Rousseau méconnu

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Exposition " Rousseau méconnu" à la Bibliothèque d'Agglomération de Saint-Omer- Mai/Juin 2012

Transcript of Rousseau méconnu

Page 1: Rousseau méconnu

Qw Bibliothèque d’Agglomération de Saint-Omer

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Découvrez un Jean-Jacques Rousseau méconnu

à l’occasion du tricentenaire de sa naissance

Du 11 mai au 30 juin 2012

Bibliothèque d’agglomération de Saint-Omer – 40 rue Gambetta – 62500 Saint-Omer

www.bibliotheque-agglo-stomer.fr

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Portrait de Jean-Jacques Rousseau - Œuvres complètes de J.J..Rousseau t. 1, Paris, Furne, 1844

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JEAN-JACQUES ROUSSEAU

Ecrivain de langue française, botaniste, musicien et philosophe, Jean-Jacques Rousseau naît à Genève le 28 juin 1712. Sa mère Suzanne Bernard décède des suites de l’accouchement. Son père, Isaac Rousseau, horloger de métier, se charge de son éducation puis, contraint de fuir Genève par suite d’une querelle avec le Conseil de la République, il confie l’enfant à son beau-frère Gabriel Bernard (1722). De ces années passées aux côtés de son père, Rousseau garde le goût immodéré de la lecture et l’oreille musicale. Son père était violoniste amateur. L’oncle maternel place successivement l’enfant chez le pasteur Lambercier, puis chez le greffier Masseron (1724). Le jeune apprenti ne donne pas satisfaction. Il entreprend alors un nouvel apprentissage chez le maître graveur Ducommun : « là fut le terme de la sérénité de ma vie enfantine » écrira Rousseau dans ses Confessions. En 1728, Il fuit Genève. Seul, sans ressource, il voyage à pied et se réfugie à Annecy chez Madame de Warens, qui deviendra sa bienfaitrice et sa protectrice. Madame de Warens parfait l’éducation et l’instruction du jeune homme. Elle l’initie, en autres, à la musique, la philosophie et le convainc de se convertir au catholicisme (1728). Quelque temps laquais – valet en livrée – à Turin au service de Madame de Vercellis et du comte de Gouvon, Rousseau revient ensuite brièvement vers sa bienfaitrice. Jean-Jacques a en effet le goût de l’aventure et des voyages. Il entame un long périple : Nyon, Fribourg, Lausanne, Neuchâtel où il donne des leçons de musique. En 1732, il est maître de musique à Chambéry et en 1740, précepteur à Lyon. Si Rousseau lit abondamment et écrit, il est aussi passionné de musique. Il peaufine d’ailleurs un nouveau système de notation musicale (1741), un projet présenté à l’Académie des Sciences de Paris. En 1743, il publie la Dissertation sur la musique moderne et débute la composition d’un opéra-ballet – Les Muses galantes – qui devait comporter trois sujets…Mais Rousseau rejoint le comte de Montaigu à l’ambassade de France à Venise. L’opéra ne sera pas achevé. Jean-Jacques est de retour à Paris dès 1744. L’année suivante, il noue une relation avec Thérèse Levasseur, modeste servante. « Je trouvais dans Thérèse le supplément dont j’avais besoin ; par elle je vécus heureux autant que je pouvais l’être selon le cours des événements. » (Les Confessions, livre VII).

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En 1746, naît le premier des cinq enfants de Jean-Jacques et Thérèse. Ils seront tous abandonnés et déposés à l’hospice des enfants trouvés. Beaucoup plus tard, l’auteur de l’Emile ou l’Education allèguera son impossibilité à les éduquer correctement… Sa réputation faite, et maintenant reconnu, Rousseau côtoie les érudits philosophes. En relation épistolaire avec Voltaire depuis quelques années, Rousseau se lie d’amitié avec Denis Diderot. En 1749, il collabore aux articles relatifs à la musique pour la fameuse Encyclopédie. Et l’année suivante, il remporte par son Discours sur les sciences et les arts, le premier prix de l’Académie de Dijon (1750).

Diderot et D'alembert, L'encyclopédie, volume 1, Paris, 1751.

