RÉUNION DE FONDS SPÉCIALISÉS LA BIBLIOTHEQUE GABRIEL ...

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CLASSEMENTS, MISES EN ESPACE, DÉPARTE ME N TALISATIONS la bibliotheque. Les traditionnels o1'ganigrammes distinguant les ac- tivités internes des services publics, affirmant des se gmentatíons par supports (monographies, pério- diques, etc.) ou par usages (salles d'étude, salles de pret , etc.), sont peu apeu bouleversés par de nouvelles approches. Dans une organisation rénovée Otl les services au public prennent la premiere place, 017 C/ssiste a une réorganisation du tra- vail, des espaces et des collections, artículée autour des contenus docu- mentaires, dans une polarisation de Iype thématique. Les classements du Ubre acces prennent alors une signi- fication supplémentaire, celle de la représentation COncrete des prin- cipes de fonctionnement de l'établis- sement. Cest dire combien la simPle ques- tion initiale du rangement s'est enrichie de multiPles enjeux : repré- sentation du sauoir, médiation avec les publics, mise en cohérence et lisi- bilité de l'institution. Enrichie et donc rendue complexe, enrichie et donc démultipliée en divers cas d'es- pece. Le Bulletin des bibliotheques de France n 'a pas l'ambition de recen- ser ici tous les exemPles de cett(? variété en perpétuelle mutation. Mais en présentant quelques expé- riences originales ou significatives, franr;aises et plus largement euro- péennes. nous espérons suggérer l'unité de réflexion qui peut animer la question apparemment triviale du classement des collections en libre acces : intégrer des fonds com- posites dans une classification homogene, adapter l'organisatíon des collections en fonction de cer- tains usagers, associer services et collections en unités thématiques, repenser le fonctionnement entier de la bibliotheque autour de poles thématiques. Décidément, pour les bibliothé- caires, a tous les niveaux de leurs préoccupations professionnelles, penser c'est toujours classer. RÉUNION DE FONDS SPÉCIALISÉS A LA BIBLIOTHEQUE GABRIEL FERRATÉ (CATALOGNE) Montsenat Moragas * Biblioteca Rector Gabriel Ferraté Universitat Politecnica de Catalunya [email protected] Montserrat Moragas est direetriee de /a bibliotheque Gabriel Ferraté (Baree/oneJ. R éunir des bibliotheques de spécialités différentes pose évidemment de multiples questions d'intégration. L'une d'entre elles tient ala mise en ceuvre d'un systeme de classification qui respecte les parti- cularités disciplinaires en offrant la meilleure disponibilité aux usagers. C'est a cet exercice difficile que s'est attaquée la bibliotheque Gabriel Ferraté, en Catalogue. L'Université polytechnique de Catalogne a été créée en 1971 et est actueUement constituée de 15 centres d'enseignement supé- rieur, 7 centres associés, 4 instituts et 38 départements répartis sur les différents campus de la Province de Barcelone. La bibliotheque Recteur Gabriel Ferraté, inaugurée le 19 dé- * Avec I'aide et les commentaires d'Anna Valls. Traduit de I'espagnol par Marie-Annick Bernard. cembre 1996, a été constituée apartir de trois bibliotheques de facultés situées sur le campus nord : l'École technique supérieure d'ingénierie des télécommunications, la Faculté d'informatiqu e de Barcelone et l'École technique supérieure des ponts et chaussées. Le batiment comprend 6343 m 2 sur six niveaux, dont un réservé aux magasins - d'acces restreint - et un autre ades salles de travail. 938 places de lecture sont réparties sur les cinq étages. Les collections initiales, de 42576 ouvrages, étaient constituées par les fonds scientifiques et tech- niques des trois écoles, auxquels s'ajoutaient d'autres secteurs spéci- fiques: science-fiction, poésie cata- lane, mémoires de fin d'énlde, theses doctorales et « technoscopie » (his- toire et épistémologie des sciences). 725 titres de revues étaient égale- ment disponibles. a: w In O '" e

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CLASSEMENTS, MISES EN ESPACE, DÉPARTE ME N TALISATIONS

la bibliotheque. Les traditionnels o1'ganigrammes distinguant les ac­tivités internes des services publics, affirmant des segmentatíons par supports (monographies, pério­diques, etc.) ou par usages (salles d'étude, salles de pret, etc.), sont peu apeu bouleversés par de nouvelles approches. Dans une organisation rénovée Otl les services au public prennent la premiere place, 017

C/ssiste a une réorganisation du tra­vail, des espaces et des collections, artículée autour des contenus docu­mentaires, dans une polarisation de Iype thématique. Les classements du Ubre acces prennent alors une signi­fication supplémentaire, celle de la

représentation COncrete des prin­cipes de fonctionnement de l'établis­sement.

