RÉSUMÉ DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET … · 2019-06-29 · non ligneux comme les plantes...
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Langue : Français
Original : Anglais
RÉSUMÉ DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE
(PGES)
Titre du projet : BOISEMENT ET REBOISEMENT DANS LE CADRE DU PROJET
D’APPUI AU DÉVELOPPEMENT DES ZONES VERTES, PHASE II
Numéro du projet : P-KE-AAD-005
Pays : Kenya Département : RDGE/AHAI
Division : RDGE 2/AHAI 1 Catégorie du projet : 2
1. Introduction
Le Kenya est l’un des pays les moins boisés de l’Afrique subsaharienne avec une couverture végétale de 7,2 %,
soit l’équivalent de 4 195 051,20 ha (KFS 2017) ; aussi tout projet de conservation forestière revêt-il une très
grande importance. Les forêts naturelles occupent 2 % de l’ensemble du territoire (environ 1 165 292 ha) tandis
qu’une immense superficie (2,13 millions d’ha) englobe des régions boisées, des forêts vierges et des
mangroves. Des plantations forestières industrielles de 140 000 ha couvrent 90 % des besoins en bois du pays.
Les forêts sont considérées comme des ressources nationales de premier rang dont les valeurs économiques,
environnementales, sociales et culturelles sont importantes. Elles constituent le fondement de la réussite des
principaux secteurs productifs tels que ceux du tourisme, de l’eau, de l’énergie, des infrastructures, de la faune,
de l’industrie et de l’élevage. En effet, les forêts jouent un rôle clé en matière de protection des bassins versants
qui fournissent l’eau destinée à l’usage domestique, l’agriculture, l’industrie et la production d’énergie
hydroélectrique. Les cinq principaux châteaux d’eau du Kenya englobent les écosystèmes des forêts du Mt
Kenya, d’Aberdare, de Mau, de Cherangani et du Mt Elgon. L’eau provenant de ces châteaux d’eau est estimée
à plus de 15,8 milliards de mètres cubes par an, soit plus de 75 % des ressources en eau de surface
renouvelables du Kenya (UNEP 2012). De plus, les forêts appuient l’offre de services environnementaux, y
compris la résilience aux effets du changement climatique. Leur capacité de séquestration du dioxyde de
carbone, l’un des principaux gaz à effet de serre, confère aux forêts un rôle important en matière d’atténuation
des effets néfastes du changement climatique. Les forêts sont également importantes en tant que dépositaires de
la biodiversité et elles abritent environ 6 000 espèces de plantes, y compris 1 700 arbres, 360 espèces de
mammifères, 1 079 espèces d’oiseaux et des milliers d’insectes (Wass, 1995). De plus, les produits forestiers non ligneux comme les plantes médicinales, les gommes et les résines sont importants à l’échelle locale et
internationale.
GROUPE DE LA BANQUE
AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT
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En matière de développement national, les forêts jouent un rôle crucial grâce à la fourniture de divers produits
tels que le bois débité, le bois de chauffage, le charbon de bois, les matériaux de construction, les poteaux de
transmission, la pâte à papier et d’autres produits ligneux. Selon les estimations, plus de 90 % des besoins
énergétiques des populations rurales du pays sont couverts par le bois de chauffage. Comme en témoigne
l’industrie du charbon de bois dont la valeur économique est estimée à 135 milliards de Ksh (NFP, 2016). De
plus, le marché des meubles du secteur informel (jua kali), axé sur le marché intérieur, avait une valeur de
production estimée à 23 milliards de Ksh contre 15 milliards de Ksh pour l’industrie des meubles du secteur
formel en 2013. Globalement, les forêts contribuent directement pour 3,6 % au PIB national à l’exclusion des
services environnementaux vitaux.
Toutefois, en dépit de l’importance des ressources forestières, tel qu’indiqué ci-dessus, les terres et les
paysages du pays ont subi des dégradations au cours des deux dernières décennies, suscitant ainsi une
multitude de difficultés diverses pour les populations et la faune. La dégradation des forêts naturelles constitue
actuellement un défi majeur dans le pays et elle a affecté toute une gamme de services des écosystèmes
forestiers. Par exemple, la dégradation a entraîné le déclin des fonctions hydrologiques, l’accroissement des
émissions de carbone dans l’atmosphère, la perte de la diversité biologique et la baisse de la productivité des
sols. La dégradation des services des écosystèmes forestiers est souvent ressentie plus particulièrement à
l’échelle locale, mais elle a également des implications aux niveaux national et mondial. Ce programme de
boisement et de reboisement dans le cadre du Projet d’appui au développement des zones vertes, Phase II, qui
fait suite à la première phase du Projet d’appui au développement des zones vertes (GZDSP), élaboré en 2005,
devrait ainsi contribuer à relever les défis liés à la dégradation des forêts.
2.0 Description succincte du projet et principales composantes
Le projet proposé, Projet d’appui au développement des zones vertes, Phase II, vise à réaliser des activités de
boisement et de reboisement dans les écosystèmes forestiers du Mt Kenya, d’Aberdare et de Mau. L’organisme
d’exécution du projet proposé, Kenya Forest Service, envisage de boiser et reboiser des forêts classées aux fins
de promouvoir la conservation des forêts et d’assurer l’offre des biens et services écologiques,
environnementaux et économiques dans les trois écosystèmes forestiers mentionnés ci-dessus. Ces écosystèmes
couvrent une superficie totale de quelque 149 822 ha, 277 117,60 ha et 250 447 ha respectivement. Sur les 149
822 ha de l’écosystème forestier d’Aberdare, 125 048 ha sont couverts de forêt naturelle tandis que 24 774 ha
constituent une zone de plantations. En particulier, dans le cas d’Aberdare, le projet portera essentiellement sur
les comtés ci-après et leurs stations forestières respectives : Nyandarua (Geta, South Kinangop et Olbolsat),
Kiambu (Kieni, Uplands et Kamae), Nyeri (Zaina, Kiandongoro), et Murang’a (Kimakia, Gatare et Kiambicho).