En 1752, l’opéra Le devin du village est présenté à Fontainebleau devant le roi Louis XV et Madame de Pompadour. Le succès, au rendez-vous, inquiète l’auteur ! La querelle qui oppose les adeptes de la musique française aux partisans de la musique italienne est à son apogée. Les philosophes – Diderot, d’Alembert, Grimm – sont fidèles à la musique italienne. Jean-Jacques, méprisant et orgueilleux, tranche : « les français n’ont point de musique et n’en peuvent avoir… ». Le philosophe enchaîne les publications : le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes parait en 1755. Il dédie son œuvre à la République de Genève et recouvre ses droits de citoyen. Cette même année, le Mercure de France diffuse les échanges épistolaires de Voltaire et Rousseau. En 1756, Rousseau répond à l’invitation de Madame d’Epinay, maîtresse de Grimm. Il s’installe à l’Ermitage de Montmorency : « Adieu donc Paris, ville célèbre, ville de bruit, de fumée et de boue… ». Loin de l’agitation et des controverses, il redécouvre la vie campagnarde, médite et rédige. Mais les visites se font rares à l’Ermitage. Rousseau, susceptible, se montre souvent cinglant et arrogant… Jean-Jacques loge ensuite au Petit-Château de Montmorency, demeure du maréchal de Luxembourg. Dans son petit cabinet, il travaille sans relâche. Il finit la Nouvelle Héloïse, l’Emile et rédige Du contrat social ou principes du droit politique (1758-1761). La Nouvelle Héloïse connaît un grand succès littéraire, alors que l’Emile, traité de pédagogie, est condamné par le Parlement de Paris à être lacéré et brûlé.

Page 5: Rousseau méconnu

Rousseau est décrété de prise de corps et peut donc être arrêté à tout moment. Les critiques sont virulentes. L’écrivain philosophe erre de nouveau, retourne en Suisse, pour finalement se réfugier sur l’île de Saint-Pierre qu’il parcourt. Il y rédige la Flore de l’île de Saint-Pierre : « Il y a dans cette oiseuse occupation un charme qu’on ne sent que dans le plein calme… » (Rêveries du promeneur solitaire). En compagnie de Thérèse, il émigre en Angleterre, rejoint le philosophe David Hume mais se fâche brusquement avec lui. De retour en France, et en dépit des risques, il demeure à Monquin, dans les Alpes, puis revient à Paris en 1770. Thérèse et lui réintègrent leur ancien quartier. Rousseau copie de la musique et compose quelques chansons. Il lit aussi publiquement quelques extraits de ses Confessions. Les lectures sont rapidement interdites. De 1772 à 1776, Rousseau tente de répondre à ses détracteurs. Il s’est brouillé avec d’Alembert, Diderot, Voltaire, Grimm et Madame d’Epinay. En 1778, le marquis de Girardin accueille Rousseau dans sa propriété d’Ermenonville. L’écrivain y décède le 2 juillet. En 1794, la Convention transfert les restes de Jean-Jacques Rousseau au Panthéon.

Lettres sur la botanique 1ère partie

Paris, Poinçot, 1788-1793.

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ROUSSEAU ET SES PASSIONS

Si Rousseau est connu comme philosophe et auteur, il est avant tout un esprit curieux et

comme ses contemporains il s’intéresse à de nombreux domaines de la culture. Ses deux

plus grandes passions à côté de l’écriture sont la musique et la botanique, domaines où il

acquiert une renommée certaine en son temps.

C’est sans doute grâce à son père, qui pratiquait le violon en amateur, qu’il doit d’avoir

très tôt taquiné Euterpe. Son premier métier indépendant fut d’ailleurs de donner des

leçons de chant à Lausanne puis à Neuchâtel en 1730 - sous un pseudonyme pour éviter la

vindicte de ses anciens maîtres.

En 1742, sa première lecture académique porte sur la notation musicale. Il la publiera

l’année suivante. En septembre 1745 il fait jouer un ballet, Les muses galantes, chez le

fermier général La Popelinière et en 1748 c’est lui qui se charge des articles sur la

musique dans l’Encyclopédie. Son plus grand succès musical est certainement son opéra Le

Devin du village, qu’il compose et fait jouer devant le roi en 1752, il sera rejoué en 1777

avec autant de succès. Enfin, il fait paraître son Dictionnaire de musique en 1767.

