(R)Évolution de la loi suR les dispositifs MÉdicaux© Actus... · 2017-06-07 · (R)Évolution de...

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(R)ÉVOLUTION DE LA LOI SUR LES DISPOSITIFS MÉDICAUX ZOOM SUR LA NOUVELLE LÉGISLATION • P02 Plus d’infos sur www.eurasante.com Novembre 2013 / numéro 09 Eurasanté vous informe Panorama économique 2013 de la filière Santé régionale P04 /ACTUALITÉ DE LA FILIÈRE/ SIB Tech Orthodontics innove dans l’orthodontie P07 /AcTuAlITé deS enTrePrISeS/ Pelvitex : première prothèse physiologique pour le prolapsus génital P11 /ACTUALITÉ DES LABOS/

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(R)Évolution de la loi suR les dispositifs MÉdicaux Zoom sur la nouvelle législation • P02

Plus d’infos sur www.eurasante.com

N o v e m b r e 2 0 1 3 / n u m é r o 0 9

E u r a s a n t é v o u s i n f o r m e

Panorama économique 2013 de la filière Santé régionale • p04

/actualité de la FiliÈre/

SIB Tech Orthodontics innove dans l’orthodontie • p07

/AcTuAlITé deS enTrePrISeS/

Pelvitex : première prothèse physiologique pour le prolapsus génital • p11

/actualité des labos/

NOVEMBRE 2013

la législation actuelle visant les dispositifs médicaux date des années 90 autour de trois directives. Or, dès les années 2000, et malgré des mises à jour de ces textes, des lacunes ont été constatées et ont incité la commission eu-ropéenne à lancer, dès 2008, des consultations publiques en vue de les réformer. une volon-té de réforme qui s’est accélérée, l’été dernier, suite au scandale des implants PIP. Mi-2012, la commission européenne a ainsi présenté un texte qui a été récemment voté par le Parle-ment, et doit encore être validé par le conseil. Texte de consensus entre les visions des insti-tutions européennes, des acteurs du secteur et des patients, le nouveau règlement s’appli-quera sans aucune adaptation nationale dans tous les etats membres. « L’objectif premier est de renforcer la sécurité des patients et d’unifor-miser la mise en œuvre de la législation au sein de l’UE », rappelle Fabien Hazera, chargé d’af-faires juridiques et règlementaires à eurasanté.

le texte implique toute la chaîne des disposi-tifs médicaux, c’est à dire des fabricants aux

le parlement européen a adopté un nouveau règlement concer-nant les dispositifs médicaux.

focus sur les principales mesures de cette réforme.

/ d O S S I e r S P é c I A l /

(r)évolution de la loi suR les dispositifs MÉdicaux

questions à Michel Goube, directeur R&d de BJR france

Comment percevez-vous le nouveau règlement européen concernant les DM ?

M. G. : Il faut d’abord rappeler qu’il s’agit d’un règlement et non plus de directives, ce qui veut dire qu’il est transposable directement dans tous les pays de l’ue. ce règlement est beaucoup plus clair et précis que les précé-dentes directives, notamment dans la nou-velle classification des dM. Sur le fond, il ne changera pas grand chose dans notre façon de travailler car nous sommes déjà très vigi-lants sur les procédures de contrôle qui sont mises en place pour garantir la sécurité des patients. les contraintes plus fortes dans la classification des dM vont, par contre, entraîner une évolution du classement de

certains de nos produits, notamment pour ceux destinés au rachis qui vont passer de la classe 2 à la classe 3.

Comment BJR France se prépare à ce nouveau règlement ?

M. G. : nous l’avons étudié très tôt dans son intégralité et nous sommes allés à une journée de présentation détaillée chez G-Med/lne, notre organisme de certifica-tion. l’obligation à venir de déposer un dos-sier technique de synthèse (Sted) auprès de l’organisme notifié nous pousse à revoir, dès aujourd’hui, toutes nos procédures de clas-sification selon ce nouveau modèle, c’est-à-dire bien en amont de l’entrée en vigueur du règlement prévue en 2016. ceci nous per-mettra d’être prêts le moment venu et de réduire ainsi les délais de mise sur le marché de nos dM. Actuellement, cela concerne 16 dossiers techniques correspondant à une vingtaine de dossiers de conception pour 200 à 300 dM. enfin, nous avons embauché au début de l’été un responsable réglemen-

taire entièrement dédié à ces probléma-tiques. Il est vraisemblable à court terme que nous consacrions plus de temps et de moyens aux questions réglementaires et un peu moins à la conception, pendant une pé-riode nécessaire de rodage.

questions à pascal Rokegem, directeur technique et Réglementaire chez clariance

Quelles sont les conséquences attendues de la réforme du règlement européen vi-sant les dispositifs médicaux ?

p. R. : cette nouvelle directive comporte 3 objectifs majeurs :• s’assurer d’un niveau élevé de protection de la santé humaine et de sécurité,• garantir le fonctionnement du marché intérieur,• fournir un cadre réglementaire cohérent, mais qui soutient également l’innovation et la concurrence dans le secteur européen des dispositifs médicaux.

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utilisateurs finaux, en incluant désormais tous les intermédiaires : importateurs, distribu-teurs, sites de vente de produits et services à distance, etc., en leur imposant de vérifier la conformité des produits vendus (marquage ce, emballage).

le champ de la règlementation s’élargit à des dispositifs utilisés à visée esthétique, tels que les produits de com-blement des rides ou les lentilles de contact non correctrices, qui présentent pourtant les mêmes profils de risque que leurs ho-mologues à visée mé-dicale. de même, la règlementation est plus précise sur le retraite-ment des dispositifs médicaux à usage unique.

On a pu pressentir l’arrivée d’une autorisation de mise sur le marché, à l’image de ce qui se fait pour les médicaments. le Parlement n’a pas suivi cette voie. le nouveau texte prévoit une évaluation renforcée des dispositifs les plus à risque (notamment de classe 3) par un orga-nisme indépendant composé d’experts ratta-chés à l’Agence européenne du Médicament.

Pour ces dispositifs, la latitude laissée aux orga-nismes notifiés dans l’évaluation de la sécurité et la performance est restreinte.

