tous à la jardine-rie du coin dépenser nos sous pour acheteroutils et semences en pagaille. Or, les35 heures se rallongent, les retraités et autres« inactifs » envahissent les jardins collectifs…et les jardineries se portent de mieux enmieux. Jardiner est à la mode, dans le sens oùnous sommes de plus en plus à le faire enfamille ou bien avec nos voisins. Mais jardinerne semble pas être un phénomène de mode,car tous les facteurs sont réunis pour quecela dure. Alors qui sont ces jardiniers en2011 ?

Le jardinier producteur

À l’origine, faire un potager répondait au besoinde nourrir sa famille. Jusqu’aux « trente glo-rieuses », et avant les supermarchés, on jar-dinait presque uniquement pour produire, àproximité de la maison, mais aussi dans desparcelles de jardins familiaux initiés par L’ab-bé Lemire en 1896. On appelait cela à l’époqueles jardins ouvriers. En 2011, les jardins vivriersreprennent du terrain : on créé des jardinsfamiliaux et partagés, on condamne une par-tie de la pelouse et tout cela pour retrouver lesplaisirs et le besoin de manger ses propreslégumes.

Le jardinier engagé

Il appartient au mouvement de la « guérilla jar-dinière » initié en 1973 par Liz Christy, uneartiste de New York. Ces jardiniers vont, seulsou en groupe, à l’assaut des espaces de leurville qu’ils ont repérés et qu’ils considèrentabandonnés. Par leur action jardinière, ilssouhaitent prendre soin et faire bon usage del’espace public.

(ndlr : revue de l'association Terre Vivante) ;d’autre rejoignent les mouvements de gué-rilleros, ou encore poussent la porte d'un jar-din partagé de leur quartier ou bien louentune parcelle de jardins familiaux ou peuventencore s’attaquer à la pelouse de leur pavillon.Qu’importe le chemin choisi, c’est aux contactsdes autres qu’il deviendra à son tour un jardi-nier de son époque.

Au vu de tous ces jardins et jardiniers, lamode du jardinage risque à coup sûr de durer,car elle conjugue l’envie de se rapprocherde la nature, de manger mieux et de seretrouver ensemble. Heureuse nouvelle ! ◆

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N° 18 - Polypode 5

Comment réussir son jardin pédagogique ?

L'association Culture Bio a initié un jar-din partagé en 1999 avec l'idée premiè-re d'une vitrine concrète des méthodesde culture respectueuses de l'environ-nement pour les visiteurs du salon « Illeet Bio » de Guichen.

Vite est venue l'envie de partager ce jar-din implanté sur un terrain de la com-mune avec les enfants des écoles et ducentre de loisirs. En mixant bénévoles etsalariés, l'accueil s'est développé jus-qu'à employer une animatrice à tempsplein.

Première remarque sur le temps : il fauten compter la moitié pour l'entretien et

les plantations du jardin. L'autre moitiépeut encore se diviser en deux temps : lapréparation et l'accueil (animation). Laprésence de bénévoles ou l'interventiond'un tiers (services de la commune) estindispensable pour aider l'animateur àcentrer son travail sur l'accueil.

Enfin le travail d'animation au jardin estsaisonnier : entre mars et octobre aumieux, ou alors il faut pratiquer hors-solet à l'abri !

La mobilisation des bénévoles passe parla qualité de leur accueil et par un appelsans cesse renouvelé aux bonnes volon-tés. Nous avons eu des hauts et des bas.

Ingrédients pour un jardin pédagogique partagé et pérenne

Gérard Hocquet, bénévole de l'associationCulture Bio à Guichen

Entretien avec Gilles CLEMENT,Paysagiste, jardinier, écrivain et enseignant à l’école nationale supérieure du paysage de Versailles.Réalisé par nos amis du GRAINE Centre (Karine Gauluet et Eric Samson), dans le cadre de leurs Rencontres régionales en 2010. Merci à eux !

Pour vous, c'est quoi l'éducation à l'envi-ronnement ?

Le mot environnement est un mauvais choix,à mon avis. L'environnement, c'est aux envi-rons, comme si ça ne nous concerne pas. Jepréférerais l'éducation à l'immersion, et làon est bien obligé de savoir dans quel liquideon baigne !

Il faut donner la possibilité aux gens de mettreun nom sur ce qu'ils voient. Ce qui n'a pas denom n'existe pas. On peut bien détruire cequi n'existe pas ! Quand une chose a un nom,c'est différent, on sait aussi à quoi ça sert.

Dans le contexte de crise économique, lejardin a-t-il sa place ?

Aujourd'hui, si le jardin vivrier revient, c'est

qu'il y a urgence. On a tellement soustraitaux populations les terres maraîchères, pro-ductrices d'aliments. On a tellement toutconsacré à l'agriculture industrielle, avec desproduits détestables, notamment sur le plande la santé. L'explosion du potager est uncôté positif de cette crise. Avec les listes d'at-tente sur les jardins sociaux, les expériencesde jardins partagés, la pédagogie qui se déve-loppe, le rôle des enseignants n'a jamais étéaussi important.

“Eduquer, ce n'est pas remplir un conte-nant, c'est faire grandir une plante”* : Qu'est-ce que cela vous évoque ?

La mauvaise pédagogie, c'est apprendre parcœur. On remplit un contenant. La bonnepédagogie, c'est donner l'envie d'apprendre,

donc de comprendre. La connaissance joue iciun rôle. Dès que l'enfant est mis en situationde devenir intelligent, il devient quelqu'un quiapprend. L'intelligence est une chose qui seforge, se développe, notamment en laissantprendre l'initiative sur une situation. Les péda-gogues, il y en a des bons et il y en a desmauvais ! Le jardin est un support d'excellencepour l'éducation ! Car il permet le dévelop-pement d'une connaissance théorique et l'ini-tiative. Pédagogiquement, le jardin est lemeilleur professeur.◆

Heureusement, un « noyau dur » de troispersonnes a tenu la route depuis le début.Ces personnes ont pu avoir une présen-ce régulière d'une demie-journée parsemaine sur l'ensemble de l'année. Etnous organisons, un samedi tous les deuxmois, un chantier réunissant de 6 à 12personnes qui nous ont bien aidés pourles trois déménagements du jardin.

Question sous, un salarié ça coûte, et lesusagers, en particulier les scolaires, n'ontpas forcément les moyens de prendre encharge ce coût. Il est donc incontour-nable de trouver des sources de finance-ments autres. Pour nous, ce fut l'excédentdu salon et quelques subventions spéci-fiques.

Au niveau des plantes et des outils, ilnous a été facile de nous procurer plantset semences sur le salon et parmi lesjardiniers bénévoles. Les outils ont étéachetés. Il en existe adaptés aux enfantset fiables.

Les outils pédagogiques et ludiques ontété recueillis dans les livres, à travers leréseau, ou dans le jus de fruit de nostêtes.

Pour résumer, les ingrédients indis-pensables : une commune partenaire,une structure porteuse vivante et dyna-mique, des ressources diversifiées, unecommunication et un relationnel irré-prochables, un terrain et un noyau pas-sionné « durables », et une sacrée dosed'huile de coude.

Mais on est si bien dans un jardin ! ◆

Pour en savoir plus :*Noam Chomsky, Pour une éducationhumaniste

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6 Polypode - N° 18

Interview de Jacques Lintanff et PatriceQuistinic, association War dro an natur,Par Maud Bonraisin, stagiaire en communica-tion scientifique au REEB.

À l'écoute dans mon jardin refuge...Polypode : Comment est né l’idée du « Jardinrefuge » ?

Jacques Lintanff : J’ai développé, au cours demes pratiques personnelles et profession-nelles de jardinage, une réflexion sur l’auto-gestion de la nature, ce qui m’a amené auconcept de jardin-refuge et l’élaboration d’unedémarche pour sa mise en place. Ca res-semble aux refuges de la LPO*, mais élargi àtoutes les espèces !

À ce moment, Patrice, qui était bénévole deWar dro an natur, mais également animateurau centre de loisirs de Plouagat, souhaitaitmettre en place un jardin attenant au centre.Notre collaboration m’a ainsi permis deconcrétiser cette idée de jardin refuge au jar-din de Plouagat : le jardin des lutins.

Quelles ont été vos démarches pour fairevivre le projet du jardin des lutins ?

JL : Nous avons monté un dossier qui a étésoutenu par la Communauté de communes deChâtelaudren-Plouagat, nous avons égale-ment eu une aide du Conseil général par leFonds de sensibilisation à l'environnement.

À quoi ressemble aujourd'hui votre jardinrefuge ?

JL : Par jardin refuge, on entend souvent, pota-ger. Certes, mais pas seulement, c’est aussides nichoirs pour les oiseaux, des refugesà insectes, un muret, une marre, des abrisqui attireront la biodiversité et favoriserontson développement. Un lieu, où la natureest laissée à son propre arbitre. C’est unîlot de nature !

Patrice Quistinic : En travaillant au sein de cejardin, on reconsidère les manières de faire.Les enfants développent de nouvelles tech-niques de jardinage. Nous utilisons, parexemple, le paillage ; moyen naturel et effica-ce pour désherber le site, mais aussi, lesplanches de bois et le verre de bière pour sedébarrasser des limaces.