C’est aussi en 1752 que son grand ami Grimm lance la Querelle des Bouffons à propos de

l’intermezzo La Serva Padrona tiré de l’opéra seria de Giovanni Battista Pergolesi Il

Prigioniero superbo. Elle opposera pendant plusieurs années les amateurs de musique

classique à la française, dont l’un des plus brillants représentants à l’époque est Jean-

Philippe Rameau et ceux qui considèrent qu’il n’y a d’opéra qu’italien.

Rousseau fait partie des « italianistes », ainsi que la grande majorité des encyclopédistes !

Ce sont ces derniers qui séduiront l’opinion, entraînant le déclin de la musique lyrique

française. Les trois derniers opéras de Rameau, Anacréon, Les Paladins et Les Boréades, ne

seront jamais joués de son vivant.

Si la musique occupe la première moitié de sa vie, la botanique sera la passion de ses

vieux jours. Il s’initie à cette science très en vogue chez les philosophes en 1764 et s’y

adonnera régulièrement lors de ses retraites, en 1768 à la Grande Chartreuse de Lyon, en

1772 à Paris, ou encore en 1778 à Ermenonville, en compagnie du Marquis de Girardin.

Il fera même paraître un Dictionnaire des termes en usage en botanique en 1774, mais c’est

surtout sa correspondance sur le sujet qui occupe le plus de pages : 24 lettres écrites

entre 1771 et 1773 et qui furent même traduites en anglais par un professeur de

botanique de l’université de Cambridge !

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Page 8: Rousseau méconnu

ROUSSEAU ET LA RELIGION

La religion a posé beaucoup de questions à Jean-Jacques Rousseau. Celui-ci est né dans un

pays (la Suisse) et une famille de tradition protestante. En 1722, lorsque son père quitte

Genève pour Bossey, il met son fils en pension chez un Pasteur. Mais c’est sous

l’impulsion d’une femme, sa première protectrice Madame de Warens, qu’il se convertit

au christianisme. Celle-ci l’envoie à Turin pour y abjurer la foi protestante et être baptisé

le 23 avril 1728. Il réintègre finalement l’église calviniste en 1754 lors d’un voyage à

Genève.

Cependant, en dépit de ces revirements d’obédiences religieuses, Rousseau croit d’abord

en une « religion naturelle » (assimilée au déisme1), dont chacun peut ressentir l’élan s’il

prend le temps d’écouter son cœur (introspection). Cependant, il lui semble que Dieu

n’étant pas atteignable par l’esprit humain, il ne faut pas se fier aux prétendues

« révélations », perçues comme des artifices du clergé pour subjuguer les foules. Pour

Rousseau la religion est d’abord un élan, une force intrinsèque à l’homme, mais qui ne

peut être définie par le dogme ou le rite.

Dans son Contra social, il transposera son analyse de la religion naturelle au

fonctionnement des sociétés humaines. Il affirme la nécessité d’une

« religion civile », organe de cohésion sociale et ciment des peuples,

qui fait que les membres du groupe partagent les mêmes idéaux et

dépassent la pensée individuelle.

Il va sans dire que de telles positions, si elles répondent à une

ambiance générale au XVIIIe siècle, de remise en question de la

religion et surtout du cléricalisme, vont lui valoir les foudres des

bigots et du clergé, qui n’auront de cesse de répondre à ses

publications par de nombreux pamphlets et autres lettres ouvertes

contre ses idées.

Tout le paradoxe du philosophe de Genève est d’avoir été profondément croyant tout en

refusant les cadres religieux de la foi de son temps.

1 Dictionnaire de L'Académie française, 4e Edition (1762), DÉISME. s.m. (Page 488) : Système de ceux qui n'ayant

aucun culte particulier, & rejetant toute sorte de révélation, croient seulement en un souverain Être. Être

soupçonné de déisme.

Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5), DÉISME. (Page 1:362). n. m. Système de ceux qui

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ROUSSEAU POLEMIQUE

Le XVIIIe siècle est certes celui des Lumières et du beau parler, mais ce fut aussi un siècle

querelleur où la chicane guette à la porte de chaque salon et Rousseau en eut sa part.