Autre changement d’importance, il y a et il y aura un net renforcement des exigences vis-à-vis de ces organismes notifiés. les mesures sont destinées à contrôler leur expertise, la for-mation de leur personnel et leur indépendance

par rapport à l’industrie. Plus globalement, la sur-veillance après la mise sur le marché est accrue, avec la naissance d’un système d’identification unique, qui permettra la traçabilité individuelle des produits.

comment la profession perçoit-elle ces boule-versements ? Globalement, fabricants et syndi-cats professionnels sont favorables aux objec-tifs de sécurité accrue pour les patients. Mais beaucoup ont émis des réserves sur les modes opératoires liés aux nouvelles mesures et s’in-quiètent surtout des conséquences financières de ces exigences nouvelles (voir interviews ci-dessous).

“L’objectif premier est de renforcer la sécurité des patients et d’uniformiser

la mise en œuvre de la législation au sein de l’UE„

evolution du marché des aliments et ingredients santé

d’un point de vue global, il faut s’attendre à un renforcement des contrôles des orga-nismes notifiés. Très concrètement, pour des entreprises comme la nôtre, nous nous attendons à une augmentation significative des budgets consacrés aux démarches ré-glementaires et à un surcoût lié aux pro-cédures de mise sur le marché qui vont retarder les délais de commercialisation de certains de nos produits. en sachant que nos produits pour le rachis actuellement en classe IIb passeront en classe III avec beaucoup plus de contraintes à la clef. Au-jourd’hui, dans la mesure où notre société est certifiée nF en ISO 13485 et conformé-ment à la directive actuelle, nous transmet-tons une déclaration de conformité, une notice, un exemple d’étiquetage à notre or-ganisme notifié. ce dernier nous délivre un certificat ce en retour et nos dossiers tech-niques sont examinés lors d’un audit de sui-vi programmé chaque année. demain, nous devrons adresser notre dossier technique à l’organisme notifié qui pourra selon les cas exiger une investigation clinique avant l’at-

tribution du marquage ce et la mise sur le marché. cette investigation clinique vien-dra accroître conséquemment le budget de développement et le délai de mise sur le marché de nos nouveaux produits. nous risquons aussi de voir se multiplier les ins-pections surprises de la part de notre orga-nisme notifié.

en 1994, nous avons vécu la mise en œuvre du marquage ce dont les contraintes ont tout de même sérieusement bouleversé la profession et notamment les PMe qui n’ont pas toujours les moyens de doter leurs ef-fectifs de suffisamment de spécialistes des questions réglementaires. Je pense qu’avec la nouvelle réglementation sur les dM il sera de plus en plus difficile pour une pe-tite structure de mettre ses produits sur le marché. On constate déjà aujourd’hui que nombre d’acteurs, pas seulement chez les fabricants, ne mesurent pas les enjeux que va engendrer cette évolution de la régle-mentation.

Cette réforme n’est-elle pas un progrès dans son souci de mieux garantir la sécurité des patients ?

p. R. : Si, bien entendu, et on peut s’en ré-jouir. Mais on peut aussi se poser la question de l’impact de l’affaire PIP qui a eu tendance à rendre encore plus contraignante cette ré-forme qui est annoncée depuis plusieurs an-nées déjà. en outre, elle n’empêchera pas des pratiques illicites dans la profession, comme l’a prouvé le scandale PIP qui a eu lieu mal-gré les audits effectués par son organisme notifié. en effet, ces audits ont pour but de vérifier la conformité des produits pour évi-ter des dérives aussi graves et dangereuses pour les patients. Il faut aussi se poser la question de la qualité de l’évaluation et du contrôle fait par les organismes notifiés, et non pas axer la sécurité sur la multiplication des audits et contrôles réalisés chez les fa-bricants de dM.

la volonté de réforme s’est accélérée suite au scandale des prothèses PIP

Zoom sur la nouvelle législation

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NOVEMBRE 2013

clubster Santé, eurasanté et le Pôle nutrition Santé longévité ont enga-gé le premier contrat d’etude Pros-

pective (ceP) pour mieux cerner les attentes et difficultés des acteurs de la filière santé régionale et leur proposer des solutions à moyen terme. Présenté le 26 septembre dans les locaux de l’Ilis, le ceP a d’abord permis de rappeler le dynamisme de cette filière qui compte plus de 750 entreprises et près de 22 000 salariés. composée aux trois quarts de TPe/PMe, elle compte quatre grands sec-teurs  : les biotechnologies/pharmacie/nutri-tion, le biomédical, les services spécialisés et enfin les TIc.

la moitié des entreprises sondées prévoit une aug-mentation de leurs acti-vités et effectifs à court terme mais le ceP révèle des évolutions contrastées selon les branches. les plus dynamiques, car en pleine phase de décollage et portées par le vieillissement démographique et la prise en charge de nouvelles thérapies, sont les biotechnologies, la nutrition-santé, les soins à domicile, le matériel pour le handicap et la dépendance ainsi que les services et les solu-

tions logicielles. Plus matures que les précé-dentes, l’industrie pharmaceutique, le maté-riel médical et de laboratoire, la maintenance et le contrôle devraient voir leurs activités au pire stagner, au mieux se développer mais à un rythme moins soutenu que par le passé.

axes de progrès

Face à ces prévisions de croissance, les en-treprises doivent surmonter des difficultés de recrutement principalement pour trois pro-fils : commerciaux ayant une bonne connais-sance du milieu de la santé, ingénieurs ayant

une double compétence incluant la santé et enfin techniciens ultra-spécialisés (réglementations, champ thérapeutique spécifique…).un manque de notoriété des TPe/PMe régionales, un déficit d’attractivité du nord

– Pas de calais et la rareté de certains profils partant travailler en Ile-de-France ou à l’étran-ger expliqueraient ce déficit. Par ailleurs si les formations initiales et continues comblent les besoins les plus courants de la filière, le ceP souligne un défaut de structuration des res-sources humaines dans nombre de TPe/PMe

qui, du coup, méconnaissent l’offre existante mais aussi un nombre insuffisant de postu-lants aux cursus les plus pointus. Parmi les améliorations potentielles des formations existantes figurent les compétences linguis-tiques, la réglementation et le market access pour le biomédical, la bioinformatique et la biostatistique ainsi que les cursus de spéciali-sation au secteur de la santé pour des techni-ciens déjà diplômés dans une autre discipline. l’étude préconise trois axes de progrès  : le premier concerne une meilleure structuration de la filière - actions de communication, ap-proche des marchés, environnement et veille, différenciation de l’offre... le second porte sur le renforcement de l’attractivité et de la visibilité de l’offre d’emplois ainsi que de la gestion des ressources humaines. enfin, le troisième vise à favoriser l’accès aux forma-tions des entreprises du secteur en accen-tuant les efforts sur une meilleure connais-sance du marché de la santé, en développant les cursus techniques qui manquent dans la région et ceux dédiés à l’apprentissage des langues.

