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LA GENESE DES ACTES MEURTRIERS Une contribution psychopulsionnelle et pathoanalytique RÉSUMÉ du projet de thèse Almut SCHWEIKERT L’objectif central de la thèse est le suivant: mieux comprendre comment un être humain en vient à tuer un de ses proches. Démarche Pour répondre à cette question, je me suis adressée à des personnes qui ont tué quelqu’un de leur entourage ou tenté de le faire. Au total, j’ai rencontré 33 sujets dans des prisons de Suisse et d’Allemagne du Sud, qui étaient disposés à passer le test de Szondi. J’ai eu un entretien avec chacun d’eux et j’ai pu restitué à la plupart d’entre eux leurs résultats au test. Je suis partie de la thèse de Szondi qui dit que chez une personne qui a commis un acte meurtrier on peut retrouver le syndrome de la Tötende Gesinnung (le syndrome du Caïn ou du meurtrier), lequel syndrome peut être mis en évidence dans son test projectif, le Diagnostic expérimental des pulsions. Celui-ci consiste à choisir des photos de malades mentaux en fonction de la sympathie ou de l’antipathie qu’elles suscitent. Sur la base de ces choix un diagnostic psychopulsionnel de la personnalité est censée être dégagé. Première étape de la thèse: Après avoir présenté la théorie psychopathologique de Szondi (l’Analyse du destin) et son test, j’ai cherché à vérifier si les 33 protocoles du test récoltés permettaient de mettre en évidence le syndrôme du meurtrier, à l’aide également

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LA GENESE DES ACTES MEURTRIERS

Une contribution psychopulsionnelle et pathoanalytique

RÉSUMÉ du projet de thèse

Almut SCHWEIKERT L’objectif central de la thèse est le suivant: mieux comprendre comment un être

humain en vient à tuer un de ses proches.

Démarche

Pour répondre à cette question, je me suis adressée à des personnes qui ont tué

quelqu’un de leur entourage ou tenté de le faire. Au total, j’ai rencontré 33 sujets

dans des prisons de Suisse et d’Allemagne du Sud, qui étaient disposés à passer

le test de Szondi. J’ai eu un entretien avec chacun d’eux et j’ai pu restitué à la

plupart d’entre eux leurs résultats au test.

Je suis partie de la thèse de Szondi qui dit que chez une personne qui a commis

un acte meurtrier on peut retrouver le syndrome de la Tötende Gesinnung (le

syndrome du Caïn ou du meurtrier), lequel syndrome peut être mis en évidence

dans son test projectif, le Diagnostic expérimental des pulsions. Celui-ci

consiste à choisir des photos de malades mentaux en fonction de la sympathie ou

de l’antipathie qu’elles suscitent. Sur la base de ces choix un diagnostic

psychopulsionnel de la personnalité est censée être dégagé.

Première étape de la thèse:

Après avoir présenté la théorie psychopathologique de Szondi (l’Analyse du

destin) et son test, j’ai cherché à vérifier si les 33 protocoles du test récoltés

permettaient de mettre en évidence le syndrôme du meurtrier, à l’aide également

d’une comparaison avec deux autres échantillons de protocoles. Les résultats

sont satisfaisants sur certains points, pas sur d’autres.

Deuxième étape de la thèse :

Après une discussion critique d’une utilisation trop différentialiste et

psychométrique du test de Szondi, nous avons repris les mêmes données

testologiques pour les interpréter à la lumière de la théorie pathoanalytique de

Schotte. Celui-ci cherche à donner au système pulsionnel de Szondi une

dimension plus anthropopathologique, dans le prolongement de la psychiatrie

phénoménologique, laquelle invite à saisir les comportements perturbés des êtres

humains comme autant de modes d’être au monde, certes exacerbés, mais

constitutifs de tout être humain en travail d’humanisation.

Sous cet éclairage, j’ai pu dégager une logique centrale présente dans les 33

protocoles, où émergait chez les meurtriers essentiellement une dynamique

pulsionnelle de nature soit psychotique, soit psychopathique, et non névrotique

ni perverse, avec en plus la présence d’une stase ou accumulation de tension

psychique. Ce qui m’a conduit – deuxième résultat dans cette relecture des 33

protocoles à la lumière de l’approche pathoanalytique - à repérer dans les

réponses au test des indicateurs d’un processus pulsionnel que la psychanalyse a

dénommé : passage à l’acte, sous trois formes principales : décharge, clivage

ou dissociation.

