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Réseau Nautique Atlantique : Hissons les voiles vers le nautisme de demain 1 Pour la concrétisation d’un Réseau Nautique Atlantique Pierre GUéNANT Président de l’ARESE Président du CESER de Poitou-Charentes www.cesr-poitou-charentes.fr Alain MUSTIèRE Président du CESER des Pays de la Loire www.cesr.paysdelaloire.fr A l’issue de la présentation de la premiè- re étude interrégionale sur le nautisme, lors du Grand Pavois à La Rochelle en septembre 2009, les Conseils Régionaux de Bretagne, Pays de la Loire et Poitou- Charentes, vivement intéressés par les propositions émises, ont demandé à leurs Conseils économiques sociaux et environnementaux régionaux de réali- ser un second rapport. Avec l’objectif de proposer un plan d’action pour mettre en œuvre ces préconisations. Les premiers travaux ont rapidement débouché sur la nécessité d’un outil de coopération interrégionale. Ainsi est né le concept du Réseau Nautique Atlantique, orienté Recherche & Développement et mobilisant pôles de compétitivité, centres de recherches, technopoles, acteurs de la formation et PME/TPE. Pourquoi une 2 e étude ? Cet élan se traduirait par le dévelop- pement concerté entre entreprises, centres de recherche et acteurs pu- blics, d’un programme d’innovation d’où pourraient naître des produits nautiques éco-innovants et donc, respectueux de l’environnement. L’objectif visé à terme est un lea- dership international des entrepri- ses de la façade atlantique dans le nautisme « vert ». Cette nouvelle dynamique économi- que et environnementale participe- rait fortement à la construction d’une identité commune et d’une image valorisante de la façade atlantique. Elle conduirait au développement de l’innovation technologique dans les secteurs des matériaux (bio-composi- tes…), de l’énergie (propulsion, gestion de l’énergie à bord), des équipements (gestion des déchets et rejets…), des revêtements (antifouling biodégrada- ble, peintures à faible impact…) et de la gestion des bateaux en fin de vie (recyclage...). La proposition de Réseau Nautique Atlantique (RNA), s’organise donc autour de deux axes stratégiques de travail reposant sur une analyse du contexte et des priorités de la filière industrielle nautique atlantique. Un axe Innovation pour met- tre en œuvre un programme in- terrégional de développement de l’innovation industrielle et de l’éco- conception Un axe Coopération pour soutenir la structuration et le dé- veloppement des entreprises de l’industrie nautique par la coo- pération interrégionale Cette proposition de coopération interrégionale propose des moyens concrets à mettre en œuvre pour sou- tenir les entreprises dans les secteurs où elles sont les plus fragiles : gestion des ressources humaines, formation, intégration des nouvelles technolo- gies, communication, marketing… La progression organisationnelle au sein des petites entreprises est en effet l’une des conditions de succès d’une progression technologique et économique vers le développement durable. L’ensemble des projets et propositions détaillé dans ce rapport est le résultat d’un travail de collecte réalisé auprès d’une cinquantaine d’acteurs de la filière nautique atlantique, mais aussi d’un travail d’analyse et de réflexion collectives conduit par les CESER. Novembre 2010 © Franck Gicquiaud - Littoral Ouest Photos Alain EVEN Président du CESER de Bretagne www.ceser-bretagne.fr

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Réseau Nautique Atlantique : Hissons les voiles vers le nautisme de demain

1Pour la concrétisation d’un Réseau Nautique Atlantique

Pierre GuéNANtPrésident de l’ARESE

Président du CESER de Poitou-Charentes

www.cesr-poitou-charentes.fr

Alain MustièRePrésident du CESER des Pays de la Loire

www.cesr.paysdelaloire.fr

A l’issue de la présentation de la premiè-re étude interrégionale sur le nautisme, lors du Grand Pavois à La Rochelle en septembre 2009, les Conseils Régionaux de Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, vivement intéressés par les propositions émises, ont demandé à leurs Conseils économiques sociaux et environnementaux régionaux de réali-ser un second rapport. Avec l’objectif de proposer un plan d’action pour mettre en œuvre ces préconisations.

Les premiers travaux ont rapidement débouché sur la nécessité d’un outil de coopération interrégionale. Ainsi est né le concept du Réseau Nautique Atlantique, orienté Recherche & Développement et mobilisant pôles de compétitivité, centres de recherches, technopoles, acteurs de la formation et PME/TPE.