En ce qui concerne l’écosystème forestier du Mt Kenya, sur les 277 117 ha, 18 183,1 ha sont couverts de forêt
naturelle contre 24 774 ha de zone de plantations. Dans cet écosystème, le projet portera principalement sur les
comtés suivants et leurs stations forestières respectives: Embu (stations forestières d’Irangi & Njukiiri), Meru
(station forestière de Meru & Lower Imenti), Nyeri (stations de Gathiuru & Kabaru), Kirinyaga (Castle,
Kangaita et Kathendeini) et Tharaka Nithi (Chogoria, Kiera hills). Quant à l’écosystème forestier de Mau, sur les
250 447 ha, 209 356 ha sont couverts de forêt naturelle contre 41 091 ha de zone de plantations. La Phase II
du Projet d’appui au développement des zones vertes contribuera également au développement des
infrastructures, notamment la construction d’un centre de ressources communautaires, d’un campement de
gardes forestiers et d’un centre communautaire de transformation du bois et de la pomme de terre, infrastructures
dont les PGES spécifiques à chaque site seront élaborés après l’identification des sites concernés.
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En vertu de de l’ordonnance no 150 de la loi de 1999 sur la gestion et la coordination environnementales (Chap.
387), le projet proposé sur le boisement et le reboisement s’inscrit dans le cadre du deuxième calendrier des
projets qui nécessitent une évaluation d’impact environnemental et social (EIES) avant leur démarrage, d’où la
réalisation d’une évaluation d’impact environnemental, fondement du présent résumé du PGES. Trois rapports
d’EIES détaillés couvrant les trois châteaux d’eau i) de la chaîne de montagnes d’Aberdare, ii) des écosystèmes
forestiers du Mt Kenya et de Mau ont été élaborés et leurs principaux aspects figurent dans le présent résumé.
Le projet vise à améliorer la conservation des forêts et les moyens d’existence des communautés aux fins de
gestion durable des forêts du Kenya. Le projet sera mis en œuvre dans deux composantes techniques,
notamment: Composante 1 : Conservation des forêts et appui aux moyens d’existence pour assurer la
résilience au changement climatique, et Composante 2 : Développement durable et inclusif des chaînes
de valeur. La Composante 3 : Gestion et coordination du projet, appuiera la mise en œuvre du projet et
englobera des études de base, le système de suivi-évaluation, la revue à mi-parcours, la revue de fin de
parcours, l’audit du projet et les réunions du comité directeur. Les principaux résultats attendus à la fin de la
période du projet sont les suivants:
i. Extension de la zone forestière de 388 750 ha
ii. Établissement et développement des chaînes de valeur du bois, du bambou, de la patate, des
céréales et des légumineuses
iii. Accroissement du revenu des ménages de 150 000 Ksh
iv. Amélioration de la sécurité alimentaire en produisant 1,18 million de tonnes de nourriture
estimées à 22,8 milliards de Ksh (prix à la production).
Tableau 1
Principales activités du projet et produits visés à la fin du projet Activité Unité Cible
Zone protégée aux fins de régénération naturelle ha 300 000
Superficie de la forêt domaniale réhabilitée par le truchement de la
plantation
ha 10 250
Plantation de bambous dans les zones de conservation et les terres
agricoles
ha 2 000
Développement de l’agroforesterie à la ferme ha 10 000
Mise en place des boisés à la ferme ha 5 000
Création de vergers ha 250
Réhabilitation des cours d’eau km 100
Boisement au sommet des collines ha 300
Quantité de nourriture produite grâce à une agriculture intelligente face au
changement climatique
tonne 1 181 763
Campements de gardes forestiers nombre 2
Développement des chaînes de valeur nombre 2
Centre de formation sur le développement des chaînes de valeur nombre 1
Activités génératrices de revenus en faveur de la communauté nombre 45
Le projet proposé de 6 ans sera exécuté dans 15 comtés en fonction des niveaux de dégradation, de vulnérabilité
sociale et environnementale et des potentialités de captage de l’eau. Il s’agit des comtés d’Embu, Meru,
Machakos, Tharaka-Nithi, Nyeri, Murang’a, Kirinyaga, Kiambu, Nyandarua, Nakuru, Baringo, Kericho, Bomet,
Nyamira et Kisii.
Les composantes spécifiques du projet seront notamment les suivantes :
2.1 Restructuration des pépinières : les pépinières de toutes les stations forestières d’exécution de
l’écosystème forestier d’Aberdare seront dotées de tous les intrants et équipements nécessaires. Les
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communautés voisines de la forêt recevront également un appui des Associations des forêts communautaires
(CFA) pour faire pousser de jeunes plants et compléter les pépinières du Kenya Forest Service (KFS).
2.2 Réhabilitation des forêts naturelles : la réhabilitation des forêts naturelles constituera la plus grande
composante du projet, et elle nécessitera des plantations d’enrichissement dans les zones fortement/modérément
dégradées et la protection des zones à faible niveau de dégradation aux fins de régénération naturelle. La
plantation d’enrichissement sera mise en œuvre grâce au creusement localisé des trous de plantation, afin
d’atténuer la perturbation du site. Au total, 3 000 ha de zones forestières fortement/modérément dégradées seront
réhabilités tandis que 75 000 ha de zones légèrement dégradées seront protégés aux fins de régénération
naturelle.
2.4. Entretien et protection des aires de plantation : Pour assurer une mise en place appropriée d’arbres
dans les sites de plantation, l’entretien sous forme de désherbage sera assuré par une main d’œuvre recrutée dans
les communautés avoisinantes. De plus, les zones seront protégées par des clôtures électriques ou temporaires
destinées à éloigner les éleveurs et d’autres activités humaines. Des scouts communautaires et des gardes
forestiers protégeront également les sites de plantation durant toute la période du projet. D’autres mesures de
protection englobent la protection contre les feux de forêt à travers l’entretien de coupe-feux, la surveillance et la
lutte contre les parasites et les maladies.
2.5. Surveillance des sites de réhabilitation : Avant le démarrage des activités de réhabilitation, KEFRI
établira des parcelles de surveillance pour suivre et signaler les changements occasionnés par l’intervention du
projet. Les parcelles de surveillance seront localisées grâce à l’échantillonnage des zones où la réhabilitation est
ciblée. Les parcelles seront surveillées périodiquement pour détecter toute modification de la composition et de
la santé des espèces. Par la suite, KEFRI produira un rapport sur la situation de l’intervention et donnera des
recommandations.
2.6. Alignement des limites de la forêt : Dans l’écosystème d’Aberdare, les zones forestières sont
limitrophes des terres agricoles, et elles ont fait l’objet d’empiètement occasionnellement. Le projet appuiera
l’alignement des limites, le remplacement et l’entretien des balises perdues afin de garantir l’intégrité des forêts
classées.
