Ruud, Jørgen. 1955. Etude grammaticale du Betsimisaraka

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ETUDEGRAMMATICALE BËTSIMISARAKA•PAR.DU DUDIALECTE SUDLE PASTEUR JOERGEN RUUDSe faire comprendre et compredre la langue des indigènes est une condition essentielle pour la bonne réussite du travail qu'on se propose de réaliser. Quelqu'un ayant-des rapports avec les tribus-forestières, qu'il soit Européen ou simplement natif des plateaux centraux, peut être tout à fait désorienté, même s'il emploie ler langue malgache littéraire. Le peuple betsimisaraka, et sui'tout les gens d'un certain

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ETUDE

GRAMMATICALE BTSIMISARAKAPAR.

DU DU

DIALECTE SUD

LE PASTEUR JOERGEN RUUDSe faire comprendre et compredre la langue des indignes est une condition essentielle pour la bonne russite du travail qu'on se propose de raliser. Quelqu'un ayant-des rapports avec les tribus-forestires, qu'il soit Europen ou simplement natif des plateaux centraux, peut tre tout fait dsorient, mme s'il emploie ler langue malgache littraire. Le peuple betsimisaraka, et sui'tout les gens d'un certain ge, se font comprendre difficilement des Merina. Un missionnaire peut prcher, un fonctionnaire tenir des discours, sans1 tre compris, ou bien . encore, ils" ne comprennent pas vraiment les explications qu'on leur donne sur- les choses locales. Souvent le rsultat des questions qu'on adresse aux indignes est le traditionnel et poli Oui, Monsieur, qui.devient ensuite le sujet de dceptions et de controverses pour les deux cts. Mais si on peut employer leur vocabulaire particulier et leurs tdurnuves spciales, mme sur une modeste chelle, on peut tre sr de gagner la- sympathie et l comprhension des indignes. :Le travail qu'on se propose d'accomplir est ralis plus parfaitement. C'est pour cela que l'tude du dialecte particulier une tribu est del plus haute importance, cela ouvre la porte la comprhension mutuelle et une bonne collaboration. C'est le premieroutil, le plus ncessaire aussi, pour rpandre le christianisme et la civilisation, et lever la vie des indignes, au point de vue conomique et spirituel, un plan suprieur. 'La connaissance du dialecte nous apprend pntrer dans les secrets d'une religion primitive, comprendre les vieilles ' coutumes, leur dpendance avec l'ethnographie et la civilisation, et peut servir aussi clairer, le mcanisme de la langue malgache dans sa gnralit, jeter de la lumire sur l'histoire de cette langue, sur les -origines ethniques du peuple. _ ' Comme source du prsent travail je'n'ai pas employ de matriaux crits, mais exclusivement le rsultat de mes conversations avec les originaires du pays, spcialement des vieillards connaissant bien la prononciation traditionnelle. J'ai en effet constat que, parmi les jeunes gnrations, on mlange beaucoup l'ancien dialecte avec l'idiome merina, et que les jeunes sont peu disposs conserver intact le parler des anctres. Par consquent on peut constater aussi le fait at-istant que l'ancien dialecte s'abtardit, s'affaiblit, et perd sa forme classiques, si l'on peut dire, comme c'est d'ailleurs le cas pour le dialecte merina lui-mme. Pour arriver aussi prs que possible du-dialecte original, j'ai, trs consciencieusement, . contrl les mots et la'prononciation dans diffrentes localits proches les unes des autres. Comme la rgion habite par la tribu betsimisaraka s'tend de Vohmar au Nord jusqu' la rivire Sakaleona aii Sud, il y a un certain nombre de variantes, assez marques, du reste, dans ce grand territoire. C'est poui'quoi j'ai born mes -recherches la partie sud du pays betsimisaraka, entre Marolambo au Nord et Ampasinambo -au Sud. Le prsent travail n'est nullement une grammaire complte, mais seulement une introduction l'tude du dialecte betsimisaraka, d'aprs n plan simple et .lmentaire. -Ala diffrence de la plupart des-grammaires malgaches, j'ai runi la formation de l'impratif sous une seule rubrique (en ce qid concerne les verbes et les adjectifs). Je compare constamment le dialecte betsimisaraka 'avec le dialecte merina, car je suppose que le lecteur

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, BULLETIN

DE L'ACADMIE

MALGACHE

en a une certaine connaissance. L o existe une ressemblance grammaticale entre le betsimisaralca et le merina, j'ai pens qu'une explication serait superflue, surtout en ce qui concerne la'syntaxe. Les abrviations les plus usuelles seront ; Bsk pour betsimisaraka, M pour merina, et Fr pour franais 'Si cette .introduction pouvait servir des travailleurs trangers ou malgaches d'autres tribus de l'Ile, aider des recherches sur la linguistique et l'ethnographie, et donner lieu des tudes plus approfondies, mon but serait atteint. . P. T. Autsirabe, le S novembre Pasteur Joergen RUUD.

