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Résolutions de jardinageInfolettre – Jardinage

Volume 2, numéro 1 – janvier 2016

1/5 www.leevalley.com

Ah! La nouvelle année! C’est le moment où l’on se promet de devenir parfait. On est alors résolu à perdre du poids, à arrêter de fumer, à manger plus sainement et à être plus gentil avec les étrangers en colère qu’on a malencontreusement coupés sur l’autoroute.

Au début de janvier, atteindre la perfection semble tout à fait réaliste, réalisable même! Et ce n’est pas la motivation qui manque pour que cet objectif farfelu devienne réalité. Comme nos nouveaux vêtements d’entraînement nous vont à ravir, on commence par se demander si faire de l’exercice est vraiment nécessaire. Pour souligner l’acquisition de ces nouveaux vêtements amincissants, on s’offre une généreuse salade santé suivie de tout ce qui reste de biscuits de Noël dans la maison, y compris celui déjà entamé découvert sous le canapé. Une fois les biscuits engloutis, on marche d’un pas lourd jusqu’à la voiture pour se rendre au coin de la rue aller chercher des Cheezies®, frôlant de peu un groupe de personnes âgées étonnamment alertes marchant vers l’église.

Voilà pourquoi je ne prends pas de résolutions du Nouvel An. Je ne vois pas pourquoi je me donnerais la peine de prendre de bonnes résolutions que je ne tiendrai pas, en plus de devenir un danger public pour la moitié de la ville où j’habite. Je ne parle évidemment pas vraiment de moi. Tout ceci est bien sûr purement hypothétique. J’ai ainsi décrété que cette année, je m’occuperai de la santé de mon jardin plutôt que de la mienne, ce qui vaudra mieux pour la sécurité de toute la ville. Je suis vraiment très altruiste.

Les jardiniers ont toujours les meilleures intentions du monde quand la saison du jardinage commence. Ils se disent qu’ils vont tout arroser, désherber et couper les fleurs fanées. Ils se promettent de diviser leurs plants, de mettre du paillis et de tailler leur jardin avec tant d’élégance que lorsqu’ils regarderont des magazines de jardinage, ils se diront : « Pfft, quel travail d’amateur! » Je le répète, ce phénomène est tout à fait normal en début de saison. À la mi-saison, les jardiniers bien intentionnés se laissent aller pas mal plus. Quand ils feuillettent alors des magazines de jardinage, ils se disent : « Mais qui a le temps de faire un jardin pareil?! »

Morale de cette histoire : c’est bien beau et très classe d’avoir de bonnes intentions, mais si vous n’avez pas de plan de match, vos vieilles habitudes reprendront le dessus. Voici mon plan.

J’achète toujours beaucoup trop de plantes, que je place dans un coin de ma terrasse en me convainquant que je trouverai bien un endroit où les mettre le lendemain. À la fin juillet, je me retrouve avec des plantes desséchées et tout à fait mortes que je peux jeter sans trop de remords. Je fais ça chaque année.

Sauf que cette année, je vais planter chaque plante que j’achèterai. Même si c’est en catimini dans la cour de mon voisin.

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Résolutions de jardinage et comment les tenir




J’ai une tondeuse manuelle, plusieurs sécateurs et quelques pelles intéressantes. Tous ces outils de jardinage sont tellement émoussés que lorsqu’il y a des enfants qui s’ennuient dans ma maison, je leur refile en guise de jouets.

Cette année, je vais déterminer ce que je dois acheter et ce qu’il faut que je fasse pour que tous mes outils redeviennent fonctionnels. (Note à moi-même : acheter de vrais jouets pour les enfants en visite.)

Tout d’abord, je dois avouer que je ne suis pas vraiment friande de tomates. Je les aime, mais pas au point d’aller les croquer comme des pommes dans le potager, comme le font certaines personnes. Aussi, ne me demandez pas pourquoi, bon an mal an, j’en cultive au moins 17 variétés différentes. C’est bel et bien ce que je fais. Les tomates occupent dans mon potager un espace important que je pourrais consacrer à une plus grande variété de courges.

Cette année, lorsque je ferai mes semis de tomate, je m’en tiendrai à 10 variétés. Petit rappel pour me motiver : l’espace gagné peut être utilisé à quelques nouvelles variétés amusantes de graines provenant du catalogue de semences qui devient mon livre de chevet pendant l’hiver.