• le ceP est disponible sur le site internet clubster Santé -www.clubstersante.com

“La moitié des entreprises sondées

prévoit une augmentation de leurs activités et effectifs à

court terme„

État des lieux et pRospective de l’eMploi et de la foRMation de la filièRe santÉ

/ac t ua l i t é d e l a F i l i È r e /

Contrat d’étude prospeCtive de l’emploi et de la formation de la filière santé dans le nord-Pas de Calaissynthèse des résultats sePtembre 2013

Etude coordonnée par Dispositif soutenu et financé par

panoRaMa ÉconoMique 2013 de la filièRe santÉ RÉGionale

donnÉes 2011 / *évOluTIOn PAr rAPPOrT à 2010

Nombre d’entreprises E�ectifs Chi�re d’a�aires Chi�re d’a�aires à l’export Dépenses de R&D

781 21 701 8,2 3,4 135,6(+2,48 %*) (+2,29 %*)

milliards d’euros

milliards d’euros

millions d’euros

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s sii spécialisée dans le secteur de la santé, alicante propose des solutions logicielles pour aider les établisse-

ments de santé à mieux exploiter leur pa-trimoine de données informatisées. l’ex-ploitation de ce patrimoine doit permettre de mieux connaître les patients et leurs parcours médicalisés.

« Le « data mining », la fouille de données, les alertes cliniques sont des applications déter-minantes de l’exploitation des informations dont disposent les établissements de santé sous format informatisé. Il ne s’agit pas d’ac-tivités ésotériques mais d’un marché écono-mique en pleine croissance avec un retour sur investissement rapide », tel est le credo de david delerue, co-dirigeant d’Alicante, avec eve leguy et Muriel delannoy. créée en 1999 dans le giron d’eurasanté et basée de-puis 2006 à Seclin, cette société spécialisée dans les services informatiques et le conseil dédiés au secteur de la santé compte au-jourd’hui 10 salariés et réalise un chiffre d’af-faires de 550 000 € en croissance.

Maîtriser une information chère au cœur de chacun : le dossier médical

« Nous intervenons dans trois grands do-maines : identito-vigilance, système d’infor-mation pour la recherche et fouille de don-nées hospitalières. Notre logiciel Elucid aide les établissements hospitaliers publics et privés à mieux exploiter le nombre de plus

en plus considérable d’informations concer-nant les malades qui sont hébergées sur leur système informatique de façon souvent fragmentaire, c’est-à-dire sans être agrégées pour constituer un seul dossier par patient », explique david delerue. « Fragmentaire, mais aussi erronée : en moyenne, 8% des dossiers informatisés présentent des erreurs considérées comme graves. » ces in-formations sont pourtant cruciales pour les hô-pitaux comme pour les médecins. Grâce à des approches relevant de l’analyse sémantique, utilisée par ailleurs sur le web, elucid permet non seulement de les rassembler mais aussi de les analyser. « C’est une solution logicielle qui concourt à assurer en bout de chaîne un meilleur service rendu aux malades », poursuit-il.

prix anR

Si l’informatique médicale n’était pas une priorité il y a 20 ans, elle l’est clairement devenue pour la gestion de la prise en charge des malades ou l’organisation et le pilotage de

l’activité de recherche par exemple. et c’est le deuxième axe d’intervention d’Alicante, avec notamment le déploiement du logiciel ouvert Sigaps©. créé à l’origine par le cHru de lille et industrialisé par Alicante, il aide l’établissement hospitalo-universitaire à gérer ses activités de recherche. Il a été

choisi en 2006 par le Ministère de la Santé pour équiper l’ensemble des cHu, des centres régionaux de lutte contre le

cancer de France et de gros hôpitaux. Sur le même registre, Alicante développe des solutions sur mesure tel que le logiciel Opcyclin conçu en partenariat avec le cnrS et l’Inria et qui permet aux établissements de santé de repérer immédiatement des malades susceptibles de faire partie d’essais cliniques ou de registres.

enfin, Alicante vient de décrocher, cet été, un prix de l’Anr (550 000 €) pour son pro-jet clinMine développé avec plusieurs parte-naires (1). « Il met en œuvre des méthodes in-novantes pour analyser, à partir des données disponibles au sein des hôpitaux, les typolo-gies de parcours de malades. Utilisant le data mining, ClinMine permet ainsi de classifier les parcours de patients en prenant en compte un très grand nombre de facteurs (actes mé-dicaux, diagnostiques, traitements, aspects temporels…) », explique david delerue. en outre, clinMine vise à créer une plate-forme de large diffusion communautaire d’infor-mations concernant trois applications ma-jeures : les essais cliniques, les parcours de patients et les maladies neuro-vasculaires. Pour mener à bien son développement, Ali-cante prévoit une levée de fonds de 500 K€ à 1M€ en 2014, avec plusieurs embauches à la clef notamment pour les prospections commerciales. la société espère ainsi tripler son activité d’ici à 2016.

(1) cHru de lille et de Montpellier, le Groupe Hospitalier catholique de lille, lIFl, Modal (laboratoire Inria lne), eA 2694 et eA 1046.

“Si l’information médicale n’était pas une priorité il y a 20 ans, elle l’est clairement devenue„

alerte alicante clin>mine©

POURRAIT BÉNÉFICIER NOUVEAU

TRAITEMENT - ESSAI CLINIQUE

alerte alicante clin>mine©

PROFIL À RISQUE PRÉVENTION

alerte alicante clin>mine©

RISQUE MÉDICALIDENTITÉ EN DOUBLE DANS LA

BASE INFORMATIQUE

alerte alicante clin>mine©

ADRESSE POSTALEERRONÉE

alicante enrIcHIT l’AnAlySe deS SySTèMeS d’InFOrMATIOnS des secteurs de la santé et de lA recHercHe

copyright ©2013 iStockphoto / vecSTAr

le projet clinMine©

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/Ac T uA l I T é d e S e n T r e P r I S e S /

NOVEMBRE 2013

la pMe nordiste a racheté son fournis-seur américain et continue d’inves-tir en france et aux etats-unis pour

rester à la pointe de l’innovation dans les implants et instruments chirurgicaux. success story !