.

I.

D E

L ' A L P H A B E T 1. LES

E T

D E S

SONS

VOYELLES

1. L'A, en ghral, se prononce trs ouvert : ibakos vraiment. ''

: mon pre, i : certainement, .

2. E se prononce en deux faons diffrentes : le premier son est un E ferm ou aigu, et en mme temps accentu e'Jcas : oui, certainement, trs bien, kos : haiko : peut tre'fait par moi, na-msos . hena-maso : honte. L ' E ouvert peut se trouver au commencement et la fin des mots, mais se trouve en gnral la fin : vives > vehivavy : femme, clilhe. : tehilahy : homme;

- L ' E final est ouvert et souvent muet se rencontre assez-souvent l o le dialecte M' a i (y) comme finale ,: vre : oanj : riz, zvkeD : vakij : fendu, tvoke* : vokij : rassasi, - angdev : angady : bche. -

3. L'r ne se trouve pratiquement pas , la fin des mots, except dans : indri : interjection de douleur, mi ' : ihany : mme, certainement. i est court et peu sensible dans : ine .- izany : cela. i est long et accentu dans : i/e izy : il, elle, et devrait s'crire i-te, car, quand on i e prononce,-on entend rellement deux x, comme : h . interjection de mcontentement,-deprotestation, et qui se prononce lentement et fortement'1 : i-t I i.. 0 peut tre : . . . . a. Ouvert et sensible, comme dans afcd : ao : l, dans, an ; hianao, anao, tu, te, anar : hianareo vous, : interjection d'appel; eh! all!

h. 0 ferm, comme dans ioe : ha ? : qui, mifoe ; mitovy : semblable, fka : adala ' fou,' t>ln> : olona : homme, tre humain.2. LES IPHTONGUES

Ce sont : EI", dans eisin : adrey : interjection d'tonaement, aveleh : aveao : laisse. AI, dans a i : diza : o ?, amindies :. amimj : avec lui, sasaia : angano : conte. AO, dans iao : aho, izaho : je, moi, movao : vaovao : nouveau, rcent, tandis que la diphtongue M .-vos se transforme en : taona : ton : anne, ao : ak : l.

TUDE GRAMMATICALE DU DIALECTE BETSIMISARAKA DU SUD

3B

L a diphtongue M. AI se change en dans : mahatj : mai : pouvoir,.maina : mna : sec, .maioana mvana : lger.

oi, dans saloi : lefona : sagaie, o le mot se prononce distinctement en trois syllabes, oiar : odray, marque de la surprise : eh quoi ! trs bien !3. L E S CONSONNES '

1. B.se. prononce comme une labiale ordinaire : bidimmo : une varit de riz. E n confrontant avec le merina, nous trouvons la rgle gnrale, que l o le M a un v, le betsimisaraka a souvent un B, ex. : auo : mbo : haut, samy : smbe : chacun, l'un et l'autre, avif : be : chaque, chacun. Le M est la seule consonne qui puisse immdiatement'.se placer devant le B. _ \ 2. D se prononce comme une dentale ordinaire, ex. : cde didij : commandement, -v-zmandmbq : mamonjy : sauver, secourir. Une particularit'se trouve, dans : manzika -: mandilca : traverser, manzirav : maniry, mitombo : pousser, crotre, pas comme le j en M (DZ), voir sous le z. 3. F est prononc comme une labio-dentale de la manire ordinaire : fia : poisson d'eau douce, plat et de couleur claire, f t o i o : l. vtement primitif, fait d'corce battue, ffanas : planche, bois plat. 4. o guttural se prononce de la manire ordinaire : uaraiigranai> : varavarana : porte. 5. H n'existe pas; sauf (trs faible) dans lanaiiars. : Dieu, zfm> . hita : vu, arxua :' hariva : soir, rafc : tanimbary : rizire pitine. C'est probablement pourquoi il se trouve des voyelles doubles, en Bslc, ce qui d'ailleurs n'existe pas en M, exi : Faagola : autrefois, rata : hanina : nourriture. Ce mot est articul en deux syjlabes : ra-n. L'H M est supprim, ex. : homana : mana : manger, lieuitra : vir : pense," le prfixe H indiquant le futur est supprim : hiainga : iaga : partir, et ho devient 6 : ho isard 5 t tsiia : sera bon.

