Avant l’arrivée des Romains, l’Espagne est habitée par les Basques, les Celtes et les Ibères. Ensuite, attirés par les produits de la péninsule ibérique, ce sont les Carthaginois et les Grecs qui s’y installent. Mais les Romains arrivent et dans toute la région de la Méditerranée, c’est le début des Guerres puniques contre les Carthaginois. Après presque un siècle de conflits, elles se terminent avec la victoire des Romains ; c’est alors que commence la romanisation dans la péninsule avec ses nombreuses guerres civiles contre les peuples indigènes. Les Romains imposent leur structure administrative, leur autorité et organisation militaire, leur culture et les principes de la vie en société. Jusqu’au IVème siècle après J-C, la vie est relativement tranquille, on organise la vie sur la péninsule en imposant le pouvoir incontestable de l’empire. C’est ainsi qu’en Lusitanie, les Romains décident de fonder l’une des villes romaines de l’Hispanie : Augusta Emérita. Nous allons étudier tout d’abord étudier sa fondation, puis sa structure interne, toutes les deux régit par les principes romains.

Dossier

Rome

I.E.S. Emérita Augusta

Projet Face à face

Augusta Emérita Fondation et infrastructures

Table des matières

Fondation de la colonie

Infrastructures urbaines

Schéma récapitulatif

Petit lexique utile

Activités

Source des illustrations

Augusta Emérita

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FONDATION

DE LA

COLONIE

La colonie Augusta Emérita, plus connue sous le nom de Mérida, est fondée par l’empereur Octave Auguste en 25 av. J-C. pendant qu’il met fin à la guerre contre les Cantabres et les Astures. Dans la nouvelle colonie, des soldats de la légion V Alaudae et de la légion X Gemina s’installent et donnent des terres pour favoriser l'agriculture.

Chez les romains, le fait de fonder une ville doit être obligatoirement lié à une cérémonie religieuse. En effet, comme ils avaient fait pour Rome, la capitale de leur empire, il faut mettre la ville sous protection divine. La première tâche du fondateur consiste à choisir l’emplacement de la nouvelle ville. Pour faire ce choix, on laisse la parole aux dieux à travers le rituel suivant. Romulus trace un cercle qui indique le lieu prévu. Le fondateur guide un araire (un arado)* qui doit être traîné par un taureau blanc et une vache blanche. Romulus, la tête couverte et habillé en tunique religieuse, soutient l’araire et commence à chanter des incantations. Selon Dión Casio, dans son œuvre Histoire Romaine, pendant la cérémonie de la fondation de la colonie Augusta Emérita, après avoir consulté les présages de l’augure et avoir définit le lieu exact (inauguratio), il faut établir le pomœrium, l’enceinte sacrée de la ville, c’est-à-dire les contours de la ville. Donc, en résumé, pour déterminer les frontières externes de la ville et ses divisions internes, on marque de gauche à droite avec l’araire en cuivre le périmètre de la nouvelle colonie déjà sacrée, puis on signale l’endroit exact habité par les dieux. Ce fait se représente dans quelques monnaies sous l’empire d’Octave.

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ACTIVITÉS

1. A quoi fait référence le nom de la nouvelle ville Augusta Emérita ? 2. Observez les monnaies conservées dans le Musée National d’Art Romain. Reconnaissez-vous des éléments qui illustrent la fondation de la ville ? Décrivez-les. 3. Comment s’appellent les deux rues principales d’une ville romaine ? Et l’intersection qu’il y a entre ces deux rues ?

Quant au traçage de la ville, le pont sert de point de repère. En s’orientant vers l’Est, il indique le sens de la rue principale soit le decumanus (decumanus maximus). Une fois la rue principale définie, on trace le cardo (kardo) de façon perpendiculaire, c’est-à-dire du Nord au Sud. Aux extrémités des deux grandes rues, se trouvent les quatres portes qui donnent aux champs. Ensuite, on crée les rues secondaires, parallèles aux deux rues principales, en formant ainsi des insulae ou pâtés de maisons (manzanas)* rectangulaires très précis. Les maisons sont appelées des domus. La place (le forum), centre politique, judiciaire et religieux, se situe entre l’intersection des deux rues principales. Mérida est appelée officiellement Colonie Augusta Emérita. À l’époque des Romains, il est habituel de former les noms des villes en mettant le mot « colonie » devant le qualificatif de l’Empereur qui la fonde et ensuite le nom de la ville ou vice-versa. Le titre de « Augusta » est donné à d’autres fondations de la péninsule comme Asturica Augusta (León) ou Caesar Augusta (Saragosse). Le nom d’Emérita fait référence aux vétérans militaires et aux émérites.