Pourquoi une 2e étude ?Cet élan se traduirait par le dévelop-pement concerté entre entreprises, centres de recherche et acteurs pu-blics, d’un programme d’innovation d’où pourraient naître des produits nautiques éco-innovants et donc, respectueux de l’environnement. L’objectif visé à terme est un lea-dership international des entrepri-ses de la façade atlantique dans

le nautisme « vert ».

Cette nouvelle dynamique économi-que et environnementale participe-rait fortement à la construction d’une identité commune et d’une image valorisante de la façade atlantique. Elle conduirait au développement de l’innovation technologique dans les secteurs des matériaux (bio-composi-tes…), de l’énergie (propulsion, gestion de l’énergie à bord), des équipements (gestion des déchets et rejets…), des revêtements (antifouling biodégrada-ble, peintures à faible impact…) et de la gestion des bateaux en fin de vie (recyclage...).

La proposition de Réseau Nautique Atlantique (RNA), s’organise donc autour de deux axes stratégiques de travail reposant sur une analyse du contexte et des priorités de la filière industrielle nautique atlantique.

Un axe Innovation pour met-tre en œuvre un programme in-terrégional de développement de l’innovation industrielle et de l’éco-conception

Un axe Coopération pour soutenir la structuration et le dé-veloppement des entreprises de l’industrie nautique par la coo-pération interrégionale

Cette proposition de coopération interrégionale propose des moyens concrets à mettre en œuvre pour sou-tenir les entreprises dans les secteurs où elles sont les plus fragiles : gestion des ressources humaines, formation, intégration des nouvelles technolo-gies, communication, marketing… La progression organisationnelle au sein des petites entreprises est en effet l’une des conditions de succès d’une progression technologique et économique vers le développement durable.

L’ensemble des projets et propositions détaillé dans ce rapport est le résultat d’un travail de collecte réalisé auprès d’une cinquantaine d’acteurs de la filière nautique atlantique, mais aussi d’un travail d’analyse et de réflexion collectives conduit par les CESER.

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Le littoral atlantique est l’un des berceaux du nautisme français et mondial, principalement de la voile de plaisance. 40% des pratiquants français s’adonnent à de multiples activités et la moitié des bateaux de plaisance est immatriculée sur cette façade.

L’engouement pour le nautisme s’est traduit à l’aube des années 60 par le développement d’une filière industrielle qui, jusqu’en 2008, a connu une croissance constante et forte (10,7% en 2007 et 4,65 milliards d’euros de CA) jusqu’à ce que la crise mondiale divise quasiment par deux le chiffre d’affaires de nombreux constructeurs.

Les régions atlantiques rassemblent plusieurs leaders mondiaux (voile, glisse, pneumatique...) et plus de la moitié de la production française, que ce soit en termes de chiffre d’affai-res ou d’effectifs. Cette performance s’appuie tant sur des compétences humaines et techniques que sur une capacité d’innovation et d’expérimen-tation.

Cette filière se caractérise également par un fort contraste entre un vaste tissu de petites entreprises traditionnelles et quelques grands chantiers nautiques de dimension mondiale dont le groupe Bénéteau, leader français (1,01 milliard d’euros de CA soit un quart du CA de la

filière française) et leader mondial du voilier habitable. Cette situation engendre la coexistence de logiques de production et de développement totalement différents.

Le nautisme sur la façade atlantique ne peut se restreindre à son seul poids économique. Par ses ports, ses activités nombreuses et variées, son occupation visuelle de l’espace, le nautisme apporte une très forte

Pourquoi un Réseau Nautique Atlantique ?

Pour la concrétisation d’un Réseau Nautique Atlantique2

Etat des lieux

contribution à l’attractivité touristique du littoral.

C’est le secteur industriel français qui a exporté le plus avec un taux moyen de 66% de sa production totale. Génératrice à ce jour de 40 000 emplois en France, dont 30 000 dans les services, l’industrie nautique française en général et atlantique en particulier, présente un savoir-faire reconnu mondialement.

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3Pour la concrétisation d’un Réseau Nautique Atlantique

Les enjeux

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Les effets de la crise

La filière industrielle nautique at-lantique a été touchée d’autant plus brutalement par la crise, qu’elle est une activité de loisirs relativement coûteuse. Fin 2009, sur le marché na-tional, les ventes de bateaux à moteur, qui représentent 70% du marché ont baissé de 19,2%. Quant aux ventes de voiliers, la baisse est également de près de 20%.