Comment cet « îlot de nature » réussi à s’in-tégrer dans le paysage urbain ?

JL : Ce projet nécessite un réel échange entreles responsables, les élus, les services tech-niques de la mairie, les voisins, etc. Le jardinest intégré dans un environnement bétonné(lotissement, route, futur collège), on apprenddonc à laisser des espaces naturels se déve-lopper. L’association a demandé à la Commu-nauté de communes de réduire les tontes despelouses entourant le jardin. Malgré l’enten-te actuelle entre War dro an natur et la Com-munauté de communes, la future prise encharge du jardin-refuge par celle-ci amènedes questions sur la prospérité du jardin. D’au-tant plus qu’aujourd’hui une convention pro-tège le jardin, mais jusqu'à quand ?

Quel est votre rôle au niveau du jardin ?

JL : Sur chaque jardin refuge, nous avons unrôle de mise en place, avec la préparation duterrain, la fabrication d’aménagement d’accueilet de refuges, les plantations. Et aussi de suivisur quelques mois, voire un an ou deux.

P Q : Nous avons aussi un rôle d’informationet de sensibilisation auprès des animateurs ducentre de loisirs. Ce n’est pas évident, car peude temps y est consacré et c'est pourtant pri-

mordial. Jardiner implique, par exemple, desavoir faire des semis au bon moment, entenant compte de la météo, de la lune, etc.Le jardin est avant tout un terrain d’expéri-mentation, riche en surprises, découvertes eten échecs aussi. Ces échecs sont souventfrustrants pour l’adulte et constituent un freinà son implication. Les enfants, eux, vont del’avant. Si un légume ou un fruit ne poussepas, c’est dommage, mais « tant pis ! on ira enacheter ».

Je me rends au jardin aussi souvent que pos-sible, tous les mercredi matin et durant lesvacances scolaires. Mais quand je dois m’ab-senter plusieurs mois, il faut pouvoir comptersur les animateurs du centre, et ce n'est pasfacile : tous ne s'y intéressent pas, et les autresmanquent parfois de compétences !

Et pourtant le jardin est un magnifique sup-port pédagogique.

JL : Aujourd’hui, on tend à conventionner l’ani-mation. Par conséquent, l’implication dansdes projets à visées pédagogiques sur unelongue période, comme pour le jardin-refuge,se perd.

PQ : Souvent, par un manque de connais-sances en jardinage, le jardin est laissé àl’abandon. Alors qu’un tel projet nécessite toutau contraire une attention quotidienne, ou aumoins hebdomadaire.

Quels sont vos projets ?

JL : Nous avons des projets de jardins refugesen cours, notamment sur le site du Palacret oùl'association est basée. Puis récemment, s’estmis en place un jardin refuge à Saint-Brieuc.Mais le projet le plus avancé est lancé depuisle 7 avril avec le centre de loisirs de Pleu-meur-Bodou.

Quels sont vos objectifs à travers la mise enplace des jardins refuges ?

JL : Le jardinage est une activité de patience,entre la plantation, la germination, la floraison,la récolte, il se passe des mois. « Bah, ellessont toutes petites tes salades », me disaitrécemment un enfant qui n’avait pas conscien-ce qu’une salade aussi grandit, en prenantson temps. Le jardin est un lieu d’échanges, oùon peut s’asseoir et observer ce qui nousentoure. On devient attentif et respectueux dece qui pousse et vie autour de nous.◆

Témoignages

Pour en savoir plus :*LPO : Ligue de protection des oiseaux

JARDINER EN CENTRE DE LOISIRS

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N° 18 - Polypode 7

Estelle GuyonProfesseur en SVT au collège GANDHI à Fougères

Interview de Martine Steunou, professeur des écoles à SilfiacPolypode : Comment et dans quelles conditions avez-vousdémarré votre jardin scolaire ?

Je voulais réaliser un jardin en intégrant les aspects de l’éducationau développement durable. Ce type de projet interdisciplinairecommençait à se développer dans les écoles, et m’est apparu inté-ressant, à partir du moment où la commune était très sensibleaux actions sur le développement durable et mettait à dispositionde l’école une parcelle située dans les jardins familiaux, attenantà un lotissement écologique HQE. J'ai donc mené durant troisannées un jardin scolaire, mais je ne l’ai pas reconduit cette année.

Que leur a apporté le jardin ?

Dans l’ensemble, les élèves ont apprécié le jardin dans lequel ils ont étéacteurs. Ils ont appris qu’en jardinant, ils interviennent sur l’environnement,avec tout ce que cela comporte de responsabilité. Ils ont appris les pre-mières notions en matière de biodiversité, pris conscience de la fragilitéde certains équilibres, à être responsable, solidaire et citoyen.

Présentez-nous les différentes formes de travail réalisées.

Il y a d'abord eu la mise en place des activités d’investigations scientifiques(le jardin scientifique comme terrain d’expérimentations) et des séquencesen classe, en vue d’une progression des apprentissages. Puis des activi-tés de suivi et d’entretien sur le terrain avec des partenaires (parents, béné-voles). Les élèves ont tenu un cahier individuel et collectif pour présenterleur jardin aux autres classes, aux parents d’élèves, et aux partenaires duprojet comme l'OCCE*.

Quel a été le déroulement des activités durant les trois années du jardin?

La première année nous avons travaillé sur la croissance et la reproduc-tion des plantes à partir de graines, bulbes, tubercules, et rhizomes. Ladeuxième année, sur les moyens de lutter contre les animaux indésirablesau jardin, sans nuire à l’environnement, et sur les « mauvaises herbes ».Et la troisième année sur la faune du jardin et l’intérêt des auxiliaires dujardin dans l’écosystème, le rôle des insectes dans la pollinisation desplantes, et le cas particulier de l’abeille. ◆

Notre jardin au naturelAprès une demande d’intervention de la Caravane Main Verte (voirpage 12) auprès de nos élèves de sixième sur le thème « Qu’est-ce quejardiner au naturel ? », Mesdames Guyon et Belliard, enseignantesen SVT en sixième, ont mis en place, avec deux animateurs nature duCentre Social de Fougères, un jardin au collège.

Au cours de 5 séances, les élèves ont appris ce en quoi consiste un jar-din au naturel : pas de traitements chimiques, rotation des cultures, inté-rêt des auxiliaires, les associations de plantes, les outils, le paillage, lecompostage. Ils ont mis en pratique ces savoirs sur le terrain : aérer sansbêcher, désherber, paillage, semis, transplanter...

Le jardin a permis d’élaborer un travail pluridisciplinaire : les élèves ontréalisé le plan du jardin, soit 9 carrés de 1m20x1m20, avec leur pro-fesseur de mathématiques, et les élèves d’ateliers de troisième SEGPAont réalisé les bacs en bois avec mesures, découpes, et assemblage.

Ces séances ont permis d’exploiter de nombreuses notions du pro-gramme de SVT : la germination, la production de matière, le recycla-ge de la matière, la préservation de la biodiversité… Et avec uneapproche différente : beaucoup de concret, de la curiosité de la part desélèves (toucher la terre, observer les décomposeurs, voir les végé-taux pousser), et de nombreuses interrogations sur les animaux etvégétaux. Très enrichissant pour nous aussi en tant qu’enseignants.

Le jardin a vraiment pris forme début avril, chaque groupe d’élèves s’estoccupé d’une parcelle : réalisation des semis de radis, laitue, cosmos,

maïs, tournesol, phacélie… etplantations de persil, menthe,fraisier, tomate, framboisier, etcourge.

Nous assurons l’entretien denotre jardin et du composteurgrâce à deux ateliers jardinage(accompagnement éducatif) :- le mardi : 1h00, Mme Guyonavec 8 élèves.- le vendredi : 1h00, Mme Bel-liard avec 5 élèves.

Les élèves sont ravis à chaquefois, et ne voient pas l’heure pas-ser.

Témoignage d’un de nos élèves,Kévin, après lui avoir posé la question : « Es-tu content de jardiner ? ».« Oui, je ne savais pas faire, j’ai appris à planter. Ce que je préfère c’estquand on mange les fraises, les framboises, quel plaisir ! ».

Le vendredi 24 juin, à l’issue de la fête du collège, quelques élèves del’atelier ont présenté leur jardin aux familles. Nous espérons continuerle jardin l’an prochain avec des cinquièmes, déjà formés, et les nouveauxsixièmes, puis étendre le compostage à la restauration scolaire.◆

Par Sylvia Laborie, professeur documentaliste au LycéeLe Dantec (Lannion) et relais EDD pour la revue Polypode.

Témoignages

Pour en savoir plus :* OCCE : Office central de la coopération à l'école

JARDINER A L'ÉCOLE

Pour en savoir plus :* SEGPA :Section d'en-seignementgénéral et professionneladapté

Fiche Action

Connaître :- Les notions de chaînes et de réseauxalimentaires, et l’interdépendance desêtres vivants.- Les particularités des besoins nutritifsdes plantes.

Savoir que l’activité humaine peut avoirdes conséquences sur les milieux :- La biodiversité : constitue une ressour-ce naturelle capitale.

Attitudes : développer- le sens de l’observation,- la curiosité,- la responsabilité face à l’environne-ment, face au monde vivant et à lasanté.