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J’ai découvert que les légumes n’ont pas vraiment besoin d’autant d’eau qu’on pourrait bien le croire. Dans la plupart des climats, la pluie est souvent suffisante pour assurer leur croissance. On ne peut pas en dire autant des plantes en pots et des corbeilles suspendues.

Cette année, je vais donc garder des contenants remplis d’eau un peu partout pour faciliter l’arrosage des jardinières et des corbeilles suspendues. Je vais vraiment le faire. Ce ne seront pas seulement des paroles en l’air. Je vais le faire.

Je suis une maniaque de graines. Il y en a partout. Il y a les graines que j’ai achetées, celles que j’ai mises de côté et celles que j’ai ramassées en secouant des fleurs pas très discrètement au gré de mes promenades en soirée. La moitié de mes graines sont plus ou moins classées dans des boîtes en bois. Les paquets formant l’autre moitié sont éparpillés un peu partout, aussi bien dans une boîte avec mes gants de jardinage que dans mon tiroir d’ustensiles.

Cette année, je trouverai une façon simple et peu encombrante de ranger toutes mes graines, en fonction du type et de la variété.

Pour être franche, je ne déteste pas désherber. Pour moi, c’est un genre d’activité méditative... jusqu’en juillet. Après, je trouve cette tâche ennuyante, infinie et inutile.

Cette année, je désherberai coûte que coûte, même si je me tue à l’ouvrage. Mais rassurez-vous, car si j’aime les allées désherbées, je n’ai nullement l’intention de mourir pour la cause. Mais je compte bien acheter du paillis et une bonne ratissoire. Oubliez ce que je viens de dire. Car je m’en suis déjà procuré une il y a deux ans. Je prends donc la résolution de l’utiliser.

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J’ai un grand journal de jardinage à couverture rigide que j’adore. De temps à autre, j’y écris des trucs. Mais la plupart du temps, je songe à y écrire des trucs que j’oublie aussi vite. Il m’arrive de nombreuses fois de le feuilleter en espérant y lire la quantité de pommes de terre que j’ai récoltées l’an dernier ou le moment dans la saison où sont apparues les noctuelles du chou. La plupart du temps, je tourne de belles grandes pages blanches.

Cette année, la moindre récolte et tous les faits marquants de mon jardin seront dûment consignés. Pour me simplifier la vie, je garderai mon journal, sans oublier un stylo ou un crayon, à portée de main. Cette année, j’arrête de me faire croire que je ferai du lombricompost. Sérieusement, cela n’arrivera jamais. Qui je cherche à convaincre ici? Je me le demande. Je suis du genre à dire bêtement : « je n’arrive pas à cultiver des plantes d’intérieur. J’ai le pouce vert à l’extérieur, mais je fais mourir toutes les plantes d’intérieur qui ont le malheur de franchir mon seuil. » Je NE suis PAS ce genre de personne et vous non plus d’ailleurs. Nous sommes juste un peu plus paresseux avec les plantes d’intérieur, parce que nous les voyons comme des décorations.

Cette année, je ferai de gros efforts pour garder mes plantes d’intérieur en vie. En pratique, il suffit de les arroser une fois par semaine.

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Je travaille énormément dans un mon jardin et j’adore cela. Je sélectionne les plantes qui conviennent parfaitement à mes cours avant et arrière et je passe un temps fou à m’en occuper afin qu’elles soient belles (au moins jusqu’à la mi-juillet). Mais je ne prends pas vraiment le temps de simplement relaxer et apprécier le résultat.

Cette année, je prends la résolution d’en profiter pleinement. Je prendrai plaisir à être au beau milieu de mon jardin sans avoir à y travailler.

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Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je crois avoir aperçu un biscuit sous le canapé.

Texte et photos de Karen Bertelsen

Animatrice de télévision sélectionnée aux prix Gemini – l’équivalent anglophone des prix Gémeaux –, Karen Bertelsen a travaillé pour d’importants réseaux de télévision comme HGTV, W Network, Slice et MuchMoreMusic. Elle a commencé son blogue The Art of Doing Stuff (www.theartofdoingstuff.com – en anglais) il y a cinq ans et s’en servait comme exutoire créatif pour écrire et réaliser ses nombreux projets. Plus d’un demi-million d’internautes visitent maintenant son blogue chaque mois et des extraits ont été publiés dans des magazines comme Better Homes & Gardens, Style at Home et Canadian Gardening.

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