2.7. Plans de gestion participative des forêts (PFMP) : Le projet appuiera l’examen des PFMP de
5 stations forestières de l’écosystème pour consolider la gestion participative de la forêt et mettre en œuvre
efficacement les activités prévues du projet telles que détaillées dans le présent chapitre. L’examen sera achevé
au cours de la première année du projet. De plus, le projet financera la mise en œuvre des PFMP afin d’atteindre
les objectifs fixés.
2.8. Entretien des chemins forestiers
Aucune nouvelle route ne sera construite dans l’écosystème, étant donné que le réseau routier actuel est
suffisant. Toutefois, le projet assurera l’entretien des routes forestières à travers le gravillonnage ponctuel, le
double gravillonnage, des travaux de terrassement légers, la réparation de ponts, le débroussaillage, l’installation
de ponceaux, et l’entretien des drains de protection. Les routes seront entretenues autant que nécessaire avant le
début de la saison des pluies.
2.9. Appui à l’écotourisme communautaire
Dans le cadre de l’appui aux moyens d’existence communautaires, le projet contribuera à la mise en place d’une
installation d’écotourisme communautaire et d’un parc forestier. Ces structures s’inscriront dans le cadre de la
mise en œuvre par les CFA des PFMP qui ont identifié et priorisé cette activité dans ledit document.
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2.10. Développement des capacités des parties prenantes
Dans le cadre du développement des capacités des parties prenantes, le projet appuiera les visites d’échange, la
formation et les voyages d’études visant l’acquisition de la technologie. Cette initiative ciblera les membres des
CFA, les organisations communautaires et le personnel du gouvernement impliqué dans les activités du projet à
l’intérieur des zones du projet.
3.0. Effets environnementaux et sociaux de grande ampleur et risque de changement climatique
L’EIES réalisée visait à étudier les impacts potentiels du projet de boisement et de reboisement proposé sur
l’environnement biophysique, social et naturel i) de l’écosystème forestier d’Aberdare, ii) de l’écosystème
forestier du Mt Kenya, et iii) de l’écosystème forestier de Mau ainsi que de leur milieu.
3.1. Effets positifs sur l’environnement
De par sa nature même, le projet a des effets positifs sur l’environnement et le changement climatique. Ces effets
sont notamment les suivants :
3.1.1. Séquestration du carbone : Le projet proposé contribuera à l’emmagasinage du dioxyde de carbone
atmosphérique à travers la photosynthèse à grande échelle résultant du boisement et du reboisement. De plus,
tous les produits du bois obtenus des plantations faciliteront la séquestration du carbone au moment de leur
utilisation.
3.1.2. Régulation du débit des ruisseaux et des rivières : La gestion durable des forêts garantit qu’à tout
moment, une très grande partie de la zone forestière est dotée de couverts végétaux de divers âges. La plantation
d’enrichissement et le reboisement avec des espèces indigènes amélioreront la structure du sol, ce qui
augmentera l’infiltration et réduira le ruissellement de l’eau. Il en résultera une baisse sporadique du débit des
ruisseaux qui entraîne souvent des inondations en aval.
3.1.3. Amélioration du climat : Le boisement et le reboisement accroîtront la quantité d’humidité dans
l’atmosphère tout en contribuant à la régulation des précipitations dans l’écosystème à travers le processus
d’évapotranspiration.
3.1.4. Réduction des risques de feux de forêt : La mise en place de la forêt réduira les zones dotées de
couvert végétal et intégrera des coupe-feux, ce qui réduira les risques d’incendie. Les sites couverts
essentiellement de graminées et d’herbes sont exposés aux incendies provoqués par des éleveurs de bétail qui
brûlent régulièrement les zones pour la régénération saisonnière des herbes et/ou aux incendies accidentels. La
restauration de la forêt dans ces zones réduira l’incidence des incendies.
3.1.5. Amélioration de la productivité et de la conservation des sols : La structure du sol, la matière
organique et la biodiversité des forêts restaurées et établies seront améliorées grâce à l’accroissement de
l’activité des racines. Les arbres servent de pompes à nutriments qui extraient les éléments nutritifs lessivés des
profondeurs du sol et régénèrent celui-ci au moyen de la litière.
3.1.6. Amélioration qualitative et quantitative de l’eau : Le boisement et le reboisement amélioreront la
couverture forestière qui devrait réduire l’érosion du sol et par conséquent, réduire la sédimentation des rivières
et des masses d’eau. La quantité d’eau disponible devrait s’accroître grâce à l’amélioration des fonctions de
conservation des bassins hydrographiques.
3.1.7. Amélioration de la biodiversité : Des forêts en bonne santé sont liées à un degré élevé de
biodiversité. Les activités de boisement dans des forêts naturelles dégradées contribueront à la restauration de la
flore et de la faune perdues.
3.1.8. Accroissement du couvert forestier : Les activités de boisement et de reboisement devraient restaurer
la zone forestière de 5 500 ha à travers la plantation d’arbres et de 75 000 ha supplémentaires grâce à la
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protection aux fins de régénération naturelle. Les activités de plantation permettront d’accroître le couvert
forestier classé de 3,7 %, tandis que la protection aux fins de régénération contribuera à la mise en place d’un
couvert supplémentaire.
3.2. Effets sociaux positifs
Les effets sociaux positifs ci-après ont été mis en évidence et analysés.
3.2.1. Réduction de l’empiètement sur la forêt : Le boisement réduira les retards de plantation, dissuadera
les communautés voisines en quête de terres agricoles et de pâturages d’empiéter sur la forêt. Les plantations
créées dans le cadre du programme PELIS serviront de zones tampon aux forêts indigènes à canopée fermée
situées plus hauts sur les escarpements de montagnes. Il est prévu également que les plantations, qui
constitueront une autre source d’approvisionnement en bois, allègeront la pression qui pèse sur les forêts
indigènes.
3.2.2. Fourniture durable du bois et d’autres produits forestiers : Durant l’établissement des plantations
dans le cadre du programme PELIS, la deuxième et subséquente éclaircie d’arbres fournira du bois utilisable,
essentiellement comme bois de chauffage. L’exploitation des plantations dans le cadre du programme PELIS
approvisionnera le marché en bois. Ces deux opérations permettront au pays de satisfaire sa demande de bois et
d’améliorer ainsi l’économie nationale. Les CFA par le truchement des groupes d’utilisateurs, seront soutenues
par des activités génératrices de revenus fondées sur la nature, dont certaines seront menées dans les forêts
naturelles.
