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Programme de coordination de l’image de marque La production du présent rapport est rendue possible grâce à un apport financier de Santé Canada et des gouvernements provinciaux et territoriaux. Les opinions exprimées dans ce rapport ne représentent pas nécessairement celles de Santé Canada ou celles des gouvernements provinciaux et territoriaux. www.icis.ca Novembre 2010 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens Introduction La planification en cas de pandémie est une fonction essentielle de tout système. Elle vise à inclure les maladies graves et les décès découlant d’une pandémie, à maintenir les services de santé essentiels et à réduire au minimum les interruptions au sein des autres services de santé. La réalisation des objectifs d’un plan d’intervention en cas de pandémie nécessite la coordination de nombreux organismes et établissements, des agences de santé publique aux hôpitaux de soins de courte durée, ainsi que la coopération de partenaires à l’échelle infranationale, nationale et internationale. En 2009, le Canada a mis en œuvre son plan d’intervention en cas de pandémie pour lutter contre une nouvelle souche du virus de la grippe A (H1N1) (ci-après nommée « le H1N1 »). Le premier cas de H1N1 est apparu en Amérique du Nord en avril 2009, avant de se propager rapidement partout dans le monde. Au début de 2010, le virus avait causé environ 17 000 décès. En juin 2009, après que 74 pays ont confirmé des cas de H1N1, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré officiellement la situation de pandémie. On a découvert que les anticorps contre la grippe saisonnière ne protégeaient pas l’organisme contre la grippe pandémique (H1N1) et qu’il n’existait aucun vaccin au début. De plus, l’activité du nouveau virus a culminé à des moments de l’année différents de ceux de la grippe saisonnière, et ce virus semblait s’attaquer à différents groupes de la population 1, 2 . La réaction du Canada face au H1N1 est fondée sur les leçons tirées de l’épisode du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qu’a connu le pays en 2003. Le Canada avait été le pays non asiatique le plus sévèrement touché, la maladie ayant causé le décès de 44 Canadiens, atteint quelques centaines de personnes et entraîné la mise en quarantaine de 25 000 résidents de la région du Grand Toronto 3 .

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Programme de coordination de l’image de marque La production du présent rapport est rendue possible grâce à un apport financier de Santé Canada et des gouvernements provinciaux et territoriaux. Les opinions exprimées dans ce rapport ne représentent pas nécessairement celles de Santé Canada ou celles des gouvernements provinciaux et territoriaux.

www.icis.ca

Novembre 2010

Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Introduction

La planification en cas de pandémie est une fonction essentielle de tout système.

Elle vise à inclure les maladies graves et les décès découlant d’une pandémie,

à maintenir les services de santé essentiels et à réduire au minimum les

interruptions au sein des autres services de santé. La réalisation des objectifs

d’un plan d’intervention en cas de pandémie nécessite la coordination de

nombreux organismes et établissements, des agences de santé publique aux

hôpitaux de soins de courte durée, ainsi que la coopération de partenaires à

l’échelle infranationale, nationale et internationale.

En 2009, le Canada a mis en œuvre son plan d’intervention en cas de pandémie

pour lutter contre une nouvelle souche du virus de la grippe A (H1N1) (ci-après

nommée « le H1N1 »). Le premier cas de H1N1 est apparu en Amérique du Nord

en avril 2009, avant de se propager rapidement partout dans le monde. Au début

de 2010, le virus avait causé environ 17 000 décès. En juin 2009, après que

74 pays ont confirmé des cas de H1N1, l’Organisation mondiale de la Santé

(OMS) a déclaré officiellement la situation de pandémie. On a découvert que les

anticorps contre la grippe saisonnière ne protégeaient pas l’organisme contre la

grippe pandémique (H1N1) et qu’il n’existait aucun vaccin au début. De plus,

l’activité du nouveau virus a culminé à des moments de l’année différents de ceux

de la grippe saisonnière, et ce virus semblait s’attaquer à différents groupes de

la population1, 2.

La réaction du Canada face au H1N1 est fondée sur les leçons tirées de l’épisode

du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qu’a connu le pays en 2003. Le

Canada avait été le pays non asiatique le plus sévèrement touché, la maladie

ayant causé le décès de 44 Canadiens, atteint quelques centaines de personnes

et entraîné la mise en quarantaine de 25 000 résidents de la région du

Grand Toronto3.

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2 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Un examen réalisé à la suite de l’éclosion de SRAS a permis de cerner un certain nombre de points à améliorer pour que le

Canada puisse mieux réagir devant de futures crises en matière de santé. Parmi les recommandations formulées figuraient

l’établissement de protocoles précis de partage de données entre les ordres de gouvernement, l’amélioration de la capacité

d’appoint des systèmes de santé publique et clinique, un accès plus opportun aux tests et aux résultats de laboratoire ainsi

que le renforcement des liens entre le secteur de la santé publique et le système de santé. Partiellement en réaction à

l’éclosion de SRAS, le gouvernement a créé l’Agence de la santé publique du Canada, le Réseau pancanadien de santé

publique ainsi que le Réseau canadien d’information sur la santé publique et a accru le financement accordé à la santé

publique et aux efforts de préparation en cas de grippe pandémique4. Ces mesures visaient à préparer le Canada à la

prochaine éclosion pandémique d’une maladie infectieuse.

En raison de l’éclosion du H1N1, il a fallu mettre en œuvre les plans d’intervention en cas de pandémie qui avaient été établis

après l’éclosion de SRAS à l’échelle pancanadienne, provinciale, territoriale et hospitalière. Un an après la période de pointe

de la seconde vague, le H1N1 est en phase postpandémique5. Il est maintenant important d’évaluer les répercussions de la

pandémie sur le système de santé et de comprendre si ce dernier a été en mesure de surmonter les difficultés de façon

appropriée. La présente analyse est axée sur le secteur des hôpitaux de soins de courte durée. Voici les principales

questions et les faits saillants abordés dans le cadre de l’analyse :

Quelles ont été les répercussions du H1N1 sur les hôpitaux de soins de courte durée?

• En additionnant les hospitalisations liées au H1N1 à celles liées à une grippe de nature non précisée, on constate que le nombre d’hospitalisations liées à la pandémie est supérieur aux estimations initiales.

• Le H1N1/la grippe était l’une des principales causes d’hospitalisation pendant la période de pointe de la seconde vague.

• Les patients qui présentaient des symptômes du syndrome grippal ont entraîné des répercussions significatives sur les services d’urgence de l’Ontario au cours de l’automne 2009.

Les hôpitaux ont-ils été en mesure d’affronter l’augmentation soudaine du nombre de patients?

• Au point culminant de l’activité hospitalière de la seconde vague, les hôpitaux ont accueilli un grand nombre de patients atteints du H1N1/de la grippe en augmentant le nombre total de patients admis, en réorganisant l’occupation des lits d’hôpitaux et des unités de soins intensifs réservés aux patients nécessitant d’autres types de soins et en augmentant leur capacité de ventilation.

Quels ont été les coûts engendrés par le H1N1 pour le système de soins de courte durée?

• Les coûts associés aux soins offerts aux patients hospitalisés en raison du H1N1/de la grippe étaient importants (estimés à environ 200 millions de dollars à l’exclusion des honoraires de médecins), mais relativement faibles par rapport à l’ensemble des dépenses liées à la pandémie.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 3

En quoi les patients atteints du H1N1/de la grippe étaient-ils différents des patients atteints d’une grippe saisonnière typique?

• À l’appui des constatations précédentes, les patients hospitalisés atteints du H1N1/de la grippe étaient plus jeunes que les patients atteints d’une grippe saisonnière typique.

• Les caractéristiques propres aux comorbidités étaient différentes. Les patients hospitalisés en raison du H1N1/de la grippe étaient plus susceptibles d’être des femmes enceintes ou de présenter des comorbidités respiratoires (asthme ou autres maladies pulmonaires chroniques) que lors d’une année de référence.

• Les patients atteints du H1N1/de la grippe étaient plus susceptibles d’avoir besoin de soins intensifs et de ventilation que les cas de grippe ordinaire; cependant, l’ampleur des écarts était moindre que celle qu’indiquaient des études précédentes.

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4 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Figure 1 : Calendrier des événements concernant le H1N1 au Canada

Remarques Le groupe de référence correspond à une moyenne sur trois ans des hospitalisations liées à la grippe à l’échelle pancanadienne, de 2006-2007 à 2008-2009.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 5

Ce qu’il faut savoir… L’annexe contient des renseignements sur les sources de données et la méthodologie utilisée aux fins du présent rapport. On y souligne certains éléments afin de préciser le contexte de l’analyse.

Sources de données

La plupart des renseignements contenus dans le présent rapport sont tirés des données sur les sorties des hôpitaux de courte durée. Les données sur les sorties sont recueillies selon un horaire préétabli et englobent les données démographiques, cliniques et relatives à l’utilisation des services de chaque patient. Les données sont abrégées à partir du dossier du patient par le personnel des archives médicales au moyen d’un système de codification normalisé.

Les renseignements complets sur les antiviraux de trois provinces (la Saskatchewan, le Manitoba et le Nouveau-Brunswick) sont tirés du Système national d’information sur l’utilisation des médicaments prescrits (SNIUMP); les autres provinces ont soumis leurs données directement à l’ICIS. Dans le même ordre d’idées, on a demandé aux gouvernements provinciaux de fournir de l’information sur les vaccins administrés, les groupes prioritaires de vaccination et les directives d’analyse des patients hospitalisés.

Définitions des cas de H1N1

En mai 2009, l’ICIS a demandé aux hôpitaux d’attribuer le code J09 de la CIM-10-CA à tous les cas de H1N1 confirmés en laboratoire. Étant donné le délai requis pour remplir et abréger les dossiers, cette directive aurait inclus les cas saisis depuis le début de la période de pandémie. À partir des commentaires des hôpitaux, l’ICIS a modifié cette directive en novembre 2009 pour accepter aussi les cas pour lesquels un diagnostic du H1N1 était consigné au dossier du patient, que ce diagnostic soit appuyé ou non par un rapport de laboratoire.

