Révolte populaire et lutte de...

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Haïti en Marche, édition du 11 au 17 Juillet 2018 Vol XXXII Nº 26 SOULEVEMENT APRES UNE HAUSSE DES PRIX DU CARBURANT Révolte populaire et lutte de pouvoir RAISON D’ETAT Jovenel Moïse fait démolir des maisons voisines L’opposition appelle à battre les ténèbres derrière le président Jovenel Moïse MIGRATION NORD-SUD Et pourquoi pas aussi Sud - Nord ! PORT-AU-PRINCE, 6 Juillet – Encore une situation malheureuse qui s’est produite la semaine écoulée. La police nationale intervenant dans le quartier résidentiel PORT-AU-PRINCE, 4 Juillet – L’opposition radicale invite à battre les ténèbres pour chasser le pouvoir en place. La coupe du monde de football qui se poursuit jusqu’au 15 PORT-AU-PRINCE, 4 Juillet – Ce message pourrait s’intituler ‘A ceux que la question intéresse’, mais qui ne manqueront sans doute pas de se reconnaître dans chacun de ces mots … Ottawa recommande de ne pas se rendre en Haïti Des pillards plutôt pas comme les autres ! (AFP) Le complexe Delimart (du grand négociant et homme politique Reginald Boulos) une cible principale des émeutiers mais malheur aux locataires qui sont victimes sans savoir pourquoi Turbulences et casse-tête chinois pour une Haïti en pleine déroute de la pensée politique PORT-AU-PRINCE, 8 Juillet – Au Moyen Age c’était les Jacqueries. Du nom d’un certain Jacques Bonhomme qui a été le premier à leur tête. Les Jacqueries c’était des révoltes populaires qui éclataient de temps à autre, où des bandes de paysans sans terre et affamés tombaient (EMEUTES / p. 4) Un Jovenel Moïse sous forte pression Quand Port-au-Prince voit rouge (Reuters) (HAITI-OTTAWA / p. 12) RADIO-CANADA AVEC LA PRESSE CANADIENNE, AGENCE FRANCE-PRESSE ET ASSOCIATED PRESS Alors que les violences se poursuivent dimanche en Haïti pour une troisième journée consécutive, Ottawa recommande aux Canadiens d’éviter tout « voyage non essentiel » dans le pays. Les contestataires haïtiens ont annoncé une grève générale de deux jours à partir de lundi, en exigeant le départ immédiat (DEMOLITION / p. 6) (OPPOSITION / p. 8) (MIGRATION / p. 7) (CARBURANT / p. 5) PORT-AU-PRINCE, 7 Juillet – Ce samedi, le parlement et le gouvernement sont entrés dans une course contre la montre. Alors que des émeutes se poursuivaient depuis 24 heures suite à l’annonce par le gouvernement d’une

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Haïti en Marche, édition du 11 au 17 Juillet 2018 • Vol XXXII • Nº 26

SOULEVEMENT APRES UNE HAUSSE DES PRIX

DU CARBURANTRévolte populaire et lutte

de pouvoir

RAISON D’ETATJovenel Moïse

fait démolir des maisons voisines

L’opposition appelle à battre

les ténèbres derrière

le président Jovenel Moïse

MIGRATION NORD-SUD

Et pourquoi pas aussi

Sud - Nord !

PORT-AU-PRINCE, 6 Juillet – Encore une situation malheureuse qui s’est produite la semaine écoulée.

La police nationale intervenant dans le quartier résidentiel

PORT-AU-PRINCE, 4 Juillet – L’opposition radicale invite à battre les ténèbres pour chasser le pouvoir en place.

La coupe du monde de football qui se poursuit jusqu’au 15

PORT-AU-PRINCE, 4 Juillet – Ce message pourrait s’intituler ‘A ceux que la question intéresse’, mais qui ne manqueront sans doute pas de se reconnaître dans chacun de ces mots …

Ottawa recommande de ne pas se rendre en Haïti

Des pillards plutôt pas comme les autres ! (AFP)

Le complexe Delimart (du grand négociant et homme politique Reginald Boulos) une cible principale des émeutiers mais malheur aux locataires qui sont victimes sans savoir pourquoi

Turbulences et casse-tête chinois pour une Haïti en pleine déroute

de la pensée politiquePORT-AU-PRINCE, 8 Juillet – Au Moyen Age c’était les

Jacqueries. Du nom d’un certain Jacques Bonhomme qui a été le premier à leur tête.

Les Jacqueries c’était des révoltes populaires qui éclataient de temps à autre, où des bandes de paysans sans terre et affamés tombaient

(EMEUTES / p. 4)

Un Jovenel Moïse sous forte pression

Quand Port-au-Prince voit rouge (Reuters)

(HAITI-OTTAWA / p. 12)

RADIO-CANADA AV E C L A P R E S S E CANADIENNE, AGENCE FRANCE-PRESSE ET ASSOCIATED PRESS

A l o r s q u e l e s violences se poursuivent dimanche en Haïti pour une t ro is ième journée c o n s é c u t i v e , O t t a w a recommande aux Canadiens d’éviter tout « voyage non essentiel » dans le pays.

Les contestataires haïtiens ont annoncé une grève générale de deux jours à partir de lundi, en exigeant le départ immédiat

(DEMOLITION / p. 6)

(OPPOSITION / p. 8)

(MIGRATION / p. 7)

(CARBURANT / p. 5)

PORT-AU-PRINCE, 7 Juillet – Ce samedi, le parlement et le gouvernement sont entrés dans une course contre la montre.

Alors que des émeutes se poursuivaient depuis 24 heures suite à l’annonce par le gouvernement d’une

Page 2: Révolte populaire et lutte de pouvoirufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00826/07-11-2018.pdf · 2018-07-23 · de l’historien Christian Geulen, l’auteure précise que la

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Haïti en MarchePort-au-Prince

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Miami173 NW 94th Street, Miami, Florida 33150

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email : [email protected][email protected] : www.haitienmarche.com

Library of Congress # ISSN 1064 - 3896

Printed by Southeast Offset : (305) 623-7788

EN PLUS... / EN BREF...

(EN BREF / P. 14)

HistoireD’où vient

le racisme ?

(RACISME / p. 12)

(MEMOIRE / p. 3)

Les peuples ont trop souvent tendance à considérer leur ethnie comme supérieure aux autres, mais c’est surtout l’idée de l’existence de différentes races humaines qui a permis de justifier et d’imposer cette manière de percevoir le monde. La journaliste allemande d’origine vietnamienne Vanessa Vu (1) remonte le temps pour découvrir l’archéologie du racisme et les raisons de sa persistance. Des siècles après d’abolition de l’esclavage, la discrimination reste tenace. Pour Vanessa Vu, le racisme est une « idéologie silencieuse et peut-être la plus puissante de l’histoire humaine ». Comment a-t-il pu naître ? Les biologistes sont d’accord pour dire qu’il n’existe pas de races humaines distinctes reposant sur des critères objectifs scientifiquement définissables. Citant le sociologue allemand Wulf D. Hund, l’auteure parle de « construction idéologique ». Le racisme a pris naissance sur le terreau de la violence coloniale, systématisé par des penseurs du siècle des Lumières au XVIIIe siècle, puis élevé au rang de science alors qu’il ne satisfait à aucun des critères déterminant la scientificité.

Vanessa Vu soutient que pendant des siècles, les hommes vivaient dans l’ignorance de ce qu’aujourd’hui, nous appelons racisme. Le besoin de se mettre en valeur, de valoriser son propre groupe en dévalorisant les autres a certainement toujours existé. Elle donne pour preuve le fait que dans de nombreuses langues, le mot « je » est identique au terme « humain ». Dans la logique de la langue, « tous les autres » seraient des « non-humains ».

Depuis des temps immémoriaux, les peuples se sont combattus et à l’issue de la guerre, les vainqueurs ont toujours imposé aux vaincus leur culture ou les ont soumis

à l’esclavage, « mais ce ne sont pas des caractéristiques physiques qui décidaient de la victoire des uns ou des autres, et pendant longtemps, les apparences physiques ne jouaient aucun rôle ».

Moyen Âge : un tournant

irréversibleDans l’Europe des temps anciens,

les hommes avaient conscience des différences de pigmentation, mais celles-ci n’avaient aucune incidence sur leur vivre-ensemble. S’appuyant sur les thèses de l’historien Christian Geulen, l’auteure précise que la frontière se situait ailleurs, par exemple, dans la sphère d’influence grecque, entre les Hellènes et les Barbares d’au-delà. « Tous faisaient néanmoins partie de l’humanité, même si Aristote déclara que les Barbares étaient nés pour l’esclavage, et qu’Alexandre le Grand s’était imaginé qu’ils devaient être traités comme des animaux ». Il y avait des préjugés, mais ils n’étaient pas irrévocables et les possibilités n’étaient pas univoques : des Barbares pouvaient devenir des Hellènes. « Il ne serait venu à l’idée ni d’Aristote ni d’aucun Grec, que le monde serait meilleur sans les Barbares », soutient Geulen. Les Romains, qui plus tard ont conquis des États helléniques, présumaient de même.

Cette manière de penser devait encore régner chez les Romains lorsqu’ils étendirent leur sphère d’influence jusqu’aux bords du Rhin où ils se confrontèrent aux tribus germaniques qu’ils vainquirent. Ils soumirent les peuples germaniques ainsi que les Gaulois et les Celtes, « non pas parce que Germains, Celtes et Gaulois étaient physiquement ou biologiquement différents d’eux, rappelle Vu, mais parce que les Romains, outre qu’ils étaient militairement

Par ailleurs, dans le souci de répondre aux nouveaux

La mémoire au service des luttes

Il y a 137 ans, le 28 juin 1881, le gouvernement français adoptait en Algérie l’odieux « code de l’indigénat ». À partir de 1887, il est étendu à l’ensemble des colonies françaises.

Ce code impose aux colonisés les travaux forcés, l’interdiction de circuler la nuit, l’impôt de capitation et une multitude d’autres mesures dégradantes. Il est conçu en vue d’institutionnaliser l’inégalité et l’injustice dans la contexte colonial.

Il distinguait deux catégories d’habitants dans les colonies : les citoyens français et les sujets français. Chacune de ces catégories dépendait d’une législation spécifique, celle concernant les « sujets » ne comportant, bien sûr, que des obligations et aucun droit.

Le code ne respecte pas les principes généraux du droit français. Il autorise, en particulier, des sanctions collectives, des déportations massives et

soutient des pratiques que la loi n’interdit pas. Pour les colonisés n’existent aucun moyen de défense ni de possibilité d’appel.

Il prévoit notamment les infractions suivantes : acte irrespectueux, réunion sans autorisation, départ du territoire de la commune sans permis de voyage, propos offensant vis-à-vis d’un agent de l’autorité, même en dehors de ses fonctions, appel à la grève, refus de travail, refus de payer l’impôt, etc.

Le travail forcé légalisait la mise à disposition d’une main d’œuvre gratuite pour les colons et l’appareil d’Etat colonial. À titre d’illustration, de 1898 à 1910, près de 600 000 jours de travail forcé furent appliqués aux Algériens.

L’indigénat é tabl issai t des infractions spéciales en cas de révolte anticoloniale, notamment le séquestre des biens individuels ou collectifs. Ainsi après la grande révolte d’El Mokrani, en 1871,

Le Forum économique du secteur privé réclame la démission du Premier ministre Jack Guy LafontantLe Forum Economique du Secteur Privé condamne avec la plus grande rigueur les actes de violence et de vandalisme qui ont lourdement frappé des entreprises et institutions privées et publiques, et de nombreux citoyens haïtiens et étrangers au cours des trois derniers jours. Le Forum Economique tient à exprimer ses profondes sympathies aux victimes de cette véritable barbarie, préjudiciable au climat social, à l’image nationale et à notre capacité à attirer des investissements privés générateurs d’emploi durable et de prospérité économique.Le Forum Economique du Secteur Privé tient à souligner ici sa conviction que ces actes reflètent en grande partie le degré élevé de frustration - voire même de désarroi - de la majorité de nos concitoyens, face à la détérioration de leurs conditions de vie depuis de nombreuses années. Tout en le déplorant, il considère toutefois qu’une telle frustration, aussi justifiée qu’elle puisse l’être, ne saurait excuser une telle montée de violence, de destruction et de violation des droits fondamentaux de l’ensemble de la population. Le Forum Economique s’étonne également de l’inaction caractérisée des forces de l’ordre face à ce débordement inédit et inacceptable de délinquance, contrairement à leur mission centrale de maintien de l’ordre et de protection des vies et des biens.Le Forum Economique du Secteur Privé estime que cette situation résulte avant tout d’une carence de leadership de la part des plus hautes autorités de l’Etat haïtien, incluant le Président de la République, le Premier Ministre et son Gouvernement. En témoigne, entre autres, l’apparente absence de planification de mesures de sécurité qui auraient du logiquement précéder l’adoption de la mesure d’ajustement drastique des prix des produits pétroliers décrétées le 6 juillet 2018 par le Gouvernement.Tout en prenant note de la récente décision de retrait de cette mesure prise par le Pouvoir Exécutif, le Forum Economique est d’avis que le Président de la République devrait tirer les conclusions logiques de cette déplorable situation et demander au Premier Ministre de soumettre sans tarder sa démission et celle de son Gouvernement, cela en vue d’offrir une porte de sortie à l’impasse politique actuelle.Le Forum Economique du Secteur Privé souhaite ardemment que le choix du nouveau gouvernement se fasse dans la plus large concertation possible et soit associé à l’adoption d’un plan d’action réaliste, visant à satisfaire les besoins élémentaires de la population dans la limite des voies et moyens disponibles. Le Forum Economique fait appel à la sagacité de nos élus, aussi bien de l’Exécutif que du Parlement, afin qu’elles adoptent un budget plus réaliste et responsable permettant de collecter les recettes fiscales où elles se trouvent, notamment à travers une lutte efficace contre le double fléau de la contrebande et de la fraude fiscale. Le Forum Economique estime qu’une réduction sensible de ce fléau aurait certainement permis d’atténuer l’ampleur de l’ajustement des prix des produits pétroliers adopté ce 6 juillet.Le Forum Economique du Secteur Privé en profite pour réitérer ici sa volonté de continuer à apporter sa pierre à la construction de l’édifice social en exhortant l’ensemble de ses membres non seulement au respect scrupuleux de leurs obligations fiscales mais aussi au dialogue social fructueux avec les autorités et les corps organisés de la société civile, en vue de bâtir les conditions d’une société plus juste et plus prospère, jouissant d’une meilleure harmonie entre tous les citoyens.Fait à Pétion-Ville, le 9 juillet 2018,Pour le Forum Economique du Secteur Privé

La Chambre basse demande une réunion d’urgence des 3 pouvoirsFLASH : La Chambre basse demande une réunion d’urgence des 3 pouvoirs Dans une note, le Député de Delmas Gary Bodeau (Bouclier), Président de la Chambre basse, devant la situation chaotique et les émeutes qui secouent le pays, demande une réunion d’urgence des 3 pouvoirs de l’État, soulignant l’insuffisance du retrait de la décision d’augmenter le prix des carburants à la pompe « au regard des conséquences désastreuses que son annonce a causées au peuple haïtien, à la classe des affaires et aux paisibles citoyens ».« [...] En ma qualité de Président de l’une des branches du pouvoir législatif co-dépositaire de la souveraineté nationale, je sollicite la tenue, sans délai, d’une réunion d’urgence entre les pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif en vue de rétablir la confiance du peuple en ses élus qui sont ses représentants authentiques et légitimes tout en tenant compte des intérêts des vaillantes populations des dix départements géographiques du pays et de celles de la diaspora.Entretemps, je demanderais à la population qui, dans un sursaut patriotique visant à faire respecter ses droits inaliénables et imprescriptibles, avait gagné les rues, à se ressaisir et à respecter la propriété privée, la vie des gens, en attendant que les autorités constituées, ses mandataires et les grands pouvoirs de l’État, puissent convenir d’une solution définitive à cette crise née de l’ajustement des prix à la pompe puisque le salut du peuple est leur suprême loi.

Le présumé bandit notoire Tèt Kale a été retrouvé mort, assassiné par un autre chef de gang

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Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26 Page 3L’ACTUALITE EN MARCHE

SOMMAIRE

La mémoire au service des luttes

Gaz : hausse des prix des produits pétroliers; près de 50% sur le diesel

The # 1The # 1Banking Network of Haiti :Banking Network of Haiti :

Quick, Easy and Safe!

(MEMOIRE... suite de la page 2)parler de « l’œuvre positive de la colonisation ».

N’oublions jamais.Q u e l a m é m o i r e ,

aujourd’hui, soit un ferment de nos combats pour l’égalité.

Texte: FUIQP

de 85 gourdes. Le gallon de diesel très utilisé dans le transport en commun est désormais affiché à 264 gourdes (en hausse de 85 gourdes) et le kérosène est à 262 gourdes contre 173 gourdes ancien prix du gallon.