3.2.3. Création d’emplois : Le projet générera des emplois directs en faveur des communautés voisines du
projet (membres des CFA) durant la mise en œuvre des différentes activités du projet telles que la préparation du
site, l’exploitation des pépinières, la plantation, le désherbage, l’émondage et les éclaircies non commerciales
des plantations dans le cadre du programme PELIS.
3.2.4. Participation accrue des collectivités à la gestion des forêts : Le projet, à travers l’implication des
CFA en vertu de la loi de 2016 sur la conservation et la gestion des forêts, promouvra l’implication des
collectivités locales dans la gestion des forêts et les avantages y afférents en faveur du KFS. Le projet appuiera
également l’examen et la mise en œuvre de 5 PFMP.
3.2.5. Amélioration de la sécurité alimentaire : Le programme PELIS permettra d’accroître la production
alimentaire dans l’écosystème. Le volume de la production alimentaire est estimé au total à 295 441 tonnes de
maïs, de haricots, de patates et de fruits pour toute la période d’exécution du projet dans l’écosystème.
3.2.6. Amélioration de l’image publique vis-à-vis du secteur forestier : Le boisement et le reboisement de
l’écosystème restaurera la confiance du public envers la gestion des forêts nationales et améliorera l’image
publique du Kenya Forest Service. Par ailleurs, le partenariat public-privé sera amélioré grâce à l’implication des
Associations des forêts communautaires (CFA) dans la mise en œuvre du projet.
3.2.7. Amélioration de l’esthétique et de l’écotourisme : Des forêts bien gérées et aménagées à travers le monde sont des sites populaires d’attraction des touristes. Le boisement et le reboisement permettront au projet
d’améliorer la valeur esthétique de la forêt, en particulier compte tenu du fait que la région est une destination
touristique populaire.
3.2.8. Opportunités de recherche et d’éducation : Le projet utilisera des technologies issues de la
recherche dans les activités de boisement et de reboisement. Les impacts du boisement et du reboisement seront
également suivis afin de générer des connaissances nouvelles à mettre en œuvre. Le projet appuiera certaines
études académiques du niveau de Masters et offrira également aux étudiants des opportunités de
détachement/stage.
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3.2.9. Renforcement des capacités des parties prenantes : Dans le cadre du renforcement des capacités des
parties prenantes, le projet appuiera les visites d’échange, les formations et les voyages d’étude aux fins
d’acquisition de la technologie. Cette initiative ciblera les membres des CFA, les organisations communautaires
et le personnel du gouvernement et d’autres parties prenantes.
3.2.10. Amélioration des moyens d’existence : Le programme PELIS, les IGA basés sur la nature, l’eau
potable, l’emploi, les denrées alimentaires et les connaissances acquises se traduiront par une amélioration
générale des moyens d’existence des communautés voisines de la forêt, entre autres bénéficiaires.
3.3. Éventuels effets négatifs sur l’environnement
Le projet de boisement et de reboisement aura également quelques effets négatifs sur l’environnement, tels qu’ils
sont présentés ci-après.
3.3.1. Utilisation accrue de l’eau : L’exploitation de pépinières pour faire pousser de jeunes plants destinés
au boisement et au reboisement nécessitera l’utilisation de ressources d’eau supplémentaires. La production
annuelle prévue de jeunes plants durant les cycles du projet atteindra environ 1 million de jeunes plants, ce qui
nécessitera de l’eau supplémentaire dans les pépinières.
3.3.2. Perturbation des sols : Les sols à utiliser pour faire pousser de jeunes plants proviendront des forêts à
canopée fermée voisines ; ce qui provoquera la perturbation localisée des sols. De plus, la préparation des sols et
le creusage des trous de plantation causeront également la perturbation des sols. Étant donné que certains sites de
plantation ont des sols volcaniques très friables et au potentiel d’érodibilité élevé, ceux-ci pourraient être exposés
à l’érosion pendant les fortes pluies observées durant la période de plantation. Toutefois, il s’agit d’un impact
temporaire qui pourrait se produire dans le mois entre le creusement des trous et la plantation.
3.3.3. Risque accru de pollution causée par des produits chimiques et des déchets solides : La phase
pépinière peut nécessiter l’utilisation de petites quantités de pesticides pour protéger les jeunes plants des agents
pathogènes des plantes. Ces pesticides peuvent s’infiltrer dans les voies d’eau et polluer l’eau. La pollution peut
également résulter des déchets jetés par les visiteurs des sites d’écotourisme.
3.3.4. Parasites et maladies : La plantation d’espèces uniques, tel que prévu dans la composante du projet
inhérente au reboisement, risque d’être exposée à la propagation rapide des parasites et des maladies. Cela peut
devenir une préoccupation environnementale et socioéconomique au regard des destructions que les parasites et
les maladies risquent de causer à la plantation et lorsqu’il faudra les combattre en recourant aux pesticides.
3.4. Éventuels effets sociaux négatifs
Des impacts sociaux négatifs ont été identifiés également pour une analyse plus approfondie. Ils sont examinés
ci-dessous.
3.4.1. Conflits entre les populations et la faune : Les conflits entre les populations et la faune devraient
s’accroître, se soldant spécialement par la destruction des cultures vivrières semées au titre du système PELIS.
Dans les zones où l’agriculture est pratiquée dans le cadre du programme PELIS, des animaux sauvages,
notamment les cynocéphales, les éléphants et diverses antilopes envahissent les champs et détruisent les cultures.
3.4.2. Intensification des conflits sociaux : Le contrôle du pâturage est essentiel pour le boisement et le
reboisement. Toutefois, les conflits surviennent avec les éleveurs lorsqu’il est demandé à ces derniers de se
conformer aux règles de pâturage, en particulier durant la saison sèche où les éleveurs envahissent les zones
forestières protégées. Dans le cadre du programme PELIS, les parcelles de terre disponibles ne peuvent pas
satisfaire la demande, ce qui engendre le mécontentement.
3.4.3. Iniquité entre les membres de la communauté : La participation aux activités du projet se fera par le
truchement des CFA. Toutefois, l’adhésion aux CFA se fait par inscription et les membres de la communauté
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non affiliés aux CFA risquent de se sentir exclus des avantages générés par le projet proposé. Ainsi, les
bénéficiaires pourraient être mieux lotis que les autres, ce qui susciterait l’iniquité.