Les compétences visées (en référence aux docu-ments concernant les cycles)

Sciences expérimentales et Éducation civique- Etre capable de : 1) poser des questions précises à propos d’une situation d’obser-vation ou d’expérience.2) Imaginer et réaliser un dispositif expérimental.3) Utiliser des instruments d’observation et de mesure.4) Mettre en relation des observations réalisées et des savoirsque l’on trouve dans une documentation, les interpréter.- Avoir compris et retenu : 1) des fonctions du vivant,2) le rôle et la place du vivant dans l'environnement,3) la responsabilité que nous avons à l’égard de l’environnement.

Maîtrise de la langue orale/écrite :- Etre capable de : 1) Rédiger un compte-rendu, intégrant schéma d’expérience oudessin d’observation.2) Mettre en page et organiser un document écrit multimédia.3) Rapporter oralement devant un public les productions, demanière à les rendre compréhensibles.

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Polypode : « Faites entrer les insectes ! »est un nouveau projet sur le thème de labiodiversité, quelle en est l’origine ?

Solenne Le Du : J’avais envie d’impliquerles jardiniers du parc dans un projet col-lectif. On travaille tous les jours en paral-lèle et malgré ça les échanges restaientlimités. Après un tour de table en présen-ce des jardiniers et de Morvan, apprenti(ndlr : BTS GPN option animation nature)dans notre structure, la thématique desinsectes est apparue évidente. Nous avonstout de suite voulu intégrer à notre projetMoo, artiste et professionnel des insectes,rencontré sur un stand de la fête des jar-dins au Domaine. Cette transversalité entreles animateurs nature, un artiste, un ento-mologiste, les jardiniers du parc et despépiniéristes (labellisés « nature et pro-grès »), fait la force de notre projet. C’est unvrai travail de coopération, chacun est dif-férent et apporte ses savoirs, pour un pro-jet que nous menons ensemble. Chacunest valorisé dans son rôle et est impliqué.Le réseau d’acteurs constitue ici une bio-diversité en soi !

Est-il intéressant de faire un parallèleentre les sociétés d’insectes et la sociétéhumaine ?

Sur cette idée, Morvan a travaillé avec lesenfants d’une classe pilote, lors de la réa-lisation de petits refuges, il leur a attribué,par groupe, une tâche bien particulière, à

l’image de l’organisation d’une ruche. Ainsiles bâtisseurs étaient en charge deconstruire la structure, les fondateurs depréparer le torchis, les décorateurs har-monisaient le tout... Ce jeu de rôle aussiludique soit-il, implique une vraie prise deconscience de la vie de ces insectes.Comme nous, ils ont un gîte, des tâches àeffectuer, des préférences pour les maté-riaux… Une fois ces notions amorcées, ilest alors plus aisé de développer d’autresaspects plus scientifiques comme la repro-duction, l’alimentation, la pollinisation desfleurs. En se projetant dans la vie d’uninsecte, l’enfant devient plus curieux etsans doute plus respectueux pour cette vieanimale.

Comment menez-vous votre projet ?

On travaille suivant trois axes. Le premierest porté par la structure pédagogique :les trois étagements et les quatre totems.Son côté esthétique et artistique accrochel’œil du public et interroge.

Nous avions également le souhait de testerl’efficacité de ce procédé. C’est ce quecherche à faire le deuxième axe, en pla-çant une multitude de petits refuges surl’ensemble des jardins du domaine.

Troisième axe : associer les enfants au pro-jet avec des sessions d’activités. La duréelimitée de ces animations ne permet pas laréalisation par chaque enfant de son propre

refuge, ni l’observation du refuge habité ! Àpartir de là, l’idée a été de rendre chaqueenfant autonome en lui montrant les bases,les matériaux nécessaires, les étapes defabrication, lui transmettant ainsi lesmoyens de mettre en place un refuge chezlui. La démarche ludique et créative estprimordiale, elle permet à l’imaginaire de sedévelopper.

Quels sont les conseils et méthodes pourla construction d’un refuge à insectes ?

Quel que soit le type de refuge développé,on s’appuie sur un nombre relativementrestreint de matériaux de construction :des bûches percées plutôt dans du boisdur, le chêne ou l’orme sont bien appro-priés, puis des bottes de tiges sèchescreuses ou à moelle, du torchis, un mélan-ge d’argiles et de sable, et des cavitéscomme abris pour passer l’hiver. Il existecependant des subtilités, comme le dia-mètre des trous qu’il est bon de faire varier,autorisant l’accueil d’une plus grande diver-sité d’insectes ; ou pour l’installation desrefuges, prendre en compte l’exposition auvent et à la lumière. L’idéal est une exposi-tion Sud Est. Il faut aussi protéger le refu-ge de l’humidité, en l’éloignant du sol eten le couvrant d’ardoise. Enfin il faut res-pecter un calendrier d’installation, l’idéal estle mois de mars.

Notre collaboration avec Moo nous a permisd’intégrer tous ces conseils pratiques etd’acquérir de nouvelles données sur lesinsectes, et à partir de là, de reconsidérernotre manière de gérer le parc. Ce projet asans doute déclenché une évolution desmentalités et des manières de gérer le pay-sage du Domaine de la Roche-Jagu. Depuisles années 2000, nous utilisons des pro-cédés naturels comme des alternatives auxpesticides. Par exemple, on expérimente,

BIODIVERSITÉ

Interview de Solenne Le Du responsable des animations au Domainedépartemental de la Roche-Jagu (Côtes d’Armor), par Maud Bonraisin,stagiaire en communication scientifique au REEB.

8 Polypode - N° 18

Témoignages

Faites entrer les insectes !

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BIODIVERSITÉ

Au jardin, fleurs, légumes, arbres fruitierssont les alliés des insectes. Leur évolutioncommune les a rendu interdépendants.

Le jardinier peut compter sur eux pour toutessortes de services : polliniser les fleurs quise transformeront en fruits, nous débarrasserdes indésirables qui se régalent de nos beauxlégumes ou encore nous émerveiller par leurformes et leurs couleurs.

Parmi les pollinisateurs, l'abeille domestiquefait figure de vedette bien que d'autres insectesparticipent activement au transport du pol-len : les bourdons, les papillons, les syrphes,les mouches, les abeilles solitaires...

Alors, s'il est facile de favoriser la présence deces auxiliaires par des aménagements simpleset diversifiés pour créer des refuges, installerdes abeilles dans son jardin peut paraître pluscompliqué.

Et pourquoi ne pas mettre une ruche dans sonjardin tout simplement ?

En effet, les abeilles vivent en colonies etrecherchent une cavité pour s'installer. Detous temps les hommes ont récolté le miel,tout d'abord en allant à la cueillette, puis eninventant la ruche avec les matériaux locaux :roseaux, liège, osier, poterie, bois, paille, écor-ce de ronce, de châtaignier, tige de clématite,de vigne, pierres, tronc évidés recouverts delauze...

Aujourd'hui, c'est le modèle en bois à cadresamovibles Dadant qui s'est imposé et stan-dardisé, même s'il en existe d'autres. Il estfacile de s'en procurer.

Accueillir une ruche chez soi, c'est bien enten-du permettre aux abeilles de trouver un espa-ce refuge à l'abri des risques liés à l'usage desinsecticides chimiques, mais c'est aussi pro-duire son propre miel et d'autres produits dela ruche comme la propolis, la cire, ou enco-re le pollen ou le chouchen.

C'est aussi le moyen de sensibiliser la famil-le, les amis, les voisins, les visiteurs à la bio-

diversité, à l'environnement, aux problèmesrencontrés par les abeilles. Cela permet demultiplier les ruchers et ainsi augmenter lenombre d'abeilles. Cela participe à populari-ser un savoir.

Installer une ruche au jardin n'est pas sanscontrainte

L'aspect matériel : ruche, vêtement de pro-tection, outils et matériels spécifiques ; le suividu rucher sous-entend une formation mini-mum ; le lieu doit être choisi avec soins pouréviter les risques.

La réglementation impose une déclaration àla Direction départementale de la protectiondes populations (DDPP), le contrôle de l'étatsanitaire, et le respect d'une distance minimalevis-à-vis du voisinage (à 100 mètres des habi-tations, à moins d'installer une palissade, unehaie ou un mur de 2 mètres de chaque côté dela ruche).

Comme Henri Hamet le conseille en 1856 :« Soyez circonspects ; commencez parquelques ruches seulement et augmentez-en le nombre à mesure que votre éducation sefera, à mesure que vous connaîtrez les res-sources florales de votre localité, les diversesopérations que vous devrez pratiquer, lemoment favorable des récoltes, la préparationet le débouché des produits, toutes chosesqui ne s'apprennent pas en une journée, nipar la simple lecture d'un livre ».

De quelles ressources disposons-nous ?

Dans chaque département, il y a un Groupe-ment de Défense Sanitaire Apicole (GDSA), etsouvent un rucher-école qui organisent desformations. Il peut également exister desruchers pédagogiques locaux gérés par desassociations comme le Rucher École Péda-gogique du Pays d'Iroise, ou le Rucher du CPIEVallée de l'Élorn. Des apiculteurs locaux sontégalement des personnes ressources qui peu-vent être sollicitées. ◆

9N° 18 - Polypode

Témoignages

Des abeilles dans mon jardin

Patrick Sablon,animateur au CPIE Vallée de l'Élorn

Quelques chiffres...