Il faut dire aussi que le contexte de rédaction de ses textes offrait de larges ouvertures à la

critique. Pour ne donner que deux exemples, l’on sait bien sûr que l’auteur de l’Emile ou

De l’éducation abandonna ses cinq enfants à l’assistance publique… Ce que Voltaire, son

grand ennemi en philosophie, ne manqua pas de dénoncer par une lettre « anonyme ». Et

dans un autre registre, on remarquera avec F. Bouchardy « le flagrant désaccord que l’on

constate entre la thèse qu’il soutient [dans son Discours sur les sciences et les arts] et les

activités auxquelles il se livre : homme de lettres, il attaque la littérature ; amateur de

spectacle, il dénonce les méfaits du théâtre ; adversaire des sciences et des arts, il

concourt pour un prix académique ! » 2

Ainsi Rousseau donne-t-il l’impression de passer le plus clair de son temps à se fâcher

avec ses contemporains.

Il rencontre Diderot en 1742, mais se fâchera avec ce dernier et 1757, suite à une

réplique du Fils naturel paru la même année et qu’il croit lui être destinée : « il n’y a que

le méchant qui soit seul »… Il perd ainsi l’amitié des encyclopédistes. Madame Dépinay

ira jusqu’à faire interdire les lectures publiques des Confession à Paris en 1771. C’est

aussi dans ce contexte qu’il rédigera en 1758 sa Lettre à d’Alembert sur les spectacles, en

réponse au constat par ce dernier de l’absence de théâtre à Genève, dans l’article sur

cette ville dans l’Encyclopédie.

Mais c’est en 1750, avec la parution de son Discours sur les arts et les lettres, que naîtront les

premières grandes polémiques de sa carrière d’écrivain et de philosophe.

En 1753 sa Lettre sur la musique française fera scandale : « Les français n’ont pas de

musique » déclare-t-il !

En 1762 Du contrat social et l’Emile sont condamnés par le Parlement de Paris et brûlés à

Genève - il renoncera à son titre de citoyen de cette ville l’année suivante.

En 1764 Voltaire publie anonymement un pamphlet intitulé Le Sentiment des citoyens, où il

fustige l’attitude contradictoire de Rousseau vis-à-vis de l’éducation. La même année

Rousseau rédige ses Lettres écrites de la montagne en réponse aux Lettres écrites de la

2 Jean-Jacques Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, Paris, Folio, p. 20.

Page 10: Rousseau méconnu

campagne du procureur F. Tronchin, et qui vaudront à Rousseau une condamnation à La

Hay, Berne et Paris dès 1765.

Le 6 septembre 1765, sa maison de Môtier est lapidée, il fuit à l’île de Saint-Pierre d’où il

est expulsé le mois suivant.

Il rencontre le philosophe anglais Hume lors de son séjour à Londres en janvier 1766 et se

brouille avec lui dès le mois de juillet de la même année.

Toutes ces fâcheries sont certainement à l’origine du complexe de persécution qu’il

semble développer quand en 1761 il se persuade que les jésuites ont mis la main sur le

manuscrit de l’Emile et veulent le défigurer… Ou en 1768 il pense qu’on veut le faire

passer pour un empoisonneur…

Lettre d’Alembert sur les spectacles

Paris, Pourrat frères, 1839.

Page 11: Rousseau méconnu

PRINCIPALES ŒUVRES DE ROUSSEAU

NB : nombre de ces ouvrages ne furent publiés que de manière posthume

L’œuvre écrite de Rousseau est pour le moins conséquente et en grande partie épistolaire

(sous forme de lettres). Ce choix particulier correspond autant à la mode littéraire de son

temps qu’à un goût personnel pour ce genre qui lui permet de s’exprimer de manière

plus intime et de resituer ses réflexions dans le contexte de ses propres expériences. Cela

correspond aussi à un goût pour l’introspection (le regard sur soi-même) qui s’enracine

dans la culture religieuse (la finalité de l’introspection étant la confession) encore vive à

cette époque, mais prend un tour plus humaniste avec le développement de la philosophie

des lumières.

La lettre est aussi le principal moyen d’échanger des idées à distance pour les savants et

les hommes de lettre à cette époque. C’est pourquoi nombre d’ouvrages scientifiques de

l’époque sont publiés sous forme épistolaire.

Enfin, les combats d’idées se font aussi par « courrier interposé », ces lettres étant

d’emblée destinées à être publiées dans des gazettes et autres journaux, ou imprimées

isolément et diffusées sous le manteau dans les salons.