L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) n’a recueilli que les cas confirmés en laboratoire au cours de la pandémie. Bien que les directives de surveillance aient précisé que tous les patients hospitalisés en raison du H1N1 devaient être signalés, au moins une province n’a pas déclaré l’information sur les patients admis pour observation pendant une courte période (24 heures ou moins) en raison du H1N1. L’information traitée par l’ICIS englobe tous les patients hospitalisés, peu importe la durée de leur séjour.

Données du Québec

Un tableau spécial de données sur les sorties du Québec a été transmis à l’ICIS en juin 2010, avant la clôture officielle de la base de données. Bien que les données d’avril à septembre 2009 semblent très exhaustives (taux d’activité de 97 % par rapport à l’année précédente), les données d’octobre à décembre 2009 étaient moins complètes (taux d’activité de 80 % par rapport à l’année précédente) et variaient selon la région. Dans le cadre de certaines analyses (mentionnées précisément dans le texte), une pondération régionale a été appliquée au nombre de cas réels d’octobre à décembre 2009 afin de compenser les données manquantes.

Combinaison d’abrégés

Pour tenir compte des transferts d’un hôpital de soins de courte durée à un autre, les divers abrégés ont été combinés pour former des épisodes de soins (ou hospitalisations).

Durée

La majeure partie de l’analyse est axée sur les patients qui ont obtenu leur congé d’un établissement de soins de courte durée entre le 1er avril et le 31 décembre 2009, date après laquelle peu de cas de H1N1 ont été signalés. En excluant les données du Québec, 173 patients hospitalisés en raison du H1N1 ont reçu leur congé entre janvier et mars 2010, desquels 103 (60 %) avaient été admis en 2009 ou auparavant. Au moment de l’analyse, les données du Québec pour janvier à mars 2010 n’étaient pas accessibles.

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6 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Quelles ont été les répercussions du H1N1 sur les hôpitaux de soins de courte durée? En additionnant les hospitalisations liées au H1N1 à celles liées à une grippe de nature non précisée, on constate que le nombre d’hospitalisations liées à la pandémie est supérieur aux estimations initiales.

Le H1N1/la grippe était l’une des principales causes d’hospitalisation pendant la période de pointe de l’activité hospitalière au cours de la seconde vague.

Les patients qui présentaient des symptômes du syndrome grippal ont entraîné des répercussions significatives sur les services d’urgence de l’Ontario au cours de l’automne 2009.

Le nombre d’hospitalisations qui ont eu lieu au cours de la saison grippale ordinaire (de janvier à mars) était plus faible que d’habitude, mais n’a pas compensé la hausse entraînée par le H1N1 ou la grippe d’avril à décembre 2009.

Combien de cas d’hospitalisation? La question est simple, mais la réponse l’est moins. Le présent rapport examine deux groupes afin de déterminer les répercussions du H1N1 sur les systèmes hospitaliers à l’échelle du pays.

H1N1 Entre avril et décembre 2009, 10 406i patients ayant reçu un diagnostic de H1N1 ont obtenu leur congé d’un hôpital de soins de courte durée canadien. Ces cas ont été signalés précisément à l’aide du code J09 — Grippe, due à un certain virus grippal identifié (comprend H1N1) comme diagnostic principal ou secondaire. Le nombre de cas signalés dans les données sur les sorties des hôpitaux est légèrement supérieur au nombre consigné par l’ASPC (8 672) au cours de la même période, principalement en raison de différences dans la définition des cas (voir Ce qu’il faut savoir)6.

H1N1/grippe Les données sur les sorties des hôpitaux ont également révélé qu’un nombre significatif de patients ont reçu un diagnostic de grippe, mais non de H1N1 précisément. Au cours de la période de neuf mois d’avril à décembre 2009, 15 200 patients ont reçu un diagnostic de H1N1 ou de grippe de nature non précisée. Cette analyse suppose qu’environ 4 800 cas de grippe de nature non précisée étaient probablement des cas de H1N1, pour les raisons suivantes :

• Le nombre de cas de grippe était beaucoup plus important que la moyenne antérieure (groupe de référence). Au cours d’une année ordinaire, environ 1 300 cas seulement de grippe de nature non précisée sont signalés entre avril et décembre. Parmi ces patients, 562 (43 %) reçoivent en moyenne leur congé en avril (mois qui marque généralement la fin de la saison grippale). En 2009, on estime que 4 794 cas de grippe de nature non précisée ont été enregistrés et un nombre relativement faible de patients (338) ont reçu leur congé en avril.

• Le H1N1 a chassé les autres maladies virales. Des analyses de laboratoire de l’ASPC indiquent que tous les virus de la grippe qui circulaient en 2009 étaient probablement de type H1N17.

• Les pratiques d’analyse ont pu être influencées par l’échéancier, le degré de précision et la mise en œuvre des directives provinciales. La plupart des provinces recommandaient que soient testés tous les patients hospitalisés présentant des symptômes du syndrome grippal. Cependant, l’échéancier de ces directives différait à l’échelle du pays, ce qui a peut-être eu des répercussions sur les cas ayant fait l’objet de tests de dépistage du H1N1. De plus, comme peu d’autres maladies virales circulaient lors des sommets de l’activité hospitalière liée au H1N14, il est possible que certains hôpitaux aient décidé que des tests complets ne modifieraient pas le traitement clinique des patients présentant des symptômes de H1N1.

i. Comprend les estimations réalisées pour les données du Québec d’octobre, de novembre et de décembre 2009.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 7

• Le profil des cas de grippe de nature non précisée était semblable à celui des patients atteints de H1N1. Les patients hospitalisés en raison d’une grippe de nature non précisée étaient semblables aux patients atteints de H1N1 à plusieurs égards, y compris l’âge médian et la durée moyenne du séjour. Le profil des admissions par semaine était également relativement semblable pour les deux groupes.

Figure 2 : Comparaison entre les hospitalisations liées au H1N1 et celles liées à la grippe entre avril et décembre 2009 et le groupe de référence

Remarques Le groupe de référence correspond à une moyenne sur trois ans des hospitalisations liées à la grippe à l’échelle pancanadienne, de 2006-2007 à 2008-2009. Les données du Québec d’octobre à décembre 2009 ont été ajustées pour tenir compte des données non disponibles au moment de l’analyse. Sources Base de données sur les congés des patients, 2006-2007 à 2009-2010, Institut canadien d’information sur la santé; Fichier des hospitalisations MED-ÉCHO, 2006-2007 à 2008-2009, et tableau spécial de données provisoires, 2009-2010, ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.

Le groupe combiné H1N1 et grippe figurant dans les données sur les sorties des hôpitaux représente environ 6 500 cas (75 %)

de plus que le nombre de cas confirmés en laboratoire et signalés à l’ASPC. Les données sur les sorties des hôpitaux et les

données de surveillance constituent deux sources extrêmement utiles pour comprendre la pandémie et ses répercussions.

Cependant, la différence entre ces deux nombres met en évidence la difficulté d’identifier les patients atteints de la grippe,

même lorsqu’il s’agit de cas plus graves entraînant une hospitalisation et le décès.

De nombreux pays ont peiné à trouver la meilleure façon de consigner et de déclarer les hospitalisations liées au H1N1.

L’approche et les définitions de cas adoptées par l’ASPC étaient conformes à celles de l’OMS8. Toutefois, certains pays ont

choisi de procéder autrement. Au départ, le Centre for Disease Control (CDC) aux États-Unis n’a déclaré que les cas confirmés

en laboratoire, mais il a laissé tomber cette approche vers la fin de juillet 2009, craignant que les données confirmées en

laboratoire sur les hospitalisations et les décès constituaient une sous-estimation du nombre réel. Le CDC a attribué cette

sous-estimation au manque d’exhaustivité des tests, à l’utilisation de méthodes d’analyse peu efficaces ou aux diagnostics

attribuant les hospitalisations et les décès à d’autres causes, comme les complications secondaires de la grippe9.

Puisque l’objectif principal du présent rapport consiste à comprendre les répercussions de la pandémie sur le système

hospitalier de soins de courte durée, l’examen du groupe combiné H1N1/grippe constitue un aspect important de l’analyse.

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8 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Les pandémies exercent des pressions particulières sur les établissements de soins de courte durée, surtout lorsque leurs

périodes de pointe sont importantes ou prolongées. Les 15 200 cas d’hospitalisation en raison du H1N1/de la grippe se

concentraient surtout dans deux périodes, la première vague atteignant son sommet en juin et la seconde, en novembre.

Figure 3 : Nombre d’hospitalisations par semaine : H1N1/grippe en 2009 et groupe de référence atteint de la grippe

Remarques Le groupe de référence correspond à une moyenne sur trois ans des hospitalisations attribuables à la grippe à l’échelle pancanadienne, de 2006-2007 à 2008-2009. Les données du Québec d’octobre à décembre 2009 ont été ajustées pour tenir compte des données non disponibles au moment de l’analyse. Sources Base de données sur les congés des patients, 2006-2007 à 2009-2010, Institut canadien d’information sur la santé; Fichier des hospitalisations MED-ÉCHO, 2006-2007 à 2008-2009, et tableau spécial de données provisoires, 2009-2010, ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.

Qu’en est-il des hospitalisations attribuables à la grippe au cours de la saison grippale ordinaire de janvier à mars? On craignait au départ que les virus de la grippe saisonnière ne causent également une maladie en 2009-2010. Pendant la période de pointe de la pandémie à l’automne 2009, le H1N1 a chassé la plupart des autres maladies virales7. Cette tendance s’est maintenue jusqu’à la fin de l’hiver et au printemps. L’ASPC a signalé que l’activité grippale globale était faible pendant toute la période de janvier à mars 2010, qui représente généralement la saison principale des hospitalisations liées à la grippe11-13. Cette baisse du nombre d’hospitalisations de janvier à mars (excluant le Québec, 578 cas de moins que le groupe de référence) n’a pas compensé l’augmentation constatée d’avril à décembre 2009 (10 304 cas de plus que le groupe de référence, excluant le Québec).