HPN

L’EVENEMENTSoulèvement après une hausse des prix du carburant p.1

ANALYSEHaïti en pleine déroute de la pensée politique p.1

RAISON D’ETATJovenel Moïse fait détruire des résidences voisines de sa villa p.1

ACTUALITESHausse des prix du diesel de près de 50% p.3Ottawa recommande de ne pas se rendre en Haïti p.1L’opposition appelle à ‘battre les ténèbres’ … page 1Pillages et grève de deux jours p.3Le Forum économique du secteur privé réclame la démission du Premier ministre Lafontant p.2Décès du présumé bandit notoire Tèt Kale p.2

MIGRATION NORD-SUDEt pourquoi pas Sud-Nord ? p.1Les Haïtiens au Chili peuvent faire venir la famille p.7

RECHERCHESD’où vient le racisme ? p.2Mémoire au Service de la lutte p.2Du feu et des cendres pour l’enfumage politique p.13

FRANCOPHONIEMichaëlle Jean monte au créneau p.8

OUR ENGLISH SPECIALHaiti suspends fuel price hike after riot erupted p.10

DEVELOPPEMENTLes revendications économiques p.13

PATRIMWANDécès de Emile Célestin Mégie (Togiram) p.15

500 000 hectares de terres sont expropriées par l’État colonial qui les redistribue aux colons.

Ce système d’inégalités légales perdurera jusqu’en 1946. Après cette date, de nombreuses mesures du code seront néanmoins maintenues jusqu’aux indépendances.

Le code de l’indigénat est, on le voit, le digne successeur du « code noir » qui régissait l’esclavage. Nous devons connaître cette histoire aujourd’hui où certains osent

HPN - Le gouvernement a publié vendredi les nouveaux prix appliqués aux produits pétroliers qui montrent une nette augmentation de près de 50% sur le gallon. Diesel (48%) et 51% sur le kérosène et 38% sur la gazoline. L’annonce en milieu de semaine de la huasse des prix du carburant avait provoqué de violentes protestations dans plusieurs quartiers de la capitale, a constaté des reporters de Haiti Press network.

Selon les nouveaux tarifs en vigueur ce vendredi, le gallon de gazoline est passé de 224 gourdes à 309 gourdes soit une hausse

L’annonce de l’augmentation massive du prix des carburants vendredi 6 juillet continue de semer la zizanie dans la capitale du pays.

Source AFPL’anarchie continue en Haïti. Après deux jours de

violences déclenchées par l’annonce (depuis suspendue) d’une hausse importante des prix des carburants, de nouveaux pillages

dois continuer à vivre, on ne va pas se laisser emporter pour ça seulement. »

Revenir à une vie normalePlusieurs compagnies aériennes comme American

Airlines et Air France ont annulé leurs vols samedi et dimanche matin, avec possibilité de prolongation pour l’après-midi faute de personnel pouvant se déplacer pour assurer leurs services

Nouveaux pillages et une grève de 2 jours

à l’aéroport Toussaint-Louverture. Malgré tout, les habitants essayaient de revenir à une vie normale. Beaucoup de marchandes de fruits et de légumes ont repris leur place sur les trottoirs et les taxis-motos étaient de retour à leurs carrefours habituels, même si les clients se faisaient rares. Quelques voitures tentaient de se frayer un passage au milieu des rues encore chargées de barricades.

Vendred i , l e s autorités avaient annoncé une augmentation des prix de l’essence de 38 %, de celui du diesel de 47 %

se sont produits dimanche à Port-au-Prince. Une grève générale de deux jours à partir de lundi a également été annoncée, exigeant le départ immédiat du président Jovenel Moïse.

Près d’un des nombreux commerces pillés et incendiés, Alphonse Charles prend quelques photos de ce qui reste de sa voiture. « J’accuse le coup mais c’est la réalité du pays : dès lors qu’on vit en Haïti on est fâché, frustré face à la façon dont les choses sont gérées par les politiciens », dit-il calmement devant la carcasse brûlée de son véhicule. « Je

et celui du kérosène de 51 %, à compter du samedi 7 juillet à minuit. L’annonce a déclenché des violences meurtrières et, samedi après-midi, le Premier ministre Jack Guy Lafontant a annoncé la suspension de la mesure « jusqu’à nouvel ordre ».

Une vue d’un centre commercial après le passage des émeutiers (Haïti en Marche)

605 475 6924or 832 999 1705

Listen Mélodie Matin on your cellphone

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Page 4 Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26UNE ANALYSE

Turbulences et casse-tête chinois pour une Haïti en pleine déroute de la pensée politique

(EMEUTES... suite de la 1ère page)sur villes et villages, ravageaient fermes et même monastères, mais sans aucun but politique sinon trouver à se nourrir et à soulager leurs conditions archi-misérables.

Crise à la fois conjoncturelle et structurelle …

Echec du pouvoir, des pouvoirs, des puissants du jour.Mais aussi des générations qui ont précédé celle

sans sourciller, sûr de n’avoir aucune peine à les imposer à la population. Puisque cette population (encore un mot d’un auditeur) on la croit totalement ‘zombifiée’.

Mal leur en prit avec les événements du week-end écoulé.

1 0 3 . 3 F M / w w w. r a d i o m e l o d i e h a i t i . c o m

Le président Jovenel Moise s’adressant aux émeutiers mais visiblement sans succès

l’actualité politique a été monopolisée d’un côté par les tenants du pouvoir, de l’autre par leurs opposants, de pouvoir en pouvoir, successivement, dans un éternel jeu de ping-pong, au bout du compte tout à fait stérile, jusqu’ici tous gens sur lesquels on pouvait mettre un nom et qui sont les mêmes depuis des lustres, eh bien voici, ô surprise, que les plusieurs milliers de citoyens qui sont descendus dans les rues le week-end écoulé ne se réclament d’aucune étiquette et pourtant se sont comportés dans un esprit d’ensemble. D’où le côté déroutant de l’événement pour les puissants du jour : secteurs politiques, économiques, société civile organisée etc.

Super manipulateurs qui finissent par tout contrôler …

A cela on peut oser plusieurs explications, les unes positives, les autres moins.

La moyenne d’âge de la population active aujourd’hui c’est 30 ans, donc qui n’a pas fait l’expérience cruelle des années de dictature duvaliériste autrement dit de l’archi-autoritarisme, mais qui a été plongée au contraire dans une fausse démocratie du chacun pour soi où les institutions disparaissent pour céder la place à de super manipulateurs qui finissent par tout contrôler : L’Etat, la fortune nationale et la haute société,

Et parmi les institutions à disparaître ainsi, la plus importante : l’autorité de l’Etat.

Pourquoi faire, puisque les puissants font leur propre sécurité : hommes, armement et munitions.

La notion même de leadership a disparu. A quoi bon, il faudrait parler plutôt d’association de malfaiteurs.

Main basse sur la ville !Aussi quand les frustrés se manifestent, eux aussi

n’ont d’autre exemple que cette même façon nue, si vous voulez incivilisée, de s’exprimer, sans considération pour le bien d’autrui, comme on le voit en ce moment.

Car l’Autorité ne peut exister sans modèle, ni leadership.

d’aujourd’hui.Comme a dit un intervenant au cours d’une ligne

ouverte sur Mélodie FM, à Port-au-Prince : nous faisons face à une crise à la fois conjoncturelle et structurelle.

Certes nous sommes en face d’un pouvoir dévalorisé totalement, sans direction, sans idée, sans boussole, la conduite même du président de la république le montre : donner une voiture (en vrai pas en miniature) à une fillette de 9 ans parce qu’elle a dansé, d’une manière, disons sans frustration, pour le chef de l’Etat et son épouse.

Le président Jovenel Moïse montre ainsi qu’il est un produit du système, en cela qu’il n’a pas le sens des valeurs, de la réelle dimension des actes posés dans l’exercice de ses fonctions.

Pas étonnant alors qu’il n’ait saisi la gravité d’augmenter jusqu’à 50 pour cent les prix du carburant pour une population qui n’a plus que la peau et les os.

Pas étonnant aussi que la caisse publique ait été totalement vidée à 4 mois seulement du début de l’exercice fiscal de 12 mois.

Et que, sans ressources, le pouvoir doive se tourner vers les institutions internationales d’assistance et de crédit.

Mais celles-ci exigent des gages, entre autres la cessation d’une supposée subvention à l’achat du carburant à la pompe.

Des ‘apprentis sorciers’ …Le gouvernement accepte toutes ces conditions

aussi soigneusement que possible une opposition qui soit capable de représenter éventuellement une alternative.

La démocratie n’est de toute évidence pas une tâche facile, à commencer par l’élection de futurs gouvernants compétents et fiables, mais encore plus frustrant est l’échec de n’avoir su donner au pays une opposition qui offre serait-ce une lucarne pour nous ouvrir le chemin vers une voie de sortie du labyrinthe.

On en est là ce lundi (9 juillet). Après les turbulences d’un week-end qui menacent de durer plus longtemps qu’on ne croit.

Le pouvoir a fait le retrait de l’augmentation des coûts du carburant.

Mais quelle alternative a-t-il pour renflouer la caisse publique, sans quoi pas de support budgétaire international (quelque 150 millions de dollars, rien de plus) comme conclu avec la mission du Fonds monétaire international qu’il avait lui-même appelé à son secours ?

Ensuite, le même pouvoir qui a étalé son incompétence à tous les niveaux, peut-il encore gérer la sortie de crise ?

Cependant le peuple ne peut rester longtemps non plus dans les rues sans recréer l’ombre grimaçante qui nous a valu en 2004 le titre d’Etat voyou et l’arrivée de la mission onusienne de maintien de la paix.

Voire en 1915 une Occupation américaine de 20 ans (1915-1934) !!!

Marcus-Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Comme dit le créole : ‘tankou malfini nan jaden pitimi.’

Les descriptions par nos reporters sur le terrain des événements qui ont bouleversé la capitale haïtienne, notamment pendant la journée du samedi écoulé (7 juillet), nous rappellent les Jacqueries médiévales.

En un mot nous avons une population dont le sort, toutes proportions gardées, n’est peut-être pas tout à fait meilleur. Oui, en plein 21e siècle.

Il semblerait que ce ne sont pas des pillards professionnels (ce sont peut-être ceux-là qui ont ouvert le chemin aux autres, avec un ordre de mission bâti longtemps à l’avance, car il y a aussi les cas de règlements de comptes entre les puissants eux-mêmes !) mais c’est un petit peuple avide de tout, parce que manquant de tout, affamé et frustré, qui a vidé les supermarchés et magasins d’articles ménagers samedi dans les centres commerciaux les plus achalandés de Delmas, Pétionville et Tabarre.

Secundo, c’est un mouvement parti à la base, qui ne se réclame (apparemment) d’aucune allégeance politique.

Alors que pendant des années

En tout cas soit par esprit dictatorial (mais au sens de ‘apprenti sorcier’), soit par inexpérience, voici notre président et son gouvernement qui sont pris à partie par une population qui soudain ne se réduit pas à quelques têtes chaudes et/ou manifestants professionnels, mais ce sont plusieurs dizaines de milliers de citoyens jusqu’ici inconnus des organes de renseignements du pouvoir en place, qui surgissent même en des endroits les plus insoupçonnés ou qui n’étaient visités jusqu’ici que lorsque les courtiers électoraux venaient chercher des votes au coût de 1.000 gourdes (à peine 1 dollar américain) l’unité pour élire le président de la république et les parlementaires du parti au pouvoir (Tèt kale … pour ne pas le nommer).

Mais si le pouvoir est de toute évidence à bout de souffle, l’opposition, précisons au sens traditionnel, a quant à elle disparu entièrement.

Comme quoi, aujourd’hui, la tâche est double : pour nous donner une vraie démocratie, il ne nous faudra pas seulement élire des dirigeants réellement compétents et à la hauteur de la tâche, mais aussi sélectionner

Retrait de la mesure d’augmentation

des prix du carburant P-au-P., 07 juil. 2018 [AlterPresse] --- Le

gouvernement a annoncé, en début d’après-midi le samedi 7 juillet, le retrait de sa mesure, rendue publique la veille (le vendredi 6 juillet), d’augmenter substantiellement les prix des produits pétroliers, à l’issue de violentes manifestations qui ont paralysé la capitale.

« Rappelant que violences et démocratie sont foncièrement incompatibles, le gouvernement annonce la suspension de la mesure d’ajustement des prix des produits pétroliers jusqu’à nouvel ordre », écrit le premier ministre Jack Guy Lafontant sur son compte Twitter.

Selon une note officielle, publiée le 6 juillet 2018 sur les réseaux sociaux, le gouvernement avait ajouté 85.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 69.00 gourdes) sur le prix de la gazoline, le faisant passer ainsi à 309.00 gourdes.

Augmentant de 85.00 gourdes le prix du gazoil, qui coûterait 264.00 gourdes, tandis qu’il avait mis 89.00 gourdes sur le prix du kérosène, plus connu sous le nom de « gaz blanc » (très utilisé par la majorité des ménages en Haïti), qui serait désormais à 262.00 gourdes.

Il a donc fallu moins de 24 heures pour que l’exécutif revienne sur cette mesure, encore justifiée dans la matinée du samedi 7 juillet par le premier ministre, lors d’une intervention

à la Télévision nationale d’Haïti (Tnh), appelant la population à la patience.

Le même jour, dans un autre tweet, le PM J.G. Lafontant « condamne vigoureusement les actes de violences et de vandalisme, perpétrés suite à l’annonce de l’ajustement des prix des produits pétroliers ».

Il demande aux autorités compétentes de « prendre les mesures nécessaires, afin de sécuriser les vies et les biens sur toute l’étendue du territoire et que justice soit rendue aux victimes ».

Jack Guy Lafontant@LafontantGuy : 19hLe Gouvernement condamne vigoureusement les

actes de violences et de vandalismes perpétrés suite à l’annonce de l’ajustement des prix des produits pétroliers.

Jack Guy Lafontant@LafontantGuyRappelant que violences et démocratie sont

foncièrement incompatibles, le Gouvernement annonce la suspension de la mesure d’ajustement des prix des produits pétroliers jusqu’à nouvel ordre.

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Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26 Page 5DE L’ACTUALITE

UNE HAUSSE DES PRIX DU CARBURANTRévolte populaire et lutte de pouvoir

(CARBURANT... suite de la 1ère page)

augmentation des prix du carburant à la pompe et que la colère populaire prend des formes de plus en plus dangereuses (magasins incendiés à Delmas : Delimart, Eagle Market, Giant

qui en vingt quatre heures ont affiché une telle détermination que les autorités parlementaires semblent avoir pris peur d’être emportées elles aussi par le vent de contestation jusque-là dirigée contre le président de la république, Jovenel Moïse.

en périphérie de la capitale, devient la proie d’attaques apparemment ciblées, d’abord contre les établissements d’un homme d’affaires bien connu pour ses attaches politiques, Réginald Boulos (Delimart et Auto Plaza).

Mais depuis la nuit écoulée, il est bruit que le

Parlement, un ensemble de structures d’assemblage depuis le séisme du 12 janvier 2010, est sous menace d’incendie par des mutins.

Bien que l’une des caractéristiques de ce soulèvement soit d’être politiquement non partisan. Jusqu’à nouvel ordre. Mais plutôt l’expression d’un ras le bol général par une population qui n’avait jamais connu autant de privations depuis longtemps. Et qui ne voit pas seulement ces hausses comme un coup plus rude qu’il ne paraît, parce que le carburant est un élément transversal c’est-à-dire susceptible de conséquences sur tous les produits de consommation courante ; oui, comme une injustice mais spécialement aussi comme un affront parce que le pouvoir a été averti par tous les secteurs, y compris récemment une chambre de commerce, que sa mesure n’est pas acceptable en soi pour la population.

Une révolution de palais ! …Ainsi la première intervention politique dans le

dossier vient du président du Sénat, Mr Joseph Lambert.Celui qui se dénomme ‘l’animal politique’ a peut-

être réalisé que le pouvoir en place ne tient qu’à un fil, et comme c’est la même plateforme politique qui détient les deux pouvoirs législatif et exécutif, le mouvement peut déborder et englober également le législatif.

Par conséquent, derrière le bouleversement qui fait rage dans la rue se cache à présent peut-être aussi : une révolution de palais !

Outre à cause de l’absence d’une opposition au sens de : alternative à un système en place qui est défaillant.

Haïti en Marche, 7 Juillet 2018

Supermarket, Auto Plaza, Delmas 2000, Behrman Motors ; à Pétionville de nombreux stores ainsi que les parkings des hôtels Best Western et Oasis qui sont incendiés ; à Tabarre, le MSC Trading, une quincaillerie géante etc) et que des bâtiments publics sont menacés également, menace d’évasion au Pénitencier national, mais coup de théâtre : samedi après-midi on capte un échange de tweets au niveau des dirigeants du parlement ainsi que du gouvernement.