Lieu de la monnaie : Avgvsta Emerita (23 av. J-C) Recto : Tête barbée de Silène ou fleuve Anas, selon la Dr. Alicia M. Canto. Amphore qui verse du liquide. Légende : PERMISSV CAESARIS AVGVSTI Verso : Prêtre avec un attelage AVGVSTA EMERITA (sous la ligne de l’exergue) Guadan : 988 ; AB : 1009 ; VIVES : CXLI nº6

AVGVSTA. AS. (*)

AVGVSTE. AS.

Lieu de la monnaie: Avgvsta Emerita (14-36ap. J-C) Recto : Visage d’Auguste, à gauche. DIVVS AVGVSTVS PATER Verso : Portes de la ville et muraille Légende : avgvsta emerita AB : 1043 ; Vives CXLIV nº 7

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INFRASTRUCTURES

URBAINES

LA MURAILLE Une fois définit l’espace urbain, on construit la muraille. Aujourd’hui, les ruines conservées datent de l’époque d’Auguste et beaucoup se cachent sous des édifications modernes. La muraille est une fortification de l’époque d’Auguste qui entoure une enceinte de 3800 mètres et renferme une superficie de 70 hectares. Il s’agit d’un périmètre polygonal qui s’adapte à la topographie du terrain et qui est renforcé dans les endroits stratégiques par une série de tours dont les portes donnent au cardo et au decumanus.

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ACTIVITÉS

4. En t’aidant du plan de Mérida, retrace la muraille en essayant de retrouver les principales rues par où elle passait.

À Augusta Emérita, chaque porte de la ville représente une sortie bien définie pour les Romains :

-­‐ La Porte du Pont est la sortie occidentale du decumanus.

-­‐ La Porte de la Villa correspond à la sortie Est du decumanus qui coïncide avec la fin de la rue Sainte Eulalie, actuellement principale rue commerciale.

-­‐ La Porte de la rue Calderón de la Barca, certainement l’une des portes monumentales, correspond à la sortie Nord du cardo.

Deux autres portes ont existé : -­‐ La sortie Sud du cardo.

-­‐ Et une autre, en majeure partie médiévale, malgré la possibilité d’une origine romaine.

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Si moi, Jules César, j’ai conquit les Gaules, c’est mon successeur Auguste qui a développé les voies urbaines en

Europe… Rendons à César ce qui appartient à

César… !!!

LE RESEAU URBAIN Les ponts ont également influencé le traçage de la ville. Comme nous avons dit antérieurement, pour dessiner le decumanus maximus on a prolongé la ligne du pont qui traverse le fleuve Guadiana jusqu’à arriver à la Porte de la Villa. Ensuite, on fait la même chose avec le pont qui traverse le fleuve Albarregas pour obtenir le tracé du cardo maximus. Une fois le traçage urbain terminé, on construit le réseau d’égouts et on revête les rues. Le réseau d’égouts permet d’établir une partie du traçage des voies éméritenses. Presque tout le réseau se jette dans le Guadiana et se compose de 14 égouts orientés perpendiculairement au fleuve et neuf égouts sont parallèles au courant du fleuve. On peut croire que ces bouches d’égout ont été construites à la même époque, si on en juge leur uniformité. Quant à leurs dimensions, elles atteignent en général 0,86 mètres de large et vont de 1 à 2 mètres de hauteur, ce qui permet le passage de l’homme. On les a revêtu avec du ciment et les murs ont des voûtes de brique. Le plan des égouts illustrent en grande partie le tracé des rues. On conserve plusieurs tronçons de ces rues. Ces rues sont pavées avec de grandes pierres. Et même si nous ne pouvons préciser la largeur de celles-ci, nous pouvons certifier qu’elles se composaient de trottoir.

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ACTIVITÉS

5. Touvez dans l’illustration ci-dessus les limites de la chaussée et des pierres. 6. Faites correspondre les étapes de l’élaboration d’une chaussée avec les différentes couches qui la composent. 7. Sur le plan de Augusta Emérita, tracez en bleu le cardo et le decumanus et en rouge les portes de la ville.

PROCESSUS DE CONSTRUCTION D’UNE CHAUSSEE 1. De grands blocs de pierre bien taillés marquent les limites d’une chaussée. 2. Les pierres indiquent la distance qu’il y a entre ce point et Rome, voici l’origine de l’expression « tous les chemins mènent à Rome ».