6. J prononc en M DZ n'existe pas, mme dans les mots composs. A u lieu de cette consonne' on emploie z, ex. : anzto : anjato : par centaines,_mafiza : manaja : respecter, honorer. , . 7. K, L, M se prononcent la manire ordinaire. L'prfixe-substantif merina MP- devient . AMP- en betsimisaraka. L a lettre A est place devant MP, et forme ainsi deux syllabes. Le K n'est pas mouill aprs l'ij comme en merina 'Ikoto prononc : Ikioto. 5. N se prononce de deux manires : la manire habituelle dentale nasale, et l'N velaire, que je figure ainsi N.

I l est extrmement important de prononcer distinctement cet N velaire, et sa place correcte, comme p. ex. : mnaiTa, qui signifie possder, tandis que mfiana signifie* tonn,' plani : la lune, mais oolafi : mot, parole. Je n'ai pas trouv de rgles grammaticales pour I'n-ordinaire et I'N velaire. L a diffrence entre ces deux N provient peut-tre de deux racines .diffrentes. . . 9. P est une labiale trs distincte. 10. R se prononce de deux manires, R sourd, qui existe en M ". rno : rano : eau, rke : iraika : un, marina ; maraina : matin, airana : anarana : nom, rbik : sasatra : fatigu. L'autre R. est sonore avec une expiration forte, pendant que' le bout de la langne vibre contre l'alvole un peu en arrire de l'endroit o se forme I'R sourd.. Je'caractrise cet R comme suit : r qui correspond TR en M, p. ex. : rair : heoitra : pense, para : trati-a : poitrine, 6iro : bitro : lapin, mniraz : manitr : parfum, et se spare fortement de I'R habituel. ,

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BULLETIN DE L'ACADMIE MALGACHE

11. s a deux prononciations. L a premire forme est sifflante : .sikafrav :.poadij : offrande promise par vu, s o i V . pronom dmonstratif if : celui-ci, somdnffa : saonjo : Colocasia, sindrnon : poisson d'eau douce. L'autre s peut avoir deux sons : u n s Exemples1 de l'emploi des-pronoms suffixes avec des racines verbales, des adverbes et des prpositions : Afooe fa end . ataovy fa hainao : fais (cela) car tu sais (le faire). Sorte fa si ko : soraty fa tsy hailco : crivez car je ne sais pas. ' Vakio fa si ne : vakio fa "tsy hainy, : lis car i l ne sait pas. Avelo (abel, belei, ambeei) amin fa'si ensna : avelao hataony fa tsy haintsik : laissezle faire, car nous ne savons pas (le faire). . Atve fa enar mi : ataovy fa hainareo ihanj' : faites (cela) car vous savez bien le faire. Enzar mi va ? : hain' ireo ihany ve ? : ceux-l savent-ils -(le faire) ? Afako mi manzikana lakandrno ton : afako ihany" ny mandika io lakandrano io : je puis traverser e canal. Afak (afaxt) mi va manzikana ide soii ? : afakao ihany ve ny mandika io hady io ? : peux-tii franchir, ce foss ? Afane fa mayana ie .- afany fa matanjaka izy :. il peut (le faire) car il est fort. Afasna mi va andno rno isoi ? : afatsilca ihany ve ny milomano amin' ity rano ity ? : pouvons-nous traverser cette rivire la nage ? . Afak rno ron. : afakay io rano io : nous avons travers, cette rivire. Afai? anzar rno anona be so& : afak' ireo ity renirano ity : ceux-l peuvent franchir cette rivire.. Mitke anha taki anarako io oln fokafka : manozona ahy eo anatrehako io olona adala io : ce fou me maudit en face. Sror aminha mira-mandi aminaye : sarotra amiko .ny miara-mandeha aininy : il m'est difficile d'aller avec lui.. EXPRESSIONS SPCIALES :

YnaJco-lilhe : ny zanako-lahy : mon fils. Ynako-vive : ny zanako-vavy : nia fille. Ampiasoi-ihe : ny inpiasanao-lahy : tes ouvriers. Ynaka-lilhin' Ibto : ny zanaka lakin' Iboto : les garons d'Iboto. Kno lampaRasna : ny tvano bongotsilca : notre cabane. Ava-malalanar : hava-malalanareo : vos chers parents. Diso yanak malalan : maty ny zanakay malalanay : notre fils chri est mort. Itenanaye tmpone : ny Idtain' izy tompony : le combustible de son propritaire. Smbe maino anaye be zar : samy manao ny azy avy izy ireo : "ceux-l font chacun leur travail.6. PRONOMS INTERRO'GATIFS