Le parlement rappelle le chef de l’Etat à l’ordre …

Le président de l’assemblée nationale, le sénateur Joseph Lambert demande au président de la république, Jovenel Moïse, de revenir sur la décision d’augmentation des prix du carburant, tandis que le président de la chambre des députés, Gary Bodeau renchérit : il donne deux heures au gouvernement pour se soumettre sinon il le considérera comme démissionnaire. Avec les conséquences qui en découlent.

Selon la Constitution, le législatif a la mission de juger les actes de l’exécutif.

Aussitôt, dans un tweet, le premier ministre Jacques Guy Lafontant déclare : ‘Etant donné que démocratie et violence sont foncièrement incompatibles, le gouvernement annonce la suspension de la mesure d’ajustement des prix des produits pétroliers jusqu’à nouvel ordre.’

En même temps, le PM demande ‘aux autorités compétentes de prendre les mesures nécessaires afin de sécuriser les vies et les biens …’.

On croirait, par ces mots, que le chef du gouvernement a déjà abandonné son poste, tel que réclamé par les manifestants

Aux USA et au Canada, écoutez sur votre cellulaire : 605 475 6924 ou 832 999 1705

Le président de l’Assemblée nationale, Sénateur Joseph Lambert et le numéro 2 du Parlement, le président de la chambre basse, Député Gary Bodeau

Une succursale de la firme de téléphonie numéro1 du pays, Digicel (Place Boyer, Pétionville) totalement détruite

Crise: Le Président Jovenel Moïse lance un appel

au calme, confirme le retrait des mesures

Appels à la démission du président …Cependant de plus en plus les mutins vont de la

demande d’annuler l’augmentation des prix du carburant à celle de la démission pure et simple du chef de l’Etat.

Quelle stratégie entend suivre l’administration Moïse-Lafontant pour sortir de l’impasse, personne ne sait encore.

La mesure incriminée a été annoncée par les trois ministères de l’économie, du commerce et des affaires sociales.

Elles augmentent de près de 50 pour cent les prix de l’essence : le gallon de gazoline passe de 224 gourdes (au taux de 69 gourdes pour 1 dollar US) à 309 gourdes, soit une augmentation de 38% ; celui de diesel de 179 à 264 gourdes, une augmentation de 47% et le kérosène de 173 à 262 gourdes, 51% d’augmentation.

Le pouvoir avait été averti par de nombreux secteurs que ces augmentations sont inacceptables pour la population mais il a décidé de passer outre.

Une fois la rencontre en coupe du monde de football Brésil-Belgique, terminée vendredi après-midi, de plus sur la défaite de la formation la plus appréciée du peuple haïtien (Brésil), le pays a pris feu, littéralement parlant puisque ce sont des barricades enflammées partout, toutes les principales avenues bloquées, les gens surpris hors de chez eux dans l’impossibilité de regagner leur demeure etc.

Parlement aussi sous menace d’incendie …

Samedi Port-au-Prince se réveille dans un chaos absolu mais sans violences physiques notables.

Par contre Delmas, important quartier commercial

HPN - Le président Jovenel Moise est intervenu samedi soir sur les médias pour lancer un appel au calme à la population et confirmer du même coup l’annulation de la décision d’augmenter les prix à la pompe des produits pétroliers.

“Vous avez parlé je vous ai entendu. J’ai demandé au Premier ministre de faire retrait des mesures”, a déclaré Jovenel Moise qui intervenait accompagné de la Première Dame.

Il a condamné les violences perpétrées ces deux derniers jours et regretté que des commerces aient été détruits et vandalisés. “Haïti ne construit pas de voitures, Haiti ne construit pas des vitres. Pourquoi attaqué les biens des gens qui ont travaillé très dur pendant longtemps”, a soutenu le président. Il a appelé la population à ne pas suivre ceux qui l’invitent à tout casser.

“Depuis deux jours les avions ne rentrent pas en

Haïti. Vous envoyez une mauvaise image du pays”, a encore déclaré Jovenel Moise qui a donné l’assurance de travailler pour le peuple.

Il a en ce sens rappelé les réalisations de son gouvernement et les projets de construction de maisons et d’électricité à travers le pays. “Vous m’avez porté au pouvoir, je vous écoute quand vous parlez”, a assuré le Président qui dit avoir demandé à la police de nettoyer les rues pour permettre à la population de reprendre ses activités.

Des protestations violentes ont éclaté dans le pays quelques instants après la publication d’un communiqué gouvernemental annonçant la hausse des carburants.

Mais 24 heures plus tard la décision a été annulée suite aux violentes manifestations qui ont causé de nombreuses dans le secteur commercial ces dernières 24 heures.

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Page 6 Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26L’ETAT C’EST MOI !

RAISON D’ETAT : Jovenel Moïse fait démolir des maisons voisines

(DEMOLITION... suite de la 1ère page) si c’était un contrat passé en bonne et due forme et respectée dans son exécution.

(2) Selon la Constitution, la résidence officielle du président de la république c’est le palais national. Comme ses prédécesseurs, le président Jovenel Moïse a le palais national comme résidence officielle.

Cette propriété ne peut être autre qu’une concession, comme les autres propriétés des environs, étant donné que le ‘domaine privé de l’Etat’ ne peut être occupé que sur un contrat de concession avec l’Etat.

Est-ce que les résidences qui ont été démolies par la police nationale d’Haïti, avaient ou non un contrat de

de Pèlerin, dans les hauteurs de la capitale, pour démolir des maisons.

Protestations. Jets de pierres. Les riverains brûlent un véhicule de la police. La route de Laboule-Kenscoff bloquée

Deux maisons victimes de la décision de démolir celles trop proches de la villa du couple présidentiel

Lundi la commune de Delmas recommence à exister grâce à son actif maire, Wilson Jeudy

concession ?On ne peut pas savoir puisque

le commissaire de police nous parle de ‘constructions anarchiques dans les hauteurs de la résidence privée (on croit comprendre alors que c’est une zone montagneuse qui fait que les constructions démolies avaient une vue d’en-haut par rapport à la résidence du président Jovenel Moïse). Et que ‘malgré l’interdiction de la mairie de Pétionville, les constructions se sont poursuivies.’

Donc le commissaire de police soit il n’a pas crû bon de demander au commissaire du gouvernement si ces autres constructions avaient un contrat de concession, soit il a agi comme il a fait parce qu’il s’agit du président de la république, en estimant que le président de la république n’est pas un citoyen comme les autres même agissant en tant que personne privée ?

Louée pour US$10.000 par mois …

Toute autre résidence du chef de l’Etat est privée mais non officielle.

Nous vous donnons un exemple. Lorsque Jean Claude Duvalier est rentré au pays après un exil de 24 ans, il a demandé qu’on lui restitue ses maisons.

L’Etat a dû s’exécuter parce que lesdites maisons c’était la propriété privée de l’ex-dictateur. Sa résidence officielle c’était le palais national.

C’est à tort qu’on donne à tout endroit habité par le président de la république, le titre de résidence officielle.

Le président a une résidence officielle, et une seule : c’est le palais national.

Toute autre résidence du chef de l’Etat n’est pas différente de la vôtre, de la nôtre : c’est une résidence privée.

Et qui a le même statut et les mêmes qualités (pas une de plus) que toutes les résidences privées.

Où est la résidence officielle du président des Etats-Unis ?

C’est bien sûr la Maison blanche, à Washington DC.Or tout le monde sait que Mr Donald Trump a sa

principale résidence privée à Manhattan, NY. C’est le Trump Tower, imposant bâtiment de plusieurs étages.

Est-ce que parce qu’il est devenu président des Etats-Unis, Mr Trump peut obtenir de la police fédérale ou de la New York Police Department (NYPD) que tous les autres gratte-ciel les plus près du sien soient démolis ?

Un autre exemple : revenu de son exil en Afrique du Sud, de 2004 à 2010, l’ex-président Jean Bertrand Aristide est retourné dans sa résidence à Tabarre. Malgré que ses ennemis

pendant plusieurs heures.Officiellement les maisons démolies

le sont parce que situées trop près de la résidence du président de la république. Rien que cela.

Les informations commencent d’abord à circuler pêle-mêle, réseaux sociaux à l’appui.

Puis petit à petit commencent à se décanter.

C’est le directeur départemental de la police de l’Ouest qui opère les démolitions.

Il le fait sur instruction du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince.

Selon le responsable de la police, ce sont des constructions anarchiques situées dans les hauteurs de la résidence privée du chef de l’Etat.

Retenez le mot ‘résidence privée.’Ensuite : ‘Malgré l’interdiction de

la mairie de Pétionville, les constructions se sont poursuivies.’

Selon le commissaire divisionnaire de la police, ce sont cinq ou six maisons qui ont été démolies. Les opérations avaient débuté le mardi 3 juillet.

Le commissaire de police a agi sur instruction du commissaire du gouvernement qui dit dans sa correspondance : ‘vous requiert de prendre toutes les mesures jugées utiles et nécessaires pour que ces occupants illégaux du « domaine privé de l’Etat » soient immédiatement délogés afin que la sécurité des honnêtes gens de la zone soit convenablement assurée.’

On passera par-dessus ce lieu commun ‘les honnêtes gens de la zone’ pour retenir quelques points qui, s’ils étaient éclairés, pourraient éviter ces débordements.

D’abord, d’après la note du commissaire du gouvernement, les constructions démolies se trouvent dans le ‘domaine privé de l’Etat.’

Ensuite, on parle à tort et à travers de résidence privée du chef de l’Etat, d’autres de résidence officielle … Or ce n’est pas pareil.

(1) Il n’est pas interdit d’habiter dans le domaine privé de l’Etat, sauf si c’est un endroit déclaré d’utilité publique. Comme pour la protection d’un espace environnemental : la nappe phréatique ou aquifère menacée d’assèchement etc.

Résidence officielle et résidence privée …Oui on peut avoir sa maison ou une entreprise dans

le domaine privé de l’Etat mais il faut signer avec l’Etat un acte de concession. Cela pour un certain temps. Car l’Etat peut mettre fin à la concession dans un cas de force majeure, mais pas sans avoir accordé à la partie contractante un délai, celui-ci est fixé par la loi. Et il peut y avoir aussi des compensations

Une autre question très importante, puisque la résidence en question du président Jovenel Moïse n’est pas sa résidence officielle, donc n’appartient pas à l’Etat haïtien, est ce que la maison habitée par le président a un contrat de concession avec l’Etat haïtien ?

Comme il se doit …A qui appartient la villa habitée à Pèlerin par le

président Jovenel Moïse ?Selon la rumeur, cette habitation a été construite par

le fils de l’ex-président Michel Martelly. Mais selon d’autres, c’est la propriété d’un agent immobilier et qui la loue à Mr Jovenel Moïse (tenez-vous bien) pour la rondelette somme de 10.000 dollars US par mois.

Conclusion : domaine privé de l’Etat ne veut pas dire interdiction de construction, comme semble le considérer le commissaire de police de l’Ouest … Or la loi est une pour tous.

En supposant que le propriétaire de la résidence habitée par le président de la république, celui-ci agissant en tant que citoyen privé et non en sa qualité d’officiel élu, ait jugé bon d’avoir une concession de l’Etat, mais on n’a pas prouvé suffisamment que les autres constructions, y compris celles qui ont été détruites la semaine dernière, n’avaient pas également un contrat de concession.

Est-ce que le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince a jugé bon de le contrôler avant d’ordonner leur démolition ?

Et dans un cas ou dans l’autre, la loi établit la marche à suivre.

Est-ce que les autorités ont suivi cette dernière avant de se mettre à démolir ?

Cependant, selon d’autres sources, l’argument ‘domaine privé de l’Etat’ mis en avant par le commissaire du gouvernement n’est qu’un artifice pour justifier l’opération de démolition.

En un mot, c’est la raison d’Etat pure et simple.Ce sont là autant de points, de dispositions légales

qui, s’ils avaient été considérés, auraient évité les événements malheureux en question.

Et évité à l’actuel chef de l’Etat le titre aussi de président démolisseur !

A un moment déjà si douloureux traversé par la nation.

Mélodie 103. 3 FM, Port-au-Prince

aient essayé de s’en emparer. La résidence a été tout d’abord protégée par la mission de stabilisation des Nations Unies (Minustah).

C o n t r a t d e concession …

Maintenant revenons à la résidence, donc tout à fait privée, du président Jovenel Moïse à Pèlerin, dans les hauteurs de la capitale haïtienne.

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Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26 Page 7RAPPORTS NORD – SUD

MIGRATION NORD-SUDEt pourquoi pas aussi Sud - Nord !

Une embarcation tentant aujourd’hui d’atteindre les côtes européennes

qui ait été apporté par le nord au sud ?Ah oui, la religion !L’épée et la croix.Comme dit un proverbe créole : ‘kisa koukou te jan

m fè pou frize pou l ta rele pitit li frizelya ?’Nous ne parlerons pas du pétrole.

vous qu’ils choisissent de le faire ?Ils ont découpé nos territoires et choisi les meilleurs

morceaux, pour ensuite nous refouler dans des ‘bantoustan’ infertiles.

Puis ils décrètent du haut de leur chaire d’histoire : ‘L’Afrique noire est mal partie.’

Alors que des milliers de nos frères chaque mois se noient en essayant vainement d’atteindre leurs côtes et qu’ils nous ferment brutalement la porte au nez …

Penser qu’il fut un temps où c’est eux qui venaient

(MIGRATION... suite de la 1ère page)

aussi pingres qu’eux aujourd’hui.Même si c’est peut-être là, comme dit la fable, notre

moindre défaut.Trop généreux. Trop ouvert.Tant pis !Vive la différence.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Ils ont emporté nos monuments, même religieux, qu’ils vont exposer sur leurs places publiques et dans leur palais. Impunément.

Comme ils exposaient aussi certains d’entre nous (et aussi certaines !) parmi leurs animaux de cirque. Pour montrer combien nous sommes des êtres inférieurs par rapport à eux.

Et quand ils font leurs essais nucléaires, où pensez-

railler), réduit les hommes en esclavage.Ils ont emporté tout l’or, la bauxite, le coton, le

bois précieux - en nous traitant de bois d’ébène - pour leurs constructions et leur industrie, mais aussi le cacao et le sucre pour leur raffinement culinaire qu’ils viennent ensuite en des temps plus récents nous revendre pour des fortunes.

Dites moi, connaît-on un seul, citez moi un seul acquis

nous chercher …Pour leurs plantations de coton au

nord ou de canne au sud. Nous forçant à les accompagner

contre notre gré. Un fusil dans le dos et des fers aux pieds.

On n’était jamais trop nombreux à venir comme ils disent aujourd’hui puisque, dans leur colonie de Saint Domingue par exemple, ils préféraient en voir arriver toujours davantage que nourrir ceux qui étaient déjà sur place, cela leur revenait à moins cher.

Qu’est ce que serait ce même Occident qui nous ferme si arrogamment aujourd’hui la porte au nez sans … sans nous ?

Sans notre sueur et notre sang.Sans nos richesses.Vous reviennent probablement les

vers de Anthony Phelps : ‘Ils sont venus par la route salée, ces Caraïbes d’une autre race, anthropophages à leur façon.’

Ils ont pillé nos richesses, violé nos filles, pendu les plus rebelles comme Anacaona (ou Pocahontas dont Mr Trump aime tant à se

Mais il y a encore mieux : quand ils se battent entre eux, bien entendu pour le partage des richesses, car ce sont des matérialistes ‘incorrigeables’ (merci Ti-Paris), eh bien ils n’hésitent pas à venir nous chercher pour nous enfiler leur uniforme militaire ‘pèpè’ et un fusil et nous pousser devant eux face à l’ennemi, ‘leur’ ennemi.

Mais la guerre terminée, hop rentrez chez vous !

Ou bien c’est tout comme puisque ce sont nos fils et petits fils ou arrière petits fils qui sont aujourd’hui refoulés radicalement par la quasi totalité des pays de l’Union européenne. Comme il ressort de leur dernier ‘tête ensemble’ le week-end écoulé.

Un continent que nous avons arrosé de notre sang. Dans tous les sens du mot.

A commencer par celui des esclaves dont le produit du travail a fait la grandeur des mêmes nations en question.

Certains nous diront de ne pas oublier la dette de l’indépendance.

Mais nous n’allons pas nous montrer

Le gouvernement chilien a annoncé aujourd’hui l’entrée en vigueur d’un visa humanitaire permettant aux Haïtiens de faire venir leur famille sur le sol chilien. C’est le ministre des Affaires étrangères, Roberto Ampuero, qui a confirmé la nouvelle.

Selon le ministre Ampuero, cette mesure a été prise par son gouvernement len faveur du regroupement familial des immigrants, parce que le Chili ne veut pas « que les enfants soient séparés de leur famille et en vue de leur donner une digne protection ».

Le gouvernement compte livrer au moins 10,000 visas chaque année aux familles haïtiennes. Ce titre de séjour est renouvelable et dure dix mois. Les détenteurs pourront également demander leur résidence permanente à la longue.

Pour faire venir leur famille, les immigrants doivent

se présenter avec leur statut d’immigration et une lettre de demande de regroupement familial certifié par un notaire.