La crise n’a fait qu’accélérer un pro-cessus de diminution de l’activité qui était déjà engagé : entre septembre 2007 et fin août 2008, le nombre d’im-matriculations de voiliers avait baissé de 4,1%, de 5,3% pour les bateaux à moteur, et de 23% pour les autres supports. Le négoce semble profiter de la situation car la baisse des ven-tes de neuf entraîne un report sur l’équipement et l’entretien.

On note peu de défaillances des entreprises, mais les situations des trésoreries sont très préoccupantes, à l’image des équipementiers qui ont subi la crise de plein fouet (jusqu’à moins 80% pour certains). Certaines entreprises ont réinternalisé un certain nombre d’activités, afin de maintenir

leurs effectifs et procédé à des mises au chômage partiel et à des réductions de frais de structure tout en essayant d’écouler les stocks. Ces internalisa-tions ont fragilisé le réseau pourtant essentiel des sous-traitants. Il paraît probable que dans les années à venir, le paysage industriel nautique sur la façade atlantique va connaître de pro-fondes mutations : recapitalisations, regroupements d’entreprises, dépôt de bilan, reprises d’entreprises…

Une évolution sociologique des prati-ques et des comportements

Une nouvelle catégorie d’acheteurs émerge, particulièrement dans les classes d’âge des 30/40 ans. Ils ra-tionnalisent beaucoup plus leurs in-

vestissements et passent pro-gressivement d’une logique patrimoniale à une logique de prestations « clefs en main ».

De plus l’augmentation de la durée des prêts immobiliers

et du coût de la vie, les incertitu-des liées à l’avenir, commencent à écarter de nombreux clients poten-tiels de l’achat d’un bateau neuf, sauf pour une clientèle fortunée et les se-niors les plus aisés. Cette tendance est corroborée par le vieillissement constant des plaisanciers propriétaires

dont l’âge moyen est de 70 ans. Les marchés émergents (Chine, Turquie, Brésil, Inde…) pourront compenser en partie les pertes liées au non re-nouvellement des propriétaires mais seulement pour les entreprises qui auront les moyens d’être présents sur les marchés internationaux.

La crise a finalement joué un rôle d’accélérateur et de révélateur d’une situation antérieure peu ou pas assez analysée, en raison du « confort » d’une croissance relativement constante. Pour éviter cette carence, le Réseau Nautique Atlantique, doit réaliser des analyses constantes de l’état économique de la filière industrielle et des marchés, mais aussi des attentes des clientset de l’évolution des pratiques.

Recapitalisations, regroupements d’entreprises, la crise va sans doute entraîner d’importantes mutations à moyen terme…”“

De nouveaux « consommateurs » qui recherchent des prestations clés en mains”“

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Préconisations

Cap sur l’innovation et la coopération interrégionale

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Les industriels du nautisme doivent répondre à un triple défi : assurer la pérennité de leur activité et des em-plois, conforter leur avance technolo-gique et intégrer les nouvelles donnes environnementales et sociétales.

Pour entrer dans une nouvelle dyna-mique de développement, la filière nautique doit identifier et anticiper de manière concertée les évolutions né-cessaires. Cette capacité d’anticipation est pour l’instant limitée, car cette filière est jeune, hétérogène, assez cloisonnée et fortement fragilisée par la première crise structurelle de son histoire.

En terme de R&D, plusieurs pistes sont à l’étude et recoupent d’ailleurs certaines des propositions faites par les CESER de l’Atlantique. Mais elles sont encore à l’état embryonnaire. La filière manque donc de données fiables et, surtout, d’un système d’ana-lyse et de partage des informations.

C’est dans ce contexte d’incertitude et de visibilité réduite que la coopération interrégionale peut prendre tout son sens : la filière industrielle nautique atlantique a besoin d’être accompa-gnée dans cette nouvelle phase.