IVE, ou IVE iza- : qui, lequel, laquelle, lesquels, lesquelles.. ' Ive mndndona iza ; iza no mandondona izao ? qui 'frappe ? Ive me iron ? : iza moa 1 0 ao ? : qui est l ? 1 S i ive si ive fa io mi : tsy iza tsy iza fa izaho ihany : c'est seulement moi; Ive aran yaya bttak ? . iza "moa ny anaran' ny zaza kely ?, comment s'appelle ca petit enfant ? ' Ive afiran tanmbona io ? aninona ny anaran' io vohitra io ? comment s'app'll' t village ? Na ive.na ive : na iza na iza : n'importe qui. Aniue aombe sion ? ; an' iza ity ombj' ity ? : qui appartient ce buf ?

B U L L E T I N DE L'ACADMIE

MALGACHE"

INO : iiiona : qu'y a-t-il ? quoi ? (s'il s'agit d'une question simple). Ino niakne ? : inona nolazainy : qu'est-ce qu'il dit ? Ino eviran ? : inona no hevitrao ? : quelle est votre opinion ? RAINO ? : Cette expression s'emploie seulement quand' i l y a quelque., chose tonnant ou incomprhensible qui exige une enqute approfondie. E l l e se'trouve en relation avec la lgende du dien Imbarakono, ou Raino. Par exemple : Raino antne ? Qui y a-t-il dehors ? C'est nne question qui exige une enqute srieuse. Raino vir ine ? : inona ny hevitr' izany ? : que veut dire cela ? Maiino ? : maninona ? : que faire? qu'importe? -. - . Maiino ampiasa no si misa ? : maninona ny mpiasa no tsy iniasa ? : pourquoi les ouvriers ne travaillent-ils pas ? -

Mampanino- : mampaninona ? : qu'importe ? Mampnino va na si hafino ine ? an ? : marhpaninona ve na dia tsy hanao izany aza ?. hianao ? : qu'importe, quand bien mme tu ne le ferais pas ? . . Si mif.aSino ieh si Antandroi. : tsy mifaninona izahay sy ny Antandroy : nous n'avons rien faire avec les Antandroy. AJcre ? : manao hoana ? : comment allez-vous ? MSno akre ? : manao ahoana ? : comment se trouve, comment est ? Akre iz ? : - ahoana izsio ? : comment allez-vous ? comment a va ? Amin' akire moe ? : atao ahoana moa ? : que voulez-vous, que faire ? Mafino akre anar 1 : manahoana izao hianareo ? : comment allez-vous ? Na manno akre na ma.fiano akre... ; na manahoana na itianahoana : cote que cote, de toute faon. " ' , Anno akre n, na-ve rafoijan ? : hanao ahoana hianao, raha tonga ny rafozanao ? : que ferez-vous, quand vos beaux-parents arriveront ?7. P R O N O M RELATIF

A'ne se mamble de se man-drane : izay tsy mamboly dia tsy hihinan-kanina : celui qui ne plante pas ne mangera pas de riz. ., . 8. P R O N O M S DMONSTRATIFS

NNE : izay : qui, celui qui, celle qur, que, ce, qui.

a. Pronoms indiquant les choses visibles : . . . ' . t r i dsign quelque chose qu'on tient la main : bke iti : ity boky ity : ce livre ( la main), clui-ci. ' ITOR (singulier et pluriel) : itony : trs prs : celui-ci, celle-ci, ceux-ci. \ ISION, isoN, SON dsigne une chose proximit, devant : famki isoS. ; io famalcy io : cette hache. Iff bke a&oloako : dsigne un livre sur la table devant moi. N'existe qu'au singulier. I s i : itsy : ce, cet, cette, celui-ci, celle-i, dsigne des objets tout prs. ITOI . itoy : la -mme signification que isi. ' IsENA-. -comme isi. . DRCJS et IE.S dsigne quelque chose qui se trouve 2 -ou 3 mtres de distanc.. Tante droR : 'iroa harona iroa : cette corbeille l. Singulier et pluriel. I o : io : celui-l, celle-l. Sing. I l n'y a pas de pluriel de ce mot. Pour exprimer le pluriel de io on se sert de.iard : ireo : ces, ceux-l. L a forme accusative et dative de.ce mot est anzar : an' izy ireo : eux l. IRON : io et ireo : celui-l et ceux-l : Sembo h'oi : ireo lamba ireo : ces tissus l ( quelques mtres de distance). Mais on dit aussi : Irn yanakintana : irenj' Itintana ireny : ces toiles'l-bas. -i .