Tests : une approche différente pour les personnes âgées? Il est possible que les personnes âgées de plus de 65 ans n’aient pas été examinées à fond pour le H1N1. Certains ont laissé entendre que les personnes âgées n’ont pas subi tous les tests, possiblement parce qu’ils pensaient qu’elles étaient immunisées contre le H1N1 en raison d’une exposition précédente à des virus de la grippe semblables10. Il se peut aussi que leurs symptômes aient été attribués à une autre cause. Bien que la raison ne soit pas vraiment connue, entre avril et décembre 2009, la moitié (50 %) des patients atteints du H1N1/de la grippe qui étaient âgés de 65 ans ou plus ont reçu un diagnostic de grippe de nature non précisée, par rapport à 29 % des patients hospitalisés des autres groupes d’âge.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 9

Les deux tiers des cas d’hospitalisation en raison du H1N1/de la grippe ont eu lieu au cours des cinq semaines qu’a duré la

seconde vague (du 25 octobre au 28 novembre 2009), plus de 1 000 patients obtenant leur congé chaque semaine. Au cours

de cette période, le H1N1/la grippe représentait un peu plus de 3 % de l’ensemble des sorties en soins de courte durée.

Pour mettre ces données en contexte, au cours de cette période de cinq semaines, le nombre de cas de H1N1/grippe

était équivalent au nombre combiné de patients ayant subi une crise cardiaque, un remplacement articulaire ou un AVC.

Tableau 1 : Proportion de toutes les sorties des hôpitaux de soins de courte durée, affections sélectionnées, du 25 octobre au 28 novembre 2009

Raison de l’hospitalisation Pourcentage de toutes les sorties

Naissances 11,8

H1N1/grippe 3,4

Arthroplastie de la hanche ou du genou 3,1

Crise cardiaque 2,5

Accident vasculaire cérébral 1,6

Pontage aortocoronarien 0,7

Sources Base de données sur les congés des patients, 2009-2010, Institut canadien d’information sur la santé; tableau spécial de données provisoires, 2009-2010, Fichier des hospitalisations MED-ÉCHO, ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.

Visites aux services d’urgence — l’Ontario

Lors des pandémies, les services d’urgence sont souvent le premier point d’accès des patients gravement malades. Une

hausse marquée de l’activité des services d’urgence peut également être attribuable aux patients présentant de légers

symptômes, mais ne pouvant accéder rapidement à des services de soins de santé primaires. L’ICIS dispose de données

complètes sur les services d’urgence de l’Ontario, mais pas encore des autres provinces. Bien qu’on ait remarqué des

variations entre les provinces au chapitre de la prestation de services de première ligne contre la grippe (comme l’utilisation de

lignes réservées, les cliniques indépendantes d’évaluation de la grippe et la disponibilité de médecins de famille), il est utile de

comprendre la situation observée en Ontario lors de la pandémie de H1N1.

Notre analyse a porté sur les patients présentant des symptômes du syndrome grippalii afin de déterminer s’ils étaient plus

ou moins nombreux que pendant les années de référence. Parmi les symptômes examinés figurent la toux, l’essoufflement,

la fièvre, le malaise et la fatigue ainsi que le mal de gorge. Puisque les données sur les services d’urgence ne présentent

généralement que le problème le plus important, il est impossible d’analyser une combinaison des symptômes déclarés par les

patients. Dans l’ensemble, entre avril et décembre 2009, les patients présentant des symptômes du syndrome grippal ont fait

environ 140 000 visites aux services d’urgence de l’Ontario de plus que le groupe de référence au cours de la même période.

Le nombre de visites effectuées pour d’autres raisons est demeuré équivalent au groupe de référence. Le profil des visites aux

services d’urgence en raison de symptômes de la grippe est identique à celui des cas d’hospitalisation attribuables au H1N1/à

la grippe, bien que l’augmentation des volumes de patients dans les services d’urgence ait commencé relativement plus tôt

autant lors de la première que de la seconde vague.

ii. Même si certains patients ont reçu un diagnostic de H1N1 au service d’urgence, les patients présentant des symptômes du syndrome grippal n’ont pas

tous été testés et officiellement diagnostiqués avant leur congé.

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10 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

En octobre et en novembre 2009, les patients présentant des symptômes du syndrome grippal ont effectué environ

230 000 visites aux services d’urgence de l’Ontario, ce qui représente un patient des services d’urgence sur quatre. Dans

l’ensemble, le nombre de visites de patients présentant des symptômes du syndrome grippal a été 92 % plus élevé que la

moyenne antérieure pour octobre et novembre. La plus grande augmentation proportionnelle au chapitre de l’utilisation

des services d’urgence a été observée chez les personnes âgées de 5 à 19 ans (hausse de plus de 200 %, ou presque

43 000 visites). Cependant, seul un faible pourcentage des patients de ce groupe d’âge a été hospitalisé (2,3 %, par rapport à

3,7 % pour le groupe de référence). L’utilisation des services d’urgence chez les personnes âgées a relativement peu changé

(hausse de 14 %, ou 3 600 visites) au cours de la même période d’octobre à novembre. Conformément aux données de

référence, une proportion élevée de personnes âgées de 65 ans ou plus ayant effectué une visite à un service d’urgence

(environ 45 %) ont été hospitalisées.

Figure 4 : Visites aux services d’urgence de l’Ontario effectuées par des patients présentant des symptômes du syndrome grippal

Remarque Le groupe de référence correspond à une moyenne sur trois ans, de 2006-2007 à 2008-2009. Source Système national d’information sur les soins ambulatoires, de 2006-2007 à 2009-2010, Institut canadien d’information sur la santé.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 11

Les hôpitaux ont-ils été en mesure d’affronter l’augmentation soudaine du nombre de patients? Au point culminant de l’activité hospitalière de la seconde vague, les hôpitaux ont accueilli un grand nombre de

patients atteints du H1N1/de la grippe en augmentant le nombre total de patients admis, en réorganisant l’occupation

des lits d’hôpitaux et des unités de soins intensifs réservés aux patients nécessitant d’autres types de soins et en

augmentant leur capacité de ventilation.

Les données complètes sur les hospitalisations pendant la période de pandémie pourraient fournir certains indices afin de déterminer si le H1N1 a eu des répercussions sur d’autres parties du système hospitalier. Par exemple, a-t-on observé des changements, comme un nombre inférieur de cas ou une diminution de la durée des séjours, pour d’autres groupes de diagnostics occupant des lits d’hôpitaux ou ayant nécessité des soins intensifs ou des ventilateurs? Nous avons examiné ces questions dans le cas des patients hospitalisés à l’extérieur du Québec.iii

À l’extérieur du sommet de l’activité hospitalière au cours de la seconde vague, les patients atteints du H1N1/de la grippe ne représentaient pas un volet important de l’activité des hôpitaux de soins de courte durée. Les patients atteints du H1N1/de la grippe ne représentaient que 0,2 % du nombre total de sorties, 0,4 % du nombre de patients des unités de soins intensifs et 0,7 % des patients nécessitant une ventilation artificielle invasive. Au cours de la même période, le nombre d’hospitalisations ou d’admissions dans les unités de soins intensifs a peu varié chez les patients nécessitant d’autres types de soins, tandis que l’utilisation des ventilateurs a augmenté de 8 %.

Cependant, pour comprendre exactement comment les hôpitaux ont affronté l’augmentation soudaine du volume de patients, nous avons axé notre analyse sur la période culminante de l’activité hospitalière au cours de la seconde vague, soit du 25 octobre au 28 novembre 2009, lorsqu’au moins 1 000 patients atteints du H1N1/de la grippe obtenaient leur congé de l’hôpital chaque semaine.

Hospitalisations

Au cours de cette période, les patients atteints du H1N1/de la grippe représentaient 3,4 % de toutes les sorties en soins de courte durée. Environ la moitié du groupe de patients atteints du H1N1/de la grippe ont été accueillis grâce à l’acceptation d’une surcharge de patients, le nombre global d’hospitalisations étant supérieur de 1,7 % aux moyennes antérieures. Les données laissent entendre que l’on a probablement réussi à accueillir l’autre moitié des patients atteints du H1N1/de la grippe en réorganisant le taux d’occupation dans d’autres secteurs.

• Les données sur les services d’urgence de l’Ontario indiquent que le nombre de visites des patients (pour une raison autre que des symptômes du syndrome grippal) était conforme aux données de référence, ce qui donne à penser que la peur d’attraper le H1N1 n’a pas empêché les patients de visiter les services d’urgence. La situation avait été tout à fait différente lors de l’éclosion de SRAS, où l’on avait constaté une baisse marquée des visites dans les services d’urgence14.

• La faible baisse du nombre d’hospitalisations chez les patients atteints d’autres problèmes de santé a principalement touché deux secteurs. On a observé un changement dans le nombre de patients admis avec rendez-vous (baisse de 2,7 %, ou 1 162 cas), ce qui indique que l’on a peut-être dû reporter certaines interventions chirurgicales prévues. On a également enregistré une proportion inférieure d’hospitalisations de patients souffrant d’angine ou de douleur thoracique (baisse de 20 %, ou plus de 800 cas). Il est possible que l’on ait donné à ces patients des indications quant à la gestion de leurs symptômes à la maison et qu’on leur ait conseillé de revenir au service d’urgence si leur état se détériorait.

iii. Puisque les données complètes du Québec pour la période de pointe de la seconde vague (soit, dans le cadre de la présente analyse, les patients ayant

obtenu leur congé entre le 25 octobre et le 28 novembre 2009) n’étaient pas accessibles, les données de cette province sont exclues de l’analyse.

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12 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Tableau 2 : Variation du pourcentage d’utilisation des soins hospitaliers par rapport à la moyenne antérieure lors du sommet de l’activité hospitalière liée au H1N1 (du 25 octobre au 28 novembre 2009), Canada, à l’exclusion du Québec

Sorties des hôpitaux Unité de soins intensifs Ventilations

Nombre total de patients +1,7 % Aucun changement +14 %

Nombre total de patients à l’exclusion des patients atteints du H1N1/de la grippe

-1,7 % -4,6 % +7 %

Source Base de données sur les congés des patients, 2006-2007 à 2009-2010, Institut canadien d’information sur la santé.

Soins intensifs Les unités de soins intensifs (USI) affichent généralement des taux d’occupation élevés, ce qui offre peu de souplesse pour affronter une augmentation soudaine et inattendue du volume de patients15, 16. Lors de la période de pointe de la seconde vague d’hospitalisations, presque 1 000 (970) patients atteints du H1N1/de la grippe à l’extérieur du Québec ont eu besoin de soins intensifs. Au cours de cette période, le nombre de patients dans les unités de soins intensifs est demeuré semblable à celui des années précédentes : une hausse des patients atteints du H1N1/de la grippe dans les unités de soins intensifs signifiait un nombre inférieur d’admissions (baisse de 4,6 %) aux soins intensifs pour les patients souffrant d’autres problèmes de santé.