Nombre d'apiculteurs professionnels en France :

70 000 en 2010 (85 000 en 2000).

Nombres de ruches : 1 350 000 en 2010.

La France importe la moitié de sa consomma-tion de miel, soit environ 20 000 tonnes. Lemiel vient principalement d'Espagne, d'Argentine, deHongrie, d'Allemagne et de Chine.

actuellement, l’entretien des espaces pardes chèvres en pâture.

Et pour la forme ?

Il faut donner à son refuge un aspecteffrayant ! Afin que les oiseaux ne viennentgagner trop facilement leur pain quotidien.Mais qu’il ait l’air d’un chat, d’une statue del’île de Pâques ou qu’il soit de forme plusabstraite, le refuge sera forcément un hôtelgrand luxe, pour les petits prédateurs natu-rels.

Pourquoi commencer par les insectes ?

Il semble raisonnable et bien plus humblede commencer avec l'un des premiersmaillons de la chaîne et indispensable :celui qui nourrit des prédateurs plus gros,comme les oiseaux et le hérisson. Le pro-jet va sans doute évoluer vers ces derniers,mais pas sans les insectes. Une fois deplus, on reconsidère ce que l’on voyaitcomme la « petite bête », comme une espè-ce essentielle au bon fonctionnement del’écosystème. C’est le cas aussi pour ledéveloppement des fleurs, où les insectesont ce rôle de pollinisateurs indispensables.

Quelles sont les limites au développementde telles méthodes, pour la gestion del’espace ?

Les jardins de la Roche-Jagu, quoique par-faitement adaptés pour l’accueil de cesorganismes, et c’est pourquoi nous pou-vons l’expérimenter, constituent un domai-ne paysagé. Il nous faut trouver un justemilieu entre le paysagé et le naturel. Pourcela, on doit se montrer attentif et tolé-rant. La vie s’installe partout, les simplesbarrières en bois des jardins clos ou lesmurets de pierres constituent des abrispour les insectes. Il n’est pas indispensablede pousser jusqu’aux zones en friche. ◆

Quelques ressources...

Livres : Le traité d'apiculture, éditions RusticaL'ABC du rucher bio, éditions Terre Vivante

Revue : La santé de l'abeille, FNOSAD

DVD : Le mystère de la disparition des abeilles – ARTE/ Sciences et Vie

Sites internet : www.gdsa29.free.frwww.gdsa35.free.frwww.gdsa22.webou.netwww.apiculture.com (Fédérationnationale des organisations sanitairesapicoles départementales)

Parrainage : www.untoitpourlesabeilles.fr

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JARDINS PARTAGÉS

51 jardins partagés recensés en 2011 à Brest et ses alentours ! Dixans plus tôt, 3 étaient comptabilisés sur le même territoire, et pasmoins de dix nouveaux projets en cogitation… Comment une villecomme Brest, de la même manière que Paris, Marseille, Lyon, Lille,est devenue un espace propice au jardinage urbain, par les habitants.

Les jardins partagés sont apparus à Brest en 1998. À l’initiative d’ha-bitants souhaitant pour les uns jardiner au bas de leur immeuble(Ponta Jardine, à Pontanezen), pour les autres construire un col-lectif solidaire (Park Ar Skoazell). La ville de Brest, après présen-tation du projet par les initiateurs, a soutenu l’idée par un « allez-y pour voir », sans signature de convention de mise à disposition deterrain en 3 exemplaires ! Les habitants y sont allés… et les jardins,12 ans plus tard, vont très bien merci. Entre temps, en 2000, Vertle Jardin a vu le jour avec pour objet de « développer et promouvoirles jardins partagés ». Qu’est-ce qu’une association allait doncfaire dans cette histoire d’habitants souhaitant jardiner les pelousesde la Ville de Brest ?

Vert le jardin, accompagnateur

Depuis dix ans, les six salariés jouent le rôle d’intermédiaires entreles habitants et la collectivité : ils accompagnent chacun desacteurs, selon une méthodologie de concertation, à la réalisationdu projet (aménagement, règlement de fonctionnement…) tout enveillant à ce que les jardins soient des lieux respectueux de l’envi-ronnement et ouvert à tous. Ils sont imaginés et réalisés comme devéritables lieux de vie à ciel ouvert : on y vient jardiner, s’y prome-ner, discuter, pique-niquer, faire des fêtes, rencontrer ses voi-sins…

Vert le Jardin, coordinateur de réseau

Depuis le printemps 2004, les jardiniers fêtent l’arrivée des nouvellessaisons (soit quatre par an) à tour de rôle dans un des jardins par-tagés de Brest. C’est ainsi l’occasion de visiter les jardins des unset de coopter de manière joyeuse les nouveaux jardins des autres.De ce réseau des jardins partagés, sont nés en 2011 deux projetsde taille inter-jardins.

La création d’un groupement d’achat deplants et de graines bios produits loca-lement : la « boutik jardinière », et uneCharte des jardins partagés du Paysde Brest. À l’initiative des jardiniers,les acteurs des jardins partagés (habi-tants, porteurs de projets, propriétairesde terrain, la collectivité, les parte-naires financiers…) se sont mis d’ac-cord sur des valeurs commune et surles rôles et les devoirs des uns et desautres dans leur histoire commune dejardins partagés.

Etant une réponse à un contexte socialet économique en mouvementconstant, les jardins partagés s’adap-tent aux envies mais aussi aux besoinsdu public. Ces lieux, cogérés par leshabitants et la collectivité, favorisantle lien social, vont devenir une répon-se cohérente à une problématique éco-nomique alimentaire déjà actuelle. Unecollectivité favorisant le développementdes jardins partagés sur son territoiredonne ainsi la capacité à tous de résis-ter de manière autonome à la crisesociale et économique.◆

Les jardins partagés du Pays de Brest

10 Polypode - N° 18

Témoignages

Céline Le Bihan, chargée de projets à Vert le jardin

Un samedi de janvier 2010, Brest se réveille sous la neige. L’évé-nement est assez rare en pointe finistérienne pour que les brestoisen profite pour sortir dans les squares, places et autres espacesurbains pour voir cela de plus près. Au cœur du célèbre quartier deRecouvrance, la place de l’Eglise Saint Sauveur se rempli de parentsaccompagnés de leurs bambins jouant dans la neige ! On prend letemps de papoter et de constater que les rapports de voisinage entretout ce petit monde sont plutôt joyeux grâce à ce phénomène. Enfin d’après midi, autour d’un café chaud, les habitants envisagentdéjà l’après « imminente » fonte des neiges…

Trouver un prétexte pour faire quelque chose ensemble dans lequartier à ciel ouvert… Un jardin ? Et c’est ainsi que l’idée de seretrouver entre voisins pour créer un espace à jardiner a germer.L’association des Yannicks au champ voit le jour et des rencontresavec le maire du quartier pour présenter l’idée s’organisent deuxmois plus tard.

Lors de ces premiers échanges, des projets de réaménagement duquartier ne rendaient pas les choses possibles, enfin… pas tout desuite, enfin… fallait voir avec les Bâtiments de France qui avaientd’autres idées pour le quartier. Mais les arguments des habitantssont convainquant : « Nous habitons le quartier depuis des années,nos gamins ont grandi ici, nous souhaitons plus que tout y restermais il faut que nous y soyons bien ». Un espace pour le projet estalors envisagé : le jardin public Anne-Marie Javouhey.

Les habitants placardent des affichettes dans le quartier pourinformer du projet : 32 parcelles de 4m2 sont délimitées et attribuéesaux habitants. Un an plus tard, le jardin s’agrandit de 3 parcelles sup-plémentaires, une aire de compostage collective est installée et unesoixantaine de jardiniers-adhérents-voisins rêvent de voir leur jar-din un jour d’hiver, sous la neige. ◆

Les Yannicks aux champsL’histoire de la naissance d’un jardinpartagé Céline Le Bihan, chargée de projets à Vert le jardin

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APPROCHE SCIENTIFIQUE ET BOTANIQUE

N° 18 - Polypode 11

Un jardin botanique pour raconter des histoires

Rencontre avec Thierry Aleberteau(responsable des collections botaniques), Valérie Terrien (chargée de projets) et les anima-trices saisonnières du Jardin botanique Yves Rocher.Par Maryline Lair, REEB

Le jardin botanique Yves Rocher, basé à laGacilly dans le Morbihan, a débuté, en 1979,avec les plantes sélectionnées pour la pro-duction des produits cosmétiques. Le jardins'est ensuite développé jusqu'à posséder plusd'un millier d'espèces aujourd'hui, avec l'en-vie de sensibiliser les visiteurs à « l'universvégétal ». On pourrait parler, ici, d'un jardin eth-nobotanique, tant sa spécificité réside dansle choix de plantes qui ont toutes une histoireavec les hommes : usages cosmétiques, maisaussi culinaires, médicinales, tinctoriales...

Un jardin botanique est un « espace muséo-graphique vivant », source de connaissances!Il a trois vocations principales : éducative,scientifique, et de conservation. Les jardinsbotaniques respectent un cahier des chargeset appartiennent à un réseau : Jardins bota-niques de France et des pays francophones(JBF). Historiquement, les jardins botaniquesont souvent d'abord eu un rôle d'acclimatationà l'époque des grandes explorations : on devaitpouvoir y acclimater les plantes exotiquesintroduites en provenance des colonies.