TUDE GRAMMATICALE DC DIALECTE BETSIMISARAKA DU SUD

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INDR : irys : celui ou celle qui est l-bas. Masondro soleil l-bas.

indri : iry masoandro iry : ce

b. Pronoms indiquant les choses invisibles. UNE : izany : ce, cette, cet, cela, celui-l, celle-l, ceux-l et celles-l. Singulier et pluriel. Tarina Antsirab Une dia anona : temy tanana Antsirabe izany dia lehibe : cette ville d'Antsirabe (loin d'ici et invisible) est grande. ' 9. ROLE. L e pronom dmonstratif est plac avant ou aprs le substantif : Une anna Antsirab ou tanna Antsirab ine.- E n xaerina le pronom dmonstratif est plac avant et aprs le substantif : izany tanna Antsirabe izany. . _ . lo kijo .ou kijo io : lo hazo ios> : cet arbre l.

III. L E S

ARTICLES DFINI

' : cependant i l n'arrive pas. . FA AO SE : saingy : cependant, mais, dans : fa ao se sror ntona : saingy sarotra ny llana .: mais la route est mauvaise. So ; sao : d'e peur que, de crainte. - SAriA : satria : parce que. MBOLA : mbola : encore, pendant que. KA : fa : mais, car, que, parce que. VUL INTERJECTIONS OIAR oraJcanar ka alionafia be 1 odrey ny tanimbarinareo fa makadiry be ! : oh ! quelles rizires vous, avez ! Elles sont immenses ! ' . ' . . ' ' AH : mHana iao : edrey, gaga aho ; oh ! je suis tonn ! EH 1 matir ranomasina : odrey ! lehibe ny ranomasina : oh ! comme la mer est grande. ! IDR ! fokafoka yanako : indrisv ! adaadala ny zanako : hlas ! mon fils est moiti fou ! (expression de chagrin, de douleur). Naniana ka 6 mtia andro amarS, fa hinga ieh : enga anie ka ho maina ny andro ampitso, fa handeha izahay : ah ! qu'il fasse beau temps demain, car nous partirons. AKTA : endray : marque la surprise, l'admiration, l'tonnement : oh ! trs bien ! eh quoi ! E n outre i l y a tout un lot d'interjections sous forme- exclamative et des sons inarticuls, qui ne peuvent tre reprsents, mais- qui sont pourtant un moyen effectif pour exprimer la tristesse, et la joie, l'tonnement, la sympathie et l'antipathie, la douleur, etc. Ces expressions peuvent seulement s'apprendre par le contact prolong avec les indignes.

X. 1.

L E S

SUBSTANTIFS DITS

SUBSTANTIFS PROPREMENT

IaSahre . ; ny lanitra : le ciel. . Varofse : diavolana : clair de lune.

so

B U L L E T I N D E L'ACADMIE MALGACHE

}oinraio : lefon-kazo : sagaie en bois dur. Bilde :. ny tany : la terre. ~Vmta.no. : fintana : hameon. ^ VintS vintana : sort destin] chance bonne ou mauvaise.

.,

Les prfixe substantif A doime tantt la forme dfinie, et tantt la forme indfinie, par exemple : Aombe- : ny ombv, omhy : les bufs, et bfs. A'mdre : ny ondry, ,'ondry : ; le ou les moutons,.mouton (jueiconque.2. SUBSTANTIFS VERBAUX

A. Substantifs relatifs. Finana : fiamanai : vie. Fihnana : fiainana : respiration. Fiakna : fitenenana : l'action de parler, la mthode, le motif, l'instrument. Fankativana : fifaiikatiavana : l'amour rciproque. N.B. L a particule fi dans le prfixe rciproque fifan- est souvent supprime. B. 'Substantifs dsignant u n mtier, avec les prfixes mpi ou ampa : Ampiompe aombe : mpiompy omby; : celui qui lve des bufs. Ampisa : nipiasa : ouvriers. Ampambole : mpamboly : 'cultivateur. ' C. : Substantifs dsignant une habitude. L e prfixe facultatif est F. Fndrika lmbo : fandri-dambo. . Fonin : 'fisotro, fihinana : boisson, nourriture. Famke : famaky : hache. Atlomt : f anome : : don, habituel. Itoir : fitoerana : le lieu, le sige habituel. AJtt : fanatitra : offrande. '. ' ' . . '_ Ces substantifs se forment ordinairement comme en inexina. '