Les plans d’intervention en cas de pandémie ainsi que les autres plans de mesures d’urgence en cas de catastrophe aident les hôpitaux à gérer de façon proactive la capacité des unités de soins intensifs lorsqu’ils prévoient une hausse soudaine et inhabituelle de l’activité, comme c’était le cas du H1N115. Par exemple, il est possible de soigner en chambre standard (en exerçant une surveillance accrue) certains groupes de patients qui auraient été normalement admis dans les unités de soins intensifs. Les groupes de patients dont le recours aux soins intensifs était inférieur à celui du groupe de référence semblent se conformer à la stratégie de gestion du taux d’occupation :

• Nouveau-nés normaux : Dans l’ensemble, le nombre d’admissions aux soins intensifs des bébés à terme sans problèmes de santé documentés était inférieur de 44 % aux données de référence. Le recours aux soins intensifs chez les nouveau-nés présentant un faible poids à la naissance ou des problèmes de santé importants est demeuré pratiquement le même.

• Cardiologie : On a constaté une baisse de 14 % au chapitre des admissions aux soins intensifs chez les patients en cardiologie atteints d’affections comme la douleur thoracique, l’angine et l’arythmie par rapport au groupe de référence.

• Chirurgie cardiaque : Le nombre de patients subissant une chirurgie cardiaque est resté semblable aux données de référence, ce qui indique l’absence de tendance généralisée à l’annulation des interventions cardiaques. Cependant, au cours de cette période, la proportion de patients subissant une chirurgie cardiaque et admis aux soins intensifs a chuté de 2 % par rapport aux années précédentes. Bien qu’il s’agisse d’une faible variation en pourcentage, les patients subissant une chirurgie cardiaque constituent l’un des groupes qui ont le plus recours aux soins intensifs.

Ces trois groupes de patients combinés représentaient 85 % de la diminution de l’utilisation des soins intensifs (par rapport aux données de référence) lors du sommet des hospitalisations de la pandémie.

Ventilation Au point culminant de l’activité hospitalière de la seconde vague, le nombre de patients qui ont eu besoin de ventilation artificielle invasive était supérieur de 14 % aux données de référence. La moitié de cette augmentation est attribuable aux patients atteints du H1N1/de la grippe qui avaient besoin de ventilation, tandis que l’autre moitié est attribuable aux patients atteints d’un large éventail de problèmes de santé, ce qui englobe la chirurgie valvulaire, les problèmes respiratoires (comme la maladie pulmonaire obstructive chronique, la pneumonie et l’insuffisance respiratoire), la septicémie, les empoisonnements ou les effets toxiques de médicaments ainsi que les soins palliatifs.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 13

La capacité d’accueillir les patients atteints du H1N1/de la grippe et d’augmenter les services de ventilation offerts aux patients souffrant d’autres problèmes de santé pourrait indiquer une hausse de la capacité de ventilation au Canada. Alors qu’environ 1 400 patients atteints d’un problème de santé ont reçu des services de ventilation invasive au cours de la semaine la plus achalandée de la pandémie, un nombre encore supérieur de patients (environ 1 500 patients ayant reçu leur congé au cours de la semaine du 7 mars 2010) a obtenu des soins de ventilation quelques mois plus tard. Il est possible que les préoccupations soulevées par les médecins des soins intensifs après la première vague de H1N1 aient constitué un facteur contribuant à l’augmentation de la capacité de ventilation17. Bon nombre de provinces et de territoires ont accru leur capacité de ventilation en achetant des ventilateurs supplémentaires et en améliorant la formation du personnel quant à l’utilisation de ces appareils. De plus, les provinces avaient la possibilité de tirer parti des ressources d’urgence de la Réserve nationale de secours si elles avaient de la difficulté à faire face aux pressions exercées par les patients gravement atteints du H1N1/de la grippe. En juillet 2009, l’ASPC a annoncé qu’elle prévoyait acheter 370 ventilateurs supplémentaires pour le compte de la Réserve nationale de secours, ce qui donne un total de 500 appareils18.

Quels ont été les coûts engendrés par le H1N1/la grippe pour le système hospitalier de soins de courte durée?

Les coûts associés aux soins offerts aux patients hospitalisés en raison du H1N1/de la grippe étaient importants

(estimés à environ 200 millions de dollars à l’exclusion des honoraires de médecins), mais relativement faibles par

rapport à l’ensemble des dépenses liées à la pandémie.

Il est possible d’estimer les coûts associés aux patients atteints du H1N1/de la grippe pour le système hospitalier de soins de

courte durée. Les estimations de coûts présentées dans ce rapport englobent les coûts engagés par les hôpitaux lors de la

prestation des services, mais excluent les honoraires des médecins, puisque ces derniers sont habituellement rémunérés

directement par leur province ou territoire et non par leur hôpital.

En utilisant les coûts par cas pondéré de 2008-2009 pour tous les groupes d’âge, un patient atteint du H1N1 affichait un

coût moyen d’environ 11 000 $ par admission, tandis que le coût moyen d’un patient du groupe combiné H1N1/grippe était

de 9 600 $.

Entre avril et décembre 2009, le total des coûts des patients hospitalisés en raison du H1N1/de la grippe était estimé à

146 millions de dollars (114 millions de dollars pour les cas de H1N1 expressément déclarés). Cette estimation a été établie en

présumant que les coûts dans la province de Québec (qui n’utilise pas le système de PCR) étaient semblables à ceux du reste

du pays.

Pondération de la consommation des ressources Les coûts sont estimés en fonction de la pondération de la consommation des ressources (PCR), une valeur qui représente les ressources relatives utilisées par rapport à un patient moyen. Le patient moyen d’un hôpital de soins de courte durée, pour toutes les catégories de diagnostics, est associé à une PCR de 1. Les ressources utilisées par les patients atteints du H1N1 étaient relativement supérieures à celles du patient moyen. La PCR moyenne pour le H1N1 était de 2,0; pour le H1N1/la grippe, elle se situait à 1,7. Comme c’est le cas pour de nombreux groupes de maladies, la PCR des patients atteints du H1N1/de la grippe augmentait avec l’âge, allant de 1,3 pour les enfants d’âge préscolaire à 2,1 pour les personnes âgées de 65 ans ou plus.

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14 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Lors de la pandémie, les hôpitaux de soins de courte durée ont aussi engagé des coûts liés à l’augmentation de l’activité au

sein de leur service d’urgence. En Ontario, le nombre de patients présentant des symptômes de syndrome grippal qui ont

effectué une visite aux services d’urgence était supérieur de 140 000 aux données d’une année de référence. Toujours à l’aide

de la méthode du coût par cas pondéré, on estime que les visites supplémentaires aux services d’urgence en Ontario ont

coûté 19,6 millions de dollars. Les données sur l’activité des services d’urgence n’étaient pas disponibles dans les autres

provinces. Même si des données étaient disponibles, il est possible que celles-ci ne soient pas directement comparables, car

quelques provinces ou territoires utilisent des modèles différents, comme les cliniques de diagnostic de la grippe, pour traiter

les patients atteints du H1N1. Cependant, si toutes les provinces ont connu une hausse du nombre de visites aux services

d’urgence par habitant semblable à celle qui a été constatée en Ontario, les coûts supplémentaires liés aux services d’urgence

à l’échelle du pays totaliseraient probablement près de 50 millions de dollars.

De quelle façon se compare le coût des hospitalisations en raison du H1N1 aux autres coûts engagés en réaction à la

pandémie? Aucune analyse exhaustive des coûts engagés pour faire face à la pandémie de H1N1 n’avait été publiée au

moment où l’on a mené la présente analyse. Les médias ont estimé le total des coûts provinciaux et fédéraux à plus de

2 milliards de dollars. Ces coûts englobent l’achat et l’administration de vaccins; l’achat et la distribution d’antiviraux;

l’amélioration des interventions en cas d’urgence, y compris la surveillance, la gestion des éclosions et la recherche rapide;

la sensibilisation du public et la diffusion de renseignements sur les soins personnels; les visites chez le médecin et les

hospitalisations. Dans l’ensemble, les coûts d’hospitalisation pancanadiens ne semblent constituer qu’une petite partie

des totaux estimés.

En quoi les patients atteints du H1N1/de la grippe étaient-ils différents des patients atteints d’une grippe saisonnière typique? À l’appui des constatations précédentes, les patients hospitalisés atteints du H1N1/de la grippe étaient plus jeunes que

les patients atteints d’une grippe saisonnière typique.

Les caractéristiques propres aux comorbidités étaient différentes. Les patients hospitalisés en raison du H1N1/de la

grippe étaient plus susceptibles d’être des femmes enceintes ou de présenter des comorbidités respiratoires (asthme

ou autres maladies pulmonaires chroniques) que lors d’une saison grippale habituelle.

Les patients atteints du H1N1/de la grippe étaient plus susceptibles d’avoir besoin de soins intensifs et de ventilation

que les cas de grippe ordinaire; cependant, l’ampleur des écarts était moindre que celle qu’indiquaient des

études précédentes.

Âge Pour se préparer efficacement à une pandémie, les hôpitaux doivent essayer de prévoir le nombre d’admissions et le moment où elles auront lieu, ainsi que le profil des patients ayant besoin de soins. Par exemple, il se peut que les enfants nécessitent des modalités de soins (soins dispensés par les parents) et du personnel différents de ceux des autres groupes d’âge.