L’aide apportée par les CESER de l’At-lantique à travers cette étude consiste donc à proposer un cadre stratégique de travail. Pour ce faire, six objectifs prioritaires ont été retenus parmi ceux déjà identifiés dans le précé-dent rapport :

• Le développement d’une meilleu-re coordination interrégionale des structures de R&D existantes afin de favoriser l’innovation

• L’inscription résolue dans une logi-que environnementale par le déve-loppement de l’éco-conception et des éco-matériaux

• L’accroissement de la profession-nalisation et de la compétitivité des entreprises par un recours fa-cilité à l’accompagnement et aux conseils des structures habilitées (CCI, Chambre de Métiers et de l’Artisanat…)

• les évolutions et adaptations néces-saires au niveau des emplois et des compétences (formation)

• le développement des exportations notamment vers les marchés émer-gents (Asie, Moyen Orient,...), insuf-fisamment analysés à ce jour

• une analyse des pratiques et des attentes des clients (observatoire, veille…)

De ces objectifs prioritaires et suite aux auditions des professionnels de la filière, se sont dégagés les deux axes de travail :

Innovation : mettre en œuvre un programme interrégional de déve-loppement de l’innovation indus-trielle et de l’éco-conception

Coopération : soutenir le déve-loppement et la structuration des entreprises par la coopération in-terrégionale

La mise en réseau des acteurs de la filière à l’échelle interrégionale est la condition essentielle du succès de ces deux axes. Elle permettra de mieux se connaître entre acteurs, de faire circuler les informations, d’identi-fier des grands objectifs communs structurants et de mobiliser des fi-nancements à l’échelle européenne, nationale et interrégionale.

Six objectifs prioritaires”“

Deux axes de travail”“

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Par manque de temps et de moyens d’investissement, les entreprises risquent de manquer des opportunités de R&D”“

5Pour la concrétisation d’un Réseau Nautique Atlantique

Préconisations

Prioriser l’innovation et la R&D

Action 1 pilote : créer un logiciel d’éco-conception

Les évolutions sociologiques en cours, les effets de la crise et les exigences du développement durable appellent l’entrée de la filière nautique atlan-tique dans une nouvelle dynamique nécessitant une véritable extension de la R&D vers l’éco-conception des produits nautiques.

Aujourd’hui, l’éco-conception n’est pas encore intégrée en tant que principe essentiel dans l’industrie nautique. En raison de leur taille et de la faiblesse de leur collaboration au sein de la filière, les entreprises n’ont souvent ni le temps ni les moyens d’investir dans la R&D ; elles risquent de man-quer des opportunités (financements publics, collaboration avec les pôles de compétitivité, captation d’une nou-velle clientèle, positionnement à l’in-ternational…). La R&D doit donc être impulsée par la puissance publique, de manière coordonnée à l’échelle interrégionale.

Des financements relativement impor-tants de l’Etat existent pour l’innova-tion industrielle au sein de grappes d’entreprises et pôles de compéti-tivité.

De son côté, la FIN déclare n’avoir pas encore formalisé son besoin en R&D et cherche donc à la fois une direction générale de développement et des nouveaux projets. Elle aspire à des collaborations avec le milieu de la recherche, les pôles de compéti-tivité concernés (Pôle Mer Bretagne et EMC2) et des financements pu-blics. Les Conseils Régionaux ont

tout intérêt à collaborer, via le Réseau Nautique Atlantique, pour mutualiser les coûts d’investissement nécessai-res aux recherches et favoriser ainsi l’engagement de l’Etat et de l’Union Européenne.

temps sont essentiels. Ils constituent la véritable valeur ajoutée de l’outil d’éco-conception.

Plusieurs acteurs ont engagé des dé-marches pour la réalisation d’un tel outil :

• Un projet de logiciel d’éco-concep-tion pour le nautisme est déjà en cours de réalisation au niveau de l’Université de Bretagne Sud (projet Cap Vert, labélisé Pôle Mer), mais un manque de financement freine encore son développement.

• La Fédération des Industries Nautiques anime également un groupe de travail sur ce sujet. Son but est de produire un cahier des charges permettant de réaliser un outil bien adapté à la profession.

Le futur logiciel d’éco-conception permettra d’analyser toutes les éta-pes de la vie d’un bateau, afin de pouvoir mesurer son impact réel sur l’environnement. Les princi-paux postes sur lesquels agir sont les matériaux, la motorisation, la production et la gestion de l’énergie à bord, les équipements divers et consommables, la fin de vie.