D. Substantifs abstraits, avec le prfixe A (en;M ha-), et le'suffixe -NA, . Asarn' ni'bika : hatsarh' ny bika : beaut de la forme. . Afokafokna : .hadalna : la folie, l'imbcilit. 'Aoinirana : havinirana .,: .la colre. 3. Le duplicatif substantif. -

Ce duplicatif a un sens de frquentatif : iraka : envoy une fois, mais irakiakn souvent,- ambassadeur. . . . X. L E S V E R B E S DIVERS

envoy

1. V E R B E S A C T I F S - A V E C D E S P R F I X E S

A. Verbes transitifs avec le prfixe man- : MaRpe (maH-tpe) : manahy Iamba : l c h e r des vtements au soleil. MaSse (man-sse) ambe : mandroaka omby : Conduire les bufs au pturage. Mandin (.maii-adinai : manbntany : questionner. Mamngo (maii-vango) : mamely : frapper.

TUDE GRAMMATICALE D C DIALECTE BETSIMISARAKA DU SUD

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B. Verbes intransitifs', avec le prfixe mi- : Mivnga : rnividy : acheter. .' Mika : miteny, milaza : parler, dire, annoncer. Mitno : mihaino. : couter. . Mizka : milaza : publier, dclarer. Misjia : mandika lohasaha, rano : traverser une valle, -une rivire. Tia vataii : tia tena : aimer soi-mme, goste. c. Verbes causatifs avec le prfixe ma- et mmpa- : Mampamble vre : mampijinja vary.s : faire moissonner le riz. Mampilya : mampilaza : faire annoncer. ' Maasra : mahasoa : bonifier. . .' Maarobilca : mahasasatra : fatiguer. ' Maavlo : mankasitraka, mahavelona : tmoigner sa satisfaction, vivifier. Les prfixes mampa- et mafia correspondent au prfixe merina manka. Mamparre voanjkaijo mnta : manlcarary riy voankazo mant : les. fruits verts rendent malade. . : ' Manamsina : mankamasina : sanctifier, adorer, honorer. v. Verbes rciproques, avec le prfixe mifan- ou fan-, MifaRmpe. : mifanampy. : s'aider se complter mutuellement. Mifqnza : miranaja : se respecter mutuellement. .Fankatitx : mifankatia : s'aimer mutuellement. ' E. Verbes progressifs. ' . . .

'

Ces verbes.n'ont pas le prfixe merina habituel miha-, mais on emploie sa place msa- : Maialfo ni kaf . mihalafo nyvidin' ny kaf : le.prix du caf augmente. Masamafna ni andro :' mihamfana'ny andro : 1 a chaleur augmente. Masamitombo sibitabitak yayalilhe : mihalehib tsielikely ny zazalahy : le garon grandit'petit -petit. " ' . Masamarre Raso : mihamarary Rasoa : ' Rasoa devient malade.2. ' L E S VERBES PASSIFS AVEC PRFIXS, SUFFIXES ET INFIXES

A. Verbes passifs avec les prfixes a-, voa-, tafa- : Aroso : aroso : qu'on fait, entrer, qu'on fait avancer. " ' - - . ' Ark'or : arakotra : avec quoi on couvre. .. Aaone : asitrika : cacher, enfoncer. Voavke ni ffana : voavaky ny hazo fiska : la planche'est fendue. Voavana trno : voafafa ny trano : la maison est balaye. . ' J e n'ai pas entendu souvent l prfixe iafa-. Mais on emploie souvent la racine verbale, comme par exemple : latsalca ravin' kayo : tafalatsalia hy ravinkazo : la feuille de l'arbre est tombe. " . Parapark'a ni ntana : tafalatsaka (amin'. ny tany) ny entana : les bagages' sont iombs par terre. - ' . On emploie aussi le prfixe intrahsitif mi-, par exemple : Mitomqr amin lmaka : tafapetraka eo amin' ny gorodona : tre assis sur le plancher. . B. Verbes passifs avec des suffixes -na, -na, -na, -ina : Robiina (de rbik) : vizahina :. qu'on fatigue. ' . Didiaria (de die) : didiaha : qu'on coupe, qu'on commande.

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BULLETIN D E L'ACADMIE MALGACHE

Vangoana (de vngo)i : tahina : qu'on frappe. Irina (de iraka) : irahina : qu'on envoie. Aleina, ou alna (de (Ha) : alaina : qu'on cherche, qu'on amne. N.B. L e suffise -ina est rarement employ.;

-

c. Les verbes causatifs, avec le prfixe am- et le suffixe -na : Ampaxnakina : ampamakina : faire couper.