La thèse se termine par la présentation d’un modèle heuristique, certes partiel,

sur la genèse du comportement humain meurtrier saisi d’un point de vue

psychopulsionnel et pathoanalytique.

Juillet 2006

RESUME DU PROJET DE THESE Les troubles du comportement alimentaire atypiques à la lumière du groupe thérapeutique Sophie VUST Projet de thèse à l’Université de Lausanne, Faculté des SSP, Institut de psychologie, sous la direction du Prof. N. Duruz Juillet 2006 Le projet de thèse que je vous soumets se propose d’étudier les troubles alimentaires atypiques vus à la lumière d’un groupe thérapeutique réunissant des adolescentes qui présentent cette problématique. Il s’inscrit dans l’évolution d’une pratique clinique au sein d’une équipe multidisciplinaire, à savoir l’UMSA (Unité Multidisciplinaire de Santé des Adolescents) à Lausanne, unité créée en 1998 et qui s’est vue assaillie de demandes de consultation pour ces troubles du comportement alimentaire dits troubles atypiques, catégorie diagnostique émergente et encore relativement peu étudiée. Ce projet de thèse a pour but d’étudier, d’une part, ces troubles et leur évolution, en suivant le parcours des jeunes filles ayant participé au groupe thérapeutique, et, d’autre part, l’apport dudit groupe à leur évolution. Le projet s’inscrit dans une démarche de nature qualitative, avec un abord théorique et un abord de recherche clinique au moyen d’entretiens individuels avec une trentaine d’adolescentes ayant participé au groupe thérapeutique, une année après sa terminaison. Il vise à obtenir une connaissance accrue de ces difficultés alimentaires, dont la fréquence d’apparition en fait une question de santé publique prioritaire, ainsi qu’à envisager des solutions thérapeutiques appropriées. De plus, c’est un projet transverse, sous la direction du Prof. N. Duruz, et en collaboration avec le Prof. P.-A. Michaud (UMSA) et le GRSA , groupe de recherche sur la santé des adolescents à l’IUMSP (Dr. J.-C. Suris). .

Résumé de thèse

Réalité, spiritualité et conscience en psychothérapie

dans une société “désenchantée”

Foi, croyance et guérison : étude de cas cliniques

Jaime YUNIS HERRERA

Sous la direction du professeur Rémy DROZ.

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Réalité, spiritualité et conscience en psychothérapie dans une société

“désenchantée”

Foi, croyance et guérison : étude de cas cliniques

Résumé

Les croyances sont organisées en véritables systèmes de représentation dont la

fonction est de configurer la conscience pour mieux définir le statut des objets, faits

ou interactions avec la réalité. Les croyances s’enracinent soit dans des schémas

précis, concrets, porteurs d’une logique rationnelle cohérente, soit dans des

opérations perceptives subjectives, hautement symboliques, intuitives, affectives,

porteuses parfois d’une logique transcendant le plan concret et logique (croyances

qui font référence au transcendant, à l’amour altruiste, au sacré).

Ainsi, l’expérience qui donne consistance à notre conscience de la réalité semble se

composer de ces deux domaines d’appréhension de la réalité que les croyances

rendent possible. Les représentations ont comme support fondamental le langage,

véhicule de tissage symbolique de ces processus perceptifs, mais aussi tous les autres

facteurs qui participent à la communication avec autrui (verbal, non verbal, pré

verbal) et avec soi-même (images, visualisations, anticipations, souvenirs). Les

croyances déterminent notre investissement intellectuel et affectif tout comme la

qualité de notre présence dans le monde et dans l’univers.

Le langage sert à communiquer l’expérience. Toutefois, le langage chez l’être humain

peut se substituer à la réalité qu’il est censé décrire. De fait, le langage crée l’illusion

de pouvoir saisir la réalité en la définissant. C’est pour cela, probablement, que l’on

confond les mots avec la réalité (Berger, 1996).