Pratiquement, cet outil d’éco-con-ception sera constitué d’une base de données génériques (matériaux de base, énergie, transport…) et spécifiques (liées à l’activité de la filière) et d’un logiciel d’aide à la réduction des impacts. La base d’informations ainsi constituée sera donc unique ; le suivi de son dé-veloppement et sa maîtrise dans le

Un outil constitué d’une base de données génériques (matériaux de base, énergie, transport…) et spécifiques (liées à l’activité de la filière), et d’un logiciel d’aide à la réduction des impacts ”“

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Innovation

Action 2 : financer davantage les travaux de recherche

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Impulser un programme interrégio-nal de soutien à l’innovation indus-trielle passe par un investissement financier dans la recherche afin de fournir des bases de travail concrètes à la recherche appliquée.

L’enjeu est de donner des atouts aux PME /TPE de l’Atlantique pour être compétitives sur les marchés natio-naux et internationaux.

Financer des thèses permettrait de combler les lacunes actuelles liées à l’éco-conception des supports, produits et équipements nautiques. Ces thèses peuvent être considé-rées comme le premier maillon de la chaine de valeur qui aboutit à la mise sur le marché de produits éco-innovants de grande qualité.

Le principal dispositif est la bourse CIFRE (Conventions industrielles de formation par la recherche), attribuée par l’Etat à une entreprise de droit

français qui embauche un doctorant sur un sujet défini en collaboration avec un laboratoire de recherche public. La mise en œuvre revient à l’Association nationale de la recher-che et de la technologie (ANRT).

La seconde voie est le fléchage par les Conseils régionaux de leur co-financement de thèses sur un sujet relatif au nautisme : biomatériaux, motorisation, économies d’énergie, peintures, traitements, gréements, accastillage…

Financer des thèses permettrait de combler les lacunes liées à l’éco-conception des supports, produits et équipements nautiques ”

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7Pour la concrétisation d’un Réseau Nautique Atlantique

Innovation

Des appels à projets pourraient être lancés pour créer une large gamme de produits nautiques éco-innovants : surface (peintures, en-tretien…), accastillage, équipement, énergie, motorisation…

Cela permettrait aussi de créer une chaîne de valeur innovante, et de construire une filière, allant de la recherche au marché. L’image éco-logique de la façade atlantique n’en serait que renforcée.

Les entreprises seraient aidées, en association avec des centres de re-cherches et via les pôles de com-pétitivité associés, à développer ou améliorer des produits éco-in-novants de type « consommables » ou des équipements : accastillage, aménagement intérieur, peintures et traitements divers, produits d’entre-tien, énergies renouvelables à bord, motorisation…

Chaque entreprise retenue, bénéfi-cierait d’un accompagnement pour le dépôt de son brevet et d’une aide à l’exportation qui lui permettra de présenter son produit sur les salons internationaux.

Quelques exemples d’appels à pro-jets potentiels :

• finaliser la conception d’une pein-ture antifouling biodégradable

• développer un outil électroni-que de gestion fine de l’énergie à bord

• mettre au point un contreplaqué marin 100% écologique pour des coques, ponts ou aménagements intérieurs, qui n’utiliserait pour sa fabrication que des bois de pays modifiés thermiquement (BMT) et des colles bio-sourcées

Action 3 : lancer des appels à projet pour le développement de produits nautiques éco-innovants

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Développer des produits éco-innovants de type « consommables »”“

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Innovation

Action 4 : accélérer le développement des bio-composites Aujourd’hui, 90% des coques de ba-teaux de plaisance sont en compo-site. Certes ces matériaux sont per-formants et pérennes mais ils sont issus de l’industrie pétrochimique, polluant à l’utilisation (sauf pour les technologies récentes) et très difficiles à recycler.

Constitués à 98% de fibres végétales et résines bio-sourcées, les bio-com-posites sont compostables en fin de vie. L’impact environnemental serait donc considérablement réduit si des bateaux « verts » étaient mis sur le marché.

Cette avancée technologique majeure permettrait de mettre à disposition des PME/TPE du littoral atlantique, un matériau performant et innovant.

Le temps de recherche avant la pro-duction d’un matériau réellement fiable est estimé entre 5 et 10 ans, selon les moyens accordés à la re-cherche. Il s’avère nécessaire d’aider la recherche sur les bio-composites, en particulier les recherches menées par l’Université de Bretagne Sud (Projet NavEcoMat), et par le CRITT Matériaux de Rochefort, en associant des financements interrégionaux, na-tionaux, européens et des collabora-tions avec des filières industrielles via des pôles de compétitivité comme le Pôle Mer Bretagne et Technocampus EMC2. En effet, l’aéronautique et

l’automobile tout comme le design d’ameublement, et l’habitat sont en attente de bio-composites à haute performance.

