S 05f - Eau potable : l'urgence humanitaire (mars 2006 - French)

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EAU POTABLE : L’URGENCE HUMANITAIRE DOSSIER DE PRÉSENTATION DE L ACTION HUMANITAIRE DE SOLIDARITÉS POUR L ACCÈS ÀL EAU POTABLE ET À L HYGIÈNE EN SITUATION DURGENCE ET DE RECONSTRUCTION. ACTION, PROGRAMMES, ÉTUDES DE CAS, BUDGETS, EXPERTISE, TECHNIQUES, MÉTHODES, PROJET QUALITÉ, PARTENARIATS, RÉSULTATS, NOS ENGAGEMENTS.

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EAU POTABLE :L’URGENCE HUMANITAIRE

DOSSIER DE PRÉSENTATION DE L’ACTION HUMANITAIRE DE SOLIDARITÉS POUR L’ACCÈS

À L’EAU POTABLE ET À L’HYGIÈNE EN SITUATION D’URGENCE ET DE RECONSTRUCTION.

ACTION, PROGRAMMES, ÉTUDES DE CAS, BUDGETS, EXPERTISE, TECHNIQUES, MÉTHODES, PROJET QUALITÉ, PARTENARIATS, RÉSULTATS, NOS ENGAGEMENTS.

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Photo couverture : William Daniels/SOLIDARITÉS

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S O M M A I R E

3Editorial : Eau potable, l’urgence humanitaire

5L’action humanitaire de SOLIDARITÉS depuis 25 ans

8L’eau : un enjeu vital

10Notre expertise pour l’accès à l’eau potable

14Présentation de programmes Eau

SOUDAN (DARFOUR) :faire jaillir l’eau dans le désert

17SRI LANKA :

donner à boire et offrir des conditions d’hygiène aux rescapés du Tsunami

20INDONÉSIE (SUMATRA) :

après le Tsunami, rendre l’eau potable et l’hygiène aux sinistrés

23PAKISTAN :

apporter l’eau et l’hygiène aux victimes du tremblement de terre

25BURUNDI :

urgence, reconstruction et reprise du développement

29AFGHANISTAN :

accès à l’eau potable et l’assainissement à Kaboul

32RDC :

faire couler l’eau potable dans une ville de 170 000 habitants

35Les 10 engagements de SOLIDARITÉS pour l’accès à l’eau et l’assainissement

36Remerciements à nos partenaires

38Vos contacts à SOLIDARITÉS

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C’est une véritable héca-tombe silencieuse qui

tue chaque minute 15 êtreshumains. C’est la premièrecause de mortalité dans lemonde qui décime 8 mil-lions(1) d’entre nous chaqueannée.

Dans les situations deconflit et de catastrophenaturelle, l ’accès à l’eaupotable et à l’hygiène estune priorité quotidiennevitale pour la survie despopulations.

Dans notre action humanitaire, nous constatonschaque jour et partout que l’eau insalubre tue dufait des maladies hydriques : choléra, typhoïde,hépatite, paludisme, diarrhée,….

Mais ce n’est pas une fatalité ! C’est une questionde volonté et de moyens. Et les volontaires deSOLIDARITÉS, hydrauliciens, techniciens en eau etassainissement, logisticiens, savent ce qu’il fautfaire : installation de réservoirs souples, stationsde potabilisation, captages de source, forages équi-pés de pompes à main, réseaux d’adduction d’eau,latrines, formation à l’hygiène, sans oublier l’eaupour l’agriculture avec ses canaux d’irrigation,réservoirs, barrages.

Dans ce dossier, nous vous présentons plusieursprogrammes d’accès à l’eau potable et à l’hygièneavec les techniques, méthodes et compétencesnécessaires qui, chaque année, nous permettent de

secourir, de l’urgence à la reconstruction, plus d’unmillion de personnes dans le monde, grâce au sou-tien de nos donateurs et de partenaires institution-nels que nous remercions ici.

Face à ce drame de l’eau qui tue, il y a trop d’indif-férence, d’égoïsme ou de démission. Ensemble,nous savons pourtant que ce n’est pas une fatalité.Aussi nous vous invitons à participer au combathumanitaire de SOLIDARITÉS : de l’eau pour la vie,pour tous.

Alain Boinet.Directeur général et fondateur.

(1) « L’eau » de Michel Camdessus chez Robert Laffont. 2OO4.

E D I T O R I A L

Eau potable, l’urgence humanitaire

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SOLIDARITÉS est une associa-tion humanitaire internatio-

nale qui intervient depuis plus de25 ans auprès de populations vic-times de conflits armés et decatastrophes naturelles.

En situation d’urgence, les volon-taires de SOLIDARITÉS répondentaux besoins vitaux de la popula-tion : boire, manger, s’abriter.Dans la continuité, l’associationprend en charge des programmesde post-urgence et reconstruction

afin d’accompagner les popula-tions pour quelles retrouvent leurautonomie.

Depuis 1980, l ’associationSOLIDARITÉS (de loi 1901) amobilisé plus de 12OO volontaireset 17O.OOO donateurs.Chaque année, nous secouronsplus d’un million de personnes.

En 2OO6, le siège de l’associationà Paris comprend une trentaine depermanents salariés et il y a 14O

volontaires expatriés dans nosmissions avec plus d’un millier denationaux impliqués sur nos pro-grammes.

L’association est dirigée par unConseil d’Administration de 15membres avec un Bureau de 5membres. Son directeur général etfondateur est Alain Boinet et sonprésident Pierre de la Bretesche. SOLIDARITÉS a reçu, pour sonaction humanitaire, le soutien denombreuses personnalités parmi

L’action humanitairede SOLIDARITÉS depuis 25ans

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Puits et pompe à main construits par SOLIDARITÉS en Afghanistan

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lesquelles Jean François Deniau,Bernard Kouchner, Bernard Pivotet Gérard d’Aboville. Notre budgetd’action humanitaire est de l’ordrede 25 millions d’euros en 2OO5grâce au soutien de 6O.OOOdonateurs et de nombreuses insti-tutions partenaires (liste en page36).

Aujourd’hui, les équipes de l’asso-ciation SOLIDARITÉS sont présen-tes au Sri Lanka, Indonésie(Sumatra), en Afghanistan, auPakistan, au Soudan (Darfour), auBurundi, au Niger, au Libéria, enRépublique Démocratique duCongo, en Côte-d’Ivoire et enHaïti. SOLIDARITÉS est égalementintervenue pendant un an en Irak,trois ans en Albanie, en Serbie etau Kosovo, cinq ans enMacédoine, huit ans en Bosnie, 11ans en Roumanie, six ans auRwanda et quatre ans en Angola.

Des savoir-faire et des métierscomplémentaires : SOLIDARITÉS a développé dessavoir-faire qui s’articulent, del’urgence à la post-urgence puisla reconstruction, en troismétiers complémentaires que

nous exerçons selon une démar-che cohérente, en fonction desbesoins des populations vulnéra-bles, parallèlement et / ou succes-sivement : sécurité alimentaire,reconstruction et surtout accès àl’eau potable et à l’assainisse-ment , domaine dans lequelSOLIDARITÉS possède une exper-tise particulière et une grandeexpérience.

• Sécurité Alimentaire :nous assurons dans l’urgence desdistributions alimentaires, puis, enpost-urgence, des programmes derelance de l’agriculture, de l’éle-vage ou de la pêche.

• Reconstruction :nous permettons dans l’urgence laconstruction d’abris, puis, enpost-urgence la reconstruction demaisons, écoles, centres de soin,routes, ponts...

• Eau et assainissement :dans ce domaine essentiel denotre action, nous assurons :

• Dans l’urgence,la potabilisation (à l’aide de sta-tions mobiles), le transport(camions), et la distribution del’eau en quantité suffisante (20 Lpar jour et par personne constituela norme que nos équipes s’effor-cent d’atteindre), à l’aide de blad-ders (réservoirs souples) de ram-pes de distribution et de jerricans.Nous effectuons également destests de potabilité de l’eau despuits, et des forages profonds per-mettant d’approvisionner lespopulations en eau potable. Nousmettons également en place deslatrines, des douches, des aires de

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Canal d’irrigation construit par SOLIDARITÉS en Afghanistan

Forage au Darfour

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lavage pour le linge et des distri-butions de kits d’hygiène, afin depermettre aux populationsregroupées sur des sites d’accueild’avoir accès à l’hygiène de base.

• En post-urgence,le forage et l’aménagement depuits profonds équipés de pompesà main, le captage et l’aménage-ment de sources, la constructionde réservoirs d’eau de pluie, lamise en place de bornes fontaines.Nous réhabilitons et construisonsdes latrines, et menons des cam-pagnes de promotion et sensibili-sation à l’hygiène.

• En reconstruction,nous assurons la réhabilitation oula construction de réseaux urbainsou ruraux de captage, traitementet adduction d’eau potable, com-prenant des stations de potabili-sation de grande capacité. Nousmettons en place des comités degestion de l’eau, et formons desresponsables locaux à la mainte-nance et à la gestion des moyensd’accès à l’eau potable et à l’hy-giène.