3.4.4. Accroissement du fardeau fiscal : Le projet proposé sera financé grâce à un prêt concessionnel
obtenu des partenaires au développement. Certes, les prêts concessionnels sont accordés à des conditions
favorables, mais leurs intérêts courus sont payés sous forme de taxe, ce qui accroît le fardeau fiscal.
3.4.5. Réduction des activités de boisement et de reboisement à la fin de la période du projet : Le projet
proposé durera six ans. Toutefois, les besoins en matière de boisement et de reboisement sont nettement
supérieurs aux résultats qui seront obtenus au titre du projet. Par conséquent, à l’achèvement du projet proposé, il
conviendra encore de poursuivre et d’accroître les activités y afférentes dans les domaines non couverts par le
projet.
3.4.6. Incendies d’origine humaine : Certaines activités de gestion forestière participative en cours
d’exécution, telles que la récolte du miel, pourraient provoquer des incendies de forêt imprévus. De plus, la
participation des communautés aux activités de boisement et de reboisement risque de causer des incendies
accidentels dus aux activités illégales telles que : fumer, faire la cuisine, recourir au feu pour la préparation du
sol et aux incendies pour éloigner les animaux.
4.0 Mesures d’amélioration/atténuation et initiatives complémentaires
L’EIES a identifié un certain nombre de mesures d’atténuation des impacts négatifs, et celles-ci englobent :
7.1 Mesures d’atténuation des impacts importants
Le projet, par le truchement de l’EIES, a adopté un nombre de mesures d’atténuation des impacts négatifs
identifiés et celles-ci sont résumées dans le tableau ci-dessous :
Tableau 2
Atténuation des effets environnementaux et sociaux No Effets négatifs Mesures d’atténuation proposées Responsable
1 Utilisation
accrue de l’eau • Arroser tôt le matin et en fin d’après-midi
• Utiliser des arrosoirs et non des tuyaux flexibles
KFS, CFA
2 Parasites et
maladies • Déclaration précoce de toute incidence
• Entreprendre des stratégies intégrées de lutte antiparasitaire
KFS, KEFRI,
CFA
3
Risque accru de
pollution par les
produits
chimiques et les
déchets solides
• Fournir des poubelles
• Utiliser des agents agréés d’élimination des déchets
• N’utiliser que des pesticides biodégradables et enregistrés
par l’Office de contrôle des pesticides et poisons
• Restreindre l’utilisation des pesticides aux seuls plants
affectés
• Éviter d’utiliser des pesticides les jours de pluie
• Recueillir les contenants de pesticide vides pour une
élimination sécurisée
KFS, Hôteliers,
Guides
touristiques
KFS, CFA
9
Mesures d’atténuation des effets sociaux
No Effets négatifs Mesures d’atténuation proposées Responsable
1 Accroissement des
conflits sociaux • Clôturer les zones forestières plantées afin d’éloigner le
bétail
• Encourager la coupe et l’enlèvement du fourrage
• Se conformer aux règles de PELIS
KFS , CFA
2 Iniquité parmi les
membres de la
communauté
• Étendre l’implication des parties prenantes
• Impliquer la classe politique
• Sensibiliser
KFS, Autorités
nationales et
de comtés
3 Conflit entre les
humains et la faune • Clôturer certains points chauds des zones forestières
• Construire des fosses de jeu
• Utiliser des pétards
• Avoir un stock de sérums antivenimeux
KWS, KFS
4 Incendies d’origine
humaine • Sensibilisation
• Création de coupe-feux
• Patrouilles et surveillance
KFS, CFA
5 Réduction de
l'échelle des
activités de
boisement et de
reboisement à la fin
de projet
• Mettre en place un mécanisme de sortie durable KFS, Trésor
national
5.0 Programme de suivi environnemental et social
Le Kenya Forest Service (KFS) sera chargé du suivi et évaluation interne du projet. Le KFS effectuera
également des auto-vérifications et établira des rapports annuels qui seront soumis à l’Autorité nationale de
gestion environnementale (NEMA). En tant qu’organisme chargé de l’environnement, NEMA devrait également
superviser la mise en œuvre du PGES, le cas échéant, sur la base des conditions d’approbation stipulées dans
l’EIES approuvée.
En outre, la Banque effectuera semestriellement des missions de supervision ordinaires pour s’assurer que toutes
les activités sont sur la bonne voie, y compris la mise en œuvre du PGES. L’EIES et le PGES ont identifié les
mesures d’atténuation dont la mise en œuvre devra être contrôlée par toutes les parties. Une tierce partie sera
engagée pour effectuer les évaluations initiales, à mi-parcours et finales.
6.0 Exigences de consultation et d’information du public
Le Kenya est entré dans une ère de développement participatif pour toutes les questions de bien-être national.
Dans ce cas, la participation ne se fait pas tout simplement par l’intermédiaire de représentants élus, mais
également à travers un contrat direct avec les citoyens. La loi sur la gestion et la coordination environnementales
(EMCA, 2015) et ses règlementations environnementales subséquentes de 2003 (Évaluation et audit des
impacts), soulignent la nécessité de la participation des parties prenantes au processus d’EIES. Les communautés
voisines d’un projet proposé devraient vivre en bonne harmonie avec celui-ci s’il est exécuté. Ils en sont les
principaux bénéficiaires si les impacts du projet leur sont favorables. En revanche, ils sont les principaux
perdants si le projet génère des impacts négatifs qui peuvent avoir des incidences nuisibles sur leurs vies. Il ne
s’agit pas seulement des populations voisines du projet ; en effet, pour les projets dont les impacts sont ressentis
sur une vaste zone géographique, les communautés lointaines doivent également être impliquées. Aussi la
participation des parties prenantes est-elle cruciale dès la mise en œuvre du projet et elle devrait se poursuivre
durant tout le cycle du projet.
10
L’élaboration de l’EIES et du RAP s’est fondée sur une approche participative aux différentes étapes. La
consultation du public au titre du présent projet visait les objectifs suivants :
• Informer les populations locales, les leaders et les autres parties prenantes du projet proposé et
de ses objectifs.
• Recueillir les avis, les préoccupations et les opinions des populations de la zone concernant le
projet.
• Déterminer si les populations locales prévoient des effets positifs ou négatifs sur
l’environnement liés au projet, et si tel est le cas, comment y remédier.