Le jardin botanique de la Gacilly a un rôlescientifique puisqu'il est le relais des labora-toires de recherche et du service agronomiqueYves Rocher : il constitue une banque de res-sources végétales en fournissant des échan-tillons pour analyses ou en produisant dessemences pour des expérimentations. C'est un

lieu d'étude et d'observation des plantes,chaque année de nouvelles espèces sont intro-duites et étudiées.

La vocation pédagogique du jardin est évi-dente, pour faciliter la lecture du jardin, lesvégétaux sont regroupés par usages, plutôtque de façon systématique (par taxon). Onretrouve toutefois les différents niveaux delecture : nom latin, nom commun, famille.

Le jardin propose des activités de juin à sep-tembre, mais reste ouvert toute l'année. Lesjardiniers et les animateurs s'adressent prin-cipalement au grand public, et depuis cetteannée des animations sont également pro-posées aux scolaires. Autre public potentiel :les 1500 salariés de l'entreprise Yves Rocher

basés à la Gacilly, le jardin se trouve sur un siteindustriel et les efforts de sensibilisation etd'éducation ont du sens sur le lieu de travail.

Le jardin botanique propose des visites guidéesthématiques (« 1000 plantes au service de lacosmétique végétale », « refuge biodiversi-té »...), des expositions (« le latin dans le jar-din »), des événements festifs, mais aussi desateliers chaque mercredi de l'été. Ces ate-liers animés par un animateur nature, unartiste, un artisan... investissent le jardin etoffrent un regard singulier : les insectes au jar-din (avec le CPIE Val de Vilaine), rando-nez,tressage en jonc, sirops gourmands, grainesde pains d'ici et d'ailleurs (avec Les Turlu-pains)...

Depuis peu, une nouvelle animation proposede faire le lien entre le jardin botanique, lecentre agronomique et le laboratoire derecherche, « on fait ainsi le lien avec la pro-duction et l'entreprise, c'est une attente fortedu public ».

Le thème de la biodiversité prend une placecroissante depuis un récent partenariat avecla LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) :le jardin botanique a mis en place des nichoirs,deux parcelles de végétation spontanée, etpropose des animations de « découverte de lafaune du jardin » pour les scolaires et lescentres de loisirs. ◆

Témoignages

Quand les lycéens se décarcassent à jardiner...

Stéphanie Didot et Sandrine Lecourt,professeurs de Lettres Histoire GéographieLycée professionnel Jean Jaurès de Rennes

C'est une idée originale qui germe dans la classe de Terminale Bac ProMVA (1) : créer un jardin au Lycée professionnel Jean Jaurès de Rennes!Ces élèves veulent sensibiliser leurs camarades au développementdurable en aménageant « un jardin en pots » autour de la cafétéria équi-table et bio. Cette réflexion sera soumise à 17 lycées Bretons lors d'unejournée d'animation Kiosque Europe.

En 2007, une classe fait parler la mémoire de l'histoire des jardins à par-tir des Archives Municipales de Rennes, et planifie des randonnées pourdécouvrir le patrimoine rennais (2).

En 2008/2009, le jardin est rebaptisé Jardin rocambolesque. C'est ledébut d'une véritable aventure ! Les 1BMVAD (3) visitent des expo-sitions et des jardins (4). Des rencontres sont prévues avec les ser-vices des jardins et des associations. En mars 2009, ils descendent...enfin, au jardin ! Ils bêchent, plantent, paillent, échangent. Les 1ELEC(5) prennent le relais. À chaque classe son style : un jardin à la fran-çaise côtoie un potager bio et un monticule fleuri.

Rentrée 2009, les travaux de restructuration imposent une méta-morphose ! « Le jardin rocambolesque se décarcasse », veut conci-lier éducation au développement durable, programmes scolaires etcréation artistique. Après le déménagement de la cafet' et des bullesvertes, le temps fort est le transfert des plantes dans des carcassesde véhicules. La pérennité du projet passe par une rencontre avec l'ar-chitecte responsable des travaux.

Ce projet présente plusieurs aspects remarquables :• La participation simultanée de plusieurs classes tout au long destrois années, et le passage de relais entre différentes sections.• L'implication active et réflexive des élèves, sur leur cadre de vie, sonamélioration et les liens avec les problématiques de développementdurable.• Son ancrage dans les programmes, et les liens opérés entre cessavoirs, les réflexions et les actions, qui donnent du sens aux appren-tissages.• Son inscription dans le cadre de l'agenda 21, et les connexions avecles autres axes : cafet' bio et équitable, gestion des déchets et équi-libre des menus.

Aujourd'hui le jardin n'est plus ! Le projet est au point mort depuis l'hi-ver 2010 pour diverses raisons. L'espoir réside dans la capacité desenseignants et des élèves à trouver l'énergie nécessaire à faire redé-marrer le projet.◆

[1] MVA Maintenancedes VéhiculesAutomobiles

[2] Les parcs duThabor, desTanneurs, les prai-ries Saint-Martin etles jardins familiaux

[3] 1ères BAC PROMVA et DMaintenance desVéhiculesAutomobiles etoption D motocycles

[4] Histoire(s) de jar-din(s) au centred'Urbanisme pouraborder l'évolutiondes pratiques cultu-relles de 1850 à nosjours et enGéographie, Grainesde vie à l'écomuséede la Bintinnais pourcomprendre lesenjeux de la biodi-versité et des sys-tèmes agricoles

[5] CAP Électricité

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Entre 2005 et 2009, sur le pays de Fou-gères, les associations Familles Actives,Pierres et Nature et Calendula ont déve-loppé une diversité d’actions autour de laréduction des déchets, du jardinage naturel,du compostage des déchets organiques, dela préservation de l’eau, de la biodiversité etde sa santé au jardin : journées d’échanges,« vides-jardins », trocs de plantes… pour lesadultes et des programmes pédagogiquesauprès des scolaires.Le REEPF, porteur de projetLes projets ont permis de développer despartenariats multiples et croisés, qui ontfavorisé la démarche de travail en réseau.Le Réseau Éducation à l’Environnement duPays de Fougères (REEPF) s’est ainsi consti-tué en octobre 2007. Il porte des démarchescollectives et accompagne les politiquespubliques, lorsqu’elles sont orientées versune appropriation des démarches éco-citoyennes par les habitants et desdémarches « développement durable etsolidaire » par les acteurs locaux. L’actionCaravane Main Verte est la première actioncollective d’ampleur développée par leREEPF.Un outil allant à la rencontre des habi-tantsLa Caravane Main Verte se déplace à larencontre des habitants sur l’ensemble duPays de Fougères. Elle est mise à disposi-tion des communes, gratuitement pendant5 ans (2010/14), pour échanger sur lanécessité de préserver la ressource en eau- au travers du jardinage naturel et de laréduction des pesticides, et de valorisernos déchets fermentescibles de manière

domestique - à travers le compostage etle paillage. Chaque année, ce camion pédagogiquemobilise les habitants, les professionnels,les élus… sur 64 communes, pour créer del’animation au plus près du lieu de vie deshabitants. Une démarche s’appuyant sur la partici-pationFamilles Actives au Centre Social a propo-sé au REEPF de coordonner l’action pourentrer dans une démarche d’éducation àl’environnement partagée :• Invitation des conseillers municipaux àsolliciter l’outil et préparation de l’animationavec les acteurs locaux (organisation, com-munication…) ;• Valorisation des savoirs et expériencesdes habitants et professionnels (agentstechniques, paysagistes…) le jour de l’ani-mation ;• Implication d’associations (centressociaux, jardinage, animation EEDD…),d’établissements scolaires et des collecti-vités territoriales locales.Une première année encourageante…En 2010, une soixantaine d’interventionsont permis de sensibiliser les habitants surl’ensemble du pays de Fougères. Des com-munes, jusqu’alors rarement concernéespar l’éducation à l'environnement ont faitvenir l’outil ; des habitants l'ont découvertet se sont impliqués dans un projet concret.D’un territoire considéré « sous-développé »en éducation à l'environnement en 2000, ilapparaît aujourd’hui dynamique ! L’enga-gement vers l’EEDD d’un territoire ne paraitplus immuable si l’on apprend à réunir les

acteurs locaux autour d’ambitions com-munes, si l’on considère que les élus, lesprofessionnels, les habitants ont des projetsà construire ensemble, autour de préoccu-pations collectives, et d’intérêts publics. L’éducation populaire, si l’on considèrequ’elle peut être la capacité d’auto respon-sabilisation, d’initiative, d’innovation, departicipation des habitants et des acteurssur un territoire, peut permettre deconstruire l’écocitoyenneté en s’impliquantensemble ; encore faudra-t-il qu’on lui offreun cadre pour que les acteurs puissent serencontrer, construire et agir ensemble. Leréseau d’acteurs fait partie de ces cadres.◆

TERRITOIRESTémoignages

12 Polypode - N° 18

La Caravane Main Verte, un projet pourune éducation à l’environnement partagée

Ludovic Juignetcoordinateur du projet Caravane MainVerte / et du REEPF (Réseau d'éduca-tion à l'environnement du Pays deFougères)