Mais l’eau est également vitale àl’agriculture, c’est-à-dire à lasécurité alimentaire. C’est pour-quoi nous construisons ou réhabi-litons aussi des ouvrages hydrau-liques (canaux d’irrigation,réservoirs, barrages, etc.) à voca-tion agricole.

Nos programmes d’accès à l’eauet l’assainissement sont menéspar des volontaires spécialistes :techniciens et ingénieurs hydrau-liciens, ingénieurs en génie civil,ingénieurs en génie rural spéciali-sés en hydrologie agricole, hydro-géologues spécialisés en localisa-tion de nappes phréatiques etforages, techniciens opérateursspécialistes en forage, techniciensen sanitation spécialisés en ana-lyse et traitement de l’eau.

Ainsi, en répondant aux besoinsvitaux des plus démunis, tout enleur donnant dans le même tempsles moyens de reconstruire leurvie, SOLIDARITÉS assume sonmandat et sa mission humanitairejusqu’au bout, avec au cœur deson action l’accès constant à l’eaupotable.

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Les missions de SOLIDARITÉS dans le monde

Un volontaire hydraulicien de SOLIDARITÉS prépare une analyse de l’eau

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Ce n’est pas un hasard sil ’Assemblée générale des

Nations Unies a proclamé ladécennie 2005-2015 « Eau, sourcede vie «, dans le cadre des objec-tifs du millénaire et fait du 22mars la « Journée Mondiale del’Eau ». Car en 100 ans la consom-mation d’eau a été multipliée par10, et, en 2025, près de 6 milliards

d’êtres humains sur 8 au totalseront confrontés à de gravespénuries d’eau.

Etat des lieux d’un enjeu vital :

• L’eau salée représente 97,5 %de l’eau sur terre, l’eau douce2,5 %, dont 69 % stockés à l’étatsolide dans les calottes polaires,

30 % dans les nappes souterrai-nes, et 1 % dans les lacs, fleuveset rivières.

• 1,2 milliard d’êtres humainsn’ont pas accès à l’eau potable,soit une personne sur cinq.

• 2,4 milliards d’êtres humainsn’ont pas accès à des systèmes

L’eau : un enjeu vitalL’eau est indispensable, pour boire comme pour manger. Pourtant, cette res-source si précieuse que l’on parle de « l’or bleu » est inégalement répartie etexploitée, et trop souvent porteuse de maladies mortelles.

Darfour : la seule eau disponible...

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d’assainissement, soit une per-sonne sur deux, alors qu’hygiène,eau potable et santé sont forte-ment liés.

• Les maladies liées à l’eau (cho-léra, typhoïde, polio, méningite,hépatite A et E, diarrhées, dysen-terie, bilharziose, malaria, etc.)sont la première cause de morta-lité au monde ; elles tuent 8 mil-lions de personnes par an (dont

la moitié d’enfants), soit22 000 par jour, soit 15 chaqueminute.

• 70 % de l’eau douce dans lemonde est utilisée pour l’agricul-ture, 20 % pour l’industrie et 10 %pour notre usage. L’optimisationde cette ressource est une condi-tion de la sécurité alimentaire. Lasurexploitation menace cette res-source.

• En moyenne, un Américainconsomme quotidiennement 600litres d’eau pour usage domesti-que, un Européen 300 et unAfricain moins de 30 litres.

• Là où elle manque, les femmes etles enfants sont souvent chargés dela corvée d’eau, qui représente par-fois plus d’une dizaine de kilomè-tres à pied, et plusieurs heures parjour... au détriment de l’éducation.

Corvée d’eau à Kaboul

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Quel est mon rôle ?

J’apporte conseil, expertise etexpérience à nos équipes terrainet je joue un rôle de relais d’infor-mations techniques entre elles.

Quelle est la problématique del’eau dans l’humanitaire ?

D’abord, faire prendre conscienceque l’eau, du fait des maladieshydriques, est la première causede mortalité au monde. C’est plus

un problème de qualité que dequantité : insalubrité, absenced’assainissement et de respect desrègles d’hygiène élémentaires.L’accessibilité est aussi un pro-blème : en urgence, on y réponden déployant des moyens pourapporter l’eau en quantité suffi-sante (20 L par jour et par per-sonne) : acheminement parcamions, distribution à l’aide debladders (réservoirs souples)connectés à des rampes de distri-bution. En reconstruction se pose

la question du contexte et descapacités de gestion des popula-tions pour mettre en œuvre dessolutions adaptées et durables :puits traditionnels, aménage-ments de sources, réseaux gravi-taires, etc.

Quelle est notre démarche ?

Pour apporter une réponse adap-tée aux besoins des populations,les premières équipes sur placesuivent le schéma suivant :

1. évaluation des problèmes, desbesoins, diagnostique de la situa-tion et stratégie de réponse

2. élaboration des solutions àapporter en se posant les ques-tions indispensables : Quoi ? com-ment ? pendant combien detemps ? comment faire participerles bénéficiaires ? quels sont lesrisques ? quel va être l’impact duprogramme ? combien ça coûte ?et quoi faire ensuite ?

3. le programme est écrit selondes règles déterminées avec desobjectifs à atteindre quantifiéstant en terme de qualité et quan-

Véronique Lebourgeois est hydraulicienne au siège de SOLIDARITÉS. Elle évo-que ici, sous forme de questions-réponses, les différents aspects de notreaction pour l’accès à l’eau potable pour les populations vulnérables dans lessituations d’urgence puis de reconstruction:

Notre expertise pour l’accèsà l’eau potable

Puits et pompe à main installés par SOLIDARITÉS au Darfour

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tité d’eau, que d’amélioration dela santé des bénéficiaires. Nouspouvons ainsi suivre et nous assu-rer, avec le partenaire institution-

nel finançant le programme, quenous atteignons les objectifs fixésd’amélioration des conditions devie des populations.

4. une fois financé, le responsablede programme et le chef de mis-sion sont les garants du respectde nos engagements vis-à-vis dela population, du bailleur et dusiège. C’est l’ensemble de l’équipesur place qui permet la mise enœuvre technique, administrativeet logistique du programme.

Par exemple :

Afin de secourir les populationsdéplacées, victimes du conflit auDarfour, les objectifs du pro-gramme prévoient :- La réalisation de forages d’eaupotable, équipés de pompes àmain ou de pompes électriques

CONNAISSANCES APPLICATION PRATIQUE

Le génie civil Calcul de métrés pour le dosage dubéton, la construction de latrines, le puits.

La réhabilitation de bâtiments. Vérificationde devis réalisés par les technicienslocaux, les entreprises locales

Hydraulique Dimensionnement de réseau, de pompes,calcul de ligne de charge, des débits.

Réhabilitation des infrastructures

Choix de pompes

La mécanique / électricité Maintenance des pompes, des groupesélectrogène, dimensionnement de systè-mes solaires, éolien

L’hydrogéologie Réalisation de forage, de puits

Evaluation des risques de pollution

Le traitement Mise en place d’une « simple « chaîne dede l’eau potable traitement de l’eau floculation/décanta-

tion/chloration

Réhabilitation de station de traitement

L’assainissement Réhabilitation de réseaux d’assainisse-ment

Gestion des déchets

Darfour : une volontaire hydraulicienne de SOLIDARITÉSvérifie une pompe à main

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- La mise en place de réseau dedistribution à partir de ces forages- La construction de latrines dansles camps de déplacés- La sensibilisation des familles àl’hygiène, au lavage des mains...- En cas d’épidémie de choléra : lamise en place d’équipe de chlora-

tion directement dans les bidonssur le lieu de puisage- La gestion du camp de famillesdéplacées (enregistrement,concertation, protection contreles violences...)

Quelles compétences s’exercentpour nos programmes d’accès àl’eau ?

Pour réaliser nos programmesnous faisons appel à des techni-ciens, des ingénieurs dans ledomaine de l’hydraulique, l’assai-nissement, l’environnement, ayantau moins une expérience profes-sionnelle en France et de préfé-rence une expérience dans lespays en voie de développement oudans des contextes d’urgence.

Il n’existe en France qu’une for-mation qui est particulièrementadaptée aux interventions huma-nitaires : L’institut Bioforce à Lyonet le module de formation de 4mois de TESSI, TechnicienSanitaire de la SolidaritéInternationale.

Une expérience professionnellepréalable est indispensable pourpartir en mission. En effet, pourles responsables de programmeeffectuant leur première missionles responsabilités sont non seule-ment nouvelles mais nombreuses :gestion d’équipe, expertise techni-que, décision à prendre, respectdes procédures de sécurité, delogistique et de gestion de budget.

Insécurité, résistance au stress,charge de travail importante, ris-que de corruption dans uncontexte local, vie en commu-nauté, parfois dans des conditionssommaires... tel est le lot commundes volontaires en mission pourSOLIDARITÉS. Dès lors, la per-sonne s’adaptera d’autant mieux àces tâches nouvelles et aucontexte difficile s’il a développéun sens de l’organisation et detravail en équipe lors d’une expé-rience professionnelle préalableen France ou à l’étranger.