• Trouver une plateforme d’échange d’informations et de collecte d’opinions concernant le
projet proposé.
En ce qui concerne les institutions gouvernementales, les processus de consultation dans le cadre de l’EIES ont visé les autorités locales et les institutions dont les rôles étaient liés au projet, notamment les OSC et les
autorités locales, entre autres. Cette catégorie a également été consultée en tant qu'informateurs clés sur la
politique sectorielle et pour donner des conseils sur les questions clés apparues lors de l'examen de l’EIES et
sur les mesures d'atténuation à mettre en place afin de minimiser les impacts négatifs dans les différents
secteurs.
Par ailleurs, les consultations des communautés ont mis en évidence des préoccupations liées aux avantages et
aux impacts éventuels du programme proposé, ainsi qu’à la participation des communautés aux activités du
programme. Il a été noté que la sélection des sites et des infrastructures était en harmonie avec les vœux des
bénéficiaires qui se sont également déclarés prêts à participer pleinement à toutes les activités pendant la mise
en œuvre du programme. Toutes les parties prenantes ont reconnu que la dégradation de l'environnement et des
forêts était une menace majeure pour le développement et qu’elle devait être endiguée.
Au cours du processus de préparation de l'EIES et du PAR, les communautés affectées ont reçu des
informations détaillées sur le projet à travers des présentations des équipes de consultants. Les présentations
ont mis en évidence l’historique et les objectifs du projet, les potentiels impacts socioéconomiques et
environnementaux ainsi que les commentaires et les attentes des participants. Pour comprendre la dynamique
socioéconomique du projet proposé, un atelier ouvert au public a été organisé avec des participants issus d'un
éventail de parties prenantes, notamment les ministères techniques, les autorités locales, les forestiers, les
organisations communautaires, les ONG, les politiciens, les hommes d'affaires et les membres de la
communauté. Utiliser une liste de contrôle sectorielle et l'atelier des parties prenantes ; les effets sur
l’environnement ont été identifiés, analysés et les effets atténués.
La consultation des populations a également abouti à la formation de groupes de travail visant à permettre aux
parties prenantes de discuter de manière approfondie et de s’accorder sur les impacts prévisibles du projet
proposé. Trois (3) domaines thématiques compatibles avec les objectifs du projet ont été convenus pour
structurer la discussion des groupes de travail comme suit :
i) Questions techniques : hydrologie, biodiversité, éducation et recherche
ii) Problèmes humains : politique, communauté et culture
iii) Problèmes relatifs à l’utilisation des forêts : aspects liés à la gestion des forêts.
Les principales préoccupations suivantes ont été soulevées par les intervenants :
11
Tableau 3
Réaction du public à la présentation du projet par le chef de projet N° Questions ou observations Réponse
1 Comment le projet entend-il
impliquer les jeunes dans la
production de plants et la mise en
œuvre d'autres activités
Le projet impliquera les jeunes. La première phase visait les jeunes et
les femmes et beaucoup a été fait. Cependant, les femmes sont plus
enthousiastes et l’objectif a été dépassé en phase 1. Toutefois, de
nombreux jeunes enrôlés dans les activités du projet lors de la
première phase ne sont pas restés actifs jusqu'à la fin du projet parce
qu’ils ont été distraits par de nouvelles entreprises. Il est proposé que
dans le cadre du nouveau projet, les jeunes puissent participer à la
production de plants de bambou qui revêtent une grande valeur.
Chaque comté aura des stagiaires qui participeront à la mise en œuvre
du projet afin de bâtir leurs expériences comme ce fut le cas en phase 1
où certains jeunes ont acquis suffisamment d'expérience qui leur a
permis d'être absorbés dans le KFS
2 Comment pourra-t-on éradiquer
Lantana camara ? Le KEFRI a-t-il
fait des recherches pour éviter la
recolonisation de ces zones après
l'éradication
En défrichant Lantana camara l’on
doit également envisager
l'utilisation des défrichements
probablement pour la production
d'énergie
Aucune recherche n'a été menée sur l'éradication de Lanatana camara.
Le contrôle recommandé inclut le désherbage manuel en permanence
et l'utilisation du matériau pour la production d'énergie.
L'expérience acquise dans la gestion d'autres espèces invasives comme
Prosopis sera mise à profit.
3 Comment les jeunes peuvent-ils
participer aux processus de l’EIE
Les jeunes sont visés en tant que parties prenantes au processus de
participation des populations à l’apprentissage, mais il est important
que les jeunes soient organisés en groupes afin qu'ils soient faciles à
atteindre
4 Comment les personnes impliquées
au processus de participation des
populations au forum de l'EIE
obtiennent-elles un retour
d’information attestant que leurs
contributions ont été prises en
compte dans le rapport
À travers les réunions de sensibilisation.
5. Il est nécessaire que les experts
communiquent sur les projets pour
éviter de laisser de côté les
potentiels collaborateurs
Les parties prenantes seront sensibilisées pendant la mise en œuvre.
6. Le projet pourrait examiner avec les
comtés comment communiquer sur
le processus de budgétisation pour
qu'il n'y ait pas de duplication et de
gaspillage de fonds afin de résoudre
le problème de l'obstacle
institutionnel qui entraîne le
gaspillage des ressources
Le budget du projet n'est pas clair pour l'instant, mais le projet souhaite
collaborer avec les comtés pour assurer l'harmonie dans la prestation
des services. Cela pourrait permettre aux comtés de tenir compte de la
contribution du projet en l’alignant sur les priorités des comtés en vue
d’une mise en œuvre harmonisée. Le projet s'engage à partager les
plans de travail avec les comtés afin que ceux-ci puissent facilement
intégrer les activités des projets à leurs propres plans de travail.
7 La question du partage des
avantages continue de perturber les
projets et pourrait également
affecter le projet proposé. Les
communautés considèrent les
scieurs comme des personnes qui
n'ont pas participé à la culture des
arbres et qui ne viennent que pour
récolter des arbres matures. Avons-
Cette question a également été soulevée dans la constitution de 2010.