Les 18 et 19 juin derniers, dans les 4 dépar-tements bretons, plus de 140 jardiniers ama-teurs ont ouvert gratuitement leurs jardinsaux visiteurs pour échanger sur les techniqueset savoir-faire du jardinage au naturel dans uncadre d'accueil convivial.Créée il y a 10 ans à l'initiative de l'associationnationale Jardiniers de France, cette opérationest conduite tous les deux ans en Bretagne pardes acteurs environnementaux et touristiques. Ces portes ouvertes s'inscrivent dans le pro-gramme régional « Eau et Pesticides, effetsur la santé et l'environnement » qui a pourvocation d'informer le public du danger despesticides et de faire évoluer les pratiquesdes jardiniers amateurs.Les actions de ce programme sont diverses :publication d'outils d'information, interven-

tions publiques, travail auprès des jardine-ries, intervention dans les lycées agricoles ethorticoles, travail sur la nature en ville...En parallèle, un réseau de jardiniers ama-teurs s'est formé pour pratiquer et promouvoirles solutions de jardinage sans pesticides.Des journées d'échanges et de formationssont organisées tous les ans pour favoriser letransfert des compétences entre jardiniers.C'est dans ce contexte que six partenairesaccompagnent Jardiniers de France dans l'ou-verture de jardins au naturel : la Maison de laconsommation et de l'environnement (MCE),l'association des Communes du patrimoinerural de Bretagne, les Comités départemen-taux du tourisme des Côtes-d'Armor et duMorbihan, la Maison de la Bio du Finistère,les Pays touristiques des Côtes d'Armor et

les Bassins Versants. Ce sont cette année 144jardins amateurs sans pesticides qui ont ainsiouvert leurs portes !Plus que des jardins... des jardiniersCar qui mieux qu'un jardinier qui a testé destechniques, des outils, pour informer un autreparticulier ?Qu'il soit convaincu ou non par le jardinage aunaturel en arrivant, le visiteur a pu découvrirles différentes techniques pour entretenir sonjardin sans pesticide, ni engrais chimique.Inutile de parcourir une centaine de kilomètrespour visiter un jardin, l'opération avait pourvocation d'inviter le public à rencontrer desjardins proches de chez lui pour échangerdans un cadre d'accueil convivial sur les tech-niques, les savoir-faire, les trucs et astuces du

Bienvenue dans mon jardin en Bretagne

Guénaelle Lanez, chargée de mission environnement à laMCE (Maison de la consommation et del'environnement de Rennes)

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CHANGEMENTS CLIMATIQUES

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jardinage amateur. Comment lut-ter contre les pucerons dans sesrosiers ? Comment avoir de bellestomates sans mildiou ? Commententretenir ses allées sans désher-bant ? Autant de réponses aux-quelles les jardiniers amateurs ontrépondu en accueillant chez eux.Les livrets et jardifiches éditées parla MCE étaient également dispo-nibles dans les jardins afin d'infor-mer les jardiniers amateurs.◆

Voici une question posée au CPIE Val de Vilai-ne de Saint-Just dans le cadre d’un program-me européen nommé Forestclim.Un peu de contexte : en 2008, le Groupementd’Intérêt Public (GIP) du Pays de Redon etVilaine porte le projet « Les routes du végétal »,en partenariat avec le chef de file allemand duprojet Forestclim. Ce programme européenréunit 24 partenaires de plusieurs pays pour5 ans. La finalité de l’action est d’évaluer àl’échelle régionale l’impact du réchauffementclimatique sur notre environnement et en par-ticulier l’écosystème forestier.Pourquoi la participation d’une associationd’éducation aux environnements dans ce cadretrès scientifique ? Notre rôle premier est deporter à connaissance auprès d’un large publicles données scientifiques apportées par lespartenaires. Trois formes pédagogiques ont étédéfini par le groupe pilote du projet au sein duCPIE : des animations scolaires et grandpublic, la création d’une malle pédagogiquesur l’arbre et le réchauffement climatique etenfin, ce qui nous intéresse ici, l’aménage-ment d’un jardin pédagogique. L’aménagement du jardin, situé à l’arrière dela Maison Nature et Mégalithes, vient com-pléter la scénographie intérieure de la maisonqui propose de découvrir les rapports del’Homme avec la nature, de la préhistoire à nosjours, pour mieux comprendre les enjeux éco-logiques d’aujourd’hui. La conception du jardin est basée sur lesgestes et aménagements que l’on peut réali-ser dans son jardin afin de diminuer notreimpact sur le réchauffement climatique.Deux temps de réflexion pour ce jardin : l’amé-nagement, puis la conception de panneauxpédagogiques.Un architecte paysagiste, Emmanuel Guer-ton, nous a accompagnés pour appréhendercet espace vierge. Sept espaces sont définis : • Une entrée faisant également office desortie. Il est proposé d’aménager autour dupuits un espace de réflexion, notamment surla gestion de l’eau.• Une zone de transition. Après ce temps

de réflexion, on entre dans le jardin en passantdans un tunnel végétal pour déboucher dansun espace de flore spontanée.• Le potager. Ce dernier est organisé enplates-bandes ou en carrés surélevés.• Le théâtre de verdure : un lieu privilégiépour les animations.• Le fond du jardin : limite transformée ensupport d’animation. Le doublage de la limi-te béton (clayonnage et torchis chaulé) permetd’instaurer un discours sur les matériaux et deles utiliser comme support pour l’art pariétal.• Les toilettes sèches. Entre deux talus, lestoilettes se veulent être un lieu discret.• La zone ressource. Elle est constituée dedeux talus plantés d’espèces locales et dezones de végétation spontanée.• Le préau : lieu d’accueil pour des anima-tions, sa construction a donné lieu à un stagepour la réalisation de la toiture végétale, avecdes sédums, en partenariat avec l’associa-tion Empreinte de Messac (35).L’aménagement de ce jardin a été réalisé engrande partie par le chantier d’insertion« nature et bâti » du CPIE Val de Vilaine. Deuxgroupes de bénévoles se sont retrouvés pourréaliser les toilettes sèches et le plessaged’une clôture en noisetier et châtaignier.À partir de cet aménagement, plusieursthèmes ont été définis pour la réalisation despanneaux pédagogiques. Nous avons choisicomme fil conducteur, une abeille, indicateurde la santé de la planète. Pour chaque thème,l’abeille est mise en situation pour nous enfaire découvrir le contenu : • Le potager apporte des méthodesconcrètes pour travailler la terre au naturelselon « les notes de Pépé ».• Les engrais verts : découverte de cesplantes qui enrichissent le sol en matièreorganique. L’abeille nous présente ces plantesgrâce à une interview.• La friche jardinée montre les effets béné-fiques de la flore spontanée dans notre jardin.Une recette nous indique comment utiliser lepurin d’ortie.• Les toilettes sèches : l’abeille présentequelques définitions du dictionnaire sur cethème.

• La centrale de compostage :un espace concret avec une notice pour réa-liser son compost.• Le bois raméal fragmenté : c’est le nomdonné à un mélange de résidus de broyage derameaux de bois frais (branches). Par sa cou-verture du sol et son apport en lignine, il favo-rise le développement d’humus qui permetde limiter le labour, les apports d’engrais etl’irrigation.• Le bois dans la construction : l’aménage-ment du jardin se complète par la créationd’un préau pour la détente des visiteurs etl’accueil des scolaires pour diverses anima-tions. Ce préau montre l’importance de l’uti-lisation du bois dans nos constructions pour laconstitution de puits de carbone. • Les isolants végétaux : un espace dans lejardin est consacré à ces plantes (chanvre,lin…) qui ont un faible impact sur la productionen CO2 contrairement aux isolants classiques.Les visiteurs peuvent lire la fable « Le chanvreet la laine de verre ». Le jardin sera ouvert au public pendant lespériodes d’ouverture de la maison Nature etMégalithes. Cet espace sera utilisé commesupport d’animation pour l’accueil des classeset du grand public.◆

Témoignages

Comment parler du réchauffement climatiqueà travers un jardin pédagogique ?

Agnès Lelay,CPIE Val de Vilaine

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Un jardin pour tous à BalganL'association Les Apprentis Natureoeuvre depuis 16 ans pour l'éduca-tion à l'environnement. Elle a mis enplace toutes sortes de jardins dansles écoles et sur sa structure : jardinsludiques, gourmands, musicaux, sen-soriels, artistiques, expérimentaux…Elle intervient dans le cadre scolaire(maternelle, primaire et CLIS) et d'acti-vités de loisirs. Depuis août 2009, l'as-sociation s'est lancée dans un nouveauprojet : le Jardin pour tous, un espace adap-té au handicap, qu’il soit visuel, auditif, psy-chologique ou moteur. Ce jardin a été conçu etréalisé avec des personnes ressources afin demieux prendre en compte les contraintes liéesà chaque handicap.Balgan - 56860 SénéTél 02 97 42 54 03http://netoos.org/les-apprentis-nature

La Base nature de la Ville OgerDébut des années 70, 75 hectares sont penséspour devenir le quartier de La Croix Saint Lam-bert à Saint-Brieuc. Sur cet espace, la ferme dela Ville Oger, au milieu de l'espace bâti, estpromise à la destruction. Les habitants du quar-tier se mobilisent pour sauver cette veille ferme,ainsi que dix hectares d'espaces verts autourd'elle. Le Comité des Quartiers et le CentreSocial imaginent en 1979 une utilisation de cesbâtiments, sous forme de Ferme Pour Enfants.La Ville de Saint-Brieuc donne son accord et lastructure ouvre officiellement en février 1982,avec l'embauche du premier animateur. Depuis,la Base nature s'est bien développée et sesanimations aux jardins (verger, sensoriel, pota-ger...) sont exemplaires.