La formation technique est unprérequis pour être efficace etapporter des réponses pertinenteset durables aux besoins vitaux despopulations. Les compétences lesplus mises en pratique sur les ter-rains d’intervention deSOLIDARITÉS sont les suivantes :

Les applications pratiques quirelèvent plus de l ’expérienceacquise sur le terrain et de la lec-ture des ouvrages spécialisés :• La formation et l’organisationdes villageois, pour la gestion desinfrastructures d’eau potable• Les maladies hydriques et lasensibilisation à l’hygiène desbénéficiaires

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Extension de réseau d’adduction d’eau au Sri Lanka

Véronique Lebourgeois sur un projet d’accès à l’eau en RD Congo

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• La concertation et la prise encompte des communautés locales• Les normes internationales,références de nos interventions(OMS, SPHERE...)• La construction de puits tradi-tionnels, busés ou non• Le captage de source• Le captage de rivière• Le fonctionnement des pompesà mains• Le traitement des déchetshumains à l’échelle de la familledans les pays en voie de dévelop-pement, quel type de latrine ?Comment la construire ?• Le forage manuel• La réalisation d’enquêtes surl’hygiène, l’usage de l’eau, la ges-tion des déchets

Donner l’accès aux services debases : eau / assainissementdans une démarche de qualité

En dehors des situations d’ex-trême urgence où l’accès à l’eauest une question de survie, l’ob-jectif général d’un programmed’accès à l’eau et l’assainissementest de réduire le risque sanitaired’une population donnée, princi-palement par des actions visant àréduire l’impact des maladieshydriques directement liées auxconditions d’hygiène.

Dans les situations d’urgence, lesuivi de nos actions est égalementsoumis à différentes étapes decontrôle :- Suivi technique du siège (valida-tion des solutions proposées)- Enquêtes sanitaires réaliséesauprès des populations bénéficiai-res et enquêtes de satisfaction

- Audits internes et externes(administratifs et opérationnels)- Respect des « normes » définiesdans le cadre des interventionsd’urgenceEnfin, « il ne suffit pas de faire lebien, il faut bien le faire »,SOLIDARITÉS s’inscrit en 2006dans une méthode Qualité spéci-fiquement conçue pour l’aidehumanitaire, adaptée aux condi-tions et à l’environnement parti-culiers de l’action humanitaire.SOLIDARITÉS va utiliser cetteméthode-outil assortie d’un moded’emploi, qui, bien utilisée, permetla mise en œuvre d’une véritabledémarche Qualité pour les projetshumanitaires.

Cette démarche Qualité s’appuiesur deux piliers : le pilotage del’action et son évaluation. Cesdeux piliers ont pour but d’amé-liorer en permanence la qualité duservice rendu aux populationsbénéficiaires de l’assistance, grâceà l’apprentissage des équipes et àl’amélioration de leur pratique.Une démarche de Qualité qui,sans devenir un label, a aussi pour

objectif de crédibiliser notreaction, de fonder la confiance : enaval vers les bénéficiaires, et enamont vers les donateurs et lesbailleurs.

En quoi SOLIDARITÉS assure unrôle indispensable pour l’accès àl’eau potable ?

Nos programmes répondent à desbesoins quotidiens vitaux. Dansles situations d’urgence noussommes le plus souvent les seulsintervenants présents. Dans lessituations de reconstruction post-crise, nos projets résultent d’unevéritable concertation avec lespopulations bénéficiaires, le ges-

tionnaire de l’infrastructure, lesautorités locales et nous-mêmes,le plus souvent en l’absence deservices publics effectifs et d’en-treprises. Dans ces contextes par-ticuliers, SOLIDARITÉS cherchetoujours à mettre en œuvre dessolutions innovantes, peu coûteu-ses, basées sur des énergiesrenouvelables et la protection dela ressource.

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Forage par l’équipe SOLIDARITÉS à Sumatra en Indonésie

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La situation humanitaire duDarfour (ouest du Soudan),

malgré les pressions de la com-munauté internationale, est unedes plus inquiétante du moment.Près d’un million et demi de per-sonnes sont désormais déplacéesdans les trois régions affectéespar la crise et on compte environ200 000 morts.Compte tenu des exactions com-mises à leur encontre, elles nesouhaitent pas retourner chezelles tant que la paix n’est pasrevenue. La perte de leurs biens(récolte, abris...) et l’absence de

perspectives agricoles rendentleurs besoins considérables.Nombre d’entre elles ont com-mencé à reconstruire en dur maisles conditions générales de sécu-rité ne permettent pas d’espérerune amélioration rapide. Cetafflux massif de population créeun déséquilibre majeur et metaussi en danger les populationsrésidentes de la région. Traditionnellement, les habitantsdes zones rurales du Darfourvivent avec moins de 10 litres parpersonne et par jour, tous usagesconfondus.

Dans la zone sahélienne duDarfour, la ressource en eau estrare. Les habitants sédentaires ounomades puisent l’eau :

• Dans les wadi, ce sont des riviè-res qui ne sont en eau que pen-dant la saison des pluies mais oùla nappe phréatique est peu pro-fonde. Les villageois y creusentdes puits dont la majorité ne sontni durables ni protégés des pollu-tions, des animaux...• Dans des puits traditionnelslorsque la nappe n’est pas tropprofonde

Soudan (Darfour) :faire jaillir l’eau dans le désert

PRÉSENTATION DE PROGRAMMES EAU

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• Dans des forages qui ont étéconstruits et équipés de pompes àmains, parfois de pompes électri-ques avec un réservoir destockage, dans les années 90

Les villages visités lors de la pre-mière évaluation menée en juin2004 par notre équipe présententles mêmes caractéristiques :• Des points d’eau mal ou peuentretenus et une ressource trèslimitée pour les habitants• Un afflux de familles déplacéesrendant plus précaire encore laressource en eau disponible

Afin de répondre aux besoins lesplus urgents, SOLIDARITÉS a doncprévu de réparer rapidement lespompes à main hors d’usage, delancer un programme de forage etde mettre en place des systèmes

de distribution d’urgence (pom-page, stockage, chloration, distri-bution). Par ailleurs, l’accès à deslatrines est bien souvent inexis-tant, ce qui augmente le risque depropagation des maladies hydri-ques, notamment par la contami-nation de l’eau, des mains par lesfèces (selles) humains, présentsdans la nature. L’apparition decamps de déplacés, dans et autourdes villages et les villes, posait unproblème de salubrité majeur etde risque d’épidémies. En urgence,SOLIDARITÉS a ainsi égalementdécidé d’aménager des latrinesdans les camps. Enfin, un volet dedistribution de nourriture et deproduits de première nécessité aété intégré au programme. - Programme d’urgence d’accèsà l’eau potable et l’assainisse-ment et de distribution alimen-

taire et non alimentaire, menéen partenariat avec ECHO(Office d’Aide Humanitaire de laCommission Européenne) et laDAH (Délégation à l ’ActionHumanitaire) du Ministère fran-çais des Affaires Etrangères.Période du 1er juillet 2OO4 au 31mars 2OO5, pour un budget globalde 956 000 euros.

Ce programme a été engagé afinde répondre aux besoins élémen-taires de 226 716 personnes dansles zones de Dejbel Mara etMuhajeria Il a permis, dans le domaine del’accès à l’eau potable et l’hy-giène : - La réalisation de 17 forages,dont 11 couronnés de succès.L’équipe de forage était consti-tuée de 8 personnes (foreurs,

Puits et pompe à main mis en place par SOLIDARITÉS au Darfour

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mécaniciens, chauffeurs, manœu-vres...) et d’une foreuse à marteaufond de trou PAT DRILL 301 T.Cette machine, financée par laDAH (140 000 euros) a permis deforer jusqu’à 100 mètres de pro-fondeur.- La Réhabilitation / réparation de86 pompes à main. - La construction de 181 latrineset 4 fosses (pour la gestion dunettoyage des latrines et descamps, la population a étéconsultée pour trouver le moyenle plus efficace de maintenir pro-pres toutes les toilettes soumisesà un usage intensif)- La formation de 38 057 person-nes à l’hygiène, à travers des réu-nions de sensibilisation. Lesenfants et les mamans, premiersconcernés par le puisage de l’eau,la cuisine et le nettoyage, ont étéprioritairement visés par ce volet.

L’accent a été mis sur l’améliora-tion du comportement vis-à-visde l’usage et du transport del’eau, de la protection du lieu de

puisage, de l’hygiène corporelle etde l’environnement

Aujourd’hui, l ’équipe deSOLIDARITÉS au Soudan com-prend 35 volontaires expatriés et350 Soudanais répartis dans 8bases au sud et à l’ouest duDarfour et à Khartoum la capi-tale.

« Je fonds : 39 degrés à l’ombre,imaginez sous le soleil ! Nertiti, aumilieu de nulle part : des jerrycansalignés devant les rampes desti-nées à la distribution quotidiennede l’eau, sécheresse, soleil et visa-ges impassibles. Mais je sais queles besoins en eau sont croissants.La foreuse de SOLIDARITÉS arrive,l’équipe se met à identifier dessites potentiels ; un hommes’adresse à nous, regardant lematériel acheminé jusqu’ici : «vousaller nous trouver de l’eau ?». Unnouvel espoir est né... ».(Ahmed, responsable de camp pourSOLIDARITÉS à Nertiti, à l’ouest duDarfour).