3. Les ciments de la chaussée sont formés d’une grosse couche de grandes pierres. 4. Un espèce de béton, composé de gravier (petites pierres) et de chaux, forme la seconde couche. 5. Le noyau de la chaussée est une autre couche de pierre et de restes de tuiles et de briques unis avec de la chaux. 6. Le pavement se forme avec de grandes dalles pierres qui facilitent la circulation. On bombe un peu le pavement au centre pour éviter les flaques d’eau quand il pleut.

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LES PONTS a) Le pont sur le fleuve Guadiana

On le considère comme le monument le plus ancien de la ville, étant donné qu’il influence l’emplacement de celle-ci et définit son tracé urbain. On le construit en suivant une topographie favorable là où se trouve une île. Ce pont est le plus long et le plus monumental du monde romain en exceptant celui du Danube. Il est fait de béton recouvert de granit. Il se compose de trois tronçons. Le premier va de la ville jusqu’à l’île. C’est le tronçon le plus grand et le mieux conservé qui nous transmet avec exactitude comment était le pont à l’époque d’Auguste. Il se compose de dix arcs qui s’appuient sur neuf piliers ayant des avant-becs arrondis. Les piliers sont aussi dotés de becs (tajamares) arrondis. Les déversoirs des piliers facilitent le courant du fleuve lorsqu’il y a des montées soudaines d’eau.

Le troisième tronçon est d’une élaboration parfaite. Les trois derniers arcs apparaissent enterrés par l’accumulation de sédiments.

Le deuxième tronçon correspond à la zone centrale du fleuve. C’est la partie du pont la plus longue, avec vingt-six arcs, et celle qui a le plus souffert les crues du Guadiana. C’est pourquoi les rénovations sont assez fréquentes. Ainsi, à l’époque des Visigoths ou pendant l’époque Maure du Moyen-âge et pendant le XVIIème siècle et le XIXème siècle, on a réalisé des grandes réformes qui ont donné l’aspect actuel du pont.

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b) Le pont sur le fleuve de Albarregas. On construit ce pont pour permettre le passage de la Voie de la Plata qui commence à la sortie du cardo. Malgré ses nombreuses réparations on conserve son tracé romain. Ses quatre arcs et ses deux déversoirs sont similaires à ceux du pont du Guadiana, mais les piliers sont plus simples, sans déversoirs ni avant-becs. Il est construit à la même époque que l’autre pont, soit pendant l’étape d’Auguste.

ACTIVITÉS

8. Hormis les ponts de Mérida, quels autres ponts importants connaissez-vous en Hispanie ? 9. On a employé certains termes architectoniques comme : béton, avant-bec, déversoir. Essayez de les expliquer. 10. Sur le plan de Mérida, marquez en vert l’emplacement des ponts. Et observez comment ils se correspondent aux principales voies de la ville. 11. Dites si les affirmations suivantes sont vraies (V) ou fausses (F).

− Le pont sur le fleuve Guadiana est le monument le plus ancien de la ville. − Ce pont est le plus long du monde romain. − Le premier tronçon du pont a souffert les crues du Guadiana. − Le deuxième tronçon a subi des rénovations au Moyen-âge. − Le troisième tronçon est partiellement enterré. − Le pont sur le fleuve Albarregas n’est pas romain.

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BARRAGES ET AQUEDUCS Comme l’eau potable n’est pas abondante à Mérida, malgré sa situation géographique juste à côté du fleuve, il est nécessaire de construire des retenues d’eau pour que les aqueducs qui fournissent la ville. Depuis sa construction, Augusta Emerita se compose de trois grands conduits hydrauliques :

a) L’aqueduc de Cornalvo (Aqua Augusta)

Cet aqueduc commence dans la retenue d’eau qui porte son nom Cornalvo. Il est pourvu d’une énorme digue de terre recouverte de petites pierres de granit et d’une tour unie à la digue par un arc en plein cintre (de medio punto). Dans cette tour, on trouve des vannes de régulation de conduit qui après avoir parcouru 18 kilomètres, arrivent dans la zone orientale de la ville et accède au théâtre en le fournissant d’eau. Le conduit principal continue à travers la muraille et conclut près de l’actuelle arène, où on trouvait certainement un grand dépôt d’eau.

b) Rabo de Buey- San Lázaro

Ce n’est pas un barrage mais des canalisations situées à 5 kilomètres au Nord de la ville, qui distribuent de l’eau. La galerie souterraine par où passe l’eau est assez impressionnante, on peut y accéder par des escaliers répartis en intervalles. La vallée de l’Albarregas a été sauvée grâce à la construction de grandes arcatures, aujourd’hui réduites à des piliers et un arc qui constituent l’Aqueduc de Saint Lazare. Dans la zone de la maison de l’Amphithéâtre il existe une retenue d’eau dans laquelle le conduit traversait la partie centrale de la ville, en direction du forum municipal.