« Aux Etats-Unis il est assez rare de voir une PME française racheter une entreprise amé-ricaine trois fois plus grosse, c’est pourtant ce qui est arrivé ! ». Président de MTd-Ac-timed qu’il co-dirige avec son frère Maxi-milien, Alexandre delemazure se réjouit de

cette opération de croissance qui permet à leur groupe de devenir actionnaire majori-taire (80% du capital) de Westlake Plastics, fabricant de polymères à usage médical et industriel basé près de Philadelphie en Pennsylvanie (70 sala-riés et cA 2012 : 13 M$). « Westlake Plastics est notre fournisseur depuis de longues années mais a connu des difficultés lors des derniers exer-cices. Nous avions déjà pris 12% du capital en 2010 et, suite à un audit, les actionnaires de la société Westlake se devaient de ré-aliser une augmentation de capital. Après

plusieurs mois de négociation, nous avons réussi à conclure un accord en avril dernier », précise-t-il. Grâce au soutien financier de Turenne Santé et nord capital Partenaires et à l’appui de HSBc, du crédit Agricole nord de France, de la Banque Populaire du nord et d’Oséo, MTd, renommé Westlake Plastics europe, a mobilisé 6,5 M$ pour l’achat de titres et l’augmentation de capital. le nou-veau groupe augmente ainsi son assise avec un effectif salarié de 120 personnes (50 au siège de Bondues) et un chiffre d’affaires consolidé de 23 M$.

ce rapprochement doit permettre à West-lake Plastics de relancer son activité aux etats-unis après plusieurs années de repli. « Nous allons l’aider à mieux commercia-liser ses propres produits aux Etats-Unis.

Comme le PROPYLUX, un polymère dédié à l’instrumentation mé-dicale que Westlake fabriquait déjà et qui, en dix ans, est devenu la référence leader de

notre catalogue en Europe. Mais paradoxale-ment, elle ne le vendait pas sur son territoire. Par ailleurs, nous allons vendre en Europe les références Westlake dans le secteur in-

dustriel qui représente 50% de ses activités aux USA », annonce Alexandre delemazure, qui passe désormais 15 jours par mois aux etats-unis. Suite au rachat, le groupe a éga-lement décidé d’investir 2 M$ dans de nou-velles machines d’extrusion et a embauché un directeur de site et deux ingénieurs de production pour rationaliser et améliorer les process aux etats-unis.

« nous allons continuer à investir et embaucher ! »

Grâce au développement, depuis 2003, d’une activité d’usinage à façon d’implants et d’instruments chirurgicaux à haute va-leur ajoutée (filiale Active Médical), la PMe nordiste connaît une formidable expansion. ces trois dernières années, elle a agrandi son unité de production et n’a cessé d’in-vestir (500 à 600 k€ par an) dans un ou-til industriel de pointe pour disposer au-jourd’hui d’un parc de 14 machines dont 2 entièrement robotisées. « Nous enregistrons une croissance de 35% de notre activité usi-nage en 2013 et tablons sur une progression d’au moins 15% l’an prochain, avec l’arrivée de trois nouvelles machines soit plus d’un million d’euros d’investissement », poursuit Alexandre delemazure. Malgré la robotisa-tion de son process, l’entreprise a embauché 20 personnes depuis 2011, pour renforcer son top management mais aussi et surtout les métiers manuels de finition (ébavurage, contrôle et emballage des pièces). Ainsi, elle a vu son chiffre d’affaires consolidé pas-ser de 5 à plus de 6,5 M€. des recrutements sont à nouveau prévus en 2014.

Au delà, la priorité du groupe en europe comme aux etats-unis est de continuer à innover, en gardant la réactivité d’une PMe prête à prendre des risques sur des petites séries à haute valeur ajoutée. « Nous allons rapidement sortir une nouvelle gamme de polymères pour la fabrication de conteneurs de stérilisation en 6 ou 7 couleurs différentes qui devraient rencontrer un succès commer-cial là où tous les fabricants se contentent de produits noirs ou blancs », annonce le jeune PdG. enfin, la société, qui ne peut plus s’agrandir sur la zone de ravennes les Francs à Bondues, envisage, à court terme, de déménager pour s’implanter sur un site de 3 000 m².

Alexandre delemazure, PdG de Westlake Plastics europe – Actimed

/Ac T uA l I T é d e S e n T r e P r I S e S /

“La priorité du groupe en Europe comme aux

Etats-Unis est de continuer à innover„

ici se trouve la légende de la photographie

le GRoupe actiMed se renForce aux etats-unis

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c e nouveau procédé garantit une meilleure rapidité, facilité et préci-sion de pose des appareils ortho-

dontiques. testé avec succès par ses créa-teurs, il sera commercialisé en 2014.

Orthodontistes installés à lille depuis 2002, le dr Alexis Moreau et le dr emmanuelle Bocquet ont créé, en janvier 2012, le bu-reau d’études SIB Tech Orthodontics qui a mis au point un nouveau procédé de fa-brication et de mise en place d’appareils orthodontiques. Protégé par un brevet, le SibSystem permet de faciliter et d’optimi-ser la pose des attaches orthodontiques (les brackets) sur les dents du patient. « C’est la phase fondamentale de notre pra-tique professionnelle qui nécessite tout à la fois de la rapidité, de la facilité et de la précision dans la pose des brackets  », explique le dr Moreau. le Sibsystem est com-posé de deux éléments : le SibTray et les Sibclip. le premier est l’élément principal du système en forme de gouttière réalisée sur mesure qui vient se placer sur l’arcade dentaire du patient et sur laquelle vont être positionnés les Sibclip. ceux-ci sont les supports des brackets conçus de manière à pouvoir s’adapter à leurs dimensions et angulations tridimensionnelles.

les atouts du sur mesure

contrairement aux pratiques de standar-disation qui caractérisaient jusqu’alors l’orthodontie, le SibSystem est un procédé innovant entièrement personnalisé et sur mesure. «  Chaque patient dispose de son propre profil, avec des références spéci-fiques d’attaches et les prescriptions at-tenantes (Torque, Tip et Rotation) pour chaque dent, ainsi que les hauteurs de collage souhaitées  », précise le dr Alexis Moreau. les gouttières et les clips sont fa-briqués sur une imprimante 3d qui assure un meilleur niveau de précision. en outre, le procédé s’adapte aussi bien aux moulages d’arcades dentaires qu’aux scanners in-tra-oraux (fichiers numériques en 3d). ces derniers tendent à se développer de plus en plus dans la profession, offrant là encore une plus grande précision dans les prises de mesures et un plus grand confort pour le patient qui n’a plus à subir le désagrément de la prise d’empreintes. « Avec l’arrivée de nouveaux fabricants, le marché des scanners intra-oraux évolue avec une baisse consé-quente des prix des appareils. Au delà, l’un des intérêts du scanner est de préserver le laboratoire de fabrication de toute intrusion de germes », poursuit le dr Moreau.