D. De l'infix. - 'L'infix in n'existe pas en betsimlsaraka. S i un Betsileo' migr l'emploie et dit par exemple uinaky, oinidg, finid, cela amne le rire, et est critiqu par les habitants de la fort. L e prfixe voa est employ aussi bien -la place de cet infixe' qu'avec sa signification particulire de pass rvolu. ., ' , Voavdke : vinaky : fendu. ' , Voavide : vinidy : achet. , Yoafidy : finidy : choisi. 'S. L E S VERBES RELATIFS . . ' .

Les verbes relatifs se forment comme en merina. Savon anasana smbo : savony no anasana ny larnba : c'est avec le savon qu'on lav'e le lamba.. Iti ansi itevasana tenin : ity' antsy ity no ikapana ny bozalca : c'est avec ce coteau qu'on coupe l'herbe (pour-dfricher). ' . '4. L E S TEMPS

Le-prsent se marque comme en merina avec H, le pass avec N, le futur se forme avec , ou sans consonne au commencement du verbe : Prsent : miasa, pass : niasa, futur : ia'sa. Prsent : aroso, pass : naroso, futur : aroso. Prsent : Ianzna, pass : nolanzna, futur : lanzna.S. L E D U P L I C A T I F A DF.UX

SENS

a. Il'indique la rptition, et-a une signification de frquence :.

"

Manambintambina : mamintambintana : aller souvent la pche. MangaiangalaT : mangalanglatra :. voler souvent.Blandiandia : mandhandeha : voyager souvent. ' Mampiompioka : jeter souvent la ligne dans l'eau, et de l : ampi'ompioka : la canne pche, et .mipiopioka indique l'action de la canne qui est jete souvent dans l'eau. >. U n sens diminutif, avec les mots fan ou fatanez : .

MaSanonano faatane aoalahe : manaonao foana ialhy : tu travailles en vain! . ' Vitavita foan Iqasanar : vitavita tsy misy antony- n y asanareo : votre travail est mal fart. - N. B. Le duplicatif est souvent une expression commode pour exprimer la modestie, ce .qui nedoit pas tre mal compris, par exemple paand oii demande : Manino muifo : manao inona. lehiretsy : que faites-vous, mes amis 1 Mais inrae s'ils travaillent de toutes leurs forces; ils prfrent,.; en gnral, rpondre modestement : misamisa mi ieh, ou': misa sarasra. {marr) iah : miasa-.,miasa ihany izahay, ou : miasa tsaratsara (maflmafy) izahay : noiis travaillons tout doucement..:

TUDE GRAMMATICALE DC DIALECTE BETSIMISARAKA DU SUD

31.

XI. DES ADJECTIFS 1. L a forme de l'adjectif betsimisaraka ne-difre pas beaucoup de celle du merina : Ravoruo : faly : content. . Marisik : marisik : zl, anim. ' MavaMane : masiaka : dur, mchant. Marivo : akaiky : prs, voisin. Dila : lasa : parti, all. Malde i haingana : vite, expditif. Maan : matanjaka ^ : fort. '.

,

2. Le temps : 'Le prsent se forme avec M, le pass avec N, le futur avec la particule , qui est plac devant le prsent, ou par la suppression de I'M. Ex. prsent : mafna, pass : nafna, futur : mafna. " Prsent : marisik, pass : narisik, futur : arisik, S. L a comparaison des adjectifs. L e duplcatif. change le sens de l'adjectif et gnralement l'attnue. Fise : fotsy : blanc. Fosifse : fotsifotsy : signifie : blanchtre. Mvo : mavo : gris, mais surtout la couleur de la terre, soit noire, ou rouge, ou gris. Maoomuo signifie gristre, mais surtout : une couleur semblable la terre.- . Sra : tsara : bon. Sarasra : tsaratsara : assez bon. Ls marques du comparatif sont : nho, mri -nho : kokoa noho. L a place de smri* est avant-.l'adjectif, et noho aprs. L e superlatif s'indique par amiaie : aminy, et se : indrindra. 1. Positif : Simple : mme : mamy : doux. * Emphatique : marne ie'nane; mame be : tena mamy : trs doux. Attnu : mamimme mi : mamimamy ihany : assez doux. " 2. Comparatif : Simple : mme noho... : mamy noho... :.plus doux queEmphatique : mme be, ou mme iaiv nho... : mamy lavitra noho... : beaucoup plus doux que... Attnu : mre mamimme nho... : mamimamy kokoa noho... : un peu plus doux que... 3. Superlatif : Simple : Isn de .mme amtnye rer : ity dia mamy amin' izy rehetra : ceci. est le plus doux de tous. ' ' ' Emphatique : relatif : Irnse mme ammzje tlo : io no mamy indrindra amin' zy telo : cela est le plus doux des trois. XII. FORMATION DE L ' I M P E R A T I F AU MOYEN DES V E R B E S E T DES ADJECTIFS1. L E S VERBES

a. Voix active.. INDICATIF IMPRATIF

. Mika : miteny : parler Misfo : misasa vava : laver la bouche

i'Iiak : mitenna i-parlez! Misafa : misas vava : lavez la bouche!