« L’objectif du programme financépar ECHO est de réduire la morta-lité et morbidité liées aux maladieshydriques récurrentes pour lespopulations qui vivent dans lescamps. Il y a plusieurs volets :constructions de latrines, mainte-nance et mise en place de pompesà main, création de nouveauxpoints d’eau, et sensibilisation àl’hygiène. Souvent, j’ai entendul’argument « boire de l’eau mar-ron ? Mais ça fait partie de notrequotidien ». Il faut apprendre auxmères de famille à changer et amé-liorer leurs habitudes. C’est un tra-vail de longue haleine qui donnedes résultats sur la durée ».(Quentin, volontaire hydraulicienpour SOLIDARITÉS au Darfour).

Mise en place de la foreuse...

... quand l’eau jaillitSO

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L e 26 décembre 2004, leTsunami, un raz de marée

géant, ravageait les côtes denombreux pays d’Asie du Sud-est,

faisant près de 290 000 victimes,tuées ou disparues. De nombreu-ses infrastructures, notammentdans le domaine vital de l’accès à

l’eau potable, ont été détruites.Pour le seul Sri Lanka, on compteplus de 31 000 morts, 4 000 dis-parus, 500 000 déplacés, 182 éco-les détruites ou endommagées.Une très grande partie des puitsexistants ont été rendus inutilisa-bles pour de longs mois, en raisonde la pollution de la nappe phréa-tique par l’eau de mer.

Dès le 5 janvier 2005, une équiped’urgence de SOLIDARITÉS partaitpour le Sri Lanka, et plus précisé-ment la région d’Ampara, sur lacôte est, qui a reçu de plein fouetl’impact du Tsunami (à lui seul, ledistrict d’Ampara dénombre plusde 8 000 morts, 2 300 disparus, et127 500 déplacés répartis en 118camps). Dans les villages côtiersdétruits et les sites accueillant la

Sri Lanka : donner à boire et offrir des conditions d’hygiène aux rescapés du Tsunami

Mise en place d’une rampe de distribution d’eau potable pour les rescapés du Tsunami au Sri Lanka

Remplissage par camion de réservoirs d’eau potable au Sri lanka

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population sinistrée, l’une despremières urgences était l’accès àl’eau potable et l’assainissement,les 18 000 puits du district étantinutilisables.

SOLIDARITÉS a donc rapidementengagé un programme d’urgencedans ce domaine qui se poursuitaujourd’hui.

• Programme d’urgence d’accèsà l’eau potable et l’assainisse-ment, mené en partenariat avecl’Agence de l’Eau SeineNormandie et la Fondation deFrance. Période du 21 janvier au3O septembre 2OO5, pour unbudget de 720 000 euros. Unnouveau programme prendactuellement la suite.

Ce programme a permis d’assurer,au profit de plus de 35 000 Sri-lankais du district d’Ampara : - Pour l’accès à l’eau potable :- La production d’eau potable parutilisation d’une station de pota-bilisation (60m3/j)- Le transport d’eau potable parcamion (60m3/j)- Le stockage et distribution d’eaupotable (100 réservoirs posés decapacité 1 000 à 2 000 litres,équipés d’un robinet.). Un respon-sable de l’entretien de chaqueréservoir, choisi par les usagers, aété formé par SOLIDARITÉS- La mise en place de bornes fon-taines publiques,- L’extension de réseaux d’adduc-tion en eau- Le nettoyage de 500 puits et lecontrôle régulier par analyse deleur eau - Une étude de la salinité et car-tographie de la conductivité deseaux souterraines

Réservoir d’eau potable au Sri Lanka

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• Pour l’accès à l’assainissement :- La construction de 120 latrinesà usage collectif- La construction ou réhabilita-tion de 380 latrines familiales- La vidange de 1 500 latrinesindividuelles ou collectives- La promotion à l’hygiène pourles bénéficiaires de latrines (ungroupe de promotion à l’hygiène aété créé dès le début février)- L’aménagement de 20 aires delavage

Tout au long de la mise en œuvrede ces actions, les autorités srilankaises concernées, notammentcelles en charge de la santé pource qui a été du nettoyage despuits, ont été consultées et impli-quées. Simultanément,SOLIDARITÉS a réalisé des pro-grammes de déblaiement desdébris et de construction de pistesainsi que de relance de la pêcheau filet depuis le rivage.

Aujourd’hui, l ’équipe deSOLIDARITÉS au Sri Lanka com-prend 10 volontaires expatriés etenviron 80 Sri Lankais.

« C’est le Tsunami du 26 décembre2004 qui m’a décidé. Ayant ététouché par les images de destruc-tion en Asie du Sud-est, je me suisacheté un billet d’avion pour le SriLanka. Le lendemain de mon arri-vée j ’ai rencontré Michael, ungrand-père d’une soixantained’années. Il m’a raconté qu’il étaitenviron 9h du matin le 26 décem-bre quand il a entendu un bruit,comme si l’océan sifflait. Michael aeu juste assez de temps pour fairesortir sa famille de la maison, etouvrir les portes arrière de l’église àcôté de celle-ci. La première vagueles a tous emportés dans l’église.La deuxième, plus puissante que lapremière, a défoncé les portesd’entrée et elle a poussé Michael àtravers jusqu’à la route principale.Avec la troisième vague, plus forteencore que les deux autres,Michael a perdu connaissance et ils’est réveillé à l’hôpital quelquesheures plus tard. Il avait été trouvéà plusieurs centaines de mètres desa maison. SOLIDARITÉS m’a offertun poste de responsable de terrainpour les projets d’accès à l’eaupotable. Nous avons identifié une

source d’eau afin de mettre en ser-vice la station de potabilisationdans un endroit adéquat, qui setrouve par hasard à 3 kilomètres dechez Michael. Cela fait maintenantcinq mois que je fais partie del’équipe SOLIDARITÉS au Sri Lanka,et je suis content d’avoir reçu laresponsabilité de ce poste quim’apporte chaque jour toujoursplus d’expérience, tout en aidant lapopulation affectée par leTsunami »(Reza, responsable terrain pour lesprogrammes d’accès à l’eau deSOLIDARITÉS dans la provinced’Ampara, au Sri Lanka)

« Les premiers tests que nousavons menés indiquaient que lapollution durable à l’eau de merdes puits a été causée par la vaguedu Tsunami qui les a submergés etrecouverts... d’où l’importanced’avoir su mettre en place, etmaintenir, des solutions d’approvi-sionnement alternatives (camionsciterne, et connexions aux réseauxd’adduction urbains), ce qui per-met d’avoir une situation sanitairesatisfaisante ».(Jean-Pierre, Directeur Adjointd’un laboratoire de science dugénie chimique au CNRS, et volon-taire - expert pour SOLIDARITÉSau Sri-Lanka).

Analyse de l’eau d’un puits au Sri Lanka

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L e Tsunami qui a frappé lescôtes des pays de l’Asie du

Sud-est le 26 décembre 2004 aprovoqué, en Indonésie, plus de220 000 morts, 500 000 déplacés,près de 250 hôpitaux et dispen-saires détruits, 1 755 écolesdétruites ou endommagées. L’îlede Sumatra, située au plus près del’épicentre du séisme, a payé leplus lourd tribut. SOLIDARITÉS,qui est intervenue dès le 5 janvier2005 au Sri Lanka, ne pouvait querépondre, dans le même élan, auxbesoins des habitants sinistrés descôtes ravagées de Sumatra.

Indonésie (Sumatra) : après le Tsunami,rendre l’eau potable et l’hygiène aux sinistrés

Puits équipé de réservoir en IndonésieW

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Dès le 28 janvier 2005,SOLIDARITÉS engageait, fidèle àsa démarche alliant urgence etreconstruction, un programmedestiné à répondre à la fois auxbesoins élémentaires et auxbesoins de reconstruction (notam-ment dans les domaines essentielsde l’accès à l’éducation et aux

soins) de la région de Meulaboh,sur la côte Ouest de Sumatra,frappée avec la plus extrême vio-lence par le Tsunami.

• Programme d’urgence d’accèsà l’eau potable et l’assainisse-ment et de reconstruction,mené en partenariat avec ECHO

(Office d’Aide Humanitaire de laCommission Européenne), laFondation de France et la DIPT(Délégation Interministériellepost-tsunami du GouvernementFrançais). Période du 28 janvierau 27 janvier 2OO6, pour un bud-get total de 885 000 euros. Unnouveau programme prendactuellement la suite.