les deux associés testent avec succès le SibSystem dans leur cabinet depuis déjà plusieurs mois. Mais avant d’envisager sa commercialisation courant 2014, ils veulent valider la série de tests en ingénierie qu’ils ont lancés depuis 5 mois avec la Faculté des Sciences de reims ainsi que les essais

in vitro de précision menés par une étudiante de la Fa-culté dentaire de Montpel-lier dans le cadre de son mémoire de fin d’études d’orthodontie. eurasanté les accompagne depuis la

création du bureau d’études : «  C’est un réel soutien pour mieux apprendre et com-prendre le fonctionnement d’une entreprise qui est très différent de celui du cabinet que nous maîtrisons déjà, sans compter les études de marché préalables pour bien pré-parer la commercialisation du SibSystem », reconnaît le dr Moreau.

dr Alexis Moreau, PdG de SIB Tech Orthodontics

“Le SibSystem est un procédé

innovant entièrement personnalisé et sur

mesure„

siB tech oRthodontics InnOve dAnS l’OrTHOdOnTIe

le SibSystem, procédé unique créé par SIB Tech Orthodontics

Malip, société tourquennoise créée en 1961 et comptant 50 collaborateurs, a pris un nouveau tournant avec l’arrivée à sa tête de Jérôme Barrier en février 2013. ce dernier, diplômé d’Hec et détenteur d’une maitrise en droit des Affaires, apporte son expertise marketing et du développement industriel à l’entreprise et projette de l’emmener vers de nouveaux projets. Il succède à Patrice Abelé qui lui a transmis les clés et astuces du métier avant de prendre sa retraite après 30 ans passés à la tête de la société. Malip innove régulièrement en proposant de nouveaux produits sur le marché de la plasturgie et a su maintenir son chiffre d’affaires (7.1 millions d’euros en 2012) malgré la crise industrielle.

la plate-forme de production de thérapies cellulaires de cellforcure, filiale de lFB Biotechnologies, issue d’un partenariat impliquant notamment le cHru de lille/université de lille 2, espère produire ses premiers lots thérapeutiques d’ici la fin de l’année 2013. cette installation permet d’accompagner les projets de r&d innovants dans le domaine des thérapies cellulaires issus de la recherche publique ou des PMe. véritable méthode de médecine personnalisée, ce mode de thérapie ouvre la voie à de nouveaux moyens de prévention ou de traitement de pathologies souvent dépourvues de solutions thérapeutiques (cancers, infarctus du myocarde, maladies neuro-dégénératives…).

Jérôme Barrier pRENd placE aux cOMMaNdEs dE Malip

CellforCure EN VOiE dE pROductiON

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NOVEMBRE 2013

lancé au printemps dernier, le concours eurasanté « une idée ? Professionnels de santé, à vous d’innover ! » s’adresse

à tous les professionnels de santé de la région nord-Pas de calais : médecins, au-xiliaires médicaux, paramédicaux, cadres ou techniciens de santé. créé en partena-riat avec l’InPI et la FHF nord-Pas de ca-lais et avec le soutien du cHru de lille, ce concours récompense les innovations « produit » et « service » dans le domaine de la santé et de l’autonomie.

« Nous étions persuadés que les profession-nels de santé avaient de nombreuses idées d’innovations pour améliorer leur quotidien et la prise en charge des patients. Nous avons décidé de lancer ce concours à leur intention afin de leur donner l’opportunité d’être accompagnés et guidés pour mener à bien leurs projets. Et nous ne nous sommes pas trompés : nous avons reçu 23 dossiers et 5 ont été sélectionnés pour recevoir unaccompagnement de 20 jours par un coach expert d’Eurasanté », a expliqué didier delmotte, Président du GIe eurasanté, lors de la remise des prix en septembre dernier.

tour d’horizon des 5 lauréats

• catégorie « service »

en émergence

un journal de bord pour malades ayant subi un coma

Infirmière depuis 9ans, travaillant depuis 2010 à l’unité de Soins In-tensifs et d’urgences de l’Hôpital cardio-logique du cHru de lille, Hélène dehaut a

eu l’idée, au cours du diplôme universitaire de soins en réanimation qu’elle a décroché en 2013, de créer un journal de bord pour les malades plongés dans un coma artificiel suite à un malaise cardiaque. « Ces patients ont tous les risques de développer un stress post traumatique car ils n’ont aucun moyen de se souvenir de cette période allant de leur mort subite ressuscitée à leur éveil du coma. Le but est de faire inscrire sur le journal ce qui s’est passé les concernant durant cette période, à la fois par le personnel soignant et l’entourage des patients, de manière à ce que ces derniers puissent se réapproprier les moments qu’ils n’ont pas vécus  », ex-plique-t-elle. une solution qui limiterait le repli sur soi et assurerait le «  mieux vivre en réanimation ». la lettre d’intention de ce projet a aussi été retenue par le PHrIP, le dossier est cours d’analyse par le Ministère de la Santé, car il ne manque qu’un finance-ment à la réalisation de ce projet.

en développement

télé-diagnostic en médecine nucléaire

Si des solutions d’interprétation à distance existent en radiologie, ce n’est pas le cas en médecine nucléaire. Or les praticiens dans ce domaine doivent intervenir sur plusieurs sites qui ne sont pas tous équipés pour des questions de partage d’investissements très coûteux, ce qui nécessite de pouvoir exercer à distance. Partant de ce constat, Tanguy Blaire et Alban Bailliez, deux praticiens libé-

raux en médecine nucléaire et doctorants, ont eu l’idée de développer de nouveaux outils intégrés de télé-diagnostic spécifi-quement dédiés à leur discipline, c’est-à- dire capables à la fois d’analyser à distance les images de l’examen de médecine nu-cléaire, leur localisation par le scanner ainsi que l’image fusionnée de ces deux étapes. dans un premier temps, ils travaillent à la définition précise de leur projet et au mon-tage du dossier de création d’entreprise.