Cest dire combien la simPle ques­tion initiale du rangement s'est enrichie de multiPles enjeux : repré­sentation du sauoir, médiation avec les publics, mise en cohérence et lisi­bilité de l'institution. Enrichie et donc rendue complexe, enrichie et donc démultipliée en divers cas d'es­pece. Le Bulletin des bibliotheques de France n 'a pas l'ambition de recen­ser ici tous les exemPles de cett(? variété en perpétuelle mutation. Mais en présentant quelques expé­riences originales ou significatives, franr;aises et plus largement euro­

péennes. nous espérons suggérer l'unité de réflexion qui peut animer la question apparemment triviale du classement des collections en libre acces : intégrer des fonds com­posites dans une classification homogene, adapter l'organisatíon des collections en fonction de cer­tains usagers, associer services et collections en unités thématiques, repenser le fonctionnement entier de la bibliotheque autour de poles thématiques.

Décidément, pour les bibliothé­caires, a tous les niveaux de leurs préoccupations professionnelles, penser c'est toujours classer.

RÉUNION DE FONDS SPÉCIALISÉS ALA BIBLIOTHEQUE GABRIEL FERRATÉ (CATALOGNE)

Montsenat Moragas *

Biblioteca Rector Gabriel Ferraté Universitat Politecnica

de Catalunya [email protected]

Montserrat Moragas est direetriee de /a bibliotheque Gabriel Ferraté (Baree/oneJ.

Réunir des bibliotheques de spécialités différentes pose

évidemment de multiples questions d'intégration. L'une d'entre elles tient ala mise en ceuvre d 'un systeme de classification qui respecte les parti­cularités disciplinaires en offrant la meilleure disponibilité aux usagers. C'est a cet exercice difficile que s'est attaquée la bibliotheque Gabriel Ferraté, en Catalogue.

L'Université polytechnique de Catalogne a été créée en 1971 et est actueUement constituée de 15 centres d'enseignement supé­rieur, 7 centres associés, 4 instituts et 38 départements répartis sur les différents campus de la Province de Barcelone. La bibliotheque Recteur Gabriel Ferraté , inaugurée le 19 dé­

* Avec I'aide et les commentaires d'Anna Valls. Traduit de I'espagnol par Marie-Annick Bernard.

cembre 1996, a été constituée apartir de trois bibliotheques de facultés situées sur le campus nord : l'École technique supérieure d'ingénierie des télécommunications, la Faculté d 'informatique de Barcelone et l'École technique supérieure des ponts et chaussées.

Le batiment comprend 6343 m2

sur six niveaux, dont un réservé aux magasins - d'acces restreint - et un autre ades salles de travail. 938 places de lecture sont réparties sur les cinq étages. Les collections initiales, de 42576 ouvrages, étaient constituées par les fonds scientifiques et tech­niques des trois écoles, auxquels s'ajoutaient d'autres secteurs spéci­fiques: science-fiction, poésie cata­lane, mémoires de fin d'énlde, theses doctorales et « technoscopie » (his­toire et épistémologie des sciences). 725 titres de revues étaient égale­ment disponibles.

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Fusionner les fonds sans les confondre

Les fonds de ces trois biblio­theques avaient un certain nombre de themes en commun : mathéma­tiques, physique-chimie, organisation des entreprises, etc. L'ingénierie des télécommunications/électronique et I'ingénierie informatique compor­taient aussi des themes tres proches : ordinateurs, réseaux, contróle, etc.