« Puis, le parent, après avoir reçu la lettre en Haïti doit rentrer en contact avec le bureau de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) à Port-au-Prince », écrit El Dia qui souligne que l’agence des Nations Unies travaille en arrière-plan avec le Chili dans le cadre de ce processus.

Sauf que dans le cas des adultes, un casier judiciaire et un certificat de santé qui démontre qu’ils n’ont aucune maladie infectieuse seront pris en compte. Roberto Ampuero

garantie en vue d’éviter des maladies au Chili.Pour démarrer le processus, les demandeurs devront

payer 100 dollars qui seront partagés entre l’OIM (73 dollars) et le consulat du chili en Haïti (25 dollars).

Soulignons que cette mesure a été protestée par l’opposition politique chilienne. Rodolfo Noriega, un porte-parole du coordonnateur national des migrants, croit que la mesure est discriminante à cause de la fixation de 10.000 visas humanitaires pour les Haïtiens. “Aucun autre pays n’a été fixé de limite”, a-t-il déclaré dans la presse chilienne.

MIGRATION : Les Haïtiens au Chili peuvent désormais faire venir leur famille

Avi PiblikDepatman Transpòtasyon ak Travo Piblik

Reyinyon KominotèPwojè Ranplasman Pon Avni North Miami a

Yon mete yon avi deyò ke Depatman Transpòtasyon ak Travo Piblik la nan Miami-Dade County (DTPW) community meeting ap fè yon reyinyon kominotè osijè pwojè a Jedi 26 jiyè 2018, soti sizè p.m. rive uitè p.m. nan Sant Kiltirèl Little Haiti a, ki nan 212-260 NE 59th Terrace, Miami, FL 33137.

Y ap fè yon Reyinyon kominotè pou yo founi moun k ap viv nan zòn ak biznis ki nan zòn nan enfòmasyon ki gen rapò ak ranplasman pon an ak lòt amelyorasyon ki gen pou wè ak pwojè sa a. Pwojè a vize pou li ranplase pon Avni North Miami a ki kouvri Kanal Little River ak yon pon ki gen twa-pòte an beton ki kapab pèmèt gen kanivo ki elve nan toulède bò yo, pandan ap gen de liny trafik nan toulède bò. Pwojè a ap kouvri amelyorasyon wout ki sou kote yo tou nan graje y ap graje ri yo pou yo rekouvri yo kon sa pou drenaj kab fèt nòmal epi pou gen ranp pou pyeton o nò epi o sid pon an.

Plan konsèptyalizasyon pwojè a, kat yo, desen yo ak lòt enfòmasyon ki mache ak sa DTPW te devlope yo ap disponib pou piblik la nan reyinyon an sot sizè p.m. rive uitè p.m. nan jou reyinyon an. Reyinyon kominotè a ap bay patisipan yo opòtinite pou yo wè sa bezwen wè ak plan konsèptyalizasyon an epi pou yo diskite pwojè a ak staf DTPW.

Se politik Miami-Dade County pou li respekte tou règleman ki gen pou wè ak Lwa Amerikèn sou moun ki gen Dezabilite (ADA) 1990. Kote y ap fè reyinyon se yon kote moun ki gen dezabilite kapab antre. Pou moun ki fè entèpretasyon pa siny ap gen materyèl ki ap disponib pou ede yo, silvouplè telefone 305-375-4602 omwen senk (5) jou fran alavans.

Si w gen kesyon sou pwojè sa a, silvouplè kontakte Ms. Jennie Lopez, DTPW, nan 305-375-2810.

Pou reklam legal sou entènèt al sou sit sa a: http://legalads.miamidade.gov

a rassuré que cette mesure n’es t pas discriminatoire, mais qu’il s’agit juste d’une

La chambre franco-haïtienne de commerce et d’industrie (CFHCI ) a réagi lundi aux mesures annoncées par le gouvernement augmentant les tarifs douaniers et le prix du pétrole en mettant en doute l’efficacité de telles mesures.

Tout en mettant en doute l’efficacité de ces mesures, la CFHCI analyse qu’en règle générale, des mesures commerciales, notamment les tarifs, « doivent entrer dans un cadre de politique commerciale globale poursuivant des objectifs clairs sur une période déterminée avec des moyens spécifiques bien définis ».

Elle estime que « la politique commerciale n’existe pas et les objectifs économiques en termes de croissance et de création d’emplois, ne sont pas définis et ne sont pas poursuivis non plus ».

Selon les mesures annoncées par le gouvernement, des taxes à l’importation plus élevées doivent être appliquées sur une vingtaine de familles de produits dont la farine, les produits alcoolisés et d’autres catégories de biens agro-

alimentaires. La chambre

F ranco -ha ï t i enne d e c o m m e r c e e t d’industrie juge en conclusion que ces p r o p o s i t i o n s d e révisions de tarifs ressemblent beaucoup plus à des dispositions devant permettre de collecter des recettes d o u a n i è r e s p l u s élevées de manière ponctuelle dans un contexte de déficit budgétaire.

Economie La chambre de

commerce réagit à l’annonce de la hausse

des tarifs douaniers

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Page 8 Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26L’HISTOIRE REVISITEE

POLITIQUE : L’opposition appelle à battre les ténèbres ...

(FRANCOPHONIE / p. 11)

désormais à Midi.C’est ainsi que la chute du gouvernement Lescot en

1946, au milieu d’un débordement de mouvements estudiantin et syndicaux, a été accompagnée d’un solide ‘tenèb’.

Nous ne pensons pas que ce fut le cas pour le président Estimé (1946-1950) puisqu’il a été renversé plutôt par un coup

qui, à Midi tapant, lançaient le mouvement. Cela pouvait durer quelque quinze minutes. Sur toute la ville en même temps, résonnant comme une immense Salle Pleyel. Souvenir inoubliable.

Tandis que, et c’est ce qui faisait enrager les tontons macoutes, les parents se cachaient chez eux soigneusement et

juillet en Russie, passionnant traditionnellement la population haïtienne, toutes couches confondues, a constitué une halte dans les manœuvres politiques, laissant une possibilité au pouvoir en place pour tenter de se rattraper mais voici que

(OPPOSITION... suite de la 1ère page)

Une manifestation de l’opposition mais depuis déjà plusieurs mois

A Delmas, plusieurs entreprises portent les traces des terribles événements du week-end (Haïti en Marche)

Le luxueux magasin Intérieurs Chics (Canez-Auguste), Pétionville, dévalisé par les émeutiers le samedi 7 juillet (Haïti en Marche)

aucun goût pour ces … jeux d’enfants. N’est-ce pas.En effet, ce sont les gamins de la capitale, et dans

tous les quartiers généralement quelconques, et à l’unisson

des organisations de base lancent 2 jours de ‘bat tenèb’, afin de préparer la relance de la mobilisation populaire. Les dates annoncées sont le mercredi 4 et le jeudi 5 juillet.

Traditionnellement les ‘tenèb’ se battent à midi.Mais plus jeunes, nous nous souvenons que nous

gamins, le faisions plutôt à 3 heures de l’après-midi et c’était le vendredi saint. C’est l’heure où, selon l’Evangile, Jésus finit par rendre le dernier soupir. Et les ténèbres de recouvrir alors toute la Terre. Dieu fait disparaitre la lumière et c’est le noir total. Le monde entier disparaît dans les Ténèbres.

C’est de cette même malédiction que l’opposition dite radicale menace le pouvoir de Jovenel Moïse.

Le faire disparaître dans les Ténèbres. A tout jamais. D’où l’expression : ‘bat tenèb.’

Cependant est-ce possible encore aujourd’hui ?Car tout ceci se passait il y a déjà plusieurs décennies.

Puis est arrivée la dictature de 30 ans de Duvalier père et fils, et qui tout de suite mit fin à une tradition aussi chargée d’esprit d’indépendance, libertaire même …

En effet, on était assez vite passé des ténèbres à 3 heures de l’après-midi, commémorant la mort du Christ, pour utiliser le phénomène à une toute autre fin : dire au gouvernement en place qu’on ne veut plus de lui.

Et aussi à une toute autre heure. Ce sont les ténèbres politiques, les ténèbres entrant en politique. Et ça se bat

envoyaient les enfants taper sur les pylônes. Sûrs que la police

La Secrétaire générale Michaëlle Jean

Jean ne se privera pas de le dire lors de la 2e édition du Forum économique de la francophonie, qui aura lieu à Paris le 27 octobre et dont Le Point est partenaire.

Le Point : On associe la francophonie à la langue et à la culture... Mais qu’est-ce que la francophonie

années 70, a signé la sortie d’un rapport colonial, voire d’un asservissement. Nous, gens d’Haïti, l’avons vécu de la sorte, notre île ayant longtemps été traitée comme une colonie de Saint-Domingue. Avant que survienne la décolonisation et que monte le désir de définir ensemble un espace commun, avec des valeurs communes et la langue française en héritage.

LE POINTÀ la tête de l’Organisation internationale de la

francophonie, ex-gouverneur du Canada, cette Haïtienne d’origine incarne une francophonie conquérante.

P R O P O S R E C U E I L L I S PA R M A R I E

pays membres de l’Union européenne ! Autant de boulevards économiques que l’on peut tracer sur le globe... Cette langue

économique ?Michaëlle Jean : La francophonie, c’est une langue

et une histoire que nous avons en partage. Son essor, dans les

dit pas COP21 (Conference of the parties) pour parler de la future conférence sur le climat, mais CdP21 (Conférence des parties)... Femme de caractère et de convictions, Michaëlle

BORDET ET JÉRÔME CORDELIERLa désignation de Michaëlle Jean

à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), en novembre 2014, fut une surprise. Celle qui a succédé à l’ex-président du Sénégal Abdou Diouf est, en effet, la première personnalité non africaine et la première femme à accéder à cette responsabilité. Un chapitre de plus dans le destin incroyable de cette femme de 58 ans, née en Haïti, dont le père fut torturé par les Duvalier, qui a émigré à 11 ans avec sa famille au Canada et est devenue journaliste puis gouverneur général du Canada. Michaëlle Jean a reçu Le Point au siège de l’OIF à Paris. Elle connaît bien la France puisqu’elle est mariée avec le cinéaste et philosophe français Jean-Daniel Lafond. Le couple aime à se ressourcer dans la maison qu’il possède dans le Poitou. Cette polyglotte accomplie (elle parle cinq langues) s’agace de la manie des Français d’employer des anglicismes à tout bout de champ. “C’est une façon de se coloniser soi-même”, s’énerve-t-elle. C’est ainsi qu’elle ne

Dès le départ de l’aventure de la francophonie, il y a eu un travail sur le développement économique.

Mais la langue des affaires dans le monde, c’est l’anglais...

Il faut arrêter avec les complexes. Le français est aussi une langue du commerce. L’esprit d’entreprendre se conjugue en français. Arrêtons de croire que l’espace francophone est un corps mort ! Dans certaines universités, on dit que la gestion des affaires ou les sciences ne pourraient s’enseigner qu’en anglais. Mais pourquoi ? Parce que, pour publier, il faut le faire en anglais... Et la traduction, ça n’existe pas ? Cette langue produit des idées. Elle est puissante, c’est une langue de création et d’innovation. On ne mesure pas toujours ici ce que représente l’espace de la francophonie, à savoir une présence sur les cinq continents. C’est, par exemple, 30 pays d’Afrique, et quand on sait que ce continent est aujourd’hui le plus convoité au monde... Mais il s’agit aussi du Mexique, du Canada, de l’Ukraine, des pays du Mékong et des Caraïbes et de 17

Michaëlle Jean : “La francophonie est un boulevard économique”

(OPPOSITION / p. 9)

d’état militaire.Ta n d i s q u e l e s

pylônes é lec t r iques de Port-au-Prince retentiront d’un concert assourdissant pour célébrer la chute du gouvernement militaire du général Paul Magloire (1956).

Nous étions encore en exil le 7 février 1986, cependant nous ne serions pas étonnés que les gamins de la capitale aient gratifié la fuite de Jean Claude Duvalier d’un ‘bat tenèb’ passé à l’Histoire.

Et avec d’autant plus de vengeance que le régime Tonton Macoute avait mis fin rapidement à cette tradition qui remonte probablement … à la colonie de Saint Domingue.

Papa Doc n’avait

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Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26 Page 9VOIRE REVUE ET CORRIGEE

... derrière le président Jovenel MoïseEt ce fut après le coup d’état militaire contre le

président provisoire Daniel Fignolé en l’année 1957.Fignolé était le leader incontesté des masses de Port-

au-Prince, spécialement celles du Bel Air où était la place forte de son mouvement (MOP) mais aussi surnommé le Rouleau (‘Woule woule, woule’).

L’armée fit le massacre que l’on sait au Bel Air et à

La Saline au lendemain de l’embarquement du ‘Professeur’ pour l’exil le 14 juin 1957.

C’est évidemment cette même armée qui va faire élire Duvalier. Pour son malheur aussi !

Mais revenons à l’opposition radicale qui donc a lancé deux jours de ‘bat tenèb’ contre le gouvernement Jovenel

n’oserait pas tirer sur des gosses.Cela jusqu’à Papa Doc, bien sûr.Il y a eu aussi des ténèbres au moins une fois pas

pour chahuter le pouvoir en place mais pour contester le renversement d’un président.

(OPPOSITION... suite de la page 8)

MANIFESTATIONS D’INTERỆT POUR LA PRODUCTION ET LA DIFFUSION DE QUATRE (4) SPOTS RADIO

& QUATRE (4) SPOTS TELELa Mission des Nations Unies Pour l’Appui à la Justice(MINUJUSTH) a l’intention d’émettre

une invitation à la Soumission de proposition pour la Production, Conception et Diffusion de quatre (4) spots de radio et de quatre (4) spots de Télévision en support au mandat de la MINUJUSTH pour une période d’un (1) an avec possibilité d’extension.

Les Entreprises de Communication/Radio ou Agences de Publicités intéressées à être présélectionnées par les documents de sollicitation de la MINUJUSTH sont priés de présenter une expression écrite à l’adresse électronique: [email protected] en copie à [email protected] ou en main propre à la Section des achats de la MINUJUSTH, salle 3C-28B, MINUJUSTH Log base, Boulevard Toussaint Louverture, Port-Au-Prince, à l`attention: M. Edrix PETIT (Case Officer et Personne de Contact) au plus tard le Vendredi 20 Juillet 2018.

Une conférence d`information sera organisée une semaine après le lancement de l’Appel d’offre. Les soumissionnaires intéressés seront invités à y assister.

Cette annonce ne constitue aucun engagement de la MINUJUSTH. La Mission se réserve le droit de modifier ou d’annuler toute ou en partie de ses exigences dans le processus.

REQUEST FOR EXPRESSIONS OF INTEREST FOR PRODUCTION AND BROADCASTING OF FOUR (4) RADIO

AND FOUR (4) TV SPOTSThe United Nations Mission For Justice Support in Haiti (MINUJUSTH) intends to issue

an invitation to Submission of Proposal for the Production/Conception services, broadcasting of four (4) radio spots and four (4) Television spots in support of the mandate of MINUJUSTH for a period of one (1) year with possibility of extension.

Communication Agency or Radio interested in being shortlisted by MINUJUSTH solicitation documents are kindly requested to submit a written expression of interest (EOI) to the email ad-dress:[email protected] with copy to: [email protected] or by hand to the Procurement Section, MINUJUSTH, room 3C-28B, MINUJUSTH Log base, Boulevard Toussaint Louverture, Port Au Prince, to the attention of: Mr. Edrix PETIT (Case Officer and Contact Person) no later than Friday 20 July 2018.

A Mandatory Pre-Bidding Conference will be held one week after the launch of the tender.

This announcement does not constitute a commitment by UNMIJUST. The Mission reserves the right to modify or cancel all or part of its requirements in the process.

UNITED NATIONSUnited Nations Mission for Justice Support in Haiti

NATIONS UNIESMission des Nations Unies pour l’Appui à la Justice en Haïti

MINUJUSTH

(OPPOSITION / p. 13)

Page 10: Révolte populaire et lutte de pouvoirufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00826/07-11-2018.pdf · 2018-07-23 · de l’historien Christian Geulen, l’auteure précise que la

Page 10 Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26WHAT’S UP LITTLE HAITI ? with Pascale E. Taddeo

that President Jovenel Moïse pull back the gas hikes or resign.The call for a rollback was echoed by Lower Chamber President Gary Bodeau, who

tweeted that he was giving “Guy Lafontant and the government a second chance to turn back” its decision.

Near the Toussaint Louverture International Airport a fiery barricade blocked parts of the road while an angry mob broke the front door of the Best Western hotel in Petionville with rocks. Outside, seven cars were set on fire. As black smoke billowed in the air, firefighters were no where to be found and the crowd of more than 300 men, holding machetes and batons, threatened more chaos. Elsewhere around the capital, businesses were pelted with rocks. Some were vandalized and looted.