Le H1N1/la grippe ont eu des retombées considérables. Dans tous les groupes d’âge, les taux d’hospitalisation en raison du H1N1/de la grippe entre avril et décembre 2009 étaient supérieurs à ceux de la grippe saisonnière. Il faut toutefois interpréter avec prudence l’ampleur de l’écart par rapport au groupe de référence en raison des problèmes connus associés au manque d’examen et de documentation de la grippe saisonnière dans les données sur les sorties19.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 15

Figure 5 : Taux d’hospitalisation selon le groupe d’âge : H1N1/grippe et groupe de référence atteint de la grippe

Répartition des cas en pourcentage selon le groupe d’âge

H1N1/grippe 21 19 47 14

Groupe de référence atteint de la grippe

26 11 26 37

Remarques Le groupe de référence correspond à une moyenne sur trois ans des hospitalisations attribuables à la grippe à l’échelle pancanadienne, de 2006-2007 à 2008-2009. Les données du Québec d’octobre à décembre 2009 ont été ajustées pour tenir compte des données non disponibles au moment de l’analyse. Sources Base de données sur les congés des patients, 2006-2007 à 2009-2010, Institut canadien d’information sur la santé; Fichier des hospitalisations MED-ÉCHO, 2006-2007 à 2008-2009, et tableau spécial de données provisoires, 2009-2010, ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec; données tirées du recensement et de sources administratives sur la natalité, la mortalité et la migration, Division de la démographie, Statistique Canada.

Dans une saison grippale typique, les jeunes enfants et les personnes âgées présentent les taux d’hospitalisation les plus élevés20; le profil des patients atteints du H1N1/de la grippe était toutefois différent sur deux plans distincts :

• le taux d’hospitalisation des jeunes enfants était significativement supérieur à celui de tous les autres groupes d’âge;

• un taux d’hospitalisation plus élevé chez les 20 à 64 ans (le groupe d’âge le plus important) signifie que le plus grand nombre de patients hospitalisés (47 %) étaient âgés de 20 à 64 ans.

Comorbidités Les hypothèses de planification relatives à la proportion de patients qui présentent un état médicalement complexe influent

également sur les niveaux de soins hospitaliers et de personnel requis. Les craintes initiales au sujet du H1N1/de la grippe

étaient axées sur le fait que le virus s’attaquait à des personnes jeunes et apparemment en santé21. L’ASPC a indiqué que les

femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans (et plus particulièrement ceux de moins de deux ans) couraient un

risque accru de développer des complications attribuables au H1N1, tout comme les personnes atteintes d’une maladie

cardiaque chronique, d’une maladie rénale, de diabète, d’asthme, d’une maladie pulmonaire chronique, d’obésité ou

d’immunodéficience ainsi que les fumeurs actuels7.

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16 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Bon nombre de ces problèmes (mais pas tous) peuvent être explorés dans les données sur les sorties des hôpitaux. Les patients hospitalisés en raison du H1N1/de la grippe étaient plus susceptibles de présenter certains troubles respiratoires (maladie pulmonaire chronique ou asthme) ou d’être des femmes enceintes que les patients hospitalisés en raison de la grippe faisant partie du groupe de référence. En revanche, les patients atteints d’une maladie cardiaque chronique, de diabète ou d’une maladie rénale étaient légèrement moins susceptibles de faire partie du groupe H1N1/grippe que du groupe de référence. Les données sur les sorties ne renseignent pas de manière exhaustive sur l’obésité ou le tabagisme.

Les raisons de ces variations dans les caractéristiques des comorbidités ne sont pas claires. La différence par rapport au groupe de référence peut en partie s’expliquer par les analyses plus poussées effectuées pendant la période de pandémie : selon les lignes directrices, tous les patients qui présentaient des symptômes du syndrome grippal devaient être testés, tandis que les analyses réalisées pendant la saison grippale ciblent peut-être davantage les personnes atteintes d’un trouble chronique.

Figure 6 : Caractéristiques des comorbidités des patients hospitalisés : H1N1/grippe et groupe de référence

Remarque Le groupe de référence correspond à une moyenne sur trois ans des hospitalisations attribuables à la grippe à l’échelle pancanadienne, de 2006-2007 à 2008-2009. Sources Base de données sur les congés des patients, 2006-2007 à 2009-2010, Institut canadien d’information sur la santé; Fichier des hospitalisations MED-ÉCHO, 2006-2007 à 2008-2009, et tableau spécial de données provisoires, 2009-2010, ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 17

Unité de soins intensifs et ventilation Selon certaines études, la planification en cas de pandémie était essentiellement axée sur la santé publique et les

répercussions sur les soins aux patients hospitalisés — et particulièrement sur les services spécialisés pour patients

hospitalisés — avaient parfois été négligées15. Nous savons qu’au chapitre de la durée du séjour, la répartition des patients

atteints du H1N1/de la grippe ne différait pas tellement de celle des patients du groupe de référence (atteints de la grippe

saisonnière habituelle). Un patient typique atteint du H1N1/de la grippe demeurait à l’hôpital pendant trois jours, bien que

les cas variaient considérablement. Une grande proportion (40 %) de patients ont été hospitalisés pendant un jour ou deux

seulement, tandis qu’un nombre significatif (25 %) l’ont été pendant une semaine ou plus. C’est ce dernier groupe qui soulève

le plus de préoccupations dans la planification en cas de pandémie, et ce, en raison de son recours accru aux soins intensifs

et à la ventilation artificielle invasive. La plupart des unités de soins intensifs du Canada fonctionnent à quasi pleine capacité,

si bien que même une légère augmentation de patients peut avoir des répercussions majeures sur le système15, 16.

Selon des études antérieures, de 25 à 35 % des patients atteints du H1N1 avaient nécessité des soins intensifs 21-25.

Les données des hôpitaux canadiens révèlent qu’environ 2 165 patients ont eu besoin de soins intensifs, soit 15 % des cas

d’hospitalisation en raison du H1N1/de la grippe (contre 11 % au cours des années de référence). En outre, on estime que

1 130 patients atteints du H1N1/de la grippe ont reçu une ventilation artificielle invasive (8 % en 2009 contre 5 % au cours des

années de référence). Bien que les besoins en soins intensifs et en ventilation invasive étaient plus élevés chez les patients

atteints du H1N1/de la grippe que dans les années de référence, l’ampleur de cette différence était beaucoup plus faible que

ne l’indiquaient les estimations initiales si l’on tient compte des groupes H1N1 et grippe. La proportion de patients gravement

malades était un peu plus élevée chez ceux qui avaient reçu un diagnostic de H1N1 que chez ceux du groupe combiné H1N1

et grippe.

Figure 7 : Proportion de patients hospitalisés nécessitant des soins intensifs ou une ventilation artificielle invasive

Remarques Le groupe de référence correspond à une moyenne sur trois ans des hospitalisations attribuables à la grippe à l’échelle pancanadienne, de 2006-2007 à 2008-2009. Les données du Québec d’octobre à décembre 2009 ont été ajustées pour tenir compte des données non disponibles au moment de l’analyse. Sources Base de données sur les congés des patients, 2006-2007 à 2009-2010, Institut canadien d’information sur la santé; Fichier des hospitalisations MED-ÉCHO, 2006-2007 à 2008-2009, et tableau spécial de données provisoires, 2009-2010, ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.

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18 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

La pandémie a eu un effet sur les ressources des unités de soins intensifs, non seulement en raison du nombre de patients,

mais également de la durée pendant laquelle ces patients ont eu besoin de soins intensifs. À l’extérieur du Québec, la durée

médiane du séjour à l’unité de soins intensifs des patients atteints du H1N1/de la grippe était de 93 heures (3,9 jours). Les

séjours médians à l’unité de soins intensifs ont été les plus longs pour les 20 à 64 ans (103 heures ou 4,3 jours); les plus courts

concernaient les 4 ans et moins (56 heures ou 2,3 jours) et les 5 à 19 ans (58 heures ou 2,4 jours). Le Québec consigne les

séjours à l’unité de soins intensifs en jours plutôt qu’en heures. Dans cette province, le séjour médian à l’unité de soins

intensifs était de 3 jours.

Comme de nombreux patients ont eu un séjour prolongé à l’unité de soins intensifs, le séjour moyen (170 heures ou 7,1 jours)

était plus long que le séjour médian (3,9 jours). Le séjour moyen à l’unité de soins intensifs des patients atteints du H1N1/de la

grippe était quelque peu inférieur aux 10 jours utilisés dans certains modèles hospitaliers de planification en cas de pandémie15.

L’âge des patients influe également sur les besoins en équipement et en personnel au sein de l’unité de soins intensifs. Les

patients de 4 ans et moins ont enregistré les taux d’hospitalisation les plus élevés en raison du H1N1/de la grippe, mais une

fois hospitalisés, ils étaient les moins susceptibles d’avoir besoin de soins intensifs ou de ventilation. À l’inverse, les patients

de 20 à 64 ans étaient les moins susceptibles d’être hospitalisés, mais ceux qui avaient été admis étaient plus susceptibles de

nécessiter des soins intensifs ou une ventilation.

Les antiviraux ou les programmes de vaccination ont-ils eu une incidence sur le recours aux services hospitaliers? Les antiviraux ont joué un rôle important dans le traitement lors de la seconde vague et leur utilisation a coïncidé avec

une baisse de la proportion de patients nécessitant des soins intensifs ou une ventilation.

La campagne de vaccination a débuté au moment où la seconde vague de H1N1 prenait de l’ampleur. Des études plus

approfondies sont nécessaires pour comprendre son incidence sur les hospitalisations et le recours aux soins intensifs.

La durée et la gravité de la période de pointe d’une pandémie ont une incidence majeure sur la façon dont les hôpitaux sont

touchés. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte. Par exemple, le sommet de l’activité du H1N1 a été influencé par la

transmission et la propagation de la grippe, lesquelles étaient influencées à leur tour par le niveau d’immunité acquis dans les

collectivités durant la première vague, les conditions météorologiques et le niveau d’humidité ainsi que la prévalence de virus

concurrents26. D’autres facteurs étaient davantage du ressort du système de santé, notamment l’efficacité des campagnes de

sensibilisation auprès du public visant à réduire la transmission, par exemple en invitant les gens malades à ne pas se rendre à

l’école ou au travail, en renseignant sur la façon adéquate de tousser ou en insistant sur l’importance de se laver les mains. Le

présent rapport ne traite pas de ces questions, mais fournit certains renseignements sur deux autres activités du système de

santé susceptibles d’avoir influé sur la propagation et la gravité du H1N1 : la vaccination et l’administration des antiviraux.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 19

Antiviraux Les antiviraux, comme le Tamiflu, peuvent servir à traiter les personnes diagnostiquées à un stade précoce de la maladie.