Dans un premier temps, la production devrait se concentrer sur des unités de moins de 7 mètres, ce qui est en phase avec le développement annon-cé des « Day Boat » et de la randonnée nautique le long des côtes.

En attendant le passage aux bio-com-posites, il est nécessaire de gérer la fin de vie des bateaux en composites classiques. Plusieurs partenaires du bassin rochelais (CRITT, EGSI, Arc Environnement…) se sont associés pour créer un centre de recyclage des broyats de composites, qui seraient utilisés dans un nouveau cycle de vie. Cette technique qui en est encore au stade expérimental, s’annonce très prometteuse.

5 à 10 ans de recherche sont nécessaires avant la production d’un matériau bio-composite réellement fiable ”

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9Pour la concrétisation d’un Réseau Nautique Atlantique

Coopération

Miser sur un réseau interrégional

La mutation de la filière nautique vers le développement durable est aussi une opportunité pour la recherche et l’innovation. Elle répond ainsi aux souhaits exprimés par les trois Conseils Régionaux qui ont affirmé leur détermination à préserver le tissu industriel et les emplois dans le nau-tisme, tout en prenant en compte les préoccupations environnementales.

Toutefois chacune des régions aura de grandes difficultés à porter seule un tel projet. Une mutualisation des col-lectivités mais aussi des pôles de com-pétitivité, des centres de recherche, des technopoles, des PME volontaires est donc prioritaire et nécessaire.

Pour atteindre cet objectif, l’expéri-mentation dans le développement par exemple de l’éco-conception des produits nautiques induit une prise de risque que doivent assumer les acteurs publics (Etat/Régions/Départements), soucieux d’investir dans la recherche porteuse de retombées économiques à long terme.

Les Conseils Régionaux ont toute compétence pour accompagner les professionnels du nautisme : forma-tion (à travers les Contrats d’Objectifs Territoriaux), aide à l’innovation et la recherche, aide au développement et à la performance interne et externe, promotion, développement commer-cial, exportations.

On mesure également tout l’intérêt qu’il y a pour les entreprises de notre façade, à anticiper les changements en matière de normalisation et de réglementation européenne, et de proposer à l’international, des pro-duits innovants.

La collaboration public/privé, se jus-tifie pleinement par une convergence d’intérêt, entre un espace territorial qui cherche une visibilité sur l’échi-quier international et un réseau d’en-treprises qui vise un développement national et à l’export.

Une mutualisation des collectivités, des Pôles de compétitivité, des centres de recherche, des technopoles, des PME volontaires est nécessaire ”“

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Coopération

Action 5 pilote : création d’un extranet « Nautisme en Atlantique »La création d’un Extranet permettrait de répondre à un besoin d’informa-tions, notamment en termes d’ana-lyses sociologiques des pratiques et d’études de marché qui seraient dif-fusées auprès des acteurs de la filière nautique. Cet outil servirait également au repérage et à l’aiguillage vers les aides et dispositifs disponibles et proposerait une veille de l’actualité économique et sociale.

En complément, des journées thé-matiques pourront être organisées sur des sujets ciblés : modes de pro-pulsion, éco-matériaux, météorologie et innovation, gestion de l’énergie à bord, éco-conception, etc.

Le Réseau Nautique Atlantique pourrait lancer une étude de marché à l’échelle de la façade atlantique afin de mieux mesurer les attentes et les opinions des différentes clientèles du nautisme.

Dans un premier temps, cette étude de marché concernerait le nautisme dans son ensemble. Elle viserait à connaître l’évolution des pratiques par type de support, les nouveaux comportements des clients dans l’achat ou la location de bateaux, en prenant en compte notamment les moyens financiers qui y sont consacrés.

L’étude de marché comprendrait également un volet spécifique sur des produits nautiques « verts ». Si le Réseau Nautique Atlantique lance une dynamique interrégionale pour l’éco-conception et la production de produits et d’équipements plus éco-logiques pour le nautisme, il est fon-damental que les partenaires privés et publics engagés dans cette dynamique

puissent mesurer le marché potentiel et les opportunités réelles qui s’offrent à eux dans ce domaine.