Ce programme a permis d’assurer,au profit de plus de 39 564 per-sonnes (populations déplacéesvivant dans des camps, ou encours de réinstallation dans desvillages) des districts de NaganRaya et Aceh Barat de la provinced’Aceh (zone de Meulaboh) :

• Pour l’accès à l’eau potable etl’assainissement : - Des forages, effectués grâce àune foreuse manuelle, permettantd’atteindre la nappe phréatique

Forage profond à Sumatra en Indonésie

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profonde (60 % de ces foragessont artésiens et ne nécessitentdonc pas de maintenance). Dansles camps accueillant des dépla-cés, ces forages ont été connectésà un réseau d’adduction d’eau ali-mentant latrines, douches et cui-sines - La construction ou la réhabilita-tion, le nettoyage et l’aménage-ment de 86 puits. Par ailleurs, desanalyses systématiques sontmenées par nos volontaires spé-cialisés, afin de vérifier la potabi-lité de l’eau et ses propriétés - La construction de 644 latrinesdans les camps, villages, ou struc-tures publiques éducatives ou desanté

• Pour la Réhabilitation d’infra-structures éducatives et sociales : - La réhabilitation de 23 écoles et6 centres de santé primaire

Au long de ce programme, touteimplantation de puits ou delatrine a été discutée et décidéeen concertation avec les bénéfi-

ciaires usagers. De même, lesautorités locales, notamment auniveau du district et des représen-tations locales des ministères(santé, éducation, travauxpublics...) ont été consultées etont donné leur accord pour cesprojets.

Ce programme est appelé à sepoursuivre naturellement àSumatra, toujours en partena-riat avec ECHO (Office d’AideHumanitaire de la CommissionEuropéenne), et dans les domai-nes essentiels de l’accès à l’eaupotable et l’assainissement, dansla province d’Aceh, et sur l’îlede Nias. Ce programme est prévudu 1er février 2006 au31 janvier 2007 avec un budgetde 1 360 700 euros.

Il s’agit d’apporter une aide auxpopulations affectées par leséisme, mais aussi par des annéesde conflit armé (rébellion duMouvement Aceh libre « GAM »),des districts de Aceh Barat, Pidie

et Nagan Raya de la provinced’Aceh (40 000 bénéficiaires), etdes districts de Lolofitu-Moï,Mandrehe, Hiliduo de l’île de Nias(20 000 bénéficiaires). Nias estune petite île située au large de lacôte Ouest de Sumatra, frappée le28 mars 2005 par un tremblementde terre qui a fait 1 100 morts etplusieurs milliers de sans-abri. Compte tenu des besoins identi-fiés lors d’une évaluation préala-ble, notre action continuera à seporter sur la mise à disposition depoints d’eau potable (forages,construction et réhabilitation depuits, aménagement de sources)et de moyens d’hygiène de base(construction de latrines publi-ques et familiales, distribution dekits d’hygiène et sensibilisation -formation aux règles d’hygièneélémentaires).

Aujourd’hui, l ’équipe deSOLIDARITÉS en Indonésie com-prend 10 volontaires expatriés etenviron 50 Indonésiens.

« La zone où nous travaillons estinsalubre. Dans cette forêt côtière,l’eau est omniprésente, et la nappephréatique affleure ça et là enpoches marécageuses qui se trans-forment en cloaques aux alentoursdes maisons. La malaria, selonSulaiman, le chef du village deLeung keuBeu Jagat, frappe 30 %des familles et la quasi-totalité dela communauté, à commencer parles enfants, sont victimes de diar-rhées... ».(Jean-Arnaud, ResponsableGéographique Tsunami àSOLIDARITÉS).

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Réservoir d’eau potable et robinet en Indonésie

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L e tremblement de terre du 8octobre 2005 au Pakistan

(North West Frontier Province etCachemire) a fait au moins 73000 morts et près de 69 000 bles-sés, des milliers d’enfants orphe-lins ; 3 millions de personnes sonttouchées, dont au moins un mil-lion de sans-abri. Plusieurs mil-liers de villages et 5 000 à 8 000écoles ont été ravagés.

SOLIDARITÉS a décidé d’interve-nir rapidement en urgence, afinde porter secours aux victimesdu séisme, majoritairement deshabitants des villages de haute

montagne des contreforts del’Himalaya. Notre action s’estconcentrée dans la North WestFrontier province, où des campsaccueillent de nombreuses victi-mes, et où des vallées entières demontagnes ont vu leurs villagesdétruits.

• Programme d’urgence d’accèsà l’eau potable et l’assainisse-ment, mené en partenariat avecl’UNICEF (Fonds des NationsUnies pour l’Enfance) et la DFID(coopération britannique).Période du 1 décembre 2OO5 au31 mai 2OO6, pour un budget

total de 498 000 euros. Ce pro-gramme a été précédé par desactions d’urgence, notamment dedistribution de produits de pre-mière nécessité.

Ce programme a été engagé afinde couvrir les besoins en eaupotable et hygiène des personnesdéplacées vivant dans les campsde Mera (15 000 personnes) etBatera (1 500 personnes) à 5 heu-res de route de la capitaleIslamabad, au nord-ouest, ainsique ceux des habitants de la val-lée de Besham (36 000 habitantsconcernés).

PAKISTAN :apporter l’eau et l’hygiène

aux victimes du tremblement de terre

Mise en place de réservoirs souples d’eau potable dans le camp de MeraSO

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Il prévoit : - La distribution de 160 000 litresd’eau potable par jour sur le campde Mera (15 000 personnes) :acheminement d’eau par camion,remplissage de bladders (réser-voirs souples) connectés àdes rampes de distribution.Parallèlement, nous travaillons àremplacer ces distributions d’ur-gence par la mise en réseau del’eau du puits du camp, en éten-dant et réparant un réseau local. - La mise en place d’un réseaud’eau pour 1 500 personnes surun second camp : Batera. - La construction de latrines, dou-ches et aires de lavage pour lelinge sur le camp de Mera, et pro-motion de l’hygiène sur Mera etBatera ; nos équipes distribuentaussi des « kits hygiène » conte-nant savon, dentifrice, peignesantipoux, etc.

- SOLIDARITÉS doit égalementréhabiliter les réseaux d’eau de 11villages de la vallée de Besham etde la ville de Besham qui compte15 000 habitants.

Aujourd’hui, l ’équipe deSOLIDARITÉS au Pakistan com-prend 7 volontaires expatriés etenviron 20 Pakistanais.

« De nombreux villages ont étécomplètement ravagés, il n’y aplus une maison debout, aucuneconstruction n’était vraiment auxnormes. Les ruines sentaient lamort, le cadavre. Des centaines decorps n’ont pas été retrouvés et nele seront que lors du déblaiementdes gravats. Certaines routes demontagne en bordure de falaises

se sont effondrées, ce qui rendl’accès aux villages de montagnetrès difficile. Le besoin en eau esturgent car les gens des montagnesdescendent dans les plaines et for-ment des camps. Habitués à boirel’eau des rivières de montagne, ilsfont de même dans la plaine oùl’eau est moins pure et plus facile-ment polluable. S’ils continuent àl’utiliser, le risque de développe-ment de maladies hydriques estélevé. Nous devons égalementfaire de l’éducation à l’hygiène. Lesgens qui vivent dans les monta-gnes très froides ne sont pas habi-tués à se laver durant l’hiver. Or,dans les plaines, les températuressont nettement supérieures. C’estpour cela que nos équipes distri-buent des kits hygiène ».(Matthieu, logisticien de l’équiped’urgence de SOLIDARITÉS auPakistan).

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Suite aux accords de paix dePretoria de novembre 2003, le

Burundi a traversé une phase detransition urgence-réhabilitationqui s’est achevée avec la fin duprocessus électoral au mois deseptembre 2005. Le pays disposeaujourd’hui d’institutions démo-cratiques élues. Après dix annéesde crise, 70 % des Burundais sonten situation d’extrême pauvreté,mais dans un contexte qui tend àse stabiliser. Les Burundais sontprêts à construire leur développe-ment, mais un certain nombre dedéfis se posent à eux et à leurspartenaires internationaux.Aujourd’hui se construisent lesbases qui permettront au Burundide sortir définitivement de l’insé-

curité et à terme, de la pauvreté.Depuis 1996, SOLIDARITÉS parti-cipe à l’effort du pays par des pro-grammes d’eau et d’assainisse-ment, de sécurité alimentaire etd’habitat. Aujourd’hui notreéquipe sur place est composée de10 volontaires expatriés et 100Burundais.

Qui gère l’eau au Burundi ?La DGHER (Direction Générale de

l’Hydraulique et des EnergiesRurales) dépend du ministère del’aménagement du territoireburundais depuis la mise en placedu nouveau gouvernement. LaDGHER est l’organe responsabledes adductions en eau potable,des sources aménagées.. . en

milieu rural. Plus largement, elleest responsable de la gestion desinfrastructures hydrauliques etélectriques publiques, la DGHERagit également en tant quebureau d’étude et de construction.