Des données probantes démontrent l’efficacité des antiviraux dans la réduction de la durée et de la gravité de la maladie,

lorsqu’ils sont administrés dans un délai approprié à partir de l’apparition des symptômes27. Les antiviraux peuvent également

servir à prévenir la grippe chez une personne avant ou après son exposition à une personne infectée, mais leur utilisation

prophylactique n’a pas été recommandée pendant la pandémie. L’information sur les antiviraux est disponible pour

neuf provinces : la Colombie-Britannique, l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-

Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador. Plus de 362 000 ordonnances y ont été exécutées entre avril

et décembre 2009. Il s’agit peut-être d’une coïncidence, puisque les données de certaines provinces ne renseignent pas sur

les antiviraux prescrits à l’hôpital ou à des populations données (voir l’annexe pour obtenir de plus amples renseignements).

Les antiviraux ont été très peu utilisés avant septembre 2009. Les leçons tirées de la première vague de H1N1 ont peut-être

contribué à accroître l’utilisation des antiviraux afin de réduire la morbidité et la mortalité des cas ultérieurs. Avant la seconde

vague, d’importantes campagnes de sensibilisation ont été menées auprès des dispensateurs de soins de santé primaires

concernant les directives de traitement des patients (notamment ceux à risque élevé de complication, comme les femmes

enceintes) au moyen de l’administration d’un antiviral à un stade précoce de l’infection respiratoire28. Au cours de la semaine

du 1er novembre 2009 uniquement, plus de 96 000 ordonnances ont été exécutées dans les neuf provinces mentionnées

ci-dessus.

Figure 8 : Antiviraux prescrits par rapport aux hospitalisations liées au H1N1/à la grippe (selon la date d’admission), avril à décembre 2009

Sources Base de données sur les congés des patients, 2009-2010 et Système national d’information sur l’utilisation des médicaments prescrits, du 1er avril 2009 au 31 décembre 2009 pour le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et la Saskatchewan, Institut canadien d’information sur la santé; tableaux spéciaux de données sur les antiviraux, ministère des Services de santé de la Colombie-Britannique, ministère de la Santé et du Mieux-être de l’Alberta, ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse, ministère de la Santé et du Mieux-être de l’Île-du-Prince-Édouard et ministère de la Santé et des Services communautaires de Terre-Neuve-et-Labrador.

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20 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

En octobre et en novembre, le recours important aux antiviraux coïncidait avec des proportions plus faibles de patients

hospitalisés ayant besoin de soins intensifs et de ventilation artificielle invasiveiv. Nous ne savons pas si cette situation est

précisément attribuable à l’administration d’antiviraux ou si elle reflétait un changement dans le profil des patients hospitalisés

(comme un nombre accru d’admissions de patients moins gravement malades) au cours de cette période. Aucun lien n’a

toutefois été observé entre une utilisation accrue d’antiviraux et une augmentation de la proportion de séjours courts (un ou

deux jours) chez les cas de H1N1/de grippe.

Figure 9 : Antiviraux prescrits par rapport aux admissions aux soins intensifs et aux admissions avec ventilation artificielle invasive (selon la date d’admission), avril à décembre 2009

Remarque Les courbes relatives aux admissions aux soins intensifs et aux admissions avec ventilation ont été lissées au moyen de la technique du lissage des moyennes mobiles sur trois semaines. Sources Base de données sur les congés des patients, 2009-2010 et Système national d’information sur l’utilisation des médicaments prescrits, 1er avril au 31 décembre 2009 pour le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et la Saskatchewan, Institut canadien d’information sur la santé; tableaux spéciaux de données sur les antiviraux, ministère des Services de santé de la Colombie-Britannique, ministère de la Santé et du Mieux-être de l’Alberta, ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse, ministère de la Santé et du Mieux-être de l’Île-du-Prince-Édouard et ministère de la Santé et des Services communautaires de Terre-Neuve-et-Labrador.

Vaccinations

Étant donné que le H1N1 était un nouveau virus, rares étaient ceux qui étaient déjà immunisés contre lui, à l’exception des personnes âgées. Le vaccin contre le H1N1 stimule la production d’anticorps contre le virus par le système immunitaire et aide le corps à combattre l’infection dans les 10 à 14 jours suivant la vaccination28. Santé Canada a approuvé un vaccin contre le H1N1 à la mi-octobre 2010; peu après, les provinces et les territoires mettaient en œuvre des campagnes de vaccination massives29.

iv. Les antiviraux étant généralement administrés aux patients au début de l’hospitalisation, l’information sur les hospitalisations traitée dans cette section est

axée sur la date d’admission. Les analyses présentées ailleurs dans le rapport mettent en évidence les données sur les hospitalisations en fonction de la date de sortie.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 21

Les données hebdomadaires sur la vaccination sont disponibles pour six provinces : Terre-Neuve-et-Labrador, l’Île-du-Prince-Édouard, le Québec, le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta. Plus de 7 millions de vaccins ont été administrés parmi ces six provinces entre la fin octobre et décembre 2009. En outre, 7,2 millions de vaccins ont été administrés au Nouveau-Brunswick, en Ontario et en Colombie-Britannique, provinces pour lesquelles les données ont été déclarées différemment.

Les enfants de six mois à quatre ans étaient vaccinés en priorité au pays, notamment dans les cinq provinces pour lesquelles des données détaillées sont disponibles. Selon les données, cette stratégie a été mise en œuvre avec succès : les enfants de quatre ans et moins ont été vaccinés avant les autres groupes d’âge. Par contre, les données sont limitées par le fait qu’elles indiquent le nombre de vaccins administrés plutôt que le nombre de personnes l’ayant reçu. Les premières lignes directrices recommandaient que les enfants de moins de neuf ans reçoivent deux demi-doses à 21 jours d’intervalle. Le 20 novembre 2009, cette recommandation a été remplacée par une dose unique pour les enfants en santé de trois à neuf ans. Les lignes directrices concernant les enfants de six mois à deux ans ou les enfants atteints d’une maladie chronique sont demeurées les mêmes30.

Figure 10 : Taux de vaccination cumulatif selon le groupe d’âge par rapport aux hospitalisations liées au H1N1/à la grippe

Remarques Les données du Québec d’octobre à décembre 2009 ont été ajustées pour tenir compte des données non disponibles au moment de l’analyse. Les données de la Saskatchewan selon l’âge n’étaient pas disponibles pour les Premières nations (8,8 % des vaccins soumis); elles ont été exclues. Sources Base de données sur les congés des patients, 2009-2010, Institut canadien d’information sur la santé; tableau spécial de données provisoires, 2009-2010, Fichier des hospitalisations MED-ÉCHO, ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec; données tirées du recensement et de sources administratives sur la natalité, la mortalité et la migration, Division de la démographie, Statistique Canada; données hebdomadaires sur la vaccination relatives à certains groupes d’âge, du 1er avril 2009 au 31 décembre 2009, gouvernements de l’Alberta, du Manitoba, de l’Île-du-Prince-Édouard, de Terre-Neuve-et-Labrador et de l’Institut national de santé publique du Québec.

La vaccination a-t-elle eu une incidence sur la réduction des hospitalisations liées au H1N1? Il est difficile de répondre à cette

question pour plusieurs raisons. Le calendrier de distribution des vaccins a coïncidé avec l’accélération de la seconde vague.

Comme le vaccin assurait l’immunité dans les 10 à 14 jours suivant son administration, il est peu probable qu’il ait eu une

incidence significative sur l’ampleur de la période de pointe de la seconde vague. Toutefois, le H1N1 était un nouveau virus,

différent de la grippe courante; il est donc possible que le vaccin ait joué un rôle important dans la prévention ou la réduction

des conséquences d’une troisième vague potentielle.

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22 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Les résultats des études sur le vaccin contre le H1N1 commencent tout juste à être connus. Selon Statistique Canada, 41 % des Canadiens se sont fait vacciner, soit quelque 11,6 millions de personnes, un nombre excédant celui enregistré habituellement lors d’une grippe saisonnière29. D’autres études d’envergure examinant la mise en œuvre et l’évaluation des programmes de vaccination ont été coordonnées par le Réseau de recherche sur l’influenza de l’ASPC et des IRSC31. Les résultats de ces études pourraient contribuer à faire la lumière sur l’incidence des campagnes de vaccination sur le nombre de patients atteints du H1N1/de la grippe ayant nécessité des soins hospitaliers.

Résumé

Au Canada, plus de 15 000 patients ont été hospitalisés en raison du H1N1/de la grippe; deux tiers d’entre eux ont nécessité

des soins au cours d’une période de quelques semaines à l’automne 2009. Dans l’ensemble, le système hospitalier a été en

mesure de prendre en charge ces patients ainsi que les services spécialisés dont ils ont eu besoin. Même si peu de gens

s’attendent à ce que le H1N1 représente un facteur déterminant lors de la saison grippale 2010-2011, de nouvelles souches de

grippe (ou d’autres virus) mettront sans aucun doute notre système de soins de santé à l’épreuve. Une bonne compréhension

de la pandémie de H1N1 dans les hôpitaux de soins de courte durée sera essentielle aux systèmes de santé au moment où

ils examineront et modifieront leur plan d’intervention en cas de pandémie. Le H1N1 est survenu à une période différente de

l’année et a touché des populations différentes de celles atteintes de la grippe saisonnière. En outre, une proportion plus

élevée de patients hospitalisés ont nécessité des services spécialisés et limités, comme les soins intensifs et la ventilation.

Les plans d’intervention hospitaliers en cas de pandémie sont conçus pour accroître la capacité d’appoint afin de répondre

aux besoins et s’appuient sur de multiples hypothèses concernant la nature de la pandémie. De l’information pertinente tirée

de la pandémie de 2009 devrait faire la lumière sur les modèles utilisés et aider les hôpitaux à mieux se préparer.

Pour un complément d’information

Ce document est accessible gratuitement dans les deux langues officielles sur le site Web de l’ICIS au www.icis.ca. Vous

trouverez également, sur le site de l’ICIS :

• des diapositives présentant les points saillants du rapport, qui peuvent être utilisées pour communiquer les résultats de l’analyse;

• de l’information sur les autres activités de l’ICIS liées au H1N1, notamment des conseils sur la collecte de données sur le H1N1 à l’intention des professionnels de l’information sur la santé.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 23

Remerciements

L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) souhaite remercier les nombreuses personnes qui ont contribué à la

réalisation de la présente analyse, particulièrement les représentants gouvernementaux qui ont fourni de l’information sur les

directives en matière d’analyses, d’utilisation des antiviraux et distribution des vaccins. Nous sommes conscients que ces

données ne seraient pas disponibles sans le dévouement et l’engagement des partenaires en santé publique partout au pays.