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c) Proserpine- Les Miracles

Des trois constructions hydrauliques pour l’approvisionnement de l’eau dans la colonie, c’est celle de Proserpine qui se conserve de façon spectaculaire. Son origine est la retenue d’eau de Proserpine, situé a 5kilomètres de Mérida. La digue et les chambres des vannes très bien conservées ont une structure similaire à celles de Cornalvo. Pour sa construction, on emploie différents matériaux : des briques pour le pont en voûte, des pierres ou maçonnerie, et on taille la roche naturelle pour canaliser directement l’eau. L’eau vient s’arrêter dans un réservoir de décantation situé au début de l’aqueduc des Miracles. Cette arcature élevée montre de façon réelle l'habileté des ingénieurs romains dans ce type de constructions. Enfin, la conduite finit dans un dépôt découvert récemment dans la colline Le Calvaire.

ACTIVITÉS

12. Quels besoins couvrent les aqueducs ? 13. Sur le plan de Mérida, dessinez en jaune les aqueducs qui sont cités dans le texte. 14. Observez les photographies des aqueducs :

− Quels matériaux sont utilisés lors de leur construction ?

− Comment sont-ils disposés ?

− Est-ce que ça vous fait penser à un monument de Cordoue ?

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LES AUTRES LIEUX PRINCIPAUX Le forum, centre de la cité romaine, est un espace de discussion publique (ou au moins ouvert a plusieurs participants). L’amphithéâtre, il a une forme ovale et on y donne des spectacles de gladiateurs et autre... L'aqueduc sert à transporter l'eau jusqu'à la population. La basilique sert à rendre la justice. Le théâtre est un lieu où sont présentées les pièces de théâtre. Le cirque, c’est un édifice public dans lequel se déroulent les courses de chars. Les thermes sont faits pour détendre les romains.

ACTIVITÉS TICE

Nous allons travailler avec l’ordinateur. Allez sur le lien suivant : www.curiosphere.tv/romains/. Puis, lisez les informations que vous trouverez en cliquant sur les paragraphes. Pour avoir plus de détails, cliquez sur les illustrations. Ensuite, répondez aux questions du Hot Potatoes préparé par votre professeur. Enfin, en binôme, construisez votre propre cité romaine, chers bâtisseurs !!

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une arcature : una arquería

un arc en plein cintre : un arco de medio punto

un araire : un arado

du béton : hormigón

de la chaux : cal

du ciment : cimiento

un dépôt : un depósito

un déversoir : un vertedero, desagüe

PETIT LEXIQUE UTILE

une digue : un dique

du gravier : Petites pierres

maçonnerie: mampostería

un pilier : un pilar

une retenue d’eau : embalse

un tronçon : un tramo

des vannes de régulation : compuertas de regulación

en voûte: abovedado

SCHEMA RECAPITULATIF

Projet

Face à face

IES Emérita Augusta

(Mérida)

Sources des illustrations :

Cartes de l’Hispanie : http://recursos.cnice.mec.es/latingriego/Palladium/cclasica/esc339ca6.php Araire : www.histoire-france.net Monnaies antiques : www.moneda-hispanica.com Coupe de la chaussée : www.skyscraper.com Plan de Mérida : Maquette du MNAR Jules César : BD Astérix, R. Goscinny & A. Uderzo Pont de l’Albarregas : http://jugimo.blogspot.com Aqueduc de Cornalvo : www.wikipedia.es Shéma récapitulatif : http://educarencasa.blogspot.com Autres illustrations : source personnelle

Voilà une courte ébauche de la façon de vivre des

Romains. A travers ce thème nous avons étudié les

critères de construction d’une cité romaine. En

observant de plus près leur façon de fonder leurs

villes, leurs bâtiments, leurs monuments, on

apprécie leur façon de penser.

Toujours désireux de se surpasser, leur soif de

connaissance, leur volonté de perfectionnement

ont permis qu’aujourd’hui leurs traces soient

encore visibles.

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