Le KFS a tenté d'élaborer une politique sur le partage des avantages,
mais il a été dépassé par les efforts déployés par le gouvernement pour
élaborer des lois sur le partage des bénéfices qui couvrent toutes les
ressources. Plus tôt, dans les années 1980, les projets forestiers étaient
entièrement axés sur le domaine forestier. Cependant, à l'heure
actuelle, tous les projets forestiers sont censés utiliser une approche
écosystémique et sont tenus de regarder au-delà du domaine forestier
et d'inclure des activités en dehors de la forêt qui profitent aux
12
N° Questions ou observations Réponse
nous quelque chose qui a été
développé pour résoudre ce
problème à travers probablement
des processus de RSE
communautés. Il faut comprendre qu'il n'est pas très bénéfique de
dépendre directement des forêts du domaine de l'État qui est une
ressource limitée ; en outre, il est plus avantageux d'avoir des activités
forestières et des IGA alliés à la ferme et d'améliorer l'économie et les
moyens de subsistance des communautés. Peu d'argent provient de la
récolte des arbres si les coûts de production sont pris en compte, mais
le partage des bénéfices sera institutionnalisé par la loi. Le partage des
avantages doit également prendre en compte le problème du partage
des charges
8 Lorsque le projet portera sur la
culture de plantes horticoles, il
devra collaborer avec les
organismes appropriés pour
s'assurer que des normes
acceptables sont appliquées.
Le projet collaborera avec KEPHIS sur ces questions. Il collaborera
également avec le Potato Centre comme une opportunité d'apporter du
plasma germinatif de haute qualité pour un meilleur produit et une
productivité accrue
Étant donné que la mise en œuvre du projet nécessitera un engagement et des consultations en permanence
avec les bénéficiaires et d’autres parties prenantes, elle englobe des éléments tels que l'utilisation de la main-
d'œuvre locale issue des communautés voisines de la forêt afin d'assurer une implantation adéquate des sites
plantés et l’entretien se fera sous forme de désherbage.
6.0 Dispositifs institutionnels et exigences de renforcement des capacités
Le projet sera exécuté par le ministère de l'Environnement et des Forêts à travers le Kenya Forest Service. Le
Kenya Forest Service est l'agence chargée de coordonner la gestion de tous les types de ressources forestières et
sera l'organisme d'exécution de ce projet. Un Comité de pilotage du projet (CPP), présidé par le secrétaire
principal chargé de la foresterie au sein du ministère de l'Environnement et des Ressources naturelles donnera
des orientations générales et approuvera les plans de travail du projet et les budgets destinés à mise en œuvre.
Une cellule de gestion du projet (CGP) sera mise en place par le KFS pour son exécution. La CGP sera chargée
de la gestion générale du projet.
Le Kenya Forest Service aura pour mandat général de mettre en œuvre le projet par l'intermédiaire de ses
Conservateurs de l'écosystème. Le KFS est fondamentalement chargé de la gestion du boisement et du
reboisement. Toutefois, il assure cette mission en partenariat avec d'autres institutions des secteurs de la
foresterie et de l'environnement qui le soutiennent à travers la supervision et les interventions à caractère
politique et technique. Le boisement et le reboisement sont également soumis à diverses politiques et lois.
Certaines lois et réglementations sont spécialement mises en œuvre par le KFS, tandis que d'autres politiques,
lois et règlementations ont été promulgués aux niveaux national, régional et international pour guider la
conservation et la gestion des ressources naturelles et auxquelles le KFS devrait se conformer dans le cadre du
boisement et du reboisement.
Le Kenya Forest Service (KFS) a été créé en février 2007 en tant que société publique sous tutelle du ministère
de l'Environnement et des Ressources naturelles, dans le cadre de la loi de 2016 sur la gestion et la conservation
des forêts, pour réaliser les objectifs de la politique forestière. Le KFS est une institution semi-autonome dont la
mission est d'assurer le développement, l’aménagement et la gestion durable, y compris la conservation et
l'utilisation rationnelle des ressources forestières aux fins du développement socioéconomique du pays. Il
convient de noter que le KFS est une organisation qui succède au Département des forêts qui avait pour mission
de gérer les forêts au début des années 1900.
Le KFS est chargé de l'administration forestière, de l'élaboration des politiques, de la réglementation forestière,
de la formation, de la vulgarisation et de la protection des forêts. En outre, ce Service travaille en étroite
collaboration avec différents secteurs tels que l'agriculture, l'eau, les domaines, l'énergie et le tourisme aux fins
d’une gestion efficace des ressources forestières. Le Service a pour mandat, entre autres de :
13
a) Formuler des politiques et des directives en matière de gestion, de conservation et d'utilisation de
tous les types de zones forestières dans le pays ;
b) Gérer toutes les forêts domaniales ;
c) Protéger les forêts au Kenya conformément aux dispositions de la loi de 2016 sur la gestion et la
conservation des forêts ;
d) Faire respecter les conditions et règlements relatifs à l'exploitation forestière, à la production du
charbon de bois et à d'autres activités d'exploitation forestière ;
e) Collaborer avec d'autres organisations et communautés à la gestion et à la conservation des
forêts et à l'utilisation de la biodiversité qui s'y trouve ;
f) Promouvoir l'autonomisation des associations et des communautés en matière de contrôle et de
gestion des forêts ;
g) Gérer les forêts situées dans les bassins hydrographiques principalement à des fins de
conservation de l'eau et du sol, de fixation du carbone et d'autres services environnementaux.
Les conservatoires accueillent des Conservateurs des écosystèmes de comté, des stations forestières et des
bureaux départementaux de vulgarisation forestière situés sur toute l’étendue du territoire national qui font partie
des dispositions transitoires avec les gouvernements des comtés en matière de gestion des ressources forestières
sous la direction des comtés.
D'autres structures qui joueront un rôle dans la mise en œuvre du projet incluent les suivantes :
• Comités de conservation des forêts (FCC)
Les FCC sont créés en vertu de l'article 20 de la loi de 2016 sur la Conservation et la gestion des forêts pour
travailler avec le KFS dans la gestion des forêts au niveau des Conservatoires et le Conseil Kenyan du Service
forestier au niveau national. Le FCC est également censé conseiller les gouvernements des comtés sur la
conservation et l'utilisation des forêts relevant de leur juridiction. Le FCC des hauts plateaux centraux aura un
rôle direct à jouer dans le projet proposé.
• Associations des forêts communautaires (CFA)
L'introduction de la gestion participative des forêts (GPF) en vertu de la loi de 2005 sur les forêts a abouti à la
création d'associations des forêts communautaires (CFA) au niveau des stations dans tout le pays. Les CFA sont
constituées des communautés voisines des forêts et travaillent avec le KFS en vue d’une gestion durable des
ressources forestières. La loi de 2016 sur la conservation et la gestion des forêts reconnaît pleinement les CFA en
tant que partenaires dans la gestion forestière en vertu de l’article 48 de la section IV de la loi.