“Every time you do it, the country becomes poorer,” Prime Minister Jack Guy Lafon-tant said in a televised address early Saturday morning as he appealed for calm and patience from the population. “Every time you destroy a store, it’s jobs that a Haitian will lose.

“Every time you do it, the country becomes poorer,” Prime Minister Jack Guy Lafontant said in a televised address early Saturday morning as he appealed for calm and patience from the population. “Every time you destroy a store, it’s jobs that a Haitian will lose.

“I’m asking you for patience because the administration’s vision is clear,” he said referring to him and President Jovenel Moïse who has been in office 17 months. “It has a clear program that it has continued to execute.”

Describing the government’s plans to bring 2,485 miles of roads and 24-hour elec-tricity to the country, Lafontant sounded more like a politician still on the campaign trail than one with a grip on

the deepening crisis.But as the crisis deepened Saturday, many wondered how long Lafontant had left in

office. A vote of no-confidence on his government had been put on hold late last month amid questions about the legality of four of ministers who were appointed in a recent cabinet shake up.

Haitians trapped in the unrest describe it as spontaneous and symptomatic of a much deeper anger in the population with the increase in fuel prices being the last straw.

“Gas prices going up is not good for us and it’s not good for you,” one young man told a Haitian-American couple as they tried to negotiate their way through one of many road blocks in southern Haiti, trying to get to the outskirts of the town of Cavaillon.

On Friday, the Haitian government announced that fuel prices would be rising as of midnight. The increases were set at 38 percent for gasoline, 47 percent for diesel and 51 per-cent for kerosene, the country’s Commerce and Economic Ministry said in a joint statement.

The Ministry of Social Affairs also announced new fares for public transportation, with some routes now going up as much as 50 percent.

While the price hikes affects everyone from the struggling construction company owner whose weekly diesel costs will now up go from $1,310 to $2,034 for 500 gallons, to the school teacher who will see her grocery bill increase, the poor is especially affected.

Since 2010, Haiti has lost nearly $770,750,000 in revenues by keeping gas prices low, government officials say.

“Only 25 percent of the population has benefited from the subsidization,” Haiti’s Fi-nance Minister Jude Alix Patrick Solomon said Friday at a press conference about the fuel hikes. “It’s difficult for you to be asking your international partners to give you budgetary assistance or support and at the same time you have revenue that you are not capturing.”

The fuel hikes are part of an agreement that Haiti entered into with the International Monetary Fund. It has called on Haiti to make sweeping reforms in its public administration and raise gas prices in accordance with its 1995 law that calls for prices to be adjusted with every shipment. Failing to do the reforms can cost Haiti up to $9 million in budgetary support from international donors.

A graphic of the hikes went viral shortly after 2 p.m. Friday as Haitians were watching Brazil lose to Belgium during the World Cup. Right after the game ended, the violence erupted with crowds in several major cities setting up fiery barricades with tires cutting off major roads. A lot of people got trapped in offices, in restaurants, hotel lobbies and on the streets. They either had to abandoned their car and walk home or take refuge at a hotel or friend’s house.

In Petionville, roads leading to wealthier hillside communities were targeted. Cars were pelted with rocks as residents attempted to make their way home. Protesters even cut off a detour to Montagne Noire that had become popular in recent days after upset residents in the Pelerin 5 community started protesting the demolition of several houses in the vicinity of the president’s private residence days earlier.

The government claims the houses were the private property of the state, and they had to be demolished for security purposes. But residents objected saying they have had no due process.

In response to the violence, the U.S. Embassy in Port-au-Prince warned U.S. citizens to avoid certain area and at the height of the violence on Friday issued a shelter in place order to embassy employees.

The true Haiti is safe and rich in cultureOur crime rate last year was significantly lower than those of the most popular tourist

destinations in the region, writes Bocchit Edmond, Haitian ambassador to the UKIn a curious article by the comedian Romesh Ranganathan about a trip to Haiti to

promote his BBC television show, he recounts unclothed babies, street gamblers, and dogs emerging from bushes to bark at unsuspecting tourists (Our man in Port-au-Prince: Wild dogs, voodoo potions, guns on the street and the threat of kidnap…, G2, 28 June).

And danger, apparently, lurks around every corner (despite the author never becoming victim to it – unless you count his incident with an ill-mannered dog).

Had Mr Ranganathan done his research, he would have known that Haiti is one of the safest countries in the Caribbean. Our crime rate last year was significantly lower than those of the most popular tourist destinations in the region, and we rank higher on the Global Peace Index.

AdvertisementIf a travel writer touring, say, London intentionally chose to stay in and tour only high-

crime neighbourhoods, readers would be left with a very different and very lopsided impression of London. Naturally, travel articles about London don’t do that, but this is precisely what Mr Ranganathan chose to do in Port-au-Prince.

His inaccurate depiction of our country and his narrow-minded caricature of the “bizarre natives” in their (by his account) dangerous and dirty land is a process of “othering” that goes beyond simple ignorance and traces back centuries.

It’s a shame that his viewers will learn about our country via cultural stereotype. But when the BBC is ready, we invite it to send a proper journalist to Haiti to show the country as it truly is: complex, dynamic, flawed and rich in culture and history.

That way, we can both understand one another better. Bocchit EdmondHaitian ambassador to the UK• Join the debate – email [email protected]• Read more Guardian letters – click here to visit gu.com/lettersSince you’re here…… we have a small favour to ask. More people are reading the Guardian than ever

but advertising revenues across the media are falling fast. And unlike many news organisa-tions, we haven’t put up a paywall – we want to keep our journalism as open as we can. The Guardian’s editorial independence means our only agenda is to provide trustworthy reporting for our readers around the world. Facts are sacred; so is our independence. So you can see why we need to ask for your help.

Haiti suspends fuel price hike after protesters riot

By The Associated PressPORT-AU-PRINCE, Haiti — Jul 7, 2018,The Haitian government suspended a fuel

price hike Saturday after widespread violence broke out across the capital and in the northern city of Cap-Haitien.

Prime Minister Jack Guy Lafontant had originally said the country needed to raise prices to balance the budget and gave no indication he would back down.

But his administration bowed to pressure after demonstrators took to the streets in protest.

A journalist from The Associated Press reported seeing several hundred people on

Saturday attack a Best Western Premiere hotel in Petion-Ville, one of the capital’s wealthiest neighborhoods. Guests were forced to remain inside as rocks were hurled through windows around 10 a.m. local time.

Security manned the building, but rioters shattered the main entrance before moving to another hotel.

No injuries or deaths were reported during the day’s incidents, but at least three people were killed Friday as protesters used burning tires and barricades to block major streets. At one point they attempted to set a gas station on fire but were held off by police.

The demonstrations began after the Commerce Ministry and Economic Ministry issued a joint statement announcing an increase of 38 percent to 51 percent for gasoline, die-sel and kerosene.

Government officials agreed to reduce subsidies for fuel in February as part of an assistance package with the International Monetary Fund. The agreement also included in-creased spending on social services and infrastructure and improved tax collection in an effort to modernize the economy of one of the poorest nations in the Western Hemisphere.

After the BulletThe injury follows its course, first the shock, then a slow, tranquil pause during which

one feels almost nothing, but afterwards, in a lover’s arms, or alone, any ordinary Independence Day, death comes along. Indran Amirthanayagam, c) July 4th, 2018

As violent protests continue over gas prices, U.S. airlines cancel all flights to Haiti

BY JACQUELINE CHARLESU.S. airlines canceled all of their flights to Haiti Saturday as the country’s embattled

prime minister called for Haitians to stop blocking roads and burning tires amid a civil unrest being triggered by the announcement of a sharp hike in fuel prices.

At least three people have died as a result of the violence that erupted Friday afternoon, including a police officer and security guard for a former legislative candidate and opposition leader. Also, two police stations — one in the city of Gonaives and the other in Carrefour on the outskirts of metropolitan Port-au-Prince — were set ablaze.

Spirit Airlines and JetBlue, which diverted its 1709 flight to Santo Domingo and then returned to Fort Lauderdale Friday night “due to the civil unrest,” all announced flight cancellations Saturday to Port-au-Prince.

“Due to concerns over safety from unrest in the area, Spirit Airlines felt it necessary to temporarily suspend service to Port-au-Prince, Haiti,” said spokesman Derek Dombrowski. “We apologize for the inconvenience this has caused, but the safety of our Guests and Crew is paramount. “

American Airlines canceled all of its flights including the one to Cap-Haitien in northern Haiti, spokeswoman Martha Pantin said.

“Anybody’s going to Haiti? All flights are canceled,” a Broward County Sheriff deputy at Fort Lauderdale-Hollywood International Airport yelled as he walked near the Transportation Security Administration check-in line.

The attacks, which appear to have overwhelmed a poorly-resourced Haiti National Police force that for the first time does not have the backing of a U.N. peacekeeping force, continued with fury Saturday with helpless residents and tourists watching as angry crowds attacked luxury hotels and the businesses owned by high-profile Haitians while demanding

Rioting in Haiti (Reuters)

Page 11: Révolte populaire et lutte de pouvoirufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00826/07-11-2018.pdf · 2018-07-23 · de l’historien Christian Geulen, l’auteure précise que la

Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26 Page 11TOUJOURS EN MARCHE

(FRANCOPHONIE... suite de la page 8)

HAITI SHOW BUSINESS L’oeil de la semaine

Cette semaine vous aurez toujours DJ Beenobee sur les ondes de Mélodie FM 103.3 : le Vendredi de 7 hres PM à 10 hres PM

et le Samedi de 6 hres à 9 hres PM avec l’équipe choc de Vibration SHOW

A cette émission, il y aura beaucoup d’invités dont CHIWAWA, l’animateur préféré des jeunes et PWAY avec son nouveau single intitule “ KITEM JWI LAVIM ”

Romaly St Fort de CATCH AGENCYvous parlera du Hangover de JUILLET 2018 et des Soirées Privilèges qui le précéderont.

Un compte-rendu du Bal de Djakout # 1 à l’Arcahaie, vous sera présenté aussi.

Branchez-vous le week end prochain sur Vibration Show, la nouvelle émission phare de la jeunesse haïtienne

avec DJ BEENOBEE et ROMALY ST FORT.

DANS LES BARS ET RESTAURANTS D’HAITIVous aurez à Aïoli, restaurant au no 39 de la Rue Metellus

de Pétion Ville, un grand show de danses latino-américaines, chaque samedi , à partir de 8 hres PM avec Harry Policard,

le grand maître de la danse en Haïti.

Très prochainement, vous aurez au Bar de l’ére, Rue Capois à Port-au-Prince, le mercredi, un spectacle musical de choix

avec DJ BEENOBEE et des artistes de marque.

A l’Hôtel ELITE de Delmas 31, chaque dimanche, c’est Party Intense.Ce dimanche on aura Jean Luc Verna, Scarface et DH UNO.

RESTEZ BRANCHES SUR VIBRATION SHOW, Mélodie FM 103.3 pour en savoir davantage.

partagée constitue un catalyseur, un levier pour faire des affaires ensemble, pour échanger.

Concrètement, promouvoir la francophonie économique, qu’est-ce que cela signifie ?

La question de la circulation des personnes et des biens est centrale. On ne peut pas penser une vraie stratégie économique de la francophonie sans mobilité. Après, c’est aussi travailler à l’essor des peuples. Il est indispensable de mettre l’accent sur le développement, d’où la mise en place de l’Institut de la francophonie pour la formation et l’éducation de Dakar, qui entend former 100 000 maîtres en dix ans.

Mais, avant de penser à l’économie, il y a souvent d’autres problèmes à régler. Comme assurer les processus démocratiques en Afrique...

Le fait de pouvoir organiser des élections dans les règles, avec des instruments fiables et dans un climat apaisé, donne des garanties indispensables aux investisseurs. Mais les populations ne sont pas passives. On sent un éveil des consciences. Au Burkina Faso, très récemment, on a vu une méthode d’un autre temps avec ce coup d’État. Mais la population s’est rebellée, elle a dit non. Le monde est traversé par de grandes turbulences - le terrorisme, qui s’appuie sur cette jeunesse confrontée au chômage et à un sentiment d’impasse. Nous sommes dans une course contre la montre, il faut arriver avant ceux qui cherchent à embrigader, avant les forces qui se nourrissent du chaos. Nous avons tourné la page de l’assistanat, et notre défi consiste maintenant à mettre en partage nos savoir-faire. Pour cela, nous n’avons pas à réinventer la roue : les compétences, les expertises, nous les avons, il suffit de les partager ! En Afrique, les défis sont sérieux, mais des gens sont en action tous les jours. Et de nombreux pays affichent un taux de croissance qui fait rêver beaucoup de pays occidentaux...

Est-ce votre histoire personnelle qui vous rend aussi positive ?

Oui, c’est peut-être parce que je suis à la fois du Sud, étant née en Haïti, et du Nord, ayant vécu au Canada. J’ai eu à prendre le chemin de l’exil avec ma famille pour fuir la répression. Nous sommes allés au Québec, je suis devenue canadienne, mais je suis restée toujours en contact avec ma langue et ma culture d’origine. Je suis retournée en Haïti après la chute du régime de Duvalier, et plus tard, après avoir été gouverneur général du Canada, comme envoyée spéciale de l’Unesco après le séisme de 2010. Cela m’a permis de voir les dysfonctionnements de l’action multilatérale, les limites de l’humanitaire et des organisations internationales.

Que peut faire la francophonie face à la crise des migrants ?

Quand je vois ces milliers de personnes poussées sur les routes par la guerre, la répression, un sentiment d’impasse ou les conséquences du réchauffement climatique, je ne suis évidemment pas indifférente. Je suis passée par là... Quand je suis arrivée au Canada, c’était sauve-qui-peut ! Au Canada, on a trouvé l’ouverture et la solidarité. On repartait de zéro, on vivait à quatre dans une pièce et demie. J’ai connu les fins de semaine où il ne restait que 25 cents pour vivre. La misère... Le Canada s’est construit sur sa capacité à accueillir et en a même fait un facteur de croissance. Mais le rêve de tous, c’est de bien vivre chez soi. Parmi les 80 États membres de notre organisation, il y a des pays de départ, des pays d’accueil, des pays de transit, des pays de destination. Il est essentiel d’investir à la source du problème. En Europe, plusieurs centaines de millions ont été investis pour construire des murs, des barbelés, des zones de non-accès, des centres de détention, des dispositifs de rapatriement. Si nous investissions ne serait-ce que la moitié de cette somme dans le développement économique, vous rendez-vous compte de notre capacité d’action ?

Michaëlle Jean “La

francophonie est un

boulevard économique”

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Page 12: Révolte populaire et lutte de pouvoirufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00826/07-11-2018.pdf · 2018-07-23 · de l’historien Christian Geulen, l’auteure précise que la

Page 12 Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26SCIENCES & VIE

1 0 3 . 3 F M / w w w . r a d i o m e l o d i e h a i t i . c o m

(RACISME... suite de la page 2)

Histoire : D’où vient le racisme ?propre intégrité. Et ceci d’autant plus que le périple autour du globe du navigateur portugais Ferdinand de Magellan (1480-1521) au XVIe siècle, faisait comprendre aux Espagnols que la terre était comparable à une balle sur laquelle l’espace était nécessairement limité. Ce qui avait pour conséquence qu’à moyen ou long terme, « les Espagnols devaient partager la planète avec les autres nations qui peuplent le monde – et cela, ils ne le voulaient pas ».

Cette idée relative à « une diversité des races » devait donc connaître une fortune exceptionnelle : elle allait servir de caution à la violence colonisatrice. Elle permettait aux Espagnols de légitimer les exactions et les annexions brutales, l’esclavage et l’exploitation sans pitié d’autres parties du monde. « Bientôt, du point de vue « racial », chacun de différent passait non seulement pour inférieur, impur et dangereux, mais aussi paresseux, lascif, cupide, irrationnel. » On insinuait que les autres « races », en particulier les Noirs, représentaient tout ce que vous-mêmes ne vouliez, refusiez ou ne pouviez en aucun cas être : l’image inversée d’une humanité conquérante. Les caricatures et les histoires inventées sur les cannibales servaient de support et de véhicule à cette image que l’on se faisait de l’Autre. Si, plus tard, la doctrine raciale sera théorisée, ces prémisses supportaient déjà la caution d’un système de domination hautement efficace dont la traite négrière et le commerce des esclaves en général constituent une illustration.

La « race » des BlancsL’idée que les autres étaient fondamentalement

différents et inférieurs étaient si profondément gravée dans les consciences (la différence des sexes a précédemment servi de base à cette distinction : la femme ayant, jusqu’à hier, été considérée comme « inférieure » à l’homme) que certains Européens considéraient comme leur devoir moral d’éduquer et de civiliser les esclaves. D’autres commencèrent à observer méthodiquement les supposés primitifs. C’était le début de l’ethnologie. Souvent les ethnologues ont mené des recherches pour le compte des colonialistes qui voulaient mieux connaître leur zone d’influence afin de mieux asservir les peuples.