Le Jardin Sonifère : Partez à l’exploration d’une oreille géante où lessons sont cultivés au bout de chaque allée.Création paysagère sonore dessinée en formed’oreille, les végétaux y sont cultivés pour leurqualité sonore. Jeux et mobiliers sonores génè-rent un fond sonore aléatoire (installations ori-ginales à partir d'éléments de récupération). Lavisite est ludique et sensorielle, selon une pro-gression pédagogique à plusieurs « entrées ».Centre de découverte du son de Cavan (22)www.decouvertesonore.info

Aller voir...

Le jardin tient une place impor-tante chez Jean-JacquesRousseau. On croise dans sesœuvres de nombreuses des-criptions détaillées de jardin,et l'auteur aimait herboriseret se promener dans les jar-dins.Mais outre sa passion bienconnue pour la botanique, lejardin possède en plus uneidéologie politique et socia-le propre à sa forme et à sonstyle.Promoteur de l'état de

nature, J.J. Rousseau ne se retrou-ve pas dans des jardins trop agencés, tailléau cordeau où tout est aligné et nivellécomme le sont les jardins à la française.Des jardins où la nature est soumise, déna-turée et qui sont le reflet, l'esprit, le carac-tère de la société aristocratique de l'époqueavec toutes les contraintes sociales et hié-rarchiques que rejette le philosophe, épris deliberté. À son opposé, le jardin à l'anglaiseest le lieu de la promenade, de la flânerie, dela retraite bourgeoise où le propriétaire peut

exprimer sa personnalité là où le jardin fran-çais n'est que le symbole et la représentationdu pouvoir royal.De plus pour un auteur chez qui le mot cul-tiver conserve le sens littéral d'éduquer, lejardin devient lieu d'éducation et là-aussisymbolique. De même que le jardinier peutabimer la nature par la greffe, par la taille,par l'agencement excessif, de même lasociété corrompt l'homme et l'oblige àrenoncer à sa propre identité. L'idéal éducatifde Rousseau se trouve donc aussi dans lejardin anglais, c'est-à-dire un cadre où l'in-dividu peut s'épanouir, où l'on est éduqué aulieu d'être déformé.◆

Erwan PersonCPIE Vallée de l'Élorn, et membre du comité de rédaction de Polypode

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RÉFLEXION AU JARDIN...La sagesse du jardinierGilles Clément, l’œil neuf éditions, 2004.Toutes les instances, tous les dirigeants,tous les citoyens sont avertis de l’ab-surdité du mode de vie entraîné parl’économie de marché. Le projethumain, conscient ou inconscient, sedéfinit en peu de mots : mourir sousles richesses. Un jardin : enclos destinéà protéger le meilleur. Meilleur desfruits et des légumes - flore nourriciè-re, diversité exploitée - meilleur desarbres et des fleurs, de l’art de les dis-poser. L’art des jardins a exprimé sonexcellence à travers l’architecture etl’ornement. Ces critères ne suffisentplus. La vie qui s’y développe, parcequ’elle est menacée, devient l’argumentprincipal des aménagements. Cettecharge efface, sans les interdire, lespréséances d’autrefois : manier la pers-pective, disposer les paysages entableaux, composer les massifs, orga-niser les fêtes et les distractions. Regar-der pourrait bien être la plus juste façonde jardiner demain.

Petite philosophie du jardinierMartine Laffon, éditions Milan, 2010.Pourquoi en sommes-nous venus à vou-loir un jardin ? Est-ce le désir de noussubstituer dans un enclos à un dieucréateur ? De montrer notre savoir-faireen la matière ? À moins que le jardin nesoit en lui-même une petite leçon dephilosophie, celle de l’éphémère et de ladurée, celle aussi d’une nature sauvageque l’on veut à tout prix maîtriser.

Jardins partagés : Utopie, écologie, conseils pratiquesLaurence Baudelet, Frédérique Basset,Alice Le Roy, éd. Terre Vivante, 2008.Cet ouvrage reflète le foisonnement desexpériences, la diversité des histoires dejardins et la richesse des parcours dejardiniers, grâces à de nombreux témoi-gnages, recueillis dans toute la France.Le citoyens en herbe pourra y puiserl’inspiration et les toutes les informa-tions utiles pour se lancer dans l’aven-ture.

Le guide du potager bio en BretagnePar Arouel Cabrera et Marianne Wro-blewski, Éd. Terre Vivante, 2011.Les auteures s'appuient sur leurslongues années d'expériences et sur denombreux témoignages de jardiniersbretons amateurs et professionnelspour sélectionner quelques bonnes pra-tiques au jardin. On y apprend ainsicomment travailler la terre bretonne,choisir des légumes adaptés au climat...

Les 4 saisons du jardin bioUne revue mythique aux éditions TerreVivante. Tous les deux mois, retrouvezles bases du jardinage, les gestes pas àpas, les secrets des jardiniers...http://boutique.terrevivante.org

Pour aller plus loin, lire Conroy Jr. Peter V. Le jardin polémique chez J.-J. Rousseau. In : Cahiers de l'Association internatio-nales des études françaises, 1982, N°34. pp. 91-105.http://www.persee.fr/web/revues/home/pres-cript/article/caief_0571-5865_1982_num_34_1_2382Œuvres :− Julie ou La Nouvelle Heloïse− Émile ou de l’Éducation,− Lettres sur la Botanique− Rêveries du Promeneur Solitaire,− Les Confessions

RESSOURCES

La symbolique du jardin chez Jean-Jacques Rousseau

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JARDIN ET PÉDAGOGIELe jardin des possibles : guide métho-dologique pour accompagner les pro-jets de jardins partagés, éducatifs etécologiques

Bien qu’ils soienttous différents parleur forme, leursobjectifs, le publicaccueilli, leur implan-tation ou leur dimen-sion, ils partagentcertains principes :ce sont des jardinspartagés, éducatifs et

respectueux de l’environnement ! Cesjardins cultivent le dialogue et la coopé-ration entre les personnes, ils répondentaux besoins vitaux de nature et de ré-appropriation du cadre de vie, ils édu-quent au respect des autres et de l’envi-ronnement.Ce guide contient 21 fiches proposantdes pistes de réflexion et des orienta-tions concrètes, organisées autour detrois axes :• Des repères méthodologiques : Com-ment monter un projet de jardin partici-patif ?• Des repères écologiques : Commentréaliser un jardin respectueux de l’en-vironnement ?• Des repères pédagogiques : Commentvaloriser le potentiel éducatif du jardin ?Le " Jardin des Possibles " sera utile àtoutes les personnes qui sont impliquéesdans le montage d'un projetde jardin par-tagé, éducatif et écologique, et à tousceux qui souhaitent développer des acti-vités éducatives dans un jardin existant. Cet ouvrage s’enrichit de l’expériencedes acteurs de deux réseaux : le RéseauÉcole et Nature et le Réseau Jardin dansTous Ses États (JTSE).Réseau École et Naturewww.ecole-et-nature.org

Réussir le développement d'un jardinéducatifRecueil d'aide au montage d'un projet dejardin éducatif en Alsace.

Ce cahier technique est le fruit d'un tra-vail de plusieurs années et de l'expé-rience du réseau alsacien d'éducation àl'environnement : l'ARIENA.La richesse pédagogique d'un jardin édu-catif prend toute son importance lors-qu'il est utilisé sur plusieurs années etqu'il évolue avec les enfants. En d'autrestermes, une stratégie à long terme s'im-pose ! Pour ce faire, il est important de seposer les bonnes questions au montagedu projet :

• Pourquoi faire un jardin pédagogique ?Quels sont mes motivations et mesobjectifs ?• Quel type de jardin mettre en place ?Jardin carré, aromatique, sauvage...• Quelle approche pédagogique utiliser ?• Avec qui faire un jardin pédagogique ? Bien s'entourer est le secret de la dura-bilité d'un projet. Ce guide, très bien fait,est disponible en format pdf sur le site :www.ariena.org/jardin.html

Jardinez au naturel avec les enfantsGRAINE Île-de-France, nouvelle édition en2010.

Cet ouvrage, telun outil pédago-gique, s’adresseaux animateurs,éducateurs, auxenseignants et àtous ceux quis o u h a i t e n tconfier auxenfants la créa-tion d’un « espa-

ce nature » sous la forme d’un jardin.Dans cet espace, les enfants vont pouvoirjardiner écologiquement et de façon ori-ginale : expérimenter, observer, fairepousser, mettre en oeuvre, tester, jouer,palper, créer, agir !Ces multiples approches sont issues dutravail d’un groupe d’animateurs du Grai-ne Île-de-France qui ont souhaité fairepartager leurs expériences et leursapproches scientifiques à très ludiques,du jardin pédagogique. Certaines d’entreelles sont originales et restent mécon-nues du monde éducatif.13 chapitres et 22 fiches techniques per-mettant d'aborder l'activité du jardinagesous plusieurs angles : scientifique, artis-tique, ludique et technique.