Les Régies Communales del’Eau (RCE)Pour assurer le fonctionnement,l’entretien, l’exploitation et lagestion des infrastructureshydrauliques, dans chaque com-mune existe une RégieCommunale de l’Eau dotée del’autonomie financière. La RégieCommunale de l’Eau est de typeassociatif, c’est-à-dire gérée parles usagers eux-mêmes. Elleregroupe l’ensemble des comitéset institutions qui gèrent le patri-moine hydraulique d’une com-mune (comités de points d’eau etassainissement, AssembléeGénérale des Usagers, Comitécommunal des Usagers, ServiceCommunal de l’eau et assainisse-ment...). Rappelons que les coordi-nateurs provinciaux des RégiesCommunales de l’Eau œuvrentsous l’autorité de la DGHER. Les structures RCE sont nées en1992, lorsque l’Etat a décidé derendre autonome le budget degestion des réseaux et des sour-ces. Pour les usagers, ce fut une

BURUNDI : urgence, reconstruction etreprise du développement

Témoignage (rédigé en 2005 par Olivier JOUZEAU, responsable programmeshydrauliques SOLIDARITÉS Cankuzo) sur l’expérience de SOLIDARITÉS dans laprovince de Cankuzo

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Source aménagée par SOLIDARITÉS AU Burundi

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petite révolution car il n’y avaitavant cette date qu’une taxecommunale prélevée sur les mar-chés, les gens n’avaient pas l’ha-bitude de payer une cotisationpour l’entretien du point d’eau.

Par ailleurs, ce système à peine enplace a périclité rapidement lorsdu début de la crise en 1993. 10ans plus tard, certaines RCEn’existent que sur le papier, lesmembres (présidents, trésoriers...)ne sont pas formés à leurs res-ponsabilités ; la population, uséepar la guerre et trop de corrup-tion, n’a pas confiance et n’ac-cepte pas forcément cette sépara-

tion du budget de la commune etdu budget de la Régie.

L’action de SOLIDARITÉS àCankuzo ou comment s’adap-ter à un contexte évolutif...La province de Cankuzo a été par-ticulièrement frappée en 2000 parles combats et la forte insécuritéà proximité de la frontière tanza-nienne. Implantée depuis 2003dans la province, Solidarités vienten aide aux populations vulnéra-bles victimes de la crise, qu’ellessoient déplacées, rapatriées ouvivant en milieu rural isolé.Quelles que soient leurs origines,leur situation sanitaire est criti-

que : manque d’infrastructuresd’eau potable ou d’assainisse-ment, comportements hygiéniquesinadaptés.

Pour améliorer cette situation,SOLIDARITÉS réalise et réhabilitedes adductions d’eau potable,aménage des sources, construit etvidange des blocs de latrines com-munautaires. Ce volet techniques’accompagne d’un travail de sen-sibilisation des bénéficiaires(hygiène, respect des infrastructu-res) et d’un appui aux structuresen charge de leur gestion.Avec l’appui de la DG ECHO(Office d’Aide Humanitaire de laCommission Européenne),d’UNICEF (Fonds des NationsUnies pour l’Enfance) et du HCR(Haut Commissariat aux Réfugiésdes Nations Unies), SOLIDARITÉSa ainsi pu venir en aide à plus de60 000 personnes dans la pro-vince depuis 2003, soit environun tiers de la population de laprovince. Par ailleurs,SOLIDARITÉS réalise dans d’au-tres provinces (Muramvya,Bururi, Bujumbura Rural, Mwaro)des programmes de sécurité ali-mentaire et réhabilitation.

RÉCAPITULATIF DES RÉALISATIONS DE SOLIDARITÉS DANS LA PROVINCE DE CANKUZO

Activité dans la province Volume des réalisations Nombre approximatif de bénéficiaires

Construction/réhabilitation/ 10 AEP (adductions 33 000extension d’adductions d’eau potable d’eau potable)

Aménagement de sources 140 sources+bac à lessive 20 000avec bacs à lessive

Construction de latrines 231 latrines 10 000

Sensibilisation à l’hygiène 5 sites de déplacés et 17 000dans les écoles primaires 21 écoles primaires

Vidange de latrines et 48 vidanges 7 000sensibilisation à l’hygiène

Appui aux Régies Communales Les 5 régies communales Indirectement : de l’Eau (RCE) de la province l’ensemble des usagers

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Session de formation à l’hygiène au Burundi

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D’une action d’urgence dans lessites de déplacés et pour faireface au retour des réfugiés ren-trant de Tanzanie, l’essentiel dutravail s’est progressivementorienté vers des populations rura-les sédentarisées permettant ainsid’initier une réflexion à plus longterme. Le retour de la sécuritédans un contexte de plus en plusstable a permis à SOLIDARITÉSd’intensifier le travail autour de lapérennisation des ouvrages : • Animation pour la mise en placed’une gestion des infrastructuresà différentes échelles. Il s’agit dela mise en place de comités depoints d’eau, du suivi des assem-blées générales des usagers et àl’élection de leur bureau exécutif,du suivi des campagnes des col-lectes de redevances... • Renforcement des compétencestechniques et organisationnellesdes RCE• Soutien logistique par distribu-tion d’outils de gestion...

Aujourd’hui, deux années de tra-vail dans un contexte évolutifsont sur le point de s’achever. Unconstat s’impose : l’adaptationcontinuelle des pratiques dont asu faire preuve SOLIDARITÉS nesuffit pourtant pas à assurer lapérennité des infrastructures. Lerenforcement de la gestion desinfrastructures d’eau potable àtravers ses acteurs (usagers, RCE,DGHER, autorités...) doit consti-tuer un programme de développe-ment à part entière, bien plusqu’un simple accompagnementpour la réussite des chantiers.Mais cette ambition n’est pas sisimple à accomplir dans un climatd’incertitude politique.

Une évolution nécessaire des pra-tiques des acteurs internationauxAussi bien les bailleurs de fondsinstitutionnels que les ONG tra-vaillent actuellement dans uncontexte burundais en transition.L’enjeu est pour eux de participer

à des actions à portée plus dura-ble tout en gardant une réactivitéaux situations de crise pouvanttoujours survenir. Cependant,force est de constater une cer-taine inertie dans les pratiques.Au Burundi, le principal apportfinancier émane aujourd’huiencore de bailleurs d’urgence. Lesaxes stratégiques d’interventiondéfinis restent encore cantonnésau contexte de l’urgence. Les indi-cateurs considérés sont en majo-rité quantitatifs et relativementpeu qualitatifs. Pourtant, la situa-tion de crise s’éloignant, il devientnécessaire d’augmenter l’impactdes interventions dans le tempsplus que dans l ’espace. Demanière simplificatrice :« construisons moins d’infrastruc-tures hydrauliques mais consa-crons plus de moyens pour que lespopulations et leurs représentantssoient porteurs du projet, del’identification des besoins jusqu’àla gestion des infrastructures ».

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Un robinet d’eau potable au cœur du village

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Dans ce cadre, le message n’estpas entendu et la marge demanœuvre des ONG reste faiblepour assurer une bonne transitionvers un contexte de développe-ment. Faible certes, maisprésente... Elles se doivent de tra-vailler dans une optique d’autono-

misation progressive des partenai-res locaux. Au Burundi, il est dés-ormais temps de renverser lesapproches d’urgence héritées de lacrise, et ce, à tous les niveaux : dubénéficiaire jusqu’aux différentesinstitutions du Service Public del’Eau en milieu rural.

Voilà un travail à mener sur leterrain mais aussi auprès des bail-leurs de fonds afin qu’ils adaptentleurs stratégies aux réalités loca-les. A ce niveau, des engagementsinternationaux ont été pris dansle cadre des Objectifs duMillénaire des Nations Unies. Pourl’eau et l’assainissement, il s’agitde réduire de moitié, d’ici 2015, laproportion de personnes n’ayantpas accès à ces services. 2005 :année d’un premier bilan sur cesobjectifs. 2005 : entrée duBurundi dans le développement ?Un espoir, une perspective, uneaction.

Aujourd’hui, l ’équipe deSOLIDARITÉS au Burundi com-prend 10 volontaires expatriés etenviron 100 Burundais.

« Je suis Burundais ; j’ai grandidans un milieu où il n’y a pasd’eau ; J’ai vu mes parents souf-frir, parcourir des kilomètres àpieds pour ramener de l’eau pota-ble afin d’assurer le minimumvital ; je voulais que tout celachange. L’eau est source de vie,comme on dit, mais parfois ellepeut être source de maladie.Après notre intervention, onconstate immédiatement unediminution nette des maladieshydriques sur une zone, d’autantque ces maladies sont souventmortelles. Aussi, la population quia accès à l’eau gagne un tempsénorme, et cela lui permet de seconsacrer à d’autres activités,souvent génératrices de revenus ».(Jean Bosco, hydraulicien burun-dais, membre de l ’équipeSOLIDARITÉS au Burundi).

Sensibilisation à l’hygiène au Burundi

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SOLIDARITÉS intervient depuis25 ans dans ce pays, qui est

l’un des plus pauvres du monde,et qui a connu plus de 23 ans deguerre, jusqu’à la difficile norma-lisation en cours.