L'objectif était de fusionner les fonds scientwques et techniques de ces trois bibliotheques, mais pour rendre cela possible, il fallait d 'abord définir un systeme de classwcation. Les trois bibliotheques souhaitaient conserver la « propriété » de leurs ouvrages. Par ailleurs, elles voulaient aussi que Ieurs collections demeu­rent différenciées aI'intérieur de la bibliotheque. Pour régler ce pro­bleme, iI fallait travailler dans une double direction : prendre en compte la classwcation et, au-dela, I'organisa­tion de I'espace. On proposa une répartition des ouvrages en quatre zones, organisées sur deux niveaux du batimento Chaque espace serait isolé par une étagere basse et large, située au milieu de la salle. Premie1~ niveau : - zone commune, ou I'on trouverait les ouvrages intéressant les trois écoles : mathématiques,physique-chi­mie,organisation des entreprises, etc.

Tableau 1. Classifications CDU et ACM des ouvrages ayant trait aux ordinateurs

Classification Décimale Universelle

681.3 Appareil de traitement de données.Calculatrices. Ordinateurs

681.31 Ordinateurs en général 681.32 Systémes numériques 681.33 Systémes analogiques 681.34 Ordinateurs mixtes

(numérique-analogique) 681.39 Machines de traitement

de données

N.B. : I'édition postérieure (1995) propose seulement quelques changements mineurs.

Classification ACM

A. Bibliographie générale B. Matériel (Hardware) C. Organisation de systémes

informatiques D. Génie logiciel E. Données F. Informatique théorique G. Mathématiques appliquées

á I'informatique H. Systémes d'i nformation l. Méthodologie de I'informatique J. Applications informatiques K. Informatique : divers

N.a. : pour la classification ACM, il existe également des éditions postérieures (1998), sans grandes modifications.

- zone d'ingénierie civile. Second niveau : - zone d'ingénierie infomlatique ; - zone d'ingénierie des télécommu­nications/électronique.

Des systemes de cJassification propres aux types de documents

La bibliotheque de la Faculté d'in­formatique utilisait la classification ACM créée par l'Association for Computing Machinery (The ACM Computing Classification System, éd. 1991), et les Écoles de télé­communications et des ponts et chaussées , la CDU (Classificación Decimal Universal, édition espa­gnole abrégée, Aenor, 1991).

Des sa création, la bibliotheque d 'informatique avait cherché aéva­luer quel était le meilleur systeme pour classer les docwnents propres a sa spécialité et avait écarté la CDU en raison de son caractere clairement obsolete en la matiere. Elle avait alors choisi le systeme ACM, dont elle était tres satisfaite.

Les bibliotheques de télécommu­nications et d'ingénierie civile, créées antérieurement, avaient adopté la CDU a une période ou elle était incontournable. Son utilisation, cor­recte tant que le fonds n'était pas informatisé et que la recherche thé­matique demeurait difficile, poussa a employer les indices CDU comme

cotes topographiques. 11 fallait alors traduire en code décimal, sous la forme la plus précise possible, le sujet de chaque livre. Établir de longues cotes était devenu un vrai ritue!.

Un an avant l'inauguration de la nouvelle bibliotheque, on créa un groupe de travail pour concevoir l'or­ganisation générale des fonds et pIa­nwer le changement des cotes. Des le départ, on accepta de travailler avec les deux classwcations : ACM pour les fonds informatiques, CDU pour les autres disciplines. Ce fut la conviction que la CDU ne remplissait pas les conditions pour tout ce qui concerne le domaine de I'ingénierie informa­tique qui détermina le choix de ce double systeme. De fait, il ne fut jamais question de changer la classifi­cation ACM qui avait fait ses preuves jusque~la. On ferait seulement une exception : la Iettre G - mathéma­tiques appliquées aI' informatique ­ne serait plus utilisée, au bénéfice de l'indice 51 de la CDU, qui regroupe­rait I'ensemble (cftableau 1).

Une classification g/obate (( negodée 1)

En dehors des mathématiques qui, comme on l'a dit, seraient classées en CDU, et de I' informatique que I'on trouverait intégralement sous la das­swcation ACM , iI existait d'autres domaines qui figuraient sous les deux classifications et qui intéressaient plus d'une discipline. Ainsi par exemple : - GPS (Global Positioning system) qui concerne autant l'ingénieur civil pour la partie cartographie que I'ingénieur des télécommunications/ électronique pour les satellites ; - Traitement des signaux, theme d'étude aussi bien pour I'ingénieur des télécommunications (signaux) que pour l'ingénieur infprmatique (traitement) ; - Réseau informatique utilisé in­distinctement par I' ingénieur de té­lécommunications/électronique et I'informaticien, mais il1téressant aussi I'ingénieur civil ;

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CLASSEIVIENTS, MISES EN ESPACE, DÉPARTEMENTALISATIOI\JS

Tableau 2. Classification « négociée »

GPS Traitement des signaux Réseaux

cote 629.7 (CDU) cote 621.391(CDU) cote C (ACM) cote 681.5 (CDU) cote C2 (ACM)

Systéme de controle Télématique Circuits cote 621.3.04 et 621.3.05 (CDU)

- Télématique, cireuits, systeme de controle, concernant aussi bien l'in­génieur de télécommunications/ électronique que l'informaticien.