7.0 Coûts estimatifs
L'EIES a estimé les coûts de l’exécution du PGES à 37 300 000 (trente-sept millions trois cent mille) shillings
kenyans. Ces coûts se répartissent comme suit :
14
Tableau 4
Devis du Plan de gestion environnementale et sociale (PGES) Effets sur
l’environnement
Mesures d’atténuation envisagées Responsable Durée du suivi Coûts
d'atténuation
(Ksh)
Utilisation accrue de
l'eau • Arroser tôt le matin et en fin d'après-
midi
• Utiliser des arrosoirs et non des
tuyaux flexibles
KFS, CFA Au stade de la
pépinière
400 000
Flambées de parasites et de
maladies
• Déclaration précoce de toute
incidence
• Lancer des stratégies de lutte intégrée
contre les parasites
KFS, KEFRI, CFA
Pendant toutes les phases du projet
500 000
Risque accru de
pollution par les
produits chimiques
et les déchets
solides
• Fournir des poubelles
• Utiliser des agents agréés
d'élimination des déchets
• N’utiliser que des pesticides
biodégradables et enregistrés par l'Office de contrôle des pesticides et
poisons
• Restreindre l'utilisation de pesticides
aux seuls plants affectés
• Éviter l'utilisation de pesticides les
jours de pluie
• Recueillir les contenants de pesticide
vides pour une élimination sécurisée
KFS, Hôteliers,
Guides
touristiques
KFS, CFA
Pendant toutes les
phases du projet
200 000
Recrudescence des
conflits sociaux • Clôturer les zones forestières plantées
afin d’éloigner le bétail
• Encourager la coupe et l’enlèvement
du fourrage
• Se conformer aux règles de PELIS
KFS, CFA Pendant toutes les
phases du projet
3 000 000
Iniquité parmi les
membres de la
communauté
• Étendre l’implication des parties
prenantes
• Impliquer la classe politique
• Sensibiliser
KFS, autorités
nationales et de
comté
Pendant toutes les
phases du projet
3 000 000
Conflit entre
humains et faune • Clôturer certains points chauds des
zones forestières
• Construire des fossés de jeu
• Utilisation des pétards
• Avoir un stock de sérums
antivenimeux
KWS, KFS Pendant toutes les
phases du projet
21 600 000
Augmentation de la
pression fiscale • Utilisation prudente des fonds
• Audits réguliers
KFS, Trésor
national
Pendant toutes les
phases du projet
600 000
Incendies d’origine
humaine • Sensibilisation
• Création de pare-feu
• Patrouilles et surveillance
KFS, CFA Pendant toutes les
phases du projet
3 000 000
Réduction de
l'échelle des
activités de
boisement et de
reboisement à la fin
du projet
• Introduire le mécanisme de sortie
durable
KFS, Trésor
national
À l'achèvement
du projet
5 000 000
Coût total des mesures d’atténuation 37 300 000
15
8.0 Calendrier d’exécution et établissement de rapports
Le projet, qui sera réalisé sur une période de six ans (2018-2024), a mis en place un mécanisme solide de mise
en œuvre et d’établissement de rapports qui est résumé dans le diagramme ci-après :
PROJET D’APUI AU DÉVELOPPEMENT DES ZONES VERTES - PHASE II
ORGANIGRAMME DU PROJET
Le Projet a mis en place le système de gestion et de coordination ci-dessus qui aidera à superviser l’exécution et
la gestion des activités du projet, en collaboration avec des structures de base au niveau communautaire qui
assureront l'appropriation des interventions et une Cellule de gestion du projet responsable de la mise en œuvre
au jour le jour des activités du projet et la présentation de rapports à un Comité de pilotage du projet. Cette
structure vise à soutenir l'infrastructure du projet, assurer l’appui technique, le renforcement des capacités du
personnel et le suivi et l'évaluation du projet.
9.0 Conclusion
D'un point de vue environnemental, il est clair que les effets environnementaux et socio-économiques globaux
du projet sont censés être positifs puisque l'objectif principal du projet est la restauration, la conservation et
l'utilisation durable des ressources naturelles en vue de l'amélioration des moyens de subsistance. En fait, le
nombre d'effets environnementaux et sociaux positifs devrait dépasser largement celui des effets négatifs.
L'accroissement du couvert forestier entraînera l'amélioration de la fonction écologique des forêts naturelles,
notamment la réglementation de la qualité de l'eau, la fixation du carbone, la réduction de l'érosion des sols et
l'atténuation des crues éclairs. Le soutien au développement de la plantation dans l'écosystème d'Aberdare
permettra de réorganiser le statut du développement des plantations à court terme et de contribuer à
16
l'approvisionnement durable en bois à long terme. Les plantations forestières contribueront également à réduire
l'empiétement des forêts naturelles adjacentes, car elles constituent une zone tampon. Les avantages sociaux
attendus l'emportent largement sur les coûts sociaux. L'augmentation des revenus et la disponibilité des
ressources forestières au sein des communautés voisines des forêts devraient améliorer considérablement la
qualité de vie. Les revenus bruts issus de PELIS devraient dépasser 1 milliard de shillings par an, ce qui aura un
impact positif considérable sur les 13 000 ménages qui participeront directement aux activités du projet, tandis
que 100 000 ménages vivant à proximité des zones forestières bénéficieront des démonstrations technologiques
et de la restauration des services écosystémiques.
Par ailleurs, l'environnement négatif et les effets sociaux identifiés seront atténués de manière adéquate tel que
prescrit dans le PGES. L'EIES réalisée pour les différentes composantes a proposé une série de mesures
d'atténuation des effets prévus et celles-ci, si elles étaient mises en œuvre, devraient appuyer l’exécution
écologiquement rationnelle du projet.
10.0 Références et contacts
La présente synthèse du PGES a été préparée sur la base des informations contenues dans les documents
détaillés du projet fournis par le client, KFS.
Pour plus d'informations, prière de contacter :
Onesmus Maina, Chef de projet, Banque africaine de développement, Nairobi. Courriel :
Ambrose Oroda, Consultant, Banque africaine de développement, Nairobi. Courriel [email protected]
Justin Ecaat, Banque africaine de développement, Direction régionale, Afrique de l’Est, Nairobi Kenya.
Courriel : [email protected]