Plusieurs représentants de la santé publique ont consacré du temps à la conceptualisation du présent document et à la

révision de certaines conclusions :

• Dr Gaston De Serres, Institut national de santé publique du Québec

• Dr Cordell Neudorf, Région sanitaire de Saskatoon

• Dre Louise Pelletier, Agence de la santé publique du Canada

• Dr Brian Schwartz, Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé

Nous tenons aussi à exprimer notre reconnaissance au personnel de l’ICIS qui a contribué à la réalisation de la présente

analyse, notamment Jennifer Frood, Tracy Johnson, Jenny Lineker, Janet Manuel, Kathleen Morris, Jessica Ramirez-Mendoza

et Simon Tavasoli.

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24 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Annexe : Notes techniques

Analyses en laboratoire pour le H1N1

Les organismes provinciaux de santé publique du pays ont fourni des directives formelles concernant les analyses en

laboratoire relativement au H1N1. La méthode privilégiée pour le prélèvement des échantillons était la technique de l’écouvillon

nasal. Les provinces recommandaient que soient testés tous les patients hospitalisés présentant des symptômes du syndrome

grippal ou des troubles respiratoires précis comme l’asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique. À l’échelle du

pays, les directives étaient venues à des moments un peu différents : des provinces et territoires les ont fournies dès avril ou

mai et d’autres, à la fin de septembre. Le degré de précision de ces directives variait en outre d’une province et d’un territoire

à l’autre. Pour obtenir de plus amples renseignements à ce sujet, veuillez consulter le document « Résumé des directives

d’analyse » au www.icis.ca.

Patients hospitalisés atteints du H1N1/de la grippe et patients hospitalisés du groupe de référence

Sources de données

L’ICIS tient à jour la Base de données sur les congés des patients (BDCP), qui contient des données démographiques,

administratives et cliniques sur toutes les sorties des hôpitaux de soins de courte durée au Canada, sauf le Québec. Aux fins

de la présente analyse, les données sur les hospitalisations pour l’ensemble des territoires et provinces, à l’exception du

Québec, sont tirées de la BDCP. Les données sont abrégées à partir du dossier du patient dans chaque hôpital au moyen

d’un système de codification normalisé. Les renseignements sur les médicaments ou les processus de soins précis ne font

pas partie de l’ensemble de données.

Un tableau spécial de données du Québec a été tiré du Fichier des hospitalisations MED-ÉCHO (Maintenance et exploitation

des données pour l’étude de la clientèle hospitalière). Les données sur les sorties du Québec ont été transmises à l’ICIS en

juillet 2010; elles concernent les données jusqu’au 31 décembre 2009. L’intégralité des données d’avril à septembre 2009 est

très bonne (à 97 % de l’activité de l’année précédente), mais celle d’octobre à décembre 2009 l’est moins (à 80 % de l’activité

de l’année précédente) et variait selon les régions. Une pondération a été créée pour chaque région sanitaire selon le nombre

estimé d’enregistrements manquants — la différence entre le nombre d’enregistrements en 2009 et celui de la même période

l’année précédente. La pondération a ensuite été appliquée au nombre de cas réels d’octobre à décembre afin de compenser

les données manquantes. Les données de référence de 2006-2007 à 2007-2008 ont été obtenues du fichier MED-ÉCHO.

L’ASPC a fourni un tableau spécial de données sur le H1N1. Pour connaître la définition des cas, consultez le site Web de

l’ASPC à l’adresse http://origin.phac-aspc.gc.ca/fluwatch/index-fra.php. Les estimations démographiques nationales ont été

produites par la Division de la démographie de Statistique Canada. Les données ont été tirées du dernier recensement et de

sources administratives sur la natalité, la mortalité et la migration et ont été ajustées pour le sous-dénombrement net. Les

données sur la croissance démographique des régions sociosanitaires de l’Alberta et de la Colombie-Britannique ont été

fournies par le ministère de la Santé et du Mieux-être de l’Alberta et BC Stats, respectivement. Les taux relatifs au H1N1/

à la grippe s’appuyaient sur les estimations démographiques de 2009-2010 et les taux relatifs au groupe de référence,

sur 2007-2008.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 25

Unité d’analyse

Pour ce projet, l’unité d’analyse était l’épisode de soins. Pour tenir compte des transferts de patients d’un hôpital de soins de

courte durée à un autre, les abrégés individuels ont été combinés pour former des épisodes de soins (ou hospitalisations). On

entend par transfert la sortie d’un patient d’un hôpital de soins de courte durée et son admission dans un autre hôpital de soins

de courte durée dans les 24 heures. Le couplage a été effectué en combinant le numéro d’assurance-maladie, le sexe et la

province d’émission du numéro d’assurance-maladie afin de créer un identificateur unique pour chaque patient et en relevant

toutes les admissions pertinentes en soins de courte durée. La combinaison de toutes les admissions en un seul épisode de

soins nous permet d’observer tout le séjour du patient en soins de courte durée.

Sélection des cas de H1N1 et groupe de référence

Définitions

Cas de H1N1 : abrégés comportant le code J09 de la CIM-10-CA, dans n’importe quel champ de diagnostic. À noter que le

code J09 correspondait auparavant à la grippe aviaire, mais l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) lui a donné une

nouvelle vocation en avril 2009 pour recueillir de l’information sur la grippe H1N1. Le diagnostic des patients chez qui on a

décelé le H1N1 n’a pas nécessairement été confirmé en laboratoire. En mai 2009, l’ICIS a invité les hôpitaux à attribuer le

code J09 à tous les cas de H1N1 confirmés en laboratoire (en raison du délai requis pour remplir et abréger les dossiers,

cette directive aurait inclus les cas saisis à partir du début de la période de pandémie en avril 2009). Toutefois, à partir des

commentaires des hôpitaux, l’ICIS a modifié sa directive en novembre 2009 pour accepter aussi les cas où un diagnostic

clinique du H1N1 était consigné au dossier du patient, peu importe si ce diagnostic était appuyé par un rapport de laboratoire.

Cas de H1N1 et de grippe de nature non précisée : abrégés comportant les codes suivants de la CIM-10-CA : code

J09 — Grippe, à virus de grippe aviaire identifié, J10 — Grippe, due à un autre virus grippal identifié ou J11 — Grippe, virus

non identifié, dans n’importe quel champ de diagnostic.

Groupe de référence atteint de la grippe : abrégés représentant une moyenne sur trois ans (2006-2007, 2007-2008 et 2008-

2009) comportant le code J10 ou J11, dans n’importe quel champ de diagnostic.

Bien qu’il ne s’agisse pas de l’objet de notre étude, il est utile de comprendre que les cas de grippe saisonnière (groupe

de référence) sont généralement sous-dénombrés dans les bases de données administratives. Peu de Canadiens sont

hospitalisés uniquement pour la grippe. La plupart le sont uniquement lorsque des complications de la grippe surviennent,

habituellement à la suite d’infections pulmonaires comme la pneumonie. Une fois hospitalisés, ces patients sont principalement

traités pour leur pneumonie, et les renseignements sur l’organisme à l’origine de l’infection ne sont habituellement pas

disponibles. Pour cette raison, il faut faire preuve de prudence dans l’établissement de comparaisons par rapport au groupe

de référence parce qu’il s’agit probablement d’une sous-estimation des cas réels.

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26 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Autres états ou problèmes de santé

L’ASPC a déterminé que certains patients couraient un risque accru de développer des complications en raison du H1N1.

La présente étude s’est penchée sur les personnes présentant les caractéristiques ou les problèmes de santé ci-dessous.

Caractéristique ou problème de santé

Code de la CIM-10-CA (dans n’importe quel champ de diagnostic)

Grossesse O^ (à l’exception des codes dont le sixième caractère est 4), Z32.1, Z33^, Z34^, Z35^, Z36^

Maladie cardiaque chronique I11, I13, I20.8^, I27^, I31^, I34^, I38, I42^

Maladie rénale N0^, N1^, N20^, N21^, N22^, N23^, N25^, N26^, N27^, N28^

Diabète E10^, E11^, E13^, E14^

Asthme J45^

Maladie pulmonaire chronique J40^, J41^, J42^, J43^, J44^, J45^, J47^, J60^, J61^, J62^, J63^, J64^ J66^, J67^, J70.1, J70. 3, J95.3, J96.1, J98.9

Immunodéficience B24, D80, T86, Z94

L’ASPC a également établi l’obésité et le tabagisme comme facteurs de risques pour le H1N1. Ces deux éléments de données n’ont toutefois pas été explorés parce qu’ils ne sont pas systématiquement recueillis.

Autres raisons de l’hospitalisation : Dans le but de mettre le H1N1/la grippe en perspective pendant la période de pointe de la pandémie, nous avons examiné d’autres groupes communs de patients hospitalisés dans les hôpitaux de soins de courte durée au fins de comparaison, durant la période du 25 octobre au 28 novembre 2009.

Raison de l’hospitalisation Critères de sélection

Infarctus aigu du myocarde CIM-10-CA : I21 ou I22, qui n’était pas codifié comme survenu après l’admission (type 2) ou transfert de service (types W, X ou Y)

Accident vasculaire cérébral CIM-10-CA : I60, I61, I62, I63 ou I64, qui n’était pas codifié comme survenu après l’admission (type 2) ou transfert de service (types W, X ou Y)

Arthroplastie de la hanche ou du genou CCI : 1.VG.53^^, 1.VA.53.LA.PN ou 1.VA.53.PN.PN, pour une intervention qui n’a pas été abandonnée ou effectuée hors hôpital

Pontage aortocoronarien CCI : 1.IJ.76, pour une intervention qui n’a pas été abandonnée ou effectuée hors hôpital

Nouveau-nés Code d’entrée indiquant un bébé vivant né à l’établissement déclarant (code d’entrée = N)

Nouveau-nés normaux Groupe de maladies analogues : 576-577

Cardiologie Groupe de maladies analogues : 193-213

Chirurgie cardiaque Groupe de maladies analogues : 160-185, 905

Admissions avec rendez-vous Catégorie d’admission = non urgent, à l’exclusion des catégories cliniques principales (CCP) relatives à la grossesse et à l’accouchement (CCP 13) et aux nouveau-nés et affections dont l’origine se situe dans la période périnatale (CCP 14)

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 27

Services hospitaliers spécialisés Mortalité à l’hôpital : La mortalité à l’hôpital est un indicateur de la gravité de la maladie. Elle correspond au décès d’un patient durant son séjour en soins de courte durée (y compris les lits de soins intensifs et généraux).