Compte tenu du fait que chaque centre souhaitait isoler physique­ment ses collections des autres, ce qui nous avait obligés a organiser les fonds en quatre zones ou centres d'intéret, il fallait prendre une déci­sion pour chacun des themes repré­sentés dans plus d'une discipline, pour défmir sous quelle cote on pla­cerait les livres (CDU ou ACM). Les centres accepterent alors que l'on transpose leurs fonds S01lS la classifi­cation « négociée » (e! tablea1l 2).

Pour trouver un compromis entre la classification et la localisation des ouvrages, on a dO faire certaines concessions, comme par exemple accepter de mettre les ouvrages sur les étageres dans un ordre qui ne sui­vait pas les cotes CDU (par zone).

Des cotes abrégées

Le groupe de travail de la biblio­theque définit un principe : le sys­teme de classification devait etre pratique pour les usagers, tout en faci­litant la tache de rangement des docu­ments. Le critere utilité présida a tout le processus. Le systeme ne devait pas etre difficile a comprendre, ni pour les usagers, ni pour le personnel auxi­liaire chargé de reclasser les ouvrages chaque jour.

On résolut d'abréger les cotes: on renon<;a ainsi a toutes les divisions auxiliaires de la CDU : langue, fOlme, lieu, etc. Seule la subdivision « exer­cices » (076) fut maintenue pour répondre a la demande que faisaient souvent les usagers : « Vous n'avez pas un livre d'exercices de ... ? » On décida de ne pas dépasser un maxi­

mum de six carac­teres (chiffres). Cela fut relativement facile pour les ouvrages de sciences pures, pour le 51, 53 et 54 qui recouvrent les disci­plines que nous appe­

lons « communes », propres a chacun des trois centres pendant le premier cycle universitaire. En revanche, il fut plus difficile d'abréger les cotes en ce qui concerne les sciences appli­quées,puisqu'il s'agit des themes spé­cifiques a ces disciplines. C'est par exemple le cas des stmctures (624) au sein de I'ingénierie civile, tout ce qui a trait aux télécommunications (62l.39) oul'électronique (62l.38).

TI était impératif d'unifier les cotes d'un meme titre possédé par plus d'une bibliotheque, car chacune d'entre elles avait a:uvré jusque-la ele maniere indépendante et avait décliné la classification aussi loin qu'il lui avait plu. Comment abréger les cotes? En se fondant sur q1lels cri­teres ? Pom répondre a ces questions,

001.8

001.89

002

003.83

006

007

008

ainsi qu'a celles qui allaient surgir, s'imposa la nécessité d'avoir une liste arretée de cotes topographiques. On partit d'une liste, constituant I'inven­taire de tous les livres, de laquelle on put extraire le relevé exhaustif de toutes les cotes utilisées par chacune de ces bibliotheques. La táche du groupe se concentra sur I'évaluation - indice par inelice - de la situation : on trouva ainsi des indices qui étaient tombés en désuétude et étaient deve­nus obsoletes, des indices qui pou­vaient facilement etre absorbés par d'autres, des indices différents pour des ouvrages traitant des memes sujets, d'autres encore, qui, consé­quence d'une longue tradition, pro­posaient des relations absurdes, etc.

C'est a partir des tables eles cotes des trois bibliotheques qu'on élabora la table fil1ale et on décida alors d'un commun accord que les cotes qui n'apparaissaient pas sur la table défi­nitive seraient remplacées par la cote immédiatement supérieure. Le tableau 3 présente par exemple le début des cotes O.