• catégorie « produit »

en émergence

une douchette portable de désinfection

Infirmier libéral à rang -du-Fliers, Jacques Macquart est spéciali-sé dans la cicatrisation des plaies depuis l’ob-tention d’un diplôme universitaire à Paris

vII en 2011. Il nous décrit son idée : « Le net-toyage des plaies à l’eau et au savon reste la méthode la plus efficace pour en réduire la charge bactérienne. Ce procédé, assez simple à réaliser dans un cabinet médical, peut s’avérer très complexe lors de consultations à domicile, notamment pour la désinfection des plaies cavitaires, douloureuses et diffi-ciles d’accès. J’ai donc eu l’idée de créer une douchette autonome portable alimentée par une pompe afin de faciliter le travail des soi-gnants. Je souhaiterais qu’elle soit fabriquée en matériaux composites et biodégradables à base de lin, provenant de fournisseurs ré-gionaux, et qu’elle ait une capacité de deux litres. Mon objectif est de sortir un proto-type en juin 2014 et d’engager aussitôt les démarches de marquage CE, notamment concernant les protocoles de stérilisation de ce futur Dispositif Médical de classe 2. »

en développement

une protection intelligente

Médecin généraliste formé à la géria-trie, Jacques Geloen travaille dans trois eHPAd : Hem, Bous-becque et linselles. Il nous explique son

projet : « Depuis de nombreuses années je suis confronté aux difficultés récurrentes

/ac t ua l i t é d e l a F i l i È r e /

le concours euRasantÉ

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des soignants concernant le change noc-turne des protections utilisées pour l’in-continence des patients. Deux théories s’affrontent : celle qui consiste à vérifier périodiquement les témoins de saturation au risque de réveiller le patient, l’autre qui privilégie son sommeil mais peut induire des problèmes de macération. Actuelle-ment, les changes ne sont pas optimisés pour contrôler facilement ces témoins la nuit. Mon idée a été de concevoir un sys-tème lumineux fonctionnant avec une LED alimentée par un générateur sur le principe de la pile Volta, constituée d’une succes-sion de couples cuivre zinc utilisant comme milieu acide les urines du patient. Plat, de taille réduite et très peu couteux, le dispo-sitif inséré dans la protection ne s’allume que lorsqu’elle est saturée. Le prototype que j’ai fabriqué fonctionne parfaitement et le dépôt de brevet est en cours, je suis également en contact très avancé avec une entreprise pour l’industrialisation. »

un appareillage orthopédique pour en-fant en handicap moteur cérébral

Orthoprothésiste et créateur de la société lilloise Biomed Ortho (appareillages sur me-sure), rami Haidar a développé, après étude des besoins des para-

médicaux, un appareil modulaire qui va per-mettre d’éviter le positionnement des genoux en W de l’enfant infirme moteur cérébral en position accroupie, puis dans l’apprentissage de la position 4 pattes. « Ils ont des difficultés pour apprendre à se déplacer à quatre pattes ou à s’accroupir. Il y a un an j’ai créé un prototype artisanal que je souhaite développer au niveau in-dustriel. Les plans en 3D et trois prototypes ont été réalisés et sont désormais en cours de validation pour la solidité, le marquage CE et les normes ISO. Mon objectif est de réaliser une petite série de 150 pièces en 2014, de les tester auprès des usagers po-tentiels avant de trouver des partenaires fi-nanciers pour lancer une production à plus grande échelle ».

ecopsi innove avec le betador

créée en 1989 à Arras, la société ecopsi est spécialisée en nutrition animale pour des produits issus

de l’industrie agro-alimentaire et en so-lutions industrielles dédiées aux secteurs agro-alimentaire et environnemental. en réponse aux besoins de plusieurs in-dustriels (lesaffre, Tereos, Ajinomoto…) cherchant de nouveaux substrats de fermen-tation, ecopsi a déve-loppé et breveté un nouveau procédé de production de Jus de betteraves transformé (JBT) destiné à la fermentation ainsi qu’un autre produit dé-rivé de la betterave sucrière, le Betador, un aliment riche en sucre destiné à l’ali-mentation bovine à la fois pour la produc-tion de lait et de viande.

développé avec le soutien du Pôle nu-trition Santé longévité et d’Oséo et en association avec trois partenaires (1) pour un investissement de plus d’un million d’euros, le Betador présente de nombreux avantages : « Il offre une forte appétence, se substitue au fourrage de base, améliore

les fermentations ruminales favorisant une meilleure digestibilité des rations et produit une énergie rapidement   », sou-ligne Jean-Benoît Tierny, PdG fondateur d’ecopsi. en outre, il permet l’amélioration de la production de lait pour les vaches laitières. Il rend les animaux plus calmes, favorise leur croissance et permet une

substitution totale de l’ensilage de maïs pour les races productrices de viande.

ces trois dernières an-nées, de nombreux tests in vivo, in vitro, en élevage et en laiterie ont été menés, en partenariat notamment avec de nom-breux éleveurs qui témoignent tous des nombreux apports du Betador.

(1) les fabricants d’aliment pour le bétail et les coopéra-tives céréalières uneal & ucalpi (Saint-laurent Blangy et Albert), l’industriel de la transformation spécialisé dans les ingrédients santé du lait Ingrédia (Arras) et le laboratoire ProBioGem (villeneuve d’Ascq).

“De nombreux éleveurs témoignent des apports

du Betador„

la betterave sucrière, ingrédient principal du Betador

Aquilab, aidée de ses partenaires bancaires historiques, de ses investisseurs et de BPI France, finalise une levée de fonds qui va permettre à cette PMe régionale, leader sur le marché des solutions logicielles de contrôle qualité pour l’imagerie médicale et la radiothérapie, de remplir plusieurs objectifs : créer une filiale de distribution

pour développer ses ventes en France et au Maghreb, renforcer l’export et la commercialisation de ses produits à l’international, lancer de nouvelles actions de formation mais également augmenter sa présence dans les essais cliniques et accélérer la valorisation de sa r&d.

aQuilaB lèVE dEs fONds Et étENd sON actiON

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/ P r OJ e T cO l l A B O r AT I F/

NOVEMBRE 2013

sofRiGaM Se dévelOPPe à arras et aux etats-unis

le spécialiste des emballages iso-thermes pour l’industrie pharma-ceutique renforce ses capacités de

production dans l’arrageois et concrétise deux partenariats qui lui ouvrent les portes du marché américain.

leader français des emballages isothermes et réfrigérants principalement à destination de l’industrie pharmaceutique, Sofrigam (50 salariés) a conclu cet été un partena-riat avec la société américaine ITS, basée à Knoxville (Texas). « ITS fabriquait un contai-ner doté d’un système d’autorégulation thermique qui peut être réutilisé 100 fois. Suite à ce partenariat, ce produit qui s’affirme comme une caisse ré-frigérante intelligente est rebaptisé Ibox et la nouvelle société issue de ce partenariat, STP (Sustainable Thermal Packaging), va la commercialiser ainsi que tous les produits de la gamme Sofrigam aux Etats-Unis », an-nonce laetitia Perche, directrice marketing de Sofrigam.