Il arrive que des patients qui deviennent gravement malades nécessitent des soins intensifs ou une ventilation artificielle. La présente section explique comment ces services ont été mis en évidence dans l’abrégé.

Unité de soins intensifs : Les données sur les unités de soins intensifs sont fournies par les hôpitaux dans les abrégés de sortie et excluent les unités de soins intermédiaires. Au cours d’une même hospitalisation, certains patients (21 % des cas de H1N1/grippe et 18 % des cas de grippe du groupe de référence) avaient été admis plus d’une fois à l’unité des soins intensifs. Dans ces cas, la première admission a été prise en compte aux fins de l’analyse. Dans la plupart des provinces et territoires, la durée du séjour aux soins intensifs est mesurée en heures, alors qu’elle est mesurée en jours au Québec. Pour cette raison, les séjours à l’unité des soins intensifs du Québec sont consignés séparément.

Ventilation : L’ICIS dispose de renseignements sur la date de début de la ventilation artificielle invasive et sur la durée de la ventilation (plus ou moins de 96 heures). Certaines hospitalisations (20 % des cas de H1N1/grippe et 18 % des cas de grippe du groupe de référence) ont nécessité plus d’un épisode de ventilation. Dans ces cas, la première ventilation a été retenue aux fins de l’analyse. Les codes d’intervention utilisés pour déterminer les patients ventilés sont les suivants :

1.GZ.31.CA-ND Ventilation, système respiratoire NCA, pression positive (p. ex. CPAP, BIPAP), approche invasive par voie naturelle, par intubation endotrachéale

1.GZ.31.CR-ND Ventilation, système respiratoire NCA, pression positive (p. ex. CPAP, BIPAP), approche invasive par voie naturelle avec incision en vue de l’intubation via la trachéostomie

1.GZ.31.GP-ND Ventilation, système respiratoire NCA, pression positive (p. ex. CPAP, BIPAP), approche invasive transluminale percutanée (p. ex. VTTJ) à l’aiguille

Visites aux services d’urgence Dans la présente analyse, les données sur les visites aux services d’urgence proviennent du Système national d’information sur les soins ambulatoires (SNISA), qui contient des données sur les soins ambulatoires en milieu hospitalier et communautaire : chirurgies d’un jour, cliniques de consultation externe et services d’urgence. Seules les visites aux services d’urgence ont été incluses aux fins de la présente analyse (centre d’activité des Normes SIG commençant par 71310, 72310 ou 73310). L’ICIS dispose de données complètes sur les services d’urgence de l’Ontario, mais pas encore des autres provinces.

Sélection des cas présentant les symptômes du syndrome grippal Symptômes du syndrome grippal : abrégés dans lesquels il est mentionné que les patients ont indiqué que la raison de la visite au service d’urgence était la toux (R05), l’essoufflement (R06.0), la fièvre (R50.9), un malaise et une fatigue (R53) ou un mal de gorge (J02.9).

Symptômes du syndrome grippal dans le groupe de référence : abrégés représentant une moyenne sur trois ans (2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009) dans lesquels la raison de la visite est l’un des symptômes du syndrome grippal ci-dessus.

La plupart des définitions du syndrome grippal sont fondées sur la présence d’une combinaison de symptômes. En 2008, l’OMS définissait le syndrome grippal comme la présence de fièvre et de toux ou de mal de gorge en l’absence d’un autre diagnostic32. L’ASPC définit le syndrome grippal en ces termes : « fièvre et toux accompagnées d’un ou de plusieurs des symptômes suivants — mal de gorge, arthralgie, myalgie ou prostration — qui serait probablement attribuable à l’influenza »33. Comme les données administratives indiquent la raison principale de la visite et non une liste exhaustive des symptômes, nous n’avons pas été en mesure d’identifier les cas en fonction de la combinaison de ces symptômes. Notre approche consistait à identifier les patients admis au service d’urgence avec un diagnostic de H1N1 et à examiner les symptômes rapportés comme étant ceux du syndrome grippal : fièvre, toux, mal de gorge, essoufflement ou malaise et fatigue. Les patients qui avaient signalé l’un de ces cinq symptômes comme raison de leur visite au service d’urgence étaient consignés comme étant atteints du syndrome grippal.

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28 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Données sur les antiviraux

Sources de données

1. Les tableaux spéciaux de données sur les antiviraux ont été fournis directement par les provinces de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de l’Ontario, de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador. Les prescriptions exécutées constituent l’unité d’analyse.

2. La base de données du Système national d’information sur l’utilisation des médicaments prescrits (SNIUMP), lancée en 2006, contient de l’information sur les coûts des médicaments prescrits payés par les régimes publics d’assurance-médicaments du Canada ainsi que des renseignements pour l’analyse et la déclaration des tendances en matière d’utilisation des médicaments. Plus précisément, le SNIUMP comprend des données sur les demandes de remboursement, les formulaires, les produits médicamenteux ainsi que sur les régimes publics d’assurance-médicaments fédéral, provinciaux et territoriaux. Les données sur les demandes de remboursement sont disponibles pour six provinces, alors que celles sur les formulaires sont disponibles pour l’ensemble des provinces dans la base de données du SNIUMP. Dans la présente analyse, des données provinciales complètes sur les demandes de remboursement relatives aux antiviraux sont disponibles pour les provinces du Manitoba, de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick. La base de données du SNIUMP ne contient pas de renseignements sur le diagnostic ou l’état à l’origine de l’ordonnance. Il est donc impossible de savoir si les antiviraux ont été prescrits uniquement à des patients atteints du H1N1.

Les antiviraux ont été identifiés au moyen du cinquième niveau du code de la classification anatomique, thérapeutique et chimique (ATC) de l’OMS, comme indiqué dans la Base de données sur les produits pharmaceutiques de Santé Canada. Dans certains cas, les médicaments délivrés portaient un pseudo-numéro d’identification du médicament (DIN) sans code ATC valide. Ils ont été inclus dans l’analyse dans la mesure du possible. Les demandes de remboursement relatives aux antiviraux acceptées par les régimes publics d’assurance-médicaments du Manitoba, du Nouveau-Brunswick et de la Saskatchewan font partie de la présente analyse. Pendant la pandémie de H1N1, les trois régimes provinciaux remboursaient toute personne qui avait obtenu une ordonnance pour un antiviral. Le Nouveau-Brunswick a ouvert un programme durant la saison grippale H1N1 (Programme C, Influenza). On a supposé que les demandes de remboursement effectuées en vertu de ce programme étaient de une par patient, avec une marge d’erreur raisonnable en raison de l’impossibilité de relier ces demandes de remboursement aux patients. Bien que faible, il se peut qu’il y ait surdénombrement parce que certaines personnes ont peut-être obtenu plus d’une ordonnance à titre préventif. L’utilisation prophylactique des antiviraux n’était pas recommandée dans le cas du H1N1.

Les première et dernière semaines de l’analyse ne contiennent que les demandes de remboursement de la période demandée. La semaine débutant le 29 mars 2009 ne contient que les données à compter du 1er avril 2009. C’est également le cas de la dernière semaine (du 27 décembre 2009 au 2 janvier 2010), qui contient les données sur le remboursement jusqu’au 31 décembre 2009 uniquement.

Les personnes couvertes par une commission provinciale des accidents du travail ou le régime fédéral d’assurance-médicaments ne sont pas admissibles à la couverture du régime public provincial. Les régimes fédéraux d’assurance-médicaments sont offerts par les Forces canadiennes, le Service correctionnel du Canada, Santé des Premières nations, des Inuits et des Autochtones, la Gendarmerie royale du Canada et Anciens Combattants Canada.

Les demandes de remboursement gérées par l’intermédiaire de programmes spéciaux, comme la Saskatchewan Cancer Agency, ne sont pas soumises.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les régimes publics d’assurance-médicaments au Canada, veuillez consulter le document d’information sur les régimes du SNIUMP au https://secure.cihi.ca/estore/productbrowse.htm?locale=en&Lang=en-US>.

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 29

Vaccins contre le H1N1

Des tableaux spéciaux provinciaux sur les vaccinations hebdomadaires du 1er avril au 31 décembre 2009 ont été fournis relativement à certains groupes d’âge par l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, le Québec, le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador. La Colombie-Britannique et l’Ontario ont fourni une estimation du nombre total de vaccins administrés. Le nombre de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin constitue l’unité d’analyse. Il y a probablement surdénombrement des enfants en raison des modifications apportées aux directives cliniques qui, au départ, recommandaient deux doses de vaccins pour les enfants de moins de neuf ans.

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30 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

Références 1. Organisation mondiale de la Santé, What Is the Pandemic (H1N1) 2009 Virus? [Qu’est-ce que le virus de la grippe

pandémique A (H1N1) 2009?], Consulté le 30 septembre 2010. Internet :

<http://www.who.int/csr/disease/swineflu/frequently_asked_questions/about_disease/en/index.html>.

2. Agence de la santé publique du Canada, Key Facts on H1N1 Flu Virus [Principaux faits sur le virus de la grippe H1N1].

Consulté le 30 septembre 2010. Internet : <http://www.phac-aspc.gc.ca/alert-alerte/h1n1/fs-fr_h1n1-eng.php>.

3. Agence de la santé publique du Canada, Learning From SARS: Renewal of Public Health in Canada — A Report of the

National Advisory Committee on SARS and Public Health [Leçons de la crise du SRAS : renouvellement de la santé

publique au Canada — un rapport du Comité consultatif national sur le SRAS et la santé publique], 2003. Consulté

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Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens 31

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32 Répercussions de la pandémie de H1N1 sur les hôpitaux canadiens

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30. Agence de la santé publique du Canada, Guidance Document on the Use of Pandemic Influenza A (H1N1) 2009

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