Tableau 3. Les cotes abrégées

Bibliothéque Bibliothéque Bibliothéque de Bibliothéque RGF d'informatique d'ingénierie civile télécommunications

001 001 .­

001 ~--- -

-

002 -

002.6 002 . ­

003

003

006 006

007 007

008 008 r----"

008.2

01 01

016 016

017 ---~

017.1

017.11

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Pans. t. 46, n' 1

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Tous les livres ayant la cote 001.8 Vl et 001.89 auraient dorénavant la 001 et ainsi de suite. Quand le signe de relation entre deux indices existait, on décidait sous quelle cote on le

Vl classerait fmalement. w On adapta quelques cotes, par

exemple le 304, Questions sociales en général qui devint : ImpJications sociales de la technologie. On voulut aussi que l'histoire des sciences et des techniques figure a coté de la cote 304. On créa donc un 305.

En ce qui concerne les sujets spé­cifiques de chaque discipline , la bibliotheque accepta exceptionnelle­ment des cotes de plus de six carac­teres. Ainsi, on modifia le 624 en s'appuyant sur ce que proposait la bibliotheque d'ingénierie civile, qui se fondait sur son expérience en la matiere.

La cote 621.39 (Télécommunica­tions) fut rectifiée apartir d'un travail qu'avait effectué l'ancienne biblio­

theque de I'École pour l'évaluation de ses collections. Ce travail avait per­mis d'élaborer une liste des champs thématiques reflétant les axes de l'enseignement et de la recherche de l'École, apartir desquels était définie la politique d'acquisition. On adapta ainsi ces themes a la classification CDU sous la cote 621.39.

BiJan

Apres trois années de fonctionne­ment avec ce double systeme de clas­sification (CDU et ACM), l'évaluation faite par la bibliotheque est positive. Les usagers eurent besoin d'un temps d'adaptation pour se familiariser avec I'organisation eles colJections, mais cela se régla au quotidien, par la pra­tique. Quant au critere d'utilité qui poussa asupprimer les divisions auxi­liaires ele forme et aabréger les cotes tirées de la CDU, l'expérience en a confirmé le bien-fondé.

Dans la bibliotheque, on continue de penser qu'il est plus important de favoriser un systeme souple qui per­mette de trouver facilement un ollvrage sur les rayonnages que d'es­sayer de le classer le plus précisé­ment possible. Les usagers se sont habitués aconsulter le catalogue et autiliser des mots-clés qui facilitent et permettent une recherche thé­matique plus riche. Nous n'avons d'ailleurs reC;ll aucune critique sur l'organisation des colJections. Quant ala répartition des ouvrages, il y a eu cette année, avec l'autorisation des Écoles, des changements qui ont per­mis un rangement correspondant a l'ordre des cotes. La liste d 'autorité défínitive des cotes topographiques reste ouverte ponr de futures modifi­cations, cela afín de prendre en compte les nOUVealD( savoirs techno­logiques qui émergent de l'actualité.

Octobre 2000

UN LIBRE ACCES ORIENTÉ UTILISATEURS AVASTERAS (SUEDE)

Mogens Jensen

Bibliothécaire [email protected]

* Traduit de I'anglais par Oristelle Bonis.

En 1992, la bibliotheque univer­sitaire de Vasteras (Suede), de

taille alors tres moeleste, commenc;a a programmer son déménagement dans de nouveaux locaux. Depuis des années,les étudiants et le corps ensei­gnant qui composent son public avaient les plus grandes difficultés ay trouver les informations qu 'ils cher­chaient, car le rangement des livres sur les étageres suivait alors le sys­teme de classification suédois, effecti­vement peu compréhensible pour les utilisateurs. JI fallait donc envisager de présenter les ouvrages autrement, et le transfert de la bibliotheque dan s un autre batiment fournit au person­nel lille occasion revée pour repartir sur de nouveJles bases.

L'ancienne organisation était clai­rement commandée par le systeme de classification observé en Sueele. Pour que le changement envisagé ait l'effet escompté,nous devions conce­voir le rangement en fonction des uti­lisateurs, sachant que ceux d 'une bibliotheque universitaire se distri­buent entre les divers départements ou, selon les cas, ils étudient ou ensei­gnent. U nous parut donc logique de concevoir le nouveau systeme apar­tir des grands domaines disciplinaires entre lesquels se répartissent nos lec­teurs. L'idéal, en l'occurrence, était qu 'ils puissent se rendre directement dans la section de la bibliotheque les concernant pour y consulter les do­cuments relatifs aleur spécialité.

BBF 2001 Paris, t. 46, n' 1