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Pour appréhender le réel, l’être humain se forge un système de lecture organisé en

croyances au sujet de la réalité. Mais ce système est tributaire de représentations

culturelles d’une part, et personnelles d’autre part. A l’heure actuelle, nos

représentations de la réalité sont marquées par une transition idéologique importante

suite aux découvertes sans précédent dans le domaine scientifique qui ont précipité

un changement du paradigme face à la réalité définissable une fois pour toutes. Ce

changement de paradigme a vu le jour et se poursuit dans un contexte de révolutions

politiques et culturelles, de guerres mondiales et de crises sociales. Ainsi, les

représentations actuelles de la réalité ont un statut psychologique conflictuel dont il

faut tenir compte ici, pour mieux comprendre leur impact sur l’individu et sur les

groupes sociaux. La transition idéologique et la crise sociale ont déclenché beaucoup

de violence, dans certains processus de relation à soi et aux autres. Interroger et

étudier, du point de vue psychologique, le rôle des croyances religieuses notamment,

me semble une piste fondamentale pour réussir à comprendre ce phénomène.

Le but des croyances semble être d’aider l’individu à structurer son identité

individuelle et sociale et à comprendre et saisir le sens de l’expérience face à la

réalité, surtout quand celle-ci apparaît inéluctable, extrême et polarisée : la blessure,

la maladie incurable et la mort d’une part, le mieux-être, la guérison et

l’épanouissement de l’être d’autre part. En psychothérapie, face à la souffrance

éprouvée, il est question de saisir ce qui l’a provoquée chez l’individu et soumettre

cette souffrance au système de perception, de croyance et de représentation qui lui a

donné forme, pour ensuite l’adapter à un régime perceptif plus fin , susceptible

d’élargir la conscience du sens de l’expérience génératrice de souffrance. On pourra

ainsi rendre possible son intégration dans un système de croyance plus totale, plus

large, qui permette aux émotions bloquées d’être appropriées autrement. En

“circulant”, en s’exprimant de façon positive et constructive, elles permettront à

l’individu de regagner la confiance en soi, d’assurer son équilibre homéostatique et

de ressentir des pulsions de vie, d’amour, à la base de processus de sublimation.

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Étudier les croyances spirituelles du point de vue psychologique exige de visiter les

hypothèses pulsionnelles, les représentations de la réalité et de la spiritualité, et le

contexte psychosocial générateur de souffrance, de stress, d’impasse ou de “malaise”

dans lequel l’individu évolue.

C’est à partir de là que nous suivrons la piste de la psychanalyse. Premièrement, ce

modèle a été le premier à esquisser une théorie pulsionnelle, et deuxièmement, la

psychanalyse a été identifiée à l’une des trois “blessures narcissiques de l’humanité”

(S. Férenczi, 1985). Plus précisément nous allons considérer certains textes freudiens

qui posent problème vis-à-vis de nos représentations actuelles de la réalité, de la

religion et de la spiritualité, dans le but de démontrer comment la croyance

freudienne a marqué notre temps et le marque encore, au sujet de la religion. Les

préjugés de S. Freud conditionnent fortement nos représentations de la réalité, voire

notre attitude et notre mode d’interaction face à elle, nos bonnes dispositions ou

notre mal-être. La réalité sociale, déclare S. Freud, traduit un malaise. Celui-ci est à

mettre en perspective avec le principe de plaisir, mais plus encore avec la

représentation freudienne de la religion en tant que “délire collectif” (S. Freud, 1971).

Cette condamnation savante du religieux, dans le contexte historico-religieux dans

lequel la culture occidentale a évolué, semble favoriser à l’heure actuelle un

sentiment de vide spirituel (P. Brunton, 1954) et de désenchantement (M. Gauchet,

1985).

Des crises personnelles, renforcées par des crises sociales propres à notre réalité

sociale précipiteraient un déséquilibre structurel dans le psychisme humain, exprimé

par des états allant de l’aliénation ou du déni aux états dépressifs et même

dissociatifs (psychotiques). Dans le but d’aider les personnes qui souffrent de cet état

psychique, les psychothérapeutes sont amenés à favoriser la reconstruction de leur

personnalité par un soutien stratégique, relationnel et communicationnel. Cela se

fera essentiellement par le renouvellement des représentations de la réalité qui, étant

plus larges et de ce fait contenantes, renforceront l’apparition de représentations

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intégratrices du soi et du Soi. La transformation de la personnalité est donc envisagée

ici comme un processus de renouvellement des représentations de soi (Moi dans le

monde) et du Soi (Moi dans l’univers), de la conscience de la réalité (son essence, son

contour dont l’univers fait partie) et comme le résultat du développement d’une

conscience spirituelle intégratrice, le Soi, au sens assagiolien du terme (Assagioli,

1976). La présentation de cas cliniques servira à illustrer ces propos.