1742 Projet concernant de nouveaux signes pour la musique 1743 Dissertation sur la musique moderne 1750 Discours sur les sciences et les arts. 1751 Discours sur la vertu du héros 1752 Le Devin du village 1752 Narcisse ou l’amant de lui-même. 1755 Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes. 1754 - 1756 Examen de deux principes avancés par M. Rameau 1755 Jugement du Projet de paix perpétuelle de M. l'Abbé de Saint-Pierre 1757 - 1758 Lettres morales 1758 Lettre sur la providence 1758 Lettre à d'Alembert sur les spectacles 1761 Julie ou La Nouvelle Héloïse. 1761 – 1767 les 6 premiers livres des Confessions. 1762 Le contrat social ; Émile ou De l'éducation ; Les 4 lettres à Malesherbes 1764 Lettres écrites de la montagne ; Lettres sur la législation de la Corse 1765 - 1770 6 derniers livres des Confessions 1770 - 1771 Considérations sur le gouvernement de Pologne 1771 Pygmalion 1771 Essai sur l'origine des langues 1765 Projet de constitution pour la Corse

Page 12: Rousseau méconnu

1755 - 1767 Dictionnaire de musique

1772 et 1776 Les dialogues 1776 - 1778 Les Rêveries du promeneur solitaire.

Page 13: Rousseau méconnu

Pour en savoir plus…

Petite bibliographie sur Jean-Jacques Rousseau

LIVRES DE LA SECTION ADULTE

L’HOMME

- Histoire de la philosophie, Tome 4. Les Lumières : XVIIIème siècle / François Châ-

telet, Ferdinand Alquié, Gilles Deleuze.- Paris : Hachette littératures, 1999

109 CHA

- L'homme qui croyait en l'homme : Jean-Jacques Rousseau / Marc-Vincent

Howlett.- Paris : Gallimard, 1993.-(Découvertes Gallimard)

844 B ROU

- Jean-Jacques Rousseau : conteur, poète, botaniste, musicien .-Paris : Ed. M. Wak-

nine, 2012 .- 1 CD + 4 brochures

194 ROU

- Jean-Jacques Rousseau / Monique et Bernard Cottret .-Paris : Perrin, 2012 .- (Tem-

pus, 413)

194 ROU

- Jean-Jacques Rousseau / Raymond Trousson .-Paris : Tallandier, 2012

194 ROU

LE PHILOSOPHE

- Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes / Jean-

Jacques Rousseau ; analyse Eric Zernik.- Paris : Hatier, 2007.-

Texte annoté avec un dossier proposant une présentation de J.-J. Rousseau, une analyse

de l'œuvre et de ses problématiques.

194 ROU

- Essai sur l'origine des langues de Jean-Jacques Rousseau : Chapitre I à IX et cha-

pitre XX : analyse critique / Eric Zernik.- Paris : Hatier, 1983.- (Profil formation)

844 ROU

- Du contrat social : accompagné des notes de Voltaire et d'autres contemporains de

l'auteur / Jean-Jacques Rousseau.-

Paris : Hachette Littératures, 2005

Contient : Essai sur la politique de Rousseau. – Propose, outre le texte de Rousseau, des

notes, essais et critiques interprétatives de cette oeuvre fondatrice.

194 ROU

Page 14: Rousseau méconnu

- Le mouvement des lumières au XVIIIe siècle / Michel et Jeanne Charpentier.- Paris :

Nathan, 2001

840.5 CHA

- Lettre à d'Alembert / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : Flammarion, 2003.- (GF)

Edition intégrale du texte dans lequel Rousseau dénonce l'incompatibilité entre morale

et théâtre. Elle est accompagnée d'un dossier qui retrace la genèse du texte, l'histoire de

la querelle sur ce thème et de la réponse de d'Alembert.