Au XVIIIe siècle, les « Lumières » revendiquèrent la Liberté, l’Égalité et la Fraternité pour tous les peuples, mais le racisme, loin de disparaître, s’était trouvé un allié de poids : on avait entrepris de trouver « quelque chose qui ne pouvait pas exister », à savoir des preuves scientifiques de l’existence et l’inégalité des « races humaines ».

L’analyse porta d’abord sur les apparences extérieures. « L’humanité atteint sa plus grande perfection dans la race des Blancs », selon le philosophe Emmanuel Kant. « Les Indiens jaunes ont déjà moins de talents. Les Nègres sont situés au bas de l’échelle ». Pour ce philosophe, les Noirs « n’ont reçu de la nature aucun sentiment qui s’élève au-dessus de la niaiserie ». Certains croyaient avoir trouvé une explication dans le climat : la tempérance climatique de l’Europe « favorisant » l’émergence de cultures élevées, tandis que la chaleur rendrait les gens paresseux et le froid, sans cœur (ils pensaient aux Esquimaux). D’autres ont créé la figure du bon sauvage qui vit dans une sorte d’état primaire naturel. Ils concédaient, en revanche, que les Européens sont moralement dégénérés (la civilisation dénature, comme dit Rousseau).

Plus tard, les anthropologues élaborèrent des critères

de distinction fondés sur des apparences physiques. Le crâne, la mâchoire, la forme du nez – tout était mesuré par des chercheurs et exposé sur de longs tableaux, ce qui plus tard finira dans les manuels du national-socialisme. Bien que ces arguments soient dénués de tout fondement, cela n’a pas empêché ceux qui en tiraient profit d’y adhérer et de les propager : « Ce qui n’était pas convenable, on faisait en sorte qu’il paraisse convenable », passant sous silence tout fait de nature à contredire cette idéologie devenue officielle. Et si, comme avec les Juifs, on ne pouvait pas faire de différences au niveau de l’apparence physique, sur les caricatures de la propagande nazie on les affublait d’un nez crochu et d’une mine patibulaire, et à partir de 1939, cette fois dans la vie réelle, on leur faisait arborer l’étoile de David comme « signe » distinctif.

Mais le racisme peut être surmontéDans ce même ordre d’idées, la génétique n’a pas

plus apporté la confirmation espérée à ces préjugés, constate Vu. L’analyse du génome humain s’est révélée très complexe. Les humains se sont toujours déplacés d’un continent à l’autre, se sont mélangés par vagues successives et ont engendré des enfants avec des personnes appartenant à d’autres groupes antérieurement présents. Cette diversité se reflète dans l’ADN des descendants. Si l’on devait comparer celui de tous ceux qu’on désigne comme Blancs ou Noirs (ou qui se définissent comme tels), aucune différence remarquable ne serait décelable, confirme Vu.

Le racisme fut et reste une idéologie dénuée de fondement scientifique, une vue sur le monde secrétée par des conditions socio-historiques. Pendant des siècles domine cette idée selon laquelle les différences entre les personnes déterminent leur statut dans le monde. Ces différences sont parfois fondées sur l’apparence extérieure, parfois sur le « bleu » du sang ou sur « la pigmentation » des gènes, même sur l’origine, la culture ou la religion supposées. « Le résultat reste le même, comme au Moyen Âge », résume Vu, « les autres mettent en danger leur propre groupe et devraient partir ».

Finalement c’est la recherche même des différences qui engendre le racisme : elle est dans la volonté de voir une inégalité qui place son propre groupe de manière immuable au-dessus de l’autre groupe. « En fait, il s’agissait toujours de pouvoir et de son abus », conclut l’auteure. « L’argent, le travail, le logement, la participation culturelle et politique sont précieux. Le racisme décide qui obtient quoi ». Au moins nous savons que tout n’est pas perdu car, comme dit Vanessa Vu, « le racisme n’est ni un défaut humain ni une maladie incurable. Il est une invention des humains. C’est la raison pour laquelle il peut être surmonté par les humains ». Heureusement !

H. Hérard N.d.l.r.(1) Vanessa Vu est rédactrice dans le domaine de

la société et de la politique et diffuseure d’émissions en ligne pour le ZEIT ONLINE. Son texte « Idéologie : l’invention du racisme » a paru dans le Zeit-Online du 13 juin 2018.

(2) Aristote (384 av. J.-C.1 - 322 av. J.-C.) est un philosophe grec de l’Antiquité. Il est, avec Platon dont il fut le disciple à l’Académie, l’un des penseurs les plus influents que le monde ait connus.

plus puissants, les considéraient comme arriérés et non civilisés. ».

Le Moyen Âge chrétien marque un tournant décisif. Dans l’ordre mondial aristotélicien (2), il y avait de la place pour tout le monde, quoiqu’avec des droits différents. Par contre, les chrétiens de l’époque ont pour la première fois affirmé que leur religion était la seule « vraie » religion, valable pour tous, universelle. Ceux qui refusaient de se convertir étaient voués aux gémonies, et considérés comme un danger pour la chrétienté ; danger que, du point de vue des chrétiens, il fallait circonvenir et neutraliser au plus tôt. Saint-Augustin et d’autres érudits et scolastiques médiévaux, ont donné à la nouvelle idéologie une assise théologique et accrédité l’idée que les non-chrétiens constituaient une menace, tant pour l’existence des chrétiens eux-mêmes, que pour l’avenir du christianisme.

De la « pureté de la foi » à la « pureté du sang »L’idée selon laquelle les chrétiens seraient supérieurs –

comme le pensent aujourd’hui les musulmans fondamentalistes – était importante pour ce qui allait devenir, à partir des temps modernes, une idéologie appelée « racisme ». On chercha à établir une différence essentielle entre soi et les autres, supposés complètement différents, pour justifier une prétendue supériorité et s’octroyer par incidence, un droit exclusif au pouvoir et sur les ressources accessibles.

L’année 1492 restera gravée dans toutes les mémoires et pour cause : l’édit de l’Alhambra ordonne la conversion forcée des Juifs espagnols. Ainsi, les chrétiens ont-ils parachevé la Reconquista, la reconquête du pays, là où auparavant, pendant des siècles vivaient dans la concorde chrétiens, juifs et musulmans.

Cependant les chrétiens dérogeaient à leurs propres règles, la méfiance à l’égard de l’étranger (méfiance entre-temps assortie d’une justification théologique) étant trop vive. Ils soupçonnaient les Juifs convertis au christianisme de superficialité et de continuer secrètement à vivre leur religion. Le baptême et le credo seuls ne suffisaient plus. De la question de la « pureté de la foi » on est alors passé à celle de la « pureté du sang ». Le soupçon de sang « impur » pouvait frapper n’importe qui, du simple paysan jusqu’au noble. Le résultat était souvent de finir sur un bûcher. C’est au cours de cette période mouvementée que le terme « race » apparut pour la première fois. Il avait pour fonction de faciliter, en vue de les convertir, l’identification d’individus ou de groupes sociaux.

Le fléau de la diversité Née en Espagne, cette vue s’est propagée dans toute

l’Europe. L’Espagne était alors un foyer culturel important, point de départ des grandes explorations maritimes qui contribuèrent à la diffusion des idées nouvelles à travers le monde. Et réciproquement, les autres pays ou nations s’intéressaient aux manœuvres espagnoles. L’Europe, creuset de trois grandes religions monothéistes, était en train de se réorganiser et le catholicisme s’effondrait. On cherchait à savoir comment les Espagnols procédaient pour résister au chaos. Et l’Espagne considérait la diversité comme une menace à sa

du président Jovenel Moïse, et ce, malgré le fait que le gouvernement a reculé, samedi, en annulant la forte hausse du prix du carburant annoncée la veille.

De nouveaux pillages ont par ailleurs eu lieu au coeur de la capitale haïtienne, dans la commune de Delmas. Quelques groupes s’attelaient aussi à construire de nouvelles barricades

en périphérie de Port-au-Prince.Près d’un des commerces pillés, Alphonse Charles

tentait de rester calme devant la carcasse brûlée de sa voiture.J’accuse le coup, mais c’est la réalité du pays : dès

lors qu’on vit en Haïti on est fâché, frustré face à la façon dont les choses sont gérées par les politiciens.

Alphonse Charles« Je dois continuer à vivre, on ne va pas se laisser

emporter pour ça seulement », a-t-il ajouté.De jeunes hommes s’affairaient par ailleurs à retirer

les étagères vides des supermarchés incendiés lors des manifestations des deux derniers jours, tandis que plusieurs corps reposaient parmi les débris dispersés dans les rues.

Le chef de police de Port-au-Prince, Michel-Ange Gédéon, a appelé les forces de l’ordre à réprimer les « bandits qui menacent la paix et la sécurité du pays ».

Vendredi, on a rapporté aux moins trois morts, et la police a signalé dimanche avoir trouvé quatre cadavres supplémentaires.

Plusieurs compagnies aériennes comme American Airlines et Air France ont annulé leurs vols samedi et dimanche matin, annulations susceptibles de se prolonger en après-midi faute de personnel pouvant se déplacer pour assurer le service à l’aéroport Toussaint Louverture.

L’aéroport a également indiqué ne disposer que d’un stock limité d’eau et de nourriture.

Les dégâts sont particulièrement majeurs : un peu partout dans le pays, les réseaux de communication ont été coupés ou endommagés. Difficile, voire impossible de joindre certaines personnes par téléphone ou Internet.

Les habitants tentaient malgré tout de revenir à une vie normale. Beaucoup de marchandes de fruits et légumes ont repris leur place sur les trottoirs, et les taxis-motos étaient de retour à leurs carrefours habituels, même si les clients se faisaient rares. Quelques voitures tentaient de se frayer un passage au milieu de rues encore chargées de barricades.

Le Canada lance un appel au calmeLa ministre des Affaires étrangères, Chrystia

Freeland, a publié dimanche un communiqué pour faire part de sa préoccupation concernant « la violence et les troubles civils » dans le pays.

« Les Canadiens se tiennent aux côtés du peuple d’Haïti en ces temps difficiles, et nous offrons nos plus sincères condoléances aux victimes de la violence », a déclaré la ministre.

Le gouvernement fédéral a par ailleurs lancé un avis recommandant aux Canadiens d’éviter tout « voyage non essentiel » en Haïti, « en raison des troubles civils qui sévissent à travers le pays ».

Le gouvernement haïtien a annoncé samedi le gel « jusqu’à nouvel ordre » de la hausse du prix des produits pétroliers.

Les autorités avaient fait part la veille d’une augmentation des prix de l’essence (38 %), du diesel (47 %) et du kérosène (51 %).

Le nouveau cadre de référence entre le Fonds monétaire international (FMI) et Haïti, signé en février, prévoyait la cessation de la subvention publique des produits pétroliers, l’une des sources du déficit budgétaire de l’État.

Ottawa recommande de ne pas se rendre en Haïti

(HAITI-OTTAWA... suite de la 1ère page)

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Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26 Page 13HAITI QUEL DEVELOPPEMENT !

Les revendications économiques (3)

(CATASTROPHE SOCIALE / p. 15)

(OPPOSITION... suite de la page 9)

En ce qui concerne les moyens de production, le premier serait la terre, mais celui-ci a été traité dans le secteur consacré au foncier (2) que je ne voulais pas aborder ici ; mais ici nous avons la 2ème revendication qui parle des investissements à faire dans les infrastructures agricoles. L’approvisionnement en semences locales est abordé dans la 4ème revendication en même temps que l’approvisionnement en engrais et de pesticides naturels, pendant qu’on mentionne l’interdiction des semences hybrides et d’OGM, d’engrais ou de pesticides chimiques qui peuvent avoir des effets néfastes sur l’agriculture et l’environnement.

Les informations et la formation dues au paysan se retrouvent dans la 3ème revendication qui parle d’accompagner la paysannerie, dans la 6ème qui parle d’assistance technique, de services de labourage, de banques d’intrants et de banques de crédit agricole. C’est là, à mon avis qu’il faut placer la 11ème qui demande la création d’un fonds de relèvement et d’un système d’assurance agricole pour permettre à la paysannerie de reconstituer les exploitations agricoles qui auraient été détruites lors d’une catastrophe naturelle.

Toujours dans l’objectif d’accompagner la paysannerie, la 7ème revendication parle de mettre des agronomes, des techniciens et des agents agricoles dans toutes les DDA et BAC et leur donner les moyens de faire l’encadrement technique et l’accompagnement de la paysannerie. La 8ème parle de faire la formation et l’accompagnement de la paysannerie pour renforcer sa capacité technique dans le contrôle des ravages causés par les insectes, vermines et maladies dans la production agricole. C’est ici que je place la 9ème revendication : mettre des laboratoires de recherche agricole dans les régions pour faciliter l’analyse des facteurs susceptibles de représenter un handicap pour l’agriculture du pays.

Nous arrivons enfin aux revendications que je

traiterais de politiques. La 5ème parle d’encourager la paysannerie à développer des coopératives de production, de conservation, de transformation et de commercialisation dans toutes les communes ; renforcer celles qui existent et les encourager à se regrouper en fédérations ; voter des lois pour la protection de ces structures. Nous reviendrons sur ce thème car il touche aussi les revendications concernant la transformation et la commercialisation.

Il faut mentionner la 12ème : Préparer et appliquer un plan national de développement agricole pour permettre d’agir réellement sur la crise de l’agriculture et de créer les conditions pour que le pays arrive à récupérer sa souveraineté alimentaire, en y associant la 10ème : Créer les conditions pour que la paysannerie participe à toutes les décisions concernant le développement, la valorisation, la protection et le contrôle de la production agricole.

Et nous arrivons à celles qui touchent le fonctionnement de l’État , la 13ème : Réorienter, restructurer, renforcer et déconcentrer le Ministère de l’Agriculture, lui donner un personnel qualifié et des moyens de fonctionnement pour permettre de réglementer et de cordonner le secteur agricole et permettre au pays de retrouver sa souveraineté en matière d’alimentation et la 14ème : Augmenter progressivement le budget d’investissement pour l’agriculture de manière à correspondre aux besoins des personnes vivant en milieu rural.

L’objectif final étant de réhabiliter et renforcer le système d’agriculture familiale, tout en protégeant la production nationale contre la concurrence des produits agricoles importés (1ère revendication).

Bernard EthéartSamedi 7 juillet 2018

Dans mes deux derniers papiers (voir Les revendications économiques 1 et 2 in : HEM Vol.32 # 24 et 25) je me suis contenté de donner la liste des revendications pour trois secteurs (sur quatorze), celui de l’agriculture, celui de la transformation et celui de la commercialisation. C’est le moment de donner des explications sur ce choix quelque peu restrictif

Tout d’abord, cela me permet de parler de la « conjucture », si je puis utiliser ce terme, dans la mesure où il s’agit d’une conjoncture toute personnelle. En effet, au moment où je rédigeais ces papiers, j’étais engagé à une étude, commanditée par la PAPDA (Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif) sur l’agro-business en Haïti. J’étais donc en plein dans le domaine de l’économie.

Cette étude nous a amenés à mieux comprendre l’attitude de rejet de l’agrobusiness de la part des paysans, et les différentes revendications pointent du doigt les aspects spécifiques de l’agro-business qui sont au désavantage des paysans. Voyons cela de plus près.

Chaque série de revendication est précédée d’un « chapeau » qui expose le sens des différentes revendications. Le « chapeau » pour l’agriculture se lit ainsi : « Dans un dialogue politique avec tous les acteurs du secteur agricole, l’État doit définir et appliquer une politique agricole qui permette à tous sans discrimination, les femmes comme les hommes, les jeunes comme les vieux, mais particulièrement les paysannes et paysans, de jouir de leur droit à l’accès aux moyens de production, de s’approvisionner en semences locales, de recevoir les informations et la formation sur le secteur agricole, de leur droit au travail, de leur droit à une alimentation correcte et de leur droit à un revenu qui leur permette de vivre dans des conditions acceptables ».

Du feu et des cendresUn immense volcan vient d’embraser Haïti les 6 et 7

juillet 2018. Aux quatre coins du pays de nombreux foyers de feu dégagent encore de longues colonnes de fumée qui viennent épaissir l’enfumage des politiques conduites par le pouvoir d’essence macoute soutenu, à bras le corps, par la communauté internationale depuis 2011. Des mesures inflationnistes sur le carburant prises par le gouvernement, en échange d’un hypothétique prêt de 95 millions de dollars du FMI, ont mis le feu à la poudrière.

À l’heure des premiers bilans, il est utile de demander qui assumera les responsabilités ? Comment un pouvoir qui a dilapidé quelque 3 milliards de dollars de PetroCaribe en 3 ans avec l’aide de la communauté internationale peut-il s’aliéner la colère du peuple pour si peu ? Suffira-t-il aussi d’abandonner ces mesures pour que tout rentre dans l’ordre ? Ne faudra-t-il pas que les décideurs assument la responsabilité des conséquences de leur décision et démissionnent pour donner un semblant de normalité à ce pays combien déjà martyrisé ?