Revue champs culturels (n°17) « jar-dins et créations »Enseignement agricole.Des projets originaux issus de l’ensei-gnement agricole. Entre jardins etapproches artistiques, des points de vue,des analyses et des témoignages d’ac-tions très détaillés.

Jardins des villes et jardins des gensRiche typologie de montage de projets,mené par le groupe « Éducation à l'en-vironnement urbain en Bretagne », 2000.Disponible en consultation au Centre deressources du REEB.

"Dessine-moi un jardin" : 17 fiches pourconstruire ensemble votre jardinLucie Paye-Moissinac - CRDP Orléans-Tours, 2005.Recueil de pistes de travail à adapterselon ses besoins. Des idées drôles, inso-lites et inventives pour parler d’horticul-ture et d'art. En 4 sections : premierspas dans l'univers du jardin, l'histoiredes jardins et l'approche culturelle, faireun jardin à l'école, l'art et le jardin.

Jardins en herbe : le potager éducatif aux quatre saisonsEdwige Picard – Ed. du Croquant, 2007. 16 planches à découperGuide méthodologique pour l'éducateur(enseignant, animateur, parent) souhai-tant créer et entretenir un jardin conçucomme support éducatif.Méthodologie de la démarche de projet,conseils pratiques et pédagogiques,exemples d'activités et jeu coopératif,adaptés aux enfants de différents âgespour qu'ils y développent leur créativitémanuelle et corporelle, leur sensibilité,leur curiosité, et leurs capacités d'ob-servation.

Le petit jardin des écoliers : Recyclage et performanceEmmanuel Rolland, 2002.http://gxardeneto.chez-alice.fr/Présentation à des enfants d'un systèmede jardinage performant où des bou-teilles plastiques servent de contenantpour élever des arbres, arbustes etplantes molles ou pour créer des outilspour le jardin. Toutes les étapes, trucs etastuces, expliqués de façon ludique etpratique.

Les expositions de la Maison de laconsommation et de l'environnementde Rennes• Pesticides, danger ! 11 panneaux80x100 cm pour aborder la probléma-tique des pesticides et notamment ceuxvendus aux jardiniers amateurs.• Des communes et des jardins sanspesticides, Pourquoi ? Comment ? 17panneaux 120x80 cm pour faire le pointsur l’utilisation des pesticides par lescommunes et les particuliers.• Jardiner au naturel. 3 panneaux 60x80cm d’introduction et 26 panneaux 30x40cm de conseils pratiques pour apprendreà jardiner « au naturel ».• Ces petits animaux qui aident le jardinier.46 panneaux 30x40 cm + 5 refuges pourprésenter le rôle primordial que jouentcertains petits animaux au jardin, qu’ilssoient décomposeurs, pollinisateurs, pré-dateurs ou parasites de ravageurs.• Mauvaises herbes, on vous aime. 11cadres photos 45x60 cm + 2 panneauxde présentation 60x80 cm. Apprendre àreconnaître les herbes spontanées quipoussent dans les jardins et sur les talus,et comprendre leur utilité.Existe aussi en livrets thématiques.MCE, 48 bd Magenta à Rennes tél 02 99 30 35 50www.mce-info.org et www.jardineraunaturel.org

JEUNESSEGuerre et paix dans le potagerfilm : Jean-Yves Collet - 13 Production,2006. 1 DVD 2 x 52 min.Le potager vu comme une mini-junglepeuplée de milliers d'animaux... etquelques géants : les jardiniers. Al’échelle de la coccinelle, du puceron ou

du mulot, les 2 films racontent de maniè-re humoristique, poétique, mais rigou-reusement scientifique, les aventuresqu'entretiennent les légumes du pota-ger avec les autres végétaux, les ani-maux, et les hommes qui les entourent...

Patate et le jardin potagerfilm : Damien Louche-Pelissier et BenoîtChieux. Folimage.Dessin animé de 26 min. Patate et sesamis sont les seuls à survivre à la récol-te du jardinier. Décidés à savoir ce qui sepasse de l'autre côté de l'enclos et àconnaître le destin de leurs camaradesrécoltés, ils s'échappent et découvrent unautre monde…

Détective en herbes : livre-jeu. Vol.1, Les fleursNathalie Massé - 2003. 66 p.Un jeu (1 à 4 joueurs) pour apprendre àidentifier la forme des plantes. Il s'agit derésoudre une énigme en 5 étapes.www.fleurs-buissonnieres.fr

Mon jardin de pocheFrédéric Lisak, Eric Prédine – Ed. Plume decarotte, 2001. Coffret 21 x 21 cm : 3 livrets+ 1 poster + 9 sachets de graines.Coffret pour créer chez soi (balcon, jardin,terrasse) ou dans la cour de l'école, un jar-din "de poche" de moins d'1 m x 1m.Conseils de fabrication du cadre support,choix de l'emplacement, bases du jardina-ge, portraits de 72 fleurs et de 8 types dejardins (de parfums, sensible, musical, d'ar-tiste, gourmand, scientifique, d'oiseaux, oud'insectes). Le poster permet de noter lestravaux faits au jardin.

SE FORMER• Les Apprentis nature (voir page 14)proposent de nombreuses formationscourtes sur la mise en place d'un jardinpédagogique.• Cap Santé propose en octobre 2011une formation de 5 jours sur les connais-sances et utilisation des plantes aroma-tiques, médicinales et condimentaires.www.capsante.net• Avec Hélène Hollard, agroécologiste.Elle propose des formations en France,avec son association Cultivons nos jar-dins. www.cultivonsnosjardins.fr

RESSOURCES EN LIGNE• Le réseau des Parcs et Jardins Bota-niques : www.bgci.org/education/roots_pdfs/ (lien vers la revue internationaleROOTS, traduite en trois langues, anglais,français et espagnol, sur l'éducation àl'environnement dans les jardins bota-niques) et www.bgci.org/jbf-fr (lien versle site français).• Réseau « Jardin dans tous ses états » :http://jardins-partages.org/• Association des Parcs et jardins de Bre-tagne : http://www.apjb.org/fr/

Merci au comité de rédaction et notamment àAnne Groult pour sa bibliographie.

RESSOURCES

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Le coin de la bidouille

Henri LabbeConseiller technique et pédagogique supérieur « sciences et environnement »,Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de Bretagne

le prochain dossier :LES 20 ANS

DU REEB

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À propos de sol !

Dur, dure ! Le COMPACIMETRE (attention à l’utilisation du couteau)

1. POURQUOI ? La compacité du sol conditionne la vie des êtresvivants dans celui-ci. Beaucoup de facteurs peuvent influencer cettecompacité : nature de la roche, texture (grosseur des particules), pluie,présence de vers de terre, nature de la végétation, activitéshumaines…

2. COMMENT ! Il vous faut un tube de carton de un mètre environ (dia-mètre approximatif : 5 cm) et un couteau avec une lame d’au moins10 cm de long. Vous posez le tube carton (photo ci-dessous) per-pendiculaire au sol et vous lâchez le couteau du haut du tube. La lameva se planter dans le sol, mais sur combien de centimètres ?

Vous aurez ainsi une appréciation intéressante de la compacité devotre sol. Faites plusieurs mesures et des moyennes. Allez compa-rer différents sols : pelouse ou sous un buisson, sur un sentier ou sesabords, dans un champ avec ou sans cultures… Le temps qu’il fait a-t-il un impact sur la compacité d’un sol ?

Sur ce principe de mesure, il existe des appareils utilisés sur les hip-podromes, avant les courses de chevaux.

L’édition Écologestes (1) 2008/2009 a porté sur le thème du sol et du sous-sol. À la première jour-née de formation, j’ai présenté, parmi de nombreuses activités, deux petites « bidouilles » permettantd’apprécier deux caractères d’un sol (2).

Perméable ou pas ? LA BOÎTE SANS FOND !

1. POURQUOI ? Un sol gorgé d’eau ou imperméable ce n’est pas trèsbon pour la culture… mais si l’eau pénètre trop vite dans le sol… cen’est pas mieux !

2. COMMENT ! Prendre une boîte de conserve que l’on a ouvert desdeux côtés. Enfoncer de 5 centimètres cette boite dans un sol et ver-sez de l’eau dans la boîte, 100 gr par exemple (photo ci-contre).Mesurez le temps que met l’eau à s’infiltrer. Comparer différents sols(pelouse, sentier, forêt, lande…).

Y a-t-il un rapport entre compacité du sol et vitesse de pénétrationde l’eau ? Quels sont les facteurs qui semblent favoriser une absorp-tion plus rapide dans le sol ? Essayez en période de fortes pluies oule contraire !

(1) « Écologestes » est une opération pilotée par Bretagne Vivante, accompagnée parles DDCS(PP) et la DRJSCS de Bretagne, permettant aux Accueils Collectifs deMineurs en Bretagne de réaliser des jeux sur des thèmes environnementaux. (voir lesn° 17, 15, 10 et 4 de Polypode)

(2) Ces deux outils sont extraits des cahiers pédagogiques des malles nature (Minis-tère de la jeunesse et des sports, Société Nationale de Protection de la Nature, HenriLabbe et Catherine Lapoix, 1983 et 1985).

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