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BULLETIN DE I/ACADSIIE MALGACHE

IMPERATIF Slitno : mihaino. : couter flino. : " m i s o t r b o i r e Misaor : ihisorona : sacrifier un buf, immoler un buf aux dieux .. Miska : milaza : dire ou iniza/ca UaSno : manao : faire Manpe : manampy : aider Mannzaka .: manenjik : poursuivre Manse : mandroaka : chasser Uadnik : mananika : grimper Ma&vor : manavotras -r racheter Mtzasre : mitahiry . : garder 1 Manintina : mijerys : regarder b. ois passive. jiroso arosoy : prsentez ! Arakof : arakofy couvrez!' Asarso : tehirizo : gardez! , Avoni :' asitrio :. plongez! Lanz : lanjao : portez! Alei, d \ aiao, esory ; enlevez! Al ': alao, mak : prenez! cherchez! Kasio : slcasio : touchez! - " Didi : shitsho. : foulez! Robi vizho : fatiguez! Ampmaki : ampamakio : faites couper! JIliteno : mihamoa : coutez! S'inoa : nisotroa : buvez! ' Misra : misorcn : sacrifiez .' immolez ! Misak milaz : dites! iStafianova : manaoya : faites! MaHapaya :; manampia. : aidez! MJtanza ;; manenjhw : poursuivez! ilanasia : mandroha : chassez! Manama : mananih : grimpez! 'Mafiav'ota ,: manavta : Tachetez! Manasati : mitehiriza '-: gardez! Manintina : mijer : regardez!

Aroso . aroso : qu'on prsente' Arkor : ar-akotra : qu'on couvre Asre : 'tehirizina : qu'on gar'de Avone : asitrika : qu'on plonge Lanzna ': lanjainas : qu'on porte Aleina : alain : qu'on enlve Alima : alana : qu'on prend Kasii : kasihina : qu'on touche Didiana :'hitsahina :. qu'on foule Robiina : vizahina : qu'on fatigue Ampamakina : ampainakiana faire couper c. Voix relative. .

Anasjia- : anasa'na : laver Itevsana : itavasana : brler Andfnana ." an'defonana : -percer Angalna. :' akana : prendre Iakna. ': itenenana : parler Amparana : amafazana : -sejiier (racine : ' parka) . , -A'natana : amahana : dtacher.. Amansiana (de vnsi)": amaizana : tre puni '

Anas :. anasao : lavez! Itevso : itavaso : .coupez (de l'herbe) ! Andefiie : andefony : percez! Angal : alao : prenez! Iake :. itenno : parlez ! Amaro, ou amar. : amafzo : semez! An'atao : amaho : dtachez! Amahsio : smsizo-i ; punissez!

2. L E S INDICATIF . . .

ADJECTIFS .IMPERATIF

Rnvoroo : faly : content, heureux Marisik : marisika : zl, anim Mavanivne : masiaka : michant, violent Malde : haingana : vite, expditif

Ravoiavoa : mifalia, falio : soyez content Marisia :_ inarisiha : soyez zl, anim! Jlifavanivani : masiha : soyez mchant! . illaladi : haingna : dpchez^vous ! .

TUDE GRAMMATICALE DU DIALECTE BETSIMISARAICA DU SUD

3.

RGLE

1. L e s verbes. . Les verbes actifs, -transitifs et intransitifs, ainsi que les racines verbales forment l'imp-ratif en portant l'accent d'une syllabe droite et en ajoutant A; . Les verbes passifs et relatifs forment l'impratif avec le mme dplacement de la syllabe tonique que pour les verbes actifs et pour les racines verbales, en ajoutant o, ou ER (). 2. Les adjectifs. .

. Les adjectifs forment l'impratif de la mme f a o n ' q u e les verbes actifs et les racines verbales; ' . ? . II y a pour les verbes et les adjectifs quelques exceptions, o l'accent est avanc de deux syllabes droite. L a forme imperative .des verbes passifs finissant en o prend un ouvert la n du mot.

4-. L E S D I F F R E N T E S

CATGORIES

D'IMPRATIFS

a. Dans un.sens impratif :

. '