844 ROU

LE MUSICIEN

- Anthologie de l'œuvre enregistrée / Sacha Guitry, Jean-Jacques Rousseau, Ernest Re-

nan... [et al.].- Paris : EPM, 2008.- 1 CD MP3 (6 h)

792 GUI

- Le devin du village / Jean-Jacques Rousseau, Janine Micheau, Nicolaï Gedda, Michel

Roux, Orchestre de chambre Louis de Froment.- Paris : EMI music France, 2002.- 2

CD

3.35 GRE

LE ROMANCIER

- Emile ou de l'éducation / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : Flammarion, 2009.- (GF)

Roman pédagogique en cinq livres (1762), qui expose les étapes d'une éducation propice

à préparer l'individu, tout en préservant chez lui ses qualités naturelles et le développe-

ment de sa personnalité, à sa vie de citoyen, en formant son corps, son intelligence et

son cœur par la découverte du monde naturel, puis de la culture et de la société hu-

maine.

844 ROU

- Les confessions. I : livres I à VI / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : Flammarion, 2002.-

(GF)

844 ROU

- Les confessions. II : Livres VII à XII / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : Flammarion,

2002.-(GF)

844 ROU

- Julie ou La Nouvelle Héloïse / Jean-Jacques Rousseau ; édition d'Henri Coulet.- Paris

: Gallimard, 2001.- (Folio. Classique)

844 ROU

- Les rêveries du promeneur solitaire : texte intégral + les clés de l'œuvre / Jean-

Jacques Rousseau.- Paris : Pocket, 1998.-(Pocket classiques)

844 ROU

Page 15: Rousseau méconnu

LIVRES DES FONDS LOCAL & ANCIEN

Attention, les livres suivis d’un astérisque sont exposés actuellement et ne

seront disponibles à la consultation qu’une fois l’exposition terminée. Les

documents du fonds ancien nécessitent une accréditation pour leur consultation.

L’HOMME

- Mon pays d'Artois. L'appel de la terre. Komm l'Atrébate. Adam de la Halle. Mahaud,

comtesse d'Artois. Jeanne d'Arc à Arras. L'abbaye du Mont Saint-Eloi. Dentelles et cé-

ramiques. Jean-Jacques Rousseau en Artois et en Picardie. Une ferme artésienne au

XVIIIe siècle. L'arbre de la liberté d'Arras. Les fêtes de la Légion d'Honneur, à Bou-

logne... Victor Jacquemont aux Indes. La conquête du bassin houiller. Le peintre C. Du-

tilleux. Les trois La Tour d'Auvergne. Méditation sur le champ de bataille de Lorette /

Emile Lesueur.- Paris : E. Figuière, 1932

Inv. 31216

- *Jean-Jacques Rousseau / Jules Lemaitre.- Paris : Calmann-Lévy, s.d.

Inv. 8996 et Inv. 10189

- J.-J. Rousseau : son faux contrat social et le vrai contrat social / Alphonse De La-

martine.- Paris : Calmann Lévy, 1890.- (Nouvelle collection Michel Lévy)

Inv. 18815

- Jean-Jacques Rousseau et l'éducation de la nature / Gabriel Compayré.- Paris : P.

Delaplane, s.d.

Inv. 24365 & Inv. 15850

- Jean-Jacques Rousseau révolutionnaire / Albert Meynier.- Paris : Schleicher Frères,

s.d.

Inv. 10982

- J. J. Rousseau et la révolution Française / Edma Champion.- Paris : A. Colin

Inv. 9450

- *Réponse aux difficultés proposées contre la religion chrétienne par J.-J. Rous-

seau,... dans la "Confession de foi du vicaire savoyard", tome III d'"Emile ou de

l'Education", et dans son "Contrat social", chapitre VIII du livre IV, par M. l'ab-

bé François,... [Texte imprimé] / Laurent François.- Paris : Babuty, 1765

Inv. 707

SES OEUVRES

- *Julie ou la Nouvelle Héloïse / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : P. Pourrat Frères,

1839.- 2 vol.

Inv. 10247

- *Emile, ou de l'Education / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : P. Pourrat Frères, 1838

Inv. 10247

Page 16: Rousseau méconnu

- *Le Contrat Social ou principes du droit politique / Jean-Jacques Rousseau.- Paris :

Pourrat Frères, 1838

Inv. 10247

- Les confessions / Jean-Jacques Rousseau ; T. Johannot.- Paris : Barbier, 1846

Inv. 38112

- *Les confessions / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : P. Pourrat Frères, 1839

Inv. 10247

- *Correspondance : avec des notes, des éclaircissements historiques, etc. / Jean-