A Kaboul, la capitale, cette longuepériode de conflit, ainsi que leretour de nombreux réfugiés alliéà une très forte urbanisation (laville est passée de 1,7 milliond’habitants en 2 000 à plus de

4 millions aujourd’hui), ontengendré une extrême dégrada-tion des moyens d’accès à l’eaupotable et l’assainissement. Selonun rapport du PNUD de février2003, environ 39 % de la popula-tion de Kaboul n’a pas accès àl’eau potable, et seul 30 % a accèsà un réseau de distribution. Parailleurs, l’omniprésence des eauxstagnantes, le manque de latrineset le manque d’information de lapopulation quand à l’importancedes bonnes pratiques d’hygiène,ne font que renforcer le risquesanitaire. A Kaboul, les maladieshydriques sont l’une des plus for-tes causes de mortalité chez lesenfants de moins de cinq ans, etconstituent 38 % des causes de

AFGHANISTAN : accès à l’eau potableet l’assainissement à Kaboul

Puits et pompe à main construits par SOLIDARITÉS à Kaboul

Quand SOLIDARITÉS apporte l’eau potable...

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consultations médicales, avec unegrande proportion de diarrhéessanglantes, et des départs d’épi-démies de choléra.

Après une évaluation menée endécembre 2004, SOLIDARITÉS adécidé d’intervenir, forte de sonexpérience dans la capitaleafghane (rappel : de 1994 à 1998,avant d’être expulsée de Kaboulpar les talibans, SOLIDARITÉS acreusé 1 000 puits profonds, aréhabilité 27 réseaux d’adductionet 2 stations d’épurations, aconstruit 50 fosses septiques etdrainé un canal, permettant àplus de 700 000 personnes d’avoiraccès à l’eau potable et à desconditions d’hygiène de base).

Deux programmes ont été enga-gés pour apporter une réponsedurable aux besoins urgents de lapopulation :

• Programme d’accès à l’eaupotable et l ’assainissementmené en partenariat avec laCoopération Suisse (SwissDeveloppement Cooperation -DDC). Période du 1er avril 2005au 31 juillet 2005, pour un budgetde 102 000 euros.

Ce programme a été mis en œuvredans les quartiers vulnérables deKaboul (District 13, Dasht-e-Barshi), au profit de 1 350 famil-les. Les communautés habitant lesquartiers concernés ont étéconsultées et impliquées, dèsl’élaboration du programme(choix des lieux en fonction deleurs souhaits), jusqu’à son achè-vement (passage de témoin à descomités de l’eau).

Il a permis la construction de 27puits équipés de pompes à main,la réhabilitation / construction delatrines privées, et la création de9 comités de l’eau, en charge dela responsabilité et de la mainte-nance des puits.

• Programme d’accès à l’eaupotable et promotion de l’hy-giène mené en partenariat avecla Délégation à l’action humani-taire (DAH) du MinistèreFrançais des Affaires Etrangèreset l’Ambassade de France enAfghanistan. Période du 1er juin2005 au 28 février 2006, pour unbudget de 181 062 euros.

Ce programme visait à la réhabili-tation, dans les quartiers vulnéra-bles de Waseal Abad et DoghAbad, à la réhabilitation desréseaux d’eau potable, et à la pro-motion de l’hygiène, au profit de8 840 familles, soit plus de 61800 personnes.

Il a permis la réhabilitation / amé-lioration de 2 réseaux d’eau(construction d’un réservoir de 45M3, mise en place des valves, répa-ration des fuites), la mise en placed’un comité de gestion de l’eau, lamise en place d’un système com-munautaire de collecte de fondspour la maintenance du réseau, ladistribution de matériel d’hygiènede base, et la tenue de sessions desensibilisation à l’hygiène.

Un nouveau programme prendactuellement la suite à Kaboul.SOLIDARITÉS réalise d’autres pro-grammes d’accès à l’eau potableet à l’hygiène, mais également derelance de l’agriculture, dans detrès nombreux domaines et dansplusieurs districts de la provincecentrale du Hazaradjat.

Aujourd’hui, l ’équipe deSOLIDARITÉS en Afghanistancomprend 6 volontaires expa-triés et environ 160 Afghans.

Session de formation à l’hygiène à Kaboul

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«Nous avons décidé d’intervenir carles besoins en eau sont énormes, enquantité. Le récent sondage mon-tre que la quantité moyenne d’eaupar personne et par jour est de 17litres - par comparaison, en Francec’est au moins dix fois plus - et que

la qualité est mauvaise puisquel’eau des puits est contaminée. Iln’y a pas assez de latrines, et cellesexistantes sont de mauvaise qua-lité au niveau sanitaire. Les orduresse mélangent à la boue dans la rue,remplissent les canaux d’évacua-

tion des eaux. Les puits privés sontcontaminés par les eaux de latrinesqui s’infiltrent dans le sol... ».(L’ingénieur afghan Wali, qui tra-vaille sur le programme d’accès àl’eau et l ’assainissement deSOLIDARITÉS à Kaboul)

Forage profond à Kaboul

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La République Démocratique duCongo est en proie, depuis fin

1996, à des violences qui ont faitsans doute trois millions de victi-mes, directement ou indirecte-ment. Le manque d’accès à l’eaupotable et l’assainissement, alliéau fait que la majorité des instal-lations existantes sont hors servi-ces, constitue un problème vitalde santé public en RDC.

SOLIDARITÉS intervient en RDCdepuis 2000. A Beni, au Nord-Kivu, nous avons mené des pro-grammes d’accès à l’eau d’ur-gence : petits ouvrages classiquesd’eau potable. La ville a fait lademande à un certain nombred’ONG d’une réhabilitation d’unréseau d’eau ancien qui alimentaitla partie la plus développée de laville. SOLIDARITÉS a acceptécette mission en partenariat avec

l’Union Européenne (EuropeAid) etavec un soutien techniqued’Aquassistance (association devolontaires du groupe Suez) enréorientant le projet pour l’en-semble de la population pauvre deBeni. C’est une ville dont le nom-bre d’habitants a énormémentaugmenté du fait de l’insécuritédes campagnes environnantes.Cette croissance démographiques’est notamment accélérée à par-tir de 1998. Début 2004, le recen-sement de la population indiquaitune stabilisation à 170 000 habi-tants pour Beni. Les habitants de Beni, auparavant,s’approvisionnaient dans dessources qui tarissent en saisonsèche, et sont polluées, car ils’agit en fait souvent de résurgen-ces des rivières. Les puits sontégalement contaminés car situésà proximité des latrines. Enfin, lessources les plus importantes étantsituées en périphérie de la ville,les populations du centre-villedevaient couramment effectuer 3à 4 km pour atteindre un pointd’eau... Le résultat de cette situa-tion était que les maladies hydri-ques (diarrhées,...) constituaient, àBeni, la 2e cause de morbidité,après le paludisme.

SOLIDARITÉS a proposé pour ceprogramme un système novateur,la rétrofiltration biologique, bre-veté par la société Aquatrium. Parailleurs, un élément essentiel de

ce programme, de l’évaluation àson achèvement en passant parles travaux, a été l’implication, laconsultation et la participationpermanentes des autorités congo-laises, des populations et commu-nautés concernées qui ont tra-vaillé sur le chantier, et de laREGIDESO (société para-étatiquecongolaise de gestion décentrali-sée de l’eau).

Programme de construction d’unnouveau réseau d’eau potable àBeni, en partenariat avecEuropeAid pour la CommissionEuropéenne qui a financé unbudget de plus de 2,5 millionsd’euros. Période du 10 octobre2003 au 12 octobre 2005.L’inauguration a eu lieu le 12octobre 2OO5 en présence duMinistre de l’Energie de la RDC, dela direction de la REGIDESO deKinshasa et celle de Béni, duGouverneur adjoint de la provincedu Nord-kivu, du Maire de Béni etd’une délégation de SOLIDARITÉSvenue de Paris.

Ce programme comprend laconstruction d’un nouveau réseaud’adduction et de distributiongravitaire, dont les principauxouvrages sont :• 2 captages de rivières + 3 cap-tages complémentaires• Leur adduction gravitaire jus-qu’à la station de traitement, soitenviron 10 km de canalisation

RDC : faire couler l’eau potabledans une ville de 170 000 habitants

Avant, la corvée d’eau...

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• La station de traitement parrétrofiltration biologique d’unecapacité de production de 100 m3/h• La réhabilitation du réservoirprincipal (1 600 m_)• 50 km de réseaux de distribu-tion en ville avec 40 passages derivières • 84 hyper bornes fontaines cha-cune équipée de 10 robinets, unepour 2000 habitants. La mise en

place d’« hyper bornes-fontaines »au lieu des bornes-fontaines clas-siques répondait aux attentes de lapopulation : la pose de 10 robinetset d’un réservoir d’une plus grandecapacité diminuent considérable-ment le temps d’attente aux heu-res traditionnelles de puisage.• Pour un bon fonctionnement etla durabilité des infrastructures,une instance de concertation a

été créée ; elle réunit l’ensembledes partenaires étatiques ainsique la société civile représentéepar les mamans, présidentes deshyper bornes-fontaines et les ges-tionnaires.

Aujourd’hui, l ’équipe deSOLIDARITÉS en RDC comprend22 volontaires expatriés et envi-ron 200 Congolais.