Aux etats-unis, la PMe française vient éga-lement de conclure un deuxième contrat stratégique avec la société coldkeepers pour la commercialisation en europe de son nouveau produit Medtraveller. cet em-ballage innovant comprend une caisse ex-térieure en carton qui abrite une pochette aluminium isotherme de court terme (24h)

et plus particulièrement destiné au mar-ché domestique à la fois pour les secteurs pharmaceutique et agro alimentaire (conte-nance de 16, 24 et 40 litres).

investissements et croissance

Sofrigam se mobilise aussi dans le nord de la France. ces deux dernières années, elle a engagé d’importants investissements sur son site industriel de Monchy-le-Preux (Arrageois), où elle avait installé, en janvier 2008, une première unité de fabrication de caisses isothermes (Pallet Shipper Frizbox, caisse Sofribox et emballage vIP). « En 2011,

nous avons d’abord créé un deuxième site logistique de 3 300 m² qui s’est transformé, l’an der-

nier, en ligne de production pour nos accumu-lateurs de froid et en atelier de couture pour nos emballages  », précise Alexis Marchand, directeur industriel de Sofrigam. et cette an-née, la société a encore investi 2,3 M€ dans un troisième bâtiment de 5 500 m², pour l’instant dédié à ses activités de stockage et de logistique mais qui se dotera, au pre-mier semestre 2014, d’une troisième ligne de production d’Ibox, pour soutenir son ex-pansion américaine. Suite à ces investisse-ments, le site de Monchy-le-Preux va voir sa capacité de production passer de 170 000 unités par an à plus de 230 000 dès 2014 et ses effectifs actuels de 39 salariés devraient

également croître par la titularisation pro-gressive d’intérimaires. « Début 2014, nous allons également lancer un nouveau service de location clef en main d’Ibox en froid pré-paré que nous pourrons livrer à J + 1 », pour-suit Alexis Marchand.

créée en 1979, Sofrigam connaît une expan-sion soutenue depuis plusieurs années. Mal-gré une conjoncture défavorable, son chiffre d’affaires a ainsi plus que doublé ces cinq dernières années et devrait atteindre 23 M€ fin 2013, dont 80% réalisés à l’export.

“En 2013, la société a encore investi 2.3M€ dans un 3e bâtiment de 5 500m²„

l’iBox va être commercialisée aux etats-unis

nouveau produit de Sofrigam : le Medtraveller

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/Ac T uA l I T é d e S e n T r e P r I S e S /

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le service de chirurgie gynécologique de Jeanne de flandre va développer une prothèse innovante avec l’ecole

centrale de lille et les laboratoires dylco et abiss pour mieux prendre en charge cette pathologie touchant au moins 30% des femmes.

le prolapsus génital (descente d’organes du pelvis) concerne 30% des femmes avec un doublement de l’incidence au delà de 60  ans. Selon la Haute Autorité de San-té, on recense ainsi chaque année 40 000 patientes en France éligibles à la chirurgie et actuellement au plan mondial 10% des femmes âgées de 80 ans et plus ont déjà été opérées pour cette pathologie. et compte tenu du vieillissement de la population, les prévisions d’interventions sont clairement orientées à la hausse.

Il existe deux types de chirurgie de traite-ment, avec ou sans prothèse. l’intervention prothétique est nécessaire quand les tissus défaillants de la patiente ne permettent pas d’opérer dans de bonnes conditions ou pour des résultats suffisamment durables. «  Le problème est que les prothèses utili-sées ne sont pas spécifiquement conçues pour le prolapsus génital, il s’agit de l’usage détourné de produits initialement destinés aux interventions pariétales abdominales qui s’avèrent souvent trop rigides par rap-port au tissu vaginal, ce qui peut donner des résultats décevants à plus ou moins long terme, occasionner des douleurs et parfois

des ré-interventions  », explique chrystèle rubod, médecin Mcu-PH dans le service de chirurgie gynécologique de l’Hôpital Jeanne de Flandre du cHru de lille. dirigé par le professeur Michel cosson, ce service a donc décidé de mettre au point la première pro-thèse physiologique exclusivement dédiée au prolapsus génital.

l’originalité du projet est d’associer à la fois les équipes de ce service, les ingénieurs du laboratoire de mécanique de l’ecole cen-trale de lille (professeur Mathias Brieu) et les équipes des laboratoires dylco (spécia-liste du tricotage textile) et Abiss (spécialisé dans la conception et la commercialisation d’implants chirurgicaux). labellisé uptex, ce projet a été retenu, l’été dernier, par l’Anr TecSan à la fois pour son innovation et sa dimension collaborative et bénéficie d’un budget de développement de 661 779 €. «  Ce qui va nous permettre de recruter un médecin pour le sui-vi et la réalisation du projet ainsi qu’un ingé-nieur sous contrat Cifre qui travaillera à la fois à l’Ecole Centrale et chez Dylco et enfin un technicien pour tous les essais cliniques in vivo qui seront menés à l’animalerie du CHRU de Lille », poursuit chrystèle rubod.

Baptisé Pelvitex, même si le nom commer-cial sera différent car ce dernier est déjà déposé, ce programme sera lancé en jan-vier 2014 avec, dans un premier temps, la

“Labellisé Uptex, ce projet a été retenu par

l’ANR TecSan„

dr chrystèle rubod

pelvitex : PreMIère PrOTHèSe PHySIOlOGIque POur le PrOlAPSuS GénITAl

/ac t ua l i t é d e s l a b o s /

ImaBiotech, en tant que Société de recherche contractuelle (crO), propose un service d’Imagerie de Spectrométrie de Masse unique, offrant à cet ancien incubé d’eurasanté un atout de poids dans le paysage international des services précliniques. la technologie haute résolution d’ImaBiotech peut être utilisée à des fins qualitatives ou quantitatives pour évaluer la toxicité ou l’efficacité de certains médicaments. Grâce à la signature d’un contrat de vente conclu en septembre 2013, la commercialisation et la promotion de cette technologie sont assurées à l’étranger par charles river labs, leader international en services précliniques.