Bonne lecture

Une logistique mobilisant d’énormes ressources financières et politiques

Les évènements qui se sont déroulés durant ces derniers jours nous interpellent tant par leur violence inouïe, témoignant au demeurant de la vulnérabilité dans laquelle les Haïtiens vivent, que par l’incompétence et l’irresponsabilité des décideurs politiques et de leurs sponsors nationaux et internationaux.

Il y a une grande majorité qui se retrouve victime d’une double médiocrité exercée comme pression au sommet et à la base de la pyramide sociale. Mais leur accommodement, leur silence et leur opportunisme les rendent davantage complices de la médiocrité de ceux d’en haut, alors qu’ils devraient œuvrer dans la résistance pour contribuer à desserrer l’étreinte par l’émancipation de ceux d’en bas.

Beaucoup de choses seront dites par d’autres, et sans doute avec plus d’acuité, ce n’est pas nécessaire d’en

rajouter. Nous nous contenterons de relever deux choses dans ce qui s’est passé en Haïti entre les 6; et 7 juillet 2018 et pour finir nous ferons une suggestion à ceux et celles qui, de par leur position sociale ou de par leur fonction, peuvent influer sur l’opinion et jouer un rôle pour ramener Haïti vers une gouvernance rationnelle.

Il n’échappe à aucune intelligence que les évènements des 6 et 7 juillet 2018 ont exigé le déploiement d’une logistique qui requiert le contrôle d’énormes ressources financières et de puissants leviers politiques. À l’évidence, il n’appartient pas au premier quidam de pouvoir immobiliser pendant 48 heures toutes les unités de la police, si promptes d’habitude à intervenir brutalement quand les écoliers descendent dans les rues pour réclamer des professeurs dans leur salle de classe, alors que tout le pays brûlait par l’activation de foyers de feu intelligemment coordonnés et synchronisés.

Personne ne viendra nous dire que ce sont les “faiblesses” de l’opposition qui sont responsables de ces émeutes. Car de forces l’opposition n’en a plus, noyée qu’elle est dans son impuissance et dans sa stratégie du plat-ventrisme. Il n’est pour autant pas interdit de croire que les initiateurs du mouvement ont perdu en chemin le contrôle de leurs opérations. Ce qui explique l’ampleur des dégâts. Ils ont visiblement sous-estimé le degré de colère et l’intense aigreur de la population vis-à-vis de l’arrogance et du mépris affichés par les décideurs politiques et les élites économiques notamment pendant ces 7 ans de pouvoir Tèt Kale. Encore qu’il n’est pas exclu que ce soient des rivalités bourgeoises entre les factions alliées du pouvoir qui s’entredéchirent pour le contrôle des maigres ressoruces de l’État en exploitant la colère du peuple.

Un bilan qu’il faut assumer responsablementLes images qui circulent sur les réseaux sociaux

et dans les médias n’ont rien à envier à la désolation que présentent les villes détruites en Syrie et en Lybie par les guerres commanditées par les grandes puissances pour piller les ressources des peuples du sud. À première vue, le bilan est extrêmement lourd, pour ne pas dire apocalyptique. Et ce

seront les mêmes qui paieront les frais.Le trésor public, notamment à travers l’ONA, sera

au rendez-vous pour compenser les pertes des entrepreneurs, les pouvoirs publics seront redevables et soumis aux quatre volontés du secteur privé, et les politiques continueront d’avoir les coudées franches pour transformer les ressources de l’État en rente pour leur famille et leurs alliés. Mais jusqu’où continuerons-nous d’aller plus loin dans l’indigence ? Sommes-nous si peu capables de responsabilité ? À quoi sert d’être intelligents encore en Haïti si nous devons être gouvernés en permanence par la tyrannie de la bêtise ?

Il va sans dire qu’il ne suffira pas, pour calmer les esprits, de revenir sur cette décision malencontreuse. Logiquement, elle aurait dû être pesée mille fois dans la balance avant que d’être prise. Puisque confrontée raisonnablement à la précarité ambiante et à la grogne sociale sous-jacente, elle devrait être abandonnée. Maintenant que le feu a été mis aux poudres, et que le pays sort aveuglé et suffoqué par la fumée épaisse qui s’est ajoutée à l’enfumage des décisions politiques de ces 18 mois, il faut que les responsabilités soient assumées. Et dans le contexte actuel, se montrer responsable est une attitude qui doit être collectivement partagée.

Pour le pouvoir exécutif et législatif, il faut un exercice responsable capable de redonner confiance dans la gouvernance publique. Si le parlement avait su jouer son rôle de contrôle, le pouvoir exécutif n’aurait pas été aussi à l’aise pour plonger le pays dans cette crise. Le parlement doit remettre en question sa gouvernance et faciliter l’émergence d’une direction mixte incluant d’autres forces politiques n’appartenant pas à la majorité au pouvoir. C’est un minimum dont on pourra se contenter à défaut d’exiger la dissolution du parlement. Le gouvernement ne peut pas continuer à exercer son autorité quand il a perdu en 48 heures le contrôle de tout et sur tout. Il doit dans son intégralité démissionner pour faciliter la mise en œuvre d’une politique crédible. C’est son aveuglement qui l’a poussé à ignorer les signaux pourtant visibles qui annonçaient cette catastrophe sociale.

Du feu et des cendres pour épaissir l’enfumage politique

L’opposition appelle à battre les ténèbres ...c’est sur les pylones électriques que nous autrefois ‘battions les ténèbres’. Mais lesdits pylones aujourd’hui ne sont pas en métal mais en bois.

Encore un calcul de Papa Doc, qui sait.Il faudrait donc alors que notre opposition dite

radicale convertisse plutôt ses manifestations en ‘concerts de casseroles.’

Comme il continue à en avoir de ceux-ci dans les pays sud-américains.

Conclusion : Il faut donc commencer à intéresser beaucoup plus de manifestantes (que de manifestants) à descendre dans les rues.

Voilà.

Marcus - Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

d’avec les ténèbres. »Voilà, tout est dit. En un mot.Mais que signifie ‘bat tenèb’ aujourd’hui à Port-au-

Prince ?La capitale n’est plus la même. C’est une ville qui

n’est plus une ville (même avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010). Nous voulons dire une immense agglomération de plus de 3 millions d’âmes mais où personne ne connaît plus personne.

Rien à voir avec serait-ce le Bel-Air des années 1960.On s’imagine un tel événement par contre au Cap-

Haïtien ou à Jacmel ou toute autre ville du pays avec une population plus cohérente malgré la forte émigration qui a marqué ces dernières décennies. Et aujourd’hui encore plus qu’avant.

Ensuite (et c’est aussi important), classiquement

Moïse.Le déclarant de ce fait, indésirable. Ecoutons ce que dit la Bible du concept de ‘battre

les ténèbres.’‘Les ténèbres (le mot est toujours utilisé dans sa

forme plurielle) sont un concept ou une croyance religieuse qui désigne le néant, la mort, l’état de l’âme privée de Dieu, de la grâce. Elles sont la représentation de l’ombre, et par conséquent s’opposent à la lumière.’

« Au commencement, Dieu créa les Cieux et la Terre. La Terre était informe et vide. Il n’y avait que les Ténèbres à la surface de l’abîme … ».

« Puis Dieu dit : que la lumière soit. Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne et il sépara la lumière

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Page 14 Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26

En Bref... (... suite de la page 2)

LES JEUX DE BERNARD

HORIZONTAL1. Surnom de la selection nationale de foot colombienne -2. Peuple indigène de l’Oklahoma - Rivière de Mongolie - 3. Célébrité -4. Hurler - Code de la monnaie de Cuba -5. En ce lieu - 6. Nouveau président du Mexique -7. Exacoulomb - Aluminium - 8. Palais haïtien achevé en 1813.

VERTICAL1. Gardien de but de la Belgique -3. Travaille le fer -4. Conjonction -5. Brulantes -6. Fruit tropical -7. Devenir âcre -8. Lwa - Actinium -9. Entraîneur de l’Argentine.

C A F E T E R O SO # O T O # A G AU # R # R E N O MR U G I R # C U PT # E # I C I # AO B R A D O R # OI # O # E C # A LS A N S S O U C I

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SCRABBLEArrangez les sept lettres ci-dessous

pour former un mot français

Solutions de la semaine passéePASSION

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Solutions de lasemaine passée:

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LES JEux dE BERnARdAllez de LECHEE à BATTUS, en utilisant des mots du vocabulaire français, et ne changeant qu’une lettre par ligne.

Mots Croisés

Khazri - Sungyeung - Mikel - Lloris - Neuer - KjaerHawsawi - Ruiz - Kouyate - Modric - Hasebe

Lichtsteiner - Benatia - Hazard - Guerrero - AkinfeevTorres - Falcao - Kolarov - Dejagah - Gunnarsson

Granqvist - Kane - Ramos - Lewandowski - JedinakGodin - Marquez - Messi - Ronaldo - ElHadary

K A R A T EK A R I T EP A R I T EP A R I E EP A R I E SP E R I E SP E P I E S

L E C H E E

B A T T U S

A H O A C L A F L E K I M RI A H O D L A N O R E TT N S R G R A N Q V I S T N OA I E U V Z N C M I R RN K B U A I O A I I E E E RE S E N E K Z R R R T D R S S EB W L O R I D A S D R O U S SK O H S O N T L E N G M IA D A H M S H F U O G A EN N D A K C R G E Y K R J T SE A A G I J A E E Q E A IR W R A L A U N U V D Y RA E Y J N E E N I U OM L E G Z R U N O LO D K H A Z R I G A K LS I W A S W A H K

défis de l’heure, la séance d’interpellation du Premier Ministre Jack Guy Lafontant jusqu’ici en continuation, sera reprise incessamment au Parlement haïtien. »(Haïti Libre)

Levée de boucliers contre le déguerpissement des «voisins» du PrésidentHPN - Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Clamé Ocmane Daméus a été vivement critiqué jeudi (5 juillet) après avoir ordonné la destruction des maisons se trouvant dans le voisinage de la résidence du Président Jovenel Moise au motif que leurs propriétaires se seraient installés de manière illégale sur ces terres qui appartiendraient à l’état haïtien. Des responsables d’organisations de droits humains, des hommes de loi et même un député proche du Président Jovenel Moise, ont vivement critiqué ce jeudi la décision du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Clamé Ocmane Daméus d’ordonner la destruction des propriétés construites dans le voisinage du domicile de la famille présidentielle à Pèlerin 5. Pour le directeur exécutif du RNDDH, réseau national de défense des droits humains, Pierre Espérance, il s’agit d’une décision illégale et arbitraire. Nous sommes à la fois consternés et préoccupés, a-t-il dit, rappelant que pour une telle opération, il aurait fallu une décision de justice. De plus, le militant des droits humains qualifie de discriminatoire la correspondance du chef du parquet qui demande à la police de déloger les voisins du chef de l’Etat afin que les ‘paisibles citoyens’ puissent vivre dans la paix. La responsable de programme de la fondation “Je Kale”, une organisation de droits humains, Marie Yolène Gilles abonde dans le même sens. Cette décision est illégale, a-t-elle dit estimant que si les voisins du Président Moise ont construit sur un terrain appartenant à l’Etat, c’est aussi le cas du propriétaire de la maison où vit la famille présidentielle. Il s’agit, selon elle, d’un “faux prétexte”. Elle s’est également interrogée sur la célérité avec laquelle le commissaire du gouvernement a réagi à la demande de la DGI, soit au lendemain d’une correspondance dans laquelle le fisc se dit propriétaire du terrain. Réputé proche du Président Jovenel Moise, le député de Pétion-Ville, Alfredo Junior Antoine, a pris ses distances avec les agissements du commissaire du gouvernement qu’il présente pourtant comme un professionnel respectueux de la loi. Pour le parlementaire, il ne fait aucun doute, le chef du parquet s’est laissé induire en erreur par le mari de la mairesse de Tabarre, Yves Léonard, dont le Président Moise est le locataire. Ces citoyens qui ont mis des années à construire leurs maisons doivent être rétablis dans leurs bons droits, soutient M, Antoine qui exige justice et réparation. L’avocat et militant politique, Michel André a lui aussi appelé les victimes à porter plainte arguant que la décision du chef du parquet est illégale et arbitraire. On ne peut pas démolir la maison de quelqu’un sans avoir une décision de justice, martèle l’homme de loi et farouche opposant au Président Moise.

Hausse des prix des produits pétroliers; près de 50% sur le dieselHPN - Le gouvernement a publié vendredi les nouveaux prix appliqués aux produits pétroliers qui montrent une nette augmentation de près de 50% sur le gallon. Diesel (48%) et 51% sur le kérosène et 38% sur la gazoline. L’annonce en milieu de semaine de la huasse des prix du carburant avait provoqué de violentes protestations dans plusieurs quartiers de la capitale, a constaté des reporters de Haiti Press network. Selon les nouveaux tarifs en vigueur ce vendredi, le gallon de gazoline est passé de 224 gourdes à 309 gourdes soit une hausse de 85 gourdes. Le gallon de diesel très utilisé dans le transport en commun est désormais affiché à 264 gourdes (en hausse de 85 gourdes) et le kérosène est à 262 gourdes contre 173 gourdes ancien prix du gallon.HPN

Gary Victor : Cette flambée de violence n’est pas uniquement due à la hausse des prix de l’essence Port-au-Prince, samedi 7 juillet 2018 ((rezonodwes.com))– Pour le célebre écrivain

et journaliste haitien, Gary Victor, certains medias veulent faire croire que c’est une flambée de violence due a la forte augmentation des prix de l’essence. C’est plus que cela, opine-t-il.« C’est la colère de la population face a l’arrogance, au mépris de dirigeants qui ne pensent qu’à jouir de privilèges auxquels d’ailleurs ils n’ont pas droit alors que la population croupit dans la misère. C’est l’arrogance, le mépris. On se croit tout permis », a-t-il publié sur sa page Facebook.« Dans un texte publié plus tôt, toujours sur le réseau social Facebook, Gary Victor avait fustigé les dirigeants et les a accusé d’afficher du mépris envers la population, alors qu’ils jouissent de nombreux privilèges.« Ces dits dirigeants sont d’une nullité catastrophique. Le problème est moins l’augmentation énorme des prix de l’essence que le mépris qu’on voue a cette population. On lui demande de s’enfoncer encore plus dans ses misères, ses privations pendant que le gouvernement comme tous les autres dépensent des milliards de gourdes en privilèges pour des parasites.Combien coûte l’essence offerte à des fonctionnaires alors qu’ils gagnent un salaire déjà appréciable ? Les perdiem ? Les véhicules offerts ? Les subventions ? Les armes achetées et distribuées à on ne sait qui ? Les détournements, bref la corruption qui enrichit tant de gens ?Bref, ce sont des méchants, des gangsters qui prennent la population pour un ramassis de débiles taillables et corvéables à merci.. Si le pays a des problèmes économiques, qu’au sommet de l’Etat on donne l’exemple. Le Premier Ministre aurait pu annoncer que les quotas d’essence sont désormais réservés aux services plus qu’essentiels: police, pompiers quand il y en a, hôpitaux. Le PM, les hauts fonctionnaires et les parlementaires etc. sont suffisamment bien payés pour s’acheter eux mêmes leur essence, un petit sacrifice pour le bien de la patrie. Les avantages offerts en douane ?‘Sispanm ranse ak moun nan peyi a mezanmi !’

Présentation du 7ème album du groupe RAM ‘’August 1791’’Port-au-Prince, le 03 juillet 2018. Sous le titre ‘’August 1791’’, le groupe RAM vient de lancer officiellement le mardi 03 juillet le 7ème album studio de sa carrière. De l’écriture des textes au mastering, il a fallu une année de travail pour produire ce disque dont le résultat est un mélange étonnant de rythmes folkloriques (Petro, Mayi, Kongo, Ibo, Mereng) et de sonorités modernes, une caractéristique majeure de l’univers musicale du groupe qui séduit depuis plus de 25 ans les mélomanes haïtiens et étrangers.Composé de 12 titres, ce nouvel album est encore une fois marqué par des textes engagés, inspirés du vodou et des évènements politiques qui ont jalonné l’histoire de ce pays, qui exhortent les Haïtiens à rester attacher à leurs racines. D’ailleurs, le titre même ‘’August 1791’’ (Août 1791 en français) est une référence directe à la cérémonie du Bois-Caïman qui a eu lieu dans la nuit du 14 août 1791 pour paver la voie à la révolte générale des esclaves qui aboutira à l’indépendance d’Haïti.Produit par Andrew Wiss, ‘’August 1791’’ est aussi placé sous le signe de la reconnaissance. Dès le deuxième morceau du disque, on trouvera la reprise de la chanson « Nègrès Quartier Morin », composée à l’origine en 1953 par sa mère Emérante de Pradines Morse, decédée le 4 janvier dernier. C’est un hommage qui mérite d’être souligné et Richard Morse le dit clairement. « Pour moi une nécessité. Je suis de la troisième génération de ma famille. Tout ce que je fais cette année, je le dédie à ma mère. »Pour permettre au public de découvrir son opus, RAM effectuera une tournée promotionnelle aux Etats-Unis du 5 au 15 juillet, avant de retourner en Haïti pour la vente signature qui aura lieu le 19 juillet à l’hôtel Oloffson.Calendrier de la tournée promotionnelle· 5 juillet - Queens (New-York)· 6 juillet – Baltimore (Maryland)· 7 juillet - Washington· 10 juillet - Pensylvania· 12 juillet – Beverly (Massachusetts)· 14 juillet - Detroit· 15 juillet – Jackson (Mississipi)· 19 juillet – Port-au-Prince (Haïti)

103.3FM / www.radiomelodiehaiti.com

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Mercredi 11 Juillet 2018Haïti en Marche • Vol XXXII • N° 26 Page 15TI GOUT PA TI GOUT ak Jan Mapou

ÉMILE-CÉLESTIN MÉGIE(Elimèd Togiram)

16 oktòb 1922 – 5 jiyè 2018Jedi 5 jiyè 2018 la, Émile Célestin Mégie (Togiram)

manm fondatè Sosyete Koukouy travèse lento lavi. Li te prèske genyen 96 lane. Sosyete Koukouy voye kondoleyans pou tout pitit Togiram yo, epi nou swete li jwenn frechè nan peyi san chapo. Antèman Togiram ap fèt Marigo.