Mais ce volet particulier de l’étude de marché n’aurait pas pour seule ambi-tion de mesurer la clientèle potentielle

du nautisme « vert », elle souhaite également sonder en profondeur les attentes, les doutes et les freins qui sont liés au développement de ces nouveaux produits, afin de pouvoir construire des stratégies adaptées.

Action 6 : une étude de marché sur le nautisme à l’échelle de la façade atlantique

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11Pour la concrétisation d’un Réseau Nautique Atlantique

Coopération

Action 8 : faire stand commun sur les salons internationaux

L’industrie nautique française exporte près de 65% de sa production. Mais de fait, seules de très grandes PME s’ouvrent les marchés internationaux. Les entreprises plus modestes n’y ont pas accès en raison des coûts que cela induit.

C’est regrettable alors que la crise mondiale a paradoxalement offert des opportunités non négligeables. En effet, aux États-Unis, au Royaume-

Uni ou en Italie, des industriels ont connu des chutes d’activité impression-nantes. D’importantes parts de marché sont à prendre, surtout dans les pays où le nautisme est en pleine expansion : Australie, Afrique du Sud, Nouvelle Zélande, Chine, Emirats Arabes Unis, Thaïlande…

Un nombre plus important de PME/TPE de la façade atlantique pourraient avoir accès à ces marchés si elles étaient

aidées, en leur fournissant notamment des outils de communication et de mar-keting. Un grand stand mobile pourrait leur être proposé afin d’affirmer leur visibilité sur les salons internationaux. Cette présence viserait plusieurs objec-tifs : présenter des prototypes, séduire de nouveaux clients, attirer des talents (recherche, conception…), trouver des investisseurs…

Action 7 : créer une Gestion Prévisionnelle des emplois et des Compétences interrégionale (GPeC)

La polyvalence des métiers du nau-tisme, le manque d’expérience de certains dirigeants dans la gestion des ressources humaines, la petite taille de la plupart des entreprises et des difficultés de recrutement justifient la mise en place d’une GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences). Cet outil permettrait de faciliter l’adap-tation et la reconversion de salariés et inscrire les entreprises dans les perspectives d’activité et d’emploi de demain.

La mutualisation de l’offre de forma-tion à l’échelle des trois régions de la façade atlantique répondrait à ces problèmes, particulièrement sur des secteurs très spécialisés comme les ma-tériaux composites, l’éco-conception et les techniques de construction.

Concrètement, une telle démarche suppose de concevoir ou de relier des outils permettant de communi-quer sur les opportunités offertes aux salariés du territoire atlantique, sur les dispositifs d’aides à l’orientation,

à la formation, à la gestion des fins de carrière et au transfert de compé-tences, à la sécurisation des mobilités professionnelles vers les activités in-novantes, etc.

Un outil Extranet à l’échelle interré-gionale serait particulièrement bien adapté à la veille sur l’évolution des emplois et à la mise en relation des chefs d’entreprises et des demandeurs d’emplois.

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Page 12: Réseau Nautique Atlantique : Hissons les voiles vers le ... · Président du CESER des Pays de la Loire A l’issue de la présentation de la premiè - re étude interrégionale

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schéma structurel du Réseau Nautique Atlantique

PARTENAIRES INSTITUTIONNELS

FEDERATIONS ET

RESEAUX

PÔLES DE COMPETITIVITE TECHNOPOLES

CENTRES DE

RECHERCHESENTREPRISES

AXEINNOVATION

AXECOOPERATION

Logiciel éco-conception

extranet «Nautisme en Atlantique»

Financement de thèses

Produits éco-innovants

stand commun sur les salons

internationaux

une première étude de marché sur le nautisme

Développement bio-composite

GPeC interrégionale

Comité de pilotage+

Cellule de coordination

RéseauNautique Atlantique

R.N.A

Action pilote1

Action pilote5Action 2

Action 4 Action 7Action 3 Action 8

Action 6

2 axes de travail

Pour la concrétisation d’un Réseau Nautique Atlantique12

ARESE (Association des CESER de l’Atlantique)

: 02 28 20 63 95 / 06 12 25 37 07

: [email protected] 2010

Le rapport « Pour la concrétisation d’un Réseau Nautique Atlantique » est disponible sur les sites des CESER.