Jacques Rousseau.- Paris : P. Pourrat Frères, 1839

Inv. 10247

- *Lettre d'Alembert sur les spectacles / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : P. Pourrat

Frères, 1838

Inv. 10247

- *Lettre à M. de Beaumont / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : P. Pourrat Frères, 1839

Inv. 10247

- *Dictionnaire de Musique/ Jean-Jacques Rousseau.- Paris : P. Pourrat Frères, 1839

Inv. 10247

- *Ecrits sur la musique / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : P. Pourrat Frères, 1838

Inv. 10247

- *Lettres élémentaires sur la botanique (tomes V et VI et XXXIX des complètes pu-

bliées par Sébastien Mercier, l'Abbé Buzard et de l'Aulmay [Texte imprimé] /

Jean-Jacques Rousseau.- Paris : Poinçot, 1788-1793.- 2 vol.

Inv. 35794

- *Mélanges en prose et en vers / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : P. Pourrat Frères,

1838

Inv. 10247

- *Œuvres complètes de J.-J. Rousseau, avec des notes historiques [d'après Petitain

et Musset-Pathay] [Texte imprimé] / Jean-Jacques Rousseau.- Paris : Furne, 1835-

1836.- 4 vol.

Contient : I. Confessions. Discours. Politique ; II. La Nouvelle Héloïse. Emile. Lettre à

M. de Beaumont ; III. Lettres écrites de la montagne. Mélanges. Théâtre. Poésies. Bota-

nique. Musique ; IV. Dialogues. Correspondance.

Inv. 11413

- Œuvres complètes de J.-J. Rousseau. Nouvelle édition [par Mercier, Le Tourneur,

Brizard et L'Aulnaye] [Texte imprimé] / Jean-Jacques Rousseau.- (S. l.), 1788-

1793.- 37 vol. in-8o, dont 1 album, portrait d'après Monnet, frontisp. et pl., d'après

Maillier, Naigeon, Petit, Monnet, Moreau, Boucher et Lecler, musique (Dufour, no

397).

Contient : I-IV. La Nouvelle Héloïse ; V-VI. Lettres élémentaires sur la botanique.

Page 17: Rousseau méconnu

[Fragments pour un dictionnaire des termes d'usage en botanique.] ; VII-IX. Politique ;

X-XIII. Emile. [Emile et Sophie.] ; XIV. Recueil des oeuvres de musique ; XV-XVII.

Sciences, arts et belles-lettres ; XVIII. Théâtre et poésie ; XIX-XXII. Musique ; XXIII-

XXVI. Confessions. [Rêveries du promeneur solitaire.] ; XXVII. Contestation entre

Hume et Rousseau ; XXVIII. Pièces diverses relatives aux calomnies contre Rousseau ;

XXIX-XXX. Philosophie. [Rousseau juge de Jean-Jacques.] ; XXXI-XXXV. Lettres ;

XXXVI. Pensées et maximes ; [XXXVII.] Recueil de planches coloriées pour servir à

l'intelligence des "Lettres élémentaires sur la botanique".

Inv. 35794

- Collection complète des œuvres de J.-J. Rousseau,... [publiées par Du Peyrou.] .- Ge-

nève, 1782-1789.- 33 vol.

Les titres particuliers, datés de 1781, indiqués par P.-P. Plan, n'existent pas dans cet

exemplaire. Seuls les T. XXXI-XXXIII portent la date "1789". –

Contient : 1-2. Ouvrages de politique ; 3-6. Julie, ou la Nouvelle Héloïse ; 7-10. Emile,

ou de l'Education ; 11-14. Mélanges ; 15. Théâtre et ouvrages de poésie ; 16. Diverses

pièces sur la musique ; 17-18. Dictionnaire de musique ; 19-20. Confessions. Rêveries

du promeneur solitaire ; 21-22. Rousseau juge de Jean-Jacques ; 23. Pièces sur divers

sujets et Recueil de lettres ; 24. Recueil de lettres sur la philosophie, la morale et la poli-

tique ; 25-30. Supplément ; 31-33. Second supplément. [Confessions, livres VII-XII.

Lettres.].

Inv. 2629

Page 18: Rousseau méconnu

Livret réalisé par l’équipe patrimoniale de la Bibliothèque

d’Agglomération de Saint-Omer

Mai – Juin 2012