La station de potabilisation en construction... et achevée

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«J’ai le souvenir marquant desenfants qui jouaient à la stationd’eau potable quand l’eau est arri-vée. Ils s’éclataient comme desmalades en s’éclaboussant. Lesfemmes ont travaillé parfois avecun bébé dans le dos, les petitsjouant symboliquement à travail-ler pour montrer qu’ils partici-paient aussi à l’événement. C’est

la forme des interventions qui enoriente le fonds essentiel. C’est ceque nous enseigne la symboliquede l’eau : tenir compte du terrainsocial pour comprendre « com-ment l’eau va couler », raisonnerd’amont en aval pour ajuster sesactions aux bénéficiaires finaux,travailler dans la transparence etoffrir la parole à ceux qui habi-

tuellement ne l’ont pas. Pour résu-mer, le projet a comporté des inno-vations techniques et sociales parl’implication totale de la popula-tion dans un projet de taille entre-prenariale ».

(François, expert hydraulicien, chefde projet sur le programme Beni).

Le système de rétrofiltration biologique d’Aquatrium : en quoi est-il novateur et pourquoi était-ilparticulièrement adapté à ce projet ?

Dans le système classique de filtration, l’eau n’est filtrée qu’une fois par une masse filtrante volumi-neuse, ce qui suppose un entretien très lourd de lavage du sable. Le système de rétrofiltration utilisé àBeni fait passer l’eau 6 fois à travers un petit volume de sable filtrant. Une couche superficielle de« bonnes » bactéries vient détruire les bactéries pathogènes et rend ainsi l’eau des rivières parfaite-ment potable. La maintenance s’effectue facilement chaque mois en quelques heures par simple pas-sage d’un jet d’eau sous pression. L’investissement en génie civil est comparativement beaucoupmoins lourd qu’avec un traitement biologique classique. Et le système s’avère au final très peuconsommateur d’énergie en comparaison du traitement physico-chimique.

Inauguration du réseau d’eau potable de Beni : les mamans devant une borne fontaine

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1 - Apporter dans les situations d’urgence un accèsà l’eau potable et à l’assainissement aux popula-tions vulnérables.

2 - Fournir une eau potable que nous avons testéepar nous-mêmes et qui réponde aux critères desanté publique.

3 - Promouvoir la formation aux règles d’hygiènepour éviter les maladies hydriques qui sont la pre-mière cause de mortalité au monde.

4 - Réaliser dans les situations de reconstructiondes infrastructures durables répondant aux besoinsdes populations, en coopération avec elles et leursreprésentants.

5 - Agir de la manière la plus adaptée aux modesde vie, aux coutumes et à la culture des popula-tions dans une perspective de développement.

6 - Veiller à la pérennité de la ressource en eau, parl’évaluation des ressources, par la formation des

utilisateurs, des gestionnaires et des autoritésconcernées à la bonne gestion de cette ressource.

7 - Promouvoir des technologies de traitement del’eau potable, des eaux usées et des déchets peucoûteuses, durables et respectueuses de l’environ-nement.

8 - Former à la maintenance des infrastructures età leur gestion, contribuer à la mise en place decomités de gestion avec des représentants des uti-lisateurs, des autorités locales et des partenaires.

9 - Améliorer de manière permanente l’efficiencedu service rendu aux populations par la mise enœuvre d’un projet qualité eau et assainissementfondé sur l’évaluation régulière et le pilotage desprojets.

10 - Informer et mobiliser l’opinion publique et lesdécideurs dans le cadre du combat humanitaireque nous menons pour l’accès à l’eau potable et àl’hygiène pour tous.

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Les 1O engagements de SOLIDARITÉSpour l’accès à l’eau et l’assainissement

SOLIDARITÉS s’engage à :

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L’ACTION HUMANITAIRE DE SOLIDARITÉS POUR L’ACCÈS

À L’EAU POTABLE ET À L’HYGIÈNE EST POSSIBLE GRÂCE À DES

PARTENAIRES QUI APPORTENT FINANCEMENTS INSTITUTIONNELS

OU PRIVÉS, DONS DE PARTICULIERS ET EXPERTISE TECHNIQUE. NOUS TENONS ICI À REMERCIER CHACUN DE CES PARTENAIRES.

MERCI À :

- Le Ministère Français des Affaires Etrangères (DAH, DGCID)

- Le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (MEDD) et l’Agence de l’Eau SeineNormandie (AESN)

- La Commission Européenne (DG ECHO et EuropeAid)

- DFID (Royaume Uni).

- La Coopération Suisse (Swiss Developpement Cooperation - DDC)

- OFDA (Etats-Unis)

- UNICEF (ONU)

• Entreprises et autres organismes :

- Aquassistance (expertise des salariés du groupe Suez)

- Fondation de France.

- Fondation Yves Rocher

- CORA

- Véolia Waterforce.

- Crédit Coopératif.

- Les Editions Gallimard et l’association L’Ecrit du Cœur.

• Nos 6O.OOO donateurs particuliers qui soutiennent fidèlement notre action humanitaire.

• Institutions :

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L’aide humanitaire d’urgence de la CommissionEuropéenne est mise en œuvre par la DG ECHOqui est le premier contributeur au niveau mondial.Elle est particulièrement attentive aux crisesoubliées et à des questions comme celles du SIDA,

des enfants ou encore de l’eau. SOLIDARITÉS estdepuis plus de 1O ans un partenaire permanentde la DG ECHO dans les situations de crise huma-nitaire.

PARTENARIAT HUMANITAIRE ENTRE LA

COMMISSION EUROPÉENNE ET SOLIDARITÉS

La loi dite «Oudin-Santini» adoptée le 27 janvier2005 en France, ouvre pour les collectivités territo-riales le droit d’utiliser une partie des ressourcesissues de la gestion de l’eau (jusqu’à 1 %) dans desactions de solidarité internationale dans le secteur

de l’eau et de l’assainissement. C’est grâce à la loiOudin que SOLIDARITÉS a engagé un partenariatavec l’Agence de l’Eau Seine Normandie (AESN), quia permis de donner accès à l’eau potable aux res-capés du Tsunami au Sri Lanka.

LA LOI OUDIN - SANTINI

Aquassistance, association de volontaires duGroupe Suez, met à la disposition de SOLIDARITÉSses compétences (expertise et conseils techniquesen captage, traitement, stockage et distributiond’eau potable). Dans le cadre de ce partenariat,des experts sont partis en 2003 et 2005 en RDCongo pour participer au projet de reconstructiondu réseau de traitement et d’adduction d’eau de laville de Beni. De même, Aquassistance a mis à ladisposition de SOLIDARITÉS un hydrogéologuechargé d’évaluer les réserves d’eau souterrainespour une meilleure exploitation des eaux de sur-face dans le Hazaradjat, au centre del’Afghanistan, en 2004. Enfin, en 2005 à Sumatraen Indonésie, Aquassistance a aidé SOLIDARITÉS àmettre en place une station de potabilisation sur

le camp de Cot Mee, assurant un accès à l’eaupotable aux 700 personnes regroupées sur le site.Et au Darfour/Soudan, un ingénieur hydrogéologueest venu nous apporter soutien et formation engéophysique pour des forages profonds. « La mis-sion que j’ai effectuée dans la province de Bamyanen Afghanistan, pour SOLIDARITES, avait pourobjectif de définir les potentialités de ressources eneau dans cinq districts, afin d’améliorer la sécuritéalimentaire des populations. Ainsi, j’ai pu constaterun engagement fort, une grande motivation, et unecompétence certaine des volontaires de SOLIDARI-TES, malgré leurs conditions de vie parfois difficiles,qui ne peut que forcer l’admiration ».(Jean-Marie, ingénieur hydrogéologue, membred’Aquassistance).

AQUASSISTANCE : UN PARTENARIAT QUI COULE DE SOURCESO

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Réservoir souple d’eau potable mis en place parSOLIDARITÉS et Aquassistance à Sumatra enIndonésie

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CONTACTS AVEC SOLIDARITÉS

• Association SOLIDARITÉS

Villa Souchet - 105 avenue Gambetta - 75020 Paris, France Tél : O1 43 15 13 13 - Courriel: [email protected]

- Alain Boinet, Directeur général et fondateur : [email protected]

- Yannick le Bihan, Directeur des missions : [email protected]

- Véronique Lebourgeois, Hydraulicienne : [email protected]

- Véronique Sentilhes, Directrice de la communication : [email protected]

• Pour obtenir des informations complémentaires : Consulter notre site Internet

www.solidarites.org

• Pour :

- Interviewer un représentant de l’association en France

- Rencontrer un volontaire hydraulicien de retour du terrain

- Se rendre sur l’une de nos missions pour suivre l’un de nos programmes d’accès à l’eau potable et à l’hygiène.

Contacter notre Directrice de la communication et des partenariats :

Véronique Sentilhes, [email protected]

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Supplément au numéro 50 de la revue trimestrielle SOLIDARITÉS

N° COMMISSION PARITAIRE : 0905 H 76071

Directeur de la publication : Alain Boinet

Coordinateur : Pierre Brunet

Conception graphique : Belenos

Imprimé en France : Imprimerie Morel & Corduant

Tirage : 1 500 exemplaires

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