la loi du 11 février 2005 oblige les erP (etablissements recevant du Public) à être accessibles aux personnes à mobilité réduite d’ici le 1er janvier 2015. Fort de ce constat, en 2011, PMr Solutions s’est lancée dans la conception de deux produits, en partenariat avec les étudiants et les ingénieurs de l’IcAM : une rampe d’accès amovible et une plate-forme. le plus de cette petite entreprise nordiste, activement soutenue par clubster Santé et eurasanté : proposer des produits « made in nord-Pas de calais ». la commercialisation de ces rampes a débuté en septembre 2013 et une levée de fonds a été amorcée pour pouvoir passer de 70 équipements en 2013 à 360 en 2016.

imaBioteCh sigNE uN accORd dE VENtE iNtERNatiONal

Pmr SolutionS suR la RaMpE du succès

définition du cahier des charges complet de la future prothèse physiologique : pro-priétés mécaniques, tricotage, protocoles d’implantation, d’explantation et d’essais cliniques sur les animaux. «  L’objectif est

de réaliser les premiers tests in vivo sur animaux au dernier trimestre 2014, le but étant aussi d’ex-trapoler des solutions

pour concevoir des prototypes en essayant d’éviter la multiplication à outrance des essais sur animaux. Les premiers tests sur une cohorte d’une cinquantaine de pa-tientes sont prévus d’ici à deux ans pour une commercialisation, après accrédita-tions et validations de la prothèse, d’ici à 2017-18 », conclut chrystèle rubod.

NOVEMBRE 2013

Brestois d’origine, eric lartigau a vécu ses vingt premières années en côte d’Ivoire, bien loin de son Finistère

natal. Il a même commencé ses études de médecine à la faculté d’Abidjan avant de re-joindre la faculté parisienne de cochin. d’où lui vient cette vocation ? Pas de sa famille directe où ne figure aucun médecin, mais d’une épreuve qui l’a profondément boule-versé. « La maladie puis le décès prématuré de ma tante m’ont guidé dans cette voie. Je l’ai toujours connue malade et sa souffrance m’a marqué au point de devenir médecin», confie aujourd’hui ce père de trois enfants. Interne en radiothérapie au début des années 80, il se spécialise dans le traitement du cancer dans le premier centre européen de lutte contre cette maladie, l’Institut Gustave roussy de villejuif, où il passe 10 ans.

en 1999, il saisit l’opportunité de rejoindre le cHru de lille où, à l’époque, aucun universi-taire n’enseigne sa discipline. « C’était un fa-buleux pari car il y avait tout à construire sur le plan universitaire même si des bases exis-taient bien évidemment », se rappelle-t-il. un choix qu’il ne regrette pas. « Aujourd’hui encore, je constate que, contrairement à

d’autres régions, les médecins publics et li-béraux en cancérologie travaillent en bonne intelligence face à l’exigence, très forte dans le Nord – Pas de Calais, de lutter contre une maladie dont l’incidence et le taux de mor-talité restent très nettement supérieurs à la moyenne nationale », reconnaît-il.

depuis quatorze ans, il combat donc le can-cer en équipe. une implication collective vi-sant à décloisonner les services, à associer autant les chercheurs que les cliniciens, le public que le privé, à faire tomber les fron-tières. une mobilisation qui a surtout per-mis de porter avec succès la candidature du cHru de lille et du centre Oscar lambret auprès de l’Institut national du cancer pour devenir, fin 2012, l’un des 8 Sites de re-cherche Intégrée sur le cancer (SIrIc), le

seul au nord de Paris. qu’apportera le SIrIc Oncolille ? « Beaucoup de choses. Son objectif est de continuer à dé-cloisonner les équipes, à

associer des compétences qui n’avaient pas pris l’habitude de travailler de concert pour des questions culturelles ou faute de temps ou d’opportunités. C’est une formidable mise en action collective qui, in fine, béné-ficiera aux malades », poursuit-il.

de fait avec 300 chercheurs impliqués, 20 unités de recherche Inserm et cnrS, les 3 universités lilloises en plus des deux institutions porteuses, Oncolille se dote de moyens réellement nouveaux pour mener ses actions dans deux champs de recherche  : la résistance de la tumeur et de l’hôte aux

traitements loco-régionaux et la dormance/persistance tumorale après traitement. A peine constitué, Oncolille a lancé un appel d’offres qui a vu postuler 21 candi-datures concernant ces deux programmes de recherche. « C’est un taux de participa-tion très encourageant pour une première consultation. Notre comité de pilotage, au-quel participe notre homologue lyonnais le Lyric pour garantir une évaluation externe, sélectionnera les meilleurs dossiers début décembre pour des programmes de re-cherche qui seront lancés et financés dé-but 2014 », poursuit eric lartigau. A terme, Oncolille lancera des appels d’offre chaque année pour soutenir des actions de re-cherche et cliniques, impliquer de nouveaux acteurs, comme ceux qui travaillent dans le domaine du vieillissement cellulaire par exemple. Objectif : endiguer tous ensemble le fléau du cancer.

• Supervision : Oriane CHAOUAT – Chargée de Communication • Rédaction/photos : François LECOCq - Journaliste• Copyright : p2&3 © Eurasanté - Clariance - BJR France - p4 © Eurasanté - Clubster Santé - p5 © Alicante - p6 © Westlake Plastics Europe - p7 © Sibtech Orthodontics - p8-9 © Eurasanté - p10 © Sofrigam - p11 © Pelvitex - p12 © Eric Lartigau • Conception graphique, mise en page : gluandglu.com• Impression par une entreprise certifiée «Imprim vert» sur papier 100% recyclé• Tirage : 3 000 exemplaires

Parc Eurasanté Ouest - 310 avenue Eugène Avinée - 59120 LOOSwww.eurasante.com

E u r a s a n t é v o u s i n f o r m e

Novembre 2013 / numéro 09

Eurasanté est cofinancé par l’Union Européenne

“C’est une formidable mise en action collective qui, in fine, bénéficiera

aux malades„

poRtRait d’eRic laRtiGau, dIrecTeur de lA recHercHe eT cHeF du déPArTeMenT unIverSITAIre de rAdIOTHérAPIe du centre oscar lambretdirecteur du siric oncolille

eric lartigau en cinq dates• 1959 : naissance à Brest

• 1983 : interne en oncologie-radiothérapie à la Faculté de cochin Port royal (Paris)

• 1989-1999 : spécialisation et formation à l’Institut Gustave roussy de villejuif

• 1999 : arrivée au cHru de lille

• 2012 : nommé directeur du SIrIc Oncolille

/ P O r T r A I T/

Professeur eric lartigau

endiguer tous ensemble le fléau du cancer