Émile-Célestin Mégie (Togiram) fèt nan yon vil ki rele Marigo. Vil sa a nan Sidès peyi Ayiti, tou pre Jakmèl. Émile-Célestin Mégie fèt 16 Oktòb 1922, li travèse lento lavi 5 jiyè 2018. Li fè klas primè li nan “Ecole Nationale de Marigot” ak “Collège Louverture” nan Pòtoprens. Li fini klas segondè nan “Collège St. Justinien”, Pòtoprens ak “Lycée Pinchinat”, Jakmèl.

Depi Émile-Célestin Mégie te gen douz an lespri li te panche sou literati. Premye travay li nan domèn pwezi te pran lari lè li te gen sèz an nan yon piblikasyon ebdomadè ki te rele “Le Petit Marigotien”. Jounal sa a te kreye ak kolaborasyon yon frè li, Rossini Mégie, epi yon zanmi li, Faust Claude Volel. Lòt jounal ki te pibliye pwezi Mégie yo se La Nouvelle Abeille nan vil Jakmèl. Pi devan nan karyè li kòm ekriven, nou jwenn piblikasyon li yo nan Espiral, Gindòl, La République, Le Petit Samedi Soir, Le Nouvelliste, Haiti En Marche, elatriye …

Émile-Célestin Mégie ekri ni an franse ni an kreyòl, men se papa Mégie ki te inisye lanmou lang kreyòl la nan nanm li. Ekriven an pibliye yon dal atik sou istwa, sou literati, sou edikasyon, sou teknoloji… nan Revi ak Jounal nan Pòtoprens, nan pwovens ak Ozetazini. Li ekri plizyè liv powèm, woman ak teyat. Antwòt: “Lanmou Pa Gen Baryè” (3 tòm) ki daprè sa nou aprann te dwe pwemye woman solid ayisyen, “Feuilles D’ortie” (1953) ak “ Lettre à Une Poétesse” (1970) se de rekèy powèm ki montre rezistans souf pwetik li. Piske Émile-Célestin Mégie te toujou nan lesefrape ak otorite peyi a, li te konn pibliye tèks li yo sou non Elimèd Togiram. Lè nou vire mo sa a lanvè li ban nou Émile de Marigot.

Emile Célestin Mégie (Togiram) se yonn nan premye manm Òganizasyon Mouvman Kreyòl Ayisyen, kote nou te jwenn Henri Claude Daniel ( Jan Tanbou), Doktè Ernst Mirville (Pyè Banbou), manm Akademi kreyòl Ayisyen an, Jan Mapou, manm Konsèy Konsiltatif Akademi kreyòl Ayisyen an (AKA).

Émile-Célestin Mégie (Togiram) se prensipal moun ki ekri woman nan Gwoup literè Sosyete Koukouy, premye gwoup literè ki ekziste nan literati kreyòl Ayiti a. Sosyete Koukouy sòti dirèk dirèk anndan Òganizasyon Mouvman Kreyòl Ayisyen.

Premye istwa kout (Nouvelle littéraire) ki parèt nan lang kreyòl Ayiti a, Ale-vini Mirak (istwakout ) 1946, te soti anba plim Émile-Célestin Mégie (Togiram). Pi plis toujou, sou plan lengwistik Togiram te toujou kanpe tengtengendeng

pou li defann ekzistans fonèm [oun] an pami son ki ekziste nan lang kreyòl Ayiti a. Fè yon lomeyans pou Émile-Célestin Mégie (Togiram) san nou pa di anyen sou kanpay Togiram te mennen pou pwouve ekzistans fonèm [oun], nan lang kreyòl Ayiti a se ta fè yon bouyon remontan san sèl, san epis, epi san luil. Nan batay Togiram pou fonèm [oun] li te sikile toupatou nan peyi a pou li te ranmase yon dal mo ki genyen son [oun] ladan yo. Nou ap di Togiram mèsi pou konviksyon li ak pou kokennchenn rechèch li sou fonèm [oun] sou tè Ayiti. Moun, ki enterese nan travay Togiram te fè pou li demontre ekzistans fonèm [oun] nan lang kreyòl Ayiti a, ka toujou li Pawòl Kreyòl : Revi Literè Sosyete Koukouy (volim 1 nimewo 1 ane 2009). Poudayè, Sosyete Koukouy ap kontinye goumen pou anbigite ki genyen sou prezans fonèm [oun] an disparèt nan òtograf ofisyèl la, ki parèt nan mwa jen 2017 la. Si nou di : hounfò, hounsi, kandyanhoun, elatriye, lè nou ap ekri moun, nou ta dwe denazalize fonèm [oun] an avèk yon aksan fòs.

Togiram okipe plizyè fonksyon nan lavi li. Li te ajan agrikòl nan “Segen” nan komin Marigo (1941-1942); Ajan Agrikòl metewoloji nan Oryani, komin Fon-Vèrèt (1942-1944); Yonn nan manm fondatè Sosyete Koukouy 1966; Pwofesè Fonetik Entènasyonal nan “Faculté Des Sciences Humaines” (UEH) Desanm 1976-1988); Kòdinatè GREKA (Gwoup Rechèch Pou Etidye Kreyòl Ayisyen) 1977-1979; Direktè Adjwen Ebdomadè “Le Petit Samedi Soir” (1978-1980);; Manm ekip Kreyòl ak Pedagoji nan Institut Pédagogique Nationale (IPN); Prezidan ASCONA (Asosyasyon Konbit Natif Natal ), Pòtoprens (1982-1987); Tradiktè pou ekip Konstitiyon-an (Septanm 1986); Tradiktè nan Ministè Enfòmasyon ak Kòdinasyon (1986-1988); Tradiktè nan CEP (Conseil Electoral Provisoire) (Oktòb 1987); Patisipan nan senpozyòm sou ansèyman an Kreyòl ki te fèt an 1979 nan IPN, elatriye.

Emile Célestin-Mégie (Togiram) fonde: “Le Petit Marigotien” (1938-1939) ki te pibliye chak senmenn, revi “Espiral” (1960-1966), revi “Gindol” (1971-1985).

Togiram resevwa anpil onè nan lavi li. An nou site kèk Enstitisyon ki diplôme li: Centre International et D’Etudes Supèrieures Journalisme Educatif et Scientifique pour l’Amèrique Latine (CIESPAL) Quito, Equateur (1973), Depatman Edikasyon Nasyonal, “Citation A L’Ordre Du Jour” pou konpòtman nan travay li (8 Dawou 1970), -Sosyete Koukouy-Miyami: Twofe pou travay li nan Lang Kreyòl Ayisyen-an (13 Oktòb 1988), Sosyete Koukouy-Kanada : Plak Onè-Respè nan(Boston 29 Oktòb 1989), FIU (Florida International University) Plak onè ak Merit pou travay nan lanng Kreyòl Ayisyen-an (28 Oktòb 1990)

Togiram te resevwa Pri Ekselans pou literati kreyòl an (desanm 2016) nan GRAHN (Groupe Reflexion et d’Action pour une Haïti Nouvelle)

Li te resevwa yon Plak onè nan Akademi Kreyòl Ayisyen (AKA) pou kontribisyon li nan devlopman lang kreyòl Ayiti a (fevriye 2018).

An 1980, Asosyasyon Jounalis Aysisyen-an nonmen Togiram «Journaliste de l’Année» pou travay li fè nan Lanng Kreyòl la pandan plis pase 40 ane ak pozisyon li toujou pran pou dwa moun genyen pou yo pale. Émile-Célestin Mégie te youn nan espesyalis ki te siyen pwojè pou bay kreyòl ayisyen an youn òtograf. Finalman, sa te vin pèmèt lanng kreyòl aysiyen an vin ofisyèl nan atik 5 Konstitisyon 1987 la. Pi bèl rèv Togiram se wè kreyòl ayisyen an tounen yon modèl nan domèn lengwistik pou tout lòt peyi ki pale kreyòl.

Piblikasyon Togiram yo anpil, nou ap senpman site :

· Le petit Marigotien (revi ki te parèt chak semenn)

1938-1939 · Espiral (revi ki te parèt chak mwa) 1960 -

1966 · Gindòl (revi ki te parèt chak mwa) 1971 -

1978 · Ale-vini Mirak (istwakout ) 1946 · Feuilles D’ortie (pwezi ) 1953 · Coeur de silex (pwezi) 1963 · Lanmou pa gen baryè (woman an twa tòm)

Tòm I apati1975 · Lanmou Lasigwav (istwakout) 1967 · Kèzini (woman) 1985 · Agasya (woman) 2003

Ochan pou Lionel VolelAk Serge Bellegarde

Semenn pase a, gwo pyanis yo rele Eddy Prophète la te ekri sou paj li nan Facebook«Mwen fèk pèdi yon frè mwen, Lionel Volel mouri ayè....» Nan pawòl sa yo yon moun ka santi doulè li lè li jwenn nouvèl zanmi li, frè li, Lionel, te travèse al jwenn Granmèt la nan dat 25 jen ki fèk pase a. Nan veye fanmi li te òganize nan dat 26 jen an, nou te ka wè yon seri gran mizisyen tankou Gaguy Despestre, Adolphe Chancy, Réginald Policard, Fabrice Rouzier ak anpil lòt ki te vin konsole fanmi an epi onore memwa saksofonis sa a. Men kouman Eddy Prophète dekri Lionel Volel : « Yon moun ki gen yon pèsonalite senpatik, ki pa chèlbè, ki pa awogan, ki gen konpasyon e ki toujou pare pou ede lòt. Malgre li te yongranmizisyenki te genanpilkonesans, se pamounki temacheapvante tèt li sou tou sa li konnen nan mizik.»

Kilès ki pa sonje lè gwoup«Ibo Combo» a parèt ak Lionel ki t ap jwe saksofòn, Eddy sou akòdeyon, Anton Martinez sou pyano, José Tavernier sou tanbou, Alix (Tit ) Pascal sou gita, Ferdinand Dor sou bas epi André Romain kòm chantè san parèy te dèyè mikwo a? Pita, Eddy vin pati ale Kanada e se Jacques Paul Eugène, yonlòt gwo akòdeyonis,ki te ranplase li. Gitaris Phito Joassin ak pyanis Jacquy Duroseau (ki kite nou tou) te vin entegre gwoup la tou.

Kreyasyon gwoup Ibo Combo a te yonbèl inovasyon nan mizik ayisyen e moun ki te konn koute gwo saksofonis jazz ameriken, ki rele Stan Getz, te konsidere li kòm sous enspirasyon Lionel Volel, tèlman li te gen bèl son sou enstriman li. Mwen pa kwè gen yon mizisyen ki renmen bossa nova brezilyen, ki pa konnen kalite bèl33 tou klasiksa a ki pote tit « Jazz Samba ,ak Stan Getz epi gwo gitaris Charlie Bird. Malgre plak sa a te parèt nan ane 1963, li toujou rete youn nan pi bèl pyès mizikal nan bossa nova e lè w apkoute Lionel, se ak plezi li fè w sonje Stan Getz.

Lionel Volel make pasaj li nan mizik ayisyen. Anpil mizisyen nan jounen jodi a konnen saksofonis tankou Tony Moïse, Gérard Daniel, Ernst Ménélas, Jean-Robert Damas ak lòt ankò, men yo ka pa fin konnen byen mizik Lionel Volel, yon mizisyen , ki te jwe ak anpil amoni e ki te modèn anpil.Plak gwoup la ki rele « Ibo Combo »(Marc Records –MARCCD417) – ki egziste koulye a sou CD, se yon pyès klasik ki vreman pèmèt moun apresye talan Lionel Volel.

Koute yon moso sou CD sa a tankou « Fleur d’Amour », yon bèl bolero gwo mapou mizik ayisyen, Herbie Widmaier, te konpoze. Nou ap kapab apresye kouman Lionel te jwe ak anpil sansibilite. Chak nòt li jwe nan solo li a, se yon mesaj ki kadre egzakteman ak pawòl mizik la, e ak anpil amoni. Nan yon lòt moso ki rele« Créole Musette », nou kapab apresye kouman Lionel te gen yon sans enpwovizasyon modèn ki fè nou sonje gwo potomitan jazz ameriken tankou saksofonis Paul Desmond, Stan Getz ak Dexter Gordon. Ansanm ak lòt moso sou CD a tankou « Ghislaine », « MachéRinmin » (sic), Bébé Mini-jupe (sic), mwen dwe mansyone espesyalman, yon mosokirele « Saxo-Méringue » li jwe sou yon kadans mereng dominiken.Moso sa a ki pa gen pawòl ladan bay Lionel tout espas li bezwen pou li fè yon bèl solo ki montre lespri kreyativite ak sans amoni epi enpwovizasyon li te genyen. Nou pap janm bouke tande solo sa a!

CDsa a,ki gen anpil bèl moso sou li, pa gen parèy. Malgre li parèt lontan, li toujou gen enpak li nan devlopman mizikal la. Menm jan absans divès mizisyen ki kite nou pandan dènye mwa sa yo ap peze lou sou nou tout, nou ap toujou santi doulè absans Lionel Volel nan lespri nou ak nan kè nou. Mwenvrèman swete fanmi li, ansanm aksila yo ki posede anrejistreman mizik Lionel Volel pran dispozisyon legal pou mete mizik li yo sou CD, paske se nou tout ki pwofite lè mizik gwo mizisyen konsa rete disponib pou sila yo ki vin apre.

Repoze ou an pè, Lionel Volel !

Serge BellegardeManmAkademiKreyòlAyisyen an

Ne pas encourager cet exercice de responsabilité est un éloge à l’impunité qui peut être fatal pour la démocratie, pour les institutions et pour ce qu’il reste d’Haïti. En même temps, les forces de progrès, s’il en existe encore, doivent sortir de leur inertie pour orienter la gouvernance dans le sens d’une éthique de la responsabilité. Les gens de la société civile, les médias, les patrons de presse, les acteurs culturels, tous ceux qui ont une certaine influence sur l’opinion publique, ne doivent pas se contenter d’être des alliés du pouvoir.

C’est dans ces périodes de crise qu’ils doivent jouer leur rôle pour suppléer à la défaillance des décideurs. L’opinion publique haïtienne doit exiger unanimement la démission du

gouvernement. Dans tous les pays où il y a un minimum de respect pour la vie, la fonction de dirigeants s’accompagne d’un principe de responsabilité inviolable. C‘est ce pacte éthique minimal qu’il faut encourager pour reprednre la main sur le processus et empêcher que, dans le vide de nos silences et de nos inactions, ne s’infiltrent des monstres qui viennent amplifier le chaos. Une démission du gouvernement s’impose, pendant qu’il est encore temps, pour réorienter la gouvernance politique. Car on ne peut pas être l’auteur d’un dommage collectif aussi désastreux et continuer à exercer le pouvoir et à jouir des avantages et des privilèges qui ont permis de prendre la décision. C’est ce minimum décent qui fait fonctionner une société. Faute de quoi, vous légitimez toutes les violences. Eistein disait a juste titre que “ les hommes n’ont de valeur

que s’ils peuvent se libérer de leur moi “ pour s’ouvrir à une démarche éthique et responsable.

Diriger n’a de sens que si ceux qui accèdent à cette fonction se comportent de manière que leurs actions soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine... Á moins que nous ne soyons que des bêtes, c’est-à-dire les espèces d’une nouvelle sous-humanité en devenir. Et là encore, nous devons assumer que nous ne sommes, comme disait un certain puissant homme, qu’un trou de merde qui empeste.

Nous avons cru opportun de partager ci-dessous une courte réflexion sur la responsabilité et de recommander une bonne lecture sur la même thématique.

Erno Renoncourt

Du feu et des cendres...(CATASTROPHE SOCIALE... suite de la page 13)

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